Download - Kiblind#10
Lunatic Toys (Live Electro Jazz) Cosmo 70 (Electronica_ BEE Records) Double Tekno force (Electro DJ/VJ_ OVN prod)
pour la sortie du numéro 10 du magazine Kiblindsoirée Kiblind à la Marquisejeudi 6 avril à partir de 23h.
La Marquiseface 20 quai augagneur Lyon03
tél. 04 72 61 92 92 www.marquise.net
J.Tourette
w
Et d’ailleurs
Lyo
n vu
e d
’aill
eur
s
15 _Made in Lyon
Ho
rs C
ham
ps
17 _Oakland, terre des possibles
A p
rop
os
20 _L’écologie est morte
Edito
_A la vie éternelleEs
qui
sse
_Sepulveda, FTW, BukulinA
po
cry
phe
_ La cave littéraire, Montanari,De la Vega
Gd Bazart
Ram
da
m
41 _Médiatone
Ava
nt-s
cè
nes
43 _Olympique Pandémonium,Sofasogood, Novox
Baza
r’Ba
zart
43 _Brèves
Mr.
Ki
50 _Histoire d’une envie
Dans le cadre du dispositif « Emploi Tremplin », l’Association Kiblind est soutenue par la Région
Rhône-Alpes et le FSE.
Dir
ecte
ur d
e la
Pu
blic
atio
n :
Jéré
mie
Mar
tin
ez®
Réd
acti
on
en
ch
ef :
Sim
on
Loy
at®
Réd
acti
on
: Si
mo
n L
oyat
,
Mat
thie
u S
and
jivy,
Jea
n T
ou
rett
e, G
abri
el V
iry,
PR
Mo
riar
ty, J
érém
ie M
arti
nez
, Mel
loW
, Ben
oît
Fro
men
tin
, Gab
riel
Du
mo
ulin
®
Dir
ecti
on
Art
isti
qu
e : D
avid
leso
rt [P
itay
a d
esig
n g
lob
al, T
el: 0
4 78
28
54 9
9, w
ww
.pit
aya-
des
ign
.co
m] &
Arn
aud
Gir
ou
d®
Gra
ph
ism
e : A
rnau
d G
iro
ud,
Dav
id L
eso
rt, J
érém
ie M
arti
nez
®
Co
mm
un
icat
ion
: M
aité
Dew
uff
el-D
essa
rt®
Imp
rim
erie
Lan
dai
s 26
, ru
e d
u B
allo
n Z
ai le
s R
ich
ard
ets
9316
5 N
ois
y-le
-gra
nd
ced
ex T
el :
01 4
8 15
55
00 F
ax :
01 4
8 15
55
01®
ISSN
: 16
28-4
046.
Le
mag
azin
e K
iblin
d e
st é
dit
é à
10 0
00 e
xem
pla
ires
par
l’A
sso
ciat
ion
Kib
lind
4, p
lace
Ber
ton
e 69
004
Lyo
n >
Tel
: 04
78
37 1
4 38
> w
ww
.kib
lind
.co
m.
Un
feu
illet
«C
arte
s d
e vi
site
» se
tro
uve
au
cen
tre
du
jou
rnal
.
_un journal qui en dix long
Chers lecteurs,
Paraît-il que la mode est au
faire-part. Aussi, ai-je décidé
de prendre la plume afin de
requérir votre présence lors
de ma fête d’anniversaire,
le jeudi 6 avril prochain.
Dix numéros et deux ans
d’existence, voilà qui, au
grand bal de la précarité,
mérite bien une petite danse !
Depuis que j’ai renoncé
à l’anonymat, vous avez
toujours su me manifester un
égard singulier et je vous en
remercie vigoureusement.
Pourtant, ce ne sont pas les occasions d’aller voir ailleurs qui
manquent. J’en veux pour preuve cette statistique éloquente :
il y a davantage de confrères gratuits entre Rhône et Saône
qu’à Paris, Londres et New-York réunis ! Même si l’opulence
de biens n’a jamais préservé de l’indigence d’idées…
Aussi, à l’occasion de ma dixième, je tiens à convier fidèles
et curieux en la demeure de Madame La Marquise, histoire
de festoyer un peu. Ambiance électro de derrière les fagots,
présentation du nouveau numéro et discussions rococo…
je serais naturellement ravi de vous y retrouver et de pouvoir
prolonger l’échange ici entamé.
Certes, Monsieur l’Ambassadeur et ses chocolats ne
seront pas là. C’est qu’il a pour habitude de fréquenter
des réceptions plus somptuaires aux nôtres. Mais nous ne
désespérons pas de gagner un jour ses faveurs. Et mieux
encore sa ferveur. Prêter l’oreille. Il en sera également
question lors des festivités du 6 avril. Pour peu que vous
soyez porteur d’un Pass Kiblind, je vous invite à venir me faire
part de vos impressions et critiques, en toute liberté. Parce
qu’avant même que cette saison se termine, j’ai déjà une
rétine tournée vers la suivante, élaborant studieusement une
formule qui sied toujours plus à vos attentes culturelles.
D’ici là, je vous souhaite bonne lecture, et c’est déjà pas mal…
D’ici
Un
oe
il su
r Lyo
n
07 _Urbanisme concerté ?
Ana
chr
oni
que
11 _Fables de la fontaine
Rétr
op
olit
ain
12 _Gnafron, guignol de la politique
07
D’ic
iU
n o
eil s
ur L
yon
télé
gra
mm
es
_urbanisme concerté : une réalité virtuelle
Un oeil sur Lyon
G.Viry, B. Fromentin, et J. Martinez
Lorsque les questions relatives à l’architecture et à l’urbanisme sont débattues en dehors du cercle des spécialistes,
la voix populaire fait bien souvent entendre son incompréhension face aux décisions prises. L’intervention
architecturale est souvent perçue comme une succession de constructions inadaptées et inexpliquées, dont
la portée esthétique et organisationnelle échappe aux usagers. Afin de rapprocher les citoyens des préoccupations
urbanistiques, on utilise aujourd’hui des outils permettant une projection de plus en plus précise dans le futur paysage
urbain. Il s’agit de modélisation en trois dimensions, de maquettes, de films virtuels… Ces nouveaux outils peuvent trouver
des usages distincts :
_ Ils permettent de légitimer des décisions politiques en matière d’urbanisme (schémas directeurs peu compréhensibles,
aménagements architecturaux emblématiques et coûteux) et d’intéresser les futurs investisseurs potentiels.
_ Ils représentent également un moyen de partager avec les habitants d’une ville, d’un quartier ou les usagers d’un lieu
public, les besoins ou handicaps du territoire présent et donc les avantages concrétisés liés au réaménagement à venir de
celui-ci.
Ces deux aspects se retrouvent dans la mise en place de nombreux projets architecturaux de grande ampleur menés dans
les villes de taille importante, tels que le projet Lyon Confluence sur le territoire lyonnais.
Les décideurs politiques tendent aujourd’hui à démocratiser leurs choix en matière d’aménagement du territoire en préconisant la concertation et une communication moderne, coûteuse axée sur les nouvelles technologies. Les modélisations 3D, maquettes et autres musées interactifs fleurissent dans nos villes en réaménagement perpétuel. Reste à savoir si en réduisant la frontière entre le réel et le virtuel, on rend les problématiques liées à l’architecture plus accessibles. L’exemple des Confluences à Lyon peut, de ce point de vue, apporter un éclairage… À vos lunettes, article en 3D.
Copié-CoLLé-serré_DEPUIS LE MOIS DE FéVRIER, LES ENSEIGNANTS DE L’UNIVERSITé LYON II PEUVENT UTILISER COMPILATO, UN LOGICIEL qUI PERMET D’IDENTIFIER LE COPIER-COLLER DANS LES TRAVAUx DES éTUDIANTS. LE PROGRAMME, DéVELOPPé PAR UNE SOCIéTé SAVOYARDE, ANALYSE DES ExTRAITS DE TExTE CHOISIS AU HASARD DANS UN DOCUMENT éLECTRONIqUE.D’AUTRES éTABLISSEMENTS, EN ATTENTE DES RéSULTATS, POURRAIENT BIENTôT L’ADOPTER. /// DisCriminaLyon : petites histoires extra(?)orDinaires_SIx ANS APRèS LA SéRIE DE TESTINGS ORGANISéE à LYON PAR SOS RACISME ET LYON CAPITALE, TROIS VIDEURS VIENNENT D’êTRE CONDAMNéS PAR LA COUR D’APPEL DE LYON POUR DISCRIMINATION RACIALE. ILS AVAIENT REFUSé L’ACCèS à UN COUPLE D’ORIGINE MAGHRéBINE DANS LEURS éTABLISSEMENTS RESPECTIFS, ALORS qU’UN COUPLE DE TYPE EUROPéEN RENTRAIT SANS ENCOMBRE à DEUx
CommUniCation réeLLe
Petit rappel sur le projet Lyon Confluence : « La presqu’île
de Perrache, longtemps dédiée à l’industrie et aux
transports, est entrée en mutation ; ce territoire stratégique
se prépare à accéder au statut auquel sa situation centrale,
au sud de la gare de Perrache, le destine : celui d’un
centre-ville. Espace d’expansion métropolitaine, mais aussi
composante majeure de la Porte Sud de Lyon, nœud de
communication essentiel et, enfin, site fluvial à mettre en
valeur, la Confluence est un territoire à forts enjeux pour le
Grand Lyon » ( www.lyon-confluence.fr ).
Le pilotage et la conduite du projet Lyon Confluence
sont assurés par l’équipe de la Société d’Economie Mixte
Confluence. Il s’agit là d’un élément fondamental, car même
si politiquement les choses sont bordées par les élus, la
SEM conserve un statut particulier. Ce dernier lui permet
de mener une communication très différente suivant les
publics ciblés.
Schématiquement, sur le projet Lyon Confluence, la
communication s’organise à plusieurs niveaux:
_Dans un premier temps, il s’agit de travailler avec les gens
motivés et intéressés par le projet, à savoir les habitants
du quartier, puis les riverains et usagers. Les outils de
communication se résument alors à des plans pas très
détaillés et plus ou moins bien présentés. à ce stade
les représentations 3D se limitent pour l’essentiel à une
maquette traditionnelle.
