Guide des bonnes pratiques
en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
Août 2015
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ÉDITION
Auberge Sous Mon Toit (ASMT)
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La reproduction, par quelque procédé que ce soit, la traduction ou la diffusion de ce document, même partielle, est interdite sans
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recherches scientifiques, mais non commerciales, est permise, à condition d’en mentionner la source.
ASMT, 2015
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Table des matières
Message du directeur général de l’ASMT………………………………… 4
1. Introduction…………………………………………………………… 6
2. Itinérance
2.1. Définition de l’itinérance………………………………………… 6
2.2. Trois types d’itinérance………………………………………….. 7
2.3. La notion du libre-arbitre / être libre et volontaire………………. 7
3. Mission, philosophie et valeurs de l’ASMT………………………….. 9
4. L’intervention en quatre étapes……………………………………….. 10
4.1. Accueil………………………………………………………….. 10
4.2. Techniques d’intervention………………………………………. 11
4.3. Engagement du résidant………………………………………… 14
4.4. Évolution……………………………………………………….. 15
5. Interventions de l’ASMT
5.1. Les cinq axes d’intervention……………………………………. 21
5.2. Les trois types d’interventions privilégiés……………………… 22
5.3. La santé mentale et les troubles mentaux………………………. 25
5.4. Les services de l’ASMT………………………………………… 28
6. Statistiques : problématiques / solutions…………………………… 31
7. Post-hébergement…………………………………………………… 32
8. Conclusion………………………………………………………….. 33
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MESSAGE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ASMT
Lorsque nous étions jeunes, voir l’âge où nous apprenions à rouler avec un vélo pour la toute première fois, nos
parents nous disaient souvent : « Garde tes mains sur le guidon... Va plus vite... Regarde des deux côtés de la
rue... » Et, malgré tous leurs conseils, on a quand même fait à notre tête et on a eu des accidents. Les genoux en
sang, on pleurait... la fin du monde! Lorsqu’on regarde en arrière, on s’aperçoit que nos parents ne voulaient pas
contrôler notre façon de faire, mais ils faisaient de la prévention pour notre santé, notre sécurité et notre bien-
être.
L’histoire de l’ASMT est marquée par des succès et des accidents de parcours des hommes 18 ans et plus
judiciarisés ou non judiciarisés (18-35 ans). Pourtant, ces hommes sont la raison d’être de notre ressource
d’hébergement, depuis 1971. Ayant un certain rôle parental, nos intervenants les accueillent, les accompagnent
dans leur parcours. On explique, on éduque, on informe, on fait de la prévention, on dialogue... pour mieux qu’ils
s’en sortent. Ces derniers sont libres et volontaires de suivre ou non le mode de vie que nous leur proposons. Comme un bon parent, même
si le jeune tombe de son vélo, nous sommes là pour l’aider à se relever, avec les ressources à notre disposition.
L’évolution de l’être humain démontre que nous avançons dans le temps, que nous marchons, roulons, conduisons vers l’avant et non vers
l’arrière. Nous avons cette capacité d’apprendre par nos accidents et d’éviter que ces événements ne se reproduisent à nouveau. Donner du
temps à un résidant de l’ASMT, qu’il s’agisse du volet hébergement ou à des services de réinsertion sociale, c’est d’accepter que le résidant
puisse tomber à nouveau. Et nous, en autant qu’il le veuille bien, nous nous relevons ensemble pour mieux affronter les obstacles qui nous
attendent. Cette première édition du « Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance » se veut comme un
instrument de travail pour optimiser la façon de faire à l’ASMT.
J’en profite pour remercier :
Les collaborateurs à ce guide d’intervention :
- Isabelle Plante, intervenante clinique
- Mathieu Gagné, ancien intervenant clinique
- Marie-Eve Théberge, coordonnatrice à l’hébergement
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Tous les intervenants de l’ASMT :
- De s’impliquer généreusement à la réinsertion sociale des jeunes
- De croire au potentiel du résidant à être et faire mieux
- De « donner une chance au coureur »
- De la patience et du courage qu’ils font preuve face aux situations qu’on ne peut changer
Imaginez un centre d’hébergement qui aspire à la réinsertion sociale.
Imaginez un lieu où le potentiel rencontre la réalisation de soi.
Imaginez un endroit où l’équilibre ne peut qu’améliorer la qualité de vie.
Imaginez une opportunité à sortir de l’itinérance.
Cet endroit, c’est l’Auberge Sous Mon Toit.
Original signé
Derek Tremblay
Directeur général
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1. INTRODUCTION
Le Premier Ministre du Québec, Philippe Couillard affirmait : « Pour combattre l’itinérance, nous devons bâtir des partenariats encore plus
solides afin de répondre adéquatement aux besoins des gens les plus vulnérables de notre société. L’État québécois et ses partenaires ont
tous un rôle à jouer. »1 Dans ce contexte, l’Auberge Sous Mon Toit prend l’initiative de rédiger un guide des bonnes pratiques en matière
d’intervention et de sortie de l’itinérance.2
Ce présent guide est un outil de formation pour tout intervenant désirant enrichir ses compétences en la matière. « Peu importe l’approche
privilégiée, il va de soi de souligner l’importance de la création d’un lien de confiance entre la personne itinérante et l’intervenant. La
stabilité de ce lien ne peut qu’améliorer les résultats escomptés. »3
Notre défi est celui d’intervenir en fonction de la durée de séjour des résidants, en moyenne, deux (2) mois.
2. ITINÉRANCE
2.1. Définition de l’itinérance
L’itinérance désigne un processus de désaffiliation sociale et une situation de rupture sociale qui se manifestent par la
difficulté pour une personne d’avoir un domicile stable, sécuritaire, adéquat et salubre en raison de la faible disponibilité des
logements ou de son incapacité à s’y maintenir et, à la fois, par la difficulté de maintenir des rapports fonctionnels, stables et
sécuritaires dans la communauté. L’itinérance s’explique par la combinaison de facteurs sociaux et individuels qui
s’inscrivent dans le parcours de vie des hommes et des femmes.4
1 Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Mobilisés et engagés pour prévenir et réduire l’itinérance : Plan d’action interministériel en itinérance 2015-
2020, Québec, Direction des communications, ministère de la Santé et des Services sociaux, 2014, page iii.
(http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2014/14-846-02W.pdf) 2 Cf., article, 5.3.
3 La direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. L’itinérance au Québec : Cadre de référence, 2008, page 28.
4 Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Mobilisés et engagés pour prévenir et réduire l’itinérance : Plan d’action interministériel en itinérance 2015-
2020, Québec, Direction des communications, ministère de la Santé et des Services sociaux, 2014, page 6.
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2.2. Trois types d’itinérance5
1) Situationnelle : Référence à la situation des personnes qui, momentanément, sont sans logement. Ces personnes sont les moins
visibles : après un épisode passé sans abri, elles parviennent à se reloger et à établir de nouveaux contacts sociaux. Ce type
d’itinérance serait le plus répandu.
