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Le cabinet de Le cabinet de Clément Clément Lafaille,Lafaille,savant naturaliste du siècle des Lumières
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II.AL’élaborationd’unlieupourstockeretmontrer II.B. Entre Art et Science II.CLesmutationsducabinetdudécèsdeLafaillejusqu’ànosjours. II.DLesautrespiècesdemobilieraujourd’huiadjointes
Sommaire
p.4I. Préambule
II. Le Cabinet de Clément Lafaille, savant naturaliste du siècle des Lumières
III. Liens avec le programme
IV. Pour aller plus loin
Frontispicedela«Conchyliologie » de Dézallier d’Argenville(photopagesuivante)
© Source gallica.bnf.fr/BnF
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I. PréambuleI. Préambule
C’estdans lesannées1950qu’ona réaliséque lemobilier léguéparClémentLafaille,notablerochelaisduXVIIIesiècle,àl’AcadémieRoyaledeLaRochelleavaitunevaleurbiensupérieureàsasimplevaleurfonctionnelle.Ilmatérialiseaujourd’huipournousunepageimportante de l’Histoire des Sciences, celle des Lumières. A la restauration essentielleeffectuéedanslesannées1950s’estajoutéeunecampagnederestaurationbeaucoupplussoucieusedel’authenticitédulieuàlafaveurdelarénovationdel’ensembledumuséumpour2007.Depuis, les travaux sur Lafaille et son cabinet se sontencorepoursuivis. Leprésentdocumentapourambitionderendrecomptedecesdifférentesavancéesetd’entireruneapprocheenrichiepourlesenseignants.
Ce dossier pédagogique a été réalisée par Claudine Labasse, professeur d’Histoire Géographie au lycée Dautet en service éducatif au Muséum de La Rochelle.
accueilboutique
cour d'honneur
entrée28 rue Albert 1er
entrée
sortie jardin des plantes
salle de
démonstration
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Plandurez-de-chausséeduMuséum.Lasalle5abriteleCabinetd’HistoirenaturelledeClémentLafaille
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II.A L’élaboration d’un lieu pour stocker et montrer.
En entrant dans le cabinet, on réalise tout de suite qu’on vient de pénétrer dans unensemble cohérent. Cela est dû à l’unité de la palette chromatique des tons corail etivoire,relevésparletoncomplémentairedugris-bleutédufonddesarmoiresvitréesetdestables-vitrines.Dansunemoindremesure,celas’expliqueaussiparunecertaineunitéde style : les pilastres des armoires fermées sont ornés de cannelures qui font écho àcellesdespiedsdetabledestables-vitrinesetàcellesdumédailler.Demême,ladécouperocailledesmenuiseriesdesarmoiresvitréesrésonneaveclesdossiersgalbésdeschaises.C’est ensuite qu’on découvre qu’il y a une unité des contenus : les coquilles dans lestables-vitrines, les animaux empaillés dans les armoires sont autant d’objets naturels.Aujourd’hui,unmédailler,unsplendidecoquillerdeladeuxièmemoitiéduXVIIIes.etunemappemondede1780complètentcetensemblemaisn’étaientpasprésentsaudomicilede Lafaille.
Celieuaétévouluparunamateuréclairé,ClémentLafaille,néàLaRochelleen1718,quiydevientcontrôleurgénéraldesGuerres(inspecteurdesintendantsmilitaires)en1745etquiasansdoutecommencéàaccumulersacollectiond’HistoireNaturelleàpartirdecettedatelà.OnignorequandilafaitréaliserlesarmoiresvitréesdestylerocaillequisontlapremièreétapedesboiseriesdesoncabinetmaisilenestfaitmentiondansledeuxièmeouvragesurlaconchyliologiedeDezallierd’Argenville,publiéen1757I.Cen’estpasleseulendroitoùLafailledisposaitsescollections.Ilavaitmisdescoquillessursacheminée II , surtoutilyavaitégalementdanssoncabinetdes«nichespratiquéesdanslesencoignuresetdansl’embrasuredesportes III»,des«consoles IV»etilseservaitduplafondpouryaccrocherdesobjetsnaturelsvolumineux. Nulletracedecet«amas V»dans latroisièmeéditionde laConchyliologiepubliéeen1780VI.Touslesobjetssontlogésdansdesmeublesetladescriptionducabinetfaitétatdequinzearmoiresdontneufsontvitrées(cesontlesarmoiresinitiales)etsixsontferméesetornéesdedoublespilastresquiencadrentdestrophéessculptés.Aujourd’hui,ilrestehuitarmoiresvitréessachantquel’uned’elleaétécoupéeendeuxpourcréerlesdeuxpetitesarmoiresvitréescôtéEst,ainsiquequatrearmoiresferméesàpilastres.Ilestégalementfaitmentionde«douze tables couvertes de cristaux VII»(desvitres).Cettetransformations’estopéréeàlasuitedesaménagementsvoulusparLafailleen1766.Ceux-cipoursuiventplusieursbuts:augmenterlesvolumesderangementsdissimulésàlavue,montrerdes
II. Le Cabinet de Clément Lafaille, savant naturaliste du siècle des Lumières
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objetsdechoixdemanièreclasséeetesthétiqueàlafoisetdiffuserlesavoirscientifiquequ’ainsidisposésilsreprésentent.
