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8/16/2019 Le Guide Des Égarés - Tome II (151-200)
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pottillerd'une forme el en revêtir u .e autre, - ssède, après
être née, achevée et arrivée à son état définitif, uoe nature autreque celle qu'elle avait au moment oU elle naissait et commençaità passe de la puissance à l'acte , et différente aussi de celle
qu'elle avait avant de se mouvoir pour passer à l'acte (
). Ainsi, par exemple, lesfjermede la femelle, pendant qu'il n'est encoreque du sang dans les vaisseaux, a une nature différente de celle
qu'il a au moment de la conception lorsqu'il a été touché par lesperme du mâle et qu’il comujence à se mouvoir î et la nature,qu'il a dans ce m0ment-là est également différente de celle del'animal parfait après sa naissance. On ne peut en aucune fa-
çon argumenter de la nature qu'a une chose, après être née,achevéeet arrivée en définitive à son état le plus parfait, sur l’étal
où se trouvait cette cliose au moment oU elle se mouvait jwurnaltre. On ne peut pas non plus argumenter de l'état oU elleétait au moment de se mouvoir sur celui dans lequel elle se trou,vail a ١ ant de commencer à se njouvoir. Dés que tu te Iromjws
là-dessus et que tu persistes à argumenter de la nature d'unecliose arrivée à l’acte sur celle qu’elle avait étant en puissance,il te surtfent des doutes graves 5 des clioses qui doivent être te paraissent absurdes (
ا
(ا
et des choses absurdes te semblent de-
voir être.Que l'on fasse, au sujet de l'exemple que nous avons allégué,
la supposition suivante (3): Un homme a été né avec un naturel
(1) Cf. sur ce passage, le t .1 , P. 226. et ءأ ف . , note 3.
(2) Le verbe 5ل غ ne vient pas ici de la racine ل ح م , mais doit être
considéré comme verbe dénominatif, dérivé de ل ا ح م , chose iuadmiui-
ble ه ،* ى ء , de même que de ، ،»״اك ق , , on ferme le verbe ئ fixer ») un ، . Voy. ma 'ه،،'ء ء sur Abou'1-Walîd) etc., P. .88 et .89
( Journal Asiatique, novembre؛
écembre 85
, P. .10 e t . 11).(3) Littéralement : ء ء ا u ر ء ، de ء ء que nous donné
payr ١ت ء ا ״ ء ء ء que, ץ ר פ א פ ء ء doit être considéré contme impératif
( بع0عأ ( آ version d’Ibn-Tibbon ١ au lieu de ١י ג נ ו les mss. ont, plu^exactement,ח נ ה ו • L٥ supposition que l’auteur va faire se rapport, i l’e.emple de ia formation du & : ؟: qu1؛؛ P "
DEUXIÈME PARTIE. — en*... ” 11
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très parfait ( (؛
sa mère étant m
rt
après ..avoir a
a
lè quelques
mois, le mari-(*) s'occupa seul, dans une le retirée, d’achever
l'éducation de cet enfant jusqu’à ce qu'il eût grandi et qu’il fût
devenu intelligent et instruit. N’ayant jamais vu ni femme, ni
aucune femelle des animaux, il demanda un joui, à un deshommes qui étaient avec lui: Comment se fait.il que nous
existons, et de quelle manière avons-nous été formés? Celui
a qui il avait adressé la question lui répondit : Chacun de nous
a été formé dans le ventre d’un individu de notre espèce, sem«
blable à n ous , et qui était une femme ayant telle et telle forme و
chacun de nous était un î«til corps dans 'intérieur du ventre,
se mouvant, s’alimentant, croissant petit à petit, vivant, jusqu’à
ce qu'arrivé à telle limite de grondeur, il s’ouvrit è lui, dans le
bas du corps (de la femme), une porte par laquelle il apparut et
80 11 et après cela il ne cessa de grandir jusqu’à ce qu’il fûtا
devenu tel que tu nous vois. Cet enfant orphelin interrogera
ء |ا ءا PARTIE - CKAP. XVII. وا ا
״ ،.» ء ,ا p r،e s j a i signifie nature،, disposition naturelle qu’on)!(
..Cf. Appendice du Mort ha-Mort, P״ 1-4. (première note sur le chap
ont été paraphrasés, dans laס א ד.ב ר ט פ ל א partie). Les mots1de la
dans la ، ، ۶ ٥ ל דש מ בב ט ו מ ה ד א rereion d’Ibn-Tibbon, parב
connaissance tnnie ، l’homme f cependant plusieure manuscrits portent
: de création,• de même AI-’Harîz ، ، ۶ ٥ ל ש ר, י צ י ה simplement
ם ל ש
.אה et Ibn-Tibbon entend parا ״ ا ، ,’,אג CO Le texte arabe porteר
ד ר פ נ ו י ב דא ב :(il traduitל (edil. princepsces mots le père de l’enfant
auל יDans plusieure mss. du texte arabe, on litא3א ל ש ה ל .'ן כ ו
celte leçon est adoptée par Ibn-Falaquéra, qui, ״. ״ ،««pluriel, te
hommes s’occupèrent seuls،؟ ،'و ء דء ר פ נ ו ,י ש נ א י ל ש ה ל כ traduitו
l , rot confirmée par ce qui est dit un peu.؛ t a k e r , etc. Cette leçon, di
sans״ ، ״, م ؛ء ״ ،،' ,«eplus loin, que l’enfant interrogea un de» Am
.1٥
.qu’il soit question du père. Voy. l’Appendice du Mort ha-M 0 ré, P
،’«de» hommes,ק ס ע ת ה ו י ש נ א :Al-Warizi traduit dans le mèmè sens
empirent. L’auteur, en effet, ne s’est pas exprimé avec toute la clarté
désirable; peut^tre a-t-il voulu dire que le père se rendit, avec quelques
dans une lie solitaire, pour y achever l’éducation de sonا ا ״
.enfant
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nécessairement de nouveau et dira : , Cet Individu d’entre nous״ pendantqu'11 était jretit dans te ventre, vivant, se mouvant etcroissant, mangeait-
؟
buvait.il؟
resplrall.il par la touche et
e nez؟ déjwsaitll des excréments? » - Non lui répondra i on.
- M a is lui il s’empressera indubitablement de nier cela, et ildémontrera l'impossibilité de toutes ces choses, qui urtant sontvraies ( ), en argumentant de l'étre parfait arrive à son état dé-
finitif. « Si l.un de nous, dira-t.i1, était pendant quelques mo.ments privé de respiration,' il mourrait, et ses mouvements ces-seraient
et comment donc ^ut.on se figurer que quelqu’und’entre nous puisse rester pendant des mois dans une membraneépaisse (
, enfermé dans l’intérieur d'un corps, et avec cela vivreet se mouvoir? Si l'un de nous pouvait avaler un moineau.Certes , ce moineau mourrait instantanément dès qu'il arriverait
dans l’estomac, et à plus forte raison dans le bas-ventre. Chacunde nous, s’il ne prenait pas de nourriture par la touche et s'ilne buvait pas, mourrait indubitablement au bout de quelques
jours et comment donc un individu pourrait-il rester des moissans manger ni boire؟ Si quelqu'un de nous, après s’èlre nourri,ne déposait pas d’excréments, il mourrait en peu de joure dansles douleurs les plus violentes comment donc celui-là aurait-il pu rester des mois sansdé ser des excréments? Si l’on rçait
le '.entre à l'un de nous, il mourrait au bout de quelques jours î
comment donc pourrait-on croire que cc fotus ail.eu l’ombilicOuvert؟ comment enfin se fall-il qu’il n'ouvre pas ses yeux,ni n’étende ses mains, ni n’allonge ses pieds, comme vous le pré.tendez, puisque tous ses membres sont en bon état, et n'ont aucunmal ? . - E t ainsi il poursuivra ses raisonnements, (pour prou-
3ل DK0XIÈ1E PARTIE. - CBAP. x v u .
cet chotet،
»
il établira ta àonslralivn contre،
Littéralement() .impossibles،*a ، «, (pour montrer) qu'elles
cette traduction a étéأه م إ ء م ث ء ا ־ ״ ا ״ ،י כ ו, ת ؛(:tbn-Tibbon aס (blunipp avec raison par tbn.Falaquéra (Appendice du Mori ha-Mori ,
ne signifie pas ferméי פ .P؛>)observer que le mot arabe٥quסי ל כ ש. mais fort, grossier ouק épais. Al.’HMÎzi a
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E C X I E PARTIE. — ClIAr. 8 5 ״ ذ .
ter) qu.il e s t irojwssible que l'homme se forme de celle manière.'
Examine bien cet exemple et rèflèch
s y , 6 penseur ! et lu
trouveras q u e c'est là également la condition dans laquelle nous
rommes v
s
à -v
sd'Aristole
En effet, nous tous, les sectateurs de
Moi'se. n o tre maltre. et d.Abraham, notre père, nous croyons quele monde a été formé de telle et telle manière, qu'il s'est déve-
Îoppé de telle manière-(.), et que telle chose a été créée après telle
autre m ais Aristote se prend à nous contredire, en argumentant
rentre nous de la nature de l’étre arrivé à son état définitif,
parfait e t existant en acte , tandis que nous, nous lui affirmonsqu’a p . ê tre arrivé à son ètaj définitif et être devenu parfait,il ne rresemble à rien de re qu'il était au moment de naltre, et
qu’il a été produit du néant absolu. Quel argument donc peut-on
tirer contre nous de tout requ’il dit?car ces arguments ne frap. penl que celui qui prétend que c'est la nature de ret être, arrivée -
à son état définitif, qui'prouve (eîe-méme) qu’il a été créé, tan-
dis que je t’ai déjà fait savoir que, quant à moi, je ne soutiens
pas cela.Je vais maintenant reprendre les principes de ses méthodes (
),
et je te montrerai comment il ne s’ensuit absolument rien pour
TOUS qui soutenons que Dieu a prwluil le monde entier du néantet l'a formé (successivement) jusqu’à ce qu'il fût devenu par-
foit comme tu le vois.ء م
matière première, dil-il, n'est pas née 'ni ne périraل
etargumentant des choses nées et périssables il montre qu’il ret
impossible٩
u 'ele soit née (3). Et cela est vrai ). Car nous ne'
(
) Littéralement؛
qu'il a iti ء1ا ، ى ء ، ء c’est-à^lre qu’il a eu telle '
forme qui 8’est développée de telle autre.
(
)L'auteur veut parler des méthodes par lesquelles Aristote démon- tre l’étemité du monde, et qui sont énumérées au chap. XIV.
(3) Voir au cliap. XIV, la deuxième méthode.
(4) C'est-à^lire ؛ Il est vrai, en effet, comme le dit Aristote, qu’elle n'est pas née
٥ ،
quelque ء ء , mais rien ne nous empêche d’admettreاqn’elle ret sortie du néant absolu.
