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Départements de l’évaluation des opérations2013
Directeur : Rakesh Nangia, [email protected] de division, Évaluation des projets et programmes : Mohamed Manai, [email protected]
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RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIEProjet d’alimentation en eau potable
de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Rapport d’évaluation intérimaire conjointe BAD/BID de performance du Projet
ISLAMIC DEVELOPMENT BANK
BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT
3 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli) DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013
Départments de l’évaluation des opérations2013
RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIEProjet d’alimentation en eau potable
de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Rapport d’évaluation intérimaire conjointe BAD/BID de performance du Projet
ISLAMIC DEVELOPMENT BANK
BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT
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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 iii
TABLE DES MATIÈRESEQUIVALENCES MONETAIRES ET ABREVIATIONS vREMERCIEMENTS viiDONNEES DE BASE DU PROJET ixRESUME DE L’EVALUATION xii
I. LE PROJET 11.1. Pays et contexte stratégique 11.2. Description du Projet d’AEP de la ville de Nouakchott (Aftout-Essahli) 21.3. Le financement du projet d’AEP de la ville de Nouakchott Aftout Essahli 3
II. APPROCHE ET METHODOLOGIE DE L’EVALUATION 5
III. EVALUATION DE LA PERFORMANCE 63.1 Pertinence 6 3.1.1 Pertinence des objectifs 6 3.1.2 Pertinence de la conception 73.2 Efficacité (Atteintes des résultats) 9 3.2.1 Réalisation des extrants 9 3.2.2 Réalisation des effets directs 10 3.2.3 Réalisation des effets indirects 14 3.2.4 Contribution à l’amélioration des conditions de vie des populations 163.3 Efficience 163.4 Durabilité 173.5 Performance globale du projet 22
IV. AUTRES EVALUATIONS 234.1 Impact sur le développement institutionnel 234.2 Performance de l’Emprunteur 234.3 Performance de la BAD et de la BID 244.4 Facteurs ayant affecté la performance d’exécution et des résultats 25
V. CONCLUSIONS, LEÇONS ET RECOMMANDATIONS 265.1. Conclusion 265.2. Principales Leçons 265.3. Principales recommandations 28
iv République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
ANNEXESAnnexe 1 – Modèle logique d’intervention 30Annexe 2 – Critères d’évaluation 32Annexe 3 – Schéma du projet Organisation institutionnelle du secteur de l’eau et de l’assainissement 33Annexe 4 – Couverture du réseau SNDE à Nouakchott 35Annexe 5 – Résumé de l’étude ex-post sur les impacts environnementaux 36Annexe 6 – Schéma du réseau prévu après Aftout 39Annexe 7 – Principaux tableaux 40Annexe 8 – Analyse Coût-Bénéfices 42 1. Introduction 42 2. Hypothèses et résultats de l’estimation des productions d’eau potable 42 3. Hypothèses et résultats de l’évaluation des charges 44 4. Hypothèses et résultats de l’évaluation des recettes (AFTOUT) 47 5. Calcul du taux de rentabilité financier : 50 6. Calcul du taux de rentabilité économique : 51Annexe 9 – Diagnostic des principales fonctions de la SNDE 54Annexe 10 – Bibliographie 58
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 v
ÉQUIVALENCES MONÉTAIRES ET ABRÉVIATIONSÉQUIVALENCES MONÉTAIRES
Unité Monétaire Évaluation (Aout 2003)
Réévaluation (Novembre 2007)
Achèvement (Mars-2011)
Post-évaluation (Décembre-2012)
1 UC 435,382 MRO 400,332 MRO 434,189MRO 458,701 MRO
1 UC 1.15966 EUR 1,08804 EUR 1,137 EUR 1,182 EUR
1 UC $ des EU 1,624 $ des EU 1,573 $ des EU 1,535 $ des EU
Année fiscale(1er janvier – 31 décembre)
Poids et mesuresSystème métrique
Liste des sigles et abréviationsAEP Approvisionnement en Eau Potable
AEPA Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement
APD Avant-projet détaillé
BAD Banque africaine de développement
BID Banque islamique de développement
EIES Etude d’impact environnemental et social
DI Dinar islamique
DSP Document de stratégie par pays
EU Etats-Unis d’Amérique
DSRP Document stratégique de réduction de la pauvreté
MICS Multiple Indicator Cluster Survey
OMD Objectifs du Millénaire pour le développement
ONAS Office national d’assainissement
ONEP Office national de l’eau potable
OPEV Département de l’évaluation des opérations de la BAD
RAP Rapport d’achèvement de projet
REPP Rapport d’évaluation de performance du projet
SNDE Société nationale de l’eau
SONEDE Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux
vi République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
TRIE Taux de rentabilité interne économique
TRIF Taux de rentabilité interne financière
UC Unité de compte
UGP Unité de gestion du projet
PGES Plan de gestion environnementale et sociale
NIE Notice d’impact environnemental
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 vii
REMERCIEMENTS
Le présent rapport d’évaluation intérimaire a été préparé par une équipe conjointe des départements de
l’évaluation des opérations du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et du Groupe
de la Banque islamique de développement. L’équipe est composée notamment de :
• Anasse Aissami, Chef de Division, Évaluations spéciales et projets – BID/GOE ;
• Ahmed Ag Aboubacrine, Spécialiste supérieur en évaluation – BID/GOE ;
• Joseph Mouanda, Chargé supérieur d’évaluation – BAD/OPEV ; et
• Clément T. Bansé, Chargé d’évaluation – BAD/OPEV.
L’équipe a bénéficié des orientations et avis techniques avisés de Manaï Hédi Mohamed, Chef de
Division (BAD/OPEV).
Le rapport a été rédigé, d’une part, sur la base des notes techniques préparées par Babacar Dieng (Consultant
international – Spécialiste Eau et Assainissement), Sidna Ndah Mohamed-Saleh (Consultant local – Statisticien
Socio-Economiste) et Mohamed Abdellahi Ould Selme (Consultant local – Environnementaliste), et d’autre
part, à partir des résultats des missions effectuées en Mauritanie du 22 au 27 septembre 2012 et du 7 au 22
décembre 2012.
L’évaluation a bénéficié des commentaires des départements opérationnels de la BAD et de la BID, à
travers notamment Chanda Osward Mulenga, Losa Fabio Beniamino, Moumni Monia, Bensassi Belgacem
et El-Ouahabi Mohamed de la BAD ; ainsi que Idrissa Dia, Papa Abdoulaye Sy et Sohail Mitha de la BID.
La gestion administrative et le secrétariat ont été assurés par Mmes Diop Myrtha, Ruby Adzobu et Imen
Trabelsi pour la BAD, ainsi que par MM. Sidi Aziz El-Hilali et Viqaruddin Ansari pour le compte de la BID.
L’équipe d’évaluation adresse ses sincères remerciements aux autorités de la République islamique de
Mauritanie et à toutes les personnes qui ont été rencontrées au cours des missions de terrain, notamment
Mohamed Lemine Ould Dhehbi – Directeur général des projets et programmes d’investissement, Dr.
Mohamed Ould Lemrabott – Directeur de la mobilisation des ressources et de la coordination de
l’aide extérieure (DMRCAE), Oumar Ould Moulaye Idriss – Chargé du portefeuille de la BID, Sidi Ould
Mohamed Lamine, Directeur – Unité de gestion du projet Aftout Essahli, Abdallahi Ould Hedyetti –
Directeur administratif et financier de l’UGP, Mohamed Khalifa Ould Biyah – Directeur général SNDE,
Zekaria Heyine – Conseiller chargé de la coopération et du développement – SNDE, Ahmed Salem Ould
Abderraouf – Directeur de l’exploitation de Aftout – SNDE, et Zeini Sidi Mohamed – Représentant
de la BID en Mauritanie.
viii République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Nos remerciements vont aussi à l’endroit des partenaires au développement basés à Nouakchott, qui
ont bien voulu partager leur expérience.
Rakesh Nangia
Directeur,
Département de l’évaluation des opérations de la Banque africaine de développement (BAD/OPEV).
Mohameden M. Sidiya
Directeur,
Département de l’évaluation des opérations du Groupe de la Banque islamique de développement
(BID/GOE).
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 ix
DONNEES DE BASE DU PROJET
A. Données préliminaires1. Pays République islamique de Mauritanie
2. Titre du Projet Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout-Essahli)
3. Secteur/Thème Adduction d’eau potable et assainissement
4. Emprunteur Gouvernement de la République islamique de Mauritanie
5. Bénéficiaires Populations de Nouakchott et des zones rurales situées le long de l’adduction
6. Organe d’exécution Société nationale de distribution d’eau (SNDE)
B. Données financières du projetTableau 1 : Dates et montants des prêts et dons
N° du prêt/don BAD BID
P-MR-EA0-004 P-MR-EA0-007 P-MR-EA0-008 2MAU96 2MAU0112Type (prêt/don) Prêt initial Prêt suppl. Don Prêt initial Prêt suppl.
Date d’approbation 24/09/2003 28/05/2008 14/05/2010 01/09/2003 08/09/2007
Date de signature 16/12/2003 12/11/2008 27/05/2010 15/10/2003 05/12/2007
Date de mise en vigueur
08/03/2004 07/05/2009 27/05/2010 14/08/2004 07/06/2008
Date de clôture du prêt
31/12/2009 reportée au 31/12/2010
31/12/2010 31/12/2010 14/08/2008 18/10/2010
Date du premier décaissement :
25/05/2006 25/05/2009 16/08/2010 16/06/2008 27/10/2009
Montant du prêt/don 10Millions d’UC 9,46Millions d’UC 3,59Millions d’UC 7 millions DI (équiv. A 9,66
millions de dollars des EU)
4,17 millions DI (équiv. à 6,25 millions de
dollars des EU)
Montant décaissé: 22 946 733,19 UC 11,17millions DI (equiv. à 16,75 millions de dollars des EU
% Décaissé: 99,50% 100% (en termes de DI)
Montant annulé (en UC)
102 266,81 UC, soit 0,5 % du montant du financement global du prêt
N.A
x République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Tableau 2 : Répartition du financement initial du projet
Sources En millions de MRO En millions d’UC % du totalDevises M.L Total Devises M.L Total
FADES 23,59 0,98 24,57 67,54 2,81 70,35 45,16%
FKDEA 7,26 0,86 8,12 20,78 2,46 23,24 14,92%
FSD 6,52 0,86 7,38 18,66 2,46 21,12 13,56%
BID 2,34 - 2,34 6,69 - 6,69 4,29%
FAD 3,49 - 3,49 10 - 10 6,42%
Gvt mauritanien 8,51 8,51 24,4 24,37 15,64%
Total 43,2 11,2 54,41 123,67 32,1 155,8 100,00%
Source : Rapport d’évaluation du prêt supplémentaire OWAS/ BAD, mai 2008.
Tableau 3 : Répartition du financement révisé en 2007 du projet, par source (UC)
Sources Évaluation en 2003 Réévaluation en 2007 % du totalDevises M.L Total Devises M.L Total
FADES 67,54 2,81 70,35 150,34 2,81 153,15 46,36%
FKDEA 20,78 2,46 23,24 45,98 2,46 48,44 14,66%
FSD 18,66 2,46 21,13 36,75 2,46 39,21 11,87%
BID 6,69 6,69 11,90 0,00 11,90 3,60%
FAD 10,00 10,00 25,01 0,99 26,00 7,87%
OPEP - 5,40 0,00 5,40 1,63%
Gvt mauritanien - 24,37 24,37 10,91 35,34 46,25 14,00%
Total 123,67 32,10 155,78 286,29 44,06 330,35 100%
Source : Rapport d’évaluation du prêt supplémentaire OWAS/ BAD, mai 2008.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 xi
Tableau 4 : Répartition du financement révisé selon les différents volets du projet
Sources de finan-cement
Estimation 2003 (en million d’UC)
Coût réévalué en 2007 (en millions d’UC)
Degré d’augmen-
tationDevises M.L Total Devises M.L TotalA Ouvrage de prise et
station de pompage (Lot 2)
FSD & RIM 7,95 1,73 9,68 20,9 9,05 29,95 209,40%
B Ouvrages de traitement d’eau (Lot 1)
FKDEA & RIM
12,86 2,86 15,72 40,66 2,27 42,93 173,09%
C Conduite de transfert de l’eau brute (Lot 4)
FADES-FKDEA-FSD-OPEP & RIM
79,88 19,9 99,78 178,89 24,2 203,1 103,53%
D Réserve d’eau prétraitée de Nouakchott (Lot 3)
BID & RIM 6,69 2,49 9,18 14,42 2,41 16,83 83,33%
E Conduite de transfert d’eau potable et réservoir de Nouakchott (Lot 5)
BAD & RIM 9,16 3 12,16 24,17 3,99 28,16 131,58%
F Consultations, contrôle et supervision des travaux
FADES-FKDEA-FSD
& RIM
4,55 0,39 4,94 4,62 0,4 5,02 1,62%
G Appui institutionnel et gestion du projet
FADES & RIM
2,59 1,73 4,32 2,63 1,76 4,39 1,62%
Total 123,68 32,1 155,8 286,29 44,1 330,4 112,07%
Source : Rapport d’évaluation du prêt supplémentaire OWAS/ BAD, mai 2008.
xii République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Tableau 5 : Coûts réels du projet, par composante
Lot# Composante Montant en millions de $ des EU Variation (Évaluation vs actuel)
Évaluation (2003)
Réévaluation (2007)
Montant actuel
1 Ouvrage de traitement d’eau 22,32 58 57,56 158%
2 Ouvrage de prise et station de pompage
13,75 43,7 39,04 184%
3 Reserve d’eau prétraitée de Nouakchott au PK 17
13,03 22,6 22,60 74%
4 Conduite de transfert de l’eau potable d’Aftout au réservoir (PK 17)
141,68 272,6 273,31 93%
5 Transport de l’eau au système de distribution existant
17,27 38,2 37,93 120%
6 Expropriation des terres 0,45 13,6 0,75 67%
7 Services de consultation 1,00 1,00 0%
8 Supervision des travaux 5,50 10,70 95%
9 Appui institutionnel 3,50 3,50 0%
10 Gestion du projet 1,50 5,00 233%
TOTAL 220,00 448,7 451,39 105%
Tableau 6 : Coûts estimatifs et réels du projet selon la source
Source de financement Montant du financement en millions de dollars des EU (% du Total)
Évaluation ActuelBID (Lot # 3) 9,66 (4,4%) 16,75 (3,7%)
FADES (Lots # 1,3, 4,7,8 & 9)* 99,90 (45,4%) 215,11 (47,7%)
FSD (Lots # 2, 4 & 8) 30,00 (13,6%) 55,19 (12,2%)
FKDAE (Lots # 1, 4 & 8) 33,00 (15%) 68,19 (15,0%)
OPEP (Lot # 4) 6,60 (3%) 14,8 (3,3%)
BAD (Lot # 5) 13,00 (5,9%) 33,66 (7,5%)
Gvt Mauritanien (Lots #1-6,8 & 10)* 27,84 (12,7%) 47,69 (10,6%)
Source : Rapport d’achèvement du Projet BID – 2012* Il est à noter que le FADES a appuyé aussi le Gouvernement en finançant partiellement les lots 1 et 3.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 xiii
C. Taux de rentabilitéRentabilité BAD BID Évaluation
conjointe (BAD/BID)
Évaluation Achèvement Évaluation Achèvement
Taux de rentabilité économique
TRIE (2008): 16,4%TRIE (2003): 17,4%
- - TRIE: 15,9%
Taux de rentabilité financière TRIF (2008): 3,9%TRIF (2003): 4,2%
- - TRIF: 0,33%
D. Notations de performance
Critères d’évaluation
BAD BID Évaluation conjointe
(BAD/BID)RAP Revue du
RAPRAP Revue du
RAPA EVALUATION DE LA PERFORMANCE
1 Pertinence et qualité à l’entrée Satisfaisant Satisfaisant Très satisfaisant
Satisfaisant Satisfaisant
2 Efficacité (Réalisation des objectifs)
Très satisfaisant
Satisfaisant Très satisfaisant
Satisfaisant Satisfaisant
3 Efficience Satisfaisant Satisfaisant satisfaisant Peu satisfaisant
Peu satisfaisant
4 Durabilité Peu satisfaisant
Peu satisfaisant
Très satisfaisant
Peu satisfaisant
Très peu satisfaisant
B Performance Globale Peu Satisfaisant
AUTRES EVALUATIONS
5 Impact institutionnel Très peu satisfaisant
6 Performance de l’Emprunteur Satisfaisant Satisfaisant Très satisfaisant
Satisfaisant Satisfaisant
7 Performance de la Banque Satisfaisant Satisfaisant Très satisfaisant
Satisfaisant Satisfaisant
xiv République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION
Le projet La présente évaluation intérimaire porte sur
la performance du projet d’alimentation en
eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout
Essahli). Le projet comprend une phase de
production et une phase de distribution. Ces
deux phases étaient initialement prévues pour
se dérouler concomitamment, mais la distribu-
tion a connu, pour diverses raisons, un retard
considérable. Ce décalage production-distri-
bution justifie le caractère intérimaire de cette
évaluation d’autant plus que la manifestation
complète de la chaîne des résultats du projet ne
sera possible qu’après achèvement de la phase
distribution prévue pour 2014. Cette évaluation
intérimaire permet d’examiner, entre autres,
dans quelle mesure les résultats escomptés par
le projet sont susceptibles d’être atteints. Elle
vise à faire le point sur ce qui fonctionne bien,
ce qui ne fonctionne pas si bien et pourquoi,
afin d’en tirer les enseignements et formuler
les recommandations idoines au profit des
populations bénéficiaires.
En termes d’effets directs, des améliorations
étaient attendues au niveau de : (i) la capacité
opérationnelle de la SNDE en vue d’améliorer
la qualité des services fournis ; (ii) la capacité
de production d’eau potable par la SNDE ; (iii)
l’accès pérenne à un système d’alimentation en
eau potable tant pour les utilisateurs abonnés
au réseau qu’aux non abonnées ainsi qu’aux
populations rurales situées le long des conduites.
Financé conjointement par le Gouvernement
mauritanien et les partenaires au développement
dont le Fonds africain de développement (FAD)
et la Banque islamique de développement (BID)1,
le projet avait pour coût estimatif total initial de
près de 220 millions de dollars des EU ; ce coût
est passé à 451millions de dollars des EU, en raison
du retard accusé après le démarrage du projet en
2004 ainsi que d’une hausse considérable des prix
des matériaux, des tarifs du fret maritime et des
variations de change.
Approche et méthodologie de l’évaluationL’évaluation s’est déroulée en quatre phases
principales2. Du point de vue méthodologique,
l’évaluation s’est effectuée sur la base : (i) d’une
analyse documentaire ; (ii) des entretiens menés
avec les principaux acteurs ; (iii) des visites de
terrain effectuées dans les zones d’intervention du
projet ; (iv) des observations directes structurées
autour des infrastructures construites ; et (v)
une mini-enquête auprès des populations et des
discussions par groupe pour évaluer les effets et
impacts du projet.
L’enquête auprès des utilisateurs a été réalisée
sur un échantillon de près de 500 ménages. La
méthode d’échantillonnage par quotas3 a été
1 Les autres partenaires étant : le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES), le Fonds Kkoweïtien de développement économique arabe (FKDEA), le Fonds saoudien de développement (FSD) et le Fonds de l’OPEP.2 (i) L’élaboration d’un document d’orientation ; (ii) la collecte des données préliminaires sur les effets et impacts du projet ; (iii) les missions de terrain ; et (iv) l’analyse des informations collectées en vue de l’élaboration du REPP initial et final.3 L’échantillon par quotas a été constitué sur la base des données d’information disponibles a priori permettant de segmenter la population et correspondant aux données du MICS 2011 relatives à la répartition des ménages à Nouakchott selon le mode d’approvisionnement en eau potable.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 xv
privilégiée. L’impact environnemental a été évalué
à travers : (i) une analyse de la notice d’impact
environnemental effectuée avant le démarrage
du projet, en 2001 ; (ii) un examen de l’EIES qui a
porté sur la phase des essais de performance et de
l’exploitation en 2010 ; et (iii) une évaluation des
impacts réels du projet après deux ans d’exploi-
tation. L’analyse combine à la fois les méthodes
avant/après et avec/sans le projet. L’une des limites
de la méthodologie reste la difficulté d’avoir un
groupe de comparaison appropriée.
Principales constatationsA. Évaluation de la performance
Pertinence des objectifs et de la conception
La pertinence des objectifs du projet est
jugée satisfaisante. Le projet est en phase avec
les politiques et stratégies de développement du
Gouvernement mauritanien d’une part, et avec
les priorités de la BAD et de la BID d’autre part. Il
répond aussi à un besoin spécifique des populations
de la ville de Nouakchott et des zones rurales situées
le long de l’adduction.
• Le projet est en parfaite adéquation avec les
politiques et stratégies de développement
du pays, définis en particulier dans le Cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté
(CSLP) et les Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD). Par ailleurs, à travers
une alimentation pérenne en eau potable et
le renforcement des capacités des acteurs
du secteur eau et assainissement, le projet
contribue à améliorer les conditions de vie
des populations concernées, et la BAD et la
BID en font une priorité dans leurs stratégies
respectives d’assistance au pays.
• Le projet répond à un besoin spécifique des
populations de la ville de Nouakchott et des
zones rurales situées le long de l’adduction.
En effet, les populations de Nouakchott
faisaient face à une pénurie hydrique critique
en raison du déficit de production d’eau et
d’un réseau vétuste et insuffisant. Quant
aux villages situés le long de l’adduction, ils
s’alimentaient auparavant à partir des eaux
traitées du fleuve, encourant des risques
importants de maladies hydriques.
