ROUTESLe magazine du groupe Colas numéro 41 — octobre 2018
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Reportage
CanadaMiller McAsphalt rejoint Colas
escales04 > De la Nouvelle-Calédonie aux États-Unis,
en passant par le Gabon, Madagascar et la France
métropolitaine… Tour du monde en images des
chantiers, projets et autres réalisations du Groupe.
reportages18 > Colas renforce sa présence au Canada.
26 > Au cœur des mines de bauxite
en Guinée-Conakry.
32 > BHNS de Lens : les clés d’un grand projet.
trajectoires38 > Tous exercent leur métier avec passion
et nous font partager leur quotidien et leurs
projets. Portraits de collaborateurs.
dossier48 > Les Équipements, une filière en pleine
mutation.
colascope52 > Stratégie, vie des filiales, acquisitions,
ressources humaines, environnement, produits
et techniques, etc. Retour sur les derniers mois
de la vie du Groupe.
en images64 > Actions citoyennes, street art, prix, salon…
Quelques images de l’actualité événementielle
du Groupe en France et à l’international.
horizonsmécénat
70 > Fondation Colas : Marion Charlet.
Photo de couverture : vue depuis le tunnel Canadien-Hongrois, parc de Budapest, Toronto (Ontario), Canada.
SOMMAIRE NUMÉRO 41 – OCTOBRE 2018
a valeur de Colas qui me tient particulièrement à cœur, vous le savez, est la sécurité.
Nos résultats dans ce domaine continuent de
s’améliorer mais nous devons encore pro-gresser. Notre ambition d’être l’entreprise de référence nous oblige.
Aujourd’hui, je vous invite à franchir un nouveau cap.
Une démarche de culture sécurité sera lan-cée début 2019, dans le même esprit que «Goal Zero», mise en place dans les filiales d’Amérique du Nord. Tous les collaborateurs de France métropolitaine seront impliqués.
S’appuyant sur l’innovation, d’autres initia-tives contribueront également à réduire la survenance d’accidents : formations sécu-rité en réalité virtuelle pour les nouveaux embauchés, ou encore participation, avec un constructeur d’engins, à un projet axé sur la sécurité des personnes sur les chantiers et faisant appel à l’intelligence artificielle.
La santé n’est pas en reste, comme en témoignent la campagne de lutte contre les addictions, thème de la Safety Week 2018, et le déploiement progressif de l’outil cobo-tique d’assistance à l’effort ExoPush dans l’Hexagone, dans les pays européens et jusqu’en Australie.
Parmi les axes stratégiques de Colas, revi-sités dans le cadre du projet One Colas, il en est un qui s’inscrit de longue date dans l’histoire du Groupe : la croissance externe.
À cet égard, l’année 2018 restera dans les annales comme celle de la plus importante acquisition réalisée par Colas. Le groupe Miller McAsphalt, acteur majeur des travaux
routiers en Ontario et de la distribution de bitume sur l’ensemble du territoire canadien, a rejoint Colas Canada fin février dernier. Son intégration est en cours, avec une équipe dédiée. Elle se déroule dans les meilleures conditions et selon le planning prévu.
Outre plusieurs opérations plus modestes dans le secteur des matériaux de construc-tion, Colas se renforce également dans le rail avec l’acquisition, fin juillet dernier, des activités ferroviaires d’Alpiq Engineering Services. Colas Rail complète ainsi son offre de solutions, tout en élargissant son périmètre d’intervention à trois nouveaux pays, la Suisse, l’Italie et l’Allemagne.
Ainsi Colas poursuit son développement dans ses métiers cœur – la Route et le Rail – et s’attache à conforter sa maîtrise des granulats et du bitume, ressources clés pour ses activités.
En cohérence avec sa mission, qui est de promouvoir des solutions d’infrastructure pour une mobilité responsable, Colas conti-nue de se transformer tout en gardant son identité singulière.
Son nouveau siège social, à Paris, en est une illustration symbolique.
Les performances environnementales du bâtiment à énergie positive sont en ligne avec notre démarche de développement responsable. Ses technologies de pointe reflètent notre capacité d’innovation. Sa qualité architecturale et ses lignes élancées lui confèrent une forte présence dans le paysage urbain, tout en traduisant une dynamique. Quant aux espaces intérieurs, tout en transparence, leur ouverture est synonyme de partage et de convivialité, propices au bien-être au travail ainsi qu’au rayonnement de l’intelligence collective.
Je tiens à remercier ici chacune et chacun d’entre vous pour son engagement dans la mise en œuvre au quotidien des valeurs de Colas, dans le développement du Groupe et dans sa transformation.
L
éditorial 03
ROUTES N° 41 – octobre 2018
par Hervé Le Bouc
ROUTES N° 41 – octobre 2018
>
04 escales04 escales
De la Nouvelle-Calédonie aux États-Unis, en passant par le Gabon, Madagascar et la France métropolitaine… Tour du monde en images des chantiers, projets et autres réalisations du Groupe.
Cap sur le nord-est de la Grande Île.
Dans la baie d’Antongil, entre Mananara Nord
et Maroantsetra, près de 350 compagnons
de Colas Madagascar œuvrent sur la route
nationale secondaire 5 (RNS 5) pour
réhabiliter une vingtaine d’ouvrages d’art.
L’accès aux sites, particulièrement difficile,
nécessite une importante organisation
logistique, avec notamment l’acheminement
du matériel par barge et son débarquement
le plus près possible des chantiers.
Les travaux sont réalisés en priorité
manuellement – à l’exception du levage,
du transport et des travaux de battage
des pieux – et avec des matériaux locaux.
Outre la formation de la population
locale et la transmission des savoir-faire,
un programme de santé a été développé
pour les collaborateurs et leurs familles.
Démarré en avril 2017, le chantier devrait
durer 33 mois.
Réfection d’ouvrages d’art sur la RNS 5
GABON
ÉTATS-UNIS
HONGRIE
MAROC
SLOVAQUIE
ALGÉRIE
CHILI
FRANCE
MADAGASCAR
NOUVELLE- CALÉDONIE
LA RÉUNION
MADAGASCAR
Un ensemble d’immeubles de logements,
de bureaux, de commerces, de restaurants et
de zones de loisirs, voilà à quoi ressemblera
la baie des Rois, située sur l’ancien port-môle
de Libreville, à l’horizon 2025. Pour l’heure,
ce site de 360 000 m2 est en cours de viabilisation.
Mandatée par Colas Gabon, Spac s’est vu confier
la réalisation de réseaux humides sur l’un des quatre
îlots : un réseau d’eau potable de 2 km, un réseau
d’évacuation en mer des eaux pluviales de 1,5 km
et un réseau de canalisation des eaux usées
de 1,5 km dirigé vers une station de traitement.
À cela s’ajoute un réseau sec de gaines et
de fourreaux de 500 mètres pour faire passer
les câbles électriques et de télécommu ni cation.
Composée d’une vingtaine de personnes originaires
de France, du Togo et du Gabon, l’équipe de Spac
doit poser tous ces réseaux en même temps, dans
un environnement compliqué du fait de la proximité
avec la mer.
Spac dans la baie des Rois
GABON
FRANCE
Colas Génie Civil prend le métro
Chantier sous haute surveillance pour l’agence Génie Civil de Colas Île-de-France Normandie, qui réalise un accès supplémentaire à la station Champs-Élysées – Clemenceau du métro parisien. Situés près du Grand Palais, les travaux font l’objet d’un contrôle géométrique permanent afin d’éviter tout dommage sur le bâtiment. Après l’achèvement du gros œuvre, prévue fin 2018, Colas Génie Civil réalisera les aménagements intérieurs en 2019.
escales 05
ROUTES N° 41 – octobre 2018
FRANCE
Aménagement de la Côte des Basques
La Côte des Basques, l’un des sites les plus exceptionnels du littoral biarrot, a été rendue à la promenade. Les équipes de l’agence de Bayonne de Colas Sud-Ouest ont en effet réalisé des travaux de réaménagement du boulevard Prince-de-Galles, qui mène de Port-Vieux et la villa Beltza jusqu’au Sunset. Piétons, cyclistes, skateurs et joggeurs peuvent désormais profiter pleinement du paysage.
06 escales
ROUTES N° 41 – octobre 2018
L’aéroport international de Santiago
du Chili fait actuellement l’objet de travaux
d’extension incluant la réhabilitation
des terminaux existants et la construction
d’un nouveau terminal. Reali, filiale chilienne
de Smac, a remporté, en avril 2017, la conception
et la pose des solutions de toiture et d’auvent.
La clé de son succès ? Sa capacité à apporter
des variantes techniques optimales, notamment
un complexe de toiture acoustique permettant
un abaissement du niveau sonore de 49 décibels.
Un modèle BIM1 (Building Information Modeling)
a par ailleurs été développé pour les auvents
et les toitures. Les travaux, qui ont démarré
en août 2017, doivent se poursuivre jusqu’à fin
2020, avec une centaine de collaborateurs
en période de pic d’activité.
Smac sur les toits de l’aéroport de Santiago
CHILI
FRANCE
Tous en piste à Ochey !
L’agence Meurthe-et-Moselle de Colas Nord-Est a livré début juin une plate forme et une bretelle d’accès au taxiway pour la base aérienne 133 de l’armée de l’air à Ochey, dans l’Est. Les équipes de Colas Projects ont coulé une dalle béton de 4 500 m2 qui accueillera 10 hangars de stationnement pour des Mirage et des Rafale. Le chantier a été réalisé en deux jours.
1. La maquette numérique BIM permet de partager avec
tous les acteurs d’un projet l’ensemble des informations
relatives à ce projet, et ce pendant toute sa durée de vie.
escales 07
LA RÉUNION
GTOI sur le pont de Sans Souci
D’une longueur de 100 mètres, cet ouvrage d’art de 750 tonnes de métal et de 1 600 m3 de béton relie désormais les deux rives de la ravine La Plaine à Saint-Paul. Cette nouvelle liaison départementale doit permettre de désengorger le trafic au niveau de la commune. Les équipes de GTOI ont réalisé à l’approche de la saison cyclonique, fin 2017, la pose de la charpente métallique puis, en 2018, le tablier béton, les superstructures et les raccordements.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
États-Unis, Japon, La Réunion,
Canada, Pays-Bas…, les
chantiers d’expérimentation de
Wattway, le premier revêtement
routier photovoltaïque au monde,
mis au point par Colas en 2015,
se poursuivent. En France, à
Châlons-en-Champagne,
54 m2 de dalles photovoltaïques
ont été mises en œuvre dans
le cœur historique de la ville
en mai dernier. Une première
en zone urbaine pour la région
Grand Est et pour une utilisation
en zone partagée (véhicules,
piétons, cyclistes). À terme, l’énergie
produite par la route solaire
devrait être réinjectée pour
alimenter un panneau à affichage
dynamique ou un banc équipé
de prises électriques permettant
aux passants de recharger leur
téléphone portable par exemple.
Une attention particulière a été
portée à l’intégration du site
Wattway dans son environnement,
des bâtiments classés aux
Monuments historiques.
Des équipes d’Aximum Nord-Est
ont réalisé les travaux et le
raccordement du système
Wattway tandis que celles de
Colas Nord-Est étaient chargées
des travaux d’aménagement
urbain. En accord avec l’architecte
des Bâtiments de France, un
bandeau en enrobés rouges a
été mis en œuvre autour des
dalles photovoltaïques. Le site
de Châlons-en-Champagne
vient s’ajouter aux 30 autres
sites pilotes Wattway réalisés
dans le monde.
Wattway : il était une fois dans l’EstFRANCE
escales 09
ROUTES N° 41 – octobre 2018
Lors de la rénovation du boulevard
Jean-Jaurès à Saint-Just-Saint-Rambert
(Loire), l’agence Forez TPCF de Colas
Rhône-Alpes Auvergne a réalisé des
travaux de terrassement, voirie et réseaux.
L’objectif était de donner un nouveau visage
à l’entrée de la commune. Au programme :
la création d’une nouvelle voie sur un ancien
terrain de la SNCF, la transformation de la voie
désaffectée en un parking de 100 places,
l’aménagement de nombreux espaces verts
et la pose de mobilier urbain. Afin de limiter
l’impact des travaux sur la circulation
et les commerces, les enrobés ont été mis
en œuvre sur une longueur de 500 mètres
en moins d’une journée. À noter par
ailleurs qu’un protocole de sécurité avait
été établi du fait de la proximité du chantier
avec les voies SNCF.
Nouvelle entrée à Saint-Just-Saint-Rambert
FRANCE
10 escales
ALGÉRIE
Extension du métro d’Alger
Colas Rail a réalisé les travaux d’extension de la ligne 1 du métro d’Alger. Avec trois nouvelles stations, l’extension C prolonge de 3,6 km la ligne vers Ain Naâdja. L’extension A rallonge la ligne en centre-ville de 1,7 km avec deux stations de plus, dont une sous la place des Martyrs. En décembre 2017, lors du pic d’activité, jusqu’à 650 personnes étaient mobilisées : pose de la voie ferrée et du rail dédié à l’alimentation électrique du métro, installation des systèmes d’énergie, de ventilation et de courants faibles (détection incendie, billettique, etc.). Les infrastructures ont été livrées en août 2018.
FRANCE
A 304 : une autoroute marquée Axispot
Mise en service l’été dernier, l’A 304 est une nouvelle autoroute de 31 km à 2 x 2 voies qui prolonge l’A 34 depuis le sud de Charleville-Mézières (Ardennes) vers la Belgique. Les filiales Colas Projects et Colas Nord-Est sont intervenues sur ce chantier destiné à désenclaver la région des Ardennes françaises. Chargées de la pose de 15 km de glissières métalliques, des équipes de l’agence Aximum de Lille ont également réalisé le marquage au sol en utilisant Axispot. Cet enduit de marquage thermoplastique ne contient pas de solvants et ne génère aucun déchet.
12 escales
Passage incontournable entre la rive du
Pays d’Auray et celle du Pays de Lorient,
dans le sud de la Bretagne, le pont Lorois
enjambe la rivière d’Étel. Fragilisé par la
corrosion maritime et la circulation en hausse,
l’ouvrage suspendu, long de 115 mètres,
présentait notamment d’importants signes
de dégradation du béton et du tablier. Dans
le cadre d’une campagne de rénovation,
les équipes de Colas Centre-Ouest ont
raboté la chaussée existante, déposé
l’étanchéité du tablier avant de mettre en
œuvre 1 000 tonnes d’enrobés et de couler
en place 500 mètres de bordures en béton.
La signalisation temporaire a été assurée
par Aximum pendant les dix mois de travaux.
Une mission accomplie dans des conditions
météorologiques parfois difficiles.
Nouvelle jeunesse pour le pont Lorois
Néobus : le BHNS arrive à Nouméa
Néobus est le nouveau réseau de bus à haut niveau de service (BHNS) mis en place pour désengorger l’accès à la ville. La première ligne, qui reliera Moselle au Médipôle, compte 13,3 km de voies, 23 stations, sept pôles d’échange écomobilité et deux parkings relais. Colas Nouvelle-Calédonie réalise les travaux d’une section de 4 km en hypercentre, du terrassement au génie civil pour les stations en passant par les enrobés. Principales contraintes pour les équipes : le dévoiement des réseaux et la gestion du flux de circulation en heures de pointe. Rendez-vous avec Néobus mi-2019 !
