arreter l'hemorrasrie - artm fribourg · 'ion, le 24 mars 1956, de la sous-section de la...

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Arreter l'hemorrasrie Revigorer notre economie cantonale et nos finances publiques , ce n ' est pas seulement en aecroitre les ressources , c ' est encore arrete r cer- taines hemorragies qui tes anemient en leur coütant un flot de sang. La plus grosse de toutes est incontestablement celle de l'assistance publique. ¦ La revision de notre loi d' assistance avait pour objeetif de soulager certaines communes. Cela n 'etait possible qu 'en chargeant d' autant l'Etat. Dans quelle mesure l Etat et les com- munes doivent se repartir le fardeau est une question interne , fribourgeoise , que nous vou- lons laisser de cöte pour l'instant. C' est , en effet , tout le poids de l' assistanc e supporte p,ar nos finances publiques , cantonales ou commu- nales, qui doit etre reduit. Commemt la mäjo- rite conservatrice qui a la charge de gouver- ner doit-elle ceuvrer pour y parvenir ? L' assurance-invalidite L'art. 34 quater de la Constitution federale donne le droit ä la Confederation de l'intro- duire. Malheureusement , le meme article pres- crit que la totalite des droits d' entree pre- leves sur les tabacs ainsi que la part de la Confederation ä la Regie des alcools seront consacrees aux seul es a-ssurances-vieillesse et survivants. Or , pour 1956 , l'imposition du tabac a rapporte 130, 5 millions et le produit de la regie oscille entre 8 et 12 millions, sui- vant les annees. Au total , la Confederation dispose d' environ 140 millions pour payer sa part ä l'AVS, part qui est de 106,6 millions par an. II lui reste donc un excedent de recettes annuelles de plus de 30 millions dont on se demande il va. II est profondement regrettable qu 'il ne puisse etre affecte ä une assurance-invalidite qu 'il serait possible d'introduire sans grever l'economie de nouvelles charges , et sans pous- ser ä la montee des prix. De toute maniere, le benefiee presume des comptes de la Confede- ration pour 1956 se chiifrera par environ 675 millions. Quand on fait d' aussi brillantes affaires , il ne doit pas etre possible de repon- dre que l' on n 'a pas d' argent pour une realisa- tion sociale aussi necessaire au profit des handicapes et des impotents. Une condition toutefois nous parait indispen^ sable : , ,que la nouvelle assurance ä I' etude indemnise aussi pour les consequences de l'invalidite par suite de maladie mentale. C' est une des formes les plus repandues , et les plus coüteuses , de l'invalidite. Alors , l'institu- tion nouvelle apporterait un soulagement con- siderable aux budgets d' assistance des com- munes et de l'Etat et faciliterait l' acceleration de la necessaire renovation , poursuivie par etap es, de notre höpital psy chiatrique. Ce que nous coüte l'assurance des Fribourgeois non domicilies dans le canton Mais il y a, pour alleger le poids que l' assis- tance fait peser sur nos finances publiques , une autre mesure bien plus necessaire ä pren- dre. La veritable hemorragie qui nous saigne ä blanc est cell e de l' assistance de nos com- bourgeois etablis au dehors du canton et qui , apres avoir fait beneficier l' economie des cantons voisins de leur activite pendant nom- bre d' annees et parfois pendant toute une vie , nous reviennent ä charge des que , pour une raison quelconque , ils ne peuvent plus subve- nir ä leurs besoins. Or voici ce que nous coüte l' assistance des Fribourgeois etablis hors du canton : 1952 Fr. 850.000. 1953 «• 915.596. 1954 » 1.417.835. 1955 x- 1.535.362. 1956 » 1.831.808. Ces chiffres demontrent avec suffisamment d' eloquence que lorsque nous parlons d'hemor- ragie , c'est bien le terme qu 'il convient d' employer. Depuis que l' assistance des Fri- bourgeois du dehors est centralisee dans les mains de l'Etat , il nous est possible de con- naitre non seulement tout le poids qu 'ell e fait peser sur nos maigres ressources , mars aussi les causes " immediates des cas d' assistance. Nous le devons au travail minutieux du Ser- vice social cantonal que nous remercions pour ses renseignements. En voici le tableau : Defaut de soutien , abandon 17, 5 Vi des cas Infirmites , äge 30,1 •/• » Maladi e mentale , faiblesse d' esprit 15,9 Vi » Maladie physique (sans tbc) 13 ,5 Vo » Tuberculose 10,9 •/• » Aeeidents , invalidite 4 ,9 Vi » Alcoolisme 0,8 Vi » Gain insuffisant 6,3 Vi » Chömage 0,3 Vi » Tout laisse entrevoir que la charge ira en s'aggravant chaque annee , comme c'est dejä le cas depuis 1952, et je vous laisse ä penser ce qu 'elle deviendra quand nous connaitrons une crise de chömage. La cause premiere et profonde du phenomfehe reside dans l' augmentation sans cesse crois sante du nombre de nos comp atriotes qui sont etablis et parfois meme dejä nes au dehors de nos frontieres cantonales. En 1950, plus du tiers des Fribourgeois habitaient dans un autre canton que; le leur et aujourd'hui ce chiffre est amplement depasse. Un principe injuste -Devant 1 im tel phenomene, le principe de Ja Constitutione f federale irfipösähV " au ' öafitpn d' origine la "Charge d' assister töüs ses ressor- tissants , dans quel que canton qu 'ils sbient eta- blis et quel que soit le nombre d' annees 'de leur etablissement , est un princip e injuste. II pouvait se comprendre en 1874 , alors que le nombre des Suisses qui n 'habitaient pas leur canton etaint inferieur ä 15 % (pour Fribourg, il etait ä l' epoque de 8,6 % .) Aujourd'hui que cette moyenne suisse a passe ä 34 ,9 % , et pour Fribourg ä 35,3 % , un tel principe est faux. II permet ä un