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Tsunami, 2 ans après : Tsunami, 2 ans après : De la reconstruction au développement De la reconstruction au développement Tsunami, 2 ans après : De la reconstruction au développement DOSSIER DOSSIER : : Communautés mobilisées, Communautés mobilisées, passeport pour la qualité ? passeport pour la qualité ? DOSSIER : Communautés mobilisées, passeport pour la qualité ? Mobilisez-vous ! Mobilisez-vous ! Campagne mondiale pour l’éducation Campagne mondiale pour l’éducation Mobilisez-vous ! Campagne mondiale pour l’éducation Le Magazine N° 102 Mars 2007 ——————— www.aide-et-action.org

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Page 1: DOSSIERDOSSIER : : DOSSIER...Bénin: La participation communautaire n’est pas un long fleuve tranquille 16-17 TSUNAMI De la reconstruction au développement 18-19 EN BREF 20-22 BOÎTE

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Le Magazine N°102Mars 2007———————

www.aide-et-action.org

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Concours : «L’éducation, pour toi, c’est quoi?»

Les Petits Citoyens (1) et Aide et Action s’associent pour aborder avec les enfants les questions de la citoyenneté

et de l’éducation. Le concours « L’éducation, pour toi, c’est quoi ? »

est l’occasion de permettre à tous les enfants de 7 à 11 ans d’exprimer

leur point de vue sur leur éducation, leur école, leur enseignant, leurs

loisirs, etc. Les enfants pourront retrouver cette thématique et participer

à un forum décliné en six mini-débats sur le site internet des Petits Citoyens

(www.lespetitscitoyens.com), ou par le site d’Aide et Action

(www.aide-et-action.org), à partir du 23 avril.

Le concours sera ouvert le 23 avril, à l’occasion du premier jour

de la Semaine d’action de la Campagne mondiale pour l’éducation.

La clôture aura lieu le 23 juin. Il s’agira de répondre à la question

«L’éducation, pour toi, c’est quoi ?» à travers textes, dessins, photos…

en les adressant à Aide et Action, 53, boulevard de Charonne,

75545 Paris Cedex 11.

À GAGNER : UN VOYAGE AU SÉNÉGAL ET DES LIVRES D’AVENTURE !

Un jury se réunira fin juin pour désigner les gagnants d’un voyage d’une semaine au Sénégal, qui aura lieu entre

le 27 octobre et le 8 novembre 2007 (vacances de la Toussaint). Chaque enfant pourra être accompagné par un membre

de sa famille, dont le déplacement sera également pris en charge. Le but sera, pour les gagnants, d’échanger leurs impressions

et leur vision de l’éducation dans leur pays avec des enfants du Sénégal, dans les programmes d’Aide et Action.

Les 200 suivants recevront Les Carnets de la Salangane, un livre illustré qui raconte les aventures autour du monde

de cinq enfants embarqués sur la Salangane, un bateau commandé par un vieux loup de mer.

(1) Les Petits Citoyens est une association qui vise à développer l’esprit civique chez les enfants de 7 à 11 ans et porte sur la conception de produits

de communication ludoéducatifs.

Lettre ouverte

SommaireLa Campagne mondiale pour l’éducation

Agissons ! 2007, ensemble pour le droit à l’éducation maintenant ! 4-6

>> DOSSIER : Communautés mobilisées, passeport pour la qualité ?

Qualité, participation des communautés, de quoi parle-t-on ? 8-10

La qualité en actions 11-13

Inde : « L’école nous appartient » 14-15

Bénin: La participation communautaire n’est pas un long fleuve tranquille 16-17

TSUNAMIDe la reconstruction au développement 18-19

EN BREF 20-22

BOÎTE AUX LETTRES 23

Photo de couverture : A.-E. Thion - www.imaginplus.com

GUINÉE : LE SYSTÈME ÉDUCATIF BOULEVERSÉ

La Guinée a traversé une crise sociale aiguë. Des manifestations ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés.Aujourd’hui, les perspectives de stabilité sont meilleures. Mais la crise a laissé des stigmates sur le système éducatif :bâtiments démolis ou dégradés et matériel pédagogique détruit ou volé. Le 1er mars, les enfants devaient reprendre le cheminde l’école. Néanmoins, les risques d’abandons scolaires massifs sont à craindre et une année blanche n’est pas à exclure.

Pour en savoir plus sur la crise guinéenne et la situation d’Aide et Action en Guinée : www.aide-et-action.org

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Je participe, tu participes, il participe…Participons !

Égalité et équité sont deux mots de consonances et de racines proches, de significations différentes et de portéescomplémentaires.

Si le principe d’égalité est simple, immédiat,évident – « même quantité, dimension,nature, qualité, valeur» –, l’équité le prolonge avec une notion de justicenaturelle dans l’appréciation de ce qui estdû à chacun, dans le respect de chacun.

C’est ici qu’interviennent les démarchesparticipatives des communautés. Vouloir une éducation de qualité pour tous relève du principe d’égalité ; la mettreen place avec tous les acteurs locauxs’appuie sur la valeur d’équité.

Recenser ensemble les besoins, recueillir les informations, les partager, hiérarchiserles priorités, participer au déroulement du projet, le clôturer en se désengageant : si un acteur manque à une étape, c’est toutl’édifice qui s’écroule.

Un objectif prime dans cet outil participatif, qui est tout sauf un modèle à reproduire à l’infini : adapter la démarche aux besoins locaux.

Pour nous, Aide et Action, cette démarcheest garante d’efficacité et de pérennité.Elle n’est pas nouvelle, encore faut-il larappeler, sans cesse, sans faiblir.

C’est également pour Aide et Action unelourde responsabilité : vis-à-vis de sesdonateurs et vis-à-vis de ces femmes et deces hommes qui luttent avec leurs difficultésquotidiennes et qui pourtant, ensemble, seretrouvent pour débattre, construire etanimer des projets d’éducation pour leursenfants… ou pour eux-mêmes.

Mais notre responsabilité est tout autantengagée quand il s’agit de défendre le droit à l’éducation pour toutes et tous au sein des institutions internationales ounationales, car rien ni personne ne doit être écarté, au global comme au local.

À mi-parcours des objectifs de Dakar, fixés en 2000 pour 2015, le constat estmitigé : des progrès notables ont réellementété accomplis puisque, aujourd’hui, le nombre d’enfants totalement exclus de l’éducation serait tombé à 80 millions(104 millions en 2004). Il reste encorebeaucoup d’efforts à faire. Surtout, les enjeuxdemeurent considérables quant à la qualité,la finalité et les modalités de l’Éducationpour tous. Ils sont même fondamentaux ;s’en saisir est un impératif.

Oui l’éducation est une urgence ! Face à cette urgence, nous avons les moyens d’agir :

– en participant collectivement, cette annéeencore, à la Campagne mondiale pourl’éducation, afin de peser de tout notre poidssur les décideurs ;

– en consolidant la nouvelle dimension internationale voulue par les États Généraux de 2004.

Avec le concours de tous, marraines,parrains, bénévoles, donatrices et donateurs,nous pouvons fournir à Aide et Action les moyens de devenir une association «qui compte » sur la scène internationale.

Dans ce magazine, dans votre reçu fiscal et sur notre site internet, nous vousproposons quelques pistes pour agir, à vous de vous en saisir et pourquoi pas, de nous en proposer d’autres !

Jean Jourdan

Aide et Action, magazine trimestriel (avril à juin) publié par l’association Aide et Action - 53, boulevard de Charonne - 75545 Paris Cedex 11 - Tél. : 01 55 25 70 00Internet : www.aide-et-action.org - E-mail : [email protected] - Représentant de l’association Aide et Action : Frédéric Naquet, président - Directeur de lapublication : Jean Jourdan, directeur France - Co rédaction en chef : Nancy Barrett Saint-Laurent et Antoine Bordallo Labal - Ont participé à la rédaction : N. BarrettSaint-Laurent, J. Bedos, A. Bordallo Labal, A. Cassiot, S. Courvoisier, M. Delannoy, C. Heuzé, J. Jourdan, P. Leconte, C. Luyenga, F. Naquet, V. Prabakar, B.TéhouCommission paritaire : 0708G 83 404 - Prix au numéro par abonnement : 1 e - Abonnement de soutien : à partir de 16 e - Tirage : 86 000 ex. - ISSN : 1761-1024Dépôt légal : deuxième trimestre 2006 - Conception-réalisation : . Tél. : 01 41 11 65 45 - Imprimeur : Imaye, boulevard Henri-Becquerel, 53000 Laval.Aide et Action, première association française de parrainage pour le développement de l’éducation, est une association apolitique et non confessionnelle.Aide et Action est une association reconnue d’utilité publique. Elle est, ainsi, habilitée à recevoir des legs et des donations exempts de tous droits de mutation.Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à contacter Aide et Action France (voir adresse ci-dessus) - Tél. : 0155257000 et Aide et Action Suisse - 154, route de Malagnou, CH - 1224 Chêne-Bougeries, case postale 338 - Tél. : + 41 79 409 20 46.Les coûts de réalisation, d’impression et de diffusion du magazine, sans cesse optimisés, sont intégralement pris en charge dans l’abonnement des parrains et donateursd’Aide et Action. En application de la loi du 06/01/1978, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification ou de suppression pour les informations vous concernant envous adressant à notre association.

