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UNIVERSITE LUMIERE LYON 2
UFR Temps et Territoires
MÉMOIRE DE 1ère ANNÉE
ANNEE 2018-2019
LA CÉRAMIQUE ROMAINE DE SAINTE-COLOMBE, LE BOURG
(RHÔNE, FOUILLES 2017) : ÉTUDE PLURIDISCIPLINAIRE DU
MOBILIER DE LA CITERNE DE LA PIÈCE J10
MASTER ARCHÉOLOGIE, SCIENCES POUR L’ARCHÉOLOGIE
SPÉCIALITÉ CÉRAMOLOGIE GALLO-ROMAINE
Présenté par Chloé Landrieux
Sous la direction de Cécile Batigne-Vallet : chercheur en céramologie (UMR 5138)
Tuteurs scientifiques : Amaury Gilles : céramologue à Archeodunum
Sabine Fourrier : chercheur au laboratoire HiSoMA
Remerciements
Je tiens à remercier C. Batigne Vallet, A. Gilles et S. Fourrier pour m’avoir
accompagnée et conseillée tout au long de ce mémoire.
Merci également à B. Clément pour m’avoir permis d’étudier ce lot de céramiques inédit
et pour m’avoir communiquée les informations liées à la fouille de Sainte-Colombe, le Bourg
mais également des Petits Jardins.
Je remercie également A. Gilles de m’avoir formée et permis de l’assister lors d’un stage
d’étude de la céramique de Sainte-Colombe au mois d’août 2018.
Je tiens également à remercier C. Brun qui a pris le temps de me former et de me faire
participer à des études céramologiques lors de l’année universitaire 2017-2018.
Merci au LabEx Intelligence des Mondes Urbains de m’avoir permis de bénéficier d’une
bourse de recherche pour la réalisation de ce mémoire et pour la confiance placée en mon
travail.
Je remercie également le Laboratoire ArAr pour m’avoir permis de travailler dans leurs
locaux et d’accéder à la bibliothèque.
Ce sujet m’a permis d’échanger avec des chercheurs, des céramologues et des
archéologues issus du CNRS et de l’archéologie préventive. Ces contacts m’ont permis de
mieux comprendre l’organisation de la recherche archéologique aujourd’hui.
Table des matières
Remerciements ................................................................................................................................... 2
Table des matières .............................................................................................................................. 4
I : Cadre de l’étude .............................................................................................................................. 7
I - 1 : Cadre historique et géographique .......................................................................................... 7
I – 2 : La fouille de Sainte-Colombe, Les Petits Jardins (2016) ...................................................... 13
I – 3 : La fouille de Sainte-Colombe, Le Bourg (2017) ................................................................... 15
II : Contexte scientifique .................................................................................................................... 23
II – 1 : Historique des recherches en céramologie ........................................................................ 23
II – 2 : Historique des recherches à Vienne ................................................................................... 24
II – 3 : Les ateliers de potiers viennois .......................................................................................... 26
III : Un point de méthodologie .......................................................................................................... 36
III – 1 : Méthodologie de l’étude ................................................................................................... 36
III – 2 : La réalisation d’une céramique ......................................................................................... 37
III – 3 : Catégories techniques ....................................................................................................... 42
III – 4 : Les formes des céramiques ............................................................................................... 58
IV : Les céramiques dans leurs contextes d’utilisation ...................................................................... 60
IV – 1 : Présentation des céramiques par fonction ....................................................................... 60
IV – 2 : Les céramiques dans leurs lieux d’utilisation .................................................................... 66
V : Étude du comblement céramique de la citerne F61208 .............................................................. 67
V – 1 : La citerne F61208 ............................................................................................................... 67
V – 2 : Présentation générale du mobilier ..................................................................................... 69
V – 3 : Présentation du mobilier par catégories techniques ......................................................... 73
V – 4 : Datation .............................................................................................................................. 86
V – 5 : Ce que nous apprend ce lot de céramiques ....................................................................... 88
VI : Comparaison avec d’autres ensembles....................................................................................... 92
VI – 1 : La rue Laurent Florentin, Vienne ....................................................................................... 92
VI – 2 : 4 place de Fourvière, Lyon ................................................................................................ 95
Conclusion ....................................................................................................................................... 104
Abréviations utilisées ...................................................................................................................... 106
Table des illustrations...................................................................................................................... 107
Bibliographie ................................................................................................................................... 109
Planches........................................................................................................................................... 120
Inventaire ........................................................................................................................................ 128
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Introduction
Ce mémoire porte sur l’étude du comblement céramique d’une citerne dans un quartier
périphérique de la Vienna romaine (Isère) récemment découvert. Cette fouille réalisée par la
société d’archéologie préventive Archeodunum s’est déroulée sur la commune de Sainte-
Colombe (Rhône) d’avril 2017 à janvier 2018. Sainte-Colombe et Saint-Romain-en-Gal sont
les deux communes en rive droite du Rhône qui constituaient les quartiers péri-urbains de la
Vienne antique. Ils étaient reliés à la ville par deux ponts (Brissaud 2018).
La fouille de Sainte-Colombe a été réalisée avant la construction d’immeubles et de
parkings sur une parcelle de 7 000 m². Les découvertes ont été particulièrement riches et bien
conservées grâce, notamment, à un incendie en 69 apr. J.-C. Ce dernier a valu à ce quartier du
Haut-Empire le surnom de « petite Pompéi viennoise ». En effet, en fuyant l’incendie, les
occupants ont laissé tous leurs biens derrière eux, permettant de fixer un instantané de la vie de
ce quartier. C’est une des rares fouilles qui permette d’apporter des informations précises sur
les modes de vie des classes moyennes de la population installée dans les grandes villes
romaines.
Ce mémoire a bénéficié d’une bourse de recherche du LabEx IMU – Intelligence des
Mondes Urbains qui participe à faire de la Métropole Lyon – Saint-Étienne un lieu de recherche
sur la ville et l’urbain en France et en Europe1. Le LabEx encourage la pluralité scientifique
favorisant les liens entre les différents acteurs du monde scientifique et évitant ainsi le
cloisonnement de la recherche. En ce sens, ce mémoire est encadré par des personnes
appartenant à des institutions différentes : Amaury Gilles (Société d’archéologie préventive
Archeodunum), Sabine Fourrier (laboratoire HISoMA) et Cécile Batigne-Vallet (laboratoire
ArAr) ; tous trois spécialistes en céramologie mais avec des regards différents et
complémentaires.
La céramologie est une discipline qui consiste à étudier les restes de poterie. Elle
embrasse toutes les périodes du Néolithique à nos jours. Les tessons de céramiques sont
particulièrement abondants sur les sites archéologiques. En effet, le faible coût de l’argile et la
simplicité du processus de fabrication en font un matériau très employé. L’argile est utilisée
1 http://imu.universite-lyon.fr/qui-sommes-nous/projet/
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pour réaliser des contenants pour le transport (amphores) ou pour la conservation (dolia, pots
de stockage…), de la vaisselle de cuisson (pots à cuire, marmites, plats…) ou encore pour la
présentation et la consommation des aliments (assiettes, gobelets, bols…). On trouve également
d’autres objets en argile qui ne sont pas liés à l’alimentation mais qui relèvent de
l’instrumentum2 (comme les lampes et les brûle-parfums notamment) ou de l’architecture (c’est
le cas des briques et des tuiles par exemple).
Dans ce mémoire de céramologie, nous adoptons une démarche pluridisciplinaire avec
différents objectifs. Tout d’abord, il s’agit d’aider à dater les différentes phases identifiées lors
de la fouille de Sainte-Colombe, le Bourg. Les premiers éléments observés sur le site semblent
indiquer l’abandon de la citerne que nous étudions dans le troisième quart du IIème siècle apr.
J.-C. L’étude du comblement de cet équipement hydraulique permettra de préciser la datation
de l’abandon de cet état. La fin du IIème siècle apr. J.-C. est une phase qui est mal cernée à
Vienne notamment en raison du peu de lots cohérents retrouvés pour cette période. Notre étude
contribuera donc à une meilleure connaissance de cette phase chronologique. Elle cherchera
également à apporter un éclairage sur les modes de vies des habitants de ce quartier de Sainte-
Colombe. Quelles informations les céramiques apportent-elles sur les statuts socio-
économiques de ces habitants ? La céramique permet également d’aborder la question des
habitudes alimentaires. Quels plats étaient consommés ? Comment les préparait-on ? Quels
ingrédients étaient utilisés ? Ces questions sont également liées au commerce. Est-ce que les
ingrédients et les récipients utilisés étaient importés ou locaux ? On peut également se demander
comment s’insère notre lot d’étude dans les contextes de production et de consommation
locaux. Est-ce que ce lot est cohérent avec les autres ensembles retrouvés à proximité de Sainte-
Colombe ? Une catégorie céramique est-elle surreprésentée ou sous-représentée ?
Pour tenter de répondre à ces différentes questions nous définirons dans un premier
temps le cadre de notre étude en rappelant brièvement l’histoire de la colonie romaine de
Vienne. Nous présenterons également la fouille de Sainte-Colombe, le Bourg ainsi que celle
des Petits Jardins à proximité. Nous établirons ensuite le contexte scientifique de cette étude en
faisant un bref historique des recherches en céramologie puis, plus particulièrement dans
l’agglomération viennoise. On présentera ensuite les ateliers de potiers antiques identifiés à
Vienne. Dans une troisième partie nous définirons la méthode utilisée pour cette étude. On
2 La définition de l’instrumentum ou « petits objets » n’est pas complètement définie. Il s’agit, en réalité, des objets
fonctionnels qui ne sont pas étudiés par des spécialistes d’une catégorie de mobilier comme les céramologues ou
les numismates. Ainsi, l’instrumentum regroupe un large panel de mobilier appartenant à des catégories
fonctionnelles bien différentes (Feugère 2018, p. 9)
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rappellera les différentes étapes intervenant dans la réalisation d’une céramique ainsi que les
catégories techniques identifiées dans notre corpus d’étude. On s’intéressera ensuite aux
céramiques dans leurs contextes d’utilisation à travers leurs fonctions et leurs lieux d’utilisation.
Enfin, nous rentrerons dans le cœur de notre étude. Après un rappel du contexte de découverte
de notre lot de céramiques, on présentera notre corpus par catégories techniques. Nous
synthétiserons les éléments présentés pour proposer une hypothèse de datation pour le
comblement de la citerne étudiée. On verra également ce que nous apprend ce lot sur les modes
de vie des occupants de ce quartier péri-urbain de Vienna. Enfin, nous terminerons notre étude
par des comparaisons entre notre lot et deux ensembles contemporains viennois et lyonnais.
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I : Cadre de l’étude
I - 1 : Cadre historique et géographique
Figure 1 : Localisation de Vienne - © Clément 2019, p. 18
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Vienne se situe dans la vallée du Rhône, dans le département de l’Isère, au confluent du
Rhône et de la rivière de la Gère. La ville est cloisonnée par cinq collines offrant une protection
naturelle : le mont Arnaud (295 m), le mont Salomon (274 m), la colline de Sainte-Blandine
(276 m), la colline de Saint-Just (290 m) et la colline de Pipet (245 m).
Vienne bénéficie d’une position géographique intéressante. La ville se situe le long du
Rhône, voie privilégiée pour rejoindre la mer, acheminer des marchandises et vice versa. Elle
se situe également au croisement de plusieurs routes importantes menant vers le Rhône, les
Alpes et le Massif-Central. Le site est également riche en eau et en minerai et son ensoleillement
permet la culture de la vigne (Bravard 2013, p. 41). Ainsi, Vienne présente de nombreux
avantages expliquant la présence d’implantations humaines. Les archéologues ont retrouvé des
traces d’habitations remontant au Néolithique moyen.
I – 1 – 1 : Vienne gauloise
Les premiers vestiges d’une occupation pérenne de la ville remontent au Ve siècle av.
J.-C. (Durand 2000, p. 191). À ce moment-là, le Rhône occupait toutes les terres alluviales et
de nombreux bras du fleuve rendaient les berges instables. La commune de Saint-Romain-en-
Gal est alors enserrée par un bras du fleuve rendant cette zone inhabitable. Les premières
installations pérennes se localisent donc sur des zones en hauteur à l’abri des crues du Rhône.
En rive gauche, ces premières habitations se placent sur un promontoire dominant le fleuve de
près de 15 mètres entre le confluent du Rhône et de la Gère au nord, et celui du Rhône et du
ruisseau Saint-Marcel au sud. En rive droite, elles se placent sur la terrasse glaciaire de Sainte-
Colombe (Le Bot-Helly 2002, p. 103).
Mais selon A. Pelletier, « l’histoire véritable de Vienne commence un peu plus tard avec
l’arrivée du peuple gaulois des Allobroges » (Pelletier 2001, p. 10). Ce peuple gaulois avait un
territoire qui s’étendait sur notre actuelle Savoie jusqu’au nord de l’Isère. Ils choisirent Vienne
au IIIe siècle av. J.-C. comme chef-lieu de leur cité. Les premières traces de cet habitat allobroge
ont été retrouvées lors d’une fouille aux numéros 25-31 de la rue de Bourgogne. Les traces
s’étendaient sur 9 m² et ont été datées de la fin du IIIe siècle av. J.-C. Les Allobroges étaient
alors déjà en contact avec la culture méditerranéenne comme le montre les objets luxueux
importés d’Italie retrouvés à Vienne.
Au IIe siècle av. J.-C. le niveau du Rhône a baissé permettant à l’agglomération gauloise
de se développer sur les bords du fleuve autrefois inondés. Le lit du Rhône a suffisamment
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réduit pour permettre un passage à gué au pied du Mont Salomon (Durand 2000, p. 194). À cet
endroit, on a retrouvé dans le fleuve des éléments d’une table à découper en fer décorée de têtes
de bovidés. Un port devait exister soit au confluent du Rhône et de la Gère, soit au confluent
du Rhône et du ruisseau Saint-Marcel (Pelletier 2001, p. 10).
Pour les Romains, Vienne se situe en Gaule Transalpine3. Ce territoire est intéressant
pour eux d’un point de vue stratégique. En effet, au IIe siècle av. J.-C., Rome avait déjà le
contrôle d’une partie du territoire ibérique et il était donc important de pouvoir relier le nord de
l’Italie avec l’Espagne.
Les premières interventions romaines en Gaule Transalpine se font d’ailleurs sous
l’impulsion de Marseille qui appela Rome à l’aide en 181 et 154 av. J.-C. pour les aider à lutter
contre des pirates Salyens. En 125 av. J.-C. Rome attaqua l’oppidum d’Entremont, le chef-lieu
des Salyens. Leur roi Toutomotulus, en fuite, trouva refuge chez les Allobroges qui refusèrent
de le livrer aux Romains. Une bataille s’engagea alors avec l’armée romaine au confluent du
Rhône et de la Sorgue, près de l’oppidum de Vindalium. Cette première bataille fut un échec
pour les Allobroges. Le 8 août de la même année, ils vinrent en aide aux Arvernes dirigés par
Bituit lors d’une bataille contre l’armée romaine au confluent du Rhône et de l’Isère. Là encore,
l’armée romaine l’emporta. À partir de ce moment-là, le territoire allobroge fut soumis à Rome
et intégré à la nouvelle province de Narbonnaise quelques années plus tard.
Les Allobroges se soumirent sans heurts jusqu’en 69 av. J.-C. Puis, lassés des lourds
impôts réclamés par le gouverneur de la Gaule Marcus Fonteius, ils envoyèrent une délégation
à Rome avec à sa tête l'Allobroge Indutiomarus en 69 (Gérard 2016, p. 33). Un procès est alors
engagé contre le gouverneur. On ne connaît pas l’issue de ce procès mais il est fort probable
que les Gaulois aient perdu. Dion Cassius (XXXVII, 47, 3 ; 48, 1-2) explique que les
Allobroges, fatigués de ne pas être entendus, se soulevèrent à la suite du procès avec à leur tête
le chef gaulois Catugnat. Ils seront matés par l’armée romaine en 61 av. J.-C (Gérard 2016, p.
33).
3 Nom précédent celui de Gaule Narbonnaise donné au IIe siècle av. J.-C.
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I - 1 - 2 : Vienne romaine
Figure 2 : Plan général de Vienne à la fin du IIème s. apr. J.-C. - © A. Le Bot-Helly / C. Marcellin
1 : site archéologique de Saint-Romain-en-Gal, 2 : thermes du Palais du Miroir, 3 : maison d’Amour et Pan, 4 : enceinte, 5 :
forum et temple de Rome et d’Auguste, 6 : théâtre, 7 : sanctuaire de Pipet, 8 : odéon, 9 : entrepôts, 10 : maisons des Nymphéas,
11 : fanum, 12 : cirque, 13 : aqueducs, 14 : stade.
À la suite de ces épisodes de rebellions écrasés par Rome, les Allobroges restèrent
fidèles à leurs envahisseurs. Plusieurs signes montrent leur volonté de s’intégrer à la société
romaine : le culte de Mars se développe et plus d’un habitant sur deux porte les tria nomina par
exemple.
Concernant le statut juridique de Vienne, on sait que dans les premiers temps qui
suivirent la conquête, la ville va avoir le statut de cité stipendiaire. Elle n'est pas romaine mais
dirigée par un gouverneur et soumise à un tribut. Plusieurs hypothèses ont été avancées
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concernant l’évolution du statut de la cité. On sait grâce à la Table Claudienne4 qu’au moment
du discours de Claude en 48 apr. J.-C. « Vienne avait reçu tous les droits pouvant être accordés
à une cité romaine » (solidum ciuitatis romanae beneficium) (Helly 2013, p. 126). Mais, on ne
sait pas exactement s’il s’agit du droit romain ou du droit italique. Selon B. Helly, un séisme se
produisit à Vienne à la fin du règne de Tibère ou au tout début du règne de Caligula. Cet
évènement aurait engendré des destructions importantes et fait changer le statut de la ville. C’est
l’empereur Caligula, sans doute, qui aurait accordé le droit italique à Vienne. Ce nouveau statut
permet un abaissement de l’impôt payé à Rome par la colonie. Cette baisse d’impôt aurait
permis aux Viennois de reconstruire rapidement la ville et expliquerait l’évocation par Claude
de la richesse de l’architecture viennoise dans son discours de 48 apr. J.-C.
On peut supposer que les premiers monuments romains sont construits à Vienne peu de
temps après la conquête du territoire allobroge par Rome en 125 av. J.-C. (Ibid.). Mais aucun
vestige archéologique n’a pu être repéré. Il faut attendre la période augustéenne pour voir
véritablement apparaître des monuments romains. Au début du Ier siècle apr. J.-C., Vienne fut
circonscrite d’une enceinte de plus de sept kilomètres de long. Assez rapidement, la ville va se
développer hors de cette dernière. Elle s’étend tout d’abord vers le sud, le long de la berge, dès
la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. Un cirque et de grands entrepôts (horreae) sont
installés. Dans la deuxième moitié du Ier siècle apr. J.-C., la baisse du niveau du Rhône permet
l’investissement de la rive droite occupée actuellement par les communes de Saint-Romain-en-
Gal et Sainte-Colombe. La menace des crues était cependant toujours présente comme le montre
l’aménagement de vides sanitaires ou d’importants remblais sous les bâtiments.
Le caractère urbain des aménagements de la rive droite ne laisse aucun doute sur son
lien avec la rive gauche. On peut alors se demander de quelle manière la rive gauche et la rive
droite étaient reliées. Cette question a fait l’objet d’un important travail de L. Brissaud en 2018
(Brissaud 2018). L’auteur cherche à vérifier une hypothèse du XVIIIème siècle mentionnant
trois ponts permettant de relier les deux rives. Seuls deux des ponts évoqués ont une origine
antique assurée. Le premier est situé au nord de la ville, dans le prolongement de la rue du
Portique (actuelle rue de la Chantrerie) en rive droite et débouche en rive gauche directement
4 La Table Claudienne est une plaque de bronze reproduisant le discours de l’empereur Claude devant le Sénat
romain en 48 apr. J.-C. Il rapporte une demande des Gaulois souhaitant obtenir les mêmes droits que les citoyens
romains. Seule la partie basse du discours a été retrouvée à Lyon, dans le quartier de la Croix-Rousse. La Table
Claudienne est aujourd’hui conservée au musée gallo-romain de Lyon (Lugdunum).
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sur le compendium qui reliait Vienne à Lyon5. Les éléments retrouvés dans le Rhône font penser
à un pont en bois avec des culées et des piles éventuellement en pierre. Le deuxième pont
identifié est situé au sud, à l’extérieur de l’enceinte de la ville. Il se positionne en rive droite au
débouché de l’actuel chemin du Cimetière à Sainte-Colombe et en rive gauche il permettait de
rejoindre une large rue antique dallée desservant d’autres rues menant aux grands entrepôts du
sud de la ville. L’écartement des piles semble indiquer qu’il s’agit d’un pont à tablier en bois
(Billaud 2015).
À la fin du IIIe et au IVe siècle apr. J.-C., la ville perd de l’importance. O. Leblanc et H.
Savay-Guerraz estiment l’abandon du quartier de Saint-Romain-en-Gal entre le milieu du
IIIème siècle et le milieu du IVème siècle apr. J.-C. (Leblanc, Savay-Guerraz 1996). Selon B.
Helly la population de Vienne a chuté de 25 000 à 5 000 habitants entre 250 et 350 apr. J.-C.
(Helly 2013, p. 147). Au cours de cette période on constate un repli de nombreuses villes en
Gaule Narbonnaise (Heijmans 2011, p. 271). Les bâtiments font rapidement office de carrières
de pierres. De plus en plus d’édifices religieux sont construits venant prendre le relais des
institutions civiles.
5 Pour plus d’informations sur les voies passant par Vienne voir : Faure-Brac O. 2006 : Les voies de
communication à l’époque romaine dans le département du Rhône, in Faure-Brac O. (dir.), Le Rhône, 69-1, Paris,
AIBL (coll. CAG), p. 75-81.
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I – 2 : La fouille de Sainte-Colombe, Les Petits Jardins (2016)
Figure 3 : Plan de localisation du site archéologique des Petits Jardins (extrait du plan cadastral) - © Clément 2019, p. 20
La parcelle dite des « Petits Jardins » se trouve juste à l’ouest du site du Bourg à Sainte-
Colombe. Une fouille a été entreprise en 2016 sous la direction de B. Clément (Archeodunum)
à l’occasion de travaux de voierie. Un quartier suburbain occupé durant tout le Haut-Empire a
ainsi été mis au jour sur une superficie de 4050 m² (Clément 2019, p. 327). Dans un premier
temps, seule une petite partie du site est occupée. Quelques habitations avec des boutiques en
façade se développent le long d’une large voie nord-sud (Ibid.). Un grand espace ouvert de type
cour se développe à l’arrière de ces maisons avec parfois la présence d’un portique. Dans un
second état, entre les règnes de Tibère et Claude, le quartier se développe (Ibid.). Des îlots sont
aménagés perpendiculairement à la voie. Des habitations reprenant le système des boutiques en
façade et des espaces domestiques à l’arrière sont construites mais avec de meilleures
techniques de construction que les premières habitations (Ibid.). Au milieu du Ier siècle apr. J.-
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C. certains îlots sont reconstruits. Puis, à l’époque flavienne, c’est la totalité du quartier qui fait
l’objet d’une reconstruction (Ibid. p. 328).
L’état de ce quartier au IIème siècle apr. J.-C. est le mieux perçu grâce à son très bon
état de conservation (Ibid.). On trouvait alors notamment une riche domus organisée autour
d’un vaste jardin de 900m². Le rez-de-chaussée abritait des espaces commerciaux publics et le
premier étage des espaces d’habitations privées. Un édifice thermal a également été identifié au
sud du site et pourrait correspondre à des petits thermes de quartier (Ibid.). Il n’a
malheureusement pu être observé que dans quelques sondages (Ibid.). Deux fullonicae ainsi
qu’une potentielle taverne ont pu être mises en évidence dans les espaces commerciaux ouverts
sur la voie principale (Ibid.). Des vestiges présents dans le comblement d’une canalisation
laissent également penser à la présence d’un atelier de tabletterie et de bronzier à proximité
immédiate de la fouille (Ibid.).
Le site est totalement détruit par un incendie au début du IIIème siècle apr. J.-C. (Ibid.
p. 329). Une partie du site est reconstruite, l’autre est transformée en nécropole (Ibid.). Le
quartier est totalement abandonné au début du IVème siècle apr. J.-C. (Ibid.).
Le site des Petits Jardins se trouve juste à l’ouest de la voie de Narbonnaise.longeant le
site de Sainte-Colombe, le Bourg fouillé en 2017. Ces deux îlots ont une évolution urbanistique
synchrone du début du Ier siècle apr. J.-C. jusqu’au début du IIIème siècle.
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I – 3 : La fouille de Sainte-Colombe, Le Bourg (2017)
Figure 4 : Carte de localisation du site de Sainte-Colombe, Le Bourg (échelle 1/1100e) - © Clément 2019, p. 375.
La fouille de Sainte-Colombe (Le Bourg) s’est déroulée sous la direction de B. Clément
(Archeodunum) d’avril 2017 à janvier 2018. Un quartier entier d’habitation a été découvert
dans de très bonne conditions de préservation. Il est bordé par la voie de Narbonnaise6 et le
Rhône. Le quartier est directement relié à Vienne, se situant dans le prolongement du pont sud
de la ville. Il s’agit d’une vaste parcelle de 7 000 m² qui comprend des espaces artisanaux
(production et vente), des espaces publics, des immeubles de rapport et de riches domus7.
6 La voie de Narbonnaise est réalisée à l’initiative d’Agrippa vers 10 av. J.-C. À partir du Ier s. apr. J.-C., elle est
pavée de dalles en granite (Faure-Brac 2006, p. 73). C’est au même moment que les portiques se mettent en place
le long de la voie. 7 Le rapport de la fouille étant en cours de rédaction, le développement qui va suivre se fonde sur les informations
fournies par le responsable de l’opération (B. Clément) ainsi que sur l’article suivant : Clément B., Baldassari D.
2018 : Sainte-Colombe, une mini Pompéi des bords du Rhône, Archeologia, 564, p. 34-43.
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I – 2 – 1 : État 1-2 : 15-50 apr. J.-C.
Figure 5 : État 1-2 du quartier de Sainte-Colombe (15-50 apr. J.-C.) - © B. Clément
Dès la fin du règne d’Auguste, vers 10-15 apr. J.-C., on trouve un grand entrepôt
(horreum) sur le site, face au Rhône. Il présente un plan similaire à ceux des autres entrepôts
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de la même époque retrouvés sur la rive gauche à Vienne. À l’arrière de l’entrepôt de Sainte-
Colombe, on trouve un espace ouvert bordé de portiques. Il a peut-être accueilli des bâtiments
en terre et bois qui n’ont laissé aucune trace.
À la même période, se met en place le long de la voie de Narbonnaise, une insula
(immeuble de rapport) appelée « bâtiment J » sur la fouille. Cette insula s’organise un peu
comme l’immeuble de la place de marché. Elle est divisée en six cellules qu’un propriétaire
unique, sans doute, louait. Les cellules d’une largeur d’environ 5,50 m ouvraient toutes sur la
voie. Elles étaient divisées en trois ou quatre pièces successives desservies par un couloir au
rez-de-chaussée. Ces espaces (que l’on appellera boutiques par facilité) se déployaient sur deux
étages. Ils servaient à la fois de lieu de production et de vente au rez-de-chaussée mais aussi
d’habitation pour le locataire de la boutique et sa famille au premier étage. Les boutiques
semblent avoir toute la même activité artisanale au même moment créant ainsi une insula
spécialisée dans une activité en particulier. Elles changent de fonction régulièrement et au
même moment.
Durant le Ier siècle apr. J.-C., des portiques sont mis en place le long de la voie et les
espaces artisanaux viennent se placer derrière.
C’est dans une de ces boutiques, la boutique J10, que se trouve la citerne dont nous
avons étudié ici le comblement céramique.
Les appartements locatifs de l’étage des boutiques avaient une superficie moyenne de
80 m². Ils étaient accessibles par une cage d’escalier indépendante qui donnait sur la place de
marché. Le mobilier retrouvé dans l’effondrement de l’étage permet de proposer une fonction
pour les pièces composant l’appartement. Au débouché de l’escalier, on a retrouvé, entre autres,
des céramiques, de la vaisselle en bronze, une crémaillère, un repose-plat ou encore une table
à feu laissant clairement penser à une cuisine. Cette cuisine était également dotée de latrines.
Une seconde pièce au centre de l’appartement, dépourvue de lumière directe, servait de
chambre à coucher. On a retrouvé dans cet espace des pieds de lit en fer, des braseros en bronze
ou encore des repose-pieds à tête de lion. Puis, on trouve la pièce principale de l’appartement
qui, elle, ouvrait sur la place de marché et donc bénéficiait d’une lumière directe.
Les pièces de l’appartement avaient un sol en béton avec des incrustations de marbre.
Les murs étaient décorés de fresques peintes. Des tuyaux en bois avec raccords en plomb ont
été retrouvés sous la place de marché et sous les portiques indiquant que les appartements
avaient accès à l’eau courante.
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De nombreux objets du quotidien ont été retrouvés dans ces appartements comme des
jeux, de la vaisselle ou du matériel d’écriture permettant d’apporter des informations précises
sur les modes de vie des classes moyennes.
Ces espaces plurifonctionnels qui se mettent en place à la fin du règne d’Auguste
perdurent jusqu’à la fin de l’occupation antique du site. Ils sont reconstruits régulièrement mais
ne changent pas véritablement de forme au cours des siècles.