_Dans un deuxième temps, après avoir analysé les
principales oppositions et avis des riverains, le maître
d’ouvrage donne aux habitants quelques ambiances
générales, qui, en l’absence de contestation, valident l’étape
précédente.
_En parallèle à ces deux premières étapes de
communication locale du projet, qui ont pour but de
rassurer les riverains, une communication plus globale sur
le projet est mise en place. Elle consiste à faire le suivi des
travaux avec les habitants impactés par le projet urbain
et plus généralement d’informer le « grand public » et les
financeurs éventuels.
Il convient de rappeler que la genèse initiale de ces grands
projets (Confluence, les Berges, le Carré de Soie ...) est issu
de volontés politiques présentes dans les différents plans
de mandat. D’énormes moyens sont prévus pour le plan de
communication des projets. En effet, de la communication
dépend l’image qu’auront les usagers des projets souvent
inachevés avant les élections… De la communication
dépend également l’engagement des futurs partenaires
financiers.
ConCertation VirtUeLLe
Ce n’est qu’avec ce genre de financements exceptionnels
que les agences de communication spécialisée en 3D
peuvent proposer des images de synthèses. Actuellement,
la SEM Confluence va rentrer dans une phase de
communication intensive très « grand public » et élargie
au territoire du Grand Lyon. L’objectif est surtout de
chercher de nouveaux financeurs et investisseurs plus que
d’informer réellement la population locale du quartier
de Sainte-Blandine. Les outils 3D sont des instruments
déterminants dans cette recherche. La répartition des
financements liés à la communication est donc un enjeu
majeur. Dans ce type de démarche « «Grand Projet », les
compétences et prestations pourraient être mises aux
services des habitants bien avant, et non lorsque l’essentiel
des décisions a été déjà pris. Ils pourraient ainsi apporter
leurs points de vue dès les premières discussions et
participer à l’élaboration des cahiers des charges en amont:
lors de la phase dite de concertation.
De la même manière, on sollicite beaucoup moins la
population sous prétexte qu’on est entrés dans une phase
« opérationnelle »… alors que c’est en général justement
09
D’ic
iU
n o
eil s
ur L
yon
MINUTES D’INTERVALLE. LES DIRIGEANTS DE L’USINE BOSCH DE VéNISSIEUx SONT éGALEMENT POURSUIVIS DEVANT LES PRUD’HOMMES POUR DISCRIMINATION RACIALE : ILS AURAIENT BLOqUé L’AVANCEMENT DE PLUSIEURS OUVRIERS, D’ORIGINE éTRANGèRE. ENFIN, qUATRE JEUNES HOMMES D’ORIGINE MAGHRéBINE, CRéATEURS D’UNE ENTREPRISE DE BRUMISATEURS, SE SONT VUS REFUSER L’OUVERTURE D’UN COMPTE BANCAIRE DANS DEUx AGENCES LYONNAISES DU GROUPE HSBC. /// CheVaUx aU Vent_LANCéE à PARIS EN 2003, LA SOCIéTé « 4 ROUES SOUS UN PARAPLUIE » ARRIVE à LYON. ELLE PROPOSE UN PARCOURS EN 2 CV DANS LES RUES DE LA VILLE, qUI PEUT êTRE PROLONGé JUSqU’AUx MONTS D’OR VIA L’îLE BARBE. COûT DE LA BALADE : ENTRE 50 ET 95 EUROS. ///
là qu’elle pourrait réellement intervenir, aidée en cela par de magnifiques outils de communication. En définitive, la
communication à destination des investisseurs privés risque à terme de prendre le pas sur les attentes des habitants du
quartier concerné.
Le problème central réside donc dans la volonté de créer une réelle concertation avec le public et dans la mise en
œuvre de moyens adaptés à la mise en place de celle-ci.
L’objectif est de permettre aux habitants de se projeter en les accompagnant justement
dans la mise en situation. Les nouvelles technologies peuvent, si elles sont utilisées dès le début de la concertation,
faciliter cet accompagnement. Toutefois, la compréhension et l’implication des habitants au processus de construction
du projet passe avant tout par le temps consacré à construire le projet collectivement. Les nouvelles technologies
sont un moyen d’engager une réflexion approfondie sur les outils à mettre en œuvre pour parvenir à une réelle
sensibilisation, et donc à une implication de fait de l’ensemble des citoyens, initiés ou non.
Liens utiles :
sur l’urbanisme :
www.vivrelesvilles.fr
sur la communication de Lyon Confluence
www.asylum.fr
sur le projet Lyon Confluence
www.lyon-confluence.com
sur les méthodes de concertation innovantes
www.robins-des-villes.org
sur les sem
www.fedsem.fr
10D
’ici
Un
oei
l su
r Lyo
n
top moDéLisme À paris
La maquette n’avait pas cent ans quand Léon Battista
Alberti, théoricien de l’architecture, préconisait, en 1435,
de la rendre accessible aux non-initiés (1). On en perdrait
son latin. Mais pas sa vérité. L’architecture publique
contemporaine se contemple aujourd’hui dans le reflet de
son accessibilité. Et la maquette est utilisée comme une
boule à facette, pour rythmer l’émergence et l’avancement
des grands projets. C’est la danseuse des décideurs, qui
jouent les cavaliers, et font de la maquette un véritable
objet de communication. L’art est dans la matière, le
maquetter, c’est parler vrai. Archi-vrai. Ainsi va la maquette,
support technique exhibé progressivement, et de plus en
plus, sur la place publique.
La maquette, qui a de nombreux attraits (à la fois belle,
matérielle, ludique et concrète), est ainsi mise en lumière.
Pour la voir de loin, ou de très près. En s’invitant sur les
canaux de communication, pour découvrir en haute-
fidélité, et à 360 degrés, les maquettes des futures
gares TGV, des grands musées inexistants mais déjà
monumentaux, le culturisme des grands travaux qui forcent
la nature (entre autres, en cours : le sauvetage du Mont-
Saint-Michel, la construction du canal Seine-Nord Europe,
les éoliennes du littoral, etc.). Ou en faisant le déplacement.
L’exposition des maquettes, c’est du Top-modélisme. Ou de
la pâte à modeler. Entre communication d’origine contrôlée
et participation qui peut finalement la contrer. C’est ce qui
semble s’être passé à Paris en 2004, lors du grand Forum
organisé autour du réaménagement des Halles. Jamais
les maquettes, en France, n’avaient pris une telle place,
publique. Rappel des faits : en 2003, le Maire de Paris, qui
n’en avait pas pourtant fait une priorité de sa mandature,
propose de « remodeler » le Forum des Halles, pour
améliorer les transports et la sécurité. Un appel d’offres
est lancé. Il porte sur un marché de définition, c’est à dire
qu’au-delà du projet concret, les candidats sont surtout
invités à repenser l’architecture du quartier. quelques mois
plus tard, Jean Nouvel, David Mangin, Rem Koolhas, et Winy
Mass rendent leur copie : des projets de réaménagement
global, souvent futuristes, et matérialisés par des maquettes
extravagantes.
Fidèle à son discours sur la concertation et la participation
des habitants, et consciente de la sensibilité du sujet, la
Mairie décide d’exposer les 4 maquettes dans un espace
de Forum. En quelques mois, le lieu devient incontournable
: 125 000 visiteurs viennent voir les maquettes, 12 500
émettent leur avis. La presse s’empresse : le site officiel
« projetleshalles.com » recense plus de 180 articles
publiés en 2004 sur le sujet. Ils sont extraits de la presse
locale, nationale, et même, internationale (New York Times,
Newsweek ou The Independant ). Au Conseil de Paris,
l’opposition propose même d’organiser un référendum.
La démocratie locale bat son plein. Incite les pouvoirs
locaux à repousser la décision, de juin à décembre 2004.
Et à rappeler que les avis exprimés n’apporteraient qu’un
« éclairage » à la Commission décisionnaire. Comme si,
derrière la boule à facettes, on rappelait que les maquettes
ne sont finalement… que des maquettes. Le 15 décembre,
devant des journalistes venus du monde entier, la
Commission consacre le projet de David Mougin, pourtant
perçu comme le moins audacieux. Mais le dispositif central
du projet, un immense « carreau » de verre recouvrant
le Forum, fera l’objet d’un autre marché. Et d’autres
maquettes, à partir de 2007.
Des Halles de Paris, Alberti serait sorti en prophète. La
maquette et l’architecture gagnent en visibilité, mais les
résultats restent au-Delà des non-initiés.
(1) In De pictura, formalisation théorique des travaux de Brunelleschi réalisés vers 1420.
_fables de la fontaine
anachronique
J.Tourette
11
D’ic
iA
nac
hro
niq
ue
Inlassablement louée par les guides touristiques de
toutes sortes, la Place des Terreaux et sa monumentale
fontaine constituent, au même titre que la statue
de la Place Bellecour, un de ces lieux de rendez-vous
excessivement originaux où il est toujours très aisé de
retrouver l’objet de sa rencontre parmi une foule de
touristes.
Aussi, après avoir quelque peu arpenté le damier Buren,
dont le goût de l’aménagement dépasse la critique, c’est
souvent aux pieds des quatre chevaux menés par cette
auguste cavalière que vos pas vous conduisent. Si vous
vous êtes donné rendez-vous en hiver, vous aurez pu
admirer l’écrin de glace qui poétise la statue aux stalactites
diamantines. Ce qui est très beau.
Le chef-d’œuvre est de Frédéric Auguste Bartholdi. Réalisé
entre 1887 et 1888, de facture académique, au même titre
que son Lion de Belfort ou sa Liberté éclairant le monde, la
dynamique de sa composition et le mouvement impulsé
par ses silhouettes incisives l’apparente au néo-baroque.
Sculpté en plomb et soutenu par une armature de fer, ce
groupe massif pèse vingt et une tonnes. Côté esthétique,
l’artiste se serait inspiré de la fontaine du Char d’Apollon
à Versailles, érigée par Jean-Baptiste Tuby, mais en
accentuant l’élan des montures et l’ardeur de leur course.
