Perception de la récupération et performance :
Etude à partir de l’utilisation de la cryothérapie comme moyen de
récupération chez le rugbyman professionnel
Institut Régional de Formation aux Métiers de la Rééducation et Réadaptation
Pays de la Loire
54, rue de la Baugerie – 44230 SAINT - SEBASTIEN SUR LOIRE
Matthias OLETCHIA
Travail Ecrit de Fin d’Etudes
En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute
Année scolaire : 2013-2014
REGION DES PAYS DE LA LOIRE
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont participé directement ou
indirectement à la réalisation de ce travail.
Merci à tout l’encadrement et aux joueurs du club professionnel du Tarbes Pyrénées
Rugby de m’avoir ouvert leurs portes et d’avoir accepté de participer à cette étude.
Merci aux formateurs de l’IFM3R de Nantes pour leurs conseils et leur disponibilité.
Enfin, merci à mes proches pour leur soutien pendant cette période.
RESUME / ABSTRACT
L’avènement du professionnalisme dans le rugby implique des sollicitations toujours
plus importantes pour augmenter les performances. La récupération devient alors un facteur
clé pour répondre à ces exigences. L’utilisation de la cryothérapie par bains froids est
courante, mais les résultats scientifiques à son sujet sont parfois divergents.
L’objectif de cette étude est de comparer l’impact d’une récupération par
bains froids sur la perception de la récupération musculaire chez des rugbymen
professionnels. Quarante-cinq rugbymen professionnels du Tarbes Pyrénées Rugby ont été
aléatoirement répartis en deux groupes : un groupe immersion (FROID) et un groupe témoin
(PAS). Le lundi après la séance d’entraînement (musculation des membres inférieurs et jeux)
chaque joueur donnait son ressenti musculaire via un questionnaire. Cette sensation était
réévaluée les trois jours suivants. Les résultats indiquent une différence significative
(p<0.001) de l’inconfort musculaire perçu avant et après immersion pour le groupe FROID,
ainsi que le lendemain en comparant les deux groupes.
La cryothérapie semblent montrer un effet bénéfique psychologique, mais
nécessite d’être complétée par des évaluations quantitatives pour les effets physiologiques.
Ceci afin de s’assurer que l’action entreprise est positive. Ces résultats permettraient de
faire évoluer les pratiques de façon rigoureuse.
MOTS CLES / KEYS WORDS
• Courbatures
• Immersion en bains froids
• Performance
• Récupération musculaire
• Rugby
• Delayed Onset Muscle Soreness
• Cold Water Immersion
• Performance
• Muscle recovery
• Rugby
SOMMAIRE
1 INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 1
2 PERFORMANCE SPORTIVE ET ELABORATION DE LA PROBLEMATIQUE .................................................... 2
2.1 PERFORMANCE SPORTIVE ................................................................................................................................ 2
2.2 PROBLEMATIQUE MASSO-KINESITHERAPIQUE ...................................................................................................... 2
3 RAPPELS D’ANATOMOPHYSIOLOGIE MUSCULAIRE ................................................................................. 4
3.1 MECANISME DE LA CONTRACTION MUSCULAIRE ................................................................................................... 4
3.2 CLASSIFICATION DES FIBRES MUSCULAIRES .......................................................................................................... 5
3.3 LES DIFFERENTS MODES DE CONTRACTION ........................................................................................................... 5
4 PRESENTATION DE L’ACTIVITE DU RUGBYMAN DE HAUT NIVEAU ........................................................... 6
4.1 LE RUGBY ..................................................................................................................................................... 6
4.2 L’ENTRAINEMENT........................................................................................................................................... 6
4.3 DESCRIPTION DU PROGRAMME DE MUSCULATION « BAS DU CORPS » ....................................................................... 7
5 CONSEQUENCES PHYSIOLOGIQUE DE L’ACTIVITE MUSCULAIRE .............................................................. 7
5.1 MODIFICATIONS STRUCTURALES DU MUSCLE AU COURS DE L’ENTRAINEMENT ............................................................. 7
5.2 FATIGUE....................................................................................................................................................... 8
5.3 COURBATURES ............................................................................................................................................ 10
6 RECUPERATION DE L’EFFORT PHYSIQUE ................................................................................................ 13
6.1 REPOS ....................................................................................................................................................... 13
6.2 HYDRATATION ET NUTRITION.......................................................................................................................... 13
6.3 LIBERATION DES CONTRAINTES MUSCULAIRES ET ARTICULAIRES ............................................................................. 13
6.4 DRAINAGE ET LUTTE CONTRE L’INFLAMMATION .................................................................................................. 14
6.5 TECHNIQUES PAR IMMERSION ........................................................................................................................ 15
6.6 CRYOTHERAPIE ............................................................................................................................................ 16
7 UTILISATION DU PROTOCOLE ELABORE CHEZ UNE POPULATION DE RUGBYMEN PROFESSIONNELS ..... 18
7.1 MATERIEL ET METHODE ................................................................................................................................ 18
7.2 RESULTATS ................................................................................................................................................. 21
8 DISCUSSION .......................................................................................................................................... 24
8.1 ANALYSE DES RESULTATS ............................................................................................................................... 24
8.2 CONFRONTATION DES RESULTATS AUX DONNEES DE LA LITTERATURE ...................................................................... 26
8.3 BIAIS ET LIMITES .......................................................................................................................................... 27
8.4 DIFFICULTES RENCONTREES ............................................................................................................................ 28
8.5 AXES D’AMELIORATIONS ................................................................................................................................ 29
9 CONCLUSION ......................................................................................................................................... 29
1
1 Introduction
L’étude de la perception de la récupération de la fonction musculaire chez le
rugbyman de haut niveau a pour objectif d’améliorer les performances de cette population.
Plus largement elle s’inscrit dans le cadre de la récupération chez le sportif, à la fois comme
facteur de performance et de prévention des blessures. Elle s’adresse à l’ensemble des
protagonistes de ce sport, plus généralement à la communauté sportive et aux
professionnels de soins. De par ma pratique personnelle, ainsi que différents stages
effectués pendant notre parcours de formation, j’ai pu me rendre compte de l’importance
des sollicitations musculaires et donc de la place capitale que la récupération représente
pour améliorer les performances.
Au niveau professionnel, la démarche de ce travail écrit par le biais d’une étude
préliminaire sur le sujet s’inscrit dans le contexte d’ « Evidence Base » (1). Il faut se baser et
s’appuyer sur des faits rigoureusement démontrés. Récemment les effets du massage, des
étirements (2) et de l’échauffement (3) ont tous été remis en cause sur leur efficacité.
L’utilisation de la cryothérapie comme moyen de récupération n’échappe pas à ce
phénomène. En effet, le manque de consensus et de protocole précis doit amener toute
personne l’utilisant à avoir une démarche scientifique et douter de ce phénomène pour
tenter, autant que faire se peut, de démontrer son efficacité.
Au cours du cheminement intellectuel aboutissant à ce travail écrit, de nombreuses
questions se sont posées. Tout d’abord pourquoi la récupération occupe une place si
importante ? Ensuite y a-t-il une technique plus efficace qu’une autre ? Le manque de
protocole et de connaissances quant à l’utilisation de certaines techniques comme
l’immersion en eau froide, m’a conduit à essayer de savoir s’il y avait un intérêt à utiliser
cette technique.
Dans la première partie de ce travail après avoir situé le contexte général du sujet
avec les implications qu’il comporte, nous ferons un bref rappel d’anatomo-physiologie du
muscle strié squelettique.
Dans la seconde partie seront détaillés les types d’entraînements du rugbyman pour
comprendre les phénomènes qui en découlent, notamment les notions de fatigue et de
courbatures. Ensuite nous ferons une brève description de l’ensemble des techniques à
disposition actuellement pour réduire ces phénomènes, avant de nous attarder plus en
détail sur la cryothérapie.
Enfin, la dernière partie sera consacrée à l’étude de l’application d’un protocole sur
une population de rugbymen de haut niveau, afin de déterminer si l’immersion en eau froide
permet d’améliorer la perception de la récupération de la fonction musculaire.
2
2 Performance sportive et élaboration de la problématique
2.1 Performance sportive
Etymologiquement le terme de performance provient du vieux français
« parfourmer » signifiant accomplir, réaliser, achever, impliquant la notion du produit fini,
soit de but à atteindre (4). Dans le domaine du sport, la quête de performance est
permanente. Ceci est d’autant plus vrai dans le sport de haut niveau puisqu’elle se révèle
être l’essence même de ce qui fait sa différence avec le monde amateur. En effet, pour
Platonov « La performance sportive exprime les possibilités maximales d'un individu dans
une discipline à un moment donné de son développement » (5). Les sportifs de haut niveau
ont donc une capacité à réaliser des performances supérieures comparées à leurs
homologues amateurs.
Plusieurs facteurs faisant appel à des capacités déterminent la réalisation de
performances. Elles sont techniques, physiques (vitesse, force, endurance, souplesse,
coordination), psychiques (motivation), tactiques, cognitives, constitutionnelles et
environnementales.
La performance sportive s’obtient par un contrôle et une amélioration de l’ensemble
de ces facteurs. C’est l’objectif de l’entraînement (6). Pour pouvoir les activer le sportif est
entouré de différents spécialistes (entraîneur, préparateur physique, équipe médicale…).
Echanges, concertation et transversalité sont nécessaires pour une conception de la charge
de travail optimale, ceci afin d’éviter un sous-entraînement et donc des performances
moindres, mais surtout le surentraînement avec le risque principal qui est la blessure (7).
Au cours de l’activité ou de la compétition certaines de ces capacités vont se
détériorer sous l’influence de plusieurs phénomènes, notamment celui de la fatigue. En plus
d’altérer les qualités physiques telles que la vitesse, la fatigue va aussi modifier l’adresse, la
technique et la lucidité. C’est à ce moment-là que les joueurs peuvent faire plus d’erreurs et
donc que la différence peut intervenir.
Bishop et al (8) ont dénommé la récupération comme la « période cruciale entre les
sessions d’entraînements ou les compétitions ayant le potentiel d'améliorer la performance
future ». C’est ainsi, vu les enjeux qu’elle représente, que repousser la fatigue et améliorer la
récupération sont devenus dans le sport de haut niveau des enjeux capitaux.