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I – 2 – 2 : État 3 : 50-69 apr. J.-C.
Au milieu du Ier siècle apr. J.-C. (Claude – Néron), l’entrepôt et l’espace arrière sont
remplacés par une grande place de marché de 2 500 m² entourée d’un portique. Au moins trois
Figure 6 : État 3 du quartier de Sainte-Colombe (50-69 apr. J.-C.) - © B. Clément
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rangées de boutiques se placent à l’arrière de ce portique. Elles sont destinées à la production
mais aussi à la vente de produits artisanaux. Un bassin d’agrément est placé au centre de la
place et un réseau hydraulique est installé pour nettoyer et drainer la place. On a retrouvé sur
cette place de nombreuses monnaies et des poids de balance en plomb attestant d’une activité
économique intense. Le lieu était peut-être destiné à accueillir des marchands itinérants.
C’est également à cette période que se met en place la maison des Bacchantes. Il s’agit
d’une riche domus d’une trentaine de pièces s’étendant sur une superficie de 900 m². Elle est
organisée autour d’un péristyle entouré de galeries ouvertes donnant sur un jardin avec un
bassin. On a retrouvé de nombreuses mosaïques de qualité.
C’est en 69 apr. J.-C. que se déroule le grand incendie qui forcera les occupants du
quartier à laisser toutes leurs affaires derrière eux. Cette date est donnée par un lot conséquent
de monnaies retrouvées dans les niveaux d'abandon de la place de marché. L’étude de ces
monnaies a permis de donner un terminus post quem à janvier 69 apr. J.-C. Un terminus ante
quem est donné par une monnaie de Vespasien frappée à la fin de l'année 70 apr. J.-C. et
découverte posée sur le ressaut de fondation du bâtiment public E, qui remplace la place de
marché. L'étude des céramiques vient confirmer cette datation de l'incendie.
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I – 2 – 3 : État 4 : 70-230 apr. J.-C.8
Au IIe siècle apr. J.-C. un nouveau complexe monumental public est mis en place et
vient remplacer la place de marché. Il s’organise autour d’une grande place avec une fontaine
monumentale ornée de groupes statuaires en son centre. Ce complexe est bordé de basiliques9
8 Plusieurs sous-phases sont possibles selon les parcelles. 9 Les basiliques sont de grands édifices civils de forme rectangulaire, généralement à trois nefs par des colonnes.
La basilique était utilisée pour rendre la justice mais également parfois par les commerçants qui profitaient de ce
lieu couvert.
Figure 7 : État 4 du quartier de Sainte-Colombe (70-230 apr. J.-C.) - © B. Clément
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à deux nefs. Les murs des basiliques sont décorés de marbre représentant des motifs
architecturaux et des guirlandes végétales. Ce complexe public occupe une surface de 7 000
m² le long du Rhône et est en lien avec une domus (la maison de Thalie qui se développe à la
même période). Ces deux éléments font penser à un édifice à vocation commerciale peut-être
en lien avec les entrepôts de Vienne.
I – 2 – 4 : État 5 : IIIe siècle apr. J.-C.
Le quartier suit le mouvement de repli de la ville opéré au IIIe siècle à Vienne comme
dans la majeure partie des villes de Gaule Narbonnaise (Heijmans 2011). Il est donc abandonné
au cours de ce siècle et est par la suite occupé de manière irrégulière et temporaire comme
l’attestent quelques traces d’occupation notamment celles d’un atelier de faux-monnayeurs qui
s’installe dans les ruines de la maison des Bacchantes
I – 2 – 5 : État 6 : IVe-Ve siècle apr. J.-C.
Au IVe siècle un grenier sur plancher avec vide-sanitaire vient s’implanter dans la partie
nord-ouest de l’édifice public construit en bordure du Rhône au IIe siècle apr. J.-C. Ce grenier
semble rattaché à une domus plus au nord, à l’extérieur de l’emprise de la fouille.
I – 2 – 6 : État 7-8 : début du Moyen-Âge10
Au Haut Moyen-Âge, une nécropole avec une quarantaine de sépultures s’installe. Elle
constitue la dernière trace d’occupation du site.
10 Des datations 14C sont en cours et permettront d’affiner la chronologie.
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II : Contexte scientifique
II – 1 : Historique des recherches en céramologie
Des travaux fondateurs ont été mis en place à la fin du XIXème et au début du XXème
siècle. Tout d’abord, l’archéologue allemand H. Dressel initia un élément fondamental de la
céramologie : la typologie. Il va réaliser sa typologie à partir des amphores découvertes sur les
fouilles du Monte Testaccio à Rome en 1872 (Dressel 1891). L’archéologue allemand H.
Dragendorff poursuivi ce travail de typologie en 1895 en étudiant les sigillées italiques
(Dragendorff 1895). Ces deux chercheurs proposent de dater les céramiques sur la base des
évolutions morphologiques de chaque type défini. Ils mettent alors en place une étude de la
céramique à des fins de datations. Les appellations données aux sigillées dans ces typologies
sont toujours employées par les céramologues aujourd’hui.
En 1904 J. Déchelette amorça une nouvelle méthode de travail en considérant l’origine
d’un lot de vase ornés de Gaule romaine (Déchelette 1904). Il va chercher à les départager entre
les ateliers de potiers du sud et du centre de la Gaule.
Les fouilles des camps militaires du limes rhénan seront fondamentales pour la
céramologie. En effet, les occupations de ces sites sont relativement brèves et bien datées grâce
aux textes antiques. Ainsi, toute une série d’études sur la céramique présente dans ces sites
s’amorce. En 1909, S. Loeschcke étudia la céramique retrouvée dans le camp romain d’Haltern
en Allemagne (Loeschcke 1909). Il est le premier à traiter la totalité du mobilier céramique
retrouvé. Il classa ce lot par critères morphologiques. On peut également citer J. Curle qui étudia
la céramique des camps de Newstead en 1911 ou encore les travaux de E. Ritterling en 1913
sur les camps de Hofheim (Curle 1911 et Ritterling 1913).
Au fur et à mesure des décennies, l’intérêt pour la céramologie n’a fait que croitre
comme le montre notamment la création de la GECAG (groupe d’Étude de la Céramique
Antique en Gaule) en 196211. Peu à peu, on ouvre la céramologie à d’autres ambitions que la
datation. On s’intéresse notamment à la chaîne opératoire mise en place par les potiers. Les
classements typologiques se complexifie. On intègre alors des critères techniques et
morphologiques.
11 Deviendra la SFECAG (Société Française d’Étude de la Céramique Antique en Gaule) en 1973.
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Le développement de nouvelles technologies a également permis une grande avancée
dans l’étude céramologique. Maurice Picon, chercheur issu de la physique, de la chimie et de
la géologie est un des pionniers de l’archéométrie française12. Il est également un des fondateurs
du Laboratoire de Céramologie de Lyon (aujourd’hui plateforme CERAMOLOGIE et équipe
2 de l’UMR 5138).
Ces nouvelles méthodes permettent notamment de questionner avec plus de précision
les origines des céramiques retrouvées. En effet, la composition chimique des pâtes permet
d’identifier des gisements d’argiles dans lesquels venait s’approvisionner les ateliers à
proximité.
Le développement de l’archéologie préventive dans les années 1980 bénéficia aux
études céramologiques. Les corpus d’étude se multiplient et la demande croissante permet à un
plus grand nombre de se former à cette discipline.
II – 2 : Historique des recherches à Vienne
N. Chorier, avocat, historien et écrivain viennois du milieu du XVIIème siècle, fut l’un
des premiers à écrire sur Vienne à l’époque gallo-romaine13 (Desbat et al. 1994, p. 11). Dans la
seconde moitié du XVIIIème siècle, P. Schneyder, fondateur du musée de Vienne, initia les
premières fouilles archéologiques en rive droite du Rhône (Ibid., p. 12). Plusieurs mosaïques
ont notamment été retrouvées. De nombreuses découvertes fortuites furent faites au XIXème
siècle à l’occasion de travaux agricoles ou de constructions diverses (Ibid.). Un recueil des
mosaïques découvertes fut rédigé par E. Bizot et G. Lafaye au début du XXème siècle (Ibid.).
Au début des années 1960, un projet de construction d’un collège sur la commune de
Saint-Romain-en-Gal permit la réalisation d’une fouille de sauvetage particulièrement riche en
vestiges. Ainsi, en 1967, le projet de construction fut déplacé et une fouille de plus grande
importance prit alors place (Ibid., p. 12). En une année fut dégagé un quartier urbain mêlant
habitations et commerces sur 2,5ha (Ibid.).
À la différence de Lyon, les recherches sur les productions de céramiques à Vienne ont
commencé assez tardivement (Desbat, Laroche 1990/1992, p. 82). C’est la découverte d’un
12 Cette discipline scientifique répond aux problématiques archéologiques par des méthodes physiques et
chimiques. 13 Chorier N. 1658 : Recherches sur les Antiquités de la ville de Vienne métropole des Allobroges
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atelier de potiers, producteur de céramiques communes, à l’occasion de travaux effectués par
la CNR au nord du site archéologique de Saint-Romain-en-Gal qui ouvrit la voie à la
céramologie viennoise (Canal, Tourrenc 1979). Des campagnes de fouilles vinrent alimenter
ces recherches. Les structures d’ateliers n’ont pas toujours été retrouvées mais la fouille de
plusieurs fosses dépotoirs attenantes à des ateliers à Saint-Romain-en-Gal a permis d’identifier
la production de céramiques peintes, d’imitations de sigillées, de parois fines et de céramiques
communes non calcaires. Des ateliers producteurs de céramique commune à pâte calcaire ont
été identifiés à Sainte-Colombe, rue Trenel ainsi qu’à Vienne, place Camille Jouffray lors de
fouilles en 1986.
Dans le cadre du Programme Collectif de Recherche (PCR) H.13 un rapport a été publié
en 1992 sur les ateliers de céramiques antiques de la moyenne Vallée du Rhône (Desbat,
Laroche 1990/1992). Les productions des ateliers viennois identifiés lors des fouilles
précédemment évoquées ont été étudiés (Ibid., p. 82-100). O. Leblanc présenta la production
de l’atelier « CNR » de Saint-Romain-en-Gal (Ibid., p. 83-88), C. Godard l’atelier de la rue
Trenel à Sainte-Colombe (Ibid., p. 89-92) et l’atelier de la place Camille Jouffray à Vienne
(Ibid., p. 93 à 94). A. Schmitt et M. Picon présentèrent une étude physico-chimique des
productions céramiques des ateliers viennois destinée à caractériser les pâtes céramiques et à
distinguer les diverses productions régionales entre elles (Ibid., p. 95-100). Ces analyses
effectuées également sur des sites voisins a permis d’identifier la production de sigillée et
d’amphores à Vienne ce qui n’était pas attesté dans les ensembles découverts dans la ville (Ibid.,
p. 82).
En 2001, O. Leblanc dressa un bilan des ateliers identifiés à Saint-Romain-en-Gal ainsi
qu’un faciès de leurs productions (Leblanc 2001).
En 2003 s’est tenu à Saint-Romain-en-Gal le congrès annuel de la SFECAG sur le thème
du mobilier céramique des cités de Vienne et de Lyon au IIIème siècle apr. J.-C. Les données
concernant la fin du IIème siècle et le IIIème siècle apr. J.-C. sont en effet assez pauvres et les
faciès sont par conséquent difficiles à cerner (Godard 1995, p. 285). De plus, jusque dans les
années 1980, on pensait que les sigillées de Lezoux n’étaient plus produites à la fin du IIème
siècle apr. J.-C. (Leblanc 2003, p. 19). Ainsi, les ensembles du IIIème siècle apr. J.-C. étaient
alors rarement identifiés. Les ensembles de ces périodes sont également souvent liés à
l’abandon des sites et cela pose donc la question de leur homogénéité chronologique (Ibid.).
Dans les actes de la SFECAG 1995, C. Godard avait publié quatre ensembles situés à Vienne
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apportant des éléments pour la chronologie des céramiques de la fin du IIème et du IIIème siècle
apr. J.-C. (Godard 1995, p. 285-322). Il s’agit des niveaux d’abandon du site de la rue Laurent
Florentin, du quai Riondet, d’un égout et d’une fosse du site des Nymphéas. À l’occasion du
congrès de 2003, C. Batigne Vallet présenta une étude sur la céramique commune du IIIème
siècle apr. J.-C. sur le territoire de la cité de Vienne à partir, notamment, des sites viennois
présentés par C. Godard en 1995 (Batigne Vallet 2003, p. 191-201). O. Leblanc présenta le
mobilier céramique associé à trois sites de Saint-Romain-en-Gal : les derniers états du site des
Petits Thermes Nord, le site des Thermes des Lutteurs et le quartier artisanal (Ibid., p. 21-51).
En 2004, une étude fut menée sur la céramique commune retrouvée dans la maison des
Dieux Océans14 à Saint-Romain-en-Gal dans le cadre de l’Action Collective de Recherche
(ACR) nommée « Céramiques communes d’époque romaine en Rhône-Alpes » sous la
responsabilité de Cécile Batigne Vallet (UMR 5138). L’objectif de ce travail est de déterminer
des faciès céramiques et leurs répartitions géographiques dans la région (Leblanc 2007, p. 12).
O. Leblanc réalisa une étude typo-chronologique de la céramique commune de la maison des
Dieux Océans fondée sur la notion de fonction. Ce travail a été publié en 2007 (Leblanc 2007).
II – 3 : Les ateliers de potiers viennois
De nombreux ateliers sont connus à Vienne, Saint-Romain-en-Gal et Sainte-Colombe.
Les fours n’ont pas toujours pu être identifiés mais la forte concentration de fragments de
céramiques de même type et comportant des traces de surcuisson laisse peu de doute sur la
présence d’ateliers de potiers. Il faut noter que nous ne connaissons pas l’emplacement des
ateliers pour la fin du IIème et du IIIème siècle apr. J.-C. alors qu’une production viennoise est
attestée pour cette période dans les sites de consommation15 (Batigne Vallet et al. À paraître
(a)).
14 La maison des Dieux Océans a fait l’objet de campagnes de fouilles programmées sous la direction d’Armand
Desbat entre 1981 et 1985. Une monographie est parue en 1994 (Desbat et al. 1994). Seul le mobilier datant ou
participant au commerce à longue distance avait fait l’objet d’un développement (monnaies, fibules, céramiques
fines et amphores). 15 Des analyses de pâtes ont été réalisées sur des céramiques provenant de sites de consommations (Batigne Vallet
et al. À paraître (a)).
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II – 3 – 1 : Les ateliers de potiers à Vienne
À Vienne, un atelier a été découvert en 1985 par B. Helly place Camille-Jouffray, au
sud de l’agglomération antique, à l’extérieur des remparts du Haut-Empire (Ibid.). Ce four était
en fonctionnement durant la période augustéenne comme l’atteste la présence de céramique
commune claire calcaire à la pâte beige assez fine. Cet atelier produisait des cruches à lèvre
striée et des cruches à col large et lèvre en bourrelet (Ibid.).
II – 3 – 2 : Les ateliers de potiers à Saint-Romain-en-Gal
À Saint-Romain-en-Gal, on trouve un premier atelier découvert à l’occasion de travaux
exécutés entre 1977 et 1978 sur les deux rives du Rhône par la Compagnie Nationale du Rhône
(CNR) (Canal, Tourrenc 1979, p. 85). Cet atelier est situé à environ 80 m au nord du site
archéologique de Saint-Romain-en-Gal. Il est en activité à partir du milieu du Ier siècle apr. J.-
C. (Canal, Tourrenc 1979, p. 91). Les éléments ne sont toutefois pas suffisants pour dater
l’abandon de la zone artisanale (Ibid.). Cet atelier a produit uniquement des céramiques à pâte
calcaire représentées essentiellement par des cruches mais également des mortiers à bord en
bandeau ou à collerette, des pots à deux anses et des jattes à bord rentrant et lèvre arrondie.
(Batigne Vallet et al. À paraître (a))
Au nord-est du site archéologique ont été trouvés des remblais liés à la première phase
d’occupation du site dans la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. Ces derniers contenaient du
mobilier de consommation lié à des productions d’ateliers de potiers. En effet, la grande
concentration de céramiques communes à pâte calcaire et de parois fines engobées à pâte
calcaire présentant des tessons surcuits ainsi que la présence d’éléments de fours (bobines
servant à l’enfournement) viennent confirmer l’hypothèse d’un atelier présent à proximité
(Leblanc 2001, p. 46).
Au sud-est du site a été découvert en 1984 un dépotoir de déchets de cuisson lié aux
premières installations sur le site. Il contenait essentiellement des céramiques engobées à pâte
calcaire imitant des sigillées et des parois fines. Des éléments de four ont également été
retrouvés (Ibid., p. 45).
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Une fosse contenant quelques céramiques à vernis plombifère et de très nombreux
gobelets de type Aco présentant dans certains cas des traces de surcuisson a été retrouvée dans
la Maison des Dieux Océans (Desbat, Savay-Guerraz 1986, p. 91). Un fragment de moule signé
HILARVS ACO accompagnait ces gobelets et atteste de la présence d’un atelier à proximité de
cette fosse (Leblanc 2001, p. 45).
Une fouille sous la direction de A. Canal a été entreprise en 1974 mettant en évidence
un remblai lié à la première occupation du site archéologique de Saint-Romain-en-Gal (Leblanc
2001, p. 46). Ce remblai contenait des bols de Roanne, des pots et jattes en céramique commune
à pâte non calcaire, des parois fines et des mortiers. Certaines de ces céramiques présentaient
des traces de surcuisson indiquant la présence d’un atelier (Ibid.).
II – 3 – 3 : Les ateliers de potiers à Sainte-Colombe
Un atelier de potier a également été découvert à Sainte-Colombe dans la rue Trénel lors
d’une fouille en 1986 sous la responsabilité de B. Helly. Cet atelier produisait uniquement de
la céramique claire calcaire dans la deuxième moitié du Ier siècle apr. J.-C. (Batigne Vallet et
al. À paraître (a)). Cette catégorie était représentée essentiellement par des cruches (Ibid.).
II – 3 – 4 : Les productions des ateliers de potiers viennois
Ainsi, à partir de ce corpus d’ateliers présentés précédemment, on peut dresser un faciès
des productions des ateliers viennois16 durant la période augustéenne et le Ier siècle apr. J.-C.
On retrouve de nombreux exemplaires de céramiques communes claires. La forme la
plus produite était la cruche mais on retrouve également des mortiers à bord en bandeau ou à
collerette, des pots à deux anses et des jattes à bord rentrant et lèvre en bandeau. On trouve
également en moindre quantité des céramiques communes à pâte non calcaire. Les céramiques
fines produites à Vienne sont essentiellement des parois fines engobées à pâte calcaire, des
céramiques engobées, des imitations de sigillées, des gobelets de type Aco, des bols de Roanne
et quelques céramiques à vernis plombifère. Des sigillées et des amphores auraient également
16 On englobe ici les ateliers présents sur les communes de Vienne, Saint-Romain-en-Gal et Sainte-Colombe.
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été produites à Vienne selon A. Desbat (Desbat, Laroche 1990/1992, p. 82). Ces productions
auraient été identifiées grâce à l’analyse de céramiques retrouvées sur des sites de
consommation voisins de la ville de Vienne (Ibid.). Nous n’avons pas trouvé plus d’information
sur cette étude ou sur ces productions.
Les céramiques à pâte claire calcaire sont cuites en mode A et présentent une pâte fine
et épurée. Sept types principaux de cruches ont été produites à Vienne (Leblanc 2001, p. 50).
À l’époque augustéenne, on rencontre tout d’abord la cruche à lèvre striée et à bandeau droit
(Fig. 8, 2, p. 30) ou oblique (Fig. 8, 1, p. 30). Le diamètre d’ouverture est en moyenne de 6 cm.
Jusqu’à 10 cm d’ouverture, ces cruches ont une anse, au-delà, elles en possèdent deux (Fig. 8,
3, p. 30) (Ibid.). On trouve également des cruches de type Haltern 50 à lèvre plate (Fig. 8, 7, p.
30) ou arrondie (Ibid.). On rencontre aussi des cruches à lèvre ourlée soit à col large (diamètre
d’ouverture supérieur à 6 cm) qui s’apparente aux olpé de tradition celtique (Fig. 8, 16, p. 30),
soit à col étroit correspondant au type II de l’atelier de la Muette à Lyon (Fig. 8, 8, p. 30) (Ibid,
p. 51).
Au début du Ier siècle apr. J.-C., la forme à lèvre striée disparait ; elle est remplacée par
la cruche à lèvre en chapiteau, col étroit (4 à 7 cm d’ouverture) et une anse (Fig. 8, 5, p. 30) ou
au col large (de 7 à 11 cm) et à deux anses (Fig. 8, 6, p. 30). (Ibid.). Ce type est produit jusqu’au
IIème siècle apr. J.-C. (Ibid., p. 53). Les cruches à lèvre chanfreinée apparaissent dans la
seconde moitié du Ier siècle apr. J.-C. et présentent au niveau de la lèvre soit un bandeau haut
pincé (Fig. 8, 9, p. 30) soit un bandeau avec un renflement externe du bord (Ibid., p. 51).
Lorsque le diamètre d’ouverture se situe entre 4 et 5,5cm, les cruches ont une seule anse (Fig.
8, 11, p. 30). Lorsque ce diamètre est compris entre 6,5 et 10cm, elles en ont deux (Fig. 8, 10,
p. 30).
Des cruches à deux anses et lèvre pincée soulignée par un sillon ont été produites en
moindre quantité (Fig. 8, 15, p. 30). On trouve aussi la cruche à lèvre en bandeau oblique lisse
(Fig. 8, 4, p. 30) et la forme à cupule et lèvre en bourrelet (Fig. 8, 13 et 14, p. 30).
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Figure 8 : Cruches à pâte claire calcaire produites à Vienne - © Leblanc 2001, p. 52.
Parmi les céramiques à pâte claire calcaire des pots et des mortiers ont également été
produits en bien moindre quantité que les cruches. On trouve le pot de type Haltern 62 à deux
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anses et panse ovoïde (Fig. 9, 2, p. 31) ainsi que des mortiers à lèvre en bandeau (Fig. 9, 3, p.
31) remplacés à la fin du Ier siècle apr. J.-C. par des mortiers à lèvre pendante (Fig. 9, 4, p. 31).
Figure 9 : Pot et mortiers viennois à pâte claire calcaire - © Leblanc 2001, p. 51.
Les céramiques communes à pâte non calcaire sont essentiellement représentées par des
pots ovoïdes à la pâte épurée et cuits en mode B. Ils présentent soit un col côtelé (Fig. 10, 1 et
2, p. 31) soit une épaule carénée (Fig. 10, 4 et 5, p. 31) (Ibid., p. 53). On trouve aussi des jattes
à bord ondé à la pâte plus grossière contenant des grains de quartz (Fig. 10, 7, p. 31), des jattes
à lèvre striée (Fig. 10, 6, p. 31) et des marmites tripodes (Fig. 10, 3, p. 31) (Ibid.). Ces formes
sont héritées des céramiques non tournées laténiennes (Ibid.).
Figure 10 : Céramiques à pâte non calcaire viennoises - © Leblanc 2001, p. 53.
Les céramiques à revêtement argileux ont une pâte calcaire et un revêtement argileux
non grésé, cuite en mode A (Leblanc 2001, p. 48). Trois types de productions ont pu être
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distingués dans cette catégorie (Ibid.). On retrouve, dans l’ordre d’occurrence, des imitations
de sigillées à engobe rouge ou orange, des céramiques à engobe externe orange et des
céramiques proches des parois fines à pâte non calcaire (Ibid.). Ces céramiques à revêtement
argileux sont produites dans la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. à Vienne (Ibid.).
Ce sont principalement les coupes en sigillée à bords obliques de type Drag. 33 (Fig.
11, 5 et 6, p. 32) qui furent imitées dans les ateliers viennois (Ibid.). On retrouve également des
bols hémisphériques (Fig. 11, 7, p. 32) et des imitations du service II de Haltern (Fig. 11, 1 à 4,
p. 32). Un fond de pyxide a aussi été retrouvé (Fig. 11, 8, p. 32) (Ibid., p. 49).
Figure 11 : Imitations de sigillées italiques produites à Vienne -© Leblanc 2001, p. 50.
Les céramiques à engobe externe orange sont représentées majoritairement par des bols
à bord rentrant (Fig. 12, 8 et 9, p. 33) ou carénés (Fig. 12, 6 et 7, p. 33) (Ibid., p. 48). On retrouve
en bien moindre quantité des cruches à panse biconique avec un col haut, une lèvre triangulaire
et une anse plate appelées lagènes (Fig. 12, 1 et 2, p. 33) ainsi que des pots à collerette interne
de manière anecdotique (Fig. 12, 3 à 5, p. 33) (Ibid.).
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Figure 12 : Céramiques viennoises à engobe externe orange -© Leblanc 2001, p. 50.
Concernant les parois fines engobées viennoises on retrouve des gobelets recouverts
d’un engobe orange mat sur leurs parois externes. Ils sont proches du type Aco (Fig. 13, 1, p.
34) ou carénés à bord droit proche du type Mayet 12 (Fig. 13, 2, p. 34). Ils apparaissent à
l’époque augustéenne (Leblanc 2001, p. 48). On retrouve également une production de vases
ovoïdes à lèvre déjetée (Fig. 13, 4 et 5, p. 34) ou concave (Fig. 13, 3, p. 34) ainsi que des vases
à lèvre déjetée avec un sillon interne et une panse biconique (Fig. 13, 6 à 8, p. 34). Ils sont
recouverts d’un engobe orange ou marron sur l’extérieur et décorés de guillochis sur la panse
(Ibid.). Des ampoules à panse piriforme ou ovale ont également été produites (Ibid.). Elles ont
un col long, une lèvre en bourrelet et un engobe orangé couvre uniquement le col (Fig. 13, 9 à
12, p. 34) (Ibid). Cette forme imite des ampoules italiques à pâte non calcaire retrouvées dans
les contextes augustéens de Saint-Romain-en-Gal (Ibid.).
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Les gobelets d’Aco (Fig. 14, p. 34) présentent soit un décor figuré de gladiateurs, scènes
de char ou scènes érotiques soit deux registres couverts de picots ou de feuilles de lierre
(Leblanc 2001, p. 47). Ces décors et les poinçons retrouvés sont similaires aux productions de
l’atelier de la Muette à Lyon (Ibid.). De plus, A. Desbat souligne que certains gobelets d’Aco
de Vienne et de l’atelier de la Muette ont été réalisés dans les mêmes moules car ils présentent
les mêmes défauts (Desbat 1985, p. 10). On voit bien ici les liens qui existent entre les ateliers
viennois et lyonnais.
Figure 14 : Gobelets d'Aco viennois - © Leblanc 2001, p. 47.
Seule la forme Périchon 16 (Périchon 1974) a pu être identifiée parmi les bols dits de
Roanne (Fig. 15, p. 35). Elle présente une lèvre en bourrelet dans le prolongement de la panse
et un fond plat (Grand 1995, p. 179). La pâte des production viennoises est non calcaire, fine,
et contient quelques particules de mica. Elle est parfois grise au cœur (Leblanc 2001, p. 48).
Ces céramiques apparaissent dans les contextes viennois à la fin du Ier siècle av. J.-C. (Ibid.).
Figure 13 : Parois fines engobées viennoises - © Leblanc 2001, p. 49.
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Figure 15 : Bol de Roanne viennois - © Leblanc 2001, p. 48.
Il est assuré que les ateliers viennois ont diffusé leurs productions vers Lyon (Desbat,
Savay-Guerraz 1986, p. 95). Il est assez difficile de déterminer l’étendue des exportations des
productions viennoises en raison de leurs grandes similitudes avec les céramiques lyonnaises
(Ibid.). Les céramiques viennoises ont sans doute atteint le sud de la Gaule comme le montre la
découverte de bols peints originaires de Vienne en Provence (Ibid.).
Les études menées sur les céramiques viennoises a permis de montrer qu’elles sont
produites aussi précocement que dans les ateliers lyonnais et de manière tout aussi diversifiée
(Desbat, Laroche 1990/1992, p. 82).
On se rend bien compte ici de la difficulté à cerner les productions céramiques
viennoises au-delà du Ier siècle apr. J.-C. En effet, les ateliers pour ces périodes sont mal
connus. Les lots provenant des contextes des IIème et IIIème siècle apr. J.-C. sont par
conséquent particulièrement précieux.
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III : Un point de méthodologie
III – 1 : Méthodologie de l’étude
Malgré les recollages observés entre les fragments de différentes US et donc de
l’homogénéité stratigraphique de notre ensemble, nous avons choisi de maintenir un classement
par US afin de ne pas perturber le système d’enregistrement de la fouille.
Notre étude s’appuie sur une méthode classique débutant par un classement. On essaye de
rassembler les tessons de céramiques présents par leurs similitudes. On différencie tout d’abord
les familles de céramiques : les céramiques fines, les céramiques communes et les amphores.
