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M INISTERE DE L’EDUCATION REPUBLIQUE DU MALI ------------------------------------------------------------ UN PEUPLE – UN BUT – UNE FOI UNIVERSITE DE BAMAKO
FACULTE DE MEDECINE DE PHARMACIE ET D’ODONTO STOMATOLOGIE
EVALUATION DU GOITRE CHEZ LES ELEVES DE CERTAINES ECOLES DU DISTRICT DE BAMAKO
THESE Présentée et soutenue pub liquement le 27 / 07 / 2002 Devant la faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odon to-stomatologie Par: Mr. Kany-Makan Sissoko Pour obtenir le grade de docteur en Médecine (Diplôme d’état) JURY : Président : Pr. AMADOU DIALLO Membres : Dr. Soumare Absatou N’Diaye Dr. Cissé Aménatou Tou re Directeur de thèse : Pr. Abdel Kader Traoré
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DEDICACES ET REMERCIEMENTS
3
DEDICACES Tour d’abord, je rend grâce au bon Dieu le tout puissant et le remercie de
m’avoir permis d’accompli r ce travail jusqu’au bout ;
Je dédie ce travail :
A mon père
Ce travail est le résultat de tant d’années de rigueur et d’amour. Vous nous avez
toujours assisté pendant toutes les étapes de notre vie. Vos conseils nous
serviront toujours de repère.
A ma mère
Les mots me manquent pour vous remercier. Vous nous avez tout donné et
vous nous avez demandé une seule chose , le travail ; celui-ci en est le votre.
A mon oncle Feu Saïbo sissoko
Vous n’avez pas eu la chance de connaître ce travail , fruit de vos bénédictions.
Je vous rends hommage. Puisse Dieu le tout puissant et le miséricordieux vous
accorder sa grâce éternelle pour le repos de votre âme.
A ma tante Mme Sissoko Rokia Coulibaly
J’aurais dû écrire «à Maman » car tu as toujours joué pour moi le rôle de mère.
A mes oncles et tantes
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De Bamako, Kéniéba, Sikasso. vous avez toujours accordé une importance à
mes études. J’espère que ce t ravail vous fera plaisir
A mes frères et sœurs
Amour fraternel. Ce travail est le vôtre.
A mes grands-pères et grands-mères
Je vous souhaite bonne santé
A mes cousins et cousines
Courage et persévérance pour le maintien éternel de notre lien de sang.
A mes amis
Pour tout le soutient que vous m’avez apporté durant ce travail qui est le vôtre.
A mon ami Boubacar Pona
J’ai compris par votre amitié sincère et engagée qu’il existe un lien plus fort
que les liens de sang. Pendant mes moments de joie et de détresse vous étiez
toujours à mes côtés. Si l ’amitié transcrit sur les gènes existait, ce serait la
nôtre.
A mes amis: Noeil , Kadry, Amadou, Modibo, Diall
Hammadoun , Mohamed aly.
Par vos conseils et votre franchise, vous étiez plus que des frères pour moi.
A ma future femme :
La polygamie obligatoire de tous les médecins fera que, très souvent l’hôpital
sera plus exigeant que toi. Ta compréhension est indispensable et capitale pour
la réussite totale de notre foyer.
5
REMERCIEMENTS
6
REMERCIEMENTS
A mon logeur du point G, Sali f Diabaté
Pour ton aide et l’attention que tu portes sur moi.
A mes grands frères et grandes sœurs: Madou Sissoko, Bamoussa Sissoko,
Diamady Sissoko, Fatoumata Sissoko, Mahamadou Sissoko
Pour l’aide et l’attention que vous portez sur moi
A tous mes collègues de la promotion 1991-1992:
Hector Dacko, Fatoumata Bagayogo, Seydou Diabaté. La li ste est longue.
Hélas ! Trouvez ici l ’expression de ma profonde sympathie.
A mes collègues internes: Malé Kamissoko, Drissa Doumbia
Pour l’aide mutuelle et les échanges de connaissances
A mes amis médecins: Baba Sidibé, Malick Traoré, Samba Traoré, Badra
Coulibaly Modibo Traoré, Nanko Boumbia
Pour vos sages conseils
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A mes cadets: Abdoulaye sow, Adama Berthé, Ibrahim Far, Koniba Diabaté
Courage et bonne chance
A mes camarades: Fatoumata Fofana, Matini Fofana, Sali f Fofana,
Courage et succès dans la vie
A sitan Traoré
Pour ta franche collaboration et ton aide
Aux élèves, enseignants et directeurs des écoles concernées par l' études
Pour leur collaboration et leur constante disponibilit é tout au long de l' enquête.
A tout le corps professoral de la faculté de Médecine, de Pharmacie et
d’odonto-stomatologie
Pour la formation prodiguée. Nous vous serons reconnaissants.
A tous ceux, qui de près ou de loin ont par ticipé à ce travail et dont les
noms ne figurent pas ici soyez sûres de ma sympathie.
A toutes les bonnes volontés se souciant de la promotion de la santé pour
tous
8
Aux membres du jury
De bon cœur, vous avez accepté de juger ce travail . Vos critiques seront les
bienvenus et contribueront à ouvrir de nouvelles voies de recherche dans ce
domaine. A notre maître et président de jury, le Professeur AMADOU DIALL O
Professeur de biologie animale et de zoologie à la faculté de médecine de
pharmacie et d’odotostomatologie.
Vous nous faites honneur en acceptant de présider le jury de cette thèse. La
qualité de votre enseignement, votre disponibilit é permanente, vos grandes
qualités de fin chercheur, courageux ; et soucieux du travail bien fait, font de
vous un maître d’une grande renommée internationale.
Trouvez ici, l’expression de notre profonde gratitude
A notre maître et j uge, Docteur Cissé Aménatou Touré
Nutritionniste, coordinateur du projet Initiative pour les Micro Nutriments à
Helem Keller.
Tout le plaisir était pour nous quand vous avez accepté de siéger dans ce jury.
Nous avons beaucoup apprécié votre contact facile, votre disponibilit é tout au
long de ce travail . votre simplicité, votre rigueur scientifique font de vous un
maître exemplaire.
Vous avez accepté malgré vos multiples occupations de siéger dans ce jury.
Nous vous remercions infiniment.
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A notre maître et j uge, le docteur Soumaré Absatou N’Diaye
Docteur en épidémiologie et en santé publique. Coordinatrice du réseau
francophone Africain de la recherche en santé pour le développement, Point
focal du COHRED (Conseil International de la Recherche en Santé pour le
Développement basé à Genève) à Bamako. Chef de service de recherche sur
les systèmes et politi ques de santé du département santé communautaire de
l’institut Nationale de Recherche en santé publique.
Votre simplicité, votre disponibilit é, votre sens élevé de l’humanisme sont là
quelques unes de vos qualités que nous avons beaucoup appréciés tout au long
de ce travail . La facilit é avec laquelle vous avez accepté de juger ce travail
témoigne de votre constante disponibilit é malgré vos multiples préoccupations.
Soyez rassurer de notre profonde gratitude.
A notre maître et directeur de thèse, le professeur Abdel Kader Traoré
Maître de conférence agrégé
Editeur principal de digest santé Mali
Membre de l’ICCIDD
Directeur du centre d’appui à la lutte contre la maladie
Je ne pourrai trouver les mots qu’il faut pour vous exprimer ma reconnaissance
et mon remerciement pour avoir bien voulu me confier ce travail et pour y avoir
consacré votre temps précieux. La réalisation de cette thèse témoigne de votre
disponibilit é et de votre rigueur scientifique sans faill es tout au long de ce
travail . Ces qualités font de vous un maître idéal et un modèle que nous nous
efforcerons de devenir. Encore une fois permettez-moi de vous en remercier et
vous assurer de ma profonde gratitude.
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Sommaire
Introduction OBJECTIF GENERAL
OBJECTIFS SPECIFIQUES GENERALITE SUR LA THYROIDE
1 -. GENERALITE
1.1 - Anatomie de la glande thyroïde
1.1.1 - Situation
1.1.2 - Morphologie
1.1.3 - Dimension
1.1.4 - Aspect
1.1.5 - Vascular isation et Innervation
1.1.5.1 - Réseau artériel de la thyroïde
1.1.5.2 - Voies veineuses
1.1.5.3 – Les voies lymphatiques
1.2 - RAPPEL HISTOLOGIQUE
1.2.1 - Disposition générale de la structure thyroïdienne.
1.2.2 - Morphologie de la vésicule thyroïdienne
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1.2.2.1 - La paroi vésiculaire
1.2.2.2 - Le colloïde vésiculaire :
1.2.2.3 - Les cellules interstitielles :
