RAPPORT DE L’ATELIER “AMÉLIORATION DES PROGRAMMES DE
FORMATION DES SAGES-FEMMES : ENSEIGNEMENTS TIRÉS ET VOIES À
SUIVRE POUR LES PAYS FRANCOPHONES DE LA RÉGION AFRICAINE“
9-11 Octobre 2013, Cotonou, Bénin
1
Table des matières
Introduction 2
1. Contexte 2
2. Objectifs de l’atelier de Cotonou 4
3. Résultats attendus 4
4. Déroulement de l’atelier 5
4.1 Session I 5
4.2 Session II 5
4.3 Session III 8
4.4 Session IV 11
4.5 Session V 14
4.6 Session VI 14
Conclusion 14
Annexe I Liste des participants 16
Annexe II L’appel de Cotonou 24
Annexe III Cotonou’s call (English) 26
2
INTRODUCTION
L’atteinte des OMD 4 et 5 en Afrique de l’Ouest et du Centre nécessite une
politique et des stratégies d’amélioration de l’accès pour tous, en particulier aux
groupes les plus vulnérables comme les très jeunes mères et celles des groupes
les plus pauvres, à des soins de sage-femme et obstétricaux de qualité. Cela passe
par le renforcement des systèmes de santé et en particulier des ressources
humaines : chaque femme enceinte doit pouvoir avoir accès à un professionnel de
santé qualifié durant sa grossesse, son accouchement et les suites de couches,
pour elle et son nouveau-né, en particulier en cas de complication. Celles-ci,
comme l’on sait, ne sont pas toujours prévisibles et s’aggravent lors de prises en
charge incorrectes. Les sages-femmes sont les professionnels centraux dans les
services de maternité, en particulier au niveau périphérique, dans les centres de
santé mais aussi dans les hôpitaux de district.
1. CONTEXTE
En Afrique francophone, force est de constater que les progrès en santé
maternelle et néonatale sont lents et disparates.
Le Rapport de l’OMS 2006, « Travailler ensemble pour la santé », mis en
évidence la crise des ressources humaines pour la santé, en particulier en Afrique
sub-saharienne, qui touche une grande majorité de pays (36/46) avec un manque
estimé de plus de 800.000 professionnels.
En 2007, à Kinshasa, au congrès de la Société Africaine de Gynécologie-
Obstétrique (SAGO), la session Sage-femme avait mis l’accent sur les points
suivants, suite aux résultats d’une enquête de la Fédération des Associations des
Sages-femmes d’Afrique Centrale et de l’Ouest (FASFACO) :
disparité des curricula ;
prolifération des écoles publiques et privées sans prise en compte des
normes de qualité ;
baisse de la qualité de la formation (encadrement, effectifs étudiantes).
La session avait formulé des recommandations dont celles-ci :
3
réviser et harmoniser les curricula ;
améliorer la formation initiale et la formation continue des sages-femmes ;
rétablir la confiance entre les sages-femmes et les femmes.
Le “Rapport 2011 sur la pratique de sage-femme dans le monde » a souligné la
nécessité, pour de nombreux pays, de faire face aux défis suivants :
pénurie d’effectifs (la majorité des pays francophones de la région Afrique
de l’OMS doit au minimum doubler les effectifs de sages-femmes) ;
insuffisance qualitative des diplômées ;
insuffisance des ressources éducatives ;
insuffisance de la règlementation en vue de l’autonomie et du
développement de la profession.
Le rapport a présenté des éléments de décision à prendre par les pouvoirs
publics, les organismes de règlementation et de régulation, les centres de
formation, les associations professionnelles, les organisations internationales
et les partenaires.
En 2010, à la réunion du G8 à Muskoka, au Canada, la France s’est engagée à
aider les pays francophones à atteindre les OMD 4 et 5 en mobilisant à cet effet
500 millions d’Euros sur cinq ans. Une partie de ce fonds, 95 millions, a été
octroyée aux agences spécialisées des Nations Unies que sont l’UNICEF, l’OMS,
l’UNFPA et ONU Femme. Les pays bénéficiaires sont le Bénin, le Burkina-Faso, la
Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, la République Centrafricaine, la
République Démocratique du Congo, le Sénégal, le Tchad et le Togo.
Dans le cadre de ce financement, l’UNFPA et l’OMS conduisent, avec JHPIEGO
et AMREF, des études sur la formation des sages-femmes en accordant une
attention particulière aux curricula, à la qualité des formations et à l’introduction
de l’enseignement à distance.
Le 3ème Forum mondial sur les ressources humaines pour la santé, organisé
par l’Association mondiale des personnels de santé (AMPS), aura lieu en
Novembre 2013 au Brésil. L’un des objectifs de cette réunion sera de discuter de
l’importance du renforcement des personnels de santé pour la Couverture
Universelle en Santé.
4
C’est dans ce contexte qu’il a été décidé par des partenaires travaillant sur le
renforcement des systèmes de santé pour la santé de la reproduction, maternelle
et néonatale d’organiser un atelier régional dans le but d’accélérer les progrès
dans la formation aux soins de sage-femme1. Cet atelier, organisé conjointement
par l’OOAS, UNFPA et OMS/GHWA, sur financement du Fonds français Muskoka, a
vu la participation de 75 participants venant de 13 pays, directeurs des
ressources humaines des ministères de la santé, directeurs d’écoles de sages-
femmes (publiques et privées), représentants d’associations nationales de sages-
femmes et organisations de la société civile, des représentants de ICM, de
JHPIEGO et d’AMREF.
