du chikungunya aux nouvelles ÉpidÉmies · plan blanc planc blanc ... pole environnemental, pole...

55
DU CHIKUNGUNYA AUX NOUVELLES ÉPIDÉMIES Dr Arnaud Bourdé SAMU de la Réunion

Upload: hathuy

Post on 13-Sep-2018

215 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

DU CHIKUNGUNYAAUX NOUVELLES ÉPIDÉMIES

Dr Arnaud BourdéSAMU de la Réunion

LE CHIKUNGUNYA

Arbovirose transmise par un arthropode hématophage

Alphavirus de la famille des Togaviridae

Aedes femelle présente jusqu’à 1200 mètres

Pas de contamination interhumaine

SYMPTOMATOLOGIE

Fièvre élevée, brutale, avec frissons

Douleurs poly articulaires violentes, distales( maladie qui casse les os)

Rash érythémateux du visage et du tronc

Eruption maculo papuleuse parfois

Diagnostic sur RT-PCR et sérologies IgM et IgG

LES ÉPIDÉMIES DE CKIKUNGUNYA

1952 ( Mason et Haddow): Tanganyika, Ouganda, Rhodésie, Congo Belge, Sénégal…

1980: Afrique du Sud, République Centrafricaine, Burkina Faso, Cameroun, guinée, Pakistan, Cambodge, Philippines

1990: Réémergence en Thaïlande, Sénégal

Aujourd’hui: nombreux pays, Malaisie, Indonésie, Inde, Chine, France…

MONDIALISATION DU VIRUS

L’ALERTE INITIALE 16 mars 2005 : signalement OMS-GOARN d’une épidémie aux Comores 17 mars 2005 : alerte relayée aux Drass-Dass via l’InVS-DIT et la Cire

6

EMERGENCE DU CHIKUNGUNYA DANS L’OCÉAN INDIEN

Gabon 2007

Malaisie 2006

Comores 2005

Mayotte 2005/06

Madagascar 2005

Réunion 2005/06

Maurice 2005/06

Seychelles 2005/06

Inde 2006/07

Indonésie2001/07

EMERGENCE DU CHIKUNGUNYA EN 2005

Données incomplètes

0100

200300

400500

13 15 17 19 21 23 25 27 29 31

2005 2006

Epidémie majeure : 266 000 cas• mars 2005 - décembre 2006• sept 2005 : mutation et probable adaptation “E1 226”• séroprévalence (Gérardin et al) : 38,2%• souche africaine (1952 et 2000)

« E1 226 »

QuickTime™ et undécompresseur

sont requis pour visionner cette image.

Courbe épidémique jusqu ’au 11 juin 2006

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

45000

50000

S13

S15

S17

S19

S21

S23

S25

S27

S29

S31

S33

S35

S37

S39

S41

S43

S45

S47

S49

S51 S1

S3

S5

S7

S9

S11

S13

S15

S17

S19

S21

S23

Nom

bre

de c

as

2005 2006 9

QUELQUES DONNÉES

Près de 300 000 cas

174 décès (????)

Description de formes inconnues: hépatites, myéloméningo-encéphalites, polyradiculonévrites, atteintes ophtalmologiques, dermatoses bulleuses, atteintes rénales, myocardites…

AU TOTAL

Cas symptomatiques : 266 000 Séroprévalence post-épidémique : 38 % Formes graves :

Adultes : 222 dont 65 décès (29 %) Enfants (<15 a) : 25 dont 2 décès (8 %)

Transmissions materno-néonatale : 44 Décès :

Certificats : 255 en 2006, 3 en 2007 Surmortalité : 267 entre janvier et mai 2006, pas de

surmortalité sur l’ensemble de 2006 Létalité : 1 ‰

11

PARTICULARITÉS DE L’ ÉPIDÉMIE

Ampleur dans un pays jamais atteint avant

Longueur et intensité

Désorganisation sociale avec nombreuses incertitudes

Rupture de confiance avec les autorités( discours rassurant)

Surveillance au pic épidémique• A partir du 19 décembre

– Accélération brutale de l’épidémie(Passe d’environ 400 cas semaine 50 à plus de 2000 semaine 51)

