Ça bouge !12Liberté-Hebdo [ 1169 ] du 1er au 7 mai 2015

Des étudiants offrent des vacances aux plus jeunesPlus de 90 enfants de six centres sociaux lillois et roubaisiens

sont partis pour les Vosges, grâce à « Vive les vacances ! », une association étudiante de l’EDHEC, une école de commerce.

Adolpha : la vie mode d’emploi� C’est un cri. Il vient du cœur.

L’histoire d ’Adolpha VanMeerhaeghe est vraie, puisqu’elle l’aécrite. Pas un mot n’a été changé, pasmême l’orthographe. Car seul le son,le choc des mots, la vérité des pointssur les i et des pains dans la gueulenous explosent, à chaque page, enpleine figure. Un ouvrage sans fards,sans dents, même pour les couillonspolis des palais élyséens.Corinne Masiero, l’a superbement luen clôture du « Potlatch» de GillesBouly au centre d’arts plastiques etvisuels à Wazemmes. L’accentrocailleux de Corinne a fait rouler lepatois latent de ce texte fleuve, cetteépopée d’une fleur de pavé. Et, pourtous les présents, c’est une révéla-tion. La voix de la comédienne habitece texte, le prend à bras-le-corps, etlui redonne son âme. Adolpha, assise sagement au pied dupupitre-bureau, revit chaque scène.Opine du chef, verse une larme, rit debon cœur des accents que lui prête

Corinne. Bref, la vie ! La vie, quoi !Sorti d’un atelier d’écriture, cetteautobiographie non romancée portel ’histoire d ’une enfant de Li l ledevenue sexagénaire. Toutes lesmisères et les joies des habitants desquartiers populaires lillois, des sansvoix. Violences, maltraitances,

errances, a ir rance… Toutes lespetites vicissitudes de la vie quoti-dienne, tous les événements fami-liaux d’une vie sont là. Rudes. Maishumains et pleins de chaleur, avec laforce et la puissance de l’âme de ceuxrarement dits bien nés. NathalieFicheux, comédienne, a croiséAdolpha « en voisine » et a entreprisune mise en forme de son écriturepour faire apprécier la densité ,l’épaisseur de cette vie. Rémi, dessi-nateur de talent, a assuré lettrage etmise en page, tout en illustrant l’ou-vrage. Comme un conte, avec unhumour glaçant.Ceux qui ont raté cette lecture d’in-tense humanité n’ont plus qu’à le lire.Ou attendre que Corinne Masiero nese remette au pupitre. C’est tout lemal qu’on lui souhaite.

FJ• « Une vie bien renger d’Adolpha » par Adolpha Van Meerhaeghe ;Lettrages et dessins de Rémi ; Le derniercri de l’impubliable, octobre 2012

� L’association a germé voici 21ans dans la tête de deux

étudiants. « Vive les vacances» réunitdésormais 38 membres, prêts à toutmettre en œuvre pour offr ir desvacances aux enfants de milieuxdéfavorisés de la métropole lilloise.Partant du constat qu’un enfant surtrois aujourd’hui n’a pas la chance departir en vacances, l’association aideà son niveau à remédier à ces inéga-lités.Organisée chaque année lors desvacances d ’avri l , la semaine devacances est quasiment entièrementfinancée via des dons, financiers ouen nature par des entreprises de larégion et des dons extérieurs. « Nousdémarchons les grandes entreprisespour des dons financiers mais aussid’autres produits pour nourrir lapetite centaine d’enfants lors desvacances. Nous demandons tout demême une participation symboliquede 10 euros par enfant aux famillessachant que le coût de cette semaineest estimé à 300 euros par enfant »,nous explique Louis François ,étudiant en première année de pré-master à l ’EDHEC, et chargé decommunication de l’association. L’association est sortie vainqueur duconcours Exton Grandes Ecoles, unconcours visant à participer au finan-cement d’un projet à vocation sociale,

Des gamins de Lille et Roubaix à Bruges, avec leurs accompagnateurs étudiants.

citoyenne, humanitaire ou environ-nementale mené par des étudiants deGrande Ecole de commerce et d’ingé-nieurs, dans la catégorie AssociationSolidaire.« Chaque année, le projet est repris,l’équipe change, les idées aussi. Onessaie au maximum de sort ir lesenfants de leur quartier, de leur quoti-dien et de leur offrir un peu d’évasion.On fait en sorte aussi de changer dedestination chaque année, une annéenous partons à la montagne, lasuivante à la mer, puisqu’il s’agitsouvent des mêmes enfants », pour-suit l’étudiant.L’association propose égalementdivers ateliers découverte, des acti-vités sportives et culturelles, desveillées, des visites du zoo de Lille.