Éditorial

Jean Jourdan,

directeur France

Agréé par :

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La Campagne mondiale pour

4 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102

Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) :Définis par 191 chefs d’État lors du Sommet du millénaire del’ONU en 2000, deux objectifs sur huit concernent l’éducation :- assurer à tous les garçons et à toutes les filles une scolarité

primaire complète d’ici à 2015 ;- éliminer l’inégalité des sexes dans l’éducation primaire

en 2005 et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015.

Objectifs de l’Éducation pour tous (EPT)Acceptés par plus de 180 pays lors des Forums mondiaux surl’éducation à Jomtien et Dakar en 1990 et 2000, ces objectifsdoivent être atteints en 2015 :- développer la protection et l’éducation de la Petite enfance ;- fournir une éducation primaire gratuite et obligatoire pour tous ;- offrir aux jeunes et aux adultes des programmes d’apprentissage

et d’acquisition des compétences liées à la vie courante ;- augmenter de 50 % l’alphabétisation des adultes ;- réaliser la parité des sexes en 2005 et l’égalité des sexes en 2015;- améliorer la qualité de l’éducation.

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Toujours plus de pression sur les décideurs, moins d’enfants privés d’école Par sa mobilisation, la Campagne mondiale pour l’éducation exerce une pressionpublique sans précédent sur les gouvernements et la communauté internationale. Elle leur demande de remplir leurs obligations et de fournir une éducation gratuite et dequalité pour tous, indispensable pour faire reculer la pauvreté. Depuis sa création, la CMEa réussi à obtenir quelques engagements de la part des pays riches et à encouragerles pays les moins avancés à accélérer le développement de leurs systèmes éducatifs.

De moins en moins d’enfants privés d’éducationDepuis la création de la Campagne mondiale pour l’éducation il y a huit ans,20 millions d’enfants ont retrouvé le chemin de l’école.

L’éducation est un droit et non un privilège.

La Campagne mondiale pourl’éducation (CME), pourquoi?Depuis sa création en 1999, la CMEreprésente une coalition mondiale, dansplus de 100 pays, de militants des droits del’enfant, de syndicats d’enseignants etd’organisations de développement dumonde entier, déterminés à faire du droit àl’éducation une réalité pour tous. La CMEappelle les gouvernements locaux etnationaux, les organes régionaux et lesinstitutions internationales à agir pouratteindre les objectifs de l’Éducationpour tous. Ceux-ci ont été fixés pour 2015,mais le rythme actuel de progression n’estpas satisfaisant. En 2005, le premier objectifa déjà été manqué : la scolarisation d’unnombre équivalent de filles et de garçons.

Poursuivons nos efforts !

À SAVOIR

En 2007, engagez-vous pour le droit à l’éducation! Cliquez sur www.aide-et-action.org/ensemble

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Toujours plus haut, plus forts, plus nombreux !2003 La plus grande leçon du mondeEn 2003, un record mondial a été atteint lorsque 2 millions de personnes dans plus de 70 pays ontparticipé à la plus grande leçon sur l’éducation des filles.Au siège de l’ONU, le secrétaire général Kofi Annan, Mme Nane Annan et la chanteuse Angélique Kidjoont fait équipe pour dispenser la leçon à 350 écoliers des environs de New York. En Gambie, c’est la filled’un marchand de cacahuètes qui a fait cours devant une classe d’officiels. Des classes semblables ont étéorganisées partout dans le monde.P

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2004 Les enfants soutiennent les exclus de l’éducationEn 2004, les enfants ont directement interpellé les chefs d’État, les dignitaires et les officiels lors deréunions en face-à-face, de débats parlementaires, ou encore par courrier. Au total ce sont 2,5 millions departicipants au Plus Grand Lobby du monde qui ont pu rappeler à leurs dirigeants de «faire plus d’effortspour donner à tous les enfants la possibilité d’aller à l’école et de recevoir une éducation de qualité».Au Niger, des enfants ont pris le contrôle de l’Assemblée nationale pendant une journée. Ils ont ainsi eul’occasion d’entraîner les législateurs dans d’intenses débats sur les mesures que le gouvernementdoit mener pour garantir l’accès à l’école.Partout dans le monde, des centaines de milliers de personnes ont envoyé des lettres, des cartes et descourriers électroniques au président et au Premier ministre de leur pays.

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2005 Deux mobilisations: «Pour une éducation de qualitépour tout(e)s» et «Envoyer mon ami à l’école»En 2005, 60 millions de jeunes filles sont encore privées d’accès à une éducationde base de qualité. En France, des milliers de personnes ont choisi de signer lemanifeste pour le droit à une éducation de qualité POUR TOUTES et faire entendreleurs voix lors de plusieurs temps forts comme la Journée internationale de la femmele 8 mars et la Semaine d’action mondiale pour l’éducation en avril. Pour d’autrespays, la mobilisation a été symbolisée par des « amis », figurines de papier quiincarnent les enfants exclus de l’éducation. Au Cambodge, 3200 personnes ontbrandi leurs «amis» dans les rues de Phnom Penh pour les remettre au vice-premierministre et au ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports. P

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2006 La campagne «Chaque enfant a besoin d’un enseignant» Près de 5 millions et demi de participants à la Campagne mondiale pour l’éducation 2006,dans 120 pays, ont revendiqué pour chaque enfant un enseignant formé, motivé etconscient de ses responsabilités.En Haïti, des enseignants ont présenté des photos de leurs écoles et de leurs conditions de viedans les zones déshéritées. Le dossier a été soumis au représentant du président René Garcia Prévalet à M. Joseph Jasmine (ministre chargé des relations avec le parlement et représentant duPremier ministre Jacques-Édouard Alexis) lors de la Grande Audience nationale. Des centainesd’enseignants, d’enfants et de militants se sont rassemblés pour présenter d’autres témoignagessur ce qu’est réellement l’école en Haïti.

Le film de la campagne 2006 sur www.aide-et-action.org/ensemble

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6 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102

Cette année, l’Europe donne le départ

2007 : Tous pour le droit à l’éducation2007 est une année cruciale, à mi-chemin de la réalisation en 2015 des six objectifs de l’Éducation pour tous (voir page 4). Mais au rythme actuel de progression, cesobjectifs ne seront pas atteints:

- nous avons déjà manqué le premier d’entreeux qui visait à scolariser autant de fillesque de garçons avant 2005 ;

- 80 millions d’enfants sont toujours privésd’école ;

- près d’un milliard d’adultes ne savent nilire ni écrire ;

- l’éducation préscolaire reste trop souventun privilège.

La mobilisation 2007 en dates- 30 janvier : lancement de la campagne à Bruxelles- 23 au 29 avril : Semaine d’action mondiale- 30 avril : Conférence internationale des bailleurs de fonds pour l’éducation

de base à Bruxelles- 6 juin au 8 juin : le 33e Sommet du G8 à Heiligendamm en Allemagne, présidé

par la chancelière allemande Angela Merkel- 12 juin : Journée mondiale contre le travail des enfants.

- En réalisant des figurines en papier quiseront adressées aux dirigeants dumonde, rassemblés à la conférence desdonateurs ou au G8. Envoyez vos figurinesà Aide et Action, qui se chargera de lesréunir pour les remettre aux dirigeants.

- En créant des chaînes humaines depersonnes que vous pouvez photographier.

Postez ensuite vos photos sur le site.

2007, ensemble pour le droit à l’éducation maintenant !

Rappelons-le ensemble à nos dirigeants pour qu’ils

passent à l’action.

Comment agir ?

Formez la plus longue chaîne humaine virtuelle surwww.aide-et-action.org/ensemble

Le 30 janvier dernier, au parlement européen,la Campagne mondiale pour l’éducation(CME) a lancé sa campagne annuelle demobilisation sur le thème : « L’éducation,un droit humain». Cette initiative de grande ampleur a ras-semblé des délégations d’enfants de 9 paysd’Europe et du Sénégal pour convaincreles parlementaires de placer la cause de

l’éducation au premier plan de la politiquede développement de l’Union européenne.Aide et Action, membre fondateur et relaisde la Campagne mondiale pour l’éducation,était présente à Bruxelles.

L’association à permis à 4 jeunes filles detémoigner de leur engagement pour ladéfense du droit à une éducation de qualitépour toutes et tous.

En 2007, engagez-vous pour le droit à l’éducation! Cliquez sur www.aide-et-action.org/ensemble

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DOSSIER :DOSSIER :Communautés mobilisées, passeport pour la qualité ?Communautés mobilisées, passeport pour la qualité ?DOSSIER :Communautés mobilisées, passeport pour la qualité ?

AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102 7

Qualité, participation des communautés, de quoi parle-t-on? p. 8-10

La qualité en actions p. 11-13

Inde: «L’école nous appartient» p. 14-15

Bénin : La participation communautaire n’est pas un long fleuve tranquille p. 16-17

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LES CHEMINS INATTENDUSDE LA QUALITÉ

Les leviers de l’amélioration de la qua-lité sont multiples. Ils touchent à desdomaines et des acteurs différents.L’impact des leviers présentés ici estparticulièrement notable.

L’accès aux livres Dans les familles, leur disponibilité estessentielle, et moins chère que celled’autres médias comme la télévision oula radio. Le SIPAR (1), au Cambodge, met des livres à disposition dans desbibliothèques, mobiles ou non. Il a créé plus de 100 bibliothèques et lancé 5 bibliobus, formé 600 bibliothécaireset produit 265000 livres en khmer.