L’immense fontaine est une allégorie, comme la statuaire se
plaisait encore à en réaliser dans ce climat fin de siècle. Pour
certains, elle représente « la Saône et ses quatre affluents
principaux » ; pour d’autres, elle symbolise « le Rhône
entraîné vers la mer ». Peu importe en fait, puisqu’il s’agit
de la Garonne… En effet, cette œuvre est une réponse à un
concours lancé par la mairie de Bordeaux en 1857, visant la
réalisation d’une fontaine Place des quinconces. Bartholdi
l’emporte, mais la ville ne donne pas suite au projet. Trente
ans plus tard, après qu’il eut remporté un triomphe avec
sa statue de la Liberté, la ville de Bordeaux le contacte à
nouveau pour lui donner son accord. En 1888, sa fontaine
baptisée La Garonne est terminée. Mais le conseil municipal
en juge le coup trop excessif et se rétracte une nouvelle
fois.
Or, en 1889, l’œuvre est présentée à l’Exposition universelle.
Elle séduit Antoine Gailleton, alors maire de Lyon, et la
municipalité achète la sculpture. Elle sera installée Place
des Terreaux, en face de l’Hôtel de Ville, et inaugurée le 22
septembre 1892.
Aujourd’hui, la fontaine a changé de place. Entre 1992 et 1994,
un parking sous-terrain, 69 jets d’eau et 14 piliers poussent le
chef-d’œuvre face au musée des Beaux-Arts. Le tout, selon la
municipalité, « afin d’améliorer la lecture du site ».
_Gnafron guignol de la politique
rétropolitain
Son ton railleur a marqué des générations de Lyonnais. Ancêtre des poupées satiriques du petit écran, Gnafron fut l’une des premières marionnettes à brocarder publiquement la classe politique. Un personnage qui reste drôlement d’actualité.
S. Loyat
Malgré son look ringard et son air éméché,
Gnafron inspire encore. Sa défiance historique
envers toute forme d’autorité correspond
aujourd’hui à un sentiment largement répandu. Derrière
son costume d’amuseur d’enfants, il y a celui, plus engagé,
de censeur politique. Aussi réputé pour sa gouaille que
pour la rougeur de son nez, Gnafron a toujours bien plus
représenté qu’un simple guignol dans l’esprit de son
créateur. Apparu pour la première fois sur les planches
lyonnaises un jour de 1806, c’était un féroce commentateur
de la vie publique. Une espèce de juge d’instruction prêt
à glacer ceux qui utilisaient la politique aux mêmes fins
qu’un ustensile de cuisine : pour faire leur tambouille.
Pour la petite histoire, c’est un ex-canut au chômage
reconverti en arracheur de dents qui invente le personnage
de Gnafron. Inspiré de la farce italienne, qui connaît un
grand succès à l’époque, Laurent Mourguet importe le
concept de la marionnette satirique entre Rhône et Saône.
Né dans les foires, le facétieux spectacle des guignols se
sédentarise à Lyon, quelques années après la Révolution
Française.
13
D’ic
iR
etro
po
litai
n
Dans une ville en pleine mutation industrielle où notables
locaux et ouvriers de la soie s’opposent régulièrement, le
dénommé Mourguet vient de mettre une arme redoutable
dans les mains de l’opinion publique : la contestation par le
(fou)rire. Dès la moitié du xIxe siècle, Lyon s’est pleinement
emparé du phénomène. Loisir populaire du dimanche, le
show des petites marionnettes se ritualise. Gnafron est
alors rejoint par toute une bande de persifleurs, dont son
illustre cousin Guignol. Aller les applaudir ou le huer, c’est
en quelque sorte oser le débat public à l’époque.
poLitiQUement inCorreCt
Philosophe assoiffé à l’esprit fraternel, au nez rougi par
le beaujolais et à la voix éraillée, Gnafron cultive au fil du
temps son personnage de père-fouettard de la politique.
Promu symboliquement rédacteur en chef et directeur du
journal qui porte son nom, il déclare en 1865 : « Me voilà
incarné dans un corps de journaliste. Ne suis-je pas du bois
dont on les fabrique ? Et n’est-ce pas aux marionnettes
à devenir hommes, lorsque tant d’hommes se font
marionnettes ? »
Polémiste plus iconoclaste que son compère Guignol,
Gnafron se défie du pouvoir, de tous les pouvoirs. S’il
s’immisce dans le jeu politique avec une ironie qui n’est
pas toujours exempte de mauvaise foi, ses victimes sont
rarement des hommes de grande vertu.
Ses réquisitions dans la langue canut, patois du petit
peuple lyonnais, soulignent son profond mépris des élites.
Pas étonnant pour quelqu’un qui, d’après l’histoire, habite
en bas des Pentes de la Croix-Rousse. A la frontière des
mondes bourgeois et ouvrier, Gnafron est un observateur
privilégié de la lutte des classes. Au lendemain de la
chute du Second Empire, en septembre 1870, il partira
d’ailleurs en guerre dans les colonnes de son journal
révolutionnaire contre « les endormeurs, les escamoteurs
de la bourgeoisie» qui veulent « distraire les travailleurs de
leurs intérêts primordiaux. »
Son créateur, qui n’avait pourtant rien d’un « lettré» , laissera
à la postérité une œuvre dense, plus communément
appelé « théâtre de guignol ». Un temps tombée dans
l’oubli, une importante partie des textes sera recueillie et
mise en ordre par un érudit Lyonnais, M. Onofrio, qui fera
définitivement entrer la marionnette dans le patrimoine
lyonnais. Un héritage dont la compagnie des Zonzons
est aujourd’hui la gardienne. que ce soit toute l’année au
théâtre Mourguet ou lors de la prochaine Moisson d’Avril,
Biennale Internationale de la marionnette, Gnafron est un
personnage d’époque. Et si sa verve n’avait pas pris une
ride ?
15
Et d
’aill
eur
sLy
on
vu
e d
’aill
eurs
La presse lyonnaise est en feux de détresse. Alors que sur la route nationale, ça se presse, de Lyon, on sort les griffes, marques déposées, ou aberrations d’origine contrôlée. Made in Lyon. ou Ready made, c’est vite-déjà-bien-fait.
Les VéloV sont lovés. Par Marseille, qui va bientôt
jouer à la Bicyclette bleue. Ou Paris qui s’apprête à
rouler ainsi : « Delanoé a décidé de franchir le pas,
après avoir fait le déplacement à Lyon ». L’élu marque un
volontarisme tout terrain (et/ou un moyen de se remettre
en selle ?) pour installer 3 000 vélos dans la capitale avant
mi-2007 : « la Mairie de Paris a décidé de mettre fin par
anticipation, une première, au contrat de mobilier urbain ».
Decaux va se remettre au vélo. Même si l’exemple lyonnais
révèle une maintenance coûteuse, occupant une trentaine
d’employés, « le nombre d’incidents techniques dépasse les
prévisions » ; alors qu’un VéloV coûte 1 000 euros pièce, « un
sur 500 revient chaque jour à l’atelier ».
Paris-Roubaix en vélov, c’est Lyon-Bayrou au Palais des
Congrès, Robien qui se prend les pavés, et l’empire du
milieu qui retourne la plage. Le 29 janvier, Lyon accueillait
2 500 indépendantistes centristes, autour d’un « projet
d’espérance », et d’une seule solution : « la rébellion » (« être
rebelle quand il le faut, et ne pas céder », c’est Bayrou en
camouflage qui a déjà pris le maquis). Paris-Bayrou…
Autres résolutions, en ce début d’année, qui font entendre
les Lyonnais : contre le CPE (les étudiants de Lyon sont en
tête du peloton), les Caricatures du Prophète écharpé (« le
réveil apaisé, selon Libé, des musulmans lyonnais »), ou les
numéros complémentaires qui surchargent les prisons.
En vjanvier, la campagne « Trop c’est trop », a été lancée
à Lyon, qui compte des prisons « parmi les plus vétustes
de France». De nombreuses personnalités ont répondu à
l’appel de Djamel Touhami, ancien détenu, et Bernard Bolze,
fondateur de l’Observatoire International des Prisons : « En
latin, numerus clausus veut dire numéro arrêté. Cela veut
dire qu’on ne doit pas mettre en prison plus de détenus (59
241 selon le CNRS) qu’il n’y a de places (51 195) ».
Sur le pont, tous les cortèges y sont, tandis qu’à Lyon
également, on y breake et on y danse.
Pages culture, et Made in Lyon, la presse s’emballe pour
les ballets de hip hop qui font actuellement sensation. Sur
le « Terrain vague » du chorégraphe Mourad Merzouki,
originaire de Saint-Priest, Libé réincarne une « cité pas
morose ». « Le danseur est devenu ambassadeur du hip-
hop à la française », selon Le Monde. Après avoir triomphé
à la Maison de la Danse, sa compagnie a clôturé le Festival
hip-hop Suresnes Cité Danse, du 27 au 31 janvier, où se sont
également illustrés les Pokémon de Lyon et le chorégraphe
lyonnais Kader Attou.
reaDy maDe
Dans les médias locaux, c’est une valse, à mille temps. Avec
cavaliers blancs (L’Est Républicain qui a repris le 6 février
le pôle Rhône-Alpes de la Socpresse) et Cendrillons qui
perdent pied (Lyon Capitale et La Tribune de Lyon). Au total,
selon Le Monde, ce sont « plus de cinquante journalistes
lyonnais qui sont menacés ou ont déjà perdu leur emploi
depuis le début de l’année ». Conséquence d’une « série
d’échecs » dans une ville « qui fut pourtant le laboratoire
de la presse dans les années quatre vingt ». 20 minutes
relativise (« La presse lyonnaise n’en est pas à sa première
crise ») mais celle-ci est larvée, entre supports locaux
essoufflés (« Le Progrès n’a pas su s’adapter au changement
de vie des urbains. Et les hebdos n’ont pas trouvé la bonne
formule pour susciter un achat chaque semaine ») et
antennes nationales aspirées : les grands quotidiens (Libé,
Le Monde, L’Huma) sont revenus depuis longtemps déjà de
« leurs ambitieuses éditions locales » Et plus récemment,
RTL a supprimé son « décrochage ».
Lyon vue d’ailleurs
_Made in lyonG. Viry
La presse s’accorde: « L’hiver est rude pour le pluralisme
journalistique lyonnais ». Si la neige tombe, ce ne sera
pourtant pas sur l’écran de TLM, « première télévision de
proximité en France », dont la fréquence arrive à échéance
à la fin de l’année.