2. OBJECTIFS DE L’ATELIER DE COTONOU
C’est dans le contexte décrit ci-dessus que s’est tenu l’atelier de Cotonou sur le
thème “Amélioration des programmes de formation de sages-femmes:
enseignements tirés et voies à suivre pour les pays francophones de la région
africaine“.
Cet atelier avait pour objectifs de :
faire le point sur la formation des sages-femmes dans les pays invités ;
discuter les résultats des évaluations conduites sur la qualité de la
formation des sages-femmes dans quelques pays ;
concevoir des plans d’action pays pour améliorer la formation des sages-
femmes
3. RÉSULTATS ATTENDUS l’information sur la situation actuelle de la formation des sages-femmes
dans les pays invités est partagée;
les meilleures pratiques pour harmoniser la formation des sages-femmes
sont documentées;
des stratégies d’amélioration de la qualité de la formation des sages-
femmes ont été définies par chaque pour chaque pays.
1 Soins de sage-femme (midwifery care en anglais): cela inclut en particulier un paquet d’interventions
essentielles pour les soins lors d’une grossesse et d’un accouchement normaux, y compris les soins au nouveau-né et des suites de couche, mais aussi le diagnostic et la gestion en première intention, y compris le transfert, des complications, pouvant survenir à ces différents moments du continuum de soins.
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4. DÉROULEMENT DE L’ATELIER
L’atelier s’est déroulé en cinq sessions reparties sur trois jours au cours
desquelles des informations sur les thèmes proposés ont été partagées et
discutées en vue d’identifier, selon les thèmes, les points forts d’une part, et les
volets à améliorer par pays et pour la région d’autre part.
4.1 SESSION I : Introduction à l’atelier.
Elle a été marquée par les allocutions des représentants de l’OOAS, de UNFPA,
de l’OMS ainsi que du Directeur Adjoint de Cabinet représentant la Ministre de la
Santé du Bénin qui a ouvert officiellement l’atelier.
Ces différentes interventions ont souligné l’importance des objectifs de
l’atelier pour l’atteinte des OMD 4 et 5.
4.2 SESSION II : Résultats des évaluations de la qualité de la formation
Cette session a été consacrée à la présentation des résultats d’évaluations de
la qualité de la formation dans les écoles de SF, conduites par l’AMREF au Bénin,
au Congo et au Sénégal.
Ces évaluations ont porté sur les programmes de formation, la gestion des
écoles, le corps enseignant, les sites de stage de formation pratique, les
ressources des écoles et les étudiants. Ces évaluations portent aussi sur l’analyse
des capacités à mettre en place un enseignement à distance des soins de SF. Enfin,
un des objectifs poursuivis par ces enquêtes est d’aider les pays à définir des
critères d’évaluation et de suivi de la qualité de la formation pouvant être
utilisés pour la mise en place d’un mécanisme d’accréditation des Ecoles de SF.
Les outils utilisés ont été développés en se référant au guide d’évaluation de
la formation sage-femme et infirmier pour la région africaine produit par
l’OMS/Afro2.
2 Les questionnaires utilisés pour les évaluations de la qualité de la formation des sages-femmes ont été conçus
à partir du « guide de l’évaluation des programmes de formation infirmiers et sages-femmes pour la région Africaine » produit par l’OMS/Afro en 2007 à Brazzaville. http://www.afro.who.int/fr/groupes-organiques-et-programmes/dsd/ressources-humaines-pour-la-sante.html
6
Les informations collectées au cours des évaluations et les échanges qui ont
suivi leur présentation pendant la réunion ont fait ressortir les éléments suivants
s’agissant de la formation des sages-femmes dans les pays francophones
d’Afrique centrale et de l’ouest :
La grande majorité des écoles sont publiques, mais dans de nombreux
pays existent des écoles privées, dont les étudiantes peuvent être
soumises, mais pas toujours, à une procédure de certification nationale,
comme au Mali et au Sénégal, par exemple.
Presque tous les pays représentés ont quitté l’approche de formation par
objectifs pour adopter celle par compétence et organisé leur système
d’enseignement supérieur selon le système LMD (Licence-Master-
Doctorat), ceux qui ne l’ont pas encore fait l’ayant déjà planifié. Un appui
technique à ces pays pourrait être nécessaire et doit aussi être planifié.
La nécessité d’actualiser et d’harmoniser les contenus de l’enseignement a
été soulignée. Le rappel a été fait sur la norme définie par l’ICM : 60%
d’enseignement pratique (stage et laboratoire) pour 40% d’enseignement
théorique.
Les écoles relèvent, selon les pays, soit du ministère en charge de
l’enseignement supérieur, soit du ministère en charge de la santé, soit de
celui en charge de la formation professionnelle. Afin de rendre la
nécessaire collaboration entre ces différents acteurs plus fonctionnelle, un
accent a été mis sur la nécessité d’évoluer dans tous les pays vers une
tutelle du ministère en charge de l’enseignement supérieur, mais en
collaboration étroite avec le ministère en charge de la santé.
La formation pratique est limitée par la faible disponibilité ou l’absence de
laboratoires de travaux pratiques bien équipés.
Les enseignants/tes sont en nombre insuffisants et les problèmes de
motivation et de plan de carrière sont signalés dans tous les pays. La
formation des sages-femmes sur la base du baccalauréat implique que les
enseignants des écoles soient titulaires d’un Master donnant accès à des
compétences cliniques, pédagogiques et de recherche. Cette exigence ne
peut être étendue aux sites de stages où doivent exercer des sages-femmes
et praticiens expérimentés (encadreurs/tuteurs). Dans tous les pays existe
un besoin crucial de formation de formateurs, de motivation et de plans de
carrière pour les enseignants/tes.
