Les accidents toxiques. Le froid. Les accidents dus au milieu.
Le 02 avril 2015
COMMISSION TECHNIQUE DU CSAR PSM
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Introduction
Sujets : les accidents dans le cadre des activités de plongée du niveau 2.
Objectif du cours :
Connaître les causes, les symptômes, la prévention et la conduite à tenir pour l’ensemble des accidents pouvant survenir en plongée autonome, dont :
Les accidents biochimiques ou toxiques,
Le froid,
Les accidents dus au milieu naturel.
Pré requis : connaissance théorie de physiologie
Niveau 2.
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Préambule
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Condition physique : Une bonne condition physique est le
premier élément de la prévention des accidents.
Nul besoin d’être un athlète, mais un bon état général est nécessaire.
La visite médicale annuelle obligatoire est là pour vérifier cet état de fait.
Le certificat médical de non contre indication à la plongée sous marine - de moins d’un an - doit être présenté pour toute plongée.
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Accidents biochimiques
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Accidents dus à la toxicité des gaz Azote (N2) / Oxygène (O2) / Dioxyde de Carbone (CO2) Narcose / Hypoxie-Hyperoxie / Essoufflement
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Accidents toxiques – La narcose (1/3)
Accidents toxiques : dus à la toxicité de certains
gaz quand ils sont en quantité trop importante ou trop
faible pour l’organisme
Vous allez pouvoir plonger (encadrés ou non) dans l’espace lointain (20 - 40m)! Vous pouvez donc être assujettis à la narcose qui est un trouble du système nerveux provoqué par l’azote à partir d’une certaine profondeur (différente suivant les individus).
Raison : A partir d’un certain niveau, la pression partielle de N2 provoque un début de narcose (seuil critique : PPN2 > 4,0). Au-delà d’un certain niveau, cela est considéré comme dangereux (seuil de danger : PPN2 > 5,6)
Loi de Dalton : Pp(gaz) = Pabs x %(gaz)
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Cause : Application de la loi de Dalton
profondeur critique pour la plongée à l’air :
Pabs = Pp(N2) / %(N2) = 4,0 / 0,8 = 5 bar soit 40 mètres
profondeur maximale pour la plongée à l’air :
Pabs = Pp(N2) / %(N2) = 5,6 / 0,8 = 7 bar soit 60 mètres
Remarque : Tout plongeur qui affirme ne jamais avoir subit de
narcose est un menteur !
Symptômes :
Sensation « d’être au ralenti » (difficulté à se concentrer, retard à la réponse)
Dialogue interne, idées noires, gestes répétitifs, perte de la notion de temps…
Euphorie, comportement « étrange »
Diminution du champ visuel
Accidents toxiques – La narcose (2/3)
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Prévention :
Effectuer des plongées de réadaptation
Descente contrôlée (vitesse adaptée, dès 30m, tête en haut, ou en position de la feuille)
Etre bien encadré et surveiller ses camarades de palanquée
Respecter la profondeur, ne pas descendre à tout prix
Plonger en pleine forme physique et psychique
Conduite à tenir (CAT) :
En cas d’autonomie, REMONTEE ASSISTEE
PREVENIR votre guide de palanquée dès l’apparition des
premiers symptômes pour vous faire REMONTER et ARRETER
la plongée.
TRAITER les éventuels accidents associés
Accidents toxiques – La narcose (3/3)
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Accidents toxiques – L’hyperoxie (1/3)
L’oxygène nous est indispensable. Si on vient à en manquer, on
risque l’asphyxie! Mais ce que l’on sait moins, c’est que trop
d’oxygène nuit aussi.
Trop d’oxygène entraîne une toxicité neurologique qui peut
être très grave, la perte de connaissance liée à l’hyperoxie peut
malheureusement conduire à la noyade.
En tant que niveau 2 plongeant à l’air, vous ne devriez pas
être exposé à l’hyperoxie. Par contre si vous décidez de plonger
aux mélanges (NITROX entre autre) vous pouvez être soumis à
ce risque.
