Tous les visages de la musique
Les musiciens du Quatuor Cambini - Paris sont allés piocher parmi des œuvres qui les ont passionnés et animés ces dernières années, pour donner à entendre aux plus jeunes toutes leurs subtilités et leur énergie. Ces derniers pourront ainsi explorer, à travers des extraits présentés et commentés par les musiciens, des compositions pour quatuors à cordes parmi les plus emblématiques, de Haydn à Mozart – dont le 23e Quatuor en fa majeur constitue un véritable tourbillon stylistique en plus d'une ode à l’inventivité –, jusqu'à un florilège consacré à Charles Gounod, remarquable de diversité, oscillant entre légèreté aérienne et accents lyriques.
Violon : Julien Chauvin Violon : Karine Crocquenoy Alto : Pierre-Eric Nimylowycz Violoncelle : Atsushi Sakaï
Extraits des œuvres - Quatuor op 50 n°2 en ut majeur de Joseph Haydn - Quatuor n°23 K 590 en fa majeur de Wolfgang Amadeus Mozart - Quatuor Razumovsky n°1 de Ludwig von Beethoven
Un concert proposé par Le Concert de la Loge, en résidence à la Cité musicale-Metz
Fondé en 2007, le Quatuor Cambini-Paris, un des rares quatuors à cordes à jouer sur instruments d'époque, est apprécié tant pour son interprétation des œuvres reconnues de Haydn, Mozart, Beethoven ou Mendelssohn que pour sa redécouverte de compositeurs français oubliés tels Jadin, David ou Gouvy.
Le choix du nom de Giuseppe Maria Cambini (1746-1825), violoniste et compositeur de 155 quatuors à cordes, témoigne de l’envie des musiciens d’explorer les évolutions stylistiques des époques classique et romantique.
Le Quatuor Cambini-Paris se produit dans les salles et les festivals les plus renommés en France et à l’international, parmi lesquels on peut citer : la Frick Collection à New-York, la Salle Bourgie à Montréal, le Palazzetto Bru Zane à Venise, les Auditoriums du Musée du Louvre et du Musée d’Orsay à Paris, l’Arsenal de Metz, le Concertgebouw de Bruges, les festivals de Deauville, Radio France Occitanie Montpellier, Newbury ou Saintes.
Depuis la saison 2016-2017 le Quatuor Cambini-Paris mène en concert l’intégrale des 68 quatuors de Haydn au Théâtre de Caen, un projet qui durera 7 ans.
Les enregistrements discographiques du Quatuor Cambini-Paris ont été salués et récompensés par la critique, notamment l’intégrale des quatuors de Charles Gounod (Aparté), les six quatuors de Mozart dédiés à Haydn (Ambroisie-Naïve), Théodore Gouvy, livre-disque (Palazzetto Bru Zane), Félicien David (Ambroisie-Naïve) et Hyacinthe Jadin (Timpani).
En musique de chambre, le quatuor se produit aux côtés de grands artistes tels que Nicolas Baldeyrou, Kristian Bezuidenhout, Christophe Coin, Jean-François Heisser, David Lively, Jérôme Pernoo ou Alain Planès.
Le Quatuor Cambini-Paris joue sur quatre instruments, prêtés dans le cadre du projet « Adopt a Musician », une initiative de Music Masterpieces à Lugano.
Le Quatuor Cambini-Paris bénéficie du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, de la ville de Paris, de la Région Île-de-France, de la Caisse des Dépôts (mécène principal), de la Banque de France, du Fonds de dotation Françoise Kahn-Hamm, de l’association Adopt a Musician et des mécènes membres du Club Olympe. Il est artiste associé à la Fondation Singer-Polignac à Paris. Le Palazzetto BruZane, Centre de musique romantique française installé à Venise, entretient également une relation privilégiée avec eux.
La période classique en musique enveloppe la musique écrite
depuis 1750, après la mort de Bach et la fin de la période baroque,
jusqu’au début de la période romantique dans les années 1820. Il
ne faut pas confondre la musique classique qui regroupe toute la
musique savante européenne, de la musique du Moyen-âge à la
musique contemporaine, et la musique de style classique. Cette
période a fait naître de grands compositeurs tels que Joseph
Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart ou encore Ludwig van
Beethoven. Ces derniers remettent en cause la complexité de la
musique baroque, par ses polyphonies et ses ornements, ils ont
créé un style plus simple, associant clarté, mesure et équilibre.