2.2 Problématique masso-kinésithérapique
Le rugby est entré dans l’aire du professionnalisme en 1996, il n’a pas échappé pas à
cette évolution. Ce changement de dimension a emmené ce sport, considéré comme un
loisir à devenir un métier pour certain. L’arrivée de nouveaux investisseurs et un public
grandissant amènent à gérer un club comme une entreprise, à la fois pour donner toujours
plus de spectacle, ainsi que pour pérenniser le club. La pression alors exercée sur les
3
différents acteurs de ce milieu pour conduire à la performance demande une préparation
optimale de l’ensemble des facteurs évoqués précédemment.
La charge d’entraînement est composée du travail et de la récupération (9). Le
volume de travail est déterminé par l’intensité et la durée de l’effort. La récupération sera
définie par sa durée et sa nature. Elle est à envisager à deux moments : entre les séries
d’exercices, mais aussi entre les blocs d’entraînements. Dans le sport de haut niveau les
sollicitations sont quotidiennes voir pluriquotidiennes, on comprend alors que cette phase
de récupération représente un enjeu important dans la préservation du capital physique et
l’amélioration des performances (figure 1).
La récupération comprend
deux volets : un premier avec les
capacités physiques, un second
avec l’aspect psychique.
De nos jours il existe de
nombreuses techniques à
disposition. Certaines sont plus
basées sur l’empirisme, les modes
ou les croyances répandues sans
réelle preuve scientifique. Pour
exemple l’image courante du
rugbyman qui s’immerge dans une
poubelle d’eau glacée à la fin d’un
match. Mais comme nous l’avons
rappelé précédemment, il incombe
à chaque acteur de ce milieu
comme au masseur-
kinésithérapeute de s’assurer que
le choix des techniques est adapté et justifié.
Se pose alors comme problématique générale, comment faire pour améliorer la
récupération de la fonction musculaire chez le rugbyman de haut niveau alors que les
sollicitations musculaires sont quotidiennes ? La cryothérapie permet-elle après une séance
d’entraînement intense de diminuer l’inconfort musculaire ressenti par l’athlète ?
L’objectif de ce travail écrit de fin d’étude est d’analyser l’impact de l’immersion en
eau froide sur la perception de la récupération musculaire chez des joueurs de rugby de haut
niveau. Nous posons Ho hypothèse selon laquelle il n’existe pas de différence
statistiquement significative sur la perception de la sensation d’inconfort musculaire à la
suite d’exercices intenses que le sujet réalise ou pas une immersion en cryothérapie.
PERFORMANCE
ENTRAINEMENT
SOLLICITATIONS MUSCULAIRES
ADAPTATIONS
FATIGUE
COURBATURES
RECUPERATION
(CRYOTHERAPIE)
Figure 1 : Problématisation des exigences du sportif de haut niveau
JOUEUR
4
3 Rappels d’anatomophysiologie musculaire
3.1 Mécanisme de la contraction musculaire
Classiquement le muscle strié squelettique est décrit comme étant constitué de
faisceaux, puis de fibres, enfin de myofibrilles. Les myofibrilles contiennent les sarcomères,
unités contractiles du muscle. Toutes ces structures sont contenues dans des enveloppes
fibreuses (aponévroses). (ANNEXE 1)
Observés au microscope électronique les sarcomères sont formés d’alternances de
bandes sombres (A) et claires (I) séparées par des stries Z (figure 2). Les myofilaments sont
formés par deux types de protéines : des filaments épais d’actine et des filaments fins de
myosine.
Actuellement ce modèle très schématique est réajusté en fonction des nouvelles
découvertes, notamment dues à la microdissection. La notion de fascicule prend alors une
place importante. C’est un ensemble fonctionnel de sarcomères. Ces fascicules s’amarrent à
un réseau aponévrotique d’une façon particulière : penniforme. Cette attache est assurée
par des protéines de liaison comme la titine et la desmine. C’est important car pour de
nombreuses lésions musculaires ce ne sont pas les fibres qui se déchirent, mais ces protéines
de liaisons qui cèdent.
Ces savoirs permettent de mieux comprendre la physiopathologie du muscle et donc
l’ajustement de sa prise en charge.
La contraction musculaire consiste en la transformation d’un signal chimique en
signal électrique puis mécanique. Deux parties sont à distinguer : la première se déroule
dans le système nerveux central, la seconde dans le périphérique. Cela nécessite plusieurs
étapes qui sont détaillées en ANNEXE 1. Ce compartimentage permet de décrire deux types
de fatigue musculaire.
Figure 2 : à gauche schéma d’un sarcomère, à droite observé au microscope électronique
5
3.2 Classification des fibres musculaires
Les plus de six cents muscles squelettiques ont des propriétés d’extensibilité, de
contractilité, d’élasticité et de tonicité. Cependant ils remplissent des fonctions différentes.
Pour cela il est décrit deux types de fibres avec une troisième intermédiaire (tableau 1).
Tableau 1 : Synthèse des différents types de fibres musculaires d'après Rieu (10)
Caractéristiques FIBRES I
Slow oxydative
FIBRES IIa
Fast oxydative glycolitic
FIBRES IIb
Fast glycolitic
Vitesse de contraction Lente Moyenne Rapide
Force développée + ++ +++
Fatigabilité + ++ +++
Synthèse de l’ATP Aérobie Mixte Anaérobie
Nombres de mitochondries +++ ++ +
Myoglobine +++ ++ +
Réserves en glycogènes +++ ++ +
Réserves en triglycérides +++ ++ +
Activité de la myosine ATPase Lente Rapide Rapide
Type d’activité préférentielle Posture, Endurance Marche, Sprint Mouvements puissants, intenses
Ainsi selon le muscle la proportion de fibres varie. A cela se rajoute la génétique
propre à chaque sujet, ce qui fait que pour un même muscle chez deux individus, la
répartition entre fibres rapides et lentes sera différente. Pour autant ce schéma de base ne
serait pas figé. Une des conséquences de l’activité physique serait la réorientation de
certaines fibres. Ce mécanisme adaptatif reste faible et difficile en pratique, au moins pour
le développement des fibres rapides (11).
3.3 Les différents modes de contraction
Plusieurs types de contractions sont possibles (12) :
- Isométrique ou statique, il n’y a pas d’allongement musculaire le moment moteur est
égal au moment résisté.
- Concentrique, le moment moteur est supérieur au moment résisté, il y a contraction
musculaire avec raccourcissement.
- Excentrique, le moment moteur est inférieur au moment résisté, il y a contraction
musculaire avec allongement du muscle. Le travail dit excentrique correspond à un travail
avec des charges supérieures à 100% de 1RM. Pour les charges inférieures à 100%, on parle
de travail dynamique négatif (freinateur) ou bien de travail excentrique sous-maximal (13).
La combinaison de la contraction précédente amène à définir un autre type de
contraction appelé pliométrique. C’est l’enchaînement d’une contraction excentrique suivie
d’une contraction concentrique. C’est ce mode de contraction que l’on retrouve dans la plus
part des activités sportives (saut, réception, course). Enfin, le dernier type possible est une
particularité du travail concentrique, c’est l’isocinétisme. Il s’agit au moyen d’un équipement
spécial d’un travail musculaire dynamique concentrique effectué à vitesse constante où
l’instrument adapte la résistance à la force développée.
6
4 Présentation de l’activité du rugbyman de haut niveau
4.1 Le rugby
Le rugby est sport collectif se jouant à l’extérieur sur un terrain en herbe. Ce sport de
contact oppose deux équipes de quinze joueurs qui se disputent un ballon ovale durant deux
mi-temps de quarante minutes. Le but est d’aplatir ce ballon derrière la ligne de but adverse
en se faisant des passes en arrière.
La spécificité de ce jeu repose sur les différents postes. En effet les qualités et
exigences demandées ne sont pas les mêmes selon que l’on est soit un avant (huit joueurs)
ou bien un trois quart (sept joueurs). Les avants effectuant les touches et les mêlées, ils ont
un rôle de soutien avec de nombreux efforts de poussées et de combat. Les trois quart ont
plus un rôle de scorer et donc effectuent plus de courses. Dans tous les cas des qualités de
force, vitesse et endurance sont demandées. Une description plus détaillée de chaque poste
se trouve en ANNEXE 2.
4.2 L’entraînement
Comme nous l’avons vu, pour être performant, le sportif doit s’exercer pour
améliorer ses capacités. En effet l’entraînement est un processus au cours duquel
l’exposition répétée à des stimuli va créer des adaptations utiles de l’organisme. Selon les
sollicitations les modifications seront différentes. Dès ce stade deux parties sont à
distinguer. La première consiste en l’amélioration des capacités physiques générales de
l’athlète. Cette phase est primordiale pour un néophyte afin de préparer réellement son
corps à l’exercice. Pour le rugbyman professionnel, le niveau des exigences athlétiques et la
durée de la saison font que l’entraînement se focalise rapidement sur la deuxième partie qui
est l’entraînement spécifique. Cette phase consiste à développer des qualités particulières et
primordiales pour ce sport (14).
Les exigences physiques de l’entraînement combinées à la concurrence, amènent le
sportif à des sollicitations physiques et mentales importantes, notamment dans le rugby. De
plus depuis une dizaine d’années l’intensité des rencontres a augmenté. Ce qui se traduit par
un nombre plus important de courses rapides, de plaquages, de phases de combat d’où un
temps de jeu effectif élevé pendant un match. Il en résulte une baisse des capacités
physiques, des douleurs musculaires et une fatigue (15). Dans le monde professionnel la
saison étant longue, la récupération occupe une place importante dans la réduction des
effets néfastes induits par l’exercice, la reproduction de performance et la prévention du
risque de blessures.
Le stage durant lequel cette étude a été réalisée, s’est effectué au club du Tarbes
Pyrénées Rugby évoluant en deuxième division de la ligue professionnelle (PRO D2). L’étude
a pu être menée pendant le mois d’août, période de reprise de l’entraînement de la saison
7
2013-2014. Au cours de cette période, sur le plan physique, les objectifs spécifiques étaient
un développement de la force (travail de musculation) et de la vitesse (travail de courses).
Durant cette phase, il y avait entraînement du lundi au vendredi uniquement le
matin. La semaine était découpée de la façon décrite tableau 2 :
Tableau 2 : Planning de la semaine
Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi
9h M BC M HC /
E groupe
Vitesse
(courses)
M HC /
E groupe
Technique
individuelle
11h30 E
collectif
E collectif
(défensif) E collectif
E collectif
(offensif)
E collectif
(lancements de jeux)
Légende : M : Musculation, HC : Haut du corps, BC : Bas du corps, E : Entraînement
4.3 Description du programme de musculation « bas du corps »
Plusieurs exercices s’enchaînent, ils sont détaillés en ANNEXE 2 :
- Quadriceps : 4 séries : Dossier sans chaise unipodal 2X30’’, demi squat 5X90% FMV
(Force Maximale Volontaire), enchaîné avec 10 burpees
- Ischio-jambiers : 4 séries : Ponté pelvien unipodal sur Swiss ball 2X30’’, soulever de
terre 5X90% FMV, suivi de 10 travail excentrique des ischio-jambiers.