– La LAV n ’est plus en mesure d’investiguer la totalité des cas

• Le suivi de la tendance est basculé sur le réseau de médecins sentinelles (ORS)

– Confronté à un faisceau d ’autres indicateurs

– Poursuite de la surveillance des certificats de décès et des formes graves

• L’incidence hebdomadaire est estimée– Étude de corrélation : réseau / recherche active (40 premières semaines de l ’épidémie)

– Application d’un coefficient multiplicateur de 67 (IC0,95 = [0 ; 150])

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

28mars

-3avri

l

11-17

avril

25 av

ril-1 m

ai

9-15 m

ai

23-29

mai

6-12 j

uin

20-26

juin

4-10 j

uillet

18-24

juille

t

1-7ao

ût

15-21

août

29 ao

ût-4 s

ept.

12-18

septe

mbre

26 se

ptembre

-2 oc

tobre

10-16

octob

re

24-30

octob

re

7 - 13

nove

mbre

21 - 2

7 nov

embre

5 - 11

déce

mbre

19 - 2

5 déc

embre

2 - 8

janvie

r

Nom

bre

hebd

omad

aire

redr

essé

13

14

CADRE RÉGLEMENTAIRE

Loi N° 2004 806 du 9 Aout 2004 Plan Blanc Planc blanc élargi ( Décret N° 2005-1764 du

30/12/2005) Etablissements de santé de référence Circulaire DHOS/CGR/2006/401 du

14/9/2006( guide d’aide à l’élaboration des plans blancs)

GESTION DE CETTE CRISE SANITAIRE

Cellule de crise préfectorale: pole économique, pole environnemental, pole hospitalier et sanitaire, lutte anti vectorielle

Nombreuses difficultés: absence de plan, absence d’entomologistes et d’expertise scietifique, problèmes sociaux, économiques( tourisme)

Cellule de crise ARH Cellule de crise des hôpitaux: lits, personnel,

démoustication, communication interne…

Indicateurs SAMU

+ 33%

Dont Chikungunya

27 %

LA RÉGULATION DU SAMU

ARM Régulateurs Lignes complémentaires Numéros verts Salle de crise Problèmes du codage Suivi toxicologique Suivi épidémiologique des foyers

LA PERMANENCE DES SOINS

Précarité de la nuit et des weekends

Consultations libérales au sein des urgences hospitalières

Infirmeries militaires

Création de nouveaux secteurs de gardes d’ambulances privées

CAPACITÉS HOSPITALIÈRES

Augmentation de 30 % d l’activité des urgences hospitalières

Pas de filière spécifique Mise en place d’unités Ckikungunya dédiées Dette de 2 lits par service Utilisation de services de psychiatrie Mais pas d’isolement car pas de contamination

interhumaine Aucun plan Blan de déclenché!

DIFFÉRENTS ACTIONS

Aide de la métropole Comité des Arboviroses Plan Ckikungunya:

Dispositif de surveillanceOrganisation lutte antivectorielleMoyens de prévention et de mobilisationDifférents niveaux d’assistanceOrganisation des soinsRenforcement du SAMU

QUELQUES LEÇONS DU CLIKUNGUNYA

Aucun pays n’est à l’abri: mondialisation du virus

Personnes âgées Importance des SAMU Nécessité d’un corps de réserve sanitaire

EPRUS Importance des plans

Signe de l’émergence, l’ épidémie de Ckikungunya a marqué l’entrée de la Réunion dans la modernité comme ère des fléaux et des apocalypses, voué à la désolation et à la compassion.Lombard,in L’épidémie moderne et la culture du malheur, petit traité du chikungunya

