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Les Rencontres Européennes de
Transylvanie «Ruralité et Innovations»
Edité par CRISTINA BIANCA POCOL
EDITURA ACADEMICPRES CLUJ NAPOCA 2014
Les Rencontres Européennes de Transylvanie
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© Copyright 2014 Toate drepturile rezervate. Nici o parte din această lucrare nu poate fi reprodusă sub nici o formă, prin nici un mijloc mecanic sau electronic, sau stocată într-‐o bază de date, fără acordul prealabil, în scris, al editurii.
Descrierea CIP a Bibliotecii Naţionale a României Les rencontres européennes de Transylvanie "Ruralité et innovations" / edité par Cristina B. Pocol. -‐ Cluj-‐Napoca: AcademicPres, 2014 ISBN 978-‐973-‐744-‐365-‐6
I. Pocol, Cristina Bianca (ed.)
316(498.4)
Director editură – Prof. dr. Carmen SOCACIU Referenţi ştiinţifici: Benoît BAVOUSET, Director al Institutului Francez Cluj Napoca Ionel Mugurel JITEA, Conferențiar dr. la Universitatea de Științe Agricole și Medicină Veterinară Cluj Napoca Traducere și revizie: Renata Georgescu și Alina Pelea Traducere: Virginia Petric și Mihaela Talpes Design coperta: Koros-‐Fekete Sándor
Editura AcademicPres
Universitatea de Ştiinţe Agricole şi Medicină Veterinară Cluj-‐Napoca
Calea Mănăştur, nr. 3, 400372, Cluj-‐Napoca Tel. 0264-‐596384 Fax. 0264-‐593792 E-‐mail: [email protected]
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Remerciements
J’adresse mes sincères remerciements à l’Ambassade de France en Roumanie, à l’Institut Français de Cluj-‐Napoca, à l’Agence Universitaire de la Francophonie Bureau Europe Centrale et Orientale et à l’Université des Sciences Agricoles et de Médecine Vétérinaire de Cluj-‐Napoca. Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à mes chères étudiantes Anne Pautonnier et Andreea Dumitriu pour leur implication. Je remercie aussi tous les intervenants qui ont accepté de répondre à mes questions pour la réussite de ce travail et tous les participants qui ont contribué à la richesse des échanges. Je présente mes remerciements, mon respect et ma gratitude aux édiles de Cluj-‐Napoca, Târgu Mureș, Mălâncrav et Sibiu, qui ont si chaleureusement accueilli notre événement.
Décembre 2014 Editeur, Cristina Bianca Pocol
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Table des matières
I. Introduction………………………………………………………………………………………………. 8 II. Ouverture........................................................................................................................................ 10
1. M. François SAINT-‐PAUL, Ambassadeur de France en Roumanie……….. 10 2. M. Doru PAMFIL, Recteur de l’Université des Sciences Agricoles et de
Médecine Vétérinaire de Cluj Napoca…………………………………………………. 12 III. Le rôle de l'aménagement du territoire dans le développement des zones rurales: quelles politiques de développement des territoires? Comment définir l'innovation territoriale?................................................................................................... 14
1. Mme Cristina BĂLAN, Conseillère au Ministère de Développement régional et de l’Administration publique…………………………………………….. 14
2. M. Max BARBIER, Chargé de mission Ruralités, Commissariat général à l’Egalité des Territoires (ex DATAR)………………………………………………… 18
3. Synthèse des débats....................................................................................................... 20 IV. Modes de distribution innovants et alternatifs ……………………………………… 21
1. Mme Cristina POCOL, Conférencière à l’Université des Sciences Agricoles et de Médecine Vétérinaire de Cluj Napoca…………………………... 21
2. Mme Elisabeth CARBONE, Secrétaire générale du Mouvement interrégional des associations pour le maintien d’une agriculture paysanne– MIRAMAP…………………………………………………………………........... 23
3. M. Avram FIŢIU, Secrétaire national de la Fédération Nationale de l’Agriculture Ecologique–FNAE…………………………………………………………... 28
4. M. Sergiu FLOREAN, Secrétaire général de l'Association pour une agriculture durable (ASAT) et responsable de communication pour l'association du Centre de Ressources des Initiatives Ethiques et Solidaires (CRIES)……………………………………………………………………………… 33
5. Mme Rodica PĂRĂU, Présidente de l’association Alba-‐Afroda……………. 36 6. Mme Barbara PETRI, Chargée de Mission Direction des Affaires
culturelles, Vie Associative et Action internationale au Département du Rhône……………………………………………………………………………………………….. 38
7. Synthèse des débats………………………………………………………………………… 41 V. Modes de production et mise en place de filières……………………………………. 45
1. Mme Patricia ANDRIOT, Vice-‐présidente du Conseil Régional Champagne-‐Ardenne…………………………………………………………………………. 45
2. M. Felix ARION, Directeur du Cluster «Agro Transilvania»…………………. 46 3. Mme Camelia NACIADI, Responsable des achats produits frais,
entreprise Cora…………………………………………………………………………………. 49
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4. Mme Céline PELOQUIN, agronome, propriétaire de la Ferme de Chassagne…………………………………………………………………………………………. 51
5. Dr. Ovidiu SPÎNU, fondateur de la fabrique de fromage «La Colline»…... 54 6. M. Pierre-‐François VAQUIE, Délégué Général de la Fédération
Nationale des Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole – CUMA… 56 7. Synthèse des débats………………………………………………………………………… 59
VI. Foncier agricole et rural, les modes d’accès alternatifs et les nouveaux modes de transmission………………………………………………………………………………… 63
1. Mme Valérie CIOLOȘ VILLEMIN, Vice-‐présidente de l’Association Rural’Est…………………………………………………………………………………………… 63
2. M. Sjoerd WARTENA, Vice-‐président de l’Association Terres de Liens... 64 3. Synthèse des débats………………………………………………………………………… 66
VII. Services nouveaux pour des besoins nouveaux : services publics, services d’assistance sociale et mobilité……………………………………………………… 71
1. M. Bogdan SUDITU, Conférencier à l'Université de Bucarest………………. 71 2. M. Max BARBIER, Chargé de mission Ruralités, Commissariat général à
l’Egalité des Territoires (ex DATAR)………………………………………………… 73 3. M. Jean HORGUES DEBAT, Directeur de l’Association pour le
Développement en Réseau des Territoires et des Services – ADRETS…... 75 4. M. András MARTON, Directeur de l’Association Caritas Alba Iulia………. 81 5. Mme Garlann NIZON, coordinatrice des espaces publics numériques
Drôme Ardèche, Syndicat Mixte des Inforoutes…………………………………… 84 6. Synthèse des débats………………………………………………………………………… 87
VIII. L’action des autorités locales pour la création des services………………... 90
1. M. Bogdan SUDITU, Conférencier à l'Université de Bucarest………………. 90 2. Mme Christiane BRUNET, Conseillère générale du Département de
Savoie……………………………………………………………………………………………….. 92 3. M. Michel FOURNIER, Vice-‐président de l'Association des maires
ruraux de France, Maire de les Voivres……………………………………………….. 94 4. M. András PETI, Adjoint au Maire de Târgu Mureş…………………………….. 96 5. Synthèse des débats……………………………………………………………………… 99
IX. Valorisation des ressources locales et regroupements des acteurs locaux…………………………………………………………………………………………………………… 103
1. M. Ciprian Anghel ȘTEFAN, Directeur du Musée Astra……………………… 103 2. M. Romaric CUSSENOT, Chef du service Elevage et Filières Animales,
Chambre Régionale d'Agriculture de Franche-‐Comté………………………….. 107 3. M. Emmanuel GERARD, Directeur de la Cité internationale de la
tapisserie et de l’art tissé d’Aubusson…………………………………………………. 110 4. M. David MERIEAU, Directeur Incubateur Produit en Bretagne, France
Business School -‐ campus de Brest……………………………………………………... 115 5. Synthèse des débats………………………………………………………………………… 117
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X. Le tourisme: outil de développement durable du territoire………………….. 118
1. Mme Mirela STANCIU, Maître de conférence à l’Université des Sciences agricoles de Sibiu…………………………………………………………………. 118
2. Mme Michaela TÜRK, Manager du Projet de la Fondation Mihai Eminescu…………………………………………………………………………………………... 124
3. Mme Dominique LEGRAND, membre du réseau « Bienvenue à la Ferme », Chef de service tourisme Chambre d’Agriculture du Rhône/ Directrice Association Départementale du Tourisme Rural………………… 130
4. Mme Gabriela MÎNDRU, Chef de projets de l’association Village Life….. 132 5. M. Michel TABUTIN, Vice-‐Président, chargé de la communication et de
la coopération internationale au Conseil général de l’Allier…………………. 135 6. Synthèse des débats………………………………………………………………………… 137
XI. Quelles nouvelles dynamiques pour un développement économique?.... 139
1. Mme Adriana RECORD, Directrice exécutive de la Chambre de Commerce, d’Industrie et de l’Agriculture Franco-‐Roumaine – CCIFER… 139
2. M. Ben MEHEDIN, membre de l’association ADEPT……………………………. 141 3. M. Bogdan DUMITREAN, Fondation PAEM Alba……………………………….. 145 4. Mme Teodora TAROG, Directrice de la société pilote du projet
«Ecole professionnelle française de Fagaras»……………………………………… 147 5. Synthèse des débats………………………………………………………………………… 149
XII: Mme Carolina FERNOLEND, Vice-‐présidente de la Fondation Mihai Eminescu Trust -‐ Présentation du projet local du village de Mălâncrav, Roumanie……………………………………………………………………………………………………… 150 XIII: Annexe 1: Présentation des intervenants…………………………………………….. 152
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Introduction
Avec 87% du territoire et 48% de la population en Roumanie, 60% du territoire et 19% de la population en France, ces deux pays possèdent une vie rurale vivace. Le monde rural en Roumanie est toutefois confronté à des défis majeurs de développement local: quell avenir pour l’agriculture et le développement rural? Quelles conséquences sur l’environnement, les paysages et la qualité de vie? Quel habitat? Quel tissu social? Comment restructurer le tissu industriel? Comment fixer la population dans les zones rurales en lui offrant de bonnes conditions de vie et de l’emploi? Comment garantir des services publics de qualité et pour tous?
Autant de questions, auxquelles l’ensemble des pays européens doit répondre et qui renvoient à autant de choix de société et de visions de l’avenir pour des espaces qui représentent une surface importante du territoire. En Roumanie, l'agriculture reste une composante essentielle de la société autant que de l'économie nationale. Ses performances techniques limitées doivent être mises en regard de son rôle spatial et social, puisque cette activité exploite près de 15 millions d'hectares et permet à près de 4 millions de ménages de vivre grâce à une petite production de subsistance.
Comment les politiques publiques peuvent-‐elles garantir la cohésion sociale entre des milieu locaux encore très petits et fragmentés? Comment articuler les relations entre les petites exploitations nées de la liquidation des coopératives et certains «agri-‐managers», souvent étrangers, qui investissent en Roumanie dans de grosses exploitations, et qui réussissent à tirer le bénéfice des subventions pour l’agriculture?
La ruralité au XXIème siècle ne peut plus être résumée à l’activité agricole. Elle concerne également une population rurale non-‐agricole qui travaille dans les services, l’industrie, l’artisanat... et qui a des besoins nouveaux et spécifiques, notamment en terme de services à la personne (accueil des jeunes enfants, transports, prise en charge du vieillissement, etc.). La population agricole, qui représente aujourd’hui 25% de la population roumaine, 3.3% de la population active française et 5,3% de l’ensemble de la population européenne est également demandeuse de ces services.
Par conséquent, être le support de la production agricole n’est plus la fonction unique de la campagne: cadre de vie, loisirs, détente, préservation des resources naturelles sont de nouveaux enjeux à appréhender. Les campagnes roumaines sont confrontées, comme dans d’autres pays européens, à des défis économiques et sociaux et à la
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pression d’un exode rural qui s’est renforcé ces dernières années. L’objectif est alors de préserver une ruralité vivante et attractive pour «garder les jeunes au pays» et attirer de nouvelles populations. La relation ville-‐campagne doit aussi être examinée au regard de la cohérence et de la complémentarité entre l'urbain et le rural. Au-‐delà d’une question d’aménagement du territoire, il convient de prendre en compte des éléments au niveau de la cohésion sociale, des transports, du développement économique, de l’accès au numérique et du «vivre ensemble».
Ces rencontres, de par les table-‐rondes et les visites de projets, ont permis d’aborder le développement rural dans une optique dynamique, orientée vers l’innovation économique, technique ou sociale qui favorisera une approche transversale. Ces échanges d’expériences et de bonnes pratiques, tout en valorisant les coopérations déjà existantes, ont contribué au renforcement des relations franco-‐roumaines dans le domaine du développement rural et à l’émergence de projets collaboratifs. Des visites de projets emblématiques, au cœur de la Transylvanie, ont été également proposées.
Une thématique différente a été traitée chaque journée, tout en abordant le sujet d’une manière transversale.
Ainsi, le premier jour, après avoir posé la problématique générale de la ruralité et de l’innovation dans les zones rurales et défini les enjeux inhérents aux évolutions récentes tant en France qu’en Roumanie, les questions de la production, de la distribution et de la consummation ont été abordées (réduction des circuits de distribution, la création de filières courtes, organisation de producteurs, etc.).
Les tables rondes du deuxième jour ont mis en évidence les problématiques liées au foncier et au mode d’acquisition des propriétés, mais ont interrogé également les politiques et les initiatives proposant des services pour tous, afin de garantir une qualité de vie en zone rurale pour tout public.
Enfin, la troisième journée a présenté des initiatives visant la promotion et l’attractivité des territoires, mais également le développement économique et l’emploi.
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Ouverture
François SAINT-‐PAUL
Ambassadeur de France en Roumanie
Madame la Vice Maire, Monsieur le Vice-‐Président du Conseil de Județ, Monsieur le Recteur, Madame la Directrice de l’Agence de Développement Régional Mesdames et Messieurs les élus, que je sais nombreux dans la salle, Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux d’être parmi vous ce matin et de participer à l’ouverture de ces 5èmes Rencontres, organisées par l’Ambassade de France et l’Institut français de Cluj-‐Napoca, et désormais rendez-‐vous annuel consacré au débat d’idées européen autour du développement territorial. Et je remercie vivement M. le Recteur et l’Université des Sciences Agricoles et de la Médecine Vétérinaire pour son accueil.
Ces « Rencontres » (cet intitulé est significatif) sont inscrites sous le signe de la diversité, lieu d’échanges et de confrontations entre acteurs privés et publics, collectivités, associations, entreprises, experts techniques qui ont pour objectif de croiser les regards et expériences et d’identifier des partenaires pour de futurs projets à partir de pratiques professionnelles différentes.
L’édition 2014 porte sur un sujet d’actualité et d’intérêt commun pour l’ensemble des pays européens: la ruralité et les défis inhérents pour le développement des territoires, qui doivent trouver des solutions innovantes pour réussir à rester ou redevenir attractifs.
Un des principaux défis pour les territoires ruraux en Roumanie est la mobilisation des fonds structurels qui doivent directement servir au développement non seulement des infrastructures, mais également du développement des secteurs d’activité économique et des services proposés aux populations locales. Le travail avec les Agences de développement régional, que représente Mme Cătană ici présente, est essentiel. Le développement rural et une meilleure utilisation des fonds européens ne pourront toutefois pas être garantis sans une administration publique forte, professionnelle et efficace, notamment au niveau local. C’est la raison pour laquelle je pense que le renforcement des capacités administratives, notamment auprès des collectivités, doit rester une priorité afin de développer les compétences des agents locaux directement responsables de la mise en
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place des politiques publiques.
La ruralité est un thème qui recouvre des problématiques beaucoup plus larges que celle de l’agriculture [secteur primaire], et pose de nombreuses questions liées à des choix stratégiques, économiques et politiques en matière de développement rural et de lutte contre la pauvreté:
Quelles politiques publiques et quelles mesures incitatives en termes d’aménagement du territoire? Quelles conséquences sur l’environnement, les paysages et la qualité de vie? Quel habitat? Quel tissu social? Quel rapport entre villes et campagnes? Comment restructurer le tissu industriel et économique? Comment garantir des services publiques de qualité et pour tous (éducation, santé, aide aux personnes âgées, etc.)? Comment fixer la population dans les zones rurales en lui offrant de bonnes conditions de vie? Autant de questions, auxquelles l’ensemble des pays européens doivent répondre et qui renvoient à autant de choix de société et de vision de l’avenir pour des espaces qui représentent une grande surface en Roumanie comme en France.
Les territoires ruraux sont des réservoirs de croissance mais qu’il faut savoir cultiver et révéler par des projets innovants, créateurs d’emplois directs et indirects, garantissant une meilleure cohésion sociale, et qui profitent en premier lieu à la population. Des exemples concrets seront donnés tout au long de ces trois jours sur des expériences en France et en Roumanie qui portent leurs fruits.
L’objectif de des Rencontres 2014 est de réfléchir à ces enjeux et d’envisager ensemble des perspectives d’échanges. Je sais qu’il y a dans la salle plusieurs représentants de collectivités: la coopération décentralisée peut à ce titre, se mettre au service d’un développement rural local dans le cadre d’échanges d’expériences, de bonnes pratiques mais aussi de coopération économique.
Les trois étapes de ces Rencontres: à Cluj-‐Napoca, Târgu Mureș et Sibiu permettront d’apporter un éclairage différents sur les politiques et dispositifs mis en œuvre dans chacun des territoires, et je ne doute pas que ces trois journées seront riches en rencontres et échanges.
Ainsi, je vous souhaite de très bonnes « Rencontres » et un fructueux travail!
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Doru PAMFIL
Recteur de l’Université des Sciences Agricoles et de Médecine Vétérinaire de Cluj Napoca
Organiser «Les Rencontres Européennes de Transylvanie» dans notre université représente, pour nous, un événement de la plus grande importance étant donné le potentiel considérable des zones rurales roumaines.
Considérer un territoire comme «rural» permet d’accéder à des financements grâce aux politiques publiques spécifiques. Cependant, ce n’est pas facile à faire car le territoire rural de l’Union Européenne connaît une grande diversité en termes de population, de paysages, d’occupation et d’accès, qui ne représentent qu’un petit nombre des éléments qui pourraient nous aider à définir l’Europe rurale.
Si nous prenons en considération ces critères, nous constatons de grandes disparités entre les États et les régions. Seulement 29% de la population française vit dans des régions rurales, alors qu’en Roumanie le pourcentage s’élève à 46%, et en Irlande à 73%. La densité de la population rurale en France est de 54 habitants/km2, alors qu’en Italie elle est deux fois supérieure. Dans certaines zones, on assiste à un dépeuplement, alors que dans d’autres, comme les zones se trouvant à la périphérie des grandes villes ou dans des régions isolées mais attractives, le nombre d’habitants ne cesse d’augmenter.
Les principaux problèmes de l’espace rural roumain sont dus au vieillissement de la population, causé par la baisse du taux de natalité et le phénomène de migration. Attirer la main d’œuvre vers la Roumanie rurale est, également, un problème sensible vu que la plupart de la population y fait une agriculture de subsistance, les revenus ainsi obtenus étant modestes et ne pouvant pas assurer une vie décente pour les habitants de ces régions-‐là.
Par rapport à la population active urbaine, la population active rurale doit faire face à des problèmes encore plus graves en ce qui concerne l’emploi. Les seules alternatives consistent à accepter des revenus plus modestes ou de migrer dans le milieu urbain ou à l’étranger afin de trouver un emploi mieux rémunéré. Toutefois, l’exode rural ne représente pas une solution pour les zones rurales roumaines. Au contraire, il conduit, dans le temps, au dépeuplement de ces régions et à la perte de leur identité.
Les solutions identifiées par la Stratégie Europe 2020, dans le cadre de la nouvelle Politique Agricole Commune consistent à accorder
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des subventions afin de stimuler les jeunes fermiers à s’installer dans le milieu rural et cette mesure est contraignante pour tous les États membres. Comment faudrait-‐il procéder pour encourager et soutenir les jeunes afin qu’ils ne soient plus tentés de quitter le milieu rural? En attirant le plus grand nombre à l’école, en pratiquant une agriculture multifonctionnelle, en créant des PME basées sur les activités agricoles et non-‐agricoles, en développant les services, l’artisanat, l’industrie légère et l’industrie du bois, en mettant en valeur les produits traditionnels et les ressources d’énergie renouvelable.
L’avenir de l’économie rurale ainsi que l’amélioration de la qualité de vie pour la population rurale dépendent à la fois de l’existence et de la conservation des ressources naturelles, mais aussi du développement de l’infrastructure, de l’esprit d’entreprise, des politiques publiques d’accompagnement et de l’accès au financement.
Les « Rencontres Européennes de Transylvanie » se proposent d’identifier, en France et en Roumanie, des solutions appropriées afin de résoudre tous ces problèmes, de présenter des exemples de bonnes pratiques, à même de transformer en réalité la cohésion économique et sociale et la convergence entre les régions rurales des deux pays. Le mot-‐clé qui caractérise ces rencontres de Cluj Napoca, Târgu-‐Mureș et Sibiu est «l’innovation» : innovation dans le domaine de la productivité et de la durabilité de l’agriculture, dans celui de la diversification de l’économie rurale, de la création de valeur ajoutée, tout comme dans celui de la distribution et des chaînes d’approvisionnement, sans oublier celui de la création d’un lien viable entre la science et la pratique.
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Développement rural et innovation – les prémisses du développement territorial durable
Cristina BĂLAN
Conseiller évaluation-‐examen
Ministère du Développement Régional et de l’Administration Publique Courriel: [email protected]
MOTS CLES Communautés locales fortes, développement durable, identité locale, vulnérabilité. CONTEXTE Depuis quelques temps, la problématique de la ruralité représente, tant au niveau européen qu’au niveau national, un sujet souvent débattu par les spécialistes, mais aussi par les représentants du secteur politique. Dans la plupart des cas, elle devient une véritable priorité des agendas politiques qui se préoccupent de la protection, de la mise en valeur et du développement durable du territoire. Incontestablement, dans un contexte dans lequel les chiffres concernant la ruralité au niveau européen et national sont très élevés (à peu près 90% du territoire et 50% de la population de la Roumanie s’inscrivent dans la catégorie de ce que l’on appelle aires rurales), il faudrait les aborder d’une manière complexe afin de protéger et de mettre en valeur les éléments de compétence distinctive qui existent et identifier ainsi les éventuelles tendances de développement soutenable. La complexité de l’approche de la ruralité est générée tant par des aspects territoriaux caractéristiques à ces aires que par la nécessité de maintenir l’équilibre entre la sauvegarde des composants économiques, écologiques, sociaux et culturels des zones rurales et les tendances de plus en plus visibles de modernisation. DESCRIPTION
Toute une série de documents cadre promus au niveau européen portent sur le développement des zones rurales. La Stratégie EUROPE 2020, une stratégie européenne visant à développer une croissance intelligente, durable et inclusive, est un document qui reconnaît l’importance des investissements dans le domaine de la recherche et du développement, de l’innovation et de l’éducation, des nouvelles technologies, d’un meilleur niveau de l’innovation dans les zones rurales en stimulant la création de sociétés numériques capables
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d’assurer en ligne la distribution des biens et des services, et, à la fois, l’importance de l’ajustement du cadre financier pluriannuel de l’UE en fonction des besoins de croissance de la compétitivité dans les zones rurales.
L’Agenda territorial de l’Union Européenne 2020 – Vers une Europe inclusive, intelligente et durable faite de régions diverses est un autre document cadre pertinent qui reconnaît l’importance de l’interdépendance des zones urbaines et rurales, son rôle dans l’assurance de la cohésion territoriale ainsi que la nécessité de mettre en valeur et de protéger les paysages ruraux naturels et culturels afin de consolider l’identité régionale et locale.
Au niveau national, les principaux documents qui portent sur les possibilités de développement des zones rurales sont les sections du Plan d’aménagement du territoire national et la Stratégie de développement territorial de la Roumanie, document programmatique qui définit les lignes directrices du développement territorial et les directions de mise en œuvre pour plus de 20 ans, à l’échelle régionale, interrégionale et nationale en intégrant des aspects pertinents au niveau transfrontalier et transnational.
ASPECTS INNOVANTS
On assiste, de plus en plus souvent, au niveau européen, à la promotion de concepts qui contribuent au développement territorial et qui mettent un accent fort sur les caractéristiques, les besoins et les défis constatés au niveau local, ainsi que sur le besoin de coordination entre les différents niveaux sectoriels et administratifs (Multi level gouvernance, Place based approach, Inner areas).
De nouveaux instruments, efficaces et flexibles (ITI et CLLD), sont également promus pour la période actuelle de financement 2014-‐2020. Leur objectif est de mettre en valeur l’expérience accumulée dans la précédente période de financement, en proposant des solutions pour attirer des fonds provenus de plusieurs axes prioritaires, dans le cadre de plusieurs programmes opérationnels, capables d’assurer le mise en oeuvre de stratégies intégrées pour des territoires définis.
Au terme de la loi 350/2001 concernant l’aménagement du territoire et l’urbanisme, les principales directions du développement territorial au niveau national sont fixées par la Stratégie de Développement Territorial de la Roumanie, les objectifs prioritaires pour les zones rurales étant de stimuler la compétitivité du secteur agricol et forrestier, d’assurer la bonne gestion des terres arrables et d’améliorer la qualité de vie et la diversité économique.
Cette loi souligne l’importance de constituer des noyaux de développement rural pour les zones rurales situées à plus de 30 km
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d’un centre urbain et des noyaux de développement urbain pour les zones avoisinantes, étant donné leurs relations fonctionnelles. RESULTATS
Le Ministère du Développement Régional et de l’Administration Publique représente, selon les dispositions légales en vigueur, l’organe spécialisé du Gouvernement qui exerce des attributions et des reponsabilités dans le domaine du développement territorial. Il s’occupe des plans stratégiques, de la règlementation et de la notification, de la mise en oeuvre des programmes financés par des fonds communautaires, nationaux ou par d’autres ressources légales, afin d’assurer un développement territorial cohésif et compétitif et d’appuyer l’activité des administrations publiques locales.
Des activités connexes à la problématique de la ruralité ont également été développées dans le cadre de ce ministère, telles l’élaboration d’instruments opérationnels de gestion du territoire, la création de bases de données territoriales intégrées, la mise en œuvre de programmes d’investissement financés par des fonds communautaires, nationaux et par d’autres ressources légales, la constitution du cadre stratégique et réglementaire pour les politiques et les stratégies sectorielles dans le domaine du développement régional, des travaux publics et de la coopération territoriale européenne. Il veille également à la conformité avec les dispositions de la législation de l’Union Européenne qui sont d’application dans le domaine des services communautaires d’utilités publiques et avec les standards concernant leur qualité. CONCLUSIONS
Les territoires ruraux roumains et européens se confrontent avec des défis économiques et sociaux majeurs qui culminent avec une tendance de plus en plus accentuée à l’exode rural. Aussi, étant donné leur complexité, les territoires ruraux doivent-‐ils bénéficier de nouvelles approches aptes à promouvoir la protection et la mise en valeur des éléments spécifiques et à assurer une qualité de vie optimale pour les habitants. BIBLIOGRAPHIE
1. Comisia Europeană, Strategia EUROPA 2020 -‐ O strategie europeană pentru o creștere inteligentă, ecologică și favorabilă incluziunii, http://ec.europa.eu/europe2020/index_en.htm.
2. Comisia Europeană Agenda teritorială a Uniunii Europene 2020 -‐ Spre o Europă inteligentă, durabilă şi favorabilă
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incluziunii, compusă din regiuni diverse, http://www.minind.ro/cctc_2014_2020/dse/Agenda_teritoriala_a_UE_2020.pdf.
3. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice, Legea nr. 350/2001 privind amenajarea teritoriului şi urbanismul, http://www.mdrl.ro/_documente/dezvoltare_teritoriala/amenajarea_teritoriului/legi/lege_350_actual.pdf.
4. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice, Legea nr. 171/1997 privind aprobarea Planului de amenajare a teritoriului naţional -‐ Secţiunea a II-‐a APA, http://www.mdrl.ro/_documente/dezvoltare_teritoriala/amenajarea_teritoriului/patn_elaborate/lege171.pdf.
5. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice, Legea nr. 5/2000 privind aprobarea Planului de amenajare a teritoriului naţional -‐ Secţiunea a III-‐a ZONE PROTEJATE, http://www.mdrl.ro/_documente/dezvoltare_teritoriala/amenajarea_teritoriului/patn_elaborate/legea5.pdf.
6. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice, Legea nr. 351/2001 privind aprobarea Planului de amenajare a teritoriului naţional -‐ Secţiunea a IV-‐a REŢEAUA DE LOCALITĂŢI, http://www.mdrl.ro/_documente/dezvoltare_teritoriala/amenajarea_teritoriului/patn_elaborate/secIV/lege351.pdf.
7. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice, Legea nr. 575/2001 privind aprobarea Planului de amenajare a teritoriului naţional -‐ Secţiunea a V-‐a ZONE DE RISC NATURAL, http://www.mdrl.ro/_documente/dezvoltare_teritoriala/amenajarea_teritoriului/patn_elaborate/lege575.pdf.
8. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației, Legea nr. 190/2009 privind aprobarea Planului de amenajare a teritoriului naţional -‐ Secţiunea a VII-‐a ZONE TURISTICE, http://www.mdrl.ro/_documente/dezvoltare_teritoriala/amenajarea_teritoriului/patn_elaborate/lege190.pdf.
9. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice, Strategia de dezvoltare teritorială a României, http://www.sdtr.ro/.
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L'aménagement du territoire dans les zones rurales
Max BARBIER
Chargé de mission Ruralités, Commissariat général à l’Egalité des Territoires
Courriel: [email protected] MOTS CLES Politiques, projet de territoire, différents acteurs. CONTEXTE Quel est le rôle de l'aménagement du territoire dans le développement des zones rurales? L'aménagement du territoire se définit par l'action d'une collectivité sur son territoire mais aussi le résultat de cette action, une pratique qui permet de disposer à travers l'espace d'un territoire les hommes, activités, moyens de communiaction, équipements utilisables en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et stratégiques du territoire. En France, il y a deux objectifs: l'accompagnement du développement économique (politique de grands équipements, technologie de communication) et la réduction des inégalités spatiales (économiques et sociales). L'aménagement du territoire intervient pour le développement local, régional, mais aussi par rapport à la politique de logement, au développement des infrastructures (transport, communiaction), au développement de l'environnement... Tout ceci contribue à l'aménagement du territoire. Parfois toutes les décisions publiques prises ne prennent pas en compte l'impact qu'elles auront sur le territoire. Prenons l'exemple en France du réaménagement de l'armée de terre. Si l'on regroupe des régiments, on déplace des militaires. Or ces derniers font vivres les territoires grâce leur famille. On les retire et on compromet la vie économique du territoire. On doit donc mettre en place des contrats pour redynamiser les territoires. En France, l'espace rural est l'opposé de l'espace urbain. Il correspond à l'espace avec la plus faible densité démographique. Il faut tenir compte des dynamiques et prendre en compte les acteurs des territoires. DEMARCHES Une approche d'égalité orientée sur 4 grands thèmes est mise en place: l'intégration dans les réseaux (territoires reliés entre eux, nouvelles technologies), accès à un socle commun de services, l'état de
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développement du territoire et la transition énergétique (impact de l'évolution climatique). ASPECT INNOVANT Quel type d'action conduire? On agit dans un objectif d'égalité des habitants concernant l'accès aux services. Des politiques sectorielles (agricoles, de transport avec mise en place de réseaux routiers sur schémas nationaux) et politiques traditionnelles de l'Etat avec des ministères (organisation très hiérarchisée) agissent pour l'aménagement du territoire. On essaie de déconcentrer pour que les décisions soient prises au plus proche du terrain. Ces politiques doivent intégrer les potentialités, caractéristiques des territoires. RESULTATS Prenons l'exemple de l'agriculture. Le monde agricole représente 2,5% de la population. Dans certains espaces, ce sont ces actifs qui entretiennent les paysages, les espaces naturels, les forêts. Depuis 2000 en France, les territoires ruraux gagnent des habitants. Une partie de ces habitants sont des retraités qui veulent regagner leur territoire d'origine familiale ou des régions qu'ils estiment plus agréable à vivre. L'autre partie correspond à la population active, jeune ayant des problèmes de coûts de logement. Les territoires ruraux changent. Ce sont des territoires hétérogènes. CONCLUSION Ces axes d'action ne peuvent avoir un sens que s'il y a à la base un projet de territoire. Si le territoire n'a pas une volonté de se prendre en main et d'agir, les politiques n'auront alors aucun impact. Un projet de territoire doit être partagé entre l'ensemble des facteurs, cohérent et mobilisateur. Il faut faire avec et pour les habitants. Il n'y a pas de territoire sans avenir il n'y a que des territoires sans problèmes.
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Synthèse des débats -‐ «Le rôle de l'aménagement du territoire dans le développement des zones rurales»
Discussion I: Mots clés: financement, projet, groupe d’action locale, association, entités juridique. Intervention 1:
- Pourriez-‐vous développer le concept de CLLD? Quelles sont les entités juridiques en Roumanie et quelles sont les sources de financement?
Réponse 1: - Le CLLD est un instrument difficile à gérer en Roumanie, car les
communautés locales ne sont pas suffisamment développées. Il faut constituer des groupes d’action locale, qui proposent les projets qui seront, par la suite, promus au niveau politique.
Intervention 2: - Les groupes d’action locale existent et ils n’ont pas de
connotation politique. Intervention 3:
- Les groupes d’action locale fonctionnent selon une législation stricte, qui ne leur permet pas de proposer des projets et leur source de financement est constituée par les fonds accordés au titre de l’axe LEADER.
Intervention 4: - Les groupes d’action locale peuvent proposer des projets en
tant que ONG dans le cadre du Programme Opérationnel Régional.
Intervention 5: - Il faut faire la distinction entre groupe d’action locale et
association. Réponse 2:
- En ce qui concerne le financement, il existe deux sources: la première est représentée par le Programme National pour le Développement Rural et la seconde par le Programme Opérationnel Régional. Les groupes d’action locale peuvent accéder aux deux sources.
Intervention 6: - Je me dois de vous contredire car, dans le cadre de
l’Ordonnance 26, il est stipulé que les groupes d’action locale mettent en œuvre les stratégies de développement local. Il est vrai que les associations ont le droit de proposer des projets, mais tel n’est pas le cas pour les groupes d’action locale. Nous devons faire la distinction entre groupe d’action locale et association.
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Modes de distribution innovants et alternatifs
Cristina Bianca POCOL
Maître de conférence Université de Sciences Agricoles et de Médecine Vétérinaire de
Cluj-‐Napoca, Roumanie Courriel: [email protected]
CONTEXTE
La relation rural-‐urbain est basée sur quatre coordonnées principales: la mobilité, les affaires, l’éducation et la culture. Les circuits courts d’approvisionnement font partie de la catégorie des relations d’affaires et représentent une forme concrète d’interconnexion entre l’économie rurale et les zones urbaines (Pocol, 2013). Qu’il s’agisse de vente directe ou indirecte, les circuits courts présupposent l’élimination des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs, ce type de circuit admettant au maximum un intermédiaire. La création des circuits courts est basée, d’une part, sur l’intérêt croissant des citoyens des zones urbaines pour les produits locaux et, d’autre part, sur l’économie rurale entrepreneuriale, qui obtient des revenus par la commercialisation de ces produits. Le processus d’initiation et le déroulement des circuits courts dépend, par conséquent, de l’intérêt des deux parties.
PROBLEMATIQUE
Les circuits courts représentent, actuellement, un sujet de débat public. Ce sujet effervescent est-‐il, cependant, nouveau dans la littérature scientifique, dans les médias traditionnels et sur la Toile? D’un point de vue historique, les marchés locaux existent depuis des siècles, et l’agriculture périurbaine a eu le rôle d’approvisionner les grandes villes. Que s’est-‐il passé avec ce mode d’approvisionnement? Quels ont été les facteurs qui ont affecte la relation directe entre le producteur et le consommateur? Selon Chiffoleau (2008), l’industrialisation et la standardisation de l’agriculture, la structuration des filières de production et le développement des grands réseaux de distribution ont été les principaux facteurs qui ont conduit à une diminution de l’importance des circuits courts après la Seconde guerre.
Qu’est-‐ce qui a ravivé l’intérêt pour ces modes de distribution à partir des années 2000 ? Serait-‐ce la préoccupation pour un style de vie sain? Ou bien les nouvelles valeurs éthiques et les nouvelles attentes de la part des consommateurs ? S’agirait-‐il des «peurs» alimentaires ? Ou bien des «crises» sanitaires ? Ou alors de la préoccupation pour le bien-‐être animal ? Voilà autant de questions qui attendent une réponse. Les
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circuits d’approvisionnement revêtent, actuellement, de nouvelles formes et impliquent des acteurs divers. Ils ne correspondent plus au seul critère économique. Pour un développement durable, les producteurs et les consommateurs doivent respecter, conjointement, des critères sociaux et des critères environnementaux.
SOLUTIONS INNOVANTES
L’innovation des circuits courts renouvelle la relation entre le producteur et le consommateur. Les motivations sous-‐jacentes à ce nouveau mode de distribution sont très variées : innover signifie créer de la valeur, conquérir de nouveaux marchés et anticiper sur leurs tendances, accroître la qualité, diversifier l’offre des produits et des services, réduire les coûts de production, résister en situation de crise, motiver les associés ou les employés (Projet Lauréat CASDAR, 2010). Les études effectuées par Messmer (2013) relèvent que l’innovation dans le cas des circuits courts peut être extrêmement variée: − innovation technologique (création d’un emballage pratique, qui se prête aux conditions de stockage et de transport, qui maintienne les produits frais et qui en fasse la promotion);
− innovation organisationnelle (reconsidérer l’organisation du travail, accepter un degré plus élevé de flexibilité);
− innovation financière (créer des structures d’économie sociale, solidaire, attirer des fonds publics, des investissements privés);
− innovation dans le domaine des ressources humaines (intégration des personnes appartenant aux groupes vulnérables, implication des étudiants à travers des stages pratiques, création de partenariats avec les universités, contrats à temps partiel, adoption d’un emploi du temps plus flexible);
− innovation juridique (créer le cadre nécessaire pour que les entités impliquées dans les circuits courts fonctionnent légalement).
BIBLIOGRAPHIE
1. Maréchal, G, 2008, Les circuits courts alimentaires, Bien manger dans les territoires, Chapitre 1: Les circuits courts de commercialisation en agriculture: diversité et enjeux pour le développement durable, Y. Chiffoleau, Educagri Editions, Dijon, France.
2. Messmer J.G., 2013, Les circuits courts multi-‐acteurs: Emergence d'organisations innovantes dans les filières courtes alimentaires, Rapport INRA-‐MaR/S, 69p.
3. Pocol, CB, 2013, Economie rurală. Identitate și actualitate, Editura AcademicPres, Cluj Napoca, România.
4. Projet Lauréat CASDAR, 2010, Innovations dans les circuits courts/2011-‐2013, http://www.pardessuslahaie.net.
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Mouvement Inter Régional des AMAP Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne
Elisabeth CARBONE
Secrétaire générale du MIRAMAP, France Courriel: [email protected]
MOTS CLES Agro-‐écologie, partenariat, souveraineté alimentaire. CONTEXTE Contexte marqué par une crise importante dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation lors de la création de la première AMAP en avril 2001, en Provence:
− INSECURITE ALIMENTAIRE (crise de la vache folle qui a rendu les consommateurs soucieux de la qualité de leur alimentation et de l’impact direct sur leur santé);
− AGRICULTURE EN PERDITION (de nombreux agriculteurs voient leurs exploitations disparaître ou menacées par les méfaits de l’agriculture intensive et de la politique agricole de la France et de l’Europe);
− PRESSION FONCIERE ENORME (dans les zones urbaines et périurbaines, le foncier agricole est grandement menacé);
− HEGEMONIE DE LA GRANDE DISTRIBUTION (elle induit une grosse pression économique sur les exploitations agricoles en rognant sur leur marge et sur la qualité des produits);
− INEGALITE ALIMENTAIRE NORD-‐SUD (la mondialisation et notamment l’Organisation Mondiale du Commerce et la Politique Agricole Commune ont contribué à accroître l’inégalité entre pays du Nord et Pays du Sud dans l’accès aux ressources alimentaires).
Contexte aujourd’hui: profitant de la notoriété des AMAP, on assiste à une multiplication d’offres de plus en plus commerciales de paniers bio (ou non), dévoyant la définition du circuit court, avec une récupération et un détournement du principe en jouant sur la confusion, à grand renfort de médiatisation (grandes surfaces, vente par internet,…). Ces systèmes se prétendent même parfois de l’Economie Sociale et Solidaire, mais leurs objectifs ne sont évidemment pas de «mettre l’humain au centre», mais bien de faire du profit sur les paysans et les consommateurs.
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DEMARCHES Les AMAP ont pour objectifs:
− de maintenir et de développer une agriculture locale, économiquement viable, socialement équitable et écologiquement soutenable, à faible impact environnemental, créatrice d'activité économique et d'emploi, de lien social et de dynamique territoriale;
− de promouvoir un rapport responsable et citoyen à l'alimentation;
− de faire vivre une économie sociale et solidaire, équitable et de proximité;
− de contribuer à une souveraineté alimentaire favorisant celle des paysan-‐ne-‐s du monde dans un esprit de solidarité.
Source : Alliance PEC Rhône-‐Alpes, réseau des AMAP de Rhône-‐Alpes
ASPECT INNOVANT
Le principe de l’AMAP est innovant par le fait qu’il constitue un véritable changement sociétal: en s’émancipant du modèle dominant «vendeur/client», l’amapien et le paysan deviennent coproducteurs, dans le sens d’une complémentarité entre les partenaires dans le but d’assurer une production et donc une alimentation, mais pas uniquement: les pratiques agricoles, les modes de consommation, les relations humaines, la pérennité, sont le résultat du partenariat et en sont donc une production matérielle ou immatérielle (partage de récoltes, solidarité vis-‐à-‐vis des aléas climatiques ou autres, ou encore le préfinancement).
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Une autre innovation est la structuration du mouvement des AMAP de manière non pyramidale. Pas de pouvoirs concentrés, 3 à 4 échelles de pertinence, avec chacune ses missions distinctes, sa liberté: l’AMAP, le réseau territorial ou régional (1er réseau d’AMAP en Provence dès 2001), le Mouvement Inter-‐Régional des AMAP (créé en 2010).
− l’AMAP organise et anime le partenariat solidaire entre un groupe de consommateurs et les paysans et participe aux réseaux des AMAP;
− le RESEAU TERRITORIAL organise l'essaimage des AMAP, accompagne le respect de la charte des AMAP, accompagne les paysans en AMAP (outils, formations, ferme couveuse,...), apporte des outils aux AMAP (assurance,…), anime le réseau des AMAP (fête annuelle,…), établit des partenariats régionaux sur des projets, des actions (campagne Terre de Liens,…), fait la promotion des AMAP au niveau territorial, participe au mouvement inter-‐régional des AMAP;
− le MOUVEMENT INTER-‐REGIONAL DES AMAP apporte une mutualisation des réflexions et des expériences, permet la représentation et la mise en valeur des AMAP au niveau national, assure une cohérence des AMAP, à travers le partage d'une éthique commune et une information-‐veille sur la légalité du système AMAP, permet de créer des outils comme le fond de garantie pour paysans en AMAP.
10 ans après la première AMAP, il était temps de se questionner à nouveau sur les valeurs que portent les AMAP: entre 2011 et 2013, un grand chantier avec une méthode de travail novatrice, a permis aux AMAP de réécrire ensemble leur charte. Ce chantier a mobilisé plusieurs centaines d’AMAP. Plus de 10000 amapiens et 300 paysans ont participé et expérimenté ensemble un processus démocratique de réécriture avec des méthodes participatives. Belle réussite, qui a rassemblé les AMAP, avec à la clé une nouvelle charte qui prend en compte les 10 ans de pratiques et expérimentations en AMAP et intègre les évolutions du contexte agricole et économique. Cette charte représente la vision politique de l’agriculture que défendent les AMAP avec les notions de: coproduction, souveraineté alimentaire, éducation populaire, évaluation participative, agro-‐écologie, rupture avec l'agro-‐chimie et l'appropriation mercantile du vivant, défense des semences paysannes, invitation à disséminer "l'esprit AMAP" dans d’autres secteurs de l’économie sociale et solidaire (comme la finance solidaire).
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«Basées sur une conception de partage, les AMAP visent à une transformation sociale et écologique de l'agriculture et de notre rapport à l'alimentation en générant de nouvelles solidarités. Elles sont des alternatives concrètes qui émergent de la société civile.»
Extrait de la charte 2014. RESULTATS En France aujourd’hui le nombre d’AMAP est estimé à 2000, le nombre de familles à 100000 (300000 amapiens) et celui de paysans à 3000 paysans.
Carte des AMAP en 2011
Source : document du MIRAMAP Mais au-‐delà des chiffres nous pouvons aussi signaler la revalorisation du métier de paysan que permet le système AMAP. CONCLUSIONS Le système AMAP est une belle innovation: non seulement il permet à des consommateurs d’acheter à un prix juste des produits d’alimentation de qualité, en étant informés de leur origine et de la façon dont ils ont été produits, ainsi que de participer activement à la sauvegarde et au développement de l’activité agricole locale, mais en plus, cela semble être actuellement le système permettant au paysan la meilleure valorisation financière de ses produits, et ayant les plus-‐values sociales et environnementales les plus intéressantes. Il existe d’autres systèmes de circuits courts, il y en a d’autres encore à inventer, à expérimenter; cependant ne perdons pas de vue les valeurs éthiques, si nous souhaitons préserver une agriculture de proximité et de qualité, en assurant un revenu décent aux paysans.
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Source : photo personnelle E. Carbone BIBLIOGRAPHIE
1. Lamine Claire et Perrot Nathalie, éditions Yves Michel (2008). Les AMAP: un nouveau pacte entre producteurs et consommateurs?
2. Hiroko Amemiya, éditions Presses Universitaires Rennes (2011). Du Teikei aux AMAP.
3. Ouvrage collectif coordonné par le MIRAMAP, éditions Yves Michel (2013). Une autre finance pour une autre agriculture.
4. Brindusa Birhala et Judith M o Llers (2014). Community supported agriculture in Romania is it driven by economy or solidarity? (http://www.iamo.de/dok/dp144.pdf).
5. Site du MIRAMAP : http://miramap.org/ . 6. Site d’Urgenci : http://www.urgenci.net/fr (le Réseau
international des initiatives d’agriculture soutenue par la communauté). Page sur les ASAT de Roumanie: http://www.urgenci.net/en-‐gb/content/evolution-‐asat-‐partnerships-‐romania.
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Distribution des produits écologiques
Avram FIȚIU
Secrétaire de la Fédération Nationale d’Agriculture Ecologique Courriel: [email protected]
MOTS CLES Certification, distribution, produit écologique, consommateur, producteur. CONTEXTE Le projet "Création d’un réseau de distribution d’aliments de qualité par des chaines courtes en Transylvanie" a été lancé il y a 2 ans, dans le contexte de la promotion d’une alimentation saine. Son but était de promouvoir un autre mode de distribution des aliments écologiques en Roumanie. DESCRIPTION Notre Fédération a plus de 10 000 membres en Transylvanie, qui font partie des groupes d’agriculture écologique. Dans le cadre du projet, nous avons expérimenté divers modes de vente directe ou indirecte. Ainsi, dans quelques départements (Satu Mare) et villes (Baia Mare), nous avons organisé des marchés locaux pour promouvoir les produits écologiques et traditionnels. Nos propres magasins sont un autre canal de vente directe. Beaucoup de nos membres ont une double attestation: d’une part, pour des produits traditionnels, d’autre part pour des produits écologiques. À l’avenir, ils vont ajouter aussi la certification «produit de montagne» et «produit local». Nous avons pris pour modèle le système AMAP, auquel nous avons apporté quelques modifications pour nous rapprocher du système de vente directe en Roumanie. La transposition du modèle français a été un succès, étant donné la combinaison entre l’agriculture locale et la composante sociale. Le système de vente directe a été mis en œuvre au niveau national en 2012. Ensuite, en 2013, nous avons testé un projet de type AMAP, à la différence que, partant de l’idée de ferme pédagogique, nous avons voulu promouvoir un magasin pédagogique. Dans le cadre du projet, les enfants et leurs parents dégustaient des produits écologiques et entraient en contact avec les fermiers. Un projet similaire s’est déroulé en 2014: les élèves et leurs parents, accompagnés par les
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professeurs, ont visité des fermes écologiques. La 3-‐ème étape du projet est représentée par l’initiation d’AMAPs, en y intégrant les notions de local, de social et d’agriculture écologique. Théoriquement, ce système existe en Roumanie depuis plus de 50 ans, aussi notre seul problème a-‐t-‐il été de le formaliser par des contrats directs entre les producteurs et les consommateurs. ASPECTS INNOVANTS
La nouveauté du projet vient du fait que nous avons essayé de formaliser les processus vente-‐achat en introduisant la signature de contrats formels. Nous avons également réussi à imprimer une valeur formelle au concept d’agriculture écologique. RESULTATS
Par l’intermédiaire des projets déroulés par la Fédération Nationale d’Agriculture Écologique, nous avons réussi à certifier un très grand nombre de fermes écologiques. CONCLUSION Le constat auquel nous sommes parvenus après cette expérience est que la direction de l’agriculture écologique n’est pas cohérente, puisque les producteurs sont, parfois, obligés de se déplacer à des centaines de kilomètres afin de vendre leurs produits. L’empreinte écologique risque ainsi de disparaître, raison qui impose l’identification d’autres circuits de vente directe. LA PRESENTATION DETAILLEE DU PROJET Création d’un réseau de distribution d’aliments de qualité par des chaines courtes en Transylvanie 1. Partenaire: MIRAMAP France (Mouvement inter-‐régional des Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne); 2. Projet test: Le panier paysan (2012-‐2013) Cluj Napoca; 2.1. Magasin de producteurs de produits écologiques (Coopérative Panier Paysan) Rue Uzinei Electrice no 1; 2.2. Magasin agro-‐pédagogique: Actions de dégustation type Convivium: pendant 6 mois (hiver 2012/2013) étaient réalisés 18 actions de dégustation avec des classes d’élèves du primaire au Lycée «Eugen Pora» de Cluj Napoca et avec des agriculteurs en système écologique dans le cadre de l’association Agroecologia Cluj.
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3. Réseau de distribution par chaine courte «Panier paysan» 3.1. Départements roumains pilote: Cluj, Sălaj, Bihor, Satu Mare, Maramureș; 3.2. Structures de producteurs impliquées: Coopératives filiales du “Panier Paysan” dans les 5 départements; 3.3. Structures de consommateurs: seront organisés 5 structures non formelles de consommateurs au niveau départemental d’environ 300 familles/département; 3.4. Actions de communication: -‐ 5 séminaires de présentation du système «Panier Paysan» dans les 5 départements janvier 2014 -‐ mars 2015; 3.5. Actions de formation des équipes de management par département: -‐ janvier-‐septembre 2015, experts: MIRAMAP France; 3.6. Types de produits commercialisés: Produits de qualité conforme R 1151/2012 (produits écologiques, produits de montagne, produits traditionnels, produits locaux, produits étiques); 3.7. Programme de test du système dans les 5 départements: avril-‐aout 2015; 3.8. Ajustement du système: septembre 2015; 3.9. Démarrage du système de distribution: 1 octobre 2015. Fonctionnement du système «Panier Paysan» 1. Qu’est-‐ce que c’est «Le panier paysan» ?
− Un système équitable de distribution des produits écologiques et traditionnels (certifiés et en cours de certification ou d’attestation);
− Un système de partenariat de distribution hebdomadaire dans 5 départements de la région Nord-‐Ouest, réalisée par les agriculteurs, au domicile du consommateur sur la base d’un abonnement.
2. Objectif: «Le Panier Paysan» vise comme objectif principal la transformation du consommateur dans un “comsom-‐acteur” responsable de l’acte d’achat et de ses conséquences. Par un acte d’achat responsable le “consom-‐acteur” peut décider d’encourager une agriculture paysanne locale et régionale qui permettra le maintien de ces “agriculteurs –acteurs” dans le paysage rural. 3. Producteurs: Les producteurs proviennent de la région Nord-‐Ouest 4. Produits: Les produits agroalimentaires qui vont faire partie du «Panier Paysan» sont des produits écologiques et produits traditionnels qui sont différents des produits conventionnels vendus aujourd’hui en Roumanie. Par le Panier Paysan seront distribués au domicile du
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consommateur uniquement des produits certifiés écologiques ou attestés traditionnels ou en cours de certification ou d’attestation. 5. Gestion du projet «Panier Paysan» Activité de management: Le management du Panier Paysan est réalisé par Agroecologia et suppose les suivants:
− définir la politique de fonctionnement du premier réseau de partenariat (R1 formé par le «groupe d’agriculteurs» et le «groupe de consommateurs»;
− structurer les «futurs réseaux de partenariat (R2, R3,….Rn)» parmi les agriculteurs et les consommateurs dans 5 villes de résidence;
− assurer la consultance technique de spécialité aux agents économiques dans le cadre des groupes d’agriculteurs (information, formation);
− réalisation des activités de communication et promotion (dégustations de nouveaux produits, visites dans les fermes, activités spécifiques aux fermes pédagogiques, création d’une lettre d’information électronique, activités promotionnelles etc.).
Activité de marketing Le marketing du «Panier Paysan» est réalisé par les opérateurs économiques du groupe d’agriculteurs qui développent les activités suivantes:
− Prise des commandes de la part des consommateurs; − Signature des contrats et gestion des abonnements; − Transmission des commandes aux agriculteurs; − Prélèvement des produits alimentaires, triage et distribution au
domicile des consommateurs; − Gestion du forum électronique, respectivement l’analyse des
réclamations, suggestions, initiatives de la part des consommateurs.
6. Consom-‐acteur Consommateur: un citoyen pour lequel l’acte d’achat d’un produit alimentaire est réalisé par hasard et ne vise par un certain objectif en faveur d’un certain agriculteur. Consum-‐Actor: un citoyen responsable et conscient qui, par l’orientation de l’acte d’achat d’un produit alimentaire vers certains agriculteurs et produits, peut atteindre une dimension économique, sociale et écologique pour ces agriculteurs:
− Dimension économique de l’achat: choix d’achat de certains produits alimentaires (en ce cas des produits écologiques et/ou traditionnels) d’un certain groupe d’agriculteurs peut leur permettre un revenu économique correct et stable.
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− Dimension sociale de l’acte d’achat: par la décision d’achat d’aliments traditionnels et écologiques d’un certain groupe d’agriculteurs, les consommateurs peuvent obtenir des garanties de santé en consumant des aliments de qualité (qualité nutritionnelle, résiduelle, organoleptique, visuelle, étique, technologique). Au même temps un tissu social peut être maintenu dans le village roumain en vue d’évider le phénomène de «désertification humaine» de l’espace rural.
− Dimension écologique de l’achat: l’orientation de l’acte d’achat vers des produits qui proviennent de fermes certifiées écologiques permet une meilleure protection de l’environnement dans la zone de production.
LE GROUPE DE CONSOMMATEURS Objectif potentiel: soutenir une agriculture paysanne locale par l’orientation de l’acte d’achat volontairement vers certains agriculteurs. 2.1. Groupe informel de consommateurs: groupe réalisé d’une manière informelle par plusieurs consommateurs qui se proposent d’atteindre en commun un certain objectif dans une certaine période de temps. 2.2. Groupe formel de consommateurs: Groupe formel du point de vue juridique, généralement organisé sous forme d’une association non gouvernementale.
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ASAP – Les Partenariats locaux de solidarité pour l’agriculture paysanne
Sergiu FLOREAN
Secrétaire général de l’Association pour le Soutien de l’Agriculture
Paysanne Responsable de communication de l’Association CRIES – Centre de
ressources pour des initiatives éthiques et solidaires Courriel: [email protected], [email protected]
MOTS CLES Agriculture soutenue par la communauté, équitable, local, partenariat urbain-‐rural, solidarité. CONTEXTE En Roumanie, l’agriculture de semi-‐subsistance est un secteur bien développé qui continue d’assurer un accès important à des produits locaux de bonne qualité, aussi la nécessité de sauver le potentiel des petits producteurs et des fermes intégrées, de préserver la biodiversité locale et de participer à une gestion judicieuse des ressources naturelles devient-‐elle d’une actualité brûlante. ASAP est le premier modèle d’agriculture soutenue par la communauté qui a été développé en Roumanie à partir de l’année 2007. Son point de départ a été l’échec des modèles conventionnels qui visent à satisfaire les intérêts des consommateurs conscients de l’importance d’avoir accès à une nourriture de qualité produite localement. Initié à Timişoara en tant qu’initiative citoyenne, notre démarche s’inspire du modèle français AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne). DESCRIPTION Le partenariat ASAP est un engagement réciproque dans le cadre duquel les participants bénéficient de manière égale et intégrale de la récolte obtenue par un petit producteur agricole. Il s’agit donc, d’une part, d’un groupe de citoyens qui soutiennent une ferme par la distribution correcte et équitable des produits du travail et d’autre part, d’un maraîcher qui garantit une production agricole naturelle ou organique. Les partenariats ASAP représentent une forme de coopération entre des consommateurs et des petits producteurs agricoles de
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proximité pour assurer l’accès à une nourriture saine, produite localement. Le principe est que plusieurs familles de consommateurs citadins conviennent avec un petit producteur agricole de proximité sur un prix équitable pour un panier hebdomadaire de produits locaux qu’ils peuvent chercher régulièrement pendant toute une saison. Le partenariat est conclu en règle générale en fin d’automne pour la saison suivante. Le groupe de consommateurs paie à l’avance une partie de leur abonnement, ce montant permettant à l’agriculteur de couvrir les coûts de préparation de la production pour l’année suivante. Le prix d’un abonnement est fixé selon un calcul transparent et envisage une rétribution équitable pour le travail du petit producteur agricole. Il n’est pas obtenu par corrélation avec le prix du marché, mais reflète les coûts réels de l’agriculture naturelle. Par conséquent il est fixé pour un an, alors que la production varie en fonction des facteurs spécifiques à l’agriculture paysanne. ASPECTS INNOVANTS
La relation directe consommateur-‐producteur: Dans le contexte de l’impact dur de l’industrie agro-‐alimentaire sur l’environnement et des options des consommateurs partout dans le monde, ASAP est une initiative qui remet en valeur la relation directe avec le producteur agricole, tout en prenant en considération la capacité des gens de décider sur le contenu de leur assiette. Choisir ce qu’ils consomment, savoir comment la nourriture est produite et quel est l’impact de ce type de processus de production sur les autres devient de plus en plus important pour les citoyens roumains. L’absence de tout intermédiaire ainsi que la participation des consommateurs à la gestion du partenariat assure un modèle unique dans le pays, mais, à la fois, définitoire pour les démarches dans le sens d’une Agriculture Soutenue par la Communauté au niveau mondial. Le partage des bénéfices et des coûts – présuppose des bénéfices et des coûts égaux pour les consommateurs. La solidarité entre les consommateurs et le petit producteur agricole implique, quant à elle, un mécanisme de rétribution correcte du travail, la participation des consommateurs à la gestion du partenariat et l’acceptation des risques spécifiques à une agriculture naturelle, la redistribution du surplus dans le cadre du partenariat, l’alimentation d’un fonds de développement de la ferme agricole voire la multiplication des partenariats au niveau national. Le partage des bénéfices et des coûts – présuppose des bénéfices et des coûts égaux pour les consommateurs.
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La solidarité entre les consommateurs et le petit producteur agricole implique, quant à elle, un mécanisme de rétribution correcte du travail, la participation des consommateurs à la gestion du partenariat et l’acceptation des risques spécifiques à une agriculture naturelle, la redistribution du surplus dans le cadre du partenariat, l’alimentation d’un fonds de développement de la ferme agricole voire la multiplication des partenariats au niveau national. RESULTATS
Depuis 2012, cette initiative a quitté l’étape de pilotage et de nouvelles ASAP ont été créées dans plusieurs régions du pays. En 2014, on a enregistré 14 partenariats pour le panier hebdomadaire de légumes, auxquels s’ajoutent les 20 partenariats complémentaires pour des produits agro-‐alimentaires obtenus dans les fermes des producteurs agricoles (fruits frais et transformés, miel, lait, fromages, œufs, viande, pain, voire même des gâteaux faits maison). Les producteurs du réseau ASAP font une agriculture de semi-‐subsistance dans les départements suivants: Arad, Bihor, Caraș-‐Severin, Cluj, Giurgiu, Harghita, Sălaj et Timiș. Les partenariats ASAP comptent plus de 300 familles de consommateurs qui ont accès à une nourriture de qualité produite localement, reçue droit des mains du producteur, et leur nombre ne cesse d’augmenter. CONCLUSION ASAP est une démarche qui construit de nouvelles formes de solidarité ainsi qu’une vision commune pour un développement alternatif, respectueux des intérêts et des valeurs des citoyens, de l’environnement et de l’agriculture durable. BIBLIOGRAPHIE www.asatromania.ro
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Magasins des producteurs
Rodica PĂRĂU
Présidente de l’Association de Développement Agricole ALBA-‐AFRODA www.afroda.ro;
Courriel: alba_afroda @yahoo.fr; phone/fax:0040258813259; 0788367720
MOTS CLES Agrotourisme, circuit court, produits locaux, traditionaux, écologiques. CONTEXTE
Les produits alimentaires transformés à l’échelle industrielle et commercialisés dans les supermarchés occupent la totalité de leurs étalages. Les petits producteurs n’y ont pas accès à cause de la discontinuité de leur production et de leur capacité de production limitée et, également, à cause de leur impossibilité d’assurer une fréquence de livraison qui réponde aux exigences et aux politiques de commercialisation pratiquées par les grandes chaînes de distribution. Ces produits, locaux, traditionnels et écologiques ne contiennent pas de conservateurs chimiques qui leur assurent un terme de validité prolongé. DESCRIPTION
L’activité de l’association ALBA-‐AFRODA est axée sur le développement des filières de production et le soutien accordé aux producteurs dont les initiatives visent des affaires orientées vers le marché. ALBA-‐AFRODA a stimulé et soutenu les producteurs locaux dans le département d’Alba afin qu’ils constituent l’Association des produits traditionnels et écologiques ALBA-‐TRANSILVANIA.
Le principal but de l’association est de soutenir et de promouvoir les producteurs afin qu’ils puissent vendre leurs produits par l’intermédiaire des circuits courts: les marchés locaux, les foires nationales et internationales, les magasins dont ils sont propriétaires.
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ASPECTS INNOVANTS a. Aménagement et ouverture d’un magasin que les producteurs ont
en propriété «La Băcănie» («Chez l’épicier») et dans lequel ils peuvent vendre leurs produits sans faire appel à des tiers.
b. Soutien dans la création de l’Association de tourisme rural VALEA SEBEȘULUI («La Vallée de Sebeş») dont le but principal est de promouvoir et de développer des activités d’agrotourisme, de promouvoir les traditions et les produits traditionnels de cette zone géographique.
c. Création du Centre d’Information Touristique dans la commune de Sugag ainsi que d’un magasin pour vendre les produits locaux traditionnels et les produits d’artisanat. Grâce à un questionnaire mis à disposition dans le cadre du Centre, on a testé les préférences des touristes et on s’en est servi, par la suite, dans l’élaboration de la stratégie de promotion.
RESULTATS
La création des circuits courts de commercialisation a conduit à une hausse de la confiance des consommateurs en ce qui concerne les fournisseurs de produits agroalimentaires grâce au contact direct avec les producteurs, à une meilleure connaissance du marché et à l’orientation de la gamme de produits en fonction de la demande et des préférences des consommateurs. CONCLUSIONS Les circuits courts permettent aux producteurs de garder le contrôle sur tout le processus de vente, de réduire les frais de distribution et de maintenir ainsi le prix dans des limites raisonnables. La promotion des produits traditionnels conduit à une prise de conscience des consommateurs et à leur orientation vers la consommation de produits sains accompagnée de la préservation d’un patrimoine culinaire riche et diversifié, qui peut être converti en agrotourisme. Des opportunités de maintien et de développement du territoire rural sont également créées grâce à des projets innovateurs financés par le programme LEADER.
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Département du Rhône
Barbara PETRI
Chargée de mission Direction des Affaires culturelles, Vie associative et Action
internationale Département du Rhône
Courriel: [email protected]
MOTS CLES Circuit court, collèges, plateforme de distribution, point de vente collectif (PVC), point de vente grandes et moyennes surfaces (GMS), Rendez-‐Vous de l’Agriculture (RDVA) CONTEXTE Le Département du Rhône soutient activement les démarches d’innovation favorisant les modes de distribution innovants et alternatifs des produits agricoles. Les circuits courts dans le Département du Rhône doivent remplir un cahier des charges précis et respecter un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire. DEMARCHES
1. Vente directe individuelle 2. Le développement des marchés 3. Saveur du Coin dans 2 grands magasins Carrefour 4. Les magasins de producteurs 5. La ruralité dans l’assiette des collégiens 6. Les Rendez-‐Vous de l’Agriculture (RDVA) 7. Les outils en ligne, un support pour la vente du producteur au
consommateur ASPECT INNOVANT En soutenant activement le développement des circuits courts, le Département encourage la multiplication des démarches entreprises par les agriculteurs à travailler et à s’organiser en conséquence. De part un environnement favorable au développement agricole, cinq filières sont largement représentées dans les points de vente alimentés par les circuits courts rhodaniens: fruit, légume, viande, fromage et vin ainsi
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que tous leurs produits dérivés. Avec un bassin d’1,3 millions de consommateurs potentiels, tout concoure au soutien actif des actions favorisant le développement des circuits courts dans le Département du Rhône. Dans la même veine, qu’ils soient dits «traditionnels» ou bien thématiques, plus de 350 marchés sont organisés hebdomadairement dans l’agglomération lyonnaise. Les producteurs s’associent aussi pour faire de la vente directe et ont monté à ce jour 20 points de vente situés souvent en zone périurbaine lyonnaise. Ces points de vente représentent un chiffre d’affaire annuel intéressant pour les producteurs, soit en moyenne 1 million d’euros, allant parfois jusqu’à 4 millions d’euros. RESULTATS On estime à 16% le nombre d’exploitations agricoles concernées par les circuits courts qui sont largement soutenus par le Département du Rhône à travers plusieurs axes et actions. Le phénomène est en pleine expansion. Cette démarche vise tout à la fois, la vitalité du tissu économique local, la qualité alimentaire, et la préservation de l’environnement. Dans le cadre d'une convention de partenariat signée le 29 octobre 2010 entre l'État, le Département, la Chambre d'agriculture et l'O.P.A.C. du Rhône, le Département s'est également engagé à favoriser les initiatives d'approvisionnement local de la restauration collective. Pour inciter à l'approvisionnement local, le Département a décidé d'apporter une aide financière aux collèges en régie à hauteur maximum de 0,40 € par repas. En contrepartie, les collèges s'engagent à intégrer un repas local par semaine pendant 3 ans. Cette aide supplémentaire du Département représente 30 000 € à l’année. Or, à ce jour 45 collèges sont impliqués dans les circuits courts de proximité et ont commandé pour près de 300 000 € de produits locaux sur l’année 2013.
En complément de sa mission circuits courts, une veille est installée concernant la gestion durable des déchets, principalement issue de la restauration collective. Enfin, une classe culturelle numérique «zérogaspi» est lancée dans 6 établissements, venant compléter le cycle. Aujourd’hui, le Département du Rhône engage de nouvelles rencontres locales mêlant collèges et établissements médico–sociaux pour accroître encore la demande de produits locaux en circuit court.
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CONCLUSIONS Les processus d’innovation dans le domaine agricole encouragent la découverte technologique, mais aussi l’innovation organisationnelle (commercialisation…) ainsi que le changement social dont l’influence qui a permis de mettre en œuvre de nouveaux partenariats tout en renouvelant la relation producteurs-‐consommateurs. Les consommateurs restent bien au cœur des préoccupations. De nouveaux modes de distribution sont mis en œuvre, alors que l’outil Internet facilitait la commande de paniers, le principe du «drive» se développe de plus en plus sur l’agglomération lyonnaise. Les «Rendez-‐Vous de l’Agriculture» (RDVA), organisés tous les deux ans par la Chambre d’Agriculture et soutenus par le Département du Rhône symbolisent bien l’intérêt des rhodaniens pour l’agriculture de proximité. Plus grande ferme du Rhône, les RDVA accueillent plus de 100 000 visiteurs en deux jours qui viennent directement à la rencontre des producteurs et des éleveurs. La demande est forte, mais pour l’heure l’enjeu reste pour les agriculteurs de s’organiser et de pouvoir abonder, car l’offre reste encore trop faible.
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Synthèse des débats – «Modes de distribution innovants et alternatifs»
Discussion I: Mots clés: innovation, tradition, AMAP, panier de légumes. Intervention 1:
- Quelles sont les actions concrètes que vous avez proposées pour innover le système que vous voulez promouvoir et comment voyez-‐vous l’harmonisation des concepts de tradition et d’innovation dans le cadre de ce projet?
Réponse 1: - Il s’agit, en premier lieu, du concept de co-‐partage d’un potager,
c’est-‐à-‐dire le producteur peut recevoir la visite des consommateurs. En second lieu, les consommateurs font partie d’un système de distribution directe. La charte AMAP interdit aux producteurs de vendre leurs produits agricoles à des intermédiaires ou à d’autres producteurs de leur territoire. Nous essayons de construire un modèle alternatif d’agriculture. En troisième lieu, quelles que soient les conditions météo sur l’année agricole, le prix du panier reste celui qui a été fixé initialement dans le contrat. L’avantage de ce projet est que l’on connaît les techniques de production et la qualité des produits.
Intervention 2: - Où est situé le point de collecte des légumes? Est-‐ce que les
produits complémentaires sont produits par le même fermier ou bien ils sont achetés auprès d’autres producteurs?
Réponse 2: - Les légumes ne sont pas stockés et ils ne sont pas réfrigérés non
plus; ils sont distribués aux consommateurs le jour de la récolte afin d’en préserver la qualité. Ils sont collectés chez le producteur, d’où ils seront distribués aux consommateurs. Les produits complémentaires sont fournis par les mêmes producteurs ou par d’autres, qui sont obligés de présenter leurs produits de manière transparente.
Intervention 3: - Comment fonctionne la relation juridique consommateur-‐
producteur? Existe-‐t-‐il des écueils de nature fiscale qui rendent difficile le processus?
Réponse 3: - Je peux vous dire ce qui se passe en France. Nous avons
collaboré, sur le plan national, avec des avocats et des juristes afin de pouvoir dérouler une activité encadrée par la législation.
Réponse 4: - Nous respectons toutes les lois et, par conséquent, nous ne nous
sommes pas confrontés avec des problèmes de nature juridique
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ou fiscale. Il existe un contrat mutuel entre chaque producteur et chaque consommateur. Le fermier n’est pas obligé de s’enregistrer fiscalement parce qu’il est un petit producteur, assujetti au paiement de l’impôt sur le revenu.
Discussion II: Mots clés: produit écologique, innovation, santé, marché. Modérateur:
- Pourriez-‐vous nous expliquer comment vous avez réussi à éduquer le consommateur français, à le déterminer d’acheter des produits écologiques? Quels instruments innovants avez-‐vous utilisés pour convaincre le consommateur de ne pas acheter au supermarché?
Réponse 1: - Le premier projet AMAP, datant de 2001, a eu la chance d’être
démarré dans une période où la sécurité alimentaire a commencé à être mise en valeur. Le consommateur a, donc, été sensibilisé en ce qui concerne le choix d’une alimentation saine. Les médias ont contribué, à leur tour, à la promotion du projet. Aujourd’hui, nous pouvons compter, dans le cadre du projet, sur des personnes spécialisées et compétentes, qui savent promouvoir les produits bio.
