dynamique de la végétation et mobilité du sable en jeffara...

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Institut des Régions Arides Tunisie O.R.S.T.O.M. Paris Centre L. Emberger C.N.R.S. Montpellier ( [IDl!D Frédéric BENDALI Novembre 1987

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Institut desRégions AridesTunisie

O.R.S.T.O.M.Paris

Centre L. EmbergerC.N.R.S. Montpellier

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Frédéric BENDALI

Novembre 1987

Cet ouvrage a fait l'objet d'une thèse de Doctorat

présentée à l'Université des Sciences et Techniques

du Languedoc à Montpellier, le 16 novembre 198Z

DYNAMICS OF VEGETATION AND SAND MOBILITYIN THE TUNISIAN JEFFARA

ABSTRACT

The subject of this study is a prominent aspect of thedesertisation process that currently occurs in South Tunisie, Ananalysis of the mixed dynamics of vegetation and sandy substratum isperformed. These dynamics can be regressive and, starting from aRhanterium suaveolens steppe, can produce a dune field îberkherisl ,

It appears that vegetation structure is a determinant in thegenesis of the eolian geomorphologic forms (in arid zones), evenremoval or accumulation forms. In turn, these forms modify the hydrieconditions to which plants are exposed. Moreover, the eolian formsgive information about present and past mobility of the sand.

A typology of the studied environnments was constructed basedon these fundamentals. Effectively, it associa tes geomorphology Iheigtof accumulated sand ant its mobility ) and vegetation (structure andfloristic composition). From this typology, we can define a spatialsuccession of species caused by the disturbance of shifting sand.

The relation between spatial succession and temporal successionis explained by the action of certain species; Specifically, Aristidapungens (greminee ) is able, upon establishment, to fix the sand inthe presence of barkhans. the "adaptation" of this species to mobilityof the sand is better explained by its "plastic" growth form(Leyering ) than by a predetermina te growth form. Moreover, thisadaptation is significant only in its ecological context dominated byaridity and pasture. The same is true for the 13 other perenialspecies studied.

The persistence of sand mobility allow persistence of barkhanfields, and even "Aristida pungens-vegetation group". When the sandstops shifting, it is the Rhanterium suaveolens steppe thet reoccupiesthe field. Thus, the stabiI1ty of the studied environnments depends onhuman activity, since it is this that produce sand mobility,

The parameters one can use to diagnose the position of astation in the dynamics mentionned above are: the cover of the soilsurface by perennial vegetation, the cover of Aristida pungens, thecover of shifting sand, the maximal height of sand accumulations, thegrazing presure, and the amount of precipited water.

AVANT - PROPOS

Les travaux qui sont présentés dans ce mémoire ont été effectués

au sein de l'Institut des Régions Arides (I.R.A.) de Médenine,

Tunisie, dans le cadre général d'une coopération entre cet Institut et

le Centre d'Etude Phytosociologique et Ecologique Louis Emberger

(C.E.P.E.IC.N.R.S.) et l'O.R.S.T.O.M.. Ils s'incrivent dans le

programme sur la luttre contre l'érosion éolienne et la désertisation

du P.N.U.EIU.N.E.S.C.O.

Je remercie tout d'abord M. Hocine KHATTALI, qui était en 1982

(date à laquelle je suis arrivé l'I.R.A. de Mêdenine ) , Directeur de

la Formation et de la Recherche, et sans qui les recherches que j'ai

entreprises n'auraient pas été entamées. Mes remerciements

d'adressent ensuite à MM. Mohammed HAIEJ et Abdelmajid EL

HA MROUNI, qui se sont succédés à la direction générale de 1'1.R.A.

pendant mes travaux et qui m'ont permis de les poursuivre.

Je n'ai pas eu suffisamment le temps de travailler sous la

direction de M. Nouredine AKRIMI , car sa venue à 1'I.R.A. en tant

que Directeur de la Recherche (il en est aujourd'hui le P. D.G.)a

précédé de peu mon départ de cet institut. Cependant, je garde le

meilleur souvenir de notre brève collaboration. Il a bien voulu

participer à mon jury et je l'en remercie vivement.

Remercier M.M. Christian FLORET (C.E.P.E.IC.N.R.S.), Edouard

LE FLOC'H (C.E.P.E.IC.N.R.S.) et Roger PONTANIER (O.R.S.T.O.M.)

serait ici presque déplacé, étant donné l'étroite collaboration qui a

été la nôtre tout au long de ce travail.

Que MM. Michel GODRON (C.E.P.E.IC.N.R.S.IU.S.T.L.) et Claude

EDELIN (C.N.R.S.) trouvent ici toute ma gratitude pour m'avoir aidé

à mettre au point la forme du texte, ainsi que pour les très

importantes discussions que nous a vons eues sur le fond.

2

Que M. Jean-Claude BILLE (O.R.S.T.O.M.), qui m'a fait

l'honneur de participer à mon jury reçoive ici mes remerciements les

plus sincères.

L'aide chaleureuse, matérielle et morale, que j'ai pu trouver

chez tous mes amis de 1'I.R.A. appelle mes plus vifs remerciements.

Je veux parler de MM. Mohammed NAFFATI, Mohammed ZAAFOURI,

Abdelmajid MCHAREK, Bellachhab CHAHBANI, et beaucoup d'autres que

je ne peux tous citer ici.

Des remerciements particuliers doivent s'adresser à :

- MM. Abdelwahab HAMROUNI, Mohammed Ali BEN ABED et toute

l'équipe de l'analyse des données, pour avoir effectué les

premières analyses statistiques des données synécologiques du

présent travail ;

- M. Ahmed AKROUT pour les analyses de sol;

MM. Ali ABAAB et Moktar LAMARY pour de précieux

renseignements concernant la population humaine du terrain

de l'étude ;

M. Georges NOVIKOFF, pour les premiers conseils pratiques

concernant le travail de terrain ,.

- M. Mohammed EL GHOUL,

nombreuses plantes.

pour les noms vernaculaires de

Que Mme Suzette PUECH (LoS.G.M., Institut de Botanique,

U.S. T.L.) trouve ici toute ma reconnaissance pour m'avoir conseillé

dans l'exploitation de mes échantillons végétaux ramenés de Tunisie.

Mes remerciements doivent aussi s,'adresser aux personnes qui,

au C.E.P.E/C.N.R.S., m'ont aidé d'une manière ou d'une autre à

réaliser mon travail, en 1'occurence :

- M. Jacques LEPART,

milieux;

3

pour les questions de dynamiques des

- M. Jean-Dominique LEBRETON et Mme Anne-Marie BACOU pour le

traitement des données ;

- toute la sympathique équipe des dessinateurs.

Parmi les nombreuses personnes qui ont contribué à ce travail,

et que je ne peux toutes citer ici, je remercie particulièrement Mme

Claudine BOUCHERON, du Minitère de l'Environnement (D. Q. V.) pour

l'abondante documentation qu'elle m'a envoyée, et concernant la

connaissance et l'aménagement des dunes littorales françaises.

4

INTRODUCTION GENERALE

PROBLEMATIQUE ET CHOIX DU THEME D'ETUDE

La dynamique de la végétation dans les pays tempérés comporte

le plus souvent une succession d'espèces, prévisible à court et moyen

terme partant de formations basses et aboutissant à une forêt. Il

n'en est pas de même dans les régions arides, où le manque d'eau

est habituellement évoqué comme étant responsable de la lenteur de

l'évolution "progressive" (CHEW and CHEW, 1965; KA55A5, 1966 etc , }.

Ceci est valable pour une évolution à long terme vers une formation

végétale boisée ou simplement une restauration du couvert végétal

steppique à court et moyen terme à partir d'une perturbation.

SAZZAZ (1983) définit une perturbation comme un changement

soudain des ressources dans une unité de paysage, qui se traduit par

un changement perceptible dans les "réponses" des populations.

GODRON et FORMAN (1983), précisent que le changement dont il est

question ici dépasse la variation moyenne des réponses des

populations. Cette variation moyenne correspond à l '''élasticité'' des

systèmes écologiques (GODRON, 1984) ; et la perturbation fait franchir

1a 1i mi te d' él ast i ci té pour ces systèmes.

Cette limite d'élasticité n'est pas aisée à préciser dans la

région que nous avons étudié. En effet, en Afrique du Nord, la

plupart des auteurs pensent que la steppe à chaméphytes, qui

constitue la physionomie végétale dominante des régions arides, est le

résultat d'un équilibre entre la végétation et le climat, mais aussi

avec une exploitation extensive du mi 1ieu par "homme (LE HOUEROU,

1969). Or le cl imat aride présente souvent des phénomènes extrêmes et

aléatoires, tels la sécheresse, ou bien des pluies torrentielles qui

provoquent des érosions massives. Par ai lieurs, l' exploi tation

humaine, qui suit ces aléas, dépend de facteurs aussi peu

5

prévisibles, à l'échelle écologique, que les guerres, invasions et

autres révolutions sociales. Comment un tel système écologique peut-il

intégrer ces variations, à l'image d'un système cybernétique ?

De fait, l'intensification de "exploitation du mi 1ieu naturel par

l'homme, en zone aride tunisienne, est la cause immédiate d'une

dégradation rapide de ce mi 1leu, Ceci concerne tant la végétation

(baisse de la production, changements floristlques) que le sol

(érosion hydrique et éolienne), comme l'ont montré les études récentes

sur la dynamique en zone aride tunisienne (FLORET et al., 1977)

FLORET et PONTANIER, 1982 ; TELAHIGUE ~., 1987). Ces études ont

révélé que l'évolution progressive, à court et moyen terme, parait

dépendre fortement de l'état de dégradation à partir duquel la

pression humaine cesse. La "vitesse de cicatrisation" (GODRON et

PO1SSONNET ,

"désert i sa t ion" •

1972) peut être nulle, et dans ce cas, i 1 y a

La problématique de la lutte contre la désertisatlon est vaste,

puisqu'elle devrait tenir compte de l'économie régionale, de la

sociologie des habitants concernés et surtout de leurs propres désirs.

En effet, dans la région étudiée, le milieu naturel subit les effets de

la sédentarisation et de la concentration d'une popu latlon qui,

auparavant nomade, exploitait un territoire bien plus vaste,

associant, en plus de la zone aride, des territoires sahariens, ainsi

que des territoires semi-arides.

La manifestation la plus spectaculaire de la désertisation, sur

les sols sableux, est l'apparition des dunes mobi les. Ces dunes,

comme le montre KHATTALI (1981), ne proviennent pas des zones

sahariennes, qui seraient ainsi en extension, mals sont d'origine

locale, et résultent (par le labour et le paturage excessif) de la

remobilisation du sable d'un horizon pédologique fixé.

Nous nous sommes proposés d'étudier la particularité de

l'évolution de la végétation sur les sols nouveaux que constituent les

accumulations sableuses, et qui peuvent modlf ler- la "vitesse de

cicatrisation" du mi 1ieu par rapport aux sols subissant une érosion

6

continue de leurs matérieux. Par ailleurs, l 'accumulation de sable

non fixé· pouvant corrst l tuer un autre type de perturbation, notre

étude a aussi concerné cet aspect.

Ainsi, pour étudier la dynamique de la végétation et des

mi 1ieux à sols sableux perturbés, il nous a paru nécessaire de

distinguer deux phénomènes :

évolution régressive, à partir d'une steppe en "bon état",

jusqu'aux mi 1ieux dégradés marqués par des formes

caractéristiques du modelé géomorphologique éol ien (dunes

·1 ibres, semi-mobI les, nebkas, etc.) ;

évolution progressive, à partir de ces mi 1ieux, jusqu'à

fixation du sable et restauration du couvert végétal semblable

au couvert originel.

La problématique qui s'y rattache est relative aux questions

essentielles suivantes :

- Comment la végétation peut-elle s'adapter à l'ablation

partielle ou totale du sol et à l'ensablement dans le contexte

de l'aridité ?

Comment les espèces pionnières peuvent-elles s'installer dans

de tels sols dont les matériaux de surface sont mobi les ?

- Quelles sont les adaptations particulières des espèces à cette

··évolutionrapide du substrat ?

- Les espèces présentant de telles adaptations eppar-e laserrt-el les

après les modifications du substrat, puis laissent-elles la

place une fois le sable fixé aux· espèces en place avant la

dégradation? Ou bien les espèces adaptées font-elles partie

de la flore en place avant la dégradation?

7

- Quel est le rôle de la végétation dans la fixation du sable?

- Dans quel cas peu t-I 1 exister des communautés végétales assez

stables pour pouvoir définir des stades d'une succession?

Une tel Je succession peut-elle entrer dans un des modèles déja

décrits dans la littérature (DRURY et NISBET, 1973 , NOBLE et

SLATYER, 1980 etc , ) ou bien un modèle original doit-il être

proposé?

Les réponses à ces questions peuvent permettre de diminuer Je

coût de la lutte contre l'érosion éolienne en utilisant les capacités

naturelles de régénération du mi 1ieu.

CARACTERISTIQUES DE LA REGION ETUDIEE ET MOTIFS DE SON CHOIX

Notre terrain d'étude est situé dans la Jeffara tunisienne,

plaine côtière séparée du Sahara proprement dit par la chaine des

Matmatas, relief de cuestas dont le front est orienté vers la mer.

Cette plaine appartient au sous-étage bioclimatique aride inférieur,

caractérisé par une pluviosité moyenne annuelle de 100 à 200 mm (LE

HOUEROU, 1969) (figure 1).

Les caractéristiques des sols de la région sont déterminées plus

par la morphogénèse que par la pédogénèse (FLORET et PONTANIER,

1982) el les varient donc en fonction de l'importance relative des

principaux facteurs d'érosion et de transport (eau et vent). Les sols

que nous avons étudiés sont "peu évolués, marqués par des apports

éoJ iens allant du simple voi le jusqu'à des dépôts fixés dont

l'épaisseur peut dépasser 80 cm. Ces sables recouvrent le plus

souvent une croûte calcaire plus ou moins démantelée, vestige d'un

ancien glacis. Lorsque cette croûte est absente, sous le sable de

couverture se trouvent des limons à nodules calcaires. Lorsque

l'origine des sables est mixte (éolienne et hydrique), au voisinage

des oueds, l'horizon sableux comporte des éléments plus grossiers"

(BENDAlI et al., 1986). La situation précise des sols étudiés est

donnée dans la figure 10 (chapitre Il).

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Fi gure 1: Carte de situation de la région étudiée

9

La végétation de la région étudiée est, pour l'essentiel, une

steppe à chaméphytes recouvrant globalement le sol à moins de 40 %,et le plus souvent même à moins de 20 %. Les espèces dominantes sont

Artemisia herba alba lorsque le sol en surface est limoneux, et

Rhanterium suaveolens lorsque cet horizon est sableux.

Signalons que la Jeffara, en tant

poursuit en Libye et représente bien

saharienne dans cette partie de l'Afrique.

que région

la frange

naturelle, se

côt i ère nord

La région étudiée a été choisie parce que les recherches qui y

ont déjà été effectuées ont montré la gravité du phénomène de

désertisation. Ces travaux ont motivé la création de l' 1nstitut des

Régions Arides de Medenine, dans les secteurs touchés par cette

désertisation. Cette base logistique importante nous a fortement incité

à choisir la Jeffara comme territoire d'étude.

DEMARCHE ET CONTENU DU MEMOIRE

Les questions posées dans la problématique exposée . ci-dessus ne

peuvent trouver de réponses qu'en mettant en relation les

connaissances acquises sur la physique de l'érosion éol ienne (en

général et dans la région étudiée), avec les connaissances sur la

biologie des espèces végétales existant dans cette région.

Le temps nécessai re pour réal iser une telle étude en mode

diachronique, aurait peut être été d'une vingtaine d'années. C'est

pourquoi nous avons conduit notre travail en mode synchronique, par

la mesure actuelle de la désertisation dans des stations représentant

les stades de l'évolution d'un même milieu.

Cette méthode nécessite la connaissance préablable de la

typologie des mi 1ieux soumis à l'érosion éol ienne. En effet, nous ne

pouvons choisir a priori les paramètres à noter, ceux à écarter et

leur hiérarchie. C'est la typologie des milieux qui aide à faire un

tel tri. A partir de là,les hypothèses de travai 1 concernant le

passage d'un type de mi 1ieu à un autre pourront être

10

formulées. C'est alors à l'intérieur de stations représentant ces types

de mi' ieu qu' il est possible de vérifier ces hypothèses en y étudiant

l'autoécologie des espèces végéta les.

Notre étude s'est ainsi effectuée à deux échelles spatiales

per-cequ t el Ie a employé deux types de méthodes à deux niveaux de

perception :

- à l'échelle du secteur

typologie des mi 1ieux

géomorphologie éolienne ;

écologique,

basée sur

afin

les

d'élaborer

unités de

une

la

- à l'échelle de la station, afin d'étudier certaines

caractéristiques de la biologie des espèces pérennes supposées

actives sur la dynamique des formes du relief éol ien.

Ce mémoire commencera par un bref examen des facteurs du

mi 1ieu qui peuvent influencer la dynamique des sols sableux et de la

végétation. La seconde partie de ce mémoire sera consacrée à la

typologie des milieux et à leurs relations spatiales. La troisième sera

réservée à la biologie des espèces pérennes mises en relation avec les

mouvements du sable éolisé. Enfin, la quatrième constituera la

synthèse entre les résultats des deux chapitres précédents, et traitera

donc de la dynamique proprement dite.

CHAPITRE I

11

CHAPITRE 1

LE MIL 1EU NATLiREL : l' AR 1DITE ET SES CONSEQUENCES

La localisation dans les régions arides de l'étude des

phénomènes 1iés à "érosion éol ienne, impl ique l'examen des problèmes

posés par l'aridité, la manière dont le sol répercute cette aridité sur

les végétaux, la manière dont l'homme intervient dans ces processus,

et leurs conséquences sur les sols sableux.

1 - ARIDITE CLIMATIQUE

La quantité d'eau précipitée (100 à 200 mm en moyenne

annuelle) est beaucoup plus faible que la demande évaporative (ETP

Penman), qui se situe entre 1200 et 1400 mm/an dans la région que

nous avons étudiée (chiffres tirés de FLORET et PONTANIER, 1982).

Ces auteurs ont souligné par ailleurs que les précipitations présentent

une grande vari abi 1ité i nterannuelle et i ntrannuelle: à GABES, une

année sur cinq, la pluie est inférieure à 100 mm ou supérieure à 250

mm tandis que l'année "moyenne", à répartition saisonnière

moyenne, a une chance d'arriver tous les 5 ans et demi. En outre,

les années "sèches" peuvent se succéder, en des séries plus ou moins

longues.

Précisons que, toujours à GABES, et d'après les mêmes auteurs,

la première pluie supérieure à 10 mm arrive après le 1er décembre

une année sur cinq, la saison des pluies s'arrête avant le 1er mars

une année sur deux ou trois. Si le premier type d'année succède au

deuxième type, la disette peut sévir pour les troupeaux, même si les

deux années considérées sont des années à pluviosité moyenne.

Ainsi, l'aridité est synonyme de grande imprévisibilité des

pluies en Tunisie pr-és ahar-Ienne , Une adaptation particulière des

plantes à de tels régimes est nécessaire, tout autant que les

adaptations aux faibles quantités précipitées.

12

2 - ARIDITE EDAPHIQUE

Ce problème nous intéresse particulièrement puisque nous nous

proposons d'étudier l'adaptation d'espèces des terrains sableux aux

conditions particulières à ces milieux.

L'aridité édaphique, est une conséquence de l'aridité cl imatique

mais d'après FLORET et PONTANIER (1984), ses effets sur la

végétation apparaissent à grande échelle. Dans la région étudiée,

l'aridité édaphique varie beaucoup en raison de la grande importance

qu'y prend le ru issellement, du fait notamment du faible couvert de

la végétation. Ainsi, pour mettre en relation les précipitations (P) et

la production végétale d'une année, par exemple, c'est la pluie

efficace (PE) qui sera utilisée (LE HOUEROU, 1969).

PE = P + R (où R est le ruissellement)

PELe coefficient d'efficacité Ke

Pdépend, outre de l' intensi té

des pluies, de la pente, de la texture et de l'état de surface des

sols. Ainsi, pour les hauts de versants, Ke, sera presque toujours

inférieur à 1, tandis que dans les bas de versants, ce coefficient

aura de grandes chances de dépasser 1.

QUant à la texture, les sols limoneux, peu percolants (par

rapport aux sables) présentent presque toujours, lorsqu' i Is ne sont

pas labourés, un ruissellement qui abaisse Ke au dessous de 1. En

outre, d'après FLORET et PONTANIER (1982), "pour ramener les 50

premiers centimètres du sol au point de flétrissement après la saison

estivale, il faut une pluie 2 à 3 fois plus importante pour les

milieux limoneux que pour les milieux sableux". Par ailleurs, les sols

1imoneux perdent rapidement leur réserve en eau par évaporation

lorsqu'ils ne sont pas "mulchés" (c'est-à-dire si le sol n'est pas

couvert par les éléments grossiers tel s le sable ou les agglomérats

issu du labour).

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Figure 2: Efficacité des précipitations pour la recharge des réservesen eau du sol d'une toposéquence type de la Tunisie présaharienne(Dj. Dissa; t i rê vde FLORET et PONTANIER, 1982)

14

En zone aride, ce sont finalement les sols sableux qui

rentabilisent le mieux l'eau de pluie, particulièrement lorsqu'ils

présentent un "voi le éol ien" en surface et non une "pell icule de

battance". Ce voi le éol ien est consti tué d'une couche de sable mobi le

généralement de l'ordre du cm d'épaisseur (figure 2).

D'après les lignes qui précèdent, il est possible de comprendre

1a raison pour 1aquelle les sol s sableux corri gent, ou tout au moins,

n'aggravent pas l'aridité climatique pour les végétaux. Un horizon

sableux recouvrant un horizon de texture plus fine est un atout pour

ceux-ci (dans des limites que nous allons préciser ultérieurement). Ce

facteur est particu 1ièrement important dans le cas d'une dynamique à

moyen terme avec changement de texture dans l' horizon de surface.

3 - L'ACTIVITE HUMAINE

Les steppes de la Tunisie présaharienne, malgré l'aridité

climatique, ont été uti lisées par l 'homme depuis des centaines

d'années selon un mode d'exploitation qui a peu changé: parcours et

céréaliculture épisodique (pour une parcelle donnée). Les terrains où

le coefficient d'efficacité de la pluie est supérieur à 1 ont été, bien

entendu, labourés plus fréquemment que les autres, quand ce n'est

pas tous les ans. Il s'agit des "garaets" et autres dépressions. Au

contraire, les terrains présentant un horizon induré très proche de

la surface ne sont jamais labourés. Entre ces deux extrêmes, les

labours interviennent quand les pluies d'automne ou d'hiver sont

suffisants (entre 10 et 20 mm au moins).

C'étaient les sols limoneux, situés généralement sur des glacis

de piémont qui étaient labourés le plus systématiquement, parce que

les laboureurs étaient (et sont toujours) plutôt des sédentaires dans

ces secteurs écologiques, et que les citernes, élément indispensable

de la vie quotidienne ·pour ces populations, sont plus facilement

utilisables sur ce genre de terrain.

15

De nos jours, la sédentarisation des nomades se fait

préférentiellement aussi sur sols 1imoneux, mais le tracteur,

l'appropriation des terres et la croissance démographique ont

contribué à étendre depuis 1940 les surfaces labourées, même sur les

sols sableux (voir TELAHIGUE, 1981). Il se trouve ainsi que les

formations végéta les des sols sab leux, longtemps vouées au pâturage

itinérant, sont maintenant labourées beaucoup plus souvent. Les

surfaces pastorales ainsi restreintes sont soumises à l'action de

troupeaux (dont l'effectif ne diminue pas), qui dégradent la flore, la

végétation, et les horizons superficiels des sols.

4 - L'EROSION EOLIENNE ET LA GEOMORPHOLOGIE EOLIENNE

Le labour fréquent et le pâturage excessif sur les sols sableux

de 1a Tunisie présaharienne provoquent 1a mobil isation du sable, pour

peu que celui-ci soit fixé. Le vent transporte alors ces sables

mobiles, puis les dépose. Erosion, transport et dépôt génèrent les

formes de la géomorphologie éolienne. De nombreux auteurs ont

travai lié sur les processus du transport du sab le par le vent, par

exemple CHEPIL et WOODRUFF (1963) LE HOUEROU (1969, 1985)

MAINGUET (1978) KHATTALI (1981). De leurs travaux, il ressort que

la charge en sable de l'air (ou compétence) dépend de la vitesse du

vent, de la rugosité du substrat (recouvrement de la végétation

sur-tout l de l 'humidité de l'air, de la granulométrie des éléments

transportés, et de la cohésion des particu les du sol. Dans les

paragraphes suivants, nous allons discuter l'influence des ces

facteurs sur la genèse des formes de dépôt et d'ablation du sable en

Jeffara.

4.1 - LES FACTEURS METEOROLOGIQUES DE L'EROSION EOLIENNE

D'après KHATTALI (1981, 1983), la région où se situe notre

étude n'est pas particulièrement ventée près de 80 % des vents n'y

dépassent pas 3m/s (vitesse considérée par l'auteur sus-cité comme

limite en deçà de laquelle un vent n'est pas "efficace" pour le

transport du sable en Jeffara).

16

Par ai lieurs, les vents sont surtout forts pendant la saison

pluvieuse. Ce sont même ces vents qui, de secteur dominant de NO à

NE, apportent la pluie. Par conséquent, lorsqu'ils soufflent, le sol

peut être humide ou au moins recouvert d'un "tapis" d'annuelles.

L' humidité du sol crée une cohésion entre les grains de sable qui

1imite l'érosion, et le couvert végétal crée une rugosité et freine le

vent.

En somme, les facteurs météorologiques n'apparaissent pas

déterminants dans l'érosion éol ienne pour la Jeffara.

4.2 - LES FACTEURS EDAPHIQUES ET AERODYNAMIQUES DE L'EROSION

EOLIENNE : SES CONSEQUENCES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

La granulométrie des éléments "éol isables", ainsi

topographie qui influence la compétence du vent près

déterminent les formes du modelé géomorphologique éol ien.

4.2.1 - LA GRANULOMETRIE

que la

du sol,

Le transport des particules du sol s'effectue en gros de trois

manières (KHATTALI, 1981) :

- en suspension dans l'air pour les limons et les sables très

fins jusqu'à 0,05 mm de diamètre;

- par saltation pour les sables Jusqu'à 0,1 mm de diamètre ;

c'est-à-dire que les grains retombent non loin du lieu de leur

ascension, qui s'effectue Jusqu'à une hauteur dépassant

rarement 2 m dans la région étudiée

- par roulage pour les éléments plus gros (graviers, cai Iloux

éventuellement) •

La première conséquence de ce transport différentiel est que le

vent trie les particules, et le dépôt se fait en fonction de ce tri, les

particu les les pl us lourdes étant déposées les premières.

17

Nous ne nous intéressons pas ici aux formes de dépôt des 1imons

ni aux phénomènes de roulage.

La deuxième conséquence du transport différentiel est que les

trois quarts de la quantité de sable en mouvement le sont par

saltation (KHATTALI , 1981) •

La forme du dépôt dépend donc de la granu lométrie des

particules éol isées, tant pour sa morphologie externe que son

organisation interne. BAGNOLD (1954) expl ique qu'une rafale de vent

dépose d'abord les éléments lourds pu is les éléments légers, et que

lorsqu'une surface quelconque s'ensable par un tel dépôt, ce dépôt

aura une structure interne litée, dont chaque "lit" peut avoir environ

1 mm d'épaisseur. Bien sûr, ceci n'est valable que pour les sables

dont la granulométrie présente une valeur assez uniforme et dont de

transport s'effectue par saltation ; dans ce cas, Le transport est très

i nf 1uencé par 1amicrotopograph i e et 1a mésotopograph i e.

4.2.2. - LA MICRO ET MESOTOPOGRAPHIE

4.2.2.1 - Microtopographle

Par microtopographie, nous entendons tous les facteurs de

"rugosité" du substrat, que ce soit la végétation ou des élements de

la surface du sol. La rugosité, résulte d' "une infinité d'obstacles

perméables identiques" (J.P.L. DUBREUIL, 1984), elle provoque la

création d'une "couche limite" où le vent ralentit.

Le cas de rugosité "optimale" est un tapis végétal suffisamment

dense (figure 3). Le recouvrement du sol par la végétation excède

rarement 40 % dans notre dition, et dans les taches sans végétation,

la couche de calme éolien aura tendance à s'ann"uler, et la déflation

a 1ieu, tandis que dans les taches de végétation, on pourra avoir un

dépôt puisque les grains de sable retombent sous la "couche-I imite".

Le phénomène décrit par BAGNOLD ( 1954) concernant la

stratification du dépôt s' appl ique dans ce cas.

18

YEIT

SURfACE YEGETAllSEE

Figure 3: Influence d'un tapis végétal dense sur la création d'uneIl couche l i mi te Il en dessous de laque11 e le .vent ra1entit

(d'après DUBREUIL, 1984)

PROFIL

1 2m

PLAN

LFigure 4: Effet d'un obstacle massif imperméable sur l'écoulement de

l'air et la sédimentation du sable(d'après DUBREUIL in ALLAG-DHUISME, 1986).

"..»

19

Lorsque les taches de végétation se réduisent à des touffes, il

est plus difficile de parler de "couche limite", et chaque touffe va

aussi se comporter comme un obstacle semi-perméable qui va créer des

turbulences (ALLAG-OHUISME, 1986). Le principal effet des touffes de

végétation est de créer sous le vent un cône de calme éol ien qui

provoque la formation d'une flèche de sable ou "rheboub" (LE

HOUEROU, 1986). Souvent, par contre, du côté "au vent", se présente

un arc d'accélération du vent tourbi lIonnaire par compression des

"filets" d'air. Il en résulte une déflation juste devant l'obstacle

(figure 4).

La flèche elle-même est profi lée (comme une girouette indiquant

la direction du vent) parcequ'elle résulte de l'équilibre entre dépôt

et ablation. Le dépôt s'effectuant uniquement à l'endroit de la

flèche, cel le-ci atteste que le reste du terrain est bel et bien soumis

à la déflation. Ce genre de terrain possède en général un couvert

végétal inférieur à 25 % (LE HOUEROU, 1986). Lorsque les flèches de

sable deviennent coalescentes (KHATTALI, 1981) on revient à la

situation dans laquelle se crée une "couche 1imite" de ralentissement

du vent assez homogène.

La figure 5 montre que la formation des "macro-nebkas" à

jujubier, s'effectue surtout par dépôts laminaires successifs liés à

l'effet "couche limite". Par contre, lorsque l'édifice sablo-végétal est

petit, le dépôt est souvent mixte et associe un dépôt laminaire avec

une flèche de sable. (figure 6).

Enfin les dépôts dûs à un "obstacle rigide" sont bien plus

instables que les dépôts dûs à des obstacles perméables, car les

premiers dépendent de la direction du vent, au contraire des seconds.

Signalons ici un effet particulier de "micro-rugosité": c'est le

cas d'une surface constituée par le sable lui-même. Ce genre de

surface qui est la condition idéale pour la déflation lorsque le vent

n'est pas "chargé", provoque paradoxa lement un dépôt lorsque

S2

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Cov~"'rs tio/;o"ntt4OIne;r"" • .1 ::.:...:;.;.;-'-.::..:-'----...

Figure 5: Coupe schématique du sol d'une nebka à liziphus lotus dans larégion Gamoudienne (tiré de LONG, 1954).

Sl,S2= SommetsI,I1,III,IV=.Strates de dépôtA1,A2(C)= Horizons pédologiq~es

Les numéros encadrés et les lettres entouréescorrespondent à des points de prélèvement ou

d'observation

21

celui-ci transporte déjà du sable. Cet effet est dû au ralentissement

du vent à cause d'une trop grande concentration des grains en

saltation (CHEPIL et WOODRUFF, 1963 MAINGUET, 1985).

4.2.2.2 - Mésotopographie

Par mésotopographie, nous entendons surtout les dunes

elles-même ou les déformations de la surface du sol telles des trous,

de plantation, des crevasses, gros rochers etc , , qui influencent le

vent et qui perturbent les "fi lets d'air".

Quand aux lits d'oueds, ils constituent, tout comme le relief

cartographiable au 1/25 000, la macrotopographie ou topographie tout

court.

Les dunes peuvent former des couloirs d'accélération du vent, et

donc faci 1iter localement la déflation, mais nous allons surtout

examiner ici l'effet de dépôt causé par les barkhanes, et qui est à

l'origine de leur mouvement.

Des études réal isées sur les barkhanes (figure 7) par de

nombreux auteurs, dont COQUE (1962), on peut retenir qu'elles

avancent par ablation du sable sur la face au vent et dépôt du sable

à la face sous le vent. Il s'agit bien ici d'un effet

"mésotopographique" le vent est accéléré par concentration des fi lets

d'air sur la pente au vent, et il est décompressé et perd sa charge

brutalement après avoir franchir la crête de la barkhane. Remarquons

alors que, dans le sens de progression de la barkhane, le dépôt

n'est plus stratifié de manière nette, car les éléments éolisés les plus

lourds sont précipités sur le talus de la face sous le vent et

entratnent un "avalanchement" constant qui bouleverse toute structure

(BAGNOLD, 1954). Les barkhanes non fixées se déplaçant par

déformation de leur surface, plus elles sont hautes, plus elles sont

stables relativement à leur volume. (Si on ramène la forme d'une

dune à un prisme, l'augmentation de son volume est plus rapide que

l'augmentation de sa surface).

22

VENT CHARGE DE SABLE....... .

brise-ven. pet'm...bkl

VENT CHARGE DE SABLE

~

-: ':'~'.:."~' :- ~."':·7 ~..- _.-.-. - -,,:-':-:'----_~_--

VENT CHARGE DE SABLE

~

Déflationpar effet deturbulence

Dépôt par effet dek" turbulence associée à

l'effet "couche 1imi te"

Figure 6: Effet de la perméabilité d'un obstacle surl lécoulement de l'air et la sédimentation du sable(d'après GERHARDT in ALLAG-DHUISME,1986)

Vent

et sens de déplacement de la barkhane

zMetL

Cor~A'l.oj) 6lA>ci.s'rd·~ti.o ..

Tolus

Figure 7: Stades de l'évolution d'une barkhane1. Dune en bouclier; 2.Barkhane embryonnaire;3.Barkhane jeune; 4.Barkhane mûre; 5. Barkhaneen "as de trèfle" (tiré de COQUE,1962).

23

Nous n'envisageons pas ici le cas des dunes sahariennes, telles

les "siouf", cordons longitudinaux et autres "ghourd", car ces formes

n'existent pas dans notre région d'étude. Les petits ergs que l'on

peut y rencontrer sont surtout constitués de chaînes barkaniques,

donc perpendiculaires au vent dominant j mais ces accumulations ne

sont pas suffisamment importantes pour créer les formes sahariennes.

4.3 - CONSEQUENCES DE L'EROSiON EOLIENNE SUR LES CARACTERIS­

TIQUES HYDRIQUES DES SOLS.

Par la création d'une géomorphologie particu 1ière et des sols

nouveaux qui y sont 1iés, l'érosion éol ienne modife les conditions de

l' ari d i té édaph i que sur les végétaux. L'étude de ce phénomène a été

abordée par BENDALI et al. (1986), auxquel nous empruntons ce qui

sui t ,

Dans la plupart des cas, les caractéristiques des matériaux

constituant les formes d' accumu lation sont différentes de celles des

matériaux fixés dont ils sont issus par déflation. En particulier, les

nouvelles formes d'accumulation (voile, flèches, nappes, dunes,

etc ••• ) présentent

- une granulométrie plus grossière, avec une nette tendance à

la disparition des "fines" (fraction ° à 0,050 mm), qui sont

transportées beaucoup plus loin,

- en relation avec la disparition des "fines", une baisse

générale des teneurs en CaC03 et autres sels solubles, et une

baisse de la capacité d'échange,

- une densité apparente plus élevée, liée à la destructuration

et à la réorganisation des dépôts sous une forme plus simple

que les sols d'origine,

- une fragilité et une sensibilité à l'action des vents plus

élevées,

24

- une baisse des capacités unitaires de stockage de l'eau utile

à la végétation,

- des régimes hydriques originaux et contrastés,

- une baisse de la teneur en matière organique,

Globalement, on assiste donc sur ces nouvelles formes à une

chute brutale de 1a ferti 1i té et à une modification profonde des

régimes hydriques (BOWERS, 1982 FLORET et PONTANIER, 1982;

KHATTALI, 1981 ; Academia Sinica, 1978 ; ESCADAFAL, 1981).

Le tableau n? 1 et les figures n? 8 et 9 donnent un exemple des

caractéristiques et propriétés des strates superficielles du sol dans

quatre phases différentes en fonction du temps, qui peuvent faire

partie d'une "séquence" dans une même station.

On y

fournit le

actuelle

observe, entre la forme "stable" de

matériel d'accumulation, et la forme

la

de

séquence qui

dépôt éol ien

- une diminution de la teneur en "fines" de 70 %

- une diminution de la teneur en matière organique de 85 %

- une diminution de la capacité de stockage de l'eau uti le de

la végétation de 77 %. Ainsi l'ablation de 10 cm sur le

siérozem correspond à une perte de RU (Réserve Uti le) de

9 mm, alors que le dépôt de 10 cm de matériel éolisé

représente la reconstitution d'une RU de l'ordre de 2,5 à 3mm.

Par contre, on constate que les dépôts retrouvent une partie de

leurs potentialités avec le temps, et cela à condition que la

végétation soit protégée et bénéficie d'années pluvieuses; et ainsi,

J'ancienne nappe fixée par la végétation, sans revenir aux conditions

initiales, récupère pratiquement 75 % des potentialités édaphiques.

Tableau n° 1 CARACTERISTIQUES COMPAREES DE QUELQUES MATERIAUX EOLISES - REGION ZOUGRATA (TUNISIE)(dlaprès FLORET et PONTÂNIER, 1982)

GRANULOMETRIE HUMIDITEEPIPEDON (Classe en mm) STRUCTURE DENSITE (HvX) à RESERVE UTILE DIMINUTION

APPARENTE de 10 cm CAPACITE X X< 0,002 0,020 0,050 0,2 0,5 0,16 POUR STOCKAGE CaC030,002 0,020 0,050 0,2 2 FRAGILITE bars bars VEGETATION EAU m.org.

CC PF (mm) X

Horizon Al Siérozem

'ra(Zone déflation ou 8,0 5,0 10,0 71,0 5,0 Polyédrique, 1,41 14,5 5,5 9,0 0 0,65 15,6sous forme d'accu- moyenne, peumulation) (> 50 ans) développée

Fragi le.

Très peuRécenteMicro-nebkha et 3,0 1,5 4,0 84,0 7,0 structuré 1,58 7,6 2,5 5,1 43 0,30 12,6

w voi le fixés par Très fragilezz végétationwM (r- 10 ans)..J0wz Actuelle 1,9 1,5 3,5 86,1 7,0 Non struc- 1,65 3,9 1,8 2,1 77 0,10 11,00M micro-dune turét-ce nappe, voile boulant..J::J pas de végéta- Formes trèsE::J tion instablesu ~

uce

AncienneNappe fixée 4,0 5,0 80,0 8,0 Structure 1,53 10,9 4,1 6,8 24 0,42 13,6par végétation peu déve-(30 ans) loppée

tendancepolyédriqueFragi le

N(Jl

Figure 8: Schéma montrant la disposition des matériaux et leur éolisationdans la steppe sableuse à Rhanterium suaveo]ens.,région de'Zougrata(Tunisie;tiré de BENDALl et al~9g&Y---

Accumulation anciMne (nappe fixée )

130 ans)

Accumulalion récenle(voile el rnicronebkhc s fixés)

1S à 10 ans)

DQ(lation

~ At 1~

:V:

(J -y, mp

Accumulalon aduQUe( voile,nappe, microdunes

non fiXQs)

-+1.t

t:J ", mp

DQtlalion

+-Ù

: V =

~1t .

=V -.

V !J<' mp

Nm

[3]...-:::":<-:

~

GE]

Matériau

Matériau

Matériau

LEGENDE

sableux d'accumulation

sableux à 5Oblo.limoneux (A, Sierozem t

sablo.argileux à nodules calcaires

• V: Encroütement calcaro_gypseux

~-y..mp Miopliocène gypseux

Ancienne surface avant ablation

N-.....J

Réserve eau utile pourvégétation RU 1INn )

Profil hydrique au pointde f1élrissememt IpF 4,21

Réserve en eau disponiblepour la végétation .mm.

115 jours après une pluiede 50 mm 1

~

'--- Profil hydrique en fin

de sai son seiche

LEGENDE

t~~:

20 HwJO

.,

: Y :

't$-.rmp

o

ISO

50

cm

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100

20 Hw10

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'1"'1..­mp

o

50

cm

100

Accumulati onnkente 15.10 ans 1

Déflation ACOJmulationactuelle

Accumulationancienne 130ans)

Figure 9: Comportement h~drique comparé de quelques matériaux éolisés-région deZougrata(TuniSle; d'après FLORET et PONTANIER,1982).

28

En outre, l'infiltration rapide de l'eau dans ces sols, permet

de 1imiter considérablement les pertes par évaporation, et son

ruissellement.

CONCLUSION

La conclusion principale de ce premier chapitre, est qu' i 1 faut

tenir .compte de plusieurs éléments essentiels avant d'entamer l'étude

de la dynamique sable-végétation dans la zone aride tunisienne, et

peut être même dans la zone aride en général.

l ) L'aridité cl imatique n'est pas le facteur le plus déterminant

dans la dynamique de l'érosion éol ienne. La réduction du

couvert de la végétation intervient aussi pour une très grande

part dans le dépôt et la stabilisation des dépôts sableux, et

joue un rôle fondamental dans la dynamique de "érosion

éolienne (pour la zone aride).

ii) Les formes de la géomorphologie éolienne, en

influencer la végétation par leurs

édapho-hydriques particulières, et qui sont

dans le contexte de l'aridité.

retour, peuvent

caractéri st iques

très importantes

i i l ] Les formes de la géomorphologie éol ienne rensei gnent sur 1a

mobilité du sable, leur propre mobilité et les tendances au

dépôts ou à l'ablation du sol sur lesqueilles elles existent.

Elles constituent donc une bonne base de critères pour la

typologie des mi 1leux en proie à l'érosion éol ienne.

CHA.PITRE II

29

CHAPITRE Il

TYPOLOGIE DES MILIEUX DE LA STEPPE A RHANTERIUM SUAVEOLENS

EN LIAISON AVEC LA MOBILITE AU SABLE

INTRODUCTION

Le but de notre typologie n'est pas seu lement de donner une

description des milieux, parcequ'elle doit aussi montrer comment ils

s'enchaînent en suivant des processus dynamiques.

La dynamique que nous voulons étudier étant celle de la

végétation et du sable, notre typologie doit être basée autant sur des

descripteurs liés à la mobilité du sable ainsi que sur des paramètres

descriptifs de la végétation.

Le choix des descripteurs sera, quant à lui, basé sur leur

pouvoir discriminant sur la flore. Notre hypothèse est, en effet, que

la mobilité du substrat est la perturbation majeure qui permettra de

séparer les espèces d'après leur aptitude, soit à résister à la

mobilité du sable, soit à se réimplanter après la perturbation.

La première section de ce chapitre sera consacrée à restituer

notre étude à l'intérieur de la typologie à petite échelle fournie par

la 1ittérature. La seconde section sera consacrée aux méthodes

utilisées. La troisième section nous permettra de voir si la mobilité

du sable est bien un facteur discriminant pour la flore, et si elle

provoque des changements suffisamment durables pour, d'une part,·

faire disparaître localement certaines espèces et permettre, d'autre

part, l'arrivée d'autres espèces.

La posslbi lité d' util iser les descripteurs de la mobi lité du sable dans

une typologie "écologique" sera discutée dans une quatrième section.

La cinquième section décrira les types de milieux basés sur le modelé

géomorphologique éol ien, en montrant leurs rapports entre eux et avec

les groupements végétaux. Enfin, la sixième section donnera les

hypothèses sur le passage dl un type à '1 autre.

30

Section 1 - LE DOMAINE GEOGRAPHIQUE ET ECOLOGIQUE ETUDIE

La steppe à Rhanterium suaveolens couvrait de très grandes

surfaces en Tunisie jusqu'il y a cinquante ans environ. On la

rencontrait depuis les marges sahariennes jusqu'à la hauteur de

Sousse. Plusieurs associations et sous-associations végétales décrites

par LE HOUEROU (1959), peuvent la constituer ; le tableau 2 indique

leur diagnose simplifiée.

C'est l' associ ation à Rhanteri um· suaveolens et Artemisia

campestris (sans Eragrostis papposa) qui est la plus représentée en

Jeffara tunisienne. Notre étude concerne principalement cette

association et l'association à Rhanterium suaveolens et Asphodelus

refractus (variante "sèche" de la précédente, voir la carte de

situation, figure 10). Cependant, nous distinguerons les particularités

que peuvent avoir la dynamique sable-végétation dans les autres

associations et sous-associations.

1.1 - LA STEPPE ARHANTERIUM SUAVEOLENS ET LE BIOCLIMAT

Les variations biocl imatiques à l'intérieur des associations

différencient des "vari antes" d' associ a tion.

1.1.1 - L'association à Rhanterium suaveolens et Artemisia campestris.

Cette association occupe un territoire où la pluviosité moyenne

annuel le est comprise entre 140 et 180 mm. Elle est considérée comme

typique du sous-étage aride inférieur. On la trouve en particulier, en

Jeffara dans le triangle Gabes-Tataouine-Zarzis.

L'évolution régressive des milieux en liaison avec l'érosion

éolienne concerne surtout cette association.

1.1.2 - La variante à Eragrostis papposa et Thymelaea hirsuta de

l'association à Rhanterium suaveolens et Artemisia campestris.

Cette variante existe en limite des sous-étages aride inférieur et

aride supérieur, et est localisée entre Gabès et Sfax, vers Maknassy.

Dans cette région, 1a dynamique du sable est surtout 1iée à

l'existence des olivettes, qui y occupent la plupart des sols.

TabLeau n° 2 "Ecogrammc" de La steppe à RhantvU.um ~ltaVeOeeJ1~ (d'après LE HOUERüU, 1959>.

anantesCOr;l cl imat i­ditions que s 1

ê daph i que s 1"Aride supérieur" "Aride 'inférieur

1 humide"Aride infér i eur

tVDinue.. wüerdum .6LlllVeOleH.6

~"Jn-0~~a c.ampe.6 tJt,t.6,{f1.YL-thu6 C.,,-<.rUt((6

. '~ ...,~tago af.I.J-Ï..c.aYl.6. n,i...,nthelllWil J.>U.6-Ï..-

ieri t 1 •u.f, tO!l.wnEc.lÙOc.lvi.f.OH o'(((UC.06UIil

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Rhan.tvU.um .6uaveole.116Alt,tell1ü.ia c.ampeJ.,.t/t-wElta9ltoJ.>tL~ paPPoM

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I<.haVl..tvU.um .6((aveoten,~

AUeJnù.w campe6L'LL~

ScttJ.>o.f.a vVlIlli.c.u..ta-taVtV't. b"e.vi.noUa

He.f...i..aI'l..tilemwlI JC/B,t.e-<.-6.tO"lUiIplal'l;tago aCbùat1J.lEc.h-i.oc.h-<..tOH 6'((d..i.C.06WllL-Ï..Ylt1lt-ia aegyp.t-Lac.aMg r:PlOtO b-i..Wil un-<.6.to!tWnThume.to.ea 11l-Ï..c.Jtophy.Ua.

