d’un prof … à l’autre

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1 D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre Numéro 1 – novembre 2007 SOMMAIRE 1. EDITORIAL 2. LE RÉGENDAT, AU FIL DES MOIS… 3. LA TOILE SE DÉVOILE – Oasisfle, une oasis d’informations 4. ACTIVITÉS DAPPRENTISSAGE – Ecrire en ateliers 5. GENRES DE TEXTES - Le Haïku - La bande dessinée 6. CONFÉRENCE – Serge Tisseron : Le succès de Harry Potter 7. ORAL – Déterminer le profil d’orateur d’un conférencier 8. F.A.Q. – Je suis découragée … 9. LU / VU POUR VOUS 10. FORMATION CONTINUÉE Page 2 Page 2 Page 5 Page 9 Page 11 Page 13 Page 21 Page 22 Page 26 Page 29 Page 30 NB : Ce document est conçu pour pouvoir être imprimé : n’hésitez pas à le montrer à vos collègues. D’un prof … à l’au D’un prof … à l’au D’un prof … à l’au D’un prof … à l’autre tre tre tre Revue du régendat en français de l’I.S.E.L.L. Sainte-Croix 61, Hors-Château 4000 Liège Comité de rédaction : Sylvie Bougelet, Jean Kattus, Philippe Willocq [email protected] D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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D’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autre Numéro 1 – novembre 2007

SOMMAIRE

1. EDITORIAL 2. LE RÉGENDAT, AU FIL DES MOIS… 3. LA TOILE SE DÉVOILE – Oasisfle, une oasis d’informations 4. ACTIVITÉS D’APPRENTISSAGE – Ecrire en ateliers 5. GENRES DE TEXTES - Le Haïku - La bande dessinée 6. CONFÉRENCE – Serge Tisseron : Le succès de Harry Potter 7. ORAL – Déterminer le profil d’orateur d’un conférencier 8. F.A.Q. – Je suis découragée … 9. LU / VU POUR VOUS 10. FORMATION CONTINUÉE

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NB : Ce document est conçu pour pouvoir être imprimé : n’hésitez pas à le montrer à vos collègues. D’un prof … à l’auD’un prof … à l’auD’un prof … à l’auD’un prof … à l’autretretretre

Revue du régendat en français de l’I.S.E.L.L. Sainte-Croix 61, Hors-Château 4000 Liège Comité de rédaction : Sylvie Bougelet, Jean Kattus, Philippe Willocq

[email protected] D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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EDITORIAL

« D’un prof … à l’autre », numéro 1 ! Eh bien, non ! Le numéro que vous êtes en train de lire n’est en réalité pas le premier numéro de cette revue, mais bien le numéro 9 ! Ceux d’entre vous qui étaient déjà maitres de stage de français à la fin des années 90 s’en souviennent peut-être : pendant deux ans, ils ont reçu dans leur boite aux lettres 8 numéros, à raison d’un numéro par trimestre. Les échos que nous avons reçus à cette époque étaient positifs : la revue était appréciée et utile, parce qu’elle donnait des informations sur la formation au régendat en français et parce qu’elle proposait des activités d’apprentissage concrètes, construites par les étudiants, les enseignants en formation continuée et les professeurs de l’école normale. En 2000, nous avons pourtant pris la décision d’arrêter la publication, essentiellement par manque de temps. Mais aujourd’hui, convaincus que cette revue peut continuer d’apporter de nombreuses réponses aux questions que chacun se pose dans l’exercice de sa profession et dans le partenariat école secondaire et formation initiale, nous souhaitons longue vie à « D’un prof…à l’autre » !

Sylvie Bougelet, Jean Kattus, Philippe Willocq

LE RÉGENDAT, AU FIL DES MOIS …

■ Quelques chiffres : 54 étudiants en 1ère année encadrés par : 6 psychopédagogues et 22 étudiants en 2e année 9 professeurs de français

16 étudiants en 3e année ■ Qui effectuera les visites de stage cette année? Professeurs de

psychopédagogie Professeurs de français et de FLE

Professeurs de religion

en 1ère année Bertrand MONVILLE Claudine WEUSTEN Isabelle MALEUX Anne CAMPO

Sylvie BOUGELET Georges COLLARD Pierre-Yves DUCHATEAU Philippe WILLOCQ Laurent MOOR

en 2e année Julie HERION Jean KATTUS Jean-Philippe KAEFER en 3e année Colette LEUNUS Jean KATTUS

Sylvie BOUGELET Jean-Philippe KAEFER Rosalie SPECIALE

D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proautre D’un proautre D’un proautre D’un pro

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■ Dates des stages Stage 1 Stage 2 Stage 3 1ère année Immersion dans le

professionnel 21/22/23 novembre

Transition 1 semaine 28 janvier – 1 février

Transition 1 semaine 14 avril – 18 avril

2e année Transition 2 semaines 12 novembre – 23 nov.

Qualification 1 semaine + 2 sem. 28 janvier – 1 février + 25 février – 7 mars

3ème année Transition ou Qualification 4 semaines 5 novembre – 30 nov.

CEFA ou Spécialisé ou FLE 1 semaine 28 janvier – 1 février

Transition ou Qualification 5 semaines 3 mars – 18 avril

■ Quelques sujets de TFE en français, qui seront développés cette année (formulations provisoires) - Au carrefour de la poésie, du rap et de la chanson : le slam - Quelle pédagogie pour des adultes apprenants de FLE ? - Prendre en compte ses propres émotions pour construire son personnage sur scène - A quelles conditions le texte résistant peut-il paradoxalement aider les très faibles lecteurs ? - Les marionnettes comme aide à la prise de parole en FLE - Le chant peut-il aider les élèves à mieux s’exprimer ? - Comment améliorer l’orthographe des élèves en travaillant sur leurs capacités d’attention ? - Créer un répertoire de textes à lire suivant déclenchant des apprentissages progressifs - Appétence, mais aussi compétence dans les moments d’écriture - L’essentiel et l’accessoire dans les séries télévisées

Si l’un de ces sujets vous intéresse et que vous souhaitez accueillir dans votre classe l’étudiant qui mène la recherche, contactez-nous ([email protected]) et nous vous mettrons en relation.

■ Activités nouvelles 1. Cette année, les étudiants de 2e et de 3e année participent à un défi-lecture qui oppose leurs deux classes. Chacun d’entre eux est invité à lire un maximum d’ouvrages de la liste ci-dessous, pour pouvoir répondre aux questions qui leur seront adressées, sous forme de jeux, lors de la joute finale du mois de février. Les livres ont été choisis en fonction de différents critères, notamment : - leur qualité intrinsèque, souvent déjà reconnue - leur intérêt pour des jeunes - leur relative nouveauté - leur adaptation à l’actualité - leur publication soit chez un éditeur pour adultes, soit chez un éditeur pour ados. D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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1. Mark HADDON, Le bizarre incident du chien pendant la nuit. Pocket, Nil Editions, 2004. 2. Laurent GAUDÉ, Le soleil des Scorta. Babel, Actes Sud, 2004. 3. Eric-Emmanuel SCHMITT, Lorsque j’étais une œuvre d’art. Albin Michel, 2002. 4. Lian HEARN, Le clan des Otoris, I. Le silence du Rossignol. Folio, Gallimard, 2002. 5. Amélie NOTHOMB, Antéchrista. Albin Michel, 2003. 6. Jacqueline HARPMAN, Moi qui n’ai pas connu les hommes. Stock, 1995. 7. Philippe GRIMBERT, Un secret. Grasset, 2004. 8. Melvin BURGUESS, Junk. Scripto, Gallimard, 1996.

Pour ceux que ce type d’activité intéresse, une référence utile : C.MERON, J.-J. MAGA, Le défi lecture. Chronique sociale, 1994.

