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COLLECTIF NATIONAL CGT GROUPAMA
L'OUVERTURE DU CAPITAL :UNE MENACE MAJEURE POUR GROUPAMA
Entrer en bourse est aujourd’hui un acte de croyance plus quede raison. Il faut être très croyant lorsque le collectif économique
que l’on est censé représenter et promouvoir est une mutuelle plusque centenaire. Une mutuelle dont la vocation originale et originelleest aux antipodes des principes et des dogmes du casino boursierinternational.Que nos dirigeants nationaux revendiquent aujourd’hui ce choix
prétendument « novateur » est déjà une rupture fondamentaleavec l’héritage dont ils sont censés être les dépositaires. Qu’ils soientsoutenus, en cela, par un conseil d’administration censé défendreles intérêts des assurés au travers d’une structure protégée est uncomble. Que tout ce beau monde s’y prépare, qu'il s’entoure,moyennant finances, des plus fondamentalistes mentors en la matièreet qu'il s’achète à prix d’or les méthodes, moyens et arguments pournous en convaincre n’est pas pour nous surprendre. Plus encorelorsque l’on considère les bénéfices individuels qu'ils espèrent entirer. Pourtant, la crise actuelle aurait du les vacciner de cette funestetentation !Mais croyance n’est pas raison ! Ainsi serionsnous destinés à
faire de grandes choses au sein d’un système économique quin’en fini pourtant pas de démontrer sa capacité a fabriquer del’injustice, de la pauvreté, de la manipulation, de la corruption et dela spoliation. Nombreux sont ceux qui dans notre entreprise mettenttout en œuvre pour nous faire croire que notre bonheur et notreréussite économique ou sociale sont à ce prix. Nous n’avons pas cetangélisme retors. Nous savons depuis longtemps que ce sontprincipalement les salariés des entreprises cotées qui alimentent,par une dégradation de leurs conditions économiques et sociales,les dividendes des marchés financiers.Nous souhaitons, au travers de ce document thématique relatif
à l’entrée en cotation de Groupama, vous montrer, au plus justeet au plus près des faits, la réalité des dangers qui planent sur la têtedes salariés qui composent notre Groupe. Vous montrer ce que lescommunications dont vous allez être abreuvées se garderont biende vous dire.Autant d’éléments qui nous permettront collectivement de savoir
pourquoi nous devons compter sur nousmêmes et nos luttescollectives pour sauvegarder nos emplois et notre avenir des appétitsférocement dangereux de la roulette boursière…
ÉDITORIAL
COLLECTIF NATIONAL CGT GROUPAMALe mutualisme, c’est la solidarité en action.
Depuis deux siècles et demi, les sociétéseuropéennes, et la France en particulier
ont réussi à faire émerger un modèledémocratique, basé non plus sur l’arbitraire,mais sur la liberté, la citoyenneté, l’égalité, et lafraternité. Une société où le bien commun estplacé audessus des intérêts particuliers et oùchacun a son mot à dire : un homme, une voix.
Au cours du XXème siècle, on a construit unmodèle social qui s’émancipait des égoïsmes
individuels et des appétits marchands et mettaiten œuvre la solidarité, l’association et lacoopération, plutôt que la compétition de touscontre tous. Ce sont les principes mêmes sur
lesquels s’est construit le mouvement mutualiste,dont les assurances mutuelles agricoles sontune des composantes. C’est également la basedu modèle social mis en place depuis 1945 enFrance à partir du programme du conseil nationalde la résistance, modèle qui, jusqu’en 1983, àmis en œuvre ces principes grâce à laredistribution et au partage.
Jusqu’à récemment, Groupama avait conservéen France une grande partie de ses
fondements mutualistes : un homme, une voix ;la solidarité avant le profit (comme lors del’ouragan de 1999) ; les résultats dégagésréinvestis à 100% dans la mutuelle ;l’indépendance visàvis des variations erratiquesdu CAC40, et le respect de ses salariés commede ses sociétaires, qui le lui rendaient bien.