1.2.3 - Corré lations histofonctionnelles
1.3. Rappels physiologiques de la thyroïde
1. 3.1 – L’appor t en iode
1.3.2 LA BIOSYNTHESE DES HORMONES THYROIDIENNES.
1.3.2.1 Captation thyroïdienne
1.3.2.2.oxydation des iodures en iode moléculaire 1.3.2.3. couplage /organification des tyrosines et formation des thyronines. 1.3.2.4.Protéolyse 1.3.2.5.La déshalogénation des iodotyrosines
1.3.2.6. Le transport plasmatique des hormones
1.3.2.7 – Le métabolisme des hormones thyroïdiennes
1.3.3 - Rôle et activité des hormones thyroïdiennes
1.3.4. - La régulation de la fonction thyroïdienne
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1.4. LA NOTION DE TROUBLES DUS A LA CARENCE
EN IODE
1.4.1. GENERALITES SUR LES TDCI
1.4.1.1 Définition
1.4.2. Le goitre
1.4.2.1. Définition
1.4.2.2.2 Les facteurs exogènes
1.4.3 Le crétinisme
1.4.3.1. Le crétinisme myxœdémateux :
1.4.3.2. Le crétinisme neurologique
1.4.3.3 Autres formes de crétinisme
1.4.4. L ’hypothyroïdie
1.4.5. L ’ insuff isance de la fonction de reproduction
1.4.6. La mor tali té infantile
1.4.7. L ’impact socio-économique
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1.5 LES TECHNIQUES D' EVALUATION DES
PROGRAMM ES DE LUTTE CONTRE LES TDCI
1.5.1 La prévalence du goitre
1.5.1.1 Technique d' appréciation du goitre
1.5.1.2. La prévalence du crétinisme
1.5.1.3. L ’iode ur inaire
1.5.1.4. Dosage de T3, T4 et TSH
1.5.1.5. Le dépistage néonatal du goitre
1.5.1.6. L ’ultra sonographie
1.5.2. La gravité de l' endémie des troubles dus à la carence en iode
1.6. METHODES PROPHYLACTIQUES
1.6.1. METHODES D' ENRICHISSEMENT
1.6.1.1. Iodation du sel alimentaire
1.6.1.2. L ’Iodation de l’eau
1.6.1.3. - Enr ichissement d' autres véhicules
1.6.2. La méthode de supplémentation médicamenteuse
1.6.2.1. L ’huile iodée
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1.7. REPARTITION GEOGRAPHIQUE DU GOITRE ENDEMIQUE
1.7.1. RÉPARTITION DU GOITRE ENDÉMIQUE DANS LE MONDE
1.7.2. LES TDCI EN AFRIQUE
1.7.3. CAS DU MALI
2. METHODOLOGIE
2.1 LE CADRE DE L’ETUDE
2.2 CRITERES DE CHOIX DE LA ZONE D’ETUDE
2.3 TYPE D’ETUDE
2.4 POPULATION CIBLE
2.5 PERIODE DE L’ETUDE
2.6 L ’ECHANTILL ONNAGE
2.6.1 Cr itères d’inclusion
2.6.2 Cr itères d’exclusion
2.6.3 Calcul de la taill e de l’échantill on
2. 7 INSTRUMENTS DE COLLE CTE DES DONNEES
2 .8 DEROULEMENT DE L’ENQUETE
2.9 METHODES D’ANALYSE DES DONNEES
2.10. CHRONOGRAMM E DE TRAVA IL
2.10.1 Durée totale de l’étude
2.10.2 Personnel utili sé
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3. RESULTATS
3.1 DONNEES GENERALES ET SOCIO- DEMOGRAPHIQUES
3.1 .1 DONNEES GENERALES
3.1.2 DONNEES SOCIO- DEMOGRAPHIQUES
3.2 DONNEES CLINIQUES
3.3 UTILISATION DU SEL IODE
3.4 RESULTATS ANALYTIQUES
4. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
5.1 METHODOLOGIE
4.2. ASPECTS SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
4.3.ASPECTS CLINIQUES
6. BIBLIOGRAPHIE
7. ANNEXE
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LISTE DES ABREVIATION
TDCI : Troubles dus à la carence en iode
TSH : Thyroid stimulating hormon
TRH : Thyrotropin ealising hormon
MIT : Mono iodo tyrosine
DIT : Diiodo tyrosine
T3 : triiodo tyronine
T4 :tétra iodo tyronine
TBG : Thyroxine binding globlin
TBPA : Thyroxine binding pre albumin
TBA : Thyroxine binding albumin
ICCIDD : International concil of iodine deficiency desorders
OMS : Organisation mondiale de la santé
FMPOS : Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie
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MINISTERE DE L ’EDUCATION REPUBLIQUE DU MALI------------------------------------------------------------ UN PEUPLE – UN BUT – UNE FOI
UNIVERSITE DE BAMAKO
FACULTE DE MEDECINE DE PHARMACIE ET D’ODONTOSTOMATOLOGIE
NOTE DE SERVICE N °
Les soutenances de thèse se dérouleront selon le calendriersuivant :
Sujet :
EVALUATION DU GOITRE CHEZ LES ELEVES DECERTAINES ECOLES DU DISTRICT DE BAMAKO
THESE
Présentée et soutenue publiquement le 27 / 07 / 2002Devant la faculté de Médecine de Pharmacie et d’Odonto-stomatologie
Par:
Mr. Kany-Makan SissokoPour obtenir le grade de docteur en Médecine(Diplôme d’état)
JURY :
Président : Pr. AMADOU DIALLO Membres : Dr. Soumare Absatou N’Diaye Dr. Cissé Aménatou Toure Directeur de thèse : Pr. Abdel Kader Traoré
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INTRODUCTION
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INTRODUCTION Une nutrition adéquate dans les premières années de la vie est une condition
essentielle pour que les enfants grandissent harmonieusement et au maximum de
leurs potentialités (1,2). Le goître endémique domine la pathologie
thyroïdienne. La carence iodée dans l’alimentation en est la principale cause (3).
Cette pathologie constitue un véritable problème de santé publique, surtout
lorsqu’on prend en considération les troubles associés à la carence iodée,
troubles que Hetzel et d’autres auteurs ont nommé "iodine deficiency
disorders" (IDD), c' est à dire les troubles dues à la déficience d’iodée (4).
Signalons qu’un apport suff isant d’iode se traduirait par des avantages socio -
économiques (production accrue, meill eurs résultats scolaires, et une meill eure
qualité de vie) (5,6,7,8,9).
Parmi les conséquences de la carence en iode, notre étude s’est intéressée au
goître et au crétinisme dans 6 écoles de Bamako.
La population cible est composée de trois écoles publiques siégeant aux
quartiers périphériques et trois écoles de réinsertion sociale. Nous estimons que
c’est dans ces mili eux que les TDCI (les troubles dû à la carence en iode ) sont
plus fréquents.
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C’est dans le souci de bien cerner ce grave problème de santé publique, que
nous nous sommes fixés les objectifs suivants :
OBJECTIF GENERAL
Evaluer la prévalence du goître chez les élèves de 6 écoles du district de
Bamako
OBJECTIFS SPECIFIQUES
- Déterminer la prévalence de goître et du crétinisme dans les écoles cibles
- Déterminer la relation qui existe entre le goître et l’iodation du sel
- Déterminer la couverture des populations cibles en sel iodé
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GENERALITE SUR LA THYROIDE
1 - GENERALITE
1.1 - Anatomie de la glande thyroïde
1.1.1 - Situation
Le corps thyroïde est une glande endocrine située dans la partie antéro-
inférieure du cou, de chaque côté de la trachée artère à peu près à la hauteur de
la sixième vertèbre cervicale. Elle recouvre une partie du cartilage thyroïde du
larynx, ainsi que les anneaux supérieurs de la trachée artère.
1.1.2 - Morphologie
Unique et impaire la thyroïde évoque par sa forme la lettre H majuscule, elle
comprend trois éléments : 2 lobes latéraux et l’isthme. Les 2 lobes latéraux sont
habituellement asymétriques. L' isthme mince et étroit, réunit les deux lobes.
Schéma 1: Position de la thyroïde dans le cou (10)
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1.1.3 – Dimensions
Les dimensions de la thyroïde varient d’un individu à un autre ; mais
généralement elle est plus grande chez l' homme que chez la femme.
Le corps thyroïdien mesure en moyenne :
-8 cm de hauteur ;
-3 à 4cm de largeur ;
-1 à 2 cm d’épaisseur ;
Son poids est de 25 à 30 g .Il est classiquement plus élevé aux périodes
prépubertaires et pubertaires. Après l’âge de 50 ans, elle diminue
progressivement de volume
1.1.4 - Aspect
La thyroïde normale a un aspect brun rougeâtre, sa consistance est molle et
élastique. Sa surface est légèrement mamelonnée, parfois rompue par des
sill ons, voire des encoches.
1.1.5 - Vascularisation et Innervation
1.1.5.1 - Réseau artériel de la thyroïde
Il comprend les artères thyroïdiennes supérieures, moyennes et inférieures.
- L’artère thyroïdienne supérieure: première branche de la carotide externe ;
aborde le lobe latéral au pôle supérieur.
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- L’artère thyroïdienne inf érieure ; elle est la plus interne des branches du tronc
thyrobicervico-capsulaire. Aborde le lobe au-dessus de sa base à la face
postérieure.
- L’artère thyroïdienne moyenne est inconstante et variable dans son origine et
son trajet.
1.1.5.2 - Voies veineuses
Elles sont au nombre de trois.
- La veine thyroïdienne supérieure : elle est Parallèle et Postérieure à l’artère
homologue. Elle se jette dans la veine jugulaire interne et par le tronc thyro-
linguo-pharyngo-facial ou directement à la hauteur du pôle supérieur. Cette
branche veineuse peut être source inopinée d’hémorragie lors de la libération
chirurgicale du pôle supérieur.
- Les veines thyroïdiennes moyennes: elles sont inconstantes, formées d’une
ou de deux branches plus ou moins volumineuses selon les cas et l’état
fonctionnel du lobe. Elles se jettent dans la veine jugulaire interne.
- Les veines thyroïdiennes inférieures: sont destinées à la partie supérieure et
interne des lobes inférieurs et de l’isthme. Elles forment plusieurs troncs
anastomosés entre eux et se jettent dans le tronc veineux brachio-
céphalique gauche.
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1.1.5.3 – Les voies lymphatiques
A partir d’un réseau capill aire très fin situé à la périphérie des vésicules
thyroïdiennes, naît le réseau sous capill aire d’où partent les troncs collecteurs
un médian, les autres latéraux. Dans l’ensemble, ces troncs collecteurs sont
satellit es des veines thyroïdiennes,
Ils se confinent à des groupes ganglionnaires principaux :
- les ganglions latéraux et antérieurs de la chaîne jugulaire ;et les ganglions
pré-trachéaux et récurenciels droit et gauche.
1.1.5.4 - Les nerfs de la thyroïde :
L’innervation de la thyroïde est assurée à la fois par les filets sympathiques
(des ganglions cervicaux supérieurs et moyens) et un parasympathique, (des
nerfs laryngés ).
1.2 - RAPPEL HISTOLOGIQUE
1.2.1 - Disposition générale de la structure thyroïdienne.
La thyroïde est entourée d’une capsule faite de tissus conjonctifs banals qui
envoient des prolongements à l’intérieur de la glande laquelle se trouve ainsi
fragmentée en pseudo-globules. Ces prolongements renferment les vaisseaux
sanguins, les vaisseaux lymphatiques, et les nerfs .
La structure élémentaire de la thyroïde est constituée de vésicules d’environ
200 microns de diamètre remplies de colloïde entre lesquelles on trouve un tissu
conjonctif lâche avec des cellules interstitielles.
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1.2.2 - Morphologie de la vésicule thyroïdienne
1.2.2.1 - La paroi vésiculaire
Elle est formée d’un épithélium unistratifié constitué de cellules dites
folli culaires ou principales, reposant sur une membrane basale. Entre ces
cellules on trouve des cellules parafolli culaires ou cellules claires. De
description récente, ces cellules sont ainsi désignées parce que leur cytoplasme
parait clair et homogène, avec le mode de fixation habituelle. Elles seraient à la
source de la thyrocalcitonine.
1.2.2.2 - La colloïde vésiculaire :
Le colloïde vésiculaire par ses aff inités tinctoriales, apparaît tantôt acidophile
tantôt basophile. Selon les vésicules et selon les fixateurs on la trouve soit
dense, homogène, grumelleuse ou raquelée. On y voit souvent de petites
vésicules en bordure de l’épithélium: les vacuoles de résorption d’arôme.
1.2.2.3 - Les cellules interstitielles :
Cellules à protoplasme clair, elles sont isolées ou groupées en amas les îlots de
WOLFLER.
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1.2.3 - Corré lations histofonctionnelles
Les vésicules thyroïdiennes se présentent sous trois formes histologiques
reflétant leurs activités :
- Les vésicules en phase sécrétoire sont généralement petites avec des cellules
cubiques et hautes.
- Les vésicules en phase de stockage et d’excrétion sont généralement
volumineuses avec des cellules principales, cylindriques en phase sécrétoire.
- Les vésiculaires en repos, présentent un ensemble de cellules épithéliales
aplaties et des folli cules bourrés de colloïdes denses.
