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Page 1: Arreter l'hemorrasrie - ARTM Fribourg · 'ion, le 24 mars 1956, de la sous-section de la Gläne. D'autre part , les membres fribourgeois de l'ARTM °nt pris part ä toutes leg grandes

Arreter l'hemorrasrieRevigorer notre economie cantonale et nos

finances publiques, ce n 'est pas seulement enaecroitre les ressources, c'est encore arrete r cer-taines hemorragies qui tes anemient en leurcoütant un flot de sang. La plus grosse de toutesest incontestablement celle de l'assistance publique.

¦La revision de notre loi d'assistance avait

pour objeetif de soulager certaines communes.Cela n'etait possible qu 'en chargeant d'autantl'Etat. Dans quelle mesure l Etat et les com-munes doivent se repartir le fardeau est unequestion interne , fribourgeoise , que nous vou-lons laisser de cöte pour l'instant. C'est, eneffet , tout le poids de l'assistance supporte p,arnos finances publiques , cantonales ou commu-nales, qui doit etre reduit. Commemt la mäjo-rite conservatrice qui a la charge de gouver-ner doit-elle ceuvrer pour y parvenir ?

L'assurance-invaliditeL'art. 34 quater de la Constitution federal e

donne le droit ä la Confederation de l'intro-duire. Malheureusement , le meme article pres-crit que la totalite des droits d'entree pre-leves sur les tabacs ainsi que la part de laConfederation ä la Regie des alcools serontconsacrees aux seules a-ssurances-vieillesse etsurvivants. Or, pour 1956, l'imposition dutabac a rapporte 130,5 millions et le produitde la regie oscille entre 8 et 12 millions, sui-vant les annees. Au total , la Confederationdispose d'environ 140 millions pour payer sapart ä l'AVS, part qui est de 106,6 millions paran. II lui reste donc un excedent de recettesannuelles de plus de 30 millions dont on sedemande oü il va.

II est profondement regrettable qu'il nepuisse etre affecte ä une assurance-invaliditequ 'il serait possible d'introduire sans greverl'economie de nouvelles charges, et sans pous-ser ä la montee des prix. De toute maniere, lebenefiee presume des comptes de la Confede-ration pour 1956 se chiifrera par environ675 millions. Quand on fait d'aussi brillantesaffaires , il ne doit pas etre possible de repon-dre que l'on n'a pas d'argent pour une realisa-tion sociale aussi necessaire au profit deshandicapes et des impotents.

Une condition toutefois nous parait indispen^sable :, ,que la nouvelle assurance ä I'etudeindemnise aussi pour les consequences del'invalidite par suite de maladie mentale. C'estlä une des formes les plus repandues , et lesplus coüteuses, de l'invalidite. Alors, l'institu-tion nouvelle apporterait un soulagement con-siderable aux budgets d'assistance des com-munes et de l'Etat et faciliterait l'accelerationde la necessaire renovation , poursuivie paretap es, de notre höpital psychiatrique.

Ce que nous coütel'assurance des Fribourgeois

non domicilies dans le cantonMais il y a, pour alleger le poids que l'assis-

tance fait peser sur nos finances publiques ,une autre mesure bien plus necessaire ä pren-dre. La veritable hemorragie qui nous saigneä blanc est celle de l'assistance de nos com-

bourgeois etablis au dehors du canton et qui ,apres avoir fait beneficier l'economie descantons voisins de leur activite pendant nom-bre d'annees et parfois pendant toute une vie,nous reviennent ä charge des que, pour uneraison quelconque , ils ne peuvent plus subve-nir ä leurs besoins. Or voici ce que nous coütel'assistance des Fribourgeois etablis hors ducanton :