2) Cyclique : Référence à la situation des personnes qui vont et viennent entre un logement et la rue. Elle se traduit par une répétition,
plus ou moins régulière, des situations d’itinérance. « On désigne par sans abri épisodique les personnes qui, souvent atteintes
d'affections incapacitantes, sont actuellement sans abri et ont vécu au moins trois épisodes d'itinérance au cours de la dernière année
(il convient de noter que les épisodes sont des périodes pendant lesquelles une personne vit dans un refuge ou un endroit impropre à
l'habitation pendant un certain temps, puis retourne dans le refuge ou un autre endroit après au moins 30 jours). »6
3) Chronique : L’itinérance chronique est la plus visible. Les personnes dans cette situation n’ont pas connu de logement depuis une
longue période. « Les personnes qui, souvent atteintes d'affections incapacitantes (p. ex. des maladies physiques ou mentales
chroniques, des problèmes de toxicomanie), sont actuellement sans abri et l'ont été pendant six mois ou plus au cours de la dernière
année (c.-à-d. qui ont passé plus de 180 nuits dans un refuge ou dans un endroit impropre à l'habitation). **Dans la mesure du
possible, les collectivités devraient accorder la priorité aux personnes qui sont en situation d'itinérance chronique depuis
longtemps. »7
2.3. La notion du libre-arbitre / être libre et volontaire de l’itinérant
En général, l’être humain a la faculté de se déterminer, c’est-à-dire de penser, choisir, décider et d’agir par lui-même.
Toute personne doit être traitée avec équité et respect quel que soit son statut. Ainsi, le cadre de référence reconnaît que
l’individu a le pouvoir d’agir sur le choix de ses comportements, de ses habitudes et de son mode de vie. Il doit également
consentir aux interventions. La reconnaissance de cette responsabilité nécessite le respect de chacun, de ses choix et de ses
objectifs, et encourage la contribution des personnes dans les décisions qui les concernent.8
5 La direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. L’itinérance au Québec : Cadre de référence, 2008, page 12.
6 http://www.edsc.gc.ca/fra/communautes/sans_abri/logement_abord/soutien.shtml
7 Ibid.
8 La direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. L’itinérance au Québec : Cadre de référence, 2008, page 32
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Pour s’en sortir, un itinérant aurait plusieurs démarches à entreprendre, dont:
Respecter le Code de vie du centre ou ressource d’hébergement;
Rééducation de l’hygiène personnelle;
Vivre en communauté (respect du voisinage);
Refaire ses pièces d’identité;
Ouvrir un dossier au Centre local de l’emploi, pour une aide de dernier recours;
Trouver un médecin de famille, psychologue, et/ou psychiatre;
Prendre régulièrement ses médicaments;
Cesser ou réduire la consommation d’alcool et/ou drogues;
Établir un budget et le respecter;
Formation ou recherche d’emploi.
Alors, comment pourrait-on le motiver, le transformer ou changer son choix de comportements par un engagement libre et volontaire vers la
réinsertion sociale? Peut-on « forcer » un itinérant à lui donner une date précise pour qu’il puisse quitter, volontairement ou non, son mode
de vie pour qu’il puisse « re-découvrir » ou « re-faire » un autre mode de vie bien différent de ce qu’il connait, pour son bien-être ou du
moins, essayer d’avoir une meilleure qualité de vie? Depuis plusieurs années, et malgré toutes les observations, les enquêtes, les recherches,
les analyses, les programmes, les subventions, etc., l’itinérance existe toujours.
L’ASMT existe pour ceux qui ont choisi de faire une différence honnête et sincère dans leur vie et sortir définitivement (souhaitons-le) de
l’itinérance.
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3. MISSION
Depuis 1971, l’ASMT a pour mission d’offrir des services d’hébergement et de relation d’aide pour hommes, principalement pour les 18-35
ans, et d’offrir des services de réinsertion sociale.
Notre mission consiste à outiller les jeunes hommes de 18 à 35 ans qui nécessitent un accompagnement afin de pouvoir reprendre leur place
dans la société. Nous leur fournissons un gîte, de la nourriture et des activités de soutien à leur croissance personnelle afin qu’ils puissent
surpasser leurs limites et développer leur affiliation sociale. Un deuxième volet de notre mission consiste à faciliter l’insertion sur le marché
du travail des jeunes de 18 à 35 ans, par le biais d’organisation de projets de réinsertion sociale et d’activités diverses.
PHILOSOPHIE
Tout être humain a le pouvoir d’accéder à un certain bonheur;
Toute personne est capable d’être heureuse;
C’est possible pour chacun de surmonter ses épreuves ainsi que ses souffrances;
Tous et chacun possèdent un rythme, des attitudes, des connaissances, des valeurs, des talents et des moyens pour apprendre;
Toute personne a de grandes richesses et est nécessaire à l’équilibre et à l’harmonie globale;
Tout le monde est capable de faire des choix en vue de réaliser ses objectifs;
Chacun possède sa vérité et cherche à l’harmoniser avec ses semblables.
VALEURS
Partage : Mettre en commun le savoir, le savoir-être et le savoir-faire pour l’équilibre et l’évolution du résidant.
Engagement : Libre et volontaire, le résidant s’implique vers sa réinsertion sociale.
Collaboration : L’équipe intervient pour et avec le résidant.
Entraide : Les intervenants aident le résidant dans ses démarches.
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4. L’INTERVENTION EN QUATRE ÉTAPES
La durée d’une intervention dépend des facteurs suivant :
La complexité de la situation;
Les objectifs visés;
Les techniques d’intervention;
Les réactions de l’un ou de l’autre;
Le degré de motivation à changer, de la concentration et/ou de la fatigue;
Le temps disponible autant au résidant qu’à l’intervenant, avec une possibilité de pause;
La direction encourage à ce que les interventions puissent se faire en moins d’une heure (particulièrement pour éviter la fatigue, de
« tourner en rond » et/ou de la familiarité), mais surtout de réserver au moins 10 minutes pour savoir ce que le résidant retient de la
rencontre et ses objectifs d’ici la prochaine.
À l’ASMT, nous pourrions résumer nos interventions en quatre étapes :
1) Accueil
2) Écoute
3) Engagement
4) Évolution
4.1. Accueil
L’ASMT se donne comme objectif d’être disponible 24/7, 365 jours, d’accueillir les hommes qui recherchent de l’aide pour se sortir de
l’itinérance. L’intervenant a le devoir d’être respectueux dans un endroit sécuritaire et propre. La première impression est un moment clef
pour entreprendre un engagement de changement. L’idée est de mettre l’individu à l’aise dans un esprit de confiance. Il est de la
responsabilité au résidant à cheminer et de découvrir la nécessité de changer et d’améliorer son sort, et ce, à son rythme. Alors que
l’intervenant est l’outil pour l’accompagner et le sensibiliser aux changements bénéfiques qui pourraient être apportés à son quotidien. À
cela, une technique d’intervention sera choisie, selon la situation.
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4.2. Quelques techniques d’intervention9
Autorévélation : L’intervenant dévoile des informations personnelles sur lui-même et ses comportements, et partage ses valeurs, de
façon pertinente, afin d’aider le résidant à atteindre ses objectifs. L’autorévélation a pour but de favoriser les aspects égalitaires des
relations.
Clarification : A pour objectif d’expliciter, rendre plus clair une situation donnée afin de susciter une meilleure compréhension pour la
personne ou l’intervenant. Les objectifs de cette technique sont d’encourager le résidant à élaborer, de vérifier si on a bien compris ce
que le résidant voulait nous dire et de rendre clairs les messages confus ou vagues.