- Haltérophilie : 6 séries d’épaulé 5X80% FMV
- Abdominaux : gainage trois faces 10’ + abdominaux barres 3Xmax + excentrique 10X
- Proprioception : équilibre sur mousse unipodal en réalisant des passes de rugby
pendant 6’ (changer d’appui toutes des 30’’).
5 Conséquences physiologique de l’activité musculaire
5.1 Modifications structurales du muscle au cours de l’entraînement
Le renforcement musculaire est défini comme un processus qui consiste à modifier
les propriétés biologiques des tissus nerveux et musculaires sous l’effet d’une activité
intense et répétée (9).
En fonction du but recherché le type d’entraînement sera différent. Pour un gain des
capacités d’endurance, il permettra une augmentation de la section des fibres de type I, de
la densité des mitochondries, du réseau capillaire, de l’activité enzymatique ainsi que des
capacités oxydatives. Pour une amélioration des capacités de la force, il permettra une
augmentation de la section et du nombre de fibres de type II (processus d’hypertrophie) et
une augmentation des capacités glycolytiques (16).
Deux mécanismes permettent l’augmentation de la force. Le premier résulte d’une
adaptation nerveuse principalement au niveau des unités motrices. Il y a une optimisation
de leur recrutement, synchronisation, augmentation de leur fréquence de décharge, ainsi
8
qu’une baisse de l’inhibition des muscles antagonistes au mouvement (amélioration de la
coordination). Dans un deuxième temps, généralement après huit semaines de sollicitations,
va se produire un changement structurel au niveau de la fibre musculaire (17).
Le type de fibre serait déterminé génétiquement selon le muscle (Komi et coll. 1977).
La proportion pour un même muscle est donc variable entre les individus (18). Des auteurs
se sont alors demandé s’il était possible de modifier cette répartition de fibres avec
l’entraînement ? Le pourcentage serait le résultat des sollicitations de l’athlète depuis de
nombreuses années en fonction du sport pratiqué. L’entraînement de fond favoriserait la
conversion des fibres rapides en fibres lentes. A l’inverse celui du sprinter s’avérerait moins
efficace pour une transformation des fibres lentes en fibres rapides.
5.2 Fatigue
5.2.1 Généralités
Au sens physique la fatigue a été définie comme étant « une réduction, induite par
l’exercice, de la capacité du muscle à produire une force ou une puissance, que la tâche
puisse être maintenue ou non » (19). Cette définition est large, en effet il faut distinguer la
fatigue temporaire ou aiguë, de la fatigue prolongée. Pour les deux la traduction clinique est
une baisse de la performance (altération des qualités de vitesse, de force, de sauts…). La
distinction se fera si cette baisse est présente au cours du jeu (fatigue temporaire) ou bien
les jours qui suivent (fatigue prolongée). Plusieurs sites peuvent être à l’origine de la fatigue
(figure 3) (11).
Figure 3 : chaîne de commande conduisant de la motivation à la génération de force par les ponts. Les traits bleus
indiquent les sites où les conséquences de l’activité musculaire pourraient exercer un rétrocontrôle et affecter le
fonctionnement soit du système nerveux central (à droite) soit du système nerveux périphérique (à gauche) (11).
9
Deux types de fatigues sont alors décrits en fonction du lieu d’atteinte des structures.
La fatigue d’origine centrale qui implique la perturbation de la transmission neuromusculaire
entre le système nerveux central et la membrane musculaire. La fatigue périphérique
concerne les mécanismes à l’intérieur du muscle.
5.2.2 Fatigue centrale
La fatigue d’origine centrale se définit comme une diminution de la capacité à activer
volontairement le muscle au cours de l’exercice. Elle peut se situer au niveau spinal par un
déclin de l’activité motoneuronale et/ou au niveau supra-spinal par une défaillance du
cortex moteur (20).
Au niveau spinal les sites de fatigue peuvent être soit une baisse de la motivation
avec une baisse des ordres moteurs envoyés, soit une diminution de la quantité de
neurotransmetteurs libérés dans la fente synaptique supra-spinale (21). La fatigue spinale,
traduisant une moindre excitabilité motoneurale, est en partie due à des modulations des
retours d’informations sensoriels provenant du muscle qui provoquent des inhibitions pré-
synaptiques, récurrentes ou réciproques (22).
5.2.3 Fatigue périphérique
La fatigue périphérique trouve son origine dans le muscle lui-même à plusieurs étages :
- Perturbation couple Na+/K+ : ce couple est à l’origine du potentiel d’action
musculaire, la pompe Na+/K+ doit au cours d’un effort intense restaurer l’équilibre en
éjectant les ions Na+ et en réintégrant les ions K+ dans la cellule. Cette action est réalisée
grâce à l’enzyme ATPase et comme son nom l’indique elle consomme de l’ATP. Au cours de
l’exercice l’activité de cette enzyme et donc de cette pompe peut se réduire. Il y aura une
baisse de la vitesse de conduction, réduction du potentiel d’action conduisant à une baisse
de la production de force donc une diminution des capacités physiques.
- Perturbation du couple excitation/contraction : une diminution de la libération et de
la recapture du Ca2+ par le réticulum sarcoplasmique engendrant une baisse de production
de force.
- Accumulation de phosphate inorganique : cette accumulation au cours de l’exercice
serait à l’origine de la perturbation du réticulum sarcoplasmique dans sa libération du Ca²+,
réduisant l’activité des ponts actine-myosine donc de production de force.
- Epuisement de la phosphocréatine musculaire : la phosphocréatine permet de
resynthétiser l’ATP. Cette resynthèse s’effectue pendant les périodes de récupération. Si les
séquences à haute intensité s’enchaînent comme c’est le cas dans un match où les actions se
succèdent, cette resynthèse est incomplète. C’est probablement cette cause qui explique la
fatigue transitoire au cours d’un match.
- Epuisement des réserves de glycogène intramusculaire : le glycogène c’est le
« carburant » du muscle. En effet le mécanisme de glycolyse va permettre son hydrolyse,
c’est-à-dire sa conversion en ATP, base de la contraction musculaire. Si les réserves du
muscle en glycogène s’épuisent il en résultera une baisse de production d’énergie donc de
10
force. Cette diminution de glycogène est à l’origine des baisses de performance en fin de
rencontre. Il est apporté par l’alimentation, d’où son importance avant exercice (constitution
des stocks), pendant l’exercice le plus souvent sous forme de boissons isotoniques (limite la
baisse des stocks) et après l’exercice (reconstitution des stocks).
5.2.4 Activité et fatigue
L’explication actuelle de l’origine de la fatigue serait une défaillance de toute la
chaîne avec une altération des différents maillons en même temps.
Le type de fatigue observé dépend en grande partie de la tâche. La fatigue centrale
est prédominante lors d’un exercice continu, prolongé et d’autant plus que l’intensité de la
contraction est faible. Elle représente entre 10 et 20% de la fatigue totale. La fatigue
périphérique est systématiquement observée lors d’exercices intermittents, les périodes de
repos limitant le développement de la fatigue centrale.
Avec la fatigue deux types de douleurs apparaissent (16). La première au cours de
l’exercice. Elle est transitoire et cède quelques heures après l’effort. Elle est due à l’action
des catabolites de la glycolyse sur les terminaisons nerveuses libres du muscle, et la
défaillance des propriétés électriques du muscle. La seconde est en lien avec une altération
des propriétés contractiles et apparaît de façon retardée : les courbatures. Nous allons nous
y attarder plus dans le détail ci-dessous.
5.3 Courbatures
5.3.1 Définition
Les courbatures ou douleurs d’apparitions retardées sont aussi connues sous le nom
de DOMS (Dalayed Onset Muscle Soreness). Classiquement on retrouve ce phénomène à la
suite d’exercices inhabituels ou intenses avec une proportion importante de contractions
excentriques (23).
Comme rappelé précédemment le muscle est composé de fibres musculaires et de
tissu conjonctif. Au cours de l’activité physique, l’augmentation de contraintes mécaniques
appliquées à ces entités peut les endommager. Si c’est le cas, les anglo-saxons qualifient
cette activité d’EIMD (Exercise Induced Muscle Damage). Les conséquences sont alors des
microlésions de la fibre musculaire et du tissu conjonctif, associés à un processus
inflammatoire. Après un délai généralement de 12 à 72 heures succédant l’arrêt de l’activité,
le sujet perçoit des douleurs, douleurs elles-mêmes à l’origine d’une baisse de la
performance les jours suivants.
5.3.2 Cause des lésions musculaires :
L’importance et l’étendue des lésions musculaires dépendent de la durée, de
l’intensité, du type d’activité, ainsi que le niveau d’entraînement du sujet. L’exercice
excentrique est celui qui les augmente le plus. Ce régime de contraction consiste en une
11
contraction du muscle lors de son étirement. Cette action paradoxale crée une tension
élevée sur les composants du muscle. Si cette tension est trop importante (intensité) ou bien
répétée, cela peut aboutir à (figure 4) :
- l’épaississement, l’ondulation ou la rupture de la strie Z,
- la destruction de myofibrilles
- l’atteinte du tissu conjonctif
- le remaniement, voir désunion des protéines de liaisons.
De plus, le dommage structurel de la fibre entraîne une libération du calcium du
réticulum sarcoplasmique qui s’accumule dans les mitochondries, une inhibition de la
phosphorylation oxydative et dégradation de protéines contractiles.
Il en résulte un processus inflammatoire local et une stimulation des terminaisons
nerveuses libres (16) aboutissant à l’expression d’une douleur. La réponse inflammatoire
locale a pour but d’éliminer les déchets et de préparer la guérison. Pour cela, il va se
produire une augmentation de transferts de fluides avec une infiltration de protéines
plasmatiques attirant de l’eau vers le milieu interstitiel. La conséquence est la formation
d’un œdème (24)
5.3.3 Données actuelles
D’abord considérée comme des spasmes musculaires (25) dans les années 60, la
douleur ressentie a ensuite était imputée à une accumulation d’acide lactique. Or nous
savons aujourd’hui que son élimination prend une vingtaine de minutes après la cessation
de l’activité (24).