Toutd’abord,Lafailleaexplicitementpassécommandedetiroirsauprèsdumenuisierquia réalisé les nouvelles boiseriesVIII.Denombreusestracesdecestiroirsontétéretrouvéespar l’ébénisteDominiqueChaussat lorsqu’ilaréalisé larestaurationdumobilierpour laréouverturedumuséumde2007IX. Ladescriptionde1780enspécifie l’usage. Il estditque«Dans une partie des six pilastres qui coupent ces armoires, sont arrangés sur des gradins de très beaux groupes de cristaux de roches, des stalactites, des fluors, flos ferri, &c. L’autre partie présente quelques morceaux d’anatomie, des œufs, des griffes, des becs, des dents, des cornes d’animaux, des défenses de narval et d’espadon, des peaux de serpents et autres objets de pareille nature. Le droguier, ainsi que les mines, les minéraux, les gangues, les pyrites et les marcassites, les pierres fines, les agates et les dendrites, les pierres de Florence, les marbres et les albâtres, les empreintes de feuilles, de fruits et de poissons sur ardoises blanches et noires, les scarabées, insectes et papillons naturels ou étrangers sont renfermés dans les tiroirs des piédestaux.»OnvoitbienqueLafailleavoulutrouverdesespacesdestockagepourlesmultiplesobjetsnaturelsdepetitetaillequ’ilavaitaccumulésavecardeurdepuis1745.Onsoupçonneégalementqu’ilmasquelespiècesdesacollectionlesmoinsmarquantes.
Vuegénéraleducabinet Lafailleavecaupremierplan les tables-vitrinesetau secondplan lesarmoires vitrées. ©MHNLR/FrançoisGiraudon
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II.B Entre Art et Science
Avecsesarmoires« à jour»c’est-à-direvitrées,Lafaillepeutpoursuivreunautredessein: celui non seulement de ranger mais de manifester à la vue l’état de la connaissance scientifiquedanslesdomainesembrassésparsacollection.Sesvitrinesmontrentsespossessionsmaisellesdémontrentaussiunsoucidetridesobjetsexposés.Ilaprissoind’endédiertroisaux«zoophites»,unequatrièmeaux«reptiles, …serpents & autres animaux monstrueux conservés dans de l’esprit de vin. La cinquième offre à la vue les oiseaux desséchés (…). La sixième armoire est remplie de crustacés. Les septième et huitième contiennent les pétrifications de mer et de terre, & une grande variété de végétaux (…). Les pierres figurées, où se trouve un alphabet lapidifique presque complet
de la pierre nommée grammatias, sont placées dans la dernière ». Encore aujourd’hui, cesarmoires vitrées sont un régal pour l’œil. Autourdes vitres et au bas des armoires, des moulures délicatement sculptéesreprennent des motifsvégétaux et celui descoquilles, dans uneexécution gracieuseX et enmême temps associéeauxcontenusexposés.
Détail d’une des armoires vitrées. ©MHNLR
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Toutefois,c’estgrâceàsescoquillesqueLafaillepeutaccomplirlaparfaitefusionentreconnaissance scientifique et recherche artistique. Elles représentent le fleuron de sacollection.Entantquesavant,ils’estfaitunespécialitédelaconchyliologieetilaacquisune réputation certaine dans ce domaine.Demanière conjointe, il a acheté une vastecollection, tant de spécimens d’Aunis que demers lointaines. Si de toute évidence cedomaineconstitueunpanconsidérabledel’Histoirenaturelle,celan’expliquepasàsoiseull’engouementmajeurquelescoquillesontpususciterauprèsdesamateursduXVIIIe siècle. Ilfautyajouterleurspropriétésesthétiques.Cettevaleurcompteautantdansl’espritdespropriétairesquel’intérêtscientifiquequ’ellespossèdent.Lescoquillagessontconsidéréscommeunornementessentield’uncabinetd’histoirenaturelle.EnFrance,l’hommequiadonnéletonenmatièredecabinetsdecuriositésestAntoine-JosephDezallierd’Argenville.C’est un personnage remarquable car il collectionne à la fois les objets naturels et lesobjetsd’art. Ils’appuiesursescollectionspourélaborerdesouvragesenconchyliologieetenHistoiredesArts. Il seraun contributeur importantde l’Encyclopédie. Il s’adonne égalementaujardinageetestl’auteurdelaThéorie et Pratique du jardinagepubliéepourla première fois en1709. En 1727, il rédigeun articledans leMercure de France dans lequel ildresse letableaud’uncabinet idéal,oùserassemblerait lemeilleurdumondenaturel et des artsxi.Nous savonsque Lafaille possédait dans sabibliothèqueplusieursouvragesdécrivantdescabinetsscientifiquesenEuropecequiadutl’ameneràréfléchiràlamanièred’organiseraumieuxcegenred’espacexii.Surtout,ilestencorrespondancescientifique régulière avec Dezallier. C’est ce dernier qui nous fournit une descriptiondétailléeducabinetdeLafailleen1757sansqu’onsachesiréellementill’avului-même.Elleestentoutcasétonnementélogieuse,puisqueDezallier,grandmaîtredesélégancesencedomaine,yévoque« le bon goût et la capacité du Maitre »XIII.OnimagineaisémenttoutleplaisirqueLafailleadûressentirdecetadoubement.
