Download - La CGT consulte – Janvier 2008
Qu’en pensez-vous ?La CGT consulte Une consultation sur les premiers résultats obtenus pourengager 2008 à l’offensive, face à une réforme des retraites dontles principes demeurent inacceptables et contre laquelle nouspouvons encore aller de l’avant. Il reste des espaces pour lamobilisation des salariés à la RATP et dans le pays !
Les agents ont condamné dès le 18 octobre
la réforme imposée par le gouvernement.
Avec une mobilisation massive
(plus de 65% à la RATP, 75% à la SNCF, 80% à EDF
et GDF), la condamnation a été sans appel.
Face au refus de la direction, la CGT a décidé d’organiser seule la consultation sur les premiers résultatsobtenus. Depuis le début du mouvement, nous avonspris soin de vous informer le mieux possible et d’agirdans la plus grande clarté, de toujours rendre compte(5 réunions, 5 comptes rendus), plaçant aussi la négo-ciation sous le contrôle des agents.
Le rapport de force a contraint le gouvernement àconcéder une série de négociations tripartites. Les bases de discussion de ces cinq séances ne nousconvenaient pas, le gouvernement refusant de discuterdes piliers de sa réforme. Néanmoins, dans le contexteparticulier de cette fin 2007, nous y avons participé
activement pour faire progresserau maximum les revendicationsportées par les agents. Les assemblées générales desalariés, après en avoir débattu,ont majoritairement validé cettedémarche.
Pour servir l’intérêt des agents, la CGT utilise tous lesmoyens, en fonction du contexte et du rapport deforce. Nous le faisons dans la transparence, avec lavolonté de rassembler plutôt que de nous complairedans des déclarations enflammées ou de nous commettre dans des marchandages de couloirs.
La phase des négociations tripartites s’est achevée àla veille de Noël. Les résultats sont loin d’être uncadeau, d’où les initiatives que nous avons proposéesles 12 décembre 2007 et 22 janvier 2008. Nous lesapprécions mais les estimons insuffisants. Si desavancées permettent de réduire les conséquences dela réforme gouvernementale jusqu’en 2012, elles n’eninfléchissent pas la logique : la réforme des régimesspéciaux est bien le prélude à l’allongement de la duréede cotisation pour l’ensemble des régimes de retraitesdes salariés du secteur public et du secteur privé.
Pour la CGT, c’est une première étape. A vous d’enapprécier la valeur. Beaucoup va se jouer lors deprochains rendez-vous. Le rapport de force que nousparviendrons à établir pèsera puissamment à chacunedes étapes.
Gérard Lebœufsecrétaire de l’Union syndicale CGT RATP
“
« La réforme devait intervenir pardécret. La mobilisation exceptionnellea contraint le gouvernement à faireévoluer son schéma initial sur la formeet sur le fond. »
Bernard Thibaultsecrétaire général de la CGT le 29 novembre.
[ MANIF DU 18 OCTOBRE ]
Transparenceet détermination
2 # JOURNAL CGT-RATP - JANVIER 2008
« Je sais parfaitement que lasemaine prochaine sera unesemaine difficile. »
Nicolas Sarkozy,à quelques jours de la mobilisation du 18 octobre.
« Le maintien du régime spécial
de retraite de la RATP avec ses
caractéristiques spécifiques est
confirmé. »
Pierre Mongin,PDG de la RATP, à l’issue de la dernière séance desnégociations tripartites du 20 décembre.
!# 3
CGT-RATP - 85, rue Charlot - 75140 Paris Cedex 03Tél. : 01.42.72.88.72 INT/58769 - Fax / 65713Courriel : [email protected] Crédit photos : Bernard Rondeau
Pour la CGT,
c’est une première
étape, à vous d’en
apprécier la valeur.
Le dimanche 6 mai, Nicolas Sarkozy est con-
fortablement élu président de la République,
après une campagne durant laquelle il a présen-
té la réforme des régimes spéciaux comme le
symbole de la « rupture » qu’il prétend incarner.