FRANCE
NOUVELLE-CALÉDONIE
À North Pole, au sud-est
de Fairbanks, en Alaska,
Colaska, filiale américaine
de Colas, installe des conduites
d’eau pré-isolées de différentes
tailles, sur 55 km environ.
Fait inhabituel, le chantier
a été lancé au cœur de l’hiver
car le gel facilite l’installation
des tuyaux en zones humides
et dans les endroits où les
nappes phréatiques affleurent.
En parallèle, les équipes
de Colaska ont effectué
des travaux de modernisation
et d’extension de l’usine
de traitement d’eau. Elles
ont également modifié une
station de pompage, construit
une nouvelle station ainsi
qu’un réservoir d’eau potable
de près de 3 millions de litres.
Mission accomplie pour les
équipes, qui sont parvenues
à empêcher la décongélation
du pergélisol tout en endiguant
sa déshydratation. Ce projet,
mené dans des conditions
météorologiques extrêmes
(jusqu’à - 35 °C), devrait être
terminé fin 2019.
Colaska installe 55 km de conduites d’eau en plein hiver
ÉTATS-UNIS
escales 13
ROUTES N° 41 – octobre 2018
Opérations bâtiment en Europe centrale
En Slovaquie et en Hongrie, les filiales locales de Colas réalisent actuellement plusieurs projets de bâtiment. À Kosice, deuxième ville de Slovaquie, ISK construit une résidence composée de deux tours de 10 étages, qui accueilleront des magasins et des bureaux administratifs. Livraison prévue au printemps 2019. À Budapest, sur les rives du Danube, les équipes de Colas-Bayer construisent le Duna Terasz Premium. L’immeuble, de 11 niveaux et en forme de U, abritera plus de 320 appartements équipés d’une terrasse ou d’un balcon. Les résidents pourront en plus profiter de grands jardins sur le toit.
SLOVAQUIE ET HONGRIE
ROUTES N° 41 – octobre 2018
À l’horizon 2019, le tramway de Caen aura
opéré sa mue : un nouveau modèle sur
rail aura remplacé le tramway sur pneus.
Cet important chantier de transformation de
l’infrastructure, le premier de ce type en France,
a débuté en janvier 2018. Sur le lot central
(4,5 km de voie en hypercentre), plusieurs équipes
Colas œuvrent ensemble. Colas Projects pilote
l’opération. Colas Rail pose la voie et la ligne
aérienne de contact (LAC). Les collaborateurs
de Picheta ont démoli les infrastructures en béton
armé existantes, tandis que les nouvelles
plateformes (dalles, enrobés, etc.) seront réalisées
par l’agence de Caen de Colas Île-de-France
Normandie. Enfin, Aximum intervient en sous-
traitant pour la signalisation temporaire. Situé en
centre-ville, ce chantier nécessite une adaptation
permanente et un phasage très précis des travaux.
Sur les avenues, la partie centrale de la chaussée
est isolée par des barrières, ce qui permet
aux riverains de circuler en toute sécurité.
Synergies sur le tramway de Caen
FRANCE
FRANCE
Renaissance du pont de Manosque
Colas Midi-Méditerranée construit actuellement le nouveau pont de Manosque, d’une longueur de 220 mètres. Ce chantier nécessite une grande vigilance au niveau environnemental, du fait de la présence de l’apron du Rhône, une espèce endémique de poissons, de la proximité du champ captant l’eau potable de la ville de Manosque et de la nature torrentielle de la Durance. Rendez-vous en 2019 sur le nouveau pont et en 2020 pour les travaux de déconstruction de l’ancienne infrastructure.
escales 15
FRANCE
À Péone, une route de montagne plus sûre
Retour sur les routes de montagne, à Péone, pour les collaborateurs de l’agence Cozzi de Colas Midi-Méditerranée. À la demande du conseil départemental des Alpes-Maritimes, les équipes ont élargi la RD 29, une route sinueuse à fleur de roche, pour la rendre plus sûre. Les travaux comprenaient le déroctage du talus amont (20 000 m3), allant jusqu’à 20 mètres de hauteur, le remblai avec des matériaux issus des déblais pour l’élargissement aval, et le confortement des murs de soutènement existants par tirants et parois en béton projeté. Du fait de la nature exceptionnelle des travaux, la route a été déviée pour permettre aux compagnons de travailler hors circulation.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
Début juillet 2018, l’EPA Paris-Saclay
a choisi le groupement mené par Colas
pour développer le stationnement intelligent
et mutualisé sur le campus urbain
de Paris-Saclay (au sud-ouest de Paris).
Un partenariat d’innovation a été signé pour
cinq ans. La solution de stationnement intelligent
et mutualisé, baptisée Moov’Hub et développée
par Mobility by Colas, préfigure les nouvelles
solutions de mobilité proposées par Colas.
La plateforme de services en ligne permettra
notamment d’informer les usagers sur la
disponibilité des places, de les guider vers
une place correspondant à leur besoin ou,
en cas de congestion, de leur proposer
des alternatives à la voiture individuelle.
Une nouvelle façon de gérer l’occupation
de l’espace pour une mobilité responsable.
Paris-Saclay choisit Mobility by Colas
FRANCE
Les avions redécollent de Tan-Tan
C’est avec un mois d’avance sur les six mois prévus initialement que GTR, filiale marocaine de Colas, a livré fin avril 2018 la piste de l’aéroport de Tan-Tan, dans le sud du Maroc. Outre l’allongement de 2 000 à 2 600 mètres et la création d’accotements de 7,50 mètres de part et d’autre, les travaux comprenaient le renforcement de la piste, de la bretelle et du parking affecté aux avions, mais aussi la réhabilitation de la route d’accès et du parking extérieur pour véhicules légers. Pour ce chantier, l’agence d’Agadir a dû ouvrir une carrière temporaire à proximité de la piste et y acheminer deux stations mobiles de concassage, ainsi qu’un poste d’enrobés produisant en moyenne 2 000 tonnes par jour. Au total, une centaine de collaborateurs et une trentaine d’engins ont été mobilisés pour réaliser 100 000 m3 de terrassement et mettre en œuvre 60 000 tonnes d’enrobés.
MAROC
escales 17
18 reportages
28 février 2018. Colas finalise l’acquisition de Miller McAsphalt, un acteur majeur des travaux
routiers en Ontario et de la distribution de bitume au Canada. Le Groupe poursuit ainsi sa stratégie de croissance en Amérique du Nord. Retour sur la plus importante acquisition jamais réalisée par Colas.
CANADA
Colas renforce
sa présence au Canada
STOCKAGE ET DISTRIBUTION DE BITUME AU CANADA
Avec l’acquisition de Miller McAsphalt, Colas Canada détient aujourd’hui 28 terminaux de bitume, répartis dans tout le Canada, du Pacifique à l’Atlantique, de Vancouver à Halifax. Deux barges et 200 wagons acheminent le bitume sur l’ensemble du territoire canadien.
21reportages
ROUTES N° 41 – octobre 2018
A vec l’acquisi-
tion de Miller
M c A s p h a l t ,
Colas écrit une
nouvelle page
de son histoire
canadienne, commencée au
début des années 1960. «Cette
opération est le fruit d’une relation
de confiance nouée il y a dix ans
avec les propriétaires du groupe.
Elle s’inscrit dans une succession
d’autres acquisitions réalisées au
fil des années et qui, progressive-
ment, ont construit Colas Canada»,
explique Louis Gabanna, directeur
général Amérique du Nord. Miller
McAsphalt est né du rapproche-
ment de deux entreprises en 1976.
Miller, dont les cent ans ont été fêtés
en 2017, est un constructeur routier
qui a contribué à dessiner à tra-
vers l’Ontario, plus grande province
canadienne, un véritable maillage de
routes et d’autoroutes. McAsphalt,
créé en 1970 par John Carrick Sr et
Leo McArthur, est spécialisé dans la
fabrication et la distribution de bitume.
Deux métiers complémentaires qui
ont permis à ce groupe de devenir
un acteur majeur des travaux routiers
en Ontario et du stockage et de la
distribution de bitume au Canada.
Synergie et complémentarité
«Colas Canada et Miller
McAsphalt font le même métier
mais ils ne sont pas présents dans
les mêmes régions ni sur les mêmes
marchés, poursuit Jean-Yves Llenas,
vice-président administration et
finance de Colas Canada. Le
rappro chement nous offre donc
l’opportunité de nouvelles implanta-
tions comme, par exemple, dans les
provinces du Nouveau-Brunswick
et de la Nouvelle-Écosse, ou encore
dans celle du Manitoba, d’où nous
étions absents.» En Ontario,
FRANÇOIS VACHON, vice-président Opération de Colas Canada
« Trouver les mots pour faciliter l’intégration des nouveaux collaborateurs »Quand François Vachon, chargé de l’intégration des collaborateurs de Miller McAsphalt, les a rencontrés, il a eu à cœur de leur montrer qu’en
rejoignant Colas leur entreprise avait choisi le bon partenaire. «La culture de Miller est très forte. Elle est fondée sur l’intégrité, la loyauté et le respect envers l’entreprise et son charismatique leader, Leo McArthur… qui connaissait le prénom de ses 3 000 employés ! Il était important qu’ils découvrent que notre modèle n’était pas si éloigné du leur et que nous partagions les mêmes valeurs.» Pour François Vachon, ingénieur génie civil, entré chez Colas à 13 ans au poste de pesée, puis engagé à 15 ans sur les chantiers de construction, l’attachement profond à une entreprise n’est pas un vain mot. «Mon père a travaillé trente-sept ans chez Colas et j’y suis depuis vingt-deux ans. J’ai su trouver les mots pour parler de mon expérience au sein de Colas et de l’approche humaine que j’ai de nos métiers. Ce sont des réalités qui parlent aux salariés de Miller et ils m’ont très bien accueilli.»
> SUPERFICIE :
9 985 000 km2
> POPULATION :
35 millions d’habitants
> PRINCIPALES VILLES :
Ottawa (capitale), Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary et Edmonton
> MONNAIE :
dollar canadien
> LANGUES OFFICIELLES :
anglais et français
> 10 PROVINCES ET 3 TERRITOIRES :
Alberta, Colombie-Britannique, Île-du-Prince-Édouard, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Ontario, Québec, Saskatchewan, Terre-Neuve-et-Labrador ; Nunavut, Territoires du Nord-Ouest et Yukon
CANADA
Toronto
OttawaMontréal
VancouverCalgary
Edmonton
22 reportages
Colas Canada, jusque-là peu
présente dans la province, bénéficie
mainte nant d’une solide implanta-
tion en tant que constructeur routier,
avec une belle projection d’activité
puisque, dans cette province parmi
les plus peuplées du Canada, un
tiers du réseau routier doit être
réhabilité. Même opportunité de
développement avec la production,
le stockage et la distribution de
bitume : avant l’acquisition, Colas
disposait de six terminaux de bitume
et Miller McAsphalt de vingt-deux ;
aujourd’hui, Colas détient vingt-
huit terminaux, répartis dans tout
le Canada, du Pacifique à l’Atlan-
tique, de Vancouver à Halifax ; deux
barges et deux cents wagons ache-
minent le bitume sur l’ensemble du
territoire canadien. «Cette “force
de frappe” en termes d’organisa-
tion et d’expertise technique per-
met à Colas de se hisser au rang
des premières entreprises cana-
diennes de construction routière et
de distribution de bitume», observe
François Vachon, vice-président
Opération de Colas Canada. Mais ce
rapprochement ne saurait se réduire
à la simple addition de trois entre-
prises – Colas Canada, Miller et
McAsphalt. Pour Frédéric Roussel,
président de Colas Canada : «Nous
avons très vite constaté qu’il n’exis-
tait pas à proprement parler de
zone de recouvrement entre les
sociétés mais plutôt des zones
où l’on pouvait tirer parti d’exper-
tises complémentaires. Il s’agissait
de prendre le meilleur de chaque
monde. Il a, par exemple, été déci-
dé de regrouper les équipes PPP
(partenariat public-privé) de Colas
Canada et de Miller. Cette cellule,
assez unique au Canada, bénéficie
du réseau national et de l’expertise
de montage PPP de Colas ainsi que
de l’expérience canadienne PPP et
de l’expertise génie civil de Miller
(ouvrages en béton). Côté bitume,
tous les actifs de Colas Canada
ont été transférés chez McAsphalt
dès le 1er mai. Notre capacité
opérationnelle et nos savoir-faire
cumulés nous ouvrent l’accès à de
grands projets et nous permettent
de répondre à des projets de PPP à
l’échelle du territoire canadien.»
Un pays en plein essor
Le Canada, en effet, est un
marché très dynamique et
particulièrement actif dans les
PPP. La croissance annuelle de
son PIB est de 3 %1. Pour Colas,
le vaste territoire cana dien a tou-
jours été une zone privilégiée. Ses
atouts ? Une situation politi que
stable, des investissements
élevés et une forte demande
d’infrastructures de transport,
notamment dans les villes et leur
périphérie, où la croissance est
très impor tante – on compte en
effet 200 000 foyers en plus en
moyenne chaque année dans des
villes comme Québec, Toronto,
Montréal ou Ottawa. L’État gère
la construction et l’entretien de
la Transcanadienne (7 800 km
de voies routières reliant les
dix provinces, du Pacifique à
l’Atlantique), des ports et des
aéroports, et de quelques ponts.
Il relève de la compétence des
provinces et des villes d’entretenir
leur propre réseau routier. La
régu larité et l’importance de cet
entretien dépendent donc de
leurs ressources, avec pour
conséquence de fortes dispa rités.
Ainsi, avec un peu plus de 4 millions
d’habitants, la province de l’Alberta,
qui dispose d’importantes réserves
d’hydrocarbures, investit trois fois
plus par habitant dans son réseau
routier que le Québec (8,5 millions
d’habitants). «Globalement, on
observe une cohérence entre
le PIB de chaque province, ses
investisse ments routiers et le
chiffre d’affaires de Colas»,
note Jean-Yves Llenas. Une
cohérence qui s’est encore
renforcée depuis l’acquisition
de Miller McAsphalt, tandis que
la répartition géographique et
UNE LONGUE HISTOIRELe groupe Miller McAsphalt est né du rapprochement
en 1976 de Miller, un constructeur routier qui a fêté ses 100 ans en 2017, et McAsphalt, créé en 1970 et
spécialisé dans la fabrication et la distribution de bitume.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
23reportages
ROUTES N° 41 – octobre 2018
INTÉGRATION VERTICALE À l’image de Colas Canada, Miller McAsphalt est un groupe verticalement intégré, c’est-à-dire présent à toutes les étapes de la chaîne de valeur, de la production des matériaux à la réalisation des travaux routiers. Il bénéficie d’une excellente réputation en termes de qualité, de sécurité et d’innovation (à titre d’exemple, Miller McAsphalt a développé le recyclage en place et à froid dès 1989).
opérationnelle des activités de
Colas Canada s’est améliorée sur
l’ensemble du territoire.
