PLFSS 2018- Annexe 3b • 3
SOMMAIRE PLFSS 2018 - Annexe 3b
A / Mesures de simplification en matière de gestion des prestations
1. La modernisation de l’action publique a mis en avant certaines actions à caractère transversal ou propres à
chaque branche .................................................................................................................................................................... 6 1.1. Des travaux sur les thématiques transversales ont été enclenchés dès janvier 2016 et se poursuivent en 2017 .................. 6 1.2. Certains process dématérialisés et simplifiés par les branches font l’objet d’un suivi rapproché ................................................. 9
2. Les branches poursuivent le développement de leurs services en ligne avec le double objectif d’une
simplification pour l’usager et d’un allègement de la gestion dans les caisses ....................................................... 10 2.1. La branche famille poursuit le développement des services en ligne ..................................................................................................... 10 2.2. La branche maladie renforce l’accessibilité à ses services par le développement des différents canaux de contact et
l’enrichissement des télé-services personnalisés ....................................................................................................................................................... 12 2.3. La branche retraite favorise la simplification, la dématérialisation et la diversification des services aux retraités et futurs
retraités dans un contexte inter-régime renforcé ..................................................................................................................................................... 16
B / Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
1. La généralisation de la DSN signe une étape décisive de la simplification des démarches des entreprises et
ouvre la voie à de nouveaux services .............................................................................................................................. 21 1.1. L’achèvement d’un processus de simplification pour les entreprises par la généralisation de la DSN..................................... 21 1.2. La dématérialisation des déclarations sociales étant presque achevée, la prochaine cible est l’enrichissement et la
personnalisation des services ............................................................................................................................................................................................. 25 1.3. La poursuite des travaux de simplification de la réglementation et de renforcement de la sécurité juridique apportée
aux entreprises .......................................................................................................................................................................................................................... 30 1.4. Pour les salariés, le mouvement de simplification des cotisations sociales s’est traduit par la clarification du bulletin de
paie, effective depuis 2017 .................................................................................................................................................................................................. 34 1.5. Les guichets uniques et les titres simplifiés facilitent les formalités déclaratives des particuliers employeurs et des plus
petites entreprises et associations ................................................................................................................................................................................... 35 2. Le renforcement de la simplification des démarches et la poursuite des travaux d’amélioration de la qualité
du service rendu pour les assurés du RSI ........................................................................................................................ 45 2.1. Des actions concrètes en matière de simplification et de qualité de service ont été mises en œuvre ..................................... 45 2.2. Les résultats se sont traduits par une simplification des démarches, une meilleure lisibilité du prélèvement social et une
amélioration de la qualité de service .............................................................................................................................................................................. 46
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La sécurité sociale a engagé depuis plusieurs années de grands chantiers de simplification, dans le cadre de
la démarche promue par les pouvoirs publics. Elle mobilise dans cette perspective les possibilités offertes
par le déploiement des nouvelles technologies.
Les chantiers de simplification en cours en 2017 s’inscrivent dans le mouvement du Pacte national pour la
croissance, la compétitivité et l’emploi présenté le 6 novembre 2012 (cf. volet 7) et dans le cadre de la
Modernisation de l’action publique. Le « choc de simplification » engagé à l’époque par le Président de la
République a par ailleurs permis d’identifier de nouvelles mesures visant à améliorer la relation des usagers
et des entreprises avec les administrations. Elles sont établies, en ce qui concerne les entreprises, en lien
avec le Conseil de la simplification pour les entreprises créé le 8 janvier 2014 sur décision du Premier
Ministre.
À ce titre, des dispositifs de consultation des usagers ont été mis en place afin d’identifier des axes de
simplification prioritaires. Les objectifs de la consultation sont de :
- renforcer le dialogue de proximité de l’État et de ses citoyens ;
- faciliter les relations au quotidien entre usagers et agents de l’administration ;
- construire la modernisation de l’État à partir des besoins des usagers.
En 2014, une première consultation nationale « Faire simple » réalisée en ligne a permis de recueillir plus de
2 000 contributions d’usagers exprimant leurs attentes dans les champs de la santé, de l’éducation ou du
handicap. En lien avec les orientations tirées de cette consultation, 40 mesures sont venues enrichir le
programme de simplification annoncé en Conseil des Ministres le 5 novembre 2014. Parmi celles-ci, 15
concernent les relations des assurés avec les organismes de sécurité sociale.
En réponse aux attentes exprimées par les usagers et dans le cadre de l’accélération du « choc de
simplification » engagé par le précédent Président de la République, des nouvelles mesures ont été lancées
entre juin 2015 et mars 2017. Les organismes de sécurité sociale se sont engagés sur 60 nouvelles mesures.
Un grand nombre de ces initiatives s’appuie sur les conventions d’objectifs et de gestion conclues entre
l’Etat et les différents organismes de sécurité sociale. Ces conventions pluriannuelles portent chacune
l’ambition forte de faire contribuer activement les branches et les régimes au « choc de simplification ».
L’objectif est in fine de permettre à l’usager d’effectuer l’ensemble de ses démarches à distance et de limiter
l’envoi de pièces justificatives. Le développement de la dématérialisation suppose une gestion plus
efficiente et sécurisée des dossiers et la définition d’un cadre réglementaire plus lisible. Ces évolutions
conduisent également à une modernisation et une simplification de la gestion au sein des caisses. En raison
de leur nombre et de leur impact, la gouvernance de ces projets a été renforcée. Depuis juillet 2010, une
instance spécifique, le Comité de pilotage simplification et modernisation de la sécurité sociale
(COPISSIMO), co-animé par la Direction de la sécurité sociale et le Secrétariat général pour la modernisation
de l’action publique (SGMAP), se réunit à échéance régulière pour piloter les grands projets transversaux de
simplification et faire émerger de nouvelles actions. Ce comité regroupe les organismes nationaux têtes de
réseau des différentes branches du régime général de la sécurité sociale ainsi que le Régime social des
indépendants (RSI), la Mutualité sociale agricole (MSA), le groupement d’intérêt public (GIP) Union-retraite,
le GIP Modernisation des données sociales (GIP MDS) et le groupement d’intérêt économique (GIE)
Association générale des institutions de retraite complémentaire des cadres-Association pour le régime de
retraite complémentaire des salariés (AGIRC-ARRCO). Il fixe un cadre général à la démarche de
simplification et garantit la cohérence des projets. Il permet, en concertation avec les organismes,
l’identification et la validation des axes de progrès prioritaires. Il constitue également un lieu d’échanges des
bonnes pratiques et des expérimentations novatrices. Les projets de modernisation portés dans le cadre du
Comité de simplification et de modernisation ont permis l’émergence de grands axes de simplification à
destination des usagers (particuliers, professionnels de santé, employeurs).
S’agissant des entreprises et des travailleurs indépendants, la sécurité sociale met en œuvre des réformes
structurantes très attendues et promeut une amélioration continue des services destinés aux entreprises et
aux usagers.
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Dans ce domaine, l’année 2017 marque une étape décisive de la Déclaration sociale nominative (DSN), avec
la généralisation réussie de ce dispositif, projet majeur de simplification porté par le Gouvernement dans le
cadre du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi. Pleinement dématérialisée, elle
permet aux entreprises d’adresser, par le moyen d’une seule déclaration déposée sur un guichet unique, la
quasi-totalité des données sociales aux différents organismes destinataires de ces informations. Mettant
concrètement en œuvre le principe du « dites-le nous une fois », et se substituant à la quasi-totalité des
déclarations sociales, la DSN apporte des gains de simplification substantiels aux entreprises en allégeant
de manière significative les formalités qui leur incombent. Compte tenu de son ampleur et du nombre
d’organismes de protection sociale concernés, le projet de DSN fait l’objet d’une gouvernance propre
autour d’une maîtrise d’ouvrage stratégique mise en place auprès de l’Etat et d’une maîtrise d’œuvre
déléguée auprès du GIP MDS. Déployée par phases successives à compter de 2015, la DSN est désormais
utilisée par plus de 1,6 million d’entreprises des régimes général et agricole : l’objectif de généralisation en
2017 fixé par les pouvoirs publics est atteint. Ce déploiement ouvre la voie à la mise en œuvre de nouveaux
services à destination des entreprises et des salariés, et permet de préparer son extension aux employeurs
publics.
Les mesures de simplification peuvent être regroupées schématiquement en deux ensembles : le premier
volet recoupe celles prises pour la gestion des prestations aux usagers dans les différentes branches de la
protection sociale (1), le second volet concerne les mesures de simplification prises dans le cadre du
recouvrement des cotisations, en faveur des cotisants (employeurs, entreprises et particuliers, ainsi que
travailleurs indépendants) (2). Les exemples ci-après illustrent les avancées les plus significatives
enregistrées en matière de simplification dans ces deux domaines.
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A / Mesures de simplification en matière de gestion des prestations
La simplification de la gestion des prestations passe par la construction d’une offre de services plus riche, le
développement des télé-services et des échanges inter-administrations visant à se substituer à la fourniture
de pièces justificatives.
Certains des axes de simplification portés par les organismes font l’objet d’une publicité et d’un pilotage
spécifiques dans le cadre de la modernisation de l’action publique. Les autres sont le plus souvent portés
par les organismes et suivis au titre des réalisations annuelles des conventions d’objectifs et de gestion.
1. La modernisation de l’action publique a mis en avant certaines actions à caractère transversal ou propres à chaque branche
1.1. Des travaux sur les thématiques transversales ont été enclenchés dès janvier 2016 et se poursuivent en 2017
1.1.1. Faciliter l’accès aux prestations sociales grâce au nouveau portail des droits sociaux
Le portail MesDroitsSociaux.gouv.fr est un service numérique nouveau, fédérateur des informations
concernant les assurés au regard de la protection sociale et de l’emploi, pour une meilleure lisibilité et
compréhension de leurs droits sociaux et des démarches à engager vis-à-vis de leurs organismes
gestionnaires.
Démarrée en juin 2016, la première version de ce portail, accessible sur www.mesdroitssociaux.gouv.fr, a été
ouverte aux usagers le 23 mars 2017. Le service s’enrichira de nouvelles fonctionnalités et d’une extension
de périmètre. Les prochaines versions sont attendues en juillet 2017 et fin 2017/ début 2018.
MesDroitsSociaux.gouv.fr est un portail universel, destiné à tous les bénéficiaires de droits sociaux, (qu’ils
soient salariés, indépendants, retraités ou sans activité). Il ne présente pas de contenu générique sur la
protection sociale, ne détient pas d’information en propre mais capitalise sur les services existants et les
données détenues dans la sphère sociale et emploi afin de mettre à disposition des informations
personnelles et sécurisées, à l’usager dûment authentifié via le dispositif FranceConnect.
Il donne à chaque assuré connecté un accès centralisé à l’ensemble de ses droits sociaux, actuels et
potentiels, dans 6 domaines : santé, famille, logement, solidarité (minima sociaux), retraite, emploi
(assurance chômage, prime d’activité, droits à la formation professionnelle avec le compte personnel
d’activité). Il se positionne comme un nouveau canal de communication entre les organismes de protection
sociale et les assurés et constitue un lieu de rebond fluide vers les comptes internet de l’usager auprès de
chaque opérateur social grâce à FranceConnect sans avoir à s’identifier à nouveau.
Quatre services sont mis à disposition progressivement au fil des versions :
1. Voir ses droits : donner une vision à 360° des droits sociaux de chacun : dans quels domaines des
prestations me sont versées ? Qui sont mes organismes gestionnaires ? Puis-je avoir droit à d’autres
prestations?
2. Simuler ses droits potentiels : fournir un simulateur multi-prestations pré-rempli avec les
informations déjà connues de la sphère sociale et emploi sur l’assuré connecté, pour lui éviter des
saisies, et renvoyant vers les démarches à engager en cas d’éligibilité à une prestation directement
sur le site de l’organisme concerné ;
3. Engager des démarches : rediriger sur le bon niveau de service dans le site de l’organisme
concerné et à terme, engager des démarches directement dans le portail numérique des droits
sociaux afin de s’inscrire dans la logique « dites-le nous une fois » (mutualisation des informations
entre organismes) ;
Mesures de simplification en matière de gestion des prestations
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4. Etre alerté au regard de ses droits : mettre en place un système de notifications pour alerter
l’assuré au regard de ses droits (ex : alerte sur fin de contrat CMUc/ ACS, rappel de déclaration
trimestrielle de ressources sur RSA, éligibilité au regard d’un droit, etc).
Il est important de souligner que MesDroitsSociaux.gouv.fr est le fruit d’un travail collectif des différents
acteurs de la protection sociale et de l’emploi.
1.1.2. Faciliter l’accès à la protection universelle maladie
Le 1er
janvier 2016, la protection universelle maladie (PUMa) est entrée en application. Cette réforme
d’ampleur a pour objectif de garantir la continuité des droits à la prise en charge des frais de santé des
assurés sociaux. Elle vise notamment à éviter les interruptions de droits existant dans la législation
antérieure, qui prévoyait une ouverture de droits limitée dans le temps.
Ces garanties contribuent grandement à la baisse significative des contacts téléphoniques et physiques des
assurés auprès des CPAM (moins 10% pour l’accueil physique et moins 17% sur le téléphone, en 2016 par
rapport à 2015). Plusieurs opérateurs sociaux confirment que les ruptures de droit à la couverture maladie
de base depuis 2016 sont devenues exceptionnelles.
1.1.3. Faciliter l’accès à la protection sociale grâce au Numéro Identifiant d’attente (NIA).
Avec l’augmentation et l’accélération des flux migratoires, volontaire ou non, le nombre de personnes nées
à l’étranger qui arrivent sur le territoire français est de plus en plus important et, dans de nombreux cas,
rencontrent des situations d’urgence notamment pour l’accès aux soins.
Pour bénéficier de l’accès aux soins et plus largement aux prestations sociales, outre les conditions
d’ouverture de droits, l’autre pré requis est de disposer d’un numéro d’inscription au répertoire (NIR),
communément appelé numéro de sécurité sociale.
Afin de pouvoir être affilié à un organisme de protection sociale, une démarche d’immatriculation doit être
enclenchée.
Toutefois, cette étape n’est pas immédiate et jusqu’à présent, chaque organisme de la sphère sociale créait
ses propres identifiants spécifiques pour les personnes ne disposant pas de NIR (NIR provisoires, NIR
d’attente, ou tout autre identifiant interne), dans l’attente d’obtenir le NIR certifié. Dans cet intervalle, la
mutualisation des démarches ou la mise en commun des informations entre les organismes est de fait très
compliquée.
Le Numéro Identifiant d’attente (NIA) permet ainsi de sécuriser, fiabiliser et harmoniser la gestion de
l’identification des demandeurs ou des bénéficiaires de prestations sociales qui ne disposent pas d’un NIR
certifié, et ce, au plus tôt dans le processus de demande d’ouverture de droits. Ce projet permet aux
organismes de partager un seul et identifiant pour une même personne en attente du NIR.
1.1.4. Faciliter l’accès aux droits avec la réforme des minima sociaux
L’année 2016 a été l’année de la préparation de la réforme des minima sociaux, inspirée du rapport du
député Christophe Sirugue d’avril 2016 « Repenser les minima sociaux » proposant de revoir leur
architecture et leurs conditions d’accès.
Cette réforme d’ampleur regroupe, en synthèse, trois grandes séries de mesures :
- la dématérialisation de la demande de Revenu de solidarité active (RSA) et de la Couverture
Maladie Universelle complémentaire et de l’Aide au paiement d’une assurance complémentaire
de santé (CMUc/ACS); A ce titre, l’Assurance maladie a mis en place en mars 2017 un
téléservice de demande en ligne de la CMUC/ACS pour les bénéficiaires du RSA. En deux mois,
près de 20 000 utilisations sont comptabilisées.
- la mise en place du principe « d’effet figé » sur le RSA s’inspirant de l’effet figé déjà mis en
œuvre pour la Prime d’activité ;
- des ajustements sur l’Allocation adulte handicapé (Aah) (articulation avec l’Allocation de
solidarité aux personnes âgées (Aspa), l’Allocation de solidarité spécifique (Ass), la durée des
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accords Maison départementale des personnes handicapées (Mdph) pour les bénéficiaires
d’Aah avec un taux d’incapacité supérieur à 80%).
1.1.5. Liquidation unique des pensions de retraite de base des régimes alignés : une simplification pour tous les usagers au 1er juillet 2017
La liquidation unique des régimes alignés (Lura) représente un enjeu important de simplification pour les
assurés et d’activité pour les régimes de retraite. Depuis le 1er juillet 2017, le dernier régime d’activité traite
et verse la retraite de l’assuré, sur la base des éléments de carrière fournis par chacun des autres régimes
ouvrant droit à pensions de retraite.
L’année 2016 a été consacrée à la préparation de la réforme, en particulier à l’enrichissement des données
de la Cnav par celles de la MSA et du RSI, permettant ce calcul unique.
Les procédures et l’offre de service ont été adaptées, afin d’orienter l’assuré vers l’organisme compétent.
1.1.6. Promouvoir l’utilisation des espaces personnels pour les échanges avec les organismes de sécurité sociale.
Toutes les branches ont mis à disposition de leurs publics des espaces personnels qui permettent la gestion
directe de leur dossier par le biais des fonctionnalités offertes. Ainsi, la déclaration des ressources, le
changement d’adresse ou encore l’obtention d’une attestation peut se faire directement par l’usager, sans
intervention de l’organisme. L’enrichissement progressif du bouquet des services disponibles dans les
espaces personnels et l’accès 24h sur 24h et 7j/7j doivent permettre la « fidélisation des utilisateurs » et une
importante progression dans l’utilisation de l’offre numérique.
1.1.7. L’ouverture du compte personnel retraite
Le compte personnel retraite, au sein du portail commun inter-régimes, a été lancé en octobre 2016. Le site
délivre aux assurés des 35 régimes de retraite français des informations sur l’ensemble de la sphère retraite.
Par ailleurs, un compte personnel sécurisé donne accès à un bouquet de téléservices contextualisé en
fonction des régimes d’affiliation et du statut (actif ou retraité) de l’internaute.
Les services proposés sont ceux du droit à l’information (relevé de carrière, simulateurs du montant de la
retraite, régimes d’affiliation, calendriers de paiement, conseiller virtuel...).
Le site propose une inscription simplifiée, sécurisée et innovante grâce à l’intégration de FranceConnect qui
permet également une fédération d’identité. L’assistance technique (ouverture de droits, aide à la
navigation, dépannage mot de passe...) est assurée par l’assurance retraite. En six mois, 520 000 comptes
personnels avaient ainsi été ouverts.
1.1.8. Consolider, simplifier et développer les échanges de données à la source entre les organismes de sécurité sociale et leurs partenaires
Afin d’alléger et sécuriser les démarches, il est prévu de renforcer les coopérations entre les organismes de
sécurité sociale et leurs partenaires, pour obtenir directement les données ou informations nécessaires à la
gestion des droits des assurés. Ces chantiers constituent un des axes majeurs du Schéma stratégique des
systèmes d’information de la sécurité sociale et des futures conventions d’objectifs et de gestion.
Par exemple :
- Entre les organismes de sécurité sociale pour ce qui concerne les droits ouverts ou les prestations
servies ;
- avec la DGFIP, en ce qui concerne les ressources annuelles : cela permet à la CNAF de réduire le
nombre de déclarations de ressources résiduelles appelées auprès des allocataires;
- avec Pôle Emploi, pour améliorer la connaissance de l’évolution des situations professionnelles
(notamment les reprises d’activité après chômage) ayant un impact sur le montant des droits et
ainsi réduire les paiements indus de prestations : CNAMTS et CNAF notamment ;
Mesures de simplification en matière de gestion des prestations
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- par la poursuite des actions liées au contrôle des titres de séjour avec la mise en place d’un accès
aux portails de l’office français de protection des réfugiés et apatrides et de l’office français de
l’immigration et de l’intégration, et le projet d’automatisation des accès aux données détenues par
le ministère de l’Intérieur ;
- par le développement des échanges de données dématérialisées avec les conseils départementaux
par exemple dans le cadre de la gestion du RSA pour la CNAF.
Ces échanges doivent favoriser l’accès aux droits et la continuité des droits. Ils constituent une simplification
pour l’usager qui a de moins en moins de pièces justificatives à fournir. Cette mise en place du principe
« dites-le nous une fois » et le renforcement des échanges de données constituent des préoccupations
fortes. Elles donnent lieu régulièrement à des évolutions normatives, en lien avec les démarches de
dématérialisation des demandes ou de renouvellement des prestations.
1.2. Certains process dématérialisés et simplifiés par les branches font l’objet d’un suivi rapproché
Il s’agit notamment de la suppression de certaines pièces justificatives et de la dématérialisation de la
transmission de celles qui subsistent, l’ensemble permettant de disposer, à terme, d’une offre 100%
dématérialisée pour différents services et ainsi :
- Permettre la demande d’aide au logement intégralement dématérialisée. Il s’agit notamment de
supprimer progressivement l’attestation de loyer remplie par le propriétaire-bailleur, principale
pièce justificative nécessaire à l’ouverture du droit, pour la remplacer par des procédures de
contrôle. Généralisée depuis octobre 2016, cette mesure, qui doit accélérer l’ouverture du droit au
bénéfice des allocataires, a été expérimentée depuis la rentrée 2015 sur les bénéficiaires des
Allocation de logement familiale et Allocation de logement sociale (ALF et ALS) formulant une
demande d’aide au logement par télé-procédure sur le site caf.fr. Le taux de demandes d’aides au
logement faites en ligne s’élève à 61,4% en 2016 (contre 46% en 2015, 33,5% en 2014 et 28,6% en
2013), soit une progression de 15,4 points.