Raison : A partir d’un certain niveau, la pression partielle de O2 devient dangereuse (seuil de danger : PPO2 > 1,6).
Loi de Dalton : Pp(gaz) = Pabs x %(gaz)
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Cause : Application de la loi de Dalton
profondeur maximale pour une plongée à l’AIR :
Pabs = Pp(O2) / %(O2) = 1,6 / 0,2 = 8 bar soit 70 mètres
Pabs = Pp(O2) / %(02) = 1,6 / 0,21 = 7,6 bar soit 66 mètres
profondeur maximale pour une plongée au NITROX (40/60) :
Pabs = Pp(O2) / %(02) = 1,6 / 0,4 = 4 bar soit 30 mètres
Symptômes (effet Paul Bert) :
On distingue quatre phases :
Phase d’alarme (malheureusement pas toujours présente) : Crampes, baisse du champ visuel, palpitations, nausées
Phase tonique : Contractions musculaires, spasmes (attention au spasme de la glotte)
Phase clonique : Crise convulsive
Phase finale post convulsive si baisse de l’inhalation d’oxygène
Accidents toxiques – L’hyperoxie (2/3)
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Prévention :
Respecter la profondeur maximum par rapport au mélange utilisé
Plonger en pleine forme physique et psychique
Formation NITROX
Conduite à tenir (CAT) :
ASSISTER le plongeur en cause, lui maintenir le
détendeur en bouche et remonter de manière contrôlée en
surface
PAS D’OXYGENE une fois sorti de l’eau
TRAITER les éventuels incidents associés
Accidents toxiques – L’hyperoxie (3/3)
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Accidents toxiques – L’hypoxie (1/3)
En apnée si le plongeur effectue une hyperventilation, notamment à
répétition, l’oxygène sera insuffisant lors de la remontée ou à la surface,
provoquant une hypoxie entraînant une perte de connaissance. Risque
de noyade important.
En Apnée, la ventilation étant volontairement bloquée, le stock
d’O2 diminue pendant que celui de CO2 augmente. La nécessité de
respirer intervient lorsque le seuil de CO2 est atteint (=> envie de
respirer). Si la quantité d’O2 atteint un niveau trop bas : C’EST LA
SYNCOPE. L’organisme se met en veille (état d’inconscience).
Hyperventilation : risque majeur
Cas particulier de la plongée au TRIMIX avec un faible % d’O2
Raison : En dessous d’un certain niveau, la pression partielle de O2 devient dangereuse (seuil de danger : PPO2 < 0,16).
Loi de Dalton : Pp(gaz) = Pabs x %(gaz)
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Apnée :
TRIMIX : Application de la loi de Dalton
profondeur pour une plongée au TRIMIX (12/40/48) : 48=%He
Pabs = Pp(O2) / %(O2) = 0,16 / 0,12 = 1,3 bar soit 3 mètres min avant hypoxie
Pabs = Pp(O2) / %(02) = 1,6 / 0,12 = 13,3 bar soit 123 mètres max avant hyperoxie
Pabs = Pp(N2) / %(N2) = 4,0 / 0,40 = 10 bar soit 90 mètres sans Narcose
Symptômes :
Etat de semi conscience voir d’inconscience totale
Perte de connaissance
Accidents toxiques – L’hypoxie (2/3)
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Prévention :
Eviter les hyperventilations
Etre entraîné et connaître ses limites (Attention au lestage)
Ne pas plonger seul et sans surveillance (y compris après le retour en surface)
Limiter les apnées trop rapprochées et les profondeurs trop importantes
Respecter les profondeurs limites par rapport au mélange utilisé
Conduite à tenir (CAT) :
REMONTER la personne en surface et lui maintenir les voies aériennes hors
de l’eau car dès l’abaissement du taux de CO2, le syncopé a un réflexe
inspiratoire.
OXYGENE 15 L/mn (si habilité)
ALERTER le directeur de plongée pour prévenir les secours
SECOURISME (si vous êtes habilité…)
Accidents toxiques – L’hypoxie (3/3)
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Accidents toxiques – L’essoufflement (1/3)
Mécanisme : L’essoufflement est la
manifestation respiratoire d’une intoxication au
CO2 (hypercapnie) !
