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Les plaies particulières
Dr C. Bastin
Service des urgences des Hôpitaux St Joseph, Ste Thérèse et IMTR
Gilly
Groupe de travail
Dr. L. Bodson, Dr. J. Bouckaert, Prof. Dr. P. Broos, C. Collignon, Dr. A. El Gariani, Dr. M. Gérard, Dr. F. Gijsenbergh, Dr. M. Gris, Dr. M. Amuli Itegwa, Prof. Dr. P. Mols, Dr. S.
Nijs, Dr. C. Requier, E. Roovers, Dr. A. Simon, Dr. L. Stamatakis, Dr. J. Stroobants, D.Stuckens, Dr. P. Vandenbossche, M. Vanderauwera, Dr. G. Verfaillie, Prof. Dr. P. Wylock
………
Coordinateurs
Dr. C. Bastin, Prof. Dr. P. Lheureux
Plaies particulières
• Aspect typique
Ou
• Piégeante
• Mécanisme lésionnel (anamnèse)
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Plaie par dispositif à haute pression
• Très répandu en milieu industriel et domestique.
• Paraît initialement peu importante
– Petite plaies contuse de type éclatement de la pulpe digitale
• L’injection à haute pression de substances diverses peut avoir des conséquences redoutables
– eau, huile, peinture, solvants, détergent…
Plaie par dispositif à haute pression
• Lors du nettoyage ou du changement de l’extrémité du pistolet
• Les mains ou les doigts
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Plaie par dispositif à haute pression
• Initialement
– Douleur
– Oedème
• Puis
– Douleur très intense
– La région devient pâle et indolore
• Le produit injecté progresse en sous-cutané et le long des fascias
– Ischémie tissulaire par compression
• Directe
• Réponse inflammatoire intense
Plaie par dispositif à haute pression
• Certains produits radio-opaques (peinture) peuvent être visualisés par radiographie
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Plaie par dispositif à haute pression
• Traitement immédiat, avant l’apparition de l’ischémie
– Débridement chirurgical
– Incisions de décharge
• Les plaies palmaires ont un meilleur pronostic que les plaies digitales
• Les amputations secondaires sont plus fréquentes avec les peintures, solvants et graisses, mais aussi parfois nécessaires avec les solutions aqueuses
Plaie par dispositif à haute pression
• Diagnostic et traitement tardifs peuvent avoir des conséquences fonctionnelles sévères
– Nécrose
– Ténosynovite
– AmputationSE
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Plaie par brûlure chimique
• Fréquente
– En milieu domestique (produits corrosifs utilisés pour les sanitaires, batteries de véhicules, ...)
– En milieu industriel (accidents de travail : acides, bases, agents alkylants, …)
Plaie par brûlure chimique
• Premiers gestes
– Protection du soignant: gants, lunettes, survêtement
– Ecarter la victime de la source contaminante
– Retrait des vêtements, bijoux et lentilles de contact
– Eponger le toxique (linge sec), sans retarder les soins suivants de plus de 1 minute
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Plaie par brûlure chimique
• Premiers gestes
– Rinçage à grande eau (réaction thermique) au moins pendant 30 minutes, jusqu’à pH neutre au niveau de la lésion (bandelette réactive entre 5 et 9)
• Produits basiques: retour à pH neutre plus lent que les acides (parfois plusieurs heures !)
Brulûre profonde par base
Plaie par brûlure chimique
• Premiers gestes
– Cas particulier:
• Particules de « métaux réactifs » (Na, K, Li, Ca, Mg,…)
– Seules contre-indications au rinçage à l’eau
• Phénols: risque théorique de transformer une solution concentrée, caustique mais mal résorbée, en solution diluée mieux résorbée par voie transcutanée
– Lavage par une solution osmotiquement active (isopropanol, solution contenant du polyéthylène glycol)
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Plaie par brûlure chimique
• Premiers gestes
– Cas particulier:
• Particules de phosphore (feux d’artifice) s’enflamment à température corporelle au contact de l’air.