Confrontation : Action de rassembler et mettre en relief des idées, des perceptions, des communications, des comportements
contradictoires pour les comparer et les examiner systématiquement.
Écoute active : L’intervenant doit être mentalement et physiquement prêt pour écouter et interagir avec le résidant; être en mesure de
recevoir de l’information sans la déformer; démontrer son intérêt à ce que l’autre vit, pense ou ressent dans une situation particulière;
accompagner le résidant pour l’aider à s’exprimer. L’écoute active encourage le résidant à continuer de parler, à préciser ce qu’il vit,
ressent et pense.
Empathie : Habileté à percevoir, à identifier et à comprendre les sentiments ou émotions d’une autre personne, tout en maintenant une
distance affective par rapport à cette dernière.
Exploration : Obtenir des renseignements sur la situation ou le problème du résidant par des questions, commentaires ou informations,
dans le but de bien comprendre pour mieux intervenir.
Feed-back constructif : À comparer les perceptions de l’intervenant avec celles du résidant. C’est la confirmation du message reçu. Le
récepteur vérifie s’il a bien compris le message de l’émetteur, tout comme l’émetteur peut vérifier l’impact de son message sur le
récepteur.
9 Durant leurs stages académiques, Cathryn Thibert et Luc Grenon ont rédigé une synthèse des techniques d’intervention. Pour ce présent guide, nous nous sommes
permis de faire quelques modifications.
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Immédiateté : Capacité pour l’intervenant de décrire ce qui se passe dans le moment présent de la relation avec le résidant ; c’est l’ici et
le maintenant. L’intervenant vit intensément le moment présent de sa relation avec le résidant. C’est être « présent » à l’autre, à ce qu’il
dit et fait.
Jeu de rôle : Susciter la prise de conscience de soi et sa compréhension des autres. Souvent l’intervenant aide le résidant à répéter, par
simulation, une situation difficile.
Médiation : Aider les parties en conflits, à découvrir leurs besoins respectifs, les amenant à reconnaître la complémentarité d’intérêt.
« Modeling » : C’est une forme d’apprentissage par laquelle un individu acquiert des comportements en imitant les actions et
comportements d’une ou plusieurs personnes.
Observation de soi : Collecte de données sur ses propres comportements, émotions ou cognitions en utilisant l’enregistrement de
l’observation à l’aide d’un journal de bord ou d’un instrument de mesure validé et en faisant la présentation visuelle des résultats sous
forme graphique, ce qui sert à supporter le changement dans la direction souhaitée. Cette technique implique le résidant dans sa propre
évaluation et fait de lui un partenaire actif dans l’effort de résolution de problème.
Paradoxe : Basée sur la connaissance qu’a l’intervenant de l’intention positive de son résidant. Dans certains types de thérapie familiale,
l’intervenant dit à la famille de continuer le comportement symptomatique et même de l’amplifier. Ceci rend la famille plus consciente
de l’existence du comportement et l’amène à choisir entre le désir changement et le désir du maintien du comportement.
Recadrage : Aider le résidant à comprendre un symptôme ou un comportement en replaçant ce comportement dans un contexte
différent, en l’envisageant selon un autre cadre de référence.
Reflet : Clarifier, mettre à jour, traduire en paroles les sentiments et attitudes sous-jacentes à la communication verbale du résidant, pour
encourager une plus grande expression et une meilleure compréhension de ses sentiments.
Reformulation : À répéter en d’autres termes, avec d’autres mots, ce que le résidant vient de nous dire pour s’assurer qu’on a bien
compris le sens de sa phrase, de l’émotion qu’il veut exprimer.
Relaxation : Entraînement visant à réduire le stress et l’anxiété.
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Renforcement : Modification du comportement qui s’utilise généralement lorsqu’il s’agit d’appuyer fortement, de maintenir ou
d’affaiblir un comportement, mais non de le supprimer ou d’obtenir une réponse qui n’existe pas.
Résumé : Qui apporte une nouvelle compréhension au résidant en reliant ensemble les sentiments, les comportements et la situation
présentés, ce que le résidant n’avait pas vu comme interdépendant. Les buts sont d’apporter au résidant une vision complète de la
situation et de rassembler tous les éléments du message du résidant.
Rétroaction : Transmission d’informations sur les résultats d’une action au résidant qui a accompli cette action, ce qui permet d’en
modifier les modalités au fur et à mesure que se déroule cette action pour en augmenter les chances de succès.
Silence : Absence d’intervention verbale de la part de l’intervenant. Ce silence favorise l’expression des sentiments, etc.
Soutien : Techniques par lesquelles l’intervenant exprime son intérêt, sa compréhension, son désir d’aider, sa confiance dans les
capacités du résidant, son acceptation et respect du résidant. Comprend le support, la réassurance, l’encouragement.
Spécificité : Être clair et précis dans son discours, encourager le résidant à passer de descriptions vagues et ambiguës, faire des
descriptions plus précises. Les buts sont d’augmenter l’efficacité vers l’atteinte des objectifs et d’amener le résidant à être le plus précis
possible dans sa définition du problème, des objectifs à atteindre, des moyens à utiliser pour les atteindre et pour les évaluer.
Ventilation : Encourager la libre expression des sentiments et la communication des émotions, à créer un climat qui rendra cette
expression possible, dans le but de permettre le soulagement de l’anxiété et de la tension, ce qui peut amener un changement dans le
fonctionnement du résidant.
Vérification : Consiste soit : à répéter le mot à mot du message reçu ou à le résumer et à demander à l’autre si cela correspond bien à ce
qu’il a dit, pensé ou ressenti, à demander à l’autre de répéter ce que l’intervenant vient de dire afin de lui confirmer qu’il a bien compris
ce qu’il a dit, pensé ou ressenti. Les buts sont de corriger les messages en cas d’incompréhension ou d’inexactitude, d’assurer la clarté de
la communication en s’assurant de comprendre le message de l’autre et s’assurer soi-même d’être bien compris et d’encourager la
précision dans l’expression des intentions, des pensées, des sentiments ou des problèmes.
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4.3 Engagement du résidant
L’engagement verbal
Dans l’esprit d’une parole d’honneur, dans la piste des solutions entre l’intervenant et le résidant, ce dernier affirme qu’il
respectera et réalisera ses démarches vers sa réinsertion sociale.
L’engagement écrit
Contrat de service lors de l’admission :
Le résidant s’engage à respecter le Code de vie, les conditions particulières imposées pour le séjour, les conditions de
libération (s’il y a lieu);
L’ASMT s’engage à accompagner, soutenir et aider le résidant dans l’atteinte des objectifs visés;
Un rappel comme quoi l’hébergement est volontaire de la part du résidant.
Lettre d’engagement du résidant : Lettre que l’équipe d’intervenants cliniques rédige lorsqu’elle :
Voit qu’un résidant a de la difficulté à respecter certains points vis-à-vis ses obligations à l’ASMT (non-respect de
certains points au Code de vie (découchage, couvre-feu, tâches, médication, hygiène de la chambre, etc.));
Impose une démarche concrète en lien avec l’atteinte de ses objectifs de séjour (ex. rencontres au Virage, à Ressource
pour Hommes, etc.)
Le résidant est alors informé que son dossier est évalué à chaque semaine en équipe et qu’il se doit de respecter ces
engagements pour poursuivre son séjour.