Intervention 1: - J’ai une question sur la charte qui a été présentée: est-‐ce que
AMAP dispose d’une typologie des producteurs qui font partie du système ?
Réponse 2: - Le concept AMAP est récent et il fonctionne, pour le moment, au
niveau des petites villes. AMAP s’est posé le problème que vous venez d’exposer et, à l’avenir, nous avons l’intention d’élargir nos projets aux grandes villes afin de proposer des marchés de commercialisation à nos producteurs. Le but d’AMAP est de trouver le plus grand nombre de producteurs et de consommateurs qui fassent partie du projet.
Intervention 2: - Nous savons qu’AMAP est un modèle français. Quelles sont les
innovations que vous avez apportées à ce modèle ? Réponse 3:
- Il s’agit d’une différence de nature pécuniaire, car chez nous les payements sont effectués à l’avance. Je considère comme un véritable succès le fait que nous avons convaincu les consommateurs à payer une avance de 25% sur la valeur du contrat.
Discussion III: Mots clés: ferme écologique, produit traditionnel, accréditation, zone montagneuse, contrat informel.
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Intervention 1: - Il existe déjà un contrat informel entre les producteurs
agricoles et les consommateurs, c’est une réalité. Comment faire pour qu’il soit respecté?
Réponse 1: - Le respect du contrat est difficile dans un système informel. À
Cluj et au niveau national, ce système informel existe et il est respecté par plus de la moitié des fermiers (que je connais, d’ailleurs) qui distribuent des produits écologiques. Le problème est que ce type de système ne peut pas garantir un revenu sûr aux producteurs. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire que le système soit formalisé.
Réponse 2: - Ce qui est essentiel c’est que le contrat doit être respecté du
point de vue formel et informel, aussi faut-‐il trouver un système qui permette le respect des engagements. Les spécialistes roumains en anthropologie et en sociologie, très compétents, peuvent analyser les pressions sociales et proposer des solutions pour résoudre ce problème.
Intervention 2: - Comment pouvons-‐nous imaginer, dans une économie
informelle, un système fonctionnel et trouver des moyens techniques, sociaux et culturels qui encouragent les producteurs agricoles à s’impliquer dans ce système ?
Intervention 3: - Vous avez affirmé que dans les zones montagneuses il y a de
nombreuses fermes certifiées écologiques. Pourriez-‐vous nous donner des détails concernant la production, la valorisation et la certification de leurs produits ?
Réponse 3: - Quand on parle d’agriculture écologique, on prend en
considération les 3 dernières années, période pendant laquelle plus de 10000 fermes écologiques ont intégré le système. Il s’agit, dans ce cas, d’une double motivation et de l’octroi d’un montant plus important pour les aides dans ces régions. D’autre part, au niveau du système, on a décidé que l’agriculture écologique permet de préserver, dans les zones montagneuses, une agriculture de type familial. La certification y est une simple formalité, car les fermiers utilisent des moyens et des techniques de production très proches de ce qu’on utilise dans le système écologique. Le concept d’agriculture écologique a, donc, pu pénétrer très facilement en Roumanie par l’intermédiaire de ces zones.
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Discussion IV: Mots clés: produit traditionnel, tourisme, route du vin, agrotourisme. Modérateur:
- Ce que j’apprécie dans votre projet, ce que j’y trouve innovant, c’est la combinaison entre le tourisme rural et les circuits courts d’approvisionnement, ainsi que votre effort d’identifier les besoins et les désirs du consommateur.
Réponse 1: - Il est très important que les producteurs de ces zones puissent
vendre leurs produits, qu’ils soient sûrs de l’existence d’une demande pour ces produits. Nous avons rencontré certaines difficultés au niveau local, dans ce projet. La Direction des services vétérinaires n’a pas compris l’idée de vente des produits traditionnels, faits maison, dans les magasins spécialisés des pensions agrotouristiques.
Modérateur: - Il est bon de parler d’hygiène, car les produits traditionnels
doivent absolument respecter les normes sanitaires. Intervention 1:
- Je crois que les produits écologiques représentent, pour nous, une valeur ajoutée. Et nous devons adapter l’agriculture aux conditions qui existent dans notre pays. Nous ne pouvons pas adopter le modèle français parce que, à un moment donné, nous devrions inventer des producteurs agricoles pour les projets de type AMAP. Nous devons trouver un système qui prend en compte les produits traditionnels, écologiques, locaux, spécifiques aux zones montagneuses.
Intervention 2: - Je voudrais que l’on revienne sur le rapport tourisme -‐ produits
traditionnels. N’avez-‐vous pas eu l’idée de transformer un produit traditionnel en produit touristique comme, par exemple, «La route du fromage» en France?
Réponse 2: - Dans le département d’Alba, il existe, dans ce sens, «La route du
vin». Les fermes viticoles se sont spécialisées dans l’attraction des touristes en leur présentant et en leur proposant pour la vente des vins produits dans la région, ainsi que les produits pour les accompagner. Il est nécessaire qu’il existe une diversité de produits pour pouvoir réaliser une telle route pour un certain produit.
Intervention 3: - Dans le département de Sălaj, nous proposons un parcours
touristique que nous avons intitulé «Safari apicole» et un parcours gastro-‐touristique.
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Modes de production et mise en place de filières
Patricia ANDRIOT
Vice présidente conseil régional de Champagne Ardenne Courriel: [email protected]
CONTEXTE Des filières agricoles et artisanales s’organisent pour créer de la performance et de la plus-‐value qui s’adaptent aux nouveaux besoins des consommateurs au moment ou dans un contexte de concentration économique, les territoires ruraux sont à la recherche de maintien d’activités économiques, d’emplois et de valeur ajoutée. Dans ce contexte, les innovations sont elles une voie à explorer pour ces territoires? PROBLEMATIQUE Pour la ruralité, autour de la question filières et modes de production, l’enjeu est celui du maintien de l’emploi et de la valeur ajoutée localement. La question posée par l’atelier sera donc de voir en quoi les innovations sont sources d’emploi et de regain de valeur ajoutée? Au vu de différentes expériences et témoignages en France comme en Roumanie, l’idée était de détecter les freins, conditions, leviers de maintien ou développement de l’emploi et relocalisation de la valeur ajoutée ? Quels sont les risques que cette valeur ajoutée crée échappe au territoire qui en est la source? Il s’est aussi agit de cerner de quelles innovations parle-‐on ? Innovation technologique, innovation sociale, … SOLUTIONS INNOVANTES Des pistes d’innovation et des outils: • Les circuits courts, la proximité entre production et consommation ; • L’organisation collective; • L’organisation de la lisibilité : marque, label… • L’innovation technologique au service de valeur ajoutée plus territoriale: le numérique et internet, la transformation fromagère
Des freins qui doivent se transformer en conditions: • Se donner les moyens de la réflexion, de l’animation, de l’ingénierie et ne pas focaliser sur les moyens d’investissement;
• La capacité d’organisation en collectif, l’anticipation, l’organisation, la gestion de la gouvernance du collectif;
• La confiance entre les acteurs; • La crédibilité et le décloisonnement.
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AgroTransilvania Cluster : nous ramenons la Transylvanie chez « elle »
Felix ARION
Directeur Général AgroTransilvania Cluster
Professeur à l’Université des Sciences Agricoles et de Médecine Vétérinaire, Cluj-‐Napoca
Courriel: felix [email protected]
MOTS CLES Chaîne de valeur, chaîne de marketing direct, produits locaux. CONTEXTE Le marché agroalimentaire de Transylvanie est fortement influencé par les supermarchés et les hypermarchés opérant dans un environnement oligopolistique, en particulier dans les zones urbaines. De plus en plus nombreux à la campagne aussi, ils deviennent la chaîne de marketing la plus importante pour les consommateurs.
Étant donné le manque de pouvoir de négociation, l’accès des petits producteurs locaux aux grandes chaînes de vente au détail est évidemment difficile, ce qui fait qu’il leur est impossible d’atteindre un grand nombre de consommateurs. En même temps, l’intérêt de ces derniers pour les produits locaux ne cesse d’augmenter, dû entre autres aux campagnes d’information et aux médias, qui influent aussi sur la décision des chaînes de distribution d’inclure ces produits agricoles dans leur offre. Comme la négociation individuelle avec les petits producteurs locaux est difficile, l’intérêt pour différentes formes associatives (sectorielles ou horizontales) représentant les producteurs locaux a augmenté. C’est la mission qu’a assumé le groupe AgroTransilvania, une structure associative qui vise à apporter les produits locaux sur les marchés locaux, y compris ceux des grandes chaînes de distribution de produits agroalimentaires. DESCRIPTION L’association «Cluster Agro-‐Food Ind» Napoca (AgroTransilvania Cluster®) est une structure associative agissant au niveau du secteur agroindustriel et réunissant 39 membres, dont : 20 entités économiques, 2 institutions publiques, 4 entités de recherche-‐développement-‐innovation et 7 catalyseurs; 3 cabinets de conseil, 1 Chambre de commerce et d’industrie, 1 centre logistique et 1 banque commerciale. Les membres se sont donnés pour mission de devenir un pôle intégrateur du développement durable du secteur agroindustriel
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en Transylvanie par le soutien apporté à la compétitivité durable dans ce domaine. Pour y parvenir, le groupe AgroTransilvania poursuit six objectifs stratégiques à moyen terme: accroître la compétitivité dans le secteur agroindustriel en Transylvanie; encourager la création et/ou le développement de structures associatives; intégrer des producteurs et des structures associatives dans la chaîne de valeur; améliorer la qualité et la quantité; soutenir le développement des initiatives locales et régionales; encourager la recherche, l’innovation et le transfert de technologie dans le secteur de l’agroindustrie. Le territoire visé par notre groupe est essentiellement, mais pas exclusivement, le territoire du département de Cluj, où habitent actuellement presque tous nos membres. L’intention déclarée du groupe est de continuer à se développer au rythme de la modernisation administrative de la Roumanie et des tendances associatives européennes, et de s’étendre progressivement dans toute la Transylvanie et puis au niveau national, pour enfin faire partie des structures associatives transnationales du même type.
ASPECTS INOVANTS
La création du groupe AgroTransilvania a été la conséquence naturelle des échanges entre les différents membres de l’agroalimentaire, échanges visant une utilisation efficace des relations existantes au sein des chaînes de valeur. En fait, la chaîne de valeur générée par notre groupe ne se limite pas à la distribution des produits agroalimentaires, mais concerne également l’ensemble du système de l’agroindustrie aux niveaux local et régional. La chaîne de valeur fournie par le groupe couvre le système dans son intégralité, laissant toutefois de la place pour que le développement puisse continuer à la fois horizontalement et verticalement. Dans ce sens, sous le slogan «Transilvania Acasă» [la Transylvanie chez elle], le groupe AgroTransilvania a ouvert la voie aux producteurs vers les grands centres commerciaux de Cluj-‐Napoca. L’association a ouvert ses propres magasins et a entamé des négociations pour la création d’un marché de produits frais du terroir dans un de ces points de vente, ce qui raccourcit le trajet parcouru par les produits locaux pour arriver aux consommateurs.
RESULTATS
L’un des projets spécifiques qui permettent aux produits locaux d’atteindre les consommateurs dans les supermarchés à capital français de Transylvanie a été initié par l’Ambassade de France en Roumanie. Le but en est d’augmenter la proportion de produits locaux dans les magasins au détriment des produits similaires importés. À l’heure actuelle, la plupart des légumes et des fruits vendus dans les supermarchés et les hypermarchés sont importés en raison du fait que
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les producteurs locaux n’ont ni la capacité de s’organiser ni la compétence nécessaire pour satisfaire aux demandes de ces chaînes de distribution. Grâce au projet, les magasins vont collaborer avec les producteurs locaux et, ensemble, ils négocieront et adopteront un cahier de charges (concernant la production) et un guide de bonnes pratiques (concernant l’éthique professionnelle). Ainsi, les producteurs deviennent les principaux fournisseurs des magasins impliqués. Le projet vise à aider les producteurs à améliorer la quantité et la qualité de leurs produits et les supermarchés à réduire les coûts de transport pour les produits importés et à diversifier la clientèle intéressée d’acheter des produits locaux. L’initiative pourrait donc réduire le nombre d’intermédiaires et développer la chaîne courte de distribution des produits agroalimentaires transylvains.
La première initiative envisagée vise à introduire un seul produit local dans les filières de distribution. Il s’agit des pommes, car elles sont produites et consommées en grandes quantités en Roumanie. Par la suite, la gamme de produits locaux augmentera en fonction des préférences des consommateurs et de la capacité d’approvisionnement des producteurs. Une option complémentaire serait la création d’un centre de collecte des fruits et des légumes, qui pourrait devenir, à terme, un marché de gros. Un des résultats importants de ce projet est la simplification du cahier de charges. Initialement, les hypermarchés et les supermarchés avaient proposé aux producteurs roumains un document similaire à celui utilisé en France, mais il s’est avéré trop complexe et difficile à mettre en œuvre, à la fois légalement et techniquement. Il a donc été simplifié pour correspondre aux capacités et aux possibilités des producteurs locaux. Un autre résultat attendu est l’encouragement à la formation d’associations et de groupes de producteurs afin de réduire les coûts de production et de distribution et, implicitement, d’augmenter la compétitivité sur le marché local ou autre. Pour que cette démarche connaisse obtienne des résultats encore meilleurs, il faut du temps et de l’effort pour sensibiliser les producteurs et pour les convaincre qu’il vaut mieux se constituer en association.
CONCLUSIONS
Ce projet nous a permis de constater que, en termes de soutien apporté aux producteurs locaux, il y a plusieurs éléments complémentaires entre l’approche des supermarchés et des hypermarchés et les objectifs du groupe AgroTransilvania, respectivement des producteurs qu’il représente. Le projet que nous proposons débutera à Cluj-‐Napoca, car c’est ici que se fait sentir la présence de la majorité des acteurs français impliqués dans des réseaux de distribution en Roumanie et, à la fois, du groupe AgroTransilvania et des producteurs locaux.
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Fruits et légumes Roumanie
Camelia NACIADI
Responsable achats produits frais, entreprise Cora Courriel: [email protected]
1. Points forts par rapport aux producteurs:
-‐ La possibilité de développer à l'avance, par rapport a la saison productive, de la production de programmes PRODUCTION-‐ACQUISITION, avec l’assumation des quantités des deux parties, ce qui donne aux producteurs de la prédictibilité de la prochaine recolte, de la main-‐d'œuvre, de la logistique/infrastructure, le solde des coûts et des pertes de revenus; -‐ Fournir des conseils commerciaux et le savoir-‐faire des employés pour développer des affaires Cora (méthodes de conditionnement et de transport, des variétés, des normes de qualité, le classement, l'étiquetage, la documentation, la législation, etc); -‐ Assurer une qualité constante dans tout le réseau de magasins Cora etant donne le fait que Cora est centralisée et la distribution des produits est assurée a travers sa propre plate-‐forme logistique; -‐ La fidélisation des clients par la continuite dans les rayons des produits typiquement roumains, de haute qualité; -‐ Mener des activités de promotion par Cora aux produits roumains en les présentant dans des catalogues Cora, des actions radio flyer-‐ere, etc, génerant des volumes importants des deux parties.
2. Points faibles par rapport aux producteurs: -‐ Le manque de moyens modernes de communication et d'incompréhension de l'importance de la communication en temps réel; -‐ Manque d'organisation pour le conditionnement, en se concentrant uniquement sur la production, ce qui génère l'apparition d'intermédiaires -‐ les fournisseurs de services bien organisés qui paient cash et mettent les produits sur les normes de prestation: tri, calibrage, emballage, étiquetage, les assurances de transport approprié, les opérations lavage spécial/brossage, y compris le stockage; -‐ Vente de la pleine production à des intermédiaires, y compris toutes les catégories de qualité, ou -‐ Vente de la pleine production par les conserveries internes et externes; -‐ Le manque d'assurance-‐récolte, qui génère des pertes importantes; -‐ Manque d'organisation sous une forme juridique; -‐ L'absence d'association afin d'obtenir de grandes quantités et/ou une vaste gamme;
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3. Opportunités: - Le développement des affaires dans les deux directions possibles pour attirer des fonds européens pour l'agriculture, la formation de la main-‐d'œuvre, la zone de développement et les exigences fiscales;
- Grâce à la technologie de stockage et a des équipements modernes, les produits locaux bénéficient d'une saisonnalité traditionnelle de l'extension, à savoir ceux qui récoltent de l'automne sont conservés jusqu‘en avril, et les produits de printemps peuvent être disponibles même en décembre, générant la satisfaction du client qui peut consommer des produits traditionnels roumains en saison;
- Produits notoriété zonale peuvent être trouvés dans tout le reseau Cora, par exemple les pommes Reghin/Voinesti, pommes de terre Covasna/Brasov, Raisin île, etc);
- Le maintien de la traçabilité, la sécurité de l’aliment et la chaîne du froid, du producteur au consommateur final, face a la réalité du marché libre.
4. Obstacles - Environnement concurrentiel entre les marchés libres et règlements fiscaux imposés commerce de retail;
- Certains fabricants préfèrent la négociation dans les marchés libres grace au: -‐ Manque des lois fiscales: -‐ Manque tri (vendu par la qualité/taille sur un prix unique); -‐ Le manque de documentation (provenance, la conformité,
escorte, etc); -‐ Mode de paiement – de l’argent; -‐ Éviter des coûts supplémentaires en faisant le transport
approprié – réfrigéré. -‐ Certains fabricants préfèrent vendre directement de la ferme à l'intermédiaire, pour les mêmes raisons;
-‐ En raison de l'économie on préfère la production de champ plutôt ouvert, seulement petite surface étant serres/serres protégées, ce qui engendre un manque complet de la production, ou la qualité inégale du produit fini;
-‐ En raison de l'absence de subventions, les grands fabricants préfèrent cultiver des céréales et cultures industrielles, au détriment des cultures maraîchères;
-‐ Pour les raisons ci-‐dessus, le nombre des producteurs qui peuvent développer un partenariat est extrêmement limité.
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La Ferme de Chassagne
Céline PELOQUIN
Agronome, co-‐propriétaire et gérante de la Ferme de Chassagne, Trophée jeunne installée créatrice d'emplois,
Présidente des ILES en Poitou-‐Charentes, France Courriel: [email protected]
MOTS CLES Agriculture biologique, circuits courts (vente directe), développement rural, dynamique locale, économie, emplois. CONTEXTE Une ferme, en bio depuis 45 ans, située dans une région très rurale, désertifiée, où il y a peu ou pas d'industrie. L'agriculture reste, sur ce territoire, une source potentielle d'activité économique et d'emplois, mais aussi un lieu culturel, et touristique, à valoriser. DEMARCHES L'objectif global de ce projet pluriel est la dynamisation (économique, sociale, culturelle) du territoire dans lequel nous habitons. La ferme de Chassagne fonctionne sur 5 axes. Les 4 premiers volets sont développés en notre nom propre: 1/ La ferme Ferme familiale en polyculture, 62 ha de terres légères, en agriculture biologique depuis 1970. Conduite par François, avec l'aide de Céline pour la gestion administrative et comptable. Ce qui est intéressant c'est que cette ferme de taille modeste, a été précurseur en agriculture biologique, ne s'est pas agrandie depuis 1960, et reste dans une dynamique d'adaptation et d'innovation. Nous sommes souvent sollicités pour témoigner de notre expérience, en particulier par l'enseignement agricole. 2/ L'atelier de transformation des céréales bio en pain Atelier créé par Céline lors de son installation en 2012, avec l'embauche d'une salariée. Les ventes se font à la ferme 2 fois par semaine, un pari gagné dans le contexte local a priori non favorable. La réussite du projet tient certes à l'ancrage réussi de la ferme sur le territoire et à l'effort de communication pour se faire connaître, mais il
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tient surtout à la qualité de la production, qui se différencie par la maîtrise de toutes les étapes (du blé au pain, sans oublier le choix de variétés adaptées au terroir). Le lien direct aux consommateurs est un élément clé. 3/ Le Marché à la Ferme Pari lancé il y a deux ans et demie d'établir un marché de producteurs bio mensuel, chaque 1er vendredi du mois, au milieu de nulle part. Il draine dans un rayon de 50 km entre 200 et 500 personnes à chaque édition. 15 à 25 producteurs présents, pour une vente globale de 10 000 à 20 000 euros en 3 heures (17h à 20h). Ce qui est innovant, c'est que l'on inverse les tendances en invitant les citadins à la campagne! (lien aux saisons, rapport direct aux producteurs, alternative aux supermarchés,...). C'est aussi un lieu de rencontres (de différentes «communautés»), de convivialité, où l'on invite la culture à venir se présenter (musiciens de la Région, expositions d'art, …). 4/ Eco-‐tourisme / Accueil à la ferme Camping à la ferme créé en 1977. Piscine (8m x 16m) auto-‐construite. Sauvegarde et valorisation du patrimoine bâti local de ce hameau, pour grande partie en ruine, en créant des gîtes. Cela a permis une diversification et complémentarité de l'activité agricole. Intéressant aussi pour l'ouverture, petit brassage européen dans un bout de campagne. Le 5e et dernier volet, plus large : 5/ Le groupement de producteurs, GIE Ferme de Chassagne La ferme est le siège d'un groupement de 15 producteurs bio associés, organisés en GIE (Groupement d'Intérêt Economique) pour la valorisation collective de leurs productions (légumes secs, puis oléagineux et céréales). Mon mari en est l'initiateur il y a 19 ans, et nous en sommes tous les 2 gérants. L'intérêt de la mise en commun est d'abord de pouvoir proposer des volumes, une gamme diversifiée, et l'investissement en commun de matériels professionnels. Il permet aussi de trouver des complémentarités entre les compétences de chacun. Il s'agit en résumé d'un projet de valorisation économique en commun, les producteurs s'impliquant eux-‐mêmes dans la gestion technique (triage des grains, stockage, transformation,...), administrative et commerciale. Cela a permis, et permet le maintien et l'installation de structures agricoles de taille humaine et la création d'emploi, grâce à l'assurance de prix rémunérateurs (la valeur ajoutée reste aux paysans).
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L'innovation tient au fait que développer une filière légumes secs bio en France était précurseur, ce qui était un vrai pari. Elle tient aussi au type de gouvernance trouvée. Nous sommes très sollicités pour témoigner de cette aventure, voire transmettre notre «savoir-‐faire». ASPECTS INNOVANTS La ferme de Chassagne est un lieu d'initiatives et d'expériences « alternatives' » osant innover dans un contexte difficile. Aspects innovants :
• démarches collectives valorisant l'individuel; et démarches individuelles dans un objectif global favorisant les partenariats;
• développement d'activités économiques locales, créatrices d'emplois en zone rurale en déprise;
• ancrage territorial qui s'appuie sur une ouverture extérieure; • recréation de liens directs producteurs-‐consommateurs; • inversion des tendances en invitant les citadins à la campagne; • dynamisation d'un lieu de vie/de rencontres là où il n'en existe
plus, en y invitant culture et convivialité. RESULTATS
• La ferme et éco-‐tourisme : 4 UTH sur 60 ha + emplois induits; restauration du patrimoine local;
• Le marché mensuel à la ferme: devenu un rendez-‐vous incontournable, re-‐créant un lieu de rencontre en zone rurale, il offre un nouveau mode de consommation. 20 producteurs confortés dans leurs installations, leurs activités de production de qualité et de vente directe ;
• Le groupement de producteurs: installation et maintien de petites et moyennes exploitations agricoles en bio; emplois induits; développement de l'agriculture biologique (suppression des pollutions chimiques); 500 000 euros de chiffre d'affaires.
CONCLUSION Sur des territoires ruraux en déprise, il est possible de maintenir de l'activité, des emplois, de la convivialité, de la vie. Mais il est évident que cela passe par de l'innovation, de l'engagement, ET que ces initiatives reposent sur des personnes investies avec une vision à long terme.
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Les fromages de chèvre "La colline"
Ovidiu SPÎNU
Vétérinaire, chercheur, fondateur et propriétaire de la fabrique de produits à base de lait de chèvre "La Colline"
Courriel: [email protected]
MOTS CLES Circuit court, équitable, local. DESCRIPTION Notre fromage lactique de chèvre est produit selon une recette française (Selles sur Cher) à base de lait provenu des fermes roumaines, et représente une combinaison entre la tradition roumaine et la technologie occidentale. Le spécifique des élevages caprins roumains qui inclut le pâturage libre, se reflète dans la qualité supérieure du lait et des produits dérivés. Nous produisons, à part les fromages, du yogourt, du kéfir et du lait de chèvre pour la consommation.Les circuits de commercialisation variés -‐ magasin de présentation dans l’enceinte de la fabrique, magasins de proximité, retail moderne, magasin en ligne -‐ assurent notre visibilité. Les consommateurs appartiennent, quant à eux, à des catégories très variées. La plupart des retailers qui commercialisent les produits La Colline en România fonctionnent sous patronage français. Nous exportons des fromages, du yogourt et du kéfir dans des pays de l’Europe Centrale: la République Tchèque, la Slovaquie et la Hongrie. ASPECTS INNOVANTS Si en 2007 nous produisions un seul produit, à présent nous en produisons 27, la plupart étant disponibiles grâce à la vente en détail. La fabrique de produits à base de lait de chèvre "La Colline" a démarré comme une affaire familiale, les produits étant naturels et réalisés en régime semimanufacturier et sans apport technologique. La technologie que nous avons acquise ce dernier temps est censée assurer la qualité de nos produits et augmenter la capacité de production, tout en respectant les caractéristiques grâce auxquelles les produits "La Colline" sont devenus une marque. Plus de 90% de nos employés habitent dans les villages de proximité, ils n’ont pas eu d’emplois antérieurs et ils ont obtenu leur qualification dans notre unité de production.
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RESULTATS En ce qui concerne la culture alimentaire des Roumains, nous devons mentionner qu’en tant que promoteurs des fromages de chèvre, nous avons réussi à former les goûts de nos consommateurs pour ces produits. Les enfants et les jeunes sont les catégories de consommateurs les plus ouverts, dépourvus de stéréotypes alimentaires et de préjugés. Grâce à eux, nous élevons une génération de consommateurs de fromages et de spécialités de chèvre et nous réussissons à imposer le fromage de chèvre fabriqué selon une recette française dans le contexte roumain.
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La coopération de proximité un atout pour la production et la mise en place de filières
Pierre François VAQUIE
Délégué Général,
Fédération Nationale des Cuma, France (www.cuma.fr/) Courriel: pierre-‐[email protected]
MOTS CLES CUMA, coopération de proximité, circuits courts, animation de projets collectifs, cadres législatifs et réglementaires adaptés. CONTEXTE
- Existence d’un réseau de coopératives de services et de proximité en France depuis 70 ans, les Cuma ou Coopératives d’Utilisation du Matériel Agricole. Ce sont des groupes autonomes d'agriculteurs (20 en moyenne en France) qui investissent ensemble dans du matériel et s’organisent pour l’utiliser sur leurs exploitations. Les agriculteurs choisissent de s’engager dans les Cuma pour réduire leurs charges de mécanisation, profiter d’équipements performants et améliorer leurs conditions de travail et de vie. La Cuma peut également embaucher du personnel pour conduire ses équipements. Les membres d'une Cuma sont à la fois décideurs -‐ ils gèrent démocratiquement leur Cuma -‐ et utilisateurs des services. Il y a 11500 Cuma en France, dans lesquelles sont engagés plus de 40% des agriculteurs. Pour soutenir le développement des Cuma, un réseau dense de fédérations -‐ locales, multirégionales, nationales -‐ propose des formations, réalise des outils d'aide à la décision, fournit un appui comptable, organise des évènements, accompagne les projets des groupes et assure la défense des intérêts des Cuma auprès des autorités publiques.
- Développement de l’économie de proximité et des circuits courts en France et en Europe depuis une dizaine d’année.
DEMARCHE
La Cuma constitue un tremplin pour le développement de projets innovants: elle diminue les risques liés à l’investissement et facilite les échanges entre agriculteurs et avec les autres acteurs du territoire. Si leur activité principale reste le transport et la récolte, les Cuma ont ainsi considérablement élargi leurs domaines d’action:
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diversification, ateliers d’abattage et de transformation, entretien de l’espace, compostage et co-‐compostage, bois-‐énergie,…, toutes activités qui prennent de plus en plus d’importance dans les territoires ruraux. Les groupes composés des adhérents de la Cuma sont d’ailleurs, parfois, amenés à développer leurs activités dans d’autres types de structures qui leur permettent d’élargir l’objet de leur action (achat, vente de produits) et d’intéresser d’autres acteurs du territoire, par exemple des coopératives multi sociétaires comme les Sociétés Coopératives d’Intérêt Collective. ASPECT INNOVANT La coopération de proximité entre agriculteurs facilite sur un territoire, l’innovation tant technique qu’organisationnel par l’échange entre agriculteurs, la mutualisation des coûts, la mutualisation des risques et l’ouverture aux autres acteurs du territoire. RESULTATS En 2011, on comptait ainsi près de 1 000 Cuma ayant des activités de désherbage mécanique ou alternatif, avec une augmentation de 15 % en 2 ans.
De la même manière, les activités en lien avec la préservation de la biodiversité avaient augmenté de 44 %. Les Cuma ayant des activités de compostage (110 Cuma) et co-‐compostage (24 Cuma) étaient en 2011 également plus nombreuses qu’en 2009.
La production d’énergie s’est développée au travers du déchiquetage de bois (+ 6 % entre 2009 et 2011/présence dans 2/3 des départements français) mais aussi des activités de production d’électricité initiées par les groupes Cuma comme le photovoltaïque (18 groupes impliqués) ou la méthanisation (4 groupes impliqués).
En outre, en 2013, il y avait près de 25 SCIC bois énergie associant producteurs de bois, bénéficiaires, collectivités territoriales, et autres personnes morales (associations de protection de l’environnement, …) intéressées par l’activité de la SCIC.
Les Cuma participent également au développement des circuits courts, via la mutualisation d’ateliers de transformation. On dénombrait en 2001, 76 Cuma impliquées dans cette activité (+ 41 % en 2 ans). QUESTIONS POSEES Le développement de la coopération de proximité pour la production et la mise en place de filières courtes (énergie, produits
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alimentaires,…) soulève plusieurs questions importantes, deux principales:
- la reconnaissance, le financement et le développement d’un véritable savoir-‐faire dans le domaine de l’animation de projets collectifs;
- l’existence de cadres législatifs et règlementaires adaptés facilitant l’économie de proximité et l’innovation organisationnelle (code des marchés publics, …).
CONCLUSION
La coopération de proximité entre agriculteurs est un véritable atout pour développer l’économie de proximité et l’innovation technique et organisationnelle sur un territoire.
Son développement est lié à l’existence d’une véritable reconnaissance de l’animation des projets collectifs et de cadres législatifs et réglementaires adaptés.
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Synthèse des débats – «Modes de production et mise en place de filières»
Discussion I: Mots clés: producteur, supermarché, cahier de charges, législation. Intervention 1:
− Le projet développé par le Cluster Agro Transilvania a été basé sur la constitution d’un groupe de producteurs censés à fournir une quantité constante de pommes fraîches aux grands supermarchés de Cluj: Cora, Carrefour, Auchan. Chaque producteur a reçu un seul cahier de charges qui lui offre la possibilité de ne plus négocier avec chaque supermarché individuellement. Ceux-‐ci négocieront dans le cadre d’une seule entrevue. Le seul problème qu’on a rencontré était l’absence des représentants de Cora lors de la négociation.
Réponse 1: − Les représentants de Cora n’ont pas pu être présents du fait de
l’existence d’un conseil de la concurrence qui, du point de vue juridique, nous a empéchés de participer à la table des négociations. Notre participation aurait impliqué des amendes très importantes.
Discussion II: Mots clés: valeur ajoutée, financement, relation contractuelle,
consommateur, producteur. Modérateur:
− Sur la base des exposés de nos invités je souhaiterais qu’on réponde à quelques questions. Tout d’abord, comment se sont développés les projets du point de vue financier? En deuxième lieu, quelles ont été les difficultés rencontrées par les projets que vous avez lancés ?
Réponse 1: − Je vais commencer avec les difficultés rencontrées par le projet.
Le gros problème a été la méfiance de la part des producteurs. Le facteur humain a été le plus grand obstacle dans le cadre du projet. J’ai rencontré des producteurs sur le terrain et ils ont refusé de nous fournir leur production, puisqu’ils auraient été obligés à légaliser leur activité, à calibrer, à classer et à conditionner leurs produits. C’était plus simple de vendre leur production à un intermédiaire qui n’avait ces exigences, même s’ils recevaient la moitié du prix.
Réponse 2: − En effet, le facteur humain est très important dans ce processus.
En ce qui nous concerne, nous avons gagné la confiance des
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producteurs au cours du processus de négociation avec les supermarchés car on les a expliqué ce qu’impliquaient les contrats entre les parties. Les producteurs participant à notre projet ont de grandes quantités de produits, aussi nous pouvons leur proposer des services de classement et de conditionnement. Ce projet va démarrer en 2015.
Réponse 3: − Pour nous, le plus grand problème était généré par le fait que le
produit qu’on a lancé sur le marché était nouveau. Bien qu’il s’agissait d’un fromage de très haute qualité, les consommateurs étaient réticents. Nous sommes parvenus à les former seulement après avoir participé à plusieurs foires et dégustations.
Modérateur: - Je vous remercie!
Intervention 1: − A mon avis, au cours de notre débat il nous faudrait analyser
des sujets comme la qualité des produits, la concurrence, la possibilité d’exporter et la relation entre producteurs et consommateurs.
Modérateur: - Tout d’abord, je souhaiterais qu’on concentre notre discussion
sur le changement d’attitude du consommateur et du producteur. Ensuite on pourrait essayer de répondre à la question: comment pourrait-‐on promouvoir un produit nouveau au sein d’une communauté?
Intervention 2: − Il est très important que les producteurs participent aux
organisations collectives. Cette participation est bénévole. Mais il faut se poser la question: comment ces petites groupes seront-‐ils financés et comment les projets seront-‐ils soutenus du point de vue économique?
Modérateur: − Quelle est la connexion entre l’entraînement théorique et celui
pratique? Réponse 4:
− Au cours de notre participation au projet Cluster Agro Transilvania nous avons remarqué qu’il y a une différence entre l’entraînement qu’on offre à l’université et ce qui se passe dans le milieu des affaires. Par exemple, dans le cadre du projet, j’ai réussi à impliquer els étudiants dans le milieu réel. J’ai dispensé un cours de conseil auquel ont participé 10 étudiants, dont six ont travaillé ensuite avec nous.
Modérateur: - Quel est l’avantage de l’organisation collective?
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Réponse 5: − Une organisation associative est mieux reconnue par le
Ministère de l’Agriculture et a niveau du marché. Intervention 3:
− Je voudrais quand même revenir sur le facteur humain, qui est impliqué dans la constitution des organisations collectives. Lorsque quelqu’un veut s’inscrire dans l’organisation, il est nécessaire que les membres fondateurs décident ensemble de admission du nouveau membre et qu’ils soient responsables de tout ce qui se passe au sein de l’organisation.
Intervention 4: − Dans le cadre de notre entreprise on met l’accent sur l’idée de la
famille. Les employés habitent dans les environs de Cluj. Ils ont été soumis à un processus de formation professionnelle, puisque la plupart d’entre eux n’ont jamais travaillé et n’ont pas été habitués aux conditions qu’impose le fait d’avoir un emploi. Parmi mes employés il y a aussi deux personnes handicapées qu’on a réussi à très bien intégrer dans la collectivité.
Modérateur: - Je vous remercie! Maintenant, j’aimerais qu’on aborde deux
thèmes importants: les partenariats et les acteurs économiques impliqués.
Intervention 5: − Dans le cadre du Cluster, la coopération est essentielle et il est
important l’image qu’on montre vis-‐à-‐vis de nos partenaires. Au cours du projet nous avons réussi à obtenir la certification de la marque Agro-‐Transilvania. Nous aimerions que les produits sur lesquels apparaît notre marque soient des porteurs de qualité.
Modérateur: - Auriez-‐vous autre chose à ajouter au sujet qu’on vient de
discuter? Intervention 6:
− La notion de collaboration est facilement accessible au niveau local. Après avoir mis les fondements d’une collaboration économique il est très facile d’établir aussi d’autres types de collaborations.
Intervention 7: - Nous avons des partenariats verticaux avec ceux qui nous
fournissent le lait, et sur l’horizontale on a un partenariat avec l’USAMV. Les professeurs et les étudiants nous aident dans la réalisation des analyses de qualité du lait. Nous avons aussi d’autres partenariats avec le Cluster Agro Transilvania, avec les autorités locales et avec la famille qui nous a appris à faire du fromage.
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Modérateur: - Vous avez travaillé avec quelqu’un ou il s’agit d’une initiative
personnelle ? Réponse 6:
- Dans notre cas il s’agit d’une initiative locale. Nous avons développé notre technologie de production du fromage après avoir pris contact avec des usines à l’étranger. Nous disposons de 20 employés avec qui on peut collaborer beaucopu plus facilement et nous avons réussi à établir une relation plus étroite. Si on avait besoin d’effectuer une livraison dans un délai court, cela ne poserait aucun problème que les employés et les propriétaires fassent des heures supplémentaires.
Intervention 8: - Pourriez-‐vous nous dire quelque chose concernant les
fournisseurs du lait? Réponse 7:
− Nous avons entre 20 et 30 fournisseurs, nous n’achetons pas de lait des fermiers qui ont moins de 100 chèvres puisque ce n’est rentable ni pour nous, ni pour eux. En même temps, nous apprenons les fermiers à produire du lait de qualité.
Intervention 9: - Il est très difficile de collaborer avec les petits producteurs. Par
exemple, nous travaillons avec 40 producteurs dont seulement 2 sont petits et ils produisent en exclusivité pour Cora. C’est beaucoup plus simple de travailler avec des fournisseurs plus grands parce qu’ils ont déjà du personnel qualifié.
Intervention 10: - Vous avez dit que dans votre usine travaillent des personnes
handicapées. Qu’est-‐ce que cela suppose? Réponse 8:
- Il ne s’agit pas des personnes ayant un handicap grave, l’une d’entre elles est obèse, l’autre myope.
Intervention 11: - A votre avis quels sont les inconvénients de l’association?
Réponse 9: - Je ne sais pas s’il y en a, puisque, globalement, la notion
d’association est vue positivement. Modérateur:
− Je vous remercie pour votre participation! Je propose de mettre fin à nos discussions.
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Foncier agricole et rural, les modes d'accès alternatifs et les nouveaux modes de transmission
Valérie CIOLOȘ VILLEMIN
Vice-‐présidente de l'Association Rural'Est
Courriel: [email protected] CONTEXTE
Le foncier est un concept au carrefour de nombreux enjeux. Pour l'agriculture, il s'agit de l’enjeu productif qui se traduit par une certaine valeur ajoutée (PIB). Il concerne aussi la question de la répartition de la valeur: «qui produit et à qui elle va bénéficier?». Il y a la question sociale par rapport à la hiérarchie entre les différents acteurs et la question identitaire (la terre d'un pays, de l'Europe). PROBLEMATIQUE
En Roumanie, il y a de grosses discussions et grosses peurs autour de la loi 2014 qui oblige l'ouverture du marché foncier aux étrangers et suscite de nombreux dangers. Une réelle problématique sur le paysage existe aussi par rapport à la volonté d'avoir des monocultures ou un paysage varié.
SOLUTIONS INNOVANTES
Les acteurs du foncier sont vraiment ceux qui habitent le territoire. Une gouvernance interne, qui leur permet d'avoir accès à leur foncier, entraîne une dynamique rurale plus importante.
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Terres de Liens
Sjoerd WARTENA
Vice-‐président de l’association Terres de Liens Courriel: [email protected]
MOTS CLES Citoyens, agriculture alternative, accessibilité, foncier agricole. CONTEXTE
La situation actuelle en Roumanie est comparable à celle d’un petit village français en 1973. Ils vivaient d’une agriculture de subsistance, multifonctionnelle basée sur la connaissance profonde de leur histoire et environnement naturel. Ils ressentaient un sentiment d’exclusion et avaient l’impression de vivre en dehors des temps modernes. DEMARCHES
Afin de restaurer le lien avec le passé et ne pas se soumettre aux lois du marché, à la compétitivité, produits chimiques et industrialisés, nous avons souhaité nous adapter aux temps modernes tout en respectant le patrimoine naturel.
Aujourd’hui le petit village possède des terres peu fertiles mais permet aux agriculteurs de cultiver, transformer et de leur procurer de modestes salaires. C’est une réalité du déclin paysan et un exemple qui prouve que l’on peut agir autrement. LA PAC ne laisse plus la possibilité aux agriculteurs d’accéder à la terre pour une agriculture alternative. Nous avons donc créé Terres de Lien avec le mouvement biologique et biodynamique. Il existait depuis longtemps le Groupement Foncier Agricole. Mais il est très vulnérable dans le temps et a ses limites. Il est nécessaire que les gens qui ne viennent pas du monde agricole puissent avoir la chance de faire un autre type d’agriculture. Il faut donc faire une structure financière qui est plus solide. On a créé en 2003 une association. Mais c’est seulement en 2007 que Terres de Lien est devenue fonctionnelle. ASPECT INNOVANT
L’aspect innovant de Terres de Lien est que cette action est venue des citoyens qui se sont mobilisés pour soutenir une agriculture alternative, de proximité. Cette association constitue un laboratoire que
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les élus doivent utiliser pour comprendre que pour l’agriculture, il existe d’autres solutions que la technologie et l’agrandissement.
RESULTATS
Dans le réseau de la banque solidaire et de l’Agriculture Biologique (Biocoop) on a trouvé les premiers actionnaires. En quelques mois on a réuni 3 millions d’euros. On a commencé à acheter des fermes. Aujourd’hui, on est 10 000 actionnaires, on a 15 millions d’euros et 3 000 hectares. A l’échelle nationale, il y a 19 associations territoriales en France avec 50 animateurs au total. Afin d’atteindre le niveau européen, on a créé un groupe de 9 pays: Ecoruralisme. CONCLUSION
Avoir une agriculture de proximité permet un meilleur équilibre entre la ville et la campagne (commerce, vie en campagne). Cette volonté est soutenue par les citoyens et prouve que les décideurs doivent écouter ce que la population veut.
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Synthèse des débats – «Foncier agricole et rural, les modes d’accès alternatifs et les nouveaux modes de transmission»
Discussion I: Mots clés: foncier, territoire, répartition, destination, utilisation, politiques, syndicats. Intervention 1:
− En France, il y a plus de ruraux que d’agriculteurs en campagne. Il y a un accompagnement à l’installation des agriculteurs: un appui financier, technique. Il existe donc la question du foncier entre la répartition des zones agricoles et des zones non agricoles. En Roumanie, cette question se pose-‐t-‐elle aussi? En France, il y a aussi la question des territoires. On observe une perte des terres agricoles due à l’expansion des zones urbaines et péri-‐urbaines. Comment peut-‐on conserver les terres agricoles?
Réponse 1: − D’après le recensement des terres agricoles de 2010 et les
dernières données de 2013, la SAU aurait augmenté d’un million d’Ha. Cela s’explique par la mise en culture des territoires en friche. C’est aussi lié à l’effet PAC.
Réponse 2: − En France, il y a des instruments que les autres pays n’ont pas:
la SAFER. C’est un organisme qui décide à qui sera attribué le premier droit d’achat d’un terrain. Le contrat de fermage permet aux agriculteurs de louer des terres aux propriétaires avec un bail de 9 ans qui est renouvelable. Les agriculteurs se sentent donc pratiquement chez soi. C’est une bonne mesure pour la stabilité de l’agriculture. L’Etat décide du prix de la terre en fonction de la qualité de la terre, des conditions climatiques, du rendement.
Modératrice: − C’est donc une mesure qu’il faut prendre en compte. Pour la
Roumanie, c’est un chantier à moyen terme. Il n’y a pas encore cette préoccupation car le problème de perte de surface agricole n’existe pas.
Intervention 2: − J’ai un exemple à vous donner en Charentes. De plus en plus de
céréaliers achètent nos terres et cultivent tous les ans du maïs, détruisant nos haies, chemins de randonnée… Vous avez la chance d’avoir de beaux paysages en Roumanie, il faut conserver les paysages, terres, patrimoines. Un autre exemple dont je voulais parler, c’est que ces gros céréaliers perçoivent 83 000 euros de subventions grâce à la PAC. Les politiques
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doivent réagir et aussi verser des subventions aux petits producteurs bios.
Modératrice: − Pour synthétiser, il serait intéressant qu’en Roumanie un
organisme de décision donne la parole aux agriculteurs pour la destination et l’utilisation des terres. De plus, ils doivent se poser la question du type d’agriculture, agriculture industrielle ou petite agriculture familiale, qu’ils veulent conserver ou mettre en place.
Intervention 3: − A l’USAMV, une étudiante est venue 6 mois pour mener une
étude sur le prix des terres en Roumanie. Cette étude a été réalisée dans 3 régions différentes: à Călărași, Timisioara et Cluj. Il a été observé que les agriculteurs étrangers pratiquent une agriculture intensive qui a déjà détruit l’environnement. Comment pourrions-‐nous exiger des conditions aux acheteurs pour pratiquer une agriculture correcte?
Intervention 4: − A mon avis, l’enjeu majeure est de légitimer le fait que pas
uniquement les propriétaires et agriculteurs ont un droit sur le foncier agricole, mais les citoyens aussi. Il s’agit en effet d’un droit commun. C’est le mérite de Terres de Lien qui a su instaurer un dialogue sur le rôle de la terre. En France, il est difficile de légitimer cet aspect car il existe une forte propriété foncière.
Modératrice: − En Roumanie, les agriculteurs doivent donc avoir un rôle de
décision de la valeur et de l’importance des terres. Concernant la loi, il serait peut-‐être possible que les lois s’ouvrent de façon à impliquer les citoyens dans le modèle de décision. Avez-‐vous déjà vu ça en Roumanie dans d’autres domaines? Pensez-‐vous que cela serait possible ou faut-‐il encore attendre un peu?
Réponse 3: − En Roumanie, l’opinion des petits producteurs compte peu,
pour le moment. Tout ce qui est projet, loi, acte normatif, est décidé à Bucarest. L’année dernière nous avons essayé de constituer une Chambre d’agriculture, formée de tous les producteurs du département. Il s’agit des grands producteurs et des petits, respectivement des jeunes, âgés de moins de 35 ans. Mais le projet a échoué avant d’être mis en œuvre. Nous disposons de tous les documents nécessaires, nous avons enregistré la Chambre au Tribunal, nous avons acquis la personnalité juridique, le sceau, mais nous n’avons pas de membres. Les producteurs ne sont pas intéressés à faire partie de cette Chambre pour s’aider mutuellement.
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Modératrice: − On remarque que pour la Roumanie, le vrai problème de la
terre c’est l’absence de politique d’accompagnement agricole, de crédits, de formation des agriculteurs. Concernant l’accaparement des terres, je voudrais préciser quelque chose. On dit souvent que c’est l’action des étrangers. Si on définit l’accaparement des terres comme étant l’acquisition de grandes surfaces, il faut savoir que la Roumanie a hérité du communisme. Ce n’est donc pas comme dans les autres pays étrangers qui concentrent les terres. De plus, la culture industrielle sur les grandes surfaces est le fait des étrangers mais aussi des roumains. C’est l’héritage communisme. Au niveau politique, il s’agit de la culture de grandes terres tenues par les socialistes afin de produire à grande échelle de manière moderne. Les clivages en Roumanie sont donc différents de ceux de la France.
Réponse 4: − Une étude a été réalisée concernant le foncier agricole en
Roumanie. On a rencontré des investisseurs étrangers et étonnement, ce ne sont pas eux qui détiennent la plus grande surface. L’étude a été réalisée sur le Județ de Mureș et n’est pas extrapolable au niveau national, même si cet échantillon est très varié. On a interviewé un investisseur roumain qui possédait plus de 600 Ha. Concernant les exploitants agricoles qui ont des sociétés commerciales avec une surface très importante (plus de 300-‐500 Ha), la majorité des terres est en location. Les grands propriétaires ont jusqu’à 50 Ha en propriété et tout le reste est en faire-‐valoir indirect. Ce que montre cette étude, c’est qu’il existe une tenue reversée: les petits exploitants louent des terres aux plus gros exploitants. C’est l’inverse de ce qu’on peut observer en France ou ailleurs en Europe. C’est systématiquement le cas. Le lien avec la terre est beaucoup revenu dans les interviews, surtout pour les petits propriétaires, agriculteurs. Ils ont vraiment cette envie de transmettre la terre. C’est une honte de devoir vendre des terres car on n’a plus le choix, des ventes de détresse, pour les transmettre à ses héritiers. En revanche, pour certains agriculteurs passifs, c'est-‐à-‐dire qui ne sont plus agriculteurs, qui ont hérité des terres mais qui sont en zone urbaine, le lien est distendu. Cela s’explique aussi par le fait que des héritiers sont à l’étranger ou ont fait des études et dont les parents n’incitent pas à reprendre les terres, l’exploitation. On observe donc un lien plus éloigné à la terre qui n’est plus un frein à la vente pour cette typologie
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Modératrice: − Sachant que pour la politique agraire foncière roumaine, après
1990, on a redistribué 2/3 des terres à des petits propriétaires ce qui a fait qu’on arrive à un parcellaire très fragmenté et à des exploitations de taille très petite. En 2 000, on avait toujours plus de 4 millions d’exploitations d’une surface en moyenne de 2 Ha. Dans ce contexte, on comprend qu’il y ait une situation de teneur inversée, à savoir que la majorité de la terre est entre les mains de petits exploitants et que ce sont eux qui louent à des grands exploitants.
Intervention 5: − Est-‐ce qu’il existe en Roumanie des syndicats agricoles? Y a-‐t-‐il
une organisation syndicale au sens noble du terme pour défendre leurs intérêts par rapport au foncier, au lien au commerce, etc… Est-‐ce que ça existe? Est-‐ce que ça ne serait pas un des premiers pas à faire par rapport à toutes ces questions?
Modératrice: − Ce qu’il faut comprendre c’est que pour cette catégorie de petits
exploitants, ils vont satisfaire en priorité leurs besoins d’autoconsommation. Toute la structure, la façon de produire est orientée vers cela. L’ensemble des produits est destiné à l’autoconsommation. Ils n’en voient donc pas l’utilité. Cela explique que les syndicats ne soient pas apparus. Mais on voit apparaître depuis peu des syndicats de petits agriculteurs de ce type là. C’est nouveau et souvent lié au contact avec l’ouest. Il y a une prise de conscience de ce patrimoine. Depuis 2007, avec l’ouverture à l’Union Européenne, il y a des capitaux qui arrivent grâce à l’Union Européenne dans les villages. Alors ce n’est pas simple car il faut un cofinancement et ces gens ont du mal à y avoir accès. C’est très difficile pour des petits agriculteurs d’accéder au financement à un niveau local. Mais j’ai pu observer dans un village deux agriculteurs apparaître et développer une exploitation vers une production commerciale familiale. On observe des choses qui n’existaient pas il y a dix ans de cela. Dans ce contexte là, il y a des choses qui commencent à bouger et qui vont continuer de bouger, mais c’est encore le début.
Réponse 5: − L’agriculture ce n’est pas une affaire des agriculteurs et des
propriétaires, c’est une affaire de citoyens. Et je crois que le syndicat n’existe pas en Roumanie. J’ai rencontré d’abord le mouvement éco-‐ruralisme qui réunit 1 000 petits paysans. Ce que je veux souligner c’est que les organisations ne sont pas que des initiatives des agriculteurs mais sont aussi de la société civile. C’est avec eux qu’il faut organiser les syndicats agricoles.
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Comme à l’université de Cluj par exemple, il y a une collaboration entre les étudiants et les paysans sur les semences paysannes avec l’organisation Ecoruralisme. C’est avec ce type d’action que l’on peut mettre en place des collaborations entre les paysans et citoyens.
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Services nouveaux pour des besoins nouveaux : services publics, services d’assistance sociale et mobilité
Bogdan SUDITU
Maître de conférence
Université de Bucarest, Faculté de Géographie Courriel: [email protected]
CONTEXTE
Les structures démographiques territoriales se sont modifiées de manière significative ces dernières années. Les distances géographiques sont devenues, de plus en plus souvent, des «distances» sociales. Les disparités entre les territoires urbains et les territories ruraux se sont accentuées, au fil du temps.
Dans ce contexte, une série de territoires ruraux ont constaté l’émergeance des groupes de population vulnérable, aux besoins spéciaux. Vivre dans de bonnes conditions, voyager, bénéficier de soins médicaux, étudier et travailler sont des actions qui peuvent s’avérer plus problématiques pour les habitants de ces zones rurales. Certains territoires ruraux sont plus vulnérables que d’autres à cause de l’isolement géographique, de l’exode de la population, et de l’infrastructure insuffisante. Ces solutions innovantes doivent-‐elles être mises en œuvre pour que ces régions conservent leur utilité sociale et économique et pour qu’elles restent attractives? PROBLEMATIQUE
Le dépeuplement et le vieillissement démographique des zones rurales sont les effets les plus visibles du processus d’urbanisation, de la migration et de la polarisation de la population dans des zones accessibles et bien équipées. Le plus souvent, les difficultés démographiques et les espaces (d’accessibilité) se traduisent aussi par des difficultés liées au degré d’équipement en services publics et sociaux. Dans ces territoires ruraux, il est plus difficile et plus coûteux de s’acquitter des responsabilités publiques, d’assurer l’infrastructure et les services sociaux nécessaires. C’est justement la raison pour laquelle la problématique des services publics adaptés aux nouvelles conditions locales doit faire l’objet de politiques publiques bien ciblées pour être efficaces tant du point de vue social qu’économique.
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SOLUTIONS INNOVANTES
Pour les autorités et les institutions publiques et privées impliquées dans l’assurance de services publics et de services sociaux, l’évaluation des coûts de mise en œuvre des services suppose une évaluation particulière, adaptée aux caractéristiques démographiques et territoriales locales. Dans ce contexte, l’accès aux services publics et sociaux implique l’utilisation de mécanismes innovants dans le territoire. En encourageant la mobilité et l’accès à la technologie informatique, les fournisseurs et les bénéficiaires de services sociaux peuvent communiquer et se rencontrer d’une manière efficace pour les deux parties.
D’autre part, une problématique commune pour la Roumanie et la France est liée à l’emplacement des institutions publiques qui assurent des services sociaux et médicaux, de sorte qu’elles soient accessibles pour la population de vastes zones. Les crises générées par la fermeture des hôpitaux «inefficaces» d’un point de vue économique, mais qui assuraient les services médicaux de base pour la population des zones isolées ou peu peuplées ont déterminé une aproche plurivalente de l’«efficacité» et, implicitement, une prise de décision adaptée: réouverture, services publics mobiles, implication de bénévoles locaux, partage des responsabilités avec les ONG et d’autres institutions privées, avec, pour objectif, de réaliser les services publics.
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Egalité des territoires
Max BARBIER
Chargé de mission Ruralités, Commissariat général à l’Egalité des Territoires
Courriel: [email protected]
MOTS CLES Mutualisation, services publics, accessibilité. CONTEXTE
Nous avons été alertés sur les questions d’accessibilité des habitants aux services publics. Nous sommes donc partis des besoins exprimés par la population. Nous avons mis en place des actions, expérimentation afin de tester de nouveaux modèles. Des dispositifs ont été créés au niveau du secteur médical et de l’accès aux services de l’état.
Je vais vous présenter l’opération sur la présence des services aux publics (SNCF, assurances maladies, sécu sociale, mutualité sociale agricole) concernant les organismes d’intérêt général. Ces derniers étaient de moins en moins présents et se concentraient bien souvent du canton à l’arrondissement. On s’éloignait des habitants qui avaient toujours besoin des services. Comment faire pour que l’habitant trouve une réponse à ses besoins tout en faisant que ce soit un modèle économiquement viable?
DEMARCHES
Malgré Internet, on a toujours besoin d’une interface pour formuler la question adaptée au langage de la structure. Tout le monde n’est pas familier du langage Internet. La première phase est donc d’identifier les territoires où ces besoins existent (territoires ruraux, péri-‐urbain, en ville dans les quartiers défavorisés en banlieue). 11 départements pilotes ont identifiés les territoires, mis en place des structures, travaillent avec les opérateurs pour qu’ils mutualisent et forment les personnes qui seront en contact avec le public. Chaque organisme public avait ses propres logiciels de communication, propres protocoles qui n’étaient pas connectés.
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ASPECT INNOVANT
Mutualiser pour assurer une présence est une solution. Assurer une présence minimum et des relations avec les structures elles-‐mêmes. Elles ont été regroupées dans des maisons de services publiques afin d’accueillir les citoyens et d’avoir une présence permanente.
RESULTATS
Aujourd’hui, on comptabilise 300 maisons de service public et on a pour objectif de monter à 1000. Le modèle économique est sécurisé par un financement tripartite (état, opérateur et collectivité locale). Ce modèle économique est imposé par la loi en créant un fond de mutualisation. CONCLUSION
La mutualisation des opérateurs permet d’assurer l’accessibilité des citoyens aux services publics.
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Les innovations pour améliorer l'accès aux services à la population en milieu rural
Jean HORGUES-‐DEBAT
Directeur de l'ADRETS
Association pour le développement en réseau des territoires et des services
Courriel: adrets@adrets-‐asso.fr www.adrets-‐asso.fr
MOTS CLES Accessibilité, innovation, rural, services à la population, territoire. CONTEXTE Les territoires ruraux des Alpes ont connu un exode rural important et souffrent de l'enclavement géographique. Face à la faible densité de population, les grands services publics ont aussi tendance à se concentrer en ville. Malgré tout, de nouvelles populations viennent s'installer et ont besoin d'accéder aux services indispensables à la vie quotidienne, que l'on parle de services traditionnels (éducation, administration...) comme des nouveaux services (petites enfance, culture, numérique). En se centrant sur les besoins des habitants, au-‐delà du logement et de l'emploi, on peut repérer des besoins dans les domaines suivants:
-‐ les services régaliens (administration, police et justice); -‐ les services marchands, publics ou privés (eau, électricité, gaz,
assainissement, télécommunication, poste, dernier commerce de première nécessité);
-‐ les services éducatifs: écoles, sport, culture et loisirs; -‐ les services sociaux: prestations sociales (chômage, famille,
vieillesse, assurance maladie,...), santé, services à domicile, accueil jeunes enfants;
-‐ les services liés à l'emploi, l'économie et la formation professionnelle;
-‐ et pour lier le tout, les services de transport et de mobilité.
La question des services ne se pose plus en terme de présence ou d'absence d'équipements de services, de proximité ou en ratio (nombre de professionnels par habitant) mais en termes d'accessibilité.
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L'ADRETS a identifié 11 critères d'accessibilité: 1. Information: trouver un lieu d'information sur l'offre de services; est-‐ce une information précise avec adresse, heures d'ouverture, et modalités de contact; l'information est-‐elle complète; existe-‐t-‐il une information sur la qualité du service et les alternatives possibles. 2. Prise de contact: quel est le mode de contact avec le service pour prendre rendez-‐vous ou connaître les pièces nécessaire à apporter: par courrier (quels délais de réponses?), courriel (pas toujours de réponses), internet (inscription en ligne), téléphone (pose la question de disponibilité, souvent répondeur automatique) ou enfin par déplacement physique. 3. Délais d'attente: quels délais pour avoir un rendez-‐vous, pour bénéficier du service, pour transférer un dossier d'un territoire à un autre. 4. Adaptation des horaires: quelles sont les heures d'ouverture, y a-‐t-‐il concordance entre les heures des services entre eux et les horaires de travail, entre les heures de transports et les heures d'ouverture des services. 5. Temps de déplacement aux services: quel éloignement des services du domicile et des services entre eux. 6. Transports: quel accès par transports en commun, parking à proximité, aménagement des autocars ou/et des locaux (motricité réduite, poussette). 7. Accessibilité pratique: localisation, signalétique, accessibilité handicap, proximité de services associés (photocopieur, photomaton, internet, écrivain public, autres services,...), regroupement de services. 8. Droits: le droit de bénéficier du service n'est pas le même pour tous en fonction du lieu de résidence, en fonction de la situation personnelle, de l'âge, de la situation personnelle. 9. Coût: prix des services, aides personnalisées, coût d'accès aux services (communications téléphoniques, transports en commun ou voiture, parking..). 10. Simplicité, accessibilité culturelle et sociale: quelle est la complexité des dispositifs, des démarches, du langages, convivialité des lieux d'accueil, adaptation de l'accueil (langue, écoute, explication). 11. Globalité du service: quelle coordination inter-‐services, services associés en proximité, prise en compte de la personne et non d'un numéro administratif. DEMARCHES L'ADRETS anime un réseau de territoires et d'acteurs ruraux sur les Alpes agissant dans le domaine des services. L'association repère et analyse les difficultés du terrain et les impasses, et dans le même temps recense, formalise et diffuse les nombreuses innovations
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expérimentées localement. 1. Les premières impasses repérées au titre du développement durable (social, économique et environnemental) sont la fragmentation et la balkanisation de l'offre de services: il existe de nombreux services, organisés par le haut, par secteur, en tuyaux d'orgue, non coordonnés sur le terrain, ce qui nuit à la lisibilité et à la prise en compte globale et transversale des personnes et des territoires. Cet émiettement aboutit aussi à des concurrences entre services, territoires et habitants, venant accroître les inégalités sociales et territoriales: certains sont en mesure de bénéficier de services haut de gamme, normalisés et coûteux pour la collectivité ou pour les bénéficiaires (crèche multi accueil ou établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes). Mais comme on ne peut les financer partout, d'autres ont recours à des services émiettés, peu encadrés, issus de la seule logique privée (emploi de particuliers employeurs à domicile). Enfin, d'autres territoires et d'autres publics ne bénéficient ni de l'une ni de l'autre de ces solutions et sont obligés de s'en passer (arrêter de travailler pour les femmes pour s'occuper de leur enfants ou leur parents âgés ou avoir recours au travail au noir). 2. Une deuxième série d'impasses repérées consiste à vouloir généraliser un type de réponse plutôt qu'un autre, à vouloir toujours plus d'une solution passée en l'opposant aux autres. C'est le «toujours plus» de «tout» ou «tout»: · le tout «public» contre le tout «privé», le tout «redistribution» contre le tout «marchand», · le tout «équipement collectif» contre le tout «service personnalisé individuel», · le tout «solidaire et bénévole» contre le tout «professionnel et institué», · le tout «prise en charge» contre le tout «chacun pour soi». Ces oppositions sont souvent de nature idéologiques et ne permettent pas de prendre en compte la durabilité des services, soit d'un point de vue social (inégalité d'accès), soit économique ou encore environnemental (concentration urbaine). Ces schémas de pensée en «tout ou tout» perpétuent l'illusion qu'une solution unique existe alors qu'en réalité ces oppositions sont depuis longtemps dépassées et que les réalités de terrain sont mélangées. L'approche en «tout ou tout» renforce la fragmentation, les oppositions et la divergence au détriment de la mise en cohérence d'une offre globale répondant aux besoins des populations. Le travail de terrain de l'ADRETS permet de repérer et de formaliser des réponses innovantes à ces impasses.
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ASPECT INNOVANT L'innovation n'a de sens que parce qu'elle permet de mieux répondre à des besoins mal satisfaits. 1. La première innovation de l'ADRETS est d'aborder la question des services d'une manière transversale et territoriale, autour des besoins globaux des habitants. 2. La seconde innovation est d'avoir formalisé, à partir d'études de cas, la notion et les critères d'accessibilité. 3. La troisième innovation est de s'appuyer sur un travail en réseau, de capitalisation et de coopération pour trouver et promouvoir de nouvelles réponses aux besoins des habitants des zones rurales. 4. En réponse à la fragmentation et au cloisonnement des services, l'ADRETS accompagne les démarches de diagnostics territoriaux et participatifs de services, avec consultation de la population suivi de la mise en œuvre de schéma de développement transversaux et pluriannuels de services (en opposition avec les approches au coup par coup d'équipements publics). 5. La mutualisation territoriale et l'organisation de la convergence et de la mise en synergie de services constituent des innovations organisationnelles majeures: L'ADRETS accompagne ainsi un réseau de 65 points d'accueil polyvalent de proximité (relais ou maison de service public) dans les Alpes, qui proposent un accueil, une information et une orientation tous publics dans les territoires ruraux. 6. Enfin, pour faire face aux impasses des «tout ou tout», L'ADRETS a repéré de très nombreuses innovations sociales qui n'opposent plus les solutions mais les articulent, des solution en «et et». De fait, les services sont de plus en plus hybrides, · en s'appuyant sur le partenariat public/privé (partenariats collectivité/association, voire constitution de SCIC, sociétés coopératives d'intérêt collectif); · sur l’articulation de la redistribution publique et du marché (une crèche est financée par les parents et par la collectivité); · La prise de conscience de ces réalités permet de travailler aux modalités de ces partenariats, qui ne relèvent plus seulement de la subvention d'initiative privée ou du marché, d'initiatives publiques, mais de conventions d'objectif à travailler en commun. Les travaux de l'ADRETS ont mis en évidence de nombreuses autres innovations sociales basées sur l'hybridation:
-‐ hybridation entre le collectif et l'individuel: une crèche collective met en place un service de garde à domicile individuel pour les horaires atypiques ou les urgences.
-‐ hybridation entre bénévoles et professionnels: des aidants familiaux de personnes dépendantes, sont accompagnés,
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formés et relayés par des professionnels de santé. -‐ hybridation entre bénéficiaires et producteurs de services:
• entre la voiture individuelle et le transport public en commun, il y a le covoiturage: chacun répond à sa manière aux besoins de l'autre dans un système de réciprocité et dans un cadre collectif; • idem pour la cohabitation intergénérationnelle: des jeunes personnes bénéficient d'un logement en échange d'une présence chez des personnes âgées; • l'habitat coopératif est une réponse hybride entre la maison individuelle et le logement collectif public; • les participants à un réseau d'échange réciproque de savoir ou à une «accorderie», bénéficient du savoir et du service des autres tout en apportant leurs propres savoirs et services. • il existe de nombreuses autres innovations «hybrides» qui bénéficient souvent de l'apport des technologies numériques pour faciliter la mise en relation des offres et des demandes et abolir la barrière du temps et des distances pour organiser les solidarités. Le numérique doit aussi être hybride, en ne se substituant pas à la relation humaine directe mais en la prolongeant.
RESULTATS Les innovations continuent de se développer dans les territoires et certaines ont atteint une notoriété internationale (BlaBlaCar ou KissKissBankBank par exemple). Cependant beaucoup de ces innovations restent en marge des politiques publiques, et pour certaines sont à la limite de la légalité. La réflexion sur les services reste très largement dominée par le débat «public ou privé», et l'opposition «équipement public/service aux personnes». Le travail en réseau permet de capitaliser, de faire connaître et de démultiplier les innovations mais leur généralisation dépend, in fine, des politiques publiques. CONCLUSION L'histoire nous montre que les grandes avancées en matière de services à la population sont toujours venues du terrain, souvent des initiatives des acteurs de l'économie sociale et solidaire, qui ont fini par être reconnues et soutenues dans un deuxième temps par les politiques publiques. L'histoire nous apprend qu'il faut laisser du temps au temps et donner les moyens aux citoyens de s'exprimer et d'expérimenter, sans
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trop attendre des solutions qui viendraient d'en haut ou naîtraient du marché par génération spontanée. Les services sont indispensables au maintien des habitants et notamment des jeunes dans les territoires ruraux. Les services sont aussi créateurs d'emploi. Les modèles classiques (services délivrés uniquement par les pouvoirs publics ou laissés à la libre initiative du marché) ne peuvent répondre seuls aux enjeux: il est urgent d'innover et de faire confiance aux acteurs locaux pour trouver de nouvelles solutions qui restent pour une grande par à inventer, en France comme en Roumanie. BIBLIOGRAPHIE Cette contribution est extraite d'un travail mené dans le cadre du Réseau rural français: "IMPASSES ET INNOVATIONS DES SERVICES EN MILIEU RURAL FACE AUX NOUVEAUX CONTEXTES" Nous vous recommandons la lecture dans l'ordre suivant: 1. Une mise en bouche avec Bérengère, la vidéo du cauchemar et de son rêve, et le 4 pages, pour avoir envie de lire le reste: 2_Les vidéos_Berengère et Léa
2. La lecture des 3 cahiers centraux, les impasses (38 pages), les innovations (29 pages) et les propositions (10 pages) vous donnera l'essentiel de nos analyses: 1_Les Cahiers
3. Le cahier des tendances avec ses 102 pages et ses 6 volets, (évolution démographique et mobilité ville-‐campagne (25 pages); évolutions sociologiques (10 pages); technologies de l'information et de la communication (23 pages); mobilité et accès aux services (8 pages) ; évolution des politiques publiques (18 pages); Volet évolution des services (18 pages) sans donc plus long à lire si vous êtes pressés, mais vous permettront d'approfondir l'analyse: 1_Cahier des tendances_final.pdf.
4. La bibliographie écrite renvoie à d’excellents travaux qui nous ont inspirés et qui constituent une mine d'informations et de réflexions pour aller plus loin. Les documents les plus structurants sont téléchargeables aussi directement sur le site: 4_Bibliographie ainsi que les fiches expériences illustratives: 3_Fiches Expérience.
Nous vous souhaitons bonne lecture et bon usage. Vos commentaires sont les bienvenus et nous sommes intéressés par vos suggestions pour la diffusion et la poursuite de ce travail.
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Initiatives et services de l’Organisation Caritas Alba Iulia dans le milieu rural
András MÁRTON
Directeur Caritas Alba Iulia
Courriel: andras.marton@caritas-‐ab.ro, www.caritas-‐ab.ro GSM : 00-‐40-‐744-‐707.508
MOTS CLES Pauvreté rurale, absence de services, manque d’infrastructure, manque de compétences et de confiance, mobilité réduite. Première urgence: services médicaux et sociaux, aide à la ferme; Seconde urgence: services d’assistance familiale, services psycho-‐socio-‐pédagogiques, thérapeutes ambulants ; Services et initiatives de développement des compétences de vie. CONTEXTE Créée en février 1990, notre organisation a pour but de promouvoir et de développer l’équité sociale par l’intermédiaire du développement et de la mise en œuvre de services médicaux et sociaux, de services d’éducation pour les adultes et de services de développement communautaire, de lobbying et de soutien auprès des personnes qui risquent la marginalisation sociale, ainsi que par la promotion de l’esprit de responsabilité, du courage et de l’initiative citoyenne. Suite au constat que les personnes et les communautés du milieu rural se heurtent à des difficultés majeures en termes d’accès aux services d’intérêt public, notre organisation a orienté, à partir de l’année 2002, une grande partie de ses initiatives et de ses services vers ce milieu. DESCRIPTION L’Organisation Caritas Alba Iulia déroule des projets complexes dans le domaine de l’assistance sociale dans 4 départements (Alba, Mureș, Harghita, Covasna), pour toutes les catégories d’âge dans le milieu rural. Les services que nous proposons sont: soins à domicile, médiation et facilitation de l’accès des malades du milieu rural aux examens médicaux de spécialité, développement de la compétence de mouvement pour les personnes présentant des déficiences motrices afin qu’elles puissent garder et améliorer leur capacité de faire face, de
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manière indépendante, aux activités quotidiennes, assistance familiale en situation de risque de marginalisation sociale, activité de soutien aux personnes âgées, centres de placement pour les enfants et les jeunes, éducation et formation dès le plus tendre âge, activités pour les personnes avec déficiences, programmes d’intégration pour les Roms, programmes de formation professionnelle, ferme pédagogique, cours d’agriculture et de zootechnie écologique, cours de transformation des matières premières agricoles, le programme «Desaga» (la Musette) qui vise la commercialisation directe des produits issus des fermes rurales, assistance communautaire rurale, conseil et assistance administrative des fermiers, stages de pratique agricole dans des fermes modèle en Europe occidentale, conseil, bénévolat (camps du type WorkCamp) etc. ASPECTS INNOVANTS Nous essayons d’offrir, de par notre activité, un soutien en permanence adapté aux besoins réels qui émergent dans un milieu en perpétuel changement. Nous essayons, à la fois, de combiner les bonnes intentions et la compétence professionnelle dans les domaines abordés en faisant appel à des solutions créatives et innovantes. L’élément central de notre approche est la mobilité. Il résulte de notre expérience que la population rurale jouit d’une mobilité très réduite à laquelle s’ajoute une forte inertie, deux éléments qui empêchent son accès au peu de services et de droits existants. Aussi une partie des services de base, ainsi que certains services de spécialité, doivent-‐ils être déplacés chez les bénéficiaires. Le principe fondamental de toutes nos interventions est la mobilisation. Dans nos contacts avec le bénéficiaire et avec les communautés dans lesquelles nous sommes présents, notre priorité est la mobilisation des ressources propres individuelles et/ou communautaires existantes. Nous considérons que la base de la perception subjective de la qualité de vie réside dans l’expérimentation de la compétence individuelle de faire face aux défis de la vie quotidienne et des temps que nous vivons. C’est cette expérience qui crée les prémisses pour sortir des cercles vicieux dans lesquels nous nous trouvons et pour emprunter la voie du développement à travers les initiatives et les ressources propres.
