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L'or et la transmutationdes mtaux / par G.-
Thodore Tiffereau,....prcds de : Paracelseet l'alchimie au XVIe [...]
Source gallica.bnf.fr / Universit de Paris Sud 11
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Tiffereau, Cyprien-Thodore (1819-19..). L'or et la transmutation des mtaux / par G.-Thodore Tiffereau,.... prcds de : Paracelse et l'alchimie au XVIe sicle / par M. Franck,....1889.
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L ~f transmutation des mtaux
Paris 1889
TFFEREAU~T
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Symbole applicablepour tout, ou partie
des documents nrucrofMms
Original tt!tS!b!e
N F Z 43-120-10
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Symbole applicablepour tout, ou partie
des documents mtcrofttms
Texte dtrtor reliure dfectueuse
MFZ43-~20-n 1
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COHECTMND'8UVBA6ESRELATIFS AUX
SCIENCES HERMTIQUES
L'ORETLATMSMMLTMN DESMTAUX
MB~IOTH~UE CHACORNAC
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L'OR
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LA TRANSMUTATtON DES MTAUX
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COLLECTtON B'OUVRA&ES RELATIFSALX
SCIENCES HERMTIQUES&'HShAr~~H~t'M.jHt.Est.KRM)S
Ut t
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faibles atomes d'or peine visibles ta vue simple maisrien ne prouve que, cette fois encore, ta majeure partiede t'or n'ait pas t projete hors du tube.
M. Levot me dit alors Vous voyez qu'il n'y a relle-
ment pas d'or produit en quantit apprciable. Je recon-
nais, lui dis-je, que l'or dpos n'est pas en aussi grande
quantit qu'il devait t'tre, ce que ('attribue la maniredont les tubes ont t chauds. Je demandai alors
M. Levt de chauffer au bain de sable les quatre tubes
qui restaient, afin d'oprer dans tes mmes circonstances
que celles o j'opre Grenelle. M. Levot me rponditNous en avons assez, nous savons quoi nous en tenir
quand vous aurez des procds plus sdrs, et que vous
produirez des quantits d'or appreiaBts, venez metrouver. Mais si j'en tais l, je n'aurais plus besoin d'en-
couragement. Ce que je sollicite, ce sont prcismentles moyens de pouvoir continuer mes expriences et per-fectionner madcouverte. Je ferai observer seulement ici
que, quand on opre sur deux dcigrammes de matire,it est trs difficile d'avoir des quantits d'or apprciablesce que je tenais constater, c'est qu'avec de l'argentchimiquement pur, je pouvais produire de l'or. C'est
pour cela que j'insistais si vivement auprs de M. Levot,
pour avoir de l'argent exempt de toute trace d'or.
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t0.t LOR
Ewresum,i)mesembtequ'itate'constat~
t" Que certaines parties de limaille d'argent restent
inattaques dans l'acide nitrique, qu'elles ne se dissolvent
qu'aprs un certain temps d'buttition.
2" Qu'il se forme constamment un dpt noir, ptus ou
moins abondant.
Que ce dpt noir est entirement soluble dans te
mlange des deux acides nitrique et sulfurique.
Que le mlange de ces deux acides dissout l'or,
ainsi qu'une exprience faite sur un morceau d'or pur l'a
constat seton moi il y a dissolution de l'or, et non d-
sagrgation du mtal.
Que l'or ne se dpose qu'aprs une buttition pro-
longe et un dgagement abondant de vapeurs- nitreu-ses.
6" Enfin, que t'or se dpose en pellicules excessive-
ment minces, avec l'clat de l'or mtattique le plus
pur.
7" Quant au fait capital, ce n'est point moi me pro-
noncer Je crois devoir m'abstenir.
M. Levol m'ayant dit qu'il n'y avait pas lieu faire un
rapport sur ces expriences, j'ai pris le parti de les rap-
peler ici, afin d'clairer cet gard le jugement des per-
sonnes au courant de mes travaux et de celles auxquel-
t'
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LA TRANSMUTATION DES MTAUX te~
les j'avais annonc ces expriences. Ce que je regretteinfiniment, c'est que M. Levol n'ait pas eu assez de
de temps disponible pour continuer et rpter cesex-
priences qui, aprs tout, ont t trs onreuses pour moi
par la perte de mon temps et par mon dplacement. puis-que je n'ai pour moyen d'existence que te produit de montravait. Cependant, je n'ai point hsit un instant sures sacrifices qu'allaient m'imposer ces expriences. Cefut un grand dsappointement pour moi de voir qu'on nevoulait ni les continuer ni me permettre de terminercelles qui taient commences o je croyais rencontreraide et protection, je n'ai eu que la plus amere des d-
ceptions on m'a oppos la plus cruelle fin de nonrecevoir.
On commence par trouver qu'il est difficile, sinon im-
possible, de prparer de ['argent chimiquement purce qui est bien autrement impossible pour les autres m-
taux, cuivre, fer, zinc, etc. La raison en est toute simpleon emploie, pour tes obtenir purs, les ractifs qui agis-sent sur eux en modifiant leur tat molculaire, dans un
rapport plus ou moins restreint, suivant des circonstan-
ces inapprciables jusqu' prsent, et qui constituent tehasard des oprations ces parties ainsi modifies sont
aptes passer un tat suprieur d'inaltrabilit en pr-
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t0& L'OR
sence des agents oxydants. H en sera de mme pouf
tous les mtaux, si t'en cherche les avoir un tat de
puret parfait. C'est une tude &faire que de chercher
tes causes qui modifient ainsi les proprits des corps,afin d'empcher ces altrations molculaires de se pro-
duire, et d'obtenir des mtaux chimiquement purs; au-
trement, il ne sera jamais ppssible d'y arriver. C'est, ce
me semble, pendant le passage d'un corps par ces divers
tats d'oxydes, que certaines parties de ces mtaux se
modifient entirement (surtout en prsence de la lumi-
re sotaire), mais en des quantits si faibles qu'elles nesont pas encore appciaMes nos moyens d'investiga-tions. C'est a nous nous tenir sur nos gardes, afin dcsaisir la- cause de ces variations pour tes continuerou les arrter notre gr. Ce point obtenu, la trans-mutation des mtaux deviendra un art des plus impor-tants.
Selon notre manire d'envisager les mtaux, ils doi-vent tre forms seulement d'hydrogne, combin dediverses manires et en diverses proportions avec t'oxy-gne ces combinaisons formeront tous les mtaux quiexistent et qui peuvent exister, lesquels seront plus oumoins altrables ou oxydables selon qu'ils renfermerontune plus grande quantit d'hydrogne, et d'autant moins
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LA TRANSMUTATION DES MTAUX !0~
Kttrabte~ qu'i) rentermeront- une ptus grande quantit
d'oxygne. Ainsi, d'aprs ces donnes sur cette ctasse
de corps, it suffira pour rendre un mta) parfait de lui
faire absorber, dans certaines conditions; de l'oxygneou de lui enlever de ['hydrogne, et Mec M*M pour te
rendre moins parfait, il ne faudra que lui entever de
['oxygne, ou tui faire absorber de l'hydrogne.Le mtal pur primitif serait donc t'hydro~ene inaftra-
bte dans ses proprits: nous ne te connaissons qu' l'tat
gazeux nous n'avons encore pu :e solidifier, ce qui nous
aurait sans doute eetair sur sa nature. L'eau serait donc
un oxyde mtallique liquide particuHer, diffrent des
autres qui sont solides, de mme que nous avons un me-
taifiqutde, [e mercure, tandis que tous tes autres sont
plus ou moins solides il ne peut rien y avoir d'trangedans cette manire de voir, qu'on pourrait, aprs tout,
appuyer de bien d'autres faits ptus concfuants que ne te
sont tes deux tats d'tre de ces corps ta tempratureordinaire.`
Les travaux du clbre Van Mbns ce sujet, publis Louvain, en tS: montrent que des hommes de science
ont dj envisag ta question des mtaux sous le mme
point de vue.
Les mtaux qui doivent renfermer te plus d'hydrogne
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'08 L'OR
seront l'ammonium, tepotassiunr.te sodium.etc.~etceux de ta mme srie qui doivent en renfermer le moins
par rapport l'oxygne seront le platine, l'or, l'argent,etc. C'est ce qui est indiqu en quelque sorte, par leur
densit, leur peu d'affinit pour l'oxygne, leur attrabi-ttt en prsence des oxydes alcalins des premiers mtaux
qui, au contraire, ont une faible densit et une grandeavidit pour l'oxygne.
Je reconnais toute l'insuffisance des faits pour tablir
convenablement cette thorie des mtaux, puisque {e nesuis point encore parvenu extraire l'oxygne d'un mtat
quelconque, de l'or par exemple, ce qui l'aurait ramen l'tat d'argent ou d'un autre mtal. Malheureusement
tesappareitstnemanquentpout'tenter des expriencesdans ce ot il n'est peut-Strepas donn ta science d'yarriver; mais, au moins, j'aurais voulu avoir la satisfaction
d'avoir, par des essais suffisamment concluants, ouvertla voie des recherches nouvelles d'une incalculable por-te.
Qu'on me permette d'ajouter ici quelques mots sur les
consquences probables de cette dcouverte sous le rap-port de nos intrts, et de la suppression de notre mon-
naie d'or et d'argent.Les mtaux tant reconnus des corps composs, dri-
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LA .TRANSMUTATtO!) DES MTAUX t09
vanf tes uns des autres, la production derorartinciet
constate, notre monnaie or et argent ne peut plus se
maintenir tt ou tard, il faudra qu'elle disparaisse de
nos relations commerciales, pour devenir une marchan-
dise, comme tous les autres produits de l'industrie hu-
maine.
fi y a d'ailleurs des raisons trs-plausibles de croire
qu'il doit en tre ainsi dans un avenir trs prochain;
pour le moment, la suppression de t'or comme monnaie
semble imminente; dans t'tat actuel des choses c'est ce
qu'on peut prvoir rien que par l'abondante productiondes mines d*or de ta Californie et de l'Australie seule-
ment, qui continuent de verser l'or outre mesure dans
~circulation'.
La. production de l'argent n'est plus en rapport ni
avec celle de l'or, ni avec les frais d'extraction, qui res-
tent peu prs toujours tes mmes, pour les mines d'ar-
gent, parce que les filons argentifres sont d'une pro-duction plus uniforme que tes filons aurifres, qui ne
peuvent tre gure suivis avec succs, t'or ne se trouvant
que de place en place dissmin dans le sol, peu de
profondeur au-dessous de la surface de la terre. C'est
ce qui a lieu dans les mines et surtout dans les ~j~r,
esquettes fournissent la plus grande partie de notre or,
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trb r.'oR
eeqai met-l'extraction de' ce metat ~taporfd toutesles bourses, en un mot, de tout, homme travailleur; de
plus ce mtal se rencontre t'tat natif, il est vendu tel
qu'on l'extrait du sein de la terre.