Nous venons de voir que les courbatures sont perçues par des douleurs traduisant un
phénomène interne du muscle : micro-altérations de sa structure (fibres contractiles et
tissus de soutiens) associées à un processus inflammatoire.
Figure 4 : vue d'un sarcolemme sain (gauche) et avec de sévères lésions (droite)
12
Le modèle actuel s’appuie sur l’anatomie et fait suite aux récents travaux sur la
microdissection. Nous avons vu dans l’anatomie du muscle la notion de fascicule et
d’aponévrose, les deux étant très liés par des protéines de liaisons. La sévérité de l’atteinte
résultera alors de la proportion des fibres et du tissu conjonctif atteint et non dans
l’importance de la douleur ressentie comme le distingue G.P. Elias dans sa thèse (26). En
effet, c’est plus le processus inflammatoire que les microlésions qui provoquent les douleurs
d’apparitions retardées. Il existe alors de faibles corrélations entre la sensation de
courbatures et l’atteinte musculaire. Les DOMS sont donc un mauvais réflecteur des lésions
internes. La sensation de courbatures s’arrêtant avant la récupération structurelle complète,
l’évolution des courbatures n’est pas un bon indice pour suivre le processus de récupération
(27).
5.3.4 Effets des lésions musculaires sur la performance sportive :
Les répercussions des lésions sur la fonction musculaire sont de plusieurs types. Le
processus inflammatoire est à l’origine de douleurs diffuses ainsi que d’un faible œdème. De
plus il est constaté une perte de force, une raideur musculaire plus importante, une
altération des amplitudes articulaires et de la proprioception (statesthésie et kinesthésie)
(28).
La douleur disparaît le plus souvent avant que la réparation tissulaire ne soit
terminée de deux à cinq jours. La récupération fonctionnelle complète nécessitera jusqu’à
une dizaine de jours. Si les sollicitations sont poursuivies, le risque majeur est alors la lésion
myo-aponévrotique de plus grande importance (élongation voir déchirure) (27). Pour
prévenir ce phénomène la prévention représente un enjeu important pour le sportif.
Les lésions musculaires induites par l’exercice peuvent altérer la fonction musculaire.
Pour les joueurs pratiquant un sport d’équipe comme le rugby la capacité de produire un
effort (un sprint, un changement de direction, un saut ou bien de taper dans le ballon) étant
déterminante, toute baisse sera préjudiciable à la performance.
Force et Performance
- Phase retardée de récupération - - Phase aiguë -
Figure 5 : Schématisation des modifications de performance après un exercice excentrique épuisant. Les
courbatures débutent dans la phase retardée de la récupération structuro-fonctionnelle et disparaissent
avant que la récupération ne soit complète (27)
13
6 Récupération de l’effort physique
La performance ayant deux volets : les capacités physiques et les facultés mentales,
le but de la récupération est de permettre une régénération de ces deux paramètres (29).
Nous allons dans cette partie réaliser une synthèse des différents moyens à disposition pour
améliorer la récupération musculaire, ainsi que pour lutter contre les courbatures. Puis nous
développerons plus en détails la technique de l’immersion en eau froide. C’est celle
employée dans l’étude réalisée.
6.1 Repos
C’est l’arrêt des sollicitations qui est visé. Il est primordial d’arrêter l’activité pour
stopper les contraintes. Ce repos peut s’envisager de deux manières, soit relatif, seule la
partie concernée est mise au repos (exemple : mise en déclive des membres inférieurs), soit
total par le sommeil qui permet la sécrétion d’hormones de croissance.
6.2 Hydratation et nutrition
Cette étape cruciale permet de refaire les stocks métaboliques. L’effort musculaire
dégrade de nombreuses fonctions, pour se reconstruire le corps à besoin de nutriments.
L’hydratation entreprise pendant l’effort doit être poursuivie sans dépasser pas un
litre par heure pour une assimilation correcte. Une eau riche en éléments alcalins et sels
minéraux est conseillée. La nutrition se concentre sur deux types d’aliments : les glucides
afin de permettre une resynthèse du glycogène intramusculaire et hépatique, les protéines
une fois dégradées en acides aminés vont permettre la régénération des tissus (notamment
musculaires). Elles participent également à une meilleure assimilation des glucides.
Une fois que l’organisme a les éléments nécessaires à l’anabolisme il va pouvoir se
régénérer pendant les périodes de repos. C’est seulement après ces étapes que l’utilisation
d’autres moyens, notamment celle des agents physiques peut intervenir. Ceux-ci vont
améliorer, favoriser et capitaliser ce que l’organisme est capable d’effectuer.
6.3 Libération des contraintes musculaires et articulaires
6.3.1 Le massage
Cette technique ancestrale est associée à la détente et la récupération, mais les
preuves scientifiques confirmant son efficacité sur la récupération des capacités restent
faibles. Il n’a pas été démontré d’effets sur les métabolites musculaires (glycogène et
lactate). Cependant, l’étude de Crane et al. (30) a démontré qu’il agissait comme
modérateur local de l’inflammation. De plus, des études réalisées sur des populations de
sportifs de haut niveau ont montré un bénéfice psychologique, sur la perception de la
récupération (douleur, fatigue) (31) (32). Ceci pourrait être expliqué par son rôle sur la
relaxation musculaire (baisse des douleurs) et par la levée des contractures. La posologie
14
optimale est encore à déterminer. Le consensus actuel concerne la position du sujet pour
l’effet vasculaire (33) et le moment de l’intervention : plus il intervient rapidement après la
cessation de l’activité et meilleure sera son efficacité.
6.3.2 Les étirements
L’utilisation des techniques d’étirements avant ou après l’effort pour la baisse des
douleurs musculaires n’a pas démontré son efficacité (34). Il apparait de nos jours que la
posologie dépend de la tâche effectuée. Ainsi après un effort type pliométrique il faudra
éviter les étirements pour ne pas majorer des micro-lésions et entrainer une hypoxie locale
qui pourrait retarder la cicatrisation (35). Cependant dans la semaine des temps devront être
consacrées à ces techniques pour garder l’élasticité du tissus musculo-aponévrotique. Il sera
alors envisagé sous forme globale et générale à base de postures.
6.4 Drainage et lutte contre l’inflammation
6.4.1 La récupération active
Cette technique consiste à effectuer un retour au calme en course lente ou sur un
vélo avec une résistance modérée (40% Vitesse Maximale Aérobie). Ceci permet aux
différents systèmes de revenir à l’homéostasie de repos. Le retour veineux est assuré de
plusieurs manières au sein de l’organisme : par la force motrice du ventricule gauche du
cœur, ainsi que par les pompes abdomino-diaphragmatique, palmo-plantaire et veino-
musculaire des mollets. Pendant cette activité la contraction des mollets va ainsi permettre
un retour massif du sang désoxygéné et des déchets issus du catabolisme. La réoxygénation
des muscles va permettre de leur apporter les nutriments nécessaires. De plus, l’oxygène
inspiré va également permettre la resynthèse de glycogène à partir de l’acide lactique grâce
au cycle de Cori (36). Généralement une dizaine de minutes sont conseillées.
6.4.2 L’électrostimulation
Les techniques d’électrostimulation recherchent le même effet que la récupération
active. En effet les électrodes stimulatrices sont placées au niveau du mollet pour permettre
une contraction à basse fréquence (2Hz) de ce dernier et activer la pompe musculaire
facilitant le retour veineux. De plus cette technique permet de prolonger une séance en
continuant les contractions musculaires et favoriser la sécrétion d’endorphine par
l’hypothalamus ce qui conduit à diminuer le ressenti de la douleur. Vingt minutes de
programme sont en général effectuées (29).
6.4.3 Les bas de compression
Réalisés en tissus extensibles (37) , il existe deux types de bas de compression : ceux
utilisés pendant l’effort et ceux utilisés en récupération, une fois l’activité achevée. Pour être
efficaces il est nécessaire que la pression soit supérieure à 30 mmHg avec un gradient de
compression centripète. L’impact physiologique reste faible (réduction de l’inflammation et
15
facilitation du retour veineux), mais sur le plan psychologique au niveau de la douleur perçue
et de la baisse des aptitudes il semblerait qu’il y ait une plus-value ressentie par l’utilisateur.
6.4.4 La pressothérapie
Cette technique se compose de bottes cruro-pédieuses avec différents
compartiments. De l’air est successivement envoyé dans ces derniers avec un gradient de
pression centripète. L’effet sur les marqueurs sanguins reste faible, mais comme pour les
chaussettes de compression l’action de drainage entraîne un ressenti positif par le sujet sur
ses sensations de fatigue (38).
6.5 Techniques par immersion
6.5.1 Effets physiologiques de l’immersion et types d’utilisations
Le mécanisme commun à toutes les immersions est celui de la pression
hydrostatique. Elle est définie comme « la pression qu’exerce un liquide sur un corps
immergé égale au poids de la colonne de liquide située au-dessus de ce corps. Elle est
proportionnelle à la profondeur, perpendiculaire à la surface cutanée, égale dans toutes les
directions du plan horizontal » (39). En pratique cela permet d’exercer un gradient de
pression centripète sur une personne se tenant immergée debout, favorisant ainsi le
déplacement des fluides, donc du retour veineux. La compression des muscles et des nerfs
aiderait également à réduire la formation de l’œdème et limiter l’influx nerveux (29).
Les autres effets physiologiques dépendent de la température de l’eau utilisée :
• Eau tempérée :
Comprise entre 15 et 35°C, cette technique est utilisée pour une détente globale. Si
l’immersion du corps est totale, l’action de la poussée d’Archimède permettra à ce dernier
d’être comme à l’état de repos (baisse de l’activité neuromusculaire des muscles posturaux).
• Eau chaude :
Définie pour une eau supérieure à 35°C. La chaleur va augmenter la fréquence
cardiaque, par conséquent le débit cardiaque et baisser les résistances vasculaires
systémiques par une vasodilatation périphérique. Cela conduit, à court terme, à augmenter
le flux sanguin de la zone concernée. Associé à la pression hydrostatique l’objectif est
d’obtenir un vaso-pompage afin d’améliorer le retour veineux.