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و
DEUXIÈME PARTIE. - CMAP. XV״
.
soutenons pas que la matière première se soil formée, comme!.homme se forme du sperme,
؛
qu’elle doive jrërir, comme ̂ r it!.homme en devenant jwussière; mais nous wutenons au con.
traire que IJieu !.a produite du néant, et qu.après sa praJuction
elle est te!!e qu.elle est (
( Je veux dire que toute chose se formed.eüe et que tout.ce qui s.est formé d’e!!e retourne à elle en périssant. Elle ..existe jwint dénuée de forme(.), et elle est le
terme de la naissance et de la corruption. Quant à elle. eHen.est pas née (٥ ٥ quelque chose), comme naît tout ce qui seforme d’elle, et elle ne périra pas (en quelque chose) comme périt ce qui périt en elle., mais ,U contraire, elle est une chtte٥ ٥ ٥ ٥
, et quand son créateur le voudra, il la réduira au néant
pur et absolu. Nous dirons absolument la mèmè chose du mouvement car
on a argumenté de la nature du mouvement pour prouver qu.iln.est pas né et qu’il ne ^ rira pas (٥ ). Et cela est encore vrai ( );car nous soutenons qu’il est inimaginable que, depuis que le
mouvement a existé avec sa nature invariable et fixe, il ait pu,dans son universalité, être sujet à la naissance et à la corruption,
romme le sont les mouvements partiels qui naissent et ^ r i s .sent (ء ). Le môme raisonnement s’applique à tout ce qui est in-
( ) En d’autres tennes ة elle est telle qu’elle doit être pour répondre ،
l’idée de matière première; car, après être sortie du néant, elle est absolument sans forme.
ة) ) L’e8t^-dire bien que dans notre pensée ce soit une matière sansةforme, elle n’existe en réalité qu’avec la forme؛ car, immédiatement après sa praluction, les forjnes s’y succWent sans cesse et y font place les unes aux autres.
(3) Voir au cbap. XIV, la première méthode.
(4) C’est-à^ire, nous pouvons accorder cela, sans qu’il en résulte une preuve contre notre système de la création.
( ٥ ) Littéralement , car noue soutenons queة après que le mouvement
exUU selon cette nature ..... laquelle il ٥ été fixé) il est inimginable qufil ، ، pu nattre ء ء périr par une naissance totale ء ، par une corruption totale, comme naUsent lu mouvmenUpartuU qui nautent, etcomme ptriuenl la
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héron
à la nalure du mouvement (ا). De mérae١ quand dה du
mouvement circulaire qu.il n.a pas de commencement, cela est
vrai (dans ra sens) qu apr& la p٣ d r t i n du corps sphérique,
qai se m eut circulairement, on ne saurait se figurer dans son
»ouveront aucun commencement (
). Nous en dirons autant de la possibilité qui doit précéder tout
ce qui naît(٥
); car cela n’est nécessaire que dans cet univers (com.
ptéterant) établi, où tout ce qui nait ne nalt que d’un être quel-
.q u e . Mais la chose prwluite du néant n’indique, ni ^ u r les
se٥ s ١ ni F r !.intelligence, aucune chose (antérieure), de ma.
nière qu’elle dût être précédée d’une ss
bilité
Enfin, nous raisonnerons encore de la même manière sur (ce
qu.il dit) que dans le ciel il n.y a pas de contrariété ( ). Cela est
enwrevrai seulement (il faut remarquer) que-nous ne soute-
DEUXIÈME PARTIE. CIIAP. XVII.. 35 ؛
mouvements partiels. L’auteur s.est exprimé d’une manière embarrassée
et peu claire. Le sens est : Nous admettons avec Aristote que le mouve- ment universel du monde est de nature telle qu’il n’a pu naître d’un meuvementauldrieurqui l’ait fait passer de la puissance à l’acte, comme cela a lieu dans les mouvements partiels, par exemple dans celui des animaux. Mais nous ne concluons pas de là que le mouvement univer- ael soit éternel î car, 8’il est vrai qu’il n’a pu avoir pour cause un mou- vemeut antérieur, il a pu cependant avoir U. commencement et avoir
été c ^ par Dieu. C’est dans ce sens qu’Albert le Crand réfute la pre- mûre méthode d’Aristote, et il r&ume sa réfutation en ces termes : « Et de haevia constat, per antedicta, quod non probatmotum non incepis. se per creationem, sed quod non incepit per mutationem et motum.Voy. Summa thiologioe, pars. Il, tract. 1, quffist. IV, partie. 3 (opp.L X ״ l pag.58 ,co l . ٥ .)
(t) L’auteur veut parler du temps, dont il est également question dans cette pranière méthode.
(2) L’auteur réfute ici, en passant, un argument tiré du mouvement eiràire de la sphfcre céleste؛ ce mouvement n’ayant pas de point de déj»rt١ on a prétendu pouvoir conclure de là qu’il doit être éternel. Cet arçumenl n’est pas compris dans les méthodes du cliap. XIV.
(3) Voir au chap. XIV, la quatrième méthode.(4) Voir au chap. XIV, la troisième méthode.
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E(TXI I E PABTIE. - CBAP. ״ II.36
noos pas que Je ciel se soit formé, comme se forment Je cheval
et le palmier, el (par conséquent) nous ne soutenons pas qu’étant
1
'׳
doive ï^rlr, comme les plantes et Jes animaux, à
cause de la contrariété qui y existerait ( ).
le fond de la chwe est ce que nous avons dit, (à sawlr) queJ’étre étant dans son état parfait et achevé, on ne saurait arga-
menter de son étal actuel sur l’étal (oU il était) (*) avant sa
ferfeclion. Nous ne trouvons non plus rien d’absurde dans ce
qu’on a dit que Je ciel a été forméavant la terre, ou Ja terre avant
Je cieJ (3), ou que Je ciel était d’atord sans aslr» , ou (qu’il exis.
tait) telle espèce d’animaux sans telle autreأ
car tout cela s.ap-
pliqueà 1’éfwqueoù cet ensemble(de l’univers)fut formé. Il en est
comme de l’animal lorede sa formation, le cœur étant formé avant
les tralicul«, comme on le reconnaît à la simple vue. el les veines
avant les os, quoique, dans son état parfait, aucun de s « mem-
bres n’existe indépendamment tle tous les autres sans .«quels
la conservation de l'individu « l impossible. Il faut aussi (admet.
tre)tout cela, dés qu’on prend le texte (de l’Ecriture) dans son
sens littéral, bien qu’il n’en soit pas ainsi, comme cela sera exposé
quand nous nous étendrons là-dessus ( ). - Il foulque tu fosses
( ) L'auteur veut dire ؛ Nous accordons à Aristote qae dans le ciel,
tel٩
u’٥
« t , 1 n'y pas de contrariMi, par suite de laquelle il doive pé- rir, et que par conséquent, il n’a pu naître comme naiswnt 1« c -
Kiblunairaj mais aussi nous ne disons n u l l - t qu'il soit ni e t ء» -
posé comme CCS dernières; et il ne s'ensuit point de la thèse d’Aristote
que Dieu n'ait pu le créer, en le faisant sortir du néant dans une simpli-
cité absolue.
(!) Les mots א מ כ נ ה י ל qu’ajoutent ici Ira éditions de la veraion
d lbT ib tan ne se trouvent pas dans Ira mss. de cette vereion, ni
dans celle d'Al-'Hariri.(3) L'auteur fait sans doute allusion à la discussion entre l’&ole de
Scbaraai et celle de Hillel, rapportée dans le TalUiud de Dabylone, traité
’Baghtgâ, fol. 15٥ .
(*) Voir, plus loin, chap. XXX, ٥ l'auteur explique longuement divera
détails de la cation .
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137DEUXIÈME PARTIE. - C H A P . XVII.
bien attention à ce sujet (5(ا
car c.est un grand mur que j'a؛
construit autour de Ja Loi et qui l'environne pour la protégercontre les pierres qu'on lui lance. Si Aristote, - je veux direcelui qui adopte son opinion - argumentait contre nous,
en disant : Puisqu'on ne Jjeut tirer aucune pfeuve de cet univers(achevé), comment donc savez-vous, vous.mèmès, qu.il a été
ء م ء ي et qu'il y avait une autre nature ) qui l'a.créé? nous ré jwndrionsiCelane nous touche point par rap
rt à notre but,,
actuel (3). En effet, nous ne voulons pas maintenant établir que,le.monde a été créé; mais ce que nous voulons, c'est (de moutrer)qu.il est jwssible qu’il ait été créé ; et on ne saurait démontrer lafausseté de cette assertion, en argumentant de la nature de I.U-niyers, avec laquelle nous ne nous mettons pas en opjxjsition(*).,l^ jwssibililé de cette assertion étant ,-lablie, comme nous la؛
vons exposé, nous chercherons׳
ensuite à faire prévaloir l'opinionde la créalà . 11 ne resterait donc à cet égard (d'autre moyen,de. nous réfuter) que de nous démontrer l'impossibilité de la créa-
tion du monde non pas par la nature de l’univers, mais par ceque l'intelligence juge être nécessaire par rapjwrt à Dieu ؛ etce sont les trois méthodes dont je l'ai parlé précédemment, et par.!.quelles on cherche à démontrer l’élern
؛
té du monde en prenantDieu pour point de départ (5). Je vais donc te montrer, .dans le.,
chapitre suivant, de quelle manière on peut les «netlre en doute,
de sorte qu'il ne puisse en résulter aucune preuve.
(!) C’est-à-dire, au sujet traité dans le présent chapitre, qui a pour but de montrer que les arguments d’Aristote ne prouvent rien contre la ،أآ״ .
(2) C’est-à-dire, un être d’une nature différente, qui est à Divinité. ١
د3) Dans la vereion d’Ibn-Tibbon, le mot arabe א נ מ ו ר , désir, effort,
a été rendu par،׳־נ ת ב ש ח מ
, « pensiez IbnFalaquéra (،
. c.) fait obser- ver qu’il faut le traduire par ו נ ת ו ל ד ת ש ה . Al-’Harîïi a ו נ ת ש ק ב .
(4) ,L’auteur fait allusion au reproche qu’il a adressé lui-même aux., MoUcallemtn, ف savoir, que leur système est en révolte ouverte contre- 1« lois de .la nature. .oy־ la I" partie, chap. LXXI, P. 349 efsuiv.
(5) ١ 'o؛r au chap. XIV, les méthodes V, VI et VII.
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1ءا ا PARTIE. — CBAP. IV III.138
CHAPITRE XVIII.
La première raélhode dont״
s parlent est ce״
e 0
ils pré
e٥
dent établir que, selen neus ( )» Dieu aurait passé de la puis-
sance à l’acte, puisqu’il aurait agi dans un certain memeot et
pas dans un autre moment(*). - Il sera très fecile de réfuter
celte objection (3) : En effet, on ne Jjeut .raisonner de la sorte(.)que (lorsqu’il s’agit) de quelque cljose qui est composé d’une ma.
tière à l’état de possibilité et d’une forme. Sans aucun doute, si
un tel corps agit par sa forme après ne pas avoir agi ,i l y a eu
en lui quelque chose en puissance qui a passé â l’acte, et par
conspuent, il a eu besoin d’un efficient
car, pour les choses
douées de matière, c’est là une proposition démontrée. Maisre
qui est incorjwrel et immatériel n’a dans son essence aucune
possibilité, et tout ce qui est en lui est perpétuellement en acte.