Pour l'extraction de l'argent, au contraire, les condi-
tions sont trs-diffrentes. Ces mines ne sont la plupartdu temps productives qu' des profondeurs de too 200
mtres plusieurs sont exploites plus de ;oo mtres
de profondeur; l'puisement de l'eau exige l'emploi de
machines puissantes de ptus, ce mtal n'est pas pur, if
faut le purifier, ce qui exige encore une main-d'oeuvre
longue et coteuse. Une grande avance de capitaux est,
comme on le voit, ncessaire pour exploiter les mines
d'argent, ce qui restreint cnsidra&tement~t'xft'atton
de ce mtal trs-rpandu, d'aitteurs, mais peu exploit.On serait vraiment tonn du nombre de mines d'argentdclares seulement au Mexique dans un intervalle de
M ans; j'en pourrais citer ;o,ooo sur lesquelles un tout
petit nombre seulement est exploit. Ces faits expliquentcomment ta production des deux mtaux prcieux ne
peut conserver un rapport peu prs constant, en
prsence de l'exploitation des nouveaux gisements d'or
dcouverts depuis peu sur plusieurs points du monde,et t'en en dcouvrira probablement bien d'autres. Dans
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LA TRANSMUTATION DES MTAUX ) 11
quelque lien qu'ibse rencontrent, aussitt qu'ils seront
connus ils seront exploits, et leur exploitation pourra
prendre en peu* de temps une extension considraMe.
Aussi depuis longtemps la valeur respective des deux
mtaux prcieux n'est-elle plus dans le rapport qui leur
fut attribu dans le principe. On comprend combien l'ex-
traction de i'or doit finir par porter prjudice la mon-
naie d'or qui conserve toujours la m~me valeur, sans
gard au prix de revient. C'est, it est vrai, le moyen de
stimuler l'extraction de ce mtal c'est une forte prime
que tous les gouvernements tui accordent; mais cet tat
de choses n'est pas stable, il peut et doit varier d'un
moment l'autre. Voyons o cela peut conduire quant
nos intr&ts personnets ds prsent, ne voyons-nous
pas chaque jour s'accrotre f abondance de l'or sur nos
marchs, au dtriment de l'argent qui disparatt de nos
relations commerciales
Supposons qutes tats voisins de la France viennent
tout coup supprimer l'or comme monnaie de leurs
relations commerciales, et ne plus t'admettre que
comme marchandise ayant un cours variable; c'est ce
qu'a dj fait la prvoyante Hoilande on devra s'atten-
dre dans ce cas une baisse considrable de ce mtal
qui, n'ayant que peu de consommation dans l'industrie.
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tt2 L'ORR
n'aurait qu'un dbouch fort restreint. Qu'on juge de t~
perturbation {ete dans ta circonstance montaire chez
les nations qui possderaient le plus d'or, et qui n'au-
raient pas pris l'initiative de fa suppression de ta monnaie
d'or.
H suffit, ce me semble, d'appeler l'attention des hom-
mes comptents de mon pays sur ce sujet, pour qu'ils
songent aux mesures les ptus convenables prendredans l'intrt de ta nation.
En supposant qu'on retire l'or de la circulation mon-
taire, ce qui ne peut tarder longtemps, on n'aura encore
fait autre chose que diminuer le mat, mais il subsistera
toujours tant qu'on ne supprimera pas entirement t'emptoides deux mtaux prcieux comme reprsentation mon-
taire des valeurs,
De ce qu'on est parvenu produire de t'or artificielle-
ment, on doit s'attendre galement ce que d'un jour
l'autre, on produira de l'argent, et cela d'une manire
avantageuse, il n'y a pas en douter. Aussitt que ces
dcouvertes seront reconnues et publies, l'extraction
des mtaux prcieux est trop coteuse, pour qu'ette
ne soit pas promptement d!aisse et abandonne pourtre remplace par l'industrie nouvelle de la transmuta-
tion des mtaux communs en mtaux prcieux, ce qui
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LA TRANSMUTATION DES MTAUX H}
permettra de faire passer le cuivre t'tat d'argent et
d'or.
H ne faudra pas longtemps pour que cette industrie
devienne florissante, du moment o les hommes actifs et
clairs auront te courage de s'y mettre, sans tre arr-
tes par ta crainte d'tre traits d'atchimistes et d'insen-
ss. Alors cet art commencera rellement progresser
l'appt du gain qu'offrira longtemps cette industrie fera
que de toutes parts on se mettra a t'uvre. H ne sera
plus ncessaire de s'expatrier pour se procurer ces m-
taux mais chez soi, au sein de sa famille, on pourra se
livrer ces travaux qui deviendront une source de bien-
tre pour l'humanit il ne sera ptus ncessaire de se rui-
ner te temprament pour extraire du sein de la terre ces
mtaux sfrareycomparattYem~t&d~autres~u'ontrottve
partout en abondance; il n'y a, comme on dit, qu' se
baisser pour en prendre.La suppression de l'argent, comme monnaie, ne peut
manquer de suivre cette de l'or, sans compter ici sur la
transmutation des mtaux, regarde encore par le publiecomme une illusion mais tes progrs incessants que fait
chaque jour la chimie, apprennent purifier, obtenir
l'tat libre des mtaux prcieux parleurs proprits, qui
pourront tre obtenus des prix infrieurs ceux des
-
L'OR
mtaux prcieux proprement dits. Ces nouveaux mtaux
pourront tre allis avantageusement l'argent il seratrs difficile de reconnaitre la fraude, le faussaire ne se-rait, pres tout pas te-seu! coupable. H vaudra mieux, jepense, supprimer en temps utile ta monnaie d'argent, et
ne garder commemenue monnaie, pour facititer les chan-ges, qu'un alliage plus convenabfe que celui de billon.Les deux autres mtaux, argent et or, seraient remptacespar du papier-monnaie que j'appellerai papier hypoth-caire, parce qu'it devra reprsenter une proprit commele billet de banque reprsente un lingot d'or ou d'argent.
Je termine ici cet expos il suffira, je pense, pour le
moment, pour faire comprendre la gravit de la questionde la production artiHcieUe des mtaux prcieux.
Oh fe voit, je parle ici contre mes propres infretscar la suppression de t'or, comme monnaie, enlvera
beaucoup de prestige et de valeur ma dcouverte fin.tret gnrt, ce me semble, doit passer avant l'intrt
personnel je n'ai pour but que de faire profiter de mestravaux mon pays et la science.
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SIXIME MMOIRE.
Pft'MS fAfXKMntM Sciences le ~ ~Jc~m~re t8~.
SUR LA TRANSMUTATION DES MTAUX.
L'exprience suivante doit servir de base la ralit
de ta dcouverte de ta production artificielle de t'cr. Fai-
tes dissoudre dans l'acide nitrique purune pice nouvelle
de cinq francs, quoique cette pice soit sense ne pas con-
tenir d'or. Elle en contient toujours des traces vous en
trouverez ptusqu~eite n'en contenait rellement. C'est
qu.: t'or produit dans cette raction s'ajoute !'br exis-
tant prcdemment dans la pice dans cette opration~l'or se dpose en petits flocons bruns rougetres qui na-
gent dans la liqueur tendez celle-ci d'eau distiHee.
puis filtrez cette mme dissolution plusieurs fois de suite,
afin d'en tirer tout l'or, prcipitez-en l'argent par du cui-
vre pur, rduit de son chlorure par l'hydrogne ou par le
sel marin purifi dans ce cas, lavez le chlorure l'eau
pure, puis t'eau de chlore rduisez ensuite !e chloru-
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tt6 t.'QR.
reparla craie et te charbon, ou bien encore parte gaz-Z
hydrogne fondez cet argent et convertissez-le en gre-naille, en le dissolvant dans l'acide nitrique pur, vous
aurez un dpt d'or, quel que soit le moyen que vous
avez employ. Filtrez de nouveau cette dissolution aprst'avoir tendue d'eau distitte, vous en sparez l'or pro-
`
duit continuez cette opration comme il a t dit ptus
haut, vous aurez encore de !'or rptez-ta. mme ptusieursfois de suite, vous aurez toujours de l'or en quantits d'au-
tant ptusappredabies que vous oprez sur de ptus grande
quantits de matire.
On m'objectera que t'or est fourni par le cuivre ou te
sel marin, ou ta craie et le charbon, ou l'eau dans laquelleon grenaille t'argent. Mais alors qu'on veuille bien m'indi-
qut'un moyend'obtenir de t'argenf chimiquement pur. St
vous ne pouvez pas obtenir ce mtat exempt de toute
trace d'or, avouez donc si vous ne voulez pas affirmer
franchement qu'il est possible qu'i! se produise de t'or,
dans ces ractions mais ne niez pas la possibilit du
fait ce serait faire tort vos connaissances. Il est vrai que
dans les expriences ci-dessus on obtient des quantits
d'or minimes qui ne sont pas toujours en proportion avec
ta quantit d'argent employ; j'espre avant peuen four-
nir l'explication.
-
LA TRANSMUTATION DES MTAUX Il
Une analyse qui doit intresser [a science au- point de
vue de la transmutation des mtaux, est celle qui a t
faite par M. le duc Maximilien de Leuchtemberg (Mil-
Ion et Reiset, /tftn;M
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"8 L'OR
StreHement on tl'ytrouveqacde~oxyd de cuivre; si-non il faudrait recommencer de nouveau t'expriencesur ce mme cuivre ainsi purifi une seconde fois, for-mer de nouveau du nitrate de cuivre, puis te soumettre faction de la pile. S'it en rsulte toujours de nouveauxmtaux en proportion peu prs constante, il faudrabien admettre la formation de ces mtaux pendant t'op-ration. On devra gatement par comparaison traiter une
gaie quantit du mme cuivre par l'acide sulfurique pur,et examiner si tes produits obtenus sont tes mmes, etc.Aussitt que le temps me le permettra, je compte fp-tercette exprience, car t'tectricit, j'en ai la conviction,
joue un puissant rle dans ces mtamorphoses.
De la transmutation des mtaux au point de vue
de la Gologie.
Les mtiux, dans le sein de la terre, ne se trouvent
jamais seuls; its sont toujours associs plusieurs ensem-ble et forment, pour ainsi dire, des familles dont les in-dividus ont d'autant plus de ressemblance, d'anatogie,de proprits physiques et chimiques communes, qu'ilsseront plus proches parents. C'est, en effet, ce qui doit
t-
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t.A tttA~SMUTATtON DES METAUX t!()
tres!, comme}etepr~nds,tesmetauxsefbrment~
passent d'un tat infrieur un tat suprieur d'inattra-
bitit. De mme ils ne peuvent pas exister seuls; par
exemple, le potassium et le sodium, qui ont une grande
analogie de proprits, ne se rencontrent-ils pas toujoursensembte en des proportions trs diverses Ils s'allient
en toute proportion its se substituent !'un l'autre dans
les composs; le sodium ne doit tre qu un driv du
potassium. Le nickel et le cobalt, par exemple, doivent
aussi tre trs-proches parents.