« qui ne saute pas n’est pas lyonnais ! ». Pour Le Nouvel
Obs, c’est l’« hymne officieux » (et superstitieux ?) de la
capitale rhône-alpine. A appliquer à la presse explosive. Ou
à la « série (poudre ?) noire » du maire de Lyon. L’Express
parle de « tambouille lyonnaise ». Entre cuisines internes,
aliments qui ne passent pas (soupçons de collusion avec
la presse, de détournement de fonds…), et petits plats
qui devraient se manger bien froids. Critiqué par ses alliés,
le chef peut compter sur ses commis, comme l’adjoint
aux Sports Thierry Braillard, qui se répand, en Olympique
Lyonnais, dans les colonnes de Libé : « A la mi-temps de
notre mandat, nous menons. Ce n’est pas une raison pour
commencer à marquer des buts contre notre camp. Gérard
Collomb reste le capitaine, jusqu’à la 90e minute ». Le ballon
rond, c’est de l’inspiration. Comme dans l’Obs, où l’OL
fait « chavirer » les Lyonnais. Selon l’hebdo, les succès du
football lyonnais alimenteraient le rayonnement actuel de
la cité. A l’image des déplacements à l’étranger (« [le maire]
emmène une large délégation de techniciens, avocats,
artistes ou industriels ») ou de la Cour des Loges, dans le
Stade Gerland (« plus que les salons discrets des bouchons
lyonnais, c’est ici que se nouent des contacts, s’ébauchent
des projets »). L’hebdo fait vite, et peut être déjà fait :
« A l’image de son club, la ville est décomplexée […].
Les bourgeois lyonnais eux-mêmes commencent à se
décoincer » Ready Mad. Comme ce Grand angle de Libé
consacré au Stéphanois Pierre Pinoncelli, performer
iconoclaste. Après avoir posé nu dans un tonneau en 94
à Lyon, « jetté des Malabars sur le cercueil de Malraux
au Panthéon », le « papy excentrique » (76 ans) s’est
récemment illustré à Beaubourg : à coups de marteaux, « il
a fracassé le sacro-saint urinoir (« Ready Made ») de Marcel
Duchamp ». Un « geste Dada », selon l’homme qui vient
d’être condamné à une amende « non moins bouffonne »
de 200 000 euros…
Sources :
« Lyon Capitale placé en redressement judiciaire, Le Nouvel Observateur, 10/1/06 ; « Cinq licenciements à La Tribune de Lyon », Le Nouvel Observateur, 11/1/06 ; Marie-Christine Vernay, « La cité pas morose de Merzouki », Libération, 13/1/06 ; Maire-Christine Vernay, « A Suresnes, un spectacle vif et tendre de Kader Attou », Libération, 14/1/06 ; Sophie Landrin, « La crise majeure de la presse lyonnaise menace le pluralisme local de l’information », Le Monde, 14/1/06 ; Olivier Bertrand, « Trop c’est trop demande l’instauration du numerus clausus », Libération, 16/01/06 ; Rosita Boissseau, « Terrain vague », chaleur hip-hop », Le Monde, 19/1/06 ; Gilles Gaetner, « Tambouille lyonnaise », L’Express, 19/1/06 ; Olivier Bertrand, « Les caprices de Collomb fatiguent la gauche lyonnaise », Libération, 23/1/06 ; « Projet d’espérance pour 2007 », Le Nouvel Observateur, 29/1/06 ; Frédéric Crouzet, « A Lyon, Bayrou appelle à la rébellion », 20 minutes, 30 janvier 2006 ; Edouard Launet, « Ready Mad », Libération, 31/1/06 ; Sophie Landrin, « Duel Socpresse-Philippe Hersant autour de Télévision Lyon Métropole », Le Monde, 2/2/06 ; Sophie Landrin et Pascale Santi, « Inquiétude chez les salariés du pôle de presse Rhône-Alpes », Le Monde, 7/2/06 ; Frédéric Crouzet, « Un hiver très rude pour le pluralisme journalistique lyonnais », 20 minutes, 7/2/06 ; Laurence Girard, « Le vélo urbain en libre-service bouscule les contrats d’afficheurs », Le Monde, 13/2/06 ; Olivier Bertrand, « Le réveil apaisé des musulmans lyonnais », Libération, 13/2/06 ; Robert Marmoz, « quand l’Ol fait chavirer Lyon », Le Nouvel Observateur, 16/2/06
16Et
d’a
ille
urs
Lyo
n v
ue
d’a
illeu
rs
hors_champ
_Oakland, terre des possibles
ituée au nord de la Californie, juste en face de San
Francisco – les deux cités étant reliées par le pont
de Bay Bridge – la ville d’Oakland n’a pas eu besoin
d’un film, comme son homonyme phonétique de Nouvelle-
Zélande, pour sortir de l’anonymat, mais s’est toujours
positionnée au croisement des différentes révolutions
culturelles qui ont secoué l’Amérique d’après guerre.
Prospère durant le deuxième conflit mondial, la cité de
la Bay Aera a perdu une grande partie de ses usines et
manufactures durant les années 50, faisant du centre
ville un territoire en voie rapide de ghettoïsation. La suite
est aujourd’hui bien connue : faute d’emploi, les classes
moyennes quittèrent la ville, le taux de criminalité explosa
tandis que le revenu par habitant touchait le fond. D’une
des paupérisations les plus rapides de l’histoire nord-
américaine, Oakland acquit une image solide de ville
dangereuse, où « soleil » et « océan » ne rimaient pas
forcément avec bon vivre. La suite n’allait pas contredire,
loin s’en faut, l’émergence de cette mauvaise réputation.
D’une dégradation rapide de son économie, au tournant des années 40, Oakland a vu émerger en son sein une culture originale, férue d’indépendance et largement influencée par les différents courants de pensées Afro-américains. Voyage dans une cité qui a vu naître les Black Panthers et qui a redonné au hip hop ses lettres de noblesse.
MelloW
By any means neCessary
Victime d’un amalgame souvent pratiqué par les tenants
de la prose institutionnelle, notamment lorsqu’il s’agit de
faire de la surenchère sécuritaire, le troisième port de la
côte Ouest fut relégué au ban des cités civilisées. Position
peu enviable au demeurant, Oakland allait gagner, au
beau milieu des années 60, encore quelques places dans le
classement des plus beaux cauchemars américains. Le tout
grâce à une action soutenue de ses citoyens les plus actifs.
En octobre 1966, en plein combat pour les droits civiques,
deux étudiants de la ville, Bobby Seale et Huey P Newton,
rédigent le « Programme en 10 points », base d’une
organisation politique nommée – par la suite – le Black
Panther Party. Leurs revendications ? L’autodétermination
de la population noire, le plein emploi, des logements
décents, l’arrêt des violences policières, un programme
d’éducation performant et une justice impartiale. Leur
cible ? Délaissant leurs comparses diplômés, ils vont
recruter dans le ghetto d’Oakland. Leur credo ?
Texto : « si le Ku Klux Klan et les flics sont armés, les
militants du Black Panther doivent l’être aussi s’ils veulent
se défendre ». Patrouillant dans les quartiers afro-américains
de la ville, notamment pour surveiller les agissements
de la police locale, leur nombre croît rapidement.
Progressivement, ils dépassent même le simple cadre des
patrouilles en armes et mettent sur pied une véritable
société parallèle, avec programme d’éducation et système
de soins gratuits à l’appui. Rejointe en 1967 par Eldridge
Cleaver, orateur brillant et principal artisan d’un système de
communication efficace, l’organisation va s’étendre au-delà
des frontières d’Oakland et s’essaimer dans les principales
villes des états-Unis.
Le DéBUt De La Fin
Seulement, le succès ne va pas aller sans déconvenues.
Les militants gagnent peu à peu la place enviée d’ennemi
public numéro un décernée par le FBI, surclassant même
un temps les agents de l’empire du mal. En 1968, suite à
une violente altercation avec la police d’Oakland, Huey
P. Newton est grièvement blessé tandis qu’un agent des
forces de l’ordre reste à terre. L’administration ne pouvait
rêver meilleur bâton pour se faire battre. Le cofondateur
du Black Panther Party est rapidement inculpé de meurtre.
Commence alors une immense campagne nationale, à
laquelle s’allie la plupart des grands partis de gauche. Lors
des élections dans la septième circonscription nationale,
Huey P. Newton est même désigné tête de liste du « Peace
and Freedom Party ». Il récolte 20 000 voix. Délaissant
les armes à feu, les militants vont alors inciter les Afro-
américains à s’inscrire sur les listes électorales.
Le FBI prend véritablement peur et, soutenu par les
politiques, il décide d’en finir avec le problème. Le
programme COINTELPRO, pour Counter Intellignce
Program, voit le jour. La méthode déployée est
radicale : en avril 1968, Bobby Hutton est tué par la
police d’Oakland, il sera le premier d’une liste qui
comprend trente-trois noms. Le Black Panther Party
est infiltré par les agents de l’état, ses militants arrêtés
selon toutes sortes de prétextes, les cadres s’exilent
et, en 1973, l’organisation est définitivement dissoute.
L’expérience s’achève mais l’état d’esprit, en gros « on
ne peut s’en sortir qu’en comptant sur soi-même et
sa communauté », lui demeure, notamment au niveau
local.
Do it yoUrseLF
Les derniers stigmates s’effaçant avec le temps, il
faudra attendre quelques années avant qu’Oakland
fasse à nouveau parler d’elle, de manière toutefois plus
confidentielle.
Capitale méconnue du Funk pendant les années 70
– des groupes comme Sly and the Family Stone, The
Headhunters ou Tower of Power y ont émergé –, la cité
populaire va devenir l’épicentre du Turntablism, 20
ans plus tard, et le point d’ancrage des labels hip hop
indépendants.
Le premier à avoir investi le créneau, outre MC
Hammer (un natif du lieu), fut Too Short, un gangster qui
s’était pris d’une passion pour le rap. La légende veut qu’il ait
enregistré plus de 50 albums, la plupart autoproduits et vendus
de la main à la main. Préférant faire son business tout seul,
son mode de production va influencer nombre d’artistes plus
jeunes que lui, artistes qui à leur tour vont s’organiser et fonder
leurs propres structures. Même si leur nom restent totalement
inconnus au néophyte, certains d’entre eux, notamment le
Hieroglyphics crew, ont été parmi les premiers à utiliser internet
pour diffuser leurs œuvres ; d’autres, tels les Mystic Journeymen,
ont développé des circuits de distribution indépendants dont
les ramifications dépassent largement le cadre de la Californie.