Le cabinet de 1757 n’est déjà plus un cabinet de curiosités. Comme dans ceux-ci, ilconserveencoreunepetitedimensionéclectique:ilprésente«plusieursmandragores»…etilrecèledes«divinitéségyptiennes»doncdespiècesqu’onamisesenexergueparceque justement elles sortaient de la norme. Néanmoins, il est clairement un cabinetfortementspécialisédanslessciencesnaturellesetdontlalogiquen’estplusd’isolerdesobjets remarquablesmais au contraire de rassembler lemaximum de spécimens pourpouvoircomposerdescollectionslesplusexhaustivespossiblesdéployantlemaximumdereprésentantsd’ungenre.
OnabasculédanscequiestdésormaislagrandepoursuitedelascienceduXVIIIesiècle:l’inventairedumonde.Cetinventairesefaitàtoutesleséchelles.Localement,despersonneséruditesdansledomainescientifiqueexaminentautourd’elleslesdifférentesespècesetlesdécrivent.Lafailleestleprofiltypedecegenredepersonnage.Ilasuiviuneformationsupérieuredejuriste.C’estenautodidacteXIVqu’ilacquiertdescompétencesscientifiques.Ilsemblequ’ileffectuedescollectesdeterrainsurlesrivagesd’AunisetdeSaintongequ’ilfréquente pour des raison professionnelles, qu’il se forme auprès d’autres naturalistesamateurslocauxdontilrejoindralespluséméritesauseindel’AcadémieRoyaledesBelles-LettresdeLaRochelleen1751.Illiténormément,cequ’attestesabibliothèque,fortede450ouvragesdont60%sontdesouvragesscientifiques.Sonsavoirnousestégalementattestéparunautrebiais:lesnombreuxdessinsqu’ilafournispourillustrerladeuxièmeéditionde laConchyliologiedeDezallier. Ilestaussi l’auteurdesdescriptionsquiysontliées.Orcesdessins,présentéssousformedeplanches,nesontpasanecdotiquesdansl’ouvrage.Aucontraire, l’auteur insistebiendanssonpréambule,sur lefaitqu’ilatenuà lesfaireexécuterpardesnaturalistesplutôtquepardespeintres,car leshommesdesciencessontcapablesd’uneobservationbienplusexacte.Ilsontjouéunlargerôledans
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lesuccèsdutraitéauprèsdesamateursdesontemps.OncomprenddoncqueDezallier,commeill’exprime,sesenteredevableauprèsdunaturalisterochelaisXV.
Quiplusest,lesexpéditionsmaritimesaulongcoursrapportentenEuropedesespècesnouvellesauxcouleursaguichantes.Lalistedesespècesconnuesexplose.Cettenouvellerichesse naturelle pose néanmoins un double problème de volume et d’organisation.Plus que jamais, il faut non seulement accumuler mais classer. Pour venir à bout desmasses d’objets naturels désormais à leur disposition, les naturalistes sont obligés desespécialiser.Plusilssontsavants,etplusilssontforcésdes’attaqueràlaclassificationde leurs collections. En matière de conchyliologie, Johan Daniel Major (1634-1693),un médecin de Kiel, propose pour la première fois en 1675 une classification précisedes coquillages (ondirait aujourd’huimollusques) vivants qu’il divise en «univalves », «bivalves»et«turbinata »XVI.Desoncôté,lemédecinanglaisMartinListerproposeluiaussiunsystèmedeclassificationpourcetembranchementXVII. Pour la France, le mérite d’une première classification revient à Dezallier dans sa première Conchyliologie, en 1742, puisqu’il l’accompagned’uneméthodepour «diviser » les coquilles comme il leditalors. Ily introduitunsystèmedenomenclaturebinominale.Cetteœuvrefaitpartiedes chaînons dans la construction d’un système de classification animale universel carelleestaunombredesouvragesspécialiséssurlesquelsCarlvonLinnés’estappuyépourélaborersondessein.Néanmoins,LafaillequantàluiutiliseexclusivementlaclassificationdeDezallieralorsmêmequedansladeuxièmemoitiédusiècleelleapparaîtdéjàcommeobsolète.
