Anatomie et physiologie sexuelles masculines
Dr Jean SÉDIVY
Praticien-Attaché des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg24 place Kléber 67000 Strasbourg
1jeudi 23 octobre 2014
Les mots du sexe
• «L’homme est le seul anthropoïde qui ne possède pas d’os pénien. Et cela bien qu’il soit muni, en dimension relative,
du plus grand pénis connu chez les primates.» (André Langanay : Le sexe et l’innovation. 1979)
• Verge, du latin virga —la baguette—Désigne l’organe anatomique
• Pénis, du latin penis —qui pend— Désigne l’organe fonctionnel
• Phallus, du latin phallusDésigne l’organe symbolique
2jeudi 23 octobre 2014
Le phallus
Phallus, du latin phallus
Représentation du membre viril que l’on portait dans les fêtes en l’honneur de Bacchus
lui-même emprunté au grec. ! " # # $ % &Le phallus est l’organe symbolique
Ce terme a été érigé au rang de concept par la psychanalyse
pour sa dimension symbolique.
Fort de Douaumont
Phallophore
3jeudi 23 octobre 2014
Anatomie
4jeudi 23 octobre 2014
Surrénales
Reins
Uretère
Vessie
Prostate
Canaux déférents
Testicule
Urètre
Appareil uro-génital masculin
5jeudi 23 octobre 2014
Anatomie du pénis
6jeudi 23 octobre 2014
Vascularisation du pénis
7jeudi 23 octobre 2014
8jeudi 23 octobre 2014
Innervation du pénis
Compression dans le canal d’Alcock
= Syndrome du canal d’Alcock
Dysfonction érectile
9jeudi 23 octobre 2014
Corps érectiles principaux
S’étendent des branches ischio-pubiennes au gland
Attaches : branches ischio-pubiennesLigament suspenseur (diapo suivante)
Les racines des corps caverneuxsont engainées par les muscles ischio-caverneux
Les corps caverneux
10jeudi 23 octobre 2014
Examen de la prostate par
toucher rectal☜Ligament
suspenseur
11jeudi 23 octobre 2014
L’albuginée
Plaque fibreuse = maladie de La Peyronie
Tunique inextensible entourant les corps caverneux. Cette inextensibilité permet la rigidité du pénis en érection (cf. Loi de Mariotte)
12jeudi 23 octobre 2014
Le «cœur sexuel»
• Les muscles bulbocaverneux et ischiocaverneux du périnée compriment la racine des corps érectiles. Ils amplifient la rigidification.
• Entité anatomo-physiologique avec le gland ne fonctionnant qu’en érection
• Activité auto-entretenue (rétrocontrôle positif)
- Baro et mécanorécepteurs du gland excitent les muscles
- Contraction des muscles augmentent l’érection, donc la stimulation des barorécepteurs du gland («hochement du pénis»)
- Ce «coeur sexuel» fonctionne comme une pompe hydraulique entretenant l’érection par voie réflexe. (Pierre Bondil)
13jeudi 23 octobre 2014
Excitation sexuelle
Gland Corps caverneux Muscles bulbocaverneux
Turgescence du gland
Stimulation des baro- et mécanorécepteurs
Déclenchement du réflexe bulbocaverneux
Contraction involontaire des muscles bulbocaverneux
Apport supplémentairede sang dans les corps caverneux et spongieux
Augmentationde pression
Le «cœur sexuel»
Rétrocontrôle positif«Hochement du pénis»
14jeudi 23 octobre 2014
Corps spongieux + glandTurgescent
«plante»
Corps caverneuxÉrection«tuteur»
Le pénis est une plante
avec son tuteur
15jeudi 23 octobre 2014
Glandes de Cowper= lubrification de l’urètrepour faciliter l’éjaculation
«Rosée du désir»Corpsspongieux
Corps caverneux
Gland
Anatomic Chart Company Skokie, Illinois
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Le corps spongieux