certain nombre de cantons industriels qui attirent chez eux la main- d' oeuvre fribourgeoise et s'enrichissent de son travail , de la refouler ensuite sur son canton d' origine lorsqu 'elle a besoin d' un secours de la societe. Ainsi les benefices sont pour les forts , les charges pour les faibles ! Les cantons agricoles , les cantons ä fort excedent de nais- sances , doivent-iLs se saigner aux quatre veines pour envoyer des secours ä leurs ressortis- sants etablis bien au-delä de leurs frontieres , secours qui vont entrer , pour la plupart du temps , dans le cireuit economi que d' un autre canton et dont ils ne reverront rien ? Sans doute , le canton d' origine mis en demeure de secourir un ressortissant peut-il en ordonner le rapatriement , mais c' est une mesure souvent inhumaine, car un nombre toujöurs plus grand d' expatries ont perdu toute attache avec leur canton d origine , ont leur famille, leurs relations dans leur canton d' etablissement , relations dont on ne peut les couper brutalement. Enfin , le rapatriement ne diminue pas pour autant les frais d' assistance. II met au con- traire souvent le canton d' origine devant des problemes d'hospitalisation , de logement , fort onereux ä resoudre. Non , il faut avoir l' objec- tivite de le connaitre franchement : le principe de l' assistance par le canton d' origine ne se justifie plus de nos jours. Pas de remede insuffisant On a cherche ä corriger la Situation par la voie d' un concordat intercantonal ; c'est lä un remede inefficace. Ce concordat substitue au principe de l' assistance par le canton d' origine , un certain partage des frais entre les deux cantons de domicile et d' origine. C' est insuf- fisant d' une part , et surtout les cantons de Vaud et de Geneve dans lesquels se trouvent le plus grand nombre de Fribourgeois emigres se sont gardes d' y adherer , de sorte que l'ope- ration pour Fribourg ne pourrait consister qu app liquer un emplätre sur une jambe de bois. Une initiative ä lancer Il faut s' -attaquer ä ia racine du mal , et Ie mal , c' est l'art. 45 de la Constitution federal e qui consacre le principe de l' assistance entiere par le canton d' origine. Le remede energique , c 'est de reviser cet article pour substituer ä regle de l' assistance par le canton d' ori- gine , celle de l' assistance par le canton de domicile , au moins quand le domicile a ete d' une certaine duree , par exemple cinq ans. Nous ne sommes pas les seuls, Fribourgeois , ä nous plaindre de cette reglement ation ine- quitable. Le conseililer aux Etats bernois M. Moeckli , socialiste , a dejä , par un postulat aeeepte , attire l' attention, du Conseil federal sur' cette Situation prejudiciable egalement ä son canton. Ce postulat en a rejoint bien d' autres qui tous ensemble sommeillent dans les ' oubliettes de quelque tiroir du palais federal. Une action plus energique s'impose. Des pourparlers sont en cours , et notre gou- vernement y prend part , pour reviser le con- cordat interdarutonal. So ' uhalitons ' qu 'ils abou- tissent , mais nous sommes seeptique. Au sur- plus, un concordat peut toujöurs etre denonce. II ne ; resoudra pas le probleme. i £iä vraie- ' Solution ' ndüs i pai "ait etr e 'le ' län ' ce- merut par les caritöns ' les pfüs defavqrises d' une Mt-iative ->pöpU!laire pbür "la revision 'de .rart. 45 de - la Constitution federale. Comme , de toute manier e, le peuple et les cantons devront sanc- tionner de leur vote toute modification de la dispositiöirconstitutionrielle, autant s'y attaquer sans delai " et sans attendre que les bureaux federaux soient parvenus , ä l' allure bernoise connue , ä se deeider de donner le branle. Et qu 'importe si le succes ne couronne pas la premiere tentative. Pour obtenir l' election du Conseil national ä la proportionnell e, il a bien fallu s ' y prendre ä trois fois. Et pour realiser des assurances sociales , on n ' a pas hesite ä lancer des assauts repetes jusqu 'au succes. Gouverner , c'est prendre , et aussi lancer , des initiatives. En attendant , l'hemorragie conti- nue ... Pierre Barras Avec FA. R. T. M. fribourgeoise Comme nous l' avons annonce lundi , la section fri- bourgeoise de l'Association romande des troupes motorisees a tenu samedi dernier , au Casino des Charmettes , son assemblee generale annuelle. Des 22 membres d'honneur que compte la section , nom- breux etaient ceux qui avaient tenu ä partieiper ä cette assemblee , qui marquait en meme temps le 20' annivers a ir e de Ia fondation de la section. M. Pierre Brunisholz , qui tient avec sürete te volant de la presidence , salua , en ouvrant la seance , outre ces membres meritants , M. Walter Rottenmund , du Parc automobile de l' armee ä Romont , et donna con- naissance d' un telegramme d' excus e de M" Olivier Ott , President central , et formula ses voeux amicaux pour le retabliss ement d' un membre Veteran , M. Jean Curty, actuellement en traitement ä l'Höpita.l cantonal. On passa ensuite , apres la designation de MM. Au- guste Aeby, Henri Baeriswyl , Michel Barbey et Geor- ges Gauthier en qualite de scrutateur , ä la lecture du proces-verbal tres detaille M. Roland Vipret , secretaire , faisait revivre les debats de la derniere assemblee. Le rapport presidentiel Apres vingt ans d' existence , la section fribourgeoise de l'ARTM peut presenter un bilan fflatteur. Le rap- Port presidentiel de M. Pierre Brunisholz demontre tout d' abord que la legere diminution du nombre des membres passifs est compensee par une augmen- tation des actifs et que l' effectif total de la section fribourgeois se stabilise ä 550 membres