Le fer. le cuivre, ['argent et l'or, voil des mtaux
qui, seton moi, drivent les uns des autres ces mtaux
ont t [objet principal de mes recherches je ne (es ai
poihtchotsis.au~ hasard, maisbiensuivanttem'ot'ctr&de
conductibilit pour la chaleur, ainsi qu'ils sont classs
par M. Despretz. Cet ordre correspond galement avec
celui de leur duret le fer est plus dur que le cuivre,
le cuivre plus que l'argent, l'argent plus que l'or, t'or
plus que le ptatine.Le platine devrait donc faire suite t'or c'est ce que
plus tard nous apprendra l'exprience il s'en faut de
beaucoup que leur densit soit dans te mme rapport, ce
qui supposerait un mode d'agrgation molculaire diff-
rent pour chacun de ces mtaux. Nous ne pouvons pas
')
-
fM t-'OR
~rmer que tes dcnsIMs des mMaUx, tts qu'on tes a ob-
tenus, soient dans un mme rapport. Je pense que pouravoir le vritable rapport de densit qui existe relle-
ment entre tes diffrents mtaux, il faudrait pouvoir les
obtenir tous au mme degr de puret, dans les mmes
conditions d'lectricit et de chateur. Par exemple. les
obtenir tous cristalliss par un faible courant voltaque,dans des liqueurs galement concentres et la mme
temprature. On prendraitalors leur densit telle qu'eueserait dans les mtaux ainsi obtenus t'crouissage et le
martelage qu'on fait subir aux mtaux altrent plus ou
moins leur tat motGutaire. Ainsi )'or cristallis qu'ontrouve l'tat natif possde une densit bien moins faible
qu&l''OFfbndu.Jpensquesitous les mfuxq;uenous~connaissons taient tous obteuus au mme degr de pu-
ret, il serait facile, a priori, de les classer suivant leur
ordre de gnration, en se fondant principalement sur
leurs proprits physiques.M. Dufrnoy (MMjf~o~e Dtt/r~o)-, t. Ht.
p. toc) dit en partant de l'or natif
-
LA TRANSMUTATtOK DES MTAUX t2)
le-cuivre et t'argent.t.ears faces sont presque- toujours
ternes, elles sont en gnra! arrondies, mme pour les
chantillons extraits de filons et qui, par consquent,n'ont subi aucun frottement. Cette disposition lui est
commune avec plusieurs mtaux natifs et les artes des
cristaux sont arrondies comme celles de l'argent natif, 't
Ces observations viennent encore l'appui de ma ma-
nire d'envisager les changements molculaires que su-
bissent les mtaux dans leurs diffrentes mtamor-
phoses.On sait, dans la pratique, que l o l'on rencontre
des mines d'or, tes mines d'argent ne sont pas loin, et
que l'or renferme toujours de t'argent ou du cuivre.
c'est~que. dans ta naturetJestransibrmationsne s'effec-
tuent jamais compltement il reste toujours des atomes
du dernier mtal, qui sert sans doute de ferment ou qui
agit par sa prsence en facilitant te passage du mtal
nouveau un autre tat suprieur d'inaltrabilit. Mais
l'inverse ne doit pas toujours avoir lieu l o l'on ren-
contre de l'argent, il peut bien se faire que cet argent ne
contienne pas d'or !'or drivant de l'argent, cette trans-
mutation peut fort bien n'tre pas encore commence, en
vertu de circonstances qu'on n'est point encore mme
d'apprcier. C'est, en effet, ce quela pratique nous ap-
-
m L'OR
prend. L~rgentqutcdnt!ent te ptusd'or dans tes mines
est toujours le plus prs de ta surface de ta terre me-
sure que ces mines deviennent de plus en plus profondes.elles fournissent des quantits d'or de moins en moins
apprciables, et finissent mme par ne plus en contenir
du tout.
L'pr ne se trouve, comme je t'ai dit dans mon der-
nier Mmoire, qu' peu de profondeur dans le sein de
la terre il n'y a que de rares exceptions o l'on a
rencontr de l'or de grandes profondeurs, ce ne sont
que de ces cas fortuits qui ne doivent provenir que de
causes accidentelles.
De ce que ''orne se trouve qu' peu deprofondeurau-
dessousdetasuf
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LA TRANSMUTATION DES MTAUX t2) J
En s'infiltrant dans les roches, l'eau permettrait ces
corps diversement associs entre eux, combins de di-
verses manires avec les mtattodes, en prsence de
courants vottaques ou magntiques et sous t'influence
des masses, de dterminer la transmutation des mtaux
les uns dans les autres, et donneraittieu dans ces mmes
circonstances la transformation de l'argent en or.
Lors de mon passage Saint-Ignacio, prs Culiacan.
j'examinais une nouvelle mine de sulfure d'argent qu'on
venait de dcouvrir, o certaines parties de sulfure d'ar-
gent taient rougetres et dsagrges avec l'apparence
de la rouille. Les mineurs mexicains appellent cette subs-
tence particutiere qWA DE ORO. Prs de Cozala, ta
mine d'argent de M- Gonzalez contient beaucoup d'or
elle est peu profonde, elle se trouve dans te voisinage
des sources sulfureuses.
Le soufre et f'air comme la plupart des mtattodes.
doivent certainement influer puissamment sur ces mta-
morphoses. L'or est donc produit par l'oxydation des dif-
frents sels d'argent au contact de l'air atmosphrique
dissous dans t'eau. conjointement avec les diffrents sels
qu'elle dissout, en prsence de courants lectriques d-
velopps, sans doute, par l'action de ces sets les uns sur
tes autres.
-
t:4 !-OR
Klaproth, sous te nom d'lectrum a dsign un alliagenatif d'or et d'argent (MMjrj~M~ Dff/fJn< t.
p. 202). On voit, dit Dufrnoy,ds lamelles qui repr-sentent la couleur jaune de l'or, tandis que d'autres sont
d'un blanc jauntre en sorte qu'en choisissant les par-tics diffrentes par la couleur, on obtiendrait des com-
positions trs-varies." N'est-ce pas l encore un de
ces faits que ta nature nous montre comme exemple de
la transformation de ['argent en or ? Comment concevoir
et expliquer ta formation de ces attiages si varis de ces
deux mtaux dans un mme minerai, si ce n'est par le
passage de l'argent l'tat d'or parce que certaines la-
melles ont t plus proches du courant gnrateur que
j'appelle courant tetnqu, qui a favoris dans certai-
nes fams te passage d'une plus grande quantit d'argent l'tat d'or, tandis que les autres, tant plus loignesou ne recevant qu'une ptus faible portion du courant,ont produit dans te mme temps des quantits d'or de
plus en plus faibles.
M. Dufrttoy dit encore, mme page Les nom-
breuses analyses qui ont t faites des minerais d'or de
t'Amrique mridiona!& par M. Boussingault, et des mi-
nerais de ta Russie par M. Gustave Rose, montrent que
l'argent et l'or se remplacent en toute proportion, mme
-
LA TRAKSMUTATMN DES MTAUX H~
dans tes cristaux et il ajoute Ce rsultat est natu-
rel et devait se prvoir, ces deux mtaux tant isomor-
phes. a 1
D'aprs tes analyses mentionnes o-dessus, M. Du-
frnoy fait observer que les proportions d'argent sont
trs variables. la moyenne est environ 8 pour [oo
pour les minerais de Sibrie, ettes'tve [-; pour too
pour ceux d'Amrique mridionale, ce qui tablit une
dinerence remarquable entre tes minerais d or de l'an- F
cien et du nouveau monde, bien queles gisements soient
absolument dans les mmes conditions.
Si c'est effectivement l'air, ainsi que je ['ai nonc plus
haut, qui produit ta transformation de l'argent en or, il
serait donc permis d'admettre, sous ce point de vue que
le nouveau monde a paru au-dessus des eaux bien plustard que les ntre en supposant que le passage de
l'argent l'tat d'or s'effectue graduellement aussi vite
dans l'ancien comme dans le nouveau monde, on peut
assigner ces parties de continents l'poque respec-
tive de leur soulvement c'est ce que plus tard les
gologues pourront dterminer et vrifier, si ces donnes
sont en rapport avec t'tat chronologique des soulve-
ments particls du monde.
-
LESBIMXm BESCORPSCMP~S
DEUXIME PARTIE
PREMIER MMOIRE
La seconde partie de mes travaux a pour but la re-cherche des causes qui rgissent les mtamorphoses des
corps, mtaltiques les uns d~nstesautres~ comme on [&
voit, fe problme rsoudre est des plus ardus. Malgrles rsultats auxquels je suis arriv des prsent, je n'ai
point la prtention de le rsoudre compltement j'aspi-re seulement & dcouvrir quelques-unes des causes quiinftuent te ptus puissamment sur ces diffrents corps, et
qui tes portent modiner teur tat molculaire en pas-sant d'un tat mferieur un tat suprieur d'inaltrabili-t. Si je parviens faire faire un pas de plus cette par-tie de la science mtallurgique des transmutations, jeme trouverai suffisamment rcompense.
-
LA TRANSMUTATION DES MTAUX t2-
On trouvera peut-tre que c'est de ma part une gran-
de tmrit de vouloir persvrer poursuivre ces re-
cherches. quand trop d'lments me manquent la fois;
temps, appareils et livres que je n'ai pas le loisir d'aller
consulter dans tes bibliothques. Je m'expose rpterdes expriences qui ont pu dj tre faites dans ce
cas elles auraient pu me servir et me guider dans
les expriences que je poursuis sous un point de vue
diffrent. C'est une entrave de plus mes recherches
malgr cela. je n'en continuerai pas moins mes travaux,
parce que je suis fermement et profondment convaincu.
J'ai fait de ['or. j'en fais encore tous les jours, en quantit
trs limite. il est vrai, par des moyens dispendieux.mars {e~toucn& peut-tre-au~ moment de livrer au monde
savant un procd vraiment industriel pour faire de t'or.
un procd rentrant dans les conditions de la grande in-
dustrie, comme on fait du verre ou du bronze, comme
M. Dcville va faire un de ces jours de t'atumi-
nium.
Je n'ai point entretenir mes lecteurs de ma position
personnelle; je me bornerai simplement exposer mes
expriences et tes rsultats auxquels je suis arriv, en
exprimant tous mes regrets que ces expriences ne soient
pas aussi compltes qu'elles devraient t'tre, comme elles
-
[28 L'OR.
le seraient si j'avais pu employer des appareils plus con-
venables ces sortes de recherches.
Latumieresotaire~ cet agent complexe, me semble
cire, comme je l'ai dj dit, un des lments importantsdans l'oeuvre des mtamorphoses des corps il doit agirsur la matire par son action ptus ou moins prolonge,en lui communiquant de nouvelles proprits lectri-
ques et chimiques en vertudesquelles tes molcules mat-
rielles peuvent s'associer de diffrentes manires, en
diffrentes proportions, suivant des arrangements mote-
cutaires particuliers pour chacun des corps.La lumire solaire doit aussi agir continuellement sur
les molcules atmosphriques en les fcondant, c'est--
dire en, tes rendant propres &servfE
-
LA TRANSMUTATION DES MTAUX t~
intervenir la lumire solaire dans le but de tcher de d-
terminer son action dans l'acte des transmutations, d'une
part en tes comparant aux expriences faites l'abri de
l'influence de ta lumire, de l'autre en comparant ses
effets ceux de l'tincelle lectrique, du courant volta-
que et magntique dans ces mmes expriences.