7
Les lieux de stages de formation clinique sont les hôpitaux et centres de
santé ayant une maternité, à condition que les standards de soins
nationaux y soient pleinement appliqués. L’insuffisance numérique et en
équipements des sites de stage, l’absence dans certains pays de critères de
compétence pour l’encadrement clinique, les problèmes de communication
entre enseignants/tes, encadreurs cliniques et étudiantes, l’absence
fréquente de cadre de concertation ou de mécanisme de liaison entre
enseignantes et encadreurs cliniques sont autant de difficultés relevées
lors des échanges. Le tutorat est parfois pratiqué. Dans certains pays les
étudiantes paient pour leurs stages (Mali), dans d’autres au contraire elles
perçoivent une indemnité (en dernière année d’étude) puisque contribuant
aux soins (Togo). Parfois l’encadreur perçoit une indemnité
d’encadrement, par exemple sur la base de 4h d’encadrement équivalent à
2 heures supplémentaires. Enfin parfois les écoles approvisionnent parfois
les sites de stage en petit matériel.
Les ressources (infrastructures, équipements didactiques comme les
modèles anatomiques, livres et équipements informatiques) sont décrites
comme insuffisantes.
Les étudiantes sont recrutées soit sur la base du baccalauréat C ou D soit
sans exigence de série. Les effectifs d’étudiantes sont souvent présentés
comme élevés, rares étant les écoles/pays limitant le nombre d’inscriptions
à l’entrée.
L’expérience de formation d’agents infirmiers aux soins de SF, donnant des
« infirmiers/ères-sages-femmes » ou de maïeuticiens dans certains pays
(Burkina-Faso, RDC) est une tentative de réponse à la pénurie de sages-
femmes en zones rurales.
Les mécanismes d’assurance de qualité internes sont très peu développés
de même que le suivi-évaluation des écoles privées. L’OOAS a développé
des critères et un mécanisme d’accréditation, basé à l’étape actuelle sur le
volontariat, les écoles qui le souhaitent pouvant demander une
accréditation auprès d’une structure régionale. Aucun des pays
représentés n’a encore un mécanisme d’accréditation des écoles de sage-
femme, publiques ou privées.
L’encadrement réglementaire de la profession de sage-femme par des
organismes spécialisés n’est pas encore généralisé: seuls trois pays sur
huit ont un Conseil de l’Ordre de sages-femmes en Afrique de l’ouest (Côte
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d’Ivoire, Guinée et Mali), et ces organismes sont peu opérationnels. Il s’en
suit que la réglementation de la profession, le développement de la
formation continue et l’accréditation des écoles, publiques et privées, ne
sont pas non plus généralisés à l’étape actuelle. L’OOAS a insisté sur
l’importance des régulations professionnelles, les rôles des Ordres et son
projet d’élaboration d’un document de plaidoyer en direction des instances
décisionnelles compétentes. Les échanges ont souligné l’importance d’un
Conseil de l’Ordre national des sages-femmes, soutenu financièrement par
les Etats, pour la reconnaissance de la place et du rôle des sages-femmes
dans le développement de la santé des femmes et des enfants.
La Mauritanie a procédé a une enquête similaire en utilisant les moyens
nationaux, JHPIEGO a commencé une enquête sur les besoins non couverts des
Ecoles de SF au Niger et en conduira une autre en Côte d’Ivoire. AMREF a aussi
prévu de mener en 2014 une enquête similaire sur la qualité de la formation des
SF au Cameroun et au Burkina-Faso.
4.3 SESSION III : La révision des curricula de formation des Sages-femmes et
les mécanismes de Régulation
4.3.1 Curriculum type de formation sage-femme
L’OMS-AFRO a édité en 2007 des lignes directrices pour l’évaluation des
programmes d’éducation et de formation de base en soins infirmiers et
obstétricaux dans la région africaine de l’OMS. Ces lignes directrices ont été
présentées et mises à la disposition des participants, - ont fait l’objet de
nombreux échanges compte tenu du fait que les rédacteurs de programme ne
sont pas habituellement ceux qui les appliquent.
L’accent au cours des échanges a été mis sur divers aspects dont :
l’importance de l’étude du milieu et de la fixation des normes selon les
réalités des pays;
l’importance du référentiel de compétences, l’ICM ayant établi un
document de base à cet effet ;
l’importance d’un enseignement axé sur la communication et les droits des
clientes ;
l’utilité d’un guide du formateur ;
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le programme harmonisé de formation des sages-femmes élaboré par
l’OOAS ;
le processus de développement des offres de formation établi par le Réseau
pour l’Excellence de l’Enseignement Supérieur en Afrique de l’Ouest
(REESAO).
La formation complémentaire en soins obstétricaux de 18 mois pour les
infirmiers aspirant à la profession d’infirmier/sage-femme. La
formation de cette catégorie d’agents dépend des pays, le milieu
francophone différenciant les professions infirmière et sage-femme.
4.3.2 Expériences de révision de curricula
Deux expériences ont été présentées, celle du Bénin et celle du Tchad.
4.3.2.1 Expérience du Bénin
Le contexte était celui de la dégradation des conditions de formation
(sureffectifs, problèmes de gestion) et les déficits de compétences des diplômées
sur le terrain.