Le défi de l’intégration
«Les ressemblances et la com-
plémentarité entre les trois entités
sont frappantes», explique Jean-
Yves Llenas. À l’image de Colas
Canada, Miller McAsphalt est un
groupe verticalement intégré, c’est-
à-dire présent à toutes les étapes de
la chaîne de valeur, de la production
des matériaux à la réalisation des
travaux routiers. Il bénéficie d’une
excel lente réputation en termes de
qualité et de sécurité. Cette complé-
mentarité géographique et métiers
est un atout indé niable pour une
intégration réussie. L’enjeu consiste
à faire évoluer une entreprise fami-
liale vers un groupe international,
tout en maintenant la fibre entrepre-
neuriale des 3 000 collaborateurs de
Miller McAsphalt, leur énergie, leur
connaissance du marché et du pays,
dans un environnement mana gérial,
24 reportages
administratif et juridique nouveau.
«L’intégration se déroule en fait de
manière assez naturelle. Elle est
basée sur l’échange, le partage
et la diffusion des meilleures pra-
tiques. Une dizaine de groupes de
travail, impliquant des représentants
des dix filiales canadiennes, sont
actuellement mobilisés. Au-delà
des optimisations attendues, cet
exercice permet aux collaborateurs
d’apprendre à se connaître et de
développer un sentiment d’appar-
tenance. Comme de coutume au
Canada, nous prenons le parti de
respecter les cultures – très simi-
laires d’ailleurs – et les marques
– chaque entreprise a gardé son
nom», souligne Frédéric Roussel.
Le résultat ? Cette démarche a
déjà permis de dégager des pistes
d’amélioration opérationnelles et
logistiques significatives, actuel-
lement en cours de déploiement.
L’envie d’échanger et de partager
est réelle et réciproque. «Dans les
deux prochaines années, de nou-
veaux systèmes de gestion seront
déployés, mais, d’ores et déjà, les
équipes se sont très bien adaptées
aux premières transformations», se
félicite François Vachon. Les syner-
gies, les opportunités de travailler
ensemble, les bonnes pratiques et
les valeurs communes aux deux
groupes – loyauté, respect, intégri-
té – ont déjà fait l’objet d’échanges
lors d’une première convention
entre top managers et constituent
un socle solide.
«Nous avons beaucoup à
appren dre des collaborateurs de
Miller McAsphalt, qui, sur un marché
très concurrentiel, ont réussi à
imposer leur entreprise comme un
acteur routier majeur sur l’ensemble
du Canada. C’est une très belle
acquisition. À nous de créer la
synergie pour faire converger le
meilleur de chacun, maintenir la
valeur existante et la multiplier»,
conclut Jean-Yves Llenas.
CONSTRUIRE DES ROUTES AU CANADA
Construire et entretenir des routes dans un pays grand comme vingt fois la France, avec 3,7 habitants au km2 et six fuseaux horaires, est un véritable défi. Le climat est l’un des plus rudes de la planète et l’amplitude thermique entre l’hiver et l’été peut atteindre 70 °C. L’enneigement est très important en hiver, avec des hauteurs de 3 mètres de neige en cumulé au Québec par exemple. Les routes souffrent particulièrement du phénomène de gel et de dégel et se dégradent deux fois plus rapidement que dans les zones tempérées. Autre spécificité et autre contrainte, toutes deux liées au climat particulier du Canada :
la forte saisonnalité de l’activité. La saison des travaux routiers dure, en moyenne, du 1er mai au 1er novembre. Pendant la période hivernale, tout est arrêté. Une partie des employés travaillent au déneigement et à la maintenance autoroutière tandis que d’autres se font embaucher dans les mines, dans les zones d’exploration pétrolière ou dans les forêts. D’autres encore choisissent tout simplement de profiter de ce temps de repos obligé pour rester avec leur famille. Quand les chantiers reprennent, il n’est pas toujours facile de reconstituer les équipes !
1. Source : Banque mondiale.
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COLAS CANADA APRÈS L’ACQUISITION DE MILLER MCASPHALT
25reportages
L’acquisition du groupe Miller McAsphalt permet à Colas : - d’accroître sa présence en Ontario, province à fort potentiel ;- de compléter son maillage du Canada ;- de renforcer son activité bitume avec la couverture de l’ensemble du territoire canadien.
Construction routière
Matériaux de construction
Maintenance routière
Bitumes/ Émulsions
Yukon
Nunavut
Alberta
Saskatchewan
Manitoba Québec
Ontario
Territoires du Nord-Ouest
Nouvelle- Écosse
Colombie- Britannique
Nouveau - Brunswick
> COMPLÉMENTARITÉ GÉOGRAPHIQUE ET MÉTIERS
> CHIFFRES CLÉS
100 % du capital de Miller McAsphalt acquis par Colas Canada
8 000 collaborateurs chez Colas Canada après l’acquisition de Miller McAsphalt
STOCKAGE DE BITUME
28 terminaux
PRODUCTION ANNUELLE DE MATÉRIAUX
15 Mt de granulats
400 000 t d’émulsions et de bitumes modifiés
8 Mt d’enrobés
700 000 m3 de béton prêt à l’emploi
Nouveau périmètre apporté par le groupe Miller McAsphalt
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26 reportages
RÉPUBLIQUE DE GUINÉE
Montchanin
> SUPERFICIE :
245 857 km²
> CAPITALE : Conakry
> POPULATION :
13 millions d’habitants
> LANGUE OFFICIELLE :
français
> MONNAIE :
franc guinéen
Conakry
Tinguilinta
Kamsar
Au cœur des mines de bauxite en Guinée-Conakry
Un léger voile
se soulève au
passage des
bennes et des
tractopelles qui
circulent sur des
pistes couleur ocre. Des camions
arrosent les pistes pour faire
retomber la poussière brûlante.
Au loin, les collines dessinent un
arrière-plan de courbes douces
et verdoyantes. Le chantier de
Tinguilinta est en pleine activité.
Le site renferme de gigan tes-
ques réserves de bauxite, cet
«or rouge» utilisé pour fabri-
quer l’aluminium et qui doit son
nom au village français des
Baux-de-Provence, où il fut
découvert au XIXe siècle par un
chimiste à la recherche d’un
minerai de fer. Le sous-sol de
Guinée-Conakry contiendrait la
moitié des réserves mondiales
de bauxite, soit 25 milliards de
tonnes, très riche en alumine et
facilement extractible dans des
mines à ciel ouvert. La mine de
Tinguilinta sera exploitée par
Bouygues Travaux Publics pour
le compte de Guinea Alumina
Corporation (GAC), filiale gui-
néenne d’Emirates Global
Aluminium (EGA).
Colas en Afrique :
un savoir-faire reconnu
La société GAC a confié à
Colas Afrique et Colas Projects
la réalisation des travaux d’infra-
structures pour exploiter,
concasser, stocker et ache miner
le minerai : une plateforme de
stockage, cinq ponts dont l’un
de 200 mètres de long au-des-
sus d’un bras de mer, des
pistes d’accès au site minier,
18 km de voies ferrées avec deux
embranchements ferroviaires
pour relier le site à la ligne de
chemin de fer existante, qui
achemine la bauxite au port
Colas intervient en Guinée-Conakry pour la construction d’infrastructures
dédiées à l’exploitation d’une mine de bauxite. Zoom sur un chantier complexe doublé d’une aventure humaine à Tinguilinta et à Kamsar, au nord-ouest de Conakry.
RÉPUBLIQUE DE GUINÉE
ROUTES N° 41 – octobre 2018
ROUTES N° 41 – octobre 2018
MINE DE BAUXITE Depuis 2017, Colas intervient en
Guinée-Conakry afin de construire les infrastructures dédiées à
l’exploitation d’une mine de bauxite située au nord-ouest de Conakry,
la capitale du pays.
de Kamsar, distant de 120 km,
une zone de maintenance et
d’entretien du matériel, un barrage
et un réseau d’adduction d’eau.
«Signé en octobre 2016 et d’un
montant d’environ 150 millions de
dollars, ce projet est exceptionnel
pour Colas à plus d’un titre : c’est
un projet minier, complexe et
multiple, et il s’agit de la première
aventure du Groupe en Guinée-
Conakry», commente Benoît
Chauvin, directeur Business
Développement International.
«Nous avions pour nous notre
expérience de l’Afrique, notre
capacité à diriger des équipes et
à mobiliser nos filiales locales,
nos compétences techniques et
notre maîtrise des exigences
HSE», renchérit Stéphane Knebel,
directeur Colas pour la zone
CEDEAO1. Sur le terrain, Colas
expertises pour relever un
challenge. La synergie s’est
opérée entre les expertises
(conception, achats, logistique,
construction, qualité, juridique et
contrôle de projet), mais aussi
entre l’expérience locale de Colas
Afrique et celle, internationale, de
Colas Projects», remarque Laurent
Juillard, direc teur ex ploi tation
Colas Projects. Sur le terrain,
Colas a fait appel à deux filiales :
Spac, pour les travaux de
canalisations, et Colas Rail, pour
les travaux de voies ferrées.
Olivier Dupré, directeur eau,
génie civil et travaux maritimes
chez Spac, souligne : «Nous avons
apporté notre savoir-faire technique
et avons bénéficié de l’appui
logistique de Colas Afrique. Ce
qui nous a permis de travailler
dans un pays où nous n’aurions
Afrique a rassemblé en un temps
record une flotte importante
d’engins. Plus de 300 machines
– bulldozers, compacteurs, nive-
leuses, matériel de concassage
et pelles hydrauliques – ont
été transportées du Bénin, de
Côte d’Ivoire et d’Afrique du Sud.
1 200 personnes travaillent sur le
chantier, dont 80% de Guinéens
embauchés localement et formés
grâce à des cadres Colas de Côte
d’Ivoire, du Bénin, du Maghreb et
de France.
Des compétences
complé men taires pour
un chantier complexe
«Le chantier de Tinguilinta est
une belle illustration du projet
straté gique «One Colas» (lire
article page 54) lancé par le
Groupe : mettre en commun nos
28 reportages
SYNERGIESPour le chantier de Tinguilinta, le Groupe a choisi de rassembler les expertises de Colas Afrique, de Colas Projects, de Spac et de Colas Rail.
29reportages
jamais pu intervenir sans cette
synergie.» Les équipes de Spac
ont posé 8 km de canalisations
et installé des dispositifs de
pompage en aval du barrage dans
la vallée de la Tiouladi et sur la
Tinguilinta pour apporter l’eau de
la rivière jusqu’au site minier. «La
première canalisation devant
franchir une rivière de 100 mètres
de large, il a fallu monter en un
temps record un pont suspendu
d’une portée de 120 mètres»,
complète Olivier Dupré.
De son côté, Colas Rail a posé
18 km de voies ferrées : 10 km
sur le site portuaire de Kamsar
et 8 km à Tinguilinta. Plus de
75 000 tonnes de ballast ont été
acheminées sur le chantier ainsi
que 14 500 tonnes de matériels
divers : les traverses en béton
venaient du Portugal ; l’Afrique
du Sud a fourni les 22 aiguillages
et la France les 1 800 tonnes de
rails. Une prouesse dont Muriel
Kuser, directeur de projet chez
Colas Rail, reconnaît qu’elle a
été l’une des contraintes les plus
fortes. L’enjeu était de taille, avec
des voies ferrées plus armées
que pour une LGV : «Quand il est
prévu 22 tonnes à l’essieu, ici il
est requis 30 tonnes. Une traverse
pèse 330 kg contre 300 pour
une LGV et chaque aiguillage fait
60 tonnes. L’objectif pour le client
est de transporter 12 millions
de tonnes de bauxite par an sur
des trains qui font 1 500 mètres
de long et tractent 120 wagons,
chaque wagon transportant
100 tonnes de minerai.»
Un environnement difficile
«Formalités administratives
et douanières, restauration et
héber gement, transport, sûreté
et sécurité : forte de son implan-
tation dans la zone CEDEAO,
Colas Afrique avait toutes les
autour de 30 °C à 45 °C et,
pendant la saison des pluies, de
juin à octobre, les précipitations
diluviennes interdisent quasiment
les travaux de terrassement et de
construction, imposant un plan-
ning très tendu. À ces contraintes
s’ajoutent celles imposées par les
règles propres aux sociétés
minières, très strictes sur le plan
de la sécurité et des procédures.
Les compétences de Colas ont
d’ailleurs été mises rapidement à
rude épreuve lors d’un glissement
de terrain, dû à une nappe d’eau
sous pression, qui a bouleversé
la réalisation d’une fosse de
20 mètres de profondeur, aussi
ressources pour accueillir dans
les meilleures conditions ses
équipes. La réalité du terrain ne
fut pas facile pour autant. Nous
sommes arrivés avec notre ordi-
nateur sous le bras dans un pays
que nous ne connaissions pas. Il
a fallu en découvrir les spécificités
et trouver notre place», explique
Christian Bardin, directeur du pro-
jet. L’accueil que nous ont réservé
les Guinéens a été apprécié mais
il a fallu adapter le programme
des travaux au climat, avec son
alternance entre saison sèche et
saison des pluies qui impacte le
rythme de travail. Neuf mois de
l’année, la température tourne
«Le chantier de Tinguilinta est une belle illustration de “One Colas”, le projet stratégique du Groupe. La synergie s’est opérée entre les expertises mais aussi entre l’expérience locale de Colas Afrique et celle, internationale, de Colas Projects.»
ROUTES N° 41 – octobre 2018
CONSTRUCTION D’INFRASTRUCTURES
Les travaux d’infrastructures pour exploiter, concasser, stocker et acheminer le minerai consistent en la construction d’une plateforme de stockage, de cinq ponts dont l’un de 200 mètres de long au-dessus d’un bras de mer, des pistes d’accès au site minier, de 18 km de voies ferrées, d’une zone de maintenance et d’entretien du matériel, d’un barrage et d’un réseau d’adduction d’eau.
31reportages
vaste que trois terrains de foot-
ball. Ce ne sont pas moins de
300 000 tonnes de matériau qu’il
a fallu évacuer. «Avec le recul,
nous pouvons considérer que
nous avons réalisé une belle per-
formance grâce à notre capacité
à résoudre un événement acci-
dentel majeur. Sans tarder, nous
avons mis en place de nouvelles
solutions techniques, mobilisé les
équipes et minimisé le retard
sans compromettre la sécurité
des hommes», explique Benoît
Chauvin. La sécurité des équipes
est en effet un des enjeux
majeurs. «Nous avons préféré
déplacer les collaborateurs sans
leur famille car nous ne maîtrisons
pas parfaitement l’environne-
ment. L’épidémie de fièvre Ebola
venait de prendre fin quand nous
sommes arrivés et la sécurité de
nos collaborateurs est notre
priorité», explique Christian
Bardin. Installés sur une base vie,
ces derniers partagent repas et
moments libres dans une
ambiance conviviale où le princi-
pal sujet de conversa tion reste le
projet de Tinguilinta et Kamsar !
«Face aux difficu l tés, chacun
relève ses manches. Entre
colla borateurs venus des diffé-
rentes filiales, on partage les
mêmes préoccupations et une
même énergie», note Christian
Bardin. «On fait partie de la
même famille et tout fonctionne
très bien entre nous», confirme
Muriel Kuser.