Lettre de motivation du résidant : Lettre que l’équipe d’intervenants cliniques rédige lorsqu’elle :
Voit que le résidant a le potentiel d’atteindre ses objectifs, mais qu’il a besoin d’un appui supplémentaire pour le faire.
La lettre de motivation reste dans le même modèle que la lettre d’engagement, mais est plus positive dans les syntaxes de
phrases.
On utilise cette lettre lorsque nous croyons que le résidant pourrait être trop confronté à recevoir une lettre d’engagement.
Toute autre forme laissée à la discrétion de l’intervenant, avec l’accord de la supervision clinique.
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4.4. Évolution
Les intervenants cliniques ont la responsabilité de rédiger des notes évolutives. En voici une description sommaire.
Dans l’ensemble, les notes évolutives ont pour objectif général de rendre compte du cheminement du résidant et ce, tout au long de son
séjour au sein de l’ASMT et, éventuellement, dans le cadre d’un suivi post-hébergement.
Les notes évolutives ont pour objectifs spécifiques de colliger :
1) Les différentes démarches effectuées par l’intervenant clinique (appels téléphoniques, prises de rendez-vous, accompagnements
variés, contacts avec les partenaires (SCC, MSP, etc.) en fonction des quatre (4) sphères de vie;
2) Les différentes démarches effectuées par le résidant dans le cadre de son plan d’intervention (présence à ses rendez-vous, recherche
d’emploi, paiement de pension, thérapie, etc.);
3) Le fonctionnement général du résidant à l’intérieur de l’ASMT (participation aux tâches, respect des règlements, comportement
envers les résidants et le personnel, etc.);
4) Toute autre information pertinente au suivi de dossier.
Contenu des notes évolutives
De par leur nature, les notes évolutives consistent en une synthèse des informations à colliger dans le cadre du cheminement du résidant au
sein de l’ASMT. Les notes évolutives se doivent d’être succinctes, c’est-à-dire de ne contenir que l’essentiel des informations pertinentes en
lien avec le plan d’intervention (objectifs) du résidant. Il ne s’agit pas d’un verbatim.
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Un plan d’intervention globale : Les notes évolutives s’articulent autour des quatre sphères de vie suivantes :
1) Situation occupationnelle :
Cette section comprend les différentes démarches effectuées en lien avec la gestion de leur emploi du temps (recherche d’emploi, travail,
retour aux études, bénévolat); l’implication au niveau de la maison (ateliers, tâches, participation aux activités socioculturelles); autres
éléments en lien avec l’occupation du temps du résidant; ainsi que toutes les démarches effectuées par l’intervenant clinique à ce niveau.
2) Situation physique, psychologique et de toxicomanie :
Cette section comprend les différentes démarches en lien avec l’état physique et psychologique du résidant (prise de médication, rendez-
vous avec le médecin ou le psychiatre, blessures ou soins particuliers); les habitudes de consommation de substances intoxicantes
(fréquence, substances consommées, impacts sur le fonctionnement du résidant, thérapie); autres éléments pertinents; ainsi que les
démarches effectuées par l’intervenant clinique à ce niveau.
3) Situation financière et domiciliaire :
Cette section comprend les différentes démarches effectuées en lien avec la stabilisation de la situation financière (obtention de
prestation de la sécurité du revenu ou autre, budget, dettes à rembourser, paiement de pension) ainsi que de la situation domiciliaire
(préparation au retour en appartement, respect de son milieu de vie); autres éléments pertinents; ainsi que les démarches effectuées par
l’intervenant clinique.
4) Situation judiciaire, sociale et interpersonnelle :
Cette section comprend les différentes démarches effectuées en lien avec la situation judiciaire (paramètres de la libération
conditionnelle ou de la probation, bris de condition, liaison avec les agents de libération conditionnelle ou de probation, démarches
judiciaires, accompagnement au tribunal); la situation sociale (présence de la famille, réseau d’amis); ainsi que la situation relationnelle
(aptitudes à entrer en relation avec les autres, relations entretenues avec les autres résidants et/ou employés); autres éléments pertinents;
ainsi que les démarches effectuées par l’intervenant clinique.
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1) Situation occupationnelle
Objectifs Moyens
Activités
- Briser l’isolement des résidants en leur
offrant différentes activités à caractère
social.
- Permettre aux résidants d’occuper leurs
temps libre de façon saine.
- Permettre aux résidants de développer une
routine de vie qui favorise l’autonomie et la
stabilité.
- Augmenter le réseau social « non-
consommateur » des résidants.
- Augmenter l’intégration sociale.
- Billard et jeux de société
- Activités organisées (quilles, mini-putt, etc.)
- Repas à la cabane à sucre
- Repas à thème pour les fêtes au courant de l’année
- Réunions des résidants
- Tâches domestiques
- Ententes avec la bibliothèque municipale
- Ateliers divers
- Bénévolat ou référence de bénévolat
- Système de télécommunication (télévision, internet)
Accompagnement
dans les démarches - Accompagner des résidants dans diverses
démarches aura pour effet de faciliter le
processus d’apprentissage et d’autonomie
face à la tâche.
- Faire vivre des succès aux résidants.
- Démarches d’aide de dernier recours
- Démarches pour l’obtention des cartes d’identité
- Transport offert pour diverses démarches (entrevue, cour,
etc.)
Référence
à des projets - Préparer le retour au travail et/ou aux
études de manière progressive pour faire
vivre une réussite professionnelle aux
résidants.
- PAAS-Action
- CJE
- SÉMO
- SOFIE
- C.R.I.F
Service de
post-hébergement - Briser l’isolement que les ex-résidants
peuvent vivre après leur séjour à l’ASMT.
- Maintien des acquisitions faites durant
l’hébergement.
- Accompagnement / transport
- Lavage / Repas
- Écoute
- Accès au téléphone, internet, fax pour leurs démarches
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2) Situation physique, psychologique et de toxicomanie
Objectifs Moyens
Ateliers de
prévention et/ou
d’informations
- Réduire les méfaits de la consommation au
niveau de la santé (prévention et dépistage).
- Permettre aux résidants de remplir cette plage
horaire qui est plus favorable à la
consommation.
- Présence d’une infirmière 1 fois par 2 mois (test de
dépistage, vaccin hépatite A et B, distribution de
condoms)
- Ateliers de formation sur la consommation (par exemple :
cycle de l’assuétude, etc.) en soirée
Besoins de base - Répondre à tous les besoins de base afin de
diminuer l’anxiété.
- Augmenter l’estime de soi du résidant.
- Friperie accessible directement à l’ASMT
- Référence à une friperie pour 30$ de vêtements gratuits
- Distribution de produits d’hygiène gratuitement
- Repas servis à la cafétéria
- Hébergement
Références - Augmenter et/ou cristalliser les acquis au
niveau de la non-consommation.
- La Boussole
- Le Virage
Suivi hebdomadaire - Offrir une écoute ponctuelle aux résidants
afin de leur permettre de verbaliser leur vécu,
inquiétude, colère, etc.
- Offrir de l’aide dans les diverses démarches
selon les 4 sphères de vie.