Les facteurs clés du changement étaient les suivants :
- la volonté politique traduite par la décision d’arrêter temporairement la
formation ;
- l’approche participative utilisée pour le changement : groupes de travail
avec tous les acteurs que sont les enseignants, les ministères
(enseignement supérieur, santé, fonction publique, finances),
associations professionnelles, ordre, partenaires
- l’appui technique et financier des partenaires (APEFE, UNFPA, OMS)
Les activités suivantes furent menées: élaboration des référentiels (métiers,
compétences, formation), formalisation du programme, formation des
enseignants, réhabilitation des infrastructures, acquisition d’équipements
didactiques et informatiques, élaboration et promulgation des textes de base. Les
activités académiques ont repris à la cinquième année.
10
4.3.2.2 Expérience du Tchad
Le contexte était celui d’un très faible taux de succès à un concours de
recrutement d’agents.
Les activités suivantes ont été menées : révision du programme Infirmier et du
programme sage-femme et élaboration d’un programme de recyclage des agents
en activité. Les activités ont été menées par le centre de formation des infirmiers
et sages-femmes.
4.3.3 Formation à distance
L’exposé était relatif aux programmes, projets et expériences de formation
par e-learning et à distance conduites dans quelques pays africains par l’AMREF,
ainsi que les modules de formation en cours de développement par UNFPA, OMS
et INTEL, et JHPIEGO,
Les aspects suivants ont été mis en évidence:
La démarche a comporté les étapes suivantes :
études des besoins,
développement du curriculum et du matériel pédagogique,
formation des formateurs,
renforcement des centres de formation associés,
acquisition de matériels informatiques.
Les problèmes rencontrés étaient liés à la fourniture d’énergie électrique, aux
équipements informatiques, à la connexion internet, à la disponibilité
d’enseignants et de tuteurs, à la formation en informatique pour les apprenants.
Les avantages suivants ont été cités par l’AMREF :
La formation continue ou additionnelle des agents sans abandon
temporaire de leur poste de travail ;
La formation d’un plus grand effectif d’agents;
la réduction des coûts de formation;
L’amélioration de la productivité.
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Le défi est pour les Etats d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques de
formation qui prendront en compte la formation à distance afin de promouvoir ce
mode d’enseignement/apprentissage.
4.3.4 Mécanismes de régulation
L’OMS développe un Cadre Réglementaire Régional qui sera disponible en
décembre 2013. Ce cadre décrit les principaux éléments de normalisation
regroupés en sept points:
Définitions de la sage-femme et de la pratique sage-femme
Champs d’activités de la sage-femme;
Normes pour l’enseignement de base de la pratique sage-femme;
Compétences de base pour l’exercice de la profession;
Normes de pratique;
Code de déontologie;
Plan de carrière.
4.4 SESSION IV : Plans pays et engagements régionaux pour la formation des
sage-femmes
4.4.1 Communauté de pratique en santé maternelle et plaidoyer pour lutter
contre la violence faite aux femmes.
Au début de la session, les participants ont été informés sur l’existence et les
objectifs de la Communauté de pratique (CoP) en ressources humaines pour les
services de santé maternelle et néonatale (sous CoP des ressources humaines
pour la sante de HHA - Harmonisation pour la Santé en Afrique - HHA). Les
modalités d’appartenance à ladite communauté ont été communiquées, ainsi que
son site internet : www.santematernelle.pro Les participants ont été invités à
participer aux discussions sur la plate-forme de la communauté et à y poster des
informations sur les meilleures pratiques et autres ressources utilisées pour
améliorer la formation
La représentante d’ONU Femmes a fait une intervention sur les violences qui
ont une incidence néfaste sur la santé des femmes : (i) les violences induites par
la mal gouvernance, la mauvaise organisation des services de santé et les conflits
internes entre les professionnels de la santé ou avec leur leadership qui altèrent
la qualité des soins, ; (ii) les violences dont sont victimes le personnel de santé et
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infligées par les accompagnants le plus souvent; (iii) et, les plus fréquentes, les
mauvais traitement set les abus dont sont victimes les femmes directement.
Les violences dont sont victimes les femmes dans les structures de santé
constituent probablement la principale cause de non fréquentation des
structures de santé par les femmes et le mandat de ONU Femmes demande à ce
que l’organisation s’intéresse de près à cette question.
Les études récentes menées par ONU Femmes dans quelques pays d’Afrique
de l’ouest sur les violences et la santé maternelle révèlent que les femmes
attribuent 30 à 35% des violences qu’elles subissent pendant leurs grossesses et
à l’accouchement au milieu hospitalier. D’autres études menées par Population
Council sur les Mauvais traitements et les abus corroborent ces chiffres.
Les femmes soulignent les longues files d’attente, de moqueries, de retard
dans la prise en charge, les violences verbales, les violences physiques, le non
respect de leur intimité, la maltraitance, le cout élevé des prestations, l’inégalité
d’accès aux soins (corruption), les soins forcés, les soins sans information, le refus
de soins, la détention pour non-paiement des frais par les conjoints, etc
Les droits humains fondamentaux doivent être mieux compris par les
prestataires de santé et par les femmes, la charte du malade et les droits du client
doivent être exercés.
La problématique de la violence dans les structures de soins de santé
maternelle et néonatale doit être mieux prise en compte dans les programmes de
formation des sages-femmes en améliorant leur connaissance des droits humains,
leurs compétences relationnelles, leur comportement et leur communication
interpersonnelle, en tenant compte des besoins spécifiques des femmes et du
contexte socioculturel. Un partenariat entre ONU Femmes et OOAS est mis en
place pour intégrer un module Genre et violences dans les curricula de formation
des sages-femmes.
Une discussion très animée a suivi cette intervention, qui a permis de mesurer
combien cette question, liée aux pratiques, au contexte socio-culturel et aux
conditions de travail, était d’importance pour les professionnels présents.