• Eau froide :
Inférieure à 15°C, l’immersion en eau froide est une forme de cryothérapie où une
partie du corps est immergée dans un mélange de glace et d’eau ou d’eau refroidie pour une
période et un temps défini (Starkey, 1999) (26). Elle est plus longuement détaillée dans la
section suivante 6.6
• Bains alternés :
Aussi appelé « bains écossais », le principe est de combiner les effets d’une
immersion en eau chaude et froide. Un phénomène de vasoconstriction suivi de
vasodilatation des vaisseaux (« vaso-pumping ») se produit afin d’améliorer le retour
16
veineux. Ceci aurait pour effet de favoriser l’élimination des déchets métaboliques de
réduire la douleur et le volume du liquide intracellulaire (40). Dans la pratique cette
technique est réalisée par deux à cinq répétitions de 30 à 120 secondes d’immersion.
6.5.2 Cas particulier des ambiances thermiques
• Ambiance thermique chaude et sèche, type sauna :
Pratiqué en cabine chauffée entre 80 et 90°C avec un taux d’humidité compris entre
15 et 30%, le temps d’exposition limite est de dix minutes, suivi de douche froide. Ce
principe est répété trois fois. L’exposition à une ambiance thermique chaude entraîne des
réponses cardiovasculaires, neuromusculaires, hormonales, pulmonaires et immunitaires.
• Ambiance thermique chaude et humide, type hammam :
Contrairement au sauna, ici la température n’excède pas 45°C avec une saturation en
humidité proche de 100%. Comprise en dix et vingt minutes la séance est terminée par une
douche froide. Il y aurait un effet positif sur le relâchement des tensions musculaires et la
détente globale du corps. A noter l’importance de s’hydrater lors de l’utilisation des
différentes techniques, notamment pour compenser les pertes hydriques.
• Ambiance thermique froide, cas de la Cryostimulation-Cryothérapie du Corps
Entier : CCE :
Cette technique consiste à passer en trois minutes dans une cabine refroidies à -10°C,
-60°C puis -110°C. Durant tout le temps d’exposition le sujet reste actif (marche) et en
communication avec un opérateur extérieur. Le froid intense agirait sur différents
paramètres (40) : marqueurs de l’inflammation, hormonaux, immunitaires, antioxydants et
sur les symptômes dépressifs. L’emploi de la CCE comme technique de récupération chez le
sportif semble montrer des résultats positifs sur la récupération de la force musculaire, la
sensation de fatigue et de douleur ressentie, ainsi que sur les exercices de type anaérobie.
Pour ces trois techniques, il faut souligner la nécessité d’études complémentaires à la
fois pour mieux comprendre les mécanismes d’actions et proposer une meilleure
application. De nombreux biais comme les exercices réalisés au préalable, l’Indice de Masse
Corporelle (IMC) et les paramètres d’immersion (température, durée d’exposition, nombre
de séances) conduisent à des résultats divergents entre les études.
6.6 Cryothérapie
6.6.1 Définition
La cryothérapie (du grec kruos : le froid et therapeuein : soigner) est l’application du
froid à visée thérapeutique. Il existe un nombre important de modes d’application en
fonction de la source cryogène : locale (vessie de glace, spray cryogène), régionale
(immersion d’un segment ou partie du corps), générale (chambres cryogènes comme vu
précédemment). Pour l’immersion dans de l’eau, il est défini « eau froide » une eau
comprise entre 5°C et 15°C.
17
6.6.2 Effets physiologiques
L’application d’une source cryogène sur un tissu a différents effets (40):
- Un effet anti-inflammatoire, en abaissant la température.
- Un effet antalgique. A la suite d’une lésion musculaire les nocicepteurs sont activés.
L’influx nociceptif chemine via la moelle spinale jusqu’au cerveau où son intégration le
transforme en message douloureux. En parallèle il y a une augmentation de l’activité motrice
du muscle au niveau du site de lésions
ce qui conduit à une contraction réflexe.
Cette augmentation du tonus, si elle
persiste, peut provoquer des spasmes
douloureux, qui eux-mêmes pourront
provoquer d’autres lésions et
augmenter la douleur. C’est ce que
Nadler et al. (41) nomment le cycle
douleur-spasme-douleur (figure 6)
L’utilisation de la cryothérapie permet
d’interrompre ce processus et donc de
réduire les douleurs.
- La baisse de la vitesse de conduction
nerveuse contribue à augmenter le seuil douloureux.
- Enfin la vasoconstriction obtenue sur la zone refroidie permet de réduire le flux
sanguin. Ceci améliore alors la capacité à réabsorber les liquides interstitiels. Il en résulte
une baisse de l’œdème local. Cette diminution de l’œdème permet à son tour de baisser la
pression exercée sur les nocicepteurs. Il y a alors un effet positif sur la réduction et la
perception de la douleur.
6.6.3 Modalités d’applications pratiques
Dans le domaine sportif, l’exercice intense induit des micro-lésions myo-
aponévrotiques. Toutes les actions vues précédemment sont alors recherchées, surtout celle
visant à réduire l’inflammation (40).
L’étude des cinétiques de refroidissement a permis de déterminer la température
possible d’abaissement des différents tissus. Ainsi la température cutanée chute autour de
10°C et celle des muscles entre 22-28°C (42). A la suite de cette baisse, même si la source
cryogène est maintenue, la réactivation de la circulation sanguine profonde (vasodilatation
au niveau du muscle) empêche d’abaisser sa température. En pratique, le temps
d’application de la source cryogène dépend du type utilisé. Ainsi il est proposé vingt minutes
pour une vessie de glace et trois minutes avec la CCE.
Concernant les techniques par immersion, des auteurs comme Stanley et al. (43) ou
Akeman et al. (44) montrent une absence de bénéfices, voir comme Higgins et al. (45) des
Figure 6 : Cycle douleur-spasme-douleur selon Nadler (2004)
18
effets négatifs sur la performance. Il n’y alors pas de consensus actuel sur les différents
paramètres d’immersion (température de l’eau, temps total d’immersions…)
7 Utilisation du protocole élaboré chez une population de rugbymen professionnels
L’objectif de cette étude est d’évaluer l’effet d’une immersion en eau froide sur la
perception de la récupération musculaire chez une population de rugbymen de haut niveau.
7.1 Matériel et méthode
7.1.1 Population étudiée
Après présentation du projet à l’équipe technique, médicale et aux rugbymen
professionnels du Tarbes Pyrénées Rugby des joueurs se sont portés volontaires. Les
participants ont rempli une fiche de renseignements définissant l’inclusion ou non à l’étude
en fonction des critères définis dans le tableau 3.
Tableau 3 : critères d'inclusion, de non inclusion et d’exclusion à l’étude
Critères d’inclusion Critères de non inclusion
• Etre joueur de rugby professionnel ou
au centre de formation du TPR
• Etre volontaire
• Avoir suivi la séance de présentation
et d’information à l’étude.
• Avoir effectué la séance d’entraînement
dans son intégralité
• Présenter une des contre-indications à
l’immersion en eau froide (42) :
- Syndrome de Raynaud
- Insuffisance vasculaire périphérique
veineuse ou lymphatique
- Maladie de Harley
- Urticaire au froid
- Epilepsie
- Diabète
- Hypertension et atteinte cardiaque
- Pathologie de peau (eczéma, plaie…)
- Perte de la sensibilité cutanée
• Prise de supplémentation en vitamine C
• Ne pas pouvoir suivre la charge
d’entraînement collective
Critères d’exclusion
• Blessure rendant impossible la poursuite de la charge d’entraînement collective.
• Non-respect des consignes.
7.1.2 Matériels utilisés
Pour le bain des bacs de 240L de 107cm de
hauteur étaient remplis d’eau. Le refroidissement a été
obtenu par l’ajout de glace pilée jusqu’à obtention de la
température souhaitée de 8.5°C (figure 7).
Figure 7 : Bacs utilisés pour l’étude
19
Le contrôle de la température a été réalisé à l’aide
d’un thermomètre instantané Testo® (figure 8).
Le contrôle du temps d’immersion et du temps
hors immersion s’est effectué grâce au minuteur présent
dans l’IPhone 4®, permettant ainsi une sonnerie toute les
minutes.
Le recueil de la perception de l’inconfort
musculaire s’est fait avec le questionnaire présenté en
ANNEXE 5.
Détail et justification du questionnaire :
- Le recours à l’Echelle Visuelle Analogique (EVA) pour évaluer les sensations
individuelles et non une échelle verbale simple s’appuie sur l’étude d’Ohnhauss et al. (1975)
(46). Cette échelle a été utilisée dans plusieurs études (31) (47) aussi grâce à cette
méthodologie une comparaison entre ces études est possible. Pour des raisons pratiques un
segment de dix centimètre a été tracé sur la feuille et le sujet avait pour consigne de « tracez
un trait sur la ligne en fonction de votre ressenti musculaire à cet instant ».
- Choix des limites des axes : volontairement le terme de douleur n’est pas employé.
Ce sont les termes de confort musculaire maximal et inconfort musculaire maximal qui ont
été choisis.
- Choix des items : la douleur perçue lors de courbatures n’est pas continue. Elle est
réveillée par la mise en jeu du muscle concerné et par la palpation profonde (48). C’est
pourquoi le choix les items a été palpation, marche et demi squat (test fonctionnel et
position la plus retrouvée dans le jeu ainsi que pratiquée en musculation). Le quadriceps et
les ischio-jambiers ont étés choisis car ce sont les deux groupes musculaires les plus sollicités
des membres inférieurs dans cette séance d’entraînement. De la même façon que pour le
choix du recours à l’EVA, les limites des axes et le choix des items s’appuie sur l’étude
d’E.Bellaud sur la perception de la récupération musculaire après massage chez des sportifs
de haut niveau (31).
7.1.3 Déroulement de l’étude
Les sujets sélectionnés ont été répartis en 2 groupes de manière aléatoire. Le groupe
témoin appelé PAS, ne réalisait pas d’immersion, le groupe FROID, effectuait une immersion
en eau froide à la fin de la séance d’entraînement.
L’étude s’est déroulée pendant quatre semaines, du lundi 5 août au jeudi 29 août
2013. Durant cette période, l’expérimentation s’est déroulée comme détaillée dans le
tableau 4.
