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Les effets du tourisme sur l’économie DOSSIER N° 173 • JUIN-JUILLET 2006 • 4,20 Gros Plan : Roger Faligot P. 32 Enquête : Les entreprises s’investissent dans le culturel P. 36

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Les effets du tourismesur l’économie

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Gros Plan : Roger FaligotP. 32

Enquête : Les entreprisess’investissent dans le culturelP. 36

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3BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°173 • JUIN-JUILLET 2006

L e tourisme est une source importante derichesses et d’emplois et la concurrencefarouche et croissante de nouvelles des-

tinations à la météo et aux tarifs alléchants estsouvent invoquée pour illustrer les dangers quimenacent l’attractivité de la Bretagne. Maisnotre région a une personnalité très affirmée etelle ne doit pas céder aux sirènes du tourismede masse : qualité des prestations, préserva-tion de notre environnement naturel, gestionconcertée des flux, l’avenir appartient au “ tou-risme durable ”. Aujourd’hui, le tourisme représente en Bretagneplus de 24 000 emplois en moyenne annuel-le, soit 2,8 % de l’emploi salarié régional totalet jusqu’à 6 % de l’emploi salarié régional totalen haute saison. La consommation touristiquede 5,49 milliards d’euros en 2004 place laBretagne au 6ème rang des régions françaises1.

En 2005, la Bretagne se place au premier rangdes séjours à la mer du marché français (sour-ce ORTB). Du nord au sud, les côtes et les îlesbretonnes fascinent par leur diversité et leurexceptionnelle beauté.L’Argoat, le pays de l’intérieur ne doit pas êtreoublié : landes ensorcelées, odeur de terre etde sous-bois, chapelles isolées et calvairessculptés, la Bretagne intérieure recèle millerichesses qui méritent d’être valorisées. LaBretagne s’illustre également par sa gastro-nomie : 1ère région étoilée de France, elle est également fière de la troisième étoile du grandchef cancalais Olivier Roellinger des Maisons deBricourt.

Youenn LE BOULC’HPrésident de la CCI du Pays de Saint-Malo

1 source : comptes économiques

du tourisme/ Direction du Tourisme.

sommaireédito

Un tourisme durable pour la Bretagne

EDITION « BRETAGNE ECONOMIQUE »CRCI : 1, RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOTCS 14422 • 35044 RENNES CEDEX

RRééddaaccttiioonn ::Tél.02 99 25 41 37 - Fax 02 99 63 35 28e-mail :bret-eco@iway. fr

DDiirreecctteeuurr ddee llaa ppuubblliiccaattiioonn ::JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC

DDiirreecctteeuurr ddéélléégguuéé ::RÉMI BILGER

CCoommiittéé ddee rrééddaaccttiioonn ::RÉMI BONNET - FRANÇOIS CLÉMENT VANESSA ERMEL - RONAN PERENNOUPATRICK SOLO

RReessppoonnssaabbllee PPuubblliiccaattiioonn ::VÉRONIQUE MAIGNANT 02 99 25 41 39

AAssssiissttaannttee rrééddaaccttiioonn eett ddéévveellooppppeemmeenntt ::ANNIE RENAULT

OOnntt ccoollllaabboorréé àà ccee nnuumméérroo ::C.CHERON - A.L.GROSMOLARD - V. MAIGNANT S. MARSHALL - Y. POUCHARD - V. ROLLANDC.VIART

PPuubblliicciittéé :: 02 99 25 41 36

CCoouuvveerrttuurree :: GERARD CAZADE /www.cazade.com

CCrrééaattiioonn,, mmaaqquueettttee && pphhoottooggrraavvuurree :: ODÉBIIImmpprreessssiioonn :: CALLIGRAPHY PRINT

ACTUALITÉS

A L’AFFICHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5FOCUS : Le polar, une littérature bretonne à succès ... . . . . . . . . . . . 12BRETAGNE EN RÉSEAU :

Courants porteurs, le business au cœur du réseau ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14AILLEURS :

Agro-ressources en Champagne-Ardennes et Picardie .... . . 19

RÉGION

Le pôle agro-alimentaire Valorial labellise 27 projets .... . . . . . . . . . . . . 34AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE :

Le SRDE en 2006-2013 .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

ENTREPRISES

Reprise réussie pour la Cidrerie du Terroir ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20Memometal technologies tient la forme .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21Harris-Briochin, la droguerie haut de gamme en GMS .... . . . . . . 22Cap Diana lance une gamme de protéines fonctionnelles .. 23

PRATIQUES

ENQUÊTE : Le mécénat culturel ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36FORMATION :

Le suivi personnalisé des demandeurs d’emploi ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39JURIDIQUE : L’éolien à l’épreuve du contentieux .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40CULTURE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

DOSSIER

Les effets du tourisme sur l’économie régionale .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24Entretien : Hervé Le Bras, démographe et directeurd’études à l’EHESS à Paris ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

GROS PLAN

Roger Faligot, journaliste écrivain ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

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FINISTÈRE

La dynamique des Pays bat son plein au Centre Ouest Bretagne. Ce territoire,qui fut l’un des premiers à s’engager dans la création d’un de ces espaces de projets,est aussi le plus étendu des 21 Pays bretons, autour de sa ville centre Carhaix.Aujourd’hui, les quatre CCI de Morlaix, des Côtes d’Armor, du Morbihan et de Brest s’engagent dans une collaboration renforcée. Grâce à une nouvelle convention departenariat, elles se présentent comme un interlocuteur unique, représenté par JeanJaffrennou, vice-président de la CCI de Morlaix. A la clé : un programme d’actionsconcrètes mêlant observation, information et promotion économique, et des initiativesdans les domaines de l’emploi et la formation (création d’une Alef), la poursuite du trans-fert des savoir-faire et du rapprochement interentreprises (groupes Plato) ou encore ladiffusion des usages professionnels des Tic.CONTACT : CCI de Morlaix - 02 98 73 42 44

