Jean-Claude
Germain
Sur le chemin dela Roche percée
Dernières historiettes de la bohème
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du même auteur
n ThéâtreDiguidi, diguidi, ha ! ha ! ha ! suivie de Si les Sansoucis s’en soucient, ces
Sansoucis-ci s’en soucieront-ils ?Montréal,Leméac,1972Le roi des mises à bas prix,Montréal,Leméac,1972Les hauts et les bas d’la vie d’une diva : Sarah Ménard par eux-mêmes,
Montréal,VLBéditeur,1976Un pays dont la devise est je m’oublie,Montréal,VLBéditeur,1976L’école des rèves,Montréal,VLBéditeur,1979Mamours et conjugat,Montréal,VLBéditeur,1979Les Faux brillants de Félix-Gabriel Marchand,Montréal,VLBéditeur,1980A Canadian Play / Une plaie canadienne,Montréal,VLBéditeur,1983Les nuits de l’indiva,Montréal,VLBéditeur,1983Le miroir aux tartuffes,Montréal,Lanctôtéditeur,1998
n HistoireLe Feuilleton de Montréal,Tome1(1642-1792),Montréal,Stanké,1994Le Feuilleton de Montréal,Tome2(1793-1892),Montréal,Stanké,1995Le Feuilleton de Montréal,Tome3(1893-1992),Montréal,Stanké,1997Nous étions le nouveau monde,Tome1,Montréal,Hurtubise,2009Nous étions le nouveau monde,Tome2,Montréal,Hurtubise,2012
n ContesRue Fabre, centre de l’univers – Historiettes de mon jeune âge, Montréal,
Hurtubise,2007Le Cœur rouge de la bohème – Historiettes de ma première jeunesse,Montréal,
Hurtubise,2008La femme nue habillait la nuit – Nouvelles historiettes de la bohème,
Montréal,Hurtubise,2010
n EssaiDe tous les plaisirs, lire est le plus fou,IsabelleQuentinéditeur,2001
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Dernières historiettes de la bohème
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives CanadaGermain,Jean-Claude,1939-
Surlechemindelarochepercée:dernièreshistoriettesdelabohème(L’arbre)Autobiographie.ISBN978-2-89723-099-91.Germain,Jean-Claude,1939--Enfanceetjeunesse.2.Montréal(Québec)
-Mœursetcoutumes-20esiècle.3.Montréal(Québec)-Vieintellectuelle-20e siècle. 4. Gaspé (Québec) - Descriptions et voyages. 5. Dramaturgesquébécois-Biographies.I.Titre.II.Collection:CollectionL’arbre.PS8563.E68Z4742013 C842’.54 C2012-942554-0PS9563.E68Z4742013
Les Éditions Hurtubise bénéficient du soutien financier des institutionssuivantespourleursactivitésd’édition:
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pourl’éditiondelivres.
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Henderson. Document reproduit avec l’aimable autorisation du Musée leChafaud.
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À Jean, Janet et John, mes amis aujourd’hui disparus
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La lumière est le nu parfait, sans quoi elle n’habillerait rien.
MalcolmdeChazal
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Jemesuissentiécrivainavecmapremièremachineà écrire, une Remington portable. Ses touches noirescercléesd’argentétaienthautesetdonnaientl’impressionauxdoigtsdecaracolercommedeschevauxdecirquequimarchentsurlapointedessabots.L’écrituremesemblaitplus incarnée d’être plus mécanique et le renvoi manuelduchariotàlasonneriedechaquefindelignemepoussaithardimentverslaprochaine.Sansoublierl’assurancedepouvoirsereliresansêtreobligédesedéchiffrer.
BlaiseCendrarsamerveilleusementrésumécesenti-ment dans un poème. Il répondait à une amie qui luidemandait d’écrire au moins une ligne de sa main danssaprochainelettre.«MaRemingtonestbellepourtant/Monécritureestnetteetclaire/Onvoittrèsbienquec’estmoiquil’aitapée/Ilyadesblancsquejesuisseulàsavoirfaire»Nousavionslemêmeusagedelamachineàécrire.Jetapaisprincipalementd’unemain.
Qu’est-cequiestvenuenpremier,lebesoind’écrireoud’avoirécrit?Englissantlamainauversod’unefeuilledactylographiée, on avait au moins la certitude d’avoirgravé quelque chose de permanent sur la page et, en la
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tenant devant la lumière, les perforations des points etdesaccentsdelasurfaceimpriméeévoquaientunepluied’étoiles filantes. À son endos, chaque feuillet était unecarte du ciel. On ne relit pas une police de caractèresimpriméssurunepageblanchedelamêmemanièrequesapropreécriture.Onselitdanssacalligraphie,onlitcequ’onaécritdansunetypographie.