environ. Alors Que , l' an dernier , le rapport annuel n ' avait pas ä parier de d6ces , il faut cette annee ouvrir ä nouveau ce chapitre et rendre hommage ä deux membres enleves accidentellement ä l' amiitie de leurs cama- rades. Ce sont MM. Victor Favre et Reginald Mau- roux , auxquels il faut ajouter M. Georges Müller , ancien membre et premier president de la sous-sec- tion de la Gruyere , decede ä Geneve. Le rapport presidentiel releve ensuite l' activite administrative du comite de la section et la fonda- 'ion , le 24 mars 1956, de la sous-section de la Gläne. D' autre part , les membres fribourgeois de l'ARTM °nt pris part ä toutes leg grandes manifestations Patriotiques du canton et deploye une grande acti- vite sportive. Le « gymkhana » des Chauffeurs mi- litair«?s, ä Montreux , le 29 avril ; te Rallye romand du 22 mai , ä Geneve ; celui du Pied du Jura , oü 1 equipe Berger-Conus remporta pour la seconde fois le challenge attribue ä la meilleure equipe de 1 ARTM ; le rallye interne de la sous-section de la Gruyere , et celui de la section fribourgeoise, qui reunit une vingtaine d' equipes , forment les etapes principales de cette activite , compl etee par des sor- ties , - des soirees et ja fete du 20" anniversaire, qui se deroula te 25 novembre. Des finances aux sous-sections Les comptes de l' exercice 1956 se sont boucles par un deficit inattendu . puisque te budget prevoyait un . benefiee. II s' agit en realite d' amortissemerits serieux effectues sur le materiel et de- depenses imprevu. es lors de manifestations romande. Aussi . les verificateurs des comptes , MM. James Daler et Jea n- Charles HEering, proposent-ils , au vu de la compta- bilite parfaitement tenue , de ratifier ces comptes et d' en donner decharge. L' assemblee suit cette propo- sition et adoptera , quelques instants apres te budget pour 1957, budget qui , a nouveau prevoit un lege excedent de recettes. La cotisation reste inetoan- gee pour la section , mais eile augmente de 1 fr. pour ceux , qui regoivent Ia Revue automobile. Ajoutons qu 'une modification statutaire , adoptee egalement par l' assemblee , donne des precisions nouvelles sur le titre de m embre Veteran et sur les prestations de ceux qui le portent envers la caisse de la section. Avant de passer aux rapports des sous-sections, on prend d' abord l' air du comite central , M. Gaston Blanc est delegue de la section fribour- geoise. C' est en cette qualite que ce dernier rappelle l' activite de l'ARTM , les seances tenues par te comite central dont 3 ä Fribourg pour mettre a-u point les Statuts. II annonce , d' autre part , que M. Pierre Brunisholz a ete nomme membre de la commission chargee de l' elaboration des Statuts de la FSSTM. Puis ce fut la ronde des sous-sections, dont les presidents viennent resumer l' activite. M. Andre Chanex annonce qu9 la sous-section de la Broye a eu son activite gele«: par le gel de fevrier 1956 et tächera de faire mic-ux Ia prochaine fois. La sous- section de la Gläne , rapporte M. Ernest Raemy, a vecu le beau succes ciu rallye fribourgeois et etablira , lors de son assemblee de mars , le programme de son activite pour 1957. La sous-secti on de la Gruyere a eu, de son cöte, une vie debordante dont le rapport de M. Michel Barbey se fait le reflet convaincant. Quant ä la . sous-section de la Singine , M. Marcel Böschung precise qu ' elle compte 66 membres et tra- vaille en plein aecord avec le comite cantonal. Erifiri, M. Marius Savary donna l' assurance qu 'il entrepren- dra , dans te district du Lac , une vaste campagne en vue du recrutement de nouveaux membres. Elections et programme d'aetivite Le renouvellement du comite se fit sans encombre. Apres avoir remercie ses collegues de leur appui et de leur travail, te President donna conna i ssance de la demissio n poür des raisons de profession et de sante de M Charles Hoff , jusqu 'ioi vice- president . L' assemblee ne peut que s'incliher devant cette decision et exprime sa gratitude ä M. Hoff. Pour le remplacer , eile choisit M. Guido Bise , qui. le soir meme, en organisant de fagon impeccable la partie recreative qui termina la journee , prouv.i qu ii etait bien digne de la confiance qui lui etait tfanoignee. Le comite sera donc forme de MM. Pierre Brunis- holz, president ; Guido Bise, vice-president ; Roland Vipret , 1" secretaire ; Roger Pittet , secretaire ; Jean Bulliard , 1" tresorier ; Jean-Michel Zosso , 2* tres ori er , et Meinrad Bertschy, membre adjoint. M. Gaston Blanc demeure delegue au comite central , M. Feli x Klaus conserv e la fonetion de porte- drapeau , tandis que la revision des comptes sera assuree par MM. James Dater et Emil e Guisolan , aveo M. Michel Barbey comme suppleant. Apres la proclamation des veterans de la section , on passe au Programme d' aetivite pour 1957. Celui-ci comprendra notamment , sur le plan de l'ARTM , le gymkhana de Montreux , ' l' assemblee generale des delegues ä La Chaux-de-Fonds les 4 et 5 mai l' on fetera en meme temps les vingt ans de l'ARTM et de la section de Neuchätel-Montagnes. Le meme mois encore , te rallye romand prendra Fribourg co mme objeetif. Sur te plan can ' onRl , la sortie anniuelle de la section est prevue pour le mois d' aoüt, et le rallye fribourgeois se deroulera au mois de septembre en Gruyere. On evoqua , dans les divers , quelques details d' ordre administratif ou personnel. Puis , M. Georoes Bise , qui est devenue l'äme de la section fribourgeoise , felicita le comite et specialement le president du travail accompli au cours de l' annee et encou- ragea les nombreux membres