Depuis le 3 juin, les criées de Saint-Quay-Portrieux et Erquy utilisent un nouvel outil informa-tique qui facilite le travail des acheteurs. Ce système plus moderne apporte de nouveaux services etun plus grand confort d’utilisation : un écran personnalisé est attribué à chaque mareyeur ou poissonnier,lui permettant d’acheter ou encore d’obtenir des statistiques en temps réel… Ces acheteurs peuventégalement bénéficier d’une nouvelle fonctionnalité permettant de suivre les ventes des deux criées simul-tanément. Ainsi, un professionnel présent sur le site de Saint-Quay-Portrieux peut suivre les ventes d’Erquyet acheter la marchandise à distance. La criée de Loguivy bénéficie également de cette mise en réseautout en conservant la vente aux enchères traditionnelle, à la voix du “crieur”.CONTACT : CCI des Côtes-d’Armor - 02 96 75 11 78

ILLE-ET-VILAINEFORMATION

Bernard Angot, nouveau président de l’ESC Rennes

Bernard Angot a été nommé prési-dent de l’ESC Rennes School of business. Ilsuccède à Patrick de Villepin. Physicien deformation, Bernard Angot a créé son entre-prise, la Sofrel, spécialisée dans l’équipe-ment électronique et les télécommunications,il y a 30 ans. Elle compte aujourd’hui 1 200salariés. Depuis 2001, il est président deBretagne International. Son ambition est dehisser l’ESC Rennes au 1er tiers des écoles decommerce et de créer un espace de forma-tion et de culture entrepreneuriale à voca-tion internationale. L’école accueille 1 400étudiants dont 30 % d’étrangers et propose des filières adaptées auxbesoins des entreprises de la région (nouvelles technologies, sports,loisirs, culture, restauration, agroalimentaire, tourisme).CONTACT : ESC Rennes - School of business : 02 99 64 63 63

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PAYS DU CENTRE OUEST BRETAGNE

Les CCI regroupent leurs forces

PÊCHE

Les criées des Côtes-d’Armor en réseau

MORBIHANINFRASTRUCTURES

Le port de Lorient investitLe port de commerce de Lorient va prochainement

accroître ses capacités. L’Etat, en concertation avec la RégionBretagne, a décidé de lancer le programme d’investissementsindispensable pour conforter la situation du 1er port de commercebreton (2,7 millions de tonnes en 2005). Il s’agit de permettrel’accueil à chaque marée de navires de type “ Panamax ” à plei-ne charge (60 000 tonnes) en établissant un poste à - 13 m parextension du quai et creusement du chenal d’accès. Le nombrede places à quai sera ainsi porté de 3 à 4. Corrélativement, lareconstruction de l’appontement pétrolier, qui reçoit plus d’unmillion de tonnes d’hydrocarbures par an, permettra l’accueil desnavires jusqu’à 50 000 tonnes. Les travaux, d’un montant totalde 28 millions d’euros, seront réalisés en deux tranches à par-tir de la fin 2006. Outre l’Etat, maître d’ouvrage, ils sont co-finan-cés par les fonds européens et les partenaires habituels que sontle Conseil régional de Bretagne, le Conseil général du Morbihanet la Chambre de commerce et d’industrie du Morbihan, conces-sionnaire du port. CONTACT : CCI du Morbihan - 02 97 87 76 00

Le réseau des CCI

CÔTES-D’ARMOR

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■ A 45 ans, Pascal Gourain succède à ladirection de la CCI de Morlaix à JacquesGrésil, qui prend sa retraite. Il a débuté sacarrière à Quimper, au sein du CréditAgricole, puis au sein des groupes Pinaultet Roullier, avant de rejoindre le mondecoopératif agricole dans l’île de la Réunionpour le compte du groupe Urcoopa.

■ Thierry Gallou prend, à 34 ans, le postede directeur de la Coopérative Léon-Tréguier (siège basé à Landivisiau), 4ème

groupement de producteurs de porcs deFrance avec 1 million de porcs charcutiersproduits en 2005, 125 adhérents et unetrentaine de salariés.

■ A la tête de Thermodynamique deBretagne (Trégunc-29), Claude Chatrondevient à 55 ans le nouveau président de la Technopole Quimper-Cornouaille. Fort de son expérience en matière de trans-mission et création d’entreprises, il saura soutenir les jeunes entreprises innovantes. Il succède à Alain Binet parti à la retraite.

■ Jean-Luc Monjaret, 57 ans, vient d’êtrenommé par le groupe Ouest France, PDGdes journaux de l’Ouest. Ancien directeurde la SDR de Bretagne, il pilote désormaisles trois titres : Le courrier de l’Ouest,Presse Océan et le Maine Libre rachetés au début de l’année à la Socpresse.

CARNET

■ “Notre principal concurrent est une filiale américaineinstallée à Vannes, avec des paiements qui se font en dollars. Même sinous nous portons bien, il nous faut toujours réagir.” Et la réaction,pour Incidences-Brest (31 salariés), cela passe par l’innovation et l’as-sociation. “On continue toujours à faire évoluer nos produits, confirmeChristophe Cudennec. Ici, tout le monde fait de la R&D au quotidienen vue de trouver de nouveaux matériaux et optimiser ceux qui exis-tent.” D’où une bonne année 2005 avec 4 millions d’euros de CA etune année 2006 qui “travaille” les marins sur les courses, passe parla présence sur les salons professionnels mais aussi par la collabora-

tion avec une voilerie de La Rochelle“pour le développement de notremarque Incidences. Un groupementqui présente un intérêt technique etcommercial indéniable.” Une associa-tion qui pourrait être dupliquée auxUSA ou ailleurs où l’entreprise aimeraittrouver ce type de relais sur place.Contact : 02 98 44 79 80