Sur TF1 – sûr de ne pas être contredit – il n’a
pas hésité à présenter cette réforme comme une
condition pour revaloriser les petites retraites.
Elu, Nicolas Sarkozy a décidé de montrer qu’il
peut réussir en quelques semaines ce que
Chirac a échoué à faire en douze ans. Le pilon-
nage idéologique que subissent les régimes spé-
ciaux depuis 1995 prend une nouvelle ampleur,
avec pour thème « l’équité ». En effet, depuis
plusieurs années, notamment en 1993 et 2003,
les attaques en direction du régime général et de
la fonction publique ont creusé un écart entre
les différents régimes.
A la différence de 1995, l’opinion publique est
très majoritairement acquise aux thèses gou-
vernementales. Elle l’est même encore davantage
qu’en 2003, lors de la réforme des retraites de la
fonction publique. Sur le maintien des régimes
spéciaux, la gauche est divisée – particulière-
ment le parti socialiste – et l’unité syndicale
incertaine.
Une partie de la droite « décomplexée » rêve d’un
scénario à l’anglaise (en 1984-1985, le mouve-
ment syndical britannique est sorti brisé d’une
longue grève minoritaire des mineurs). Elle
s’imagine en matador face à un taureau s’offrant
à l’estocade, aussi bravement qu’aveuglément.
Mais, les événements s’enchaînent différemment ; le
puissant coup de semonce du 18 octobre, puis les
journées de novembre, avec parallèlement la
tenue de discussions, bousculent le calendrier. Le
gouvernement retarde la publication des décrets
et concède l’ouverture de négociations tripartites.
Ber
tran
d G
uay/
AF
P.
Un contexte particulierLa stratégie mise en œuvre pour résister au rouleau compresseur sarkozyste
s’est adaptée aux circonstances.
4 # JOURNAL CGT-RATP - JANVIER 2008 # 5
« Je ferai la réforme des régimes
spéciaux de retraite. Je n’accepte
pas cette idée que tous les Français
du public et du privé doivent
cotiser 40 ans et que dans les
régimes spéciaux – je ne leur
reproche pas – on doit cotiser
37 années et demi. »
Le candidat Nicolas Sarkozy,
le 8 mars 2007 sur France 2.
Un vrai pilonnage idéologiquesur le thème de l’équité.
les
mot
s cl
é[
Et maintenant, une deuxièmeétape de la mobilisation est-elle possible ?[
EquitéL’équité assortit la justice à l’égalité. Mais, à la modeSarkozy, l’équité sert à renforcer encore les inégalités. Les profits du CAC 40, les baisses d’impôts pour les plusriches, est-ce équitable ?
PrivilègesLes privilèges de l’aristocratie furent abolis par la Révolution
française. Les descendants et successeurs de la noblesse quali-
fient aujourd’hui de privilégiés les agents des services publics,
avec la même impudence que Marie-Antoinette s’étonnant
que les Parisiens privés de pain ne mangent pas de brioche !
OtagePersonnage créé par les médias, l’otage vit dans le métro et dans les gares. N’a pasd’amis, de voisins, d’enfants ou d’intérêts susceptibles de converger avec ceux desgrévistes. N’a qu’une chose à dire : « Je suis pris en otage », alors qu’il devrait êtrerouge de honte en pensant aux véritables victimes.
GrèveAutrefois, le travailleur parisien attendait place de Grève l’aumône d’une embauche. D’une situation
de faiblesse, l’histoire a finalement fait une force, l’ouvrier opposant au patron son droit à cesser
le travail, droit à retourner (symboliquement) en place de Grève pour, avec ses camarades,
faire bloc en se serrant les coudes.
NégociationDans négociation, il y a négoce, mais ce « commerce » engage des négociateurs plutôt que desnégociants. La négociation est plus complexe qu’un simple donnant donnant. La guerre serait la continuation de la politique par d’autres moyens ; pareillement, la négociation prolonge,accompagne la lutte sous d’autres formes et sur la base d’un rapport des forces.
