-
Page - 1 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
UE1- Biologie Cellulaire
Pr Hang-Korng Ea
Le 29/11/2019 à 15h30
Ronéotypeur / Ronéoficheur : Ombline de Buttet et Chloé Vilain
Cours n°5
Stress cellulaire et inflammation
Bonjour à tous, le professeur n’a pas relu la Ronéo.
Le cours fait le lien entre de nombreux autres cours notamment avec d’autres UE (UE5).
Le professeur a affirmé que ce qui tombait le jour des partiels était écrit sur ses diapos (petit Rappel de PACES).
Les informations essentielles reprises sur la fiche sont donc sur les diapositives, le cours est présent pour expliquer
les schémas.
Pas de piège le jour des partiels selon le professeur > encore une fois tout est dans les diapos.
Les diapositives sont les mêmes que l’année précédente.
-
Page - 2 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
Sommaire
Introduction
I. Autophagie
A. Présentation
B. Les inducteurs et senseurs métaboliques de l’autophagie
C. Le stress protéique et le stress du réticulum endoplasmique (RE)
II. L’inflammation
A. Aspect générale de l’inflammation
B. Signes cliniques et biologiques
1. signe cliniques
2. signes biologiques
III. Les agresseurs = « inducteurs » de l’inflammation
IV. Les détecteurs / senseurs du signal danger
A. Reconnaissances du signal danger
B. Les Toll-like Receptor
C. Mécanisme de transduction à la suite de la reconnaissance du signal > KFkB
D. Les Nod Like Receptor
E. Activation de l’interleukine 1β (IL-1β)
V. Médiateurs/effecteurs de l’inflammation
A. La réaction inflammatoire
1. Initiation
2. Amplification
3. Résolution/Réparation
B. Les facteurs lipidiques anti inflammatoire
VI. La thérapeutique
A. Régulation centrale et corticoïdes
B. Antihistaminique
C. AINS
D. Anti-cytokines inflammatoires
-
Page - 3 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
Introduction
Le stress cellulaire correspond à l’ensemble des évènements et conditions cellulaires et extra-cellulaires
qui mettent en jeu le fonctionnement normal (+++). Ce sont les conditions dans lesquelles la cellule se trouve en
« danger ». Le stress cellulaire peut être à l’origine de la mort cellulaire. Afin, d’éviter cette situation, il est
nécessaire pour la cellule de détecter le stress cellulaire via des senseurs ou récepteurs spécifiques (intra ou extra-
cellulaire). À la suite de cette détection, la cellule pourra s’adapter (ou pas) via diverses réponses cellulaires et
utiliser des mécanismes de régulation.
Le stress cellulaire peut avoir une origine externe à la cellule (=Environnemental) : Infectieuse
(microorganismes, bactéries, virus), Oxydative (acidose pathologique etc.), Traumatique (coups, lésion),
Particulaire (nanoparticules, pesticides), Microcristalline (accumulation de cristaux dans les tissus ou la cellule
elle-même, ex: hyperphosphatémie et cristaux calciques, goutte et cristaux d’urates) Irritante, chimique,
Rayonnantes (Ultraviolet et rayons solaires)
Le stress cellulaire peut aussi avoir une cause intracellulaire qui peut être : métabolique (ex: carence
nutritive), oxydative (cf. cours sur les radicaux libres), génétique (les mutations génétiques sont très souvent à
l’origine du stress cellulaire) ou liée au stress du réticulum endoplasmique (= certaines protéines peuvent être
mal repliées et induisent un stress au niveau de RE qui est ressenti par la cellule).
I- Autophagie
A. Présentation
L’autophagie est un mécanisme majeur permettant de faire face au stress cellulaire. Ce phénomène permet
à la cellule de dégrader ses propres composants cytosoliques (organites ou protéines, défectueux ou en excès) et
d’utiliser ses produits de dégradation pour la synthèse d’énergie, ou de nouveaux composés (utile lors des carences
nutritives). Ex : mitochondries dysfonctionnelles dégradées par mitophagie / dégradation des protéines pour
obtenir des acides aminés.