Les pandémies de grippe au XXème siècle

1918: « Grippe Espagnole »> 40 millions de décèsA/H1N1

1968: « Grippe de Hong Kong »1-4 millions de décèsA/H3N2

1957: « Grippe Asiatique »1-4 millions de décèsA/H2N2

24

EMERGENCE DE NOUVEAUX SOUS-TYPESAU COURS DU 20ÈME SIÈCLE

1918 1957

1957 1968

1968

1977

H2N2

H3N2

H1N1 H1N1

grippe asiatique

grippe espagnole

grippe de Hong Kong

grippe russe

25

26

Point OMS le 27 mai

1976: EBOLA, ZAÏRE

Source: CDC phototèque

27

CONTACT ANIMAL-HOMME

Source: HS de Jong

Source: WCS Weiss RA, Nature Medicine, 2004

DéforestationDensité des volailles

28

UN ENVIRONNEMENT QUI ÉVOLUE

Interface homme-nature

Mouvements de population

Production alimentaire

Multiplication des échanges

Technique médicale

Comportements

Favorisent l’émergence et la propagation des épidémies

MOUVEMENTS DE POPULATION

Accroissement du transport des biens et des personnes

1) Pacifique 2) Mississippi 3) Atlantique4) Flux Atlantique Est 5) Mer Noire-Méditerrannée 6) Afrique de l'Est-Asie de l'Ouest7) Asie centrale 8) Asie de l'Est-Australie

Principales voies de migration mondiales des oiseaux

LE VIRUS SINBIS

Alphavirus Transmis aux moustiques

(Aedes, Culex, Culiseta) par des oiseaux sauvages migrateurs

• Fièvre, rash, polyarthralgies, asthénie +/- troubles digestifs

• Formes sévère rares mais chronicité possible• Présence dans la zone OI

– animaux : Mozambique, Kenya, Afrique du Sud, Mada, Inde, etc.– Homme : Afrique du Sud, Australie, Madagascar

32

L’ENCÉPHALITE JAPONAISE Flavivirus Cycle de transmission

réservoir : oiseaux sauvages et domestique vecteur : moustique (Culex +++)

Hôtes : Homme, chevaux, porc (amplificateur) Formes symptomatiques : 0,5%

syndrome grippal encéphalite récupération (complète : 30%)

Extention géographique constante

Vaccination efficace

33

LE VIRUS ZIKA Flavivirus Transmis à l’Homme par Aedes “Fièvre Zika” +/- rash,

arthralgies, conjojctivite Peu de flambées épidémiques

décrites car symptomatologie non spécifique et peu sévère

Enquête séroprévalence => Afrique et Asie

34

LE NIPAH VIRUS Henipavirus (apparenté au virus Hendra) Cycle de transmission

Réservoir : chauve-souris Hôtes : Homme, mammifères domestiques, porc

(contagieux+++) Transmission inter-humaine par voies respiratoires

Formes symptomatiques : 80 à 95% syndrome grippal formes sévères : encéphalite

ou pneumonie atypique mortalité : 40 à 75%

Répartition Epidémies (Malaisie, Inde et Bengladesh) Séroprévalence chauve-souris : Asie (3 à 12%), Inde (51%),

Madagascar (5,4%), Afrique de l’est (23%)

LE VIRUS WEST NILE

Flavivirus Cycle de transmission

naturel : moustique (Culex +++) - oiseaux accidentel : Homme et chevaux

Formes symptomatiques : 20 % fièvre, céphalées, arthralgies, myalgies formes sévères (1 %)

Répartition mondiale

QuickTime™ et undécompresseur

sont requis pour visionner cette image.QuickTime™ et undécompresseur

sont requis pour visionner cette image.

QuickTime™ et undécompresseur

sont requis pour visionner cette image.

36

WEST NILE

UNE MALADIE QUI APPARAÎT LÀ OÙ ELLE N’EXISTAIT PAS..LA FIÈVRE WEST-NILE AUX ETATS-UNIS, 1999-2002

FVR : fièvre de la Vallée du Rift

Œufs Aedes Transmission verticale

Aedes

Culex

Contact avec fluides d’animaux virémiques (et aérosols)

Ingestion de lait cru d’animaux virémiques

Piqûre de moustique

FIÈVRE DE LA VALLÉE DU RIFT

• Phlébovirus • Cycle de transmission

–Réservoir : bovins, moutons, chameaux, chèvres–Vecteurs : Culex, Aedes, Anophèles