- Permettre la déclaration de grossesse en ligne et supprimer l’envoi du formulaire « premier examen
médical prénatal ». Il s’agit de dématérialiser la déclaration de grossesse à travers le développement
d’un nouveau télé-service mis à disposition du professionnel de santé - médecin ou sage-femme -
dans son espace professionnel au moment de la consultation avec la future mère. Par échange
dématérialisé l'information est ensuite transmise de l’assurance maladie vers l’organisme
d’allocations familiales. Cette procédure assure une simplification significative pour l’usager par la
suppression du double envoi du formulaire par la femme enceinte et un traitement automatique
des informations par les organismes, évitant les travaux de ressaisie. Cette télé-procédure, après
l’expérimentation en mai 2015 dans le département de la Charente Maritime est généralisée en
septembre 2015 pour les assurées du régime général, du régime agricole et du régime social des
indépendants. Entre juin 2016 et juin 2017, près de 116 000 déclarations de grossesse sont faites
par cette télé-procédure. Les travaux se poursuivent afin que ce service soit disponible pour les
assurées d’autres régimes tels que les régimes spéciaux.
Ou encore, parce qu’elles concernent les évolutions relatives à la carte Vitale :
- Offrir aux assurés la possibilité de demander la carte Vitale en ligne.
Depuis décembre 2015, les formalités de la demande de la carte Vitale ont été allégées par la mise à
disposition d’un télé-service qui permet notamment de dématérialiser le processus pli-collecte photo,
28 000 demandes sont faites par ce canal chaque mois.
- Allonger la durée de la validité de la Carte européenne d’assurance maladie (CEAM)
Depuis le 8 juillet 2014, la durée de validité des cartes CEAM a été portée à deux ans. Depuis 2015, elle est
également accessible en consultation dans l’espace assuré et sur smartphone.
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2. Les branches poursuivent le développement de leurs services en ligne avec le double objectif d’une simplification pour l’usager et d’un allègement de la gestion dans les caisses
2.1. La branche famille poursuit le développement des services en ligne
2.1.1. Le site caf.fr, pivot de la simplification des démarches pour les allocataires, s’enrichit de nouveaux télé-services
Le site Caf.fr permet aujourd’hui d’effectuer la plupart des démarches à distance : déclarer un changement
de situation familiale ou professionnelle, déposer une demande d’aide au logement, déclarer ses ressources,
etc. Depuis l’été 2014, l’offre en ligne s’est enrichie, avec à terme la volonté de proposer une offre « 100%
dématérialisée ». Le site internet caf.fr, et l’application mobile « Mon Compte », reste ainsi le canal de
contact le plus apprécié, y compris pour les allocataires les plus précaires. Son usage connaît un net succès :
en 2016 80,9% des allocataires ont transmis une adresse mail à leur Caf et donné leur accord d’utilisation et
6,2 millions d’allocataires se sont connectés à l’offre mobile (application mobile ou caf.fr optimisé pour
appareils nomades) en 2016. Cela est notamment dû aux incitations de recours au numérique engagées et
poursuivies par la branche famille : mise à disposition d’outils en ligne, développement des téléprocédures,
voire du 100 % dématérialisé pour la Prime d’activité.
L’utilisation des sites web de la CNAF a continué à progresser en 2016. Ainsi, le nombre de visites sur le site
caf.fr est passé de 316 millions de visites en 2015 à 385 millions en 2016 (+22 %).
Sur caf.fr, les allocataires peuvent :
- gérer leur dossier personnel en temps réel,
- consulter les derniers paiements, les courriers,
- obtenir une attestation de droits, de paiement et de quotient familial,
- répondre dans une rubrique dédiée aux questions de la Caf pour le traitement de leur dossier,
- transmettre toute pièce justificative demandée en ligne,
- modifier directement leurs informations personnelles (adresse, téléphone, mail, situation
professionnelle, familiale, grossesse, séparation, coordonnées bancaires, arrivée ou départ d’une
personne du foyer…),
- déclarer une naissance,
- déclarer la situation des enfants à la rentrée pour le droit à l’Ars,
- déclarer les ressources annuelles,
- déclarer la valeur du patrimoine pour l’aide au logement,
- déclarer les ressources trimestrielles Prime d’activité, Rsa, Aah,
- estimer les droits à la Prestation accueil du jeune enfant (Paje),
- estimer les droits aux Aides au logement,
- estimer les droits Rsa,
- estimer les droits à la Prime d’activité,
- faire une demande en ligne d’Allocation de logement, de Prime d’activité, de Rsa
- faire une demande en ligne de Prime à la naissance,
- faire une demande en ligne de Complément de libre choix du mode de garde.
Dans ce cadre, l’utilisation des téléservices s’est fortement accrue en 2016 :
- Le taux global des démarches dématérialisées s’élève à 72% en 2016 (contre 54,1% en 2015,
44,9% en 2014 et 36,8% en 2013), soit une progression de 17,9 points
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- Le taux de déclaration de changement de situation s’élève à 77,8% en 2016 (contre 57,7% en
2015, 39,4% en 2014 et 36% en 2013), soit une progression de 20,1 points.
- Le taux de dématérialisation des pièces relatives aux déclarations trimestrielles de ressources
RSA est quant à lui de 68,9% en 2016 (contre 63,1% en 2015, 57,9% en 2014 et 48,6% en 2013),
soit une progression de 5,8 points.
- Le taux de demandes d’aides au logement s’élève à 61,4% en 2016 (contre 46% en 2015, 33,5%
en 2014 et 28,6% en 2013), soit une progression de 15,4 points.
- Le taux de déclarations annuelles de ressources effectuées par téléprocédure ou échange en
2015 s’élève à 92,5% contre 90,4% en 2014 et 86,7% en 2013.
Prime d’activité, une stratégie « 100% dématérialisé, 100% personnalisé » La Prime d’activité, est une prestation qui remplace le volet activité du Rsa et la Prime pour l’emploi depuis
le 1er
janvier 2016 .
La branche famille a fait le choix de mettre en œuvre la future prime d’activité en 100% dématérialisé sans
aucune demande papier ni pièce justificative. Le parcours du futur bénéficiaire s’articule autour d’une
simulation et d’une télé-procédure de demande et enfin d’une déclaration trimestrielle de ressources par
Internet ou via un mobile.
C’est un premier exemple de la stratégie cible « 100% dématérialisé, 100% personnalisé » que développe la
CNAF.
La montée en charge a été rapide et d’une ampleur inégalée au regard des différents indicateurs de suivi :
- plus de 21,6 millions de visites sur le simulateur ;
- plus de 20,6 millions de simulations qui ont été effectuées, dont 44% éligibles au versement de la
prime d'activité. A noter que le nombre de simulations est supérieur au nombre de visites car
l'internaute peut réaliser plusieurs simulations lors d'une visite ;
- près de 2, 8 millions de demandes de prime d'activité effectuées sur le Caf.fr, dont 59% d'entre elles
ont abouti positivement ;
- plus de 8,5 millions de pièces relatives à la prime d'activité enregistrées de manière numérique et plus
de 9,2 millions de pièces si l'on comptabilise également les pièces non numériques ;
- plus de 2,6 millions de pièces de demande de prime d'activité sont arrivées dans les Caf, dont 87% de
manière numérique (via la télé procédure du caf.fr) ;
- Suite à la mise en production de la liquidation automatique le 19 janvier 2016, 35% des demandes de
prime d'activité avaient fait l'objet d'une liquidation automatique. Avec la mise en place, au 1er avril
des déclarations trimestrielles prime d'activité, la proportion de pièces liquidées automatiquement
passe à 73% au 31 décembre 2016.
Au titre de mars 2017, la prime d’activité est versée par la branche famille à 2,5 millions de foyers résidents
en France métropolitaine et dans les Dom, pour un montant moyen de 156 euros par mois.
Au total, cette prestation couvre près de 4,96 millions de personnes (soit environ 2,5 millions d’allocataires,
0,64 million de conjoints et un peu moins de 2 millions d’enfants ou autres personnes à charge).
2.1.2. Les services en ligne pour améliorer la gestion des prestations relatives au logement
La COG 2013-2017 comporte de fortes attentes liées à la simplification des démarches pour les allocataires
mais aussi pour les bailleurs notamment par le développement de nouvelles démarches en ligne via le site
caf.fr. Au-delà du site caf.fr, une télé-procédure en web-service « Ideal » (intégration des demandes d’aide
au logement) permet aux bailleurs sociaux de transmettre les demandes d’aide au logement de leurs
locataires, avec l’accord et pour le compte de ces derniers, aux caisses d’allocations familiales de façon
dématérialisée. Elle est devenue opérationnelle sur un des sites pilote depuis septembre 2013. Depuis, le
processus se déploie progressivement dans l’objectif de la généralisation de l’utilisation d’Idéal à l’ensemble
des bailleurs sociaux.
Mesures de simplification en matière de gestion des prestations
12 • PLFSS 2018- Annexe 3b
Ce service facilite l’accès au droit à l’aide au logement du locataire tout en simplifiant et sécurisant la
gestion du dossier pour le bailleur et la CAF.
En 2016, le bilan de déploiement montre une nette progression : toutes les Caf et 329 bailleurs sont
adhérents à IDEAL (plus de 50 % des bailleurs affiliés à l'USH) et 665 conventions de partenariat sont
signées. Cette progression d’utilisation se manifeste également à travers une augmentation importante du
nombre de demandes d'aides au logement formulées grâce à IDEAL : 188 300 en 2016 (contre 77 000 en
2015).
Le déploiement d'IDEAL se poursuit en 2017 pour les bailleurs sociaux disposant d'un logiciel adapté à
IDEAL.
Les contacts sont renoués avec les bailleurs (environ 200), relevant de la fédération des EPL (entreprises
publiques locales) pour les inciter à investir sur IDEAL. La quasi majorité de ces bailleurs ne dispose pas de
logiciels adaptés.
De plus, de nombreuses mesures de simplification doivent être mises en place pour dispenser l’allocataire
de faire les démarches relatives à son logement grâce au développement des échanges dématérialisés entre
les bailleurs et les Caisses d’allocations familiales (déclaration de déménagement, changement de situation
notamment). Les travaux relatifs à la mise en place de ce bouquet de services sont en cours et les premières
mises en production doivent avoir lieu fin 2017.
2.2. La branche maladie renforce l’accessibilité à ses services par le développement des différents canaux de contact et l’enrichissement des télé-services personnalisés
La branche maladie continue à enrichir progressivement son offre pour améliorer la qualité de service et la
satisfaction de ses différentes catégories d’usagers.
Ce déploiement est étroitement lié au perfectionnement des fonctionnalités existantes et à la mise en place
de nouvelles offres, accessibles à tous ou spécifiques à l’assuré, au professionnel de santé ou à l’employeur.
2.2.1. Dossier médical partagé (DMP), un carnet de santé numérique pratique et sécurisé pour une meilleure prise en charge
Le Dossier Médical Partagé est un service en ligne qui vise à améliorer la prise en charge des assurés et la
coordination des soins. Il facilite le recueil et le partage des informations utiles au suivi du patient entre les
professionnels de santé, en ville et à l’hôpital (médecin traitant, infirmières, pharmaciens, kinésithérapeutes,
équipes hospitalières...). Il garantit une communication fiable des informations médicales entre
professionnels de santé, notamment en cas d’urgence.
Dès sa création, le Dossier Médical Partagé du patient est automatiquement alimenté par les
remboursements de soins, conservés par l’assurance maladie au cours des 12 derniers mois.
Le patient peut ensuite y consigner les informations qu’il juge utile à son suivi médical. Puis il en fait part à
son médecin traitant et à tout professionnel de santé consulté, afin que ceux-ci puissent également
l’alimenter avec toutes les informations et documents utiles à sa prise en charge.
Ces données essentielles sont ainsi conservées en toute sécurité et accessibles en un seul lieu pour tous les
professionnels de santé qui suivent le patient.
La création en ligne du Dossier Médical Partagé sur www.mon-dmp.fr est actuellement possible pour les
assurés du régime général des caisses du Bas-Rhin, Bayonne, Côtes-d’Armor, Doubs, Haute-Garonne, Indre-
et-Loire, Puy-de-Dôme, Somme et Val-de-Marne. A l’issue de cette phase pilote, le service sera
progressivement étendu à l’ensemble de la France et des régimes d’assurance maladie obligatoire.
2.2.2. Les assurés disposent d’un espace constamment enrichi
L’espace « Assuré » d’ameli.fr, accessible à tous les publics, comporte des informations générales sur les
caisses d’assurance maladie (adresse, lieux et horaires d’ouverture).
Mesures de simplification en matière de gestion des prestations
PLFSS 2018- Annexe 3b • 13
L'Assurance Maladie met également à disposition des personnes attendant un enfant un simulateur
permettant d’estimer le montant prévisionnel des indemnités journalières de la période de congé maternité
ou de congé de paternité et d'accueil de l'enfant.
Il s’ajoute au simulateur permettant à l’assuré d’apprécier ses droits à une complémentaire santé gratuite
(CMU Complémentaire) ou à une aide pour financer une complémentaire santé (ACS).
L’espace « Assuré » d’ameli.fr propose par ailleurs un accès à deux sites complémentaires :
- En 2015, l’outil ameli-direct a été remplacé par l’annuaire santé dédié au choix éclairé d’un
professionnel de santé; en avril 2016, l’annuaire santé a été décliné sous forme d’application mobile.
Utilisable sur smartphones et tablettes et téléchargeable gratuitement sur les deux principales
plateformes existantes, l’application offre aux assurés des informations fiables et utiles pour le choix
d’un professionnel libéral ou d’un établissement de santé : tarifs pratiqués, horaires, spécialités,
coordonnées avec fonction click-to-call Des fonctionnalités enrichies d’une interface avec la base
d’informations en accès libre de la Haute Autorité de santé (HAS) sur les indicateurs qualité des
établissements et d’un système de géolocalisation. Ainsi, il est facile de localiser le service d’urgence
le plus proche de l’endroit où l’on se trouve en cas de nécessité.
- ameli-sante.fr, site entièrement dédié à l’information médicale, au conseil et à la prévention en
matière de santé regroupés en près de deux cents thèmes relatifs à des maladies courantes et des
pathologies plus lourdes.
Premier site de service public en nombre de pages vues, le site internet de l’assurance maladie, ameli.fr,
connaît une fréquentation particulièrement élevée avec plus de 141,3 millions de visites en 2016 contre
132 millions l’année précédente.
Depuis avril 2013, pour améliorer et adapter son niveau de réponse en fonction de l’équipement et des
usages de ses différents publics, l’Assurance-maladie propose une application mobile « Mon compte
assuré » pour Smartphones et tablettes, disponible gratuitement sur les plateformes de téléchargement.
L’application mobile a été téléchargée 6,5 millions de fois depuis sa mise en place, avec 6,2 millions de
connexions chaque mois.
Les fonctionnalités proposées sur le compte assuré s’enrichissent progressivement. Ainsi, actuellement «
Mon compte assuré » permet l’accès, par tout assuré adhérent, à cinq rubriques personnalisées et
sécurisées :
- Mes paiements ;
- Mes demandes ;
- Mon profil ;
- Ma messagerie ;
- Mon espace prévention.
Le compte assuré de l’assurance maladie a atteint en 2015 19,9 millions d’adhérents contre 16,5 millions en
2014.%. Ce chiffre est de 24,5 millions en avril 2017avec 20% d’utilisateurs réguliers.
L’enrichissement progressif de l’offre des services et l’accès 24h sur 24h et 7j/7j doivent permettre la
fidélisation des utilisateurs à l’offre numérique. Déjà aujourd’hui, le compte ameli offre une variété de télé-
services à ses utilisateurs : consultation des remboursements, demandes d’attestation, changements
d’adresse, déclaration du nouveau-né (10 000 déclarations par mois). Ainsi le taux d'attestations
d'indemnités journalières (IJ) dématérialisées est passé à 86,57 % en 2016 contre 79,81% en 2015. Il en va
de même pour les demandes de carte européenne qui atteignent 75,38 % en 2016 contre 66 % en 2015. La
disponibilité de la CEAM sur smartphone doit en partie expliquer cette progression. L’offre s’est par ailleurs
enrichi de nouvelles fonctionnalités en 2016, notamment dans la rubrique « Mon espace prévention »
(campagnes de prévention, dont la dématérialisation du bon de prise en charge de la grippe) ainsi que dans
la rubrique « Mes démarches » (déclaration en ligne de perte ou vol d’une carte Vitale, gestion de rendez-
vous en ligne pour l'ensemble des assurés sur les motifs "aide à une complémentaire santé" et "arrêt de
Mesures de simplification en matière de gestion des prestations
14 • PLFSS 2018- Annexe 3b
travail - indemnités journalières", simulateur de demandes CMU-C et ACS, déclaration d’un accident causé
par un tiers).
Le compte assuré est devenu le premier mode de contact entre l’assurance-maladie et ses assurés, via le
portail Internet et son application mobile. La consultation des derniers remboursements constitue le
premier motif de visite du compte assuré (54% des consultations). Le service « téléchargement de
l’attestation de droits » continue de progresser, ainsi 61,34% sont téléchargés en 2016.
2.2.3. Les professionnels de santé sont largement concernés par le développement des services en ligne
Le programme de l’assurance maladie relatif au portail des professionnels de santé poursuit également la
stratégie d’enrichissement de l’offre et répond en parallèle aux principales demandes d’amélioration émises
par les professionnels.
Le programme a ainsi ouvert le nouveau protocole de soins électroniques avec la demande de mise en
affectation longue durée (ALD) en juin 2016 en appui de la réforme de simplification de l’ALD, couplé à des
vérifications a posteriori. La facturation en ligne des prestations de transport (SEFi) ainsi que la prescription
électronique de transports sont en cours de généralisation (1154 transporteurs utilisateurs et 1 423 391
factures émises au 1 trimestre 2017pour SEFI).
La disponibilité du portail Espace Pro a été améliorée et des travaux de mise en œuvre d’une infrastructure
plus performante sont en cours. Dans ce cadre, l’usage des téléservices progresse : le taux de
dématérialisation de l’avis d’arrêt de travail passe de 21% à 29,5% en 2016, la déclaration de médecin
traitant de 53% à 80%, le protocole de soins électronique de 30% à 56% par exemple.
- Accompagner l’installation des médecins :
Développée en neuf semaines seulement, une nouvelle application mobile baptisée « Installation médecins
» inaugure la toute nouvelle filière « Digital » de l’assurance maladie. Cette application, testée par la Cpam
de la Côte-d’Opale, simplifie les démarches à effectuer par les jeunes médecins lors de leur installation,
grâce à l’envoi dématérialisé de pièces justificatives et la prise de rendez-vous avec la Cpam en ligne. Un
enrichissement à destination des médecins remplaçants est d’ores et déjà programmé.
- Améliorer la vie quotidienne des professionnels de santé en :
o intégrant les télé-services dans les logiciels métiers
La poursuite de l’intégration des télé-services de l’assurance maladie dans les logiciels «métier» de
l’environnement de travail des médecins est au cœur de la problématique des simplifications
administratives.
Comme pour les assurés, les télé-services disponibles pour les professionnels de santé doivent se multiplier
(paiements : tiers-payant, relevés mensuels, indus, relevé d’honoraires…).
o sécurisant les échanges entre médecin et praticien conseil de l’assurance maladie
Par ailleurs, les médecins souhaitent que les échanges avec les praticiens conseils de l’assurance maladie
soient facilités par la mise en œuvre d’un espace sécurisé d’échanges. Ainsi a été mis en place un espace
d’échanges sécurisés (EES) pour répondre à cette attente.
o déployant une messagerie sécurisée entre professionnels de santé
Enfin, l’ASIP Santé (Agence des Systèmes d’Information Partagés de Santé) a mis en place un service de
messagerie sécurisée - MS Santé depuis début juillet 2013 dédié à l’échange, entre les différents
professionnels de santé, de données de santé concernant leurs patients, permettant également l’accès un
annuaire national unique de tous les utilisateurs.
Pour simplifier les relations avec les professionnels de santé, la COG signée le 31 juillet 2014 pour la période
2014-2017 emporte de nombreux projets de simplification. De nouveaux télé-services seront proposés
notamment pour faciliter le retour d’information vers les médecins traitants tant sur leur pratique que sur le
recours aux soins de leurs patients.
Mesures de simplification en matière de gestion des prestations
PLFSS 2018- Annexe 3b • 15
De plus, la dématérialisation de la transmission des pièces justificatives en cours de déploiement dans les
officines sera étendue progressivement aux autres professionnels de santé.