Le processus de réforme des retraites du
public et du privé a été engagé il y a près de 15 ans.
Le recul permet de mesurer qu’il n’atteint pas le
but affiché (la pérennité du système de réparti-
tion). D’un côté, les comptes de l’assurance
vieillesse sont de nouveau en déficit depuis
2005 ; de l’autre, les premiers effets pèsent déjà
dramatiquement sur le niveau des retraites du
privé. Les réformes n’ont jamais visé à allonger
la durée de cotisation, mais à abaisser le niveau
des pensions. Déjà, 50% des pensions sont au
minimum contributif ; la catégorie des retraités
pauvres regagne en importance (elle avait été
considérablement réduite depuis 30 ans).
En 1993, sous le gouvernement Balladur – dont
Sarkozy est un des ministres –, c’est le passage
pour le privé de 37,5 à 40 ans de cotisation, et
surtout un calcul nettement moins avantageux
et la désindexation des pensions par rapport
aux salaires.
Après l’échec du plan Juppé, François Fillon
décide de procéder par étape pour diviser les
salariés. Ministre de Chirac, il s’attaque en 2003 au
régime de la fonction publique. Premier ministre
de Sarkozy en 2007, il met en œuvre la promesse
de campagne de supprimer les régimes spéciaux.
Objectif : boucler rapidement l’opération, avant
le rendez-vous prévu au printemps 2008 par la
réforme de 2003. Au menu de celui-ci : le passage
d’ici 2012 à 41 annuités pour l’ensemble des
régimes, inscrit dans les décrets sur les régimes
spéciaux qui viennent de paraître.
Une autre logique doit présider à la réforme de
notre système de retraite pour répondre aux
nécessités et aux besoins nouveaux (par exemple,
la prise en compte des périodes de formation ou
de chômage). Financièrement, les clés sont le
développement de l’emploi et la mise à contribu-
tion des revenus financiers. Se pose alors la ques-
tion des cotisations des entreprises qui aujour-
d’hui cotisent moins qu’il y a 20 ans et bénéficient
de 25 milliards d’exonérations explicites aux-
quelles s’ajoutent 25 milliards d’exonérations qui
concernent les revenus financiers, les stock
options… Dans ce cadre, la CGT avance de nom-
breuses propositions, avec pour exigences un
droit à la retraite à 60 ans avec un taux de rem-
placement au moins égal à 75% pour une carrière
complète, aucune pension inférieure au Smic, et
la possibilité de départ anticipé avec un haut
niveau de pension pour les salariés exposés à la
pénibilité ou/et aux contraintes de service public.
Pour les retraites comme pour la santé, nous
sommes face à un choix de société : faut-il tout
renvoyer à l’individu, à celui qui aura les
« moyens » ou défendre une approche collective,
solidaire, intergénérationnelle ?
Une réforme contre les retraitesLe gouvernement prétend sauvegarder le système de retraite par répartition.
C’est un mensonge.
6 # JOURNAL CGT-RATP - JANVIER 2008 # 7
Les 3 principes des réformes : allongementde la durée de cotisation, dispositif dedécote et indexation sur les prix.
37,5Depuis 1993, les luttes se sont souventfocalisées sur le principe de 37,5 annéesde cotisation. Parfois au détrimentd’autres mesures à l’impact dévastateur.Pour le privé, le calcul des montantssur la base de 25 ans et non plus surles 10 meilleures années, et la désin-dexation des pensions sur les salaires,représentent pourtant 80% du recul duniveau des pensions.Se limiter à un chiffre, c’est pratique,mais l’expression « 37,5 pour tous » - si elle peut trouver un écho dans lessecteurs (RATP) où 37,5 annuités correspondent à la manière dont sontprises en compte pénibilité et contraintes du service public - ne permetaucunement de garantir des pensions décentes. Or c’est un point essentiel,pour les salariés et pour l’avenir du système par répartition.Aujourd’hui, on commence à travailler plus tard et les carrières profession-nelles sont fréquemment suspendues par des périodes de chômage. Dans ces conditions, beaucoup ne peuvent prétendre à l’âge de 60 ans àune retraite complète, même sur la base de 37,5 annuités. Par conséquent,les véritables questions sont celles du taux de remplacement, de la baissedu niveau des retraites et des conditions d’acquisition des droits à l’âgepivot de 60 ans.