2. Cette année, à leur retour de stage, les étudiants de 2e année concevront une campagne de sensibilisation à la question des droits de l’homme, de façon à mobiliser l’ensemble des étudiants de la haute école qui participeront à des ateliers lors de l’après-midi des droits de l’homme organisée le 10 décembre. Cela leur permettra de vivre un projet d’apprentissage centré sur le français.

Pour ceux que ce type d’activité intéresse, une référence utile : Repérages 3. VAN IN, 2004

■ Nouvelles dispositions en formation initiale Depuis ce mois de septembre, certains étudiants, qui n’ont pas réussi leur année, peuvent bénéficier de crédits anticipés, c’est-à-dire qu’ils peuvent suivre des cours dans l’année suivante. Exemple : une étudiante qui a réussi l’examen de FLE de 2e année, mais qui n’a pas réussi sa deuxième année (à cause d’un pourcentage global inférieur à 60 %, ou d’un échec en stage), peut néanmoins suivre le cours de FLE de 3e année et passer valablement l’examen en fin d’année. Elle peut ainsi « prendre de l’avance ». Par ailleurs, certains étudiants peuvent aussi valablement être inscrits dans l’année suivante sans avoir réussi la totalité des examens de l’année précédente. Ils doivent alors présenter en fin d’année les examens portant sur leurs crédits résiduels. D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proautre D’un prof … à l’autre D’un proautre D’un prof … à l’autre D’un proautre D’un prof … à l’autre D’un pro

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LA TOILE SE DÉVOILE

« OASISFLE, UNE OASIS D’INFORMATIONS »

Comment travaille-t-on en formation initiale ? En voici un exemple, transposable à l’enseignement dans le secondaire. Il s’agit du compte rendu d’une séquence d’apprentissage qui a été donnée en octobre à Sainte-Croix à des étudiants de troisième année, dans le cadre du cours de maitrise de la langue de Philippe Willocq. Le travail a débouché sur l’écriture d’un article critique sur un site d’enseignement du FLE, présenté dans la deuxième partie de cet article. 1. Compte rendu de la leçon Objectifs Écrire un article critique d’une page concernant un site web francophone en relation avec l’enseignement du français et le publier dans la revue « D'un prof à l'autre ». L’article écrit le sera sous la forme d’un texte en trois parties : introduction, développement et conclusion. Organisation Pour le choix du site, priorité est donnée aux sites francophones, pas ou peu connus, et qui seraient susceptibles d’apporter références et/ou matière à réflexion aux enseignants (futurs ou actuels). Le site www.oasisfle.com a de prime abord été imposé, avec l’intention de proposer aux étudiants, comme prolongement possible, l’écriture d’une critique à partir d’un site qu’ils choisiront eux-mêmes par la suite. Remarques La réalité de cette leçon fait qu’un seul article, parmi tous ceux qui seront produits, sera publié. Le groupe sélectionnera donc un écrit. Toutefois, chaque étudiant aura la possibilité de proposer à nouveau sa critique pour un autre site. Et c’est cette fois le comité de lecture de la revue « D'un prof à l'autre » qui décidera. La leçon se déroule en trois fois soixante minutes de cours. Le but avoué est d’arriver rapidement au produit fini, c’est-à-dire à la rédaction et au choix d’un article.

Déroulement de la séquence

■ Phase 1 : découverte du site http://www.oasisfle.com/index.htm (1ère heure de cours)

- Aller sur le site et le visiter librement.

- Recueillir des observations en rapport avec l’objectif à atteindre. D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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■ Phase 2 : noter les observations au tableau et les commenter oralement (1ère heure de cours)

Exemples d’observations notées au tableau par les étudiants

(1) Porter son attention sur les sources. (2) Repérer le plan général afin d’avoir une vision globale. (3) Étudier les destinateurs/destinataires de ce site. (4) Utilisations possibles ? (5) Quel est le public visé ? (6) Graphisme adapté ? en surnombre ? attractif ? (7) « Parasitage » du site ? (8) Pertinence des infos. (9) La page d’accueil renseigne-t-elle bien les buts du site ? (10) Est-elle plaisante à regarder ?

■ Phase 3 : classer les observations notées au tableau en fonction des deux catégories forme et fond1 (1ère heure de cours)

Forme

(2) Repérer le plan général afin d’avoir une vision globale. (6) Graphisme adapté ? en surnombre ? attractif ? (7) « Parasitage » du site ? (10) Est-elle plaisante à regarder ?

Fond

(1) Porter son attention sur les sources. (6) Graphisme adapté ? en surnombre ? attractif ? (8) Pertinence des infos. (9) La page d’accueil renseigne-t-elle bien les buts du site ? (10) Est-elle plaisante à regarder ?

Une troisième catégorie… (à définir : rencontre de la forme et du fond ?/ analyse de la situation de communication ?)

(3) Étudier les destinateurs/destinataires de ce site. (4) Utilisations possibles ? (5) Quel est le public visé ? ■ Phase 4 : plan de ma critique (2ème heure de cours)

Se rendre sur le site : http://tecfa.unige.ch/perso/lombardf/calvin/methodologie/evalpage/evaluation-site.html pour élaborer un plan d’écriture.

(Voir aussi http://users.skynet.be/fralica/dispo56/proced/proc107.htm ).

1 Les deux termes « forme » et « fond » – empruntés au vocabulaire de la critique littéraire (voir à propos de leur définition le site http://www.lexilogos.com/francais_langue_dictionnaires.htm) – devraient, dans le cadre d’un site web, faire l’objet d’une redéfinition (avec des exemples concrets). Mais la proximité de cette analogie est intéressante puisqu’elle aidera également l’étudiant à écrire (en fonction des critères de fond et de forme) sa propre critique. D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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Classer les informations de cette grille en fonction des repères de fond et de forme ; voir en quoi il y a cohérence et/ou incohérence dans cette évaluation de site internet.

Faire rentrer le choix des catégories étudiées dans les trois parties de l’écrit à réaliser : l’introduction, le développement et la conclusion. ■ Phase 5 : plan et rédaction (2ème heure de cours) Écrire la critique en suivant le plan ci-dessous.

Introduction

Présentation du site (accroche) et annonce du plan (pour le développement).

Développement

- Forme : structure, navigation, graphisme.

- Fond : contenu.

- Inclure notre troisième catégorie…

Conclusion

Synthèse du développement + dépassement (liens intéressants). ■ Phase 6 : discussion et sélection du document à publier dans chaque groupe (3ème heure de cours) - Formation de groupes de quatre étudiants.

- Les groupes s’échangent les copies et effectuent une lecture individuelle.

- Ils choisissent un écrit qui pourrait être publié et tentent de justifier leur choix.

- Discussion collective et synthèse des modalités de la sélection réalisée par chaque groupe.

■ Phase 7 : choix du document à publier (3ème heure de cours)

- Lecture par chaque groupe de sa sélection.

- Choix de trois textes à refondre.

Conclusion Au final, trois écrits ont été sélectionnés. Chacun d’entre eux contenait d’indéniables qualités et le choix d’un seul et même écrit a très rapidement été difficile, voire impossible.

Les trois étudiants ont donc été sollicités pour se réunir afin de produire ensemble un seul et même texte…

Pour tous ceux qui n’ont pas été sélectionnés, chaque groupe les a reçus individuellement, en tentant de justifier, de façon concrète, pourquoi leur production n’a pas été choisie.