– Immersion
– Couverture par huile propre
– Exérèse chirurgicale des particules sous éclairage UV
Plaie par brûlure chimique
• Premiers gestes
– Ne jamais essayer de neutraliser un acide par une base ou vice versa
– La diphotérine: solution amphotère présentée comme une alternative à l’eau (spray individuel, lave-œil, pulvérisateur type extincteur)
• Données scientifiques insuffisantes pour recommander son usage comme neutralisant universel
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Plaie par brûlure chimique
• Suivi
– plusieurs jours même si localisées: nécroses possibles après 2-3 jours
Lésion de la tête du métacarpien et de l’appareil extenseur et de la capsule articulaire
Lambeau et greffe de peau fine
Plaie par brûlure chimique
• Acide fluorhydrique
– Liquide incolore, acide fort ou faible en fonction de sa concentration
– Utilisé dans l’industrie (semi-conducteurs, verre) et comme produit domestique (décapants, antirouille pour linge ou carrelage)
– Les mains et les doigts (extrémités et zones sous-unguéales) sont le plus souvent touchées
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Plaie par brûlure chimique
• Acide fluorhydrique
– Les ions H produisent une brûlure chimique acide jusqu’à leur neutralisation
– Les ions fluorures diffusent à travers la peau et le tissu sous cutané et interférent avec le métabolisme du Ca au niveau cellulaire
• Douleur intense (parfois après quelques heures)
• Nécrose tissulaire
• Toxicité systémique en cas de brûlure relativement étendue (plus de 5 à 10% de la surface corporelle).
Plaie par brûlure chimique
• Acide fluorhydrique
– L’aspect peut aller d’un érythème modéré à une brûlure du troisième degré, parfois très localisée
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Plaie par brûlure chimique
• Acide fluorhydrique
– Sans traitement progression de la lésion, même minime, pendant plusieurs jours jusqu’à des nécroses tissulaires importantes entraînant un handicap fonctionnel (nécessité de désonglement, voire d’amputation)
– Traitement dès le diagnostic (même tardif). Tout délai peut influencer défavorablement le pronostic
– La disparition de la douleur est le témoin d’efficacité de tout traitement
Plaie par brûlure chimique
• Acide fluorhydrique
– Première étape
• Décontamination par lavage abondant à l’eau.
Peut suffire si immédiatement après le contact et faible exposition
Si douleur intense après lavage (pénétration dans les tissus profonds)
– Deuxième étape
• Neutralisation des ions fluorures en sel insoluble par du calcium. Trois manières:
1. Application locale d’un gel de gluconate de calcium à 2,5%
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Plaie par brûlure chimique
• Acide fluorhydrique
– Deuxième étape
2. Infiltration de la brûlure par gluconate de Ca à 10% (5% au niveau du visage) : papules par injection intradermique de 0,5 ml / cm2 de surface atteinte
– Injections fastidieuses et douloureuses
– Risque d’aggravation de l’ischémie par compression liée aux injections (irréalisable au niveau des doigts)