C’est un mécanisme de défense cellulaire très important dont le dysfonctionnement peut induire de
nombreuses pathologies (maladies inflammatoires, immunitaires, dégénératives, cancers).
Ex : au cours du vieillissement l’autophagie cellulaire diminue ce qui induit une augmentation de la quantité de
protéines mal formée et donc une augmentation du stress cellulaire et de extenso du risque de mort cellulaire.
L’autophagie est activée par la diminution de la quantité en AA, glucose, métabolites, énergie (situation
carentielle).
On distingue TROIS mécanismes dits autophagiques :
- La macro-autophagie qui est LE mécanisme majeur en
fréquence et en importance. Elle correspond à la dégradation des gros
composants cellulaires en suivant le schéma suivant : formation d’une
membrane en intra cellulaire) > formation d’un autophagosome (mb +
organites à dégrader) > fusion de l’autophagosome avec un lysosome ce
qui aboutit à la formation d’un autolysosome (protéase/enzyme +
organites le tout dans la mb) > dégradation du contenu .La formation des
autophagosomes est régulée par des protéines dites Atg (autophagy
related protein).
- La micro-autophagie qui permet la dégradation de petits
composants qui sont directement acheminés dans les lysosomes sans
passer par la formation d’un autophagosome.
-
Page - 4 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
- L’autophagie chaperon qui implique la fixation de protéines chaperonnes sur le substrat à dégrader afin
d’adresser le substrat au lysosome via le récepteur Lamp-2A.
Ces trois mécanismes aboutissent tous à la dégradation des produits contenus dans le
lysosome/autolysosome et la production d’AA, AG, d’Energie.
On peut mettre en évidence le phénomène d’autophagie soit par utilisation d’un microscope électronique
(on peut alors voir les vésicules d’autophagie) soit par mise en évidence des marqueurs spécifique de
l’autophagie par immunomarquage ou western blot.
Ex : des isoformes LC3B-I et LC3B-II, lorsque l’autophagie n’est pas activée, on observe surtout la présence
de LC3B-II et quand elle est activée on observe surtout LC3B-I
B. Les inducteurs et senseurs métaboliques de l’autophagie (+++)
Les inducteurs métaboliques de l’autophagie (=situations métaboliques à l’origine de stress cellulaire) sont les
suivants:
1. La déplétion énergétique (diminution ATP)
2. La déplétion des acides aminés
3. La carence en fer libre
4. L’excès d’ammonium
5. L’excès en AG saturés et insaturés
6. La diminution du ratio NADH/NAD+
7. La carence en acétyl-CoA
Le schéma n’est pas à connaitre par cœur, il faut
bien voir la complexité de la voie et juste connaitre
le signaux/inducteurs mentionnés plus haut et les
senseurs de ces signaux.
Leurs senseurs (ou capteur du stress cellulaire d’origine métabolique) sont les suivants :
1. Le plus « important » est la protéine nommée mTORC1 (= mechanistic target of rapamycin complex 1)
qui est un INHIBITEUR de l’autophagie (il inhibe ULK1) nb : la rapamycin est un antibiotique qui vient
inhiber MTOR ce qui induit l’autophagie.
2. La kinase AMPK (Adénosine monophosphate kinase) qui est le senseur « nutritif / énergétique ». Il est
activé quand la quantité d’ATP diminue (le professeur n’a pas parlé de la calmoduline kinase ni de la voie
MAP3K qui sont des activateurs de l’AMPK également). Elle stimule l’autophagie en inhibant MTORC1 et
en activant ULK1.
3. La kinase EIF2a (Eukaryotic translocation inhibition factor 2a kinase) qui est activée par des protéines
mal repliées et l’accumulation de ARNt libre. C’est un inducteur de l’autophagie.
4. Les sirtuines (se sont des histones désacétylases) qui sont activées par la diminution du rapport
NADH/NAD+
C. Le stress protéique et le stress du réticulum endoplasmique (RE)
En situation physiologique, les protéines bien repliées sont exportées et les protéines mal-repliées sont
dégradées par le protéasome. Néanmoins, dans certaines situations, le protéasome peut être « débordé » et on
observe alors dans la cellule, une accumulation de protéines défectueuses (mal-repliées) dans le cytosol. Face au
stress protéique et le stress du RE (il ne fonctionne plus correctement vu que les protéines sont mal-repliées) on
observe une réponse cellulaire dite UPR (= Unfolded Protein Response).