2.2.4. Les Employeurs/Entreprises voient leurs relations se simplifier
La déclaration sociale nominative (DSN) est l’un des chantiers majeurs de la simplification des relations
entre les entreprises et les opérateurs de la protection sociale. Généralisée à toutes les entreprises en 2017,
elle supprime ou simplifie les démarches déclaratives dues par les employeurs. En particulier, dans le champ
de l’Assurance maladie, la DSN permet:
- Une déclaration simplifiée des arrêts de travail par les employeurs et un paiement plus rapide des
indemnités journalières aux assurés ;
- Pour les employeurs, l’automatisation de l’exploitation des taux de cotisations AT/MP adressés par
l’Assurance maladie;
- Pour les assurés, une simplification et une accélération du processus d’ouverture des droits à la
prise en charge des frais de santé.
Par ailleurs, l’Assurance maladie poursuit l’enrichissement de l’offre dématérialisée à destination des
entreprises. Ainsi en 2015, a été mis en place un nouveau télé-service « Pres’IJ ». Ce service permet une
transmission automatique des bordereaux de paiement des indemnités journalières aux institutions de
prévoyance.
PLANIR : Plan d’Accompagnement du Non Recours, une offre de service pour le public fragile L’accès réel aux droits et aux soins est une des priorités de l’Assurance Maladie inscrite dans l’axe 1 de la
COG 2014-2017. La démarche PLANIR constitue un élément central de cette stratégie d’accompagnement
et de guidance dont le partenariat avec l’extérieur est un élément clé.
La démarche PLANIR s’est inscrite dans le contexte de mise en place du plan pluriannuel de lutte contre la
pauvreté en janvier 2013.
Le PLANIR est un travail issu du terrain et des organismes qui, à partir de diagnostics locaux et
d’expérimentations, ont construit plus de 6 000 actions qui aboutissent, après un travail d’évaluation local et
national, à cinq actions d’ampleur généralisées en 2016 pour quatre d’entre elles, et en 2017 pour la
dernière.
Ces actions peuvent être regroupées en 3 axes majeurs :
- Les jeunes et l’accès à leur santé ;
- L’accès d’urgence aux droits pour les assurés en grande difficulté ;
- Les majeurs protégés et les personnes reconnues handicapées.
En se fondant sur l’analyse menée en 2015, le positionnement de l’Assurance maladie peut évoluer de
manière positive sur plusieurs dimensions :
- Conforter le passage d’une logique de « guichet » à celle d’accompagnement ;
- Renforcer la dimension partenariale de l’Assurance maladie qui ne peut concevoir son action de
manière isolée, même si elle détient un monopole confié par l’Etat dans son domaine d’activité ;
- Développer la capacité d’innovation de l’Assurance maladie et de son réseau.
C’est dans le cadre, qu’en octobre 2012, les régimes d’assurance maladie, le conseil général du Gard, la
Mutualité française et le CHU de Nîmes ont décidé de lancer un diagnostic départemental sur les difficultés
d’accès aux soins avec l’appui des chercheurs de l’Observatoire des non-recours aux droits et services
(Odenore). Ce « baromètre du renoncement aux soins dans le Gard », construit à partir du repérage des
situations de renoncement par un ensemble d’organismes et d’entretiens approfondis auprès d’une
centaine de personnes, a permis de cerner les facteurs explicatifs du renoncement et de décrire les formes
qu’il pouvait prendre. Sur la base de ce diagnostic, des pistes possibles d’action se sont dégagées et ont
abouti en novembre 2014 à la création d’un dispositif expérimental, une plateforme d’intervention
départementale pour l’accès aux soins et à la santé (Pfidass). Cette plateforme est saisie par les
professionnels des institutions partenaires, de plus en plus nombreux au fur et à mesure de la montée en
Mesures de simplification en matière de gestion des prestations
16 • PLFSS 2018- Annexe 3b
charge du dispositif, qui détectent les situations de renoncement aux soins dans le cadre de leurs activités,
et elle accompagne ensuite les assurés jusqu’à réalisation des soins.
Le diagnostic a été étendu aux autres départements de la région Languedoc-Roussillon puis a été
expérimenté en 2016 par 21 CPAM. Le dispositif est généralisé au cours de 3 vagues : avril 2017 (22 CPAM),
octobre 2017 et avril 2018.
2.3. La branche retraite favorise la simplification, la dématérialisation et la diversification des services aux retraités et futurs retraités dans un contexte inter-régime renforcé
La loi du 20 janvier 2014 garantissant l’avenir et la justice du système de retraite, en instituant l’Union des
institutions et services de la retraite renforce la dimension inter-régime de la branche retraite déjà
développée depuis la création du GIP Info retraite (aujourd’hui GIP Union retraite) par la loi de 2003 pour
mettre en œuvre le droit à l’information.
2.3.1. La campagne systématique 2015 du droit à l’information sur la retraite repose encore majoritairement sur le canal du courrier
En 2016, les générations concernées sont celles nées en 1966, 1971, 1976 et 1981 pour le relevé de situation
individuelle, et en 1951, 1956 et 1961 pour l’estimation indicative globale. Ce relevé récapitule l’ensemble
des droits acquis, exprimés en trimestres ou en points, auprès des régimes obligatoires, y compris de
retraite complémentaire. Les envois des documents ont été réalisés de septembre à décembre 2016. Au
total, 3 832 595 relevés ont été envoyés (dont 1 407 954 par le régime général), ainsi que 2 283 052
estimations (dont 542 729 par le régime général).
Le volume des estimations augmente de 43 %. Cette hausse tient aux assurés de la génération 1951, la
première à recevoir des documents à 65 ans (première estimation à 55 ans — 2008 — puis une tous les cinq
ans — 2011 et 2016). Toutefois, cette hausse du volume ne se traduit pas en documents expédiés : 582 396
documents, dont 63 920 pour le régime général (environ 11 %). En effet, soit des assurés avaient leurs
retraites en cours de liquidation dans un régime, soit leurs droits étaient déjà liquidés tous régimes, soit
aucune adresse n’était connue.
2.3.2. Le compte prévention pénibilité
Créé par la loi du 20 janvier 2014 garantissant l’avenir et la justice du système de retraite, le compte
prévention pénibilité est ouvert à tout salarié du secteur privé (régime général ou agricole) exposé à des
facteurs de risques professionnels. L’Assurance retraite, opérateur pour le compte de l’État, déploie le
dispositif. Depuis novembre 2014, une offre de service est dédiée à la pénibilité, afin de fournir aux salariés
et aux employeurs des informations de premier niveau. Elle se compose d’un site internet –
www.preventionpenibilite.fr – et d’un numéro de téléphone (le 36 82). La plateforme téléphonique prend en
charge les appels des salariés et employeurs du régime général et de la MSA pour l’ensemble des Carsat et
CGSS.
En février 2016, l’offre de service a été enrichie et un espace salarié est proposé sur le site internet du CPP. Il
permet de bénéficier de toutes les informations individuelles, de mobiliser des points et d’effectuer des
démarches en ligne. En parallèle, le développement du système d’information pénibilité s’est poursuivi et se
prolongera jusqu’en avril 2017, avec notamment la création de l’espace employeur.
L’année 2016 est également marquée par le déploiement du compte personnel de prévention de la
pénibilité (CPP), avec les premières déclarations au titre de la pénibilité sur les quatre premiers facteurs de
risque entrés en vigueur le 1er janvier 2015. Au total, 26 480 entreprises, dont 87 % de PME, ont déclaré de
la pénibilité au titre de 2015, concernant 540 298 salariés exposés.
En juillet, un relevé annuel de points a été adressé à chaque salarié détenteur d’un CPP. Il leur permet de
connaître le nombre de points acquis, les périodes d’exposition et l’entreprise déclarante. Avec les points
acquis, le salarié peut faire une demande de formation professionnelle, de temps partiel ou de majoration
Mesures de simplification en matière de gestion des prestations
PLFSS 2018- Annexe 3b • 17
de durée d’assurance au titre de la pénibilité. Cette dernière possibilité représente 97 % de l’ensemble des
demandes d’utilisation de points.
2.3.3. Le droit à l’information inter-régimes a été réaffirmé par la loi de 2014 garantissant l’avenir et la justice du système de retraite, qui souhaite que la branche retraite tire désormais profit des progrès de la dématérialisation
2.3.3.1. Le relevé de situation individuelle en ligne sur le compte personnel du site lassuranceretraite.fr
Il s’agit de la possibilité pour tout assuré ayant commencé à travailler de demander un relevé en ligne
récapitulant l’ensemble de sa carrière professionnelle, tous régimes confondus avec les droits acquis dans
tous ses régimes de retraite obligatoires, de base et complémentaires. Il permet de vérifier que l'ensemble
de la carrière professionnelle a bien été prise en compte pour, le cas échéant, demander une régularisation
sans attendre le moment de la liquidation des pensions.
Limité dans un premier temps aux personnes approchant de l’âge de la retraite, ce service a été étendu
progressivement puis généralisé depuis janvier 2012 à toutes les générations. En 2016, le nombre de
demandes de relevés de situation en ligne s’est élevé à 2 293 361, soit une augmentation de plus de 22% en
un an.
Le télé-service RIS électronique est accessible à partir du site lassuranceretraite.fr du régime général et
également des sites Internet des autres régimes de retraite.
2.3.3.2. L’entretien information retraite : EIR
Le principe posé par la loi du 9 novembre 2010 était celui d’un entretien d’information sur la retraite,
personnalisé et individuel accessible à partir de l’âge de 45 ans.
Il s’agit d’un rendez-vous avec un conseiller retraite au cours duquel le futur retraité peut bénéficier de tous
les éclairages nécessaires à sa prise de décision en termes d’âge de départ à la retraite, de possibilité de
prolongation de l’activité et de surcote, de retraite progressive, passage à une activité à temps partiel,
cumul emploi-retraite, y compris d’obtenir des simulations.
Après une période d’expérimentation, l’Assurance retraite recommande cet entretien à partir de 55 ans,
c’est-à-dire après réception par l’assuré de l’estimation indicative globale du montant de sa retraite, ce qui
permet des simulations plus précises. En 2016, les entretiens information retraite se sont élevés à 72 678.
Les assurés et les employeurs disposent d’un site lassuranceretraite.fr rénové, modernisé et constamment
enrichi. Le site de l’assurance retraite du régime général propose aux assurés et aux entreprises un
ensemble de services. Certains sont accessibles à partir d’un compte personnel sécurisé à l’aide d’un code
confidentiel.
Une nouvelle version de www.lassuranceretraite.fr a été mise en ligne le 16 juillet 2015. Elle offre une
navigation plus fluide, une adaptation aux supports mobiles, et propose notamment de nombreux contenus
multimédia. Afin de promouvoir ce nouveau site et ses services en ligne, l’Assurance retraite a lancé des
campagnes d’information incitant les actifs comme les retraités à se connecter et à découvrir ainsi ce
nouveau portail.
En 2015, l’espace personnel a beaucoup évolué et propose désormais une gamme de services plus riche et
adaptée aux besoins des assurés. L’espace a bénéficié d’un nouveau graphisme et d’une ergonomie
repensée, avec création du dossier personnel en quelques clics. Il simplifie ainsi l’accès aux services sécurisés
pour les assurés. Par ailleurs, les services en ligne ont ainsi été organisés par profils, afin que chacun accède
instantanément à l’offre de service qui lui correspond.
Sur leur espace personnel sécurisé, les assurés peuvent suivre l’évolution de leurs demandes et les
différentes étapes du traitement. De l’accusé de réception à l’obtention du service attendu, cinq étapes sont
ainsi matérialisées. Ce service a largement rencontré son public avec près de 500 000 utilisations
mensuelles.
Mesures de simplification en matière de gestion des prestations
18 • PLFSS 2018- Annexe 3b
Afin de faciliter les échanges, l’Assurance retraite propose un service d’échanges de documents
dématérialisés. Les assurés peuvent ainsi répondre aux demandes des techniciens et leur transmettre de
manière dématérialisée des pièces justificatives ou tout autre document complétant leur dossier.
Basé sur la carrière réelle, disponible dès 45 ans, le service « Estimer le montant de ma retraite tous régimes
confondus » propose plusieurs simulations de carrières en un clic.
L’assuré a le choix entre cinq hypothèses de fin de carrière pour réaliser une estimation de ses retraites de
base et complémentaire.
En 2016, l’espace personnel de www.lassuranceretraite.fr a enrichi son offre et rénové son service phare de
demande de retraite en ligne. Assurés et retraités peuvent désormais réaliser l’ensemble de leurs démarches
en ligne. Le nouveau service permet notamment à l’assuré de transmettre via Internet les pièces
justificatives pour le dépôt de sa demande de retraite.
Depuis le 2 mai 2016, l’Assurance retraite expérimente la première agence numérique de la branche retraite.
L’expérimentation porte sur une offre en ligne : le traitement des demandes de retraite 100 %
dématérialisées, déposées par les assurés franciliens qui le souhaitent, via leur espace personnel sur le site
de l’Assurance retraite. Pour cela, un panel d’outils est mis à la disposition de l’équipe de l’agence
numérique, afin de faciliter les échanges avec les assurés : courriers électroniques, web rendez-vous,
échanges électroniques de pièces justificatives et SMS ou courriels pour les informations sur l’avancement
du dossier.
En janvier 2017, l’Assurance retraite a mis à disposition des assurés la demande de retraite en ligne. Entre
janvier et février 2017, 6000 demandes de retraite en ligne ont été déposées.
De plus, depuis avril 2017, en se connectant à leur espace personnel sur www.lassuranceretraite.fr, les
retraités du régime général peuvent désormais signaler leur changement d’adresse ou de coordonnées
bancaires.
‐ Modifier ses coordonnées bancaires : tous les retraités du régime général peuvent désormais
réaliser en ligne la modification de leurs coordonnées bancaires. Ce nouveau service digital
sécurisé - accessible uniquement avec une authentification FranceConnect - permet aux retraités
de modifier et de mettre à jour leurs coordonnées bancaires simplement en se connectant à leur
espace personnel, dans l'onglet "Mon profil" > "Gérer mes coordonnées bancaires".
‐ Modifier ses coordonnées postales : en cas de déménagement, les retraités du régime général
peuvent dorénavant faire enregistrer leur nouvelle adresse postale directement en ligne sans autre
démarche en se connectant à leur espace personnel, dans l'onglet "Mon profil" > "Mes
informations personnelles" pour le versement de leur retraite du régime général.
Pour les actifs aussi, le service public de la retraite propose un nouveau service en ligne pour faciliter les
démarches des assurés sociaux qui envisagent de racheter des trimestres pour leur retraite. Un nouveau
service accessible aux actifs permet d’estimer le coût d’un rachat en fonction de son âge, de son revenu et
de l'option de rachat choisie (taux seul, ou taux et durée). Ce nouveau service intègre le barème 2017 et les
situations qui donnent droit à des tarifs de rachats particuliers.
2.3.4. Le renforcement des partenariats qui visent à simplifier les démarches des futurs retraités
2.3.4.1. Le partenariat avec l’AGIRC-ARRCO
En 2015, l’AGIRC-ARRCO a, en lien avec les autre régimes et le GIP Union retraite, développé un simulateur
retraite complémentaire qui intègre les données réelles de carrière. En 2016, ce simulateur est mutualisé en
inter-régimes. Outre les données réelles de carrière, il permet une saisie libre ou sur scénarios des données
de carrière future. Les règles de calcul, validées par les régimes, sont également intégrées dans le
simulateur.
Mesures de simplification en matière de gestion des prestations
PLFSS 2018- Annexe 3b • 19
2.3.4.2. Les partenariats européens et internationaux
Environ 10 % des actifs effectuent une partie de leur carrière à l’étranger et 10 % des retraités perçoivent
une retraite hors de France. L’Assurance retraite les conseille en amont de leur expatriation et les
accompagne dans leurs démarches.
À cette fin, elle entretient des relations avec 68 pays. En 2016, l’Assurance retraite a rencontré ses
homologues allemands, belges, espagnols, hollandais, luxembourgeois, sénégalais et suisses. En termes
d’information, 2 000 assurés ont été conseillés lors de 76 journées internationales d’information retraite,
organisées avec des partenaires étrangers, tandis que 2 000 assurés ont été conseillés sur des salons
internationaux. Pour la première fois, un colloque d’information franco-japonais a été organisé. L’Assurance
retraite a participé à la mise en place d’un circuit de traduction dématérialisé avec le centre des liaisons
européennes et internationales de Sécurité sociale, pour les 14 000 documents envoyés chaque année en
traduction.
Un système d’échange automatisé de fichiers entre le régime général et la Deutsche Post est en production
depuis décembre 2015. Il est mensuel et permet d’obtenir des informations de décès des assurés du régime
général résidant en Allemagne et des informations d’existence pour les assurés identifiés dans l’échange.
Celles-ci sont prises en compte automatiquement dans le système d’information de l’Assurance retraite,
évitant ainsi le contrôle d’existence par courrier pour les assurés identifiés.
Grâce à ce système, l’information décès de l’assuré parvient rapidement à l’Assurance retraite, permettant
une diminution des indus éventuels. En décembre 2016, la Belgique et le Luxembourg ont intégré ce
système d’échange bilatéral et 110 900 assurés du régime général peuvent ainsi en bénéficier. Ces échanges
représentent un véritable enjeu pour la branche retraite puisque près de 500 000 retraités du régime
général résident aujourd’hui à l’étranger.
20 • PLFSS 2018- Annexe 3b
B / Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
La sécurité sociale a engagé depuis plusieurs années un ensemble de chantiers dont les résultats
contribuent de manière décisive à la simplification administrative. Elle mobilise dans cette perspective les
possibilités offertes par le déploiement des nouvelles technologies.
La dynamique de simplification des relations entre la sécurité sociale et les redevables de cotisations et de
contributions sociales concerne toutes les catégories de cotisants, qu’il s’agisse des entreprises, des
travailleurs indépendants ou encore des particuliers employeurs. Son objectif central est de favoriser le
développement de l’activité économique et de l’emploi en allégeant la charge que peuvent revêtir certaines
formalités ou procédures nécessaires à la gestion de la protection sociale. Elle contribue à faciliter le
recouvrement des cotisations sociales et à garantir les droits sociaux des salariés. Elle permet enfin de
renforcer l’acceptation du prélèvement social par les cotisants.
Cette démarche qui s’est structurée et déployée au fil des années et qui représente désormais un objectif
totalement intégré au pilotage du financement de la sécurité sociale trouve une traduction manifeste avec
la généralisation de la déclaration sociale nominative à l’ensemble des entreprises au cours de l’année 2017.
Cette généralisation constitue une étape décisive de la simplification des démarches des entreprises. La
déclaration sociale nominative (DSN) constitue en effet un puissant levier de simplification pour en
rassemblant dans une déclaration unique la quasi-totalité des formalités sociales incombant à l’employeur.
Il s’agit à ce jour d’un des chantiers les plus structurants en termes de simplification dans le champ social
s’agissant des relations entre les entreprises et les organismes sociaux. Elle comporte également de réels
bénéfices pour les assurés sociaux, notamment en matière de sécurisation des droits. Sa généralisation
ouvre la voie au développement de nouveaux services au bénéfice de toutes les entreprises.
Afin de tenir la promesse de simplification pour l’ensemble des entreprises, le projet s’appuie aussi sur les
dispositifs existants de titres simplifiés pour les employeurs de moins de 20 salariés (Titre emploi service
pour les entreprises - TESE - et chèque emploi associatif - CEA), qui permettent aux plus petites structures
qui n’ont pas recours à un tiers-déclarant de bénéficier des apports simplificateurs de cette nouvelle
déclaration et notamment d’effectuer par le biais de ces offres de service l’ensemble des formalités
couvertes par la DSN.
L’ensemble des dispositifs simplifiés, y compris ceux à destination des particuliers employeurs (CESU et
PAJEMPLOI), seront mobilisés par la mise en œuvre du chantier du prélèvement à la source de l’impôt sur le
revenu. Les pouvoirs publics souhaitent ainsi capitaliser sur ces offres de service qui constituent désormais
des dispositifs de référence afin de leur confier la déclaration et le recouvrement du prélèvement fiscal qui
sera effectué par tous les employeurs. Cela simplifiera pour le particulier employeur les formalités qui lui
incombent au titre des obligations sociales et du prélèvement à la source.
S’agissant des travailleurs indépendants, outre les efforts engagés, et qui seront poursuivis, sur la
déclaration des cotisations, une attention particulière a été portée aux efforts de simplification et à
l’amélioration de la qualité de service, dans la continuité des 20 actions en faveur des assurés du RSI lancées
en 2015 ainsi qu’à la mise en œuvre d’une organisation stabilisée et d’un pilotage renforcé du
recouvrement des cotisations dues par les travailleurs indépendants.
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 21
1. La généralisation de la DSN signe une étape décisive de la simplification des démarches des entreprises et ouvre la voie à de nouveaux services
La mise en place de déclarations mutualisées, simplifiées et accessibles de manière dématérialisée a pour
objectif de regrouper sur des supports uniques les besoins de multiples organismes, et permettent de
limiter le nombre de démarches à accomplir par les déclarants. La déclaration sociale nominative (DSN) qui
est généralisée à l’ensemble des entreprises en 2017 constitue l’aboutissement de cette logique en
permettant aux employeurs d’effectuer dans une déclaration unique, simple et dématérialisée la quasi-
totalité des déclarations sociales leur incombant.