■ Créée en 2004, l’entreprise Bolloré Motorhome (Mantallot-22) est en pleine levée de fonds, avec la participation de BretagneVenture à son capital (300 000 euros) et en phase de commercialisa-tion. Son produit : un camping-car nouvelle génération “avec struc-

ture porteuse très différente de celles des caravanes en panneaux-sandwiches, détaille Patrick Bolloré, créateur. Des matériaux compo-site moulés et teintés dans la masse, un véhicule 100 % imputrescible,une sécurité abordée comme pour une automobile et un brevet déposé pour notre système d’énergie : tout fonctionne au diesel et ausolaire.” Dans un marché français qui reste le premier en Europe pourl’achat de camping-cars la société (7 personnes), toujours très axéesur la R&D, donne un coup d’accélération cette année avec une participation à des salons régionaux et la mise sur pied de sonréseau de distribution : agents et concessionnaires pour la France ethomologation avec accord de distribution signé en Belgique.Contact : 02 96 47 01 81

■ Jampi ne gèle pas. Toujours positionnée sur la glace traditionnelle, l’entreprise de14 personnes (Bohars-29) s’est aussi développée dans la glace bio (20 % de son chiffre,1,5 million d’euros), “un marché qui progresse mais ne peut se comparer encore auconventionnel” explique Anne Lallemand, co-dirigeante, dont les glaces bio sontnotamment distribuées dans le réseau Biocoop. Rodée à la distribution directe enhome-service, la PME s’appuie aussi sur deux grossistes pour le marché national. Avecun outil de production aujourd’hui refait à neuf et une nouvelle chaîne de production,Jampi entend bien dépasser une capacité de production déjà estimée à 500 000 litres. Contact : 02 98 03 56 18

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Un camping-car où tout fonctionne au diesel et au solaire

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■ Productivité en hausse pour l’Atelier du Garo (Plougin-29).Avec un CA en hausse de 7,5 % (1,07 million d’euros), la PME spécialisée dans le mobilier contemporain sur mesure (cuisine etsalle de bain) retire tout le bénéfice de son plan de quatre ans destiné à améliorer les conditions de travail de ses 15 salariés.Agrandissement du site de production (1 600 m2), recours aux trans-palettes, déchargement électrique des billes de bois, aspirationrevue et corrigée de tous les rejets, nette amélioration au niveau desdécibels avec isolation phonique, pour Ghislain Gary, gérant, l’ac-tion entamée avec le concours de la Cram de Bretagne porte sesfruits “pour un budget de 600 000 euros auquel vient aussi s’ajouterl’investissement en machines à commandes numériques et dansune toute récente cabine à peinture à 38 000 euros.”Contact : 02 98 89 23 45

■ Du goret… à la salle blanche ! Créée en 1973, la Société bre-tonne de tuyauterie et chaudronnerie industrielle (SBTCI, Goven-35)cible l’agro-alimentaire sur le Grand Ouest et l’hexagone. Sesclients : les abattoirs, charcuteries mais aussi STMicroelectronics.“On peut dire qu’on remplit tout bâtiment neuf. Prenez un abattoir, onfait de l’ajustement au niveau des machines par exemple” expliqueJean Monviola, dirigeant de la PME (10 salariés, 1,2 million d’eurosde CA, près de 16% de progression). Et STMicroelectronics ? “Onsuit nos donneurs d’ordres. Dans le cas présent, à Tours mais aussià Grenoble. Il s’agissait d’aménagements pour une salle blanche defaçon à réduire toute poussière.” Et pour bien différencier son activi-

té “micro” de “l’agro”, la PME va elle-même s’équiper d’une salleblanche “car il faut toujours savoir se diversifier. La concurrence atoujours existé.” Le recrutement d’un nouveau chargé d’affairesdevrait développer ce nouveau relais de croissance. Contact : 02 99 57 92 73

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■ Dépollution de sites industriels,interventions dans le cadre demarées noires (Erika, Prestige), traite-ment des boues, dragages et curages…après cinq années de recherche et depositionnement sur le marché, IdraEnvironnement (10 salariés à Bruz-35) “estaujourd’hui bien perçue” note FabriceBéraud, fondateur. Avec un dernier CA depresque 2 millions d’euros (+ 9 %), lasociété a réussi à se positionner dans desmétiers “verrouillés par les grandsgroupes. On a dû pas mal pédaler pour sefaire connaître et reconnaître.” Un couragequi lui vaut de compter parmi ses clients,la DCN de Lorient, des (sites) industriels (laCIM du Havre, dépôt pétrolier) et quelquesparticuliers. Le CA 2006 devrait être enprogression de 10 % tandis qu’Idra a déjàrecruté deux nouveaux ingénieurs. Contact : 0800 80 82 30

■ Sauts de gazelle pour Iroise Ventilation (Brest), entreprise quitraque les bactéries partout où elles se nichent. Avec une agence àVannes et une dernière ouverte à Nantes, l’entreprise de 25 per-sonnes (1,3 million d’euros de CA) travaille sur tout le Grand Ouest

mais aussi à Toulon, en région parisienne ou encore à Dunkerque oùelle est intervenue sur des bateaux. “On essaie d’avoir les meilleursoutils et de se tenir toujours informés des dernières innovations pourproposer toujours plus de qualité en nettoyage” explique PhilippeRodallec, dirigeant. Sans négliger la formation. “On voit parfois desgens se lancer sur le marché. Ça ne dure jamais très longtemps. Ilfaut des connaissances particulières : quand il s’agit de décontami-ner un réseau dans un hôpital pour éviter tout risque de légionello-se, je dois proposer des gens formés qui savent manier des produitsbactériologiques.” Une exigence qui paie : Philippe Rodallec vientde se voir remettre par Dominique de Villepin le Label Gazelle 2005(prix national pour toute PME de moins de 250 salariés ayant vu sonCA croître d’au moins 35 % ces deux dernières années). Au nomd’un CA régulièrement multiplié ces trois dernières années. Contact : 02 98 37 96 80

Le groupe Stalaven (salades et plats préparés- Yffiniac-22), quiannonce un chiffre d’affaires 2005 de 163 millions d’euros (+ 10 mil-lions d’euros par rapport à 2004), construit actuellement “ArgoatSalades” à Saint-Agathon, près de Guingamp. Cette usine de fabri-cation de salades, destinées à la grande distribution, devrait permettrela création d’une centaine d’emplois et être opérationnelle d’ici le printemps 2007.Contact : 02 96 62 20 40