Puis, au sein de ces grandes familles, on identifie des catégories techniques. Ces dernières
apportent des informations sur les choix opérés par le potier au moment de la réalisation
(Batigne Vallet et al. À paraître (a)). En effet, certains choix techniques attestent de la fonction
de la céramique élaborée. Par exemple, un potier ne choisira pas d’argile calcaire pour réaliser
un pot à cuire. Ce dernier ne résisterait pas aux chocs thermiques engendrés par le passage sur
le feu. Chaque catégorie technique rassemble donc des tessons similaires au niveau de leur
aspect. Pour la définition de ces catégories techniques, on prend en compte essentiellement le
mode de façonnage : tourné ou non tourné et le mode de cuisson identifiable par la couleur de
la céramique (rouge, noire, claire…). Toutefois, d’autres éléments peuvent parfois entrer en jeu
comme la morphologie du vase ou sa fonction (Ibid.). Puis, dans chaque catégorie technique
ainsi définie, on classe les fragments par forme (assiette, plat, bol, coupe, bouilloire, couvercle,
cruche, jatte, marmite, pichet…).
Chaque tesson ainsi classé est inventorié dans un tableau permettant de renseigner le
contexte de l’objet (US et fait archéologique identifiés sur le terrain), son numéro d’inventaire,
sa famille, sa catégorie, l’élément de forme auquel il appartient, la forme et le type. Un champ
commentaire permet également de décrire le fragment lorsque le type n’a pas pu être défini ou
d’indiquer certains éléments particuliers comme la présence d’un timbre ou d’un graffito.
Vient ensuite le comptage. Chaque tesson est répertorié et correspond à un NR (Nombre de
Reste). Le recollage n’impacte par les NR. Si deux tessons recollent par exemple, on comptera
bien deux NR et non un. Après recherche des collages, on détermine le NMI (Nombre Minimum
d’Individus). Il s’agit d’une estimation minimum du nombre de vases présents dans le lot
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d’étude. Nous avons utilisé dans ce mémoire un NMI strict non pondéré. On se fonde alors
uniquement sur les vases complets17 et les bords pour déterminer le NMI. Quantifier les
céramiques permet, dans les sites de consommation, d’étudier l’évolution de
l’approvisionnement ou de la consommation d’un site ou d’une région dans l’espace et le temps
(Desbat 1990, p. 131). Dans les ateliers, on peut ainsi évaluer l’importance d’une production et
son évolution dans le temps (Ibid.). L’application d’une méthode de comptage commune et
clairement définie est importante pour la comparaison de différents sites entre eux.
Nous avons dessiné la grande majorité des profils suffisamment conservés pour permettre
la définition du diamètre et de l’orientation du tesson. Pour certains types présentant de
nombreux exemplaires, nous avons sélectionné les fragments les plus représentatifs.
III – 2 : La réalisation d’une céramique
Avant d’évoquer plus précisément les particularités techniques et formelles de chaque
catégorie de céramique, il semble intéressant de rappeler brièvement la chaîne opératoire
intervenant dans la réalisation d’une céramique18.
II – 3 -1 : La préparation de l’argile
Avant toute chose, il faut avoir une idée prédéterminée de l’usage de la future
céramique. En effet, un pot à cuire nécessitera une argile différente de celle d’un gobelet à boire
afin de résister aux chocs thermiques que lui imposeront ses passages répétés sur le feu. La
préparation de l’argile est fondamentale pour donner à la pâte argileuse les propriétés adaptées
au type de façonnage. Chaque étape dépend de la précédente.
17 On appelle ici vase complet (ou Forme Archéologiquement Complète) une céramique présentant un profil entier
du bord au fond. 18 On se servira ici du chapitre d’Armand Desbat sur les techniques céramiques (D’Anna et al. 2011, p. 9-43).
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II – 3 – 1 - 1 : Extraction de l’argile et premiers traitements
On commence tout d’abord par extraire l’argile, dans de petites carrières généralement
proches du lieu de fabrication. L’extraction de cette argile laisse rarement de traces puisqu’elle
se fait en surface. L’extraction ne demande donc pas d’infrastructures particulières.
L’argile ainsi extraite est acheminée sur ou à proximité du lieu de fabrication où elle est
étalée pour être séchée. Une fois ce séchage effectif, elle est finement broyée afin d’obtenir une
poudre plus ou moins grossière. Elle peut quelques fois être tamisée afin d’éliminer les éléments
les plus grossiers (graviers, éléments végétaux, etc.). Pour obtenir la pâte argileuse, on ajoute
directement de l’eau à cette poudre sèche ou on la met à tremper dans des bassins.
II – 3 – 1 – 2 : Les dégraissants : un rôle essentiel
On peut ensuite ajouter ou non à la pâte un dégraissant19. Pour comprendre cette étape,
il est important de rappeler ce qu’est l’argile. Il s’agit d’une roche tendre et comme toute roche,
elle est constituée de différents minéraux. D’une part, les minéraux argileux qui confèrent à
l’argile ses propriétés particulières que sont la plasticité, le retrait au séchage et le durcissement
à la cuisson. D’autre part, on trouve les minéraux non argileux tels que le quartz, les feldspaths,
le calcaire, les oxydes de fer, divers morceaux de roche, etc. (Ibid., p. 9).
Si l’argile est directement utilisable à sa sortie de la carrière, on dit qu’on travaille en
« terre franche », c’est-à-dire qu’elle est suffisamment équilibrée entre minéraux argileux et
non argileux pour ne pas coller aux doigts du potier. Mais, dans la plupart des cas, l’argile est
« grasse », elle est très plastique et très collante, le potier ne pourra pas la façonner ou la tourner.
Ce type d’argile nécessite donc un « dégraissant ».
Mais le dégraissant ne sert pas uniquement à rendre l’argile moins collante. La cuisson
des poteries va opérer un changement dans la structure de la pâte. L’argile passe d’une phase
feuilletée (différents « feuillets » d’argile sont superposés) à une phase vitreuse (il n’y a plus
d’espace entre ces différents feuillets, ils sont désormais soudés). Cela entraîne une fermeture
des pores de la pâte, des espaces aérés qui la constituaient et lui rendaient son élasticité avant
cuisson. Ce n’est pas réellement un problème pour de la vaisselle de table, destinée à la
présentation et à la consommation des mets, puisqu’elle ne subira pas de chocs thermiques.
Mais si l’on veut réaliser une céramique passant sur le feu, un pot à cuire par exemple, lors du
contact des flammes, la céramique doit encaisser un grand choc thermique qui la fait se dilater.
19 Petits fragments de matière non plastique (sable, poterie pilée, paille…) présents naturellement ou ajouté
volontairement dans la pâte céramique. (D’Anna 2011, p. 317).
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Si ces pores ou espaces aérés n’existent plus, la céramique se fissurera et éclatera car elle n’a
plus la souplesse lui permettant de résister à ces changements de formes, dilatation et
rétractation. L’ajout de dégraissant permet donc de maintenir des pores dans la pâte et ainsi de
diminuer les tensions lors des chocs thermiques. C’est pourquoi, les céramiques à feu sont
généralement très fortement dégraissées.
Afin de mélanger ces différents constituants (argile et dégraissants optionnels) et de
rendre la pâte homogène, on peut battre l’ensemble à la main ou encore le fouler au pied. La
terre est désormais prête pour le façonnage.
II – 3 – 2 : Le façonnage
II – 3 – 2 – 1 : Le modelage
De nombreux procédés sont utilisés pour façonner les vases. Le plus répandu est le
façonnage à la main, ou modelage, car il ne demande aucun matériel particulier et peut être
réalisé partout. Mais ce terme de modelage recouvre en réalité de nombreux procédés de
fabrications. On peut monter le vase avec des colombins d’argile superposés et collés à la
barbotine20, utiliser des plaques d’argile soudées entre elles, creuser une balle par pression des
mains ou encore se servir d’un moule (Ibid., p. 14).
On constate que ces techniques de façonnage sont souvent mixtes. On va par exemple
mouler une forme puis terminer de la monter avec des colombins. On peut aussi également
associer technique de modelage et de tournage. Les céramiques sont ébauchées en les montant
aux colombins puis tournées pour leur donner leur forme définitive.
À travers l’archéologie expérimentale ou encore les enquêtes ethnoarchéologiques
(Desbat 1989) on se rend compte que pour la réalisation de grosses pièces, le façonnage à la
main est souvent plus efficace que le façonnage au tour. Contrairement à ce que l’on pourrait
croire, le façonnage à la main n’exclut pas une production en quantité et de qualité. Les vases
même modelés peuvent bénéficier de finitions poussées qui leur donne un aspect extérieur très
soigné.
20 Argile très diluée dans de l’eau servant de colle.
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II – 3 – 2 – 2 : Le tournage
Le tour rapide permet de monter l’argile grâce à la force centrifuge. Il existe plusieurs
catégories de tours rapides. Tout d’abord, le tour à main qui se constitue simplement d’une
girelle (grand disque de bois ou d’argile fixé sur l’axe du tour). Cette girelle sert à donner la
rotation. Il pouvait être actionné par le potier lui-même ou il pouvait être aidé par une autre
personne. À l’époque romaine, le tour à bâton fait son apparition. Il a le même fonctionnement
que le tour à main hormis le fait que le volant peut être constitué par une roue. Le tour est
propulsé à l’aide d’un bâton utilisé comme manivelle. Enfin, le tour à pied ne semble pas être
attesté à l’époque romaine ni à l’époque médiévale et apparaitrait seulement à la Renaissance.
Quelle que soit la méthode utilisée, façonnage ou tournage, la forme obtenue est ensuite
lissée avec des racloirs qui peuvent prendre toutes sortes de formes. Généralement, les outils
utilisés sont ceux facilement disponibles à proximité. Ce sont souvent des éléments utilisés
bruts sans confection qu’un outil à proprement parlé.
Les poteries crues seront séchées afin qu’elles perdent lentement l’eau contenue dans
l’argile. En effet, si elles étaient placées directement dans le four, l’eau s’évaporerait trop vite
et ferait éclater les céramiques.
II – 3 – 3 : La cuisson
Comme nous l’avons vu précédemment, l’action de la chaleur va faire se fermer les
feuillets constituant l’argile et faire passer la céramique à l’état solide. C’est également la
cuisson qui va fixer l’aspect final de la poterie. C’est donc une étape essentielle dans le
processus de fabrication.
II – 3 – 3 – 1 : Structures de cuisson
On peut distinguer deux modes de cuisson : les cuissons en aire ouverte et les cuissons
en four. Dans la première catégorie, on ne maîtrise pas l’atmosphère de cuisson21. On peut cuire
les vases individuellement ou en lot en les recouvrant de combustible. Ce mode de cuisson
semble avoir été le seul en usage jusqu’à l’âge du Bronze en Gaule (Ibid., p. 27).
21 Composition chimique de l’espace de cuisson. L’atmosphère de cuisson a un rôle déterminant dans l’aspect final
des céramiques.
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La cuisson en four peut se faire dans des structures permanentes ou plus éphémères. On
peut retrouver trois types de four. Tout d’abord les fours à un volume où le combustible et les
céramiques à cuire sont plus ou moins mêlés dans le même espace (Dufaÿ 1996, p. 297). On
peut également retrouver des fours à deux volumes où le foyer est séparé du laboratoire (espace
où sont entreposées les céramiques à cuire) par une sole (plancher en argile) perforée. Le
troisième type de four rencontré est spécialement dédié à la cuisson des sigillées. Les flammes
sont mouflées c’est-à-dire que la fumée est dirigée vers l’extérieur par des tubulures. Les
céramiques ne sont donc jamais en contact des flammes et cuites par rayonnement de chaleur.
II – 3 – 3 – 2 : Les atmosphères de cuisson
Une cuisson se définit par deux phases. Une première phase de « cuisson proprement dite »
où on alimente le four en combustible et une deuxième phase de refroidissement (on arrête
d’alimenter le four en combustible) (Picon 2002, p. 140). En 1973, Maurice Picon (Picon 1973)
a déterminé quatre modes de cuisson théorique en combinant l’atmosphère de cuisson et celle
de la post-cuisson.
• Mode A : cuisson réductrice + refroidissement oxydant
• Mode B : cuisson réductrice + refroidissement réducteur
• Mode C : cuisson oxydante + refroidissement oxydant
• Mode D : cuisson oxydante + post-cuisson réductrice (modèle théorique et non
applicable)
Ces atmosphères de cuisson déterminent la couleur des céramiques selon plusieurs
modalités notamment la nature de la pâte et les oxydes de fer présents dans l’atmosphère du
four. La combustion est consommatrice d’oxygène et engendre donc naturellement une
atmosphère réductrice22 (privée d’oxygène). Lors de l’arrêt de l’alimentation du four en
combustible, si les parois du four ne sont pas obstruées, l’oxygène revient naturellement dans
la chambre de chauffe créant une atmosphère oxydante. La pâte contient alors presque
exclusivement que l'hématite (ou oxyde ferrique Fe2O3) de couleur rouge. Si le potier intervient
à la fin de la cuisson en obstruant les parois du four (avec de l’argile par exemple), il empêche
le retour naturel de l’oxygène dans la chambre de chauffe. L’atmosphère réductrice de la
cuisson se maintient alors durant la phase de refroidissement. On trouve alors parmi les oxydes
de fer présents dans la pâte presque uniquement de la magnétite ou éventuellement aussi
quelques oxydes ferreux FeO, tous de couleur noire.
22 Pour plus de détails, on se réfèrera à Picon 2002.
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III – 3 : Catégories techniques
III – 3 – 1 : Les céramiques fines
III – 3 – 1 – 1 : La sigillée
La sigillée ou terra sigillata23 a intéressé les érudits du XIXème siècle pour son aspect
esthétique. H. Dragendorff réalisa la première typologie de sigillées en 1895. Puis, en 1909, S.
Loeschcke proposa un classement des sigillées retrouvées dans le camp militaire d’Haltern. En
1942, il affine ce classement avec le mobilier retrouvé dans le camps militaire d’Oberaden. En
1968, C. Goudineau réalisa une typologie beaucoup plus complète associant la forme et la
chronologie.
Les sigillées sont des céramiques typiques de l’époque romaine au revêtement argileux
rouge grésé appelé aussi vernis. Ce type de vernis peut être obtenu uniquement si la température
atteinte dans le four est suffisamment élevée pour vitrifier le revêtement argileux (environ
1050° C.) et si les céramiques sont protégées de l’atmosphère réductrice du four. Soit les
céramiques sont placées dans des cazettes, sorte de boîtes étanches en céramique, soit ce sont
les flammes qu’on canalise dans des tubulures en argile. Les fours à tubulures permettent
d’obtenir une atmosphère oxydante dans la chambre de chauffe tout au long du processus de
cuisson (cuisson et post-cuisson). Les flammes ne sont pas en contact direct avec les céramiques
et elles sont donc cuites par rayonnement de la chaleur (Dufaÿ 1996, p. 304). Il s’agit du mode
C définit par M. Picon.
C'est la seule manière d'obtenir un vernis rouge grésé. En effet, lorsqu'un vernis grèse,
il emprisonne dans la pâte les oxydes de fer de l'atmosphère de cuisson. Ainsi, en mode A,
l'atmosphère de la cuisson est réductrice. La pâte se charge en magnétite et en oxyde de fer de
couleur noire. Lors de la post-cuisson, l'atmosphère se réalimente en oxygène (atmosphère
oxydante) et la pâte se charge alors en oxydes de fer de couleur rouge notamment d’hématite
(Brulet et al. 2010, p. 20). Lors d'une cuisson en mode B, l'atmosphère de cuisson est la même
que pour le mode A mais l'atmosphère de post-cuisson diffère. Le potier va venir obstruer le
four avec de l'argile afin que l'oxygène ne pénètre pas dans la chambre de chauffe pendant le
refroidissement. Le but est d'obtenir des céramiques de couleur noire. En privant le four de
23 Le terme de terra sigillata apparait en 1895 dans la typologie de H. Dragendorff.
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réoxygénation, l'atmosphère réductrice va se maintenir et la pâte conservera les oxydes de fer
de couleur noire jusqu’au refroidissement total.
Ce schéma diffère lors du grésage d’un revêtement argileux. Les pores de la céramique
sont obstrués et elle devient imperméable. Les oxydes de fer de couleur noire liés à l'atmosphère
réductrice de la phase de cuisson sont emprisonnés et les oxydes de l’engobe ne pourront pas
se réoxygéner. Ainsi, que ce soit en mode A ou B, une céramique au vernis grésé sera de couleur
noire (Picon 2002, p. 146).
Les sigillées sont moulées et peuvent être finies au tour (notamment pour l’ajout du
pied). La majorité de la production est lisse et seules quelques formes comportent un décor. Ce
décor est imprimé dans le moule grâce à des poinçons notamment.
Le centre le plus ancien et productif de sigillées se situe à Arezzo en Italie (Ettlinger et
al. 1990). Cette production rencontrera un grand succès et sera exportée dans tout le monde
romain (Py 1993, p. 554). Elle sera importée très tôt en Gaule.
Sigillée de la Gaule du sud
Cette catégorie comprend les céramiques sigillées produites dans la partie occidentale
de la Narbonnaise et dans le sud de la province d’Aquitaine (Brulet et al. 2010, p. 57). Cette
zone comprend de nombreux groupements d’ateliers de potiers ayant produit de la sigillée dont
les plus importants sont ceux de La Graufesenque, Montans et Banassac (Genin 2007, p. 58).
La sigillée de la Gaule du sud est la vaisselle de table la plus répandue dans l’Occident romain
au Ier siècle apr. J.-C. (Brulet et al. 2010, p. 60).
Dès la période augustéenne certains de ces ateliers ont produit des sigillées en parallèle
d’une production de céramique dénommée « présigillée » ou sigillée cuite en mode A ou B
(Ibid., p. 57). Il s’agit alors de céramique à revêtement argileux non grésé de couleur rouge ou
noire reprenant les formes des sigillées italiques. La diffusion de cette production est alors
uniquement locale.
Les sigillées de Gaule du sud cuitent en mode C ont un vernis rouge brillant et une pâte
calcaire. Ces deux caractéristiques sont d’ailleurs liées. Un vernis sera plus brillant s’il est
apposé sur une pâte calcaire (Picon 2002, p. 152). L’argile utilisée pour le revêtement argileux
est différente de celle utilisée pour la pâte de la céramique. Elle est plus fine pour éviter un long
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processus de décantation et de tamisage (Ibid., p. 153). La composition des pâtes est assez
homogène contrairement aux présigillées (Ibid., p. 152). Cela est sans doute dû à une
standardisation de la production dans le but de commercialiser ces sigillées en quantité
importante. Ces productions semblent directement inspirées des sigillées italiques car elles
reprennent leurs formes et leur mode de cuisson particulier. Des sigillées italiques ont été
retrouvées à La Graufesenque et pourraient témoigner d’une influence indirecte (Brulet et al.
2010, p. 58). Mais, cela n’exclut pas des transmissions directes de savoir-faire grâce au
déplacement de potiers romains dans les provinces de l’empire (Ibid.). En tout cas, les sigillées
de mode C de la Gaule du sud ne sont pas une évolution des présigillées mais bien une adoption
directe des techniques italiques car on utilise un type de four inconnu en Gaule jusqu’alors
(Picon 2002, p. 150).
Le répertoire morphologique se divise en deux catégories : les sigillées lisses et celles à
décors moulés. On compte une quarantaine de formes lisses. Parmi les formes les plus produites
on peut citer les plats ou assiettes Drag. 15/17, les assiettes Drag. 18 ou les coupelles Drag. 22.
Les sigillées décorées se concentrent autour des coupes Drag. 30 et Drag. 37.
On trouve également à La Graufesenque une production particulière et unique de sigillée
marbrée vers 50 apr. J.-C. Elle se caractérise par un vernis jaune à veines rouges imitant l’aspect
du marbre (Genin 2007, p. 155). Cet engobe particulier est appliqué à la fois sur des formes
lisses et des formes décorées.
La production des sigillées de Gaule du sud s’intensifie entre 20 et 110 apr. J.-C. Elles
s’exportent en grande quantité et à longue distance (Picon 2002, p. 151). À l’époque claudienne,
la production s’ouvre au marché des camps militaires d’Occident (Brulet et al. 2010, p. 59).
Les ateliers de la Gaule du sud deviendront un modèle pour le reste de la Gaule et même au-
delà. Les ateliers de Lezoux reprendront le schéma de décoration des sigillées de la Gaule du
sud. Les provinces d’Afrique du nord et de la péninsule ibérique s’inspireront également des
formes de cette production (Ibid., p. 58).
À la fin du Ier siècle apr. J.-C., les sigillées de la Gaule du centre gagneront peu à peu
de l’importance allant jusqu’à remplacer l’influence des productions de la Gaule du sud (Ibid.).
Les potiers du sud vont progressivement abandonner les cuissons en mode C au profit du mode
A, moins coûteux et donc plus adapté à la baisse de la production. La diffusion devient alors
uniquement locale ou régionale (Picon 2002, p. 153). Cette nouvelle production est qualifiée de
« sigillée tardive » (Ibid., p. 154).
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Sigillée de la Gaule du centre
P. Bet est le premier à produire une synthèse sur les productions sigillées lisses du centre
et plus particulièrement de Lezoux en 1989 (Bet et al. 1989). Il effectua un classement en dix
phases chronologiques fondé sur l’observation du vernis, de la pâte, de la forme, du décor et
des estampilles. Une révision de ce travail a été produite en 2000 (Bet, Delor 2000).
Les sigillées du centre de la Gaule sont produites par une dizaine de groupements
d’ateliers. Parmi ces ateliers, ceux situés à Lezoux (Puy-de-Dôme) sont les plus importants.
Jusqu’au dernier quart du Ier siècle apr. J.-C., les sigillées de Lezoux sont les seules du centre
de la Gaule à être produites à grande échelle (Brulet et al. 2010, p. 92).
Comme dans les ateliers de la Graufesenque, les potiers de Lezoux produisirent vers 10
apr. J.-C. des présigillées cuitent en mode A et B à la pâte faiblement calcaire et au revêtement
non grésé (Ibid.). La diffusion est alors essentiellement régionale (Ibid., p. 94).
Contrairement aux sigillées du sud de la Gaule, on n’observe pas d’homogénéité dans
les productions des ateliers du centre. À la fin du Ier siècle apr. J.-C. certains ateliers de Lezoux
et des Martres-de-Veyre24 commencèrent à produire des sigillées cuites en mode C à la pâte
calcaire. Les sigillées de Lezoux se caractérisent par une pâte et un vernis de couleur claire.
Elles vont cohabiter jusqu’au début du IIème siècle apr. J.-C. avec des présigillées cuites en
mode A. Dans les ateliers des Martres-de-Veyre, la production va rapidement ressembler à celle
des ateliers du sud de la Gaule (Ibid., p. 93).
À l’époque flavienne, les ateliers du centre de la Gaule s’inspireront du mode de
production du sud dans le but de conquérir le marché à longue distance (Delage 1998, p. 280).
Ils prendront peu à peu de l’importance allant jusqu’à détrôner le sud de sa première place dans
le commerce de la sigillée vers 140-150 apr. J.-C. (Brulet et al. 2010, p. 92). Les ateliers se
multiplient et la sigillée de Gaule du centre est exportée dans la plus grande partie du monde
romain occidental (Ibid., p. 93). Pour augmenter le rendement, les moyens de productions sont
mis en commun comme le montre la découverte de vastes aires de préparation de l’argile
(Delage 1998, p. 286).
Cette phase florissante des ateliers du centre dura jusque dans les années 190 apr. J.-C.
Après cette date, les potiers du centre se concentrèrent sur la production de quelques formes
majeures et reviendront à un travail plus individuel (Ibid.). Les marchés à longues distances
24 Autre groupement d’ateliers de potier de Gaule du centre situé près de Clermont-Ferrand.
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sont abandonnés et la production va peu à peu revenir à une diffusion régionale (Brulet et al.
2010, p. 94).
Sigillée africaine
La sigillée africaine a été étudiée par N. Lamboglia entre 1958-1963 (Lamboglia 1958).
Puis, J. W. Hayes, spécialiste de la céramique nord-africaine proposa une typologie en 1972
(Hayes 1972). Les travaux de M. Bonifay sont venus compléter ces études (Bonifay 2004).
On distingue trois types de sigillée africaine nommés A, C et D. On trouve dans notre
corpus uniquement un individu du type A. Ce type présente une pâte rouge-orangée ou rouge
brique avec de nombreuses inclusions et un vernis rouge-orangé granuleux (« peau d’orange »)
(Bonifay 2004, p. 47). Cette catégorie est traditionnellement rattachée au nord de la Tunisie,
dans la région de Carthage. Toutefois, M. Bonifay rappelle que la localisation des ateliers pose
toujours problème (Bonifay 2004, p. 45). En effet, la présence de variantes locales de sigillée
africaine A a été attestée sur la nécropole de Raqqada, près de Kairouan laissant envisager une
production de sigillée africaine A dans le centre de la Tunisie (Bonifay 2004, p. 47). Comme
pour les productions sigillées italiques ou sud gauloises, la majorité des formes produites sont
lisses. Les formes décorées comportent des guillochis sur leurs bords, des excisions
géométriques sur les panses et plus rarement des éléments en relief ou des médaillons
d’applique (Ibid.).
Ce type commence à être abondamment diffusé dans tout le bassin méditerranéen à
partir de la fin du Ier siècle apr. J.-C. Elle arrive en Gaule méditerranéenne plus particulièrement
à la fin du IIème siècle apr. J.-C. (Py 1993, p. 170). Au IIIème siècle, l’aspect des sigillées
africaines claires A change. La pâte devient plus granuleuse et le vernis opaque, moins soigné
avec une tendance à s’écailler. La fin de cette production est assez mal connue. Elle semble se
poursuivre jusqu’au début du IVème siècle apr. J.-C. (Ibid.).
III – 3 – 1 – 2 : Parois fines lyonnaises
Cette production a été identifiée lors des fouilles des ateliers de la Butte, du Chapeau
Rouge et de la Muette à Lyon. K. Greene est le premier à identifier cette production dans un
site de consommation : les camps du limes rhénan (Greene 1979). Une étude sera également
menée par C. Grataloup en 1988 sur les parois fines lyonnaises produites dans l’atelier de la
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Butte (Grataloup 1988). Puis, E. Bertrand complètera cette typologie à partir de l’examen de
nouveaux ensembles et de l’atelier du Chapeau Rouge (Bertrand 1997 et 2000).
On peut distinguer deux phases de production. La première à l’époque augustéenne se
caractérise par l’emploi d’une argile siliceuse. Les céramiques sont alors produites dans l’atelier
de la Muette. À la fin de la période augustéenne, la production évolue et est produite dans au
moins deux ateliers simultanément : l’atelier de la Butte et celui du Chapeau rouge (Bertrand
2005, p. 2). Cette nouvelle production se différencie de la première par une matrice calcaire.
Toutefois, E. Bertrand souligne que des parois fines à pâte calcaire ont été retrouvées dans les
dépotoirs de l’atelier de la Muette mais de manière minoritaire (moins de 0,5%) (Ibid., p. 1).
Nous nous concentrerons ici sur la deuxième phase de cette production qui concerne plus
particulièrement notre étude.
Outre leur pâte calcaire de couleur jaune, tirant parfois sur le verdâtre, les parois fines
lyonnaises se distinguent par un engobe épais, très adhérent et recouvrant toutes les surfaces du
vase. Le grésage de cet engobe n’est pas toujours uniforme et prend parfois des reflets
métallescents. La couleur de cet engobe varie grandement du brun-vert, brun-roux, parfois
mordoré ou plus foncé (Ibid.). Le traitement de surface évolue avec le temps. Dans les années
20 apr. J.-C. les parois intérieures et extérieures sont systématiquement sablées. À partir des
années 30, d’autres traitements de surface sont employés notamment le crépis de barbotine.
Puis, au milieu du Ier siècle, on décore les parois d’écaille composée de petites boulettes
d’argile écrasées au pouce. Les parois peuvent également être décorées au poinçon ou de reliefs
créés à partir de barbotine (décors réticulés, feuilles d’eau, épingles). Les parois des pots
ovoïdes de type 16 peuvent également comporter des dépressions.
Les premières formes réalisées diffèrent peu de celles élaborées dans la première phase
de production dans l’atelier de la Muette. Dans les années 30 apr. J.-C. le type 325 (bol
hémisphérique sans lèvre) intègre le répertoire typologique mais il sera remplacé rapidement
par les bols à lèvre en bandeau (type 4 et 5). L’intensification de la production au milieu du Ier
siècle apr. J.-C. engendre une simplification du répertoire qui se concentre sur les formes 4
(bols à lèvre en bandeau lisse), 5 (bols à lèvre en bandeau mouluré) et 16 (pots ovoïdes). Dans
la seconde moitié du Ier siècle apr. J.-C., les potiers lyonnais vont s’inspirer des formes des
parois fines produites dans les ateliers de Bétique. Les vases deviennent plus hauts et fermés et
le répertoire comprend essentiellement les types 7 (gobelets carénés), 14 et 15 (gobelets
25 On se réfère ici à la typologie d’E. Bertrand (cf. Bertrand 2005)
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ovoïdes). Une série de vases à boire dépourvus de traitement de surface vient également enrichir
la typologie (type 20 à 34) ainsi que des micro-conteneurs pour les liquides gras ou les pâtes
semi-solides (type 31-32), des récipients à prises d’attache (type 30) et des encriers (type 28).
Les parois fines lyonnaises produites dans les ateliers de la Butte et celui du Chapeau
Rouge sont identiques et semblent suivre un même protocole de fabrication. La production
massive de parois fines lyonnaises pourrait donc être issue d’un réseau de petits ateliers
produisant également d’autres types de céramiques plutôt que d’un vaste atelier spécialisé
(Ibid., p. 2).