Mon père ne pouvait pas se douter qu’en m’offrantun typewriter de reporter déniché dans un pawnshop delarueCraig, ilm’avait faitcadeaudemapremièrevalisede voyageur de lettres. J’appartiens à un temps où lesjournalistes ne rêvaient pas d’être publicistes, attachésde presse ou politiciens. La majorité des auteurs que jelisaisavaientécritdanslesjournauxoulesrevues,pourlaradiooulecinéma.Cen’étaitpascettepartd’expositionpubliquequim’attiraitenpremier,maisl’autrepart,plusmystérieuse,oùilsétaientpoètesouromanciers.
Danssonpremierlivre,In Our Time,ErnestHemingway,jeunejournaliste,avaitcondensésonexpériencedeguerreen une suite de courtes vignettes, où le choix des mots,aussi spartiate que dans un télégramme, faisait moucheà chaque touche. Le retour à la ligne du chariot de laRemingtonétaitaussivifquelalumièredel’aubeétaitcrue.Lepartisanquisautaitlemurétaitmortavantdetoucherlesol.Ding!Clac!
Hemingwayaditunjourquepourunécrivain,lamoti-vationn’étaitpasd’atteindrelaperfection,maisdetoujourstenter d’écrire une coche plus haut que ses capacités dumoment. La perfection paralyse. Il faut habituellementuncertaintempspourl’apprendre.
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J’ai toujours envié les peintres qui, tôt le matin, sepointaientàl’atelierets’installaientdevantleurchevaletpourpoursuivrelàoùilss’étaientarrêtéslaveille.Unefoislibéréedumotifetdupointdefuite,l’œuvresedéveloppaitprogressivement, chaque décision influençant l’autre.L’automatismeétaitunesorted’invocationgestuelleàche-vaucherl’aléatoireetdonnerformeàlamatièreàlavitesseduhasard.
Devant une des peintures murales du Riopelle desannées cinquante, il est difficile de ne pas être frappéd’admiration pour l’ampleur cosmique du regard. Plusqu’unexploittechnique,c’estl’œuvred’ungrandmaître.Riopelle n’a pas été submergé par le flot continu et lamultiplicitéexponentielledesestouchesdecouleur,pasplus que Michel-Ange n’a été bouffé par l’immensité duplafonddelachapelleSixtine.
Pour utiliser l’expression d’Ezra Pound, Riopelle estdemeuré le «centre inamovible» de son œuvre. C’estd’ailleurs la seule posture à adopter pour la regarder:àtraverssesyeuxquinereproduisentpasunpaysage,nimêmesonabstraction,mais lamanièredont ils’inventesanslogiqueapparente.
On éprouve la même sensation devant les Nymphéas de Monet au musée de l’Orangerie. Le peintre ne nousinvitepasàvisitersonjardin,maisàêtreprésentsàl’ins-tantmêmedesacréation.LareprésentationdudoigtdivindeMichel-Angeacédésaplaceàl’actecréateurlui-même.
Au début duXXe siècle, les littérateurs enviaient lescubistesd’avoirinfligéuneracléeàl’artfiguratifenmul-tipliant les points de vue et en fragmentant les formes.Lesdadaïstessesontattaquésavecautantdevigueuràla
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suffisancede laculturedominante,palmée,médailléeetbardée de prix. Pour écrire un poème d’une sensibilitécharmante,enseignaitTristanTzara,ilsuffitdesemunird’une paire de ciseaux, de découper un article de jour-nal, de mettre toutes les découpures dans un sac et detirerchaqueligneàl’aveuglepourlecomposer.Devantlepompiérisme,Dadaétaitunemassed’armes!
Lessurréalistes,moinsiconoclastesdansleursgoûtspicturaux,sesontplutôtintéressésauxrelationsinquié-tantesetsouventmystérieusesquelesmotsentretenaiententre eux à l’insu du sens qu’on leur accordait. RobertDesnosvirelanguaitavec«lesloisdenosdésirssontdesdéssansloisir».RolandGiguèrepratiquaitl’antiproverbe:«Ledéfautdesruinesestd’avoirdeshabitants.»MarcelDuchamp, les interrogations sans réponses: «Faut-ilréagircontrelaparessedesvoiesferréesentredeuxpas-sagesdetrain?»Etseportaitnonpasàlarecherchemaisàladéfensedutempsperdu.
Toutétaitpermispoursaperladictatureducartésia-nisme.L’écritureautomatiqueouvraitlamarche,suiviedujeudescadavresexquisoù,commedanslescollagesdeMaxErnst ou de Jacques Prévert, l’insolence et l’incongrus’invitaientàlanocepourfabriquerdebeauxenfantsaussiétrangesquesurréels.
Encoreplusradicaux,leslettristesd’IsidoreIsou,eux,sesontattaquésàlastructuremêmedelalangueenpri-vilégiantlalettreaudétrimentdumot.Lamusiquediscor-dantequ’ilsenonttiréeétaitplusprochedesdissonancesdodécaphoniquesquedelaparole.