presents plus de 120 ä garder touiours ' vivant en eux l'ideal de l'ARTM: Ce ' fut M. Valentin Glaiiser , redacteur en chef "de la Reuue Automobile , qui mit te point final ä cefte t ML M arcel Oberlin Eleve du College Saint-Michel Suivant l'habitude qui s'est etablie depuis plusieurs annees , un groupe d' eleves du Col- lege , aecompagne de plusieurs professeurs , avait profite jeudi du jour de conge et du temps favorable pour faire une course ä ski. Ils se trouvaient au Lac-Noir et achevaient une belle journee sportive quand , vers 15 heu- res 30, un grave aeeident jeta tout le monde dans la consternation. Un des grands , skieur experimente , M. Marcel Oberlin , eleve de la classe de Ph ysi que , sortit soudain de la p iste , lorsqu 'il se trouvait en p leine course , plongea dans un ravin et alla donner de la tete contre un arbre place en contrebas. Le choc avait ete terrible. Le blesse , sans connaissance , perdait beaueoup de sang. Transporte ä l'infirmerie de la Station , il y recut d' abord les soins devoues d' un medecin qui se trouvait sur place , aecom- pagnant un groupe d' eleves du Gymnase de Lausanne. Bientöt une ambulance , venue de Fribourg, amenait le malheureux jeune homme ä l'Höp ital des Bourgeois. La radiograp hie revela une double fracture du eräne et le medecin , d' emblee , ne cacha pas son inquie- tude. On esperait cependant que les reserves de vie qui appartiennent ä la jeunesse triom- pheraient des menaces de mort. Mais le coup avait ete trop rüde : un jour plus tard , le blesse expirait , sans avoir repris connaissance. * * * En face d' une destinee si brutalement inter- rompue , on songe d' abord ä la douleur des parents. Nous presentons ä sa mere , ä M. Jean Oberlin , Receveur general de l'Etat de Fri- bourg, ä toute sa famille , l' expression de notre profonde Sympathie. C' etait le fils cadet , celui qui demeurait au foyer familiai. II avait 19 ans et terminait ses etudes au College : devant lui s'ouvraient les portes de la vie et il se trouvait justement a rage ou le jeune etu- diant choisit sa route. Et voilä cet envoi sou- dain brise. Au jugement des hommes, c' est une vie tronquee , privee de sa maturite et de son fruit , du ble moissonne en sa fleur. Mais tächons de comprendre , dans la priere , la volonte de Dieu , le Maitre des destinees , qui a juge que cette existence si breve etait dejä Darvenue ä son achevement. Ne devons-nous pas reconnaitre que ce jeune homme a eu le temps de manifester les dons qu 'il avait regus de la Providence ? II etait modeste et reserve , avec une certaine timidite qui ne messied pas ä la jeunesse. II ne pensait pas , comme d' autres , qu 'une personnalite naissante doit s'affirmer par le sans-gene , la Süffisance et l'insoumis- sion. Mais , il avait une energie cachee , une force d'äme un peu secrete qu 'il deploya dans son travail scolaire et dans la pratique du sport. ' Suivant l' exemple de ses freres aines , il voulut lui aussi prendre le chemin des etudes classiques. Son app lication , la regularite de son travail , lui permettaient de surmonter les obstacles qu 'il rencontrait sur sa route , et la ioie de ses parents devant ses reussites etait la meilleure recompense de ses efforts. Ses apti- tudes intellectuelles l' orientaient vers les mathematiques. C' est pourquoi il avait choisi la section scientifique et il songeait ä entrer ä l'Ecol e pol y technique. II avait meme antieipe d' une annee son ecole de recrue pour ne pas etre retarde au debut de ses etudes superieures. * * * Comme la plupart des jeunes gens de notre epoque , il avait l' amour du sport. II semblait que sa timidite naturelle rencontrait en ce domaine une certaine compensation necessaire ä l' equilibre de sa personne et que , moins porte vers la parole , il trouvait dans les mou- vements du corps et les Performances sportives l' expression dont il avait besoin. Car le sport n 'etait pas pour lui une simple depense de forces physiques ; il y voyait , comme dans ses travaux scolaires , une lutte intelligente avec la difficulte , une certaine bravoure se ren- contre la confiance en soi et le goüt du risque. Certains critiqueront peut-etre ce qu 'ils appel- lent la temerite , l'imprudence des j eunes. Mais prenons garde que cette attitude trop sage ne soit une forme d' egoi' sme et un manque de grandeur. La jeunesse serait depouillee de ses qualites essentielles le jour eile perdrait son intrep idite parfois excessive , qui est une forme de la generosite. Celui qui vient de nous quitter et dont le depart nous plonge dans le deuil etait la preuve que le don de soi s'allie parfaitement avec la hardiesse juve- nile : ses Performances sportives ne l' empe- chaient pas d' etre un fils affectueux et tou- iours prets ä faire plaisir , un camarade aima- ble et devoue. Ses dernieres vacances de Noel ont ete consacrees ä un service , puisqu 'il les a passees comme chef de groupe et moniteur de ski dans un institut d' education du canton des Grisons. Les maitres et les camarades de Marcel Oberlin , tous ses amis , sont unis ä ses parents et ä sa famille pour demander ä Dieu de donner ä ce jeune homme la recompense eternelle qu 'il a reservee aux ämes genereuses. E. Cantin , recteur du College assemblee. en evoquant , dans un vaste tour d'hori- zon , les problemes qui se posent ä l'ARTM, et en demandant aux membres de se souvenir toujöurs des buts de l'Association , qui doit etre n otamment un vaste trait d' union de solidarite et de camaraderie entre tous les Chauffeurs militaires , quels que soient leur äge et leur condition sociale. J. P.