– Effet toxique local du Ca
– Quantité de Ca limitée atteignant la lésion
Plaie par brûlure chimique
• Acide fluorhydrique
– Deuxième étape
3. Injection IA (cathéter hépariné) en amont de la lésion de gluconate de calcium à 2%, pousse seringue (50 ml en 4 h).
Si réapparition de douleur après arrêt de la solution calcique indication d’une nouvelle session de traitement de 4 heures
– Evite les complications de l’infiltration locale
– Permet l’administration de plus grandes quantités de Ca au niveau de la lésion
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Plaie par brûlure chimique
• Acide fluorhydrique
– La toxicité systémique se manifeste de façon peu spécifique
• Malaise, asthénie, pâleur, tachycardie, hypotension, arythmies, œdème pulmonaire, dépression respiratoire, tétanie, syncope
• Biologie: hypocalcémie, hypokaliémie, hypomagnésémie
Plaie par fermeture éclair et retrait
• Retrait
– Section de la barre médiane du système sous anesthésie locale oucourte narcose (MEOPA), en fonction de la douleur et de l’anxiété du patient (lésions du prépuce)
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Plaie par hameçon de pêche
• Technique « streamside »
– Après AL, une pression sur l’hameçon afin de désengager la barbe distale en permet le retrait
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Plaie par hameçon de pêche
• Technique du « push it out »
– Après AL, un mouvement de rotation provoque la sortie à la peau de la barbe distale qui est sectionnée à l’aide d’une pince coupante et retrait de l’hameçon
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Corps étranger
• Toujours l’envisager et le rechercher avant suture
• L’anamnèse et le mécanisme lésionnel étaye la suspicion de corpsétranger dans une plaie
• Parfois visible
Corps étranger
• Les trois méthodes de détection:
– Palpation d’un « contact anormal »
– RX (face, profil) des tissus mous permettent la détection certains corps étrangers
• Gravillons, métaux, verres radio-opaques
Peu efficace pour d’autres matériaux
• Bois, matières organiques, verres radio-transparents
Deux incidences permettent la localisation
– Pour certaines plaies profondes abdominales ou thoraciques, le scanner est indiqué
– L’échographie permet la mise en évidence la plupart des corps étrangers et est l’examen de choix
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Corps étranger
• Favorise l’infection
• Retarde, voire empêche, la cicatrisation
• Peut entraîner des complications esthétiques (rouille) ou fonctionnelles (entrave à une mobilité normale au niveau d’un doigt, par ex.) par sa simple présence ou par les complications inflammatoires ou infectieuses qu’il entraîne
Corps étranger
• Retrait en salle d’urgence ou en salle d’opération, immédiat ou différé?
– Type
– Matériel à disposition
– Localisation (profondeur, proximité avec structure anatomique : vaisseaux, nerfs)
– Nombre (criblage)
– Age du patient (extraction sous anesthésie locale difficile chezl’enfant)
– Nécessité d’une anesthésie générale ou locorégionale
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Plaie par balle
• Principes qui doivent guider le traitement
– Le trajet du ou des projectiles (fragmentation) dépend des obstacles rencontrés (os) et ne peut être extrapolé sur base des orifices d’entrée et de sortie
Plaie par balle
• Principes qui doivent guider le traitement
– Le projectile forme sur son trajet
• Une cavité réelle immédiate dont les conséquences lésionnelles sont accessibles à l’examen clinique ou aux examens complémentairesSE
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Plaie par balle
• Principes qui doivent guider le traitement
– Le projectile forme sur son trajet
• Une cavité virtuelle (onde de choc) dont les lésions ne sont pasimmédiatement accessibles par l’imagerie et dont les conséquences peuvent être immédiates ou retardées (artère carotide)
Plaie par balle
• Principes qui doivent guider le traitement
– Le projectile doit être considéré comme non stérile (antibiothérapie)
– Les orifices d’entrée et de sortie ne doivent pas être suturés pour ne pas masquer une complication hémorragique ou infectieuseSE
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Plaie cornéenne +/- corps étranger
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Plaie cornéenne +/- corps étranger
• Exclure une perforation
– Examen à la lampe à fente
• Si perforation
– Retrait chirurgical par l’ophtalmologue
• Dans tous les cas: veiller à la prévention antitétanique
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Plaie cornéenne +/- corps étranger
• Plaie non perforante
– Coup d'ongle ou de griffe animale.
– Diagnostic par la fluorescéine sous AL (instillation)
Plaie cornéenne +/- corps étranger
• Plaie non perforante
– Traitement
• Onguent antibiotique
• Pansement occlusif à renouveler toutes les 12 h pendant 72 h
• L’application d’un anesthésique local ophtalmique est contre indiquée
• Analgésie per os
• Examen ophtalmologique dans les 48 h
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Plaie cornéenne +/- corps étranger
• Plaie perforante
– Diagnostic en urgence et prise en charge par ophtalmologue
– L’anamnèse: l’utilisation d’outil pouvant éjecter des débris à haute vitesse (débrousailleuse, disqueuse, marteau / burin)
– L’éclat projeté pénètre ou traverse le globe oculaire et se logen’importe où dans l’orbite
– La radiographie ou le scanner confirme le diagnostic
Plaie cornéenne +/- corps étranger
• La douleur n'est pas constante et n’est pas proportionnelle à la gravité du traumatisme
• Une pupille déformée et/ou une hernie de l'iris hors de la cornée (voire du vitré ou de la rétine) signent une perforation.