La pertinence de la conception du projet est
jugée satisfaisante. Les hypothèses/risques et
les mesures d’atténuation ont été bien identifiés
pendant la phase conceptuelle du projet. Les
choix techniques opérés ont semblé judicieux. Ils
induisent néanmoins des effets sur les coûts et
imposent des exigences en matière d’exploitation
et de maintenance.
• Les hypothèses et risques clés identifiés
concernaient : (i) la non-réalisation ou l’in-
suffisance des investissements nécessaires à
la réhabilitation et l’extension des réseaux de
distribution d’eau potable à Nouakchott ; (ii)
le retard dans la mobilisation des ressources
et la réalisation des réseaux d’assainissement
des eaux usées à Nouakchott ; (iii) les faibles
capacités institutionnelles et organisation-
nelles de la SNDE ; et (iv) l’insuffisance ou
l’absence d’appropriation des acquis du
projet par les différents intervenants. Les
mesures d’atténuation proposées n’avaient
pas été suffisamment analysées.
• Les choix techniques opérés quant à l’uti-
lisation d’une technologie de pointe, des
xvi République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
ouvrages et équipements de haute qualité,
des processus de traitement et des systèmes
de gestion de haut niveau, ainsi qu’un niveau
de sécurité approprié, ont des avantages
certains. Ils engendrent toutefois des consé-
quences en termes de coûts et imposent
des exigences en matière d’exploitation, de
maintenance et de qualité du personnel.
Les moyens, l’efficience et l’organisation
actuelle de la SNDE ne répondent pas à
ces conditions. En outre, dans le cadre du
projet Aftout, la SNDE n’a pas tiré parti des
expériences communes de la BID et la BAD
en matière d’accompagnement des sociétés
d’eau (cas du Burkina Faso et du Cameroun,
par exemple).
Efficacité
L’efficacité du projet est dans l’ensemble
jugée satisfaisante. Le projet a réalisé des extrants
physiques de qualité qui ont permis d’accroître
de façon significative la capacité de production
d’eau potable. Toutefois, la composante de l’appui
institutionnel n’a produit des résultats satisfaisants.
• Le projet a réalisé des extrants physiques
(stations, réservoirs, conduites, système de
télégestion, alimentation électrique, etc.)
fonctionnelles et exécutés dans le respect
des règles de l’art. L’achèvement satisfaisant
des réalisations physiques a permis au projet
d’améliorer de façon significative la capacité
de production d’eau potable par la SNDE,
l’eau étant désormais disponible en quantité
suffisante. Le système conçu a une grande
capacité à répondre à une demande supplé-
mentaire jusqu’à l’échéance de 2030, avec des
réservations disponibles pour l’installation
d’équipements complémentaires en vue d’ac-
croître davantage la capacité de production.
• La composante de l’appui institutionnel n’a
par contre pas donné des résultats satisfai-
sants. En effet, bien qu’une étude-diagnostic
détaillée de la SNDE ait été faite, très peu
d’activités de renforcement institutionnel
ont été entreprises durant la phase de
production. En outre, les actions de renforce-
ment des capacités de la SNDE actuellement
menées par la SONEDE (Tunisie) et l’ONEP
(Maroc) semblent être en déphasage avec les
besoins actuels de l’operateur mauritanien.
Toutefois, les effets du projet sont encore
limités en termes d’amélioration de l’accès
des populations bénéficiaires à l’eau potable,
en raison notamment :(i) du décalage entre les
phases production et distribution ; (ii) de l’existence
d’un ancien réseau fonctionnel vétuste ; (iii) des
insuffisances de gestion, au niveau de la SNDE,
des services d’eau potable, couplées à de faibles
rendements techniques et financiers, ce que l’appui
institutionnel apporté n’a pu surmonter ; et (iv) de
l’absence d’un réseau d’assainissement adéquat.
• Globalement, l’accès pérenne des popula-
tions de Nouakchott à l’eau potable se fait
progressivement, mais reste encore limité
faute de système de distribution adéquat.
La consommation moyenne dans la ville
de Nouakchott est encore inférieure aux
50 litres/jour/personne que certains experts
préconisent comme norme. Certains
ménages de Nouakchott rencontrent encore
des difficultés pour accéder à l’eau potable,
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 xvii
notamment dans les zones qui ne sont pas
encore raccordées au réseau et où les acteurs
privés continuent de spéculer. En milieu
rural, seuls les villages de Keur Macène et
Béni Nadji, situés près de la prise d’eau, ont
bénéficié d’un accès permanent aux services
d’eau potable.
• Même si la nouvelle station de traitement du
PK17 fournit près de 84 000 m3 d’eau addi-
tionnelle par jour, une bonne partie (environ
58%) de cette eau est perdue en raison des
fuites dans l’ancien système de distribution.
Avec l’augmentation de la production d’eau
potable, la forte pression dans le réseau de
distribution et la mauvaise qualité de cet
ancien réseau, les fuites d’eau ont augmenté,
entraînant des inondations dans certaines
zones basses de la ville. Par ailleurs, près de
80% de l’eau potable consommée (environ
11 millions de litres) deviennent des eaux
usées qui, comme à Nouakchott, sont en
partie rejetées dans le sous-sol à travers les
systèmes d’assainissement autonomes.
Efficience
L’efficience du projet est jugée peu satisfai-
sante. La rentabilité économique du projet est
certaine. Toutefois, sa rentabilité financière est
négativement affectée par le niveau exceptionnel
des investissements consentis. De même, l’enver-
gure du projet rend difficile l’analyse coût-efficacité,
les comparaisons étant peu opportunes.
• Le projet est économiquement rentable, avec
toutefois une viabilité financière plombée
par le niveau exceptionnel du coût des
investissements. Pour pouvoir avoir un
taux de rentabilité financier de l’ordre de
3%, il faudra cumuler au moins les options
suivantes : une augmentation du prix de l’eau
de 20%, un rendement maximum de réseau
de 80% et une possibilité de subvention des
investissements de plus de 10%, ainsi que
toute autre initiative de la SNDE tendant à
réduire les charges d’exploitation.
• Les ratios de coût-efficacité sont difficilement
comparables. Le cout d’investissement, par
exemple, est de 282 $ EU par habitant ou 2
274 $ EU par m3 d’eau produit par jour. La
comparaison de ces ratios avec ceux d’autres
projets dans des pays de la sous-région n’est
pas évidente à faire du fait de la grande dif-
férence observée dans la nature des projets
(solutions techniques, consistance…) et de
leur montage financier.
Durabilité
Dans l’ensemble, la durabilité du projet est
jugée très peu probable. La durabilité du projet
est actuellement compromise par sa viabilité envi-
ronnementale, financière et technique. L’évaluation
révèle ainsi la nécessité de : (i) renforcer davantage
l’engagement du Gouvernement mauritanien et
le soutien sociopolitique, (ii) surmonter les défis
énormes auxquels la SNDE fait face pour assurer
de façon autonome l’entretien et le fonctionnement
optimal des ouvrages hérités du projet Aftout, et
(iii) trouver urgemment des solutions idoines quant
à l’assainissement de la ville de Nouakchott.
• La viabilité technique du projet est renforcée
par un niveau de conservation satisfaisant de
xviii République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
la source de production, de faibles risques
de conflit liés à l’usage des eaux du fleuve
Sénégal et la qualité de la technologie
adoptée pour les ouvrages et équipements
mais aussi pour le système de gestion. Ces
équipements posent toutefois d’énormes
défis à la SNDE en termes d’exploitation et
de maintenance.
• Le réservoir installé au PK17 permet d’assurer
l’autonomie en eau potable de la ville de
Nouakchott durant 48 heures en cas de
défaillances des infrastructures installées en
amont. Toutefois, l’utilisation des procédures
de maintenance qui ne respecte pas les
normes du constructeur peut occasionner
des arrêts prolongés au niveau de la produc-
tion. Une telle éventualité présenterait des
risques énormes de pénurie d’eau potable
à Nouakchott.
• Les insuffisances actuelles en termes de
maintenance préventive risquent en effet
d’endommager les équipements de base.
Pour pallier de façon transitoire cette
situation qui compromet la durabilité
des nouvelles installations à moyen et
long termes, la SNDE a contractualisé la
maintenance des nouvelles installations
aux sociétés privées ayant installé les équi-
pements. La soutenabilité de ce dispositif
reste un enjeu s’il ne permet pas un réel
transfert de savoir-faire au personnel de la
SNDE à travers des formations adéquates.
En plus de la capacité de distribution
qui reste encore très limitée, la SNDE
rencontre aussi des difficultés au niveau
commercial, avec un taux de facturation et
une estimation des branchements illicites
non maîtrisés.
• En termes d’engagement durable du Gouver-
nement, un cadre juridique principalement
marqué par des lois et décrets portant sur le
code de l’eau existe, tout comme des attribu-
tions pertinentes du ministre de l’Hydraulique
et de l’Assainissement, ainsi que la durée et
les conditions d’exercice de la délégation
de la distribution d’eau potable à la SNDE.
Toutefois, il existe un contrat-programme
entre l’Etat mauritanien et la SNDE, datant de
1996 et pour une durée de trois ans, qui définit
le cadre de gestion du service d’alimentation
en eau potable, mais il n’a toujours pas été
renouvelé. Ainsi a priori, il n’existe plus de
bases contractuelles entre l’Etat et la SNDE.
• Du fait de l’absence d’un système d’assainis-
sement adéquat, le projet aura des consé-
quences environnementales importantes
sur la ville de Nouakchott. Compte tenu
de l’augmentation de la production d’eau
potable, la forte pression dans le réseau de
distribution et la mauvaise qualité de cet
ancien réseau, les fuites d’eau ont augmenté
et favorisé des inondations dans certaines
zones basses de la ville.
Performance globale du projet
Compte tenu de ce qui précède, la perfor-
mance globale du projet est, à ce stade,
jugée peu satisfaisante en raison notamment
du décalage entre la production et la distribution,
ce qui retarde la manifestation des effets escomptés
et engendre des risques liés à l’exploitation et la
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 xix
maintenance des infrastructures par la SNDE.
La réalisation des infrastructures de production
et celles en cours sur la distribution permettra
d’améliorer significativement les effets induits
sur les conditions de vie des populations. Cette
amélioration est toutefois tributaire d’une prise
en compte des mesures idoines pour atténuer
les risques de durabilité liés à l’inefficacité opéra-
tionnelle de la SNDE ainsi qu’au mauvais système
d’assainissement liquide et solide de la ville de
Nouakchott.
Leçons et recommandationsA. Principales leçons
Leçon 1 : Pour plus d’efficacité, une approche
holistique d’intégration des différents volets
du projet (production et distribution d’eau,
restructuration de la gestion du service de l’eau,
assainissement et changement de comportements
des utilisateurs par la sensibilisation) est nécessaire
pendant la conception, mais elle demeurera
insuffisante si les conditions de mise en œuvre
ne sont pas réunies.
Leçon 2 : Au cours de la formulation de projets
d’une telle envergure, une meilleure prise en
compte de dispositions claires est capitale en
ce qui concerne aussi bien le financement et la
gestion de l’exploitation et la maintenance des
ouvrages et équipements qu’une plus grande
implication du secteur privé dans le secteur de
l’eau.
Leçon 3 : Le leadership et l’engagement du
Gouvernement dans la mobilisation des
partenaires au développement est nécessaire dans
ce type de projet de grande envergure.
Leçon 5 : Utiliser une unité de gestion du
projet autonome par rapport à la structure en
charge de l’exploitation du système peut certes
permettre d’assurer une bonne mise en œuvre,
mais ne garantit pas le renforcement des capacités
opérationnelles de ladite structure.
Principales recommandations
Au Gouvernement mauritanien
• Dans le cadre de la réforme, procéder
à la transformation de la SNDE et de ses
structures d’appui en prenant toutes les
mesures nécessaires à travers une révision
du contrat-programme SNDE-État.
• Accélérer la mise en œuvre du système d’as-
sainissement de Nouakchott afin de fournir
un environnement sain aux populations
de cette ville, et ainsi atténuer les impacts
environnementaux négatifs occasionnés
notamment par la quantité d’eau usée
déversée dans la nature.
• Mener une nouvelle réflexion sur la poli-
tique de tarification de l’eau qui puisse à
la fois assurer le bon fonctionnement et la
durabilité des équipements sans toutefois
pénaliser les populations.
À la SNDE
• Développer un nouveau plan stratégique
et entreprendre une réforme globale de
l’entreprise en vue d’assurer son efficacité
opérationnelle et la disponibilité des
ressources nécessaires au fonctionnement
et à l’entretien. L’appui qu’elle bénéficie
xx République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
actuellement de la part de l’Etat et des
partenaires au développement constitue
un atout important.
• Entreprendre un audit technique des
principales fonctions de la société et
élaborer un plan d’action de gestion des
risques, qui devrait être mis en œuvre
et suivi afin de réduire progressivement
les goulots d’étranglement affectant la
SNDE.
• Négocier un contrat-programme avec
la tutelle sur la base d’objectifs clairs,
de cibles chiffrées et de l’allocation des
ressources correspondantes. Le plus
récent contrat-programme entre la SNDE
et l’État date d’ailleurs de la fin des années
90.
Aux partenaires au développement (notam-
ment la BAD et la BID)
• Envisager des actions concrètes pour
faire face au risque lié à la capacité réelle
de la SNDE à assurer la maintenance des
infrastructures vitales pour le pays, étant
entendu qu’une pénurie prolongée d’eau à
Nouakchott peut avoir des répercussions
sur la paix sociale.
• Appuyer les efforts du Gouvernement de
Mauritanie pour améliorer, dans les meilleurs
délais, l’assainissement liquide et solide de
la ville de Nouakchott, notamment par le
biais d’une assistance technique et financière
permanente, afin que le projet atteigne but
ultime qui consiste à améliorer les conditions
de vie des populations bénéficiaires.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 1
I. LE PROJET
1.1 Pays et contexte stratégiqueLa Mauritanie est un pays d’environ 3,5 millions
d’habitants en 2011 et d’une superficie de 1.030.700
km2 dont 90% est désertique. Les épisodes de
sécheresse récurrents ont contribué à un exode
rural massif vers les centres urbains à travers le
pays et surtout dans la capitale, entraînant ainsi
une urbanisation anarchique et non planifiée ainsi
qu’une forte pression sur les infrastructures d’eau
potable et d’assainissement existantes.
La capitale Nouakchott a connu une croissance
démographique exceptionnelle, passant de 5
500 habitants en 1960 à 558 195 habitants en
2000 et environ 870 073 habitants en 2012. La
superficie de la capitale est passée de 1 800
hectares en 1970 à 100 000 hectares, avec une
occupation anarchique du sol. Les besoins en
eau de la ville ont été en constante augmen-
tation ces dernières années. Ils sont estimés à
plus de 100 000 m³/j en 2010, 170 000 m³/j en
2020 et 226.000 m³/j en 2030. Cette évolution
s’est traduite par une forte augmentation des
inégalités d’accès à l’eau (80% de la population
se ravitaillent hors du réseau).
Ainsi, le champ de captage d’Iddini, qui dispose
d’une capacité maximale de 55.000 m3/jour et
exploite la nappe du Trarza la seule ressource
en eau disponible qui alimentait jusqu’alors la
ville de Nouakchott –, n’était plus en mesure
de satisfaire les besoins de cette dernière. Le
réseau d’alimentation en eau de la ville de
Nouakchott est par ailleurs caractérisé par une
extension limitée (730 km pour une superficie
de 100.000 ha, soit moins de 8m de conduites
par ha), ainsi que par des conduites de faible
diamètre (inférieur ou égal à 63mm)4. Ces
caractéristiques expliquent les indisponibilités
de l’eau aussi bien pour les ménages branchés
au réseau de la Société nationale de l’eau (SNDE)
que pour les usagers utilisant les services fournis
par la diversité des acteurs privés (gérants de
bornes- fontaines, fontainiers, charretiers et
abonnés à la SNDE qui revendent de l’eau), qui
provoquent la spéculation et la flambée des
prix de l’eau.
Le dernier problème que connaît le réseau d’ali-
mentation en eau potable de Nouakchott est
relatif à la dégradation de la qualité de l’eau, qui
est consécutive à deux phénomènes :
La faiblesse de l’étanchéité des adductions d’eau
potable est susceptible de soumettre le réseau aux
pollutions externes d’origine fécale provenant de
systèmes d’assainissement inappropriés (manque
de réseau d’assainissement) ;
la multitude des intervenants dans la longue
chaîne de distribution, en particulier pour les
ménages non raccordés au réseau de distribution
occasionne de nombreuses manipulations et
de mauvaises conditions de stockage qui aug-
mentent les risques de contamination de l’eau
du réseau.
4 Ebaye Ould Dah Ould Sidi M’Bey, « Analyse du processus de l’accès à l’eau potable à Nouakchott » (http://www.cridem.org/imprimable.php?article=48146 ).
2 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
1.2 Description du Projet d’AEP de la ville de Nouakchott (Aftout-Essahli)Pour résoudre l’ensemble des problèmes d’eau
susmentionnés qui freinent le développement
économique et social de la capitale, le Gou-
vernement mauritanien a décidé de mener en
2001 une étude visant à satisfaire les besoins en
eau potable de la ville de Nouakchott jusqu’à
l’horizon 2030 à partir des eaux du fleuve Sénégal
(Projet d’Aftout Essahli). L’objectif sectoriel de ce
projet est d’améliorer l’accès à l’eau potable et
contribuer ainsi à l’amélioration des conditions de
vie des populations à travers : (i) une réduction
des dépenses de santé ; (ii) un accroissement
des revenus ; (iii) une création d’emplois dans les
secteurs de l’industrie et du tourisme ; et (iv) une
amélioration de la fréquentation scolaire.
En termes d’effets directs, des améliorations
étaient attendues au niveau de : (i) la capacité opé-
rationnelle de la SNDE, améliorant ainsi la qualité
des services fournis; (ii) la capacité de la SNDE à
produire de l’eau potable; (iii) l’accès pérenne à un
système d’alimentation en eau potable tant pour
les utilisateurs abonnés au réseau qu’aux popula-
tions qui s’alimentent à travers les charretiers ou
qui vivent le long des conduites.
Ces effets directs devaient contribuer à moyen
terme à : (i) améliorer la gestion des ressources
d’eau souterraine ; (ii) réduire la pénibilité du
portage de l’eau potable ; (iii) développer les
secteurs industriel et touristique ; et (iv) réduire
l’incidence des maladies hydriques.
Les réalisations physiques devant permettre
d’atteindre les objectifs et effets indiqués ci-dessus
sont : (i) des ouvrages de prise et d’exhaure d’eau
brute du fleuve Sénégal à Aftout (à plus de 170
km de Nouakchott) ; (ii) 2 conduites d’eau brute
en parallèle de 1100 mm de diamètre et d’une
longueur de 6 kilomètres ; (iii) des ouvrages de
prétraitement au niveau du site de Béni-Nadji ; (iv)
une conduite de 1400 mm sur une longueur de 170
km ; (v) une réserve de stockage d’eau prétraitée de
129 000 m3 au PK17 de la route Nouakchott-Rosso ;
(vi) cinq réservoirs anti-béliers ; (vii) des ouvrages
de traitement (station pompage, filtre à sable,
système de production d’eau chlorée) au PK17;
(viii) une conduite d’un diamètre de 1200 mm
et d’une longueur de 19 km ; et (ix) un réservoir
surélevé d’une capacité de 1 000 m3 au PK17 et
un réservoir semi-enterré d’une capacité de 5000
m3 au lieu-dit « château d’eau de Nouakchott ».
Le schéma général du système des réalisations du
projet est présenté dans la figure ci-après (voir aussi
le schéma du projet en annexe 3).
Figure 1 : Schéma général des réalisations physiques du projet
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 3
Ces réalisations physiques sont accompagnées
d’un appui institutionnel à la SNDE comprenant :
(i) la fourniture d’équipements et d’outillage ; (ii)
la réalisation d’une étude organisationnelle qui,
après sa validation, sera accompagnée d’un plan
de mise en œuvre.
1.3 Le financement du projet d’AEP de la ville de Nouakchott Aftout EssahliLe financement du projet Aftout Essahli était
assuré par : le Fonds africain de développement
(FAD), le Fonds arabe pour le développement
économique et social (FADES), le Fonds koweïtien
de développement économique arabe (FKDEA),
le Fonds saoudien de développement (FSD), la
Banque islamique de développement (BID) et le
Fonds de l’OPEP. Le coût estimatif total initial du
projet était d’environ 220 millions de dollars EU,
auquel il faut rajouter le complément de finance-
ment pris en charge par les bailleurs de fonds lors
de leur réunion à Nouakchott les 22 et 23 juillet
2007. Le financement total actuel s’élève à environ
451 millions de dollars EU, conjointement assuré
par les bailleurs de fonds et l’État mauritanien
comme suit :
L’exécution du projet a connu du retard, après
son démarrage en 2004, en raison des principaux
facteurs suivants :
• des lenteurs dans la mise en place de l’unité
de gestion du projet et notamment dans le
recrutement du personnel devant l’animer ;
• des délais importants dans le processus
d’acquisition des biens et services, princi-
palement dans les étapes conduisant à la
sélection des entreprises devant réaliser les
travaux (préparation des dossiers d’appel
d’offres, lancement et adjudication des
marchés, etc.)
• une augmentation sensible du coût, qui est
passé de 155,78 millions d’UC (220 millions
de dollars des EU) au moment de l’évaluation
Tableau 1 : Sources de financement du projet
Sources Financement initial M $ EU
Financement final M $ EU
Le Fonds arabe de développement économique et social (FADES) 99,9 215,11
Le Fonds koweïtien de développement économique arabe (FKDEA) 33 68,19
La Banque islamique de développement (BID) 9,66 16,75
La Banque africaine de développement (BAD) 13 33,66
Le Fonds saoudien de développement (FSD) 30 55,19
Le Fonds OPEP 6,6 14,80
La République islamique de Mauritanie (RIM) 27,84 47,69
TOTAL 220,0 451,39
Source : SNDE-UGPA, Rapport d’avancement, août 2007 – Rapport d’achèvement BID, 2010.