(1) Le SIPAR est une association cambodgienne,

partenaire d’Aide et Action, qui soutient l’éducation

des enfants par la promotion du livre et de la lecture :

www.sipar.org

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Une classe parmi d’autres, quelquepart dans le monde. Elle est « endur», récemment construite, colo-

rée. Les élèves ne sont pas si nombreux:une quarantaine. Peut-on dire pour autantqu’il n’y a plus rien à faire ? Que le droità l’éducation est respecté ? Les élèvesn’ont qu’un livre pour deux. L’enseignant,de son côté, fait lire à haute voix, chacunson tour, toujours le même passage. Qu’il y ait un enseignant présent est unebonne chose… mais que retiendront lesenfants de ces instants de lecture? Peu,sans doute.

Définir l’éducation de qualitéTêtes bien faites ou têtes bien pleines,savoirs fondamentaux ou compétencesélémentaires, contenus ou méthodesd’apprentissage, infrastructures, équipe-ments ou formation des enseignants,connaissances académiques ou compé-tences pédagogiques des maîtres ?Chacune de ces alternatives pose laquestion de la qualité de l’éducation.Longtemps, il a été question de per-mettre à tous d’avoir accès à l’édu-cation: construction d’écoles, distributionde fournitures scolaires ou embauched’enseignants communautaires. Fournirdes moyens pour l’éducation, certes,

mais pour quelle éducation ? Chaquesociété, chaque communauté, envient régulièrement à se poser laquestion. Dans nos environnementsde plus en plus complexes, l’avenirn’est plus forcément assuré pour celuiqui s’instruit…

Une préoccupation que l’on retrouve danstous les pays du monde ! Les parents,le corps enseignant, les élus remettent

à plat certains questionnements : quelleéducation pour quels métiers ?

Quelle utilité d’enseigner telle ou tellematière? Quelle(s) langue(s) les enfantsdoivent-ils apprendre ? Quelles valeursdoivent-ils intégrer ? L’école peut-elle etdoit-elle être le seul espace d’éducation?

Qualité, participation des communautés, de quoi parle-t-on?

L’éducation de qualité est une éducation qui vise à la dignité pour toutes et tous. La participationcommunautaire, au minimum l’ouverture sur les savoirs, les langues et les compétences locales en est un volet indispensable. Pour autant la question de la qualité ne se résume pas à cela, et celle de la participation est peut-être encore plus complexe.

DOSSIER Communautés mobilisées, passeport pour la qualité ?

8 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102

Fournir des moyens pour l’éducation certes, mais pour quelle éducation ?

Au Cambodge, l’arrivée d’un « bibliobus » du SIPAR.

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L’alphabétisation des parentsÀ condition qu’ils soient eux-mêmesconvaincus de son utilité, ce volet aura un impact non négligeable sur les enfants : prise de conscience de l’apprentissage, des difficultés desenfants, élargissement de l’environ-nement lettré, utilité directe dans letravail des parents en tant que sourcede revenus.

Visite des inspecteurs de l’éducationLa visite régulière d’un inspecteur dansune classe peut élever les moyennes desélèves de 14% du score moyen. C’estdans cette optique qu’Aide et Action apu être conduite à fournir des motos auxinspecteurs pour qu’ils puissent menerà bien leurs tournées.

L’alphabétisation, pour prendre confiance.

L’évaluation de la qualitéExemples d’indicateurs servant à définir la qualité de l’éducation

« INTRANTS »La qualité du personnel enseignant,

l’environnement scolaire, les équipements (infrastructures et mobilier), les programmes

d’enseignement et matériels didactiques, les capacités administratives

et l’environnement socioéconomique des élèves

« PROCESSUS »L’attitude des enseignants

et de l’administration, les méthodes d’enseignement,

la charge hebdomadaire des élèves et des enseignants

QUALITÉ DE L’ÉDUCATION

« EFFICACITÉ INTERNE »Le rendement (taux de redoublement,

de promotion, d’abandon) et la performance des élèves.

« EFFICACITÉ EXTERNE »La promotion vers le secondaire (général ou technique), le salaire

des anciens élèves dans la vie active,

l’adéquation emploi/formation, l’impact aux niveaux social,

économique et politique

Poser ces questions, c’est poser la ques-tion, indispensable, de la qualité. Sujetforcément complexe : impossible d’endonner une définition générale car lesfacteurs sont multiples, spécifiques à unterritoire, à un groupe de personnes. Àdéfaut de pouvoir la définir, on peutcependant préciser son objectif. En cela,Aide et Action propose une définition: elle« contribue à l’émergence d’un individulibre, ouvert sur son environnementglobal, conscient de l’interdépendance despersonnes et des territoires et capabled’exprimer les dimensions locales, natio-nales et mondiales de sa citoyenneté».

On peut également tenter de l’évaluer :communauté éducative et professionnelsde terrain s’accordent sur un certainnombre d’ingrédients et d’indicateurs quipermettent à tout le moins de la cerner(voir schéma ci-dessus).

Qu’entend-on par « communauté» ?

Si l’on s’accorde pour dire que chaquecommunauté peut définir son éducation,il reste une autre question de poids :qu’entend-on par « communauté » ? Lemot est couramment utilisé, y comprispar Aide et Action, pour des pays lointains.

Dans le contexte français, il devient légè-rement décalé: on ne parle pas (ou plus!)de communauté dans ce sens-là. Associéau terme « communautarisme », il peutprendre une connotation négative. Il est temps de revenir à la significationpremière de « groupe social dont lesmembres vivent ensemble ou ont desbiens, des intérêts communs » (PetitRobert). Encourager les acteurs locauxà penser des solutions éducatives, cen’est ni les trouver à leur place – etd’ailleurs il y a de fortes chances de se tromper – ni les mettre en œuvre àleur place. ■ ■ ■

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De nombreux organismes (gouvernements,ONG, institutions…) mentionnent leursméthodes «participatives». Mais le schéma« Les différents modes de participationcommunautaire» (voir schéma ci-dessous)montre la diversité des approches possi-bles et les abus de langage qui peuventen découler.

Le dossier qui suit est construit autourd’exemples de mobilisation des com-munautés en faveur de l’améliorationde l’éducation. Ils présentent différentsmodèles de participation, montrent desréussites, mais aussi les difficultésquotidiennes des différents acteurs del’éducation, qu’ils soient parents,enseignants, gestionnaires ou mem-bres d’ONG. ■

Connaissance de la languePour un enseignant, connaître la languede ses élèves et leurs parents est indis-pensable. Cela lui permet de s’intégrerrapidement à la communauté et departager les spécificités culturelles dechacun. Dans tous les cas, l’ensei-

gnement dans la langue locale doit êtreprivilégié pour de meilleurs résultats.

Valorisation des savoirs locauxAu sein d’un groupe, tout le monde aune expérience et un savoir à partager.

Les valoriser, c’est valoriser les personnes,ce qui facilitera toute dynamique de projet:l’enseignant jouira d’autant plus facilementde la nécessaire confiance de la com-munauté, parfois méfiante enversl’institution scolaire.

10 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102

Un outil pour la qualité au BéninIssus d’un partenariat entre Aide et Action Bénin et leministère de l’Éducation béninois, les «Observatoiresde suivi de la qualité de l’éducation » collectent desdonnées, produisent un répertoire annuel statistiqueet créent des espaces de débat. Jean Avokpo en estmembre sur la commune d’Allada (Bénin) :

«Nous en sommes actuellement à la troisième édition de l’annuaire. C’est unoutil pour avoir des données fiables en rapport avec les infrastructures, lemobilier ou les effectifs. Aujourd’hui, on connaît les taux de redoublements,l’évolution des effectifs, on peut donc voir l’impact de nos décisions et enprendre d’autres en conséquence. On peut faire des analyses. Par exemple,pourquoi dans tel milieu le taux de recrutement a-t-il chuté? Les gens assistentà la restitution, puis font des recommandations. Depuis que nous travaillonsainsi, cela nous a permis d’identifier certaines causes d’abandon scolaire :l’inexistence des actes de naissance, par exemple.

Quand les enfants arrivent en dernière année de primaire, ils ne peuvent pass’inscrire aux examens s’ils ne sont pas recensés. Lors des discussions autourde ce problème, dans le village, des décisions ont été prises pour la délivrancede certificats de naissance. »

Les différents modes de participation communautaire

Annonce par le pilote externe (gouvernement, ONG) de ce qui va se faire ou s'est déjà fait. Les réponses

des communautés ne sont pas prises en compte.

Les communautés répondent à des questionnaires. Pas de possibilité d'influence sur les projets.

Les communautés participent financièrement ou en nature (force de travail) à des projets temporaires.

Peu de possibilités de poursuite.

Les gens prennent des initiatives indépendantes des institutions extérieures. Ils contactent ces institutions pour trouver des ressources et les

conseils dont ils ont besoin. Ils maîtrisent ces ressources.

Les communautés participent aux analyses, aux plans d'action, à la formation.

La participation est vue comme un droit.

Les communautés sont consultées mais ne définissent ni les problèmes,

ni les solutions. Pas de partage des décisions, pas d'obligation de la part de l'acteur externe

de prendre en compte leur point de vue.

Les communautés forment des groupes à objectifs précis, pour promouvoir des

initiatives externes. Ces groupes démarrent souvent bien après le début des projets.