Ilasuseconstituerunensembledequalitégrâceàsesproprescollectes,maisaussigrâceàdesachatsauprèsdesmarinsquiarriventauport,demarchandsrochelaisouparisiensetgrâceàdeséchangesavecd’autresnaturalistes.Trèsprobablementen1766,aumêmemomentque laréalisationdesarmoiresvitrées, ildécidede luioffrirunécrindignedesavaleur.Ils’adresseàdesartisansparisiens.IlfaitréaliserparClaude-CharlesSaunnier,maîtreébéniste,actifàpartirde1765,douzepetitestablesd’untypetrèsparticulier.Eneffet, ildemandequelasurfacedestablessoitunevitre,pourquel’onpuisseobserverdirectementlescoquillesquisontrangéesdansletiroirdontchacunedispose.Ensuite,ilplacelescoquillesdanschaquevitrineenrespectantlaclassificationdeDezallierXVIII et il prendsoindelesdisposer«enformedeparterre»,enrespectantundessingéométrique.Letissugris-bleutéquitapisselestiroirsfaitressortirleursteinteschaudes,souventocres,dansunjeudecouleurscomplémentairesquireprendlapalettedesmaîtresdelapeinturefrançaiseduXVIIIes.SaunnieradoptelestyleLouisXVIetréalisedesmeublestrèsélégantsd’unegrandefinessed’exécutionXIX.Ainsinotrecollectionneurparvient-ilàallierscienceetbeauté.Leschaises,ellesaussidegrandequalité,ontétéréaliséesparlemaitremenuisierMathieuBauve,actifde1754à1784,dansunstyleLouisXVXX.Ladifférencedestyle(lemêmehiatusexistepourlesarmoires)nesemblenullementavoiraffectélepropriétaire.
Lestrophées(c’est-à-diredesbas-reliefsprésentantdesobjetsdiversdisposésengerbe)qui ornent les pilastresméritent unemention particulière. Ils sont d’une remarquablefinessed’exécutionXXI, dontonne retrouvequede rareséquivalentsdans ladécorationd’intérieur rochelaise à lamêmeépoque.On ignore quel sculpteur les réalisa. Chaquetrophéeprésenteunecompositionproche.Ausommet,unrubannouéetcommefixéausupport seprolonge verticalementpour formerune sortedegrappequi comportedesobjetsnaturelstrèsdivers.Desrubans,maisaussidesserpentsàtêtedecanardetparfoisuneguirlandedepetitscoquillagesetétoilesdemersontutiliséspourdonnerl’illusiondel’enchevêtrementpropreàl’esthétiquedestrophées.
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Trophée«àlatortue»©MHNLR
Pour la facilité de la description, on désignera chaque trophéepar un animalparticulièrementfrappant.Encequiconcernelesmollusques,ilestpossibled’identifierlesfamilles,parfoislegenreetexceptionnellementl’espèce.Pourlescoraux,saufexceptionsonnepeutpasêtreplusprécis.Pourlereste,lorsqu’onarriveàdistinguerdesespèces,ils’agitdevertébrés.Ilyatrèspeudevégétaux. Dans le trophée«à la tortue»,pour lesmollusques,on répertorieungastéropodeXXII, uncéphalopodeXXIII,deuxcerithidaeXXIV, un strombeXXV, troispectinidaeXXVI, un arcidae du genre arca, un turtellidaeXXVII, trois lambisXXVIII,unbénitier(ungenredebivalve).Onpeutmêmeidentifierquelquesespècesdemollusques:uncypraecassis rufa et un cypraecassis testiculusXXIX.Parailleurs,ondistingueuneépongeXXX,unmadrépore(ordredescoraux),unpoulpe,unesèche,deuxamonites(doncdesanimauxfossiles),unetortue luth(une
espèce atlantique). Ily a aussi un escargotterrestre et un serpentfort stylisé puisqu’il aunetêtedecanard.
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Dansletrophée«aucrocodile»l’attentionestparticulièrementattiréeparuncrocodileainsi que par une tête de cheval. On trouve les mollusques suivants : une olive, desporcelaines, un terrebre, des pectinidaes, un tridacnidaeXXXI, des strombidés dont un strombus lentiginosus, un lambi scorpio.Parailleursonobservedescorauxramifiés,uncrustacéqu’onnepeutidentiferfautedelamoindreindicationsurl’échelledessculptures,uneétoiledemerépineuse(acanthaster planci),unetêtedecanardàmoinsquecesoitunserpentstyliséetquelquesplantesnonidentifiables.