RESULTATS
• Services assurés au niveau de 111 autorités locales, surtout dans le milieu rural; • plus de 600 employés; • plus de 470 bénévoles; • plus de 35 000 bénéficiaires des services et des initiatives de notre organisation tous les ans.
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CONCLUSIONS Nous sommes d’avis que l’investissement le plus porteur, quelle que soit la stratégie de développement (régional) adoptée, est l’investissement dans les personnes. L’accès aux services sociaux et médicaux illustre de la façon la plus claire le positionnement de la société par rapport à la valeur et à la dignité humaine. Il constitue, à la fois, la base du confort existentiel et émotionnel des personnes, et la condition indispensable pour l’ouverture, la confiance et le développement. Les stratégies de développement doivent avoir pour objectif le dynamisme, la mobilisation des personnes et des communautés, grâce à la mise en œuvre d’initiatives pragmatiques innovantes dans le domaine de l’éducation et de la coopération. C’est grâce à ce genre d’initiatives que les compétences propres de vie et de développement peuvent être vécues comme une véritable expérience.
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Le numérique une chance pour la ruralité, un accompagnement nécessaire sur les territoires
Garlann NIZON
Coordinatrice du réseau des EPN de Drôme et Ardèche
Syndicat Mixte des Inforoutes (France) Courriel: [email protected]
06 26 01 19 23
MOTS CLES Accès, accompagnement, Numérique, projets, Services publics. CONTEXTE Dans un département très rural, deux personnes ont il y a 20 ans, senti que le numérique et Internet pouvaient être un outil intéressant pour permettre le désenclavement du territoire. Ils ont alors créé un Syndicat informatique qui regroupe aujourd'hui près de 350 communes. Une des premières actions a été de mettre en place un lieu d'accès ouvert à tous, équipé d'ordinateurs connectés à Internet et animé par un professionnel. Aujourd'hui plus de 25 lieux de ce type existent en Ardèche. Outre ces lieux, le Syndicat accompagne les collectivités dans leur appropriation du numérique en gérant l'achat et la maintenance de l'équipement informatique (des mairies, écoles....), en développant des services numériques et en assurant formations et hotLine. DEMARCHES Les Espaces publics numériques sont des lieux qui offrent un maillage territorial intéressant. Au plus près de la population, leur mission a bien évoluée, notamment depuis la dématérialisation de nombreuses procédures administratives. Parallèlement la présence des services publics s'est détériorée sur les territoires. Les EPN permettent ainsi de garantir l'équité et l'accès aux droits, et offrent un accompagnement indispensable pour de nombreux usagers (à la fois pour l'aspect numérique mais également pour comprendre le langage administratif parfois abscons) «Dématérialiser: oui, déshumaniser: non». Outre l'accompagnement aux démarches administratives, le numérique impacte le citoyens dans toutes ses dimensions. En effet, que l'on soit parents, enseignants, militants, élus ou porteur de projet, il
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peut être un formidable outils d'émancipation ou un frein à une bonne intégration dans la société actuelle si l'on n'en maîtrise pas les usages, les codes et les outils. Les EPN, grâce à un accompagnement du Syndicat des Inforoutes, ont donc continués leur évolution en ce sens et sont passés d'une logique d'accès à une logique visant à accompagner les projets (qu'ils soient individuels ou collectifs, associatifs ou territoriaux...), fournir la culture numérique nécessaire, clarifier les enjeux, et interroger la dimension politique du numérique. L'ambition des EPN est de permettre d'interroger la plus-‐value du numérique dans les projets de territoire, de permettre à tous d'utiliser le numérique comme «un outil au service de» et non comme un fin en sois. ASPECT INNOVANT Parce qu'ils accompagnent des projets ou en sont à l'initiative, dans des territoires parfois reculés, les innovations sont quotidiennes. Quelles soient techniques, d'usage, ou sociale les EPN sont au cœur des territoires et des projets. Ainsi, le numérique est parfois même un alibi pour permettre en ces lieux de vie (parfois même les derniers dans certains village: l'EPN remplace le bistrot), de brasser des populations qui ne se croisaient plus et ainsi permettre un échange et donc l'émergence de projets, de services, de lien social. L'innovation est également nécessaire et constante depuis 20 ans pour permettre à ces lieux de s'adapter en fonction de l'évolution des usages et besoins de la population. RESULTATS Le syndicat est passé de 2 à 350 communes adhérentes en 20 ans. Les EPN sont aujourd'hui plus de 25 dans le département et de nouveaux projets de création émergent. Lieux de vie incontournables, il a su devenir un espace ressource concernant les questions numériques aujourd'hui incontournable dans la société de la connaissance, de plus en plus numérisée. De plus, il a permis de remettre du service public dans les territoires qui en étaient dépourvus, mais aussi d'offrir un accès à la culture, à la formation professionnelle, au lien social. L'animateur en est la clé de voûte et sa connaissance des usagers lui permet d'offrir des réponses personnalisées sur de nombreux aspects de la vie quotidienne. Ainsi, il peut promouvoir certains services d'innovation sociale qui se sont développés grâce au numérique (consommation collaborative, réseau d'échange de savoirs, promotion des circuits courts....).
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CONCLUSION Amenés à disparaître avec le développement de l'ADSL et la baisse des coûts des équipements, il s'avère que les EPN restent des lieux indispensables aux citoyens pour pouvoir comprendre, participer et s'émanciper dans la société d'aujourd'hui et de demain. BIBLIOGRAPHIE
1. Rapport du Conseil National du numérique «Citoyens d’une société numérique – Accès, Littératie, Médiations, Pouvoir d’agir: pour une nouvelle politique d’inclusion» http://www.cnnumerique.fr/inclusion/.
2. Rapport de C Lebreton (Président de l'assemblée des départements de France) "Les territoires numériques de la France de demain" http://www.courrierdesmaires.fr/wp-‐content/uploads/2013/09/numerique-‐rapport-‐c-‐lebreton2013.pdf.
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Synthèse des débats – «Services nouveaux pour des besoins nouveaux : services publics, services d’assistance sociale et
mobilité» Discussion I: Mots clés: services, outils, innovation, technologique, social. Modérateur:
− Comment avez-‐vous senti que l’innovation technologique a aidé l’action sociale?
Intervention 1: − En Ardèche, on a utilisé l’innovation technologique comme
étant presqu’un alibi pour devenir de l’innovation sociale. Le numérique permet de faire des remontées de terrain vers le haut et donc d’avoir une société moins pyramidale puisque l’élu est plus facilement accessible. Via des outils numériques, on peut rentrer en contact avec lui, l’alerter. Le numérique peut être au service du développement local, économique... Il est très transversal. Et après, c’est des choix politiques, des envies d’aller redynamiser un territoire, de remettre le citoyen au cœur de la problématique du territoire. Mais la question de l’investissement et du fonctionnement est aussi problématique en France. On a beaucoup investi dans les infrastructures numériques. On a eu des gros plans de développement d’accès au très haut débit. On a de la chance d’avoir cet historique avec les inforoutes de l’Ardèche qui a permis de développer les projets. On a maintenant un syndicat interdépartemental qui permet de développer la fibre optique. On a l’un des plus gros réseaux de fibre optique d’Europe. Et on arrive aussi à développer le FFTH, c'est-‐à-‐dire la fibre jusqu’à l’abonné. C’est un préalable qui doit être au service d’un projet. Comment va-‐t-‐on utiliser ces infrastructures? Comment va-‐t-‐on inventer les usages et les services de demain? Et au service de quoi? Ce sont de vraies volontés politiques. Mais le fonctionnement reste quand même très difficile car il faut de la médiation et le fonctionnement est très difficile à trouver. On a eu une expérimentation pour faire financer ces espaces publiques numériques via le FEDER pour des petites structures, associations. Ca a été très compliqué, voir catastrophique. Sur des petites structures, on ne peut pas utiliser des fonds européens. C’est trop compliqué en termes de comptabilité et de trésorerie de garder ces structures ouvertes et de les financer.
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Intervention 2: − L’innovation technologique, l’innovation sociale, le
questionnement entre l’investissement et le fonctionnement… Sur l’expérimentation que nous avons conduite sur les maisons de service au public, nous avons pris en compte la question du fonctionnement et de son financement. Par exemple, un élu avait demandé une subvention pour construire un bâtiment dans le secteur médical. Après, il s’est rendu compte qu’il y avait le bâtiment mais pas de médecins à venir. Il faut avoir une approche globale d’un modèle économique car l’investissement a aussi un coût. Le fonctionnement c’est aussi des médiateurs. Cette approche sociale ne pourra être bien prise en compte que si on a des projets construits de territoire et s’il y a une volonté globale des habitants du territoire, les solutions seront possibles. Lorsqu’un projet est projeté, parachuté dans le territoire, le territoire n’en est pas propriétaire et le projet n’est pas entretenu.
Intervention 3: − Ce n’est pas gagné car il y a une logique des services publics. On
a recensé 600 services publics en France. Chaque grand service public a développé son site internet, ses services en ligne sur sa logique propre. Chaque service développe des bornes. On a eu l’exemple de la SEDIC. Maintenant on a celui de la CAF… Chacun souhaite développer sa propre borne pour des raisons de sécurité. Il y aura une forêt de bornes et plus personne humainement pour accueillir le public. La mutualisation est imposée.
Réponse 1: − Les structures qui n’ont pas cette mutualisation n’ont pas le
label «service public». Réponse 2:
− De plus, il n’y a aucune formation en France sur l’utilisation des téléservices. Il faudrait des médiateurs de terrain. D’une part ils ne sont pas payés, sauf dans les services publics, et d’autre part ils ne sont pas formés. Dans les associations, on a lancé des petites animations, mais on ne peut pas développer au niveau national cette formation aux téléservices. Le covoiturage est un outil incroyable, les systèmes d’échanges de monnaie locale, d’échange de savoirs, tous ces outils collaboratifs, ces innovations ont fait un bond en avant grâce à un détournement de ces nouvelles technologies qui leur permettent d’élargir, de faciliter l’échange et la mise en relation des offres et des demandes. C’est un endroit intéressant à condition qu’il n’y ait pas de gros opérateurs qui viennent pomper l’initiative pour en faire des bénéfices personnels en tant qu’intermédiaire. Mais
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aujourd’hui on en est à l’émergence d’une utilisation citoyenne grâce à la collaboration.
Réponse 3: − Je voulais rebondir sur les services qui sont incompatibles les
uns avec les autres, comme les bornes pour appuyer la démarche du syndicat des inforoutes. L’objectif est de mutualiser des développements. Le développement est financé une fois sur des logiciels libres, c'est-‐à-‐dire ouvert et récupérable ce qui permet au public d’investir une seule fois pour ce service là qui peut être répercuté sur d’autres structures. Les données sont aussi relocalisées, elles sont en Ardèche et non chez un géant américain… Cela développe une logique basée sur du service, du dépannage qui n’est pas délocalisable. On n’est pas disséminé dans le cadre juridique. Mutualiser les développements, les coûts pour permettre un développement plus facile et moins coûteux.
Modérateur: − Une approche du bas vers le haut est donc nécessaire et des
initiatives de coopération, de discussion, de débats. Mais d’un autre côté, pour mieux fonctionner, il est nécessaire d’avoir des structures très claires. Dans ce cas, les structures d’Etat, les collectivités devraient avoir des responsabilités assez précises pour développer les initiatives d’idées. D’un autre côté, pour accomplir vraiment le besoin sociale.
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Actions des autorités locales pour la création des services
Bogdan SUDITU
Maître de conférence Université de Bucarest, Faculté de géographie
Courriel: [email protected]
CONTEXTE
Le débat sur la manière d’organiser les services publics et les services sociaux a continué avec un échange de points de vue sur la manière dont les collectivités territoriales interviennent dans les zones rurales pour garantir aux habitants des services publics de bonne qualité. Le champ d’application de portée générale et nationale de la législation spécifique au domaine ainsi que de celle qui concerne les responsabilités des collectivités territoriales rendent difficile la création d’instruments juridiques et techniques adaptés aux territoires ruraux considérés comme «sensibles». Dans l’approche de tous ces aspects, notre objectif a été d’identifier et de présenter les cas de figure, les activités et les situations qui nécessitent des actions administratives personnalisées.
PROBLEMATIQUE
Dans l’activité de création de services par les autorités locales il faut prendre en compte une double perspective: une perspective juridique, axée sur l’identification des responsabilités spécifiques au domaine, y compris de la manière de partager les responsabilités sociales entre les collectivités territoriales en fonction de leur niveau, et une perspective qui vise la capacité des collectivités (en termes de finances et de ressources humaines qualifiées) de mettre en œuvre les responsabilités qui découlent de la législation, d’une part et, d’autre part, les solutions locales personnalisées.
Les responsabilités légales des autorités dans le domaine des services publics et sociaux traduisent une implication de tous les niveaux administratifs, depuis le centre vers la région, le département ou la commune. Dans le cadre de cette structure à plusieurs niveaux, chaque autorité dispose d’instruments spécifiques d’intervention, adaptés d’un point de vue territorial et social. Théoriquement, il existe une institution ou un instrument d’intervention appropriés qui permettrait de résoudre un problème de nature sociale ou territoriale. Toutefois, sur place, la coopération interinstitutionnelle, la corrélation et la complémentarité des responsabilités entre les différents niveaux
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administratifs ne fonctionnent pas correctement. On constate souvent la difficulté d’assurer des services publics et sociaux, voire leur absence, dans les zones isolées ou pour les personnes dont le statut n’est pas «clair» en termes de besoins sociaux ou ne correspond pas aux descriptions des instruments d’intervention publique. SOLUTIONS INNOVANTES
La réforme des collectivités territoriales, la régionalisation, la décentralisation, l’élargissement de la portée de l’autonomie locale et la stimulation de la coopération décentralisée des collectivités territoriales d’un même niveau sont des mesures importantes, qui permettent, en fonction des analyses et des évaluations des politiques publiques territoriales, du cadre législatif et des instruments opérationnels mis en œuvre, de corriger et d’adapter les actions des autorités publiques visant l’assurance de services publics. De même, l’identification et le développement de solutions locales personnalisées dépendent en grande mesure de l’implication des acteurs locaux, des élus locaux et des représentants de la société civile.
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Département de Savoie
Christiane BRUNET
Conseillère générale du Département de Savoie Courriel: christiane.brunetavoie.fr
MOTS CLES Mutualisation, Contrat territorial, département, local. CONTEXTE
88% du territoire de la Savoie est montagneux. On compte 430000 habitants avec une croissance annuelle de 1% et des disparités importantes (0.6% de croissance en ville et plus de 1% en milieu rural). De plus, 33% du territoire est en forêt, 33% en agriculture et 33% en zone urbanisée. 35% du PIB provient du tourisme.
DEMARCHES
Les politiques sont construites entre le territoire et le département. On a mis en place un outil de communication qui est le contrat territorial de Savoie. Ce dernier comporte un volet départemental (politiques obligatoires concernant la protection de l’enfance par exemple) et un volet local (projets qui émergent du terrain) en lien direct avec les besoins locaux qui diffèrent de leur localisation (vallée, montagne…). 50% des fonds financiers sont versés au volet local et 50% au volet territorial.
ASPECT INNOVANT
Le Conseil Général de Savoie s’organise pour répondre aux besoins de nos concitoyens avec un souci d’équité et de solidarité. 70% de nos agents territoriaux sont répartis en territoires (7 territoires ruraux ou urbains) en lien étroit avec un EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale) ou syndicat mixte qui dépend de la participation du département et de la collectivité locale.
RESULTATS
Les contrats territoriaux de Savoie ont permis la restructuration d’un théâtre portée par la commune. L’appropriation forte du territoire autour de ce projet commun a justifié l’attribution des fonds du département. La restructuration d’un stade nautique est
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un autre exemple intéressant. La piscine est un gouffre financier, compliqué à mettre en œuvre. La mutualisation est intéressante, elle permet à tous les habitants du territoire d’accéder à la piscine couverte. Une station-‐service a été créée (88% du territoire de Savoie est en zone montagneuse). Le projet était porté par l’intercommunalité local et le département (contrat territorial de Savoie).
CONCLUSION
L’équité passe beaucoup par la mutualisation, certains équipements doivent servir à plusieurs communes. Le rôle de l’élu est d’être le porte-‐parole de l’argent public et doit être force de proposition dans le territoire qu’il représente.
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Maire des Voivres
Michel FOURNIER
Vice-‐président de l’Association des maires ruraux de France, Maire des Voivres
Courriel: [email protected] MOTS CLES Habitants, mobiliser, hyper-‐rural, volonté, dynamiser. CONTEXTE
L’innovation c’est le droit à l’erreur. Je suis politique car je suis maire depuis 1989 et je suis aussi terrain. J’ai pris conscience des difficultés d’exister car je suis dans un milieu rural profond des Vosges avec peu d’économie et seulement 20 habitants/km². On va se définir comme hyper-‐ruraux. Il faut donc être hyperactif. C’est l’innovation qui doit engendrer la vie.
DEMARCHES
J’ai été confronté à un problème scolaire qui est la fermeture d’école (200 habitants). En 1990 mon village possédait 200 habitants. Devant cet aspect, la réaction a été de faire venir des enfants mais aussi des familles.
Je vais évoquer l’habitat dans le milieu rural. En Roumanie, beaucoup de maisons sont occupées. En France, l’abandon de l’agriculture a engendré beaucoup de maisons vides. La commune a décidé d’acheter ces anciennes fermes. Maintenant on possède le tiers du village. Un système de location-‐vente a été mis en place pour faire venir ces familles. De 1991 à 1993, 52 enfants ont été scolarisés. Près de 37% de la population avait en dessous de 20 ans en 1993 et 10% en 1989.
ASPECT INNOVANT
Le politique doit régler des problèmes au fur et à mesure qu’il innove. On a associé dans l’innovation les chantiers d’insertion délocalisée afin de développer l’économie. J’ai dû embaucher 450 personnes. Avec le recul, de nombreuses personnes ont trouvé des passerelles pour l’économie, trouver une réponse pour l’habitat et pour le travail. Le principal souci économique de mon village est que la région est très vallonnée (forêt et eau).
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Voivres signifie village en friche buissonneux où rien ne pousse. Je suis dans rien, on va essayer d’être quelque chose. Financièrement, on ne pouvait pas acheter un étang en vente. Ce plan d’eau constituait un outil de développement. Il fallait monter un projet et s’en donner les moyens. On a réuni les gens du village. Pour leur avenir, ils devaient devenir propriétaire de cet étang en créant une société civile immobilière. 117 personnes se sont réunies à 220 euros la part. On a obtenu 100 000 euros.
RESULTATS
On a acheté cet étang et créé une ferme pédagogique piscicole. On a dynamisé ce site. On a acheté des terres pour un hôtel rural (60 lits). Afin de revaloriser le patrimoine, une ferme pédagogique a été construite. Des chantiers de réinsertion ont permis de remettre l’étang à l’état et on a aussi créé ce centre d’éducation en environnement, qui compte 6 permanents et permet d’accueillir 10 000 enfants chaque année. On a donc créé une zone d’activité à partir d’un territoire qui semblait voué à l’abandon. Grâce à l’image, aux médias, à notre exemplarité et à la confiance qu’on nous a donnée, 3 entreprises étaient inscrites sur cette zone en 1997, avant l’intercommunalité. CONCLUSION
Dans le milieu rural, avec la volonté, ténacité, l’innovation, on peut se donner les moyens malgré la réglementation pour dynamiser un territoire. On peut faire qu’un milieu rural devienne un lieu de vie.
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Le paradoxe du développement urbain dans le contexte de la migration de la population vers les zones périurbaines
András PETI
Adjoint au maire
Ville de Târgu-‐Mureş, Roumanie Courriel: [email protected]
MOTS CLES Paradoxe, compétition, «commune de nuit», «commune de jour», migration, périurbain, rural, urbain. CONTEXTE
Nous avons assisté, tout au long de ces 25 dernières années, à un processus visant une plus grande autonomie des petites communautés dans la prise des décisions. De nombreuses unités administratives-‐territoriales distinctes, avec une population de moins de 1000 habitants, sont apparues dans la zone périurbaine de notre ville et ont commencé à absorber les habitants de Târgu-‐Mureş. Nous avons ainsi perdu plus de 20% de notre population à cause de la migration des jeunes familles vers les communes limitrophes. Le phénomène a eu des répercussions sur les recettes provenues des taxes et des impôts locaux perçus dans la ville.
DESCRIPTION
De grande actualité en Roumanie, le paradoxe consiste à ramener le processus décisionnel au plus près des communautés locales et des communautés de petites dimensions. Or, on constate que dans certains cas, leurs intérêts ne coïncident pas, voire sont même en contradiction, avec la vision unitaire et générale de développement de la région.
Chef-‐lieu du département, la ville de Târgu-‐Mureş s’étend sur une superficie d’environ 70 km², alors que la superficie de la zone métropolitaine, avec ses 700 km², est dix fois supérieure. La population de Târgu-‐Mureş est de 130 000 habitants et celle de la zone métropolitaine de 200 000 habitants. Au cours des 10 dernières années, notre ville a perdu 20 000 habitants, c’est-‐à-‐dire plus de 20% de la population qui a migré vers les zones périurbaines à la recherche d’un air plus propre, de prix plus abordables pour les terrains, de la possibilité d’acheter une maison et une cour plus grandes qu’en ville.
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Le développement économique et social de cette zone a mené, avec le temps, à une concentration en ville de tous les services éducatifs, sociaux et touristiques, ainsi que des infrastructures. La plupart des investissements que l’Union Européenne finance dans le domaine des services ont comme uniques bénéficiaires les villes, étant donné leurs spécificités. Aussi assistons-‐nous, aujourd’hui, à une concurrence et à un changement de rôles entre le rural et l’urbain. Même s’il ne dispose pas de terres propices pour l’agriculture, le milieu urbain veut toujours perpétuer certaines activités agricoles, comme celles liées aux serres horticoles et à l’aménagement de ses zones vertes. Nous ne pensons pas que ces activités soient, historiquement, spécifiques à la campagne. D’autre part, le milieu rural a tout intérêt à concurrencer les villes dans des domaines vitaux, tels l’éducation publique et les services de santé. C’est ce qui explique la construction ou la mise en place de crèches dans ces communautés locales, afin de retenir les résidents au plus près de leur domicile.
La concurrence est encore plus acerbe sur le plan économique. Ainsi, tout en respectant la législation en vigueur (qui établit les catégories de communes selon le type, la nature et le nombre d’habitants), ces petites communes peuvent offrir des conditions plus avantageuses du point de vue des impôts locaux aux entreprises qui s’y installent ou qui y déplacent leur siège. Par conséquent, la concurrence implique des pertes non seulement en nombre d’habitants, mais aussi en termes de recettes.
C’est ainsi qu’est apparu l’énorme paradoxe, influencé malheureusement aussi par les intérêts économiques et politiques, qui consiste pour ces communes périurbaines, dans l’autonomie de décision. Elles n’y renonceront jamais en faveur du centre urbain, ce qui explique pourquoi la zone métropolitaine établie il y a 10 ans n’a jamais fonctionné en tant que telle. ASPECTS INNOVANTS
Comme les instruments et les possibilités d’obtenir des fonds européens visent la création de centres de loisirs, sportifs ou éducatifs, ces services publics existent le plus souvent dans les villes. RESULTATS
Aujourd’hui, la ville en tant que centre est en train d’être «occupée» par des personnes âgées, qui bénéficient de toutes les facilités possibles et de tous les services publics qui y sont concentrés. Mais le centre urbain a aussi un potentiel économique et peut devenir un centre urbain de jour.
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À l’autre extrême, il y a les jeunes qui sont plus mobiles, qui ne bénéficient d’aucune facilité, qui déménagent dans les zones périurbaines mais amènent leurs enfants à l’école en ville, où ils passent aussi leurs soirées, pour profiter des animations qui y sont proposées. Ce n’est qu’à la tombée de la nuit qu’ils rentrent dans les zones périurbaines, qui fonctionnent comme des «communes de nuit». CONCLUSION
L’objectif des partenariats entre les centres urbains et les communes qui composent la zone périurbaine (zone métropolitaine) devrait définir le rôle de chaque partenaire (unité administrative-‐territoriale) et élaborer les lignes directrices d’un développement unitaire et harmonieux de la région. Chaque commune a une tradition, une histoire, des équipements et une infrastructure qui doivent être valorisés pour ensuite créer une véritable harmonie entre les communes de la zone métropolitaine grâce à une vision et à une stratégie unitaires. BIBLIOGRAPHIE Jan Gehl, 2012, Oraşe pentru oameni [Villes pour les gens], Editura Igloo Media, Bucureşti.
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Synthèse des débats – «L’action des autorités locales pour la création des services»
Discussion I: Mots clés: services publics, solidarité, égalité, équité, financement. Intervention 1:
− Je suis au Conseil général de l’Allier. C’est une zone, plus petite et plus rurale que la Savoie. Dans les territoires ruraux, quand on veut solliciter des opérateurs, ils nous répondent que 98% de la population est desservie. Mais que va-‐t-‐on faire des 2% qu’il reste? Nous travaillons aussi sur un plan de développement du haut débit en Auvergne. Alors que dans les villes, les opérateurs ont développés le réseau nécessaire, il va falloir le financer dans notre région. Pour ceux qui n’ont pas le téléphone, on nous répond qu’il n’y a pas de problèmes car nous avons le satellite. Sauf que le prix de l’abonnement au satellite est cher. On a parlé tout à l’heure de solidarité, égalité, équité. Il faut que l’Etat la réalise cette équité car on n’a pas tous les mêmes chances selon l’endroit où on habite. Je suis maire dans un petit village où il y avait 300 habitants et qui en a 520 aujourd’hui. Il faut savoir que quand on contrôle mon terrain de foot, on applique les mêmes règles que pour le stade de France. Nos finances ne nous permettent pas d’avoir des équipements qui sont au même niveau de qualité. Cette équité, c’est au rôle de l’Etat de l’avoir sur l’ensemble des services publics. Autant on peut prendre des initiatives localement, mutualiser des choses, autant c’est à l’Etat d’être garant de cette équité.
Intervention 2: − J’ai été conseillé de quartier en zone urbaine sensible dans la
banlieue parisienne. Je reviens sur la question rural-‐urbain. Je me demande si aujourd’hui, la question n’est pas dépassée. C’est plutôt souvent des fractures au niveau des zones urbaines. Il y a une question sociale, de fracture sociale en zone rurale et en zone urbaine.
Intervention 3: − Dans les exemples que vous avez donnés, on a beaucoup
d’exemples sur le coût. Moi ce que j’ai retenu de mes différentes opérations, c’est qu’avant de se lancer dans des projets urgents qu’on ne peut pas financer, il faut trouver le temps d’analyser les problématiques. C’est du temps de travail qu’il faut payer. C’est de l’investissement intellectuel, de l’animation.
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Réponse 1: − Sur la question des services il y a des rencontres qui ont lieu
régulièrement entre les élus locaux, départementaux sur la thématique des services à la population. Cela permet de faire émerger un certain nombre de projets. Il y a toujours une étape de recensement des besoins effectuée avant de mettre en œuvre tel ou tel projet. Je voudrais revenir aussi sur la thématique de l’eau et l’assainissement. Aujourd’hui, la compétence de l’eau et de l’assainissement est beaucoup moins exercée en Savoie car il y a un énorme stock de dossier. Si on devait tous les financer, on aurait besoin de 10 ans à minima pour financer 10% de ces réseaux d’eau et d’assainissement. C’est un thème sensible car chaque commune tient à ce sujet. Beaucoup de monde se crispe quand on aborde cette problématique. Moi, j’essaye d’expliquer aux communes que dans les années 2000 on avait un financement de l’Etat à 50% mais que maintenant il est seulement à 11%. Il est important que les maires abordent ces questions des eaux avec leurs voisins. Pour ce faire, nous avons des ingénieurs du département qui peuvent vraiment apporter un soutien et un accompagnement très intéressant aux communes qui n’ont pas la compétence pour ces questions qui touchent le milieu rural.
Intervention 4: − J’ai une remarque sur le développement de services en milieu
rural en Roumanie. Le plus gros avantage de la technologie c’est qu’elle permet d’innover. Les statistiques officielles en Roumanie montrent que le pourcentage de familles qui ont accès aux ordinateurs a augmenté de 12% en 2007 à 37% en 2013. Si on parle de l’accès à Internet, le pourcentage a augmenté de 3% à 15.2%. Donc on a fait des progrès dans ce domaine. Mais je crois que ce progrès n’est pas suffisant s’il n’y a pas un appui. Il faut aussi informer sur les usages possibles. Je crois que la population rurale en Roumanie ne sait pas comment valoriser cet accès à internet. Je crois qu’on a besoin de personnes enthousiastes comme Michel Fournier qui peuvent convaincre la population de s’engager dans l’utilisation d’internet.
Intervention 5: − J’ai une question pour Mr Fournier sur le financement. J’ai
compris que pour l’étang vous avez fait appel aux concitoyens. Comment avez-‐vous mobilisé les moyens financiers sur vos autres projets ? Et sur l’aspect pôle technologique, vous n’avez pas le téléphone portable. En quoi cela a-‐t-‐il pu être un frein pour e développement des autres activités ?
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Réponse 2: − Je vais répondre à la dernière question. Contrairement à votre
secteur, notre département n’est pas couvert totalement. Il y a dans ce cas des responsabilités à trouver. Il faut vraiment que le développement soit voulu au niveau du développement pour que le projet soit réalisé. Car aujourd’hui, les cinq ingénieurs du technopole, qui maintenant sont opérationnels, sont forcément limités. Il va falloir trouver une autre potentialité qui n’est pas la communauté de commune seule. Ce n’est pas suffisant pour amener la FIT chez nous. Ca veut dire que ces 5 jeunes, qui n’avaient aucune attache dans le département et qui sont simplement venus y faire leurs études, et bien j’ai peur qu’ils quittent ce lieu de vie car à un moment donné, ils sont trop courts par rapport à l’outil dont ils ont besoin. Voilà une première réponse. C’est très important, je suis âgé, je n’étais donc pas formé dans les communications actuelles. Aujourd’hui, dans le milieu rural, c’est le problème numéro 1. Si on ne le traite pas d’une façon vraiment forte, il y a des territoires qui ne vivront plus. Pour la deuxième question sur le financement, tout le monde s’inquiète que je suis la plus petite commune endettée dans ma strate de population. Il faut comprendre que ma commune vit comme une entreprise. Je suis tributaire, j’ai servi d’investisseur. J’ai servi de fournisseur de potentialités, d’idées, de services, j’accompagne ma commune. J’ai 350 habitants, ma commune reçoit 27 logements sociaux, c’est beaucoup. Je possède un tiers des immeubles de la commune, ce qui n’est pas normal à priori. Mais les choses s’équilibrent, il n’y a donc pas de problème particulier.
Intervention 6: − Je voudrais dire à M. Fournier que j’aurais aimé l’avoir en tant
que maire dans ma commune, ou dans une commune où j’ai des amis ou de la famille. J’aurais également aimé voir un plus grand nombre de maires roumains dans la salle, pour qu’ils comprennent à quel point il est simple d’aborder des problèmes qui sont pratiquement les mêmes en France, en Roumanie ou ailleurs.
Réponse 3: − Je voudrais passer un message à nos amis roumains mais aussi
à nos amis français qui sont présents. Avec le recul et l’expérience, ce que j’ai constaté pendant ces deux journées, c’est que dans ce pays, il y a un vécu avec encore des cicatrices qui entrainent des difficultés, notamment d’associations, de regroupements. J’ai aussi ressenti que vous aviez encore un fort pourcentage de ruraux, 50%. Le rural, il ne faut pas l’opposer à l’urbain. Mais il a quand même des valeurs ancestrales qu’il faut
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absolument garder. D’autre part, ce qui m’a interpelé, c’est que la Roumanie essaye de se libérer de la bureaucratie. On sent cette envie de supprimer certains obstacles que vous avez connus par le passé. Ce que je regrette, c’est qu’il y ait pratiquement l’effet inverse en France. Aujourd’hui, elle s’enferme dans une bureaucratie nouvelle qui fait que les élus bas ne s’y retrouvent que difficilement. Il y a une réelle nécessité de dribler avec la réglementation. Alors plutôt que de dribler, et ça va être difficile de passer ce message là en Roumanie, essayons d’aller directement au but sans s’embêter avec d’autres choses annexes.
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Valorisation des ressources locales et regroupement des acteurs locaux
Ciprian Anghel ȘTEFAN
Directeur du Musée Astra, Sibiu
Courriel: [email protected] MOTS-‐CLES Développement rural, producteurs locaux, ressources locales, techniques traditionnelles, mentalités et pratiques économiques spécifiques.
I. PROBLEMATIQUES ET DEFAILLANCES DIFFICILEMENT SURMONTABLES identifiées par les acteurs économiques locaux en matière de valorisation des producteurs locaux et des ressources locales:
Les marques de qualité (indications géographiques, étiquettes, marques) favorisent la mise en valeur des territoires, des techniques traditionnelles locales ainsi que le maintien des traditions spécifiques au milieu rural. Quels sont les dispositifs innovants créés en France et en Roumanie par ceux qui comptent sur les ressources locales pour le développement économique de leurs régions? Comment construire, à l’avenir, la relation au niveau local, en prenant en considération à la fois la nécessité de développement économique des producteurs traditionnels locaux et la valorisation équilibrée de leurs ressources? Comment définir la relation entre le besoin d’innovation, le profit et le respect à l’égard de l’environnement? Le monde rural a connu, pendant ces dernières décennies, des changements majeurs. L’agriculture est, quant à elle, passée par des transformations rapides. Les coûts de production ont augmenté alors que le prix des produits agricoles de base a diminué. La modernisation de l’agriculture a conduit au licenciement d’une grande partie de la main d’oeuvre qui s’est déplacée dans les villes à la recherche de nouveaux emplois. Ces changements, intervenus dans un laps de temps relativement court, ont déstabilisé le milieu rural, dont la réponse s’est fait attendre. Dans plusieurs régions européennes, de vastes zones rurales ont connu, au fil du temps, des problèmes économiques graves (manque d’emplois et d’attractivité économique). Le grand défi de l’avenir ne sera pas d’obtenir des produits agricoles en grande quantité, mais de produire de la nourriture de façon efficace et durable, grâce à une production agricole de qualité, à
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petite et grande échelle. Ce type de production agricole est fortement lié au sol et a un impact réduit sur l’environnement (dégradation limitée de l’environnement/des ressources locales, y compris phytogénétiques). De toute évidence, les produits locaux et traditionnels sont les plus appropriés pour les conditions pédoclimatiques respectives, les meilleures récoltes étant obtenues là où, grâce au travail séculaire de l’homme, l’acclimatation a été rendue possible. Ces produits ont une résistance accrue et un faible besoin d’intervention extérieure, étant satisfaisants à la fois d’un point de vue environnemental et économique. Ils jouent un rôle important dans la protection de la biodiversité ainsi que dans la promotion d’une culture des produits alimentaires locaux et des traditions de la communauté. Pour les produits obtenus grâce à la production à petite et moyenne échelle, il est beaucoup plus facile de mettre en œuvre les principes de l’agroécologie. Il s’agit d’une bonne gestion des ressources naturelles (biodiversité, sol, eau, environnement), du savoir-‐faire des agriculteurs locaux, de l’utilisation des meilleures techniques traditionnelles et modernes en fonction des conditions pédoclimatiques, respectivement de l’exclusion des organismes génétiquement modifiés, de la monoculture et de la culture intensive. Dans le sillon des spécialistes roumains et européens, je considère que les enjeux majeurs qui définissent le sujet de notre débat sont:
• la valorisation efficace des ressources locales pour permettre le maintien de la qualité de leur dimension écologique à long terme;
• la consolidation de l’identité locale (grâce à la préservation des valeurs naturelles, sociales et culturelles locales et grâce à la valorisation des relations sociales dans les milieux ruraux affectés par l’abandon);
• le développement des produits et des marques locales qui permettent à la zone respective d’occuper un créneau du marché;
• la redécouverte et le mise en valeur des éléments d’authenticité et de compétitivité économique au niveau du territoire (en rendant plus efficaces les activités économiques de la zone);
• le développement des produits et des marques locales pour les rendre compétitifs sur le marché national.
II. DIFFICULTES dans le processus de valorisation des ressources locales/de la conservation et de la consolidation des pratiques traditionnelles et archaïques locales :
• absence d’informations appropriées concernant les possibilités de développement des activités économiques basées sur la
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valorisation des ressources locales, manque d’esprit et de culture d’entreprise;
• capacité réduite des ressources humaines locales d’identifier les stratégies les plus efficaces de valorisation des ressources et/ou des produits spécifiques qui ce constituent l’identité de l’économie locale;
• difficultés de nature économique ou législative qui empêchent les petits producteurs locaux (surtout dans les zones défavorisées) de diversifier les activités agroalimentaires, afin de pouvoir répondre à la volatilité toujours croissante de la demande sur le marché;
• instabilité de la population dans le milieu rural, dans le sens de l’abandon accentué, pendant ces 20 dernières années, des zones et/ou des communautés rurales à potentiel reconnu en ce qui concerne la production agricole complexe (il faut mentionner également l’urgence de la revitalisation de certaines traditions importantes pour la culture et la commercialisation des produits du potager, de la vigne et du verger qui définissaient les espaces culturels roumains).
III. SOLUTIONS IDENTIFIEES:
• développement systématique grâce à des mesures législatives
et à des exemples de bonnes pratiques, grâce à l’esprit d’organisation, de promotion et d’entreprise des producteurs locaux (propriétaires de fermes écologiques, de produits et de matériel germinatif et/ou de variétés locales);
• aide aux communautés agricoles en vue de produire, de façon durable, une nourriture hautement qualitative et diversifiée, en respectant les normes de santé humaine et l’environnement;
• arrêt du processus de marginalisation du travail dans le secteur de l’agriculture écologique;
• nécessité de dépasser l’individualisme et d’encourager le développement des réseaux de producteurs ayant aussi la qualité de détenteurs des techniques traditionnelles locales, de promoteurs et de gardiens des traditions rurales ancestrales – concept clé du processus de dissémination des pratiques durables, dans l’esprit du respect et de la promotion du patrimoine archaïque matériel et immatériel;
• promotion systématique des paquets législatifs et des activités de formation pour les jeunes producteurs ruraux, pour assurer le transfert des pratiques spécifique, par le troisième âge à la jeune génération, surtout dans les familles qui ont une certaine continuité dans les zones rurales. Il faut également encourager
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les communautés de jeunes à ne pas quitter le milieu rural et à consolider les pratiques économiques qui définissent l’économie de la zone respective.
BIBLIOGRAPHIE
1. Alexiu, T., M., Anastasoaei, Teodora (2001), Dezvoltarea comunitară. Curs de specializare pentru lucrători în mediul rural, Centrul de Asistență Rurală, Editura Waldpress;
2. *** Institutul de Cercetare pentru Economia Agriculturii și Dezvoltare Rurală; http://fndc.ro/comunitate/dezvoltare_comunitara.html
3. http://www.madr.ro/pages/dezvoltare_rurala/gal/tabelul-‐3-‐Lista-‐GAL-‐selectate.pdf
4. *** Ministerul Agriculturii și Dezvoltării Rurale, Programul Național de Dezvoltare Rurală;
5. ***Comisia Europeană, EUROPE 2020 A strategy for smart, sustainableand inclusive growth,
6. http://eur-‐lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2010:2020:FIN:EN:PDF
7. ***Agenția pentru Dezvoltare Regională Centru, Planul de Dezvoltare al Regiunii Centru pentru perioada 2007-‐2013;
8. *** APDRP, http://www.apdrp.ro/ 9. http://www.ngorural.org/lib/dezv_comunitara.pdf
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Les Indications Géographiques au service du développement des territoires
Romaric CUSSENOT
Chef du service «Elevage et filières animales» de la Chambre
d’Agriculture de Franche-‐Comté & Directeur de l'Association de Défense et de Promotion des Charcuteries et Salaisons de Franche-‐
Comté Courriel: romaric.cussenot@franche-‐comte.chambagri.fr
MOTS CLES Indication géographique, qualité, filière, valeur-‐ajoutée. CONTEXTE La Franche-‐Comté est marquée par la présence de produits emblématiques liés au terroir: fromages, vins, salaisons,….Elle présente une spécialisation laitière forte, avec notamment le succès de l’AOP Comté. Basé sur une organisation originale autour des «fruitières», la filière Comté fait vivre près de 3000 producteurs de lait et 160 fromageries, soit le 1/3 des établissements français… Son dynamisme est soutenu par un système vertueux de développement, qui a progressivement porté la production à 60 000 t tout en assurant une répartition équilibrée de la valeur ajoutée et le maintien de nombreux emplois. C’est dans cet environnement que s’inscrit la filière porcine franc-‐comtoise, dont l’existence est étroitement liée à la filière fromagère du fait de l’alimentation traditionnelle des porcs à partir du «petit lait» issu des fabrications fromagères. Il y a une vingtaine d’années, s’est posée la question de l’avenir de la production porcine en Franche-‐Comté, face au développement des grands bassins européens de production de porcs et à l’orientation résolument laitière de la région. DEMARCHES Confrontée à ses interrogations sur son avenir, la filière porcine a cherché à identifier des arguments qui lui permettraient d’assurer sa pérennité. Une première réponse a consisté à conforter les outils locaux d’abattage et à soutenir le développement de l’élevage, au moyen notamment de la mise en place d'une organisation de producteurs, de
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la modernisation des élevages, et de la création de maternités collectives pour approvisionner les éleveurs en porcelets de qualité. Avec moins de 300 élevages, il est toutefois très vite apparu qu’au-‐delà des seuls enjeux de compétitivité et de coûts de production, qui militaient plutôt en faveur des grandes zones de production, la seule réponse possible à long terme passait par une différenciation accrue de la production. Le pari a alors été fait de s’appuyer sur les deux spécificités régionales: l’alimentation des porcs à base de lactosérum, et la tradition de produits fumés portée par une trentaine de salaisonniers locaux. La première étape, incontournable, a été la constitution d’un collectif motivé autour des éleveurs et des transformateurs. Si les éleveurs ont vite perçu l’enjeu pour leur avenir de s’engager dans la défense et la meilleure valorisation collective des produits et savoir-‐faire, les salaisonniers ont dû dépasser leur premier réflexe de s’appuyer exclusivement sur des stratégies de marques individuelles.
C’est «l’évasion» des produits hors de la région qui les a finalement convaincus de l’intérêt de s’engager dans une démarche de protection. Faisant le constat d’une fabrication croissante de produits utilisant les dénominations locales par des charcutiers extérieurs à la Franche-‐Comté, s’approvisionnant en matière premières à moindre coût et n’appliquant pas le cahier des charges des charcutiers régionaux, ceux-‐ci ont en effet compris qu’une spirale de destruction de la valeur et de l’image du produit était engagée, dont ils seraient potentiellement les premières victimes. La seconde étape a consisté à engager des demandes d’Indications Géographiques Protégées pour les produits phare de la région, «Porc de Franche-‐Comté», «saucisse de Morteau» et «saucisse de Montbéliard». L’obtention de ces IGP a servi de socle pour la construction d’un projet commun et d’une véritable stratégie de développement de la filière, au bénéfice de l’ensemble des opérateurs. ASPECTS INNOVANTS Le caractère innovant du projet de protection des indications géographiques de la filière revêt trois dimensions principales:
⁃ Une innovation organisationnelle, à travers la mise en place d’un fonctionnement de type interprofessionnel, associant l’ensemble des opérateurs économiques de l’élevage à la transformation. Cela a d’une part débouché sur la mise en place d’outils financiers professionnels permettant d’accompagner la modernisation des élevages, et d’autre part sur l’émergence d’un projet partagé par l’ensemble des familles, et construit sur un principe d’unanimité exigeant mais gage de solidité et de pérennité.
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⁃ Une innovation sur les produits; grâce au lancement d’actions de R&D permettant de mieux comprendre l’origine de la spécificité des produits traditionnels, et son lien avec l’utilisation du lactosérum ou le fumage lent au bois de résineux. Le financement de ces recherches n’a été rendu possible que par la mise en commun de moyens permise par l’organisation collective.
⁃ Une innovation territoriale, de par la complémentarité entre les démarches de valorisation du lait sous AOP et de viande porcine sous IGP, à travers le «cycle du petit lait».
RESULTATS Les trois IGP (viande et salaisons) ont été obtenues de 2010 à 2013. Elles concernent aujourd’hui 85 éleveurs en Franche-‐Comté, une dizaine d’abatteurs et une trentaine de transformateurs. Elles valorisent ainsi près de 60% de la production porcine régionale. Grace à la démarche de protection de leur savoir-‐faire, les salaisonniers ont supprimé les imitations et établi les fondements d’un développement du marché (garantie qualitative apportée par l’IGP, moyens de promotion collective et actions techniques, …) tout en établissant les bases d’une concurrence saine entre eux (1 cahier des charges unique). La production s’est ainsi fortement accrue suite à l’obtention des IGP (+20% en 3 ans pour la Morteau et + 30% pour la Montbéliard). CONCLUSIONS Si à l'origine l’IGP était perçue comme un simple outil réglementaire de protection contre les imitations, elle est désormais reconnue unanimement comme un gage de crédibilité vis-‐à-‐vis du consommateur et des prescripteurs, et les éleveurs, abatteurs et salaisonniers y voient un outil de développement de la valeur perçue du produit qui doit contribuer à assurer la rentabilité et la pérennité de chacun. Elle présente également un intérêt territorial important, en ancrant la production localement et en la rendant non délocalisable. A l’échelle franc-‐comtoise, la filière porcine représente ainsi près de 1000 emplois, de l’élevage à la transformation, tous situés en milieu rural.
Enfin, appuyée sur la complémentarité entre les filières bovine et porcine, la démarche d’IGP de la filière porcine franc-‐comtoise apporte une alternative à la sur-‐spécialisation des bassins de production, en démontrant l’intérêt de conserver une diversité des productions sur un territoire.
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La Cité internationale de la tapisserie à Aubusson: un projet innovant sur un territoire rural fragile
Emmanuel GERARD
Directeur de la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé à
Aubusson (23200). MOTS CLES Transmission savoir-‐faire, création contemporaine, mise en visibilité, mobilisation des acteurs, IGP, périmètre de pertinence, pôle arts textiles/art tissé, filière luxe régionale, économie du patrimoine, économie productive, développement touristique, mécénat. CONTEXTE
• Aubusson, 4 000 habitants, dans le département très rural de la Creuse, à 90 km de Limoges et de Clermont-‐Ferrand,
• 550 ans d’histoire et des pièces présentes dans le monde entier, • Une École Nationale d’Art Décoratif créée en 1884 (regroupée à
Limoges en 2012), • Un musée départemental de la tapisserie (Musée de France)
créé en 1981, • Une filière économique encore vivante (120 emplois environ)
avec une communauté professionnelle complète :
- 3 manufactures - 8 ateliers - 2 filatures - 3 teinturiers - 3 cartonniers - 3 restaurateurs, …
• Un atelier-‐musée des cartons privé, ouvert en 2013, • Une maison du tapissier, propriété de la Ville d’Aubusson, • Une offre importante dans le domaine des pratiques amateurs
arts textiles, • Le projet de Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé
lancé en 2010 et préparé depuis, en réponse à l’inscription du savoir-‐faire et techniques de la tapisserie d’Aubusson sur la liste représentative du «Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO», le 29 septembre 2009. Il est mis en œuvre dans le cadre d’un Syndicat mixte associant le Conseil
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Régional du Limousin, le Conseil Général de la Creuse, la Communauté de communes Aubusson Grand Sud, avec le soutien de l’État et l’implication des professionnels.
DEMARCHES Une Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé en appui sur l’inscription par l’UNESCO de la tapisserie d’Aubusson au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité, avec quatre principes et deux piliers.
§ Les quatre principes : -‐ la mise en valeur d’un grand patrimoine de la France, avec constitution d’une collection de référence,
-‐ la transmission de savoir-‐faire d’exception, avec la formation de jeunes professionnels en vue de leur installation,
-‐ l’excellence artistique visant avec le Fonds pour la création de tapisseries contemporaines à réinscrire la tapisserie d’Aubusson dans les circuits de l’art contemporain,
-‐ la communication, la promotion, la sensibilisation des prescripteurs et le rayonnement international de la «marque Aubusson».
§ Les deux piliers:
− un Musée étendu avec un nouveau projet scientifique et culturel (PSC), renforcé dans ses fonctions de présentation, de mise en scène de la grande aventure collective de la tapisserie d’Aubusson, de collecte des savoir-‐faire, de lien à l’architecture, …,
− un ensemble de fonctions de développement, de formation, d’accompagnement des professionnels, de mobilisation de ressources créatives dans le domaine de la tapisserie et de l’art tissé, de promotion-‐communication …
ASPECTS INNOVANTS
§ Revisiter le savoir-‐faire:
ü Mise en place d’une logique de transmission: création formation niveau Brevet des Métiers d’Art (BMA), réalisation d’un corpus des savoir-‐faire, approche en termes de communauté professionnelle de la tapisserie,
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ü Confrontation du savoir-‐faire avec la création contemporaine à travers des appels à projets à audience internationale (un par an depuis 2010) et visant la création de maquettes de tapisseries contemporaines, avec les différentes déclinaisons liées aux possibilités du médium (luxe, déco, mode, …),
ü Lancement d’expérimentations: • travail scientifique : fibres, pigments, techniques de
tissage (aspects techniques et coûts de production),
• tapisserie d’extérieur avec le groupe Payen, spécialisé en fibres techniques,
• retissage et nouvelles technologies avec la société Haltadefinizione (numérisation en haute définition d’œuvres d’art),
• la tapisserie, le mur et l’architecte: problématique de contextualiser,
• la tapisserie dans un environnement contemporain.
§ Accroître la visibilité et la mise en réseau:
ü Accroissement visibilité:
• portail internet, vidéos, politique de numérisation, • prêt de pièces à des institutions françaises et
étrangères, • présence dans les salons professionnels, promotion
+ prospection de prescripteurs, ü Politique de coproduction d’expositions et de publications; ü Mise en place de partenariats ciblés:
• Massif Central à Matrice-‐tapisserie (5ème appel à projets de la Cité),
• Universités de Bordeaux, d’Aix; institutions spécialisées,
• (Bruxelles, Tournai, Madrid, Munich …), • Académie des Beaux-‐Arts de Hangzhou (Chine), • Réseau patrimoine immatériel UNESCO, • (Colloque de juin 2012 sur la gestion d’un
patrimoine, • Culturel immatériel inscrit à l’UNESCO).
§ Associer et impliquer la population locale: ü Appui sur la fierté d’un patrimoine partagé: appels à projets, tombées de métier,
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ü Promotion d’une vision concrète du savoir-‐faire: exposition dans l’espace urbain d’Aubusson/Felletin de photos de Sophie Zénon (familles de lissiers),
ü Mise en valeur des mécénats réunis autour du projet Cité, ü Projet architectural et muséographique de la nouvelle Cité (Agence Terreneuve à Paris), ü Service éducatif en partenariat avec l’Éducation Nationale.
§ Développer une vision territoriale du projet:
ü Accompagnement filière (en particulier promotion) et installation jeunes professionnels: ouverture de 5 nouveaux ateliers sur 2013-‐2014,
ü Pôle arts textiles/art tissé repris par la Communauté de communes, avec inscription dans une démarche luxe régionale et dans un périmètre de pertinence global « Univers Aubusson » visant l’accueil de TPE (très petites entreprises) au-‐delà du produit tapisserie,
ü Mobilisation des acteurs touristiques dans la perspective de l’ouverture de la nouvelle Cité, notamment avec des projets d’hébergement en cours de montage,
ü Mise en place programmée d’une IGP (Indication Géographique Protégée) «Tapisserie d’Aubusson»,
ü Réflexion sur la création d’un pôle de compétence en matière de teinture végétale (couleurs d’Aubusson).
§ Saisir des opportunités de développement:
ü Projets spécifiques architectes: maquettes d’architectes Prix Pritzker, tapisserie du centenaire 14-‐18, mise en place d’un produit savoir-‐faire et créativité destiné aux entreprises (Renault Design, Fondation Hermès …),
ü Prospection artistes, prescripteurs et collectionneurs, ü Mise en place d’un réseau d’ambassadeurs de la Cité dans la recherche de mécénat,
ü Positionnement de la Cité en AMO de projets privés (par exemple retissage de tentures anciennes pour collectionneurs privés …).
CONCLUSIONS
ü Faire partager grâce à une gouvernance en binôme politique (président)/technicien (directeur) une même vision par les élus, les professionnels, la population et gérer les égos …, ü Construire simultanément les différents volets du projet,
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ü Communiquer à l’extérieur du territoire, ü Trouver prise par des actions économiques concrètes sur les industriels, les artisans, les porteurs de projet, les acteurs du luxe et du marché de l’art, ü Conduire le projet dans une logique de développement territoriale, ü Avoir l’exigence de l’excellence en particulier dans tout ce qui relève de la création contemporaine, ü Être persévérant et tenace dans le montage et le suivi des dossiers administratifs et financiers …
BIBLIOGRAPHIE
§ www.cite-‐tapisserie.fr
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Incubateur Produit en Bretagne, fBS
David MERIEAU
Enseignant-‐chercheur en stratégie Directeur de l’incubateur Produit en Bretagne, France Business School
Courriel: david.merieau@france-‐bs.com
MOTS CLES Coopération, innovation, rapports gagnant-‐gagnant. CONTEXTE
Les entreprises traditionnelles peuvent aider des jeunes pousses à innover, afin d’améliorer la compétitivité d’un territoire. Pour ce faire, un incubateur peut être un outil performant (efficace, efficient et effectif) pour différents partenaires partageant les mêmes valeurs opérationnelles. DEMARCHES Un incubateur régional a été créé avec 4 partenaires. Cet incubateur régional a été créé en 2006 par l’association Produit en Bretagne, France Business School, la CCI de région Bretagne et la CCI de Brest. Son dirigeant est David MERIEAU, enseignant-‐chercheur en stratégie et entrepreneuriat. Cet incubateur est positionné non pas sur l’innovation technologique uniquement, mais sur l’innovation de marché (mise en place de réseaux de prescripteurs) et, surtout, sur l’innovation par les compétences (mise en œuvre de flux constructifs, dans le cadre de coopérations du type gagnant-‐gagnant). Pour ce faire, cet incubateur s’appuie sur la mise en œuvre des expertises des enseignants, des étudiants d’une Ecole Supérieure de Commerce, des Chambres consulaires de Bretagne et de leurs réseaux, ainsi que sur des chefs d’entreprises dont l’entreprise est membre de Produit en Bretagne (Marque collective régionale créée en 1993 qui compte plus de 340 entreprises membres représentant plus de 100 000 emplois sur les 5 départements bretons, en incluant la Loire-‐Atlantique, et réalisant plus de 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires en consolidé). ASPECT INNOVANT L’ensemble de cet accompagnement, de ces expertises et réseaux mis à disposition de tous porteurs d’idées innovantes se fait à
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titre gracieux, et cela afin de créer de l’emploi, de favoriser l’esprit d’entrepreneuriat des jeunes et moins jeunes, mais aussi pour améliorer la compétitivité des entreprises dites «traditionnelles». RESULTATS Cet incubateur généraliste a permis la création d’une trentaine d’entreprises innovantes dont la plupart ont des activités innovantes. CONCLUSION Un incubateur quasi-‐unique en France quant à son mode de fonctionnement. BIBLIOGRAPHIE MERIEAU D., Human Capital Appraisal as a Major Stake for the Success of Post Modern Societies in Europe. 2nd International Conference on SME (Small and Medium Sized Enterprises), Athens university, September 2005.
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Synthèse des débats – «Valorisation des ressources locales et regroupements des acteurs locaux»
Discussion I: Mots clés: produit, race, traditionnel. Intervention 1:
- Le produit que vous mentionnez provient d’une race de porc traditionnelle dans la zone respective ou bien on a simplement essayé de respecter la recette du produit traditionnel?
Réponse 1: - Dans la zone respective, on n’élève pas de race traditionnelle.
Ce qui nous intéresse c’est la technologie de production de ce type d’alimentation. Ainsi nous pouvons vérifier si les normes qui confèrent au produit son caractère traditionnel sont respectées.
Discussion II: Modérateur:
- Ce serait un honneur pour nous de monter un tel projet en Roumanie. Pour le moment, chez nous, tout se réduit à l’idée de conservation, sans aucune pensée pour la durabilité ou pour les habitants du milieu rural.
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Le tourisme: outil de développement durable du territoire
Mirela STANCIU
Maître de conférence et ingénieur, Faculté des Sciences Agricoles, Industrie Alimentaire et Protection de l’Environnement,
Université «Lucian Blaga», Sibiu, România Courriel: [email protected]
CONTEXTE
La stratégie de mise en place d’un tourisme durable suppose le respect et la préoccupation pour le mode de vie de la communauté humaine, l’augmentation de la durée de vie des habitats humains, la conservation du bio-‐écosystème de la Terre et de sa biodiversité, la diminution de l’exploitation des ressources non renouvelables et le maintien de la pérennité de la Terre, le changement des attitudes en vue du développement durable, les possibilités des communautés de préserver leur environnement tout en assurant le cadre national intégrateur nécessaire au développement et à la conservation.
Étant donné que les principes du développement durable se retrouvent dans la stratégie de développement de la Roumanie, il est tout à fait évident qu’il faut mieux faire valoir les ressources touristiques (Băgeanu Carmen, 2012).
L’harmonisation des deux objectifs (le développement économique et social et la protection de l’environnement naturel) représente le but ultime de la démarche et des politiques de développement durable, alors que le développement durable des zones alpines et subalpines, des plaines et des deltas ou des vallées est un élément-‐clé pour avoir un tourisme pérenne (Nistoreanu Puiu, Ghereş Marinela et al., 2010).
Il est connu que le village roumain connaît actuellement une forte tendance au dépeuplement. Or, nous en avons choisi qui manifestaient cette tendance dans une moindre mesure, car ces communes peuvent être considérées comme de véritables «foyers de multiplication» pour d’autres endroits dans les montagnes (Stanciu Mirela, 2010).
Il y a plusieurs éléments qui font que le tourisme rural acquière une fonction stratégique dans le processus de transition en Roumanie, tout particulièrement les objectifs du monde rural (Petrea Rodica, 2000).
Ce «secteur émergent» peut être considéré comme un secteur dynamique d’une politique de développement durable. Il peut également intéresser certains aspects de la décentralisation, du développement de la société civile et de la coopération internationale
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(Bran Florina, 2007). L’évolution des techniques de production dans l’agriculture, la
sylviculture et l’industrie, ainsi que les changements concernant l’urbanisme, les transports et d’autres infrastructures, le tourisme et les loisirs ont pour conséquence l’accélération de la transformation des paysages européens, ce qui peut conduire à une dégradation de leur qualité.
PROBLEMATIQUE
De nombreux départements roumains ont mis en place des programmes pour le développement durable du tourisme à court et moyen terme. L’analyse spécialisée minutieuse des effets socio-‐économiques et environnementaux du phénomène touristique a permis l’élaboration de stratégies optimales et viables, qui offrent la garantie d’une relance réelle et bénéfique du tourisme (Stanciu Mirela, 2007).
Dans les conditions actuelles de ralentissement économique, de contexte économique difficile et d’accès limité aux capitaux, le soutien à la création de nouvelles activités non-‐agricoles viables, apporté surtout aux petits agriculteurs ou à leurs familles et, plus généralement, aux petits entrepreneurs est essentiel pour la diversification de l’économie rurale.
Il est nécessaire d’encourager les agriculteurs en continuant à pratiquer des activités agricoles respectueuses de l’environnement et en promouvant les pratiques agricoles traditionnelles, extensives et basées sur une utilisation réduite des intrants, tout en essayant de maintenir le paysage et ses caractéristiques, la qualité des ressources naturelles et la diversité génétique. Les fermiers doivent être encouragés à appliquer des méthodes de production agricole compatibles avec la protection et l’amélioration de la qualité de l’environnement, ce qui implique des pertes de revenus et des coûts supplémentaires par rapport aux méthodes classiques de production.
Tout en répondant à la demande croissante de la société pour les services environnementaux et la promotion des produits traditionnels, le développement durable de l’agriculture et de la sylviculture conduit à la diversification des activités à travers le tourisme durable.
Les zones soumises à des contraintes naturelles couvrent une part importante du territoire roumain se superposant à de grands espaces de haute valeur naturelle (HVN) ou des zones importantes pour la biodiversité (faune et flore prioritaires et des habitats importants pour ces espèces). Dans les zones identifiées comme étant soumises à des contraintes naturelles, il est important de maintenir l’équilibre environnemental entre les pratiques agricoles et les
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conditions naturelles. Continuer l’activité agricole dans ces domaines est également important pour la conservation des paysages traditionnels en tant que fondement du développement économique par l’intermédiaire du tourisme rural.
Le soutien à la préservation du patrimoine local et des traditions contribue non seulement à améliorer la qualité de vie, mais aussi à stimuler les activités de tourisme rural, le développement de produits locaux et la création d’emplois. SOLUTIONS INNOVANTES
La promotion des pratiques agricoles traditionnelles, extensives, basées sur une utilisation réduite des intrants est nécessaire pour soutenir le développement durable des zones rurales.
La diversification économique assure l’augmentation des revenus des ménages agricoles et de l’emploi, contribuant ainsi à un meilleur équilibre territorial, tant sur le plan économique que social, et au développement durable dans les zones rurales.
Le soutien à la préservation du patrimoine local et des traditions vise à stimuler les activités de tourisme rural et à maintenir les traditions et le patrimoine spirituel, ce qui renforce l’attractivité des zones rurales.
La valorisation du patrimoine culturel, qui augmente l’attractivité locale et régionale pour les investisseurs, les touristes et la population, constitue un important facteur de développement. L’aménagement du territoire devra contribuer à une gestion intégrée du patrimoine culturel, gestion entendue comme un processus évolutif qui protège et préserve le patrimoine et qui, en même temps, tient compte des besoins de la société moderne.
Dans le domaine du tourisme, le retour à la nature rapproche des objectifs du tourisme rural, de l’agrotourisme en général. Dans ce sens, l’éducation scolaire doit jouer un rôle actif visant à sauver la traditionnalité, la spécificité, l’unicité et la diversité des peuples du monde.
L’aspect culturel des programmes de tourisme alpin ou d’agrotourisme devrait être repensé pour valoriser la mythologie rurale roumaine.
La récupération, par le tourisme, du thème de la spatialité pastorale comme source de mythes ayant un impact touristique (l’exode, le nomadisme, la transhumance semi-‐nomade, la transhumance normale ou transhumance pendulaire peut avoir un impact significatif sur le phénomène touristique d’aujourd’hui. L’identification des routes pastorales utilisées dans le passé pour le passage des troupeaux de moutons et leur inclusion dans des itinéraires de transhumance au long desquels agissent différents
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opérateurs touristiques (hôtels, restaurants, musées, ménages pastoraux, ateliers d’artisans qui transforment les matières premières de provenance ovine etc.), ainsi que leur connexion ultérieure à différents itinéraires européens de transhumance sont autant de moyens de soutenir le développement régional durable par l’intermédiaire du tourisme. La réfection à des fins touristiques des routes des moutons peut marquer le touriste plus qu’un musée, car elle peut révéler une culturalité pastorale cherchée et retrouvée. L’étendue et l’impact généralisé de la transhumance sont favorables à l’élaboration de programmes touristiques contemporains de par leur côté historique, géographique et culturel.
Les zones montagneuses peuvent fournir des produits à haute valeur biologique et directement valorisables auprès des touristes. Les consommateurs roumains achètent des produits typiques pour la montagne leurs parents et amis, aux foires et marchés spécialisés, directement auprès des ménages agricoles ou à la ferme, dans les magasins spécialisés, dans les épiceries. Ils apprécient dans tous ces contextes l’interaction directe avec le producteur.
Il est possible de mettre en place une coopération fructueuse entre les producteurs de la montagne et les fournisseurs de produits touristiques. Mais il faut tenir compte de quelques éléments essentiels: les touristes sont à la recherche d’une expérience unique, spécifique à la région; les produits ayant une image positive, dérivée de leurs qualités spécifiques, ont un impact favorable sur la promotion de leur région d’origine; à l’inverse, les régions à forte identité peuvent être utilisées pour promouvoir les produits locaux; le produit de la montagne promu en même temps que les activités touristiques doit être nommé, étiqueté et facilement identifiable (avec un logo et un emballage distincts), afin que les consommateurs puissent l’identifier et l’acheter de nouveau.
Il est également nécessaire d’offrir autant de produits touristiques pour les jeunes que possible. Cela permettra aux élèves et aux étudiants d’avoir un contact direct avec le monde rural et de passer du temps dans la nature. Il est possible, par exemple, d’inclure dans les circuits touristiques des fermes ouvertes aux visiteurs, des fermes pédagogiques, des fermes de découverte, des fermes équestres. De même, les jeunes pourraient participer à la vendange, à la récolte et à la conservation des plantes médicinales et aromatiques.
Un projet touristique de qualité doit être fondé sur un concept unitaire. L’équipement prévu, la gestion et le financement adapté doivent ensuite engendrer une destination touristique – des entreprises économiquement viables, capables de séduire et de satisfaire la clientèle, de rémunérer tous les entrepreneurs et de contribuer au développement contrôlé du territoire. Au niveau régional, il faut tenir compte de la complémentarité des zones et la
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mettre en valeur pour éviter les formes néfastes de concurrence. Pour ce qui est de L’aménagement du territoire, il faudrait
profiter des opportunités de développement qui découlent du tourisme, en particulier dans les régions défavorisées. Il est prioritaire de promouvoir des formes de tourisme durables et de qualité supérieure. Pour de nombreuses régions, les formes de tourisme adaptées aux conditions régionales et locales, représentent un potentiel économique important, qui doit être exploité à l’avenir. BIBLIOGRAPHIE
1. Boghean, Carmen, (2012), Perspectivele dezvoltării durabile a turismului românesc, Revista de turism nr. 3, pag. 58-‐63.
2. Bran, Florina, Marin, D., Şimon, Tamara, (1997) Turismul rural. Modelul european, Editura Economică, Bucureşti, 1997.
3. Nistoreanu, Puiu, Ghereș, Marinela și colab., (2010), Tratat de turism rural, Editura C.H. Beck, București, p. 261-‐274.
4. Petrea, Rodica, Petrea, D., (2000) „Turismul rural”, Editor Presa Universitară Clujeană.
5. Stanciu, Mirela, (2007) The durable development through rural tourism of the mountain area villages, “Integrated Systems for Agri-‐Food Production– Durable Development”, Proceedings of the 5thInternational Conference “ Integrated Systems for Agri-‐Food Production”, SIPA 07, November 22-‐24th 2007, ,Sibiu, Romania, Editura Orizonturi Universitare Timişoara, ISBN 978-‐973-‐638-‐348-‐9, pag. 423-‐426.
6. Stanciu, Mirela, Săvoiu, G., Vlad, I., Ciortea, G., Pomohaci, M., (2010), Research concerning the durable development of the village from mountain areaScientific papers seria D, Animal Sciences, The 39th International Session of scientific communications of the Faculty of Animal sciences, Ed. Granada, București, , p. 255-‐262.
7. Stanciu, Mirela, Ciortea, G., Sand, Camelia, Vlad, I., Antonie, Iuliana, Tănase, Maria, Blaj, R., (2012), “Assessments regarding sustainable developement on ecoeconomic and bioeconomic principles, of the local communities in the sheep breeding villages from “Drumul regelui (King's Road)”, Scientific Papers Series “Management, Economic Engineering in Agriculture and Rural Development“ Vol. 12, Issue 3, 2012, Bucuresti, ISSN 2284–7995 Print ISSN-‐L 2247–3572 CD, revista indexata DOAJ Directory of Open Access Journal, CABI, EBSCO Academic Research, p. 169-‐176.
8. *** Programul Național de Dezvoltare Rurală pentru perioada 2014 – 2020.
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9. *** Orientări Strategice pentru Dezvoltarea Durabilă a Turismului Montan in Romania contribuții la dezbaterea „Dezvoltăm turismul pentru o Românie prosperă”, 2014.
10. *** Conferinţa europeană a Miniştrilor responsabili cu Amenajarea Teritoriului (CEMAT).
11. Principii directoare pentru Dezvoltarea teritorială durabilă a Continentului european, Hanovra, 2000.
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Le village autonome – un concept intégré de développement durable de la communauté à travers la valorisation du
patrimoine et des ressources locales
Michaela TÜRK
Chef de projet Fondation Mihai Eminescu Trust (MET), Str. Cojocarilor nr.10,
545400 Sighişoara, Département de Mureş Roumanie
Courriel : [email protected]
MOTS-‐CLES Développement communautaire, patrimoine, rural, tourisme durable. CONTEXTE
Mihai Eminescu Trust (MET) est une organisation à but non lucratif, qui travaille, depuis 1998, pour la conservation et la valorisation du paysage culturel et naturel des villages saxons avec églises fortifiées de Transylvanie, dont certains ont été inclus dans le patrimoine mondial de l’UNESCO.
La fondation Mihai Eminescu Trust focalise son activité sur les villages de Transylvanie, qui représentent un cas particulier tant en raison de leurs riches histoire et culture qu’en raison de l’urgence d’agir, suite à l’émigration massive des Saxons, en 1990. La conséquence en a été la création d’une nouvelle communauté, avec d’autres traditions et une autre culture. C’était l’occasion saisie par MET, qui a concentré ses efforts sur la préservation des valeurs culturelles héritées. Responsabiliser les populations locales et leur inculquer la fierté d’appartenir à ces valeurs culturelles demeure un défi auquel MET a été en mesure de répondre.
Dès la création de la Fondation en Roumanie, en 2000, sous le haut patronage de S.A.R le Prince de Galles, Mihai Eminescu Trust a lancé en Transylvanie l’initiative du «Village autonome». Ce projet intégré vise à revitaliser les communautés rurales et à améliorer la vie des populations locales grâce à l’utilisation responsable du patrimoine naturel et culturel. Étant donné l’implication des ressources humaines locales et l’utilisation des connaissances, des outils et des techniques qui existent sur place, le «Village autonome» suppose aussi l’«adoption» de la communauté d’un village, l’évaluation des différents domaines d’intervention et des besoins de la population locale afin de trouver des solutions intégrées. Les actions sont hiérarchisées après consultation avec la communauté, leur mise en œuvre étant confiée à une équipe locale encadrée et conseillée par MET.
