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C’est encore loin la plage ? Présentez vos papiers ! Tremblez ! Obéissez ! Consommez ! Sordides injonctions du système et du siècle … C’est ça « la vie en rose » ? C’est quoi ce rose qu’on nous propose ? De l’Avoir plein nos armoires et pourtant … Une vie de chien !!!… Parler ainsi, c’est oublier le reste du monde ! Laissez-nous vous raconter une histoire : « Dans le désert, un dromadaire, Il n’est pas mieux loti que vous. Il pourrait se croire à la plage mais trop de sable tue le sable … Comme vous, il aspire au bruit doux de la pluie, à la tendresse de cœurs amis, au martèlement de la révolte, à l’allégresse de l’utopie … Sous la plage, les pavés … » Chantons ! Dans ce spectacle, la colère et l’espoir Le rire : délit de facéties, c’est toujours ça de pris … Le festival de musique à Brie, c’est un partage entre les choristes et le public. Ensemble, Elle nous semblera moins loin la plage !

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C’est encore loin la plage ?

Présentez vos papiers ! Tremblez ! Obéissez ! Consommez ! Sordides injonctions du système et du siècle …C’est ça « la vie en rose » ? C’est quoi ce rose qu’on nous propose ? De l’Avoir plein nos armoires et pourtant …Une vie de chien !!!… Parler ainsi, c’est oublier le reste du monde ! Laissez-nous vous raconter une histoire :« Dans le désert, un dromadaire,Il n’est pas mieux loti que vous. Il pourrait se croire à la plage mais trop de sable tue le sable … Comme vous, il aspire au bruit doux de la pluie, à la tendresse de cœurs amis, au martèlement de la révolte, à l’allégresse de l’utopie …Sous la plage, les pavés … » Chantons !Dans ce spectacle, la colère et l’espoir Le rire : délit de facéties, c’est toujours ça de pris … Le festival de musique à Brie, c’est un partage entre les choristes et le public. Ensemble, Elle nous semblera moins loin la plage !

RDVPO est né en 1978 et répète à la salle à Claude.Tournier de Brie Comte Robert. Son répertoire est varié (folklores, chansons populaires, poétiques, humoristiques, jazz, partitions contemporaines). La chorale cherche à promouvoir la musique vivante. En concert, les chants sont mis en scène et interprétés sans partitions et sans direction chorale. Chaque choriste a la responsabilité de s'approprier les musiques pour faire goûter au public des styles musicaux différents, des timbres de voix personnels et des émotions sincères.

Dromadaire, Jean-Yves LEDUC,  Fêtes galantes, Extrait de "LES YEUX D'ELSA" de Louis ARAGON, Musique Damien VERDUN·       Alilo, Chant traditionnel géorgienRondel, Tema tradicionnal de València Eduard Lopea ChavarriJ'entends, j'entends, Texte de Louis Aragon, musique de Jean FerratQuand un soldat, Composée par Francis LEMARQUE, harmonisation : Jacques TRISHAimer à perdre la raison, Texte de Louis Aragon, musique de Jean FerratTumbalaïka, Chant populaire Yidish, harmonisation Jean Paul FinckDobrunocz, Chanson populaire tchèque, harmonisation : Jean GolgevitÔ bruit doux, Canon, texte de Paul Verlaine, musique de Christian LEGROSSi la pluie te mouille, Paroles et musique Anne Sylvestre, harmonisation Antoine DessenLa recette de l'amour fou, Serge GainsbourgLe barbouilleur des lilas, D'après le poinçonneur des Lilas" Serge GAINSBOURG harmonisation : Thierry MORINFoule sentimentale, Paroles et musique: Alain Souchon, harmonisation Chantal VershuerenHallo Django, Canon à trois voix Uli FühreLa java des bombes atomiques, Paroles Boris VIAN, musique Alain GORAGUER, hamonisation : Jean-Paul FINCKLa Police, Gabriel LevasseurErilé, Chant de révolte contre l'apartheid, Afrique du sud

Chef de Choeur : Claude VIGIER - Chefs de pupitres :

Patricia CLEMENT, Catherine LISSOT et Martial RAMEAUX.

Les Fêtes GalantesTexte : Louis Aragon, Musique : Damien Verdin

On voit des marquis sur des bicyclettesOn voit des marlous en cheval-jupon

On voit des morveux avec des voilettesOn voit des pompiers brûler les pompons

On voit des mots jetés à la voierieOn voit des mots élevés au pavois

On voit les pieds des enfants de MarieOn voit le dos des diseuses à voix

On voit des voitures à gazogèneOn voit aussi des voitures à bras

On voit des lascars que les longs nez gênentOn voit des coïons de dix-huit carats

On voit ici ce que l'on voit ailleursOn voit des demoiselles dévoyées

On voit des voyous, on voit des voyeursOn voit sous les ponts passer des noyés

On voit chômer les marchands de chaussuresOn voit mourir d'ennui les mireurs d'œufs

On voit péricliter les valeurs sûresEt fuir la vie à la six-quatre-deux

Cette chanson n’est pas une fête mais une œuvre de contrebande, de résistance. En Octobre 1940, la « liste Otto » condamne les livres d’auteurs juifs, communistes, antinazis. Elsa Triolet et Louis Aragon sont réfugiés à Nice, une ville aussi artificielle et malsaine que Vichy .

Le souvenir de la barbarie nazie, de « ces lascars que les longs nez gênent », ferait presque oublier cette France Collaboratrice, cette France du marché noir où tout ment, tout triche, tout fraude. Ce malsain gouvernement d’Opérette, Aragon le dénonce alors qu’il est contraint de se terrer à Nice, le 31 décembre 1940, presqu’à la veille de l’ouverture du carnaval.

Le carnaval, c’est le masque et le masque, ce sont les mensonges nazis, collaborateurs et pétainistes. Le texte circule sous le manteau et ses propos sont décodés. Car si la censureguette les intellectuels, qui se méfierait d’une chanson ?

Les poèmes et chansons de la résistance sont l’honneur des poètes de ce temps. Ils sont aussi l’honneur de la France …