Une dangereuse dérive
Mais depuis, quelques années, Groupamasuit une dangereuse dérive dont la mise
sur le marché n’est que l’aboutissement. Ladirection abandonne la proximité, la solidarité, lemutualisme, la croissance interne, la consolidationdes marchés, pour se lancer dans l’aventure desrachats et de la course au taux de profit à deuxchiffres. Cette fuite en avant, où l’on tourne ledos à ce qui faisait la solidité et l’ascendant deGroupama, ne peut masquer l’inanité de cettenouvelle stratégie dans la durée. En 1998,Groupama faisait 7,8 % et le GAN 6 % du marchéfrançais de l’assurance (IARD+Vie), soit 13,8%à eux deux. En 2009, Groupama (avec le GAN)ne fait plus que 6,4 % du marché français del’assurance !
Mais cette dérive est bien symptomatique dumouvement réactionnaire conduit depuis
deux décennies par tous ceux qui n’ont digéréni la révolution française, ni les progrès républicainsdu 19ème siècle, ni les avancées socialesarrachées de haute lutte depuis 1936 et 1945.
Depuis 20 ans, nous assistons à leurs effortspour détricoter tout ce qui avait été si long àconstruire : la solidarité entre classes et entregénérations ; les services publics ; l’accès detous à la santé, l’éducation, à l’emploi, à la culture,à une juste retraite. Ainsi que tous ces acquis quipermettaient de ne pas rajouter à l’insécuritéintrinsèque de la vie l’insécurité sociale etprofessionnelle.
Dans cette entreprise de régression socialeet démocratique, une des armes utilisées
est l’arme du langage. Pour empêcher de penser,on détourne le sens des mots, on pervertit levocabulaire. La “solidarité” est débaptisée“archaïsme”, la “protection du faible contre le fort”“rigidité”, la “précarité” devient “souplesse”., etla “soumission aux appétits financiers égoïstesdes actionnaires” est appelée “mutualisme” !
Non ! Un autre monde est possible, aussibien pour la planète que pour Groupama.
Il suffit que nous le voulions !
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Une menace majeure pour Groupama, ses sociétaires et ses salariés.
Maintenant, examinons en détail pourquoi, contrairement aux affirmations de la direction,la mise en Bourse de Groupama est une erreur économique, pourquoi elle prépare undésastre social, et comment elle tourne en réalité le dos au mutualisme.Le discours de la direction : Une analyse économique incomplète et biaisée.
La direction nous explique posément que :a) Pour se développer, il faut : diversifier ses risques, conquérir de nouveaux marchés, augmenter lesgains nets de contrats, améliorer ses résultats, en augmentant son chiffre d’affaire (CA) et en baissantses frais généraux. (FG).b) Grossir permet de diversifier ses risques, de conquérir de nouveaux marchés, de peser davantage surles tarifs, d’augmenter son CA et de baisser ses F.G grâce aux économies d’échellec) Donc, pour se développer il faut grossir.d) Pour grossir, il faut de l’argent. Le meilleur moyen pour Groupama est de lever des fonds à la Bourse.CQFD. Imparable, apparemment ! Mais ce raisonnement comprend de nombreuses affirmationsgratuites dont la plupart sont démenties par les faits. On nous serine : “ Pour survivre, il faudraitgrossir sans cesse. Plus on est gros, mieux c’est. On est plus pérenne, plus solide, plusindépendant, plus efficace, moins coûteux, plus riches. ” Eh bien non ! Tout cela est loin d’êtreprouvé.
Pérennité et solidité :
Comment l’entreprise pourraitelle être moinsattaquable et plus solide une fois sous la
coupe des marchés financiers, plutôt que restantindépendante de ceuxci ? Des entités bien plusgrosses que AXA se sont fait manger en un riende temps, à la faveur d’un retournement de labourse. (TimeWarner, Lehman Brothers...).Pourquoi cette compétition féroce, où sans cesseles plus forts mangent les plus faibles, épargneraitelle Groupama, société d’assurance moyenne,comparable davantage aux mutuelles du GEMAqu’à des monstres dix fois plus gros commeAllianz ou Axa ? De plus, passer d’une marquecommerciale à une marque financière induit lerisque du mélange des deux. Une baisse du titrepeut très bien avoir des répercussions sur laréputation commerciale du groupe.