Dépendance totale des communautés: bénéficiaires

Autonomisation des communautés:acteurs

1• Participation passive

2• Participation par information

3• Participation par consultation

4• Participation par encouragements matériels

5• Participation fonctionnelle

6• Participation interactive

7• Auto-mobilisation

D’après S. Kumar (directeur AEA Asie du Sud), « Methods for Community Participation », Vistaar Publications, New Dehli, 2002.

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AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102 11

La qualité en actions

Une éducation de qualité est une éducation choisie. La participation des communautés leur permet à la fois d’assumer leurs choix et de trouver les moyens de les mettre en œuvre. Tour du monde d’une mobilisation aux visages multiples.

DOSSIER Communautés mobilisées, passeport pour la qualité ?

Thierno Madiou Baj, enseignant communautaire à l’école

de Bolo (Télimélé) : « Ce sont les parents d’élèves qui, àla fin de chaque mois, me donnent 1000 FG et deux potsde riz par élève. En plus, pendant la période des travauxchampêtres, le village m’aide à avoir un champ, à ledéfricher, le labourer et le désherber. Grâce à tout cela,j’arrive à trouver ma dépense quotidienne.»

Fodé Chérif, inspecteur régional de l’éducation de Kindia: «Les parents sont lesinitiateurs, ce sont eux qui disent qu’ils veulent une école, qu’ils ont l’infrastructureet qu’ils vont prendre en charge l’enseignant. L’ONG (Aide et Action, ndlr) a unappui stratégique qui permet de former les communautés et l’administration pourla réussite d’un tel engagement. »

Togo: «On arrive à payer les enseignants volontaires»Propos de membres du comité des parents d’élèves de l’école de Kpaskpaï.

Guinée: «Les parents sont les initiateurs»

Le vice-président: «L’idée de créer uneécole est née de la volonté des parentsde ne plus voir souffrir leurs enfantspour se rendre à Hélota ou à Adélo. Leparcours était trop long. Nous nous

sommes réunis avec le chef de village, le chef de canton et l’ins-pecteur pour réfléchir et trouver l’emplacement de l’école. Lestables-bancs étaient en terre battue. Puis nous avons recherchéet recruté un enseignant. »

Le trésorier : « Avant la formation donnée par Aide et Actionsur la gestion d’une école, le comité, constitué du président,du secrétaire, du trésorier et de deux conseillers gérait l’école.On recensait les problèmes et on essayait de trouver dessolutions. Mais nous avions d’énormes problèmes d’argentavant la fin de l’année.

La formation nous a permis d’élaborer un budget pour l’année enprévoyant les dépenses, les recettes et les sources de revenus.Le changement est qu’on arrive à payer les enseignantsvolontaires, les craies et tout ce qu’il faut pour l’établissement.L’argent est directement remis au trésorier, mais tout le mondea un droit de regard dans la caisse, que ce soit l’inspecteur, lesmembres du comité, la communauté ou les élèves qui participent,par la vente de paille, à renflouer la caisse. Le comité organiserégulièrement des réunions pour informer tout le monde desrentrées et des dépenses. Ainsi, nous n’avons pas de problème.Chacun connaît son rôle. »

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La formation à l’administration est un élément clé de la qualité.

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Le comité d’école recense les problèmes et tente de trouver des solutions.

Bassin guinéen

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GUINÉE

Golfe du Bénin

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12 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102

Tanzanie: «Je me suis toujours promis…»Petros Samuel est un ancien élève de l’école d’Isenengeja et membre du comité scolaire.

«J’ai étudié dans cette école et à l’époque nous étions simplement assis sous un manguier. Quand il

pleuvait trop fort, nous devions arrêter la leçon. Mon professeur m’a donné l’amour des études et m’a permis

de m’en sortir aujourd’hui. Je me suis toujours promis que je ferai tout mon possible pour améliorer

notre école. Notre comité scolaire est bien organisé. Nous sommes transparents dans nos activités et

les parents nous font confiance.

Nous n’avons plus de problèmes pour réaliser nos projets, car les parents

contribuent volontairement, soit financièrement, soit par leur travail. Nous

avons eu de gros problèmes en 2005 pour finir cette classe. Le district

ne nous a pas associés à la gestion du projet et nous a transférés seulement

une partie des fonds. Les parents n’y croyaient plus, ils n’étaient pas

motivés. Mais cette année, nous avons construit quatre maisons d’ensei-

gnants, et c’est nous qui sommes responsables du suivi du projet, même

si le district nous appuie techniquement. Ces projets sont les nôtres et

je suis maintenant fier de mon école. »

À l’origine, les projets de constructions scolaires étaient financéspar Aide et Action et mis en œuvre par le district. Cependant,les districts eux-mêmes n’associaient pas suffisamment lescommunautés. Les comités scolaires n’ont pas été correcte-ment informés des projets en cours, ni associés aux décisions.Ils étaient donc réticents à apporter leur contribution et àmobiliser les parents pour la main-d’œuvre.

Les représentants des communautés à la base, parentset enseignants, ont fait bloc contre les autorités desdistricts, dont ils ont mis en cause la responsabilité. Il afinalement été décidé d’inclure dans l’accord de partenariatl’obligation explicite pour les districts de transférer tousles fonds destinés aux constructions scolaires sur lescomptes en banque des écoles.

Par ailleurs, les médias ont joué un grand rôle en s’em-parant de l’affaire.

En 2006, quasiment tous les projets mis en œuvre ontété achevés avant la fin de l’année.

Les comités scolaires ont été associés dès le début, aumoment de l’identification des besoins et de la sélection desprojets. Ensuite, ils ont été entièrement responsables de lamise en œuvre et ont eux-mêmes pu évaluer leurs résultats.

Histoire d’un engagement collectif

TANZANIE

Dodoma

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Les parents qui participent au comité scolaire sont volontaires et contribuent soit financièrement soit par leur travail.

DOSSIER Communautés mobilisées, passeport pour la qualité ?

La communauté doit être informée et associée aux décisions.

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AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102 13

« Je m’appelle Nguyen Son et je

suis père de deux filles. Nous

habitons à Van Thang. Ma femme

s’occupe d’un petit commerce et

moi je suis tailleur et président de l’Association des parents

d’élèves de la maternelle de Van Thang. Je travaille en

collaboration avec la direction et les agents communautaires

pour faciliter les activités de l’école et inciter les habitants à

participer. Par exemple, je vais dans chaque famille inviter les

parents à cotiser pour l’achat de couvertures, de dentifrice

pour les enfants. Ce travail me demande beaucoup de patience

et de diplomatie. Avec ceux qui s’intéressent aux études de

leurs enfants, mon travail est simple et agréable. Par contre,

aux parents qui sont moins motivés ou qui sont pauvres, je

dois expliquer que cette cotisation aide à améliorer la situation

sanitaire de l’école, à enseigner de bonnes habitudes d’hygiène

aux enfants. Il faut bien comprendre la situation de chaque

famille pour donner des explications adaptées. C’est une des

clés de la réussite.»

Cambodge : un pèremotive les parentsd’élèves En Haïti, la succession de gouvernements

sans réels changements dans lesconditions de vie a fait naître un sentimentde déception au sein des populations.

D’où un désintérêt évident des jeunes pour le développement deleurs communautés et un attrait très prononcé pour la migrationet l’exode. Suite aux actions de sensibilisation et d’animationmenées dans la commune, sont nés les Groupes de volontairesd’action civique (GVAC). Ils se composent de jeunes bénévolesqui s’engagent à promouvoir les valeurs civiques dans leurs localités.L’initiative vise à former, dynamiser et structurer un réseau devolontaires pour la promotion de l’éducation civique. Elle préparedes animateurs/formateurs de terrain qui encouragent lescommunautés et les élèves des écoles environnantes à participeraux actions pratiques relatives à la citoyenneté.Fedler Benoît témoigne : «Après avoir suivi, pendant un mois

environ, des séances de formation sur l’éducation citoyenne

(…) au niveau de mon établissement scolaire, je m’étais senti

conscientisé par la démarche et j’ai pris l’engagement d’aller

partager les notions apprises sur les droits et devoirs du citoyen

avec d’autres jeunes de la communauté. »

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Asie

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Ce groupe de jeunes s’est engagé à promouvoir les valeurs civiques.La réussite des enfants passe par les parents.

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ïti

La Maison de quartier Camille Claudel,

à Villiers-Le-Bel (95), s’est donnéune mission (entre autres) : amenerles parents à être conscients quel’école a un rôle, mais aussi à être

conscients du leur. Annie Doussaint, responsable de la Maison :« Nous devons aider les parents à comprendre le système

scolaire. Souvent, ils se pensent peu qualifiés pour rencontrer

l’école. Ils participent activement aux kermesses, à la réunion

annuelle d’information collective ou aux élections des parents

d’élèves. Nous avons créé “l’espace des parents” comme un

groupe de parole où nous leur expliquons comment fonctionne

le système scolaire. Notre objectif est d’améliorer la relation

parents-école-familles. Depuis l’instauration de ce groupe, les

mamans s’impliquent, elles prennent des initiatives. Comme

par exemple ces femmes qui ont décidé de prendre en charge

le goûter des enfants avant les activités de soutien scolaire

(autre mission de la Maison de quartier). Elles font les courses

et accompagnent les enfants. Aujourd’hui, il y a une autre

atmosphère avec les mères, elles deviennent légitimes. Elles

se sentent capables de faire, ça renvoie quelque chose de positif

sur elles-mêmes. L’une des mères a complètement changé

de posture vis-à-vis de nous avec ce programme.

