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7/25/2019 Ecole de Vienne
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Exposition pluridisciplinaire
organise par les dpartements
et organismes associs
du Centre Georges Pompidou
C N A C
G e o r g e s P O M P D O U
S e r v i c e d e s A r c h i v e s
L
Muse national d art moderne
(MNAM)
Centre de Cration Industrielle
( C C I )
Bibliothque publique
d information
(BPI)
Institut de recherche
acoustique/musique
(IRCAM)
avec la participation du
Muse d Orsay
Centre Georges Pompidou
A d r e s s e :
75191 Paris cedex 04
Tlphone :
42771233
Heures et jours d ouverture :
Semaine 12h - 22h
Samedi et dimanche
10h - 22h
Ferm le mardi
Rpondeur automatique
pour les programmes
42771112
Attaches de presse :
P . Colette Timsit
poste 44 49
CC I . Marie Jo Poisson Nguyen
poste 42 05
IRCAM . Pascale Bernheim
poste 4812
MNAM
. Servane Zanotti
poste 46 60
Relations extrieures :
Valrie Brire
poste 46 50
Vienne
1880 1938
DOSSIER DE PRESSE
DE L EMP05ITIOM
13 FVRIER-5 MAI 1986
GRANDE GALER IE 5e TAGE
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C N C G e o rg e s P O M P O C U
Serv ice des rch ives
VIENNE 1880 1938
du 13 fvrier au 5 mai 1986
INTRODUCTION
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L'exposition Vienne 1880-1938 est ralise par les dpartements
et organismes associs du Centre Georges Pompidou sois la respon-
sabilit des commissaires suivants :
Commissariat gnral
Grard RCGNIER
Conservateur au M
N .M
Assist de M
. GUnter METKEN
Commissariats
Architecture et Arts appliqus M
. Marc BASCOU (Muse d'Orsay)
Mme Chantal BERET (CCI)
. Raymond GUIDOT (CCI)
Henri LOYRETI (Muse d Orsay)
Mme Jacqueline STANIC (CCI)
Histoire des ides
M
. Yves KOBRY
Mme Viviane CABANNES (BPI)
. Bernard FALGA (BPI)
M . Dominique JAMEUX
M
. Nicholas SNOWMAN (IRCAM)
M . Philippe NEAGU (Muse d'Orsay)
. Jean-Loup PASSEK (CNACGP)
M
. William Karl GUERIN
Conseiller scientifique
M
. Carl SCHORSKE (Princeton)
Coordination des manifestations M
. Marcel BONNAUD (CNACGP)
L exp osition
Vienne 1880 1938
est organise avec le concours de l Institut autrichien de P aris
Littrature
Musique
Photographie
Cinma
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Q)
Q)
r
VIENNE 1880 1938
Sur le dclin d'un Empire, durant le premier quart du sicle, allait
s'en difier un autre.
La suprmatie politique qu'avait exerce l'Autriche-Hongrie allait
disparatre, mais il ne s'agissait que d'un transfert d'influence : si
Vienne ne pouvait plus imposer
sa loi par la force, elle s'apprtait
imprimer sa marque sur l'Europe et le monde, plus pacifiquement et
plus durablement, grce non plus ses alliances et ses armes, mais
ses intellectuels, crivains, peintres et musiciens
La vie culturelle Vienne au dbut de ce sicle se trouve depuis
quelques annes dj au centre de
l'intrt gnral
. On admire les
peintures de Gustav Klimt, d'Egon Schiele, d'Oskar Kokoschka ainsi
que l'architecture d'Otto Wagner, d'Adolf Loos, de Josef Hoffmann.
Les symphonies de Gustav Mahler suscitent l'enthousiasme du public et
les oeuvres des compositeurs de l'Ecole viennoise conquirent
p eu
peu une place fixe au programme des grandes salles de concert.
Arnold Schnberg, Alban Berg et Anton von Webern sont les promoteurs
de la musique classique moderne, reconnus aussi bien
.par le public que
par les critiques et les musicologues.
Grce aux nombreuses traductions, la littrature reprsente par
Hugo von Hofmannsthal, Karl Kraus, Arthur Schnitzler et Robert Musil
illustre, avec la peinture et la musique de l'poque, le rayonnement
intellectuel de la capitale danubienne . Les recherches de
Sigmund Freud, dbouchant sur la psychanalyse et constituant une
rvolution dans la connaissance de la vie psychique de l'homme, ont
t dans l'ensemble, entreprises Vienne
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C est ainsi que, pour la premiere fois, et probablement la
seule,plus d une
vingtaine de chefs-d oeuvre de Klimt, autant de Schiele et autant de
Kokoschka, quitteront les Collections des Muses du Belvdre et de
l Albertina pour tre montrs Paris.
Ils constitueront, avec d autres prts majeurs accords par New York
et Washington, le noyau d une exposition d environ 2 000 objets qui
retraceront le destin d une poque qui fut sans doute la plus
brillante, mais aussi la plus dramatique du gnie europen
. Le
dveloppement de l architecture, la littrature, la musique, la
philosophie, la psychanalyse, seront voqus travers maquettes,
dessins, sculptures, manuscrits, livres prcieux, films etc
Cette manifestation, qui constituera l venement culturel
de l anne 1986, sera accompagne d une srie de manifestations
annexes, des concerts , des confrences et des
colloques (dont un sur Karl Kraus en Sorbonne), des sminaires ainsi
qu un programme acclr de traductions chez les diteurs franais.
Une importante monographie accompagnera l exposition runissant les
noms d crivains comme Cioran, Canetti, d historiens et d essayistes
de renomme internationale comme Cari Schorske, Claudio Magris et
.Werner Hofmann.
A la suite de Paris, le Museum of Modern Art de New York reprend
l exposition (Commissaire : M
. Kirk Varnadoe)
. L exposition sera
prsente New York de juin septembre 1986
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Exposit ion : VIENNE 1880 1938
Gense d une exposi t ion
C'est trs tt que les films de Fritz Lang, de Pabst, de Sternberg
ont t mis au rpertoire des cinmas franais, que l'on a commenc de
lire Musil et d'en mesurer l'importance, vue l'enseignement de Freud a
t discut et appliqu en France, que les oeuvres de Schoenberg et de
ses lves ont t inscrites au programme des concerts parisiens.
Mais ce n'est que rcemment que le public franais a pris conscience
que Lang, Musil, Freud, Schoenberg et quelques autres parmi lesquels
ple-mle Schnitzler, Klimt, Kokoschka, Wittgenstein, Kraus, Loos,
Joseph Roth, appartenaient tous une mme culture, avaient tous vcu
au
mme moment, en un seul et mme lieu
: Vienne au tournant du
sicle.
Ds 1980, le Muse national d art moderne projetait une grande
exposition qui serait consacre Vienne comme fin d un Empire et
comme
berceau de la modernit occidentale . Pareille exposition devait
normalement prendre la suite et conclure sur un point d orgue, la
srie des grandes manifestations pluridisciplinaires comme
Paris-Berlin ou Paris-Moscou qui ont fait la renomme internationale
du Centre Georges Pompidou.
Un obstacle majeur s'est trs tt oppos ce projet : le refus des
grandes institutions autrichiennes de prter les chefs-d'oeuvres de
Klimt et de Schiele, en particulier du premier, les grands portraits
fond d'or
. Sans eux, pareille exposition tait prive de son aspect,
non seulement visuellement le plus blouissant, mais aussi le plus
mconnu du grand public
. En outre, les valeurs d'assurances de ces
oeuvres - un tableau de Schiele s'est rcemment vendu New York prs
de 3 milliards d'anciens francs - rendaient leurs prts quasiment
impossibles . C'est donc au niveau le plus haut, lors de la visite rendue
.Franois Mitterrand par son homologue autrichien,M
.Kirchschlger, que
la
dcision a finalement pu tre prise, l'Etat autrichien acceptant de
faire voyager les chefs-d'oeuvre de scn patrimoine et leur acccrdant,
en
outre, une garantie statale.
Du 3 fvrier au 5 mai
1986,
le Centre Georges Pompidou consacrera
cette
exposition ce qui fut peut-tre la plus grande aventure
intellectuelle du sicle.
Renouant avec la tradition des grandes expositions pluridisciplinaires
du
type Paris-Berlin et Paris-Moscou , l'exposition VIENNE 19 80-
19 3E bnficie du concours exceptionnel des grandes Institutions
culturelles autrichiennes comme les Muses du BELVEDERE et de
l'ALBERTINA qui ont pour la premire fois accept de prter des
oeuvres extrmement prcieuses.
L'exposition s'attachera dgager l'unit spirituelle et
intellectuelle dlun moment trs singulier de l'Histoire europenne qui
fut qualifie par
Karl Kraus de Laboratoire pour une Apocalypse et
qui
continue nourrir notre rflexion, en cette fin du XXme sicle
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L AUTRICHE- HONGRIE 1867- 1918
Vienne
Parme
M o d n e
D a m
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B u d a es
V i l e s r a i s
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2 2 2 2
C i s le i th a n i e c a p i ta l e : V i e n n e )
c o m p r o m is a u s t r o - h o n g r o is d e 1 8 6 7
p r i n c i p a l e s v o i e s
f e r r e s
e n 1 9 1 4
m o u v e m e n t s s p a ra t is te s d o c t o b r e- n o v e m b r e 1 9 1 8
t e r r i to i r e s p e r d u s p a r l A u t r i c h e e n 1 8 5 9
T r a n s l e i t h a n i e c a p i t a l e B u d a p e s t )
r o y a u m e c r o a t e c o m p r o m i s h u n g a r o - c r o a t e d e 1 8 6 8 )
r
: -~ t e r r it o i re s o t t o m a n s o c c u p s p a r r A u t r ic h e - H o n g r ie e n 1 8 7 8 . a n n e x s e n 1 9 0 8
[
j te r r i t o ir e s o t t o m a n s o c c u p s p a r r A u t r i c h e - H o n g r ie e n 1 8 7 8 r e s t i t u s e n 1 9 0 8
t e r r i t o i r e s
p e r d u s p a r
l u t r i c h e e n 1 8 6 6
c h e l le 1 / 8 0 0 0 0 0 0
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QUESTIONS SUR LE CONC EPT DE L EXPOSITION
Question
Grard Rgnier, tout en reprenant l'exposition qui a eu lieu Vienne
l't dernier, vous y avez apport des modifications, particulirement en
ce qui concerne le contenu et la priode choisie donc les dates . Quelles
en sont les raisons ?
