f
Il é
tait
un
e fo
is…
l’
his
toir
e d
es f
emm
es
• Quand les femmes ont-elles pu voterpour la première fois en France?
• Qui étaient Eve et Pandore?• Quel pays a remporté la coupe du
monde de football féminin en 1999?• Connais-tu des hommes qui exercent le
métier de puériculteur ?• Pourquoi les femmes s’occupent-elles
beaucoup plus des tâches ménagères que leshommes?
Ces questions et d’autres trouvent leurs réponses dans cette
exposition construite à partir d’un livre dans lequel l’historienne
Michelle Perrot répond aux questions de deux jeunes. À cha-
cun des 10 grands thèmes du livre correspond un panneau
qui en reprend les principales idées.
En bas de chaque panneau tu trouveras des propositions
pour approfondir tes connaissances sur chacun des sujets
abordés.
Comme Héloïse et Oriane, qui ont participé à la réalisation
de ce livre, nous espérons que la découverte de l’histoire des
femmes te passionnera.
Avec le soutien du Fonds Social Européen
Il était une fois…l’histoire desfemmes
f
Il é
tait
un
e fo
is…
l’
his
toir
e d
es f
emm
es
Depuis la nuit des temps, l’image de la femme est
double : elle est belle mais dangereuse. C’est par
elle que le malheur arrive, comme dans l’histoire
biblique de la création du premier couple : on
raconte qu’Ève prend le fruit défendu, la pomme
de l’arbre de la science, la mange et la donne à
son compagnon. À cause d’elle, Adam désobéit
à Dieu qui les chasse du paradis et les condamne à l’exil sur
terre.
Pandore dans la mythologie grecque est créée par Zeus
comme une vengeance des dieux pour rendre les hommes
malheureux. Chacune à leur façon, Eve et Pandore sont
conçues comme des épouses pour l’homme; elles sont « fabri-
quées » alors que l’homme, lui, on ne sait pas d’où il vient.
Ces récits sont au centre de nos civilisations.
Ève est aussi, celle qui a rompu l’interdit, qui a voulu accé-
der à la Science. Les sorcières – mais il y eut aussi des sor-
ciers – qui de mères en filles se transmettaient des connais-
sances pour soigner des maladies par les plantes, ont payé
très cher ce savoir fondé sur l’expérience : au 17è et 18è siècle
des milliers de femmes ont été brûlées à travers l’Europe.
Chez les chrétiens, l’image de Marie est l’autre versant de la
femme. Bonne et vertueuse, elle se soumet à la volonté de
Dieu et devient la mère de Jésus. Marie incarne le côté lumi-
neux et doux de la féminité. Elle est aussi le modèle de la
femme soumise et de la mère parfaite. Eve et Marie repré-
sentent encore aujourd’hui les deux aspects de la féminité.
« Ève, qui êtes-vous » ?
Pour en savoir plus :
• Quels sont les deux récitsde la Genèse?
• Qu’est ce que la boîte dePandore?
• Pourquoi a-t-on brûlé lessorcières ?
f
Il é
tait
un
e fo
is…
l’
his
toir
e d
es f
emm
es
En 1881, Jules Ferry rend l’école laïque et obli-
gatoire pour tous les enfants jusqu’à 12 ans : les
filles comme les garçons. Tous suivent le même
enseignement. Mais la mixité à l’école n’existe pas
encore comme le montre ce tableau. Elle sera
instaurée beaucoup plus tard en 19
Avant 1881, seuls les garçons étaient obligés
d’aller à l’école pour « s’instruire ». Les filles, devaient surtout
recevoir une « bonne éducation » (la politesse, la propreté, la
couture, les bonnes manières) pour savoir s’occuper de leurs
enfants et de leur maison. La plupart du temps elles étaient
éduquées par leurs mères mais certaines allaient dans des
écoles religieuses.
Aujourd’hui, filles et garçons ont les mêmes programmes.
Mais parfois on incite davantage les filles à se spécialiser dans
les domaines littéraires et les garçons vers les mathéma-
tiques, qui conduisent après le BAC aux écoles prestigieuses
et dans lesquelles ils se retrouvent en plus grand nombre.
Marie Curie, qui recevra le prix Nobel de chimie en 1911, est
le meilleur exemple pour montrer que les filles peuvent être
d’excellentes scientifiques. Au cours du XXe siècle et surtout
depuis 1924, date à laquelle on instaure le même BAC pour
tous, les filles sont de plus en plus présentes dans toutes les
filières et aujourd’hui à l’université elles sont plus nombreuses
que les garçons.
L’école et les savoirs
Pour en savoir plus :
• Quel est le nom du régimesous lequel a été votée la loide 1881?
• En quelle année l’écolePolytechnique a-t-elle étéouverte aux filles ?