1.1. L’achèvement d’un processus de simplification pour les entreprises par la généralisation de la DSN
1.1.1. La DSN, une simplification radicale des déclarations sociales
La DSN permet de simplifier le système déclaratif des données sociales en se substituant à la quasi
intégralité des déclarations sociales réalisées par les employeurs. La DSN permet en effet la transmission
mensuelle par les employeurs aux organismes de protection sociale, via un point unique de dépôt, de
l’ensemble des données relatives à l’emploi, aux rémunérations et aux cotisations des salariés, sous forme
harmonisée et dématérialisée à partir des logiciels de paie. Depuis le déploiement en janvier 2017 de sa
dernière version, la DSN se substitue à 25 déclarations et permet à l’employeur d’effectuer la quasi-totalité
des déclarations sociales, mensuelles et annuelles (DUCS et DADS notamment) ainsi que la plupart des
déclarations suscitées par des évènements particuliers, tels que les arrêts de travail pour maladie ou les
attestations de salaires transmises à Pôle emploi pour l’ouverture du bénéfice des droits chômage.
Le principe de la DSN est simple : les données issues de la paie sont transmises une seule fois, à l’issue de
chaque traitement mensuel de la paie, et les administrations s’organisent pour récupérer les données les
concernant.
Selon une logique déclarative innovante et inversée, ce ne sont donc plus les organismes qui demandent
des données à des échéances différentes et sous divers formats, mais l’entreprise qui les transmet
directement à partir de son logiciel de paie. Les différentes déclarations sociales réalisées par les
employeurs sont remplacées par un unique flux de données à émettre, mensuel, issu de la paie. Cette
émission unique et mensuelle simplifie alors fortement les obligations déclaratives des employeurs en
faisant disparaître la multiplicité d’échéances qui prévalait jusqu’alors.
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
22 • PLFSS 2018- Annexe 3b
Le fichier contenant le message mensuel ou évènementiel d’informations est adressé à un portail unique,
commun à tous les organismes de protection sociale (www.net-entreprises.fr). Lorsque le fichier est émis par
les entreprises dont le personnel relève du régime de protection sociale agricole, pour lequel la mutualité
sociale agricole (MSA) assure le rôle de guichet unique pour les cotisations et prestations, il peut être
adressé soit au portail net-entreprises.fr, soit au portail msa.fr.
Les données reçues via la DSN par les URSSAF, les CGSS et les caisses de MSA sont
transmises immédiatement à l’ensemble des organismes de protection sociale et administrations
destinataires de ces informations ce qui permet une mise à jour rapide des droits des salariés.
L’ensemble des organismes de protection sociale ont été mobilisés pour la mise en œuvre de ce projet.
L’ACOSS et la CNAVTS sont les opérateurs techniques de la déclaration puisque les données sont
respectivement collectées et conservées par leurs outils. Les données sont transmises et exploitées
également par la CNAMTS, la MSA, Pôle Emploi et l’UNEDIC, les régimes spéciaux, ainsi que par les
organismes de protection sociale complémentaires de retraite (AGIRC-ARRCO) et de prévoyance (assureurs,
mutuelles ou institutions de prévoyance). Enfin, sont également destinataires de la DSN les administrations
de l’Etat qui peuvent être intéressées par l’exploitation des données de la paie pour le suivi de l’application
de la législation du travail (DGT et DGEFP) ou l’accomplissement des formalités nécessaires à la réalisation
de leur mission (DGFiP au titre, notamment, de la déclaration pré-remplie des revenus salariés, et du
prélèvement à la source à compter de 2019). Au niveau social, toutes les institutions ont donc été
concernées par ce projet, qu’elles relèvent du régime général, du régime agricole ou de régimes spéciaux.
La mise en place de la DSN a fait l’objet d’une démarche collaborative à laquelle se sont associés, en plus de
ces institutions et des administrations, les différents acteurs impliqués (entreprises, éditeurs de logiciel de
paie, experts comptables notamment), démarche qui fait de la généralisation de la DSN une réussite
collective.
1.1.2. Un projet devenu réalité, fruit d’une démarche exemplaire associant l’ensemble des parties prenantes à sa conception et à son déploiement
L’année 2017 a marqué une étape essentielle dans la mise en œuvre de la DSN avec, d’une part, une
nouvelle extension du périmètre des formalités réalisées par la déclaration, intégrant notamment la DADS,
une des formalités mobilisant le plus les entreprises en matière de charge déclarative, et, d’autre part, la
généralisation de la DSN à l’ensemble des employeurs des régimes général et agricole, soit plus d’1,6
million d’établissements. Cette généralisation s’est déroulée de manière progressive et sécurisée, selon un
calendrier permettant aux éditeurs et aux entreprises de se préparer pas à pas à ce nouveau système
déclaratif. L’effectivité de cette généralisation (la quasi-totalité des entreprises relevant des régimes général
et agricole utilisent le dispositif mi 2017) témoigne de la réussite du projet et de sa méthode, associant les
parties prenantes de la conception au déploiement du dispositif.
Le périmètre des déclarations auxquelles se substitue la DSN, ainsi que le nombre d’entreprises appelées à
l’utiliser, ont en effet été élargis par phases successives, garantissant une montée en charge progressive et
sécurisée. Ainsi, avant chaque évolution de la DSN portant la substitution de nouvelles déclarations, une
phase « pilote », avec le concours d’entreprises volontaires, a permis aux organismes de fiabiliser les
nouveaux circuits et de maintenir leur qualité de services aux entreprises.
La sécurisation de la montée en charge de la DSN et l’accompagnement des entreprises appelées à l’utiliser
ont mobilisé des moyens dédiés au sein des organismes. Grâce à l’association des éditeurs de logiciels de
paie et d’employeurs volontaires pour définir la norme technique DSN et la mise en œuvre des phases
« pilotes », les entreprises soumises à l’obligation de recourir à la DSN ont bénéficié du retour d’expérience
des organismes qui ont mis en place un accompagnement générique (campagnes de communication
auprès des médias spécialisés, sensibilisations au niveau local par les organismes de protection sociale,
diffusion de kits d’informations et sessions d’échanges et de formation avec les éditeurs de logiciels et les
experts comptables, mise à disposition d’informations détaillées (- via notamment une « base de
connaissances » en ligne mise à jour très rapidement pour tenir compte de toutes les questions ou
difficultés ponctuelles rencontrées par les entreprises), ou, selon les cas, un accompagnement personnalisé
offert depuis une plateforme téléphonique, en mesure de répondre à toute question plus précise d’ordre
technique ou juridique.
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 23
Montée en charge du nombre d’entreprises en DSN de 2015 à 2017
Source : données GIP-MDS
Le graphique ci-dessus témoigne de la montée en charge progressive de l’obligation de recourir à la DSN
(en fonction du montant de cotisations acquittées par l’employeur, modulé en cas de recours à un tiers
déclarant comme un expert-comptable). Parallèlement à l’élargissement de l’obligation, le nombre
d’entreprises effectivement utilisatrices a cru de manière exponentielle, passant de 42 500 déclarants mi-
2015 à 800 000 entreprises en août 2016, et plus de 1,5 million en juillet 2017. Cette progression rapide et
constante a été rendue possible par la mobilisation et l’association des parties prenantes à l’ensemble des
étapes du projet, non seulement les employeurs et organismes destinataires des données, mais aussi et
surtout les éditeurs de logiciels de paie et les experts comptables.
1.1.3. Dès à présent, des gains pour l’ensemble des acteurs et des bénéficiaires de la sécurité sociale
- Des bénéfices pour les entreprises :
La DSN constitue d’abord pour les déclarants un gain de temps. Elle s’accompagne en effet de la réduction
de 70% des données sociales demandées aux employeurs (230 données demandées au lieu de 800 au total
auparavant), ce qui permet une diminution importante de la charge de travail associée, se traduisant pour
l’entreprise par des gains de productivité et lui permettant de se concentrer sur ses priorités : le
développement de son activité.
La DSN apporte également une sécurisation accrue des démarches déclaratives. En effet la transmission en
une seule fois de l’intégralité des données nécessaires pour les différentes déclarations évite les risques
d’erreurs et d’oublis, ainsi que des différences entre les déclarations effectuées. De plus, elle fiabilise les
données de la paie en facilitant l’identification et la correction d’éventuelles erreurs, ce qui là aussi constitue
un gain de temps précieux pour les entreprises.
La mise en œuvre de la DSN a également permis une simplification et une harmonisation des échéances et
des procédures déclaratives et donc une simplification de la réglementation relative à ces démarches.
- Des bénéfices pour les salariés :
La DSN permet, grâce à une fiabilisation des données issues des déclarations sociales, de sécuriser les droits
sociaux des salariés. Etabli sur la base de données plus précises, fiabilisées et fraîches, le calcul des droits et
prestations des salariés est plus rapide ainsi que le versement des indemnités (chômage, maladie,
prévoyance). Un gain de trois jours est d’ores et déjà constaté en moyenne dans le versement des
indemnités journalières.
Par ailleurs, l’agrégation des droits facilite leur traçabilité et leur portabilité, tandis que la concentration
dans un seul vecteur des données nominatives en circulation garantit une plus grande confidentialité.
-
200 000
400 000
600 000
800 000
1 000 000
1 200 000
1 400 000
1 600 000
Nombre d’entreprises cible en 2017 : 1,6 million N
om
bre
d’entreprises
uti
lisat
rice
s
Obligation pour les entreprises
payant + de 2 millions d’euros de
cotisations
Obligation pour toutes les
entreprises
Obligation pour les entreprises
payant + de 50 000 euros de
cotisations
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
24 • PLFSS 2018- Annexe 3b
- Des bénéfices pour les organismes de protection sociale :
Pour les organismes de protection sociale, les bénéfices résultent de la mutualisation de la collecte et du
partage des données permettant une identification commune des déclarants et des salariés et ainsi la
constitution de répertoires communs et le déploiement d’outils de lutte contre la fraude plus efficaces.
La réception de données plus fines et fiabilisées permet une plus grande efficacité dans la réalisation des
métiers des organismes de protection sociale, qu’il s’agisse du recouvrement, du calcul de droits ou du
versement de prestations.
Enfin, la DSN permet au salarié de bénéficier d’une visibilité sur ses droits sociaux, notamment via le portail
internet particulier, le portail national des droits sociaux (PNDS), alimenté par les données de la DSN.
Indissociable de la DSN, la démarche de normalisation des données sociales se poursuit La normalisation des données sociales est le corollaire indispensable de la simplification des déclarations
portée par la DSN. Dans ce cadre, l’article 39 de la LFSS pour 2012 a prévu que les déclarations sociales
dématérialisées soient réalisées selon des normes informatiques arrêtées par le ministre compétent. Le
décret du 16 avril 2012 relatif au comité de normalisation des données sociales, complété par un arrêté du
17 avril, a alors déterminé les conditions de fonctionnement de l’instance chargée de rationaliser et de
simplifier les données sociales. Cette instance, le comité de normalisation des données sociales, comprend
des représentants des organismes de protection sociale et administrations concernés. En son sein, un
comité des usagers réunit des professionnels de la paie et de l’expertise comptable issus d’entreprises
utilisatrices. Le comité, présidé actuellement par M. Luc Allaire, désigné par les ministres chargés de la
sécurité sociale, a été installé dès le 17 avril 2012. Le comité établit un document dénommé « référentiel des
données sociales », au vu du recensement des éléments figurant dans l'ensemble des déclarations
incombant aux employeurs en application de dispositions législatives ou réglementaires ou de stipulations
conventionnelles rendues obligatoires par de telles dispositions. Ce travail doit permettre de disposer d’un
répertoire complet et clair sur les données demandées par l’ensemble des organismes sociaux.
Par ailleurs le comité soumet à l'approbation des ministres une proposition de norme d'échanges sous la
forme d'un document appelé « cahier technique de la norme », accompagné d'un rapport présentant les
choix effectués et leur impact, pour l’accomplissement de la DADS, puis des autres déclarations. Ce « cahier
technique » décrit la manière dont doivent être déclarées les données par voie électronique.
Ce comité contribue à la simplification, à la rationalisation et à l’homogénéisation des données collectées en
émettant toute proposition utile dans ce domaine. Il a ainsi axé ses premiers travaux sur les données qui
sont dans le champ de la déclaration sociale nominative (DSN). Le mode de calcul de l’indemnité journalière
(IJ) maternité a alors été modifié de sorte que le salaire net servant de base à la détermination de l’IJ soit
obtenu par application d’un taux d’abattement forfaitaire de 21% au salaire brut, afin de ne plus collecter
que la donnée « salaire brut ». Il n’est donc plus demandé aujourd’hui aux entreprises de déclarer leur
salaire net, donnée assez complexe à appréhender et donc source d’erreurs.
Suite aux travaux de ce comité, les modalités de calcul des effectifs d’un établissement ont été simplifiées
par le décret du 9 mai 2017 : un seul effectif est désormais déclaré par les entreprises, fondé sur le calcul de
l’effectif moyen de l’entreprise sur l’année. Une fois cette nouvelle modalité de calcul généralisée dans les
logiciels de paie, le calcul de l’effectif pourra être déduit de manière automatisée directement à partir des
données déclarées, sans que les déclarants aient à réaliser des opérations de calcul complexe, et dans des
conditions harmonisées entre tous les employeurs et sécurisées.
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 25
1.1.4. La DSN portera des simplifications à venir dans les relations avec les entreprises et la gestion des prestations sociales
La généralisation de la DSN à toutes les entreprises ne marque pas l’achèvement du projet et permet
aujourd’hui d’envisager de nouvelles extensions du périmètre des formalités substituées. Elle sera ainsi
l’outil par lequel les entreprises effectueront le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu de leurs
salaires à compter de janvier 2019. D’autres déclarations, comme la déclaration obligatoire d’emploi pour
les travailleurs handicapés (DOETH), pourraient à terme être réalisées par le moyen de la DSN. Elle
permettra une notification annuelle plus rapide et dématérialisée aux entreprises des taux des cotisations
« accidents du travail », directement paramétrable dans les logiciels de paie, dès janvier 2018.
Par ailleurs, la DSN sera étendue à l’ensemble des régimes spéciaux, au premier chef la fonction publique,
d’ici 2020. Cette exhaustivité du champ permettra, outre les gains de simplification pour les employeurs
concernés, un calcul plus rapide, une gestion plus fine et une visibilité immédiate des droits sociaux de
l’ensemble des assurés, ainsi que la constitution de bases ressources contemporaines pour le calcul des
droits (c’est-à-dire reflétant la situation actuelle des bénéficiaires et non leur situation passée).
Outre l’ouverture de nouvelles fonctionnalités, la DSN est porteuse d’une démarche d’amélioration
continue, permettant de nourrir une dynamique partagée d’amélioration de la qualité des données en sortie
des logiciels de paie. Cette dynamique d’amélioration est porteuse de bénéfices pour l’ensembles des
acteurs mobilisés, notamment en réduisant les frais de gestion liés aux corrections apportées aux données,
et en ouvrant la voie à une injection automatique de données issues de la DSN dans certains dispositifs au
service des publics (par exemple pour accélérer la délivrance de prestations sous conditions de ressources).
1.2. La dématérialisation des déclarations sociales étant presque achevée, la prochaine cible est l’enrichissement et la personnalisation des services
D’abord initiée déclaration par déclaration, puis soutenue par le développement de la DSN, la
dématérialisation des déclarations est désormais quasiment achevée en matière sociale. Le niveau très
élevé de dématérialisation atteint en France permet aux entreprises de s’affranchir des contraintes de
destinataires multiples et des délais de transmission et autorise des contrôles de qualité en temps réel.
La progression de la télé-déclaration est aujourd’hui massive et la dématérialisation dépasse 95% des
usages pour la quasi-totalité des déclarations, lorsque la DSN ne s’y est pas encore substitué. Toutes les
déclarations sociales peuvent désormais être faites par voie électronique, souvent au moyen de plusieurs
canaux et selon des formats différents en fonction des besoins des usagers : saisie en ligne, dépôt d’un
fichier normé, envoi automatique par le logiciel de paie.
1.2.1. Déclaration par déclaration, le processus de dématérialisation est en voie d’achèvement
Certaines déclarations sociales sont totalement dématérialisées du fait d’une évolution très rapide des
pratiques, qui a permis d’opérer une transition efficace entre format papier et format dématérialisé. C’est
tout particulièrement le cas de la déclaration annuelle des données sociales (DADS, dématérialisée à 99,8%)
et de la déclaration unifiée des cotisations sociales (DUCS), déclarations désormais incluses dans la DSN et
qui, pour la DUCS, et ainsi qu’en témoignent les données de 2016 ci-dessous ont déjà été en partie
remplacées par ce nouveau mode déclaratif.
Le succès des télédéclarations sociales est une illustration de la démarche des pouvoirs publics en matière
de simplifications administratives. La dématérialisation, considérée comme un des leviers essentiels de la
modernisation de l’État, s’impose comme un vecteur incontournable pour effectuer les déclarations sociales.
La DSN étant exclusivement dématérialisée, sa substitution aux déclarations préexistantes contribue à
renforcer la dématérialisation (à la marge lorsque, comme dans le cas de la DADS-U, la dématérialisation
atteignait 99% en 2016, avant qu’elle ne disparaisse au profit de la DSN).
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
26 • PLFSS 2018- Annexe 3b
Progression de la télétransmission des données sociales
En millions de
télétransmissions 2011 2012 2013 2014 2015 2016
DUCS*
Nombre (millions) 9,95 13,01 13,88 14,13 14,64 11,56
dont EDI 3,64 4,84 4,64 5,53 6,4 8,4
dont EFI 6,31 8,17 7,35 8,59 8,2 3,16
DADS-U**
Proportion 99,2% 99,9% 99,7% 99,7% 99,8% 99%
Nombre (millions) 2,04 1,97 1,99 1,99 2 2
DPAE***
Proportion 82,2% 86,7% 92,2% 95,3% 97,7% 98,9%
Nombre (millions) 39,36 39,28 37,16 42,34 44,53 45,69
Source : ACOSS
* Déclarations de cotisations sociales, déclarations mensuelles, trimestrielles et tableaux récapitulatifs annuels
** Déclarations annuelles des données sociales, par établissement et relatives aux salaires de l’année considérée
*** Déclarations préalables à l’embauche
Evolution des taux globaux de dématérialisation (DUCS et DSN)
Source : données ACOSS
30
40
50
60
70
80
90
100
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
taux de dématérialisation global des déclarations (en %) (DUCS et DSN) tous employeursconfondus
taux de dématérialisation global des déclarations (en %) (DUCS et DSN), employeurs de moinsde 20 salariés
Tau
x d
e d
émat
éri
alis
atio
n
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 27
Evolution des taux de dématérialisation des DADS-U et DPAE
Source : données ACOSS
Le taux de dématérialisation des déclarations sociales poursuit sa progression. Au 31 décembre 2016, le
taux de dématérialisation des déclarations des cotisations et contributions sociales des employeurs du
secteur privé envoyées aux URSSAF atteint 96,6 % (que celles-ci aient été faites par voie de DSN ou hors
DSN). Il était de 96,1 % en 2015. Pour les employeurs de moins de 20 salariés, ce taux continue de
progresser en passant de 94,9 % en 2015 à 96,7 % en 2016.
Aujourd’hui, la seule déclaration qui ne sera pas intégrée dans la DSN est la déclaration préalable à
l’embauche, les autres déclarations DUCS et DADS étant désormais intégrées dans cette nouvelle
déclaration 100% dématérialisée.
60
65
70
75
80
85
90
95
100
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
taux de dématérialisaton DADS-U (en %) taux de dématérialisation DPAE (en %)
Tau
x d
e d
émat
éri
alis
atio
n
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
28 • PLFSS 2018- Annexe 3b
Les anciennes déclarations fortement dématérialisées sont désormais progressivement intégrées dans la DSN
La DUCS (déclaration unifiée de cotisations sociales)
La DUCS (déclaration unifiée de cotisations sociales), déclaration électronique, servait jusqu’en 2017 à la
déclaration et au paiement des cotisations et contributions sociales des salariés, selon une périodicité
mensuelle ou trimestrielle (et éventuellement annuelle concernant les tableaux récapitulatifs). Elle se
substituait aux formulaires papiers, destinés à chacun de ces organismes, et qui sont dénommés
« bordereaux récapitulatifs des cotisations » (BRC) pour les cotisations et contributions dues aux URSSAF.
Les DUCS, comme les BRC, devaient normalement être associées à un paiement de cotisations sociales, sauf
en cas de difficulté de paiement.
Les DUCS constituaient la déclaration centrale en matière de recouvrement des cotisations. En 2016, 11,56
millions de DUCS avaient été télétransmises. Ces déclarations sont désormais intégrées dans la DSN et une
montée en charge progressive de ce nouveau mode déclaratif destiné à les remplacer a été réalisée depuis
2015. Depuis mai 2015, les employeurs qui devaient plus de 2 millions de cotisations en 2013 ont
l’obligation d’effectuer leurs déclarations sociales par l’intermédiaire de la DSN. Cette obligation a été
étendue en juillet 2016 aux employeurs qui devaient plus de 50 000 euros de cotisations en 2014. Après
cette nouvelle et importante étape qui explique la diminution du nombre de DUCS reçues par les URSSAF
en 2016, la DSN a été généralisée à tous les employeurs depuis le 1er
janvier 2017, actant ainsi la disparition
des DUCS EDI et EFI.
