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Année. IParait tous les M:ëroï*e<lis IV" T. 17 Juin' 1874. E MONITEUR D'ISSOIRE . ••£S:,;.:/-;-!-,•:>• JOURNAL D'ANNONCES JUDICIAIRES, }%j?^^4- ' - AGRICULTURE» INDUSTRIE, LITTÉRATURE &: NOUVELLES ABONNEMENTS: Un an, pour Issoire, . . . £> fr. id. pour le Département, , <3 ft\ ,- id. hors du Département, . 7 fr. n ' Un Numéro 1O c. On. s'ialbonn© à, Issoire, à, l'Imprimerie BOUNOURB «& OLLIER RUE DE CHATEAUDUN ET BOULEVARD DE LA MANLIÈRE. ANNONCES : Annonces Judiciaires, 2O t. la ligne Réclames et Avis divers, 3 5 c. la ligne Les Articles d'Agriculture et de Littérature sont insérés gratuitement. CAISSE D'ÉPARGNE La Caisse d'Epargne d'Issoire a reçu dimanche dernier de 15 déposants dont •0 nouveaux, la somme de 3897 fr. Elle a remboursé 2721 fr. 79 c. ISSOIRE, 17 JUIN 1874. NOTICE SUR LA VILLE D'ISSOIRE, EN 1786. (Suite et fin.) Antoine Duprat n'étant encore que pre- ïnier président, voulut rédiger les coutumes de sa province ; mais ses affaires impor- tantes et ses vastes projefs, ne lui laissaient point le temps qu'exige un ouvrage aussi important : c'est lui qui a donné lieu au proverbe : il a autant d'affaires que le légat : il ne l'était cependant pas encore en 1510. On ne voit pas qu'il ait fait aucun bien, •à sa patrie ; il voulut y établir une université ; mais celle de Paris s'y opposa et dans un temps même d'une autorité quelquefois despotique : le crédit des écoles de la capi- tale balança celui d'un chancelier, ministre <et cardinal. Il mourut, le 9 juillet 1535 à Nantouillet, âgé de 72 ans, et, suivant Miraumont de 68 seulement : il a été enterré dans son église de Sens, où il entra alors pour la première fois. Antoine Duprat laissa deux fils, Antoine et Guillaume : Antoine fut prévôt de Paris, et marié en 1527, avec Anne d'Allègre, qui se remaria avec Georges de Clermont-Gale- xande, et lui donna tous ses biens, au pré- judice de ses enfants du premier lit. Cet événement provoqua le fameux édit des se- condes noces. Guillaume Duprat, nommé à l'évêché de Clermont le 10 février 1528, fut un protec- teur signalé des jésuites, qu'il avait eu occa- sion de connaître au concile de Trente ; il TON BU Moniteixx» d'Issoire. LIANE vu II détela lui-même le cheval, lefitentrer sous Un semblant de hangar et lui donna sa provende. Puis nous passâmes à chacun une carnassière, une ceinture à munitions, un fusil à deux coups: Allons ! dit-il au grand épagneul noir qui avait escorté la voiture, allons mon vieux Ban, en chasse ! Le chien répondit par un aboiement joyeux, et partit en avant comme pour nous montrer le chemin. Sur ses traces, nous arrivâmes bientôt dans le repli le plus profond, le plus désolé des dunes. — Je pense que nous serons à merveille ici, dit Anthime. / — A merveille, répondit Stephen. — Permettez-nous d'abord quelques observa-' tions, voulut hasarder Marasca, que j'avais excité du regard, me réservant bien de parler ensuite. Barbejean, dès les premiers mots, l'inter- rompit : — Avant tout, dit-il, assurons-nous bien que personne n'est à portée de nous voir ni de nous entendre. Chacun de nous gravit jusqu'au sommet d'un monticule, sonda du regard les profondeurs avoi- les appela en France, fonda leur collège de Paris, nommé en conséquence le collège de Clermont, et ceux de Billom et de Mauriac ; il les chargea, de nourrir et entretenir dix - huit écoliers de son diocèse, et de préposer deux religieux pour l'instruction et la direc- tion de l'hôpital général de Clermont. Ce prélat fit des legs immenses à plusieurs églises et monastères et à l'hôpital de Cler- mont : il mourut en 1560, et choisit sa sé- pulture à Billon. On trouve dans sa descendance Anne et Duprat, fille de François Baron de Thiers, demoiselle de la reine Catherine de Médicis, qui écrivait très bien en vers et en prose, suivant la croix du Maine. La famille la plus considérable d'Issoire, après les Duprat, a été celle des Boyer ; elle avait pris différentes alliances avec la pre- mière. On a vu que le chancelier Duprat était fils de Jacqueline Boyer qui avait épousé An- toine Duprat, sieur de Verrières ; Austre- moine Boyer qui avait épousé Anne Duprat fut secrétaire des rois Charles VII, Couis XI et Charles VIII, et père d'Antoine Boyer, cardinal et archevêque de Bourges : Thomas Boyer, général des finances, chambellan des rois Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François I er , frère du cardinal, fit bâtir le château de Saint-Cirques, à une lieue d'Is- soire, et n'oublia rien pour décorer cette terre : II épousa N. de Briçonet ; dont il eut quatre fils : Antoine, gouverneur de Tou.