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Page 1: La cci adopte la toyota auris hybride pour bouger autrement

Robes rouges et noires. Cas-quettes de police et hermines.L’image est sans précédent.Sur les marches du palais dejustice d’Orléans, hier, vers14 h 30, magistrats, avocats,policiers, conseillers d’inser-tion et de probation et fonc-tionnaires de la protectionjudiciaire de la jeunesse sontrassemblés pour exprimer leur« ras-le-bol » face aux nouvel-les attaques lancées, lasemaine passée, à Orléans, parle président Sarkozy.Ce qui n’était, en début desemaine, qu’un mouvementde colère des magistrats, aréuni hier toute la famille judi-ciaire. « C’est toute la chaînepénale qui s’associe dans unedémarche républicaine », s’estfélicité Frédéric Stenger, éduca-teur au centre d’action éduca-tive d’Orléans.Comme à Montargis, toutesles audiences non-urgentesont été renvoyées. Par la voixde Marie-Béatrice Thiercelin,juge des enfants et représen-tante de l’Union des syndicatsde magistrats, les juges sont

revenus sur les raisons decette fronde, dénonçant unprésident qui, dans l’affaireLaetitia, « s’attribue le mono-pole de la compassion » aumépris des enquêtes discipli-naires en cours.Mais derrière l’émotion, ils ontsurtout réclamé de nouveauxmoyens pour une justice plussereine. « Ce n’est pas une réac-tion corporatiste. Nous ledevons aux justiciables. Pen-dant trop longtemps, nousavons accepté des conditions detravail inacceptables. Siaujourd’hui, en plus, on vientnous dénigrer... », a expliquéMarie-Béatrice Thiercelin, évo-quant les piles de dossiers etles audiences surchargées.

Pas de quoi payerles interprètesni les expertsÀ Orléans, les doléances nemanquent pas : plus d’argentpour payer les interprètes, niles frais d’experts, manque degreffiers... « Cette semaine, j’aidéposé un dossier auprès dujuge aux affaires familialespour une question de garde d’en-fants. Malgré l’urgence, le gref-fier m’a averti que l’audience nepourrait pas avoir lieu avant lemois de septembre », raconte,effaré, Me Bruno Stoven,bâtonnier de l’ordre des avo-cats orléanais, solidaire dumouvement de protestation.À Montargis, le constat n’estpas plus reluisant. La prési-

dente du tribunal a soulignéles carences de sa juridiction :manque d’un procureur de laRépublique, d’un juge d’ins-truction, d’un vice-présidentet de deux greffiers. Sanscompter les trois départs à la

retraite prévus cette année.Regrettant la diminution de ladotation de fonctionnementde son tribunal, VéroniqueMarmorat estime que « les

dépenses engagées à partir de

mars 2011 ne pourront plus

être prises en charge ».

Mobilisé et soudé commejamais, le monde judiciaireattendait, hier soir, un signedu chef de l’État, lors de sonintervention sur TF1. Lesmagistrats d’Orléans se réuni-

ront en assemblée générale, ce

vendredi, à 13 heures, pour

décider des suites de ce mou-

vement.

Michel Dury

et Alexandre Charrier.

HIER, AU PALAIS DE JUSTICE D’ORLÉANS. Une image rare. Magistrats, policiers, avocats et fonctionnaires de nombreux services : c’est « unechaîne pénale » unie qui a réclamé de nouveauxmoyens pour la justice. (Photo : Thierry Bougot)

Sa carrière est maintenant der-rière elle. Les mots sont restésmesurés, mais le désarroisourd. « Si, même le président nenous respecte pas, comment pou-

vons-nous nous faire respecter etnos décisions avec ? », s’inter-roge Chantal Lardennois.Conseillère à la Cour de cassa-tion jusqu’en 2009, cetteancienne magistrate a exercépendant plus de quinze ans autribunal d’Orléans.Aujourd’hui à la retraite, ellecomprend parfaitement lemou-vement mené par ses collègues.« D’une telle ampleur, on n’avait

jamais vu cela, mais ce n’est pasune surprise : on sentait cette

colère monter. Dès qu’une déci-

sion judiciaire ne plaît pas auxpolitiques, on a droit désormais à

des réactions comme celle deNicolas Sarkozy. C’est une pres-

sion qu’on ne connaissait pasavant. »