1952 Fr. 850.000.—1953 «• 915.596.—1954 » 1.417.835.—1955 x- 1.535.362.—1956 » 1.831.808.—

Ces chiffres demontrent avec suffisammentd'eloquence que lorsque nous parlons d'hemor-ragie , c'est bien le terme qu 'il convientd'employer. Depuis que l'assistance des Fri-bourgeois du dehors est centralisee dans lesmains de l'Etat , il nous est possible de con-naitre non seulement tout le poids qu 'elle faitpeser sur nos maigres ressources , mars aussiles causes " immediates des cas d'assistance.Nous le devons au travail minutieux du Ser-vice social cantonal que nous remercions pourses renseignements. En voici le tableau :

Defaut de soutien , abandon 17,5 Vi des casInfirmites, äge 30,1 •/• »Maladie mentale, faiblesse d' esprit 15,9 Vi »Maladie physique (sans tbc) 13,5 Vo »Tuberculose 10,9 •/• »Aeeidents , invalidite 4,9 Vi »Alcoolisme 0,8 Vi »Gain insuffisant 6,3 Vi »Chömage 0,3 Vi »

Tout laisse entrevoir que la charge ira ens'aggravant chaque annee, comme c'est dejä lecas depuis 1952, et je vous laisse ä penser cequ 'elle deviendra quand nous connaitrons unecrise de chömage.

La cause premiere et profonde du phenomfehereside dans l'augmentation sans cesse croissante dunombre de nos compatriotes qui sont etablis etparfois meme dejä nes au dehors de nos frontierescantonales. En 1950, plus du tiers des Fribourgeoishabitaient dans un autre canton que; le leur etaujourd'hui ce chiffre est amplement depasse.

Un principe injuste-Devant1 im tel phenomene, le principe de Ja

Constitutionef federale irfipösähV "au ' öafitpnd'origine la "Charge d'assister töüs ses ressor-tissants, dans quelque canton qu'ils sbient eta-blis et quel que soit le nombre d'annees 'deleur etablissement, est un princip e injuste. IIpouvait se comprendre en 1874, alors que lenombre des Suisses qui n'habitaient pas leurcanton etaint inferieur ä 15 % (pour Fribourg,il etait ä l'epoque de 8,6 % .) Aujourd'hui quecette moyenne suisse a passe ä 34,9 %, et pourFribourg ä 35,3 % , un tel principe est faux.II permet ä un certain nombre de cantonsindustriels qui attirent chez eux la main-d'oeuvre fribourgeoise et s'enrichissent de sontravail , de la refouler ensuite sur son cantond'origine lorsqu'elle a besoin d'un secours dela societe. Ainsi les benefices sont pour lesforts , les charges pour les faibles ! Les cantonsagricoles, les cantons ä fort excedent de nais-

sances, doivent-iLs se saigner aux quatre veinespour envoyer des secours ä leurs ressortis-sants etablis bien au-delä de leurs frontieres ,secours qui vont entrer, pour la plupart dutemps, dans le cireuit economique d'un autrecanton et dont ils ne reverront rien ?

Sans doute , le canton d'origine mis endemeure de secourir un ressortissant peut-ilen ordonner le rapatriement , mais c'est lä unemesure souvent inhumaine, car un nombretoujöurs plus grand d'expatries ont perdutoute attache avec leur canton d origine, ontleur famille, leurs relations dans leur cantond'etablissement, relations dont on ne peut lescouper brutalement.

Enfin , le rapatriement ne diminue pas pourautant les frais d'assistance. II met au con-traire souvent le canton d'origine devant desproblemes d'hospitalisation , de logement , fortonereux ä resoudre. Non, il faut avoir l'objec-tivite de le connaitre franchement : le principede l'assistance par le canton d'origine ne sejustifie plus de nos jours.

Pas de remede insuffisantOn a cherche ä corriger la Situation par la

voie d'un concordat intercantonal ; c'est lä unremede inefficace. Ce concordat substitue auprincipe de l'assistance par le canton d'origine ,un certain partage des frais entre les deuxcantons de domicile et d'origine. C'est insuf-fisant d'une part , et surtout les cantons deVaud et de Geneve dans lesquels se trouventle plus grand nombre de Fribourgeois emigresse sont gardes d'y adherer , de sorte que l'ope-ration pour Fribourg ne pourrait consisterqu 'ä appliquer un emplätre sur une jambe debois.