- Rencontre hebdomadaire avec un intervenant clinique
- Présence d’un intervenant pour de l’écoute 24 heures sur
24
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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e19
3) Situation financière et domiciliaire
Objectifs Moyens
Élaboration
d’un budget - Augmenter l’habilité des résidants à établir
un budget et à le respecter afin de diminuer
l’impact de sa consommation au niveau
financier.
- Accompagnement dans le processus d’apprentissage au
niveau de la gestion de ses avoirs
Sécuriser
un revenu - Diminuer l’anxiété des résidants en assurant
un revenu.
- Démarche d’aide de dernier recours
- Babillard affichant des offres d’emploi
- Démarches de chômage
Aide au logement - Diminuer l’anxiété des résidants en offrant
des alternatives à l’hébergement.
- Babillard affichant les différents logements disponibles
- Liste des maisons de chambres
- Billet d’autobus interurbain (Sherbrooke ou Montréal)
5) Situation judiciaire, sociale, relationnelle
Objectifs Moyens
Accompagnement
dans les démarches
juridiques
- Favoriser la prise en charge de leur situation
judiciaire.
- Démarches concernant les travaux compensatoires ou
communautaires
- Collaboration avec les services correctionnels du Québec
et du Canada
- Transport à la cour
Accompagnement
dans le processus
de vie commune
- Augmenter le sentiment d’appartenance.
- Augmenter les habilités sociales afin de
favoriser une bonne communication.
- Apprendre à résoudre des situations
conflictuelles de manière adéquate.
- Ateliers et réunions obligatoires en groupe
- Salle commune (salon, salle de billard, cafétéria)
- Repas en groupe
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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e20
Une autre forme pour évaluer le séjour et la croissance socio-personnelle du résidant, est de lui demander de répondre à l’évaluation ici-bas,
après un mois d’hébergement.
« Selon toi, quel est ton niveau d’atteinte de ces compétences ? »
Ex
cell
ent
Bie
n
Acc
epta
ble
Insa
tisf
ais
an
t
N/A
1 J’ai développé des habiletés manuelles
2 J’ai développé des habiletés sociales
3 Je gère mieux mes relations
4 Je gère mieux mes problèmes
5 Je suis plus capable de prendre des décisions
6 Je gère mieux mes émotions
7 Je gère mieux mon budget
8 J’ai plus confiance en moi
9 Je connais mieux les ressources disponibles
10 Je suis plus tolérant face à des frustrations (colère, agressivité, perte de contrôle, etc.)
11 Je contrôle mieux ma médication
12 J’ai réduit ma consommation de drogue et/ou d’alcool
13 Je participe davantage à des activités
14 J’ai appris à mieux me connaitre
15 J’ai appris à prendre mes responsabilités
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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5. INTERVENTIONS DE L’ASMT
5.1. Les cinq axes d’intervention
Le Ministère de la santé et des services sociaux du Québec vise cinq (5) axes d’intervention prioritaires et orientations de la Politique
nationale de lutte à l’itinérance.10
Voici comment l’ASMT intervient dans l’ordre suivant :
1) Le revenu. La première étape : démarches avec le résidant pour qu’il puisse avoir un revenu du MESS, de l’assurance emploi, etc.;
nous l’aidons à se faire un budget et le respecter, dont celui de payer sa pension à l’ASMT.
2) Les services de santé et les services sociaux. L’ASMT fait l’accompagnement chez un spécialiste de la santé (médecin, psychiatre,
etc.); démarches de renouvellement des médicaments; supervision de la prise des médicaments; repas complets; sensibilisation au 0-
5-30 (0 tabac ; 5 portions fruits-légumes ; 30 minutes d’exercice physique par jour); visite d’une infirmière du CSSS aux deux mois
(prévention) à l’ASMT.
3) L’éducation, l’insertion sociale et l’insertion socioprofessionnelle. Nous donnons des ateliers de croissance personnelle et sociale;
informations sur les programmes scolaires de la région (CRIF); affichage des offres d’emplois disponibles ; aide à la préparation et
envoi des CV ; références aux ressources (OPEX, CJE, Emploi-Québec, etc.); téléphone accessible aux résidants; transport pour les
entrevues, etc.
4) La cohabitation sociale et les enjeux liés à la judiciarisation. Un Code de vie en communauté (respect des autres, partage des zones
communes, tâches d’entretien). En lien avec la judiciarisation : Accompagnement à la cour; références aux services juridiques, etc.
Possibilité d’entreprendre des travaux compensatoires ou communautaires directement sur place.
5) Le logement.
a. Durant le séjour : chambre à occupation simple; dans la majorité des chambres : bureau de travail; lavabo; téléphone;
buanderie gratuite. Inspection des chambres, une fois par semaine, par les intervenants.
b. Après l’ASMT : post-hébergement; c'est-à-dire que c’est l’ancien résidant qui nous donne de ses nouvelles et nous
l’accompagnons dans certaines de ses démarches.
10
Cf., Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Mobilisés et engagés pour prévenir et réduire l’itinérance : Plan d’action interministériel en itinérance
2015-2020, Québec, Direction des communications, ministère de la Santé et des Services sociaux, 2014, page 1.
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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5.2. Les trois types d’interventions privilégiés
1) L’approche du travail de proximité (outreach)
Elle vise à rejoindre les personnes là où elles sont (dans la rue, les refuges, les centres de jour ou les soupes populaires) et favorise
l’établissement d’un lien de confiance avec la personne et le travail en réseau.11
L’ASMT ne va pas dans la rue, ni proprement défini comme étant un refuge ni un centre de jour, mais un centre d’hébergement
communautaire (CHC) et un établissement résidentiel communautaire (ERC) :
« Les CHC offrent un programme d’activités soutenu par des gens qui ont une expérience de vie, des para-professionnels qui ont à
cœur la communauté et qui œuvrent par solidarité humaine. Les CHC peuvent aussi employer des professionnels de
l’intervention. »12
« Établissement privé, sans but lucratif, lié aux Services correctionnels par un accord de partenariat, offrant aux personnes
contrevenantes l’hébergement et des services ou programmes d’activités susceptibles de les aider dans leur démarche de réinsertion
sociale, et ce, dans un encadrement minimal. »13
Un établissement résidentiel communautaire (ERC) permet « aux délinquants de faire la transition entre l'établissement correctionnel
et la collectivité, dans le cadre d'une mise en liberté graduelle et sous surveillance. Plusieurs ERC offrent des programmes et des
services aux résidents, par exemple des programmes de préparation à la vie active ou relatifs à la toxicomanie ou à l'emploi, et des
services de counseling destinés aux personnes en situation de crise. »14
11
La direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. L’itinérance au Québec : Cadre de référence, 2008, page 28. 12
www.asrsq.ca/fr/reinsertion/reinsertion_mai.php 13
www.securitepublique.gouv.qc.ca/services-correctionnels/partenaires-sc/partenaires-communautaires.html 14
www.csc-scc.gc.ca/installations-et-securite/001-0001-fra.shtml
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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e23
2) L’approche de type gestion de cas (case management) et suivi systématique
Elle est particulièrement adaptée et efficace pour les personnes itinérantes souffrant de problèmes de santé mentale graves et persistants.