Indépendance :
La direction minimise volontairement ladramatique perte d’indépendance de
Groupama quand 49% du capital de GroupamaSA sera vendu en bourse. Dès sa mise en bourse,la marge de manœuvre des dirigeants d’une SAest considérablement réduite : à 33 %, on a uneminorité de blocage, qui permet de mettre unveto à bien des décisions. Les compétences del’A.G. extraordinaire ont aussi étéconsidérablement augmentées dans les dernièresannées. En outre, la plus grande partie du groupesera sous la coupe du marché. C’estàdireGroupama SA, (la holding de tête) plus toutesles filiales (dont le GAN) plus 30 à 40 % desrésultats des caisses régionales (par le jeu de laréassurance interne). Ce qui fait en tout les troisquarts du CA total du groupe soumis au marché.Cette pression se fera sentir dans tout le groupe,pas seulement à GSA et filiales.
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Baisse des frais généraux :celleci n’a été constatée dans aucune sociétéd’assurance ayant enflé récemment. La
croissance permettrait au moins des économiesd’échelle ? En assurance, les gains sont rares,faibles, obtenus souvent longtemps après lafusion, et ne compensent par les surcoûts dus àla fusion. Où seraient faites les fameuseséconomies ?Sur la mutualisation des produits surl’Europe ? Nous n’arrivons déjà pas à lesmutualiser significativement sur la France !Sur la mutualisation du marketing et descampagnes commerciales ? Cela reste trèsmarginal. Aucune tendance de ce genre n’estobservée sur le marché européen : leslégislations, les habitudes de souscription, les
types de contrat sont trop disparates.Sur la mutualisation des réseaux ? Pas faitdepuis le rachat du GAN, et c’est tant mieuxpour les salariés comme pour le sociétariat et lesdifférentes clientèles.Dans les négociations face aux fournisseurs :oui et c’est bien le seul point positif. Encoreque le recours à des achats de masse ait deseffets parfois pervers sur la qualité desprestations fournies.Et en faisant une omission de taille : ladirection oublie les surcoûts de fusion, etd’intégration qui sont toujours considérablesdans toute fusionacquisition, sans parler dessurcoûts liés à la taille et à la lourdeur dunouvel ensemble (effet de superstructure).
Enfin, sous la coupe du marché, le tempo del’entreprise s’accélérera terriblement. Alors
que l’horizon de la mutuelle s’étend sur desannées et lui permet de penser à moyen termepour faire face aux cycles de l’assurance ou bienà des aléas de conjoncture, l’horizon del’actionnaire s’étend au trimestre. En cas depanne de résultats, il n’attendra guère pour exigerdes mesures drastiques et immédiates destinéesà regonfler ceuxci, même si ces mesures sontcommercialement négatives à moyen terme, etsocialement catastrophiques. Rappelonsnousdes titres AXA, dont la valeur a été divisée parquatre en 2001, et des conséquences socialesdans les filiales du groupe.
Nous sommes passés d’un capitalismeindustriel où l’entrepreneur pouvait conduire
ses affaires sur le long terme, avec une certainepérennité, à un capitalisme où le pouvoir est dansles mains des plus gros actionnaires. Uncapitalisme prédateur où l’on presse lesentreprises, leurs dirigeants, et leurs salariéscomme des citrons pour en tirer le plus gros profità court terme, quitte à sacrifier la survie mêmede cette entreprise. Qu’irait faire la mutuelleGroupama dans cette galère ?
Efficacité : tout montre au contraire que cene sont pas les plus énormes machines qui
font les meilleurs résultats. Aucune synergie,acquisition, n’a permis de développer le chiffred’affaire plus que l’addition arithmétique des deuxCA au moment de l’achat. La croissance externen’est pas un facteur de développement organique.Pourquoi ? Dans une mutuelle, la totalité durésultat est en effet réinvesti dans la mutuelle(amélioration des tarifs pour les sociétaires,provisions, participations aux résultats en vie,investissements, opérations de développementcommerciales, améliorations de la gestions, dessystèmes d’information...). Dans une sociétécotée, au moins 40 % du résultat ira auxactionnaires, soit 20 % aux actionnaires extérieurs.C’est autant de moins pour la mutuelle.
Pour disposer des mêmes montants pourle développement, il faudrait donc des
rendement à deux chiffres. Ces résultats sontfragiles. Il faut les alimener par des haussestarifaires, des épurations du portefeuille, cequi conduit à un recul des parts de marché.Et tout est balayé quand la crise survient.Sansle secours de l'état (c'estàdire de nos impôts),la bancassurance aurait fait faillite, mais pas lesmutuelles !