Sur les collines de Boké, le ciel
s’est couvert. Le soleil écrasant
laisse la place à des pluies spora-
diques et à quelques coups de
tonnerre. Les ouvriers se mettent
à l’abri en attendant l’accalmie. Un
calme relatif règne sur le chantier.
La saison des pluies est proche
maintenant. Elle se terminera
vers la fin du mois d’octobre. Il res-
tera alors quelques semaines de
travaux avant de livrer ce chantier
exceptionnel.
1. Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
MOBILISATION 1 200 personnes travaillent sur
le chantier de Tinguilinta, dont 80% de Guinéens embauchés localement et formés grâce à des cadres Colas
de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Maghreb et de France.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
BHNS de Lens,les clés d’un grand projet
Des corons1 aux
façades Art déco,
des terrils2 aux
chevalements3,
du célèbre stade
Bollaert-Delelis,
demeure du club de football
RC Lens, au musée du Louvre-
Lens, le «bassin minier» 4 ne
cesse de se réinventer. Dernier
développement en date : le projet
de BHNS (bus à haut niveau de
service), baptisé «Bulle». Chaque
jour, 600 000 habitants du terri-
toire regroupant les aggloméra-
tions de Lens-Liévin, Hénin-Carvin
et Béthune-Bruay effectuent
2,2 millions de déplacements,
pour le travail, les études, les loi-
sirs… Face aux embouteillages, le
réseau de bus subit des retards, et
la voiture reste préférée aux trans-
ports en commun.
Afin d’améliorer la mobilité sur
ce territoire de 1 000 km2 et de
proposer un service de transport
performant, plus respectueux de
l’environnement et alternatif au
«tout automobile», ce sont près de
110 km de voies qui sont aména-
gées entre 2017 et 2019. Les six
lignes de bus doivent permettre
d’irriguer les principaux pôles
d’échanges du territoire et à tous
les habitants d’avoir accès à un
réseau de transports en commun
à l’échelle de la région.
Un projet, une équipe
«Cette affaire avait été identi-
fiée, de longue date, par l’agence
locale de Colas Nord-Est, qui a
tout de suite été convaincue qu’il
fallait l’aborder en mode projet»,
explique Stéphanie Minnebois,
directrice commerciale de Colas
Projects.
Premier acte, donc : en sep-
tembre 2016 est créée une équipe
regroupant Colas Projects (pilote),
Colas Nord-Est et Bouygues
Dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, à Lens, Colas réalise en groupement
cinq lots de voies de bus à haut niveau de service (BHNS). De la prise d’affaires aux travaux, retour sur l’histoire d’un grand projet en six actes.
FRANCE
ROUTES N° 41 – octobre 2018
> CHIFFRES CLÉS DU PROJET DE BHNS DE LENS
2 entités : Colas Projects et Colas Nord-Est 350 collaborateurs 60 millions d’euros de travaux 16 mois de travaux 5 lots 38 km de voies 120 000 tonnes d’enrobés mises en œuvre, dont 20 % d’agrégats d’enrobés
48 000 heures d’insertion professionnelle 130 km de bordures
32 reportages
FRANCE
Paris
Lens
BASSIN MINIER DU NORD-PAS-DE-CALAIS
Au pied des terrils, témoins du passé minier de la région, Colas Projects
et Colas Nord-Est réalisent cinq lots de voies de BHNS à Lens.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
UN TRAVAIL D’ÉQUIPE350 collaborateurs de Colas Nord-Est et de Colas Projects sont intervenus sur le chantier du BHNS de Lens.
Energies et Services (filiale de
Bouygues Construction). «La
valeur ajoutée de notre groupe-
ment se trouvait dans la création
d’une structure dédiée, se sou-
vient Frédéric Dutour, directeur
du projet. Outre la connaissance
du tissu local, la mobilisation des
équipes de l’agence Artois (tra-
vaux) et de l’établissement SNB
(aménagements paysagers) de
Colas Nord-Est témoignait de
notre volonté de présenter une
offre tenant compte des lieux,
des différents interlocuteurs et
des problématiques riveraines.»
Un mémoire technique
attractif et différenciant
Deuxième acte : construire
un mémoire technique, factuel,
Cinq dossiers, cinq contrats
Décembre 2016, le premier
mémoire en réponse à l’appel
d’offres du lot «Bulle 6» à Bruay-
la-Buissière est remis, et les
bases des quatre autres sont
ainsi posées.
Acte III : l’aventure BHNS
démarre ! «Au total, ce sont cinq
lots qui ont été remportés, soit un
linéaire de plus de 38 km pour un
montant total de 60 millions d’euros,
expose Frédéric Dutour. Le démar-
rage simultané des travaux sur ces
cinq secteurs, après moins de deux
mois de préparation, a constitué un
défi important, notamment pour le
recrutement et la mobilisation des
équipes.» Des Hauts-de-France
aux Vosges, ce sont 350 collabo-
rateurs, en provenance de plusieurs
agences de Colas Nord-Est, qui
sont intervenus au pic de l’activité
du projet. Au programme : terras-
sement, voiries, assainissement,
revêtement de surface, espaces
verts. Aximum, filiale sécurité signa-
lisation routière de Colas, a réalisé
la signali sation d’approche et tem-
poraire du chantier.
précis et répondant aux attentes
du client tout en étant attractif
et différenciant. Pour Stéphanie
Minnebois, «la clé était de montrer
au client que nous avions iden-
tifié ses enjeux – respect des
délais et du planning, intégration
du projet dans l’environnement
urbain, démarche environne-
mentale – et que nous mettions
en face des solutions techniques
performantes. Sur le fond, nous
avons travaillé en atelier pour
définir les messages clés de
notre offre. Sur la forme, nous
nous sommes attachés à rendre
le mémoire clair, synthétique et
agréable à lire. C’est en cela qu’il
était orienté client et que nous
avons pu remporter l’affaire en
“mieux-disance”».
34 reportages
«Le travail en équipe est primordial car il faut s’adapter en permanence au terrain, aux gens, aux lieux. La confiance de ma hiérarchie m’a beaucoup aidée.»Cécile Cadet, responsable bureau d’études (Colas Projects)
ROUTES N° 41 – octobre 2018
35reportages
S’adapter au contexte local
Quatrième acte, une adap tation
continue. «Dans cette région façon-
née historiquement et topogra-
phiquement par les deux guerres
mondiales, l’emprise du chantier
du BHNS est, elle, marquée par
la présence d’obus et de mines.
Tout engin explosif, même rouillé et
ancien, reste dangereux», souligne
Frédéric Dutour. À quelques pas
du stade Bollaert-Delelis, véritable
institution lensoise, c’est un ancien
blockhaus qui a été mis au jour,
arrêtant les travaux pour quelques
mois, le temps de vérifier et de
sécuriser les galeries attenantes
au blockhaus. «Spécificité de ce
chantier, le volet pyrotechnie a été
confié à une entreprise spécialisée,
qui a détaché sur place un pyro-
technicien ainsi que des engins
dédiés afin de sonder les ter-
rains et de détecter les engins
métalliques préalablement au
démarrage des travaux, poursuit
Frédéric Dutour. Cette étape est
essentielle et permet de prévenir
d’éventuels risques d’explosion.»
L’enceinte sportive a également
fait l’objet d’une attention particu-
lière lors d’événements sportifs,
avec l’obligation de maintenir des
Environnement et sécurité
Acte V : l’environnement et
la sécurité. Dès les études, un
écologue a été engagé afin de
conseiller le groupement dans la
conception et la réponse à l’ap-
pel d’offres d’un point de vue
accès au stade et de sécuriser le
site avec des clôtures anti-esca-
lade et anti- renversement. Un prin-
cipe de sécurisation déjà mis en
œuvre par la filiale dans le cadre
de l’Euro 2016 de football au stade
Pierre-Mauroy de Lille.
«En tant qu’habitant de la région et chef de chantier, je suis fier de construire des infrastructures qui faciliteront la mobilité des usagers.»Florian Rigoulet, chef de chantier (Colas Nord-Est)
SÉBASTIEN BOTHIER, chef de l’agence Artois de Colas Nord-Est
«La solidarité des agences de Colas Nord-Est a été essentielle»
«Le projet du BHNS était identifié depuis longtemps et Colas Nord-Est, au travers de son implantation locale, possédait les atouts et l’expérience nécessaires pour le réaliser. Mais l’ampleur des travaux ne permettait pas de le gérer au niveau de l’agence uniquement. La décision a été prise de travailler avec Colas Projects dès la prise d’affaires, car cette étape demandait beaucoup d’investissement en temps et en personnes. Le principal défi a porté sur les effectifs : il fallait
éviter de déstabiliser le fonctionnement de l’agence. Avec huit équipes présentes sur le chantier, il a fallu arbitrer entre les forces dédiées au projet et celles de l’agence, car, parallèlement, l’activité a repris : marché d’entretien de voiries, plateformes logistiques, travaux en zone d’activité commerciale (ZAC) dont les voiries viennent se raccorder aux voies du BHNS. Nous fonctionnions en flux tendu. Comme tout projet de production important, cela a permis de faire évoluer les collaborateurs et d’utiliser au mieux le parc matériel. Au bout du compte, tout est une question d’équilibre entre la réalisation des travaux et la gestion de la relation commerciale ; mais rien n’aurait été possible sans la solidarité des agences de Colas Nord-Est.»
UN REVÊTEMENT CLAIR ET COLORÉ Mise en œuvre de Colclair sur les quais
de la gare routière de Lens.
AMÉNAGEMENT QUALITATIF Place de la République, à Lens, des dalles en béton imprimé remplacent désormais les trottoirs en enrobés rouges vieillis.
STADE BOLLAERT-DELELISPour réaliser l’aménagement des voies de BHNS aux abords de l’enceinte, les équipes ont dû composer avec l’organisation de manifestations sportives et la découverte d’un blockhaus.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
37reportages
environnemental. Présence
de la renouée du Japon, une
espèce invasive, prise en compte
d’espèces migra toires ou encore
gestion des terres polluées,
chaque défi environnemental a
été intégré dans la réalisation
des travaux. «Le risque d’accident
étant particulièrement important
compte tenu de l’emprise réduite
et des nombreux engins pré-
sents sur les différents sites,
le respect de la sécurité, valeur
n° 1 de Colas, a été au cœur
de la gestion de nos chantiers»,
souligne Frédéric Dutour.
S’intégrer dans
l’environnement urbain
Acte final : l’acceptation
sociétale. Parce qu’un chantier
bien compris est un chantier bien
accepté. L’application gratuite
«Colas et Moi» a été mise en
place pour suivre les chantiers du
BHNS en temps réel. «Recherche
par secteur, publication de photos
et d’un descriptif des travaux, pos-
sibilité de s’abonner à des alertes,
etc., cette application a été notre
réponse pour créer une proximité
et faciliter la communication avec
les riverains.» Plus de 300 abonnés
étaient recensés en période de
pointe des travaux. Parallèlement,
un facilitateur a été nommé pour
compléter l’action des binômes
d’ambassadeurs détachés par le
client afin d’entretenir les relations
avec les commerçants.
Après quatorze mois de
travaux, l’heure est à la livraison des
différents chantiers du BHNS. Une
période de marche à blanc est pré-
vue en décembre 2018. Et Frédéric
Dutour de conclure : «Un grand
projet est une aventure humaine
qui nécessite sans cesse de
s’adapter, de faire preuve d’humilité,
d’avoir une énergie communicative.
Sur le BHNS de Lens, notre plus
grande réussite a été de remporter
l’adhésion. Le projet a fonctionné
parce qu’il y avait de l’humain
au cœur.»
1. Ensemble d’habitations identiques construites pour les mineurs dans le nord de la France et le sud de la Belgique.2. Collines artificielles édifiées par accumulation de résidus miniers, sous- produits de l’exploitation minière.
3. Structure construite sur l’ouverture d’un puits de mine et permettant le bon fonctionnement du système d’extraction.
4. Territoire du nord de la France marqué économiquement, socialement, topographi-quement, écologiquement et culturellement par l’exploitation intensive de la houille.
«Les qualités nécessaires pour travailler sur un grand projet comme celui du BHNS de Lens sont l’envie, l’énergie et le savoir-être. Il faut fédérer des personnes venues d’horizons et de métiers différents autour du projet. La solidarité est un prérequis.»Romain Delattre, directeur travaux (Colas Projects)
Ils ou elles sont chef d’agence, conductrice de travaux, adjointe technique, chef d’équipe… Tous exercent leur métier avec passion et nous font partager leur quotidien et leurs projets.
Du plus loin qu’il s’en souvienne, Jenjob
Natthavut a toujours rêvé de naviguer à travers
le monde. Déterminé à en faire son métier,
il commence en tant que cadet sur un navire avant
de rejoindre Tipco. Sa mission ? Capitaine du Tasco Tara, un navire bitumier de 129 mètres de long,
qui sillonne mers et océans avec un équipage de
17 hommes d’horizons différents et une cargaison
pouvant atteindre 12 000 tonnes de bitume.
«Australie, Nouvelle-Zélande, Chine ou encore Corée
du Sud, je découvre, traversée après traversée,
de nouveaux paysages et de nouvelles cultures,
explique Jenjob, qui passe en moyenne sept mois
en mer dans l’année. Ma mission consiste
avant tout à assurer la sécurité des hommes,
des marchandises et du navire. C’est pourquoi
j’ai choisi Colas, un groupe international qui place
la sécurité au cœur de ses priorités.»
À 41 ans, ce capitaine accompli est fier d’appartenir
à un groupe qui l’a «formé à un management
humain et responsable».
38 trajectoires
“ La sécurité à bord est ma priorité ”JENJOB NATTHAVUTCAPITAINE DE NAVIRE BITUMIERTIPCO MARITIME CO., LTD.THAÏLANDE
ÉTATS-UNIS
FRANCE
POLOGNE
THAÏLANDE
AUSTRALIE
ROUTES N° 41 – octobre 2018
trajectoires 39
ROUTES N° 41 – octobre 2018
“ Mon métier exige des capacités d’adaptation ”ALIX MABIRE CONDUCTRICE DE TRAVAUX COLAS CENTRE-OUEST FRANCE
Pendant ses études d’ingénieur
à l’INSA Strasbourg, Alix Mabire
fait deux stages : l’un à l’agence
de Bourges de Colas Centre-
Ouest, en tant qu’aide conductrice
de travaux ; l’autre aux services
techniques de l’agglomération
de La Rochelle, pour la création
d’un référentiel environnemental.
Une fois diplômée, fin 2015, elle
postule chez Colas et commence
un tour de France qui la conduit
en Bretagne, en Île-de-France,
dans les Hauts-de-France
et en Auvergne-Rhône-Alpes.
«VRD, assainissement, enrobés :
j’ai participé à divers travaux,
découvert tous les métiers d’un
chantier, j’ai beaucoup appris
sur le plan technique comme
sur l’organisation des agences.
Tous les quatre mois, je changeais
d’environnement professionnel et
personnel. Une belle expérience
humaine.» De retour en Bretagne
depuis 2017, Alix est aujourd’hui
conductrice de travaux sur plusieurs
chantiers d’aménagement hyper-
urbain, notamment celui du parvis
sud de la gare de Rennes, dans
le cadre de la ZAC Euro Rennes.