Plus intéressant, la Bay Aera – dont les principales villes sont San
José, San Francisco et Oakland – compte une concentration de
tourmenteurs de platines la plus élevées du monde. Emmenés
par DJ Shadow et q-Bert, parmi d’autres grands noms, ces
artistes sont revenus aux sources de la culture Hip Hop et ont
redonné au DJ la place qui lui revient… au-delà de toutes les
espérances.
Depuis leurs premiers efforts, à la fin des années 80, les platines
ont acquis le statut d’instrument de musique, et des disques
sans rappeurs, estampillés Hip Hop et uniquement composés
de scratch, sont publiés régulièrement. Une révolution
dans le genre qui ne fait pas démentir le statut d’Oakland,
terre d’innovation largement influencée par la culture Afro-
Américaine et pendant parfait à San Francisco, longtemps
considérée comme un havre de liberté.
19
Et d
’aill
eur
sH
ors
ch
amp
s
Au sommet de Rio, en 1992, les chefs d’Etat s’accordent pour que chaque pays réalise individuellement des efforts
en faveur de l’environnement. Euphorie internationale ! L’environnement devient le moyen consensuel de la
diplomatie et le concept d’Agenda 21 est adopté à l’unanimité. La fièvre du progrès environnemental prend toutes
les nations à la gorge et le sommet de Kyoto permet alors, chose incroyable, de parvenir à ce protocole aujourd’hui connu
de tous.
Protocole avorté
Pour autant, chaque Etat réalise avec stupeur que le protocole de Kyoto est trop ambitieux et que son application pourrait
avoir des effets « néfastes » sur l’économie. Et, à l’heure de l’hyper-terrorisme, l’hyper-sollicitude écologique n’est plus de
mise. Ce qui fût consensuel devient un problème diplomatique et un enjeu de pressions sur la scène internationale. Notre
président propose au sommet de Johannesburg la création du PNUE (Programme des Nations-Unies pour l’environnement),
un moyen sans doute de proposer une retraite dorée à Roseline Bachelot… Les Etats-Unis préfèrent lutter contre les
bombes virtuelles de Saddam Hussein… Chacun cultive son jardin, comme disait Voltaire !
De l’Etat à l’individu
L’espoir d’une humanité vivant en harmonie s’est éteint à l’aube du XXIe siècle, peu après le refus américain d’adopter le
protocole de Kyoto. Du coup, l’utopie programmée d’un effort collectif et mondial disparaît et les Etats abdiquent devant la
tâche. Reste l’individu, le citoyen à qui l’on propose des publicités avec le soutien de la Fondation Ushuaia ou EDF. Rappelez-
vous l’incongruité du spot « qui déborde » : le consommateur est sollicité devant sa télé pour réduire ses emballages. Le
problème est que le consommateur n’emballe pas lui-même ses produits ! Le message est clair : humain, si l’environnement
a propos
_l’écologie est morte...PR Moriarty
A la chute du Mur, une ère nouvelle semblait s’ouvrir.
Le succès de l’écologie politique internationale et
sa capacité à créer l’unité intimait de croire en une paix durable au bénéfice
de tous. Et pourtant…
21
Et d
’aill
eur
sA
pro
po
s
VIVE LE FOOT !Au pays de Rousseau subsistent d’irréductibles défenseurs de l’environnement. Avocats, professeurs ou directeurs
marketing, ils se sont associés pour « Agir » dans ce siècle. Une démarche pratique et populaire qui permet à chacun de
calculer son empreinte écologique sur le monde.
« L’empreinte écologique, c’est quoi ? Que ce soit pour se nourrir, se déplacer, se loger ou gérer nos déchets, nous prenons
à la planète des ressources naturelles. Tout va bien tant que nous ne prenons pas plus que ce que la nature peut nous offrir.
Mais est-ce que nous prenons plus ? C’est à cette question que tente de répondre l’empreinte écologique. Votre empreinte
écologique est une estimation de la superficie dont la terre a besoin pour subvenir à vos besoins, sans épuisement des
ressources. Votre empreinte écologique vous permet de mesurer votre influence directe sur la nature.
Combien nous offre la nature ? Nous allons tout mesurer en terrains de foot (un terrain de foot = 50 x 100 m = 1/2 hectare).
Si l’on compte la superficie totale de la planète terre, il y a environ 17 terrains de foot par personne pour 6 milliards de
personnes. Après avoir enlevé les océans, les déserts, les glaciers et tous les endroits où l’on ne peut ni vivre ni cultiver la
terre, il reste environ 4 terrains de foot par personne. Si on admet qu’il faut réserver un quart de cet espace pour les autres
espèces animales, il reste environ 3 terrains de foot disponibles pour chacun des 6 milliards d’individus vivant à l’heure
actuelle.
Quelle est notre empreinte écologique ? Pour une seule personne vivant en Europe, la terre a besoin en moyenne de 10
terrains de foot pour subvenir à ses besoins sans épuisement des ressources. La moyenne mondiale est d’environ 5 terrains
de foot par personne. Cela veut dire que nous sommes en train d’épuiser les ressources naturelles. Oui, nous consommons
déjà plus que ce que la terre peut nous offrir sur le long terme. Nous sommes loin du développement durable. Si nous
mettons ces résultats dans la perspective d’une population mondiale de 10 milliards d’individus en 2050, associée à une
croissance économique mondiale, il y a de quoi s’inquiéter pour les générations à venir. »
Calculez votre empreinte écologique directement sur le site www.agir21.org
23
Pag
es
Bla
nche
sEd
ito
esQUisse
_ Francisco sepULVeDa mr monKey is in LoVe With mlle CoCoDriLLe
www.plakdegout.comexpo à la galerie talents à suivre…
[10, rue Lainerie – 69005 Lyon ]Du 5 avril au 5 mai – Vernissage le 5 mai
_ Funky team [email protected]
www.funkyteamwork.com
apoCryphe
_Julien [email protected] paraître prochainement :
Le sourire ou la colère d’enlil aux éditions amalthée [ www.editions-amalthee.com ]
_hièryck de la [email protected]
P oète, écrivain, dessinateur, peintre, graphiste, photographe : les feuillets qui suivent vous offrent leur immaculée candeur. Illustres méconnus, indexés, effacés ou juste affublés jusque-là d’une timidité quasi-maladive et qui tend maintenant à s’atténuer ; si vous vous sentez la distraction,
le goût, l’envie, voire un désir ardent de vous retrouver exaltés aux yeux du monde par l’entremise subtile d’un journal élégant et à distribution dantesque, ces pages indélébiles vous sont consacrées. Et pourquoi pas l’éventuel contact ultérieur avec un éditeur de renom qui aura succombé aux charmes de votre expression enflammée ?Point de thème particulier. Point de forme limitée. Juste fendre l’opacité mortuaire de ces feuilles en les transperçant d’émotions. Et si la crainte d’être découvert reste un frein à cette latitude, libre choix à qui veut de préserver son anonymat en se donnant le nom qui lui est le plus cher. Simplement marquer le présent de manière décisive.À la vie éternelle !
25
Pag
es
Bla
nche
sEs
qu
isse
_Francesco Sepulveda
Pag
es
Bla
nche
sEs
qu
isse
_Funky Team Work
Pag
es
Bla
nche
sEs
qu
isse
_Funky Team Work
30Pa
ge
s Bl
anc
hes
Focu
s _ l’aventure des opposantsBande dessinée réalisée par Boris Bukulin
L’Aventure des opposants a été publiée en mai 2005 par L’Association. Son auteur, Boris Bukulin est né en juin 1973 dans la
région parisienne. Après avoir suivi des études de dessinateur-maquettiste, il débute en vendant ses dessins et ses peintures
dans la rue puis expose dans plusieurs galeries parisiennes. La rumeur dit qu’il fut le premier auteur publié par L’Association
à être selectionné après un simple envoi spontané de manuscrit. Il vit aujourd’hui à Lyon où il se consacre à de nouveaux
projets tels que l’illustration d’un conte pour enfants.
ContaCts/inFos :
- L’Association, 16 rue de la Pierre-levée 75011 Paris
Tel. 01 43 55 85 87
- www.dessinoriginal.com
© - 2005
Dans un précédent numéro de Kiblind (n° 7, p. 13), nous avions mis en avant le fait qu’à l’Est de Lyon il n’y avait
« rien de nouveau », si ce n’est des « territoires inconnus, lointains, peuplés de légendes et dans lesquels il ne nous
viendrait jamais à l’idée, sauf contraints et forcés, de foutre les pieds. » (sic) Bref, le retour des terrae incognitae.
Toutefois, si notre imagination vagabonde avait forcé sur le bucolique architectural des prairies de béton de la ville nouvelle
de l’Île-d’Abeau, nous étions encore peu avisés des ressources culturelles environnantes. Car non loin de là, près d’une
ville également « nouvelle », Villefontaine, nous avons découvert une cave, qui n’exhalait pas les embruns de vieux fûts
poussiéreux, mais l’arôme des vers et un bouquet de voyelles colorées. Et comme il est question de littérature, on l’appelle
La Cave littéraire.
Evidemment voûtée, fraîche en été et douce en hiver, La Cave littéraire n’est pas une appellation d’origine non contrôlée
destinée à allécher le clampin échevelé féru de poésie en sous-sol. C’est un vrai lieu souterrain consacré à des rendez-vous
poétiques avec des écrivains, des plasticiens et des musiciens. On y prend également des « proses-café », centrées sur
un auteur, une œuvre, un thème poétique ou littéraire ; on assiste à des ateliers d’écriture, des festivals et, quand la cave
s’exporte sur les ondes, des émissions radiophoniques.