La production de parois fines lyonnaises s’intensifie au milieu du Ier siècle apr. J.-C. La
production est diffusée localement mais également dans la haute vallée du Rhône et la Suisse
occidentale (Ibid., p. 4). Elle alimente aussi les camps du limes germanique et la Grande-
Bretagne par la vallée du Rhin (Ibid.). La production s’arrête au début du IIème siècle.
III – 3 – 1 – 3 : Sigillée claire B
N. Lamboglia fut le premier à s’intéresser à la sigillée Claire B. Il publia un article en
1941, Terra Sigillata chiara, dans lequel il définit cette nouvelle catégorie de céramique
identifiée dans le matériel issu des fouilles de Vintimille (Lamboglia 1941). En 1958 et 1963,
il publia des études plus poussées nommées Nuove Osservazioni sulla terra Sigillata Chiara se
fondant à la fois sur le matériel de Vintimille, celui d’Ampurias et les céramiques Claire B
recensées dans les musées de la vallée du Rhône. La typologie établie par N. Lamboglia fut
complétée par A. Darton en 1972 (Darton 1972) et remplacée par celle d’A. Desbat en 1980
(Desbat 1980).
La sigillée Claire B possède un vernis orange vif mais ce dernier peut varier et prendre
des tonalités brunes voir métallescentes, parfois sur un même vase. Ces céramiques sont cuites
en mode A et possèdent une pâte fine rose à orangée. Elles reprennent les formes de la vraie
sigillée. Elles sont produites dans la vallée du Rhône, entre Lyon et Vienne ou encore près
d’Alba26. La production débute vers 120-140 apr. J.-C. et se poursuit pendant le IIIème siècle
(Desbat 1987a, p. 270). Elles sont diffusées essentiellement dans le quart sud-est de la Gaule
(Py 1993, p. 175). On en trouve également en quantité réduite en Italie, Sardaigne, Corse,
Baléares et plus discrètement encore en Afrique du Nord. On distingue vingt formes lisses et
26 L’un de ses ateliers a été découvert près du village de Saint-Péray en Ardèche (Desbat 2002).
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deux formes décorées (Desbat, Picon 1986, p. 7). Les formes lisses sont majoritaires et
représentées essentiellement par quelques formes. Les formes décorées sont moulées comme
pour les vraies sigillées, décorées d’un médaillon d’applique, guillochées ou encore excisées.
La sigillée Claire B est peu à peu concurrencée par la céramique luisante identifiée par
N. Lamboglia sous le terme « Lucente » (Lamboglia 1941). Toutefois, il est très difficile de
distinguer ces deux productions à l’aspect parfois similaire. Face à ces difficultés
d’identification, on inventorie souvent ensemble ces tessons sous l’appellation vague de claire
B/Luisante voir « céramique à revêtement argileux » (ou CRA) (Py 1993, p. 175-176).
III – 3 – 1 – 4 : CRA
Comme nous l’avons évoqué précédemment avec les sigillées claire B, il n’est pas
toujours aisé de différencier les productions au sein des céramiques engobées cuites en mode
A. Nous avons donc choisi de regrouper, faute de mieux, sous l’appellation « céramique à
revêtement argileux » (ou « CRA ») toutes les céramiques à revêtement argileux cuites en mode
A qui n’ont pas pu être identifiées avec certitude. Nous avons dissocié les parois fines qui n’ont
pas pu être identifiées avec plus de précision dans une autre catégorie.
III – 3 – 1 – 5 : Parois fines
Nous avons classé dans cette catégorie les céramiques à engobe grésé ou non et à pâte
calcaire ou non présentant une paroi de plus faible épaisseur (environ 2 mm d’épaisseur) que
les céramiques classées dans la catégorie CRA.
III – 3 – 1 – 6 : Kaolinitique
Les céramiques fines kaolinitique présentent une pâte de couleur blanche en raison de
l’emploi d’une argile chargée en kaolinite.
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III – 3 – 2 : Les céramiques communes
III – 3 – 2 – 1 : Tournée grise
Cette catégorie comprend des céramiques tournées dans une argile généralement non
calcaire cuites en mode B (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Elle regroupe des céramiques
essentiellement destinées à la cuisson des aliments comme les pots à cuire, les couvercles, les
marmites, les jattes ou les bouilloires (Ibid.).
III – 3 – 2 – 2 : Tournée grise à pâte blanche
L’argile de ces céramiques est majoritairement kaolinitique et cuite en mode B (Batigne
Vallet et al. À paraître (a)). La surface de ces céramiques est noire mais le cœur est blanc en
raison des températures élevées atteintes dans le four au moment de la cuisson. Cette catégorie
regroupe principalement des céramiques destinées à la cuisson des aliments comme les pots et
plats à cuire, les couvercles, les marmites ou les bouilloires. Dans la région Rhône-Alpes, cette
catégorie de céramiques est produite dans deux ateliers de la Drôme : La Répara-Auriples et de
Dieulefit (Ibid.).
III – 3 – 2 – 3 : Tournée rouge
Cette catégorie regroupe des céramiques tournées généralement dans une argile non
calcaire (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Elle est cuite en mode A. Elle comprend des
céramiques essentiellement destinées à la cuisson comme les pots à cuire, les plats à cuire, les
couvercles, les marmites et les jattes (Ibid.).
III – 3 – 2 – 4 : Tournée rouge italique
Nous avons classé dans cette catégorie toutes les céramiques tournées dans une pâte non
calcaire, cuite en mode A et provenant d’Italie. Notre corpus comprend essentiellement des
céramiques dites « à vernis rouge pompéien ». La surface interne de ces productions est
recouverte d’un engobe non grésé de couleur rouge. Cette catégorie comporte presque
exclusivement des plats et des couvercles destinés à la cuisson du pain (Batigne Vallet 1999, p.
198). L’engobe permet alors de boucher les pores de la pâte afin que le pain n’accroche pas
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(Ibid.). Ces plats apparaissent dans la région lyonnaise vers 30 av. J.-C. À partir de l’époque
flavienne, on trouve cette catégorie dans de très faible proportion (Ibid.). La céramique à engobe
rouge interne pompéien est probablement issue d’Italie centrale (Ibid.).
III – 3 – 2 – 5 : Claire calcaire
La céramique claire calcaire regroupe des céramiques réalisées dans une argile calcaire,
très épurée. L’argile présente un taux de CaO supérieur à 7-8 % (Batigne Vallet et al. À paraître
(a)). Après cuisson en mode A, la pâte prend des teintes rose, beige, jaune et parfois verdâtre
(Ibid.). Cette catégorie comprend des céramiques destinées au stockage des aliments comme la
cruche ou le pot à provision ou à la préparation des mets avec le mortier notamment.
III – 3 – 2 – 6 : Grise fine
La céramique grise fine est réalisée dans une pâte épurée (calcaire ou non) et cuite en
mode B (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Les céramiques grises fines retrouvées ne
présentent jamais de traces de passage au feu. Ainsi, on peut supposer qu’elles étaient destinées
au service ou à la consommation des mets. Cette catégorie est à cheval entre la céramique fine
et la céramique commune. De ce fait, on la trouve classée dans l’une ou l’autre des catégories
dans les études céramologiques. Nous avons décidé de les classer ici dans la catégorie des
céramiques communes. En Rhône-Alpes, la céramique grise fine est produite dans les ateliers
de la rue du Chapeau Rouge à Lyon et à Fréterive (Ibid.).
III – 3 – 2 – 7 : Allobroge fine
Cette catégorie est surtout attestée en Isère et en Haute-Savoie (Batigne Vallet 1999, p.
199) à partir du IIème siècle apr. J.-C. Cette céramique est tournée et cuite en mode B. On la
différencie grâce aux fonds de pots à cuire présentant une estampille circulaire, souvent polie,
lui conférant un aspect brillant (Ibid.).
III – 3 – 2 – 8 : Non tournée grise
Cette catégorie comprend des céramiques non tournées. On reconnait un vase non tourné
à l’absence de stries de tournage, aux parois irrégulières et aux éventuelles traces de raccord
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entre les plaques ou les colombins au moment du montage (cf. supra p. 39). Les parois peuvent
également présenter des marques d’outils utilisés pour régulariser la surface (Batigne Vallet et
al. À paraître (a)). Cette catégorie de céramiques a été produite, pour la région Rhône Alpes, à
Aoste (Ibid.).
III – 3 – 3 : Les amphores
III – 3 – 3 – 1 : Amphores de Bétique
S. Martin-Kilcher réalisa une typologie des amphores de Bétique en 1987 à partir des
individus retrouvés sur le site d’Augst (Suisse) (Martin-Kilcher 1987). Cette typologie conserve
le classement établi par H. Dressel en lui ajoutant des lettres pour les différentes variantes. Puis,
R. Étienne et F. Mayet poursuivirent l’étude dans trois ouvrages dédiés à l’huile, le vin et les
saumures et sauces de poissons produit dans la province d’Hispanie (Étienne, Mayet 2000, 2002
et 2004).
La province de Bétique se situe au sud de l’Hispanie et correspond approximativement
à l’actuelle Andalousie. Cette région a notamment produit des amphores que l’on retrouve dans
tous les sites de Méditerranée occidentale au début de notre ère indiquant un fort essor
économique (Py, 1993, p. 23) mais également un changement culturel dans les pratiques
alimentaires. Ces amphores transportaient divers types de produits notamment de l’huile, des
sauces de poissons et du vin.
L’huile est le produit qui fut le plus exporté. Les ateliers producteurs d’amphores à huile
se localisent le long de la vallée du Guadalquivir. Cette catégorie est principalement représentée
par les formes Dressel 20. La pâte de ces amphores est friable, de couleur grise, plus foncée au
cœur, contenant un dégraissant blanc abondant et des impuretés noires mêlées à du sable. La
surface est rugueuse au toucher, irrégulière et recouverte d’un engobe couleur crème ou ocre
claire (Étienne, Mayet 2004). L’huile de Bétique s’exporte essentiellement au Ier et IIème siècle
apr. J.-C. Ce produit continuera d’être exporté dans des Dressel 20 jusqu’au Vème siècle mais
sera concurrencé par l’huile d’Afrique du nord à partir du IIIème siècle.
La province de Bétique était également productrice de vin. Ce dernier était diffusé dans
des amphores à la panse ovoïde allongée, au col haut et évasé, aux anses bifides et au fond
pointu et plein de type Haltern 70 produites de l’époque augustéenne à la première moitié du
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Ier siècle apr. J.-C. La pâte de cette amphore est similaire à celle de l’amphore Dressel 20. Ces
deux types sont produits dans la même région.
La Baie de Cadix était, elle, spécialisée dans la fabrication d’amphores contenant des
saumures et des sauces de poissons. La pâte argileuse calcaire est claire allant de l’ocre jaune à
l’ocre rosé (Etienne, Mayet 2002, p. 177). Ces amphores adoptent une forme fuselée à fond
pointu et à col haut et évasé représentées par les formes Dressel 7 à 14, Beltràn 2A et 2B (Py,
1993, p. 23). Ces types ont de nombreuses similitudes au niveau de leurs pâtes et de leurs formes
et il est parfois difficile de les distinguer. Ainsi, on regroupe le plus souvent ces productions
sous l’appellation Dressel 7/11. Les Dressel 7/11 se développent essentiellement au Ier siècle
apr. J.-C. Entre le IIIème et le Vème siècle, on retrouve essentiellement des amphores de type
Beltràn 72 et Almagro 51.
III – 3 – 3 – 2 : Amphores de Lusitanie
La province de Lusitanie se situe à l’ouest de l’Hispanie et recouvre la plus grande partie
du Portugal actuel. Cette région se spécialise à l’époque romaine dans la production de
conserves et de sauce de poissons. Ces produits sont diffusés dans des amphores fuselées. Deux
types de pâtes ont été distingués. La première est de couleur beige à brun-clair, granuleuse, avec
un gros dégraissant blanc et brun portant parfois un engobe blanc ou beige-verdâtre. La
deuxième pâte est plus fine, de couleur brune à orangée ou rose-orangée (Py, 1993, p. 58).
III – 3 – 3 – 3 : Amphores africaines
Une première véritable classification des amphores africaines a été réalisée dans la
publication des fouilles d’Ostie (Panella 1973). Puis S. J. Keay compléta ce classement avec
des individus repérés en Catalogne (Keay 1984). Des recherches plus récentes sont venues
enrichir ou renouveler la typologie notamment avec l’étude de M. Bonifay sur les amphores
tardives à Marseille (Bonifay 1986).
Ces amphores apparaissent de manière marquée dans les provinces romaines au IIIème
siècle apr. J.-C. Si l’on se fie aux inscriptions peintes découvertes sur les amphores africaines,
ces dernières devaient transporter de l’huile (Py 1993, p. 15). Mais des exemplaires d’amphores
de type Africaine 2 poissées contenaient des résidus de poissons et de crustacés (Laubenheimer
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1990, p. 139-140). La pâte la plus courante de ces amphores est fine et dure, de couleur rouge
brique ou très orangée. La surface extérieure est de couleur crème ou jaune clair. Cet aspect
extérieur de la pâte semble dû à la présence d’eau de mer dans la préparation (Py 1993, p. 15).
Toutefois, on note la présence de variantes de cette pâte indiquant l’existence de plusieurs
ateliers répartis dans plusieurs régions (Ibid., p. 16).
III – 3 – 3 – 4 : Amphores italiques
Ces productions proviennent de la côte tyrrhénienne de l’Italie (Campanie, Latium,
Étrurie). H. Dressel identifiera en 1895 ces amphores italiques sous le nom de Dressel 1
(Dressel 1891). Puis, N. Lamboglia identifia une nouvelle forme en 1955 qu’il nomma
Lamboglia 2 (Lamboglia 1955). Ce dernier, face à la diversité de ces formes proposa un
classement en trois groupes : Dressel 1A, 1B et 1C.
L’amphore Dressel 1 est issue de l’évolution des amphores gréco-italiques les plus
tardives qui ont tendance à s’allonger (Laubenheimer 1990, p. 40). Elle est plus épaisse et perd
en capacité (20 à 25 l) ; elle est également plus lourde (20 à 25 kg) ce qui la rend plus résistante
(Ibid.). C’est l’amphore vinaire par excellence du monde romain. Elle est produite de la fin du
IIème siècle av. J.-C. à la fin du Ier siècle av. J.-C. Elle est diffusée, notamment en Gaule,
essentiellement avant 30 av. J.-C. même si on en retrouve encore au début du Ier siècle apr. J.-
C. (Py, 1993, p. 53). Elle atteste de la montée en puissance du commerce italien.
La Dressel 1B est produite à la fin du IIème siècle av. J.-C. ou au début du Ier siècle av.
J.-C. mais est surtout attestée au Ier siècle av. J.-C. Elle est longue et haute (1,10 m) avec une
épaule à angle vif et un pied d’une hauteur supérieure à 0,15 m (Laubenheimer 1990, p. 41).
La Dressel 1C à la même chronologie que la Dressel 1B mais est retrouvée en moins
grand nombre. Elle se distingue essentiellement de la précédente par une épaule arrondie, une
anse très élargie vers le haut et une lèvre d’une hauteur supérieure à 6 cm (Ibid.).
La Dressel 1A apparait vers 130 av. J.-C. et perdure jusqu’à l’époque augustéenne. Au
vu de la diversité de ce type, on y place toutes les amphores italiques qui ne sont pas des Dressel
1B et 1C (Py, 1993, p. 53).
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III – 3 – 3 – 5 : Amphores de Narbonnaise
H. Dressel fut le premier à identifier des amphores gauloises alors qu’il travaillait sur
les amphores du Monte Testaccio (Dressel 1891). En 1985, F. Laubenheimer proposa une
première synthèse sur les amphores de Narbonnaise (Laubenheimer 1985).
La colonisation de la Gaule a engendré un fort accroissement des productions agricoles
et de leurs exportations. En effet, les terres sont plus largement occupées grâce à la fondation
de colonies et la main d’œuvre (souvent des vétérans) est donc, par conséquent, plus abondante
(Laubenheimer 1990, p. 77). Les paysans gaulois vont alors perfectionner leurs techniques et
notamment adopter l’araire à avant-train ou encore la grande faux qui permet d’augmenter le
rendement. La production du vin est particulièrement abondante et cette boisson autrefois
réservée aux chefs et aux grandes fêtes devient un produit de consommation courante (Ibid., p.
81).
L’exportation du vin a nécessité l’emploi de contenants adaptés. Les Gaulois utilisent
traditionnellement les tonneaux durant le Haut-Empire (Ibid., p. 149). Mais, les colons romains
l’utilisent peu et préfèrent l’emploi plus familier des amphores. Les premiers ateliers de
production d’amphores se développent donc dans les premières décennies du Ier siècle av. J.-
C. Ils sont alors essentiellement concentrés dans le sud de la Gaule. Les ateliers ne se
spécialisent pas uniquement dans les amphores. Ils produisent également des matériaux de
construction, de la vaisselle commune ou fine ou encore des figurines.
Les potiers gaulois se sont inspirés des amphores italiques (notamment la Dressel 1)
pour établir leurs premières productions (Py 1993, p. 30) mais également des productions de
Tarraconaise avec la Pascual 1. Des amphores Dressel 2/4 aux anses coudées caractéristiques
seront également produites (Laubenheimer 1990, p. 97). Ces trois formes sont, dans la majeure
partie des cas, utilisées pour transporter du vin, production phare de la Gaule.
Au Ier siècle apr. J.-C., les productions gauloises s’individualisent et adoptent une forme
pansue au fond plat et annulaire caractéristique (Gauloise 1, 9 et 12). Ces amphores ont
probablement été élaborées à Marseille (Ibid., p. 98). La production de ces amphores connaît
son apogée au IIème siècle apr. J.-C. où l’on abandonne les modèles d’imitation italique et de
Tarraconaise. À partir des années 60/70 et jusqu’au IIIème siècle, la forme Gauloise 4 est venu
remplacer peu à peu toutes les autres productions régionales. La forme et les dimensions de
cette dernière sont constantes dans tous les ateliers de la Province témoignant d’une volonté de
standardisation aux Ier et IIème siècle apr. J.-C. (Ibid.).
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Concernant l’ampleur des exportations, on sait que pendant les trois premiers quarts du
Ier siècle apr. J.-C., ce sont les produits (et donc les amphores) de la péninsule ibérique qui
tiennent la première place des exportations sur le marché. Mais, les amphores gauloises ont peu
à peu gagné du terrain pour atteindre une position de quasi-monopole au IIème et IIIème siècle
apr. J.-C. (Ibid., p. 107). On retrouve des amphores gauloises dans la vallée du Rhin (surtout au
Ier et au début du IIème siècle apr. J.-C.), aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne (essentiellement
au IIème siècle apr. J.-C.) et sur la côte méditerranéenne (Italie, Corse, Sardaigne, Espagne).
Durant le Bas-Empire, la crise enclenchée notamment par les invasions barbares
engendre une période d’insécurité et de difficultés politiques et économiques. Cette crise va
toucher le commerce des amphores et les productions vont se transformer profondément. Les
amphores Gauloise 4 ne sont plus rigoureusement identiques. Le pied devient plus étroit, les
anses touchent la lèvre et les amphores sont plus grossières (Laubenheimer 1985, p. 135). Les
exportations à cette période sont mal connues mais on sait qu’elles diminuent grandement et
qu’on ne trouve plus d’amphores gauloises à Marseille au Vème siècle.
III – 3 – 3 – 6 : Amphores lyonnaises
Pendant longtemps, on n’envisageait pas de manière sérieuse la production d’amphores
à Lyon. Pourtant, A. Steyert, archéologue, dessinateur, journaliste et historien lyonnais
mentionnait dans son ouvrage Nouvelle histoire de Lyon et des provinces de Lyonnais publié
en 1895 la présence d’ateliers produisant des amphores dans le quartier des Canabae. De plus,
P. Wuilleumier atteste en 1952 de la présence d’un four d’amphores observé dans la cour de
l’Hôtel des Postes à l’occasion de travaux.
Plusieurs types d’amphores lyonnaises ont pu être distingués (Desbat, Dangréaux 1997,
p. 75-78). Elles possèdent une pâte beige, calcaire et avec un gros dégraissant sableux. Quatre
formes principales se détachent. Le premier type est assimilable à la forme Dressel 1. Il possède
une lèvre haute, une épaule très marquée et des anses larges qui présentent fréquemment deux
sillons. Ces amphores sont produites en petit nombre entre 7 av. J.-C. et 10 apr. J.-C. à une
période où les importations de Dressel 1 italique ont cessé (Ibid., p. 76). Toutefois, la faible
représentation de ce type d’amphores ne permet pas d’affirmer cette datation.
Le deuxième type est inspiré de la forme italique Dressel 2/4. On distingue deux sous-
types : le type 2A (ou type « Cos ») et le type 2B (ou type « italique »). Le premier se caractérise
par une épaule en forme de cloche et des anses bifides ou pseudo-bifides. On identifie le
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deuxième à sa lèvre en bourrelet plus ou moins aplatie, son col haut rétréci à la base, son épaule
fortement marquée et ses anses pseudo-bifides Le type 2B est largement plus représenté que le
type 2A. Ces deux types sont essentiellement produits au début du Ier siècle apr. J.-C. même si
des exemplaires d’amphores de type 2A sont attestés dans l’atelier de la Muette vers 10 av. J.-
C. (Ibid., p. 77).
Le troisième type se divise également en deux sous-types dit 3A et 3B. Le premier
possède une lèvre en bourrelet en saillie au-dessus d’un bandeau détaché du col. Les anses sont
marquées d’un sillon, la panse est ovoïde et le pied est le plus souvent creux. Ce type comporte
une grande variante de détails. Le type 3B se distingue par une embouchure plus évasée et une
lèvre horizontale ou retombante. On retrouve le type 3A dans des contextes du début du Ier
siècle apr. J.-C. Le type 3B semble lui succéder à l’époque flavienne (Ibid.).
Le quatrième type est associé à une amphore de petit module à fond plat. Deux sous-
types ont été distingués. Le type 4A possède une lèvre similaire au type 3A, un col court et des
anses généralement plates avec un sillon. Les amphores complètes retrouvées présentaient un
pied légèrement annulaire mais les exemplaires de cette amphore sont trop rares pour affirmer
qu’elle possède toujours un pied de ce type. Le type 4B possède quant à lui un fond plat ainsi
qu’un col évasé et une lèvre en bourrelet. Ses anses sont marquées par un sillon central. Le type
4A serait produit du début du Ier siècle apr. J.-C. au milieu du même siècle. Le type 4B est
attesté au début du Ier siècle apr. J.-C. jusqu’à la fin de ce dernier. Toutefois, cette forme
pourrait être produite plus tardivement. En effet, des amphores de ce type sont attestées dans
des contextes de la fin du IIème et du début du IIIème siècle apr. J.-C. (Ibid., p. 78).
Concernant le contenu de ces amphores, les types 1 et 2 transportaient du vin et les types
3 et 4 des sauces de poissons. Une amphore lyonnaise de type 4 retrouvée à Strasbourg portait
sur son col une inscription peinte mentionnant le contenu de l’amphore : du garum de
maquereau. On peut alors se poser la question de la provenance des denrées conditionnées dans
ces amphores lyonnaises. Ont-elles servi au reconditionnement de produits d’importation ? Si
la question se pose pour le type 4, on peut envisager que les types 1 et 2 aient servi à transporter
du vin des vignes allobroges à proximité et que le type 3 ait conditionné des sauces de poissons
d’eau douce (Ibid., p. 89).
Les amphores lyonnaises semblent être diffusées à petite échelle, essentiellement vers
le nord et dans une moindre mesure vers l’ouest. Le type 1 n’a pas encore été retrouvé dans des
sites de consommation. Le type 2 se retrouve à Augst, Lausanne, Besançon et peut-être à
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Vienne. Le type 3 est attesté à Lausanne et Vienne. Le type 4 a été retrouvé dans l’est de la
France à Biesheim et Metz. On peut penser que les amphores lyonnaises ont suivi les mêmes
itinéraires commerciaux que la sigillée et les parois fines. En effet, la carte de répartition des
amphores lyonnaises se superpose pratiquement à celle des sigillées lyonnaises (Ibid., p. 94).
III – 4 : Les formes des céramiques
Nous faisons ici un point sur les formes des céramiques essentiellement commune. En
effet, si les céramiques fines et les amphores possèdent des typologies et donc des noms bien
connus, ce n’est pas le cas des céramiques communes. On les désigne et les classe par critères
morphologiques et il est donc important de définir ce qu’on entend par pot ou par jatte par
exemple.
Le pot est un récipient haut et fermé à large ouverture et à fond plat. Les pots destinés à
conserver des aliments sont munis de deux anses à un sillon (Batigne Vallet et al., à paraître
(a)).
La cruche présente un col haut et étroit et une à deux anses. Sa panse est très bombée
(Ibid.).
Le mortier est large, ouvert et profond, de forme généralement tronconique. Il présente
un bord soit en bandeau soit formant une collerette. La surface interne de ce récipient peut être
couverte de grains de quartz (Ibid.).
La jatte est un récipient ouvert et profond présentant parfois un pied annulaire (Ibid.).
Le couvercle prend la forme d’un cône inversé plus ou moins aplati et possède un bouton
de préhension à son sommet (Ibid.).
Le plat est bas et ouvert. Il a généralement une base plate mais peut également présenter
trois pieds (Ibid.).
La marmite est un récipient ouvert et trapu, souvent à lèvre débordante pour pouvoir
poser un couvercle. Sa base est plate, parfois tripode (Ibid.).
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Le pichet est un récipient haut et fermé à fond plat. Il se distingue de la cruche par son
ouverture plus large et par le fait qu’il possède deux anses (Ibid.).
La bouilloire est haute et fermée. Un bec verseur est ménagé au niveau de l’ouverture
lui donnant une forme tréflée. Elle possède une seule anse et son fond est plat (Ibid.).
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IV : Les céramiques dans leurs contextes d’utilisation
IV – 1 : Présentation des céramiques par fonction
Nous nous intéresserons ici à une des étapes fondamentales dans la vie d’une
céramique : son utilisation. On sort ici de l’étude de l’objet pur pour se pencher vers l’homme.
On essayera, quand cela est possible, de comprendre à quels usages répondaient ces céramiques
dans l’Antiquité. Pour cela, on peut s’appuyer sur différents éléments.
Tout d’abord, on peut se rapporter aux sources écrites. Certains textes mentionnent des
céramiques et les associent à une fonction, à des ingrédients ou à un mode de cuisson (Batigne
Vallet et al. À paraître (a)). On trouve également des inscriptions peintes ou gravées sur les
céramiques elles-mêmes. C’est notamment le cas des amphores qui présentent souvent des
étiquettes peintes directement sur la paroi mentionnant, entre autres, le contenu de l’amphore
et sa provenance. Ces éléments écrits sortent aussi du cadre purement alimentaire et nous
renseignent sur les usages liés aux céramiques. On peut par exemple trouver des inscriptions
gravées sur un gobelet souhaitant une bonne chance ou une bonne santé. On peut également se
fier aux images qui replacent les céramiques dans leur contexte.
Les céramiques peuvent également présenter des traces d’usage tout à fait intéressante
pour comprendre la fonction de ces récipients. Elles peuvent renseigner sur les ustensiles
utilisés lors de la préparation ou encore sur son usage fréquent ou plutôt occasionnel par
exemple. Les traces de feu témoignent d’un récipient utilisé pour la cuisson des aliments. De
plus, la paroi des céramiques étant souvent poreuses, les restes alimentaires viennent se loger
dans la pâte permettant des analyses sur le contenu.
Enfin, il est intéressant de se pencher vers l’ethnoarchéologie pour comprendre la
fonction que peut avoir une céramique de forme ou de techniques similaires à celles que nous
étudions.
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On présentera notre corpus d’étude classé ici par fonction. Il est évident que les usages
liés aux céramiques présentées n’étaient pas si rigides que ce classement le laisse penser. Un
même vase a pu avoir plusieurs fonctions. Un pot à cuire peut être utilisé pour stocker des
aliments puis réemployé comme urne funéraire. On présentera également des aliments et plats
associés à ces récipients. Encore une fois, il s’agit de restitution à partir des éléments apportés
par les textes antiques encore par l’archéologie expérimentale mais ne constitue en rien un
fonctionnement figé. Les éléments que nous possédons concernent essentiellement les usages
romains mais on peut supposer que ces habitudes se sont transposées en Gaule avec
l’importation des plats italiques après la conquête.
V – 1 – 1 : Transporter
Les denrées destinées à être exportées à longue distance sont conditionnées dans des
amphores. Cet emballage est produit en série et son coût est très faible (Laubenheimer 1990, p.
5). Elles sont destinées à être jetées une fois arrivées au port comme le montre le Monte
Testaccio à Rome. Il s’agit d’un immense dépotoir composé de tessons d’amphores cassées lors
du débarquement des bateaux dans le port voisin. Les denrées sont ensuite transvasées dans des
contenants plus petits.
Les amphores permettent de transporter des produits de base comme l’huile, le vin, et
les sauces de poissons27 en grande quantité (Ibid.). Elles possèdent deux anses pour faciliter
leur transport. Toutefois, les amphores sont lourdes, cassables et difficiles à charger dans les
bateaux (Ibid., p. 6). On voit bien que le caractère très économique de ces emballages et leur
facilité de réalisation (on trouve de l’argile partout) a primé sur le côté pratique.
La forme des amphores varie selon les époques, les régions et le contenu (Ibid., p. 6).
