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Echanges Méditerranéens pour l’eau, la forêt, l’énergie et le développement durable des territoires 19, avenue du Maine 75732 Paris Cedex 15 Directeur de la publication : Jean JAUJAY Rédacteur en chef : Abdelkrim MNIAI Comité de rédaction : Mohamed DAOUDI - Dominique CAIROL - Mani MAHER - Michel TAILLIER Jean-Robert TIERCELIN - Raymond LEVASSEUR Derradji ZOUINI LA PREMIERE BONNE NOUVELLE : Les Actes des XIV° Rencontres internationales d’Echanges Méditerranéens, qui se sont tenues à la fin 2015 au MAROC sous le pilotage de notre Premier vice- président Mohamed Daoudi, sont en ligne par le lien : ici Le thème : « Ressources en eau non conventionnelles : une alternative d’adaptation aux changements climatiques ». La participation était réellement internationale : 2 collègues algériens, 10 collègues français, 14 collègues marocains (non compris les ingénieurs et techniciens qui ont guidé les visites techniques) et 6 collègues tunisiens. C’est Pierre Fauré, qui fut pendant de longues années le secrétaire général efficace de notre association qui a prêté son expérience à la mise en forme rapide de ces Actes des Rencontres internationales de novembre 2015 à AGADIR-ESSAOUIRA et MARRAKECH. Vous en trouverez ci-après la table des matières pour vous inciter à vous y reporter. Bravo à lui et à tous ceux qui ont contribué à la réussite de ces XIV° Rencontres internationales au Maroc ! LA DEUXIEME BONNE NOUVELLE : La vice-présidence tunisienne d’Echanges Méditerranéens prépare activement les XV° Rencontres internationales en TUNISIE cet automne. Le Vice-président pour la Tunisie d’Echanges Med est depuis plusieurs années notre ami Saad Seddik, promu depuis plus d’un an Ministre de l’Agriculture, des ressources en eau et de la pêche de Tunisie. Il a appuyé le projet d’organisation des Rencontres internationales 2016 en Tunisie. Dans le fil des Rencontres de 2015, le thème de ces XV° Rencontres concernera les politiques méditerranéennes d’adaptation (agriculture, forêt, développement). Des dates sont déjà pressenties - du 12 au 19 octobre 2016 - que vous êtes invités à noter, avec toutes les précautions d’usage. Quant au programme, il est préparé par nos amis administrateurs tunisiens d’Echanges Med Rafik Aini ; Amor Bayouli ; Rhida Gabouj ; et Abdelkader Hamdan , avec des partenaires tunisiens de choix. Ils nous en diront plus dans la prochaine lettre. Pour anticiper, vous trouverez dans cette Lettre le texte de la communication présentée aux XIV° Rencontres internationales d’Agadir par Rhida Gabouj, directeur général du Génie rural et de l’exploitation des eaux au Ministère de l’agriculture de Tunisie. Elle porte sur « les ressources en eaux non conventionnelles, une alternative à l’impact des changements climatiques en Tunisie ». Echanges Méditerranéens Pour l’eau, la forêt, l’énergie et le développement durable des territoires actualités N°40 Mars / Avril 2016 Site internet de l’association : http://aem.portail-gref.org/ Dans ce numéro Bonnes nouvelles Ressources en eau non conventionnelles Eaux bleues / Eaux vertes Séminaire du réseau YUCITA L’Institut Méditerranéen de l’Eau Les Eco-Dômes Autres informations Bulletin d’adhésion 2016 Pas d’éditorial ce mois-ci, mais AU MOINS DEUX EXCELLENTES NOUVELLES !

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Echanges Méditerranéens pour l’eau, la forêt, l’énergie et le développement durable des territoires – 19, avenue du Maine – 75732 Paris Cedex 15 Directeur de la publication : Jean JAUJAY – Rédacteur en chef : Abdelkrim MNIAI – Comité de rédaction : Mohamed DAOUDI - Dominique CAIROL - Mani

MAHER - Michel TAILLIER – Jean-Robert TIERCELIN - Raymond LEVASSEUR – Derradji ZOUINI

LA PREMIERE BONNE NOUVELLE : Les Actes des XIV° Rencontres internationales d’Echanges Méditerranéens, qui se sont tenues à la fin 2015 au MAROC sous le pilotage de notre Premier vice-

président Mohamed Daoudi, sont en ligne par le lien : ici Le thème : « Ressources en eau non conventionnelles : une alternative d’adaptation aux changements climatiques ». La participation était réellement internationale : 2 collègues algériens, 10 collègues français, 14 collègues marocains (non compris les ingénieurs et techniciens qui ont guidé les visites techniques) et 6 collègues tunisiens. C’est Pierre Fauré, qui fut pendant de longues années le secrétaire général efficace de

notre association qui a prêté son expérience à la mise en forme rapide de ces Actes des Rencontres internationales de novembre 2015 à AGADIR-ESSAOUIRA et MARRAKECH. Vous en trouverez ci-après la table des matières pour vous inciter à vous y reporter. Bravo à lui et à tous ceux qui ont contribué à la réussite de ces XIV° Rencontres internationales au Maroc !

LA DEUXIEME BONNE NOUVELLE : La vice-présidence tunisienne d’Echanges Méditerranéens prépare activement les XV° Rencontres internationales en TUNISIE cet automne.

Le Vice-président pour la Tunisie d’Echanges Med est depuis plusieurs années notre ami Saad Seddik, promu depuis plus d’un an Ministre de l’Agriculture, des ressources en eau et de la pêche de Tunisie. Il a appuyé le projet d’organisation des Rencontres internationales 2016 en Tunisie. Dans le fil des Rencontres de 2015, le thème de ces XV° Rencontres concernera les politiques méditerranéennes d’adaptation (agriculture, forêt, développement). Des dates sont déjà pressenties - du 12 au 19 octobre 2016 - que vous

êtes invités à noter, avec toutes les précautions d’usage. Quant au programme, il est préparé par nos amis administrateurs tunisiens d’Echanges Med

Rafik Aini ; Amor Bayouli ; Rhida Gabouj ; et Abdelkader Hamdan , avec des partenaires tunisiens de choix. Ils nous en diront plus dans la prochaine lettre. Pour anticiper, vous trouverez dans cette Lettre le texte de la communication présentée aux XIV° Rencontres internationales d’Agadir par Rhida Gabouj, directeur général du Génie rural et de l’exploitation des eaux au Ministère de l’agriculture de Tunisie. Elle porte sur « les ressources en eaux non conventionnelles, une alternative à l’impact des changements climatiques en Tunisie ».

Echanges Méditerranéens Pour l’eau, la forêt, l’énergie et le développement durable des territoires

actualités

N°40 – Mars / Avril 2016

Site internet de l’association : http://aem.portail-gref.org/

Dans ce numéro

Bonnes nouvelles

Ressources en eau non conventionnelles

Eaux bleues / Eaux vertes

Séminaire du réseau YUCITA

L’Institut Méditerranéen de l’Eau

Les Eco-Dômes

Autres informations

Bulletin d’adhésion 2016

Pas d’éditorial ce mois-ci, mais AU MOINS DEUX EXCELLENTES NOUVELLES !

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Et il ne tient qu’à chaque lecteur de cette Lettre, s’il ne l’a pas déjà fait, d’apporter UNE BONNE NOUVELLE SUPPLEMENTAIRE : il suffit de verser sa cotisation 2016 à sa vice-présidence nationale d’Echanges Med (voir en dernière page de la Lettre).