Cette approche, qui, entre autre, vise à inciter les personnes à mieux utiliser les services de santé et les services sociaux et à les accompagner
dans leurs démarches, est également basée sur l’établissement d’un lien de confiance avec la personne.15
Durant l’année 2013-2014, l’ASMT relevait 69% ayant des problématiques en santé mentale. On voit à la supervision et au contrôle de la
médication; des références à l’accueil psychosociale de la Haute-Yamaska, ainsi que des suivis par le SIM et le CRDI.
3) L’approche de réduction des méfaits
Cette approche a pour objectif de réduire les risques ou les méfaits associés à certaines pratiques, notamment la toxicomanie. La réduction
des méfaits vise à offrir une réponse adaptée aux besoins des individus. Elle nécessite le respect de chacun, de ses choix et de ses objectifs.
Les objectifs de l’approche ne reposent pas sur la fin d’une situation d’itinérance, mais plutôt sur la réduction des conséquences négatives
liées au problème d’errance, d’itinérance ou de désaffiliation.16
L’ASMT offre des services de réinsertion sociale à des hommes depuis 1971. Depuis ce temps, l’équipe cherche sans cesse à s’améliorer et
à offrir un soutien à ses résidants sous plusieurs sphères; l’une d’elle étant au niveau de la toxicomanie. Lors du dernier plan d’action réalisé
en 2010, le pourcentage de résidants admis exprimant avoir une problématique au niveau de la toxicomanie s’élevait à 69%. Quatre ans plus
tard, nous en sommes déjà à 88%.
Le présent plan a pour objectif de mettre de l’avant les idées d’action possibles de la part de l’ASMT, afin d’avoir un impact sur la
consommation de nos résidants. Il est important de comprendre toutefois que l’ASMT intervient dans une optique de réduction des méfaits
avec des hommes non-judiciarisés. En effet, travailler cette optique ne donne pas le feu vert aux résidants ne désirant pas l’arrêt complet de
la consommation, mais « prône plutôt une série d’objectifs visant à régler les problèmes les plus urgents, avec but ultime, l’abstinence. Ceci
permet de rejoindre les personnes les plus vulnérables et permet d’établir un lien de confiance17
».
15
La direction des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. L’itinérance au Québec : Cadre de référence, 2008, page 28. 16
Ibid., page 28. 17
http://reductiondesmefaits.aitq.com/index.php?option-com-content&task-view&-13
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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Approche de la l’ASMT en matière de dépendances
L’ASMT répond à une multitude de problématiques et adapte ses interventions aux besoins de l’individu. C’est pourquoi, l’ASMT travaille
dans une approche multidisciplinaire. Tout d’abord, notre évaluation à l’arrivée du résidant est biopsychosociale. L’évaluation
biopsychosociale est une relation d’aide afin d’en apprendre plus au niveau du vécu biologique, psychologique et sociale de l’individu. Cela
nous permet de pouvoir mieux saisir le parcours de vie de l’individu et de cibler ses besoins afin d’amorcer un processus de réinsertion
sociale. En cours de séjour, plusieurs approches peuvent être utilisées, mais quatre approches d’intervention sont généralement privilégiées.
Évaluation du vécu du résidant
Changement
des pensées
et comportements
néfastes
Renforcement
des bonnes
habitudes de vie
Capacité
de l’individu
Réduction
des méfaits
1) Premièrement, en suivi hebdomadaire, nous travaillons en cognitivo-comportemental afin de changer les pensées erronées et les
comportements néfastes dans la vie de l’individu.
2) De plus, nous avons un système de dérogations qui puni les comportements nuisibles et un système de regain de points qui renforci
les bonnes habitudes de vie.
3) Ensuite, nous travaillons dans une optique d’empowerment. Ceci consiste à redonner le pouvoir de sa vie à l’individu. Pour cela, les
intervenants de l’ASMT laissent les individus faire leurs différentes démarches de façon autonome et jouent plus le rôle
d’accompagnateur et de guide à travers leurs démarches.
4) Pour terminer, l’ASMT utilise une approche de réduction des méfaits au niveau des problèmes de dépendance en répondant au
problème urgent de l’individu et en réduisant les méfaits de sa consommation sur sa vie.
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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e25
Amélioration des services en lien avec les problèmes de dépendances
Nous nous questionnons sur comment nous pourrions améliorer nos services en lien avec les problématiques de dépendances. Serait-il
possible d’utiliser un outil technique afin d’évaluer la problématique du résidant à son arrivée, en milieu de parcours et à son départ? Il est
impossible pour notre ressource d’offrir ce genre de service puisque nous ne pouvons pas établir un parcours type des résidants. Certains
passeront seulement deux semaines avec nous et d’autres un an. Cela rend difficile d’évaluer la dépendance de façon quantifiable puisque le
besoin de chaque résidant est différent. Ensuite, la mission de l’ASMT n’est pas d’offrir une thérapie, mais bien un gîte et un
l’accompagnement dans un processus de réinsertion sociale.
Comment l’ASMT pourrait-elle améliorer les services offerts dans les prochaines années? Récemment, nous avons adhéré à l’Association
des intervenants en toxicomanie du Québec (AITQ). Cela nous permettra de faire participer nos intervenants à des formations afin de
parfaire leurs connaissances en lien avec les dépendances. Nous augmenterons nos liens avec les différentes ressources qui sont spécialisées
en problématiques de dépendance (exemple : l’Envolée, la Boussole et le Virage) afin de pouvoir référer les hommes ayant besoin d’un suivi
plus étroit au niveau de leur dépendance.
Brièvement, l’ASMT est consciente que les problématiques de dépendances sont de plus en plus présentes auprès de nos résidants et que
nous devons travailler afin de diminuer les méfaits de la consommation sur la vie de ceux-ci. C’est pourquoi l’ASMT mise sur la formation
de ses intervenants pour être en mesure d’aider ses résidants ayant une problématique de dépendance.
5.3. La santé mentale et les troubles mentaux
Il va de soi qu’il y a plusieurs itinérants ayant des problématiques en santé mentale et des troubles mentaux.
5.3.1. Distinction
Santé mentale
o Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé mentale c’est « un état de bien-être dans lequel une personne peut
se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté.
Dans ce sens positif, la santé mentale est le fondement du bien-être d’un individu et du bon fonctionnement d’une
communauté. »18
18
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs220/fr/
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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e26
o L’Association canadienne pour la santé mentale propose dix conseils19
pour une bonne santé mentale, en voici quelques-uns
d’entre eux :
1) Ayez confiance en vous : Déterminez vos points forts et vos points faibles, acceptez-les, tirez-en parti et faites de votre mieux avec ce
que vous avez.
2) Offrez votre aide et acceptez d’en recevoir : Les relations avec nos amis et les membres de notre famille sont renforcées lorsqu’elles sont
mises à l’épreuve.
3) Établissez un budget sensé : Les problèmes financiers sont une source de stress. Souvent, nous dépensons pour des choses souhaitées
plutôt que pour des choses nécessaires.
4) Faites du bénévolat : Participer à des activités communautaires donne souvent un but précis à notre vie et nous en tirons une satisfaction
que le travail rémunéré ne peut apporter.
5) Gérez votre stress : Nous avons tous des éléments stressants dans notre vie, mais nous devons apprendre à les surmonter afin de
conserver notre santé mentale.
6) Trouvez la force dans le nombre : Le fait de partager un problème avec des personnes qui ont vécu des expériences semblables peut vous
aider à trouver une solution et à vous sentir moins isolé.