La déclaration annuelle des données sociales (DADS) et le DADS unifiée (DADS-U)
La DADS vise à rassembler les déclarations sociales adressées par les employeurs aux organismes de
protection sociale et permet une transmission annuelle de données individuelles des salariés. Elle complète
les déclarations de cotisations comme la DUCS. Généralement effectuée de manière unique pour le compte
de plusieurs organismes et administrations, elle présente également un niveau de dématérialisation élevé
pour une déclaration non obligatoirement réalisée par voie électronique, soit 99,7% en 2016 pour un total
de plus de 2 millions de déclarations en 2015.
La DADS permet principalement de déterminer les droits à l’assurance vieillesse des salariés, de vérifier les
déclarations de cotisations sociales de l'employeur, de déterminer le taux de certaines cotisations, de
recueillir des données statistiques, ainsi que de pré-remplir les déclarations fiscales de revenus. La DADS-U
permet en outre la déclaration des honoraires et des droits d’auteur.
La DADS-U a été intégrée dans la dernière version de la DSN, et sera dès 2018 pour la majorité des
entreprises effectuée par la DSN.
Mise en place depuis le 1er aout 2011, cette déclaration qui regroupe plusieurs formalités liées à
l’embauche a permis de supprimer près d’une rubrique sur trois par rapport aux obligations déclaratives
antérieures. Un pré-remplissage des rubriques restantes (identification de l’établissement ou des salariés
déjà employés au cours d’une période récente) allège encore la tâche des déclarants et favorise davantage
le recours au service en ligne.
Parallèlement a été menée une démarche de développement de la dématérialisation de la déclaration par la
mise en place de seuils de télé-déclarations. Initialement fixé à 1 500 DPAE par an, il a été abaissé à 50 DPAE
suite aux dispositions de la LFSS pour 2014. Ce seuil de dématérialisation de cette déclaration s’est appliqué
aux entreprises du régime agricole à partir de 2015.
Aujourd’hui, cette déclaration est essentiellement effectuée de manière dématérialisée (près de 99% des
déclarations représentant près de 45,7 millions de déclarations).
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 29
1.2.2. La mise à disposition pour les employeurs de services digitaux enrichis et personnalisés
Le développement d’une offre de services unifiée et complète à destination des entreprises du secteur privé
a été permis par la création en 2000 du groupement d’intérêt public « Modernisation des déclarations
sociales » (GIP-MDS).
Le GIP-MDS regroupe les organismes nationaux de protection sociale de l’ensemble des régimes,
comprenant l’ensemble des organismes de sécurité sociale, Pôle Emploi et l’UNEDIC, l’AGIRC-ARRCO, les
institutions de prévoyance, la FNMF et la FFA, les caisses de congés payés du BTP et du spectacle, des
organisations professionnelles patronales, des organisations syndicales de salariés, des représentants des
experts comptables et des éditeurs de logiciels de paie. Il a pour mission de promouvoir les déclarations
sociales dématérialisées, d’offrir un accès simplifié et sécurisé à ces déclarations sur le portail « Net-
entreprises.fr » et d’assurer le déploiement technique de la DSN à l’ensemble des entreprises.
Chaque entreprise peut, par une inscription unique sur ce portail, bénéficier de tout ou partie des services
offerts par l’ensemble des organismes partenaires. Net-entreprises donne ainsi accès à la totalité des
services déclaratifs (DSN, DUCS, DADS-U, DPAE, déclaration sociale des indépendants) en un lieu unique.
Lorsque les déclarations sont accompagnées d’un paiement, le télé-règlement est possible.
Le nombre total d’entreprises et de tiers déclarants inscrits sur net-entreprises est en croissance constante
et atteint plus de 4,5 millions en 2016.
Le GIP-MDS enrichit progressivement son offre de services pour faciliter les formalités des entreprises : mise
à disposition d’outils de pré contrôle, retour d’informations sur la qualité des déclarations effectuées, mise
en place d’alertes et de rappels. Des fonctions spécifiques sont par ailleurs offertes aux tiers-déclarants :
service de gestion par portefeuille, assistance téléphonique dédiée et généralisation de la possibilité de
déclaration par dépôt de fichier directement à partir des logiciels.
Les organismes de recouvrement du régime général (URSSAF et CGSS) ont mis en place un « dossier
cotisant en ligne », entièrement dématérialisé, qui propose l’intégralité des services nécessaires aux
entreprises dans leur relation avec les URSSAF, accessibles en ligne sept jours sur sept.
Dans cet espace en ligne personnalisé et sécurisé, le cotisant peut consulter son compte en temps réel et
gérer le paiement de ses cotisations avec la possibilité de payer par voie de télé-règlement. Il peut
également demander des délais de paiement lorsqu’il fait face à des difficultés de trésorerie. La réponse de
l’organisme lui est notifiée en temps réel, accompagnée de l’échéancier de paiement. Il peut effectuer la
demande de certains documents comme une attestation de vigilance. Un service de relance des
notifications contentieuses non lues a été déployé récemment. Enfin, il peut demander un rendez-vous avec
un conseiller de l’URSSAF et envoyer et recevoir des mails de cette même URSSAF par l’intermédiaire d’une
interface dédiée. Les données personnelles sont modifiables en ligne (adresse par exemple).
Il est à noter que, dans le cadre d’un marché public, l’employeur qui candidate n’a plus nécessairement à
fournir une attestation de compte à jour : la déclaration de son numéro SIRET suffit désormais. En effet,
l’ACOSS fournit à l’acheteur public, de façon sécurisée, dans le cadre du « Marché public simplifié » initié
par le programme « Dites-le nous en une fois », les attestations de compte à jour de l’entreprise candidate
sur la base du numéro SIRET qui est la seule donnée administrative qu’elle déclare.
Des travaux sont actuellement engagés pour rénover le « dossier cotisant en ligne » afin de le rendre plus
ergonomique, plus lisible, compréhensible et adapté aux formats tablettes et smartphones. Il est prévu,
entre autres, de développer une page d’accueil personnalisée et une messagerie plus simple d’utilisation.
Au-delà de ce service en ligne « générique », les URSSAF ont mis à disposition des espaces dédiés pour des
populations spécifiques à l’instar du nouveau portail de déclaration destiné aux organismes
complémentaires afin de permettre la déclaration de la taxe solidarité additionnelle (TSA) ou, depuis juillet
2017, du nouvel espace numérique pour les déclarants qui tirent des revenus de l’économie collaborative et
souhaitent opter pour le paiement de cotisations du régime général.
Enfin, l’ACOSS étudie la possibilité d’un accès généralisé à un certain nombre de services en ligne pour
toutes les populations pour lesquelles son réseau assure le recouvrement des cotisations : dans ce cadre, la
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
30 • PLFSS 2018- Annexe 3b
messagerie du site Urssaf.fr est désormais disponible pour toutes les catégories de comptes, mais aussi
pour les personnes non encore immatriculées (les prospects), les salariés ou les étudiants.
1.3. La poursuite des travaux de simplification de la réglementation et de renforcement de la sécurité juridique apportée aux entreprises
1.3.1. Après le développement de garanties juridiques apportées aux cotisants sur leur situation particulière, la sécurisation juridique passe désormais par le renforcement de la lisibilité et de l’accessibilité de la norme
La sécurisation juridique apportée aux entreprises dans l’application de la norme sociale est fondamentale
dans le domaine des prélèvements sociaux pour garantir les ressources de la sécurité sociale, pour la
préserver un environnement économique viable et sain pour les acteurs ainsi que pour la constituer les
droits sociaux des salariés eux-mêmes. Les lourdes conséquences que peut avoir sur son activité l’erreur
commise par une entreprise dans l’application du droit relatif aux prélèvements sociaux suffisent à expliquer
l’importance de s’assurer que la règle de droit soit claire et précise, accessible et aisée à mettre en œuvre.
1.3.1.1. Le renforcement des garanties formelles lors de la procédure de contrôle
Depuis une dizaine d’années, les garanties et droits du cotisant ont été renforcés par l’inscription dans le
droit positif de règles plus précises régissant les relations entre les entreprises et les URSSAF et en premier
lieu, du fait des attentes croissantes du juge, sur les moments les plus délicats de cette relation, c’est-à-dire
le déroulement des contrôles. Les droits des cotisants lors des contrôles et en cas de contestation sont
désormais très complets et établis en droit positif, notamment à la suite du décret du 8 juillet 2016 qui est
venu renforcer les garanties procédurales des cotisants dans la phase de contrôle.
Le décret du 11 avril 2007 relatif aux droits des cotisants avait d’abord permis d’apporter un certain nombre
de précisions dans le code de la sécurité sociale sur le déroulement des contrôles, en reprenant
généralement des principes issus de la jurisprudence de la Cour de cassation. Il avait notamment apporté
des garanties fortes en instituant la charte du cotisant contrôlé (rendue opposable par le décret de 2016) et
en assurant l’unicité d’interprétation du droit (institution pour l’ACOSS d’un pouvoir d’harmonisation en cas
de divergence entre URSSAF) tout en facilitant la réalisation des contrôles, notamment en permettant de
procéder à des redressements sur la base du seul contrôle des déclarations et de contrôles sur pièces – sans
réalisation d’un contrôle sur place, ce qui constitue une procédure moins invasive pour l’entreprise.
Des dispositions récentes sont venues renforcer ces garanties, notamment en encadrant davantage la durée
et la fréquence des contrôles pour l’entreprise :
La loi du 22 mars 2012 a interdit aux organismes de contrôler deux fois une même période cotisée,
sauf en cas de fraude, afin de sécuriser totalement l’entreprise sur les périodes passées.
La LFSS pour 2015 a limité la durée totale de déroulement des contrôles à 3 mois pour les petites
entreprises.
Le décret du 8 juillet 2016 a établi un délai de prévenance minimal obligatoire avant chaque
contrôle – en dehors des cas de suspicion de fraude – de 15 jours entre l’envoi de l’avis de passage
et la première visite, pour permettre une meilleure préparation de l’entreprise en amont.
Par ailleurs, la portée des contrôles est désormais clarifiée, dans un sens favorable aux entreprises. Les
textes permettent en effet aux cotisants de bénéficier facilement d’une validation implicite des URSSAF
lorsque le contrôle antérieur n’avait pas conduit à une observation, ce qui est reconnu depuis longtemps
par le juge. Aussi, l’absence d’observation réalisée à l’occasion d’un précédent contrôle sur un point précis
vaut validation tacite de cette pratique, et empêche l’inspecteur de pratiquer un redressement lors du
contrôle suivant : l’application de ce principe protecteur pour les entreprises suppose que le champ sur
lequel le contrôle précédent a porté soit clairement établi.
C’est pourquoi, suite à des décisions de la Cour de cassation conduisant à réduire la possibilité pour les
entreprises de se prévaloir de ce droit, le décret du 8 juillet 2016 est venu préciser les conditions dans
lesquelles la preuve du contrôle antérieur peut être réalisée : est considéré comme ayant été vérifié lors du
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 31
contrôle tout document mentionné dans l’annexe à la lettre de fin de contrôle qui récapitule le champ des
vérifications, les entreprises pouvant même demander à modifier cette liste.
Enfin, les garanties procédurales en matière de procédure contradictoire ont été significativement
renforcées depuis 2016 :
La LFSS pour 2016 a imposé la motivation des mises en demeure notifiant les redressements
financiers à la suite des contrôles, afin que les cotisants connaissent pleinement les faits reprochés.
Le décret du 8 juillet 2016 encadre les échanges entre le cotisant et l’inspecteur durant toute la
procédure qui fait suite au déroulé des investigations sur place, dite « procédure contradictoire ». si
le cotisant a répondu dans le délai de 30 jours suivant la transmission de la lettre d’observation,
l’agent de contrôle doit apporter une réponse sur l’ensemble des points soulevés. En outre,
l’information apportée aux cotisants dans le cadre des contrôles et suite à ceux-ci est améliorée
notamment par l’envoi de documents plus précis, plus lisibles et plus détaillés (lettres
d’observations suite à contrôle, mise en demeure, décisions des commissions de recours amiable).
Le délai ouvert pour contester les redressements notifiés par les URSSAF devant la commission de
recours amiable (recours administratif obligatoire avant le recours contentieux) est allongé d’un
mois, pour une durée totale désormais de 2 mois. En, parallèle le droit au recours au juge est
renforcé, avec la possibilité pour le cotisant de saisir le tribunal des affaires de sécurité sociale plus
rapidement. Celui-ci peut en effet engager un recours contre la décision implicite de rejet née dès
l’écoulement du délai d’un mois, si pendant ce délai la commission de recours amiable n’a pas
rendu sa décision.
En outre, le décret du 8 juillet 2016 prévoit également la possibilité pour le cotisant de se prévaloir
de l’application des circulaires ou instructions destinées aux URSSAF qui précisent l’interprétation
de la législation en vigueur et cette faculté lui est possible tant que les sommes mises en
recouvrement n’ont pas un caractère définitif, donc même postérieurement au redressement, pour
tenir compte de la norme la plus favorable.
Les droits des entreprises lors de la procédure de contrôle sont désormais très complets et s’insèrent dans
un cadre borné à la fois dans sa durée (portée de la prescription, durée des contrôles et des périodes
vérifiées) et sa portée (nature des faits et des constats pouvant donner lieu à redressement).
1.3.1.2. La sanction des erreurs est désormais davantage proportionnée
Parallèlement, il est également apparu nécessaire de limiter les conséquences que pouvaient avoir certains
contrôles portant sur les erreurs commises par l’entreprise dans l’application des règles, hors cas de fraude.
C’est pourquoi les textes réglementaires et législatifs ont progressivement établi un ensemble de règles
visant à mieux proportionner les sanctions à la gravité des erreurs commises.
La LFSS pour 2016 a substitué à la sanction prévue en cas d’absence de preuve de l’existence de
négociation annuelle sur les salaires dans les entreprises qui pouvait aboutir à la réduction puis la
suppression des exonérations dont bénéficient les entreprises, pouvant représenter des montants tout à fait
considérables, une pénalité qui peut être plafonnée si aucun manquement n’a été constaté pendant les six
années civiles précédentes.
Dans le même esprit, l’article 12 de la LFSS pour 2016 a réduit très fortement les conséquences pour les
entreprises d’un manquement à la réglementation sur l’établissement d’une garantie sociale
complémentaire d’entreprise. Ainsi le manquement à certaines des règles formelles relatives à la preuve du
caractère collectif et obligatoire des garanties, quel que soit le type de régime complémentaire mis en
place, ne donne plus lieu qu’à une pénalité limitée – même si celle-ci doit rester dissuasive pour éviter que
les entreprises choisissent de ne pas respecter l’obligation de couvrir tous les salariés dans des conditions
équitables – tandis que seuls des manquements caractérisés aboutissent à la remise en cause totale du
bénéfice du régime favorable dont bénéficient les versements des employeurs à ces régimes, pour les
assujettir à cotisations sociales au premier euro.
Enfin, en amont des contrôles, le décret de juillet 2016 prévoit que les entreprises qui constatent de leur
propre initiative une erreur non intentionnelle, avant l’engagement d’une procédure de contrôle, soient
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
32 • PLFSS 2018- Annexe 3b
exemptées de pénalités et sanctions de retard si elles la corrigent de leur propre initiative dès l’échéance
suivante de versement des cotisations.
Cette construction progressive d’un « droit à l’erreur », qui pourra être renforcé prochainement sur ces
premières bases, améliore les relations entre les cotisants et leur URSSAF en leur permettant de rectifier
leur erreur sans être sanctionné ou en réduisant le caractère coercitif de certaines sanctions lorsque l’erreur
n’apparaît pas intentionnelle, qu’elle n’est pas répétée et qu’elle ne lèse les droits des salariés.
1.3.1.3. Les outils de sécurisation préventive individuelle ont été renforcés et rénovés
Le recours au tiers déclarant est désormais reconnu comme moyen de sécurisation des pratiques des
entreprises. Afin de tenir compte de la part croissante des déclarations réalisées par des tiers, l’article 21 de
la LFSS pour 2017 a donné un cadre législatif à la mission confiée aux tiers déclarants, par la voie d’un
mandat unique valable pour l’ensemble des organismes de protection sociale, définissant les rôles respectifs
du tiers déclarant et de son client à l’égard des organismes sociaux.
En outre, le rescrit social a été modernisé afin d’en accroître l’utilisation et l’efficacité. Ce dispositif apporte
une sécurité et une visibilité juridiques aux entreprises en leur permettant d’obtenir une décision explicite
des organismes de recouvrement sur l’application de certains points de législation spécifiques à une
situation donnée. Cette décision est opposable à l’organisme pour l’entreprise ou pour l’ensemble de ses
établissements tant que n’intervient pas de changement de législation ou de situation de fait.
L’ordonnance n°2015-1628 du 10 décembre 2015, prise sur le fondement de l’article 9 de la loi
d’habilitation du 20 décembre 2014 relative à la simplification de la vie des entreprises, met en œuvre
quatre axes de modernisation du rescrit social :
l’extension du champ matériel du rescrit social à l’ensemble des questions relatives aux cotisations
ou contributions sociales ;
la possibilité pour un avocat ou un expert-comptable de faire une demande de rescrit pour le
compte d’une entreprise ;
l’ouverture d’un rescrit aux organisations professionnelles d’employeurs et de salariés reconnues
représentatives au niveau de la branche professionnelle ;
la possibilité pour les organismes de recouvrement de requalifier les interrogations informelles
posées par les cotisants en rescrit afin de les faire bénéficier des garanties juridiques du rescrit.
Ainsi, les questions complexes posées aux organismes, plus nombreuses que les rescrits (18 000 vs
550 en 2015), pourront bénéficier des mêmes garanties juridiques que ceux-ci ainsi que d’une plus
grande sécurisation dans la mesure où la décision explicite de l’organisme dans le cadre de la
procédure de rescrit lui est opposable.
Le décret en Conseil d’Etat n°2016-1435 du 25 octobre 2016 a apporté des éléments complémentaires
améliorant la procédure, la rendant plus rapide et permettant le recours à la dématérialisation.
Dans la mesure où, cependant, le rescrit ne peut être par nature qu’un dispositif de sécurisation à la
demande et sur des situations individuelles déterminées, l’effort de sécurisation doit être désormais porté
sur les dispositifs plus généraux qui permettent de couvrir le plus grand nombre de cotisants.
1.3.1.4. L’accès à une norme explicite, précise et fiable doit désormais être assuré pour l’ensemble des entreprises
Il est désormais nécessaire de proposer des outils de sécurisation juridique de portée générale, réactifs et
utilisant les moyens modernes de mise à jour et de diffusion de l’information, pour faire connaître de
manière fiable les règles de droit applicables et prévenir ainsi ces erreurs.
La rénovation du site Urssaf.fr dont l’ergonomie a été améliorée et qui permet une meilleure mise à
disposition des informations pour les cotisants qui ont désormais accès de façon plus simple et plus
sécurisée à l’information juridique a participé à cette plus large diffusion de la norme sociale.
Toutefois, il devient nécessaire de développer une base de données publique, consolidée et regroupant
l’ensemble des dispositions applicables et opposables en matière de droit des cotisations et contributions
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 33
sociales (bases juridiques, doctrine sociale, jurisprudence). Dans un souci de sécurité juridique, ce bulletin
aurait vocation à être opposable et à servir à terme de référence pour l’ensemble des règles de droit social.
Il aurait pour conséquence d’améliorer structurellement les modalités d’information sur le droit applicable,
de mise à jour des taux, des barèmes et de tous les paramètres à prendre en compte dans les logiciels de
paie.
1.3.2. La rationalisation et la simplification du droit a avancé sur des aspects complexes de la norme sociale
Une partie des prélèvements sociaux et des exonérations varie selon la taille de l’entreprise, définie en
fonction des effectifs de l’entreprise qui avaient des modalités de décompte plurielles et complexes dans le
code de la sécurité sociale. Par ailleurs, l’existence d’échéances de déclaration distinctes peut compliquer le
processus déclaratif pour l’employeur. La législation applicable en matière d’assiettes sociales enfin définit
aujourd’hui des assiettes éparses, peu cohérentes entre elles, et complexes à comprendre, ce qui peut être
source de confusion, et génère parfois des contentieux évitables.
Aussi les textes récents se sont attachés à rationaliser et simplifier ces dispositions afin de faciliter le calcul
et la déclaration des cotisations et contributions sociales par les entreprises.
En matière d’effectifs et de seuils sociaux, l'article 15 de la loi de finances pour 2016 a prévu un dispositif
qui limite les effets de seuil d’effectifs de certains régimes sociaux et fiscaux, afin de supprimer les risques
de désincitation à l'embauche de salariés supplémentaires associés au franchissement d'un seuil. Dans ce
cadre, cette mesure, d’une part, relève les seuils de 9 et 10 salariés à 11 salariés, et d’autre part, permet que
les recrutements dans les entreprises de moins de 50 salariés effectués d’ici la fin d’année 2018 ne
déclenchent pas pendant les trois années suivantes une hausse de prélèvements, du fait du franchissement
d’un seuil pour toutes une série de prélèvements (notamment, le forfait social, le versement transport, la
participation au financement de l’allocation de logement, la déduction forfaitaire sur les heures
supplémentaires, etc.).