«Ce projet est à la fois complexe,
avec des problématiques
d’interfaces et de gestion des flux
dans une gare en activité, et très
qualitatif, avec la mise en œuvre
de matériaux nobles comme le
granit. Il faut donc une bonne
communication avec le chef de
chantier. Nous formons un vrai
duo. Je me sens utile, dans une
ville et une agence dynamiques,
et je suis ravie d’avoir posé mes
valises à Rennes !»
“ Quand on est compétent, tout est possible ”KANJANA YINDEE RESPONSABLE R&D ET LABORATOIRES SAMI BITUMEN TECHNOLOGIES AUSTRALIE
Pour Kanjana Yindee, responsable
R&D et laboratoires chez
Sami Bitumen Technologies,
filiale australienne de Colas
spécialisée dans l’importation
et la commer cialisation du
bitume et dans la fabrication
et la distribution de liants bitu-
mineux spéciaux, la dimension
inter nationale de Colas est
une réalité et une opportunité.
«J’apprécie que Colas offre la
possibilité de travailler à l’étranger
pour acquérir de l’expérience»,
dit-elle. Originaire du nord de
la Thaïlande, cette diplômée de
chimie pure, titulaire d’un master
en sciences de l’environnement,
est entrée en 1995 chez Tipco,
filiale thaïlandaise de Colas.
Elle y a travaillé durant quinze ans,
d’abord en tant que technicienne
de contrôle qualité, puis comme
responsable recherche et
développement. Pour Kanjana,
qui a grandi dans un village isolé
où, pour aller à l’école, il fallait
prendre le bateau, participer
à la densification du réseau
routier de son pays était important.
Après avoir passé deux ans
à Maurice chez Colas, cette
spécialiste des liants routiers
et du micro surfaçage est
venue renforcer les rangs de
Sami Bitumen Technologies,
en Australie. «J’ai la chance
d’évoluer dans un environnement
multiculturel avec des collègues
de 10 nationalités, explique-t-elle.
Travailler chez Colas me donne
de l’assurance. Quand on est
compétent, tout est possible.»
40 trajectoires
ROUTES N° 41 – octobre 2018
“ Contribuer au confort de travail des compagnons ”ÉRIC MARTIN INSTRUCTEUR EXOPUSH COLAS RHÔNE-ALPES AUVERGNE FRANCE
Éric Martin connaît les enrobés
par cœur. Au cours de sa
carrière, commencée au milieu
des années 1980, il a occupé
tous les postes dans ce domaine,
y compris sur de grands chantiers
autoroutiers. «J’ai toujours préféré
les enrobés au terrassement car
on voit le résultat concret de son
travail», confie-t-il. En avril 2017,
alors qu’il est chef d’application
chez Axima Villefranche (Colas
Rhône-Alpes Auvergne), il est
sollicité pour travailler sur le
déploiement dans les agences de
l’exosquelette ExoPush, développé
par Colas et la start-up RB3D.
Ce râteau «cobotisé» est destiné
aux compagnons chargés de
mettre en œuvre manuellement
l’enrobé sur la chaussée. «Grâce
à l’ExoPush, le compagnon
retrouve une posture de travail
plus ergonomique : son dos est
moins sollicité, son mouvement
amplifié. Les efforts à fournir sont
divisés par cinq», précise Éric.
Depuis dix-huit mois, il forme ses
collègues, en France, en Suisse et
en Europe du Nord, au maniement
de l’appareil, recueille leurs
remarques en utilisation réelle
avant de les partager avec les
développeurs, en vue d’améliorer
encore le dispositif. «Lorsqu’une
nouvelle version est mise au
point, je suis le premier à la tester.
Passionné de mécanique,
j’aime chercher des astuces.
J’apprécie surtout l’échange
avec les compagnons, me dire
que j’apporte ma petite pierre
pour améliorer leur confort
de travail.»
trajectoires 41
ROUTES N° 41 – octobre 2018
“ L’aventure Flowell est passionnante ”EMMANUEL ORLIANGES RESPONSABLE DU DÉVELOPPEMENT DE FLOWELL COLAS SA FRANCE
Responsable commercial
chez Aximum Produits
de Marquage, Emmanuel
Orlianges n’ignorait rien
du marquage routier.
Quand il découvre la solution
de signalisation dynamique
Flowell, mise au point par Colas,
il est tout de suite séduit par
cette technologie innovante.
Souhaitant participer au projet,
il intègre rapidement l’équipe
Colas dédiée à Flowell comme
responsable du développement.
«Colas a toujours été une
référence pour moi. Je suis fils
de coopérant, j’ai passé mon
enfance en Afrique, et le
losange jaune de l’entreprise
faisait partie du décor», raconte
Emmanuel. Soucieux d’éthique
et préoccupé par les questions
environnementales, il se
reconnaît dans les valeurs
du Groupe et les objectifs
de Flowell. «Il y a beaucoup à
faire et à apprendre, sur les
plans technique, juridique,
commercial, mais aussi en
termes d’évolution technologique
et d’étude du comportement des
usagers de demain.» Un véritable
engagement personnel pour
Emmanuel. «Je suis fier de faire
partie de cette aventure, avec
des ingénieurs qui viennent
d’horizons différents du mien
et qui ont vécu des expériences
professionnelles très riches.
Je travaille avec un objectif
passionnant. Tout cela est
extrêmement motivant !»
42 trajectoires
ROUTES N° 41 – octobre 2018
“ Garante de la qualité des chantiers ”MAUD HACHET ADJOINTE TECHNIQUE COLAS ÎLE-DE-FRANCE NORMANDIE FRANCE
Ingénieure chimiste, Maud
Hachet ne se destinait pas
aux travaux publics mais
à la formulation de peintures,
résines et enduits. C’est
pourtant au Campus Scientifique
et Technique de Colas (CST)
qu’elle réalise en 2011 son stage
de fin d’études dans le domaine
des peintures de marquage routier.
Embauchée l’année suivante pour
un tour de France de vingt mois,
elle enchaîne plusieurs missions
de contrôle qualité des enrobés.
«Je n’y connaissais rien, j’ai appris
sur le terrain», sourit-elle. Début
2014, un poste d’adjointe technique
lui est proposé en région parisienne.
Calculs de dimensionnement
de réseaux d’assainissement, de
chaussées ou encore de bassins
de rétention, recherche de solutions
alternatives, suivi de conformité…
Des appels d’offres à la livraison
des chantiers, elle accompagne trois
agences sur toutes les questions
techniques. «Je travaille sur des
projets variés et avec des
interlocuteurs très différents :
chefs d’agence, conducteurs de
travaux, bureaux d’études, juristes.
Surtout, ce métier alterne bureau
et présence sur les chantiers,
y compris parfois la nuit, pour
s’assurer de la bonne réalisation
des travaux. Et il évolue
constamment avec l’émergence
de nouvelles activités liées au
génie civil ou à la géotechnique !
Finalement, je suis heureuse d’avoir
saisi toutes ces opportunités et
donné ainsi une nouvelle orientation
à ma carrière», conclut-elle.
trajectoires 43
ROUTES N° 41 – octobre 2018
“ J’ai eu la chance de travailler avec mon père ”TIM DUDLEY DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SECON ET SOUTHEAST ROAD BUILDERS COLASKA ÉTATS-UNIS
Chez les Dudley, on travaille
chez Colaska, filiale américaine
de Colas, de père en fils.
Directeur général de Secon
et de Southeast Road Builders,
deux filiales de Colaska,
Tim Dudley garde de son
enfance le souvenir d’avoir vu
son père, collaborateur Colas
depuis 2000, participer
à la construction de grandes
infrastructures comme le
Trans-Alaska Pipeline. «Il m’a
inspiré. J’ai eu la chance de
travailler avec mon père tout
au long de ma carrière chez
Colas», dit-il. Tim Dudley est
entré chez Colaska à l’âge
de 18 ans, alors qu’il suivait
des études de gestion et de
marketing. De la mise en œuvre
d’enrobés chez QAP, autre
filiale de Colaska, il passe à
l’ingénierie de projet, avant
de devenir directeur général.
«Le plan stratégique est axé sur
le développement de l’entreprise,
la consolidation de notre
position dans le sud-est de
l’Alaska et l’identification
d’opportunités pour améliorer
l’efficacité», explique-t-il.
Organiser les transferts
de matériel et de matériaux
entre les différents chantiers,
s’assurer des droits d’amarrage
des barges et de la qualité
des matériaux…, les missions
de Tim sont variées mais
elles nécessitent, chacune,
de répondre au mieux
aux besoins des clients afin
de pérenniser l’activité.
44 trajectoires
ROUTES N° 41 – octobre 2018
“ J’éprouve toujours le même plaisir à être sur le terrain ”KAROL ZEIDLER CHEF D’AGENCE COLAS POLSKA POLOGNE
«J’ai toujours voulu être ingénieur
en construction et travailler
avec la France. Colas m’a offert
l’opportunité de réaliser ces deux
rêves en même temps. J’ai étudié
le français au lycée, j’aime cette
langue et ce pays. Après mes
études à l’école polytechnique de
Poznan, il me fallait choisir entre
la route et le bâtiment», explique
Karol Zeidler. Les circonstances
décident pour lui : Colas dispose
d’une agence dans sa ville.
L’étudiant lit tout ce qu’il trouve
sur Colas, s’enthousiasme
à l’idée d’y travailler et se lance.
Son métier sera la route !
Stagiaire, puis embauché par
l’entreprise en 2004, alors qu’il n’a
pas encore fini ses études, Karol
mène tout de front et franchit
progressivement les étapes : chef
de chantier, conducteur de travaux,
ingénieur travaux. Aujourd’hui,
il est en charge de grands projets,
notamment de la construction de
deux sections de 20 km sur la voie
rapide entre Poznan et Wrocław.
Selon les projets, il travaille
en partenariat avec des Tchèques,
des Slovaques, des Italiens, etc.
Il aime la diversité de ses missions,
l’ouverture vers l’international que
lui offre son métier, le challenge
des négociations difficiles…
et ne manque jamais de se rendre
sur les chantiers. «J’ai besoin de
sentir l’atmosphère, de rencontrer
les équipes, de rester dans
le concret pour comprendre les
problèmes qui peuvent survenir.
J’éprouve toujours le même
plaisir à être sur le terrain.»
trajectoires 45
ROUTES N° 41 – octobre 2018
46 trajectoires
ROUTES N° 41 – octobre 2018
“ Mon équilibre se situe entre le sport et mon métier ”AHCÈNE BABACI CHEF D’ÉQUIPE SPAC FRANCE
Finaliste des Jeux olympiques
de Moscou en 1980, désigné
meilleur athlète africain en
1981, cinq fois champion du
monde militaire d’athlétisme,
quatorze ans passés dans
l’équipe nationale d’Algérie…
Sportif de très haut niveau,
spécialiste du 3 000 m steeple,
qu’il courait en 8’25, Ahcène
Babaci est arrivé en France
dans les années 1980 pour
s’entraîner au mythique Racing
Club de France, puis à Nanterre.
En 1988, repéré par le président
du club de Magny-en-Vexin, par
ailleurs entrepreneur de travaux
publics, il commence une double
carrière : ouvrier polyvalent
le jour, entraîneur fédéral
au club le soir. Chef d’équipe
au sein de l’agence Spac
d’Aulnay-sous-Bois depuis 2003,
il encadre une équipe de trois
à cinq personnes et continue de
mener de front ses deux vies.
«Terrassement, conduite d’engins,
béton, enrobés, pose de pavés
ou de canalisations d’eau
potable, branchements chez
les particuliers, désamiantage…,
les chantiers sont très divers
et j’aime cette variété. En soirée,
je retrouve mes athlètes.
Certains sont en équipe de
France, c’est une vraie fierté !
Le sport et mon travail sont
tous les deux nécessaires
à mon équilibre.» Perfectionniste,
ce qu’il préfère, c’est transmettre
à ses équipes son savoir-faire
et le goût de l’effort.
Quel que soit son casque
ou sa casquette !
“ Le chantier de BHNS m’a fait grandir ”JULIEN LEFRÈRE CHEF DE CHANTIER COLAS NORD-EST FRANCE
Julien Lefrère a toujours voulu
travailler dans les travaux
publics. Ce qui lui plaît ? Le travail
en extérieur, la variété des tâches,
la relation avec les équipes,
l’apprentissage auprès des anciens :
«Tout sauf la monotonie !» Titulaire
d’un baccalauréat en génie civil,
il fait un stage en voirie et réseaux
divers (VRD). «Un déclic» qui le
décide à choisir cette voie. Muni
d’un BTS en travaux publics,
il commence sa carrière comme chef
de chantier VRD et fait un détour
par le terrassement comme aide-
conducteur de travaux. En 2017,
un ami l’informe que Colas recrute.
«J’ai tout de suite été intéressé.
Colas est un grand groupe et
un précurseur en matière de VRD.»
Il est embauché en mai 2017.
Première mission : chef de chantier
sur le projet du BHNS1 de Lens.
Équipes nombreuses (jusqu’à
20 personnes) et parc d’engins
important, Julien change d’échelle :
«Cela m’a fait grandir en termes
d’organisation, d’autant plus qu’on
me laisse une grande autonomie
pour gérer les hommes. J’ai aussi pris
de la hauteur par rapport à la vision
d’un chantier.» De cette mission,
il a particulièrement apprécié la
cohésion entre les équipes à tous
les niveaux : «Une ambiance sur
le terrain qui donne envie d’y aller
à fond.» Étape suivante ? Quelques
années de plus comme chef de
chantier pour gagner encore en
autonomie et après, pourquoi pas ?,
conducteur de travaux.
1. Bus à haut niveau de service.
trajectoires 47
ROUTES N° 41 – octobre 2018
48 dossier
Les Équipements,une filière en pleine mutation Alors que la direction Équipements a commencé, fin 2017, à travailler sur la maintenance prédictive des engins et des industries, grâce à la data par télématique, Daniel Ducroix, directeur Équipements du groupe Colas, évoque le grand défi de la filière : le passage d’une culture d’entretien et de réparation à une culture d’optimisation et d’efficience.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
Pouvez-vous nous présenter
la filière Équipements ?
Daniel Ducroix : La filière
Équipements, ce sont environ
1 800 collaborateurs à travers
le monde, dans une cinquantaine
de pays. Elle est organisée sur
le modèle du Groupe, à partir de
zones géographiques (France
métropolitaine, International,
Amérique du Nord). Au niveau
de Colas SA, la filière est orga-
nisée par domaines d’expertise,
que ce soit pour la partie indus-
trielle – postes d’enrobage,
usines d’émulsion et carrières –
ou pour l’équipement mobile.
Quelles évolutions a connues
la filière ?
D. D. : Il y a, bien sûr, les évolu-
tions des techniques, du maté-
riel, mais pas seulement. Depuis
deux ans, la procédure achats a
évolué : elle est plus structurée
et elle est consolidée au niveau
du Groupe. Mais le grand chan-
gement qu’on vit actuellement,
c’est la télématique. L’étude des
données qui remontent des
engins (kilomètres parcourus,
consommation de carburant,
nombre de tonnes transportées,
etc.) permet d’optimiser la pro-
ductivité, de réduire les coûts de
la maintenance, et d’apporter
une aide à l ’exploitation.