Le terme « classicisme » en musique n’a pas le même emploi
que celui trouvé dans les autres formes d’art, particulièrement en
littérature. Par exemple, les tragédies de Racine sont considérées
comme les modèles du théâtre classique français, mais ne sont pas
contemporaines de Mozart ou de Beethoven.
Les limites de la période classique en musique sont extrêmement floues. L’évolution de la musique au XVIIIe siècle, comme à toute époque, s'est faite à des rythmes différents selon les compositeurs et les pays. Depuis le XIXe siècle, la période définie comme classique en France a aussi beaucoup évolué dans le temps. La musique française classique se situe, selon certains, entre 1600 et la mort de Rameau en 1764 mais, en réalité, la définition contemporaine s’appuie plus sur les compositeurs allemands et autrichiens mettant ainsi les compositeurs français de la seconde moitié du XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe à la dénomination « baroque ». La période classique suit juste après la période baroque.
La frontière entre la fin de l’ère baroque et le début de l’ère
classique est floue. Cela en est de même pour la charnière entre la
fin de l’ère classique et le début de l’ère romantique. Beethoven est
le compositeur qui marque le plus cette frontière. Il est classé parmi
les compositeurs classiques mais demeure l’un des premiers
grands romantiques. Les œuvres conçues dans sa jeunesse sont
du style classique mais avec le temps, son œuvre acquiert tous les
attributs du romantisme.
La période classique peut être vue comme une période de
stabilisation de la musique savante occidentale. L’idée dramatique
de la période classique est reprise et amplifiée à l’extrême par les
romantiques. La forme sonate devient la forme par excellence des
compositions d’envergure.
De nos jours, la musique classique est synonyme de rigidité
de forme, de symétrie et de répétitions. Cependant, l’apparition de
ce nouveau genre montre une rupture avec l'entrelacs des
mélodies, fioritures et fugues interminables du contrepoint complexe
du baroque. Le nouveau style est alors synonyme de liberté et
d'exploration.
Le langage classique se définit par des règles très strictes,
une grande rigueur formelle, une grande simplicité harmonique, et
un sens développé de la mélodie. Le principe de contraste au sein
d'une même pièce est l'élément moteur du langage classique, très
dramatique. En outre, l’ère classique voit la disparition de la basse
continue, qui transforme la musique d’alors. On passe, globalement,
de l'utilisation de « figures » à la structuration à partir de « phrases
musicales ponctuées », et à l'élaboration de tout ce système de
« ponctuation ».
Les aspects harmoniques sont modifiés car les compositeurs
simplifient leur palette d’accords et de degrés. L’harmonie de la
musique du style classique n’utilise presque plus que des accords
parfaits de dominante, de tonique et de sous-dominante. Ainsi, les
compositeurs de cette période font disparaitre l’harmonie riche et
complexe qui caractérisait la musique de la période baroque.
L’appauvrissement du langage harmonique classique
s'explique en partie par la prédominance de la mélodie
accompagnée, issue de l'opéra. Apparition d’une musique faite
d'une voix supérieure lyrique accompagnée d'accords verticaux.
Au niveau de l’aspect rythmique, les compositeurs classiques
n’innovent que très peu en la matière. Il faudra attendre l’arrivée
des compositeurs romantiques pour voir apparaître des nouveautés
rythmiques inédites.
Joseph Haydn est un compositeur
autrichien né le 31 mars 1732 à Rohrau et mort le 31 mai 1809 à Vienne. Son don pour la musique est vite remarqué et, chanteur dans le chœur de la cathédrale de Vienne, il apprend par lui-même les bases de la composition. De plus en plus célèbre, Haydn travaille ensuite comme professeur, maître de chapelle, puis comme "compositeur attitré" du fameux Prince Esterhazy (de cette période date par exemple son Stabat Mater). Il enseigne occasionnellement
au jeune Ludwig van Beethoven et rencontre un autre génie, Wolfgang Mozart.
Haydn est, avec Mozart, la figure majeure du classicisme viennois. Il a porté au plus haut niveau la forme sonate dans le répertoire du clavier, du quatuor à cordes et de la symphonie.