[
« La réforme est prête, parce
qu’elle est très simple à faire.
Le gouvernement attend le signal
du Président de la République. »
François Fillon, ,
le 9 septembre sur Canal +.le
chi
ffre
// 6 maiElection à la présidence de laRépublique de Nicolas Sarkozy,qui a promis de supprimer lesrégimes spéciaux de retraites.
// 4 juin Rencontre des organisations syn-dicales de la RATP (présentes :CGT, UNSA, CFDT, FO, FSI,CFTC) : pas de déclaration com-mune à l’issue de cette rencontremais des engagements sur lanécessité d’être vigilants et sur la recherche d’unité.
// 18 septembre Le président de la République,devant le Sénat,demande augouvernementde réformersans tarder lesrégimes spéciauxet fixe l’objectifd’harmoniserces régimesavec celui dela fonctionpublique (réforméen 2003).
// 20 septembre Les 8 organisations syndicales de laRATP rappellent ensemble, dans l’u-nité, leur attachement au régime deretraites RATP, s’engagent à unedémarche cohérente avec les autresgrands secteurs concernés, n’exclu-ent aucune initiative, aucune action.
// 28 septembreLes organisations CGT, CFDT, FO,FSI, CFTC de la RATP s’engagentpar communiqué dans une pre-mière réaction avec une journéed’action le 18 octobre 2007.
// 1er octobreLe SAT/B1 (UNSA) refuse l’action du18/10 et appelle à la négociation.
// 2 octobre- Début du débat du projet deréforme des régimes spéciaux auParlement (il se poursuit le lende-main).- L’UNSA – « n’exclut pas lamobilisation » mais considère « qu’il existe encore des margesde négociations possibles ».
// 3 octobre- SUD/RATP appelle « tous engrève le 18 octobre ».
- Les fédérations CGT de l’énergie,des cheminots et des transportsrappellent la manifestationnationale du 13 octobre pourl’amélioration des conditions detravail, contre les franchises médi-cales, pour la reconnaissance dela pénibilité et appellent pour le 18 octobre à une réaction unitaireSNCF, RATP, IEG (industriesénergétiques et gazières) dans lagrève en lien avec des initiativesprofessionnelles et interprofession-nelles partout en France.
- Le SAT (UNSA) annonce le « dépôt d’un préavis de grèveillimité ».
// 11 octobreLa CFE-CGC annonce sa décisionde participer à l’action du 18octobre.
// 18 octobre- Les organisations syndicalesde la RATP, de la SNCF et desIEG se positionnent très majori-tairement pour un appel à 24 heures de grève.- 65% de grévistes à la RATP(plus de 18 000 agents !), imposantemanifestation. Nationalement, laCGT propose une rencontre rapidede l’ensemble des organisationssyndicales des secteurs concernéspour définir des modalités com-munes à la mobilisation.- La FGAAC/SNCF (Autonomes)qui défendait une grève recon-ductible appelle avant même la finde la journée à suspendre le mou-vement, estimant avoir obtenusatisfaction pour les conducteurs.
// 19 octobreDans un communiqué, les organi-sations syndicales CGT, UNSA (lessyndicats GATC, BUS, Traction)CFDT, FO, FSI, CFTC de la RATPfont analyse commune sur le succèsde la journée d’action, appellent àl’unité syndicale la plus large,
s’annoncent prêtes à participer àune réunion de l’ensemble desprofessions concernées par laréforme des régimes spéciauxafin de définir des modalités communes à la mobilisation.