Figure 8 : Contrôle de la température de l’eau
20
Semaine 1
• Lundi
• Mardi
• Mercredi
• Jeudi
Semaine 2
• Lundi
• Mardi
• Mercredi
• Jeudi
Semaine 3
• Lundi
• Mardi
• Mercredi
• Jeudi
Semaine 4
• Lundi
• Mardi
• Mercredi
• Jeudi
Tableau 4 : tableau décrivant le déroulement d’une semaine d'étude
Le premier jour les joueurs effectuent leur séance de musculation des membres
inférieurs ainsi que leur séance collective habituelle. A la fin de l’entraînement les joueurs
effectuent collectivement une récupération active qui consiste réaliser deux tours de terrain
de rugby à vitesse modérée (soit environ six minutes pour réaliser les deux tours).
A partir de ce moment la distinction se fait entre les groupes :
- Le groupe FROID, renseigne le
questionnaire, puis se prépare à
l’immersion (figure 9). Quatre joueurs
s’immergent selon les conditions établies
dans le protocole employé au CERS de
Capbreton. Au bout d’une minute, ils
alternent avec quatre nouveaux joueurs.
Cette opération est réalisée cinq fois : une
minute immergée, une minute hors de
l’eau. Dix minutes sont nécessaires pour un
groupe de huit joueurs. Etant vingt-trois à
participer, trois groupes ont été constitués
avec une minute de battement entre chaque
groupe. Le temps nécessaire pour que tous les sujets aient effectué leurs immersions est de
trente-deux minutes. Après leur dernière immersion les joueurs doivent à nouveau remplir
le questionnaire.
- Le groupe PAS une fois l’entraînement terminé remplit le questionnaire.
Les trois jours suivant à 9h, le questionnaire est à nouveau distribué à tous les
participants.
Jour Heure PAS FROID
Lundi J0
9h à 12h30 Musculation + Entraînement
12h30
à
13h
Questionnaire
Questionnaire
Cryothérapie
Questionnaire
Mardi J1 (24h) 9h Questionnaire
Mercredi J2 (48h) 9h Questionnaire
Jeudi J3 (72h) 9h Questionnaire
Figure 9 : sujets se préparant à l’immersion
21
• Conditions d’immersion :
Les données actuelles présentes dans la littérature ne
dégagent pas de protocole précis quant à la position, à la
durée, à la l’activité pendant l’immersion et à une température
précise.
Le sujet est debout immergé jusqu’aux crêtes iliaques :
genoux et hanches en légère flexion afin de ne pas comprimer
les gros troncs veineux et permettre une circulation de retour
optimale (figure 10).
La température de l’eau est de 8.5°C (+/- 0.5)C)
• Variables mesurées :
- Le ressenti général (mauvais - passable - bon - très bon - excellent)
- EVA traduisant la sensation musculaire du quadriceps et des ischio-jambiers lors de la
palpation profonde du muscle, de la marche et de la réalisation d’un demi squat.
Le recueil de sensations sur les rugbymen permet d’effectuer plusieurs analyses :
- Comparaison groupe FROID avant et après l’immersion
- Comparaison entre groupe PAS et groupe FROID après l’entraînement, à 24h, 48h et
72h après les sollicitations.
7.1.4 Analyse des données
Pour l’exploitation des données le tableur Excel® a été utilisé et Sigma Plot® 11.0
Les résultats ont été exprimés sous la forme de moyennes et d’écart type.
Pour la comparaison des moyennes des tests paramétriques ont été utilisés lorsque
la distribution des variables suivait une loi normale (test t de Student) ou autrement des
tests non paramétriques (Wilcoxon, Mann-Whitney).
Le seuil de significativité retenu est p<0.05
7.2 Résultats
Quarante-cinq sujets ont répondu favorablement et présentent les critères
d’inclusion à l’étude. Pendant le déroulement un joueur de chaque groupe s’est blessé, ils
ont été exclus. Au final le recueil des données c’est fait sur vingt et un joueurs du groupe PAS
et vingt-deux du groupe FROID (tableau 5).
Tableau 5 : Caractéristiques des populations PAS et FROID.
Total PAS FROID
Age (ans) 25,7 ± 3,7 25,2 ± 3,3 26,2 ± 4,2
Taille (mètres) 1,9 ± 0,1 1,9 ± 0,1 1,9 ± 0,1
Poids (kg) 104,4 ± 13,2 107,0 ± 10,7 102,0 ± 15,1
IMC (kg.m-²) 29,9 ± 3,0 30,5 ± 3,1 29,0 ± 2,7
Figure 10 : position d'immersion du sujet
22
0
1
2
3
4
5
6
7
Avant Après Avant Après Avant Après Avant Après
Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4
Inco
nfo
rt m
usc
ua
lire
(E
VA
0-1
0)
0
1
2
3
4
5
6
7
Avant Après
Inco
nfo
rt m
usc
ua
lire
(E
VA
0-1
0)
0
2
4
6
8
10
12
14
mauvais passable bon très bon excellent
No
mb
re d
e r
ép
on
ses
Avant immersion
Après immersion
7.2.1 Résultats du groupe FROID : avant vs après immersion.
• Résultats du ressenti physique général, figure 11 :
• Résultats pour la palpation du quadriceps durant les 4 semaines, figure 12.
Le profil de résultats est semblable au cours des quatre semaines. Après vérifications
par test statistique de l’homogénéité des valeurs avant et après l’immersion, le choix a été
fait de présenter les résultats sous forme de graphique simplifié, figure 13.
Figure 11 : Ressenti physique général avant et après immersion
Figure 13 : Box plot simplifié du ressenti de l'inconfort musculaire lors de la palpation du quadriceps
Figure 12 : Box plot représentant le ressenti de l'inconfort musculaire lors de la palpation du quadriceps
**
** : significativement différent
de la situation avant.
(p<0.001)
23
0
0.5
1
1.5
2
2.5
3
3.5
4
4.5
5
Lun
di
Ma
rdi
Me
rcre
di
Jeu
di
Lun
di
Ma
rdi
Me
rcre
di
Jeu
di
Lun
di
Ma
rdi
Me
rcre
di
Jeu
di
Lun
di
Ma
rdi
Me
rcre
di
Jeu
di
S1 S2 S3 S4
Inco
nfo
rt m
usc
ula
ire
mo
ye
n (
EV
A 0
-10
)
Témoin Cryothérapie
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
PAS FROID PAS FROID PAS FROID PAS FROID
Lundi Mardi Mercredi Jeudi
Ré
po
nse
s o
bte
nu
es
en
%
excellent
très bon
bon
passable
mauvais
Devant la ressemblance des résultats pour les deux groupes musculaires quel que soit
les items, la présentation ce fait à partir de l’exemple palpation du quadriceps. Les autres
box-plots sont détaillés en annexe 4.
7.2.2 Résultats des groupes PAS et FROID
• Ressenti physique général (figure 14) :
Figure 14 : ressenti physique général des groupes PAS et FROID sur une semaine
• Inconfort musculaire (EVA) :
Après vérification statistique et compte tenu des similitudes de tracés entre les
résultats pour les quatre semaines, le choix de les regrouper en un seul graphique tout en
conservant chaque item indépendant a été retenu. Seul les résultats obtenue lors de
l’évaluation de la palpation du quadriceps sont présentés (figure 15). Les autres sont
détaillés en annexe 4.
Figure 15 : Evolution de l’inconfort musculaire lors de la palpation profonde du quadriceps
24
0.0
1.0
2.0
3.0
4.0
5.0
6.0
lundi mardi mercredi jeudi
Inco
nfo
rt m
usc
ula
ire
mo
ye
n (
EV
A 0
-10
)
témoin cryothérapie
** : significativement
différent da la situation
« du lundi » (p<0.001)
8 Discussion
8.1 Analyse des résultats
La comparaison des groupes PAS et FROID sur l’âge, la taille, le poids et l’IMC, ne
montre pas de différence, la population est homogène.
L’hypothèse de départ Ho de ce travail écrit était qu’il n’existe pas de différence
statistiquement significative sur la perception de la sensation d’inconfort musculaire à la
suite d’exercices intenses que le sujet réalise ou pas une immersion en cryothérapie.
• Groupe FROID avant vs après :
Concernant l’évaluation du ressenti physique général, il y a diminution du nombre de
sujets répondants « mauvais » et « passable », et une augmentation du nombre de réponses
« bon », « très bon » et « excellent ». Le ressenti physique général semble s’améliorer après
l’immersion.
Sur l’évolution des EVA on constate une diminution significative (p<0.001)
immédiatement après l’immersion par rapport à avant. L’hypothèse Ho est alors rejetée.
L’immersion en eau froide semble diminuer les douleurs et la fatigue aiguë. L’explication
possible serait qu’à court terme le froid en diminuant la vitesse de conduction nerveuse (39)
produit un effet anesthésiant faisant baisser la sensation d’inconfort musculaire. Cependant
cet effet ne perdure pas dans le temps si d’autres sollicitations sont rajoutées.
Nous retrouvons une corrélation entre le ressenti physique général et la baisse de
l’EVA concernant l’inconfort musculaire, les deux allant dans le sens de l’amélioration.
Figure 16 : Evolution de l'inconfort musculaire ressenti lors de la palpation du quadriceps durant la semaine entre les groupes PAS et FROID
**
25
• Groupe PAS vs FROID :
A propos du ressenti physique général, le groupe FROID décrit de meilleures
sensations pendant les trois jours après l’immersion. La différence est surtout marquée le
lendemain et s’estompe au fil des jours. Le jeudi la différence se fait surtout sur les ressentis
« excellent » et « très bon ».
Concernant les EVA, plusieurs constatations se dégagent :
- Tout d’abord, la comparaison à J0, ne montre pas de différence (p>0.05). Ainsi nous
émettons l’hypothèse que les deux groupes ont atteint le même niveau de fatigue post
entraînement. Une comparaison les jours suivant est alors envisageable. L’hypothèse ne
peut pas être rejetée.
- A J1, le groupe FROID présente une diminution significative (p<0.001) de l’inconfort
musculaire en comparaison avec le groupe PAS. L’immersion en eau froide semble avoir eu
un effet positif sur la baisse de cet inconfort ressenti par le groupe FROID. L’hypothèse est
rejetée.
- Les deux jours suivants, J2 et J3, aucune différence statistiquement significative n’est
observée (p>0.05). L’hypothèse ne peut pas être rejetée. Cela peut s’expliquer par les
entraînements qui se sont rajoutés au fil de la semaine, ce qui placerait les sujets dans un
nouvel état de fatigue. En absence de différence de moyens de récupération, il n’y a alors
pas de différence sur le ressenti musculaire dans les deux groupes.