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2. Article produit

Oasisfle, une oasis d’informations Quand riment abondance et densité…

www.oasisfle.com

Intéressé par les apprentissages de français langue étrangère ? Oasisfle, un site créé par Monsieur Mohamed Djoudi, professeur dans ce domaine, abonde en informations et en ressources didactiques qui visent à aider les enseignants dans leurs pratiques. En effet, vous trouverez à cette adresse tant des principes pédagogiques théoriques, tels la construction d’une consigne ou d’une situation–problème, que des séquences d’apprentissage, et tout cela classé habilement par rubriques accessibles via un plan clair. De Brel à Tintin, du jeu à la photo, toutes les activités sont prévues pour être ludiques et susciter chez les élèves l’envie d’apprendre : de quoi titiller l’imaginaire des moins créatifs ! De plus, cet outil pédagogique, contrairement à certains manuels de FLE, ne s’arrête pas seulement à la civilisation française. Il a été construit par un Algérien et outre la France et l’Algérie, il élargit à la Chine, aux États-Unis et à la Palestine l’horizon culturel des apprenants. Les articles et les documents qui s’y réfèrent sont répartis dans différents domaines de la vie de l’enseignant : ressources didactiques, pratiques de classe,… Ces strates sont exploitées en profondeur grâce à l’apport de différents écrits, dont les sources, toujours mentionnées, renvoient à des ouvrages de référence ou des sites fiables. De plus, un attrait aussi bien visuel que sonore est au rendez-vous ! En effet, non seulement les différentes pages sont illustrées par des graphismes orientaux, mais encore l’internaute est-il bercé par de belles mélodies rappelant cette région du monde. En conclusion, la richesse des documents audio-visuels constitue une des qualités principales du site. Nulle publicité intempestive ne vous empêche de naviguer à votre bon gré entre les informations et les liens « Coups de cœur ». Enfin, le domaine ne se contente pas de donner des indications relatives aux apprentissages du français langue étrangère ; il en distille pour tous les professeurs de français.

Camille Périlleux, Tiphanie Piot, Pierre Plassiard D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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ACTIVITÉS D’APPRENTISSAGE – ECRIRE EN ATELIERS Voici deux ateliers d’écriture, conçus l’an dernier par les étudiants de 2e année dans le cadre de leur cours de didactique de l’écriture, dispensé par Sylvie Bougelet, et expérimentés lors d’une journée d’animation au lycée Saint-Jacques de Liège. 1. Un voyage imaginaire

atelier V.A.K.O.G. (Visuel – Auditif – Kinestésique – Olfactif – Gustatif) Matériel nécessaire à la réalisation de l’activité : Radiocassette/CD, senteurs, illustrations (cartes postales), objets qui donnent à penser, ainsi que des feuilles de couleur, de la colle et des ciseaux. Description de l’activité (100’ environ) : A partir d’images, d’objets, de senteurs et de musiques, les élèves rédigent un récit en faisant appel à leurs expériences personnelles et à leur imagination. Ils racontent un voyage imaginaire. Le récit est écrit en plusieurs étapes. Celles-ci se déroulent comme suit : 1. Les cartes postales sont disposées sur plusieurs bancs de la classe. Les élèves en

choisissent chacun une. (5’) 2. Les élèves scrutent l’image et vont se servir de leur imagination ou de leurs connaissances

concernant les pays illustrés. Il s’agit d’écrire un récit dont le narrateur est un voyageur qui relate les impressions d’un voyage. Les élèves notent d’abord ce à quoi ils ont pensé en observant l’image, puis rédigent le début du récit à partir de leurs notes. (15’)

3. Les élèves doivent écrire après avoir choisi un parfum. Comme lors de l’étape précédente, ils écrivent ce à quoi ils ont pensé en sentant le parfum, puis continuent le récit. (15’)

4. Les élèves choisissent un objet et l’activité d’écriture se déroule de la même manière que lors des étapes précédentes. (15’)

5. Les élèves écoutent de la musique. Ils notent leurs impressions, puis terminent leur récit en se servant de leurs notes. (15’)

6. Les élèves disposent de 15’ pour relire et retravailler leur texte. (15’) 7. Les élèves recopient leur texte sur une feuille de couleur, y collent l’illustration et y

déposent une goutte de parfum. (20’) Lecture orale des productions et éventuellement exposition de celles-ci aux endroits prévus à cet effet.

Objectif et intérêt de l’activité : Promouvoir la confiance en soi et le développement de la personne de chacun des élèves ainsi que leur créativité. Pour écrire, les élèves doivent se laisser entraîner par les parfums, la musique, les illustrations et les objets. Ils doivent donc laisser libre cours à leur imagination. Ils présentent également leur production devant la classe lors de l’étape de socialisation, ce qui peut les valoriser. Cet atelier peut servir d’activité fonctionnelle dans le cadre d’une séquence sur les caractéristiques du texte narratif ou du récit de voyage. Les textes peuvent alors être retravaillés afin d’en améliorer la structure, la cohérence et/ou l’orthographe, le lexique, la syntaxe.

Alessia Amuso, Valérie Assuntini, Olivier Di Giovanni et Marine Crahay D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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2. Les mots-valises au service du vocabulaire Lors de cet atelier, les élèves ont été amenés à créer des mots-valises et à les illustrer. Ensuite, ils ont présenté leur création au groupe-classe. Nous avons voulu développer leur créativité et promouvoir la confiance en soi lors de la prise de parole en public. Les productions ont été affichées aux valves de l’école, ce qui a pu valoriser les élèves. Ce projet peut se mener en interdisciplinarité avec les cours d’arts plastiques. Pour mener cette activité, il faut prévoir deux affiches par groupe, des pastels, des crayons de couleur (éventuellement de la colle, du papier collant et des ciseaux). Cet atelier dure 100 minutes environ et se déroule comme suit : 1. Explication du terme mot-valise et exemples (5’) 2. Les élèves recherchent des mots qui ont par exemple une syllabe commune. (5’) 3. Les élèves choisissent certains de ces mots afin de former des mots-valises. Ainsi les mots

château et toqué deviendront chatoqué. (5’) 4. Les élèves se regroupent par deux. Ensemble, ils rédigent la définition de deux mots-

valises de leur choix. Ils se basent notamment sur ce que les mots-valises évoquent pour eux. Ceux qui ont fini avant les autres peuvent appliquer la consigne à d’autres mots-valises. (20’)

5. Les élèves recopient la définition de leurs mots-valises sur une affiche et les illustrent. (20’)

6. Toujours par deux, ils créent un texte publicitaire court pour vanter les objets qu’ils ont créés. S’ils ont inventé des animaux, ils racontent une histoire dans laquelle ils les incluent. (20’)

7. Les élèves présentent oralement au groupe-classe leur affiche et le texte publicitaire (ou l’histoire) qu’ils ont rédigé(e). (15’)

8. Feed-back sur l’activité : les élèves expriment leurs impressions sur l’atelier (ce qui a été le plus ou le moins apprécié, le plus facile et le plus difficile).

Nous avons été réellement surprises par les créations des élèves, toutes plus originales les unes que les autres. Tous se sont appliqués et ont paru motivés par les consignes. Les principales difficultés éprouvées ont concerné le choix des mots-valises. Une fois ceux-ci sélectionnés, tout s’est déroulé assez rapidement. Au-delà de son aspect ludique, l’atelier peut servir d’activité fonctionnelle à intégrer dans une séquence qui porte notamment sur le vocabulaire (les homonymes et les paronymes) ou sur la publicité. On peut aussi l’inclure dans un projet d’exposition artistique.

Elisabeth Bultot, Valérie Crahay, Saïda Saket, Tiphanie Piot

D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre DD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre DD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre DD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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GENRES DE TEXTES – LE HAÏKU

Une fleur tombée

remonte à la branche ! Un papillon !