« Trop de transparence »« J’ai beaucoup aimé mon métiermais, les dernières années, jen’osais plus dire que j’étaismagistrate, ajoute-t-elle. On medemandait toujours de rendredes comptes au nom de ma pro-fession pour une affaire paruedans la presse, sans en connaîtreni les tenants, ni les aboutis-sants. »Juge d’application des peinesde 1974 à 1983, à Blois (Loir-et-Cher), Chantal Lardennoisavoue qu’elle « ne voudrait pasexercer ce poste aujourd’hui ».« Quand on décide de laisser uncondamné sortir plus tôt, onprend un risque réfléchi, commeun médecin le ferait avec unpatient. Oui, l’erreur d’apprécia-tion est possible, ou alors il fautremplacer les magistrats par desordinateurs. Mais notre métierest surveillé : il existe des recours,le Conseil supérieur de la magis-trature... »Jean-Mary Veille, ancien juged’instruction et président de

cour d’assises dans le Loiret,insiste, lui aussi, sur l’aspecthumain de son métier. « Il fautavoir foi dans la personne

humaine pour choisir cette pro-

fession. Pour un magistrat, un

crime comme celui de Pornic

(NDLR : affaire Laetitia) est diffi-cile à vivre. Pour chaque décision

que l’on prend, on se demande si

l’on ne s’est pas trompé. »

Si, pour lui, l’image des magis-trats s’est dégradée auprès de lapopulation, c’est par « mécon-naissance » du métier. « Quandvous avez cinquante tomes d’ins-

truction, vous ne pouvez pas tout

lire au moment de décider d’un

maintien en détention, racontecet ancienmagistrat de la cham-bre de l’instruction. Il faut doncse focaliser sur quelques élé-

ments. Il ne faut jamais perdre

de vue que ces décisions sont pri-

ses à un instant T, avec les élé-

ments disponibles. Il est trop

facile, après coup, de réécrire

l’histoire. »« Pour chaque fait divers média-tisé, il faut aujourd’hui trouverun coupable avant même quel’enquête ne soit bouclée,déplore-t-il. Je regrette ce trop-plein de transparence dans lasociété, ce n’est pas le gage d’unejustice sereine. »

Alexandre Charrier.

■ Deuxmagistratsà la retraite racontentla détériorationde l’imagede leur professiondans l’opinion publique.

■ Magistrats, mais aussipoliciers et avocats, ontmanifesté, hier, devant lespalais de justice d’Orléanset deMontargis, pourprotester contre les atta-ques lancées la semainepassée, dans le Loiret, par leprésident de la République.

La CCI adopte la Toyota Auris Hybride pour bouger autrementLa Chambre de commerce et d'industrie (CCI) du Loiret renforce encore sa démarche de responsabilité socié-tale. Cela fait maintenant quelques jours que les collaborateurs ont à leur disposition trois véhicules ToyotaAuris HSD pour leurs déplacements professionnels.

Mi-électrique, mi-essence, le moteurhybride est, à ce jour, le moteur à combus-tion le moins polluant du marché. Objec-tif : limiter les émissions de gaz à effet deserre."C'est important de contribuer aurespect de l'environnement. Nous avonsdepuis longtemps le souci de réduire l’im-pact de notre activité sur celui-ci. Nos sala-riés sont d’ailleurs fortement impliquésdans cette démarche", explique Jean-Char-les Milcent, responsable des moyens géné-raux au sein de la CCI. Outre les avantagesévidents que représente cette technologiehybride du point de vue environnemental,opter pour un véhicule hybride permet auxsociétés de bénéficier d’une exonérationde TVS pendant 2 ans, et d’un bonus écolo-gique de 800 euros, ce qui représente uneéconomie non négligeable.

"Etre éco-responsable"Les collaborateurs utiliseront donc lemoins possible leur véhicule personnelpour leurs déplacements professionnels.Une initiative qui est loin de déplaire auxprincipaux intéressés. Michel, en chargede la communication interne à la CCI, féli-

cite l'idée : "c'est un bon moyen de sen-sibilisation à l'éco-responsabilité, sorted'étape vers plus de sobriété dans nosdéplacements", commente t-il. Pour EricDouzon, chef de région entreprise Toyota,l'essentiel est de "rentrer dans une démar-che de développement durable grâce à desvéhicules différents, avec un coût faibled‘utilisation."

Avant de débuter en totaleautonomie, les salariés dela CCI ont participé à dessessions d'essais organi-sées par l'équipe ToyotaSTA 45 (fournisseur destrois Auris Hybrides dela CCI). Essais à voca-tion pédagogique afin defamiliariser chacun avecun fonctionnement et unmode conduite pourtantsimples et agréables, maisque peu connaissaient : lamotorisation hybride et laboite automatique. Un par-cours de trente minutes le

long des quais d’Orléans, histoire d’appri-voiser l’engin. Une première pour Corinne :"je découvre la voiture. Réduire la pollu-tion atmosphérique est quelque chosequi m'intéresse à titre personnel", avouet-elle. Conduire la Toyota Auris Hybride serapour elle, comme pour tout le personnel dela CCI, une manière de plus de s'engagerdans la lutte contre le réchauffement cli-matique...

Publi-reportage

« Jen’osais plus dire que j’étaismagistrate »

Si ChantalLardennoisdit « avoirbeaucoup aimésonmétier »,elle a aussi vuson images’éroder.(Photo : A. C.)

La famille judiciaireunie contre SarkozyLoiret/Région

LA RÉPUBLIQUE DU CENTRE - VENDREDI 11 FÉVRIER 2011 -MON - 3

bjannequin
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