AJt-<...6~a pUYlgel~

NoUe.t..ia c.h'LU.60c.OIilO.ü:le-6

Ma...tc.O.Ùnta ae[llrpti..ac.aw

Hor i zcn in­duré prochede La sur­face du soL

Hor i zon sa­bLeux profondet/ou apportd'eau parruisseLLement

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id. première lignepLus

Alttem.ü-Ï..a c.allipe6.tJt-i.6

Hz,[phu 6 .to.tU6Retailla "ctam

.-

id. ci-dessuspLus 1AtJtae.-tYw

.6 e!t-'La.t(t.f'.o.{de.6

et GynltlOc.Mpo.6dec.aYldeJr.

id. première ligneplus

Auenl-i..6 La campel!t.wZü.tphlL.6 lo.tlL.6Re-tanla Ite-tamCaU-Ï..CjOtlunr C'.omo.6wn

-Les espèces donnant leur nom au groupement sont encadrées deux fois.-Les espèces faisant partie du "groupe écologique" lié au sable mobilesont soulignées.

-Sauf pour les espèces encadrées, il s'a~it exclusivement de pérennes.

" Sioi MCkt110uf

Mecenine•

•Tolohouine

Golle ce

Bou Groro

d%P~

~. .

o

~l~y

(".~\~

Parcelle en défens de l'Institut desRégions Arides

Association à Rhanterium suaveolenset Asphodell,l.s !~fractus_ .

Association à Rhanterium suaveo1enset ArtemisJa ~mpe~ri~ ----..

Localisation des "grappes" de relevés

Limite approximative séparant l'étagebioclimatique aride de l'étage bio­climatique saharien

WN

Fi gure 10: Localisation des associations végétales sur sol sableux de la Jeffara(d'après LE HOUEROU, 1959).

33

1.1.3 - La variante à Dianthus crinitus de l'association à Rhanterium

suaveolens et Artemisia campestris.

Cette variante occupe un territoire à cl imat aride supérieur dont

la pluviosité moyenne ànnuelle avoisine 230 mm, et qui est situé au

sud d'El Djem.

Comme pour la variante précédente, la dynamique éol ienne du

sable est surtout active dans les olivettes.

Remarquons, dans le tableau 2, la présence de Retama retam

parmi les espèces 1iées au sable mobi le.

1.1.4 - L'association à Rhanterium suaveolens et Asphodelus refractus

L'association typique caractérise un territoire où la pluviosité

va de 100 à 160 mm. Ce territoire est aproximativement compris dans

un triangle Ben Gardane - Tataouine - 5idi Tou i ,

Bien que la mise en culture soit assez peu intensive dans cette

association, la dynamique éolienne concernée par notre sujet d'étude

y est bien représentée. L'arboriculture et l'agriculture un peu

intensives ne sont possibles que dans des dépressions recevant des

apports d'eau de ru issellement. Ces dépressions ont une flore

particulière qui sera étudiée au paragraphe suivant.

Par ailleurs, les stations à Aristida pungens y sont plus

réduites que dans l'association à Rhanterium suaveolens et Artemisia

campestris, et local isées aux bords des oueds.

1.1.5 - La variante à Savignya parviflora de l'association à

Rhanterium suaveolens et Asphodelus refractus

Cette variante existe dans l 'Ouara, situé sous climat saharien,

où la pluviosité varie de 60 à 100 mm. La dynamique éolienne est la

même que pour la variante précédente, avec moins de cultures

épisodiques. Les possibi 1i tés de trouver des champs cu 1tivés comme

source de sable sont donc moindres, et le mi lieu moins perturbé.

34

Les steppes sur sol sableux sous cl imat saharien supérieur sont

surtout dominées par Arthrophytum schmittianum. D'après LE HOUEROU

(1959), le changement d'espèce dominante serait uniquement dû au

climat, Rhanterium suaveolens étant plus "côtier".

1.2 - LA STEPPE A RHANTERIUM SUAVEOLENS ET LES CONDITIONS

EDAPHIQUES

Les variations édaphiques à l'intérieur des associations

différencient des sous-associations. Sans considérer les cas 1imites de

placages sableux sur des horizons 1imoneux, argi leux ou rocheux, le

facteur édaphique primordial dans la répartition des systèmes

écologiques des steppes à Rhanterium suaveolens est la disponibi 1ité

en eau du sol.

La steppe à Rhanterium suaveolens se développant sur des

sables de texture assez homogène, le facteur édaphique dominant est

la position dans la toposéquence. D'une manière générale, pour toutes

les variantes climatiques de cette steppe, le bas de la toposéquence

est occupé par l' associ ation à Zizi phus lotus et Retama retam sur sols

profonds ; au-dessus s'étend l'association à Rhanterium suaveolens et

Artemisia campestris ou l'une de ses sous-associations.

1.2.1 - La sous-association à Atractylis serratuloïdes des associations

.à Rhanterium suaveolens.

La sous-association à Atractylis serratuloïdes couvre la majorité

des terrains occupés par les variantes typiques des deux associations

à Rhanterium suaveolens. Elle occupe des sols présentant un horizon

induré proche de la surface. Dans ce cas, la dynamique éolienne peut

amener l'horizon induré à la surface du sol par ablation de la

couverture sableuse.

Sur les terrains plats, le sable enlevé d'une station s'accumule

à proximité, et le bi Jan de sable n'est que peu modifié pour le

secteur. Ainsi, . à petite échelle, l'horizon sableux recouvre

irrégulièrement l 'horizon induré, constituant une mosaïque, dont la

matrice est dominée par la sous-association à Atractylis serratu/oides

35

et les taches par l' associ ation-mère. En revanche, le transfert de

sable existe à travers la toposéquence dans les oueds, sebkhas,

garaet ou dayas, parties basses de la toposéquence, s'accumule le

sable en provenance de la steppe environnante.

1.2.2 - L'association à Ziziphus lotus et Retama retam

C'est cette association qui occupe les dépressions non salées et

non gypseuses, dépressions où sont accumulées les eaux de pluie et

où les sols profonds sont de fait très favorables à l'agriculture.

Souvent plantées en oliviers, figuiers et palmiers, ces dépressions

sont l'objet d'une agriculture assez intensive.

Lorsque les jujubiers n'ont pas tous été éradiqués, ils

constituent d'énormes pièges à sable, sous forme de grosses nebkas

(cf. chapt. 1; § 4.2.2.1). Retama retam, pour qui le milieu est

favorable, peut aussi rempl ir ce rôle. L'installation de ces deux

espèces nous semble facilitée par le labour.

La culture de ces secteurs "fournit" du sable aux milieux

environnants, sable qui peut finir par constituer des chaînes de

barkhanes en aval du vent dominant, si la végétation (Aristida

pungens et Retama retam) ne forme pas un couvert suffisant.

Lorsque les sols de ces dépressions sont plus ou moins salés et

gypseux, d'autres espèces modifient la dynamique de l 'éol isation du

sable, mais le schéma reste le même que pour la toposéquence décrite

ci-dessus. Ainsi, dans les dépressions plus ou moins gypseuses,

Nitraria retusa et Limoniastrum guyonianum auraient tendance à

remplacer Retama retam et Ziziphus lotus dans la fixation du sable.

L'OCCUPATIONETRHANTER 1UM SUAVEOLENS1.3 - LA STEPPE A

HUMAINE.

Les travaux cartographique de LE FLOCH (1973) à moyenne

échelle ont été l'occasion de subdiviser les associations de LE

HOLIEROU en stades de dégradation. La steppe à Rhanterium suaveolens

36

y présente ainsi des stades d'une même séquence dynamique (GODRON

et POlSSONNET, 1972) à laquelle sont rattachés aussi des faciès des

terres cu 1t i vées •.

Une partie de notre dition a ainsi été cartographiée au

1/100 000 (LE FLOCH, 1979). Il apparaît sur cette carte que de

grandes superficies sont occupées par des mosaïques formées par la

séquence à Rhanterium suaveolens et par un "groupement" à Aristida

pungens. Par ai lieurs, ce dernier groupement peut aussi former une

mosaïque avec la "sous-association à Retama retam" de l'association à

Rhanterium suaveolens et Artemisia campestris mais il n'en forme

pas (sur la carte) avec les autres séquences, sauf une exception de

faible superficie.

37

Section Il - METHODES

Les méthodes uti 1isées ici sont celles de la phyto-écologie.

Parmi les nombreux auteurs qui ont contribué à leur élaboration, il

est possible de citer GOUNOT (1958, 1959) GODRON (1966), DAGET et

GODRON (1982). Le Centre Louis EMBERGER,à MONTPELLIER a ainsi

développé les méthodes de traitement informatique des données,

recuei Il ies en conformité avec les propositions d'un "code de relevé de

la végétation et du mi 1ieu" dont nous nous sommes inspiré (GODRON et

~., 1968). On trouvera un exemple de la fiche de relevé utilisée en

annexe 1.

En Tunisie, LE HOUEROU (1959, 1969) a employé une méthode

d'inventaire à petite échelle, intermédiaire entre celle de la

phytosociologie et de 1a phyto-écologie, pour ses études

phyto-écologiques de la Tunisie steppique (échel le de 1/500 000).

TELAHIGUE (1976) a, quant à lui, utilisé les méthodes mises au point

au C.E.P.E. LOUIS EMBERGER pour un travail à plus grande échelle.

Il.1 - ECHANTILLONNAGE

Les relevés de végétation et de mi 1ieu ont été réal isés sur des

stations représentatives d'unités sélectionnées par un échantillonnage

stratifié, qui conduit à un tableau d 'échanti Iionnage selon la

procédure proposée par DAGET et GODRON (1982).

La stratification réal isée se base sur la combinaison de deux

descripteurs qui traduisent la mobilité actuelle du sable (au moment

du relevé) et le résultat de sa mobilité passée:

Le premier descripteur comprend cinq classes de mobil ité

estimée du sable :

1) mobile,

2) assez mobi le,

3) en voie de fixation,

4) fixé,

5) en voie de déflation.

38

- Le second descripteur comprend quatre formes du modelé éol ien

actuel :

i) Pas de forme d'accumulation particulière ou flèches de sable.

Cette catégorie inclut les unités avec voi le sableux en surface.

Dans cette cl asse fi gurent toutes les stations où le modelé éol ien

est formé d'accumulations fugaces.

ii) Micronebkas ou flèches de sable coalescentes.

Dans cette classe figurent les stations où les accumulations plus

ou moins mobi les ne dépassent pas 50 cm de haut.

i i i) Mésonebkas ou microdunes.

Les stations figurant dans cette classe

accumulations de sable plus ou moins mobiles,

entre 0,5 m et 1 m de haut.

montrent des

mais comprises

iv) Macronebkas ou dunes

Dans cette classe les stations montrent des accumulations plus

ou moins fixées dépassant 1 m de haut.

L'échelle à laquelle a dû être effectuée la stratification ne nous

a pas permis d'utiliser les cartes phytoécologiques à petite échelle

(LE HOUEROU, 1959) et moyenne échelle (LE FLOCH, 1979), ni les

cartes pédologiques au 1/200 000 /(MTIMET et ESCADAFAL, 1983) j au

1/100 000 (ESCADAFAL, 1979), ni même au 1/25 000 (ESCADAFAL, 1979).

La prospection s'est donc faite principalement à vue, en empruntant

toutes les pistes possibles.

Vingt cinq situations où existaient (ou ont existé) des dunes de.

sable mobile ont ainsi été examinées. Les relevés ont été placés

autant que possible sur des transects le long de gradients de mobil ité

du sable présente et passée, constituant ainsi des "grappes" de

relevés. Au total, 99 relevés ont été effectués.

39

Il.2 - LE RELEVE

Il concerne, comme dans toute étude phytoécologique, d'une part

le mi 1ieu physique et d'autre part 1a flore.

Il.2.1 - DESCRIPTION DU MILIEU PHYSIQUE ET BIOTIQUE

Les descri pteurs retenus fi gurent sur 1a fiche de relevés en

annexe 1.

Parmi les descripteurs notés, beaucoup sont redondants avec la

"mobilité du sable". L'exploitation des relevés permet ultérieurement

de les comparer, pour retenir les meilleurs d'entre eux, en

choisissant de préférence ceux qui sont notés les plus objectivement.

Par exemple, le descripteur "pourcentage de recouvrement du sol par

le sable mobile" sera préféré à "mobilité du sable".

Quant aux descripteurs non redondants avec 1a mobil i té du

sable, ils sont notés surtout pour contrôler l' homogénéité de notre

dition. Rappelons en effet, que nous nous sommes volontairement

placés dans un milieu homogène (au 1/500 000) quant au climat et

aux conditions édaphiques.

Il.2.2- DESCRIPTION DE LA COMMUNAUTE VEGETALE

- Dans la station,

min imale".

la liste floristique a été relevée sur "l'aire

- Pour chaque espèce relevée dans l'aire minimale, sont notés :

· un indice d'abondance (trois classes) pour les espèces

recouvrant le sol à moins de 1 %

· la présence ou l'absence de "jeunes" pour les plantes

pérennes.

· un indice d'état de santé (trois classes) •

· le pourcentage de recouvrement dans chacune des strates

suivantes

lm - 2m.

o - 5 cm, 5 - 25 cm, 25 - 50 cm, 50 cm - 1 m et

40

Il.2.3 - LE TRAITEMENT DES DONNEES.

Ce traitement a été effectué de deux manières

- analytique, en établ issant des "profi Is écologiques" (GOUNOT,

1958 GODRON, 1964) pour les espèces (descripteur par

descripteur), des tables de contingence entre les descripteurs

pris deux à deux, ainsi qu'une mesure des "liaisons

interspécifiques" ;

- synthétique, en

correspondances

~, 1987).

effectuant une "analyse

sur ·variab/es instrumentales

factorielle

(LEBRETON

des

et

Il.2.3.1 - Traitement analytique

Le type de traitement présenté ci-dessous est entièrement

développé dans l'ouvrage de DAGET et GODRON (1982).

Il.2.3.1.1 - Les profi Is écologiques

Les profi Is uti 1isés ici sont "indicés",

intervalles de confiance de la fréquence de

chaque classe de descripteur ont été calculés.

donnés comme suit

Dans chaque classe et pour chaque espèce

c'est-à-dire que les

chaque espèce dans

Les résu 1tats sont

les signes "-" indiquent que l'espèce est moins fréquente que

le hasard ne le prévoit.

- les signes "+" indiquent que l'espèce est plus fréquente que

le hasard ne le prévoit.

- , +

-- , ++

= 1ntervalle de confiance compris entre 0,05 et 0,01

= 1ntervalle de confiance compris entre 0,01 et 0,001

--- , +++ = Intervalle de confiance avec 0,001 comme borne

supérieure

°

41

= 1nter-ve l Ie ' de confiance avec 0,05 comme borne

inférieure

Pour les classes sans figuré, le test n'est pas concluant.

Il.2.3.1.2 - Les tables de contingence

Les tables de contingence sont l'équivalent des "profils

d'ensembles" d'un descripteur pour chacune des classes d'un autre

descripteur (les sommes marginales du tableau sont donc les profi Is

d'ensemble de chacun des descripteur).

Les tables de contingence sont indicées à l'issue du même type

de calcul que pour les profils écologiques, à la différence que la

présentation des résultats se fait à partir de nombres relatifs et non

pas des symboles "-" et "+". Leur progression en valeur absolue va

dans le sens d'une probabilité de plus en plus faible (GODRON, en

préparation). Par exemple, le chiffre 4 indique que la fréquence

observée avait une probabilité voisine de 0,05 de survenir la

probabilité de 0,01 correspond au chiffre 7, etc.

Il.2.3.1.3 - L "'efficacité" des descripteurs

L'''efficacité'' E d'un descripteur est le rapport de deux

1nformation mutuelle moyenne des espcesquantités d'informations E

entropie du descripteur

- L' "information mutuelle moyenne" pour chaque descripteur est

la moyenne des informations mutuelles pour toutes les espèces

observées.

- L"entropie" du descripteur est la somme des quantités

d'informations apportées par la fréquence de chaque classe de

descripteur.

42

Il.2.3.1.4 - Les "1 iaisons interspécifiques"

Les degrés de 1i aison sont ici mesurés par. l' "information

mutuelle" entre deux espèces. C'est-à-dire la quantité d'information

apportée par leurs fréquences conjointes (GODRON, 1968).

Il.2.3.2 - Traitement synthétique

Ce trai tement est entièrement développé dans l'article de

LEBRETON et al.(1987) j nous nous contenterons ici d'en rappeler les

principales caractéristiques.

Comme son nom l'indique, il s'agit d'une analyse factorielle des

correspondances, mais la différence avec celle de BENZECR 1 (in

CIBOI5, 1983) provient de ce que les coordonnées des individus

(relevés), selon un axe engendré par un vecteur propre, sont

combinaison linéaire des descripteurs. Les espèces sont ici au centre

de gravité des relevés où elles sont présentes.

Pour arriver àce résultat, l'analyse du tableau espèces/relevés

est coup lée avec celle du tableau relevés/cl asses de descripteurs.

Soulignons que la valeur propre la plus forte de l'AFCVI est

toujours inférieure à la valeur propre la plu forte del'AFC, et le

rapport entre la racine carrée des deux valeurs mesure la perte

d'information de l'une à l'autre des analyses. Afin de mesurer cette

perte, nous avons donc aussi fait une AFC.

Le traitement synthétique a été effectué grâce au logiciel

BI OMECO, él aboré par le groupe "Biométrie" du Centre Emberger.

43

Section 111 - LES DESCR1PTEURS DU MiLl EU ET LEUR 1NFLUENCE SUR

LA FLORE

L'influence des descripteurs sur la flore est analysée par les

profi Is écologiques des espèces, les analyses factorielles en donnent

une image globale.

111.1 - L'INFLUENCE DE LA MOBILITE DU SABLE

111.1.1 - LES DESCRIPTEURS DE LA MOBILITE DU SABLE

Rappelons que la stratification de "échanti Iionnage est basée

d'une part sur la hauteur du modelé éolien, et d'autre part sur une

estimation de la "mobilité du sable". Ce dernier descripteur n'a pas

été retenu pour l'analyse de la flore, nous lui en avons préféré

d'autres plus objectifs à nos yeux.

111.1.1.1 - L'épaisseur moyenne de sable mobi le entre les nebkas

(EPSA) est obtenue sur le terrain en nivelant par l'imagination toutes

les formes éol ienne mobi les elle vise à estimer les risques

d'ensablement. Ce procédé est à employer avec prudence car, plus

une dune vive est haute, plus elle est stable. Le choix des limites

des classes du descripteur permet de pallier en partie cet

inconvénient la tendance à la surestimation de la mobil ité peut être

contrebalancée par des valeurs 1imites de classe en progression

géométrique. En fait, les limites de classes ont été aussi choisies en

fonction du risque subjectif de perturbation pour les végétaux :

- de 0 à 1 cm

- de 1 à 5 cm

aucun risque pour tous les végétaux

risques pour certains végétaux peu résistants

de 5 à 20 cm

résistants.

- plus de 20 cm

risques pour des végétaux moyennement

risques pour des végétaux résistants.

44

111.1.1.2 - Le Recouvrement du sol par le sable mobile (RECS)

Ce descripteur est plus objectif que le précédent, et peut être

estimé avec moins d'erreur. Cependant, sa valeur est discutable, car

lorsque l'épaisseur moyenne de sable mobi le est faible, les variations

locales de son recouvrement sont grandes. Ce recouvrement doit alors

être estimé sur une assez grande surface, homogène du point de vue

morphologie éol ienne et recouvremnt de 1a végétation.

Les estimations de pourcentage ont été regroupées par classe

d'effectifs égaux sans préjuger de leur signification par rapport à la

flore.

111• 1.2 - "REPONSES" DE LA FLORE AUX DESCR1PTEURS DE LA MOB1LITE

DU SABLE

Les " réponses" de la flore à l'EPSA et au RECS (tableaux 3 et

4) ne sont pas identiques.

111.1.2.1 - L'EPSA

Ainsi que cela paraît évident, la plupart des espèces se

trouvent préférentiellement sur des sols où l'épaisseur de sable mobi le

est négligeable et elles "refusent" les milieux où cette épaisseur est

grande. Six des espèces semblent préférer des terrains où le sable

mobi le existe en faible quantité (1 à 5 cm de profondeur) parmi

celles-ci se trouve une pérenne : Plantago albicans.

Il est plus remarquable que deux espèces, Cutandia dichotoma

et Cleome ambliocarpa,se rencontrent plus particulièrement sur des

terrain à sable mobile assez épais (5 à 20 cm), et qu'une espèce,

Malcolmi a aegypti aca, préfère les stations à sable mobi le épais (plus

de 20 cm).

On peut déjà supposer, d'après les préférences de ces trois

dernières espèces, que le sable mobi le va discriminer la flore, non

seulement sur des critères de résistance à l'ensablement, mais aussi

sur des poss lb l I ités pour certaines espèces de tirer parti, soit de la

réduction du couvert végétal 1ié à la mobil ité du sable, soit des

nouvelles conditions édaphiques apportées par le sable mobi le.

TABLEAU n03 E1='f.s.~=S~IJt- ri ..)v~nrl~ .jlj ;;~at·l.;: Hl.)tl:l 1 ....: EF::::/;

ESPECE/VARIABLE: . 05801 POURPROFIL D'ENSEMBLE 45L!ST~ DES CL~SSES

. FREQUENCE. INF. MUT

4 CL~3SES

~)YENNES DESENTROPIE

INFO. MUTUELLES

. . E!:;t='ECE

1. :::0(145 ',1',1 PEU: ··JE:::.

2:::').17 E~:·F·E,~·;:::;

1 ".::. '.,

. F'f~:(:F: .. :.:.

1. (1(.,~.2 F'OUf-~: ~·I'~I E':,:::oEC.i::':.

A~:U(;~ IV'; 7 · (y;,. +~

rll~:OYROLOr::1UM UN IFLOF:Ui1 Il 30 +++ ()AR!:::T 1 Dr. PLUMO~:A !:; · Ob +ARTEi"1 1::: 1A CAMF'ESTR 1::: 4';1 1 1 + 0A:::F'HODELU:::. TENUIFOLIUS 4::: 1 C' + '. (,

ASTRAC'ALI.J::: ':'1 · 0:3 +A:::TRAGALlY:; ARMATU:; 7 os +· ._1

ATRACTYL! s FLA\/A 34 19 +++ -- ;)

E:lIF'LEURlIM :::EM 1COMPOS 1 TUM 10 · Ob + C'CARDIJIJS GETULUS ï .05 +ECH lOCH1LOI~ FRUTICOSUM '" · 05 + C·ERODIUM GLAUCOPHYLLUM 6 · 07 +FILAGCI GERMANICA :30 1 (:, + C'FILAGO SPATHULATA 47 26 +++ (1

HEDYSARUM SP 1NCIS 1SS 1MUM 12 · 15 +++ -HELIANTHEMUM KAHIRICUM ,:) .05 + (1

HELIANTHEMUM SESSILIFLORUM 52 · :;:? +++ C·HI PPOCREP 1::: BICONTORTA 26 12 ++ 0 - (1

l'::CIELERI A F'LIE:ESCENS :::2 · 11:: +++ ,) C'LAUNAEA RESEDIFOLIA 61 ., .., +++ (1 Cl• .... L.

LlNARIA AEGYPTIACA 2~, 11 ++ 0 - oLOTUS PUSILLUS 56 18 ++ (1 i) --- 1= 0-1 cmMALVA AEGYPTIACA 1-' .0::: + (. 2= 1-5 cm ~.:.

I"1ATTHIOLA LONGIPETALA KR 13 · (1';1 ++ (1(J1

F'ARONYCHIA ARAE:ICA 29 · 12 + (1 C· - 3= 5-20 cmPARONYCHIA ARABICA ANNUA 14 '. (16 + (1 4= >20 cmPARONYCHIA CApITATA 1;.. .07 + ~

PI..ANTAGO OVATA 14 .0:3 + (1

:;ENECl C> GALLICUS 20 11 ++ (.

THYMEU\EA MICROPHYLLA 20 (19 +-+ (1

[IAUCU::: SYRTICU::; 4-' 1::;: +". C'...CUTANDIA DICHOTOMA 78 · 14 --- ++ + CiA:::F'HOl:<ELU::, REFRACTU::: ::.0 · 1 (1 (1 + 0CENH"lIJREA FIJRFURACEA 3 · (16 +11ALVI; PP,RV 1FLORr. ~: · Ob +ONO"iI:; ':;ERF:ATA 10 · 08 1:1 ++F'LANTACiO . ALBICAt6 37 17 C· ...CLEOME AMBLIOCARPA 12 .06 <) Ci +-MALCOLMI::' AEGYPTIACA ;;:8 .07 .- o ....' ...A~:~TRAOALU:3 CRUCIATU::; 15 · ')4 (1 0{~~:TRAC·ALIJ::, :::1NA 1CU:. 17 .09 C· e·ATF=:'::'CTYL 1 ~3 '3ERRATULO 1DES l8 · Oé- (1 (1

E:A':,::: lA MURICAT;; 1 1 .05 1)

HER~I J AR I ..i FONTANE;II 10 · (I::~ (1 (1

IFLOGA SPICATA (:.2 · 0'=' 0 ~:) r.

LAUNAEA GLOMERATA 18 .05 (1 0ME[lICAGO LACINIATA 17 .01::: 0 C'MEDJCAGO TRUNCATULA 22 11 t) (J

r,:t'IANTHERIUM ~:UAVEOLEN'=' 89 Oc- 0 C'· -':3ILENE COLORATA 8 (1.1 i)

TABLEAU n04 R~~~I)IJvr~"I~rlt. ~Iar l ~ ::; ii t· 1.:: ni .) tl:i :i -:: F;'El~:·:.::

:::;ORT 1E HlI EE ::::UR :::' 1GN[7 CLA::;SE~, ENTROPIE 2. 550~=:4 ,:,<:, F:[L['v'\O::,

MOYENNES DES INFO. MUTUELLES ESPECE/VARIABLE . Oi e.. 7::: ~:~'OUt-: 1 1. 7 E:::;PECE:3 . 12631 POUR 5(1 E::;Fï::CE:::,~''':OF 1L [1'- Et.I':::F!"'t:L.t:: ''7' "; 14 ~ 1 11 : ~~ 3(:..LISTE DES CLASSES. 1 :2 :3 4 c-

'=' 7..'ESPECE. .. FREOUENCE. 1NF. MUT . F'ROF 1L::::

KOELERIA .PUE:ESCEN::; . :~:2 2:~: ...+ + + 0 0 0

ATRACTYLlS !:FLA\JA '34 1::: + + (1 (1 (1 (1HELIANTHEMUM ::;E::S1L1FLORUI"I ~;2 .2:;: -+.+ n + 0 0 0

ARISTIDA PLUMO:3A ,-, 1:2 ... o,:;.

ECHIOCHILON FRUTICOSUM ~J · 07 + 0

GYMNOCARPOS DECANDER Il · (1::: + (1

LINARIA AECiYPTIACA 2~5 14 ... Ù o 0 0PICRIS CORONOPIFOLIA 7 · 0::: + (1PLANTACiO ALBICAN::; ~:7 14 ++ 0 (1 0 0 0

SENECIO GALLICUS 20 · 1(1 + (1 (1

ARTEMISIA CAMPESTRIS 49 19 (1 ... ++-+. 0 0 0

MATTHIOLA LONGIPETALA KR. 1:::: . 22 ... +

PARONYCHIA CAPITATA (:. 10 ..LOTUS PUSILLIJS 56 l':' (1 ++ + (l (1

'-'

NOLLETIA CHRY::;OCClt10 1DES 46 17 - 1) + + 0 0

ASTRAGALUS ARMATIJS ~ 1(1 + (1,HI PPOCREP 1::; BICONTORTA 26 10 + 0 0 0THYMELAEA MICROPHYLLA 20 15 + (1

A~;PHODELUS REFRACTUS; ~IO · 21 _.- .. (1 + (") 0 0

FILAGO SPATHULATA 47 · 16 i) (1 (t ++ (, (1 --- 1= 0-2%LAUNAEA GLOMERATA 10::' .20 0 +++ -r- 2= 3-10%'.'

LAIJNAEA RE:3EOIFOLIA 61 19 i) (1 ++ (1 (1. --- ~

MEDICAGO LACINIATA 17 l,' + --- 3= 11-50% O"l

PARONYCHIA ARABICA 2'?' · (J'?) l) o + o (1 - 4= 51-80%PLANTAGO OVATA 14 · 10 + -SCHISMUS BARBATU:3 57 · l.3 -- (1 + (1 (1 (1 5= 81-90%CLEOME AMBL 1OCAF:PA 1':' .0<:;' + 0 6= 91-97%ASTRAGALIJ:;:: CAPRINU:3 "3 · (16 +

E:ROMI.lS RUBEN::; ~: · 07 + 7= 98-100SCIJTANDIA DICHOTOMA '7,:3 '~:(1 ---- - - o +

MALC:OLMIA AEGYPTIACA ~~:::: · 21 - - 0 0 0 +++

:3ILENE VILLO:3A 17 · (1'~1+ •

A,..JUGA. IVA 7 · O(;i

ARGYROLOBIUM IJNIFLORUM 77 1:,,' (1 (l

ASPHODELU::;' TENUIFOLIUS ,~::: ():::: 0 0 (1 0 0

BAS':; 1A MURICATA 1 1 · (){: 0BRACHYPî)[lJUM DISTACHYIJM c- · (J-'..'CARDUUS GETI.lLUS 7 .0")CUSCUTA' 3 · (17ECHIUM PYCNANTHUM "" · 0:::;._'ERODIIJM GLAUCOPHYLLUM 6 · 0::::HEDY:::ARUM ~;P 1NO::;: 1SS 1MUM 12 1 :.:-HEL l ANTHEM1.lM KAHIRICUM ';1 13HERNIARIA HEMISTEMON f:., .07IFLOGA SPICATA 62 t l ~I - (1 (J 0 1) (1LEONTODON H] ~::p 1DULU':; :~: 1)::::SALVIA VERBENACA :3 (17

SILENE COLORATA' 8 O'~I (1

DAUCU'::: '3YRT 1CU:::: 4:~ 0::: (1 (1 (J (1 (1

47

Quant à la possibilité de résistance des végétaux à la mobilité

du sable, "EPSA ne peut en donner qu'une première idée. Il nous

apparaît (tableau 3) qu'en dessous du seuil de 5 cm de sable mobile,

la grande majorité de nos espèces n'est pas incommodée.

111.1.2.2 - Le RECS (recouvrement du sol par le sable mobi le)

Les profi Is écologiques selon ce descripteur (tab , 4), montrent

que Nolletia chrysocomoïdes, Asphodelus refractus, Schismus barbatus

et 1floga spicata ne se rencontrent guère dans les mi 1ieux sans sable

mobi le.

Il en va de même pour Malcolmia aegyptiaca

dichotoma, et ces dernières apparaissent plus liées au

que les premières.

et Cutandia

sable mobile

C'est ainsi que le RECS confirme la position particulière de

Malcolmi a aegyptiaca et Cutandi a dichotoma en tant qu'espèces

véritablement 1iées à un dépôt éol ien, mais il montre aussi l'effet

potentiellement bénéfique de ce dépôt, lorsqu' il n'est pas trop

important, pour des espèces apparemment peu tolérantes à une grande

quantité de sable mobi le.

111.2 - L'INFLUENCE DE LA HAUTEUR DES FORMES DU MODELE EOLIEN

(HMOD)

Après regroupement des trois premières classes du descripteur de

stratification (les deux premières manquant d'effectifs), les profi Is

écologiques font apparaître deux groupes distincts d'espèces (tab.5) :

- celles l lées à un modelé éol ien bas, correspondant au

maximum à des micronebkas pouvant être accompagnées ou non

de flèches ou de nappes de sable parmi ces espèces

Brachypodium distachyum, Gymnocarpos decander et

Helianthemum kahirlcum sont particulièrement liées aux

terrains sans modelé d' accumu 1ation élevé.

- celles 1iées aux formes élevées incluant des macronebkas (plus

de 1m de haut) accompagnées ou non de nappes, flèches ou

dunes

117 ESPECES

. PROFILS

TABLEAU nOS HAUTEUR DES FORMES DU MODELE EOL 1El~ HMODSORTIE TRIEE SUR SIGNE,

ol CLASSES ENTROPIE i. 87::::::b 99 RELEVESMOYENNES DES 1NFO. MUTIJELLES ESPECE/VAR 1ABLE: ' 05102 POUR

. PROFIL D'ENSEMBLE. . . 10 29

. LlSTEDES CLA::/3ES.. '.... (J

.......... ESPECE FREQUENCE. INF. MUT2

23~."

37. ,)9383 POUR 50 ESPECES

ATRACTYLISFILAGO.HELIANTHEMUMPLANTAGOPLANTAGOARISTIDAASTRAGALUSBRACHYPODIUMECHIOCHILONGYI1NOCARPOSHELIANTHEMUMHERNIARIA

'SALVIAASPHODELUSASPHODELUSBUPLEURUMHALVAMED1 CAOOPICRISRHANTHERIUMSALSOLAHR ISTI DABASSIALAUNAEA'MALCOU1IA'NOLLETIAONOPORDONSCH1 SMUSSILENEAJUGAANACYCLUSANTHEMISARGVROLOBlUMARISTIDAASTRAGALUSCUTANDIAECHIUMFAGONIAHERNIARIAIFLOGALlNARIALOTIJSLOTUSMEDICAGOPARONVCHIAPARONYCHIAr'ARONVCHIAREICHARDIASTIPA

SERRATULOIDESGERMAN ICASESSILIFLORUMALBICANSàVATA:PLUMOSAARMATUSDISTACHYUMFRUTICOSUMDECANDERKAHIRICUMFONTANES 11VERBENACAREFRACTUSTENUIFOLIUSSEMICOMPOS ITur1AEGYPTIACATRUNCATULACORONOPIFOLIASUAVEOLENSVERMICULATA BR.PUNGENSMURICATAGLOMERATAAEGYPTIACACHRYSOCOMOIDESARENARIUMBARBATIJSVILLOSAIVACVRTOLEPIDIOIDESPEDUNCULATAUNIFLORUMBRACHYATHERACRUCIATUSDICHOTOMAPYCNANTHUMGLUTINOSAHEI1ISTEMONSPICATAAEGYPTIACACRET ICUSPUSILLLISMINIMAARABICA ANNUAARABICA COSSON.CAPITATATlNGITANALAOASCAE

lE:3')c-~,

._1..:,.

3714

37c­..J

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789':.1'5611183846

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1,)· 10· 14.08· (19

· 10.44· 13: ':-9· ~(>

· ,)9.07· (t9

· (15· ùï.04.04· OS· .)4

· 04· .)4

· oe· c)5.05· ')4.05· ')4.05.04· Ob.04.04.04.04· ,)3

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o1)

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«(J

0= Pas de formes d'accumulations

1= h~SOcm

2= SOcm<h~1m

3= h >1m

~(X)

49

Aristida pungens, Bassia muricata, Launaea glomerata,

Malcolmia aegyptiaca, Nolletia chrysocomoïdes, Onopordon

arenarium, Schismus barbatus et Silene villosa.

La majorité des espèces incluses dans l'un de ces goupes se

rencontre très rarement sur les terrains de l'autre groupe, et nous

pouvons affirmer que le descripteur "hauteur des formes du modelé

éolien" discrimine la flore de manière sûre.

Ce descripteur permet une autre interprétation: les espèces du

groupe "modelé faible" pouvant se rencontrer assez fréquemment sur

les terrains à modelé fort sont soit des .espèces tolérantes, soit des

epèces à réintroduction faci le après perturbation. C'est le cas

d'Argyrolobium uniflorum, Bupleurum semicompositum, Echiochilon

fruticosum, Helianthemum kahiricum, Herniaria fontanesii, Linaria

aegyptiaca, Malva aegyptiaca et Daucus syrticus. L'examen de la

biologie de certaines de ces espèces pérennes, permettra de préciser

ces interprétations.

111.3 - INFLUENCE DES AUTRES DESCRIPTEURS

111.3.1 - LES DESCRIPTEURS DIRECTEMENT LIES A L'EROSION EOLIENNE

( cf. chapit re 1)

111.3.1.1 - Le recouvrement total du sol par la végétation pérenne

(RECT)

La redondance entre le recouvrement total de la végétation

perenne (RECT) et le recouvrement du sol par le sable mobi le (RECS),

prévisible d'après le chapitre l, se révèle aussi bien par les profils

écologiques que par les tables de contingence (tableau 16).

Le tableau 6 révèle une grande majorité d'espèces liées aux

couverts les plus forts j trois espèces liées aux recouvrements de 5

à 10 % Agryrolobium uniflorum, Herniaria fontanesii, et Lotus

pusi Il us et deux seu lement 1iées aux recouvrements faibles Malva

parviflora et Malcolmia aegyptiaca. Cette dernière a un profil

"inverse" de celui de la majorité des autres espèces. Cela est bien

... ESPECE..

TABLEAU n06 f\:~I~.I:llJv .... ~nl~rIT, tot.a ï Ij.:t.r:. ~5C:1':;:1:~S p~rH~nn~~:, t~EC-1

SORTIE TRIEE SUR SIGNE3 CLASSES ENTROPIE 1.54010 99 RELEVES

MOYENNES DES INFQ MUTUELLES ESPECE/VARIABLE: 03:36 ~OUR

. ~ROFIL D·~NSE~ELE. 23

. LISTE DES CLASSES.. FREQUENCE. INF. MUT

01 ::~

Il ï' E:,,:PECES~', ~',

-' -3

PROFILS

. (15719 POUF so E:,,:PtO:l:E:3

+

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+++ 0+++ (J

(J1

o1= >10% .2= ~5-10%

3= ~5%

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o(1o

...ASTRAGALU~: CRUCIATUS 15 .04CARDIJIJS GETUUJ::> 7 · 0:,,:CYNODON DACTYLON 4 .05ERODIUM OLAUCOPHYLLUM 6 · i)6

FILAGO SPATHULATA 47 · Oé.

HIPPOCREPIS BICONTORTA 26 10KOELERIA PUBESCEN:=: 32 17LAUNAEA RESEDIFOLIA 61 14LEONTODON Hl SP l DULUS: :::: .07LYGEUM '"PARTUM 6 · 06MATTHIOLA LONGIPETALA KR. 1"'. · 09-'MEDICAGO LACINIATA 17 .07MEDICAGO TRUNCATULA 22 .01:-NOLLETIA CHRYSOCOMO 1DE::;; 46 IlPICRIS CORONOPIFOLIA 7 0""· '-'

SALSOLA VERMICULATA BR. 61 · 04SENECIO GALLICUS 20 1"',· -'THYMELAEA MICROPHYLLA 20 06[IAUCUS SYRTICUS; 42 07ARGYROLOBIUM UNIFLORUM 77 · 0':.'HERNIARIA FONTANESII 10 . 09LOTU:3 PUSILLUS 56 10MALCOLMIA AEGYPTIACA -.,-. .01:-·';·C'

MALVA PARVIFLORA 3 · 05A....IUGA IVA 7 .04ARISTIDA BRACHYATHERA 7 · (13

ARISTlDA PLUMO~:A E: · (l(:.

ARTEMISIA CAMPE::;;TR 1::;; 49 0:3-AS;TRAGALUS CAPR 1NU:,,: :::: · ~).~:

ATRACTYLIS '3 (1::::

ATRACTYLIS· FLAVA ::;:4 , O~;

BROMIJS RUBEN::;; '3 .: (1.:.;

I::UPL tO:URUI1 S:EM 1COMPO!::: Il UM 10 · O~:

DIPLOTAXIS SIMPLEX 2 · (14ECH 1ocu 1LCIN FRUT1COS;UM ':.J · (.'1.:'

ERYNGIUM ILICIFOLIUM ';: · (1••

HED"{::::;:\HU~i ~:P 1NO::; 1S~: 1l''IUM 12 · \\::HELIANTHEMUM :::E:,,:S 1L1FLOR1.IM ::'2 · (1.:::.lFLOGA :,,:PICATA ':.,"..!. .0::::LINARIA AEGYPTIACA 25 · ,)4

LOTUS CRET1C!.!:": 2 · ()~.

MIJF: 1CAR l A PROS·TRATA ''2 0:;:ONCiN 1S. SERRlnl~ 10 .0,,"

OROBANCHE CERNUA 2 · 02PARONYCHlI~ ARAE:ICA ANNUA 14 .02

PLANTAGO ALBICAN3 ",-, · (1:3;'1

REl CHARD l 1; TIN131TANA 2 .04

SALVIA VERBENACA '3 · (1:)

THESIUM HUMILE "; '='25 · 0:3

51

explicable par le fait que c'est la seule espèce "préférant" le sable

mobile profond (§ 111.2) qui constitue un milieu très contraignant

pour les autres espèces.

Quant à Argyrolobium uniflorum et à Herniaria fontanesii, leur

profil tend à confirmer l'hypothèse selon laquelle il s'agirait

d'espèces recolonisant rapidement les milieux perturbés (cf § III. 2).

111.3.1.2 - L' intensité d'exploitation (1 NTX)

Pour ce descripteur la classe "sous exploité" représente les

mises en défens (tableau 7).

Ce descripteur nous a permis de constater qu'un groupe de 7

espèces, toutes annuelles, se rencontre principalement dans les mises

en défens. Parmi ces espèces, deux se trouvent essentiellement sur

des terra i ns où 1a profondeu r de sab 1e mobile ne dépasse par 1 cm :

Atractylis flava et Hedysarum spinosissimum.

Par contre, les terrains notés "bien exploités" peuvent être

caractérisés par rapport aux terrains surexploités par une espèce

pérenne, Echiochi Ion fruticosum et une annuelle, Daucus syrticus.

Quant aux deux pérennes, Nolletla chrysocomoTdes et Thymelaea

microphylla, malgré leurs préférences pour les terrains bien

exploités, elles peuvent aussi assez fréquemment se trouver sur les

terrains soit surexploités, soit en défens.

Signalons qu'Herniaria fontanesii, caractérisant les couverts des

pérennes de 5 à 10 % (11.3.1.1) caractérise aussi les milieux,

surexploités de notre dition, d'après le tableau 7.

111.3.2 - LES DESCRIPTEURS NON DIRECTEMENT LIES A. PRIORI A.

L'EROSION EOLIENNE

.TABLEAU n0 7

:;: CL;~::;~::;E:~;

~'I':JYFr-,INF::'7; DE'~:

Inten9)te d'.Xp]Olt~t10n INTX~~RTrE TRIEE SUR SIGNE

ENTROPIE 1. :6510 99 RELEVESJ NFO. r~I.JTI.lEi_LF>; ,::~::;PEC:ç: "'.'Ari J ':\E:LF: '):267/;;. POUF:

PROFIL D'ENSEMBLE. 64 12LiSTE DES CLASSES

. ESPECE. . . FREQUENCE. INF. MUT

117 E':;PECE'::2:~:...

..;>

F'ROrc1 U::

. 04:=::31 pour-:;: 50 E':;PECE:::

HEF.:t~!AR 1 r-. FONT Ar',IE~:::Il 10 · 0"7LAUNAEA F:E~::EDl FOL 1A 61 l. lt-IrnEi11 l:'.1A CAMf'·E::,ïi:.:I ::' ll':~1 .05ATRACTYLIS FLA'.,'A '~:4 (1';1

Di PLOTAX l ::: :::IMPL.EX 2 .01:,

HEDY:::ARUM :3P 1 NO::: l :::::'1 :'1ur'1 l ,~, i):::

KOELEf~l ;:., PUE:E:::CEN::: :~:2 · :::0LEONTODON Hl sP 1 DUUY:; .;. · (16

MATTHIOLA LONGIPETALA t:F.:. 1 :::: 11REICHARDIA llNGITANA 2 · (I/;;.

:::ENECIO GALL 1 CU:::: 20 lE:ASTRAGALUS CRUCIATU:3 15 · 0:3CARDUU~: GETULUS 7 .01;.ECHIOCHILON FRUT 1CO:::UM ';J · 07LOTUS PU::::ILLU3 56 0'"'-'NOLLETIA CHRY:::iJCOMO IDE::: 46 · 0:3THYMELAEA MI CF:OF'HYLLA 20 .0:;;

DAUCU::; SYRT lCU::: 42 , (16

ANA(;ALL 1::: MOt~ELLI 1 .02ANTIRRHINUM ORONTIur1 1 .02ARGVROLOE; l UM UNIFLORU:1 77 .0::::ASPHOOELI.i:; REFF:ACTU3 ~~(t 0:3ASPHODELU:; TENUIFOLIU::: 4::: .05BRAS:;ICA TOURNEFORTII -, · ·/3E:ROMU::: RUE:ENS ::: .02CARDUI'lCEI_LU::; ER l OCEPH,~L1j:3 ~ · 0"3CA,''~NANCHE ARENARIA 1 · 0"2-Cl :::TANCHE VIOLACEA 1 .0::::CLEOME AME:LIOCARF'A 12 0-:::CiJ:3CUTA ", · 0:)..-.,ERODIUt'1 CiLAUCüPHYLLUt'! tz- · ()~5

FILAiJO I~;ERMAN1 CA ]() , 0::::Hl F'F'OCREP l s :\ (\2

t-:1 F-'PUCREF' l'" BI cül'ITC.'R.T A 2 (W.' · <)f:,H l F'F"~,c.r,EI" 1 ~; MULris 1 L.I I::.!UO:::A 1 .02i-10RDEI':M t'lURINUM 1.2 · 0"2LAUNi;r;:t; NlI[lI C;;Ul.l :::: ::: .04LII'lAf.:IA SIMPLEX 1 · ·):3LOEFF L l l'C; lA HISPANIe;:., 4 · O.~:

MALCOL.MIA AE:GYPTIACA 'J'~ (J'~~'-"::;

NEUI':AJ:'i; PROCUME:E:N':' 2 · ()'l

OROBANCHE CERNUA 2 ;) ::F' 1 CR 1::; CORONOF'IFOLIA 7 · l)::;:PLANTACiO OVATA 14 · (1.:::-:SAVI(;NYA F'ARV t FLORA LüNO. ~: · c\~:'

SONCHUS TENERRIMUS 1 · 02STIF'A F'ARVIFLORA 1 · 0":.STIP.' RETORTA 1 · 0'2THES:IUM HI-'M l LE 2 .0:::

+_ ...... + +I~I ~; T

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0 0 1.)

0'1o 0 (JNo o - 1= SurexploHê

2= Bien explo'tê3= Sous-explo,tê

0 0-

1.) 0 r)

(\ 0

(1 (1

(J (1 (1

o(1 î)

53

111.3.2.1 - La profondeur de sable anciennement fixé (PROF)

Nous avons vu au § 1.1.2 que la profondeur du sol au-dessus

de la croûte pouvait varier et notamment le long des toposéquences,

amenant des changements floristiques. Théoriquement, ce facteur a été

pris en compte dans le choix des associations et sous-associations

végétales à échantillonner, mais, contrairement au climat, ces

variations édaphiques ne sont pas discernables à l'échelle de la

région.