............................................................................................................................................................. TABLE DES MATIERES des ACTES DES XIV° Rencontres internationales d’ECHANGES MEDITERRANEENS, mis en ligne sur :

http://aem.portail-gref.org/upload/documents/2016083142333_ActesAgadir2015VF.pdf RESSOURCES EN EAUX NON CONVENTIONNELLES, UNE ALTERNATIVE A L’IMPACT DES CHANGEMENTS

CLIMATIQUES EN TUNISIE

L'APTITUDE DES EAUX DE LA STATION D'EPURATION D'ANNABA A L'IRRIGATION

LE PLAN DIRECTEUR NATIONAL DE REUTILISATION DES EAUX USEES TRAITEES POUR L'IRRIGATION AU

MAROC

REUTILISATION DES EAUX USEES EPUREES DE LA STEP DU GRAND-AGADIR.

LES FORETS ET L'EAU : LE DIALOGUE INTERNATIONAL.

À PROPOS DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DES FORETS

LA FORET ALGERIENNE DANS LE DISPOSITIF D'AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE DU PAYS

L’EAU RENOUVELABLE : DESSALER AVEC L’ENERGIE SOLAIRE.

COLLECTE DES EAUX PLUVIALES : RECHARGE DE LA NAPPE DANS LE BASSIN DU SOUSS MASSA

MOISSONNER LE BROUILLARD : DES CAPTEURS DE BROUILLARD POUR COLLECTER DE L'EAU A SIDI IFNI

PAR L’ASSOCIATION DAR SI AHMAD.

VISITES TECHNIQUES DES 27 NOVEMBRE AU 1ER DECEMBRE 2015 VISITE DE LA STATION D’EPURATION DE LA REGIE AUTONOME MULTISERVICE DES SERVICES D’AGADIR

(RAMSA) et VISITE DU « GOLF DE L’OCEAN »

VISITE DE LA COOPERATIVE LAITIERE D'EL GUERDANE

VISITE DE TAROUDANT

VISITE DE L'OASIS DE TIOUTE

VISITE DU PARC NATIONAL DU SOUSS - MASSA ET DE LA VALLEE DE L'OUED MASSA

VISITE DE LA STATION D’EPURATION DES EAUX USEES DE TIZNIT

D'AGADIR A ESSAOUIRA : COMPLEXE TOURISTIQUE DE TAGHAZOUT BAY - BANANERAIES DE TAMRI -

COOPERATIVE AJDDIGUE A TIDZI

PRESENTATION DU PROGRAMME DE STABILISATION DES DUNES D'ESSAOUIRA

RENCONTRE AVEC LE DIRECTEUR PROVINCIAL DE L'AGRICULTURE D'ESSAOUIRA

VISITE D'UNE EXPLOITATION DE VALORISATION DU CHEVREAU DE L'ARGANIER

VISITE DU DOMAINE VITICOLE DU VAL D'ARGAN, PRES D’ESSAOUIRA

VISITE DE LA STATION D’EPURATION DES EAUX USEES DE MARRAKECH

ANNEXE : LISTE DES PARTICIPANTS A LA JOURNEE D’ETUDE - AGADIR du 26 NOVEMBRE 2015

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Ressources en eaux non conventionnelles, une alternative à l’impact des changements climatiques en Tunisie

Présentation de Ridha GABOUJ - Directeur général du Génie rural et de

l’exploitation des eaux - Ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de

la pêche de Tunisie - Cette présentation a été faite le 26 novembre 2015 à AGADIR,

lors des Rencontres internationales d’Echanges Méditerranéens.

Notes prises par Michel GUINAUDEAU

Le diaporama très détaillé est disponible sur le site d’Échanges Méditerranéens ou par simple clic :

diaporama.

A - Quelques données précisant la pauvreté hydrique de la Tunisie :

Des ressources annuelles en eau par habitant très réduites :

Par rapport aux 1.500 m3 par an et par habitant, chiffre considéré comme le seuil de pauvreté en eau, le ratio tunisien va passer du tiers en 2014 à moins du quart en 2030, traduisant l’extrême pauvreté du pays en eau.

variabilité interannuelle des précipitations :

Une grande différence entre les extrêmes annuels des ressources pluviales en milliards de m3:

Année 1969-70 : 90

Année 1993-94 : 11 Année moyenne : 36

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Ci-contre sont indiqués les débouchés en année moyenne interannuelle des 36 milliards de m3 de ressources pluviales.

Seule, une petite fraction (13%) est mobilisable, soit 4,88 millions de m3.

Un climat semi-aride à aride, caractérisé par un régime pluviométrique irrégulier aussi bien à

l’échelle spatiale que temporelle.

Une variabilité bioclimatique assez prononcée du nord au sud (1500 mm à l’extrême nord et 50 mm au sud).

Des facteurs climatiques très contrastés (sécheresse, pluies torrentielles,…).

B - Depuis l’indépendance, une politique de gestion de l’offre : B1 – Stratégie et programmes : Stratégie décennale de mobilisation des ressources en eau : 1ère Stratégie 1990-2000 Programme complémentaire de mobilisation des ressources en eau : 2ème Stratégie 2001 -

2011 : Construction de grands barrages, barrages, lacs collinaires, forages, etc. Stratégie de conservation des eaux et du sol : Aménagement des bassins versants pour

réduire l’érosion des terres agricoles et limiter l’envasement des barrages.

B2 – Recharge artificielles de nappes :

Au cours de l’année 2014, la recharge artificielle des nappes a touché 50 sites répartis sur 24 nappes.

Le volume rechargé est de 38,4 millions de m3. Le tableau suivant ventile ce volume selon l’origine des eaux de recharge.

Ce volume doit être porté à 60 millions de m3 en 2020.

B3 – Collecte des eaux pluviales :

25% de la population rurale dans le sud possède des systèmes (85.500 unités) de collecte des eaux pluviales pour usage comme eau potable.

B4 – Interconnexion des barrages et transfert d’eau :

Le renforcement des interconnexions entre les infrastructures hydrauliques a pour objectifs la sécurisation et la résilience aux changements climatiques.

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B5 – Mobilisation des ressources en eau en 2014 :

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B6 – Qualité des ressources en eau :

Outre leur rareté, les ressources en eau posent des problèmes de qualité.

B7 – Demande en eau :

Répartition entre usages :

Desserte en eau potable :

Le taux de desserte global est de 97%, soit 100% en milieu urbain depuis les années 90 et 94% en milieu rural (50% par la SONEDE, 44% par les services du Génie rural).

Irrigation :

La superficie irriguée a évolué d’une manière continue proportionnellement au taux de mobilisation des ressources en eau.

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Superficie irriguée en 2014 : Environ 425.000 hectares, répartis comme suit :

- Nord (barrages) : 51%

- Centre (nappes renouvelables) : 39%

- Sud (nappes fossiles) : 10%

C – Problématique actuelle et menaces : Menaces sur la durabilité des ressources en eau :

- Rareté des ressources en eau et accroissement de la demande - Surexploitation des ressources en eaux souterraines - Pollution des ressources en eau (cours d’eau, nappes,….) - Envasement des retenues des barrages, des lacs collinaires - Salinité relativement élevée des ressources en eau - Gaspillage et pertes d’eau, surtout au niveau du secteur irrigué - Impact des changements climatiques - Sensibilité des régions envers le principe de transfert

Menaces sur la durabilité des infrastructures mises en place :

- Gestion des infrastructures

- Recouvrement des coûts, surtout en milieu rural

- Manque de sécurisation des systèmes existants

D – Politique actuelle : Gestion de la demande :

Pour pallier ces difficultés, une nouvelle approche basée sur la gestion de la demande a été instaurée depuis les années 90, qui vient consolider la stratégie nationale de mobilisation et de conservation des ressources en eau lancée entre 1990-2011.