Beaucoup de participants ont mentionné leur engagement pour des soins de
13
qualité respectueux des patientes et de leurs choix. La question des conditions de
travail et de la sécurité des personnels, en particulier féminins, a été mentionnée.
4.4.2 Plans Pays
La délégation de chaque pays a, sur la base des travaux des jours précédents,
élaboré un projet de plan d’action 2014 – 2016 pour améliorer la formation des
sages-femmes dans le pays. Les points-clés pris en compte selon les pays sont :
Le programme de formation sage – femme ;
La formation des formateurs ;
Les sites de stage ;
Le mécanisme de réglementation et de régularisation ;
Les laboratoires de formation pratique ;
Les violences faites aux femmes par les Sages-femmes.
L’attention des participants a été attirée sur la nécessité d’établir des priorités
et d’identifier le mode de suivi de l’exécution du plan compte tenu de la charge
actuelle de travail des responsables.
Il est aussi noté que des fonds (Fonds français Muskoka/UNFPA) seront
disponibles en 2013-2015 pour contribuer au financement des plans pays qui
seront reçus.
4.4.3 Engagements Régionaux
Ils ont fait l’objet d’un texte mettant l’accent sur les points suivants :
exigence de l’accès pour toutes les femmes et leurs enfants aux soins
obstétricaux et néonataux essentiels et de qualité en vue d’éliminer la
mortalité et la morbidité maternelles et néonatales évitables ;
exigence d’une formation axée sur les compétences ;
importance de la tutelle formelle du ministère en charge de l’enseignement
supérieur et d’un partenariat opérationnel efficace avec le ministère en
charge de la santé ;
nécessité d’actions urgentes pour la formation des formateurs ;
exigence de mise en conformité des sites de stage aux normes et standards
nationaux définis en fonction des recommandations internationales ;
mise en place de mécanisme opérationnel de régulation de la profession ;
14
développement de l’utilisation des technologies de l’information et de la
communication dans la formation des sages-femmes.
4.5 SESSION V : Plans pays et engagements régionaux pour la formation des
sage-femmes
4.6 SESSION VI : Clôture de l’atelier
La clôture a été marquée (1) d’une part par la lecture du texte relatif aux
engagements régionaux (attaché), avalisé par l’ensemble des participants –
l’Appel de Cotonou, sur le renforcement de la qualité de la formation des
professionnels en soins de sage-femme, et (2) d’autre part par les allocutions
suivantes :
UNFPA ;
OOAS ;
OMS ;
Ambassadeur de France ;
Ministre de la Santé.
Les différentes interventions ont mis l’accent sur la qualité et l’importance du
travail accompli et des résultats obtenus au terme de l’atelier. Elles ont aussi
insisté sur le nécessaire engagement des parties prenantes (pouvoirs publics,
partenaires au développement, établissements de formation, associations et
ordres des sages-femmes) dans le cadre d’actions concertées pour atteindre les
OMD 4 et 5.
CONCLUSION
L’atelier de Cotonou a permis de faire le point des expériences de formation
des sages-femmes dans les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et Centre,
d’identifier les points forts et les difficultés, de proposer un plan d’action 2014 –
2016 par pays.
Les échanges au cours de l’atelier ont mis l’accent sur les points de repères
suivants pour la voie à suivre. Il s’agit de:
Pour les Etats et les Partenaires :
15
renforcer l’appui aux processus de développement de la formation des
sages-femmes dans les pays;
renforcer la collaboration entre le ministère en charge de
l’enseignement supérieur et le ministère en charge de la santé pour
optimiser la formation des sages-femmes;
renforcer la mobilisation des ressources financières face aux besoins en
formation initiale et continue des formateurs, en formateurs, en
infrastructures et équipements des écoles et des sites de stages, en frais
de fonctionnement ;
développer les interactions entre les Ecoles de formation d’une part.
l’OMS, l’OOAS et les autres institutions impliquées dans la formation
d’autre part.
Pour les Centres de formation :
poursuivre la révision et l’harmonisation des programmes de
formation de sages-femmes;
développer des programmes de formation des formateurs et des
spécialistes sages-femmes, éventuellement par la création d’Ecoles
Régionales;
développer les échanges d’information et d’outils de travail entre
Ecoles et entre pays à travers la communauté de pratique sur les
SMNI/RHS;
développer et mettre en œuvre des mécanismes d’assurance qualité
interne dans les Ecoles et promouvoir l’accréditation des Ecoles.
Pour les Etats et les Associations professionnelles
développer les ordres et mécanismes de régulation de la profession
sage-femme.
16
Annexe I
Atelier sur l'amélioration des programmes de formation de Sages-Femmes : Enseignements tirés et voie à suivre pour les pays francophones de la Région africaine.