Le descripteur PROF fait donc partie de ceux qui peuvent être

discriminants pour la flore sans être directement 1iés à priori à

l'érosion éolienne, quoique les sols profonds soient labourés de

préférence, entraînant plus de mobilité pour le sable. Par ailleurs, il

est possible que les sols squelettiques soient des sols ayant déjà subi

une longue érosion éol ienne. Mais, si les éléments des horizons

enlevés s'accumulent à faible distance du lieu d'ablation, il peut y

avoir compensation de facteurs, ne serait-ce que par le bilan

hydrique, et la flore n'indiquera pas la profondeur du sol

anciennement fixé.

Le tableau 8 révèle que la PROF est peu discriminante pour la

flore, à l'échelle de notre étude. Bien plus, ce descripteur ne révèle

pas le groupe écologique à Helianthemum kahiricum, Gymnocarpos

decander et Atractylis serratuloïdes, caractéristique des "croûtes et

encroûtements" (LE HOUEROU, 1959) de la steppe à Rhanterium

suaveolens: Aucune de ces espèces n'apparaît liée à la classe de

PROF inférieure à 10 cm, ce qui, comparé à l'influence de la hauteur

du modelé d'accumulation sur ces trois espèces, nous incite à dire

qu'elles n'existent pas dans les relevés où le sable anciennement fixé

est peu profond mais où des dunes sont apparues.

111.3.2.2 - La première espèce dominante (1 DOM)

Il s'agit ici de la dominance en recouvrement. Ce descripteur

(tab , 9) discrimine nettement deux groupes exclusifs d'espèces: un

groupe 1ié à Rhanterium suaveolens et l'autre 1ié à Aristida pungens.

TABLEAU rioS ProfondelJr de sollanc1ennernent f1xê F'ROF, SORTIE TRIEE SUR SIGNE

6 CLASSES ENTROPIE 2. 47281 99 RELEVE$MOYENNES· DES INFO. MUTUELLES ESPECE/VARIABLE: ,04240 POUR 117 ESPECES ' 06412 POUR 50 ESPECES

. PROFIL DI ENSEMBLE. , , .. 14 22 21 10 21.. LISTE DES CLASSES, .... 1 ~, 3 4 5...

........... ESPECE... ';' .... FREQUENCE, INF. l'IUT ' , .... PROFILS ...........

DIPLOTAXIS SIMPLEX 2 .00 +HORDEUM MURINUM 12 · 14 +++ (1 o,PAR~YCHIA ARABICA COSSON. S .11 ++PARONYCHIA CAPlTATA b , 07 +

, ARGYROLOBIUI'I UNIFLORUM 77 .07 0 + 0 0 0KOELPINIA LINEARIS 2 · 04 +LAUNAE~, GLOt1ERATA 18 .08 0 + 0 0 0LAUNAEA NUD 1CAOLIS , 2 .04 +LYGEUI'I ,SPARTUI'I b · Oô +l'IURICARIA PROST~ATA 2 .04 +NOl.LETlA CHRYSOCOMOIDES 4b .09 0 ++ 0 0 0AR1STI DA BRACHYATHERA 7 .09 +BASSIA l'IURICATA Il .11 +/'\ALVA PARVIFLORA 3 .07 +t1EDICAGO TRUNCATULA 22 · 10 0 0 0 0 ++

ONONIS SERRATA 10 .08 + 1. pelO CIlPLANTAGe ALBICANS 37 · Ob 0 0 0 0 +

ANACYCLUS CYRTOLEPIDIOIDES 2 · OS 2. 1~20 C.ANTHEI'IIS PEDUNCULATA 3 .00 3- 2O<JC40:ë.ARISTIDA PL\JI'IOSA a .05 . .. '\

BRACHYPODIUM DISTACHYUM 5 .05 4a,4O<JC80 Cil,BUPLEURUI'I SE/'lICOI'IPOSnUM 10 .05 Sa ,P.?:.80 CIl:CATANANCHE ARENARIA 1 .05 -, U1

CENTAUREA FURFURACEA 3 · Oô~

CLEO/'IE APœL.IOCARPA 12 · Ob 0 0CUSCÙTA 3 .05CYNODoN DACTYLON 4 · 06ECHIOCHILON FRUT1COSUI'l 9 .07ERODIU/'I GLAUCOPHYLLUM ô ,05ERYNOIU/'I ILICIFOLlUI'l 3 .05FAGONIA GLUT1 NOSA 5 .07FILAOO " SPATHULATA 47 · 08 0 0 0 0HERN1ARIA ,HEI'IISTEI'ION b · OôHIPPOCREPIS l'IULTISILIQUOSA 1 .05KOELERIA PUBESCENS 32 .05 0 0 0 0LAUNAEA . RESEDIFOLIA 61 · 10 0 0 - 0LEONTODO,." ,'HISPIDULUS 3 · ObLINARIA AEOYPTIACÀ 25 .05 0 (1 0 - 0

l'IALV~ ' - AEGYPTl ACA 12 · Ob 0 0, t1EDICAGO 'LACINIATA 17 · OS 0 (1 0 0:NEURADA ' ; PROCUMBENS 2 .05:~~N: ARENARIUM, 7 · Oô

PARONYCHIA ARABICA ANNUA 14 .07 0 0PaLYOONUI'1 EQUISETIFORI'IE 5 .05RESEDA" .• ARABICA' ' 3 .05SENECIO ' OALLICUS 20 .05 0 0 - 0 08ILENE COLORATA 8 .05SONCHUS TENERR1l'lUS 1 .05THES1Ut1 ~ILE 2 .05

5 · (15

."":

50 E:;PECES. (lS';!';'7 POUR

. PROFlL::;

1 17 E::;PECE::;57

:3.-;

l[,OMTABLEAU n09 Pr~'T1i ",r", ",sp",c.", ,j':"T1i r.a n t. ..SORTIE TRIEE SUR SIGNE

3 CLASSE~; ENTROPIE 1. Z067'" 'n RELEVE::;MOYENNES DES INFO. HUTUELLES ESPECE/VARIABLE: . 0:3124 POUF:

. . F'ROFIL. D··EtJ~;EME:LE. .::'7. LISTE DES CLASSES 1

.......... ESPECE, FREQUENCE. INF. MUT

o

o 0

o 0o 0

++++++++++++ o+++++

0 +

(Jl(Jl

1= Aristida pungens2= Artemisia campestris3= Rhanterium suaveolens

(J

+++++++++

+(J ++

++<.++++++++

o 0

1) 0(1 (1

(1

0 00 0

Ct 0() 0

0

(i 0

ARISTlDA PUNGENS ~,6 .44BASSIA MURICATA 11 .05CUTANDIA DICHOTOMA 7E: .05LAUNAEA GLOMERATA 18 .06MALCOLMIA AEGYPTIACA ::::8 .20MALVA PARVIFLORA 3 .04NOLLETlA CHRYSOCOMOIDES 4l:, .06SCHISHUS BARBATUS 57 · 16SILENE VILLOSA 17 .07ARTEHISIA CAMPESTRIS 49 · (J,':JARISTlDA PLUMOSA p .07-'ASTRAGAUJS ARHATUS 7 .06ATRACTYLIS SERRATULOIDH; 1E: 0'"· '-'

ECHIOCHILON FRUTICOSUM 9 · 0;3FILAGO GERMANICA 30 .07GYMNOCARPOS DECANDER 11 10HELIANTHEMUM KAHIRICUM 9 .07HELIANTHEMUH SESSILIFLORUM 52 · 07KOELERIA PUE:ESCENS ~:2 0'-'· ..:'LYGEUM SPARTUM 6 .05MATTHIOLA LONGIPETALA ICR. 13 .05PLANTAGO ALBICANS 37 · 0:::RHANTHERIUM SUAVEOLENS 89 · 14SALSOLA VERMICULATA BR. 61 1 1AJUGA IVA 7 .02ANTHEHIS PEDUNCULATA 3 · 02ARGYROLOBIUM UNIFLORUM 77 .02ASTRAGALUS -;; .03BRACHYPODlUM DISTACHYUM 0: .04~

BRASSICA TOURNEFORTII 2 .03BROMUS RUBEN~;

~> .02'-'BUPLEURI.lM SEMICOMPOSITUM 10 · 02CUSCUTA :~: O·,

ECHIUM PYCNANTHUM 0: .04'-'ERYNGlUM ILICIFOLIUM :;: .02FAGONIA GLUTINOSA 5 .04HEDYSARUM SPINOSISSIMUM 12 .02LINARIA AEGYPTIACA 25 · (12

LOTUS; CRETlCU::: 2 .0::::LOTUS PUSILLUS 56 .04MEDICAGO LACINIATA 17 ,02MEDICAGO TRUNCATULA ~~ · 03ONONIS RECLINATA 1 · O~;

ONOPORDON ARENARIUM 7 .03PICRIS CORONOPIFOLIA 7 .02PLANTAGO OVATA 14 .03SALVIA VERBENACA :;: .02SENECIO OALLICUS 20 .02STIF'A LAGASCAE .~: .02

5 .04

56

Parmi les espèces 1iées à Arlstlda pungens dominant nous

trouvons les espèces 1iées aux formes élevées du modèle éolien

Bassia murlcata, Schismus barbatus, Si lene vi Ilosa et Malcolmia

aegyptiaca. Les pérennes 1iées à Rhanterium suaveolens dominant

sont: Atractylis serratuloides, Gymnocarpos decander, Echiochilon

fruticosum, Hel i anthemum kahiricum, Hel ianthemum sessl 1iflorum,

Plantago alblcans, et Salsola vermiculata.

Signalons que Lotus pusi Ilus, Indifférent à la dominance

d' Aristlda pungens, est peu présent lorsque Rhanterium suaveolens est

dominant.

Signalons aussi, parmi les pérennes "indifférentes": Artemisia

campestris, Argyrolobium uniflorum et L1naria aegyptiaca. Tandis que

Ainsi, le descripteur lDOM est

"hauteur des formes du modelé éol ien",

11.

fortement redondant avec la

comme le confirme le tableau

111.3.2.3 - Le recouvrement du sol par Arlstlda pungens (REAP)

Ce descripteur devait compléter et préciser le précédent (lDOM).

Le tableau 12 nous permet de savoir à partir de quel seui 1 de

recouvrement du sol Aristlda pungens commence à être dominant, ce

seui 1 est de 3 %.

Le tableau 10 permet de montrer que le descripteur REAP

apporte une préci sion par rapport à 1 DOM: 1a seu 1e présence ou

l'absence d'Aristida pungens discrimine la flore et fait ressortir un

groupe d'espèce inclu dans celui qui est 1ié à. la dominance de

Rhanterlum suaveolens (Tableau 9). Ce groupe est lié aussi à

l'absence de modelé éolien (Tableau 5) et confirme la liaison entre

REAP et HMOD (Tableau nO 13). Cette 1ialson devient évidente si nous

établ issons que les méso et macro-nebkas sont édifiées par Aristlda

pungens.

TABLEAU nOlO R~couvr~ment par Arislida pu~pe~s RE.';;:'SORTIE TRIEE SUR SIGNE

6 CLASSES ENTROPIE 2. .05981 99 RELEVE~;

MO VENNES DES INFO. MUTUELLES ESPECE/VARIABLE: . 0479:3 POUG: 117 E:::FECE::; . 0:322:3 POUR 50 ESPECES. PROF1L D·'l:.NSEME::LE. ~t::. 1::: l'.,' c: '7" ~-

~.

.LISTE DES CLASSES. .... (1 1 3 4 ~- ..'......... ESPECE......... FREQUENCE. INF. MUT .... ... F'F:OF 1L~; . . . . . . . . . .

ARISTIDA PLLlMOSA 8 · O~I -l-

ATRACTVLIS SERRATULOIDES 18 · (17 + 0BRACHVPODILIM DISTACHVÙM 5 .05 +ECHIOCHILON FRUTICOSUM 9 .06 +ECHIUM PVCNANTHUM 5 .05 +FILAGO GERMANICA 30 .08 + 0 0 0 (l

GYMNOCARPOS DECANDER Il · Il +++HEL 1ANTHEMUM .SESS 1L1FLORUM 52 .07 + 0 - (1 0 0PLANTAGO ALBICANS 37 .09 + 0 0 0 0PLANTAGO OVATA 14 · 06 +!'ITthJJl..ANTO> TD~TùO':>IS 5 .05 +ARISTIDA PUNGENS 56 .64 --- +++ ++ + ++ARTEMISIA CAMPESTRIS 49 .07 - + 1) 1) 0 1)

MALVA PARVIFLORA 3 .09 ++NOLLETIA CHRVSOCOMOIDES 46 .,.~ --- 0 + 0 ++ +

· ---'HORDEUM MURINUM 12 · 07 (1 +MALCOLM 1A AEGVPTIACA ::::8 .09 -- 0 + 0 0~:OELPINIA L1NEARIS 2 · (17 +LALlNAEA RESEDIFOLIA 61 · 11 0 (0 0 0 +LOTUS PUSILLUS 56 .03 - (1 (1 (1 + 0= <USCHISMU!:; BARBATUS 57 · lE: --- (1 0 (1 .:. 1= U~r<21BASSIA MURICATA 11 .09 - + U"lHIPPOCREPIS BICONTORTA 26 .05 0 0 0 + 2= 21~r<31 ""'-1

~

ONOPORDON ARENARIUM 7 .06 0 + 3= 31~r<41PARONVCHIA ARABICA ANNUA 14 · 10 0 +A,JUGA IVA 7 .05 0 4= 41~r<101

ASTRAGALUS 9 .08 5= r~101ASTRAGALUS ARMAT\JS 7 .04 0ASTRAGALUS CAPRINUS ~: .04ASTRAGALUS SINAIC\JS 17 .04 0 (1

BUPLEURUM SEMICOMPOSITUM 10 .05 0CARDUUS GETUL\JS 7 .04 0CUTANDIA DICHOTOMA 78 .07 0 oCVNODON DACTYLON 4 .04FILAGO SPATHULATA 47 OC' 0 () 0 1) o o· -'HELIANTHEMUM ~:AH 1R1CIJM 9 .05 0IFLOGA SPICATA e.z .07 - o l) (1 0LAUNAEA GLOMERATA . 18 · (1';1 -- (J

LEONTODON HI SPI DULU!:: ~: .04MALVA AEGVPTIACA 12 · 05 1)

MEDICAGO LACINIATA 17 .06 0 1)

MEDICAGO TRUNCATULA 22 · 0:3 (J 1)

PARONYCHIA ARABICA COSSON. ~ · O~l 0.•'PICRIS CORONOP 1FOLI A 7 · 04 0POLVGONUM EQUISETIFORME ~ .04 0~,

SALSOLA VERMICULATA BR. 61 .06 0 (1 0 (1 0SILENE COLORATA El .06 0SILENE VILLOSA 17 · OS - (l

SONCHU::;; TENERRIMUS 1 .05DAUCIJS SYRTlCUS 42 , 12 0 (1 --- 0 0

58

TABLEAU nO 11

Table de contingence indicée entre

- en lignes la première espèce dominante (1 DOM)

- en colonnes la hauteur (h) en centimètres des formes du

modelé éolien (HMOD)

h =a h ~ 50 50 < h ~ 100 h > 100

Aristida pungens

Artemisia aampestris

Rhantherium suaveolen

-7

-1

8

-16

-1

16

-3

4

2

34

-2

-29

Le tableau 11 montre avec clarté que lorsque la première espèce

dominante est Arlstlda pungens, le modelé éolien est sous forme de

macronebkas, mais jamais de micronebkas. Lorsque le modelé est sous

forme de mésonebkas c'est Artemlsia campestrls qui a tendance à être

dominante.

59

TABLEAU nO 12

Table de contingence indicée entre

- en lignes la première espèce dominante (1 DOM)

- en colonnes le recouvrement du sol par Aristida pungens

(REAP)

1% 2% 3% 4-9% 10%

A~istida pungens

A~temiBia ~ampest~iB

Rhante~ium BuaveoLens

-26

-3

31

2

5

-4

2

-1

-2

8

2

-11

9

-1

-8

7

o

-6

D'après les données de ce tableau,

notre zone d'étude, l'espèce dominante

recouvrement atteint ou dépasse 3 %.

Aristida pungens est, dans

dans les situations où son

60

TABLEAU nO 13

Tables de contingence indicée pour

- en lignes la hauteur des formes du modelé éolien (HMOD)

- en colonnes le recouvrement du sol par Arlstida pungens

(REAP)

1% 2% 4-9% 10%

pas de f01"TTles stabLes

h ~ 50 cm

50cm < h ~ lm

h > lm

10

11

-3

-16

-2

-2

6

-2

-2

-3

2

4

-1

-2

-2

5

-1

-3

-2

6

-1

-3

-1

4

Il apparaft à la lecture des données de -ce tableau qu' i 1 existe

une correlation positive entre la hauteur du modelé éol ien et le

recouvrement d'Aristida pungens. L'absence de cette espèce correspond

aux modelés éolien de mlcronebkas ou sans accumulations.

61

Section IV - ELABORATION DE LA TYPOLOGIE

IV.l - LES RELATIONS ENTRE LES DESCRIPTEURS A TRAVERS L'ANALYSE

DE LA FLORE

1V• 1 • 1 - "L'EFF 1CAC 1TE" DES DESCR 1PTEURS

Les descripteurs que nous avons examinés sont ici comparés

entre eux pour leur "efficacité" à discriminer les milieux. La figure

11 montre que l'épaisseur du sable mobile (EPSA) est le descripteur

le plus efficace pour discriminer les mi 1ieux, suivi par trois

descripteurs d'efficacité comparable la première espèce dominante,

(lDOM), la hauteur des formes du modelé éolien (HMOD) et le

recouvrement du sol par le sable mobile (RECS). L'intensité

d'exploitation (INTX) et le recouvrement du sol par la végétation

pérenne (RECT) viennent en troisième position. Enfin, la profondeur

du sable anciennement fixé est un descripteur édaphique peu efficace

pour différencier nos mi 1i eux ,

Grosso-modo, on peut dire que les descripteurs du modelé éolien

mobi le et récemment fixé sont les plus "efficaces" sur la flore

échanti l tonnée.

IV.l.2 - RELATIONS GLOBALES ENTRE LES CLASSES DE DESCRIPTEURS ET

LES ESPECES

Ces relations ont été analysées par l'A.F.C.V.I (voir méthodes,

§ Il.2.3.2), et les tables de contingence § Il.2.3.1.2).

La perte d'information occasionnée par la contrainte linéaire

imposée sur les axes principaux peut être mesurée par le rapport (P)

entre le pourcentage d'inertie aborbé par le premier axe de l' AFCV 1

et le poucentage d'inertie absorbé par le premier axe de l'AFC.

Ces pourcentages étant égaux à la racine carrée de la valeur

propre ( A 1),

P =VAl AFCVI

VA 1 AFC

62

Pour notre analyse, P = 0,908, ce qui dénote que les

descripteurs combinés 1inéairement, pour former l'axe absorbant le

plus d'inertie, sont très pertinents pour expl iquer les différences

floristiques dans notre échanti lion.

L'analyse n'a pas concerné le descripteur "première espèce

dominante" pour ne pas créer de biais dans l'analyse du tableau des

espèces.

IV.1.2.1 - Corrélations globales entre descripteurs et vecteurs propres

Les descripteurs présentant les plus fortes corrélations avec le

premier axe pour la valeur propre (0,262) sont, dans l'ordre:

- La hauteur des formes du modelé éol ien.

- Le recouvrement du sol par le sable mobi le

- L'épaisseur moyenne de sable mobi le.

Pour le deuxième axe, pour la valeur propre (0,120), les

descripteurs les mieux corrélés sont dans l'ordre:

- L'intensité d'exploitation.

- Le -recouvrement tota 1 de la végétation pérenne.

- Le recouvrement du sol par le sable mobi le.

- L'épaisseur moyenne de sable mobi le.

Le troisième axe, pour la valeur propre (0,103), est surtout

corrélé avec la profondeur du sable anciennement fixé. Nous avons vu

§ Il.3.2.1 que ce descripteur a des relations indirectes avec la

mobilité- du sable;-difficiles à analyser, et qu'il présente finalement

peu d'intérêt pour notre sujet (voir aussi figure 11). Nous ne nous

attarderons donc pas sur l'étude de ce "facteur".

IV.1.2.2 - Corrélation entre les classes de descripteurs et les

vecteurs propres (fi gure 12)

Les corrélations des

premiers axes montrent

typologie.

modalités des descripteurs avec

plusieurs éléments essentiels

les deux

dans la

63

1..~

025QI...,C.

1..U<IlQI-0

QI~

cr'"s:u

1..~

a 020c....,QI

<IlQIU<IJC.<IlQI

0U""l

1..~

ac. 015QIeeQI>,aE

QI~

QI~...,~

E

ea 010...,'"E1..a.....e-

• PROF005

2 3

Entropie/descripteur

4

Figure 11: Efficacité des descripteurs

L'efficacité est représentée par une droite passant par l'origine. Plus l'angle decette droite avec l'axe des abcisses est grand,plus le descripteur intercepté parla droite est efficace.

Figure 12: Cercles des corrélàtions pour les 7 descripteurs ayant fait l 'objet del IA.F.C.V.l avec les deux axes principaux.

(en abcisse: axe l, en ordonnée: axe 2)

Les sigles des descripteurs employéspour les profils écologiques ont étéabrégés d'une lettre pour faire placeau chiffre indiquant la classe(ex.: RECT est subdivisé en RECl, REC2, REC3)

0'\~

65

1) Il existe deux gradients presque perpendiculaires et formant

des angles très aigus avec les axes issus de l'analyse.

Le premier gradient est constitué par les trois dernières

classes de hauteur des formes du modelé éol ien, 1aquelle

s'élève fur et,

l'on de l'extrémitéau a mesure que passe

négative à l'extrémité positive de l'axe.

- Le deuxième gradient concerne l'intensité d'exploitation. Les

valeurs de recouvrement de la végétation pérenne sont bien

corrélées avec ce gradient. Ces valeurs augmentent

inversement à l'intensité d'exploitation.

2) La figure 12 révèle aussi que les descripteurs de la mobilité

du sable sont en relativement bonne corrélation avec les deux axes à

la fois. Cette remarque permet d'expliquer que ces descripteurs soient

au moins aussi "efficaces" (figure 11) que la hauteur des formes du

modelé pour discriminer la flore.

leurs relations de corrélation.

Les tableaux 14 et 15 confirment

Par contre, sur la figure 12 apparaft clairement l'échec de

l' uti 1isation de ces descripteurs en tant qu'échelles d'intensité. En

effet, pour la flore, comme cela à déjà été montré au § 111.1.2.1, il

Y a deux "superclasses" d'épaisseur de sable mobile:

- de 0 à 1 cm d'épaisseur

- toutes les autres classes

La classe d'épaisseur de 0,a cm est corrélée avec une

intensité d'exploitation faible, un recouvrement des espèces pérennes

maximal et la prédominance des formes basses du modelé éolien. Les

autres classes d'épaisseur du sable sont corrélées de manière inverse

avec les gradients d'intensité d'exploitation et de hauteur des formes

du modelé éol ien.

Par contre, les classes de recouvrement du sol par le sable

mobile ont plus de signification pour la flore:

66

TABLEAU nO 14

Tables de contingence Indicée entre

- en ligne le recouvrement du sol par le sable mobile (RECS)

_ en colonnes la hauteur des formes de modelé éolien (HMOD) en

cen i mètres.

h=O h ~50 50< h ~10 h>100

o - 2% 8 2 -2 -2

3 - 10% -1 -1 2 2

11 - 50% 2 -2 -2 -2

51 - 80% -2 2 -2 2

81 - 90% 2 -2 -2 2

91 - 9'1% -2 2 -2 2

98 - 100 % -3 -2 3

Ce tableau atteste d'une assez bonne indépendance entre les

deux descripteurs; toutefois, les mIlieux sans accumulation de sable

ont un recouvrement de sable inférieur à 10 % du sol.

67

TABLEAU nO 15

Table de contingence indicée entre

- en lignes la hauteur des formes de modelé éolien (HMOD)

- en colonnes l'épaisseur de sable mobi le entre les nebkas en

centimètres (EPSA).

1

e <1 1 ~e <5 5 ~ e < 20 e ~ 20 am

pas de fomes etiabl.ee 14 2 -2 -2

h ~ 50 am -8

sûom < h ~ lm -3 2 -3 4

h > lm -4 -3 4

Les données du tableau 15 démontrent l'interdépendance entre

les deux descripteurs. Il s'agit de fait d'une redondance car la

HMOD donne aussi bien la hauteur des formes fixées que celles des

formes mobi les du modelé éol len ,

68

- Les classes de 0 à 49 % de recouvrement par le sable mobl le

sont corrélées avec l'épaisseur 0 à 1 cm de ce même sable.

D'après les tableaux 16 et 17 cette "superclasse" correspond

aux milieux sous-exploités ayant un recouvrement de la

végétation pérenne supérieur à 10 %.

- Les classe de 50 à 97 % de recouvrement par le sable mobl le

sont, par contre, corrélées avec des milieux assez

Intensivement exploités, avec une tendance à l'élévation des

formes du modelé éolien.

(voir aussi le tableau 14).

- La classe de 98 à 100 % de recouvrement par le sable mobi le

est surtout liée aux mil leux de notre dltion où la végétation

est très claire, et où l'exploitation est Intense.

IV.2 - TYPOLOGIE ECOLOGIQUE DES MILIEUX

Cette typologie se base sur les résultats des analyses

statistiques les paragraphes précédents, ont montré que les

descripteurs les plus utl les sont la hauteur des formes du modelé

éolien et deux descripteurs redondants l'Intensité d'exploitation et

le recouvrement total de la végétation pérenne. Ces trois descripteurs

peuvent différencier des "milieux-pôles" entre lesquels doivent pouvoir

s'Inscrire tous les types de mil ieu de notre dition (1) Ainsi, il est

possible de distinguer les "milieux-pôles" suivants

- Des milieux caractérisés par un modelé éolien où les formes

d'accumulations stables sont rares (classe 0 de HMOD).

Les espèces qui les caractérisent le mieux sont Brachypodlum

(1) Ces types de milieu sont matérl alisés, sur le plan principal de

l'A.F.C.V.I., par des espèces, entre lesquelles on a fait apparaftre

les liaisons privilégiées.

69

TABLEAU nO 16

Table de contingence indicée entre

- en lignes le recouvrement total de la végétation pérenne

(RECT)

- en colonnes le recouvrement du sol par le sable mobile (RECS)

0-2% 3-10% 11-50% 51-80% 81-90% 91-97% 98-100%

l' > 10%

5% < l' ~ 10%

l' ~ 5%

5

-3

-2

-1

-2

2

4

-9

-2

2

2

2

2

. -2

2

2

-2

-10

-3

9

Le tableau 16 indique que

supérieur à 10%, le recouvrement

généralement inférieur à 50 %.

lorsque le couvert végétal

du sol par le sable mobile

est

est

Par contre, lorsque le recouvrement des espèces pérennes est

inférieur ou égal à 5 %, le recouvrement du sol par le sable mobi le

atteint de 98 à 100 %.

70

TABLEAU nO 17

Table de contingence Indicée entre

- en ligne le recouvrement du sol par le sable mobile (RECS)

- en colonne l'intensité d'exploitation (INTX)

Suzoexp~oité Bien erp~oitée Sou8erp~oité

0 2% -5 -2 7

:5 - 10% -2 2 1

11 - 50% -4 -2 7

51 - 80% -2 -2

81 - 90% -2 -2

91 - 97% 2 -2 -2

98 - 100% 9 -4 -5

Il apparaît clair à la lecture du tableau que le recouvrement

du sol par le sable mobile coïncide avec une surexploratlon, tandis

que la sous-exploltatlon coïncide avec un r-ecouvr-ement,..-du. sol parle

sable mobile Inférieur à 50 %.

71

distachyum, Gymnocarpos decander, Helianthemum kahiricum et

Atractylis serratuloïdes. Aristida pungens n'y apparaît que

rarement (tableau 5 et § 111.2).

- Des mi 1ieux caractérisés par un recouvrement de la végétation

pérenne inférieur à 5 % et dont le recouvrement du sol par le

sable mobile est voisin de 100 % (tableau 4 et § 111.1.2.2).

Malcolmi a aegypti aca, Cutandi a dichotoma ou Si lene vi Ilosa y

sont fréquentes.

- Des mi 1ieux caractérisés par un modelé éol ien de macro­

nebkas. Les espèces qui le caractérisent le mieux sont

Aristida pungens, Bassia muricata, Launaea glomerata et

Nolletia chrysocomoïdes (tableau 5 et § 111.2).

Des mIlieux "sous-expoités" , qui sont essentiellement les

mi 1ieux mis en défens. Le recouvrement "moyen" du sol par le

sable y est généralement inférieur à 1 cm. Le couvert de la

végétation pérenne y est généralement supérieur à 10 %. Les

espèces qui les caractérisent le mieux sont Atractyl is flava,

Hedysarum spi nosissimum, Koeleri a pubescens, Matthiola

longipetala ssp kralikii et Senecio gallicus (tableau 7 et §

Il.3.1.2).

Les mi 1ieux à modelé éol ien sans forme d' accumu 1ation peuvent

être caractérisés par un "groupe écologique" correspondant à celui

des "croûtes et encroûtements" de LE HOUEROU les autres

milieux-pôles le sont par des combinaisons de groupes écologiques, la

typologie énoncée ci-dessus n'est donc pas basée sur des "goupes

écologiques" aux sens de LE HOUEROU (1959)ou de DAGET et GODRON

( 1982) •

Entre les mi 1ieux-pôles s'intercalent les mi 1ieux intermédiaires.

Par exemple, le long de l'axe 1 de l' AFCV l , nous devrions trouver

successivement les mi 1ieux sans-modelé éol ien d' accumu 1ation, pu is les

milieux à accumulations de moins de 50 cm .de haut, les milieux à

accumulations entre 50 cm et m de haut, et enfin les milieux à

accumulations de plus de 1 m de haut. Chacun de ces types de milieu

72

devrait se subdiviser en

du recouvrement de la

la mobilité du sable, et les

de l'axe 2.

éol ienmodelé

d'exploitation,

descri pteurs de

séparer le long

basé sur la hauteur du

fonction de l'intensité

végétation pérenne et des

subdivisions devraient se

En fait, si' nous examinons la figure 13, nous pouvons voir que

le groupe d'espèces caractérisant le sable rnob l le , et qui devrait

apparaftre à l'extrémité supérieure de l'axe 2, est très proche de

celui caractérisant les accumulations sableuses hautes. Cette proximité

est indiquée, .dans la même figure, par les liaisons privilégiées

existant entre les espèces de ce dernier groupe d'une part, et

Cutandia dichotoma et Si lene vi lIosa d'autre part. Cette proximité

apparaft aussi dans les profils écologiques de Malcolmia aegyptiaca,

qui se trouve fréquemment dans les deux mi lieux à la fois (tableaux

4 et 5). Par ailieurs, toujours d'après la figure 13, les milieux où

le modelé éolien est de hauteur moyenne (micro à méso-nebkas), et où

le recouvrement de la végétation descend en dessous de 5%, ne sont

pas caractérisés floristiquement. Cela tiendrait certainement au fait

que ce sont des mi lieux de transition ; et les milieux où le sable est

mobile ne seraient suffisamment stables pour être caractérisés

floristiquement, que lorsque les accumulations sont suffisemment

élevées. Ceci concorde bien avec ce que nous connaissons de la

dynamique éolienne propre du sable (cf. § 111.1.1.1.).

Le problème exposé ci-dessus montre les limites de la typologie

basée sur la flore, en ce qui concerne notre sujet. Les phénomènes

que nous étud ions se réa li sent, en effet, dans des pas de temps trop

courts pour que tous les mi lieux qui y participent puissent avoir leur

flore propre. Ces milieux sont plus directement descriptibles par la

géomorphologie, mais les descripteurs de la géomorphologie employés

pour la typologie "écologique" sont analytiques, et aucun ne peut à

lui seul caractériser les milieux. C'est pourquoi nous avons tenté

d'associer, dans un descripteur "synthétique", la hauteur des formes

du modelé éolien et un descripteur de la mobilité du sable. Cela fait

l'objet de la section suivante.

73

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.

74

0129 AJUGA IVA 2527 HIPPOCREPIS MULTISILIQUOSA0256 AMPHINOMIA DICHOTOMA 2561 HORDEUM MURINUM0263 ANABASIS OROPEDIORUM 2586 HYPECOUM GESLINI0269ANACYClUS CYRTOLEPIDIOIDES 2637 IFlOGA SPICATA0282 ANAGALLIS MONELLI 2754 KOELERIA PUBESCENS0339 ANTHEMIS PEDUNCULATA 2763 KOELPINIA LINEARIS0384 ANTIRRHINUM ORONTIUM 2832 LAUNAEA GLOMERATA0440 ARGYROLOBIUM UNIFLORUM 2833 LAUNAEA ~UDICAULIS0450 ARISTIDA BRACHYATHERA 2835 LAUNAEA RESEDIFOLIA0463 ARISTIDA PLUMOSA 2885 LEONTODON HISPIDULUS0465 ARISTIDA PLUMOSA LANUGIN. 2965LINARIA AEGYPTIACA0466 ARISTIDA PUNGENS 3006 LINARIA SIMPLEX0499 ARTEMISIA CAMPESTRIS 3059 LOBULARIA LYBICA0510 ARTHROPHYTUM SCHMITTIANUM 3062 LOEFFLINGIA HISPANICA0542 ASPHODELUS REFRACTUS 3093 LOTUS CRETICUS0543 ASPHODELUS TENUIFOLIUS 3108 LOTUS PUSILLUS-- 0561 ASTERISCUS PIGMAEUS 3136 LYGEUM SPARTUM0564 ASTRAGALUS 3156 MALCOLMIA AEGYPTIACA0568-ASTRAGALUS ARMATUS 3171 MALVA AEGYPTIACA0573 ASTRAGALUS CAPRINUS 3175 MALVA PARVIFLORA0578 ASTRAGALUS CRUCIATUS 3209 MATTHIOLA LONGIPETALA KR.0613 ASTRAGALUS SINAICUS 3229 MEDICAGO LACINIATA0625 ATRACTYLIS 3233 MEDICAGO MINIMA0630 ATRACTYLIS FLAVA 3242 MEDICAGO TRUNCATULA0641 ATRACTYLIS SERRATULOIDES 3342 MURICARIA PROSTRATA0691 BASSIA MURICATA 3405 NEURADA PROCUMBENS0778 BRACHYPODIUM DISTACHYUM 3420 NOLLETIA CHRYSOCOMOIDES0806 BRASSICA TOURNEFORTII 3514 ONONIS NATRIX0834 BROMUS RUBENS 3526 ONONIS RECLINATA0873 BUPLEURUM SEMICOMPOSITUM 3530 ONONIS SERRATA0940 CALYCOTOME VILLOSA 3543 ONOPORDON ARENARLUM1001 CARDUNCELLUS ERIOCEPHALUS 3643 OROBANCHE CERNUA1011 CARDUUS GETULUS 3727 PARONYCHIA ARABICA1095 CATANANCHE ARENARIA 3728 PARONYCHIA ARABICA ANNUA1151 CENTAUREA - DIMORPHA 3730 PARONYCHIA ARABICA COSSON.1159 CENTAUREA FURFURACEA 3732 PARONYCHIA CAPITATA1351 CISTANCHE VIOLACEA - 3847 PICRIS CORONOP IFOLl A1383 CLEOME AMBLIOCARPA - 3880 PITURANTHOS CHLORANTHUS1532 CREPIS NIGRICANS 3888 PLANTAGO ALBICANS1580 CUSCUTA 3911 PLANTAGO OVATA1592 CUTANDIA DICHOTOMA 3967 POLYGONUM EQUISETIFORME1616 CYNODON DACTYLON 4159 REICHARDIA TINGlTANA1778 DIPLOTAXIS SIMPLEX 4167 RESEDA ARABICA1830 ECHIOCHILON FRUTICOSUM 4185 RETAMA RETAM1842 ECHIUM PYCNANTHUM 4205 RHANTHERIUM SUAVEOLENS1955 EROOLUM GLAUCOPHYLLUM 4348 SALSOLA VERMICULATA BR.1989 ERYNGLUM ILICIFOLIUM 4374 SALVIA VERBENACA2044 EUPHORBIA RETUSA 4429 SAVIGNYA PARVIFLORA LONG.2068 FAGONIA GLUTINOSA 4460 SCHISMUS BARBATUS2132 FILAGO GERMANICA 4572 SENECIO GALLICUS2142 FILAGO SPATHULATA 4648 SILENE COLORATA2368 GYMNOCARPOS OECANDER 4705 SILENE VILLOSA2409 HEDYSARUM SPINOSISSIMUM 4767 SONCHUS TENERRIMUS2428 HELIANTHEMUM CONFERTUM 4852 STIPA LAGASCAE2441 HELIANTHEMUM KAHIRICUM 4853 STIPA PARVIFLORA2444 HELIANTHEMUM INTRICATUM 4856 STIPA RETORTA2445 HELIANTHEMUM - SESSILIFLORUM 4961 THESIUM HUMILE2493 HERNIARIA FONTANESII 4971 THYMELAEA HIRSUTA2495 HERNIARIA HEMISTEMON 4972 THYMELAEA MICROPHYLLA2523 HIPPOCREPIS 5552 DAUCUS SYRTICUS2524 HIPPOCREPIS BICONTORTA 6000 ASTRAGALLUS ANNULARIS

Légende de la figure 13

75

Section V - GEOMORPHOLOG 1E EOU ENNE ET TYPOLOG 1E "ECOLOG 1QUE".

Nous allons, dans cette section, établir la relation entre la

typologie basée sur la flore et un descripteur "synthétique" de la

géomorphologie éolienne qui combine des formes mobiles et des formes

fixées d'accumulation du sable.

Le tableau 18 énonce ces formes et en donne les hauteurs (cf.

section IV).

Tableau 18

Correspondances de hauteur entre formes fixées et formes mobi les du

modelé éolien.

TAILLE

OU EPAISSEUR

0- 1 cm

1-10 cm

10-50 cm

50 cm-l m

1 m

FORMES FIXEES

Micro-nebkas

Meso-nebkas

Macro-nebkas

FORMES MOBILES

Voi le éol ien

Nappe de sable

et/ou

Flèches de sable

Microdunes

Dunes et/ou

Barkhanes

En théorie, toutes les combinaisons entre formes mobi les et

formes fixées· sont possibles, mais nous n'avons retenu que les

combinaisons observées qui peuvent être discriminantes pour la

végétation. Les classes du descripteur sont donc les suivantes:

76

- Voi le éol ien sans autre forme du modelé

- Micronebkas et voi le éol ien

- Mi cronebk as et nappes et/ou flèches

- Mésonebkas et voi le éol ien

- Mésonebkas et nappes et/ou flèches

- Mésonebkas et microdunes

- Macronebkas et voi le éol ien

- Macronebkas et nappes et/ou flèchès

- Macronebkas, dunes et microdunes

Ce descripteur (SYNT) est ensuite testé de la manière suivante

- des profils écologiques sont effectués (tableau 19). L'efficacité

de SYNT mesurée, se révèle supérieue à celle de tous les

autres descripteurs.

- les classes de ce descripteur sont positionnées par rapport

l'ensemble des relevés (figure 14) ordonnés selon l'AFCVI.

,a

L'ordination des types de -rnt l Ieux en fonction des axes de

l'AFCVI est en bonne concordance avec l'ordination des espèces selon

les mêmes axes (figure 13). Cette concordance est vérifiée grâce aux

profi Is écologique des espèces selon SYNT.

Les types de mi 1ieu ainsi définis, basés sur la gémorphologie

éol ienne, peuvent alors être décrits en détai 1 et rassemblés dans le

tableau 20.

v.t - LE TYPE DE MiLl EU SANS MODELE EOLI EN D' ACCUMULATI ON

(Type 1)

Les terrains sans morphologie éol ienne d' accumu lation sont ceux

ayant été principalement soumis à une déflation continue jusqu'à

l'heure présente.

L'espèce dominante y est Rhanterium suaveolens. Le recouvrement

du sol par les pérennes y. est généralement supérieur à 5 %'

TABLEAU n019 Composition floristique des types de milieuSORTIE TRIEE SUR SIGNE

9 CU,'i:;'i:;E~; ElnF~OF'IE 2. ::::7537 99 HELEVE~;

MOYENNES DES INFO. MUTUELLES ESPECE/VARIABLE: 10056 POUR 117 E::;PECE:::; 1:3\):;::0.) F'OUF: 5') C::;PECE::;PHOFIL D'ENSE~BLE. f:: 2"2 :::: ,l "; 13 p l," ',?/:..- ",.'

. LISTE DES CLASSES. 1 Il 111 IV V VI VII VIII IXE'i:;PECE......... FREQUENCE. INF. MUT ........ PROFILS,

ATRIKTYLIS SERRATULOIDES lB .21 + +FIL••GO GERMAN ICA 30 · :32 ++ +++ 0 -- - (1

HEL IANTHEMU~1 <::;ESS IL I FLORUM 52 · ·l(\ ++ +++ 0 - C- (1 ~-.- - Co

LHIARIA AEGYPTIACA 25 · 1:3 + + 1.) 0

PLANTAGO ALlHCANS 37 .-,. +++ +++ <) o• ...:.t.:.

ARISTIDA PLUMO:;A 8 1'''' +· ....ASTRAGALUS ARMATUS 7 .09 +BRACHYPOD I Ut1 DISTACHYUM 5 11 ++GYMNOCARPO<:;; DECANDER 11 17 ++

HELIANTHEMUM ~~AHIRICUM 9 13 ++HERNIARIA FONTANESII 10 12 ++ \.~I

?SPHODELUS TENUIFOLIUS 48 · 21 1.) + 0 + 1) -- () ,)

MEDICAGO TRUNCATULA 22 .22 ++ +

FILAGO ::;PATHULATA 47 .24 0 + 1) (1 1) --- - +

AJUGf, IVA 7 · 10 +ARGYROLOBIUM UNIFLORUt1 j j · 31 + - (1 ._--- 1)

ATRACTYLIS FLAVA 34 · ::0 o ++ - C' -- oBUPLEURUM SEMICOMPOSITUM 10 · 14 ++ (1

ECHIOCHILOt~ FRUT I COSUt1 ':.' .09 +

t'IAL'JA .ÎEGYPT I ACA 12 1~ ++ 1)

MATTHIOLA LONGIPETALA KR. 1"" 11 + o'-'PICRIS COROt-lOF' I FOLI •• 7 1::: +

PLANTAGO OVATA 14 1'7' +++ I.~I -....J

SALSOL.Î VERt'1I CULATA BR. ,~.1 11 CI + (1 ,.) 1)' 1) -....J

DAUCUS :=;YRTICUS 42 1 ~: 0 + 0 o - 0

.ÎSPHODELUS REFRACTUS 5(1 .2ü - o + o () ._.- 1) t-

CLEOME AMBL I OCARPr, 12 13 o + o.'RI3TID.Î PUNGENS 56 48 -- --- - + 1) +++

ARTEMISIA CAMPESTRIS olS' .2/.:.. 0 0 - - ++ .- Co (1

MALCOLMIA AEGYPTIACA 38 .2(1 - - (1 0 + +

BASSIA MURICATA 11 · U:, +-14

IFLOOr. SPICATA 62 · 2:2 -- 0 o 0 - +.

KOELERIA PUBESCENS ~:2 .2(1 0 Ü - CI _. +

L••UNAE.Î GLOt1ERATA 18 · 17 0 +++

LAUNAEA RE<:;;EDIFOLIA 61 · ~::6 o (1 0 - « ---_. ++

LOTU::; PUSILLUS 56 · :=:2 (1 0 1.) - 1) -- +++

NOLLETI A CHRYSOCOMOIDES 46 .22 - 0 - o 0 - \}\ +++

ONOPORDON ARENARIUM 7 · 1:J ++

PARONYCHIA ARABICA ANNUA 14 L': Ü +

SCHISMUS BARBATU:; 57 · 2~ (1 (1 (1 (J f) ++t

ASTRAGf,LUS CRUCIATUS 15 10 C' (1

ASTRACiALUS SINAICUS lï · (J:) (1 (1

CUTANDIA DICHOTOMA 7E: 1.::: - 0 0 0

ECHIUM PYCNANTHUM '" 1.)..J

HIPPOCREF'IS BICONTORTA 26 14 Ü 1) (!

PARONYCHIA ARABICA 29 16 (1 (1 (1

RHANTHERIUM SUAVEOLENS ~2:~' 1-l - (1

SENECIO GALLICUS 20 · 09 (1 Ü (1

THYMELAEA MICROPHYLLA ::0 11 C- O 0

'5 1(1

78

axe 2-mI

W

m1

m 11'21 ID!tID

Wn 'ID N iIIn n nm mm: N W1 m

Il II m VN II1 II il .YI lX m m IXW:W1 II IX WIWI IX II IX m WI

1 n~VlXlX II. axe 1

IInN

n v n~ JI IXII II IX IX IX

II rIHrxII IX 'i[n 'il 'il m

nII IX

IXII il IX

"il.e IX

IX

Figure 14: Ordination des relevés représentés par les types demilieu auxquels ils appartiennent dans le plan de

.l'A.F.C.V.!.--_.~._•.__ ._ ........ _---_.~._--- - _."_.",- ---

La légende des types de milieu est explicitée dans le tableau 19.

'. - -~- -~.-._--- _......_-_._----~.- _. --- .. _~ _..~_.-- .....- ~_.~- ---_. _.~---~-----.- - - ..-

Cette figure est à comparer avec la figure 13.;dans cette dernière, les espècessont situées aux centres de gravité des relevés où èl1es ont été notëesv.on peutdonc,en superposant les deux figures, faire correspondre les espèces avec les typesde milieu.

Tableau nO 20

79

Typologie des milieux de la steppe à Rhanterium suaveolens

TYPE

l

II

III

IV

V

VI

VII

VIII

IX

MORPHOLOGIE EOLI~E

(et hauteur des Yormes)

Absence d'édifices sableux

Micro-ne~kas et voile éolien

(hauteur des nebkas (50 cm)

Micro-nebkas et flèches et/ou

nappes de sable

(hauteur des formes (50 cm)

Méso-nebkas et micro-dunes

ou micro-dunes mobiles seules

(50 cm < hauteur des formes (1 m)

Méso-nebkas, flèches et/ou nappes

de sable

(50 cm < hauteur des formes (1m)

Méso-nebkas et voile éolien

(5 cm <hauteur des nebkas ~ 1 m)

Macro-nebkas et dunes mobiles ou

dunes mobiles seules

(hauteur des formes > 1 m)

Macro-nebkas et nappes et/ou flèches

de sable

(hauteur des formes> 1m)

Macro-nebkas et voile éolien

(hauteur des nebkas> 1m)

ESPECES [)()MlNANTES ET RECOlNREMENT

(%) DE L'ENSEMBLE DES ESPECES PERENNES

Rhanterium suaveolens

(5 à 10 %)

Rhanterium suaveolens

(steppe en équilibre)

( > 5 %)

Rhanterium suaveolens

(steppe dégradée)

( ( 5 %)

Rhanterium suaveolens encore dominant

Aristida pungens abondant

( < 5 %)

Rhanterium suaveolens et

Aristida pungens

(5 à 10 %)

Rhanterium suaveolens

Aristida pungens

Artemisia campestris

( > 5 % et même parfois > 10 %)

Aristida pungens sur macronebkas

Rhanterium suaveolens (très faible)

Aristida pungens

Artemisia campestris

( ~ 5 %)

Aristida pungens

(peut dépasser 10 %)

V.2 -

80

Le "groupe écologique" caractéristique de ces mi 1ieux est composé

de Gymnocarpos decander, Helianthemum kahiricum, Herniaria

fontanesi l , Brachypodium distachyum.