Cette situation est captée, détectée par trois senseurs (dits senseurs UPR +++) :
➔ PERK (PKR like ER kinase)
-
Page - 5 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
➔ ATF6, un facteur de transcription (Activating transcription factor 6)
➔ IREα et β (Inositol requiring transmembrane kinase) qui possède une activité RNase
Ces senseurs vont permettre à la cellule de mettre en place la réponse UPR qui par l’intermédiaire de différents
effecteurs (non détaillé à l’oral par le professeur) vont par exemple améliorer le contrôle qualité des protéines ou
activer l’autophagie pour dégrader ces protéines. Cette réponse peut éventuellement aboutit à l’apoptose si
l’accumulation n’arrive pas être endiguée. Le stress du RE est impliqué dans de nombreuses pathologies qui
touchent de nombreux tissus (à savoir la quasi-totalité des tissus cf. diapo 12).
II- L’inflammation
A. Aspect général de l’inflammation
En parallèle, de cette réponse cellulaire qui est autophagique, on observe aussi une réponse systémique, vis-à-
vis d’une agression qui se traduit par l’inflammation. L’inflammation ou réaction inflammatoire est un processus
physiologique de défense de l’organisme face à une agression tissulaire. Elle vise à éliminer ou isoler l’agresseur
(micro-organisme) et à permettre la réparation du tissu.
Il est nécessaire de bien comprendre qu’en général la réaction inflammatoire est bénéfique pour l’organisme.
En effet, quand elle est aiguë elle ne perdure pas et permet d’éliminer l’agent pathogène et de réparer le tissu. Si
l’inflammation se chronicise, elle devient délétère. En effet, on observe alors une modification du tissu environnant
qui « se fibrose » ce qui aboutit à une perte de fonction du tissu lésé.
Les étapes de la réaction inflammatoire sont :
1- L’initiation (phase vasculaire qui correspond à
l’activation des senseurs)
2- L’amplification (phase cellulaire avec activation des
effecteurs secondaires) et
3- La résolution/réparation OU chronicisation de
l’inflammation.
On observe au début de l’inflammation une réponse locale (à
savoir les signes cardinaux de l’inflammation) puis via des
médiateurs solubles une réponse systémique éventuelle (fièvre,
cachexie d’un point de vue clinique et d’un point de vu biologique
production de protéines de l’inflammation et inflammations
hépatiques.
B. Signes cliniques et biologiques
1. Les signes cliniques de l’inflammation +++
Les signes cliniques dits signes cardinaux de l’inflammation sont connus depuis 21 siècles (époque de Celsius)
On en distingue quatre : Rougeur + Chaleur + Tumeur + Douleur.
La rougeur et la chaleur sont dues à une vasodilatation (action des amines vasoactives et des histamines).
La tuméfaction est dû à un exsudat qui est responsable du gonflement local. La douleur est causée par différents
médiateurs de la douleur comme les bradykinines, la substance P, les prostaglandines (PGE2).7
-
Page - 6 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
III- Les agresseurs ou inducteurs de l’inflammation
Il existe des agresseurs exogènes : ils peuvent être microbiens, physiques, chimiques ou traumatiques et des
agresseurs endogènes ou « alarmines » qui sont des produits de dégradation cellulaire et tissulaires, de l’ADN
altérés, des cristaux …
La réaction inflammatoire peut être déclenchée par un dysfonctionnement du système immunitaire, une
mutation génétique, une maladie auto-inflammatoire, un cancer, une maladie dégénérative.
Ces agresseurs vont être détectés par des « senseurs » spécifiques.
Ex d’inflammation : plaie cutanée, goutte et cristaux d’urate, polyarthrite rhumatoïde, arthrite infectieuse …
IV- Les détecteurs / senseurs du signal danger
A. Reconnaissance du signal danger
Les cellules résidentes comme les macrophages, mastocytes ou les fibroblastes détectent les signaux de
dangers endogène et exogènes.