Dans cette avenue, la langue exploréenne de ClaudeGauvreau a été de loin l’expérience la plus réussie. Dans
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ses pièces, l’exploréen n’exprime pas uniquement unegamme d’émotions, mais l’intensité dramatique du mo-ment où elles en perdent leurs propres mots. L’instanceoùilneresteplusdessentimentsquelaréminiscenceetl’assonance.
Molinarin’avaitpastoutàfaittortdedemandernar-quoisement aux peintres figuratifs s’ils arrosaient lesarbresdeleurstoilesdetempsàautre.Lesartistesetlesécrivainspartageaientlesmêmesinterrogations.Commentpeut-on espérer traduire un monde contemporain enutilisantlesapprochesetlestechniquesd’unautresiècle?
Dans les années cinquante, le succès du terroir à latélévisionlaissaitplutôtprésageruneprolongationinduedu passé qu’une irruption soudaine de la modernité.Avions-nousétécondamnésànejamaispouvoirtraiterlematériauquébécoissanssaganguefolklorique?
Quin’apasrêvéalorsdepouvoirlancerunepoignéedemotsetdecaractèresromainssurunefeuilleblancheetd’entirerunrécitouunpoèmerésolumentmoderne?Onnedéculottepasunetartufferieséculaireendébouton-nantcérémonieusementsasoutane.Onl’abîmedecouleursvives:cacad’oieauxgaloches,jaunemoutardeàmi-mollet,la robe verdâtre, le ceinturon rose saumoné, le chapeletbigarrécommeuntapisdeTurquie,lecolnéonmauve,levisagemangéparundéjeunerdesoleil,lesoreillesailedecorbeau, les cheveux bleus de peur et la tonsure rougecommeunculfessé.
Danstoutelapanopliedesarts,laphotographiesem-blaitlamieuxadaptéepourrépondreàl’exhortationfréné-tiqueduXXesiècle:«Vite!Encoreplusvite!Toujoursplusvite!»Ladistancequiséparaitlaconceptiondel’exécution
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pouvaitseréduireàunmillièmedeseconde.Saufqu’ilyavaitunhic!Àl’époque«argentique»,lesphotographesdéveloppaienteux-mêmesleursnégatifset tiraient leursépreuves.Lachambrenoireétaitunpassageobligéquelesartistes de l’instantané abordaient souvent à reculonscomme les écrivains affrontaient le trou noir de la pageblancheouplutôtletroublancdelapagevide.
Toutacommencéparleprojetemballantd’unétudianten architecture de McGill. Arnie Gelbart possédait déjàtoutes les qualités organisationnelles du producteur decinéma à venir. Il était parvenu à ouvrir les portes de lagalerie du pavillon de génie à une exposition de photosdenotreamicommun,JohnMax.
J’avais accepté de pousser à la roue, sans me douterqu’elle serait fixée à l’arrière d’une berline en mal d’untreuilpourlatirerdel’ornièreoùelles’enfonceraitdeplusenplus.Detouteslesmaladiesd’artiste,lapluscommuneest de trouver mille et une raisons pour repousser lemomentoùilfauts’attaqueràlatâche.
D’une efficacité redoutable pour la prise de photo,Johnsetransformaitenuncomitéautoconsultatiflorsqu’ildevaitenchoisirune.Laperspectived’uneexpositionavaittransformésoncomitéhabituelenunevéritablecommis-siond’enquête,avecautantdesous-comitésqued’argu-ments. Je me suis même demandé si, avant qu’on luiassigne son appellation générique, la procrastinationn’avaitpasportélenomdeJohnMax.
Onauraitpucroirequelethèmedel’expositions’im-posaitdelui-même.Depuisquelquesannées,Maxétaitletémoindetoutel’activitéartistiquemontréalaise.Ilhantaitlesvernissages,leslancements,s’invitaitdanslesateliers,
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les studios, sur les plateaux de tournage. La peinture, lasculpture,lamusique,ladanse,lagravure,lecinéma:rienn’avaitéchappéàlamiredesonobjectif.
Bref,unesuitedeportraitsdescréateurscontempo-rainsàl’œuvrecommethème,etletourétaitjoué.Magis-tralement!SaufqueJohnavaitchoisicemomentprécisdesaviepourremettreenquestionla«vérité»delapratiqueartistique.
Pourmapart, je logeaisauxantipodes.Enexplorantles autres dimensions du réel, l’art et les artistes, à monavis, n’en étaient que plus vrais. J’avais beau évoquerl’exempledesgrandsphotographesquiavaientdonnéunvisage à la littérature et à la peinture américaine, peineperdue!PendantqueJohnécartaitunepropositionaprèsl’autre,j’entraînaismesyeuxàlirelesplanches-contactsdesnégatifsen35mmcommeunartiste-photographe.