Cependant, des espèces caractéristiques de 1a steppe à

Rhanterium se présentent aussi fréquemment dans ce mi 1ieu, telles

Helianthemum sessiliflorum, Linaria aegyptiaca, et Plantago albicans.

LE TYPE DE MILIEU A MICRO-NEBKAS ET VOILE EOLIEN

(Type II)

Ce mi 1ieu représente la steppe "en équi 1ibre". Le recouvrement

végétal des perennes se maintient nettement au-dessus de 5 %.

L'espèce dominante est Rhanterlum suaveolens. Le groupe

écologique caractéristique est composé de pérennes Hel ianthemum

sessiliflorum, Argyrolobium uniflorum, Echiochllon fruticosum et Salsola

vermiculata et d'annuelles telles que Ajuga iva, Bupleurum

semicompositum, Atracty 1is flava ou Malva aegyptiaca (la première

dans la partie la moins sèche de la zone d'étude), Matthiola

longipetala, Picris coronopifolia, Plantago ovata, Daucus syrticus et

Fllago germanica.

Remarquons que ce mi 1ieu peut être

- soit sous-exploité et caractérisé par Matthiola longipetala ssp,

kralikii, et Atractylis flava (figure 13 et tableau 7, §

111.3.1.2).

soit sur-exploité, et dans ce cas, il constituera une mosaique

présentant soit des taches de déflation, tendant vers un

mi 1ieu de type 1 et caractérisées par Atracty 1is serratu loides,

solt des taches d' ensab 1ement caractéri sées par Asphodel us

tenuifolius et/ou Asphodelus refractus (en fonction du

biocl tmat ) , et tendant vers un mi 1ieu de type III. Le sable

mobi le aura alors tendance à occuper plus de 50 % du

terrain.

81

V.3 - LE TYPE DE MILIEU A MICRO-NEBKAS ET FLECHES ET/OU NAPPES

DE SABLES (type 111) •

Il s'agit d'un milieu dégradé, hérité de la steppe en équilibre,

dans lequel le couvert végétal des pérennes est inférieur à 5 %.LI espèce dominante reste Rhanterium suaveolens. Malcolmia aegyptiaca

y est parfois présente, mais pas Aristida pungens ni Nolletia

chrysocomoides. Ce milieu très fugace (cf § IV.2) est souvent situé en

avant des accumulations dunaires dans la direction du vent dominant.

V.4 - LE TYPE DE MILIEU A MICRODl.INES AVEC OU SANS MESO-NEBKAS

(Type IV)

Les mésonebkas sont généralement surmontées par Aristida

pungens.

Le recouvrement de 1a végétation pérenne est inférieur à 5 %.L'espèce dominante reste Rhanterium suaveolens qui, ainsi que Salsola

vermicu lata, résiste encore assez bien dans ce type de mi 1leu ,

Ce mi 1ieu est défavorable à Hel i anthemum sessi Iiflorum, et

Argyrolobium uniflorum y est très peu répendu. Toujours situé à

proximité des champs de dunes, sa largeur n'excède pas 25 m.

Aucune espèce ni y est 1iée

très fugace (voir aussi le 1V .2)

on peut donc supposer qu 1 i 1 est

V •5 - LE TYPE DE MIL1EU A MESO-NEBKAS ET FLECHES ET/OU NAPPES

DE SABLE (type V).

C'est un type de milieu où le sable est en voie de fixation,

mais sans que les dunes aient parcouru le terrain en y détruisant

toute la flore de la steppe à Rhanterium suaveolens.

Le couvert végétal des pérennes est

dépasser 10 %. L'espèce dominante est soit

soit Aristida pungens.

variable, mais peut

Rhanterium suaveolens,

Cette dernière espèce est bien installée dans ce mi 1ieu et son

recouvrement est voisin de 2 %. On y notera la présence de Nolletia

chrysocomoides, ainsi que dl Helianthemum sessi 1iflorum.

82

V.6 - LE TYPE DE MILIEU A MESO-NEBKAS ET VOILE EOLIEN.

(Type VI).

Ce type de mi 1ieu provient de la fixation du sable des mi 1ieux

de type V.

Le recouvrement végétal des pérennes, nettement supérieur à

5 %, peut même dépasser 10 %. L'espèce dominante peut être soit

Rhanterium suaveolens, soit Aristida pungens ou encore Artemisia

campestris. Ce type de mi 1ieu est bien caractérisé par Artemisia

campestris pour les zones pas trop sèches de 1a Jeffara.

Arlstida pungens y est toujours présente ainsi que, mais de

manière moins systématique, Nolletia chrysocomoTdes, Malcolmia

aegyptiaca, Schismus barbatus, Ifloga spicata et Lotus pusi l lus ,

D'une manière générale, les espèces de la steppe à Rhanterium

suaveolens sont aussi présentes Argyroloblum uniflorum,

Hel ianthemum sessi 1iflorum, Plantago albicans et même Atracty 1is

serratuloides et Linaria aegyptiaca.

Le mi 1ieu est donc

écologiques caractérisant

milieux de type Il et IX.

caractérisé

les autres

par un

mi 1ieux

mélange de groupes

et en partlcu 11er les

V.7 - LE TYPE DE MILIEU A DUNES, MICRO-DUNES, AVEC OU SANS

MACRONEBKAS. (Type VII)

Le couvert végétal des pérennes est Inférieur à 5 %. Il est

diffici le de parler ici d'espèce dominante il reste encore quelques

pieds de Rhanterlum suaveolens j Aristida pungens est très peu dense,

bien que son action de stabi Iisation des dunes se traduise par

l'existence de macro-nebkas. Le milieu est défavorable à de

nombreuses espèces dont Helianthemum sessiliflorum, Argyrolobium

uniflorum, Artemisia campestris, et même à Nolletia chrysocomoTdes.

Seule Malcolmia aegyptiaca semble ici en pleine expansion et peut

caractériser ce type de mi 1Ieu ,

V.9 -

83

Le type "dunes et microdunes" se trouve sporadiquement en

pleine steppe, où il forme en général des rubans de quelques dizaines

de mètres de longueur visibles sur photographie aérienne. Par contre,

dans certains lits d'oueds (Bir Sloughi) ou au bord de sebkhas (El

Gosba ) les champs de dunes peuvent former de petits ergs.

Ce type de mi 1ieu, bien que pouvant être stab le dans certaines

conditions topographiques, n'est caractérisé par aucune espèce dans

notre dition. Nous pensons donc qu'il ne peut être que fugace dans la

steppe à Rhanterium suaveolens.

v •8 - LE TYPE DE MiLl EU A MACRO-NEBKAS ET FLECHES ETlou NAPPES

DE SABLES (Type VIII).

Dans ce type de milieu, le sable est en voie de fixation. Le

couvert végétal des pérennes reste généralement inférieur à 5 %.

Ce type de milieu existe sur les terrains où les dunes sont en

voie de fixation, que ce soit en pleine steppe, comme dans la région

de Bir Lahmar ou aux bords d'oueds ou d'olivettes.

L'espèce généralement dominante est Aristida pungens, mais il

peut aussi s'agir d' Artemisia campestris. Ce milieu n'est caractérisé

par aucun groupe écologique part icu 1ler ,

Rhanterium suaveolens n'est que rarement représenté dans ce

type de milieu, d'où en particulier sont absentes Echiochilon

fruticosum, Hel i anthemum sessi 1iflorum, Linaria aegypti aca et

Plantago albicans.

LE TYPE DE MIL 1EU A MACRO-NEBKAS ET VO1LE EOL 1EN

(Type IX)

Bien que le sable mobile puisse recouvrir le sol à plus de 50 %,ce mi 1ieu succède au mi 1ieu de type V III par fixation du sable. Le

couvert des pérennes y est fréquemment supérieur à 10 % et la

physionomie est surtout marquée par la dominance d'Aristida pungens.

84

Ce mi 1ieu est caractérisé par le groupe écologique composé de :

Aristida pungens, Malcolmia aegyptiaca, Bassia murlcata, Launaea

glomerata, Nolletia chrysocomoïdes, Schismus barbatus et Onopordon

arenarium. Lorsque Cutandia dichotoma et Si lene vi Ilosa (cf § IV.2)

s'adjoignent aux espèces précitées, le .ml l leu de type IX présente du

sable mobile recouvrant le sol à plus de 90 % (tableau 4, §

111.1.2.2). Par contre, lorsque ce sont Lotus pusillus, Launaea

resedifolia et Koeleria pubescens qui s'acljoignent au groupe

écologique du type IX, et non les deux espèces précédemment citées,

ce type de mi 1ieu présente en général moins de 90 % de recouvrement

du sol par le sable mobi le. Dans ce cas, la steppe à Rhanterium

suaveolens colonise progressivement ce mi 1leu , Gymnocarpos decander

et Atractylis serratuloïdes paraissent totalement absentes.

Signalons que ce type de mi 1ieu existe souvent dans

derrière les "rubans" de dunes mobi les dans le sens

dominant.

la steppe

du vent

85

Section VI - HYPOTHESES SUR LA DYNAMIQUE DE LA VEGETATION

CONJOINTEMENT A LA DYNAMIQUE EOLIENNE DU SABLE.

Les types de mi 1ieu qu j sont décri ts dans le paragraphe

précédent, sont rel iés entre eux dans une succession spatiale le long

d'un gradient observable sur le terrain.

Cette succession est "orientée" en fonction du vent dominant, et

l'importance relative de la superficie des zones représentées par ces

divers types de milieu, dépend de la topographie.

Ces successions spati ales peuvent être rel iées à des successions

temporelles, ainsi que nous le présentons ci-après.

VI.l - SUCCESSION SUR UN SUBSTRAT A TOPOGRAPHIE PLANE

Le labour de grandes surfaces,

peuvent faire apparaître des dunes.

(steppe à Rhanterium suaveolens) au

suivi dl une relative sécheresse,

L'on passe a/ors d'un type Il

type VII (dunes et microdunes).

Ces dunes peuvent être "absorbées" par la végétation steppique

si celle-ci n'est pas surpâturée par rapport à ses possibilités de

résistance à "ensablement mais dans la plupart des cas, les dunes

avancent dans la steppe, qui passe alors du type // au type II/

(steppe ensablée), puis au type IV (micro-dunes avec ou sans

méso-nebkas), et enfin au type VII.

La dynamique propre du sable peut alors amèner les dunes à

quitter la station, laissant sur le terrain d'autant plus de sable fixé

que le recouvrement des espèces fixatrices étai t élevé et l'on se

trouve alors en présence d'un type IX (macro-nebkas et voile éolien).

Dans le cas 1 représenté sur la figure 15, "hypothèse est que

la succession spatiale des stations sus-citées, dans le sens inverse de

celui du vent dominant correspondrait à la succession temporelle pour

une même station.

Figure 15: Successions spatiales des types de milieu orientées en fonction dela direction du vent dominant dans une topographie plane

Vent domi na nt

"7

Il IX VII IV III IfMicronebkas et Lieu de Macronebkas et Macronebkas et Mésonebkas et Micronebkas et Micronebkas etvoile éolien départ du voile éolien dunes mobiles m~cro~dunes flèches et/ou voile éolien-----\ sable 1 1 l mobiles 1 nappes 1

Cas n0 1

II VII IV III IIMicronebkas et Lieu- de ' Dunes Microdunt?s Micronebkas et Micronebkas etvoile éolien départ du mobiles mobiles flèches et/ou voile éolien

----1 sable l 1 1 nappes 1

Cas n02

II VII VIII IX VI IIMicronebkas et Dunes mobiles 1 Macronebkas et Macronebkas et Mésonebkas et Micronebkas etvoile éolien ou oued flèches et/ou voile éolien voile éolien voile éolien

-1 1nappes . 1 1 1

Cas n03 .

000"

87

fi gure correspond à un

fixatrices du sable et

Le cas

d'ensablement

l'occurence,

n? 2 de la même

avec peu d'espèces

Aristida pungens en est absente. C'est pourquoi

cas

en

n'y

fi gure pas le type 1X.

Par contre dans le cas n? 3, bien que le flux de sable reste à

peu près constant, les espèces fixatrices du sable sont bien

implantées, y compris Aristida pungens. Ces espèces, en "cicatrisant"

le mi 1ieu, bloquent l'al imentation en sable des terrains situés en aval

du vent dominant. La succession dûe au mouvement des dunes, et qui

a débuté, comme dans les cas précédents, par le passage du type JI

aux types l l I , IV et VII, s'est donc figée dans l'espace. La

succession temporelle fait alors évoluer chaque station correspondant

aux types précités vers les types équivalents pour la hauteur des

accumulations, mais dont le sable est fixé (type Il, VI et IX). La

transition entre les dunes libre et le type IX est constituée par le

type VIII.

VI.2 - SUCCESSION SUR UN SUBSTRAT A RELIEF ACCENTUE

La topographie a un rôle important dans le bi lan de sable ;

elle détermine des terrains où le mouvement du sable est accéléré et

entraîne la déflation, et des terrains où le sable est ralenti et où la

tendance est au dépôt.

Les premièrs terrains sont caractérisés par l'absence du

"groupement à Aristida pungens" et 1a présence du groupe écologique

des "croûtes et encroutements" de LE HOUEROU (1959).

Dans les mi 1ieux caractérisé par le dépôt, le "groupement à

Aristida pungens" existe mais sans les espèces de l'association à

Rhanterium suaveolens et souvent même sans les espèces du groupe

écologique colon isant les sables fixés récemment, lorsque le mi 1ieu est

de types "dunes et micro-dunes".

La figure 16 montre les deux types de situations dans un cas

général •

Tendanceà l'ablation

t

vent dominant

coco

1 Steppe à: RhanteriumIsuaveolens111111

Groupementa Aristida

pungens

Tendance au dépôt~

Oued

1

11 ~

1 écologique1 des croûtes et 1

: encroûtements 1

1 Gymnocarpos 1

1 decander :1

Tendanceau dépôt

~

Groupementà Aristidapungens

Figure 16: Effet de la topographie sur la répartition des groupementsvégétaux de la steppe à Rhanterium suaveolens.

89

CONCLUS IONS

Les conclusions que l'on peut tirer de cette étude sont les

suivantes

1 - Il existe une succession végétale 1iée à la perturbation par le

sable mobi le dans la Jeffara tunisienne.

- Les espèces disparaissent du terrain en fonction de la gravité

de la perturbation.

- Certaines espèces (Malcolmia aegyptiaca,

apparaissent sur le terrain en même

mobi le.

Cutandia dichotoma)

temps que le sable

apparaissent lorsque

- D'autres

campestris)

se fixer.

espèces (Nolletia chrysocomoïdes,

le sable mobi le

Artemisia

commence à

- Les espèces de 1a steppe à Rhanterium suaveolens se

réintroduisent sur le terrain après fixation du sable.

2 - Les changements dans 1a flore et la végétation, particu 1ièrement

en ce qui concerne l'espèce dominante, semblent aussi importants que

la géomporphologie éol ienne pour entraîner la succession floristique.

Certaines espèces ont donc bien un rôle majeur dans la dynamique

sable-végétation.

3 - La perturbation par le sable mobi le provoque certains changements

dans la géomorphologie éolienne dont les effets sont suffisamment

stables pour entraîner une modification de la flore. Cependant, ces

modifications sont trop complexes pour qu'une typologie uniquement

basée sur la flore s'avère satisfaisante il est nécessaire pour cela

d'ajouter une typologie géomorphologique.

Parmi les autres caractères des espèces observables dans la

Jeffara, il faut considérer la résistance au pâturage. Nous n'avons

pas pu beaucoup aborder ce problème.

90

Une approche synécologique incluant ce facteur et le combinant à

la résistance à la sécheresse aurait été possible si nous avions

réal isé des relevés dans une gamme de mi 1ieux plus étendue. D'autres

groupements végétaux de la steppe à Rhanterium auraient par exemple

pu être systématiquement étudiés : groupements sahariens, groupements

gypsicoles, des day as , séquences de dégradation des friches

(TELAHIGUE, 1981) etc. Cependant, nous aurions aussi dévié de notre

objectif principal. C'est pourquoi nous avons préféré étudier, sur un

terrain 1imité, l'action réciproque de la mobil ité du sable et de la

végétation, dans une approche autoécologique c'est l'objet du

chapitre III.

Cette première partie de nos études de terrain suggère une

sélection des espèces pérennes à étudier :

- Les espèces de la steppe à Rhanterieum suaveolens

• Rhanterium suaveolens,

• Salsola vermiculata ssp. brevifolia

• Echiochi Ion fruticosum,

• Linari a aegypti aca,

Plantago albicans,

• Hel i anthemum sessi 1iflorum

• et Thymelaea microphylla.

- Des espèces plus particulières aux milieux dégradées de la

steppe à Rhanterium suaveolens étudiée :

• Artemisia campestris,

• et Argyrolobium uniflorum.

Des espèces de mi 1ieux soumis à 1a défi ation :

• Atractyl is serratu loides et Gymnocarpos decander

Deux espèces pionnières des dunes stabilisées:

• Malcolmi a aegypti aca et No"eti a chrysocomoides (par ordre

d'installation) •

91

- Enfin, une espèce dont on va essayer de préciser le rôle

charnière dans la dynamique

• Aristida pungens

Ce chapitre aura permis, par ailleurs, de préciser à l'échelle

de notre travai 1 le "groupement à Aristida pungens" de LE HOUEROU

(1959), comprenant: Aristida pungens, Nolletia chrysocomoïdes, Bassia

muricata, Onopordon arenarium, Malcolmia aegyptiaca, Schismus

barbatus et Launaea glomerata. Ce groupement est un complexe de

plusieurs groupes écologiques, et sa composition floristique dépend de

l'état de fixation du sable. Ce fait dénote le caractère transitoire de

ce 9 rou pemen t •

CHAPITRE: III

92

CHAP ITRE 111

LES CARACTERES BIOLOGIQUES DES ESPECES :

L'ADAPTATION A LA MOBILITE DU SABLE ET LA FIXATION DU SABLE

INTRODUCTION

Comme il a déjà été indiqué au chapitre l , la structure aérienne

des végétaux a une très forte incidence sur la dynamique du sable.

L'étude de BOTERENBROD et al (1956) est peut-être celle qui l'a

le plus montré :

l ) La fonction de piégeage du sable par 1a végétation est assurée à

partir d'un freinage du vent les plantes efficaces pour cette

fonction doivent donc posséder suffisamment d'organes offrant prise au

vent: tiges, feuilles et même stolons et racines.

ii) L'édification d'un modelé éolien individualisé (dunes ou nebkas)

fait intervenir le piégeage du sable, mais aussi la faculté pour la

plante de pouvoir continuer à émettre des organes assurant la fonction

de piégeage malgré l'ensablement. Cette possibilité nécessite:

a) une longueur de pousse suffisamment grande en une seu le

période de croissance, ce qui impl ique une vitesse de croissance

supérieure à la vitesse d'ensablement,

b ) une direction de croissance la plus verticale possible,

c ) que la croissance végétative puisse se poursuivre sans gêne

après ensablement ; autrement dit, que le mode de croissance de

l'espèce lui permette soit de s'élever continuellement (jusqu'à

une certaine taille qui la mette hors de danger d'ensablement),

soit de changer de mode de fonctionnement si la plante est

prostrée.

93

Ces trois caractéristiques (a, b et c) peuvent, définir les

espèces résistantes à l'ensablement du seul point de vue

morphologique. Cette résistance leur permet de piéger le sable d'une

manière continue, et ainsi d'élaborer un modelé éolien plus ou moins

stable.

Notons que la fixation du sable est une conséquence des deux

phénomènes ci-dessus (i et i n , et remarquons que les bonnes espèces

fixatrices du sable sont non seulement résistante à l'ensablement,

mais aussi capables de protéger le sable accumulé de toute déflation.

Comment les critères a, b et c déterminants dans les fonctions

ci-dessus se présentent-i ls dans les espèces de notre dltion? Sur

quels organes sont-i ls le plus déterminant? Quels sont les facteurs

Internes ou externes qui Influent sur leur expression? Autrement dit,

quels modes de croissance sont les plus favorables à telle ou telle

fonction dans la dynamique sable-végétation, compte tenu des

modifications apportées par les facteurs externes ?

Sur cette base, peut-on définir des modes de croissances "adaptés" à

la mobilité du sable?

La première section de ce chapitre rappelera les notions

morphologiques "classiques" de la littérature botanique et définira le

végétal à partir d'unités fonctionnelles précises.

La deuxième section sera réservée à la description des végétaux

dans des condi tions contrôlées, en" absence de perturbations par le

sable mobi le, de façon à en dégager les modes de croissance.

La troisième section permettra de discuter de la fonction des

espèces dans la dynamique sable-végétation et de "adaptation des

modes de croissance à trois types de mil ieux :

- micro-nebkas et ensablement en "nappes",

- dunes et micro-dunes,

- macro-nebkas et ensablement en "nappes"

94

Section 1 - METHODES D'ETUDES ET MATERIEL VEGETAL

1.1 - RAPPELS DE MORPHOLOGIE VEGETALE "AERIENNE" ET APPORT DE

CETTE DISCIPLINE DANS L'ETUDE DE LA RESISTANCE A LA

MOBILITE DU SABLE.

1.1.1 - LES CRITERES DESCRIPTIFS "CLASSIQUES"

Il s'avère que les cri tères morphologiques décrits en

introduction sont parmi ceux uti 1isés empiriquement par les botanistes

pour la description de l' apparei 1 aérien.; ils' agit de :

1.1.1.1 - Rythmicité de la croissance

Une croissance rigoureusement continue est rarissime dans la

nature, même dans les régions à cl imat uniforme (cl imat équatorial).

Dans les régions tempérées, la croissance est rythmée par l'alternance

des saisons, et dans les régions arides tunisiennes les périodes de

pousse sont principalement situées au printemps, mais aussi en

automne. Le repos hivernal est imposé par le froid, tandis que le

repos estival est dû à la sécheresse. Leurs effets sur la morphologie

ne doivent pas être confondus.

1.1.1.2 - Différenciation morphologique des axes de croissance

Si les pousses ont une tendance à être verticales, elles forment

un axe de croissance à symétrie radiale, les feui Iles et les

ramifications étant disposées sur des spirales. De telles pousses sont

dites "orthotropes".

Si les pousses n'ont pas cette tendance, même dans leur partie

terminale (la plus jeune), elles sont dites "plagiotropes", et les

feui 1les et rameaux issus de cette pousse sont généralement (mais ce

n'est pas toujours le cas) disposés dans un plan horizontal

(dorsiventral ité).

1.1.1.3 - Mode de ramification (Figure 17)

La ramification des végétaux obéit à certaines règles. Elle est

généralement coordonnée avec le rythme des pousses et en appuie les

effets morphologiques.

95

Ramifications différées 1 Ramifications simultanées

Acrotone

8asitone

,,

,, ,

IlIl / ,

/

1. Rythmicité des ramifications2. Position des ramifications

Fi gure 17: Modes de rami fi cat i on

Si la croissance est sympodique, c'est le mode de ramification

acrotone qui permet à la plante d'accroître le plus ra distance entres

ses parties les plus jeunes (et assimilatrices) et le collet i et, si la

direction de croissance tend vers la verticale, de s'élever.

Les

cro i ssance.

contraire,

la portion

précédente.

96

ramifications peuvent concerner la portion d'axe en

Dans ce cas, elles sont dites "simultanées". Dans le cas

les ramifications sont dites "différées", et el les concernent

d'axe ayant poussé lors d'une période de croissance

El les peuvent par ai lieurs être issues de la partie subterminale

des portions d'axes ci-dessus et sont dites dans ce cas "acrotones".

Dans le cas contraire, elles sont dites "basitones".

AI' examen de 1a fi gure 17 concernant un iquement le mode de

ramification, certaines combinaisons peuvent être importantes pour les

fonctions dans la dynamique sable-végétation. Les ramifications

simultanées offrent plus d'organes en prise au vent en une période de

croissance, l'efficacité dans le piégeage du vent est alors

théoriquement accrue. L'acrotonie permet au végétal de s'élever, ce

qui devrait constituer une adaptation à l'ensablement dans le cas de

croissance sympodique (cf. § 1.1.1.4) alors que dans le même cas,

la basitonie semble être un désavantage pour la résistance à

l'ensablement.

1.1.1.4 - Position des organes reproducteurs et mode de croissance

Le passage du fonctionnement végétatif au fonctionnement

reproducteur n'est pas toujours distinct pour une espèce donnée.

L'apex (partie la plus jeune d'une pousse) tout entier évoluera

fréquemment vers une inflorescence et l'axe cessera définitivement sa

croissance. Dans notre dition, même dans le cas où la floraison n'est

pas terminale, l'axe arrête sa croissance durant la période de

sécheresse estivale, et la reprise de croissance suivante sera le fait

d'une ramification. Ce mode de fonctionnement est dit sympodique.

Dans le cas contraire, le fonctionnement est dit monopodique

(continuité de fonctionnement d'un apex au cours de plusieurs

périodes de croissance).

97

1.1.2 - L'OBJET ARCHITECTURAL : APPROCHE MORPHOGENET 1QUE

L'agencement des pousses successi ves peut, comme cel a est

suggéré dans la figure 17, révéler un fonctionnement. Les auteurs qui

se sont intéressés à ce fonctionnement au travers de l'architecture

végétale l'ont surtout fait à propos des arbres (HALLE et OLDEMAN,

1970) - NOZERAN et al" 1971 - EDELIN, 1984).

Alors qu' il semble possible d'adapter des schémas de croissance

é tab l is pour des arbres à des herbes (JEANNODA-ROB 1NSON, 1977),

l'unité architecturale à étudier est délicate à définir en ce qui

concerne les chaméphytes de notre dition. Notamment, la notion

d'individu n'est pas nette lorsque des unités fonctionnelles ne sont

plus en relations trophiques ou hormonales.

C'est principalement pour la raison ci-dessus que nous avons

cherché à définir les objets morphologiques à étudier en nous aidant

de Ceux existants dans la littérature.

1.1.2.1 - "L'unité de croissance" - (U.C.)

HALLE et MARTIN (1968) ont défini l'unité de croissance comme

étant toute portion d'axe qui se développe durant une période

d'élongation.

Nous emploierons, pour notre sujet, une définition· identique à

celle-là, mais en ajoutant que les ramifications apparues pendant la

phase de croissance font partie de l'unité de croissance.

1.1.2.2 - Le "Module"

Nous emploierons la définition d'HALLE, OLDEMAN et TOMLINSON

(1978) "Un axe en lequel l'entière séquence de différenciation

aérienne est exprimée" (c'est-à-dire allongement des entre-noeuds,

développement des feuilles et floraison).

Nous ajouterons à cette définition que les ramifications faisant

partie de l'inflorescence sont inclues dans le module. Un module peut

croître en plusieurs phases de croissance. Par ai lieurs, le début de

98

la croissance du module est souvent le fait d'entre-noeuds courts,

ainsi que r 'entrée en période de repos. Ces détai Is permettent de

"lire" l'histoire du végétal et de le dater éventuellement.

1.1.2.3 - Le "diagramme architectural"

EDELI N (1977) a défini le diagramme architectural comme étant

"l'expression du modèle architectural". Chez les arbres, cette notion

fa i t référence à 1a séquence d'axes qu i mène à l'expression de 1a

sexualité mais chez les chaméphytes, la sexualité s'exprime

généralement très tôt, parfois dès la première unité de croissance.

Aussi, le diagramme architectural sera, en fait, une séquence de

modules émis dans un ordre déterminé.

1.1.2.4 - La "réitération"

D'après OLDEMAN (1972) et EDELIN (1984), il s'agit d'un

"processus morphogénétique par lequel l'organisme dupl ique totalement

ou partiellement sa propre architecture". Nous ajouterons que

l'arch i tecture ainsi réi térée est exprimée par le di agramme

architectural. Par ailleurs, le terme "partiellement" utilisé dans la

définition ci-dessus laisse toute latitude pour juger si un module est

en train de réitérer le diagramme architectural ou non. La figure 18

résume et intègre toutes les définitions ci-dessus.

Dans le cas figuré, les modules n'ont pas tous la même valeur,

tant productive que morphologique. Leur hiérarch ie procède d'un mode

de fonctionnement à déterminisme endogène, comme l'ont Indiqué HALLE

et OLDEMAN (1970), EDELIN (1977) et de nombreux autres auteurs.

Ainsi, l'unité fonctionnelle peut être représentée par le diagramme

architectural. La réitération modifie la hiérarchie des modules, et

donc le mode de croissance végétative de la plante. Elle est très

souvent initiée par des facteurs exogènes, comme l'ensablement

(réi térations traumatiques "indirectes" de JEANNODA-ROB 1NSON, 1977);

mais elle peut aussi résu Iter d'une programmation (réitérations

"adaptatives" d'EDELIN, 1984). La réitération peut devenir une unité

fonctionnelle indépendante en quelques phases de croissance.

Légende:

99

,:;:---....../1 ~ ..... ,

/ / ""/ 1 \"

/: "~Module1 (\

/ 1 1 \1 \ ,\ D'

1 \ 1 ~ lagramme/ \ / \ architecturall ,/ \1 \ 1 1, 111111,

//~Réitérotion»>1//1.1\/...· //

"//

//

_/

Ordre d'apparition des modules:

1 2 3

}lnflorescence

Figure 18: Les unités architecturales aériennes des Chaméphytes

Exemple d1une espèce hypothétique à croissance sympodique et àramifications acrotones

100

L'étude du système racinaire est indispensable pour définir

l'unité fonctionnelle. Malheureusement la morphologie racinaire n'est

pas aussi faci lement accessible que la morphologie aérienne, aussi la

bibliographie est-elle plus rare à ce sujet.

1.2 - MATERIEL VEGETAL ET PROTOCOLES D'ETUDES

Notre sujet d'étude n'a pas comporté d'expérimentations sur les

végétaux. Les résultats présentés ci-après sont le fruit d'observations

soit ponctuelles, soit échelonnées dans le temps et relatives à des

"individus", ou à des fragments de plantes. Il y est fait toutefois

référence à une méthode de suivi du mouvement du sable autour et sur

des nebkas à Aristida pungens.

1.2.1 - LISTE DES ESPECES ETUDIEES

La 1iste, présentée ci-après par ordre alphabétique des genres

et espèces, a été déterminée après la campagne de relevés

phyto-écologique. La nomenclature exacte est en annexe 2.

- Argyrolobium uniflorum (Légumineuse)

Aristida pungens (Graminée)

Artemisia campestris (Composée)

Atractylis serratuloïdes (Composée)

- Echiochilon fruticosum (Boraginacée)

Gymnocarpos decander (Caryophy Il acée]

Hel i anthemum sess l l iflorum (Cistacée)

Linaria aegyptiaca (Scrophulariacée)

Malcolmia aegyptiaca (Crucifère)

No/letia chrysocomoïdes (Composée)

Plantago albicans (Plantaginacée)

Rhanterium suaveolens (Composée)

Sai sol a vermicu 1ata brevifol i a (Chenopodiacée)

Thymelaea microphylla (Thymeleacée)

1.2.2 - L'ETUDE DE LA MORPHOLOGIE AERIENNE ET DE LA PHENOLOGIE

Lors de la campagne de relevés phyto-écologiques, des

échanti lions de végétaux, parmi lesquels fi gurent systématiquement des

jeunes plants et plantules pour chaque espèce, ont été ramenés de

différents types de mi 1ieu au laboratoire j ceci afin de faire une

101

prédétermination de leurs modes de croissance. A partir de ces

hypothèses de travai l, nous avons pu choisir les parties des plantes

à suivre particulièrement dans leur croisssance, notamment les modules

qui sont plutôt destinés à perpétuer la croissance végétative, et ceux

plutôt destinés à la reproduction sexuée.

Le suivi phénologique a ainsi concerné en moyenne deux

"individus" par espèce, et ceci dans la même station pour toutes les

espèces sauf deux: Malcolmia aegyptiaca et Nolletia chrysocomoTdes,

{la majorité des espèces ont été étudiées dans la parcelle de l' I.R.A.

mise en défens à Chahbania.

Dans la parcelle de Chahbania, le sable est fixé plus ou moins

anciennement et le mi 1ieu correspondant est de type Il (micronebkas et

voile éolien) ou de type IX (macronebkas et voile éolien). Malcolmia

aegyptiaca et Nolletia chrysocomoides, qui sont des espèces

caractérisant un sable encore mobile, ont dû être étudiées dans la

parcel le de la Division des Forêts du C.R.D.A de Medenine mise en

défens à Saadane près du siège de l' 1.R.A. Cette station correspond à

un milieu de type VI Il (macronebkas et nappes ou flèches de sable).

Le sable -y est en voie de fixation.

Pour chaque "individu" de chaque espèce, deux modules ont été

suivis au minimum : - .. un module dans les parties de la plante où la

croissance végétative semble prédominante et un module dans les

parties de la plante où la reproduction sexuée est favorisée.

102

Pour chaque module en croissance, et tous les 15 jours nous

avons relevé les paramètres su ivants

- la taille en centimètres,

- le nombre de fleurs et leur niveau de développement,

- Je nombre de ramifications,

- la longueur en centimètres sur laquelle le module n'a plus de

feu i Il es vertes.

Le suivi s'est déroulé sur deux années agricoles (septembre à

septembre). D'une année à l'autre, il nous a fallu changer de

modules à suivre, mais pour certaines espèces (Helianthemum

sessi 1iflorum) , ce changement a dû avoir l leu au cours de la même

période de croissance.

1.2.3 - L'ETUDE DE LA MORPHOLOGIE RACINAIRE ET DES REACTIONS DES

VEGETAUX A L'ENSABLEMENT EN NAPPES.

Cette étude s'est effectuée dans les parcelles mises en défens

précédemment évoquées.

La parcelle de Saadane, comme nous l'avions déjà dit, présente

encore des mouvements de sable d'origine endogène, mais celle de

Chahbania, en défens depuis plus longtemps n'en présente qu'à sa

bordure au vent dominant, contiguë à des champs labourés. C'est au

niveau de cette bordure que les réactions à l' ensab lement des

végétaux de Chahbania ont été observées.

Le nombre "d'individus" observé est variable selon

de chaque espèce dans les parcelles en défens, mais si

moins à trois pour chaque espèce, soit donc un plant

plan "adulte" dans un sol fixé anciennement (strate 2),

adulte dans un sable récemment fixé (strate 1).

l'abondance

possible au

jeune et un

et un plant

Malheureusement, pour Atracty 1is serratu Io'îdes , par exemple, un

seul pied a pu être observé du fait de la rareté de cette espèce dans

la parcelle. Par contre, dix "individus" d'Argyrolobium uniflorum ont

fait l'objet d'observations, et le nombre d 'échanti lion dépasse trois

pour les autres espèces sauf pour Echiochi Ion fruticosum, Gymnocarpos

decander, Nolletia chrysocomoTdes et Salsola. vermiculata.

103

Les observations ont. été notées sous forme de croquis des

systèmes racinaires et "aériens" enterrés. Ces croquis sont rappportés

en annexe 2, ainsi qu'un profi 1 type du sol de la station où s'est

effectuée l'étude.

La mise à jour des systèmes souterrains des végétaux a été

effectuée par projection d'eau, avec un pulvérisateur portatif, à

partir de fosses ou de coupes de nebkas.

1.2.4 - MESURES DU MOUVEMENT DU SABLE

Dans les mi' ieux où le mouvement du sable est important (dunes

ou microdunes), et notamment pour l'étude des réactions d'Aristida

pungens à l'ensablement, les variations du niveau du sol ont été

mesurées à l'aide de piquets de fer autour des nebkas et à l'aide de

tiges métalliques (rayons de bicyclette) sur les nebkas. L'exploitation

systématique de cette méthode n'a pu être menée à bien suite à des

difficultés d'ordre foncier qui ont mis fin à l'expérimentation.

Toutefois, nous avons pu suivre le déplacement de quelques dunes sur

deux années à l'aide des piquets de fer, comme ce qui a déjà été fait

dans d'autres lieux de la Jeffara (KHATTALI, 1981). Les modifications

(formes dimensions) des nebkas situées sur le passage et hors du

. passage de ces dunes ont pu être aussi observées.

104

Section Il - MODES DE CROISSANCE VEGETATIVE EN L'ABSENCE DE

MOUVEMENTS DE SABLE

Il.1 - CROISSANCE AERIENNE

Il.1.1 - PHENOLOGIE ET TAILLE DES UNITES DE CROISSANCE

Le suivi de la croissances des espèces (figure 19) permet de

constater deux saisons de pousses l'automne et le printemps; et

deux saisons de repos végétatif : l'été et l' hiver.

Ces résu 1tats sont en accord avec ce que nous savons du cl imat

et de ses conséquences sur la végétation. Insistons cependant sur la

différence qui peut exister entre repos estival et hivernal. Le repos

hivernal, en effet, ne fait généralement que ralentir ou stopper

momentanément et réversiblement la croissance des modules, tandis que

l'arrêt estival est surtout un traumatisme dû à la sécheresse, et qui

peut perturber une croissance génétiquement prédéterminée. La

réitération en est une conséquence.

Nous pouvons ainsi diviser nos espéces en deux grands groupes

(Tableau 21) :

- Les espèces pour lesquelles le fonctionnement semble n'être que

ralenti durant l' hiver: Argyrolobium uniflorum, Echiochi Ion

fruticosum, Gymnocarpos decander, Hel ianthemum sessi 1iflorum,

Malcolmia aegyptiaca, Nolletia chrysocomoïdes et Linaria

aegyptiaca.

Ces espèces peuvent produire des semences en automne et au

printemps.

- Les espèces paraissant nécessiter, pour le développement

complet du module, les effets hivernaux Artemisia

campestris, Atractylis serratuloïdes, Aristida pungens,

Plantago albicans, Rhanterium suaveolens, Salsola

vermiculata, et Thymelaea microphylla. En effet, ces espèces

n'ont fleuri et fructifié qu'au printemps, sauf Artemisia

campestris sur laquelle nous allons revenir.

105

Cm

30

20

Echiochi Ion f ruticosum

2

Floraison du module 1 Floraison du module 2

Rhanterium suaveolens30

. f::J~

" 12

20 ,~ 1'Q., 1

..~ 1

10,Q.,

/~

~O

Floraison

11 1 1 1 1

4/3 18/3 114 18/4 30/4 16/5~

FLoraison

2

Atractylis serratuloïdes30

20

10

o L----+----+---t--"":::....;--~____r-f-_r_____r____r-_r___

Dates -13/11 30/11 26/12 14/1 28/1

Figure 19 Courbes de croissance et époques de floraison de deuxmodules de la même plante pour trois espèces(parcelle de Chahbania, 1984-.1985)

106

Les courbes de la figure 19 illustrent trois types de phénologie

- L'absence de croissance d'automne pour Atractylis serratuloïdes.

Les modules poussent et fleurissent de manière assez synchrone au

printemps. (capitules terminaux)

- Une croissance végétative surtout automnale pour la majorité des

modules de Rhanterium Suaveolens (si la pluie le permet), mais une

croissance surtout printanière pour les réitérations basales. La

floraison reste synchrone au printemps (capitules terminaux).

- Une croissance assez continue, essentiellement au cours de

l'automne, pour tous les modules d' Echiochilon fructicosum. La

floraison peut advenir en automne et au printemps (s'il a plu en

automne).

Tableau 21 - CLASSIFICATION DES ESPECES ETUDIEES SELON LES RAPPORTSENTRE LES MODULES ET LES PHASES DE CROISSANCE (P.C) ET SELON L'EPOQUE PRIV'LEGIEE DE LA CROISSANCE

(Parcelle expérimentale de Chahbania, Automne 1984 - Printemps 1986)(Automne 1982 - Printemps 1984 pour Aristida pungens)

Un ou plusieurs

"modules en une P.C

Automne et printemps

- Gymnocarpos

decander

- Hel ianthemum

sessiflorum

- Echiochi Ion

fruticosum

- Nolletia

chrysocomoides

- Argyrolobium

uniflorum

- Malcolmia

aegyptlaca

Un ou plusieurs

modules pour une P.C.

Printemps

- Atractylis

serra tu loides

Deux P.C. pour

développer un module

Automne et Printemps

- Plantago

albicans

- Salsola

vermiculata

- Aristida

pungens

(modules subapicaux)

- Linarla

aegyptlaca

- Rhanterlum

suaveolens

- Thymelaea

mlcrophylla

Deux P.C. pour

développer un module

Printemps et Automne

- Artemisia

.campestris

Quatre P.C. pour

développer un module

Automne et Printemps

- Aristida pungens

(modules de la base)

<=1-....J

108

Le tableau 21 classe dl une certaine manière les espèces selon leur

phénologie. Cette classification ne fait pas référence au "comportement" de

la plante entière, mais à celui de ses modules. Un module entièrement

développé est producteur de semences; ainsi, le rapport entre le nombre de

modules et le nombre de phases de croissance indique la manière dont se

succèdent époque de croissance végétative et époque de floraison.

Il suffit donc de connaître l'une pour connaître l'autre. Nous

pensons que cette présentation de la phénologie est explicative par sa

liaison avec la morphologie.

Ainsi, Echiochilon fruticosum ou Nolletia chrysocomoïdes peuvent en

une seule phase de croissance produire plusieurs modules à partir d'un même

module porteur; aussi, ces espèces fleuriront-elles peu de temps après le

début de leur croissance végétative. Cette floraison s'étalera durant toute

une partie de cette croissance et ceci dès l'automne.

Par contre, pour Aristida pungens, ou Rhanterium suaveolens, chez

lesquels les modules peuvent commencer leur croissance végétative en

automne, mais dont le complet développement n'advient qu'au printemps, la

floraison se fera en un temps restreint, relativement synchrone pour tous

les modules et exclusivement au printemps.

Le tableau 22 classifie les espèces en combinant deux facteurs

importants dans la résistance à l'ensablement la taille des unités de

croissance (U.C) et la rythmicité de la croissance.

Les tailles des U.C. sont des valeurs comparatives à n'utiliser

qu'entre les espèces d'une même station. En effet, dans les régions arides,

les précipitations qui influent sur ces tailles, varient beaucoup

spatialement et temporellement.

109

En ce qui concerne la tai Ile des pousses, le tableau 22 montre

qu'elle peut différer en fonction de la saison. Les résultats que nous

avons obtenus à ce propos confortent la première répartition de nos

espèces en deux catégories: cel les pouvant fleurir dès l'automne ont

leurs pousses les pl us longues en automne, ou bien ont des pousses

d'automne et de printemps équivalentes. Par contre, les espèces ayant

fleuri exclusivement au printemps sont aussi cel les qui ont émis les

pousses les plus longues en cette saison. Généralement ces pousses

sont à floraison retardée et correspondent à des réitérations, sauf

pour Plantago albicans et peut être pour Artemisia campestris.

Parmi ces espèces, certaines présentent des particularités qui

les rendent difficiles à classer:

Artemisia campestris a une croissance végétative printanière

mais ne fleurit qu'en fin d'automne. La mise à fleur n'est

sans doute pas assez rapide pour éviter la sécheresse de

l'été, et elle est reportée à la phase de croissance suivante.

C'est la seule espèce rencontrée qui se trouve dans ce cas là.

- Plantago albicans, comme Thymelaea microphylla, débute sa

croissance en automne, et comme pour cette dernière espèce,

ne développe son épi florifère qu'au printemps, peut-être

aussi par un déterminisme endogène.

La périodici té de 1a croissance végétative est importante si on

considère la périodicité des vents, agents du transport du sable, et

la périodicité des pluies, lesquelles sont le "carburant" de la

croissance. Généralement ces deux événements coincldent. Nous avons

vu qu'Atractylis serratuloTdes et Artemlsia campestrls ont un rythme

endogène qui semble ne pas permettre à la plante de rentabiliser la

pluie d'automne. Ces deux espèces ont un rythme Interne qui ne

coTncide pas avec le rythme climatique pour les événements

météorologiques qui nous Intéressent. Peut-être pouvons-nous déjà

trouver là une raison à la non résistance de ces deux espèces à

l'ensablement, comparativement aux autres espèces.

110

La taille des unités de croissance (qui ne correspond pas à une

vitesse de croissance absolue) nous paraît être l'un des critères les

plus importants pour juger de la possibilité pour une espèce de

résister à l'ensablement (tableau 22).

Même si les espèces à croissance automnale, de par leur

possibilité d'utiliser les pluies de cette saison, semblent plus

compétitives dans la résistance à l'ensablement que les espèces à

croissance essentiellement printanière, on a noté que ces dernières

émettent généralement des pousses plus longues, c'est le cas

d'Artemisia campestris et d'Atractylis serratuloides. Il en est de même

de Rhanterium suaveolens, Salsola vermiculata, et surtout d'Aristida

pungens, lorsque ces trois dernières espèces sont ensablées. Une

espèce échappe à cette règle Malcolmia aegyptiaca, qui bien que

croissant essentiellement à l'automne, est capab le d'émettre pour sa

première pousse un module de 20 à 40 cm.

Comme on a pu le voir, la tai Ile des unités de croissance est

fortement corrélée avec la périodicité de la floraison, ce qui est en

accord avec la notion d'antagonisme croissance végétative

différenciation florale. Cependant, nous ne pouvons présager ici du

déterminisme de la rythmicité de croissance de nos espèces.

Il.1.2 - DIFFERENCIATION MORPHOLOGIQUE

Les espèces étudiées ne possèdent pas de modules typiquement

plagiotropes, c'est-à-dire à symétrie bi latérale. La plupart présentent

au contraire une phyllotaxie spiralée, même dans le cas

d'Argyrolobium uniflorum et d'Helianthemum sessiliflorum, dont les

modules suivent une direction de croissance plutôt horizontale (la

seconde espèce a en fait une phyllotaxie opposée-décussée).

Certaines espèces présentent des modules empruntant toutes les

directions de l'espace, dont, bien entendu, la verticale. Même si la

direction de croissance est quelconque, la lignification rapide sur une

longueur suffisante peut permettre une exploration végétative de

l'espace dans les trois dimensions. Tel est le cas de Salsola

Tableau 22

111

CLASSIFICATION DES ESPECES SELON LA TAILLE MOYENNE DES

UNITES DE CROISSANCE EN fIN D'ELONGATION

(Mise en défens de CHAHBANIA et de SAADANE)

t a i l l e cm 1 AUTOMNE 1984 Il PRINTEMPS 1985

0-10

IArgyrolobium uniflorum

IAristida pungens

IAtractylis serratuloïdes

IArtemisia campestris

IEchiochilon fruticosum

IGymnocarpos decander

IRhantherium suaveo1ens

IPlantago a1bicans

IThyme1aea microphy11a

1 Sa1so1a vermicu1ata

Argyro1obium unif10rum

Echiochilon fruticosum

Gymnocarpos decander

He1tanthemum sessi1if1orum

P1antago a1bicans

Linaria aegyptiaca

(Ma1co1mia aegyptiaca)

(No11etia chrysocomoïdes)

10-20

20-40

) 40

IHe1ianthemum sessi1if1oruml Sa1so1a vermicu1ata

ILinaria aegyptiaca 1 Rhantherium suaveo1ens

I(Thyme1aea microphy11a) 1 Aristida pungens

I(Ma1co1mia aegyptiaca) 1 Atracty1is serratu10ides

I(No11etia chrysocomoides) 1

I(Aristida pungens) 1

I(Ma1co1mia aegyptiaca 1èrel Artemisia campestris

Ipousse) (Rhantherium suaveo1ens)

(Sa1so1a vermicu1ata)

1 (Aris~ida pungens)

Entre parenthèses espèces observees dans la partie ensablée de la station.