Voici le rsume des questions que traitera cette se-
conde partie
ta Quelle est faction prolonge de la lumire solaire
sur les gaz confins secs et humides, soit isols, soit
mtangs ou combins entre eux 1
2'' Quelle est l'influence prolonge de )'ctincette')cc-
tnque du courant vottafque eLmagntique sur ces mmes
gaz seuls et en prsence de ta mousse de platine
Quelle est faction prolonge de ta lumire solaire
sur les gaz confins secs et humides, en prsence des
mtaux seuts et allis entre eux Rpter ces mmes ex-
priences l'abri de la lumire solaire.
Quelle est l'action prolonge du courant vottaque
et magntique dans ces mmes expriences, en plaant
les mtaux dans le circuit vottaquc
) Soumettre ces mmes expriences les minerais
tels qu'ils se rencontrent dans les mines.
6
-
t;o t.'OR
ment doit exercer des actions trs diverses sur la marche
et les rsultats de ces diffrentes expriences. Il faudrait
des appareils convenables pour qu'on puisse produiredans ces essais de transmutation des tempratures pou-vant tre leves graduellement en tes maintenant un
degr constant pendant toute la dure de l'exprience.C'est par ces oprations de ttonnement qu'on parvien-dra saisir les tempratures convenables pour arriver aveccertitude aux rsultats qu'on veut obtenir: hors de l,
jamais on ne possdera une voie sure pour procderavec scurit.
Le calorique est une force incalculable qui agit fin-
fini sur la matire et qui modifie chaque instant son
tat. Cette force agit dans ta plupart des casr comme te
ferait ta lumire solaire aussi je pense qu'on peut rem-
placer l'une par l'autre en t'appliquant convenablement.
Le calorique et t'tecfr'cit sont deux agents impon-drables de forces incalculables qui agissent continuelle-
ment dans t couvre des mtamorphoses des corps c'est
par l'application de ces forces aux mtaux, en prsencedes composs oxygns de l'azote, que se rsoudront les
problmes de (a transmutation des corps mtalliques fes
uns dans les autres.
Mes moyens ne me permettant pas d'entreprendre
-
LA TRANsaUTATfOK DES MTAOX t;t 1
ta fofs toutes ces expriences, je m'attacherai principate-
ment celles qui ont t la base de mes premiers tra-
vaux.
La plupart des expriences que j'entreprends, pour
avoir plus de porte, devraient tre prolonges plus long-
temps et tre faites avec tous les soins possibles l'insuf-
fisance du temps conduit souvent a des rsultats ngatifs
qui auraient pu devenir, par la suite, positi's. Aussi ne
me rebuterai-je point de ces premiers essais, quand
mme ils ne seraient pas couronns du succs que j'en
attends.
Voici quelques-unes des expriences que j'ai entrepri-
ses la temprature ordinaire cites ont t prolonges
pendan~phisd'uneatmee.
t"'litre rempli d'oxygne humide, un morceau d'argent fin
mille millimes, l'aide d'un fil de platine que j'ai fix
avec un peu de gomme laque la partie infrieure du
bouchon l'meri i'appareit ferme est rest expose ta
lumire solaire au bout de six semaines, ta grenaille
d'argent avait pris dans certaines parties une teinte t~-
rement jauntre. Ces parties ont continue, avec le temps
prendre une teinte de plus en plus fonce au bout de
six mois, elles avaient acquis une teinte rouge-jauntre
-
t;2 L'OR
comme t'oxyde defcr;pendanttessixderntersmotsdc ta
dure de t'exprience, la couleur de l'oxyde n'a plus
change. L'oxydation ne s'est pas propage sur toute la sur-
face de la grenaille, dont certaines parties sont restesavec
l'clat et le brillant de l'argent. Cette particularit m'a
port penser que les parties oxydes sont celles quiont t en contact avec les doigts, sans doute que la par-tie grasse et acide qui a adhr l'argent a condens
l'oxygne dans les parties dont elle a dtermina l'oxyda-tion. Cet oxide, pour tre rduit par taehateur, a nces-
sit une temprature plus leve que l'oxyde ordinaire
tt a pass par la coloration noire avant que t'argent et
repris sa blancheur naturelle.
2*
-
LA TR~NSMCTA-hON DES MTAUX 1 r
quelques parties seulement qui ont passau jaune pte
et n'ont pas fonc en couleur commedans la premire
opration. J'ai attribu la formation de t'oxyde la mme
cause qui avait produit l'oxydation de t'arment dans l'oxy-
gne.
L'argent fin prcipit de sa dissolution azotiqueacide
par ducuivre pur, puisseet sch, a t suspendu dans
le protoxyde d'azote; il ne s'estnullement oxyde;it acon-
serv pendant tout le tempsson brillant primitif. Ce
mme argent, traite par l'acide nitrique,s'est dissous
sans dgagement de gaz.
~ex~n'MM.J'ai rpt t'expriencc prcdente
dans le deutoxyde d'azote humide l'argent s'est dissous
sans que j'aie pu distinguerta. formation du gax nitreux i
le flacon tait peut-tre mal bouch,ce qui aura permis
ta formation du gaz nitreux par la rentre de l'oxygne
et par suite la dissolutionde l'argent.
t
EXPRIENCES FAITES SOUSL'INFLUENCE DU COURANT
VOLTAQUE.
t~jxh'f~ncc/
-
!?4 L'OR
tubulures rempli d'oxygne humide; par les deux tubu-
tures de ct j'ai fait passer les ples de deux lments de
Bunsen.te&potes venaient aboutir quelques miHtm&-
tres de t'argent. Au bout d'un mois, l'argent avait prisdans toutes ses parties une teinte uniformed'une couleur
jaune d'ambre; j'ai continue encore quinze {ours cette
exprience sans observer aucun phnomne particulier.
L'oxydation de l'argent n'ayantpas chang de couleur, j'aidmonta 1 appareil la grenaille pese avait augment
de ) milligrammes, {'af continu de nouveau l'opra-tion aprs avoir rempli le ballon d'oxygne et ai chargde nouveau la pile au bout de trois semaines, l'appareil
ayant t dmonte, l'argent pes n'avait pas sensibte-
ment augment ertpoidSrSa couleur tait devenue seu-
lement un peu plus fonce.
''
-
LA TRANSMUTATION DES MTAUX t~
cnteoeommtfgrammes.
t0
devenu d'une couleur plus fonce, il tait plus dense et
moins attaquable aux acides simples, iulfurique et nitri-
que, que celui de l'exprience prcdente.
}'' et 4 cxp~rf'enccs. J'ai rpt les deux oprations
prcdentes sous l'influence de la lumire solaire avec
un seul couple de Bunsen~ l'oxydation de l'argent est ef-
fectue plus promptement dans ces deux expriences, et
c'est encore dans le protoxyde d'azote qu'elle s'est effec-
tuee ptus rapidement: l'oxyde form avait galement
plus fonc en couleur dans le protoxyde d'azote quedans t'oxygne. L'oxydation s'est galement arrte au
bout de quelques jours comme dans les expriences pr-cdentes c'est que t'oxyde forme une espce de vernis
insotute qui empecn t'oxydation de se continuer plus
profondment.
e~" exp
-
r~6 L'OR
J'ai recommenc t'opration et l'ai continue encore
quinze autres jours ta grenaitte d'argent pese avait aug-
ment de mittigrammes. J'ai prolong l'exprience pen-dant trois semaines en renouvelant le gaz et l'acide; au
bout de ce temps, la grenaille pese n'avait augment
que de t milligramme t/2.
J'ai trait la grenaille d'argent par t'itcidesutfurique
pur froid il s'est dgag quelques bulles de gaz au
commencement, mais l'oxyde ne s'est nullement dissous.
J'ai retir la grenaille aprs t'avoir tave l'eau pure jet'ai plonge dans l'acide nitrique pur 40; t'oxyde ne
s'est nullement dissous, seulement il s'est dtach de la
grenaille. Cet oxyde trait par le mlange de deux aci-
ds, sutfnquc et nttrique~ s'est fmmdiafmentdtssdu~
Cette mme exprience ayant t rpte dans le
protoxyde d'azote, l'argent s'est encore oxyd plus rapi-
dement. et t'oxyde produit tait plus dense et plus noir
que celui obtenu dans l'oxygne; il tait moins attaqua-ble aux acides, ma is soluble galement dans le mlangedes deux acides.
Cette mme exprience tant rpte dans le deuto-
xyde d'azote, toujours en plaant l'argent dans le circuit
voltaquc, il s'est oxyd trs rapidement sans offrir rien
de particulier dans la marche de t'oprstion qui a sensi-
-
LA TRANSMUTATION DES MTAUX t~
btement t ptus prompte que dans t'exprience prc-
dente dans ces trois expriences, ['oxydation de t'argent
a commenc se dvelopper sur les parties saillantes de
la grenaitte qui ont pass promptement au noir, tandis
que les parties creuses qui ont pass au rose verdtre,
puis au violet, qui a fonc en couleur par l'action du
temps, mais sans acqurir la mme intensit que dans les
pointes et tes autres parties saillantes.
Ces trois expriences ont t rptes dans mon tabo-
ratoire, beaucoup ptus de temps y a t consacr;
cependant l'oxyde form n'a point acquis les mmes
proprits que celui obtenu sous l'influence du soleil.
J'ai remarqu que l'oxyde d'argent obtenu dans t'oxy-
gne, dans te protoxyd et te deutoxyde d'azote, sous- Ia
double influence du circuit voltaque et de ta lumire
solaire, ncessite pour tre rduit une temprature de
plus en plus leve les parties qui sont les dernires
se dissoudre sont celles qui se sont oxydes les premires.
L'oxyde devient aussi de ptus en plus insoluble dans les
acides simples, sulfurique et nitrique. 2 Que les oxydes
obtenus dans ces mmes expriences t'abri de la tu-
mire solaire, ncessitent toujours une temprature
plus ieve. pour tre rduits, que t'oxyde obtenu par
les procds ordinaires.
-
t)3 !/OR
N'ayant pu obtenir que epetites quantits d'oxydes
par ces moyens, je me propose de recommencer ces
expriences en oprant sur de ta limaille d'argent sou-
mise S. l'innuence du courant vottaque, ce qui me per-mettra d'obtenir la fois une ptus grande quantit
d'oxyde et de (aire de nouvelles expriences sur cet
oxyde obtenu par ces divers moyens.
J'espre prsenter sous peu l'Acadmie un second
mmoire qui comprendra une partie de mes autres exp-riences que je continue depuis longtemps et qui appro-chent de leur terme. Elles mettront, ;e n'en doute pas,dans un nouveau jour, la possibilit de ta transmutation
de t'argent en or, c'est--dire le phnomne tout entier
si longtemps contest et dsormaistncontestabte.d~ ta
transmutation des mtaux.