Les signaux de dangers exogènes sont repérés par les Récepteurs de surfaces aux motif pathogènes (les PPR)
auxquels appartient la famille des Toll Like Receptor (TLR). Ils reconnaissent des motifs bactériens communs,
fréquents. Les TLRs induisent la voie de signalisation NFkB.
Les signaux de danger endogènes sont détectés par les récepteurs intracellulaires appelés Nod Like Receptor
(NLR) qui activent par exemple la plateforme NLRP3/ASC/Cas1, un grand complexe protéique qui régule en
particulier la production d’IL-1b (l’interleukine 1b est très importante dans l’inflammation). Les NLRs peuvent
reconnaitre des antigènes des microbes intracellulaires.
Ex : des « cryopyrinopathies » qui est un groupe de maladie auto-inflammatoire à cause d’une mutation
activatrices de NLRP3. Les symptômes de cette maladie sont déclenchés par le froid.
B. Toll Like Receptor TLR = Capteur Extracellulaire
Les TLRs sont une famille de glycoprotéines transmembranaires qui comporte plusieurs membres (11 au total).
Ce sont des récepteurs cellulaires membranaires spécifiques. Ces récepteurs sont fonctionnels après activation par
un de leurs nombreux ligands microbiens, et se dimérisent alors sous forme d’homo ou hétérodimère. Leurs ligands
peuvent être des PAMPs ou des protéines endogènes microbiennes. Ils activent des voies cellulaires complexes
notamment la voie de NFkB via une protéine adaptatrice.
2. Aspect biologique/physiologique
Les inducteurs tels que les microbes, traumatismes, lésions,
agents chimiques etc. entraînent une lésion tissulaire =
signal de danger. Puis de senseurs détectent ce signal et
l’indiquent à des médiateurs qui sont à l’origine de la
réaction inflammatoire. Les médiateurs activent des
effecteurs qui permettront soit la résolution de la situation
lésionnelle (= fin du danger) soit la chronicisation de
l’inflammation (= persistance du danger avec perte
fonctionnelle).
-
Page - 7 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
C. Le facteur de transcription NF-κB
C’est un facteur de transcription qui fonctionne sous forme de dimère à partir d’une des 5 protéines suivantes: RelA
ou p65, Rel ou c-Rel, RelB, p50 et p52 (l’association la plus fréquente est p65 avec p50). Sa délétion chez l’animal
est létale du fait de son rôle majeur dans de multiples voies de signalisation. NFkB a une expression ubiquitaire
Exemple à connaître d’association :
-TLR3 reconnaît l’ARN double brin (qui
n’existe pas chez L’Homme)
-TLR4 reconnait les lipopolysaccharides
(LPS) composés principal des membrane
de la bactérie
-TLR9 reconnait les CpG de l’ADN
bactérien ce qui induit une voie cellulaire
spécifique
Voie d’activation de NFkB
1. Reconnaissance du signal « danger » par les
TLR qui se dimérisent et qui vont déclencher la voie
intracellulaire induite par MyD88 (+++) (protéine
intermédiaire)
Nb : NFkB peut être activé par d’autres stimuli que les
PAMPs via le TLR tels que : les DAMPs, des cytokines
inflammatoire, des ROS ou des UV.
2. NFkB est normalement séquestré dans le
cytoplasme sous forme inactive par des inhibiteurs les
IκB (IκBα, IκBβ, IκBɣ et IκBε).
Après la reconnaissance du signal -> activation d’une
kinase IKK (IκB kinase). Cette kinase contient 2 sous-
unités catalytiques et une sous-unité régulatrice
NEMO. Ainsi après le signal, MyD88 sépare l’IKK de
NEMO => IKK libre et IkB est ubiquitiné et dégradé
par le protéasome
3. Levé de l’inhibition de NFkB par IκB grâce
à la phosphorylation via IKK de IkB => activation de
NF-κB qui peut passer dans le noyau et activer les
gènes cibles.