Une initiative ä lancerIl faut s'-attaquer ä ia racine du mal, et Ie

mal , c'est l'art. 45 de la Constitution federal equi consacre le principe de l'assistance entierepar le canton d'origine. Le remede energique ,c'est de reviser cet article pour substituerä lä regle de l'assistance par le canton d'ori-gine, celle de l'assistance par le canton dedomicile, au moins quand le domicile a eted'une certaine duree, par exemple cinq ans.

Nous ne sommes pas les seuls, Fribourgeois,ä nous plaindre de cette reglementation ine-quitable. Le conseililer aux Etats bernoisM. Moeckli , socialiste , a dejä , par un postulataeeepte, attire l'attention, du Conseil federalsur' cette Situation prejudiciable egalement äson canton. Ce postulat en a rejoint biend'autres qui tous ensemble sommeillent dansles' oubliettes de quelque tiroir du palaisfederal. Une action plus energique s'impose.Des pourparlers sont en cours, et notre gou-vernement y prend part , pour reviser le con-cordat interdarutonal. So'uhalitons ' qu 'ils abou-tissent , mais nous sommes seeptique. Au sur-plus, un concordat peut toujöurs etre denonce.II ne ;resoudra pas le probleme.

i £iä vraie-' Solution ' ndüs ipai"ait etr e 'le ' län'ce-merut par les caritöns' les pfüs defavqrises d'uneMt-iative->pöpU!laire pbür"la revision 'de .rart. 45de - la Constitution federale. Comme, de toutemanier e, le peuple et les cantons devront sanc-tionner de leur vote toute modification de ladispositiöirconstitutionrielle, autant s'y attaquersans delai "et sans attendre que les bureauxfederaux soient parvenus, ä l'allure bernoiseconnue , ä se deeider de donner le branle. Etqu 'importe si le succes ne couronne pas lapremiere tentative. Pour obtenir l' election duConseil national ä la proportionnell e, il a bienfallu s'y prendre ä trois fois. Et pour realiserdes assurances sociales, on n'a pas hesite älancer des assauts repetes jusqu 'au succes.Gouverner , c'est prendre , et aussi lancer , desinitiatives. En attendant , l'hemorragie conti-nue ...

Pierre Barras

Avec FA. R. T. M. fribourgeoiseComme nous l'avons annonce lundi , la section fri-bourgeoi se de l'Association romande des troupesmotorisees a tenu samedi dernier , au Casino desCharmettes , son assemblee generale annuelle. Des22 membres d'honneur que compte la section , nom-breux etaient ceux qui avaient tenu ä partieiper äcette assemblee , qui marquait en meme temps le20' annivers air e de Ia fondation de la section.M. Pierre Brunisholz , qui tient avec sürete te volantde la presidence , salua , en ouvrant la seance , outreces membres meritants , M. Walter Rottenmund , duParc automobile de l' armee ä Romont , et donna con-naissance d' un telegramme d'excuse de M" OlivierOtt , President central , et formula ses voeux amicauxpour le retabliss ement d'un membre Veteran , M. JeanCurty, actuellement en trait ement ä l'Höpita.l cantonal.

On passa ensuite , apres la designation de MM. Au-guste Aeby, Henri Baeriswyl , Michel Barbey et Geor-ges Gauthier en qualite de scrutateur , ä la lecturedu proces-verbal tres detaille oü M. Roland Vipret ,secretaire , faisait revivre les debats de la derniereassemblee.