Letrophée«àl’éléphant»s’orned’unéléphantd’Afrique.Iloffretroisstrombesdontunstrombus pugilis et un strombus gigas,troisbuccinidae,uneporcelaine,deuxturitellesdontune turitella terrrebra,troispectènes,unemitre,uncharonia variegataXXXII.Onvoitaussideuxcoraux:l’undelafamilledescorauxbranchus,l’autredugenrecerveaudeNeptune.Onremarqueunserpent,unanimalévoquantlelézardmalgrésatêtepeuconforme,un
crustacé (éventuellement une écrevisse ou une langoustine) et pour lerègne végétal une cabosse decacaoetpeut-êtredesgraminées.
Trophée«àl’éléphant»©MHNLR
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Letrophée«aurhinocéros»représenteunrhinocérosd’Inde. Ilcomporteégalementunedélicateguirlandesurunlitd’algues:onyvoitunovulidae,troisstrombidaedontunlambis, deuxpectinidae, un appohrais une valvedebénitier (tridacnidae), une coquilleSaint Jacques.D’autrescoquillagesparsèment le trophée :un tritondugenrecharonia,un cérithe,unpectène. Sont reconnaissables égalementuneétoiledemer, unpoissonmanifestementfautifdanssareprésentation,undenosserpents-canards,uncoquillageauxvolutesimaginaires,uncoquillagemarin,uncorail,Onvoitquelquesfeuillesetleseulexemplesurtouslespanneauxd’unebranched’arbusteavecdesfruitsXXXIII.
Détaildutrophée«aurhinocéros»©MHNLR
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Ils sontparticulièrementoriginauxdans leurs sujets,non seulementpour LaRochellemais pour la France. Bien sûr, la naturede la pièce et l’importancede la collectiondecoquillesdeMLafailleexpliquentlesthématiqueschoisies,maisn’expliquentpastout.Onnoteainsi l’absencetotaled’objetsnaturelsdurègneminéral.Pourchaquetrophée,onobserveunparfaitmélangeentrerègneanimaletvégétal.Lesanimauxsontclairementsurabondantsparrapportauxvégétaux.Onvoitaussilajuxtapositiond’espècesdemilieumarin ou terrestre, de milieu tropical ou tempéré. Il n’y a aucune considération nonpluspour le respectdesproportionsdesespècesentreelles, cequine facilitepas leuridentification.Ilestclairquel’objectifesthétiqueprime,pourl’artisteetsansdoutepourlecommanditaire.Danscedomaine,laréussiteestcomplète.Nonseulementlasculptureesttrèsaboutie,maisl’artistearéussidesavantsentrelacsentredesformesôcombiendisparates. On s’arrêtera en particulier sur l’intégration d’une tête d’éléphant et d’unetêtederhinocérosdans lescompositions.Cesdeuxanimauxontdetouteévidenceétéchoisis pour leur caractère spectaculaire et exotique et leur effet est encore saisissantaujourd’hui. Leur présence dans le décor de Lafaille pose néanmoins une questionmajeure:quelmodèlel’artistea-t-ilbienpuutiliserpourlesréaliser?Aladatede1766,ilcirculedéjàenFrancedenombreuxouvragessurlesplantes,lescoquillagesoulafaunelocale.Riendetelpourl’éléphantetlerhinocéros.Aucontraire,puisquenousconnaissonsla date d’exécution des panneaux de façon précise, nous pouvons retracer leur sourced’inspiration.Onpeutécarterundessinquiauraitétéexécutésurlevifparlesculpteur.Eneffet,nuléléphantnetraineàParisàcettepériode.Ilfautexclurel’Encyclopédiequipublia sesplanchesd’Histoirenaturelleen1768. Ilestparcontredocumentéquepourréaliserl’illustrationdecetanimalpourl’Histoire naturelledeBuffon,ons’estbasésurunesculpturequifutréaliséeàNaplesen1745d’aprèsunanimalquivivaitdansceroyaumeet qui avait été offert par le Sultan d’Istanbul. Cette sculpture entra en possession de MSoufflotquivoulutbienlaprêterauxconcepteursdel’ouvrageXXXIV.Parcontre, ilyeubienunrhinocérosoriginaired’AssamexposéàParisen1749.IlfutpeintparJean-BaptisteOudrylamêmeannéeetcetableauservitdemodèleàl’illustrationpubliéesousl’autoritéde Buffon. Pour son tableau, Oudry choisit de peindre l’animal de profil. Pour réaliserses illustrations de quadrupèdes, Buffon systématisa cette représentationde profil, quiselonluiétaitlaplusinstructivepourlelecteur.C’estunemarquedesapublication.Ilestfrappantdeconstaterlasimilitudeentrelesplanchesdel’éléphantetdurhinocérosetlestrophéesdumuséum.Toutdouteestlevéquandonsaitquelesdeuxplanchesenquestionfurentpubliéesen1764.