■ Grosse colère chez Technature(Dirinon-29). Co-dirigeant de cetteentreprise de cosmétiques (55 salariés,5,8 millions d’euros de CA) qui formuledes masques pour le visage et le corpspour le compte de grandes marques,Philippe Le Fur ne décolère pas depuisque le gouvernement français obligetoutes les entreprises du secteur àdivulguer à leurs clients leurs secrets defabrication “sous prétexte de protectiondu consommateur. Nous avons beau-coup de clients en Chine : on nous

demande de leur adresser nos formules et fiches de fabrication. Mais ils n’ont plus qu’à latransmettre à un façonnier local ! Pour trois fois moins cher et le tout en trois semaines !”Avec 115 palettes de produits parfois exportées pour un seul client, la perte risque d’êtrelourde. “Pourquoi développer des brevets ? On n’a plus qu’à faire des shampooings, du laitet des produits pour le bain : ça, tout le monde sait déjà le faire ! Pire, si on ne s’exécutepas, on court au pénal !” Contact : 02 98 07 17 69

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■ Ça chauffe pour Couleur & Verre(Quimper). Et pour cause : spécialisée dansla technique du fusing, l’atelier réalise descadeaux d’entreprise et des trophées “toussur mesure”. Du cadeau de bureau (porte-clef, presse-papier…) aux pièces avec logopour tournois en interne ou anniversairesd’entreprise, tous portent la valeur ajoutéede la créatrice qui, à côté de cette branched’activité se développe dans le… funéraire.“Toujours avec des plaques en verre réali-sées sur mesure, Je grave un paysage outout sujet en rapport avec les passions dudéfunt. Intervenant pour une clientèle departiculiers ou intermédiaires de distributeur,je participe activement aux salons spéciali-sés. Sur le dernier salon auquel je me suis

rendue à Paris, du très haut de gamme dansle cadeau d’entreprise, j’ai eu accès aufichier-clients de toutes les entreprises pré-sentes. Un très bon outil à côté du e-mailingqui a permis à la structure de multiplier sesrésultats par plus de deux en quatre ans.”Contact : 02 98 99 40 43

■ Après avoir loué une salle de brassageà ses débuts, en vue de se concentrer surla commercialisation de ses bières, laBrasserie artisanale des remparts (Quévert,22) a acquis un outil de production de prèsde 600 m2. Après 500 hectolitres l’an passé,l’entreprise entend en faire couler entre1 200 à 1 500 cette année. “Notre distribu-tion se fait soit en direct, notamment pour lesprofessionnels de la restauration et des bars,soit par le biais de France Boissons, pour lesCôtes d’Armor et l’Ille-et-Vilaine, expliqueCéline Rochefort, jeune dirigeante de 27 ans.Cela demande une bonne organisation auniveau de la production et un très boncontact commercial pour faire les tournéesavec eux.” Autre relais : Les Celliers Bretons,un grossiste parisien qui intervient sur toutel’Ile de France auprès des restaurateurs etbars. “Dans mon activité, chacun a ses

réseaux, j’essaie juste de ne pas trop tra-vailler avec la GMS” conclut CélineRochefort, concentrée à produire 3 bièresde base “non alcoolisées, et d’autres de sai-son, toujours avec un goût bien prononcée.”Contact : 02 96 84 08 03

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Céline Rochefort entendpasser de 500 à 1 500hectolitres cette année

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■ Le portage salarial sedéveloppe en région. Crééeen 1998 sur Paris par deuxassociés, dont le BretonAntoine Catta, Links Conseil aouvert quatre antennes régio-nales. La délégation GrandOuest, couvrant la Bretagne, lesPays de Loire et la BasseNormandie, est implantée àRennes depuis janvier 2005. Elle compte 150 consultants qualifiésd’autonomes dont la moitié sur la Bretagne. Leurs compétences serépartissent selon 7 secteurs d’activité : conseil, ingénierie, informa-tique, développement, RH, services et formation. “L’essentiel desconsultants qui viennent à nous ont entre 40 et 45 ans et sont dansune phase de repositionnement. Mais les séniors (55-60 ans) désireuxde poursuivre une activité lucrative après le départ en retraite de leurentreprise sont de plus en plus nombreux. Après un long entretien, si

j’estime que le candidat est en mesure des’appuyer sur ses propres compétences,nous signons une convention cadre d’unedurée maximale de 6 mois au cours delaquelle il va pouvoir démarcher au nom deLinks et bénéficier de mes conseils et deceux des autres consultants. La synergieentre tous est primordiale ! A la signaturede sa première commande, nous signonsun contrat de travail et, en échange de laprise en charge de toute sa comptabilité,gestion ainsi que la mise à disposition d’unservice juridique pour valider toutes ses

commandes-clients, il nous verse 10 % de son montant (de 0 à 50 000euros) avec des paliers dégressifs” explique Claude Boidart, déléguérégional, satisfait de souligner qu’il a réalisé en 2005 un CA de 3, 4millions d’euros dont 45 % sur la Bretagne.Contact : 02 99 27 47 37

■ Ecole-vitrine pour Blé Noir en 2007. 100 000 galettes de blénoir par crêperie, 150 000 crêpes de froment, 10 000 bouteilles decidre : des chiffres qui donnent le tournis ? Normal, ça tourne rondpour Blé Noir (1,2 million d’euros de CA, 16 salariés à Brest), entreprise née en mai 1986 et qui fête ses 20 ans. Deux décenniespendant lesquelles la crêperie a développé un service traiteur,ouvert une école de formation (pour son personnel mais aussi toutcréateur) “soit 50 stagiaires par an, indique Brigitte Pronost, géran-te. Pour des ouvertures nationales voire internationales, de Nice,Nancy… à Santa Monica en Californie.” Prochain défi : “ouvrir uneécole, vitrine de notre savoir-faire”. Recherche d’un site afin de sor-tir du laboratoire où sont actuellement dispensés les cours : le pro-jet est prévu pour 2007. Renforcée de 8 personnes en été pour faireface à la saison, l’entreprise (qui a aussi un restaurant où s’activent6 personnes) joue la carte sociale avec accord d’annualisation dutemps de travail, 6ème semaine de travail et intéressement au bout detrois ans d’embauche “qui introduit une variable collective et inciteles salariés à mieux travailler ensemble” analyse la gérante. Contact : 02 98 07 57 40