Dans le cadre du cours de didactique du français animé par Jean Kattus en 2e année, les étudiants analysent le fonctionnement de différents genres de textes. En effet, pour arriver à déterminer clairement quels objectifs d’apprentissage on peut assigner à une séquence centrée sur un genre de texte particulier, il est indispensable de connaître les caractéristiques précises du genre choisi : une recette de cuisine ne fonctionne pas comme un poème, ni comme un fait divers, ni comme un article informatif… Il s’agit donc de maitriser la grammaire du genre de texte. Voici un des travaux produits. Il porte sur le haïku, genre de texte découvert assez récemment par les didacticiens, et qui semble porteur de nombreux apprentissages dans le domaine poétique :

… un art où tout est simplicité, légèreté, mise à nu de l’essentiel, …/… éclairs en trois vers posés entre deux silences …

H. BRUNEL, Sages ou fous, les haïkus ? 1. Exemples de textes

Dans le vieil étang Une grenouille saute Bruit dans l’eau

Bashô

Un vol d’étourneaux, une poignée de grains Jetée aux nuages

H. BRUNEL, Sages ou fous, les haïkus ?

Le voleur a tout pris

Sauf la lune A la fenêtre

H. BRUNEL, Sages ou fous, les haïkus ?

D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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Dans son bocal un poisson rouge découvre l’océan

H. BRUNEL, Sages ou fous, les haïkus ?

Silence

Le bruit d’un oiseau Sautillant sur les feuilles mortes

Ryushi

2. Analyse des caractéristiques spécifiques au genre 1. Situation de communication - qui ? un poète, un élève, quiconque a envie de faire partager une émotion - dit quoi ? un poème qui exprime une émotion, ressentie le plus souvent face à la nature - à qui ? à quiconque accepte de se laisser toucher par une émotion simple - quand ? juste après avoir ressenti une émotion - où ? dans n’importe quel support pouvant accueillir un texte poétique - comment ? en 3 vers, sans rimes, en respectant un certain rythme - pour quoi ? pour faire partager une émotion simple, émouvoir, exprimer une certaine

contemplation de la nature, …

2. Contenu Emotions, sensations, impressions en rapport avec la vie quotidienne. Le haïku évoque le plus souvent la nature, par exemple les saisons. Il incite à la méditation, la réflexion, la contemplation. Le dernier vers peut surprendre : il constitue souvent une chute. 3. Organisation Les haïkus ne comportent pas de titre. Ils sont constitués de 3 vers. Traditionnellement, les premier et troisième vers contiennent 5 syllabes, le deuxième en comporte 7. En tout cas, le texte est rythmé. 4. Cohérence Une réflexion, une émotion est exprimée, en relation avec une observation, une sensation provoquée par un des 5 sens. 5. Lexique et morpho-syntaxe Phrases simples, souvent non verbales. Vocabulaire courant, mais très précis. D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro D’un prof … à l’autre D’un pro D’un prof … à l’autre D’un pro D’un prof … à l’autre D’un pro

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6. Orthographe et ponctuation La ponctuation existe parfois. Dans certains haïkus, elle est remplacée par le passage au vers suivant. Les vers commencent parfois par une majuscule, parfois non. 7. Aspect non-verbal La plupart du temps, les haïkus sont centrés sur la page. Ils sont écrits à la main, en une écriture soignée, ou dactylographiés dans une police de caractère proche du manuscrit.

Valérie ASSUNTINI, Elisabeth BULTOT

Si travailler ce genre de texte avec vos élèves vous intéresse, une excellente référence : H. BRUNEL, Sages ou fous, les haïkus ? Calmann-Lévy, 2005.

GENRES DE TEXTES – LA BANDE DESSINÉE Un immense merci à Marie Burkhardt, pour la confiance qu’elle nous témoigne. Comment analyser la Bande Dessinée ? Quelques exemples dans deux albums fantastiques : La Maison aux 100 portes et Nanami Dr. Marie Burkhardt Université de Zurich [email protected] Lors d’un colloque qui s’est déroulé il y a peu au sujet du fantastique dans le féminin francophone contemporain, j’ai parlé de deux romans et de deux bandes dessinées. Intéressé par ce dernier pôle, Philippe Willocq m’a fait le plaisir de me proposer d’exposer quelques analyses d’images, proposition que je me suis empressée d’accepter. L’article qui suit peut donc paraître quelque peu décousu : c’est qu’il s’agit moins de proposer un texte avec un but, une idée directrice que de donner des exemples d’analyse d’image ou de pages de bandes dessinées. D’D’D’D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proun prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proun prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proun prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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Souvent, en effet, on analyse la bande dessinée seulement par rapport à la littérature ou par rapport à la peinture. C’est oublier qu’elle n’est ni l’une ni l’autre, ni plus ni moins que l’une ou l’autre, elle est seulement autre, alliance de texte et d’image, et l’analyse ne peut faire l’économie d’aucun pôle. La bande dessinée fantastique offre une gageure à l’artiste. C’est qu’en effet dans le fantastique, on recourt souvent à la négation, ce qui permet de mettre en évidence une absence tout en nommant l’élément manquant, chose impossible pour le dessin : il faut soit montrer, soit ne pas montrer. Comment donc s’y prend-on afin de créer du fantastique ? Les analyses que je propose portent sur deux albums : le premier album intitulé La Dame aux chiens de La Maison aux 100 portes d’Isabelle Dethan et le premier album de Nanami : Le Théâtre du Vent, illustré par Nauriel, avec un scénario de Sarn et Corbeyran. La couverture de La Maison aux 100 portes

Isabelle Dethan, la Maison aux 100 portes, 1. La Dame aux chiens, Delcourt, 2006, couverture.

Lors de l’observation d’une image, l’œil est immédiatement attiré par la lumière. Il se dirige donc inévitablement sur la lune pour suivre avec les cheveux, puis le visage et le haut du corps de la femme représentée, avec un arrêt obligatoire sur ses yeux. Ces premiers éléments D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro… à l’autre D’un pro… à l’autre D’un pro… à l’autre D’un pro

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dégagent immédiatement une impression de malaise, dû à la représentation de la femme. Grande, très mince, blonde, elle trouble parce que, en guise d’yeux, elle possède deux orbites blanches et que sa chevelure trop longue et fournie flotte dans le ciel et voile en partie la pleine lune. La présence de trois chiens dont la couleur des yeux rappelle les cheveux de la femme ajoute encore à l’étrange. Les lévriers noirs regardent tous dans une direction différente et semblent à l’affût. A cela s’ajoute l’écriture perturbée du titre et en arrière-plan une inquiétante demeure, gigantesque et isolée sur une colline déserte. Le fantastique est immédiatement présent alors même que les éléments dessinés sont parfaitement banals : la lune, une femme, des chiens, une maison. Première page de La Maison aux 100 portes

Isabelle Dethan, la Maison aux 100 portes, 1. La Dame aux chiens, Delcourt, 2006, Page 3.