• Le polytraumatisé doit avoir un examen ophtalmologique systématique.SEMIN
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Plaie de la face
• Classement en fonction
– Mécanisme lésionnel
• Abrasion
• Lacération simple comprenant l’épiderme, le derme et la graisse sous jacente (peau totale)
• Lacération complexe
– Temps écoulé depuis le trauma
– Localisation
• Lignes de Langer
• Structure(s) anatomique(s) sous jacente(s)
– Taille
Les plaies de la face
• Classement en fonction
– Profondeur :
• Transfixiante (lèvres)
• Impliquant une structure canalaire (canal lacrymal, canal de Sténon) ou nerveuse (nerf facial)
Identification des lésions sous-jacentes en urgence et référence au service spécialisé (ophtalmologie, stomatologie, microchirurgie,chirurgie plastique…)
SEMIN
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Plaie de la face
• Le canal de Sténon
– Superficiel entre peau et masséter puis profond par un trajet enbaïonnette en dedans du muscle buccinateur. L’ostium se situe enregard de la deuxième molaire supérieure
Les plaies de la face
• Lésion du canal de Sténon
– Si plaie coupant la ligne: tragus - lèvre supérieure, avec écoulement de salive par la plaie ou présence de sang à l’ostium
– Diagnostic de certitude: test au bleu de méthylène ou à la PVP-I 10% diluée 10 fois : la visualisation du colorant injecté dans l’ostiumdans la plaie la lésion
– Si douleur persistante et gonflement après suture la sialographie permet le diagnostic
SEMIN
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Plaie de la face
• Le canal lacrymal
– Plaie de l’angle interne de l’œil
– Réparation microchirurgicale par ophtalmologue
– Si section des 2 canalicules: suture du canalicule inférieur, qui draine à lui seul 80% des larmes
– Complication: larmoiement à vie
– Exclure les lésions associées : fracture orbitaire, plaie perforante du globe oculaire
Plaie de la face
• Un traitement primaire bien conduit donne un résultat optimal
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Plaie de la face
• Si points dermiques de rapprochement
– Fil résorbable
– Enfouissement des nœuds
– Aucune tension sur les berges, affrontement correct
• Points épidermique (fil non résorbable 5-0 ou 6-0) : distants d’environ 3 mm
• Orifices d’entrée et de sortie des fils à 1 à 2 mm des berges légèrement éversées, sans tension ni affrontement excessif
Les plaies de la face
• Premier point placé à l’«endroit topographiquement le plus important » (jonction cutanéo-muqueuse de la lèvre par ex.)
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Plaie de la face
• Suivi
– Ablation des fils vers le 5ème jour et remplacement par Stéristrips® pendant environ 10 jours
– Consolidation (certificat de guérison) 1 an après traitement
Plaie de l’oreille
• Plaie du pavillon de l'oreille doivent faire l'objet d'une reconstruction de la partie cartilagineuse (hélix et anti-hélix) et de la couverture cutanée
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Plaie de l’oreille
• La peau constitue le seul apport sanguin nourricier du cartilage. Un hématome peut entraîner la nécrose de ce cartilage et doit être drainé et le pansement doit être compressif
Plaie par morsure animale
• Exclusion de la rage
– Depuis 2000, la Belgique n’est plus considérée comme zone endémique par l’OMS
– Néanmoins, en cas de morsures par un animal suspect en zone frontalière franco-luxembourgeoise, ou par une chauve-souris sur tout le territoire, une vaccination est conseillée
– Le vaccin et les gammaglobulines peuvent être obtenus à l’Institut Pasteur
• En pratique
– Identifier de l’animal agresseur et le surveiller (si possible!) pendant 10 j
– traiter la plaie classiquement
– informations complémentaires:Institut Pasteur Tél: 02/373 3156 – http://www.pasteur.be).