Rponse
Vienne avait choisi d'inscrire son exposition entre 1873 et 1929, c'est
dire entre l'anne du Krach de la Bourse de Vienne et l'anne du
Krach de la Bourse de Wall Street ; autrement dit, d'inscrire la
chronologie dans la vie de la mtropole culturelle de l'Europe entre deux
vnements conomiques majeurs, un effondrement financier local et un
effondrement conomique mondial . Cette perspective marxisante tait
encore accentue par le titre Traum und Wirklichkeit, Rve et Ralit ,
qui opposait donc l'art comme superstructure idologique, la limite
illusion consolatrice, une ralit : la misre de la classe ouvrire
viennoise de la fin du sicle et sa rdemption dans la social-dmocratie.
A tort ou raison, il nous semble difficile de limiter la production
littraire et artistique d'une poque n'tre que la superstructure
d'une infrastructure conomique
; d'autre part, par rapport l'histoire
europenne, l'hritage viennois ne peut pas tr3 rduit une simple
opposition
. Son patrimoine littraire, philosophique, artistique,
architectural n'appartient pas au domaine de l'utopie seule
: il a chang
nos propres faons de faire dans le quotidien de la psychanalyse
l'architecture.
Pour les dates 1938, tout le monde en comprendra la raison
. C'est la
date laquelle l'Autriche, comme nation autonome, a t englobe dans
la Grande Allemagne
. C'est donc la fin de ce petit bout du grand
empire austro-hongrois, qui avait dj subi son premier choc en 1918,
lorsque l'Empire s'est disloqu . Le nom mme d'Autriche va disparatre
puisque Hitler dcide en 1938 de l'appeler Ostmark, la marche de l'Est.
Un des buts de cette exposition sur Vienne est de montrer au public
franais que le gnie du peuple autrichien a peu de choses voir avec
le gnie allemand et surtout pas prussien . Il y a une littrature, une
peinture, une sculpture, une tradition philosophique autrichiennes, qui
ont peu de chose voir avec la tradition allemande . Elles sont mme,
pour ce qui est des problmes philosophiques, opposes . On ne peut
imaginer de plus grande opposition entre la pense, par exemple,
ironique ou sceptique de Grillparzer et la pense philosophique
hroique de Hegel.
Si on prend 1938 comme terminus on peut dduire le point de dpart
qu est 1880
. Ce n'est pas une anne trs riche en faits artistiques ou
littraires, mais elle voit la consolidation de deux partis politiques
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qui auront un grand avenir : le parti chrtien-social du Maire de
Vienne, et le parti pangermaniste qui prne la fusion de l'Autriche dans
la Grande Allemagne . Quand les vises politiques de ces deux partis se
runiront, elle donneront naissance au national-socialisme . On peut dire
que l'exposition est aussi une lecture possible d'un phnomne de
totalitarisme dont les prmisses ont t poses ds 1880
. Evidemment,
cette optique nous intresse plus l'chelle europenne parce que
l'Europe et la pense auropenne toute entire en ont t affectes.
1881, c'est aussi l'anne o brle l'ancien Burgtheater ; l'vnement
frappera vivement les Viennois.
Hermann Broch parlait de Vienne comme du lieu d'une apocalypse
joyeuse
. Il faut comprendre ce terme joyeux dans son sens
nietzchen, la gaya scienzia , frhlich est proche de jubilatoire .
C'est dire que Vienne tait le lieu d'une prise de conscience d'une
terminaison des choses et d'une culmination de la pense . Les acquis de
la modernit viennoise sont penss comme fin de quelque chose et en
mme temps comme accomplissement
. Le triomphe et en mme temps
l'chec, au coeur du triomphe
. De ce point de vue, Vienne a t le
modle de tout ce que le XX sicle a pu accomplir.
Q- Comment se fera le parcours de l'exposition ?
Ce changement d'orientation se traduira visuellement par une circulation
et un cheminement historique diffrents
. Au point d dpart, par
exemple, nous montrerons une trinit , un triptyque compos de trois
figures
. Au centre le buste de l'Empereur Franois-Joseph, grande
figure dominant la bourgeoisie claire du XIX sicle, dfenseur d'une
culture dj moribonde se pensant comme une culture de l'individu
classique et politiquement librale, en particulier par rapport au
p
roblme juif
. Ce personnage quasi mythique sera flanqu de deux
autres figures qui ont domin cette culture autrichienne la fin du
XIX, Nietzsche et Wagner, les deux hros de Alma Mahler, Richard
Wagner, dans le tableau peint par Lenbach et Friedrich Nietzsche peint
par Edvard Munch, ce qui permet en mme temps de montrer l'apport de
Munch et de l'expressionnisme la constitution formelle de la Scession.
La Scession se fera en raction contre eux
. Schoenberg et l'Ecole de
Vienne aussi.
La dernire salle de l'exposition sera paralllement consacre
l'migration
. Elle montrera la diaspora trs fcondatrice de Vienne dans
les annes 30, qui est l'origine de presque tout ce qui constitue la
modernit notre poque.
Sous la pression des vnements politiques de 1938, ou mme avant avec
la crise conomique, certains quittent Vienne pour aller travailler les
uns Berlin comme Fritz Lang ds 1910, d'autres, plus tard, aux Etats
Unis
. La grande masse de l'migration de 1938, lors de l'Anschluss,
fcondera quasiment tous les champs du savoir, non seulement en
Europe, mais en Angleterre et aux Etats Unis, aussi bien dans le
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M onographie VIENNE 1880 - 1938
Une monographie de 820 pages comprenant enr iron
450 illustrations dont 180 en couleurs, sera dite
I occasion de I egosition .
r x : Broch 350F Reli 440F
Sommaire
PROLOGUE
E .M Cioran
Sissi ou la Vulnrabilit
Claudio Magris
Le Flambeau d'Ewald
Bruno Bettelheim La Vienne de Freud
Jean Clair
Une modernit sceptique
I LA VILLE POTE* f KINE
Robert Waissenberger Entre rve et ralit
Cari E . Schorske
De la scne publique l espace priv
Werner Hofmann
Le thme de la mort dans la peinture autrichienne
Werner Hofmann
Hans Makart
Gerbert Frodl Anton Romako
II MALAISE DANS LA CIVILISATIO N AUTRICHIENNE
Le moi en perdition
Flix Kreissler ViKtor Adler et l'austromarxisme
Yves Kobrv
Ernst Mach et le moi insaisissable
Herald Leuoold-Ll)wenthal Les Minutes de la Socit psychanalytique de Vienne
Jacques Le Rider
Otto Wc.ininger, l
anti-Freud
Nike
ner Theodor Herzl ou la Vienne dlivre
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Oskar Kokoschka
Grald Stieg
Jacques Bouveresse
Bernhard Leitner
Franoise Vry
Choix de lettres prsentes par Gnter Metken
Karl Kraus et Les Derniers jours de l'humanit
Wittgenstein et l
architecture
La Maison de Wittgenstein
Les maisons de Loos ou l'espace en projet
V
PARIS-VIENNE
Pierre Boulez Passe, impasse et manque
Wolfgang Georg Fischer Paul Poiret Vienne Emilie Flge Paris
Danile Gutmann
La Scession et Auguste Rodin (1897-1905)
Debora Silverman
Yvonne Brunhammer
Sigmund Freud et Jean
.Martin Charcot
Les annes parisiennes d'Adolf Loos 1922-1928)
VI DE LA VIENNE ROUGE A LA FIN DE LA REPUBLIQUE
Les Somnambules
Wolfgang Maderthaner
Sokratis Dimitriou
Friedrich Achleitner
Gabriele Koller
Dominique Jameux
Dieter Bgner
La politique communale Vienne La Rouge
L
utopie construite
: Vienne La Rouge de 1919 19
:4
Vienne la Rouge de 1919 1934
Josef Frank et l
architecture viennoise de l
entre-
deux-guerres
L
Ecole des Arts appliqus du Muse autrichien d
art
et d
industrie
De la
bande familiale la pdagogie
Une modernit optimiste
: la voie abstraite
William Karl Gurin
Elias Canetti
Eliane Kaufholz
Michel Cullin
Le chemin de Vienne
Sur Robert Musil
Les Somnambules d
Hermann Broch
La fin d
une rpublique
: les annes trente
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FINIS AUSTRIAE
Je suis le fossoyeur de l Empire
Correspondance Ernst Jnger, Alfred Kubin
Choix d'Henri Plard
Paul Clan ugue de la mort
Biograpnies
Glossaire
Who's Who viennois
Bibliographie
Liste des oeuvres exposes
Index
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EXTRAITS DU GLOSSAIRE
Gesamtkunstwerk ( Oeuvre d'art totale )
Synthse de tous les arts (peinture, sculpture, architecture, musique,
posie, danse) dans une mme oeuvre d'art, rve - dj baroque - qui
fut propage par les romantiques et par Richard Wagner
. C'est le mot
cl de l'art viennois du fin-de-sicle : cette recherche d'une unit de
l'art et de la vie se trouve non seulement dans l'amnagement de la
Ringstrasse ou dans l'extraordinaire concentration des
Doppelbegbungen ( artistes doublement dous , comme Schoenberg,
Musil, Wittgenstein, Kubin, Kokoschka, .
. par exemple) Vienne, mais
surtout dans la prtention des artistes de la Secession et des Wiener
Werksttte qui revendiquaient une stylisation srti de toutes les
manifestations de la vie humaine ainsi que de l'environnement (ex
: le
palais de Stoclet Bruxelles et la XIV exposition de la Secession en
1902 .
Hagenbund
j ssu de la Hagengesellschaft et officialis en 1900 sous le nom de
Knstlerbund Hagen der Genossenschaft bildender Knstler
(Association artistique de la corporation d'artistes), ce fut le 3me
groupement important d'artistes aprs le Knstlerhas et la Secession et
y joua le rle d'intermdiaire
. Le groupe s'orienta vers un style p us
floral que la Secession puis vers l'art-dco et l'expressionnisme . Au
march couvert de la Zedlitzgasse adapt pour des expositions par
l'architecte Joseph Urban, les viennois ont pu dcouvrir vers 1903 les
oeuvres de Bcklin, Liebermann, Corinth . . et entre les deux guerres
les oeuvres des principaux artistes rests Vienne tels que Georg
Merkel, Heinrich Lefler, Carry Hauser, Ernst Paar, Ferdinand
Stransky, Anton Faistauer, Albin Egger-Lienz
. Le Hagenbund fut
dissous en 1938 par les nazis.