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DESCRIPTION Le développement durable des communautés rurales Le programme du «Village autonome» atteint son but à travers trois objectifs-‐clés:
• la restauration du patrimoine culturel: bâtiments, paysage, pratiques agricoles et métiers traditionnels;
• le développement de la capacité entrepreneuriale locale par le soutien apporté aux petites entreprises rurales, par la qualification professionnelle des habitants, ainsi que par la création d’emplois et d’opportunités de développement de la carrière;
• le développement du tourisme durable à travers la promotion du patrimoine culturel rural, des itinéraires de randonnée, des maisons d’hôtes traditionnelles, des produits écologiques et de l’expérience unique de la vie paysanne.
Mise en œuvre
De 2000 à 2014, Mihai Eminescu Trust a élaboré et mis en œuvre environ 1 200 projets dans 49 villages et 5 villes. Près de la moitié du montant total de 7,41 millions d’euros représente un revenu pour les habitants impliqués dans la mise en œuvre des projets déroulés par la Fondation.
Les 12 types de projets mis en œuvre permettent d’analyser l’évolution de la taille des projets :
• la restauration du patrimoine civil – ce type de projet concerne principalement les maisons des habitants, bâtiments considérés comme une catégorie à part du point de vue du développement durable de la communauté;
• des projets communautaires pour le bien commun – ces projets sont réalisés avec le soutien et la participation des membres de la communauté et portent sur la restauration et l’amélioration de l’espace et des bâtiments publics;
• la restauration du patrimoine religieux – des projets visant les églises, les presbytères et les murs des fortifications. Les investissements augmentent la valeur de l’ensemble architectural rural;
• le développement du tourisme culturel – cette catégorie comprend des projets axés sur la promotion du tourisme responsable et l’aménagement de maisons d’hôtes traditionnelles. L’activité touristique améliore la qualité de vie des populations locales et maintient l’authenticité du paysage culturel;
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• la restauration et la remise en fonction des bâtiments annexes – de par la perte de leur objectif d’origine, les resserres étaient en danger d’être détruites, mais, par ces projets, MET a offert une alternative à la population locale;
• le soutien aux initiatives locales à travers le «Programme d’appui matériel» – ce type de projets renforce la responsabilité des habitants par rapport au patrimoine local. MET récompense les initiatives de protection du patrimoine: la fondation fournit le matériel nécessaire à la restauration, tandis que les propriétaires s’occupent de l’exécution des travaux;
• la protection de la nature et de l’environnement – cette catégorie comprend des projets de protection et de développement de l’environnement et du paysage;
• le développement des projets intégrés – il s’agit d’une catégorie de projets ayant un impact significatif et comportant des activités à structures diverses;
• la reconversion des centres de MET– il s’agit de projets de restauration des bureaux de MET;
• le soutien aux entrepreneurs – des subventions pour les start-‐up ou un soutien apporté aux habitants afin d’améliorer les activités agricoles et artisanales;
• le soutien aux tiers, le mécénat et l’orientation prospective – catégorie de projets mettant l’accent sur la contribution de MET à des projets déroulés par d’autres bénéficiaires ou à des études et des enquêtes;
• la formation et la communication – catégorie de projets comprenant toutes les activités de formation initiées par MET dans différents domaines et pour les communautés locales, ainsi que les expositions, les présentations et les activités de communication.
ASPECTS INNOVANTS Savoir-‐faire innovant dans le développement durable Le caractère innovant du «Village autonome» et l’approche intégrée de ce concept créé et mis en œuvre avec succès par MET dans plusieurs villages se sont avérés une base solide pour le développement durable.
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Revitalisation des villages et protection durable du patrimoine matériel et immatériel RESULTATS
En raison de l’impact direct sur les communautés locales, la capacité à ce niveau a été renforcée et elle est perçue comme un modèle de bonne pratique pour le développement rural. Ressources humaines et compétences:
• 190 habitants formés aux techniques traditionnelles de construction;
• 48 habitants formés en agro-‐tourisme; • 40 habitants présents à des cours d’anglais; • 100 emplois liés aux projets promus par MET; • 120 emplois au cours de la saison touristique.
Entrepreneurs ruraux : • 20 artisans soutenus afin qu’ils puissent lancer de petites entreprises;
• soutien apporté à 4 forges et à 3 ateliers de menuiserie; • construction de 2 fours en briques et tuiles; • 20 personnes aidées à organiser leurs propres maisons d’hôtes; • 2 tisserandes soutenues pour produire et vendre des tissus traditionnels;
• 1 verger biologique et une usine de jus de pomme; • 1 entreprise de fabrication de boulettes de bois.
Développement social durable à partir des ressources humaines et matérielles locales
Amélioration de la qualité de vie
MET “Le village autonome” INNOVATION
Développement économique fondé sur la
conservation du patrimoine culturel et
naturel
Approche “de la base au sommet” dans le
déroulement des projets, à l’aide des acteurs locaux intéressés
Approche intégrée de la communauté, du patrimoine et de l’initiative entrepreneuriale Plus d’emplois
Capacité locale plus importante dans la mise en oeuvre des
projets
Prise en charge de la propriété et de la
responsabilité en ce qui concerne le patrimoine
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Éducation: • 11 écoles à Sighișoara et plus de 500 enfants impliqués dans des activités écologiques;
• 18 étudiants ont reçu des prix MET pour leurs bons résultats aux concours d’histoire et de biologie;
• 4 500 élèves des régions rurales ont contribué à planter 1,1 million de jeunes arbres dans une campagne de reboisement.
Multiplication: Ce sont les résultats d’un travail cohérent, obtenus sous l’égide du concept de succès «Village autonome» et dont le but est de contribuer au développement durable des communautés locales. La multiplication du concept élaboré par la Fondation Mihai Eminescu Trust pour le développement durable est l’un des objectifs à long terme de la Fondation. L’application à une échelle plus grande du savoir-‐faire de MET à travers l’élaboration d’un nouveau concept de développement régional, basé sur celui de «village autonome», est un élément-‐clé dans le développement de collectivités rurales durables.
Prix obtenus par « Le village autonome » • 1er Prix et le Prix pour l’impact – le projet «Une forêt pour chaque école», Gala de la société civile 2014;
• 1er Prix et Prix de la durabilité – Projet ECO H2O de la première station d’épuration écologique, Gala de la société civile 2012;
• 3e prix – Préservation du paysage historique dans les villages saxons de Transylvanie, Gala de la société civile 2012;
• Grand Prix du Gala de la société civile Roumanie 2010; • 1er Prix de la catégorie Art et culture, Gala de la société civile Roumanie 2010 – pour la revitalisation de dix villages du sud de la Transylvanie;
• le Trophée «Dix pour la Roumanie» pour la contribution en 2010 à l’émancipation de la Roumanie;
• 1er et 2e Prix aux Green Apple Awards 2009 – pour la restauration du patrimoine architectural Viscri et la reconstruction du manoir Apafi de Mălâncrav;
• Prix de l’Union Européenne pour le patrimoine culturel – Europa Nostra, 2007 – pour la conservation des monuments historiques et la participation sociale des villages saxons de Transylvanie.
CONCLUSIONS
À travers les projets déroulés dans le cadre du «Village autonome», la Fondation Mihai Eminescu Trust a réussi à contribuer au développement des communautés rurales grâce à la conservation et à la restauration du patrimoine et au développement du tourisme durable selon 3 principes:
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1. les valeurs culturelles d’une région représentent des ressources dont l’exploitation à des fins touristiques ne doit pas conduire à leur destruction ou à leur épuisement; 2. la plupart des bénéfices doivent parvenir à la communauté locale et ne pas rester au niveau des intermédiaires nationaux ou internationaux; 3. le tourisme dans les zones rurales ne doit pas remplacer l’occupation traditionnelle de base, l’agriculture, mais compter sur elle.
VISCRI – un exemple de bonne pratique
Viscri est un village qui fait partie du patrimoine UNESCO, situé dans le département de Braşov, commune de Buneşti, et ayant une population de 420 habitants.
Dans ce village, sous l’égide du «Village autonome», la fondation Mihai Eminescu Trust a déroulé 337 projets de développement durable, d’une valeur totale de 904464 euros. Les résultats des projets se reflètent dans le nombre croissant de touristes et, par voie de conséquence, dans les revenus supplémentaires des familles appartenant à la communauté (dans ce village, il n’y a que 3 familles bénéficiaires d’aides sociales de la part de l’État).
À Viscri et dans les autres villages où elle intervient, la Fondation MET promeut: le patrimoine, l’authenticité, l’histoire, l’artisanat, la cuisine traditionnelle, les produits du terroir, le paysage agricole et la nature. En guise d’illustration, nous vous présentons l’évolution de l’activité touristique:
Viscri 2006 2013 Places d’hébergement 60 76 Visiteurs (nombre de personnes)
5.000 15.000
Hébergement (nuitées) 2.500 7.834 Restauration (nombre de personnes qui n’ont pas été hébergées)
300 5.200
Promenades en chariot (nombre de personnes)
600 3.000
Artisans qui font des démonstrations pratiques
1 7
Charretier (parmi les habitants) 4 24 Promotion 4 guides
internationaux (FR, DE, BE, GB)
Publications touristiques éditées par MET ou par des tiers, promotion en ligne: www.experiencetransylvania.ro www.mihaieminescutrust.ro www.mihaieminescutrust.org
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Le développement du tourisme rural en France à travers les labels de qualité nationaux
Dominique LEGRAND
Chef de service tourisme Chambre d’Agriculture du Rhône/Directrice Association Départementale du Tourisme Rural Gîtes de France –
Bienvenue à la Ferme Rhône, France -‐ http://www.gites-‐de-‐france-‐rhone.com d.legrand@bienvenue-‐a-‐la-‐ferme-‐rhone.com
MOTS CLES Agritourisme, labels de qualité, tourisme rural. CONTEXTE Le Tourisme rural en France concerne 78% du territoire, mais seulement 22% de la population. 80% de la clientèle est française. Le label français d’hébergement chez l’habitant Gîtes de France, a été créé, il y a 60 ans et le label d’agritourisme Bienvenue à la Ferme, il y a 25 ans. DEMARCHES Les principaux labels de qualité du tourisme rural en France:
• Gîtes de France créé en 1955 (60000 hébergements) www.gites-‐de-‐france.com
• Clévacances créé en 1997 (29000 hébergements) www.clevacances.com
• Logis 3000 hotels www.logishotels.com • Bienvenue à la Ferme créé en 1989 (6000 exploitations)
www.bienvenue-‐a-‐la-‐ferme.com ASPECTS INNOVANTS
Présentation du Tourisme rural en France, les conditions du succès en 5 points: 1-‐ Soutien depuis 40 ans des Ministères de l’Agriculture et du Tourisme, notamment des Chambres d’Agricultures par la mise à disposition de conseillers de terrain en charge de la sensibilisation des agriculteurs à la diversification touristique.
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2-‐ Mise en place par les collectivités (Etat, Région, Départements, Europe) d’aides financières pour les porteurs de projets et pour le financement de l’animation d’associations locales de développement. 3-‐ Incitation des collectivités à développer le tourisme rural à travers des labels de qualité nationaux (Gites de France et Bienvenue à la Ferme) avec des grilles de classement et chartes de qualité nationales. 4-‐ Structuration forte de la France en termes de promotion touristique (Offices de tourisme, Comité Départementaux de Tourisme, Association Départementale de Tourisme Rural, Comité régionaux de Tourisme, Ministère du Tourisme). 5-‐ Formation courtes et longues mise en place (Brevet de Technicien Supérieur Tourisme, diplômes universitaires, etc…) qui ont permis de former des professionnels et des conseillers en Développement local et Touristique.
Les enjeux du développement du tourisme rural: Face à cette volonté de promouvoir dans tous les pays, des
prestations d’accueil, des hébergements chez l’habitant, des produits locaux, de l’agritourisme, l’enjeu est de développer des labels nationaux de qualité afin de rassurer les clients, car aujourd’hui, tout se vend, tout s’achète à travers le web sans garantie. RESULTATS Près de 60000 hébergements chez l’habitant ont le label de qualité national Gîtes de France (3ème marque du tourisme citée dans les enquêtes de notoriété) et 6000 exploitations possèdent le label de qualité Bienvenue à la Ferme connu par 1 français sur 2. CONCLUSIONS Il existe à travers plusieurs Judets de Transylvanie, des expériences de développement local touristique, des hébergements chez l’habitant de tout type et de tout confort. Il serait nécessaire d’avoir une grille de qualification commune afin de mettre en avant les hébergements similaires aux gîtes et chambres d’hôtes français, répondant à des exigences en termes de valorisation du patrimoine local (qualité de l’habitat, de l’environnement, de la décoration, critères de confort et d’accueil). Une réflexion pourrait être menée sur un label de qualité «Transylvanie» commun aux produits et aux hébergements.
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Le tourisme rural responsable (basé sur la communauté)
Gabriela MÎNDRU
Coordinateur de projet, Village Life, Roumanie Courriel: [email protected]
CONTEXTE
Environ 70% des Roumains les plus pauvres vivent à la campagne et le revenu moyen dans le milieu rural est d’environ 25% inférieur à celui urbain. Les sources de ces revenus sont encore largement tributaires à l’agriculture de subsistance, qui ne permet pas aux gens de s’offrir une vie satisfaisante. L’espoir de meilleures perspectives pousse les jeunes villageois à migrer en masse vers les grandes villes ou vers d’autres pays, où, le plus souvent, ils obtiennent des emplois peu qualifiés. La conséquence : des villages habités par des vieux et dépeuplés.
Dans un contexte de modernisation et de mondialisation rapides, ainsi que d’un manque de stratégie au niveau de l’administration, il y a peu de villageois qui croient toujours en un avenir pour la vie à la campagne et qui sont encore conscients de la valeur du mode de vie rural et du patrimoine culturel et naturel de leur village natal. Tout cela a pour effet la dégradation socioculturelle de l’espace rural.
Mais il est vrai en même temps que le village roumain jouit encore des paysages naturels idylliques de la vieille Europe, conservés en raison du mode de vie largement autonome et respectueux de l’environnement du paysan roumain – pâturages d’une grande biodiversité, maisons et exploitations traditionnelles, coutumes etc. En outre, le cadre naturel spectaculaire et le riche patrimoine culturel (églises, manoirs, artisanats) autour de certaines zones rurales habitées représentent une valeur ajoutée pour ces espaces.
Au niveau global, les mouvements de retour aux valeurs authentiques – des produits bio à «slow food», à «Do it yourself» ou aux jardins urbains – sont en pleine expansion. Le désir de nombreux citadins et habitants des pays industrialisés (où le village a perdu son paysage naturel, culturel et social) de rétablir un lien avec l’environnement et d’adopter un mode de vie plus simple et plus naturel devient une opportunité pour le développement économique et la hausse du niveau de vie des communautés rurales roumaines.
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DESCRIPTION
Village Life soutient le développement social et économique dans les communautés rurales pauvres en perspectives par la mise en valeur de leurs spécificités authentiques. Cela implique, en premier lieu, la mise en place des activités de tourisme rural responsable. Ainsi, nous avons créé un réseau de petits ménages ruraux, soigneusement sélectionnés, qui permettent aux touristes roumains et étrangers d’accéder à l’expérience inédite du village roumain aux côtés de la population locale.
Les villages du réseau sont situés dans des zones pittoresques de montagne et de colline et ont des forêts, des lacs, des rivières et d’autres attractions naturelles ou culturelles. Les hôtes Village Life, sélectionnés à l’aide de critères clairs, sont des familles qui vivent dans l’esprit de la tradition du village roumain. Ces personnes vivent dans des maisons simples, au plus près du style traditionnel, élèvent des animaux près de leur habitation, ont l’esprit d’entreprise et sont prêtes à s’engager dans le tourisme responsable.
Les voyageurs citadins, roumains ou étrangers, sont logés, moyennant un certain montant, dans les maisons des villageois bénéficiaires et ils participent à diverses activités avec ces derniers: élevage, préparation du vin, du fromage, du miel, des produits traditionnels de Noël etc. Intégrés dans la vie quotidienne des habitants, les visiteurs vivent l’expérience authentique qu’ils avaient recherchée. ASPECTS INNOVANTS
Le programme de tourisme rural responsable donne aux familles la possibilité de fournir des expériences rurales dans leurs maisons même, en faisant usage des ressources existantes sans investissements supplémentaires. En outre, le programme leur offre des services de conseil et des cours spécialisés.
Le branding et la promotion sont souvent des défis pour les villageois qui veulent se lancer dans le tourisme et, à la fois, une source de découragement et d’échec de l’initiative. Pour y pallier, Village Life rassemble sous une marque commune et cohérente un réseau de ménages de différents villages et fait leur promotion collective en Roumanie et à l’étranger.
RESULTATS
Après plus de deux ans d’activité, le programme a obtenu les résultats suivants:
• plus de 70 familles ont bénéficié (directement ou indirectement) d’une augmentation des revenus;
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• plus de 22 familles ont accueilli des événements et ont guidé les touristes, acquérant ainsi de l’expérience dans le domaine de l’accueil;
• une augmentation d’environ 20% du revenu mensuel pour les familles les plus actives dans le programme;
• la promotion des traditions roumaines et du tourisme responsable dans les villages roumains auprès d’un public de plus de 500 000 personnes du monde entier;
• plus de 200 touristes roumains et étrangers ont bénéficié de ce service;
• une contribution à la création de l’image d’une Roumanie vue comme le principal pays en Europe où les voyageurs peuvent échapper aux environnements construits artificiellement et retrouver l’authentique, le traditionnel et l’expérientiel.
CONCLUSIONS
Le programme de tourisme responsable offre aux familles rurales qui ont le potentiel naturel et culturel nécessaire la possibilité de compléter leurs revenus en accueillant touristes roumains et étrangers dans leurs propres maisons, sans investissements supplémentaires. À leur tour, les touristes intéressés peuvent prendre contact avec le mode de vie traditionnel des villages roumains, un mode de vie disparu depuis longtemps dans les pays industrialisés.
Pour les villageois, l’interaction avec les gens de l’extérieur est aussi un moyen de s’informer et de changer de perspective et d’attitude. De cette manière, ils parviennent à mieux apprécier leur milieu et leur style de vie et à prendre des initiatives qui leur permettent de continuer à vivre là où ils sont nés, dans les conditions qu’ils souhaitent.
À long terme, grâce à l’extension du réseau de ménages dans d’autres villages roumains, grâce à l’élaboration et à la mise en œuvre de stratégies de développement local par le tourisme responsable, les campagnes à potentiel touristique connaîtront un développement économique et social harmonieux.
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Conseil dénéral de l'Allier
Michel TABUTIN
Vice-‐Président, chargé de la communication et de la coopération internationale au Conseil général de l'Allier
Courriel: [email protected]
MOTS CLES Soutien du département, approbation des habitants, ouverture. CONTEXTE
L'Allier est la porte d'entrée de l'Auvergne et a un chiffre d'affaire de 250 millions d'euros, 4 500 emplois non délocalisables, 3 villes d'eau et un grand parc d'attraction (550 000 entrées). C'est aussi l'héritage du territoire des Bourbons (série de rois). On compte 500 châteaux, belles demeures, églises inscrits comme monument historique. Il y a aussi la forêt de Troncay (11 000 Ha) imaginée par Colbert avec certains arbres qui ont 400-‐500 ans. Il existe aussi une grande réserve naturelle (bocages, réserve du Val d'Allier, 11 espaces naturels sensibles). C'est aussi un territoire d'itinérance (3 500 km sentiers ballisés, 1 500 km parcours vélo). DEMARCHES
Le Conseil Général accompagne tous ses projets avec le service d'aménagement du territoire et une équipe au service des prestataires. Il y a donc des aides aux collectivités et aux projets privés (investissement global d'1,2 millions d'euros). ASPECT INNOVANT
La préservation de l'environnement, des investissements économiquement viables et l'approbation des citoyens sont les trois clés de la réussite. RESULTATS
Vingt ans auparavant, des professeurs des collèges d'une communauté de communes (14 petits villages) ont travaillé sur le roman de Georges Sand. Ils ont retrouvé le parcours initiatique des jouers de cornemuse. La communauté de communes s'est approprié ce
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projet, a balisé le circuit et a encouragé le développement des hébergements. Il y avait une réelle volonté d'ouvrir le territoire. On a décidé de faire un hébergement de groupe de 20 personnes. On a réalisé un écogîte en utilisant les matériaux présents sur place et en consommant le moins d'énergie possible. 80 % de la construction a été subventionnée. L'écogîte a boosté le commerce local (location vélos, fromagerie, vin, art). CONCLUSION
L'approbation des habitants mais aussi le soutien du département sont essentiels pour permettre l'ouverture et le développement de l'Allier.
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Synthèse des débats – «Le tourisme: outil de développement durable du territoire»
Discussion I: Mots-‐clés: tourisme, revenus, développement, durable, territoires. Modérateur :
- Le discours sur le village roumain dans la perspective de la Fondation «Mihai Eminescu» représente pour moi la preuve que le développement durable peut être accompli par le tourisme sous tous ses 3 aspects: social, économique et environnemental. Il s’agit de la valorisation intégrale de toutes les ressources, naturelles ou anthropiques, d’une certaine zone.
Modérateur: - La présentation faite par Dominique Legrand est une preuve,
s’il en fallait encore une, que le tourisme rural est un créneau pour le développement durable de la campagne. L'expérience de la France dans le domaine du tourisme et les nombreuses activités que les agriculteurs peuvent proposer dans cette direction prouvent que l'activité touristique peut représenter une source alternative de revenus pour eux.
Discussion II: Intervention 1 (après le discours de Mme Gabriela Mîndru):
- Les maisons d’hôtes ont été autorisées en tant qu’entreprises en nom personnel. C’était la manière la plus simple de certifier l'activité touristique. La partie la plus difficile du processus de certification a été la… gestion de tous les documents et déclarations qu’il faut soumettre dans un certain délai. Nous organisons également des cours de comptabilité de base pour aider les agriculteurs à gérer leurs affaires d'une manière économique. Il a été difficile d'atteindre tous les objectifs du projet parce que les agriculteurs ne savaient pas utiliser l’ordinateur, mais nous les avons aidés à remplir les documents nécessaires aux fins de l'activité économique.
- Pour continuer les échanges concernant la plateforme et répondre à la question «jusqu’à quel point s’agit-‐il de tourisme authentique?», nous devrions entrer dans un débat assez large. Pour commencer, je vous présenterai brièvement nos projets portant sur les deux aspects.
- Il y a deux ans, à Sibiu, lors d’un séminaire, une plateforme a été réalisée. Nous avons signé des partenariats avec 25 organisations. Actuellement, nous déroulons un projet visant à transformer la plateforme en réseau.
Intervention 2: - Quelle est la limite entre l’agrotourisme et les services ?
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Réponse 1: - De mon point de vue, une pension agrotouristique est plus
petite qu’une pension normale. La législation européenne en a limité le nombre de pièces à 8 et a imposé la continuation des activités agricoles. Le concept d'agrotourisme a été élaboré afin de donner aux agriculteurs une source alternative de revenus.
Modérateur: - Il résulte des discussions qu’il est prioritaire d’offrir une
formation appropriée au personnel de l’agrotourisme. Intervention 3:
- Des études secondaires ne suffisent pas? Réponse 2:
- Non, car il faut également avoir des connaissances d’hygiène. Intervention 4:
- Quels sont les critères pour la sélection des agriculteurs qui interviendront dans l’agrotourisme ?
Réponse 3: - C’est nous qui sélectionnons les agriculteurs et les critères
concernent surtout l'hygiène. Mais il y aussi d’autres critères à remplir: préserver le caractère traditionnel de la maison et de la ferme; dérouler des activités agricoles en plus du tourisme; avoir une bonne réputation dans le village.
Intervention 5: - Comment évalue-‐t-‐on la qualité et la quantité des services?
Réponse 4: - L’évaluation quantitative est faite à partir du nombre de billets
vendus, tandis que l’évaluation qualitative part du nombre de touristes qui viennent dans ces villages. Une deuxième méthode d'évaluation de la qualité des services est l’autoévaluation. À présent, dans chaque village, il y a une personne qui reçoit toutes les plaintes concernant des irrégularités et qui, le cas échéant, offre du conseil.
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Quelles nouvelles dynamiques pour un développement économique
Adriana RECORD
Directrice exécutive de la Chambre de Commerce, d’Industrie et de
l’Agriculture Franco-‐Roumaine – CCIFER CONTEXTE 1) Surtout "Rural" ne doit pas rimer avec "Agriculture" (développer l'agriculture et l'alimentaire c'est pas du développement rural), et 2) ne doit pas reposer sur un seul atout trop "facile" et pré existant (exploitation d'un monument historique ou d'une richesse naturelle...). Conditions: 1) accès facile des personnes (habitants, travailleurs, clients/touristes...), des produits et des services; 2) cadre de vie pour attirer et fixer les personnes et les entreprises (crèches/écoles, associations sportives et culturelle, cinéma, commerces, services, formations professionnelles...) Dynamique économique: 1) présenter une stratégie pour "placer le territoire sur la carte" (présentation ADEPT); 2) accompagner les entreprises qui sont -‐i-‐ au centre de la stratégie, -‐ii-‐ en support de la stratégie, -‐iii-‐ contribuent au cadre de vie (presentation PAEM Alba); 3) aides et incitations: financements et politique fiscale (temoignage Crédit Agricole) 4) ressources humaines (formation, apprentissage...)(temoignage École Professionnelle Fagaras ?) Encadrer, accompagner la création d'entreprises (Former ou conseiller à la gestion économique, financière, administrative, logistique, commerciale/marketing...) pour assurer leur réussite. Objectifs: 1) Créer une certaine autonomie du territoire (sociale, énergétique, alimentaire, culturelle... et économique); 2) Cohérence (aujourd'hui, et dans 10 ans !).
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Autres réflexions: Il faut traiter "l'écosystème" (système économique, pas écologique) rural dans son ensemble: -‐ diagnostique des points forts du territoire (savoir faire traditionnel, artisanat, richesses naturelles, situation géographique par rapport à ville/axe routier/ site touristique...) -‐ stratégies d'infrastructures (accès, cadre de vie...) -‐ aides à la création d'entreprises en 'soutien' du point fort (si point fort = tourisme, penser à diversifier activités pour les touristes et surtout pour les employés qui vivront dans le village) -‐ envisager une certaine autonomie du territoire (sociale, énergétique, alimentaire, culturelle... et économique)
Autour du point fort qui "place le territoire sur la carte" il faut équilibrer les autres aspects pour que les personnes qui y vivent souhaitent rester, et attirer des compétences. Inciter l'innovation/diversification, par exemple: -‐ si savoir faire = travail du bois -‐>alors inciter entreprises de construction maisons, meubles, jouets, ustensiles, artisanat... -‐ artisanat = poteries -‐> objets de déco (pas seulement assiettes et cruches), art ... -‐ site naturelle/monument = visite -‐> activités sportives connexes, livres et souvenirs sur le sujet, workshop photo, merchandising (t-‐shirt, carte postale, jeux...)
Créer des centres de formation (expl: travail du bois -‐> ébéniste...), avec des partenaires en Ro ou dans d'autres Etats-‐Membres, pour entretenir puis développer les compétences et inciter à l'innovation...
Mais aussi encadrer, accompagner (tuteurs) la création d'entreprises (former ou conseiller à la gestion économique, financière, administrative, logistique, commerciale/marketing...) pour assurer leur réussite.
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Innovation dans la conservation et le développement rural
Ben MEHEDIN
Responsable de communication et de relations publiques – Fondation ADEPT Transilvania
(étudiant au mastère Agriculture, changements climatiques et sûreté alimentaire, Faculté d’Agriculture – Université des Sciences Agricoles et
Médecine Vétérinaire de Cluj Napoca) Courriel: ben@fundatia-‐adept.org
MOTS CLES Adaptation, biodiversité – conservation, développement rural, innovation, éducation, revenus supplémentaires. CONTEXTE
De nos jours, il est de plus en plus difficile pour les gens de mener une vie décente à la campagne. Le marché mondial met les fermes familiales des villages roumains dans une position défavorable, parce que le paradigme actuel part d’un système de prix qui a pour point de départ une convention erronée et qui ne tient pas compte du coût réel de la production. En conséquence, le degré de destruction du sol, la quantité d’eau polluée par le système agroalimentaire actuel, la pollution de l’air ou le sérieux de la menace sur la biodiversité sont des éléments négligés. D’après un accord mutuel tacite, seules comptent les entrées et les sorties de fonds... la production alimentaire durable n’est pas envisagée. Dans ce contexte, la ferme familiale et la vie à la campagne deviennent de moins en moins attrayantes et les villageois préfèrent migrer vers la ville. La situation peut être redressée par un usage efficace des fonds alloués à travers la Politique Agricole Commune, qui rendrait «la prospérité dans un paysage historique». DESCRIPTION
La fondation ADEPT vise à protéger les paysages uniques à haute valeur naturelle (HVN), ainsi que les petites communautés agricoles qui les ont créés. La Roumanie a une campagne merveilleuse, mais, si ces ressources ne sont pas gérées avec soin, elles seront gaspillées et tout le monde aura à perdre: la nature, la communauté, les générations futures. Étant donné le patrimoine culturel et les services environnementaux que l’agriculture à faible impact génère (protection de la biodiversité et des sols, lutte contre les inondations, stockage du carbone, maintien de la propreté des eaux et de l’air etc.), la Fondation
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ADEPT a constamment eu une approche novatrice dans sa recherche de sources de revenus supplémentaires qui permettent de préserver les pratiques traditionnelles tout en assurant une vie prospère aux habitants des zones rurales Târnava Mare.
Qu’il s’agisse de la diffusion de l’information pour avoir accès aux ressources du Programme National de Développement Rural, de la meilleure valorisation des produits traditionnels et locaux ou d’activités pour les touristes, il y a toujours eu des entrepreneurs de la région désireux d’adopter ces approches novatrices. Par conséquent, les paiements en matière d’agroenvironnement ont été cinq fois plus élevés que dans d’autres régions similaires du pays (1 390 petits agriculteurs qui s’occupent d’une superficie de 17 641 ha ont reçu un total d’environ 2,5 millions d’euros).
Six communautés utilisent les centres de collecte du lait mis à leur disposition par la Fondation ADEPT grâce à un financement offert par le Gouvernement norvégien dans le cadre d’un programme de développement rural pour la Roumanie et la Bulgarie.
Le nombre de touristes a augmenté (passant de 500 en 2007 à 7000 en 2012), de même que les revenus du tourisme. La diversification des activités et la création d’une infrastructure propice au tourisme vert a eu un impact positif sur ceux qui visitent la région (qui dispose de plus de 60 km de pistes cyclables actuellement). ASPECTS INNOVANTS
L’équipe pluridisciplinaire, jeune et dynamique d’ADEPT Transilvania a toujours mis en avant l’innovation dans le développement rural. La première innovation est l’utilisation même de cet oxymoron: conservation/développement. Il s’agit de proposer en même temps la préservation des pratiques traditionnelles, des méthodes de gestion des terres, de la biodiversité et l’utilisation de la technologie moderne, contemporaine.
Par exemple, si les pâturages sont importants du point de vue de la flore parce qu’ils ont été fauchés manuellement au moins une fois par an, sans porter atteinte au tapis herbeux, les faucheuses innovatrices Brielmayer sont une solution pour le XXIe siècle.
Traditionnellement, les plantes et les baies étaient séchées à l’ombre, dans un courant d’air chaud; nous avons proposé des séchoirs solaires pour améliorer l’efficacité et l’hygiène.
Les activités comme le tissage, la poterie, la tonnellerie, étaient apparues dans le passé de par la nécessité d’obtenir des biens et des outils ménagers. Elles ont perdu de leur pertinence dans le contexte de l’économie mondiale de marché, mais peuvent être utilisées afin d’offrir une meilleurs expérience touristique aux visiteurs.
Pour ajouter une plus value aux produits traditionnels et
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locaux, nous avons proposé d’utiliser les outils spécifiques au marché actuel – le branding, le marketing, l’emballage, le merchandising etc.
Une région comme celle de Sighisoara – Târnava Mare se prête à tourisme écologique. Le réseau cyclable qui relie des villages, des églises fortifiées et des paysages représente un élément novateur qui combine l’activité physique en plein air et la diffusion d’informations sur la nature (à l’aide des panneaux éducatifs sur les spécificités naturelles de la zone). Bientôt, une application sur smartphone sera associée au réseau, mais il sera également possible d’utiliser l’application existante pour : www.discovertarnavamare.org.
Le système d’information des agriculteurs par le biais de brefs messages est une autre façon d’utiliser l’innovation dans notre travail. Pour ce mode de communication, ADEPT Transilvania a remporté le premier prix de la Communication sur la PAC, concours organisé par la Commission Européenne. RESULTATS
Le projet intégré que propose la fondation ADEPT est considéré comme un exemple de bonne pratique par des institutions nationales et internationales. Nous considérons que l’obtention de résultats concrets a entraîné un changement de mentalité. Notre performance est illustrée en bref par les éléments et les chiffres ci-‐dessous : Éducation et communication:
• cours d’hygiène alimentaire, • cours d’agrotourisme, • cours de marketing, • projet 4 générations – pour comprendre l’identité locale et
établir des liens entre les membres de la communauté, • cours d’écologie dans les écoles, • ateliers pour la teinture de la laine, • discovertarnavamare.org, • la fondation adept.org.
Constructions et investissements, marketing et promotion:
• 8 centres de collecte du lait, • 1 centre pour la transformation des fruits et des légumes, • 15 séchoirs solaires, • 1 centre d’information touristique, • 60 km de pistes cyclables, • 4 réunions des agriculteurs (Sighişoara), • The Art of Dar, • certification du Forest Stewardship Council (FSC) pour la
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division forestière de Sighişoara, • Sighişoara-‐Târnava Mare – destination éco-‐touristique, • participation à l’élaboration du plan de gestion des sites Natura 2000,
• application smartphone pour les pistes cyclables de randonnée – vélos de montagne,
• marchés pour les agriculteurs – plus de 30 foires organisées, • plus de 10 participations à des salons internationaux (dans 6 pays différents),
• plus de 20 types de produits promotionnels, • élaboration d’un brand pour la région Sighișoara-‐Târnava Mare, • système pour l’envoi des textos, • application smartphone pour discovertarnavamare.org, • 200 000 ha de vergers extensifs éligibles pour le financement dans le domaine de l’agroenvironnement.
Publications et matériel pédagogique
• carte de la région, • livre: Le Paysage historique des villages saxons du Sud de Transylvanie,
• pavillon didactique à Saschiz, • petits guides sur la flore, la faune, les papillons, les oiseaux de la région,
• journal local: Vatra saschizană, • modifications législatives concernant les conditions minimales d’hygiène pour les petits producteurs,
• gestion de la qualité du lait. CONCLUSIONS
Étant donné les conditions actuelles, nous considérons que le développement rural n’est possible que si les ressources sont gérées de manière rationnelle dans le cadre d’un système intégré où l’innovation occupe une place importante. La communauté traditionnelle, telle que nous la connaissons, avec des grands-‐parents, des parents et des enfants qui se côtoient, peut continuer à exister lorsque tous les éléments d’ordre social, environnemental et économique sont abordés dans toute leur complexité.
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La reconversion de la main d’œuvre
Bogdan DUMITREAN
Représentant de la Fondation PAEM Alba Courriel: [email protected]
MOTS CLES Formation professionnelle, main d’œuvre, fonds européens, chômeurs. CONTEXTE
La Fondation a été créée il y a 19 ans dans la ville d’Alba-‐Iulia, sa principale mission étant la reconversion de la main d’œuvre. Les bénéficiaires de ce projet sont surtout des chômeurs et des personnes qui pratiquent l’agriculture de subsistance. Si, au début, il s’agissait de soutenir notamment les gens du milieu rural, avec le temps, le projet a commencé à viser aussi la population urbaine.
DESCRIPTION
Tout au long de son activité, la Fondation a réussi à obtenir des fonds européens. L’objectif principal était de mettre à profit le capital humain de la région et de l’aider à s’adapter à la nouvelle structure du marché du travail. Les projets initiés, ciblés sur les ressources humaines, ont su répondre aux besoins identifiés sur le plan local. Par exemple, l’un des projets que nous menons actuellement vise la formation professionnelle et l’assistance en matière d’entrepreneuriat pour 560 habitants de la campagne. La formation consiste dans des cours de qualification qui répondent à la demande du marché du travail local. Les cours offerts par la Fondation Paem conduisent à la formation de professionnels dans des domaines comme: l’industrie alimentaire (boucher, charcutier), le tourisme, l’agriculture, l’hygiène.
Dans le domaine de l’agrotourisme, nous avons proposé des cours pour l’administration des pensions. Sans cette compétence, on ne peut obtenir une licence de fonctionnement délivrée par le Ministère du Tourisme. ASPECTS INNOVANTS
Un élément de nouveauté dans nos projets a été la collaboration avec une fondation française, avec laquelle nous avons organisé des échanges aussi bien en France qu’en Roumanie.
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RESULTATS
Nous avons eu l’occasion de partager avec les partenaires français différentes expériences en matière de développement rural: les manières d’aborder certains problèmes, de l’étape de l’initiative jusqu’à la mise en œuvre et au fonctionnement des structures économiques et sociales. Nous avons remarqué deux axes de développement: le premier consiste dans la création d’associations de petits producteurs de produits traditionnels spécifiques aux différentes régions de France et le second – dans le développement de services touristiques par le biais d’une approche intégrée de la prestation de ces services dans des projets d’intérêt local et régional . CONCLUSION
Nous pouvons dire qu’après 19 années d’activité, notre fondation a gagné la confiance du marché du travail grâce au fait qu’un pourcentage très élevé de participants aux cours ont pu trouver un emploi.
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Projet pilot «L’école professionnelle française «Făgăraș»
Teodora TAROG
Directeur général DEDIENNE ROUMANIE, FĂGĂRAȘ, ROUMANIE Courriel: [email protected]
MOTS-‐CLES École d’excellence, passeport pour l’avenir CONTEXTE Citation: « Toutes les opportunités naissent suite à un besoin insatisfait. » (S. Jobs)
La plupart des entreprises – notamment dans l’industrie – ne disposent pas d’expertise technique et de personnel qualifié sur le marché du travail, d’où impossibilité de mener à bien leur stratégie de développement. Solution: Créer une école technique destinée à la formation professionnelle DESCRIPTION
Enseignement technique et professionnel d’État, en conformité avec le Décret Ministériel n° 3168 du 03/02/2012. Stage pratique dans l’entreprise: 60% pendant la première année, 75% pendant la seconde année. Langue: le roumain Durée: 2 ans Limite d’âge: <18 ans Pour l’année académique 2013-‐2014, l’école professionnelle a offert 3 filières: «Injection de matières plastiques et de caoutchouc», «Usinage par enlèvement de copeaux» et «Électromécanique: machines, outillages et installations industrielles». L’école post-‐secondaire a offert une formation d’analyste-‐programmeur. ASPECTS INNOVANTS
• seule école professionnelle en Roumanie offrant une formation
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d’opérateur injection en caoutchouc et matières plastiques; • occasion pour les élèves d’apprendre un métier en deux ans; • entreprises participant activement à la formation pratique en fonction de leurs besoins;
• curriculum adapté aux besoins des entreprises; • création, dans l’école même, d’un atelier d’injection de matières plastiques de type «nouvelle usine», doté d’équipements de dernière génération.
RESULTATS
À la fin de la première année d’activité, le nombre de partenaires soutenant l’école avait augmenté, de même que l’intérêt des parents, qui ont davantage conseillé à leurs enfants d’apprendre un métier qui garantit un emploi sûr. CONCLUSIONS
La création de l’École professionnelle française à Făgăraș présente les atouts suivants:
1. pour les élèves – des facteurs d’attractivité et de motivation: • apprentissage d’un métier en deux ans; • bourse mensuelle; • possibilité de continuer les études afin d’obtenir le diplôme de
baccalauréat; • diplôme d’études post-‐secondaires reconnu au niveau
européen; • priorité absolue à l’embauche.
2. pour les entreprises:
• amélioration des compétences et du niveau technique des employés;
• satisfaction de la demande du marché en matière de personnel qualifié diplôme d’études secondaires.
3. pour la ville de Făgăraș et sa région:
• création de nouvelles perspectives d’avenir pour les jeunes; • encouragement et incitation des jeunes à ne pas quitter la
région; • amélioration des compétences techniques au niveau local et
régional; • attraction de nouveaux investisseurs; • création d’emplois.
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Synthèse des débats – «Quelles nouvelles dynamiques pour un développement économique?»
Discussion 1: Modérateur:
- Merci de votre présentation ! Elle nous permet de mettre en évidence le fait que le projet est parti de l’idée de valoriser les ressources locales et d’impliquer les acteurs locaux. Mais comment pouvons-‐nous attirer de nouvelles activités à la campagne? Comment pouvons-‐nous convaincre les citadins à s’y installer? Voilà les questions auxquelles répondra M. Hocine dans son discours.
Modérateur: (après le discours de M. Hocine) - Dans les zones rurales, il est nécessaire d’attirer de nouveaux
investisseurs qui déroulent des activités durables. Dans la discussion qui suit, nous parlerons de la main-‐d’œuvre rurale et des manières dont ont peut concevoir des activités connexes pour cette ressource humaine.
Modérateur: (après le discours de Mme Teodora Tarog): - Nous avons vu comment mettre en corrélation le
développement rural avec les métiers traditionnels et comment attirer de nouveaux investisseurs à la campagne. Pour que le projet soit durable, il faut construire une infrastructure de qualité et un réseau de conseil.
Intervention 1: - Est-‐ce que tous les équipements dans les ateliers ont été fournis
par des entreprises? Les participants au projet sont-‐ils des élèves ou possèdent-‐ils déjà un diplôme ?
Réponse 1: - Oui, tous les équipements ont été fournis par les entreprises
avec lesquelles nous avons des partenariats. Les participants au projet sont des élèves.
Modérateur: - À la fin de notre discussion, nous pouvons conclure que le
développement durable ne doit pas être une approche unilatérale. Les habitants des zones rurales devraient se concentrer sur des activités connexes dans l’agriculture et les autorités devraient promouvoir des politiques de soutien au développement rural.
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Présentation du projet local du village de Mălâncrav, Roumanie
Carolina FERNOLEND
Vice-‐présidente de la Fondation Mihai Eminescu Trust
Le village de Mălâncrav est un des lieux où on cultive encore des fruits. Il se situe à 25 km de Sighișoara et a été attesté pour la première fois en 1305. Le nom du village provient du nom hongrois «Almakerek», qui se traduit par «la roue de pommes». Le verger est accolé au château du XVII siècle, propriété de la famille Apafi. Le verger comprend des pommiers, des poiriers, des pruniers et des noyers sur une surface de 108 hectares située sur une colline terrassée du village historique. Comme dans le cas d’autres vergers, après 1990, le verger de Mălâncrav était négligé et risqué de disparaitre. Pour prévenir la disparition de ce patrimoine naturel et l’altération du paysage culturel, la Fondation Mihai Eminescu Trust (MET) l’a acheté en 2002. A partir de 2003, MET a soutenu plusieurs études de flore et de faune dans la région, a encouragé les échanges avec des spécialistes étrangers, a élaboré un plan d’affaires pour le verger pour assurer le développement durable de la zone et a commencé la collaboration avec d’autres organisations pour maintenir ce paysage culturel. La valeur du verger comme patrimoine naturel est donnée non seulement par les variétés anciennes de fruits, mais aussi par la grande diversité de la flore et de la faune: plus de 215 espèces de plantes, dont des espèces rudérales, plus de 100 espèces d’oiseaux, 10 amphibiens et 6 reptiles, 70 espèces de papillons et 30 espèces de mammifères vivent dans le verger. Apres l’acquisition par Mihai Eminescu Trust des bâtiments administratifs du verger de Mălâncrav, une halle était aménagée en petite fabrique pour produire du jus de pommes biologique. Cette entreprise sociale agricole fournit du travail permanent pour 3 personnes et pendant la saison de travaux pour l’entretien du verger, la cueillette et la production du jus, plus de 40 habitants du village trouvent du travail ici. Lors d’années fructueuses, une récolte de pommes est de 100 tonnes, qui peut alors permettre de produire environ 30 000 litres de jus de pommes. Le jus «Sănătos de Mălâncrav» s’obtient manuellement par des techniques traditionnelles. Les fruits sont d’abord écrasés et pressés et le jus obtenu est pompé dans des bassins où il reste pendant 12 heures. Le jus est pasteurisé et mis en bouteille sans aucun conservateur,
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colorant ou arôme et sans ajout de sucre ou d’eau. Le jus de pommes obtenu dans le verger Mălâncrav est riche en vitamines et minéraux, il a une certification biologique délivrée par une institution autorisée et est recommandé pour la détoxification de l’organisme. L’argent obtenu par la vente du jus soutient l’activité de l’entreprise sociale agricole et une partie retourne au village sous forme de projets de restauration des bâtiments historiques, de formation professionnelle des habitants, d’éducation des enfants ou de soutien pour les ateliers de manufacture de Mălâncrav. Le jus, un peu trouble comme aspect, donne la sensation que les pommes étaient pressées hier et par sa consommation l’économie locale et la biodiversité du verger sont soutenues. Nous vous proposons un verre de jus, doux, frais et plein d’énergie du cœur de la Transylvanie.
Le manoir Apafi, Mălâncrav
Source: Antoniu Bumb, Collection de Photos, Les Rencontres Européennes de Transylvanie, 8, 9, 10 Octobre 2014
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Annexe 1: Présentation des intervenants
Cristina BĂLAN Conseillère au Ministère du Développement Régional et de l’Administration
Publique Diplômée de la Faculté d’Urbanisme et d`Aménagement du Territoire de l'Université d'Architecture et d’Urbanisme, Cristina Bălan est employée depuis 2012 au Ministère du Développement Régional et de l'Administration Publique dans la direction en charge de l'aménagement du territoire et de l’urbanisme. Cristina BĂLAN participe également à des activités de coopération internationale dans ce domaine, étant chargée du projet pilote du renouvellement urbain et de l'éradication de l’habitat insalubre pour des groupes défavorisés du quartier Ferentari.
Max BARBIER Chargé de mission Ruralités, Commissariat Général à l’Egalité des Territoires
(ex DATAR)
Issu d’un milieu agricole et rural, Max Barbier est ingénieur agronome et ingénieur en chef des ponts, des eaux et des forêts. Après un début de carrière comme enseignant puis directeur en lycée agricole, il a occupé différents postes au sein du Ministère de l’Agriculture, le dernier comme chef de bureau du développement des territoires et de la montagne, avant de rejoindre la Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale (DATAR) (CGET depuis avril 2014) pour assumer les fonctions de chargé de mission en charge des ruralités.
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Cristina Bianca POCOL Maître de conférences à l’Université des Sciences Agricoles et de Médecine
Vétérinaire de Cluj (USAMV)
Docteur Maître de conférences Cristina-‐Bianca Pocol est diplômée de l'Université "Babes-‐Bolyai", Faculté des Sciences Economiques et de l’Institut Universitaire Professionnalisé -‐ Management et Gestion des Entreprises de Clermont-‐Ferrand, France (2004). Promue au poste de maître de conférences depuis 2014, Cristina Pocol enseigne l’économie rurale et les relations économiques internationales à l’USAMV de Cluj. Membre du collectif impliqué dans 15 projets nationaux et internationaux, à la fois sur la recherche et la formation et sur le développement institutionnel, Cristina Pocol est également membre de l'Association Européenne des Economistes Agricoles (AEEA), vérificateur à la Société d'Horticulture et de Foresterie en Transylvanie. Elle fait également partie du Comité Consultatif pour le Développement Rural, de l'Agriculture et de la Pêche au Ministère de l'Agriculture et du Développement rural.
Elisabeth CARBONE Secrétaire générale bénévole du Mouvement Inter régional des Associations
pour le maintien d'une agriculture paysanne (MIRAMAP)
Maraichère de 2004 à 2007 et consommatrice de produits des Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP), Elisabeth Carbone accompagne des projets d’AMAP. Elle est secrétaire générale bénévole du Mouvement Inter régional des AMAP depuis sa création en 2010.
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Avram FIŢIU Secrétaire national de la Fédération Nationale de l’Agriculture Ecologique
(FNAE)
Après une licence à la Faculté d'Agronomie de Cluj puis une maîtrise en Belgique, Avram Fitiu a commencé en 1993, une campagne de sensibilisation des villages de Transylvanie de Salaj à Brasov qui lui a permis d'écrire le livre "Saving paysan Farm". Il est l'un des principaux experts de l'agriculture biologique de Roumanie. Sa carrière est liée à celle de l’ancien commissaire pour l'agriculture, Dacian Ciolos. Il a été chef de cabinet et secrétaire d'Etat au Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MADR) et s’est concentré sur l'agriculture écologique comme tendance européenne. Il est également maître de conférences à l'Université des Sciences Agricoles et de Médecine Vétérinaire de Cluj-‐Napoca.
Sergiu FLOREAN Secrétaire général de l'Association pour une Agriculture Durable (ASAT) et responsable de communication pour l'association du Centre de Ressources
des Initiatives Ethiques et Solidaires (CRIES)
Après une licence en Sciences Politiques à l’Université de Timisoara et un master en Marketing online à Bucarest, Sergiu Florean a eu une expérience significative dans le domaine de l’économie sociale et solidaire. Il est aujourd’hui Secrétaire général de l'Association pour une Agriculture Durable (ASAT) et responsable de communication pour l'association du Centre de Ressources des Initiatives Ethiques et Solidaires (CRIES).
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Rodica PĂRĂU Présidente de l’association Alba-‐Afroda
Ingénieur dans l'industrie alimentaire, Rodica Părău est une spécialiste du domaine de l'agriculture et travaille depuis 38 ans avec une préoccupation constante pour le développement durable de l'agriculture dans le comté d’Alba et un souci particulier de promouvoir des produits agricoles de qualité. Depuis 2002, elle est présidente de l'Association Alba-‐Afroda qui favorise l'échange d'expériences des agriculteurs à Alba avec des agriculteurs en France. Membre de l'Association des dégustateurs certifiés, Rodica Părău a également mené des projets financés par la Délégation de la CE en Roumanie comme celui de "l’Application des normes européennes dans le secteur agro-‐alimentaire»
Barbara PETRI Chargée de Mission, Direction des Affaires culturelles, Vie Associative et
Action Internationale au Département du Rhône
En poste au Conseil Général du Rhône depuis 2010, Barbara Petri occupe actuellement les fonctions de chargée de mission auprès de la Direction des Affaires Culturelles, Vie associative et Action Internationale. Elle anime pour le Département du Rhône la coopération décentralisée avec les judets d'Alba et de Timis. Barbara Petri est secrétaire technique du réseau français des collectivités territoriales partenaires de la Roumanie.
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Patricia ANDRIOT Vice-‐présidente du Conseil régional Champagne-‐Ardenne
Ingénieur agricole de formation, avec une spécialisation en économie rurale et forte de son ancrage dans le milieu rural, Patricia Andriot est impliquée dans des démarches associatives locales depuis de longue années (coopération, foyers ruraux, culture, jeunesse...). Avant tout animée par le développement et l'initiative locale comme vecteur de transformation de la société, elle est à présent Vice-‐présidente du Conseil régional de Champagne Ardenne, en charge de l'économie sociale et solidaire ainsi que référente du projet de coopération entre la Roumanie et le Pays de Langres.
Felix ARION Directeur du Cluster «Agro Transilvania»
Docteur, Professeur et directeur du Département de Sciences Economiques à l'Université des Sciences Agricoles et de Médecine Vétérinaire de Cluj-‐Napoca, Felix Arion est aussi Directeur général de l'Association mondiale du Cluster Agrio-‐Food-‐ind-‐Napoca. En tant que directeur et chargé de projets, Felix Arion a également une importante expérience managériale de projets nationaux et internationaux avec la France, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-‐Uni.
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Camelia NACIADI Responsable des achats produits frais, entreprise Cora
Avec une expérience de près de 12 ans en tant que «Category Manager» pour Metro Cash and Carry, Camelia Naciadi est actuellement Responsable des achats produits frais dans le cadre du groupe Cora.
Céline PELOQUIN Agronome, propriétaire de la Ferme de Chassagne
Céline Peloquin est agronome de formation, diplômée en développement durable, chargée de projets au sein d'un groupement de producteurs en Rhône-‐Alpes et notamment, chargée de programmes dans un Bureau d'études à vocation internationale. Convaincue du vivier d'emplois potentiels de l'agriculture, en particulier de l'agro-‐écologie dans les zones rurales françaises sinistrées, elle s’est installée dans une ferme en Groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) et a créé un atelier de transformation de céréales en pain. Avec son mari, ils vendent leurs produits à la ferme, sur quelques marchés et à une Association pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP).
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Ovidiu SPÎNU Fondateur de la fabrique de fromage «La Colline»
Médecin vétérinaire, Ovidiu Gabriel Spinu a fait ses débuts en milieu rural avec les animaux de ferme, suivi par 12 ans de recherche et d’enseignement à L'Ecole Vétérinaire de Cluj. Il a suivi un stage à L'Ecole Vétérinaire de Nantes entre 1990-‐1991 et est également fondateur d'une des premières cliniques vétérinaires de Cluj pour les animaux de compagnie (1993). Depuis 15 ans, Ovidiu Gabriel Spînu est Directeur de la Fondation Heifer Project Roumanie sur des projets de développement rural et aujourd’hui fondateur et propriétaire de la fromagerie «La Colline» qui produit des fromages au lait de chèvre depuis 2007.
Pierre-‐François VAQUIE Délégué Général de la Fédération Nationale des Coopératives d'Utilisation de
Matériel Agricole – CUMA
Ingénieur des techniques de l’équipement rural, Pierre-‐François Vaquié est diplômé de l’Ecole nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg. Entre 2004 et 2013 il a été Directeur de la Fédération Nationale des Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole (CUMA), et depuis 2014, Délégué Général de la Fédération Nationale des Cuma, en charge plus particulièrement, du lobbying, des relations institutionnelles et partenariales et de l’appui à l’innovation et au développement du réseau.
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Valérie CIOLOȘ VILLEMIN Vice-‐présidente de l’Association Rural’Est
Ingénieur agronome et de développement, Docteur en économie, Valérie Cioloș Villemin est actuellement Vice-‐présidente de Rural'Est. Passionnée par la question du changement (individuel et collectif) et de sa gestion par les acteurs, elle a appréhendé la complexité du développement des sociétés rurales sous un angle pluridisciplinaire et de terrain (enquêtes, longs séjours dans les villages). Elle fréquente le terrain roumain depuis 1995 et a eu l'opportunité d'y vivre, ainsi qu'en République de Moldavie de 1998 à 2008. Ceci lui a permis de s'interroger sur les spécificités des économies dites "en transition" et de rédiger une thèse de doctorat sur les restructurations économiques post-‐90 (modalités de gestion du changement par les acteurs économiques).
Sjoerd WARTENA Fondateur et administrateur de Terre de liens
Après avoir étudié la philologie à Amsterdam, Sjoerd Wartena a démarré une ferme mixte (chèvres et plantes aromatiques et médicinales) dans les Préalpes en 1993. Il a fondé une coopérative d’herbes médicinales et aromatiques qui a contribué au développement local et est devenue un centre important de production d’herbes bio, ainsi que de transformation et de commercialisation. Il s’impliqua ensuite dans les organisations agricoles au niveau local, régional et national, afin de promouvoir l’agriculture bio comme composante clé des alternatives agricoles. En 2003, Sjoerd Wartena est devenu un des fondateurs du mouvement «Terre de liens». Aujourd’hui vice-‐président de la Fondation, il est également actif dans la coordination du réseau européen "Access to land for community connected farming".
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Bogdan SUDITU Maître de conférences à la Faculté de Géographie de l’Université de Bucarest
Enseignant et chercheur à l’Université de Bucarest depuis 1998, principalement dans le domaine de la gouvernance et de planification territoriale, Bodgan Suditu a également travaillé au Ministère du Développement Régional et d’Administration Publique de 2006 à 2013 en tant que coordinateur du domaine de planification intégrée, développement local et politiques d’habitat dans la Direction Urbanisme et Aménagement du Territoire.
Jean HORGUES DEBAT Directeur de l’Association pour le développement en réseau des territoires et
des services -‐ ADRETS
Ingénieur de formation, Jean Horgues Debat intervient, dans un premier temps, dans le développement des relations nord-‐sud avant de s'investir dans le développement rural dans les Alpes françaises depuis 35 ans. Il dirige l'ADRETS depuis 15 ans, une association (6 salariés) d'appui au développement des services à la population dans les territoires ruraux des Alpes. Utilisant la formation et les techniques d'animation participative il s'efforce de promouvoir les innovations pour répondre aux besoins des populations dans le respect des valeurs d'égalité et de solidarité promues par l'ADRETS.
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András MARTON Directeur de l’Association Caritas Alba Iulia
Médecin spécialiste et formateur kinesthésique, András Marton est responsable du développement des services sociaux et de santé à domicile en tant que directeur, depuis 2007, de l’Association Caritas Alba Iulia. Entre 2006 et 2010 András Marton a également été coordinateur de Caritas Europe pour le groupe de travail des soins à domicile.
Garlann NIZON Coordinatrice du réseau des espaces publics numériques de Drôme et Ardèche -‐ Co-‐animatrice de la coordination Rhône-‐Alpes de l'Internet
accompagné (Coraia)
Après une formation de chef de projet TIC à l'Université de Limoges, Garlann Nizon a exercé le métier de chef de projet junior à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Limoges, puis de chargée de mission dans une communauté de communes des Hautes-‐Alpes. Suite à cette expérience elle a travaillé pour le Conseil Général de la Drôme pour développer un réseau d'Espaces Publics Numériques. Transférée par la suite à l'association Pôle Numérique (créée à l'initiative du Conseil Général), Garlann Nizon est aujourd’hui coordinatrice du réseau des espaces publics numériques de Drôme et Ardèche (médiation numérique) et co-‐animatrice de la coordination Rhône-‐Alpes de l'Internet accompagné (Coraia).
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Christiane BRUNET Conseillère générale du Département de Savoie
A la fois élue Conseillère générale du canton rural de Saint-‐Pierre-‐d’Albigny depuis 2008 et Conseillère municipale de Saint-‐Pierre-‐d’Albigny depuis 2006, Christiane Brunet est également Conseillère communautaire de la communauté de communes Cœur de Savoie. Au Conseil général du département de Savoie, Christiane Brunet est chargée depuis 2011 de la cohésion sociale, de la coopération décentralisée et des actions en milieu rural en tant que Conseillère générale déléguée.
Michel FOURNIER Vice-‐président de l'Association des maires ruraux de France, Maire de les
Voivres
D’abord Conseiller municipal en 1983, Michel Fournier est Maire des Voivres depuis 1989, un village des Vosges de 340 habitants. Après avoir été président en 1996 de l’Association des maires ruraux de France, Michel Fournier représente aujourd’hui l’Association en tant que Vice-‐président.
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András PETI Adjoint au maire de la ville de Târgu-‐Mureş
Jurist et homme politique roumain d'origine hongroise, András Peti est vice-‐maire de la ville de Târgu Mureș depuis 2013. Il a initié le projet de candidature de sa ville pour devenir Capitale Européenne de la Culture en 2021. Dans ce but, il a fondé une association qui s'occupe de la préparation et de la promotion de cette manifestation.
Ciprian Anghel ȘTEFAN Directeur du Musée Astra
Après 4 années d’étude de théologie, d’histoire, d’archéologie, d’architecture et de patrimoine traditionnel à l'Université de Timisoara, Ciprian Anghel Stefan débute au Musée ASTRA en juin 2005 aux postes de conservateur, chef de bureau, chef de service et directeur du Musée Astra de Sibiu. En 2014 il est nommé directeur général du complexe national ASTRA.
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Romaric CUSSENOT Chef du service «Elevage et filières animales» de la Chambre d’Agriculture de
Franche-‐Comté
Romaric Cussenot travaille en appui à l’organisation des différentes filières d'élevage et à la mise en place de démarches de qualité dans une région marquée par la présence de produits emblématiques liés au terroir: fromages, vins, salaisons, etc. Il est également directement impliqué dans la structuration de la filière porcine autour de trois Indications Géographiques Protégées sur la viande et les salaisons.
Emmanuel GERARD Directeur de la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé d’Aubusson
Emmanuel Gérard est depuis 2009 directeur du Syndicat mixte de la Cité internationale de la tapisserie et de l’art tissé, à Aubusson, constitué par le Conseil Régional du Limousin, le Conseil Général de la Creuse et la Communauté de Communes Creuse Grand Sud. Spécialiste du management de projets dans le domaine de l’ingénierie culturelle, de l’économie du patrimoine et du développement touristique, il assure la direction d’un projet phare de la Région Limousin autour de la mise en valeur du patrimoine, de la création contemporaine, de la formation et du développement économique, dans le contexte de l’inscription de la Tapisserie d’Aubusson au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité, par l’UNESCO en 2009. Il est également l’auteur de l’Annuaire-‐Guide IPOLIS «Investisseurs et exploitants privés partenaires des collectivités publiques dans le tourisme, la culture, le patrimoine, les loisirs».
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David MERIEAU Directeur Incubateur Produit en Bretagne, France Business School -‐ campus
de Brest
David Merieau est enseignant-‐chercheur en stratégie et en entrepreneuriat à «France Business School», après une expérience à l’international pour des entreprises françaises, et cela notamment sur le continent Nord-‐Américain, mais aussi dans les DOM-‐TOM et à Paris. Il a été consulté sur les accords de l’OMC en décembre 1993, avant ratification par les Etats membres en avril 94 à Marrakech. Il coache et accompagne les idées, les projets et entreprises, ainsi que les entrepreneurs de l’incubateur breton.
Mirela STANCIU Ingénieur, maître de conférences à la Faculté de Sciences agricoles,
d'Industrie alimentaire et de Protection de l'environnement, Université Lucian Blaga de Sibiu
Professeur titulaire des disciplines de l’Agrotourisme, de la Zootechnie (cours universitaires de licence), des Stratégies de développement rural et de la Zootechnie écologique (cours de mastère) à Université Lucian Blaga de Sibiu.
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Michaela TÜRK Chargée de l’élaboration et du développement des projets à la Fondation
Mihai Eminescu Trust
Michaela Türk occupe cette fonction depuis 2010, ayant une riche expérience dans l’élaboration, le développement et la mise en place des projets de développement local, expérience accumulée autant dans la perspective du secteur public que dans celle du secteur non-‐gouvernemental. Suite aux projets des villages dans lesquels la Fondation Mihai Eminescu Trust déploie son activité, ainsi qu’aux échanges constants avec les partenaires de la fondation en Roumanie et à l’étranger, Michaela Türk a consolidé son expérience de travail dans un milieu multiculturel et multiethnique.
Dominique LEGRAND Membre du réseau «Bienvenue à la Ferme», Chef de service tourisme
Chambre d’Agriculture du Rhône/Directrice de l’Association Départementale du Tourisme Rural
De formation supérieure universitaire en Aménagement du territoire, Dominique Legrand a une activité professionnelle dans le développement rural et touristique depuis 20 ans, notamment en gestion de structure intercommunale, création d'agence réceptive de tourisme, gestion de réseaux d'échange à l'échelon national et régional, conseil aux porteurs de projets, management d'équipe et gestion financière. Dominique Legrand intervient également comme expert en tourisme rural pour la Commission Européenne.
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Gabriela MÎNDRU Chef de projets de l’association «Village Life»
Gabriela Mîndru coordonne le programme de tourisme rural de l'association «Village Life». Elle est diplômée en relations économiques internationales et possède une maîtrise en politique de développement local et régional. Avant de rejoindre «Village Life», Gabriela Mîndru a travaillé dans la coopération au développement de l'agriculture dans une organisation internationale aux Pays-Bas
Michel TABUTIN Vice-‐président du Conseil Général de l’Allier
Vice-‐président de l’assemblée délibérative du département français de l’Allier, une collectivité territoriale décentralisée, dont le siège se trouve à Moulins. Michel Tabutin est responsable de la vie des citoyens, de la coopération internationale ainsi que de la communication.
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Adriana RECORD Directeur exécutif de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie en
Roumanie – CCIFER
Spécialiste de la communication, du marketing et du développement. Elle est impliquée dans la coordination des équipes et dans les activités spécifiques des communautés d’affaires.
Ben MEHEDIN Chargé des relations avec le public de l’Association Adept
Actuellement il est chargé de communication à la Fondation ADEPT. A partir de 2006 il a travaillé dans des domaines variés, notamment comme assistant du manager de projet, conseiller en développement rural, guide et formateur. Il est licencié en ingénierie chimique de l’Université Gheorghe Asachi de Iași. En tant que coordonateur de projet en l’économie du savoir, il a accumulé de l’expérience au cours du travail dans la communauté localeet dans l’administration au sein de la mairie. Du 2006 au 2013 il a suivi plusieurs cours de formation : Identité des produits et des régions (Inwent -‐ Allemagne), Entreprise rurale intégrée européenne (Université Petru Maior de Târgu-‐Mureş, Administrateur de pension touristique, Formateur des formateurs, Inter GI -‐ REDD et CIRAD – Suisse et France).
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Bogdan DUMITREAN Directeur de la Fondation PAEM Alba
Ancien étudiant de la Faculté d’Etudes Européennes, à present conseiller d’entreprise dans le cadre de la Fondation PAEM Alba.
Teodora TAROG Directrice de la société pilote du projet «Ecole professionnelle française de
Fagaras»
Directrice générale de la société Dedienne Roumanie, une filiale du groupe français qui fabrique des pièces plastiques techniques et exporte à l’international, Teodora Tarog pilote le projet de l’Ecole Fagaras, créée en 2004 à l’initiative de l’Ambassadeur de France.
Caroline FERNOLEND Présidente de la «Fondation Mihai Eminescu Trust»
Caroline Fernolend est présidente de la «Fondation Mihai Eminescu Trust» depuis 2005 et coordonne un programme pour la conservation du patrimoine culturel dans plusieurs villages de Transylvanie. Le Prince Charles, fils de la reine d'Angleterre, est le patron de la fondation créée en 2000. Caroline Fernolend est également Conseillère locale à la mairie du village de Bunesti et s'implique fortement dans la vie et le développement du tourisme culturel communautaire dans la région.
Les Rencontres Européennes de Transylvanie
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Întâlnirile Europene din
Transilvania «Ruralitate și Inovații»
Editor CRISTINA BIANCA POCOL
EDITURA ACADEMICPRES CLUJ NAPOCA 2014
Ruralité et Innovations
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Cuprins
I. Introducere ………………………………………………………………………………………………. 174 II. Discurs de deschidere.............................................................................................................. 176
1. D-‐l François SAINT-‐PAUL, Ambasadorul Franței în România…….……….. 176 2. D-‐l Doru PAMFIL, Rector al Universității de Științe Agricole și
Medicină Veterinară din Cluj-‐Napoca…………………………………………………. 178 III. Rolul amenajării teritoriului în dezvoltarea zonelor rurale: care sunt politicile de dezvoltare teritorială? Cum se definește inovația teritorială?............... 180
1. D-‐na Cristina BĂLAN, Consilier al Ministerului Dezvoltării Regionale și Administrației Publice............................…………………………………………….. 180
2. D-‐l Max BARBIER, Responsabil Misiune Ruralitate, Comisariatul General al Egalității Teritoriilor (fostul DATAR)………………………………….. 184
3. Sinteza dezbaterilor...................................................................................................... 186 IV. Moduri de distribuție inovatoare și alternative …………………………………… 187
1. D-‐na Cristina POCOL, Conferențiar la Universitatea de Științe Agricole și Medicină Veterinară din Cluj-‐Napoca………………………….............................. 187
2. D-‐na Elisabeth CARBONE, Secretar general al Mișcării Interregionale a Asociațiilor pentru Menținerea Agriculturii Țărănești– MIRAMAP.......................…………………………………………………………………........... 189
3. D-‐l Avram FIŢIU, Secretar național al Federației Naționale de Agricultură Ecologică– FNAE....…………………………………………………………... 194
4. D-‐l Sergiu FLOREAN, Secretar general al Asociației pentru Susținerea Agriculturii Țărănești (ASAT) și responsabil de comunicare al Asociației Centrul de Resurse pentru Inițiative Etice și Solidare (CRIES).....................……………………………………………………………………………… 199
5. D-‐na Rodica PĂRĂU, Președinta Asociației Alba-‐Afroda……….……………. 202 6. D-‐na Barbara PETRI, Responsabil de Misiune la Direcția Afaceri
culturale, Viață asociativă și Acțiune internațională în Departamentul Rhône……………………………………………………………………………………………….. 204
7. Sinteza dezbaterilor………………………………………………………………………… 207 V. Moduri de producție și crearea de filiere ………….……………………………………. 211
1. D-‐na Patricia ANDRIOT, Vice-‐președintă a Consiliului Regional Champagne-‐Ardenne…………………………………………………………………………. 211
2. D-‐l Felix ARION, Director „Agro Transilvania”………………...…………………. 212 3. D-‐na Camelia NACIADI, Responsabil cumpărare produse proaspete,
întreprinderea Cora.………………………………………………………………………….. 215
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4. D-‐na Céline PELOQUIN, agronom, proprietar al Fermei din Chassagne ………………………………………………………………………………………… 217
5. Dr. Ovidiu SPÎNU, fondator al fabricii de brânzeturi „La Colline” ………... 220 6. D-‐l Pierre-‐François VAQUIE, Delegat General al Federației Naționale
a Cooperativelor pentru Utilizarea Materialului Agricol – CUMA………..… 222 7. Sinteza dezbaterilor………………………………………………………………………… 225
VI. Terenuri agricole și rurale, modalități alternative de acces și noi moduri de transmitere ………………………………………………………………………………... 229
1. D-‐na Valérie CIOLOȘ VILLEMIN, Vice-‐președinta Asociației Rural’Est…………………………………………………………………………………………… 229
2. D-‐l Sjoerd WARTENA, Vice-‐președinte al Asociației Terres de Liens...... 230 3. Sinteza dezbaterilor………………………………………………………………………… 232
VII. Servicii noi pentru nevoi noi: servicii publice, servicii de asistență socială și mobilitate …………………………………………………………………………………….. 236
1. D-‐l Bogdan SUDITU, Conferențiar la Universitatea din București ………. 236 2. D-‐l Max BARBIER, Responsabil Misiune Ruralitate, Comisariatul
General al Egalității Teritoriilor (fostul DATAR)………………………………….. 238 3. D-‐l Jean HORGUES DEBAT, Director al Asociației pentru Dezvoltarea
în Rețea a Teritoriilor și Serviciilor -‐ ADRETS…................................................... 240 4. D-‐l András MARTON, Director al Asociației Caritas Alba Iulia ……………. 246 5. D-‐na Garlann NIZON, coordonatoare a Spațiilor Digitale Publice
Drôme Ardèche, Sindicatul Mixt de Informare Rutieră………………………… 249 6. Sinteza dezbaterilor………………………………………………………………………… 252
VIII. Acțiunile autorităților locale pentru crearea de servicii …………………..... 255
1. D-‐l Bogdan SUDITU, Conferențiar la Universitatea din București ………. 255 2. D-‐na Christiane BRUNET, Consilier general al Departamentului
Savoia……………………………………………………………………………………………….. 257 3. D-‐l Michel FOURNIER, Vice-‐președinte al Asociației Primarilor din
Zonele Rurale din Franța, primarul localității Voivres…………………………. 259 4. D-‐l András PETI, Vice-‐primar al municipiului Târgu Mureş………………... 261 5. Sinteza dezbaterilor ……………………………………………………………………… 264
IX. Valorizarea resurselor locale și gruparea actorilor locali................................ 267
1. D-‐l Ciprian Anghel ȘTEFAN, Director al Muzeului Astra …………………… 267 2. D-‐l Romaric CUSSENOT, Șef serviciu Creștere și Filiere Animale și al
Camerei de Agricultură din Regiunea Franche-‐Comté ………………………… 271 3. D-‐l Emmanuel GERARD, Director al Centrului internațional al
tapiseriei și artei țesute din Aubusson………………………………………………... 274 4. D-‐l David MERIEAU, Director al Incubatorului de Afaceri Produit en
Bretagne, France Business School – campusul din Brest……………………… 279 5. Sinteza dezbaterilor ……………………………………………………………………….. 281
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X. Turismul: instrument de dezvoltare durabilă a teritoriului …………………. 282
1. D-‐na Mirela STANCIU, Conferențiar la Universitatea de Științe Agricole din Sibiu………………………………………………………………………………. 282
2. D-‐na Michaela TÜRK, Manager de proiect în cadrul Fundației Mihai Eminescu ………………………………………………………………………………………… 287
3. D-‐na Dominique LEGRAND, membru al rețelei “Bine ați venit la fermă”, Șef serviciu turism Camera de Agricultură Rhône/ Directoarea Asociației Departamentale de Turism Rural…………………………………...…… 293
4. D-‐na Gabriela MÎNDRU, Manager de proiecte la Asociația Village Life... 295 5. D-‐l Michel TABUTIN, Vice-‐Președinte, responsabil de comunicare și
cooperare al Consiliului General din Allier………………………………………….. 298 6. Sinteza dezbaterilor ……………………………………………………………………….. 300
XI. Care sunt noile dinamici pentru dezvoltarea economică?................................ 302
1. D-‐na Adriana RECORD, Director executiv din partea Camerei Franco-‐Române de Comerț, Industrie și Agricultură – CCIFER………………………… 302
2. D-‐l Ben MEHEDIN, membru al Asociației ADEPT ………………………………. 304 3. D-‐l Bogdan DUMITREAN, Fundația PAEM Alba…………………..…………….. 308 4. D-‐na Teodora TAROG, Directoarea proiectului „Școala profesională
franceză din Făgăraș”………………………………………………………………………… 310 5. Sinteza dezbaterilor ……………………………………………………………………….. 312
XII: D-‐na Carolina FERNOLEND, vice-‐președinte al Fundației Mihai Eminescu Trust – Prezentarea proiectului local privind satul Mălâncrav, România…………… 313 XIII: Anexa 1: Prezentarea participanților ………………………………………………….. 315
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Introducere
Cu 87% din teritoriu și 48% din populație în România, 60% din teritoriu și 19% din populație în Franța, aceste două țări au o viață rurală intensă. Însă mediul rural românesc se confruntă cu probleme majore de dezvoltare locală: ce viitor ar putea avea agricultura și dezvoltarea rurală? Care sunt consecințele asupra mediului, a peisajului și a nivelului de trai? Asupra condițiilor de locuire? Care sunt relațiile sociale? Cum se poate restructura sectorul industriei? Ce condiții de viață se pot oferi populației pentru ca aceasta să rămână în zona rurală? Cum se pot asigura servicii publice de calitate pentru toată lumea?