Le rapport presidentielApres vingt ans d' existence , la section fribourgeoise

de l'ARTM peut pre senter un bilan fflatteur. Le rap-Port presidentiel de M. Pierre Brunis holz demontretout d' abord que la legere diminution du nombredes membres passifs est compensee par une augmen-tatio n des actifs et que l' effect i f total de la sectionfribourgeoi s se stabilise ä 550 membres environ. AlorsQue , l' an dernier , le rapport annuel n'avait pas äparier de d6ces , il faut cette annee ouvrir ä nouveauce chapitre et rendre hommage ä deux membresenleves accidentellement ä l' amiitie de leurs cama-rades. Ce sont MM. Victor Favre et Reginald Mau-roux, auxquels il faut ajouter M. Georges Müller ,ancien membre et premier president de la sous-sec-tion de la Gruyere , decede ä Geneve.

Le rapport pre sidentiel releve ensuite l'activiteadministrative du comite de la section et la fonda-'ion , le 24 mars 1956, de la sous-section de la Gläne.D'autre part , les membres fribourgeois de l'ARTM°nt pris part ä toutes leg grandes manifestationsPatriotique s du canton et deploye une grande acti-vite sportive. Le « gymkhana » des Chauffeurs mi-litair«?s, ä Montreux , le 29 avril ; te Rallye romanddu 22 mai , ä Geneve ; celui du Pied du Jura, oü1 equipe Berger-Conus remporta pour la secondefois le challenge attribue ä la meilleure equipe de1 ARTM ; le rallye interne de la sous-section de laGruyere, et celui de la section fribourgeoise, qui

reunit une vingtaine d' equipes , forment les etapesprincipales de cette activite , completee par des sor-ties,- des soirees et j a fete du 20" anniversaire, quise deroula te 25 novembre.

Des finances aux sous-sectionsLes comptes de l'exercice 1956 se sont boucles par

un deficit inattendu . puisque te budget prevoyaitun . benefiee. II s'agit en realite d'amortissemeritsserieux effectues sur le materiel et de- depensesimprevu.es lors de manifestations romande. Aussi . lesverificateurs des comptes, MM. James Daler et Jean-Charles HEering, proposent-ils , au vu de la compta-bilite parfaitement tenue , de ratifier ces comptes etd' en donner decharge. L'assemblee suit cette propo-sition et adoptera , quelques instants apres tebudget pour 1957, budget qui , a nouveau prevoit unlege excedent de recettes. La cotisation reste inetoan-gee pour la section , mais eile augmente de 1 fr. pourceux , qui regoivent Ia Revue automobile. Ajoutonsqu 'une modification statutaire , adoptee egalement parl'assemblee, donne des precisions nouvelles sur letitre de membre Veteran et sur les prestations deceux qui le portent envers la caisse de la section.

Avant de passer aux rapports des sous-sections,on prend d' abord l'air du comite central , oüM. Gaston Blanc est delegue de la section fribour-geoise. C'est en cette qualite que ce dernier rappellel'activite de l'ARTM , les seances tenues par te comitecentral — dont 3 ä Fribourg — pour mettre a-u pointles Statuts. II annonce , d' autre part , que M. PierreBrunisholz a ete nomme membre de la commissionchargee de l'elaboration des Statuts de la FSSTM.

Puis ce fut la ronde des sous-sections, dont lespresidents viennent resumer l'activite. M. AndreChanex annonce qu9 la sous-section de la Broye aeu son activite gele«: par le gel de fevrier 1956 ettächera de faire mic-ux Ia prochaine fois. La sous-section de la Gläne , rapporte M. Ernest Raemy, avecu le beau succes ciu rallye fribourgeois et etablira ,lors de son assemblee de mars, le programme deson activite pour 1957. La sous-section de la Gruyerea eu, de son cöte, une vie debordante dont le rapportde M. Michel Barbey se fait le reflet convaincant.Quant ä la . sous-section de la Singine , M. MarcelBöschung precise qu'elle compte 66 membres et tra-vaille en plein aecord avec le comite cantonal. Erifiri,M. Marius Savary donna l'assurance qu'il entrepren-

dra , dans te district du Lac, une vaste campagne envue du recrutement de nouveaux membres.