1.3. Rappels physiologiques de la thyroïde
La thyroïde est richement vascularisée et se compose de deux types de cellules :
les cellules C qui sécrètent la calcitonine (hormone diminuant le taux de
calcium) et les cellules thyroïdiennes les plus nombreuses qui se regroupent en
vésicules. Celles-ci captent l’iode circulant dans le sang et le transforment en
préhormone thyroïdienne qu’elles stockent dans les vésicules. Lorsqu’une
stimulation par la thyréostimuline hypophysaire (TSH) parvient à la thyroïde,
les vésicules libèrent une partie de leur stock hormonal sous forme de tri-
iodothyronine ou T3 (environ 20% ) et de thyroxine ou T4 (environ 80% )
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1. 3.1 – L’apport en iode
L’apport d’iode est assu ré par l’alimentation sous la forme d’iode minéral ou
organique. Sa concentration est importante dans les produits marins, dans la
composition de l’eau et du sol pour les autres nutriments. La consommation
quotidienne varie entre 50 et 500ug (12,13), avec une moyenne comprise entre
100 et 150 ug, bien que ce besoin varie en fonction de l’âge et des diverses
conditions physiologiques.
Le taux au-dessous du quel apparaît le goître endémique est de 35 à 40 ug par
jour (13).
Les sources extra- alimentaires de l’iode sont représentées par la désiodation
tissulaire des hormones thyroïdiennes et par la déshallogénation intra-
thyroïdienne des iodo-thyroxines. L’absorption de l’iode est presque totale
(90%) et son élimination urinaire normale est de 150 à 200 ug par jour. (14).
28
1.3.2 - LA BIOSYNTHESE DES HORMONES THYROIDIENNES.
1.3.2.1 - Captation thyroïdienne
La captation thyroïdienne de l’iode inorganique du plasma constitue un
phénomène important puisque sa clearance est de 10 à 40 ml/mn (14).
L’essentiel de cette captation se fait par transport actif. La quantité d’iode
captée peut atteindre 70 µg /j.
L’iode est captée grâce à la “pompe à iode ” des cellules thyroïdiennes. Le
transport iodé est supporté par une lécithine fonctionnant sous l’action d’ une
ATpase non spécifique. Cette enzyme est stimulée par le TSH et inhibée par un
excès d’iode ou par des ions électronégatifs (perchlorate, borate, thiocyanate).
1.3.2.2 - Oxydation des iodures en iode moléculaire
C’est une réaction très rapide (quelques secondes) transformant les iodures (I)
en iode moléculaire (I²) sous l’effet des enzymes oxydatives : La peroxydase et
la cytochromeoxydase. Cette réaction est stimulée par la TSH et inhibée par un
excès d’iode ou des antithyroïdiens de synthèse.
1.3.2.3 - Couplage /organification des tyrosines et formation des thyronines.
40% des iodothyrosyls, sous l’effet de la peroxydase et de la TSH subissent une
réaction de couplage/oganification qui unit deux molécules. Théoriquement,
suivant la place de l’iode sur la molécule, la réaction peut provoquer la synthèse
de di, tri et tétra iodothyronine. Sur le plan pratique, seules les tri et les tétra
iodothyronines (résultant respectivement du couplage de MIT+DIT ou
29
DIT+DIT) sont quantitativement ou qualitativement actives et sont donc des
hormones thyroïdiennes. Il s’agit de la 3-5-3’ tri iodothyronine ou T3 et de la 3-
5-3’ tétra iodothyronine ou T4 ou thyroxine.
La thyroïde sécrète tous les jours 80µg de T4 (14). Elle est 10 à 20 fois
supérieure à T3.
1.3.2.4.Proteolyse
La thyréoglobuline, support intra-thyroïdien des hormones thyroïdiennes, ne
possède aucune action hormonale, par conséquent, elle n’est pas sécrétée.
Les hormones thyroïdiennes quant à elles, pourront être déversées dans le sang
grâce à la protéolyse enzymatique de la TSH (qui li bère tous les acides aminés
iodés). Dans les conditions normales, seules, les iodothyronines passent dans le
sang.
1.3.2.5 - La déshalogénation des iodotyrosines
La MIT et la DIT, libérées lors de la protéolyse, ne quittent pas le folli cule. Ils
subissent une déshalogènation sous l’action d’une désiodase thyroïdienne dont
l’action est sélective sur les iodothyrosines et nulle sur les iodothyronines.
L’iode libérée est incorporée dans la thyréoglobuline et parcourt à nouveau le
cycle intra-thyroïdien.
La perturbation de l’une ou l’autre étape de ces différentes phases, par un
facteur endogène, conduit à une déficience quantitative de la sécrétion
30
hormonale et se traduira, sur le plan clinique, par une dysthyréose ou une
hypothyréose.
Cependant, plusieurs facteurs exogènes peuvent entraver la biosynthèse des
hormones thyroïdiennes. Citons entre autre, l’iode administrée à forte dose, les
antithyroïdiens de synthèse et les groupes de la thiourée, du thiouracil des
mercapto-imidazolés, des thyocyanates et les perchlorates.
1.3.2.6 - Le transport plasmatique des hormones
Les hormones thyroïdiennes déversées dans le sang des capill aires
périfolli culaires sont prises en charge par des protéines plasmatiques. Elles
contractent avec ces dernières une liaison réversible qui serait à l’origine de
l’action physiologique des hormones et qui évolue sans cesse dans le sens de
l’apparition des T3 et des T4 libres. Environ 99% des hormones thyroïdiennes
sont fixées sur des protéines plasmatiques au nombre de trois :
- La T.B.G (thyroxine binding globulin ) encore appelée glodocine fixe la
thyroxine qui présente une plus grande aff inité pour la T4 que pour la T3 ;
- La T.B.P.A (thyroxine binding pré albumine ) qui lie la thyroxine de façon
presque aussi intense que la T.B.G, mais n’a aucune aff inité pour la T3 ;
- La TBA (thyroxines binding albumine) ou S.A.H (sérum albumine humaine ) a
une aff inité très faible pour la T3 et T4 mais sa capacité de transport est très
élevée ; elle ne lie que 10% de la T3 ( 13)
31
1.3.2.7 – Le métabolisme des hormones thyroïdiennes
Les hormones thyroïdiennes véhiculées par le sang sont métabolisées par les
divers tissus. Ce processus suppose une diffusion intracellulaire de la fraction
libre des hormones et une série de phénomènes parmi lesquels, la mono
désiodation de la T4 en tri iodothyronines . Ce phénomène aboutit à une
molécule de T3 et son isomère la T3 réserve ( rT3 ), selon que l’atome d’iode
conservé soit à la position 5 ou 5’.
La production de la T3 est de l’ordre de 16 à 19 ug/jour et celle de la rT3 de 29
à 32 ug/jour. Il convient de rappeler que 68 à70 ug de T4 sont transformés
quotidiennement. Si laT3 possède une intense activité biologique, la rT3 n’a que
des effets métaboliques discrets.
1.3.3 – Effets physiologiques des hormones thyroïdiennes
- Effet sur les métabolisme
Les hormones thyroïdiennes apparaissent comme des accélérateurs
métaboliques de l’organisme. Il s' agit:
• de l' action sur la consommation d’oxygène et la calorigénèse
• des hormones thyroïdiennes qui augmentent la consommation d’oxygène et
la calorigènése ( car la majorité des enzymes stimulées favorisent le
processus d’oxydation). Le tissu cardiaque y est particulièrement réceptif car
en six heures l’augmentation de l a consommation d’O2 est de 50%.
32
• de l' action sur les métabolisme des glucides. Elle augmente la glycolyse et la
glycogenèse.
• de l' action sur les métabolisme des lipides: Il y a une augmentation de la
lipolyse à partir du shunt des fructoses et des substances du cycle de kreks.
• de l' action sur les métabolisme de l’eau et les électrolytes: Les hormones
thyroïdiennes augmentent la diurèse en majorant la filt ration glomérulaire et en
diminuant la réabsorption tubaire de l’eau. Elles accroissent également
l’excrétion urinaire et fécale du calcium.
- Effet sur le système et les tissus
•• Action des hormones thyroïdiennes sur le système sympathique
Il existe une action bêta( /3) stimulante directe de la triiodothyronine sur
l’ensemble des récepteurs de ce ty pe (15 ).
En tout état de cause, ces phénomènes semblent expliquer la particulière
sensibilit é des tissus cardiaques, musculaires, digestifs et à un degré moindre,
nerveux.
• Action sur les viscères (voir tableau 1)
• Action chez le fœtus et le nourr isson : les hormones thyroïdiennes jouent
un rôle fondamentale dans la maturation du système nerveux et dans
l’apparition des points d’ossifications donc dans la croissance.
33
• Action chez les adultes: les hormones thyroïdiennes règlent la vitesse des
réactions enzymatiques. Leur effet viscéral est répertorié dans le tableau ci-
après.
Tableau n°1 : Les effets viscérales des hormones thyroïdiennes Cœur Hyperthyroïdie Hypothyroïdie
Tachycardie
Débit cardiaque augmenté
Trouble du rythme
Bradycardie
Débit cardiaque diminué
Bloc auriculo-ventriculaire
Muscles Myasthénie
Décontraction rapide
Myotomie
Crampe
Décontraction lente
Système nerveux Nervosité
Agressivité
Hyperémotivité
Confusion
Apathique
Ralentissement
Dépression
Tube digestif Diarrhée Constipation
Thermogenèse Sueur, soif
Chaleur
Moiteur des mains
Thermophobie
Hématopoïèse Leucopénie
Neutropénie
Thrombopénie
Anémie
Source : abrégé d’endocrinologie, Edits Masson et Cie (1983), (16)
34
1.3.4. - La régulation de la fonction thyroïdienne
La régulation de la fonction thyroïdienne se fait par l’axe hypothalamo-
hypophysaire. A l’état physiologique, l’activité thyroïdienne est contrôlée par la
TSH (thyréostimuline hormone) provenant de l’anthéhypophyse. La sécrétion
de cette dernière est sous la dépendance d’un facteur hypothalamique: la
Thyreotrophing releasing hormone (TRH ). La sécrétion de TSH dépend du taux
sanguin d' hormone thyroïdienne. Toute augmentation de ce taux freine la
sécrétion de THS et toute diminution l’augmente.
1.4. - LA NOTION DE TROUBLE DÛ A LA CARENCE
EN IODE
1.4.1. - GENERALITE SUR LES TDCI
1.4.1.1 – Définition
Selon Basil (10,6) : “ Les troubles dus à la carence iodée (TDCI) ; c’est ainsi
qu’on appelle tous les effets de la carence en iode sur la croissance et le
développement à tous les stades de la vie : fœtus, nouveau- né , jeune enfant,
adolescent et adulte ” (12) .