Corps caverneux
Corps spongieux
17jeudi 23 octobre 2014
Le gland
Tire son nom du fruit du chêneLa peau du prépuce ne recouvrant pas la totalité du gland
L’ablation du prépuce :- pour raison médicale (phimosis) = posthectomie- pour motif rituel = circoncision- n’est pas une assurance contre l’éjaculation prématurée
18jeudi 23 octobre 2014
Le gland
La couronne du glandZone érogène très sensibleCouronne perlée du gland : glandes sébacées
Le frein du prépuceZone érogène très sensible
Le sillon balano-préputialSiège du lichen scléreux
frein trop court risque de rupture du
frein lors du coït
19jeudi 23 octobre 2014
Urètre
L’urètre spongieuxest deux fois plus long que l’urètre pénien(la partie mobile, visible)
Anatomic Chart Company Skokie, Illinois
Obésité
En cas d’obésité, le pénis est enfoui
20jeudi 23 octobre 2014
Longueur(cm)
20
15
10
5
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Âge (années)
Moyenne
+ 2 DS
- 2 DS
Longueur du pénis
21jeudi 23 octobre 2014
Distribution des données de longueur de pénis (LifeStyle)
25%
20%
15%
10%
5%
0%
Fréq
uenc
e
Taille du pénis (cm)
10 12,5 15 17,5 20 22,5
Pour les Grecs de l’Antiquité, un homme viril devait être doté d’un petit sexe. Ainsi, pour Aristote, un pénis trop long était signe de stérilité.
Chez les Romains la grosse taille d'un pénis était considérée comme à la fois une vulgarité au niveau social et une dysharmonie au niveau esthétique
22jeudi 23 octobre 2014
14,6 cm 18,0 cm12,0 cm
23jeudi 23 octobre 2014
Physiologie de l’érection
24jeudi 23 octobre 2014
Physiologie de l’érection
• Phénomène neurovasculaire
• L’état de flaccidité ou de tumescence du pénis est déterminé par l’état de contraction ou de relâchement des fibres musculaires lisses
• Relaxation des muscles lisses
• Vasodilatation artérielle
• Blocage du retour veineux
25jeudi 23 octobre 2014
Mécanisme de l’érection
Deux tubes parallèles en canons de fusil de chasse= système à haute pression-les corps caverneux-
Éponge vasculaire engainée dans une tunique inextensible-l’albuginée-
26jeudi 23 octobre 2014
Mécanisme de l’érection
Les artères sont spasmées
Les veines drainent la totalité de l’apport sanguin
Volume minimal
Albuginée non tendue
Pression minimale
= FLACCIDITÉ
27jeudi 23 octobre 2014
Mécanisme de l’érection
Les artères se dilatent
= apport sanguin augmenté
Les veines sont écrasées
= fuite sanguine diminuée
Albuginée mise sous tension
rigidité
= ÉRECTION
28jeudi 23 octobre 2014
Déclenchement de l’érection
Système sympathique inhibe
l’érection
Système parasympathique active l’érection
29jeudi 23 octobre 2014
L’oxyde nitrique (NO) est un neurotransmetteur
Testicules
ÉRECTION
Maintien
Croissance des cellules endothéliales des corps caverneux
NO synthase
Déclenchement
Artères NO endothélial
NO neuronalNerfs
Testostérone NO : monoxyde d’azote = neurotransmetteurNO2 : dioxyde d’azote = pollution automobileN2O : protoxyde d’azote = gaz hilarant, anesthésique général
30jeudi 23 octobre 2014
Activation de la guanylate cyclase
Cellulemusculairelisse des
corpscaverneux
GMPc
PDE5
GTP
GMP
Libération de NOTerminaisons parasympathiques
Cellules endothéliales
RELAXATIONdes fibres
musculaires lisses
ÉRECTION
Biochimie de l’érection
31jeudi 23 octobre 2014
Activation de la guanylate cyclase
Cellulemusculairelisse des