Sunt multe întrebări la care toate țările europene trebuie să răspundă și care trimit la tot atâtea alegeri și viziuni de viitor pentru zone care reprezintă suprafețe importante din teritoriul României. În această țară, agricultura rămâne o componentă esențială a societății și a economiei naționale. Performanțele sale tehnice limitate trebuie puse în balanță cu rolul său spațial și social, căci această activitate exploatează aproape 15 milioane de hectare și dă posibilitatea la aproape 4 milioane de gospodării să se întrețină datorită unei mici producții de subzistență.
Cum pot politicile publice să garanteze coeziunea socială între localitățile mici și îndepărtate unele de altele? Cum se poate articula relația dintre micile exploatații agricole create în urma lichidării fostelor cooperative agricole și anumiți ”manageri agricoli”, de multe ori străini, care investesc în România în culturi de mari proporții și beneficiază de subvenții agricole?
Ruralitatea în secolul XXI nu mai poate fi rezumată doar la activități agricole. Ea vizează de asemenea populația rurală care lucrează în domeniul serviciilor, al industriei, al artizanatului... și care are noi nevoi specifice, în special în ceea ce privește serviciile sociale (servicii pentru copii, transport, asistență pentru persoanele în vârstă etc.). Populația care se ocupă cu servicii agricole și care reprezintă 25% din populație în România și 5% în Franța, are în aceeași măsură nevoie de aceste servicii.
În consecință, mediul rural nu mai are ca unică funcție asigurarea producției agricole: cadrul de viață, activitățile din timpul liber, păstrarea resurselor naturale sunt noi mize de care trebuie să se țină cont. Satele românești, ca și cele din alte țări europene, sunt confruntate cu provocări economice și sociale și cu presiunea exodului rural care s-‐a intensificat în ultimii ani. Obiectivul este atunci de a menține o viață rurală atractivă pentru ”a-‐i păstra pe tineri acasă” și a atrage locuitori noi în sate. Relația oraș-‐sat trebuie să fie și ea
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examinată în ceea ce privește coerența și complementaritatea între urban și rural. Dincolo de problema amenajării teritoriului, trebuie să se țină cont de elemente privind coeziunea socială, transporturi, dezvoltarea economică, traiul în comunitate și accesul la servicii de comunicații și internet.
Aceste Întâlniri, prin intermediul meselor rotunde și a vizitelor în teren, au permis abordarea dezvoltării rurale într-‐un mod dinamic, orientat spre inovația economică, tehnică sau socială, favorizând abordarea transversală. De asemenea, aceste schimburi de experiență și de bune practici, asociate valorizării colaborărilor deja existente, au contribuit la consolidarea relațiilor franco-‐române în domeniul dezvoltării rurale și la crearea de noi proiecte colaborative. Programul a fost completat de vizite în teren ale unor proiecte emblematice, din inima regiunilor unde au fost organizate mesele rotunde.
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Discurs de deschidere
François SAINT-‐PAUL
Ambasadorul Franței în România
Doamnă Viceprimar, Domnule Vicepreședinte al Consiliului Județean, Domnule Rector, Doamnă Director al Agenției pentru Dezvoltare Regională, Doamnelor și domnilor aleși, prezenți în număr mare în sală, Doamnelor și domnilor,
Sunt foarte bucuros să mă aflu în această dimineață alături de dumneavoastră, la deschiderea celei de-‐a 5-‐a ediții a „Întâlnirilorˮ, organizate de către Ambasada Franței și Institutul Francez din Cluj. Aceste întâlniri devenite anuale sunt consacrate dezbaterii ideilor europene cu privire la dezvoltarea teritorială. Îi mulțumesc din suflet D-‐lui Rector al Universității de Științe Agricole și Medicină Veterinară pentru primirea călduroasă.
Aceste „Întâlniriˮ (denumirea este cât se poate de sugestivă) se înscriu sub semnul diversității și marchează punctul de întâlnire dintre actorii publici și privați, dintre comunități, asociații, întreprinderi și experți tehnici. Scopul este acela de a face schimb de opinii și experiențe, dar și de a identifica posibili parteneri pentru proiecte de viitor, pornind de la practici profesionale diferite.
Tema ediției din 2014 este una de actualitate și de interes pentru toate țările europene: ruralitatea și provocările inerente dezvoltării teritoriilor, acestea din urmă trebuind să găsească soluții inovatoare pentru a-‐și păstra sau recâștiga atractivitatea.
Una dintre principalele provocări cu care se confruntă zonele rurale din România este mobilizarea fondurilor structurale. Acestea ar trebui să contribuie la dezvoltarea nu doar a infrastructurii, ci și a activității economice și a serviciilor destinate comunităților locale. Activitatea Agențiilor pentru Dezvoltare Regională, reprezentate de către Dna. Cătană, aici de față, este una esențială. Cu toate acestea, fără o administrație publică puternică, mai ales la nivel local, dezvoltarea rurală și folosirea mai eficientă a fondurilor europene nu pot fi garantate. De aceea, consider că întărirea capacităților administrative, în special în rândul comunităților, trebuie să rămână o prioritate. Astfel, se va putea asigura dezvoltarea competențelor agenților locali, direct responsabili de punerea în aplicare a politicilor publice.
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Ruralitatea reprezintă o temă largă, care nu include doar agricultura (sectorul primar) și care pune foarte multe probleme legate de alegerile strategice, economice și politice în materie de dezvoltare rurală și luptă împotriva sărăciei:
Ce politici publice și ce stimulente trebuie folosite în amenajarea teritoriului? Care vor fi urmările asupra mediului înconjurător, a peisajului și a calității vieții? Care este habitatul? Care este structura socială? Care este raportul dintre oraș și sat? Cum să se facă restructurarea industrială și socială? Cum să se garanteze pentru toată lumea servicii publice de calitate, precum educația, sănătatea, asistarea persoanelor vârstnice etc.? Cum pot fi convinși oamenii să rămână la țară oferindu-‐li-‐se condiții bune de viață? Iată o mulțime de întrebări la care toate țările europene trebuie să găsească răspunsuri și care înseamnă tot atâtea decizii sociale și strategii pentru viitorul zonelor rurale, care ocupă o suprafață mare, atât în România cât și în Franța.
Zonele rurale sunt surse de creștere, pe care trebuie însă să știm să le punem în valoare și să le promovăm prin intermediul unor proiecte inovatoare. Astfel, în primul rând, ar avea de câștigat populația locală, prin crearea, directă sau indirectă, de locuri de muncă, garanție a unei mai bune coeziuni sociale.
Obiectivul „Întâlnirilor” din 2014 este acela de a reflecta la mizele amintite mai sus și de a gândi, împreună, posibilități de schimbare. Știu că, în sală, sunt prezenți reprezentanți ai unor colectivități locale: astfel, cooperarea descentralizată poate să contribuie la dezvoltarea rurală locală prin schimb de experiență, de bune practici, dar și prin cooperare economică.
Cele trei etape ale „Întâlnirilor”, care se vor desfășura la Cluj-‐Napoca, Târgu Mureș și Sibiu, vor fi un prilej de a clarifica politicile și măsurile aplicate în fiecare zonă în parte. Sunt convins că aceste trei zile vor fi bogate în întâlniri și interacțiuni.
Vă doresc „Întâlniriˮ cât mai reușite și lucrări fructuoase!
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Doru PAMFIL
Rectorul Universității de Științe Agricole și Medicină Veterinară din Cluj Napoca
Organizarea "Întâlnirilor Europene din Transilvania" în universitatea noastră reprezintă un eveniment de o importanță deosebită, deoarece, potențialul pe care îl oferă zonele rurale din România, și nu numai, este considerabil.
Încadrarea unui teritoriu în categoria "rural" permite accesul la finanțare prin politici publice specifice acestor zone. Acest lucru nu este însă ușor de realizat, datorită faptului că spațiul rural al Uniunii Europene se caracterizează printr-‐o mare diversitate. Populația, peisajul, ocupațiile și accesul sunt câteva din elementele definitorii ce ne ajută să descriem Europa rurală.
Aplicând aceste criterii, se constată discrepanțe majore între state și între regiuni. Dacă în Franța, un procent de 29% din populație trăiește în regiuni preponderent rurale, în România, procentul ajunge la 46%, iar în Irlanda la 73%. Dacă în spațiul rural din Franța, densitatea populației înregistrează 54 locuitori/km2, în Italia rurală aceasta este aproape dublă. Anumite zone sunt depopulate, în timp ce altele înregistrează creșteri ale populației: zone aflate la periferia marilor orașe sau zone izolate dar atractive.
Problemele cu care se confruntă spațiul rural românesc sunt legate în primul rând de procesul de îmbătrânire demografică, datorat scăderii ratei natalității și fenomenului migrației. În aceste condiții, ocuparea forței de muncă în România rurală reprezintă o problemă delicată, în condițiile în care marea majoritate a populației lucrează în agricultura de subzistență, iar veniturile obținute sunt modeste, incapabile să asigure un trai decent pentru locuitorii acestor zone.
Populația activă din mediul rural are de înfruntat dificultăți mult mai mari în privința ocupării, comparativ cu cea din mediul urban. Alternativele populației rurale sunt fie aceptarea unor venituri mai modeste, fie migrarea în mediul urban sau în afara țării în vederea căutării unui loc de muncă. Exodul rural nu reprezintă însă o soluție pentru zonele rurale din România, dimpotrivă, acesta conduce în timp la depopularea acestor zone și la pierderea identității lor.
Soluțiile identificate de către Strategia Europa 2020, prin noua Politică Agricolă Comună se bazează pe acordarea de sprijin pentru stimularea instalării tinerilor fermieri în mediul rural, această măsură fiind obligatorie pentru toate statele membre. Cum pot fi încurajați și
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sprijiniți tinerii din spațiul rural să nu abandoneze acest mediu de rezidență? Printr-‐o școlarizare într-‐un procent cât mai mare și la un nivel cât mai ridicat, prin practicarea unei agriculturi multifuncționale, prin crearea de întreprinderi mici și mijlocii bazate pe activități agricole și non-‐agricole, prin dezvoltarea serviciilor, prin dezvoltarea activităților meșteșugărești și de artizanat, a industriei ușoare și de prelucrare a lemnului, prin valorificarea produselor tradiționale și a resurselor de energie regenerabilă.
Viitorul economiei rurale și îmbunătățirea calității vieții pentru populația din spațiul rural depinde atât de existența și conservarea resurselor naturale, dar și de dezvoltarea infrastructurii, a spiritului antreprenorial, de politicile publice de susținere și de accesul la finanțare.
Întâlnirile Europene din Transilvania își propun să identifice soluții la toate aceste probleme, să prezinte exemple de bune practici din Franța și România, pentru realizarea coeziunii economice și sociale și a convergenței între regiunile rurale din cele două țări. Cuvântul cheie ce caracterizează aceste reuniuni de la Cluj Napoca, Tg. Mureș și Sibiu este "inovarea": inovare în ceea ce privește productivitatea și sustenabilitatea agriculturii, inovare în privința diversificării economiei rurale, inovare în crearea de valoare adăugată, inovare privind distribuția și lanțurile de aprovizionare, inovare în crearea unei legături viabile între știință și practică.
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Dezvoltare rurală și inovare -‐ premisa dezvoltării teritoriale durabile
Cristina BĂLAN
Consilier evaluare-‐examinare
Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Comunități locale puternice, dezvoltare durabilă, identitate locală, vulnerabilitate. CONTEXT În ultima perioadă, problematica ruralității reprezintă, atât la nivel european cât și la nivel național, un subiect dezbătut tot mai des printre specialişti, dar şi printre reprezentanți ai factorului politic, de cele mai multe ori ajungând să facă parte din priorităţile agendelor politice sub genericul de protejare, valorificare și dezvoltare spațială durabilă. În contextul în care gradul de ruralitate la nivel european și la nivel național este foarte ridicat (aproximativ 90% din suprafață și 50% din populația României sunt capitalizate de arii rurale), abordarea acestora trebuie să fie una complexă care să protejeze și să valorifice elementele de competență dinstinctivă existente, pentru identificarea unor tendințe de dezvoltare sustenabilă. Complexitatea abordării ruralității este generată atât de aspectele spațiale caracteristice acestor arii cât și de nevoia de menținere a unui echilibru între conservarea componentelor economice, ecologice şi social-‐culturale a zonelor rurale și tendințele tot mai accentuate de modernizare. DESCRIERE
La nivel european, au fost promovate o serie de documente cadru care fac referire la dezvoltarea ariilor rurale, principalele fiind reprezentate de Strategia EUROPA 2020 -‐ O strategie europeană pentru o creștere inteligentă, ecologică și favorabilă incluziunii, document care recunoaște importanța investirii în cercetare-‐dezvoltare și inovare, în educație și în tehnologii, a creșterii nivelului de inovare în zonele rurale prin promovarea constituirii unor societăți digitale care să asigure distribuția online de bunuri și servicii, dar și adaptării cadrului
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financiar multianual al UE la nevoile de creștere a competitivității zonelor rurale. Un alt document cadru relevant este reprezentat de Agenda teritorială a Uniunii Europene 2020 -‐ Spre o Europă inteligentă, durabilă şi favorabilă incluziunii, compusă din regiuni diverse, document care recunoaște importanța interdependenței zonelor urbane şi rurale și rolul acesteia în asigurarea coeziunii spațiale dar și nevoia de valorificare și protejare a peisajelor rurale naturale și culturale care să conducă la consolidarea identității regionale şi locale. La nivel național, documentele de resort care fac referire la posibilitățile de dezvoltare a spațiului rural sunt reprezentate în principal de secțiunile Planului de amenajare a teritoriului naţional, acestora alăturându-‐li-‐se Strategia de dezvoltare teritorială a României document programatic care stabilește liniile directoare de dezvoltare teritorială şi direcţiile de implementare pentru o perioadă de timp de peste 20 de ani, la scară regională, interregională, naţională, cu integrarea aspectelor relevante la nivel transfrontalier şi transnaţional. ASPECTE INOVATIVE La nivel european sunt promovate tot mai des o serie de concepte care vin în sprijinul dezvoltării spațiale, punând un accent foarte mare pe caracteristicile, nevoile, provocările înregistrate la nivel local, dar și pe nevoia de coordonare dintre diferitele paliere sectoriale și administrative (Multi level gouvernance, Place based approach, Inner areas). Totodată, pentru actuala perioadă de finanțare 2014-‐2020 sunt promovate noi instrumente eficiente și flexibile (ITI și CLLD) care urmăresc să valorifice experiența acumulată în perioada anterioară de finanțare, propunând posibilități de atragere de fonduri provenite din mai multe axe prioritare, din cadrul mai multor programe operaționale, care să asigure implementrea de strategii integrate pe teritorii definite. În conformitate cu legea nr. 350/2001 privind amenajarea teritoriului şi urbanismul, principalele direcții de dezvoltare spațială la nivel național se stabilesc prin Strategia de Dezvoltare Teritorială a României, obiectivele prioritare cu privire la zonele rurale fiind reprezenate de creșterea competitivității sectorului agricol și silvic, buna gestionare a terenurilor și creșterea calității vieții și diversificarea economică. Totodată documentul recunoaște importanța constituirii de nuclee de dezvoltare rurală pentru zone lipsite de accesibilitate către o localitate urbană pe o rază de minim 30 de km, dar și importanța constituirii de nuclee de dezvoltare urbană ca urmare a relațiilor funcționale dintre nucleul urban și zonele învecinate transpuse în profil spațial.
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REZULTATE În conformitate cu prevederile legale în vigoare, Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice reprezintă organul de specialitate al Guvernului cu atribuții și reponsabilități în domeniul dezvoltării teritoriale. Pentru asigurarea unei dezvoltări teritoriale coezive şi competitive, Ministerul Dezvoltării Regionale şi Administraţiei Publice exercită funcţiile de planificare strategică, de reglementare şi avizare, de implementare a programelor finanţate din fonduri comunitare, naţionale, precum şi din alte surse legal constituite, prin activitatea sa urmărind sprijinirea administrațiilor publice locale. În consecință, la nivelul MDRAP au fost intreprinse o serie de activități conexe problematicii ruralității precum dezvoltarea de instrumente operaționale de gestionare a teritoriului, realizarea de baze de date teritoriale integrate, implementarea programelor de investiții finanțate din fonduri comunitare, naționale și din alte surse legal constituite, asigurarea cadrului strategic și de reglementare pentru politicile și strategiile sectoriale în domeniul dezvoltării regionale, lucrărilor publice și cooperării teritoriale europene precum si atingerea conformităţii cu prevederile legislaţiei Uniunii Europene aplicabile serviciilor comunitare de utilităţi publice şi cu standardele privind calitatea acestora. CONCLUZII
Atât ariile rurale din România, cât și cele de la nivel european se confruntată cu provocări economice și sociale majore transpuse într-‐o tendință tot mai accentuată a exodului rural. Prin urmare, datorită complexității lor, ariile rurale trebuie să se bucure de noi abordări care să promoveze protejarea și valorificarea elementelor de specificitate și care să asigure un nivel optim de viață pentru locuitori. BIBLIOGRAFIE
1. Comisia Europeană, Strategia EUROPA 2020 -‐ O strategie europeană pentru o creștere inteligentă, ecologică și favorabilă incluziunii, http://ec.europa.eu/europe2020/index_en.htm.
2. Comisia Europeană Agenda teritorială a Uniunii Europene 2020 -‐ Spre o Europă inteligentă, durabilă şi favorabilă incluziunii, compusă din regiuni diverse, http://www.minind.ro/cctc_2014_2020/dse/Agenda_teritoriala_a_UE_2020.pdf.
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3. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice, Legea nr. 350/2001 privind amenajarea teritoriului şi urbanismul, http://www.mdrl.ro/_documente/dezvoltare_teritoriala/amenajarea_teritoriului/legi/lege_350_actual.pdf.
4. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice, Legea nr. 171/1997 privind aprobarea Planului de amenajare a teritoriului naţional -‐ Secţiunea a II-‐a APA, http://www.mdrl.ro/_documente/dezvoltare_teritoriala/amenajarea_teritoriului/patn_elaborate/lege171.pdf.
5. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice, Legea nr. 5/2000 privind aprobarea Planului de amenajare a teritoriului naţional -‐ Secţiunea a III-‐a ZONE PROTEJATE, http://www.mdrl.ro/_documente/dezvoltare_teritoriala/amenajarea_teritoriului/patn_elaborate/legea5.pdf.
6. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice, Legea nr. 351/2001 privind aprobarea Planului de amenajare a teritoriului naţional -‐ Secţiunea a IV-‐a REŢEAUA DE LOCALITĂŢI, http://www.mdrl.ro/_documente/dezvoltare_teritoriala/amenajarea_teritoriului/patn_elaborate/secIV/lege351.pdf.
7. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice, Legea nr. 575/2001 privind aprobarea Planului de amenajare a teritoriului naţional -‐ Secţiunea a V-‐a ZONE DE RISC NATURAL, http://www.mdrl.ro/_documente/dezvoltare_teritoriala/amenajarea_teritoriului/patn_elaborate/lege575.pdf.
8. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației, Legea nr. 190/2009 privind aprobarea Planului de amenajare a teritoriului naţional -‐ Secţiunea a VII-‐a ZONE TURISTICE, http://www.mdrl.ro/_documente/dezvoltare_teritoriala/amenajarea_teritoriului/patn_elaborate/lege190.pdf.
9. Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice, Strategia de dezvoltare teritorială a României, http://www.sdtr.ro/.
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Amenajarea teritoriului în zonele rurale
Max BARBIER
Responsabil misiune Ruralitate Comisariatul General pentru Egalitatea Teritoriilor
E-‐mail: [email protected] CUVINTE CHEIE Politici, proiect teritorial, diferiți actori. CONTEXT Care este rolul amenajării teritoriului în dezvoltarea zonelor rurale? Prin definiție, amenajarea teritoriului reprezintă acțiunea unei colectivități asupra spațiului său, dar și rezultatul acestei acțiuni. Acest proces presupune organizarea oamenilor, a activităților lor, a mijloacelor de comunicare și a echipamentelor utilizabile, ținând cont de constrângerile naturale, umane și strategice ale teritoriului respectiv. În Franța, se urmăresc două obiective: sprijinirea dezvoltării economice (prin politica echipamentelor mari și tehnologia de comunicare) și reducerea inegalităților teritoriale (economice și sociale). Amenajarea teritoriului influențează dezvoltarea locală și regională, dar și politica în materie de locuințe, dezvoltarea infrastructurilor (transporturi, comunicații), dezvoltarea mediului înconjurător…Toate aceste elemente contribuie la amenajarea teritorială. Uneori, în luarea deciziilor publice, nu se ia în calcul impactul pe care acestea îl vor avea asupra teritoriului. Să luăm exemplul Franței și reorganizarea armatei sale terestre. Dacă se restructurează regimentele, militarii trebuie să se deplaseze. Ei sunt cei care dau viață teritoriilor, datorită familiilor lor. Dacă militarii pleacă, viața economică a teritoriului este compromisă. Trebuie, deci, create contracte pentru a păstra dinamica teritoriilor. În Franța, zonele rurale reprezintă opusul zonelor urbane și au cea mai scăzută densitate demografică. Trebuie să se ia în considerare dinamica zonelor respective și să se țină cont de locuitorii acestora. DEMERSURI Abordarea este una echitabilă, concentrată pe 4 teme mari: integrarea în rețele (teritorii legate între ele, noi tehnologii), accesul la un set comun de servicii, nivelul de dezvoltare al teritoriului și tranziția energetică (impactul evoluției climatice).
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ASPECTE INOVATIVE
Care ar fi tipul de acțiune potrivit? Se fac acțiuni în scopul asigurării accesului egal al locuitorilor la servicii. Amenajarea teritoriului se face prin politici sectoriale (agricole și de transport, prin crearea unor rețele rutiere în cadrul unui plan național) și politici naționale tradiționale puse în aplicare de ministere (organizare foarte ierarhizată). REZULTATE Să luăm exemplul agriculturii. 2,5% din populație este implicată în sectorul agricol. În anumite teritorii, persoanele active sunt cele care întrețin peisajele, spațiile naturale și pădurile. În Franța, începând cu anul 2000, numărul locuitorilor din teritoriile rurale a crescut. O parte dintre acești locuitori sunt pensionari care doresc să se întoarcă la locul de obârșie sau să se stabilească în regiuni pe care le consideră plăcute pentru trai. Ceilalți fac parte din populația activă, tânără, care întâmpină probleme în ceea ce privește costul locuințelor. Teritoriile rurale sunt în schimbare. Ele sunt teritorii eterogene. CONCLUZII Aceste axe de acțiune nu capătă sens decât dacă au la bază un proiect teritorial. Dacă nu există la nivel de teritoriu dorința de lua frâiele și de a acționa, politicile nu vor avea niciun impact. Un proiect teritorial trebuie să fie coerent, să mobilizeze populația și să ia în considerare un ansamblu de factori. El trebuie pus în aplicare cu și pentru locuitori. Nu există teritorii fără viitor. Există doar teritorii fără probleme.
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Sinteza dezbaterilor -‐ « Rolul amenajării teritoriului în dezvoltarea zonelor rurale»
Discuție I: Cuvinte cheie: finanțare, proiect, grup de acțiune locală, asociație, entități juridice. Intervenție 1:
- Puteți să dezvoltați conceptul de CLLD? Care sunt entitățile juridice în Romania și care sunt sursele de finanțare?
Răspuns 1: - CLLD-‐ul este un instrument dificil de gestionat în România,
deoarece comunitățile locale nu sunt suficient de solide. Astfel, trebuie să se formeze grupuri de acțiune locală, care să propună proiecte, iar acestea ulterior vor fi promovate la nivel politic.
Intervenție 2: - Grupurile de acțiune locală există și nu au conotație politică.
Intervenție 3: - Grupurile de acțiune locală funcționează în baza unei legislații
stricte, care nu le permite să propună proiecte, iar acestea au ca sursă de finanțare fondurile acordate prin axa LEADER.
Intervenție 4: - Grupurile de acțiune locală pot să propună proiecte în calitate
de ONG-‐uri pe POR. Intervenție 5:
- Trebuie să facem distincție între grup de acțiune locală și asociație.
Răspuns 2: - În ceea ce privește finanțarea, există două surse: prima
reprezentată de PNDR și cea de-‐a doua de Programul Operațional Regional. Acestea pot fi accesate de către grupurile de acțiune locală.
Intervenție 6: - Trebuie să vă contrazic, deoarece în cadrul Ordonanței 26 este
stipulat că grupurile de acțiune locală vor aplica strategiile de dezvoltare locală. Da, asociațiile au dreptul să propună proiecte, dar grupurile de acțiune locală nu au voie. Trebuie să facem distincție între grupul de acțiune locală și asociație.
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Moduri de distribuție inovatoare și alternative
Cristina Bianca POCOL
Conferențiar dr., Universitatea de Științe Agricole și Medicină Veterinară Cluj Napoca,
România E-‐mail: [email protected]
CONTEXT Relația rural-‐urban se bazează pe patru coordonate principale: mobilitate, afaceri, educație și cultură. Filierele scurte de aprovizionare fac parte din categoria legăturilor de afaceri, reprezentând o formă concretă de interconectare a economiilor rurale cu zonele urbane (Pocol, 2013). Fie că este vorba de vânzare directă sau indirectă, circuitele scurte de aprovizionare presupun eliminarea intermediarilor dintre producători și consumatori, acest tip de filieră admițând cel mult un intermediar. Crearea circuitelor scurte de aprovizionare este fondată, pe de o parte, pe interesul tot mai mare al cetățenilor din zona urbană pentru produsele locale, iar pe de altă parte, pe economiile rurale antreprenoriale, ce obțin venituri din valorificarea acestor produse. Inițierea și derularea circuitelor scurte de aprovizionare este astfel condiționată de interesul ambelor părți.
PROBLEMATICA Circuitele scurte de aprovizionare reprezintă în prezent o temă de dezbatere publică. Este acest subiect efervescent unul nou în literatura științifică, în presă, televiziune, mediul on-‐line?
Din punct de vedere istoric, piețele locale au existat de secole, iar agricultura periurbană a avut ca funcție aprovizionarea marilor orașe. Ce s-‐a întâmplat în timp cu acest mod de aprovizionare? Care au fost factorii ce au afectat relația directă dintre producător și consumator? În opinia lui Chiffoleau (2008), industrializarea, standardizarea agriculturii, structurarea filierelor de producție și dezvoltarea marilor rețele de distribuție au fost principalii factori ce au diminuat importanța circuitelor scurte de aprovizionare după cel de-‐al doilea război mondial.
Ce a reînviat interesul pentru aceste moduri de distribuție începând cu anii 2000? Grija pentru un stil de viață sănătos? Noi valori etice și noi așteptări ale consumatorilor? “Fricile” alimentare? “Crizele” sanitare? Grija pentru bunăstarea animalelor? Sunt multe întrebări care așteaptă răspunsuri. Circuitele de aprovizionare îmbracă în prezent forme noi și implică actori diverși. Ele nu mai răspund doar criteriului
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economic. Pentru o dezvoltare durabilă, atât producătorii, cât și consumatorii trebuie să îndeplinească în egală măsură criteriile sociale și cele legate de mediul înconjurător.
SOLUȚII INOVATOARE Inovarea circuitelor scurte de aprovizionare reînnoiește relația dintre producător și consumator. Motivațiile ce îndeamnă la inovarea acestui mod de comercializare sunt extrem de variate: a inova pentru a crea valoare, a inova pentru a cuceri noi piețe și a anticipa tendințele acestora, a inova pentru a crește calitatea, a inova pentru a diversifica oferta de produse și servicii, a inova pentru a reduce costurile de producție, a inova pentru a rezista în condiții de criză, a inova pentru a motiva asociații sau angajații (Projet Lauréat CASDAR, 2010). Studiile realizate de către Messmer (2013) arată că inovarea în cazul circuitelor scurte poate fi extrem de diversă:
− inovare tehnologică (crearea unui ambalaj practic, pretabil condițiilor de stocare și de transport, care să mențină produsele proaspete și în același timp să le promoveze);
− inovare organizațională (reconsiderarea modului de organizare a muncii, acceptarea unui grad mai ridicat de flexibilitate);
− inovare financiară (crearea unor structuri de economie socială, solidară, atragerea de fonduri publice, investiții private);
− inovare în privința resursei umane (integrarea unor persoane aparținând grupurilor vulnerabile, implicarea studenților prin efectuarea de stagii practice, crearea de parteneriate cu universitățile, încheierea de contracte part-‐time, adoptarea unui program de muncă flexibil);
− inovare juridică (crearea cadrului necesar pentru ca entitățile implicate în cadrul circuitelor scurte de aprovizionare să funcționeze în mod legal).
BIBLIOGRAFIE
1. Maréchal, G, 2008, Les circuits courts alimentaires, Bien manger dans les territoires, Chapitre 1: Les circuits courts de commercialisation en agriculture: diversité et enjeux pour le développement durable, Y. Chiffoleau, Educagri Editions, Dijon, France.
2. Messmer J.G., 2013, Les circuits courts multi-‐acteurs: Emergence d'organisations innovantes dans les filières courtes alimentaires, Rapport INRA-‐MaR/S, 69p.
3. Pocol, CB, 2013, Economie rurală. Identitate și actualitate, Editura AcademicPres, Cluj Napoca, România.
4. Projet Lauréat CASDAR, 2010, Innovations dans les circuits courts/2011-‐2013, http://www.pardessuslahaie.net.
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Mișcarea inter-‐regională a inițiativelor AMAP (MIRAMAP) Asociația pentru Menținerea Agriculturii Țărănești (AMAP)
Elisabeth CARBONE
Secretar General al MIRAMAP, Franța E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Agroecologie, parteneriat, suveranitate alimentară. CONTEXT Context marcat de o profundă criză în sectorul agricol și alimentar, în momentul creării primei AMAP, în aprilie 2001, în Provența:
− INSECURITATE ALIMENTARĂ (criza provocată de boala vacii nebune a atras atenția consumatorilor asupra calității alimentelor și a impactului pe care acestea îl au asupra sănătății lor);
− ACTIVITATE AGRICOLĂ DIMINUATĂ (numeroase ferme dispar sau sunt amenințate de efectele nocive ale agriculturii intensive și ale politicilor agricole din Franța și din Europa);
− PRESIUNI FUNCIARE ENORME (în zonele urbane și periurbane, proprietatea agricolă este puternic amenințată);
− HEGEMONIA MARII DISTRIBUȚII (aceasta pune o presiune economică imensă asupra fermelor, reducând suprafețele și calitatea produselor);
− INEGALITATEA ALIMENTARĂ DINTRE NORD ȘI SUD (globalizarea, și mai ales Organizația Mondială a Comerțului și Politica Agricolă Comună au sporit inegalitatea dintre țările din emisfera nordică și cele din emisfera sudică în ceea ce privește accesul la alimente).
Contextul actual: se observă, dată fiind notorietatea
structurilor AMAP, o înmulțire a ofertelor din ce în ce mai comerciale ale coșurilor bio (sau nu), ceea ce denaturează definiția circuitului scurt. Principiul care stă la baza acestei definiții este preluat și
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distorsionat, profitându-‐se de confuzia creată de mediatizare (supermarketuri, vânzări online etc.). Uneori, aceste abordări pretind să reflecte o Economie Socială și Solidară. Or, de fapt, scopul lor nu este acela de a „pune omul în prim planˮ, ci din contră, acela de a profita de pe urma țăranilor și a consumatorilor.
DEMERSURI Obiectivele structurilor AMAP:
- menținerea și dezvoltarea unei agriculturi locale viabile din punct de vedere economic, echitabile din punct de vedere social și durabile din punct de vedere ecologic, cu impact redus asupra mediului înconjurător și care să genereze activități economice, locuri de muncă, legături sociale și o dinamică teritorială;
- promovarea unei abordări responsabile a alimentației de către cetățeni;
- crearea unei economii sociale și solidare, echitabile și de proximitate;
- contribuirea la suveranitatea alimentară ajutând, din solidaritate, țăranii de pretutindeni, să acceadă la ea.
TEXT IMAGINE: O AMAP NU E UN COȘ
Sursă : Alianța PEC din regiunea Rhône-‐Alpes, rețeaua AMAP din Rhône-‐Alpes
ASPECTE INOVATIVE
Principiul după care se ghidează AMAP este unul inovator pentru că marchează o adevărată schimbare socială: membrii AMAP și țăranii renunță la modelul dominant „vânzător-‐clientˮ și devin
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coproducători, în sensul de parteneri complementari, scopul fiind de a asigura producția și, implicit, alimentația, dar nu numai: practicile agricole, tipul de consum, relațiile umane și perenitatea sunt rezultatul acestui parteneriat, un produs material și imaterial deopotrivă (împărțirea recoltelor, solidaritate în fața riscurilor climatice sau de altă natură, prefinațare).
O altă noutate o reprezintă faptul că mișcarea AMAP nu este structurată după un model piramidal. Nu există o centralizare a puterii. Fiecare din cele 3, 4 nivele relevante își are propriile misiuni, diferite, și propria marjă de manevră: AMAP, rețeaua teritorială sau regională (prima rețea AMAP există în Provența din 2001), Mișcarea Inter-‐regională a AMAP (creată în 2010).
- AMAP organizează și gestionează parteneriatul solidar între un grup de consumatori și țărani și activează în cadrul rețelelor AMAP;
- REȚEAUA TERITORIALĂ organizează distribuția AMAP, urmărește respectarea cartei AMAP, îi consiliază pe țăranii care fac parte din AMAP (unelte, cursuri de formare, incubatoare), aprovizionează AMAP cu unelte, coordonează rețeaua AMAP (evenimente festive anuale etc.), stabilește parteneriate regionale, cu privire la proiecte și la inițiative (campania Terre de Liens etc.), promovează AMAP la nivel regional și participă la mișcarea inter-‐regională a AMAP.
- MIȘCAREA INTER-‐REGIONALĂ A AMAP permite schimbul de idei și de experiențe, reprezentarea și punerea în valoare la nivel național a AMAP, asigură coerența AMAP, prin respectarea unor principii etice comune și prin supervizarea legalității sistemului AMAP și permite crearea de instrumente comune, așa cum este fondul de garanții pentru țăranii care fac parte din AMAP. Acum că au trecut 10 ani de la inaugurarea primei asociații
AMAP, a sosit momentul să revenim asupra valorilor pe care le oferă AMAP. Între 2011 și 2013, s-‐au desfășurat lucrări importante care, printr-‐o metodă inovatoare, le-‐au permis asociațiilor AMAP șă-‐și rescrie împreună carta.
Această acțiune a mobilizat câteva sute de asociații AMAP. Peste 10 000 de membri AMAP și 300 de țărani au participat la procesul democratic de rescriere prin metode participative.
Rezultatul a fost remarcabil: asociațiile AMAP s-‐au reunit și au creat o nouă cartă, în care se reflectă 10 ani de practici și de experiențe, precum și evoluția contextului agricol și economic. Documentul ilustrează viziunea de politică agricolă proprie AMAP și utilizează concepte precum: coproducție, suveranitate alimentară, educație populară, evaluare participativă, agroecologie, desprindere de
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agrochimie și folosirea în scop mercantil a naturii vii, protejarea semințelor țăranilor și încurajarea diseminării „spiritului AMAPˮ în alte sectoare ale economiei sociale și solidare (cum ar fi finanțarea solidară). „Pornind de la ideea schimbului cu celălalt, asociațiile AMAP își doresc transformarea socială și ecologică a agriculturii și a modului în care ne raportăm la alimentație, creându-‐se astfel noi forme de solidaritate. Acestea sunt alternative concrete, care izvorăsc din societatea civilă.ˮ
Extras din Carta 2014. REZULTATE În prezent, se estimează că, în Franța, există 2 000 de asociații AMAP, care cuprind 100 000 de familii (300 000 de membri AMAP) și 3 000 de țărani.
Harta asociațiilor AMAP din 2011
Sursa: document MIRAMAP Însă, dincolo de cifre, sistemul AMAP a permis și o revalorizare a meseriei de țăran. CONCLUZII
Sistemul AMAP reprezintă o inovație reușită. Consumatorii au posibilitatea de a cumpăra produse de calitate la prețul corect, fiind informați cu privire la originea și la procesul de producție. În plus, aceștia pot participa activ la salvarea și la dezvoltarea activității agricole locale. Mai mult decât atât, sistemul AMAP îi permite țăranului
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să-‐și valorifice optim produsele din punct de vedere financiar, beneficiind totodată de câștiguri sociale și ecologice atractive. Există și alte sisteme de circuit scurt, iar unele rămân încă de inventat și experimentat. Totuși, nu trebuie să uităm de valorile etice, dacă vrem să păstrăm o agricultură de proximitate și de calitate, care să le asigure țăranilor un venit decent.
Sursă: poză din arhiva personală E. Carbone
BIBLIOGRAFIE
1. Lamine Claire et Perrot Nathalie, éditions Yves Michel (2008). Les AMAP: un nouveau pacte entre producteurs et consommateurs?
2. Hiroko Amemiya, éditions Presses Universitaires Rennes (2011). Du Teikei aux AMAP.
3. Ouvrage collectif coordonné par le MIRAMAP, éditions Yves Michel (2013). Une autre finance pour une autre agriculture.
4. Brindusa Birhala et Judith M o Llers (2014). Community supported agriculture in Romania is it driven by economy or solidarity? (http://www.iamo.de/dok/dp144.pdf).
5. Site du MIRAMAP : http://miramap.org/ 6. Site d’Urgenci : http://www.urgenci.net/fr (le Réseau
international des initiatives d’agriculture soutenue par la communauté). Page sur les ASAT de Roumanie: http://www.urgenci.net/en-‐gb/content/evolution-‐asat-‐partnerships-‐romania.
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Distribuția produselor ecologice
Avram FIȚIU
Secretar Federația Națională de Agricultură Ecologică E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Certificare, distribuție, produs ecologic, consumator, producător. CONTEXT Proiectul "Crearea unei rețele de distribuție alimente de calitate în lanțuri scurte în Transilvania" a fost inițiat acum 2 ani de zile și a avut drept scop promovarea unui alt mod de distribuție a alimentelor ecologice în România. Acesta s-‐a lansat în contextul promovării alimentației sănătoase. DESCRIERE
Federaţia are peste 10 000 de membri în Transilvania, iar aceștia fac parte din grupurile de agricultură ecologică. În cadrul proiectului s-‐au experimentat diferite mecanisme de vânzare directă sau indirectă. Astfel, în judeţe diferite s-‐au organizat pieţe locale care promovau produsele ecologice şi tradiţionale (ex. Baia Mare, Satu Mare). Pe lângă acestea, un alt canal de vânzare directă este reprezentat de către magazinele proprii.
Mulți dintre membrii noștri au dublă atestare, una pentru produs tradițional și alta pentru produs ecologic, iar pe viitor vor adăuga certificarea de tip montan și local.
Noi am preluat sistemul AMAP, doar că am adus câteva modificări pentru a ne apropia de sistemul de vânzare directă din România. Transpunerea modelului francez a avut succes, deoarece a îmbinat noțiunea de agricultură locală cu cea de componentă socială.
Acest tip de distribuție în sistem de vânzare directă a fost implementat în 2012 la nivel național. Apoi, în 2013, s-‐a testat un proiect asemănator AMAP-‐ului, doar că se promova un magazin pedagogic venit de la ideea de fermă pedagogică. În cadrul proiectului atât copiii, cât și părinții acestora degustau produsele ecologice și interacționau cu fermierii. După acest proiect, în 2014, s-‐a desfășurat un sistem asemănător, doar că de această dată elevii alături de părinți și profesori au vizitat fermele ecologice. Cea de-‐a 3 fază a proiectului a fost de inițiere a AMAP-‐rilor, prin integrarea noțiunilor de local, social și agricultură ecologică.
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Acest sistem a existat teoretic în România de peste 50 de ani, singura problemă a fost formalizarea acestuia prin realizarea contracteleor directe între producători și consumatori. ASPECTE INOVATIVE Noutatea proiectului a fost dată de faptul că s-‐a încercat o formalizare a procesului de vânzare-‐cumpărare, prin introducerea contractelor formale. Pe lângă acest aspect, am reușit să dăm o valoare formală conceptului de agricultură ecologică. REZULTATE Prin proiectele desfășurate de Federația Națională de Agricultură Ecologică, am reușit să certificăm un număr foarte mare de ferme ecologice. CONCLUZII
Din experiența noastră, considerăm că direcţia agriculturii ecologice nu este una coerentă, deoarece producătorii sunt nevoiţi să se deplaseze la sute de km pentru vânzarea produselor, riscând să dispară amprenta ecologică. Astfel, este necesar să identificăm alte circuite de vânzare directă. PREZENTAREA DETALIATĂ A PROIECTULUI Crearea unei rețele de distribuție alimente de calitate în lanțuri scurte în Transilvania 1. Partener: MIRAMAP Franța (Mișcarea Asociațiilor de Menținere a Agriculturii Țărănești); 2. Proiect test: Coșul Țărănesc (2012-‐2013) Cluj Napoca; 2.1. Magazin de producători produse ecologice (Cooperativa Coșul Țărănesc) Str Uzinei Electrice nr 1; 2.2. Magazin agropedagogic: Acțiuni de degustare gen Convivium: Timp de 6 luni (iarna 2012/2013) au fost realizate 18 acțiuni de degustare cu clase de elevi (clasele 1-‐4) de la Liceul Eugen Pora din Cluj Napoca și agricultori în sistem ecologic din cadrul asociației Agroecologia Cluj. 3. Rețeaua de distribuție în lanțuri scurte “Coșul Țărănesc” 3.1. Județele pilot: Cluj, Sălaj, Bihor, Satu Mare, Maramureș; 3.2. Structuri de producători implicate: Cooperative filiale ale “Coșului Țărănesc” în cele 5 județe;
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3.3. Structuri de consumatori: Vor fi organizate 5 structuri de consumatori la nivel județean non formale de cca 300 de familii/județ; 3.4. Acțiuni de comunicare: -‐ 5 seminarii de prezentare a sistemului “Coș Țărănesc” în cele 5 județe în iarna 2014/2015 (ianuarie-‐martie); 3.5. Acțiuni de formare a echipelor de management pe județe: -‐ ianuarie-‐septembrie 2015, Experți: MIRAMAP Franța; 3.6. Tip de produs comercializat: Produse de calitate conform R 1151/2012 (produse ecologice; produse montane; produse tradiționale; produse locale; produse etice); 3.7. Program de testare a sistemului în cele 5 județe: Aprilie-‐August 2015; 3.8. Ajustarea sistemului: septembrie 2015; 3.9. Demararea sistemului de distribuție:1 octombrie 2015. Funcționarea sistemului “Coșul Țărănesc” 1. Ce este “Coșul Țărănesc”?
- Un sistem echitabil de distribuție de produse ecologice și tradiționale (certificate și în curs de certificare sau atestare);
- Un sistem de parteneriat de distribuție săptămânală în 5 județe din Regiunea Nord Vest, realizat de către agricultori la domiciliul consumatorului pe bază de abonament.
2. Obiectiv: “Coșul Țărănesc” vizează ca și obiectiv principal «transformarea consumatorului» în «consum-‐actor» responsabil de actul de cumpărare și de consecințele acestuia. Printr-‐un act de cumpărare responsabil “consum-‐actorul” poate decide încurajarea unei agriculturi țărănești locale și regionale care să permită menținerea acestor “agricultori – actori” în peisajul rural. 3. Producătorii Producătorii provin din regiunea Nord Vest 4. Produsele Produsele agroalimentare care vor intra în “Coșul Țărănesc” sunt produse ecologice și produse tradiționale care le deosebesc de produsele convenționale comercializate astăzi în România. Prin “Coșul Țărănesc” se vor distribui la domiciliul consumatorilor doar alimente certificate ecologic sau atestate tradițional respectiv în curs de certificare sau atestare. 5. Gestiunea proiectului “Coșul Țărănesc” Activitatea de management Managementul “Coșului Țărănesc” este realizat de către Agroecologia și presupune următoarele:
- Definește politicile de funcționare a primei rețele de parteneriat (R1) formată din “grupul de agricultori” și “grupul de consumatori”;
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- Structureaza “viitoarele rețele de parteneriat (R2, R3,….Rn)” dintre agricultori și consumatori în cele 5 orașe de reședință;
- Asigură consultanță tehnică de specialitate operatorilor economici din cadrul grupurilor de agricultori (informare, instruire);
- Realizează activitățile de comunicare și promovare (Degustări de noi produse, Vizite în ferme, Activități specifice fermelor pedagogice, Editarea unui Newsletter electronic, Activități promoționale etc.).
Activitatea de marketing: Marketingul “Coșului Țărănesc” este realizat de către operatori economici din grupul de agricultori care desfășoară următoarele activități:
- Preluarea comenzilor de la consumatori; - Semnarea contractelor și gestiunea abonamentelor; - Transmiterea comenzilor la agricultori; - Preluarea produselor alimentare, trierea, ambalarea și
distribuția acestora la domiciliul consumatorilor; - Gestiunea forumului electronic respectiv analiza reclamațiilor,
sugestiilor, inițiativelor din partea consumatorilor. 6. Consum-‐actor Consumator: Un cetățean pentru care actul de cumpărare a unui produs alimentar este realizat la întâmplare și nu vizează un obiectiv anume în favoarea unui anumit agricultor. Consum-‐Actor: Un “consum-‐actor” este un cetățean responsabil și conștient care prin orientarea actului de cumpărare a unui produs alimentar înspre anumiți agricultori și produse poate atinge o dimensiune de ordin economic, social și ecologic pentru acei agricultori:
- Dimensiunea economică a actului de cumpărare: alegerea cumpărării anumitor produse alimentare (în cazul de față produse ecologice și/sau tradiționale) de la un anumit grup de agricultori poate să-‐i permită acestuia un venit economic corect și stabil.
- Dimensiunea socială a actului de cumpărare: prin decizia de a cumpăra alimente tradiționale și ecologice de la un anumit grup de agricultori, consumatorii pot obține garanții de sănătate consumând alimente de calitate (Calitate nutrițională; reziduală; organoleptică; vizuală; etică; tehnologică). În același timp se poate menține un țesut social în satul românesc în vederea evitării fenomenului de “deșertificare umană“ a spațiului rural.
- Dimensiunea ecologică a actului de cumpărare: orientarea actului de cumpărare înspre produse provenind din ferme
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certificate ecologic permite o mai bună protejare a mediului în zona de producție.
GRUPUL DE CONSUMATORI Obiectiv potențial: Susținerea unei agriculturi țărănești locale prin orientarea actului de cumpărare în mod voluntar și organizat înspre anumiți agricultori. 2.1. Grup informal de consumatori: Grup realizat de o manieră informală din mai mulți consumatori și care își propun atingerea în comun a unui anumit obiectiv într-‐o anumită perioadă de timp. 2.2. Grup formal de consumatori: Grup formal din punct de vedere juridic, de regulă organizat sub forma unei asociații neguvernamentale.
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ASAT -‐ Parteneriatele locale de solidaritate pentru agricultură țărănească
Sergiu FLOREAN
Secretar general al Asociației pentru Susținerea Agriculturii Țărănești Responsabil comunicare al Asociației CRIES – Centrul de resurse pentru
inițiative etice și solidare E-‐mail: [email protected], [email protected]
CUVINTE CHEIE Agricultură susținută de comunitate, echitabil, local, parteneriat urban-‐rural, solidaritate. CONTEXT În contextul unui sector al agriculturii de semi-‐subzistență dezvoltat în România, care asigură încă un acces ridicat la produse locale de calitate ridicată, se pune tot mai acut problema salvgardării potențialului micilor producători și a gospodăriilor integrate de a păstra bio-‐diversitatea locală și contribuția la gestionarea judicioasă a resurselor naturale. Plecând de la eșecul modelelor convenționale de a satisface interesele consumatorilor conștienți de importanța accesului la o hrană de calitate produsă local, ASAT este primul model de agricultură susțintută de comunitate dezvoltat în România, începând cu anul 2007. Inițiat în Timișoara ca o inițiativă cetățenească, demersul este inspirat de modelul francez AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne). DESCRIERE Parteneriatul ASAT este un angajament reciproc în care participanții beneficiază în mod egal şi integral de recolta de pe o anumită suprafață cultivată de un mic producător agricol. El presupune un angajament din partea unui grup de cetățeni pentru a susține o gospodărie agricolă printr-‐o retribuire echitabilă și corectă a muncii legumicultorului, care garantează o producție naturală sau organică. Parteneriatele ASAT sunt o formă de cooperare între consumatori și mici producători agricoli de proximitate în vederea asigurării accesului la hrană sănătoasă produsă local. În fapt, mai multe familii de consumatori din oraș se înțeleg cu un mic producător agricol de proximitate să achite un preț echitabil
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pentru un coș săptămânal de produse locale, pe care îl ridică regulat pe durata unui întreg sezon (de obicei săptămânal, timp de 8-‐10 luni pe an). Înțelegerea se face de regulă la sfârșitul toamnei și vizează sezonul următor. Grupul de consumatori plătește în avans o parte din abonament, iar cu banii astfel strânși agricultorul acoperă costurile pregătirii producţiei din anul următor. Prețul unui abonament se construiește pe baza unui calcul transparent și are în vedere o retribuție echitabilă pentru munca micului producător agricol. Acest preț nu este obținut prin corelaţie cu piața, ci reflectă costurile reale implicate de agricultura naturală. Prin urmare, prețul unui abonament anual este fix, iar producția variază în funcție de factorii specifici agriculturii țărănești. ASPECTE INOVATIVE Relația directă consumator-‐producător În contextul impactului dur al industriei agro-‐alimentare asupra mediului și al opțiunilor consumatorilor de peste tot în lume, ASAT este o inițiativă care revalorizează relația directă cu producătorul agricol, urmărind capacitarea oamenilor de a decide asupra conținutului farfuriei lor. Alegerea a ceea ce mănâncă, cum este produsă hrana pe care o consumă și ce impact are asupra celorlalți acest proces de producție, devine tot mai importantă pentru cetățenii din România. Lipsa oricărui intermediar și participarea consumatorilor la gestionarea parteneriatului asigură un model unic în țară, dar care este definitoriu pentru demersurile de Agricultură Susținută de Comunitate din lume. Copartajarea beneficiilor și costurilor – implică beneficii și costuri egale pentru consumatori. Solidaritatea dintre consumatori și micul producător agricol implică un mecanism de retribuire corectă a muncii, participarea consumatorilor la gestionarea parteneriatului și la asumarea riscurilor specifice unei agriculturi naturale, redistribuirea surplusului în cadrul parteneriatului, susținerea unui fond de dezvoltare a gospodăriei agricole și chiar de multiplicare a parteneriatelor în țară. REZULTATE Din 2012, inițiativa a ieșit din faza de pilotare și au fost lansate ASATuri în mai multe regiuni ale țării. În 2014, numărul parteneriatelor pentru un coș săptămânal de legume a crescut la 14, la care se adaugă peste 20 de parteneriate complementare, pentru produse agro-‐
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alimentare din gospodăriile țărănești (fructe proaspete și procesate, miere, lapte, brânzeturi, ouă, carne, pâine și chiar prăjituri de casă). Producătorii din rețeaua ASAT sunt agricultori de semi-‐subzistență din județele Arad, Bihor, Caraș-‐Severin, Cluj, Giurgiu, Harghita, Sălaj și Timiș. În total, parteneriatele ASAT numără peste 300 de familii de consumatori care au acces la o hrană de calitate produsă local, primită direct din mâinile producătorului, iar numărul lor crește în fiecare an. CONCLUZIE ASAT este un demers care construiește noi forme de solidaritate și o viziune comună pentru o dezvoltare alternativă, care respectă interesele și valorile cetățenilor, mediul și agricultura durabilă. BIBLIOGRAFIE www.asatromania.ro
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Magazine proprii ale producătorilor
Rodica PĂRĂU
Președinte Asociația de Dezvoltare Agricolă ALBA-‐AFRODA www.afroda.ro ; alba_afroda @yahoo.fr; phone/fax:0040258813259; 0788367720
CUVINTE CHEIE Agroturism, circuit scurt, produse locale, tradiționale, ecologice CONTEXT
Produsele alimentare procesate la scară industrială și comercializate în supermarketuri ocupă în totalitate marile suprafețe comerciale. Micii producători nu au acces în aceste spații comerciale din cauza discontinuității și a capacităților mici de producție, imposibilității de a asigura o livrare ritmică conform cerințelor și politicilor de comercializare practicate de marile lanțuri de distribuție. De asemenea, produsele locale și cele tradiționale și ecologice nu conțin conservanți chimici care să le asigure un termen de valabilitate îndelungat. DESCRIERE
Activitatea asociației ALBA-‐AFRODA este axată pe dezvoltarea filierelor de produs, sprijinirea inițiativelor producătorilor în direcția dezvoltării afacerilor orientate spre piață. ALBA-‐AFRODA a stimulat și sprijinit producătorii locali din județul Alba în constituirea Asociației de produse tradiționale și ecologice ALBA-‐TRANSILVANIA. Scopul principal al asociației este sprijinirea și promovarea producătorilor în comercializarea produselor proprii prin circuite scurte: piețe locale, târguri de profil naționale și internaționale, magazin propriu. ASPECTE INOVATIVE a. Amenajarea și deschiderea unui magazin propriu al
producătorilor "La Băcănie", unde aceștia pot să-‐și valorifice în mod direct produsele fără intermediari.
b. Sprijin în crearea Asociației de turism rural VALEA SEBEȘULUI care are drept scop principal promovarea și dezvoltarea activităților de agroturism în spațiul rural, promovarea tradițiilor și a produselor tradiționale de pe Valea Sebeșului.
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c. Crearea Centrului de Informare Turistică în comuna Sugag și a unui magazin de comercializare a produselor locale tradiționale și de artizanat. În cadrul acestui centru s-‐a procedat și la testarea preferințelor turiștilor prin oferirea spre completare a unor chestionare, care ulterior au servit pentru elaborarea strategiei de promovare.
REZULTATE Dezvoltarea circuitelor scurte de comercializare a dus la creșterea încrederii consumatorilor în furnizorii de produse agroalimentare prin contactul direct cu producătorii, facilitatea cunoașterii pieței și orientarea gamei sortimentale în funcție de cerințele și preferințele consumatorilor. CONCLUZII Circuitele scurte dau posibilitatea producătorilor să păstreze controlul asupra întregului proces de comercializare, să reducă cheltuielile de distribuție și astfel să mențină prețul în limite rezonabile. Prin promovarea produselor tradiționale se produce o conștientizare a consumatorilor în direcția stimulării acestora spre consumul de produse sănătoase, păstrarea patrimoniului culinar bogat și diversificat, convertibil în agroturism, turism rural. De asemenea, se creează oportunități de menținere și dezvoltare a spațiului rural prin proiecte inovatoare finanțate prin programul LEADER.
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Departamentul Rhône
Barbara PETRI
Responsabil de misiune Direcția Afaceri culturale, Viață asociativă și acțiuni interculturale
Departamentul Rhône E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Circuit scurt, asociații, platformă de distribuție, punct de vânzare colectivă (PVC), puncte de vânzare în magazine mari și mijlocii, Saloane de Agricultură. CONTEXT Departamentul Rhône susține în mod activ demersurile inovatoare care încurajează moduri alternative de distribuire a produselor. Aici, circuitele scurte trebuie să îndeplinească prevederile unui caiet de sarcini riguros și să respecte un anumit mod de comercializare a produselor: direct -‐ de la producător la consummator și indirect, cu condiția să existe un singur intermediar. DEMERSURI
1. Vânzare individuală directă 2. Dezvoltarea piețelor 3. Puncte de desfacere ale asociației Saveur du Coin în 2 magazine
Carrefour 4. Magazine ale producătorilor 5. Ruralitatea în „farfuriile” membrilor asociațiilor 6. Saloane de agricultură 7. Instrumente online care sprijină vânzarea directă producător-‐
consumator
ASPECTE INOVATIVE
Prin susținerea activă a dezvoltării circuitelor scurte, departamentul Rhône îi încurajează pe agricultori să-‐și multiplice demersurile legate de activitatea și organizarea lor. Existând un mediu propice dezvoltării agricole, cinci filiere sunt reprezentate la scară largă în punctele de vânzare care se aprovizionează de la circuitul scurt din departamentul Rhône: fructe, legume, carne, brânză și vin, precum și
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produse derivate. Toate aceste măsuri contribuie la susținerea activă a acțiunilor care favorizează dezvoltarea circuitelor scurte din acest departament cu 1,3 milioane de potențiali consumatori.
În același spirit, în aglomerația lyoneză, sunt organizate în fiecare săptămână, peste 350 de piețe, fie „tradiționaleˮ, fie tematice. Astfel, producătorii se asociază pentru a-‐și vinde direct produsele. Până în momentul de față, aceștia au instalat 20 de puncte de vânzare, aflate adesea în zona periurbană a orașului Lyon. Aici se înregistrează o cifră de afaceri anuală deloc de neglijat pentru producători: o medie de 1 milion de euro, ajungându-‐se însă uneori până la 4 milioane de euro. REZULTATE Se estimează că procentul exploatațiilor agricole vizate de circuitul scurt și care sunt susținute puternic de către Departamentul Rhône, prin intermediul mai multor axe și inițiative, se ridică la 16%. Fenomenul este în plină expansiune. Acest demers vizează deopotrivă vitalitatea economiei locale, calitatea alimentelor și protecția mediului înconjurător.
În cadrul unei convenții de parteneriat, semnată în 29 octombrie 2010, de către statul francez, departamentul Rhône, Camera de Agricultură și Oficiul Public pentru Amenajări și Construcții, departamentul s-‐a angajat de asemenea să încurajeze punctele de alimentație colectivă și să se aprovizioneze de la producători locali. În acest sens, departamentul a hotărât acordarea unui sprijin financiar de maxim 0,40 €/masă școlilor din subordine.
În schimb, școlile se angajează să ofere o masă cu produse locale o dată pe săptămână, timp de 3 ani. Acest ajutor financiar din partea departamentului reprezintă 30 000 €/an. Până în prezent, 45 de asociații s-‐au implicat în circuitul scurt și au cumpărat produse locale în valoare de 300 000 € pentru anul 2013.
Departamentul supraveghează și gestionarea durabilă a deșeurilor, în principal cele rezultate din alimentația publică. Nu în ultimul rând, în 6 unități școlare, a fost inițiat un curs cultural online, menit să încurajeze reducerea irosirii alimentelor.
În prezent, departamentul Rhône continuă să faciliteze întâlniri la nivel local între școli și instituții medico-‐sociale, în scopul de a spori și mai mult cererea de produse locale în circuitul scurt.
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CONCLUZII Procesul de inovare în domeniul agricol încurajează noutatea tehnologică, dar și pe cea organizațională (comercializarea), precum și schimbarea la nivel social. Aceasta din urmă a favorizat noi parteneriate, reînnoind totodată relația producător-‐consumator.
Consumatorii rămân în centrul atenției. Sunt create noi forme de distribuție: dacă Internetul a ușurat cumpărarea de produse online, principiul „driveˮ câștigă tot mai mult teren în aglomerația lyoneză.
Saloanele de Agricultură, organizate la fiecare doi ani de către Camera pentru Agricultură și susținute de Departamentul Rhône, ilustrează cât se poate de bine interesul locuitorilor pentru agricultura de proximitate. Aceste saloane de doar două zile sunt vizitate de peste 100 000 de persoane care vin să se întâlnească direct cu producătorii și crescătorii de animale.
Cererea este mare, însă, deocamdată, provocarea pentru producători este aceea de a se organiza și de a-‐și spori oferta, care, în prezent, este prea mică.
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Sinteza dezbaterilor – «Moduri de distribuție inovatoare și alternative»
Discuție I: Cuvinte cheie: inovare, tradiție, AMAP, coș cu legume Intervenție 1:
- Ce acte concrete ați propus pentru a inova sistemul promovat de dumneavostră și cum vedeți armonizarea conceptelor de tradiție și inovare în cadrul proiectului?
Răspuns 1: - În primul rând, avem conceptul de copartajare a unei grădini,
adică producătorul este deschis să primească în vizită consumatorii. În al doilea rând, consumatorii sunt implicați într-‐un sistem de distribuție fără intermediari. Prin carta AMAP s-‐a interzis producătorilor să vândă produsele agricole unor intermediari sau altor producători din zonă. Noi încercăm să construim un model alternativ de agricultură. În al treilea rând, indiferent de condițiile climatice dintr-‐un an agricol, prețul coșului cu legume va rămâne cel stabilit inițial în contract. Avantajul acestui proiect este că se știu tehnicile de producție și calitatea produselor.
Intervenție 2: - Unde este amplasat punctul de colectare a legumelor?
Produsele complementare sunt obținute de același fermier sau sunt achiziționate de la alți producători?
Răspuns 2: - Legumele nu se depozitează și nici nu se refrigerează, acestea
sunt distribuite către consumatori în ziua recoltării pentru a se păstra calitatea. Ele sunt colectate în perimetrul curții unui producător, de unde se vor distribui către consumatori. Produsele complementare sunt furnizate de aceiași producători sau de către alții, dar au obligația să își prezinte într-‐un mod transparent produsul.
Intervenție 3: - Cum funcționează relația juridică consumator-‐producător?
Există piedici fiscale care îngreunează procesul? Răspuns 3:
- Eu vă pot răspunde ce se întâmplă în Franța. La nivel național noi am lucrat cu avocați și juriști, pentru a desfășura o activitate încadrată în termenii legalității.
Răspuns 4: - Noi respectăm toate legile, astfel că nu am întâmpinat probleme
de natură juridică sau fiscală. Există un contract mutual între fiecare producător și consumator. Fermierul nu este obligat să
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se înregistreze fiscal, pentru că este mic producător și plătește un impozit pe venit.
Discuție II: Cuvinte cheie: produs ecologic, inovare, sanătate, piață de desfacere. Moderator:
- Puteți să ne explicați, cum ați reușit să educați consumatorul francez să cumpere produsele ecologice? Ce instrumente inovative ați folosit să convingeți consumatorul să nu cumpere din supermarket?
Răspuns 1: - Primul proiect AMAP desfășurat în 2001 a avut șansa să
demareze într-‐o perioadă în care a început să se pună în valoare importanța siguranței alimentare. Astfel, consumatorul a fost sensibilizat cu privire la alegerea unei alimentații sănătoase. Pe de altă parte, media a avut un rol important în promovarea proiectului. La momentul actual, în cadrul proiectului, avem persoane specializate și competente, care știu să promoveze produsele bio.
Intervenție 1: - Am o întrebare cu privire la carta prezentată: are AMAP o
tipologie a producătorilor care au fost introduși în acest sistem? Răspuns 2:
- Conceptul AMAP este recent și pentru moment s-‐a dezvoltat doar la nivel orașelor mici. AMAP s-‐a gândit la problema expusă de dumneavoastră și pe viitor ne gândim să extindem proiectele la nivelul marilor orașe, pentru a oferi piețe de desfacere producătorilor noștri. Scopul AMAP este să găsească un număr cât mai mare de producători și consumatori care să se implice în proiect.
Intervenție 2: - Știm că AMAP este un model francez. Care sunt inovațiile aduse
la acest model de către dumneavoastră? Răspuns 3:
- Diferența este de natură financiară, deoarece la noi plățile se realizează în avans. Faptul că am reușit să convigem consumatorii să plătească un avans de 25% din valoarea contractului consider că este un succes.
Discuție III: Cuvinte cheie: fermă ecologică, produs tradițional, acreditare, zone montane, contract informal. Intervenție 1:
- Știm că deja există un contract informal între țărani și consumatori, însă cum facem ca acesta să se respecte?
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Răspuns 1: - Într-‐un sistem informal este dificil ca acesta să se respecte. La
nivel național și de Cluj acest sistem informal există și este respectat de peste jumătate din fermierii care distribuie produse ecologice și pe care eu îi cunosc. Problema este că acest tip de sistem nu poate garanta un venit sigur producătorilor. Din acest motiv este necesar ca sistemul să se formalizeze.
Răspuns 2: - Esențial este că atât formal cât și informal contractul trebuie să
se respecte, de aceea este necesar să găsim un sistem prin intermediul căruia angajamentele să fie respectate. În România există specialiști în antropologie și sociologie foarte buni, care pot să analizeze presiunile sociale și să ofere unele soluții pentru acestă problemă.
Intervenție 2: - Cum putem într-‐o economie informală să ne imaginăm un
sistem funcțional și să găsim mijloace tehnice, sociale și culturale care să îi motiveze pe țărani să se implice în acest sistem?
Intervenție 3: - Pentru că ați menționat că în zona de munte există foarte multe
ferme acreditate ecologic, aș dori să ne detaliați în ce constă producția, valorificarea și certificarea lor.
Răspuns 3: - Când spui agricultură ecologică te referi la ultimii 3 ani,
perioadă în care au intrat în sistem peste 10000 de ferme ecologice. În acest caz a existat o dublă motivație, a fost alocată o sumă mai mare pentru subvențiile din zona montană. Pe de altă parte, la nivel de sistem, am decis că agricultura ecologică ne permite să păstrăm în zonele de munte o agricultură de tip familial. În zonele de munte certificarea este doar o formalitate, deoarece fermierii de aici folosesc mijloace și tehnici de producție foarte apropiate de cele din sistemul ecologic. Astfel, a fost foarte ușor să pătrundă în România conceptul de agricultură ecologică prin intermediul acestor zone.
Discuție IV: Cuvinte cheie: produs tradițional, turism, drumul vinului, agro-‐turism. Moderator:
- Ceea ce apreciez la proiectul dumneavoastră și mi se pare inovativ este faptul că ați îmbinat turismul rural cu circuitele scurte de aprovizionare și că ați încercat să identificați nevoile și dorințele consumatorului.
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Răspuns 1: - Este foarte important ca producătorii din zonă să aibă
posibilitatea să își valorifice produsele, să fie conștienți că există cerere pentru produsele lor. În acest proiect am întâlnit și unele dificultăți la nivel local. De exemplu, DSV-‐ul nu a înțeles ideea de a se vinde produsele tradiționale, pe care le prepară gospodarii, în magazine specializate din pensiunile agro-‐turistice.
Moderator: - Este bine că ați adus în discuție măsurile de igienă, deoarce este
esențial să existe o armonie între produsele tradiționale și respectarea normelor sanitare.
Intervenție 1: - Cred că pentru noi să mergem pe direcția produselor ecologice
este un element de valoare adaugată. Din acest motiv trebuie să ne adaptăm agricultura la condițiile din țara noastră. Nu putem prelua modelul francez, deoarce ar trebui ca mai târziu să inventăm țărani pentru proiecte de genul AMAP. Trebuie să găsim un sistem care se îndreaptă către conceptele de produse tradiționale, ecologice, locale și montane.
Intervenție 2: - Vreau să revenim asupra legăturii dintre turism și produsele
tradiționale. De exemplu, nu v-‐ati gandit să transformați un produs tradițional într-‐un produs turistic cum este "Drumul brânzei" în Franța?
Răspuns 2: - Există în acest sens în județul Alba "Drumul vinului". Ferme
viticole din Alba s-‐au specializat pe atragerea turiștilor, prin prezentarea și comercializarea vinurilor produse în zonă și pe produsele care acompaniază vinurile. Trebuie să existe o diversitate de produse ca să poți realiza un astfel de drum al unui produs.
Intervenție 3: - În județul Sălaj noi am propus un traseu turistic "Safari apicol",
precum și un traseu gastro-‐turistic.
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Moduri de producție și crearea de filiere
Patricia ANDRIOT
Vice-‐președinte al Consiliului Regional Champagne Ardenne E-‐mail: [email protected]
CONTEXT Unele filiere agricole și artizanale se organizează pentru a genera perfomanță și plusvaloare, potrivite pentru nevoile noi ale consumatorilor într-‐un moment în care, în contextul concentrării economice, zonele rurale încearcă să-‐și păstreze activitatea economică, locurile de muncă și valoarea adăugată. PROBLEMATICA Pe lângă problema filierelor și a metodelor de producție, provocarea pentru zona rurală este aceea de a păstra locurile de muncă și valoarea adăugată. Întrebarea pe care o ridică acest atelier este, așadar, următoarea: în ce fel generează inovațiile locuri de muncă și ajută la recâștigarea valorii adăugate?
Pornind de la diverse experiențe și mărturii din Franța și din România, s-‐a dorit identificarea frânelor, a condițiilor și a pârghiilor pentru menținerea sau dezvoltarea pieței locurilor de muncă și pentru relocalizarea valorii adăugate. Care e riscul ca această valoare adăugată să dispară tocmai din zonele rurale? Și despre ce fel de inovație vorbim: tehnologică, socială etc.? SOLUȚII INOVATOARE Piste și instrumente pentru inovare: • circuitele scurte; proximitatea producție-‐consum; • organizarea colectivă; • organizarea aspectelor ce țin de lizibilitate: marcă, etichetă etc.; • inovația tehnologică în serviciul valorii adăugate și a celei teritoriale: Internetul și mediul digital, producția de brânză.
Obstacole care trebuie să devină premise: • facilitarea reflecției, a gestiunii și a ingineriei, și nu concentrarea atenției asupra posibilităților de investiție;
• capacitatea de organizare colectivă, de anticipare, organizare și gestiune a comunității;
• încrederea reciprocă între participanți; • credibilitatea și combaterea izolării.