Aujourd’hui, pour la durée de vie
d’un engin, on ne raisonne plus
seulement en termes de TCO
(total cost of ownership), c’est-
à-dire un tiers maintenance, un
tiers carburant et un tiers achat.
Désormais, avec la télématique,
on parle de TVO (total value of
ownership) : sont pris en compte
ce que produit un engin ainsi
que sa valeur ajoutée.
Quels sont les grands défis
de la filière pour les
prochaines années ?
D. D. : Notre principal défi
consiste à accompagner le
changement et, si possible, à
le devancer afin de maintenir
un avantage compétitif pour le
Groupe. Pour cela, il faut passer
d’une culture «d’entretien et de
réparation» à une culture «d’op-
timisation et d’efficience»
du matériel.
ENTRETIEN AVEC DANIEL DUCROIX, DIRECTEUR ÉQUIPEMENTS DU GROUPE COLAS
«Un engin est avant tout un outil de production. Il faut donc être capable de déter miner quel est l’engin adé quat, mais aussi comment l’utiliser en fonction de sa véritable valeur ajoutée.»
Dans quelle mesure la data
par télématique va-t-elle
changer la vie des
collaborateurs de la filière ?
D. D. : La data par télématique
est de plus en plus présente au
sein de la filière. Un engin est
avant tout un outil de production.
Il faut donc être capable de
déter miner quel est l’engin adé-
quat, mais aussi comment l’utili-
ser en fonction de sa véritable
valeur ajoutée. Cette approche
nécessite une implication plus
forte de la part des collabo-
rateurs, au niveau du terrain
comme au niveau de l’exploi-
tation. Charge à nous, donc, de
veiller à ce que toutes ces
données par télématique, clés
de la maintenance prédictive,
soient incluses et pilotées par
nos constructeurs lorsque nous
achetons nos engins ou lançons
nos appels d’offres. Il nous reste
par ailleurs à piloter la mainte-
nance prédictive de nos carrières,
de nos postes d’enrobage et de
nos usines d’émulsion.
Quelles sont les clés pour
réussir cette transformation ?
D. D. : Il faut mettre le bon maté-
riel au bon endroit, et veiller à bien
l’utiliser ! La filière Équipements
apporte un regard pertinent sur
l’utilisation du parc engins au
sein du Groupe : être certain que
ce parc est bien adapté, avoir
un retour sur investissement, et
progressivement passer de la
possession à l’usage.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
dossier 49
COLAS COLLABORE AVEC VOLVO POUR AMÉLIORER LA SÉCURITÉ SUR LES CHANTIERS
Colas et Volvo Construction Equipment, filiale du groupe Volvo spécialisée dans la construction d’engins de chantier, collaborent sur un projet de recherche visant à améliorer la sécurité sur les chantiers. Dans le cadre du projet de recherche Safer@Work, Volvo CE a récemment testé un système de détection de personnes sur deux sites Colas, une centrale d’enrobage et une carrière en Suisse. Le concept utilise l’intelligence artificielle (AI) pour alerter le conducteur d’engin lorsqu’une personne est détectée à proximité de sa machine. Il intègre différents systèmes d’alerte, à la fois pour le conducteur d’engin et pour les personnes se trouvant à proximité de la machine. Le prototype est l’un des trois concepts d’assistance au conducteur d’engin sur lesquels Volvo CE et Colas travaillent depuis 2016. Actuellement, ce travail fait partie intégrante d’un projet de recherche visant à prouver que la technologie est viable à une échelle industrielle. «Pour Colas, la sécurité est la valeur n° 1. Nous voulions travailler en partenariat avec un constructeur d’engins de chantier pour créer un système de sécurité innovant qui permettra de réduire le risque écrasement, risque majeur dans notre activité», explique Philippe Simarik, directeur prévention, santé et sécurité chez Colas.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
50 dossier
REYNALD BAZILLE, ingénieur matériel
«Efficience opérationnelle et maintenance prédictive»
«Les enjeux de la data par télématique sont de plusieurs ordres. Premièrement, il s’agit d’avoir une vision du matériel à long terme. L’étude des données par télématique permet de réduire les dépenses liées aux engins, et surtout de mesurer leur valeur ajoutée. Désormais, nous pourrons mesurer l’efficience de nos engins, savoir combien ils nous rapportent et s’il est pertinent de les garder. Aujourd’hui, nous avons exclusivement des données basiques telles que les temps de fonctionnement ou la consommation, mais nous ne connaissons pas leur productivité (rendement à la tonne, etc.). Deuxièmement, la reprise de la télématique en interne permettra de mieux piloter notre flotte et d’apporter une aide à l’exploitation, en liant toutes ces données (distances parcourues, carburant consommé, tonnes soulevées) aux données ERP (comptabilité, planning, rapport de chantier). Troisièmement, il s’agit d’atteindre l’objectif du “zéro panne sur chantier” à l’aide de la télématique que nous utiliserons pour faire de la maintenance prédictive. Nos constructeurs, Volvo ou Liebherr, pourront nous dire quelle pièce de l’engin remplacer et sous quels délais.»
IMÈNE MEJRI-CHTIOUI, responsable énergie - maintenance prédictive Groupe
«L’objectif de la maintenance prédictive : éviter la panne»
«La direction Équipements de Colas a commencé à travailler sur la maintenance prédictive fin 2017. Pour les véhicules et engins mobiles, des systèmes installés par les constructeurs sur les machines génèrent des données : niveau de pression et de température, tours/minute du moteur, kilomètres parcourus, carburant consommé, tonnes soulevées par un godet, etc. Par la suite, ces données sont stockées, traitées et corrélées entre elles. Puis on définit des seuils d’alerte et d’alarme qui permettront de détecter d’éventuels dysfonctionnements et de suivre leur évolution afin de planifier ou reporter une intervention mécanique. Notre objectif est de réduire les arrêts sur casse, fiabiliser l’outil de production et augmenter son taux de disponibilité. Avec la maintenance prédictive, nos chantiers seront plus fluides. Pour les carrières, les postes d’enrobage, les centrales à béton et les usines d’émulsion, la démarche est assez similaire. Les données remontent des automates et de systèmes placés en divers points stratégiques pour suivre, à distance, la santé des machines.»
JEAN-PHILIPPE COUTURIER, fondateur de la plateforme Whoz, est intervenu lors de la convention Équipements en juin dernier.
AVIS D’EXPERT «Le rythme du progrès est exponentiel»
«Dans les 20 prochaines années, notre société va être confrontée à trois grands défis. Le premier, c’est le rythme du progrès et de l’innovation. Nous sommes habitués à penser le progrès de façon linéaire. Or il est exponentiel.
Dès 1965, la loi de Moore énonçait que la puissance des ordinateurs doublerait tous les 18 mois. C’est ce qui s’est passé. Ray Kurzweil, directeur de l’ingénierie chez Google, avance qu’en 2045, on produira chaque mois l’équivalent d’un XXe siècle d’innovations. Ce rythme peut faire peur, mais il est source d’innovations qui peuvent améliorer nos vies. Le deuxième défi, c’est anticiper les “drivers de disruption” : la longévité extrême ; les organismes superstructurés qui produisent les grandes innovations ; un monde globalement connecté ; des objets intelligents partout (50 milliards en 2030) ; et un monde d’intelligence artificielle. Cela va induire une modification forte de la société, de nos usages
et de nos modes de consommation. Troisième défi : on se dirige vers une société de l’usage, du partage et de l’information. On va pouvoir optimiser le taux d’utilisation des biens. La vague d’automatisa tion très poussée des quinze prochaines années modifiera nos modes de production. Pour la filière Équipements de Colas, ces sujets de discussion sur le passage à l’automatisation des engins, sur la question de l’usage, sur les nouveaux métiers, sur la production de données sont primordiaux. Ces changements, il ne faut donc pas en avoir peur. Il faut les accompagner, sinon les devancer. Lors de la convention Équipements, j’ai été impressionné par la capacité d’anticipation des groupes de travail.»
ROUTES N° 41 – octobre 2018
dossier 51
52 colascope
Vie du Groupe52 > À la découverte du nouveau siège social
de Colas
Stratégie54 > «One Colas», un projet stratégique
sous le signe de l’intelligence collective
Vie des filiales 55 > PREMYS, la nouvelle marque
de l’activité déconstruction de Colas
Acquisitions56 > Les dernières acquisitions au sein du Groupe
Ressources humaines57 > My Colas, le nouveau portail collaborateurs
58 > Safety Week 2018 : tous concernés
et tous mobilisés !
60 > L’offre de formation du Groupe
se développe
61 > Colas Afrique mise sur l’alternance
Environnement62 > Environnement : le bilan
de la convention 2018
Produits et techniques63 > Développement des EME2 en Australie
Après trente-trois mois de tra-
vaux, le nouveau siège de Colas a accueilli le
20 août ses 350 collaborateurs. Situé dans le
15e arrondissement de Paris, à la lisière d’Issy-
les-Moulineaux, l’édifice de huit étages a été
construit par Bouygues Construction pour le
compte du promoteur Bouygues Immobilier. Les
travaux de démolition et d’aménagement extérieur
ont été confiés à Colas Île-de-France Normandie.
En 2017, tandis que s’achevaient les opérations
de démolition puis de gros œuvre, les collaborateurs
participaient à l’élaboration de leur futur outil de
travail en testant par exemple des espaces pro-
pices à la collaboration ou en participant à des
ateliers sur le futur aménagement intérieur.
Parallèlement, un projet d’archivage voyait le jour,
incitant à l’adoption progressive de nouvelles
méthodes de gestion des documents. Enfin, plu-
sieurs collectes de déchets représentant des
volumes importants de papier et matériels divers
étaient organisées dans l’ancien siège de Boulogne
À la découverte du nouveau siège social de Colas
VIE DU GROUPE
à des fins de recyclage. En 2018, la fin du second
œuvre a précédé la finalisation de l’aménagement
intérieur et la livraison du bâtiment.
Saisissante figure de proue
D’une élégance architecturale spectaculaire et
épurée, proche d’un quartz, l’édifice est signé
Christian de Portzamparc (prix Pritzker 1994) et
est visible depuis le boulevard périphérique grâce
à sa hauteur de 36 mètres. L’enveloppe du bâti-
ment à facettes inclinées, avec des dévers et des
pentes variant de 3 à 6°, est composée d’une
double peau en aluminium thermolaqué de couleur
claire pour l’intérieur et en verre sérigraphié à
l’extérieur qui lui confère un effet transparent. Les
espaces intérieurs bénéficient de la lumière du
jour et d’un confort thermique et acoustique de
pointe. Véritable prisme de verre, l’immeuble se
distingue par sa forte présence dans le paysage
urbain et reflète l’identité singulière de Colas, sa
dynamique et son ambition.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
Situé dans le 15e arrondissement parisien, le nouveau siège social de Colas, immeuble à énergie positive, a été conçu pour faciliter les échanges et le travail collaboratif.
Un immeuble à énergie positive
Immeuble à énergie positive de dernière génération,
le bâtiment produit plus d’énergie qu’il n’en consomme.
Sa démarche environnementale repose sur trois
principes : produire des énergies renouvelables,
consommer moins et consommer mieux. Ainsi ont été
installés 540 m² de panneaux photovoltaïques en
toiture et une centrale de cogénération à l’huile
végétale de colza. Pour diminuer l’ensemble des
consommations, l’éclairage s’allume grâce à un
système de détection de présence, les stores sont
pilotés en fonction de la luminosité extérieure, etc.
Chaque collaborateur est également invité à adopter
un comportement éco responsable en triant ses déchets
et en choisissant de venir en transports en commun,
à vélo, en covoiturage ou en voiture électrique. Autant
de caractéristiques qui permettent à l’immeuble de
béné ficier de la triple certification environnementale
BEPOS effinergie 2013, HQETM «Exceptionnel»
millésime 2015 et BREEAM International 2013
niveau «Excellent».
Pour Hervé Le Bouc, Pdg de Colas : «Par ses perfor-
mances énergétiques et les technologies de pointe
dont il est doté, notre nouveau siège social symbolise
la démarche de développement responsable de Colas
et sa capacité d’innovation.»
Renforcer l’intelligence collective
Le bâtiment a été pensé pour offrir aux collaborateurs
une qualité de vie au travail optimisée. Communicant,
il est équipé des meilleures technologies en informa-
tion et en bureautique. Afin d’assurer le bien-être de
chacun, un soin particulier a été porté à la qualité des
postes de travail et des espaces partagés, notamment
en termes d’acoustique et d’ergonomie. De nombreux
services sont aussi proposés : auditorium, cafétéria,
salle de sport, e-conciergerie, espace détente, etc.
«Dans cet univers de travail réinventé et volontaire-
ment décloisonné, les espaces ouverts et partagés
sont propices à l’échange et au travail collaboratif. Ils
contribuent à renforcer notre intelligence collective»,
conclut Hervé Le Bouc.
colascope 53
ROUTES N° 41 – octobre 2018
54 colascope
Avec «One Colas», le Groupe entre
dans une nouvelle dynamique. Ce projet
stratégique établit une feuille de route pour cinq
ans sous le signe de l’intelligence collective. Son
nom s’en fait d’ailleurs l’écho, comme l’explique Hervé
Le Bouc, président-directeur général de Colas : «“One”
parce que nous formons un Groupe. Nous avons donc
un avenir commun. Et “One” parce que nous sommes
plus forts tous ensemble que seuls, chacun de notre
côté.» Ce projet, porté par le comité de direction
générale (codg), repose notamment sur le partage
des savoir-faire et des expériences entre tous les
métiers et toutes les activités afin de fédérer l’ensemble
des collaborateurs et des entités.
Pour bâtir «One Colas», un bilan des forces et des
moyens de progression ainsi qu’une analyse de
l’évolution des marchés ont été réalisés. «De ce travail
est sorti un projet qui a pour ambition de tirer parti
des nouvelles opportunités offertes par les grandes
tendances de fond, de nous renforcer là où nous en
avons besoin et d’améliorer de façon significative nos
résultats», expose Hervé Le Bouc.
En partant de la raison d’être du groupe Colas
– promouvoir des solutions d’infrastructure pour une
mobilité responsable –, des axes stratégiques ont été
fixés parmi lesquels le renforcement de l’intégration
verticale carrières-bitume-travaux, les grands projets,
la diversification géographique, une politique
d’innovation permanente, le développement de
nouvelles offres. Des chantiers prioritaires ont été
définis et sont menés chacun par un sponsor, issu du
codg, et un pilote.
«One Colas» a été présenté aux collaborateurs du
Groupe à travers dix roadshows, en France et à
«One Colas», un projet stratégique sous le signe de l’intelligence collective
STRATÉGIE
l’international, au cours du deuxième trimestre 2018.
«“One Colas” est une chance pour nous tous d’apporter
notre pierre collectivement à la construction de notre
avenir commun, conclut Hervé Le Bouc. Colas dispose
d’une expérience presque séculaire, de savoir-faire,
d’expertises, de collaborateurs, d’un patrimoine de
données, d’une marque forte et reconnue. C’est ce
que nous appelons le “Colas Way”. Cela constitue un
avantage compétitif durable. Et il nous appartient de
le valoriser davantage.»