On ne peut donc pas lui appliquer le raisonnement en question,
et pour lui il n.est point impossible que' tantôt il agisse et tantôt
il 'n’agisse pas. Pour l’étre séparé , ce n’est là ni.un change-
ment, ni un passage de la puissance à l'acte. Nous en avons une
preuve d an s ءه ״
'ءاتم
»
’ qui, selon l’opinion d’Aristote cl deses sectateurs, est séparé, et qui, cejjendant, tantôt agit et tantôt
leur »٤ , forcit ’،׳־،*,״،״، par ، ״ ،t) Littéralement : est )، ,، ״,. ،ء،،» ,opinion
Voir au chap. xtv, la cinquième méthode.)*(
ء ف ء ״ ، ء
doute est tris،
')»(Littéralement : La réfutation
le raison.c’e8t-i-dire، ، ״,. ״* ،،,’*،*،،Littéralement : Cette()
nement par lequel on conclut que l’agent «jui tantôt agit et tantôt .n’agit
: ? و : ى إ ث ء : ;: ٥:ه; p٥ apeu، »'appliquer qu'à un corps composé de matière etأ:لل
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139DEIXIÈME PARTIE. — CIIAP. XVIII.
n’agit pas, comme ’ه exposé Abou-Naçr dans son traité de -» م ر
ءل(.)״ /ء s’y exprime en ces termes : « Il est évident que l’ n teilect actif n’agit pas fttrpétueliement ل mais, au contrairetantôt il agit et tantôt il n’agit pas. » Voila ce qu’il dit textuel-
lemenl et c’est évidemment la vérité. Mais, bien qu’il en soitainsi, on ne dit pas cependant que l’intellect actif soit s u lta nchangement, ni qu’après avoir été agent en puissance, il le soitdevenu en acte, parce qu’il aurait fait dans un certain momwt« qu’il n’aurait pas ftit auparavant î car il n’y a pas de rapportentre les corps et ce qui est incorjwrel, et il n’y a de similitude(entre eux) ni au moment de l’action, ni au moment oU ils s’al»-tiennent d ’agir. Si l’action des formes matérielles et celle del'élre séparé sont- (l’une et l’autre) appelées ' », ce n’est que. par homonymie; c’est pourquoi, si l’ôtre séparé n’accomplit pasdans un certain moment l’action qu’il accomplira plus lanl, il-ne s’ensuit pas de là qu’il aura passé de la puissance â ’acte,.comme nous le trouvons dans les formes matérielles.
n pourra J»u^ôtre croire que dans ce que je viens de direil y a quelque sophisme Si, d ira-ton . l’intellect actif nécessai-rement agit dans un certai.n moment et n’agit point dans un
autre moment, ce n’est point à cause de quelque chose qui soitinhérent à son essence, mais'à cause de la disposition des ma.tières î de sa part, l’action s’exerce perpétuellement 6ur tout ce
qui est disposé , et s’il y a quelque chose qui empêche l’action,cela vient de la disposition de la matière, et non pas de l’intellect
intituléL’auteur veut parler d’un petit traité d’Al
Fartb)!(
ا,.et qui a été publié en latin sous le titro de؛ ت تح ع ل ا .ن ن و ف ع م ل ا و
(.2.etc., P. 350, et !'،
«., n Voy. mes Mélanges
)!״ ، ، ״ ، ،״ ، ، ״ ء ء ، ء ء
Le passage que l’auteur va citer se trouve vere la fin de ce traité.
Michael Rosenstein, a publié.. ״ .Récemment un jeune rabbin allemand
eomme thèse de doctorat, la version hébraïque de cet opuscule, a-
pagnée d’une traduction latine et de quelques notes : Abû-Nassr Alfarabii
.8
-Brcslau, 1898, inء ء
.״ ،ا ״ ء ״
intellectitqut׳ ا ء س ء ء ، ا
de
-
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I>CUXt XK PARTIE. - enAP . XVHl.140
٥ lui-méme ( ) . - Que celui là do.cqui pense ainsi(i) sachehie.
que nous n.avons pas pour bul de faire connaître la cause pour
laquelle Dieu a agi dans un.certain moment et non dans.un au-
re ١ et. .en citant cet exemple, nous n’en avons pas conclu que,
puisque !.intellect actif, qui est séparé) agit dans un temps et
n.agit pas da
s un autre, il doive en être de même de Dieu (»)
Nous n.avons pas dit cela, et nous n.avons pas fait cette conclu-
sionן
et si nous avions fait cela. c.eAt été en effet un sophisme..
Mais ce que nous en avons conclu, — et c.est une conclusion
vraie, - c.est que, bien que !.intellect actif, qui n’est ni un
corps ni une force dans un corps, agisse dans un certain m o.ment et n’accomplisse pas la môme action dans un autre mo-
ment, n’im p te quelle en soit la cause, on ne dit pas jwur
cela do lui qu’il ait passé de la puissance à l’acte, ni qu’il y
ait eu dans son .essence une possibilité
ni enfin qu’il ait besoin
d’un efficient qui le fasse passer de la puissance à l’acte (
(
Ainsi se trouve écartée de nous cette ^av e objection qui nous
a élé faite par ceux qui soutiennent !’éternité du monde
car.
( ) Cf. le t. I, p. 311, et ibid.) note 4.
(ة) C'œt-à-d؛rc celui qui croit qu'en argumentant de l'intellect actif j’ai fait un raisonnement sophistique, et qu'il n’y a pas d'analo^e entre
cetinteltat et Dieu.
(3) !.'auteur veut dire؛
De la similitude quo nous avons établie entre Dieu et l'intellect actif, nous n'avons pas conclu que l'action, chez l'un
et l'autre, dépende de la disposition de la matière, et que l'action do
Dieu puisse, comme celle de l'intellect actif, être quelquefois interrom-
pue par les obstacles qui surviennent dans la matière. Cf. le 1.1. Il ء .,
oti l'auteur dit que Dieu est loujoura intellect en acte, et que sa perce
tion ndprouve aucun empêchement ni de lui-mème, ni d'autre part. On
verra plus loin que la cause pourquoi Dieu a créé dans un certain mo- ment, Maimonide la cherche uniquement dans la volonté divine.
(4) l'auteur n.a pas complètement achevé sa penste, et il fait sous-
entendre ce qui suit ذ Par conséquent. Dieu aussi a pu ne pas agir do
toute éternité et a pu créer 10 monde à une certaine époque, sans que
pour cela on soit fondé ف soutenir qu'en créant le monde, il aurait pas^
de la puissance ، l'acte, ce qui supperait un efficient antérieur ؛ lui.
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comme nous croyons
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qu’il n.y aurait pas d’obstacles Jjour atteindre le but, puisque
l’action, dans ce cas, obéit à la seule volonté.
On Jjourrait nous objecter : Tout cela est vrai; mais n'y a.t.il
pas changement en cela môme que tantôt on ء و et tantôt on
ne veut pas (
)? A cela nous répondrons : Non î car ce qui con.stitue la véritable idée de la volonté, c'est de vouloii. et de ne
pas vouloir. Or, si celte volonté appartient à un être matériel, et
que ce qu’on cherche par elle soit un but extérieur, ce sera une
volonté sujette au changement, en raison des obstacles et de ce
qui peut survenir; mais la volonté de l'étre « ٥ ٥ ', qui n'est
aucunement déterminée par autre chose, n’est point sujette au
changement, et, s’il veut maintenant une cliose et demain autre
chose, cela ne constitue pas de changement dans son esMnce,
ni n’exige une autre cause (en deliors de lui', de môme qu’il n’y
a point changement en ce que tantôt il agit et tantôt il n’agit
pas, comme nous l’avons exposé. On exposera (plus loin)(*) que
ce n’est que par homonymie qu’on applique à la fois à notre
volonté et à celle de l’être séparé le nom de volonté, et qu’il n'ya jwint de similitude entre les deux
volontés. - Ainsi donc,
cette objection se trouve également détruite, et ,il est clair qu’il
ne résulte p r nous de cette méthale rien d’inadmissible (»)
ç'est là ce que nous voulions (obtenir), comme lu sais.
La troisième méthode est celle oU l’on prouve 1’èternité dU
monde (en raisonnant) ainsi : Quand la sagesse (divine) décidequ’une chose doit apparallre, elle a apparu ( ؛) or, la sagesse
(!) C’est-à-dire : si l’on supposait que Dieu a créé te monde à une ccr-
taino époque, ayant voulu alors ce qu’il n’avait pas voulu auparavant,
ne serait^e pas là lui attribuer le changement?
(2) Les Alitions de la version d’Jbn-Tibbon ont ר א ב ת ה , au prétérit;
il feut lire א ב ת , au futur, comme l’ont les mss.
(3) C’est^dire, que de cette deuxième méthode on ne peut tirer au. cune conclusion pour combattre notre système et en démontrer l’inad. missibilitd.
(4) C'est-à-dire : Tout ce que la sagesse divine décide doit avoir lieu
immédiatement ; car ce qu’elle décide est nécessaire et ne peut pas un
seul instant ne pas exister.
142 DEUXIEME PARTIE. — CHAP. XVIII.
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143DEIXIÈME PARTIE. — CBAP. XV״ , .
de Dieu étant éternelle comme son essence, ce qui en résulte est
(également) éternel (I). - Mais c'est là un raisonnement très
faibleأ
car, de même que nous ignorons pourquoi sa sagesse a
exigé que les sphères fussent (au nombre de) neuf, ni plus ni
moins, que les étoiles fussent aussi nombreuses qu'elles sont, ni plus ni moins, et (qu’elles ne fussent) ni plus grandes ni plus
^tites, de même nous ignorons jwurquoi la sagesse, à une
époque (relativement) récente, a fait que l’univers existât après
ne pas avoir existé ( ). Tout se conforme à sa sagesse pcrpé-
tuelle et invariable 5 mais nous, nous ignorons complètement la
loi de cette sagesse et ce qu’elle exige(»). Car, selon notre opi.
nion. la volonté se ronforroe également à la sagesse tout (dans
Dieu) est une seule et mèmè chose, je veux dire que sa sagesse
est son essence, car nous n’admettons pas les attributs ( ). Tu
entendras teaucoup sur ce sujet, quand nous parlerons de la
Providenre(
) — Par celle considération donc, tomto aussi
cette absurdité (qu’on nous attribue) ( ).