Surtout, les règles de calcul et de rattachement des effectifs à un établissement ont été simplifiées par le
décret du 9 mai 2017, avec effet dès 2018, permettant aux entreprises de clarifier le calcul de certains
prélèvements, notamment le versement transport. En outre, grâce aux nouvelles règles et modalités
déclaratives de la DSN, les entreprises n’auront même plus à calculer elles-mêmes l’effectif de l’entreprise
qui sera directement calculé par leur logiciel de paie au moment de l’établissement de la déclaration.
L’ensemble des entreprises ne seront plus tenus d’accomplir une obligation déclarative jugée chronophage
consistant en fonction de la nature du contrat des salariés, de leur entrée et de leur départ de l’entreprise et
de leur temps de travail, à les décompter dans l’effectif mensuel de l’entreprise.
En matière de recouvrement, le décret du 21 novembre 2016 a harmonisé les échéances de déclaration qui,
dans un contexte où la DSN véhicule des données utilisées par des destinataires multiples, permet de
supprimer les échéances multiples auparavant existantes pour une même entreprise. En outre, les règles
d’application des plafonds et des taux de cotisations ont également été simplifiées.
En matière de règles d’assiette, l’article 13 de la loi de financement pour la sécurité sociale pour 2017 a
habilité le Gouvernement à prendre par voie d’ordonnance « toute mesure relevant du domaine de la loi afin
de simplifier et d'harmoniser les définitions des assiettes des cotisations et contributions de sécurité sociale
prévues au code de la sécurité sociale et au code rural et de la pêche maritime. » Cette disposition permettra
d’introduire une définition unique et harmonisée des revenus d’activité et de remplacement, servant de
base à la définition des assiettes sociales, de consolider l’articulation des assiettes entre elles, s’agissant
principalement de l’assiette de référence, celle de la contribution sociale généralisée et celle également des
cotisations de sécurité sociale applicable aux salariés, afin de mieux faire apparaître le lien entre le revenu
d’activité et les prélèvements sociaux qui y sont attachés.
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
34 • PLFSS 2018- Annexe 3b
1.4. Pour les salariés, le mouvement de simplification des cotisations sociales s’est traduit par la clarification du bulletin de paie, effective depuis 2017
Dès 2014, le Gouvernement a annoncé une simplification du bulletin de paie, mission confiée à M. Jean-
Christophe Sciberras, visant à rendre la fiche de paie plus lisible pour le salarié afin que ce dernier ait une
meilleure compréhension des prélèvements sociaux et des droits qui en découlent.
Partant du constat qu’en pratique les bulletins de paie accumulent des informations nombreuses et des
mentions et intitulés insuffisamment clairs et harmonisés, sans permettre véritablement une compréhension
du calcul du montant dû au salarié et payé par l’employeur, M. Jean-Christophe Sciberras a formulé, avec
l’appui d’un groupe de travail qui s’est réuni en 2015, des propositions concrètes visant à rendre le bulletin
de paie à la fois plus lisible et plus intelligible pour les salariés.
A la suite de la remise du rapport de M. Jean-Christophe Sciberras de juillet 2015, il a donc été décidé de
clarifier le bulletin de paie selon les axes suivants :
- Le regroupement des lignes de cotisations sociales par risque (santé, retraite, chômage, famille,
accident du travail/maladie professionnelle) pour renforcer la compréhension des informations
figurant sur la fiche de paie ;
- La normalisation des intitulés en définissant, pour chaque ligne du bulletin de paie, la mention la
plus compréhensible possible ;
- Le regroupement des autres contributions à la seule charge de l’employeur (FNAL, VT, etc.) ;
- La mention du total des allégements de cotisations le cas échéant appliqués pour rendre plus
visible à la fois le coût du travail et la politique de réduction de ce coût du travail.
Par ailleurs, le rapport de M. Jean-Christophe Sciberras a aussi préconisé de franchir une étape
supplémentaire dans le chantier de la dématérialisation du bulletin de paie. Cette proposition s’est traduite
par l’introduction par la loi n° 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue
social et à la sécurisation des parcours professionnels de la possibilité de remettre le bulletin de paie par
voie dématérialisée, sauf opposition du salarié.
Le décret n°2016-190 du 25 février 2016 et le décret du 9 mai 2017, ainsi que l’arrêté du 25 février 2016,
sont venus, pour leur part, mettre en œuvre les grandes orientations de la clarification du bulletin de paie et
formaliser la partie relative aux prélèvements sociaux.
Au cours de l’année 2016, dix entreprises pilotes, dont des grands groupes ou sociétés comme Saint-
Gobain, la Société Générale ou encore Safran, ont expérimenté la mise en œuvre du bulletin de paie clarifié.
Cette expérimentation a été menée sur une partie de leurs effectifs : au total, ce sont près de 100 000
salariés qui ont pu bénéficier de cette nouvelle version du bulletin de paie.
Comme le prévoyait le décret de février 2016, deux enquêtes ont été menées à l’automne par le SGMAP et
une mission d’appui de l’IGAS ainsi qu’une étude qualitative réalisée par BVA afin de faire le bilan cette
période d’expérimentation. Il en est ressorti que les salariés qui ont reçu le nouveau bulletin de paie ont
majoritairement exprimé leur satisfaction face à cette nouvelle version. Les objectifs de plus grande lisibilité
et d’une meilleure compréhension ont donc été atteints. Cette phase de test a été l’occasion d’ajuster ou de
compléter la réforme, suite à la remise par Jean-Christophe Sciberras d’un second rapport sur cette
expérimentation le 20 février 2017, par la mise en ligne sur le site service.public.fr d’un questions/réponses
et de pages d’informations avec, en particulier, une page spécifique sur le classement des rubriques à
destination des employeurs et des salariés ainsi que la destination des cotisations et contributions
prélevées1 afin d’expliciter aux salariés notamment la fiche de paie clarifiée. Cette expérimentation a permis
également d’évaluer les besoins en matière de communication à destination des salariés au sein des
entreprises.
1 https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F34016
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 35
A la suite de cette phase d’expérimentation, une première étape de déploiement de la réforme est
intervenue le 1er janvier 2017, date à laquelle les employeurs de plus de 300 salariés ont adopté le bulletin
de paie clarifié. L’année 2018 marquera une nouvelle étape avec la généralisation à l’ensemble des
entreprises.
1.5. Les guichets uniques et les titres simplifiés facilitent les formalités déclaratives des particuliers employeurs et des plus petites entreprises et associations
Les titres simplifiés et les guichets uniques de déclaration et de paiement des cotisations et contributions
sociales permettent à certains cotisants de réaliser au moyen d’un seul document déclaratif, un large pan
des formalités sociales. Ils permettent de simplifier les démarches des utilisateurs, notamment en confiant
aux organismes eux-mêmes la réalisation d’une partie d’entre elles. Ces guichets uniques et titres simplifiés
s’adressent à des publics déterminés – particulier employeurs, très petites entreprises et associations – pour
lesquels des formalités représentent une charge trop importante. Ils concourent significativement, dans les
secteurs dans lesquels ils sont déployés, à la limitation du travail dissimulé et au développement de
l’emploi. Ils constituent un levier de facilitation de la vie des plus petites entreprises et associations, ainsi
que des particuliers employeurs, permettant ainsi de lever certains freins à l’embauche.
L’ordonnance n°2015-682 du 18 juin 2015 relative à la simplification des déclarations sociales des
employeurs a modernisé ces offres de service. Notamment, le champ d’application des dispositifs ouverts
aux entreprises et associations, autrefois ouverts aux entités de moins de 10 salariés, concerne désormais
les structures de moins de 20 salariés. Par ailleurs, dans un souci de rationalisation et de visibilité de ces
offres, les dispositifs simplifiés s’articulent désormais autour de cinq offres majeures destinées à des profils
d’employeurs distincts :
- Le TESE à destination des très petites entreprises ;
- Le TESA à destination des très petites entreprises agricoles ;
- Le CEA à destination des associations ;
- Le CESU à destination des particuliers employeurs ;
- PAJEMPLOI à destination des particuliers ayant recours à la garde d’enfants.
Les modernisations récentes et à venir visent tout d’abord à renforcer le caractère de guichet unique de ces
offres de services : les centres en charge des titres simplifiés TESE et CEA effectueront dès l’automne 2017
les formalités déclaratives couvertes par la DSN, dont les déclarations d’arrêt de travail et les attestations
d’emploi. De même, la loi prévoit que l’ensemble des titres simplifiés effectueront le prélèvement à la
source de l’impôt sur le revenu pour le compte des employeurs afin de conserver la simplicité des
démarches pour ces populations spécifiques et toutes les conditions favorables à une activité déclarée. De
nouveaux services, permettant notamment pour les particuliers employeurs de bénéficier de manière
contemporaine des aides publiques à l’emploi de salariés, ont été prévus par la loi et seront prochainement
ouverts aux cotisants. Ces réflexions et travaux visant à approfondir la simplification des démarches de ces
employeurs particuliers, notamment dans le secteur des services à la personne, seront poursuivis afin de
continuer à soutenir ce secteur dynamique employant près de 1,2 million de salariés.
Titres simplifiés et guichets uniques1 : les chiffres et les données clés
T1 2016 T1 2017
Nombre de salariés déclarés 1,15 million 1,17 million
Nombre d'employeurs 2,3 millions 2,35 millions
Montant des cotisations et
contributions sociales recouvrées 6,57 milliards d’euros (en 2015) 6,65 milliards d’euros (en 2016)
Taux de dématérialisation 90% 91,9%
Source : ACOSS
1 CESU, PAJEMPLOI, TESE et CEA (volets déclaratifs).
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
36 • PLFSS 2018- Annexe 3b
1.5.1. Les offres ouvertes aux particuliers employeurs (CESU et PAJEMPLOI) sont arrivées à maturité
Les dispositifs CESU et PAJEMPLOI sont aujourd’hui utilisés par plus de 2,2 millions d’employeurs pour un
total de près d’un million de salariés déclarés.
Nombre d’employeurs Nombre de salariés
Cotisations
recouvrées
en Md
Taux de
dématérialisation
des déclarations
T1 2015 T1 2016 T1 2017 T1 2015 T1 2016 T1 2017 2015 2016 T1 2016 T1 2017
CESU 1 531
929
1 344
800
1 328
048 653 100 613 500 597 130 2,2 2,1 62,80% 69%
PAJEMPLOI 903 203 898 599 938 084 376 041 370 471 382 979 3,65 3,65 99,70% 99,95%
Source : ACOSS
Evolution du nombre d’employeurs ayant utilisé le CESU et PAJEMPLOI au cours du 1er trimestre (2011-2017)
1.5.1.1. CESU : l’offre de référence pour les particuliers employeurs
Le chèque emploi services universel (CESU) est un dispositif qui peut comporter deux aspects : un système
de déclaration des emplois et des cotisations (CESU déclaratif) et un titre préfinancé pour la rémunération
des salariés et le paiement des cotisations sociales (CESU préfinancé).
Le CESU déclaratif institué par la loi du 26 juillet 2005 relative au développement des services à la personne
a renforcé le dispositif antérieur de chèque emploi service créé par la loi quinquennale relative au travail, à
l'emploi et à la formation professionnelle de décembre 1993 et mis en œuvre en 1994, en reprenant le
principe d’une déclaration simplifiée.
Le CESU déclaratif est géré par l’activité du recouvrement du régime général qui a désigné l’URSSAF de la
Loire (site de Saint-Etienne de l’URSSAF Rhône-Alpes) comme organisme gestionnaire et centre national
CESU.
Il permet aux particuliers de déclarer des salariés en emploi direct à domicile. Il constitue à la fois un
instrument de simplification pour les déclarations sociales des particuliers employeurs, un outil
d’amélioration de la couverture sociale des salariés concernés et un instrument de développement
important de l’emploi dans les services à la personne, parallèlement aux avantages sociaux et fiscaux pour
0
200000
400000
600000
800000
1000000
1200000
1400000
1600000
1800000
CESU PAJEMPLOI
No
mb
re d
’uti
lisat
eurs
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 37
son utilisateur (notamment une réduction d’impôt ou un crédit d’impôt à hauteur de 50 % des dépenses et
une déduction forfaitaire de cotisations patronales de 2 euros pour chaque heure de travail effectué depuis
le 1er
décembre 2015).
Le particulier employeur qui utilise un CESU déclaratif indique la rémunération de son salarié sur un volet
social adressé au centre national de traitement. Ce dernier établit et adresse au salarié, pour le compte de
l’employeur, un bulletin de paie. Il calcule en outre les cotisations sociales dues par l’employeur qui sont
ensuite prélevées directement sur le compte de celui-ci. Il établit également les attestations fiscales
nécessaires pour faire valoir les réductions d’impôt.
Depuis le 1er
janvier 2014, le CESU a été étendu dans les DOM ainsi qu’à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin
en remplacement du titre de travail simplifié (TTS).
Le dispositif CESU est désormais un dispositif de référence pour les particuliers employeurs : il couvre une
part relativement stable de la population cible, soit plus d’1,3 million d’employeurs au premier trimestre
2017. Seule une faible part des particuliers employeurs continue en effet de procéder d’elle-même aux
formalités de calcul, de déclaration et de paiement sans avoir recours au CESU.
Le dispositif a été modernisé, notamment par l’ordonnance n° 2015-682 du 18 juin 2015, et amélioré sous
différents aspects, notamment dans le domaine des droits des salariés. Ainsi le CESU a été ouvert à de
nouvelles populations comme les personnes ayant recours à des accueillants familiaux depuis le 1er
janvier
2016, permettant ainsi aux personnes accueillies et à leurs accueillants de bénéficier, avec les adaptations
nécessaires, des services ouverts aux particuliers employeurs et à leurs salariés. Les droits des salariés ont
également été renforcés avec la mise en œuvre des évolutions nécessaires pour permettre à ces employés
de recevoir un véritable bulletin de paie et non une attestation de salaire, leur permettant alors de mieux
faire valoir leurs droits auprès des tiers (notamment les banques et les propriétaires).
Parallèlement à ces modifications apportées par l’ordonnance du 18 juin 2015, suite à la mesure issue de
l’article 27 de la LFSS pour 2014 et son décret d’application n° 2015-326 du 23 mars 2015, le salarié déclaré
au moyen d’un CESU, au-delà d’un seuil de 32 heures de travail par mois chez le même employeur, peut
bénéficier du maintien de salaire durant ses congés, lui permettant ainsi d’éviter de provisionner une partie
de son salaire pour couvrir ses périodes non travaillées.
Un important travail de refonte du site internet du CESU est en cours afin de le rendre plus ergonomique,
simple et lisible pour les utilisateurs et de leur permettre d’avoir accès en toute simplicité à leur compte,
leurs déclarations, pour les employeurs, ainsi qu’au bulletin de salaire pour le salarié. Ces utilisateurs
pourront aussi accéder à ce nouveau site sur leurs tablettes et smartphones.
Le nouveau site permettra, de plus, une meilleure intégration des nouvelles évolutions ouvertes par la loi de
financement de la sécurité sociale pour 2017 et une mise en œuvre du prélèvement à la source dans les
meilleures conditions. Ainsi, l’article 42 de la loi de financement de la sécurité sociale 2017 prévoit que les
employeurs pourront payer leurs salariés par l’intermédiaire d’une plateforme de paiement mise à
disposition par le dispositif du CESU. Cette plateforme « tout-en-un », intégrée dans le nouveau site,
permettra à l’employeur, concomitamment au paiement du salaire, de bénéficier des aides auxquelles il a
droit pour l’emploi de son salarié et, donc, de n’être prélevé par le centre CESU que du coût réel restant à sa
charge pour cet emploi. Cette plateforme simplifiera également la gestion du prélèvement à la source
puisque sera versé au salarié le montant dû au salarié, déduction faite du montant de retenue à la source
dont il est redevable.
Si l’employeur décide de ne pas utiliser ce nouveau système de paiement, il bénéficiera également de l’aide
du CESU pour gérer le prélèvement à la source de son salarié, puisque c’est en effet ce dispositif qui se
chargera, pour lui, de calculer le montant de la retenue due.
Le CESU préfinancé est quant à lui un titre de paiement nominatif à montant prédéfini délivré par un
organisme qui en assure en tout ou partie le financement. Les titres sont identifiés au nom du bénéficiaire
et affichent une valeur définie. Ils permettent de rémunérer, au choix, un service prestataire fourni par un
organisme agréé ou un salarié à domicile, ces acteurs pouvant ensuite obtenir la conversion de ces chèques
en valeur à un centre de remboursement. Les titres préfinancés peuvent être complétés par d’autres moyens
de paiement. Le CESU préfinancé ne vaut pas déclaration des formalités d’emploi : le salarié doit être
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
38 • PLFSS 2018- Annexe 3b
déclaré par le CESU déclaratif décrit ci-dessus ou tout autre moyen déclaratif. Les titres peuvent être
attribués par :
- l’Etat, comme c’est le cas pour l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé ;
- les collectivités territoriales, principalement dans le cadre de l’allocation personnalisée d’autonomie
(APA) ou la prestation de compensation du handicap (PCH) ;
- les mutuelles ou associations ;
- les entreprises ou comités d’entreprises qui bénéficient à leur tour de dispositif d’exonération :
l’aide financière est exonérée d’impôts sur le revenu et de cotisations sociales ainsi que de CSG-
CRDS (dans la limite de 1830 € par an) pour le bénéficiaire et l’entreprise qui accorde cette aide
bénéficie d’un crédit d’impôt et d’une exonération de cotisations sociales.
Par ailleurs, les organismes de sécurité sociale poursuivent aux côtés des conseils départementaux l’initiative
de favoriser l’utilisation du CESU préfinancé comme moyen de paiement pour le versement de l’APA ou de
la PCH. Afin de simplifier le paiement des cotisations sociales par les bénéficiaires de ces prestations, les
départements peuvent à présent prendre en charge sous forme de « tiers-payant » les cotisations dues par
le bénéficiaire qui choisit de recourir directement à un salarié (article 40 de la LFSS pour 2012 qui a donné
une base légale au mécanisme de prise en charge).
Ce système permet aux départements d’effectuer directement le versement des cotisations plutôt que
d’attribuer un montant correspondant au bénéficiaire de l’aide qui devra ensuite les acquitter. Les conseils
départementaux prennent en charge uniquement les cotisations correspondant aux heures de prestations
effectivement réalisées et contrôlent ainsi plus aisément l’allocation de ces ressources. En outre, le nouveau
dispositif est également favorable aux bénéficiaires qui n’auront plus à faire l’avance des cotisations puis à
se les faire rembourser partiellement par les départements.
Le décret du 9 juillet 2013 a permis le lancement effectif de ce dispositif auquel les conseils départementaux
peuvent souscrire par convention avec l’ACOSS. En juillet 2017, le dispositif fonctionne dans 19
départements pour un total de plus de 39 000 bénéficiaires qui utilisent ce service. De nouveaux
déploiements sont programmés jusqu’à la fin de l’année pour 3 nouveaux départements.
1.5.1.2. PAJEMPLOI : un dispositif dédié à la garde d’enfants de 0 à 13 ans
La LFSS pour 2004 a créé la « prestation d’accueil du jeune enfant » (PAJE). Pour simplifier les déclarations et
le paiement de cotisations sociales des parents bénéficiaires de cette prestation et employant un assistant
maternel ou une garde d’enfant à domicile, un dispositif spécifique, PAJEMPLOI, a été mis en place,
reposant sur un partenariat entre les branches famille et recouvrement du régime général.
Un centre national unique a été constitué au sein de l’URSSAF d’Auvergne, sur le site du Puy-en-Velay. Ce
centre facilite les formalités pour les employeurs : il les immatricule, réceptionne leurs déclarations
mensuelles, calcule les cotisations, déduit du montant des cotisations la prise en charge par les caisses
d’allocations familiales au titre du complément de libre choix du mode de garde de la PAJE. Enfin il leur
adresse les décomptes de cotisations et les attestations fiscales permettant de bénéficier des réductions
d’impôts et gère également les relations avec les salariés en leur délivrant les bulletins de salaire.
Ce dispositif a achevé sa montée en charge en se substituant à la quasi-totalité des comptes employeurs de
droit commun. En 2016, plus de 295 000 assistantes maternelles et 88 000 gardes d’enfant à domicile sont
employés par plus de 938 000 familles dans le cadre de ce dispositif.
Il enregistre également le plus fort taux de dématérialisation (99,95 % de volets sociaux dématérialisés à la
fin du mois de mars 2017) des services simplifiés mis en place par les organismes de sécurité sociale en
faveur des particuliers employeurs. Les services en ligne proposés sur internet aux parents employeurs et à
leurs salariés sont particulièrement développés. Les employeurs peuvent notamment obtenir une estimation
directe du montant de leurs cotisations et le salaire brut et net de l’assistant maternel ou de la personne qui
garde leur enfant.