> UNE HISTOIRE DE MÉSANGES ET D’APPRENTISSAGE COLLECTIF
«Au début du XXe siècle, en Grande-Bretagne, les bouteilles de lait déposées sur le seuil des maisons n’étaient pas fermées. Les mésanges bleues et les rouges-gorges apprirent rapidement à en aspirer la crème. Avec profit, puisque chacune de ces familles d’oiseaux atteignit le chiffre d’un million d’individus. Dans l’entre-deux-guerres, les Anglais placèrent un opercule en aluminium sur les bouteilles de lait. Alors que les mésanges bleues, en bons animaux sociaux, apprenaient ensemble à percer l’opercule et se multipliaient, les rouges-gorges, eux, ne parvenant pas à partager cette connaissance, virent leur nombre chuter de plus de moitié. Morale de cette histoire : l’apprentissage collectif est un atout souvent déterminant du succès d’un groupe.»
Pour plus d’informations, rejoignez le groupe Yammer One Colas.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
colascope 55
Les entités1 de l’activité
déconstruction du groupe Colas
(rattachées à Colas Île-de-France
Normandie) sont désormais
réunies sous la marque PREMYS.
Une dénomina tion qui souligne les enjeux de cette
activité, la déconstruction se trouvant aux prémices
de nouveaux aménagements et de l’économie
circulaire. Cette nouvelle marque regroupe ainsi
11 établissements2 répartis en France sur l’ensemble
du territoire. Grâce à une mutualisation de l’en semble
de leurs moyens humains et matériels, PREMYS
affirme sa position de leader, maîtrisant toutes les
techniques de ses six métiers : démolition, curage,
désamiantage, découpe de béton, démantèlement
et économie circulaire. Dotée d’une identité forte et
d’un logo affichant son appartenance au groupe
Colas, PREMYS s’est fixé comme objectif d’accroître
sa visibilité auprès de ses clients tout en étoffant sa
palette de prestations sur de nouveaux segments
de marché comme le démantèlement de sites
industriels sensibles, de navires ou de wagons. Et
ce, en renforçant en perma nence ses fondamentaux :
confiance, efficacité et sécurité.
VIE DES FILIALES
1. Ferrari, Genier-Deforge, Brunel, Perrier Déconstruction.
2. Les établissements deviennent des agences PREMYStout en conservant leur nom historique accolé à la nouvellemarque (exemple : PREMYS agence Brunel).
> L’ACTIVITÉ DÉCONSTRUCTIONAU SEIN DU GROUPE COLAS 1
600 collaborateurs
11établissements en
France métropolitaine
800chantiers en moyenne
réalisés par an
620 000tonnes de béton
concassées par an
15 600tonnes d’amiante
évacuées par an
Chantier de déconstruction à Pessac (Gironde), sur l’ancien site Thales, réalisé par PREMYS agence Genier-Deforge Grand Ouest.
PREMYS, la nouvelle marque de l’activité déconstruction
1. Rattachée à Colas Île-de-France Normandie.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
Le début de l’année 2018 a été
marqué par la finalisation de
l’acquisition du groupe Miller McAsphalt, acteur
majeur des travaux routiers en Ontario et de la
distribution de bitume au Canada (lire reportage
p. 18). D’autres acquisitions ont par ailleurs été
réalisées ces derniers mois en Europe, en Amérique
du Nord et en Australie.
Matériaux de construction en France…
Colas a poursuivi sa stratégie de croissance dans
la production de matériaux de construction
(granulats), en Occitanie avec l’acquisition de 50%
du capital de six sociétés de carrières détenues par
la famille Malet (septembre 2017) et de 100% du
capital de la société Carayon Languedoc (novembre
2017), ainsi que dans l’Ouest avec l’acquisition de
l’activité Granulats et Négoce Éruptifs de la société
LafargeHolcim Granulats Ouest (juillet 2018). Ces
opérations permettent à Colas de compléter son
maillage géographique en France.
… et aux États-Unis
Delta Asphalt Inc. et Apex Paving Co., filiales de
Delta Companies Inc., ont acquis en mars 2018 les
actifs de la société ASA Asphalt Inc. présente dans
l’État du Missouri. Cette acquisition, qui porte sur
une centrale d’enrobage et plusieurs autres sites
de fabrication et de construction, permet à Delta
de renforcer ses capacités de production dans la
région ainsi que sa qualité de service.
Produits bitumineux et travaux routiers
en Australie
Colas Australia Group a acquis en février 2018 la
société Topcoat Asphalt Contractors Pty. Ltd., basée
à Adélaïde. Spécialisée dans la production de
produits bitumineux et dans les travaux routiers,
l’entreprise opère en Australie-Méridionale ainsi
que dans le Territoire du Nord. Cette acquisition
consolide la présence du Groupe en Australie.
Activités ferroviaires en Europe
En juillet 2018, Colas Rail a acquis les activités
ferroviaires d’Alpiq Engineering Services, un acteur
suisse majeur de l’énergie, des services industriels
et des infrastructures ferroviaires. Cette opération
permet à Colas Rail de renforcer son expertise dans
le domaine des caténaires, une activité à forte valeur
ajoutée, et d’accéder à de nouveaux marchés
porteurs de croissance. La filiale complète ainsi son
portefeuille de solutions et de savoir-faire, et
pénètre les marchés suisse et italien tout en
renforçant sa présence en Europe centrale et au
Royaume-Uni.
56 colascope
ROUTES N° 41 – octobre 2018
ACQUISITIONS
Les dernières acquisitions au sein du Groupe
Carrière de roches massives, située à Saint-Pons-de-Thomières (Hérault).
colascope 57
ROUTES N° 41 – octobre 2018
La transformation digitale de Colas
se poursuit. Après le lancement de
la plateforme d’e-learning Colas Campus, voici
My Colas, un nouveau portail web destiné aux
collaborateurs de France métropolitaine dotés
d’une adresse e-mail Colas1.
Tous vos outils en un clic
My Colas sera accessible au cours du quatrième
trimestre 2018, sur PC puis sur tablette ou smart-
phone. Objectif : faciliter les usages du quotidien !
Cette page d’accueil propose une navigation simple
et intuitive. Elle organise et simplifie l’accès à de
nombreux outils existants et jusqu’ici dispersés :
Office 365, la plateforme d’e-learning Colas Campus,
l’annuaire des collaborateurs du Groupe, Yammer et
le site colas.com, etc.
Des nouveaux services utiles au quotidien
My Colas est aussi un ensemble de nouveaux
services RH en ligne permettant à chacun de gagner
du temps et de mieux partager l’information, en toute
sécurité. C’est d’abord un coffre-fort numérique (via
Digiposte, solution du groupe La Poste) pour recevoir
son bulletin de salaire dématérialisé et pour
My Colas, le nouveau portail collaborateursRESSOURCES HUMAINES
télécharger et préserver ses documents administratifs
et personnels : factures (téléphone, Internet, énergie,
etc.), billets d’avion, photos, etc. My Colas propose
également Self Congés, pour poser ses demandes
de congés payés et de RTT en ligne. «Plus besoin
de papier ! Chaque collaborateur a une visibilité
immédiate sur ses congés (droits acquis, pris et
restant à prendre). Le manager reçoit et valide la
demande de congés en ligne. Il peut également
accéder au planning de son équipe», précise Boris
Blind, directeur adjoint gestion RH. Autre service
innovant : Self RH, un accès en toute transparence à
ses informations personnelles et de carrière. État civil,
coordonnées, ancienneté, mobilité, rémunération,
historique des formations, etc., autant de données que
chacun peut consulter à tout moment. Certaines de
ces informations peuvent être mises à jour en ligne.
My Colas propose aussi des fonctionnalités dédiées
aux managers, comme Self RH Manager, tableau de
bord des informations relatives à leurs équipes.
À noter : le portail est personnalisable par chacun
avec des liens internes (vos applications métiers) ou
externes (vos sites favoris).
1. Ce service est actuellement à l’étude pour les Compagnons.
58 colascope
ROUTES N° 41 – octobre 2018
L’ALCOOLCE SONT AUSSI VOS PROCHES
QUI EN SOUFFRENT
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Pour la s ix ième année
consécutive, Colas a organisé fin juin une
semaine dédiée à la sécurité, la Safety Week,
dans l’ensemble de ses 800 établissements
et 2 000 unités de production sur les cinq
continents. Le thème de cette année était la
lutte contre les addictions. Alcool, drogues,
médicaments, psychotropes et smartphone, chacun
peut être concerné par une addiction, avec des
conséquences potentiellement graves dans sa vie
professionnelle, sur site ou en situation de conduite,
et dans sa vie personnelle. La semaine a démarré
avec la diffusion à tous les collaborateurs du film
Sous influence, tourné dans l’agence de Metz de
Colas Nord-Est et associant acteurs professionnels
et collaborateurs. L’objectif était de libérer la parole
sur ces sujets délicats et de susciter des échanges.
Différents supports – affiches, quiz, fiches de
sensibilisation – ont été utilisés le reste de la
semaine. Dans les filiales, des animations ont
également été organisées : ateliers-débats, exposés
d’addictologues, interventions de sophrologues,
de troupes de théâtre, etc. Les retours ont été
enthousiastes, chacun se sentant impliqué voire
concerné. Au-delà de cette semaine dédiée, la
politique sécurité de Colas se décline au quotidien,
tout au long de l’année. En quinze ans, le nombre
d’accidents dans le Groupe a été divisé par deux.
Rendez-vous en 2019 pour une Safety Week à
nouveau axée sur la santé.
Safety Week 2018 : tous concernés et tous mobilisés !
RESSOURCES HUMAINES
«Sous influence»
Pour regarder le film dédié Sous influence, rendez-vous sur la chaîne YouTube Colas.
VOTRE
TÉLÉPHONEVOUS ISOLE
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LA DROGUEDIMINUE VOTRE VIGILANCEET VOTRE CONCENTRATION
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Addiction drogues et alcoolSi vous voyez un collègue sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool, que devez-vous faire ?
Vous devez agir pour éviter l’accident, au minimum en prévenant la hiérarchie. C’est être responsable pour lui, pour vous et pour tous
ceux qui vous entourent. Des solutions d’accompagnement lui seront alors proposées.
Téléphone : les bonnes pratiques • Je ne marche pas en téléphonant ni en regardant mon écran.
• Je consulte mon téléphone uniquement dans une zone sécurisée, pendant mon temps de pause ou en cas d’urgence avérée.
• Quand j’appelle une personne et que je constate qu’elle est en phase de conduite, je lui dis de me rappeler une fois arrêtée et je raccroche !
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60 colascope
ROUTES N° 41 – octobre 2018
Lancée en juin 2017, la plateforme
digitale de Colas Campus, l’école
de formation interne de Colas, permet
d’accélérer le développement des compétences
et de renforcer l ’employabilité des
collaborateurs. «Cet outil propose des moda lités
pédagogiques adaptées à des sujets variés
(sécurité, bureautique, BIM, éthique, management,
etc.) sous forme d’e-learning, de “serious games”,
de MOOC et de COOC», explique Thierry Debien,
directeur de la formation et du développement
des compétences de Colas. En 2018, l’offre de
formation du Groupe devient plus internationale
et s’enrichit.
Internationalisation de l’offre de formation
Depuis le 15 juin dernier, les collaborateurs disposant
d’une adresse mail professionnelle, partout dans le
monde, peuvent accéder à la plateforme de Colas
Campus, et notamment à certaines formations
disponibles dans plusieurs langues. À noter que
l’apprentissage du français pour les collaborateurs
étrangers est accessible depuis juillet 2018.
Parallèlement, de nouveaux modules en libre accès
viennent enrichir l’offre de formation, notamment en
matière de management avec cinq nouvelles
thématiques : développer l’autonomie, négocier en
interne, gérer son stress, manager en situation de
tension, mesurer l’impact de son image. Rendez-vous
sur le parcours management et développement
personnel de Colas Campus.
«Tutos métiers»
Enrobés à la main, pose de bordures, etc. Huit tutos
sur les métiers de base de Colas, au format vidéo
court, ont été créés et traduits dans 13 langues. «À
consommer en live ou en téléchargement, sur son
ordinateur ou son smartphone, l’idée est de créer une
bibliothèque de savoir-faire Groupe dans toutes les
langues», poursuit Thierry Debien. L’application (LMS
App) est disponible sur smartphone, à télécharger sur
iOS ou Android.
ColasShare, une nouvelle plateforme de partage
«Nous bénéficions de nombreuses expériences et de
savoir-faire qui constituent notre richesse, souligne
Thierry Debien. Pour pouvoir mettre en commun nos
retours d’expérience, formaliser les expertises et ima-
giner des améliorations, nous avons créé ColasShare,
une plateforme de partage organisée autour de nos
métiers.» Cet espace sera ouvert progressivement à
l’ensemble des collaborateurs afin qu’ils puissent s’y
exprimer et contribuer à la promotion des meilleures
pratiques. Des experts métiers analyseront les
éléments postés et garantiront leur validité technique,
dans le respect de l’éthique du Groupe et des règles
de confidentialité. L’outil est actuellement utilisé au
sein de six filières : usines de liants, enrobage, carrières,
équipements, trésorerie et M&A. Il sera déployé à
d’autres activités du Groupe à partir du 4e trimestre
2018. «Cette démarche doit mener à un changement
culturel, à plus de partage et de transver salité, dans
l’esprit du projet stratégique “One Colas”.»
RESSOURCES HUMAINES L’offre de formation du Groupe se développe
La plateforme de partage ColasShare
permet de développer le knowledge
management au sein du Groupe.
Ils s’appellent Inès Nouayé, Fabrel
Boukou et Davy Mbiengang. Leur
point commun ? À vingt-deux ans, d’origine
camerounaise ou gabonaise, elle et ils ont décidé
de devenir ingénieurs généralistes. Après avoir
obtenu un brevet de technicien supérieur, ils ont rejoint
le cycle ingénieur de l’Université catholique d’Afrique
centrale et de l’Institut catholique d’arts et métiers à
Douala (Ucac-Icam)1. La formule de l’alternance leur
garantit les périodes en situation professionnelle tout
en leur apportant le soutien matériel de l’entreprise
Colas Afrique mise sur l’alternanceRESSOURCES HUMAINES
d’accueil. Des jeunes talents que la filière Équipements
de Colas en Afrique a souhaité intégrer et valoriser pour
assurer la relève et la transmission de savoir-faire dans
ses ateliers et industries. «Entre 2016 et 2019, Colas
Gabon, Colas Afrique en Côte d’Ivoire et Colas South
Africa auront accueilli cinq jeunes de l’Ucac-Icam – trois
garçons et deux filles – pour les accompagner jusqu’à
l’obtention de leur diplôme et les inclure dans notre
vivier», explique Serge Cavasino, directeur du matériel
pour l’Afrique francophone.
1. Colas est partenaire de l’Ucac-Icam.
INÈS NOUAYÉ / Lors de la 1re
rencontre à l’Institut Ucac-Icam
à Douala (Cameroun) en 2016,
Inès lance, en forme de défi :
«Acceptez-vous des femmes
dans votre organisation ?» Elle
fait ses premières armes en
2017 sur le projet du pont de
Bettié, en Côte d’Ivoire. En
2018, elle accompagne le
développement de l’agence de
San Pedro. Aux côtés du chef
d’atelier, elle prend part au
fonctionnement de l’atelier.