La gestion de la demande s’articule autour des axes suivants :

- la gestion intégrée des ressources en eau en valorisant les apports des années pluvieuses dans le but de diminuer les effets de sécheresse,

- l’économie de l’eau et la maîtrise de la demande dans tous les secteurs utilisateurs de l’eau,

- le développement des ressources non conventionnelles en continuant l’utilisation des eaux usées traitées dans l’agriculture et le recours au dessalement de l’eau,

- la promotion de la gestion participative par les Groupements de développement agricole (GDA),

- la protection des ressources en eau contre la pollution et contre la surexploitation des nappes.

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D1 – Dessalement des eaux :

Situation actuelle :

Stations de dessalement de la SONEDE :

Stations de dessalement privées (hôteliers, industriels) : Le nombre de stations est estimé à 27 stations et la capacité cumulée à 20 000 m3/j.

Programme d’amélioration de la qualité de l’eau dans le Sud tunisien :

Caractéristiques de ce programme :

- 18 stations de dessalement

- Capacité totale de 76.000 m3/j

- Alimentation de 740.000 habitants Ce programme sera réalisé en deux phases :

1ère phase, concernant les groupements alimentés en eaux de salinité supérieure à 2 g/l :

10 stations de dessalement d’une capacité totale de 36.200 m3/j (dont 6 pour 24.000 m3/j sur le point d’être achevées)

340.000 habitants desservis

2ème phase, concernant les groupements alimentés en eaux de salinité entre 1,5 et 2 g/l :

8 stations de dessalement d’une capacité totale de 32.500 m3/j (dont 6 pour 24.000 m3/j sur le point d’être achevées)

400.000 habitants desservis

Données techniques de quelques projets de dessalement :

- Projet de dessalement d’eau de mer à Jerba : Objectif : Répondre aux besoins en eau de Jerba à l’horizon 2025

Capacité : 50.000 m3/j par osmose inverse

Coût : 170 millions de dinars

Financement : KFW

En cours d’exécution

- Projet de dessalement d’eau de mer de Zaarat : Objectif : Répondre aux besoins en eau de Gabès et Médenine à l’horizon 2025

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Capacité : 50.000 m3/j par osmose inverse

Coût : 190 millions de dinars.

Mode contractuel de réalisation : Fonction des résultats de l’étude

Financement : Manifestation d’intérêt de la part de KFW

Etude de faisabilité en cours

- Projet de dessalement d’eau de mer de Sfax : Objectif : Répondre aux besoins en eau de la ville de Sfax à

l’horizon 2025

Capacité : 150.000 m3/j en 3 unités de 50.000 m3/j

Coût : 650 millions de dinars pour 2 tranches (100.000 m3/j)

Mode contractuel de réalisation : Non encore défini

Fonction des résultats de l’étude

En cours d’étude sous un financement de la JICA

D2 – Programme national d’économie d’eau :

Objectif : Économiser environ 30% des ressources en eau à l’horizon 2030 :

Plan d’action :

- Mise en place des systèmes d’économie d’eau et des techniques modernes d’irrigation à la parcelle

- Audit obligatoire des grands consommateurs dans tous les secteurs (agricole, industriel et touristique)

- Programme annuel de réhabilitation et modernisation des PPI anciens

- Développement de l’entretien préventif des réseaux

- Développement d’un programme de recherche de fuites, de régulation et de comptage dans les réseaux d’eau potable et d’irrigation

- Tarification adéquate qui incite à l’économie d’eau et la valorisation des ressources en eau

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Evolution du taux d’équipement en matériels d’économie d’eau d’irrigation :

Tarification de l’eau :

Réforme de la tarification en tant qu’instrument de recouvrement des coûts, mais surtout comme outil de gestion et d’aide à la décision pour la politique agricole, à la mise en valeur des terres aménagées, et à la rationalisation de l’exploitation de l’eau d’irrigation.

Migration de la tarification monôme vers la tarification binôme qui permet de garantir l’entretien et la maintenance des infrastructures mises en place et d’encourager la mise en valeur des PPI.

Tarification de l’eau d’irrigation :

Le coût de revient du m3 d’eau est de 0.370 DT pour l’exploitation et la maintenance et de 0.515 DT avec renouvellement.

Le tarif actuel, inchangé depuis 2002, ne couvre que 30% des frais d’exploitation et d’entretien, et 21% du coût avec renouvellement.

Evolution du tarif du m3 d’eau d’irrigation (DT par m3) :

Tarification de l’eau potable :

- Services d’eau potable gérés par le Génie rural :

Coût de revient moyen : 0,7 D T/m3 pour l’exploitation et la maintenance, mais sans renouvellement.

Tarif actuel : Entre 0,2 et 1,25 DT/m3, (moyenne : 0,63 DT/m3)

Taux de recouvrement des frais d’exploitation et d’entretien : 67%

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- Services d’eau potable gérés par la SONEDE :

Coût de revient moyen : 0,82 DT/m3

Tarif moyen : 0,698 DT/m3

Tarification progressive pour inciter à l’économie d’eau

Tarif très faible pour les 20 premiers m3 et le milieu rural (0,17 DT/m3)

D3 – Réutilisation des eaux usées :

Traitement des eaux usées :

L’utilisation des eaux usées traitées dans le secteur agricole, entre dans le cadre de la Stratégie nationale de préservation des ressources en eaux conventionnelles et la recherche de ressources alternatives, dont les objectifs sont les suivants :

- la protection des milieux récepteurs

- l’économie en eau

- l’atténuation de l’impact du déficit en eau, particulièrement dans les zones à ressources limitées

Potentiel de réutilisation :

En 2014, 237 millions de m3 d’eaux usées sont passés par les 110 stations d’épuration de l’ONAS.

L’essentiel (90%) de ces eaux usées est domestique, les eaux industrielles ne représentant qu’un faible volume.

Le traitement va en majorité jusqu’au niveau secondaire, 2 STEP allant au niveau tertiaire.

Plus de 50% du volume des eaux usées traitées le sont dans la région de Tunis.

29 STEP traitent de l'ordre de 143 millions de m3 d'eaux usées, disponibles pour l’usage agricole.

Le volume réutilisé est variable selon les années.

Programme de réutilisation des eaux usées traitées :

Actuellement, 30% des eaux usées traitées (65 millions de m3) sont réutilisées pour l’irrigation de 9.590 hectares.

- Périmètres agricoles irrigués : 8.100 ha (2% de la superficie irrigable du pays) - Terrains de golf : 1.040 ha - Espaces verts : 450 ha

Une étude stratégique a été réalisée sur le transfert d’eaux usées traitées au centre du pays pour l'irrigation ou la recharge des nappes souterraines surexploitées.