Les TDCI ont plusieurs manifestations; citons entre autres :
- les avortements
- les mortinaissances
- les anomalies congénitales
35
- le goître à tous les âges
- le crétinisme endémique
- l’hypothyroïdie néonatale
1.4.2. Le goître
1.4.2.1.Définition
Le goître est la manifestation la plus classique et la plus visible des TDCI ; il
consiste en une hypertrophie anormale de la glande thyroïde.
1.4.2.2. L ’étiologie du goître
Elle est de deux ordres :
1.4.2.2.1 Les facteurs endogènes
Certaines caractéristiques des individus semblent être des facteurs favorables à
l' apparition du goître. Elles peuvent à cet effet être considérées comme des
facteurs endogènes. Ce sont :
• Le sexe : les femmes semblent plus vulnérables que les hommes à l' endémie
goîtreuse.
• La grossesse, la lactation : sont des facteurs favorables à la formation ou à
l' augmentation du volume du goître.
• L'âge : la phase de prédilection de la maladie se situe dans les périodes
prépubertaire et pubertaire.
• L'hérédité : il existerait des famill es strumeuses.
1.4.2.2.2 - Les facteurs exogènes
36
Ils sont les plus connus. on peut citer entre autres :
• La carence du régime alimentaire en iode
• La consommation des aliments goitrigènes ( choux, huile d' arachide,
crucifères) .
• La malnutrition
• La nature du sol : Selon Lomberd et Duerts les terrains riches en calcaires
donnent le goître colloïde tandis que les terrains potassiques engendrent le
goître parenchymateux.
• Les reliefs (hauts plateaux, montagnes, anciens, ferrugineux et lessivés)
1.4.3 – Le crétinisme
Le crétinisme résulte du rôle que les hormones thyroïdiennes ont sur la
maturation du système nerveux central et sur la croissance somatique.
Actuellement, il est démontré que le crétinisme est dû plutôt à une diminution
des hormones maternelles disponibles pour le fœtus qu’à une déficience en iode
du fœtus lui même ( 4). La croissance du fœtus dépend beaucoup plus des
hormones maternelles qui traversent la barrière placenta (16).
En 1908 Mc. CARRION décrit 2 formes de crétinisme (17):
1.4.3.1. - Le crétinisme myxoedemateux :
Il semble de loin le plus fréquent en Afrique. Son mécanisme est inconnu. On
observe une hypothyroïdie Floride apparaissant pendant la vie fœtale et se
37
maintenant pendant l’enfance et toute la vie du sujet atteint. Ses conséquences
sont la déficience mentale et un retard important de la maturation osseuse .
Les crétins myxœdémateux présentent un taux sérique bas de T3 et T4 par
contre un taux de TSH très élevées. De plus la fixation thyroïdienne du radio-
iode chez ces crétins est nettement plus basse que chez d’autres sujets vivants
dans la même zone d’endémie. Ceci conforte l’hypothèse d’une destruction de
la glande thyroïdienne, ainsi qu’en atteste l’absence de goître ou même de
thyroïde palpable dans la majorité des cas (17) .
La destruction de la glande et la fréquence particulièrement élevée du
crétinisme myxoedémateux et de l’hypothyroïdie juvénile en Afrique central e
pourraient être liées à l’exposition à un puissant facteur goïtrogène
supplémentaire. Au delà des thyrocynates venant de la consommation excessive
de manioc mal détoxiqué dont on voit le taux sérique s’élever après le sevrage,
la carence en sélénium est actuellement incriminée (18).
1.4.3.2. - Le crétinisme neurologique Cette forme du crétinisme est rare et se manifeste lorsqu’il existe une carence
en iode maternelle en début de grossesse, laquelle agirait en synergie avec la
carence iodée fœtale en fin de grossesse. Il se produit des troubles
neurologiques à savoir la surdi-mutité, la déficience mentale, les paralysies des
membres inférieurs, les troubles de la posture et de la marche.
38
Il existe une diff iculté de mise en relation du crétinisme neurologique avec le
goître. Cette diff iculté est liée au fait que ces sujets ne présentaient pas,
lorsqu’on les examine quelques années après leur naissance, d’hypothyroïdie
biologique ou clinique. Leur taux de fixation de radio-iode est comparable à
celui des autres sujets vivant dans la même zone d’endémie et ils sont
fréquemment goîtreux. Ils sont de taill e normale ou présentent seulement un
léger déficit de croissance sans nanisme.
Actuellement, DELONG a décrit cette forme neurologique pour la différencier
des paralysies d’origines diverses(19,20).
1.4.3.3 - Autres formes de crétinisme
Dans les zones d’endémie, il existe un nombre élevé de sujets “ crétinoïdes ”
présentant par exemple un retard de croissance, de maturation faciale ou une
subnormalité mentale (dus vraisemblablement aux épisodes transitoires
d’hyperthyroïdie fœtale, périnatale ou juvénile).
L’identification de ces sujets est très aléatoire et peut ainsi faire varier
largement la prévalence du crétinisme selon les zones, lorsque l’examen des
sujets est réalisé par différents observateurs.
1.4.4. - L ’hypothyroïdie néonatale
Le diagnostic néonatal de l’hypothyroïdie permet sa prise en charge précoce.
L’hyperthyroïdie diagnostiquée tardivement ou mal traitée engendre
39
généralement le crétinisme qui est une conséquence irréversible de la carence en
iode.
1.4.5. – L ’insuff isance de la fonction de reproduction :
Les femmes ayant une carence en iode sont beaucoup plus sujettes à des
problèmes liés à la grossesse et à la reproduction que les femmes n' ayant pas
cette carence. Ainsi, les avortements et les pertes fœtales répétées consécutives
à cette défaill ance diminuent la fécondité et constituent un grand danger pour la
santé materno-fœtale ( 11).
1.4.6. – La mor tali té infantile
Dans les zones de précarité la carence en iode tue les enfants. Leurs défenses
immunitaires s’affaiblissent contre les infections et les autres problèmes
nutritionnels complexes peuvent apparaître ( 11).
En Papouasie, Nouvelle Guinée, les enfants des femmes qui avaient reçu de
l' iode au cours de la grossesse avaient une chance de survie de 20% meill eure
jusqu' à l' âge de 15 ans par rapport aux enfants dont les mères n' avaient pas reçu
d' iode ( 11).
1.4.7. – L ’impact socio-économique :
La carence en iode affecte le développement socio-économique. Les
populations affectées par le phénomène sont mentalement plus lentes et moins
vigoureuses que celles qui n’y sont pas affectées. Elles sont par conséquent,
plus diff iciles à éduquer et à motiver. De ce fait, elles sont moins productives
40
dans leur travail . La carence en iode produit aussi plus de handicapés dont la
prise en charge est assurée par la communauté.
1.5 LES TECHNIQUES D' EVALUATION DES
PROGRAMM ES DE LUTTE CONTRE LES TDCI
Les programmes de lutte contre les TDCI nécessitent une surveill ance
épidémiologique et biologique basée sur la mesure de certains indicateurs de
carences dont les plus importants sont :
- la mesure de la prévalence de goître et du crétinisme ;
- le dosage de l' excrétion urinaire en iode ;
- le dosage des hormones thyroïdiennes ;
- le dosage de la TSH néonatale ;
- la scintigraphie thyroïdienne ;
- l’échographie thyroïdienne ;
1.5.1 – La prévalence du goître
La prévalence du goître est l' un des critères les plus courants pour définir la
sévérité de la déficience iodée dans une zone d' endémie. Cette prévalence est la
surveill ance épidémiologique qui utili se d' habitude l' examen clinique.
41
1.5.1 .1- Technique d' appréciation du goître
L’examinateur est en arrière du sujet assis ou débout selon sa taill e. Enfants et
adultes sont examinés en position debout, la tête et le cou d’abord à la verticale,
ensuite en extension. On examine la région thyroïdienne, puis on palpe
simultanément avec l’index et le majeur, délicat ement. Quand on examine un
nourrisson, celui-ci doit être étendu sur le dos. L’examinateur glisse la main
gauche sous les omoplates de manière à ce que la tête soit en contact avec la
table.
La région de la thyroïde est palpable avec l’index droit. Par cette technique, on
pourra préciser :
- le caractère diffus ou nodulaire ;
- la consistance élastique ou ferme
- le volume et les dimensions (mesure du tour du cou) ;
- la mobilit é à la déglutition ;
- L’éventuel caractère plongeant, lorsque la limite inférieur e est mal perçue
(en plongeant le cou en position assise, tête en hyperextension) ; enfin et
surtout le, caractère battant, voire la perception d’un souff le ou d’un thrill .
42
Tableau n°2 : Classification des goîtres selon Demayer et all , 1979 (21).
Stade Description
G0
Thyroïde non palpable ou palpable dont les lobes sont de
volume inférieur à la phalange distale du pouce du sujet
G1A
Thyroïde nettement palpable dont les lobes sont de volume
supérieur à la phalange distale du pouce du sujet, non visible
lorsque la tête est en extension.
G1B Thyroïde nettement palpable dont les lobes ont un volume
supérieur à la phalange distale du pouce du sujet, visible en
extension du cou mais non visible en position normale.
G2
Thyroïde nettement visible lorsque la tête est en position
normale mais non visible à 3 mètres
G3
Thyroïde volumineuse, visible à plus de 5mètres
Cette classification a été adoptée par l' Organisation Mondiale de la Santé Son
utili sation universelle par tous les observateurs permet de comparer la gravité
du goître par région et par époque. Cette classification peut être facilement
appliquée sur le terrain et ne nécessite aucun équipement spécialisé. Il n' est pas
nécessaire que les examinateurs soient des professionnels de la santé.
43
Cependant, il convient de les former et de superviser leurs actions au début par
d' autres examinateurs plus expérimentés, ceci afin d' obtenir des résultats
uniformes. Les petits goîtres peuvent poser un problème de classification
correcte, surtout chez l' examinateur inexpérimenté qui doit décider entre les
stades G0 et G1A ou entre les stades G1A et G1B
1.5.1.2. - La prévalence du crétinisme
L' évaluation du crétinisme doit se faire sur plusieurs années afin de mieux
apprécier sa régression .
La prévalence du crétinisme permet de déterminer la sévérité de la carence en
iode, elle permet aussi de montrer la relation qui existe entre le goître et le
crétinisme.
1.5.1.3. - Le taux d’iode ur inaire
Presque tout l' iode du corps est excrété dans l' urine. C' est pourquoi le taux
urinaire d' iode est un bon indicateur de la quantité d' iode absorbée. La ration
minimale absolue d' iode par jour étant de 50 ug, une excrétion urinaire
quotidienne d' iode inférieure à cette quantité signifie une carence iodée. En fait
certains degrés de carence en iode peuvent exister même avec une excrétion
urinaire d' iode de 100ug par jour
Lorsque dans une région l' excrétion urinaire d' iode est inférieure à 25ug par
jour, la prévalence du crétinisme dans la population y est élevée.
44
Cependant cette méthode connaît quelques diff icultés :
- s' il n' y a pas eu une bonne sensibili sation avant de commencer les travaux, la
population peut refuser de donner les urines
- les urines sont à garder au frais et acheminer vers les laboratoires d' analyses.