-
MS N~m SBMBES CORPSCOMPOSS
DEUXIME PARTIE
DEUXIME MEMOIRE
PRODUCTION ARTIFICIELLE DE L'OR PAR L'OXYDATION
DES SULFURES.
Les pyrites en dcomposition fournisMnt presque tou-
jours de l'or, c'est un fait bien 'connu, que j'ai eu occa-
sion d'observer dans plusieurs contres du Mexique.
spcialement prs de Sapotran el Grande, o se trouve
une montagne du sulfure de fer en dcomposition. La
rivire qui passe au pied de cette montagne charrie de
l'or en assez grande quantit pour donner lieu, dans ta
saison des pluies, une exploitation tucrative.
Dans la contre de Quanajuato, prs des mines de ta
Luz, o if existe aussi des pyrites en dcomposition, on
rencontre des veines d'or la vrit, elles ne sont pas
-
!40 L'OR
riches, mais elles confirment ce fait que, dans te voisinagedes pyrites, on peut presque toujours constater la pr-sence de ['or; J'ai pu m'assurer que ces pyrites contien-nent des traces de sulfure d'argent. Dans mon opinion,c'est ce sulfure qui produit le plus directement t'or tes
autres sulfures peuvent prouver ta mme transmutation,
mais plus lentement, paruntravai[ptustong,et)eptussou-vent en passant pardilfrentes stations intermdiaires, tan-dis que le sulfure d'argent passe directement At'tat d'or.
Dans ta premire partie de mes mmoires sur la trans-
mutation des mtaux, j'ai signat ta mine desutfure d'ar-
gent de M. Gonzals, prs de Cozata, comme l'une desmines de ce sulfure tes ptus riches eEL or qui soient danstourte Mexique. Cette mine, peu profonde, est voisinede sources d'eau chaude sulfureuse: ta transmutation dusulfure d'argent en or doit tre certainement favorise
par ['lvation de temprature produite par la proximitde ces eaux thermales.
Guid par ces observations, j'ai entrepris une srie
d'expriences, dans te but de constater si rellement,dans ta dcomposition des sulfures it se produit de l'or.
Cinq de ces expriences ont t commences en t8:sur ce nombre, deux seulement, la seconde et la troi-
sime, ont pu tre amenes donner un rsultat.
-
LA TRANSMTAttO~ DES MTAUX t~t
2' c.~ncnM. J'ai form uhnitangeds substances
suivantes
Silice pulvrise. o parties.Alumine. 20
Fer.
Cuivre.
Argent. 20
A ces substances obtenues leur plus grand tat pos-sible de puret, avant d'en oprer [e mlange, j'ai ajoutde la fleur de soufre, puis j'ai chauff pour dgager!'ex-cs de souffre j'ai divis de nouveau ta matire, et je t'ai
laisse pendant deux mois expose au contact de t'air.
Au bout de ce temps, je t'ai arrose avec de l'eau aigui-
se&det~p.o.~d'actdenitreux~ J'ai eu soin d'agiter de
temps en temps pour donner accs t'irt et j'ai maintenu
le tout constamment humide, en l'arrosant du mme li-
quide. Au bout d'un certain temps. la matire s'est oxy-
de il s'est form des cristaux, des sulfates, des mtaux
en prsence; !a matire a pris une nuance verte. Afin que
t'oxydation ft aussi complte que possible, j'ai continu
oprer de mme pendant toute une anne. Alors seu-
lement j'ai soumis ta matire un essai pratiqu en pe-tit j'ai obtenu des traces apprciables d'or.
J'ai soumis ta matire une chafeur assez forte pour
-
t4: L'OR
dcomposeriossutfaes forms dans ta premire partiede l'exprience. J ai ajout de nouveau de la fleur de
soufre en quantit sufSsante pour transformer en entier
la matire en sulfures.
J'ai recommence l'exprience et l'ai continue comme
je viens de l'exposer, sans y apporter aucune modifica-
tion; j'ai renouvel trois fois toutes les mmes manipu-lations. La matire, essayeparte mercure, m'a donn,sur cent parties d'argent, f.oo!: d'or.
fjc~ftcs. J'ai employ, pour cette exprience.tes mmes substances, dans les mmes proportions que
pour l'exprience n" 2. J'ai fait dissoudre tous ensemble
les mtaux dans l'acide nitnque pur. J'ai ajout ta dis-
sotutiontasiUee et ratamtne~putvFises~ j'ai fait passerdans ta liqueur un courant d'hydrogne sulfur, jusqu'
prcipitation complte des mtaux dissous. J'ai fait va-
porer jusqu' siccit, puis j'ai expos ta mati&re au con-
tact de t'air. La silice et t'atumine ont facitit la division
des sulfures, et, par consquent, l'accs de l'air dans la
masse mon but tait d'activer l'oxydation et de vrifier
en mme temps si la prsence de la silice et de l'alumine
ne favoriserait pas la transmutation. Au bout de six se-
maines, j'ai arros la matire avec un peu d'acide nitriquetendu de quinze parties d'eau. ;f'a< continu cette ma-
-
LA TRANSMUTATION DES MTAUX t4~
mpulation comme dans l'exprience prcdente. Quand
la masse a t oxyde en totalit, j'en ai fait l'essai; l'or
m'a paru tre en quantit plus faible que dans l'exp-rience n" 2. J'ai ajout assez d'eau pour dissoudre tous
les sets solubles qui s'taient forms, puis j'ai fait passerdans la dissolution un courant d'hydrogne sulfur, pour
transformer de nouveau les mtaux en sulfures; j'ai va-
por l'excs de liquide, et poursuivi l'opration comme
ci-dessus. J'ai rpt trois fois cette mme opration,sans avoir eu signaler dans sa marche aucune particu-larit. La matire, essaye comme prcdemment par temercure distitt, m'a fourni, sur cent parties d'argent,
0,00 [o d'or.
Le rsultat de t'xprten~n' t perdue j'avais
augment, pour cette exprience, la proportion de ta si-
lice et de l'alumine. et diminu cette des mtaux aprsavoir sulfur la matire, j'y avais fait passer. & diffren-
tes reprises, un courant de protoxyde. et de deu-
toxyded'azote, en te faisant alterner avec un courant
d'air.
L'exprience no 4 a eu te mme sort que l'expriencen" t j'avais ajout au mlange prcdent du zinc et de
l'antimoine, avec un peu de chaux et de potasse. Les
mtaux avaient t dissous dans t'acide nitrique t'op-
-
t44 L'OR
ratrott avatt dtf tre cont'nue comme dans la prcdente
exprience.
L'exprience n*~ tait entreprise dans des conditions
un peu dufrentes. Comme dans t'expriencen" je n'a-
vais opr que sur le fer. te cuivre et l'argent, en suppri-mant la silice et t'atumin", afin de m'assurer si elles con-
tribuaient, oui ou non, par une action quelconque & l'acte
de la transmutation.
C'est avec une douteur que tes exprimentateurs com-
prendront aisment, que ['ai vu se perdre ces exprien-ces je pouvais en recueillir des donnes prcieuses,
d'aprs lesquelles j'aurai opr plus srement. Mais il
m'est arriv ce qui, matheureusement, a lieu trop sou-
vent pour tesexpnence~sdefongue-dure, quand celui
qui les entreprend n'est pas matre de son temps:l'homtne propose, et les affaires disposent.
Ce qui m'a fait terminer, plus tt que je ne l'aurais d
pour arriver un meilleur rsultat, les deux expriencesdont je viens de donner t'expos trs sommaire
c'est la crainte de voir, en les prolongeant, se briser
mes appareils. Par des essais renouvels diffrentes
reprises pendant le cours de ces expriences, je me suis
convaincu qu' mesure que la quantit d'or augmente
-
LA TRANSMUTATION DES MTAUX t~
production nouvelle il y a par consquent tout gagner continuer et a prolonger l'opration. !t ne me peut
plus rester aucun doute sur ce fait que dans l'oxydatioades pyrites, il se produit )ourne!iemcnt'de l'or, mais quecet or n'apparat que lorsque la transmutation des par-ties mtalliques, modifies dans leur tat molculaire,est complte. Or, il arrive souvent que ces parties modi-
fies dans la pyrite en dcomposition, sont entranes
par leseaux dans le cours d'une rivire ou d'un fleuve
voisin, o s'achve la transformation d'un mtal dans un
autre te mouvement continuel.que procure l'eau ces
molcules doit faciliter beaucoup cette opration, en tes
mettant mme, dans leurs parcours, de condenser la
quantit de ga~propret~ccompttSsemenMe cette m-
tamorphose. C'est ce qui expliquerait pourquoi on
n'aperoit pas toujours l'or sur les lieux mmes du
gisement de ta pyrite, parce que l les matriaux, ne sont
pas toujours propices ['achvement de ce phnomne.Les matires emptoyes dans mes expriences, et les
proportions de ces matires, ont t choisies et dter-
mines un peu au hasard. Ce n'est qu'en rptant tes
manipulations qu'on arrivera A des donnes pfus cer-
taines, et qu'on connatra mieux les corps les plus aptesA activer te phnomne de ta transmutation. La pr-
- t4
-
LA TRANSMUTATION DES MTAUX [47
Je suis convamcuqttesH'on opraitsur u~s&~Ottve-
nablement appropri & ces sortes de transmutations, on
arriverait & de meillcurs rsultats qu'en oprant dans
des vases de terre, dans lesquels l'action des courants
magntiques est faible ou presque nulle. Or l'action de
ces courants doit tre pour beaucoup dans tes change-ments de l'tat molculaire de ta matire, ce qui lui per-met d'absorber ou de condenser de nouvefies quantitsde gaz, et d'acqurir ainsi des proprits entirement
nouvelles, proprits qui ne changeront que quand son
tat molculaire sera rompu par son passage dans un
nouveau genre.
Du train dont marche te progrs des sciences, ce qui
efLt- il y a un sie,~cte- demanci cnquante ans et plus; pouret,ityaunsic)e,demandctnqusnteansetptus,pourl'utilisation pratique d'une ide fconde, peut de nos
jours se raliser en moins de dix ans, surtout si les
efforts tents dans ce but sont encourags par une
prime d'une valeur significative.
Pour moi, s'il m'arrive de voir se fonder, dans ta
plaine de Grenelle, une usine o ton composerait des
placers artificiels pour la production de !'or, placersd'abord gaux et, plus tard, de beaucoup suprieurs en
richesse ceux de la Caiifbrnie, je dctare que je n'en
serai pas surpris car, dans ma conviction, tous les pta-
-
t~8 L'OR
cers du monde sont destina rester un jour bien en,
arrire de cette industrie, actuellement dans sa priode
d'incubation. Avec mes convictions ardentes et fermes.
c'est un grand erve-cur pour moi de n'avoir qu'un
temps limit consacrer ces expriences, qui ont pourmoi tant de charmes, et tant d'avenir pour te genre hu-
main.