7) Identifiez vos humeurs et faites-leur face : Nous avons tous besoin de trouver des façons constructives et sécuritaires d’exprimer notre
colère, notre peine, notre joie et notre peur.
8) Soyez en paix avec vous-même : Apprenez à vous connaître, à savoir ce qui vous rend vraiment heureux, et trouvez un équilibre entre ce
que vous pouvez changer en vous et ce que vous ne pouvez pas changer.
19
http://www.cmha.ca/fr/mental_health/dix-conseils-pour-la-sante-mentale/
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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Troubles mentaux / maladie mentale
o Selon la Fondation des maladies mentales, « par maladie mentale, on désigne l'ensemble des problèmes affectant l'esprit. En
fait, il s'agit de manifestations d'un dysfonctionnement psychologique et souvent biologique. Ces perturbations provoquent
différentes sensations de malaises, des bouleversements émotifs et/ou intellectuels, de même que des difficultés de
comportement. »20
o Quelques troubles mentaux21
La dépression Le trouble de stress post-traumatique Personnalité antisociale
Le trouble bipolaire La schizophrénie Personnalité limite (borderline)
L’anxiété généralisée La boulimie Personnalité histrionique
Le trouble panique L'anorexie Personnalité narcissique
La phobie sociale Personnalité paranoïde Personnalité évitante
La phobie spécifique Personnalité schizoïde Personnalité dépendante
Le trouble obsessionnel compulsif Personnalité schizotypique Personnalité obsessionnelle-compulsive
o Afin d’alléger la lecture de ce présent Guide, nous encourageons le lecteur à consulter les pages internet de la Fondation des
maladies mentales et prendre connaissance des descriptions, des symptômes, des causes, de la prévention ainsi que des
ressources à la disposition de la population.22
20
http://www.fondationdesmaladiesmentales.org/les-maladies-mentale.html 21
Ibid. 22
Ibid.
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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5.4. Les services de l’AMST
Services de sécurité
Contexte de surveillance et d’intervention 24/7; Programme de gestion de crise;
Contrôle d’accès; Protocole de sécurité;
Formation du personnel aux premiers soins; Plan de protection civile et d'intervention vis-à-vis une pandémie;
Formation du personnel en intervention de
situation de crise suicidaire;
Système de caméras;
Génératrice;
Système d’alarme; Système de bouton panique avec la centrale, en cas d’urgence.
Kits d’arrivée
Dès son arrivée, l’ASMT remet gratuitement aux résidants un kit d’arrivée comprenant tous les produits nécessaires à une bonne hygiène
(savon, shampoing, déodorant, rasoir, pâte à dent, brosse à dent, etc.).
Services alimentaires
Service accrédité par le Ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation du Québec (MAPAQ);
Repas complets;
Le service et la préparation des repas sont assurés par du personnel formé et accrédité;
Tous les repas et collations sont offerts quotidiennement.
Services de santé
Accompagnement chez un spécialiste de la santé (médecin, psychologue, etc.);
Supervision de la prise des médicaments;
Démarches de renouvellement des médicaments;
Sensibilisation au 0-5-30 (0 tabac ; 5 portions fruits-légumes ; 30 minutes d’exercice physique) par jour;
Visite d’une infirmière du CSSS aux deux mois (prévention) à l’ASMT.
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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Programme de changements de comportement et de désintoxication
Accueil, écoute et aide 24h/7;
Programme maison sur la réduction des méfaits;
Références à :
Mouvements des 12 étapes (AA, NA, etc.); La Boussole;
Ressource pour hommes de la Haute-Yamaska; Le Virage.
Accueil psychosociale du CSSS;
Services éducatifs
Aide aux travaux scolaires;
Ateliers de croissance personnelle : situations occupationnelle, relationnelle, financière, et psychologique;
Informations sur les programmes scolaires de la région (CRIF);
Aide budgétaire (plan de mise de côté).
Défense des droits
Accompagnement à la cour; Demande de prestations d'assurance emploi;
Carte d'assurance maladie; Droits et obligations au logement;
Certificat de naissance; Réclamation de remboursement d'impôt;
Demande de prestations d’aide de dernier recours; Référence aux services juridiques.
Service de fiducie de l’ASMT
C’est sur une base volontaire que les résidants acceptent d’être accompagnés de la sorte. Ils peuvent en tout temps renoncer à être suivis. À
noter que les gens qui profitent du service de fiducie résident à l’ASMT et ont accès aux services du lundi au vendredi, entre 9h-16h.
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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Bénévolat des résidants
Aide à la cuisine; Entretien paysager et déneigement;
Entretien ménager; Peinture intérieure et extérieure
Par leur implication à la vie communautaire, les bénévoles sont, à leur façon, des agents de changement et de soutien auprès des résidants,
plus particulièrement auprès des nouveaux. Bien souvent, ils appuient le travail du personnel afin de créer une ambiance à l'ASMT qui soit
plus fraternelle et familiale. Les membres de notre personnel et de notre corporation sont aussi des bénévoles de premier plan. Exemples de
leur contribution :
Préparation et participation aux activités socioculturelles et à des événements sociaux tels que la Nuit des sans abri, cabane à sucre,
party de Noël, etc.;
Participation à diverses rencontres (assemblée générale annuelle, etc.);
Participation aux réunions du Conseil d'administration et aux travaux des comités;
Et, finalement, nos bénévoles en provenance de notre milieu ont aussi soutenu nos activités :
aide à la cuisine;
nettoyage des locaux (cafétéria, salles de bain, chambres, tapis, etc.).
Exemples d’activités socioculturelles, loisirs et sports / Vie associative
Basket-ball; Hockey extérieur;
Cabane à sucre; Mini-putt;
Collaboration à la rédaction du journal « L’À-Venir » ; Quilles;
Fêtes du résidant, de la St-Valentin, de Pâques, de
l’Halloween et de Noël;
Services de câblodistribution;
Sorties au cinéma.
Services de développement de l'employabilité des résidants
Accès à des ordinateurs : traitement de texte, internet; Références aux ressources (Emploi-Québec, etc.);
Affichage des offres d’emplois disponibles; Téléphone accessible aux résidants;
Aide à la préparation et envoi des CV; Transport et accompagnement pour les entrevues;
Consultation de journaux locaux et régionaux; Ateliers sur les techniques de recherche d'emploi;
Préparation aux entrevues; Visite de la Ville de Granby.
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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6. STATISTIQUES : PROBLÉMATIQUES / SOLUTIONS
Le service d’hébergement et de soutien au rétablissement permettent aux résidants de bénéficier d’une période de temps où ils peuvent
consolider leurs acquis et acquérir une routine de vie équilibrée à différents niveaux. L’accompagnement et le suivi dont ils profitent a pour
but de les préparer le mieux possible à la prochaine étape de leur cheminement de vie (retour aux études, retour sur le marché du travail,
logement supervisé, appartement, autres ressources, etc.).
Situations multiples
2013 Ce que fait l’ASMT
2014
Décrochage scolaire 17% Soutien aux résidants qui vont à l’école (ex. aide avec les devoirs); Références au CRIF, Centre
Alpha; Références aux orienteurs (CLE, CJE).
Délinquance / délits 72% Collaboration étroite avec les agents de libération; Accompagnement en cour; Offre de travaux
compensatoires / communautaires.