112

vermiculata, Malcolmia aegyptiaca et Linaria aegyptiaca. Cette

dern ière espèce se rapprochant cependant d' Argyrolobium un iflorum

quant à la direction générale subhorizontale des pousses.

Gymnocarpos decander est un cas un peu particulier: un même

module peut changer de direction de croissance en cours de pousse

sans obi igatoi rement acquérir une croissance verticale.

une

En fait,

croissance

le cas le plus courant,

verticale pour tout le

pour les espèces étudiées est

modu le sinon pour sa partie

terminale.

Il nous faut ici faire une distinction entre les espèces ne

présentant qu'un seu 1 type de modu le en fonction de leur direction de

croissance, et celles en présentant au moins deux types : à croissance

verticale et à croissance quelconque.

Les espèces ne présentant qu'un type de modu le (pouvant être

plus ou moins développé) sont les suivantes Argyrolobium

uniflorum, Echiochi Ion fruticosum, Gymnocarpos decander,

Helianthemum sessiliflorum, Linaria aegyptiaca, Malcolmia

aegyptiaca, Nolletia chrysocomoïdes, et Salsola vermiculata.

Toutes ces espèces sont celles dont les modu les poussent au

moins en partie en automne et (à part Salsola vermiculata)

pour lesquelles la floraison peut aussi intervenir dès

l'automne.

- 1nversement, les espèces présentant deux types de modu les : à

croissance verticale et à croissance quelconque, sont parmi

cel les pour qui le complet développement des modules semble

influencé par l'hiver (notamment pour la mise à fleur) et ne

s'accomplit qu'à partir du printemps Aristida pungens,

Artemisia campestrls, Atractylis serratuloïdes, Plantago

albicans, Rhanterium suaveolens et Thymelaea microphylla.

113

Pour toutes ces espèces, les modules à croissance la plus

verticale sont les plus longs et correspondent, sauf pour Plantago

albicans, aux réitérations. Les réitérations devraient donc

normalement conférer à ces espèces une mei Ileure résistance à

l'ensablement par rapport à un fonctionnement sans réitération.

Pour conclure, la direction de croissance est un critère qui ne

différencie réellement que deux espèces parmi les 14 étudIées

Argyrolobium uniflorum et Hel ianthemum sessi 1iflorum, dont les modules

ont tendance à croître horizonta lement.

Il.1.3 - RAMIFICATION

Il.1.3.1 - Ramifications simultanées

Les ramifications modulaires simultanées sont considérées ici

comme des ramifications inflorescentiel les. A ce titre el les font partie

des modules, et elles peuvent nous aider à comprendre le mode de

croissance de l'espèce. On peut distinguer deux modes pour ces

ramifications :

dans un premier mode, le gradient de tai 1le des ramifications

est dirigé vers la base du module. Nous appellerons ce mode

"basitone", même si l'inflorescence· n'atteint que la partie

terminale du module. Ce mode correspond à un développement

réellement simultané des ramifications, qui fleuriront d'une

manière synchrone. C'est le cas pour Artemisia campestris

(grappes d'involucres), Arlstida pungens (panicule) et

Rhanterium suaveolens (panicule di involucres).

- dans un deuxième mode, le gradient de tai Ile des ramifications

est dirigé vers la partie terminale du module. Ce mode est

sans conteste "acrotone". Ce mode correspond, pour les

végétaux que nous avons étudié, à un développement plus

séquentiel des ramifications la ramification ne se

développant qu'à partir d'un certain stade de maturation

florale de l'axe porteur. Ainsi la floraison des ramifications

n'est pas synchrone. C'est la cas pour Argyrolobium uniflorum

(floraison terminale), Atracty 1is serratu loides (cyme

114

d'involucres), Echiochilon fruticosum (grappes), Helianthemum

sessiliflorum (grappes), Malcolmia aegyptiaca (grappes) et

Nolletia chrysocomoïdes (cyme d'involucres).

Une espèce n'a pas de ramifications

simultanées, il s'agit de Plantago albicans.

Deux espèces sont diffici les à classer

inflorescentielles

- Linaria aegyptiaca dont la floraison intéresse le module dans

presque toute sa longueur (fleurs isolées) y compris les

quelques ramifications simu 1tanées acro-mésotones.

- Gymnocarpos decander, à phyllotaxie distique chez laquelle il

est diffici le de distinguer axe principal et ramification. Les

inflorescences sont des cymes contractées en glomérules

terminaux ou axillaires. Nous rattachons cette espèce au

deuxième mode de ramification.

Le deuxième mode de ramification simultanée peut d'ores et déja

apparaître comme un diagramme architecturaI. En effet, les

ramifications simultanées d' Hel ianthemum sessi 1iflorum, par exemple,

sont des modules de taille comparable à ceux dont ils sont issus, et

i lest difficile de déterminer si l'unité de croissance ne comprend pas

deux ou même plusieurs modules. Cette affirmation est vraie, en tout

cas, pour Argyrolobium uniflorum. En effet, les fleurs, en apparence

axillaires, sont en fait terminales et la continuation de l'axe se fait

par une ramification subterminale •

. Pour les autres espèces présentant . ce mode de ramification, les

r-emlftcat lcns. sont de moins en moins vigoureuses à mesure que leur

appari tion est tardive, simu lant une inflorescence en cyme (Atracty Ils

serratuloïdes).

Il.1.3.2- Ramifications différées

. Ces ramifications adviennent après la période de repos végétatif.

Lorqu'elles se font sur le même mode que les ramifications

simultanées, il y a de grandes chances qu'elles suivent un diagramme

115

architectural précis. C'est le cas pour les espèces suivantes

Echiochilon fruticosum, Helianthemum sessiflorum et Nolletia

chrysocomoides qui ont des ramifications retardées acrotones. Nous

dirons que ces espèces suivent dans leur croissance un "diagramme

architectural acrotone". Gymnocarpos decander qui. présente également

des ramifications retardées acrotones confirme par là sa place parmi

ce groupe. Les espèces suivantes Artemlsia campestrls, Aristida

pungens et Rhanterium suaveolens à ramification retardées basitones

de même tendance que les ramifications simultanées suivent donc aussi

un diagramme architectural précis dans leur croissance que nous

appellerons "diagramme architectural basitone".

Pour les autres espèces, nous considérons que leurs ramifications

retardées sont des réitérations. C'est manifeste pour Argyrolobium

uniflorum, Linaria aegyptiaca et Salsola vermiculata dont la position

des ramifications sur le module est peu prévisible, donnant à ces

espèces un aspect intriqué.

Cependant, pour d'autres,

délicat à définir

le mode de ramification est plus

- Malcolmia aegyptiaca qui a des ramifications simultanées

acrotones, conserve ce mode pour les ramifications différées

par l'hiver, mals après l'été la reprise de croissance se fait

essentiellement à la base des modules préexistants, en position

dite sérlale.

- Atracty 1is serratu loides suit un mode de ramification différée

acrotone, comme ses ramifications simultanées, mals cette

espèce présente souvent des réitérations à la base de

"l'individu".

- Thymelaea mlcrophylla semble se ramifier d'une manière

acrotone après l'été, mais ce n'est pas toujours le cas.

La comparaison des groupes d'espèces, formés sur la base de

leur mode de ramification, avec ceux obtenus sur la base de leur

phénologie, permet de s'apercevoir que les espèces à diagramme

116

architectural acrotone sont celles qui peuvent achever leur croissance

modulaire en une seule phase de croissance, en l 'occurence en

automne. Ce sont aussi des espèces dont les unités de croissance sont

courtes. Ainsi, même si leur diagramme architectural leur confère une

croissance vers le haut, celle-ci est lente.

1nversement, les espèces à diagramme architectura 1 basitone sont

celles qui nécessitent plus d'une phase de croissance pour achever le

développement d'un modu Je (sauf pour les réitérations de Rhanterium

suaveolens) mais elles ont des unités de croissance longues. Ainsi,

inversement aux espèces acrotones, ces plantes sont destinées à avoir

un port typique de buisson dont la structure ne croît pas en hauteur,

mais à pousse rapide. En réalité, pour les modules de ces espèces, il

est difficile de distinguer ce qui est réitération de ce qui suit le

diagramme architectural.

Il.1.4 - CLASSIFICATION DES ESPECES ETUDIEES

Nous avons examiné nos espèces selon trois critères essentiels

pouvant déterminer leurs fonctions possibles dans la dynamique

sable-végétation. Nous allons maintenant tenter de les regrouper en

fonction de ces critères.

La classification proposée dans le tableau 23 est basée sur la

différenciation morphologique des modules et sur leur mode de

ramification. Le troisième critère -la taille des modules- dépend, nous

l'avons vu, de leur position dans le diagramme architectural, du fait

qu'ils puissent être une réitération, mais aussi de conditions

extérieures comme l'approvisionnement en eau, le pâturage, etc.

D'après cette cl assification, nous n'avons pas d'espèce idéale

pour la résistance à l'ensablement. C'est ainsi que les espèces aux

modules les plus orthotropes ont soit une structure qui ne s'élève pas

(basl tone l , soit des modules acrotones bien plus faibles que les

réitérations de la base. Thymelaea microphylla, par des réitérations

"acrotones" peut correspondre à une espèce résistante à l'ensablement.

Il reste cependant à vérifier qu'elle puisse rési ster à 1a déflation du

sable accumulé (cf. § 111.1.3).

Tableau 23 : CLASSIFICATION DES ESPECES EN FONCTION DE LEUR MODE DE CROISSANCE

~-----------------------~--------------------------------- ----------------------- -----------------

l'il Basale 1 Basitone 1 Peu p r é v i s t b l e 1 Acrotone 111 1 1 1 1 . 1

<,

I ---~------------------------------------------- ,1 1 .rp Artemisia 1 Rhantherium 1 1 .... Thymelaea ,

Q/. s»1 Verticale 1"' campestris 1~'J'~ s u a v e o l e n s l '1 microphylla 1't ~

Iii ,: Aristida 1 1":-' Atractylis 11 1 1 pungens 1 1 serratuloides 1

1 ----------------------------------------------- '

1 1 1 1 1 Echiochi Ion 1

1 Redressée 1 1 1 l~frutiCOsum 11 à lai 1 1 1 "....' No \ 1e t i a 11 floraison 1 1 1 1 : chrysocomoïdes 1, -------------------------------------- 1

1 1 1 I D",, / Salsola , Malcolmia 1

[Ou e l c o n q u e 1 1 I~"'"~)I v e r rn i c u l n t n l-r.D. aegyptiaca 10:'-maisil 1 Lin ~ r i <1 i \, 1

1 constante 1 1 1 a c g yp t i"'C.1 1 1

1 ----------------------------------------------- 1

1 1 1 1 A r g y roI 0 b i u m 1. _,. .11 e 1 i ,1n the mu m 1~..~

1 l mp r é c Ls e 1 l 'unitlorum I~ st'ssiliflorum 11 ou sub- 1 1 1 1 GymllociJ rpos 1

Ihorizontalel 1 1 ~ 1 d e c a n d e r f

, -------------------------------------- 1

-.....l

2!.~!.~_~~~~~~~.!.!..!.~~ tles

unjt~s <le croi5s~nce :

E!..!.!.!!.!_.!.

E!..!.ü.!:~_.?

direction des unités

de croissance

position privilégiée

de l'émission des unités de croissance

,,~...,11i

r2.

13

!!&.!.!.~!.:!!..!.!?!?

1Plantago albicans ne figure pas dans la classification ci-dessus car c'estla seule espèce étudiée qui présente un mode de croissance mO<1~podique

118

Afin d'aller plus loin dans l'étude des possibilités adaptatives

des espèces au mouvement de sable, il nous faut examiner le rôle des

systèmes racinaires.

Il.2 - SYSTEMES RACINAIRES

Comme pour la morphologie aérienne, la classification des

espèces selon la morphologie racinaire se fonde sur les ramifications

et la réitération. Les différences proviennent du fait que le mode de

ramification distale des racines n'a pas pu être systématiquement

observé et que 1a croissance n'a pu être suivie. L'accent a été mis

sur la direction de croissance des racines (pivotantes ou horizontales)

et leur nombre (té'bleau 24).

La classification des systèmes racinaires par CANNON (1949) est

basée sur la notion de système primaire (issu de la première racine)

ou secondaire (adventive). Nous n'avons pas voulu introduire cette

notion ici pour ne pas compliquer la classification, bien qu'elle soit

importante. Nous y reviendrons à propos des réactions à

l' ensab lement.

Les deux autres critères de la

CANNON sont la longueur du pivot et

ramifications par rapport à la profondeur.

classification employés

la position privilégiée

par

des

Dans notre dition, la profondeur atteinte par les racines dépend

surtout de la profondeur du front d'humectation, puisqu'aucune

d'entre elles n'est phréatophyte et que le front dépasse rarement 1 à

2 m. Le comportement de nos espèces est donc assez uniforme de ce

point de vue, d'autant plus que les observations relatives à ces 14

espèces étudiées se sont effectuées dans la même station. C'est la

raison pour laquelle nous ne nous sommes pas conformé à la

classification de CANNON.

~

-..-..

~

ro

""1PIo....,

::)PI

n~

PI<Il<Il..........,-'.oPIrt-'.o::)

0­ro<Il

""1ro

--1::t>corlT1):>c:N-Po

ro<Il

"0ro'oro<Il

<Ilro~

o::)

<Il«<Ilrtro,1ll

Aristidopungens

Pas de pivot

Atractylis__ . serratuloides

Réitération près du collet(plusieurs pivots)

NoUetiochrysocomoïdes

Mo/co/miooegyptioco

[chiochilon---=--' fruticosum

~-

Réitération proximale(Pivot court)

{P/ontoao o/bicons}

Argyr%biumunit/orum iHelionthemum

sessi/iflorum

Linoriooegyptioco

Thymelaeomicrophyllo

Solsolovermiculoto

Artemisiocampestris

(Salsolo verm.)

Réitérotion distale(Pivot long)

­.-

Gymnocarposdecander

Nombreuses

Peu

nombreuses

Mayennementnombreuses

l '< i ---....----------.- 1 i i

120

Logiquement, les espèces à pivot réitéré loin du collet seront les

espèces gardant un pivot principal long et fonctionnel plus longtemps

que les espèces dont le pivot est réitéré près du collet. Par ai lieurs,

les espèces à pivot court auront nécessairement une concentration de

leurs ramifications racinaires près de la surface.

La morphogénèse des racines n'est pas aisée à établir à partir

de la morphologie racinaire, contrairement à ce qui se passe pour la

morphologie aérienne. Cependant, il est possible de faire quelques

remarques.

Il.2.1 - STRUCTURE PRIMAIRE ET REITERATION

Un système racinaire dont à la fois le pivot et les ramifications

horizontales sont réitérés dans leur partie distale, conserve sa

structure primaire, avec peu de réitérations horizontales. Tel est le

cas de Gymnocarpos decander, Thymelaea microphy" a et Linaria

aegyptiaca.

Si les réitérations peuvent intervenir sur tout le long de la

racine, à la structure primaire vont se superposer de nombreuses

ramifications horizontales. Tel est le cas d'Artemisia campestris, et,

dans une moindre mesure, de Salsola vermiculata.

Si les réitérations horizontales ont tendance à se former dans

les régions proximale des racines, non seulement le pivot sera court,

mais les ramifications auront tendance à se former près de la surface.

Néanmoins, la structure primaire peut être encore lisible, mais sur

une distance plus courte que dans les deux cas précédents. Tel est

le cas d' Argyrolobium uniflorum, Hel ianthemum sessi 1iflorum et

Echiochilon fruticosum.

Constatons que les espèces à réitérations proximales de pivot

sont aussi celles dont le système primaire est le plus ramifié près de

la surface, l'exception étant Argyrolobium uniflorum, avec un système

primaire peu ramifié et surtout des réitérations pivotales.

121

Rhanterium suaveolens présente la particularité d'avoir des

réitérations racinaires sur le collet. Elles finissent toutes par devenir

pivotantes et forment un véritable système racinaire secondaire ou

adventif, effaçant petit à petit le système primaire. Rhanterium

suaveolens arrive ainsi à constituer un système racinaire à pivots

multiples.

11.2.2 - SYSTEME P 1VOTANT SIMPLE - SYSTEME API VOTS MULTI PLES

Chez les espèces que nous avons étudiées et qui possèdent un

pivot, celui-ci est toujours réitéré, même si l'ancien reste toujours

fonctionnel. Cependant, lorsqu' i 1 est réitéré dans sa partie distale, le

système racinaire donne l'impression d'un pivot unique sur une assez

grande profondeur. Par ai lieurs, 1a réi tération distale s'accompagne

toujours de l'existence de longues racines horizontales.

Il n'est pas exclu qu'une racine horizontale puisse réitérer un

pivot, mais elle le fera dans sa partie distale. C'est ce que nous

avons constaté chez Salsola vermiculata, Linaria aegyptiaca,

Thymelaea microphy lia et même Gymnocarpos decander.

En revanche, chez les espèces à pivot réi téré dans les parties

proximales des racines, nous avons trouvé peu de grandes racines

horizontales, sauf chez Malcolmia aegyptiaca. Ces espèces avaient

toutes tendance à réitérer un pivot.

Il .2.3 - ROLE DU SYSTEME RAC 1NA 1RE DANS LA RES1STANCE A LA

MOBILITE DU SABLE

On peut conclure de cette étude des systèmes racinalres que nos

espèces sont bien discriminées par la distance entre le collet et la

réitération du pivot (tableau 24) :

- si cette distance est grande, les racines horizontales ont

tendance à être longues, et la racine principale reste

fonctionnelle en profondeur (plus de rn}, Ce genre de

système racinaire devrait permettre à la plante une

exploitation du sol à des distances de plus en plus grandes.

122

- si la distance collet-réitération du pivot est faible, les

racines horizontales sont moins longues que dans le cas

précédent, et 1a racine principa le cesse d'être fonctionnelle à

une profondeur relativement faible (50 cm environ). Ce genre

de système racinaire semble moins favorable à l'exploitation

du sol à distance que le précédent.

- si la distance collet-réitération du pivot tend à être nulle, on

se trouve en présence de plusieurs pivot en même temps. Ce

genre de système nous semble être le moins favorable à

l'exploitation du sol à distance.

Il nous est diffici le de dire quel système est le plus favorable

pour l'exploitation d'un sol formé de sable rnob l le. Nous pensons que

pour 1a résistance au déchaussement, il est préférable pour une

espèce de posséder des racines principales longues, donc à pivot

réitérant à une distance relativement grande du collet.

En ce qui concerne la résistance à l'ensablement, nous pensons

que l'existence de racines adventives est un critère majeur.

Remarquons que les réitérations de pivots à partir du collet chez

Rhanterium suaveolens sont quasiment des racines adventives.

Les systèmes racinaires ne regroupent pas nos espèces de la

même façon que les modes de croissance aérienne, ma is on peut

signaler que cinq espèces à diagramme architectural acrotone sur sept

réitèrent leur pivot à faible distance du collet. Quels rapports partie

aérienne-partie racinaire cela suppose-t-i I? Quelle est le 1ien entre

leur mise en place respective ? Nous ne pouvons répondre pour

l'instant à ces questions.

11.3 - MORPHOLOG1E DES JEUNES STADES

Nous avons pu observer, pour certaines espèces, la morphologie

de jeunes plants semés intentionnellement. Leur croissance s'étant

effectuée sur un sol travai lié, nous ne prétendons pas pouvoir

généraliser les connaissances acquises dans ces conditions. En effet,

123

la biomasse produite après la première phase de croissance peut

varier de un à cinquante pour certaines espèces (Malcolmia

aegyptiaca) en fonction des conditions d'humidité et de température.

Par contre, en ce qu i concerne le mode de croissance, il est possible,

même en étudiant des échantillons dont la date de germination n'est

pas connue à priori, de classer les espèces selon le nombre moyen

d'unités de croissance nécessaires pour la mise à fleur, ainsi que

pour réitérer une première fois.

Il.3.1 - PHASE DE JEUNESSE ET FLORAISON

Les espèces pouvant fleurir dès la première année agricole sont

parmi cel les dont le diagramme architectural est acrotone: Malcomia

aegyptiaca, Nolletia chrysocomoides et Hel ianthemum sessi 1iflorum

mais aussi parmi celles à diagramme acrotone-réitératif : Argyrolobium

uniflorum et Atractylis serratuloides. Les autres espèces à croissance

acrotone fleurissent surtout après leur deux lème année révolue. C'est

aussi le cas des espèces à croissance réitérative et d'Artemisia

campestris.

Pour les espèces à fonctionnement basitone, Rhanterium

suaveolens et Aristida pungens, il faut généralement plus de deux

années avant que ces espèces ne puissent fleurir et fructifier.Cela

signifie que la croissance végétative est privilégiée lors des deux

premières années pour ces deux espèces.

Il.3.2 - PHASE DE JEUNESSE ET REITERATIONS

Les espèces pouvant réitérer juste après la première phase de

croissance sont peu nombreuses. En ce qui concerne la partie

aérienne, Argyrolobium uniflorum et Linaria aegyptiaca font partie de

ce groupe. De fait, ces espèces, comme· il a déja été signalé, ne

débutent une période de pousse que par des réitérations. Même Sai sola

vermiculata qui "fonctionne" comme tel à l'état "adulte" présente une

phase de jeunesse de deux ou trois cycles à croissance acrotone. Par

contre Atractylis serratuloides, qui réitère moins systématiquement,

peut le faire dès la deuxième phase de croissance, ce qui correspond

chez ·cette espèce à la deuxième année.

124

Pour les espèces à croissance basitone et basale, chez lesquelles

il est diffici le de distinguer les réitérations, il ne semble pas que

celles-ci interviennent la première ni même la deuxième année après

germination.

Ainsi on peut dire que pour la majorité des végétaux étudiés, le

mode de croissance "adu 1te" est exprimé dès la deuxième période de

pousse (pouvant advenir la première ou la deuxième année après

germi nation) •

Trois espèces présentent une phase de jeunesse particulière de

deux années environ Aristida pungens, Rhanterium suaveolens et

Salsola vermiculata. Pendant cette période, la tai Ile de leurs pousses

est plus faible que lors de leur croissance "adulte". Pour ces trois

espèces, la résistance à la mobil ité de sable sera donc moindre à

l'état juvénile qu'à l'état adulte.

Une espèce présente le cas inverse du précédent Malcolmia

aegyptiaca. C'est lors de la première année que la taille de ses

pousses est la plus grande, et que le diagramme architectural

acrotone s'exprime le mieux. Les autres années, les modules sont plus

courts, non ramifiés et sont émis en position basale des modules

précédents (position sériale). Pour cette espèce, donc, les capacités

de résistance à la mobilité du sable seront maximales lors de la

première année.

125

Sect ion 111 - REACT IONS AL' ENSABLEMENT ET AU DECHAUSSEMENT DES

VEGETAUX ETUDIES

Il 1• 1 - ENSABLEMENT MODERE (en "nappes").

L'observation de 1a réaction des espèces étudiées dans des

conditions d'ensablement modéré (pas plus de 10 cm par an) permet de

les classer d'une part selon la réaction de l'appareil aérien et,

d'autre part selon 1a réaction du système souterrain.

111.1.1 - REACTIONS DE L'APPAREIL AERIEN A L'ENSABLEMENT

111.1.1.1 - Les espèces ne changeant pas de mode de croissance, .

eer-renne

D'une manière générale, les espèces suivantes, à diagramme

architectural acrotone, ne changent pas de mode de croissance

Echiochilon fruticosum, Gymnocarpos decander, Helianthemum

sessiliflorum, Nolletia chrysocomoïdes, et Plantago albicans.

A ces espèces s'ajoutent celles qui présentent un

architectural acrotone réitéré chaque année Argyrolobium

et Malcolmia aegyptiaca et moins fréquemment

microphy Il a.

diagramme

uniflorum,

Thymelaea

111.1.1.2 - Les espèces présentant des réitérations traumatiques.

Artemisia campestris, qui présente un diagramme architectural à

renouvellement basal réitère des modules à la place de rameaux

courts situés immédiatement au-dessus du niveau atteint par le sable.

La réitération traumatique s'effectue de la même façon pour les

végétaux à diagramme architectural basitone Aristida pungens,

Rhanterium suaveolens.

Les espèces qui, normalement, ne reprennent leur croissance

qu'en réitération, changent leur fonctionnement pour ce qu i concerne

les meristèmes ensablés, de telle sorte que ces derniers ne donnent

pas de réitérations. Celles-ci n'adviennent qu'à la lumière. Nous

assistons donc à un éloignement de la croissance végétative de la

base des modules, ce qui ressemble à une croissance acrotone.

126

111.1.2 - SYSTEME RACINAIRE ET REACTIONS GLOBALES DES ESPECES A

L'ENSABLEMENT

Les changements de mode de croissance les plus spectaculaires'

concernent les réitérations racinaires. Les espèces étudiées se divisent

en trois groupes :

- espèces à réitérations racinaires local isées uniquement sur le

système racinaire "primaire" Argyrolobium uniflorum,

Echiochi Ion fruticosum, (Gymnocarpos decander), Hel ianthemum

sessiliflorum, Plantago albicans, Thymelaea microphylla.

espècesà réitérations racinaires pouvant être localisées sur les

axes . aériens ensablés et formant un système adventif

"secondaire" Artemisia campestris, Linaria aegyptiaca,

Malcolmia aegyptiaca, Nolletia chrysocomoïdes, Rhanterium

suaveolens et Salsola vermiculata. Les racines adventives sont

"tardives", et n'apparaissent ni sur les modu les en croissance,

ni même généralement sur les modules immédiatement

antécédents.

espèces à fonctionnement uniquement par racines adventives

Aristida pungens. En fait cette espèce ne change pas son mode

de croissance racinaire.

Les réactions globales des espèces à l'ensablement peuvent être

caractérisées comme suit. Certaines ne présentent aucune réaction

particu 1ière à l'ensablement Argyrolobium uniflorum, Echiochi Ion

fruticosum, Gymnocarpos decander, Hel i anthemum sessi 1iflorum,

Thymelaea microphylla et Plantago albicans. Ces espèces sont toutes à

diagramme architectural acrotone. Parmi ces espèces, distinguons les

comportements des systèmes racinaires d'Echlochilon fruticosum,

Hel i anthemum sessi 1iflorum et Argyrolobium uniflorum d'une part qui,

après ensablement, ont tendance à réitérer un ou plusieurs pivots ; et

d'autre part ceux de Gymnocarpos decander et Thymelaea microphylla

dont le pivot principal reste important malgré l'ensablement.

127

En revanche, nous avons constaté, au moins chez Artemisia

campestris, Salsola vermiculata et Rhanterium suaveolens, la

séparation de l'individu d'origine en plusieurs unités fonctionnelles

indépendantes après ensablement modéré

- les un i tés fonct ionnelles d' Artemisi a campestris et de Salsol a

vermiculata sont constituées de réitérations aériennes

connectées avec des racines horizontales par des secteurs du

pivot (Figures 20-1 et 20-2).

- les unités fonctionnelles de Rhanterium suaveolens sont

connectées avec de nouveaux pivots qui sont en fait des

racines adventives (Figure 20-3).

Ainsi,

possibi 1ité,

d'acquérir

échéance.

pour ces trois dernières espèces, il apparaît une

pour les réitérations aériennes et racinaires connectées,

une autonomie de fonctionnement à pl us ou moins brève

Rappelons qu'Atractylis serratuloïdes, trop rare dans la parcelle

étudiée, n'a pu être observé dans les mêmes condi tions que les autres

espèces.

Le "comportement" d'Aristida pungens en cas d'ensablement

modéré est conforme à celui de Rhanterium suaveolens pour la partie

aérienne, mais le système racina ire étant strictement adventif, les

racines apparaissent à la base des nouveaux modules (figure 20-4),

conférant une plus grande autonomie à ses modules que Rhanterium

suaveolens. Quoiqu'il en soit, le module ainsi raciné, profite de plus

d'eau, ce qui améliore sa résistance à l'ensablement, grâce à une

plus grande longueur de l'unité de croissance. Ceci peut être

général isable à d'autres espèces présentant ce type de croissance.

111.1.3 - REACTION AU DECHAUSSEMENT DES ESPECES ETUDIEES

Ces réactions ont été observées au cours de prospections, aussi

l'observation n'a-t-elle pas concerné toutes les espèces. La réaction

la plus généralement observée consistait en la réitération des modules

aériens à partir des racines (drageonnement).

128

1 2 3

En traits pleins sont figurées lesdevenir indépendantes.

sa ble

accumulé

/111~\

" 1\,': " ,11 .. l'il l' Il

1 Il Il1 Il \1

" Il ".' Il 1\" l ,1" , Il" l, ".' ~ 1\': ~ \ 1•

1

.....IlIlII~1 :

",1,1Il,1,1~1,

unités fonctionnelles qui peuvent

-----,'1iiI-----"1 1\ 11 11 1\ 1\ 1\ 1

\:i'~

1

\1------­,-------

4

,\

\\

\ ,\

\\

\

Figure 20: Réactions ~ l'ensablement en nappes pourArtemisia campest~is(l),Salsola vermiculata(2),Rhanterium suaveolens(3) et Aristida pungens(4)

129

Les espèces pour lesquelles

sont Atractylis serratuloïdes,

aegyptiaca et Rhanterium suaveolens.

un drageonnement a

Li nari a aegypt i aca,

été observé

Malcolmia

Signalons qu'en ce qui concerne Atractylis serratuloïdes et

Linaria aegyptiaca, l'observation du drageonnement a porté sur des

racines séparées de la plante-mère. D'autre part Malcolmia aegyptiaca

comme Plantago albicans drageonne à partir de racines enterrées.

Signalons cependant que Malcolmia aegyptiaca n'a été observée que

sur des sables juste stabilisés, tandis que Plantago albicans l'a été

sur des sols fixés depuis longtemps. Par contre nous n'avons pas

observé de réitération sur des racines déchaussées chez Argyrolobium

uniflorum, Thymelaea microphylla, Artemisia campestris et Nolletia

chrysocomoïdes. Il est toutefois délicat de tirer des conclusions de

non-observations, car le déchaussement est difficile à dater. On ne

sait donc rien sur les possibilités de drageonnement en fonction du

temps pendant lequel les racines sont découvertes.

111.1.4 - SIGNIFICATION ADAPTATRICE DES REACTIONS A L'ENSABLEMENT

ET AU DECHAUSSEMENT OBSERVES.

111.1.4.1 - Résistance à la mobil ité du sable et pâturage

Certaines espèces de la steppe à Rhanterium suaveolens ont été

rarement observées dans les situations d'ensablement en "nappes"

pâturées Argyrolobium uniflorum, Hel ianthemum sessiflorum, Linari a

aegyptiaca, Plantago albicans, Echiochilon fruticosum, Atractylis

serratuloïdes, Gymnocarpos decander et Thymelaea microphylla.

Ces espèces n'ont aucune réaction particulière à l'ensablement,

et, pour les quatre premières, leur port prostré les rend peu aptes à

résister à ce facteur, on peut donc penser qu'elles sont raréfiées

conséquemment à l'ensablement. Cependant, d'après les observations

effectuées dans la mise en défens, l'ensablement. en nappe d'une

dizaine de centimètres par an n'a pas diminué leur abondance. En

fait, en plus d'une certaine résistance, elles sont encore capables de

se reproduire et de s'installer dans ces conditions. Le pâturage,

(conjugué à l'ensablement) est sans doute une des causes majeures de

leur raréfaction. Ceci est également valable pour Gymnocarpos

130

decander et Thymelaea microphylla.

particulière d'Atracylis serratuloides,

doute expliquer sa non résistance (Cf.

Par contre, la phénologie

espèce peu pâturée, peut sans

§ Il.1.1) à l'ensablement.

Quoiqu' i 1 en soit, le mode de croissance de ces espèces selon un

dIagramme architectural acrotone , (sauf pour Linarla aegyptiaca chez

laque! le II faut invoquer une croissance plutôt horizontale), même

réitéré, nous apparaît désavantageux pour résister à la fois à

l'ensablement et au pâturage. En effet, la seule posslbi lité pour ces

espèces d'échapper à l'ensablement est la croissance végétative vers

le haut (croissance assurée par des modules privi régiés en position

subterminale des modules précédents) or les animaux s'attaquent en

premier lieu à ces modules, les plus facilement atteints. Par ailleurs,

les "Individus" de ces espèces forment, dans ce cas, des coussinets

lorsqu'ils sont trop broutés, et freinant moins le vent, sont aussi

plus sujets au déchaussement. Par contre les espèces à diagramme

architecturai basitone sont relativement moins gênées par ce genre de

perturbation.

Les espèces se régénérant uniquement par réitérations, résistent

bien au pâturage, grâce aux réitérations basales protégées par une

structure très intriquée, comme c'est le cas pour Linaria aegyptiaca

et surtout pour 5alsola vermiculata. Cependant ces espèces doivent

avoir des réitérations suffisamment longues et verticales pour pouvoir,

d'une part rester hors du sable, et d'autre part, porter des

réitérations vigoureuses suffisamment loin sur le module. 5alsola

vermiculata nous semble être la seule à satisfaire à ces conditions.

111.1.4.2 - Résistance à la mobilité du sable et à la sécheresse

Nous avions déja mentionné la tai Ile des unités de croissance

comme étant un critère important de .résistance à l'ensablement. Pour

les espèces à diagramme architectural basltone, les modules anciens

sont amenés à perdre leurs fonctions vItales à brève échéance : un an

pour Artemisla campestris, deux ans pour Arlstlda pungens, trois ou

,quatre ans pour Rhanterlum suaveolens, et la vigueur se reporte

d'autant sur les modules nouveaux.

131

Ce genre de croissance végétative peut être indéfinie; le centre

de la touffe de ces végétaux, dépérissant, les parties vivantes restent

à l'extérieur.

Ce mode de croissance nous semble favorable à la résistance à

l'ensablement. En effet, si ces réi térations traumatiques dues à

l'ensablement sont autonomes pour leur al imentation en eau et qu 1elles

ne sont plus inhibées par d'éventuelles contraintes "Internes"

(relations hormonales entre méristèmes), elles pourront maximiser leur

taille.

111.1.4.3 - ilL' adaptation" à la mobil ité du sable

Nous venons de voir qu'à priori très peu des espèces observées

réagissent de manière spécifique à l'ensablement en ce qui concerne

l' apper-e l l aérien. De fait, leurs réactions semblent se faire au moins

autant vis-à-vis du pâturage et de la sécheresse que du premier

facteur.

Ainsi, il ne nous est pas possible de définir un "mode de

croissance" part lcu 1ier permettant à une espèce d'être adaptée ou non

au sable mobi le dans notre dition. Par contre, signalons que le

développement d'un système de racines adventives est une chose

favorable à la résistance à l'ensablement et à la fixation du sable.

C'est en fait la "plasticité" dans la forme de croissance qui

permettrait une bonne résistance à la mobilité du sable.

La résistance à l'ensablement est favorisée par l'apport

privi légié d'eau aux modu les en vole d'ensablement, lequel est assuré

par les racines adventives. La taille de ces modules s'en trouve

augmentée.

La résistance au déchausssement est favorisée par ces mêmes

racines adventives grâce à l'ancrage qu'elles procurent aux modules

en voie de déchaussement. Ceux-ci doivent ainsi pouvoir garder leur

fonction de freinage du vent.

La suite du chapitre nous permettra

raisonnement et d'en montrer le limites.

de poursuivre ce

132

111.2 - SITUATIONS DE DUNES ET MICRO-DUNES

Dans les si tuations de fort ensablement, étudiées

presqu'uniquement hors mises en défens, seules Rhanterium suaveolens,

Aristida pungens, Salsola vermiculata et Malcolmia aegyptiaca ont été

observées.

111.2.1 - REACTIONS DE RHANTERIUM SUAVEOLENS ET DE SALSOLA

VERMICULATA

Dans les situations de microdunes, les micronebkas à Rhanterium

suaveolens sont en grande partie constituées de sable à peine

consol idé. Des racines adventives dénudées et de nombreuses tiges

courbées témoignent de la difficulté qu'a l'espèce de résister au

déchaussement dans de telles conditions de mobil ité du sable.

Cela signifierait que, si l'ensablement est trop fort, les modules

pouvant se développer sans être gênés par le sable, tout en

bénéficiant de la totalité des apports du système racinaire, ne seront

jamais aussi vigoureux que ce qu'auraient pu l'être ceux de la base.

Les racines adventives n'apparaissent que sur des modules de plus

d'un an ; elles alimentent ainsi en eau tout le module de l'année

précédente, sans accorder d'autonomie au module nouveau.

Dans un ensablement en nappe, où le sable se dépose par

couches de faibles épaisseurs successives, le mode de réaction

ci-dessus peut aboutir à la formation des micronebkas qui seront

révélées par ablation du sable non retenu entre les touffes.

Cependant, il y aura d'autant plus de sable non retenu que le

nombre de modules nouvellement émis sera faible et que ces modules

seront courts.On peut ainsi comprendre qu'en cas de fort ensablement

.et notamment par mouvements de microdunes, Rhanterium suaveolens ne

puisse plus garder sa fonction de fixation du sable.

On peut également comprendre, grâce à ce raisonnement

qu'Artemisia campestris, dont le· diagramme architectural est encore

plus basitone que celui de Rhanterium suaveolens, résiste encore moins

bien que cette dernière eapèce au sable mobile. En effet, les

réitérations autres que basales sont plus défavorisées que chez

133

Rhanterium suaveolens. Signalons que dans ce type de mi 1ieu nous

n'avons observé aucune installation de jeunes plants, de l'une comme

de "autre espèce.

Pour Salsola vermicu 1ata, comme il a déja été signalé au

paragraphe 111.1.4.1, le problème réside plutôt dans le fait qu'elle

soit ou non très pâturée. Contrairement à Rhanterium suaveolens, le

mode de croissance de cette espèce est peu perturbé dans son

fonctionnement par un ensablement même à partir de microdunes, si

l'on considère qu'elle peut émettre des réitérations vigoureuses dans

la partie terminale des modules. De plus chaque racine adventive

semb le être pl us particu 1ièrement rattachée à un modu le que dans le

cas de Rhanterlum suaveolens. Toutefois ces réitérations ne suivent

pas exclusivement une direction verticale.

111.2.2 - REACTIONS D'ARISTIDA PUNGENS

Aristida pungens se présente dans les mi 1ieux à dunes sous

forme de macro-nebkas, et dans les mi 1ieux à microdunes sous forme

de mésonebkas. Les jeunes plants y sont rares et sont souvent morts.

111.2.2.1 - Etude des coupes de nebkas

Les coupes dans les nebkas et les données sur le mode de

croissance de la plante permettent de reconstituer l'histoire de leur

formation.

Dans une coupe, on distingue des niveaux de matériel végétal

(figure 21) :

Le premier niveau est constitué par le point de convergence (ou

divergence) du matériel végétal qu'est la touffe initiale. Une nebka

simple correspond donc à un plant issu d'une semence.

A partir de la touffe initiale, située non loin de la strate de

sol anciennement fixée, sont émis des modules longs qui divergent

généralement et donnent naissance à un deuxième niveau de

concentration végétale. Ce niveau est constitué par des réitérations de

vent dominant ~

2m

lm

vracines anciennes

\

nouvelles tiges

1 1 1 1 1 \ \_"\ 1 .:j'.:.J\I '-1

nouvelles racines adventives

w-+:::-

Le nombre et l'importance des dépôts successifs( délimités par des traitsdiscontinus) ont été ici exagérés.

Sable fixé récemment (strate 1)

Sable mobile (strate 0)

sable fixé anciennement (strate 2)

Figure 21: Shéma d'une coupe de nebka à Aristida pungens

135

modules aériens et de racines. Le

marqué par des bancs de 1itière. Il

plusieurs niveaux successifs.

niveau est généralement

est possible d'observer

aussi

ainsi

Le sable entre les niveaux se présente de manière peu

organisée et boulant. Par contre dans les endroits fixés de la nebka,

les couches superficielles présentent en coupe un 1itage dont les stries

sont d'un millimètre d'épaisseur environ. Ces stries correspondent à

l'alternance de grains fins et de grains plus grossiers déposés les

uns au début, les autres à 1a fin des rafales de vent (BAGNOLD,

1954) •

Les nebkas sont généra lement dissymétriques, les modu les qu i

divergent à partir d'un premier niveau finissent généralement par

prendre une orientation parallèle au niveau supérieur, dans la

direction du vent dominant.

111.2.2.2 - Edification des nebkas par Aristida pungens

Les observations des mouvements de sable à l'aide de tigelles

enfoncées dans le sable, sur et autour de nebkas plus ou moins

grandes, montrent que le piégeage du sable par nappes successives

est à peine sensible. Les mouvements verticaux du sol sont presque

exclusivement dus aux mouvements de dunes ou microdunes.

L'ensablement des touffes d'Aristida pungens se ferait, dans la

plupart des cas, par avalanchement (BAGNOLD, 1954). La structure

du sable entre les niveaux végétaux à l'intérieur des nebkas est à

mettre au compte de ce mode d' ensab lement; par contre, le dépôt

sous forme de litage s'effectue lorsque la nebka est déjà constituée.

Lorsque la plante est encore sous forme de touffe, le matériel

végétal est généralement trop dense pour que le piégeage du sable

s'effectue à l'intérieur de cette touffe, excluant de cette manière la

possibilité de constituer une nebka. La touffe se comporte alors

surtout comme un obstacle rigide (cf. figures 6 et 22, chapitre 1).

Par contre les micronebkas à Rhanterium suaveolens se constituent

surtout par minces couches successives, ainsi que sans doute celles à

Retama retam et Ziziphus lotus. Cela peut signifier que ces deux

dernières espèces fixeraient le sable plus lentement qu'Aristida

pungens.

Vent dominant 2m

"' ,rr/ 7

1m

.\Y

/ l,' :vv

~~ ~ ~.:.~":'"---~"""" - -;"7"";;"- -,;. IY '.:1

Stade 1St 3de 3

wC'\

Légende

fZZ] Sable fiKé

c==J Sable mobile

! Racine ancienne

Racine en croissance

Figure 22: Elaboration des nebkas à Aristida pungens

"

t Tige en croissance

137

L'ensevelissement des touffes s'accompagne aussi du couchage

des tiges d'Aristida pungens. Ce phénomène est connu pour faciliter

la réitération à tous les niveaux de la tige chez de nombreuses

plantes. Aristida pungens n'échappe pas à la règle, mais chez cette

dernière, le marcottage (apparition des racines adventives sur les

modules en croissance) permet des réitérations vigoureuses même sur

des modules dressés ensablés.

A ce propos, nous avons relevé une vitesse de croissance de

toutes jeunes racines pouvant atteindre 1 cm/jour. Si l'on considère

la facilité de percolation de l'eau dans le sable mobile (chapitre 1)

une telle vitesse de croissance semble être une adaptation susceptible

de permettre à cette espèce de tirer partie de la réserve hydrique

accumulée dans la nebka, et ce directement au profit des modules en

croissance.

Nous pensons dès lors qu'il n'y a pas lieu de distinguer trop

strictement la croissance des tiges couchées et des tiges dressées chez

Aristida pungens. La seule différence, à notre avis, tient au fait que

les ti ges couchées permettront le marcottage sur plus de modu les

nouveaux que pour les tiges dressées. Il n' y a pas de rhizomes vrais

chez Aristida pungens, ce qui n'exclut pas que cette espèce puisse

être regardée comme une forme de passage entre un mode de croissance

graminéen "primitif" avec peu de distinction entre les axes, et un

fonctionnement rhyzomateux.

Le fonctionnement d' Aristida pungens dans la nebka nous amène

naturellement à parler du devenir de la plante une fols que les dunes

ont disparu du terrain, soit qu'elles soient allées plus loin, soit que

le sable ait été fixé sous forme de nebkas ou entre celles-ci.

Lorsque le sable est "fixé", on observe un dépérissement de la

plante. En fait, si nous prenons la nebka comme unité d'observation,

c'est seulement le sommet de la touffe qui dépérit et devient plus

gris, alors que dans la plupart des cas, le pourtour reste vert et le

végétal continue à vivre en périphérie.Ce mode de fonctionnement a

138

déj à été décr i t pou r de nombreuses gram i nées, (A 1fa (1), Sparte (2))

mais aussi pour les chaméphytes basitones, Rhanterium suaveolens et

Artemisia campestris.

En fait dans le cas des nebkas à Aristida pungens, la situation

ne correspond pas strictement à celle précédemment décrite. En effet,

le marcottage au sommet de la nebka s'accompagne nécessairement

d'une prise d'autonomie pour les réi térations ainsi formées,

empêchant, sinon retardant le dépérissement inéluctable. Par contre,

si après ensablement, et si le sable n'est pas retenu suffisamment

longtemps pour qu'il pleuve dessus, le matériel végétal redécouvert ne

marcottera pas, et f irï lr-a par former un véritable toit de chaumes

mortes sur la nebka. C'est l'image que l'on retrouve très souvent

dans des milieux où le sable est non pas fixé, mais seulement

stabilisé (sous forme de nappes, voire de flèches), et d'où les dunes

ont disparu.

111.3. - SITUATIONS DE MESO OU MACRO-NEBKAS AVEC ENSABLEMENT EN

VO1E DE FIXATION (en "nappes").

Dans ces mi 1ieux, où le sable est en voie de fixation, les

- espèces de la steppe à Rhanterium suaveolens ont pour la plupart

disparu, mais certaines colonisent, ou recolonisent rapidement le

milieu. Nous nous intéresseront en particulier aux deux espèces

s'implantant sur les dunes stabi 1isées: Malcolmia aegyptiaca et

Nolletia chrysocomoïdes.

111.3.1 - Réactions de Malcolmia aegyptiaca

Pour cette espèce réellement pionnière des dunessemi-stabi 1isées,

la résistance à l'ensablement et au déchaussement doit concerner ses

tous premiers stades de croissance. Or, nous avons vu qu'elle

exprimait justement le maximum de ses possibi 1ités végétatives lors de

la première phase de croissance (§ Il.3).

En conséquence, si la plante présente une quelconque résistance

à l'ensablement, c'est précisément lors de son installation. En cas

d'ensablement, le fonctionnement aérien ne change pas, mais des

(1) Stipa tenacissima (2) Lygeum spartum

139

racines adventives apparaissent sur des modules ayant poussé lors des

phases de croissance précédentes. En somme, un tel fonctionnement

rappelle celui de Salsola vermiculata par exemple, et ne prédispose la

plante à aucune adaptation particulière à l'ensablement.

Son "adaptation" à coloniser les sables peu stables peut être en

fait plutôt déduite de sa capacité à drageonner et donc à résister au

déchaussement plutôt qu'à l'ensablement. Nous pensons que l'appareil

aérien a une longévité inférieure à cinq ans, (bien que la plante soit

pérenne) et que le drageonnement est la seule possibi 1ité pour

l'espèce de se maintenir par voie végétative. Si la plante n'est pas

trop broutée, les semences rapidement émises permettent l'autre forme

de maintenance de l'espèce, et donc l'appareil aérien n'a guère

d'importance à être préservé dans cette "stratégie".