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Arreter l'hemorrasrieRevigorer notre economie cantonale et nos

finances publiques, ce n 'est pas seulement enaecroitre les ressources, c'est encore arrete r cer-taines hemorragies qui tes anemient en leurcoütant un flot de sang. La plus grosse de toutesest incontestablement celle de l'assistance publique.

¦La revision de notre loi d'assistance avait

pour objeetif de soulager certaines communes.Cela n'etait possible qu 'en chargeant d'autantl'Etat. Dans quelle mesure l Etat et les com-munes doivent se repartir le fardeau est unequestion interne , fribourgeoise , que nous vou-lons laisser de cöte pour l'instant. C'est, eneffet , tout le poids de l'assistance supporte p,arnos finances publiques , cantonales ou commu-nales, qui doit etre reduit. Commemt la mäjo-rite conservatrice qui a la charge de gouver-ner doit-elle ceuvrer pour y parvenir ?

L'assurance-invaliditeL'art. 34 quater de la Constitution federal e

donne le droit ä la Confederation de l'intro-duire. Malheureusement , le meme article pres-crit que la totalite des droits d'entree pre-leves sur les tabacs ainsi que la part de laConfederation ä la Regie des alcools serontconsacrees aux seules a-ssurances-vieillesse etsurvivants. Or, pour 1956, l'imposition dutabac a rapporte 130,5 millions et le produitde la regie oscille entre 8 et 12 millions, sui-vant les annees. Au total , la Confederationdispose d'environ 140 millions pour payer sapart ä l'AVS, part qui est de 106,6 millions paran. II lui reste donc un excedent de recettesannuelles de plus de 30 millions dont on sedemande oü il va.

II est profondement regrettable qu'il nepuisse etre affecte ä une assurance-invaliditequ 'il serait possible d'introduire sans greverl'economie de nouvelles charges, et sans pous-ser ä la montee des prix. De toute maniere, lebenefiee presume des comptes de la Confede-ration pour 1956 se chiifrera par environ675 millions. Quand on fait d'aussi brillantesaffaires , il ne doit pas etre possible de repon-dre que l'on n'a pas d'argent pour une realisa-tion sociale aussi necessaire au profit deshandicapes et des impotents.

Une condition toutefois nous parait indispen^sable :, ,que la nouvelle assurance ä I'etudeindemnise aussi pour les consequences del'invalidite par suite de maladie mentale. C'estlä une des formes les plus repandues , et lesplus coüteuses, de l'invalidite. Alors, l'institu-tion nouvelle apporterait un soulagement con-siderable aux budgets d'assistance des com-munes et de l'Etat et faciliterait l'accelerationde la necessaire renovation , poursuivie paretap es, de notre höpital psychiatrique.

Ce que nous coütel'assurance des Fribourgeois

non domicilies dans le cantonMais il y a, pour alleger le poids que l'assis-

tance fait peser sur nos finances publiques ,une autre mesure bien plus necessaire ä pren-dre. La veritable hemorragie qui nous saigneä blanc est celle de l'assistance de nos com-

bourgeois etablis au dehors du canton et qui ,apres avoir fait beneficier l'economie descantons voisins de leur activite pendant nom-bre d'annees et parfois pendant toute une vie,nous reviennent ä charge des que, pour uneraison quelconque , ils ne peuvent plus subve-nir ä leurs besoins. Or voici ce que nous coütel'assistance des Fribourgeois etablis hors ducanton :

1952 Fr. 850.000.—1953 «• 915.596.—1954 » 1.417.835.—1955 x- 1.535.362.—1956 » 1.831.808.—

Ces chiffres demontrent avec suffisammentd'eloquence que lorsque nous parlons d'hemor-ragie , c'est bien le terme qu 'il convientd'employer. Depuis que l'assistance des Fri-bourgeois du dehors est centralisee dans lesmains de l'Etat , il nous est possible de con-naitre non seulement tout le poids qu 'elle faitpeser sur nos maigres ressources , mars aussiles causes " immediates des cas d'assistance.Nous le devons au travail minutieux du Ser-vice social cantonal que nous remercions pourses renseignements. En voici le tableau :

Defaut de soutien , abandon 17,5 Vi des casInfirmites, äge 30,1 •/• »Maladie mentale, faiblesse d' esprit 15,9 Vi »Maladie physique (sans tbc) 13,5 Vo »Tuberculose 10,9 •/• »Aeeidents , invalidite 4,9 Vi »Alcoolisme 0,8 Vi »Gain insuffisant 6,3 Vi »Chömage 0,3 Vi »

Tout laisse entrevoir que la charge ira ens'aggravant chaque annee, comme c'est dejä lecas depuis 1952, et je vous laisse ä penser cequ 'elle deviendra quand nous connaitrons unecrise de chömage.

La cause premiere et profonde du phenomfehereside dans l'augmentation sans cesse croissante dunombre de nos compatriotes qui sont etablis etparfois meme dejä nes au dehors de nos frontierescantonales. En 1950, plus du tiers des Fribourgeoishabitaient dans un autre canton que; le leur etaujourd'hui ce chiffre est amplement depasse.

Un principe injuste-Devant1 im tel phenomene, le principe de Ja

Constitutionef federale irfipösähV "au ' öafitpnd'origine la "Charge d'assister töüs ses ressor-tissants, dans quelque canton qu'ils sbient eta-blis et quel que soit le nombre d'annees 'deleur etablissement, est un princip e injuste. IIpouvait se comprendre en 1874, alors que lenombre des Suisses qui n'habitaient pas leurcanton etaint inferieur ä 15 % (pour Fribourg,il etait ä l'epoque de 8,6 % .) Aujourd'hui quecette moyenne suisse a passe ä 34,9 %, et pourFribourg ä 35,3 % , un tel principe est faux.II permet ä un certain nombre de cantonsindustriels qui attirent chez eux la main-d'oeuvre fribourgeoise et s'enrichissent de sontravail , de la refouler ensuite sur son cantond'origine lorsqu'elle a besoin d'un secours dela societe. Ainsi les benefices sont pour lesforts , les charges pour les faibles ! Les cantonsagricoles, les cantons ä fort excedent de nais-

sances, doivent-iLs se saigner aux quatre veinespour envoyer des secours ä leurs ressortis-sants etablis bien au-delä de leurs frontieres ,secours qui vont entrer, pour la plupart dutemps, dans le cireuit economique d'un autrecanton et dont ils ne reverront rien ?