Hagengesellschaft
Cercle de jeunes artistes (Alfred Roller, ErnstSthr, Rudolf Bacher,
Sigmund Walter Hampel, Hans Tichy
.), qui se rencontraient partir de
1876 le samedi soir pour discuter des problmes artistiques d'actualit
en dehors du Ktinstlerhaus ou de l'Acadmie des Beaux-Arts
l'Auberge Zum blauen Freihaus dont le propritaire Josef Hagen
trouva le nom du groupe
. Par la suite certains artistes devinrent
membres de la Secession, d'autres fondrent le Hagenbund
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Jung - Wien (Jeune Vienne)
Groupe de potes et d'crivains viennois Schnitzler, Drmann,
Altenberg, Beer-Hofmann, Salten, Auernheimr Hofmannsthal,
Wertheimer, Stoessel, Kraus
.) autour de Hermann Bahr, le Monsieur
de Linz comme l'appelait ironiquement Karl Kraus, qui se runissaient
vers 1890 au Caf Griensteidl, ce qui donna aux membres aussi le nom
railleur de Kaffeehausliteraten (hommes de lettre de caf) . Dfenseurs
de l'impressionnisme et du symbolisme, une tendance no-romantique
(Hofmannsthal, Schaukal .
.) s'opposait parmi eux une tendance plutt
raliste (Schnitzler .) . Des journaux, tels que Moderne Rundschau ,
Wiener Literaturzeitung , Die Fackel , Ver Sacrum , se firent les
porte-paroles du groupe.
Lors de la transformation du Caf Griensteidl en 1897 Karl Kraus
ublia, aprs avoir pris ses distances vis vis
du groupe, un pamphlet
Trique intitul Die demolierte Literatur ( La littrature dmolie ) o
il clbra la fin du Jung-Wien, qui de son ct dmnagera au Caf
Central.
Knstlerhaus ( Maison d'artistes )
Association d'artistes cre en 1861 Vienne sur l'initiative d'August
Siccard von Siccardsburg (architecte) . Elle groupait des architectes,
peintres et sculpteurs travaillant pour la Ringstrasse dans un style
acadmique et clectique
. Ils taient les reprsentants artistiques de la
tradition et de l'art officiel soutenu par le got bourgeois conventionnel
de l'poque. Sous la prsidence de Hans Makart le Knstlerhaus (nom
la fois de l'association et de la maison, construite par August Weber de
1865 1868, qui lui tenait lieu de sige) fut un cercle brillant au
centre des festivits de la socit viennoise . Pendant l'occupation nazie
le Knstlerhaus et la Secession furent runis dans une mme
organisation.
Kunstschau
Groupement d'artistes autour de Klimt (aussi appel Klimtgruppe
(groupe Klimt) : Hoffmann, Moll, Olbrich, Kolo Moser
.) sorti de la
Secession en 1905, qui continua le mme programme dj suivi dans la
Secession
. Ils organisaient des expositions dans des btiments
provisoires conus par Josef Hoffmann sur l'emplacement du futur
Konzerthaus (maison d'audition) la Schwarzenbergplatz
; o-n peut m
notamment la Grosse Kunstschau en 1808 et la Internationale
Kunstschau en 1909, qui firent connatre Oskar Kokoschka, Egon
Schiele et Albert Paris Gtersloh
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Ringstrasse
Grande rue de parade (16,5 km, 57 m de largeur), qui entoure la
vieille ville en la sparant des quartiers extrieurs plus rcents
. Cette
ceinture fut dcide par le dcret imprial du 20
.12.1857 sur
l emplacement des anciennes fortifications
. Des btiments privs et
publics monumentaux (Opra, Burgtheater, Htel de Ville, Parlement,
Universit
. .
.) furent construits et des parcs amnags.
Secession
Association d'artistes fonde en 1897 Vienne par quelques membres
sortants du Knstlerhaus (Klimt, Kolo Moser, Josef Hoffmann, Alfred
Roller, Cari Mon
. .)
. En opposition l'clectisme du Ring comme
toute forme d'acadmisme, peintres, architectes et dcorateurs, pour
lesquels grand art et art appliqu sont lis au mme dsir de formes
indites, s'y retrouvent.
A partir de 1898 le Palais de la Secession, couronn par un dme de
feuillage dor (J .M
. Olbrich), le fronton orn d'une phrase emprunte
. Hevesi (historien d'art) A chaque poque son art, l'art sa
libert , accueillait les nombreuses expositions consacres des artistes
modernes autrichiens ou trangers alors inconnus Vienne, comme
Gauguin, Van Gogh, Rodin, les Impressionnistes, ou l'art japonais.
Parfois les expositions ressemblaient des mises en scne thtrales
d'aprs l'ide du Gesamtkunstwerk (par ex
. la XlVme exposition du
printemps 1902 autour de la statue de Beethoven par Klinger)
. Le
groupe publia aussi un journal important le Ver Sacrum .
Le style des artistes de la Secession se caractrise par une rigueur
abstraite o le gomtrique l'emporte souvent sur le motif floral et
annonce dans le domaine des arts dcoratifs la Wiener Werksttte et le
Bauhaus
. Des conflits l'intrieur de la Secession amenrent en 1905 la
cration de la Kunstschau.
Jusqu' la fermeture provisoire en 1938 plusieurs expositions d'artistes
expressionnistes eurent lieu (Georg Merkel, Albert Paris Gtersloh,
Alfred Kubin, Albin Egger-Lienz, Herbert Boeckl
.), paralllement
celles du Hagenbund.
Ver Sacrum (Latin
: printemps sacr )
Revue mensuelle de la Secession qui parut de 1898 1903 et qui
reprend dans son titre le mythe fin-de-sicle du printemps sacr de la
renaissance d'une culture dionysiaque propage par Nietzsche
. Les
oeuvres des artistes de la Secession y furent reproduites, en alternance
avec des textes thoriques d'crivains et de potes viennois et
trangers
. Comme promot eur de l'art et des ides de l'poque, elle eut
une influence considrable sur la vie artistique de la fin du sicle et
aprs
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Wiener Kreis
On appelle Cercle de Vienne un groupement de savants et de
philisophes forms Vienne partir de 1923 autour de Schlick, Carnap,
Neurath
. ayant subi d'abord l'influence d'Ernst Mach, puis l'influence
du Tractatus logico-philosophicus de Wittgenstein, en vue de
dvelopper une nouvelle conception logique du monde et en restaurant
l'univo cit du langage (domaine de la Sprachkritik) dans un esprit
de rigueur et en excluant toute considration mtaphysique
. Les thmes
directeurs initiaux du groupe furent labors et publis dans le
programme Conception scientifique du monde de 1929. Leur
dveloppement a constitu le nopositivisme, ou positivisme logique.
A partir de 1930 le nazisme contraint le groupe viennois l'migration
en Angleterre ou en Amrique.
Wiener Schule (Ecole viennoise)
A - der Architektur (de l'architecture)
Constitue par Otto Wagner et par ses lves Loos, Hoffmann, Olbrich
et Ohmann, l'Ecole viennoise d'architecture, appele aussi
Wagnerschule (Ecole Wagner), a surpass l'historicisme clectique du
19me sicle en laborant une nouvelle conception de l'espace, et a jet
les bases de l'architecture moderne
. N'ayant jamais compltement rompu
avec la tradition, cette architecture qui se voulait conomique et
fonctionnelle a cherch soit supprimer compltement l'ornement (Loos),
soit lui donner une nouvelle importance et signification (Wagner,
Hoffmann, Wiener Werksttte
B - der Kunstgeschichte (de l'histoire de l'art)
L'histoire de l'art comme science ( Kunstwissenschaft ) s'est constitue
Vienne, o elle fut intgre en 1874 l'Institut autrichien de
recherche historique pour s'manciper en discipline autonome.
Le terme Wiener Schule der Kunstgeschichte ne prtend pas qualifier
une doctrine monolithique
; il entend plus spcialement tablir cette
discipline comme science thoriquement fonde et dote d'un solide
appareil mthodologique
. Les pres fondateurs sont Alois Riegl
(1858-1905), Franz Wickhoff (1853-1909) et leurs lves Max Dvorak,
Josef Strzygowski, Julius von Schlosser, Hans Sedlmayr, Hans Tietze
..
C - der Philosophie (de la philosophie)
(voir Wiener Kreis)
-
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D - der Musik (de la musique)
Arnold Schnberg, un des thoriciens principaux de l'atonalit et du
dodcaphonisme, forma, avec ses lves Alban Berg et Anton von Webern
ce qu'ils appelrent Neue Wiener Schule der Musik (ou Neue Zweite
Wiener Schule der Musik - Nouvelle/seconde ecole viennoise de
musique ) en raction contre l'incomprhension des contemporains et
dans un dsir de rattachement la tradition musicale classique de
Vienne ( Wiener Klassik : Haydn, Mozart, Beethoven), considre
comme la premire cole viennoise de musique.
E - der Psychologie (de la psychologie)
Dsignation des diffrentes tendances de la Tiefen-psychologie
. On
distingue une premire cole (Freud), une deuxime (Adler) et une
troisime cole (tendance existentielle - analytique de V.E. Frank).
Wiener Werksttte
Dans la mme ligne de pense que la Secession la Wiener Werksttte
Produktiv Genossenschaft von Kunsthandwerkern ( Atelier viennois,
cooprative de production d'artisans d'art ) fut cre en
1903 par
l'architecte Josef Hoffmann, le designer Kolo Moser et l'industriel Fritz
Wrndorfer
. Le modle fut la Guild of Handicraft dirige par
. R . Ashbee Londres et inspire des ides du Arts and Crafts
Mouvemen t ( Mouvement des Arts Appliqus ) de J
. Ruskin et
. Morris
. Ecole et lieu de production la fois qui collaborait avec la
Kunstgewerbeschule et la Secession, son but le renouveau de l'art par
un travail d'artisanat appliqu tous les objets qu'ils soient d'usage
courant ou de luxe et la destruction de la barrire entre art et
artisant. L'exemple le plus reprsentatif de cette ide du
Gesamtkunstwerk est le Palais Stoclet Bruxelles (J . Hoffmann, G.
Klimt,
1905-1911) Devenue trop chre et accessi ble seulement pour une
lite, la Wiener Werksttte dut s'arrter en
1932.