Quant à ce qu’Aristote dit que les peuples, dans les temps
anciens, croj’aient d’un commun accord que les anges habitaient
Voir RUcbap. XIV, la 8ep،ième méthwle.)!(exigi,״ «»«، ، »mime que(2)Littéralement
fait txie
!، ״
()’،״ء״ ، ״
,»،،،
de,»،
....ء ،ء . ter
ך ר ד י מ כ ח ה י ה טה פ ש מ ו 3)La vereion d'ibn.Tibbon, qui porte)n’cst pas tout؛ ، feit exacte: Al-’ltarizi traduit plus exactement
מח כ ח ה י ה בה ו י ח ו
(4) L’auteur veut dire : Nous no pouvons pas mèmè dire que la sa- gesse de Dieu soit déterminée par sa volonté, o u آ׳ , ء ء car, selon nous, la volonté et à sagesse, dans Dieu, sont une seule et même chose,
l’une et l’autre étant son essence même. Cf. le t. 1, cbap. LUI, P. 214 et 215.
(5) Voy. la lit* partie, cbap. xtll et XVII, et cf.ئ
!.. partie,cbap. LXIX, P. 321, 322.
( ) C’est-à-dire, l’absurdité qu’on nous attribue implicitement par cette dernière démonstration de !’éternité du monde.
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145DEUXIEME PARTIE. - CHAP. XIX.
€ est necessaire (i). De même qu'on ne saurait dire de Dieu
pourquoi ii existe, ni comment existe ainsi, je veux dire «»» etا
incorporel, de mèmè'on ne saurait dire de .'univers dans son
ensemble pourquoi il existe ni comment il existe ainsi (que nous
le voyons); car il est nécessaire que tout cela existe ainsi, (jeveux dir.) la cause et son effet
et il est imposSible pour tous
deux de ne pas exister ou de devenii. autres qu'ils ne sont. Il
s'ensuit donc de cette opinion que toute chose doit néCessaire-
ment conserver toujours la nature qu'elle a, et qu'aucune chose
ne peu، en une façon quelcontflie, changer de nature. Selon cette
opinion, le changemen.t de nature d'un être quelconque est chose
impossible, et, par conséquent, toutes ces clioses n’ont pu naî-
tre par le dessein d’un être ayant une intention et qui aurait li-
brement voulu qu'elles fussent ainsi : car, si elles étaient nées
par un tel dessein, elles n’auraient pas existé ainsi avant que le
dessein en fût arrêté («). Mais, selon notre opinion, à nous, il est
lequel tout dans ،’univers suivrait une loi éternelle et immuable, et il
.montre que, notamment dans les mouvements des sphères célestes, on
ne saurait méconnaître l’action d’une volonté libre agissant avec inten.
tion et non par nécessité. Maimonide montre les invraisemblances qui
résultent du système d’Aristote, et il insiste notamment sur les diffi-
cultés que présentent certains passages du traité ٥ « Ciel. Ce chapitre
est un des plus importants dans la discussion engagée par Maimonide contre les péripatéticiens. Moise de Narbonne ayant répondu ، plu-
sieure obijections de l’auteur et ayant affaibli par !، , aux yeux de cer-
tains contemporains, l’effet que devait produire ce chapitre, Isaac
Abrarenel l’a expliqué dans un commentaire particulier, accompapié de
plusieura dissertations. Ce commentaire, intitulé ٥י ש ר ח les Cieux
nouveaux, était resté inédit; il a été publié, pour la première fois, par
WolfHeidenheim, ROdelheim, 1828, in-4 .
(!) Cf. le t. 1, chap. LXIX, P. 3.3-314.(2) Littéralement : Al׳.«، qu'on se ، ، , proposât, ou ai،»» م «ت ، ״.,11’, ،
ء, ء,, »»,"،،آ ’، c’est-à-dire : L’intention qui a voulu que les choses fus-
sent de telle et telle manière, quoiqu’elles pussent être autrement, de-
vait nécessairement précéder ces choses, et par conséquent elles n’au-
raient pas toujoure été telles qu’elles sont.
T. ״ . 1 .
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DEUXIÈME PARTIE.— CHAR. XIX.146
clair que les choses sent par su
l
d
UQ desse
. , et . . . para^
cessite. Il sa u٢ ٢a t donc que celui qui a formé le dessein te
changeât el formât un autre dessein. Toutefois ce ne pourrai
être, dans un sens absolu, un dessein quelconque; car il y a une
nature de limjwssible qui est stable et qui ne saurait é
re dé-truite (
( comme nous ..exposerons. — J.ai pour but, dansce chapitre, de te montrer, par des preuves qui apprwhentde
Ja démonstration} que cet univers nous indique nécessairement
un Créateur agissant avec intention (»), sans que pour cela je
veuille prendre à tâche ce qu’ont entrepris les Motécallemitt) en
détruisant la nature de l.étre et en proclamant l’atome, la per-
pétuelle création des accidents et tout ce que je t’ai exposé de
leure principes, dont le seul but est d’établir la détermination 5).
(1) C’est-à-dire : Il y a des choses naturellement impossibles et qu'il ne dépend pas de Dieu de changer, parce qu.il est de leur nature même d’être impossibles, comme, par exemple, la réunion des contraires dans
le même sujet et au même moment, ou la construction d
un carré dont la diagonale soit égale aux côtés. Voy. la 111. partie de cet ouvrage.chap. XV. etef. ci־dessus, P. tos.
ة) ) Littéralement : Qu*il est (ou qu'il existe) par ئ dessein d’un (être) ayant une intention.
(3) Littéralement : de leursprincipes qu'ils nesesont efforcés dTexposerque pour faire trouver la détermination. L’auteur veut dire que toutes les pro-
positions des Bfotécallemtn ont uniquement pour but d’établir que c’est la volonté divine qui détermine chaque chose dans l’univers. Sur le sens du mot détermination voy. le t. I, p. 426, note 3. — La version d’Ibn-Tibbon est ici absolument inintelligible؛ elle porte : ר ש נא מ תא ל ד ת ש ה
ו ע י צ ה ל י צ מ ה ל ו א י ב ה . lbn Falaquéra(4f , 4 ha-M 0 ré, P. .00) tra- duit plus exactement: ר ש א ؛ ל ד ת ש ה ע י צ ה ל א צ מ ה ל ו ג ס ה d . même Ài-’Harîzi ר ש לא ד ת ש ה ע י צ ה ל ד יכ צ מ ה ל ל ב ג ה ה . On voit par les notes critiques d’Ibn-Falaqudra (Append., P. 154) que
les mss. d’Ibn.Tibbon portaient aussiר ו א י ב ה
, comme plus loin.:ו ג ו כ ו
ה؛ וב א י ב ה probablement ce dernier avait dans son texte arabe
יه כ ל ת ל א י lieu de ؛ ת ל א ١ La note dlbn-Falaquéra étant très cor- عل ه édition imprimée, nous la reproduisons ici plus C O - -
י א יא3ל צ ג צ ת ל א ؛ ת ע ה י צ מ ה ל ו א י ב ה ת ק ת ע ה ו ”ء ل א י צ מ ה ל ו ג ס ה אח י ת ה ה כנ י וא א י ב .
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Il ne fa u t pas creire qu'ils aient dit aussi ce que je vais direأ
mais ce q u ’. t t ne saurait mettre en doute, c'est qu'ils ont visé au
mèmè b u t que moi. Ils parlent donc aussi des choses dont je
vais parle r» ayant en vue la détermination, mais Jiour eux. si
telle plante est plutôt rouge que lilanche, plutôt douce qu'amère
c’est tine particularisation au mèmè litre que celle du ciel ayant
de préférence celle figure qu’il a, et non pas la figure carrée ou
triangulaire (
)., Eux, ils ont établi la détermination au moyen de
leurs propositions que lu connais déjà (؛
), tandis que moi. j'éta-
blirai la détermination, là oU il le faut, au moyen de propos؛
-
tions philosophiques puisées dans la nature de l'ôtre.
le vais exposer celte méthode, après avoir dabord posé en
princ'
j»
ce qui suit؛
toutes les fois qu'une matière(») est com-
mune à des choses qui diffèrent entre elles d'une manière quel-
conque, il a fallu nécessairement, en dehore de celte matière
commune, une cause qui ait feit que ces choses eussent, les
unes telle qualité» les autres telle autre, ou plutôt (il a follu) au-
tant de causes qu'il y a de choses différentes, c'est là une p ro
DEUXIÈME PARTIE. - CBAP. XIX. 147
pat de différence pour n'yء، ,״ ا ء ״ ، 5:Littéralement()ء ء'-ء ء couleur r....،ء , à plante par»،entre ta particularisation deئ ت٤،״ ا ء ا 1'ه ء٤rexclusion״ ء ״ أ ٤٥ par ׳׳1ء *٤ ׳
figure car. ء»، ء'،״. ء,،’ figureء ، ، ء particularisation du ciel par
En d'autres termes : Ils ne font pas de différence entré’. ،٣
»،م
rie tes choses sublunaires, soumises à certaines lois physiques qui en ex-pliqnent les propriétés particulières, et les corps célestes, dont les par.
ticularilés ne peuvent pas toutes s’expliquer par une loi naturelle, et l’on reconnaît la volonté de Dieu, laquelle a librement préféré tel état 0٥de choses à tel autre.
(2)C’est-à-dire, par des propositions qui nient toute loi de la natureet toute causalité, et qui attribuent les particularités de toutes les cho-
ses, tant sublunaires que célestes, à !’intervention directe et immédiste t. I,)״ ،de la Divinité. Voy. surtout la VI* projjosition desه٤»اا
.(chap. LXXIII, P. 388 et suiv:et celle d’Al-’Harîziמ ח ה ש י :version d’Ibn-Tibbon porteم(3)
ץ א י!. ד א מ ל א (18.de même l’un des mss. ar. de Leyde (nכ ט؛ ח ה.comme ،’ont les autres mssא דכ, א faut lireמ
-
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position sur laquelle tombent d’accord les partisans de l.èter-
n té (du monde) et ceux de la création. Après avoir posé ce
principe, J’aborde l'exposition de ce que j ’avais en vue, (en dis-
cutant) sous la forme de question et de réponse, sur l’opinion
d’Aristote. Nous posons d’abord à Arislote la question suivante ة Tu
nous as démontré que toutes les choses sublunaires ont une
seule et môme matière, commune à toutes و quelle est donc
alors la cause de la diversité des espèces qui existent ici-bas, et
quelle est la cause de la diversité des individus de chac-une de
ces espèces? - Là-dessus, il nous répondra : Ce qui cause la
diversité, c’est que les choses compoSées de cette matière dif.
forent de mélange. Cette.matière commune a reçu d’abord
quatre formes, dont chacune est accompagnée de deux quai
lités ( ), et par ces quatre qualités elle devient les éléments de
ce qui en est composé (2); car .ils (les éléments) s’entremêlent
d’abord par suite du mouvement de la sphère céleste, et ensuite,
ayant formé un mélange tempéré (3)
la diversité survient dans
448 DEUXIÈME PARTIE. CBAP. XIX.
( ) Ce sont les formes des quatre éléments, dont chacun a deux qua- lités ; le feu est chaud et sec, l’air est chaud et humide, l’eau est froide et humide, et la terre est froide et rèche. Voy. mes Mélanges de philoso-
phie juive et ه , ء , p. 88, note 1, et les passages d’Aristote et de Gallien qui y sont indiqués.