SEMIN
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Plaie par morsure animale
• Morsure de chien
– Risque infectieux relativement faible (environ 5-10%)
Plaie par morsure animale
• Morsure de chat
– Risque infectieux plus élevé que pour le chien (30-50%)
– Les dents des chats sont très pointues et les plaies sont perforantes et profondes (plaies articulaires?)SE
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Plaie par morsure humaine
• Risque infectieux moindre que les morsures animales
• A la face, aux lèvres et aux oreilles, le risque est inférieur à 3%
Plaie par morsure humaine
• Morsure occlusive ou véritable
– Peu susceptible de s’infecter, une prophylaxie antibiotique est cependant recommandée malgré l’absence d’évidence scientifique
– Entre enfants en général peu profondes et souvent sans gravité
– Transmission de l’hépatites B et C, l’herpès simplex, le cytomégalovirus, la syphilis, la tuberculose ou l’actinomycose
– Transmission du VIH par la morsure humaine non scientifiquement documentée
Pour raisons médico-légales (agression, rixe…), un bilan sérologique viral (VIH et hépatites) de la victime et si possible de l’agresseur doit être réalisé
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Plaie par morsure humaine
• Lésions par coup de poing
– Rixe et impact du poing sur les dents
– Risque élevé d’infection, de fracture (ouvertes) et d’incrustation de corps étrangers
– Généralement au niveau des articulations métacarpo-phalangiennes
Les morsures
• Prise en charge
– Suture en zone fonctionnelle (main) et esthétique (face)
– Prophylaxie antibiotique
– Contrôle après 24 à 48 heuresSEMIN
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Plaie de la main
• Diagnostic lésionnel: clinique et fonctionnel
• Si exploration chirurgicale: par chirurgien spécialisé, en salled’opération, garrot, anesthésie
• Sous-estimer initialement une lésion peut avoir des conséquences invalidantes
– Les corrections secondaires sont plus difficiles et ont un pronostic moins favorable
Plaie de la main
• Anamnèse
– Côté dominant
– Antécédents traumatiques
– Profession, hobbies, besoins fonctionnels, contexte socio-économiqueSE
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Plaie de la main
• Examen clinique fonctionnel
– Position de la main au repos
– Perte du flexum physiologique: suspecter une lésion des fléchisseurs
– Tous les bijoux doivent être enlevés
– L’évaluation fonctionnelle peut être entravé par la douleur ou l'absence de collaboration du blessé
– Un testing tendineux normal ne peut exclure une section partielle
Plaie de la main
• Examen clinique fonctionnel
– La sensibilité doit être testée avant anesthésie
• Test de Weber : le patient a les yeux fermés et on teste le pouvoir discriminant avec les 2 extrémités d’une attache trombone ouvert. La sensibilité épicritique varie en fonction du métier (callosités)
• Tester hémipulpe par hémipulpe en comparant au coté sain
• Zone autonome sensitive du nerf médian: bord radial de l'index
• Zone autonome sensitive du nerf cubital: bord cubital de l'auriculaire
• Zone autonome sensitive du nerf radial: face dorsale de la première commissure
– Précocement: paresthésies ou douleurs dans le territoire sensitif du nerf atteint.
– Un trouble de la sensibilité doit faire envisager une exploration chirurgicale
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Plaie de la main
• Examen clinique fonctionnel
– La vascularisation
• Pouls radial et cubital
• Pouls capillaire
• Température de la peau
• Comparaison de la coloration du segment blessé par rapport à un segment voisin ou à la main controlatérale
Plaie de la main
• Examen clinique fonctionnel
– Les extenseurs
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Plaie de la main
• Examen clinique fonctionnel
– Les fléchisseurs
! Section partielle
b.