Les formes rigoureuses, simples et gomtriques des oeuvres issues de
la Wiener Wexttte ont beaucoup influenc les arts dcoratifs du XXme
sicle et notamment le Bauhaus
-
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PL N DU CENTRE DE VIENNE
Quelques btiments de la Ringstrasse :
Votivkirche
Acadmie des Beaux Arts
2
Bourse
Secession
3
Universit
2 Opra
4
Htel de ville
3
Knstlerhaus
5
Burgtheater
4
Musikverein
6
Parlement
5
Acadmie et Muse des Arts Appliqus
Palais de justice
6
Postsparkasse (Caisse d pargne)
Muse d Histoire Naturelle
7
Michaelerplatz
9
Kunsthistorisches Museum (Muse des Beaux-Arts)
-
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PLAN DE L EXPOSITION VIENNE 1880- 1938
15
16
11
W
13
Toilettes
20
3 2
8
8
9
8
10
6
5 4
I- LA
RINGSTRASSE
1 -
Triptyque:
2 - Ringstrasse:
3 - O t t o W a g n e r
Il -SECESSIONS
Nietzsche
Makart
1896
1880
Emp ereu r Wag n er
Romako Klimt
1906
4 Scessions idologiques
: Herzl
.Adler Mach Freud
14
V - DE LA VIENNE ROUGE A L ANSCHLUSS 1919-1938
17 - La Vienne rouge
18 - Jos ef Frank
19 - La tradition constructiviste
2 0 - L e m o n de m o d e r n e
21 - L migration
19 18 17
IV - LA GUERRE ET LA FIN DE L EMPIRE 1914-1918
16 Kubine Brosce .-Egger-Lienz
Scessions art ist iques
: Olbrich - Jungwien
5 Gustav Kl imt
6 Josef Hoffmann
7 -
Affiches
g
ra
phisme
III - LA SECONDE GNRATION 1906 - 1914, RATIONALISTES, EXPRESSIONNISTES
11 Adolf Loos - Kart Kraus
8 - W iene r W erks t t te
12 Arnold Schoenberg - Richard Gerstl
9 -La. Photographie
13 Os car Kokos chka
10 - Gus tav
Mahler - Richard Teschner - Alfred Roller
14 Egon Schiele
15
Naissance
de
la Science del Art
-
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C N C G e o r g e l
P O M P I D O U
S e r v ic e d e s
r c h i v e s
t )
LA PEINTURE DANS L'EXPOSITION'VIENNE 1880 - 1938
Exception faite d une prsentation d aquarelles Paris et
d une exposition Kokoschka Bordeaux, c est la premire
fois qu un ensemble de peintures autrichiennes de cette am-
pleur est montr en France . C est aussi la premire fois que
tant de chefs-d oeuvre quittent Vienne pour l tranger
. Ce
dplacement exceptionnel a t rendu possible par une conven-
tion
gouvernementale entre les deux pays
. Il tait temps ;
les grands matres viennois du tournant du sicle sont prati-
quement absents des collections franaises
. A ceci, deux rai-
sons . Contrairement ce qui se passait en littrature et
dans les sciences humaines -le dialogue Charcot-Freud par
exemple- il y avait alors trs peu de relations artistiques
entre Paris et Vienne
. La peinture viennoise -figurative, or-
nementale ou expressionniste- ne correspondait en rien aux
normes de l avant-garde parisienne, ni l hdonisme fauve,
ni au formalisme cubiste
. C tait une modernit sceptique,
sans manifeste qui, au lieu de ruptures spectaculaires, pro-
cdait par volution sans morceler ou rinventer le rel sous
forme de collage
. Gustav Klimt (1862 - 1918)- et l on verra
au Centre des oeuvres matresses de toutes ses priodes- sort
de
tradition de Makart pour aboutir dans ses tableaux de
1917-18 une libert picturale qui rappelle les derniers
Matisse et bien des formes d aujourd hui
. Entretemps, il se-
ra pass par un hiratisme symboliste, par l A rt Nouveau, par
l ordonnance presque mondrianesque de la toile qui sert d cran
aux grands portraits des dames viennoises, par la sensuelle
dclinaison du corps fminin et par le flou intime de ses pay-
sages et jardins
. Au total 28 peintures de Klimt, secondes
par presque autant de dessins pour la plupart rotiques, se-
ront donc une rvlation totale pour tous ceux qui n ont pas
fait le chemin de Vienne
. En prlude, quelque huit grandes
toiles de Hans Makart (1840 - 1884) et autant de portraits
acides de Anton Romako (1834 - 1889), dont celui de l impra-
trice Elisabeth, aideront mieux saisir les fastes de la
Belle Epoque Vienne dont le climat sera voqu par un sa-
lon de la Ringstrasse
. Mais on verra aussi affluer les poisons
et refoulements de cette poque bourgeoise dans 26 dessins hal-
lucinants de Alfred Kubin (1877 - 1959)
-
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Autre vnement : la runion de quatorze tableaux et d'une qua-
rantaine de dessins et surtout d'aquarelles d'Fson Schiele
(1890 - 191 8), ceci grce la gnrosit des muses autrichiens,
mais aussi de collections europennes et amricaines . Artiste
inquiet et inquitant, Schiele rsume en quelques annes une
trajectoire qui le mnera de la stylisation plane une
morbi-
dezza anguleuse qui trahit bien les angoisses et les fantasmes
sexuels d'une poque finissante laquelle il n'a d 'ailleurs
pas survcu
. Sa Ville jaune est autant une ville morte.
Surprise allant au choc avec les cinq grands tableaux de Richard
Gerstl (1883 - 1908)
. Cet artiste, qui traduit sa fureur de vi-
vre dans une gestualit flamboyante, s'explore lui-mme dans
une srie d'auto-portraits hallucins allant du nu total au ri-
canement facial
. Intime des musiciens, il semble proche des
proccupations actuelles, tout comme son ami Arnold Schoenberg
qui Gerstl avait donn quelques leons de peinture . Lorsque
Gerstl se suicide, la suite d'une liaison malheureuse avec
la femme de ce dernier, celui-ci cessant momentanment de
composer, essaiera de surmonter la crise en peignant . Ce sont
des visions immdiates, visions d'a ngoisse centres sur le re-
gard, sur l'oeil et l'introspection du moi
. On en verra la qua-
si totalit dans l'exposition, prts pour l'essentiel par
l'Institut Arnold Schoenberg de Los Angeles.
1l n'a pas t facile de runir un ensemble cohrent d'Oskar
Kokoschka (1886 - 198 0) l'anne mme o son centenaire est
clbr par une grande rtrospective Londres . Mais grce
la collaboration de la Tate Gallery, il nous est possible de re-
tracer avec dix-neuf tableaux et autant de dessins et grandes
lithographies le parcours d'un peintre paroxystique do nt les
portraits d'avant 1914 mettent nu comme aux rayons X la so-
cit viennoise de son temps
. Une srie d'oeuvres gravite au-
tour du thme de sa liaison avec Alma Mah ler . Aprs une erran
ce, d'abord en Allemagne, ensuite autour du bassin mditer-
ranen, Kokoschka se fixe de nouveau Vienne, puis Prague
d'o le chassera le danger hitlrien . Son autoportrait en ar-
tiste dgnr {1937), son allgorie L'Anschluss ou Alice au
pays des merveilles (1942) sont des commentaires cinglants sur
la monte du nazisme et la faiblesse des Occidentaux.
L'Autriche de l'entre-deux-guerres, celle de l'habitat social
et de la philosophi e de Wittgenstein, sera aussi un foyer ac-
tif du constructivisme . En tmoignent ici des tableaux de Frank
Kupka, Johannes Itten, E
. G . Klien et Lajos Kassak
. Emergent
alors deux sculpteurs remarquables, Anton Hanak et Fritz
Wotruba, tous deux soci alement engags, et un peintre, Herbert
Boeckl, dont l'Anatomie sera une des oeuvres-cl des annes
trente et de la dislocation du pays.
Enfin, pour voquer l'Imago de Freud et souligner son rayonne-
ment artistique, on a fait appel, outre la Gradiva d u Vatican
(copie), deux chefs-d'oeuvre de la peinture en France :
Oedipe et le Sphinx d'Ingres, tab leau que l'auteur de la
Science des rves avait
en reproduction au-dessus de son bu-
reau, et Oedipus Rex de Max Ernst (1922), tmoignant de l'in-
fluence de la psychanalyse s ur la naissance du surralisme.
T
277 2 33
R esponsable du Service de presse et d A nimation
: C atherine Law less, poste 46-68
Attache de presse
: Servane Z anotti ,poste 46-60
-
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CHOIX DES PRINCIP LES OEUVRES
Gustav Klimt
- L Amour, 1 895, Historisches Museum der S tadt Wien, Vienn e.
-
Sonj a Knips, 1898, 6sterre ichische Galerie, Vienne.
-
Nuda Veritas, 189 9, sterreich ische N ationalbibliothek, V ienne.
-
Poissons rouges, 1901 - 19 02, Muse des Beaux Arts, Soleure.
- Judith I, 1901, 6sterreichische Galerie, Vienne.
- Emilie F16ge , 190 2, Historisches Museum der Stadt Wien, Vienne .
-
Espoir I, 190 3, Muse des Beaux Arts, Canada.
Espoir II, 1907 - 1908, M)MA , New York.
Fritza Riedler, 19 06, Osterreichische Galerie, Vienne.
7
Danae, 1907 - 1908 , Collection Dichand, Autriche.
L Accomplissement, 1905 - 1909 , Muse d Art Modern e, Strasbourg.
Le Parc, vers 1910, MoMA, Nex York.
Egon Schiele
Portrait d Arthur Roessler, 1910 , Historisches Museum der Stadt Wien, Vienne.
-
Autoportrait aux doigts carts, 19 11, Historisches Museum, Vienne.
- La ville jaune, 1 914, F ischer Fine Art, Lo ndre s.
- Edith Schiele, 19 15, H aags Ganeentmuseun, La Haye.
-
Les quatres arbres, 1917 , Osterreichische Galerie, Vienn e.
-
L treinte, 1917, O sterreichische Galerie, Vienne.
-
La famille, 1918, Osterreichische Galerie, Vienne.
- Albert Paris von Gtersloh, 1918, The Minneapolis Institute of Artp,Minneapois.
Oskar Kokoschka
- Portrait d Ado lf Loo s, 190 9, S taatliche M useen Preussischer Kulturbesitz,
Berlin.
Portrait de Hans Tietze et Erica Tietze-Conrat, 1309 , MoMA, N ew York .
La Mlancholie, 1911, Osterreich ische Galerie, Vienne.
Alma Mahler, 1912 - 191 3, Marlborough Fine Art, Londr es.
Portrait de Karl Kraus, 19 25, Museum Mode rne Kunst, Vienne.
Richard Gerstl
Les deux soeurs, 1905, Osterreichische Galerie, Vienne .
Arno ld Schdnbe rg, vers 1905 - 1906, H istorisches Museum der Stadt Wien,V ienne.
Arnold Sch5nberg
L intgralit de l oeuvre pe int
-
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olette TIMSIT
Dominique REYNIER
42 77 12 33 p 44 49
N
r
PpUCU
ervice des
rc
hives
E RITS VIENNOIS
O
d
Service de presse
Jalonnant le parcours de l exposition, un ensemble de documents pr-
sents par la Bibliothque publique d information (manuscrits, livres,
revues illustres, quotidiens, photographies
.) permet de complter
l approche de cette priode de cration intense Cette crativit
parti-
culirement illustre par les arts plastiques dans l exposition s est
exerce aussi dans la littrature comme dans la psychanalyse, la poli-
tique, les sciences, l histoire de l art
Tmoins et support de ce mouve-
ment, ouvrages, revues, et journaux parfois illustres par des artistes
comme Schiele ou Kokoschka
soulignent l imbrication troite de la
littrature avec d autres formes d expression, d autant plus que, du
fait de leur formation et de la diversit de leurs intrts, des auteurs
comme Schnitzler, Musil
ou Freud
sont bien plus que des crivains.