Dépendance affective 36% Référence aux D.A.; Interventions individuelles.
Difficulté à budgéter 60% Avec le résidant, faire un budget et le suivi à chaque semaine; Mise de côté au coffre-fort dans
certains cas; Références et accompagnement à l’ACEF.
Endettement 47% Entente de pension à l’ASMT; Références et accompagnement à l’ACEF.
Famille/centre d'accueil 36% On offre un environnement familial; Heure de repas chaleureuse; Fêtes de Noël, Halloween,
Pâques, etc.
Isolement et solitude 36% Bureau à l’accueil pour écoute 24/7; Activité du club social (mini-putt, cinéma, quilles, etc.);
Accès à une salle de jeu (table de billard, Wii, jeux de société).
Manque d'estime de soi 41% Rencontres individuelles; Ateliers de croissance personnelle.
Problèmes en santé mentale 69% Contrôle de la médication; Références à l’accueil psycho-sociale, suivis par le SIM, CRDI.
Propos / idées suicidaires 56% Écoute 24h/24; Accompagnement à l’hôpital; Rencontres individuelles; Ateliers de prévention
du suicide; Références au CPS.
Toxicomanie 88% Ateliers sur la toxicomanie; Mise en application de la réduction des méfaits; Rencontres
individuelles; Intervenante en toxicomanie qualifiée; Références au Virage / Boussole.
Violence 57% Rencontres individuelles; Ateliers de gestion des conflits; Références à Ressource pour Hommes.
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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7. POST-HÉBERGEMENT
a) Après le séjour d’un résidant à l’ASMT, il lui est possible d’avoir un suivi en post-hébergement; il n’a qu’à en faire la demande à un
intervenant clinique.
b) Ensuite, selon les disponibilités de nos ressources, et sur rendez-vous, le suivi pourrait comprendre l’écoute active, des références à
d’autres ressources, réorientation d’hébergement, des accompagnements à certains rendez-vous, etc. Par contre, l’ex-résidant doit
rencontrer un intervenant et non seulement rendre visite aux résidants.
c) Enfin, l’ASMT se réserve le droit de mettre fin au post-hébergement, en tout temps.
Profil des ex-résidants (post-hébergement) 2013
Plus simplement, on pourrait identifier l’ASMT comme étant une
référence pour les anciens résidants. L’ASMT est un lieu de
socialisation et de soutien pour ceux qui en ressentent le besoin.
L’ASMT offre des activités de loisirs, d'éducation, d'intervention
psychosociale ainsi que des services de base (repas, lavage, téléphone,
etc.).
L'objectif est d’offrir des services, mais aussi de créer un lien de
confiance qui permettra éventuellement d’entrer en relation avec
l’ancien résidant et de pouvoir l’aider à s’orienter vers les ressources
nécessaires pour trouver une solution à ses problèmes.
2014
Ex-résidants 115
Heures d’intervention 138
Nombre d’interventions 1016
Courrier 25
Écoute et relation d’aide 627
Moments informels 276
Participations aux activités (Noël, cabane à sucre, etc.) 17
Réorientations / références 238
Repas (déjeuner, dîner, souper & collation) 163
Transports et accompagnements 2
Utilisation de la buanderie 59
Avec un financement amélioré, l’ASMT pourrait soutenir l’accompagnement des anciens résidants à leur domicile23
:
Assurer une approche d’accompagnement qui tienne compte des besoins et des enjeux présents dans leur milieu de vie;
Encourager la stabilité d’équipe d’intervention afin de favoriser une relation de confiance envers les anciens résidants;
Assurer la communication entre les ressources et les acteurs concernés.
23
Cf., Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Mobilisés et engagés pour prévenir et réduire l’itinérance : Plan d’action interministériel en itinérance
2015-2020, Québec, Direction des communications, ministère de la Santé et des Services sociaux, 2014, page 39.
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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8. Conclusion
On pourrait résumer l’ASMT en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance :
Une ressource accréditée et reconnue depuis 1971 dans la région de Granby;
Une écoute attentive et lieu de référence / réorientation;
Un accompagnement et un suivi communautaire;
Une aide alimentaire et d’éducation populaire;
Un centre d’hébergement communautaire à court, moyen et long terme;
Une collaboration avec plusieurs ressources : CLSC, SIM, OPEX, Emploi-Québec, Boussole, CJE, etc.
Un organisme offrant des activités de réinsertion sociale;
Une recherche de logements avec support communautaire;
Une référence pour les ex-résidants en post-hébergement;
Un besoin nécessaire et essentiel.
Autant à la première rencontre que pour les suivantes entre l’intervenant et le résidant, il y a quatre étapes :
L’accueil L’étape cruciale pour bien recevoir la personne dans le besoin et créer la confiance entre l’aidant et l’aidé.
L’écoute Comprendre ce qui se passe par des techniques d’intervention appropriées et trouver ensemble des pistes de
solution.
L’engagement Toujours libre et volontaire, en présence de l’intervenant, le résidant prend la responsabilité d’entreprendre des
démarches pour sa réinsertion sociale. La formule utilisée peut varier.
L’évolution Une fois par semaine, faire le retour des réalisations et/ou des améliorations à apporter, dans le but de « re-trouver »
un équilibre de vie.
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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Un homme demande à sortir de l'itinérance
Bonnes pratiques en matière d'intervention à l'ASMT
1. Accueil
Disponibilité
Hospitalité
Respect mutuel
Confiance
2. Écoute
Révélation
problèmes / besoins
Dialogue
Techniques d'intervention
Solutions possibles
Motivation
à changer?
3. Engagement
Libre
et
volontaire
Entreprendre
les démarches
Accompagnement
avec et pour
le résidant
Développement autonomie et
réinsertion sociale
4. Évolution
Notes évolutives
Évaluation
du résidant
Évaluation
de sortie
Suivi post-hébergement
ASMT – Modèle d’intervention et de sortie de l’itinérance à l’ASMT
ASMT - Guide des bonnes pratiques en matière d’intervention et de sortie de l’itinérance
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D’autres moyens pour prévenir et réduire l’itinérance ?
« Réalisation d’une recherche visant à mieux comprendre les trajectoires de vie et les besoins des hommes en situation d’itinérance
afin de mieux intervenir auprès d’eux et de mieux cibler les activités de prévention les concernant. »24
« Sensibilisation de la population à l’égard du phénomène de l’itinérance »25
par notre journal « L’À-Venir », disponible sur notre
site internet www.aubergesousmontoit.com.
« Partage d’expériences novatrices et prometteuses notamment lors de colloques et d’événements interrégionaux. »26
« Réalisation d’un séminaire ou d’un colloque sur l’itinérance destiné aux divers services de police du Québec. »27
Le tout peut être réalisable grâce au « soutien financier pour la mise en place de services ambulatoires de santé dans des organismes
qui viennent en aide aux personnes en situation d’itinérance. »28
24
Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Mobilisés et engagés pour prévenir et réduire l’itinérance : Plan d’action interministériel en itinérance
2015-2020, Québec, Direction des communications, ministère de la Santé et des Services sociaux, 2014, page 29, article 26.2 25
Ibid., page 23, article 17.1. 26
Ibid., page 23, article 18.8. 27
Ibid., page 31, article 28.4. 28
Ibid., page 21, article 15.3.