4 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
initiale, à 330,35 million d’UC (451 millions de
dollars des EU), essentiellement imputable
à un accroissement considérable des prix
des matériaux, aux tarifs de fret maritime
(augmentation des coûts des hydrocarbures)
et aux variations de change.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 5
II. APPROCHE ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉVALUATIONLe but de l’évaluation est de contribuer à l’amé-
lioration des politiques, stratégies, et opérations
actuelles ou à venir des deux institutions, en tirant
des leçons et en formulant des recommandations.
L’évaluation s’appuie sur les critères internatio-
nalement admis pour l’évaluation des activités
d’aide au développement : pertinence, efficience,
efficacité, impact et durabilité. Les autres impacts
du projet sur le développement, la performance
de l’Emprunteur ainsi que celle de la BAD et de
la BID sont aussi examinés. L’évaluation s’inspire
par ailleurs des normes de meilleures pratiques
en matière d’évaluation d’opérations dans le
secteur public5, ainsi qu’elles sont adoptées par
le groupe de coopération de l’évaluation des
banques multilatérales.
L’évaluation s’est déroulée en quatre phases
principales6. Du point de vue méthodologique,
l’évaluation s’est effectuée sur la base : (i) d’une
analyse documentaire ; (ii) d’entretiens avec
les principaux acteurs ; (iii) de visites de terrain
effectuées dans les zones d’intervention du
projet, pendant la mission exploratoire et la
mission d’évaluation; (iv) d’observations directes
structurées entreprises autour des infrastructures
construites ; et (v) d’une mini-enquête auprès des
populations et des discussions par groupe pour
évaluer les effets et impacts du projet.
5 Normes des meilleures pratiques en matière d’évaluation d’opérations dans le secteur public, Edition révisée, 2012.6 (i) L’élaboration d’un document d’orientation ; (ii) la collecte de données préliminaires sur les effets et impacts du projet ; (iii) les missions de terrain ; et (iv) l’analyse des informations collectées en vue de l’élaboration du REPP initial et final.
L’enquête auprès des utilisateurs a été réalisée
sur un échantillon de près de 500 ménages7. La
méthode d’échantillonnage par quotas a été
privilégiée. L’échantillon par quotas a été constitué
sur la base des données d’information disponibles
a priori qui ont permis de segmenter la population
et qui correspondent aux données de l’enquête
MICS 2011 portant sur la répartition des ménages
à Nouakchott selon le mode d’approvisionnement
en eau potable.
L’impact environnemental a été évalué à travers : (i)
une analyse de la notice d’impact environnemental
effectuée avant le démarrage du projet, en 2001 ;
(ii) un examen de l’EIES qui a porté sur la phase
des essais de performance et de l’exploitation en
2010 ; et (iii) une évaluation des impacts réels du
projet après deux ans d’exploitation.
L’analyse combine à la fois les méthodes avant/
après et avec/sans le projet. La méthode avant/
après est particulièrement renforcée par le fait que
le projet constitue le plus grand investissement
consenti pour palier la situation de pénurie
hydrique que connaissait la ville de Nouakchott.
L’une des limites de la méthodologie reste la
difficulté d’avoir un groupe de comparaison
appropriée.
7 Un total de 496 dont 429 ménages de Nouakchott répartis entre les différents moughataa, et 27 ménages des localités de Keur Macène, Mbario et Béni Nadji desservies en eau potable par le projet.
6 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
III. ÉVALUATION DE LA PERFORMANCE
3.1 Pertinence3.1.1 Pertinence des objectifs
Il s’agit des objectifs en parfaite adéquation
avec les politiques et stratégies de déve-
loppement du pays, définis en particulier
dans le Cadre stratégique de lutte contre la
pauvreté (CSLP) et les Objectifs du Millénaire
pour le développement (OMD). Les différents
documents du CSLP I, II, et III donnent les grandes
orientations stratégiques de développement
du pays dans les différents secteurs, y compris
l’hydraulique et l’assainissement, tandis que la
déclaration de politique sectorielle du secteur de
l’eau donne plus de détails sur les orientations en
matière d’hydraulique et d’assainissement.
Deux actions importantes ont été menées dans ce
sens. Premièrement, en 2002, la Mauritanie a ratifié
les Objectifs du Millénaire pour le développement
(OMD) et s’est engagée à « réduire de moitié d’ici
2015 la proportion de la population privée d’un
accès régulier à l’eau potable et à l’assainissement
». Deuxièmement, depuis 2005, une concertation
avec les différents acteurs impliqués dans le secteur
de l’eau a été engagée afin d’assurer une meilleure
visibilité du secteur et un meilleur renforcement
de la coordination.
L’objectif principal du développement du secteur
de l’eau retenu dans le CSLP est « d’améliorer
l’accès à l’eau et à l’assainissement en quantité,
en qualité et à des prix abordables pour tous de
façon durable ». La réalisation de cet objectif passe
par les axes suivants : (i) amélioration de l’accès à
l’eau potable, (ii) connaissance et protection des
ressources en eau, (iii) amélioration des conditions
d’assainissement, (iv) promotion du partenariat
public-privé, et (v) renforcement des capacités
des acteurs du secteur.
Au niveau du secteur de l’hydraulique urbaine,
l’atteinte des objectifs devait se faire principa-
lement par (i) le renforcement de la capacité de
production et de distribution de la SNDE, (ii) la
réhabilitation et l’extension du réseau public de
distribution d’eau potable à Nouakchott – afin de
faire face à la demande croissante en eau et amé-
liorer le taux de desserte –, (iii) l’amélioration du
niveau de service dans les quartiers périphériques
et les quartiers pauvres, à travers la promotion
de l’accès directe au réseau public d’eau potable
(branchements privés), (iv) la recherche de l’équi-
libre financier du secteur de l’hydraulique urbaine,
tout en maintenant une grille tarifaire favorable
aux catégories pauvres, (v) le choix d’une option
institutionnelle de partenariat public-privé pour la
gestion de l’exploitation de l’eau potable en milieu
urbain, et (vi) le renforcement de la sécurisation de
l’alimentation en énergie électrique des grandes
villes, en vue de la production d’eau potable.
Au niveau de l’assainissement, l’objectif fixé
était d’atteindre un taux de couverture en
assainissement des eaux usées en milieu urbain
(et pour la ville de Nouakchott en particulier) de
l’ordre de 65%. Après la mise en œuvre du cadre
institutionnel à travers la création de la direction
de l’assainissement et de l’office national de
l’assainissement, les actions suivantes avaient été
retenues : (i) finaliser les schémas directeurs d’ur-
banisme et d’assainissement, finaliser les études
sur les technologies d’assainissement déjà initiées,
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 7
(ii) rechercher des financements pour réhabiliter
et étendre le réseau d’assainissement collectif
existant et mener les autres actions de la politique
d’assainissement des eaux usées à Nouakchott.
Quant à l’hydraulique rurale, l’objectif était de
passer d’un taux d’accès à l’eau potable de 49%
en 2004 à 70% en 2015.
À travers une alimentation pérenne en eau
potable et le renforcement des capacités des
acteurs du secteur, le projet vise à améliorer
les conditions de vie des populations, ce qui
fait partie des priorités retenues par la BAD
et la BID dans leurs stratégies respectives
d’assistance au pays. D’ailleurs, le projet Aftout
touche directement le secteur de l’alimentation
en eau potable et, par ricochet, l’amélioration
des conditions de vie des populations, y compris
celles des zones périurbaines et rurales. Ce secteur
a été jugé prioritaire et le demeure aux yeux de
la Mauritanie ainsi que de la BAD et la BID. Le
projet prévoit par ailleurs le renforcement des
capacités d’un des principaux acteurs du secteur
de l’eau potable en Mauritanie, en l’occurrence la
SNDE, mais aussi des opérateurs privés du secteur.
Cette dimension constitue un levier important de
développement reconnu à la fois par la BAD, la
BID et les autorités de la Mauritanie.
Le projet répond à un besoin spécifique des
populations de la ville de Nouakchott et des
zones rurales situées le long des conduites.
La situation critique de l’alimentation en eau
potable de Nouakchott, caractérisée par un
déficit de production d’eau et un réseau vétuste
et insuffisant, était devenue l’une des principales
préoccupations des autorités politiques et de la
population. Cette situation a créé, par exemple en
2005, des cas de choléra puisque les eaux usées
s’étaient infiltrées dans le réseau d’eau potable
non étanche et sans pression (par manque d’eau).
La carte 1 figurant en annexe 4 donne le niveau
de desserte des différentes zones de la ville et
montre que la partie de la ville convenablement
alimentée se trouve dans le centre et un peu
au sud dans les communes de Ryad et Arafat.
Ainsi, avant le projet Aftout, quelque 73% de la
population urbaine n’étaient pas directement
alimentés à travers le réseau de la SNDE. Cette
frange de la population se ravitaillait alors en eau
à l’aide de citernes, bidons, barriques, avec tous
les risques y afférant.
L’augmentation de la capacité de production et
les travaux de réhabilitation et d’extension du
réseau d’alimentation en eau potable devraient
permettre de résoudre de façon appropriée les
besoins en eau de la population de Nouakchott
et des localités situées le long de la prise d’eau. Par
le passé, ces villages consommaient les eaux de
surface non traitées du fleuve et encouraient, de
ce fait, d’importants risques de maladies hydriques.
3.1.2 Pertinence de la conception
Les expériences communes que la BID et la
BAD ont accumulées en accompagnant les
sociétés d’eau ayant bénéficié de précédents
projets n’ont pas profité à la SNDE dans le
cadre du projet Aftout. Les partenaires du pays
ont mis en commun leurs efforts pour contribuer
à résoudre efficacement et durablement un gros
problème auquel un seul partenaire n’aurait pas
pu s’attaquer. En plus des autres partenaires de
développement, la BAD et la BID ont contribué
conjointement à ce projet. Toute la valeur ajou-
tée de ce partenariat pour un projet d’une telle
8 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
envergure, réalisé dans le même secteur et dans
la même sous-région, réside sûrement dans la
manière dont le projet a été mené.
La mise en place d’une structure indépendante
du futur exploitant qu’est la SNDE, afin d’assurer
la maîtrise de l’ouvrage, est jugée efficace, compte
tenu de l’envergure et de la complexité du projet
ainsi que de la faiblesse des capacités de la SNDE.
Néanmoins, le projet n’a pas suffisamment pris
en compte la nécessité de renforcer les capacités
de la SNDE afin de lui permettre de jouer pleine-
ment son rôle dans la gestion des infrastructures
découlant du projet. Les expériences que la BAD
et la BID ont accumulées en accompagnant, dans
le cadre de précédents projets (au Burkina Faso
et au Cameroun), des sociétés d’eau n’ont pas
été valorisées pour le compte de la SNDE au
cours du projet Aftout. Et pour cause : la BAD
ne s’est pas impliquée dans la deuxième phase
du projet (extension et réhabilitation du réseau)
pour pouvoir faire valoir ses exigences en matière
de restructuration de la SNDE. En effet, les autres
institutions impliquées (en dehors de la BID) n’ont
pas formulé de telles exigences.
Les hypothèses, risques et mesures d’at-
ténuation ont été bien identifiés lors de
l’évaluation ex-ante. Les hypothèses et risques
majeurs identifiés au cours de l’évaluation du
projet concernent : (i) la non-réalisation ou
l’insuffisance des investissements nécessaires
à la réhabilitation et l’extension de réseaux de
distribution d’eau potable à Nouakchott ; (ii) un
retard dans la mobilisation de ressources et la
construction de systèmes d’assainissement des
eaux usées à Nouakchott ; (iii) la faiblesse des
capacités institutionnelles et organisationnelles
de la SNDE, qui ont besoin d’être renforcées, (iv)
l’insuffisance ou l’absence d’appropriation des
acquis du projet par les différentes intervenants
(Administration, SNDE et bénéficiaires).
Quant aux mesures d’atténuation de risques,
le Gouvernement mauritanien avait promis de
garantir le financement des études et travaux
de réhabilitation et d’extension du réseau de
distribution ainsi que des infrastructures sanitaires.
Certains partenaires comme la BAD avaient fait de
la fourniture de preuves d’obtention de finance-
ments des conditions non suspensives de l’accord
de prêt. En ce qui concerne les risques liés aux
capacités institutionnelles et organisationnelles de
la SNDE, il était prévu que, dans le cadre du projet,
une étude organisationnelle définissant l’appui à
moyen et long termes en faveur de la société soit
financée, et que d’autres études, une assistance
technique et des équipements soient réalisés.
Afin de palier le risque des connexions sauvages
au réseau, il a été décidé de permettre aux
populations habitant les zones traversées par les
conduites d’être desservies en eau grâce à des
points de piquage. Le projet a intégré une étude
de l’AEP de ces populations à partir de ces points
de piquage.
Les faiblesses de la SNDE, jugées comme risque
projet, n’ont pas été prises en compte de façon
satisfaisante pendant la conception et la mise en
œuvre du projet.
Les choix techniques opérés avaient des
avantages certains. Ils ont néanmoins
aussi des conséquences en termes de coûts
et imposent des exigences en matière
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 9
d’exploitation et de maintenance. Le rapport
APS relatif au projet présente quelques variantes
envisageables qui touchent en particulier
au tracé de l’ouvrage d’amenée d’eau vers
Nouakchott, à la nature de cet ouvrage (canal
ou conduite), ainsi qu’au lieu d’implantation des
ouvrages de prétraitement et de traitement.
Les raisons évoquées pour justifier le choix des
trois premiers points sont parfaitement accep-
tables. Mais ce n’est pas toujours le cas quant
au choix du lieu d’implantation des ouvrages
de traitement. Deux principaux arguments
sont avancés pour justifier ce choix. D’abord,
le temps de transfert de l’eau de Béni Nadji à
Nouakchott, qui est de près de trois jours en
moyenne. Ce temps étant relativement long,
un traitement supplémentaire serait nécessaire
à Nouakchott du fait de la dégradation de la
qualité de l’eau – après trois jours de trajet dans
les conduites – si la station de traitement se
trouvait à Béni Nadji. Ensuite, les réductions
des charges de fonctionnement de la station du
PK17, à cause de sa proximité avec Nouakchott
par rapport à une station située à Béni Nadji,
c’est-à-dire à près de 170 km de Nouakchott.
Cela dit, l’APS n’a pas suffisamment étudié les
éventuels avantages (y compris la réduction
des coûts d’investissement) d’avoir une station
unique à Béni Nadji et, éventuellement et en
cas de nécessité, un dispositif de traitement
d’appoint à Nouakchott, ainsi que de l’eau
potable le long de l’adduction pour les futures
alimentations des localités limitrophes.
En somme, il ressort que la solution définitive
retenue et détaillée par la suite par l’APD présente
des avantages certains (une technologie de pointe,
des ouvrages et équipements de grande qualité,
une mise en œuvre de qualité, des processus de
traitement et des systèmes de gestion de haut
niveau, un niveau de sécurité satisfaisant). Cette
solution a cependant des conséquences sur le
coût du projet, qui est relativement important.
Par ailleurs, les infrastructures et équipements du
projet auront des exigences relativement fortes en
matière d’exploitation, de maintenance et de qua-
lité du personnel de même que les équipements
requis qui ne sont pas en adéquation avec les
moyens, l’efficience et l’organisation actuelle de
la SNDE.
Une hausse des coûts du projet que les raisons
évoquées ne peuvent, à elles seules, justifier.
Au niveau de l’estimation des coûts et eu égard
à la hausse du coût du projet à l’achèvement, on
a constaté que les coûts initiaux ont été sous-es-
timés, ce qui en rajoute aux effets induits par les
retards enregistrés dans le démarrage du projet
ainsi qu’à l’augmentation des prix des matériaux
et des tarifs de fret maritime précédemment
mentionnés.
La pertinence est dans l’ensemble jugée
satisfaisante.
3.2 Efficacité (Atteinte des résultats)3.2.1 Réalisation des extrants
Des extrants physiques fonctionnels réalisés
dans le respect des règles de l’art. Toutes les
réalisations physiques attendues du projet (sta-
tions, réservoirs, conduites, système de télégestion,
alimentation électrique, etc.) ont été achevées
dans les délais contractuels et conformément aux
prescriptions retenues dans l’étude APD ; de plus,
elles fonctionnent convenablement.
10 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Toutefois, au niveau de la composante de l’appui
institutionnel, l’étude organisationnelle de la
SNDE a été menée en collaboration avec la société
d’eau du Maroc (ONEP) et avec la participation
d’experts d’autres sociétés d’eau (Tunisie, France,
Burkina Faso). Elle a permis de faire un diagnostic
détaillé assorti d’une proposition de plan d’actions
chiffré qui n’a pas été mis en œuvre. En outre,
l’étude d’AEP des populations des villages situées
le long des conduites a été également réalisée. La
SNDE a bénéficié également d’un lot de matériels
informatiques pour renforcer le service com-
mercial, et un lot d’outillages pour la réparation
et l’entretien des réseaux d’eau. Il était prévu
également l’acquisition d’un camion-grue destiné
à l’entretien des pompes hydrauliques, mais elle
a été annulée par la suite. Dans l’ensemble, la
composante Renforcement des capacités de la
SNDE cofinancée par la BAD et le FADES n’a pas
connu une exécution satisfaisante.
3.2.2 Réalisation des effets directs
Puisque les réalisations physiques ont été
achevées avec satisfaction, le projet a pu
améliorer de façon significative la capacité
de la SNDE à produire de l’eau potable. Le
projet a en effet permis à cette société de produire,
pour le compte de Nouakchott, 55 000 m3/jour
« Dans le passé, à cause de la rareté de l’eau et pour satisfaire les besoins en eau, un ménage pouvait être raccordé à plusieurs points différents sur le réseau du quartier. Maintenant, ce problème est réglé ».
Cadre, Tevragh Zeina
en 20078, avec le maximum permis par le champ
de captage d’Iddini : plus de 90 000 m3/jour en
20129. La SNDE table sur une production de 150
000 m3/jour en 2020 et 190 000 m3/jour en 2030.
Le projet a permis de résoudre le problème de
disponibilité de l’eau, puisqu’il y en a désormais en
quantité suffisante. Pour l’essentiel, la production
du champ de captage d’Iddini est maintenue pour
sauvegarder ses équipements et infrastructures.
En termes d’adaptation à la demande, le système
conçu peut largement répondre à une demande
supplémentaire jusqu’à l’échéance de 2030
(226.000 m3/jour pour une population estimée
à cette échéance à 1.600.000 habitants, soit une
disponibilité de plus de 100 litres par habitant
et par jour). Des réservations sont dès à présent
disponibles pour l’installation d’équipements com-
plémentaires en vue d’accroître la production et
répondre à une demande accrue en eau potable.
Le faible niveau d’appui institutionnel en
faveur de la SNDE n’a pas permis au projet
d’améliorer sensiblement la capacité
opérationnelle de cette société. Même si le
projet a permis d’accroître considérablement la
capacité opérationnelle de la SNDE en matière de
production d’eau potable – avec un rendement
hydraulique du dispositif de production Aftout
– PK17 de l’ordre de 98% –, force est de constater
que sa capacité de distribution d’eau reste encore
très limitée à cause de la vétusté du réseau et
du retard accusé par les travaux d’extension et
de réhabilitation. Par ailleurs, cette entreprise
n’a pas augmenté sa capacité d’entretien et de
8 BAD (2008), Proposition de financement supplémentaire (ADF/BD/WP/2008/49 et ADF/BD/WP/2008/49/Add.1).9 Le niveau de production se situait à 3 017 209 m3 au mois de juillet 2012, soit plus de 97 000 m3/jour en moyenne.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 11
maintenance du système d’eau potable afin de
l’adapter au niveau de technicité des nouveaux
ouvrages et équipements ; les recommandations
formulées dans l’étude d’APD n’ont pas été tota-
lement respectées (un camion grue n’a pas été
mis à disposition, certains profils de personnels
techniques n’ont pas été recrutés, certaines forma-
tions complémentaires n’ont pas été organisées).
Enfin, la SNDE a reçu du matériel informatique afin
d’améliorer sa capacité de gestion commerciale
et technique, mais les résultats escomptés ne
sont pas encore perceptibles. Les actions en cours
sur le renforcement des capacités de la SNDE
par la SONEDE (Tunisie) et l’ONEP (Maroc) ne
répondent pas de façon appropriée aux exigences
opérationnelles liées au projet, notamment en
ce qui concerne les capacité d’entretien et de
maintenance requises ainsi que les réformes
nécessaires pour améliorer l’efficience du réseau
et la mobilisation des ressources. En outre, les
ressources humaines de la SNDE, jugées par ailleurs
pléthoriques, sont difficilement reconvertibles.
Par conséquent, le renforcement du personnel
passe par le recrutement d’une main- d’œuvre
hautement qualifiée, même si sur le marché du
travail, la SNDE se heurte à la rivalité des sociétés
minières et au du secteur privé, qui proposent des
conditions de travail plus attractives.
Parce que la disponibilité de l’eau à
Nouakchott et la réhabilitation et l’exten-
sion du réseau de distribution imposent
de nouvelles exigences opérationnelles, la
SNDE a besoin de corriger ses insuffisances
dans le domaine de la gestion des services de
l’eau potable. Les infrastructures de production
d’eau potable réalisées dans le cadre du projet
alimentent un ancien réseau de distribution (avec
ses imperfections) ainsi qu’un nouveau réseau
en cours de réalisation. L’ancien réseau étant de
défectueux, la pression relativement bonne du
nouveau dispositif de production occasionne
beaucoup de fuites d’eau et fait en sorte que
certaines zones de la ville où le réseau est encore
de mauvaise qualité (El Mina, Sebkha) soient
presque déconnectées et donc mal alimentées.