Le temps d’une soirée mensuelle, les « Rendez-vous poétiques » rassemblent un écrivain, un plasticien et parfois un
musicien. Ces rencontres peuvent avoir deux visées distinctes : soit de faire connaître au public des poètes inconnus,
souvent locaux ; soit d’offrir à l’assistance des retrouvailles avec des poètes confirmés, tels que Michel Butor, Bernard Noël,
Julien Blaine ou Charles Juliet, lequel est d’ailleurs président d’honneur de La Cave littéraire (s’il vous plaît…).
Le principe du lieu est donc de rassembler tous les amateurs de poésie, de la populariser en y sensibilisant le public, de
développer la création littéraire sous toutes ses formes, de permettre aux poètes locaux de se faire connaître et de participer
à la diffusion de leurs œuvres.
EdITIOnS dE La CaVE ET POéThèquEPour concrétiser ces rencontres sur support papier, La Cave littéraire est aussi éditrice. Elle publie une première collection
de petits recueils poétiques appelés « Poémiers ». Aujourd’hui, quatorze auteurs plus ou moins connus sont ainsi mis en
feuilles, dont Michel Butor accompagné d’illustrations de Thierry Lambert.
Sa seconde série de publication est une revue baptisée Le Foudulire International, qui regroupe périodiquement des textes
d’auteurs contemporains français avec ceux d’auteurs internationaux. Depuis sa création, Le Foudulire est réalisé en liaison
avec les capitales culturelles européennes : Thessalonique en 1997, Stockholm en 1998, Weimar en 1999, Rotterdam en
2001, Gênes en 2004. Les textes des deux pays sont donnés en version originale et en traduction, « dans un ordre qui les
mêle, ne vise pas à dresser une simple vitrine des productions du moment, mais qui vise à proposer une interpénétration
des cultures, pour une lecture dynamique et non seulement contemplative ».
Non plus sous la voûte, mais à l’étage, La Cave littéraire propose une bibliothèque spécialisée de recueils poétiques et de
revues : La Poéthèque. Revues littéraires prestigieuses – comme La Revue des Deux Mondes et celle du Mercure de France
– ou plus confidentielles, recueils poétiques inédits, près de 30.000 ouvrages sont mis à la disposition des curieux. Elle est
également très utile aux poètes et écrivains cherchant à être publiés, car elle offre un champ de vision en Rhône-Alpes avec
ses catalogues et listes d’éditeurs ou lieu de manifestations poétiques.
_la Cave littéraireJ.Tourette
Pag
es
Bla
nche
sFo
cus
hOrS La VOûTEA l’extérieur, La Cave littéraire organise régulièrement
deux festivals. « Les 24 heures du mot », sous-titré Le plus
petit festival européen ou Festival de poésie totale, est un
festival itinérant. Pendant deux jours, il s’installe chez un
habitant et propose toutes les formes de poésie : écrite,
visuelle, sonore, gustative, électronique, spatiale, tactile,
etc.
Le second festival de La Cave est le FIPPE. Festival
de Poésie sur Panneaux Electroniques, il est réalisé
conjointement avec les villes de Villefontaine et Bourgoin-
Jallieu. Pendant quinze jours, les panneaux municipaux
électroniques sont réservés à des pages de poésie visuelle
ou textuelle, renouvellées chaque jours. Le lecteur ne va
pas à la poésie ; c’est la poésie qui s’offre à l’œil du passant.
Bref, l’Est lyonnais encore culturellement très méconnu
possède bien certaines richesses dissimulées par sa flore
rectiligne et monochrome. L’expérience mérite vraiment
d’être tentée.
Et finalement, comme nous le précisions dans notre n° 7,
ça n’est qu’à « une journée à cheval » de Lyon.
La Cave littéraireMaison des associationsPlace du 11 novembre 191838090 Villefontaine – Village
renseignements et contactshttp://caveli.free.fr
Jean-Paul Morin04 74 96 41 54
[email protected] participer un FIPPE
Envoyez vos texte à [email protected] : 7 lignes ; 16 caractères par ligne
Le fleuve charriait dans son lit la dualité desonprincipe,laissantpercevoiraujeunehommerenduàlaTerresurélevéed’unecollinesanscouleur,bavantlecharbond’unfusain, laseulecolèredeses ténèbresmouillées.
La colline s’écoulait littéralement sur l’onde,Tourment Elémentaire, laquelle se répandait, à sontour, dans l’orage violacé des champs de bouquetsinaccessiblesetdontleparfumsemblaitpourtantn’avoirdecessedeserapprocherdesnarinessensibles.L’odeurde sainteté qu’ils leur conféraient finissait d’engloutirlavisionmorbidedes eaux,Fureur Immobile, dans lagorged’unabîmeobscur.
Le regard du jeune homme était, dans l’élangiratoire infini que pouvait déployer celui d’un œilavide, comme insatiable de possibles, fixé… Braquédansunecontemplationabsentedel’immensitéinsulaired’un carré d’œillets. Celui-ci oscillait variablement,d’une fragilité visible, métrique, animant l’inertie quiroulait dans l’horizon de mouvements de couleursinsoupçonnables et hypnotiques. Le vent les frappaitdesahoulemonotone,foulehomophone,refraindesamatérialitédisparue,endolorie…Et lecarminéclatantdesesplussauvagesvariétésinséminaitlelaitpâledeleursduplicataolfactifsavectoutelaForceduDésir.
Et le paysage blanc et charbon tout entierrevêtitlarobemétalliquedusangquedéversaitl’amèrecollinedansleseauxprofondesdesesentraillesauxairséoliensde sauf-conduit, tel leSangd’unHolophernegagnant les larmes de certaines mortes farinées d’unteint d’argile ou de calcaire. Le fleuve s’empourpraitd’uneviemaladeet ses ténèbres, lentement, portèrentauxpoussièresdujourlaflammequ’ellesétouffaient.
L’encred’aprèsleSperme
Pag
es
Bla
nche
sA
po
cryp
he
En concentrant son regard, le jeune hommes’aperçut que des pigments de Lumière clignotaient,fébriles,danscemiroirdepulsionsliquides.LesâmesdesmortsconstellaientleCorpstorvedescouleurs,brûlant,ainsi, le premier feude leur humanité qu’une affreuseconscience avait su, durant leur vie, dérober. Le roseécarlateetfiévreuxs’écarquillaitalorsdanslesmonadesdel’atmosphèredegouffresterreux,detourbillonssalesetboueux,enfersliquidescharriant,unàun,lescortègesdegénérationsennemies.
Alors, le jeune homme connut le Néant etl’insondable Vie dont il se gonflait. Au loin, il luisemblait voir nager le Corps d’une fleur étrangère…Indistincte… Et se faisant l’effet d’être au pied de lafoudre,lejeunehommeécouta,pourlapremièrefois,lavoixquichuchotaitdanssamaindroite:
« N’ai pas peur, mon jeune hôte ! Je suis la littérature, vivant dans ta bouche. Et je déroule dans l’horizon, d’une lecture infinie, un grain aride, salive, charbon et Fusain ! »
Et le paysage s’entortilla de douleur dansunrepliabruptde larobedeChairmeurtriequ’ilétaitdevenu. La voix, une nouvelle fois, résonna, toujourssempiternelleautongrasetlointaindesontimbre:
« Je suis venu à tes lèvres. Désigner. Le voyage des âmes. Qui s’écrasent. Fuyant les astres. Dans la Chair crue des champs d’œillets. »
JulienMontanari
Alaproueconglutineused’unefalaise,J’avalaisl’essordesnuéesfainéantes,Etlesmouchesd’Ether,ombresivresd’ascèse,Butinaientmonsang–confitured’amarante–
Mesanfractuositéscarnéesbourdonnaient,D’attente,ellesbuvaientd’efflorescentségouts,Quandausol–piétaillerocailleuse–gonflaientMilleépaules,fruitsd’égrillardesventréesdeboue.
Deboutsurlagrève,sourdàmescrissépulcraux,L’hommebavaitd’écumeenmessedesfonds,Oùdesholothuriesentraînaientleursvaisseaux,Destortuesxylophagesenbénissaientlesponts.
Etlesautelsflottants,calcinésparlesel,Remontaientparfois,hymned’undernierfrisson,Ravalantleurssermons,vomissantleursmissels,Dansl’azurmousseuxtousrecrachaientunpoison.
Or,moi,rocherdeviandeàtourmentssaxicoles,J’exposaismescôtesrasesauxsangladesduvent,Et–Rouge–danslapoixderondesvacuoles,L’océanentenditbouillonnertoutmonsang.
Jedevinsl’orseille,lamauveroupieuse!Etcoulantsurmesmurs,escaladantleschorées,JenappaislesgaletsdevaricessoucieusesQu’unSoleilcogneurhonnissaitàlisser.
Amonfrontgriséalunirentleslueurs!Benoîtesetdryadesyluttaientdemagie,Voix–Abysses–fouillesdumurmuredescouleurs,J’enlevaisàl’Enfersafroideangéologie!
Maisl’oragecouraitetblessaittouslesairs,Unepluied’orgueetd’eauvivetaisaitmeshuées(…)Puisqu’OrphéejetaittoutsonCorpsdanslapierre,Jepissaisdanslesconqueslasséesdesmarées.
Détachédufracasdeshumeurscélestes,Jesentismonterunelave,maelströmgrimpant,EtmonCorpsendurcidevertigesetdequêtes,Semblabiens’animerdeleurmimeviolent.
Lesflotsremuaientd’untrépignementcalcaireDeslatrinesducielàl’ultraviolet!QuanddujeucharognarddegoélandsdeferExsudaitl’imagedéchiréedelabaie.
J’étaissaleetuniauxgiflesaériennes,Maculédefiante,sauvagesenvolées,Pourtantmesbalafresfriablesquisaignent,Ignoraientlesbaquetsd’odeursdesainteté.
L’horizonaurifiés’inclinaitsouslespleursQuiperlaientdemonœil–tumulussolitaire–Dansl’éclatquibarraitlasymphoniedesdouleurs,J’étaisseul–Témoin–j’étaistouteslespaupières!
LesamuresdelaTerreenflaientsousmonbras,Quandmondrapgranitiquesefaisaitlacrymal,Etlesfleursetlesherbesquifendaientmonaura,Lapartitiondesteintscommecérémonial!
Macampagnerendaittoutetristessemarine,Mamusiqueiodéelanguissaitsousl’effroi!L’alphabetforçait,aumarbredemesnarines,Aunirleressacàlarivetreizefois.