Plus qu’une vocation sociale, l’asso-ciation se veut également éducative.Les étudiants bénévoles donnentchaque jour de leur temps en serendant dans les centres sociaux aveclesquels ils travaillent pour accompa-gner les enfants de 6 à 12 ans dansleur scolarité en les aidant à leursdevoirs. « On se sent utile, on peut voir lesenfants évoluer et grandir, des liens secréent… », continue Louis François.Vous pourrez voir les différentesactions, sorties à venir et autressouvenirs sur leur s i te internetwww.vivelesvacances.org, où vouspouvez également les soutenir finan-cièrement.

Valentine LEMOINE

1er Mai : la CNL contre l’austérité� Contre l’austérité et pour une politique du logement sociale et solidaire.C’est sur ce thème que la Confédération nationale du logement appelait à lamobilisation ce 1er Mai. La CNL demande notamment le gel des loyers surl’ensemble du territoire et dans tous les secteurs locatifs. Elle réclame aussila construction de 250 000 logements sociaux par an, la revalorisation de25% des aides personnelles, l’arrêt des expulsions locatives, des coupuresd’énergie et de fourniture d’eau, l’abrogation de la loi Boutin.

> Pétition en ligne « Stop à l’augmentation des charges » : www.change.org

Urgence Népal� Le secours populaire français du Pas-de-Calais lance un appel à la solida-rité pour soutenir les victimes du séisme qui a fait plus de 5 000 morts auNépal, le 25 avril. L’association, qui a débloqué un premier fonds d’urgencede 50 000 €, appelle aux dons financiers. Le Secours populaire va parailleurs mobiliser son mouvement d’enfants « Copain du Monde » pourprendre une part active dans cet élan de solidarité.

« Femmes solidaires » rend hommage aux femmes déportées� Le 19 avril dernier, une délégation de Femmes solidaires a participé à lacérémonie officielle de la libération du camp de femmes de Ravensbrückdans l’enceinte même du camp, ouvert en 1939 par les nazis. L’associationrappelle que l’histoire de ces femmes, déportées, survivantes ou disparues,mais toutes résistantes, est intimement liée à la création de l’UFF, née descomités féminins de la Résistance, qui deviendra Femmes solidaires.« Aujourd’hui encore, souligne-t-elle dans un communiqué, comme danstoutes les guerres, les femmes et les enfants sont en première ligne desconflits et des génocides, le viol est systématiquement utilisé comme armede guerre. Nous souhaitons par ce message lutter contre l’invisibilité desfemmes dans l’Histoire, rappeler leur participation à la Résistance ».

Fête de « L’Humain d’abord » à Avion� Elle se déroulera les 15, 16 et 17 mai au Parc de la Glissoire. La fête de«L’Humain d’abord » 2015 d’Avion sera riche en débats, à l’Espace interna-tional, et recevra un plateau de choix : Michel Fugain, Les mauvaiseslangues, Lazy – Tribute Noir Désir, Sylvain Tanière, Les Inopinés, Funkabout it. Entrée : 3 € - Renseignements � 03.21.08.12.12 ou fdpcf62@gmail.com

Football / Valenciennes

Serge Masnaghetti a fêté ses quatre vingts ans

� Tout le monde dans le Valenciennois connaît Serge Masnaghetti.Mineur de fond à Giraumont et international amateur, il fut repéré

par Robert Domergue et Léon Desmenez, et arriva à VA dans les années 60.Il devint le buteur le plus percutant de l’histoire du club. Il avait égalé lerecord de buts marqués, soit 35 dans une saison en première décision. Ilavait également réalisé le hat-trik le plus rapide du football français enmarquant trois buts contre Nice en sept minutes en 1965.D’une souplesse étonnante, il était capable de réaliser des « bicyclettes », cequi à l’époque était réservé aux joueurs sud -américains. Un journalisteécrivit un jour qu’il tirait et marquait plus vite que son ombre. Interna-tional à deux reprises, Serge Masnaghetti vit sa carrière professionnelleinterrompue pour des raisons de santé.Il est resté dans le Valenciennois, avec son épouse Josiane qui fut long-temps institutrice à l’école Louise Michel à Marly, qu’il a eu la douleur deperdre en 2006. Ses deux enfants, Nadine et Thierry vivent également cheznous. Les Marlysiens et leur maire Fabien Thiémé sont fiers de compterdans leur ville une belle figure comme Serge Masnaghetti parmi les grandsdu sport. Son nom a été donné à un stade dans le quartier de la Briquette,pas loin de chez lui. Quant à l’artiste, il est toujours abonné au stade duHainaut et suit avec passion les aventures de VA.

Jean-Jacques POTAUX

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