Les zones industrielles situées à l’extrême limite
du réseau ne sont pas aussi bien desservies.
S’agissant du rendement global du réseau (volume
d’eau facturé/volume produit), il connaît une
baisse tendancielle depuis 2008 – de 56% à 49% en
2010 et 42% en 2011 –, en raison notamment de la
forte pression occasionnée par la mise en service
du projet sur le réseau. La situation semble se
stabiliser, quoiqu’à un niveau toujours faible (41%)
pendant les trois premiers trimestres de l’année
2012 (voir tableau en 7.5 en annexe 7). Encore
une fois, une bonne partie de l’eau produite est
perdue en raison des fuites dans l’ancien système
de distribution.
Au niveau commercial, le recouvrement connaît
quelques progrès ; l’État règle actuellement la
totalité de ses factures d’eau, mais le montant total
des arriérés reste encore important (6 244 millions
d’Ouguiyas10 en 2011 dont 53% pour l’Adminis-
tration et l’armée). Le taux de recouvrement de la
SNDE, légèrement inférieur à 80% entre 2008 et
2011, commence à frôler 90%, ce qui peut paraître
comme une bonne performance, même si l’on
n’a aucune idée du taux de facturation (ménages
recevant une facture) et des branchements
illicites (et autres formes de vol d’eau). Selon la
10 SNDE, Rapport d’activité 2011.
12 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
direction commerciale, les principales difficultés
de recouvrement sont liées à des facturations
litigieuses parce que les relevés de compteurs ne
sont pas toujours exacts – les compteurs étant
très souvent difficilement accessibles (cas de
compteurs enterrés).
La qualité du réseau en cours de réhabilitation et
d’extension limite celle du service de la SNDE. C’est
ainsi que plus de la moitié des interviewés (57%)
se plaignent de pénuries occasionnelles d’eau.
Au niveau des services de la SNDE, des amé-
liorations sont enregistrées en ce qui concerne
les coupures d’eau et traitement de plaintes,
lesquelles étaient plus nombreuses avant la mise
en service du projet Aftout. Toutefois, les résultats
de l’enquête montrent qu’un peu plus de la moitié
des abonnés de la SNDE (51,2%) reconnaissent
avoir déposé une plainte auprès de la SNDE. Les
motifs évoqués concernent la facturation (36%
des cas), le compteur (29,3%), le réseau (14,7%)
ou la disponibilité de l’eau (14,7%). Quant à la
qualité de l’eau, elle ne fait l’objet que de 2,7%
des motifs de plainte. En ce qui concerne la suite
réservée aux plaintes, 67,8% des sondés n’en sont
pas satisfaits. Néanmoins, la majorité (85,4%) des
utilisateurs de Nouakchott qui ont participé au
sondage considère que les coupures d’eau sont
devenues moins fréquentes qu’avant la mise en
service du projet, et quand elles ont lieu, elles sont
moins longues (86,5%).
En somme, comparée à quelques sociétés d’eau
de la sous-région (voir tableau 7.1 en annexe 7),
la SNDE doit faire des progrès afin d’améliorer
surtout l’efficacité de ses ressources humaines et
augmenter sa productivité (rendement, nombre
d’abonnés, chiffre d’affaires).
Près de deux ans après la mise en service des
infrastructures du projet, l’accès pérenne
des populations de Nouakchott à l’eau
potable est progressif mais encore limité,
faute de système de distribution adéquat.
La consommation spécifique par habitant,
calculée à partir des données de production
de la SNDE et des estimations de la population,
est passée de moins de 40 litres11 avant le projet
Aftout à plus de 50 litres actuellement ; et elle
devrait atteindre facilement l’objectif de 60 à
80 litres à la faveur des travaux de réhabilitation
et d’extension du réseau. L’enquête permet par
contre de situer la consommation moyenne
en eau des ménages à 262 litres par jour (soit
environ 45 litres/jour/personne12), 79,4% de ces
ménages consommant moins de 400 litres par
jour (environ 70litres/jour/personne). En somme,
le niveau de consommation moyenne par habi-
tant dans la ville de Nouakchott dépasse les 40
litres d’eau potable par jour et par personne
(correspondant aux besoins en eau pour la
boisson, la cuisson, l’hygiène et le nettoyage)
11 Bien entendu, la moyenne cache d’énormes disparités.12 Pour une taille moyenne des ménages de 5,8 habitants.
«Beaucoup de plaintes de l’asso-ciation et des abonnés membres de l’association ont été déposées, mais nos demandes n’ont pas été satis-faites. Nous ne sommes pas satisfaits de la SNDE ».
Association pour la protection des consommateurs
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 13
exigés pour les citadins13. Il reste toutefois en
deçà des 50litres/jour/personne que certains
experts14 préconisent comme norme.
La consommation moyenne d’eau du ménage
rural, estimée à 283,5 litres (environ 49 litres/jour/
personne), est légèrement supérieure à celle d’un
ménage urbain habitant Nouakchott. Cette situa-
tion traduit probablement les difficultés que ren-
contrent encore certains ménages de Nouakchott
pour accéder à l’eau potable, notamment dans les
zones qui ne sont pas encore raccordées au réseau
et où on assiste encore à la spéculation des acteurs
privés. De ce fait, les opinions des utilisateurs sur
l’évolution du prix de l’eau ne sont pas tranchées.
L’accroissement de la consommation d’eau
potable a été rendu possible par la mise en service
du réseau de distribution d’eau dans des zones
naguère privée d’eau ainsi que par l’aménagement
de nouvelles zones d’habitation suite à l’amé-
lioration des conditions d’alimentation en eau
– zones de recasement, par exemple (voir carte de
l’annexe 5 sur le réseau en cours d’extension et de
réhabilitation). La SNDE reconnaît avoir récupéré
des abonnés inactifs (un millier d’abonnés par
mois en moyenne) – puisqu’ils n’avaient pas d’eau
dans leur réseau.
En termes de mode d’approvisionnement en eau
potable dans la ville de Nouakchott, même si l’on
note une modification en faveur des robinets, les
charrettes sont encore largement utilisées pour se
procurer de l’eau. En effet, depuis la mise en service
du projet Aftout Essahli, l’approvisionnement en
13 PNUE : Programme d’action 21, CNUED, Rio, 1992. Voir para. 18.58a - (http://www.un.org/french/events/rio92/agenda21/index.html)14 C’est le cas de l’expert américain P. Gleick.
eau par charrettes n’a reculé que de 61,5% à 50,3%,
tandis que la proportion des ménages utilisant le
robinet intérieur fonctionnel est passée de 11,2%
à 24,2%. En général, les modes d’approvisionnent
à travers le robinet (intérieur et extérieur) ont
connu une amélioration, tandis que ceux qui
nécessitent un transport ont décliné. Ainsi, 38,5%
des utilisateurs abonnés ont déclaré avoir par le
passé eu recours à des charrettes ; depuis la mise
en service du projet Aftout, ils ont désormais
accès à l’eau à partir de leur robinet. En termes de
distance, il n’y a quasiment pas de changement
significatif pour ceux qui s’approvisionnent auprès
d’une fontaine ; environ 17% des ménages restent
éloignés de plus de 1km de la fontaine publique
la plus proche.
Il y a en effet un décalage important entre le volet
production – qui s’est achevé en 2010 – et le volet
distribution, dont les travaux de réhabilitation
et d’extension du réseau en cours pendant la
« Avant l’arrivée du projet, le seau prenait beaucoup de temps pour se remplir sous le robinet ».
Jardinier, Sebkha
« Parfois, les charretiers refusent de nous vendre l’eau et préfèrent les quartiers éloignés du robinet, comme Tarhil et Mellah, pour gagner plus d’argent. C’est une forme de spéculation ».
Chef de ménage, Arafat
14 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
mission d’évaluation ne devront s’achever qu’au
plus tard en 201415. Ce déphasage constitue un
handicap dans l’amélioration de l’accès pérenne
à l’eau potable pour les populations bénéficiaires.
Par ailleurs, même si la nouvelle station de traite-
ment du PK17 fournit un surcroît de quelque 84
000 m3 d’eau à la ville par jour, une bonne partie
(environ 58%) de cette eau est perdue en raison
des fuites enregistrées dans l’ancien système de
distribution.
En milieu rural, certains villages situés le long de
l’adduction d’Aftout (Keur Macène, Béni Nadji)
ont le plus bénéficié d’une amélioration de l’accès
pérenne aux services d’eau potable. L’enquête a
révélé que la majorité des 67 ménages enquêtés
en milieu rural sont abonnés à la SNDE, soit 95,5%
contre 4,5% de non-abonnés. Quant aux autres
villages situés le long de l’adduction et n’ayant pas
encore bénéficié de raccordement en raison du
changement de la politique de l’État en matière
d’alimentation des villages (encouragement du
15 Ce décalage se justifierait essentiellement par le fait que face aux défis technologiques que représentait le projet Aftout, les autorités ont opté pour une démarche prudente en décidant de ne mobiliser des ressources nécessaires à la réalisation de la phase de distribution que lorsque la phase de production serait réalisée à au moins 60%, à en croire l’Unité de gestion du projet.
regroupement), la situation en termes d’accès à
l’eau potable ne s’est pas améliorée.
Relativement à la qualité de l’eau au point de
consommation, l’enquête auprès des ménages
révèle une forte baisse de la proportion de
consommateurs qui trouvent l’eau polluée : de
47,5% avant la mise en service du projet Aftout, le
taux est passé à 22,8%. Pour 44,9% des utilisateurs
du premier groupe, les origines de cette pollution
seraient liées à la vétusté du réseau, au manque
d’entretien ou à la négligence des services de la
SNDE. Quelque 17,3% des utilisateurs accusent les
conditions de transport d’eau, tandis que 16,2%
trouvent que la pollution a affecté l’eau consom-
mée seulement avant octobre 2010. Quant à la
perception de la qualité de l’eau distribuée par
Aftout, 50,6% des utilisateurs conscients d’une
certaine pollution affirment avoir détecté un goût
de javel et d’autres produits utilisés ainsi qu’une
couleur ou un goût anormal. De même, une 21%
d’entre eux imputent cette pollution présumée
aux charrettes et à la négligence des revendeurs,
qui ne respectent pas les meilleures pratiques
en matière d’hygiène. La vétusté du réseau et
les moyens de stockage sont aussi cités par 9,9%
d’usagers. Alors qu’elles étaient majoritairement
insatisfaites de leur accès à l’eau avant l’avènement
du projet d’Aftout (76,1%), les populations rurales
visitées sont désormais presque toutes satisfaites
(97%).
3.2.3 Réalisation des effets indirects
Le projet a contribué à améliorer la gestion
des ressources souterraines en optimisant
l’utilisation des eaux de surface. En réalisant
ses ouvrages de production, le projet permet de
rabaisser la part de la nappe souterraine du Trarza
«Notre quartier est alimenté en eau à travers le réseau. La vétusté de ce réseau rend l’eau du robinet sale pendant quelques secondes avant qu’elle ne prenne sa couleur normale ».
Membre de l’Association pour la protection des consommateurs
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 15
à la production d’eau potable pour Nouakchott
de 55.000 à 36.000m3/jour, avec une possibilité de
descendre plus bas en cas de besoin. En effet, les
responsables de la SNDE ont convenu de pour-
suivre l’exploitation du champ de captage afin de
maintenir cet outil de production. Celui-ci permet
ainsi d’éliminer le risque d’intrusion d’eau saline
dans cette nappe et de préserver sa ressource,
qui est rarement renouvelable (nappe fossile).
À titre illustratif, pour le mois de juillet 2012, les
statistiques de la SNDE indiquaient un niveau de
production totale d’eau potable à 3,01 millions
de m3, dont 2,5 millions de m3 d’eau de surface
(près de 84%).
La pénibilité du portage d’eau potable réduite
notamment en milieu rural. Le temps consacré
à la collecte de l’eau a surtout été sensiblement
réduit dans les villages de Keur Macène et Béni
Nadji. L’enquête a révélé que, pour plus de 98%
des personnes enquêtées en milieu rural, le temps
nécessaire à la recherche de l’eau a diminué d’en-
viron 2 heures et demi par jour depuis la mise en
service d’Aftout. Pour les quartiers de Nouakchott
précédemment non desservis ou disposant d’un
réseau non fonctionnel, le temps consacré à la
collecte de l’eau se réduit au fur et à mesure de
l’avancement des travaux de réhabilitation et
d’extension du réseau de distribution. Un total
de 24.000 abonnés de la ville de Nouakchott est
concerné. L’amélioration attendue ne sera obtenue
qu’à la fin des travaux du réseau de distribution.
En ce qui concerne les autres villages situés le long
des conduites du projet Aftout, les conditions
d’alimentation en eau n’ont pas encore changé
parce que les ouvrages prévus ne sont pas encore
réalisés. La forte pression de l’eau du réseau et la
mauvaise qualité du réseau certaines zones de la
ville ont été déconnectées (Sabkha, El Mina et
une partie de Teyerat), et il faut attendre la fin
des travaux de réhabilitation du réseau pour les
satisfaire.
Une réelle réduction de l’incidence des
maladies d’origine hydrique pour le bien des
deux villages (Keur Macène et Béni Nadji)
situés en bordure du fleuve. Les statistiques
disponibles (annuaire statistique) ne fournissent
pas d’informations chiffrées pour les années
2009 à 2011. Les échanges avec les personnels de
santé, des écoles ou des éléments de la population
indiquent que la proportion des maladies d’origine
hydrique a fortement baissé, surtout pour dans les
deux villages (Keur Macène et Béni Nadji) situés en
bordure du fleuve. Les populations de ces villages
consommaient principalement et directement les
eaux du fleuve.
Pour la ville de Nouakchott, 19,7% de consomma-
teurs ont signalé d’éventuelles maladies d’origine
hydrique en 2009 contre 7,2% en 2012. Un tiers des
enquêtés ont déclaré que leurs dépenses de santé
n’ont pas baissé, tandis que 30,6% ont affirmé
avoir dépensé moins depuis la mise en service
du Projet Aftout Essahli. Les types de maladies
présumées liées à la consommation de l’eau sont
« Dans le passé, nous quittions parfois nos foyers vers 7 h, pour aller chercher de l’eau et laver nos habits au fleuve et revenir à 11 h avec quelques bidons remplis d’eau ».
Chef de ménage, Zone rurale
16 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
en grande partie des diarrhées (69,8% en 2009
et 63,6% en 2012). Au stade actuel, il est difficile
d’attribuer au projet une incidence significative sur
les maladies hydriques. Par contre, les personnes
rencontrées font surtout état de cas d’épidémie
de choléra qu’a connus la ville de Nouakchott en
2005, suite à l’intrusion des eaux usées des fosses
dans les conduites non étanches de l’ancien réseau
de la SNDE.
3.2.4 Contribution à l’amélioration
des conditions de vie des populations
La non-finalisation du volet distribution
et le manque de système d’assainissement
adéquat limitent les effets du projet sur
l’amélioration des conditions de vie des
populations de Nouakchott. La matérialisation
des risques liés aux réseaux d’alimentation et
d’assainissement restreint l’impact du projet sur
l’amélioration des conditions de vie des ménages.
Les statistiques disponibles n’ont pas permis de
mettre en évidence, en termes quantitatifs, les
effets positifs sur l’augmentation des revenus
des bénéficiaires, la fréquentation scolaire, les
dépenses de santé, et la création d’emploi.
3.3 EfficienceLe taux de rentabilité interne financier (TRIF) du
projet (partie production) est relativement faible
et s’élève à 0,33% ; ce ratio était estimé à 4,16%
dans le rapport d’évaluation de la BAD (2003) et
à 3,9% dans la réévaluation (2008). Cette variation
est due au fait que plusieurs éléments relatifs aux
charges (comme les salaires, les frais de location…)
n’étaient pas pris en compte dans le premier calcul.
Pour la BID, le TRIF était de 6,9% en 2003.
Cependant, le taux de rentabilité interne écono-
mique est de 15,9% alors qu’il était respectivement
de 17,4% et 16,4% dans les évaluations de 2003
et 2008. Ces valeurs presque identiques sont
acceptables.
En termes de coût-efficacité, le cout d’investis-
sement est de 282 $ EU par habitant ou 2 274 $
EU par m3 d’eau produit par jour (voir tableau 2
ci-contre). Il n’est pas aisé de comparer ces ratios
avec ceux d’autres projets réalisés dans des pays de la
sous-région parce que ces projets sont notoirement
différents (solutions techniques, consistance…),
tout comme leurs montages financiers.
Tableau 2 : Couts unitaires du projet Aftout
Investissement projet production en $ EU 451 890 000
Investissement projet distribution en $ EU 134 000 000
Cout total investissement (production + distribution) en $ EU 545 393 734
Population desservie à l’échéance 2030 1 600 000
Capacité de production à l’échéance 2030 en m3/jour 198 720
Cout investissement par population desservie (en $ EU/hbt) 282
Cout investissement projet production (en $ EU/m3/j) 2 274
Cout d’investissement total par m3 produit par jour (en $ EU/m3/j) 2 948
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 17
L’efficience du projet est dans l’ensemble jugée
peu satisfaisante en raison du niveau élevé du
coût des investissements.
3.4 Durabilité3.4.1 Viabilité technique
Concernant la conservation de la source de
production (quantité et qualité), les volumes
d’eau prélevés à la source (fleuve Sénégal) pour
l’alimentation en eau potable de Nouakchott
sont insignifiants par rapport au débit du fleuve
(1,8% du volume de transit du fleuve Sénégal). De
ce fait, ils ne constituent pas un risque à court,
moyen et long termes. La qualité d’eau retenue
à la source a, sur le plan physique, chimique
et bactériologique, fait l’objet d’une étude
minutieuse au cours de la période préliminaire
au projet. La teneur en matières en suspension
est relativement élevée pendant les périodes de
hautes eaux (juin à octobre-novembre), ce qui
peut augmenter les risques de consommation de
produits coagulants pendant l’exploitation. Les
analyses bactériologiques montrent une présence
élevée de germes totaux, et donc de grandes
possibilités de contamination dans cette zone du
fleuve située en aval des grandes agglomérations
(Richard Toll et Rosso)16. Les activités pratiquées le
long du fleuve ne constituent pas des risques de
dégradation significative de la qualité physique,
chimique et bactériologique de l’eau du fleuve.
Les risques de conflit liés à l’usage des eaux du
fleuve Sénégal sont très faibles, car ces eaux sont
gérées de manière organisée et consensuelle dans
le cadre de l’OMVS, qui est une institution de
référence en la matière. Par ailleurs, le même type
16 Certains habitants du village de Keur Macène ont signalé qu’ils buvaient directement cette eau auparavant.
d’usage pour l’alimentation en eau potable se
pratique au Sénégal, sur l’autre rive du fleuve.
La technologie adoptée aussi bien pour les
ouvrages et équipements que pour le système
de gestion est de pointe. Ces ouvrages et équipe-
ments fonctionnent pour le moment convenable-
ment. L’utilisation de la haute technologie adoptée
charrie le problème de disponibilité de l’expertise
nécessaire et des pièces de rechange, qui, après les
deux premières années de mise en marche, peut
se poser avec plus d’acuité. La disponibilité des
réactifs et de l’énergie pour le fonctionnement du
système est plutôt bien assurée pour le moment ;
et il en est de même pour l’acquisition des réactifs
par les partenaires financiers. Des dispositions
pour assurer la continuité par la SNDE doivent
être prises dans les meilleurs délais.
Les ouvrages de la prise sont alimentés par
l’énergie hydroélectrique du barrage de Manantali
(OMVS) alors que ceux du PK17 sont alimentés
par le réseau de SOMALEC (qui dispose de
sources variées). Le fait d’avoir une source unique
d’alimentation en énergie pour les ouvrages de
la prise peut présenter un risque. À l’usage, ce
risque est apparu faible dans la mesure où les
ruptures de fourniture électrique sont rares et
de courte durée. Les capacités de stockage d’eau
du système permettent par ailleurs de faire face
à ces situations.
Le réservoir installé au PK17 permet d’assurer l’au-
tonomie en eau potable de la ville de Nouakchott
durant 48 heures en cas de défaillances des
infrastructures installées en amont. Toutefois,
En ne respectant pas les normes imposées par
le constructeur, les procédures d’entretien sont
18 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
susceptibles d’orchestrer des arrêts de production
prolongés. Une telle éventualité risquerait bien
de causer de graves pénuries d’eau potable à
Nouakchott. D’ores et déjà, les contre-performances
observées dans l’entretien préventif risquent en
effet d’endommager les équipements de base.
Certes, le personnel embauché par la station est
essentiellement issu d’entreprises ayant eu en
charge les travaux de la station ; mais il n’est pas
suffisamment qualifié pour assurer les entretiens
préventifs et curatifs. Pour remédier de façon
transitoire à cette situation qui peut compromettre
la durabilité des nouvelles infrastructures, la SNDE
a, après la période de garantie, sous-traité l’entretien
des nouvelles installations aux sociétés privées ayant
installé les équipements, pour une durée de 3 ans17.
La soutenabilité de ce dispositif à moyen et long
termes reste problématique s’il ne permet pas un
réel transfert de connaissances et expertises à la
SNDE à travers des formations adéquates.
Les ouvrages des sites du PK17 et de Béni Nadji
bénéficient d’un système de surveillance mis en
place par les services de sécurité. Les conduites
de transport d’eau sont enterrées ; les ouvrages
annexes (regards, réservoirs d’équilibre) sont en
béton et fermés, et donc moins exposés aux
risques de détérioration.