- le coût est très souvent élevé car tous les pays n' ont pas la possibilit é de
réaliser des dosages , il s sont donc obligés d' avoir recours à d' autres mieux
équipés.
1.5.1.4. - Dosage de T3, T4 et TSH
Le taux sanguin des principales hormones thyroïdiennes (thyronine et
triiodothyronine) et de la thyréostimuline (TSH) peut être mesuré en laboratoire,
généralement par des techniques radio-immunologies des hormones qui
reflètent au mieux le fonctionnement de la thyroïde. Ce sont laT4 et la TSH.
LaT4 est normalement comprise entre 4 et 8ug/dl son taux diminue en cas
d' hypothyroïdie, ainsi la chute des T4 est souvent accompagnée d' une élévation
de TSH. Mais la T3 est normale ou même augmentée.
La TSH est l' indice le plus sensible aux changements du fonctionnement de la
thyroïde. Chez la femme, les petits enfants ou les enfants d' âge scolaire, un taux
qui dépasse 2,5 mcu/ml est anormale. Au-delà de 10 mcu / ml, l ”on peut
conclure à une hypothyroïdie prononcée.
45
1.5.1.5. – Le dépistage néonatal du goître
Dans les zones où la carence en iode est inexistante, environ un nouveau-né sur
4 000 est hypothyroïdie. Cela résulte habituellement du développement anormal
de la glande thyroïdienne du fœtus. D u sang prélevé à partir du cordon
ombili cal ou en piquant le talon peut être recueilli sur du papier filt re et envoyé
dans un laboratoire de référence, afin de mesurer le taux de thyroxine ou de
TSH néonatale. Si les résultats suggèrent une hypothyroïdie, il faut procéder
rapidement aux autres tests appropriés et si ceux-ci confirment l' hypothyroïdie,
l' on doit tout de suite commencer à donner des hormones thyroïdiennes à
l' enfant. Ce traitement permet d' éviter les conséquences de l' hypothyroïdie sur le
cerveau en croissance. Ces programmes de dépistage sont pratiquement
d' utili sation universelle.
1.5.1.6. L ’ultra sonographie
Comme il a été déjà souligné, l' appréciation de la taill e de la thyroïde peut être
diff icile. L' ultrasonographie est un moyen d' obtenir une image de la taill e de la
thyroïde par des ondes ultrasons. Elle permet d' obtenir une évaluation plus
précise de la taill e de la thyroïde.
46
1.5.2. La gravité de l' endémie des troubles dus à la carence en iode
Les données provenant des enquêtes sur la prévalence du goître ainsi que les
dosages des taux d' iode urinaire peuvent être utili sés pour déterminer la gravité
des troubles dus à la carence en iode et l' urgence de leur traitement.
Généralement une forte prévalence de goîtres visible (supérieure à 10 %)
constitue une donnée suff isante pour justifier une intervention. Toutefois il est
toujours souhaitable que les dosages d' iode urinaire confirment le diagnostic.
1.6. METHODES PROPHYLACTIQUES
Il existe plusieurs méthodes de prévention, ayant pour objectif, l’augmentation
de l’apport iodé des populations (,21,22).
1.6.1. METHODES D ENRICHISSEMENT
1.6.1.1. Iodation du sel alimentaire Il est consommé quotidiennement par tous
et en quantité relativement constante 5 à 6g /jour/personne en Afrique (23).
Conseill ée pour la première fois en 1833 par BOUSSNGAULT en Colombie
(23), l’iodation du sel fut pratiquée sur une large échelle aux états U.S.A en
1917 par MARINE et al (24). Dès 1923, la prophylaxie par le sel iodé
s’instaure progressivement (25).
47
•• Technologie de l’ iodation du sel dans le monde (26)
Trois processus d’iodation cités ci -dessous sont couramment utili sés ; le
quatriéme (la submersion ), n’a pas connu une application commerciale sur une
grande échelle :
- goutte à goutte
- la pulvérisation .
- le mélange à sec de poudre d’iodate
• Les avantages et coût de l'i odation du sel
L' iodation du sel est la méthode préférée d' enrichissement pour les populations
présentant une carence en iode. L' organisme reçoit une dose physiologique
d' iode et ne sera donc pas exposé au risque de surdosage. L' accès au sel iodé ne
nécessite pas de personnel médical quali fié ce qui réduit donc son coût.
Le coût de l' iodation est généralement de 0,02 à 0,06 dollars US par personne et
par an (10).
• Les inconvénients de l'i odation du sel
Les centres de production d' iode sont éloignés des zones où l' iode fait défaut ; il
est exigeant lors de son transport que le consommateur retrouve dans le sel la
quantité d' iode nécessaire pour couvrir ses besoins quotidiens. Il faut donc :
- un acheminement rapide et eff icace ;
- une distribution rapide ;
- surtout un très bon emballage.
48
1.6.1.2. - L’iodation de l’eau
• Données générales : L’eau est indispensable à la vie des êtres vivants. Elle
sert donc de bon véhicule pour les médicaments humains, animaux et végétaux.
La fortification de l’eau en iode a été réalisée dès 1923 à Rochester aux U.S.A.
Ultérieurement elle a été utili sée aux Pays-Bas en 1927 par Olesen (27,28) ;de
1979 à 1983 elle fut réalisée en Sicile, ( 29, 30). Les diffuseurs d’iode ont été
utili sés au Mali ; L’iodation de l’eau à la jarre est aussi possible (27 ,31,32).
L’appareil de l' iodation est constitué d’une boîte remplie de cristaux d’iode,
l’eau passait de la conduite principale à l’appareil grâce à la différ ence de
pression. Cette technique a entraîné quelques plaintes liées à des changements
de goût et d’odeur de l’eau, mais il est vite apparu que les effets indésirables
disparaissent si la concentration en iode était inférieure à 200mcg/lit re (27).
• Avantages de l’ iodation de l’eau.
L’iodation de l' eau est sécurisante, elle apporte à la population une quantité
relativement stable d' iode sans intervention d' agent des services de santé. Les
effets secondaires sont réduits et le coût est peu élevé.
L' avantage est double : elle permet la stérili sation de l' eau et la lutte contre les
TDCI.
49
• Les inconvénients :
Selon certains auteurs, elle modifie le goût et l' odeur de l' eau si sa concentration
dépasse 200 mg / litre (16). La méthode exige un point central de distribution
d' eau pour l' usage à grande échelle.
1.6.1.3.-Enrichissement d' autres vehicules :
D' autres aliments couramment consommés par l' homme peuvent être enrichis en
iode. C' est le cas du pain iodé, de l' iodation du lait, des bonbons, des biscuits,
des chocolats et des sauces
1.6.2. La méthode de supplémentation médicamenteuse
1.6.2.1. L ’huile iodée
Elle se présente sous deux formes: l’huile iodée injectable et l’huile iodée orale.
• L’huile iodée par injection
Une injection intramusculaire unique de 0,5 à 1ml protège de la carence en iode
pendant 3 à 5 ans. Elle n’est plus utili sée de nos jour avec l’avènement du
SIDA.
• Huile iodée orale
Utili sée dans en cas d’hyerendémie elle est absorbée dans l' intestin et passe
dans le dans la circulation puis une partie est stockée dans les graisses tandis
que l’autre partie est éliminée.
50
Différentes études pilotes, effectuées chez l' homme et l' animal, semblent
suggérer que la durée d' action de 1ml d' huile iodée (480mg) devrait fournir une
quantité suff isante d' iode pour un à deux ans
• Avantages de l' huile iodée orale :
Ses avantages sont multiples :
- l’introduction d’huile iodée orale aux soins de santé primaire est facile car elle
ne nécessite pas de matériels ou de personnels quali fiés
- c' est une méthode très peu coûteuse
- elle est bien acceptée par la population car ses résultats sont visibles dans les
15 jours qui suivent son administration
• Les inconvénients de l' huile iodée orale
Le rappel se fait au bout d’un à deux ans. Quelques effets secondaires ont été
signalés: nausées, vomissements ( surtout chez les enfants) (11).
51
1.7. - REPARTITION GEOGRAPHIQUE DU GOÎTRE
ENDEMIQUE
1.7.1. - Répar tition du goître endémique dans le monde :
L’endémie goîtreuse est la première endémie mondiale. Elle concerne 1,5
milli ards de personnes réparties sur l’ensemble du globe terrestre (33,34, 37)
Le goître endémique sévit dans presque tous les pays du monde avec une
intensité variable selon les zones. Peu de pays au monde semblent en être
entièrement exempts. Indépendamment des climats, des saisons, ou des
conditions atmosphériques, cette maladie ne fait entre autre aucune distinction
de race, de nationalité, de couleur, de croyance ou de classe sociale. Certains
pays sont touchés gravement tandis que d' autres le sont modérément. L' iode se
trouve en quantité constante dans l' eau des mers, mais est inégalement réparti
sur la terre ferme. Les régions continentales sont plus exposées à la carence en
iode. Certaines des carences les plus sévères se retrouvent dans les chaînes
montagneuses relativement jeunes telles que les Alpes, les monts Himalaya où
l' iode du sol est lavé et transporté par l' érosion due aux pluies et aux glaciers
(11).
Cependant, la carence en iode ne se confine pas seulement dans les hautes
montagnes, on l' observe aussi dans d' immenses régions d' Afrique centrale,
d' Asie centrale et d' Europe.
1.7.2. - Les TDCI en afr ique
52
Le goître est la manifestation la plus courante de la carence en iode. Il a été
identifié dans 37 pays d’Afrique (26). Cependant, les données sont très
incomplètes ; les résultats dont ont fait état dans la littérature sont souvent
diff icilement exploitables et reposent sur des méthodes d’évaluation différente.
En Afrique de l’Ouest, le goître semble ne pas exister dans les régions situées
au nord du 14ème parallèle (25).
Tableau n°3: Distr ibution du goître endémique en Afr ique (36)
Pays Région Pourcentage Cameroun Est et Ouest 49,75 Guinée Nord- Est (Fouta Djalon 70 Mali Plateau Mandingue et falaise de Bandiagara 20,90 Soudan Dafour 67,5 Rép. Populaire de Congo Nord- Est et Nord- Ouest 60 et + Tanzanie Mbeye &Nkas 47 et + Zambie Nord- Ouest 50,5 Centre Afr ique Sud- Ouest 72 Sénégal Sud- est (Casamannce) 62 Togo Nord- Ouest (La Kara) 32 Côte d’ivoire Ouest (Man) 54,4 Ethiopie - 78 Zimbabwe - 25,7 Namibie - 34,5 Nigeria - 20 Ghana - 60 Madagascar - 48
53
1.7.3. - Cas du Mali
La première étude sur les TDCI au Mali , (ex Soudan Français) a été réalisée par
PALLES et al , en 1948 (37) ; depuis, de nombreuses enquêtes
épidémiologiques ont été réalisées, avec un accent porté sur l’étude des
prévalences. Il a été établi de manière évidente que l’endémie strumeuse est un
problème majeur de santé publique, avec une fréquence moyenne de 30%, avec
des poches d’hyper endémicité sur les plateaux Dogons, Dans le cercles de San
et de Tominian.