(ة
) C’est-à-dire؛
par les quatre qualités, qui, réunies deux،
deux, constituent les quatre formes des éléments, la matière devient un qua- druple corps élémentaire pour tout ce qui se compose de cette matière. - L e verbe ת ר א צ et le suffixe dans א ז ו נ מ se rapportent، ך ל דת א מ ל א
cette matière, les deux traducteurs hébreux ont mis le verbe et le suffixe au pluriel؛ Îbn-Tibbon a : ו י ה ؛ ו ד ו ס י מ כל ר ו ה ש ה ס Ai-'Harizi ؛
ו ש ע ג ו ד ו ס י כ כמל ר ו ה ש ה מ . D'après ces versions, les deux
formes féminines se rapporteraient grammaticalement aux quatre formes ( ע ב ר א וצ ), ce qui serait peu rationnel؛ car ce qui constitue les quatre elimentS) ce ne sont pas les formes, mais plutôt la matière universelle,
. revêtue de la forme élémentaire.(3) le verbe س م ا signifie sentremèler, c’est-à^ire former un raé-
lange confus ( ء >-), tandis que, par؟ ت م را , on désigne un mélange
-
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149DEUXIÈME PARTIE. — CMAP. X.X.
les choses mêlées qui sont composées (des éléments) à des de-
grès différents de chaud de froid » d'humide et de sec. Par ces
mélanges divers, elle (la matière) acquiert des dispositions di-
verses jwur recevoir des formes diverses, et ces formes, à leur
tour la disjwsenl pour la réception d’autres formes, et ainsi desuite. La matière (substratum) d’une seule forme spécifique
possède une grande étendue de quantité et de qualité, et c'est
en raison de cette étendue qu'il y a une variété d’individus
de la môme espèce, comme cela a été exposé dans la science
physique.-Tout cela est vrai et évident pour celui qui est équi-
table envere lui-même et qui ne veut pas s’abuser.
Ensuite, nous adresserons encore à Aristote cette autre ques-
lion : S'il est vrai que le mélange des éléments est la cause qui
dispose les matières à recevoir les formes diverses, qu’est.ce
donc alors qui a disposé cette matière première de manière
qu'une partie reçût la forme de م ت , et une autre partie la forme
de terre, et que ce qui est entre les deux (devint apte) è recevoir
la forme d'a٥
u et d '. ir? Puisque le tout a une matière com-mune, qu'est-ce donc qui a rendu la matière de la terre plus
propre à la forme de terre, et la matière du feu plus propre à la
forme de ۶ م ت ل — A cela Aristote fera la réponse suivante :
Ce qui a feit cela, c’est la différence des lieux(.) 5 car cc sont
ceux-ci qui ont prtxluitdans la matière unique des dispositions
diverses. La partie qui est plus près do la circonférence a reçude celle-ci une impression de subtilité et de mouvement rapide et.
approche de sa nature, de sorte qu’ainsi préparée, elle a reçu la
forme deت ل
mais, à mesure que la matière s'éloigné de la circon.
forence (et qu’elle est) plus près du centre, elle devient plus épais-
se, plus consistante et moins lumineuse
elle se fait alors terre,
et, par la mèmè raison, ء ه et air. 11doit nécessairement en être
٠٥
1.8 éléments divers sont répartis partout avec une égalité parfeile,
un mélango égal et proportionné (
-
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ainsi ؛ car ״ serai، absurde (de dire) que cetle matière n'est point dans un’lieu, ou que ia circonférence est elle-mème le cea. tre, e l ء م ء ه .׳ آ ء ء . c'est donc là ce qui a fait qu'elle devaitsepar- t i à r i s e r par des formes diverses, je veux dire ce qui l’a dis- posée à recevoir des formes diverses.
Enfin nous lui demanderons encore ؛ La matière de la circon. férence, c’est-à-dire du ciel, est-elle la môme que celle des élé- ments?— Non, répondra-t-1 ; mais, au contraire, celle-là est une autre matière, et elle a d'autres formes(.). Si on donne en
même temps aux corps d'ici-bas et à ceux-là (d’en haut) le nom de corps, ce n’est que par homonymie, comme l’ont exposé les modernes ). Tout .cela a 616 démontré־
Écoute maintenant, lecteur de ce traité! ce que je dis, moi. - T u sais qu’il a été démontré par Aristote que de la différent des actions on ^ut inférer la différence des formes (5). Or,
comme les mouvements des quatre éléments sont droits, tandis
que le mouvement de la sphère céleste est circulaire, on recon- nalt (d'abord) que la matière des uns n’est pas la môme que celle de l’autre, ce qui est une vérité résultant de la spéculation
ISO DEUXIÈME PARTIE. - CHAR. XIX.
(!) Voy. le t. I, P. 217, note 3, et ci-dessus, P. 25, note ، .(2) Selon Abravanel, l’auteur ferait allusion aux commentateura
d’Aristote, et notamment i Themistius. Celui(؛
avait fait observer que la définition qu’Aristote donne du corps, ، savoir qu’il est ce qui a Ion. gueur, largeur et profondeur (traité du Ciel, liv. I, chap. 1), nes’ap. plique pas exact'ement aux corps célestes أ car, ceux(؛ étant d’une sim- plicitd absolue, les dimensions ne s’y déterminent jwint, comme dans les corps sublunaires, par la forme corporelle survenue ف la matière, mais 8’y trouvent toujoure en acte et sont inhérentes à leur matière. Ce
sont donc des dimensions d’une autre nature, formant des corps d’une autre nature, et par conséquent ce n’est que par homonymie que les noms de et de ،.rp* sont appliqués en même temps au cielel aux choses sublunaires. Voy. Abravanel, Schamalm 'luidaschtm, fol.
(3) Ainsi qu’il a été .lit plus haut (chap. XII), les corps n’agissent les u n sur les autres que par leur forme ; toutes les fois donc qu’il y a une différence dan.8 l’action respective qu’exercent certains corps, il fout supposer que leure formes sont différentes.
-
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؛
DEUXIÈME PARTIE. — CIIAP. XIX.
physique; mais, comme on trouve aussi que ceux-là (les élé-
meuts) qui ont les mouvements droits, diffèrent de direction, se
mouvant les uns vers le haut, les autres :ers le bas, et que
ceux-là même qui se dirigent du même côté ont le mouvement
plus ou moins rapide ou lent, on reconnaît qu’ils diffèrent deformes. C'est ainsi qu'on a reconnu que les éléments sont au
nombre de quatre ( ). C'est par une argumentation absolument
semblable qu’on arrive à conclure que toutes les sphères cé
lestes ont une môme matière car toutes elles se meuvent circu.
lairemenl. Mais, en foit de forme) les sphères diffèrent les unes
des autres (*); car telle se meut de l’orient à l’occident, et telle
autre de l'occident à l'orient (ا ) , et, en outre, les mouvements
difôrent par la rapidité et la lenteur. On doit donc encore lui
adresser (c'est
à^l
re à Aristote) la question suivante : Puis-
que toutes, les sphères ont une matière commune, et que dans
chacune d'elles le substratum a une forme particulière qui n’est
pas celle des autres, qui est donc celui qui a particularisé ces
( ا ) Voy. Aristote, traité du Ciel, liv. IV, chap. ، et ٥ .(2) Littéralement Mais la forme de chaque sphire diffire de la forme de؛
l'autre sphire.
(3) Les anciens, croyant la terre immobile et n'admettant pas, en général, sa rotation autour de son axe c Almageste I, 6), durent chercher ،
expliquer d’une autre manière comment il se fait que le soleil et toutes les planètes accomplissent, en vingt٩ uatre lieures, autour de la terce, un mouvement d’orient en occident, opposé aux mouvements divers qui leur sont propres et qu’ils accomplissent dans des périodes plus ou moins Ion- gues, en se transportant d’occident en orient, vers «lies des étoiles fixes qui arrivent plus tard au méridien. On croyait donc que la sphère 8upé_ rieure, appelée la sphère diurne, avait seule un mouvement naturel d’orient en occident, dans lequel elle entraînait avec elle les sphères
des sept planètes, ce qui n’empèchait pas ces dernières d’acwimplir leur propre mouvement Jiériotlique d’occident en or » t. Voy.liv. 1, chap. 7, et.cf. le t. I de cet ouvrage, P. 3S7, note 3. Quant à la sphère diurne, il y en a parmi les Arabes qui l’idenlifieat avec eelle des étoiles fixes, tandis que d’autres en font une neuvième spbére d^ nuée d’étoilés. Voy. ci-dessus, P. S7, note 3.
-
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DEUXIÈME PARTIE. - ClIAP. XIX.IS S
substrata et qui les a disposés pour recevoir des formes diver-
ses? Y a-t-il, après la sphère, autre cliose à quoi on puisse atlri- buer cette particularisation, si ce n'est Dieu, le très haut?
