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Page 1: SKI ALPIN - Deux adolescentes du Jura bernois vont tenter leur chance au niveau national. Portrait croisé. (Source : Journal du Jura 13.04.15)

STÉPHANE DEVAUX

L’une est blonde, l’autre, plu-tôt brune; l’une aime la vitesse,l’autre préfère la technique;l’une s’installera dès la rentréescolaire au Centre national deBrigue, l’autre l’y rejoindra dansun an.MarieKnuchel, deNods,et Pauline Schindelholz, de LaHeutte, portent sur leurs épau-les d’adolescentes les espoirs duGiron jurassien en ski alpin.PourMarie– lablonde, donc–

16 ans depuis le 10 janvier, cechangement ressemblera à unsacré saut, qu’elle accompliraen compagnie d’une dizaine defilles issues des associations ro-mandes. Internat, études gym-nasiales (en principe étaléessur quatre ans, en plus de l’an-née qu’elle achèvera en juin aulycée Denis-de-Rougemont, àNeuchâtel), courses nationalesdans une catégorie supérieure.«Ce sera sûrement un peu diffi-cile. Quand on est nouvelle, onpart à la fin, avec un gros numérode dossard. Et puis, questionspoints, on repart de zéro,» expli-que-t-elle.

Sixième à Crans-MontanaCespoints qu’elle adûacquérir

tout au long de la saison quivient de se terminer. Sa der-nière chez les moins de 16 ans(U16). Sa dernière aussi au seindu Centre régional de perfor-mance du Giron jurassien.Avec, notamment, un qua-trième rang à Veysonnaz, dansune épreuve réunissant lesmeilleures de sa catégorie is-sues de tous les cantons ro-mands et de Berne. Et, encoremieux, une sixième place auchampionnat de Suisse de su-per-G, du côté deCrans-Monta-na.

«J’aime la vitesse»«Je me réjouis d’aller là-bas, de

m’intégrer à une nouvelle équipe,avec de nouveaux entraîneurs»,ajoute-t-elle. Derrière une ap-parente fragilité se cache unesolide détermination: «Oui, j’aitoujours voulu aller à Brigue,c’était un objectif. Mais je me suistoujours dit que si c’était pourprendre plein de secondes dans lavue, cela ne vaudrait pas la peine.Mais comme j’ai vu que ça allaitbien...» Pour elle, c’est donc unpremier obstacle de franchi. Etl’espoir d’en franchir d’autres:

accéder aux cadres nationaux.Aux courses FIS, à la Couped’Europe. Et, rêve ultime, se re-trouver dans un portillon deCoupe du monde. Dans quellediscipline? «J’aime bien tout,mais surtout la vitesse.» C’est ensuper-G qu’elle a décroché sesmeilleurs résultats. Et désor-mais, dans son nouvel environ-nement, il sera aussi questionde descente.

Place réservéeA 15 ans tout juste – elle les a

fêtés le 3 avril – Pauline Schin-delholz avoueungoûtprononcépour le géant. Ce sont d’ailleursdeux performances dans cettediscipline (un 5e et un 7e rangdans des courses nationales àMalbun, au Liechtenstein) qui

lui valent, maintenant déjà,une place réservée à Brigue.Mais elle attendra encore un anavant de filer dans le Haut-Va-lais. Elle a encore une année enU16, qu’elle passera en famille,à La Heutte. Côté ski, elle con-tinuera de courir sous les cou-leurs duCentre régional duGi-ron.Et, côté scolaire, elle quittera

fin juin le collège secondairedes Platanes (où elle a suivi unprogramme sport-études)pour une année de lycée àNeuchâtel, dans le même éta-blissement queMarie quittera.Ses objectifs sur les lattes?«D’abord essayer d’obtenir lesmêmes résultats que cette année.Dans la mesure où j’ai déjà finidans les cinq dans des courses

nationales, peut-être est-ce qu’onattend de moi que j’obtienne unpodium...» Les deux jeunesfilles, qui sont «tout le tempsensemble, aux entraînements,aux courses», ont appris à biense connaître. De Pauline, Ma-rie dit que «c’est une des plus sé-rieuses de l’équipe, qui travailletoujours très bien». Ce que cettedernière ne nie pas: «C’est vrai,je m’énerve quand les choses nesont pas bien faites.»

