Du château de bois au château de pierre.

La vie du seigneur et des serfs

Raphaël Demanet

5ème année Année scolaire 2011-2012

Du château de bois au château de pierre : La vie du seigneur et des serfs

Du château de bois au château de pierre Un château est à la base une construction médiévale destinée à protéger le seigneur et à symboliser son autorité au sein de son territoire. Ils sont bâtis par les nobles pour contrôler, défendre et ils représentent le symbole de leur puissance, leur pouvoir politique et économique mais ils s’en servent également comme centre de leurs administrations. A la renaissance, les rois de France décidèrent de construire ou d’aménager leurs châteaux non plus pour la défense mais pour leur agrément et leur confort. Les premiers châteaux étaient construits en bois souvent sur une élévation de terre, puis en pierre afin de résister aux nouvelles armes de guerre. On leur donne le nom de château fort.

Un château fort est une structure fortifiée essentiellement construite et habitée par la noblesse au moyen-age en Europe, Moyen-Orient et en asie. Quand il n’y avait pas la guerre, en temps de paix, une vingtaine de personnes habitaient le château : la famille du seigneur, quelques servantes et quelques gardes. Au 9ème siècle, les châteaux fors sont bâtis pour se protéger des vikings qui arrivent du nord. Ils sont construits en général près des villages, sur une motte de terre naturelle ou artificielle pour voir de loin les attaquants arriver. Cette disposition permet aussi de rendre l’assaut plus difficile car les assaillants doivent monter des pentes. Les châteaux sont alors faits en bois. A l’époque, les seigneurs ne roulent pas sur l’or et il faut agir très vite. L’inconvénient c’est que ces châteaux en bois sont vulnérables au feu et aux armes de jets et donc ils brûlent alors il a fallut trouver autre chose en matériaux.

Vers l’an mil, on commence à utiliser la pierre, les seigneurs gagnent un peu mieux leur vie et donc ils vont pouvoir payer des maçons qui vont bâtir des châteaux avec des remparts, des tours et un donjon où vit le seigneur et sa famille. Ils étaient protégés par des murailles. La plus part des murs en pierre font plus de 2,80m de large les plus massifs dépassent les 5m et même 7,50m. Ils sont appelés murs sandwichs c’est à dire 2 murs sont construits parfaitement parallèle et on comble le vide par du grava, des pierres et de la terre. Ce qui permet une fortification maximale car les murs sont compliqués à détruire. Murs sandwichs Mur pierre mur grava terre Bien que la poudre à canon a été introduite en Europe au XIVème siècle, elle était une menace pour la construction du château fort qu’au XVème siècle lorsque l’artillerie est devenue assez puissante pour détruite les murs en pierre. Ils ont continué à être érigé jusqu’au XVIème siècle mais les nouvelles techniques pour faire face aux tirs de canon ont rendu ces bâtiments trop inconfortables à vivre. Ainsi, les châteaux forts ont peu à peu disparu, remplacés par les forts d’artillerie. A la fin du XVème siècle, le pouvoir se centralise aux mains du roi et les nobles préfèrent des habitations plus confortables, proche de la cour royale ; les châteaux que l’on construit ne servent plus qu’à impressionner le petit peuple. L’usage des armes rend désormais les fortifications inutiles. Ce sont alors les armées du roi qui font la guerre sur les frontières de ses territoires. C’est le déclin des châteaux forts. Le château fort est constitué de plusieurs pièces très froides ayant de petites fenêtres pour empêcher les attaques. Dans un château fort se trouvent généralement :

- des douves (profonds fossés remplis d’eau) qui font le tour de l’enceinte; elles servaient à empêcher les assaillants de s’approcher trop près du pied de la muraille.

- un pont – levis en bois actionné par des chaînes, pouvant s’abaisser et se

relever en cas d’attaque ou la nuit ; le pont – levis apparaît tardivement au XIIIème siècle.

- une herse, lourde grille en fer, coulissant verticalement dans une rainure, au niveau de la porte d’entrée. Elle sert de double protection.

- Une basse-cour, premier cour du château où se réfugiaient les paysans en cas d’attaque. Les serviteurs et les animaux y vivaient tout le temps.

- Une haute-cour, cour supérieure réservée au seigneur, à sa famille et à ses invités.

- Un donjon, la plus haute tour du château, qui pouvait servir de prison. Le plus

souvent, il est rond. Il constitue la demeure seigneuriale et comprend chambre, salles communes, bibliothèque et salle de travail. A partir du XIIème siècle le seigneur n’y vit plus. Il se loge dans les bâtiments nouveaux construits sur les façades sud et ouest qui sont les plus ensoleillés.