Au seuil du XXe sicle, Vienne est le thtre de ruptures idologiques
qui annoncent les ruptures formelles dans l art
. Ce sont la scession
littraire de 1897, avec la fondation de la Jungwien la
scession
psychologique
que cre Freud avec la psychanalyse, les scessions
politiques d Herzl
dressant les bases du sionisme ou de
Victor Adler
pre de l austro marxisme, ou enfin la scession philosophique d Ernst
Mach
qui remet en question la conception mtaphysique du monde,
de l homme et des sciences. Les documents prsents voquent notam-
ment l atmosphre des cafs littraires o se rencontrent dandys,
esthtes et marginaux, comme le pote Altenberg
en qute de nou-
veaux modes d expression
; ils voquent aussi les liens privilgis
de Freud avec les mdecins de la Salptrire, la recherche de nou-
velles interprtations de l hystrie, ou encore la dmarche de
Herzl
dont le sjour Paris comme correspondant de presse charg de suivre
l Affaire Dreyfus contribuera lui faire crire le premier projet d un
tat juif
.
-
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Quelques points de
repre
L histoire de l Art comme science nait aussi Vienne cette poque.
La salle qui lui est consacre s attache confronter toiles et dessins
avec les travaux de l Ecole Viennoise autour de Wickoff mais aussi
avec l approche de penseurs comme
Freud ou
Hofmannsthal qui portent
un nouveau regard sur la vie des formes envisage comme symptme
de la vie de l esprit.
Pamphltaire redout, Karl Kraus se fait le tmoin impitoyable de
son poque travers les articles incendiaires de sa revue Die Fackel ;
sa recherche d'une vrit sans fard le rapproche de la dmarche de
son ami architecte
Adolf Loos,
comme en tmoigne son ouvrage
Orne-
ment et crime.
Karl Kraus
illustre aussi la salle sur la guerre 14-18 par sa pice
apocalyptique Les derniers jours de l humanit
et les rquisitoires
enflamms contre la guerre qui paraissent dans
Die Fackel
.
Des docu-
ments d crivains et d artistes porteurs de ce mme sens du tragique
comme
Kubin
ou le pote
Trakl
sont aussi exposs dans cette section.
La slection de documents compltant l'illustration de la Vienne de
l'aprs-guerre porte en particulier sur l'intrication de la vie intellec-
tuelle, culturelle, politique, scientifique et philosophique pendant
la Premire Rpublique (1918-1934)
. Les personnalits groupes au
sein du trs clbre Cercle de Vienne (Otto Neurath, Rudolf Carnap,
Moritz Schlick.. .)
ou concernes par ces recherches Ludwig Wittgen-
stein, Karl Popper)
participent ce foisonnement culturel.
Dans l'espace consacr au monde moderne, on trouve des esprits univer-
sels comme
Robert Musil et Hermann Broch, scientifiques figurant
aussi parmi les matres du roman moderne. Sont prsents aussi les
ouvrages cls des auteurs traduisant le mal tre de cette Autriche
d'aprs l'Empire
: autour du Malaise dans la civilisation de
Freud
figurent Heimito Von Doderer, Elias Canetti, Odon von Horvath, Josef
Roth
..
Leurs crits prmonitoires portent dj, avant 1938, le drame
qui allait les condamner la mort ou l'exil comme bien d'autres
de leurs compatriotes
-
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Service de presse
Colette TIM SIT
Dominique REYME R
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DAS WIENER KAFFEEHA US
Forum
12 mars - 19 mai 1986
P
aralllement son intervention dans l'exposition Vienne 1880 - 1938
(Grande Galerie, 13 fvrier - 5 mai 1986) [cf le texte Ecrits viennois ]
la Bibliothque publique d'information
met en place, dans le Forum
du Centre Georges Pompidou, un espace viennois
Das Wiener Kaffee-
haus
.
Autour du caf, s'ordonneront une librairie spcialise et des
boutiques d'objets d'art.
Dans ce lieu vocateur d'un caf littraire du dbut du sicle, le public
aura la possibilit de
consulter environ 800 ouvrages et revues
sur
la priode couverte par l'exposition - art, littrature, mouvements
de pense - en allemand et en franais, en consommant cafs, choco-
lats et ptisseries viennoises.
Librement accessible aux heures d'ouverture du Centre Georges Pom-
pidou (12h - 22h tous les jours sauf le mardi et 10h - 22h le week-end),
le Caf viennois sera aussi le lieu d'une programmation quotidienne
de tables rondes et de dbats ( Les soires viennoises du jeudi ), de
concerts, de reprsentations thtrales et de lectures
sur les thmes
abords par l'exposition.
PROGRAMME
-
Lecture de
Les derniers jours de l'humanit
de
Karl Kraus
(version scnique de l'auteur absolument indite ce jour)
-
Reprsentations thtrales d'oeuvres de
Schnitzler, Altenberg . ..
- Soires littraires : propos de Robert Musil, Hugo Bettauer
. ..
- Les soires viennoises du jeudi 18h 30)
Vienne 1918 - 1938
Autour de l'ex chancelier Bruno Kreisky
Avec
Michel Cullin Armand Gatti
.
..
Vienne la ville le social
.
Architecture, urbanisme
Autour de
Jean-Louis Coh en
-
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La littrature autrichienne d'aprs guerre
Autour de
Jean-Louis Poitevin
Les juifs et Vienne
.
Antismitisme, sionisme, socialisme
Autour de
Michal L5wy
Puissance des masses et gense des despotismes
Autour de Ren Major
Vienne, cette ville excrable
sign . Freud.
Autour de
Marie Moscovici
Vienne et l'obsession du fminin
Autour de
Christine Buci-Glucksmann
Vienne comme thtre
Autour de
Jean Launay
Qu' est-ce que le caf viennois ? Non pas un, mais
plusieurs, avec chacun son atmosphre, son public,
son dcor, mais toujours ou presque avec ce calme,
ce "confort" des clubs anglais
. Un caf viennois n'
est pas un lieu priv, et c' est pourtant un lieu
o 1' on peut vivre seul, lire, rver, mais aussi,
si on le souhaite, converser, rire
. Un caf vien-
nois pourrait tenir lieu de "home", came vers
1900 pour Peter Altenberg
. D' o la blague viennoi-
se
: "Garon, gardez-moi ma place s'il vous plat,
je vais boire un caf la maison " Un caf viennois
n' est pas ncessairement un lieu de rencontre,il%
pet 1' tre
. Le caf viennois, c' est le lieu des
journaux, omniprsents dans Vienne
; la "journaille"
disait Karl Kraus qui voyait dans ce triomphe du
papier imprim quotidiennement la dcadence mme
du langage et, ce faisant, de la vrit
Il peut arriver aussi que, la nuit tombante, un
crivain lise ses
t x t s que des acteurs fassent
du thtre, que quelqu' un se mette au piano, qu'
une conversation s' engage
.Ainsi des "Soires vien-
noises du Jeudi", toutes centres autour d' une per-
sonnalit invitante.
Extraits du texte de Bemard Falga pour le CN C Magazine
-
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UN LIVRE
A l'occasion de cette manifestation, la
B.P
.I.
publie, en co-dition avec
Hachette,
un ouvrage de textes de
Hermann Bahr,
indits en franais,
traduits et prsents par
Jean Launay.
L'introduction, un rcit-portrait de la carrire de Hermann Bahr, est suivie
d'un recueil de textes de Bahr et, dans une relation immdiate avec ceux-ci,
de
Karl Kraus, d'Hofmannsthal,
de Schnitzler
et de quelques autres auteurs.
Editions
B
.P
.I
. - Centre Georges Pompidou / Hachette Littrature Gnrale
200 pages, 80 F environ
Hermann B HR ou Vienne invente
La figure de Hermann Bahr
(1863 -
1934) est surtout connue pour avoir
t la cible favorite des attaques de Karl Kraus pendant plus de trente
ans, c'est--dire aussi longtemps que Bahr occupe la scne viennoise
. Occuper
n'est pas trop dire puisque, en plus d'une production thtrale et roma-
nesque dpassant la centaine de livres, on le trouve constamment par ses
articles, ses essais ou ses confrences aux avant-postes des combats cultu-
rels qui animent Vienne jusqu'aprs la Premire guerre
. Cette mobilit
en mme temps que son invariable adhsion la dernire nouveaut lui
valurent d'tre appel l'homme d'aprs-demain , titre que reprend sans
ironie la plus rcente monographie qui lui a t consacre
. (1)
Les textes runis, tous indits en franais, se concentrent principalement
sur l'action de Bahr ses dbuts Vienne, en 1890, insparable du mouve-
ment dit Jung-Wien d'o l'on fait dater en gnral l'essor de la Vienne
moderne
. Cette action est en effet dcisive dans la mesure o elle tente,
non sans succs, d'accrditer l'ide qu'en deux ou trois ans une avant-garde
littraire et artistique originale a mis Vienne au rang des deux grandes
capitales culturelles, Paris et Berlin
. En 1896, Karl Kraus prtend faire
justice de ce mythe dans un pamphlet d'une grande violence, La littrature
dmolie,
dont ce livre publie de larges extraits.
Entre ces dates, 1890-1896, d'autres crits de Karl Kraus, de Hofmannsthal,
de Schnitzler et de quelques autres auteurs moins clbres de ce premier
pisode viennois, entourent ceux de Hermann Bahr et constituent un dossier,
qui tente d'claircir sur pices une question sur les commencements de
la modernit viennoise gnralement laisse dans l'ombre des rsums.