9-11 Octobre 2013, Hotêl AZALAÏ, Cotonou, Bénin
Vendredi 11 Octobre 2013
N° Nom et prénoms PAYS STRUCTURE Fonction Emargement
ÉQUIPES PAYS
1 TSIABOLA née BYHAUD
AKOMA Marie Gisele
CONGO
Direction Ecole Médico Sociale / Ministère de
l'Enseignement Technique et Professionnel
DIRECTRICE [email protected]
r
2 OTILIBILI née NGOMA-
ILENDO Clemence Conseil National de l’Ordre
des sages femmes du Congo SAGE FEMME
3 NGOUONI née ITOUA
Rachel Formation Continue SAGE FEMME
4 BIBOUSSI KOUANGHA
Jeannette UNFPA NPO/SR [email protected]
5 Dr Magguy KUNDUMA
RDC
UNFPA NPO/SMNE [email protected]
6 YENGA WASSAKO Wivine
Direction de l’Enseignement Supérieur Privé / Ministère
de l’Enseignement supérieur, universitaire et
de la recherche scientifique
DIRECTEUR [email protected]
7 MAHINDO ELOMBOTE
Scolastique
Ministère de l’Enseignement Supérieur Universitaire et Recherche
Scientifique
Chargée de programme de formation des accoucheuses et infirmiers
8 NGUMBU MABANZA
Epiphane MINISTERE DE LA SANTE
PUBLIQUE DRH
17
9 Mme Céline Kanionga Nseya
RDC
Union Nationale des accoucheurs et
accoucheuses du Congo (UNAAC)
PRESIDENT PROVINCIALE
10 KOMBA DJEKO Louis Ministère de la Santé DIRECTEUR DE LA FORMATION
DE BASE [email protected]
11 COULIBALY Ibrahima
MALI
Secretariat Général / Ministère de la Santé
CONSEILLER TECHNIQUE
CHARGE DE LA PHARMACIE,
DU MEDICAMENT,
DE LA FORMATION ET
DE LA RECHERCHE
12 DICKO Fatoumata Saley
Maïga Association des Sages-
Femmes du Mali
PRESIDENTE DE L'ASSOCIATION
DES SAGES-FEMMES
13 COULIBALY Magassi Institut National de
Formation en Sciences de la Santé
SAGE-FEMME / CHEF
DEPARTEMENT SOINS
INFIRMIERS ET OBSTETRIQUES
14 TRAORE Astan Ecole de Formation des
Techniciens socio-sanitaires (EFTSS)
CHARGEE DE LA FORMATION DES SAGES-FEMMES EN
OBSTETRIQUE ET
PUERICULTURE
15 DIARRA Sadio UNFPA NPO/SR [email protected]
16 Frère DJITRINOU Rodrigue
TOGO
Ecole d’Infirmiers d’Etat Saint Jean de Dieu
d’Afagnan DIRECTEUR [email protected]
17 AHIALEGBEDZI Guy
Consolation UNFPA
ASSISTANT AU PROGRAMME
SR/PF
18 ADANDOGOU épouse d’ALMEIDA ADJOWA
TOGO Association des Sages-
femmes du Togo PRESIDENTE [email protected]
18
19 AZOUMAH Deladem Komi
ECOLE NATIONALE DES SAGES FEMMES DE KARA
(ENSF-K) / MINISTERE DE LA SANTE DU TOGO
MEDECIN / DIRECTEUR
20 BOULOUFEI Manzama Esso Division de la formation du personnel / Ministère de la
Santé
CHEF DE DIVISION
21 COULIBALY Thierno
Ousmane
MAURITANIE
UNFPA REPRESENTANT
ASSISTANT [email protected]
22 Dr. N’DIAYE Amina Ecole Nationale de Santé
Publique DIRECTRICE
[email protected] [email protected]
23 ALY Fatimetou Association des Sages-
Femmes
PRESIDENTE DE L'ASSOCIATION
DES SAGES-FEMMES
00 222 22 09 24 23
24 RABI MAHAMADOU Adamou
NIGER
NIGER
Formation initiale et continue / Ministère de la
Santé Publique
CHEF DE BUREAU
25 FANTAMI Bintou Ecole Nationale de la Santé
PUBLIQUE (ENSP) ENSEIGNANTE [email protected]
26 DJIBO Alou Mariama Ecole de Santé Publique et de l'action sociale (ESPAS)
LICENCIEE EN SI [email protected]
27 LAOUALI Mariama Abdou Association des Sages-
Femmes du Niger
SAGE-FEMME / CHEF
DEPARTEMENT SOINS
INFIRMIERS ET OBSTETRIQUE
28 AMADOU Mariama UNFPA ASSISTANTE TECHNIQUE
29 Abba Gana Oumar TCHAD Formation Initiale
Decentralisée / Ministère de la Santé Publique
COORDONATEUR NATIONAL DE
LA FID
19
30 Absakine Mahamat Abba Chef Division Formation /
Ministere de la Santé Publique
DIRECTEUR [email protected]
31 Mahamat Malloum FATIME UNFPA SAGE FEMME [email protected]
32 Nokolo MAURANG Association Tchadienne des
Sages-Femmes et Maieuticiens
SAGE-FEMME (SG ATSFM) Enseignante
33 Mokdomki Seid
Ecole Nationale des Agents Sanitaires et sociaux / Ministere de la Santé
Publique
DIRECTEUR (ENSEIGNANT)
34 BATIONO Alimata
BURKINA FASO
Association Burkinabé des Sages-femmes/ Maïeuticien
(ABSF/M)
PERSONNE RESSOURCE
35 TAMINY Elie ECOLE PRIVEE DE SANTE
SAINTE EDWIGE DIRECTEUR
36 BARRY BELEM Laurentine Ecole Nationale de Sante
Publique (ENSP) CHEF DE SERVICE
37 OUEDRAOGO SAWADOGO
Valentine Yollande ECOLE NATIONALE DE
SANTE PUBLIQUE CONSEILLER DE
SANTE [email protected]
38 GNANGAO/OUATTARA
Karidiatou Carine
Direction de la Santé de la famille
ATTACHE DE SANTE
39 CONDE ADAMA MANYAN
GUINEE
GUINEE
Ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique
PRESIDENTE DES SAGES-FEMMES DE
GUINEE
40 KPAMY RICHARD Ministère Emploi,
Enseignement Technique et Formation Professionnelle
DIRECTEUR NATIONAL
41 CONDE MARIE UNFPA SAGE-FEMME CONSEILLERE
42 DIOUMESSY SAMBA Ministère de
l'Enseignement Professionnel