Avant, elle avait peur de mal s’exprimer, elle avait honte.

Maintenant, elle parle avec nous et participe aux négocia-

tions avec les autres

femmes. Nous, on

soutient leurs actions,

et elles, elles inven-

tent au fur et à

mesure. Il y a une

notion d’utilité, ça

change tout pour

elles ».

France: «Les mamans s’impliquent»

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Améliorer la relation parents-école-famille.

Haïti : les volontaires de la citoyenneté

La Manche

Golfede Gascogne

Paris

FRANCE

CAMBODGE

Phnom Penh

HAÏTI

Port-au-Prince

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14 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102

Inde : « L’écolenous appartient »

Prajayatna est un projet de l’association MAYA (1). Fondé sur la conviction que le rassemblement de tous les citoyens est nécessaire pour améliorerl’éducation, il érige la participation communautaire en principe. Mais quellessont les méthodes de l’association? Au-delà des mots, comment mobilise-t-on une communauté ? Focus sur une organisation ambitieuse.

Entretien avec Mme Sreeja Py,responsable MAYA du bureau deGulbarga, État du Karnataka, Inde.

Aide et Action : Prajayatna prône laparticipation de la communauté ausystème éducatif, « pour l’universa-lisation d’une éducation pertinenteet de qualité ». Qu’entendez-vous parces termes ?Sreeja Py : Un système éducatif ne peutêtre considéré pertinent et par consé-quent de qualité que s’il remplit lesattentes et les besoins de la communauté,à tout moment. Aujourd’hui, le système éducatif entier sedéveloppe vers l’accumulation de savoirs.Mais une éducation qui se concentre surl’abondance des connaissances est-elletoujours appropriée? Il n’y a malheureu-sement qu’une toute petite réflexioncollective sur la pertinence de ce système.La communauté, en dépit du fait qu’ellesoit la principale bénéficiaire, ne prendpas part au système. Elle le subit. Lesécoles gouvernementales en Inde font

face à d’énormes difficultés : faible tauxd’inscription, nombreux abandons sco-laires, infrastructures délabrées, manquede professeurs et absen-téisme, etc.Ce qui devient importantdans ce genre de scé-nario, et pour espéreraméliorer la situation, c’estde se demander à qui cesécoles appartiennent : augouvernement ? aux parents d’élèves ?aux professeurs ? aux élus locaux ?…Aujourd’hui, elles sont à tous et à personneen même temps. Je reste persuadée quela qualité et la pertinence d’une éducationdoit se définir par la communauté, lorsquecette dernière est capable de répondre àla question : «À quoi sert notre école?».

AEA : De quelle manière abordez-vousavec les communautés les questionsliées à l’éducation? S.P.: Pour initier le dialogue, nous orga-nisons les Shikshana grama sabhas,

réunions villageoises qui rassemblent toutes

les parties prenantes à l’école : parents,professeurs, élus locaux, membres dudépartement à l’éducation, femmes, etc.

Des données sur l’école,collectées par notre orga-nisation, sont communiquéeslors de ces réunions. Laprésentation provoque laréaction des villageois quiréalisent que, par exemple,

plus de 50 enfants ne vont pasà l’école ou que le professeur n’est pasvenu pendant six jours ! C’est une vraiedécouverte, car la plupart d’entre eux nes’étaient jamais préoccupés du sort del’école. L’analyse réveille leur intérêt.L’expérience montre d’ailleurs qu’à chacunede ces réunions, les villageois aboutissentà des réflexions sur l’éducation : « Nousdevons envoyer nos enfants à l’école carc’est le seul moyen de développer notrecommunauté », « Nous devons prendresoin de notre école comme de notretemple ou de notre mosquée». Cette prisede conscience est fondamentale. Elle estl’un de nos principaux objectifs.

Engager le dialogue avec la communauté.

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«Nous devons prendre soinde notre école comme denotre temple ou de notre

mosquée»

DOSSIER Communautés mobilisées, passeport pour la qualité ?

INDE

État du Karnataka

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AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102 15

AEA: Comment parvenez-vous à impliquerles communautés dans la résolution deproblèmes?S.P.: Petit à petit, nous faisons en sorteque les communautés s’investissentdans le développement de l’éducation.Pour y arriver, elles ont besoin des’organiser. Dans l’État du Karnataka, ilexiste des comités d’école composésde 9 parents d’élèves, dont un président,et du professeur principal de l’école.Ces comités listent les questions etdiscutent de solutions possibles. Ils sontaussi les garants et les représentantsauprès du gouvernement local desprojets mis en œuvre par la commu-nauté (voir ci-contre).

AEA : En tant qu’Organisation non gou-vernementale, quelle est votre mission?S.P.: L’approche de Prajayatna reconnaîtl’importance de l’État à assurer un serviceen ce qui concerne l’éducation. Maisparallèlement, elle souligne le rôle de lacommunauté dans la négociation avec legouvernement pour améliorer l’éducationau niveau local. Car elle est la seule àsavoir mieux que quiconque ce dont ellea besoin. Dans ce processus, elle devientpartenaire de l’État plutôt que bénéficiaire. C’est le cœur de notre mission. Nousvoulons amener les communautés às’engager dans un processus qui leurpermette de prendre des décisions pourleur avenir. Depuis trop longtemps lesvillageois ne sont que des sourcesd’information pour des consultants dugouvernement qui écrivent des réformesdirectement « subies » par ces mêmescommunautés. L’aliénation de leur libertéà choisir leur éducation est aujourd’hui larègle. Voilà ce que nous voulons changer.Nous voulons redéfinir le système, enplaçant l’expertise au niveau communautaire,pour que leurs expériences et leursopinions soient réellement à la base detoute réforme ou politique éducative. ■

3 questions à…Venkategowda, président du comité d’école de Kallahalli,État du Karnataka, Inde.

Aide et Action : Quelles sont les diffi-cultés de votre école ?Venkategowda: Il n’y a pas d’eau potable,pas de toilettes, pas d’enclos et pasde terrain de jeux. Nous avons besoind’une salle supplémentaire, mais nousmanquons de place. De plus, des travauxsont nécessaires pour le bâtiment qui abien vieilli. Enfin, il n’y a pas assez deprofesseurs.

AEA: Comment envisagez-vous d’arran-ger la situation ?Venkategowda : Un des villageois, lorsd’une réunion du comité d’école, a donnéun hectare de ses terres pour agrandirl’école et aménager un terrain de jeux

et un enclos. Nous avons aussi collecté 10000 roupies (171 ?) pour réparer lebâtiment. Pour l’enseignant supplé-mentaire, nous avons discuté et soumisune demande au responsable del’éducation du district. Il nous a assuréqu’il nous en enverrait un bientôt.

AEA: Est-ce que les personnes de votrecommunauté vous aident ?Venkategowda : Oui, petit à petit lesvillageois réalisent le besoin d’améliorernotre école. Ils sont de plus en plusnombreux à participer aux réunions etessaient de trouver des solutions.Comme par exemple cet homme qui adonné une partie de ses terres. Avant, personne ne parlait de l’école.Aujourd’hui, on s’assoit tous ensemble,on a envie de s’investir. Voilà ce qui estvraiment nouveau.

À quoi sert notre école ? Répondre à la question, c’est faire un premier pas vers une éducation pertinente.

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Ce comité d’école a récolté 10 000 roupies pour la rénovation des bâtiments.

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(1) MAYA (Movement for Alternatives and Youth

Awareness) est une organisation partenaire

d’Aide et Action en Inde.

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16 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102

Bénin :La participation communautaire

Personne ne remet en cause la nécessité de l’implication de chacun dans le développement communautaire. Mais les méthodes et moyens d’y arriver

varient selon les contextes. Au Bénin, Jeanine Homehou, éducatrice, et Berthe Téhou, d’Aide et Action,commentent un projet de Petite enfance, au fil du temps.

Si le Bénin m’était compté…Salaire minimal au Bénin : 27250 FCFA(1).

Niveau de vie :

- bus Cotonou / Parakou (425 km): 12000 FCFA(1) aller-retour.

- Prix d’un vélo ordinaire : 25000 à 30000 FCFA(1).

- Logement : 5000 FCFA(1) la chambre en milieu rural.

Vocabulaire et acronymesCVGS: Comité villageois de gestion de suivi. Il en existe un par village,

représentatif de la communauté et en charge du SCEB. Il a son

plan d’action, nourri par les contributions des différents groupements

villageois (groupements de femmes, de jeunes, mixtes, etc.).

SCEB: Site communautaire d’éducation de base. Il comprend le Centre de Petite enfance, un local pour des activités

génératrices de revenus et un Centre de formation professionnelle.

CRF : Cercle de réflexion des femmes, groupement de femmes qui s’occupe principalement de questions liées à

la Petite enfance.(1) 1000 FCFA = 1,50 euro.

Photo : AEA Bénin

Akpali, commune de Zê

Akpali est un village de 600 habitants

situé au centre de la commune de

Zê, au cœur des palmeraies de l’Union

régionale des coopératives d’amé-

nagement rural (URCAR).