(1) Donald G
. Daviau
. Traduit de l'amricain et publi en Autriche en 1984 :
Der Mann von Ubermorgen
-
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Parce que la personne, ou faut-il dire le personnage, de Hermann Bahr
joue ici un si grand rle, un autre axe des textes choisis renseigne sur
ses propres dbuts et la suite de' sa carrire
. Le rve viennois qu'il permet
d'entrevoir. Le rve d un humanisme Grand-Autrichien incluant les pro-
vinces allemandes et finalement l'Europe, constamment repris et non moins
constamment ridiculis par les froces mises au point de Karl Kraus, pour-
rait fournir, accessoirement, une illustration particulire du conflit typi-
quement viennois entre la vieille tradition baroque et la nouvelle Rforme
au nom de l'esprit de rigueur
-
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Theodor Herzl ou la Vienne dlivre
Nike Wagner
xtr its
T heodor 1 lerzl tait jusqu
'au cour de Faction
un homme qui rvait
. Ce trait, bien loin de
diminuer la porte de ses actes
. en a
cunst
:nunlcnt ,recru l'efficacit en les rendant
spectaculaires et, quand on les raconte, piques`,,,)
rve de 1 lerzl, fut, sans doute, profond-
ment celui d
une dlivrance. Le sommeil dont il
ne s
est pas rveill est celui qui abrite
. jamais
dsirable, l'idal
. J'essaierai de montrer que l'i-
dal conu ou plut lt reu par Herzl dans les
annes qui suivent son adolescence reste, pour
l'essentiel, inchang lorsqu' il le transporte dans
sa vision de la future Sion
. Sion, ce sera, en ce
sens, Vienne, Vienne dlivre du malheur d'tre
juif Vienne, Vienne digne enfin de la terre pro-
mise rve par un jeune homme juif, n Buda-
pest et dbarquant seize ans dans la mtropole
des pres fondateurs, la Vienne des
Grii,rder-
(
. ,)Li brochure
Per
Judenstaat (L'Etat juif) est ale
1896
. Le roman
A t wula td
de 1902. Herzl est
mort en I90-i
. Li dclaration de Balfour qui
donne un premier statut politique
la Palestine
juive est de 191 Je cite ces dates non pour sugg-
rer une continuit, mais tout au contraire les dis-
tances qui sparent Ftruvre le l lerzl et tant cfev-
nements venir aprs elle
.(
. .
..
(
. .., )'ors du grand krach boursier de 18'3
. La fa-
mille 1 Ier zl perd sa fortune
. Elle s tablit Vienne
quelque, annes plus tard et le p
e refait un
porteteuille qui permet d'habiter le quartier chic
de la Ringstrasse
. Theodor veut tre crivain ; les
parents imposent les tudes de droit . et voil, trs
comparable Schnitzler, dont il st de deux ans
rain, Herzl menant la vie souvent dcrite de
l'tudiant allemand d'alors, dans sa variante juive,
qui ajoute aux frasques galantes et aux dettes de
;eux, les pomes, les pices en un acte et les
premiers essais '
t
rtt que I,tt,r tir l
: devient
membre de l Ah
ade'misc/>e Leseiruilt' (Le Cercle ale
lecture de l
Universit ) qui runit les tudiants de
tendance pangermanique
. Schnitzler en fait aussi
partie . Hermann Bahr galement, le futur pape de
la modernit artistique et littraire qui se prpare.
plus
p u
l
t lc
c ous L_
t~
plus
UI SalUll CC,
qui
recrute ici les cadres de ce qui sera, quelques
annes aprs le premier mouvement de nasse
officiellement in insmine n Vienne
.
Lors des crmonies organises par les tudiants
allemands pour commmorer la mort de \N'agiter,
nous sommes en 1883, le discours violemment
errrude e ;cb
et antismite de Hermann Bahr d-
chane des manifestations de rue hostiles l'gard
des Juifs . Profondment bless, Herzl demande
sa corporation de pouvoir se retirer dans des
conditions honorables
. Li rponse est l'exclusion
pure et simple . Arthur Schnitzler, qui a suivi l'af
faire, la commentera plus tard en ces termes:
-Qu'il ait t exclu ainsi de leurs rangs, non pas
exclu, chass eschasst)
selon l'expression inju-
rieuse en usage chez les tudiants, cela a t sans
aucun doute le premier vnement dterminant
qui a fait se transformer l tudiant national-
allemand, orateur de :W adenriechc Lese lxt l le , en
ce sioniste peut-tre plus enthousiaste que
convaincu qui vit aujourd'hui dans la mmoire du
monde .
A cette date de 1883, et pendant dix annes
encore, la rponse de Herzl la question juive est
nette
: l'assimilation est la seule faon, comme il
l'ecrit, -d'amliorer le profil du peuple juif
Volk2rojil der /radent
dans son image et dans sa
ralit
.
,)c est Parisr iu il accomplit
le saut faisant de lui le nouveau prophte du
sionisme avant d'@tr devenu tout fait un des
Juifs les plus solidement installs dans b vie cultu-
relle viennoise.
Pour accomplir ce saut il faut encore un vne-
ment
. Nul doute que I'attaire Dreyfus, qui
culmine en janvier
18 t- i
et clora il est pn,lessi~,n
nellement le tmoin permanent, n'ait et cet
v-
nement- Il met en branle une suite d'actes et
d
crits qui suffisent en deux ans, jusqu
la paru-
tion en mai 181 6 de la brochure L7acu juif faire
entrer I lerzl dans l
histoire
.(
.
. .)
-
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31/52
Ernst Mach et
le
moi
ins isiss ble
ves Kohr
xtr its
a postrit se montre parfois ingrate envers
les matres-penseurs dont les ides ont do-
min une poque et imbib l'air du temps.
Ainsi en va-t-il d'Ernst Mach
. Hormis pour quel-
ques historiens des sciences et pistmologues,
ce nom n'est plus gure vocateur en France que
de la vitesse du son. Pourtant ce physicien et
philosophe autrichien eut une influence prpon-
drante sur le milieu intellectuel viennois, qui
dpassa trs largement les cercles scientifiques
o 11 conquit tout d'abord sa notorit
. (.
( ) Toutefois ce n'est
p
as de la place du savant
dans l'hiseire des sciences, ni de la validit de ses
conceptions pistmologiques dont il sera ici
question, mais de l'ascendant qu'exera sa pense
sur le milieu culturel viennois, des impulsions, de
crativit qu
elle a su susciter auprs des cri-
vains, des artistes, des thoriciens les plus livers.
On pourrait mme dire que la philosophie de
Mach constitue le fil rouge cach auquel se rana-
chent presque toutes les manifestations artisti
(lues et intellectuelles qui virent e jour dans la
Vienne du dbut du sicle (- ,
. )
-
. ) Qui dont peut en effet se flatter d avoir t l
ami
-des potes du
ung Wien
et
le mentor du cercle
positiviste de Vienne, d'avoir t l'inspirateur di
-
rect de l'austromarxisme et indirect de l '
cono-
miste libral Schumpeter? Pour mesurer l'ten-
due de son influence il suffit d'affirmer ici que
Hermann Bahr fut son ami intime, que Hugo von
Hofmannsthal et Peler Altenberg suivirent ses
cours l Universit de Vienne, que Schnitzler
envisagea un moment d
'crire un livret d
opra
avec lui, que Neurath et Schlick bientt rejoints
par Carnap fondrent un cercle machien, noyau
du cercle no-positiviste, et que iMusil lui consa-
cra sa thse de doctorat
.
e
. )
L
.
. c
'est chez Robert Musil qu'on trouve
'cho le plus
ample, le mieux rflchi, des tho-
ries machiennes
. Si Musil s
est livr, dans sa thse
de doctorat, une critique d une remarquable
acuit des thories de Mach, la fois respectueuse
et sans complaisance, force est de constater qu'il
est rest imprgn des ides cl matre bien au-
del de ce qu'il a lui-mme voulu reconnaitre
. A
vrai dire, le grand ouvre de Musil
.
L
mime sans
qu lits apparat distance comme un vibrant
hommage rendu la pense philoso
p hique
d'Ernst Mach dont il a su dceler le schmatisme,
les apories, voire la navet, mais dont la d-
marche globale de pense l'a fascin, dont il a
capt les intuitions
.
. -
- ) Ce qui caractrise la Vienne culturelle du dbut
du sicle et qui n'a pas fini de nous tonner c'est
l'panouissement, la coexistence, parfois la ren-
contre, de deux courants intellectuels en appa-
rence antagonistes. D'une part ce qu'il est conve-
nu depuis Johnston d'appeler l'impressionnis-
me, marqu par le psychologisme, un sensua-
lisme dbrid, par l'hdonisme avec pour hori-
zon utopique la fusion du monde intrieur et du
monde extrieur
; d'autre part un courant forma-
liste, structuraliste, rigoriste, soucieux d'une s-
paration correcte, rationnelle, crative
. A ussi op-
poss qu apparaissent ces deux courants, ils ont
pour fondement commun la dissolution du moi,
prmonition de la perte de l'individu dans la
socit du XX` sicle
. Ce pourrait bien tre l un
des secrets de la modernit viennoise dont le mot
de passe s'appelle Ernst Mach
.(.
.
. )
-
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Robert Musil
Elias Canetti
xtr its
M
usil tait, sans qu il y part, toujours arm pour la dfense ou pour l attaque . Il tirait sa
scurit de son attitude . On pouvait penser une cuirasse
; il s agissait plutt d une
ccxluille
. Cette protection qui devait le sparer nettement du reste du monde, il ne
l avait pas endosse
., elle avait grandi sur lui
. Musil ne se permettait aucune interjection . I l
vitait les mots qui auraient trahi un sentiment . Toute courtoisie lui semblait suspecte.
Comme il le faisait autour de lui-mme, il traait des frontires entre les choses
. II se mfiait
des mlanges et des fraternisations, des dbordements et de l exubrance . L homme tait un
assemblage de particules solides,
vitant les lments liquides et gazeux
. la physique lui
tait familire ; il ne l avait pas
seulement tudie, elle s tait transmue en chair et en sang
de son esprit. Il n y a
vraisemblablement jamais
eu d crivain qui ft autant physicien et qui
le soit rest ainsi tout
au long de son oeuvre .
. .
. )
. - Pendant les quatre ou cinq dernires annes de l Autriche indpendante,
alors que Musil tait revenu de Berlin et
vivait Vienne, on pouvait entendre parler d une
triade sur le pavois par l avant-garde : Musil, Joyce et Broch
; ou bien Joyce, Musil et
Broch
Quand
on rflchit un peu aujourd hui, cinquante ans aprs, cet amalgame, on
comprend aisment que Musil ne se ft gure rjoui de cette trange trinit
. Il rejeta
catgoriquement
fyss
qui venait de paratre en allemand . L atomisation de la langue le
hrissait profondment. . . .