- Des remparts (ou courtines), soit des grands murs faisant le tour du château,

au sommet desquels se trouvent des chemins de ronde. Les remparts sont régulièrement séparés par des tours, percées de meurtrières qui sont des ouvertures étroites et rectangulaires d’où les archers tiraient des flèches sans être atteints. Le haut des murs des tours, des remparts et du donjon est couronné par des merlons qui sont les parties pleines et des créneaux qui sont les parties vides. Les archers et les soldats tiraient entre ces créneaux, puis se cachaient derrière les merlons. Souvent, le sol du chemin de ronde est fait de mâchicoulis c’est à dire des trous qui sont à la verticale du pied extérieur des murs. Par ces trous, on pouvait jeter sur les assaillants toutes sortes de projectiles. Avant L’invention du mâchicoulis, c’était des hourds qui servaient à défendre la muraille, c’est à dire des constructions en bois situées en haut du mur et débordant vers l’extérieur mais celui-ci était très vulnérable face aux jets de pierre et par le feu.

Hourds

La vie seigneuriale et le servage Le seigneur Le possesseur d’une seigneurie porte le titre de ‘’seigneur’’ ; il peut être une personne qui plus souvent est un ressortissant de l’aristocratie, mais aussi une personne morale comme une abbaye ou une personne de l’ordre militaire. Le pouvoir du seigneur s’exerce par divers intermédiaires, dont le plus important est le bailli qui est le représentant d’une autorité sur un territoire. Le titre de seigneur est aussi accordé à des individus titulaires de fiefs nobles. L’autorité des terres se fragmente au Xème siècle, les convoitises s’aiguisent et la force triomphe. Les maîtres du sol en profitent : ils s’érigent en dominateurs, en seigneurs. Ils ont beaucoup de droits ils mobilisent ce qu’ils désirent. Le seigneur juge, châtie et encaisse les amandes tout en multipliants ses exigences. Il lève la taille pour monnayer la protection qu’il assure de son peuple. Il perçoit le formariage sur ceux qui épousent les habitants d’une autre seigneurie. La seigneurie née au XIème siècle tire donc sa force d’un pouvoir de contrainte et de tutelle : commander, juger, réquisitionner et taxer. Les souverains, carolingiens, rois et princes s’attachent des escortes de fidèles qu’ils recrutent parmi les nobles. Ceux-ci entrent dans les liens de foi jurée.

Le vassal Le vassal est un homme libre qui se met sous la protection et au service d’un seigneur ou d’un suzerain. Il fait d’abord hommage au seigneur : il s’agenouille et proteste de ses intentions. Joignant les mains, il les tend en signe d’abandon au seigneur, qui les prend en signe de protection et qui le relève en signe d’égalité. Ensuite, il jure un serment de fidélité. L’engagement comporte des droits et des devoirs mutuels.

Le vassal doit :

- La fidélité : le vassal doit être fidèle et aider son seigneur. - Les vassaux constituent les troupes armées des seigneurs, c’est le service

d’ost. - Le vassal doit aussi aider de ses conseils au seigneur, en particulier lorsque ce

dernier rend la justice. - Dans certaines circonstances, le vassal doit verser des aides financières à son

suzerain. Par exemple : lorsque le seigneur est prisonniers et que, pour sa libération, il faut payer une rançon. La plus part des vassaux sont aussi des chevaliers.

En cas de trahison de sa fidélité, le vassal est jugé et déclare félon : le seigneur peut alors récupérer le fief qu’il lui avait confié.

Le servage Au moyen-age, le serf est un paysan qui a une situation particulière vis a vis du seigneur. Le serf n’est pas un homme libre et il est lié corps et biens à son suzerain. Mais celui-ci ne dispose pas sur lui du droit de vie ou de mort. Le serf est taillable et corvéable c’est à dire qu’il est à la volonté du seigneur. Il ne peut transmettre par succession ses biens à d’autres qu’à ses enfants et uniquement si ceux-ci vivent sous son toit. En cas de disparition du serf, ses biens reviennent au seigneur. Le serf n’est pas libre de ses mouvements mais il n’est pas esclave non plus mais il ne peut quitter la seigneurie sans autorisation du seigneur. En cas de fuite, il est pourchassé et le seigneur chez lequel il s’est réfugié doit le rendre à son ancien seigneur. Les serfs travaillent sur leurs champs personnels, et une partie de la production revient au seigneur sous forme d’impôts. En échange, le suzerain lui assure de la terre et une protection militaire. Mais ce sont aussi les serfs qui mettent en valeur les terres de la réserve seigneuriale sous forme de corvée. Ils étaient également appelés à la réparation d’un pont, creusement de puits ou réparation des murs du château. Mais au fils des ans, les besoins en argent des seigneurs s’accrurent, en partie à cause de l’enrichissement général. Le paysan quant à lui obtenait des revenus en vendant au marché les produits qu’il ne consommait pas. Cela modifia la condition du serf qui pouvait ainsi s’affranchir des corvées et réquisitions militaires en échange d’une somme d’argent au seigneur.