Evacuer le stressA propos de Marie, elle ad-

met: «Avec elle, il y a un peu plusde rigolade, c’est un peumoins sé-rieux.» Ce à quoi elle répond,histoire de (un peu) se justifier:«Oui, cela me permet d’évacuer lestress.» Ce fichu stress qui a ten-

dance à s’emparer d’elle au mo-ment du départ et qu’elle n’éva-cue qu’une fois en course.Depuis quelques jours, toutes

les deux sont en vacances. Sco-laires et sportives. Marie passequelques jours en Autriche avecsa mère et sa sœur, Pauline pro-fite de lever le pied en famille,avec ses parents et ses frères etsœur, chemin... du Paradis!Mais la pause sera de courte du-rée: le retoursurneigeest fixéauweek-end de l’Ascension, dès le14mai.Et, entre-temps, elles au-ront droit à leurs trois à cinqséances physiques hebdomadai-res. Ainsi qu’un test qui révélerasi elles ont été assidues dans cetexercice.La vie d’apprentie cham-

pionne est à ce prix!

3Lignes de mire

SKI ALPIN Deux adolescentes du Jura bernois vont tenter leur chance au niveau national. Portrait croisé

Qualifiées pour la seconde manche

Pauline Schindelholz, 15 ans, (à gauche) et Marie Knuchel, 16 ans, vont poursuivre leur progression au Centre national ouest de Brigue. La première en 2016, la seconde cette année déjà.TANJA LANDER

Le Journal du Jura lundi 13 avril 2015

MARIE KNUCHELNée le 10janvier 1999,domiciliée àNods, SCNods-Chasseral.Etudiante aulycée Denis-de-Rouge-mont (classesport-études), àNeuchâtel.

Interne au Centre national àBrigue à partir de la rentréed’août. Un grand frère, Benoit,18 ans, qui a renoncé à Briguepour privilégier ses études.Une petite sœur, Elsa, née en2000.

PAULINE SCHINDELHOLZNée le 3avril 2000,domiciliéeà LaHeutte, SCSaint-Imier.Termine sascolaritéobligatoireen juin aucollègedesPlatanes, à

Bienne (sport-études). Entreraau lycée Denis-de-Rougemont,à Neuchâtel, en août. Rejoindrale Centre national de Brigue en2016. Un petit frère, Mathieu,né en 2001, membre du Centrerégional de performance duGiron. Une petite sœur, Sarah,née en 2002.

EN DEUX MOTS

= L’AVIS DE

JÉRÔMEDUCOMMUNCHEF ALPINDU GIRONJURASSIENDES CLUBSDE SPORTSDE NEIGE

Une vraie confirmationLes résultats de Marie et de Pauline sont la confirmationque notre Centre régional de performance, qui existedepuis cinq ans, commence à porter ses fruits. Lapreuve, c’est que dans deux ans, nous pourrions avoirquatre ou cinq jeunes au Centre national ouest de Bri-gue (réd: il en existe trois en tout en Suisse, à Engelbergpour la Suisse centrale et à Davos pour la partie orien-tale). Ce n’est donc pas juste un jeune qui perce en rai-son de son seul talent.Pour ces deux filles, c’est un gros objectif d’atteint, ce quine me surprend pas, compte tenu de la structure miseen place, mais aussi de leur propre potentiel et desqualités qu’elles ont montrées depuis plusieurs an-nées. En fait, c’est comme si elles s’étaient qualifiéesaprès une première manche en Coupe du monde.Maintenant, elles doivent confirmer dans la seconde.

EN ALLEMAGNE Ses bons résultats à Mal-bun ont permis à Pauline Schindelholz de vivreunepremière internationale cethiver: elle a étésélectionnée sous les couleurs suisses pour unedouble épreuve à Oberjoch, en Allemagne, quis’estdérouléedébutfévrier.Classée41eenslalomet 48e en slalomgéant, elle a pumesurer l’écartqui la sépareencoredesmeilleures.Desconcur-rentes de six nations étaient présentes.

CÉDRIC GASSER Un garçon représentedéjà le Giron au Centre national de Brigue: ils’agit de Cédric Gasser, 17 ans le 30 juin pro-chain, du SC Saint-Imier. Apprenti charpen-tier à Courtelary, le jeune Jurassien bernois nevit pas en permanence en Valais. Pour sa pre-mière année dans sa nouvelle catégorie, il asurtout été aligné dans des courses FIS.

PAS LES SEULES Ladélégationdesalpinsdel’Arc jurassien à Brigue devrait encore grossirdans un futur proche. Outre Marie Knuchel(cette année) et Pauline Schindelholz (dans unan),RémiCuchea lui aussi déjà son ticketpourl’anprochain.Cedernier,membreduSC Chas-seral-Dombresson, adequi tenir: il est leneveude Didier Cuche! Enfin, Benjamin Burkhart,de Chaumont (SC Chasseral-Dombresson) estaussi en passe d’atteindre cet objectif.

GROS SOUS UneannéeeninternatàBriguecoûte la bagatelle de 25 000 fr. par an. Lessponsorsàce stadede lacarrièredeces jeunes?Avant tout la famille et les amis.Mais le Girons’implique aussi pour aider les athlètes et leursproches à trouverdesmoyensde financement,en particulier via le sponsoring privé.

Première expérience à l’étranger

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