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Problématique de réutilisation des eaux usées traitées :

- Concentration géographique des STEP : 50% sur le littoral

- Instabilité de la qualité de l’eau fournie par l’ONAS

- Insuffisance des capacités de stockage au niveau des périmètres d’irrigation

- Faible taux d’intensification et d’exploitation, malgré le tarif préférentiel de 20 millimes de DT par m3

D4 – Gestion technico-financière des services d’eaux locaux :

GDA-GH et SAEP :

- Nombre de services :

Systèmes d’Alimentation en Eau Potable (SAEP) 1.700

Groupements de Développement Agricole – Groupements Hydrauliques (GDA-GH)

1.327

- Nombre d’habitants desservis : 1,6 million

- Consommation spécifique : 55 l/hab/j

- Coût moyen : 0,7 DT/m3

- Tarif appliqué : 0,2 à 1,2 DT/m3

- Frais d’exploitation et d’entretien et financement :

- Qualités de

fonctionnement :

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GDA-GH d’irrigation (PPI) : - Nombre de GDA/PPI (petit périmètre d’irrigation) : 1.253

- Superficie des PPI gérés par les GDA : 200.000 ha

- Consommation en eau par hectare équipé : PPI du Nord : 1.650 m3/ha/an PMH du centre : 1.870 m3/ha/an Oasis (Kebili-Gabes-Tozeur) : 1.385 m3/ha/an Oasis (Gafsa): 7.400m3/ha/an

- Indicateurs de la gestion technico-financière des GDA-GH/PPI :

Discussion

En réponses aux questions, l’intervenant précise :

que les eaux usées rejetées par l’industrie peuvent poser de sérieux problèmes pour le bon fonctionnement des STEP, comme pour la réutilisation des eaux usées traitées ou l’épandage des boues d’épuration, du fait de la présence de micropolluants non désirables. La solution consiste à appliquer la réglementation sur la police des réseaux de collecte, en exigeant de l’industriel une modification des procédés de fabrication et/ou un prétraitement spécifique avant rejet dans le réseau d’assainissement. Malheureusement, très souvent, l’industriel résiste en mettant en jeu le maintien de l’entreprise et des emplois.

que les infrastructures hydrauliques des GDA (Groupements de développement agricole), qu’elles soient pour la desserte en eau potable ou pour l’irrigation, peuvent être gérées et entretenues en régie, directement par le GDA, ou par interventions rémunérées d’opérateurs privés ou de l’administration. Mais cette dernière déplore des montants d’impayés de la part des GDA. Une stratégie de pérennisation des systèmes hydrauliques par le GDA est en cours, incluant une révision du cadre juridique des GDA, une meilleure coordination entre acteurs concernés, la professionnalisation de la gestion, etc. A moyen et long termes, il faudra développer d'autres alternatives par l'implication du secteur privé.

que le passage d’une tarification monôme à une tarification binôme, a l’avantage d’inciter les agriculteurs à irriguer, et de réduire ainsi les superficies non exploitées bien qu’équipées et irrigables.

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Échanges Med actualités n° 40 – Mars / Avril 2016

Eaux bleues, eaux vertes1

Par Guillaume Benoit Guillaume Benoit est ingénieur général, membre du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces

ruraux et président du groupe « Eau et sécurité alimentaire » du Partenariat français pour l’Eau

Un problème de répartition et d’accès, des échanges alimentaires croissants

Sans eau, il n'y a pas d'agriculture et il en faut beaucoup (environ 3000 l/hab/j - 90% du total mobilisé/utilisé par les hommes) pour assurer notre alimentation. La question de l'eau, pour les hommes, est donc essentiellement une question agricole/alimentaire et vice-versa.

Ces eaux sont à 3/4 des eaux "vertes" (de l'eau de pluie utilisée directement par les cultures pluviales) et à 1/4 des eaux "bleues" (eaux prélevées pour les cultures irriguées). L’irrigation est d’importance stratégique : 1 ha irrigué est en moyenne 3 fois plus productif que 1 ha en culture pluviale et les cultures irriguées assurent 40% de la production mondiale.

Ce qui est utilisé ou non consommé par les plantes n'est pas pour autant perdu. En effet : i) les eaux mobilisées et non utilisées servent souvent en aval (c’est le cas par exemple de la nappe de la Crau qui, grâce à l’irrigation, permet de desservir en eau potable 200.000 habitants) et ii) ce qui est évaporé ou évapo-transpiré par les plantes revient au bout d'un certain temps aux territoires par les pluies (cycle de l’eau).

Le total utilisé pour la production alimentaire peut sembler beaucoup mais il ne représente pourtant que 6% de la ressource totale (pluies continentales).

Le problème de l’eau n’est donc pas un problème de disponibilité globale mais un problème de répartition et d'accès, et, trop souvent aussi, un problème de qualité.

En termes de répartition et d’accès, il convient en effet de distinguer plusieurs types de régions (carte).

En Méditerranée du Sud, du Maroc à la Syrie, on a un vrai problème de "rareté physique" car la demande en eau bleue représente déjà 105% de la ressource conventionnelle potentielle (total des écoulements) !

En Afrique de l'Ouest, la rareté n’est pas physique car on ne mobilise que 3% de la ressource renouvelable (13 sur 387 km3/an2 ) : elle résulte surtout d’un manque de capacités institutionnelles.

1 Cet article est tiré de l’intervention de G Benoit au colloque « Face au défi alimentaire et climatique ; réinventons les

relations eau/agriculture » ; Cercle français de l’eau, Assemblée nationale, Paris, 21 janvier 2016

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Sur la rive Nord de la Méditerranée, du Portugal à la Turquie, ce taux est de 13% et, en France, pays aux nombreux châteaux d'eau, le total d’eau bleue consommé (tous usages) ne représente que 3% des écoulements annuels (5,35/175 km3/an)3. Notre pays, qui ne le sait pas assez, est donc très privilégié.

Les situations entre ces 3 grands types de régions (rareté physique, rareté par défaut d’investissements, abondance) ne sont donc pas du tout les mêmes.

Une des conséquences de la mauvaise répartition géographique des ressources (terres, eau, capacités institutionnelles et financières) est la dépendance croissante de certaines régions du monde aux importations alimentaires. Grâce aux échanges, les pays en pénurie peuvent à la fois sécuriser leurs approvisionnements et s’attacher à tirer au mieux parti de leurs rares ressources en eau (spécialisation).

Mais cela est-il durable ? Les chiffres des surplus et déficits régionaux alimentaires en tonnage (carte) montrent une très forte croissance des déficits régionaux en Afrique du Nord / Moyen Orient (faute surtout d’eau), en Asie (faute surtout de terre et parfois d’eau) et en Afrique sub-saharienne faute surtout de développement agricole. Or, l’Afrique, qui n’est qu’à 14 km de l’Europe, va encore gagner 1 milliard d’habitants d’ici 2050 et les prospectives agricoles et alimentaires annoncent un risque de plus que triplement des déficits de production ! Ce serait, à cette échelle, sans aucun précédent. Sauf à beaucoup mieux valoriser les ressources naturelles de l’Afrique et à en réussir le développement, on doit donc s’attendre à une explosion du commerce extérieur et/ou à des migrations de grande échelle.