Onnepeutdoncquesaluerlesoucidedocumentationscientifiquequianimalecréateurdestrophées.Touslesanimauxterrestresetlescoquillesattestentd’untelsouci.Hélas,lesautresanimauxmarins,apparaissentaucontrairefantaisistesvoireimaginaires.Sansdoutefaut-il y voir là aussi unequestiondedocumentation, lesouvragesdisponiblesdans cedomainen’ayantpaslamêmequalitéd’illustration.Commetouteslesautrescomposantesducabinet,lestrophéestémoignentduréelsoucidecombinerartsetsciencesmaisaussidescompromisimposésparledésirdeparaître.
Voici donc que le cabinet dans son ensemble a étémétamorphosé : tout lemobiliercompose un décor qui célèbre la science de manière éclatante, dans une fanfare decouleursetdeformes.Cetécrinpourcettebranchedesconnaissanceshumainesreflètefidèlementlerôlecentralqu’ellesevoitattribuerdanslaphilosophiedesLumières.Placéesaucentredelapièce,lesdouzetablesetchaisesattendentlesamateursquisepencherontsur lesbeautésde lanaturepourmieux les connaître, répondant làaussià lavocationdes Lumières de diffusion des sciences pour alimenter le progrès et viser au bonheur del’Homme.
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II.C Les mutations du cabinet du décès de Lafaille jusqu’à nos jours.
Al’occasiondelarénovationdudébutduXXIesiècle,DominiqueChaussatapureconstituercertainesmodificationseffectuéesaufildutemps.Trèspeuusés,lespiedsdestablesetdeschaisesattestentqu’ilsontserviàbienpeudevisiteurs.UnpremierdémontageetdéménagementaeulieulorsdudécèsdeLafaillepourtransporterlesmeublesdansunemaisonsiseàcôtéde l’Hoteldeville.C’estàcetteoccasionqu’onréduisit lesboiseriesdanstouteslesdimensionsetenparticulierenhauteur.
En 1794, Lavillemarais, chargé de s’occuper des collections d’Histoire naturelle del’ancienneAcadémie constata la présence de 2 128 coquilles, loin des 4 000 évoquéespar d’Argenville dans son inventaire du cabinet de Lafaille. Il inventorie égalementunemultituded’objetsfaisantpartieducabinet.Lavillemaraisétaitdéjàsecrétaireperpétueldel’Académieen1783,àl’époqueoùlecabinetfuttransféréprèsdelamairieetétaitdoncbienplacépourobserverlesavariesdel’ensemble.Onpratiquaunnouveaudéménagementpourl’installationdumobilierdanslemuséumouvert en 1832. De nouvelles transformations eurent lieu pour ajuster les meubles àleur nouvelle salle, celle qu’ils occupent toujours actuellement. C’est à cette occasionnotammentqu’onscindaunedesarmoiresendeux. AucoursduXIXesiècle, lesmeublesfurentutiliséssansqu’on leuraccordeunevaleurparticulière.Ilsfurentséparés,dispersésàtraverslemuséumetpeintsengris.
VueducabinetLafailleàlafinduXIXe siècle ©MHNLR
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VueducabinetLafailleen1928©MHNLR
Cefuten1956quelemobilierfutclassémonumenthistorique,àl’instigationd’unnouveauconservateur.En1958il futdécapéetrepeintsuivant lescouleursd’origine,etrestauréparunébénisteparisien.Letoutfutprésentédansl’espritd’uncabinetdecuriosité,sanss’attarderàl’exactitudedescontenusoudeleurdisposition.
VueducabinetLafailledanslesannées1990©MHNLR
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II.D Les autres pièces de mobilier aujourd’hui adjointes
Le cabinet Lafaille accueille aujourd’hui trois pièces demobilier qui n’y auraient pasdépareillé.
LemédaillierresteliéàlapersonnedeLafaille.Noussavonsquecelui-cicollectionnaaussidesmédailles.Ilfitdondumeubleàl’Académieen1774.Lecorpsdumeublecomportedestiroirsaménagéspourrecevoirdesmédailles.Lepiétementactuelremplaceunpiétementdatantde1900environXXXV.
MédaillerducabinetLafaille©MHNLR
Ensuiteunglobeterrestre faitéchoaucaractèreultramarindenombreusespiècesdeLafaille.Ilestposésurunsupportenboisàquatrepieds.Leglobelui-mêmeestcomposédedeuxhémisphèresenpapiermâchérassembléesparunaxeenbois.Lasphèreainsiobtenueestensuiterecouvertedeplâtrequel’onlisseàl’aided’ungabarit.Ensuiteoncollesurleglobelesfuseauxgravéssurunpapier.Akerman,graveursuédoisspécialisédanslaréalisationdeglobes,estl’auteurdecepapiergravé.Maislagravureaétécomplétéeen1780parFredericAkrel,unélèved’Akerman,etpubliéeàUppsala.Ilyaportélesdernièresavancéesdelascience:leslignesd’égaledéclinaisondéterminéesparCookpourlepôleSud. Ces lignes représentent un tracé fictif permettant aux navigateurs de corriger le
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décalageexistantentre lepôlegéographiqueet lepôlemagnétique. Le tracéondoyantvisiblesurlegloben’aplusdevaleurscientifiquemaisattestequel’objetfutunjouràlapointedusavoir…Ilfutdonnéàl’AcadémieroyaledesBelles-Lettres,SciencesetArtsdeLaRochelleparMMDebaussayetNérac.Iln’étaitdoncpasdanslecabinetdeLafaille.