La faculté de drageonner est procurée par un système racinaire

généralement superficiel. Cette superficial ité est relative à l'épaisseur

de sable récemment stabi 1isé dans lequel les racines vont se

développer. En effet, le pivot cesse sa fonction après avoir quitté le

sable mobi le ou récemment fixé (Strates 0 et 1) et il est réitéré à

partir d'une racine horizontale Le nouveau pivot sera lui-même

réitéré à parti rd' une ramification horizontale de 1a ramification

primaire. Cela a pour effet de développer tout un système horizontal

qui peut s'étendre loin du collet (plus de 2 ml.

Dans le cas où le sab le récemment fixé est profond, le système

primaire, et donc son pivot, peut dépasser 1 m de profondeur. Cette

profondeur peut être atteinte dès la première phase de croissance qui

dure de 15 jours à 2 mois, ce qui laisse supposer une vitesse de

croissance racinaire supérieure à cm/jour, vitesse atteinte par

Aristida pungens.

Quoiqu'il en soit, Malcolmia aegyptiaca est bien l'espèce qui,

parmi les espèces étudiées, s'installe le plus vite à partir de

semences, mais el le est aussi de courte durée de vie.

140

111.3.2 - Réactions de Nolletia chrysocomoïdes

Le mode de croisssance de cette espèce est plus "classique" que

celui de Malcolmia aegyptiaca puisqu'elle correspond à un diagramme

architectural acrotone et à un système racinaire du type

d'Hélianthemum sessiliflorum. Cependant, en cas d'ensablement, les

racines adventives issues des unités de croissance précédentes sont

très nombreuses. Nous pensons que c'est là la seule "adaptation" de

cette espèce à l'ensablement. Cependant, une telle adaptation s'avère

efficace dans les mil ieux où le sable est bien stabi 1isé et en voie de

fixation, mais où un ensablement modéré en "nappe" subsiste. Cette

espèce est la première à s'installer après Malcolmia aegyptiaca.

141

CONCLUSION

L'étude du mode de croissance des végétaux, particulièrement

dans les situations où le sable est mobi le, permet de justifier une

cl assification rel ative d'après leur degré d'adaptation à la mobil ité du

sable dans les conditions naturel les de notre dition, et d'après leur

fonction dans la fixation du sable.

1 - LES ESPECES NON ADAPTEES A LA MOBILITE DU SABLES

Ce sont pratiquement toutes les espèces pérennes étudiées

appartenant à la steppe à Rhanterium suaveolens. Les raisons de cette

non-adaptation sont les suivantes, et concernent surtout la résistance à

l'ensablemnent

a) la croissance végétative est faible, et la reproduction par

graines est la règle. Les unités de croissance (pousses émises

en une période de croissance) sont généralement courtes. C'est

le cas chez Argyrolobium uniflorum, Echiochilon fructicosum,

Gymnocarpos decander, Helianthemum sessiliflorum et Linaria

aegyptiaca. Plantago albicans, ayant un port végétatif en

rosette, constitue un cas particulier, mais qui entre dans le

groupe d'espèce ci-dessus.

b ] les réitérations adaptatives (et non traumatiques), qui sont

généralement des pousses longues et de dfrection de croissance

verticale, sont situées vers la base des végétaux. C'est le cas

d'Atractylis serratuloides et de Thymelaea microphylla. C'est

aussi le cas pour Artemisia campestris, qui présente un

diagramme architectural basitone et qui, en fait, semble

reprendre sa croissance un iquement par réi tération.

c) le pâturage entrave la manifestation de la résistance à

l'ensablement que pourrait procurer un diagramme architectural

acrotone. C'est le cas pour Echiochilon fruticosum, Gymnocarpos

decander et Hel ianthemum sessi 1iflorum.

142

d ) trois des espèces étudiées ont des pousses de tendance

horizontales Argyrolobium uniflorum, Hellanthemum

sessi 1iflorum, et Linaria aegyptiaca. Ce critère s'ajoute aux

autres pour défavoriser ces espèces dans leur résistance à

l'ensablement.

Les espèces énumérées dans ce paragraphe peuvent cependant

d'autant mieux contribuer à la fixation définitive du - sable qu'elles

pourront se réimplanter rapidement après les espèces pionnières.

Il - LES ESPECES FA 1BLEMENT ADAPTEES A LA MOBL 1TE DU SABLE

(ensablement en "nappe").

- Rhanterium suaveolens, espèce peu pâturée, perpétue sa

croissance végétative par réitérations traumatiques au-dessus

du niveau d'ensablement; mais cela contrarie d'autant plus

son mode de croissance (diagramme architectural basltone) que

la hauteur d'ensablement est élevée, et ce malgré l'apparition

de racines adventives.

Salsola vermiculata perpétue normalement sa croissance

végétative par des réitérations adaptat lves-: au-dessus du

niveau du sable, mais cette espèce est plus sensible au

pâturage que Rhanterlum suaveolens.

Ces deux espèces élaborent des mlcronebkas dans les conditions

d'ensablement en "nappe". Par sa contribution Importante au

recouvrement du sol, c'est Rhanterium suaveolens qui assure l'essentiel

de la fixation du sable en l'absence de .dunes 'ou microdunes, mais ceci

à condition que sa densité n'ait pas déja été diminuée. En effet,

comme pour Salsola vermiculata et la plupart des espèces de sa steppe,

sa réimplantation n'est pas immédiate (germinations et succès de

l'implantation des plantules seulement dans le cas d'années à

pluviosité favorables).

On peut avancer que les deux espèces ci-dessus sont assez bien

"adaptées" aux terrains où existent un ensablement en nappes.

143

III - ARISTIDA PUNGENS, ESPECE ADAPTEE A LA MOBILTE DU SABLE

C'est 1a seu le espèce résistante aux ensablements consécutifs aux

mouvements de dunes. Cette résistance est due à la faculté de

marcottage de cette espèce. Le système racinaire adventif permet à la

plante d'exploiter rapidement la réserve hydrique de la macronebka

qu'elle constitue avec le sable piégé.

Ainsi, pour cette espèce, "ensablement ne gêne pas la

croissance végétative, mais au contraire il la stimule. Par contre, si

la plante est trop jeune, elle risque l'ensevelissement total et la mort,

ce n'est donc pas une pionnière des dunes mobiles, et nous n'en

connaissons pas dans notre dition.

A notre avis, même si Aristida pungens, à l'état adulte "fixe"

les dunes mobi les, cette espèce est mieux "adaptée" aux ensablements

en nappes.

IV - LES ESPECES PIONNIERES DES DUNES STABILISEES

Ces espèces résistent faiblement à l'ensablement, mais nous

apparaissent bien "adaptées" à la colonisation des sables peu mobi les.

l' faut distinguer

Malcolmia aegyptiaca, qui est une espèce pionnière des dunes

stabilisées, et ceci grâce à une installation très rapide à

partir de semences. Par drageonnement à partir de racines

superficielles, elle contribue grandement à la fixation du

sable dunaire.

- Nolletia chrysocomoïdes s'installe après l'espèce précédente sur

les dunes stabi 1isées. Moins adaptée au déchaussement mais

produisant beaucoup de racines adventives, elle constitue une

bonne fixatrice du sable, préparant le terrain à d'autres

espèces de la steppe à Rhanterium suaveolens.

CHAPITRE IV

144

CHAPITRE IV

DYNAMIQUE DE LA VEGETATION ET MOBILITE DU SABLE

INTRODUCTION

Ce chapitre constitue un essai de synthèse entre, d'une part

l'étude synécologique ayant abouti à des hypothèses sur la dynamique

des mi 1ieux ensablés, et d'autre part "étude autoécologique sur les

principales espèces pérennes de ces mi 1leux ,

Rappelons que l'étude synécologique a permis d'identifier les

espèces pérennes liées à certains stades de la dynamique représentés

par des "types de milieu".

Par ailleurs, l'étude auto-écoloqigue a eu pour but, d'une part

de montrer le rôle de ces espèces dans la dynamique du sable, et

réciproquement d'autre part, le rôle de 1a mobil ité du sable (apport

ou départ) sur la dynamique de la végétation présente.

Dans ce chapitre, nous allons nous attacher, tout d'abord, à

expl iciter cette dynamique "sable-végétation" dans un cas typique.

Par la suite, un schéma général sera donné pour l'ensemble du

secteur étudié,· et sera comparé aux modèles dynamiques théoriques,

notamment celui de NOBLE et SLATYER (1980), puis discuté sur cette

base.

145

Section 1 - DYNAM 1QUE SABLE-VEGETAT ION DANS UN CAS TYP 1QUE DE

fORMATION DE DUNES MOBILES SUIVI DE LEUR DISPARITION

1.1 - SITUATION REGIONALE DU CAS TYPIQUE

Ce cas est illustré par une "grappe" de relevés les caractères

du mi 1ieu, autres que ceux de la géomorphologie éol ienne, selon

lesquels ils peuvent être décrits, sont ceux de la plupart des relevés

effectués dans notre dition. Ainsi ce cas concerne une steppe à

Rhanterium suaveolens si tuée dans l'étage b loc l imatique "aride

inférieur". Le sol de cette steppe est organisé de haut en bas de la

manière suivante (la description précise d'un profil est donnée en

annexe 2).

- Une strate composée de sable fin

"voi le éol ien" d'épaisseur moyenne

(strate 0).

mobi le et constituant le

ne dépassant pas cm

- Une strate discontinue composée des mêmes sables que le voi le

éol ien, mais fixée récemment par la végétation en place et

n'excédant pas 50 cm de profondeur (strate 1).

Une strate composée elle aussi de sables éol iens dont la

granu lométrie est très voisine de celle des deux premières

strates. Ces sables ont été fixés anciennement (strate 2).

Dans la plupart des cas il Y a discontinuité entre strate et

strate 2. Cette dernière a été généralement enrichie en

matière organique et en éléments fins par rapport aux strates

1 et O. Son épaisseur peut être très variable: de 0 à 1 m

(nous avons vu qu'elle intervenait beaucoup moins que

l'épaisseur des deux première strates dans la composition

floristique de la végétation).

- Une dalle calcaire conglomératique diâge villafranchien,

souvent démantelée, mais postérieurement recimentée par

places. Les éléments indurés constituent ainsi deux strates

(strates 3 et 4) de 40 à 60 cm d'épaisseur totale environ.

146

Une strate (strate 5) appelée "Archa", à texture équilibrée.

Ce qui caractérise le mieux cette strate c'est la teneur élevée

en calcaire (plus de 50 %).

L'étude des systèmes racinaires a montré que, loin d'être un

obstacle, la "croûte" calcaire démantelée est très perméable aux

racines des espèces que nous avons étudié, et donc que la strate 5

est exploitée par ces espèces. Nous ne pensons pas cependant qu'elles

attei gnent les formations mio-p 1iocènes que recouvre 1a str-ate 5.

La steppe ainsi décrite, qui est un cas typique de la

dynamique du sable mobi le en Jeffara, est une terre collective

labourée très épisodiquement par endroit et pâturée sans répit.

Rappelons que notre propos n'est pas ici de décrire la dynamique

post-culturale des friches récentes, mais de chercher à expliquer les

phénomènes que l'on observe sur une végétation steppique en cours

d'exploitation pastorale.

1.2 - DYNAMIQUE DU PASSAGE D'UN ETAT A L'AUTRE POUR UNE STATION

La fi gure 23 permet de su ivre les expl ications de ce

paragraphe. Les types de mi 1ieu y sont indiqués, ainsi que les

caractères édaphiques correspondants. Les 14 espèces que nous avons

étudiées y sont schématisées selon les connaissances établ ies dans le

chapitre III.

Le type l, qu i a été décri t dans le chapi tre Il section V, et

qui apparaîtra dans le schéma général (section Il de ce chapitre)

n'est pas pris en compte dans cet exemple car il entre dans un autre

cas de dynamique (déflation continue). Par ailleurs, le comportement

de Retama retam, que nous montrons dans ce schéma bien que nous

n'ayons pas étudié cette espèce au même titre que les autres, est à

prendre avec réserve.

1.2.1 - PASSAGE DE L'ETAT DE TYPE Il A L'ETAT DE TYPE III

(fi gures 23-a et 23-b).

A la suite d'un labour, du dégagement d'une aire de battage

de l'orge, de l'installation d'un camp ou d'une charge trop

importante du bétai 1 à un endroit quelconque, des sources de sable

mètres147

a : Ty pe II

0,80 A.U. A.C. A.S. E.F G.D. H.S. L.A. PA. R.S. SV.B.

0,40

0=t:t=~~~~~~~=tt~-0,40

-0,80

- 1,20

b : Type limètres

1

-1

mètres

A.C. A.S. E.F G.D. A.P

c: Type Dl

A'.P

R.R.

R.S, S.V.B. R.R.

1

-1

1 •.. ~'.t .

'"' ~ ...., -'_ -; --. v ;

-=:-_-::-::::::-~-="-~_' ~It ~.,~_''''_",'", r.-~-.. . /," _ ," or, .. v ~

c=JC:=:J c:=i:c=Ji 1 ,--------, 1

~L=:J 1 1c==:J ~~-----1

LEGENDE

O····· ··: :.

Croute calcaire Sable anciennement Sable récemment Sable mobilefixé fixé

Figure 23: Succession spatio-temporelle de types de mil ieudans un exemple de processus dynamique

Les sigles des espèces sont les initiales de leurs nom de genre et d'espè~e

dont la liste êst à la P?ge de la figure 23 f.

148

mobi le sont créées. La steppe située en aval du vent domlriant par

rapport à 'a source de sab le présente toujours une forme

d'ensablement en nappe. En effet, le recouvrement du sol par les

espèces pérennes, même pâturées, reste suffisant pour provoquer un

dépôt laminaire. Nous avons vu (chapitre Il, section V) que pour ces

espèces, le seuil de 5 % de couvert était celui en-dessus duquel on

ne trouve pas de dunes mobi les.

Nous avons vu aussi (chapitre III § 3.1.4) que ce type

d'ensablement n'est pas suffisant pour expliquer la disparition locale

des espèces les moins résistantes à l'ensablement et qu'il fallait

invoquer aussi le surpâturage.

Oe fait, l'existence d'une nappe de sable est un facteur

favorable à l'amélioration du bi lan hydrique pour les plantes

annuelles ou pérennes. Les bergers (et leurs brebis) savent que sur

les terrains ensablés les pousses sont plus vertes et sont plus

vigoureuses. Par ai lieurs, ces pousses qui "émergent" constrastent

d'autant mieux sur le sable que les parties sèches et peu appétables

sont souvent enfouies. C'est spécialement le cas pour les espèces à

diagramme architectural acrotone, qui sont donc particulièrement

vulnérables dans ce type de milieu. Citons entre autres Hellanthemum

sessiflorum, Echiochi Ion fruticosum, Gymnocarpos decander.

Même si la pression de pâturage reste sensiblement égale sur

les terrains ensablés à ce qu'elle est sur les terrains non ensablés,

elle opère dans le premier cas sur une végétation perturbée. Cette

perturbation concerne notamment la germination des semences.

L'enfouissement augmente d'année en année et le stock de semences

doit être, de ce fait, constamment renouvelé. Ce renouvellement, même

s'il peut continuer à être assuré par des transports à distances

(Anémochorie, zoochorie etc.) est d'autant moins important que le

pâturage local est Intense. Ajoutons à cela la difficulté des plantules

à s'installer sur un sable trop mobile et nous pouvons comprendre

pourquoi, en présence d'une alimentation en sable et d'un pâturage

constants, les espèces les moins adaptées disparaissent localement,

même en l'absence de dunes mobiles. Nous pensons surtout à

Argyroloblum unlflorum, Hel 1anthemum sessl Iiflorum et Linarla

149

aegyptiaca qui ont un port prostré, mais aussi à toutes les espèces

dont le diagramme architectural est acrotone et qui sont appréciées

par le bétail (ces deux caractères sont 1iés pour les espèces que nous

avons étudiées).

Rappelons que Plantago albicans, grâce à l'émission de

drageons, est capable de maintenir sa présence malgré un ensablement

en nappe.

Parallèlement à la diminution du couvert des espèces de la

steppe à Rhanterium suaveolens, apparaissent, sur les stations de

type III, d'autres espèces favorisées par cette diminution. Parmi

. elles on trouve surtout Malcolmia aegyptiaca qui est résistante à

l'ensablement, surtout aux jeunes stades, grâce à une installation

très rapide (cf. § 111.3.1 chapitre III). Si l'on se trouve à proximité

d'un terrain où Aristida pungens est déjà bien implantée, cette

espèce profite aussi rapidement de la création des nouvelles

conditions de milieu. S'il en est autrement, Aristida pungens reste

peu abondante à ce stade, ce qui suggère que la réputation d'espèce

pionnière de cette espèce est à discuter. A ce stade, les végétaux

fixateurs du sable sont surtout Rhanterium suaveolens et Salsola

vermiculata (cf. chap , III). Si le terrain subit alors la déflation,

ces végétaux retiennent le sable nouvellement fixé sous forme de

micro-nebkas.

La micro-nebka présente alors en coupe un sable stratifié,

témoin du dépôt en nappes ou couches successives d'épaisseur de

l'ordre du centimètre. Ce dépôt est dû au freinage du vent par le

végétal. Ce mode de fixation du sable est celui de la plupart des

végétaux formant des nebkas (Retama retam, Ziziphus lotus, etc.)

(LONG, 1954). C'est un phénomène assez lent (quelques cm par an)

et qui correspond à l'élévation progressive du niveau des réitérations

du végétal suivant l'élévation du niveau du sable (chapitre III, §

111.1.1.2)

Cette forme du microrel ief est très fréquente dans la steppe à

Rhanterium suaveolens, et nous en déduisons que celle-ci peut se

présenter aussi fréquemment au stade de type III qu'au stade de

150

type Il. En poursuivant ce raisonnement, il est possible d'affirmer

que c'est la steppe à Rhanterium suaveolens qui entretient

continuellement son propre substrat, tout au moins pour ses strates

sableuses.

1.2.2 - LE PASSAGE DE L'ETAT DE TYPE III A L'ETAT DE TYPE IV

(figure 23-c)

Ce passage est caractérisé par l' appari tion de micro-barkhanes,

c'est-à-dire que le microrelief n'est plus fixe et dû à la végétation,

mais mobi le et provoqué par la dynamique propre du sable.

Nous considérons que dans notre dition, en-dessous du seui 1 de

5 % de couverture du sol par la végétation pérenne et avec un

recouvrement de près de 100 % du sol par le sable mobi le,

apparaissent des micro-barkhanes (cf. chapitre Il, section V). A ce

stade de sa dynamique, le sable mobi le devient dangereux pour les

végétaux, même en l'absence de pâturage, car leur ensablement se

fait par avancée des micro-barkanes. Presque toutes les espèces de la

steppe à Rhanterium suaveolens sont menacées et finissent par

disparaître localement. Seules parmi ces dernières, Rhanterium

suaveolens et Salsola vermiculata sont suffisamment résistantes pour

persister. Leur dynamisme n'est cependant pas suffisant (chapitre III

§ 111.2.1) pour fixer le sable seule Aristida pungens peut y

parvenir.

Dans le cas où la déflation interviendrait à ce stade, le vent

laisserait en place des mésonebkas à Aristida pungens, si cette

dernière a pu s'implanter, ainsi que des restes de la couverture

végétale initiale constituée surtout par Rhanterium suaveolens (type

V, cf chapitre Il. section V). C'est à partir de ces restes que va se

reconstituer une steppe à Rhanterium suaveolens enrichie d'espèces

1iées aux dunes comme Aristida pungens et Nolleti a chrysocomoïdes

(type VI, chapitre Il section V). Signalons qu'au stade de type IV,

le sable est trop mobi le pour permettre une installation optimale des

plantules d'Aristida pungens et même de Malcolmia aegyptiaca, sauf

si le couvert d' Aristida pungens est suffisant pour stabi 1iser le sable

par endroits.

151

Si le bi lan de sable reste excédentaire pour la station, celle-ci

passe au stade suivant.

1.2.3 - PASSAGE DE L'ETAT DE TYPE IV A L'ETAT DE TYPE VII.

(fi gure 23-<:1)

Ce passage s'accompagne de l'apparition des barkhanes. Ces

dunes mobi les provoquent la disparition locale des dernières espèces

de la steppe à Rhanterium suaveolens, en l 'occurence Rhanterium

suaveolens lui-même et Salsola vermiculata. Par contre, les

"individus" d'Aristida pungens ayant eu suffisamment le temps de

s'installer ont bâti des macro-nebkas (cf chapitre III § 111.2.2).

Rappelons que les nebkas à Aristida pungens, comme cela a été

vu au chapitre III, ne sont pas élaborées de la même manière que

celles à Rhanterium suaveolens, toutes proportions gardées. Si ces

dernières sont bâties par dépots laminaires, les premières le sont

surtout par "avalanchement" à partir des talus barkhaniques qui

avancent (cf. chapitre § 4.2.2.2). Le dépôt se fait alors sur

plusieurs dizaines de centimètres par an, sous forme d'une masse de

sable non stratifié. Aristlda pungens, grâce aux réitérations qu'elle

peut émettre assez loin sur ses unités de croissance ensablées fixe

rapidement de grandes quantités de sables. L'édifice ainsi bâti,

puisqu'il est différent des nebkas à Rhanterium suaveolens, Retama

retam, Ziziphus lotus etc. devrait peut être baptisé d'un autre nom.

Pour l'instant nous le dénommons "nebka à Aristida pungens".

Les macro-nebkas sont les supports de la flore 1iée aux dunes

stabi 1isées, et qui comprend Malcolmia aegyptiaca, Bassia muricata,

Onopordon arenarium, etc. (chapitre Il § 111.1.8). A ce stade, le

vent transporte du sable mais aussi des semences. C'est tr~s

probablement de· cette· manière qu'arrivent sur le terrain, encore

parcouru par les dunes, les espèces du cortège floristique d'Aristida

pungens, mais aussi les espèces "pionnières" de la steppe à

Rhanterium suaveolens, telles que Artemisia campestris, Ifloga

spicata, Asphodelus tenuifol ius. Ces espèces commenceront à

s'installer lorsque les dunes mobi les auront quitté le terrain en

effet, leur installation se fait d'abord entre les nebkas, et non pas

sur celles-ci.

mètres

2

1

- 1

mètres

2

1

o

-1

.-.="---=--'---~~..

A.U.

152

d: Type W

e : Type 171JI

LEGENDE

A.P

~~

R.R.

Croute calcaire Sable anciennement Sable récemment Sable mobilefixé fixé

Figure 23(suite)

153

A ce sujet, l'étude (non réalisée) des modalités de transport

des semences par le vent en 1iaison avec le transport du sable

pourrait éclairer le dynamique de la végétation. les hypothèses que

l'on peut faire sont les suivantes de la même manière que le vent

trie les grains de sable en fonction de leur tai Ile et de leur poids,

le vent va trier les semences. Ainsi, il y aura celles qui seront

véhiculées avec les éléments fins du sable, c'est-à-dire en saltation,

voire en suspension et celles qui seront roulées avec les éléments

plus grossiers. liserait très intéressant de tester ces hypothèses en

soufflerie.

Nous pensons que l'installation d'espèces sur des barkhanes est

quasiment impossible. En effet leur "dos" est un mi 1ieu de déflation

(du sable et des semences) et leur face sous le vent un milieu de

dépôt rapide sans stratification (BAGNOlD, 1954), formant une masse

de sable dans laquelle les semences seront enfouies à diverses

profondeurs. Généralement, dans ces conditions, les quelques plantules

qui peuvent "émerger" du lot de semences proche de la surface ont tôt

fai t d'être ensevel ies dès le premier vent "actif" (KHATTAlI, 1981).

Cet aspect de la dynamique "sable-végétation" est très important pour

expliquer le fait que l'installation des espèces pionnières des dunes

ne se fait qu'après stabilisation du modelé éolien d'accumulation.

1.2.4 - PASSAGE DE L'ETAT DE TYPE VII A L'ETAT DE TYPE VIII

(figure 2:H!)

S'il n'y a pas apport continu de sable à partir de l'extérieur,

la dynamique propre du sable entraîne les dunes mobiles à quitter le

terrain, laissant en place d'autant plus de macronebkas-témoin que le

recouvrement du sol par Aristida pungens était important avant

l'apparition de ces dunes. Dans ce cas, les espèces de la steppe à

Rhanterium suaveolens voisine réapparaissent assez rapidement surtout

entre les macro-nebkas, par l'entremise des pionnières (Artemisia

campestris) •

Tous les processus d'installation bloqués dans le stade

précédent sont libérés, et le terrain est donc occupé, surtout sur les

nebkas, par la flore dunaire et entre les nebkas, par les

pionnières de la steppe à Rhanterium suaveolens.

154

1.2.5 - PASSAGE DE L'ETAT DE TYPE VIII A L'ETAT DE TYPE IX

(F IGURE 23-f).

Ce passage se fait sans rapport apparent avec la dynamique

éol ienne du sable. Ses mécanismes sont ceux d'une dynamique de la

végétation plus "classique" où interviennent surtout le mode de

dissémination et la rapidité d'installation. Cependant, la vitesse de

réintroduction des espèces de la steppe à Rhanterium suaveolens

dépend du temps pendant lequel les dunes mobi les ont parcouru le

terrain.

En effet, nous avons vu que les dunes mobiles avaient éliminé

les espèces perennes de la steppe à Rhanterium suaveolens, ce qui

signifie l'impossibilité du renouvellement du stock de semences en état

de germer. Par ai lieurs, la déflation entraîne ce stock en aval du

vent dominant. Ceci implique que plus le . temps pendant lequel les

dunes auront parcouru le terrain, aura été long, et plus la

réapparition des espèces de la steppe à Rhanterium suaveolens

dépendra de l'apport de semences de l'extérieur. Ainsi, les espèces à

grand pouvoir de dissémination répapparaÎtront très probablement les

premières. A titre indicatif, signalons parmi les espèces pérennes que

nous avons étudiées, celles que nous considérons comme "pionnières"

de la steppe à Rhanterium suaveolens Artemisia campestris,

Argyrolobium uniflorum et Thymelaea microphylla.

Cependant, quelque soit le temps d'existence des dunes mobiles,

la steppe à Rhanterium suaveolens finit toujours par se réinstaller

comme on peut le constater dans des mises en défens. Les

macro-nebkas témoins lui donnent alors une allure particul ière.

Signalons que lorsque ces macro-nebkas sont trop nombreuses, le

labour de ces terrains devient quelque peu problématique et Il sont

alors moins utilisés pour la céréaliculture extensive.

mètres

1

0,

°

0,5

Type 11

1

1

1

1

1 A.C

1

155

f: Ty pe IX

LEGENDE

R.R.

Croute.calcaire Sable anciennement Sable ré cemment Sable mobi lefixé fixé

Figure 23(suite)

Liste des espèces figurées.

Argyrolobium uniflorumAristida pungensArtemisia campestrtsAtractylis serratuloidesEchiochilon fruticosumGymnocarpos decanderHel ianthemum sessi 1iflorumLinaria aegyptiacaMalcomia aegyptiacaNolletia chrysocomoidesPI antago al bicansRetama retamRhanterium suaveolensSalsola vermiculata ssp.brevifoliaThymelaea microphylla

156

Section Il - SCHEMA GENERAL DE LA DYNAMIQUE SABLE-VEGETATION

POUR LA STEPPE A RHANTERIUM SUAVEOLENS

Le cas

station au

possi b il i tés.

typique de

paragraphe

changement

précédent,

de milieu,

fait partie

présenté pour une

d'un ensemble de

Ces possibi 1ités sont regroupées dans un schéma général. Ce

schéma (figure 24) se présente sous forme d'un graphe où les points

représentant les types de mi 1ieux sont rel iés par des flèches

représentant les directions et sens de changement. Le "trajet" présenté

dans le par-açr-ephe précédent étant le plus long, la présentation du

schéma généra 1 sera axée sur ce trajet en montrant dans quelles

conditions on s'en écarte.

Il.1 - VARIATIONS AUTOUR DU CAS TYPIQUE ET GENERALISATION

Nous avons vu dans le paragraphe précédent que la fixation

d'une nouvelle "vague" de sable mobile dépendait de la présence ou

de l'absence d'espèces résistantes à la perturbation. C'est cette

influence de la flore que nous allons discuter dans ce qui suit, puis

nous rappellerons les éléments physiques qui peuvent aussi influencer

le flux de sable.

Il.1.1 - INFLUENCE DE LA FLORE INTITIALE AU VOISINAGE DE LA

STATION

Le cas envisagé dans le paragraphe précédent supposait un

passage d'un type III de mi 1ieu (micro-nebkas et flèches et/ou nappes

de sable) à un type IV (méso-nebkas et micro-dunes) puis seulement

ensuite au type VII (macro-nebkas et barkhanes). Ceci implique

l'existence d'Aristida pungens à proximité immédiate de la station

concernée. Si ce n'était pas le cas, la station passerait très

rapidement et presque directement au stade V Il, marqué par

l'existence des seules barkhanes. Inversement, si Aristida pungens

était déjà bien implantée, el le fixerait le sable avant que

n'apparaissent les dunes.

157

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0- <1J U.... ..... ::> E ~S S ou E . <1 C7'

::> -<1 <1J

Diminution de la Quantité de sable mobile

et augmentation du recouvrement total de la végétation perenne

~ Processus rapide (Quelques années)

--~ Processus lent (une dizaine d'annéeset plus 1

Types de milieu

Dégradation du milieu

Ensablement

Déflation

Restaurat ion du couvert végétal

oSEDR

Figure 24: Shéma généra.l de la. dyna.mique sable-végétation_pour la steppe A Rhanteriurn suaveolens

1: Absence de modelé éolien d'accumulationII: Micronebkas et voile éolienIII: Micronebkas, flèches et/ou nappes de sableIV: Mésonebkas et microdunes mobiles ou

microdunes mobilesV: ~~ésonebkas,flèches et/ou nappes de sableVI: Mésonebkas et voile éolienVII: Macronebkas et dunes mobiles ou

dunes mobil esVIII: Macronebkas ,flèches et/ou nappes de sableIX: Macronebkas et voile éolien

Les processus sont indiqués pour une station donnée, toutefois, en ce quiconcerne la dégradation et la restauration du couvert végétal, le processusinteresse aussi les stations iii1médiatement en amont du vent dominant. .

158

Il.1.1.1 - Cas où Aristida pungens est suffisamment bien implantée

C'est le cas dans une station de type V (mésonebkas et flèches

et/ou nappes de sable), où Artistida pungens recouvre à peu près 2 %du sol. Cette espèce colon ise le mi 1ieu par de nombreux jeunes

individus. Ces individus non seulement résistent très bien à un

ensablement existant dans le type IV, mais sont favorisés par cet

ensablement (cf. chapitre III § 111.2.2). Dans ces conditions le

couvert d'Aristida pungens peut augmenter jusqu'à dépasser 5 %. Par

contre, dans le cas où il y a surpâturage, il y a "retour" au type

IV.

Ai nsi , même dans l' hypothèse où cette espèce est quasiment ra

seule à subsister sur le terrain de type V, le sable ne sera plus

assez mobi le pour former des dunes, le recouvrement de la végétation

pérenne l'en empêchant. Le modelé éolien resterait dans ce cas sous

forme de mésonebkas, car la formation des macronebkas à Aristida

pungens nécessite l'existence de dunes mobiles (cf. chapitre III §

111.2.2.2)

Ce phénomène d "'absorption" du sable mobi le dans une station

de type V existe aussi dans une station de type V III pour les mêmes

raisons cependant, le recouvrement du sol y est en général moitié

moins élevé et les espèces de la steppe à Rhanterium suaveolens y

sont très rares. Ce type de station fixera donc le sable en un temps

plus long que pour la station de type V, mais les dunes mobi les ne

pourraient y subsister. C'est seu lement en cas de surpâturage que

l'on peut assister à un "retour" au type V Il.

Les processus explicités ci-dessus sont en fait des boucles de

rétroaction négatives: le sable mobi le favorisant une espèce qui va

le fixer. Réciproquement, lorsque celui-ci est fixé, l'espèce n'accroît

plus son couvert. C'est le cas pour Aristida pungens (chapitre III §

111.2.2), mais c'est aussi le cas pour les espèces de son cortège

floristique comme Malcolmia aegyptiaca et Nolletia chrysocomoïdes.

Remarquons, dans le même ordre d'idée, la possibilité du

"retour" de type V 1 au type V, et celui du type 1X au type V III par

ensablement ou remise en mouvement locale du sable.

159

Il.1.1.2 - Cas où Aristlda pungens est faiblement implantée

C'est le cas dans un milieu de type III, IV et VII. Dans ces

cas, la couverture végétale étant par ai lieurs très faible, c'est la

dynamique propre du sab le qui est prédominante, et le "retour" d'un

type VII à un type III est alors possible lorsque le flux de sable

diminue. C'est ce qui se passe lorsque la source de sable a tari par

"cicatrisation" du mi 1ieu (GODRON et PO 1SSONNET , 1972), par exemple

par formation d'une fiche post-culturale après le labour. Mais alors,

il pourra suffire de 1a présence de quelques pieds d' Aristida pungens

pour que J'apport de sable les favorisant, ils deviennent les

semenciers qui provoqueront la colonisation future' du terrain.

Remarquons alors que ces semenciers doivent se présenter sous forme

de macronebkas, voire de mésonebkas, et nous serions alors en

présence d'un type VI" ou V. Comment dans ce cas la dynamique

typique présentée à la section précédente peut elle se produire? En

l'occurence, comment passe-t-on d'un type III sans Aristlda pungens

à un type IV où cette espèce existe?

Nous pensons que la réponse est à chercher dans la proximité

de la station avec les stations voisines et notamment avec celles en

amont du vent dominant. Nous avons dit au § 1.2.3 de ce chapitre

qu'en même temps qu'arrivait le sable dans 1a station arrivaient les

semences, le cas typique présenté à la section de ce chapitre

correspond donc à un cas où 1a dégradation du mil ieu suivi des

mouvements du sable s'effectue à proximité de terrains déjà occupés

par Aristida pungens, et plus exactement en aval par rapport au

vent dominant.

A notre avis c'est ainsi que progressent les peuplements à

Aristida pungens dans la steppe à Rhanterlum suaveolens, et cela

signifie qu'une dégradation de la steppe loin de ces peuplements

amènerait- rapidement la création de barkhanes que Rhanterium

suaveolens sera seul à tenter d'absorber. C'est le cas de la parcelle

expérimentale de ROUAG dans l'Ouara, dans laquelle KATTALI (1981) a

-étudié la dynamique des barkanes depuis 1980. En 1983, nou n'y

avions toujours pas trouvé trace d' Aristida pungens, et les barkhanes

avaient presque disparu.

160

Il.1.2 - INFUJENCE DES FACTEURS PHYSIQUES DE LA DYNAMIQUE DU

SABLE

Sans entrer dans les détai Is de ce qui n'est pas directement

notre sujet, rappelons ici les conditions physiques qui peuvent

empêcher certains passages d'un type à l'autre. Nous avons vu dans

le chapitre l , que les facteurs importants dans le transport du sable

mobi le sont essentiellement la rugosité du substrat (microtopographie),

la méso-topographie, la granulométrie du sable et l'humidité du sol

et de l'air. Nous ne parlerons pas de l 'humidité, qui est un facteur

aléatoire dans notre dition et à l'échelle de l'étude. Nous éviterons

aussi de parler de la granulométrie car comme nous l'avons vu à la

section de ce chapitre, la tranche superficielle de nos sols est

assez homogène pour ce descripteur. Quand à la rugosité du substrat,

elle est essentiellement causée par la végétation, ce que nous avons

suffisamment abordé par ai 1leurs. Nous considérerons les autres

facteurs de rugosité comme secondaires. Nous parlerons. donc ici

essentiellement de l'influence de la macrotopographie.

L'influence de la topographie dans la dynamique du sable

mobile a déjà été abordée au chapitre Il (section VI). Nous y avons

montré qu'un oued pouvait jouer un rôle de concentration du sable

mobile, puis de redistribution sur la berge opposée à celle où s'est

effectué 1e dépôt.

Entre les deux phénomènes s'intercale le transport par l'eau ;

c'est d'ai lieurs surtout par ce moyen que le sable peut parcourir de

longues distances, tout au moins en ce qui concerne la fraction

granulométrique qui est normalement véhiculée par saltation sous

, 'effet du vent.

Dans notre dltlon, le réseau hydrographique, les dépressions,

les flancs de collines (DJEBEL MZAR) et, d'une manière générale,

toutes les ruptures de pentes sont des endroits privilégiés

d'accumulation du sable. Ces endroits sont toujours occupés par le

groupement à Arlstlda pungens, même quand le couvert de la

végétation y est très faible. La stabll ité de certains petits ergs est

attestée par leur existence sur les cartes topographiques au 1/100 000

datant du début du siècle.

161

A notre avis, c'est entre autre, parce que l'apport de sable est

plus ou moins constant dans ·ces endroits (avec évacuation par l'eau)

que la végétation n'a jamais pu l'y fixer. D'après notre schéma

dynamique, ces ergs correspondent au type VII, et on peut supposer

qu' i ls se sont consti tués à partir de 1a steppe à Rhanterium

suaveolens (type Il) supportant les associ at ions à Rhanterium

suaveolens de LE HOUEROU. Cependant la végétation des ergs où

existent Retama retam, Ziziphus lotus ou Nitraria retusa, et qui sont

les pl us fréquents, dérive d'autres associ ations végétales.

La présence dans ces mi 1ieux de 1a flore fixatrice du sable

impl ique que, si en certains endroits le vent él imine les barkhanes,

le -mi 1ieu passera du type V Il au type V Il l , et les dunes ne

parcoureront plus alors le terrain celui-ci sera alors occupé par un

peuplement plus ou moins dense d'Aristida pungens évoluant, à

travers un type IX, vers la fixation définitive du sable. C'est ce qui

se passe dans la région d'EL HEZMA entre BIR LAHMAR et MEDENINE

où s'ordonnent, en fonction du réseau hydrographique, des terrains

occupés soit par de petits ergs, soit par un peuplement plus ou moins

dense d'Aristida pungens. Cette disposition est visible sur la carte

phytoécologique au 1/100 000 de LE FLOC'H (1979) et sur la carte

pédologique à la même échelle d'ESCADAFAL (1979). Bien entendu, le

surpâturage, en conjonction avec la sécheresse restreint la superficie

occupée par le sable fixé.

En conclusion de ce paragraphe Il.1, il est possible de dire que

le schéma dynamique établ i d'après nos résultats peut être

généralisable pour notre dition. Il peut permettre de prévoir le

deven ir d'un type de mi lieu défini selon sa géomorphologie éol ienne et

sa flore si l'on connait le vent dominant et le type de mi 1ieu en

amont par rapport à ce vent. Il est aussi possible d'établir des

cartes de ces types de mi 1ieu et, toujours en fonction du vent

dominant, prévoir l'évolution de ces types en terme de rapports de

surface.

162

Il.2 - VITESSE DES PROCESSUS

La vitesse de passage d'un

des deux dynamiques, dont nous

dynamique physique de l'érosion

végétation.

type de mi 1ieu à un autre résu 1te

avons parlé au § précédent la

éolienne et la dynamique de la

Il.2.1 - VITESSE DU PROCESSUS PHYSIQUE

Ce processus a 1ieu lorsque la flore fixatrice du sable n'est

pas suffisamment implantée sur le terrain, et concerne les passages,

d'ailleurs réversibles, du type Il aux types III, IV et VII (figure

24). KHATTALI (1981) a montré qu'en 8 mois à Rouag, une "zone de

nebkas à flèche coalescentes" (type III) avait doublé de superficie

(surtout au détriment de la "zone de barkhanes") tandis que des

barkhanes se déplaçaient de 20 m. Par ailleurs, le labour d'un

terrain de type III peut provoquer l'apparition de petites barkhanes

en bordure du champs l'année qui suit la récolte. Ainsi nous pensons

que le passage dy type III de mi 1ieu au type 1V ou inversement peut

se faire en une ou deux années.

Le passage d'un type Il à un type III peut être aussi rapide,

tout dépend de la charge du bétai 1.

Il.2.2 - VITESSE DU PROCESSUS BIOLOGIQUE

Si ce processus impl ique l'installation de la flore fixatrice du

sable, puis de son remplacement par la flore de la steppe à

Rhanterium suaveolens, rappelons que cette installation est soumise à

deux conditions :

- la première est la disparition des dunes mobi les ou leur

fixation mécanique si ces dunes existent.

- la deuxième est la proximité de milieux où cette flore existe,

surtout en ce qui concerne Aristida pungens.

Si ces deux conditions sont réunies, le groupement à Arlstida

pungens peut s'installer en une ou deux années après la disparition

des dunes mobiles. Il peut aussi s'installer avant l'apparition des

dunes (passage du type IV au type V § Il.1).

163

Ainsi, la vitesse du processus physique et celle du processus

biologique pour la mobilisation du sable et sa fixation, dans ce cas

là, sont très voisines, ce qui n'est pas étonnant si on se réfère au

transport des semences par le vent. Si nous nous référons au cas

typique explicité dans la première partie de ce chapitre (section 1),

les vitesses données dans ces deux derniers paragraphes semblent un

peu excessives. Ce sont en fait des vitesses 1imites ; la vitesse réelle

étant fonction de l'intensité du pâturage.

Concernant le remplacement de la flore fixatrice du sable mobi le

par la flore de la steppe à Rhanterium suaveolens, la vitesse est plus

faible: une dizaine d'années semble un minimum.

Si ce processus biologique concerne une flore fixatrice déjà

installée, il a cours en même temps que l'accumulation du sable, et

la fixation de celui-ci se fait de manière continue.

164

Section III - MODELES ET THEOR 1ES DE LA DYNAM 1QUE POUR LA STEPPE

A RHANTERIUM SUAVEOLENS SOUMISE A L'EROSION EOLIENNE.

Notre schéma dynamique a été bâti sans aucune considération

nous allons essayer de voir comment cethéorique. Dans cette section,

schéma peut SI intégrer dans les modèles existants. Nous le

comparerons dans un premier paragraphe au modèle dynamique de

NOBLE et SLATYER (1980) qui est un des seuls à intégrer des données

sur la biologie des espèces, ce qui a été notre préoccupation.

Dans le second paragraphe, nous aborderons les autres modèles

utilisées pour représenter la dynamique de la végétation.

111.1 - LE MODELE DE NOBLE ET SLATYER

Ces auteurs ont élaboré un . modèle uti 1isant des "attributs

vitaux" pour prédire les "changements successionnels" sous l'effet de

"perturbations

d"'attributs" :

récurrentes". Ils reconnaissent trois groupes

· persistance par un stock de semences à

· persistance par un stock de semences à

· persistance uniquement par semences,

la plante.conservees sur

La manière dont "espèce persiste après les perturbations

• persistance par apport extérieur de semences.

grande longévité.

faible longévité.

à faible longévité

• persistance uniquement par voie végétative.

Chaque forme de persistance peut s'accompagner ou non de la

conservation des structures aériennes adultes.

2 - Les périodes d'établissement et d'accession à la maturité

d'avoir lace qu i permetaprès les perturbations,

subdivisioin suivante

• les espèces tolérantes qui restent toujours présentes dans le

mi 1ieu après les perturbations.

les espèces "pionnières", qui s'établissent rapidement, puis

qui disparaissent du milieu.

s 'établ issent pas en un premier temps

mais qui ne persistent pas forcément

165

• les espèces qui ne

dans la succession,

non plus (cas rare).

les espèces qui s'établissent en un second temps, mais qui

persistent ensuite s'il n'y a plus de perturbations.

3 - Le temps nécessaire pour que les populations d'espèces

atteignent les "stades critiques" de leur cycle de vie

(maturité, durée de vie, longévité des propagules)

Rappelons que ce temps est compté après une perturbation, donc

les populations sont supposées être assez homogènes pour l'âge, sauf

pour les espèces persistantes -I.ndéflniment, dont la "durée de vie" de

la population est indéfinie.

Les deux premiers groupes d'attributs sont combinés pour

constituer des "types d'espèces" qui rensel gnent sur leur rôle dans la

"séquence de remplacement", ainsi que sur leurs possibi 1ités

d'extinction loca le en fonction de la fréquence des perturbation. Par

la suite la séquence est bâtie en fonction des "attributs" du troisième

groupe.

Notre étude dynamique est bien de celles qui pourraient

illustrer le modèle de NOBLE et SLATYER car la plupart des "attributs

vitaux" que nécessite le modèle ont pu servir à qualifier nos 14

espèces. En effet, les périodes d'établissement des espèces ont pu être

établ is par la typologie des milieux en fonction de la géomorphologie

éol ienne (chapitre Il). En l'occurence, nous avons pu préciser quelles

sont les espèces qui peuvent être considérées comme··· pionnières

(Malcolmia aegyptiaca) et qui disparaissent ensuite, de celles qui

peuvent persister après leur arrivée (Artemlsl a campestris). Par

ailleurs, le temps mis par les espèces pour atteindre les stades

critiques du cycle de vie a été précisé par l'étude des caractères

biologIques des espèces (chapitre III). Par contre, notre sujet étant

plus centré sur la faculté des espèces à conserver leurs structures

aériennes pendant la perturbation, ce qui est la clé de la fixation

du sable par les végétaux, nous n'avons pas procédé à l'étude de la

persistence par semences.

Cependant,

166

même en cas de disponibilité de données sur les

semences, nous ne pouvons pas uti 1iser directement le modèle de

NOBLE et SLATYER pour simuler la dynamique sable-végétation, et ce

pour diverses raisons.

En effet, ce modèle, d'abord uti 1isé sur des succession

"post-feu" et avec des arbres, ne fournit pas d'échelle de gravité de

la perturbation. Dans notre cas, on l'a vu, nous avons mis en

évidence au moins deux degrés de gravité pour les espèces

(ensablement en nappes et flèches ; ensablement sous forme de dunes

et microdunes mobi les). Ces degrés corresponden t à des effets

différents pour les espèces, que ce soit au niveau de leur "réponse"

végétative (conservation des structures aériennes et croissance

végétative) ou au niveau des semences (enfouissement).

On peut, par contre, définir une succession selon le modèle de

NOBLE et SLATYER pour chaque degré de gravité de la perturbation.

C'est ce que nous avons montré à la section Il de ce chapitre : à

travers la succession des types de milieu:

- Pour une perturbaion peu grave, on a la succession des types

Il, III, IV, V, VI.

- Pour une perturbation grave, on a la succession des types Il,

III, VII, VIII, IX.

La deuxième raison, et peut-être la plus Importante, pour

laquelle nous proposons de modifier le modèle de NOBLE et SLATYER

pour l'adapter dans notre cas, tient aux effets de voisinage de la

station considérée l'arrivée des semences est globalement

directionnelle à cause du rôle joué par le vent dans ce transport. Il

ne s'agit pas ici du transport à distance, mais du transport de

proche en proche les semences avançant en même temps que le

sable.

167

La troisième raison pour laquelle le modèle NOBLE et SLATYER

n'est pas immédiatement applicable à notre étude,- tient au fait que la

perturbation par le sable mobi le n'est pas ponctuelle dans le temps

(contrai rement au feu). La différence devient importante lorsque cette

continuité devient persistance, et s'apparente alors à un stress. Ce

problème n'est pas dû au modèle, mais nous renvoie à celui de la

définition des états d'équilibre.