Il possède une école primaire publique,

un Centre de petite enfance commu-

nautaire, une église et un grand puits.

Photo : O. Harrassowski

On m’appelle Jeanine Homehou, épouse Aguida. Je suis éducatrice au Centre dePetite enfance communautaire et membre du Cercle de réflexion des femmes

(CRF) à Akpali. Au début, Aide et Action me payait 25000FCFA par mois (voir encadréci-dessous), puis cet appui a été suspendu. Comme les parents ne pouvaient pas mefinancer entièrement, j’ai organisé un petit commerce, avec l’aide de la communauté etd’Aide et Action. Pour m’aider, les parents transformaient le manioc en gari (farine alimentairetrès consommée au Bénin, ndlr) et moi je fabriquais du savon et du jus d’ananas.

Grâce aux femmes du CRF, j’ai pu suivre une formation à la vente avec elles et m’occuperde mon étal. Mais avec la communauté, nous nous sommes aperçus que cette activitén’était pas rentable. Mon salaire a dû être réduit à 10000FCFA, puis je suis restée sanssalaire pendant plus d’un an. Je n’étais plus régulière au centre, trop absorbée par moncommerce. L’effectif de 31 enfants en 2004 est passé à 15 en 2005. La situationfinancière a également occasionné des conflits entre les villageois.

Nous avons profité de la décentralisation pour nous appuyer davantage sur l’interlocuteurprivilégié qu’est devenue la mairie, qui permet de mieux structurer les projets de tous.

Malgré toutes ces difficultés, ma passion pour les enfants m’a permis de poursuivreleur encadrement dans le centre. Cette année, le centre a inscrit 52 enfants, dont27 filles. Les maîtres de l’école primaire du village qui accueillent la plupart des enfantssortis du Centre ont toujours apprécié leur degré d’éveil en classe. Ça me motive ! » ■

DOSSIER Communautés mobilisées, passeport pour la qualité ?

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n’est pas un long fleuve tranquille

AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102 17

Aide et Action : À la lecture dutémoignage de Jeanine, on observetrois étapes…Berthe Téhou : Oui. Cela souligneles difficultés de la démarche !La participation ne peut pas simple-ment se décréter. Sur le terrain, il fautse battre tous les jours. Au début,Aide et Action a pris en chargeintégralement le salaire de Jeanine.Nous avions prévu de nous désen-gager par la suite. Mais aucunestructure de gouvernance et degestion n’a pu prendre le relais. Dans un deuxième temps, la commu-nauté s’est fortement impliquée,notamment pour aider l’éducatrice dansson commerce. Malheureusement, toutcela n’était pas assez organisé,systématisé, et peu à peu les gens sesont démobilisés, ayant d’autrespriorités. Aujourd’hui, la mairie planifieses activités sur plusieurs années etles budgets correspondant à l’éduca-tion sont fixés une fois pour toutes,c’est plus facile.

AEA : L’appui d’Aide et Action à cesprocessus est-il seulement financier?B.T.: Non, bien sûr. L’un des principauxvolets, d’ailleurs, est formatif : soitdirectement par des animateurs et salariésd’Aide et Action, soit par des spécialistesde certains domaines. Nous mettonsl’accent sur la gestion, la planification oula mobilisation communautaire. Un autretravail important reste la sensibilisationà l’importance de l’éducation.

AEA: Pourquoi ne pas avoir impliquéla mairie dès le départ?B. T. : Avant la décentralisation, lesmairies n’existaient pas en tant questructure décisionnaire sur le système

éducatif. Notre interlocuteur était le chef de circonscription scolaire… etnous étions déconnectés du reste desactivités villageoises. Aide et Actionsouhaitait pour sa part impliquerl’ensemble de la communauté, repré-sentée à l’époque par les CVGS et lesgroupements (voir encadré), d’où nosactions de mobilisation.

AEA: Les parents ont du mal, depuistoujours, à payer leur cotisation pourle salaire de Jeanine: pourquoi?B. T. : Le développement de la Petiteenfance a longtemps été considérécomme un luxe inutile : l’État s’en estdonc fortement désengagé. Mais éco-nomiquement, les communautésn’ont jamais pu s’impliquer réellement.Aujourd’hui encore, tout le monde se débat dans des difficultés finan-cières énormes. La plupart desparents d’élèves en zone rurale sontdépendants des prix des produitsagricoles, qui subissent des fluc-tuations importantes.

AEA: Et maintenant?B. T. : En 2005, la mairie a fait beau-coup d’efforts pour que le centre neferme pas, c’est ce qui a pousséAide et Action à trouver une autreforme de partenariat avec la mairieet la communauté villageoise. Main-tenant, Aide et Action finance 60 %du salaire de Jeanine. Mais nous allonsdiminuer notre participation sur lestrois années à venir au bout des-quelles la mairie et la communautéprendront intégralement en chargeles frais. La mairie est devenue le prin-cipal et légitime interlocuteur de lacommunauté: ils financent ensemblele salaire de Jeanine. ■

Berthe Téhou revient sur le témoignage de JeanineBerthe Téhou est coordinatrice Aide et Action de la région Sud à Ouidah (Bénin).

Proche des communautés (elle a commencé sa carrière comme animatrice à

moto), elle connaît parfaitement la région et possède une vision globale

indispensable au suivi des projets à l’échelle régionale.

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TSUNAMI

18 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102

De la reconstruction au développement

Colombo

Galle

Trincomalee

SRI LANKA

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Côte de Chennai

Karaikal

Nagapattinam

Îles Andaman et Nicobar

≥ Soutien psychosocialet activités éducativesauprès des enfantsDepuis deux ans, 57 centres pour lesenfants ont démarré. Ils proposent unegarderie avec des repas pour les moins de5 ans, l’éducation primaire pour les 3/5 anset un soutien scolaire pour les 6 à 18 ans.Tous peuvent aussi y pratiquer des activitésartistiques ou sportives et suivre des coursd’élocution, de danse, de musique, etc.Au-delà d’un simple soutien éducatif et dudéveloppement psychosocial, ils contri-buent aussi à augmenter le nombred’inscriptions, à empêcher les abandonsscolaires et à améliorer les résultats.C’est ce bilan positif qui a poussé lescommunautés à se porter volontaires pourparticiper au développement des centres.Comme par exemple les mères et les mem-bres des groupes d’entraide qui, aujourd’hui,aident à la préparation des repas.

≥ Reconstruire l’activité économique :emploi des jeunesLa pêche et l’agriculture, activités prin-cipales des zones touchées par le tsunami,ont été dévastées. Le taux de chômage est donc très élevé. Des formations profes-sionnelles, adaptées aux besoins del’économie locale, sont organisées pour lesjeunes de 18 à 25 ans.

Elles concernent les domaines de l’infor-matique, de la mécanique, des serviceshôteliers, etc. Environ 90 % des anciensstagiaires ont pu trouver du travail etgagnent des salaires allant de 2000 à5 000 roupies (34 à 86 euros). Ces nouvel-les opportunités améliorent le niveau deconfiance en eux et les conditions de viede leur famille.

≥ La communauté, et notamment les femmes, au centre du développementLe concept d’autonomie des femmes parle biais des groupes d’entraide n’est pasnouveau, mais le système s’est écroulé à lasuite du tsunami. Aide et Action a aidé àleur redémarrage et a organisé des Groupesd’intérêt commun pour les hommes (GIC). Les membres de ces organisations commu-nautaires ont été formés, entre autres,à l’épargne, à la gestion de crédit, ou àl’organisation d’activités génératrices derevenus. Véritable « noyau » de la com-munauté, ces groupes ont aussi étésensibilisés à la lutte contre l’analpha-bétisme, aux problèmes d’hygiène, desanté, etc. De nouveau en confiance,les femmes participent désormais aux activités de développement de la commu-nauté et contribuent à l’augmentation durevenu familial.

(1) Les associations partenaires en Inde sont AVVAI, BARATHI, Fondation Dr. Reddy, SEVAI

et SUBHISHKA, SIYATH et WACCO au Sri Lanka.

Les réalisations en quelques chiffres

• 302 villages couverts,309496 personnes soutenues

• 57 centres pour enfants

• 22 écoles reconstruites et rénovées(réparation des bâtiments, constructionou réparation de toilettes, accès à l’eaupotable et construction de mursd’enceinte)

• 943 jeunes de 18 à 24 ans ont reçu desformations professionnelles. 90% desstagiaires ont trouvé du travail par la suite

• 155 nouveaux Groupes d’intérêt commun(GIC) pour les hommes ont été formés

• 643 groupes féminins d’entraide(WSHG) redémarrés et renforcés

• Les CIG et WSHG rassemblent près de 9295 membres

• 263 hectares de terres dessalés

• 1921 fermiers formés à l’horticulture

• 561000 arbres filaos plantés le long de la côte de Nagapattinam(lutte contre l’érosion)

• 20 points d’eau creusés pour une irrigation élargie

• 500 fermiers de la région ont reçu une formation sur les pratiquesagricoles viables et durables

Zones d’intervention d’Aide et Action et ses partenaires (1).

Aide et Action et ses partenaires interviennent dans les zones touchées par le tsunami depuis le jour

de la catastrophe. Après les besoins de l’urgence, l’association mène depuis lors des interventions avec

les communautés les plus marginalisées, pour que même après le pire, leur avenir leur appartienne. Point d’étape.