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AgroTransilvania Cluster: aducem „Transilvania Acasă”
Felix ARION
Manager General AgroTransilvania Cluster Profesor la USAMV Cluj-‐Napoca E-‐mail: felix [email protected]
CUVINTE CHEIE Lanț de valoare, lanț scurt de marketing, produse locale. CONTEXT Piața produselor agro-‐alimentare din Transilvania este puternic influențată de supermarket-‐uri și hypermarket-‐uri care activează într-‐un mediu de oligopol, în special în mediul urban. Extinzându-‐se continuu și spre zona rurală, acestea devin cel mai important canal de marketing către consumatori. Accesul micilor producători locali către rafturile marilor lanțuri comerciale este, evident dificil, având în vedere lipsa puterii de negociere, accesul la un număr mare de consumatori devenind astfel imposibil. În același timp, interesul consumatorilor pentru produsele locale este în continuă creștere, fapt sprijinit și de campaniile de informare și de media, acestea influențând și deciziile comerciale ale marilor lanțuri comerciale de produse agroalimentare de a le include în oferta lor. Fiind dificilă negocierea individuală cu micii producători locali, interesul pentru formele asociative (sectoriale sau orizontale) care să reprezinte producătorii locali a crescut. Această misiune și-‐a asumat-‐o AgroTransilvania Cluster, structură asociativă care își propune să aducă produsele locale pe piețele locale, inclusiv cele din cadrul marilor lanțuri comerciale de produse agroalimentare. DESCRIERE Asociația Clusterul “Agro-‐Food-‐Ind” Napoca (AgroTransilvania Cluster®) este o structură asociativă pe lanțul de valoare al sectorului agroindustrial ce are în componență 39 de membri, din care: 20 de entități economice, 2 instituții publice, 4 entități de cercetare-‐dezvoltare-‐inovare și 7 catalizatori, 3 firme de consultanță, 1 CCI, 1 centru logistic și 1 bancă comercială care și-‐a asumat misiunea de a deveni un pol integrator al dezvoltării durabile a sectorului agroindustrial transilvănean prin susținerea competitivității durabile a sectorului agroindustrial. Pentru a-‐și îndeplini misiunea asumată, AgroTransilvania Cluster și-‐a propus pe termen mediu 6 obiective
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strategice: creșterea competitivității sectorului agroindustrial transilvănean; încurajarea creării și/sau dezvoltării structurilor asociative; integrarea producătorilor și structurilor asociative în lanțul de valoare; creșterea reprezentativității calitative și cantitative; susținerea dezvoltării inițiativelor locale și regionale; încurajarea cercetării, inovării și transferului tehnologic în sectorul agroindustrial. Teritoriul pe care clusterul s-‐a constituit îl reprezintă, în prezent, cu precădere, dar nu în exclusivitate, județul Cluj, de unde provin în acest moment aproape toți membrii săi. Intenția declarată a clusterului este ca, odată cu dezvoltarea sa, să țină pasul atât cu modernizarea administrativă a României, cât și cu tendințele asociative europene, și să își extindă treptat teritoriul de activitate în Transilvania, apoi la nivel național, și, în cele din urmă, să facă parte din structuri asociative de tip cluster la nivel transnațional. ASPECTE INOVATIVE Crearea AgroTransilvania Cluster a fost urmarea firească a interacțiunilor preexistente dintre diverșii membri ai clusterului, în domeniul agroalimentar, în direcția exploatării eficiente a relațiilor din cadrul lanțurilor de valoare. În fapt, lanțul de valoare generat de AgroTransilvania Cluster nu se limitează doar la intermedierea produselor agroalimentare, ci integrează în mare măsură întregul sistem de agribusiness pe plan local și regional. Lanțul de valoare pe care îl oferă clusterul acoperă întreg sistemul agribusiness, lăsând însă loc pentru o ulterioară dezvoltare a sa atât pe orizontală, cât și pe verticală. În această direcție, sub sloganul „Transilvania Acasă”, AgroTransilvania Cluster a deschis calea producătorilor către marile centre comerciale din Cluj-‐Napoca, prin organizarea unor magazine proprii de prezentare și vânzare și prin demararea negocierilor pentru crearea unei piețe a produselor proaspete locale în cadrul unuia dintre acestea, scurtând, astfel, lanțul de marketing al produselor locale către consumator. REZULTATE Unul dintre proiectele punctuale prin care produsele locale își pot găsi drumul către consumatorii din cadrul supermarketurilor cu acționariat francez ce acționează în Transilvania, a fost demarat de Ambasada Republicii Franța în România. Scopul acestui proiect este de a crește procentul produselor locale de pe rafturile magazinelor în detrimentul produselor similare importate, având în vedere că, la ora actuală, majoritatea legumelor și fructelor de pe rafturile super-‐ și hypermarketurilor sunt importate, ca urmare a faptului că producătorii
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locali nu dețin capacitatea organizatorică și competența necesară pentru satisfacerea cererilor acestor lanțuri de distribuție. Prin intermediul proiectului, magazinele vor colabora cu producători locali, prin negocierea și acceptarea comună a unui caiet de sarcini (legat de producție) și a unui ghid de bune practici (legat de etica profesională), cu scopul de a deveni principalii furnizori ai acestor magazine. Proiectul își dorește să vină în sprijinul producătorilor pentru creșterea cantității și calității produselor, dar și al supermarketurilor prin diminuarea costului de transport pentru produsele importate și prin diversificarea clientelei interesate de achiziția de produse locale. Astfel, inițiativa ar putea duce la reducerea numărului de intermediari și dezvoltarea lanțului scurt de marketing pentru produsele agroalimentare din Transilvania. Ca prima inițiativă, se preconizează introducerea unui singur produs local pe rafturile magazinelor – a merelor, deoarece acestea sunt produse și consumate în cantități mari în Romania. Ulterior, gama de produse locale va fi mărită în funcție de preferințele consumatorilor și de capacitatea de furnizare a producătorilor. Ca o variantă complementară, se intenționează crearea unui centru de colectare a fructelor și legumelor, care s-‐ar putea dezvolta ulterior într-‐o piață en gros. Unul dintre rezultatele acestui proiect este chiar simplificarea caietului de sarcini, având în vedere că hypermarketurile și supermarketurile au propus inițial producătorilor români un caiet de sarcini similar celui din Franța, care s-‐a dovedit a fi prea complex și dificil de realizat atât din punct de vedere juridic cât și tehnic, fiind ulterior simplificat în conformitate cu capacitățile și posibilitățile producătorilor locali. Un alt rezultat așteptat este favorizarea formării asociațiilor și a grupurilor de producători, cu scopul de a reduce costurile de producere și desfacere, și, implicit, sporindu-‐le competitivitatea pe piața locală și nu numai. Pentru un mai mare succes al acestui demers este necesar timp și efort pentru sensibilizarea și convingerea producătorilor referitor la beneficiile asociațiilor. CONCLUZII În urma derulării proiectului, până în acest moment, s-‐a putut observa că între demersul super-‐ și hypermarketurilor și obiectivele AgroTransilvania Cluster și ale producătorilor pe care îi reprezintă, sunt multe elemente complementare, în special cele referitoare la sprijinirea producătorilor locali. În această direcție, proiectul prezentat va fi demarat la Cluj-‐Napoca, deoarece în această regiune se face simțită prezența atât a majorității actorilor francezi implicați în rețelele de distribuție în România cât și a AgroTransilvania Cluster și a producătorilor locali.
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Fructele și legumele în România
Camelia NACIADI
Responsabil cumpărare produse proaspete, Cora E-‐mail: [email protected]
1. Puncte forte în relația cu producătorii:
- posibilitatea a elabora programe de PRODUCȚIE-‐ACHIZIȚIE, premergătoare sezonului de producție, prin care cele două părți își iau angajamente în ceea ce privește cantitățile tranzacționate. Astfel, producătorii pot să anticipeze viitoarea recoltă, nevoia de mână de lucru, logistica/infrastructura, precum și costurile și eventualele pierderi;
- consiliere comercială și împărtășirea experiențelor angajaților, în vederea dezvoltării întreprinderii Cora (metode de ambalare și de transport, varietăți, norme de calitate, clasament, etichetare, documentare, legislație etc.);
- asiguarea unei calități constante în toată rețeaua de magazine Cora, dat fiind că acestea sunt centralizate și că distribuirea produselor se realizează prin intermediul unei platforme logistice proprii;
- fidelizarea clienților prin oferirea continuă de produse românești de foarte bună calitate;
- promovarea produselor românești prin prezentarea acestora în cataloagele Cora, la radio sau prin fluturași, astfel, crescând volumul de vânzări de ambele părți.
2. Puncte slabe în relația cu producătorii: - lipsa mijloacelor moderne de comunicare și lipsa conștientizării importanței pe care o are comunicarea în timp real;
- lipsa organizării în ceea ce privește procesul de ambalare, prin concentrarea exclusivă asupra producției. Apar, prin urmare, intermediarii, respectiv furnizorii de servicii bine organizate, care plătesc cu bani gheață și care se asigură că produsele îndeplinesc normele de: triere, calibrare, ambalare, etichetare, asigurare a transportului în condiții optime, operații de spălare specială/periaj, precum și de stocare;
- vânzarea întregii producții către intermediari, pentru toate categoriile de calitate, sau
- vânzarea întregii producții către fabricile de conserve interne și externe;
- lipsa de asigurări pentru recolte, ceea ce duce la pierderi semnificative;
- lipsa unei organizări juridice; - lipsa unei asocieri care să asigure furnizarea de cantități mari de produse sau a unei game variate.
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3. Oportunități - inițierea de afaceri în ambele direcții posibile, pentru atragerea de fonduri europene pentru agricultură, formarea muncitorilor, zona de dezvoltare și exigențele fiscale;
- grație tehnologiei de stocare și echipamentelor moderne, produsele locale de sezon sunt disponibile și în extrasezon. Altfel spus, produsele recoltate toamna sunt disponibile până în aprilie, iar cele recoltate primăvara pot fi găsite în magazine până în decembrie. Astfel, clientul este mulțumit pentru că poate consuma oricând produse tradiționale românești.
- produsele locale consacrate se găsesc în toate magazinele Cora. De exemplu, merele din Reghin/Voinești, cartofii din Covasna/ Brașov etc.
- în contextul pieței libere, asigurarea trasabilității produselor, a securității alimentelor și a lanțului frigului, de la producător până la consumatorul final.
4. Obstacole - concurența între piețele deschise și reglementările fiscale impuse comerțului cu amănuntul;
- anumiți producători preferă negocierea pe piețele deschise, datorită următoarelor aspecte:
- lipsa reglementării fiscale; - lipsa trierii (comercializare la preț unic, în funcție de calitate/dimensiune);
- lipsa documentației (proveniență, conformitate, transport etc.); - metoda de plată – cash; - evitarea costurilor suplimentare, prin asigurarea transportului adecvat – la rece.
- anumiți producători preferă să-‐și vândă produsele direct intermediarilor, din aceleași motive;
- pentru a face economii, producătorii preferă câmpul deschis, doar o mică suprafață fiind acoperită de sere. Aceasta poate duce la pierderea întregii producții sau la o calitate diferențiată a produsului finit;
- din cauza lipsei subvențiilor, marii producători preferă cerealele și culturile industriale, în detrimentul culturilor de grădină;
- din motivele mai sus amintite, numărul producătorilor care pot realiza un parteneriat este foarte limitat.
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Ferma din Chassagne
Céline PELOQUIN
Agronom, co-‐proprietar și administrator al Fermei din Chassagne Deţinătoare a Trofeului «Tânăr antreprenor»
Președinte ILES (Inițiative Locale pentru Crearea de Locuri de Muncă) în regiunea Poitou-‐Charentes, Franța E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Agricultură biologică, circuite scurte (vânzare directă), dezvoltare rurală, dinamică locală, economie, locuri de muncă. CONTEXT O fermă care de 45 de ani produce alimente bio, aflată într-‐o zonă foarte rurală, deșertificată, unde industria este prea puțin prezentă sau inexistentă. Aici, agricultura rămâne o potențială sursă de activitate economică și de locuri de muncă, zona continuând să fie în același timp un spațiu cultural și turistic ce trebuie valorificat. DEMERSURI Obiectivul global al acestui proiect plurivalent este dinamizarea (economică, socială și culturală) a teritoriului unde locuim. Ferma din Chassagne funcționează pe 5 axe. Primele 4 sunt elaborate în nume propriu: 1/ Ferma Fermă de familie, practicând policultura; cuprinde 62 ha de soluri ușoare, consacrate agriculturii biologice începând din anul 1970. François se ocupă de gestionarea fermei, fiind ajutat de Céline în ceea ce privește aspectele administrative și contabile. Interesant la această fermă de dimensiuni modeste este faptul că a reprezentat un proiect de pionierat în agricultura biologică, că nu s-‐a extins din anii 1960 încoace și că se adaptează și inovează în mod dinamic. 2/ Atelierul de prelucrare a cerealelor bio pentru fabricarea pâinii Atelierul a fost creat de Céline în 2012, când s-‐a instalat în sat, și are un angajat. Vânzările se fac de 2 ori pe săptămână, la fermă, ceea ce reprezintă un pariu câștigat în contextul local, inițial nefavorabil. Succesul acestui proiect se datorează, fără doar și poate, ancorării reușite a fermei în teritoriu, dar și eforturilor de comunicare în direcția
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promovării fermei. Însă rolul principal l-‐a avut calitatea produselor, care se disting prin măiestria arătată în toate etapele de producție (de la grâu la pâine, fără a trece cu vederea varietățile adaptate solului din zonă). Contactul direct cu consumatorii este un element cheie. 3/ Piața de la fermă În urmă cu doi ani și jumătate, am lansat un pariu: organizarea lunară, în prima vineri a fiecărei luni, a unei piețe a producătorilor de alimente bio, în mijlocul pustietății. Fiecare ediție atrage între 200 și 500 de persoane venite de la o distanță de până la 50 km. Sunt prezenți de la 15 până la 20 producători, care înregistrează, în total, vânzări de 20 000 de euro într-‐un interval de 3 ore (17:00-‐20:00).
Inovatoare este inversarea tendințelor: orășenii sunt cei chemați la țară (produse de sezon, legături directe cu producătorii, alternative la supermarketuri etc.). Evenimentul reprezintă și un prilej de întâlnire (a diverselor „comunitățiˮ), de convivialitate, în care cultura este invitată să se manifeste (muzicieni din regiune, expoziții de artă etc.). 4/ Ecoturism/ Găzduire la fermă În 1977, a fost creat un camping la fermă. Există și o piscină prefabricată (8m x 16m). Prin construirea de case de oaspeți, se salvează și valorifică patrimoniul construit al acestui cătun, patrimoniu aflat, în mare parte, în ruină. Astfel, activitatea agricolă este diversificată și completată. A cincea axă, mai vastă: 5/ Asocierea producătorilor, GIE Ferma din Chassagne Ferma este sediul unei asociații care reunește 15 producători bio, organizați într-‐un GIE (Grup de Interes Economic). Scopul este valorificarea colectivă a produselor (legume uscate, oleaginoase și cereale). Soțul meu e cel care a inițiat, în urmă cu 19 ani, acest proiect pe care îl gestionăm împreună.
Asocierea prezintă interes în primul rând pentru că permite furnizarea de volume mai mari și, apoi, pentru că se împart cheltuielile cu materialele necesare. În plus, competențele cu care vine fiecare membru se pot dovedi complementare.
În linii mari, este vorba despre un proiect de valorificare economică în comun. Producătorii se implică ei înșiși în gestiunea tehnică (trierea boabelor, stocare, prelucrare etc.), administrativă și comercială. Astfel, a fost și este posibilă menținerea și crearea unor structuri agricole de dimensiuni umane, precum și crearea de locuri de muncă prin asigurarea unor prețuri avantajoase (valoarea adăugată le rămâne producătorilor).
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Inovația rezidă în faptul că o filieră de legume uscate bio era un proiect de pionierat în Franța și, ca atare, reprezenta o adevărată provocare. De asemenea, inovator e și tipul de gestionare utilizat. Adesea, suntem rugați să vorbim despre această aventură și chiar să transmitem mai departe know-‐how-‐ul nostru. ASPECTE INOVATIVE Ferma din Chassagne reprezintă un loc al inițiativelor și al experiențelor „altfelˮ, care îndrăznește să inoveze într-‐un context dificil. Aspecte inovatoare: • demersuri colective care pun în valoare individul și demersuri individuale ale căror obiectiv global este încurajarea parteneriatelor;
• dezvoltarea de activități economice, la nivel local, care să genereze locuri de muncă în zonele părăsite;
• ancorarea teritorială, bazată pe o deschidere înspre exterior; • restabilirea de legături directe producători-‐consumatori; • inversarea tendințelor prin invitarea orășenilor la țară; • dinamizarea unui spațiu de viețuire/de întâlniri, acolo unde aşa ceva nu mai există, prin intermediul culturii și al convivialității.
REZULTATE • Ferma și ecoturismul: 4 unități de muncă la 60 ha + locuri de muncă induse; restaurarea patrimoniului local.
• Piața lunară organizată la fermă: devenită un eveniment important, care recreează un loc de întâlnire în zona rurală, oferind posibilitatea unui nou tip de consum. 20 de producători sunt susținuți în ceea ce privește fermele lor, activitățile de producție de calitate și vânzarea directă.
• Asocierea producătorilor: crearea și păstrarea exploatațiilor agricole bio mici și mijlocii; crearea de locuri de muncă; dezvoltarea agriculturii bio (eliminarea poluării chimice); o cifră de afaceri de 500 000 de euro.
CONCLUZII Este posibilă menținerea activității economice, a locurilor de muncă și a convivialității în zonele rurale depopulate. Însă este clar că, pentru aceasta, este nevoie de inovație, de angajament, dar și de oameni care au o viziune pe termen lung.
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Brânzeturile de capră "La colline"
Ovidiu SPÎNU
Medic veterinar, Cercetător, Fondator și proprietar al fabricii de produse din lapte de capră "La Colline"
E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Circuit scurt, echitabil, local. DESCRIERE Producem brânză lactică de capră după o rețetă franceză (Selles sur Cher) obținută din lapte de capră provenit din ferme românești, îmbinând astfel tradiția românească, cu tehnologia occidentală. Specificul fermelor de capre românești, care include pășunatul liber, se reflectă în calitatea superioară a laptelui și, consecutiv, a produselor lactate obținute. Pe lângă brânzeturi producem și iaurt, kefir și lapte de capră de consum.
Canalele de vânzare variate -‐ magazinul de prezentare din incinta fabricii, magazinele de proximitate, retailerii moderni și magazinul online -‐ ne asigură vizibilitatea, iar consumatorii sunt din cele mai variate categorii. Dintre retailerii care comercializează produsele La Colline în România, cei mai mulți sunt cu patronaj francez. De asemenea, exportăm atât brânzeturi, cât și iaurt și kefir în țări din Europa Centrală: Cehia, Slovacia si Ungaria. ASPECTE INOVATIVE În 2007 am pornit de la un singur produs; în momentul de față avem o gamă de 25 de produse, majoritatea fiind disponibile prin retaileri.
Fabrica de lactate de capră "La Colline" a început ca o afacere de familie, realizând produse în regim semimanufacturier, naturale și neagresate de tehnologie. Utilajele în care am investit în ultima perioadă au rolul de a asigura calitatea produselor noastre și de a crește capacitatea de producție, păstrând caracteristicile pentru care produsele "La Colline" au devenit cunoscute.
Peste 90% dintre angajați locuiesc în satele vecine, iar majoritatea nu au mai avut un alt loc de muncă, reușind să se califice aici.
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REZULTATE În ceea ce privește cultura alimentară a românilor, trebuie să menționăm că suntem promotorii brânzeturilor de capră și că am reușit să formăm gusturile consumatorilor noștri pentru aceste specialități. Cei mai deschiși consumatori, lipsiți de stereotipii alimentare și prejudecăți sunt copiii si tinerii. Se poate spune că prin ei, creștem o generație de consumatori de brânzeturi și specialități de lapte de capră, reușind să aducem brânza de capră fabricată dupa rețetă franceză în context românesc.
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Cooperarea de proximitate, un atu pentru producție și pentru implementarea filierelor
Pierre François VAQUIE
Delegat general
Federația națională a CUMA, Franța (www.cuma.fr/) E-‐mail: pierre-‐[email protected]
CUVINTE CHEIE CUMA, cooperare de proximitate, circuite scurte, gestionarea de proiecte comunitare, cadre legislative și administrative adaptate. CONTEXT
- Existența, de 70 de ani, în Franța, a unei rețele de cooperative de servicii și de proximitate, și anume CUMA sau Cooperative pentru Utilizarea Materialelor Agricole. Acestea sunt grupuri de agricultori autonomi (20 în medie în Franța), care investesc împreună în materiale, pe care le utilizează apoi, în mod organizat, în fermele lor. Agricultorii aleg să se alăture unei astfel de cooperative pentru a-‐și reduce cheltuielile cu mecanizarea, pentru a beneficia de echipamente performante și pentru a-‐și îmbunătăți condițiile de lucru și de viață. În cadrul unei CUMA, poate exista și personal angajat pentru a utiliza echipamentele. Membrii CUMA sunt, deopotrivă, decidenți, gestionând cooperativa din care fac parte în mod democratic, și utilizatori ai serviciilor oferite. În Franța, există aproximativ 11 500 de CUMA, în care sunt înscriși peste 40% dintre agricultori. Pentru a susține dezvoltarea cooperativelor, există o rețea densă de federații locale, multiregionale și naționale. Acestea oferă cursuri de formare, creează instrumente necesare pentru procesul decizional, oferă consiliere contabilă, organizează evenimente, sprijină proiectele de grup și apără intersele CUMA pe lângă autoritățile publice.
- Dezvoltarea, în Franța, de mai bine de 10 ani, a economiei de proximitate și a circuitelor scurte.
DEMERSURI CUMA reprezintă un prim pas în elaborarea de proiecte inovatoare: scad riscurile legate de investiții și sunt facilitate schimburile între agricultori și alți actori locali. Transportul și
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recoltarea rămân principalele activități ale structurilor CUMA, însă rolul lor a devenit mult mai amplu: diversificare, abatoare și puncte de procesare, întreținerea spațiului de lucru, compostaj și co-‐compostaj, obținerea de energie din lemn etc., toate aceste activități fiind din ce în ce mai importante în zonele rurale.
De altfel, se întâmplă ca, uneori, membrii CUMA să trebuiască să-‐și dezvolte activitățile în cadrul altor tipuri de structuri. Astfel, pot să își lărgească obiectul activității (cumpărare, vânzare de produse) și să implice și alți actori locali, cum ar fi cooperativele cu mai mulți membri, de tipul Societății Cooperativelor de Interes Colectiv. ASPECTE INOVATIVE Cooperarea de proximitate între agricultori încurajează, la nivel local, inovarea, atât tehnică, cât și organizațională, prin intermediul schimburilor, al împărțirii costurilor și riscurilor, dar și printr-‐o deschidere înspre ceilalți actori din teritoriu. REZULTATE În 2011, existau aproape 1000 de CUMA care desfășurau activități de erbicidare mecanică sau alternativă, ceea ce a reprezentat o creștere cu 15% în 2 ani. De asemenea, au crescut cu 44% activitățile de păstrare a biodiversității.
Totodată, în 2011, existau mai multe CUMA care realizau activități de compostare (110 CUMA) și co-‐compostare (24 CUMA), comparativ cu anul 2009.
Producția de energie a crescut datorită folosirii resturilor de lemn (+6% între 2009 și 2011 în 2/3 din departamentele din Franța), dar și datorită activităților de producție de electricitate inițiate de grupurile CUMA. De exemplu, panourile fotovoltaice (18 grupuri implicate) sau metanizarea (4 grupuri implicate).
În plus, în 2013, existau aproximativ 25 de societăți cooperative de interes colectiv în sectorul energiei lemnoase. Acestea reuneau producătorii de lemn, beneficiarii, comunitățile locale și alte entități interesate de activitatea acestor societăți, cum ar fi asociațiile pentru protecția mediului.
CUMA participă, de asemenea, la dezvoltarea circuitelor scurte prin mutualizarea atelierelor de prelucrare. În 2001, 76 de CUMA desfășurau astfel de activități, ceea ce înseamnă o creștere cu 41% în 2 ani.
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PROBLEMATICI Dezvoltarea cooperării de proximitate pentru producție și pentru implementarea de filiere scurte (energie, produse alimentare etc.) ridică o serie de probleme importante, dintre care 2 mai ales:
- recunoașterea, finanțarea și dezvoltarea unui know-‐how veritabil în materie de gestionare a proiectelor comunitare;
- existența unor cadre legislative și de reglementare adaptate, care să faciliteze economia de proximitate și inovarea organizațională (cod al achizițiilor publice etc.).
CONCLUZII Cooperarea de proximitate între agricultori reprezintă un adevărat atu pentru dezvoltarea economiei de proximitate și pentru inovarea tehnică și organizațională dintr-‐un teritoriu. Dezvoltarea acestei cooperări ține de recunoașterea activității de gestionare a proiectelor comunitare și de existența cadrelor legislative și de reglementare adaptate.
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Sinteza dezbaterilor – «Moduri de producție și crearea de filiere»
Discuție I: Cuvinte cheie: producător, supermarket, caiet de sarcini, legislație. Intervenție 1:
− Proiectul desfășurat de către Clusterul Agro Transilvania a avut la bază formarea unui grup de producători, care să furnizeze o cantitate constantă de mere proaspete către marile supermarketuri din Cluj: Cora, Carrefour, Auchan. Fiecare producător a primit un singur caiet de sarcini, care îi conferă posibilitatea să nu mai negocieze cu fiecare supermarket în parte. Aceștia vor negocia în cadrul unei singure întâlniri. Singura problemă întâmpinată de către noi a fost neparticiparea reprezentanților Cora la negocieri.
Răspuns 1: − Reprezentanții Cora nu au putut fi prezenți, deoarece există un
consiliu al concurenței, care, din punct de vedere juridic, nu ne-‐a permis să participăm la masa negocierilor. Participarea noastră ar fi atras după sine amenzi foarte mari.
Discuție II: Cuvinte cheie: valoare adaugată, finanțare, relație contractuală, consumator, producător. Moderator:
− Pe baza prezentărilor expuse de către invitații noștri aș dori să răspundem la câteva întrebări. În primul rând, cum au decurs proiectele pe partea financiară? Și în al doilea rând, care au fost dificultățile întâmpinate în proiectele demarate de către dumneavoastră?
Răspuns 1: − Am să încep cu dificultățile întâmpinate în proiect. Marea
problemă a fost legată de neîncrederea producătorilor. Factorul uman a fost cel mai mare obstacol în cadrul proiectului. M-‐am întâlnit cu producătorii în câmp și refuzau să furnizeze către noi producția, deoarece erau obligați să își legalizeze activitatea, să calibreze, să sorteze și să ambaleze produsele. Era mai simplu să vândă producția către un intermediar care nu avea aceste cerințe, deși prețul pe care îl primeau era la jumătate.
Răspuns 2: − Da, factorul uman este foarte important în acest proces. În cazul
nostru, am câștigat încrederea producătorilor pe parcursul procesului de negociere cu supermarketurile, deoarece le-‐am explicat ce presupun contractele stabilite între părți. Producătorii din cadrul proiectului nostru dispun de cantități
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mari de produse și astfel noi le putem oferi servicii de sortare și ambalare. Acest proiect va începe din anul 2015.
Răspuns 3: − Ce mai mare problemă pentru noi a fost generată de faptul că
produsul pe care l-‐am scos pe piață era unul nou. Deși era o brânză de foarte bună calitate, consumatorii erau reticienți. Abia după ce am participat la mai multe expoziții și degustări am reușit să ne formăm consumatorii.
Moderator: - Vă mulțumesc!
Intervenție 1: − Consider că pe parcursul dezbaterii noastre ar trebui să
analizăm subiecte precum: calitatea produselor, concurență, posibilitatea de export și relația producător-‐consumator.
Moderator: - În primul rând, aș dori să ne concentrăm discuția asupra
schimbării de atitudine a consumatorului și a producătorului. În al doilea rând, să încercăm să răspundem la întrebarea: cum putem promova un produs nou în cadrul unei comunități?
Intervenție 2: − Este foarte important ca producătorii să facă parte din
organizații colective. Participarea la aceste colectivități este benevolă. Însă trebuie să ne întrebăm cum se vor finanța aceste grupuri și cum se vor susține proiectele din punct de vedere economic?
Moderator: − Cum se corelează partea de pregătire teoretică și practică?
Răspuns 4: − În urma implicării în cadrul proiectul Cluster Agro Transilvania
am observat că există o diferență între ceea ce pregătim noi la universitate și ceea ce se întâmplă în mediul de afaceri. De exemplu, în cadrul proiectului, am reușit să implic studenții în mediul real. Am desfășurat un curs de consultanță, la care au participat 10 studenți, iar șase dintre ei au ajuns să lucreze pentru noi.
Moderator: - Care este avantajul oganizării colective?
Răspuns 5: - O organizație asociativă are o recunoaștere mai mare la nivelul
Ministerului Agriculturii și la nivelul pieței. Intervenție 3:
− Aș dori totuși să revin la factorul uman, care este implicat în alcătuirea organizațiilor colective. Atunci când cineva dorește să se înscrie în cadrul organizației, este necesar ca membrii
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fondatori să decidă împreună acceptarea noului membru și să fie răspunzători pentru tot ce se întâmplă în cadrul organizației.
Intervenție 4: − În cadrul afacerii mele, se pune accent pe ideea de familie.
Angajații sunt din apropierea Clujului. Aceștia au fost supuși unui proces de formare profesională, deoarece majoritatea nu au mai lucrat și nu au fost obișnuiti cu ceea ce presupune a avea un loc de muncă. Printe angajați se numără două persoane cu handicap, pe care am reușit să le integrăm în colectiv cu succes.
Moderator: - Vă multumesc! Acum aș dori să abordăm două teme
importante: parteneriatele și actorii economici implicați. Intervenție 5:
− În cadrul Clusterului, cooperarea este esențială și este important ce imagine ne facem în fața partenerilor noștri. Pe parcursul proiectului am reușit să certificăm marca Agro-‐Transilvania. Dorim ca produsele pe care apare marca noastră să reprezinte un semn al calității.
Moderator: - Mai dorește cineva să aducă completări pe subiectul dezbătut?
Intervenție 6: − Conceptul de colaborare este ușor de abordat la nivel local.
După ce se pun bazele colaborării economice este foarte ușor să se stabilească și o calaborare de altă natură.
Intervenție 7: - Noi avem parteneriate pe verticală cu cei care ne furnizează
laptele, iar pe orizontală desfășurăm un parteneriat cu USAMV. Profesorii și studenții ne ajută cu privire la realizarea analizelor de calitate a laptelui. Mai desfășurăm alte parteneriate cu Clusterul Agro Transilvania, cu autoritățile locale și cu familia care ne-‐a învățat să preparăm brânza.
Moderator: - Dumneavoastră ați lucrat cu cineva sau este o inițiativă
personală? Răspuns 6:
- În cazul nostru, a fost o inițiativă locală. Ne-‐am dezvoltat tehnologia de producere a brânzei intrând în contact cu fabrici din exterior. Avem în subordine 20 de angajați cu care interacționăm mult mai ușor și am reușit să legăm o relație mai strânsă. În cazul în care este necesar să se onoreze o comandă într-‐un timp scurt, nu va fi o problemă ca angajații și proprietarii să stea peste program.
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Intervenție 8: - Ați putea să ne povestiți despre furnizorii de lapte?
Răspuns 7: − Avem între 20 – 30 de furnizori, nu luăm laptele de la fermieri
care au sub 100 de capre pentru că nu este rentabil pentru noi, dar nici pentru ei. În acelaș timp, noi îi învățăm pe fermieri să producă lapte de calitate.
Intervenție 9: - Este foarte dificil să colaborezi cu micii producători. De
exemplu, noi lucrăm cu 40 de producători dintre care doar 2 sunt mici și produc exclusiv pentru Cora. Este mult mai simplu să lucrezi cu furnizori mai mari, deoarece ei au deja personalul calificat.
Intervenție 10: - Ați spus că în cadrul fabricii dumneavoastră lucrează persoane
cu handicap. Ce presupune acest lucru? Răspuns 8:
- Nu sunt persoane cu un handicap grav, una dintre persoane este obeză, iar cealaltă mioapă.
Intervenție 11: - Care credeți că sunt dezavantajele asocierii?
Răspuns 9: - Nu știu dacă există dezavantaje, deoarece la nivel global,
noțiunea de asociere este privită într-‐o manieră pozitivă. Moderator:
− Vă mulțumesc pentru participare! Aș dori să ne oprim aici cu discuțiile.
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Terenuri agricole și rurale, modalități alternative de acces și noi moduri de transmitere
Valérie CIOLOȘ VILLEMIN
Vicepreședinte al Asociației Rural'Est
E-‐mail: [email protected] CONTEXT
Domeniul funciar face obiectul a numeroase provocări. În agricultură, este vorba despre o provocare legată de producţie, reprezentată de o anumită valoare adăugată (PIB). În acest context, se pune și problema împărțirii valorii: „cine este producătorul și cine este beneficiarul?” Se ia în considerare și aspectul social, adică ierarhia între diverșii actori implicați și aspectul identitar (pământurile unei țări, ale Europei). PROBLEMATICA
În România, se discută aprins și există temeri mari cu privire la legea din 2014 care obligă la deschiderea pieței funciare spre investitori străini, fapt ce implică numeroase pericole. Există, în același timp, și o altă problematică reală legată de dorința de a favoriza monoculturile sau un peisaj variat.
SOLUȚII INOVATOARE
Adevărații actori din domeniul funciar sunt, de fapt, cei care trăiesc în teritoriile respective. O guvernanță internă care să le permită locuitorilor să aibă acces la fondul lor funciar ar accentua dinamica rurală.
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Asociația „Terres de Liens”
Sjoerd WARTENA
Vicepreședinte al Asociației Terres de Liens E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Cetățeni, agricultură alternativă, accesibilitate, terenuri agricole. CONTEXT
Situația actuală din România poate fi comparată cu cea a unui cătun din Franța anului 1973. Oamenii de acolo trăiau dintr-‐o agricultură de subzistență, multifuncțională, bazată pe o cunoaștere profundă a istoriei lor și a mediului lor natural. Ei se simțeau excluși și aveau impresia că trăiesc în afara timpurilor moderne. DEMERSURI
Pentru a restabili legătura cu trecutul nostru și pentru a nu fi supuși legilor pieței, competitivității și produselor chimice și industrializate, dorința noastră a fost de a ne adapta timpurilor noi, respectând în același timp patrimoniul natural.
În prezent, în satele mici există terenuri mai puțin fertile, însă agricultorii pot să le cultive, să prelucreze rodul producţiei şi să aibă un trai modest. Asistăm la un declin al țăranilor, iar acesta este un exemplu care ne arată că situația se poate schimba. Politica Agricolă Comună nu mai permite agricultorilor să folosească terenurile pentru o agricultură alternativă. Prin urmare, am creat Terres de Liens ca o mișcare biologică și biodinamică. Grupul Funciar Agricol există de multă vreme, însă este vulnerabil în timp și are anumite limitări. Oamenii care nu provin din domeniul agricol trebuie să aibă șansa de a practica un alt tip de agricultură. E, deci, nevoie de o structură financiară mai solidă. În 2003, am creat asociația Terres de Liens, dar am devenit o structură funcțională abia în 2007. ASPECTE INOVATIVE
Aspectul inovator reprezentat de Asociația Terres de Liens este
acela că cetățenii sunt cei care au avut inițiativa și s-‐au mobilizat pentru a susține o agricultură alternativă, de proximitate. Această asociație reprezintă un laborator pe care aleșii trebuie să-‐l folosească pentru a
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înțelege faptul că în domeniul agriculturii există și alte soluții, în afară de tehnologie și extindere.
REZULTATE
Primii acționari au fost găsiți prin rețeaua băncii solidare și a Agriculturii Biologice (Biocoop). În câteva luni, am strâns 3 milioane euro. Am început să cumpărăm ferme. În prezent avem 10 000 de acționari, 15 milioane de euro și 3 000 de hectare. La scară națională, există 19 asociații teritoriale în Franța, cu un total de 50 de promotori. Pentru a acționa și la nivel european, am creat un grup format din 9 țări: Ecoruralism. CONCLUZII
O agricultură de proximitate permite un echilibru mai bun între orașe și sate (în ceea ce privește comerțul, viața la țară). Acest obiectiv este sprijinit de către cetățeni, ceea ce ne arată că cei care iau deciziile trebuie să ţină cont de dorințele populației.
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Sinteza dezbaterior – «Terenuri agricole și rurale, modalități alternative de acces și noi moduri de transmitere»
Discuţie I: Cuvinte cheie: funciar, teritoriu, repartizare, destinaţie, utilizare, politici, sindicate. Intervenţie 1:
− În Franţa, la ţară, există mai multă populaţie rurală decât agricultori. Aceştia beneficiază de prime de instalare sub forma unui ajutor financiar şi tehnic. Există, de asemenea, problema funciară, adică repartiţia terenurilor în zonele agricole şi neagricole. Se confruntă şi România cu această problemă? Mai avem în Franţa o problemă teritorială. Se constată o pierdere a suprafeţelor agricole din cauza extinderii zonelor urbane şi periurbane. Cum pot fi păstrate terenurile agricole?
Răspuns 1: − Cifrele recensământului agricol din 2010, coroborate cu
ultimele date din 2013, arată o creştere a SAU cu un milion de hectare. Această situaţie se explică prin redarea circuitului agricol a terenurilor lăsate în paragină şi prin efectele PAC.
Răspuns 2: − În Franţa avem nişte instrumente de care celelalte state nu
dispun, cum ar fi SAFER. Este un organism care decide cine are întâietate la cumpărarea unui teren. Contractul de arendă, care permite arendaşilor să închirieze terenuri de la proprietari, se poate încheia pe o durată de 9 ani, cu posibilitate de prelungire. Arendaşii sunt, practic, pe domeniul lor. Această măsură este bună în măsura în care contribuie la stabilitatea agriculturii. Statul este cel care decide preţul terenului în funcţie de calitatea solului, condiţiile climatice, randament.
Moderatoarea: − Este o măsură de care trebuie ţinut cont. Pentru România, este
o activitate pe termen mediu. Această preocupare încă nu există, deoarece nu există pierderi de suprafeţe agricole.
Intervenţie 2: − Vă dau un exemplu din regiunea Charentes. Tot mai des,
producătorii de cereale cumpără terenuri aici şi cultivă în fiecare an porumb, ne distrug gardurile vii şi potecile pe care organizăm plimbări. Peisajele din România sunt atât de frumoase, sunteţi norocoşi, dar trebuie să păstraţi aceste peisaje, pământurile, patrimoniul. Un alt fapt despre care doream să vorbesc este că marii producători de cereale primesc subvenţii de 83 000 de euro prin PAC. Politicienii trebuie să ia
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măsuri pentru ca şi micii producători bio să poată beneficia de subvenţii.
Moderatoarea: − Ar fi, prin urmare, interesant dacă ar exista în România un
organism de decizie care să dea agricultorilor posibilitatea de a decide în legătură cu destinaţia şi utilizarea terenurilor. De asemenea, ei ar trebui să decidă dacă doresc să practice o agricultură de tip industrial sau familial.
Intervenţie 3: − La USAMV, am avut o studentă care a venit pentru o perioadă
de 6 luni pentru a face un studiu legat de preţurile terenurilor din România. Acest studiu a fost realizat în 3 regiuni diferite: la Călărași, la Timişoara şi la Cluj. Ea a constatat că agricultorii străini practică o agricultură intensivă care a distrus deja mediul înconjurător. Care ar fi modalităţile prin care le-‐am putea solicita cumpărătorilor să practice o agricultură corectă?
Intervenţie 4: − Miza majoră, din punctul meu de vedere, este de a stabili prin
lege că nu doar proprietarii şi arendaşii au un drept asupra terenurilor agricole, ci şi cetăţenii. Este vorba, de fapt, de un drept comun. Terres de Lien are meritul de a fi instaurat un dialog legat de rolul pământurilor. Acest aspect este greu de legiferat în Franţa, deoarece aici există mulţi proprietari de terenuri agricole.
Moderatoarea: − Ar trebui, deci, ca agricultorii să aibă, în România, posibilitatea
de a decide valoarea şi importanţa terenurilor. În termeni legislativi, ar fi poate posibilă implicarea cetăţenilor în luarea deciziilor. Există o asemenea posibilitate în alte domenii? Credeţi că ar fi posibil şi în domeniul terenurilor agricole sau mai trebuie aşteptat o vreme?
Răspuns 3: − Deocamdată, părerea micilor producători nu prea contează în
România. Toate proiectele, legile, actele normative se fac în capitală. S-‐a încercat anul trecut înființarea unei Camere Agricole, formată din toți producătorii din județ: aici mă refer atât la marii producători, cât și la micii producători, precum și la cei tineri, sub 35 de ani. Dar proiectul a murit în fașă. S-‐au făcut toate actele, s-‐a înregistrat Camera Agricolă la Judecătorie, avem personalitate juridică, avem ștampilă, dar nu avem oameni. Nu sunt producători care să fie interesați să intre în această Cameră Agricolă ca să se ajute unii pe alții.
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Moderatoarea: − Constatăm că pentru România, adevărata problemă legată de
pământ este inexistenţa unor politici adiacente celor agricole, referitoare la obţinerea de credite sau la cursuri de formare pentru agricultori. Cât despre acapararea terenurilor, aş dori să fac o precizare. Se spune, deseori, că de vină sunt străinii. Dacă definim acapararea ca fiind cumpărarea unor suprafeţe extinse, trebuie să ne amintim că România are o moştenire comunistă. Aici lucrurile se petrec altfel decât în celelalte ţări care deţin suprafeţe agricole. În plus, atât străinii, cât şi românii practică o agricultură de tip industrial. E tot o moştenire comunistă. Din punct de vedere politic, este vorba despre cultivarea de tip socialist, pe suprafeţe extinse, pentru obţinerea de producţii moderne, la scară mare. Clivajele sunt de natură diferită în Franţa şi în România.
Răspuns 4: − A fost realizat un studiu referitor la suprafeţele agricole din
România. Au avut loc întâlniri cu investitori străini şi, curios, nu ei deţin cele mai mari suprafeţe de teren. Rezultatele acestui studiu, realizat în judeţul Mureş, nu pot fi extrapolate la nivelul întregii ţări, deşi eşantionul luat în calcul este extrem de variat. A fost intervievat un investitor român care avea peste 600 de ha. În cazul celor care au societăţi comerciale pe suprafeţe de teren de 300 până la 500 de ha, majoritatea terenurilor sunt în arendă. Marii proprietari au până la 50 de ha în proprietate, restul fiind exploatat indirect de aceştia. Studiul arată o tendinţă inversată: micii proprietari închiriază terenuri marilor proprietari. Adică invers faţă de ce se întâmplă In Franţa sau în alte ţări europene. Lucrurile stau aşa în majoritatea situaţiilor. Se vorbeşte des, în interviuri, de legătura cu pământul. Spun asta mai ales micii proprietari şi agricultori. Ei au cu adevărat dorinţa de a lăsa moştenire terenurile respective. Este ruşinos, pentru ei, să trebuiască să vândă pământul pentru că nu-‐l mai pot lucra, în loc să-‐l lase moştenire. Pentru agricultorii pasivi, adică cei care au moştenit terenuri agricole, dar locuiesc la oraş, legătura cu pământul e mai slabă. Acest lucru se explică şi prin faptul că unii moştenitori locuiesc în străinătate sau au făcut studii, iar părinţii nu-‐i încurajează să preia terenurile. Pentru această categorie, legătura mai slabă cu pământul nu mai constituie un obstacol în calea vânzării.
Moderatoarea: − După 1990, prin politica agrară s-‐au redistribuit 2/3 din
terenurile agricole micilor proprietari. Rezultatul a fost o fragmentare extremă şi exploataţii agricole de dimensiuni foarte reduse. În anul 2000, existau peste 4 milioane de
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exploataţii cu o suprafaţă medie de 2 ha. Dată fiind această situaţie, e de înţeles inversarea tendinţei, adică faptul că majoritatea terenurilor agricole sunt deţinute de micii proprietari şi că aceştia le închiriază marilor proprietari.
Intervenţie 5: − Există sindicate agricole în România? Există vreo organizaţie
sindicală, în sensul nobil al cuvântului, care să le apere interesele legate de terenuri, de comercializare? Oare nu acesta ar trebui să fie unul dintre primii paşi?
Moderatoarea: − Trebuie să înţelegem că pentru această categorie de mici
proprietari agricoli, producţia este prioritar orientată spre satisfacerea propriilor nevoi de consum. Întreaga structură şi modul de producţie conduc în această direcţie. Toată producţia este destinată consumului propriu, prin urmare ei nu văd utilitatea existenţei sindicatelor. Dar, de ceva vreme, au apărut astfel de sindicate ale micilor producători. E o noutate, rezultată adesea din contactele cu Occidentul. Există o conştientizare în legătură cu patrimoniul. Din 2007, odată cu aderarea la Uniunea Europeană, există fonduri care ajung în sate tocmai datorită Uniunii. Situaţia nu e simplă, totuşi, căci e nevoie de cofinanţare, iar aceşti oameni nu prea au bani. Micilor producători le e foarte greu să acceadă la finanţarea locală. Am văzut, totuşi, într-‐un sat, cum doi agricultori au dezvoltat o exploataţie pentru realizarea unei producţii comerciale familiale. Vedem azi ce nu puteam vedea acum zece ani. În acest context, există unele lucruri care se fac şi se vor face în continuare, dar acesta nu e decât începutul.
Răspuns 5: − Agricultura nu e doar a agricultorilor şi a proprietarilor de
terenuri agricole, ea este şi a cetăţenilor. Iar eu consider că în România nu există sindicate. Am văzut că există mişcarea eco-‐ruralism, care reuneşte 1000 de ţărani. Adică vreau să spun că organizaţiile nu reprezintă doar iniţiativa agricultorilor, ci şi a societăţii civile. Împreună trebuie să formeze sindicate agricole, ca la Universitatea din Cluj, care asigură o colaborare între studenţi şi ţărani în domeniul seminţelor tradiţionale, împreună cu organizaţia Ecoruralism. Prin astfel de acţiuni poate fi realizată colaborarea dintre ţărani şi cetăţeni.
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Servicii noi pentru nevoi noi: servicii publice, servicii de asistență socială și mobilitate
Bogdan SUDITU
Conferențiar universitar
Universitatea din București, Facultatea de Geografie E-‐mail: [email protected]
CONTEXT
Structurile demografice teritoriale s-‐au modificat semnificativ în ultimele decenii. Distanțele geografice au devenit din ce în ce mai mult distanțe sociale. Distanțele dintre teritoriile urbane și cele rurale se accentuează odată cu trecerea timpului. În acest context, o serie de teritorii rurale au ajuns să concentreze grupuri de populație vulnerabile, cu nevoi speciale. A trăi în bune condiții, a călători, a se trata, a studia și a munci poate fi mai problematic pentru locuitorii zonelor rurale. Anumite teritorii rurale sunt mai vulnerabile decât altele din cauza izolării lor geografice, a exodului populației și a infrastructurii insuficiente. Ce soluții inovatoare trebuie să găsească aceste zone pentru a-‐și menține utilitatea socială și economică și pentru a rămâne atractive? PROBLEMATICA
Depopularea și îmbătrânirea demografică a zonelor rurale sunt cele mai evidente efecte ale procesului de urbanizare, ale migrației și polarizării populației în areale accesibile și bine echipate. Cel mai adesea, dificultățile demografice și spațiale (de accesibilitate) se traduc și prin dificultăți legate de gradul de echipare cu servicii publice și sociale. În aceste teritorii rurale, îndeplinirea responsabilităților publice de a asigura infrastructura și serviciile sociale necesare este mai dificil de realizat și are un cost mai ridicat. Tocmai de aceea, problematica serviciilor publice adaptate noilor condiții locale trebuie să facă obiectul unor politici publice bine țintite, pentru a fi eficiente atât din punct de vedere social, cât și economic. SOLUȚII INOVATOARE
Pentru autoritățile și instituțiile publice și private implicate în asigurarea de servicii publice și servicii sociale, evaluarea costurilor implementării acestor servicii presupune o evaluare specială, adaptată caracteristicilor demografice și teritoriale locale. În acest context,
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accesul la serviciile publice și sociale implică utilizarea de mecanisme inovative teritoriale. Astfel, prin încurajarea mobilității și a acesului la tehnologia IT, furnizorii și beneficiarii de servicii sociale pot să comunice și să se întâlnească în mod eficient pentru ambele părți.
Pe de altă parte, o problematică comună României și Franței este legată de amplasarea instituțiilor publice care asigură servicii sociale și medicale, astfel încăt acestea să fie accesibile pentru populația unor zone cât mai extinse. Crizele generate de închiderea de spitale „ineficiente” economic, dar care asigurau minime servicii medicale populației din zonele izolate sau slab populate au determinat o abordare plurivalentă a „eficienței” și implicit luarea de decizii adaptate: redeschidere, servicii publice mobile, implicarea de voluntari locali, partajarea responsabilităților cu ONG-‐uri și alte instituții private, având ca obiect realizarea serviciilor de interes public.
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Egalitatea teritorială
Max BARBIER
Responsabil misiune Ruralitate, Comisariatul General al Egalității Teritoriilor
E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Colaborare, servicii publice, accesibilitate CONTEXT
Ne-‐au fost aduse la cunoştinţă chestiuni referitoare la accesibilitatea serviciilor publice pentru locuitori. Am pornit, așadar, de la nevoile exprimate de către populație. Am luat măsuri și am experimentat modele. Au fost create dispozitive în sectorul medical și cel al accesului la serviciile de stat.
Am să vă prezint operațiunea privind prezența serviciilor publice (rețeaua de căi ferate, asigurările de sănătate, securitatea socială, sistemele de asigurări agricole) care implică organisme de interes general. Acestea erau din ce în ce mai absente la nivelul cantonului, regăsindu-‐se cu precădere la nivel de arondisment. S-‐a creat o distanță față de locuitorii care aveau în continuare nevoie de servicii. Cum pot fi satisfăcute nevoile locuitorilor păstrând, în același timp, un model economic viabil?
DEMERSURI
În ciuda existenței Internetului, persistă necesitatea unei interfețe pentru a putea formula întrebări adaptate limbajului utilizat în structura vizată. Nu toată lumea cunoaște limbajul Internetului. Prin urmare, prima etapă este identificarea teritoriilor în care există asemenea nevoi (teritorii rurale, periurbane, cartiere defavorizate de la periferiile orașelor).
11 departamente-‐pilot au identificat teritoriile, au creat structuri și au colaborat cu operatori pentru a folosi în comun resursele și pentru a forma persoanele care urmau să aibă contact cu publicul. Fiecare organism public avea propriile programe informatice de comunicare, propriile protocoale, iar acestea nu erau încă interconectate.
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ASPECTE INOVATIVE
O soluție este aceea de a pune în comun resursele pentru a asigura prezența serviciilor publice și relațiile cu structurile. Astfel, acestea din urmă au fost reorganizate în sedii/direcţii/puncte de servicii publice permanente pentru primirea cetățenilor.
REZULTATE
În prezent, există 300 de puncte de servicii publice, iar obiectivul este de a ajunge la 1000. Modelul economic este garantat de către un sistem de finanțare tripartit (stat, operatori și colectivitate locală). Acest model economic est impus de lege prin crearea unui fond comun. CONCLUZIE
Colaborarea dintre operatori permite asigurarea accesului cetățenilor la serviciile publice.
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Inovațiile pentru îmbunătățirea accesului populației rurale la servicii
Jean HORGUES-‐DEBAT
Director ADRETS
Asociația pentru Dezvoltarea în Rețea a Teritoriilor și a Serviciilor E-‐mail: adrets@adrets-‐asso.fr
www.adrets-‐asso.fr CUVINTE CHEIE Accesibilitate, inovare, rural, servicii publice, teritorii. CONTEXT Teritoriile rurale din zona Alpilor suferă de pe urma exodului rural masiv și a izolării geografice. Ca reacție la densitatea demografică redusă, marile servicii publice tind de asemenea să fie concentrate mai degrabă în orașe. Cu toate acestea, există oameni care s-‐au mutat recent în zonă și care au nevoie de servicii indispensabile vieții de zi cu zi, fie că este vorba despre servicii tradiționale precum educația și administrația, fie despre servicii noi, cum sunt îngrijirea copiilor, cultura și accesul la Internet. Pe lângă locuințe și locuri de muncă, locuitorii au și alte nevoi:
- servicii publice (administrație, poliție și justiție); - servicii comerciale, publice sau private (apă, electricitate, gaz,
salubriate) telecomunicații, poștă, magazine mici cu produse de bază);
- servicii educative (școli, sport și modalități de petrecere a timpului liber);
- servicii școlare: prestații sociale (șomaj, ajutoare pentru familii și bătrâni, asigurări de sănătate etc.), sănătate, servicii la domiciliu, centre pentru copii;
- servicii cu privire la locul de muncă, la economie și la formarea profesională;
- servicii de transport și de mobilitate, pentru a lega cele amintite mai sus.
Problema serviciilor nu se referă la prezența sau la absența
echipamentelor necesare serviciilor, la proximitate sau la proporție (numărul de specialiști per cap de locuitor), ci la accesibilitate.
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ADRETS a identificat 11 criterii de accesibilitate: 1. Informarea: existența unui punct de informare cu privire la servicii; precizia informației: adresă, program de lucru, date de contact; caracterul complet al informaţiei; existența unor informații referitoare la calitatea serviciilor și la posibile alternative. 2. Contactarea furnizorilor de servicii: modul în care se poate lua legătura cu furnizorii de servicii pentru stabilirea unei întâlniri sau pentru a afla care sunt demersurile necesare pentru a beneficia de servicii: prin poștă (în ce interval de timp se primește un răspuns?), prin email (nu se primește întotdeauna un răspuns), prin Internet (înscriere online), prin telefon (se pune problema disponibilității; adesea intră robotul telefonic) sau, în fine, prin deplasarea în persoană. 3. Timpii de așteptare: care sunt termenele pentru o întâlnire, pentru a beneficia de servicii sau pentru transferul unui dosar dintr-‐un teritoriu în altul? 4. Armonizarea orarelor: care sunt orele de deschidere? Există o concordanță între diferitele servicii furnizate și programele de lucru? Dar între programele de lucru și intervalele orare în care se asigură transportul? 5. Timpul de deplasare până la furnizorii de servicii: cât de departe se află acestea unele de altele și în raport cu domiciliul beneficiarului? 6. Mijloacele de transport: accesul la servicii folosind transportul în comun -‐ locuri de parcare în apropiere, amenajarea de autocare sau/și de locații pentru a se asigura accesul persoanelor cu dizabilități sau pentru cărucioarele pentru copii. 7. Accesibilitatea practică: localizare, semnalizare, accesul persoanelor cu dizabilități, proximitatea serviciilor asociate (Xerox, poze la minut, Internet, dactilografiere etc.), gruparea serviciilor. 8. Drepturile: dreptul la servicii nu este același pentru toți, el depinzând de domiciliu, de situația personală și de vârstă. 9. Costurile: prețul serviciilor, ajutoare personalizate, costul accesului la servicii (apeluri telefonice, transport în comun sau cu mașina, parcare etc.). 10. Simplitatea, accesibilitatea culturală și socială: complexitatea dispozitivelor, a demersurilor, a limbajului, conviețuirea în noua comunitate, adaptarea la aceasta (limbă, ascultare, explicare). 11. Natura globală a serviciilor: coordonarea între servicii, serviciile de proximitate asociate, furnizarea de servicii în funcție de persoană și nu de un număr de ordine administrativ. DEMERSURI
ADRETS gestionează o rețea de teritorii și de actori publici din regiunea Alpilor, acționând în domeniul serviciilor. Asociația identifică și analizează dificultățile și impasurile întâlnite la fața locului și,
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totodată, inventariază, formalizează și difuzează numeroasele exemple de inovare puse în aplicare la nivel local. 1. Primele dificutăți legate de dezvoltarea durabilă (socială, economică și a mediului înconjurător) au fost fragmentarea și scindarea ofertei de servicii. Există numeroase servicii la diferite niveluri, însă lipseşte coordonarea la nivel local, ceea ce afectează lizibilitatea şi gestionarea globală şi transversală a persoanelor vizate și a teritoriilor. Fragmentarea conduce și la concurență între servicii, între teritorii și locuitori, sporind astfel inegalitățile sociale și teritoriale. Unii beneficiază de servicii de lux, standardizate și costisitoare pentru comunitate sau pentru beneficiari (centre de multiprimire sau centre de primire pentru persoane vârstnice cu dizabilităţi). Însă, dat fiind că finanțarea nu este posibilă în toate cazurile, alții recurg la servicii fragmentate, prea puțin încadrate, care urmează doar o logică privată (persoane angajate fără contract pentru servicii la domiciliu). În fine, există o a treia categorie de teritorii și de persoane, care nu beneficiază de niciuna dintre aceste soluții. În acest caz, unele femei sunt nevoite să renunțe la locul de muncă pentru a se ocupa de copii, de rudele în vârstă, iar altele ajung să lucreze la negru.
2. O a doua serie de dificultăți rezultă din dorința de a generaliza o anumită soluție, în detrimentul alteia, de a cere tot mai mult de la o soluție veche, punând-‐o în opoziție cu altele. Mereu „mai multˮ din „totˮ sau, pur şi simplu „în totalitate”. · „în totalitate publicˮ, se opune lui „privatˮ, în totalitate „redistribuțieˮ se opune lui „comercialˮ,
· „în totalitate echipament colectivˮ se opune lui „serviciu personalizat individualˮ,
· „în totalitate solidar și de bunăvoieˮ se opune lui „profesional și impusˮ,
· „în totalitate luat în primireˮ se opune lui „fiecare pentru elˮ. Aceste antinomii sunt adesea de natură ideologică și nu permit gestionarea durabilităţii serviciilor din punct de vedere social (inegalitatea accesului la servicii), economic sau de mediu (aglomerare urbană). Scheme de gândire de tipul „totul sau totˮ duc la perpetuarea iluziei că există o soluție unică. Or, în realitate, aceste antinomii sunt de mult desuete, iar realitățile din teren sunt variate. Abordarea „totul sau totˮ încurajează fragmentarea, antagonismele și divergența, în defavoarea unei oferte globale coerente, care să răspundă nevoilor
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populației. Munca de teren a ADRETS permite identificarea acestor
dificultăți şi formularea unor soluții inovatoare. ASPECTE INOVATIVE Inovarea nu are sens decât în măsura în care permite găsirea unor răspunsuri mai potrivite pentru anumite nevoi. Inovările din partea AREDTS constau în: 1. abordarea transversală și teritorială a problemei serviciilor, în funcţie de nevoile globale ale locuitorilor. 2. definirea conceptului și a criteriilor de accesibilitate pe baza studiilor de caz efectuate. 3. munca în rețea, capitalizarea și cooperarea pentru găsirea și promovarea de noi soluții adaptate la nevoile locuitorilor din zonele rurale. 4. stabilirea de diagnostice în funcţie de teritoriu şi de participarea serviciilor, ca urmare a fragmentării şi a compartimentării acestora. Organizarea unor acţiuni de consultare a populaţiei în acest sens şi de implementare a schemei de dezvoltare transversală şi multianuală a serviciilor (contrar abordărilor în funcţie de necesităţi din domeniul infrastructurii publice). 5. mutualizarea teritorială, organizarea de servicii convergente și sinergia acestora reprezintă inovări semnificative la nivel organizatoric. Astfel, ADRETS se ocupă de o rețea de 65 de centre de primire polivalentă de proximitate (reprezentanțe sau centre de servicii publice) în zona Alpilor. Aici se realizează primirea, informarea și orientarea publicului rural din diverse categorii. 6. identificarea inovațiilor sociale care, contrar opţiunii “totul sau tot”, nu mai creează opoziţii între posibilele soluţii, ci le articulează, transformându-‐le în soluţii de tip “şi şi”. Serviciile publice devin, astfel, din ce în ce mai des, hibride datorită: · unui parteneriat public-‐privat (parteneriate între comunități și asociații și chiar crearea de SCIC-‐uri, societăți cooperative de interes colectiv),
· articulării redistribuirii publice și a pieței (o creșă este finanțată atât de către părinți, cât și de către comunitate),
· conștientizării acestor realități, ceea ce permite perfecționarea modalităților de încheiere a parteneriatelor. Acestea nu mai depind exclusiv de subvenționarea prin inițiative ale sectorului privat sau public, respectiv ale pieței, ci de acordul asupra unor obiective comune.
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Activităţile ADRETS au subliniat numeroase alte inovații sociale, bazate pe hibridizare:
- hibridizarea între comunitate și individ: o creșă aparținând comunității oferă servicii la domiciliu, în cazul în care părinții au un program de lucru atipic sau o urgență,
- hibridizarea între voluntari și specialiști: specialiștii din sănătate formează, consiliază şi, în caz de nevoie, iau locul celor care au grijă de rudele cu dizabilități,
- hibridizarea între beneficiarii și furnizorii de servicii: · pe lângă mașina personală și transportul în comun, există soluția de mijloc, care presupune folosirea în comun a unei mașini: fiecare răspunde în felul său la nevoile celuilalt, în cadrul unui sistem de reciprocitate și într-‐un cadru comunitar;
· la fel se întâmplă și în cazul conviețuirii mai multor generații: tinerii au acces la o locuință, în schimbul sprijinului acordat persoanelor vârstnice la care locuiesc;
· habitatul cooperativ reprezintă o soluție hibridă între locuința individuală și locuinţele colective;
· cei care participă la o rețea de schimburi reciproce de cunoștințe sau de servicii beneficiază de experiența și de serviciile celorlalți, contribuind, la rândul lor, cu propriile cunoștințe și servicii.
· există numeroase alte inovații „hibridˮ, care utilizează adesea tehnologia digitală pentru a facilita relația cerere-‐ofertă și pentru a elimina inconvenientele legate de timp sau de distanţă în cadrul proiectelor de solidaritate. Și universul digital trebuie să fie hibrid, dar nu înlocuind factorul uman, ci completându-‐l.
REZULTATE Dezvoltarea inovațiilor la nivel teritorial continuă, unele dobândind chiar o notorietate internațională (de exemplu, BlaBlaCar sau KissKissBankBank).
Cu toate acestea, multe nu sunt luate în considerare de politicile publice, iar unele se situează la limita legalității. Abordarea problemei serviciilor continuă să fie dominată de dezbaterea „public/privatˮ și de opoziția „infrastructură publică/servicii personalizateˮ.
Activitățile în rețea permit capitalizarea, promovarea și înmulțirea inovațiilor, dar generalizarea acestora depinde, până la urmă, de politicile publice. CONCLUZII Istoria ne arată că progresele în domeniul serviciilor destinate populației au avut întotdeauna la origine munca pe teren sau
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inițiativele actorilor din domeniul economiei sociale și solidare, care au fost, până la urmă, recunoscute și sprijinite de politicile publice.
Tot istoria ne învață că trebuie să avem răbdare și să le oferim oamenilor instrumente care să-‐i ajute să se exprime și să experimenteze, fără a mai aștepta soluții venite de la factorii de decizie sau generate spontan de piață.
Pentru a-‐i ține pe oameni și, mai ales, pe tineri în zonele rurale, este nevoie de servicii. Este nevoie de servicii și pentru crearea de locuri de muncă. Modelele clasice (servicii furnizate exclusiv de guvern sau lăsate pe seama pieței) nu pot face față singure provocărilor. Atât în Franța, cât și în România, este nevoie urgentă de soluţii inovatoare, iar actorii locali trebuie să se bucure de încredere pentru a le putea găsi. BIBLIOGRAFIE Acesta este un extras dintr-‐un studiu realizat în cadrul Rețelei rurale franceze: „IMPASSES ET INNOVATIONS DES SERVICES EN MILIEU RURAL FACE AUX NOUVEAUX CONTEXTES" („Impasuri și inovații ale serviciilor, în zona rurală, ca reacție la noile contexteˮ) Recomandăm lecturarea bibliografiei în ordinea următoare: 1. Pentru început, videoclipul despre coșmarul și visul lui Bérengère, apoi cele 4 pagini, pentru a vă stârni curiozitatea de a citi în continuare: 2_Les vidéos_Berengère et Léa 2. Cele 3 caiete principale, impasurile (38 de pagini), inovațiile (29 de pagini) și propunerile (10 pagini) vă vor ajuta să vă faceți o imagine de ansamblu cu privire la analiza noastră: 1_Les Cahiers 3. Caietul referitor la tendințe, cuprinzând 102 pagini și 6 secțiuni (evoluția demografică și mobilitatea mediu urban-‐mediu rural (25 de pagini); evoluții sociologice (10 pagini); tehnologiile informației și ale comunicării (23 de pagini); mobilitatea și accesul la servicii (8 pagini); evoluția politicilor publice (16 pagini) şi Secțiunea evoluția serviciilor (18 pagini)) iau mai mult timp, mai ales dacă sunteţi grăbiţi, dar vă vor permite aprofundarea analizei: 1_Cahier des tendances_final.pdf 4. Bibliografia scrisă face trimitere la studii excelente care, pentru noi, au fost o sursă de inspirație și care reprezintă o adevărată mină de informații și de reflecții pentru aprofundare. Documentele cele mai reprezentative pot fi descărcate direct de pe pagina web: 4_Bibliographie. La fel și fișele ilustrative: 3_Fiches Expérience Vă dorim lectură plăcută și o bună întrebuințare a informațiilor. Comentariile sunt binevenite și așteptăm cu interes sugestiile dumneavoastră pentru diseminarea și continuarea acestei cercetări.
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Inițiative și servicii ale Organizației Caritas Alba Iulia în mediul rural
András MÁRTON
Director Caritas Alba Iulia
andras.marton@caritas-‐ab.ro, www.caritas-‐ab.ro Telefon mobil: 00-‐40-‐744-‐707.508
CUVINTE CHEIE Sărăcie rurală, lipsă servicii, lipsă infrastructură, lipsa competențelor și a încrederii, mobilitate restrânsă Primă urgență: servicii medicale, sociale, ajutor gospodăresc A doua urgență: servicii de asistență familială, psiho-‐socio-‐pedagogice, terapeuți ambulanți etc. Servicii și inițiative de dezvoltare a competențelor de viață CONTEXT Înființată în februarie 1990, organizația urmărește promovarea și dezvoltarea dreptății sociale prin dezvoltarea și implementarea de servicii medico-‐sociale, servicii de educație a adulților și servicii de dezvoltare comunitară, lobby și advocacy în interesul persoanelor cu risc de marginalizare socială respectiv prin promovarea spiritului de responsabilitate, curaj și inițiativă civică. Confruntată cu dificultăți sociale incomparabil mai mari ale persoanelor și comunităților din mediul rural, cu accesul restrâns la servicii de interes public, organizația își concentrează începând din 2002 o mare parte a inițiativelor și serviciilor către acest mediu. DESCRIERE Organizaţia Caritas Alba Iulia derulează proiecte complexe în domeniul asistenţei sociale pentru toate categoriile de vârstă din mediul rural în 4 județe (AB, MS, HR, CV). Serviciile noastre pentru locuitorii zonelor rurale sunt: îngrijirea medicală și asistența socială la domiciliu, medierea și suportul accesului bolnavilor din mediul rural la servicii medicale de specialitate, dezvoltarea competenței de mișcare a persoanelor cu limitări motorii în vederea păstrării și îmbunătățirii capacității de satisfacere independentă a activităților vieții zilnice, asistență familială în situații cu risc de marginalizare socială, activități de suport pentru vârstnici, centre de plasament pentru copii și tineri, educație și dezvoltare timpurie, programe pentru persoane cu
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dizabilități, programe de integrare pentru romi, programe de instruire și formare profesională, fermă cu scop educativ, cursuri de agricultură și zootehnie ecologică, cursuri de prelucrare a materiilor prime din agricultură, programul ”Desaga” de marketing direct a produselor gospodăriilor rurale, asistență comunitară rurală, consultanță și asistență administrativă a fermierilor, practică agricolă la ferme model din Europa occidentală, consultanță, voluntariat (tabere tip WorkCamp), etc. ASPECTE INOVATIVE Prin activitatea noastră ne străduim să oferim sprijin permanent adaptat la nevoile reale apărute într-‐un mediu în continuă schimbare și să combinăm prin soluţii creative şi inovatoare bunele intenţii umane cu calitatea profesională în domeniile abordate. Elementul central al abordării este mobilitatea. Din experiența noastră reiese că populația rurală are o mobilitate foarte scăzută și o inerție mare care îi împiedică în accesarea chiar și a puținelor servicii și drepturi existente. Din această cauză o parte din serviciile de bază, precum și serviciile de specialitate trebuie să se deplaseze la beneficiari. Principiul fundamental al tuturor intervențiilor noastre este activizarea. În contactul cu beneficiarul și cu comunitățile în care suntem prezenți căutăm în primul rând mobilizarea resurselor proprii individuale și/sau comunitare existente. Considerăm că baza percepției subiective a calității vieții o constituie experiența competenței proprii în confruntarea cu provocările vieții cotidiene și a vremurilor pe care le trăim. Experiența competenței proprii creează premisele de ieșire din cercurile vicioase în care ne învârtim și trecerea pe o traiectorie a dezvoltării din inițiative și resurse proprii. REZULTATE • servicii derulate pe teritoriul a 111 autorități locale, predominant din mediul rural; • peste 600 angajați; • peste 470 voluntari; • anual peste 35000 persoane beneficiare ale paletei de servicii și inițiative ale organizației. CONCLUZII Cea mai importantă investiție a oricărei strategii de dezvoltare (regională) este în accepțiunea noastră investiția în oameni. Accesul la servicii sociale și medicale ilustrează în modul cel mai evident
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poziționarea societății vis a vis de valoarea și demnitatea umană. Constituie de asemenea baza confortului existențial și emoțional al oamenilor, indispensabil pentru deschidere, încredere și dezvoltare. Strategiile de dezvoltare trebuie să vizeze activarea/activizarea persoanelor și comunităților prin inițiative pragmatice inovative de educație și de cooperare, care să le ofere experiența competențelor proprii de viață și de dezvoltare.