La loi de financement de la sécurité sociale 2017 a également contribué à réformer le complément de libre
choix du mode de garde (CMG), prestation familiale versée aux familles employant pour la garde de leur
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 39
enfant de moins de six ans un assistant maternel et/ou une garde à domicile. A l’instar de ce qui est prévu
pour le CESU, elle adapte également le dispositif pour tenir compte de la mise en œuvre du prélèvement à
la source.
Cette simplification CMG se décompose en deux volets. Le premier volet correspond à l’affectation
prioritaire du montant du CMG au paiement des cotisations et contributions sociales restant dues par le
parent employeur (une fois toutes les autres aides déduites) ce qui simplifiera les modalités de perception
du CMG pour les foyers employant une garde à domicile (plus de 58 000 en 2015) dans une logique de
simultanéité et donc de meilleure lisibilité de l’aide versée. Comme pour le CESU, le second volet prévoit la
mise en place de la plateforme de paiement du salaire pour les parents déclarants à PAJEMPLOI avec les
mêmes avantages que pour les employeurs déclarants au CESU : bénéfice des aides au moment du
paiement du salaire et calcul du montant du prélèvement à la source dû et déduction immédiate sur le
salaire de l’assistante maternelle ou de la garde d’enfant à domicile. Des travaux sont en cours pour mettre
en œuvre cette nouvelle simplification au cours de l’année 2018.
Enfin, les organismes de sécurité sociale, notamment l’ACOSS et la CNAF sont mobilisés afin de lutter contre
la fraude au CMG. L’article 4 de l’ordonnance du 18 juin 2015 relative à la simplification des déclarations
sociales des employeurs prévoit à ce titre une extension des informations échangées entre les conseils
départementaux, le centre PAJEMPLOI et la branche famille, notamment celles qui ont trait aux agréments
des assistants maternels. En pratique, ces dispositions visent à identifier plus précisément les risques de
versement à tort du complément du libre choix du mode de garde. En outre, des signalements peuvent
désormais être effectués par PAJEMPLOI vers les services du conseil départemental chargés de la petite
enfance en cas de soupçon de fraude. Cette mesure est entrée en vigueur depuis le début de l’année 2017
et les premiers échanges entre ces trois acteurs ont été mis en place dans d’une dizaine de départements.
Ce dispositif doit permettre également, au-delà des objectifs de vérification de la bonne application de la
réglementation, de mieux appréhender, via une connaissance plus approfondie des mouvements
d’agréments, l’offre d’assistants maternels.
1.5.1.3. Net particulier.fr devient progressivement un espace numérique de référence pour les particuliers employeurs et leurs salariés.
Dans le cadre de la simplification globale des démarches pour les particuliers employeurs et parallèlement à
la simplification des formalités déclaratives que proposent le CESU et PAJEMPLOI, le site net-particulier.fr a
été mis en place afin d’accompagner la simplification d’un point de vue pratique. Depuis son ouverture au
public le 5 décembre 2013 sous le nom de net-particulier.fr, le portail « Espace Numérique du Particulier
Employeur et du Salarié » (ENPES) est le point d’entrée et d’information unique du particulier employeur et
de son salarié. Jusqu’à cette date, le particulier employeur ou le salarié devait accéder à un site web
différent en fonction de la situation dans laquelle il se trouvait. S’il déclarait un assistant maternel, il devait
se rendre sur pajemploi.fr, puis s’il souhaitait déclarer un employé de maison payé par Chèque Emploi
Service Universel (CESU), il devait se rendre sur CESU.fr. Désormais, l’entrée peut se faire sur une interface
unique. Depuis 2015, le site dispose d’une offre de service nouvelle consistant en une mise relation entre les
particuliers employeurs et les demandeurs d’emploi.
Net-particulier.fr, l’espace numérique du particulier employeur : un portail en évolution constante
L’ACOSS (notamment via les centres nationaux CESU et PAJEMPLOI), la CNAF, la Fédération des particuliers
employeurs (FEPEM), l’Institut de retraite complémentaire des employés de maison (IRCEM), Pôle Emploi, la
CNAVTS et la CNAMTS se sont regroupés pour réaliser ce projet. Les représentants des salariés ont
également été associés à ce chantier, qui a fait l’objet d’une consultation de panels d’usagers.
En effet, plus encore que les petites entreprises, les particuliers assumant directement une responsabilité
d’employeur doivent être accompagnés pour disposer des informations et des outils nécessaires à la bonne
gestion de cette relation. Les salariés, qui sont souvent employés par plusieurs particuliers simultanément,
ont aussi souvent des besoins d’informations sur leurs droits et devoirs.
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
40 • PLFSS 2018- Annexe 3b
Pour satisfaire toutes les attentes et les souhaits d’information des employeurs comme des salariés, l’espace
rassemble ainsi en un lieu unique l’accès à ces organismes et fournit des informations sur les relations de
travail. En 2016, le portail a fait l’objet de plus de 686 000 visites, soit une augmentation de plus de 86% par
rapport à 2015. Par ailleurs, le site s’enrichit de manière très régulière. Ainsi une rubrique d’actualités,
intitulée « A la une », a été créée afin de délivrer les dernières informations concernant le secteur ou de
fournir des renseignements correspondant à la période de l’année, par exemple le calcul des congés du
salarié avant les vacances.
Depuis août 2015, l’offre de service du site s’est enrichie. En plus de centraliser les informations relatives aux
obligations du particulier employeur, à l’identification des solutions en fonction des besoins ou encore à
l’estimation du coût de l’emploi, le site est également devenu une plateforme de mise en relation de l’offre
et de la demande d’emploi, facilitant ainsi les démarches de recherche d’emploi/recherche de salariés en
fonction de leurs compétences, qui peuvent être effectuées directement sur le site grâce à une recherche
par critères (domaine d’emploi, localisation, etc.). Ce nouveau service est aujourd’hui le plus utilisé du site :
23% des visiteurs y ont eu recours au cours de sa première année de mise en œuvre et au total ce sont
162 000 requêtes qui ont été effectuées sur ce nouvel outil. La mise en œuvre de cette nouvelle
fonctionnalité contribue à la hausse de fréquentation du site qui s’explique également par les actions
menées pour le promouvoir, notamment un meilleur référencement du site dans les moteurs de recherche.
1.5.2. TESE et CEA : des offres élargies et en cours de modernisation pour faciliter leur utilisation par les entreprises et associations de moins de 20 salariés.
En 2017, plus de 90 000 employeurs ont utilisé ces dispositifs pour un total de près de 200 000 salariés
déclarés.
Nombre d'employeurs
T1 2015 T2 2015 T3 2015 T4 2015 T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016 T1 2017
CEA 35 956 36 201 27 645 36 122 36 052 36 100 28 071 36 028 37 385
TESE 52 786 55 699 56 028 54 900 50 660 52 819 53 432 52 491 55 555
Source : ACOSS
Nombre de salariés
T1 2015 T2 2015 T3 2015 T4 2015 T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016 T1 2017
CEA 77 104 78 271 57 259 77 944 80 221 81 247 61 084 80 985 85 192
TESE 93 312 104 040 108 452 101 779 93 239 101 733 107 384 102 011 107 597
Source : ACOSS
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 41
Cotisations recouvrées
en M€
Taux de
dématérialisation des
déclarations
2015 2016 T1 2016 T1 2017
CEA 275 313 96% 99,7%
TESE 487 595 99,7% 99,5%
Source : ACOSS
Evolution du nombre d’employeurs utilisant les dispositifs TESE et CEA, et du nombre de salariés déclarés dans ces dispositifs
1.5.2.1. Le titre emploi-service entreprise : une offre ouverte désormais aux entreprises de moins de 20 salariés qui se modernise
Le TESE est un dispositif ouvert depuis mi-2015 aux entreprises de moins de 20 salariés en application de
l’ordonnance du 18 juin 2015 relative à la simplification des déclarations sociales des employeurs, alors qu’il
était auparavant limité aux entreprises employant moins de 10 salariés. Géré par l’Urssaf, il constitue un
service gratuit d’aide à l’accomplissement des obligations de l’employeur en matière sociale.
Le TESE tient lieu de contrat de travail et de déclaration d’embauche et permet d’accomplir l’ensemble des
déclarations sociales trimestrielles et annuelles auprès d’un des 2 centres nationaux institués au sein des
URSSAF de Paris et d’Aquitaine, spécialisés par secteur d’activité. Il dispense l’employeur d’établir un
bulletin de paie qui est réalisé par le centre national ; l’employeur règle l’ensemble des cotisations et
contributions sociales sur la base d’un décompte établi par le centre national compétent.
Le TESE compte environ 55 500 comptes actifs d’employeurs dénombrés chaque mois au premier trimestre
2017.
Désormais, le TESE évolue pour offrir aux petites entreprises, à l’automne 2017, les mêmes fonctionnalités
que celles ouvertes par le biais de la DSN : déclaration des salaires pour les indemnités journalières,
attestation employeur en cas de fin de contrat et, à partir de 2019, prélèvement à la source. Par ailleurs, le
centre en charge du TESE effectuera les formalités liées à la DSN afin d’offrir aux petites entreprises une
solution efficace et peu coûteuse pour celles qui n’ont pas à disposition de logiciel de paie ou d’expert-
comptable pour entrer dans le dispositif DSN généralisé à l’ensemble des entreprises depuis le 1er
janvier
2017.
0
20000
40000
60000
80000
100000
120000
T1 2015 T2 2015 T3 2015 T4 2015 T1 2016 T2 2016 T3 2016 T4 2016 T1 2017
Nombre d'employeurs CEA Nombre de salariés CEA
Nombre d'employeurs TESE Nombre de salariés TESE
No
mb
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’em
plo
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rs e
t d
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lari
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Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
42 • PLFSS 2018- Annexe 3b
1.5.2.2. Le chèque emploi associatif, l’outil central pour les petites associations et les fondations
Le chèque emploi associatif (CEA) est issu de la loi du 19 mai 2003, qui a institué ce dispositif spécifique
pour simplifier les déclarations sociales et le versement des cotisations sociales pour les petites associations
qui emploient des salariés. Le CEA tient lieu de contrat de travail et un centre national de traitement, institué
au sein de l’URSSAF du Nord (site d’Arras) calcule les cotisations et contributions dues et établit le bulletin
de salaire pour les salariés. Depuis l’ordonnance du 18 juin 2015, le seuil du CEA a été porté à moins de 20
salariés, comme celui du TESE.
Le CEA est aujourd’hui utilisé par plus de 37 000 associations et fondations et permet de déclarer chaque
mois plus de 85 000 salariés. Le nombre d’employeurs et de salariés augmente chaque année.
La loi du 16 avril 2008 a procédé à un alignement de la situation des salariés rémunérés avec le CEA sur le
droit commun en matière de congés payés. Depuis le 1er
janvier 2012, les employeurs n’ont plus à faire
l'avance de l'indemnité de congés payés de 10 % chaque mois et les salariés n’ont plus besoin de
provisionner mensuellement un dixième de leur salaire pour pouvoir se constituer une rémunération pour
cette période. En contrepartie, le salaire est versé à l’occasion de la prise de congés selon les règles
applicables à tous les salariés. Le centre national du CEA a accompagné les associations dans la mise en
œuvre de cette réforme. L’accès au service du CEA et les informations fournies aux utilisateurs ont
également été améliorés.
Le CEA, à l’instar de ce qui est fait pour le TESE, évolue également pour offrir aux employeurs les mêmes
fonctionnalités que celles dont ils bénéficieraient avec la DSN : déclaration des salaires pour les indemnités
journalières, attestation employeur en cas de fin de contrats, prélèvement à la source et des travaux sont
également en cours afin que le CEA émette des DSN à la place des employeurs.
Enfin, à moyen terme, des travaux seront engagés pour étudier les modalités de la convergence vers le CEA
du dispositif « Impact Emploi », instauré en 2003 pour les associations employant moins de 10 salariés et
qui permet la mise à disposition par l’ACOSS d’un logiciel de paie auprès d’un tiers de confiance. Cette
prochaine étape, qui vise notamment à recentrer les URSSAF sur leur cœur de métier de recouvreur et à ne
pas dupliquer les offres simplifiées du réseau, permettra ainsi de clarifier les offres à disposition des
associations, dans la continuité des évolutions engagées par l’ordonnance du 18 juin 2015.
1.5.2.3. Le titre emploi simplifié agricole, une offre de référence pour les déclarants du régime agricole
Tableau : Evolution du dispositif TESA
T3 2014 T3 2015 T3 2016
Nombre d'employeurs 42 215 44 218 44 489
Nombre de déclaration
d'embauche 451 610 449 765 417 244
Montant des cotisations de
sécurité sociale (en M€) 33,9 40,6 39,6
Taux de dématérialisation 75,57% 86,52% 91,60%
Source CCMSA : Données relatives au 3eme trimestre (correspondant à la pleine période d’utilisation du TESA)
Le titre emploi salarié simplifié agricole (TESA) permet une simplification des formalités liées à l’embauche
et à l’emploi de salariés sur de courtes périodes (CDD inférieurs à 3 mois) dans le secteur agricole. Dispositif
miroir du TESE, il permet en une seule démarche de prendre en compte 11 formalités (DPAE, contrat de
travail, bulletin de paie notamment) et constitue par ailleurs un outil efficace de lutte contre le travail
dissimulé dans l’agriculture. Ce dispositif simplifié couvre en effet 60% du volume des déclarations sociales
effectuées aux caisses de MSA.
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 43
Ce dispositif a également été modernisé dans le cadre de la loi du 13 octobre 2014 d'avenir pour
l'agriculture, l'alimentation et la forêt et l’ordonnance du 18 juin 2015 : le TESA sera prochainement étendu
aux TPE agricoles qui emploient moins de 20 salariés, pourra être utilisé pour déclarer des salariés
permanents dès 2018 et éditera pour le compte des employeurs un bulletin de paie clarifié qui sera remis
au salarié. Dans le cadre de la généralisation de la DSN, des travaux sont en cours pour adapter le TESA,
autant que de besoin, au système DSN, afin que les employeurs agricoles qui effectuent leurs formalités
sociales via le TESA puissent bénéficier des mêmes simplifications que ceux qui déclarent en DSN.
1.5.3. Les autres offres déclaratives : GUSO et CNFE, des guichets au service de publics plus spécifiques
1.5.3.1. Une offre déclarative de la branche recouvrement pour les entreprises ne disposant pas d’établissement en France : le Centre national des firmes étrangères et le Titre firme étrangère
Tableau : Evolution des dispositifs CNFE et TFE
31/12/2014 31/12/2015 31/12/2016
Nombre de comptes CNFE 7 464 7 684 7 841
dont nombre de comptes TFE 547 650 778
Cotisations encaissées en M€ 324 335 402
Institué par la LFSS pour 2004, le Centre national des firmes étrangères (CNFE) est destiné aux entreprises
n’ayant pas d’établissement en France. Il leur permet d'employer un ou plusieurs salariés sur le territoire
français, de les affilier au régime français de sécurité sociale et de payer les cotisations et contributions pour
financer leur protection sociale. Cette offre participe au développement de l’attractivité du territoire
français. Le CNFE est géré par l’URSSAF d’Alsace (site de Strasbourg) et est représentatif des efforts
déployés pour aller au-devant des besoins des entreprises étrangères par la mise en place d’un lieu
spécifique dédié aux déclarations sociales. En 2016, on dénombrait en moyenne (hors TFE) 7 063 comptes
actifs. Les activités les plus représentées sont le commerce, les activités scientifiques et les services
administratifs et de soutien (65% du total). L’essentiel des comptes concerne l’Allemagne, le Royaume-Uni
et la Belgique. Plus de 87% des employeurs ont déclaré entre 1 et 3 salariés et 64% des entreprises
étrangères déclarant au CNFE ont utilisé la DSN en 2016 pour effectuer leurs déclarations sociales. Le
montant total des cotisations recouvrées en 2016 s’élève à 367 M€.
Cette offre est complétée par le titre simplifié firme étrangère (TFE). Ce titre simplifié peut être utilisé par les
entreprises de moins de 20 salariés, quel que soit le contrat de travail de ces derniers, contrat à durée
indéterminée ou déterminé. A l’instar des autres titres simplifiés, le TFE permet, en un seul document,
d’accomplir les formalités liées à l'embauche et à l’emploi de salariés (déclaration préalable à l'embauche -
DPAE - et contrat de travail notamment) et de faire une seule déclaration pour les organismes de protection
sociale gérant les régimes collectifs et obligatoires : URSSAF, Humanis International pour la caisse de
retraite complémentaire, la caisse de retraite supplémentaire, l’organisme de prévoyance, la caisse de
congés payés du bâtiment et la caisse interprofessionnelle de congés payés. Un seul règlement est
nécessaire pour les cotisations de protection sociale obligatoire dues à ces organismes auprès du CNFE. À
partir de la déclaration de l'employeur, le CNFE calcule les cotisations dues et lui adresse un décompte de
cotisations sociales ainsi que le bulletin de paie. On a dénombré 778 comptes actifs en 2016 pour un
recouvrement total de 18,4 M€ de cotisations.
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
44 • PLFSS 2018- Annexe 3b
1.5.3.2. Une offre développée en partenariat avec Pôle Emploi pour les employeurs occasionnels d’artistes du spectacle vivant : le GUSO
Tableau : Evolution du dispositif du GUSO
2015 2016
Nombre d'employeurs ayant utilisés le GUSO 82 309 82 290
Nombre de salariés déclarés 67 373 68 512
Cotisations encaissées en M€ 103,5 105
A la différence des autres offres de service, le guichet unique du spectacle vivant est un dispositif
obligatoire de déclaration et de paiement des cotisations sociales pour toute structure qui remplit les 2
conditions cumulatives suivantes : employer pour une durée déterminée un ou plusieurs artistes ou
techniciens du spectacle et n'avoir pour autant pour activité principale ni l'organisation, la production ou la
diffusion de spectacles, ni l'exploitation de lieux de spectacles. Le GUSO a été mis en place en 1999 suite à
une réflexion menée conjointement entre les organismes de protection sociale du domaine du spectacle
(AFDAS, Unedic, Audiens, Congés spectacles, CMB, URSSAF) et les représentants de la profession. Il est
obligatoire depuis le 1er
janvier 2004. L’opérateur national est Pôle Emploi.
Le GUSO permet de remplir en une seule fois l’ensemble des obligations légales auprès des organismes de
protection sociale. Ce dispositif simplifié constitue un élément important de la lutte contre le travail
dissimulé et par conséquent, de protection des droits sociaux des artistes et techniciens du spectacle vivant.
L’offre repose sur une déclaration unique simplifiée (DUS), qui permet de déclarer de manière simple et
adaptée aux spécificités de ces professions les artistes et techniciens.
En 2016, près de 68 000 salariés ont été déclarés par plus de 82 000 employeurs à travers le dispositif
GUSO. A ce jour, 488 000 employeurs et 259 000 salariés intermittents ont utilisé les services du GUSO. Ces
chiffres sont le témoignage et la démonstration de sa pertinence au service du spectacle vivant. Près de
66% des déclarations uniques et simplifiées (DUS) sont réalisées via internet ou échange de données
informatisées, soit une progression de 6 points par rapport à 2015.
Le GUSO améliore également sa qualité de service avec, depuis le premier semestre 2017, un nouveau site
internet, plus ergonomique et simple d’utilisation. Il a aussi mis en place une personnalisation plus forte de
son offre avec des interlocuteurs uniques pour chaque grand compte. Enfin, à l’instar des autres dispositifs
simplifiés, il prendra en charge à partir de 2019, pour le compte des employeurs occasionnels d’artistes du
spectacle vivant, la mise en œuvre du prélèvement à la source.
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 45
2. Le renforcement de la simplification des démarches et la poursuite des travaux d’amélioration de la qualité du service rendu pour les assurés du RSI
2.1. Des actions concrètes en matière de simplification et de qualité de service ont été mises en œuvre
2.1.1. 20 actions en faveur des assurés du RSI ont été lancées en 2015
Suite aux conclusions du rapport remis en septembre 2015 par des parlementaires pour améliorer le
fonctionnement du RSI1, 20 actions en faveur des assurés du RSI ont été lancées en juin 2015 afin de fournir
aux 6,3 millions d’assurés du RSI un service de qualité. Ce programme de réformes concrètes vise ainsi à
améliorer les relations entre les travailleurs indépendants et leurs organismes de protection sociale. Les
mesures présentées s’organisent autour de 3 priorités, déclinées en 20 actions concrètes :
- L’amélioration de la qualité des relations du RSI avec ses assurés, qu’elles soient téléphoniques ou
écrites. Cette priorité a conduit notamment à la ré-internalisation, depuis le 1er juillet 2015, de la
fonction téléphonie, ce qui permet une réponse au cotisant plus experte et donc plus efficace, età la
révision de la plupart des courriers par des groupes de relecture incluant des usagers du RSI. Des
médiateurs de terrain, personnalités neutres et extérieures aux organismes, ont été par ailleurs
institués dans les caisses locales pour résoudre les cas les plus complexes ;
- L’amélioration de la qualité de service, notamment par la simplification des démarches pour les
assurés qui relèvent de plusieurs régimes au titre de différentes activités ou la mise en place de
mécanismes sécurisés et dématérialisés de paiement des cotisations (télé-règlement, disponible dès
2016) ainsi que par la mise à disposition de nouveaux services dématérialisés ;
- Des procédures de recouvrement adaptées, notamment en assouplissant les étapes du
recouvrement amiable afin d’apporter une réponse graduée aux cotisants et d’éviter le plus
possible la signification des contraintes par voie d’huissier.