Je dois ici appeler ton attention sur la grande profondeur
d'Aristote et sur sa compréhension extraordinaire, et (te faireremarquer) combien, sans doute, cette objection l'a embarrassé,et comment il s'est efforcé d'en sortir par des moyens où (lanature de) l.élre ne lui venait pas en aide. Car, bien qu'il n’ait pas mentionné cette objection, il est pourtant évident, par ses paroles, qu'il désire nous présenter systématiquement l'existencedes splières. comme il a fait pour ce qui est au-dessous de lasphère céleste ), de manière que tout ait lieu par une nécessité phj’sique et non par l’intention d'un être qui poursuit le but qu’ilveut et qui détermine (les choses)'(»), de quelque manière qu’illui plaise. Mais il n’y a point réussi, et on n'y réussira jamais.Il s’efforce de donner la raison 1“ fKJurquoi le mouvement de lasphère part de l’orient et non de l'occident (5)2 ٥ pourquoi (les
ء'« ء ئ ء ء ״ ء ء ( orionnt (ou rangé»ء1 1)Littéralement: Comme il ) ta sphère. Les éditions de la vereion d’Ibn-Tibbon ce qui « ، au-dessous
ta sphire de ta lun،,- mais les mss. portent simple-ג ל ג ר. י :portentה
ך ל פ ל א .,et de même tous les mss. ar ג ל ג ה ,ment
1rtan،. Voy. ler، ،par la détermination d'un d ،2)Littéralement)
.31.1,P. ،
26, note 3)L'auteur veut parler de la sphère supérieure, qui, comme on l’a)
vu, se meut d’orient en rccidcnt. Il fait évidemment allusion ، un pas-
Aristote clicrche ، indiquer la chap. 5, 0 ,.sage du traité du Ciel, liv
t il,raison pourquoi le eiel se meut de gauche à droite; de môme, d
que dans les mouvements droits (des éléments) celui qui se dirige vere le haut est le plus noble, de môme, dans les mouvements circulaires des
,.sphères célestes״ 0’est celui qui se dirige en avant ou vere la droite
paraîtrait donc qu’Aristote parle ici plutôt du mouvement des planètes que de celui d.u ciel supérieur; car, «I avant {il; T. Kpiod I»), ou vers la
,VJ[* ٢*غم7 ا ا ؟ ، ة 2.chap .ف. droite, signifie vers l'orient. Cf
8 ( Ittptftpig:ل الغ / م01rilf xaraا 1ء1ب'8T.üا’«م.« «xت
ما. ءف ء'ء،،ل ة ,ء ؟ ، ، ا tinا’:0 .Suret T ״ ءااأTWVم أل
.Mais l’assertion de Maimonide est fondée sur la vereion arabe, qui
-
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sphères) ٥1 Je mouvement, Jes uoes rapide., les autres !٥٤١ CO
qui dépend de؛
.ordre de teur sition vis-à-vis de la sphère
sujrérieure ( ); 5 pourquoi chacune des sept planètes a plusieurs
sphères, tandis que ce grand nombre (d.êtoiles fixes) est (fens
une seule sphère (ء
). Il s.efforcc d’indiquer les causes de tout cela, afin de nous présenter la chose suivant un ordre physique (existant) par nécessité. Ce^ndant, il n’a réussi à rien de tout cela 5 car, si tout ce qu’il nous a ex sé à 1’êgard des choses sublunaires est systématique et conforme à ce qui existe (réelle- ment) et dont les causes sont manifestes, et si on peut dire que
tout y a lieu par une ۶ ئكءءء׳ء (résultant) du mouvement et des forces de la sphère céleste, il n’a pu donner aucune rai^n évi
(lente pour tout ce qu.il a dit à légard de la sphère céleste, et la
chose ne se présente pas sous une forme systématique, de ma.,
comme en le reconnaît par la vereien arabe-latine, avait sensiblement altéré le. texte grec. La dernière phrase du chap. V (P،>T، T V7،، />Xtt.fr.0t،
T،
XIVIV x a i a7ra٧ ،
TTv
x a i T،،٧
TÏJV 0 7
TifUWTtpov) est ainsi paraphrasée dans la vereion arabe-latine (fol.
١ة
col. :( Melius enim et nobilius est ut cœlum moveatur 8em r sine cessatione, et quod motus ejus sit ex nobUissimo locorumو quod est dextrum. Manifestum ، igitur quare cœlum movetur ex oriente ad occidentem, et ء ,،ه״ ..»
(1) Voy. ibid .1 chap. 10, où Aristote dit que, les sphères des planètes ayant un mouvement opposé i celui du ciel su^rieur, celle qui est la plus
rapprrchée de ce dernier a le mouvement le plu٥
lent, celle qui en est la plus éloignée a le mouvement le plus rapide, et de môme le mouve- ment des autres est, en raison de leur distance respective du ciel 8upé- rieur, plus lent ou plus rapide .7 0ج . . . T . [JLiv 7 7 ٧ ٣ TY,ç x a i 7 tpÛTT)Ç 7?
ه
/0، م
, ïï>
tOTt ،ء ، أ
0ح )بم TOV av ro O X٧ X>OV, T . ة د Itoppàt•
xÔLXùê h i).c xfr rw, X. — Ainsi, la révolution périodique de Saturne dure trente ans. celle de Jupiter douze ans. et ainsi de suite jusqu.، la révolution de la lune, qui s.accomplil en moins d’un mois.
(
) Voy. i b i ) chap. 12 :מ
piv 7«/) icpûxo [lia oZtra roVAa xttH TWV.wpccrwv TWVOtioiVy ai 3، 1:oï).ai GVffat IV f ،ôvov ir.âax)) TWV7ذ م !)avofxivwv 11 OTIOUV1t)c،0٧ r fiptxoti fopdç, X. . Lf. Métaph.) liv. XJI, chap. 8, ٥ ٥ Aristote cite les opinions d’Eudoxe et de Callippe sur les diflérentes sphères qu’il faut supposer ، chaque planète pour en expliquer le mou- vement.
D E l l l k lE PARTIE. — CHAP. XIX. 15 3
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DEUXIÈME PARTIE. — CIIAP. *I*154
ère qu’on puisse en soutenir la nécessité. En effet, pour ce qui.
celles qui on le mou.01es des sphères, nous voyons que
vemenl plus rapide son
au.dessus de celles qui ont le mouve-
ment plus lent, tantôt celles qui ont le mouvemen
plus lent
.son
au^essus de celles qui on
le mouvement plus rapide, tanenfin elltt ont les mouvements égaux, quoiqu’elles soient au.
Il y a encore d’autres choses (qui)!(dessus les unes des autres
(!) Isaac Abravanel rapjwrte sur ce passage, qui est assez obscur, !.interprétation d.un autre auteur, qni me parait extrêmement forcée (voy. Sehamalm hadaschim, fol. 6). Cet auteur croit que Maimonide,
en disant qu’1 y a des sphèros plus rapides qui sont au-dessus de celles qui ont le mouvement plus lent, veut parier, d’une part, des mouve. ments ^riodiques propres aux sphères resjwctives de chaque planète, et, d’autre part, des mouvements des a ^ & s des planètes qui lui sont inférieures car le mouvement de précession de ces apogées est presque؛aussi lent que celui de la sphère des étoiles fixés. Or, il est évident que la sphère de Saturne, par exemple, est plus près de la huitième sphère
que 1’apogée de Jupiter, et،
plus forle rairon que celui de Mara et des autres planètes ; de même, la-sphère de Jupiter est plus élevée que l’ajw. géede Mare, et ainsi de suite. Si ensuite Maimonide dit qu’il y a des sphères qui ont les mouvements égaux, quoiqu’elles soient au-dessus les unes des a u ^ , le mèmè auteur ^nse qu’il veut parler de ces mêmes apogées qui tous, à ce qu’il parait, ont les mouvements égaux, ، l’exception de ceux de Mercure et de la lune؟ ou bien, des révolutions périodiques du soleil, de Vénus et de Mercure, qu’on croyait être d’une égale durée. — Mais il n’est pas probable que Maimonide ait comparé entre eux des mouvements d’une nature aussi diveree. Il se peut qu’en disant que certaine sphères qui ont le mouvement, plus rapide sont au-dessus de cellœ qui ont le mouvement plus lent, il veuille ^rler de la planète de Mercure, qui, selon une opinion qui lui parait probable (voy. cWessus, chap. IX.). se trouve au-dessus du soleil, et dont le mouvement ^riwlique vrai ^ t moins long que celui du soleil car on؛
lui attribuait une durée de dix mois cnriron. (Voy. Abravanel, /.ء
.) Par les planètes aux mouvements égaux et dont le mouvement frériwJi- que s’accomplit dans le même espace de temps ou ، peu pra, Maim^ nide entend u،^tre Vénus et le soleil. Ce^ndant nous n’osons rien affiraer ، cet égard ^ car il y a beaucoup de divergence daus les donn؛ qu’on trouve chez les astronomes arabes sur les révolutions périodiques
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DEUXIÈME PARTÏE. — CHAP. XJX. 5ي
deviennent) très difficiles, dès qu'on se plaw au point de voede
Ja nécessite{{), et je leur consacrerai un chapitre particulier de
ce traité {*).
En somme, Aristote, reconnaissant sans doute la faiblesse de
ce qu.il dit pour motiver ces choses et en i
uer les causes, a mis en tète, en abordant ces recherches, des paroles dont voici le texte : « Nous voulons maintenant examiner soigneusement deux questions qu.il est nécessaire d'examiner, et nous en di. rons ce que comportent notre intelligence (3), notre science et notre opinion 5mais pereonne ne doit pour cela nous taxer d'où-
trecuidance et d'audace. On doit, au contraire, admirer notre passion et notre zèle pour la philosophie; et quand noire exa-, minons les questions grandes et nobles ( ) et que nous parvenons à leur donner une solution tant soit peu solide, !’auditeur doit
de Mercure et de 'Vénus, et ؛ ، faudrait savoir quel!« étaient les données
adoptées par Maimonide. Cf. Almageste, liv. tx, chap. Itl et suiv.(!) Plus littéralement : A [égard de l'opittk (qui admet) que la chose
est par nécessité.
ة) ) Voy. ci-après le.chap. XXIV, oü l’auteur fait ressoriir tout ce que les hypothèses desépicycles et des excentriques ont d'invraisem- blable et de contraire à la nature.
(3) Tous les mss. ont א נ ל ו ק ע , et la version d’Ibn-Tibbon (édit. princeps) a
ו נ י ל כ ש
au pluriel,آ ״ ، ، ״ آ ء ء
»ء ء ء ر
, mais il faut peut-être
considérer ici le mot و و غ ئ comme un ء1ه־ ،’« «.
( A) Les mss. portent généralemern - ל ף.א ל י ז נ ל א ר ש ל א et la version d’،bn-T؛bbon a : וأ ל וה ^ ל ו ע מ ה ו ד ב כ נ ה mais deux versions arabes-lalines du texte d’ArWtote ont, l’une , «״ ، ، «, dispu- ، ه ، ء ء ، ا l’autre , ل®ء ،، topicas, ce qui fait'supposer qne leur texte
arabe Jjortait : ل ن ا م ل ا ن ل د ي م ل . Il parait que cette te0؟ n se frouvait
aussi dans quelques mss. ar. du Guide, et qu’elle fut pluà tard adoptée par Ibn-Tihbon . car. dans un ms. de la version de ce dernier (ms. hébr؛de la Biblioth. imp., n. 238, fol. 185 ), on lit : ת ו ל א ש ה ו י ק ל ח מ ה ת ו ד ב כ נ ה , et ces mots sont accompagnés de la glose suivante'’ ٥'ב
ת כ א ל מ ק ו ל ח מ ו צ נ ה ילי נ ה ל ו ל א ש כ בב קר ב ל ו ת ת מ א
א י ה ו ע צ ה כ כ א ל מ ל מ וה ג אל ב ל ו מ א הה ב .
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DEUXIÈME PARTIE. CDAP. XIX.156
éprouver un grand plaisir e
être dans la joie ( Tels sont ses propres termes. Il est donc clair qu’il reconnaissait indubitable
ment la faiblesse de ce qu’il disait à cet égard ; d’autant plus
que la wience des mathématiques était encore imparfaite de son
temps, et qu’on ne savait pas alors ce que nous savons aujour-d’hui i légarddes mouvements de la sphère céleste. U me sem-
bleque, si Aristote dit, dans la Méiaphystquef qu’on doit sup.
poser une intelligence séparée pour chaque sphère, c.est égale.