La première vignette utilise toute la première bande de la première page et ne s’intéresse qu’au décor. Encore ne s’agit-il ici que d’un ciel de pleine lune, teinté de gris et d’ocre rouge. La forme des nuages qui par endroit peut sembler représenter un vol de chauve-souris plonge le lecteur dans l’univers fantastique bien connu des vampires et autre loups-garous. Pourtant, rien de tout cela ici, puisque le dessin s’engage dans un choix « réaliste » : dans la deuxième vignette, la femme de la couverture apparaît de dos, cigarette à la main. La troisième vignette la montre en plan rapproché, impassible, et ses yeux, jaunes sur cette page, saisissent D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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immédiatement. C’est ce détail, et ce détail seulement, qui fait basculer dans le fantastique. Aucune inquiétude chez ce personnage qui se tourne un peu pour voir arriver celui qu’elle attendait sans vouloir observer sa venue. Dans la dernière case, elle se trouve de profil, visiblement contrariée, saluant un personnage encore invisible d’un « Tu es en retard » peu engageant. Les trois vignettes de cette bande se concentrent donc sur la femme et la mettent en scène, dure, froide, sure d’elle, inquiétante et visiblement à l’aise dans une atmosphère peu rassurante. On peut aussi observer un certain équilibre dans cette bande, les trois vignettes étant de taille égale et offrant un cadre équilibré à la représentation de la femme, entourée de beaucoup d’espace, ce qui ne fait que confirmer cette impression d’aisance qu’elle dégage. La dernière bande au contraire se concentre sur le personnage nouvellement arrivé, un homme. Cerné par les chiens et la femme dans la première case de cette bande, le dessin se focalise sur son visage, contrarié lui aussi, dans la case suivante, qui choisit le plan rapproché, mais en tronquant les épaules. Dans la troisième vignette, très mince, se profilent seulement une partie de ses jambes et, près d’elles, une main et un petit morceau de chevelure. Enfin, la dernière vignette de la page, plus large, montre le jeune homme genou à terre près de deux corps visiblement sans vie, tandis que la femme, dont seul l’un des chiens subsiste, énonce : « Occupe-t’en. Fais disparaître les corps… comme d’habitude ». Là encore, l’homme est cerné par un chien et la femme, sous la forme de la bulle contenant son discours. Au contraire de la bande précédente, les vignettes ici possèdent des tailles différentes, parfois dérangeantes, et semblent ne pas permettre une représentation satisfaisante de l’homme, comme pour montrer qu’il est prisonnier d’une situation qui l’indispose, ce qui contraste avec l’aisance de la femme. Deux personnages donc sur cette page, qui se connaissent et partagent un passé commun, mais que la dessinatrice représente dès l’abord comme opposés. À l’attitude arrogante de la femme, dont on comprend qu’elle ne détache pas son regard de la venue de l’homme, mais des cadavres dont la vue la dérange sans l’émouvoir, répond celle de l’homme, qui s’agenouille près d’eux. Il tourne son regard vers eux, tandis que pour la femme, ils font partie du passé, elle les a déjà oubliés. La maison de La Maison aux 100 portes

Isabelle Dethan, la Maison aux 100 portes, 1. La Dame aux chiens, Delcourt, 2006, page 7, bande 1.

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L’apparence inattendue et dérangeante d’une maison, voilà bien ce qui trouble dans cette bande dessinée. Après le dérangeant prologue avec Hécate, la narration proprement dite débute à la page 6, et le décor et les couleurs reviennent en force, pour instaurer une atmosphère « réaliste », dominée par le personnage de Claire, jeune étudiante moderne, bavarde et assez banale qui parle de son amie Théodora. Comme si cet intervalle se trouvait là pour baisser la garde du lecteur, la dernière bande réintroduit des éléments inquiétants, puisqu’ils parlent de mort, d’héritage reçu d’un ami du père de Théodora, que Claire arrive dans la « Rue des pas infinis » et que la dernière vignette de la planche se termine sur le cartouche indiquant « … ça », au-dessus et à droite de Claire dont le regard nous conduit directement à la page en vis-à-vis. Sur plus d’une demi-page de la 5e planche, une maison se dresse alors, lugubre à cause du retour aux tons de gris. Surdimensionnée, elle paraît même trop grande pour la case puisque le coin inférieur gauche est tronqué. Mais le sentiment de malaise provient particulièrement du cadrage oblique, qui traduit le désarroi, le trouble et qui souvent montre la volonté d’impliquer les sentiments du lecteur. Le récitatif lui même, placé en deux angles opposés, implique un sens de lecture. Le « Cette maison » en haut à gauche oblige le lecteur à regarder attentivement l’image, tandis que le « Je suis sure qu’elle est hantée » ne fait qu’accroître le sentiment de malaise que le cadrage avait amorcé. Une page sans texte dans Nanami

Nauriel, Nanami, 1. Le théâtre du vent, Dargaud Bénélux, 2006, page 22.

D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prol’autre D’un prol’autre D’un prol’autre D’un pro

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L’observation d’une page sans texte permet de comprendre le soin porté à la composition et au choix des couleurs. Dans cette page, la première bande, fine, montre un extérieur de nuit, mais le lampadaire s’ajuste presque à la place de la lampe de chevet de la deuxième bande, tout comme la couleur et les rainures du toit s’accordent avec celles des meubles. La couleur gris bleuté se retrouve dans ces deux bandes, les liant ainsi intimement pour mettre en scène le quotidien des parents de l’adolescente. La rupture commence dès la troisième bande, avec un changement de coloris, la représentation de Nanami, assise, donc en position verticale, quand ses parents sont allongés, et la présence de lumière. Sur les trois vignettes de cette bande, le livre est présent, en différents plans. Entre les cases, comme pour les lier, se trouve un aplat beige difficile à comprendre à ce stade de la lecture. Il s’agit en fait de dernière image de la planche, claire et lumineuse, illustrant la première page du livre, au centre de la quatrième bande et sur laquelle la troisième bande s’incruste, représentant le regard effaré de Nanami face à un univers étrange. Ce « Royaume » semble donc contaminer dans une certaine mesure la jeune fille, l’attirer dans cet autre univers. De fait, dès la planche suivante s’échappe du livre une étrange fumée qui semble contenir des créatures malintentionnées. Désormais, à chaque fois, ou presque, que Nanami ouvrira ce livre, il tentera de prendre possession d’elle. Le livre dans Nanami

Nauriel, Nanami, 1. Le théâtre du vent, Dargaud Bénélux, 2006, page 15, bande 2, vignette 6.

Cette vignette de la page 15 attire l’œil du lecteur parce qu’il s’agit du seul plan rapproché de la planche et surtout parce que le livre dépasse du cadre de la case. L’ouvrage est volontairement tronqué afin que la vignette semble trop petite pour le contenir, alors que dans les autres cases, on aperçoit Nanami en pieds dans les couloirs du collège. Il y a donc délibérément un effet de gros plan qui donne au livre un statut spécifique. La dessinatrice focalise ensuite l’attention du lecteur sur le titre bien visible « Le Royaume invisible » ainsi que sur le dessin compliqué, tout en volutes, qui orne l’ouvrage. L’étrangeté découle donc de ces procédés qui confèrent à ce volume presque un aspect de grimoire. Ce qui n’apparaissait au prime abord que comme un objet quotidien devient alors immédiatement inquiétant. D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’aD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’aD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’aD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proutre D’un proutre D’un proutre D’un pro

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Une page explosée dans Nanami

Nauriel, Nanami, 1. Le théâtre du vent, Dargaud, Bénélux, 2006, page 25.