FCP
FCS
Plaie de la main
• Examen clinique de la plaie
– Suspecter une plaie articulaire si proximité d’un pli de flexion(arthrite) SE
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Plaie de la main
• Examen clinique de la plaie
– Une plaie punctiforme peut entreprendre une gaine tendineuse et entraîner une ténosynovite infectieuse pouvant avoir des conséquences redoutables
Plaie de la main
• Examen complémentaires
– La radiographie est systématique dès qu’un mécanisme lésionnel àhaute énergie (coup de marteau, écrasement…) est soupçonné.SE
MINAIRE
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Plaie de la main
• Amputation digitale traumatique
Plaie de la main
• Degloving
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Plaie de la main
• Perte de substance
– Si pas d’exposition des os ou tendons une greffe simple est possible,
– Dans le cas contraire, un lambeau plus complexe est nécessaire
Plaie de la main
• Plaie unguéale
– Eviter le désonglement
– Mais inévitable pour la suture du lit ou de la matrice
• Minutieuse: cicatrice minimale pour éviter une déformation secondaire de l’ongle lors de sa repousse (troubles sensibilité et préhension)
• L’ongle est ensuite repositionné et fixé de façon temporaire comme « attelle » en prévenant le patient que l’ongle définitif repoussera après la cicatrisation du lit unguéal
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Plaie de la main
• Plaie unguéale
Plaie de la main
• Plaies unguéales
– En cas de désonglement partiel proximal avec fracture de la phalangette
• L’ongle préalablement perforé (évacuation de l’hématome sous-unguéal) est repositionné et fixé par des points transunguéaux
– L’ hématome sous-unguéal est dû à une lésion hémorragique artériolaire du lit de l'ongle ou à une fracture non déplacée de la houppe
• Douleur pulsatile croissante (pression)
• Evacuer l'hématome par "fenestration"
– Mouvements de rotation à l'aide d’un bistouri pointu
– Mèche de foreuse fine et stérile
– Attache trombone chauffé au rouge = technique la plus efficace
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Plaie de la main
Plaie de la main
• Panaris
– infection aiguë d'une partie d'un doigt
• Superficiel
• Sous-cutané (logette celluleuse)
• Profond (ostéite).
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Plaie de la main
• Phlegmon
– Le phlegmon: infection qui atteint
• Les gaines digitales (IIe, IIIe, IVe doigt)
• Les gaines digito-carpiennes (Ie et Ve doigt)
• Les gaines des fléchisseurs
• Les espaces celluleux de la main et des doigts (phlegmons celluleux)
Plaie de la main
• Panaris et phlegmon
– Petit traumatisme du doigt ou de la main
– Germes: le plus souvent le staphylocoque doré et le streptocoque
– Un panaris négligé ou mal traité peut évoluer vers un phlegmon
– Une fois le diagnostic posé
• Radiographies
– Recherche d'un corps étranger
– Signes d'ostéite à redouter en cas de panaris collecté ou de phlegmon de la gaine des fléchisseurs
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Plaie de la main
• Panaris
– Stade d'invasion
• Signes inflammatoires locaux
• Douleur cède la nuit
• Patient est apyrétique
– Stade de collection
• Exacerbation des signes locaux
• Apparition d'une collection fluctuante blanchâtre (plus souvent péri-unguéale)
• Douleur pulsatile permanente (panaris ‘’mûr’’)
• Parfois signes régionaux (adénopathie épitrochléenne, axillaire, lymphangite)
• Parfois syndrome fébrile
Plaie de la main
• Phlegmon
– Le phlegmon celluleux n’est pas limité et sa diffusion en surface est plus aisée que celle du panaris ; les espaces celluleux les plussouvent concernés sont l'espace palmaire médian et l'espace thénarien
– Le phlegmon des gaines des fléchisseurs est souvent la conséquence d’une inoculation microbienne au voisinage d'un plisde flexion. L’existence d’une douleur au cul du sac proximal de la gaine doit faire suspecter une ténosynovite et envisager un drainage chirurgical
– La position classique du doigt en crochet signe une ténosynoviteinfectieuse déjà avancée
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Plaie de la main
• Traitement du panaris
• Traitement du phlegmon
– Débridement chirurgical
Plaie sur «terrain» fragilisé
• Diminution de la cohésion du derme et de l’épiderme, de l'élasticité et de l'épaisseur de la peau
CorticoïdesAnticoagulantsAntimitotiquesImmunosuppresseurs
PorphyrieEpidermolyse bulleuseSyndrome de BehcetLupus érythémateux systémiqueDiabèteInsuffisance rénale chronique IchtyosePsoriasisMalnutrition Tumeurs ou métastases de la peau
Sénescence
Pathologies à répercussions cutanées
IatrogèneSE
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Plaie sur «terrain» fragilisé
• Diminution de la cohésion du derme et de l’épiderme, de l'élasticité et de l'épaisseur de la peau
Plaie sur «terrain» fragilisé
• Décollement cutané: l’épiderme se détache du derme, ou l’ensemble épiderme / derme se détache des structures sous-jacentes
• Par lacération
• Par frottement
• Par frottement et cisaillement :.