■ “On est sur la bonne voie. Après unepériode difficile entre 2002 et 2004, due àla méfiance des gens envers Internet, nousconstatons aujourd’hui une maturation sur lesujet.” Avec un dernier CA de 700 000 euros(1 million d’euros espéré cette année),Comptanoo (12 salariés à Cesson-Sévigné, 35)est optimiste. L’éditeur de logiciels de compta-bilité et gestion pour la TPE a toujours proposé“des produits qui fonctionnent via Internet,explique Laurent Raison, dirigeant. Il fallait justeque les clients reprennent confiance dans laToile.” Ce développement est aussi dû au dyna-misme de la société qui se fait connaître par sonportail Internet mais aussi via de grands acteurs(Master Card, BNP Paribas ou encoreWanadoo). “Nous proposons des solutions innovantes orientées TPE. Et c’est justementleur public !” Comptanoo annonce déjà desrecrutements au niveau technologique et ducommerce.Contact : 02 99 38 35 84

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DEVELOPPEMENT

■ Suivie dès ses débuts par l’Adit “pour un bon mûrissement technique,commercial et marketing”, la start-up Smart Quantum (Lannion-22) est en pleinephase de commercialisation de son “bébé”. “Une solution innovante pour les PME etinstitutionnels qui veulent préserver leurs secrets de fabrication, explique FrédéricCosté, co-créateur de cette société spécialisée dans les nouvelles technologies (protection du réseau de télécoms optiques et de données sensibles). Idée ? “deuxboîtiers à chaque extrémité de lafibre avec capacité de brouillage etrepérage de toute intrusion.”Démonstration à Bruxelles et àParis : dans un marché des boîtiersde chiffrement sur réseauxoptiques “estimé à 1 milliard dedollars d’ici 2008”, SmartQuantum, en pleine levée de fonds,espère croquer une part du gâteau“avec 38 embauches prévues surtrois ans.” Quatre ingénieurs vien-nent d’être embauchés, ce quiporte les effectifs à 9 salariés.Contact : 06 79 83 65 89 P

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Avec 163 structures éditoriales, la Bretagne s’affiche première régiondu livre en France après Paris. Une réalité, certes, mais à pondérer.Nombre de ces éditeurs ne produisent que de façon aléatoire, par-fois moins d’un livre par an. “ Nous sommes dans une région de mili-tants de la lecture, se réjouit Catherine Renard, directrice du Centrerégional du livre. Sortir un jour un livre est une volonté que l’on ren-contre chez beaucoup de gens en Bretagne et il faut s’en féliciter. ”Une trentaine d’éditeurs (c’est déjà important) travaillent en réalité auquotidien de façon professionnelle, générant 170 emplois directs.L’histoire et les beaux-livres y tiennent le haut du pavé alors que lalittérature générale, le roman, n’a pas trouvé sa place. Un espacequ’accapare un genre particulier, le polar, spécificité régionale. “ Ony trouve de tout, poursuit Catherine Renard, du bon et du moins bon,mais c’est loin d’être un art mineur. En Bretagne, des gens ont su adap-ter cette façon de décrire le monde, qui a un succès grandissant surla planète. La diaspora et les touristes apprécient de se plonger dansdes énigmes où le cadre local joue un rôle. Mais ce n’est pas tout : laqualité des intrigues voulue par certains éditeurs bretons n’a pas à rou-gir de la comparaison avec des maisons nationales. ” Et dans ce

domaine du polar, les Bretons adoptent une vraie démarche écono-mique : “ à l’inverse des autres styles de livres, les éditeurs de polarsne demandent pas de subventions et assument des choix straté-giques qui peuvent être très différents comme on le voit chez les ténors,Liv’éditions, Astoure, Terre de Brume et Bargain, plus gros vendeurs,tous genres confondus, chaque année sur le stand régional au Salondu livre de Paris. ”

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…Vous avez demandé la police,ne quittez pas…

(LE POLAR, UNE LITTÉRATURE BRETONNE À SUCCÈS

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Né en Bretagne, le polar régional a gagné tout l’Hexagone.Il a, entre-temps, pris ici toute la place de la littérature

romanesque. Au point que certains éditeurs en ont gomméles références régionales pour privilégier l’intrigue,

sans perdre de lecteurs. Plongée dans le noir.

De gauche à droite :Carl et Alain Bargain à Quimper

Photo : CRB / Martine Jamin

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Bargain du FinistèreLe premier à se lancer dès 1992, Alain Bargain à Quimper, ne s’estpas fait que des amis. On a sourit à son idée avant de lui emboîterle pas et aujourd’hui encore de lui reprocher de privilégier dans sestitres une accroche très locale. Les derniers parus le confirment :“ Lettres de sang sur la Côte sauvage ” de Solenn Colleter ou “ Lemulon rouge de Guérande ” de Françoise Le Mer. Une Françoise LeMer devenue une vraie star maison avec pas moins de 5 000 pré-ventes avant même la sortie de ce dernier livre. Chacun de sespolars dépasse allègrement les 10 000 ventes. A 6 personnes,Bargain a réalisé l’an passé un CA de 650 000 euros, à 90 % issusdes collections de policiers. “ Depuis cinq ans, nous avons de 15 à20 % de progression et déjà plus 16% rien que pour ce début d’an-née. ” Spécificité de l’entreprise, une diffusion assurée en interne.Aujourd’hui, une trentaine d’auteurs y ont signé les 115 titres du cata-logue polar.