En outre, l’analyse du questionnaire permet de dégager deux tendances :
- La première est que la sensation de fatigue musculaire est à son paroxysme le jour
de la séance de musculation et décroit les jours suivants pour le groupe FROID. Le profil
des réponses ne correspond pas à la définition de courbatures. En effet, il n’y a pas
d’augmentation entre 24 et 48h de l’inconfort musculaire. Dans ce cas, le ressenti de la
fatigue aiguë est supérieur à la fatigue prolongée.
- La deuxième est qu’au fil des jours même si la sensation s’améliore, elle ne revient
jamais à la valeur zéro « confort musculaire maximal ». Des gênes sont présentes en
permanence durant toute la semaine chez la majorité des joueurs. Les sollicitations
quotidiennes voir pluriquotidiennes dues à l’entraînement pourraient être à l’origine de
cette sensation.
Même si nous observons une baisse statistiquement significative 24h après des EVA
du groupe FROID, cette différence de deux points est-elle pertinente cliniquement ? Le seuil
de différence cliniquement pertinente varie de 4 à 40 mm sur une EVA selon les études (49).
Ceci vient pondérer les résultats trouvés. La corrélation ente le ressenti général et la
sensation musculaire montre bien une tendance à l’amélioration suite à l’immersion. Mais
sans tests purement quantitatifs il est impossible de le justifier précisément.
26
8.2 Confrontation des résultats aux données de la littérature
La revue Cochrane en 2012 a montré que la récupération par immersion en eau
froide permettait de réduire les DOMS comparée à une récupération qu’avec repos (50). Nos
résultats semblent être confirmés par ces observations. Il est suggéré que l’accélération des
flux sanguins et lymphatiques pourrait améliorer la récupération par le biais d’une meilleure
microcirculation, d’une réduction de l’œdème et d’une clairance accélérée des métabolites
(29). Cependant les auteurs soulignent le manque de recherches de hautes qualités
permettant de déterminer la supériorité d’une technique par rapport à une autre.
Le nombre important de variables en intervenant dans la cryothérapie par immersion
peut expliquer l’absence de consensus et des résultats parfois divergents entre les études.
En effet, plusieurs paramètres sont à prendre en compte :
- La température de l’eau (entre 5°C et 15°C)
- Le temps total d’immersion
- La durée et le nombre des séquences d’immersion
- La position du sujet (assis, debout)
- La hauteur de l’immersion : influence de la pression hydrostatique et modification de
l’activité cardiaque (crêtes iliaques, menton, face immergée…) (51)
- L’activité physique réalisée pendant l’immersion (statique, marche…)
Au rugby, Gill et al. (2006) (52) ont comparé l’efficacité des stratégies de
récupérations d’après match. Le taux de créatine kinase (CK) reflétant l’étendue des dégâts
musculaires a été mesuré après immersion en bains contrastés ou port de vêtements de
compression ou récupération active ou repos. Les résultats ont montré une augmentation
moins importante de la CK dans tous les groupes comparés au repos simple à 36 et 48h post
exercice. L’immersion permettrait à la concentration en créatine kinase de revenir à des
valeurs semblables à celles mesurées avant une séance d’exercices, au contraire une
récupération passive la voit augmenter.
Pour Goodall et Howatson (2008) la diminution des dommages musculaires et de la
douleur serait obtenue par la vasoconstriction et la réduction de la perméabilité
membranaire limitant la fuite de la CK. C’est ce que nous semblons observer le mardi, 24h
après l’immersion où il est retrouvé une différence significative sur la baisse de l’inconfort
musculaire en faveur du groupe FROID. Nous pouvons alors penser que l’amélioration du
ressenti par les sujets réalisant l’immersion serait liée à une baisse de l’élévation de
marqueurs inflammatoires comme la CK.
Banfi et al. (2009) (53) ont associé les bains froids à une récupération active et
mettent en avant des effets peu significatifs sur la cinétique des créatines phosphokinases
(CPK). La divergence qu’il peut exister entre les résultats et le fait d’avoir réalisé un
questionnaire doit nous amener à rester prudents sur l’interprétation de ces résultats. Une
analyse directe des marqueurs biologiques combinée à un questionnaire pourrait alors être
pertinente pour la validation de cette hypothèse.
27
Concernant l’inconfort musculaire, Vaile et al. (2008) (54) ainsi que Bailey et al.
(2007) (55) ont mis en évidence une baisse de la perception de douleurs et d’apparition des
DOMS après cryothérapie par bains froids. Les sujets étaient amenés à exprimer leur
ressenti. Ils ont alors déclaré « avoir moins mal aux jambes ». Nos résultats confirment ces
dires puisqu’on constate à la fois une amélioration immédiate ainsi que le lendemain du
ressenti physique général.
Sur la perception individuelle de récupération, C.J Cook et al. (2013) (56) ont évalué la
relation entre la température corporelle et les bains froids chez des rugbymen. Après des
exercices intenses et pendant trois semaines. Ils ont constaté une baisse de la température
corporelle engendrant une augmentation des performances en sprint (5x40m) par rapport à
une récupération passive et en eau tempérée. GP Elias et al. (2012) (26) ont comparé trois
protocoles de récupération : immersion en eau froide, par contraste et par repos chez une
population de joueurs de rugby australiens. La perception de la fatigue et de la performance
en sprint étaient évaluées. Il ne montre pas de différence à court terme, mais un bénéfice
24-48 heures après l’immersion en eau froide comparé aux autres techniques. Notre étude
semble alors en désaccord avec les résultats à court terme. En revanche à long terme il
semblerait que nous retrouvions des résultats positifs sur la perception de récupération en
faveur des sujets effectuant une immersion en bains froids.
La comparaison avec d’autres moyens de récupération comme le massage dans
l’étude d’E.Bellaud (31) a démontré un effet bénéfice psychologique. Il obtient une baisse
de deux points à l’EVA soit 50% de sa valeur initiale. L’analogie avec notre étude est
intéressante car nous avons utilisé les mêmes items d’évaluation. Nous trouvons
sensiblement les mêmes résultats pour le groupe cryothérapie avant et après l’immersion.
Cependant le reproche qui peut être fait à cette étude est d’avoir fait une moyenne générale
de tous les critères.
Après lecture de revues de littératures (57), le consensus actuel sur la récupération
des DOMS stipule que les moyens utilisés (immersion, compression, récupération active)
sont supérieurs à une récupération passive. Cependant il est difficile de dégager une
technique supérieure aux autres ainsi qu’un protocole précis pour les techniques par
immersion (temps, températures, activité, nombres d’enchainements…). Les auteurs
soulignent également que ces résultats ne sont que provisoires car ils s’appuient sur des
échantillons et des méthodologies faibles.
8.3 Biais et limites
L’objectif de départ était de réaliser une étude la plus sérieuse et rigoureuse possible,
néanmoins ce travail ne représente qu’une étude préliminaire avec de nombreuses limites.
Concernant la population, nous nous sommes uniquement adressés à des rugbymen
professionnels. Mais les résultats seraient-ils les mêmes chez tous les rugbymen de haut
28
niveau ou de niveau inférieur ? De plus, seul des hommes ont participé à cette pré-étude, les
résultats seraient-ils semblables chez une population féminine ?
Aux biais liés à l’immersion vue précédemment, se rajoutent les conditions de
fatigue. En effet même si le programme est identique pour tous les joueurs, il est impossible
de vérifier qu’ils ont tous fourni le même effort et arrivent à la même quantité de dommages
musculaires. En outre les facteurs individuels rentrent aussi en compte (état physique
individuel, tolérance au froid, pourcentage de masse grasse…). Ces paramètres peuvent
expliquer la grande disparité des données obtenues.
Sachant que la récupération est le fruit de nombreux paramètres. Une fois
l’entraînement terminé, que font les sujets ? Ont-ils tous la même hygiène de vie concernant
l’hydratation, l’alimentation, le sommeil… or ce sont les éléments primordiaux pour une
récupération optimale et la réalisation de performances.
Par ailleurs, le recueil de sensations musculaires s’est effectué sur la base d’un
questionnaire qui a l’avantage d’être rapide et simple à remplir. Mais du fait des dix
nationalités présentes, un problème de compréhension doit être souligné. Le joueur a-t-il
bien compris la question ? En outre Austin et al. 2013 ont montré que la sensibilité des tests
d’évaluation de la performance en rugby à XIII dépend du poste occupé par le joueur. Or un
questionnaire unique a été proposé.
Enfin, l’utilisation d’une telle technique ne peut se faire en aveugle, il faut prendre en
compte l’effet galvanisant d’avoir été inclus dans un groupe expérimental qui peut
influencer les résultats (58).
Voilà pourquoi les résultats obtenus doivent être relativisés d’où la nécessité
d’études complémentaires.
8.4 Difficultés rencontrées
La réalisation de ce travail m’a permis d’être confronté à la difficulté de la mise en
place d’une étude scientifique dans le champ de la Masso-kinésithérapie. La démarche
méthodologique depuis le choix du sujet jusqu’à l’application clinique, en passant par les
étapes de recherche du paramètre à évaluer, comment l’évaluer, élaborer le questionnaire
ont nécessité un investissement important ainsi que le recueil et l’analyse des résultats. J’ai
été confronté à la complexité des statistiques, nécessitant la collaboration avec d’autres
professionnels.
Il a fallu convaincre le staff technique et médical du club pour pouvoir intervenir
auprès de joueurs puis obtenir l’aval de ces derniers. Un certain nombre de contraintes se
sont alors présentées. En effet, il ne fallait pas que l’objet de l’étude soit délétère, ne
perturbe pas le déroulement de la journée et la préparation individuelle et collective.
29
8.5 Axes d’améliorations
Concernant la population, un échantillon de plus grande taille est toujours préférable
pour augmenter la portée de l’étude. Même si quarante-cinq joueurs ont répondu
favorablement, l’emploi de tests paramétriques est normalement décrit pour des groupes de
trente sujets.
Au niveau du matériel, un bain froid de plus grande taille où l’immersion aurait pu se
faire jusqu’au cou et une déambulation possible, aurait permis d’augmenter les effets de la
pression hydrostatique et du retour veineux.
Sur la méthode, l’étude croisée d’un même joueur est toujours intéressante et
permet d’éliminer les résultats liés à l’hygiène de vie. Chaque protagoniste aurait pu alterner
les deux types de récupérations ce qui permet une comparaison plus fiable.