- raine ; François, évêque de Saint-Malo ; Guillaume, bailli de Coteatin, et Guillaume, évêque d'Agde. Henri Boyer, autre frère du cardinal, fut bailli de Mâcon et sénéchal de Lyon. Le jurisconsulte Pierre Antony, auteur d'un commentaire sur les traités d'Etienne Aufrerius, de Toulouse, était d'Issoire; il l'a dédié au chancelier Duprat, son compatriote. sinantes, du regard interrogea l'horizon. Personne. Anthime était redescendu le premier ; sur un tertre il venait de déposer une poire à poudre et des balles. « Messieurs, dit-il en nous présentant son fu- sil, assurez-vous que c'est une arme neuve et, par conséquent, dont je ne me suis jamais servi ? » Marasca et moi, nous fîmes la constatation demandée, Barbejoan reprit son fusil, mais pour le passor à Stephen. — Chargez-le vous-même, reprit-il, ainsi fe- rai-je à l'égard du vôtre ! Le vicomte acquiesça à cet arrangement par un simple geste de politesse, et renversa- succes- sivement la poire à poudre dans les deux ca- nons. Puis il la repassa à son adversaire, quifitde même, — Ce duel n'est pas acceptable, m'écriai-je, nous nous refusons d'en être les complices, nous nous retirons... — Oui, oui... nous nous retirons! appuya Marasca, nous ne pouvons consentir. — Je le regretterai sincèrement, interrompit le vicomte, mais comme notre duel n'a pas be- soin de témoins, je reste. — Moi de même, dit Anthime, on peut fort bien chasser à deux. — Adieu donc, mes amis, conclut Stephen, agissez selon votre conscience. Il était inutile d'insister davantage ; nous nous décidâmes à rester. . Jean Barillon, né en la même ville ; se- crétaire du chancelier Duprat, a été le chef d'une famille qui a produit des hommes illustres dans la magistrature et les ambas- sades. Jean Vialart, président à Mortier au parle- ment de Rouen en 1540, était fils de Pont Vialart, juge d'Issoire : il épousa Marie Seguier ; ils eurent Antoine, archevêque de Bourges ; Michel, lieutenant-civil au Châ- telet en 1553, président à Rouen en 1567, et au grand Conseil en 1572 ; Charles géné- ral des feuillans, et Michel, président aux requêtes du palais et ambassadeur enSuisse, Michel fut père de Félix, évêque et comte de Châlons, pair de France, prélat distingué. N. Ardier, qui fut chargé des joyaux de Henri III, lorsqu'il passa de Pologne en France, était aussi originaire d'Issoire. Les annonateurs de Prohet ont mis l'abbé Valadier au rang des personnes célè- bres d'Issoire ; mais il était de St-Gal-en- Forey : et il fut ordonné prêtre au Puy, qui est le diocèse de St-Gal. Moréry le dit de St-Paul ; et comme St-Paul est la principale paroisse d'Issoire, c'est peut-être le motif de l'erreur. On a dit sur l'article de Pardines que M. Bayet communaliste à Issoire, a fait impri- mer en 1733 une dissertation sur ]'écroule- ment subit d'une partie de ce village. Lo commerce de cette ville ne consiste que dans ses marchés qui abondent en chanvre, en grains et en bestiaux; ils se tiennent le samedi de chaque semaine. Les encyclopédistes ont dit que le pays était assez abondant, surtout en noyers ; le territoire en effet est aussi fertile qu'agréa- ble ; mais de toutes ses productions, celle du noyer est la moins abondante. Piganiol a écrit que les habitants d'Issoire n'avaient d'autre industrie que celle du pro- cès. Cet auteur qui n'a fait que copier, a trouvé celte imputation dans un mémoire Tout ce que je pus obtenir, c'est qu'une seule balle serait échangée de part et d'autre. — Soit ! consentit Barbejoan ; la deuxième, d'ailleurs, nous serait inutile. Il déchargea en l'air son coup gauche. Stephen l'imita en disant : — Ces premières détonations seront la preuve que nous étions bien réellement en chasse ; elles