,) Le nom de Broch dans la littrature lui tait absolument insupportable . Il connaissait
depuis longtemps celui qui avait t industriel, mcne, puis, sur le tard, tudiant en math-
matiques. Il ne prenait absolument pas l crivain au srieux La trilogie de Broch lui semblait
une copie de sa propre entreprise/ laquelle il travaillait depuis plusieurs dizaines
d annes . Le fait que Broch, son oeuvre peine commence, l et dj acheve, le rendait
extrmement mfiant . Il jI4j toujours) ce sujet ce qu il avait sur le coeur, et jamais je n ai
entendu une seule parole aimable de Musil sur Broch
. . _
-
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es
S o m m a n t m ie s de l lermann lbro h
Liane aufholz
xtr its
ermann Broch, l Autrichien, avait dj qua-
rante-cinq ans lorsqu il entreprit d crire
Les Somnambules en 1931-1 932, dont il si-
tue l 'action en Allemagne, entre 1898 et 1918 . C e
recul dans le tem ps et dan s l 'espace lui a certai-
nement permis d e relever avec perspicacit les
points forts d une poque aussi dterminante
pour toute l Europe . Jusqu
l 'ge de quarante-
deux ans, Broch avait travaill dans les usines
textiles de son pre, aprs avoir fait des tud es
d ingnieur comme le firent dans cette mme
Vienne des crivains comme M usil et C anetti, qui
choisirent finalement de devenir crivains( .)
i . . jCC e qui le proccupait le
plus et devint le bt de sa vie c tait de
trouver les voies permettant de parvenir au de-
gr de connaissance le plus lev de la vie hu-
maine et des comportements humains . Ses
tudes le convainquirent rapidement que ni la
philosophie des annes vingt, en particulier le
p
ositivisme logique qui prdominait dans l E-
cole de Vienne qu i avait abandonn la mta-
physique au bnfice de problmatiques math-
matiques ni les sciences ne pouvaient
conduire cette connaissance : . certains sec-
_eurs de la philosophie qui ne sauraient tre
abords par la voie des mathmatiques, donc
surtout l ' thique ou la mtaphysique, ne devien-
nent objectifs que su r le terrain de b thologie,
'
est--d ire qu'ils deviennent relatifs et, en fin de
compte, subjectifs
et c est cette subjectivit q ui
-ne pousse l o elle est radicalement J
.egitime,
c
'
est--dire da ns la cration l i t traire
. t, . .
(
.
. }De 1898 191 8, Broch met en scne des repr-
sentants de l homme jet dans les temps mo-
dernes mais ,- ._
. i la fin d
une poque
. un mo-
ment de dg radation des valeurs, entre un sys-
tme de valeurs anciennes d j dpasses e t un
systme nouv eau, venir, qui ne s
est pas encore
vraiment constitu
. Il en rsulte pour lui un se n-
t iment de frustrauon et de soli tude qui, dans les
priodes de guerre (volume 3), devient du d-
sespoir
. C 'est ce stade que vivent les person-
nages-somnambules
. Dans des essais ultrieurs
consacrs la psychologie des masses, Broch
montrera comment ce sentiment de peur, de
frustration, se transforme en sentiment de culpa-
bilit qu exploiteront certains rgimes totalitai-
re s . M ais dans le roman, les personnages en sont
encore vivre de systmes de valeurs fragmen-
ts qu' i ls lvent au niv eau d 'absolus :
ils
incar-
nent la face obscure de ce q ue d'aucu ns, parlant
de la Vienne du dbut du XX'sicle, ont qualifi
d'apocalypse joyeuse B roch en fut ici dans
la dimension tragique que prend celle-ci pour
certaines dest ines individuelles . ( . , . )
-
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p g
L A M U S I Q U E D A N S L E X P O S I T IO N
V IE N N E - 1 88 3
so s
MPIDOU
SCHOENBERG PLUS
Service des A rchives
L)
Note sur la programmation
Dans
le
cadre de l'exposition interdisciplinaire
du Centre Georges Pompidou Vienne 1880-1938
L'IRCAM propose Schoenberg plus : il s'agit
de prsenter l'intgrale de la musique catalogue
pour voix, petites formations, choeur, et orchestre
de chambre interprte par divers ensembles et
solistes
. Schoenberg se trouve ainsi replac non
seulement dans la Trinit Viennoise, mais aussi
parmi ses contemporains, voire ses hritiers les
plus divers Vienne et dans l'Europe entire.
Ce programme propose en outre certaines oeuvres
de Schoenberg qui ne comportent pas de numros
d'opus, ainsi que des orchestrations ralises
par Schoenberg et Berg l'intention de la Socit
pour les excutions musicales prives .
Enfin la musique pour quatuor de Schoenberg, Berg
et d'autres compositeurs viennois est au programme
du festival de quatuors, parmi un ensemble
d'oeuvres trs vari.
L'clectisme de la programmation Schoenberg-Plus . ne rsulte en
aucune faon des contingences habituelles de la vie musicale, tels les
rpertoires figs des interprtes, l'homognit commode des effectifs
d'orchestre, ou encore la contemporanit ou la nationalit des
compositeurs
. Cette large perspective dpasse intentionnellement un lieu
unique qui est Vienne, et la priode restreinte de 1880 1938.
En fait, notre poque donne trop souvent l'impression de prfrer
le pass la cration contemporaine
; il est plus rassurant de dcouvrir
l'histoire de la culture au moyen d'coles, de mouvements, de
rvolutions et autres catgories bien tiquetes
. C'est ainsi que
Schoenberg et ses deux plus brillants lves, Berg et Webern
se trouvent rangs d'un bloc sur les tagres musicales
. Maintenant que
la primaut de la Trinit viennoise est enracine fermement dans
l'histoire de la culture germanique et occidentale, le moment n'est-il pas
venu, l'occasion de cette vaste vocation pluridisciplinaire de Vienne,
de revoir Schoenberg dans toute sa richesse et dans un plus vaste
contexte ? Ainsi, pour viter les soires monographiques, nos
programmes tentent-ils de montrer un Schoenberg plus complexe, voire
plus ambigu, que l'image rebattue du patriarche rvolutionnaire
guidant son peuple vers la terre promise.
Ces concerts nous rvleront divers paysages musicaux en relation avec
Schoenberg :
- pour rappeler la ralit et la nature de la vie musicale Berlin,
Munich, Strasbourg, Baden-Baden, Donaueschingen et Paris, des
oeuvres musicales de contemporains du jeune Schoenberg ponctueront le
programme prsent
-
7/25/2019 Ecole de Vienne
35/52
-
Vienne, la fois centre de tradition et inspiratrice des avant-gardes
dans tous les domaines, sera voque par des concerts consacrs la
Socit pour les excutions musicales prives et dans les
Cabaret-Abend .
Par ailleurs, dans le programme Paroles/Musique (17 mars), le
Pierrot lunaire et l'Ode Napolon Bonaparte ne seront pas situs dans
le courant Expressionniste allemand , mais dans la ligne des
mlodrames germaniques avec, la source, Georg Anton Benda, suivie
de Mozart, Schubert, Schumann, Liszt et Richard Strauss.
-
l'entourage immdiat des trois Viennois sera bien prsent
. Nous
entendrons en particulier Alexander Zemlinsky qui, sous-estim de son
vivant, est devenu de nos jours presque une mode ( Son temps
viendra disait Schoenberg en 1921), ainsi que Franz Schreker,
compositeur quant lui adul de son vivant et oubli depuis
. D'ailleurs
les carrires et la postrit de ces deux figures de la musique viennoise
et berlinoise d'avant-guerre nous rappellent avec force les prils
attachs aux courants de modes trop vite pouses et rpudies souvent
avec trop de lgret (Hindemith par exemple).
-
Les rapports complexes qu'entretenait Schoenberg avec tout ce qu'il
est convenu d'appeler le no-classique seront prsents en
juxtaposant le Quintette pour instruments vent avec des oeuvres trs
diffrentes, mais inscrites sous la mme tiquette, de Hindemith et
Stravinsky (10 avril)
. Le programme Schoenberg-Plus se terminera
le 4 mai par les trois Satires de Schoenberg qui sont la critique
violente et ironique du m uven nt no-classique.
C'est justement Stravinsky, le Modernsky baroquisant cibl dans une
des Satires de 1928, qui devient le reprsentant de choix de la
postrit schoenberguienne, en utilisant la technique srielle aprs la
mort de son illustre voisin ( Styles et Effectifs , 11 avril).
L'tendue de cette postrit - Berg et Webern, bien sr, mais aussi
Apostel, Dessau, Eisler, Gerhard, Jelinek, Krenek, Schulhoff, Zenk
jusqu' Donatoni, Goehr et Nono - tmoigne de la richesse et de la
varit des intentions et des ralisations du grand Viennois.
Grce une telle exposition pluridisciplinaire, les langages et les
recherches toujours en mutation d'Arnold Schoenberg retrouveront leurs
vritables quivalences dans les styles successifs et les dveloppements
quelquefois dconcertants de Gustav Klimt et d'Otto Wagner.
icholas Sno rnan
Edition d'un livre-programme SCHOENBERG - PLUS , avec l'ensemble
des concerts donns dans le cadre de l'exposition Vienne 1880-1938
et un texte de ALBERA, musicologue.
En vente dans les librairies du Centre et l'entre des salles de
concerts
-
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36/52
PASSE, IMPASSE ET MANQUE
Pierre Boulez
(
Extraits
.
.
La rencontre de l Ecole de Vienne nous montrait une attitude profondment motive, peu
soucieuse de ce qui se fait ou ne se fait pas ; s tant confronts avec leurs antcdents,
conscients de leurs prdcesseurs, ces trois compositeurs en avaient dduit une ligne de
conduite, un systme de pense, un langage, un mode d expression
. En ce sens, par rapport
la prcarit de ce que nous avions observ directement autour de nous, ils nous appor-
taient certainement la scurit, sans parler de la droiture et de l exigence ; ils nous donnaient
un exemple moral non moins que musical . C est certainement en quoi cet exemple a t
plus fort, et de loin, que tous les autres . Nourrir l instinct par la rflexion, trouver un langage
cohrent et adquat, ne pas craindre de rflchir la technique elle-mme du langage, de
penser la musique d une faon globale, d acqurir une vritable responsabilit vis--vis de
l histoire
: tout cela, ils nous l apportaient en prime.
Schnberg, tout spcialement, a engendr bien des
disciples qui n taient pas la hauteur de son gnie, et qui n ont propag qu un acad-
misme strile et vide dont la srie de douze sons favorisait l inertie proprement numrique.
De cette fameuse mthode, ne subsistait souvent qu un emploi mcanique rdhibitoire
. A u
lieu d analyser l oeuvre proprement dite, on se contentait d en faire un relev chiffr : ce qui
la fois n apprenait rien sur l oeuvre elle-mme, et rduisait la composition un certain
nombre d oprations arithmtiques . Alors il nous fallait nous dbrouiller nous-mmes avec
le clich naissant : Schnberg le Pre, Berg le Fils, Webern l Esprit . L image de cette Trinit
la source d une ineffable thologie tait infiniment sduisante
: comme tout clich, il conte-
nait une part de vrit
. Berg, souffrant, compatissant la misre de l
homme, exprimant sa
solidarit avec les pauvres et les rejets, le crateur de
ozzecket de
Lulu
Webern le pur,
l intransigeant, reculant les bornes de l imagination, dli des contingences misrables,
exprimant la transcendance de l esprit
. Schnberg par lequel tout a t cr, y compris le
Fils et l Esprit, celui qui dicte les nouvelles tables de la Loi . L image trinitaire persiste mais
elle a tendance se troubler, se dissoudre lorsqu on s en approche
. Berg n est certaine-
ment pas qu un instinctif sentimental ; son obsession des secrets et des chiffres, sa proccu-
pation constante de l invention formelle, de la formalisation littrale des architectures musi-
cales sont pousses un degrbeaucoup plus inquitant que chez ses deux contemporains.