3.4.2 Engagement durable de l’Emprunt-
eur (cadre légal/règlementaire inclus)
Le cadre juridique est principalement marqué par
l’existence de la loi n° 2005-030 du 02/02/2005
portant Code de l’Eau. Le décret n° 2008-187 du
19 octobre 2008 fixant les attributions du ministre
de l’Hydraulique et de l’Assainissement et 9 autres
17 Au moment de l’évaluation, les négociations étaient en cours pour la prorogation desdits contrats
décrets d’application, dont le décret n° 2008-070
relatif à la durée et aux conditions d’exercice de
la délégation de la distribution d’eau potable à la
SNDE. L’organisation institutionnelle du secteur
de l’eau et de l’assainissement est présentée en
annexe 3.
En 1996 et pour une durée de trois ans, un
contrat-programme définissant le cadre de gestion
du service d’alimentation en eau potable a été
signé entre l’État mauritanien et la SNDE ; mais
il n’a toujours pas été renouvelé. Ainsi a priori, il
n’existe plus de bases contractuelles entre l’État et
la SNDE. La SNDE semble n’avoir aucune obligation
de résultats par rapport aux enjeux et problèmes
posés en matière d’eau et d’assainissement. De
ce fait, la question de l’efficacité de ce dispositif
institutionnel – ou du moins de l’efficacité des
institutions en charge de la gestion de l’eau et de
l’assainissement – peut légitimement être posée.
S’agissant de la participation du secteur privé
dans le secteur de l’eau, elle est prévu dans des
dispositions institutionnelles. Quelques entreprises
locales ont été impliquées dans la réalisation des
travaux du projet ainsi que ceux de réhabilitation
et d’extension du réseau qui sont en cours.
3.4.3 Soutien socio-politique
Soutien pour le renforcement des fonctions
Exploitation et entretien. En ce qui concerne la
formation des personnes-ressources chargées de
l’exploitation et de la maintenance des ouvrages
et équipements d’alimentation en eau potable de
Nouakchott, les initiatives suivantes sont en cours
de réflexion et de montage : contrats d’entretien
avec les fournisseurs de matériels du projet Aftout,
perfectionnement sur le tas du personnel de la
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 19
SNDE chargé de l’exploitation des ouvrages de
production ; la création future d’un centre de
métier ainsi que des opérations ponctuelles de
formation ont aussi été réalisées. L’ensemble de
ces initiatives mérite d’être activé pour une mise
en œuvre plus rapide.
Rôles et responsabilités des différents acteurs
de distribution peu connus. Le secteur de l’eau
potable a la particularité de polariser beaucoup
d’acteurs ; et pour être efficace, il nécessite une
organisation et une distribution des rôles. Les
principaux acteurs présents dans le secteur de
l’eau potable dans la ville de Nouakchott sont : les
structures étatiques (directions, sociétés et offices
en charge de l’eau et de l’assainissement dont la
SNDE), la communauté urbaine de Nouakchott,
les mairies des communes, les gérants de
bornes-fontaines, les fontainiers, les gérants de
citernes, les revendeurs d’eau, les charretiers, les
abonnés au réseau de la SNDE, les organisations
de la société civile, les opérateurs privés et les
partenaires au développement intervenant dans
le secteur de l’eau et de l’assainissement.
Les rôles et responsabilités de la SNDE, de la
communauté urbaine, des communes et des
gérants des bornes (à travers les contrats qui les
lient à la mairie) sont bien connus ; il n’en est pas
de même pour les autres acteurs du circuit de dis-
tribution de l’eau (fontainiers, gérants de citernes,
revendeurs d’eau, charretiers). Des associations qui
s’occupent entres autres de l’eau potable et de
l’assainissement existent ; la communauté urbaine
a même publié un annuaire dans ce sens. Au cours
de la période d’évaluation, on n’a pas enregistré
d’associations d’utilisateurs d’eau – ou du moins
celles qui sont vraiment actives – à Nouakchott.
3.4.4 Viabilité financière
La tarification actuelle de l’eau prévoit trois
tranches de consommation, et les prix pratiqués
par la SNDE sont relativement conformes à ceux
pratiqués dans certains pays de la sous-région
(voir tableau 7.2 de l’annexe 7).
En reprenant le calcul de rentabilité à la post-éva-
luation en intégrant les charges initialement
non prises en compte, on obtient un taux de
rentabilité financière bien plus faible (0,33%). De
plus amples détails sur ce calcul sont fournis à
l’annexe 8 du rapport. La faiblesse du taux de
rentabilité interne financier est imputable soit
au faible niveau des recettes tirées de la vente
de l’eau (tarification de l’eau), soit à de lourdes
charges (en particulier celles d’énergie, de réactifs
de traitement et de salaires). Les produits de vente
d’eau devraient pouvoir financer l’exploitation et
l’entretien des ouvrages et équipements, mais
les recettes ne sont pas entièrement recouvrées
à temps et requièrent des mesures d’accompa-
gnement de la part de la SNDE. Le système de
tarification actuel tient compte de deux facteurs :
la capacité à payer des populations, et le souci
du bon fonctionnement et de la durabilité des
équipements.
Au cours de l’année 2011, l’acquisition des réactifs
a été prise en charge par les partenaires financiers ;
dans son rapport d’activités du 2ème trimestre
2012, la direction relève cependant de lenteurs
dans l’acquisition des réactifs et des pièces de
rechange. Ces éléments montrent bien qu’il y a des
risques dans la sécurisation du fonctionnement
des ouvrages de production face auxquels il
convient de réagir rapidement. Ainsi, à l’analyse,
il apparaît que la tarification actuelle ne permet
20 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
pas de financer d’autres investissements ainsi que
les dépenses d’exploitation et d’entretien.
3.4.5 Viabilité économique
L’analyse de la sensibilité des principaux paramètres
(prix moyen de l’eau et coûts d’investissement) sur
la rentabilité financière et économique indique,
compte tenu de la variation de ces paramètres
par rapport à la réalité, une influence relativement
faible sur les taux de rentabilité. Pour tous les
scénarios étudiés, le taux de rentabilité écono-
mique reste acceptable, puisque du fait de la
valeur économique de l’eau demeure relativement
élevée.
Par contre, pour pouvoir avoir un taux de ren-
tabilité financier de l’ordre de 3% (valeur plus ou
moins acceptable), il faudra cumuler au moins
les options suivantes : une augmentation du prix
de l’eau de 20%, un rendement maximum du
réseau à 80%, et l’éventualité de subventionner
des investissements à plus de 10%. Bien entendu,
toute autre initiative de la SNDE tendant à réduire
les charges d’exploitation contribuerait à rehausser
le taux de rentabilité financier.
3.4.6 Viabilité socio-environnementale
Pour ce qui est de l’implication des communautés
et des consommateurs, il y a lieu de distinguer les
cas de figure suivants : les deux villages de Keur
Macène et Béni Nadji, dont la gestion du système
d’alimentation en eau est confiée par la collectivité
à un délégataire ; les zones périphériques de
Nouakchott où plusieurs acteurs sont présents
(SNDE, communauté urbaine, mairies, gérants
de bornes-fontaines ou de citernes, revendeurs
d’eau, populations) ; et le reste de la ville, qui est
alimentée par des branchements particuliers. Les
types d’installation et la façon dont les popula-
tions bénéficiaires les utilisent diffère d’un lieu
à l’autre, tout comme ces populations n’ont pas
le même degré de satisfaction. Globalement,
70,6% de la population est satisfaite des solutions
d’adduction d’eau qui sont appliquées dans la ville
de Nouakchott, ainsi que des premiers résultats
obtenus. Par contre, certains estiment que les
populations ne sont pas assez sensibilisées tant
sur leur participation à la gestion de l’eau que sur les
mesures de lutte contre les fraudes et les mesures
à prendre au sein des ménages pour atténuer
toute éventuelle incidence liée au nouveau réseau
(ruptures des conduites sous la pression de l’eau).
Du fait de l’absence d’un système d’assainisse-
ment adéquat, le projet aura des conséquences
environnementales importantes sur la ville de
Nouakchott. La ville de Nouakchott est une ville
côtière avec des altitudes relativement basses : en
général, quelques mètres au-dessus du niveau de
la mer. En tant que ville côtière, elle possède une
nappe phréatique peu profonde et manque de
système d’assainissement collectif d’envergure ;
celui qui existe ne couvre qu’une faible partie du
centre-ville et son état de fonctionnement laisse à
« Une campagne générale de sensibilisation doit être menée pour expliquer aux populations bénéfi-ciaires l’importance du projet. Cette sensibilisation peut utiliser le contact direct, les SMS, les affiches, la TV et la radio en vue de tirer le maximum possible des résultats du projet. »
- Mokhtar (membre d’un groupe de discussion de Nouakchott)
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 21
désirer18. Le reste de la ville évacue ses eaux usées
au moyen de fosses septiques, de puits perdus et
de citernes qui extraient cette eau et la déverse
un peu partout dans la ville. Toutes ces eaux usées
finissent dans la nappe souterraine qui affleure à
plusieurs endroits de la ville.
Compte tenu de l’augmentation de la production
d’eau potable à la faveur du dispositif d’Aftout Essahli,
couplée à la forte pression observée dans le réseau de
distribution et la mauvaise qualité de l’ancien réseau
de distribution, les fuites d’eau ont augmenté. Par
conséquent, même en saison sèche, certaines zones
basses de la ville sont en proie à des inondations. En
outre, plusieurs quartiers de la ville de Nouakchott
sont inondés depuis l’arrivée des eaux d’Aftout
Essahli19. On s’attend à ce que la réhabilitation
du réseau de distribution d’eau potable en cours
endigue ce phénomène de fuite d’eau, même si les
déversements d’eaux usées devraient s’accroître.
En effet, il est admis que près de 80 % des eaux
potables consommées se transforment en eaux
usées, soit près de 11 millions de m3 en 2011. Pour
le cas de la ville de Nouakchott, une bonne partie
de ces eaux usées sera rejetée dans le sous-sol à
travers des systèmes d’assainissement autonomes.
L’enquête a d’ailleurs révélé qu’à Nouakchott, les
eaux usées sont évacuées en grande partie dans
la rue (59,7%) ou à travers une fosse septique dans
36,6% des cas. En somme, les fuites d’eau à travers
le du réseau et les eaux usées ont dû atteindre près
de 23 millions de m3 d’eau à rejeter dans le sous-sol
en 2011. Quant au réseau d’assainissement, il est
18 Avec une station d’épuration dont le laboratoire n’est pas fonctionnel, ainsi qu’un système de traitement qui se limite à un lagunage gravitaire des eaux usées sans utilisation de réactifs.19 Le cas de la cité « SOCOGIM » dont certaines habitations ont été abandonnées par leurs propriétaires en est une bonne illustration.
quasiment inexistant. Ainsi, le risque de réalimenta-
tion de la nappe phréatique déjà peu profonde sera
toujours présent, de même que le risque de la voir se
relever pour provoquer une éventuelle d’inondation,
notamment dans les zones de faible altitude.
Les changements climatiques en cours devraient
également contribuer à limiter les possibilités
d’écoulement de la nappe phréatique vers la mer,
accentuant ainsi le relèvement du niveau de cette
nappe et augmentant les risques d’inondation. En
somme, les inondations (en particulier par des
eaux en partie usées) favorisent la dégradation
des conditions de vie des populations et sont
à l’origine des maladies d’origine hydrique qu’il
faudra éviter au mieux.
Le projet a eu des impacts mineurs sur l’en-
vironnement récepteur. Le projet a fait l’objet
d’une notice d’impact environnemental avant son
démarrage, en 2001, alors que les travaux de mise
en œuvre n’ont débuté qu’en 2007. Il a également
fait l’objet d’une étude d’impact environnemental
et social en 2010, juste après l’achèvement des
ouvrages et des équipements. Cette dernière a
traité de la phase des essais de performance et
d’exploitation. Néanmoins, la réglementation en
vigueur sur l’environnement en Mauritanie n’a pas
été respectée parce qu’il fallait obtenir au préalable
une autorisation du ministère de l’environnement
ainsi qu’un avis de faisabilité environnementale.
Toutefois, les mesures d’atténuation/compen-
sation ont largement contribué à maintenir les
impacts sur l’environnement récepteur à un seuil
tolérable, voire mineur (voir annexe 5).
Cependant, il subsiste certains risques qui
doivent être pris en compte dans le futur. Il s’agit
22 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
premièrement de la non-implication de certains
acteurs dans le suivi environnemental, même si des
rôles leur ont été attribués dans le Plan de gestion
environnementale et sociale (PGES). C’était le
cas de la Direction du contrôle environnemental
et de la protection civile. Par ailleurs, la société
civile et les ONG actives dans la protection de
l’environnement n’avaient pas aussi été impliquées.
Deuxièmement, il y a un risque d’ensablement des
ouvrages et équipements ainsi que des infrastruc-
tures socioéconomiques (RN2 entre Nouakchott
et Rosso et agglomérations). En effet, les regards et
réservoirs anti-béliers se rencontrent pour certains
dans des zones où les dunes sont mobiles.
Troisièmement, il faut craindre que la nappe
souterraine ne soit polluée par l’infiltration de
contaminants que peut contenir la boue séchée.
En effet, cette boue est enterrée à 5 km du site
de Béni Nadji, alors qu’elle aurait dû être valorisée
et distribuée aux maraîchers et agriculteurs que
le site du PK17 devait abriter conformément aux
recommandations de la NIE et l’EIES.
Enfin, il y a les conséquences potentielles de
l’exposition du personnel des sites de prise d’eau
(Aftout, Béni Nadji et PK17) aux grands bruits
des chambres de pompes, le site de prise d’eau
d’Aftout étant particulièrement concerné. Les
détails sur les autres effets environnementaux
sont présentés en annexe 5.
Dans l’ensemble, la durabilité du projet est jugée
très peu satisfaisante.
3.5 Performance globale du projetCompte tenu de ce qui précède, la performance
globale du projet est jugée peu satisfaisante.
En parfaite adéquation avec les politiques et
stratégies de la Banque et des partenaires au
développement, le projet a répondu de façon
appropriée à un besoin réel des populations de la
ville de Nouakchott, qui faisaient face à une crise
hydrique aiguë. La réalisation des infrastructures
de production et celle en cours sur la distribution
permettra d’améliorer significativement les effets
actuellement limités sur les conditions de vie des
populations. Cette amélioration est toutefois
tributaire de mesures idoines pour atténuer les
risques d’inefficacité opérationnelle de la SNDE
et ceux liés au mauvais système d’assainissement
liquide et solide de la ville de Nouakchott.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 23
IV. AUTRES ÉVALUATIONS
4.1 Impact sur le dévelop-pement institutionnelLe projet a contribué au renforcement du secteur
privé en créant des possibilités d’intervention
directe ou en partenariat avec des entreprises
étrangères. Il a de ce fait créé un environne-
ment très favorable pour la création de petites
entreprises dans le secteur de l’eau et de l’as-
sainissement (travaux d’installation de réseaux,
plomberie, diverses prestations de service…). Il a
été l’occasion pour la SNDE et certains opérateurs
privés locaux de travailler avec des entreprises et
fournisseurs de grande renommée qui leur ont
transféré des compétences tout en renforçant
leurs capacités. Pourtant, ces externalités sont
toutefois secondaires au regard de la question
centrale de la SNDE.
Il faut en effet reconnaître que le projet n’a pas
suffisamment contribué à renforcer les capacités
de la SNDE, acteur clé du dispositif institutionnel
du secteur de l’eau. Les effets des actions d’appui
institutionnel restent encore très limités. Si, sur le
plan physique, les efforts produisent des résultats
de plus en plus visibles, il en est autrement au
plan organisationnel et institutionnel au niveau la
SNDE. Il est de ce fait jugé peu satisfaisant.
4.2 Performance de l’Emprunteur4.2.1 Performance au stade de conception
et de préparation
L’Emprunteur a pu mobiliser plusieurs partenaires
pour le montage financier d’un projet de grande
envergure appelé affectueusement le «Projet du
siècle» par les Mauritaniens. À la conception,
le projet avait pris en compte à la fois la phase
de production et celle de distribution. Face
aux contraintes financières, l’Emprunteur a dû
hiérarchiser les objectifs en se focalisant d’abord
sur l’aspect production, compte tenu de la crise
hydrique qui menaçait la capitale du pays.
Le volet assainissement reste cependant le parent
pauvre du projet. Le Gouvernement attribue le
retard constaté dans la prise en compte effective
de ce volet à des contraintes techniques liées à
une connaissance préalable des caractéristiques
pédologiques du sol avant d’engager d’éventuels
travaux. Cependant, en raison des impacts
néfastes de cette situation, la résolution de ce
problème s’avère urgente, au risque d’inhiber les
effets positifs du projet.
4.2.2 Performance d’exécution
Les coûts initiaux du projet ont été sous-estimés,
ce qui a nécessité une révision acceptée par toutes
les parties prenantes. Après la révision des prix
suite aux variations des cours du pétrole et du
dollar, les activités envisagées ont été réalisées
presque comme prévu (voir figure 2 et tableau
5 des données de base du projet). Le processus
de passation des marchés et la gestion financière
du projet sont jugés satisfaisants. Cette recherche
volontaire de transparence a même occasionné
des lenteurs dans la passation de certains marchés,
mais ces lenteurs n’ont pas été préjudiciables au
calendrier de réalisation.
L’efficacité du processus de passation des marchés
a permis de retenir des entreprises qui ont été
à même de faire convenablement les travaux
24 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
dans des délais acceptables et avec des coûts
moindres par rapport au budget révisé. Des retards
de quelques mois (trois pour certains et au plus
six pour d’autres) ont été observés, mais dans
l’ensemble, ils n’ont pas trop retardé la fin de la
réalisation des ouvrages du projet à temps – le
projet s’est achevé en juillet 2010 (date de mise en
eau). La création d’une unité de gestion pour la
maîtrise des ouvrage du projet a permis de réaliser
normalement les extrants du projet. L’engagement
de l’Emprunteur a permis de décaisser en temps
opportun la contrepartie gouvernementale.
Le gouvernement n’a pas mis en place des
mécanismes pour coordonner les actions des
partenaires impliqués dans la mise en œuvre du
projet, mais à chaque fois que le besoin s’est fait
sentir, les partenaires se sont montrés disponibles
pour à réagir à temps, voire anticiper en cas de
problème. Le FADES a, dans ce sens, souvent joué
un rôle moteur.
Dans l’ensemble, la performance de l’Emprunteur
est jugée satisfaisante.
4.3 Performance de la BAD et de la BID4.3.1 Au stade de la préparation
et de la conception
La phase de préparation et de conception du projet
a été marquée par l’harmonisation et la coordination,
même dans le cadre de la présente évaluation – qui
est préparée et conduite de manière concertée par
les deux partenaires. La coordination vise à assurer
une complémentarité de leurs efforts pour l’appui
au développement de la Mauritanie. D’autre part,
ces deux partenaires ont approuvé les principales
priorités de développement du pays.
Quelques insuffisances sont quand même à
signaler dans le montage du projet. Non seule-
ment les moyens financiers nécessaires à la mise
en œuvre du projet ont été sous-estimés, mais
également l’articulation entre les différentes com-
posantes du projet (production d’eau potable et
distribution) retarde la manifestation des résultats
réels même après la fin du projet de production.
Par ailleurs, on n’a pas suffisamment intégré les
volets relatifs à l’alimentation en eau des villages
situés le long de la conduite Aftout – PK17 et à
l’assainissement de la ville de Nouakchott. Et il
en est de même pour le volet renforcement des
capacités de la SNDE.
4.3.2 Au stade de mise en œuvre
En dehors des premières années du projet où les
décaissements ont été faibles, aucun problème
majeur n’a été signalé dans ce sens, notamment
en ce qui concerne le niveau de décaissements
des fonds pour les activités financées par la BAD
et la BID. La performance financière du projet avait
été jugée moyennement satisfaisante au cours de
la revue de portefeuille de 2009. Les missions de
supervision ne cessaient d’attirer l’attention du
Gouvernement sur le fait que la manifestation des
principaux risques identifiés avait une probabilité
élevée.
Il faut toutefois noter que la BAD n’a pas participé
à la deuxième phase du projet (extension et
réhabilitation du réseau), ce qui n’a pas permis
à cette institution en matière de restructuration
de la société d’exploitation qu’est la SNDE ; les
autres institutions impliquées (en dehors de la BID)
n’avaient pas de telles exigences. Dans l’ensemble,
la performance de la BAD et de la BID est jugée
satisfaisante.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 25
4.4 Facteurs ayant affecté l’exécution du projet et les résultats4.4.1 Facteurs ayant affecté positivement
l’exécution du projet et les résultats
Parmi les principaux facteurs de succès, figurent :
(i) le nombre important des partenaires de la
Mauritanie qui ont accepté de se mettre ensemble
pour résoudre un problème de grande envergure ;
(ii) le fort engagement des autorités politiques du
pays ; (iii) le contexte politique et économique
actuel de la Mauritanie ; et (iv) la mise en place
d’une unité disposant d’une certaine autonomie
pour la gestion de maîtrise d’ouvrage du projet.
4.4.2 Facteurs ayant négativement affecté
l’exécution et les résultats
Les principaux facteurs ayant négativement
affecté le projet concernent les variations du
coût du baril de pétrole et du cours du dollar.
Ces variations ont eu pour conséquence une
augmentation du coût d’investissement, qui a
presque doublé entre la première évaluation et
le début d’exécution. Ensuite, la gestion plus ou
moins indépendante du projet par rapport à
la SNDE, quoiqu’efficace en termes de mise en
œuvre et réalisations physiques, a été un handicap
au transfert judicieux des équipements fournis à
l’exploitant dans le cadre du projet. Par ailleurs, le
déphasage entre la production, la distribution et
l’assainissement limite les éventuels effets positifs
du projet.