justifient d'avance celui de nous qui survivra. — Oh ! renchérit Anthime, ces messieurs vont tirer aussi, ne fût-ce que pour nous donner les signaux du combat. — Comptez-vous donc demander un grand espace, questionna le vicomte, et régler entière- ment notre duel à l'américaine ? — Non, car vous no connaissez pas le terrain... Il m'est familier ; la partie serait inégale. — Expliquez-nous vos conditions, je les ai ac- ceptées d'avance. — C'est bien simple. Ces messieurs vont compter cent pas, et placer leur carnassière à cinquante. Nous avancerons ou n'avancerons pas l'un vers l'autre jusqu'à cette limite, à notre vo- lonté ; nous tirerons do mémo. — Accepté, répondit le vicomte. En conséquence, nous remplîmes noire office de témoins ; l'Italien alla placer Anthime du côté de la mer; moi, du côté de la prairie, Stephen. Là, je lui serrai la main. — Je ne te charge d'aucun message pour elle, me dit-il, puisque, si je succombe, ma mort doit paraître le résultat d'un accident, mais deviens leur protecteur, leur ami, leur frère. — Jeté le promets, i<''pondi«-je avec des lar- de M. d'Ornesson, intendant à Riom en 1697, qui devait être mieux informé que lui : on l'a répétée nouvellement dans les mélanges tirés d'une grande- bibliothèque, sans fondement connu. Un décret du 9 juin, que nous trouvons, dans l'Officiel de vendredi dernier, contient, les nominations suivantes : Sont nommés : Vice-président du tribunal de première instance de Clermont-Ferrand, M. Féron, juge au même siège, en remplacement de M. Salneuve, admis, sur sa demande, à faire valoir ses droits à la retraite et nommé vice- président honoraire. Juge au tribunal de première instance de Clermont, M. Chomelte, substitut du pro- cureur delà République près le même siège, en remplacement de M. Féron ; Substitut près le tribunal de première instance de Clermont, M. de Chaumel-Dienne, substitut près le siège de Saint-Flour, en remplacement de M. Chomette; Substitut près le tribunal de première instance de Saint-Flour, M. Welter, substi- tut près le siège de Brioude, en remplace- ment de M. de Chaumel-Dienne ; Substitut près le tribunal de première instance de Brioude, M. Boncompain, juge suppléant au siège d'Issoire, en remplace- ment de M. Welter ; Vice-président du tribunal de première instance de Moulins, M. Saulnier, juge d'ins- truction au même siège, en remplacement de M. Bardoux, décédé. Par ordonnance du 1 er juin 1874, de M. le ministre Garde des Sceaux, M. Bertrand, conseiller à la Cour d'appel de Riom, est nommé pour présider les assises du 3 e trir mestre de 1874 dans le département de la Haute-Loire, qui s'ouvriront au Puy, le mardi 1 er septembre. MM. le baron Reynaud, vice-président du tribunal du Puy, et Chassaing, juge au même siège, assisteront M. le Président dos assises. • . • • mes dans les yeux. Marasca me rejoignit, nous nous éloignâmes. La matinée était brumeuse ; il n'y avait pas eu lieu d'en appeler au hasard pour l'avantage du soleil. Lorsque vous serez au sommet de cette dune, nous dit Barbejean, vous tirerez deux coups de feu... au premier, nous armerons nos fusils ; au second, nous serons libres d'en faire chacun l'u- sage qu'il nous plaira. Il était évident que ce nouveau genre de duel devait tromper tout le monde, hormis peut-être l'ôpagncul qui, ne comprenant plus rien à cette façon de chasser, semblait interroger son maître du regard et le voyant immobilo, se dressa tout à coup devant lui, les deux pattes sur ses épaules. — Couche, Bau ! commanda Anthime. Le pauvre Bau s'étendit à ses pieds, mais avec une plainte inquiète. Nous arrivâmes au sommet de la dune. Marascafitfeu le premier ; on entendit le bruit sec des deux fusils qui s'armaient. Après un de ces moments d'émotion qui bri- sent le coeur, je donnai le second signal. Les deux adversaires eurent un regard simul- tané vers le ciel et parurent chacun murmurer un mot, un seul mot... sans doute le nom d'A- lice. Slephen avança de quatre à cinq pas et tira sur Anthime, dont le feutre gris, frappé parla balle s'en alla rouler au loin sur la pente sablon- neuse. « Bien ajusté, par ma foi ! dit-il imperturba- blement. A mon tour. »