Elections et programme d'aetiviteLe renouvellement du comite se fit sans encombre.

Apres avoir remercie ses collegues de leur appuiet de leur travail, te President donna conna issancede la demission — poür des raisons de profession etde sante — de M Charles Hoff , jusqu 'ioi vice-president . L'assemblee ne peut que s'incliher devantcette decision et exprime sa gratitude ä M. Hoff.Pour le remplacer , eile choisit M. Guido Bise, qui.le soir meme, en organisant de fagon impeccable lapartie recreative qui termina la journee , prouv.iqu ii etait bien digne de la confiance qui lui etaittfanoignee.

Le comite sera donc forme de MM. Pierre Brunis-holz, president ; Guido Bise, vice-president ; RolandVipret , 1" secretaire ; Roger Pittet , 2° secretaire ;Jean Bulliard , 1" tresorier ; Jean-Michel Zosso ,2* tresorier , et Meinrad Bertschy, membre adjoint.M. Gaston Blanc demeure delegue au comite central ,M. Felix Klaus conserve la fonetion de porte-drapeau , tandis que la revision des comptes seraassuree par MM. James Dater et Emile Guisolan ,aveo M. Michel Barbey comme suppleant.

Apres la proclamation des veterans de la section ,on passe au Programme d' aetivite pour 1957. Celui-cicomprendra notamment , sur le plan de l'ARTM , legymkhana de Montreux,' l'assemblee generale desdelegues ä La Chaux-de-Fonds les 4 et 5 mai oül'on fetera en meme temps les vingt ans de l 'ARTMet de la section de Neuchätel-Montagnes. Le mememois encore , te rallye romand prendra Fribourgcomme objeetif. Sur te plan can 'onRl , la sortieanniuelle de la section est prevue pour le moisd' aoüt, et le rallye fribourgeois se deroulera aumois de septembre en Gruyere.

On evoqua , dans les divers , quelques details d'ordreadministratif ou personnel. Puis, M. Georoes Bise ,qui est devenue l'äme de la section fribourgeoise ,felicita le comite — et specialement le president —du travail accompli au cours de l'annee et encou-ragea les nombreux membres presents — plus de120 — ä garder touiours ' vivant en eux l'ideal del 'ARTM:

Ce' fut M. Valentin Glaiiser , redacteur en chef "dela Reuue Automobile, qui mit te point final ä cefte

t ML Marcel OberlinEleve du College Saint-Michel

Suivant l'habitude qui s'est etablie depuisplusieurs annees , un groupe d'eleves du Col-lege, aecompagne de plusieurs professeurs,avait profite jeudi du jour de conge et dutemps favorable pour faire une course ä ski.Ils se trouvaient au Lac-Noir et achevaientune belle journee sportive quand , vers 15 heu-res 30, un grave aeeident jeta tout le mondedans la consternation. Un des grands , skieurexperimente, M. Marcel Oberlin , eleve de laclasse de Physique , sortit soudain de la piste,lorsqu 'il se trouvait en pleine course , plongeadans un ravin et alla donner de la tete contreun arbre place en contrebas. Le choc avait eteterrible. Le blesse, sans connaissance , perdaitbeaueoup de sang. Transporte ä l'infirmerie dela Station , il y recut d'abord les soins devouesd' un medecin qui se trouvait sur place , aecom-pagnant un groupe d'eleves du Gymnase deLausanne. Bientöt une ambulance, venue deFribourg, amenait le malheureux jeune hommeä l'Höpital des Bourgeois. La radiographierevela une double fracture du eräne et lemedecin , d'emblee , ne cacha pas son inquie-tude. On esperait cependant que les reservesde vie qui appartiennent ä la jeunesse triom-pheraient des menaces de mort. Mais le coupavait ete trop rüde : un jour plus tard , leblesse expirait , sans avoir repris connaissance.