Sans doute , le canton d'origine mis endemeure de secourir un ressortissant peut-ilen ordonner le rapatriement , mais c'est lä unemesure souvent inhumaine, car un nombretoujöurs plus grand d'expatries ont perdutoute attache avec leur canton d origine, ontleur famille, leurs relations dans leur cantond'etablissement, relations dont on ne peut lescouper brutalement.

Enfin , le rapatriement ne diminue pas pourautant les frais d'assistance. II met au con-traire souvent le canton d'origine devant desproblemes d'hospitalisation , de logement , fortonereux ä resoudre. Non, il faut avoir l'objec-tivite de le connaitre franchement : le principede l'assistance par le canton d'origine ne sejustifie plus de nos jours.

Pas de remede insuffisantOn a cherche ä corriger la Situation par la

voie d'un concordat intercantonal ; c'est lä unremede inefficace. Ce concordat substitue auprincipe de l'assistance par le canton d'origine ,un certain partage des frais entre les deuxcantons de domicile et d'origine. C'est insuf-fisant d'une part , et surtout les cantons deVaud et de Geneve dans lesquels se trouventle plus grand nombre de Fribourgeois emigresse sont gardes d'y adherer , de sorte que l'ope-ration pour Fribourg ne pourrait consisterqu 'ä appliquer un emplätre sur une jambe debois.

Une initiative ä lancerIl faut s'-attaquer ä ia racine du mal, et Ie

mal , c'est l'art. 45 de la Constitution federal equi consacre le principe de l'assistance entierepar le canton d'origine. Le remede energique ,c'est de reviser cet article pour substituerä lä regle de l'assistance par le canton d'ori-gine, celle de l'assistance par le canton dedomicile, au moins quand le domicile a eted'une certaine duree, par exemple cinq ans.

Nous ne sommes pas les seuls, Fribourgeois,ä nous plaindre de cette reglementation ine-quitable. Le conseililer aux Etats bernoisM. Moeckli , socialiste , a dejä , par un postulataeeepte, attire l'attention, du Conseil federalsur' cette Situation prejudiciable egalement äson canton. Ce postulat en a rejoint biend'autres qui tous ensemble sommeillent dansles' oubliettes de quelque tiroir du palaisfederal. Une action plus energique s'impose.Des pourparlers sont en cours, et notre gou-vernement y prend part , pour reviser le con-cordat interdarutonal. So'uhalitons ' qu 'ils abou-tissent , mais nous sommes seeptique. Au sur-plus, un concordat peut toujöurs etre denonce.II ne ;resoudra pas le probleme.

i £iä vraie-' Solution ' ndüs ipai"ait etr e 'le ' län'ce-merut par les caritöns' les pfüs defavqrises d'uneMt-iative->pöpU!laire pbür"la revision 'de .rart. 45de - la Constitution federale. Comme, de toutemanier e, le peuple et les cantons devront sanc-tionner de leur vote toute modification de ladispositiöirconstitutionrielle, autant s'y attaquersans delai "et sans attendre que les bureauxfederaux soient parvenus, ä l'allure bernoiseconnue , ä se deeider de donner le branle. Etqu 'importe si le succes ne couronne pas lapremiere tentative. Pour obtenir l' election duConseil national ä la proportionnell e, il a bienfallu s'y prendre ä trois fois. Et pour realiserdes assurances sociales, on n'a pas hesite älancer des assauts repetes jusqu 'au succes.Gouverner , c'est prendre , et aussi lancer , desinitiatives. En attendant , l'hemorragie conti-nue ...

Pierre Barras

Avec FA. R. T. M. fribourgeoiseComme nous l'avons annonce lundi , la section fri-bourgeoi se de l'Association romande des troupesmotorisees a tenu samedi dernier , au Casino desCharmettes , son assemblee generale annuelle. Des22 membres d'honneur que compte la section , nom-breux etaient ceux qui avaient tenu ä partieiper äcette assemblee , qui marquait en meme temps le20' annivers air e de Ia fondation de la section.M. Pierre Brunisholz , qui tient avec sürete te volantde la presidence , salua , en ouvrant la seance , outreces membres meritants , M. Walter Rottenmund , duParc automobile de l' armee ä Romont , et donna con-naissance d' un telegramme d'excuse de M" OlivierOtt , President central , et formula ses voeux amicauxpour le retabliss ement d'un membre Veteran , M. JeanCurty, actuellement en trait ement ä l'Höpita.l cantonal.

On passa ensuite , apres la designation de MM. Au-guste Aeby, Henri Baeriswyl , Michel Barbey et Geor-ges Gauthier en qualite de scrutateur , ä la lecturedu proces-verbal tres detaille oü M. Roland Vipret ,secretaire , faisait revivre les debats de la derniereassemblee.