NFkB régule de nombreux gènes : IL-1, IL-6, IL-12,
IL-18, TNF, COX etc…
Il entre dans la régulation du développement, la
communication intracellulaire, la réponse immunitaire
innée et adaptative, la réponse inflammatoire etc…
Il est impliqué dans des pathologies inflammatoires et
cancéreuses, l’athérosclérose ou encore le diabète.
-
Page - 8 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
D. Nod Like Receptor NLR = Capteur Intracellulaire
C’est une grande famille (22 membres) classée en 4 sous familles selon leur motif N-terminal. Leur structure
protéique est bien définie et suis la structure suivante :
Nb : La terminaison PYR ou CARD induit des fonctions
différentes
➢ L’une des utilités des NLRs est d’induire la production d’Interleukine 1 ( une cytokine pro inflammatoire).
En effet, le NLRP3 participe à la formation de l’inflammasome (une plateforme protéique qui permet la
synthèse d’IL-1).
➢ Sans activation, le NLRP3 est maintenu inactif, replié dans le cytosol le domaine NOD est alors « caché ».
➢ Lorsqu’un danger est reconnu par le domaine LRR, on observe un changement de conformation qui
« révèle » le domaine NOD.
➢ Cela va permet de faire une oligomérisation des NLRP3 via leurs domaines NOD respectifs. Ce qui
entraine un recrutement massif de la protéine ASC via les domaines PYR des NLRP3 qui reconnaissent les
domaines PYR de ASC.
➢ ASC possède également un domaine CARD qui permet de recruter des caspases1 qui sont capables de
s’autoactiver (via auto-clivage lorsqu’elles sont plusieurs procaspases). Les caspases1 activent ensuite les
pro-IL.
➢ Il existe plusieurs activateurs de NLRP3 (marqueurs microbiens, endogènes ou modifications ioniques)
- Un domaine NOD qui permet la formation de gros
complexes entre les NLRs par oligomérisations (les
NOD se lient les uns aux autres).
-Un domaine LRR permet de capter le signal danger
-Un domaine Variable comme PYR (Pyrin
recruitment domaine) qui permet l’activation de
protéines qui ont le domaine PYR. OU un domaine
CARD (CARD: caspase-recruitment domaine) qui
permet de recruter des caspases.
-
Page - 9 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
E. Activation de l’interleukine 1β (IL-1β)
L’IL-1β est une cytokine pro-inflammatoire dont la synthèse est permise par 2 signaux:
-Le premier signal permet de synthétiser de la pro-IL-1β en passant par la voie de NF-κB. Cette pro- IL-1β est
stockée dans le cytoplasme.
-Le second signal (baisse du potassium dans la cellule) va activer NLRP3 (senseur intracellulaire) qui forme un
complexe avec caspase 1 et ASC. L’activation de NRLP3 va activer la caspase 1 ce qui permet la maturation de la
pro-IL-1β en IL-1β.
Le professeur n’a cité que l’amiante, les microbes, les
cristaux d’urate, la baisse de l’ATP et la mauvaise
régulation du glucose comme activateurs de NLPR3.
Il existe une maladie autosomique dominante activée par le
froid liée à la mutation de NLPR3 appelée CAPS
syndrome. NLP3 y est suractivé et produit donc trop de
cryopyrine, un médiateur de l’inflammation. Elle se traduit
par : fièvre, urticaire, arthralgies, myalgies, céphalées,
frissons après exposition au froid.
Elle est traitée par de l’anti IL-1β.
V. Médiateurs/effecteurs de l’inflammation
A. La réaction inflammatoire
2 types :
• cellulaires : cellules résidentes et leucocytes circulants, cellules endothéliales, plaquettes.
• solubles : - cytokines pro/anti inflammatoires : IL-1b, TNFa, IL-10, TGFb
-facteurs de coagulation -Système du complément -Système contact
-Amines vasoactives (histamine, sérotonine)
- Facteurs lipidiques (AA, COX, LOX, PG, LT)
Les cytokines, amines vasoactives et facteurs lipidiques sont des cibles thérapeutiques qu’on inhibe par les antis
inflammatoires. Le professeur donne l’exemple de l’aspirine qui inhibe COX.