La vie de château Le seigneur et sa famille occupaient le château comme lieu d’habitation. La grande salle et les repas : le cœur du château. La grande salle est la pièce la plus importante du château : le seigneur et sa famille y mangent, y dorment, y règlent les affaires… tous les grands moments de la vie du seigneur s’y déroulent. Tôt le matin, la maisonnée se retrouve dans la salle pour un repas copieux après la prière ou la messe. Le repas principal à lieu plus tard et le souper, il est souvent l’occasion de bien boire et de bien manger. A l’entrée de la salle, se trouve une fontaine pour se laver les mains car les convives mangent avec leurs doigts. Après le repas, viennent les divertissements ou bien chacun se couche sur une paillasse. C’est au XIIIème siècle que le seigneur dispose d’un logis personnel pour lui et sa famille. Les jours de fête, le seigneur organisaient de grands banquets. Plusieurs tables étaient donc installées dans la grande salle. La famille du seigneur et les hôtes mangeaient sur la table d’honneur plus haute que celle des autres convives. L’arrivée des serviteurs était toujours précédée d’une sonnerie de trompette. Les invités de marque étaient alors servis dans des assiettes d’argent ou d’or, tandis que les autres mettaient leurs aliments sur de grandes tranches de pain rassis. Les restes du festin étaient distribués aux pauvres qui attendaient à la porte du château.

La cuisine Au moyen-age, le seul combustible était le bois, les risques d’incendies sont assez importants que la cuisine du château est isolée des autres bâtiments, souvent située dans la cour. Plus tard, les cuisines sont construites près de la grande salle, reliées à celles-ci par un passage couvert contenant des foyers et des fours. Pour conserver les aliments, le seul moyen était la glace de l’hiver que l’on enterre pour la conserver. En l’absence du seigneur, la cuisine était très calme. C’était une immense pièce où la cheminée occupait une grande place. La cheminée était le seul moyen de chauffage. Pour cuire le pain, un four en couple était aménagé dans le coin de la cheminée.

L’hygiène Les latrines qui étaient les toilettes à cette époque se trouvaient à chaque étage, les unes au dessus des autres. Elles étaient composées d’un siège en pierre recouvert d’une bande de feutrine verte pour se protéger du froid. Les besoins tombaient soit dans les douves, soit dans une fosse prévue à cet effet. Le seigneur disposait parfois de toilettes privées, appelées aussi garde-robe. Des bandes de toile faisaient office de papier et, afin d’empêcher les mauvaises odeurs, des herbes odorantes étaient jetées sur le sol. Seuls les gens les plus riches pouvaient s’offrir le plaisir d’un bain chaud et parfumé car cela coûtait très cher. Pour en prendre un, le seigneur dépensait l’équivalence du salaire hebdomadaire d’un ouvrier. Le savon à l’huile d’olive parfumé aux herbes fut utilisé dans le sud de l’Europe dès le VIIIème siècle. Dans le nord, où l’on se servait des produits locaux sont fait à base de graisse animal, de cendre et de soude. Les vêtements sales étaient placés dans un tonneau où on les imprégnait de savon liquide, puis on les battait avec un battoir en bois.

La chapelle Une petite chapelle était souvent placée à coté de la chambre du seigneur. Elle était décorée de fresques, de vitraux et d’une croix d’or posée sur l’autel. Chaque matin, le seigneur et son épouse venait y prier et assister à un office. Les autres personnes se rendaient dans une chapelle plus grande située dans la cour du château.

Les loisirs S’ils ne sont pas en guerre les seigneurs ont du temps libre. Ils aiment la chasse au vol ou à courre qui leur procure du gibier. Les jeux d’extérieur sont aussi des entraînements physiques : les tournois, les combats de lutte et les jeux de balles. Ils jouent aussi parfois à des jeux d’enfants comme le colin-maillard. A l’intérieur, on joue aux jeux de société, et on écoute les musiciens, conteurs et ménestrels. Les récits épiques et les romans de la chevalerie, tels que la chanson de Roland, les légendes du roi Arthur et des chevaliers de la table ronde sont très appréciés.

Exemples de châteaux forts : Les quatre châteaux de Lastours Situés au pied de la Montagne Noire au nord de Carcassonne, les 4 remarquables châteaux du site sont perchés au sommet d’une crête qui domine la vallée à plus de 300m.

Château d’Arques Ancré au fond de vallée à 50Km au sud de Carcassonne, le donjon surplombe de ses 25m le village alentour.

Château Gaillard La forteresse est construite en un an entre 1197 et 1198 par Richard Cœur de Lion afin de protéger le duché de Normandie. Philippe Auguste l’assiège en 1204 et sa victoire lui permet de reprendre le contrôle de la Normandie.

Château médiéval du Louvres (à l’origine du musée actuel) La forteresse initiale est édifiée par le roi Philippe auguste à la fin du XIIème siècle : elle comprend alors de nombreuses tours au milieu desquelles s’élève un donjon.

La demeure des rois de France est transformée en musée dès 1793