26 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
V. CONCLUSIONS, LEÇONS ET RECOMMANDATIONS5.1 ConclusionLe projet a permis d’augmenter la capacité de
production d’eau potable par la SNDE, en vue de
couvrir essentiellement les besoins de la population
de Nouakchott. Toutefois, le projet n’a pas encore
permis d’améliorer de façon significative l’accès
pérenne des populations de Nouakchott et des
zones rurales le long de la conduite à l’eau potable,
en raison des retards accusés dans la réalisation du
réseau de distribution. Par ailleurs, la non-réalisation
du réseau d’assainissement liquide pourrait avoir
d’énormes impacts environnementaux au regard
de la quantité d’eau usée déversée dans la nature.
Enfin, de sérieuses inquiétudes demeurent à court,
moyen et long termes quant à la capacité de la
SNDE à assurer la gestion optimale des ouvrages
mis à sa disposition par le projet. Il y a encore des
risques importants sur l’opérationnalisation des
équipements et la durabilité des effets du projet.
De ce fait, des actions de grande envergure sont
nécessaires pour tirer meilleur profit de ce projet
qualifié de « Projet du siècle », et ce, pour le bien
des populations bénéficiaires. Elles concernent
à la fois les aspects sur : (i) la sécurisation de la
production ; (ii) l’amélioration de la distribution
et de la commercialisation ; et (iii) les conditions
d’assainissement de la ville de Nouakchott.
5.2 Principales leçonsLes principales leçons découlant de cette éva-
luation sont :
• Leçon 1 : Pour plus d’efficacité, une
approche globale d’intégration des
différents volets (production et distri-
bution d’eau, restructuration de la gestion
du service de l’eau, assainissement et
changements de comportements des
utilisateurs par la sensibilisation) est
nécessaire pendant la conception ; mais
elle n’est pas suffisante si les conditions
de mise en œuvre ne sont pas réunies.
Le Gouvernement mauritanien a décidé de
mettre en œuvre le projet en deux phases. La
phase de production est terminée alors que
la phase de distribution est en cours. L’ab-
sence d’un système de distribution suffisant
et efficient pour faire face à l’augmentation
des consommateurs d’eau, et donc de la
consommation, a retardé les effets du projet
de production. En outre, le niveau d’investis-
sements nécessaires à la mise en œuvre d’un
projet de production est relativement élevé
du fait des choix technologiques opérés,
même si la mobilisation des ressources
nécessaires pour l’exploitation et l’entretien
des ouvrages et équipements demeure un
défi à relever en vue de la durabilité du projet.
• Leçon 2 : Lors de la formulation du projet
des dispositions claires pour le finance-
ment et la gestion de l’exploitation et de
l’entretien des ouvrages et équipements,
de même qu’une plus grande implication
des opérateurs privés dans le secteur
de l’eau est absolument nécessaire. Les
objectifs du projet peuvent encore être
réalisés une fois que la phase de distribution
sera terminée. En même temps, l’exploitation
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 27
du projet court un grave risque à cause du
non-respect des normes d’entretien, qui sont
alignées sur celles des constructeurs ; toutes
choses qui sont susceptibles d’endommager
le réseau et de priver la ville de Nouakchott
d’eau potable pendant des périodes plus ou
moins longues. La SNDE ne dispose pas suf-
fisamment de personnel technique capable
d’entretenir les équipements du projet. En
outre, l’acquisition des réactifs utilisés pour
le traitement de l’eau demeure financée par
les bailleurs de fonds, en particulier le FADES.
Certaines pièces de rechange stratégiques ne
sont pas disponibles au niveau des stocks des
stations de traitement. La situation actuelle
de la SNDE ne lui permet pas d’autofinancer
le service de l’eau. Ainsi, il est impératif que
la SNDE optimise sa structure et améliore
sa gestion financière, commerciale et tech-
nique pour faire face à ses charges tout en
améliorant ses services.
• Leçon 3 : Le leadership et l’engagement
du Gouvernement dans la mobilisation
des partenaires au développement est
nécessaire dans un projet de grande
envergure. L’absence d’une réforme du
secteur de l’eau et d’un renforcement des
capacités de la SNDE menace sérieusement
la durabilité du projet. Le projet incluait une
composante Renforcement des capacités
financée par la BAD et le FADES. Cependant,
la mise en œuvre de cette composante a
été principalement axée sur l’approvision-
nement de la SNDE en équipements
et ordinateurs. Bien qu’il y ait eu un plan
d’action pour développer les capacités de la
SNDE (facilité par l’Office national de l’eau,
et de l’électricité – ONEE – du Maroc),
celui-ci n’a jamais été mis en œuvre et paraît
actuellement inadéquat pour aider à relever
les défis actuels de la SNDE. Le secteur de
l’eau en Mauritanie fait face à d’énormes
défis concernant sa structuration et sa
modernisation ; or une meilleure qualité
de service et une meilleure durabilité des
projets du secteur en dépendent.
• Leçon 4: Maintenir un consultant unique
pour superviser l’ensemble du projet
renforce la cohérence dans la mise
en œuvre des travaux et contribue à
améliorer la qualité des extrants. Durant
la mise en œuvre, tous les co-financiers
s’étaient mis d’accord pour sélectionner un
seul consultant chargé de la supervision de
toutes les composantes du projet. Cette
décision a efficacement contribué à assurer
une bonne communication/coordination
parmi les parties prenantes du projet. Elle a
aussi permis d’introduire davantage de cohé-
rence dans les travaux et dans l’agencement
des processus.
• Leçon 5 : Utiliser une unité de gestion
du projet autonome par rapport à la
structure en charge de l’exploitation
du système peut, certes, permettre
d’assurer une bonne mise en œuvre,
mais il ne garantit pas le renforcement
des capacités opérationnelles de ladite
structure. Vu l’importance stratégique du
projet, le Gouvernement mauritanien a mis
en place une unité de gestion autonome du
projet au sein de la SNDE, qui jouit d’une
délégation des pouvoirs du directeur général
28 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
de la SNDE. Cette unité a acquis une grande
expertise lors de l’exécution de ce mégapro-
jet. Cependant, l’autonomie de l’unité a été
aussi synonyme d’évolution en silo puisqu’elle
n’a pas suffisamment impliqué les agents
techniques de la SNDE lors des travaux. En
effet, ces derniers n’ont intervenu qu’à la
fin, lors de la réception des infrastructures.
La SNDE n’a pas pu bénéficier de l’expertise
acquise par les membres de la cellule ; et pis,
la plupart d’entre eux ont dû aller chercher
meilleurs traitements ailleurs.
5.3 Principales recommandations5.3.1 Au Gouvernement mauritanien
• Dans le cadre de la réforme, procéder
à la transformation de la SNDE et de ses
structures d’appui, notamment en prenant
toutes les mesures nécessaires à travers une
révision du contrat-programme SNDE-État.
• Accélérer la mise en œuvre du système d’as-
sainissement de Nouakchott, afin de fournir
un environnement sain aux populations de
la ville de Nouakchott et atténuer les effets
négatifs sur l’environnement qui sont causés
par la quantité d’eau usée déversée dans
la nature. Les actions à envisager peuvent
inclure :
i) la finalisation des études en cours et la
recherche de financement auprès des
partenaires ayant soutenu la phase de
production et de distribution, afin de
mettre en œuvre le projet d’assainis-
sement de Nouakchott (eaux usées et
pluviales);
ii) la redynamisation du fonctionnement
des structures en charge de l’assainis-
sement (direction de l’assainissement
et ONAS) ; et
iii) la mise en place de dispositifs appro-
priés et durables pour la prise en charge
des moyens financiers nécessaires
au fonctionnement du secteur de
l’assainissement.
• Mener une nouvelle réflexion sur la poli-
tique de tarification de l’eau, qui puisse à
la fois assurer le bon fonctionnement et la
durabilité des équipements sans pénaliser les
populations. Les équipements modernes mis
à disposition par le projet engendrent des
charges d’exploitation plus importantes.
• Aider au renforcement des compétences
des petites et moyennes entreprises pour
leur permettre de tirer meilleur parti des
nouveaux créneaux du marché qui se pré-
sentent dans le domaine de l’eau potable et
de l’assainissement (réalisation et entretien
de réseaux, entretien, production de réactifs
et de pièces de rechange, etc.).
5.3.2 À la SNDE
• Développer un nouveau plan stratégique
et entreprendre une réforme globale de
l’entreprise en vue d’assurer son efficacité
opérationnelle et la disponibilité des res-
sources pour financer le fonctionnement
et l’entretien des ouvrages et équipements.
L’appui qu’elle bénéficie actuellement de la
part de l’Etat et des partenaires au dévelop-
pement est un atout important.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 29
• Entreprendre un audit technique des prin-
cipales fonctions de la société et élaborer
un plan d’action de gestion des risques,
qui devrait être mis en œuvre et suivi afin
de réduire progressivement les goulots
d’étranglement affectant la SNDE.
• Négocier un contrat-programme avec la
tutelle qui définisse clairement des objectifs,
identifie des cibles chiffrées et affecte les
ressources correspondantes. D’ailleurs, le plus
récent contrat-programme entre la SNDE et
l’État date de la fin des années 90.
5.3.3 Aux partenaires au développement
(notamment la BAD et la BID)
• Envisager des actions concrètes pour
atténuer tout risque inhérent à la capacité
réelle de la SNDE à assurer la maintenance
des infrastructures vitales pour le pays ; une
pénurie prolongée d’eau à Nouakchott peut
en effet avoir des répercussions sur la paix
sociale.
• Appuyer les efforts du Gouvernement
de Mauritanie pour améliorer, dans les
meilleurs délais, l’assainissement liquide et
solide de la ville de Nouakchott par le biais
d’une l’assistance technique et financière
permanente, ce qui devrait permettre
au projet d’atteindre son but ultime qui
consiste à améliorer les conditions de vie
des populations bénéficiaires.
30 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
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DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 31
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32 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Annexe 2 – Critères d’évaluation
Le but de cet exercice était de réaliser une éva-
luation indépendante du projet sur la base des
critères ci-dessous, de tirer des leçons de l’expérience
et de formuler des recommandations pour des
futures interventions similaires. L’exercice a été
basé sur les critères d’évaluation suivants adoptés
par le Comité de l’assistance au développement
de l›Organisation pour la coopération et le déve-
loppement économiques (OCDE – CAD), critères
qui sont généralement utilisés par les bailleurs de
fonds dans de tels exercices.
a) Pertinence: Mesure selon laquelle les
objectifs de l’action de développement
correspondent aux attentes des bénéficiaires,
aux besoins du pays, aux priorités globales,
aux politiques des partenaires et des bailleurs
de fonds. Rétrospectivement, la question de
la pertinence consiste souvent à s’interroger
sur le fait de savoir si les objectifs de l’action
ou sa conception sont encore appropriés,
compte tenu de l’évolution du contexte.
b) Efficacité: Mesure selon laquelle les objectifs
de l’action de développement ont été
atteints, ou sont en train de l’être, compte
tenu de leur importance relative.
c) Efficience: Mesure selon laquelle les ressources
(fonds, expertise, temps, etc.) sont converties
en résultats de façon économe.
d) Durabilité: Continuation des bénéfices résul-
tant d’une action de développement après
la fin de l’intervention. Probabilité d’obtenir
des bénéfices sur le long terme. Situation par
laquelle les avantages nets sont susceptibles
de résister aux risques.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 33
Annexe 3 – Schéma du projet : Organisation institutionnelle du secteur de l’eau et de l’assainissement
Source : SNDE-UGPA, Rapport d’avancement, août 2007.
34 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Organisation institutionnelle du secteur de l’eau et de l’assainissement
• Les entités du secteur de l’eau comportent au niveau central :
» la Direction de l’hydraulique, la Direction de l’assainissement et la Direction de l’hydrologie
et des barrages ;
» le Conseil national de l’eau comprenant les représentants de 12 membres du Gouvernement,
du Commissaire aux droits de l’homme, de l’autorité de régulation multisectorielle, des
élus nationaux, des organismes de la société civile, ainsi que des personnes-ressources dans
les domaines de l’eau, de l’assainissement et de l’environnement ;
» le Centre national de ressources en eau (CNRE), créé en 2001, a été chargé de l’exploitation,
de l’évaluation du suivi et de la protection des ressources en eau ;
» La Société nationale de l’eau (SNDE), créée également en 2001 suite à la scission de l’ex-SO-
NELEC en 2 sociétés ;
» la Société nationale des forages et des puits (SNFP) créée en 2004 pour renforcer la capacité
nationale d’exécution des forages et des puits et pour réguler les coûts de réalisation ;
» l’Office national d’assainissement, crée en 2009 ;
» l’Agence nationale d’eau potable et d’assainissement (ANEPA), créée en 2001, transformée
en un Office national des services d’eau en milieu rural (ONSER) : établissement public doté
de la personnalité morale et juridique et de l’autonomie financière pour mieux faire face aux
besoins d’urgence et aux charges récurrentes d’entretien et de renouvellement du parc des
réseaux d’approvisionnement en eau dans ces 2 milieux.
• Les autres acteurs intervenant dans le secteur de l’eau sont : le ministère du Développement
rural (MDR) ; le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA) ; le Commissariat aux droits
de l’homme et à la Lutte contre la pauvreté et à la société civile (CDHLCPSC) ; l’APAUS ;
l’AMEXTIPE ; les Communes ; le secteur privé (entreprises, bureaux d’études) ; et les ONG
(nationales et internationales).
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 35
Annexe 4 – Couverture du réseau SNDE à Nouakchott
Seule la zone en bleu foncé dispose d’un réseau
avec une bonne pression ; les autres zones sont ali-
mentées par un réseau fonctionnant par alternance
(rouge), ou sont mal ou peu desservies (jaune), ou
alors ne sont desservies que dans la nuit (violet),
ou ne sont pas alimentées (sans réseau – gris).
36 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Annexe 5 – Résumé de l’étude ex-post sur les impacts environnementauxL’évaluation environnementale du projet Aftout
est réalisée sur la base de la Notice d’impact
environnemental et de l’étude d’impact envi-
ronnemental qui ont été faites. Elle appréciera
l’efficacité des mesures d’atténuation/compen-
sation mises en œuvre dans le cadre du Plan
de gestion environnementale (PGE). Le but est
de voir dans quelle mesure le PGE a atteint les
objectifs de l’EIE, à savoir maintenir les impacts
environnementaux du projet à un seuil tolérable
par le milieu récepteur.
Le cadre législatif qui réglemente l’environnement
en Mauritanie est régi par la loi n°2000-045 portant
code de l’environnement du 26 juillet 2000. Elle
fait l’objet de deux décrets relatifs aux EIE (décret
n°2004-094 et décret n°2007-015). Les projets
d’adduction d’eau potable sont assujettis au régime
des EIE et doivent donc suivre la procédure de l’EIE
en vigueur en Mauritanie. Ils requièrent donc un
avis de faisabilité environnementale de la part du
ministère en charge de l’environnement avant le
démarrage des activités de mise en œuvre du projet.
La zone du projet appartient au littoral mauri-
tanien qui s’étend entre l’embouchure du fleuve
Sénégal au sud et le Cap Blanc au nord, sur plus
de 720 km. En y rajoutant les nombreux îles et
îlots, ce linéaire côtier peut atteindre 900 km.
Le projet est situé dans la partie sud du littoral,
entre Nouakchott et le delta du fleuve Sénégal.
Sa zone d’influence comporte du nord au sud :
la ville de Nouakchott, et toute la portion du
littoral comprise entre Nouakchott et le delta
du fleuve Sénégal.
Le projet Aftout a doublé la consommation
en eau de Nouakchott, mais n’a rien apporté
à l’assainissement de la ville. En effet, le réseau
d’assainissement ne couvre qu’une infime partie
de la ville avec une station d’épuration – dont le
laboratoire n’est pas fonctionnel – et un système
de traitement qui se limite à un lagunage gravitaire
des eaux usées sans utilisation de réactifs.
Le reste de la ville évacue ses eaux usées par le
biais de fosses septiques et puits perdus ainsi qu’au
moyen de citernes qui permettent d’extraire ces
eaux pour les déverser en peu partout dans la
ville. Toutes ces eaux usées finissent dans la nappe
souterraine qui affleure à plusieurs endroits de la
ville. Plusieurs quartiers de la ville de Nouakchott
sont sous les eaux depuis l’arrivée des eaux d’Af-
tout Essahli.
Les impacts résiduels du projet Aftout, jugés
moyens ou majeurs après l’application des
mesures d’atténuation préconisées, sont :
• Le défrichement et terrassement (désta-
bilisation des dunes) : La longueur des sites
ensablés représente une distance cumulée
d›environ 20 km. La mesure préconisée est
la fixation des dunes à ces endroits. Elle n’a
pas été exécutée.
• La contamination de la nappe souter-
raine par le rejet de la boue de décan-
tation : La boue est d’abord versée dans les
lagunes d’évaporation. Une fois sèche, elle est
enterrée à 5 km du site de Béni Nadji, ce qui
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 37
peut représenter un risque de contamination
de la nappe souterraine par infiltration si
cette boue contient de substances toxiques
(résidus de produits de traitement).
• Les nuisances sonores : L’absence de
casques dans les chambres à motopompes
des sites (surtout dans la chambre des
motopompes du site de prise d’eau) présente
des un risque pour le personnel qui assure
le suivi.
• L’assainissement de la ville de Nouakchott :
Même si le système de distribution d’eau de
la ville est en train d’être entièrement rénové,
afin de réduire les fuites et les déperditions
d’eau, le problème d’assainissement reste
entier, puisque les eaux générées (usées ou
potables) finiront dans la nappe qui affleure
d’un peu partout dans la ville.
Les impacts ayant été jugés moyens ou majeurs
et dont l’importance a été réduite à un niveau
acceptable par le milieu récepteur grâce à des
mesures d’adaptation appropriées sont :
• La modification des écoulements : Le
bras du fleuve Sénégal, Diallo, a fait l’objet
de ponceaux qui ont rétabli l’écoulement
normal des eaux.
• La destruction des habitations, sta-
tions-service et terrains agricoles : Un
système de compensation a été mis en place
et a résolu à l’amiable ce problème. En effet,
des comités locaux de coordination et un
comité national de coordination ont évalué
et indemnisé les victimes des expropriations.
Certains impacts ont été jugés mineurs et n’ont
pas fait l’objet de mesures, alors que d’autres en
ont bénéficié. Il s’agit :
• Du pompage de l’eau du fleuve : Cet
impact a été jugé mineur parce que les pré-
lèvements d’eau de l’Aftout sont négligeables
au regard du débit du fleuve Sénégal ; par
conséquent, aucune mesure d’atténuation
n’a été prise.
• De l’érosion éolienne et hydrique : Il s’agit
de l’ensablement des sites de Béni Nadji
et du PK 17. Pour ces sites, on a construit
une double haie et des brise-vent, même si
l’importance de l’impact a été jugée mineure.
Cette mesure a contribué à l’embellissement
de ces sites. Pour ce qui est de l’érosion
hydrique, les conduites d’Aftout passent
par des zones de dépression qui peuvent
occasionnée leur corrosion, ces zones
souffrant déjà de la stagnation des eaux
de pluies pendant la saison d’hivernage.
Aucune mesure n’a été prise relativement
à cet impact jugé d’importance mineur.
• Du typha (colonisation) : Cet impact
a été jugé mineur, même si cette espèce
envahissante abonde sur les bordures et les
bras du fleuve Sénégal, posant d’énormes
problèmes écologiques et socioéconomiques
dans la région. Aucune mesure d’atténuation
n’a été appliquée pour cet impact qui, pour
une fois de plus, constitue un risque pour le
projet Aftout et non le contraire.
• De la pollution visuelle (présence de
mâts de relais radio et bâtiments) :
38 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Cet impact a été jugé mineur et la
mesure d’atténuation préconisée a pris la
forme d’un traitement architectural des
bâtiments.
• Du prélèvement de matériaux
(emprunts) : Cet impact a été jugé
mineur et n’a pas fait l’objet d’une mesure
d’atténuation.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 39
Annexe 6 – Schéma du réseau prévu après AftoutSchéma du réseau prévu après Aftout
40 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Annexe 7 – Principaux tableaux
Tableau 7.1 : Fiche comparative d’indicateurs de sociétés d’eau de la sous-région
Société d’eau
Production m3/an
Chiffre d’affaires
en milliards CFA
Long réseau en km
Effectif personnel
Nombre d’abonnés
Taux de recouvre-
mentRendement
du réseauONEA Burkina Faso 60 000 000 26 6 175 714 182 400 96% 0,81
SNDE Mauritanie 43 517 000 10 3232 1493 100 000 ? 0,48
SDE Sénégal147 000 000 73 1140 519 756 97% 0,79
(*) Dont 850 permanents et 643 contractuels d’entreprise.