Respecterd’abordlecadreoriginaldelaprisedevue.Nulle question de recadrer comme dans les journaux.Ensuite,retenirlesprisesoùlarépartitiondelalumière,lacompositiondesmassesetl’instantdevéritédutableauformaient un tout, aussi bien dans un mouvement quesurunvisageoudansunpaysage.Àl’étapefinale,l’imageretenue devait correspondre à la vision originale duphotographe.
Dansuneveineplusnéoréaliste,Maxavaitexécutéunesuperbe série de photos des commerces de la rue Saint-Laurent.Saufquemaintenant,Johns’interrogeaitégale-ment sur la véracité du spectacle de la rue. Il voulaitretrouverunevéritéplusprimitivequinedevaitrienàlacivilisation.IlcaressaitalorsleprojetdeserendreaulacMistassini pour y partager la vie des Indiens cris. Il l’a
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réaliséparlasuite.Saufqueladateprévuepourlelance-mentdel’expoapprochaitdangereusement.UnsautdansleGrandNordpourassouvirsafaimd’authenticitérelevaitdel’utopie.Iladûenconveniràsongrandregret.
Lorsd’unvernissageàlagalerieDelrue,nousavionsété éblouis par une performance de Suzanne Rivest, quioffraitunesortedecontrepointà l’abstractiondestoilesd’Edmund Alleyn sur les murs. Sa gestuelle énergiquetenaitplusd’unegymnastiquedésarticuléequedeladanseoudumime.Anciennenageuseolympique,elleavaitintro-duit l’expression corporelle à Montréal, une disciplinequ’elleaenseignéeauConservatoired’artdramatiqueparlasuite.
Dans les jours suivants, John s’était présenté à sonstudiopourluiproposeruneséancedephotos.Vêtud’unmaillot noir, le solide corps d’athlète de la gymnaste del’expression évoluait dans un espace blanc. Le résultats’étaitavéréd’uneplasticitéépuréeetd’unegrandesobriétévisuelle.
Tout en admirant la continuité des cinq bandesd’imagesdesplanches-contactsde larencontre, je lancetout à trac qu’on pourrait les réunir sous le thème d’unchemindecroix,oùchacunedesquatorzestationsseraitillustréeparunedesexpressionscorporellesdeSuzanneRivest.Unesortedecrucifixionauféminin.Contretouteattente, Max a immédiatement endossé le concept.L’expositionavaittrouvésonpointfocal.
Nousarrivionsàl’étapeoùlaphotographieaffrontaitcette page blanche qu’était la chambre noire. Elle étaitsituéedanslacavedelamaisonfamilialeoùJohnhabitait.Chaquefoisqu’ondevaittraverserlacuisine,samèrenous
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Dans ce nouvel opus autobiographique, Germain l’enchanteur continue à nous guider dans la bohème nocturne montréa-laise en nous présentant de nouveaux originaux en tout genre : artistes des planches, des chambres noires, des ateliers, des cafés… Le lecteur est comme emporté sur un carrousel endiablé de sensations, dans une apologie de l’ivresse et de la fête à l’ère bohémienne. On suit aussi l’auteur au fil de ce qui lui a tenu lieu d’« éducation intellectuelle » sous les rap-ports de la littérature, du théâtre et de la peinture.
Puis, dans la seconde partie de l’ouvrage, tout le monde en voiture pour le grand départ ! Les bohémiens urbains désertent leur royaume pour mettre le cap sur Gaspé, à l’ombre de la mythique Roche percée, alors que le tourisme échevelé est encore un concept inconnu des gens du lieu. Puis, toujours comprimé dans une minuscule Volks avec deux amis peintres et une muse écossaise, Germain explore les Provinces maritimes en quête de paysages à brosser, de fruits de mer curieusement introuvables et de boissons alcoolisées plus rares encore qu’au bon vieux temps de la Prohibition.
À l’heure où Kerouac – que l’on croise d’ailleurs dans ce livre – arpente l’Amérique d’est en ouest, Germain et ses compagnons ne sont pas en reste et préfigurent les hippies d’un Québec naissant…
Écrivain, dramaturge, metteur en scène, directeur artistique, acteur, conférencier, journaliste, chroniqueur, raconteur, historien, amoureux des livres et fin goûteur de sou-venirs, Jean-Claude Germain aime redonner vie à l’histoire, la grande comme la petite. Dans la digne lignée du Cœur rouge de la bohème et de La femme nue habillait la nuit, l’auteur nous révèle les folles nuits et les endroits cultes d’un Montréal révolu peuplé d’une galerie de sympathiques excentriques.
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« Quand mes folleries exaspéraient ma mère,
elle me sommait d’arrêterde “faire le zouave”. »
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