(1) Ce pasrage est tiré du traité du Ciel) liv. II, chsp.12,٠٥
Aristote exmine les deux questions suivantes î 1. Pourquoi les mouvements respectifs de chaque planète n’au^entent pas en raison de leur dis- tance de la sphère supérieure, qui n’a qu’un seul mouvement? car nous voyons, au contraire, que le soleil et la lune ont moins de mouvements que les planètes situés au-dessus, quoique celles-ci soient plus éloi٠ gnées du centre et plus rapprochées de la sphère su^rieure. 2٠ Pour- quoi la sphère supérieure a un grand nombre d’étoilés, tandis que cha.
cune des sphères inférieures n’en a qu’une seule? — La vereion arabe n’est qu’une paraphrase très libre du texte grec, dont nous nous con- tentons de citer le commencement : îv
٠
،v tfouropian 0 اءأ
irtpi ٠٥٠
tlr.ÔTuç av O(TT، 0٧١ء a iro p n e tit ! n ttp a r s o i y iy t iv T . ، v o٣ cvo . Ce qui veut dire : Comme il existe deux difficulté qui pourraient à bon droit embarrasser chacun, il faut essayer de dire ء ء quil nous 1 ء ء »״ -
ble. On voit que les m؟ ts TO۴
،،
لءءة
, id quoi ا
fidetuT) ont été para- phraés, en arabe, parء ء que comportent notre intelligence, notre ء ء , ءء et
notre opinion. Maimonide 8’cst donc donné une peine inutile, en expli- quant plus loin, d’une manière trts subtile, ce qu’Aristote a voulu dire par les trois mots intelligence) science et opinion ; car pas un seul de ces mots ne se trouve dans le texte grec. Les deux vereions arates-la- tines du traité du Ciel n’ont pas le mot ء ء م ل ، ، ء ״ ء ء Celle de Michel Scott (publiée sous le nom de P.ttJ Israélite) porte ذ Et volumus modo per- scratari de duabus quMtionibos, de quibus oporlet ۴ racrutatorem
peracrotari؛
et dicemus in eis secundum nostramscietiliam et nostram opi• nionem. L’autre veraion, anonyme et inédite (ms. lat. de la Biblioth. imp
٠١
fonds de Saint-Victor, n. 872, fol. 1،7), a les termes suivantsة
Volo autem nunc inquirere de duabus quæstionibus inquisitione su ^ çiento; convenit autem ut inquirat de his inquisitor. Dicam ergo in utrisquc secundum summam scmiiee nostrce ءء nostrce sententiee.
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157DEUXIÈME PARTIE. — CHAP. XIX.
ment à cause du sujet eu question, (c’est à
d
re) afin qu.il y
a une chose qui donne un mouvement particulier à chaque
sphère (
). Mais -nous allOTs montrer qu.il ne gagne rie.n par fi.
Quant à ce qu١il dit. dans le texte que j ’ai cité : ce que
rom ^rtent notre intelligence, notre science et notre opinion, j . vais .en expliquer le sens
car je ne l’ai vu (exposé) par au.
cun des commentateurs. Par les mots notre opinion il indique
le point de vue de la nécessité , c’est.à dire !.opinion de l’étermtè
du monde. Iæs mots notre science indiquent cette chose évidente
sur laquelle on est d’accorf, (à savoir) que chacune de ces cho.
ses (célestes) a nécessairement une cause et n.arrive point par
un simple hasard. Les mots notre intelligence signifient : not1 o
impuissance à indiquer, d’une manière tout à feit parfaite, les
causes de pareilles choses
cependant, il prétend uvoir en
dire quelque peu de chose. Et c’est en effet ce qu’il a fait car CO
qu’il dit de la rapidité du mouvement universel et de la lenteur
qu’a la sphère des étoiles fixes, (son mouvement) prenant une
direction oppo^ ١
est un raisonnement étrange et étonnant(*).
(1) L’auteur veut dire que, les raisons qu’Aristote donne (dans le traité du Ciel) des mouvements divers des planètes ayant paru insuffi- gantes, e.est sans doute F r cela qu ؛l suppose à chaque sphère une intelligence séparée١ qui concourt à en déterminer le mouvement parti,
culier. Le passage auquel il est fait allusion se trouve au liv. XII de la Métaphys.) chap. VIII.(2) Voy. ci-dessus P\ 153, note I. Sur la raison pourçuoi les sphères
ont le mouvement plus lent i mesure qu’elles sont plus rapprochées de la sphère su^rieurc(diurne), Aristote s’exprime en ces termes(dtt Ciel) II,20): r. P h 7 77٧س ٣م paWr a 5pa: ،Tce» T Si 7T0۶P»TCT>1râvT)VT.xurfaStdc TIJV«7r.7T.fftv• Le sens est:queles sphères les plus rapprochées dumou. vement diurne, qui ١ a d’orient en occident, subissent le plus l’influence
de ce mouvement, de sorte que leur mouvement opposé d’occident en orient est plus faible؛ et au contraire, celles qui sont le plus éloignées du mouvement diurne sont moins arrêtées dans leur mouvement op- posé, qui, par conséquent, est plus fort et plus rapide. - Ce raisonne- ment, en effet, parait rationnel (5١ft 7 v). comme dit Aristote. Si Maïm^ nide le trouve étrange et étonnant, c’est probablement parce que la
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DEUXIÈME PARTIE. — CUAP. XIX.458
De mêmeا
d qu’à mesure qu’une sphère est plus éloignée de la
huitième, il faut que s n mouvement soit plus rapide etل ̂ u r .
tant il n’en est pas toujours ainsi, comme je te l'ai exposé ( ). Et
ce qui est encore plus grave que cela, c’est qu’il y a aussi des
sphères au
de&0us de la huitième qui se meuvent de l’orient àil faudrait donc que celles qui se meuvent de l’orient
à l’occident fussent (chacune d’elles) plus rapides que celles qui
sont au-dessous, et que (généralement) celles dont le mouvement
part de l’orient fussent plus rapides, à mesure qu’elles sont plus
près du mouvement (diurne) de la neuvième (ء ), ftjais, comme
lenteur ou la rapidité du mouvement périodique des sphères (d'occident
en orient) n'est pas proportionnée à leur distance respeclive de la sphère supérieure, ou bien parce que, selon lui, il y a telle sphère plus rapide
que telle autre, et qui cependant se trouve au-dessus de cette dernière. l e mot ר ג ת ס מ ٩ étrange, n'est pas rendu dans la version hébraïque
d'Jbn.Tibbon, ni dans celle d'Al-'Harîzi.(1) Voy. ci-dessus P. 154, et ١.ه note 1.
(2) Selon Abravanel (l. . f o l s ), Maimonide veut parler du mou- vement rétrograde des nœuds des planètes, qui va d'orient en occident.
En effel, il n'est guère possible dCxpliqucr autrement ce passage ؛ car
aucune des sphères des planètes n’a un mouvement naturel d'orient en
rocident. Comme on imaginait des splières jwur chaque mouvement,
on en attribuait aussi au mouvement rétrograde des nœuds. Ainsi les Arabes donnent aux nœuds de la lune une sphère qu'ils appellent
ك ههل ن و ف م ل , ce que les auteurs ju ٢s rendent par ל ג ל ג י נ ת ה (voy.Yesdd ١ olâm% liv. 111, cliap. ١1 ٠1). Or, le mouvement des nœuds des pla-
nétes qui sont au-dessus de la lune est d'une lenteur extrême et pres^
que insensible, par rapport au mouvement des nœuds de la lune, qui, selon Maimonide, parcourent en une année 18٠, 44٠, 42" (v٠y٠Abrégé du
Talmud, traité Kiddousch ha-hodesch, chap. XVI, § 2). Mais, selon les
principes posés par Aristote, les sphères qui se meuvent d'orient en weident devraient avoir un mouvement plus rapide, à mesure qu'elles sont plus rapprochées de la sphère diurne et qu'elles subissent plus l'influence de cette dernière. Tel parait être le sens de l'objection de Maimonide, quelque subtile qu'elle puis3e paraître. Sur les nœuds et
leurs mouvements, cf. Riccioli. Almagpsium IXOVUIU) t. 1, parsl, P. 5.2.
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Je teء ه أ
déjà fait savoir, la science astronomique n’était pas de60n temps ce qu'elle est aujourd'hui.
Sache que, selon notre opinion à nous tous qui professonsla nouveauté du monde, tout cela est facile et .jnarche bion (dSc.
cord) avec nos principes car nous disons qu'il y a un être dé- terminant qui, pour chaque sphère, a déterminé comme il l’a
voulu la direction et la rapidité du mouvement, mais que nousignorons le mode de cette sagesse qui a fait naltre telle chose de
telle manière. Si Aristote avait été capable de nous donner la
raison de la diversité du mouvement des sphères, de manièreque tout f
٥
t en harmonie avec leur position réciproque, comme
il le croyait, c'eût été à merveille et alors il en eût été de la
cause de ce qu'il y a de particulier (pour chaque sphère) tlanscelte diversité des mouvements, comme il en est de la cause de
la diversité des éléments â l’égard de leur position (respective)entre la circonférence et le centre (de l’univers) ( ). Mais lachose n'est pas ainsi réglée, comme je te Î.ai exposé.
Ce qui rend encore plus évidente l'exislenco de la détermina
tion ( ) dans la sphère céleste, de sorte que personne ne saurait
lui trouver d'autre cause déterminante que le dessein d'un'être
agissant avec intention, c'est la manière d'exister des astres. En
effet, la sphère étant toujours en mouvement et l'astre restanttoujourefixe (3), 'cela prouve que la matière des astres n'est pas
la même que celle des sphères. Déjà Abou-Naçr (AtFarâbi),dans ses gloses sur Y A c r o à , s’est exprimé dans les termes sui-vanls : ( Entre la sphère et les astres il y a une différence
car
la sphère est transparente, tandis que les astres ne le sont pas.la cause en est qu’il y a entre les de’ux matières et entre les
(!) C’est-à-dire : La diversité qu’on remarque dans te mouvement des sphères aurait pu se ramener
ف
une cause physique, aussi bien qu’on peut expliquer, au point de vue physique, pourquoi tes quatre éléments occujwnt des positions diverses, les uns vera le centre, les autres vera la circonférence.
(2) Voy. ci-dessus P. 146, note 3.