Astoure des Côtes d’ArmorÉric et Pascale Rondel fêteront en juillet prochain les 20 ans de leurmaison d’édition. Spécialisés dans l’histoire de leur région de Sables-d’or-les-pins, ils ne sont venus que doucement au polar, Éric se chargeant d’écrire les premières aventures de Victor Tarin, journalisteenquêteur. Aujourd’hui, vingt auteurs ont signé les 48 titres avec deshéros récurrents, Léon Sublet, garde-champêtre, David Sarel, avo-cat, Marie-Jeanne Paémé, médecin de campagne, et bien sûr VictorTarin. “ Nous recevons deux manuscrits par semaine. Un chiffre quicorrespond à nos sorties mensuelles ! ” Distribués par Coop-Breizh,les polars d’Astoure génèrent 150 000 euros de CA pour les deuxpatrons, seuls salariés. Derniers parus : “ God save the crime, ven-geance in Loudéac ” de Guénolé Troudet et “ Vingt ans pour une ven-geance ” de Bruno Ségalotti.

Liv’éditions du MorbihanAvec 100 titres écrits par 70auteurs, Liv’poch, la collectionpolar de Liv’éditions, réalise30 % du CA de 400 000 eurosde la maison. Si une distribu-tion est assurée sur toute laFrance par Ouest-France-Edilarge, 70 % des ventes sefont en Bretagne auprès de lec-

teurs fidèles. “ Notre critère est uniquement l’intérêt de l’intrigue. Laréférence à un lieu régional avait du bon pour récupérer des gens quisans cela n’auraient pas lu : maintenant nous voulons les séduire parla seule qualité de l’énigme ou de l’ambiance. C’est pour cela que nousne publions qu’une dizaine de polars par an et que la moitié ne se passemême pas en Bretagne ”, explique Lionel Forlot. Liv’éditions, 5 per-sonnes, s’appuie aussi sur une valeur sûre, Jean-François Coatmeur,auteur brestois d’envergure internationale. “ Nous rééditons avec luien poche les livres dont il récupère les droits chez ses éditeurs pari-siens à raison de deux par an. ” Dernière ressortie de l’excellentCoatmeur : “ on l’appelait Johnny ”.

Terre de Brume d’Ille-et-Vilaine“ Je suis un éditeur en région, pas un éditeur régional. Où qu’il se passe,tant mieux si c’est en Bretagne, un manuscrit ne me séduit que par sonstyle ou sa langue. ” Dominique Poisson, patron de Terre de Brume,fait primer l’histoire dans sa collection “ Granit noir ”. “ Je n’édite unpolar que lorsque l’auteur m’a convaincu, pas pour faire du local ou duchiffre. ” A trois permanents, Terre de Brume, diffusé nationalement,en Belgique, Suisse et Québec, par Harmonia-mundi-livres, propose40 titres policiers par une trentaine d’auteurs, soit 15 % du CA de600 000 euros. Dernier paru : “ Le chant du baltringue ” par PatrickDelahais, en qui certains voient le nouvel Audiard.

■ Yves Pouchard

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Eric et Pascale Rondel,fondateurs des Editions Astoure

Dominique Poisson, Terre de Brume

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“ Qu’on arrête d’être hypocrites ! ” LeB2B, une maladie encore honteuse ? A écou-ter Guy Mordret lui-même à la têted’Anaximandre (Landerneau-29), le doute nesubsiste pas : “ Valérie Viel, consultante enorganisation commerciale à Brest, et moi-mêmeappartenions à d’autres réseaux qui ne nousdonnaient pas satisfaction. Nos attentes n’étaientpas comblées, je le dis tout net. On a alors eul’idée de constituer notre réseau à l’échellerégionale. Mais de manière très structurée avecdes missions et des objectifs clairement définis,des rythmes de réunion bien établis, un calen-drier rigoureux, le tout appuyé sur une charte :que le business soit au cœur du réseau ! ”

Ouvert à tous, Courants porteurs joue de fait ladifférence : “ On gère aussi la concurrence entreles membres. On peut être plusieurs sur le mêmemétier. On n’a pas joué la cooptation ou la limi-tation au niveau des secteurs présents. On nevoulait pas d’un club “sélect” où l’on n’auraitaccepté que les membres qui nous plaisaient. ”Avec, en début de printemps, 45 membres déjàinscrits sur les 3 départements, Courants porteurstémoigne d’une belle santé. “ Liste de diffusioninterne pour les membres afin d’identifier unecompétence recherchée… Site Internet avec

“zone privative” pour une plus grande confiden-tialité… Il s’agit de se recommander les uns auxautres quand il y a une demande à pourvoir maispas seulement : un membre m’a, par exemple,recommandé auprès d’un de ses clients. C’estcomme ça qu’on entend favoriser le business àl’échelle régionale, ou encore via des clusters, enrépondant groupés à des appels d’offre. ”

Avec, à sa tête, un coordinateur, chaque dépar-tement, point d’ancrage local, permet derésoudre “ le problème de la distance géogra-phique ” insiste Guy Mordret. Le 8 juin dernier,sur la base d’une toutes les six semaines pourgarder le rythme, une première réunion s’esttenue à Rennes. Plus-value de Courants por-teurs : ses ateliers “ suivis parfois par 20membres. On entend les demandes, on lespasse sur le site et on les organise. ” Lesréunions ne débordent jamais au-delà de17h45. Un pragmatisme très féminin. Une nou-velle génération de décideurs qui ont entre 35et 45 ans et qui ont compris que le B2B ne doitpas empêcher de mettre bébé au lit.