Je ne doute pas, je n'ai jamais dout, que les alchi-
mistes atent pu certainement faire de t'or, en faire beau-
coup et raliser des fortunes cotossates: leur secret est
mort avec eux. Il n'en sera plus dsormais ainsi pour per-
sonne tout le monde pourra faire de l'or, mais par des
procds varies, les uns avec perte, tes autres avec b-
nfice; toute ta question est ): longtemps encore, l
solution du problme sera dans les manipulations.
Qu'il me soit permis de relever ici un fait trs dignede remarque, et qui ce'fneide tout--fait avec mes ides.
Depuis que de nouveaux procds d'affinage, qui datent
d'un demi-sicle environ, ont permis de retirer l'or con-
tenu dans les anciennes monnaies d'argent, de grands
bnfices ont t ralisas par ceux qui ont pratiqu en
grand cet affinage.
Les pices postrieures l'introduction de ces pro-
cdes ne contiennent ptus que des traces d'or c'est du
- LA TRANSMUTATION DES MTAUX t.)
-
t;0 L'OR
En attendant, l'art des transmutations, cet art qui doit
si profondment remuer Je monde, progresse et s'avance
vers sa priode industrielle qu'on essaie donc de te
nier f
-
[[
CONFRENCE
ff~/f P~r~, ~6 M~ f~~
MESSIEURS,
Encourage par te bienveiiant accueil fait par le public
mes premires confrences, malgr quelques critiques
amres qui s'y sont metes. Je viens aujourd'hui vous
rmerctefde vtres aimable cotteouES. M le vous prometsde n'pargner rien pour le mriter de plus en plus. C'est
pourquoi, Messieurs, je me prsente nouveau devant
vous, pour vous donner une preuve de plus de ta ra)it&
de ma dcouverte et de son importance.Messieurs, vous le savez, je ne suis ni un charlatan ni
un de ces hommes sans foi ni toi qui font argent de tout
je ne veux et ne cherche qu'une chose, la gloire et le
bonheurdema Patrie. Humble disciple des Herms,des Paracetse et des Van Helmont, je m'honore du titre
d'Alchimiste, titre jadis synonyme de sorcier, titre diffi-
-
FAtTE A PARtS t.E t~ MAt t8~ t
pocrnepssvoir: tan~ones~fanatfsparcet or, on ne
veut rien entendre qui puisse porter atteinte sa valeur. sa puissance, en un mot, c'est un dieu qu'on adore.
H faudra bien pourtant se rendre l'vidence de cefait capital de t'or artificiel qui trop d'importance pourqu'iiputsse passer inaperu.
Les imaginations sont en travai! et les esprits en qutedu progrs, disait il y a quelques semaines le gnralFvrier dans son adieu ses so!dats." Malheur celui
qui s'arrte en chemin, il est bien vite distanc !Nevous attardez jamais en route, prenez la tte du mouve-ment et ne la quittez plus.
Ces sages et patriotiques conseils m'ont pouss por-tera ta pubUcitcette heureuse trouvaille- que ~'aHong-
temps tenue cache au public. D'ailleurs, arriv au dctin
de t'age, j'ai cru que ma conscience me faisait un devoir
de parler haut, c'est pourquoi j'ose aujourd'hui me pr-senter devant vous, Messieurs, pour vous exposer mes
principes sur ta transmutation des mtaux. Ils m'ontconduit un long et prilleux voyage, a de laborieuses
recherches, et enfin une dcouverte inespre dont les
consquences encore indtermines, promettent A notre
pays un avenir brillant de gloire et de prosprit.Le point de dpart de mes convictions et de mes re-
-
[ CONFRENCE
cherches sur la transmutation des mtaux, taetef de tout
le systme, c'est l'unit de la matire.
Cette ide, que la matire est une comme t'essence est
la volont de son crateur. et, que tous les corps admis
eh qualit de corps simples pour tes savants, sont ceux
dont on ne peut pousser plus loin la dcomposition, cette
ide, dis-je, est mon sens parfaitement rationnelle. En
ralit, il n'y a pas de corps simples, pas plus parmi tes
mtaux que parmi les autres corps it y a ta matire une
dans son essence, soumise des tois en partie inconnues,
en partie connues, et appliques volont par le savoir hu-
main, lois en vertu desquelles la matire se montre
nous sous des formes tant&t variables, tantt permanen-
tes, it n'y a; rien de plus.
Telle fut la base des doctrines des alchimistes d'autre-
fois, et les savants de nos jours arrivent en conve-
nir, sur ce point comme sur beaucoup d'autres, les alchi-
mistes taient dans le vrai.
Ces ides ont encore si peu cours dans le monde, elles
renversent tant de thories, actuellement en possession
de la science, si cette expression m'est permise, que j'ai
besoin de m'appuyer de l'autorit d'un grand nom, Lavoi-
sier, un des pres de ta chimie moderne, qui n'osant
avouer pleinement ses convictions sur un sujet aussi sca-
- fAITE A PARIS tE t6 MAI t88
-
COSFRENCE
inverse, vous aurez successivement une n5u!euse, une
comte, une plante, enfin dans toutesles conditions onous voyons la ntre aujourd'hui.
Si fa votonte du crateur, par ['action d'une seule
force, le Calorique, peut faire subir ta matire toutesces transformations, que deviennent en tout cela les
corps simples et tes corps composs' N'tait-ce-pas,autant qu'on pouvait l'affirmer implicitement dans ce
temps-l, t'unit de la matire Si la matire est une. sita science peut lui faire prendre son gr tant de for-
mes diverses, pourquoi un pas de plus en avant ne lui
permettrait-il pas de reproduire aussi 4 volont les for-mes des divers mtaux, spcialement celles des mtaux
prcieux'
J'at racont plus haut mes luttes et mes travaux de-
puis [848.
Parvenu aprs trente annes du plus opinitre labeur acqurir une modeste fortune, je rsolus en t88~ de
reprendre mon travail sur t'or et de le conduire bonnefin.
En i88=i, j'crivais M. Berthelot une lettre reste
sans rponse. Ne croyant pas encore le moment venu
de parler, je continuai mes travaux dans le silence de
-
FAtTE A PARIS L-E 16 MARS t88~ t
mon laboratoire :Ennn, trouvant dans mes nouvelles
expriences l'appui, de ma dcouverte un fait appel
jeter une cfart sur le phnomne de ta transmutation
des mtaux, je dposais en juin de l'anne dernire un
pli cachet l'Acadmie des sciences sur le nouveau
fait. C'est alors que je me suis adress mon pays en
crivant d'abord Messieurs tes membres de la Com-
mission du budget, puis Messieurs tes Snateurs et
Dputs. Je viens aujourd'hui insister plus particulire-nrent auprs de vous, Messieurs, pour que vous me
veniez en aide.
A mon point de vue, les ractions sous l'influence
desquelles stieu~atransformationdesmtaux.cQttstituent
un phnomne complexe ou le principa) rSte appartientaux lments atmosphriques. Ce sont eux qui oprent
journellement ces mtamorphoses dont nous ne pouvonssuivre te cours, tant tes effets en sont lents, com-
mencer par le potassium et te sodium pour finir par les
mtaux prcieux Argent, Or et Platine.
L'air doit agir premirement par ses lments simptes,
puis par ses lments combins.
Le second agent indispensable toutes ces transfor-
mations mtalliques c'est t'eau, te grand dissolvant de la
-
t~8 COH~REUCE
nature se rcnouvetant sans cesse, toujoursen mouvement,w
que j'appellerai ta mcre nourricire par excellence de
tous les corps. EUe se charge de fournir par ette-meme
la nourriture propre toutes les individualits minortes
En effet nous ta voyons s'tever dans cette atmosphre
l'tat de puret pour puiser ses lments Oxygne et
Azote et autres corps qui s'y trouvent en minimes quan-
tits toutes tes molcules de ces diffrents corps sont
ptusoumoinsmodinespartesastres,surtoutpartesotei)
qui vient les vivifier et tes rendres aptes tre assimiles
ces diffrents tres suivai-t leur ge, pour constituer
cette grande famille du rgne minrat. Cette eau en des-
cendant sur terre va se charger de nouvelles substances,
des nitrates de potasse et de soudeet- autres, puis'pour-suivant son uvre, elle traverse la mince couche d'hu-
mus, puis tes terrains d'atluvion o elle va commencer
par fournir ta nourriture ces tres qu'ette va rencontrer
sur son passage. Elle, ensuite pntre dans les roches
mtattifres, associes divers autres corps, des Chloru-
res, des Pyrites, des Carbonates et elles vont se rencon-
trer avec tes nitrates alcalins, d'o vont rsulter des rac-
tions chimiques des courants lectriques et magntiquesvont se produire; ces roches vont tre dcomposesde ces diffrents corps en prsence, sous des pressions
-
FA!TE A PARIS LE t~' MARS t88t; f ~9
et des tempratures diverses, des ractions multiples,
des dissociations de certains de ces corps vont se pro-
duire, d'autres cderont un excs de leur combinaison,
tous ces lments l'tat naissant en prsence de leurs
individualits minrates, vont leur permettre d'absorber
tes lments propres leur perfection et de passer d'un
&ge un autre d'inaltrabilit, jusqu' ce qu'Us arrivent
aprs plusieurs stations leur dernier degr de perfection;
ces ractions se renouvelant sans cesse par le courant
continuel de ce liquide gnrateur de toutes les familles.
L'azote semble agir dans les combinaisons comme
agirait un ferment dans tes transformations des matires
organiques. Sous l'influence de cet agent, la fixation de
l'oxygne, sa combinaison plus ou moins durable avec le
radica!, va s'y oprer. Voif pour moi ta ctefdc ta B'ans-
formation des mtaux et tout me porte croire que le
radicat est l'hydrogne. Que ces ides thoriques soient
vraies ou fausses, exactes ou errones, c est ce que je
n'entreprendrai point de discuter ici, ;e crois devoir me
borner dire que sans qu'd m'ait t possible d'acqurir
la certitude mathmatique de leur ratitc, leur innucnce
a prsid mes expriences, leur probabilit mes yeux
est ne des effets nots pendant plusieurs annes d'ob-
servations si j'en fais mention ici c'est pour mieux faire
-
[f)0 CONFRENCE
comprendre ta marche que j'aijsuivie, et jeter peut-tre
quelque clart sur la route o marcheront ceux qui sui-
vraient d'aprs moi le mme ordre de recherches.
Dans cette exprience capitale, de l'or artinciet, en
effet, il s'est produit une raction, qui est en dsaccord
avec les faits chimiques connus jusqu' ce jour ici des
circonstances exceptionnelles ont engendr un phno-mne nouveau pour la science tant qu'on n pourra
pas bien en prciser tes causes, l'art de la transmutation
ne progressera gure. Que faut-il donc pour cela ? ~/ut-
gariser les expriences, les rpter l'infini, en varier
les circonstances, c'est par ta qu'on arrivera un procdcertain pour oprer une transmutation complte d'un
mtal dans un autre. Toute ta question est ta, tudier
parla pratique jointe- ta thorie, on trouvera ta cfef du
mystre. Alors la transmutation des mtaux sera la chose
la plus simple du monde.