La population soumise au risque est estimée à prés de 6 milli ons, soit 80% de la
population totale (INRSP).
La teneur en iode des eaux, des aliments et du sol des zones concernées est de
loin inférieure aux besoins physiologiques (12,37). Le mill et, les arachides, les
choux et le manioc qui contiennent les glucosides cyanogéniques sont
consommés au Mali ; ce qui pourrait aggraver la carence iodée si les apports
d’iodes sont marginaux ;
Les différentes enquêtes effectuées au Mali révèlent une prévalence du goître
très élevée, avec une prédominance féminine et pubertaire.
L' endémie goîtreuse occupe les 5 régions économiques du pays ( Kayes,
Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, ) et le District de Bamako. Il a été aussi
décrit dans la région de Tombouctou quelques cas de goître.
54
METHODOLOGIE
DE L’ENQUETE
55
2 - METHODOLOGIE DE L' ENQUETE 2.1 - Le cadre de l’étude Notre étude s’est déroulée dans 6 groupes scolaires du district de Bamako qui
sont : Sebenikoro groupe scolaire, Sebenikoro communautaire, Sabalibougou
groupe scolaire, l’école de l’AMALDEME (Association malienne de Lutte
contre des déficiences mentales) l’école de l’AMASOURDE (Association
Malienne pour la Promotion Sociale des sourds) et l’école de l’UMAV (Union
Malien des Aveugles) ; les trois dernière écoles sont des écoles de réinsertion
sociale.
- Le groupe scolaire de Sébénikoro a été crée en :
1974 : école A
1982 : école B
1996 : école C
Il est situé au sud-est de Bamako. Il est dirigé par trois directions constituées
chacune de 6 classes.
Sébénikoro Communautaire : a été crée en 1990 au sud-est de Bamako. Il est
dirigé par quatre directions constituées chacune de 6 classes.
Le groupe scolaire de Sabalibougou a été crée en 1979. Il est Situé à l’est du dit
quartier. Il comprend un premier cycle dirigé par 4 directions constituées
56
chacune de 6 classes et un second cycle dirigé par 2 directions constituées
chacune de 7 classes.
L’école de l’AMALDEME a été crée le 31 juill et 1984. Elle est située au sud de
Lafiabougou. Elle comprend une direction qui dirige une maternelle constituée
de 3 classes, un premier cycle constitué de 6 classes formelles, 3 classes de
rééducation et un atelier.
L’école de l’AMASOURDE a été créée en janvier 1993. Elle est située à l’est de
l’Hippodrome et comprend 5 classes de premier cycle, une salle pour les
ateliers.
L’école de l’UMAV a été créée le 15 octobre 1973. Elle est située au sud de
Faladié. Elle est constituée par un premier cycle de 6 classes et un second cycle
de 3 classes. Tous les deux cycles sont liés à une même direction.
2.2 - CRITERES DE CHOIX DE LA ZONE D’ETUDE.
Les quartiers périphériques ont été choisis comme zone de l' étude car nous
avons estimé que les populations de ces zones sont les plus exposées à la
carence en iode à cause de leur condition de vie précaire. L’étude s’est
intéressée aux écoles parceque les élèves constituent un groupe facile à
atteindre
57
2. 3 - TYPE DE L’ETUDE :
Il s’agit d’une étude prospective, descriptive et transversale .
2.4 - PERIODE DE L’ETUDE :
L’étude s’est déroulée sur une période de quatre mois : Octobre 1999 à janvier
2000.
2. 5 - POPULATION CIBLE :
La population visée par notre étude est l’ensemble des élèves des établissements
suscités.
2. 6 - l’ECHANTILL ONNAGE :
C’est une enquête exhaustive (donc toute la population de ces écoles est
considérée comme cible).
2. 6. 1 - Cr itère d’inclusion :
Etaient pris en compte l’ensemble des élèves desdits établ issements inscrits
pour l’année scolaire 1999 –2000 présents le jour de l’enquête.
2. 6. 2 - Cr itère d’exclusion :
Il n’a pas été inclus, les élèves non inscrits dans les établissements concernés
par l’enquête ou absents le jour de l’enquête.
58
2.6.3 - Calcul de la taill e de l’échantill on
Elle a été déterminé par une méthode de recherche qualitative (choix raisonné).
Le nombre total de personnes faisant parties de l’enquête : s’élève à 5663 élèves
2. 7 INSTRUMENTS DE COLLE CTE DES DONNEES
Le support des données a été un questionnaire comportant deux parties :
- Une première partie concerne les données socio-démographiques des élèves
- Une deuxième partie se rapportant à la recherche du crétinisme, du goître ,de
la teneur en iode du sel.
2 .8 - DEROULEMENT DE L’ENQUETE :
L’enquête s’est déroulée en deux étapes:
Une première étape a consisté à distribuer les fiches d’enquête
(voir annexe n°) aux maîtres des différentes classes. Ceux-ci remplissaient les
colonnes concernant les données socio-démographiques des élèves avant le jour
prévu pour l’enquête.
En plus, les élèves étaient informés du jour où nous devons passer afin qu’il s
amènent avec eux un peu du sel qu’il s consomment à la maison.
59
Une deuxième étape au cours de laquelle nous avons procédé chez les enfants à
l’examen de la thyroïde, au test du sel et à la recherche du crétinisme.
L’examen de la thyroïde à consisté à la recherche de goître palpable. Il se faisait
selon une norme définie par l ’ O.M.S qui stipule que :
- Le goître est invisible et non palpable si le sujet penche la tête vers l’arrière,
la thyroïde est classée stade 0 ou Thyroïde normale
- Le goître est invisible mais palpable si le sujet penche la tête vers l’arrière, on
classe ce goître de type G1A.
- Le goître est visible seulement si le sujet penche la tête vers l’arrière, ce goître
est de type G1B.
-Si le goître est visible lorsque le sujet regarde devant il est de type G2
- Si le goître est visible à plus de 5 mètres on classe ce goître de type G3
Le test du sel se fait à l’aide d’un testeur d’iode. C’est une solution de 10
milli mètres contenues dans un flacon. Le sel amené par chaque élève reçoit une
à deux goûtes de la solution. Le même sel est ensuite comparé à une norme
existante sur la boite du testeur mentionné ci dessous qui permet de déterminer
la teneur en pourcentage du sel en iode :
- à 0% le sel n’a pas changé de couleur
- à 25% le sel a une couleur violet clair
- à 50% le sel a une couleur violet métalli que,
- à 75% le sel a une couleur violet fort,
60
- à 100% le sel a une couleur violet de nuit.
Le crétinisme est recherché en fonction de la morphologie des enfants et de leur
âge mental à travers les réponses qu’il s donnent à certaines questions qui leur
sont posées
2.9 - METHODES D’ANALYSE DES DONNEES
La saisie et le nettoyage des données ont été faits sur Excel. L’analyse a été faite
à partir du logiciel stata version 6.0. Le traitement de texte a été fait avec Word
97.
2.10 - Chronogramme de travail
2.10.1 - Durée totale de l’étude
� Octobre 1999 à janvier 2000. enquête
¾�Février 2000 à Mars 2000 saisie des données
¾�Mars 2000 à Septembre 2000 bibliographie
¾�Janvier 2001 à mai 2001 généralité et méthodologie
¾�Juin 2001 analyse
¾�Mars 2002 commentaire discussion
¾�Avril 2002 Conclusion et recommandation
61
2.10.2 - Personnel utili sé
¾�Les directeurs d’écoles distribuaient les fiches d’enquêtes aux enseignants.
¾�Les enseignants chargés de rempli r les colonnes concernées par les données
socio-démographiques des élèves.
¾�Un secrétaire chargé de l’enregistrement des informations le jour de
l’enquête
¾�Un enquêteur pour l’examen de la thyroïde et le test du sel
62
RESULTATS
63
3.- RESULT ATS DE L' ETUDE 3.1 - DONNEES GENERALES ET SOCIO- DEMOGRAPHIQUE 3.1.1 - DONNEES GENERALES Nous avons examinés au total 5663 sujets tout sexe confondu.
Tableau n°4: Répar tition des élèves en fonction de l’école Ecole
Effectif Fréquence (%)
AMALDEME
255 4,5
Amasourd
93 1,6
UMAV
144 2,5
Sébenikoro groupe scolaire
2832 50,0
Sabalibougou groupe scolaire
1465 26
Sebénikoro communautaire
874 15,4
Total
5663 100,00
50% de la population étudiée étaient de Sebenikoro groupe scolaire.
64
Tableau n°5: Répar tition des élèves en fonction du cycle Cycle d’étude
Effectif Fréquence (%)
1er cycle
4016 71,0
2eme Cycle
1506 26,5
Réinsertion
141 2,5
Total
5663 100,0
71,0% de la population étudiée étaient du premier cycle
65
3.1.2 - DONNEES SOCIO- DEMOGRAPHIQUE Tableau n°6: Répar tition des élèves en fonction de l’âge Age
Effectif Fréquence (%)
4 à 8 ans
1024 18,0
9 à 13 ans
2705 47,7
14 à 18 ans
1867 32,9
19 à 23 ans
63 1,1
24 à 28 ans
4 0,1
Total
5663 100,00
Les élèves de la tranche d’âge 9-13 ans constituaient les 47,7% de la population étudiée, I ls étaient les plus nombreux
66
Tableau n°7 :Répar tition des élèves en fonction du sexe Sexe
Effectif
Fréquence
(%) Masculin
3276 57,9
Féminin
2387 42,1
Total
5663 100,0
Le sexe masculin constituait 57,9% de la population étudiée avec un sexe ratio 1,37 En faveur du sexe masculin
67
Tableau n°8: Répar tition des élèves en fonction de l’ethnie Ethnie
Effectif
Fréquence
(%) Bamana
1857 32,79
Malinké
2148 37,93
Sénoufo
705 12,45
Dogon
333 5,89
Bobo
166 2,93
Autres
454 8,01
Total
5663 100,00
37,93% de la population étudiée étaient des Malinkés
68
Tableau n°9 : Répar tition des élèves en fonction de
la profession du père Profession du père
Effectif Fréquence (%)
Fonctionnaire
1015
18,0
Commerçant
1306 23,0
Ouvr ier
1901 33,6
Autres
1441 25,4
Total
5663 100,0
33,6% de la population étudiée étaient des enfants d’ouvr iers
69
Tableau n°10: Répar tition des élèves en fonction
leur mili eu résidence
Communes
Effectif Fréquence (%)
Commune I
25
0,4
Commune II
38 0.6
Commune III
29 0,5
Commune IV
3885 68,6
Commune V
1540 27,19
Commune VI
143 2,5
Kati
3 0,05
Total
5663 100,00
La major ité de la population étudiée habitaient à la commune4 . Soit 68,6%de la l’échantill on
70
3.2 - LES DONNEES CLINIQUES Tableau n°11: Répar tition des élèves en fonction du type de goître Type de goître
Effectif
Fréquence (%)
G0
1364 24,0
GIA
689 12,2
GIB
1610 28,5
GII
2000 35,3
Total
5663 100,0
76,0% de la population étudiée avait le goître dont 35,3% de type G2 et 28,5% de type GIB, 12,2 de type GIA
71
Tableau n°12 : Répar tition en des élèves fonction de la présence
de goître Présence de Goître
Effectif Fréquence (%)
Non
1364 24,1%
Oui
4299 75,9%
Total
5663 100%
La prévalence du goître dans l' ensemble des écoles est de 75,9%
Tableau n°13 : Répar tition des élèves en fonction du crétinisme
72
Crétin
Effectif Fréquence (%)
Oui
65 1,1%
Non
5598 98,9%
Total
5663 100,0%
1,1% de la population étudiée était des crétins (forme crétinoïde)
73
3.3 - Utili sation du sel iodé
Tableau n°14: Répar tition des élèves en fonction du degré
d’iodation du sel Degré d’iodation du sel
Effectif Fréquence (%)
0
1463 25,8%
25
212 3,7%
50
115 2%
75
59 1,0%
Sel non testé
3814 67,3%
Total
5663 100,0%
67,3% du sel des élèves n’avaient pas été testé. Parmi les sels testés 79,12% n’avaient aucune trace d’iode.