COLLECTIF NATIONAL CGT GROUPAMAEnrichissement du groupe :
La croissance externe financée par la bourseserait un enrichissement du groupe : c’est
faux, En réalité, cette croissance externe financéepar une entrée en Bourse n’enrichira pas lesentités actuelles : elle les appauvrira plutôt. Il vafalloir consacrer une grande partie des résultatset des efforts du groupe à financer les nouveauxachats, à les valoriser, à les rendre attractifs, àoffrir des résultats très élevés, et ça sera d'autantmoins pour le développement du groupe sur sesmarchés actuels. Et si le titre est attaqué, ou biense dégrade,tout sera fait pour plaire auxinvestisseurs : recapitalisation, pressions sur lesfrais généraux donc essentiellement sur la massesalariale et les effectifs, recherche du maximumde profit sur le court terme, quitte à sacrifier desstratégies plus pérennes à moyen terme.
Peser sur les tarifs en Europe :
En terme de diversification, acquérir 3 milliardsd’€ de CA (soit 15 % de CA supplémentaires)
partagés sur les marchés français et étrangers,ne produira pas d’effets d’échelle vraimentsignificatifs. L’achat du GAN, qui représentaitpourtant une augmentation de 100 % du CA deGroupama à l'époque, n’a pas donné de résultatspérennes sur ce point sur le marché français.Alors avec 15 %, de plus dilués dans plusieurspays !
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Une fois Groupama mis sur le marché, lespressions pour servir le maximum de profit
aux actionnaires seront beaucoup plus rapideset brutales que maintenant. La tyrannie du ROE*et du ROI* prime toute autre considération. Quelleest la principale variable sur laquelle pésentTOUS les plans de rationalisation etd’augmentation des marges ? La masse salariale![*ROE[(return on equity) En français, rendement des capitauxpropres (RCP), c’estàdire le quotient du bénéfice net par lescapitaux propres. *ROI (return on investment) En français,rendement de l’investissement (RDI) = quotient du bénéficenet par le capital investi. Si nous allons en Bourse, nous allonstous apprendre à subir ce vocabulaire]
Voyons les leçons du passé. De nombreusesmutuelles ont cru au mirage boursier. Quelles
en ont été les conséquences ?En Angleterre : Des dizaines de mutuellesanglaises ont ouvert leur capital ; aucune n’estrestée indépendante. Elles se sont toutes faitdévorer par le marché.Quelques exemples parmi des dizaines ayantdes chiffres d’affaires en milliards d’euros :
1993 : Scottish Equitable, rachetée par Aegon.1996 : Clerical Medical, rachetée parPrudential, société cotée.2000 : Scottish Widows, rachetée par Lloyd’sTSB.2001 : Friends Provident mise à 100 % sur lemarché boursier : des centaines de postesexternalisés à l’étranger ou supprimés(Guardian du 21 déc 2005)Ailleurs en Europe :1993 Industrial (Finlande) : mangée parSampo,1996 Wasa SAK (Suède) : vendue àLändsforksÄkringar1997 Swiss Life (Suisse, IARD+Vie, 11,7 G€) :introduite en Bourse, des centaines de postessupprimés (800 en 2002, 700 en 2003), lesplans de licenciement se succèdent en Suissecomme à l’étranger.Impossible en France ?On nous affirme : la démutalisation totale n’estpas possible en France. Mais il n’est pasnécessaire d’être démutualisé à 100% pourdevenir 100% soumise aux marché : voyezAXA, où le vieux fond mutualiste pèse à peine
Mutuelles et entrée en Bourse :des conséquences sociales souvent désastreuses.
COLLECTIF NATIONAL CGT GROUPAMA15%, Axa qui vire et gruge les handicapéspour assurer ses marges. Estce cela lemutualisme fort qu’on nous assure pourl’avenir ?A Groupama même :Au GAN : 5% de réduction des effectifschaque année de 1998 à 2001. Lasuppression nette est ainsi de 1800 emploisen 8 ans.Dans les précédentes acquisitions dugroupe à l’étranger : En Angleterre : près de500 licenciements en deux ans. EnEspagne : 20 % des effectifs.Et chez les concurrents :La fusion AXA/UAP a supprimé 1500postes dès 1997, a diminué de 1000 lenombre d’agents généraux et a généré descentaines de procès pour licenciementillégal ou abusif d’anciens commerciauxUAP.La mise sur le marché, c’est le contraire
du mutualisme.