Le rapport presidentielApres vingt ans d' existence , la section fribourgeoise

de l'ARTM peut pre senter un bilan fflatteur. Le rap-Port presidentiel de M. Pierre Brunis holz demontretout d' abord que la legere diminution du nombredes membres passifs est compensee par une augmen-tatio n des actifs et que l' effect i f total de la sectionfribourgeoi s se stabilise ä 550 membres environ. AlorsQue , l' an dernier , le rapport annuel n'avait pas äparier de d6ces , il faut cette annee ouvrir ä nouveauce chapitre et rendre hommage ä deux membresenleves accidentellement ä l' amiitie de leurs cama-rades. Ce sont MM. Victor Favre et Reginald Mau-roux, auxquels il faut ajouter M. Georges Müller ,ancien membre et premier president de la sous-sec-tion de la Gruyere , decede ä Geneve.

Le rapport pre sidentiel releve ensuite l'activiteadministrative du comite de la section et la fonda-'ion , le 24 mars 1956, de la sous-section de la Gläne.D'autre part , les membres fribourgeois de l'ARTM°nt pris part ä toutes leg grandes manifestationsPatriotique s du canton et deploye une grande acti-vite sportive. Le « gymkhana » des Chauffeurs mi-litair«?s, ä Montreux , le 29 avril ; te Rallye romanddu 22 mai , ä Geneve ; celui du Pied du Jura, oü1 equipe Berger-Conus remporta pour la secondefois le challenge attribue ä la meilleure equipe de1 ARTM ; le rallye interne de la sous-section de laGruyere, et celui de la section fribourgeoise, qui

reunit une vingtaine d' equipes , forment les etapesprincipales de cette activite , completee par des sor-ties,- des soirees et j a fete du 20" anniversaire, quise deroula te 25 novembre.

Des finances aux sous-sectionsLes comptes de l'exercice 1956 se sont boucles par

un deficit inattendu . puisque te budget prevoyaitun . benefiee. II s'agit en realite d'amortissemeritsserieux effectues sur le materiel et de- depensesimprevu.es lors de manifestations romande. Aussi . lesverificateurs des comptes, MM. James Daler et Jean-Charles HEering, proposent-ils , au vu de la compta-bilite parfaitement tenue , de ratifier ces comptes etd' en donner decharge. L'assemblee suit cette propo-sition et adoptera , quelques instants apres tebudget pour 1957, budget qui , a nouveau prevoit unlege excedent de recettes. La cotisation reste inetoan-gee pour la section , mais eile augmente de 1 fr. pourceux , qui regoivent Ia Revue automobile. Ajoutonsqu 'une modification statutaire , adoptee egalement parl'assemblee, donne des precisions nouvelles sur letitre de membre Veteran et sur les prestations deceux qui le portent envers la caisse de la section.

Avant de passer aux rapports des sous-sections,on prend d' abord l'air du comite central , oüM. Gaston Blanc est delegue de la section fribour-geoise. C'est en cette qualite que ce dernier rappellel'activite de l'ARTM , les seances tenues par te comitecentral — dont 3 ä Fribourg — pour mettre a-u pointles Statuts. II annonce , d' autre part , que M. PierreBrunisholz a ete nomme membre de la commissionchargee de l'elaboration des Statuts de la FSSTM.

Puis ce fut la ronde des sous-sections, dont lespresidents viennent resumer l'activite. M. AndreChanex annonce qu9 la sous-section de la Broye aeu son activite gele«: par le gel de fevrier 1956 ettächera de faire mic-ux Ia prochaine fois. La sous-section de la Gläne , rapporte M. Ernest Raemy, avecu le beau succes ciu rallye fribourgeois et etablira ,lors de son assemblee de mars, le programme deson activite pour 1957. La sous-section de la Gruyerea eu, de son cöte, une vie debordante dont le rapportde M. Michel Barbey se fait le reflet convaincant.Quant ä la . sous-section de la Singine , M. MarcelBöschung precise qu'elle compte 66 membres et tra-vaille en plein aecord avec le comite cantonal. Erifiri,M. Marius Savary donna l'assurance qu'il entrepren-

dra , dans te district du Lac, une vaste campagne envue du recrutement de nouveaux membres.

Elections et programme d'aetiviteLe renouvellement du comite se fit sans encombre.

Apres avoir remercie ses collegues de leur appuiet de leur travail, te President donna conna issancede la demission — poür des raisons de profession etde sante — de M Charles Hoff , jusqu 'ioi vice-president . L'assemblee ne peut que s'incliher devantcette decision et exprime sa gratitude ä M. Hoff.Pour le remplacer , eile choisit M. Guido Bise, qui.le soir meme, en organisant de fagon impeccable lapartie recreative qui termina la journee , prouv.iqu ii etait bien digne de la confiance qui lui etaittfanoignee.

Le comite sera donc forme de MM. Pierre Brunis-holz, president ; Guido Bise, vice-president ; RolandVipret , 1" secretaire ; Roger Pittet , 2° secretaire ;Jean Bulliard , 1" tresorier ; Jean-Michel Zosso ,2* tresorier , et Meinrad Bertschy, membre adjoint.M. Gaston Blanc demeure delegue au comite central ,M. Felix Klaus conserve la fonetion de porte-drapeau , tandis que la revision des comptes seraassuree par MM. James Dater et Emile Guisolan ,aveo M. Michel Barbey comme suppleant.

Apres la proclamation des veterans de la section ,on passe au Programme d' aetivite pour 1957. Celui-cicomprendra notamment , sur le plan de l'ARTM , legymkhana de Montreux,' l'assemblee generale desdelegues ä La Chaux-de-Fonds les 4 et 5 mai oül'on fetera en meme temps les vingt ans de l 'ARTMet de la section de Neuchätel-Montagnes. Le mememois encore , te rallye romand prendra Fribourgcomme objeetif. Sur te plan can 'onRl , la sortieanniuelle de la section est prevue pour le moisd' aoüt, et le rallye fribourgeois se deroulera aumois de septembre en Gruyere.