Les parois des amphores à vin et sauces de poissons sont poissées, c’est-à-dire enduites d’une
matière collante issue de bois de résineux, afin d’assurer l’étanchéité des parois. Les amphores
à huile sont, elles, jamais poissées (Ibid.).
27 Les sauces de poissons sont omniprésentes dans la cuisine romaine (Laubenheimer 1990, p. 5).
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Les amphores peuvent être estampillées pour désigner l’atelier de fabrication où
recevoir une étiquette peinte sur la paroi pour indiquer le contenu, la quantité et l’expéditeur du
produit notamment.
Les amphores apportent de nombreuses informations sur les liens commerciaux entre
les provinces mais également sur les habitudes culturelles des peuples. On sait par exemple que
le vin italique était consommé en Gaule dès la fin du IIème siècle av. J.-C. comme l’atteste la
présence d’amphores Dressel 1 notamment. C’est la première denrée alimentaire italique à être
consommée par les Gaulois (Batigne Vallet 1999, p. 263).
IV – 1 – 2 : Conserver
Une fois les produits arrivés dans la domus, ils sont stockés principalement dans des
pots à provision aussi appelés urceus (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Ils se distinguent des
pots à cuire par deux anses munies d’un sillon central28 (Ibid.).
Les liquides peuvent être mis dans des cruches ou lagena (Ibid.). Une ouverture est
ménagée dans le goulot pour permettre de verser un liquide. Elle comporte une anse ou deux
pour une meilleure prise en main.
Les dolia servent à conserver en grande quantité des céréales, du vin ou de l’huile. Ils
ont une capacité qui peut aller jusqu’à 2000 litres.
IV – 1 – 3 : Préparer
Les céramiques culinaires utilisées pour la préparation des mets ne nécessitent pas
d’avoir une pâte particulière contrairement aux céramiques destinées à la cuisson. Parmi ces
céramiques de préparation, on trouve tout d’abord le mortier, aussi appelé mortarium (Ibid.).
La surface interne de ces récipients est souvent recouverte de grains de sable ou de quartz afin
de favoriser le broyage des herbes ou des épices. Cet ustensile est également utilisé pour la
préparation des sauces, pâtés ou quenelles (Batigne Vallet 2003, p. 192). Un bec verseur est
28 Il est possible de trouver des pots à cuire avec une anse mais cela est très rare (Batigne Vallet et al. À paraître
(a))
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ménagé sur le bord afin de faciliter le transvasement des préparations. La pâte des mortiers est
souvent calcaire mais peut aussi ne pas l’être (Batigne 1999, p. 46).
On trouve aussi des jattes recouvrant plusieurs fonctions. Lorsqu’elles sont réalisées
dans des pâtes non calcaires, les jattes peuvent servir à la fois au mélange des ingrédients et à
leur cuisson (Ibid., p. 47). Lorsque la pâte est calcaire ce récipient ne sert alors plus que pour la
préparation des mets (Ibid.). Les jattes peuvent plus rarement être utilisées pour le service
(Batigne Vallet et al. À paraître (a)). L’utilisation des jattes se fait de plus en plus rare à la fin
du IIème et au début du IIIème siècle apr. J.-C. (Batigne Vallet 1999, p. 266).
V – 1 – 4 : Cuire
Cette fonction est incarnée uniquement par des récipients issus de la famille des
céramiques communes. Plusieurs formes sont utilisées pour la cuisson des aliments mais elles
ont pour trait commun d’être toujours réalisées dans une argile non calcaire pour résister aux
passages sur le feu (cf. supra p. 40-41).
On retrouve tout d’abord le pot à cuire, aussi appelé olla (Batigne Vallet et al. À paraître
(a)). Ce dernier est idéal pour faire bouillir des légumes, des céréales ou de la viande dans un
liquide. Les céréales étaient consommées de manière quotidienne sous forme de bouillie
nommée puls par Varron et Pline l’Ancien (Batigne Vallet 1999, p. 240). Elle était composée
de farine cuite dans de l’eau et du sel avec parfois quelques fèves et autres légumineuses (Ibid.,
p. 241). La viande était blanchie dans un bouillon avant d’être grillée ou rôtie dans un autre
récipient (Ibid., p. 239-240). Selon Varron et Strabon, en Gaule, la viande était conservée par
salage, fumage ou séchage ce qui la rendait assez dure (Ibid.). Ainsi, bouillir cette dernière
permettait sans doute de l’attendrir (Ibid.). Strabon décrit les gaulois comme de grands
consommateurs de viande (Ibid. p. 262). Le pot à cuire domine la batterie de cuisine gauloise
dès la conquête romaine (Ibid. p. 267). Pourtant, cette forme n’est pas tant représentée en Italie.
On peut alors supposer que les Gaulois ont maintenu certains habitudes alimentaires (viandes
et céréales bouillies) malgré l’influence italique (Ibid.).
Les plats à cuire, aussi appelés patina sont directement posés sur les braises de la table
à feu (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Cette forme est un peu plus abondante dans la batterie
de cuisine gauloise régionale à la fin du IIème -début du IIIème siècle apr. J.-C. (Batigne Vallet
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1999, p. 266). Ils sont utilisés principalement pour faire revenir les aliments dans une matière
grasse (les aliments sont préalablement blanchis dans un pot à cuire). Avant la conquête
romaine, les gaulois utilisaient du beurre ou de la graisse de porc (Ibid., p. 250). Les romains
importèrent la cuisson à l’huile d’olive qui perdura en Gaule jusqu’au XVIIème siècle (Ibid.).
Toutefois, la graisse de porc était sans doute plus abordable pour la majorité des gaulois (Ibid.,
p. 251). Le plat pouvait également passer au four pour la préparation de pains et galettes (Ibid.
p. 257). Le pain était réalisé en Gaule à partir de farine d’avoine, d’orge, de froment, d’épeautre
ou de blé mélangés à de l’eau (Ibid. p. 259). Les gaulois consommaient probablement du pain
avant la conquête mais la consommation de cet aliment se développe essentiellement après la
conquête romaine (Ibid. p. 262). La galette, appelée placenta est réalisé à partir de farine, de
semoule et d’une pâte au fromage et au miel (Ibid. p. 258). On pouvait également cuire au four
des préparations à base d’œufs nommées également patina. Le plat pouvait aussi être utilisé
pour le service (Batigne Vallet et al. À paraître (a)).
La marmite, également appelée caccabus présente une lèvre souvent débordante pour
permettre de déposer un couvercle (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Elle sert à la fois à faire
bouillir et à faire revenir des aliments avant de les faire mijoter dans le même récipient (Batigne
Vallet 1999, p. 256). Le couvercle permet de réaliser des cuissons à l’étouffée (Ibid.). Apicius
associe le plus souvent des plats en sauce à la marmite (Ibid.). Les légumes peuvent y être
blanchis avant d’être revenus dans une patina. La viande peut suivre le même processus ou être
cuite intégralement dans la marmite avec une sauce (Ibid.).
Le couvercle, aussi appelé operculum, sert à recouvrir les céramiques à cuire lors de la
cuisson (Ibid.). Son bouton de préhension permet une manipulation plus aisée. Le couvercle
peut également servir de contenant lorsqu’il est retourné (Batigne Vallet 1999, p. 162).
L’utilisation des couvercles se fait de plus en plus rare à la fin du IIème – début du IIIème siècle
apr. J.-C. (Batigne Vallet 1999, p. 266).
Le pichet a une ouverture dans le col plus large que celle des cruches. Le pichet est à la
fois utilisé pour servir des liquides et les faire chauffer lorsqu’il est réalisé dans une argile non
calcaire (Batigne Vallet et al. À paraître (a)). Il sert alors à réchauffer des liquides comme du
lait, des soupes ou des jus (Batigne Vallet 1999, p. 249).
La bouilloire est destinée à faire bouillir de l’eau comme l’atteste la présence de dépôt
calcaire retrouvé très fréquemment sur sa paroi interne (Batigne Vallet 1999, p. 244). On faisait
bouillir l’eau tout d’abord pour la purifier et la rendre potable mais également pour couper le
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vin qui pouvait être bu chaud (Ibid. p. 245 et 247). L’eau bouillante a également pu être utilisée
pour l’hygiène de la cuisine et le nettoyage des plats même si on ne trouve aucune trace de cette
utilisation dans la littérature antique (Ibid. p. 249).
Certains mets ont également pu être cuit sans récipient. On peut penser aux grillades qui
sont cuites directement sur les braises de la table à feu (Batigne Vallet 1999, p. 262).
IV – 1 – 5 : Servir / Consommer
La vaisselle de service est destinée à être vue. De ce fait, elle est réalisée dans une pâte fine
et présente une finition soignée avec parfois des décors.
Il convient également de rappeler que la vaisselle en bois a pu jouer un rôle important dont
il ne nous reste aucune trace (Batigne Vallet 1999, p. 271).
Parmi les diverses formes de céramiques utilisées pour le service et la consommation, on
peut citer le gobelet utilisé pour consommer des liquides. Il peut également être utilisé pour
d’autre fonction comme celle de verre doseur (Batigne Vallet et al. à paraître (a)). On trouve
également des plats, des assiettes, des bols ou des coupelles.
Le vin italique était consommé en Gaule dès la fin du IIème siècle av. J.-C. comme l’atteste
la présence d’amphores Dressel 1 notamment. C’est la première denrée alimentaire italique à
être consommée par les Gaulois (Batigne Vallet 1999, p. 263).
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IV – 2 : Les céramiques dans leurs lieux d’utilisation
On présentera ici les usages identifiés dans des résidences urbaines de type domus ou
insulae. Les habitations rurales possédaient, dans certains cas, une répartition des pièces et un
usage des céramiques différents.
IV – 2 – 1 : La cuisine
Les cuisines ou culina sont souvent proches de la salle à manger (Batigne Vallet 1999,
p. 49). Les céramiques à feu sont utilisées sur une structure de cuisson la plupart du temps
incarnée par un massif maçonné sur lequel on venait placer des braises (Ibid.). Ces tables à feu
ont bien été identifiées dans les insulae de Sainte-Colombe, Le Bourg avec d’autres éléments
indicatifs de la cuisine comme des crémaillères et des repose-plats (Baldassari, Clément 2018,
p. 39).
IV – 2 – 2 : La salle à manger
La salle à manger ou triclinium était le lieu de consommation des repas préparés dans
la cuisine. Il s’agit également d’un espace de réception où le maître de maison affichait son rôle
social devant ses invités à travers la présence d’objets plus ou moins riches (Batigne Vallet
1999, p. 57). Ainsi, la céramique utilisée pour le service dans cette pièce peut être révélatrice
du statut de l’occupant des lieux contrairement à la céramique utilisée dans la cuisine pour la
préparation et la cuisson des mets et qui n’a pas vocation à être vue (Ibid.).
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V : Étude du comblement céramique de la citerne F61208
V – 1 : La citerne F61208
Dans ce mémoire, nous étudions le comblement céramique de la citerne F61208 de la
pièce J10 située le long de la voie de Narbonnaise. Cette pièce se situe dans l’unité 4 de l’insula
Figure 16 : Localisation de la boutique contenant la pièce J10 - © B. Clément
P a g e | 68
J, au sein du secteur 6 déterminé sur la fouille29. J10 est une des trois pièces en enfilade qui
composent le rez-de-chaussée des boutiques présentées précédemment. Il s’agit de la pièce
occidentale de la quatrième unité du bâtiment (ou insula) J. Elle mesure 29m². L’insula J est
aménagée à l’époque augustéenne et est détruite au IIIe siècle.
La citerne F61208, dont nous étudions ici le comblement, est rectangulaire, sans
évacuation et orientée nord-sud. Elle est localisée à l’ouest de la boutique dont la fonction n’a
pas encore pu être déterminée. Elle a été retrouvée dans un bon état de conservation hormis le
piédroit nord qui a été presque entièrement détruit par une fosse de récupération et
probablement également par l’installation d’un dolium. Un enduit de tuileau recouvre l’intérieur
de la citerne. Elle a servi de dépotoir lors du changement de fonction de la boutique, puis, elle
a été totalement scellée par un niveau de sol.
Plusieurs états ont pu être déterminés pour l’insula J30 :
• État 1 et 2 : première moitié du Ier siècle apr. J.-C.
• État 3 : 50 – 69 apr. J.-C. Correspond à la phase de démolition par l’incendie de 69.
C’est la phase la mieux perçue sur le site. Par conséquent, on situe surtout ce qui vient
avant et après.
• État 4 : fin Ier siècle apr. J.-C. (70 – 100/110).
• État 5 : première moitié du IIe siècle apr. J.-C.
• État 6 : abandon de cet état dans le troisième quart du IIe siècle apr. J.-C. C’est dans cet
état que se place le comblement de la citerne de J10. L’étude de ce lot de céramiques
permettra d’apporter une datation plus fine de l’abandon de l’état 6.
• État 7 : occupation datée de la fin du IIe siècle apr. J.-C. et abandon au début du IIIe
siècle apr. J.-C.
• État 8 : début IIIe siècle apr. J.-C.
Dans l’unité 4, les phases chronologiques ont été précisées :
• État 1 et 2 : on ne trouve pas de céramiques associées à ces deux états.
• État 3a : milieu du 1er siècle apr. J.-C.
29 La céramique découverte sur la fouille de Sainte-Colombe (Le Bourg) a été étudiée par A. Gilles
(Archeodunum). Le mobilier de la citerne F61208 n’a pas été étudié exhaustivement. Seul un premier inventaire
a été réalisé. 30 L’étude étant encore en cours par l’équipe d’Archeodunum, les datations sont données de manière indicative et
sont soumises à modification. Nous remercions B. Clément et A. Gilles de nous avoir communiqué ces premières
informations.
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• État 3b : 50 – 69 apr. J.-C. Phase de démolition par l’incendie.
➢ On trouve alors dans la boutique un métier à tisser et un tonneau dans l’arrière-
cour qui laissent penser à une teinturerie durant l’état 3.
• État 4 : on ne trouve pas de lots pertinents.
• État 5a : 100 – 150 apr. J.-C.
• État 5b : Trop peu d’éléments pour déterminer une datation.
➢ Les boutiques de l’insula reçoivent des doliums en façade durant l’état 5.
• État 6 : l’étude du comblement de la citerne de la pièce J10 permettra d’apporter une
datation plus fine de l’abandon de l’état 6. Une fourchette chronologique entre 140 et
170 apr. J.-C. a pour le moment été envisagée pour l’abandon de cet état.
• État 7 : pas assez d’éléments pour proposer une chronologie.
➢ Les activités de l’insula semblent tourner autour de la métallurgie durant les états
7 et 8.
V – 2 : Présentation générale du mobilier
Le comblement de la citerne F61208 est composé de dix US de comblement dont cinq
contiennent de la céramique. Ces US sont équivalentes en raison des recollages que nous avons
pu constater entre ces dernières. Ainsi, il nous a semblé plus intéressant de présenter le matériel
par catégorie technique plutôt que par unité stratigraphique. Rappelons que la citerne a été
fouillée à 50% et que nous n’avons donc pas la totalité du matériel.
Le comblement céramique de cette citerne comprend 895 NR et 135 NMI. La céramique
commune est la catégorie la plus représentée avec 43% des NR et 67% des NMI. Les amphores
arrivent en seconde position avec 39% des NR mais seulement 5% des NMI. Enfin, viennent
les céramiques fines avec 17% des NR et 27% des NMI.
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Famille Catégorie Comptages
NR % NMI %
Céramiques fines
Sigillée Gaule du sud 61 7% 20 15%
Sigillée Gaule du centre 6 1% 4 3%
Sigillée africaine (claire A) 1 0% 1 1%
Sigillée claire B 10 1% 1 1%
Parois fines lyonnaises 9 1% 2 1%
Parois fines 18 2% 2 1%
CRA 32 4% 7 5%
Kaolinitique 1 0% 0 0%
Non identifiées 16 2% 0 0%
Total céramiques fines 154 17% 37 27%
Céramiques communes
Tournée grise 160 18% 46 34%
Tournée grise à pâte blanche 1 0% 0 0%
Tournée rouge 56 6% 9 7%
Tournée rouge italique 8 1% 4 3%
Claire calcaire 124 14% 19 14%
Grise fine 26 3% 9 7%
Allobroge fine 1 0% 0 0%
Non tournée grise 10 1% 4 3%
Non identifiées 3 0% 0 0%
Total céramiques communes 389 43% 91 67%
Amphores
Gauloise (Narbonnaise) 230 26% 4 3%
Lyonnaise 1 0% 0 0%
Bétique 111 12% 2 1%
Lusitanie 2 0% 1 1%
Italie 2 0% 0 0%
Africaine 2 0% 0 0%
Non identifiées 4 0% 0 0%
Total amphores 352 39% 7 5%
TOTAL 895 100% 135 100% Tableau 1 : Tableau de comptage général du mobilier étudié
La céramique fine (Pl. 1 et 2, p. 121 et 122) est représentée principalement par la sigillée
de Gaule du sud (40% des NR et 54% des NMI). On retrouve également de nombreux tessons
classés dans les catégories CRA (21% des NR et 19% des NMI) et paroi fine (12% des NR et
5% des NMI) en raison de la difficulté d’identification évoquée précédemment (cf. supra, p.
49). On retrouve également des individus appartenant à la catégorie des sigillées claire B (6%
des NR et 3% des NMI), des parois fines lyonnaises (6% des NR et 5% des NMI) et des sigillées
de Gaule du centre (4% des NR et 11% des NMI). De manière plus anecdotique, notre corpus
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comprend un tesson de sigillée africaine (claire A) (1% des NR et 3% des NMI) et un tesson de
céramique kaolinitique (1% des NR et 0% des NMI). Enfin, signalons que 16 fragments de
céramiques fines sont restés non identifiés (10% des NR et 0% des NMI).
Famille Catégorie Comptages
NR % NMI %
Céramiques fines
Sigillée Gaule du sud 61 40% 20 54%
Sigillée Gaule du centre 6 4% 4 11%
Sigillée africaine 1 1% 1 3%
Sigillée Claire B 10 6% 1 3%
Paroi fine lyonnaise 9 6% 2 5%
Parois fines 18 12% 2 5%
CRA 32 21% 7 19%
Kaolinitique 1 1% 0 0%
Non identifiée 16 10% 0 0%
Total céramiques fines 154 100% 37 100% Tableau 2 : Tableau de comptage des céramiques fines
La céramique commune (Pl. 3 à 7, p. 123 à 127) est représentée principalement par la
tournée grise (41% des NR et 51% des NMI), la claire calcaire (32% des NR et 21% des NMI)
et la tournée rouge (14% des NR et 10% des NMI). On trouve ensuite des céramiques grises
fines (7% des NR et 10% des NMI), des non tournées grises (3% des NR et 4% des NMI) et
des tournées rouges italiques (2% des NR et 3% des NMI). D’autres catégories sont moins bien
représentées. On compte un tesson de tournée grise à pâte blanche (0% des NR et 0% des NMI)
et un tesson d’allobroge fine (0% des NR et 0% des NMI). Enfin, signalons la présence de trois
tessons qui n’ont pas pu être identifiés (1% des NR et 0% des NMI).
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Famille Catégorie Comptages
NR % NMI %
Céramiques communes
Tournée grise 160 41% 46 51%
Tournée grise à pâte blanche
1 0% 0 0%
Tournée rouge 56 14% 9 10%
Tournée rouge italique 7 2% 3 3%
Claire calcaire 124 32% 19 21%
Grise fine 26 7% 9 10%
Allobroge fine 1 0% 0 0%
Non tournée grise 10 3% 4 4%
Non identifiée 3 1% 0 0%
Total céramiques communes 388 100% 90 100% Tableau 3 : Tableau de comptage des céramiques communes
Les amphores (Pl. 7, p. 127) viennent essentiellement du sud de la Gaule (65% des NR
et 57% des NMI) et de Bétique (32% des NR et 29% des NMI). Les autres catégories sont
représentées de manière marginale. On compte 1% d’amphores italiques et africaine (0% des
NMI) africaine, 1% d’amphores lusitanienne (14% des NMI), et 0% d’amphores lyonnaises
(0% des NMI). Enfin, quatre tessons sont non identifiés (1% des NR et 0% des NMI).
Famille Catégorie Comptages
NR % NMI %
Amphores
Gauloise 230 65% 4 57%
Lyonnaise 1 0% 0 0%
Bétique 111 32% 2 29%
Lusitanie 2 1% 1 14%
Italie 2 1% 0 0%
Africaine 2 1% 0 0%
Non identifiées 4 1% 0 0%
Total amphores 352 100% 7 100% Tableau 4 : tableau de comptage des amphores
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V – 3 : Présentation du mobilier par catégories techniques
V – 3 – 1 : La céramique fine
V – 3 – 1 – 1 : La sigillée de Gaule du sud
Dix types ont pu être identifiés au sein des sigillées de Gaule du sud. Le Drag. 33 est le
type le plus représenté avec 15% des NR et 20% des NMI (Pl. 1, n° 397, 405, 416 et 417, p.
121). Le Drag. 37 et le Curle 11 représentent tous deux 7% des NR et 5% des NMI. Le Drag.
18, le Drag. 36 et le Drag. 35/36 représentent 5% des NR (respectivement 10%, 10% et 0% des
NMI). Puis, on trouve de manière moins importante des Drag. 15/17 (3% des NR et 5% des
NMI), des Drag. 35 (3% des NR et 10% des NMI), des Drag. 4/22 (2% des NR et 5% des NMI)
et des Herm. 90.5 (2% des NR et 0% des NMI). Enfin, notons que 28 tessons n’ont pas pu être
attribués à un type en particulier (46% des NR et 25% des NMI).
Le type Curle 11 (Pl. 1, n°380, p. 121) est un grand bol à collerette tombante et fond
annulaire. Cette forme est systématiquement décorée de feuilles d’eau (Genin 2007, p. 330)
mais les individus présents dans notre corpus ne sont pas suffisamment conservés pour
l’observer. Le Curle 11 est produit de 70/80 jusqu’au IIème siècle apr. J.-C. (Ibid.).
Il n’est pas évident de dissocier le Drag. 15 et le Drag. 17. Ainsi, on regroupe ces types
sous l’appellation « Drag. 15/17 ». Ce type correspond à des assiettes et des plats à bord
mouluré et bourrelet interne produit de 15 apr. J.-C. jusqu’à la fin du IIème siècle. Un individu
de la variante B ou C a pu être identifié (Pl. 1, n° 407, p. 121). La variante B est produite de
40/50 à 90/110 et se caractérise par un bord qui s’évase et une augmentation de son diamètre.
La variante C est produite de 80/90 jusqu’au IIème siècle apr. J.-C. et se caractérise par des
bords encore plus évasés. Un individu de type D produit durant le IIème siècle apr. J.-C. a
également pu être identifié. Il se distingue par ses bords hauts et très évasés et ses moulurations
moins régulières (Ibid., p. 332).
Les assiettes et plats Drag. 18 ont un bord rond et une lèvre en bourrelet. Ils constituent
la quasi-totalité des plats et assiettes au IIème siècle apr. J.-C. Deux individus de Drag. 18 B
ont été identifié (Pl. 1, n° 388 et 406, p. 121). Ces derniers se distinguent par un changement de
proportion et par l’adoucissement de la carène au raccord bord-fond (Ibid.). Ils sont produits
entre 20/30 et 110/120 apr. J.-C. (Ibid.).
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On dénombre au moins quatre individus de Drag. 33 (Pl. 1, n° 397, 405, 416 et 417, p.
121). Ces bols à bords obliques sont produits à partir de 40 apr. J.-C. On trouve dans notre
corpus la variante B de ce type ainsi que, de manière moins certaine, la variante C. Le Drag.
33B est produit de 80 à 120 apr. J.-C. et le Drag. 33C de 80 à 170 apr. J.-C. Un des exemplaires
de notre corpus porte une estampille tronquée («ali » ?).
Les bols Drag. 35 ont une panse arrondie et une lèvre pendante lisse ou ornée de feuilles
d’eau (Pl. 1, n° 391, p. 121). Au début de sa production vers 70 apr. J.-C., ce type possédait une
rainure externe marquée. Puis, peu à peu le pied est devenu lisse. Ils sont produits jusqu’au
IIème siècle (Ibid., p. 329).
Les coupes ou assiettes Drag. 36 (Pl. 1, n° 392 et 432, p. 121) présentent le même type de
bord que les Drag. 35. Seules les dimensions de ses vases permettent de les distinguer. Le Drag.
36 est plus bas et évasé que le Drag. 35. Il n’est pas toujours aisé de distinguer ces deux types.
Ainsi, on regroupe souvent les vases trop fragmentés sous l’appellation Drag. 35/36. La
production des Drag. 36 débute vers 60/70 apr. J.-C. et s’achève au IIème siècle (Ibid., p. 337).
Le type Drag. 4/22 est une coupe basse à bord droit, lèvre en bourrelet et fond annulaire
reposant sur un pied de section ronde. Cette forme est produite de 40 apr. J.-C. jusqu’au IIème
siècle (Pl. 1, n° 470, p. 121) (Ibid., p. 336).
La forme Herm. 90.5 est un vase à la panse ovoïde avec un pied annulaire. Le col est
légèrement concave et divergent terminé par une lèvre épaisse, arrondie et saillante. Ces vases
sont décorés à la barbotine. Ils sont produits de 100 à 160 apr. J.-C. (Py 1993, p. 576).
Le Drag. 37 est une coupe hémisphérique à lèvre en baguette semi-circulaire. Une large
bande lisse est présente sous la lèvre puis on trouve un décor moulé sur le reste de la panse,
sous un bandeau d’oves (Py 1993, p. 574). Ce type est daté de 60 à 100 apr. J.-C. (Ibid.).
Figure 17 : Décor sur Drag. 37 (Pl. 1, n°408, p. 121)
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Le Drag. 29 est une coupe carénée. Le bord est marqué par deux gorges internes. La panse
est décorée. Ce type est produit de 10 à 90 apr. J.-C. (Ibid., p. 573).
Sigillée Gaule du sud
Type NR % NMI %
Curle 11 4 7% 1 5%
Drag. 15/17 2 3% 1 5%
Drag. 18 3 5% 2 10%
Drag. 29 1 2% 0 0%
Drag. 33 9 15% 4 20%
Drag. 35 2 3% 2 10%
Drag. 36 3 5% 3 15%
Drag. 35/36 3 5% 0 0%
Drag. 37 4 7% 1 5%
Drag. 4/22 1 2% 1 5%
Herm. 90.5 1 2% 0 0%
Non identifié 28 46% 5 25%
Total 61 100% 20 100% Tableau 5 : Tableau de comptage des sigillée de Gaule du Sud
V – 3 – 1 – 2 : La sigillée de Gaule du centre
Cinq types ont pu être identifiés au sein des sigillées de Gaule du centre. Le bol type
Bet 36 (ou Drag. 33) a une forme tronconique (Pl. 2, n°433, p. 122). Un léger décrochement
marque la lèvre sur la paroi interne. Cette forme est produite avant le milieu du Ier siècle apr.
J.-C. jusqu’au troisième quart du IIIème siècle (Bet et al. 1989, p. 40). La nature de l’engobe
et de la pâte permet d’attribuer cet individu à la phase 5 de Lezoux ce qui resserre notre
chronologie à la première moitié du IIème siècle (Bet, Delor 2000).
La forme Bet 8 est adaptée du Drag. 37 (Pl. 2, n°488, p. 122). Elle possède une lèvre
en bourrelet et peut être lisse ou décorée de guillochis. Elle est produite de la fin du Ier siècle
apr. J.-C. jusqu’au deuxième quart du IIème siècle (Bet et al. 1989, p. 39). On peut attribuer
cet individu à la phase 5 de Lezoux (première moitié du IIème siècle apr. J.-C.) (Ibid., p. 38).
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Notre corpus comprend un fragment de collerette avec décor de feuilles d’eau attribué
aux productions lezoviennes. Cet individu n’est pas assez conservé pour trancher entre les types
14/15 et 16/17. Ces types sont produits respectivement de la période flavienne au début du
IIIème et du dernier quart du Ier siècle apr. J.-C. à la fin du IIème siècle (Bet et al. 1989, p. 39).
Le type Bet 28 ou Drag. 27 est une forme bilobée produite à l’époque tibérienne jusque
dans la seconde moitié du IIème siècle (Pl. 2, n°472, p. 122) (Ibid., p. 40). On peut attribuer cet
individu à la phase 5 de Lezoux (première moitié du IIème siècle apr. J.-C.).
Le type Bet 83 est un petit récipient de forme cylindrique correspondant au type Drag.
22. Un bourrelet marque la lèvre et le pied sur la paroi externe. Il est produit de la phase 2
(période tibéro-claudienne) à la phase 4 (période claudienne et tout début du IIème siècle apr.
J.-C.) (Ibid, p. 44).
Sigillée Gaule du centre
Type NR % NMI %
Bet 36 1 17% 1 25%
Bet 8 1 17% 1 25%
Bet 14/15 ou 16/17 2 33% 1 25%
Bet 28 1 17% 1 25%
Bet 83 1 17% 0 0%
Total 6 100% 4 100% Tableau 6 : Tableau de comptage des sigillées de Gaule du centre
V – 3 – 1 – 3 : La sigillée africaine (claire A)
Notre corpus comprend un tesson de Hayes 2/3 (Pl. 2, n°379, p. 122). Ce type appartient
à la catégorie A des sigillées africaines mais sa pâte très épurée rappelle celle de la catégorie C
(Bonifay 2004, p. 156). Selon M. Bonifay, le type Haye 2/3 pourrait être une variante centro-
tunisienne de la coupe à marli courbe Hayes 3 (Bonifay 2004, p. 47).