• Qu’a découvert MarieCurie ?
f
Il é
tait
un
e fo
is…
l’
his
toir
e d
es f
emm
es
À toutes les époques, ce sont les femmes qui se
sont occupées de la maison et de son environ-
nement, le jardin, la basse-cour. Il semble que
durant la préhistoire ce sont elles qui ont com-
mencé à faire de l’agriculture en cultivant la terre
autour de leur habitation.
Au 19è siècle, apparaît le terme de « ménagère »,
c’est-à-dire une femme qui s’occupe de sa maison et de ses
enfants et ne travaille pas à l’extérieur comme salariée. Ce tra-
vail que l’on appelle « domestique » n’est pas rémunéré.
Souvent les femmes cherchaient de petits travaux à faire
chez elle pour gagner quelques sous.
Autrefois, les femmes et les hommes ne fréquentaient pas les
mêmes lieux. Les villageoises se retrouvaient au lavoir, à
l’église ou au marché pour vendre les produits de leur basse-
cour, et les bourgeoises dans les salons de thé. Les hommes,
eux, se retrouvaient souvent au café ou au cabaret. Aujourd’hui
la mixité est partout, dans les villes comme à la campagne.
Pourtant à la maison, la situation a peu évolué. Les femmes
assurent encore les ? des travaux domestiques ! Ce sont éga-
lement souvent les mamans qui vérifient les devoirs et gar-
dent les enfants lorsqu’ils sont malades. C’est pourquoi elles
sont plus nombreuses à rechercher un travail à temps par-
tiel, moins bien rémunéré.
À la maison
Pour en savoir plus :
• Que peignait surtout Jean-Baptiste Chardin, célèbreartiste du 18è siècle ?
• Quel terme emploie-t-onaujourd’hui pour désignerune « ménagère »?
• Enquête : demande à 10 hommes de ton entourages’ils font régulièrement lescourses, le repas, le ménage, la lessive, le repassage?
Le sport n’a pas toujours été le grand mode de
loisirs que nous connaissons aujourd’hui. Jusqu’à
la fin du 19è siècle le sport était considéré comme
l’exercice du corps masculin mettant en avant la
force et l’adresse. On pensait que les filles avaient
un corps plus faible qu’elles devaient protéger
pour être mère.
Il y a cent ans, le sport ne faisait pas partie de la vie des
femmes. Seules quatre activités sportives leur étaient « auto-
risées » : l’équitation, très pratiquée par les jeunes filles nobles,
puis, au début du 20è siècle le tennis, l’escrime et la natation.
Mais jamais une fille n’aurait pu pratiquer le football en
1900 !
Les femmes ont dû conquérir le droit de faire du sport, notam-
ment grâce aux performances de sportives d’exception comme
l’aviatrice Hélène Boucher ou la joueuse de tennis Suzanne
Lenglen dans les années 1920. Si les premiers Jeux olympiques
en 1896 sont interdits aux femmes, ces derniers vont s’ouvrir
progressivement à toutes les disciplines féminines à partir de
1928.
Encore aujourd’hui, il semble que filles et garçons ne se
retrouvent pas en nombre égal dans tous les sports et on
pense encore trop souvent que les premières sont davan-
tage faites pour un sport « doux » comme la danse et les
seconds pour des sports « violents » ou qui demandent de la
force.
« Allez les filles ! »
Pour en savoir plus :
• Peux-tu citer cinq cham-pionnes d’aujourd’hui ?
• Quel pays a remporté lacoupe du monde de footballféminin en 1999?
• Quelle discipline fémininefera son entrée aux J. O.d’Athènes en 2004?
f
Il é
tait
un
e fo
is…
l’
his
toir
e d
es f
emm
es
f
Il é
tait
un
e fo
is…
l’
his
toir
e d
es f
emm
es
La Seconde République (1848-1850) a proclamé
le suffrage « universel » mais seuls les hommes
peuvent voter. Pourtant c’est une femme abs-
traite, Marianne, qui symbolise la République.
Marie-Anne était un prénom très populaire aux
18è et 19è siècles. C’est sous la Troisième
République qu’il est officiellement adopté et que
l’on érige des statues sur les places des villages.
Depuis le Code Civil (ou code Napoléonien) de 1804, on
considère que le père est le chef et le représentant de la
famille. L’homme a le droit de punir et même battre ses
enfants et sa femme. En se mariant, la plupart des femmes
perdent tous leurs droits. Au fil du 20è siècle, les femmes
vont progressivement obtenir leur indépendance mais ce
n’est qu’en 1984 que sera reconnue l’égalité des époux dans
la gestion des biens de la famille et des enfants.