A propos du questionnaire soulignons encore une fois la nécessité de coupler avec
une évaluation quantitative. Un test de terrain (saut, courses) a l’avantage d’être
fonctionnel. L’évaluation de paramètres biologiques (concentration en protéine kinase,
myoglobine…) permet de répondre à une rigueur de recherche scientifique en se basant sur
la physiologie humaine. De plus nous avons pu voir que les DOMS sont un mauvais reflet des
lésions intramusculaires. La combinaison ressentie des DOMS et dégâts réels du muscle
permettrait de déterminer s’il y a une valeur standard de décalage à leurs résorptions.
Enfin en complément, il serait intéressant d’évaluer à long terme s’il y a un impact sur
la réduction des blessures.
9 Conclusion
Le rugby de haut niveau est un sport de contact, où les joueurs enchaînent des
efforts intermittents de hautes intensités. Cela implique de fortes contraintes métaboliques
et inflammatoires entraînant baisse des performances et fatigue. Les techniques actuelles de
récupération privilégient une récupération active combinée aux techniques de
cryothérapies. Bien que les résultats des études divergent, l’utilisation de cette dernière
semble montrer un effet bénéfique dans le rétablissement des sensations musculaires
perçues par le joueur et la réalisation de performances.
En se limitant à l’évaluation du ressenti musculaire, ce travail ne représente qu’une
pré-étude. Il semblerait que la combinaison de facteurs physiologiques et psychologiques
permette l’amélioration de la performance future. Cela suppose l’importance de la
perception individuelle dans la récupération chez le sportif. Outre les effets physiologiques
de l’immersion en eau froide, le sportif qui se sent impliqué dans un processus de
récupération « s’auto-influence » du bienfondé de cette méthode sur sa capacité à bien
récupérer. Il est alors nécessaire de poursuivre par des recherches plus approfondies avec
30
des évaluations de paramètres objectifs et quantifiables pour avoir des résultats pertinents
permettant un consensus sur les conditions d’utilisations.
La récupération est à envisager de façon globale et multifactorielle. La connaissance
et l’analyse de la physiologie du sport doivent permettre de déterminer ses répercussions au
niveau macroscopique et cellulaire. Selon le type d’effort effectué, il est ainsi possible de
proposer les moyens les plus adaptés pour une meilleure efficacité. « Mieux récupérer, c’est
alors récupérer juste et non pas juste récupérer » C.Hausswirth PhD.
Plus généralement, la démarche abordée pour la récupération est la même que dans
la prise en charge rééducative de toute pathologie. Dans le monde du sport certaines
pratiques et croyances l’emportent sur les données scientifiques aussi, tout protagoniste
doit effectuer une remise en cause quasi permanente de ses connaissances pour s’assurer
que son action est réellement bénéfique, et surtout réalisée dans le respect de l’intégrité
physique du sportif. Ce principe est transposable dans toute activité de soin quotidienne. Il
faut se demander qu’est-ce qui a conduit le sujet à cette situation, qui est-il, quels sont les
objectifs et quels sont moyens à disposition pour le prendre en charge ? Ainsi il ne s’agit pas
d’appliquer des recettes, mais de se poser les bonnes questions pour s’adapter au sujet.
L’application masso-kinésithérapique de ce travail concerne le domaine du rugby,
mais aussi celui du sport dans son ensemble. En effet, la récupération est primordiale dans
tout sport de haut niveau comme facteur de performance. C’est aussi un élément de
prévention pour toute personne pratiquant une activité sportive ou physique à intégrer dans
le cadre de conseils d’hygiène de vie.
Dans le domaine du sport, les recherches actuelles se concentrent sur l’utilisation de
la cryostimulation-cryothérapie du corps entier. Des études complémentaires devraient
ouvrir des perspectives d’applications à la fois dans le domaine sportif et plus largement à
l’ensemble de la population.
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TABLE DES ANNEXES
• ANNEXE 1 : Anatomie de muscle squelettique et physiologie de la contraction
musculaire
• ANNEXE 2 : Présentation du rugby et de la séance de musculation effectuée
• ANNEXE 3 : Questionnaire d’évaluation du ressenti musculaire
• ANNEXE 4 : Résultats de l’étude
ANNEXE 1
• Anatomie de muscle squelettique
• Physiologie de la contraction musculaire
La commande volontaire du Système nerveux central envoi un Potentiel d’Action
(PA). Le PA se propage le long du motoneurone Alpha jusqu’à la terminaison axonale où il y a
activation des canaux calciques voltages dépendants. S’ensuit une entrée massive d’ions
calcium et exocytose des vésicules contenants l’acétylcholine. Fixation de l’Acétylcholine sur
les récepteurs de la membrane post-synaptique ce qui entraine une dépolarisation du
sarcolemme (membrane post synaptique). Si le seuil d’excitabilité est atteint il y a la
formation d’un PA qui se propage le long du sarcolemme et des tubules T.
L’arrivée du PA au niveau des triades active les récepteurs aux dihydropyridines. Par
couplage mécanique il y a activation des capteurs à la ryanodine des citernes terminales du
réticulum sarcoplasmique. Ceci entraîne une libération massive du calcium contenu dans le
réticulum sarcoplasmique vers le sarcoplasme. La fixation du calcium sur les molécules de
troponine situées sur les filaments fins d’actine est à l’origine du mouvement du complexe
régulateur troponine/tropomyosine. Il s’ensuit une libération les sites de fixations aux
filaments épais de myosine.
La fixation des têtes de myosine sur les filaments d’actine provoque l’hydrolyse d’une
molécule d’ATP (Adénosine Tri Phosphate), puis la flexion des têtes de myosines ce qui
génère un glissement des filaments aboutissant à une contraction musculaire (théorie de
Hugh Huxley 1957). Le repompage actif du calcium par les canaux et enzymes Ca²+ATPase du
RS longitudinal entraînent une diminution de la concentration calcique intracellulaire. Il y a
alors la fixation d’une nouvelle molécule d’ATP sur les têtes de myosine, décrochement de la
liaison actine-myosine et relâchement musculaire.
La contraction musculaire est un mécanisme où il y a la conversion d’un signal
nerveux en un signal calcique puis en signal mécanique.
Etapes de la contraction musculaire
ANNEXE 2 :
• Présentation des postes au rugby
Dans une équipe le distinguo est fait entre ce qui est appelé les « avants », joueurs
n°1 à 8 et les « trois-quarts », joueurs n°9 à 15.
Les avants sont soumis à des efforts de poussées (forte composante isométrique) et
ont un rôle de soutien. Les joueurs 1-2-3 forment la première ligne. Véritables « pilier » de
l’équipe se sont eux qui soutiennent le pack lors les mêlées. Leur corpulence est de taille
moyenne avec un centre de gravité plutôt bas et un poids élevé. La seconde ligne avec les
joueurs 4 et 5 qui ont un rôle de « poutre » du pack. Ils sont en général les plus grands et
lourds. La troisième ligne avec les joueurs 6-7-8 forme la transition entre le jeu des avants et
des trois-quarts. Ils ont des qualités physiques mixtes, ce sont des joueurs grands et denses,
mais qui conservent une bonne mobilité sur le terrain. C’est à eux que revient généralement
le titre de meilleur plaqueur du match.
Les trois quarts effectuent plus des efforts de courses, ils sont là pour marquer les
points et essayer de transformer le jeu vers l’extérieur une fois que les adversaires ont été
fixés par les avants. Les joueurs 9 et 10 forment la charnière de l’équipe. Ce sont les
organisateurs du jeu. Le 9 fait la liaison entre avant et ¾, le 10 décide de la manière à jouer
des trois quarts. Ce sont les plus petits gabarits de l’équipe physiquement, mais les plus
doués techniquement. C’est souvent eux qui se chargent du jeu au pied de l’équipe. La paire
de centre 12-13 a le profil le plus physique des trois-quarts ils trient les ballons soit en les
gardant pour fixer le jeu au milieu de terrain ou soit en les écartent sur les extérieurs pour
les ailiers. C’est souvent eux qui réalisent le plus de plaquages pour les trois-quarts. Les
ailiers 11 et 14 sont souvent les joueurs les plus rapides de l’équipe. Ils sont là pour marquer
les essais et faire la différence en prenant de vitesse les adversaires. Leurs efforts sont
composés de nombreux sprints. Enfin l’arrière le n°15 est l’électron libre de l’équipe. Son
profil varie selon les équipes on retrouve un profil de n°10 pour certain et plutôt d’ailier pour
d’autre. Il assure la couverture du jeu et s’intercale dans la ligne d’attaque pour créer des
surnombres.
Abdominaux : gainage 10’ changement de positions toutes les 30’
Abdo barres : 3 séries : maximum de répétitions + excentrique 10
fois
Epaulé : 6 séries de 5 répétitions à
80% FMV
4 séries : isométrique 2X30’’ + demi squat 5X90% FMV + 10 brupees ; 2’repos
4 Séries : ponté pelvien 2X30’’ + soulever de terre 5X90% FMV + 10 excentriques des ischio-jambiers ;
2’repos
• Présentation de la séance de musculation du bas du corps :
ANNEXE 3 : Questionnaire d’évaluation du ressenti musculaire
DATE : GROUPE :
NOM : PRENOM :
Ressenti général / Sensation musculaire générale (entourez votre ressenti)
Mauvais – Passable – Bon – Très bon – Excellent
Lors de la PALPATION profonde, comment évaluez-vous votre ressenti musculaire…
Pendant la MARCHE, comment évaluez-vous votre ressenti musculaire…
Lors de la réalisation d’un DEMI SQUAT, comment évaluez-vous votre ressenti
musculaire…
… des ischio-jambiers ?
… des ischio-jambiers ?
… des ischio-jambiers ?
Confort musculaire
maximal
…du quadriceps ?
Inconfort musculaire
maximal
Confort musculaire
maximal
Inconfort musculaire
maximal
Confort musculaire
maximal
…du quadriceps ?
…du quadriceps ?
Inconfort musculaire
maximal
ANNEXE 4 : Résultats de l’étude
Groupe FROID, ressenti musculaire des quatre semaines d’expérimentation :
• Palpation profonde : ischio-jambier
• Marche : quadriceps
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• Marche : ischio-jambiers
• Demi squat : quadriceps
• Demi squat ischio-jambiers
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Résultats groupe PAS vs groupe FROID
Présenté à gauche de la page, graphique traduisant le ressenti musculaire pour
chacune des semaines.
Présenté à droite de la page, graphique regroupant les quatre semaines
d’expérimentation.
• Palpation profonde : ischio-jambiers
• Marche : quadriceps
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• Marche : ischio-jambiers
• Demi squat : quadriceps
• Demi squat : ischio-jambiers