■ Serge Marshall

1 www.courants-porteurs.com

BRETAGNE EN RÉSEAUCOURANTS PORTEURS AGIT SUR LA BRETAGNE

(■ Fine food fair, salon des industries agro-alimentaires, les 18 et 19 juin à Harrogate au Royaume UniContact : CCI International 02 99 25 04 04

■ Le tour de France des bonnespratiques numériquesmapetite entreprise.net – tour 2006parc Le Chorus à Vannes les 19 et 20 juinContact : 02 97 01 27 46

■ Sports et lettres, 1er salon national de la littérature sportive, du 8 au 10 septembre à la Salle de Robien à Saint-BrieucContact : 02 96 33 50 34

■ Space, salon des productions animales, du 12 au 15 septembre au parc expo de Rennes AéroportContact : 02 23 48 28 80

■ Equipmag, salon professionnel de l’équipement et des technologies des points de vente, du 11 au 14 septembre Paris Expo Porte de VersaillesContact : 01 49 68 52 33

■ 8èmes rencontres des entreprisesinnovantes du Grand Ouest et des Investisseurs (RGO)le 26 septembre à RennesContact : 02 99 84 85 00

■ 53ème congrès du Conseil nationaldes économies régionales, sur le thème : les services, quels enjeux pour le développement de nos territoires ? Centre des congrès Equinoxe à Saint-Brieuc les 21 et 22 septembreContact : 01 42 22 35 29

■ Salon des comités d’entreprise,les 12 et 13 octobre au parc expo de Rennes AéroportContact : 04 42 18 01 70

■ Viv’expo, le salon de la vie écologique, du 13 au 15 octobre au parc expo de Rennes AéroportContact : 05 57 54 38 74

AGENDA

“ Que le business soitau cœur du réseau ”

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Déjà implanté dans le Finistère et les Côtes d’Armor, le réseau d’affairesCourants porteurs1 s’implante aujourd’hui en Ille-et-Vilaine et dans leMorbihan. Avec un objectif clairement revendiqué : favoriser le B2B

entre ses membres mais aussi sur toute la région.

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Un diagnostic “ Intégral ” s’impose… Forts de leur expérience, les conseillers de LaPoste analysent les besoins, actuels ou à venir,en matière de gestion de courriers, de colis,comme de marketing direct. Aujourd’hui des solutions performantes existentpour mieux gérer les documents et optimiserleur efficacité. Formation aux outils du marketing,création de mailings, qualification de bases dedonnées… l’offre est complète et sur mesure.“L’un des maillons essentiels du média Courrierest la base de données. Les adresses erronéesou mal formulées génèrent des surcoûts du faitdes retours. Les doublons donnent une mauvaiseimage de l’émetteur. Sachant qu’un mailing(conception, routage et envoi) revient en moyen-ne à 1 euro l’unité et que 12 % des particulierset 3 % des entreprises changent d’adressechaque année… Alors, sur 50 000 adresses, lecalcul est rapide… 6 000 à 10 000 euros deperte ! explique Karim Aït-Maden, chargé decompte à la Direction Courrier Ouest Bretagne.85 % des gens qui déménagent fournissent leursnouvelles coordonnées à La Poste. Des solutionscomme “Charade” optimisent les bases de don-nées, permettent de retrouver les adresses des

particuliers qui ont déménagé et donc de renouerle contact avec les clients perdus. ”Cette fabrique de vêtements de qualité est pro-priétaire de plusieurs marques et d’un réseau dehuit magasins d’usine et d’une vingtaine de bou-tiques. Elle se positionne sur le marché du vête-ment professionnel depuis qu’elle habille les130 000 agents de La Poste. C’est dire si sesbesoins en marketing direct et en gestion decolis sont importants !

L’entreprise du Finistère, Armor Lux a biencompris ces enjeux !“A l’occasion de notre braderie de juin, nousnous sommes appuyés sur le fichier “nouveauxvoisins” de La Poste pour cibler et capter les nou-veaux arrivants aux revenus moyens et élevés,habitant à une heure de route maximum de notremagasin d’usine de Quimper. Les flux migra-toires étant très importants en Bretagne, celareprésente un total de 15 000 adresses” détailleThierry Berlamont, responsable de l’administra-tion des ventes chez Armor Lux. Croiser des données sociologiques ou compor-tementales à des critères géomarketing est unecompétence de La Poste encore trop méconnue.Et pourtant, c’est une carte maîtresse pour ciblerefficacement sa communication et obtenir lesmeilleurs résultats à moindre coût.En matière de routage et de gestion des retours,Armor Lux a également fait confiance au profes-sionnalisme de La Poste. “ Grâce à “ Maileva ”,

nous avons pu adresser en un temps record130 000 bons de commande personnalisés, aveccoupon-réponses ” poursuit Thierry Berlamont. Ilfaut dire que les accélérateurs de réponses telsque “ l’enveloppe T” ou la “ libre réponse ” portentbien leur nom, 10 % de retours en plus, par envoien moyenne, selon La Poste. Le traitement duretour des bons de commande, par le biais de latechnologie LAD/RAD, est géré par un partenai-re. Toutes les informations des clients sont inscritesdans un code barre dont la lecture évite toute res-saisie. Le gain de temps est considérable.Devenu un vrai partenaire, le chargé du comp-te Armor Lux à La Poste n’a pas hésité à proposerà 3 personnes de l’entreprise finistérienne une formation dispensée par le Cégos sur les “ essen-tiels du marketing direct ” avec une prise encharge à hauteur de 40 % du coût. “ C’est un parisur l’avenir : la volonté de travailler ensembleplus souvent. Plus ils maîtriseront le travail en amont, à savoir la qualification de leurs basesde données et la démarchemarketing dans sonensemble, plus ilsgagneront en temps eten coût. Les économiesainsi générées pourrontêtre investies dans denouvelles opérations dedéveloppement ! ”

Avec La Poste, Armor Lux partà la conquête de nouveaux marchés

LES “INTÉGRALES” DE LA POSTE PERMETTENT AUX ENTREPRISES D’OPTIMISER LEURS RELATIONS CLIENTS ET DE SE RECENTRER SUR LEUR CŒUR DE MÉTIER

Chaque entreprise cherche à réduire les coûts de transport de son courrier. Or, ce n’est qu’une étape dans une chaîne de valeur qui, de surcroît, véhicule l’imagede l’émetteur. Optimiser les autres maillons de cette chaîne – conception, fabricationdes documents, gestion des retours, archivage, suivis des bases de données – peut être à l’origine de substantielles économies, en temps et en argent.