Depuis 1789, de nombreuses femmes ont combattu, parfois
jusqu’à la mort comme Olympe de Gouges, pour réclamer le
droit de vote. Mais on considérait qu’elles n’étaient pas assez
instruites et que la politique ne les concernait pas. Sous la
Troisième République (1870-1940), les « suffragettes » mènent
de nombreuses actions et fondent des journaux. Ce droit ne
sera finalement accordé qu’en 1944 et les femmes voteront
pour la première fois en 1945.
La République et les citoyennes
Pour en savoir plus :
• Quelle est la significationdu bonnet phrygien queporte Marianne?
• Que dit « La Déclarationdes Droits de l’Homme » de1789 au sujet des femmes?
• Qu’a écrit Olympe deGouges?
f
Il é
tait
un
e fo
is…
l’
his
toir
e d
es f
emm
es
George Sand, célèbre écrivaine du 19è siècle
incarne dans sa vie et son œuvre littéraire la
volonté de liberté et d’indépendance des femmes
pour mettre fin à plusieurs siècles de soumis-
sion aux hommes. Sa renommée littéraire lui per-
mettra de franchir des interdits et d’ouvrir la route
de l’émancipation aux femmes du 20è siècle.
Née Aurore Dupin, elle épouse le baron Dudevant pour sor-
tir de sa condition. Mais dès l’âge de 25 ans, en 1830, elle
décide de vivre seule à Paris et de sortir vêtue d’un pantalon
et d’une redingote, ce qui était interdit aux femmes. Ainsi
« déguisée », elle parvient à pénétrer les lieux réservés aux
hommes comme les tribunaux ou la chambre des députés car
la politique la passionne.
Pour être considéré comme un véritable écrivain, elle prend
un pseudonyme masculin. Dans ses romans, comme Indiana
ou Valentine, George Sand revendique l’égalité des sexes sur
le plan de l’amour, du mariage et de l’instruction. Au 20è
siècle, l’écrivaine Colette mettra elle aussi en avant l’indé-
pendance des femmes grâce notamment au travail.
D’autres femmes comme Marguerite Duras en littérature,
Simone de Beauvoir en philosophie, ou Agnès Varda au
cinéma ont fait évoluer les mentalités pour permettre aux
femmes d’aujourd’hui d’accéder à tous les domaines, comme
l’a prouvé l’astronaute française, Claudie André-Dehays.
Les pionnières
Pour en savoir plus :
• Quelle autre femmecélèbre s’est habillée enhomme au péril de sa vie au 15è siècle ?
• Quels sont les titres des principaux romans de Colette ?
• Citer dix écrivaines ou poétesses du 20è siècle
f
Il é
tait
un
e fo
is…
l’
his
toir
e d
es f
emm
es
Au Moyen Âge, les tableaux ne montrent les
femmes qu’à travers des représentations de la
Vierge et des saintes. C’est à la Renaissance que
le nu féminin envahit la peinture, œuvres d’artistes
formés à l’école italienne comme Boticelli. Dans
l’Antiquité, chez les Grecs, le corps des hommes
était également représenté, comme on peut le
voir au musée du Louvre.
Depuis des siècles la nudité des femmes est au centre de l’ima-
ginaire de notre société. Mais dans la vie quotidienne, les
femmes ont longtemps dû cacher leur corps et parfois enfer-
mer leur buste dans des corsets. En 1970, on ne voyait presque
pas de femmes sur la plage les seins nus.
Aujourd’hui il y a moins de règles mais la mode a toujours
une grande influence sur les filles et les femmes. La publi-
cité montre souvent le corps des femmes pour vendre des pro-
duits de beauté mais aussi bien souvent des produits sans
rapport direct avec elles, comme des voitures ; on parle alors
de « femme-objet ».
Libres de montrer leur corps, les femmes ont dû pourtant se
battre pour revendiquer la maîtrise de leur corps et en parti-
culier le droit à la contraception, voté en 1969. Sous la pres-
sion du Mouvement de Libération des Femmes, elles obte-
naient le droit à l’avortement en 1975, une loi soutenue avec
courage par Simone Veil alors ministre de la santé.
Corps caché, corps montré
Pour en savoir plus :
• Quel est le nom du célèbretableau peint par Boticelli ?
• Quand les femmes ont-elles commencé àse couper les cheveux, symbole de la féminité ?
• En quelle année les femmes ont-elles étéadmises à l’École des Beaux-Arts ?
f
Il é
tait
un
e fo
is…
l’
his
toir
e d
es f
emm
es
Durant la 1ère guerre mondiale, les femmes, en
plus de leur travail à la maison, remplacent les
hommes partis se battre. Elles entrent dans les
grandes usines de construction, transformées en
usines d’armement. Mais dès le début du 19è
siècle un grand nombre de femmes travaillaient
déjà dans l’industrie textile et gagnaient un salaire.