Lecoquillierestunmeubled’apparatenacajoudeCuba.Ilfaitpartiedecequel’onappelleles «meubles de port ».DominiqueChaussat considère comme très probable qu’il aitétéréaliséparunartisanrochelais.Unmeubletrèssemblableestvisiblesuruntableaud’AlexandreRoslin (1718-1793) intituléPortrait de Perronnet et de sa femme peinten1759.Ilestsculptédecoquillessurlescôtésenréférenceàsonusage.Iln’enestfaitnullementiondanslesdocumentsduXVIIIesièclequenousavonssurlecabinet.Cen’estqu’àpartirde1885quePaulCassagneaud,alorsconservateurdumuséumetquiyestemployédepuis1830,parledu«meubleremarquabledestyleLouisXV,dumême(Lafaille)donateur»dansunenotice.Enoutre, lemeubleparaît redondantpar rapportauxdouze tables-vitrinesinstalléesparLafaille.
CoquilliersetrouvantdanslecabinetLafaille©MHNLR/FrancisGireaudon
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I) L’histoire naturelle éclaircie dans une de ses parties principales, la conchyliologie, qui traite des coquillages de mer, de rivière et de terre, ouvrage dans lequel on trouve une nouvelle méthode latine et françoise de les diviser, augmentée de la zoomorphose.AntoineJosephDezallierd’Argen-ville.Paris,deBureAiné,1757.II)InformationaimablementfournieparChristianMoreau.III)CfDezallierd’Argenville,1757,p140IV)CfDezallierd’Argenville,1757,p140V)CfDezallierd’Argenville,1757,p139VI) Dezallier d’Argenville La conchyliologie ou histoire naturelle des coquilles de mer d’eau douce, terrestres et fossiles, avec un traité de la zoomorphose,Paris,deBure,1780.DesciptionducabinetdeLafailleauxpages310à312.VII)cfDezallierd’Argenville,1780,p312.VIII)MarchéentrelemaitremenuisierPierreBissonetlecompagnonmenuiserAntoineFerrerolsignéle4août1766etconservédanslesminutesdeMaitreFredureuxDumas.Archivesdéparte-mentalesdelaCharenteMaritime.Série3E1975-1987.Cote1977.IX)DominiqueChaussat,Restauration du cabinet de Clément Lafaille 2006-2007.Mémoire.Consul-tableàlabibliothèqueduMuséumd’HistoireNaturelledeLaRochelle.X)LaqualitédecetravaildemenuiserieaétésoulignéeparMoniqueMoulindansL’architecture civile et militaire au XVIIIe s. en Aunis et en Saintonge.éditionsQuartierLatin.LaRochelle.1972.pp140-141.XI)Antoine-JosephDezallier«Lettre sur le choix et l’arrangement d’un cabinet curieux » adressée « aux Amateurs de tous les Beaux-Arts et des belles productions de la Nature, aux Antiquaires et autres curieux de belles choses ». Mercure de France,Juin1727.Surlaconceptiondescabi-netsdecuriositéetcabinetsscientifiquesauXVIIIes.,voirJean-FrançoisTournepiche, Fossiles la paléontologie au XVIIIe s. De la curiosité à la science.Cataloguedel’expositiondumêmenomauMuséed’Angoulême(2014)etauMuséumd’HistoireNaturelledeLaRochelle(2015).XII)ChristianMoreauetOlivierCaudron.Clément Lafaille (1718-1782). Un naturaliste rochelais au Siècle des Lumières.Paris,lesIndesSavantes,2015.p24.XIII)CfDezallierd’Argenville,1757,p140XIV) Pour la biographie de Lafaille, voir ChristianMoreau et Olivier Caudron.Clément Lafaille (1718-1782). Un naturaliste rochelais au Siècle des Lumières.Paris,lesIndesSavantes,2015.XV)P12,L’histoire naturelle éclaircie dans une de ses parties principales, la conchyliologie, qui traite des coquillages de mer, de rivière et de terre, ouvrage dans lequel on trouve une nouvelle méthode latine et françoise de les diviser, augmentée de la zoomorphose. AntoineJosephDezal-lierd’Argenville.Paris,deBureAiné,1757.XVI)P33,VeronicaCarpita.La passion des coquillages. Parcours entre science et art autour de la Conchyliologie de Dezallier d’Argenville. Dans Shells. Conchyliology or the Natural History of Sea, Freshwater, Terrestrial and Fossil Shells.1780.Antoine-JosephDezallierd’Argenville.Taschen.XVII)XVIII) D’après le catalogue dressé par Lavillemarais en 1794, la table 1 présente les « lepas oupatelles », la table 2 les « oreilles » et « tuyaux et vermisseaux », la table 3 les « nautilles »,la table4 les« limaçonsàbouche ronde», les« limaçonsàbouchedemi-ronde»et« limaçonsà bouche aplatie », la table 5 les « buccins » la table 6 les « vis », et « cornets », la table 7 les « olives », « rochers », « pourpres » et « tonnes », la table 8 les « porcelaines » et « oursins»,la table 9 les « bivalves », « cames » et « tellines », la table 10 les «moules », la table 11 les «huîtres»,latable12les«cœurs».XIX)CfMoniqueMoulin,L’architecture civile et militaire au XVIIIe s. en Aunis et en Saintonge. éditionsQuartierLatin.LaRochelle.1972.pp140-141.XX) idemXXI)Nousnouspermettonsdedifférerdel’opinionprésentéeparMoniqueMoulinquilesconsi-dère de facture grossière.