L’autre mauvaise nouvelle, c’est que l’UE, après avoir regagné son indépendance alimentaire dans les années 1990, grâce notamment à la PAC, connaît depuis, elle aussi, des déficits toujours croissants, ce qui n’est peut-être pas sans liens avec l’évolution récente de ses politiques de l’eau et de l’agriculture. La France fait un peu exception car elle exporte encore l’équivalent en production de 5 millions ha de céréales qui lui permettent de contribuer de façon importante à sécuriser les approvisionnements en blé du Maghreb et de l’Egypte et donc la stabilité euro-méditerranéenne. Mais jusqu’à quand le pourra-t-elle sachant que notre pays a perdu 2 millions ha d’excellentes terres agricoles en seulement 30 ans, une surface qui correspond exactement au croît des terres artificialisées (en grande partie par étalement urbain), que l’accès à l’eau est contesté par la société et que les rendements en céréales stagnent depuis 15 ans du fait du changement climatique ?

2 Source : Observatoire du Sahara et du Sahel, COP 21

3 Ce chiffre, comme d’autres cités relatifs à l’eau, est tiré de Ghislain de Marcily, Académie des sciences, 2013

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La montée des risques

La production alimentaire doit s'accroître d’au moins 60% d'ici 2050 (FAO) et les demandes en eau, agricoles et non agricoles, sont fortement croissantes. Le total des eaux mobilisées pour tous les usages, vertes et bleues, pourrait ainsi représenter jusqu’à 16% des pluies continentales (contre 10% aujourd'hui). On ne manquera donc pas d'eau globalement, ce qui est une bonne nouvelle.

Cependant, la très mauvaise nouvelle est que le changement climatique menace fortement l'agriculture et la sécurité alimentaire, et ce d'autant plus que de nombreux systèmes agricoles sont déjà dégradés par l'érosion ou menacés par l’envasement des retenues des barrages (un effet de l’érosion), par la surexploitation des nappes (importante localement en Inde, Iran, Mexique, Méditerranée du Sud et de l’Est, Ouest des Etats-Unis), par la salinisation ou encore par la pauvreté rurale. Or, les régions les plus menacées (Asie du Sud, Afrique, Méditerranée du Sud, Moyen-Orient) sont justement celles où le déficit du commerce extérieur alimentaire est déjà le plus important ! L’Afrique de l’Ouest et la Méditerranée du Sud sont d’autant plus en situation critique que de fortes baisses des précipitations et des écoulements (jusqu’à 30 ou 40% sur 1 siècle) sont annoncées (et déjà en partie constatées) et que la croissance des températures change la géographie agricole (des terres vont perdre leur vocation agricole et ne seront plus aptes qu’à la production pastorale) et a un effet très négatif sur les rendements.

Avec les sécheresses, la baisse de productivité agricole, le manque d’accès à l’eau d’irrigation et la croissance de la démographie, le risque est donc celui d’Etats défaillants et de migrations et instabilités à grande échelle. Des rapports internationaux alertent d’ailleurs sur le risque d’une forte croissance du nombre de personnes sous-alimentées au niveau mondial (600 millions en plus des 800 millions recensés). La question de la relation eau/terre/agriculture et celle du développement rural sont donc d’une importance géopolitique première.

Le développement durable : concilier la sécurité alimentaire, l’adaptation et l’atténuation

Le défi essentiel posé au monde consiste donc aujourd’hui à mieux gérer les ressources pour réussir une intensification durable de l'agriculture, assurer à la fois la double sécurité alimentaire et hydrique, et relever le défi climatique. Il s’agit notamment de sécuriser les systèmes de production, de passer partout à des systèmes durables, de produire donc davantage mais aussi mieux et d’améliorer l’accès et les revenus des plus vulnérables (petite agriculture).

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La bonne nouvelle, c’est qu’en gérant mieux l'eau et les sols, il est effectivement souvent possible de réussir en même temps à : i) améliorer la production et les revenus (améliorer la productivité de l’eau), ii) réussir l'adaptation et iii) contribuer de façon décisive à l’atténuation. Grâce à l’eau et à la photosynthèse, on peut en effet faire de nos champs de bien meilleures "pompes à carbone", c’est-à-dire prendre une partie du carbone en excès dans l’atmosphère sous forme de CO2 pour à la fois stocker du carbone dans les sols sous forme de matière organique et produire plus et mieux. Si on redonne de la matière organique aux sols, on accroît en effet aussi la rétention en eau et la productivité. On fait donc bien d’une pierre 2 coups.

C’est tout l’enjeu de l’agro-écologie et de l’initiative « 4 pour 1000 : les sols pour la sécurité alimentaire et le climat », lancée à la COP 21. Le chiffre « 4/1000 » correspond à l’augmentation de stocks de carbone dans les sols superficiels qui permettrait de compenser l’ensemble des émissions anthropiques de CO2. Les travaux du GIEC montrent que le potentiel technique est élevé et que la restauration des terres dégradées doit devenir une vraie priorité mondiale.

L'accord de Paris (COP21) a d’ailleurs reconnu l'importance stratégique de l'alimentation et la nécessité de faire aller ensemble adaptation, atténuation et sécurité alimentaire. Son article 2 sur les objectifs stipule en effet qu’ « il convient d'accroître la capacité à s'adapter et à promouvoir un développement à faibles émissions de GES de telle façon que la production alimentaire ne soit pas menacée ». Autrement dit, toute stratégie d’adaptation ou d’atténuation devra maintenant intégrer l’enjeu de la production et de la sécurité alimentaire.

Une nouvelle culture de l’eau pour réussir à conjuguer l’écosystème, la productivité et la durabilité : le continuum eau bleue - eau verte, le stockage et l’agronomie

Pour faire face aux immenses défis devant nous, des solutions existent et deux nouvelles grandes tendances émergent au niveau international.

La première tendance, c’est la prise de conscience de la nouvelle importance stratégique du stockage de l’eau et de l’irrigation, c’est le nouvel intérêt porté à l’hydraulique agricole. Il s’agit d’un retournement de tendance car depuis les années 1980, dans les pays développés du Nord (l’Espagne est une exception), l’hydraulique agricole avait mauvaise presse au point que les grands bailleurs internationaux ne voulaient plus financer les investissements au Sud. Ce retournement est à l’œuvre notamment en Afrique sub-saharienne car le continent a de l’eau et le faible taux actuel d’irrigation (5%) le rend dramatiquement vulnérable et ne peut lui permettre de faire face au double défi alimentaire et climatique. D’ailleurs, dans bien des cas, le développement de l’irrigation a permis de redonner des perspectives aux jeunes, de sortir de la pauvreté et de stopper l’émigration. Il contribue ainsi à la préservation des grands équilibres, notamment l’équilibre urbain-rural. Les déclarations récentes des bailleurs confirment cette évolution.

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Le changement climatique est aussi en cause. Le réchauffement a en effet pour conséquence d’accroître fortement l’évapotranspiration potentielle (déjà + 15 à 20% en France), avec pour conséquences une réduction des écoulements, des étiages plus longs et plus sévères et une croissance des besoins en eau de l’agriculture. Le dernier rapport du GIEC (2014) a par suite chiffré à 225 milliards $ les investissements nécessaires en stockage et irrigation d'ici 2030 pour le seul maintien des services actuellement rendus par l’eau dans 200 pays. Son chapitre sur l'Europe montre que la relation eau/agriculture va devenir un sujet central de préoccupation pour le continent. Il appelle à la création de nouvelles infrastructures hydrauliques pour répondre aux nouveaux besoins d’étiage et prévenir les conflits.