On evoqua , dans les divers , quelques details d'ordreadministratif ou personnel. Puis, M. Georoes Bise ,qui est devenue l'äme de la section fribourgeoise ,felicita le comite — et specialement le president —du travail accompli au cours de l'annee et encou-ragea les nombreux membres presents — plus de120 — ä garder touiours ' vivant en eux l'ideal del 'ARTM:

Ce' fut M. Valentin Glaiiser , redacteur en chef "dela Reuue Automobile, qui mit te point final ä cefte

t ML Marcel OberlinEleve du College Saint-Michel

Suivant l'habitude qui s'est etablie depuisplusieurs annees , un groupe d'eleves du Col-lege, aecompagne de plusieurs professeurs,avait profite jeudi du jour de conge et dutemps favorable pour faire une course ä ski.Ils se trouvaient au Lac-Noir et achevaientune belle journee sportive quand , vers 15 heu-res 30, un grave aeeident jeta tout le mondedans la consternation. Un des grands , skieurexperimente, M. Marcel Oberlin , eleve de laclasse de Physique , sortit soudain de la piste,lorsqu 'il se trouvait en pleine course , plongeadans un ravin et alla donner de la tete contreun arbre place en contrebas. Le choc avait eteterrible. Le blesse, sans connaissance , perdaitbeaueoup de sang. Transporte ä l'infirmerie dela Station , il y recut d'abord les soins devouesd' un medecin qui se trouvait sur place , aecom-pagnant un groupe d'eleves du Gymnase deLausanne. Bientöt une ambulance, venue deFribourg, amenait le malheureux jeune hommeä l'Höpital des Bourgeois. La radiographierevela une double fracture du eräne et lemedecin , d'emblee , ne cacha pas son inquie-tude. On esperait cependant que les reservesde vie qui appartiennent ä la jeunesse triom-pheraient des menaces de mort. Mais le coupavait ete trop rüde : un jour plus tard , leblesse expirait , sans avoir repris connaissance.

* * *En face d'une destinee si brutalement inter-

rompue , on songe d'abord ä la douleur desparents. Nous presentons ä sa mere, ä M. JeanOberlin , Receveur general de l'Etat de Fri-bourg, ä toute sa famille , l'expression de notreprofonde Sympathie. C'etait le fils cadet , celuiqui demeurait au foyer familiai. II avait19 ans et terminait ses etudes au College :devant lui s'ouvraient les portes de la vie etil se trouvait justement a rage ou le jeune etu-diant choisit sa route. Et voilä cet envoi sou-dain brise.

Au jugement des hommes, c'est une vietronquee, privee de sa maturite et de sonfruit , du ble moissonne en sa fleur. Maistächons de comprendre , dans la priere, lavolonte de Dieu, le Maitre des destinees, quia juge que cette existence si breve etait dejäDarvenue ä son achevement. Ne devons-nouspas reconnaitre que ce jeune homme a eu letemps de manifester les dons qu'il avait regusde la Providence ? II etait modeste et reserve,avec une certaine timidite qui ne messied pasä la jeunesse. II ne pensait pas, comme d'autres,qu 'une personnalite naissante doit s'affirmerpar le sans-gene, la Süffisance et l'insoumis-sion. Mais, il avait une energie cachee, uneforce d'äme un peu secrete qu'il deploya dansson travail scolaire et dans la pratique dusport.' Suivant l'exemple de ses freres aines,il voulut lui aussi prendre le chemin des etudesclassiques. Son application , la regularite deson travail , lui permettaient de surmonter lesobstacles qu 'il rencontrait sur sa route, et laioie de ses parents devant ses reussites etait lameilleure recompense de ses efforts. Ses apti-tudes intellectuelles l'orientaient vers lesmathematiques. C'est pourquoi il avait choisila section scientifique et il songeait ä entrerä l'Ecole polytechnique. II avait meme antieiped'une annee son ecole de recrue pour ne pasetre retarde au debut de ses etudes superieures.

* * *Comme la plupart des jeunes gens de notre

epoque , il avait l'amour du sport. II semblaitque sa timidite naturelle rencontrait en cedomaine une certaine compensation necessaireä l'equilibre de sa personne et que, moinsporte vers la parole , il trouvait dans les mou-vements du corps et les Performances sportivesl'expression dont il avait besoin. Car le sportn'etait pas pour lui une simple depense deforces physiques ; il y voyait , comme dans sestravaux scolaires, une lutte intelligente avecla difficulte , une certaine bravoure oü se ren-contre la confiance en soi et le goüt du risque.Certains critiqueront peut-etre ce qu 'ils appel-lent la temerite , l'imprudence des j eunes. Maisprenons garde que cette attitude trop sage nesoit une forme d'egoi'sme et un manque degrandeur. La jeunesse serait depouillee deses qualites essentielles le jour oü eile perdraitson intrepidite parfois excessive, qui est uneforme de la generosite. Celui qui vient denous quitter et dont le depart nous plongedans le deuil etait la preuve que le don de sois'allie parfaitement avec la hardiesse juve-nile : ses Performances sportives ne l'empe-chaient pas d'etre un fils affectueux et tou-iours prets ä faire plaisir , un camarade aima-ble et devoue. Ses dernieres vacances de Noelont ete consacrees ä un service , puisqu 'il les apassees comme chef de groupe et moniteur deski dans un institut d'education du canton desGrisons. Les maitres et les camarades deMarcel Oberlin , tous ses amis, sont unis ä sesparents et ä sa famille pour demander ä Dieude donner ä ce jeune homme la recompenseeternelle qu 'il a reservee aux ämes genereuses.

E. Cantin , recteur du College

assemblee. en evoquant , dans un vaste tour d'hori-zon , les problemes qui se posent ä l'ARTM, et endemandant aux membres de se souvenir toujöurs desbuts de l'Association, qui doit etre notamment unvaste trait d' union de solidarite et de camaraderieentre tous les Chauffeurs militaires , quels que soientleur äge et leur condition sociale. J. P.