- Les salariés, au travers des assem-blées générales, sont informés deces décisions ; la CGT appelle lessalariés à concevoir partout lessuites de la mobilisation avec lesouci de conserver l’unité des pro-fessions, l’unité des organisationsqui ont contribué au succès du 18.- RATP : 16,9 % de grévistes.
// 20 octobreRATP : 12,1% de grévistes.
// 21 octobreRATP : 2,2% de grévistes.
Depuis l’élection de Sarkozy jusqu’à ces derniers jours (en attendant la suite !), lesdates, les faits, les déclarations… Tous les éléments pour comprendre la successiondes événements à la RATP.
8 # JOURNAL CGT-RATP - JANVIER 2008 # 9
[ RER B Denfert-Rochereau 15 OCTOBRE ]
[ MRF Sucy 17 OCTOBRE ] [ BUS Point-du-Jour 18 OCTOBRE ]
[ AG RER B MASSY 19 OCTOBRE ]
Le récit du conflit
// 23 octobreLes organisations syndicales CGT,CFDT, SUD, FO, FSI, CFTC de laRATP interpellent le gouvernement,rappellent qu’elles sont favorablesà une réunion de l’ensemble desprofessions concernées par laréforme des régimes spéciaux,refusent de participer à toutenégociation d’entreprise dans l’attente d’une prise en comptepar le gouvernement du résultatde la mobilisation du 18 octobre.
// 25 octobre- L’UNSA RATP seule, demandeofficiellement que s’ouvrent immé-diatement avec l’entreprise des discussions sur les régimes spéciaux.- La RATP, faisant état de lademande de l’UNSA, invite les
organisations syndicales à se réunirdès le 29 pour examiner la mise enœuvre de la réforme à la RATP.
// 26 octobre- Les organisations CGT, CFDT,SUD, FO, FSI, CFTC annoncentleur refus de participer à la réuniondu 29 et appellent le gouvernementà revoir sa copie.
// 29 octobreLa CFE-CGC/RATP déclare que « les pistes de négociations del’entreprise pour l’application de la réforme sont intéressantes ».
// 31 octobreLes organisations syndicales CGT,UNSA, CFDT, FO, FSI, SUD, CFTCde la RATP attendent toujours des
réponses précises du gouvernement, réaffirment leurvolonté de conserver l’unité syndicale, s’engagent àcréer les conditions pour les agents de la RATP, tous secteurs et toutes catégories confondus d’uneaction plus longue, dans un cadre unitaire et inter-professionnel, en lien avec les entreprises concernéespar la réforme des régimes spéciaux.
// 5 novembreLa CGT se déclare favorable à une nouvelledémarche unitaire permettant à chaque agent de par-ticiper à une action s’inscrivant dans le temps, à partirdu 14 novembre, en convergence avec les autresprofessions concernées par les régimes spéciaux.
Le récit du conflit // suite
10 # JOURNAL CGT-RATP - JANVIER 2008 # 11
Quel est le rôle des assemblées générales ?
Il est de plus en plus important. A Belliard, l’implication
a été très forte, à la fois par le nombre de participants,
la qualité des discussions et l’importance des décisions.
Dès le début, la CGT a eu le souci de prendre en
compte tous les agents. Partout où nous avons agi dans
la clarté et le respect, prenant soin d’informer les
salariés, notre stratégie a été généralement comprise.
C’est facile ?
Non, pas toujours, et c’est
normal ! Il y a naturelle-
ment des sensibilités dif-
férentes, même entre cama-
rades de la CGT. Pour les
plus mobilisés, ce n’est pas
forcément évident d’accepter le point de vue de collègues
entrés plus tard dans le mouvement ou qui n’ont fait
qu’une ou deux journées de grève. L’engagement de
chacun relève de sa responsabilité individuelle, mais il
est important que tous, collectivement, nous puissions
être décideurs dans la gestion du conflit.
C’est l’AG qui décide de tout ?