Lasymphonieverticale
Pag
es
Bla
nche
sA
po
cryp
he
Pag
es
Bla
nche
sA
po
cryp
he
Jenageaisdanslagammedesmoindresrécifs,Avançantmacolonneenvironnéed’effraies,Puislesfreinsnuageuxsefirentmoinsallusifs,Mecouchantdanslamorvedevieuxmascarets.
Mapointeendolorieconnutlefirmament,Lasaniedesesfeuxsemêlaitauxcalandres,Jeportaisàmoiseull’embouchuredulevant,Lecalamed’amourauxsapidesméandres!
Pointeferlée, UtdelaTerre, Voix,gronde,dansl’ombredeslames!
SousmapeaudemarnepalpitaientlesOlympes,VertsbérylsauxjoursbleussurmonCorpsdegrèspâle!Letoitdesflyschsoù,envieux,lesDieuxgrimpent,Voyaitl’aubechoirdemonrègneminéral.
Eclaboussédequartz,demerdesetdebecs,Jemesecouaisdemesmoussesprisesd’eau.Etquandl’orbeurrait,englissant,monflancsecJepartaisrecueillirleseinnoirdeSappho.
Quedefoisj’aigoûtélafraîcheurdesabière,Aenmordrelesflotsd’éternellesbaigneuses.Moiruredesalgues,ineffablesorcière,J’ailongétoncrideformulesamoureuses!
Desgeysersdechlorurenarguaientleseauxdouces,Etlesmarinsengloutispartonsexefroid,S’étonnaient,danslanagedefurieusescourses,D’êtresiloinduportmaisencoràl’étroit.
Or,etlitdemystère,reflettumescent,J’aichassélongtempstacrinièreimportune.J’airoussimesclameursderefluxincessants,Duvisageauxgangrènessurlefildeslagunes.
Brumedegéométrie,noduleusepage,Jemedièsedenacre,debaverocheuse,Queteslèvresdonnaientd’unamourlithophage,Etl’empierrementdesterresetl’amèreberceuse.
DepuislachairexquisedelourdesvoixbrûleL’étoile!Géode!L’eaugît,venimeusedune!C’estl’ordelanuit,l’adieu!Diaphanelunule,Qu’arrosedelumièreladéflagrationbrune!
Etjevis,immobile,fragmentd’infini,Rallumantmanuitblancheetcribléedepupilles.Langueurdeslandes,saigne!-Mutinespierreries-Surlapente,tonpasrôdehiverscommeaujourd’hui.
JulienMontanari
FugacesémotionsquelesoleilménageAdeuxverresoutroiscommeunrhumsansâgeMedélestantainsideplaisirsdéfinisJouissanceroyaledeseffluvesdewhiskyJ’abandonnel’ivressequemesdésirsconfessentEtcèdemajoiedansuneincroyableliesseDuverrejaunedoréoùroucoulentdesbullesévasivesDuverrerougesaignéd’attentionexhaustiveJemordsdansl’histoiredescépageshumainsEtjenepensepasencoreàcelendemainQuelesvapeursdiscrètesdelapartdesangesRaviventdevilsmauxoudevisionsétrangesQu’entretouslesvinsquej’aivécusenvainJ’adorelespartageretlesdégusterSansdevoirnidevoirlesaccaparer.
BoireVoirNoir
HièryckdelaVega
Pag
es
Bla
nche
sA
po
cryp
he
_à Mediatone, le son monte
ramdam
S. Loyat
Pépinière de talents régionaux, l’association musicale joue une partition reconnue sur la scène lyonnaise. Paradoxalement, son existence reste fragile.
41
Gd
Ba
zart
Ram
dam
En l’espace de 10 ans, Mediatone a comme
qui dirait fait ses gammes. Au départ, trois
jeunes musicos frustrés se lancent à tâtons dans
l’organisation de concerts. Autour de Jérôme, Eric et Sylvain,
un collectif prend modestement racine pour enrayer le
manque d’estrades à disposition des jeunes groupes du coin.
Point de devise particulière mais une ambition commune
qui, dès 1997, serpente à travers la jungle culturelle : soutenir
les formations locales en devenir et être leur relais auprès
des salles de concert environnantes.
La graine est dans le trou. Rapidement, nos trois gaillards
accompagnent l’éclosion de groupes en tous genres.
« Au début, on programmait les premières parties de têtes
d’affiche comme Babylon Circus, Dub Incorporation, High
Tone… raconte Eric, aujourd’hui partenaire de La Mine de
Rien et Fake Oddity pour ne citer que les plus connus. A
l’époque pourtant, le contexte était bien différent. Chaque
acteur culturel travaillait dans son coin. Il y avait beaucoup
moins de concertation et d’amicalité qu’aujourd’hui. »
Eclectique et bon marché, la programmation Mediatone
défend son style à travers un véritable « droit d’accès à
la scène ». Rock, électro, chanson…
à l’aube des années 2000, les live
s’enchaînent. Poussée par sa nature généreuse,
l’association voit même fleurir autour d’elle un vaste réseau.
« On a intégré beaucoup de collectifs tels que Tagada
Tsoin-Tsoin ou Dandelyon, qui permettent l’écoute et la
promotion de nouveaux groupes, mais aussi l’échange entre
professionnels de la musique. »
Au carrefour de ses ambitions, Mediatone doit aussi gérer
ce qui a été semé. Interlocuteur privilégié de tout un
tas de formations musicales plus ou moins aguerries et
talentueuses, elle en appelle à la reconnaissance publique
pour poursuivre son oeuvre. La bienveillance municipale sera
(hélas) suivie de peu d’effets. « Au bout de 8 ans d’activité, on
a l’impression de ne pas être entendu, s’insurge Jérôme. On
n’est pas là pour mettre le pied à l’étrier de tous les groupes
de Lyon, mais on a un vrai rôle social. Suivre et conseiller
les formations encore balbutiantes, c’est nécessaire pour
maintenir le dynamisme actuel de la scène lyonnaise. »
L’avis est partagé.
+ d’infos : www.mediatone.net
43
Gd
Ba
zart
Ava
nt-
Scèn
es
J.Tourette
« Pandémonium », parce que c’est la capitale de l’Enfer
miltonien, espace bruyant où la discorde rassemble
les opposés ; « Olympique », parce que l’Olympe est
le siège des dieux bons. Un bien bel oxymore. Et puis aussi
parce que « Olympique Pandémonium », en acrostiche ça
fait OP ! Et que pour faire OP ! OP ! OP ! il faut une forme
olympique.
Comme quoi tout est lié.
L’Olympique Pandémonium, c’est une « coopérative
d’acteurs » qui se sont rencontrés un jour pour faire un
gros délire fondé sur leur caractère très différents, en
jouant avec leurs limites, en flirtant avec les extrêmes. En
s’imposant un « devoir de contradiction », sans faire de la
morale ni se fondre dans une consensualité de bienséance,
leur rassemblement n’est jamais figé, encastré dans un bon
gros moule au mélange bien stable, mais en perpétuelle
construction.
Le projet est né d’une rencontre d’acteurs d’horizons
différents, de formations distinctes ou sans formation,
fédérés autour d’une question essentielle pour le
théâtre : « qu’est-ce qu’on a à dire ? » Comme chacun des
protagonistes entretient un univers différent, la réponse
diffère de l’un à l’autre, soit par le fond, soit par la forme,
jusqu’à former un joyeux chaos : théâtre classique, théâtre
contemporain, écrits personnels, chroniques, impro,
acrobaties. Côté travail, les méthodes sont continuellement
réinterrogées. Les postes changent, les metteurs en scène
tournent. La constance est difficile. De toutes façons, il faut
favoriser l’inconstance. La seule exigence est que « tout est
possible ». Mais tout doit être justifier. Toute la sensibilité de
l’acteur est stimulée, sans prendre vraiment de gants, sans
chercher à cacher ou masquer une part réservée au non-
dit. La tension est parfois douloureuse, mais la stimulation
qu’elle procure est extraordinaire.
Et ça peut donner des spectacles incroyables, voire
improbables, comme On dirait une solfatare, représenté
en janvier au Nouveau Théâtre du 8ème. Un monde
complètement fou, où les comédiens jouent sans cesse
avec la barrière scène/public ; mettent en mouvement ces
contradictions qui les caractérisent ; affrontent leurs univers
théâtraux, pour arriver à cette conclusion : « on en est là
où on en est », en s’apercevant qu’on en est peut-être déjà
plus là. Et de ce foutoirs d’hétérogénéités, naît une belle
harmonie, une grande complicité et un plaisir du jeu, à la
fois pour les comédiens et pour les spectateurs. Jouer avec
les contraires, évidemment, et s’apercevoir qu’il ne sont
finalement pas si éloignés qu’en apparence.
CONTACT :Pierre Germain06 62 73 46 11
avant-scènes
_l’Olympique PandémoniumCoopérative d’acteurs
J. Tourette
_sofassogoodrap & jazz
avant-scènes
J.Martinez
44G
d B
aza
rtA
van
t-Sc
ènes
T out l’art de Sofasogood réside dans la recherche
de l’harmonie entre phrasé rap et musique jazzy.
Dans le pays sans nom, les Roots et bien d’autres
eastcoasters ont déjà tenté l’expérience, tout comme les
désormais montant Hocus Pocus dans notre douce France.
Toutefois ce métissage expérimental reste encore méconnu
du si grand public. D’où l’intérêt.
Sofasogood c’est donc deux rappeurs, un clavier, un
bassiste, un percussionniste et un batteur. C’est également
des samples initiés par Fisto, l’un des MC, et une absence
de platines sur scène. Ce dernier point s’appuie sur une
volonté affirmée de ne pas trop se rapprocher d’une
formation rap classique en live. Cela permet de laisser
également une place prépondérante aux musiciens et à
l’improvisation.
Mais ce mélange, entre deux univers pourtant pas si
éloignés que ça, nécessite une attention de tous les instants
de la part des différents protagonistes. En effet, on ne parle
pas naturellement le même langage (« boucle » rap ou
« tourne » jazz…) et on fonctionne sur des codes souvent
distincts. Là où le Rap impose des mesures à quatre
temps très rigides, le Jazz s’appuie sur des improvisations
tournantes et un rythme fluctuant. La réussite de
Sofasogood est donc d’avoir su créer un dialogue
intelligent et pertinent entre deux parents d’une famille
musicale désormais recomposée. Vive la consanguinité.