corpscaverneux
GMPc
PDE5
GTP
GMP
Libération de NOTerminaisons parasympathiques
Cellules endothéliales
RELAXATIONdes fibres
musculaires lisses
ÉRECTION
Biochimie de l’érection
IPDE 5
31jeudi 23 octobre 2014
Déclenchement d’une érection
MOTIVATIONH & F
ÉMOTIONNELH & F
COGNITIFH & F
DisponibilitéAcceptabilitéRéceptivité
IntimitéComplicité
Excitation, plaisirAnxiété, peur
Stress, angoisse
Fantasmes, interditsPrincipes, éducation
Expériences antérieures
ÉRECTION
Androgènes
Stimulis sensoriels
PulsionLibidoDésir
+-
+-
+-
d’après Pierre Bondil
+
+
++
+ -
-
-
35jeudi 23 octobre 2014
Déclenchement d’une érection
d’après Pierre Bondil
Composante vasculaire(flux artériel, pression artérielle,
oxygénation)
Composante tissulaire pénienne érectile
Composante neurologique (végétative, somatique)
Vaisseaux Hormones Nerfs
Endothéliale (myocontractilité lisse)
Endothéliale (myocontractilité lisse)
Musculaire lisse trabéculaire et vasculaire
(flaccidité, érection)
Conjonctive (déformabilité, rigidification)
Musculaire striée (rigidification)
36jeudi 23 octobre 2014
Équilibre anatomo-physiologique de l’éponge érectile
Facilitation Inhibition
Érection stable et complète Érection absente, partielle, instable
Supraspinale
Humoral
Spinale
Locale
Pulsion, désir, disponibilitéstimulis psy et sensoriels
Androgènes
Parasympathique
NO, VIP, O2
stimulis mécaniques
Stress, anxiétéDépression, angoisse
Phobies
AdrénalineProlactine, œstrogènes
Orthosympathique
Noradrénalinefibrose tissulaire
ischémie chronique
d’après Pierre Bondil
37jeudi 23 octobre 2014
Trois (quatre) types d’érections
• Psychique, supra spinaleStimulation imaginaire ou sensorielle (visuelle, tactile auditive)
• Physique, réflexe ou mécanique spinaleStimulation des récepteurs du gland
• Nocturne, supra spinaleDès le stade fœtal, sans stimulation. Lors des phases de sommeil paradoxal, soit 2 à 3 heurestoutes les nuits. Elle «repose» les muscles lisses des corps caverneux qui sont contractés 20 heures par jour. Permet l’oxygénation des corps caverneux et inhibe la synthèse de tissu conjonctif par le muscle lisse trabéculaire.
Rôle nocif des troubles du sommeil sur l’érection (apnées du sommeil).
Érectioncoïtale
Condition préparatoire nécessaire
38jeudi 23 octobre 2014
Biomécanique de la verge
• Système à haute pression : corps caverneux rigide
• Système à basse pression : corps spongieux turgescent
• Muscles striés = cœur du pénis
• Longueur / Circonférence > 1,31 risque de décompensation de dysfonctionérectile plus rapide
• Loi de Mariotte
L/C = 1,31 L/C > 1,31
pénis fin = nécessite une
pression plus élevée pour une même rigidité
L/C < 1,31
pénis trapu = nécessite une
pression plus faible pour une même rigidité
39jeudi 23 octobre 2014
Loi de Mariotte (adaptée au mécanisme de l’érection)
P
V
Une petite perte de volume
Entraîne une grande perte
de rigidité
Grande vulnérabilité de l’érection
40jeudi 23 octobre 2014
Loi de Mariotte (adaptée au mécanisme de l’érection)
P
V
Une petite augmentation de volume
Entraîne une grande augmentation de
rigidité
Importance du «cœur sexuel»Grande
vulnérabilité de l’érection
40jeudi 23 octobre 2014
Physiopathologie de l’érection
41jeudi 23 octobre 2014
Les facteurs de risque
Neuropsychiatrique : humeurEnvironnement : partenaires, socio-culturelMode de vie : surmenage, stressHormonauxIatrogènesToxiques : tabac, alcool, drogues