Dans certaines limites, puisque localement il est difficile
d’avoir en temps réel une vue globale du conflit. Et puis,
il ne faut pas confondre le rôle de l’AG avec celui de
l’organisation syndicale. La CGT a élu des instances,
défini démocratiquement une stratégie… Un syndicat
doit non seulement informer, mais aussi faire des
propositions, prendre et assumer des positions.
C’est ce que nous faisons, en étant à l’écoute pour créer
les conditions du rassemblement.
« Agir dans la clarté et le respect »
3 questionsà Pascal Courson, responsable CGT,
militant au centre bus de Belliard.
Nous informons, faisons
des propositions…
à l’écoute de tous pour
créer les conditions du
rassemblement.
Après le succès du 18 octobre, fragile,l’unité syndicale se délite progressive-ment. C’est le temps des pourparlersde couloirs et des doubles discours. Au contraire, la CGT appelle à uneaction unitaire à partir du 14 novembre.
[ INTERSYNDICALE 23 OCTOBRE ]
// 15 novembreRATP : 34,2% de grévistes.
// 16 novembreRATP : 29,9% de grévistes.
// 17 novembreRATP : 39,6% de grévistes.
// 18 novembreRATP : 36,7% de grévistes.- Les organisations syndicalesCGT, UNSA (Traction, Bus, GATC),FO se déclarent disponibles pourla tenue d’une première réuniontripartite dès le 21 novembre afind’aborder l’ensemble des négocia-tions et soumettent cettedémarche à l’ensemble desagents afin qu’ils la valident.
// 19 novembreRATP : 23,4% de grévistes.
// 19 et 20 novembreLes assemblées générales, dansleur grande majorité, valident ladémarche proposée.
// 20 novembre- Agents RATP, cheminots et fonc-tionnaires manifestent côte à côte.Le gouvernement est contraint de lever le préalable d’une reprisedu travail pour la participation de représentants de l’Etat aux discussions.- RATP : 25,3% de grévistes.
Le récit du conflit // suite
12 # JOURNAL CGT-RATP - JANVIER 2008 # 13
[ AG MÉTRO CRÉTEIL 14 NOVEMBRE ]
[ MANIF 14 NOVEMBRE ]
[ AG MRF CHOISY ]
[ MANIF 20 NOVEMBRE ]
// 6 novembreLe ministre, Xavier Bertrand, invite« discrètement » certaines organi-sations syndicales RATP à uneréunion (UNSA, CFDT, FO, FSI,CFE-CGC, CFTC). FO a refusé dese rendre à cette rencontre.
// 8 novembre Les organisations syndicales s’inti-tulant « réformistes » se rencontrentafin de rentrer en négociationsavec la RATP – la CGT/RATP « non invitée » à cette rencontredépose des préavis de grève illimités à compter du 14 novembre.
// 9 novembre La Confédération CGT s’adresseau ministre condamnant la mise àl’écart de la première organisationsyndicale, les concertations qui sesont multipliées en coulisses, etconfirme sa demande d’une
réunion tripartite nationale sur lesrégimes spéciaux (gouvernement/syndicats/ directions) en dehorsde tout chantage visant à exigerdes organisations syndicales unaccord de principe sur la réforme.- La CFE-CGC RATP déplore ledépôt des préavis de grève.
// 13 novembre- Les organisations syndicalesUNSA, CFDT, FSI, CFE-CGC etCFTC de la RATP se réunissentavec la direction pour « négocier ».- Suite au courrier du 9 (dénonçantles discussions en coulisses) etlors d’une rencontre avec le ministredu Travail, la CGT confédérale etses fédérations concernées pro-posent d’ouvrir, mais sans lespréalables posés par le gouverne-ment, un cycle de négociations tri-partites dans chaque régime avecles représentants du gouvernementet les entreprises.
// 14 novembre- Le ministre, après avoir reçuplusieurs organisations syndicalesaccepte que les négociations tripartites s’engagent.
- RATP : 50,7 % de grévistes.