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≥ Remise en valeur des terres et des réserves d’eau, renouveaude l’agricultureLa terre et les ressources en eau ont été contaminées pardes débris et des infiltrations d’eau de mer. Le sel a détruitune grande partie des récoltes. La restauration des terreset des réserves d’eau a été entreprise en creusant des puitspour une irrigation supplémentaire, en dessalant les pointsd’eau, en nettoyant les canaux, en construisant et enrenforçant les berges. Grâce à l’horticulture, découverte par de nombreuxfermiers, une nouvelle agriculture viable a vu le jour. Aide et Action et ses partenaires ont dispensé desformations auprès des fermiers sur de nouvelles pratiquesagricoles durables.

≥ Prévention des catastrophes naturelles « Mieux se préparer et faire face aux catastrophesnaturelles» sont les thèmes des formations dispenséesdans les écoles et auprès des organisations commu-nautaires de 80 villages de Nagapattinam et Cuddalore(Tamil Nadu). Des modèles de bonnes pratiques ont été créés avecla communauté. Ils concernent la gestion des terres,les réserves d’eau, la restauration de l’équilibreécologique et le développement des villages. Ces modules de « réduction de désastre » ont étépréparés et testés sur le terrain.

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Nettoyage des canaux pour améliorer l’irrigation des terres en Inde.

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Plus de deux ans après la catastrophe, Aide et Action et ses partenaires souhaitent remercier la générosité des nombreux parrains,

marraines, donateurs et mécènes qui ont accompagné ces projets.Mais ce lien de solidarité ne doit pas s’éteindre, il doit plus que

jamais être prolongé pour permettre à ces hommes, ces femmes et ces enfants de vivre dans des conditions décentes.

Ensemble, engageons-nous pour leur avenir.

Merci…

Le rapport de la Cour des comptes sur l’aide aux victimes du tsunami met en avantla rigueur de gestion d’Aide et Action sur ce dossier

Dans son rapport public «L’Aide française aux victimes du tsunami du 26 décembre 2004», la Cour des comptes confirme la rigueurde la gestion et de la communication d’Aide et Action sur cette crise. Sont notamment cités en exemple dans le rapport général :le libellé de l’appel à don conforme à l’objet social et aux missions développées ainsi que la présence d’un coordinateur de terrainet de commissaires aux comptes membres d’un réseau international. La déclaration de conformité, sans réserves, est assortie d’unerecommandation : informer les donateurs de l’état des dépenses et, si nécessaire, les consulter en cas de réaffectation. L’état d’avancement au 31 décembre 2006 et les prévisions actuelles (voir schéma) sont à cet égard éclairants : les sommes perçuesoù encore à percevoir dans le cadre des parrainages de projets couvrent à peine à ce jour l’ensemble des projets initiés dans le cadredu programme de reconstruction en Inde et au Sri Lanka.

Pour un résumé plus détaillé du rapport : www.aide-et-action.orgPour télécharger la totalité du rapport : www.ccomptes.fr/

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Cumul fin 2005 Cumul fin 2006** Cumul fin 2007***

Cumul parrainages, dons et mécénat Cumul dépenses

*Hors financements institutionnels et projets associés - **Estimation avant clôture et

certification par les Commissaires aux comptes - ***Prévisions

État d’avancement des dépenses sur fonds propres Aide et Action*

Un centre pour enfants qui propose des activités éducatives et de loisirs.

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EN BREF

Une plaidoirie «mémoriable»

Le vendredi 2 février, leMémorial de Caen a ouvert le10e concours de plaidoiriesdes lycéens sur les droits del’homme. Cette manifestation,dont Aide et Action est parte-naire, offre aux lycéens lapossibilité de devenir le défen-seur d’une cause qui leur tient àcœur. Cette année, 13 plaidoi-ries ont dénoncé l’intolérable :liberté d’expression bafouée,l’arbitraire de Guantánamo,l’inégalité des droits sur lemarché du travail, l’homo-phobie, les filles privées d’édu-cation, la situation au Darfour,etc. Le jury, présidé par

Mme Versini, défenseur des enfants, et Mme Hadja Sara Daraba Kaba, fondatricedu Réseau des femmes du fleuve Mano pour la paix(1), partenaire d’Aide et Action,ont salué la qualité du discours de ces jeunes citoyens engagés.C’est Fabrice Corlet, du lycée Voltaire d’Orléans, qui a remporté le concours enplaidant sur l’accablante situation des enfants soldats. D’une éloquence remar-quable, porteur d’un message juste et saisissant, Fabrice a su convaincre et émouvoirl’ensemble du jury et du public. Il s’envolera pour New York et visitera le siège desNations unies.

Découvrez l’intégralité des plaidoiries : « Les soldats de coton »(gagnante) et « Filles sans bancs mises au ban » sur notre mini-site« Éducation et paix » www.aide-et-action.org/education-paix/(1) www.marwopnet.org/ • Voir aussi les magazines n°9 et n°94 .

,une nouvelleformule pour les parrains d’Asie du Sud-Est

Parrains d’Asie du Sud-Est : recevezvotre «Lettre aux parrains» par courrierélectronique en vous inscrivant sur «ParrainNet».Une formule plus simple et plus rapidepour tout savoir sur les projets quevous soutenez en Asie du Sud-Est.Cliquez «ParrainNet» sur :www.aea-sea.org/

Atelier «EduAction» en Inde

Aide et Action Asie du Sud a organisé endécembre dernier un atelier d’échanges« EduAction », à Hyderabad, en Inde.Au total, ce sont 138 participants de plusieurs nationalités, universitaireset membres d’associations qui se sontrassemblés pour échanger, confronteret enrichir leurs expériences. Cinq thèmesont été abordés au cours de cet atelier :éducation inclusive (1), qualité de l’édu-cation et participation communau-taire, préscolaire, développement desactivités génératrices de revenus,recherche et documentation parti-cipative. Afin d’approfondir les pointsabordés lors des sessions, les parti-cipants ont pu découvrir les activitésqu’Aide et Action et ses partenairesmènent sur le terrain.(1) L’éducation inclusive concerne les enfants

handicapés et vulnérables : travail et trafic

des enfants, enfants des rues, enfants issus

de minorités (ethniques ou linguistiques) et

d’autres groupes vulnérables (hors castes…).

Hommage aux enseignants du monde entier «(…) Un monde qui ne donne pas la priorité à l’éducation s’engluedans son présent. Il n’a pas d’avenir. Un monde qui ne fait pas à sesenseignants la place qui leur est due est un monde perdu. (…) »Extrait de la préface de Philippe Meirieu.

Aide et Action rend hommage aumétier d’enseignant à travers lelivre qu’elle publie, Vocationenseignant. Ce livre offre unevision globale de la situation desenseignants dans le monde, autourde 18 portraits croisés d’enfantset d’adultes qui évoquent leurmétier ou leur professeur.

Commandez «Vocation enseignant» sur www.aide-et-action.org

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«Les Enfantastiques» : l’album des enfants solidairesEt si les enfants parlaient eux-mêmes de solidarité? Pari tenu pour «Les Enfantastiques», l’albumde Monsieur Nô, co-écrit et chanté par les enfants. Le 1er titre, intitulé «De mon école solidaire»,a été entièrement rédigé avec des écoliers de Drancy (93), engagés aux côtés d’Aide et Actionpour soutenir et correspondre avec des classes du Sénégal et du Togo.Retrouvez toutes les chansons en vous procurant l’album dans la boutique d’Aide et Action :www.aide-et-action.org

Pas d’actes de naissance, pas d’éducation!Selon le recensement organisé par le ministère de l’Éducation et Aide et Action dans les centres éducatifspublics, près de 20000 enfants ne disposeraient pas d’actes de naissance en République dominicaine.

Or, ce document d’identité officiel est exigé des élèves qui doivent passer les examens nationaux. Ceux qui ne le possèdent pas sont donc exclus du système scolaire. Des actions de sensibilisation auprèsdes parents ainsi que des journées de remise d’actes de naissance vont donc être organisées dans l’ensembledu pays par le ministère de l’Éducation, avec l’appui d’Aide et Action.

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France

25 janvier 2007

Miss France 2007 soutient Aide et Action. Rachel Legrain-Trapani, 18 ans, a récemment déclaré sur la chaîne i-télé:«Avec Aide et Action, je vais me battre pour la scolarisation des enfants dans les pays défavorisés en Afrique.» Actuellementétudiante en Hypokâgne (lettres supérieures et philosophie),la toute jeune Miss France n’a pas attendu son élection pour êtreconcernée par la situation de l’éducation des enfants dans le monde. Son engagement à nos côtés se poursuivra au-delà de 2007.www.itele.fr

Sénégal

29 juin 2006

Sedhiou/scolarisation des enfants en situation difficile :Aide et Action balise le chemin aux enfants déplacés de CasamanceL’intervention d’Aide et Action vise à permettre à tous les enfants du Sénégal d’accéder à une éducation de base de qualité en accompagnant les initiatives locales et en renforçant les capacités des partenaires institutionnels et communautaires pour favoriser leur autonomie. À Sédhiou,elle intervient dans la communauté rurale de Bounkiling au nord du département et à Diattacounda à l’extrême sud. Ici, la précarité des conditions des enfants se particularise par le conflit armé en Casamance qui les avait contraints à l’exil il y a seulement quelques années.www.seneweb.com

Haïti

26 décembre 2006

Réalisation d’un diagnostic participatif du sous-système fondamentalDouze centres, onze communes, 1600 enseignants, autant de ressources mobilisées pour mesurer (…) le niveau de qualification du corps professoral des Nippes. (…) Les résultatsdu diagnostic vont contribuer à catégoriser les enseignants,à élaborer à leur intention un plan de formation qui leur permettrade combler leurs lacunes dans des domaines bien spécifiquescomme les maths, la communication française et la communicationcréole. Cette activité (…) porte la marque de la Directiondépartementale des Nippes qui l’a organisée avec l’appui d’Aide et Action.www.lenouvelliste.com(1) Ndlr : le sous-système fondamental correspond au niveauélémentaire.