74
3.4 - Résultats Analytiques Tableau n°15 :Répar tition du goître en fonction de l’âge
Age
REPARTITION DU TYPE DE GOÎTRE
GO GII GIA GIB Total 4 à 8 ans
243 394 123 264 1024
9 à 13 ans
673 895 346 791 2705
14 à 18 ans
432 684 212 479 1867
19 à 23 ans
14 25 8 16 63
24 à 28 ans
2 2 0 0 4
Total
1364 2000 689 1550 5663
.
La tranche d’âge 9 ans à1 8 ans semble la plus touchée quelque soit le type de goître.
Test de X2 impossible
75
Tableau n°16: Répar tition du goître en fonction du cycle d’étude
Cycle d’étude
TYPE DE GOÎTRE
GO GII GIA GIB TOTAL 1er cycle
980 1399 496 1141 4016
2eme cycle
351 546 177 432 1506
Réinsertion
33 55 16 37 141
Total
1364 2000 689 1610 5663
I l semble avoir plus de GII ,de GIB et de GIA au 1er Cycle qu’au 2éme cycle X2 =2.4299 p =0.876
76
Tableau n°17: Répar tition du goître en fonction du
type de sel
Degré d’iodation du sel en %
TYPE DE GOÎTRE
GO GII
GIA
GIB
Total
0
275
670 164 354 1463
25
30
102 15 65 212
50
24
58 9 24 115
75
27
12 8 12 59
Sel non testé
1008
1158 493 1155 3814
Total 1364
2000 689 1610 5663
Plus le sel était iodé moins il avait le goître X2 (12)=166.5717 p=0.0001
.
.
77
Tableau n°18 : Répar tition du degré d’iodation du sel en fonction de l’école
DEGRE D’IODATION DU SEL
NOMS DES ECOLES VISITEES
AMALDEME AMASOURD UMAV SEBENNIKORO Groupe
SCOLAIRE
SABALIBOUGOU Groupe
SCOLAIRE
SEBENIKORO COMM UNAUT.
TOTAL
0
87 32 71 816 247 210 1463
5
143 55 60 1815 1145 596 3814
25
14 5 9 117 36 596 777
50
5 1 3 65 25 16 115
75
6 0 1 19 12 21 59
Total
255 93 144 2832 1465 874 5663
Au total 174 élèves sur 5663 (3,1%) se sont présentés avec un sel famili al suff isamment iodé( < à 50% d’iode dans le sel) X2 impossible
78
Tableau n°19: Répar tition du crétinisme en fonction de l’école
ECOLE
Pas crétin Crétin Total
AMALDEME
252 37 289
AMASOURD
93 0 93
UMAV
142 2 144
SEBENIKORO GROUPE SCOLAIRE
2795 3 2798
SABALIBOUGOU GROUPE SCOLAIRE
1455 10 1465
SEBENIKORO COMM UNAUTAIRE
861 13 874
TOTAL
5598 65 5663
37 crétins sont à l’école de l’AMALDEME 13 crétins étaient à Sébenikoro communautaire X2=5.4668 Pr=0.362
79
Tableau n°20 :Répar tition du crétinisme en fonction de l’iodation du sel
Crétin
Iodation du sel
0 25 50 75 Sel non testé
Total
Non
1455
211
1123
33
3786
5598
Oui
8
1
2
26
28
65
Total
1446
212
115
59
3814
5663
28 enfants crétins avaient le sel suff isamment iodé 28 enfants crétins ont leur sel non testé
Résultats nuancé X2 impossible
80
COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
81
4.- COMM ENTAIRES ET DISCUSSIONS
4.1- Méthodologie
Notre étude a porté sur un échantill on de grande taill e (5663 personnes),
homogène (tous des élèves). D’autres auteurs ont fait leurs études sur des
échantill ons moins importants, exclusivement des élèves : 400 cas N’DIAYE
.SOUMARE .A et al (1) , RHALYA. AG (37).
Par compte Soumano ( 38) a fait son étude sur un échantill on très hétérogène
(toutes les sensibilit és de la population) 3545 cas.
Notre étude est une étude descriptive transversale à passage unique. Le même
type d’étude a été utili sé par certains auteurs tels que SOUMA NO, N’DIAYE
SOUMARE .A, al , RHALYA. AG (1,37,38,). Le passage unique est une étude
rapide et moins coûteuse. Il permet d’évaluer une tache déjà accomplie mais il
donne des informations limitées dans le temps.
Pour déterminer la prévalence de goître, nous avons utili sé la classification
internationale des goîtres endémiques de l’O.M.S. dite de PEREZ. Cette
méthode bien que simple présente quelques inexactitudes quelle que soit
l’expérience de l’examinateur.
82
Le G0 est diff icile à différencier du G1 quant le goître n’est pas visible en
extension du cou.
La comparaison du lobe latérale avec le pouce est diff icile même chez les sujets
maigre et impossible chez les hommes dont les muscles du cou sont développés.
Pour cette raison le groupe G1 nous semblerait sous estimé chez les hommes
par rapport aux femmes et aux enfants.
83
4.2. - ASPECTS SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
Sur les 5663 élèves examinés au cours de notre étude la tranche d’âge pubertaire
représentait 80,7%. Cette période de la vie est pour la plus part des auteurs la
plus exposée. Cette prédominance pubertaire est confirmée par certains auteurs.
DIARRA (39) a trouvé 72,5% des cas, KONE B (41) en a trouvé 72,6%.
Le sexe ratio est de 1,3 en faveur des garçons. Les garçons représentent 57,9%
et les fill es 42,1% de la population d’élèves étudiés. Ce pourcentage s’explique
par un faible taux de fréquentation des fill es: N’DIAYE SOUMARE A. et al
(1).
Par contre d’autres auteurs ont trouvé une prédominance féminine: CAMARA
(40) et TRAORE (43)
Il faut cependant noter que d’une part, ces études antérieures ont été menées sur
la population en générale. Ce qui n’est pas le cas dans notre étude, qui à portée
spécifiquement sur les élèves âgés de 4 à 28 ans. D’autre part il a été constaté
dans notre étude un taux élevé de fréquentation scolaire des garçons (57,9%)
par rapport aux fill es (42,1% ).
L' étude révèle une plus grande proportion d' élèves Malinkés par rapport aux
autres groupes ethniques, soient 37,9% des cas. Cette prédominance s’expl ique
par le fait que 68,6% de l' échantill on résident dans la commune IV qui constitue
la porte d' entrée de Bamako pour les ressortissants du Manding et de la Guinée.
84
Ces résultats selon l' ethnie diffèrent de ceux de l' étude faite par KONAKE H
(43) qui trouve que les Bambara sont plus affectés par le goître.
Il ressort aussi de notre étude que 33,6% des élèves sont des enfants d’ouvriers.
Nous pensons que cette prédominance dans la profession des parents peut
s' expliquer par notre mode de sélection car nous avons estimé que dans les
quartiers périphériques les conditions de vie étaient précaires.
On note aussi une proportion plus élevée d' enfants qui fréquentent le premier
cycle (71%). Ce ci peut se comprendre dans la mesure où quatre des six
groupes scolaires concernés par l’enquête n’ont pas de second cycle en leur
sein.
85
4.3. - ASPECTS CLINIQUES
Les paramètres utili sés par notre étude sont la classification du goître selon
l’O.M.S., le degré d’iodation du sel et le crétinisme .
Il ressort de l' étude que 75,9% d’élèves avait le goître dont 35,3% de type GII ,
12,2% de type G1A et 28,5% de type G1B. Il n' y avait pas de type GIII . Ce
stade apparaît exceptionnellement avant 16 ans et surtout après un long séjour
dans une zone d’endémique (40). Cette prévalence élevée de goître nous donne
une idée sur l’utili sation de l’iode car la présence du goître est étroitement liée à
la carence en iode chez l’enfant; ce qui n’est pas forcement le cas chez l’adulte
parce que même après le traitement le goître peut demeurer.
D’autres auteurs ont eu une prévalence goîtreuse de 53,8% BOUNDY.M (5) et
76,4% KONATE.H (43).
Il faut cependant noté que 67,3% de sels des élèves n’ont pas pu être testés par
manque de testeurs. Parmi les sels testés 79,1% des sels sont dépourvus d’iode.
Cela peut s' expliquer par le fait que la plus part des élèves habitent dans les
quartiers périphériques à majorité pauvre. Dans ces conditions de vie précaire,
la qualité du sel peut être une préoccupation moindre par rapport au souci
d' avoir un repas ou de manger à sa faim .
86
Les résultats montrent que 1,8% des élèves étaient des crétins. Ces résultats
avoisinent ceux de FRANCOIS ROUX (44) qui a trouvé 1,2% de débile
mentale. Cependant, TRAORE FB a eu des valeurs inférieures à celles de notre
étude : soient 0,4% des cas à Tominian et 0,5% des cas à Mandiakoui (42).
La majorité des crétins étaient de l’AMALDEME avec 58,8% de cas. Cela peut
se comprendre dans la mesure où cette école s' occupe principalement des
déficiences mentales
L' analyse du goître selon l' âge montre que la tranche d’âge 9 à 18 ans semble
la plus touchée par le phénomène, quelque soit le type de goître. On peut
comprendre cette situation par le fait que cette tranche d' âge correspond aux
périodes prépubertaire et pubertaire; périodes durant lesquels la thyroïde est
beaucoup solli cité.