V – 3 – 1 – 4 : La sigillée claire B
On rencontre le type Desbat 60 à panse ovoïde, col évasé et bilobé (Pl. 2, n°447, p. 122).
Il appartient aux productions précoces de sigillée claire B (Desbat 1987a, p. 269). Il est produit
entre 130 et 170 (Py 1993).
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V – 3 – 1 – 5 : Paroi fine lyonnaise
On ressence uniquement des pots ovoïdes de types Bertrand 16 dans cette catégorie (Pl.
2, n°409, 492 et 450, p. 122). Cette forme est produite de 30 à 120 apr. J.-C. (Bertrand 2005,
fig. 9). Le sous-type Bertrand 16 1.2 (Pl. 2, n°409, p. 122) est produit de 40 à 70 apr. J.-C. et
possède une lèvre non rainurée (Ibid.). Notre exemplaire est décoré de guillochis. Le sous-type
Bertrand 16 1.8 (Pl. 2, n°450, p. 122) est lui produit de 60 à 100 apr. J.-C. (Ibid.).
Parois fines lyonnaises
Type NR % NMI %
Bertrand 16 4 44% 1 50%
Bertrand 16 1.2 3 33% 0 0%
Bertrand 16 1.8 1 11% 1 50%
Non identifié 1 11% 0 0%
Total 9 100% 2 100% Tableau 7 : Tableau de comptage des parois fines lyonnaises
V – 3 – 1 – 6 : CRA
Dans cette catégorie, on ressence essentiellement des pots ou gobelets à lèvre oblique.
Le n° 382 (Pl. 2, p. 122) est un petit pot ou gobelet de forme globulaire à lèvre oblique. La pâte
est orange clair, très épurée d’une épaisseur de 2mm sur la panse, bien cuite et dure. Il est
recouvert d’un revêtement argileux grésé orange brillant sur la face externe et orange/brun
tendant vers des reflets irisés sur la surface interne. Il pourrait être le type Desbat 55 en sigillée
claire B mais le revêtement argileux est moins orange vif que les productions de cette catégorie.
Le n° 452 (Pl. 2, p. 122) est un gobelet ou petit pot de forme globulaire à lèvre oblique.
Il est moins ouvert que le n°382. La pâte est orange clair, très épurée d’une épaisseur de 2mm
sur la panse, bien cuite et dure. Il est recouvert d’un revêtement argileux partiellement grésé de
couleur orange mat.
Le n° 394 (Pl. 2, p. 122) est un bord de pot ou gobelet à lèvre oblique. La pâte est orange
clair, très épurée. On note la présence de paillettes de mica à l’intérieur. La lèvre est épaisse de
5mm au niveau de sa jonction avec le col. La pâte est bien cuite. Cette céramique est recouverte
d’un revêtement argileux partiellement grésé de couleur orange mat.
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Le n° 410 (Pl. 2, p. 122) est un gobelet à lèvre débordante de forme triangulaire. Il
présente sur son col au moins trois moulurations. La pâte est orange clair, très épurée. On note
la présence de paillettes de mica. Le revêtement argileux orangé qui recouvre ce gobelet est
semi-grésé et mat à brillant selon les endroits. Le fond est plat.
Le n° 448 (Pl. 2, p. 122) est un pot de forme globulaire à lèvre verticale. La lèvre devait être
rainurée. La panse présente deux moulurations. Le fond est plat. La pâte est orange clair, très
épurée. On note la présence de paillettes de mica. Le revêtement argileux orange soutenu est
semi-grésé, brillant et peu adhérent.
Le n° 451 (Pl. 2, p. 122) est un gobelet de forme globulaire à lèvre oblique et fond plat. La
pâte orangée est très épurée. On note la présence de quelques grains rouges. Le revêtement
argileux orange foncé est non grésé et peu adhérent. Il a presque complètement disparu de la
surface externe.
V – 3 – 1 – 7 : Paroi fine
Parmi les parois fines qui n’ont pas pu être identifiées avec plus de précision, on peut noter
la présence d’un pot (Pl. 2, n°449, p. 122) au décor guilloché. Sa lèvre en amande rappelle la
forme Bertrand 16 1.1 en paroi fine lyonnaise mais à pâte non calcaire.
V – 3 – 2 : La céramique commune
V – 3 – 2 – 1 : Tournée grise
Le pot est la forme la plus représentée parmi la catégorie des tournées grises. En effet,
dans la maison des Dieux Océans à Saint-Romain-en-Gal, la tournée grise comprend 60% de
pot en moyenne pour les états du Ier et IIème siècle apr. J.-C (Leblanc 2007, p. 166). Leur
production baisse de moitié dans la deuxième moitié du IIIème siècle apr. J.-C. À ce moment-
là, les habitudes alimentaires changent et on produit plus de plats et de marmites pour la cuisson
des aliments (Ibid.). Les pots sont utilisés principalement pour la cuisson des aliments.
Les pots à col ont une panse ovoïde, un fond plat, un col cintré et une lèvre en bourrelet
(Pl. 3, n°478, p. 123). Ce pot apparait à la fin du IIème siècle apr. J.-C. et est utilisé pendant
tout le siècle suivant (Ibid., p. 171).
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Les pots à col côtelé ont une panse ovoïde et un fond plat (Pl. 3, n° 402, 403, 404, 414,
412, 422, 423, 426 et 464, p. 123). Le col est marqué par une série de bourrelets et la lèvre est
déversée, souvent arrondie. Ce pot est retrouvé en grande quantité dans les contextes lyonnais
et serait une spécificité régionale voir locale (Batigne Vallet 1999, p. 133). Cette forme apparait
à l’époque augustéenne ou sous Tibère et est produite jusqu’à la fin du IIème siècle voir au
début du IIIème sans évolutions morphologiques majeures (Leblanc 2007., p. 169).
Les pots à épaule carénée ont une panse ovoïde, un fond plat, une épaule marquée en
saillie et une lèvre déversée (Pl. 3, n°396, 439, 440, 444, 468, 460, 467, 479 et 480). On trouve
deux types de pots à épaule carénée dans notre corpus. Le premier possède une pâte fine, une
lèvre fine et un col oblique souligné de moulurations à sa base. Il peut être décoré de bandes
verticales lissées sur sa panse. Le deuxième a une épaule marquée et une lèvre plus ou moins
déversée. Il peut également comprendre un décor de bandes verticales lissées, de côtes en relief
ou encore une panse grattée. Certains exemplaires du second type peuvent présenter des anses
en tenons sur le haut de la panse. Ces productions sont connues à Lyon, Aoste et Saint-Romain-
en-Gal (Ibid., p. 170). Ces pots dominent le vaisselier du milieu du Ier siècle apr. J.-C. à la fin
du IIème siècle (Ibid., p. 171).
Notre corpus comprend également deux pots globulaires. Le premier possède une lèvre
courte (Pl. 3, n°425, p. 123) et le deuxième une lèvre verticale (Pl. 3, n°462, p. 123).
Le plat est une forme basse, largement ouverte issu de la tradition italique. L’utilisation
des plats pour la cuisson des aliments témoigne d’un changement des habitudes alimentaires.
Ils représentent environ 10% des formes de céramique communes aux Ier et IIème siècle apr.
J.-C. et 15% au IIIème (Ibid., p. 182).
Les plats à lèvre aplatie ont un bord oblique, un fond plat et une lèvre plate sur le dessus
(Pl. 4, n°373, 374, 375, 413, 429 et 476, p. 124). L’individu présent dans notre corpus a une
lèvre formant un léger renflement dans le prolongement de la paroi extérieure. Ce type se
développe au IIème siècle puis semble disparaitre à la fin de ce dernier, remplacé par des plats
à lèvre en bourrelet arrondi (Ibid.).
L’unique plat à lèvre arrondie de notre corpus présente un bord tronconique et un fond
plat (Pl. 4., n°384, p. 124). Il présente également un décor de croisillons sur sa face interne. Ce
type de plat apparait à la fin du Ier siècle apr. J.-C. et devient le type de plat usuel du milieu du
Ier siècle à la fin du IIIème siècle (Ibid., p. 185).
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Les pichets ne représentent pas plus de 10% des formes produites en tournée grise du
Ier au IIIème siècle apr. J.-C. (Ibid., p. 175). Il s’agit d’une forme haute et fermée avec une anse
servant au service des liquides. Les pichets à col tronconique ont un fond plat et un col
tronconique séparé de la panse ovoïde par un ressaut ou une moulure. La lèvre est généralement
déversée et l’anse en ruban attachée sur la lèvre et le haut de la panse (Ibid). L’exemplaire
présent dans notre corpus est décoré sur son col de lignes verticales polies.
Les couvercles présentent tous un bord en bandeau de section carrée (Pl. 4, n°381, 481
et 428, p. 124). La panse est tronconique et le fond marqué par un bouton de préhension
généralement plein. Selon leurs diamètres, ces couvercles pouvaient couvrir des pots, des jattes
ou des plats. Les couvercles à bord en bandeau ont remplacé les couvercles à bord arrondi dans
la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. et devient la forme la plus utilisée jusqu’au IIIème
siècle (Ibid., p. 189). On trouve également un opercule (Pl. 4, n°386, p. 124).
Notre corpus comprend un fragment d’anse de bouilloire. Cette forme fermée à une anse
possède un bec tréflé, un fond plat marqué à l’extérieur par un léger ressaut et une panse très
carénée. On trouve des bouilloires du Ier au IIIème siècle apr. J.-C. (Ibid., p. 177).
Tournée grise
Forme Type Comptages
NR % NMI %
Pots
à col 2 3% 1 3%
à col côtelé 22 35% 20 59%
à épaule carénée 26 41% 10 29%
globulaire, à lèvre courte 1 2% 1 3%
globulaire, à lèvre verticale 1 2% 1 3%
Non identifié 11 17% 1 3%
Total pots 63 39% 34 74%
Plats
à lèvre aplatie 7 41% 6 86%
à lèvre arrondie 1 6% 1 14%
Non identifié 9 53% 0 0%
Total plats 17 11% 7 15%
Pichets à col tronconique 1 100% 0 /
Total pichets 1 1% 0 /
Couvercles à bord en bandeau 4 57% 4 100%
Non identifié 3 43% 0 0%
Total couvercles 7 4% 4 9%
Bouilloires Non identifiée 1 100% 0 /
Total bouilloires 1 1% 0 /
Indéterminés / 71 100% 1 100%
Total indéterminés 71 44% 1 2%
Total tournées grises 160 100% 46 100% Tableau 8 : Tableau de comptage des tournées grises (en gras : % sur toute la catégorie)
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V – 3 – 2 – 2 : Tournée grise à pâte blanche
L’unique tesson de cette catégorie indique probablement la présence d’une bouilloire.
V – 3 – 2 – 3 : Tournée rouge
Le pot (16% des NR et 11% des NMI), le dolium (14% des NR et 0% des NMI) et le
couvercle (13% des NR et 44% des NMI) sont les formes les plus représentées parmi la
catégorie des céramiques tournées rouges. On trouve en moindre quantité des plats (6% des NR
et 22% des NMI), des marmites (6% des NR et 22% des NMI) et des bouilloires (2% des NR
et 0% des NMI). Notons que 45% des tessons de tournée rouge n’ont pas pu être attribués à une
forme (0% des NMI).
On trouve un exemplaire de pot à col tronconique et lèvre débordante plate (Pl. 5, n°430,
p. 125). Le fond est plat et la panse ovoïde. Une rainure est présente sur le col. Ces pots
proviennent du Val de Saône (Bonnet et al. 2003, p. 177). Ces pots n’apparaissent pas avant le
début du IIIème siècle apr. J.-C. dans les contextes viennois (Leblanc 2007, p. 173).
Les couvercles cuits en mode A sont proches des productions en vernis rouge pompéien
jusqu’au IIème siècle apr. J.-C. (Ibid., p. 187). De nouvelles formes apparaissent à la fin de ce
siècle et au IIIème siècle (Ibid.). On trouve parmi les tournées rouges de notre corpus 13% de
couvercle à bord en bandeau (Pl. 5, n°393, 482 et 390, p. 125). Ces derniers peuvent présenter
une lèvre très droite (N°390 et 382). Cette forme est présente au IIIème siècle apr. J.-C. dans
les contextes viennois (Ibid., p. 190).
On trouve 6% de plats parmi les tournées rouges. Ils présentent une panse tronconique,
une lèvre arrondie rentrant vers l’intérieur (Pl. 5, n°372, p. 125) et un sillon externe pour l’un
d’entre eux (Pl. 5, n°435, p. 125). Ce dernier serait originaire de la région de Valence. Cette
forme est présente au IIIème siècle apr. J.-C. dans les contextes viennois (Ibid., p. 187).
Les marmites sont peu utilisées du Ier siècle av. J.-C. jusqu’à la fin du IIème siècle apr.
J.-C. Elles ne représentent alors pas plus de 5% des vases de cuisson. Cette proportion augmente
légèrement au IIIème siècle pour atteindre les 8% (Ibid., p. 178). On compte une marmite à
lèvre pendante dans notre corpus (Pl. 5, n°434, p. 125). Elle présente une forme évasée, un bord
replié sur lui-même et la lèvre pendante est rainurée. Cette forme apparait vers 60/70 apr. J.-C.
à Vienne mais est surtout présente de 160 à 270 apr. J.-C. (Ibid., p. 181). Une marmite tripode,
à col vertical et collerette est également présente dans notre ensemble (Pl. 5, n°477, p. 125). Il
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s’agit d’un des types de marmite le plus répandu dans la Loire du Ier siècle apr. J.-C. jusqu’à la
fin du IIème siècle (Batigne Vallet C. et al. À paraître (b)). La collerette est ici courte et à peine
décollée de la panse.
La bouilloire en tournée rouge est peu représentée dans les contextes viennois (Leblanc
2007, p. 175). On trouve dans notre corpus un unique tesson appartenant à cette catégorie. On
retrouve également huit tessons de panse appartenant à un dolium.
Tournée rouge
Forme Type Comptages
NR % NMI %
Pots À col tronconique, lèvre débordante plate 9 16% 1 11%
Plats À lèvre arrondie 2 4% 2 22%
Non identifiée 1 2% 0 0%
Marmites À lèvre pendante 1 2% 1 11%
À collerette 1 2% 1 11%
Marmites/plats Tripode 1 2% 0 0%
Couvercles À bord en bandeau 7 13% 4 44%
Bouilloires Non identifiée 1 2% 0 0%
Dolia Non identifiée 8 14% 0 0%
Indéterminés / 25 45% 0 0%
Total tournées rouges 56 100% 9 100%
Tableau 9 : Tableau de comptage des tournées rouges
V – 3 – 2 – 4 : Tournée rouge italique
Notre corpus comprend huit tessons de tournée rouge italique (4 NMI) répartis dans
deux types d’origine italique car contenant des fines inclusions noires caractéristiques des pâtes
volcaniques. La pâte est de couleur rouge brique. On trouve deux plats dont la lèvre possède
un sillon supérieur (Pl. 5, n°457, p. 125). Il s’agit de patina à orlo bifido (Batigne Vallet et al.
À paraître (b)). La panse est grattée. On rencontre également deux plats à panse arrondie et
vernis rouge pompéien et lèvre arrondie simple (Pl. 5, n°431 et 456, p. 125). Un engobe rouge
recouvre leurs faces internes et le haut de leurs lèvres sur leurs faces externes.
V – 3 – 2 – 5 : Claire calcaire
Parmi les claires calcaires, on rencontre majoritairement des cruches (25 NR et 6 NMI).
Ensuite, viennent les mortiers (9 NR et 4 NMI) et les pots (6 NR et 3 NMI). On note également
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quelques couvercles (2 NR et 2 NMI), jattes (1 NR et 1 NMI) et opercules (2 NR et 2 NMI).
Enfin, notons que 79 tessons (1 NMI) n’ont pas pu être rattachés à une forme en particulier.
Les cruches présentent des types assez variés. On compte trois individus à lèvre en
bourrelet et bord évasé (Pl. 6, n°387 et 436, p. 126). Ce type de cruche comporte de multiple
variantes (Leblanc 2007, p. 155). Cette forme est produite vers la fin du Ier siècle apr J.-C. à
Aoste (Laroche 1987, p. 325) et à Lyon jusqu’au début du IIème siècle (Genin et al. 1996, p.
108). Une cruche à lèvre chanfreinée est également présente dans notre corpus (Pl. 6, n°371, p.
126). Elle possède une anse à un seul sillon. La lèvre a un profil triangulaire. Elle semble être
de petite taille. Ce type est attesté durant le Ier siècle apr. J.-C. dans l’atelier d’Aoste (période
3), l’atelier de Cottin à Lyon, l’atelier de la Muette (période 2), l’atelier du Chapeau Rouge
(période 2) et l’atelier de Saint-Romain-en-Gal (Batigne Vallet et al. À paraître (b)). La cruche
à lèvre en bandeau moulurée est, elle, dotée d’une anse à plusieurs sillons (Pl. 6, n°398, p. 126).
La panse est ovoïde et le col long et étroit. Le pied est annulaire. Quelques exemplaires ont été
repéré à Saint-Romain-en-Gal à la fin du Ier siècle av. J.-C. et à Lyon au tout début du Ier siècle
apr. J.-C. mais elle se développe vers le milieu du Ier siècle et est très utilisée jusqu’au IIème
siècle (Ibid. et Leblanc 2007, p. 152). La cruche à lèvre en bourrelet et anse en ruban (Pl. 6,
n°453, p. 126) est rarement attesté durant la première moitié du Ier siècle apr. J.-C. et se
généralise à partir du milieu du siècle (Batigne Vallet et al. À paraître (b)). Ce type pourrait
provenir de l’atelier d’Aoste (Laroche 1987, p. 325). Notre corpus présente également une
cruche à col large et deux anses mais qui n’est pas assez conservée pour pouvoir affiner le type.
Enfin, notons que 18 tessons de claire calcaire n’ont pas pu être attribués à une forme en
particulier.
Dans la catégorie des mortiers, on trouve uniquement le type à collerette et lèvre en
bourrelet. La forme est basse, largement ouverte et à fond plat. Le bec verseur présente un canal
en U assez débordant. La paroi de ces mortiers est épaisse et la surface interne peut être sablée.
O. Leblanc distingue trois variantes fondées sur la forme de la lèvre (Leblanc 2007, p. 163-
165). Notre lot comprend trois individus de la variante B caractérisés par une lèvre pendante et
courbée (Pl. 6, n°420 et 455, p. 126). Ce type apparait au milieu du Ier siècle apr. J.-C. et devient
le type de mortier le plus répandu à la fin du Ier et au IIème siècle. La forme perdure jusqu’au
IIIème siècle (Ibid., p. 165). La variante B aurait, peut-être, été produite à Vienne (Ibid.). Ils
sont également attestés dans les productions des ateliers d’Aoste (période 2 et 3), la Muette
(période 1) et des Subsistances à Lyon (Batigne Vallet et al. À paraître (b)).
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On trouve dans cette catégorie deux pots à deux anses, col tronconique et lèvre
débordante plate (Pl. 6, n°421 et 474, p. 126). La lèvre est rainurée pour l’un des exemplaires
(n°474). Les anses sont petites, à sillon central et rattachées sur le haut de la panse. Le fond est
plat. On trouve également un pot à col tronconique et lèvre oblique (Pl. 6, n°454, p. 126). La
lèvre en amande se place dans la continuité de la panse ovoïde. Le fond est plat et il ne possède
pas d’anses. Notons également la présence d’un fond bombé à l’intérieur.
On note une jatte à lèvre en bourrelet et collerette (Pl. 6, n°471, p. 126).
Les couvercles et les opercules ne sont pas assez conservés pour identifier un type en
particulier.
Enfin, notons que 79 tessons n’ont pas pu être attribués à une forme en particulier. Parmi
ces derniers, un fragment de panse comporte un graffito qui n’a pas pu être déchiffré. Cette
catégorie comprend également un mortier.
Claire calcaire
Forme Type Comptages
NR % NMI %
Pots
à col tronconique, lèvre oblique 1 17% 1 33%
à deux anses, col tronconique et lèvre débordante plate
2 33% 2 67%
non identifié 3 50% 0 0%
Total pots 6 5% 3 13%
Mortiers à collerette et lèvre en bourrelet 4 44% 4 100%
non identifié 5 56% 0 0%
Total mortiers 9 7% 4 17%
Cruches
à col large et deux anses 1 4% 0 0%
à lèvre chanfreinée 1 4% 1 17%
à lèvre en bandeau mouluré 1 4% 1 17%
à lèvre en bourrelet 3 12% 3 50%
à lèvre en bourrelet, anse en ruban 1 4% 1 17%
non identifiée 18 72% 0 0%
Total cruches 25 20% 6 25%
Couvercles non identifié 2 100% 2 100%
Total couvercles 2 2% 2 8%
Jattes à collerette et lèvre en bourrelet 1 100% 1 100%
Total jattes 1 1% 1 4%
Opercules non identifié 2 100% 2 100%
Total opercules 2 2% 2 8%
Indéterminés / 79 100% 1 100%
Total indéterminés 79 64% 1 4%
Total claires calcaires 124 100% 24 100% Tableau 10 : Tableau de comptage des claires calcaires (en gras : % sur toute la catégorie)
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V – 3 – 2 – 6 : Grise fine
La céramique grise fine est essentiellement représentée par des pots à épaule carénée,
variante moulurée (15 NR et 7 NMI) (Pl. 7, n°385, 389, 411, 424, 458, 465, 466, p. 127). On
compte également un pot à col (Pl. 7, n°383, p. 127). Un mortier est également présent (Pl. 7,
n° 376, p. 127). Il présente une collerette rectiligne et une lèvre en bourrelet.
V – 3 – 2 – 7 : Allobroge fine
On trouve seulement un fond annulaire de pot dans cette catégorie. La panse est polie et
lustrée en surface.
V – 3 – 2 – 8 : Non tournée grise
Cette catégorie comprend une jatte à épaule carénée présentant deux tenons opposés sur
l’épaule et une panse grattée. Cet individu semble provenir de Lyon. En effet, à la fin du Ier
siècle apr. J.-C., les jattes à épaule carénée ont un décor de lignes verticales polis alors que les
jattes produites dans le sud de Lyon ont une panse grattée. On trouve également une marmite
tripode et à épaule carénée. Elle présente, elle aussi, une panse grattée. On trouve aussi deux
pots à épaule carénée et panse grattée. Ce type est daté de la fin du Ier siècle av. J.-C. dans les
contextes viennois (Batigne Vallet et al. À paraître (b)).
V – 3 – 3 : Les amphores
V – 3 – 3 – 1 : Amphores gauloises
On rencontre majoritairement des amphores gauloises dans notre corpus (65% des NR
et 57% des NMI). La forme Gauloise 4 est la plus répandue (43 NR et 4 NMI) (Pl. 7, n°415 et
441, p. 127). Les amphores Gauloises 4 sont produites en Narbonnaise, du Var au Roussillon,
à partir du Ier siècle apr. J.-C. et jusqu’au IIIème siècle (Laubenheimer, Gisbert Santonja 2001,
p. 33). Elles ont été imitées dans des ateliers du reste de la Gaule et également sur la côte
méditerranéenne de la péninsule ibérique mais de manière très marginale en comparaison des
ateliers du sud (Ibid.). Cette production est très standardisée. Elle possède un fond annulaire,
une panse ovoïde, une lèvre en forme de boudin et des anses à sillon médian. On retrouve
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également des tessons d’amphore à vin Gauloise 1 à la pâte kaolinitique. Cette forme apparaît
au début du Ier siècle apr. J.-C. et est produite jusqu’au milieu du IIème siècle.
V – 3 – 3 – 2 : Amphores de Bétique
Parmi les amphores de Bétique, on retrouve 16% d’amphores provenant de la côte (18
NR et 0 NMI) et 80% provenant de la vallée du Guadalquivir (89 NR et 2 NMI). Les 2% restant
(3 NR et 0 NMI) n’ont pas pu être déterminé plus précisément. L’amphore Dressel 20 est le
seul type identifié (Pl. 7, n°377 et 401, p. 127). Il provient de la vallée du Guadalquivir. Ce type
est essentiellement exporté durant les Ier et IIème siècle (Py 1993, p. 23).
V – 3 – 3 – 3 : Amphores lusitaniennes
On trouve seulement deux tessons d’amphore lusitanienne dont un individu de type
Almagro 50 dans notre corpus (Pl. 7, n°378, p. 127). Cette amphore a une panse cylindrique et
cannelée, un pied court annelé, un col court, un bord en bourrelet avec ou sans gorge interne et
des anses courtes de section ovale appliquées sur le bord. Cette amphore est produite de 280 à
450 (Py 1993, p. 58).
V – 3 – 3 – 4 : Amphores italiques et lyonnaises
Les amphores italiques et lyonnaises ne sont pas assez bien conservées pour déterminer
un type.
V – 3 – 3 – 5 : Amphores africaines
Parmi les amphores africaines, on note la présence d’un fond pointu et creux (Pl. 7,
n°491, p. 127).
V – 4 : Datation
Les formes de sigillés de Gaule du Sud semble indiquer une chronologie de la seconde
moitié du IIème siècle apr. J.-C. Les Drag. 33 et 37 augmente nettement dans les contextes
viennois entre 140 et 180 (Leblanc 1994, p. 149 et Leblanc et al. 1994, p. 107). Les Drag. 4/22
et les Drag. 35/36 suivent une courbe ascendante de l’époque flavienne jusqu’à la fin du IIème
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siècle (Leblanc 1994, p. 154). L’association des Drag. 33, Drag. 35/36 et Drag. 37 est de plus
en plus marquée au IIème et au IIIème siècle apr. J.-C. (Leblanc 1994, p. 159 et 163). Les
productions du Centre identifiées appartiennent à la phase 5 de production des ateliers de
Lezoux soit la première moitié du IIème siècle (Bet et al. 1989, p. 149).
Cependant, quelques éléments nous invitent à remonter cette datation. Parmi les sigillées
claire B de notre corpus, nous avons pu identifier le type Desbat 60 et peut-être le type Desbat
55. Le type Desbat 60 est produit de 130 à 170 mais on sait que les productions précoces de
sigillées claire B apparaissent très discrètement dans les contextes viennois à l’extrême fin du
IIème siècle apr. J.-C. (Leblanc 2003, p. 51). Cette catégorie comporte alors de très nombreux
types. Puis, au IIème siècle, la production se resserre sur les formes Desbat 15, 67 et 3 au IIIème
siècle (Godard 1995, p. 295). Ainsi, les sigillées claire B de notre corpus appartiendraient à la
première phase de cette production.
La sigillée claire C est produite à partir de 200 et connait une large diffusion à partir des
années 220/230 apr. JC (Py 1993, p. 185). Ainsi, l’absence de cette catégorie nous donne une
terminus ante quem dans le premier quart du IIIème siècle apr. J.-C. L’absence de céramiques
métallescentes invite à abaisser un peu cette limite. A. Desbat indique qu’on trouve un
pourcentage non négligeable de céramiques métallescente dans les contextes lyonnais de la fin
du IIème ou du début du IIIème siècle apr. J.-C. (Desbat, Picon 1996). On peut supposer que
les faciès lyonnais et viennois étaient proches.
Concernant les céramiques communes, on ne retrouve pas les éléments caractéristiques
du faciès céramique du IIIème siècle apr. J.-C. à Vienne. Parmi la tournée grise, notre corpus
comprend un seul pot ovoïde à lèvre verticale et aucun plat à bord rentrant alors qu’on sait que
les proportions de ces derniers augmentent au IIIème siècle (Godard 1995, p. 295). On ne
retrouve pas non plus d’exemplaire d’amphorette en claire calcaire qui fait son apparition au
IIIème siècle (Leblanc 2003, p. 51). Sur le site de la maison aux Cinq Mosaïques et de la rue
du Commerce à Saint-Romain-en-Gal O. Leblanc constate l’augmentation des formes de pots
en tournée grise avec notamment la multiplication des variantes de pots à col côtelés ou à épaule
caréné après 134/138 apr. J.-C.31 (Leblanc et al. 1994, p. 116-117). Ces deux types représentent
76% des types de pots en tournée grise présents dans notre corpus.
31 Cette date correspond au terminus post quem de l’horizon 5 définit dans l’étude. Il est donné par un as
d’Hadrien frappé à Rome entre 134 et 138 apr. J.-C.
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Les amphores gauloises, majoritaires dans notre corpus, prennent de l’importance dans
les contextes viennois de la fin du IIème et du début IIIème siècle tandis que les amphores
africaines disparaissent (Leblanc 2003, p. 51). Les deux tessons d’amphore lusitanienne de type
Almagro 50 produit entre 280 et 450 sont probablement intrusifs.
Il est difficile de proposer une datation fine de cet ensemble en raison de la grande
chronologie couverte par les céramiques présentes. De plus, on observe souvent des différences
entre les chronologies des productions et de leur arrivée dans les contextes de consommations
(c’est le cas pour la sigillée claire B notamment). On voit toutefois que les catégories et types
majoritairement représentés se resserrent autour de la fin du IIème siècle apr. J.-C. L’absence
de céramiques métallescentes, de sigillée claire C et d’amphorette à pâte claire calcaire ne
permet pas de dépasser la fin du IIème siècle apr. J.-C.