Cette page représente la première véritable « attaque » du livre, alors qu’il tente de prendre possession de Nanami. La fumée qui semblait précédemment sortir de l’ouvrage prend peu à peu forme et consistance. Dans la première image, on observe en effet dans cet amas aux tons d’ocre – ceux de la première page vue page 18 – d’abord un ou deux visages esquissés : seuls les contours des bouches et des yeux apparaissent, tandis que surgissent deux mains assez bien formées au bout de bras filiformes et malingres. Une troisième main apparaît même dans la quatrième vignette, qui correspond à la deuxième bande. Le monstre apparaît protéiforme, pouvant tirer de cette fumée étrange la forme qui convient à son but, y compris celle d’un ouragan. Et, de fait, la quatrième case montre des objets s’envolant dans la chambre de l’adolescente alors que la fumée-ouragan est typiquement représentée par ces traits en volute signifiant le mouvement. Cette intrusion de la masse chaotique se lit non seulement par le choix de représentation de la chose, mais aussi dans la composition même de la page. Les 7 premières vignettes n’apparaissent pas du tout communes. Certes, il s’agit de quadrilatères, mais non réguliers, tous dissemblables. La deuxième bande presque en forme de pointe donne même une impression de vitesse, d’attraction vers un ailleurs : une des mains tire Nanami par les cheveux et la jeune fille semble à l’étroit dans ce cadre qu’elle dépasse, tout comme la D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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main de monstre dans la première vignette sort du cadre, comme pour montrer son emprise et sa force. Le texte lui aussi sort du cadre, lui donnant plus d’ampleur, jusqu’à sortir de la bulle elle-même dans le « A l’aide !» violent, gras, surdimensionné. Le dessin ne représente qu’en partie le monstre, ce qui donne une impression de gigantisme à cette chose qui, dès le début, apparaît mobile et envahissante : elle entoure littéralement Nanami. De plus, si au départ les couleurs s’opposent : ocre pour le monstre, bleu pour Nanami, petit à petit l’emprise de la créature parait aller de l’avant par ce qui ressemble à une contamination des couleurs : les vêtements bleus de Nanami se perçoivent de moins en moins au profit de sa peau, dont la teinte se superpose à celle du monstre, lui-même par endroits un peu bleuté : les deux mondes semblent en train de fusionner, au profit de la créature dont la couleur domine. La forme des vignettes et la composition de la page rappellent aussi celle d’un miroir brisé, comme en mimétisme d’une réalité brisée, d’une faille dans le monde de la jeune fille. La dernière vignette de cette page se démarque, par sa forme plus proche que les autres d’un carré, donc de la forme canonique d’une case de bande dessinée, et aussi parce qu’il s’agit de la seule vignette dans laquelle le sujet ne se trouve pas à l’étroit, comme pour illustrer un retour à l’ordre. Cette accalmie du monde apparait aussi dans la représentation du décor, le retour à des bulles normales, contenant sans problème leur texte, et la presque absence de l’ocre, couleur de la créature. Seule une bande fine de cette teinte se perçoit, à droite, après la porte de Nanami et qui représente soit une partie du couloir ou bien, si l’on imagine une coupe à cet endroit, une intrusion dans la chambre de la jeune fille. Conclusion L’analyse de ces quatre pages et deux vignettes portait plus particulièrement sur la manifestation du fantastique dans la bande dessinée. Je me suis donc attachée aux pages ou cases qui tendaient à représenter cet élément, ce qui suppose un choix dans l’ensemble des albums. C’est en fait la première étape de toute analyse de bande dessinée : définir son axe et son objet d’étude, afin de cibler les éléments à étudier. Ensuite la technique d’analyse se fonde sur la conjonction entre texte et image : le texte est-il redondant ou bien au contraire ajoute-t-il du sens à l’image ? S’agit-il d’un récitatif ou d’une bulle ? Ou se situe-t-il dans la case ? En quoi sa disposition influence-t-elle la lecture de l’image ? Il faut bien sûr s’attarder aussi sur la composition du dessin, son cadrage, sa luminosité, le choix des coloris, jusqu’au choix du découpage de la page en bandes, vignettes et coloris des marges. Si lire une bande dessinée peut rester un exercice ludique, comme on peut lire rapidement une comptine, il n’en reste pas moins que c’est aussi souvent un objet qui résiste et que, à l’instar de la poésie, cet objet offre trop de sens et qu’il ne peut livrer toutes ses richesses qu’à l’aide d’une analyse prenant en compte tous les moyens utilisés. Bibliographie Labyrinthe, 25, Dossier : La Bande dessinée : ce qu’elle dit, ce qu’elle montre, coordonné par Laurent Dubreuil et Renaud Pasquier, Paris, 2006 (3). Otrante, Art et littérature fantastiques, Fantastique et bande dessinées, Paris : Kimé, n° 13, avril 2003. Masson, Pierre, Lire la bande dessinée, Lyon : Presses Universitaires de Lyon, 1985 D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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CONFÉRENCE – SERGE TISSERON : LE SUCCÈS DE HARRY POTTER

Les étudiants de 2e et 3e années se sont rendus au salon de l’éducation et du livre de jeunesse de Namur. Ils ont participé au colloque consacré cette année à l’héroïc fantasy, au cours duquel ils ont pu entendre une interview de Thomas Lavachery, auteur du célèbre Bjorn le Morphir, livre qu’ils ont également lu. Ils ont aussi écouté Serge Tisseron qui a publié en 2001, dans « Le Monde diplomatique », un célèbre article sur le succès de Harry Potter (www.monde-diplomatique.fr/2001/12/TISSERON/15959). Il s’exprimait au colloque sur le même thème. Voici quelques extraits du résumé de sa conférence, écrit par Valérie Verlaine, étudiante de 2e année.

…/… Dans Harry Potter, il y a des bouleversements au niveau du paysage des héros. Le héros est celui qui est amené à remettre de l’ordre dans le monde, mais aujourd’hui, le monde qu’il faut redresser a changé, et le nouveau héros, c’est celui des aventures de Harry Potter. En fait, il existe 3 types de héros : 1. Le héros de temps de guerre : nous sommes la première génération à ne pas connaître ce modèle universel de héros qui sait où est le bien et qui ne se pose pas de question, qui n’a pas d’état d’âme : il œuvre pour le bien. Exemples célèbres : Tintin, Superman. 2. A partir des années 70 (guerre du Vietnam) arrive un autre modèle de héros, celui qui commence à douter. Il sait encore où est le bien, mais il se demande s’il va l’accomplir, ou s’il est opportun de l’accomplir. Parfois, il est « empêché » de l’accomplir. C’est, par exemple, le Capitaine Haddock. 3. Le héros nouveau, Harry Potter par exemple, ne sait plus clairement où est le bien et le mal. Cette frontière existe toujours, mais elle n’est plus clairement définie. Seul le temps fera la différence et confirmera que le héros a fait le bon choix, qu’il a œuvré effectivement pour le bien. …/… …/… Auparavant, l’homme se trouvait au centre et la femme à la périphérie. Aujourd’hui, c’est l’individu qui occupe le centre et qui doit se réaliser complètement. Chaque individu a un potentiel masculin et féminin. Notre culture technologique favorise cette attitude. En effet, sur Internet, toute personne peut se présenter via des sites, des blogs, et se poser comme le centre du monde. …/… …/…Pendant très longtemps, c’est le roman familial qui a fait partie de notre culture. Aujourd’hui, les enfants, grâce à Internet, ont la possibilité de se créer une famille sur mesure. Ce phénomène se retrouve également dans les aventures de Harry Potter qui se constitue lui aussi sa propre communauté. Par ailleurs, on constate que le modèle antérieur de la relation adulte-enfant ne fonctionne plus. L’adulte devient un bon camarade, ou quelqu’un qui protège (Dumbledore). …/… D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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…/… Un nouveau rapport à la connaissance s’est fait jour. Pour agir sur le monde, aujourd’hui, on ne demande plus de le comprendre. Auparavant, le monde paraissait simple, car tout le monde en donnait la même vision. Mais aujourd’hui, les médias, par exemple, diffusent des informations contradictoires, des points de vue différents… Il devient difficile de distinguer le vrai du faux, et notre monde devient de plus en plus incompréhensible. Sur Internet aussi, il est possible d’appartenir à des communautés qui partagent le même avis que soi, et de s’opposer à d’autres. Si on survit dans ce monde, c’est uniquement grâce au mouvement permanent, comme dans le monde de Harry Potter. En effet, rien n’est décrit qui ne soit pas en mouvement. Et le monde trépidant est la seule philosophie de vie pour certains adolescents. …/… …/… Si Harry Potter accroche si bien le jeune public, c’est parce que ses aventures se rapprochent des préoccupations des adolescents d’aujourd’hui.