Tableau 7.2 : Prix de l›eau en UM dans quelques pays de la sous-région
Tranche 1 Tranche 2 Tranche 3 Tranche 4Mauritanie 99 283 367
Sénégal (2003) 110 362 453
Burkina Faso (2008) 108 247 293 598
Bénin 121 276
Côte d’Ivoire (2007) 135 211 337 393
Mali 65 173
Source : Sénégal (http://www.sde.sn/h2otarif.htm) ; Burkina (http://www.oneabf.com/tarifs-de-leau--la-politique-tarifaire-de-lonea.html)
Tableau 7.3 : Estimation de la consommation moyenne par litre et par jour
Année Population
Production en millions de m3/an
Rendement réseau
Consommation spécifique en
litre/jourTotale Iddini AftoutEstimation étude APD
2007 676 374 19,74 19,74 0,56 45
2008 696 260 20,75 20,75 0,56 46
2009 716 730 22,30 22,30 0,52 44
2010 737371 23,72 23,72 31,03 0,49 43
2011 757 907 26,14 3,99 22,15 32,84 0,42 40
2012 779 014 33,78 6,45 27,34 34,85 0,50 59
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 41
Tabl
eau
7.5
: Pro
duct
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2007
19 7
36 1
362
928
843
1 36
8 26
73
180
834
1 78
3 83
01
790
462
5691
2008
20 7
46 8
163
078
827
1 43
8 33
53
343
723
1 87
5 18
01
882
151
5679
2009
20 3
05 9
122
7981
551
3072
133
038
902
1 70
4 23
41
710
570
5278
2010
23 7
17 2
823
079
689
1 43
8 73
73
344
658
1 87
5 70
51
882
678
4911
3
2011
22 1
51 5
063
990
438
2909
487
1 35
9 22
43
159
813
1 77
2 04
21
778
630
4277
2012
(3 p
rem
iers
trim
estr
es)
20 5
01 6
294
836
470
2 75
2 98
41
286
111
2 98
9 84
51
676
723
1 68
2 95
641
89
Sour
ce :
SND
E
42 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Annexe 8 – Analyse coût-bénéfices
1. IntroductionL’analyse coût – bénéfice a pour objet de comparer
les coûts nécessaires pour la mise en œuvre et l’ex-
ploitation d’un projet et les recettes et bénéfices
générés pendant la période d’exploitation retenue
en vue d’apprécier sa rentabilité (capacité à générer
des recettes et bénéfices supérieurs aux coûts et
charges).
Pour le projet d’alimentation en eau potable de la
ville de Nouakchott (Aftout Es Saheli), les coûts
et charges d’exploitation sont :
• l’investissement initial assuré d’une part par
des partenaires, et d’autre part par l’État
mauritanien,
• les coûts de renouvellement de certains équi-
pements dont la durée de vie est inférieure
à la durée du projet,
• les charges d’exploitation (salaires, énergie,
réactifs et frais pour les analyses chimiques,
maintenance, redevance OMVS, location de
locaux et divers consommables).
Les recettes sont essentiellement les produits de
la vente de l’eau mais aussi celles tirées des autres
activités de la SNDE (réalisation de branchements,
par exemple). Le projet génère aussi des impacts
positifs avec des incidences économiques (réduc-
tion du temps de collecte d’eau et possibilité
de dégager plus de temps pour des activités
génératrices de revenus, réduction du coût de
l’eau, en particulier pour les populations des
zones précédemment mal desservies, réduction
des maladies d’origine hydrique et des dépenses
de santé, amélioration des conditions d’étude
des jeunes, réduction de la facture d’électricité
grâce à la bonne pression de l’eau et l’abandon
des suppresseurs).
L’évaluation de ces coûts et bénéfices nécessite
des données réelles provenant d’une part des
études de base et de la maîtrise d’ouvrage du
projet, et d’autre part des résultats d’exploitation
de la SNDE.
2. Hypothèses et résultats de l’estimation des produc-tions d’eau potable L’évaluation de la production d’eau potable à
travers le dispositif d’Aftout est réalisée à partir
des données et hypothèses suivantes :
• Les données disponibles des populations
et les taux d’accroissement qui en résultent
ont ainsi permis d’évaluer la population pour
les années à venir. Ces données sont celles
fournies par l’expert socio-économiste, qui
a pour source l’ONS.
• Le rendement du réseau de la SNDE pour
lequel des données sont fournies pour la
période 2007-2011 ; et des hypothèses sont
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 43
formulées pour la période allant d’ici la fin
des travaux de réhabilitation du réseau en
cours et à venir (pour lequel nous avons
retenu un rendement de 75%). La figure qui
suit présente les données et hypothèses sur
le rendement du réseau.
• Les données relatives à la consommation
spécifique en eau potable qui a été évaluée,
pour la période allant de 2007 à 2011 à partir
des données fournies par la SNDE et pour
la période qui suit à partir des objectifs de
développement retenus ; il s’agit de ramener
à terme cette consommation spécifique à 80
litres par habitant et par jour. La figure qui
suit donne l’évolution de la consommation
spécifique.
Le niveau de production retenu pour les anciens
équipements du dispositif de captage d’Iddini
que nous avons maintenu sur toute la durée du
projet à celui de l’année 2012.
Le tableau qui suit présente les résultats de
l’évaluation de la production d’eau potable,
lesquels nous avons comparés à ceux de l’étude
d’avant-projet détaillé (figure ci-dessous) qui nous
paraissent surévaluées parce que ne prenant pas
en compte certains détails comme la diminution
sensible du rendement du réseau après les travaux
de réhabilitation.
Année Population Production en millions de m3/an Rendement réseau
Consommation spécifique en
litre/jourTotale Iddini Aftout Estimation
étude APD2007 676 374 19,74 19,74 0,56 45
2008 696 260 20,75 20,75 0,56 46
2009 716 730 22,30 22,30 0,52 44
2010 737371 23,72 23,72 31,03 0,49 43
2011 757 907 26,14 3,99 22,15 32,84 0,42 40
2012 779 014 33,78 6,45 27,34 34,85 0,50 59
2013 800 710 33,09 6,45 26,64 36,79 0,53 60
2014 823 010 33,67 6,45 27,22 38,94 0,58 65
2015 845961 31,86 6,45 25,41 41,21 0,63 65
2016 869 775 32,68 6,45 26,23 43,74 0,68 70
2017 894 259 31,30 6,45 24,85 46,17 0,73 70
44 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Année Population Production en millions de m3/an Rendement réseau
Consommation spécifique en
litre/jourTotale Iddini Aftout Estimation
étude APD2018 919 432 33,56 6,45 27,11 48,87 0,75 75
2019 945 314 34,50 6,45 28,06 51,73 0,75 75
2020 971 925 37,84 6,45 31,39 54,90 0,75 80
2021 999 625 38,92 6,45 32,47 56,15 0,75 80
2022 1 028 114 40,03 6,45 33,58 57,58 0,75 80
2023 1 057 415 41,17 6,45 34,72 59,05 0,75 80
2024 1 087 552 42,34 6,45 35,89 60,72 0,75 80
2025 1 118 547 43,55 6,45 37,10 62,10 0,75 80
2026 1 150 817 44,81 6,45 38,36 63,66 0,75 80
2027 1 184 018 46,10 6,45 39,65 65,31 0,75 80
2028 1 218 177 47,43 6,45 40,98 67,17 0,75 80
2029 1 253 321 48,80 6,45 42,35 68,69 0,75 80
2030 1 289 480 50,20 6,45 43,76 70,45 0,75 80
2031 1 327 133 51,67 6,45 45,22 70,45 0,75 80
2032 1 365 885 53,18 6,45 46,73 70,64 0,75 80
2033 1 405 769 54,73 6,45 48,28 70,45 0,75 80
2034 1 446 817 56,33 6,45 49,88 70,45 0,75 80
3. Hypothèses et résultats de l’évaluation des charges3.1 Investissement et renouvellement des équipements
Nous n’avons pris en compte que les investissements du projet de production d’eau potable ; ceux de
réhabilitation et d’extension du réseau de distribution en cours n’ont pas été considérés.
Année Nature de l’investissement Montant en UM 2008 Investissement initial 15 353 200 000
2009 Investissement initial 55 387 800 000
2010 Investissement initial 50 723 000 000
2020 Renouvellement d’équipements 9 984 017 228
2031 Renouvellement d’équipements 9 984 017 228
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 45
3.2 Charges d’exploitation
Nous n’avons pris en compte, dans l’analyse des
coûts et bénéfices et dans le calcul des taux de
rentabilité, que la part des charges d’exploitation
relative à Afout Es Saheli. Pour ce faire, nous avons
distingué :
• des charges spécifiques au système Aftout
qui sont totalement imputées ; ces charges
sont proportionnelles aux volumes d’eau
produite par le dispositif d’Aftout, et leur
évolution dans le temps suit celle de la
production :
» les dépenses d’énergie liées à la produc-
tion d’Aftout,
» les dépenses pour l’achat des réactifs
et les analyses d’eau par le laboratoire
de contrôle du ministère de la Santé,
» les charges de maintenance spécifique
du dispositif d’Aftout,
» les redevances d’eau payées à l’OMVS.
• des charges communes à l’ensemble du dis-
positif d’alimentation en eau de Nouakchott
pour lesquelles un pourcentage correspon-
dant à la production d’Aftout est imputé.
Ces charges sont parfois proportionnelles au
volume d’eau produit (les dépenses d’énergie
et de maintenance pour la distribution d’eau,
les dépenses de consommables diverses). Les
autres charges de cette rubrique (salaires
du personnel permanent et temporaire,
dépenses de location de locaux de la SNDE)
sont fonction de la politique menée en la
matière par la SNDE. Nous avons retenu
comme hypothèses une autonomie en
locaux de la SNDE en fin d’année 2014,
une progression de la masse salariale du
personnel permanent de 2% à partir de 2013
et une stabilisation des charges relatives au
personnel temporaire à partir de 2013. Ces
hypothèses peuvent faire l’objet d’ajuste-
ment de la part de la SNDE.
Le tableau qui suit donne l’évaluation des
charges d’exploitation sur la base des données et
hypothèses susmentionnées. La figure ci-dessous
schématise l’évolution dans le temps des prin-
cipales charges ; elle montre par ailleurs que les
principales charges sont par ordre d’importance
les dépenses pour l’énergie, les réactifs et les ana-
lyses et les salaires. Une stratégie de maîtrise ou de
réduction de ces charges peut avoir une incidence
significative sur la rentabilité du projet Aftout
ainsi que sur l’équilibre financier du système
d’alimentation en eau de la ville de Nouakchott.
46 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
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325
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281
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365
289
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63 6
679
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991
1 58
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3 51
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2013
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129
216
6 14
6 74
911
275
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28 1
32 4
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0 85
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000
000
375
854
999
21 0
00 0
009
911
736
1 59
6 90
9 05
9
2015
657
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862
3 61
3 19
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0 85
5 06
041
3 45
5 27
74
788
570
5 73
8 52
610
527
096
28 7
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1833
7 47
2 09
945
000
000
382
472
099
09
253
469
1 50
5 30
7 41
8
2016
678
521
866
3 73
0 18
568
2 25
2 05
142
6 84
2 02
44
943
613
5 92
4 32
610
867
939
26 8
35 4
1834
4 22
1 54
145
000
000
389
221
541
09
553
075
1 54
5 57
2 04
9
2017
642
788
978
3 53
3 74
364
6 32
2 72
140
4 36
3 31
14
683
269
5 61
2 33
410
295
603
27 7
04 2
8935
1 10
5 97
145
000
000
396
105
971
09
049
983
1 49
3 84
1 87
8
2018
701
252
444
3 85
5 14
770
5 10
7 59
144
1 14
1 29
25
109
225
6 12
2 79
211
232
017
26 2
45 3
0235
8 12
8 09
145
000
000
403
128
091
09
873
105
1 59
6 72
7 39
7
2019
725
688
181
3 98
9 48
372
9 67
7 66
445
6 51
3 23
45
287
260
6 33
6 14
611
623
406
28 6
32 3
8636
5 29
0 65
345
000
000
410
290
653
010
217
141
1 64
6 95
4 48
4
2020
811
986
045
4 46
3 90
781
6 44
9 95
251
0 80
1 17
55
916
014
7 08
9 63
213
005
646
29 6
30 1
0637
2 59
6 46
645
000
000
417
596
466
011
432
150
1 79
8 91
5 49
5
2021
839
881
508
4 61
7 26
384
4 49
8 77
152
8 34
9 55
06
119
256
7 33
3 19
313
452
450
33 1
53 6
7838
0 04
8 39
545
000
000
425
048
395
011
824
897
1 85
6 32
7 74
2
2022
868
571
993
4 77
4 98
987
3 34
6 98
254
6 39
8 05
46
328
291
7 58
3 69
613
911
987
34 2
92 6
6038
7 64
9 36
345
000
000
432
649
363
012
228
838
1 91
2 82
7 88
3
2023
898
080
155
4 93
7 21
190
3 01
7 36
656
4 96
0 94
06
543
284
7 84
1 33
914
384
622
35 4
64 1
0339
5 40
2 35
045
000
000
440
402
350
012
644
290
1 97
0 87
3 67
1
2024
928
429
301
5 10
4 05
693
3 53
3 35
758
4 05
2 86
86
764
403
8 10
6 32
414
870
727
36 6
68 9
3240
3 31
0 39
745
000
000
448
310
397
013
071
583
2 03
0 50
7 86
3
2025
959
643
397
5 27
5 65
696
4 91
9 05
360
3 68
8 91
66
991
824
8 37
8 86
115
370
685
37 9
08 0
9841
1 37
6 60
545
000
000
456
376
605
013
511
054
2 09
1 77
4 41
1
2026
992
141
351
5 45
4 31
499
7 59
5 66
562
4 13
2 60
87
228
600
8 66
2 60
815
891
208
39 1
82 5
8141
9 60
4 13
745
000
000
464
604
137
013
968
601
2 15
5 37
4 79
9
2027
1 02
5 57
6 87
15
638
126
1 03
1 21
4 99
764
5 16
6 10
17
472
206
8 95
4 54
116
426
747
40 5
09 4
8442
7 99
6 22
045
000
000
472
996
220
014
439
348
2 22
0 75
2 89
6
2028
1 05
9 97
7 00
55
827
241
1 06
5 80
4 24
766
6 80
6 41
07
722
841
9 25
4 89
616
977
737
41 8
74 6
6843
6 55
6 14
445
000
000
481
556
144
014
923
675
2 28
7 94
2 88
2
2029
1 09
5 36
9 58
46
021
813
1 10
1 39
1 39
668
9 07
1 04
37
980
706
9 56
3 91
717
544
623
43 2
79 2
3744
5 28
7 26
745
000
000
490
287
267
015
421
976
2 35
6 99
5 54
3
2030
1 13
1 78
3 23
86
221
997
1 13
8 00
5 23
571
1 97
8 01
08
246
011
9 88
1 85
218
127
863
44 7
24 3
2945
4 19
3 01
345
000
000
499
193
013
015
934
653
2 42
7 96
3 10
3
2031
1 16
9 70
1 93
16
430
456
1 17
6 13
2 38
773
5 83
1 76
18
522
281
10 2
12 9
2918
735
210
46 2
11 1
1146
3 27
6 87
345
000
000
508
276
873
016
468
520
2 50
1 65
5 86
1
2032
1 20
8 72
7 85
06
645
002
1 21
5 37
2 85
276
0 38
2 04
18
806
618
10 5
53 6
7319
360
291
47 7
59 3
4547
2 54
2 41
045
000
000
517
542
410
017
017
975
2 57
7 43
4 91
5
2033
1 24
8 89
3 32
66
865
812
1 25
5 75
9 13
878
5 64
9 19
09
099
258
10 9
04 3
6720
003
625
49 3
52 7
8748
1 99
3 25
945
000
000
526
993
259
017
583
475
2 65
5 34
1 47
3
2034
1 29
0 23
1 63
37
093
070
1 29
7 32
4 70
481
1 65
4 14
09
400
443
11 2
65 3
0120
665
744
50 9
92 7
5849
1 63
3 12
445
000
000
536
633
124
018
165
487
2 73
5 43
5 95
5
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 47
4. Hypothèses et résultats de l’évaluation des recettes (AFTOUT)D’après les données fournies par la SNDE pour
les années 2011 et 2012 qui correspondent à
l’exploitation du dispositif d’Aftout, ses principales
sources de recettes sont la vente d’eau, mais aussi
d’autres sources comme les branchements d’eau.
À partir des différents paramètres déterminants
sur les recettes ci-dessous présentés et fournis
par la SNDE :
Année Volume annuel d’eau facturé par type en m3
Tranche 1 Tranche 2 Tranche 3 Borne-fontaines et citernes Autres2 007 2 928 843 1 368 267 3 180 834 1 783 830 1 790 462
2 008 3 078 827 1 438 335 3 343 723 1 875 180 1 882 151
2 009 2 798 155 1 307 213 3 038 902 1 704 234 1 710 570
2 010 3 079 689 1 438 737 3 344 658 1 875 705 182 678
2 011 2 909 487 1 359 224 3 159 813 1 772 042 1 778 630
2 012 (3 1ers trimestres)
2 752 984 1 286 111 2 989 845 1 676 723 1 682 956
Production eau (en m3/an)
Rende-ment global
Volume facturé
en m3/an
Taux de recouvre-
ment
Recettes en UM
Année Station Aftout
Res-sources
Iddini
Vente eau Autres Total
2 007 19 736 136 0,56 11 052 236 0,91
2 008 20 746 816 0,56 11 618216 0,79
2 009 20 305 912 0,52 10 559 074 0,78
2 010 23 717 282 0,49 9 921 467 1,13
2 011 22 151 506 3 990 438 0,42 10 979 196 0,77 3 828 726 588 535 316 081 4 354 042 669
2012 (3 1ertrimestres)
20 501 629 4 836 4700,41 13 851 492 0,89 3 119 919 532 93 251 400 3 213 170 932
Il s’est avéré difficile de reconstituer les recettes
à partir de la vente d’eau pour les différentes
tranches. Nous avons ainsi déterminé un prix
moyen de l’eau à partir des recettes de la SNDE
et des volumes d’eau facturés. Ce prix se présente
comme suit :
48 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Année Recette en UM Volume facturé en
m3
Prix moyen de l’eau en UM partir de
Vente eau Autres Total Taux de recouvre-
mentRecette
eau
Recette totale
2011 3 828 726 588 535 316 081 4 364 042 669 10 979 196 0,77 392 516
2012 (3 1ertrimestres)
3 119 919 532 93 251 400 3 213 170 932 13 851 492 0,89 293 261
388
Au vu de ces différents éléments, nous avons
fait un calcul du taux de rentabilité financière à
partir d’un prix moyen de l’eau de 350 UM/m3. Le
tableau qui suit donne sur cette base l’évolution
des recettes de la SNDE.
Pour le calcul du taux de rentabilité interne
économique, nous avons retenu la valeur éco-
nomique de l’eau de 1500 UM/m3 à partir des
considérations suivantes :
• le prix de l’eau pratiqué au niveau des
bornes-fontaines est de 10 UM pour un fût
de 20 litres, soit 500 UM/m3 ;
• le prix pratiqué par les revendeurs est de 30
à 40 UM pour le bidon de 20 litres, soit 1500
à 2000 UM/m3.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 49
Evol
utio
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e 35
0UM
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tout
2011
26,14
3,99
22,15
0,42
400,
778,
4510
,979
196
9,30
3276
224
3 25
6 14
6 67
8
2012
33,7
86,
4527
,34
0,50
590,
8915
,03
13,8
5149
211
,207
5554
73
922
644
415
2013
33,0
96,
4526
,64
0,53
600,
9015
,78
15,7
812
,705
9999
64
447
099
987
2014
33,6
76,
4527
,22
0,58
650,
9017
,57
17,5
714
,207
1339
44
972
496
879
2015
31,8
66,
4525
,410,
6365
0,90
18,0
618
,06
14,4
0701
093
5 04
2 45
3 82
6
2016
32,6
86,
4526
,23
0,68
700,
9020
,00
20,0
016
,053
9120
65
618
869
219
2017
31,3
06,
4524
,85
0,73
700,
9020
,56
20,5
616
,326
7371
35
714
357
996
2018
33,5
66,
4527
,110,
7575
0,90
22,6
522
,65
18,2
9969
159
6 40
4 89
2 05
6
2019
34,5
06,
4528
,06
0,75
750,
9023
,29
23,2
918
,937
3598
76
628
075
956
2020
37,8
46,
4531
,39
0,75
800,
9025
,54
25,5
421
,1893
6529
7 41
6 27
7 85
1
2021
38,9
26,
4532
,470,
7580
0,90
26,2
726
,27
21,9
1731
766
7 67
1 06
1 18
0
2022
40,0
36,
4533
,58
0,75
800,
9027
,02
27,0
222
,666
0166
67
933
105
833
2023
41,17
6,45
34,7
20,
7580
0,90
27,7
927
,79
23,43
6053
68
202
618
758
2024
42,3
46,
4535
,89
0,75
800,
9028
,58
28,5
824
,228
0365
88
479
812
802
2025
43,55
6,45
37,10
0,75
800,
9029
,40
29,4
025
,042
5910
88
764
906
877
2026
44,8
16,
4538
,36
0,75
800,
9030
,24
30,2
425
,890
6487
79
061
727
070
2027
46,10
6,45
39,6
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52 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Analyse de la sensibilité
L’étude tendancielle a pour objet d’une part de
voir la sensibilité de certains paramètres sur les
indicateurs que sont le taux de rentabilité financier
et le taux de rentabilité économique, et d’autre
de voir quelles dispositions prendre pour ramener
ces indicateurs à des niveau acceptables.
Dans ce sens, en plus du scénario de base carac-
térisé par un prix moyen de l’eau de 350 UM,
une valeur économique de l’eau de 1500 UM, un
rendement maximum de réseau de 75% et des
niveaux de charge correspondant à ceux indiqués
par la SNDE à l’heure actuelle, et qui a abouti à
un taux de rentabilité financier de 0,33% (jugé
faible) et un taux de rentabilité économique de
15,9% (jugé acceptable), nous avons testé quelques
scénarios.