Wolfgang Mozart est né le 27 janvier 1756 à Salzbourg. Lui et sa sœur Maria-Anna sont des enfants prodiges de la musique, encore jeunes quand leur père Leopold exhibe leurs talents musicaux à travers l’Europe (Paris, Londres,...) : Wolfgang joue du violon et sa sœur du piano. Ces voyages permettent à Mozart de découvrir de nombreux musiciens (dont le fils de Johann Sébastian Bach) et d’effectuer d’importants progrès. Ainsi, Mozart écrit son premier opéra à l’âge de 11
ans ! Mozart devient de plus en plus connu : il est payé pour écrire de la musique, il travaille par exemple pour l’archevêque Colloredo. Mais cela ne lui plaît pas beaucoup car il n’est pas assez libre : il quitte l’archevêque en 1781. Peu après, il se marie avec Constance Weber et travaille comme professeur de musique particulier auprès de familles riches. Mais, s’il gagne beaucoup d’argent, il ne sait pas le gérer. Mozart passe des années difficiles avec la mort de son père, la maladie et des dettes. En 1791, il compose tout de même deux chef-d’œuvres : la Flûte enchantée et le Requiem. Mozart meurt à Vienne, en Autriche, le 5 décembre 1791 à seulement 35 ans, en laissant plus de 600 œuvres à la postérité.
Ludwig van Beethoven est né à Bonn, en Allemagne, le 17 décembre 1770. Son père, qui est lui-même musicien, lui enseigne rapidement la musique. Ainsi, Ludwig devient rapidement un pianiste et compositeur hors pair. Il rencontre ainsi d’autres grands noms de la musique comme Joseph Haydn ou Wolfgang Mozart. Malheureusement, à partir de 1796, Beethoven devient progressivement sourd mais, au lieu de renoncer à la musique comme il l’avait envisagé,
il affronte le destin et réussit à composer des chefs-d’œuvre comme, évidemment, la Neuvième symphonie mais également comme la Missa solemnis. Beethoven meurt le 26 mars 1827 à Vienne, en Autriche. Il est considéré comme l’un des plus grands compositeurs de l’Histoire.
Un quatuor à cordes est constitué de 4 instruments à cordes frottées dont trois sont différents : le violon, le violon alto, le violoncelle
Le violon est un instrument de musique à cordes frottées.
Constitué de 71 éléments de bois collés ou assemblés les uns aux
autres, il possède quatre cordes accordées généralement à la
quinte, que l'instrumentiste, appelé violoniste, frotte avec un archet
ou pince avec l'index ou le pouce. Un violon se compose de 3
parties principales : la caisse de résonance, le manche et les
cordes.
Dans les formations de musique classique telles que le quatuor à cordes ou l'orchestre symphonique, le violon est l'instrument le plus petit et de tessiture la plus aiguë parmi sa famille ; celle-ci inclut l'alto, le violoncelle et la contrebasse. Sa création remonte au XVIe siècle. Très vite popularisé, il occupe une place importante de la musique classique occidentale. De grands
compositeurs ont écrit pour cet instrument voire en jouaient eux-mêmes, et certains violonistes du XIXe siècle ont acquis une grande renommée, notamment Paganini.
Vidéo : https://youtu.be/29ZQ_FHeCDQ
Le violoncelle est un instrument à cordes frottées mises en
vibration par l'action de l'archet ou pincées. Il appartient à la famille
des cordes frottées comme l'alto et la contrebasse. Il se joue assis
et tenu entre les jambes ; il repose maintenant sur une pique
escamotable, mais fut longtemps joué posé entre les jambes, sur
les mollets ou sur la poitrine.
Ses quatre cordes sont généralement accordées en quintes :
do, sol, ré et la (du grave vers l'aigu), comme pour l'alto. Le
violoncelle est accordé une octave en dessous de ce dernier, soit
une douzième en dessous du violon. C'est l'un des instruments
ayant la tessiture la plus grande. Sa gamme de fréquences
fondamentales va approximativement de 65 Hz à 1 000 Hz. On dit
souvent que c'est l'instrument le plus proche de la voix humaine.
Vidéo : https://youtu.be/cyKPVAJ9QnI
Ses quatre cordes sont disposées de la façon suivante (de gauche (grave) à droite (aiguë): do, sol, ré, la (une octave au-dessus du violoncelle et une quinte en dessous du violon). Alors que
les parties de violon sont écrites en clef de sol et celles pour violoncelle en clef de fa, d'ut 4e ligne ou encore de sol , les parties d'alto sont écrites en clef d'ut 3e ligne et de sol pour les aigus.