V – 5 : Ce que nous apprend ce lot de céramiques
V – 5 – 1 : Les approvisionnements
On constate que les liens avec le sud de la Gaule sont importants. Les sigillées de Gaule
du Sud et les amphores de Narbonnaises sont fortement attestées dans notre corpus. Vienne
était également en contact avec la province de Bétique comme l’atteste les amphores retrouvées
dans la citerne F61208. Les autres importations sont minoritaires. On retrouve quelques
sigillées du Centre mais elles ne constituent pas une production privilégiée. Les productions
africaines (amphore et sigillée) et italiques (amphore et céramique commune) sont très peu
présentes.
Des ateliers viennois et régionaux ont sans aucun doute alimenté Sainte-Colombe en
céramiques. Mais il est difficile de distinguer ces différents ateliers sans étude plus poussée
comprenant des analyses de pâte. De plus, rappelons que les productions des ateliers viennois
à la fin du IIème siècle apr. J.-C. sont mal connues.
Les amphores nous apportent des indications sur les types de produits importés. On
retrouve principalement du vin gaulois attesté par les amphores de Narbonnaise mais aussi du
vin de Bétique produit dans la vallée du Guadalquivir. Les Dressel 20 identifiées dans le
comblement de la citerne indiquent la présence d’huile de Bétique. Les conserves et sauces de
poissons étaient également importées de Lusitanie ou d’Afrique.
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V – 5 – 2 : Les pratiques alimentaires
À partir de l’étude des formes présentent dans notre corpus, on peut se questionner sur
les pratiques alimentaires des habitants de ce quartier de Sainte-Colombe.
Nous avons choisi de garder pour cette partie de l’étude uniquement les céramiques
culinaires dont la forme a pu être identifiée. Nous ne tiendrons pas compte ici des amphores
puisque leurs formes ne change en rien leur fonction qu’est le transport. Concernant les formes
de céramiques fines, utilisées pour le service et la consommation des plats, elles sont trop
imprécisément définies pour pouvoir les classer. Par exemple, un Drag. 18 peut être identifié à
la fois comme un plat de service ou comme une assiette selon les publications. Ces céramiques
ne présentent pas des pâtes qui permettent de leur attribuer dans une fonction en particulier (si
ce n’est le service et la consommation) comme c’est le cas pour les céramiques communes.
On rencontre le même problème de classement pour les céramiques culinaires. Un plat
peut par exemple servir à la fois à la cuisson et au service. Toutefois, certains éléments
permettent de pencher pour l’une ou l’autre des fonctions. Nous avons retenu trois
catégories (conserver, préparer et cuire) qui semblent être assez générales pour couvrir
l’ensemble des fonctions des céramiques communes. Pour les pots, nous avons choisi de classer
comme pots à cuire les individus à la pâte non calcaire et comme pots à provision les individus
à la pâte non calcaire. Les mêmes critères de classement ont été utilisés pour les plats à cuire et
les plats de service.
On se fonde sur le NMI pour réaliser notre comparaison des formes. Cet indicatif est
plus représentatif pour les céramiques communes qui sont abondantes.
On peut tout d’abord rappeler que les céramiques communes sont les plus représentées
dans notre corpus avec 67% des NMI. Le nombre de restes d’amphores est conséquent mais si
l’on se fonde uniquement sur les NMI, ce sont les céramiques fines qui atteignent la deuxième
position du classement avec 27% des NMI. Les amphores ne représentent que 5% des NMI.
Cette répartition est cohérente avec la majorité des sites de consommation. La citerne était
également comblée de mobilier de tout type : objets (lampes à huile, tabletterie, objets en métal,
contenant en verre), déchets alimentaires (ossements, coquilles), déchets d’atelier (scories). Ces
éléments semblent indiquer que ce sont les déchets de tout le quartier qui ont servi à combler la
citerne à la fin de son utilisation.
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Après classement par fonction (cf. tableau 11, p. 90), on remarque que les céramiques
culinaires liées à la cuisson sont les plus représentées avec 71% des NMI. On trouve ensuite les
céramiques utilisées pour la conservation (21% des NMI) puis celles associées à la préparation
des mets (8% des NMI).
Les pots et les cruches ont été utilisés pour conserver les aliments. Pour la préparation
des plats, on trouve uniquement des jattes et des mortiers. On trouve une jatte en céramique non
tournée à pâte grise non calcaire. Cette dernière a pu servir à la fois au mélange des ingrédients
et à leur cuisson. Une deuxième jatte est présente et possède, elle, une pâte calcaire ce qui
indique qu’elle a été utilisée uniquement pour la préparation. Les mortiers ont une pâte calcaire
sauf un individu à la pâte fine, non calcaire et cuit en mode B. Son aspect soigné questionne sur
sa fonction. A-t-il été présenté sur la table pour la consommation des aliments ?
Les pots à cuire sont privilégiés pour la cuisson. Leur importance est peut-être liée au
maintien de pratiques alimentaires gauloises malgré l’influence italique. En effet, les Gaulois
consomment essentiellement les aliments bouillis (viandes, céréales et légumes) (cf. supra p.
63). On trouve ensuite les plats à cuire et les couvercles qui leur sont associés. Le comblement
de la citerne comprenait un plat présentant un décor de croisillons sur sa face interne. Ce soin
apporté à l’aspect esthétique de ce plat indique peut-être qu’il était destiné à être vu sur la table
du repas. Les jattes, les marmites et les opercules sont moins bien représentés.
Formes céramiques
Formes NMI %
Conserver Pots à provision 13 15%
Cruches 6 7%
Total conservation 19 21%
Préparer Mortiers 5 6%
Jatte 2 2%
Total préparation 7 8%
Cuire
Couvercles 10 11%
Opercules 2 2%
Pots à cuire 35 39%
Plats 13 15%
Marmites 3 3%
Total cuisson 63 71% Tableau 11 : Comptage des céramiques culinaires par fonction
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On constate donc que la citerne F61208 a probablement été comblée des déchets du
quartier après son abandon. Les céramiques retrouvées dans ce comblement sont assez
similaires aux ensembles retrouvés dans les contextes de consommation pour la même période.
On note les effets de la romanisation amorcée dès la conquête dans le répertoire
céramique à travers notamment la forte place accordée aux sigillées et la présence de plats
italiques. Les pratiques alimentaires se sont également romanisées. On consomme de l’huile
d’olive et des sauces de poissons. Toutefois certaines pratiques alimentaires gauloises restent
présentes, visibles à travers la forte représentation des pots à cuire pour faire bouillir la viande,
les céréales et les légumes.
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VI : Comparaison avec d’autres ensembles
VI – 1 : La rue Laurent Florentin, Vienne
Une fouille de sauvetage a été réalisée au 16 rue Laurent Florentin (Vienne) en 1983
sous la direction de A. Le Bot-Helly. Une habitation et un vaste espace à pilier interprété comme
un entrepôt ou un atelier sont séparés par une voie d’orientation est/ouest. C. Godard a publié
dans les actes du Congrès de la SFECAG de Rouen en 1995 un lot de céramiques daté de la fin
du IIème siècle apr. J.-C. présent dans l’éventuel entrepôt (Godard 1995, p. 288). Ce lot est
intéressant car il est tout d’abord très riche en mobilier céramique et parce qu’il est scellé par
un épais niveau d’incendie. Cette couche est interprétée soit comme le niveau d’occupation
d’un sol soit comme le marin32 de ce sol dans laquelle seraient venus s’accumuler des tessons
de céramiques, de verre, fragments de métal et ossements de petite taille (Ibid., p. 286).
Il est intéressant de comparer cet ensemble au nôtre afin d’observer les différences et
similitudes entre deux sites contemporains de la rive gauche et droite de Vienne. On peut se
demander si la présence du Rhône a engendré des approvisionnements céramiques différents
entre ces deux quartiers.
Concernant les familles céramiques, on observe que notre lot contient plus d’amphores
que celui de la rue Laurent Florentin. Notre lot comprend alors moins de céramiques communes
et un peu moins de céramiques fines.
Rue Laurent Florentin Ste-Colombe, Le Bourg
NR NMI NR NMI
Céramique fine 21% 40% 17% 27%
Céramique commune 73% 58% 43% 67%
Amphore 6% 2% 39% 5% Tableau 12 : comparaison des familles céramiques de la rue L. Florentin et de Se-Colombe, Le Bourg
Les céramiques fines identifiées rue Laurent Florentin se concentrent autour de quatre
grandes catégories : la sigillée, la sigillée claire B, la céramique commune africaine et la sigillée
claire A. Si l’on retrouve également un fort taux de sigillée dans notre lot, les sigillées claire B
32 Un marin est une couche d’isolation entre le sol sur lequel repose les lambourdes d’un parquet et le parquet lui-
même (Godard 1995, p. 286).
P a g e | 93
et la céramique africaine sont présentes en quantité minime. La sigillée claire A, elle, est
totalement absente de notre lot. De plus, la sigillée présente dans le lot de la rue Laurent
Florentin est majoritairement représentée par les productions de Lezoux de la phase 7. Les
sigillées de Gaule du sud sont encore présentes mais en quantité moins importante. Notre lot
présente des proportions inverses. On retrouve en majorité les productions sigillées du sud et
en bien moindre quantité les productions de centre. La seule forme de sigillée claire B identifiée
dans notre corpus (Desbat 60) n’est pas présente dans le lot de la rue Laurent Florentin alors
que cette catégorie présente des types assez variés. La céramique métallescente est présente en
faible quantité sur le site de la rue Laurent Florentin et est totalement absente de notre lot de
Sainte-Colombe. Des céramiques à vernis plombifère des ateliers du centre sont également
présentes alors qu’elles sont absentes de notre lot. Des céramiques à revêtement argileux sont
présentes sur nos deux sites mais n’ont pas pu être identifiées avec plus de précision.
La céramique commune de la rue Laurent Florentin se répartit majoritairement entre
quatre grandes catégories : la céramique claire calcaire, des céramiques à pâte non calcaire et
engobe micacé, des céramiques tournées rouge et tournée grise. La céramique claire calcaire
est assez fragmentaire et les types n’ont donc pas toujours pu être identifiés. On retrouve donc
plus de types identifiés dans notre corpus. On peut voir que les mortiers en claire calcaire
présents dans nos deux corpus sont tous du type à collerette et lèvre en bourrelet. La céramique
à pâte non calcaire et engobe micacé est absente de notre corpus. On retrouve plus de tournée
rouge que de tournée grise rue Laurent Florentin alors que ces proportions s’inversent dans la
citerne de Sainte-Colombe. Toutefois, C. Godard indique qu’il est difficile de distinguer les
céramiques cuites en mode A de celles cuites en mode B et qui se sont réoxydées suite à
l’incendie (Ibid., p. 287). Ainsi, nous ne tiendrons pas compte de ces catégories dans notre
comparaison. Les céramiques communes à pâte kaolinitique sont représentées dans de faibles
proportions dans nos deux lots quoi que légèrement plus présentes dans la rue Laurent Florentin.
La céramique tournée rouge italique comprend des plats (et couvercles pour la rue Laurent
Florentin) à vernis rouge pompéien dans nos deux corpus. On ne trouve toutefois pas le plat à
orlo bifido dans le lot de la rue Laurent Florentin. La céramique commune africaine est attestée
en faible quantité rue Laurent Florentin et absente dans notre corpus.
Les amphores sont présentes en bien plus grande quantité dans la citerne de Sainte-
Colombe. La moitié des amphores de la rue Laurent Florentin n’a pas pu être identifiée. Il est
donc difficile de faire des comparaisons à partir de ces comptages. On note toutefois une bonne
représentation des amphores gauloises avec les types Gauloise 1 et Gauloise 4 similaire au
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corpus de Sainte-Colombe. Viennent ensuite les amphores hispaniques avec une forte
représentation des Dr. 20 de Bétique pour les deux lots.
On constate donc de nombreuses différences entre nos deux lots. Tout d’abord, les
amphores sont présentes en bien plus grande quantité dans la citerne de Sainte-Colombe. Les
sources d’approvisionnement semblent différentes pour certaines catégories de céramiques. Les
sigillées proviennent majoritairement du centre de la Gaule pour la rue Laurent Florentin et
Rue Laurent Florentin, Vienne Ste-Colombe, Le Bourg
Familles Catégories NR % NMI % NR % NMI %
Céramiques fines
Résiduel 5 1% 3 4% / / / /
Plombifère 1 0% 1 1% / / / /
Paroi fine 14 2% 3 4% 27 18% 4 11%
Métallescente 28 4% 6 8% / / / /
Sigillée 259 34% 35 44% 67 44% 24 65%
Sigillée claire A 109 14% 5 6% 1 1% 1 3%
Sigillée claire B 298 39% 17 22% 10 6% 1 3%
CRA 42 6% 9 11% 32 21% 7 19%
Kaolinitique / / / / 1 1% 0 0%
Indéterminées / / / / 16 10% 0 0%
Total céramiques fines 756 21% 79 40% 154 17% 37 27%
Céramiques communes
Claire calcaire 609 19% 21 15% 124 32% 19 21%
Micacée 242 8% 18 13% / / / /
Tournée rouge 1176 37% 45 31% 56 14% 9 10%
Tournée grise 915 29% 39 27% 160 41% 46 51%
TG à pâte blanche 94 3% 7 5% 1 0% 0 0%
Africaine 130 4% 10 7% / / / /
TR italique 7 0% 3 2% 8 2% 4 4%
Allobroge / / / / 1 0% 0 0%
Grise fine / / / / 26 7% 9 10%
Non tournée grise / / / / 10 3% 4 4%
Indéterminées / / / / 3 1% 0 0%
Total céramiques communes 3173 73% 143 58% 389 43% 91 67%
Amphores
Gauloise 100 40% 3 60% 230 65% 4 57%
Lyonnaise / / / / 1 0% 0 0%
Hispanique 26 10% 0 0% 113 32% 3 43%
Africaine / / / / 2 1% 0 0%
Italique / / / / 2 1% 0 0%
Indéterminées 125 50% 2 40% 4 1% 0 0%
Total amphores 251 6% 5 2% 352 39% 7 5%
TOTAL 4180 100% 227 100% 895 100% 135 100% Tableau 13 : Comparaison des céramiques de la Rue L. Florentin et de Ste-Colombe, Le bourg
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essentiellement du sud de la Gaule pour Sainte-Colombe. On constate ces différences dans
d’autres ensembles. Les quatre lots situés à Vienne étudiés par C. Godard présentent tous un
faible pourcentage de sigillée du sud à la fin du IIème et début du IIIème siècle. La sigillée du
sud est plus représentée à la même période sur les sites de Saint-Romain-en-Gal (Leblanc 1992,
p. 130, Leblanc 1994, p. 149). La rue Laurent Florentin est également abondamment
approvisionnée en céramiques africaines alors qu’on en retrouve très peu dans la citerne de
notre site. Toutefois, c’est le seul site présenté dans l’article de C. Godard qui présente de telles
proportions33 (Godard 1995, p. 295). Ces différences sont sans doute dues aux différentes
natures de ces ensembles (dépotoir de quartier et entrepôt).
On constate également des similitudes entre nos deux lots. Tout d’abord,
l’approvisionnement en amphores semble similaire. Elles proviennent principalement du sud
de la Gaule et de la province d’Hispanie. Les sigillées claires B sont bien moins représentées à
Sainte-Colombe. Toutefois, les nombreuses formes présentes rue Laurent Florentin ainsi que la
forme Desbat 60 identifiée dans la citerne de Sainte-Colombe indiquent une appartenance aux
productions précoces de sigillées claire B.
VI – 2 : 4 place de Fourvière, Lyon
Une fouille préventive a été réalisée en 2010 au 4 place de Fourvière par le Service
Archéologique de la Ville de Lyon. Le site se trouve légèrement en contrebas de la basilique
Notre Dame de Fourvière, au sud-ouest (Mège Batigne Vallet à paraître, p 1). C. Mège et C.
Batigne Vallet ont étudié un ensemble de céramiques provenant d’un probable dépotoir
identifié dans un des sondages réalisés sur le site (Ibid.). Ce lot comprend 2670 tessons pour
281 NMI et a été daté des années 150/175 apr. J.-C. (Ibid., p. 18).
Il est intéressant de comparer cet ensemble contemporain au notre afin d’étudier les
différences d’approvisionnements entre Vienne et Lyon.
33 Cet article présente également un ensemble céramique du quai Riondet et deux ensembles du site des Nymphéas
à Vienne.
P a g e | 96
On constate que les céramiques communes sont plus représentées sur le site de la 4 place
de Fourvière que dans notre ensemble. Les céramiques fines et les amphores sont moins bien
représentées que dans la citerne de Sainte-Colombe.
4 place de Fourvière, Lyon Ste-Colombe, Le Bourg
Familles Catégories NR % NMI % NR % NMI %
Céramiques fines
Sigillée Gaule du sud 33 23% 10 28%
61 40% 20 54%
Sigillée Gaule du centre 41 29% 14 39% 6
4% 4
11%
Sigillée indéterminée 1 1% 1 3% /
/ /
/
Sigillée africaine / / / / 1
1% 1
3%
Paroi fine lyonnaise 10 7% 3 8% 9
6% 2
5%
Paroi fine 14 10% 4 11% 18 12% 2 5%
Claire B 27 19% 4 11% 10 6% 1 3%
CRA 13 9% / / 32 21% 7 19%
Céramique à glaçure plombifère 2 1% / / /
/ /
/
Kaolinitique / / / / 1 1% / /
Non identifiées / / / / 16 10% / /
Total céramiques fines 141 5% 36 13% 154 17% 37 27%
Céramiques communes
Claire calcaire 744 34% 45 19% 124 32% 19 21%
Tournée rouge 1044 48% 136 57% 56 14% 9 10%
Tournée grise 336 15% 44 18% 160 41% 46 51%
Tournée grise à pâte blanche 17 1% 3 1% 1 0% / /
Africaine 10 0% 4 2% / / / /
VRP 19 1% 7 3% 8 2% 4 4%
Allobroge / / / / 1 0% 0 0%
Grise fine / / / / 26 7% 9 10%
Non tournée grise / / / / 10 3% 4 4%
Non identifiées / / / / 3 1% / /
Total céramiques communes 2170 81% 239 85% 389 43% 91 67%
Amphores
Gauloise 307 86% 3 50% 230 65% 4 57%
Lyonnaise 2 1% / / 1 0% / /
Bétique 38 11% 1 17% 111 32% 2 29%
Lusitanie / / / / 2 1% 1 14%
Africaine / / / / 2 1% / /
Italique / / / / 2 1% / /
Orientale 7 2% 2 33% / / / /
Non identifiées 5 1% / / 4 1% / /
Total amphores 359 13% 6 2% 352 39% 7 5%
TOTAL 2670 100% 281 100% 895 100% 135 100% Tableau 14 : Comparaison des céramiques de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg
P a g e | 97
Concernant les céramiques fines, on observe que les sigillées gauloises (centre et sud)
sont majoritaires dans nos deux lots (67% des NMI pour Lyon34 et 65% des NMI pour Sainte-
Colombe). Les sigillées du centre sont privilégiées aux productions du sud à Lyon alors que ces
proportions s’inversent à Sainte-Colombe. On retrouve dans nos deux ensembles des formes
Bet 36, Bet 8 et Bet 28. Le corpus de Lyon présente aussi les formes Bet 54/56, Bet 44, Bet 169
et Bet 44/45.
Sigillée Gaule du centre
4 place de Fourvière Ste-Colombe, Le
Bourg
Type NTI % NTI %
Bet 36 5 28% 1 20%
Bet 8 3 17% 1 20%
Bet 14/15 ou 16/17 / / 1 20%
Bet 28 1 6% 1 20%
Bet 54/56 4 22% / /
Bet 44 2 11% / /
Bet 169 2 11% / /
Bet 44/45 1 6% / /
Bet 83 / / 1 20%
Total 18 100% 5 100% Tableau 15 : Sigillée de Gaule du centre de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg
Pour les productions sigillées du sud, le Drag. 37 est le type le plus représenté dans les
deux ensembles. Les Drag. 35/36 et 33 sont également bien représentés. Au 4 place de Fourvière
on rencontre les types Drag. 27, Ritt. 14, Curle 15, Curle 23 et Déch. 67 qu’on ne trouve pas
dans la citerne de Sainte-Colombe. Inversement, les types Curle 11, Drag. 15/17, Drag. 18 et
Drag. 29 ne sont pas présents dans le dépotoir de Fourvière alors qu’on les retrouve à Sainte-
Colombe, le Bourg.
34 Par facilité, on désignera le dépotoir de la 4 place de Fourvière par « Lyon » et le comblement de la citerne
F61208 par « Sainte-Colombe ».
P a g e | 98
Tableau 16 : Sigillée de Gaule du sud de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg
On retrouve un peu plus de parois fines à Lyon qu’à Sainte-Colombe (19% et 11% des
NMI). Parmi les productions lyonnaises, les deux ensembles comporte le type Bertrand 16. On
retrouve également à Lyon le type Bertrand 30 qui n’est pas présent à Sainte-Colombe. On
trouve aussi des parois fines de Lezoux et d’Italie qui n’ont pas été identifiées dans la citerne
de Sainte-Colombe.
Les sigillées claires B sont également mieux représentées au 4 place de Fourvière.
Toutefois, rappelons pour Sainte-Colombe la quantité non négligeable de céramiques classées
dans la catégorie CRA, assez mal définie. Cette catégorie comprend sans doute des céramiques
qui auraient pu être classées comme paroi fine ou claire B. Dans les deux lots, les sigillées
claires B appartiennent à la phase précoce de la production.
Le dépotoir lyonnais comprend aussi deux tessons de céramique à glaçure plombifère
originaires d’Italie.
Les céramiques communes comportent dans les deux ensembles une quantité de claires
calcaires assez similaires mais des proportions de tournées rouges et grises qui s’inversent. Les
tournées grises sont plus représentées à Sainte-Colombe et les tournées rouges sont d’avantage
Sigillée Gaule du sud
4 place de Fourvière Ste-Colombe, Le Bourg
Type NTI % NTI %
Curle 11 / / 1 5%
Drag. 15/17 / / 1 5%
Drag. 18 / / 2 9%
Drag. 29 / / 1 5%
Drag. 33 1 8% 4 18%
Drag. 35/36 2 17% 1 5%
Drag. 37 3 25% 5 23%
Drag. 4/22 / / 1 5%
Herm. 90.5 1 8% 1 5%
Drag. 27 1 8% / /
Ritt. 14 1 8% / /
Curle 15 1 8% / /
Curle 23 1 8% / /
Déch. 67 1 8% / .
Non identifiées / / 5 23%
Total 12 100% 22 100%
P a g e | 99
présentes à Lyon. Les céramiques tournées rouges retrouvées dans le dépotoir 4 place de
Fourvière proviennent essentiellement des ateliers lyonnais de la Sarra ou de la rue du Chapeau
Rouge mais aussi de Roanne et de Bourgogne (Ibid., p. 6). La forme majoritaire est le pot alors
qu'à Lyon on trouve une majorité de couvercles.
Céramiques tournées rouges
Forme Type
4 place de Fourvière
Ste-Colombe, Le Bourg
NMI % NMI %
Pots
à col 38 63% / /
à l. en bourrelet 17 28% / /
à l. déversée 2 3% / /
à l. débordante / / 1 100%
non identifié 3 5% / /
Total pots 60 44% 1 11%
Marmites
à col et l. débordante moulurée 16 64% / /
à l. débordante moulurée 3 12% / /
à l. pendante 4 16% 1 50%
à collerette / / 1 50%
non identifiée 2 8% / /
Total marmites 25 19% 2 22%
Plats
à l. triangulaire 5 22% / /
à paroi courbe et l. arrondie 13 57% 2 100%
non identifié 5 22% / /
Total plats 23 17% 2 22%
Couvercles
à l. arrondie 5 42% / /
à l. en bandeau 4 33% 4 100%
à l. ourlée 3 25% / /
Total couvercles 12 9% 4 44%
Pichets à col tronconique et l. déversée 3 38% / /
non identifié 5 63% / /
Total pichets 8 6% / /
Encensoirs à l. débordante et gorge supérieure 5 100% / /
Total encensoirs 5 4% / /
Bouilloires non identifiée 1 100% / /
Total bouilloires 1 1% / /
Jattes non identifiée 1 100% / /
Total jattes 1 1% / /
TOTAL 135 100% 9 100% Tableau 17 : Céramiques t. rouges de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg (en gras : % sur toute la catégorie)
P a g e | 100
Les formes des céramiques tournées grises sont représentées dans les mêmes
proportions dans les deux ensembles. On retrouve majoritairement des pots puis des plats et
des couvercles.
Céramiques tournées grises
Forme Type
4 place de Fourvière
Ste-Colombe, Le Bourg
NMI % NMI %
Pots
à col lisse et l. déversée 11 37% / /
à l. déversée 9 30% / /
à épaule carénée 3 10% 10 29%
à bord en bandeau 2 7% / /
à l. courte / / 1 3%
à l. verticale / / 1 3%
à col côtelé / / 20 59%
à col / / 1 3%
non identifié 5 17% 1 3%
Total pots 30 68% 34 74%
Marmites
à l. pendante 1 50% / /
à col et l. déversée 1 50% / /
non identifiée / / / /
Total marmites 2 5% / /
Plats
paroi rectiligne et l. débordante quadrangulaire 4 80% / /
à l. aplatie / / 6 86%
à l. arrondie / / 1 14%
non identifié 1 20% / /
Total plats 5 11% 7 15%
Couvercles à l. en bandeau 4 100% 4 100%
Total couvercles 4 9% 4 9%
Pichets non identifié 1 100% / /
Total pichets 1 2% / /
Gobelets non identifié 1 100% / /
Total gobelets 1 2% / /
Jattes non identifiée 1 100% / /
Total jattes 1 2% / /
Indéterminés / / / 1 100%
Total indéterminés / / 1 2%
TOTAL 44 100% 46 100% Tableau 18 : Céramiques tournées grises de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg (en gras : % sur toute la
catégorie)
Pour les céramiques claires calcaires, là encore, la répartition entre les formes est plus
ou moins la même dans les deux ensembles. On trouve en première place les cruches, puis les
mortiers, les opercules et les pots.
P a g e | 101
Céramiques claires calcaires
Forme Type
4 place de Fourvière
Ste-Colombe, Le Bourg
NMI % NMI %
Cruches
à l. en bourrelet 16 73% / /
à col large et l. en bourrelet 2 9% / /
à l. chanfreinée / / 1 17%
à l. en bandeau mouluré / / 1 17%
à l. en bourrelet / / 3 50%
à l. en bourrelet, anse en ruban / / 1 17%
non identifié 4 18% / /
Total cruches 22 49% 6 32%
Mortiers
à collerette 6 55% 4 1
à colerette anguleuse 3 27% / /
à collerette plaquée 1 9% / /
à collerette tombante 1 9% / /
Total mortiers 11 24% 4 21%
Opercules
à l. arrondie 6 86% / /
à l. en bandeau 1 14% / /
non identifié / / 2 100%
Total opercules 7 16% 2 11%
Pots
à l. à gorge interne 2 50% / /
à l. débordante aplatie 1 25% / /
à l. à gorge supérieure 1 25% / /
à col tronconique et l. débordante plate / / 2 67%
à col tronconique et l. oblique / / 1 33%
Total pots 4 9% 3 16%
Amphorisques non identifié 1 100% / /
Total amphorisques 1 2% / /
Couvercles non identifiée / / 2 100%
Total couvercles / / 2 11%
Jattes à collerette et l. en bourrelet / / 1 100%
Total jattes / / 1 5%
indéterminé / / 1 100%
Total indéterminés / / 1 5%
TOTAL 45 100% 19 100% Tableau 19 : Céramiques claires calcaires de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe (en gras : % sur toute la catégorie)
Les céramiques à verni rouge pompéien sont représentées à hauteur de 3 à 4% dans nos
ensembles. Dans la citerne de Sainte-Colombe, les plats de cette catégorie proviennent d’Italie.
Au 4 place de Fourvière deux couvercles viennent probablement également d’Italie. Toutefois,
quatre couvercles et un plat semblent avoir une origine gauloise. En effet, la pâte de ces
P a g e | 102
récipients est claire contrairement aux productions italiques. Ces récipients ont été couverts
d’un engobe orange clair. Les plats gaulois ont reçu une couche d’engobe supplémentaire, de
couleur rouge plus intense, sur leur face interne afin de masquer leur pâte claire (Ibid., p. 15).
Ces productions à vernis rouge pompéien gauloises pourraient provenir de Bourgogne où les
argiles sont parfois partiellement kaolinitique et donc donnent une couleur claire à la pâte
céramique (Ibid.).
Le corpus des céramiques communes est complété à Lyon par des céramiques culinaires
africaines et à Sainte-Colombe par des céramiques grises non tournées et grises fines.
Concernant les amphores, plus de la moitié provient de Narbonnaise dans les deux
ensembles. Les amphores de Bétique sont également bien attestées. Toutefois, on trouve à Lyon
33% d’amphores orientales qui ne sont pas représentées dans la citerne de Sainte-Colombe.