C'est pour atteindre ce but, Messieurs, que les moyens
me font dfaut, je suis arrt de toutes parts dans mes
expriences; n'ayant aucun laboratoire, o je puisse les
faire commodment avec chance de succs n'ayant
ma disposition que quelques tubes et matras, modique
accessoire tout fait insuffisant; ne possdant aucun
appareil pour tudier, apprcier et enregistrer toutes les
-
FAtTE A PARIS LE !& MARS t38 [6t
circonstances qut peuvent se prsenter dans une raction
de ce genre, c'est en portant une observation attentive
et minutieuse qu'on arrivera, en modifiant les appareils,
ainsi que les circonstances, trouver la marche suivre
pour arriver au but dsire.
Cet aveu d'impuissance ne vous tonnera pas vous
savez comment on m'& retir tes uns aprs tes autres tous
les moyens qui eussent pu me faciliter des ressources
pour poursuivre mon travail et t'amener bonne fin. De
plus c'est un point de ressemblance matheureux avec les
inventeurs qui m'ont devancs.
Aucun d'eux, que je sache, n'a perfectionn son in-
vention avec ses propres moyens et trop souvent ils en
ont perdu te fruit, puise qu'ils tareht par te~dpeM~~
qu'ils avaient faites, ou dcourages par t'incrdutit ou
l'insouciance publiques. Sous ce rapport, Messieurs, je
crois ne leur ressembler jamais, on ne me lassera pas,
on ne me dcouragera pas, et j'ose esprer, moi et ma
dcouverte, on ne nous touffera pas. J'ai foi dans l'ave-
nir parce que je suis fermement convaincu. J'ai fait de
l'or, pour peu que je sois second j'en ferai encore, j'en
ferai beaucoup, j'en ferai par des procds rentrant dans
ta grande industrie et quand j'en serai l, Messieurs,
-
t6; CONFRENCE
croyez-le bien, je ne mettrai pas la lumire sous le bois-
seau.
En attendant qu'its se dtrompent, ceux qui se figu-
rent, par- leur obstination constante mon gard, arr-
ter l'essor de cette dcouverte qui leur dplat, qui les
contrarie, parce que leurs intrts peuvent tre compro-mis ils voudraient t'toigner, ta faire disparattre si
cela tait possible, au lieu de se rjouir que cette dcou-
verte ait vu le jour dans notre beau pays de France,quenous devons tenir ennoblir de plus en plus et sur
lequel notre savoir et notre justice doit attirer les sym-
pathies des peuples.
Non, ils prfrent mettre obstacte sur obstacle, afin
de donner le temps nos ennemis d'arriver et de nous
dpasser peut-tre: Vbita du patnotism d'un autre
genre.Eh bien, Messieurs. arrire ceux dont l'gosme
touffe l'amour de la patrie, il est urgent pour nous d'af-
fronter rsolument les difneutts prsentes et chercher
tes rsoudre promptement. Sachez que cette dcou-
verte sera comme un coup de foudre te jour o l'on
pourra oprer srement la transformation d'un mtat
dans un autre.
Un exemple vous fera mieux comprendre la profon-
-
FAtTE A PARIS LB 16 MARS t8&) t6;
deur de f'abime dans lequel nous sommes menacs de
tomber, d'un jour t'autre. Un kilo de cuivre pur pourtre transforma en un kito d'or pur ncessite peu de
frais en juger d'pre les rsultats que j'ai obtenus; il
n'y a de dpenses que la matire premire Acide, com-
bustible, et la main d'oeuvre. Je mets au pis-aller le tout
Ho francs: ce prix pourra tre rduit facilement de
moiti, quand on oprera sur une moyenne chelle, ce
qui mettra te prix net du kilo A francs au lieu de
).~4..{fr. -}.) centimes qu'il vaut aujourd'hui: bnfice
net, ~60 francs. N'est-ce pas assez beau pour qu'on
daigne s'en occuper ? Vous pouvez juger par l du cata-
etisme que cette dcouverte amnera dans le monde en-
tier, quand on pourra produire l'or 40 ~o fois meilleur
maFchqu'itrtevautaujourd'hur.
Ainsi, une personne qui aurait ~o.ooo francs en or
n'aura plus qu'une valeur en nombre rond de t.ooo
francs, et eeta ne sera pas le dernier mot. Qu'attendons-
nous donc? it faut tre prt tout vnement, ce n'est
pas en fuyant la difficult qu'on arrivera la rsoudre.
qu'on pourra tre matre de ta situation.
Depuis longtemps c'est un feu qui couve sous la cen-
dre, il suffit d'une tincette pour te faire clater, nul
alors ne pourra en arrter les progrs, qui seront rapides,
-
!&4 CONFRENCE
n'en doutez pas, nous serons forcs, malgr nous, d'ensubir tes consquences qui seront affreuses si nous n'ar-rivons pas les premiers pour en attnuer tes effets, H
ne nous restera ptus qu' nous maudire d'avoir t incr-
dules la voix de la vrit.
Permettez-moi, Messieurs, de vous rappeter ici tes
judicieuses paroles de M. Richet dans la revue scienti-
fique du t8 mars dernier, en partant des pro~resaccom-
plis chez certaines nations voisines. H faudrait, dit-il,
que nous imitassions ces nations, qui malheureusement
pour nous deviennent de jour en jour plus puissantes. Le
secret de cette puissance, sans cesse grandissante, il ne
faut pas le chercher ailleurs que dans l'association de
plus en plus intime de la science et de l'industrie. Mat-
hcureusmnr nous sommes trop pcrsonnets et ce dfaut
nous empche d'arriver temps, parce que notre exis-
tence est trop courte pour mener bonne fin une ide
juste et reconnue pour arriver la mettre en pratique et
en profiter tout en enrichissant la socit, nous arri-
vons trop tard
Ce que je dsire avant tout, c'est qu'on constate le fait
de l'or artificiel, c'est pour moi te point essentiel. Je ne
suis ni un sauteur, ni un faiseur de dupes, je ne veux pas
que ma bonne foi soit mise en doute et qu'on puisse dire
- FAITE A PARIS LE t6 MARS [88
- 't
-
)2-1
Paris, le /KM!88o
Cher Monsieur,
La conformit de vos ides et des miennes sur t'unitde la matire nous a mis en rapports. H y a quelquetemps {'ai eu l'occasion de vous entendre dans une devos confrences, Boulevard des Capucines, et j'ai puapprouver vos affirmations annonant que les mtauxsont des corps composs, et qu'it est possible de produire
par ta synthse et les ractions chimiques et lectro-chi-`mques de t'brsfttncit comme fout autre mtat.
C'est aussi mon opinion, et, puisque vous me te deman-dez, je vais vous relater tes faits et expriences sur ls-
quels elle s'appuie. ainsi quetesconcfusionsquejecrotspouvoir en tirer.
Les problmes rsoudre dans l'ordre d'ides ou jesuis sur les matires minrales et mtattiques m'ont proc-cup des mon dbut comme ingnieur civil des mines. partir de ma sortie de t'cote et pendant toute ma
longue carrire comme directeur des usines mtattur-
-
l68 ACCROtSSMBNT MTAt-LtUE
giquesdeGommentryetMonttuon,Fume),etc:,etdes
exploitations de mines houittres qui en dpendent.
Pendant longtemps je n'ai pu utiliser que quelques
loisirs pour mes tudes prfres.
Mais il y a dj plusieurs annes, ayant t atteint parune paralysie progressive dont je n'ai pu me gurir qu'aubout d'une anne, et forc de renoncer mes travaux
actifs comme ingnieur des mines et mtallurgiste, je
me suis spcialement occup,pendant environ quatre ans.
de la grande question de l'unit de la matire.
D'abord comme systme et moyen de rduire ta d-
pense des expriences et de faciliter mes tudes, travaux
et dmonstrations, j'ai laiss peu prs de ct !a pro-
duction des mtaux prcieux, et je ne me suis gure oc-
cup que de la production du cuivre, pensant, je le crois,
avec juste raison, que la question du cuivre tant rso-
lue, cette solution entratnera toutes les autres.
Cependant i) m'est arriv plusieurs fois de constater
la production de l'argent et de l'or, et trs souventcelle
du zinc et cette de ['aluminium &['tat d'alumine.
En rsum aprs des ttonnements et expriences, pour
ainsi dire sans nombre, attests et constats par leurs
procs-verbaux, je suis arriv produire du cuivre au
-
ACCROISSEMENT MTALLtUE
'~oratoire dans des conditions qu: me paraissent suseep-tibles d'tre appliques industriellement.
Mais afin de dterminer la gense de ce mtal (commede tout autre sans doute) il est indispensable qu'il enprexiste ['tat soluble, dans les bains chimiques, o iidoit se former, sous l'influence des ractifs spciaux.
De telle sorte que fa production mtrique a lieu paraccroissement ainsi que cela arrive, par exemple, pourles matires vgtales.
~'ajoutera: que l'intervention de certaines matires f-condante; parait utile, si ce n'est nectaire, ainsi quecertaines conditions de chaleur, de lumire, d'lectricit,de temps, etc., toujours comme pour l'accroissement desmatires vgttes.
Lacrissemenfmtafuqueestvanates~ ta m-thode avec taquctt: opration est conduite, ainsi )a: puobtenir des accroissements mtalliques dpassant toopour too et j'ai lieu d'esprer le double.
D'un autre ct en oprant trop rapidement et sansmnagements, t'aecroissement mtallique est insignifiant,ou ne se produit pas.
Enfin le mtal provenantde t'accroissementmtattiqucparait tre d'abord A t'tat naissant, et alors ir ne pr-sente pas toutes les ractions et proprits du mtat
-
t~Oa ACCROISSEMENT MTALUQUE
adulte; il peut fnme disparatre en tout ou en partie,mais on parvient !e fixer et l'amener l'tat adulte
sous l'influence de certaines ractions chimiques.
Agrez, cher Monsieur, l'assurance de ma considra-
tion distingue.
LE BRUN DE VtRt.OY.
-
ETUDE SCIENTIFIQUE ET COMPARATIVE
SUR L'OR ARTtFtCtEL.
Ayant t mis en relations avec M. Tinereau dansune de ses premires confrences sur l'unit de la ma-ture la salle Ptrelle, le t6 fvrier t889, je fus charg,par un groupe d'affaires que la question intressait, devrifier la nature de l'or artificiel en comparaison avectes ehantittons du mtat brut et purK!.
tablir par analyse chimique et Ftude des propritsmicrographiques qu'un chantitton d'or est naturel ouartificiel est une chose impossible premire vue. Car si!es&nantH)bns sont du mme nr~atretau mme degrde puret, ils doivent donner des ractions absolument
identiques et des formes cristallographiques semblablesou analogues.
Si j'ai permis l'insertion dans ce volume de la note
scientifique qui va suivre, c'est qu'on y trouve un faitcurieux qui, malheureusement tout en n'expliquant rien,jette un jour nouveau sur la production artificielle d'unmtal par drivation d'un autre.