Les femmes ont toujours travaillé même si elles n’étaient
pas pour cela rémunérées. Au 17è siècle, on décide que seuls
les hommes peuvent devenir « compagnons », c’est-à-dire
avoir la maîtrise d’un métier, alors que les femmes y avaient
accès au Moyen Âge. Après 1850, les institutrices sont de
plus en plus nombreuses.
Longtemps on a considéré que certains métiers étaient
« bons » pour une femme, comme celui d’infirmière.
Aujourd’hui, tous les métiers sont un peu mixtes, mais on voit
très peu de femmes sur les chantiers ou d’hommes dans les
crèches. Les postes de caissières ou de secrétaires sont occu-
pés à 99 % par des femmes.
Actuellement, en France, 80 % des femmes travaillent. Mais
pour un même travail, le salaire d’une femme est inférieur de
12 % à celui d’un homme… Et les femmes représentent? des
salariés à temps partiel, ce qui signifie des salaires parfois
très faibles et souvent des emplois moins intéressants.
Les métiers
Pour en savoir plus :
• Quelle était la vie desouvrières au 19è siècle ?
• Chercher le féminin de :avocat, sculpteur, écrivain,ingénieur, députée, maçon,etc.
• Quel est le pays européenoù les femmes sont les plusnombreuses à travailler ?
f
Il é
tait
un
e fo
is…
l’
his
toir
e d
es f
emm
es
Depuis toujours, les hommes se sont réservés
les armes. Lors des tournois, les chevaliers
devaient montrer leur vaillance pour obtenir le
droit d’épouser une jeune fille à qui l’on ne
demandait pas son avis. Au Moyen Âge, la base
du mariage n’était pas l’amour, mais l’alliance
entre familles.
Sans défense, les femmes sont les premières victimes des
guerres. Parce qu’elles refusent de voir mourir des enfants
innocents, les femmes ont souvent été de grandes pacifica-
trices. Les hommes, eux, n’avaient pas le choix: durant les inter-
minables guerres napoléoniennes, les conscrits étaient enrô-
lés de force et fusillés en cas de désertion.
Rares sont celles qui ont osé porter les armes comme Jeanne
Hachette au 15è siècle, qui, en habit de femme, défendit la
ville de Beauvais assiégée par Charles le Téméraire. Louise
Michel, personnage central sous la Commune (1871) paya son
engagement de plusieurs années de bagne. Durant la seconde
guerre mondiale, peu de femmes prenaient les armes mais
elles étaient nombreuses dans la Résistance.
Aujourd’hui les femmes peuvent exercer un métier dans l’ar-
mée. Certaines conduisent des chars ou pilotent des avions
de chasse et quelques-unes sont même générales. Les écoles
militaires comme Polytechnique et Saint-Cyr leur sont ouvertes
et on peut les voir défiler à l’occasion du 14 juillet sur les
Champs Elysées !
La Guerre
Pour en savoir plus :
• Comment désigne-t-on une jeune fille au MoyenÂge?
• Quelles étaient les missions des femmes engagées dans la Résistance?
• En quelle année le servicemilitaire a-t-il été supprimé?
f
Il é
tait
un
e fo
is…
l’
his
toir
e d
es f
emm
es
En France, depuis le vote de la loi « salique » au
14è siècle, seuls les garçons pouvaient accéder au
trône. La reine ne pouvait être que la femme du
roi. Les régentes, comme Marie de Médicis ou
Anne d’Autriche n’ont pu accéder au pouvoir uni-
quement parce qu’elles étaient mères d’un futur
roi.
La politique a toujours été un domaine que les hommes se
sont réservé. Celles qui, comme Catherine de Médicis, par-
venaient à en faire étaient mal vues. Dans l’histoire de
l’Angleterre, où les femmes pouvaient accéder au trône, cer-
taines reines ont eu beaucoup de pouvoir, ainsi la reine
Victoria au 19è siècle.
En France, les femmes ont accès à la politique depuis quelques
décennies seulement. D’où leur faible présence dans les ins-
titutions politiques les plus prestigieuses comme à l’Assemblée
nationale où elles n’étaient que 10 % environ en 2001. Une
seule femme a exercé la fonction de Premier Ministre mais
aucune n’a encore été présidente de la République.
Depuis l’année 2000 la « loi sur la parité » est inscrite dans
la Constitution. Cette loi organise les différentes élections
afin de parvenir à ce que l’on compte autant de femmes que
d’hommes élus dans les différentes assemblées. L’avenir nous
dira l’impact de cette loi en politique mais aussi dans la vie
quotidienne.
« À quand uneprésidente ? »
Pour en savoir plus :
• Blanche de Castille fut la seule régente qui eut une bonne réputation. Qui était-elle ?
• Quel est le pourcentage de femmes maires d’unecommune et conseillèresrégionales ?
• Quelles sont les femmesactuellement au gouver-nement?