DIRECTEUR ECOLE
20
43 LOUKOU DIA
CÔTE D'IVOIRE
RESSOURCES HUMAINES (MINISTERE DE LA SANTE ET
DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA)
DIRECTEUR [email protected]
44 KANSAH ANTOINETTE INSTITUT NATIONAL DE
FORMATION DES AGENTS DE SANTE (INFAS)
CHEF D’ANTENNE
45 BAMBA Epse TIEMOKO OULAI MAHOUA TIDE
PHILOMENE
ASSOCIATION DES SAGES-FEMMES IVOIRIENNE (ASFI)
PRESIDENTE [email protected]
46 EGAL Sharif
CAMEROUN
UNFPA SPECIALISTE EN SYSTEMES DE
SANTE
47 ATCHOUMI ANNIE
HORTENSE
Asfac (association des sages-femmes et assimilées
du cameroun)
PRESIDENTE NATIONALE DES SAGES-FEMMES
48 KECHIA ASSUMPTA Service Head for Basic
Training HUMAN
RESOURCES [email protected]
49 SARR Marie Anne Bigué
SENEGAL
SENEGAL
Ecole Nationale de Développement Sanitaire et
Social (ENDSS) ENSEIGNANTE
50 Ndoye Maty Gueye
COLLECTIF SENEGALAIS DES CHEFS D’ETABLISSEMENTS PRIVES DE FORMATION EN
SANTE
PRESIDENTE [email protected]
51 DIAGNE El Hadji Ministère de la Santé et de
l’Action sociale CHEF DIVISION
21
52 SANOKHO ADAMA Association Nationale des Sages Femmes d’Etat du
Sénégal
SECRETAIRE GENERALE
PARTENAIRES
53 GAVILA Muriel Paris AMREF Déléguée Générale
AMREF [email protected]
54 Dr. Mor NGOM Dakar AMREF WA Directeur [email protected]
55 Dr. Sylla Thiam Dakar AMREF HQ Malaria Program
Leader [email protected]
56 Dr. Bara Ndiaye Dakar AMREF WA
Chargé de programme Santé
Maternelle et médecine mobile
57 Mabator Ndiaye Dakar AMREF WA Responsable
programme PRECIS AMREF
58 DE BERNIS Luc Genève UNFPA Conseiller principal [email protected]
59 Gilles LANDRIVON Genève OMS
60 OUATTARA KIYALI Abidjan Jhpiego Midwifery specialist /
Directeur de Projet [email protected]
61 Mathilde de CALAN Paris Ministère francais
des affaires Etrangères (MAE)
Pôle Santé / Santé Maternelle, néonatale et
infantile / Grandes Pandémies
62 Nestor Azandegbe Dakar UNFPA WCARO Conseiller régional
22
63 Phiri Margaret Ouagadougou WHO AFRO Regional Focal
Point for Nursing and Midwifery
64 Codjia Laurence Genève GHWA/WHO TechnicalOfficer Country Action
65 Hortense Gbaguidi Dakar UN Women [email protected]
66 Atanga Mary Bi Suh Consultante
OMS University of
Bamenda Head of Nursing
Department [email protected]
67 Alain Prual Cotonou
Ministère francais des Affaires
étrangères/MAE (chargé du Bénin,
Côte d’Ivoire et Togo)
Conseiller régional de santé
68 Jean Jacques E Kablan Bobo-
Dioulasso OOAS/WAHO
Chargé de programme en soins infirmiers
69 SIEBERTZ Brigitte
BENIN
BENIN
APEFE wallonie-Bruxelle
Administrateur Programme Santé
[email protected] / [email protected]
70 AKPO César INMES Directeur [email protected]
71 de SOUZA José INMES Directeur École des
Sages-femmes [email protected]
72 ATIKOSSI Chantal INMES Chef-scolarité
École des sages-femmes
73 GBAGUIDI Edwige ICM Afrique de
l’Ouest SFE
74 AGUESSY A. Basilia CRS BCC/officer [email protected]
75 Dr. Halima MOUNIRI OMS Consultante [email protected]
76 Edwige DANGBO-DEGBEY Coopération Belge [email protected]
77 Elodie MASSON UNICEF/Fonds
francais Muskoka [email protected]
23
78 DEDEWANOU Gildas DRH/MS Chef du Service /
Formation [email protected]
79 DEGUENON Conrad MDE DSME/MS [email protected]
80 TAKPARA Issifou INMES Directeur P. I.
ENSFEB [email protected]
24
Annexe II
Atelier sur la Qualité de la formation des sages-femmes
OOAS, UNFPA, OMS/AMPS
9-11 Octobre 2013, Cotonou, Bénin
Nous, Directeurs des ressources humaines, directeurs de programme de santé de la
reproduction/santé maternelle, directeurs/trices d’Ecoles de sages-femmes, enseignants en soins de
sage-femme et représentantes d’Associations et Ordres professionnels de sage-femme de 13 pays
d’Afrique de l’Ouest et du Centre3, réunis à Cotonou les 9, 10 et 11 Octobre 2013 à l’invitation de
l’OOAS4, de UNFPA et de l’OMS/AMPS, ayant conscience de l’impérieuse nécessité d’aboutir
rapidement à l’élimination de la mortalité et de la morbidité maternelles et néonatales évitables
dans nos pays, et après avoir soigneusement analysés les problèmes qui se posent concernant la
formation des sages-femmes, professionnels clé pour la santé des femmes et de leurs enfants,
déclarons ce qui suit à l’intention de nos dirigeants, de nos ministres, de nos collègues et des
partenaires :
L’accès pour toutes les femmes et leurs enfants à des services de planification familiale, de soins
obstétricaux essentiels et d’urgence de qualité est la condition indispensable à l’élimination de la
mortalité et de la morbidité maternelles et néonatales évitables.