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Page 1: E MONITEUR D'ISSOIRE

Année. IParait tous les M:ëroï*e<lis — IV" T. 17 Juin' 1874.

E MONITEUR D'ISSOIRE. ••£S:,;.:/-;-!-,•:>• JOURNAL D'ANNONCES JUDICIAIRES, }%j?^^4- ' • -

AGRICULTURE» INDUSTRIE, LITTÉRATURE &: NOUVELLES

ABONNEMENTS:Un an, pour Issoire, . . . £> fr.

id. pour le Département, , <3 ft\,- id. hors du Département, . 7 fr.n ' Un Numéro 1 O c.

On. s'ialbonn© à, Issoire, à, l'Imprimerie

BOUNOURB «& OLLIER

RUE DE CHATEAUDUN ET BOULEVARD DE LA MANLIÈRE.

ANNONCES :Annonces Judiciaires, 2 O t. la ligneRéclames et Avis divers, 3 5 c. la ligneLes Articles d'Agriculture et de Littérature

sont insérés gratuitement.

CAISSE D'ÉPARGNE

La Caisse d'Epargne d'Issoire a reçudimanche dernier de 15 déposants dont•0 nouveaux, la somme de 3897 fr.

Elle a remboursé 2721 fr. 79 c.

ISSOIRE, 17 JUIN 1874.

NOTICE

SUR LA VILLE D'ISSOIRE, EN 1 7 8 6 .

(Suite et fin.)

Antoine Duprat n'étant encore que pre-ïnier président, voulut rédiger les coutumesde sa province ; mais ses affaires impor-tantes et ses vastes projefs, ne lui laissaientpoint le temps qu'exige un ouvrage aussiimportant : c'est lui qui a donné lieu auproverbe : il a autant d'affaires que le légat :il ne l'était cependant pas encore en 1510.

On ne voit pas qu'il ait fait aucun bien,•à sa patrie ; il voulut y établir une université ;mais celle de Paris s'y opposa et dans untemps même d'une autorité quelquefoisdespotique : le crédit des écoles de la capi-tale balança celui d'un chancelier, ministre<et cardinal.

Il mourut, le 9 juillet 1535 à Nantouillet,âgé de 72 ans, et, suivant Miraumont de 68seulement : il a été enterré dans son églisede Sens, où il entra alors pour la premièrefois.