• Quelques scénarios optimistes :
» Scénario OP 1 : Augmentation du prix
de l’eau de 10% à partir de 2015, amélio-
ration du rendement du réseau jusqu’à
80% à partir de 2019, les charges étant
maintenues comme pour le scénario
de base ;
» Scénario OP 2 : Augmentation du prix
de l’eau de 20% à partir de 2015, les
charges étant maintenues comme pour
le scénario de base ;
» Scénario OP 3 : Augmentation du
prix de l’eau de 20% et réduction des
charges de consommation électrique
de 10% à partir de 2015, les autres
charges étant maintenues comme
pour le scénario de base. Ce scénario
nous a paru réaliste, compte tenu de
la nouvelle situation énergétique de la
Mauritanie ;
» Un scénario correspondant à un
abattement de 10% des coûts d’in-
vestissement dans le calcul des taux
de rentabilité, motivé par le fait que
la part de l’État mauritanien dans les
investissements est déjà de 14%.
» Un scénario pessimiste PE : qui corres-
pond à une augmentation à partir de
2015 de l’ensemble des charges de 10%,
les recettes étant considérées comme
étant celles du scénario de base.
La synthèse des résultats des calculs de taux de
rentabilité de ces différents scénarios se présente
comme suit :
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 53
Scénario Caractéristiques du scénario TRIF en % TRIE en %Scénario de base Prix moyen de l’eau 350UM
Rendement réseau maximum de 75%Valeur économique de l’eau 1500UM
0,33 15,9
Scénario OP1 Prix moyen de l’eau 385UM à partir de 2015Rendement réseau maximum de 80%Valeur économique de l’eau 1500UM
1,07 15,9
Scénario OP2 Prix moyen de l’eau 420UM à partir de 2015Rendement réseau maximum de 80%Valeur économique de l’eau 1500UM
1,8 15,9
Scénario OP3 Prix moyen de l’eau 420UM et réduction de 10% des charges d’électricité de à partir de 2015Rendement réseau maximum de 80%Valeur économique de l’eau 1500UM
1,95 15,9
Scénario OP4 Prix moyen de l’eau 350UMRendement réseau maximum de 75%Abattement de 10% (subvention) des investissementsValeur économique de l’eau 1500UM
1 17,35
Scénario PE Prix moyen de l’eau 350UMRendement réseau maximum de 75%Augmentation de l’ensemble des charges de 10% à partir de 2015Valeur économique de l’eau 1500UM
0,11 15,9
Les conclusions à tirer de cette analyse sont
principalement les suivantes :
• Les variations des paramètres étudiés que
nous avons voulu garder dans des propor-
tions acceptables par rapport à la réalité ont
une influence relativement faible sur les taux
de rentabilité.
• Pour tous les scénarios étudiés, le taux de
rentabilité économique reste acceptable
du fait de la valeur économique de l’eau
relativement élevée.
• Par contre, pour pouvoir avoir un taux de
rentabilité financier de l’ordre de 3% (qui
est une valeur plus ou moins acceptable),
il faudra cumuler au moins les options
suivantes : une augmentation du prix de
l’eau de 20%, un rendement maximum du
réseau de l’ordre de 80%, et une éventuelle
subvention des investissements de plus de
10%.
• Bien entendu, toute autre initiative de la
SNDE tendant à réduire les charges d’ex-
ploitation contribuerait à rehausser le taux
de rentabilité financier.
54 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Annexe 9 – Diagnostic des principales fonctions de la SNDE20
1. Production et exploitation1.1 État de la situation actuelle :
• des ouvrages et équipements en bon
état de marche (une grande capacité de
production) ;
• des réactifs et stocks de pièces de rechange
encore à la charge des partenaires ;
• du personnel récupéré principalement dans
les entreprises en charge des travaux.
1.2 Évolution à court terme
et problèmes éventuels :
• épuisement des stocks de réactifs et de
pièces de rechange ;
• besoin plus fréquent et constant d’entretien
(préventif et curatif) ;
• sécurisation et renforcement des capacités
du personnel de production et d’exploita-
tion ; lourdeur et lenteur des procédures
de commande par rapport aux délais de
réaction ;
• manque de compétences sur le marché local
(prestataires et fournisseurs).
20 Extrait rapport étude organisationnel ONEP
2. Distribution2.1 État de la situation actuelle (prob-
lèmes rencontrés) :
• Chevauchement des fonctions de distribu-
tion et de commercialisation ;
• Réseau vétuste insuffisamment connu (pas
de plans de réseaux et de cahier de nœuds)
en cours de réhabilitation et d’extension ;
• Beaucoup de pertes, de fraudes (rendement
faible 42%) ;
• Manque de guide ou de référentiel pour la
réalisation et la gestion des branchements ;
• Des délais de réaction pour la réparation de
fuites, réalisation des branchements longs ;
• Manque de structure pour la métrologie et
de procédures de choix des compteurs ;
• Absence de suivi des indicateurs (rendement
réseau, nombre de fuites par km …) ;
• Effectif de personnels (permanent et
contractuel) important des détails, taux
encadrements,
2.2 Évolution à court terme (des
opportunités)
• Grande capacité de production à valoriser ;
• Réseau en bon état et de grande envergure
(réduction conséquente des fuites) ;
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 55
• Forte demande en branchements nouveaux
(des opportunités de redéploiement du
personnel et d’emploi).
3. Fonction commerciale 3.1 Branchement :
• Lenteur des procédures d’instruction et de
traitement des dossiers ;
• Piètre qualité de travaux et faible l’implication
des demandeurs ;
• Décalage de pose compteur et absence de
sécurisation des branchements (source de
fraude) ;
• Non-actualisation périodique du catalogue
des prix.
3.2 Comptage et relevé :
• Pas de rotation et d’affectation systématiques
de releveurs ;
• Compteurs enterrés ou mal placés (estima-
tions, litiges, difficultés de recouvrement).
3.3 Facturation, recouvrement :
• Facturation au prorata (compteurs bloqués
ou cassés) ;
• Retard dans le règlement de factures par les
privés par manque de mesures coercitives ;
• Cumul d’arriérés dus par l’administration,
non-responsabilisation de services dans les
paiements au niveau central, et gaspillage
d’eau ;
• Appui insuffisant de l’informatique ;
• Communication et sensibilisation des
usagers.
4. Complément de diagnostic : quels éléments de comparaison entre la SNDE et d’autres sociétés de distribution ?Rubriques ONEA Burkina Faso SDE Sénégal SNDE MauritanieProduction annuelle m3/an 60.000.000 147.000.000 44.000.000
Nombre d’abonnés 182.000 519.800 75000 à 100000
Longueur réseau (km) 6.175 ? 3.200 ?
Effectif personnel 714 1140 850+643=1493
Chiffre d’affaires en millions §US 52 146 20
Rendement réseau (volume facturé/volume produit)
81% 79% 48%
Taux de recouvrement 96% 97 ?
Source : Sites Web de l’ONEA et de la SDE, et rapport d’activité 2011.
56 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Le changement est possible : des sociétés d’eau
de la sous-région ont pu le faire ou s’en sont
approchés sensiblement ; et pourtant :
La SNDE dispose, par rapport à ces sociétés, des
atouts de taille :
• Le dispositif de production de Nouakchott
est bien plus performant que celui de ces
sociétés ;
• Le réseau de distribution de Nouakchott
sera bientôt (après la fin des travaux en
cours) tout aussi performant que celui de
ces sociétés, sinon même plus performant ;
• Un accompagnement réel des bailleurs, des
autorités politiques et de certains partenaires
techniques (ONEP, SONED…).
Conclusion : Il importe de relever les défis
du changement
5. Comment enclencher le changement ?• L’impulser par le haut : Cela présente l’avan-
tage de résoudre d’un coup les problèmes
communs et de prendre des dispositions
pour procéder à des changements sectoriels :
• Promouvoir la productivité, l’excellence,
le mérite… ;
• Mettre en place des procédures et des
règles et veiller à leur respect ;
• Mettre en place des dispositifs
d’évaluation.
• L’enclencher dans des secteurs priori-
taires : lesquels ?
6. Sécuriser la produc-tion (futur point sensible du système):• Conclure des contrats de maintenance/
entretien avec les entreprises de travaux ;
• Préparer et former sur le terrain le personnel
de production à ses futures tâches ;
• Maîtriser la demande en aval (réduire les
fuites et les fraudes) pour optimiser les
charges de production ;
• Fidéliser les cadres, en particulier les tech-
niciens de production (quels avantages leur
proposer, par exemple ?) ;
• Promouvoir l’émergence de prestataires
locaux de certains services de la production
(entretien, pièces de rechange, réactifs…).
La non-sécurisation de la production (vitale pour
la bonne marche du système) peut pousser à la
prise de mesures lourdes de conséquence (créa-
tion d’une structure autonome de production,
par exemple).
Améliorer la distribution
et la commercialisation :
• Abandonner totalement l’ancien réseau au
profit du nouveau dès qu’il sera terminé afin
de réduire sensiblement les fuites et lutter
contre les fraudes ;
• Maîtriser le nouveau réseau (sectorisation) ;
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 57
• Relever le défi de l’augmentation du nombre
d’abonnés, à la faveur de l’amélioration du
réseau et de la production (redéploiement
de personnel, appui à la création de petites
entreprises dans ce créneau) ;
• Établir des critères de performance (délai
de réaction pour les interventions sur le
réseau, réponses aux clients, rendement du
réseau, taux de recouvrement), et prendre
des dispositions en vue du suivi de leur
application ;
• En matière de communication, s’en servir
pour préparer la clientèle à une meilleure
utilisation du réseau (donner des détails) ;
contribuer à l’organisation des utilisateurs
(association) ; mettre un numéro vert en
service.
Relation eau potable–assainissement :
En raison de l’augmentation de la production et de
la consommation d’eau potable de Nouakchott,
améliorer les conditions d’assainissement de la
ville devient prioritaire.
Veiller particulièrement à:
• L’image que le grand public se fait de la SNDE
(rôle de la communication) ;
• Le respect de la tarification de l’eau ;
• Le respect de l’environnement (lien entre
eau et assainissement) et à la protection des
ressources en eau ;
• La planification stratégique.
58 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Annexe 10 – Bibliographie
Références bibliogra-phiques BAD/BIDRépublique Islamique de Mauritanie : Évaluation
conjointe BAD/BID de la performance du
projet d’alimentation en eau potable de
la ville de Nouakchott (Aftout Essahli) –
Département de l’évaluation des opérations
(OPEV BAD) et Département de l’évaluation
des opérations du groupe de la BID (GOE
BID) – Document d’orientation, août 2012.
Mission exploratoire sur l’évaluation conjointe
BAD/BID de la performance du projet
d’alimentation en eau potable de la ville de
Nouakchott (Aftout Essahli), Mauritanie.
Principales constations préliminaires par
MM. Anasse Aissami (chef de Division des
évaluations spéciales et projets BID/GOE),
Ahmed Aboubacrine (spécialiste en évalua-
tion BID/GOE), Joseph Mouanda (chargé
d’évaluation BAD/OPEV) et Clément Bansé
(assistant de recherche BAD-OPEV).
République Islamique de Mauritanie : Rapport
d’achèvement du projet d’approvisionnement
en eau potable de la ville de Nouakchott
« Aftout Essahli », Département de l’eau et
de l’assainissement – OWAS, Régions Nord,
Est et Sud, BAD, mars 2011.
Mauritanie : Mission préparatoire du rapport
d’achèvement du projet d’approvisionnement
en eau potable de la ville de Nouakchott
Aftout Essahli, Aide-mémoire BAD, 04–13
décembre 2010.
République Islamique de Mauritanie : Rapport de
revue de portefeuille, Département régional
Nord 2 – ORNB, BAD, décembre 2009.
Mauritanie : Projet d’approvisionnement en eau
potable et d’assainissement en milieu rural dans
la zone méridionale et Projet d’approvisionne-
ment en eau potable de la ville de Nouakchott
« Aftout Essahli », Mission de supervision des
projets BAD (Nouakchott, 5-14 avril 2009).
Rapport préliminaire d’audit interne N°PR/2007/40
sur la vérification de la gestion des projets
financés par la Banque africaine de développe-
ment en République islamique de Mauritanie,
Bureau de l’auditeur général, juin 2008.
Rapport d’évaluation du prêt supplémentaire,
Département de l’eau et de l’assainissement
(OWAS, Régions Nord, Est et Sud), mai 2008.
République islamique de Mauritanie : Rapport
d’achèvement de la stratégie par pays 2006-
2007, Département régional Nord 2, ORNB,
BAD, février 2008.
Mauritanie : Projet d’approvisionnement en eau
potable de la ville de Nouakchott à partir du
fleuve Sénégal « Aftout Essahli », Mission de
réévaluation du projet BAD (28 août – 04
septembre 2007).
République islamique de Mauritanie : Document
de stratégie par pays (DSP 2006-2007),
Département régional Nord 2, ORNB, BAD,
août 2006.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 59
Islamic Development Bank Group: Project
Completion Report and Evaluation Note
(PCR-EN), Nouakchott Water Supply Aftout
Essahli Project – Project and Special Evalua-
tion Division, Group Operations Evaluation
Department, septembre 2012.
Islamic Development Bank: Project Completion
Report, Nouakchott Water Supply Aftout
Essahli Project, décembre 2011.
Islamic Development Bank Group: Member Coun-
try Partnership Strategy of the IDB Group for
Mauritania 2011-2015 G/ 1432 – 1436 H Rabi
Thani 1432 H (March 2011).
Islamic Development Bank: N° IDB/BED/274/1432/
()/8.2 Report and recommendations of
the President of the IDB on the proposed
combination of a loan and Istisna’a a financing
for Nouakchott water distribution network
upgrading project, IRM.
Islamic Development Bank: N° IDB/BED/1428/
(8-12) Report and recommendations of the
President to the considerations of a proposed
additional financing under ordinary loan
operation for the “Nouakchott water supply
project, IRM.
Islamic Development Bank: N° IDB/
BED/1424H/167( ) 10 Report and recommen-
dations of the President to the considerations
of a proposed technical assistance for the
feasibility study and preliminary design of
“Nouakchott water supply project, IRM.
Diverses références biblio-graphiques en provenance de la MauritanieJournal officiel de la République islamique de
Mauritanie, Ordonnance N° 85-144 du 4 juillet
1986 portant Code de l’eau.
Analyse du cadre institutionnel communication,
présentée par Youssouf Diakité (IG/MHA),
Me Barahim Fall Boubacar CAJ/MHA et
Saleh Ould Sidi Mohamed DAAF/MHA au
Séminaire sur l’état des lieux et perspectives
du secteur de l’eau et de l’assainissement,
février 2012.
République islamique de Mauritanie, Ministère des
Affaires économiques et du développement,
Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté,
Volume 1, Bilan de la mise en œuvre du CSLP,
2006-2010.
République islamique de Mauritanie, Ministère des
Affaires économiques et du développement,
Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté,
Volume 2, Plan d’actions 2011-2015.
République islamique de Mauritanie, Ministère
de l’Hydraulique, de l’Énergie et des TIC,
Déclaration de politique sectorielle relative
au secteur de l’eau en 2006.
République islamique de Mauritanie, Ministère
de l’Hydraulique, de l’Énergie et des TIC,
Direction de l’assainissement, Réactualisation
de l’étude du Plan directeur de l’assainisse-
ment de la ville de Nouakchott – Phase 2 :
Avant-projet détaillé de la première phase
des travaux, Rapport provisoire CID è SCET.
60 République islamique de Mauritanie —Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
République islamique de Mauritanie, Ministère de
l’Hydraulique, de l’Énergie et des TIC, Direction
de l’assainissement, Réactualisation de l’étude
du Plan directeur de l’assainissement de la ville
de Nouakchott – Redéfinition du projet en
tenant compte des nouvelles données et des
objectifs de l’État, qui souhaite réaliser une
première tranche plus consistante des travaux,
Rapport en version définitive CID è SCET.
République islamique de Mauritanie, Ministère des
Affaires économiques et du développement,
Office national de la statistique, Annuaire
statistique 2011.
République Islamique de Mauritanie, Ministère des
Affaires économiques et du développement,
Office national de la statistique, Données de
population de la ville de Nouakchott 2000.
Profil de pauvreté, Rapport de l’Office national
de la statistique, 2008.
République islamique de Mauritanie, Office
national de la statistique – Fonds arabe pour
le développement économique et social,
Enquête annuelle auprès des entreprises
modernes du secteur des bâtiments et
travaux publics (BTP) en Mauritanie, 2011.
République islamique de Mauritanie, Ministère de
l’Economie et des Finances, Office national
de la statistique, Recensement national des
entreprises du secteur moderne en Mauri-
tanie (avril 2007).
La distribution d’eau potable dans la ville de
Nouakchott, Mauritanie, Analyse des points
de vente d’eau par CHATEAU Bénédicte,
PERRIN Nicolas et Demba Oud SAMBA
Tidiane DIARRA GRET. Pôles Développement
institutionnel, Acteurs, territoires/Accès aux
services essentiels, octobre 2007.
Divers rapports de la SNDE et de l’UGPASociété nationale de l’eau (SNDE), Rapport
d’activité 2011.
Tableaux de bord d’activité commerciale de la
SNDE pour les années 2010 à 2012.
Société nationale de l’eau (SNDE), Unité de gestion
du Projet Aftout (UGPA), Projet d’alimenta-
tion en eau potable de la ville de Nouakchott
à partir de l’Aftout Essahli – Rapport d’état
d’avancement, août 2007.
République islamique de Mauritanie, Ministère de
l’Hydraulique et de l’Assainissement, Société
nationale de l’eau (SNDE), Unité de gestion
du Projet Aftout (UGPA)
Manuel d’introduction à l’étude d’impact envi-
ronnemental et social, Bécaye Sidy DIOP,
avril 2009.
République islamique de Mauritanie, Ministère de
l’Hydraulique et de l’Assainissement, Société
nationale de l’eau (SNDE) Unité de Gestion
du Projet Aftout (UGPA)
Etude d’impact environnemental et social, Rap-
port final, Bécaye Sidy DIOP, octobre 2010.
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 61
République islamique de Mauritanie, Ministère de
l’Hydraulique et de l’Assainissement, Société
nationale de l’eau (SNDE), Unité de gestion
du Projet Aftout (UGPA)
Évaluation de la mise en œuvre du plan de gestion
environnemental, Rapport final, Bécaye Sidy
DIOP, novembre 2010.
République islamique de Mauritanie, Ministère de
l’Hydraulique et de l’Assainissement, Société
nationale de l’eau (SNDE), Unité de gestion
du Projet Aftout (UGPA)
Compte rendu de la session de formation orga-
nisée à l’attention des cadres de la SNDE et
de l’UGPA, Rapport final, Bécaye Sidy DIOP,
novembre 2010.
Société nationale de l’eau (SNDE) et Office
national de l’eau (ONEP Maroc), Projet de
modernisation de la Société nationale de l’eau
de la Mauritanie, Diagnostic des fonctions
de la SNDE et Plan d’action, décembre 2010.
Présentation de la SNDE au séminaire sur l’état
des lieux et perspectives du secteur de l’eau
et de l’assainissement, février 2012.
République islamique de Mauritanie, Ministère
de l’Hydraulique et de l’Assainissement,
Société nationale de l’eau (SNDE), Direction
de l’exploitation des ouvrages d’Aftout
Essahli, Rapport d’activité, deuxième
trimestre 2012.
Étude AEP Nouakchott (Aftout Es Saheli) –
Tâche 5 Rapport APD comprenant les
sous-rapports suivants : Note de synthèse ;
Prise d’eau à Aftout ; Ouvrages de la liaison
Aftout – Béni Nadji ; Traitement primaire
à Béni Nadji ; Station de pompage de Béni
Nadji, Conduite d’adduction Béni Nadji –
Nouakchott ; Station de pompage d’eau
traitée du PK17 ; Conduites d’interconnexion
d’eau potable ; Réservoirs et châteaux d’eau ;
Système de télégestion ; Piste d’accès de la
prise à la route nationale ; Ligne électrique
moyenne tension ; Modélisation du champ
de captage d’Iddini ; Notice d’impact
environnemental ; Devis (coût d’investisse-
ment et organisation des travaux) ; Etude
financière ; Le personnel pour l’exploitation
et la maintenance.
Étude AEP Nouakchott (Aftout Es Saheli) – Rap-
port APS.
Etude de l’alimentation en eau des villages situés
le long de la conduite d’amenée d’eau vers
Nouakchott.
La production de ce rapport a été coordonnée par Felicia Avwontom,Spécialiste principale en communication et gestion du savoir, Départementde l’évaluation des opérations de la Banque africaine de développement.
Design and Production by Phoenix Design Aid, DenmarkCertified Co2 Neutral, ISO 9001/14001, DS 49001 and OHSAS 18001
DÉPARTEMENT DE L’ÉVALUATION DES OPÉRATIONS Juin 2013 4
RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIEProjet d’alimentation en eau potable de la ville de Nouakchott (Aftout Essahli)
Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a pour objectif premier de faire reculer la pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à leur développement économique durable et à leur progrès social. A cet effet, il mobilise des ressources pour promouvoir l’investissement dans ces pays et leur fournit une assistance technique ainsi que des conseils sur les politiques à mettre en œuvre.
La mission du Département de l’évaluation des opérations est d’aider la Banque africaine de développement à promouvoir une croissance durable et la réduction de la pauvreté en Afrique au moyen d’évaluations indépendantes et influentes. OPEV évalue de manière indépendante les opérations, les politiques et les procédures de la Banque en vue de garantir l’apprentissage et l’obligation de rendre compte dans le cadre des opérations de la Banque et de promouvoir l’impact des opérations sur le développement.
Directeur : Rakesh Nangia, [email protected] de division, Évaluation des projets et programmes : Mohamed Manai, [email protected]
Département de l’évaluation des operations, Banque africaine de developpementBP 323, 1002 Tunis-Belvedere, TunisieTel : (216) 71 102 841 Fax : (216) 71 194 460
Helpdesk : [email protected] operationsevaluation.afdb.org