Peut-tre des trois, est-ce lui le plus impliqu par les relations multiples et complexes entre
ide, forme, sens et expression : son symbolisme des chiffres, des lettres, des proportions,
des symtries rvle un besoin de crer une structure-objet sous-jacente au discours, et
insparable de lui
. Il semble estimer que les catgories du sensible et du mesurable ne sont
pas incompatibles, que la premire ne peut acqurir de solidit que si l autre l enserre
troitement
. Il a t fascinant de dcouvrir que le plus formaliste des trois tait le plus
sentimental et le plus accessible
: on trouve peu d exemples d un compositeur s astreignant
des concidences aussi minutieuses de structure et de pense
. En regard de celle-l, la
numrologie de Webern est beaucoup moins contraignante, et d une certaine faon, beau-
coup plus concrte
. Webern est non moins ingnu que calculateur
. Son effort rside dans
une simplification vidente de tous les lments constitutifs du langage
; lui aussi est obsd
par les symtries, mais ce sont des symtries immdiates, perceptibles dans l instant
. Quant
ses chiffres, ils concident directement avec les figures musicales qu ils assument
; ce ne sont
point des symboles, difficiles dchiffrer, sotriques, destins exister sur un plan autre,
ce sont des descriptions directes, car son criture rigoureuse vite la plupart du temps
ambigut et ambivalence
. D autre part, quelques exceptions prs, la forme est d une totale
limpidit, et dans les oeuvres vocales la musique se modle au plus prs du texte potique,
au moyen d allusions ou d illustrations directes . Bien loin d tre un abme d
intellectualit et
de spculation, la musique de Webern est avant tout nave, ingnue, dans le sens le plus
optimiste de ces termes
. Ce qui fait sa difficult d coute ? Premirement, cette ingnuit
: il
est interdit de s y perdre, et donc, il est difficile de s y trouver totalement
; musique exigeante
certes, non point tant par son intellect que par sa sensibilit qui refuse les scories et interdit
une approche distraite et approximative
-
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37/52
Il ne faut cesser de le
rpter
: Schnberg n est pas un romantique qui aurait mal tourn pour cause de dogma-
tisme ayant entran scheresse d esprit et de coeur
. C est un gnie au moins aussi impulsif
qu il est raisonneur
. D ailleurs ce soi-disant dogmatique se sent, avant tout, contraint par
l histoire
. Dans tous ses crits, et mme dans les bons mots que l on cite de lui, on sent cette
sorte de prdestination qui l a dsign, lui Schnberg, pour crire une telle musique un tel
moment
. Il fallait qu il y ait quelqu un pour le faire
: ce fut lui
. De fait, Schnberg est tout
entier accapar par sa tradition au point, il est vrai, d ignorer ou de mconnatre tout ce qui
ne vient pas directement d elle, ou tout ce qui en a dvi d une autre faon que celle qu il
comprend
. Il a montr peu d intrt pour Debussy, pas davantage pour le Stravinsky du
cre
ces musiques lui apparaissaient, sans nul doute, comme incompatibles avec l arbre
gnalogique dont il faisait partie, avec la tradition directe dont il se sentait l hritier
. C est le
revers de la mdaille
: autant Paris pouvait snober ces attards du romantisme, autant Vienne
ddaignait la mode et l exotisme
. On touche l au point de divergence le plus profond
: d un
ct, on prtendait tre rvolutionnaire, innover, briser avec le pass, tre dans le courant,
voire tre au courant, de l autre, on cultivait les anctres avec un soin jaloux, on expliquait
toute l histoire de la musique par un dterminisme en chane qui partait de la polyphonie
flamande pour aboutir la srie de douze sons
. Aucune rupture dans la succession mais, au
contraire, un enracinement profond dans une tradition qui justifiait, vrai dire, un tel
attachement.
Les trois Viennois revendiquent l hritage chacun leur manire, mais ils le revendiquent
avec autant de vhmence et de bonne foi
: abruptement pdagogique chez Schnberg,
navement enthousiaste chez Webern, adroitement ambigu chez Berg
. Il serait vain de
vouloir comprendre la dmarche de ces compositeurs si l on mconnaissait cette appropria-
tion du pass qui est part essentielle de leur gnie
. Mme si aujourd hui l on peut difficile-
ment accepter un dterminisme aussi circonscrit, il n en reste pas moins que leur exemple a
t d une force insouponne : ils nos ont appris savoir dduire
Il esr certain
que les Viennois n ont pas tout invent, que la forte insertion dans leur tradition les a
empchs de s ouvrir sur certains horizons parfois importants, parfois tout fait
secondaires , de regarder quelques-uns de leurs contemporains avec suffisamment d at-
tention
. Rien, toutefois, de vraiment fondamental ne leur a chapp, car leur rflexion sur le
langage musical allait infiniment plus loin que toutes les autres, sporadiques, peu cohren-
tes, et pour tout dire assez anecdotiques
. Bien sr, la srie de douze sons n
tait pas destine
rester le ftiche absolu, ni le tabou indestructible, ni mme, vrai dire, l outil indispensa-
ble
. Ce fut un passage, mais un passage essentiel . A vrai dire qu tait-elle cette srie de douze
sons, sinon un moyen lmentaire d organisation, tout fait insuffisant pour pouvoir prof-
rer l oeuvre, ni mme organiser l criture
. C tait une sauvegarde assez mince, et la faon
dont chacun des trois a employ cet outil minimum prouve bien qu il n tait prcisment
qu un premier degr du langage, et qu il fallait y ajouter bien d autres catgories plus
significatives pour arriver au stade suprieur de l criture
. Que fait Berg de la srie ? Il cre,
par drivation, des thmes, avec tout leur pouvoir d engendrement et de dveloppement.
Qu en fait Webern ? Il les divise en segments similaires, aux caractristiques trs simples, qui
serviront de base l univers mlodique comme l univers harmonique
. Qu en fait
Schnberg ? Il contrle la fois le matriau et la forme au moyen de sries privilgies
. J e
rsume grands traits leurs caractristiques
; c est pour signifier que la srie les
aids
constituer un langage spcifique, mais elle n tait qu un outil primaire
(-
.)
-
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C N A C G e o r g e s C M P I D O U
Service des A r
ives
PROGRAMME DES MANIFESTATIONS
Confrences tables rondes colloques Revue parle films etc
AUTOUR DE L EXPOSITION
VIENNE 1880- 1938
A u m om en t o nou s im p r im on s c e d o ss ie r d c em b r e 19 85 ) c e p r ogr a m m e est p r en d r e
sous rserves de modificat ions
-
7/25/2019 Ecole de Vienne
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CINMA
Salle GARANCE)
La programmation propose vise mettre l accent sur le lien originel
qui existe entre le cinma et l ex-capitale de l empire . A premire
vue, Vienne n est pas considreconme une des centres essentiels pour
la formation du cinma mondial
. Pourtant si 1 on considre que Fritz
Lang, Erich von Stoheim et Josef von Sternberg sont viennois, si on
s aperoit que les Hongrois Kertesz ( le futur Michael Curtiz), Korda
(qui joua un rle essentiel dans le cinma britannique), Fejos ( un
des cinastes les plus originaux et les plus mconnus) y ont ralis
quelques unes de leurs oeuvres majeures - au mme titre que les alle-
mands Max Ophhls et Robert Wiene - , 1 optique change radicalement
et Vienne devient alors un centre dont 1 activit est essentielle
dans le paysage europen d avant-guerre.
Nous prsenterons une slection des films de ces ralisateurs en essayant
d avoir recours aux meilleures copies possibles, dans leur format d
origine.
Par ailleurs, une large prsentation de la production des cinastes
viennois constamment demeurs dans leur ville natale permettra de d-
couvrir des talents sous-estims ou mal connus
; Gustav Ucicky, Geza
von Bolvary, Ernst Marischka, Willy Forst, sont quelques unes de ces
figures a priori peu imposantes mais dont la frquentation permet, au
dtour d un film, d heureuses surprises . C est tout un monde qui est
ici dcouvrir.
NSE
L exposition Vienne nous donne 1 occasion de prsenter pour la premire
fois en France la seule compagnie de danse contemporaine autrichienne, le
TANZTHEATER WIEN.
Cette compagnie fonde en octobre 1982 par deux danseurs, une chorgraphe
et un anthropologue prsentera dans la grande salle du 2 au 6 avril 1986
son spectacle WIEN, WIEN DU BIST ALLEIN.
Ce spectacle met en scne les clients du caf Freud, carrefour chorgra-
phique des nvroses, ballet de la psychologie, de l nigme de l me
-
7/25/2019 Ecole de Vienne
40/52
VIENNE
1880 1938
MANIFESTATIONS PONCTUELLES DU 5 2 2 6 986
TE HEURE
ESPACE INITI TIVE
MANIFESTATION
TARIFICATION
/2/86 15H
C
du Muse MNAM Films sur Gustave Klimt Billet en-
18H30
C
du Muse
MNAM
Films sur Van Gogh
Films sur Gustave Klimt - films sur Van Gogh
tre Muse
18H30
Grande Salle L Adhsion
Confrence
Lulu, mythe viennois par Dominique Jameux Adhrents
/2 15H C du Muse MNAM
Films sur Van Gogh Films sur Gustave Klimt
Billet en-
tre Muse
/2 15H C
. du Muse MNAM Films sur Van Gogh Films sur Gustave Klimt
2 15H C
. du Muse MNAM Films sur Van Gogh - Films sur Gustave Klimt
20H30
GARANCE
Projection de film dans le cadre de l'exposition Vienne sur invitation
20H30 Grande Salle IRCAM
Quatuor Alban Berg
40-55F
20H30 Grande Salle IRCAM Quatuor Alban Berg
40-55F
9/2 18H30 Grande Galerie IRCAM
Les Lieder
Billet expo
15H Cinma du Muse MNAM Naissance de l'expressionnisme
(films sur Kirschner, Rottluf,
Kokoschka,
Nolde, Pechstein)
Film sur Oscar Kokoscka
Films sur Arnold Schoenberg
Films sur Egon Schiele
Billet en-
tre Muse
18H30
Petite Salle MNAM
Confrence La dcouverte des dissonances par Werner Hofmann
e l
20H30 Grande Salle IRCAM Quatuor {ASAL