1. Initiation :
Les cellules résidentes produisent des chimiokines, celles-ci forment un gradient dans le tissu concerné ce qui
permet la diapédèse leucocytaire. Elles produisent de plus de l’histamine et de la sérotonine (qui active les
plaquettes) qui permettent une vasodilatation du vaisseau.
Cette vasodilatation entraine une diminution du débit sanguin, un écartement des jonctions qui entraine un exsudat
plasmatique et provoque le gonflement, ainsi que la sensation de chaleur. On observe en quelques minutes une
congestion qui se traduit par une rougeur et des douleurs à l’endroit de l’inflammation.
-
Page - 10 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
2. Amplification
phénomène d’inflammation par la
libération de médiateurs pré formés
(stockés dans des granulations), et des
médiateurs néoformés. Ils permettent
ainsi d’attirer de nouvelles cellules par
chimiotactisme, et d’augmenter l’effet
vasoactif.
A partir des phospholipides
membranaires, on peut produire des
médiateurs lipidiques. Ceux-ci peuvent
être des facteurs inflammatoires ou anti
inflammatoires, généralement les facteurs
anti inflammatoires sont produits peu
après les facteurs inflammatoires. S’ils ne
sont pas activés, on assiste à une
chronicisation de l’inflammation,
délétère pour les tissus.
On assiste ainsi à une amplification du
phénomène d’inflammation par la
libération de médiateurs pré formés
(stockés dans des granulations), et des
médiateurs néoformés. Ils permettent
ainsi d’attirer de nouvelles cellules par
chimiotactisme, et d’augmenter l’effet
vasoactif.
-
Page - 11 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
Les cytokines produites par les cellules
résidentes permettent une amplification
en stimulant de manière locale et à
distance les cellules inflammatoires. Elles
ont une action à la fois paracrine et
autocrine.
Outre leur action d’amplification les
cytokines inflammatoires telles que TNF
α, IL1b ou IL-6 ont des actions sur divers
organes :
-Le système nerveux avec la fièvre,
l’anorexie, la cachexie, l’amaigrissement.
-Le foie avec la production de la CRP,
protéine de l’inflammation.
-les leucocytes avec la production
d’effecteurs toxiques.
Une fois la cellule (PNN, macrophages, …) activée par les
divers médiateurs inflammatoires, elle aura plusieurs actions :
• Destruction par libération des contenus des granules
• Nettoyage et élimination par phagocytose
• Lyse par les radicaux libres qui dépend de l’O2
• Lyse indépendante de l’O2, avec protéines cationiques,
protéases, enzymes cationiques
• Mécanisme de nétose des PNN qui éjectent leur ADN
associé à des protéines et forment des « filets » autour
des bactéries. Ceux-ci leurs sont toxiques grâce à des
protéases.
-
Page - 12 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
3. Résolution/réparation
Elle correspond à l’arrêt de l’inflammation et est sous la dépendance de nombreux facteurs :
• Cellulaires : apoptose et arrêt de l’influx des PNN, les macrophages inflammatoires sont remplacés par
des macrophages qui synthétisent des cytokines anti inflammatoires.
• Solubles avec la production de facteurs anti inflammatoires : TGFb, IL-10, IFNɣ, ROS, RNI
• Lipidiques ; lipoxines, résolvines, protectines
Si l’inflammation persiste malgré tout on passe d’une inflammation aiguë à une inflammation chronique.
En cas de nécrose, à l’inverse de l’apoptose, les macrophages continuent alors à synthétiser des cytokines
inflammatoires : TNF, IL-1b, IL-8
Le tableau ci-contre n’est pas à apprendre il faut comprendre que les processus anti inflammatoires impliquent de
nombreux gènes
B. Facteurs lipidiques anti inflammatoires
L’expérience de 2001 : on crée une cavité sur le dos d’un animal (rongeur) qui mime une articulation, on injecte
des stimuli inflammatoires, on observe ensuite un influx de neutrophiles, de prostaglandines et de leucotriènes,
molécules de l’inflammation. Peu après on observe une forte augmentation de la lipoxine A4, facteur lipidique, son
augmentation est concomitante avec la diminution des molécules inflammatoires citées précédemment.