FABREL BOUKOU / Fabrel a
toujours été attiré par «la
construction et ses drôles de
machines». À Libreville, il a parti-
cipé à l’installation d’un poste
d’enrobage et s’est vu confier le
maintien de la conformité élec-
trique des industries de produc-
tion de matériaux de Colas
Gabon : «Je me suis senti encadré
et responsabilisé.» Son projet ?
Se spécialiser dans les applica-
tions hydrauliques et électriques
des automatismes industriels.
DAVY MBIENGANG / C’est
en 2017, sur le projet routier de
Tchetti-Savalou au Bénin, que
Davy se familiarise avec les
équipements. En 2018, sous le
tutorat de Stéphane Mitchikpé,
il rejoint à Abidjan l’atelier du
PK22 et les problématiques
d’aire de lavage, de fosse de
vidange, du traitement des
eaux, etc. Et après ? «Je
voudrais être très vite efficace,
chef d’atelier et après
responsable du matériel.»
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ROUTES N° 41 – octobre 2018
La convention Environnement 2018 a réuni une centaine de collaborateurs à Montréal (Québec), au Canada, en juin dernier. L’occasion d’échanger sur les bonnes pratiques.
Les 12 et 13 juin derniers, une
centaine de collaborateurs se sont réunis à
Montréal (Québec) pour échanger sur leurs retours
d’expérience et partager les initiatives du Groupe
en matière d’environnement. Protection des baleines
contre les ondes acoustiques des travaux grâce à
des rideaux à bulles, valorisation de la jacinthe d’eau
en Afrique, travaux expérimentaux sur l’éradication
de la renouée du Japon, conservatoire d’abeilles
noires en Provence, etc. : les actions menées en
termes de biodiversité ont figuré parmi les moments
forts de ces deux journées. Particularité de cette
édition canadienne, les relations développées par
le Groupe avec les Premières Nations ont été
présentées : création de co-entreprises pour la
réalisation de travaux, programme d’embauches,
partenariats pour des commandes, etc. Cette
convention a également mis en lumière l’efficacité
des projets initiés dans le cadre du programme de
travail collaboratif et d’intelligence collective EOCE,
lancé en 2015 par la direction Environnement.
Celui-ci permet de structurer l’action des filiales
en apportant le regard croisé de correspondants
environnement d’autres entités. Enfin, lors de la
visite d’une carrière locale et d’un poste d’enrobage,
les participants ont pu tester la nouvelle plateforme
web Chloé, qui permet l’évaluation environnementale
des sites fixes du Groupe.
Environnement : le bilan de la convention 2018
ENVIRONNE-MENT
62 colascope
ROUTES N° 41 – octobre 2018
Sami Bitumen Technologies encourage le développement des enrobés à module élevé (EME2) en Australie depuis quatre ans. L’utilisation de ces enrobés d’épaisseur réduite permet notamment de réaliser des économies.
Depuis quatre ans, après un
premier galop d’essai réussi à Brisbane en
2014, Sami Bitumen Technologies, filiale de
Colas Australia, encourage le développement
des enrobés à module élevé (EME2) en
Australie. L’objectif ? Remplacer les enrobés
denses utilisés pour les chaussées à fort trafic.
D’une épaisseur moindre (15 mm), l’enrobé EME2
proposé par Sami permet de réaliser des économies
en réduisant l’épaisseur de la couche tout en
augmentant la rigidité de l’enrobé afin qu’il puisse
supporter des charges plus lourdes sans se fissurer.
Brisbane, Sydney et Melbourne sur les côtes Est
et Sud-Est ou encore Perth sur la côte Ouest…
Dans ces grandes villes, les équipes de Sami ont
fourni des EME2, produits sur le site de Brisbane,
pour plusieurs projets pilotes. Actuellement, ce sont
9 000 tonnes de liants EME2 qui sont livrées par
la filiale pour le projet de modernisation de
l’autoroute Logan à Brisbane. Sami pourra bientôt
produire ce liant innovant dans son nouveau terminal
de Kwinana, dans l’ouest du pays.
Développement des EME2 en Australie
PRODUITS ET TECHNIQUES
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ROUTES N° 41 – octobre 2018
ROUTES N° 41 – octobre 2018
64 en images
Actions citoyennes, street art, prix, salon… Quelques images de l’actualité événementielle du Groupe en France et à l’international.
DESCENTE INFERNALE
En juin dernier, quatre collaborateurs de l’agence de Bourges de Colas Centre-Ouest ont participé à la course de caisses à savon, qui a vu s’affronter 78 équipages dans le centre-ville de Bourges (centre de la France). Le «Bull», conçu et piloté par l’équipe, a notamment dû dévaler une pente de 700 mètres de dénivelé devant près de 15 000 spectateurs.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
65en images
ROADSHOW SKYTOUR
Pour célébrer ses 60 ans, Skydôme (filiale d’Axter – Smac – spécialisée dans les solutions d’éclairement zénithal, d’aération et de désenfumage) a rencontré ses clients au cours d’une tournée, baptisée SKYTOUR, à bord d’un semi-remorque ! Pendant quatre semaines, le camion, habillé aux couleurs de la marque, a sillonné les routes de France et de Belgique en faisant étape chez ses distributeurs partenaires pour présenter ses derniers produits et son programme de réalité virtuelle.
LE STREET ART S’EMPARE DE L’ATELIER
Dans le cadre de la démarche d’amélioration continue «6S» lancée dans l’ensemble des ateliers de Colas Centre-Ouest, l’atelier de Vannes a confié à l’association A4 Création la réalisation d’un graff sur un pignon de garage afin d’apporter de la clarté au lieu. Des jeunes de 13-15 ans ont été associés à cette initiative. L’occasion de leur faire découvrir l’univers des travaux publics et de les sensibiliser à la sécurité.
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COLAS PARRAINE LA PROMOTION 2018 DE L’EATP ET L’EFIATP D’ÉGLETONS
Le Groupe a participé en mai dernier à la cérémonie de remise des diplômes des 461 élèves de la promotion «Alain Dupont», organisée en présence de Sébastien Lecornu, secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire ; Bruno Cavagné, président de la FNTP ; Hervé Le Bouc, Pdg de Colas ; et Alain Dupont, ancien Pdg de Colas (1987-2007).
66 en images
VIVATECH 2018
À l’occasion du salon des nouvelles technologies VivaTech, en mai dernier à Paris, les lauréats du concours interne Bouygues Challenge Digit-All «Le Manchon connecté» se sont vu remettre leur prix en présence d’Olivier Roussat, directeur général délégué de Bouygues et Pdg de Bouygues Telecom. Ce concours proposait d’imaginer les usages du manchon connecté, nouvel équipement destiné au «Compagnon connecté». Colas Nord-Est a remporté le 2e prix avec son «géomètre de poche» pour faciliter la visualisation des plans et la prise de mesure pour le géomètre. Colas Centre-Ouest s’est vu décerner le 3e prix avec sa «Safety Toolbox», qui vise à faire de la sécurité préventive par la mise à disposition d’informations utiles et par l’identification de situations dangereuses.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
67en images
ACTIONS CITOYENNES
À Wittelsheim, en Alsace, l’agence Ferrari de PREMYS (lire p. 55) a participé le 2 juin à une journée citoyenne organisée par la mairie. 45 collaborateurs ont réalisé des travaux de réparation et d’embellissement des lieux symboliques de la ville : création d’un parking, réfection d’un chemin de 2 km, création d’un accès dans le Jardin du monde, réfection des allées du cimetière et nettoyage de diverses zones.
TROPHÉE
Le prix Siati (Sommet infrastructures, aménagement du territoire et immobilier), organisé par le groupe Leaders League, a récompensé Colas d’une «mention spéciale» dans la catégorie «la meilleure structuration de PPP» pour le contrat de concession des aéroports de Madagascar. Le prix a été remis à Julien Guéry, chef de service direction PPP de Colas, Catherine Marcadé, coordinatrice projets direction PPP de Colas (à gauche), et Juliana Strunden, juriste à la direction juridique Grands Projets de Colas.
Dans le cadre du mécénat Colas en Scène, qui vise à créer des synergies entre le monde artistique et l’univers de la route, Dystopian Dream, un concert chorégraphique imaginé à partir de l’album éponyme du compositeur Nitin Sawhney, a été donné à l’espace Pierre Cardin de Paris en mai dernier.
Chorégraphié par Honji Wang et Sébastien Ramirez, ce spectacle explore les thématiques de la perte, de l’isolement et de la célébration à travers le mouvement physique pour faire voyager les spectateurs sur la route de l’intime.
Horizons 69
Fondation Colas
Marion Charlet«Entre vision onirique et projection dans l’espace et dans le temps.»
70 mécénat
ROUTES N° 41 – octobre 2018
mécénat70
ROUTES N° 41 – octobre 2018
omment avez-vous abordé la commande
de la Fondation Colas ?
Marion Charlet : Je travaille peu sur
commande ; c’est la seconde fois seulement que je
tente l’aventure avec une fondation. Le sujet me parlait :
grande voyageuse, je prends tout le temps la route.
Celle-ci symbolise à mes yeux à la fois un moment de
solitude et un moyen de s’échapper.
Pourquoi avoir choisi de représenter la route ainsi ?
M. C. : J’ai baptisé cette toile On Tour, «en tournée». Entre
rêve et fantasme, c’est la trace d’un instant paisible, un
passage où le temps est comme suspendu. Dans toute
mon œuvre, la nature est très présente, l’architecture,
ouverte sur l’extérieur. Je ne figure jamais d’humains, et
les animaux, lorsqu’ils sont représentés, sont très sta-
tiques. C’est depuis la route, au premier plan, que le
spectateur découvre la scène. En apercevant le pay-
sage par trans parence, chacun peut laisser son imagi-
nation divaguer à sa guise. Comme une échappatoire,
même si ce qu’on y découvre est presque trop beau
pour être vrai.
Qu’est-ce qui inspire votre travail ?
M. C. : De Matisse à Peter Doig, je suis attirée par les artistes
qui ont beaucoup voyagé et réussi à inventer leur propre
peinture ; mais chacune de mes œuvres est le fruit d’une
expérience personnelle. Mes toiles sont très émotionnelles :
les couleurs sont toujours acidulées, je joue ensuite sur des
palettes plus ou moins chaudes en fonction de mon
ressenti. Je travaille à partir de photos prises pendant mes
voyages, donc d’un paysage qui existe et que, à travers la
vision, la mémoire et l’imaginaire, je transpose pour le rendre
intemporel. C’est la raison pour laquelle je ne dévoile jamais
la localisation du lieu qui m’inspire : je préfère que chacun
se projette dans son propre univers onirique.
C
FONDATION COLAS
Née en 1982, diplômée de l’Institut supérieur des arts
appliqués, Marion Charlet vit et travaille à Paris. Représentée
depuis 2014 à la galerie Virginie Louvet, elle a remporté
en 2017 le prix Art Collector, lancé en 2011 par les
collectionneurs Jacques et Évelyne Deret. Elle a exposé
à ce titre au Patio Opéra.
Marion Charlet“Entre vision onirique et projection dans l’espace et dans le temps”
remerciements 71
Routes, magazine du groupe Colas, 1 rue du Colonel Pierre Avia, 75015 Paris, France. Tél. : 01 47 61 75 00. www.colas.com. ISSN : 0988-6907. Directeur de la publication : Hervé Le Bouc. Directeur de la rédaction : Delphine Lombard. Rédacteur en chef : Stéphanie Beauvais. Rédaction : Colas, Bintou Savane, Angie. Iconographie : Mélisa Ruhlmann. Crédits photos : Alticlic (p. 17 bas), S. Arbour (p. 21), S. Balovich (p. 44), J. Bertrand (p. 7 haut, 11, 42, 43, 46, 70), F. Bestandji (p. 10 bas), J.-D. Billaud (p. 12 haut), P. Calmettes (p. 6, 55), S. Cavasino (p. 61), Colas – Threeshells (p. 4), Cosmos Image (p. 62), A. Crouet (p. 5 bas), davidbordes.com (p. 67 bas), N. Dohr (p. 67 haut), H. Douris (p. 8), F. Ducos (p. 65 haut), S. Duparc (p. 39), H. Fabre (p. 15 haut, 16, 27, 28, 29, 30, 31), A. Février (p. 56), S. Fievet (p. 34-37, 47), L. Fontaine (p. 10 haut), Fotolia (p. 18-19, 33), Getty Images (couv.), F. Juery (p. 3), M. Laguillaumie (p. 53), O. Lalin (p. 66 bas), Longrine (p. 58, 59), MB Studio Marek Blachnio (p. 45), Mgr.art. Marek Bernát (p. 14 bas), N. Moore (p. 20), B. Nagy (p. 14 haut), C. Pedrotti (p. 41), J. Persson (p. 68-69), Photothèque Colas (p. 5 haut, 7 bas, 12 bas, 13, 22, 38, 40, 64, 65 bas), B. Porneczi (p. 48), rixryanphotography.com.au 2016 (p. 63), E. Roger (p. 66 haut), J.-M. Ruiz (p. 17 haut), Y. Soulabaille (p. 9, 15 bas, 49, 51), Volvo (p. 50), S. Woodward (p. 23), DR. Traduction : Allingua. Conception et réalisation : 01 55 34 46 00 (réf. ROUT041). Imprimé à 47 000 exemplaires par IME by ESTIMPRIM (imprimerie certifiée ISO 14001) sur papier Cocoon silk (100% recyclé et certifié FSC®) avec des encres à base d’huiles végétales, finition de la couverture avec un vernis acrylique 100% biodégradable. L’empreinte carbone de la fabrication, des emballages et du routage de ce numéro s’élève à 0,55 kg de CO2 par exemplaire. La mise sous pli est assurée par APM (Atelier protégé melunais).
Olivier Lorido, Nicolas Griglio, Olivier Sepieter,
Ruddy Ancelin, Franck Dagonneau,
Laurent Dill, Matthieu d’Aubert, Thomas Petit,
Matthieu Podlunsek, Benoît Louault,
Carlos Suarez, Louis Ledoux, Jeff Galterio,
Hicham Guerrand, Thierry Perrais,
Yves Taridec, François Vachon,
Jean-Yves Llenas, Christian Bardin,
Laurent Julliard, Benoît Chauvin,
Stéphane Knebel, Olivier Dupré,
Christophe Saint-Lô, Muriel Kuser,
Hervé Le Joliff, Daniel Ducroix,
Imène Mejri-Chtioui, Jean-Yves Bignon,
Philippe Simarik, Juliette Gardelle, Boris Blind,
Nathalie Berchadsky, Anne-Laure Levent,
Béatrice Abeille-Robin, Yves Léger,
Frédéric Dutour, Romain Delattre,
Cécile Cadet, Florian Rigoulet, Élodie Moreau,
Laurent Mustière, Serge Cavasino,
Sébastien Bothier, Jonathan Cosson,
Jean-Philippe Couturier, Christian de Bray,
Stéphanie Minnebois, Jenny Huntley,
Tim Dudley, Dominic Bernard Selvan,
Simon Lemoine, Trevor Distin.
ROUTES N° 41 – octobre 2018
Marion Charlet «On Tour»Fondation Colas 2016