On l'appelait autrefois quinte de violon, taille ou haute-contre (dans des tessitures différentes). Il apparaît au XVe siècle avec des tailles de corps (hors manche) très variables, caractéristique qu'il a conservée puisqu'il peut varier encore de 38 à 45 cm — les altos de facture moderne mesurent le plus souvent de 41 à 42 cm.
Si le violoncelle et le violon sont respectivement la basse et le dessus de la famille, l'alto, lui, couvre les tessitures intermédiaires (alto et ténor).
Vidéo : https://youtu.be/eU1pCog434Q
Né au XVIIIe siècle, le quatuor à cordes a fait partie des premières pierres du style classique, avant d’être le témoin privilégié de toutes les évolutions du langage musical. Il reste aujourd’hui un terrain d’expérimentation pour de nombreux compositeurs. Mais quel est donc le secret de sa longévité ?
Deux violons, un alto, un violoncelle : cette formation, qui se constitue vers le milieu du XVIIIe siècle, hérite de la sonate en trio (deux parties de dessus et basse continue) et des œuvres à quatre parties de cordes de l’époque baroque (sonata a quattro, concerto a quattro chez les Italiens, sonate en quatuor, ouverture à quatre chez les Français, symphonies à quatre parties en territoires germaniques). Entre 1760 et 1800, elle devient l’effectif de chambre préféré des compositeurs, comme en témoigne leur abondante production : presque cent quatuors à cordes chez Boccherini, une soixantaine chez Haydn, vingt-six chez Mozart.
Le genre arrive à maturité au moment où il adopte des structures formelles similaires à celles de la symphonie classique (qui émerge au même moment) et une construction en quatre mouvements : un allegro de forme sonate ; un mouvement lent suivi d’un menuet (l’ordre de ces mouvements pouvant être inversés, le menuet se situant alors en deuxième position) ; un finale rapide, généralement de forme sonate ou rondo. Le premier violon se voit parfois doté d’une partie plus virtuose, voire d’un rôle concertant : ce type de quatuor, dit « brillant », aux allures de concerto pour violon, plaît encore dans la première moitié du XIXe siècle. Mais de façon générale, le quatuor à cordes vise à l’égale importance des instruments.
À partir de la seconde moitié du XXe siècle, le quatuor à cordes redevient un laboratoire privilégié, révélateur de l’évolution des esthétiques et des possibilités offertes par les nouvelles technologies. Steve Reich le superpose à des sons enregistrés (Different Trains et WTC 9/11), George Crumb l’électrifie (Black Angels). Certains compositeurs travaillent avec l’électronique en temps réel pour amplifier les instruments et transformer leurs timbres, comme Jonathan Harvey (Quatuor no 4) ou Yann Robin (Scratches). Mais c’est sans doute Stockhausen qui, à ce jour, a imaginé le dispositif le plus fou : dans Helikopter-Streichquartett (1993), les musiciens jouent chacun dans un hélicoptère en vol, les sons instrumentaux combinés au vrombissement des pales étant captés et transmis simultanément aux auditeurs restés sur notre bonne vieille Terre.
Vidéos : https://philharmoniedeparis.fr/fr/magazine/breves/le-quatuor-cordes-dhier-aujourdhui
AUTOUR de la musique de chambre Cycle 3
Chants Chansons dans lesquelles on pratique différents procédés de composition comme dans Chocolat (Jazz Warm’up 1 Fuzeau Référence 9754 17 mises en voix "jazzy") : possibilité de le chanter à l’unisson, en canon, avec des solistes. https://youtu.be/JmbpRElnl0w
Ecoutes Qu’est-ce que de la musique de chambre ? Pourquoi la musique de chambre ? Une vidéo drôle pour commencer : https://youtu.be/uiB6ERYxI7A Découverte du nombre d’instruments que constituent les formations de la musique de chambre : Faire des écoutes comparées de duo, trio, quatuor, quintette et d’orchestres, dans tous les styles.
Création sonore Créer des groupes et demander aux élèves de créer une petite pièce de musique de chambre (à 3, 4 ou 5) en utilisant des contraintes précises : -chaque élève utilise un objet ou instrument différent -chaque groupe doit respecter la structure imposée (ex : un couplet 1, un refrain, un couplet 2) -chaque groupe doit utiliser différents procédés de composition : un premier soliste accompagné par les autres instruments, un deuxième soliste accompagné par les autres instruments, les 4 instruments à l’unisson, un canon des différents instruments.
t. +33 (0)3 87 39 92 28