NOTES
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XXI) Classe.XXIII) Classe.XXIV) Famille.XXV) Famille.XXVI) Famille.XXVII) Famille.XXVIII)Genre.XXIX)OriginairedesAntilles.XXX) Famille.XXXI)Famille.Originairedelazoneindo-pacifique.XXXII)PetittritondesAntilles,familledesranellidae,ungastéropode.XXXIII) Vifs remerciements à Guillaume Baron, chargé des collections de zoologie auMHNLR, MichaelRabiller,animateurauMHNLRetGeorgeRichardpourl’identificationdesespècessurlestrophées.XXXIV)CfThierryHoquet. Buffon illustré. Les gravures de L’Histoire naturelle (1749-1767). Paris 2007.P26.XXXV)C’estégalementDominiqueChaussatquiaprocédéàlarénovationdumédaillier.
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III. Liens avec le programmeIII. Liens avec le programme
Histoire des Arts :
L’artautempsdesLumièresetdesRévolutions(1750-1850).
Histoire :classede4e
DansleThème1:LeXVIIIesiècle.Expansions,Lumièresetrévolutions
« L’Europe des Lumières : circulation des idées, despotisme éclairé et contestation del’absolutisme».
Cycle 4
Histoire:classedeseconde
DansleThème4:«DynamiquesetrupturesdanslessociétésdesXVIIeetXVIIIe siècle »
«LesLumièresetledéveloppementdessciences».
Lycée
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Livres :
IV. Pour aller plus loinIV. Pour aller plus loin
ChristianMoreauetOlivierCaudron,2015.Clément Lafaille (1718-1782), un naturaliste rochelais au Siècle des lumières,RivagesdesXantons,LesIndesSavantes,217p.
ChristianMoreauavecPierreGironetMichèleDunand,2016. Histoire du Muséum de La Rochelle,RivagesdesXantons,LesIndesSavantes,169p.
MassimoListri,2020.Cabinetofcuriosities,Taschen,356p.
Articles :
ElisePatoleEdoumba,2019«LatrajectoiredescollectionsLafaille(1745-2019)», Annales de l’Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts,XXI,p.45-64.
MurielleHoareau, 2019 « La bibliothèque de Clément Lafaille : constitution, fonction,conservation»,Annales de l’Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts,XXI,p.65-76.
AdelineAumont, 2014 «AuMuséum, récits d’une histoire naturelle »,ARCADES, n°3,p.62-65.
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Service é[email protected]
Médiateurs scientifiques :MichaëlRabiller,NajibElHajjioui,LaetitiaBugeant.
Professeurs détachés de l’Education Nationale :ClaudineLabasse(HistoireetGéographie),AlexandreRossignol(sciencesdelavieetdelaterre)
Correspondant du Muséum : Jean-lucFouquet(Astronomie),GeorgesRichard(Malacologie)etChristianMoreau(sciencesdelaterre)
JoursethorairesHoraires du 1er juillet au 30 septembreDumardiauvendredi:10h/19hSamedi:14/19hDimancheetjoursfériés:14/19hPremiersamedidumois:14h/21hPremierdimanchedumois:10h/19h
Horaires du 1er octobre au 30 juinDumardiauvendredi:9h/18hSamedi:14h/18hDimancheetjoursfériés:14h/18hPremiersamedidumois:14h/21HPremierdimanchedumois:9h/18h
TarifsEntréegratuite.Animationgratuite.Surréservation.Fermeturehebdomadairelelundi,serviceéducatifdisponible.(renseignements,préparations)
AccessibilitéLeslocauxduMuséumsontentièrementaccessiblesauxgroupesensituationdehandicap.
PréparersasortieContactezleserviceéducatifduMuséumpartéléphoneouparmailafinde:- Réserverunedatedevisite- Prendredesinformationsouunrendez-vousavecunmédiateur.
Informations pratiques
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