Inde

22 décembre 2006

Chennai : Aide et Action, une association qui travaille pour une éducation de qualité pour tous les enfants, a organisé Sports pour une cause, une journée sportive pour les enfantshandicapés (…). Près de 150 enfants entre 4 et 15 ans ontparticipé à l’événement qui s’est déroulé au Meston CollegeGrounds à Royapettah. (2)

www.hindu.com(2) Traduction libre.

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La presse en parle

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EN BREF

Agenda des actions localesNous engageons nos lecteurs à visiter la rubrique exhaustive et régulièrement mise à jour

«Agenda des actions bénévoles» sur le site www.aide-et-action.org

• Équipe des Hauts-de-Seine (92): courez la Foulée verte de Clamart (20 mai)

aux couleurs d’Aide et Action! Un stand

tenu par des bénévoles est prévu sur place.

Contact: Martine Forest - 06 74 33 46 91 ou

Michel Schoemacker - 06 71 43 50 54.

• Équipe Maine et Loire (49):stand au vide-greniers place Ney à Angers,

dimanche 27 mai.

Contact: Claudine Pays - 02 41 43 72 21

[email protected] ou

Béatrice Garnier - 02 41 36 00 28

[email protected]

• Équipe de la Sarthe (72):à l’occasion de la Transvap, l’équipe

Aide et Action invite à réaliser des figurines

en gare de Prévelles le dimanche 3 juin.

Contact: Pierre-Marie Delaroche

02 43 84 64 27 - [email protected]

• Équipe de l’Isère (38):Journée du bout du monde, organisée

à destination des parrains et marraines,

à Chirens, le 17 juin.

Contact: Claudette Morel - 04 76 50 20 67

• Équipes du Haut et Bas-Rhin (67 et 68):

présentes au Forum Humanis,

les 14 et 15 avril.

Contact: Pascale Rouillon: 03 88 56 18 06

• Équipe de Gironde (33):journée à destination des parrains

et marraines le 9 juin au lac

de la Madeleine à Gujan-Mestras.

Contact: Maryvonne Drexel - 05 56 88 68 29

[email protected]

• Équipe de l’Essonne (91):24 juin: fête des associations à Yerres,

propriété Caillebotte.

Contact: François Laurent - 01 69 48 51 40

L’EXPO DES 25 ANS D’AIDE ET

ACTION PRÈS DE CHEZ VOUS :

Du 28 mars au 7 avril : Médiathèque

de Sanary-sur-Mer (83)

Du 2 au 7 avril :Centre culturel de Tinqueux

près de Reims (51)

Du 11 au 29 avril :Centre d’exposition Le Millesium

Épernay (51)

Du 5 au 12 mai :Fnac d’Évry

Centre commercial Agora

Évry (91)

22 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 102

Nouveau Réseau suisse pour la promotionde l’éducation de base

À Berne, le Réseau suisse pourla promotion de l’éducation debase (1), dont Aide et ActionSuisse est un membre actif, s’estréuni en février pour échangersur le thème:« Comment améliorer la qualité

dans les processus d’éducation de base au Sud?» La synthèse des échanges a permisd’identifier certains principes communs tels que la nécessité d’adapter les curricula(2) et le matériel didactique au contexte culturel et social local, l’importance de laformation des enseignants et des formateurs d’enseignants, la nécessité d’abandonnerles programmes d’alphabétisation « traditionnels » au profit de programmesd’éducation favorisant la participation citoyenne et l’insertion socioprofessionnelle. L’atelier a également permis d’ancrer les objectifs du réseau, notamment depoursuivre et favoriser les échanges d’expériences, de mettre en commun lesressources et d’entreprendre des actions de plaidoyer.(1) Le Réseau suisse pour la promotion de l’éducation de base s’est constitué en janvier 2006. Il réunit

des organismes publics et privés tels que la Direction du développement et de la Coopération Suisse,l’Institut universitaire d’études du développement, Terre des hommes Suisse, Enfants du monde,la fondation Village d’enfants Pestalozzi, Helvetas, le Bureau international pour l’éducation, etc.,œuvrant dans le domaine de l’éducation dans le cadre de la coopération au développement.

(2) Curricula : c’est l’ensemble défini par les contenus des programmes scolaires et les processusd’apprentissage utilisés.

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Calendrier desmobilisationsinternationales :- 7 avril : Journée mémoire du génocide

rwandais- Du 23 au 29 avril : Semaine d’action

mondiale dans le cadre de la Campagnemondiale pour l’éducation

- 25 avril: Journée africaine du paludisme- 3 mai : Journée mondiale de la liberté

de la presse- 12 juin : Journée mondiale contre le

travail des enfants- 20 juin: Journée mondiale des réfugiés.

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Extrait de courrier reçu à Paris, transféré au programme Madagascar:

«Je vous écris parce que c’est la première fois que je parraine une enfant au loin et j’avoue que j’ai l’impression de ne pas lui apporter

grand-chose (…). Pouvez-vous me conseiller sur ce qui lui serait profitable ainsi qu’à ses camarades de classe? Lorsque l’on n’est pas sur place,

on a du mal à se rendre compte des vrais besoins. Par ailleurs, pourriez-vous m’indiquer des revues ou autres documents qui pourraient

me renseigner sur ce pays qu’est Madagascar (…) ?» Brigitte C., Chilleurs-aux-Bois (45).Nous encourageons fortement les échanges entre les parrains et les pays de parrainage, ils font partie intégrante de la missiond’Aide et Action. Pour ce qui est des colis ou des lettres à envoyer, il vaut toujours mieux penser collectif et/ou pédagogique :dictionnaires, atlas, cartes géographiques, ballons de jeux, etc., sans réfléchir en terme de manque, mais plutôt de partage :comment aimeriez-vous faire connaître votre pays, votre culture? Dans tous les cas, demander aux équipes d’Aide et Action sur place est toujours une bonne solution. Attention ! Les produits consommables arrivent souvent en mauvais état, ils sont à éviter. D’autre part, plus les paquets sont gros, plus ils attirent les convoitises et risquent de ne jamais arriver…Pour en savoir plus sur Madagascar : www.madagascar-guide.com/index.html ou http://fr.wikipedia.org/wiki/Madagascar qui permet de trouver de nombreux autres liens.

BOÎTE AUX LETTRES

Nous recevons de nombreuses lettres, dans l’ensemble des régions d’intervention de l’association. Si le sujet est général

ou concerne le magazine, vous pouvez écrire à l’équipe de Paris. S’il concerne plus particulièrement les pays avec

lesquels vous êtes en relation, n’hésitez pas à leur écrire directement, ils sont les mieux placés pour répondre !

Carte postale à l’équiped’Assefa, en Inde:

«Je vous remercie pour votre lettre de juin 2006.

Je suis très contente et fière que Vijaya ait terminé

sa huitième classe en avril 2006, grâce à mon aide

et à ses aptitudes.

Je suis également

ravie qu’elle

ait développé

différentes

compétences,

acquis des

connaissances

pratiques

et aimé suivre divers enseignements sociaux.

Je lui souhaite aujourd’hui tout le meilleur pour

ses futures études, afin qu’elle trouve un bon travail.

J’espère qu’elle et sa famille seront

toujours heureux

et en bonne santé.

C’était un vrai

plaisir d’être

sa marraine!» (1)

Sandra M., Paris (75).(1) Traduction libre.

Extrait de courrier électronique au programmeBurkina Faso:

«Bonjour à tous, comment allez-vous? Nous ça va (…). Pour un journal de ma commune

j’ai besoin de photos pour imager un texte rédigé d’après les documents que je reçois

dans le cadre de mon parrainage. Pourriez-vous m’expédier par e-mail la photo

des «maisons bissongo» du magazine de juillet 2006 et la photo de la cérémonie

d’établissement des extraits d’actes de naissance à Ouagadougou, lettre des parrains

de Noël 2005?(…) Recevez toutes nos sincères amitiés.»

Eugène R., Succieu (38), Aide et Action Isère.Faire connaître l’association et ses activités est une des missions des équipesbénévoles, afin de mobiliser en nombre autour de la cause de l’éducation.N’hésitez pas à les contacter pour vos projets ou propositions de projets (les adresses sont sur www.aide-et-action.org ou dans chaque numéro de juillet du magazine). En relation permanente avec la Direction actionbénévole et les programmes, elles sauront vous guider dans vos démarches.

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Boîte aux lettresN’hésitez pas à nous écrire en nous adressant vos courriers à :

Aide et Action - « Boîte aux lettres » - 53, bd de Charonne, 75011 Paris ou par internet à : [email protected]

Photo de Sandra envoyée à son filleul.

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