Qu’est ce que le mutualisme ? C’est leregroupement solidaire de pairs,
partageant un même but, basé sur unesolidarité active, et sur un fonctionnementdémocratique : un homme, une voix.Qu’estce que le marché financier ? C’est
une juxtaposition d’intérêts égoïstespurement financiers, axée sur la seulemaximisation des profits, sur un fonctionnementopaque (voir le livre de Denis Robert La boîtenoire sur les dessous de la finance) etploutocratique : un euro, une voix.La mise sur le marché ne profite qu’aux
actionnaires et aux dirigeants, et ni auxsociétaires, ni aux salariés.Finalement, l’expérience prouve que lesseuls résultats qui sont réellement observésdans tous ces mouvements d’entrée enbourse, de rachat et de concentrationcapitalistique sont : les profits des actionnaires augmentent, les profits des dirigeants explosent, les effectifs à périmètre égal diminuent, la masse salariale est comprimée, les sociétaires des mutuelles payent pluscher une fois devenus de simples clients.
Trois décennies d'augmentation de laproductivité à Groupama...mais au bénéfice
de qui ?
COLLECTIF NATIONAL CGT GROUPAMALA MUTUELLE ET L’ASSUREUR “ COTE
”
Inspiré de la fable : “ le savetier et le financier ”de JEAN DE LA FONTAINE
Une mutuelle vivait heureuse sur son territoire,C’était merveilles de la voir
Merveilles de l’entendre vanter services et produitsSes sociétaires par elle, étaient chéris
Son voisin au contraire étant sur le “ marché ”Vivait anxieux et bien stressé.C’était un assureur “ coté ” !
Les aléas de la bourse souvent l’inquiétaientEt la mutuelle tranquille, en secret il jalousait.
Pourquoi au pays de FranceCertains vivraient encore loin des affres de la finance ?Sur la “ place ” il fait venir de la mutuelle le directeur
Et lui dit : “ Mon cher collègue combien de dividendestouchez vous par an ? Des dividendes ? Ma foi Monsieur
dit le brave directeur en tant que mutualiste je fais fi deces rémunérations d’investisseurs !
D’une année sur l’autre, faisant mon labeur,Je gagne mon pain et ne me fais pas d’humeur.
Bien ! mais d’être connu ne seriez vous point tenté ? Faites vous référence à une éventuelle célébrité ? ”
L’assureur “ coté ” riant d’un tel égotismeLui dit : “ de la célébrité vous atteindrez le paroxysme
Si comme moi en bourseVotre mutuelle vous faites entrer ”
Le Directeur crut voir soudainLes lueurs de sa future gloire briller au loin.
Dans sa mutuelle aussitôt il rentreEt les bienfaits de la cotation aux administrateurs il vante.
Dans la mutuelle depuis, plus de bonheur,Salariés et Sociétaires ensemble pleurent
Sacrifiés qu’ils sont aux exigencesDu marché et des futurs investisseurs.
Plus de place pour les conseils et services de qualitéAu pays des financiers, seule compte la rentabilité.
Si le pas un jour est sauté,le travail serein plus jamais n’aura sa chance
Flexibilité, productivité et restructurationsDe la vie des salariés le rythme marqueront !
A moins que comme le savetier de La FONTAINEA la raison le Directeur se rende
Qu’il abandonne soif de gloire et de dividendesEt qu’à sa mutuelle il redevienne dévoué.
Que des fonds propres enfin il fasse bonne utilitéPour se donner les moyens d’une juste pérennité
Pour cent ans encore la mutuelle pourrait alors vivre sereineEt pourquoi pas : peutêtre plus encore !