L’effort nécessite un apport accru d’oxygène à
l’organisme qui en contre partie rejette une plus
grande quantité de CO2. Tant que la production de
CO2 reste dans des limites raisonnables, l'expiration
peut continuer à se faire normalement, et la
ventilation, plus ample et plus rapide qu’au repos,
s'adapte automatiquement et efficacement à l'effort.
Dans le cas d'un effort intense, la production de
CO2 est importante. Il se produit alors une
dérégulation de la respiration qui ne fait qu’aggraver
le processus. En effet, lorsque le CO2 atteint un
certain taux dans l'organisme, le réflexe inspiratoire
est stimulé. Les inspirations deviennent très rapides
et superficielles, et les expirations très courtes donc
inefficaces. Le CO2 produit par l'organisme est mal
éliminé.
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Cause :
La cause habituelle d’un essoufflement en plongée est donc un effort important (courant) ou inadapté (surlestage, mauvaise technique de palmage..)
Plus rarement, pollution de l’air
CO2 dans l'air = 0,03% environ. A partir de 2% les premiers troubles apparaissent. A 7%, on considère que la syncope est inévitable !
Facteurs favorisants :
L’augmentation de la viscosité de l’air, très significative à partir de 30 à 40 mètres, augmentant le travail ventilatoire. En effet, un litre d’air pèse 1.2 g en surface, contre plus de 6 grammes à 40 m.
L’augmentation des résistances à l’expiration (détendeur, diminution de l’élasticité pulmonaire liée à l’augmentation du volume sanguin pulmonaire) favorisant l’accumulation de CO2.
Des facteurs émotifs, le stress, à l’origine d’une respiration superficielle…
Des problèmes matériels: détendeur mal réglé, trop dur, une bouteille mal ouverte, une combinaison trop serrée…
Le froid rendant la respiration superficielle
Accidents toxiques – L’essoufflement (2/3)
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Prévention :
Avant la plongée, vérifier le lestage des membres de la palanquée ainsi que le fonctionnement des détendeurs et l’ouverture correcte des bouteilles. Avoir une bonne combinaison, convenablement ajustée
Eviter les efforts : en surface, laisser les membres de la palanquée reprendre leur souffle avant de s’immerger. En cas de courant, demander l’installation d’une ligne de vie pour rejoindre le mouillage en se déhalant. En immersion, utiliser le relief ou adapter son parcours.
Suivre régulièrement la consommation des équipiers. Etre attentif aux bulles produites par les plongeurs.
Etre en bonne forme pour aborder les plongées dans l’espace lointain
Conduite à tenir (CAT) :
Cesser tout effort
REMONTEE ASSISTEE
ATTENTION aux éventuels incidents associés : panne d’air, panique, ADD…
Accidents toxiques – L’essoufflement (3/3)
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Le froid
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Froid Introduction :
Température du corps humain : Normale = 36 à 38 °C; En dessous = Hypothermie; Au-dessus =
Hyperthermie
Neutralité thermique dans : L'air = 24°C, on ne perd pas d'énergie pour lutter contre le froid, ou…
contre la chaleur L'eau = 33°C, car l'eau conduit 25x plus la chaleur que l'air
Causes : trois modes de transfert : Conduction : la chaleur passe d'un corps à un autre, par contact. Convection : un corps qui se déplace emmène la chaleur qu'il
contient. La quantité de chaleur ainsi transportée peut être importante, notamment dans le cas d'un changement de phase.
Radiation (Rayonnement) : tous les corps émettent de la lumière, en fonction de leur température, et se font eux-mêmes chauffer par la lumière qu'ils reçoivent.