Les nombreuses personnes qui s'occupent de trans-
-
t7~ ETUDE SCtENTtftqUE ET COMPARATtVE
mutations pourront tirer parti suivant leurs ides de ce
document purement analytique.Dtfncite convaincre, mais n'tant pas ennemi des
ides nouvelles, j'ai fait ce travail mon laboratoire in-
dustriel, et je vais soumettre le rsultat impartial de mes
observations.
ANA LYSE MICRO-CHIMIQUE
&'UX CHAtTtD-OM D'OR ARTIFICIEL
remis par M. TtFFEMAu.
L'chantillon tudi porte le n*' et la mention (prpa-re Guadatajara, t8~, avec limaille d'argent alli au
cuivredans;!proportton de tad monnaie).
CARACTRES PHYSIQUES.
La matire se trouvant dans un petit tube scell,
l'aspect, A premire vue, d'une poudre jaune verdtre assez
fine.
Sous l'objectif du microscope on constate que ta
poudre est compose de grains mtalliques, d'un beau
jaune terne et d'un jaune verdtre dans les partiesminces.
-
SUR L'OR ARTIFICIEL t~
Les grains sont forms par ta juxtaposition de particules
mtattiques, arrondies comme de la mousse de platin;
mais comme ta matire est jaune, e!te ressemble beau
-
t74 ETUDE SCtEKTtFtQUE ET COMPARATtVE
Une eau rgate Bromhydrique a pu le dissoudre avec
unpeudediMcutt~.Un mlange d'acide chtorhydrique et d'acide chromi-
que a produit une attaque nergique du mtat.
En chauffant t'air une esquille d'or avec un petit
fragment de potasse, )a masse devient {aun&tre, l'or se
dissout peu peu sous forme d'aurate de potasse.
Une exprience analogue faite avec de ta soude n'a
rien donne. Un cchantitfon d'or recouvert d'acide sut-
fhydrique concentr est rest brillant, mme au bout de
vingtheures.Un chantillon d'or trait par le sulfhydrate d'ammo-
niaque est devenu rapidement noir, it y a eu formation
d'un sulfure.
Un~fragmentd'octra!t
-
SUR L'OR ARTIFICIEL t
produite avec les ors purs. Cet or fondu dans du cristal
cotore cetui-ci en rosc pfe.
ESSAtDEL'ORMRVO'EHUMtOE.
Ractions chimiques faites sur ta sotution aqueuse du
bichlorure du m~tat &tudier.
Acide Sulfhydrique
prcipit noir, soluble lentement danstes sulfures at-
calins.
Sutfhydratc d'ammoniaque
prcipit noir, soluble dans un excs de ractif.
Carbonate de soude
pas de prcipite, ni froid, ni chaud.
Potasse:
pas de prcipit, ni chaud, ni froid.
Ammoniaque
prcipit jaune. liqueur claire.
Cyanoferrure de potassiumcoloration vert emcraude.
Sotution des chlorurcs d'tain
prcipit rouge~trc trs faible, le liquide est trs
brun.
Acide Oxaliqu e
-
!:& TUDE SCtEMtFtQUE ET CMfARATfVE
La liqueur devient bleu indigo, et il se forme un tger
nuage brun venant probablement de ta rduction et de la
prcipitation de l'or. Dans l'chantillon analys on ne
trouve aucunes traces de silice et de cuivre, mais on cons-
tate la prsence d'un peu d'argent.
ETUDE SUR L'OR NATUREL
PROPRITS PHYSIQUES,
L'or natif n'est jamais pur, il est toujours alli l'ar-
gent dans des proportions variables, on y trouve aussi de
la silice.
tt se prsente toujours avec une couleur jaune qui lui
est propre, et le mtal est d'autant plus jaune qu'il ren-
~rmeMotnsrd'argenf.SQntaCcsEmtaiHque ses-surfa-
ces naturelles sont peu brillantes mais sous le polissage
d'une dent de loup il prend un vif clat lgrement verd-
tre.
L'or naturet est plus dur due Ie plomb et l'tain, mais
il t'est moins quet'argent. le cuivre et le fer.
t! est trs mallable, et on peut rduire les chantillons
en feuilles extrmement minces par un battage progressif.
La densit de l'or naturel est trs variable, mais en
moyenne elle est de t.),~ (La densit de t'or de M.Tif-
-
SUR L'OR ART!FtC!EL tj~
fereau n'a pas pu tre tablie d'une faon absolue, car
t'chantiHon tait trop minime, mais par des expriences
spciales de laboratoire. il a t reconnu que sa densit
est beaucoup suprieure l'or nature)).
L'or natif se prsente en filaments, en rameaux, en pe-
tits cristaux, ayant la forme de pyramides quadrangutaires
ou d'octadres, en lames, en paillettes, en ptaques, en
grains dissmins dans (es rochers, en poudre mlangede
sable, enfin on le trouve souvent en ppites, c'cst--dirc
en morceaux irrguliers ptus ou moins gros.
PROPRITS CHtMtqUES.
Pour faire l'tude chimique comparative sur i'or natu-
ret t~me suis servi non d'ornaitiCtmpuF,mais~d'QP pu*
riR, prpar au taboratoire.
On a dissout une pice d'or dans une eau rgale
faite avec une partie d'acide azotique & 20 de l'arom-
tre et .t. parties d'acide chlorhydrique trs pur. On filtre
ta liqueur, pour la sparer du chlorure d'argent qui s'est
form, et on y ajoute un excs de proto-chforure d'anti-
moine, dissous dans un mlange d'eau et d'acidechlorhy-
drique. L'or se prcipite au bout de quetques heures,
surtout lorsqu'on chauffe tg~rement la liqueur, sous
-
)-H TUDE SC!E!fTtHQUE ET COMPARATIVE
forme de petites tames cohrentes qui se rassemblent
rapidement.On te lave d'abord avec de l'acide chtorhydrique,
puis avec de t'eau distittec et on l'a fondu dans un creu-
set de terre avec un mlange de nitre et de Borax.
On a obtenu de la sorte un cutot d'or tooo/tooo
c'est--dire chimiquement pur.
Cet or a et~ mis en solution dans de l'eau rgale, trans-
form en bichlorure d'or vapora sec pour chasser
l'excs d'acide et repris par l'eau distille.
Sur ta sotution aqueuse on a opr tes ractions de
l'or trs connues des chimistes.
J'en dresse te tabteau ci-dessous, pour faciliter aux
personnes qui n'ont pas fait de Chimie la comparaison
desractionschimtqesdt'orartit~ et de l'orptir
naturel.
Acide sulfhydrique
prcipit noir. sotubte dans tes sulfures alcalins.
Sutfhydrate d'ammoniaque
prcipit noir, soluble dans un excs de ractif.
Carbonate de soude
pas de prcipit froid, chaud prcipite {aun&tre
d'oxyde d'or ta liqueur retient de t'aurais de soude en
dissolution.
-
SUR L'OR ARTtFtCtEt. t~ Ej
Potasse:
dans une solution neutre, surtout chaud; prci-
pit jaune rougetre d'oxyde d'or.
Ammoniaque
prcipit jaune d'or fulminant.
Cyanoferrure de potassiumcoloration vert meraude.
Solution des Chlorures d'tain
prcipit brun rougetre de pourpre de Cassius;
une solution tendue n'est pas prcipite, mais se colore
lentement en rouge brun.
Acide Oxatiquea chaud prcipitation d'or mtatiique sous forme de
poudre brune au moment de la prcipitation, la liqueur
detient~Mtte.Ott&tFait une petite quantit de li-
maille venant du culot d'or pur prpar, comme i! a
t dit ci-dessus par une eau rgate iodhydrique, la
solution du mta) a eu lieu.
La mme opration tant faite avec de t'acide bro-
mhydriquc, on a aussi obtenu une dissolution compite
et rapide de la poudre d'or traite. Unmtange d'acide
chlorhydrique et d'acide chromique a attaqu nergi-
quement le mtal.
En chauffant l'air un fragment de potasse avec un
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t8o TUDE SCtNTtFtqUE ET COMPARATfVE
peu de poudre d'or, la matire est devenue d'un beau
jaune soluble dans !'cav, c'est de taurate de potasse.La mme opration tant faite avec du Protoxyde de
sodium ou Soude, on a obtenu aussi une masse un peumoins jaune, mais soluble dans t'eau. il y a eu formation
d'aurate de soude.
Un chantitton d'or en poudre recouvert d'une solutionde gaz acide sulfhydrique est rest compltement brillant.
Un chantillon d'or en poudre recouvert de sutfhy-drate d'ammoniaque est devenu rapidement noir, caril s'est form la surface du mtal une mince couche
d'un sulfure.
Un peu de poudre d'or pur trait chaud par du
mercure a disparu compltement, il se forme un amal.
game d'or~
ESSAtS DE L'OR PAR VOIE SCHE AU CHALUMEAU.
Une esquille de mtal chaufTe une tempratureleve sous le dard du chalumeau fond en globules
jaunes, maitaMes en se so)idi(!ant its subissent te
phnomne d'incandescence, et ta surface des globules
parait ride.
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SUR L'OR ARTtFtCtEf. t3t
NOTES ET COSCLUSMU.
En comparant, tes proprits physiques de For arfif!-
ciel & cnes de l'or naturel, on constate une diffrence
sensibte.quoique pourtant on puisse trouver rarement, il
est vrai, des poudres d'or natif, ayant le mme aspect
que celui de M. Tiffereau.
Quant aux proprits chimiques, elles sont int-
ressantes constater; les ractionspnncipatesdet'orar-tificiel sont presque anatogues celles de for natif, mai:;
quelques ractions comme on peut le voir difTerent
sensiblement des ractions habituefles.
Je pr~fnds~ que-c'est, justement ce rsultat anormal-
qui donne un certain poids aux travaux de M. Tiffereau.
Il y a [ un fait que je ne puis pas expliquer, mais quiexiste, en dfinitive; cela indique que t'or artificiel atoutes les proprits physiques de l'or natif, mais diffre
de celui-ci par quelques proprits chimiques, n'appar-tenant pas en propre un autre mtal.
Je rappellerai ici un passage du rapport de M. Le
Brun de Virloy, ingnieur des mines, sur l'accroissement
mtallique dont il s'est beaucoup occup. (Le mtal
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t !!2 TUDE SG!ENTtF:qUE ET COMPARATIVE
Imp. des co es, HEit~JOUVE, !),ftte Racine, Paris.'~?
venant de l'accroissement mtallique parait tre d'abord
l'tat naissant, et alors il ne prsente pas toutes les
ractions et proprits du mtal adutte. Le mtat peut
mme disparattre en toutou en partie, maison parvient
le fixer et & le faire passer l'tat adulte sous l'influence
de certaines ractions chimiques).
Je n'ai pas discuter ici cette thorie, mais je cons-
tate que le rsultat de notre travail semble tui donner
raison.
Ma mission se borne donner un compte-rendu
complet des travaux de laboratoire faits sous ma direc-
tion, de l'chantillon d'or que m'a rem