La seconde tendance de fond, c’est d’améliorer la productivité de l’eau par une gestion plus efficiente de la ressource et par l’innovation agronomique. Des progrès importants ont déjà été obtenus en termes d’efficience (réduction des pertes dans les transports et à la parcelle) grâce notamment à l’irrigation de précision. Si de nouveaux progrès sont encore possibles, y compris dans les zones sèches (cf travaux de l’ICARDA), ils ne doivent pas être surestimés. Ce qui est nouveau et important pour l’avenir c’est le retour à l’agronomie, c’est de raisonner ensemble « eau et sols » (paysages) et de s’engager dans la transition agro-écologique. En faisant évoluer les pratiques agronomiques (agriculture de conservation), en jouant des rotations culturales et en redonnant vie aux sols, on peut en effet réduire les pertes par évaporation et améliorer beaucoup la productivité de l'eau en cultures pluviales et irriguées, mais aussi : i) accroître la rétention en eau dans les sols et le stock de carbone organique, ii) améliorer l'infiltration et la recharge des nappes, iii) réduire les pertes par ruissellement et donc aussi les risques d'inondation et iv) réduire considérablement l’érosion des sols et l’envasement des retenues des barrages.

Les agriculteurs, à condition d'avoir accès à l'eau et de s'engager dans l'agro-écologie peuvent donc devenir des agents du développement durable de tout premier plan. L’enjeu est notamment crucial dans les cultures pluviales, souvent trop oubliées du développement alors qu’elles concernent l’essentiel de l’espace agraire et de la population agricole et que leurs progrès peuvent permettre des gains environnementaux et socio-économiques majeurs, y compris au bénéfice de l’eau bleue et de ses utilisateurs en aval (cf encadré).

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Des exemples de solutions agro-écologiques « eau verte –eau bleue » en Afrique (documentés par C Reij du WRI) et dans les Andes (documenté par A Vidal du CGIAR)

En Afrique, l’agriculture pluviale assure 95% de la production mais les sols ont une faible capacité à retenir l’eau. La technique du zaï améliorée, c’est-à-dire le creusement de cuvettes de plantation pour la collecte de l’eau de pluie, avec apport de matière organique, est une méthode d’intensification durable inventée au début des années 1980 par un agriculteur burkinabé, M. Yacouba Sawadagoo. Au Burkina Faso et au Niger, 500.000 ha ont ainsi été restaurés assurant une forte augmentation des rendements et des revenus. Grâce à la bonne infiltration de l’eau, dans le village de Batodi au Niger, la nappe d’eau a été depuis rehaussée de 14 m (photo).

Zaï : une remontée de la nappe de 14 mètres dans le village de Batodi (Tahoua, Niger)

Le Tigré, région sèche et très pauvre située au nord de l’Ethiopie, à la frontière de l’Erythrée, victime dans les années 1980 de terribles famines, est devenu en 30 années la région la plus sûre en eau du pays (cf : http://www.wri.org/blog/2015/07/how-ethiopia-went-famine-crisis-green-revolution). La restauration d’environ 1 million d’hectares de terres dégradées (agricoles et forestières) s’est traduite par la protection et la plantation de très nombreux arbres et par un aménagement du terroir à grande échelle combinant création de terrasses de cultures et de centaines de petits barrages. On estime que la population du Tigré a, au total, déplacé au moins 90 millions de tonnes de sol et de pierres. Alors que l’eau autrefois dévalait et causait érosion et inondations, sa bonne infiltration a depuis permis la recharge des nappes. La superficie irriguée est passée en 25 ans de 40 ha à 40.000 ha et certains puits utilisés pour l’irrigation sont même devenus artésiens (photo). Le Tigré est devenu depuis 2007 autosuffisant pour son alimentation et son taux de pauvreté, 61,4% en 2000, n’est plus aujourd’hui que de 31,8% soit la moyenne nationale. Les travaux de chercheurs belges et éthiopiens ont montré que la région du Tigré n’a jamais été aussi verte depuis au moins 145 ans (source : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969714003829 ).

Dans les Andes, de nombreuses zones humides d’altitude (páramos) ont été dégradées par la monoculture de patates et par le surpâturage. Un des effets négatifs, en aval, a été l’eutrophisation et l’assèchement partiel du lac de Fuquene en Colombie. Un système de paiements pour services environnementaux (PSE) sous forme de « revolving fund » a été mis en place au profit de petits agriculteurs pour leur donner la capacité d’investir dans une agriculture de conservation associant pomme de terre et avoine (laquelle sert de plante de couverture), et donc de surmonter leur aversion au risque du changement. La transformation du système productif permet d’améliorer le revenu agricole et l’infiltration de l’eau, de stocker bien davantage d’eau et de carbone dans les sols et de redonner aux páramos leur rôle d’espace tampon. La qualité de l’eau et les services écosystémiques du lac de Fuquene ont été nettement améliorés. Le Pérou est aujourd’hui le premier pays dont la loi intègre la mise en place de paiements pour services environnementaux intégrant le continuum eau bleue-eau verte. (Sources : https://waterandfood.org/river-basins/andes/ et

https://cgspace.cgiar.org/handle/10568/3907).

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Il nous faut donc apprendre à raisonner « continuum eau bleue - eau verte » et rechercher les voies d’une synergie permettant de conjuguer intelligemment la productivité, l’écosystème et la durabilité.

Ce qui ressort au finalement, c’est l’importance stratégique nouvelle du « stockage de l’eau » dans une vision élargie, celle d’un continuum pouvant faire appel à différentes options incluant : grands et petits barrages réservoirs, retenues et citernes, recharge artificielle dans les nappes, stockage/rétention d’eau dans les sols (agro-écologie) et stockage par bonne préservation, création et gestion des zones humides. C’est à chaque territoire de développer la bonne solution d’aménagement et de gestion.

Conclusion : de nouveaux regards pour réussir les transitions

La réussite suppose d’agir sur tous les leviers en même temps (ne pas opposer les solutions). Elle invite à la fois à une évolution de la relation agriculture/eau et sols mais aussi à une évolution des regards portés par la société sur l'eau, sur l'agriculture et sur l’environnement ainsi que des politiques, de l’aménagement et de la gestion.

L’erreur serait de ne penser que agro-écologie et efficience et pas hydraulique agricole, et inversement. Alors que le changement climatique met en péril la stabilité, le pire serait de rester campé sur des positions dogmatiques et bloquées qui ne permettront pas d'anticiper et de relever les défis locaux et mondiaux de l'adaptation/atténuation, de l'alimentation et de l'emploi.

Si l’agriculture doit s'engager dans la transition agro-écologique, la société se doit, elle, de comprendre la nouvelle importance stratégique de l'agriculture/alimentation et du stockage de l'eau et du carbone. Et les politiques de l'eau, trop souvent tournées seulement vers l’offre (au Sud) ou au contraire vers la seule demande (au Nord), vont donc devoir apprendre à combiner offre et demande pour prendre en compte les enjeux climatiques et alimentaires et répondre aux nouveaux besoins de l'étiage (agriculture et écosystèmes).

L'agriculture n'est pas une activité économique comme les autres et elle ne peut pas rester une simple variable d'ajustement des politiques environnementales ou du mal développement urbain. Le droit à l'alimentation est un droit universel qui doit être assuré si l'on veut maintenir la stabilité. Les politiques de l’eau comme de l’agriculture doivent donc devenir de vraies politiques de développement durable.

