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Le président de la SNCF,Guillaume Pepy, seraattendu de pied fermeaujourd’hui, àStrasbourg, par les élusalsaciens. Venu signerla conventiond’exploitation deslignes TER en Alsace,il risque d’entendreparler du TGV Est dontles dessertes vers Lille,Nantes et Bordeauxsont menacées.

La révélation, hier, par Les Échosque le projet de budget 2010 de laSNCF comprendrait des reconfi-gurations et suppressions de des-sertes a provoqué un véritabletollé en Alsace. En effet, plusieurslignes reliant Strasbourg àd’autres villes de province (Lille,Nantes et Bordeaux) seraientdans le collimateur de la SNCF.Les TGV, très rentables jusqu’ici,subissent en effet de plein fouetl’impact de la crise, qui a réduit lafréquentation, et l’augmentationdes péages exigés par Réseau fer-ré de France (RFF) pour laissercirculer les trains à grande vites-se. 20 % des TGV génèrent déjàdes pertes et ce pourcentage se-

rait amené à augmenter au fil desans. D’où l’idée de supprimer leslignes non rentables ou d’en ré-duire les fréquences. Même si leporte-parole de la SNCF a tentéde rassurer en déclarant qu’il « n’ya pas de plan précis de suppressionsde dessertes », les élus alsacienssont montés au créneau.

« Incompréhensible »

À commencer par le présidentUMP de la Région, André Rei-chardt pour qui « les collectivitésalsaciennes ont massivement contri-bué au financement de la premièrephase du TGV Est Européen et enattendent un service. Cette décisionserait en outre incompréhensibledans la perspective de la mise enœuvre de la seconde phase du TGVEst, qui promet de nouveaux poten-tiels de déplacements. » Le prési-dent alsacien redira son point devue aujourd’hui au président dela SNCF et le sujet sera aussi àl’ordre du jour de la réunion del’Association du TGV Est demainà Paris.

Le maire PS de Strasbourg, Ro-land Ries, rappelle pour sa partque sa ville est capitale européen-ne et « nécessite une accessibilitémaximale ». « La ligne Strasbourg-Lille permet ainsi, précise-t-il, dedesservir l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et offre de ce fait à notre

agglomération une connexion idéa-le avec la plus grande plateformeaéroportuaire de France. »

De son côté, le président de laCommunauté urbaine de Stras-bourg, Jacques Bigot (PS), jugeque « l’argument financier n’est pasrecevable : si les prix des voyagesétaient moins chers, il y aurait plusde monde sur ces lignes. Pour que lestarifs soient diminués, l’État, à tra-vers RFF, doit revoir à la baisse lestarifs des péages qu’il facture à laSNCF pour l’utilisation des lignes.C’est un enjeu climatique, économi-que et social ! » Et d’estimer : « Lescontribuables alsaciens ont large-ment participé au financement deslignes à grande vitesse existantes audépart de Strasbourg et Mulhouse.Ils ne doivent pas devenir les victi-

mes d’une décision unilatérale, im-posée par une tarification excessivepar l’État de l’utilisation des lignes. »

La sénatrice UMP Fabienne Kel-ler condamne la méthode de laSNCF. Elle considère qu’une re-fonte des dessertes figurant dansla déclaration d’utilité publiquen’est pas acceptable « sans uneconcertation approfondie avec lesRégions et les métropoles concer-nées ». Elle rejoint Jacques Bigotsur l’idée que les tarifs trop élevésexpliquent une partie du problè-me : « Des tarifs excessifs, en parti-culier en fin de semaine et en heurede pointe, ont découragé des utilisa-teurs privilégiés tels que les étudiantsou les personnes travaillant réguliè-rement entre deux villes. »

DominiqueMercier

TGV Les élus alsaciens contre

la réduction des dessertes

FLes menaces de la Lorraine

« Si la suppression de liaisons TGV se confirme, la RégionLorraine suspendra le financement de 120 millions d’euros dela 2e phase de la ligne à grande vitesse (LGV) Est Européenne »,met en garde le président (PS) de la Région, Jean-PierreMasseret, dans un communiqué diffusé hier. Le dernier tronçondu TGV Est, les 103 km entre Baudrecourt (Moselle) etVendenheim (Bas-Rhin), doit être mis en chantier cette année.

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