(3) Voy. ci٠
dcssus chap..Vîl, P. 78, etهل
., note 4.
nE U X lilE PARTIE. — C A P . XIX. 159
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deux formes une différence, qnoiquepetite. » Telles sont ses expressions. Moi cependant je ne dis pas petite mais (je dis) qu’elles different ٥ uc ap , car j’en tire la preuve, non pas de la transparence, mais des mouvements. Il est donc clair'
pour moi qu’il y a trois matières et trois formes : I. des corps
qui, en eux-mêmes, sont toujours en repos, et ce sont les corps des astres î 2 des corps qui sont toujours en mouvement, et ce sont les corps des sphères; 3 des corps qui tantôt se meuvent, tantôt sont en repos, et ce sont les éléments. Or, jo voudrais savoir ce qui a pu réunir ensemble ces deux ma-
tières (
), — entre lesquelles il y a une différence extrême, comme
il me semble, ou (tout au moins) une petite différence (
) , comme le dit Ahou-Na.r, - et qui est celui qui a préparé cette union ؟ En somme, deux corps divere. dont l'un est fixé dans l'autre, sans y être mêlé, et se trouvant, au contraire, circonscrit dans un lieu parliculier de ce dernier et fortement attaché, (tout cela) sans le dessein d’un être agissant avec intention, ce serait là une
chose étonnante (3). Mais, ce qui est encore plus étonnant, CO sont
ces étoiles nombreuses qui se trouvent dans la huitième (sphère), toutes des globes, les unes petites, les autres grandes, ici une étoile, là une autre [en apparence à la distance d’une coudée], ici׳dix (étoiles) agglomérées ensemble, là une grande bande sans rien. Quelle est donc la cause qui distingue particulièrement cette
bande par dix étoiles et celte autre par le manque d’étoilés? Enfin, le corps de la sphère est un seul corps simple, sans diver-
sitè par quelle cause donc telle partie de la sphère convient-elleل
(1) C’esl-à-dirc, la matière des astres et celle des sphères.(2) Ibn-Falaquéra (Moré ha-Mori, P. 1.2) fait observer, avec raison,
que Maimonide se sert ici improprement du mot ن ن م (qui signifie
diversité ou variéti) et qu.il fallait direق ؤ ث
, comme dans le texto
d’At0u-Na؟ r.(3) L’auteur veut dire qu’il serait bien étonnant que l’astro fût fixé
dans sa sphère par suite d’une loi physique et nécessaire, et que cela ne peut s’expliquer que par la volonté du Créateur agissant librement et dans une certaine intention
. 6 0 DEUXIÈME PARTIE. - enAP . XIX.
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à l'astre qu
s'y trouve» plutôt que telle autre? Tout cela, comme
tout ce qui est de la mèmè espèce, serait très invraisemblable,
ou plutôt toucherait à l'impossible, si l’ou admettait que tout
vient de Dieu par ״ ' '،ة comme le pense Aristote. Mais, dès
qu'on admet que tout est d ٥
au dessein d'un être agissant avecintention et qui l'a fait ainsi, il ne reste plus rien dont il faille
s’étonner(.), ni absolument rien d'invraisemblable et il n'y a
plus lieu de scruter, à moins que tu ne demandes : quelle est la
cause de ce dessein ?
Tout ce qu'on sait, en somme, c'est que tout cela a lieu pour
une raison que nous ne connaissons pas, mais que ce n'est pas
cependant une œuvre inutile, ni due au hasard. En effet, tu sais
que les veines et les nerfs de l'individu cliien ou àne ne sont pas
l'œuvré du hasard, ni n’ont fortuitement telle mesure, et que ce
n'est pas non plus par le simple liasard que telle veine est grosse
et telle autre mince, que tel nerf se déploie en teaucoupde bran-
ches tandis que tel autre ne se déploie pas ainsi, que l'un des.
cend tout droit tandis qu'un autre SC replie sur lui-même carrien de tout cela n'a lieu que pour certains avantages dont on
connaît la nécessité. Et comment donc un homme intelligent
Jwurrait.il s'imaginer que les positions de ces astres, leurs me-
sures, leur nombre et les mouvements de leurs sphères diverse
soient sans raison, ou l'œuvré du hasard ? Il n'y a pas de doute
que chacune de ces clioses ne soit nécessaire par rappjrl au des-
sein de celui qui a agi avec intention, et il est très difficile de
concevoir que cet ordre des choses vienn
d'une (aveugle) né-
cessité, et non pas d'un ״ آ ل
.
Il n'y a pas, selon moi, de plus grande preuve du dessein que
la variété des mouvements des sphères et les astres fixés dans
les sphères; c'est pourquoi tu trouveras que tous les prophètes
ont pris les astres et les sphères pour preuve qu'il existe néces-sairementun Dieu. Ce que la tradition sur Abraham rapjwrte do׳
DEUXIÈME PARTIE. - CBAP. XIX. . . .
CO Aucun iionnement n'accompagne celle opinion.
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1 6 2D E m fcS F .’ PARTIE. — .:BAI». XIX.
Isaïe dît, pour (.)son observalîon des asfres es
très connu
Elevezappeler ’attention sur es preuves qu'on peut en rtrer
Is., XI)، ?ءه ه ء ه ء ه créé ;voyez،»، vos yeux vers leء
Abraham(.)آء : ،26.)De même Jérémie dit־.،نlesء Celui qui
el le prince(,Genèse, XXIV)ءآ هء ء ا
0,
«£/’
:a d Deutér .,)
ءآ اء
wr »»״ ه
des prophètes: Celui qui
26),ce que nous avons expliqué (»). Et c’esl
à en ef .״
,XXX
felJa véritable preuve, dans laquelle il n'y a rien'de doute.ux. Je
m’explique : s'i y a au-dessous de a sphère céleste tant de cho.
comme nous l'avons»ء
ses diverse's', bien que leur matière soit
ce sont les.م ءت
'»؛
«ه
exposé, tu peux dire que ce qui les aforces des sphères et les différentes positons de la matière vis-à-
,vis de la sphère céleste, comme nous l’a enseigné Aristote. Mais
qui existent dans les sphères et’» آآ״ ce qui est desu٢ء
si ce n'est Dieu? car, siء les astres, qui a pu lesء''/،اأ
séparées, il n’auraitء ا « 'ء«ا quelqu’un disait׳((que ce sontأ
rien gagné par cette assertion. En effet, les intelligences ne sont
pas des corps, de sorte qu’ils puissent avoir une position vis,
.
pourquoi donc alors ce mouvement de désir vis de la sphère
telle',)séparéeء و,ه (qui attire chaque splière) vers so״' ء n
sphère le ferait-elle vers l'orient el telle autre vers l’occident?
s-lu que telle intelligence soit du côté de l'occident et telleCr 0
autre du côté de l’orient? Pourquoi encore telle (sphère) serait,
elle plus lente et telle autre plus rapide, sans môme qu’il y eût
(t) te Talmud rapporte quAbraham possédait de grandes connais-
sanccs astronomiques, et que tous les rois d’Orient el d’Occident vc.
naicnt le consulter. Voy. Talmud de Babylone, Baba-Bathra, fol. 16 ، / Yorna, fol. 28 ، cf JosCphe, Antiquités, liv. I, e.hap. 8, g 2.
(2) L'auteur a fait ici une ؟ rreur de mémoire ; les mots ה ש ו ע י מ ש ה
ne se trouvent nulle part dans Jérémie. Il a pensé probablement،
ce
passage de Jérémie (XXXII, 17): ٥ 5 ׳ ا آأ Éternel .׳ c'est آ qui tu ( '، les ،آ ء etc.; ou à cet autre passage (X, 12؛ LI, 1 ה ש ו ע ר :)א
ء ء ، ״ آ ,ח ב גב ו ' qui ،״)״، ، terre par sa force, ء .(3) Voy. le t. I, chap. LXX, P. 32، .
( ، ) ,oy. ci-dessus chap. IV־ P. S،-56.
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163DEUXIÈME PARTIE. — CHAP. XI* .
en cela une suite (régulière) en rapport a
ec leur distance (res. pective) les unes des autres ( ), comme tu le sais ?11 faudrait doncdire nécessairement que c'est la nature mèmè de telle sphère etsa substance qui ont exigé qu'elle se mût vers tel côté et avec teldegré de vitesse, et que le résultat de son désir fût telle chose (ob.tenue) de telle manière. Et c'est en effet ce que dit Aristote et cequ'il proclame clairement(»).
Nous voilà dope revenus à notre Jjoint de départ, et nousdirons : Puisque toutes (les sphères) ont une seule et môme ma.tière, qu’est.ce donc qui peut faire qu'elles se distinguent les unes
des autres par une nature particulière (»), et que les unes aientun certain désir produisant telle espèce de mouvement et opposéau désir des autres produisant telle autre espèce de mouvement ?ne faut.il pas nécessairement quelque chose qui les particularité? — Cette considération nous a conduit à examiner deuxquestions.L’une (est celle-ci) : peut-on, ou non, conclure de l'existence de
celte diversité que tout, se fasse nécessairement par' le desseind'un dire ayant une intention, et non par nécessité? Ladeuxiè-me question (est celle ci) I Supfrosèque l'out cela soit dû au des-sein d’un être-ayant une intention et qui ait ainsi particularisé les choses, peut-on c o n .re d e là' que tout ail été créé après ne
pas avoir existé? ou bien, doit-on ne pas en tirer cette conclu-sion et admettre au contraire que cette particulaàlion a eu lieu
de toute éternité (.)?— car celte opinion (») a été professée aussi par quelques-uns de ceux qui'admettent 1'éternité (du monde).Je vais donc, dans les cliapitres suivants,, aborder ces deux ques-
tions et en exposer ce qui est nécessaire.
.2i) Cf. cMessus, P. 1»7, note)
.1.2)Voy. ci-dessus P. 152, note 3, et P. 153, n)״ ״ ،ه ״'أ ء ״ ء -؛-ء ״ : »»3)Plus littéralement״' seء' ،ء Grâce à quoi)
de la nature de l’autre .» ء ء ، ء ’ certaine) nature i)
particularisé (ou déterminé) n'a'quiء ، ״ آ ء:)، (Littéralement
jamais cessé (jfagir) ainsi .
(S) C’est-à-dire, l’opinion qui attribue tout à un Ctre agissant avec
,intention et volonté, et non ، une aveugle nécessité
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8/16/2019 Le Guide Des Égarés - Tome II (151-200)
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DEUXIÈME PA nTtE. - CWAP. XX.164
CHAPITRE XX.
Aristote démontre que les choses physiques en généra n'ar-rivent pas par e hasard, et a démonstration qu'il en donne estce e-ci : es choses du hasard n'arrivent ni continuellement,ni même e plus fréquemment(‘) mais toutes ces choses (phy-siques) arrivent ou continuellement, ou (du moins) très fré-
quenjment. Quant au ciel, avec tout ce qu'il renferme, il restecontinuellement dans certaines situations, sans suhir aucunchangement, comme nous l'avons exposé, ni dans son essencemèmè, ni en changeant de place. Mais les choses physiques quisont au-dessous de la sphère de la lune ont lieu, les unes conti-nueRement, les autres le plus fréquemment ت continuellement,comme, par exemple, le feu qui chauffa et la pierre qui descend
vers le bas; le plus fréquemment, comme, par exemple, les figu-res des individus de cljaque espèce et ses actions (*). Tout cela estclair. Or, puisque les clioses partielles (du monde) (٥ ) ne sont pasdues au hasard, comment le tout le serait-il? Il est donc démon,
tré que ces êtres ne sont point l’œuvré du liasard. V