Antoine Duprat laissa deux fils, Antoineet Guillaume : Antoine fut prévôt de Paris,et marié en 1527, avec Anne d'Allègre, quise remaria avec Georges de Clermont-Gale-xande, et lui donna tous ses biens, au pré-judice de ses enfants du premier lit. Cetévénement provoqua le fameux édit des se-condes noces.

Guillaume Duprat, nommé à l'évêché deClermont le 10 février 1528, fut un protec-teur signalé des jésuites, qu'il avait eu occa-sion de connaître au concile de Trente ; il

TONBU

Moniteixx» d'Issoire.

LIANEvu

II détela lui-même le cheval, le fit entrer sousUn semblant de hangar et lui donna sa provende.

Puis nous passâmes à chacun une carnassière,une ceinture à munitions, un fusil à deux coups:

Allons ! dit-il au grand épagneul noir qui avaitescorté la voiture, allons mon vieux Ban, enchasse !

Le chien répondit par un aboiement joyeux,et partit en avant comme pour nous montrer lechemin.

Sur ses traces, nous arrivâmes bientôt dansle repli le plus profond, le plus désolé des dunes.

— Je pense que nous serons à merveille ici,dit Anthime. /

— A merveille, répondit Stephen.— Permettez-nous d'abord quelques observa-'

tions, voulut hasarder Marasca, que j'avais excitédu regard, me réservant bien de parler ensuite.

Barbejean, dès les premiers mots, l'inter-rompit :

— Avant tout, dit-il, assurons-nous bien quepersonne n'est à portée de nous voir ni de nousentendre.

Chacun de nous gravit jusqu'au sommet d'unmonticule, sonda du regard les profondeurs avoi-

les appela en France, fonda leur collège deParis, nommé en conséquence le collège deClermont, et ceux de Billom et de Mauriac ;il les chargea, de nourrir et entretenir dix -huit écoliers de son diocèse, et de préposerdeux religieux pour l'instruction et la direc-tion de l'hôpital général de Clermont. Ceprélat fit des legs immenses à plusieurséglises et monastères et à l'hôpital de Cler-mont : il mourut en 1560, et choisit sa sé-pulture à Billon.

On trouve dans sa descendance Anne etDuprat, fille de François Baron de Thiers,demoiselle de la reine Catherine de Médicis,qui écrivait très bien en vers et en prose,suivant la croix du Maine.

La famille la plus considérable d'Issoire,après les Duprat, a été celle des Boyer ; elleavait pris différentes alliances avec la pre-mière.

On a vu que le chancelier Duprat était filsde Jacqueline Boyer qui avait épousé An-toine Duprat, sieur de Verrières ; Austre-moine Boyer qui avait épousé Anne Dupratfut secrétaire des rois Charles VII, Couis XIet Charles VIII, et père d'Antoine Boyer,cardinal et archevêque de Bourges : ThomasBoyer, général des finances, chambellandes rois Louis XI, Charles VIII, Louis XIIet François Ier, frère du cardinal, fit bâtir lechâteau de Saint-Cirques, à une lieue d'Is-soire, et n'oublia rien pour décorer cetteterre :

II épousa N. de Briçonet ; dont il eutquatre fils : Antoine, gouverneur de Tou.-raine ; François, évêque de Saint-Malo ;Guillaume, bailli de Coteatin, et Guillaume,évêque d'Agde.

Henri Boyer, autre frère du cardinal, futbailli de Mâcon et sénéchal de Lyon.

Le jurisconsulte Pierre Antony, auteurd'un commentaire sur les traités d'EtienneAufrerius, de Toulouse, était d'Issoire; il l'adédié au chancelier Duprat, son compatriote.

sinantes, du regard interrogea l'horizon.Personne.Anthime était redescendu le premier ; sur un

tertre il venait de déposer une poire à poudre etdes balles.