Chaque contexte étant différent, c’est à chaque territoire de définir et développer son propre projet, et cela en tenant compte non seulement des enjeux locaux mais aussi des enjeux globaux (climat et sécurité alimentaire). Plus que jamais, il nous faut donc apprendre à penser et à agir ensemble « local » et « global ».

Séminaires sur les indications d’origine du réseau YUCITA (Réseau de recherche sur les Produits du Terroir et les Indications Géographique de Turquie)

Rapport introduit et largement réalisé par le Prof. Yavuz Tekelioglu (YUciTA) et le Prof. Selim Cagatay (Université Akdeniz et YUciTA).

***

La première publication internationale du réseau YUciTA vient de paraître. Il s’agit de la synthèse de trois séminaires internationaux tenus à Antalya (Turquie) en 2008, 2010 et 2012, sur les Indications d’origine géographiques.

Le réseau YUciTA a été fondé le 15 octobre 2012, à l’issue du troisième séminaire d'Antalya. Il a pour mission de travailler à la mise en œuvre optimale des systèmes d’IG en Turquie, pays qui s’est engagé résolument dans cette voie de valorisation et fait beaucoup d’efforts pour son développement.

Le réseau organise en ce moment un nouveau séminaire sur le thème "Les indications géographiques: une valeur émergente au niveau mondial". Il aura lieu à Muğla du 14 au 17 avril 2016.

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On trouvera, ci-après, une présentation rapide de ce document (figurant sur le site d’Echanges Med) faite par André Barbaroux, Vice-président pour la France, d’Echanges Med. Comme le note le rapport, le sujet est très riche, il suscite de nombreuses réflexions, recherches et publications. Economistes, juristes, spécialistes de l’alimentation, sociologues, agronomes, spécialistes du développement éclairent ses diverses facettes. Parmi celles-ci, on retiendra l’approche dite « d’économie de niche » qui est le plus souvent présentée. Les agronomes mettent en évidence la différentiation des produits et leur grande diversité, la promotion de la qualité comme facteur de valeur ajoutée et de compétitivité. De nombreuses études soulignent l’indispensable prise en compte des caractéristiques locales, l’adaptation aux zones rurales et, partant, au développement durable, en termes d’emploi, de revenu, de limitation de l’exode rural, sans parler des opportunités d’emploi pour les femmes. Les trois séminaires successifs ont mis l’accent certes sur les pays du Bassin méditerranéen, c’est l’objet du réseau, mais à chaque fois sur une approche particulière (développement local durable, dynamiques socio-économiques et patrimoine bio-culturel, gouvernance et atouts locaux). Ces travaux ont permis de mettre en lumière et d’approfondir plusieurs aspects importants du système des appellations d’origine dans le Bassin méditerranéen :

- l’ancrage territorial - la durabilité - la mise en marché des produits - Le terroir et la gouvernance - Les spécificités du terroir - Le terroir et la qualité - Les consommateurs et le terroir - La biodiversité - Le lien avec le développement.

Les séminaires ont apporté des enseignements importants sur les structures et la gouvernance mises en place avec succès, sur les produits choisis et, dans un contexte de tensions croissantes liées à la mondialisation, sur le rôle de l’agriculture familiale pour la conservation de produits locaux et de leur patrimoine génétique, la création d’emplois et le développement durable. Sans se cacher, toutefois, que les grandes entreprises mondialisées tentent de s’approprier les signes de qualité et les produits ayant une image de typicité forte pour conquérir de nouveaux marchés. Outre la présentation de l’apport des trois séminaires, le rapport reprend le texte de « la déclaration d’Antalya » élaborée et diffusée par les participants à l’occasion du premier séminaire et qui sert depuis de fondement aux travaux successifs. Il présente aussi les expériences de gouvernance, à tous les niveaux, mises en place dans plusieurs pays dont le Brésil, la France et l’Italie. Enfin, il met l’accent sur quelques produits méditerranéens concernés tels les fromages, les fruits et tout particulièrement les olives en insistant chaque fois notamment sur les critères de qualité, les liens entre les acteurs locaux, la mise en marché, la rencontre de l’offre et de la demande, les contraintes notamment financières et de gestion. En conclusion, le rapport souligne la nécessité, d’abord et avant tout, d’un consensus au niveau local et l’importance pour l’organisation et la qualité des liens entre les divers intervenants de faire appel chaque fois que possible à internet. L’approche doit être à la fois volontaire et collective, « inventivité,

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dynamisme et discipline » telle pourrait être la devise d’une organisation pérenne en matière d’indications d’origine. Le bon niveau de gouvernance doit être trouvé et généralement il y en a plusieurs en fonction des sujets concernés : la production, la mise en marché, la protection et donc le contrôle, les relations commerciales nationales et internationales. Pour terminer, le rapport reprend une citation d’André Valadier, le dynamique fondateur de “Jeune montagne” coopérative fromagère de l’Aubrac : « Tradition sans modernité est stérile, modernité sans tradition est aveugle »

L’institut Méditerranéen de l’Eau : un acteur important en Méditerranée

L’histoire

En 1982, 10 ans avant RIO, l’eau n’avait pas encore été identifiée et reconnue comme un enjeu prioritaire par les

organismes internationaux et par les grands programmes de développement.

Les fondateurs de l’IME, des distributeurs d’eau de pays méditerranéens (publics et privés) et des collectivités

locales, dont la mission était de subvenir aux besoins en eau des populations urbaines, par leur confrontation aux

problèmes quotidiens de gestion, étaient déjà conscients que l’eau allait constituer un enjeu essentiel pour le

développement et la sécurité des pays de la zone.

Avant même que le concept de gestion intégrée des ressources en eau ne voit le jour à la fin des années 90, ils

étaient conscients également que leurs problèmes locaux de gestion s’intégraient dans une problématique plus

large.

En 1982, à Rabat, à l’occasion du Congrès africain des distributeurs d’eau et à l’initiative des professionnels du

secteur de la gestion de l’eau désireux de disposer d’un forum de concertation régional et thématique alors

inexistant, basé sur l’examen et l’étude de problèmes et solutions concrètes, l’IME fut créé.

Les missions

Basé à Marseille depuis sa création, l’IME joue un rôle utile et significatif dans le développement de la

coopération inter-méditerranéenne, notamment entre professionnels de l’eau et de l’assainissement. L’IME est

une Organisation non gouvernementale internationale à statut consultatif auprès du Conseil économique et social

des Nations unies depuis 1993.

ONG institutionnelle et professionnelle, l’IME fonctionne en réseau de réflexion, d’études et d’échanges sur les

questions fondamentales relatives à l’eau, élément de base pour l’environnement et le développement durable.

Son objectif est le partage d’expériences, l’échange d’expertises et une réflexion commune sur des solutions

appropriées pour un meilleur usage de l’eau dans une région à la limite du stress hydrique dans sa partie sud et

vivant une menace permanente en matière de pollution dans sa partie nord avec des cycles de sécheresse

fréquents.

L’IME est relié au niveau mondial aux autres réseaux pour pouvoir drainer toute expérience utile et intéressante

pour la région et apporter sa contribution à l’expérience internationale. Il a été, de ce fait, un outil qui a contribué

à une meilleure vision de la problématique de l’eau telle qu’elle est actuellement à l’ordre du jour.