– La suture simple est souvent difficile:
• Section de la peau par les fils
– Les pansements très adhérents inadéquats
• Lésions au retrait
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Plaie sur «terrain» fragilisé
• Le décollement épidermique et dermo-épidermique
– L’attitude thérapeutique peut être différente selon que la plaie est superficielle (décollement épidermique) ou profonde (décollementdermo-épidermique).
Plaie sur «terrain» fragilisé
• Le décollement épidermique
– Type 1 : pas de perte de substance. Le lambeau épidermique recouvre la totalité de la plaie ou ne laisse visible qu’un millimètre de derme
• Le traitement doit être précoce, de préférence endéans 4 heures.
– Rinçage abondant au sérum physiologique sous pression (seringue ou en comprimant une poche de perfusion munie d’un raccord avec aiguille « puiseuse »)
– Lissage et étalement du lambeau rétracté à la pince
– Compresse en silicone pendant 7j
– Pansement secondaire non adhésif absorbant (exsudat) remplaçé quotidiennement
– Bandage
– Retrait de la compresse silicone après 7 j (épithélialisation normalement complète). Compresse siliconée fixée à l’aide d’un bandage pour encore 4 j
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Plaie sur «terrain» fragilisé
• Le décollement épidermique
– Type 2 : perte de substance, l’affrontement des berges de la plaie est impossible.
– réduite: perte de substance d’au maximum 25 %
– moyenne à importante : plus de 25 % du lambeau épidermique est perdu.
• Traitement
– Idem type 1 mais l’épithélialisation complète en 7 jours est impossible
– Après quelques jours, l’exsudation diminue et la plaie tend à sécher. On applique chaque jour de l’hydrogel sur la compresse siliconée pour maintenir un milieu humide
– Greffe si la surface non épithélialisée est trop étendue
Plaie sur «terrain» fragilisé
• Le décollement épidermique
– Type 3 Déchirure cutanée avec perte totale du lambeau
• Traitement
– Pansements de mousse, d’alginates ou de compresses siliconées (humide) dans l’attente d’une greffe
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Plaie sur «terrain» fragilisé
• Le décollement dermo-épidermique (profond)
– L’anesthésie en V à distance de la plaie évite un « œdème » iatrogène par infiltration des berges, risquant de compromettre l’affrontement de celles-ci.
– Technique de suture « armée » ou « protégée » par Stéristrip®)
• Le lambeau est préalablement « dégraissé » : excision de la graisse sous-cutanée ;
• La partie distale du lambeau est rapprochée par un Stéristrip®
• La plaie est ensuite suturée de proche en proche en commençant par les extrémités. Chaque point est immédiatement consolidé par unStéristrip® pour réduire de la tension locale
• Les Stéristrip® restent en place jusqu’au retrait des fils
Plaie sur «terrain» fragilisé
• Le décollement dermo-épidermique (profond)
SEMIN
AIRE
S IRIS
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