ÉRECTION PSYCHIQUE
Courbure de la vergeDouleurs
VasculairesNeurologiquesTraumatiques
IatrogènesToxiques
TissulairesHormonaux
Métaboliques
Apnées du sommeilDiabète
DépressionIatrogènes
DE
ÉRECTION COÏTALE
ÉRECTION PHYSIQUE
ÉRECTION NOCTURNE
d’après Pierre Bondil
42jeudi 23 octobre 2014
Synergie des facteurs de risque
Facteurs organiques
Facteurs relationnels
Facteurs psychologiques
Facteurs environnementaux
Potentialisationdes facteurs de risque
= concept de profil à risque
d’après Pierre Bondil
43jeudi 23 octobre 2014
L’endothélium
Il a un rôle fondamental dans la régulation du tonus vasculaire
Il libère des facteurs qui régulent le tonus des cellules musculaires vasculaires
Cellules endothéliales
Cellules musculaireslisses vasculaires
Contraction Relaxation
44jeudi 23 octobre 2014
L’endothélium normal
Vasodilatation
Retarde l’adhésion plaquettaire
et leucocytaire
Inhibe la migration/prolifération
des cellules musculaires lisses
Barrière aux dépôts de LDL-C et dégrade le VLDL-C et chyloTG (lipase)
45jeudi 23 octobre 2014
L’endothélium pathologique
Vasoconstriction
Adhésion plaquettaire
et leucocytaire
Migration et prolifération des cellules
musculaires lisses
Dépôts cholestérol
Dyslipidémie
Diabète
HTA
Tabac
Obésité
46jeudi 23 octobre 2014
HTA
Tabac
Dyslipémie
Diabète Vasoconstriction
Thrombose
Athérosclérose
Rupture de plaque
Stress oxydatifStress
oxydatif
La dysfonction endothéliale est le mécanisme physio-pathologique commun des maladies
cardio-vasculaires
Altération de la cellule endothéliale
47jeudi 23 octobre 2014
Maladiescardio-
vasculairesDE
Facteurs de risque de la DE
ÂgeHTA
DiabèteAthérosclérose
La dysfonction endothéliale en est le mécanisme physio-pathologique commun
La dysfonction érectile est un marqueur de risque cardiovasculaire chez l’homme de moins de 60 ans☞
48jeudi 23 octobre 2014
L’éjaculation
49jeudi 23 octobre 2014
L’éjaculation
• Emprunté au latin classique ejaculari — lancer avec force, projeter —.
‣ Activité musculaire : impulsion contractile de toutes les voies spermatiques (déférent, vésicules séminales, prostate). Réflexe incontrôlable.On ne «contrôle» pas son éjaculation, on «gère» son excitation.
‣ Remplissage de l’urètre prostatique par contraction des voies spermatiques
‣Ouverture brutale du sphincter strié en période préorgasmique
‣ Rythme contractile : intervalle de 0,8 s. entre 2 jets.
‣ Trois ou quatre (jusqu’à 6) contractions d’intensité décroissante
‣ Projection du sperme à 30 à 40 cm, volume de 2 à 4 ml.
50jeudi 23 octobre 2014
Émission
Composition du sperme :
• Vésicules séminales (50-80%)
• Prostate (15-30%)
• Glandes de Cowper!
• Testicules (<0.1%)
Mann and Lutwak-Mann. Male reproductive function and semen.Berlin:Springer-Verlag; 1981; pp 171-93.
51jeudi 23 octobre 2014
Expulsion
• Fermeture du col vésical
• Contraction des muscles ischio-caverneux
• Contraction des muscles bulbo-spongieux
NB : l’expulsion peut survenir sans émission
Holmes and Sachs, Neurosci Lett, 1991, 125:195-7.
52jeudi 23 octobre 2014
Urètre prostatique
Sphincter strié
Ostium du conduit éjaculateur
Glande de Cowper
«Bandelette» neurovasculaire
La prostatectomie radicale pour cancer peut engendrer une DE partielle ou totale,
transitoire ou définitive
53jeudi 23 octobre 2014