La distinction selon le type de goître fait état de plus de cas de GII , GIB, GIA,
au 1er cycle qu’au 2 éme cycle. Ce peut signifier que les enfants sont
précocement exposés à la carence en iode.
Il ressort que plus le sel est iodé moins il y a de goître. Ce qui confirme le lien
positi f entre la présence de goître et la teneur du sel en iode. Plus le sel est
pauvre en iode plus le goître est volumineux.
87
Les données montrent que seulement 3,1% des sels famili aux apportés par les
élèves étaient suff isamment iodés. Ce état de fait met en exergue la carence en
iode des sels vendu au marché fréquenté par les famill es des ces élèves. Ce qui
nous amène à nous poser des questions par rapport au degré d' utili sation du sel
iodé au pays d' une manière générale.
88
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
89
5. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Au cours de cette étude nous avons constaté que le goître demeure encore un
problème de santé publique à Bamako. Il existe des zones d’hyperendémicité
surtout les quartiers périphériques où les conditions de vie sont précaires.
Les résultats ont prouvé que certains handicaps (cécité, surdité, déficience
mentale) rencontré respectivement à (l’UMAV, AMASOURD, AMALDEME )
ne sont pas dus à une carence alimentaire d’iode. Les données ont prouvé que
les enfants des écoles de réinsertion socio-professionnelle consomment plus
d’iodes que ceux des écoles publiques.
Eu égard à la pertinence de nos résultats, nous faisons les recommandations
suivantes :
• Elaborer un programme d’IEC à l’intention du grand public sur la
consommation de sel iodé et les problèmes liés à la carence en iode chez les
individus. La télévision, les radios (publiques et privées) ainsi que les
sensibili sations à travers des causeries et débats, dans toutes les langues
nationales, peuvent être d' un apport considérable dans la réussite d' un tel
programme.
• Vulgariser la classification du goître donnée par l’O.M .S au niveau des
prestataires de santé.
90
• Introduire l' examen systématique de la thyroïde dans toutes les
consultations.
• Faire des sentinelles dans les écoles pour la sensibili sation des élèves et la
surveill ance des TDCI
• Contrôler la qualité des sels importés et Une surveill ance permanente dans
les points de ventes
• Assurer la disponibilit é du sel iodé
• Promouvoir les projets d’intervention pour la promotion et la vulgarisation
du sel iodé
91
BIBLIOGRAPHIE
92
6.BIBLIOGRAPHIE 1) N’DIAYE .SOUMARE .A , KANTE.N , KANAD JIGUI.I Evaluation de l’utili sation du sel iodé dans la lutte contre les troubles dus à la carence en iode au MALI trois ans après son lancement off iciel 2) WHO/UNICEF IDD World summit for children MID decade goal UNCEF-WHO joint commitee on health policy, special session Geneve, 27- 28 january 1994 3) KEITA .T.A Aspect chirurgical des goîtres simples à Bamako Thèse ; Méd, Bamako, 1985 ; n°13 4) HETZEL BS The story of iodine deficiency an international challenge in nutrition Oxford university press 1989 UK 5) BOUNDY.M Prophylaxie des troubles dus aux carences en iode(TDCI) par les diffuseurs d’iode en sili cone places dans les puits et les forages Thèse ; Méd, Bamako, 1989 ; n°59 6) HETZEL.B. S, STAMBURG.Y J.B, DUNN J.T The prevention and control of iodine deficiency disorders. Eds elsevier – 1987 AMSTERDAM 7) HETZEL.B.S The prevention and control of iodine deficiency disorders 1983 8) LT JIANQUN ,HEQUINGUN, WANG XIN Studies of the effect of iodization on the vill age of jixaion Chinese J.Endemic Diseases (in press) 1985 9) WANG DONG, CHEN, ZU- PAI, LU T, ZHANG, MA TAI Reduction on intelli gence and psychomotor development in children in iodine deficient areas.Chinese J. Endemic diseases (in press) 1985 10) JOHN T. DUNN/FRITS VAN DER HAAR Guide pratique pour le traitement de la carence en iode
93
11) GOUFACK.E.S Etude bibliographique et évaluation des troubles dus à la carence en iode au Mali (1948-1998) Thèse ; Méd, Bamako, 1999 ; n°66 12) HAZARD J. et L perlementer “ Abrégés Endocrinologie ” 2éme édition .Ed. Masson et Cie Paris 1983. 13) JIAN QUN L. and XIN W. “ Jixian : a success story in IDD control ” IDD News Letter 1987;3 14) JAFFIOL C. et BALDET L. “ Physiologie thyroïdienne ” Encyclopédie Médico chirurgical Paris 10002 C10-11,1980. 15) BASIL HETZEL S, STAMBURG J.B, DUNN J.T The prevention and control of iodine deficiency disorders. Eds elsevier AMSTERDAM- 1987
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94
“ Focus on IDD in Africa ” IDD News Letter Vol. 3 N° 1 February 1987. 21) TRAORE F.B. 3Prophylaxie des troubles dus à la carence iodée dans le cercle de Tominian par prise systématique des capsules d’huile iodée 200mg ” Thèse de Méd Bamako 1990.
22) BAUSSINGAULT JB. Thérapeutique et prophylaxie du goître endémique. Ann, chim. Phys. 1833 54 163 23) MARINE D., KIMBAL OP. Prevention of simple goiter in man. Journal Americain Med. Ass .1921 ; 77; 1068 24) MATOVINOVIC J., RAMALINGAS WAMI V, PHILD. Thérapeutique et prophylaxie du goître endémique In : le goître endémique publ. OMS 1962 : 44 25) ANONYME Lutte contre les TDCI en Afrique. Rapport du séminaire OMS /UNCEF /ICCDD Yaoundé, CAMEROUN. 23-25 Mars 1987 26) DELANGE F. E ndemic goiter and thyroid function in central africa. Monographs in pediatrcs, 1974; 2 : 171. 27) OLESEN R. Iodization of public water supplies of prevention of endemic goîter Publ. Health 1927; 42: 1355 28) SQUATRITO S., VIGNERI R., RUNELLO F., ERMANS A.M., POLLEY R.D., DUGBAR S.H. Prévention and treatment of endemic iodine deficiency goitre by iodination of a municipal water supply i. Journal clin. Endocr. Metab. 1986; 63 : 368-375
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30) VIGNERI R. The prophylaxis with water or condiment. In : Training course on prevention and control of endemic goiter and cretinism ; second session ; Brussels Februay 5 -23 1990. 31) MABERLY GF. , EASTMAN C.J., CORCORAN J. Effets of iodination of a vill age water-Supply on goiter size and thyro¨d function 1981 Lancet 1981;2:1270 à 1272 32) BAGAYOGO.T.B Les goîtres bénins dans le service de chirurgie “b ” à l’ hôpital National du point à propos de 815 cas 33) “ Posologie annuelle en accord avec les dernières recommandations des experts de l’O.M.S. UNCEF (Genève, Nov. 1992) et du Board Meeting ” ICCDD (Nev York 1992) document électronique www.Iccidd.org 34) “ The effects of iodized oil on intelli gence, thyroid status and somatic growth in school age from an area of endemic goiter ” 35) OMs Lutte contre les troubles dus à une carence en iode en Afrique Rapport du séminaire OMS/FISE/ICC-IDD Yaoundé Caméroun 23-25 Mars 1987 36) SOUCKO G. Contribution à l’étude étiologique du goître endémique au Mali . Thèse Méd,Bamako, 1999 :66 37) RHALYA. AG “ Le goître endémique dans le cercle de Bamako, Enquête menée au niveau des écoles fondamentales de Kati, Die et Néguéla ” Mali Médical 1975, n°1pp 74-75 38) SOUMANO M Contribution à l’étude du goître endémique au Mali Enquête dans l’arrondissement de Néguela-cercle de Bamako Thèse ; Méd, Bamako, 1976 ; n°10
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39) DIARRA T Evolution des hormones thyroïdiennes et du volume échographie de la thyroïde après la prise de 1ml d’huile iodée (450mg d’iode) Résultats chez 40 patients présentant un goître de type G1A, G1B, G2 Thèse, pharm, 1997 ; n°9 40) CAMARA Z traitement du goître par le lipiodol ultrafuide à 40% Thèse ; Med, BAMAKO, 1990 ; n°22 41) KONE B Essai thérapeutique d’un faible dose de lipiodol oral (135mg) et approche de la classification clinique de l’O.M.S. par des normes échographiques. A propos de 60 cas à Bamako) Thèse ; Méd, Bamako, 1991 ; n°17 42) TRAORE FB Prophylaxie des troubles dus à la carence en iode dans le cercle de Tominian par prise systématique des capsules d’huile d’iodée 200mg Thèse : M.Ed., Bamako, 1990 ; n°38 43) KONAKE H Etude de prévalence et éradication du goître endémique en mili eu bwa- sirao (MALI) Thèse ; Méd, Bamako, 1990 ; n°4 44) ROUX F “ Epidémie et prophylaxie du goître endémique au Mali . Aspects biologiques dans une étude pluridisciplinaire. Aspect des radio-analyses et des méthodes statistiques ” Thèse de Médecine Marseill e1991
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ANNEXES
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ANNEXE N°1
Fiche d’enquête
Nom…………………………………………………………… Prénom……………………………………………………… Age…………………………………………………………… Sexe…………………………………………………………… Domicile……………………………………………………… Profession du père…………………………………………. Ecole…………………………………………………………. Classe………………………………………………………… Redoublement………………………………………………… Type de goitre………………………………………………… Iodation du sel……………………………………………… Crétinisme…………………………………………………… Date de l' enquête…………………………………………….
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ANNEXE N°2 Fiche Signalétique
Nom : Sissoko Prénom : Kany-Makan Titre de la thèse : Evaluation du goitre chez les élèves de certaines écoles de Bamako Année : 2001-2002 Vill e de soutenance :Bamako Pays d’or igine :Mali L ieu de dépôt :Bibliothèque Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’odontologie Résumé : L’objectif de ce travail est de déterminer: la prévalence globale du goitre et du
crétinisme dans les écoles cibles, la relation qui existe entre le goitre et
l’iodation du sel et la couverture des populations cibles en sel iodé.
Les 5663 élèves âgés 4 et 28 ans ont été examinés. Le sexe masculin
représentent 57,85% avec un sexe- ratio de 1,37 en faveur des garçons.
La prévalence globale du goitre est de 76% avec 35 ,3% de type G2, 28,5% de
type GIB et 12,2% de type GIA.
La prévalence du crétinisme est de 1,1% au sein la population étudiée.
Parmi les sels testés 79,1% n’avaient aucune trace d’iode. Toute fois 67 ,3% des
sels famili aux apportés par les élèves n’ont pas été testés parce que le kit
UNICEF était insuff isant.
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Au cours de cette étude nous avons constaté que plus le sel est riche en iode
moins il y a de goitre .
Au regard de ces résultats le goitre demeure encore un problème de santé
publique.
Mots Clés : Goitre , sel iodé , crétinisme, prévalence
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