2ème expérience : sur une infection pulmonaire, traitée par résolvine E1, on observe une disparition progressive de
l’inflammation. La résolvine fait diminuer à la fois les éosinophiles, les macrophages, les lymphocytes de manière
très rapide. Elle fait diminuer les cytokines et interleukines inflammatoires et on observe une augmentation des
cytokines anti inflammatoires.
On déduit des expériences précédentes que lipoxine et résolvine sont des molécules anti inflammatoires.
A partir de l’acide arachidonique, en fonction des enzymes, on peut donc produire des lipoxines (anti
inflammatoires) ou des leucotriènes (pro inflammatoires). La résolvine (anti inflammatoires) est issue d’un autre
acide. (cf schéma ci-contre).
Les facteurs lipidiques anti
inflammatoires (lipoxines, résolvines,
protectines) vont se fixer sur des
récepteurs à 7 domaines
transmembranaires, ils empêchent
-
Page - 13 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
notamment la migration des neutrophiles et permettent de diminuer la prolifération des cellules endothéliales.
Ils diminuent de plus la transformation des
monocytes en macrophages.
V. La thérapeutique
A. Régulation centrale et corticoïdes
L’inflammation est de plus régulée par un mécanisme central, via par l’axe hypothalamo- hypophysaire, et la
synthèse de glucocorticoïdes par les corticosurrénales. Ceux-ci sont de puissants antis inflammatoires. Ils
inhibent notamment IL-1 et IL-6, produisent des médiateurs lipidiques antis inflammatoires, diminuent la
perméabilité vasculaire, la synthèse de NO et la synthèse des protéases.
On a longtemps utilisé les corticoïdes de
synthèse (meilleurs que les
glucocorticoïdes naturels car on contrôle
mieux leur activité) comme remèdes
contre des maladies telles que la
polyarthrite rhumatoïde.
Cependant ils ont de nombreux effets
secondaires tels que diabète sucré, prise
de poids, catabolisme du muscle, HTA,
perte osseuse avec ostéoporose, fragilité
cutanée, problème de cicatrisation,
cataracte, problèmes digestifs.
B. Anti histaminiques
Ils inhibent la dégranulation des cellules qui produisent l’histamine et suppriment donc son action vasoactive.
C. AINS (aspirine, ibuprofène, indométacine)
Ils inhibent la formation des COX à partir de l’acide arachidonique et par conséquent les prostaglandines
qu’elles activent physiologiquement. Ils ont une action anti pyrétique, antalgique, anti inflammatoires.
Les AINS entrainent aussi des effets secondaires à connaitre : ulcères digestifs, insuffisances rénales, réaction
allergie cutanée.
D. Anti-cytokines inflammatoires
On utilise des cytokines antagonistes, des récepteurs solubles, des anticorps anti-cytokines afin que celles-ci ne
puissent pas accéder à leur récepteur membranaire. Ces antagonistes sont : anti TNFa, anti IL-6.
Il existe désormais des antis inflammatoires spécifiques de chaque cytokine ce qui permet un traitement très ciblé,
ils ont révolutionné la prise en charge des maladies inflammatoires.
-
Page - 14 - sur 14 Ronéo 10 UE1 Biologie cellulaire cours n°5
En cas d’infection préalable, par exemple au bacille de la tuberculose, mycobactérie qui une fois dans l’organisme
provoque un granulome, c’est-à-dire qu’elle est entourée de cellules de l’immunité qui empêchent la présence de
symptômes, il faut faire attention à la prescription d’immunosuppresseurs.
En effet ici avec des anti TNF qui diminuent le système immunitaire on peut voir le bacille de la tuberculose se
réactiver avec des symptômes.
Toujours vérifier les infections latentes avant de donner ce genre de traitements.
Dédicaces :
Aux Doctorettes qui se reconnaitront,
Aux Bobées et leur style subtil
La bise au groupe Lait Pet D’œufs (tjrs quali)
A PéPé et GaBiTe Aldana
Petite pensée à José et les garçons à table
Bon courage les frr si vous avez des questions hésitez pas !
Askip la p2 c’est de l’eau, c’est pour ça que t’es à la première Ronéo (bv par ailleurs)
Si t’en as marre penses au ski