2.1.2. Un suivi de leur mise en œuvre resserré et impliquant les usagers
Afin de garantir le suivi de la mise en œuvre de ces mesures, au plus près des attentes des assurés et de
leurs besoins, un comité dédié a été institué le 15 décembre 2015 qui s’est réuni régulièrement jusqu’en
février 2017.
Ce comité informel résulte d’une démarche innovante de transparence et d’association pleine et entière des
principaux intéressés – les assurés eux-mêmes. Il associe l’ensemble des parties par une représentation
large, qui comprend les parlementaires qui ont travaillé depuis 2012 dans le sens du redressement de ce
régime, des représentants des organisations professionnelles intéressées (union des professions artisanales,
confédération générale des petites et moyennes entreprises, union nationale des professions libérales
notamment), les administrations et organismes de sécurité sociale concernés ainsi qu’un panel représentatif
de travailleurs indépendants affiliés au RSI, qui ont été sélectionnés par un prestataire externe de manière à
garantir en totale transparence, une parfaite représentativité parmi des artisans, commerçants, professions
libérales, dont des micro-entrepreneurs.
Le comité a organisé des groupes de travail sur des thèmes nécessitant des approfondissements, demandé
aux services du RSI et aux autres administrations en charge de la protection sociale obligatoire des
travailleurs indépendants, des éclaircissements ou évaluations sur certains points précis et émis des
propositions ou recommandations dans la continuité des mesures issues des différents rapports
parlementaires.
Au terme de chaque séance, le comité a rendu un avis sur l’état d’avancement des mesures, avis qui a été
formalisé par un communiqué de presse publié à la fois sur le portail « securite-sociale.fr » et sur le site du
RSI2.
1 Rapport des députés Sylviane Bulteau et Fabrice Verdier, juin et septembre 2015
2 https://www.rsi.fr/a-propos-du-rsi/qui-sommes-nous/nos-objectifs/20-mesures-gouvernementales.html
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
46 • PLFSS 2018- Annexe 3b
Lors de la séance du 21 février 2017 ont été présentées les propositions des assurés membres du comité :
une communication personnalisée, centrée sur la prévention et la détection en amont des difficultés, au
travers d’outils digitaux paramétrables à la demande (rappel des échéances de cotisations par exemple), la
mise en place d’une plateforme intégrant un système de « chat », ou encore un accès direct aux données
personnelles afin d’en modifier soi-même le contenu (changement d’adresse). Les participants ont
également avancé la nécessité de moderniser la partie éditoriale du site www.rsi.fr, l’enquête de satisfaction
réalisée par l’institut Médiamétrie en 2016 a montré que 81% des internautes qui ont visité le site du RSI le
trouvent clair et 78% l’estiment utile. Le RSI a depuis engagé des travaux pour répondre à ces besoins
clairement exprimés par les travailleurs indépendants.
2.2. Les résultats se sont traduits par une simplification des démarches, une meilleure lisibilité du prélèvement social et une amélioration de la qualité de service
Les actions et mesures engagées ces dernières années par les pouvoirs publics, le RSI et la branche
recouvrement du régime général ont permis de rétablir une gestion normalisée du recouvrement des
cotisations dues par les travailleurs indépendants. En 2016, la situation du régime est rétablie comme le
constatent de nombreux rapports, parmi lesquels en septembre 2015 le rapport de la mission parlementaire
confiée aux députés Sylviane Bulteau et Fabrice Verdier et l’avis du comité économique, social et
environnemental de septembre 20151.
Aujourd’hui la majorité des actions prévues ont été réalisées et les autres sont en cours de déploiement.
2.2.1. Une meilleure visibilité des cotisants sur leurs cotisations sociales et les facilités de paiement dont ils bénéficient
L’ajustement du calendrier de paiement des cotisations afin d’assurer une meilleure coïncidence
avec le revenu effectivement perçu (ou réforme dite du « 3 en 1 »), est en vigueur depuis fin 2015. Cette
généralisation de la régularisation anticipée des cotisations a permis aux travailleurs indépendants de mieux
maîtriser leurs échéances et leur trésorerie par rapport à la situation antérieure qui pouvait se révéler
préjudiciable aux assurés en cas de fortes variations de leurs revenus. Ce mécanisme conduit à calculer
d’abord les cotisations et contributions provisionnelles de l’année N sur le revenu de l’année N-2 puis à les
ajuster au cours de l’année N dès la connaissance du revenu définitif de l’année N-1. La régularisation des
cotisations et contributions de l’année N sur le revenu définitif de cette même année intervient non plus en
fin d’année N+1, mais dès que ce revenu a été déclaré, donc au début de l’année N+1. Ainsi, le
remboursement du trop-versé intervient plus tôt au cours de l’année N+1 et le paiement de complément
éventuel de cotisations et contributions est étalé sur l’ensemble des échéances restantes.
Cette généralisation de l'ajustement et de la régularisation anticipée, dite réforme du « 3 en 1 », a
également pour conséquence un allègement des charges administratives par l’envoi désormais d’un seul
échéancier valant avis d'appel de cotisations au lieu de 3 envois auparavant.
Une information des cotisants du montant des cotisations dues dès la déclaration annuelle de
revenus est disponible depuis 2016. Ainsi, un simulateur du montant des cotisations sociales utilisable à
tout moment est disponible sur le site du RSI permettant au cotisant d’avoir une plus grande lisibilité sur
son prélèvement et ses droits sociaux. Lorsqu’il déclare ses revenus, le travailleur indépendant peut disposer
automatiquement d’une estimation des montants dus grâce à un simulateur des cotisations et contributions
provisionnelles disponible depuis le 30 mars 2016 sur le site wwww.net-entreprises.fr. A la manière de la
déclaration pour l’impôt sur le revenu, la simulation permet désormais au cotisant de prendre connaissance
du montant des cotisations dues en fonction du revenu qu’il a déclaré au moment où il effectue sa
déclaration sociale annuelle .
Cette information sur le montant prévisionnel des cotisations dues s’accompagne d’une simulation des
droits acquis pour la retraite de base et la retraite complémentaire (trimestres/points) sur la base des
revenus déclarés par le cotisant lors de la campagne annuelle de déclaration des revenus.
1 Précédés en juin 2014 par le rapport sénatorial remis par MM. Cardoux et Godefroy au nom de la MECSS, intitulé « RSI, 8 ans après la
réforme, restaurer la confiance »
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 47
La procédure du revenu estimé permettant d’ajuster sa déclaration de revenus sur la base de
montants estimés est entrée en vigueur fin 2015 et est aujourd’hui connue et utilisée par les cotisants. Fin
décembre 2016, 115 456 demandes de revenus estimés avaient été effectuées. Ce dispositif optionnel
d'ajustement des cotisations provisionnelles sur le revenu estimé de l'année en cours permet au travailleur
indépendant, en cas de variation d’activité, d’ajuster rapidement l’échéancier de cotisations par rapport aux
variations anticipées de son activité. Il consiste, lorsque les travailleurs indépendants estiment que les
revenus d’une année vont varier par rapport à ceux de l’année précédente, à leur permettre de demander à
ce que le calcul de leurs cotisations provisionnelles soit effectué sur la base du revenu qu’ils escomptent
réaliser sur l’année en cours à la place du dernier revenu connu.
Certains travailleurs indépendants hésitaient toutefois encore à utiliser ce dispositif, notamment du fait de
l’application de majorations en cas d’écart de plus d’un tiers entre le revenu estimé et le revenu réellement
réalisé. C’est pourquoi depuis le 1er
juillet 2015, les déclarations anticipées d’un revenu estimé de plus d’un
tiers du revenu réellement réalisé ne sont plus pénalisées, dès lors que le cotisant justifie que l’évaluation du
revenu a bien été faite en fonction des éléments connus au moment de sa demande.
2.2.2. Une meilleure offre de services permettant de faciliter les démarches des travailleurs indépendants
L’accélération, lors des régularisations annuelles, des remboursements de cotisations grâce à une
simplification des contrôles est opérationnelle depuis 2015. Afin de réduire les délais de remboursement,
revendication légitime des cotisants, les procédures de contrôle préalable ont été remplacées par des
procédures de contrôle a posteriori depuis le 1er juillet 2015, pour l’ensemble des exercices 2015 et
antérieurs, dans toutes les situations rencontrées par les travailleurs indépendants (régularisation classique
annuelle, déclaration tardive de revenus, estimation du revenu courant, fin d’activité). Dans tous les cas, les
demandes de remboursement sont désormais traitées dans un délai maximum de 30 jours. Au cours de
l’année 2016, 529 646 travailleurs indépendants ont été remboursés dans le cadre de la procédure du 3 en 1
pour un montant total de 1,134 milliards d’euros, soit un avantage de trésorerie appréciable pour ces
assurés.
En cohérence avec les obligations de dématérialisation définies par l’administration fiscale, la loi de
financement de la sécurité sociale pour 2014 a posé une obligation de dématérialisation des déclarations et
du paiement des cotisations et contributions de sécurité sociale des travailleurs indépendants lorsque le
revenu professionnel dépasse un certain seuil déterminé par décret. Le décret du 2 mai 2017 est venu
abaisser ces seuils de dématérialisation, fixés désormais à respectivement 10% et 25% du plafond annuel de
la sécurité sociale pour les travailleurs indépendants « classiques » et les micro-entrepreneurs. Cela permet
ainsi de fiabiliser les données déclarées, et donc le calcul des cotisations, par des contrôles de cohérence
contribuant à sécuriser l'appel de cotisations. Il s’agit également de faciliter et de fiabiliser la constitution
des droits contributifs des travailleurs indépendants (indemnités journalières, droit à l'assurance vieillesse et
droit à l'assurance invalidité – décès). La dématérialisation permet enfin de faciliter l'anticipation de la
régularisation anticipée des cotisations et contributions sociales de sécurité sociale des travailleurs
indépendants.
Cette obligation de dématérialisation s’est accompagnée de la mise en place du télépaiement,
mécanisme sécurisé, dématérialisé et gratuit de paiement des cotisations. Ce service a été ouvert pour le
paiement des échéances trimestrielles en avril 2016 et pour le paiement des échéances après accord de
délais de paiement en février 2017. Au cours de l’année 2016, 64 144 paiements avaient été effectués par
l’intermédiaire du télé-règlement pour les échéances en cours, pour un montant global de 214 millions
d’euros.
Ce moyen de paiement permet d’effectuer un ordre de paiement simple, de manière dématérialisée, et en
toute sécurité. Il présente également l’avantage de donner l’ordre de paiement avant l’échéance et d’éviter
ainsi tout risque de retard ou de pénalité (le compte n’est débité qu’à la date d’échéance). Il constitue par
ailleurs une alternative très supérieure au chèque qui nécessite pour les assurés bénéficiant des services
d’un expert-comptable, une signature physique et un envoi, et présente en outre des risques de non-
fiabilité lors de l’encaissement.
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
48 • PLFSS 2018- Annexe 3b
Selon l’enquête de satisfaction effectuée par l’institut Médiamétrie en 2016, les modalités de paiement
offertes aux travailleurs indépendants, dont le télé-règlement, sont perçues comme adaptées par 70% des
cotisants actifs.
Les services personnalisés en ligne mis à la disposition des usagers se sont enrichis d’un nombre
croissant d’outils digitaux, facilitant l’accès à ces offres de service en permettant aux assurés d’effectuer un
certain nombre de démarches via leur « compte personnel en ligne », notamment une demande de délais
de paiement, une modification de la périodicité du paiement de leurs cotisations (mensuelle ou
trimestrielle), une demande d’attestation de paiement de la CSG et de la CRDS ou de la contribution à la
formation professionnelle.
Plus récemment et afin de renforcer la visibilité pour les travailleurs indépendants des cotisations dues et
des prestations perçues, de nouvelles fonctionnalités ont été introduites dans le compte personnel en ligne
du cotisant, permettant notamment le téléchargement de l’avis d’appel de cotisations et le télépaiement. En
matière d’assurance maladie, le cotisant peut désormais consulter les supports et programmes de
prévention, il peut accéder à son dossier personnel de prévention et de dépistage et en matière d’assurance
retraite, il peut procéder à l’estimation de ses droits à l’assurance vieillesse acquis. Sont également mis à
disposition dans le compte personnel de l’assuré divers documents et attestations (ainsi, attestation
d’affiliation ou de radiation, attestation fiscale relative aux pensions d’assurance vieillesse versées par le
RSI).
Ces évolutions sont appréciées par les utilisateurs : mi-février 2017, plus d’un million d’assurés avaient
ouvert un compte en ligne. Concernant plus particulièrement les attestations d’affiliation et de radiation,
disponibles en ligne depuis juillet 2016, 30 000 demandes avaient été effectuées à la fin du mois de
septembre 2016. 79% des nouveaux affiliés et 81% des cotisants actifs qui ont créé leur compte en ligne en
sont satisfaits.
2.2.3. L’amélioration de l’accueil, de l’écoute et de la communication avec les assurés
Afin de rétablir le lien de confiance entre le RSI et les assurés, l’accent a été mis sur la qualité et la réactivité
des réponses apportées aux travailleurs indépendants et sur l’écoute qui leur est accordée. Ces efforts
portent leurs fruits : 61% des assurés interrogés pour l’enquête de satisfaction RSI-Médiamétrie de 2016
sont satisfaits de leurs contacts avec le RSI, contre 56% en 2015.
Une action majeure entreprise par le RSI a été d’achever la révision des courriers adressés à ses
affiliés afin de garantir une plus grande lisibilité et une meilleure compréhension de ces documents. Chaque
modèle de courrier a été ainsi soumis à des groupes de relecture composés d’assurés, groupes chargés de
proposer des améliorations tant sur la présentation des courriers que sur leurs contenus.
Une nouvelle charte rédactionnelle a été diffusée et appliquée en septembre 2016 et à la fin du premier
semestre 2016 la majorité des courriers avaient ainsi pu être revus et corrigés. Selon l’étude de satisfaction
Médiamétrie, les courriers sont jugés utiles par 78% des nouveaux affiliés. Les deux tiers des nouveaux
affiliés/cotisants considèrent que les avis d’appel sont clairs et présentent une bonne visibilité des
échéances de paiement.
L’objectif d’amélioration de la qualité de l’accueil téléphonique a conduit les pouvoirs publics à ré-
internaliser la fonction de téléphonie au sein des caisses RSI dès le 1er
juillet 2015, fonction auparavant
assurée par des prestataires extérieurs. Les télé-conseillers du RSI, experts de la réglementation, donnent
désormais aux travailleurs indépendants des réponses personnalisées et adaptées aux attentes et aux
situations particulières des cotisants. L’accueil téléphonique s’est ainsi considérablement amélioré.
Depuis début 2016, des médiateurs de terrain départementaux ont été déployés sur l’ensemble du
territoire afin de rendre plus fluides les relations entre les cotisants et le RSI en cas de difficultés
particulières. Ils ont pour mission de résoudre les litiges en cas de dossiers complexes ou de difficultés
persistantes. Travaillant en concertation étroite avec les caisses RSI, les médiateurs sont des interlocuteurs
neutres, pouvant être directement saisis par les assurés. Choisis pour leur expérience et leur connaissance
de la protection sociale des travailleurs indépendants, leur indépendance au regard des services et de la
gouvernance de la caisse est garantie. En 2016, 5 001 demandes de médiation ont été reçues, 2 075 ont été
jugées recevables et parmi elles le taux de réussite des dossiers est de 78%.
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
PLFSS 2018- Annexe 3b • 49
Le RSI a également déployé différents outils afin d’améliorer l’information donnée aux travailleurs
indépendants, tant au travers du site internet institutionnel que par le déploiement de réunions associant
ses principaux partenaires (chambres consulaires, ordre des experts-comptables principalement), ou par une
présence renforcée du RSI dans les stages pour l’installation en chambres consulaires. C’est ainsi que, en
2015, le RSI avait participé à 91% des 2900 stages à l’installation organisés par les chambres des métiers.
Enfin, l’instauration d’un plan complet de traitement des réclamations par la caisse nationale du RSI,
le pilotage exercé par elle et l’homogénéisation des pratiques à travers l‘implication de chaque direction
régionale dans le suivi des réclamations ont permis une baisse notable de ces sollicitations.
2.2.4. L’adaptation des procédures de recouvrement amiable pour une meilleure réponse aux besoins des travailleurs indépendants
La démarche de recouvrement amiable ayant pour objectif de résoudre les difficultés de paiement sans
recourir à une procédure forcée (intervention d’huissier notamment) est systématiquement privilégiée par
les caisses du RSI, conformément à l’une des 20 mesures décidées par les pouvoirs publics.
Ainsi, au cours de l’année 2016, le contact téléphonique a été privilégié dans le cadre du recouvrement
amiable, ce qui a permis de vérifier si l’engagement des procédures de recouvrement forcé peut être évité
et par conséquent d’adapter la réponse de la caisse de manière graduée, en fonction de la situation
économique et financière de l’assuré concerné, notamment par la proposition de solutions telles que le
paiement fractionné ou étalé dans le temps.
Par ailleurs, une procédure d’envoi par lettre recommandée avec accusé de réception a été mise en place
depuis fin 2015 pour toutes les créances de cotisations d’un montant peu élevé, évitant l’intervention
systématique des huissiers. Environ 80 000 contraintes ont été en 2016 délivrées au moyen de cette
nouvelle procédure.
2.2.5. La suppression de l’interlocuteur social unique et le renforcement du pilotage et de la gouvernance de l’ensemble de la chaîne de recouvrement, dont les réseaux URSSAF et RSI sont conjointement responsables
L’article 16 de la loi de financement pour 2017 a supprimé l’organisation du recouvrement issu de la mise
en place en 2008 de l’interlocuteur social unique (ISU) et a clarifié les compétences des acteurs en charge
du recouvrement des cotisations dues par les travailleurs indépendants, le réseau du RSI et celui des
URSSAF, afin d’instaurer un pilotage et une gouvernance robustes sur l’ensemble de la chaîne du
recouvrement.
L’expérience de l’ISU a en effet démontré que la partition des rôles en la matière, à savoir une organisation
complexe et parfois l’enchevêtrement des compétences, non seulement nuisaient à l’efficacité du
recouvrement, ce qui pouvait se traduire en des conséquences négatives directes pour les cotisants, mais
aboutissait aussi à un système de recouvrement très complexe à gérer par les organismes, conduisant à des
dysfonctionnements. Par ailleurs, la répartition des compétences RSI-URSSAF issus de l’ISU était devenue
obsolète, les pouvoirs publics ayant décidé dès 2013 de mettre en place des équipes opérationnelles issues
à la fois des caisses du RSI et des URSSAF pour travailler ensemble, en un même lieu, permettant le
traitement de bout en bout, en commun de la gestion du recouvrement.
C’est pourquoi une responsabilité conjointe des deux réseaux sur la totalité des missions de recouvrement a
été instituée par la loi, responsabilité confiée à une gouvernance unique au niveau national, par la
désignation d’un directeur du recouvrement dédié aux travailleurs indépendants responsable à la fois
devant l’ACOSS et devant la caisse nationale du RSI. Cette gouvernance se décline à l’échelon local par la
désignation de responsables locaux du recouvrement dédiés aux travailleurs indépendants, rendant des
comptes à la caisse de base du RSI et à l’URSSAF et encadrant des équipes mixtes issues des deux réseaux.
Cette nouvelle organisation du recouvrement a permis d’institutionnaliser le travail de coordination étroite
effectué sur le terrain par les équipes des URSSAF et du RSI qui avait permis de résoudre progressivement
les dysfonctionnements nés de la partition des compétences instaurée par l’ISU et de normaliser la situation
du régime. Elle permet également de fonder le recouvrement des cotisations sociales des travailleurs
Mesures de simplification en matière de recouvrement des recettes de sécurité sociale
50 • PLFSS 2018- Annexe 3b
indépendants sur une organisation simple, autour d’une structure unique, entièrement dédiée pour assurer
une qualité de services suffisante aux assurés, et ayant la maîtrise de l’ensemble des moyens nécessaires, y
compris dans le domaine informatique.
Afin de garantir sa pleine efficacité, la réforme a été déployée dès le début de l’année 2017 : le directeur
national en charge du recouvrement des cotisations dues par les travailleurs indépendants ainsi que les
responsables locaux ont été nommés dans les deux premiers mois de l’année. Le décret du 7 mai 2017 est
venu préciser les contours de cette organisation et de ce pilotage unique en déterminant notamment les
axes prioritaires fixés à ces nouvelles équipes chargées du recouvrement, au premier rang desquels la
performance du recouvrement, la qualité de service rendu aux cotisants et le pilotage des systèmes
d’information.
Les travaux engagés pour assurer l’adossement du RSI au régime général seront d’autant facilités par cette
organisation et cette gouvernance renforcées et désormais clarifiées, dans un objectif de sécurisation du
recouvrement et d’amélioration de la qualité de service rendu, au bénéfice du des assurés indépendants.