« Messieurs, dit-il en nous présentant son fu-sil, assurez-vous que c'est une arme neuve et,par conséquent, dont je ne me suis jamais servi ? »

Marasca et moi, nous fîmes la constatationdemandée,

Barbejoan reprit son fusil, mais pour le passorà Stephen.

— Chargez-le vous-même, reprit-il, ainsi fe-rai-je à l'égard du vôtre !

Le vicomte acquiesça à cet arrangement parun simple geste de politesse, et renversa- succes-sivement la poire à poudre dans les deux ca-nons.

Puis il la repassa à son adversaire, qui fit demême,

— Ce duel n'est pas acceptable, m'écriai-je,nous nous refusons d'en être les complices, nousnous retirons...

— Oui, oui... nous nous retirons! appuyaMarasca, nous ne pouvons consentir.

— Je le regretterai sincèrement, interrompitle vicomte, mais comme notre duel n'a pas be-soin de témoins, je reste.

— Moi de même, dit Anthime, on peut fortbien chasser à deux.

— Adieu donc, mes amis, conclut Stephen,agissez selon votre conscience.

Il était inutile d'insister davantage ; nous nousdécidâmes à rester.

. Jean Barillon, né en la même ville ; se-crétaire du chancelier Duprat, a été le chefd'une famille qui a produit des hommesillustres dans la magistrature et les ambas-sades.

Jean Vialart, président à Mortier au parle-ment de Rouen en 1540, était fils de PontVialart, juge d'Issoire : il épousa MarieSeguier ; ils eurent Antoine, archevêque deBourges ; Michel, lieutenant-civil au Châ-telet en 1553, président à Rouen en 1567,et au grand Conseil en 1572 ; Charles géné-ral des feuillans, et Michel, président auxrequêtes du palais et ambassadeur enSuisse,Michel fut père de Félix, évêque et comtede Châlons, pair de France, prélat distingué.

N. Ardier, qui fut chargé des joyaux deHenri III, lorsqu'il passa de Pologne enFrance, était aussi originaire d'Issoire.

Les annonateurs de Prohet ont misl'abbé Valadier au rang des personnes célè-bres d'Issoire ; mais il était de St-Gal-en-Forey : et il fut ordonné prêtre au Puy, quiest le diocèse de St-Gal. Moréry le dit deSt-Paul ; et comme St-Paul est la principaleparoisse d'Issoire, c'est peut-être le motifde l'erreur.

On a dit sur l'article de Pardines que M.Bayet communaliste à Issoire, a fait impri-mer en 1733 une dissertation sur ]'écroule-ment subit d'une partie de ce village.

Lo commerce de cette ville ne consiste quedans ses marchés qui abondent en chanvre,en grains et en bestiaux; ils se tiennent lesamedi de chaque semaine.

Les encyclopédistes ont dit que le paysétait assez abondant, surtout en noyers ; leterritoire en effet est aussi fertile qu'agréa-ble ; mais de toutes ses productions, celledu noyer est la moins abondante.

Piganiol a écrit que les habitants d'Issoiren'avaient d'autre industrie que celle du pro-cès. Cet auteur qui n'a fait que copier, atrouvé celte imputation dans un mémoire

Tout ce que je pus obtenir, c'est qu'une seuleballe serait échangée de part et d'autre.

— Soit ! consentit Barbejoan ; la deuxième,d'ailleurs, nous serait inutile.

Il déchargea en l'air son coup gauche.Stephen l'imita en disant :— Ces premières détonations seront la preuve

que nous étions bien réellement en chasse ; ellesjustifient d'avance celui de nous qui survivra.

— Oh ! renchérit Anthime, ces messieurs vonttirer aussi, ne fût-ce que pour nous donner lessignaux du combat.

— Comptez-vous donc demander un grandespace, questionna le vicomte, et régler entière-ment notre duel à l'américaine ?

— Non, car vous no connaissez pas le terrain...Il m'est familier ; la partie serait inégale.

— Expliquez-nous vos conditions, je les ai ac-ceptées d'avance.