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Mediul digital – o șansă pentru spațiul rural, un sprijin necesar în teritoriu
Garlann NIZON
Coordonator al rețelei Spații Digitale Publice din Departamentele
Drôme și Ardèche Sindicatul Mixt de Informație Rutieră (Franța)
E-‐mail: [email protected] 06 26 01 19 23
CUVINTE CHEIE Acces, sprijin, mediu digital, proiecte, servicii publice. CONTEXT În urmă cu 20 de ani, într-‐un departament foarte rural, două persoane s-‐au gândit că mediul digital și Internetul ar putea constitui un instrument interesant care să permită ieșirea din izolare a teritoriului respectiv. S-‐a creat așadar un Sindicat Informatic care reunește în prezent aproximativ 350 de localități. Una dintre primele acțiuni a fost crearea unui spațiu deschis tuturor, dotat cu calculatoare conectate la Internet și gestionat de către un profesionist. În prezent, există peste 25 de asemenea spații în Ardèche. Pe lângă crearea acestora, Sindicatul sprijină colectivitățile în ceea ce privește familiarizarea cu instrumentele digitale prin gestionarea achizițiilor și întreținerea echipamentului informatic (în cadrul primăriilor, al școlilor…), prin crearea de servicii digitale și prin asigurarea programelor de formare și a unei linii de asistență telefonică. DEMERSURI Spațiile Digitale Publice (SDP) sunt o rețea teritorială interesantă. Ele sunt aproape de cetățeni, iar misiunea lor a evoluat substanțial, mai ales după ce numeroase proceduri administrative au început să se desfășoare electronic. În același timp, prezența serviciilor publice în teritoriile rurale s-‐a diminuat. SDP-‐urile garantează astfel echitatea și accesul la drepturi, oferind un sprjin indispensabil multora dintre utilizatori (în ceea ce privește aspectul digital, dar și înțelegerea limbajului administrativ, uneori abscons). „DA digitalizării, NU dezumanizării”. Nu doar demersurile administrative, ci și toate aspectele vieții cetățenilor sunt influențate de mediul digital. Fie că este vorba de
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părinți, cadre didactice, militanți, aleși sau directori de proiecte, acesta poate să reprezinte un instrument formidabil de emancipare, sau, din contră, să împiedice integrarea în societatea actuală, dacă nu-‐i stăpânim modul de folosire, codurile și instrumentele. Datorită sprijinului din partea Sindicatului de informație rutieră (Syndicat des Inforoutes), SDP-‐urile și-‐au continuat evoluția și s-‐a trecut de la un sistem de acces la un sistem ce vine să susțină proiectele (fie ele individuale sau colective, asociative sau teritoriale...), să asigure cultura digitală necesară, să clarifice mizele aflate în joc și să abordeze dimensiunea politică a mediului digital. Ambiția SDP-‐urilor este aceea de a deschide o dezbatere asupra plusvalorii instrumentelor electronice în proiectele teritoriale și de a permite tuturor să le utilizeze ca pe un „instrument ajutător” și nu ca pe un scop în sine. ASPECTE INOVATIVE Având în vedere că aceste spații sprijină sau inițiază proiecte în zone uneori izolate, inovațiile sunt la ordinea zilei. Fie că e vorba de spații digitale publice tehnice, de uz curent sau social, acestea ocupă un loc central în cadrul teritoriilor și al proiectelor. Astfel, mediul digital reprezintă uneori chiar un alibi în aceste zone (în unele sate, spațiile digitale publice înlocuiesc bistrourile), care permit întâlnirea între populații ale căror drumuri nu se mai intersectau. În acest mod, se asigură schimburi, ceea ce determină apariția unor proiecte, a unor servicii și a unei legături sociale. De asemenea, este necesară inovația. Ea reprezintă o constantă de 20 de ani încoace și permite acestor zone rurale să se adapteze în funcție de evoluția obiceiurilor și nevoilor populației. REZULTATE În 20 de ani, sindicatul a trecut de la 2 la 350 de localități membre. Există mai mult de 25 de SDP-‐uri în regiune și se ivesc mereu noi proiecte de creație. Aceste spații inconturnabile au reușit să devină centre de resurse electronice, esențiale în ziua de azi, într-‐o societate a cunoașterii din ce în ce mai digitalizată. Mai mult decât atât, sindicatul a permis crearea de servicii publice în zonele în care acestea nu existau, dar și accesul la cultură, la formarea profesională sau la viața socială. Animatorul este personajul cheie, iar faptul că îi cunoaște pe utilizatori îl ajută să le ofere acestora răspunsuri personalizate cu privire la numeroase aspecte ale vieții de zi cu zi. Astfel, el poate să promoveze anumite servicii de inovație socială care s-‐au dezvoltat datorită mediului digital (consum colaborativ, rețea de schimb de cunoștințe, promovarea circuitelor scurte…).
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CONCLUZII Deși amenințate cu dispariția odată cu dezvoltarea tehnologiei ADSL și cu scăderea costurilor echipamentelor, s-‐a dovedit că spațiile digitale publice rămân indispensabile cetățenilor, pentru ca aceștia să poată să înțeleagă societatea actuală și viitoare, să participe la viața ei și să evolueze. BIBLIOGRAFIE
1. Rapport du Conseil National du numérique «Citoyens d’une société numérique – Accès, Littératie, Médiations, Pouvoir d’agir: pour une nouvelle politique d’inclusion» http://www.cnnumerique.fr/inclusion/.
2. Rapport de C Lebreton (Président de l'assemblée des départements de France) "Les territoires numériques de la France de demain" http://www.courrierdesmaires.fr/wp-‐content/uploads/2013/09/numerique-‐rapport-‐c-‐lebreton2013.pdf.
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Sinteza dezbaterilor – «Servicii noi pentru nevoi noi: servicii publice, servicii de asistență socială și mobilitate»
Discuție I: Cuvinte cheie: servicii, instrumente, inovaţie, tehnologic, social. Moderatorul:
− Cum aţi constatat că inovaţia tehnologică a contribuit la acţiunea socială?
Intervenţie 1: − În Ardèche, inovaţia tehnologică a fost folosită aproape ca un
alibi pentru a deveni inovaţie socială. Digitalizarea face ca societatea să fie mai puţin piramidală, iar aleşii mai uşor de contactat şi de alertat prin intermediul instrumentelor digitale. De asemenea, digitalizarea poate veni în ajutorul dezvoltării economice locale... E foarte transversală. Ţine şi de voinţa politică, de dorinţa de a reînsufleţi un teritoriu, de a replasa cetăţeanul în centrul problematicii teritoriale. Investiţiile şi funcţionarea sunt problematice în Franţa. Au fost realizate investiţii în infrastructurile digitale. Au existat planuri vaste pentru dezvoltarea accesului la Internet de mare viteză. Avem noroc cu magistralele de date din Ardèche, care au permis dezvoltarea de proiecte. Avem acum şi un sindicat interdepartamental care permite dezvoltarea fibrei optice. Deţinem una dintre cele mai mari reţele de fibre optice din Europa. Iar acum dezvoltăm şi sistemul FFTH, adică aducerea fibrei optice până la abonat. Este o condiţie prealabilă în serviciul unui proiect. Cum urmează a fi utilizate aceste infrastructuri? Care vor fi utilizările şi serviciile în viitor? Pentru ce scopuri? Toate acestea ţin de voinţa politică. Funcţionarea rămâne totuşi dificilă, este necesară o mediere, iar finanţarea e greu de găsit. Am experimentat o finanţare a unor astfel de spaţii publice digitale prin intermediul fondului FEDER, pentru structuri şi asociaţii de mici dimensiuni. A fost foarte greu, extrem de greu. Pentru că fondurile europene nu pot fi utilizate pentru structuri de mici dimensiuni. E foarte complicat din punct de vedere contabil, dar şi în termeni de trezorerie, să păstrezi deschise aceste structuri şi să le finanţezi.
Intervenţie 2: − Inovaţie tehnologică, inovaţie socială, întrebări legate de
investiţii şi de funcţionare … În experienţa pe care am avut-‐o, în legătură cu centrele de servicii pentru public, am ţinut cont de problema funcţionării şi de finanţarea acesteia. De exemplu, un ales a solicitat o subvenţie entru o construcţie în sectorul medical. Când construcţia a fost gata, şi-‐a dat seama că lipseau medicii. Trebuie să ai o abordare globală în cazul unui model
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economic, deoarece orice investiţie presupune şi anumite costuri. Funcţionarea presupune şi existenţa unor mediatori. Abordarea de tip social nu poate fi bine gestionată decât dacă proiectele legate de teritoriu sunt solide şi dublate de voinţa locuitorilor din teritoriul respectiv. Soluţiile devin posibile în aceste condiţii. Dar dacă lansezi, dacă paraşutezi pur şi simplu un proiect în teritoriu, nu teritoriul e proprietarul proiectului şi, de aceea, nu-‐l va întreţine.
Intervenţie 3: − Lucrurile nu se termină aici, întrucât trebuie respectată şi o
logică a serviciilor publice. Există 600 de astfel de servicii în Franţa. Fiecare serviciu mare are propriul site internet şi servicii on line conform propriei sale logici. Fiecare serviciu instalează terminale. A fost cazul la SEDIC, acum există terminale şi la CAF. Din motive de siguranţă, fiecare doreşte să-‐şi instaleze propriul terminal. Va fi o pădure de terminale şi nici un suflet de om care să întâmpine clienţii. Mutualizarea este obligatorie.
Răspuns 1: − Structurile care nu asigură această mutualizare nu au eticheta
de «serviciu public». Răspuns 2:
− Pe lângă aceasta, în Franţa nu există cursuri de formare pentru utilizarea serviciilor la distanţă. Ar trebui să existe mediatori pe teren. Dar, pe de o parte, aceştia nu sunt plătiţi, exceptând serviciile publice, iar pe de altă parte, nu sunt formaţi. Au fost făcute unele prezentări la nivel de asociaţie, dar la nivel naţional nu se pot asigura astfel de cursuri de formare pentru utilizarea serviciilor la distanţă. Folosirea unui autoturism în comun este o soluţie incredibilă, la fel ca sistemele de schimb în monedă locală, sau schimbul de cunoştinţe. Toate aceste instrumente colaborative, toate aceste inovaţii au fost un pas înainte, realizat prin schimbarea destinaţiei noilor tehnologii, ele permiţând extinderea şi facilitarea schimburilor, precum şi punerea în relaţie a ofertelor şi a cererilor. E o iniţiativă interesantă, cu condiţia să nu fie preluată de marii operatori în scopul obţinerii de beneficii personale în calitate de intermediari. În prezent, datorită colaborării, asistăm la emergenţa unei utilizări cetăţeneşti.
Răspuns 3: − Aş dori să revin la incompatibilitatea dintre anumite servicii,
cum e cazul terminalelor, pentru a sprijini demersul sindicatului magistralelor de date. Obiectivul nostru este de a împărtăşi anumite realizări. Dezvoltarea este finanţată o dată pentru software-‐uri de tip open source, ceea ce înseamnă că
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oamenii plătesc doar o dată pentru acest serviciu care poate fi folosit şi de către alte structuri. Datele sunt relocalizate, dar rămân în Ardèche, nu ajung la o mare companie americană… Se dezvoltă astfel o logică bazată pe un serviciu, pe o depanare care nu e delocalizabilă. Nu am pătruns încă în cadrul juridic. Dar trebuie să punem în comun realizările şi costurile pentru a permite o dezvoltare mai uşoară şi mai puţin costisitoare.
Moderatorul: − O abordare de jos în sus este absolut necesară, asemeni
iniţiativelor de cooperare, discuţiilor, dezbaterilor. Pe de o parte, pentru o mai bună funcţionare este nevoie de structuri foarte clare. Structurile statului şi colectivităţile ar trebui să aibă, în acest caz, responsabilităţi destul de precise pentru dezvoltarea unor iniţiative. Pe de altă parte, astfel s-‐ar răspunde cu adevărat nevoii sociale.
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Acțiunile autorităților locale pentru crearea de servicii
Bogdan SUDITU
Conferențiar universitar Universitatea din București, Facultatea de Geografie
E-‐mail: [email protected]
CONTEXT
În continuarea dezbaterii privind maniera de organizare a serviciilor publice și a serviciilor de asistență socială, a fost discutat modul în care intervin colectivitățile teritoriale în zonele rurale pentru a garanta servicii publice de calitate pentru toți locuitorii. În contextul în care cadrul normativ specific domeniului, precum și cel referitor la responsabilitățile colectivităților teritorile, au aplicabilitate generală asupra teritoriului național, este destul de dificil de creat instrumente juridice și tehnice adaptate pentru teritoriile rurale „sensibile”. Abordarea acestor aspecte a vizat identificarea și prezentarea situațiilor, activităților și locurilor care au nevoie de abordări administrative personalizate.
PROBLEMATICA
Problematica acțiunilor autorităților locale pentru crearea de servicii poate fi abordată din dublă perspectivă: una juridică, centrată pe identificarea responsabilităților specifice domeniului, inclusiv a manierei în care responsabilitățile sociale sunt partajate între colectivitățile teritoriale de niveluri diferite și o a doua perspectivă, ce vizează capacitatea colectivităților (în termeni financiari și de resurse umane calificate) de a îndeplini responsabilitățile legale, precum și de a implementa cu succes soluții locale, personalizate.
Responsabilitățile autorităților privind serviciile publice și cele sociale, așa cum sunt stabilite prin lege, traduc o implicare a tuturor nivelurilor administrative, de la cele centrale, către cele regionale, departamentale sau locale. În cadrul acestei structuri multi-‐nivel, fiecare autoritate are instrumente specifice de intervenție, adaptate teritorial și social. Chiar dacă, în teorie, pentru orice problemă socială sau teritoriu există o instituției sau un instrument de intervenție apropriat, în realitate, cooperarea interinstituțională sau corelarea și complementaritatea responsabilităților dintre nivelurile administrative un funcționează foarte bine. Rezultatul este adesea absența sau dificultatea asigurării serviciilor publice și sociale în arealele izolate sau pentru persoanele care nu au o situație „clară” din punct de vedere a
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nevoilor sociale și congruentă cu descrierile instrumentelor de intervenției publică. SOLUȚII INOVATOARE
Reforma colectivităților teritoriale, regionalizarea, descentralizarea, extinderea autonomiei locale și încurajarea cooperării descentralizate dintre colectivitățile teritoriale de același nivel sunt măsuri semnificative prin care, în baza analizelor și evaluărilor politicilor publice teritoriale, a cadrului normativ și a instrumentelor operaționale, se pot îndrepta și adapta acțiunile autorităților publice privind asigurarea de servicii publice. De asemenea, identificarea și dezvoltarea de soluții locale personalizate ține foarte mult de implicarea actorilor locali, a aleșilor locali și a reprezentanților societății civile.
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Departamentul Savoia
Christiane BRUNET
Consilier general, departamentul Savoia E-‐mail: christiane.brunetavoie.fr
CUVINTE CHEIE Colaborare, contract teritorial, departament, local. CONTEXT
88% din teritoriul departamentului Savoia este muntos. Populația este de 430 000 de locuitori. Creșterea demografică anuală este de 1%, observându-‐se disparități semnificative între mediul urban (0.6%) și cel rural (peste 1%). În plus, 33% din teritoriu este acoperit de păduri, 33% este teren agricol, iar 33% se regăsește în zona urbană. 35% din PIB provine din turism. DEMERSURI
Politicile sunt stabilite la nivel teritorial și departamental. A fost creat un instrument de comunicare, și anume contractul teritorial al departamentului Savoia. Acesta cuprinde o secțiune care vizează departamentul (de exemplu, politici obligatorii privind protecția copilului) și o secțiune locală (proiecte teritoriale) strâns legată de acele nevoi locale care diferă în funcție de situare (vale, munte etc.). Fondurile financiare se împart în mod egal între cele două niveluri.
ASPECTE INOVATIVE
Consiliul General al departamentului Savoia se organizează pentru a răspunde nevoilor cetățenilor, în spiritul echității și al solidarității. 70% dintre agenții noștri sunt repartizați în 7 teritorii, rurale sau urbane, în strânsă legătură cu o Instituție Publică de Cooperare Intercomunală sau cu un sindicat mixt, care depind deopotrivă de participarea departamentului și a colectivității locale.
REZULTATE
Contractele teritoriale ale departamentului Savoia au făcut posibilă reabilitarea unui teatru, proiect propus de către comunitate. Susținerea puternică la nivel teritorial a justificat acordarea de fonduri de către departament. Reabilitarea unui stadion nautic este un alt
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exemplu interesant. Piscina reprezintă o gaură neagră din punct de vedere financiar și este greu de realizat. De aceea, colaborarea prezintă un interes aparte aici, ea permițând tuturor locuitorilor din teritoriu să aibă acces la piscina acoperită. A fost construită și o benzinărie (88% din teritoriul departamentului se află în zone muntoase). Acest proiect a funcţionat inițial la nivel intercomunal și departamental (contractul teritorial al departamentului Savoia).
CONCLUZIE
Echitatea este favorizată în foarte mare măsură de colaborare; anumite echipamente trebuie să deservească mai multe localități. Aleșii locali au rolul de a reprezenta banul public și de a înainta propuneri în teritoriile pe care le reprezintă.
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Primar al comunei Les Voivres
Michel FOURNIER
Vicepreședinte al Asociației Primarilor din mediul rural din Franța, Primarul comunei Voivres
E-‐mail: [email protected] CUVINTE CHEIE Locuitori, a mobiliza, hiper-‐rural, voință, dinamică. CONTEXT
A inova înseamnă a avea dreptul să greșești. Sunt om politic, fiindcă sunt primar din 1989, și, de asemenea, locuiesc la țară. Am aflat ce înseamnă dificultăţi cotidiene deoarece satul meu e situat într-‐o zonă izolată din munții Vosges, are o activitate economică redusă și doar 20 locuitori/km². Suntem, așadar, o populație hiper-‐rurală, care trebuie să fie hiperactivă. Inovația e cea care trebuie să ne însufleţească.
DEMERSURI
M-‐am confruntat cu o problemă în domeniul școlar, și anume închiderea școlii din comună. În 1990, satul meu avea 200 locuitori. Răspunsul la această situație a fost aducerea de copii și familii în sat.
Am să menționez locuințele din mediul rural. În România, multe dintre case sunt locuite. În Franța, mulți au renunțat la agricultură, iar multe case au fost părăsite. Comuna a decis să cumpere aceste ferme vechi. În prezent, deținem o treime din locuințele din sat. Pentru a atrage familiile, s-‐a creat un sistem de cumpărare în rate. Din 1991 până în 1993, au fost școlarizați 52 de copii. În 1993, aproximativ 37% din populație avea mai puțin de 20 ani, iar în 1989, procentajul era de doar 10%.
ASPECTE INOVATIVE
Sistemul politic este cel care are de rezolvat problemele pe măsură ce aduce inovații. Pentru a dezvolta economia, am apelat la inserția profesională delocalizată. A trebuit să angajez 450 de oameni. O dată cu trecerea timpului, multe persoane au găsit oportunități economice și răspunsuri la problemele legate de locuințe și de slujbă. Principala dificultate economică în satul meu este cauzată de faptul că regiunea este foarte deluroasă, având multe păduri și ape.
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Voivres înseamnă pârloagă, loc unde nu crește nimic. Am încercat să fac ceva pornind de la nimic. Din punct de vedere financiar, nu aveam mijloacele pentru a putea cumpăra un iaz care era de vânzare. Or, această apă reprezenta un instrument de dezvoltare. Trebuia să realizăm un proiect și să găsim fondurile necesare. Am avut o întâlnire cu oamenii din sat. Pentru a avea un viitor bun, ei trebuiau să creeze o societate civilă imobiliară și să devină proprietarii acestui iaz. 117 persoane au contribuit cu 220 euro fiecare. S-‐au adunat 100000 euro.
REZULTATE
Am cumpărat acest iaz și am creat o fermă pedagogică piscicolă. Am transformat-‐o într-‐un spațiu dinamic. Am cumpărat terenuri pentru un hotel rural (cu 60 paturi). A fost construită o fermă pedagogică în scopul revalorificării patrimoniului. Iazul a fost reamenajat cu ajutorul persoanelor angajate și s-‐a creat, de asemenea, un centru de educație ecologică. Aici lucrează 6 angajați permanenți și au ocazia să facă vizite 10 000 copii în fiecare an. S-‐a creat, așadar, o zonă de activitate pornind de la un teritoriu care părea sortit pieirii. Datorită imaginii create, datorită mass-‐media, puterii noastre de exemplu și încrederii care ne-‐a fost acordată, existau deja 3 întreprinderi în această zonă în 1997, înainte de crearea de structuri intercomunale. CONCLUZII
Dacă dăm dovadă de voință, tenacitate și spirit inovator, putem să găsim resurse și în mediul rural, în ciuda reglementărilor privind dinamica teritorială. Putem face ceva pentru ca și satul să devină un loc de trai.
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Paradoxul dezvoltării urbane în contextul migraţiei populaţiei spre zonele periurbane
András PETI
Viceprimar,
Municipiul Târgu-‐Mureş, România E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Paradox, competiţie, localitate de noapte, localitate de zi, migraţie, periurban, rural, urban. CONTEXT
În ultimii 25 de ani, am asistat la un proces în care comunităţile mici și-‐au dorit o autonomie mai mare în luarea deciziilor. S-‐au înfiinţat multe unităţi administrativ-‐teritoriale separate, distincte, şi în zona noastră periurbană, cu o populaţie sub 1000 de locuitori, care au început să absoarbă locuitorii oraşului Târgu-‐Mureş. Acesta a pierdut mai mult de 20% din populaţie datorită faptului că, mai ales familiile tinere migrează spre localitățile limitrofe. Acest lucru se simte şi la încasările din impozitele şi taxele locale ale Municipiului Târgu-‐Mureş.
DESCRIERE
S-‐a creat un paradox, care este foarte actual în România. Este vorba de un paradox general cu privire la nevoia oamenilor de a aduce decizia cât mai aproape de comunităţile locale şi către comunităţile mici, care nu întotdeauna converg, sau sunt chiar contradictorii, cu interesul general de dezvoltare a regiunii, dacă avem o viziune unitară şi generală.
Municipiul Târgu-‐Mureş are o suprafaţă de aproximativ 70 km², în timp ce Zona Metropolitană are 700 km², deci exact de 10 ori suprafaţa oraşului. În acest timp, populaţia Târgu-‐Mureşului este de 130 000 de locuitori, iar Zona Metropolitană are 200 000 de locuitori. În ultimii 10 ani, oraşul nostru a pierdut 20 000 de locuitori, această cifră reprezentând peste 20% din populaţie, care a migrat către zonele periurbane, considerând că aerul este mai curat, terenurile sunt mult mai accesibile şi îşi permit o casă și o curte mult mai mari decât la oraş.
Dezvoltarea economico-‐socială a acestei zone, a creat între timp o concentrare imensă în oraş, a tuturor serviciilor educaţionale, sociale, de turism şi de infrastructură. Majoritatea acestor tipuri de investiţii
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finanţate de către Uniunea Europeană au ca beneficiari eligibili exclusiv oraşele, având în vedere şi specificul acestor localităţi. În ziua de astăzi suntem în faţa unei competiţii şi în faţa unui schimb de roluri, între mediul rural şi mediul urban. Mediul urban nebeneficiind de terenuri propice pentru agricultură, doreşte totuşi să-‐şi menţină nişte activităţi agricole de tipul serelor de flori, amenajarea spaţiilor verzi din oraş. Nu recunoaştem că acest lucru ar fi specific sau ar reveni din punct de vedere istoric mediului rural. Mediul rural are interesul să devină competitor al oraşului, în domenii vitale, cum ar fi serviciile publice de educație și sănătate. Suntem în situaţia în care se construiesc sau se înfiinţează chiar creşe în aceste comunităţi locale, pentru a-‐și menţine cât mai aproape de domiciliu locuitorii.
Există o competiţie şi mai dură pe plan economic. Astfel, localităţile acestea mici, pe baza legislaţiei în vigoare (care categorizează localităţile în funcţie de tip, de natură, de număr de populaţie) pot să ofere facilităţi mult mai avantajoase la taxele locale pentru firmele care îşi înfiinţează sau îşi mută sediile lor principale în zona periurbană. Deci a devenit o competiţie şi mai ageră, pentru că orașul pierde nu numai ca şi număr de populaţie, dar a început să piardă şi pe plan financiar.
S-‐a creat în acest fel un paradox imens, care din păcate este influențat și de interesul economic dar şi de interesul politic din moment ce aceste localităţi periurbane au obţinut această autonomie decizională. Niciodată nu vor renunţa la ea în favoarea centrului urban, şi din această perspectivă, din păcate, de când s-‐a înfiinţat în urmă cu 10 ani, zona metropolitană nu a funcţionat niciodată. ASPECTE INOVATIVE
Datorită faptului că toate instrumentele, posibilităţile de accesare a fondurilor europene sunt orientate spre a crea un centru de agrement, de sport, educativ, aceste servicii publice revin în principal centrelor urbane.
REZULTATE
Astăzi ne confruntăm cu un proces prin care, oraşul centru devine un oraş pentru persoanele de vârsta a treia, pentru că ei beneficiază de toate facilităţile posibile și au la îndemână toate serviciile publice într-‐un mod concentrat. Centrul urban are şi potenţial economic să le ofere acest lucru, să devină majoritar un centru urban de zi.
La polul opus se situează tinerii, care sunt mult mai mobili, care oricum nu primesc nici o facilitate, se mută în zona periurbană, îşi aduc copiii la şcoală în oraş, seara se bucură de divertismentul oferit de
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acesta, iar noaptea se retrag în zona periurbană, unde localitățile funcționează ca localități de noapte. CONCLUZII Obiectivul parteneriatelor dintre centrele urbane și localitățile care formează zona periurbană (metropolitană) ar trebui să stabilească rolul fiecărui partener (unitate administrativ-‐teritorială) și să traseze liniile directoare de dezvoltare unitară și armonioasă a zonei. Fiecare localitate beneficiază de tradiție, istorie, dotări, infrastructură care trebuie toate puse în valoare, și care, printr-‐o viziune și strategie unitară, vor crea o armonie între localitățile care formează zona metropolitană. BIBLIOGRAFIE Jan Gehl, 2012, Oraşe pentru oameni, Editura Igloo Media, Bucureşti
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Sinteza dezbaterilor – «Acțiunile autorităților locale pentru crearea de servicii»
Discuție I: Cuvinte cheie: servicii publice, solidaritate, egalitate, echitate, finanţare. Intervenţie 1:
− Sunt membru al Consiliului general din departamentul Allier. Allier-‐ul este o zonă mai mică şi mai rurală decât Savoia. Când vrem să solicităm operatori în teritoriile rurale, ni se spune că 98% din populaţie beneficiază de servicii. Dar ce se întâmplă cu celelalte 2 procente? Noi lucrăm la un plan de dezvoltare a Internetului de mare viteză în regiunea Auvergne. În vreme ce în oraşe chiar operatorii au dezvoltat reţeaua necesară, în regiunea noastră noi va trebui să venim cu finanţarea. Pentru cei care nu au telefon, ni se spune că nu mai e nici o problemă, avem satelitul. Numai că preţul abonamentului prin satelit e mare. Aţi vorbit adineauri de solidaritate, egalitate, echitate. Statului îi revine sarcina de a asigura echitatea, căci şansele nu sunt aceleaşi pentru toată lumea, depinde unde locuieşti. Eu sunt primar într-‐un sătuc unde locuiau acum câţiva ani 300 de persoane, iar azi 520. Să ştiţi că atunci când se inspectează terenul de fotbal din sătucul meu, se aplică exact aceleaşi reguli ca pentru cel mai mare stadion al ţării, Stade de France. Dar bugetul nostru nu ne permite să avem dotări la acelaşi nivel de calitate. Statul trebuie să asigure echitatea pentru toate serviciile publice. Aşa cum noi trebuie să avem iniţiative la nivel local şi putem împărtăşi rezultatele, statul trebuie să fie garantul echităţii.
Intervenţie 2: − Eu am fost consilier de cartier într-‐o zonă urbană sensibilă,
situată la periferia Parisului. Aş dori să revin la problema rural-‐urban. Mă întreb dacă nu cumva această problemă este depăşită azi. Este mai degrabă vorba despre nişte fracturi în zonele urbane. Putem vorbi despre o problemă socială, despre o fractură socială în zona rurală şi în zona urbană.
Intervenţie 3: − Printre exemplele pe care le-‐aţi dat, multe sunt legate de
costuri. Ceea ce am învăţat eu din diferitele operaţiuni pe care le-‐am făcut, este că înainte de a începe nişte proiecte urgente, dar pe care nu le poţi finanţa, trebuie să-‐ţi faci timp pentru a analiza problematica. Este un timp care trebuie plătit. Este, în acelaşi timp, o investiţie intelectuală, o stimulare a activităţii.
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Răspuns 1: − În ceea ce priveşte serviciile, aleşii de la nivel local şi
departamental au avut regulat întâlniri referitoare la tematica serviciilor pentru populaţie. Au apărut, astfel, câteva idei de proiecte. Însă înainte de a pune în aplicare un proiect sau altul, trebuie să vezi care sunt nevoile. Revenind la problema apei şi a epurării, trebuie să vă spun că în Savoia se exercită competenţe mai reduse în acest domeniu, din cauza unui mare număr de dosare. Dacă ar trebui să le finanţăm pe toate, am avea nevoie de cel puţin 10 ani pentru a finanţa doar 10% din reţelele de apă şi de epurare. Este un subiect delicat, căci fiecare localitate ţine la acest proiect. Multă lume se crispează când este abordat acest subiect. Eu am încercat să le explic tuturor că în anul 2000 statul participa la finanţare în proporţie de 50%, iar azi cu doar 11%. Primarii trebuie să discute cu vecinii lor despre problema apei. De aceea, noi avem ingineri care pot cu adevărat să aducă un sprijin şi să dea sfaturi în localităţile care nu au competenţe în problemele legate de mediul rural.
Intervenţie 4: − Aş avea o remarcă în legătură cu dezvoltarea serviciilor în
mediul rural din România. Cel mai mare avantaj al tehnologiei este că permite inovaţia. Statisticile oficiale din România arată că procentul familiilor care au acces la calculator a crescut de la 12% în anul 2007 la 37% în 2013. Accesul la Internet a crescut şi el, de la 3% la 15.2%. Prin urmare, au fost realizate progrese în acest domeniu. Dar ele nu sunt suficiente dacă nu există sprijin. Trebuie să se dea explicaţii şi în legătură cu utilizările posibile. Cred că populaţia rurală din România nu ştie să profite de acest acces la Internet. Cred că avem nevoie de oameni entuziaşti ca Michel Fournier, care pot convinge populaţia să utilizeze Internetul.
Intervenţie 5: − Am o întrebare pentru domnul Fournier în legătură cu
finanţarea. Am înţeles că pentru lac aţi apelat la concetăţeni. Cum aţi mobilizat mijloacele financiare pentru celelalte proiecte? Iar în ceea ce priveşte tehnologia, nu aveţi telefoane mobile. A fost acesta un obstacol pentru dezvoltarea altor activităţi?
Răspuns 2: − Voi răspunde la ultima întrebare. Spre deosebire de sectorul
dumneavoastră, departamentul nostru nu dispune de acoperire totală. Trebuie să căutăm nişte responsabili în acest caz. Dezvoltarea trebuie să fie cu adevărat dorită la nivelul departamentului pentru ca proiectul să se realizeze. Cei cinci ingineri din polul nostru tehnologic, care sunt operaţionali
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acum, nu sunt suficienţi. Va trebui să găsim o altă sursă, în afara localităţii noastre. Comunitatea noastră nu e suficientă pentru a aduce FIT la noi. Tare mi-‐e teamă că cei 5 tineri pe care nimic nu-‐i lega de departamentul nostru şi care au venit aici doar pentru a-‐şi face studiile vor pleca, pentru că la un moment dat vor simţi că au nevoie de mai mult. Acesta ar fi un prim răspuns. E foarte important, căci eu sunt în vârstă şi nu am fost format în domeniul comunicaţiilor actuale. Iată care este principala problemă în mediul rural. Dacă nu luăm măsuri serioase, anumite teritorii nu vor mai putea trăi. La întrebarea privind finanţarea pot să vă spun că toată lumea e preocupată de faptul că sunt cea mai mică localitate cu datorii la categoria mea de populaţie. Trebuie să înţelegeţi că localitatea mea e ca o întreprindere. Eu sunt debitor, dar am fost şi investitor. Am fost un furnizor de potenţialităţi, de idei, de servicii, sunt alături de localitatea mea. Am 350 de locuitori, ne sunt repartizate 27 de locuinţe sociale, ceea ce e mult. Avem o treime din toate locuinţele din comună, ceea ce a priori nu e normal. Dar lucrurile se echilibrează, nu există probleme deosebite.
Intervenție 6: − Aș dori să-‐i spun Domnului Fournier că mi-‐ar fi plăcut să fie
primar în comuna mea, sau într-‐o comună unde am prieteni sau familie. Mi-‐ar fi plăcut, de asemenea, ca în sală să fie foarte mulți primari din România, ca să vadă cât de simplu se pot aborda problemele, care sunt mai mult sau mai puțin aceleași în Franța, în România, sau oriunde în altă parte.
Răspuns 3: − Aş dori să transmit un mesaj prietenilor noştri români, dar şi
francezilor prezenţi aici. Privit dinafară şi din perspectiva experienţei, ceea ce am constatat în aceste două zile e că în România există încă anumite amintiri dureroase care fac dificile asocierile sau grupările. Am înţeles, de asemenea, că există un procent foarte mare de populaţie rurală, 50%. Ruralul nu trebuie opus urbanului. Totuşi, există valori ancestrale care trebuie neapărat păstrate. Pe de altă parte, ceea ce mi-‐a reţinut atenţia este faptul că România încearcă să scape de birocraţie. Se simte această dorinţă de a elimina anumite obstacole de care v-‐aţi izbit în trecut. Tristeţea mea e că, practic, efectul este invers în Franţa. Ea cunoaşte în prezent o birocraţie de tip nou, în care aleşii se cam pierd. E chiar nevoie să încerci să ocoleşti regulamentele. Dar, decât să le ocolim, şi va fi greu să transmitem acest mesaj aici, în România, mai bine să încercăm să mergem drept la ţintă, fără să ne mai batem capul cu tot felul de lucruri conexe.
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Valorizarea resurselor locale şi gruparea actorilor locali
Ciprian Anghel ȘTEFAN
Directorul Muzeului Astra, Sibiu, Email: [email protected]
CUVINTE CHEIE Dezvoltare rurală, producători locali, resurse locale, tehnici tradiţionale, mentalităţi şi practici economice specifice.
I. PROBLEMATICI ŞI DEFICIENŢE GREU SURMONTABILE identificate de actorii economici locali, în ceea ce priveşte valorizarea producătorilor locali şi a resurselor locale:
Mărcile de calitate (indicaţii geografice, etichete, mărci)
favorizează punerea în valoare a teritoriilor, a tehnicilor tradiţionale locale şi menţinerea tradiţiilor născute în mediul rural. Ce dispozitive inovatoare sunt create în Franţa şi în România de către cei care se bazează pe resursele locale pentru dezvoltarea economică a regiunilor lor?
Cum se construieşte, în perspectivă, relaţia în plan local, între nevoia de dezvoltare economică a producătorilor tradiţionali locali şi valorizarea echilibrată a resurselor acestora? Cum se defineşte relaţia între nevoia de inovaţie, profit şi respectul faţă de mediu? În ultimele decenii, lumea rurală a suferit schimbări majore. Agricultura a cunoscut transformări rapide. Costurile de producție s-‐au mărit în timp ce prețul produselor agricole primare a scăzut. Modernizarea agriculturii a dus la disponibilizarea unei mari părți a forței de muncă ce s-‐a îndreptat spre orașe pentru a-‐și găsi alte locuri de muncă. Aceste schimbări produse într-‐o perioadă relativ scurtă au destabilizat mediul rural, reacția acestuia fiind mult mai lentă. Zone rurale întinse din mai multe regiuni europene s-‐au confruntat, treptat, cu grave probleme economice (lipsa locurilor de muncă, lipsa de atractivitate economică).
Provocarea viitorului nu va fi obţinerea cantităţilor mari de produse agricole, ci generarea de hrana în mod eficient şi sustenabil, prin producţie agricolă de calitate, la scară mică şi mijlocie, deoarece acest tip de producţie agricolă este puternic legată de pământ şi cu impact scăzut asupra mediului, în sensul unei limitate degradări a acestuia/a resurselor locale, chiar a fondului fito-‐genetic zonal. Produsele locale şi tradiţionale sunt cele mai potrivite acelor condiţii climatice şi de sol, cu maxim potenţial in ariile unde, mulţumită muncii
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omului, s-‐au aclimatizat de-‐a lungul secolelor. Iată de ce sunt mai rezistente şi au nevoie de mai puțină intervenţie din exterior. Ele sunt, astfel, sustenabile atât din punct de vedere al mediului cât şi economic. În final, ele joacă un rol important în protejarea biodiversităţii şi promovarea culturii produselor alimentare locale şi a tradiţiilor comunităţii.
Sunt mai uşor de aplicat principiile agro-‐ecologiei, în cazul produselor obţinute din producţia la scară mică şi medie, deoarece se bazează pe o bună gestionare a resurselor naturale (biodiversitate, pământ, apă, mediu) pe cunoştinţele agricultorilor locali, pe implementarea celor mai potrivite tehnici tradiţionale şi moderne aferente condiţiilor climatice şi de sol, pe excluderea produselor modificate genetic, monoculturilor şi creşterii intensive.
În opinia noastră, consensuală cu dezbaterea specialiştilor români şi cu a celor de la nivelul instituţiilor europene, iată câteva dintre mizele majore care definesc tema pusă în dezbatere:
• valorificarea eficientă a resurselor locale care să permită în acelaşi timp menţinerea calităţii (dimensiunii ecologice) a acestora, pe termen lung;
• consolidarea identității locale (prin menţinerea valorilor naturale, sociale, culturale locale, prin valorizarea relaţiilor sociale în mediile săteşti afectate de abandon);
• dezvoltarea produselor şi mărcilor locale prin care zona să fie reprezentată pe piaţă;
• redescoperirea şi dezvoltarea elementelor de autenticitate şi competitivitatea economică la nivel teritorial (de pildă, prin eficientizarea activităţilor economice din zonă);
• dezvoltarea produselor şi mărcilor locale pentru produse competitive pe piaţa naţională.
II. DIFICULTĂŢI relative la tema valorizării resurselor locale/a conservării şi consolidării practicilor tradiţional-‐arhaice locale:
• lipsa unei informări adecvate asupra posibilităţilor de dezvoltare a activităţilor economice bazate pe valorificarea resurselor locale, lipsa spiritului şi a culturii antreprenoriale;
• capacitatea scăzută a resurselor umane locale de a identifica cele mai eficiente strategii de punere în valoare a resurselor/produselor specifice, ce dau identitatea economiei locale;
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• bariere economice sau de natură legislativă pe care le întâmpină micii fermieri locali (mai ales din zonele defavorizate) de a diversifica activităţile agro-‐alimentare, pentru a răspunde cererii în continuă schimbare a pieţei;
• lipsa de stabilitate a populației din mediul rural, înţeleasă prin abandonarea accentuată, în ultimele 2 decenii a zonelor/comunităţilor rurale cu potenţial recunoscut, în ceea ce priveşte producţia agricolă complexă (includem aici urgenţa revitalizării unor importante tradiţii în realizarea şi diseminarea produselor legumicole, viticole şi pomicole ce defineau spaţiile culturale româneşti).
III. SOLUŢII IDENTIFICATE:
• dezvoltarea sistematică prin măsuri legislative şi exemple de bună practică a spiritului organizaţional, de promovare şi antreprenorial al producătorilor locali (înţelegem aici proprietari de ferme ecologice, de produse şi seminţe/ soiuri locale);
• sprijinirea comunităților agricole pentru a produce hrană de o mare diversitate și calitate în mod sustenabil, respectând cele mai înalte cerințe privind sănătatea umană și starea mediului înconjurător;
• stoparea procesului de marginalizare a muncii în sectorul agriculturii ecologice;
• în vederea diseminării practicilor sustenabile, în spiritul respectării şi promovării patrimoniului imaterial/material arhaic, vor fi necesare depăşirea individualismului şi încurajarea dezvoltării unor reţele de producători/dublaţi de calitatea de deţinători ai tehnicilor tradiţionale locale, de promotori şi păstrători ai tradiţiilor născute în mediul rural – concept cheie;
• promovarea sistematică a unor pachete legislative şi de activităţi de formare a tinerilor producători rurali (posesori de resurse variate), pe direcţia transferului de practici specifice dinspre generaţia a III a către cei tineri, din familiile cu o anume continuitate în zonele rurale. Se înţelege aici şi nevoia de încurajare a rămânerii permanente a comunităţilor de tineri în mediul sătesc şi consolidarea practicilor economice ce definesc economia zonei.
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BIBLIOGRAFIE
1. Alexiu, T., M., Anastasoaei, Teodora (2001), Dezvoltarea comunitară. Curs de specializare pentru lucrători în mediul rural, Centrul de Asistență Rurală, Editura Waldpress;
2. *** Institutul de Cercetare pentru Economia Agriculturii și Dezvoltare Rurală; http://fndc.ro/comunitate/dezvoltare_comunitara.html
3. http://www.madr.ro/pages/dezvoltare_rurala/gal/tabelul-‐3-‐Lista-‐GAL-‐selectate.pdf
4. *** Ministerul Agriculturii și Dezvoltării Rurale, Programul Național de Dezvoltare Rurală
5. ***Comisia Europeană, EUROPE 2020 A strategy for smart, sustainableand inclusive growth,
6. http://eur-‐lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2010:2020:FIN:EN:PDF
7. ***Agenția pentru Dezvoltare Regională Centru, Planul de Dezvoltare al Regiunii Centru pentru perioada 2007-‐2013
8. *** APDRP, http://www.apdrp.ro/ 9. http://www.ngorural.org/lib/dezv_comunitara.pdf
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Indicaţiile Geografice în serviciul dezvoltării teritoriale
Romaric CUSSENOT
Şef serviciu «Creşterea animalelor şi filiera produselor din carne» din
cadrul Camerei de Agricultură din Franche-‐Comté, Director al Asociaţiei de Protejare şi Promovare a mezelurilor şi produselor
afumate din Franche-‐Comté E-‐mail: romaric.cussenot@franche-‐comte.chambagri.fr
CUVINTE CHEIE Indicaţie geografică, calitate, filieră, valoare adăugată. CONTEXT Regiunea Franche-‐Comté este recunoscută datorită unor produse emblematice, legate de tradiţia locală, cum ar fi brânzeturile, vinul, afumăturile. În plus, regiunea se bucură de o specializare deosebită în domeniul produselor lactate, mai ales datorită succesului înregistrat de DOP Comté. Bazată pe un sistem de organizare original, în jurul centrelor de colectare a laptelui, filiera Comté permite obţinerea de venituri pentru aproximativ 3000 de producători de lapte şi 160 de centre de producere a brânzeturilor, adică 1/3 din totalul celor care există în Franţa. Dinamismul sectorului este întreţinut şi de un sistem de dezvoltare corect, care a condus la o producţie de 60 000 de tone şi a asigurat, în acelaşi timp, o repartizare echilibrată a valorii adăugate, precum şi păstrarea unui important număr de locuri de muncă. Filiera porcină din regiunea noastră se înscrie în acest context, datorită legăturii strânse cu filiera brânzeturilor şi a faptului că animalele sunt hrănite cu zer. În urmă cu vreo douăzeci de ani, exista o anumită nesiguranţă în legătură cu viitorul producţiei porcine din Franche-‐Comté, ca urmare a dezvoltării marilor bazine europene de producţie porcină şi a orientării hotărâte a regiunii noastre în direcţia producţiei de lactate. DEMERSURI Confruntată cu aceste întrebări legate de propriul său viitor, filiera porcină a încercat să găsescă argumente care să-‐i permită să existe în continuare. Un prim răspuns a constat în consolidarea abatoarelor
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destinate sacrificării animalelor şi în susţinerea dezvoltării sectorului de creştere a porcilor, în special prin crearea unei organizaţii de crescători, prin modernizarea crescătoriilor şi înfiinţarea de maternităţi colective pentru aprovizionarea crescătorilor cu purcei de calitate. Existenţa a doar aproximativ 300 de crescătorii a scos curând în evidenţă faptul că, pe lângă miza competitivităţii şi a costurilor de producţie, care erau mai degrabă favorabile marilor zone de producţie, singurul răspuns posibil pe termen lung era o mai mare diferenţiere a producţiei. S-‐a luat atunci hotărârea de a se miza pe două specificităţi regionale: hrănirea suinelor cu zer şi continuarea tradiţiei legate de afumături, susţinută de vreo 30 de producători locali. Prima etapă, obligatorie, a constat în constituirea unui colectiv motivat în jurul crescătorilor şi procesatorilor. Crescătorii au înţeles repede că viitorul lor presupunea apărarea şi punerea în valoare colectivă a produselor şi a cunoştinţelor individuale. În schimb, procesatorii au trebuit să renunţe la reflexul de a se baza eclusiv pe strategii de marcă individuale. După ce produsele au început să fie cunoscute dincolo de graniţa regiunii, ei s-‐au convins de importanţa unui demers de protecţie a acestora. Apoi, au observat o creştere a numărului de produse comercializate cu denumire locală de procesatori care îşi procurau o materie primă ieftină şi nu respectau caietul de sarcini al mezelarilor din regiune. Astfel, au înţeles că începuse un proces de distrugere a valorii şi a imaginii produsului, iar ei riscau să fie chiar primele victime. A doua etapă a constat în solicitarea unor Indicaţii Geografice Protejate pentru produsele emblematice ale regiunii, «Porcul de Franche-‐Comté», «cârnaţii de Morteau» şi «cârnaţii de Montbéliard». Obţinerea acestor IGP-‐uri a reprezentat baza construirii unui proiect comun şi a unei adevărate strategii de dezvoltare a filierei, în beneficiul tuturor operatorilor. ASPECTE INOVATIVE Caracterul inovant al proiectului de protecţie a IGP-‐urilor din filieră se declină în trei dimensiuni principale:
- Inovaţie în ceea ce priveşte organizarea, prin implementarea unei funcţionări de tip interprofesional, în care au fost asociaţi toţi operatorii economici, de la crescători, până la procesatori. Rezultatul a constat în crearea unor instrumente financiare profesioniste, care au permis modernizarea crescătoriilor, dar şi în emergenţa unui proiect cu care au fost de acord toate familiile. Un proiect construit pe un principiu de unanimitate, un proiect greu, dar care e o garanţie de temeinicie şi de
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durabilitate. - Inovaţie în ceea ce priveşte produsele: activităţie de R&D au
permis o mai bună înţelegere a originii acestei specificităţi a produselor tradiţionale şi a legăturii dintre utilizarea zerului şi afumarea lentă, cu lemn de conifere. Finanţarea acestor activităţi de cercetare a fost posibilă doar prin punerea în comun a mijloacelor, permisă de organizarea colectivă.
- Inovaţie în ceea ce priveşte teritoriul, prin complementaritatea demersurilor de valorificare a laptelui ca DOP, respectiv a cărnii de porc ca IGP, în cadrul «ciclului zerului».
REZULTATE Cele trei IGP-‐uri (carne şi afumături) au fost obţinute în perioada 2010-‐2013 şi se referă la 85 de crescători din Franche-‐Comté, zece abatoare şi treizeci de procesatori. Prin intermediul IGP-‐urilor este pusă în valoare producţia de suine la nivelul regiunii, în proporţie de 60%. Prin intermediul demersului de protejare a know-‐how-‐ului caracteristic s-‐a pus capăt imitaţiilor şi s-‐au creat bazele dezvoltării pieţei (prin garanţia de calitate reprezentată de IGP-‐uri, mijloace de promovare colectivă şi acţiuni tehnice) şi a unei concurenţe corecte între aceştia (dată fiind existenţa unui caiet de sarcini unic). Producţia a crescut puternic după obţinerea IGP-‐urilor (+20% în 3 ani pentru Morteau şi + 30% pentru Montbéliard). CONCLUZII Iniţial, IGP-‐ul era considerat un simplu instrument reglementar de protecţie împotriva imitaţiilor. În prezent, este recunoscut drept o garanţie a credibilităţii de către consumatori şi legislatori. Pentru operatorii şi procesatorii din filiera porcină, IGP-‐ul este un instrument de dezvoltare a valorii încasate pentru produsul respectiv, care trebuie să contribuie la asigurarea rentabilităţii şi durabilităţii fiecăruia dintre ei. IGP-‐ul are şi o valoare teritorială importantă, deoarece ancorează producţia la nivel local, fără posibilitate de delocalizare. În regiunea Franche-‐Comté, filiera porcină (de la etapa de creştere a animalelor şi până la etapa de procesare) asigură 1000 de locuri de muncă, toate în mediul rural. Nu în ultimul rând, bazându-‐se pe complementaritatea dintre filiera bovină şi cea porcină, demersul de obţinere a IGP-‐ului de către filiera porcină în Franche-‐Comté constituie o alternativă la supra-‐ specializarea bazinelor de producţie şi o confirmare a importanţei de a păstra, la nivel teritorial, diversitatea producţiei.
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Centrul Internațional de Tapiserie din Aubusson: un proiect inovator pe un teritoriu rural fragil
Emmanuel GERARD
Director al Centrului Internațional de Tapiserie și Artă Țesută din
Aubusson (cod 23200) CUVINTE CHEIE Transmitere de know-‐how, creație contemporană, creștere a vizibilității, mobilizarea participanților, IGP, perimetru optim, centru de arte textile/artă țesută, filieră regională de produse de lux, economia patrimoniului, economie productivă, dezvoltare turistică, sponsorizare. CONTEXT
• Aubusson, 4 000 de locuitori, oraș situat în ruralul departament Creuse, la 90 km de Limoges și de Clermont-‐Ferrand,
• 550 ani de istorie și obiecte de artă prezente în întreaga lume, • o Școală Națională de Artă Decorativă creată în 1884 (mutată la
Limoges în 2012), • un muzeu departamental al tapiseriei (beneficiar al labelului
Musée de France) creat în 1981, • o filieră economică încă activă (aproximativ 120 de locuri de
muncă) și o comunitate profesională completă:
- 3 manufacturi - 8 ateliere - 2 filaturi - 3 vopsitori - 3 cartonatori - 3 restauratori, …
• un atelier-‐muzeu privat care expune cartoane pentru tapițerie
(deschis în 2013), • o casă a tapițerului, proprietate a orașului Aubusson, • o ofertă importantă în domeniul practicii de artă textilă la nivel
de amator, • proiectul Centrului Internațional de Tapiserie și Artă Țesută
lansat în 2010 și pregătit încă din 29 septembrie 2009 ca răspuns la înscrierea know-‐how-‐ului și a tehnicilor tapiseriei din Aubusson pe lista reprezentativă a „Patrimoniului cultural imaterial al umanității UNESCO”. Acest proiect se derulează în
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cadrul unui Sindicat mixt din care fac parte Consiliul Regiunii Limousin, Consiliul General al Departamentului Creuse, Adunarea Locală Aubusson Grand Sud, cu sprijinul statului și implicarea profesioniștilor.
DEMERSURI Un Centru Internațional de Tapiserie și Artă Țesută pentru a susține înscrierea tapiseriei din Aubusson pe lista Patrimoniului cultural imaterial al umanității UNESCO, un centru bazat pe patru principii și doi piloni.
§ Cele patru principii:
- punerea în valoare a unui important patrimoniu al Franței, prin întocmirea unei colecții de referință,
- transmiterea know-‐how-‐ului de excepție, prin formarea tinerilor profesioniști în vederea angajării lor,
- excelența artistică ce vizează reînscrierea tapiseriei din Aubusson în circuitul artei contemporane, cu sprijinul Fondului pentru Crearea Tapiseriilor Contemporane,
- comunicarea, promovarea, sensibilizarea liderilor de opinie și vizibilitatea „mărcii Aubusson” la nivel internațional.
§ Cei doi piloni:
- un muzeu extins, cu un nou proiect științific și cultural (PSC) și cu o mai bună capacitate de prezentare, de punere în scenă a marii aventuri colective a tapiseriei din Aubusson, de colectare a know-‐how-‐urilor și de stabilire a unei legături cu arhitectura…,
- un ansamblu de funcții de dezvoltare, de formare, de susținere a profesioniștilor, de mobilizare a resurselor creative în domeniul tapiseriei și al artei țesute, de promovare și comunicare…
ASPECTE INOVATIVE
§ Repunerea în valoare a know-‐how-‐ului:
ü realizarea unui sistem de trasmitere: înființarea unei formări profesionale finalizate cu un Brevet de Meserii Artizanale, realizarea unui corpus de tehnici, abordare în termeni de comunitate profesională în domeniul tapiseriei,
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ü îmbinarea know-‐how-‐ului cu creația contemporană prin intermediul apelurilor de proiecte cu audiență internațională (unul în fiecare an, începând cu 2010) și menite realizării de machete ale tapiseriilor contemporane, cu diversele aplicații în funcție de fiecare material (de lux, decorativ, de modă,…),
ü inițiere de experimente: • cercetare științifică: fibre, pigmenți, tehnici de țesut (aspecte tehnice și costuri de producție),
• tapiserie de exterior cu grupul Payen, specializat în fibre tehnice,
• rețesere și prezentarea unor noi tehnologii de către compania Haltadefinizione (digitalizarea de înaltă definiție a operelor de artă),
• tapiseria, peretele și arhitectul: problematica contextualizării,
• tapiseria în mediul contemporan.
§ Creșterea vizibilității și crearea de rețele:
ü Creșterea vizibilității: • site Internet, clipuri video, reguli de digitalizare, • împrumut de obiecte de artă către instituții din Franța sau din străinătate,
• prezența în cadrul saloanelor profesionale, promovare + atragerea liderilor de opinie.
ü Politică de coproducție de expoziții și de publicații, ü Crearea unor parteneriate țintite:
• Masivul Central -‐-‐> Matriță-‐tapiserie (al cincilea apel de proiecte al Centrului),
• Universitatea din Bordeaux, din Aix; instituții specializate,
• (Bruxelles, Tournai, Madrid, München…), • Academia de Arte Frumoase din Hangzhou (China),
• Rețeaua Patrimoniului Imaterial UNESCO, • (Colocviul din iunie 2012 despre gestionarea unui patrimoniu cultural imaterial înscris la UNESCO).
§ Asocierea și implicarea populației locale: ü accent pe mândria patrimoniului comun: apeluri de proiecte, oportunitățile domeniului,
ü promovarea unei viziuni concrete asupra know-‐how-‐ului:
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expoziție în spațiul urban Aubusson/Felletin cu fotografii realizate de Sophie Zénon (familii de țesători),
ü punerea în valoare a sponsorizărilor din cadrul proiectului Centrului Internațional,
ü proiect arhitectural și muzeografic al noului Centru (Agenția Terreneuve din Paris),
ü serviciu educativ în parteneriat cu Ministerul Educaței Naționale.
§ Dezvoltarea unei viziuni teritoriale a proiectului:
ü susținerea domeniului (în special prin promovare) și atragerea tinerilor profesioniști: deschiderea a 5 noi ateliere în perioada 2013-‐2014,
ü centru de arte textile/artă țesută preluat de Adunarea Locală, care se înscrie într-‐un demers regional și într-‐un perimetru optim, „Universul Aubusson”, legat de produsele de lux. Scopul este, dincolo de tapiseria ca produs, atragerea întreprinderilor foarte mici,
ü mobilizarea celor din turism în perspectiva deschiderii noului Centru, în special prin intermediul proiectelor de cazare în curs de elaborare,
ü realizarea programată a unei IGP (Indicație Geografică Protejată) „Tapiseria din Aubusson”,
ü reflecție privind crearea unui centru de competență în materie de vopsea vegetală (culorile Aubusson).
§ Exploatarea oportunităților de dezvoltare:
ü proiecte specifice arhitecților: machete ale arhitecților Prix Pritzker, tapiserie consacrată centenarului Primului Război Mondial, crearea unui produs care să pună în evidență know-‐how-‐ul și creativitatea și destinat firmelor (Renault Design, Fondation Hermès …),
ü atragerea artiștilor, a liderilor de opinie, a colecționarilor, ü înființarea unei rețele de ambasadori ai Centrului, însărcinați să caute sponsori,
ü includerea Centrului în activități de asistență și supraveghere a lucrărilor din cadrul proiectelor private (de pildă restaurarea draperiilor vechi pentru colecționari privați…),
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CONCLUZII
ü guvernanța în tandem politic (președinte)/tehnic (director) permite împărtășirea aceleiași viziuni de către aleși, profesioniști și populație, precum și gestionarea orgoliilor…,
ü construirea simultană a diverselor componente ale proiectului, ü comunicarea în afara teritoriului, ü eficientizarea acțiunilor prin acțiuni economice concrete în
rândul celor implicați în industrie, a meșteșugarilor, a directorilor de proiecte, a celor interesați de domeniul produselor de lux și de piața artei,
ü gestionarea proiectului ținând cont de dezvoltarea teritorială, ü exigență de calitate excelentă, în special cu privire la tot ce ține
de creația contemporană, ü perseverență și tenacitate în realizarea și urmărirea dosarelor
administrative și financiare…
BIBLIOGRAFIE
§ www.cite-‐tapisserie.fr
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Incubatorul de afaceri Produit en Bretagne, fBS
David MERIEAU
Profesor-‐cercetător în domeniul strategiei Director al incubatorului de afaceri Produit en Bretagne, France
Business School E-‐mail: david.merieau@france-‐bs.com
CUVINTE CHEIE Cooperare, inovație, relații reciproc avantajoase. CONTEXT
Întreprinderile tradiționale pot să le ajute pe cele nou-‐înființate să inoveze pentru a îmbunătăți competitivitatea într-‐un anumit teritoriu. În acest sens, un incubator de afaceri ar putea constitui un instrument performant (eficace, eficient și efectiv) la dispoziția a diverși parteneri care împărtășesc aceleași valori operaționale. DEMERSURI A fost creat un incubator regional cu ajutorul a 4 parteneri. Structura a fost înființată în 2006 de către asociația Produit en Bretagne, France Business School, Camera de Comerț și Industrie din regiunea Bretania și cea din Brest. Director este David MERIEAU, profesor-‐cercetător în domeniul strategiei și al antreprenoriatului. Incubatorul nu se axează doar pe inovația tehnologică, ci și pe inovația de piață (crearea de rețele de lideri de opinie) și, mai ales, pe inovația pe baza competențelor (crearea de fluxuri constructive în cadrul unor cooperări reciproc avantajoase). Pentru a-‐și atinge obiectivele, incubatorul folosește în practică expertiza profesorilor și studenților unei Școli Superioare de Comerț, a Camerelor Consulare din Bretania și a rețelelor acestora, și contează pe sprijinul directorilor întreprinderilor care fac parte din asociația Produit en Bretagne [Produs în Bretania] (marcă regională colectivă creată în 1993, cuprinzând mai mult de 340 de întreprinderi membre ce însumează peste 100 000 de locuri de muncă în cele 5 regiuni din Bretania, inclusiv departamentul Loire-‐Atlantique, și au peste 15 miliarde de euro cifră de afaceri consolidată).
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ASPECTE INOVATIVE Totalitatea activităților de susținere, a expertizelor și rețelelor puse la dispoziția tuturor promotorilor de idei inovatoare sunt cu titlu gratuit, scopul fiind de a crea locuri de muncă, de a încuraja spiritul antreprenorial în rândul tinerilor și nu numai, dar și de a spori competitivitatea întreprinderilor așa-‐zis „tradiționale”. REZULTATE Acest incubator general a permis crearea a aproximativ treizeci de întreprinderi, dintre care majoritatea au activități inovatoare. CONCLUZIE Modul de funcționare al acestui incubator este aproape unic în Franța. BIBLIOGRAFIE MERIEAU D., Human Capital Appraisal as a Major Stake for the Success of Post Modern Societies in Europe. 2nd International Conference on SME (Small and Medium Sized Enterprises), Athens university, September 2005.
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Sinteza dezbaterilor – «Valorizarea resurselor locale și gruparea actorilor locali»
Discuție I: Cuvinte cheie: produs, rasă, tradițional. Intervenție 1:
- Produsul menționat de către dumneavoastră provine dintr-‐o rasă de proc cu tradiție în zona respectivă sau doar s-‐a încercat să se păstreze rețeta produsului tradițional?
Răspuns 1: - În zona respectivă nu se crește o rasă cu tradiție, noi urmărim
tehnologia de producție a acestui tip de alimentație. Astfel, putem urmări dacă sunt respectate normele care conferă caracterul tradiționl produsului.
Discuție II: Moderator:
- Am fi onorați să realizăm un astfel de proiect și în România. Momentan, în țara noastră totul se rezumă la a conseva fără a avea o gândire sustenabilă și fără să ne gândim la cei din mediul rural.
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Turismul: instrument de dezvoltare durabilă a teritoriului
Mirela STANCIU
Conf. univ. dr. ing. Facultatea de Științe Agricole, Industrie Alimentară și Protecția Mediului, Universitatea ”Lucian Blaga” din Sibiu, România
E-‐mail: [email protected]
CONTEXT Strategia de realizare a unui turism durabil presupune: respect şi grijă faţă de modul de viaţă al comunităţii umane, creşterea nivelului de viaţă a habitatelor umane, conservarea bio -‐ ecosistemului Terrei, a bio-‐diversităţii acesteia, reducerea exploatării resurselor epuizabile şi păstrarea capacităţii de susţinere a Terrei, schimbarea atitudinii individuale în favoarea dezvoltării durabile, posibilităţile comunităţilor de a-‐şi păstra propriul mediu ambiant, paralel cu realizarea cadrului naţional pentru dezvoltare şi conservare integratoare. În condiţiile încorporării principiilor dezvoltării durabile în strategia de dezvoltare a României, valorificarea superioară a resurselor turistice se impune cu pregnanţă (Băgeanu Carmen, 2012). Punerea în armonie a celor două obiective (dezvoltarea economico-‐socială și protejarea mediului natural) reprezintă scopul final al demersului și politicilor de dezvoltare durabilă. Dezvoltarea durabilă a arealului montan și submontan, de șes și de deltă ori luncă este o temă esențială pentru asigurarea unui turism peren (Nistoreanu Puiu, Ghereș Marinela și colab., 2010). Se ştie că satul românesc se confruntă în prezent cu o pronunţată tendinţă de depopulare, de aceea au fost alese comune în care această tendinţă se manifestă mai puţin, localităţile respective putând fi considerate adevărate “focare de multiplicare” pentru alte localităţi din zona montană (Stanciu Mirela, 2010). Un anumit număr de elemente permit să i se acorde turismului rural o funcţie strategică în procesul de tranziţie cu care se confruntă România, cu referire specială la obiectivele lumii rurale (Petrea Rodica, 2000). Acest „sector în emergenţă” poate fi considerat ca un sector dinamic al unei politici de dezvoltare durabilă, precum şi pentru anumite opţiuni în materie de descentralizare, de dezvoltare a societăţii civile şi de cooperare internaţională (Bran Florina, 2007).
Evoluţia tehnicilor de producţie în domeniile agricol, silvic şi industrial, precum şi schimbările în domeniile urbanismului, transporturilor, celorlalte infrastructuri, a turismului şi a folosirii timpului liber au drept consecinţă o accelerare a transformării peisajelor culturale europene, ceea ce poate sa antreneze o degradare a calităţii acestora.
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PROBLEMATICA Foarte multe județe au Programe de dezvoltare durabilă a turismului, pe termen scurt şi mediu. Procedând la prospectarea atentă, specializată, a efectelor social-‐economice şi ecologice ale fenomenului turistic, s-‐au elaborat strategii optime şi viabile, care oferă garanţia unei reale şi benefice revigorări a turismului (Stanciu Mirela, 2007). În situația actuală de încetinire economică, a condițiilor economice dificile şi a accesului limitat la capital, sprijinul pentru crearea de noi activități non -‐ agricole viabile, acordat în special fermierilor de mici dimensiuni sau membrilor familiilor lor și în general, micilor întreprinzători este esențial pentru diversificarea economiei rurale. Este necesară încurajarea fermierilor, prin continuarea practicării activităților agricole prietenoase cu mediul, promovarea practicilor agricole tradiţionale, extensive, bazate pe o utilizare redusă a inputurilor, menținându-‐se în același timp peisajul şi caracteristicile sale, calitatea resurselor naturale şi diversitatea genetică. Fermierii trebuie sprijiniți să aplice metode de producţie agricolă compatibile cu protecţia şi îmbunătăţirea calității mediului, care implică pierderi de venit și costuri suplimentare față de metodele convenționale de producție agricolă. Dezvoltarea durabilă a sectoarelor agricol și forestier, răspunzând în același timp cererii din ce în ce mai mari a societăţii pentru servicii de mediu și promovarea produselelor tradiţionale, conduce la diversificarea activităţilor prin turism durabil. Zonele afectate de constrângeri naturale deţin o pondere importantă din teritoriul României, suprapunându-‐se cu suprafeţe largi de terenuri asociate ca având o Înaltă Valoare Naturală (HNV) sau suprafeţe importante pentru biodiversitate (specii de animale sau plante prioritare şi habitate importante pentru aceste specii). În zonele identificate ca fiind afectate de constrângeri naturale este importantă menținerea echilibrului de mediu stabilit între practicile agricole și condițiile naturale. Continuarea activităţii agricole în aceste zone deţine, totodată, un rol important în conservarea peisajelor tradiţionale, putând servi ca bază de dezvoltare economică prin turism rural. Sprijinirea conservării patrimoniului local şi a tradiţiilor contribuie nu numai la sporirea calităţii vieţii, ci și la stimularea activităţilor de turism rural, dezvoltarea produselor locale şi crearea de locuri de muncă.
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SOLUȚII INOVATOARE Promovarea practicilor agricole tradiţionale, extensive, bazate pe o utilizare redusă a inputurilor, este necesară pentru a sprijini dezvoltarea durabilă a zonelor rurale. Diversificarea economică asigură creşterea veniturilor gospodăriilor agricole şi ocuparea forței de muncă, contribuind la un mai bun echilibru teritorial, atât din punct de vedere economic şi social, precum şi la dezvoltarea durabilă în zonele rurale. Sprijinirea conservării patrimoniului local şi a tradiţiilor are drept scop stimularea activităţilor de turism rural, precum și menținerea tradițiilor și a moștenirii spirituale contribuind astfel la atractivitatea zonelor rurale. Valorificarea patrimoniului cultural, care creşte atractivitatea regională şi locală pentru investitori, pentru turism şi populaţie, este un factor important de dezvoltare. Amenajarea teritoriului va trebui să contribuie la o gestiune integrată a patrimoniului cultural înţeleasă ca un proces evolutiv care protejează şi conservă patrimoniul luând în considerare nevoile societăţii moderne. Întoarcerea la natură în turism îl apropie de dezideratele turismului rural, de agroturism în general, iar rolul educației academice trebuie să fie unul de implicare și salvare a tradiționalității, a specificității, a unicității și a diversității popoarelor lumii. Elementele programelor turistice montane sau agroturistice ar trebui revizuite în componenta lor culturală, prin valorificarea mitologicului ruralității românești. Valorificarea prin turism a temei spațialității pastorale, ca spațialitate generatoare de mituri cu impact turistic, unde exodul, nomandismul, transhumanța seminomadă, transhumanța normală sau transhumanța pensulatorie, pot avea și astăzi un impact deosebit asupra fenomenului turistic.
Identificarea drumurilor pastorale folosite în trecut pentru trecerea cu turmele de ovine și includerea lor în trasee de transhumanță pe care să acționeze diferiți operatori din turism (hotelieri, restaurante, muzee, gospodării de păstori, ateliere meșteșugărești ce prelucrează materia primă provenită de la specia ovine, etc.), urmată de conectarea lor la diferite trasee europene de transhumanță, reprezintă o modalitate de dezvoltare durabilă a teritoriului prin turism. Refacerea în scop turistic a drumurilor oilor poate să-‐și lase amprenta în mentalitatea turistului mai mult decât un muzeu, datorită faptului că ea poate releva o culturalitate pastorală căutată și regăsită. Dimensiunea fenomenului și impactul generalizat al transhumanței sunt favorabile istoric, geografic și cultural dezvoltării de programe turistice contemporane.
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Arealul montan poate furniza produse cu valoare biologică ridicată, care să fie valorificate direct către turiști. Consumatorii români se așteaptă să achiziționeze produse de munte în principal de la: prieteni și rude, piețe și târguri specializate, direct din gospodării sau de la fermă, magazine specializate, magazine alimentare, etc. Ei apreciază interacțiunea directă cu producătorul la fermă sau în cadrul târgurilor de produse agroalimentare. Este posibil să se stabilească o cooperare de succes între producătorii din zona montană și furnizorii de produse turistice. Trebuie însă să se țină seama de câteva elemente esențiale: turiștii doresc o experiență unică, specifică fiecărei regiuni; produsele cu o imagine pozitivă derivată din calitățile lor unice au un impact pozitiv și în promovarea regiunii de origine; și reciproc, regiunile cu o identitate puternică pot fi folosite pentru promovarea produselor din acest areal; produsul de munte promovat odată cu activitățile turistice trebuie denumit, etichetat și ușor de identificat (cu un logo, un design pentru ambalaj), astfel încât consumatorii să îl poată identifica și cumpăra din nou, cu alte ocazii. Este nevoie de cât mai multe produse turistice pentru tineri, prin intermediul cărora elevii și studenții să aibă posibilitatea unui contact direct cu lumea satului și petrecerea unui timp cât mai îndelungat în natură. Astfel, s-‐ar putea include în circuit turistic ferme deschise vizitelor, ferme pedagogice, ferme de descoperire, ferme ecvestre, participare la recoltarea fructelor, plantelor medicinale sau aromatice și la conservarea acestora. Un proiect turistic de calitate trebuie să aibă la bază un concept unitar și, prin intermediul echipamentelor preconizate, a gestiunii și a unei finanțări adaptate, să dea naștere unei destinații turistice -‐ întreprinderi viabile din punct de vedere economic, capabilă să seducă și să satisfacă clientela, să remunereze ansamblul întreprinzătorilor și să contribuie la dezvoltarea controlată a teritoriului. La nivel regional, trebuie să țină seama și de complementaritatea zonelor și să o pună în valoare, evitând formele nocive de concurență. Amenajarea teritoriului trebuie să aibă în vedere utilizarea ocaziilor de dezvoltare care decurg din turism, mai ales în cazul regiunilor defavorizate. Vor trebui promovate, cu prioritate, forme de turism de calitate şi durabil. Pentru numeroase regiuni, formele de turism uşor, adaptate la condiţiile regionale şi locale reprezintă un potenţial economic important, care trebuie exploatat în viitor.
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BIBLIOGRAFIE
1. Boghean, Carmen, (2012), Perspectivele dezvoltării durabile a turismului românesc, Revista de turism nr. 3, pag. 58-‐63.
2. Bran, Florina, Marin, D., Şimon, Tamara, (1997) Turismul rural. Modelul european, Editura Economică, Bucureşti, 1997.
3. Nistoreanu, Puiu, Ghereș, Marinela și colab., (2010), Tratat de turism rural, Editura C.H. Beck, București, p. 261-‐274.
4. Petrea, Rodica, Petrea, D., (2000) „Turismul rural”, Editor Presa Universitară Clujeană.
5. Stanciu, Mirela, (2007) The durable development through rural tourism of the mountain area villages, “Integrated Systems for Agri-‐Food Production– Durable Development”, Proceedings of the 5thInternational Conference “ Integrated Systems for Agri-‐Food Production”, SIPA 07, November 22-‐24th 2007, Sibiu, Romania, Editura Orizonturi Universitare Timişoara, ISBN 978-‐973-‐638-‐348-‐9, pag. 423-‐426.
6. Stanciu, Mirela, Săvoiu, G., Vlad, I., Ciortea, G., Pomohaci, M., (2010), Research concerning the durable development of the village from mountain areaScientific papers seria D, Animal Sciences, The 39th International Session of scientific communications of the Faculty of Animal sciences, Ed. Granada, București, p. 255-‐262.
7. Stanciu, Mirela, Ciortea, G., Sand, Camelia, Vlad, I., Antonie, Iuliana, Tănase, Maria, Blaj, R., (2012), “Assessments regarding sustainable developement on ecoeconomic and bioeconomic principles, of the local communities in the sheep breeding villages from “Drumul regelui (King's Road)”, Scientific Papers Series “Management, Economic Engineering in Agriculture and Rural Development“ Vol. 12, Issue 3, 2012, Bucuresti, ISSN 2284–7995 Print ISSN-‐L 2247–3572 CD, revista indexata DOAJ Directory of Open Access Journal, CABI, EBSCO Academic Research, p. 169-‐176.
8. *** Programul Național de Dezvoltare Rurală pentru perioada 2014 – 2020.
9. *** Orientări Strategice pentru Dezvoltarea Durabilă a Turismului Montan in Romania contribuții la dezbaterea „Dezvoltăm turismul pentru o Românie prosperă”, 2014.