Amphores
4 place de Fourvière Ste-Colombe, Le Bourg
Provenance Type NMI % NMI %
Gaule G.4 3 100% 4 100%
Total Gaule 3 50% 4 57%
Bétique Dr.20 1 100% 2 100%
Total Bétique 1 17% 2 29%
Lusitanie Almagro 50 / / 1 100%
Total Lusitanie / / 1 14%
Orient Crétoise 1 50% / /
Dr.2/4 1 50% / /
Total Orient 2 33% / /
TOTAL 6 100% 7 100% Tableau 20 : Amphores de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg (en gras : % sur toute la famille)
Après comparaison, on constate de nombreuses similitudes dans nos deux lots. On voit
que l’approvisionnement des sigillées est partagé entre les productions du Centre et du Sud de
la Gaule dans le l’ensemble lyonnais alors que le sud est privilégié à Sainte-Colombe. Pour les
sigillées du Centre, on retrouve des formes Bet 36 et Bet 8 qui apparaissent à la fin du Ier siècle
apr. J.-C. dans les deux ensembles. On retrouve au 4 place de Fourvière des formes appartenant
à la phase 7 des productions lezoviennes alors qu’on ne dépasse pas la phase 4 à Sainte-
Colombe. Concernant les productions sigillées du sud de la Gaule, on rencontre essentiellement
des types produits du milieu du Ier à la fin du IIème siècle apr. J.-C. Les sigillées claires B
P a g e | 103
retrouvées dans les deux ensembles appartiennent à la phase précoce de la production (entre
130 et 170 apr. J.-C. (cf. supra p. 48).
Certaines catégories céramiques ne sont pas représentées dans les deux lots. On trouve
des céramiques à glaçure plombifère italique, des céramiques de cuisine africaines et des
amphores orientales au 4 place de Fourvière alors que ces catégories ne sont pas représentées à
Sainte-Colombe, le Bourg. Inversement, on constate la présence de sigillée africaine (claire A),
de céramiques fines à pâte kaolinitique, de céramiques grises fines, de céramiques allobroges
et non tournées grises dans la citerne de Sainte-Colombe et pas à Lyon. On trouve également
des amphores lusitaniennes, africaines et italiques qui ne sont pas présentes dans le dépotoir
lyonnais. On constate également l’inversion des proportions de céramiques communes tournées
grises et rouges. À Lyon les céramiques tournées rouges sont plus représentées alors qu’à
Sainte-Colombe ce sont les tournées grises. Ces proportions indiquent, pour Lyon, que ce
dépotoir n’a pas pu se constituer durant le Ier siècle apr. J.-C. (Ibid., p. 18). Il semble que cette
indication s’applique moins à Vienne. En effet, nous avons constaté des différences moins
importantes dans la répartition des tournées grises et rouges dans le site de la rue Laurent
Florentin à Vienne.
P a g e | 104
Conclusion
Nous avons étudié le mobilier céramique présent dans le comblement d’une citerne
appartenant à une des boutiques de Sainte-Colombe (Le Bourg), un quartier péri-urbain de la
Vienna antique. Le pré-inventaire établi sur cet ensemble céramique ainsi que les vestiges
découverts semblait indiquer que la citerne avait été comblée au moment de l’abandon de l’état
6 défini sur la fouille, entre 140 et 170 apr. J.-C.
Notre étude a confirmé cette datation. On constate que les céramiques présentes dans le
comblement de la citerne recouvrent une large période allant du changement d’aire à la fin du
IIème siècle. Toutefois, si l’on corrèle notre étude aux états identifiés sur la fouille, on remarque
que les vestiges se concentrent sur la deuxième moitié du IIème siècle apr. J.-C. Les types
céramiques les mieux connus et donc les plus datant sont les Drag. 33 et les Drag. 37 qui
augmentent nettement dans les contextes viennois entre 140 et 180 apr. J.-C. et le type Desbat
60 produit de 130 à 170 apr. J.-C. L’absence de sigillée claire C, de céramique métallescente et
d’amphorette à pâte calcaire ne permet pas de dépasser la fin du IIème siècle apr. J.-C.
La diversité du matériel céramiques (et autre) retrouvé dans la citerne et la similitude de
cet ensemble avec des lots contemporains à proximité indique que la citerne F61208 a été
comblée par les habitants du quartier après son abandon lié sans doute au changement de
fonction de la boutique J10.
Notre lot comprend une forte proportion de céramiques communes comme on le
constate dans des ensembles similaires. Les céramiques communes tournées grises sont
majoritaires et représentées essentiellement par des pots. On retrouve ensuite une bonne
proportion de cruches en céramique claire calcaire ainsi que des mortiers. Les céramiques
tournées rouges se concentrent autour de plats et de couvercles associés. Les céramiques fines
sont essentiellement représentées par des sigillées provenant du sud de la Gaule. On rencontre
une quantité non négligeable de céramiques à revêtement argileux qui n’ont pas pu être
identifiées avec plus de précision et qui nécessiteraient une étude plus approfondie afin d’en
déterminer la provenance. On sait que les ateliers viennois ont produit des céramiques
engobées. Une comparaison des pâtes et des formes serait nécessaire. Les amphores
transportent essentiellement du vin en provenance du sud de la Gaule. Les produits de Bétique
(vin et huile d’olive) sont également bien attestés.
P a g e | 105
L’étude des provenances des céramiques du comblement a permis de déterminer les
liens commerciaux entre Vienne et les autres provinces de l’Empire. Les sigillées italiques sont
très appréciées. On importait principalement du vin gaulois ainsi que de l’huile et du vin de
Bétique. Des conserves et sauces de poissons étaient aussi importées de Lusitanie et d’Afrique.
Ces produits indiquent bien les modifications des habitudes alimentaires gauloises intervenues
après la conquête. Toutefois, la forte représentation des pots à cuire témoigne de la
consommation de plats de viande et de légumes bouillis, typiquement gaulois.
La comparaison de notre ensemble avec des lots contemporains viennois et lyonnais a
permis d’identifier des approvisionnements similaires hormis pour la sigillée qui est importée
préférentiellement de Gaule du sud alors qu’on trouve un pourcentage plus important de
productions du Centre dans les ensembles contemporains à proximité. Il serait également
intéressant de réaliser des comparaisons avec des ensembles antérieurs et postérieurs viennois
afin d’étudier les évolutions du répertoire céramique.
Si cette étude mérite encore des approfondissements, elle permet de présenter un lot de
céramiques appartenant à un ensemble clos du troisième quart du IIème siècle apr. J.-C., période
encore mal connue à Vienne. Ce lot pourra éventuellement être présenté lors du congrès de la
SFECAG se tenant à Lyon en 2020.
P a g e | 106
Abréviations utilisées
A : Anse
AMP : Amphore
B : Bord
C : Forme archéologiquement complète
CC : Céramiques communes
Cf. : Confer
CF : Céramiques fines
CL-B : Claire B
CL-CALC : Claire calcaire
CRA : Céramique à revêtement argileux
Dr. : Dressel
Drag. : Dragendorff
F : Fond
Fam. : Famille
Herm. : Hermet
Inv. : Inventaire
NON ID : Non identifié
NR : Nombre de restes
NMI : Nombre minimum d’individus
P : Panse
PF : Paroi fine
PCR : Programme Collectif de Recherches
Sd. : Sondage
TAQ : Terminus ante quem
TG : Tournée grise
TPQ : Terminus post quem
TR : Tournée rouge
TS-AFR : Terre sigillée africaine
TS-CG : Terre sigillée du centre de la Gaule
TS-SG : Terre sigillée du sud de la Gaule
P a g e | 107
Table des illustrations
Tableau 1 : Tableau de comptage général du mobilier étudié .................................................. 70
Tableau 2 : Tableau de comptage des céramiques fines .......................................................... 71
Tableau 3 : Tableau de comptage des céramiques communes ................................................. 72
Tableau 4 : tableau de comptage des amphores ....................................................................... 72
Tableau 5 : Tableau de comptage des sigillée de Gaule du Sud .............................................. 75
Tableau 6 : Tableau de comptage des sigillées de Gaule du centre ......................................... 76
Tableau 7 : Tableau de comptage des parois fines lyonnaises ................................................. 77
Tableau 8 : Tableau de comptage des tournées grises (en gras : % sur toute la catégorie) .... 80
Tableau 9 : Tableau de comptage des tournées rouges ............................................................ 82
Tableau 10 : Tableau de comptage des claires calcaires (en gras : % sur toute la catégorie) .. 84
Tableau 11 : Comptage des céramiques culinaires par fonction .............................................. 90
Tableau 12 : comparaison des familles céramiques de la rue L. Florentin et de Se-Colombe,
Le Bourg ................................................................................................................................... 92
Tableau 13 : Comparaison des céramiques de la Rue L. Florentin et de Ste-Colombe, Le
bourg ......................................................................................................................................... 94
Tableau 14 : Comparaison des céramiques de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le
Bourg ........................................................................................................................................ 96
Tableau 15 : Sigillée de Gaule du centre de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le
Bourg ........................................................................................................................................ 97
Tableau 16 : Sigillée de Gaule du sud de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg
.................................................................................................................................................. 98
Tableau 17 : Céramiques tournées rouges de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le
Bourg (en gras : % sur toute la catégorie) ................................................................................ 99
Tableau 18 : Céramiques tournées grises de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le
Bourg (en gras : % sur toute la catégorie) .............................................................................. 100
Tableau 19 : Céramiques claires calcaires de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe (en
gras : % sur toute la catégorie) ............................................................................................... 101
Tableau 20 : Amphores de la 4 place de Fourvière et de Ste-Colombe, le Bourg (en gras : %
sur toute la famille) ................................................................................................................ 102
Figure 1 : Localisation de Vienne - © Clément 2019, p. 18 ...................................................... 7
Figure 2 : Plan général de Vienne à la fin du IIème s. apr. J.-C. - © A. Le Bot-Helly / C.
Marcellin .................................................................................................................................. 10
Figure 3 : Plan de localisation du site archéologique des Petits Jardins (extrait du plan
cadastral) - © Clément 2019, p. 20 .......................................................................................... 13
Figure 4 : Carte de localisation du site de Sainte-Colombe, Le Bourg (échelle 1/1100e) - ©
Clément 2019, p. 375. .............................................................................................................. 15
Figure 5 : État 1-2 du quartier de Sainte-Colombe (15-50 apr. J.-C.) - © B. Clément ............ 16
Figure 6 : État 3 du quartier de Sainte-Colombe (50-69 apr. J.-C.) - © B. Clément ............... 19
Figure 7 : État 4 du quartier de Sainte-Colombe (70-230 apr. J.-C.) - © B. Clément ............. 21
Figure 8 : Cruches à pâte claire calcaire produites à Vienne - © Leblanc 2001, p. 52. ........... 30
Figure 9 : Pot et mortiers viennois à pâte claire calcaire - © Leblanc 2001, p. 51. ................. 31
Figure 10 : Céramiques à pâte non calcaire viennoises - © Leblanc 2001, p. 53. ................... 31
P a g e | 108
Figure 11 : Imitations de sigillées italiques produites à Vienne -© Leblanc 2001, p. 50. ....... 32
Figure 12 : Céramiques viennoises à engobe externe orange -© Leblanc 2001, p. 50. ........... 33
Figure 13 : Parois fines engobées viennoises - © Leblanc 2001, p. 49.................................... 34
......................................................... Figure 14 : Gobelets d'Aco viennois - © Leblanc 2001, p. 47.
.................................................................................................................................................. 34
Figure 15 : Bol de Roanne viennois - © Leblanc 2001, p. 48. ................................................. 35
Figure 16 : Localisation de la boutique contenant la pièce J10 - © B. Clément ...................... 67
Figure 17 : Décor sur Drag. 37 (Pl. 1, n°408, p. 121) .............................................................. 74
P a g e | 109
Bibliographie
Liste des abréviations et sigles utilisés :
ACR : Action Collective de Recherche
AIBL : Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres
BAR : British Archaeological Reports
CAG : Carte archéologique de la Gaule
Collab. : Collaboration
Contrib. : Contribution
Dir. : Direction
Éd. : Édition
Fasc. : Fascicule
P. : Page
SFECAG : Société Française d’Étude de la Céramique Antique en Gaule
Suppl. : Supplément
RAC : Revue archéologique du Centre
RAE : Revue archéologique de l’Est
RAN : Revue archéologique de Narbonnaise
RCRF : Rei Cretariae Romanae Favtorvm
Vol. : Volume
P a g e | 110
Adjadj F., Helly B., Lauxerois R. 2013 : Vienne, Paris, AIBL (coll. CAG, 38/3), 555 p.
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Batigne Vallet C, Barthélémy D., Blanc F., Bonnet C., Brun C., Cantin N., Desbat A.,
Dumoulin F., Gilles A., Laroche C., Maza G., Mege C., Thirion-Merle V., Schmitt A.,
Silvino T., Notter-Truxa F. (contrib.) à paraître (a) : Productions de céramique commune
en Rhône-Alpes et dans le sud de la Bourgogne durant l’Antiquité.
Batigne Vallet C. (dir.), Bonnet C., Dumoulin F., Giry K., Laroche C., Leblanc O.,
Varennes G., et al. à paraître (b) : Céramiques de cuisine d’époque romaine en Rhône-Alpes
et dans le Sud de la Bourgogne (Ier s. avant J.-C. – Ve s. après J.-C.) : morphologie, techniques,
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Inventaire
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Inv. Sd. Caisse Fait US Fam. Catégorie C B F A P NR Forme Type Commentaire NMI N°
63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP BETIQUE (côte) 1 1
63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP BETIQUE (côte) 10 10
63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP LUSITANIENNE 1 2 Almagro 50 1 378
63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP GAULOISE 1 1 G4 1
63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP GAULOISE 2 2
63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP GAULOISE 2 3
63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP GAULOISE 144 144
63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP BETIQUE 1 1 Dr. 28 401
63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP NON ID 1 1
63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP AFRICAINE 1 1
63067a S6 S6-308 61208 62988 AMP BETIQUE 1 1
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 4 Curle 11 1 380
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 33 B/C 1 397
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 35 1 391
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 36 1 392
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 36 collerette, décor de feuilles d'eau
1
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 18 B 1 388
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 pot sphérique 1 399
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1
estampille non identifiable, fond ombiliqué
483
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 forme sans pied
395
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1
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63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 33
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 2 2
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 4 4
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 2 2 décor moulé 484
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 5 5
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag. 35/36
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-SG 1 1 Drag.
15/17D bourrelet interne
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF TS-AFR 1 1 Hayes 2/3 claire A 1 379
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF CRA 1 1 pot/gobelet
globulaire, lèvre oblique. Claire B ? Desbat 55 ? Revêtement argileux moins orange vif
1 382
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF CRA 2 2 pot/gobelet lèvre oblique 2 394
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF NON ID 1 1 revêtement argileux
63067b S6 S6-308 61208 62988 CF NON ID 6 6 revêtement argileux
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC GRISE FINE 1 3 pot
à épaule carénée, variante
moulurée
1 385
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 pot à épaule carénée
1 396
P a g e | 131
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC GRISE FINE 1 1 pot
à épaule carénée, variante
moulurée
1 389
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC GRISE FINE 1 2 pot à col 1 383
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC GRISE FINE 1 1
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 mortier à collerette et lèvre en bourrelet
variante B 1
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 2 2 opercule 2 386
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 cruche à lèvre en bandeau mouluré
1 398
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 2 2 cruche à lèvre en bourrelet
2 387
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 cruche à lèvre
chanfreinée 1 371
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 pot
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 10 10 cruche
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 cruche
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 cruche
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 mortier
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 33 33
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC CL-CALC 1 1 graffito 485
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 1 4 couvercle à bord en bandeau
1 393
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 1 1 couvercle à bord en bandeau
1 390
P a g e | 132
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 1 1 couvercle à bord en bandeau
1
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 1 1 plat à lèvre
arrondie 1 372
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 1 1 marmite /
plat tripode
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 1 1 moulure extérieure et sillon interne
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TR 9 9
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 couvercle à bord en bandeau
1 381
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 11 11 pot à col côtelé 11
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 402
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 403
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 404
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 plat à lèvre
arrondie
face interne : décor de croisillons
1 384
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 2 plat à lèvre aplatie
1 373
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 plat à lèvre aplatie
1 374
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 plat à lèvre aplatie
1 375
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 couvercle à bord en bandeau
1
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC GRISE FINE 1 6 mortier à collerette et lèvre en bourrelet
pâte fine, surface noire
1 376
P a g e | 133
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 2 2 pot à épaule carénée
décor de bandes verticales
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 8 8 pot
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 plat
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 5 plat
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 bouilloire
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 1 1 pot à épaule carénée
décor de bandes verticales
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG 39 39
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC TG à pâte blanche
1 1 bouilloire ?
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC NON TOURNEE
GRISE 1 1 pot
à épaule carénée,
panse grattée
Nord Drôme / Sud Isère
1 370
63067b S6 S6-308 61208 62988 CC NON ID 2 2
63067c S6 S6-546 61208 62988 AMP BETIQUE
(Guadalquivir) 1 1 Dr. 20 1 377
63067c S6 S6-546 61208 62988 AMP BETIQUE
(Guadalquivir) 1 1 Dr. 20 1
63067c S6 S6-546 61208 62988 AMP BETIQUE
(Guadalquivir) 1 1 Dr. 20
63067c S6 S6-546 61208 62988 AMP BETIQUE
(Guadalquivir) 69 69
65340 S6 S6-546 61208 64893 CF TS-SG 1 1 Drag. 33 B/C 1 405
65340 S6 S6-546 61208 64893 CF TS-SG 1 1 Drag. 18 B 1 406
P a g e | 134
65340 S6 S6-546 61208 64893 CF PF LYON 1 3 Bertrand 16
1.2 409
65340 S6 S6-546 61208 64893 CF PF LYON 1 2 Bertrand 16 1 492
65340 S6 S6-546 61208 64893 CF PF LYON 2 2 Bertrand 16
65340 S6 S6-546 61208 64893 CF CRA 1 1 2 gobelet
lèvre débordante triangulaire
et col mouluré
1 410
65340 S6 S6-546 61208 64893 CF NON ID 3 3 gobelet
65340 S6 S6-546 61208 64893 CF NON ID 6 6
65340 S6 S6-546 61208 64893 CC CL-CALC 2 1 pot fond plat
65340 S6 S6-546 61208 64893 CC CL-CALC 1 1 cruche fond annulaire
65340 S6 S6-546 61208 64893 CC CL-CALC 2 2
65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 1 1 pot à épaule carénée
variante moulurée
1 486
65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 414
65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 412
65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 1 1 plat à lèvre aplatie
1 413
65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 1 2 pot
65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 1 3 plat
65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 4 4 pot à épaule carénée
décor de bandes verticales
65340 S6 S6-546 61208 64893 CC TG 2 2
P a g e | 135
65340 S6 S6-546 61208 64893 CC GRISE FINE 1 3 pot
à épaule carénée, variante
moulurée
1 411
65340 S6 S6-546 61208 64893 AMP GAULOISE 1 3 G4 1 415
65340 S6 S6-546 61208 64893 AMP GAULOISE 36 36 G4
65340 S6 S6-546 61208 64893 AMP BETIQUE (côte) 1 1
65340 S6 S6-546 61208 64893 AMP LYONNAISE 1 1
66255 S6 S7-687 61208 64893 AMP GAULOISE 1 1 G4 diamètre du fond : 105mm
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 2 Drag. 33 B 1 416
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 2 Drag. 33 B 1 417
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 mortier collerette de Curle 11 ?
1 418
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 mortier collerette de Curle 11 ?
1
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 mortier collerette de Curle 11 ?
1 419
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 2 Drag. 33 estampille tronquée (ALI ?)
487
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 3 3
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 Drag. 35/36
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 Drag. 37 décor moulé
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 Drag. 29 décor moulé
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF PF 1 6 7 Bertrand 16
? Lyon ? 1 446
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF CL-B 1 3
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF CL-B 2 2
P a g e | 136
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF PF 1 1
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 mortier à collerette et lèvre en bourrelet
début de bec verseur, grains à l'intérieur, variante B
1 420
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 pot
à deux anses, col
tronconique et lèvre
débordante plate
1 421
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 fond annulaire
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 fond plat
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 5 5
65336 S6 S6-497 61208 64892 CF TR 1 1 revêtement micacé
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 2 pot à col côtelé 1 422
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 2 pot à col côtelé 1 423
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC GRISE FINE 1 1 pot
à épaule carénée, variante
moulurée
1 424
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot globulaire, à lèvre courte
1 425
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 426
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot 1 427
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 couvercle à bord en bandeau
1 428
P a g e | 137
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 plat à lèvre aplatie
1 429
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 11 11
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TR 2 5 9 pot
à col tronconique,
lèvre débordante
plate
1 430
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TR ITALIQUE 1 1 plat VRP, à lèvre
arrondie simple
provenance : Italie. Le revêtement argileux a disparu. Traces de peinture
1 431
65336 S6 S6-497 61208 64892 CC TR ITALIQUE 1 1 plat à orlo bifido avec sillon supérieur
provenance : Italie
1
65336 S6 S6-497 61208 64892 AMP BETIQUE (côte) 3 3
65336 S6 S6-497 61208 64892 AMP BETIQUE
(Guadalquivir) 5 5
65336 S6 S6-497 61208 64892 AMP GAULOISE 3 3
65336 S6 S6-497 61208 64892 AMP ITALIQUE 1 1
65336 S6 S6-497 61208 64892 AMP GAULOISE 1 1
65336 S6 S6-497 61208 64892 AMP GAULOISE 3 3 G1
pâte kaolinitique cuite en mode A
P a g e | 138
63127 S6 S6-497 61208 63011 CF TS-SG 1 1 Drag. 36 collerette, décor de feuille d'eau
1 432
63127 S6 S6-497 61208 63011 CF TS-SG 1 1 Drag. 18
63127 S6 S6-497 61208 63011 CF TS-SG 1 1 Hermet
90.5
63127 S6 S6-497 61208 63011 CF TS-SG 1 1
63127 S6 S6-497 61208 63011 CF TS-CG 1 1 Bet 36 Phase 5 1 433
63127 S6 S6-497 61208 63011 CF PF LYON 1 1
63127 S6 S6-497 61208 63011 CF PF 5 5 gobelet
col tronconique, engobe aspect irisé
490
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TR 1 1 marmite à lèvre
pendante 1 434
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TR 1 1 plat à lèvre
arrondie sillon externe 1 435
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1 cruche à lèvre en bourrelet
1 436
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1 1 437
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1 cruche pied annulaire
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1 443
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1 cruche à col large et deux anses
anse à 3 sillons
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 1 1 cruche anse à 3 sillons
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC CL-CALC 10 10
P a g e | 139
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TG 1 1 pot à épaule carénée
panse grattée 1 439
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TG 1 1 pot à épaule carénée
1 440
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TG 1 1 pot à épaule carénée
panse grattée 1 444
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TG 1 1 couvercle
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TG 1 1 pichet à col
tronconique
décor de lignes verticales polies sur le col
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC TG 1 1
63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP GAULOISE 1 1 G4 1 441
63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP GAULOISE 1 1 G4 1
63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP GAULOISE 1 1
63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP GAULOISE 7 7
63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP BETIQUE
(Guadalquivir) 1 1 Dr. 20
63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP BETIQUE
(Guadalquivir) 1 1
63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP BETIQUE (côte) 2 2
63127 S6 S6-497 61208 63011 AMP BETIQUE 1 1
63127 S6 S6-497 61208 63011 CC NON ID 1 1 ? collerette ? 445
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 Drag. 15/17
b. ou c. 1 407
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 2 Drag. 37 décor moulé 1 408
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 1 1 1
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-SG 2 2
P a g e | 140
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-CG 1 1 Bet 8 décor moulé. Phase 5
1 488
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF TS-CG 1 2 Bet 14/15 ou 16/17
collerette, décor de feuilles d'eau
1
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF PF LYON 1 1 Bertrand 16
1.8 1 450
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF PF 1 1 2 5 gobelet ovoïde,
lèvre oblique
décor guilloché, lèvre en amande ressemblant aux PF Lyon (Bertrand 16 1.1) mais pâte non calcaire
1 449
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF CRA 1 18 pot
Lèvre verticale, engobe orangé peu adhérent
1 448
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF CL-B 1 5 Desbat 60
surface extérieure polie, engobe orangé, panse bilobée
1 447
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF CRA 1 1 2 gobelet lèvre oblique, engobe non grésé
1 451
P a g e | 141
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF CRA 1 2 pot/gobelet lèvre oblique, engobe orangé
1 452
65335 S6 S6-497 61208 64892 CF CRA 5 5 lèvre oblique
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 cruche
à lèvre en bourrelet,
anse en ruban
anse plate 1 453
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 pot
à col tronconique,
lèvre oblique
1 454
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 mortier à collerette et lèvre en bourrelet
début de bec verseur, variante B
1 455
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 fond annulaire
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 pot fond plat, bombé
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 1 1 mortier
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC CL-CALC 14 14
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TR ITALIQUE 1 5 plat VRP, à lèvre
arrondie simple
provenance : Italie
1 456
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TR ITALIQUE 1 1 plat à orlo bifido avec sillon supérieur
provenance : Italie
1 457
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TR 1 1 fond plat
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TR 1 1 fond plat
P a g e | 142
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TR 8 8
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC NON TOURNEE
GRISE 1 5 marmite
à épaule carénée, tripode
1 463
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC NON TOURNEE
GRISE 1 1 pot
à épaule carénée,
panse grattée
1 461
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC NON TOURNEE
GRISE 1 3 jatte
à épaule carénée,
deux tenons opposés,
panse grattée
1 459
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC GRISE FINE 1 4 pot
à épaule carénée, variante
moulurée
décor de lignes verticales polies
1 458
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC GRISE FINE 1 2 pot
à épaule carénée, variante
moulurée
1 465
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC GRISE FINE 1 1 pot
à épaule carénée, variante
moulurée
1 466
P a g e | 143
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC GRISE FINE 1 2
fond plat, décor de lignes verticales polies
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot à épaule carénée
1 468
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 8 pot à épaule carénée
panse grattée 1 460
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot globulaire, à
lèvre verticale
1 462
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot à col côtelé 1 464
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 pot à épaule carénée
graffito : "LA SUM" ?
1 467
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 2 pot à épaule carénée
décor de bandes verticales
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 fond plat
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 1 1 fond plat
65335 S6 S6-497 61208 64892 CC TG 6 6
dont un fragment de vase à godrons verticaux
65335 S6 S6-497 61208 64892 AMP BETIQUE
(Guadalquivir) 2 2 Dr. 20
65335 S6 S6-497 61208 64892 AMP BETIQUE 1 1
65335 S6 S6-497 61208 64892 AMP GAULOISE 12 12
P a g e | 144
65335 S6 S6-497 61208 64892 AMP GAULOISE 2 2 G1 pâte kaolinitique
65335 S6 S6-497 61208 64892 AMP ITALIQUE 1 1
63399 S6 S6-497 63231 CF TS-SG 1 1 Drag. 35 1
63399 S6 S6-497 63231 CF TS-SG 1 1 Drag. 4/22 1 470
63399 S6 S6-497 63231 CF TS-SG 1 1
63399 S6 S6-497 63231 CF TS-SG 1 1 Drag. 37 ? décor moulé (personnages)
489
63399 S6 S6-497 63231 CF TS-SG 1 1 Drag. 35/36
63399 S6 S6-497 63231 CF TS-CG 1 1 Bet 28 Phase 5 1 472
63399 S6 S6-497 63231 CF TS-CG 1 1 Bet 83
63399 S6 S6-497 63231 CF KAOLINITHIQUE 1 1 cuit en mode A
63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 1 1 jatte à collerette et lèvre en bourrelet
1 471
63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 1 1 mortier à collerette et lèvre en bourrelet
1
63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 1 1 pot
à deux anses, col
tronconique et lèvre
débordante plate
1 474
63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 2 2 couvercle 2
63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 2 2 cruche pied annulaire
63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 1 3 fond plat
P a g e | 145
63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 1 1 cruche anse à 3 sillons
63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 4 4
63399 S6 S6-497 63231 CC CL-CALC 3 3 mortier
63399 S6 S6-497 63231 CC TG 1 1 plat à lèvre aplatie
partie basse de la panse grattée
1 476
63399 S6 S6-497 63231 CC TG 1 2 pot à col 1 478
63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 1 1 pot à épaule carénée
1 479
63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 1 1 pot à épaule carénée
panse grattée 1 480
63399 S6 S6-497 63231 CC TG 1 1 couvercle à bord en bandeau
1 481
63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 1 1 1
63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 1 2 fond annulaire 473
63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 1 1 couvercle
63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 1 1 couvercle
63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 2 2 fond plat
63399 S6 S6-497 61208 63231 CC TG 4 4
63399 S6 S6-497 63231 CC ALLOBROGE
FINE 1 1 pot polis, lustrée
en surface
63399 S6 S6-497 63231 CC TR 1 1 marmite à collerette 1 477
63399 S6 S6-497 63231 CC TR 1 1 couvercle à bord en bandeau
1 482
63399 S6 S6-497 63231 CC TR 1 1 plat
63399 S6 S6-497 63231 CC TR 1 1 bouilloire
63399 S6 S6-497 63231 CC TR 8 8 dolium
63399 S6 S6-497 63231 CC TR 4 4
P a g e | 146
63399 S6 S6-497 63231 AMP AFRICAINE 1 1 fond pointu et creux
491
63399 S6 S6-497 63231 AMP GAULOISE 1 1
63399 S6 S6-497 63231 AMP GAULOISE 8 8
63399 S6 S6-497 63231 AMP NON ID 3 3
63399 S6 S6-497 63231 AMP BETIQUE
(Guadalquivir) 8 8
63399 S6 S6-497 63231 AMP BETIQUE (côte) 1 1
TOTAL 11 125 84 15 569 895 135
P a g e | 147