— C'est bien simple. Ces messieurs vontcompter cent pas, et placer leur carnassière àcinquante. Nous avancerons ou n'avancerons pasl'un vers l'autre jusqu'à cette limite, à notre vo-lonté ; nous tirerons do mémo.

— Accepté, répondit le vicomte.En conséquence, nous remplîmes noire office

de témoins ; l'Italien alla placer Anthime du côtéde la mer; moi, du côté de la prairie, Stephen.

Là, je lui serrai la main.— Je ne te charge d'aucun message pour elle,

me dit-il, puisque, si je succombe, ma mort doitparaître le résultat d'un accident, mais deviensleur protecteur, leur ami, leur frère.

— Jeté le promets, i<''pondi«-je avec des lar-

de M. d'Ornesson, intendant à Riom en1697, qui devait être mieux informé quelui : on l'a répétée nouvellement dans lesmélanges tirés d'une grande- bibliothèque,sans fondement connu.

Un décret du 9 juin, que nous trouvons,dans l'Officiel de vendredi dernier, contient,les nominations suivantes :

Sont nommés :Vice-président du tribunal de première

instance de Clermont-Ferrand, M. Féron,juge au même siège, en remplacement de M.Salneuve, admis, sur sa demande, à fairevaloir ses droits à la retraite et nommé vice-président honoraire.

Juge au tribunal de première instance deClermont, M. Chomelte, substitut du pro-cureur delà République près le même siège,en remplacement de M. Féron ;

Substitut près le tribunal de premièreinstance de Clermont, M. de Chaumel-Dienne,substitut près le siège de Saint-Flour, enremplacement de M. Chomette;

Substitut près le tribunal de premièreinstance de Saint-Flour, M. Welter, substi-tut près le siège de Brioude, en remplace-ment de M. de Chaumel-Dienne ;

Substitut près le tribunal de premièreinstance de Brioude, M. Boncompain, jugesuppléant au siège d'Issoire, en remplace-ment de M. Welter ;

Vice-président du tribunal de premièreinstance de Moulins, M. Saulnier, juge d'ins-truction au même siège, en remplacement deM. Bardoux, décédé.

Par ordonnance du 1er juin 1874, de M. leministre Garde des Sceaux, M. Bertrand,conseiller à la Cour d'appel de Riom, estnommé pour présider les assises du 3e trirmestre de 1874 dans le département de laHaute-Loire, qui s'ouvriront au Puy, lemardi 1er septembre.

MM. le baron Reynaud, vice-présidentdu tribunal du Puy, et Chassaing, juge aumême siège, assisteront M. le Président dosassises. • . • •

mes dans les yeux.Marasca me rejoignit, nous nous éloignâmes.

La matinée était brumeuse ; il n'y avait pas eulieu d'en appeler au hasard pour l'avantage dusoleil.

Lorsque vous serez au sommet de cette dune,nous dit Barbejean, vous tirerez deux coups defeu... au premier, nous armerons nos fusils ; ausecond, nous serons libres d'en faire chacun l'u-sage qu'il nous plaira.

Il était évident que ce nouveau genre de dueldevait tromper tout le monde, hormis peut-êtrel'ôpagncul qui, ne comprenant plus rien à cettefaçon de chasser, semblait interroger son maîtredu regard et le voyant immobilo, se dressa toutà coup devant lui, les deux pattes sur ses épaules.

— Couche, Bau ! commanda Anthime.Le pauvre Bau s'étendit à ses pieds, mais avec

une plainte inquiète.Nous arrivâmes au sommet de la dune.Marasca fit feu le premier ; on entendit le bruit

sec des deux fusils qui s'armaient.Après un de ces moments d'émotion qui bri-

sent le cœur, je donnai le second signal.Les deux adversaires eurent un regard simul-

tané vers le ciel et parurent chacun murmurerun mot, un seul mot... sans doute le nom d'A-lice.

Slephen avança de quatre à cinq pas et tira •sur Anthime, dont le feutre gris, frappé parlaballe s'en alla rouler au loin sur la pente sablon-neuse.

« Bien ajusté, par ma foi ! dit-il imperturba-blement. A mon tour. »