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Le froid
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Froid Symptômes :
T°
centrale Symptômes
37°C à
35°C
Accélération de la ventilation, frisson,
vasoconstriction périphérique, diurèse,
tremblement, désintéressement, assoupissement
34°C Confusion mentale
32°C Troubles de la conscience et du rythme cardiaque
30°C Perte de conscience
27°C Mort apparente
20°C Arrêt cardiaque
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Le froid
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Froid Facteurs favorisants :
Combinaison non adaptée. Apports énergétiques insuffisants : alimentation inadaptée
et pas suffisamment énergétique Fatigue physique et psychologique : pas assez dormi et pas
assez mangé. Ne pas plonger si l'on n’est pas en forme. Air froid détendu venant du bloc.
CAT : Aux 1er signes de froid :
Stopper la plongée : toute la palanquée remonte. Prévenir les collègues-plongeurs en autonomie.
En surface : Sécher et mettre à l’abri la personne. Faire boire une boisson tiède, si consciente. Manœuvre de réanimation si besoin.
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Le froid
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Froid Prévention :
AVANT LA PLONGEE : Bonne combinaison; Alimentation énergétique; Pas de fatigue; Rappeler le
signe « j’ai froid »; Se mouiller le masque et le visage. Attention au thermocline (brutal changement de température dans l'eau en
descendant entre 2 masses d'eau à température s différentes (20°C en surface 18° à 10m et 14° à 20 m par exemple): se renseigner
PENDANT LA PLONGEE : Si plongée profonde : attention au froid = limiter le temps de plongée
profonde. Avertir dès les 1er signes et stopper la plongée, surtout s'il doit y avoir des paliers.
EN SURFACE : Se sécher; sur un bateau avec cabine : dans la cabine, au sec et au chaud et
couvrir la personne (couverture, vêtement sec,…) après lui avoir ôter la combi et équipement de plongée humide.
Se mettre à l'abri du vent : dans un zodiac : couché dans le fond du zodiac, un coupe-vent sur la combi.
Boire chaud : principe se réchauffer par l'intérieur ! Pas d'Alcool. Attention : ne pas réchauffer la personne avec de l'eau chaude (=
réchauffement par l'extérieur), car risque de syncope
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Les accidents liés au milieu
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Animaux marins : SYMPTOMES :
BRULURES : Méduses, coraux de feu, anémones… MORSURES : Rares, congres, murènes, requins… PIQURES : Oursins, raies, poissons pierre, rascasses, …
CONDUITE A TENIR : Désinfecter la plaie. Retirer les corps étrangers. Mettre de l’eau très chaude pour dénaturer le venin. Consulter un médecin.
PREVENTION : Ne pas toucher . Ne pas nourrir.
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Les accidents liés au milieu
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Epaves / Grottes / Tunnels : RISQUES :
Être coincé et manquer d’air. Se perdre, pouvant engendrer une panique, une panne d’air et donc un
accident.
PREVENTION :
Utilisation d’une lampe. Vérifier sa consommation d’air. Ne pas pénétrer dans ces endroits en fin de plongée. Être bien brieffé pour ce type de plongée. Ne pas entrer dans une épave surtout si vous ne voyez pas la sortie, ou
si l’entrée est étroite. Attention au palmage et à la stabilisation (pour la visibilité). Faire attention aux tôles, cordes, filets qui peuvent traîner dans les
épaves (intérêt du couteau).
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Les accidents liés au milieu
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Courants / Vagues/ Houle / Marée : RISQUES :
Être essoufflé en luttant contre les éléments marins Se blesser du fait de l’agitation provoquée (sur le bateau ou dans l’eau)
PREVENTION :
Se prévenir du mal de mer (se mettre dans l’axe du bateau, fixer l’horizon…). Fixer solidement les équipements (bouteilles, etc.) Adapter sa plongée en fonction du site et des conditions de mer Sécuriser et adapter la mise à l’eau pour éviter l’essoufflement en
surface. Ne pas oublier le retour sur le bateau !
Conclusion Les prérogatives du niveau 2 lui ouvre la voie à des
plongées plus profondes et/ou en totale autonomie...
…ces conditions lui imposent d’autant plus de prévenir les accidents de plongée...
…mais lui offre aussi des nouvelles perspectives de plongée et de plaisir dans l’eau !
BONNES PLONGEES A TOUS