ORAL – DÉTERMINER LE PROFIL D’ORATEUR D’UN CONFÉREN CIER Une partie du cours de 3e année, dispensée par Jean Kattus, est consacrée à la didactique de l’oral. Au premier cours, chacun est invité à prendre la parole devant le groupe, et à raconter, pendant 2 minutes, une expérience personnelle au cours de laquelle il a eu vraiment peur. Ensemble, le groupe souligne les qualités des diverses prises de parole, et peu à peu, une grille d’évaluation se construit (la grille finale est présentée à la page suivante). Dans un deuxième temps, les étudiants sont amenés à prendre la parole devant la classe dans les mêmes conditions, mais sur un autre thème, « un souvenir d’enfance » cette fois. La grille d’analyse construite précédemment est utilisée et affinée, de façon à ce que chacun prenne conscience de son profil d’orateur. Enfin, dans un troisième temps, les étudiants assistent à une conférence, et ils jouent alors le rôle du « coach en expression orale » du conférencier. Ce rôle un peu impertinent qu’on leur propose de jouer semble les motiver grandement, à en juger par la qualité des travaux produits. Vous en trouverez un exemple aux pages suivantes, réalisé lors de l’écoute de la conférence de Serge Tisseron dont l’article précédent vous a expliqué quelques idées maitresses. Cette démarche inductive (observer les camarades, analyser leurs prestations, théoriser les critères de qualité) suivie de son réinvestissement (3e temps : assister à une conférence – ou écouter un exposé télévisé) peut sans difficulté être mise en œuvre dans le secondaire.

Jean Kattus D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proun proun proun pro

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Les critères d’évaluation objective de l’oral La prise en compte de la situation de communication, qui entraine des choix à 3 niveaux :

(A. IMAGE LINGUISTIQUE) 1. le verbal : - Contenu - Organisation du texte - Cohérence - Choix des unités lexicales et morpho-syntaxiques 2. le paraverbal : - Articulation : relâchée précise - Intonation : - fondamentale : variée plane répétitive - en situation : variée plane adaptée inadaptée - Voix : - fondamentale : posée non posée - en situation : modifiée naturelle adaptée inadaptée - Débit : - fondamental : lent moyen rapide - en situation : constant varié adapté inadapté - Volume : - fondamental : fort moyen faible - en situation : constant varié adapté inadapté - Pauses : existantes inexistantes

pleines vides adaptées inadaptées - Accents d’insistance : existants inexistants adaptés inadaptés

(B. IMAGE CORPORELLE) 3. le non-verbal : - Occupation de l’espace : centrale périphérique statique dynamique ample réduite mécanique fonctionnelle adaptée inadaptée - Distance publique - sociale - personnelle - intime - Regard : fixe mobile lien avec le public pas de lien expressif inexpressif adapté inadapté - Expressions du visage : présentes absentes adaptées inadaptées - Gestes : présents absents autocentrés fonctionnels relationnels

adaptés artificiels … qui concourent à dégager un tonus général : vitalité nonchalance D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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Grivegnée, le 19 octobre 2007

De bouche à oreilles S.A. Rue de l’Oralité, 25 4030 Grivegnée

Monsieur Tisseron,

Suite à notre entrevue du mardi 16 octobre, j’ai décidé d’assister à votre intervention lors du colloque du salon du livre de jeunesse, ce vendredi à Namur. Je vous prie de bien vouloir prendre connaissance de mes impressions. Nous avions prioritairement abordé la notion du « paraverbal », qui reprend des critères tels que l’articulation, l’intonation, la voix, le débit et le volume, ainsi que les pauses et les accents d’insistance. J’ai remarqué que vous aviez suivi mes conseils et que, suite aux exercices pratiques que nous avions mis en œuvre, vous aviez opté pour un débit assez varié et particulièrement adapté aux circonstances. De plus, votre articulation était très précise malgré certaines erreurs de prononciation. Néanmoins, j’ai repéré trois points à revoir absolument. Tout d’abord, votre intonation était extrêmement plane en début et en fin d’intervention, mais j’ai observé que lorsque vous y aviez prêté attention, en milieu de discours, on percevait une nette amélioration. Ensuite, j’ai pris soin de me placer dans les dernières rangées afin de veiller au volume de votre voix, qui me semblait trop faible. Cependant, à la fin de votre exposé, vous avez mis en place les conseils dont je vous ai fait part, tels qu’adopter une posture droite, relever la tête et respirer de façon ventrale. Enfin, il vous reste à progresser quant aux pauses que vous devriez insérer dans votre discours. En effet, celles-ci étaient quasiment inexistantes, ce qui a peut-être eu comme effet de lasser le public. De même, évitez de ponctuer vos phrases par l’interjection « euh… ». Celle-ci était extrêmement fréquente et pouvait donner l’impression que vous ne maîtrisiez pas votre sujet. Je vous ai également expliqué la notion du « non-verbal », reprenant des critères comme l’occupation de l’espace, la distance avec le public, le regard, les expressions du visage et les gestes. A ce niveau, il a été assez difficile pour moi d’émettre des remarques critiques. En effet, l’organisation du « podium » vous privait de toute mobilité2, ce qui induisait par conséquent une distance publique avec vos (inter-)locuteurs. Néanmoins, vous auriez dû veiller à un point important : les expressions du visage. Rester assis ne devait pas vous empêcher de regarder le public et de vivre votre discours le mieux possible. De plus, évitez de manipuler votre stylo tout au long de la conférence, cela risque de donner le sentiment qu’un stress vous envahit à l’idée de vous exprimer en public ! D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

2 Rappelons-nous que vous étiez assis derrière une longue table, aux côtés de deux autres orateurs.

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Je vous fournis à présent la dernière grille d’évaluation. Celle-ci nous permettra de mettre l’accent sur ce que nous aborderons lors de nos prochains rendez-vous. Veillez en attendant à mettre en pratique les différents exercices proposés au cours de nos précédents entretiens, notamment lors de vos prises de parole à l’Université. PARAVERBAL

Acquis

Presque acquis

Travail prioritaire

Articulation X Intonation X Voix X Débit X Volume X Pauses X Accents d’insistance X NON-VERBAL

Occupation de l’espace

? (Impossible à cerner dans cette prestation, mais cela se passait bien précédemment.)

Distance Idem Regard X Expressions du visage

X

Gestes X (Dans votre cas, évitez de garder un stylo en main.)

Pour conclure, je relève chez vous une certaine présence lors de vos interventions publiques, sans doute due aux efforts que vous avez consentis depuis quelques mois. Je pense donc que deux rendez-vous supplémentaires suffiront.

En attendant notre prochaine rencontre, je vous prie d’agréer, monsieur Tisseron, l’expression de mes salutations distinguées.

Valérie CRAHAY Coach personnel du travail de l’oral.

D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un proD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro

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F.A.Q. – JE SUIS DÉCOURAGÉE … De : xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx À : [email protected] Envoyé le : Mardi, 8 Mai 2007, 22h16mn 46s Objet : Découragée…

Bonsoir Monsieur Kattus, Je me décide à vous écrire suite à la correction de travaux écrits, dont je sors complètement découragée. En 4P, j'ai parmi mes élèves des Africaines qu'on ne qualifie plus de primo-arrivantes puisqu'elles sont en Belgique depuis plusieurs années. Leurs résultats scolaires sont d'ailleurs généralement bons (excellente mémoire, bonne capacité à rechercher des infos dans des documents...). Cependant, l'orthographe reste un vrai problème, notamment à cause de leur accent …/… Les problèmes sont tellement immenses que je compte garder ces élèves en remédiation pour retravailler leurs textes, mais... je n'ai pas qu'elles et je ne puis malheureusement leur consacrer tout mon temps. …/…

* * *

En guise de réponse, très partielle et technique, voici une proposition d’analyse de ce type de cas. A ma demande, J., 15 ans, congolaise, a écrit le petit texte qui suit, sur le thème « Ce jour-là, j’ai eu vraiment très peur… ». Il nous servira de test diagnostique pour indiquer dans quelles directions travailler avec J. à l’avenir, dans le cadre d’un travail de remédiation.