FVR : fièvre de la Vallée du Rift Historique

1910-1912: Description d’une maladie chez les agneaux compatible avec RVF dans la Vallée du rift, Kenya

1930: Isolement du virus dans une épidémie chez les moutons dans la Vallée du rift, Kenya

1977-1978: introduction en Egypte, épidémie avec plus de 200 000 cas humains (600 décès)

1979: Introduction à Madagascar 2000-2001: Introduction en Arabie Saoudite avec

plus de 200 décès

CCHF – FIÈVRE HÉMORRAGIQUE DE CRIMÉE CONGO

- Famille Bunyaviridae , genre Nairovirus

- Niveau de confinement : BSL-4

- Vecteurs : Tique genre Hyalomma

- Infection : Morsure de tique

Contact avec fluides d’animaux virémiques

Contact avec fluides patients infectés

- Traitement : Ribavirine

- Mortalité: 5 à 10% (Turquie et Iran)

CCHF – Fièvre Hémorragique de Crimée Congo

44

45

46

CINÉTIQUE DES ACCIDENTS

RENFORCEMENT DE LA SURVEILLANCE

Surveillance populationnelle (suivi de l’évolution de la pandémie) Activité des médecins sentinelles Activité des urgences et des consultations dédiées Activité du Samu Mortalité

Surveillance virologique Suivi des virus circulants

Réseau de médecins sentinelles (prélèvements aléatoires)

Services d’urgences et consultations dédiées Formes graves / virus

Communication

48

Transmissionde données

Consultationaux urgences

Le réseau OSCOUR®

Transmission de données

Transmission de données

Serveurrégional

ServeurInVS

Analyse

Interprétation

Rétro-information

Saisie du Résuméde passages aux urgences (RPU)- données socio démographiques- données médicales (diag CIM-10)- Parcours du malade

Objectifs du réseau OSCOUR®

• Suivre des tendances de pathologies– Suivre des épidémies saisonnières

• Contribuer à mesurer ou décrire une situation sanitaire– Estimer l’impact d’un événement identifié– Surveiller des pathologies ou des populations en dehors de tout évènement identifié

• Développer les réseaux de partenaires– Développer la culture du signalement– Assurer une rétro-information

• Générer des alertes sanitaires– Détecter des phénomènes sanitaires inattendus– Détecter précocement des phénomènes sanitaires prédéfinis

RÉSEAU OSCOUR : FONCTIONNEMENT

Recueil des données au sein des chaque service d’urgence Extraction directe d’information à partir du dossier médical

informatisé du patient, constitué lors de son passage aux urgences.

Transmission automatique des données en temps quasi réel à un serveur régional qui le retransmette quotidiennement à l’Invs

« Validation » des données par la Cire

Analyse quotidienne et rétro information hebdomadaire effectuées par la Cire

51

RÉSEAU OSCOUR : URGENCES DU CHFG

Source : Données du réseau Oscour

0

100

200

300

400

500

600

22-m

ai

26-m

ai

30-m

ai

3-ju

in

7-ju

in

11-ju

in

15-ju

in

19-ju

in

23-ju

in

27-ju

in

1-ju

il.

5-ju

il.

9-ju

il.13

-juil.

17-ju

il.

21-ju

il.

25-ju

il.

29-ju

il.

2-ao

ût

6-ao

ût

10-a

oût

14-a

oût

18-a

oût

22-a

oût

26-a

oût

Nom

bre

de p

assa

ges

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Nom

bre

de p

assa

ges

pour

grip

pe

Nombre de passage pour grippe Nombre de passage Moy. mobile sur 4 pér. (Nombre de passage)

52

S’IL NE FALLAIT RETENIR…

Tous acteurs de la veille sanitaire Importance de la circulation de l’information:

cliniciens, non médecins, ARS… Formation Plans Contagieux/non-contagieux Augmentation des risques et des menaces:

transports, mondialisation, nouvelles pathologies émergentes

Mr Ali Maow Maalin (Somalia)

The last case of smallpox in the world

MERCI DE VOTRE ATTENTION