Dans le modèle de NOBLE et SLATYER, les états d'équilibre ne

sont pas analysés en tant que tels, mais restent impl icites. Dans

notre dition, nous considérerons deux états d'équilibre suffisamment

stables et caractérisés par des groupements végétaux distincts les

associ ations à Rhanter.ium suaveolens (types l, Il et III), et le

groupement à Aristida pungens (type VII VI Il et IX). Leur stabilité

n'est pas du même degré, car celle du groupement à Aristida pungens

est provoquée par la persistance de la mobilité du sable.

Nous pensons que cette persistance, comme c'est le cas pour les

petits ergs de notre dition qui sont liés à la topographie, est dûe à

la dynamique physique de l'érosion éolienne ainsi qu'à une

exploitation continue de la steppe par l'homme (cf. section Il de ce

chapitre). Bien entendu, plus le climat devient. sec, moins

l'exploitation nécessite d'être intense pour maintenir les ergs en

"activité", mais on change alors de zone cl imatique et l'on passe au

cl imat saharien sous lequel les ergs ne sont pas le résul tat de

"perturbation". Il reste que, dans notre cas, en ce qui concerne

l'existence de dunes mobi les, même en région aride et non saharienne,

la notion de perturbation est à relativiser.

Examinons maintenant d'autres modèles de la dynamique de .Ia

végétation en les confrontant à des problèmes que nous avons

soulevés, notamment en ce qui concerne les problèmes' de perturbation

et de stabilité.

111• 2 - LES AUTRES MODELES

Deux théories, apparemment opposées,

nombreux développements et synthèses :

ont été à l'origine de

168

- la théorie de CLEMENTS (1916, 1936) aboutissant au modèle de

"succession autogénique" (TANSLEY, 1935, cité par LEPART et

ESCARRE, 1983). Le terme ultime de cette succession est le

climax, état d'équilibre déterminé par le climat régional. Du

sol nu au climax, des espèces pionnières créent des conditions

favorables à d'autres espèces qui les remplaceront, car plus

compétitives lorsque les conditions imposées par le mi 1ieu

physique sont moins dures.

Ce modèle a été particu 1ièrement uti 1isé dans le cas des

succession primaires (à partir d'un sol minéral) et en

l'absence de perturbations durant la succession.

- la théorie aboutissant au modèle de la "composition floristique

initiale" d'EGLER (1954). D'après cette théorie, la succession

serait une "Illusion" due aux vitesses de croissance

différentes des végétaux à partir du stock de semences du

sol. Toutes les espèces sont donc virtuellement présentes dès

la fin de la perturbation. Ce modèle correspond aux

successions secondaires et est bien adapté aux perturbations.

Les problèmes de stabi 1i té des communautés végétales sont donc

vus sous deux aspects qui semblent incomplets, puisque :

l'état d 'équi 1ibre cl imacique n'est jamais atteint lorsque les

perturbations sont récurrentes.

la composition floristique initiale devrait avoir tendance à se

modifier du fait des perturbations récurrentes, ceci à cause

de la disparition des espèces à faible pouvoir de

dissémination, comme le prévoit le modèle de NOBLE et

SLATYER.

La succession que nous avons mise en en évidence dans la

steppe à Rhanterium suaveolens présente un aspect indiscutablement

"primaire", puisqu' il existe bien des espèces pionnières qui

faci 1iteront l'installation d'autres espèces moins résistantes aux dures

conditions imposées par le sable mobile. Cependant, la "facilitation"

(au sens de CONNELL et SLATYER, 1977) dont il est question ici n'est

pas celle qui

169

pas ce l le : qui est généralement citée en exemple pour les successions

primaires (colonisation après glissements de terrain, apport de lave

volcanique, retraits des glaciers etc ••• ) ; en effet, Aristida pungens

facilite l'installation de Malcolmia aegyptiaca et de Nolletia

chrysocomoïdes parce qu'elle était en place avant la perturbation par

les dunes mobi les. Vu sous cet angle, Aristida pungens n'est pas

rigoureusement une espèce pionnière, et son faible pouvoir de

dissémination le confirmerait. Il est même permis de se demander si,

à partir du moment où le sable accumulé contient des semences

véhiculées avec lui, il existe réellement une succession primaire sur

les accumulations dunaires stabilisées. Ainsi le modèle de la

"composition floristique initiale" d'EGLER (1954) apparaitrait mieux

rendre compte de la réalité dans notre dition. Cependant, Aristida

pungens n'est pas forcément présente sur le terrain, même pas sous

forme de semences dormantes au moment où apparaissent les dunes.

L'invasion de cette espèce se fait de proche en proche, donc le

modèle d'EGLER ne s'appliquerait pas dans tous les cas.

A notre avis, les changements dans le mi 1ieu physique

occasionnés par la formation des dunes ont permis le remplacement

d'une flore par une autre, mieux adaptée à l'exploitation du milieu.

Aristida pungens est non seulement plus résistante au sable mobile,

que Rhanterium suaveolens, mais elle exploite mieux les réserves

hydriques. La succession dont Ils' agi t Ici est donc de type

"allogénique" (TANSLEY, 1946, cité par FLORET et PONTANIER, 1982).

Cela signifie que le changement édaphique a été déterminant dans la

succession. La dynamique sable-végétation que nous avons étudié ne

suit donc, selon nous, ni le modèle de CLEMENTS, ni celui d'EGLER.

A ce niveau, pouvons-nous affirmer que la steppe Rhanterium

suaveolens (types l , Il et III de mi 1ieu) et que le groupement à

Aristida pungens (types V Il, V III et IX de mi 1ieu) représentent des

états d'équilibre?

Le fait que ces deux systèmes puissent chacun exister dans

plusieurs types géomorphologiques de mi 1ieu peut permettre de

répondre affirmativement à cette question. En effet, MARGALEF (1969)

définit la stabilité sur la base de la persistance de certaines

170

combinaisons d'espèces au cours du temps ou bien sur la base de la

résistance aux perturbations. C'est ce qui se passe pour la steppe à

Rhanterium suaveolens, dans tous les cas où la perturbation ne

dépasse pas le stade d'ensablement en nappes (type Il et III de

milieu) ou lorsque la déflation est continue (type 1). C'est aussi le

cas pour le groupement à Aristida pungens, lorsque la perturbation a

atteint le stade de barkhanes (type VII ou type VIII de milieu, selon

le recouvrement de la végétation).

La stabilité définie par MARGALEF tient compte de la récurrence

des perturbations et rend compte de l'existence d'états d 'équi 1ibres

qui ne sont pas climaciques. ODUM (1969), quant a lui, attribue aux

états d 'équ 1ibre des propriétés "émergentes" qui leur sont propres et

les compare à des systèmes cybernétiques régulés par de nombreux

facteurs. Vu sous cet angle, l'état d 'équi 1ibre est dynamique et peut

être "métastable" (GODRON, 1984).

Que la steppe à Rhanterium suaveolens et le groupement à

Aristida pungens puissent représenter des écosystèmes stables n'est

pas une chose choquante pour qui visite notre dition, mais dans le

cas de terrains où cohabitent Aristida pungens et Rhanterium

suaveolens (types IV, V et VI de milieu), la stabilité peut être

discutée. En effet, WHITTAKER (1975) estime que dans une communauté

en équilibre, il n'y a pas vraiment de compétition, et les espèces qui

y prospèrent ont chacune leur propre "niche écologique". Ainsi, les

mi lieux qu'Aristida pungens et Rhanterium suaveolens codominent

seraient instables car, selon nous, ces deux espèces y sont

directement concurrentes.

En fait, nous pensons que ces milieux peuvent être aussi

stables que le groupement à Arlstida pungens. PICKETT (1980) a

attiré l'attention sur la coexistence d'espèces basée sur un

"non-équi 1ibre" c'est-à-dire que les perturbations rompent les

équilibres éventuels, tels les climax, permettant aux espèces peu

compétitives de maintenir leur présence. Cet auteur suppose que les

groupements végétaux forestiers comprennent une majorité de telles

espèces, et que le mécanisme décrit ci-dessus permet de maintenir la

diversité au niveau régional.

171

Rappelons qu'à niveau stationnel, pour notre région d'étude, la

coexistence d'Atistida pungens et de Rhanterium suaveolens est, certes

maintenue par la perturbation due au sable mobi le, mais à condition

que celle-ci n' attei gne pas le stade de barkhanes. Dans le cas

contraire, cette perturbation réduirait la diversité floristique pour un

temps, avant que ne se réinstallent les espèces de la steppe à

Rhanterium suaveolens. Il y a donc 1ieu, là encore, de bien

distinguer les degrés de perturbation par le sable mobi le mais dans

les deux cas cités, nous pouvons constater une certaine stabilité des

communautés végétales essentiellement déterminée par les conditions de

mobilité du sable.

AI' issue de ce tour d'horizon théorique sur quelques modèles de

la dynamique de végétation, il apparaît que ceux qui utilisent les

propriétés biologiques des espèces (et qui ne se contentent pas d'y

référer) sont les plus appropriés, comme le préconisent DRURY et

NI5BET (1973). Cela est particulièrement vrai dans une région où les

notions de "cl imax", de succession "primaire", de succession

"secondaire", de "perturbation", sont difficiles à définir. Rappelons

en effet que l'exploitation très ancienne de la steppe par l 'homme a

peut être définitivement changé le "climax". Les arbres qui existaient

jadis ne reviendront peut être jamais (LE HOIJEROU, 1981). Bien plus,

1a physionomie actuelle de la steppe à Rhanterium suaveolens et

certainement due à l'action continue de l' homme. Après cessation de

cette action, les chaméphytes semblent pouvoir être remplacés à long

terme par des graminées perennes telles 5tipa lagascae (LE HOUEROU,

1981 ; FLORET et PONTANIER, 1982).

Nous n'irons pas jusqu'à dire que les dunes en régions arides,

font partie de la structure de la steppe, et donc d'un éventuel

"cl imax" mais le problème des petits ergs liés à la .topographle

reste posé. A notre avis, ce sont des systèmes écologiques particuliers

avec la communauté végétale qui leur est adaptée, en l'occurence le

groupement à Aristida pungens. C'est à la suite de l'extension des

. terrains parcourus parles dunes à partir surtout du réseau

hydrographique que le groupement à Arlstida pungens peut progresser

à travers la steppe de cordons dunalres, en cordons dunalres.

172

CONCLUSION GENERALE

Parmi les questions posées dans la problématique, certaines ont

trouvé des réponses, tandis que d'autres n'ont pu que succinctement

être abordées.

Rappelons que notre étude de 1a dynamique sable-végétation n'a

pas été seu lement basée sur l'étude globale des mi lieux, mais que

nous avons cherché à nous appuyer aussi sur les propriétés

biologiques des espèces végétales pour comprendre cette dynamique.

Pour cela nous avons recuei Il i des données à l'échelle du secteur

écologique et à celle de la station. La première série d'observations

a permis de mettre en rel ation 1a flore et des types de mi 1ieux basés

sur la géomorphologie éol ienne, tandis que l'étude stationnelle a

cherché à préciser l'action réciproque entre certaines espèces et le

sable mobi le.

Nous avons caractérisé neuf types de milieu en liaison

dynamique, ai nsi qu' i 1 apparaît sur 1a fi gure 24. Nous ne

reviendrons pas dans ces conclusions sur leurs caractéristiques

détaillées qui figurent au tableau 20 mais nous insisterons en

revanche sur l'action réciproque des espèces pérennes et du sable

mobile dans une évolution régressive, puis progressive du milieu. Par

la suite, nous montrerons comment insérer les résultats de nos

recherches personnelles dans une théorie de la dynamique.

1 - ADAPTAT ION DES ESPECES A LA MOB 1LITE DU SABLE ET ACT 1ON

RECIPROQUE ENTRE LE SABLE MOBILE ET LA VEGETATION

Les changements dans la géomorphologie éol ienne de 1a steppe à

Rhanterium suaveolens s'accompagnent de changements floristiques.

L'importance de ces changements dépend surtout de la hauteur des

accumulations mobi les de sable.

173

1.1 - DANS LE CAS D'UNE EVOLUTION REGRESSIVE DU MILIEU, la

résistance à la mobilité du sable détermine la présence ou l'absence

d'une espèce (et l'action réciproque de la végétation sur la mobilité

de sable). Mais cette résistance n'est pas toujours seule à induire

les changements floristiques parmi les espèces pérennes :

i - Les ensablements en nappe (type l l l ) ,

Si les formes mobi les du modelé éol ien constituent des

accumulations en nappes, ce qui correspond à un ensablement régulier

et lent pour la station (dépassant rarement 10 cm par an), la

résistance au pâturage sera au moins aussi déterminante que la

résistance à l'ensablement dans l'évolution de la flore. On peut donc

diffici lement dans ce, cas mettre en évidence une adaptation ou

inadaptation particulière de l'espèce à la mobilité du sable.

C'est particu 1ièrement vrai pour Argyrolobium

Echiochi Ion fruticosum, Hel ianthemum sessi 1iflorum,

decander, Linaria aegyptiaca et Thymelaea microphylla.

uniflorum,

Gymnocarpos

Parmi ces espèces, seules Argyrolobium uniflorum, Helianthemum

sessiflorum et Linaria aegyptiaca ont un port prostré, tandis que les

autres espèces sus-citées ont un mode de croissance qui les amène à

s'élever continuellement (diagramme architectural acrotone) et qui

n'est donc pas en contradiction avec l'élévation du niveau du 501.

Cependant, cette croissance, faible par ailleurs (aux alentours de 10

cm par an), est contrecarrée par le pâturage. 1nversement, Artemisia

campestris et Atracty 1is serratu loïdes, qui sont peu appétées,

subsistent sous de telles condi tions d'ensablement, malgré un mode de

croissance peu favorable lorsque le niveau dursol' s"élève (diagramme

architecturai basitone pour Artemisia campestris et réitérations

systématiques basales pour Atracty 115 serratuloïdes).

Les deux espèces pour lesquelles Il est possible de parler

d'adaptation aux ensablements en nappe sont Rhanterium suaveolens

et Salsola vermlculata. Cette adaptation provient surtout, pour ces

espèces, de leur mode de croissance "réglable" en 'fonction du niveau

du sol. Pour la première de ces deux espèces, peu broutée, des

réitérations cie structures aérienne et de racines s'effectuent près de

174

la surface du sol dans les limites d'ensablement

considérons. Tandis que pour la deuxième espèce,

s'effectuent à tous niveaux.

modéré que nous

les réitérations

Signalons que Plantago albicans malgré sa grande appétabilité

et son port en rosette, donc prostré, ne figure pas parmi les espèces

menacées par un ensablement en nappes, et ceci en raison de sa

possibi 1ité de drageonner.

ii - La déflation (type 1)

Sur les terrains où la déflation s'effectue à partir d'un sol

anciennement fixé et où l'on peut fréquemment observer des flèches de

sable, les changements floristiques occasionnés sont surtout dûs à la

diminution de la réserve d'eau dans les sols à la suite de la

disparition de l 'horizon sableux superficiel, et aussi aux difficultés

de germination et d'installation des jeunes plantules.

iii - Les micro-barkhanes et barkhanes (type IV et VII)

A partir du moment où, par diminution du couvert végétal et

accumulation du sable, apparaissent des micro-barkhanes (type IV),

puis des barkhanes (type VI'), c'est surtout la capacité à résister,

aux brusques variations de niveau du sol, causées par la mobilité

des accumu 1ations elles-mêmes, qui va ammener la sélection des

espèces pérennes. En fait, la seule espèce vraiment apte, dans notre

domaine d'étude, à résister dans de telles conditions de variations de

mi 1ieu est Aristida pungens. Cette espèce peut marcotter à tous les

niveaux de ses structures aériennes nouvelles (qui peuvent pousser de

m en une saison). Cela signifie qu'elle a la possibilité de

maintenir la densité de ces structures après ensablement, notamment à

l'aide des racines adventives qui peuvent utiliser les réserves

hydriques d'accumulations sableuses pouvant atteindre 2 m de haut.

Pour Aristida pungens, donc, on peut parler d'adaptation aux

milieux "barkhaniques", bien que cette espèce soit encore mieux

adaptée aux ensablement en "nappes". Cette adaptation expl ique le

remplacement de Rhanterium suaveolens par cette dernière espèce. Ce

remplacement n'étant pas seulement dû à la résistance différentielle à

175

la mobilité du sable, mais aussi à une meilleure efficacité dans

l' uti 1isation de l'eau du sol par Aristida pungens dans ces

cond i ti ons.

1.2 - DANS LE CAS D'UNE EVOLUTION PROGRESSIVE DU MILIEU (par

exemple quand les vents deviennent moins chargés en sable, ou bien

dans le cas d'une diminution locale de la pression pastorale),

l'existence d'espèces fixatrices du sable et la possibilité

d'installation d'espèces sur le sable mobi le sont déterminantes. Par

ai lIeurs, l'évolution progressive à partir de sols ayant subi la

défi ation (type 1), est un phénomène certain lorsqu' i 1 concerne un

terrain mis en défens.

i - La fixation du sable

Grâce à la résistance de certaines espèces à

sable et même en présence d'une certaine pression

végétation peut fixer le sable :

la mobil ité du

pastorale, la

- Ce sont les espèces pérennes résistantes à l'ensablement qui

provoquent la constitution des nappes de sable, par

ralentissement du vent et piégeage du sable de- manière

régu 1ière. La déflation sur ces nappes ... .de sables amène

l'apparition des "micronebkas", accumulations fixées par la

végétation basse.

- C'est la résistance d'Aristida pungens à l'ensablement par

mouvement de dunes qui permet de plèger très rapidement de

grandes quantités de sable sous forme d'édifices sableux que

nous appelions "macro-nebkas- ·à",,'-Ari'stida pungens".

i i - Les pionnières

L'installation ou la réinstallation des espèces pose peu de

problèmes dans le cas où le modelé géomorphologlque éolien se

présente sous forme de nappes de sable peu épaisses, . ou de flèches

de sable (type III). En revanche, dans le cas où existent des dunes

mobiles, l'installation est presque imposslble,d'une part à cause de

l'ensablement et du déchaussement des plantules, et d'autre part à

176

cause de l'infiltration très rapide de l'eau en profondeur, hors de

portée des rac i nes à fa i b 1e vitesse de cro i ssance des plan tes en cours

d'installation.

Ainsi, à cause de la première contrainte, ce n'est qu'après la

stabilisation du sable par des végétaux comme Aristida pungens, que

Malcomia aegyptiaca, peut s'installer, grâce à sa grande rapidité de

croissance à l'état de plantule, surtout en ce qui concerne ses

racines.

Nolletia chrysocomoides, s'installe ensuite, et c'est une pionnière de

"second ordre" dans la reconquête des accumulations sableuses par la

steppe à Rhanterium suaveolens (passage de type IV aux types V,

puis VI i et passage du type VII aux types VIII puis IX).

Aristida pungens (pas plus qu'aucune autre espèce) n'est pas

une pionnière des dunes mobi les elle l'est tout au plus pour les

terrains en voie d'ensablement, mais ses capacités de dissémination à

longue distance étant réduites, son caractère pionnier est discutable

même dans ce cas.

Il - DYNAMIQUE DES MILIEUX

La succession végétale mise en évidence dans notre étude a des

aspects originaux :

i - La succession spatiale des espèces végétales et des formes de la

géomorphologie éol ienne concorde avec une succession temporelle. Cette

succession s'effectue selon le modèle de "faci 1itation" de CLEMENTS,

repris par CONNELL et SLATYER (1977), à partir du moment où

Aristida pungens stabi 1ise suffisamment le sable pour que s'installent

les espèces "dunaires" telles Malcomia aegyptiaca et Nolletia

chrysocomoides, puis pour le remplacement de ces espèces par celles

de la steppe à Rhanterium suaveolens. Ce modèle s'applique dans les

cas de perturbation grave de cette steppe provoquant l'apparition des

dunes mobiles (barkhanes), mais non loin de peuplements d'Aristida

pungens.

177

i i - La succession spatiale correspond à l'interpénétration de deux

systèmes écologiques métastables et plus ou moins en équi 1ibre,

possédant chacun ses propres conditions de mobil ité du sable ; l'aire

de contact se déplaçant dans le sens du vent dominant

- La steppe à Rhanterium suaveolens, qui correspond à une

géomorphologie éol ienne se présentant sous forme de voile éol ien,

flèches de sable, nappes de sable et/ou micro-nebkas, où

n'existent pas de barkhanes ni de macro-nebkas,

- les mil ieux dunaires occupés par le groupement à Aristida

pungens, dont la géomorphologie associe macronebkas, dunes en

voie de fixation et barkhanes, et où le sable mobile recouvre

toujours le sol à plus de 50 %.

Nous avons montré, en effet, qu'une des caractéristiques

intéressantes de la dynamique étudiée ici était qu'après l'évolution

régressive conduisant de la steppe à Rhanterium suaveolens à des

champs de dunes, la cessation de la "perturbation" n'entraînait pas

le retour à moyen terme à cette steppe, mals amenai t le groupement à

Aristida ·pungens. Seule une mise en défens réglona le prolongée peut

sans doute permettre à terme le retour à la steppe à Rhanterium.

Nous avons en effet expliqué comment Aristida pungens avait besoin

d'un minimum de sable mobile pour prospérer or les conditions

"normales" d' uti Iisation du sol dans le secteur étudié conduisent à

une mobilisation permanente du sable.

Par ai lieurs, lorsque le sol ne présente que des formes

géomorphologiques d'ablation éolienne, on se trouve en présence d'une

communauté végétale représentée par les sous-associations à Atractylis

serratuloides (type 1) des associations typiques de LE HOUEROU (1959)

composant la steppe à Rhanterium suaveolens. Une succession spatiale

dans ce cas, montre une interpénétration entre le système écologique

à Atractylis serratuloides et la steppe à Rhanterium suaveolens

"typique", mals on n' y rencontre pas les mi lieux dunalres.

178

En fait, le sable mobile n'est qu'une conséquence de la

pression de l' homme sur le mi 1ieu c'est lorsque celle-ci est

excessive (labour de grandes superficies, charge trop importante du

troupeau) qu'elle consti tue la perturbation. En zone aride,

. l'accumulation modérée de sable est bénéfique pour les plantes (par

rapport à la déflation), s'il n'y a pas formation de barkhanes.

1- Ce sont les espèces dominantes,

écologique.

chacune dans leur système

·2- Ce sont les espèces qui fixent le plus de sable mobi le.

3- Ce sont des espèces assez tolérantes au pâturage.

Les paramamètres stationnels à considérer pourraient être

- Le recoùvrement total du sol par la végétation pérenne (qui

est, en fait, le recouvrement de Rhanterium suaveolens sur

les terra i ns pâturés).

- Le recouvrement du sol par Aristida pungens.

- La variation maximale de

point (hauteur des talus

. sable).

l'épaisseur de sable en un même

b ar-kan lques ou des flèches de

179

- Le pourcentage de recouvrement du sol par le sable mobi le.

- La pression de pâturage.

- La quantité d'eau précipitée.

Un modèle reliant ces seuls paramètres pourrait sans doute

permettre de prévoir d'assez près les changements possibles en un

1ieu donné, de di agnostiquer assez précisément l'état de dégradation

du mi 1ieu, et de préconiser les solutions adéquates pour stopper cette

dégradation, voire d'améliorer le milieu.

Pour aller plus loin- dans la modél isation et concevoir un modèle

de succession basé sur les caractères biologiques des espèces, comme

par exemple celui de NOBLE et 5LATYER, (1980), il faudrait encore

approfondir les résultats que nous avons obtenus sur les espèces

principales participant à la dynamique et concernant vitesse de

croissance, période de croissance, mode d'accroissement et de

renouvellement des systèmes aériens et racinaires, etc.

Ces car-actèr-es que nous avons observés concernent la vie

-végétative des espèces, étant entendu que dans des stations où le

sable est très mobi le, il nous a semblé que les mécanismes de

résistance et de fixation du sable par voie végétative sont dominants

par rapport à ceux liés à la multiplication sexuée, à la

dissémination et à l'installation des plantules.

Il serait également possible d'approfondir aussi' ces aspects que

nous avons.peu abordés:

- La production de semences et les facteurs qui l'influencent.

- Les modes de dissémination (en soufflerie,

comptage de semences dans le sol, etc).

pièges à sable,

- Les capacités de germination en fonction 'du temps,

température, etc.

de la

180

- Les conditions d'installation,

sur le terrain ou bien

populations).

par des études de démographie

en laboratoire (biologie des

- La manière dont les végétaux utilisent l'eau et les ressources

nutritives en relation avec les modes de croissance, en

l'absence et en présence de "perturbation" par le sable

mobi le ou le pâturage (expériences in situ).

Ces opérations de recherches permettraient de préciser les

conditions dans lesquelles il serait possible d'effectuer des opérations

de fixation du sable et de protection des parcours en récoltant,

stockant et en disséminant les espèces au moyen de semences ou de

boutures.

Par ai lieurs, une mei lieur connaissance des bi lans hydriques

des systèmes dunaires que nous avons étudiés permettrait de choisir

de manière optimale les emplacements des interventions ci-dessus.

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)ANNEXES 1

192

Annexe 1

1 1. . .. ..... " .. .... ... .. .. .. . .FICHE DE RELEVE METHODIQUEDE LA VEGETATION ET DU MILIEU

2 Elément ..3 Auteur' , •.li A,,:::Jie • _ ..

•• ..! !r ,- '" .

•. .t !

O. Non déterminable (cultures)1. Non exploit~c {mise en d~fens)

2. Sousexp Lo.it ê

3. Bien exploité (charge en équilibre)JI. Sur exploité (sur-pat ur-age L,

~ ~re esp~ce dominante .•• ! ! ! ! ! !,:',: ) èr.·.e e~pèce'dominante ... ! ....!-!-!-!-!-... a-_--_, '1 Al ti ttide m •••••••••• ! !... ' :E.:i~p·ositi~p "., •.•• "," 7! .,

C, ':-errain plat ou sans exposition déf... , N 5.S/, HE 6 SW3. E 7.W~: ~ SE 8 NH

9, Indéterminé30 ~itti.atioïi 't..0pographi~ .

O. Terrain plat_ • Lit d r oued (li 1: majeur et lit min.):1.. Escar-pe rrerrt et sommet vif:'1, Sommet arrondi (butte. mamelon crè!

groupe), '4. Haut de versaml talus ),5, ~li -versant6. Replat7. Bas de versant8, ;Uépression ouverte9. Dépression fermée

31Perite (noter en clair la valeur observ~

O. 0 à 0.9 % 6. 36 à 48 % ••••• ! !1. 1 à 3,9 % 7. 49 à 63 %2. 4 à8, 9 % 8. 64 à 80 %3. 9 à 15 % s . 81 à 99 %4. 16 ~ 24 %11.100 à 275 %5. 25 à 35 %12. plus de 275%

32 }-lodesd 'éxploitation et pratique cultu\ }'ype 'd'ihqZ10itàtion !O. Aucune utilisation (mise en défens­J • Parcours dominant + cueillette2. Cueillette dominante (alfa + bois r.

chauffage) + parcours.3. Culture annuelle et vivrière.4. Culture irriguée5. Arboriculture et production fruiti(;;6. Production de bois, protection forp.:7. Tourisme t parcs naturels o.

8 • Parcours en r-ota tdon9. Non dê t er'mi nê

~3 !Iltensit éd.' éxploitc:ition (parcours et·cueillG:t:te) " ••• 4o • olI "' ••••••••• !'----~-

, 1 1

--: ""7"",-~.4o .... • •

It ..

•• •• tt •••

•%••'! !r ,.~ .. ... ..r ,

II. tt ", 1 ....

H~!J'ditionale)., ! ! ! ! !

l' ." ...

... .. ' :. '..... " 'li'

rlo j. s .... ., .• It ... .... .... ... .." •• •• •• .." 40. .... ••

."c'r;'r ,',l,c' la car-t:", : .; . ~ ..i. .ude .. t , '.

l Lcng i t ud e ..Gouvernorat " .. , ..R.égion Naturelle8 Surface de J' ,"'!.'~nk~lt.

O. Zones à végétation t rés c Lair' ou n u.lLe1 . Formation ligneuse haute dense,2. Formation ligneuse haute assez r:l:3ir3. Fornation ligneuse haute clair4. For-ua t i or; ligneuse basse5. For-mst i on herbacéesG. For-nat i on compl èxe ligneuse'1. Fcr-mat i on c onn Lèxe ber-bacêes ,~j,,;i1,"lJX haut s8, For-rna t i on compl.èxe ber-bac êe s-ü i «u e ux bas9, For-ma t i on cou pLèxe her-bac éesvLi.gneux bas et

]Jé. u t s

2'5 Dcgr~ cl'él!.,tifieiëllisatioE!, = (cle[':<~ n0 dégrada-tion )...•..•• ,...... , .•• ,.~ ,:. te. .... ;. ." ...... ,;, ! !.1 • Végétation c Li mat i que (nulle)'2. Artif i.c i a l i sation fëlible •.•. , (f,1illle) ,J, /I.rtjri.ci,n]i:;atlon assez. f a i bl c (moyen),li, /'J'i.if'j(';j;::.L:LSi1tiol1 moyen (fort. cult. tcadit.lr; :\1".-; :""'-'~lUs<ltion anse z forte ('l'rés forte :

'~11.; L,il '\;' Ill'''':,. :;.llyi. :.;{.~(..~ ) •

li . M" ,i C" i.a li sati.on for t c (nÇ\::;ù;)7 . ~Ii:'.ieux i.ll,:j f i c ic l.Lerrent déf)ourvm; de v0gétation<j • In.:!'::tC'l';niil( .

17 Déléga.tion , •• '! _!_!.~!~!..:..!~!

Hl Recouvl~em2nt total clès c,spècc;sE.el~enries .. ! ! !

l. Superieur à 90 5. 21 ~ 30 9.0:;;l • 76-90 G. 11 - 203 . 51-75 7. 6 - 10Il • 31- 50 8. 1 - 5

Recouvrenl'2ll! p~..r catégorie,' (%, ~p c.l)( utiliser les mêrœs classes' que pOU1~ le

rEtouvrem2nt total).19 Ligneux hauts sup , à 2 m ••••••.•••••_ •••••. ! !

20 Ligneux bas LB1 0,5 à 2 m '!":!21 Ligneux bas LB 2 0 à 0, 5 m .. '! !22 Herbacées parennes HB1 ,,-!23 Herbacées annuelles HB2 ,', •. •• .. •• !:24 Furmation ., '! !

lli llu;n&rc de la cartc L .t-l "' ~! _!~!

Aute ur- (s), 't tt tl t ••& ." ••• ;, tl " , lot".

1.1. Pas de phot ogr-aph:'.e ... Il .. 'II" ... , Il tl .:.

J..: Su.r'fù(>~ du rele-,,·f:. ... It .... '" It Il ••• " ...%••l~tage bio clima'[: que (ou de ·,rsgétation )

~.j Va ri o I:t:C?:: ...... 1" Il ..... Il Il "

".J: D,lI: 0 : J out' '" .. .. .. •• .• •. .. ., ......

'J Phot og r-aph i.e v...» t

i !.' Photographie c:)UJ."I,i:' •.

193

1 N11i:'!·~!'0 ••••••••••••• "ti••••••••• I ! ! !2 E";' , ~ , . - - -

. .1 e:.! :'n '_ '. ••• • • • •• ., • • .. • • •• • .'. i ",. .! ':!3 Auteur •.••••••••••••••••••.• i .~:'. f: !-,4 Année ••••••". l' •• , •••••• ~ '1 ••._••..•!~!-,

5 Sta~ion toujours SUbmergée en eau peupr-eforxie ,

6 Statîon'toujours submergée en eau profot., I:.'u c.ircuLant oxygénée8 Eau 8 t agr.ante9 Indé';:":I'::J:i.né

•••• t •••••••••••••••••••••••••.••• 1 .,'t ....!O. Pas d'eau de submersion1 • Profondeur non déterminée2. ~ofondeur trés variable d'un point

a un autre ••••••••••••••••••••••em50~6~eÙI"de la· naE}?e au moment du

re leve ' ..... , ••••• 4, ••••• t ••••••.•• ; •••%

1 0 à 20 (exclus)2 20 à 403 110 à 804 8C ~120

5 Plus àe 1209 Indéterminée.

51 'p~gré 'd ~hydrbnibI"phii.e 'du. profil .... !_!1. Non hydromorphe' .2. Temporairement hydromorphe sans

subrœrsion.3 • Tenpor-ai remerrt hydnonorphe avec subm4. A Hydromorphie permanente sans subm5, Hydromorphie perinanente avec: subtneI'si,

en dehors de la periode de végétatioJ6. Hydromorphie· permanente 'avec submers

pendant la saison'de végétation(aquatique)

9. Non déterminée52 prëiin;:jg~ '~terne~ralna:gé '~ntéI'p~:••• 1_1.

i , Nul· 1. EXcessif'2. Lent 2 • Bon3. Moyen 3. Moyen4. Rapide 4. Imparfait

5. Mauvais6. Trés mauvais9 • Indéterminée

43 Submer-si on ! !r. Station apparement jamais inondée2. Station inondable accidentellement3. Station submergée periodiquement

(mois 6 mois):I~. Station submergée périodiquement

(plus 6 mois).49 Hauteur de la couche d'eau desubmersiol

faibleforte(rigoles)(ravine)hydrique

34 ~~itatlon pat' l,èS aninaux ! !1 • Aucune exploitation visible (mise en défëns2. Bcvins3. Ovins pr'Lnc LpaLemerrt .~ caprins4. Caprins principalement + Ovins5. Ovins et caprins à proportions non déterminé6. Ovins, caprins et camelinsï . Came lins principalement + ovins + caprins8. Animaux sauvage uniquement (reserve.parcs

naturels) •·9. Indéterminée

35 Pratique culturales ~! !...... _ ( à noter en clair).

36 ~e de la roche (voir code). " ....... ! ! '! !.- ~ -...-.-- i ... -- "-

37 Reat10n a HCL de larocheaffleurante· .;! !___ .......-- _ . • bd '--..'

1 . La roche affleurante ne fait pas effervescence2. Effervescence trés faible3 . Effervescence faible4. Effervescence 'forte5. Effervescence 'trés forte6 • Effervescence .nettemerrt localisée9. Indéterminé

38 ErosionType de l'érosion " , •••. ! !o. Pas d'érosion -­1 . érosion éolienne faible2. êr-os i.on éoliènne forte3 . Eros i.on hydrique en nappe4. Erosion hydrique en nappe5 . Er-os i on hydrique linéaire6. Erosion hydrique linéaire7. Erosion mixte ~olienne et9 .. Ir.déterminéSurfa.ce couverte par (~..J)

39 La roche dure, les blocs et La cr-oute ... ! ! ! !40 LI encrouternent ...•••••.•••••••••••••••• !~!~!:",

, ............ -41 Les pierailles ~! '!.'!.!42 Le voile éolien ••••••••"•••• ,. ~; t't.. !""='"'!~!-!... '- ....43 La peülicule de battance !'!'! !-.........44 La tE:rre fine • t ••••••••••• '•••••••• ~ • ", •• ! '! .! !.,..,. . ( . ..... .........45 La vegetatl.on r-ec , basal) ;!!:! !L~6 La litière • tt " '" ",.) •• , t·t ';0 ." ~~!~! !47 Humid~ té app'ar~!:.t~.'È!:. '~,s,tation .... i ....:-.7(}

o. Cas particuliers1 • Station trés sèche2. Station sèche3. Station assez ';èche4. Station rroyenue5. Station assez humide6. Station humide7. Station trés humide (sol saturé)8. Station extrèmement humide (sol sur saturé)9. Indéterminé

1 1'-'

r r... " .. , ... ",.~ ....

194

~3 ''',)e r::éoJ1I':.J.C'!)'llOlc::':: ':1.10.} ,'~ la formation-L..-.. ~_~ __ '~ .._., ". _. la ___

Sll')c;.'ticielle Il ••••••• Il ••• Il Il! !_::i_ ,. Autochtone.: . Sboulis

('o l Luvi a Il,. :\',1 uvia1

C )11uvi o --alluvial(,. LoLi e n7. ComplèxeS. Indéterminé

l . Sablëûs;2. Gréseuse3 . CalcaireIl. Marno-calcaire5. hU"neuse6 . ~arno gypseuse7 • {,l'gileuse8. l,rgilo -gypseuse3 • Argilo-sablo-gypseuseO. Indéterminée

55 l"1orphologie éolienne1 . hbsence de sable2 • Voi Le êo l i en3. fl~ches isolées4. flèches coalescentes5 • 11icro -nebkas buissonnantes{ h <. 50 cm)6 • !1é-so -nebkas buis. cu micro d uries

( 50 cm<h<'lm).7. Macro-nebkas ou dunes (h > lm) .8. E!.'g9 . Indéterminée

56 Présence de ripplmaE!ss ! !O. Absence1 . Fréquence faible2. Fréquence forte

57 Mobilité du sable : !_.!O. Pas de-sa~1 . Sable trés mobile2. Sable mobile3 . Sable assez mobileLf. Sable envoie de fixation5. Sable fixé6. Sable en voie de déflation7 . Indéterminé

58 Surface couverte par les nebkas •..%••• !.....! _!STRATE a : Sable particulàire,

59 RecouvrëTœnt'"'(%)1. a (inclus) 10 (exclus)2. la " 25 . "3 .25 " 50 "u , 50 " 75 "5 superieur à 75%9. Indéterminée

l l'H,lJ1}er'o ••••••••••••• • • •• • • •

2 Elérnent ., 7 .71-!3 A t · . , ,-,

u euI" • e., •• e •• ' •• le. 1 1. _ ...__'

4 Auteur • '1 ... ,". _1 e _ •• _, .. _! ! !--GO Epaisseur moyen~e ep~e le~ n~bkas ••

1. a (inclus) 1 cm (exclus)2. 1" 5 cm "3, 5 " 20 cm "4.20 It 50 cm Il

5. Superieur à 50 cm9. Indéterminé

61 f~sseur·mbyennesurlesnebka~ •••• '_!

1. 0 (inclus) 10 cm (exclus)2 • 10 (inclus) 30 cm (exclus)3 • Superieur à 30 cm (inc lus)

62 TextùI'efine (triangle texture) •• ! ! !63 'R~àctidÏi :a. 'HeL••• _•• , • •• •• •• •• •• • • •:-I-!

~ • b _

1. Pas affervescence2. Effervescence trés faible3 • Effervescence faible4. Effervescence forte5. Effervescence trés forte6 • Effervescence nettement localisée9. Indéterminée.

6Lf g~ATE t ~ fable conpact§ !_!RecDuvrement (%)1. a (inclus) la (exclus)2. la (inclus) 25 (exclus)3. 25 (inclus) 50 (exclus)4. 50 (inclus) 75 (exclus)5. Superieur à:'5 cm

65 Epaisseur moyenne entre les nebkas! !

1. a (inclus) 1 cm (exclUS)2. 1 (inclus) 5 cm (exclus)3. 5 (inclus) 20 cm (exclus)4. 20 (inclus) 50 cm (exclus)5. Superieur à 50 cm9. Indéterminé

66 Texture fine (triangle textur~) ! ! !

67 Réaction à HeL ! !

1. Pas effervescence2. Effervescence trés faible3. Effervescence faible4. Effervescence forte5. Effervescence trés forte6. EFFervescence nettement localisée9. Indéterminé

68 STRATE 2 : Recouvrement ! !« ....

Epaisseur moyenne cm1. a à la (exclus)2. la à 20 (exclus)3. 20 à 40 (exclus)L~. L~O à 80 (exclus)5. Superieur à 80 cm

195

1 Numér 0 1 •••••••••••• ! ! ! !2 E.lé rrent 1 7~71 -!3 Auteul:" ~ ~ • , •• t 1 .. "•••• : • , t . (-!4 Année ', ....... 4 ~ I,,, ... : , .. 1 _ •• 4 • !~! ....!.......

JO TextL~a fine (triangle texture) ! !~;l !~-é,::;ê-t1()n HCL c.__._••__ !-:

même code que pour 1~3 aut res strates.72 STRATE 3 : Horiï:on inè.'"~·- ! !----Pl'ofon::leur d' appa:":i,:~ i or.

O. Absence - -_..__.

1. a à la cm (exclus)2. 10 à 20 cm (exclus)3.20 à40 cm (exclus)4. 40 à 80 cm (exclus)5. 80 à 120 (exclus)6. Superiew' à 120 cm9. Indéterminé

73 Epaisseur ! !

O. Absence1. 0 à 10 cm (exclus)2. la à 20 cm (exclus)3. 20 à 40 cm 'exclus)4. 40 à 80 cm (exclus)5. Superieur à 80 cm.9. Indéterminé

74 Nature ! !-----O. Absence1 . Calcaire2. Gypseuse l .3 C · (ca. ca1re) 20n )• alca1re-gypseuse ~:::-- v9 l dê ." Gyp..,t.• n etermme

! !_.

1 !

! !

1 !

! !

(exclus)(exclus)(exclus )(exclus)(exclus)120 cm

C. Abse i'(' e1 • (;ont inue2.. '?i.SS~JI'~~ e3. i\mk1nt~lé~

9. Ind~tel'aù.né

76 ~"':~!;.~~~8Y.pse de la strate ao. Absence1 . l::: ffus2. Individualisé (amas', rosel" ie~ sables

pseud omyce Lfum etc ••• )9. Indéterminé

77'~t dugy'psede la strate 1O. Absence1 1 Diffus2. Individualisé3. Encrouté9. Indéterminé

7S~tatdugypsede la strate 2( ~me code que la strate 1T.

79 '~f'!partiti()n'de 'l'enracineme~;t

O. Absence dans l'ensemble du profil1 . Maximum dans la strate 02. Maximum dans la strate 13. ~nximum dans la strate 24. Régulièrement réparti dans l'ensemble9. Indéterminé

So 'PZ'bfondeùrde l'enracinement6'. Absence1, 0 à 10 cm2. la à .·20 cm3. 20 à ·fl.ecm4. 40 à sa cm5,80 à 120 cm6, Superieur à9, Indéterminé

75 Etat.....--! !69 ~"v·'.::~.:~..':;rossier-c'

1. (l - 252. 1''1 - 503 , L· .• 75

Il ";00

196

..----_.._------.__..._.._-

1

~<r ra re 1 .. ..... ........... , 0 . l'" r r'

S; r t; rb ;1. .... . " .., ~ - 25 C,,",

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20 i21

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~O 1

---'------·t=J--·i----

1

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t •

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'9......'a

·"

..,u...li.~·.~o··ge

197

ANNEXE 2

PRESENTATION DES ESPECES

Chaque espèce est présentée dans un dossier comprenant

Une fiche descriptive selon les critères biologiques utilisés dans

l'étude.

- Un schéma descriptif de l'appareil aérien.

- Des dessins et croquis de l'appareil aérien et souterrain.

La nomenclature des espèces et les renseignements d'ordre

biogéographique sont tirés de la flore de l'Algérie de QUEZEL et SANTA,

sauf exceptions signalées.

Les schémas représentent des modules s'étant développé durant deux

années agricoles (l'année agricole commence en automne· et se termine en

été). En fonction des pluies d'automne, l'année agricole permet

généralement deux phases de croissance séparées par l'hiver. Pour ne pas

compliquer les schémas, ces deux phases de croissance sont ici confondues.

(l'hiver ne perturbe normalement pas le diagramme architectural).

Les modules de la première année agricole considérée sont figurés par

deux traits, et ceux de la deuxième année agricole par un trait simple.

Les traits pointillés représentent des modules non situés par rapport

aux périodes de croissance.

Les tailles des modules sont proportionnés entre les espèces et entre

les modules pour la même espèce

La taille des entrenoeuds ne dépend que de leur situation sur les

modules et n'est pas proportionnée entre les espèces.

La direction des croissance est respectée.

Tous les modules possibles ne sont pas représentés.

II)

Q)s,+JIQ)E.....

o

198Profil type du sol dans la parcelled'étude des systèmes racinaires (saufpour No l 1et ta chrysocomoïdes)

~ 10Q)u

20 . - "0 ••••

-• 0

--=-- • .. ....30

40

50

60

70

80

90

100

110

... ...- .. ~-.. .. - ..0_· .--:- : . -.' . ..

.. .. ....;. (, .-~ ~ - .. --;-" .

-- .. - ,:.- .. -- -" -. - ... ~

___ 0_"'_ -J-

~ • --_-- -o·

Strate 2:

Strate 3:

Strate 4:

Strate 5:

D····>.: ~ ..

~~

~

o[8Z]

Matériaux sableux

Matériaux limoneux

Matériaux argileux

Crôute calcairepost-villafrachienne

Crôute calca ire "sauroon"villafranchienne

199

Légende récapitulativedes schémas de croissance aérienne

Entre-noeudlong

\- .IlIl

IlIl

1 iIl

Il

lére anné~ agricoleconsidérée

l

2éme année agricoleconsidérée

Antérieur à la premièreannée agricole considérée

±!

Fleur ou capitulede la 1ère année aqricoleconsidérée -

Fleur ou capitUlede la ~ème nnnée 39ricolecons idérée

Rameau court

•/

t'-

1 Exernp l e/ de module 1

"1

<; / Arrêt définitif de<,

croissance du module

200

FICHE/ESPECE

lo.enclature : Argyrolobium uniflorum (Oesf.)

Jaub et Spach.

Fa.ille L~gumineuses

Origine biogEographique Saharo-Arabique

Type biogEographique Cham~phyte-H~micryptophyte

Aspect et taille Herbac~e p~renne sous-ligneuse

Diagra••e architectural Acrotone, mais concernant uniquement les unit~s de croissance d'une

année agricole

Taille des unitEs de croissance Atteignent rarement 15 cm

Direction de croissance Sub-horizontale

Epoque (s) de croissance vEgEtative Automne (s'il a plu) et printemps.

Type de feuilles: Trifoliol~es (à folioles ovales lanc~ol~es). longueur des folioles 1 cm

environ. largeur des folioles : 0,5 cm environ.

LongEvitE des feuilles 5 mois environ.

Type de floraison: Terminale, mais semble axillaire par le fait que la ramification prolonge

exactement l'axe porteur.

Epoque de floraison: Automne et printemps (s'il a plu

croissance v~g~tative

en automne) pendant les phases de

Type de syst~.e racinaire : Pivot r~it~r~ à distance moyenne du collet, mais le pivot est

court lui-mhe, et les racines horizontales peu nombreuses ne donnent d' ÏIlportance à ce

système ni en profondeur, ni dans la partie superficielle du sol.

201

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~cine principcle .

individu de 2 ans

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ARGYROLOBIUM UNIFLORUM

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A~GYROLOB 1UM .UNIFLORUM

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FICHE/ESPECE

lo.enclature Artemisia campestris L.

Fa.ille Composées

Origine biog6ographique Méditerranéenne

Type biologique Chaméphyte

Aspect et taille Peti t buisson dont toutes les tiges dressées proviennent de la base

l'individu.

Diagra••e architectural Basitone

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R6it6rations: Il est difficile de dire si les modules renouvelant les unités fonctionnelles

sont des réitérations ou non car ils s'inscrivent dans le diagramme architectural.

Taille des unit6s de croissance Peuvent dépasser 3D cm.

Direction de croissance Verticale

Epoque(s) de croissance v6g6tative Printemps

Type de feuilles Découpées et laciniées, vert "bouteille". Longueur 1 à 2 cm.