D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un pro D’un prof … à l’autre D’un pro D’un prof … à l’autre D’un pro D’un prof … à l’autre D’un pro

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Quels sont les problèmes et dans quel ordre les traiter ? 1. Confusions entre plusieurs phonèmes du français : Voyelles

- [ə] et [i] : « que » au lieu de « qui »

- [e] et [ǫ] : « é » de « était » écrit e, comme la finale « –ait », écrite aussi e - [a] et [ã] : « chabre » au lieu de « chambre »

- [Ǥ] et [u] : « co » au lieu de « coup » - [õ] et [ã] : « en » au lieu de « on » - [o] et [ã] : « grodi » au lieu de « grandit »

- [i] et [y] : « jisca » au lieu de « jusqu’à » … et sans doute d’autres confusions encore...

Consonnes - [t] et [d] : « ta » au lieu de « dans » - [f] et [v] : « fide » au lieu de « vite »

Concernant les voyelles, il y a donc des confusions multiples, concernant essentiellement

- le timbre des voyelles ([i] et [y]),

- leur aperture ([e] et [ǫ] ), - leur caractère oral ou nasal ([a] et [ã] )

Concernant les consonnes, il y a un problème de tension excessive : remplacement de la voisée (= sonore) par la non voisée (= sourde). Que faire ? Avant même de s’attaquer au travail de correspondance entre les graphèmes et les phonèmes, il est essentiel de mener un travail de correction phonétique, qui visera progressivement à ce que l’élève discrimine correctement les phonèmes du français, phonèmes qu’ils ne perçoit pas à cause du crible phonologique de sa langue maternelle. Ce travail de correction phonétique est du ressort de spécialistes. Dans le cadre de la formation de Français Langue Etrangère, nous formons les étudiants à la méthodologie verbo-tonale de correction phonétique. Une fois la discrimination entre phonèmes assurée, on peut recourir très utilement, pour amener l’élève à prendre conscience qu’en français, il existe souvent de multiples façons d’écrire le même son, au répertoire de Jacques DEMEYÈRE, Le grand Eurêka, publié chez De Boeck. 2. Images de mots courants mal fixée Dans le cas de J. :

- la conjugaison du verbe « faire » à l’indicatif présent, toujours écrite avec –ai- dans le radical,

- le mot « dans », - la finale –ille dans « fille » et « famille ».

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Amener l’élève à identifier ces mots courants et à mémoriser leur orthographe peut lui permettre d’améliorer assez rapidement ses performances. 3. Découpage de la phrase en mots En travaillant sur l’axe paradigmatique, on peut faire prendre conscience à J. du découpage de la phrase en mots distincts.

La petite fille a peur des fantômes. aura a vait avait

Elle dort dans sa chambre. dormira dore me dormait 4. Révision de la conjugaison, des temps simples et composés Voici une façon simple de présenter le système :

DORMIR � � �

1 seul mot

Je dors Présent

Je dormais Imparfait

2 mots

J’ ai dormi

Passé composé

5. Formation correcte des lettres Il convient tout simplement de proposer à J. de recopier son texte sur cahier d’écolier, à 3 lignes, en lui expliquant que, si son texte n’est pas lisible, logiquement, il ne sera pas lu… Conclusion De toute évidence, le travail sera long, car certaines erreurs se sont « enkystées », et il faudra beaucoup d’efforts, à l’élève et à son professeur, pour y remédier : ce sont de mauvais réflexes qu’il faut supprimer. Cela nécessite donc une relation de confiance entre professeur et élève, et la ferme volonté chez ce dernier de travailler dur et régulièrement. Bon courage donc à tous deux !

Jean Kattus

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LU / VU POUR VOUS Ci-dessous, tout simplement, couverture et 4e de couverture de deux ouvrages qui nous ont paru intéressants.

Philippe MEIRIEU, Pédagogie : le devoir de résister.

ESF, 2007.

Ainsi donc la pédagogie ne serait plus à la mode et les temps seraient à la « restauration » de l’autorité et au retour des « bonnes vieilles méthodes ». Nous croulons sous les injonctions de ceux qui, en matière éducative, sont revenus de tout sans jamais y être allés ! Philippe Meirieu montre ici qu’au contraire nous avons, plus que jamais, besoin de pédagogie. Face à la société du zapping et du caprice mondialisé, face aux difficultés d’attention et d’apprentissage qui ne cessent de croître dans les classes, le choix est clair : ou bien la normalisation et l’exclusion des gêneurs, ou bien une pédagogie capable de mettre les élèves au travail et de les réconcilier avec l’Ecole. Tous ceux qui croient à l’éducation trouveront ici un texte fort, clair, concret, sans concessions. Un texte de résistance et d’espérance.

Si cet auteur vous intéresse, consultez son site : www.meirieu.com

Daniel DELBRASSINE, Le roman pour adolescents aujourd’hui : écriture, thématiques et réception.

SCEREN-CRDP Académie de Créteil – La joie par les livres, 2006.

…/… Daniel Delbrassine a adapté la thèse qu’il vient de soutenir sur Le roman contemporain adressé aux adolescents. Après avoir cerné à grands traits les évolutions et les tendances caractéristiques du marché des vingt dernières années, il nous fait entrer dans une analyse comparative entre roman pour adultes et roman pour adolescents. Il en ressort que nous nous trouvons face à une véritable littérature émergente qui, si elle emprunte une « voix » et des stratégies spécifiques pour s’adresser à son public, ne fait aucune concession en termes d’exigence et de création originale. De nombreux et larges extraits de romans publiés entre 1997 et 2004 illustrent cette étude passionnée et passionnante.

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Deux films tout récents, particulièrement interpellants pour ceux qui côtoient les adolescents au quotidien : à voir absolument, avec ou sans les élèves !

Oubliez les résumés laconiques du genre : « un ado cache le meurtre accidentel qu’il vient de commettre ». Car dans la foulée de Elephant, Last days ou Gerry, Gus Van Sant continue son exploration du langage cinématographique à travers l’univers adolescent. Un film magnifique, organique et sensuel, à la bande son étonnante, aux choix de mise en scène radicaux, à l’image superbe et à l’ambiance toujours plus évanescente. Du grand Van Sant couronné par le Prix du 60e anniversaire du Festival de Cannes.

(L’inédit n°169)

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=118917.html

Ben X est le premier long métrage de Nic Balthasar …/… basé sur son best-seller Niet is alles wat hij zei (Il ne disait rien du tout) qu’il avait déjà adapté ave succès au théâtre. L’histoire, inspirée de faits réels, est celle du jeune Ben qui souffre d’un autisme léger. Pour échapper à la réalité et surtout à l’enfer que lui font vivre deux autres élèves de son lycée technique, il se replie dans son monde à lui qui est en grande partie celui des jeux vidéo en réseau on-line.

(L’inédit n°169)

HTTP://WWW.CINENEWS.BE/MOVIES.DETAIL.CFM?MOVIESID=5489&LANG=FR

FORMATION CONTINUÉE Dernière minute ! Dernière minute ! Dernière minute ! Dernière minute ! Dernière mi Il reste des places pour la formation IFC du 26 novembre, animée par Jean Kattus, et intitulée « Prendre l’orthographe en compte ».

Vous pouvez vous inscrire via le site de l’IFC : www.ifc.cfwb.be Le code de la formation est 311216/1069 Cette formation a lieu à Namur, aux FUNDP, rue de Bruxelles, 61.

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La lecture de ce numéro vous a plu ? Vous aussi, vous avez des expériences didactiques à partager ? Alors, n’hésitez pas : communiquez-nous vos projets d’articles à

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