- La CGT confédérale, les fédéra-tions CGT concernées, soulignentl’engagement fort et unitaire dessalariés, informent les salariés ducadre nouveau leur permettant deporter leurs revendications surl’ensemble des éléments concernantla retraite, et ce, dans la transparencedes positions et propositions desuns et des autres. Les organisa-tions de la CGT demandent auxsalariés de prendre « les décisionsqui préservent leurs forces et l’unitésyndicale ».
- Au journal de France 3, le secré-taire général de la CFDT appelle lesagents RATP à reprendre le travail.
D’un côté, une unité syndicale « compliquée » à la RATP ; de l’autre, le succès de lajournée d’action unitaire du 14 novembre. Certains secteurs de l’entreprise restenttrès mobilisés mais, globalement, les taux de grévistes sont en chute libre.
[ AG BUS IVRY 14 NOVEMBRE ]
// 21 novembreRATP : 19,6% de grévistes.
- Première réunion tripartite gou-vernement/direction/syndicats.Suit une série de cinq tables rondesà la RATP, après chacune desquellesla CGT publie un compte-rendu etinforme les agents.
- Faisant référence à des « garanties »,l’UNSA (non roulants) invite solen-nellement tous les agents RATP àreprendre le travail.
- La CFDT, l’UNSA pôle commer-cial, la CFE-CGC et la CFTC « devant les avancées de la pre-mière réunion de négociations etafin de laisser toutes ses chancesà une négociation de qualitéappellent les salariés à reprendrele travail ».
// 22 novembreRATP : 14,6% de grévistes.
// 23 novembreRATP : 5,8% de grévistes.
// 24 et 25 novembreRATP : 2,5% de grévistes.
// 3 décembreLa CGT (EDF GDF, SNCF, RATP)s’annonce encore disponible pourl’unité syndicale, dans unedémarche en lien avec les salariésafin de faire progresser la négoci-ation, et propose en ce sens l’or-ganisation d’une journée d’action.
// 5 décembre- L’UNSA RATP quitte la table desnégociations.- La CGT propose une démarcheportée par les salariés dans tousles établissements afin de faireavancer les négociations etdépose à cet effet un préavis de
grève tous secteurs, toutes caté-gories pour le 12 décembre.
// 7 décembre- Les organisations syndicalesCGT, UNSA, FO, CFTC, CFDT, FSIconviennent de faire le point autourdes négociations et des perspec-tives à donner. Rendez-vous estpris pour le 11 décembre.
// 11 décembreFaisant suite au désistement del’UNSA, de FO et de la FSI, laréunion syndicale unitaire avorte.
// 12 décembreJournée d’action, d’initiativesCGT-RATP. 2% de grévistes.
// 20 décembreLe gouvernement et la directionclosent le cycle de réunions tri-partites à la RATP.
// 7 janvierLe projet de décret est soumis à la délibération de laCaisse Retraites du Personnel RATP. Les administrateursreprésentant la direction votent pour (12 voix).Les administrateurs représentant les salariés CGT,CFDT, FSI, CFE-CGC votent contre ce projet de décret(9 voix), les représentant de l’UNSA (2 voix) et de la“liste d’entente” retraités ont quitté la séance sans voter.
// 22 janvierJournée d’action à la RATP, SNCF, EDF et GDFManifestation à Paris.
// 1er févrierPendant 15 jours, la CGT consulte les salariés de laRATP.
// Et maintenant, quelles suites ?D’importants rendez-vous sont encore à venir en2008, d’autres revendications sont à faire grandir.Pour lesquelles l’analyse des semaines passées (desmanques à combler, de l’unité à travailler…) est ungage de succès.
Le récit du conflit // suite
14 # JOURNAL CGT-RATP - JANVIER 2008 # 15
[ BERCY 21 NOVEMBRE ]
[ AG BUS BELLIARD 22 NOVEMBRE ]
Dans quel état d’esprit avez-vous participéaux discussions ?
Le gouvernement avait dit qu’il ne lâcherait rien sur
les principes de son projet. Mais notre mobilisation l’a
contraint à accepter cette négociation tripartite.