LongEvitE des feuilles

courts.

4-5 mois pour les modules longs. Un an et plus pour les modules

Type de floraison Grappes terminales de capitules

Epoque (s) de floraison Hiver

Type de sysU.e raciaaire

horizontales sont nombreuses

le pivot est rH Uré loin du collet. et les ramifications

ce qui donne au système racinaire un développement à la fois

en profondeur et distant latéralement.

204

Inflorescence poss é ë

ARTEMISIA CAMPESTRIS

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ARTEMISIA CAMPESTRIS

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ARTEMISIA CAMPESTRIS

207

FICHE/ESPECE

lo.enclature Aristida pungens Desf.

Fa.ille Graminées

Origine biogfographique Saharienne

Type biologique Hemicryptophyte

Aspect et taille Grande herbacée pérenne dont les tiges peuvent atteindre 2 mde long.

Diagra••e architectural Basitone

Rfitfrations: Après un ensablement, des réitérations traumatiques sont issues de la

restée à l'air libre des modules et renouvellent ainsi les unités fonctionnelles.

Taille des unitfs de croissance Peuvent dépasser lm.

Direction de croissance: Verticale pour certains modules, quelconque pour d'autres.

Epoque(s) de croissance vfgftative Automne, s'il a plu et surtout printemps.

Type de feuilles: Graminéennes; le limbe forme une canule piquante à l'extrémité (d'où le

nom de l'espèce). Long. : jusqu'à 20 cm.

Longfvit' des feuilles 7 mois environ.

Type de floraison En panicule terminale.

Epoque (s) de floraison Printemps

Type de syst~.e racinaire : Uniquement adventif. Les racines nouvelles sont issues de la base

des modules en croissance. Existence d'un manchon de mucilage.

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208

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ARISTIDA PUNGENS

209

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2ème unité de croissance

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ARISTIDA PUNGENS

2ème unité de croissance

1ère unité de croissance

racines

racines

210

FICHE/ESPECE

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Acrotone

Saharienne

Petit buisson de 25 à 50 cm de haut, à feuilles épineuses.

Chaméphyte

Atractylis serratuloîdes Sieb.

Composées

Diagra••e architectural

Aspect et taille

Type biologique

Origine biog6ographique

R6it6rations: Elles sont systématiquement issues de la base de modules de plus de deux ans

chez la plante "adulte". Elles peuvent apparaître d~s la deuxi~me année apr~s germination.

Taille des unit6s de croissance les unités suivant le diagramme architectural sont courtes

(pas plus de 10 cm), mais les rH térations présentent des pousses de 20 à 30 cm en une

période de croissance.

Direction de croissance Quelconque pour les pousses suivant le diagramme architectural,

mais direction verticale pour les réitérations.

Epoque(s) de croissance v6gUative : Printemps exclusivement, . bien qu 1apparaissent des

rameaux courts d~s l'automne, m~me en l'absence de pluies.

Type de feuilles Aranéeuses. longueur 1,5 cm environ. largeur 1 cm environ.

Long6vit6 des feuilles 8 mois environ.

Type de floraison Capitules terminaux.

Epoque (s) de floraison En fin de croissance végétative, donc à la fin du printemps.

Type de systa.e racinaire : le pivot est réitéré pr~s du collet sur l'échantillon observé, ce

qui tend à donner plusieurs pivots pour la plante au bout d'un certain te.ps. les

ramifications horizontales sont nombreuses sur l'échantillon observé.

211

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ATRACTYLIS SERRATULOÏDES

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212

FICHE/ESPECE

lo.enclature Echiochilon fruticosum Desf.

Fa.ille Boraginacées

Origine biog6ographique Saharo-Arabique

Type biologique Cham~phyte

Aspect et taille Petit buisson à tiges redress~es dès la floraison

Diagra••e architectural Acrotone

R6it6rations Traumatiques simultan~es après coupure de module en croissance.

Taille des unit6s de croissance D~passent rarement 15 cm.

Direction de croissance Tendant à ~tre verticale peu avant la floraison.

Epoque(s) de croissance v6g6tative Automne, s'il a plu, et printemps.

Type de feuilles Petites et poilues. Longueur 5 mm environ. Largeur 2 mm environ.

Long6vit6 des feuilles 4-5 mois

Type de floraison Grappe terminale.

Epoque(s) de floraison Dès la fin de l'automne et au printemps.

Type de systbe racinaire RHUrations du pivot à une distance moyenne du collet et

ramifications horizontales moyennement nombreuses. Elles sont concentrées dans la partie

supérieure du sol. Existence de poils absorbants.

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FICHE/ESPECE

lo.enclature Gymnocarpos decander Forsk.

Fa.ille Caryophyllac~es.

Origine biog'ographique Saharo-sindienne

Type biologique Cham~phyte

Aspect et taille Petit buisson

Diagra••e architectural : Acrotone.

Des modules courts peuvent crottre de manière monopodique

R'it'rations: Les r~it~rations traumatiques nous sont connues après broutage, pendant la

croissance, ou bien peuvent ~tre issues de modules courts.

Taille des unit's de croissance D~passent rarement 10 cm.

Direction de croissance Ouelconque et peut changer durant la pousse.

Epoque(s) de croissance v'g'tative Automne et printemps.

Type de feuilles Cylindriques et charnues.

Long'vit' des feuilles 7 mois environ

Type de floraison Glomerules terminaux (en cymes contract~es)

Epoque(s) de floraison Dès la fin de l'automne (s'il a plu) et au printemps.

Type de systè.e racinaire Pivot r~itr~ loin du collet et ramifications horizontales peu

nombreuses donnant un système profond. Existence de poils absorbants.

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215

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GYMNOCARPOS DECANDER

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216

FICHE/ESPECE

lo.enclature Helianthemum lippii (l.) Person var. sessiliflorum (Desf.) Murbeck

Fa.ille : Cistacées

Origine biogEographique : Saharo-Méditerranéenne

Type biologique : Chaméphyte

Aspect et taille: Petit buisson à pousses trèsfines et à aspect diffus. .

Diagra..e architectural : AcrotoneDes rameaux courts peuvent croître de manièremonopodique.

REitErations : Traumatiques après broutage auniveau de la coupure. Peuvent advenir à partir derameaux courts qui s'allongent alors, mais à con­dition que les parties jeunes de la plante soientperdues.

Taille des unitEs de croissance : Peuvent dépasser 10 cm, mais atteignent rarement 15 cm.

Direction de croissance: Peu précise. En fait, à cause d'une faible lignification durant lapousse, la direction de croissance tend à ttre horizontale.

Epoque(s) de croissance vEgEtative : Automne (en fonction de la pluie) et printemps. Reposhivernal.

Type de feuilles: Assez petites, elliptiques. longueur: 0,8 cm env. largeur: 0,2 cm env.

LongEvitE des feuilles: Deux mois environ sur les rameaux longs, mais peuvent rester 6 moisenviron sur des rameaux courts.

Type de floraison : Grappe terminale.

Epoque (s) de floraison: Fin de l'automne et durant le printemps.

Epoques de .aturitE des se.ences : Mtmes périodes que la floraison.

Type de systbe racinaire Système primaire uniquement. Pivot réitéré près du collet.Ramifications horizontales moyennement nombreuses.

217

Fleurs

./Recrise de croissance.

rameaux d'un an sur un individu de 2 a~s

En cloir ; Rorneou x de J'on"~e oçr icote e), COIHS.

HELIANTHEMUM SESSILIFLORUM

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HELIANTHEMUM SESSILIFLORUM

218

FICHE/ESPECE

lo.enclature Linaria aegyptiaca L.

Fa.ille Scrophulariacées

Origine biogfographique Saharienne

Type biologique Chaméphyte

Aspect et taille Tr~s petit buisson à l'aspect intriqué

Diagra••e architectural

mésotone.

Peu évident. La plante semble avoir un diagramme architectural

Rfitfrations C'est par réitérations que la plante assure la continuité de sa croissance.

Taille des unitfs de croissance Peut atteindre 20 cm.

Direction de croissance Quelconque, à tendance subhorizontale

Epoque(s) de croissance vfgftative Automne et printemps, selon la pluie.

Type de feuilles

0,3 cm environ.

Petites, cordiformes et parfois hastées. Longeur 0,4 cm environ. Larg

Longfvitf des feuilles 7 mois environ.

Type de floraison Fleurs solitaires axillaires sur presque tout le module

Epoque( 5) de floraison

végétative.

Dès le début du printemps et pendant la fin de la croissance

Type de sysU.e racinaire: Pivot réitéré loin du collet et ramifications horizontales peu

nombreuses, donc le syst~me racinaire est plutôt profond.

219

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LINARIA AEGYPTIACA

221

FICHE/ESPECE

lo.enclature Malcolmia aegyptiaca Spr.

Fa.ille : Crucifères

Originebiog6ographique Saharo-Sindienneet subtropicale

Type biologique : Chaméphyte

Aspect et taille : Herbacée sous-frutescenteà aspect diffus.

Diagra••e architectural : Acrotone pendant lapremière année agricole, mais les années sui­vantes, les nouveaux modules sont émis en po­sition sériale.

Réit6rations : Peuvent advenir dès la 3èmeannée agriole sur des modules de deux ans.L'espèce dr~geon~e.

Taille des unités de croissanceLa première unité de croissance peut attein­dre 50 cm de long, mais les suivantes sontbeaucoup plus courte.

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11111,,

sol

Direction de croissanceelle est quelconque.

Verticale pour la première unité de croissance. Pour les autres,

Epoque(s) de croissance v6g6tative : En automne s'il a plu suffisamment tSt, et au printemps.

Type de feuilles: Linéaires, rugueuses. Longueur: 0,7 cm environ. Largeur: 0,2 cm environ.

long6vit6 des feuilles: 2 mois environ.

Type de floraison : En grappe terminale.

Epoque(s) de floraison: En fin de croissance végétative, en automne et au printemps

Type de systhe racinaire : Le système primaire est d'autant plus long que le sable récemmentstabilisé est profond. En général, le pivot est court et réitéré à distance moyenne ducollet. Les racines horizontales ne sont pas nombreuses.

222

En clair: Pou'Ss~ de t •.. 01!1ee

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MALCOLMIA AEGYPTIACA

224

FICHE/ESPECE

lo.enclature Nolletia chrysocomoides Desf.

Fa.ille : Composées

Origine biogEographique Nord Africaine,Espagnole

Type biologique : Chaméphyte

Aspect et taille : Herbacée sous ligneusepouvant avoir l'aspect d'un petit buisson.

Diagr...e architectural : Acrotone.

REitErations: On assiste à l'émission depetits modules à partir de capitules demodules antérieurs insuffisemment développés.

Taille des unitEs de croissancePeuvent dépasser 20 cm.

Direction de croissance : Quelconque au débutde la croisssance mais redresée peu avant lafloraison.

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Epoque(s) de croissance vEgEtative: Automne et printemps, en fonction de la pluie.

Type de feuilles: Linéaires, velues. Longeur : 0,8 cm env. Largeur : 0,2 - 0,3 cm env.

LongEvitE des feuilles: 6, 7 mois.

Type de floraison : Capitules terminaux.

Epoque (s) de floraison: Dès l'automne, pendant la croissance végétative,et au printemps.

Type de syst~.e racinaire : Pivot réitéré à distance moyenne du collet, nombreuses racineshorizontales, ce qui donne un aspect superficiel au système racinaire. La superficialité estaccentuée par des racines adventives émises en grand nombre après ensablement.

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NOLLETIA CHRYSOCOMOTDES

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NOLLETIA CHRYSOCOMOÏOES

228

FICHE/ESPECE

lo.enclature Plantago albicans L.

Fa.ille Plantaginac'es

Origine biogEographique "'diterran'enne

Type biologique H'micryptophyte et g'ophyte.

1module encroissance rhytmi~__.......<-- 501

Acrotone. L'axe principale croît en unités de croissance courtes et

Aspect et taille Herbacée perenne à feuilles en rosette.

Diagra••e architectural

de mani~re monopodique.

Les ramifications,courtes elles aussi, terminent leur croissance par un épi florif~re long.

REitErations: Elles sont issues de racines horizontales, ce sont des drageons. Leurs

croissance dans le sol s'effectue par des entrenoeuds longs. Les feuilles sont alors des

écailles.

Taille des unitEs de croissance Jusqu'à 10 cm dans le sol, et 2 cm à l'air libre.

Direction de croissance verticale.

Epoque(s) de croissance wEgEtatiwe Automne (s'il a plu) et printemps.

Type de feuilles: Linéaires, lancéolées et poilues. Longueur

Largeur: 1 cm environ.

LongEwitE des feuilles 6 mois environ.

Type de floraison Epi terminal.

Epoque (s) de floraison Printemps

peuvent dépasser 10 cm.

Type de systbe racinaire Pivot réiUr' en mhe temps qu'un drageon. Les ramifications

horizontales sont peu nombreuses.

229

Epi

·Feuilles sèches

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Croissance souterraine.

PLANTAGO ALBICANS

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PLANTAGO ALBICANS

231

FICHE/ESPECE

lo.enclature : Rhanterium suaveolens Desf.(Tirée de JEFFREY, 1979)

Fa.ille Composées

Origine biogEographique : Nord-Africaine

Type biologique : Chaméphyte

Aspect et taille : Buisson hémisphériqued'une hauteur de 0,5 mà 1 m lorsqu'iln'est pas trop brouté.

Diagra••e architectural: Basitone

REitErations : A chaque début de printemps(sauf les deux ou trois premiers) à la basedes "individus".Ce sont les réitérations qui assurent lerenouvellement des unités fonctionnelles.

Taille des unitEs de croissancepeuvent dépasser 40 cm.

Direction de croissance : Verticale

Epoque(s) de croissance vEgEtative Automne pour les modules croissant selon le diagrammearchitectural et printemps pour les réitérations.

Type de feuilles : Dentées, lancéolées, vert bleutées. Long.

LongEvitE des feuilles : 8 mois environ.

Type de floraison: Panicule de capitules terminaux.

Epoque (s) de floraison : Printemps.

1 cm env. Larg. 0,5 cm env.

Type de syst~.e racinaire : Le pivot est réitéré sur le collet. En cas d'ensablement, ce sontdes racines adventives qui peuvent réitérer le pivot. Les racines horizontales sontmoyennement nombreuses.

232

.Inflorescence passee

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individu de 2 ans

En clair: Rameaux de l'année

agricole en cours.

gris: Rameaux de l'année

agricole passée.

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RHANTERIUM SUAVEOLENS

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RHANTERIUM SUAVEOLENS

236

FICHE/ESPECE

lo.enclature Salsola vermiculata Desf. var. brevifolia Maire &Weiller

Fa.ille : Chénopodiacées

Origine biogEographiqueSaharo-méditerranéenne

Type biologique : Chaméphyte

Aspect et taille : Buisson intriqué de0,5 à 1 mde hauteur environ

Diagra••e architectural Difficile àrévéler. Les ramifications simultannéesinflorescentielles montrent deux gradientsopposés.Nous dirions que le diagramme est "mésotone"

REitErations: La plante réitère au début dechaque année agricole à partir de modulescourts. Ce sont les réitérations qui assu­rent la continuité de la croissance.

Taille des unitEs de croissancePeuvent dépasser 40 cm.

Direction de croissance : Quelconque

Epoque(s) de croissance vEgEtative Début en automne, mais maximum au printemps.

Type de feuilles : Microphylles

LongEvitE des feuilles: 6 mois au plus.

Type de floraison: En épis terminaux.

Epoque(s) de floraison: Fin du printemps.

Type de syst~.e racinaire: Le pivot est réitéré loin du collet, et les racines horizontalessont moyennement nombreuses, ce qui donne au système racinaire un développement à la fois enprofondeur et distant latéralement.

237

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SALSOLA VERMICULATAvar. BREVIFOLIA

238

FICHE/ESPECE

lo.enclature Thymelaea microphylla Coss. et Dur.

Fa.ille Thymeleacées

Origine biog'ographique Nord-Africaine

Type biologique Chaméphyte

Aspect et taille Petit buisson à tiges dressées et veloutées.

Diagra••e architectural Acrotone.

Sont issues de vieux modules et généralement situées vers la base de

l'individu, mais en fait, elles sont peu prévisibles et dépendent de la pluviosité pour leur

apparition.

Taille des unit's de croissance Atteignent rarement 20 cm.

Direction de croissance: Verticale, sauf pour les modules de vieilles unités fonctionnelles

croissant selon le diagramme architectural.

Epoque(s) de croissance v'g'tative Automne et printemps.

Type de feuilles Petites, obovales. long. 2, 3.m. largo 2 mm environ.

Long'vit' des feuilles 7 mois environ, si la croissance a débuté en automne.

Type de floraison: Glomerules terminaux et axillaires soit dans la partie terminale des

modules longs, soit sur des modules courts.

Epoque(s) de floraison: Dès le début du printemps pour les modules courts, et jusqu'à la fin

de cette saison, lorsque les modules longs ont cessé de crottre.

Type de syst~.e racinaire Réitération du pivot loin du collet et peu de racines

horizontales. le système est ainsi profond.

239

Individu d'un anTige d'un an siluéevers la base de

l'individu.

la floraison.

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Rameaux courts donnantdes fleurs.

croissance

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THYMELAEA MICROPHYLLA

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THYMELAEA MICROPHYLLA

Nomenclature des espèces citées dans le présent mémoire et n'ayant pas faitl 'objet d'une fiche dans l'annexe 2.

Cette nomenclature est tirée de la Flore de l'Algérie (QUEZcL et SANTA,1963)sauf pour Daucus syrticus et::Astragallus annularis (Flore de la Tunisie parPOTTIER-ALAPETlrE,1979-1981).

AJUGA IVA(L.) Schreb.-LabiéesAMPHINOMIA DICHOTOMA(Del.)FQ. et Rothm.-LégumineusesANABASIS OROPEDIORUM M.-ChénopodiacéesANACYCLUS CYRTOLEPIDIOIDES Pomel-ComposéesANAGALLIS MONELLI L.-PrimulacéesANTHEMIS PEDUNCULATA Desf.-ComposéesANTIRRHINUM ORONTIUM L.-ScrofulariacéesARISTIDA BRACHYATHERA Coss. et Bal.-GraminéesARISTIDA PLUMOSA L.ssp.LANUGINOSA(Trab.)M.-GraminéesARTHROPHYTUM SCHMITTIANUM(Pomel)M. et W.-ChénopodiacéesASPHODELUS REFRACTUS Boiss.-LiliacéesASPHODELUS TENUIFOLIUS Cav.-LiliacéesASTERISCUS PYGMAEUS Coss. et Kral.-ComposéesASTRAGALUS ARMATUS Willd.-LégumineusesASTRAGALUS CAPRINUS L.-LégumineusesASTRAGALUS CRUCIATUS Link.-LégumineusesASTRAGALUS SINAICUS Boiss.-LégumineusesATRACTYLIS FLAVA Desf.-ComposéesBASSIA MURICATA (L.) Asch.-ChénopodiacéesBRACHYPODIUM DISTACHYLlM(L.) P?B. -GraminéesBRASSICA TOURNEFORTII Gouan-CrucifèresBROMUS RUBENS L.-GraminéesBUPLEURUM SEMICOMPOSITUM L.-OmbellifèresCALYCOTOME VILLOSA(Poiret) Link.-LégumineusesCARDUNCELLUS ERIOCEPHALUS Boiss.-ComposéeesCARDUUS GETULUS Pomel-ComposéesCATANANCHE ARENARIA Coss. et Dur.-ComposéesCENTAUREA DIMORPHA Viv.-ComposéesCENTAUREA FURFURACEA Coss. et Kral.-ComposéesCISTANCHE VIOLACEA (Desf.)Beck.-OrobanchacéesCLEOME ARABICA L. ssp.AMBLYOCARPA (Barr. et Murb.)Ozenda-CapparidacéesCREPIS NIGRICANS Viv.-ComposéesCUTANDIA DICHOTOMA (Forsk.) Trab.-GraminéesCYNODON DACTYLON (L.) Pers.-GraminéesDIPLOTAXIS SIMPLEX(Viv.) Spren9.-CrucifèresECHIUM PYCNANTHUM Pomel-BoraginacéesERODIUM GLAUCOPHYLLLlM L'Herit.-GéraniacéesERYNGIUM ILICIFOLIUM Lamk.-OmbellifèresEUPHORBIA RETUSA Forsk.-EuphorbiacéesFAGONIA GLUTINOSA Del.-ZygophyllacéesFILAGO GERMANICA L.-ComposéesFILAGO SPATHULATA Presl.-ComposéesHEDYSARUM SPINOSISSIMUM L.-LégumineusesHELIANTHEMUM CONFERTUM Dunal,non Willk.-CistacéesHELIANTHEMUM KAH IRICUM Del. -CistacéesHELIANTHEMUM LIPPII (L.) Pers.var.INTRICATUM Murb.-CistacéesHERNIARIA FONTANESII J.Gay-CaryophyllacéesHERNIARIA HEMISTEMON J.Gay-CaryophyllacéesHIPPOCREPIS BICONTORTA Lois.-LégumineusesHIPPOCREPIS MULTISILIQUOSA L.-LégumineusesHORDEUM MURINUM L.-GraminéesHYPECOUM GESLINI Coss. et Kral.-PapavéracéesIFLOGA SPICATA (Forsk.)Sch.Bip.-ComposéesKOELERIA PUBESCENS (Lamk.) P.B.-GraminéesKOELPINIA LINEARIS Pallas-Composées

243

LAUNAEA GLOMERATA (Cass.) Hook.f.-ComposéesLAUNAEA NUDICAULIS (L.) Hook.f.-ComposéesLAUNAEA RESEDIFOLIA O.K.-ComposéesLEONTDDDN HISPIDULUS (Del.) Boiss.-ComposéesLINARIA SIMPLEX DC.-ScrofulariacéesLOBULARIA LYBICA (Viv.) Webb.-CrucffèresLOEFLINGIA HISPANICA L.-CaryophyllacéesLOTUS CRETICUS L.-LéqumineusesLOTUS PUS1LLUS Medik:-LégumfneusesLYGEUM SPARTUM L.-GraminéesMALVA AEGYPTIACA L.-MalvacéesMALVA PARVIFLORA L.-MalvacéesMATTHIOLA LONGIPETALA (Vent.)DC.ssp.KRALIKII (Pomel) M.-CrucifèresMEDICAGO LACIN IATA (L.) All. -LéçumtneusesMEDICAGO MINIMA Grufb.-LégumineusesMEDICAGO T~UNCATULA Willd.-LéqumineusesMURICARIA PROST~ATA (Desf.) Desv.-CrucifèresNEURADA PROCUMBENS L.-RosacéesONONIS NATRIX L.-LégumineusesONONIS RECLINATA L.-LégumineusesONONIS SER~ATA Forsk.-LéqumineusesONOPORDON ARENARIUM (Desf.) Pomel-ComposéesOROBANCHE CERNUA Loefl.-OrobanchacéesPARONYCHIA ARABICA (L.) DC. ssp.ANNUA (Del .)M.-Caryophyllacées.PARONYCHIA ARABICA (L.) DC. ssp.COSSONIANA J.Gay-CaryophyllacéesPARONYCHIA CAPITATA (L.) Lamk. -Caryophyl lacëesPICRIS CORONOPIFOLIA Desf.-ComposéesPITURANTHOS CHLORANTHUS (Coss. et Dur.) Benth. et Hook.-OmbellifèresPLANTAGO OVATA Forsk.-PlantaginacéesPOLYGONUM EQUISETIFORME S~ et Srn.-Polygonacées~EICHARDIA TINGITANA (L.) Roth.-ComposéesRESEDA ARABICA Boiss.-RésédacéesRETAMA RETAM Webb.-LégumineusesSALVIA VERBENACA (L.) Briq.-LabiéesSAVIGNYA PAKVIFLO~A (Uel.) Webb.-CrucifèresSCHISMUS BARBATUS (L.) Thell.-GraminéesSENECIO GALLICUS L.-ComposéesSILENE COLORATA Poiret-Caryophyl lacéesSILENE VILLOSA Forsk.-CaryophyllacéesSON CHUS TENERRIMUS L.-ComposéesSTIPA LAGASCAE R. et S.-GraminéesSTIPA PARVIFLORADesf.-GraminéesSTIPA RETORTA Cav.-GraminéesTHESIUM HUMILE L.-SantalacéesTHYMELAEA HIRSUTA Endl.-ThymélaeacéesDAUCUS SYRTICUS Murb.-OmbellifèresASTRAGALUS ANNULARIS Forsk.-Légumineuses

TABLE DES RATIERES

INTRODUCTION GENERALE

Problématique....................................................................... 4Caractéristiques de la région étudiée et motifs de son choix........................ 7Démarche et contenu du mémoire...................................................... 9

CHAPITRE 1 - LE MILIEU NATUREL, L'ARIDITE ET SES CONSEQUENCES

1 - ARIDITE CLIMATIQUE.................................................. 112 - ARIDI TE EDAPHIQUE............................................................... 123 - L'ACTIVITE HUMAINE............................................................... 144 - L'EROSION EOLIENNE ET LA GEOMORPHOLOGIE EOLIENNE................................ 15

4.1 - LES FACTEURS METEOROLOGIQUES DE L'EROSION EOLIENNE....................... 154.2 - LES FACTEURS EDAPHIQUES ET AERODYNAMIQUES DE L'EROSION EOLIENNE,

SES CONSEQUENCES SUR LA GEOMORPHOLOGIE................................... 164.2.1 - La granulométrie...... 164.2.2 - La micro et mésotopographie....................................... 17

4.2.2.1 - Microtopographie........................................... 174.2.2.2 - Mésotopographie............................................ 21

4.3 - CONSEQUENCES DE L'EROSION EOLIENNE SUR LES CARACTERISTIQUESHYDRIQUES DES SOLS................................................ 23

CONCLUSION.......................................................................... 28

CHAPITRE II - TYPOLOGIE DES MILIEUX DE LA STEPPE A RHANTERIUM SUAVEOLENSEN JEFFARA TUNISIENNE ET HYPOTHESES SUR LEUR DYNAMIQUE.

INTRODUCTION •.•..... :............................................................... 29Section l - LE DOMAINE GEOGRAPHIQUE ET ECOLOGIQUE ETUDIE............................ 30

1.1 - LA STEPPE A Rhanterium suaveolens ET LE BIOCLIMAT................. 301.1.1 - L'association à Rhanterium suaveolens et

Artemisia campestris....................................... 30r.1.2 - La variante à Eragrostis papposa et Thymelaea hirsuta de

l'assoc~ation à Rhanterium suaveolens et Artemisiacampes tris ..........••. •.•....••..••....•...•...•.••........ 33

r.1.3 - Variante à Dianthus crinitus de l'association àRhanterium suaveolens et Artemisia campestris.............. 33

r.1.4 - L'association à Rhanterium suaveolens etAsphodelus refractus...................................... 33

1.1.5 - La variante à Savignya parviflora de l'associationà Rhanterium suaveolens et Asphodelus refractus............ 34

1.2 - LA STEPPE A Rhanterium suaveolens ET LES CONDITIONS EDAPHIQUES.... 34t.2.1 - La sous-association à Atratylis serratuloîdes des

·associations à Rhanterium suaveolens....................... 351.2.2 - L'association à Ziziphus lotus et Retama retam............. 35

I.3 - LA STEPPE A Rhanterium suaveolens ET L'OCCUPATION HUMAINE......... 36Section II - METHODES............................................................... 37

II.1 - ECHANTILLONNAGE......................................................... 3711.2 - LE RELEVE........ 39

II.2.1 - DESCRIPTION DU MILIEU PHYSIQUE ET BIOTIQUE....................... 39II.2.2 - DESCRIPTION DE LA COMMUNAUTE VEGETALE............................ 39II.2.3 - LE TRAITEMENT DES DONNEES........................................ 40

II.2.3.1 - Traitement analytique..................................... 40

II.2.3.1.1 - Les profils icologiques............................ 4011.2.3.1.2 - Les tables de contingence. 4111.2.3.1.3 - L'''efficaciti'' des descripteurs.................... 4111.2.3.1.4 - Les "Liaisons interspicifiques"................... 42

11.2.3.2 - Traitement synthHique.................................... 42Section III - LES DESCRIPTEURS DU MILIEU ET LEUR INFLUENCE SUR LA FLORE............. 43

111.1 - L'INFLUENCE DE LA MOBILITE DU SABLE.................................... 43111.1.1. LES DESCRIPTEURS DE LA MOBILITE DU SABLE......................... 43

111.1.1.1 - L'ipaisseu~ moyenne de sable mobile entre les nebkas(EPSA)...... ......•.......•••....••.•........•••......... 43

111.1.1.2 - Le Recouvrement du sol par le sable mobile (RECS)........ 44II1.1.2 - "REPONSES" DE LA FLORE AUX DESCRIPTEURS DE LA

MOBILITE DU SABLE............................................... 44111.1.2.1 - L'EPSA ...•...•.......••.••..•.•...••••.•.•.....•...••.. ,. 44111.1.2.2 - Le RECS.................................................. 47

111.2 - L'INFLUENCE DE LA HAUTEUR DES FORMES DU MODELE EOLIEN (HMOD).......... 47111.3 - INFLUENCE DES AUTRES DESCRIPTEURS...................................... 49

111.3.1 - LES DESCRIPTEURS DIRECTEMENT LIES A L'EROSION EOLIENNE.......... 49111.3.1.1 - Le recouvrement total du sol par la vigitation

pirenne (RECT)........................................... 49111.3.1.2 - L'intensité d'exploitation (INTX)........................ 51

111.3.2 - LES DESCRIPTEURS NON DIRECTEMENT LIES A PRIORIA L'EROSION EOLIENNE............................................ 51

111.3.2.1 - La profondeur de sable anciennement fixie (PROF)......... 53111.3.2.2 - La première espèce dominante (1 DOM)..................... 53111.3.2.3 - Le recouvrement du sol par Aristida pungens (REAP)....... 56

Section IV - ELABORATION DE LA TyPOLOGIE............................................ 61IV.l - LES RELATIONS ENTRE LES DESCRIPTEURS A TRAVERS L'ANALYSE DE LA FLORE.... 61

IV.1.1 - L"'EFFICACIT[I' DES DESCRIPTEURS.................................. 61IV.l.2 - RELATION GLOBALE ENTRE LES CLASSES DES DESCRIPTEURS ET LES ESPECES 61

IV.l.2.1 - Corrélation globale entre descripteurs et vecteurs propres 62IV.l.2.2 - Corrilation entre les classes de descripteurs et les

vecteurs propres .•..•......•.•..•......•........ 62IV.2 - TYPOLOGIE ECOLOGIQUE DES MILIEUX........................................ 68

Section V - GEOMORPHOLOGIE EOLIENNE ET TYPOLOGIE "ECOLOGIQUE";...................... 75V.l - LE TYPE DE MILIEU SANS MODELE EOLIEN D'ACCUMULATION (Type 1)............. 76V.2 - LE TYPE DE MILIEU A MICRO-NEBKAS ET VOILE EOLIEN (Type II)............... 80V.3 - LE TYPE DE MILIEU A MICRO-NEBKAS ET FLECHES ET/OU NAPPES DE SABLE

(Types III).............................................................. 81V.4 - LE TYPE DE MILIEU A MICRODUNES AVEC OU SANS MESO-NEBKAS (Type IV)........ 81V.5 - LE TYPE DE MILIEU A MESO-NEBKAS ET FLECHES ET/OU NAPPES DE SABLE (Type V) 81V.6 - LE TYPE DE MILIEU A MESO-NEBKAS ET VOILE EOLIEN (Type vI)................ 82V.7 - LE TYPE DE MILIEU A DUNES, MICRO-DUNES AVEC OU SANS MACRO-NEBKAS

(Type VII).............. ..•.•.......•....•......••..•..•.•.......•....... 82V.8 - LE TYPE DE MILIEU A MACRO-NEBKAS ET FLECHES ET/OU NAPPES DE SABLE

(Type VIII).............................................................. 83V.g - LE TYPE DE MILIEU A MACRO-NEBKAS ET VOILE EOLIEN (Type IX)............... 83

Section VI - HYPOTHESES SUR LA DYNAMIQUE DE LA VEGETATION CONJOINTEMENT A LADYNAMIQUE EOLIENNE DU SABLE............................................ 85

V1.1 - SUCCESSION SUR UN SUBSTRAT A TOPOGRAPHIE PLANE.......................... 85VI.2 - SUCCESSION SUR UN SUBSTRAT A RELIEF ACCENTUE............................ 87

CONCLUSION •..••..••................••.••..••..•.• , ••••• •••. • •••.. . . • • •. •. •. ••. •• ••. . 89

CHAPITRE III - LES CARACTERES BIOLOGIQUES DES ESPECES : L'ADAPTATION A LA MOBILITEDU SABLE ET LA FIXATION DU SABLE

INTRODUCTION........................................................................ 92

Section 1 - METHODES D'ETUDES ET MATERIEL VEGETAL................................... 941.1 - RAPPELS DE MORPHOLOGIE VEGETALE "AERIENNE" ET APPORT DE CETTE DISCIPLINE

DANS L'ETUDE DE LA RESISTANCE A LA MOBILITE DU SABLE..................... 941.1.1 - LES CRITERES DESCRIPTIFS "CLASSIQUES"............................. 94

1.1.1.1 - Rythmicité de la croissance................................ 941.1.1.2 - Différenciation morphologique des axes de croissance....... 941.1.1.3 - Mode de ramification....................................... 941.1.1.4 - Position des organes reproducteurs et mode de croissance... 96

1.1.2 - L'OBJET ARCHITECTURAL : APPROCHE MORPHOGENETIQUE.................. 971.1.2.1 - L"'unité de croissance" (U.C.)............................. 971.1.2.2 - Le "module"................................................ 971.1.2.3 - Le "diagramme ar-c hi t ectur-a l t'v , , ••• •••• ••••••••••••••••••••• 981.1.2.4 - La "réitération"........................................... 98

1.2 - MATERIEL VEGETAL ET PROTOCOLES D'ETUDES.................................. 1001.2.1 - LISTE DES ESPECES ETUDIEES........................................ 1001.2.2 - L'ETUDE DE LA MORPHOLOGIE AERIENNE ET DE LA PHENOLOGIE............ 1001.2.3 - L'ETUDE DE LA MORPHOLOGIE RACINAIRE ET DES REACTIONS DES

VEGETAUX A L'ENSABLEMENT EN NAPPES................................ 1021.2.4 - MESURES DU MOUVEMENT DU SABLE..................................... 103

Section II - MODES DE CROISSANCE VEGETATIVE EN L'ABSENCE DE MOUVEMENTS DE SABLE..... 10411.1 - CROISSANCE AERIENNE..................................................... 104

II.1.1 - PHENOLOGIE ET TAILLE DES UNITES DE CROISSANCE.................... 10411.1.2 - DIFFERENCIATION MORPHOLOGIQUE.................................... 11011.1.3 - RAMIFICATION..................................................... 113

II.1.3.1 - Ramifications simultanées................................. 113II.1.3.2 - Ramifications différées................................... 114

II.1.4 - CLASSIFICATION DES ESPECES ETUDIES............................... 116II.2 - SYSTEMES RACINAIRES..................................................... 118

II.2.1 - STRUCTURE PRIMAIRE ET REITERATION................................ 12011.2.2 - SYSTEME PIVOTANT SIMPLE - SYSTEME A PIVOTS MULTIPLES............. 121II.2.3 - ROLE DU SYSTEME RACINAIRE DANS LA RESISTANCE A

LA MOBILITE DU SABLE............................................. 12111.3 - MORPHOLOGIE DES JEUNES STADES........................................... 122

II.3.1 - PHASE DE JEUNESSE ET FLORAISON................................... 123II.3.2 - PHASE DE JEUNESSE ET REITERATIONS................................ 123

Section III - REACTIONS A L'ENSABLEMENT ET AU DECHAUSSEMENT DES VEGETAUX ETUDIES.... 125111.1 - ENSABLEMENT MODERE (en IInappesll)....................................... 125

111.1.1 - REACTIONS DE L'APPAREIL AERIEN A L'ENSABLEMENT.................. 125111.1.1.1 - Les espèces ne changeant pas de mode de

croissance aérienne...................................... 125111.1.1.2 - Les espèces présentant des réitérations traumatiques..... 125

111.1.2 - SYSTEME RACINAIRE ET REACTIONS GLOBALES DESESPECES A L'ENSABLEMENT......................................... 126

111.1.3 - REACTION AU DECHAUSSEMENT DES ESPECES ETUDIEES.................. 127111.1.4 - SIGNIFICATION ADAPTATRICE DES REACTIONS A L'ENSABLEMENT

ET AU DECHAUSSEMENT OBSERVES.................................... 129111.1.4.1 - Résistance à la mobilité du sable et pâturage............ 129111.1.4.2 - Résistance à la mobilité du sable et à la sècheresse..... 130111.1.4.3 - L'"adaptation" à la mobilite du sable.................... 131

111.2 - SITUATIONS DE DUNES ET MICRO-DUNES..................................... 132111.2.1 - REACTIONS DE Rhanterium suaveolens ET DE Salsola vermiculata.... 132III.·2.2 - REACTIONS D'Aristida pungens.................................... 133

111.2.2.1 - Etude des coupes de nebkas............................... 133111.2.2.2 - Edification des nebkas par Aristida pungens.............. 135

111.3 - SITUATIONS DE MESO OU MACRO-NEBKAS AVEC ENSABLEMENT EN VOIE DE FIXATION(en "nappes").......................................................... 138

111.3.1 - REACTION DE Malcolmia aegyptiaca................................ 138111.3.2 - REACTION DE Nolletia chrysocomoîdes............................. 140

CONCLUSION.......................................................................... 141

l - LES ESPECES NON ADAPTEES A LA MOBILITE DU SABLE.......................... 141II - LES ESPECES FAIBLEMENT ADAPTEES A LA MOBILITE DU SABLE

(ensablement en "nappes")................................................ 142III - Aristida pungens, ESPECE ADAPTEE A LA MOBILITE DU

SABLE ....••. , •. . . ... . . .. . • . .. . .. . .. . . .. . . . . .. . .. . . .. .. .. . . . .. . .. . . • . .. • . . 143IV - LES ESPECES PIONNIERES DES DUNES STABILISEES............................. 143

CHAPITRE IV - DYNAMIQUE DE LA VEGETATION ET MOBILITE DU SABLE

INTRODUCTION........................................................................ 144

Section l - DYNAMIQUE SABLE-VEGETATION DANS UN CAS TYPIQUE DE FORMATION DE DUNESMOBILES SUIVI DE LEUR DISPARITION........................................ 145

LI - SITUATION REGIONALE DU CAS TyPIQUE....................................... 1451.2 - DYNAMIQUE DU PASSAGE D'UN ETAT A L'AUTRE POUR UNE STATION................ 146

1.2.1 - PASSAGE DE L'ETAT DE TYPE II A L'ETAT DE TYPE III................. 1461.2.2 - PASSAGE DE L'ETAT DE TYPE III A L'ETAT DE TYPE IV................. 1501.2.3 - PASSAGE DE L'ETAT DE TYPE IV A L'ETAT DE TYPE VII................. 1511.2.4 - 0ASSAGE DE L'ETAT DE TYPE VII A L'ETAT DE TYPE VIII............... 1531.2.5 - PASSAGE DE L'ETAT DE TYPE VIII A L'ETAT DE TYPE IX................ 154

Section II - SCHEMA GENERAL DE LA DYNAMIQUE SABLE-VEGETATION POUR LA STEPPEA Rhanterium suaveolens................................................ 156

II.1 - VARIATIONS AUTOUR DU CAS TYPIQUE ET GENERALISATION ..••...•............. 156II.1.1 - INFLUENCE DE LA FLORE INITIALE AU VOISINAGE DE LA STATION........ 156

II.1.1.1 - Cas où Aristida pungens est suffisamment bien implantée... 158II.1.1.2 - Cas où Aristida pungens est faiblement implantée.......... 159

II.1.2 - INFLUENCE DES FACTEURS PHYSIQUES DE LA DYNAMIQUE DU SABLE........ 160II.2 - VITESSE DES PROCESSUS................................................... 162

II.2.1 - VITESSE DU PROCESSUS PHySIQUE.................................... 162II.2.2 - VITESSE DU PROCESSUS BIOLOGIQUE.................................. 162

Section III - MODELES ET THEORIES DE LA DYNAMIQUE POUR LA STEPPE ARhanterium suaveolens SOUMISE A L'EROSION EOLIENNE.................... 164

IILI - LE MODELE DE NOBLE ET SLATYER.......................................... 164111.2 - LES AUTRES MODELES..................................................... 167

COICLUSIOI GEIERALE....................................................................... 172

l - ADAPTATION DES ESPECES A LA MOBILITE DU SABLE ET ACTION RECIPROQUE ENTRELE SABLE MOBILE ET LA VEGETATION................................................ 172

1.1 - DANS LE CAS D'UNE EVOLUTION REGRESSIVE DU MILIEU......................... 1731.2 - DANS LE CAS D'UNE EVOLUTION PROGRESSIVE DU MILIEU........................ 175

II - DYNAMIQUE DES MILIEUX 176

BIBLIOGRAPHIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181

AIIEXE 1.................................................................................. 192

AIIEXE II •...••.•....•...................•..•.....•.....•.••.••......•.••• :................ 197

Figure lFigure 2

Figure 3

Figure 4

Figure 5

Figure 6

Figure 7

Figure 8

Figure 9

Figure 10

Figure 11Figure 12

Figure 13

Figure 14

Figure 15

Figure 16

Figure 17Figure 18Figure 19

Figure 20

Figure 21Figure 22Figure 23

Figure 24

liste des figures

Carte de situation de la région étudiée ........••........Efficacité des précipitations pour la recharge desréserves en eau du sol d'une toposéquence type de laTunisie présaharienne {Dj. Dissa , tiré de FLORET etPONTANIER, 19821 .Influence d'un tapis végétal dense sur la création d'une"couche-limite"en dessous de laquelle le vent ralentit(d'après DUBREUIL,1984) .Effet d'un obstacle massif imperméable sur l'écoulementde l'air et la sédimentation du sable {d'après DUBREUILin ALLAG-DHUISME, 1986) ........•.....•.•.•.•........•.....Coupe schématique du sol d'une nebka à Ziziphus lotusdans la région Gamoudienne {tiré de LONG, 1954) ....••.....Effet de la perméabilité d'un obstacle sur l'écoulementde l'air et la sédimentation du sable (d'après GERHARDTin ALLAG-DHUISME, 1986) ....•••••...•......••••••.........Stades de l'évolution d'une barkhane (d'après COQUE,1962)••.......•.•••..•.....•.•..•.....•..•••••.....•.•••.•Schéma montrant l a di sposi t i on des matéri aux et leuréoli sat i on dans l a steppe sableuse à Rhanteri umsuaveolens, région de Zougrata, Tunisie {tiré de BENDALIet al., 1986) .Comportement hydrique comparé de quelques matériauxéolisés- région de Zougrata, Tunisie (d'après FLORET etPONTANIER, 1982) .•....•.••••........•.•••....•...•••......Localisation des associations végétales sur sol sableuxde la Jeffara {d'après LE HOUEROU, 1959)••••••.•...••.•...Efficacité des descripteurs.••••••.......••••••.......•.•.Cercles des corrélations pour les 7 descripteurs ayantfait l'objet de l'A.F.C.V.1. avec les deux axesprincipaux .•.....•.•••..•.•...•••.•............•.•.......Ordination des espèces dans le plan principal del'A.F.C.V.I. et liaisons interspécifiques privilégiées...•Ordination des relevés représentés par les types demilieu auxquels ils appartiennent dans le plan principalde "A".F.C.V.I .....••.••..•.••••...........•.•..•......••Successions spatiales des types de milieu orientées enfonction de la direction du vent dominant dans unetopographie plane ••••....•.•••••........••.••..•....•••..Effet de la topographie sur la répartition desgroupements végétaux de la steppe à Rhanteriumsuaveo lens ..••......•........•..••........•••..........••Modes de ramification .•••••••....••••••••......••.•......Les unités architecturales aériennes des Chaméphytes ..•...Courbes de croi ssance et époques de fl orai son de deuxmodules de la même plante pour trois espèces (parcellede Chahbania, 1984-1985) .....•......•••••....•.•....•.•..Réactions à l'ensablement en nappes pour Artemisiacampestris (1), Salsola vermiculata (2), Rhanteriumsuaveo1ens (3) et Arlstida puniens (4) .Schêma d'une coupe de nebka â ristida pungens .Elaboration des nebkas à Aristida pungens •...........••..Succession spatio-temporelle de types de milieu dans unexemple de processus dynamique ..... pages 147, 152, 155Schéma général de la dynamique sable-végétation pour lasteppe à Rhanterium suaveolens ......•••.......••..••....

8

13

18

18

20

22

22

26

27

3263

64

73

78

86

889599

105

128134136

157

RESUME

Le sujet de cette étude est un aspect marquant du phénomène dedésertisation qui' a lieu actuellement dans le Sud Tun is ien . En effet,elle analyse la dynamique conjointe de la végétation et du substratsableux. Cette dynamique peut être régréssive, et, partant de lasteppe à Rhanterium suaveolens, peut aboutir à des champs de dunes(barkhanes). 11 s'avère que la végéta tien , p ar sa structure, estdéterminante dans la génèse des formes du modelé géomorphologiqueéolien, tant d'ablation que d'eccumuletion (en zone aride). Cesformes modifient en retour les conditions hydriques auxquelles sontsoumis les v-égétaux. Par ailleurs, les formes du modelé éolienrenseignent sur la mobil.ité du sable, présente et passée.

C'est sur ces bases qu'une typologie des milieux a étéeffectuée. Rn effet, celle-ci «ssccie géomorphologie (hauteur desaccumulations seblou sen et mobilité du sable) et végétation (structureet composition iloristiquel, .4 pertir de là, on peut définir unesuccoesion spatiale d'espèces induite par la perturbation dûe ausable mobile.

La liaison entre succession spatiale et succession temporelle estexpliquée par le rôle de certaines espèces dans la dynamiquesable-végétation. En particulier, Aristida punl7.ens (graminée) estcepeble, une fois installée, de hxer le sa e en présence debarkhanes. L "'adaptation" de cette espèce à la mobilité du sabletnécésseire à son rôl« dans la fixation du sable) est ~ plus expliquéepar la "plasticité" de sa forme de croissance (marcottage) plutôt qu'àune forme prédéterminée de croissance. Par ailleurs, dette adaptationn'a de sens que dans le contexte écologique globa1 dominé parl'aridité et le pâturage. . Ces considérations sur l'adaptation à lamobilité du sable sont aussi va.lables pour les 13 autres espècespérennes étudiées.

La persistance de la mobilité du sable en certains endroitsentraîne la persistance soit de champs de barkhanes, soit d'un"groupement à Aristida pungens", Lorsque le sable cesse d'êtremobile, c'est la steppe à Rhanterium suaveolens qui réoccupe leterrain. La stabilité des miheux étudIés dê;Jend ainsi. de l'activitéhumaine, puisque c'est celle-ci qui provoque la mobilité du sable.Les paramètres selon lesquels on peut diagnostiquer la position d'unestation dans la dynamique sus-citée sont : le recouvrement du sol partoute la végétation pérenne, le recouvrement d'Aristida pungens, lerecouvrement du sable mobile, la hauteur maximale des accumulations,la pression de pâturage et la quantité d'eau précipitée.