Sa mission générale est de faciliter et initier des actions de coopération régionale dans le domaine de la gestion

de l’eau et des services associés entre les institutions et opérateurs publics et privés de la région

méditerranéenne. L’IME se doit d’être une organisation opérationnelle et un acteur dynamique de coopération

dans le domaine de l’eau dans le bassin méditerranéen. A travers son réseau d’experts, l’IME œuvre pour la

promotion du savoir-faire, du partage d’expériences, de bonnes pratiques et de synergies au service d’une gestion

optimale de l’eau résolument inscrite dans une perspective de développement durable.

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LES MEMBRES L'Assemblée générale se compose de membres actifs, de membres honoraires, de membres associés et de membres observateurs. Il s'agit de collectivités locales et territoriales, de directions techniques d'administrations nationales ou de l'environnement, d'organisations de gestion publiques ou privées, d'associations, d'ONG, de centres de recherche et de formation et de membres individuels. Le Conseil d'administration est constitué de trois collèges (douze membres chacun) :

o le Collège des instances et collectivités publiques,

o le Collège des institutions privées et publiques (professionnels des services),

o le Collège des personnalités

Le Bureau du CA est composé du Président du Conseil d'administration et Président du Bureau, Madame Milagros Couchoud Gregori et de vice-présidents LE SECRETARIAT GENERAL Il est dirigé par Hachmi Kennou LES RESSOURCES Le fonctionnement général de l'Association est assuré par les cotisations des membres de l'Assemblée générale (collectivités locales, organismes, associations, centres de recherche, ONG, individuels) et des subventions. Des aides et subventions provenant de bailleurs de fonds internationaux, collectivités locales sont destinées à la réalisation d'études et actions spécifiques budgétisées.

Institut méditerranéen de l’Eau

Immeuble « Le Schuman »

18/20 avenue Robert Schuman

13002 Marseille

www.ime-eau.org

ECO-DOME

Par Youness OUAZRI « Notre collègue Mohamed Daoudi a transmis cet article rédigé par un jeune ingénieur en génie civil marocain qui porte sur les constructions écologiques ; la première construction en éco-dôme au Maroc a été réalisée dans la région de Sidi Allal El Bahraoui, à titre de démonstration dans l'espoir d'activer la normalisation de ce type de construction. »

La construction des logements telle qu’elle est conçue aujourd’hui est énergivore. Bien plus, elle a une incidence directe sur l’environnement : utilisation de matériaux de construction, production de déchets ou encore rejet de polluants dans l’air et l’eau.

L’éco-dôme est un mode de construction durable, économique, résistant et écologique. Sa forme mi-sphérique particulière dont l’ingénieuse idée revient à l’architecte irano-américain Nader Khalili, lui confère une résistance parasismique et une isolation thermique sans pareilles. Les matériaux de construction utilisés sont naturels, locaux et ne présentent aucun danger ni pour la santé ni pour l’environnement. En effet, la construction d’un éco-dôme ne nécessite que : des sacs remplis de sable, de terre ou de toutes autres ressources disponibles sur le chantier, sont ensuite empilés pour former les murs et le toit. Des fils barbelés peuvent être utilisés pour garantir l’adhérence entre les sacs, puis la construction est recouverte d’un enduit afin d’assurer l’étanchéité.

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Ce mode de construction écologique et esthétique présente un grand avantage en termes de réduction de coût vu que le matériau est local, et la technique de construction est simple et ne nécessite pas une main d’œuvre qualifiée. En outre, il présente une très bonne isolation thermique et assure un confort acoustique sans égal, puisque le microclimat intérieur est rendu confortable grâce à la capacité de la terre à

stocker la chaleur, et à réguler la température et l’humidité. Il s’est également avéré que l’habitat développe une grande résistance aux catastrophes naturelles. L’éco-dôme est ainsi antisismique et résiste également aux passages des cyclones et aux inondations. De plus, le dôme ne craint pas les attaques d’insectes ou les moisissures. Le tout pour un coût dérisoire et un délai de construction très réduit !

L’ECO-DOME : un mode de construction en parfaite synergie avec l’écotourisme. Le Maroc a longtemps été l’une des destinations préférées des voyageurs du monde, attirant plus de 9 millions de visiteurs par an. Connu par un tourisme balnéaire et ses villes historiques impériales certes, le royaume attire aujourd’hui de plus en plus de touristes voulant découvrir également les trésors naturels et culturels riches de l’arrière-pays rural.

Dans ce contexte, plusieurs projets d'écotourisme se développent au Maroc, visant la valorisation des régions rurales marocaines tout en préservant la biodiversité et leur patrimoine naturel.

Vu son caractère écologique, son coût et sa simplicité, l’éco-dôme se présente comme une solution de logement parfaitement adaptée aux projets d’écotourisme. Des auberges, des restaurants ou des cafés peuvent être construits en éco-dôme - intégration paysagère dans toute région rurale marocaine.

Le marché d’écotourisme s’avère alors très prometteur pour ce type de construction. Seul bémol, la réglementation marocaine en matière de construction ne prévoit pas de normes applicables à ce type de bâtisse. Par conséquent, plusieurs projets de construction en éco-dôme se trouvent bloqués à cause de la procédure ambiguë d’obtention des autorisations nécessaires pour construire.

Maroc : « des saveurs qui éveillent vos sens »

Par Alain Jacotot

Une fois encore, le Maroc a mis en valeur ses productions et ses produits agricoles et alimentaires à l'occasion du Salon international de l'agriculture qui s'est tenu à Paris du 27 février au 06 mars 2016.

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Ce sont en effet 30 exposants, dont 17 coopératives et 8 GIE, venus de toutes les régions du Maroc, qui ont mis en valeur leurs produits sous le timbre « Des saveurs qui éveillent vos sens ». Plus de la moitié d'entre eux présentaient des produits sous signe officiel d'origine et/ou de qualité : argane bien sûr, mais aussi amandes de Tafraout, huile d'olive vierge extra Ouezzane, couscous Keskes Khoumassi, câpres de Safi, safran de Taliouine, rose de Kelâat M'Gouna – Dadès, dattes Nejda.

Ce fut ainsi pour les nombreux visiteurs l'occasion de découvrir ces richesses, mais aussi de constater que ce pays poursuit avec constance une vraie politique de développement et de valorisation des produits du terroir sous signe officiel d'origine : à ce jour, il existe au Maroc 31 indications géographiques ( garantie d'un lien entre un produit et son territoire d'origine ), 5 appellations d'origine ( garantie d'une qualité résultant d'un terroir et d'un savoir-faire ), et 2 labels agricoles. On ne peut que saluer les efforts du Ministère de l'agriculture et de la pêche maritime, de l'Agence pour le développement agricole et du Plan Maroc vert dans ces domaines.

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ANNEE 2016 - BULLETIN D’ADHESION

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Membre donateur à partir de 200 € à partir de 1000 €

1 A régler directement auprès du Vice-Président national

Bulletin d'adhésion à renvoyer avec votre chèque libellé à l’ordre d’Échanges Méditerranéens à

ASSOCIATION ‟ ÉCHANGES MÉDITERRANÉENS ʺ AGROPARISTECH-ENGREF – 19, avenue du Maine - 75732 PARIS cedex 15

à l'attention du trésorier Philippe Barré.

Siège social : 19 avenue du Maine - 75732 Paris Cedex 15 – n° SIRET 439 182 304 00014

Secrétaire général : Alain Jacotot : [email protected] Site internet : http://aem.portail-gref.org