Jeannette du Ru
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Groupama n’est pas encoredans les griffes du marché etpeut encore choisir un autremodèle de développement.Rester indépendant et mutualiste,Renforcer notre proximité avec nos sociétaires etclients. Arrêter les fermetures de caisses locales.Renforcer l’action commerciale en y affectant dupersonnel formé, doté de produits et d’outils devente adaptés, et de stratégies commercialescohérentes.10% de résultat sufisent pour assurer ledéveloppement mutualiste du groupe. Point n’estbesoin de sacrifier nos parts de marché sur l’auteldu rendement, pour rechercher le profit maximum.Notre politique tarifaire ne doit pas être tournéevers le plus fort résultat, mais vers la conservationet l’acquisition d’assurés par des tarifsraisonnables.Développer des partenariats créateurs d’activitéset d’emploi, aussi bien en France qu’à l’étranger.Miser davantage sur les ressources internes quesur la soustraitance, la délégation, lesexternalisations, soidisant moins coûteuses, maisen réalité plus onéreuses et fragiles dans la durée.Un exemple : à GSI, il y avait en 2004 1100salariés, dont la masse salariale représentait 29 %du budget du GIE, plus 810 intervenants en régieet forfait dont le coût représente 42 % du budgetdu GIE. En moyenne, un extérieur coûte le doubled’un interne ! En 2010, GSI emploie 1380 salariéset moins de 400 externes.S’appuyer davantage sur les compétences et lamotivation des salariés. Une vraie politiquesociale, de formation, de revalorisation salariale,de reconnaissance et de promotion desqualifications est bien plus efficace à moyen termequ’une politique de serrage de vis et de régressionsociale.
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GROUPAMA « ASSUREUR PREDATEUR » DE LAPROTECTION SOCIALE !
Qu’une entreprise mutualiste, protégée desmarchés par ses statuts depuis plus de 100
ans, ambitionne d’être cotée en bourse estindéniablement une stratégie incongrue. Qu’ellese prépare à le faire au milieu d'une criseéconomique mondiale jugée comme plus graveencore que celle de 1929, n’est pas pour conforternotre déjà faible confiance en ses actuelsdirigeants.Quelles perspectives sociales et économiquesnous réservera alors une entreprise dontl’unique souci sera demain de toujours mieuxrémunérer ses actionnaires pour garder leur «infidèle confiance » ? Quel sera l’avenir dessalariés mais également des sociétaires dansun contexte de recherche optimum de bénéficesur un marché mature, hyper concurrentiel etdépendant de la production de richesses oubiens nouveaux dans un contexte de criseprofonde ?Sur ces points, GROUPAMA semble déjà avoirtrouvé des éléments de réponses ! Outre le faitconnu d’optimiser en permanence laproductivité et le poids de sa masse salariale,notre Groupe, à défaut de produire de larichesse, est déjà sur les rangs pour nous enfaire perdre… et à grande échelle !La méthode est simple. Elle consiste à pillerles états et donc les citoyens des richesses
constituées pour préserver leurs droits etintérêts. Nous parlons ici, bien sûr, desservices publics et plus précisément de lasanté en France. Marché qui intéresse au plushaut point notre entreprise qui a décidé d’enfaire son « thème de propagande » pour sesAssemblées Générales de 2010.A la question « La santé à quel prix ? » lessociétaires pourront découvrir les réellesambitions et la lecture très orientée que notregroupe fait de cette thématique. A cettequestion nous répondons, commesyndicalistes et citoyens que :
• La santé « n’a pas de prix » et ne dois pasnourrir des intérêts économiques concurrentsmais des besoins collectifs.
• La santé, dans une société tournée vers larésolution des besoins humains, doit êtregratuite pour tous. Plus encore, elle doit l’êtrepour les plus faibles d’entre nous.
• La santé n’est pas une marchandise ni unmarché et elle n’a pas vocation à devenir leSESAM VITAL de la croissance d’assureurs enmal de profits.Ce n’est, bien sûr, pas la version retenue parnos politiques actuels, pourtant garants desintérêts publics, et moins encore parGROUPAMA qui « compte » beaucoup sur ledépeçage de la santé en France pour asseoirses futurs bénéfices, et les futursreversements aux futurs actionnaires. Sesambitions et sa place économique actuelle enmatière de complémentaire maladie en sontles marchepieds.Dans cette perspective et pour que leur « partdu gâteau » soit la plus grosse possible, lesassureurs, parmi lesquels GROUPAMA a étéun des initiateurs très actif, ont créél’UNOCAM. Cet organisme prétend « aider »la sécurité sociale à optimiser ses coûts etservices pour, en définitive, mieux la piller deses ressources et prérogatives.Pour rappel, l’UNOCAM est consultée sur lesprojets de loi de financement de la sécuritésociale ou concernant l’assurance maladie.