* * *En face d'une destinee si brutalement inter-

rompue , on songe d'abord ä la douleur desparents. Nous presentons ä sa mere, ä M. JeanOberlin , Receveur general de l'Etat de Fri-bourg, ä toute sa famille , l'expression de notreprofonde Sympathie. C'etait le fils cadet , celuiqui demeurait au foyer familiai. II avait19 ans et terminait ses etudes au College :devant lui s'ouvraient les portes de la vie etil se trouvait justement a rage ou le jeune etu-diant choisit sa route. Et voilä cet envoi sou-dain brise.

Au jugement des hommes, c'est une vietronquee, privee de sa maturite et de sonfruit , du ble moissonne en sa fleur. Maistächons de comprendre , dans la priere, lavolonte de Dieu, le Maitre des destinees, quia juge que cette existence si breve etait dejäDarvenue ä son achevement. Ne devons-nouspas reconnaitre que ce jeune homme a eu letemps de manifester les dons qu'il avait regusde la Providence ? II etait modeste et reserve,avec une certaine timidite qui ne messied pasä la jeunesse. II ne pensait pas, comme d'autres,qu 'une personnalite naissante doit s'affirmerpar le sans-gene, la Süffisance et l'insoumis-sion. Mais, il avait une energie cachee, uneforce d'äme un peu secrete qu'il deploya dansson travail scolaire et dans la pratique dusport.' Suivant l'exemple de ses freres aines,il voulut lui aussi prendre le chemin des etudesclassiques. Son application , la regularite deson travail , lui permettaient de surmonter lesobstacles qu 'il rencontrait sur sa route, et laioie de ses parents devant ses reussites etait lameilleure recompense de ses efforts. Ses apti-tudes intellectuelles l'orientaient vers lesmathematiques. C'est pourquoi il avait choisila section scientifique et il songeait ä entrerä l'Ecole polytechnique. II avait meme antieiped'une annee son ecole de recrue pour ne pasetre retarde au debut de ses etudes superieures.

* * *Comme la plupart des jeunes gens de notre

epoque , il avait l'amour du sport. II semblaitque sa timidite naturelle rencontrait en cedomaine une certaine compensation necessaireä l'equilibre de sa personne et que, moinsporte vers la parole , il trouvait dans les mou-vements du corps et les Performances sportivesl'expression dont il avait besoin. Car le sportn'etait pas pour lui une simple depense deforces physiques ; il y voyait , comme dans sestravaux scolaires, une lutte intelligente avecla difficulte , une certaine bravoure oü se ren-contre la confiance en soi et le goüt du risque.Certains critiqueront peut-etre ce qu 'ils appel-lent la temerite , l'imprudence des j eunes. Maisprenons garde que cette attitude trop sage nesoit une forme d'egoi'sme et un manque degrandeur. La jeunesse serait depouillee deses qualites essentielles le jour oü eile perdraitson intrepidite parfois excessive, qui est uneforme de la generosite. Celui qui vient denous quitter et dont le depart nous plongedans le deuil etait la preuve que le don de sois'allie parfaitement avec la hardiesse juve-nile : ses Performances sportives ne l'empe-chaient pas d'etre un fils affectueux et tou-iours prets ä faire plaisir , un camarade aima-ble et devoue. Ses dernieres vacances de Noelont ete consacrees ä un service , puisqu 'il les apassees comme chef de groupe et moniteur deski dans un institut d'education du canton desGrisons. Les maitres et les camarades deMarcel Oberlin , tous ses amis, sont unis ä sesparents et ä sa famille pour demander ä Dieude donner ä ce jeune homme la recompenseeternelle qu 'il a reservee aux ämes genereuses.

E. Cantin , recteur du College

assemblee. en evoquant , dans un vaste tour d'hori-zon , les problemes qui se posent ä l'ARTM, et endemandant aux membres de se souvenir toujöurs desbuts de l'Association, qui doit etre notamment unvaste trait d' union de solidarite et de camaraderieentre tous les Chauffeurs militaires , quels que soientleur äge et leur condition sociale. J. P.

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