Les sages-femmes sont le pilier des services de maternité et outre leurs compétences, leurs
conditions de travail dans des contextes difficiles (mortalité, pauvreté, violence) doivent faire l’objet
d’une attention particulière.
La gestion des ressources humaines comprend la planification, la formation et l’utilisation de ces
ressources. Cette utilisation inclus le recrutement, le déploiement, les conditions de travail, la
fidélisation, la formation continue et la supervision formative, tous importants pour assurer des
services de qualité accessibles à tous.
La qualité de la formation dépend des facteurs suivants sur lesquels nous appelons à des progrès
rapides :
1. La formation axée sur les compétences est la norme que tous les programmes de formation
en soins de sage-femme doivent adopter sans délai ;
3 Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Congo, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, RDC, Sénégal, Tchad,
Togo 4 Organisation Ouest Africaine de la Santé
25
2. Les Ecoles de sage-femme doivent être placées sous la tutelle du ministère de
l’enseignement supérieur, qui doit travailler en étroite collaboration avec le ministère de la
santé ;
3. Le nombre et la formation des enseignants en soins de sage-femme et des encadreurs de
stages cliniques représentent le goulot d’étranglement majeur qui pèse sur la qualité de la
formation des sages-femmes et qui appelle à des actions urgentes ;
4. Les lieux de stage clinique doivent impérativement être aux normes et standards nationaux,
eux-mêmes basés sur les normes internationales ;
5. La mise en place de mécanismes d’accréditation des écoles de formation, publiques et
privées, ainsi que des enseignants, est nécessaire pour la garantie d’une amélioration et du
maintien de la qualité des formations. Pour cela nous disposons des normes internationales
de l’OMS, de ICM5 et de l’OOAS ;
6. La profession de sage-femme demande à être régulée. La création d’un Ordre des sages-
femmes, avec un mandat précis et un financement de l’état, est une nécessité ;
7. L’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans l’éducation pour
la formation initiale et continue des sages-femmes et leur spécialisation, est nécessaire, et
doit se développer. La reconnaissance des diplômes obtenus par formation à distance doit
être envisagée.
Enfin, la violence dans les services de maternité, lieux de joie, mais aussi de souffrance et de mort,
doit absolument être réduite. La formation des sages-femmes, une meilleure connaissance des droits
des patientes et des professionnels, leurs conditions de travail et leur sécurité, sont des éléments
importants à considérer pour obtenir cette réduction.
5 Confédération international des sages-femmes
26
Annexe III
Workshop on the quality of training of midwives
WAHO, UNFPA, WHO/GHWA
9-11 October 2013, Cotonou, Benin
We, Human Resources Directors, Programme Directors for Reproductive/Maternal Health, Directors
of Midwifery schools, instructors for midwifery care, and representatives of Associations and
professional Councils of 13 West and Central African countries6, invited by WAHO7, UNFPA and
WHO/GHWA to a meeting in Cotonou, Benin, on October 9th to 11th 2013, are aware of the urgent
need to quickly achieve the elimination of preventable maternal and neonatal mortality and
morbidity in our countries. Therefore, after careful assessment of the issue of the training of
midwives, the key professionals for women’s and children’s health, we hereby declare the following
to the attention of our policy makers ministers, policy-makers, colleagues, and partners:
Access to family planning and to quality essential and emergency obstetrical care for all women and
children is a critical requirement for the elimination of the preventable maternal and neonatal
mortality and morbidity.
Midwives represent the cornerstone of maternal services and, thus, their competencies and their
working conditions under difficult circumstances (mortality, poverty, and violence) must receive
special consideration.
Human Resource Management includes the planning, the training, and the use of these human
resources. This includes the recruitment, deployment, working conditions, retention, in-service
training, and supportive supervision, which are all important in order to ensure that quality services
are accessible to all.
The quality of the training depends on the following factors to which we call for quick progress:
1. Competency-based training represents the norm that all midwives training programmes
should adopt without any delay;
2. Midwifery schools have to be placed under the responsibility of the Ministry of Higher
Education, which should collaborate closely with the Ministry of Health;
6 Benin, Burkina-Faso, Cameroon, Ivory Coast, Congo, Guinea, Mali, Mauritania, Niger, DRC, Senegal, Chad,
Togo 7 West African Health Union
27
3. The number and the training of midwives trainers and the clinical instructors represent the
major bottleneck affecting the quality of midwives training, thus calling for urgent action;
4. The training sites must be in accord with national norms and standards, which in turn are
based on international norms;
5. The introduction of accreditation mechanisms of public and private midwives schools, as
well as of the teachers, is necessary in order to guarantee the improvement and maintaining
of the quality of training. The international norms provided by WHO, ICM8, and WAHO are
available for this;
6. The profession of midwives needs to be regulated. Establishing a Midwifery Council with a
precise mandate and budget from the State represents a necessity;
7. The use of information and communication technologies in education for the pre- and in-
service training of midwives and their specialization is necessary and must be developed.
Certification of diplomas obtained through e-learning should be taken into consideration.
Finally, the violence in maternity services, places of happiness, but also of suffering and death, must
by all means decrease. The training of midwifes, a better understanding of the rights of patients and
professionals, their working conditions and security, all represent important elements in order to
achieve that decrease.
8 International Confederation of Midwives