10. *** Conferinţa europeană a Miniştrilor responsabili cu Amenajarea Teritoriului (CEMAT)
11. Principii directoare pentru Dezvoltarea teritorială durabilă a Continentului european, Hanovra, 2000.
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Satul de sine-‐stătător -‐ concept integrat de dezvoltare durabilă a comunităţii prin valorificarea patrimoniului şi a
resurselor locale
Michaela TÜRK
Manager de proiect Fundaţia Mihai Eminescu Trust (MET), Str. Cojocarilor nr.10,
545400 Sighişoara, Judeţul Mureş România
E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Dezvoltare comunitară, patrimoniu, rural, turism sustenabil. CONTEXT Mihai Eminescu Trust este o organizație non-‐profit, care activează din 1998 pentru conservarea și punerea în valoare a peisajului cultural și natural din satele săsești cu biserici fortificate din Transilvania, dintre care unele au fost incluse în patrimoniul mondial UNESCO. Fundaţia Mihai Eminescu Trust își concentrează atenția asupra satelor din Transilvania, fiind un caz aparte datorită istoriei și culturii lor bogate, dar și a urgenței de intervenție cauzată de emigrarea în masă în 1990 a sașilor. Odată cu emigrarea lor, în aceste sate s-‐a format o nouă comunitate, cu alte tradiții și cu o altă cultură. Aceasta a fost oportunitatea identificată de MET, pe care și-‐a bazat activitatea, pentru a conserva valorile culturale moștenite. Responsabilizarea localnicilor și insuflarea unei mândrii de apartenență la aceste valori culturale a rămas o provocare, la care MET a reușit să răspundă. De la înființarea fundației în România, în anul 2000, sub patronajul ASR Prințul de Wales, Mihai Eminescu Trust a inițiat în Transilvania proiectul ”Satul de sine-‐stătător”. Acest proiect integrat are ca scop revitalizarea comunităților rurale și îmbunătățirea calității vieții localnicilor prin folosirea responsabilă a patrimoniului cultural și natural. Prin implicarea resurselor locale umane, cunoștințe, unelte și tehnici, ”Satul de sine-‐stătător” înseamnă și ”adoptarea” comunității unui sat, evaluând diversele domenii de intervenție și nevoile comunității, pentru a găsi soluții integrate. Acțiunile sunt prioritizate prin consultarea comunității, iar implementarea este încredințată unei echipe locale, supravegheată și consiliată de MET.
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DESCRIERE Dezvoltarea durabilă a comunităţilor rurale Scopul programului ”Satul de sine-‐stătător” este atins prin trei obiective cheie:
• Restaurarea patrimoniului cultural: clădiri, peisaj, practici agricole tradiționale și meșteșuguri.
• Dezvoltarea capacității antreprenoriale locale, prin sprijinirea micilor întreprinderi rurale, calificarea profesională a localnicilor, crearea de locuri de muncă și oportunități de dezvoltare a carierei.
• Dezvoltarea turismului sustenabil, prin promovarea patrimoniului cultural rural, traseelor pentru drumeții, case de oaspeți tradiționale, produse ecologice și experiența unică a stilului de viață la țară.
Implementare Mihai Eminescu Trust a dezvoltat și implementat în perioada 2000-‐2014 un număr de aproximativ 1.200 de proiecte, în 49 de sate și 5 orașe, în valoare de 7,41 milioane Euro, din care aproape jumătate reprezintă un venit pentru localnicii implicați în implementarea proiectelor desfăşurate de fundaţia Mihai Eminescu Trust. Evoluția dimensiunii proiectelor poate fi analizată prin prisma celor 12 tipuri de proiecte implementate: 1. Reabilitarea patrimoniului civil – acest tip de proiecte se referă în special la casele localnicilor, care sunt considerate o categorie aparte pentru dezvoltarea durabilă a comunității.
2. Proiecte comunitare pentru beneficiul comun – aceste proiecte sunt realizate cu sprijinul și implicarea membrilor comunității și se referă la restaurarea și îmbunătățirea spațiului public și a clădirilor publice.
3. Reabilitarea patrimoniului religios – sunt biserici, case parohiale și zidurile fortificațiilor, investiții care cresc valoarea ansamblului rural arhitectural.
4. Dezvoltarea turismului cultural – această categorie include proiecte axate pe promovarea turismului responsabil și amenajarea de case de oaspeți tradiționale. Activitatea de turism îmbunătățește calitatea vieții localnicilor și menținerea autenticității peisajului cultural.
5. Reabilitarea și refuncționalizarea anexelor – prin pierderea scopului inițial, șurile se aflau în pericol de a fi distruse, astfel prin aceste proiecte realizate, MET a oferit o alternativă localnicilor.
6. Sprijinul inițiativelor locale “Programul de susținere cu materiale” – acest tip de proiecte consolidează responsabilitatea localnicilor față
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de patrimoniul local. MET recompensează inițiativele de protecție a patrimoniului prin punerea la dispoziție a materialelor pentru restaurare în schimbul execuției muncii de către proprietari.
7. Proiecte de protecție a naturii și a mediului înconjurător – această categorie se referă la proiecte pentru protecția și dezvoltarea mediului înconjurător și a peisajului.
8. Dezvoltarea proiectelor integrate – proiectele din această categorie sunt proiecte cu impact semnificativ și cu o structură diferită a activităților.
9. Reconversia birourilor MET – este categoria care se referă la proiectele de restaurare a birourilor MET.
10. Sprijin pentru antreprenori – este o categorie, care se referă la împrumuturi nerambursabile pentru întreprinderi nou-‐înființate sau sprijin pentru localnici pentru îmbunătățirea activităților agricole și a meșteșugului.
11. Sprijin pentru terți, mecenat și orientare prospectivă – este o categorie de proiect care se axează pe contribuția MET în proiecte promovate de alți beneficiari sau studii de cercetare și sondaje.
12. Formare profesională și comunicare – în această categorie de proiecte sunt înscrise toate activitățile de formare profesională inițiate de MET, în diferite domenii, pentru comunitățile locale, dar și expoziții, prezentări și activități de comunicare.
ASPECTE INOVATIVE Know-‐how inovator în dezvoltarea durabilă Caracterul inovator al ”Satului de sine-‐stătător” și abordarea integrată a acestui concept, creat și implementat de MET cu succes în mai multe sate, s-‐a dovedit a fi o bază solidă pentru dezvoltarea durabilă.
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REZULTATE Datorită impactului direct asupra comunităților locale, capacitatea locală a fost consolidată, iar ea este percepută ca și model de bună practică pentru dezvoltarea rurală. Oameni și aptitudini: - 190 de localnici instruiți în tehnici tradiționale de construcție; - 48 de localnici instruiți în agro-‐turism; - 40 de localnici participanți la cursuri de engleză; - 100 de locuri de muncă aferente proiectelor promovate de MET; - 120 de locuri de muncă în perioada sezonului turistic. Antreprenori rurali: - 20 de meșteri sprijiniți să își înființeze mici întreprinderi; - 4 fierării și 3 ateliere de tâmplărie sprijinite; - 2 cuptoare de cărămidă și țiglă construite; - 20 de locuitori sprijiniți să își amenajeze propria casă de oaspeți; - 2 țesătoare sprijinite să producă și să vândă țesături tradiționale; - 1 livadă ecologică și o fabrică de suc de mere; - 1 întreprindere pentru producerea de peleți. Educație: - 11 școli din Sighișoara și mai mult de 500 de copii implicați în activități de ecologie;
- 18 elevi au obținut premii MET pentru rezultate bune la concursuri de istorie și biologie;
- 4.500 elevi din zone rurale au ajutat la plantarea a 1.100.000 de puieți în cadrul unei campanii de reîmpădurire.
Multiplicare Acestea sunt rezultatele unei munci consecvente, care au fost obținute sub umbrela conceptului de succes a ”Satului de sine-‐stătător”, pentru a contribui la dezvoltarea durabilă a comunităților locale. Multiplicarea conceptului dezvoltat de Fundaţia Mihai Eminescu Trust pentru dezvoltarea durabilă este unul dintre obiectivele pe termen lung ale Fundației. Aplicarea la o scară mai largă a know-‐how-‐ului MET, prin dezvoltarea unui nou concept de dezvoltare regională, având la bază ”Satul de sine-‐stătător”, este un element cheie pentru dezvoltarea unor comunități durabile în mediul rural.
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Premii obţinute pentru „Satul de sine-‐stătător”
• Premiul I şi Premiul pentru Impact – Proiectul „O pădure pentru fiecare şcoală”, Gala Societăţii Civile 2014;
• Premiul I si Premiul Durabilitate – Proiectul ECO H2O Prima Stație de Epurare Ecologică, Gala Societăţii Civile 2012;
• Premiul III -‐ Conservarea peisajului istoric din satele săsești ale Transilvaniei, Gala Societăţii Civile 2012;
• Marele Premiu al Galei Societății Civile România, 2010; • Premiul I la Categoria Artă şi Cultură, Gala Societății Civile
România 2010 – pentru revitalizarea a zece sate din sudul Transilvaniei;
• Trofeul ”Zece pentru România” pentru contribuția din anul 2010 la emanciparea României, 2010;
• Premiile I și II la Green Apple Awards, 2009 – pentru reabilitarea patrimoniului arhitectural din Viscri și reconstrucția Conacului Apafi din Mălâncrav;
• Premiul Uniunii Europene pentru Patrimoniul Cultural – Europa Nostra, 2007 – pentru conservarea monumentelor istorice și participarea socială a satelor săsești din Transilvania.
CONCLUZII
Prin implementarea proiectelor sub umbrela „Satului de sine-‐stătător” Fundaţia Mihai Eminescu Trust a reuşit să contribuie la dezvoltarea comunităţilor rurale prin conservarea şi restaurarea patrimoniului şi dezvoltarea turismului sustenabil, urmând 3 principii:
a. Valorile culturale ale unei regiuni reprezintă resurse, iar exploatarea acestora în scop turistic nu trebuie să ducă la distrugerea sau epuizarea lor.
b. Marea majoritate a beneficiilor trebuie să ajungă la comunitatea locală, nu trebuie să se oprească la nivelul intermediarilor naţionali sau internaţionali.
c. Turismul în mediul rural nu trebuie să înlocuiască ocupaţia de bază tradiţională, agricultura, ci trebuie să se bazeze pe aceasta.
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VISCRI -‐ Exemplu de bună practică Viscri este un sat care face parte din patrimoniul UNESCO localizat în judeţul Braşov, comuna Buneşti, având o populaţie de 420 de locuitori. Fundaţia Mihai Eminescu Trust a implementat în acest sat, sub umbrela «Satului de sine-‐stătător», un număr de 337 proiecte de dezvoltare durabilă, în valoare de 904.464 Euro. Rezultatele proiectelor se reflectă în numărul turiştilor care a crescut de la an la an şi datorită cărora întreaga comunitate beneficiază de un venit suplimentar în familie, în sat existând doar 3 familii care beneficiază de ajutor social de la stat. Ceea ce promovează Fundaţia MET în Viscri şi în celelalte sate în care îşi desfăşoară activitatea sunt: patrimoniul, autenticitatea, istoria, meşteşugurile, gastronomia tradiţională, produsele locale, peisajul agricol şi natura. Pentru exemplificare vă prezentăm evoluţia activităţii turistice:
Viscri 2006 2013 Locuri de cazare 60 76 Vizitatori (nr. persoane) 5.000 15.000 Cazări înregistrate (nr. nopţi)
2.500 7.834
Servire masă (nr. persoane fără cazare)
300 5.200
Plimbări cu căruţa (nr. persoane)
600 3.000
Meşteşugari care demonstrează meseria
1 7
Căruţaşi (nr. localnici) 4 24 Promovare 4 ghiduri
internaţionale (FR, DE, BE, GB)
Publicaţii turistice editate de MET sau terţi, promovare online www.experiencetransylvania.ro http://www.mihaieminescutrust.ro http://www.mihaieminescutrust.org
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Dezvoltarea turismului rural în Franța prin intermediul mărcilor de calitate naționale
Dominique LEGRAND
Șef Serviciu Turism -‐ Camera de Agricultură a Departamentului
Rhône/ Director al Asociației Departamentale de Turism Rural Gîtes de France – Bienvenue à la Ferme Rhône, Franța
www.gites-‐de-‐france-‐rhone.com d.legrand@bienvenue-‐a-‐la-‐ferme-‐rhone.com
CUVINTE CHEIE Agroturism, mărci de calitate, turism rural. CONTEXT În Franța, turismul rural vizează 78% din teritoriul țării, însă doar 22% din populație. 80% dintre clienți sunt francezi. Marca franceză de cazare la gazdă Gîtes de France [Pensiuni din Franța] a fost creată în urmă cu 60 de ani, iar marca agroturistică Bienvenue à la Ferme [Bine ați venit la Fermă], în urmă cu 25 de ani. DEMERSURI Principalele mărci de calitate ale turismului rural din Franța:
• Gîtes de France, creată în 1955 (60 000 de locuri de cazare) www.gites-‐de-‐france.com;
• Clévacances, creată în 1997 (29 000 de locuri de cazare) www.clevacances.com;
• Logis, 3.000 de hoteluri, www.logishotels.com; • Bienvenue à la Ferme, creată în 1989 (6 000 de exploatări
agricole), www.bienvenue-‐a-‐la-‐ferme.com. ASPECTE INOVATIVE
Prezentarea turismului rural din Franța -‐ condițiile pentru succes în 5 pași: 1-‐ sprijin timp de 40 de ani din partea Ministerului Agriculturii și a Ministerului Turismului, în special prin intermediul Camerelor de Agricultură, care au pus la dispoziție consilieri de teren responsabili cu sensibilizarea agricultorilor în ceea ce privește diversificarea ofertei turistice. 2-‐ Crearea de către colectivități (stat, regiune, departament, Uniunea
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Europeană) a unor ajutoare financiare pentru directorii de proiecte și pentru finanțarea activităților de animare desfășurate de asociațiile locale de dezvoltare. 3-‐ Stimularea colectivităților în vederea dezvoltării turismului rural prin intermediul mărcilor de calitate naționale (Gîtes de France și Bienvenue à la Ferme), cu ajutorul unor grile de clasament și al unor carte naționale de calitate. 4-‐ O împărțire eficientă la nivelul teritoriului Franței în vederea promovării turistice (Oficii de Turism, Comitete Departamentale de Turism, Asociații Departamentale de Turism Rural, Comitete Regionale de Turism, Ministerul Turismului). 5-‐ Organizarea unor programe de instruire profesională de scurtă și de lungă durată (Brevet de Tehnician Superior în Turism, diplome universitare, etc…) care au permis formarea profesioniștilor și a consilierilor pe probleme de dezvoltare locală și turistică.
Mizele dezvoltării turismului rural: În contextul acestei voințe de promovare a serviciilor de
primire a turiștilor, a cazării la gazdă, a produselor locale și a agroturismului în toate țările din lume, miza este aceea de a crea mărci naționale de calitate care să dea un sentiment de siguranță clienților, deoarece, în prezent, totul se vinde și se cumpără online fără garanții. REZULTATE Aproape 60 000 de locuri de cazare la gazdă au marca de calitate națională Gîtes de France (a treia marcă de turism citată în studiile privind notorietatea), iar 6 000 de ferme dețin marca de calitate Bienvenue à la Ferme, cunoscută de 1 francez din 2. CONCLUZII În mai multe județe din Transilvania, există experiențe de dezvoltare turistică locală, de cazare la gazdă de orice tip sau grad de confort. Ar fi astfel nevoie de o grilă de calificare comună pentru a promova tipurile de cazare similare gazdelor sau caselor de oaspeți din Franța și care sunt conforme cu standardele în materie de valorificare a patrimoniului local (calitatea spațiului de locuit, a mediului și a decorului, criterii de confort și de primire). S-‐ar putea dezvolta ideea unei mărci de calitate „Transilvania” atât pentru produse, cât și pentru cazare.
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Turism rural responsabil (bazat în comunitate)
Gabriela MÎNDRU
Coordonator de proiect, Village Life, Romania E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Turism responsabil, dezvoltare durabilă. CONTEXT
Aproximativ 70% dintre cei mai săraci români trăiesc la țară, iar venitul mediu rural este cu aproape 25% mai mic decât cel urban. Sursele acestui venit sunt încă în mare parte limitate la agricultura de subzistență, din care oamenii nu își pot construi un trai mulțumitor. În speranța unei vieți cu perspective de viitor mai bune, tinerii săteni migrează în masă către orașele mari sau către alte țări, de cele mai multe ori pentru locuri de muncă puțin calificate, lăsând în urmă sate îmbătrânite și depopulate. În contextul modernizării și globalizării rapide și a unei lipse de strategie la nivel de administrație, puțini sunt acei săteni care mai văd un viitor în traiul la țară și mai percep valoarea stilului de viață specific mediului rural și a patrimonului cultural și natural al satului natal. Toate acestea au ca efect degradarea socio-‐culturală a spațiului rural. În același timp, satul românesc încă este caracterizat de peisaje naturale idilice de veche Europă, păstrate datorită modului de viață în mare măsură autosustenabil și prietenos cu natura al țăranului român – pășuni cu biodiversitate deosebită, case și gospodării tradiționale, obiceiuri etc. În plus, cadrul natural spectaculos și patrimoniul cultural bogat (biserici, conace, meșteșuguri) dimprejurul anumitor zone rurale locuite adaugă valoare acestor spații. La nivel global, mișcările de revenire la valori autentice -‐ de la produse ecologice la "slow food", ”Do it yourself”, sau grădini urbane -‐ sunt în plină creștere. Astfel, dorința multor orășeni și locuitori ai țărilor puternic industrializate (în care satul și-‐a pierdut peisajul său caracteristic, atât natural cât și cultural și social) de a restabili o legătura cu natura și de a adopta un mod de viață mai simplu și mai natural, devine o oportunitate de dezvoltare economică și de creștere a nivelului de trai pentru comunitățile rurale românești.
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DESCRIERE Village Life susține dezvoltarea socială și economică în comunități rurale cu perspective reduse, prin valorificarea specificului lor autentic, în primă instanță prin dezvoltarea de activități de turism rural responsabil. Astfel, am creat o rețea de mici gospodării rurale, atent selectate, prin care turiști români sau străini, să aibă acces la experiența inedită a satului românesc, alături de oamenii locului. Satele parte din rețea sunt așezate în zone pitorești de munte și deal, cu păduri, lacuri, râuri și alte atracții naturale sau culturale. Gazdele Village Life, selectate după criterii clare, sunt familii care trăiesc în spiritul tradiției satului românesc, locuiesc în case simple, cât mai aproape de stilul tradițional, au o gospodărie cu animale, au spirit antreprenorial și sunt dornici să se implice în activități de turism responsabil. Călătorii orășeni, români sau străini, sunt găzduiți, în schimbul unei taxe, în gospodăriile sătenilor beneficiari și participă la diverse activități împreună cu aceștia: îngrijirea animalelor, prepararea vinului, a brânzei, a mierii de albine, a produselor tradiționale pentru Crăciun etc. Fiind integrați în viața de zi cu zi a gazdelor, vizitatorii au parte de experiența autentică pe care o caută. ASPECTE INOVATIVE Programul de turism rural responsabil dă familiilor posibilitatea de a oferi experiențe rurale chiar în casele lor, prin valorificarea unor resurse deja existente, fără investiții suplimentare. În plus, în cadrul programului, familiile beneficiază de îndrumare și cursuri specializate. Branding-‐ul și promovarea reprezintă în mod frecvent o provocare pentru sătenii care își doresc să desfășoare activități cu caracter turistic și duce adesea la descurajare și eșecul inițiativei. Pentru a veni în ajutor, Village Life reunește sub un brand comun și coerent o rețea formată din mai multe gospodării din diferite sate, pe care le promovează unitar în România și pe piețele străine. REZULTATE
În cei peste doi ani de la înființare, cele mai importante rezultate ale programului sunt: - Peste 70 de familii au beneficiat (direct sau indirect) de creșterea
veniturilor; - Peste 22 de familii au găzduit evenimente și au ghidat turiști,
câștigând experiență în sectorul ospitalității;
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- O creștere de aproximativ 20% a venitului lunar pentru cele mai active familii din program;
- Promovarea tradițiilor românești și a turismului responsabil în satul românesc către un public de peste 500.000 persoane din toată lumea;
- Peste 200 de turiști străini și români au accesat acest serviciu; - Contribuție la crearea unei imagini a României ca principală țară
din Europa, unde turiștii pot evada din medii construite artificial către autentic, tradițional și experiențial.
CONCLUZII Programul de turism responsabil oferă familiilor din zone rurale cu potențial natural și cultural oportunitatea de a-‐și suplimenta veniturile prin găzduirea de turiști români și străini în gospodăriile proprii, fără investiții suplimentare. În același timp, turiștii interesați au oportunitatea de a lua contact cu stilul de viață tradițional din satele românești, demult dispărut în țările puternic industrializate. Interacțiunea dintre săteni și oamenii din exterior reprezintă și un mijloc de informare și schimbare de perspective și atitudini pentru membrii comunităților rurale. În timp, aceștia ajung să valorizeze mai mult spațiul și modul în care trăiesc și încep să dezvolte inițiative care să le permită să-‐și continue viața în locul în care s-‐au născut atingând totuși standardul de viață pe care și-‐l doresc. Pe termen lung, prin extinderea rețelei de gospodării la alte comunități din țară și conturarea și implementarea unor strategii de dezvoltare locală prin turism responsabil, zonele rurale cu potențial turistic vor putea cunoaște o evoluție economică și socială armonioasă.
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Consiliul general din Allier
Michel TABUTIN
Vicepreședinte, responsabil de comunicare și de cooperare internațională în cadrul Consiliului General al
departamentului Allier E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Sprijin departamental, acordul locuitorilor, deschidere. CONTEXT
Departamentul Allier, poarta de intrare în regiunea Auvergne, beneficiază de o cifră de afaceri de 250 de milioane de euro. În Allier există 4 500 de locuri de muncă nedelocalizabile, 3 stațiuni termale și un imens parc de distracții (550 000 de vizitatori). Acest teritoriu a fost deținut de dinastia regală a Burbonilor. Se găsesc, de asemenea, aici 500 de castele, reședințe frumoase, precum și biserici înscrise în patrimoniul național. Tot aici se află și pădurea Troncay (11 000 Ha), concepută de Colbert și în care se pot găsi copaci cu vârsta de 400-‐500 de ani. La acestea se adaugă o rezervație naturală impresionantă (peisaje caracteristice vestului Franței, rezervația din Val d’Allier, dar și 11 spații naturale sensibile). Totodată, există 3 500 km de cărări marcate pentru mersul pe jos și 1 500 km de trasee pentru bicicliști. DEMERSURI
Pentru toate proiectele sale, Consiliul General asigură servicii de amenajare teritorială și o echipă ce vine în sprijinul prestatorilor. Se oferă, așadar, ajutor colectivităților și proiectelor private (investiție totală de 1,2 milioane de euro). ASPECT INOVATOR
Cele trei chei ale succesului sunt: conservarea mediului înconjurător, investițiile viabile din punct de vedere economic și acordul cetățenilor.
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REZULTATE
Cu douăzeci de ani în urmă, câțiva profesori de la liceele dintr-‐o comunitate de 14 sate mici au analizat romanul lui Georges Sand și au identificat parcursul de inițiere al cântăreților din cimpoi. Comunitatea și-‐a însușit proiectul, a marcat circuitul și a încurajat crearea de locuri de cazare. Exista o reală dorință de deschidere teritorială. S-‐a hotărât asigurarea unui spațiu de cazare cu o capacitate de 20 de locuri. Prin urmare, a fost construită o eco-‐cabană cu materiale locale și cu un consum energetic cât mai redus. 80% din costurile de construcție au fost subvenționate. Această eco-‐cabană a impulsionat comerțul local cu biciclete, brânzeturi, vin și obiecte de artă. CONCLUZIE
Acordul locuitorilor și susținerea din partea departamentului sunt imperativ necesare pentru deschiderea și dezvoltarea departamentului Allier.
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Sinteza dezbaterilor – «Turismul: instrument de dezvoltare durabilă a teritoriului»
Discuție I: Cuvinte cheie: turism, venituri, dezvoltare, sustenabil, teritorii. Moderator:
- Discursul despre satul românesc, din perspectiva Fundației “Mihai Eminescu” este pentru mine o dovadă că dezvoltarea durabilă se poate realiza prin intermediul turismului cu toate cele 3 aspecte: social, economic și mediu. Aceasta se bazează pe valorificarea integrală a tuturor resurselor, fie ele naturale sau antropice, pe care le oferă un anumit areal.
Moderator: - Prezentarea realizată de Dominique Legrand ne-‐a demonstrat
încă o dată că turismul rural reprezintă o nișă pentru dezvoltarea durabilă a zonei rurale. Experința pe care o are Franța în domeniul turismului și multitudinea de activități pe care le pot desfășura agricultorii dovedesc că activitatea turistică poate reprezenta o sursă alternativă de venit pentru agricultori.
Discuție II: Intervenție 1 (după prezentarea doamnei Gabriela Mîndru):
- Casele de oaspeți au fost autorizate ca PFA. Aceasta a fost cea mai simplă formă de a se legaliza activitatea turistică. Cea mai grea parte din procesul de legalizare a fost aceea de a admistra toate documentele și declarațiile, care trebuiau depuse într-‐un interval de timp. Pe lângă toate acestea, noi organizam cursuri de contabilitate primară, pentru a-‐i ajuta pe fermieri să își gestioneze afacerea într-‐o manieră economică. A fost dificil să atingem toate obiectivele din proiect pentru că fermierii nu aveau aptitudini și cunoștințe în utilizarea computerelor. Pe de altă parte, noi i-‐am ajutat să completeze documentele necesare pentru buna desfășurare a activității economice.
- Pentru a dezvolta discuția cu privire la platformă și pentru a răspunde la întrebarea: “până unde este turismul autentic?”, ar trebui să realizăm o dezbatere destul de amplă. În acest sens, vă voi prezenta pe scurt proiectele noastre cu privire la cele două aspecte.
- Acum doi ani, la Sibiu, în cadrul unui seminar am realizat o platformă. S-‐au semnat parteneriate cu 25 de organizații. Momentan desfășurăm un proiect care urmărește transformarea platformei într-‐o rețea.
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Intervenție 2: - Care este limita între agroturism și servicii?
Răspuns 1: - Din punctul meu de vedere, o pensiune agroturistică este de
dimensiuni mai reduse comparativ cu o pensiune normală. Legislația europeană a limitat numărul de camere dintr-‐o pensiune agroturistică la 8 și a impus să se mențină activitățile agricole. Acest concept de agroturism s-‐a dezvoltat pentru a oferi fermierilor o sursă alternativă de venit.
Moderatorul: - În urma celor discutate, rezultă ca prioritate nevoia de-‐a pregăti
corespunzător personalul care lucrează în domeniul agroturismului.
Intervenție 3: - Dacă au studii medii nu este suficient?
Răspuns 2: - Nu este suficient, deoarece este necesar ca aceștea să dețină
cunoștințe de igienă. Intervenție 4:
- Care sunt criteriile impuse agricultorilor în domeniul agroturismului?
Răspuns 3: - Agricultorii sunt aleși de către noi, iar criteriile impuse sunt în
principal de igienă. Apoi, pe lângă criteriul de igenă ei trebuie să mai respecte și altele, cum ar fi: să păstreze caracterul tradițional al casei și gospodăriei; să desfășoare activități agricole pe lângă cea de turism; să aibă o reputație bună în sat.
Intervenție 5: - Cum se evaluează calitatea și cantitatea serviciilor?
Răspuns 4: - Cantitativ se evaluează prin numărul de bilete vândute, iar
calitativ prin numărul de turiști care vin în satele respective. O a doua metodă de evaluare a calității serviciilor este autoevaluarea. Acum avem o persoană în sat care preia toate sesizările cu privire la neregularități și apoi, dacă este cazul, oferă consiliere.
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Care sunt noile dinamici pentru dezvoltarea economică?
Adriana RECORD
Director Executiv al Camerei Franco-‐Române de Comerț, Industrie și Agricultură – CCIFER
CONTEXT 1) Înainte de toate, „rural" nu trebuie să trimită imediat la „agricultură" (dezvoltarea agriculturii și a industriei alimentare nu înseamnă dezvoltare rurală), iar 2) ruralul nu trebuie să se mulțumească cu un singur avantaj prea „la îndemână” și pre-‐existent (exploatarea unui monument istoric sau a unei bogății naturale…). Condiții: 1) accesul facil al persoanelor (locuitori, muncitori, clienți/ turiști…), al produselor și serviciilor, 2) mediu de viață propice pentru atragerea și stabilirea persoanelor și a întreprinderilor (creșe/școli, asociații sportive și culturale, cinematografe, magazine, servicii, programme de formare profesională…) Dinamică economică: 1) prezentarea unei strategii pentru „marcarea teritoriului pe hartă" (prezentare Asociația ADEPT), 2) sprijinirea întreprinderilor care -‐i-‐ se află în centrul strategiei, -‐ii-‐ susțin strategia, -‐iii-‐ contribuie la mediul de viață (prezentare Asociația PAEM Alba), 3) ajutoare și stimulente: finanțări și politică fiscală (prezentare a experienței Băncii Crédit Agricole), 4) resurse umane (formare profesională, învățare…) (prezentare a experienței Școlii Profesionale din Făgăraș) Sprijinirea creării de întreprinderi (formare sau consiliere pe probleme de gestiune economică, financiară, administrativă, logistică, comercială/ de marketing…) pentru a asigura reușita acestora. Obiective: 1) crearea unei anumite autonomii teritoriale (socială, energetică, alimentară, culturală… și economică), 2) coerența (în prezent, dar și peste 10 ani!).
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Alte idei: „Ecosistemul” (sistemul economic, nu cel ecologic) rural trebuie abordat în ansamblul său: -‐ identificarea punctelor forte ale teritoriului (know-‐how tradițional, artizanat, bogății naturale, poziționare geografică față de oraș/axa rutieră/ sit turistic…) -‐ strategii vizând infrastructura (acces, mediu de viață...) -‐ sprijin pentru crearea întreprinderilor prin „susținerea'' punctelor forte (dacă punctul forte este turismul, trebuie diversificate activitățile pentru turiști și, în special, cele pentru angajații care vor trăi în satul respectiv) -‐ crearea unei anumite autonomii teritoriale (socială, energetică, alimentară, culturală… și economică).
Punctul forte care „marchează teritoriul pe hartă” trebuie să fie nucleul în jurul căruia să se echilibreze celelalte aspecte, pentru ca persoanele care locuiesc acolo să-‐și dorească să rămână și să atragă competențe.
Stimularea inovației/diversificării. De pildă: -‐ dacă există know-‐how în prelucrarea lemnului, pot fi atrase întreprinderile de construcții de locuințe, mobilă, ustensile, artizanat… -‐ dacă există meșteșugari olari, se pot face obiecte decorative (nu doar farfurii și ulcioare), obiecte de artă… -‐ dacă există situri naturale/monumente, se pot organiza activități sportive conexe, ateliere foto, se pot concepe cărți și suveniruri, obiecte de vânzare (tricouri, cărți poștale, jocuri...)
S-‐ar putea crea centre de formare profesională (de exemplu: prelucrarea lemnului -‐> tâmplărie...), cu parteneri din România sau din alte state membre ale Uniunii Europene, pentru a întreține și a dezvolta competențele necesare unei asemenea meserii și pentru a stimula inovația...
De asemenea, trebuie susținută crearea de noi întreprinderi (formare sau consiliere pe probleme de gestiune economică, financiară, administrativă, logistică, comercială/de marketing…) pentru a le asigura reușita.
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Inovare în conservare şi dezvoltare rurală
Ben MEHEDIN
Comunicare şi PR – Fundaţia ADEPT Transilvania (masterand la Agricultură, Schimbări Climatice şi Siguranţă Alimentară
Facultatea de Agricultură – USAMV Cluj Napoca) E-‐mail: ben@fundatia-‐adept.org
CUVINTE CHEIE Adaptare, biodiversitate – conservare, dezvoltare rurală, inovare, educaţie, venituri suplimentare. CONTEXT În spaţiul rural actual este tot mai dificil pentru locuitori să aibă un trai decent. Piaţa globală pune ferma familială din satele României într-‐o poziţie nefavorabilă, deoarece paradigma actuală ţine cont de un anumit sistem de preţuri după o convenţie greşită şi nu ia în considerare costul real al producţiei. În consecinţă, nu se ţine cont de cât sol distruge, de câtă apă poluează sistemul agro-‐alimentar actual, cât aer este viciat sau câtă biodiversitate ameninţată. Într-‐un acord mutual tacit se ţine cont doar de input-‐uri şi de output-‐uri... şi nu se ţine seama de producerea hranei în mod durabil. În aceste condiţii, ferma familială şi deci viaţa la sat devine din ce în ce mai puţin atractivă, sătenii preferînd să migreze la oraş. Situaţia poate fi îndreptată prin decizii corecte şi folosind eficient fondurile alocate prin Politica Agricolă Comună, ceea ce ar permite „prosperitate într-‐un peisaj istoric”. DESCRIERE Fundația ADEPT Transilvania își propune să protejeze peisajele unice cu Înaltă Valoare Naturală (HNV) precum și micile comunități de fermieri care le-‐au creat. Avem un spațiu rural mirific, dar dacă resursele acestea nu sunt gestionate cu grijă, vor fi risipite spre paguba tuturor: natură, comunitate, generații viitoare. Considerând moștenirea culturală și serviciile de mediu pe care agricultura cu impact scăzut le generează (protecția biodiversității și a solului, rezistența la inundații, stocarea carbonului, păstrarea apelor mai curate și aerului mai pur etc.) preocuparea Fundației ADEPT Transilvania a fost o constantă abordare inovativă pentru a identifica surse suplimentare de venit astfel încât păstrând aceleași practici tradiționale, locuitorii spațiului rural din zona Târnava Mare să aibă un trai prosper.
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Fie că vorbim despre diseminarea de informații în vederea accesării măsurilor din Programul Național de Dezvoltare Rurală, de valorificarea superioară a produselor tradiționale și locale sau de activități pentru turiști, toate aceste elemente inovatoare au găsit antreprenori în zonă, cu voință de implicare. Astfel accesarea plăților prin măsura de agro-‐mediu a fost de cinci ori mai mare decât în zone similare din țară (1390 de mici fermieri, care gospodăresc o suprafață de 17.641 ha au beneficiat în total de aproximativ 2,5 milioane de euro). Șase comunități utilizează Centrele de Colectarea a Laptelui puse la dispoziția comunității de către Fundația ADEPT, cu finanțare din partea guvernului Norvegiei, într-‐un program de dezvoltare Rurală pentru România și Bulgaria. Numărul de turiști a crescut (de la 500 în 2007, la peste 7000 în 2012) și de asemenea veniturile din turism, în zonă au crescut. Diversificarea activităților pentru turiști a avut un impact pozitiv asupra vizitatorilor, precum și crearea unei infrastructuri propice turismului verde. Acum zona beneficiază de peste 60 km de rețea de trasee de bicicletă. ASPECTE INOVATIVE Dispunând de o echipă multidisciplinară, tânără și dinamică, Fundația ADEPT Transilvania a propus mereu inovarea în dezvoltarea rurală. Prima inovare constă chiar în utilizarea acestui oximoron: Conservare / Dezvoltare, propunând păstrarea practicilor tradiționale, a metodelor de management al terenurilor, a biodiversității, dar în același timp, utilizarea tehnologiei moderne, contemporane. Deci, dacă fânețele sunt valoroase din punct de vedere floristic deoarece au fost cosite cel puțin odată pe an, manual, fără a fi afectat covorul ierbos, cositorile inovatoare Brielmayer reprezintă o soluție pentru secolul al XXI-‐lea. Tradițional, plantele și fructele se uscau la umbră în curent de aer cald; noi am propus uscătoarele solare, pentru îmbunătățirea eficienței și a condițiilor de igienă. Activitățile din trecut ca: țesut, olărit, dogărie, apărute ca necesitate pentru obținerea unor bunuri și unelte utile în gospodărie și-‐au pierdut din relevanță, în economia globală de piață, dar ele pot fi utilizate din perspectiva îmbunătățirii experienței turistice pentru vizitatori. Pentru creșterea valorii adăugate a produselor tradiționale și locale am propus utilizarea instrumentelor folosite pe piața de astăzi -‐ branding, marketing, ambalare, merchandising etc. O zonă ca Sighișoara -‐ Târnava Mare se pretează unui turism ecologic, iar rețeaua de trasee de bicicletă care leagă sate, biserici
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fortificate și peisaje reprezintă un element inovator, care combină mișcarea în aer liber cu împărtășirea spațiului cultural și a informațiilor despre natură (prin panourile educative despre natura zonei). Rețeaua aceasta va avea o aplicație pentru smart-‐phone, dar va putea folosi și aplicația existentă pentru: www.discovertarnavamare.org . Sistemul de informare a fermierilor prin mesaje scurte este o altă modalitatea prin care utilizăm inovarea în munca noastră. Pentru acest mod de comunicare, Fundația ADEPT Transilvania a obținut premiul întâi la CAP Communication Awards, organizat de către Comisia Europeană. REZULTATE Proiectul integrat pe care Fundația ADEPT îl propune este considerat un exemplu de bună practică de către instituții naționale și internaționale. Credem că prin prezentarea de rezultate concrete am produs o schimbare de mentalitate iar dacă rezumăm în linii și cifre performanțele Fundației, acestea s-‐ar prezenta astfel: Educație și comunicare:
- cursuri de igienă alimentară, - cursuri de agroturism, - cursuri de marketing, - proiectul 4 generations – pentru înțelegerea identității
locale și stabilirea de legături între membrii comunității, - cursuri de ecologie în școli, - ateliere de vopsit lâna, - discover tarnava mare org., - fundatia adept.org.
Construcții și investiții, marketing și promovare:
- 8 centre colectare lapte, - 1 modul alimentar pentru procesarea legumelor şi fructelor
(foodbarn), - 15 uscătoare solare, - 1 Centru de Informare Turistică, - 60 km traseu de bicicletă, - 4 intâlniri ale fermierilor (Sighişoara), - The Art of Dar, - certificare Forest Stewardship Council (FSC) pentru ocolul
silvic Sighişoara, - Sighișoara-‐Târnava Mare – a fost înscrisă drept eco-‐
destinație turistică,
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- participarea la elaborarea planulului de management pentru site-‐urile Natura 2000,
- aplicatie smartphone pentru traseul de biciclete-‐mountainbike,
- piete pentru fermieri-‐peste 30 de târguri organizate, - peste 10 participări la târguri internaționale (6 țări
diferite), - peste 20 tipuri de produse promoționale, - elaborarea unui brand pentru zona Sighișoara -‐ Târnava
Mare, - un sistem de trimis sms, - aplicație smartphone pentru discovertarnavamare.org, - 200.000 ha livezi extensive eligibile la plata prin agromediu.
Publicații și materiale educative
- harta zonei, - carte Peisajul istoric al Satelor Săsești din Sudul
Trasilvaniei, - pavilion didactic la Saschiz, - mini-‐ghiduri de teren-‐flora , faună, fluturi, păsări, - ziar local -‐vatra saschizana, - modificari legislative-‐condiții minime de igienă pentru micii
producători, - managementul calităţii laptelui.
CONCLUZII Considerăm că în condițiile actuale, dezvoltarea rurală nu se poate face decât cu o administrare rațională a resurselor într-‐un sistem integrat, în care inovarea are o importanță aparte. Iar comunitatea tradițională așa cum am cunoscut-‐o noi, cu bunici, părinți, copii poate continua să existe atunci când toate elementele sociale, de mediu și economice sunt abordate în toată complexitatea lor.
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Reconversia forței de muncă
Bogdan DUMITREAN
Reprezentant Fundația PAEM Alba E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Formare profesională, forță de muncă, fonduri europene, șomeri. CONTEXT
Fundația a fost înființată acum 19 ani în orașul Alba-‐Iulia, principala activitate a acesteia fiind reconversia forței de muncă. Beneficiarii acestui proiect sunt în special șomerii și persoanele care desfășoară activități agricole de subzistență. Deși inițial proiectul a prevăzut ca beneficiari principali persoanele din mediul rural, mai târziu s-‐a extins și pentru cele din mediul urban.
DESCRIERE Pe parcursul activității sale, fundația a reușit să acceseze fonduri europene. Scopul principal a fost să exploateze capitalul uman existent în zonă și să îl încadreze în noile structuri ale pieței muncii. Proiectele demarate au reușit să se plieze pe cerințele identificate la nivel local și au avut drept țintă principală resursa umană. De exemplu, unul dintre proiectele pe care le desfășurăm în prezent are ca scop formarea profesională și oferirea de asistență antreprenorială pentru 560 de persoane din mediul rural. Prin formare profesională se înțelege organizarea unor cursuri de calificare, care să corespundă cererii de pe piața locală a muncii. Cursurile pe care Fundația Paem le oferă au ca finalitate formarea profesională în domenii precum: industrie alimentară (măcelar, preparator produse din carne), agroturism, agricultură, igienă. În domeniul agroturismuui s-‐au realizat cursuri pentru administrarea pensiunilor. Fără acest tip de calificare nu se poate obține licența de funcționare din partea Ministerului Turismului. ASPECTE INOVATIVE Un aspect de noutate, adus în proiectele noastre, a fost colaborarea cu o fundație din Franța, care împreună cu PAEM Alba, a organizat schimburi de experientă, atât în Franța, cât și în România.
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REZULTATE
Am avut ocazia să împărtășim cu partenerii francezi experiențele vis-‐a-‐vis de dezvoltarea rurală: de la căile de abordare a unor probleme, respectiv de la stadiul de inițiativă până la punerea în practică și funcționarea propriu-‐zisă a structurilor economico-‐sociale. Am remarcat două axe de dezvoltare: prima -‐ crearea formelor asociative ale micilor producători de produse tradiționale specifice diverselor zone din Franța, iar a doua -‐ dezvoltarea serviciilor turistice prin abordarea integrată a furnizării acestui tip de servicii în cadrul unor proiecte de interes local și regional. CONCLUZII Putem spune că, după 19 ani de activitate, fundația noastră și-‐a câștigat încrederea pe piața muncii prin faptul că un procent foarte mare din cursanți au reușit să își găsească locuri de muncă.
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Proiect pilot “Școala profesională franceză Făgăraș”
Teodora TAROG
Director General DEDIENNE ROUMANIE, FĂGĂRAȘ, ROMANIA E-‐mail: [email protected]
CUVINTE CHEIE Școala de excelență, pașaport pentru viitor. CONTEXT Citat: toate oportunitățile se nasc dintr-‐o nevoie nesatisfăcută
(S. Jobs)
Majoritatea întreprinderilor duc lipsa competențelor tehnice și de personal calificat pe piața muncii, în special în industrie, ceea ce duce la imposibilitatea punerii în practică a strategiei de dezvoltare. Soluția: Crearea unei școli tehnice de formare profesională. DESCRIERE
Învățământul profesional tehnic de stat în conformitate cu Ordinul Ministrului n°3168 din 03/02/2012. Formarea practică în întreprindere: 60% în primul an, 75% în anul doi. Învățământ în limba română Durata: 2 ani Limita de vârstă: <18 ani Pentru anul școlar 2013-‐2014 s-‐au creat 3 specializări la școala profesională: “Injecție de mase plastice și cauciuc”, “Prelucrări prin așchiere”, “Electromecanică mașini, utilaje și instalații industriale”, precum și cea de “Analist programator” la școala post-‐liceală. ASPECTE INOVATIVE
• Singura școală profesională din România cu specializarea operator mase plastice și cauciuc;
• Elevilor li se permite învățarea unei meserii în 2 ani; • Întreprinderile se implică activ în pregătirea practică în acord
cu nevoile lor; • Programa școlară adaptată la nevoile întreprinderilor;
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• Realizarea în cadrul școlii a unui atelier de injecție mase plastice tip «noua uzină», cu echipamente de ultimă generație.
REZULTATE
După primul an, numărul de parteneri în susținerea școlii a crescut, ca și interesul părinților în a-‐și consilia copiii spre învățarea unei meserii care le asigură un loc sigur de muncă.
CONCLUZII
Crearea Școlii Profesionale Franceze Făgăraș prezintă următoarele perspective. 1. Pentru elevi -‐ factori de atractivitate și motivare: • Învățarea unei meserii în 2 ani; • Bursa lunară; • Posibilitatea de a-‐și continua studiile pentru obținerea BAC-‐
ului; • Obținerea unei diplome recunoscute la nivel european; • Prioritate absolută la angajare.
2. Pentru întreprinderi: • Creșterea competențelor și a nivelului tehnic al salariaților; • Satisfacerea cererii pieței de personal calificat cu nivel mediu de
studii.
3. Pentru Țara Făgărașului și regiune: • Crearea unei noi perspective de viitor tinerilor; • Incitarea și motivarea tinerilor de a nu părăsi regiunea; • Ridicarea nivelului local și regional în competențe tehnice; • Atragerea de noi investitori; • Crearea de locuri de muncă.
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Sinteza dezbaterilor – «Care sunt noile dinamici pentru dezvoltarea economică?»
Discuție 1: Moderator:
- Mulțumim pentru prezentarea dumneavoastră! Astfel, în urma celor prezentate putem evidenția că proiectul a început de la ideea de a valoriza resursele locale și de a implica actorii locali. Însă, cum putem să atragem noi activități în zona rurală? Cum putem să îi convingem pe cei din zona urbană să se stabilească în spațiul rural? Sunt întrebări la care ne va răspunde domnul Hocine pe parcursul discursului.
Moderator (după discursul domnului Hocine): - E necesar să se atragă noi investitori în zonele rurale care să
desfășoare activități sustenabile. În următoarea discuție vom aborda problema forței de muncă din mediul rural și vom vedea cum reușium să dezvoltăm activități conexe pentru aceasta.
Moderator (după discursul doamnei Teodora Tarog): - Am văzut cum putem să corelăm dezvoltarea rurală cu
meseriile tradiționale și cum putem atrage noi investitori în zonele rurale. Pentru ca proiectul să fie sustenabil trebuie să se construiască o infrastructură de calitate și o rețea de consultanță.
Intervenție 1: - Totalitatea echipamentelor din ateliere au fost puse la
dispoziție de către anumite firme? Participanții la proiect sunt elevi sau sunt deja absolvenți?
Răspuns 1: - Da, toatalitatea echipamentelor au fost oferite de către firme cu
care am avut parteneriate. Participanții din cadrul proiectului sunt elevi.
Moderator: - La finalul discuțiilor noastre putem concluziona că dezvoltarea
durabilă nu trebuie să fie un demers unilateral. Cei din zonele rurale trebuie să se axeze pe desfășurarea activităților conexe agriculturii, iar autoritățile trebuie să promoveze politici care să sprijine dezvoltarea zonelor rurale.
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Prezentarea unui proiect local din satul Mălâncrav, România
Carolina FERNOLEND
Vicepreşedinte Fundaţia Mihai Eminescu Trust
Satul Mălâncrav este unul dintre locurile în care cultivarea de fructe încă se mai practică. Localitatea se află la 25 km de Sighișoara și a fost atestată documentar pentru prima dată în 1305. Numele satului provine de la numele maghiar "Almakerek", care se traduce prin "roata de mere". Cultivarea livezii este legată de clădirea conacului din secolul al XVII-‐lea, aflat în proprietatea familiei Apafi. În livadă cresc meri, peri, pruni și nuci. Livada se întinde pe o suprafaţă de 108 ha şi este situată pe un deal terasat al satului istoric.
Ca şi alte livezi, după 1990, livada a fost neglijată, existând un real pericol să se usuce și să dispară. Cu scopul de a preveni distrugerea acestui patrimoniu natural și alterarea peisajului cultural, Fundația Mihai Eminescu Trust a cumpărat-‐o în 2002.
Începând cu anul 2003, MET a sprijinit realizarea mai multor studii de floră și faună din zonă, a încurajat schimburile de specialiști din străinătate; cu scopul de a asigura o dezvoltare durabilă a zonei, a elaborat un plan de afaceri pentru livadă și a început colaborarea cu alte organizații pentru a menține acest peisaj cultural.
Valoarea livezii ca patrimoniu natural este dată nu numai de soiurile vechi de fructe, dar şi de diversitatea mare a florei și faunei: mai mult de 215 de specii de plante, inclusiv specii ruderale, mai mult de 100 de specii de păsări, 10 de amfibieni și 6 de reptile, 70 de specii de fluturi și 30 de specii de mamifere care trăiesc în livadă.
După cumpărarea de către Mihai Eminescu Trust a clădirilor administrative ale Livezii Mălâncrav, într-‐o hală a fost amenajată o mică fabrică, unde se produce suc ecologic de mere.
Această întreprinderea socială agricolă oferă un loc de muncă permanent pentru 3 persoane, iar în sezonul de lucrări de întreţinere a livezii, cel de recoltă şi de producţie a sucului mai mult de 40 de localnici îşi găsesc un loc de muncă aici.
O recoltă de mere, într-‐un an roditor este de 100 de tone, din care se produc circa 30.000 de litri de suc de mere.
Sucul „Sănătos de Mălâncrav” se obține manual prin tehnici tradiţionale. Fructele sunt mai întâi sfărâmate și presate, iar sucul obținut este pompat în bazine, unde se lasă timp de 12 ore. Sucul este
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pasteurizat și îmbuteliat fără nici un fel de conservanți, coloranți sau arome și fără adaos de zahăr sau apă.
Sucul de mere obţinut din Livada Mălâncrav este bogat în vitamine și minerale, este certificat ecologic de o instituţie autorizată și se recomandă pentru detoxifierea organismului.
Banii obținuți din vânzarea sucului susţin activitatea întreprinderii sociale agricole, iar o parte se întorc în sat sub formă de proiecte de restaurare a clădirilor istorice, formarea profesională a localnicilor, educarea copiilor sau susţinerea atelierelor de meşteri din Mălâncrav.
Sucul, puțin tulbure la înfățișare îți da senzația ca merele au fost stoarse chiar ieri, iar prin consumul lui este susţinută economia locală şi biodiversitatea livezii.
Vă recomandăm un pahar dulce și proaspăt de energie și sănătate din inima Transilvaniei.
Conacul Apafi, Mălâncrav
Sursa: Antoniu Bumb, Colecție de fotografii, Întâlnirile Europene din Transilvania, 8, 9, 10 Octombrie 2014
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Anexa 1: Prezentarea participanților
Cristina BĂLAN Consilier evaluare-‐examinare, Ministerul Dezvoltării Regionale și
Administrației Publice Absolventă a Facultății de Urbanism și Amenajarea Teritoriului a Universității de Arhitectură și Urbanism București, Cristina Bălan este angajată din 2012 de Ministerul Dezvoltării Regionale și Administrației Publice în cadrul direcției de amenajare a teritoriului și urbanism. Cristina BĂLAN participă de asemenea la activități de cooperare internațională în domeniu, fiind responsabilă cu proiectul pilot de regenerare urbană și eradicare a habitatului insalubru pentru grupuri defavorizate din cartierul Ferentari
Max BARBIER Responsabil de misiune Ruralitate, Comisariatul General al Egalității
Teritoriilor (fost DATAR)
Originar din mediul agricol și rural, Max Barbier este inginer agronom și inginer șef de poduri, ape și păduri. După un început de carieră ca profesor și apoi director al liceului agricol, el a ocupat diverse funcții în cadrul Ministerului Agriculturii, ultimul fiind cel de șef al Biroului de dezvoltare a teritoriilor și a zonelor montane, înainte de a se alătura Delegației interministeriale de amenajare a teritoriului și de atractivitate regională (DATAR) (CGET din aprilie 2014) unde ocupă funcția de responsabil de misiune pentru ruralitate.
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Cristina Bianca POCOL Conferențiar la Universitatea de Științe Agricole și Medicină Veterinară Cluj
(USAMV)
Conf. dr. Cristina-‐Bianca POCOL este absolventă a Universităţii “Babeş Bolyai”, Facultatea de Ştiinţe Economice (2000) şi a “IUP -‐ Institut Universitaire Professionnalisé -‐ Management et Gestion des entreprises”, Clermont-‐Ferrand, Franţa (2004). În anul 2014 promovează pe postul de conferențiar în cadrul USAMV, unde predă disciplinele Economie rurală și Relații Economice Internaționale. Este membră în colectivele a 15 proiecte naţionale şi internaţionale, atât de cercetare cât şi de formare profesională şi de dezvoltare instituţională. Este membră a Asociaţiei Economiştilor Europeni în Agricultură (EAAE), cenzor al Societății de Horticultură și Silvicultură din Transilvania. Începând cu anul 2012, face parte din Comitetul Consultativ Tematic pentru Dezvoltare Rurală, Agricultură și Pescuit din cadrul Ministerului Agriculturii și Dezvoltării Rurale.
Elisabeth CARBONE Secretar general al Mișcării interregionale a asociațiilor pentru menținerea
agriculturii țărănești – MIRAMAP
Legumicultoare din 2004 în 2007 și consumatoare în cadrul Asociației pentru menținerea agriculturii țărănești (AMAP), Elisabeth Carbone acompaniază proiectele AMAP. Este secretar general benevol al Mișcării Interregionale a AMAP încă de la crearea sa în 2010.
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Avram FIŢIU Secretar național al Federației Naționale de Agricultură Ecologică -‐ FNAE
După o licență în cadrul Facultății de Agronomie din Cluj și un masterat în Belgia, Avram Fițiu a început în 1993 o campanie de cunoaştere a satelor transilvănene din Sălaj la Braşov, care i-‐a permis sa scrie cartea „Salvarea Fermei Ţărăneşti”. Este unul dintre principalii specialiști în agricultură ecologică din România. Cariera sa este legată de cea a lui Dacian Cioloș, fostul Comisar European pentru Agricultură. A fost director de cabinet și secretar de stat în cadrul Ministerului Agriculturii și Dezvoltării Rurale (MADR) si s-‐a axat pe agricultura ecologică, ca tendință europeană. Este, de asemenea, cadru didactic – conferențiar la Universitatea de Științe Agricole si Medicină Veterinară din Cluj-‐Napoca.
Sergiu FLOREAN Secretarul general al Asociației pentru Susținerea Agriculturii Țărănești
(ASAT) și responsabil de comunicare al Asociației Centrul de Resurse pentru Inițiative Etice și Solidare (CRIES)
După o licență în Ştiinţe Politice la Universitatea de Vest din Timişoara și un master în Marketing online la ASE București, Sergiu Florean a obținut o experiență semnificativă în domeniul economiei sociale si solidare. Este în prezent secretar general al ASAT – Asociaţia pentru Susţinerea Agriculturii Ţărăneşti și responsabil de comunicare al Asociației Centrul de resurse pentru inițiative etice și solidare.
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Rodica PĂRĂU Președinta asociației Alba-‐Afroda
De profesie inginer în industria alimentară, Rodica Părău este un specialist al domeniului agricol, cu 38 de ani de activitate și o permanentă preocupare pentru dezvoltarea agriculturii din județul Alba și asigurarea calității superioare a produselor agricole. Din 2002 este președinta Asociației Alba-‐Afroda, care favorizează schimburile de experiență ale agricultorilor din județul Alba cu agricultori din Franța. Este membră a Asociației Degustătorilor Autorizați din România și a derulat proiecte finanțate de Delegația C.E. în Romania privind "Aplicarea normelor europene în domeniul agro-‐alimentar".
Barbara PETRI Responsabil de Misiune la Direcţia Afaceri culturale, Viaţă Asociativă şi
Acţiune Internatională în Departamentul Rhône
Angajată a Consiliului General Rhône din 2010, Barbara Petri ocupă în prezent funcția de responsabil în cadrul Direcției Afaceri Culturale, Viață Asociativă și Acțiune Internațională. Ea gestionează pentru Departamentul Rhône cooperarea descentralizată cu județele Alba și Timiș. Barbara Petri deține de asemenea funcția de secretar tehnic al rețelei franceze a colectivităților teritoriale partenere cu România.
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Patricia ANDRIOT Vicepreședintele Consiliul Regional al Champagne Ardenne
De formare inginer agricol, cu specializare în economie rurală și puternic legată de mediul rural, Patricia Andriot este implicată de mult timp în inițiative asociative locale (cooperare, cultură, tineret…). Interesată de dezvoltare și inițiativa locală ca factor de transformare a societății, ea este în prezent Vicepreședinte al Consiliului Regional din Champagne Ardenne, responsabilă cu economia socială și solidară, precum și referent al proiectului de cooperare între România și Pays de Langres.
Felix ARION Director al Cluster-‐ului «Agro Transilvania»
Profesor dr. și Director al Departamentului de Științe Economice în cadrul Universității de Științe Agricole si Medicină Veterinară Cluj-‐Napoca, Felix Arion ocupă și funcţia de Manager General al Asociației Clusterul Agro-‐Food-‐ind Napoca. În calitate de director și responsabil de proiecte, a acumulat experiență managerială în proiecte naționale și internaționale cu parteneri din Franța, Spania, Italia, Marea Britanie.
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Camelia NACIADI Responsabil cumpărare produse proaspete, întreprinderea Cora
Cu o experiență de aproape 12 ani pe postul de Category Manager la Metro Cash and Carry, Camelia NACIADI ocupă în prezent funcția de Responsabil cumpărare produse proaspete, în cadrul grupului Cora.
Céline PELOQUIN Agronom, proprietar al fermei din Chassagne
Céline Péloquin este de formare agronom, licențiată în dezvoltare durabilă, responsabilă de proiecte în cadrul unui grup de producători din Rhone-‐Alpes și responsabilă de proiecte în cadrul Biroului de studii cu vocație internațională. Convinsă de diversitatea locurilor de muncă potențiale în agricultură și în special în agro-‐ecologie în zonele rurale sinistrate din Franța, ea s-‐a instalat într-‐o fermă din cadrul unei Grupări agricole de exploatare comună (GAEC) creând un atelier de transformare a cerealelor în pâine. Alături de soțul ei, comercializează produsele fermei în anumite piețe și către Asociația pentru menținerea agriculturii țărănești (AMAP)
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Ovidiu SPÎNU Fondator al fabricii de brânzeturi «La Colline»
Medic veterinar, Ovidiu Spînu și-‐a început activitatea în mediul rural cu animalele de fermă, după care a continuat cu 12 ani de cercetare și predare în cadrul Facultății de Medicină Veterinară din Cluj. A urmat un stagiu la Școala Veterinară din Nantes între 1990 și 1991 și este fondatorul uneia dintre primele clinici veterinare din Cluj pentru animalele de companie (1993). De 15 ani, Ovidiu Spînu este director al Fundației Heifer Project România care se ocupă de proiecte de dezvoltare rurală și din 2007 este fondatorul și proprietarul fabricii de produse din lapte de capră La Colline.
Pierre-‐François VAQUIE Delegat general al Federației Naționale a Cooperativelor pentru Utilizarea
Materialului Agricol – CUMA
Inginer în tehnici de infrastructură rurală, Pierre-‐Francois Vaquié este absolvent al Școlii naționale de inginerie a apelor și mediului din Strasbourg. Între 2004 și 2013 a fost director al Federației Naționale a Cooperativelor pentru Utilizarea Materialului Agricol (CUMA), apoi din 2014 Delegat general al Federației Naționale a CUMA, responsabil în special cu lobbying, relații instituționale și parteneriale și susținerea inovației și a dezvoltării rețelei
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Valérie CIOLOS VILLEMIN Vice-‐Președinte Asociația Rural’Est
Inginer agronom și de dezvoltare, Doctor în economie, Valerie Cioloș Villemin este în prezent vicepreședinta Rural'Est. Pasionată de problematicile schimbării (individuale și colective) și de gestionarea acesteia de către diverșii actori implicați, ea a abordat complexitatea dezvoltării societăților rurale sub un unghi pluridisciplinar și de teren (anchete, sejururi lungi în sate). Frecventează teritoriul românesc din 1995 și a avut ocazia să trăiască aici, precum și în Republica Moldova între 1998 și 2008. Acest fapt i-‐a permis să observe specificitățile economice așa zis „în tranziție” și să scrie o teză de doctorat despre restructurările economice post-‐90 (moduri de gestionare a schimbării de către actorii economici).
Sjoerd WARTENA Vice-‐Președinte Asociația Terres de Liens
După studii de filologie la Amsterdam, Sjoerd Wartena a creat o fermă mixtă (capre și plante aromatice și medicinale) în munții Prealpi în 1993. Acolo a fondat și o cooperativă de ierburi medicinale și aromatice contribuind la dezvoltarea locală a zonei, care a devenit un centru important de producție a ierburilor bio, precum și de transformare și comercializare a lor. S-‐a implicat apoi în organizații agricole la nivel local, regional și național pentru promovarea agriculturii ecologice ca element cheie al alternativelor agricole. În 2003 a devenit unul dintre fundatorii mișcării Terre de liens. În prezent este vicepreședinte al Fundației T și este activ în coordonarea rețelei europene "Access to land for community connected farming".
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Bogdan SUDITU Conferențiar univ. dr. la Facultatea de Geografie, Universitatea din București
Profesor și cercetător în cadrul Universității București din 1998 în special în domeniul guvernanței și al planificării teritoriale, Bogdan Suditu a lucrat de asemenea în cadrul Ministerului de Dezvoltare Regională și Administrație Publică din 2006 în 2013 ca și coordonator al domeniului planificare integrată, dezvoltare locală și politici de habitat în cadrul Direcției de Urbanism și Amenajarea Teritoriului.
Jean HORGUES DEBAT Director, Asociația pentru dezvoltarea în rețea a teritoriilor și a serviciilor –
ADRETS
De formare inginer, Jean Horgues Debat activează inițial în domeniul dezvoltării relațiilor nord-‐sud după care, timp de 35 de ani, se implică în dezvoltarea rurală din Alpii francezi. De 15 ani conduce ADRETS, o asociație cu 6 salariați de susținere și de dezvoltare a serviciilor pentru populația din zonele rurale ale Alpilor. Utilizând formarea și tehnicile de animare participativă el încearcă să promoveze inovațiile pentru a răspunde la nevoile populației, cu respectarea valorilor egalității și solidarității promovate de ADRETS.
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Garlann NIZON Coordonatoare a spațiilor publice digitale Drôme Ardèche, Sindicatul Mixt de
Informație Rutieră
După o formare ca șef de proiecte în informatică și comunicare la Universitatea din Limoges, Garlann Nizon activează ca șef de proiect junior în cadrul Camerei de Comerț și Industrie din Limoges, apoi ca responsabil de misiune într-‐o comunitate de comune din Hautes-‐Alpes. În urma acestor experiențe, ea lucrează pentru Consiliul General Drome pentru a dezvolta o rețea de Spații publice digitale. Transferată ulterior la Asociația Pole Numerique (creată la inițiativa Consiliului General), Garlann Nizon este în prezent coordonatoarea rețelei de spații publice digitale din Drôme și Ardèche (mediere digitală) și participă la coordonarea proiectului Rhone-‐Alpes Internet acompaniat (Coraia).
András MARTON Director, Asociația Caritas Alba Iulia
Medic specialist medicină generală și trainer Kinaesthetics. András Marton este responsabil cu dezvoltarea serviciilor de îngrijire socială și medicală la domiciliu în cadrul Asociației Caritas Alba-‐Iulia, al cărei director a devenit în 2007. Între 2006 și 2010 András Marton a coordonat de asemenea grupul de asistență la domiciliu al Caritas Europa.
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Christiane BRUNET Consilier general, Consiliul general al departamentului Savoie
Aleasă Consilier general al cantonului rural Saint-‐Pierre-‐d’Albigny din 2008 și Consilier municipal din 2006, Christiane Brunet este de asemenea Consilier comunitar al comunității comunelor din Cœur de Savoie. În cadrul Consiliului general al departamentului Savoie, din 2011 Christiane Brunet este responsabilă cu coeziunea socială, cooperarea descentralizată și cu activitatea în mediul rural în calitate de Consilier general delegat.
Michel FOURNIER Vice-‐Președinte al Asociației «Bine ați venit la Fermă» și
Primar la Les Voivres
Inițial Consilier municipal în 1983, Michel Fournier este din 1989 Primar al Vouivres, un sat din Vosges cu 340 de locuitori. După ce a fost președintele Asociației Primarilor din zonele rurale din Franța în 1996, Michel Fournier reprezintă în prezent această asociație în calitate de vicepreședinte.
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András PETI Viceprimar al Municipiului Târgu Mureş
András Peti este jurist, politician român de etnie maghiară și viceprimarul municipiului Târgu Mureș din anul 2013. A inițiat proiectul prin care a propus ca Municipiul Târgu Mureș să devină Capitala Europeană a Culturii în 2021. În acest sens, a constituit o asociație, având ca obiect de activitate pregătirea și promovarea acestei manifestări.
Ciprian Anghel ȘTEFAN Directorul Muzeului Astra
După 4 ani în care a urmat cursuri de teologie, istorie, arheologie, arhitectură și patrimoniu tradițional în cadrul Universității de Vest din Timișoara, Ciprian Anghel Ștefan a urmat între 2008 și 2011 cursuri de management și muzeologie și și-‐a început activitatea în cadrul CNM Astra în iunie 2005 unde a ocupat pe rând funcţiile de muzeograf, şef birou, şef secţie şi director al Muzeului Civilizaţiei Populare Tradiţionale ASTRA din Sibiu. În 2014 este numit Director general al Complexului Naţional ASTRA.
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Romaric CUSSENOT Șef serviciu Creștere și Filiere Animale, al Camerei de Agricultură din
regiunea Franche-‐Comté
Romanic Cussenot oferă asistență în organizarea diverselor filiere de creștere a animalelor și în instaurarea de sisteme și certificări de calitate într-‐o regiune marcată de prezența unor produse tradiționale emblematice: brânzeturi, vinuri, mezeluri, etc. Este de asemenea direct implicat în structurarea filierei porcine în jurul a trei Indicații Geografice Protejate pentru carne și mezeluri.
Emmanuel GERARD Director de proiecte Polul de excelență rurală al Centrului internațional al
tapiseriei și artei țesute din Aubusson
Emmanuel Gérard este din 2009 director al Sindicatului mixt al Centrului internațional al tapițeriei și artei țesute din Aubusson, creat de Consiliul Regional al Limousin, Consiliul General al Creuse și de Comunitatea comunelor Creuse Grand Sud. Specialist în managementul de proiecte în domeniul ingineriei culturale, economiei, patrimoniului și dezvoltării turistice, el a asigurat conducerea acestui proiect Phare al regiunii Limousin pentru valorizarea patrimoniului, creației contemporane, formării și dezvoltării economice, în contextul inscrierii Tapițeriei din Aubusson în patrimoniul cultural imaterial al umanității de UNESCO în 2009. Este autorul ghidului anual IPOLIS Investitori privați parteneri ai colectivităților publice în turism, cultură, patrimoniu și timp liber.
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David MERIEAU France Business School -‐ campusul din Brest, responsabil cu incubatorul de
întreprinderi creat în conexiune cu marca «Produs în Bretagne»
David Merieau este profesor și cercetător în strategie și antreprenoriat la France Business School, după o experiență în străinătate pentru companii franceze, în special pe continentul nord-‐american dar și în regiunile franceze de peste mări și la Paris. A fost consultat asupra acordurilor OMC în decembrie 1993 înainte de ratificarea de către state în aprilie 94 la Marrakech. A pregătit și acompaniat idei, proiecte și companii, precum și antreprenori din incubatorul breton
Mirela STANCIU Conf. univ.dr.ing. Facultatea de Științe Agricole, Industrie Alimentară și
Protecția Mediului, Universitatea ”Lucian Blaga” din Sibiu
Este titular al disciplinelor Agroturism, Zootehnie -‐ cursuri universitare de licență și Strategii de dezvoltare rurală și Zootehnie ecologică -‐ cursuri de master, la Universitatea “Lucian Blaga” din Sibiu.
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Michaela TÜRK Manager planificare şi dezvoltare proiecte, Fundaţia Mihai Eminescu Trust
Michaela Türk ocupă funcţia de manager planificare şi dezvoltare proiecte în cadrul Fundaţiei Mihai Eminescu Trust din anul 2010, având o experienţă bogată în planificarea, dezvoltarea şi implementarea de proiecte de dezvoltare locală, acumulată atât din perspectiva sectorului public, cât şi din cea a sectorului non-‐guvernamental. Datorită proiectelor din satele în care Fundaţia Mihai Eminescu Trust îşi desfăşoară activitatea, a schimburilor constante cu partenerii fundaţiei din România şi străinătate, Michaela Türk şi-‐a consolidat experienţa de muncă într-‐un mediu multicultural şi multietnic.
Dominique LEGRAND Membru al rețelei «Bine ați venit la Fermă», Șef serviciu turism Camera de Agricultură a Rhone/Directoarea Asociației Departamentale de Turism Rural
Având studii superioare în amenajarea teritoriului, Dominique Legrand desfășoară de 20 de ani o activitate profesională în dezvoltare rurală și turistică, în special în managementul structurii intercomunale, crearea de agenții de turism, gestionarea rețelelor de schimburi la nivel național și regional, acordarea de consiliere managerilor de proiecte, management de echipe și gestiune financiară. Dominique Legrand intervine de asemenea, în calitate de expert în turism rural, pentru Comisia Europeană.
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Gabriela MÎNDRU Manager de proiecte al Village Life
Gabriela Mîndru coordonează programul de turism rural al asociației Village Life. A absolvit Facultatea de Relații Economice Internaționale și un masterat în Politici de Dezvoltare Locală și Regională. Înainte de a se alătura Village Life, Gabrilea Mîndru a lucrat în domeniul cooperării pentru dezvoltare în agricultură într-‐o organizație internațională din Olanda
Michel TABUTIN Vicepreședintele Consiliului general din Allier
Este Vicepreședinte al Consiliului General Allier, adunarea deliberatorie a departamentului Francez Allier, colectivitate teritorială descentralizată. Sediul acesteia se află la Moulins. Michel Tabutin este responsabil de viața cetățenească, de cooperare internațională și comunicare.
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Adriana RECORD Directoare executivă din partea Camerei Franco-‐Române de Comerț,
Industrie și Agricultură – CCIFER
Ocupă funcția de director executiv al Camerei Franco-‐Române de Comerț, Industrie și Agricultură CCIFER, fiind specialistă în comunicare, marketing și dezvoltare. Se implică în coordonarea echipelor și în activități specifice comunităților de afaceri.
Ben MEHEDIN PR Asociația Adept
În prezent face comunicare pentru Fundația ADEPT, însă din 2006 pînă în prezent a îndeplinit multe sarcini între care enumerăm: asistent manager de proiect, consultant pe dezvoltare rurală, ghid, trainer. Studiile de inginerie chimică le-‐a absolvit la Universitatea Gheorghe Asachi din Iași. Ca manager de proiect în Economia Bazată pe cunoaștere a acumulat experiență în lucrul cu comunitatea locală și cu munca de aministrație din primărie. În perioada 2006 -‐ 2013, a urmat și cursuri de formare cum ar fi: Branding products and regions (Inwent -‐ Germania), Antreprenoriat Rural Integrat European (Universitate Petru Maior -‐ Tg Ms, Administrator în Pensiune turistică, Trainer of trainers, Inter GI -‐ REDD și CIRAD -‐ CH resp FRA).
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Bogdan DUMITREAN Director al Fundației PAEM Alba
A absolvit Facultatea de Studii Europene, fiind în prezent consilier antreprenorial în cadrul Fundației PAEM Alba.
Teodora TAROG Directoarea Proiectului « Școala profesională franceză din Făgăraș »
Teodora Tarog este director General al societății Dedienne Roumanie – Făgăraş, filială a grupului francez care produce componente tehnice din mase plastice, din care 65% sunt exportate internațional. Teodora Tarog pilotează integral proiectul școlii profesionale franceze din Făgăraș, creată în 2004 la inițiativa Ambasadorului Franței în România.
Caroline FERNOLEND Președinta Fundației Mihai Eminescu
Caroline Fernolend este președinte al Fundației Mihai Eminescu Trust din 2005 și coordonează un program de conservare a patrimoniului cultural din mai multe sate din Transilvania. Prințul Charles, fiul reginei Angliei, este patronul spiritual al fundatiei inființate in anul 2000. Ea este de asemenea și Consilier local la Primăria Comunei Buneşti, implicându-‐se în viaţa comunităţii şi dezvoltarea turismului cultural în zonă.