*** Tiré de l’expression anglaise « so far so good ».
Formation créée en 2003 mêlant musiciens jazz et MC, Stéphanois et Lyonnais-stéphanois, Sofasogood est là. A base de bib-bop pop pop pop, Fisto, Duzme, Camille, Julien, Franck et Jean développent… Jusqu’ici tout va bien***.
EN VENTE :Maxi 5 titres autoproduit,
mixé au studio Jarring Effects.à noter la présence de DJ Bonetrips
aux scratches (Les Gourmets).
RéTRO ET ACTU:_27/01/05 à la Marquise en ouverture de Galapagos4
_06/04/05 au Ninkasi lors du Festival L’Original
_09/07/05 au Festival Jazz à Vienne_7 avril 2006 à Vénissieux_mai 2006 à St Chamond
CONTACTS :[email protected]
46G
d B
aza
rtA
van
t-Sc
ènes
_novoxavant-scènes
Mellow
Des rythmes dépouillés et minéraux des Meters
aux costumes chamarrés de Georges Clinton, en
passant par les cris indécents scandés par James
Brown, le Funk a toujours été, depuis son apparition au
beau milieu des années 60, un courant artistique pluriel et
protéiforme, difficile à définir et encore plus à cataloguer.
Lors d’une visite au MIDEM 2006, les professionnels de la
musique – toujours prompts à définir arbitrairement de
nouvelles cases – ont classé le groupe NOVOx, une fois
leur maquette attentivement écoutée, dans la catégorie
« Crossover jazz » ! Pour les intéressés, revendiquant leurs
diverses influences, « nous voulions faire, dés le départ, une
musique qui nous ressemble, entre jazz et rock, évoluant
naturellement vers le funk », avec une touche onirique
emmenée par la présence d’un flûtiste au sein de la
formation.
Né il y a deux ans et demi, NOVOx est un groupe
hétéroclite de sept artistes, dont un DJ qui est « considéré
comme un véritable instrumentaliste à part entière ».
Même si certains d’entre eux ont fait le conservatoire,
« à la base, nous sommes tous autodidactes et tous issus
de groupes différents ». A l’instar de Sofa So Good, leur
démarche repose sur un postulat simple : « nous utilisons
les influences de notre époque pour faire évoluer notre
musique ». Un siècle après sa naissance, à l’heure ou le jazz
(et ses différentes variantes) ne semble plus être accessible
qu’à une élite, eux ne se reposent par sur leurs acquis et
innovent, tant sur le plan de la musique que des lieux où ils
se produisent : « Nous jouons pour les gens qui n’ont pas
l’habitude d’écouter ce que l’on fait, nous sommes là pour
interpeller le public, faire découvrir notre musique. Nous
jouons pour tout le monde ».
Après la sortie d’un quatre titres, la prochaine étape :
l’enregistrement dans les prochains mois d’un album.
pour plus d’informations : www.novox.zproduction.org
Electro PercussionsCôté Mediatone, on n’en est plus à une initiative prêt. Organisatrice l’an dernier du salon Disk’Over, sorte de forum destiné à rassembler le milieu professionnel des musiques actuelles, l’association lyonnaise revient cette année avec une nouvelle manifestation sonore d’envergure. A l’heure où l’imaginaire électro se drape déjà aux couleurs des Nuits Sonores, Mediatone ouvrira le bal du printemps avec une nuit pleine de bonnes intentions : le Reperkusound. Délocalisé pour l’occasion au Parc Expo de Villefranche-sur-Saône, le plateau du 22 avril s’annonce des plus percutants avec quelques sérieuses têtes d’affiche (TTC, JMPZ, Kaly Live Dub, Interlope, Birdy Namnam, Grosso Gadgetto…) au milieu de nombreuses curiosités et autres découvertes. Trois salles, trois ambiances, trois sons… gare aux répercussions…
reperkusound Sam 22 avril de 21h à 6hParc Expo de Villefranche-sur-SaôneInfo : www.mediatone.net
49
Gd
Ba
zart
Baz
ar’ B
azar
t
Meetic.festivals
Certes, les avertis à la recherche de bons plans festivals avaient
déjà leur site : www.festivals-ra.com. Depuis deux ans, on peut
y consulter toutes les manifestations de la région, de la plus
modeste à la plus importante, répertoriées de manière pratique
(par date, lieu, genre).
Mais désormais, l’internaute pourra aussi y faire des rencontres
! L’association R-A Festivals à l’origine de ce portail vient en effet
d’installer un système de petites-annonces entre organisateurs
et festivaliers. Une plate-forme dont l’objectif avoué est de
pallier au besoin des festivals qui peinent à trouver un nombre
de bénévoles ou de stagiaires suffisant. Etant donné le nombre
croissant d’événements en Rhône-Alpes (plus de 500), cette
mise en réseau astucieuse pourrait rapidement trouver une
pertinence auprès du milieu culturel. Les premières offres et
demandes, elles, sont déjà en ligne…
Info : r-a Festivals
www.festivals-ra.com
Electro PercussionsCôté Mediatone, on n’en est plus à une initiative prêt. Organisatrice l’an dernier du salon Disk’Over, sorte de forum destiné à rassembler le milieu professionnel des musiques actuelles, l’association lyonnaise revient cette année avec une nouvelle manifestation sonore d’envergure. A l’heure où l’imaginaire électro se drape déjà aux couleurs des Nuits Sonores, Mediatone ouvrira le bal du printemps avec une nuit pleine de bonnes intentions : le Reperkusound. Délocalisé pour l’occasion au Parc Expo de Villefranche-sur-Saône, le plateau du 22 avril s’annonce des plus percutants avec quelques sérieuses têtes d’affiche (TTC, JMPZ, Kaly Live Dub, Interlope, Birdy Namnam, Grosso Gadgetto…) au milieu de nombreuses curiosités et autres découvertes. Trois salles, trois ambiances, trois sons… gare aux répercussions…
reperkusound Sam 22 avril de 21h à 6hParc Expo de Villefranche-sur-SaôneInfo : www.mediatone.net
robins des villes
Les Robins des villes organisent les jeudi 20 et vendredi 21 avril 2006 :
En attendant les 4e Rencontres…
Du regard à l’interrogation, quand la ville du vide devient vivante.
Usages, enjeux et conflits autour des délaissés urbains.
Friches industrielles, installations obsolètes, sites en déshérence,
opérations d’aménagement en difficulté, franges des grands
ensembles,
zones commerciales et lotissements pavillonnaires aux limites
floues...
...autant d’ ESPACES DELAISSES en suspension,
échappant temporairement aux rythmes d’évolution des villes.
Parfois,
par des OCCUPATIONS ,
des plus précaires aux plus subventionnées,
les vides renaissent et laissent place, dans un temps donné,
à certaines formes d’utilisations urbaines.
Nouveaux territoires de l’art, refuges,
lieux d’expérimentations individuelles et collectives,
déchetteries informelles ou jardins potagers,
elles réinterrogent la VILLE VECUE .
Multiplicité des usagers, multiplicité de dynamiques,
s’entrecroisant et générant confrontations et CONFLITS .
Quelles INTERROGATIONS cette ville du vide ouvrent-elles
quant à la place de chacun et chacune dans son cadre de ville,
qu’il soit vécu, subi, imaginé, (dé)construit ou contraint ?
Les deux journées sont ouverte à toutes et tous,
Jeudi 20 avril : Communauté urbaine de Lyon, salle Louis Pradel
de 10h à 18h,
salle du conseil communautaire à partir de 19h
Grand Lyon | 20, rue du Lac | 69003 Lyon
Vendredi 21 avril : 84 et demi.
+ d’infos : www.robins-des-villes.org
_histoire d’une envieChronique du Ki
M.Sandjivy
50G
d B
aza
rtM
r. K
i
Nous sommes ici pour raconter une histoire...
Nous sommes ici pour manier la Brachylogie
(il parait que Churchill maniait bien cette figure
de style).
L’histoire de petits hommes et de belles femmes,
l’histoire d’un bonhomme qui était à la recherche d’un jour
plein de nouveauté.
Alors il surprenait les gens en flagrant délit d’humanité.
Mais ce n’était pas la vraie solution.
Il faut se laisser traverser par l’ambiance aérée du quotidien.
Il faut pouvoir dire qu’à un instant « thé » on a frolé le bien,
« on a frôlé la vie ! » disait Tyler Durden...
Entrez dans mon monde, dans le monde du KI, dans
l’atmosphère Kiblind.
On va vous emporter dans un petit coin super zen,
super « sweet ».
Je suis désolé mais je ne manie pas assez bien le francais et
sa belle langue, donc j’utilise un peu d’anglais...
Chacun voit sa muse à sa porte.
L’essence du ciel, c’est à dire... le nécessaire réside à portée
d’esprit. C’est là, et ça n’attend qu’une chose : être capté.
Chronique optimiste, une fois fait la coutume.
Jeune crapaud, sautait et sautait sur les nénuphars, car un
nénuphar c’est un truc de dingue.
T’aimerais pas qu’il existe une plante sur laquelle tu
pourrais te reposer, tranquille tout en ayant conscience que
cette verdure ne peut supporter que quelques grammes ?
C’est trop bien de peser deux grammes !
Et donc petit petit croassait à qui mieux mieux cherchant la
reine... Il doublait tout ce qu’il faisait !
Deux bonds, deux croaa croaa (ca fait 4 non ?) deux pattes...
Alors on lui a pris ses cuisses pour qu’il ne double plus rien
et pour que d’autres puissent tenter de se dédoubler
et se faire ainsi passer aux yeux de leur reinette pour ce
qu’ils ne sont pas, c’est-à-dire des mangeurs de cuissots.
Aussi bon cru que sot ! Ha ha.
La moralité, c’est que si t’aime bien doubler, gare à tes
cuisses car il y a toujours un Puissant pour te les enlever et
les utiliser à son profit.
Le ki verdure, et le coeur demeure
Topinambour et aime un peu.
Le ki verdure, et le coeur demeure
Baisers.
_histoire d’une envieChronique du Ki
M.Sandjivy