On s’est appuyé sur le rapport de force pour porter
l’exigence d’un taux de remplacement identique malgré
l’allongement et la décote. Plutôt que de nous limiter à
la durée de cotisation, nous sommes aussi partis de la
réalité des carrières (33 annuités en moyenne à la
RATP), demandant la prise en compte du temps passé
dans le privé, des temps d’études, de formation…
Dans l’ensemble, avec succès ?
Pour les départs jusqu’en
2012, nous avons obtenu
des compensations intéres-
santes – les salariés en
jugeront. Pour la suite, la
direction nous a d’abord donné des assurances, avant
de revenir dessus lors de la dernière séance.
Le gouvernement nous a aussi menti, présentant ses
calculs sur la base de 40 ans de cotisation, alors qu’il
parle maintenant de 41, voire davantage à l’avenir.
Sur des sujets aussi complexes, comment s’yretrouver ?
En travaillant ! Pour chaque point, la CGT a formulé
des propositions précises et étayées. Mais ça n’a pas été
simple, d’autant que nous avons souffert du manque
d’unité syndicale : discours incantatoires d’un côté,
négociations séparées de l’autre… Après chaque séance,
nous avons d’ailleurs rédigé et diffusé des comptes rendus
pour que chacun essaie de se forger sa propre opinion.
« Les salariés jugeront »
3 questionsà Joël Niger, qui était l’un des représentants
de la CGT aux négociations tripartites.
Notre objectif : gagner le
maximum dans l’intérêt
des agents.
Le gouvernement a été contraint de retirer le préalable d’une reprise du travail qu’ilposait à sa participation aux rencontres tripartites. Un cycle de négociations s’engagedurant lequel la CGT RATP tente de rebâtir un front syndical uni pour faire progresserles revendications des salariés.
[ Du 1er au 15 février 2008 ]
Consultation CGT/RATP sur la réforme des régimes spéciaux
Un avis pour l’avenir !• parce que nous pouvons progresser en prolongeant nos revendications
sur de nouveaux terrains.
• Parce que, forts des enseignements du trimestre passé, nous comptonsbien qu’une analyse précise, sans concession, permettra à l’unitésyndicale, à la démocratie avec les agents, aux initiatives et actionsles plus larges possibles de pouvoir marquer des points.
Dans la grève et les négociations, la CGT s’est voulue à l’écoute de tous les agents et a rendu compte
de son action en toute transparence.
Forts de la mobilisation et mandatés par la majorité des AG, nous avons participé activement aux
négociations malgré notre opposition résolue aux principes qui fondent la réforme imposée par le
gouvernement.
Nous avons bataillé pour limiter au maximum l’impact de cette réforme. L’action des agents aura
permis de faire bouger quelques points sur ce dossier, même si de notre point de vue il convenait
d’aller beaucoup plus loin.
Ce n’est pas votre avis sur la réforme Sarkozy que nous souhaitons.Nous le connaissons : cette réforme, les salariés n’en veulent pas !
[ Du 1er au 15 février 2008 ] Consultation CGT/RATP
Retraites : des batailles sont encore devant nous !Régimes spéciaux, salaires/déroulement de carrière : des évolutions sont encore à gagner !Service public : son statut, ses missions, ses emplois sont encore à défendre !
Pour permettre à chacun, chacune de vous prononcer, nous diffuserons dans les prochains jours un document de consultation pour le recevoir.
Indiquez-nous vos :
nom : oooooooooooooooooooooooo prénom : oooooooooooooooooo
matricule : ooooooo département RATP : oooooo
attachement : oooooooooooooooooooo
adresse où nous devons vous le faire parvenir (adresse perso/adresse attachement/courriel-au choix) :
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Renseignez-vous auprès des militants CGT ou adressez-vous à la CGT-RATP - 85, rue Charlot - 75140 Paris Cedex 03Tél. : 01.42.72.88.72 INT/58769 - Fax / 65713 - Courriel : [email protected]
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Tous ensemble, soyons toujours à l’offensive en ce début d’année et pour l’avenir !