Pour toute demande de diagnostic ou renseignement sur les solutions Courrier du groupe La Poste, n’hésitez pas à composer le 36-34(0,225 euro TTC la minute à partir d’un téléphone fixe)

Karim Aït-Maden, chargé de compte à la Direction Courrier Ouest Bretagne

Aujourd’hui, Armor Lux habille les facteurs

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■ “On grandit, on embauche, on est enforte croissance”. Belle satisfaction ducôté de Dougnac Electricité (Saint-Malo).Reprise en juin 2005 par Gérard Perrot, laPME va passer de 12 à 15 salariés en démé-nageant dans un hangar tout neuf de550 m2, sur l’ancien site Alstom, en bord dubassin Jacques Cartier. “Déménagement etlogistique, on se fait accompagner parPerformance Bretagne PSA, expliqueGérard Perrot. Une grande aide nous estapportée au niveau de notre managementindustriel, notamment sur la façon d’utiliserce nouvel espace.” Si le précédent CA, closen mars 2005, s’établissait à 615 000 euros,la PME aura atteint en juin prochain, sur lesdouze derniers mois, un résultat d’environ1 million d’euros. “Près de 50 % de progres-sion”, se réjouit le Dg qui vient de remporterun appel d’offre pour la maintenance despompes SNCF de Bretagne Nord.Contact : 02 99 81 72 42

■ Banque de Bretagne : un résultat net de 28 millions d’euros.“Les flux migratoires bretons, pour la première fois, supérieurs àceux enregistrés dans le midi de la France, ont dopé nos résultatsnotamment en matière de crédits immobiliers dont le montant totala augmenté de 18 % en 2005, année record (moyennes nationale etrégionale, +16 %)” explique Jean-Claude Lallemant, président.L’assurance-vie en hausse de 14 % et l’activité boursière (+23 % auniveau national) ont, elles aussi, connu des niveaux historiques. Seulbémol à ce bilan très positif qui affiche un PNB en hausse de 3,8 %(soit 85,6 millions d’euros), les crédits d’équipement aux entreprisesont chuté de 10 % pour la banque pendant qu’ils augmentaient de6,5 % en région et de 8 % sur le plan national. Raisons avancéespar son président : “Nous avons géré plus de dossiers mais les opé-

rations étaient beaucoup moinsgrosses. Les PME, notammentdans l’agro-alimentaire, ontfreiné leurs investissements en2005”. Avec sept nouvellesagences en 2005 (5 à Nantes et2 dans la couronne rennaise) et2 programmées cette année(Rennes et Liffré), la Banque deBretagne souhaite à nouveauconquérir la clientèle des particuliers. Cette dernière s’estenrichie de 5 700 nouveauxclients, ce qui porte son nombretotal à 92 000.

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FINANCE

DEVELOPPEMENT■ Depuis le 1er juin, Groupama Loire Bretagne propose le compte rémunéré.Avec un résultat net de 15 millions d’euros en hausse de 6,4 % du, entre autres, auxbonnes performances de l’assurance automobile, Patrice Chéreau, directeur deGroupama Loire Bretagne, a de quoi être satisfait : “Même si la Bretagne n’a pas marqué

le pas par rapport aux autres régions enmatière d’accidents de voiture, la maitrî-se de la sinistralité chez nos clients,conjuguée à celles de nos coûts de gestion, a permis d’enregistrer de trèsbons résultats. 75 % des règlementsautomobiles sont aujourd’hui traités vianos plates-formes téléphoniques. Notredéveloppement passe par un investisse-ment accru dans ces outils, plutôt quepar l’ouverture de nouvelles agences,tant pour les produits assurances quebancaires. L’approche est complémen-taire. D’ailleurs, depuis le 1er juin, nousproposons à nos clients d’ouvrir uncompte rémunéré.” Autre fait marquantdans les mois à venir sera : l’ouverturedu capital de Groupama Loire Bretagneà l’externe”, “mais tout en restant unemutuelle, nous y sommes très attachés”précise Patrice Chéreau.

Jean-Claude Lallemant

Patrice Chéreau

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■ Premier au classement national avec 42 000 connexionspar mois, le nouveau portail Internet des services de l’Etaten Bretagne est opérationnel. Huit foyers français sur dixconnectés à Internet en 2005 surfent en haut débit. Cette révolutionculturelle, prise en compte par l’Etat en 2002, a permis à la Francede rattraper son retard et d’arriver aujourd’hui 3ème meilleure e-admi-nistration sur 22 pays de l’OCDE. Unique en France, le site bretonregroupe cinquante services de l’Etat dont les activités sont décli-nées en 14 thèmes (8 correspondent aux pôles régionaux du Paser).Ses objectifs sont bien sûr d’informer, de développer l’interactivitéentre l’Etat et les citoyens à travers des forums et foires aux ques-tions, mais surtout de développer l’offre de services en ligne. Et ilsemble que sur ce dernier point, la déclaration des revenus en lignerencontre un vif succès auprès des internautes bretons. Avec40 000 déclarations adressées par internet en 2005, les premièrestendances font penser que ce chiffre sera doublé le 27 juin prochain,dernier jour pour bénéficier d’une réduction de 20 euros. Contact : www.bretagne.pref.gouv.fr

■ Près de 10 millions d’euros investis dans Equinoxe. Avec20 000 touristes d’affaires accueillis chaque année sur les dif-férents pôles économiques de l’agglomération, Saint-Brieuc entendbien s’affirmer comme destination Congrès. C’est à cette fin que laCabri envisage de procéder à l’agrandissement et à la modernisationde son centre Equinoxe. Doté d’un budget de 9,8 millions d’euros, leprojet consiste à créer une salle auditorium de 700 places assises(1 200 debout), un hall multifonctions qui permette la distribution desusagers vers les trois espaces composant le centre des congrès, équi-per Equinoxe d’outils techniques supplémentaires en vue de conqué-rir de nouveaux marchés, mais aussi d’aménager les lieux pourpouvoir gérer en simultané deux manifestations ou encore d’amélio-

rer l’aménagement du site de Brézillet. Les travaux viennent de débuter. Remise du chantier fin 2009.Contact : 02 96 77 20 40

■ 2 millions d’euros en 2006, tel est le montant de la politiqued’aide aux grands projets industriels annoncé par le Conseil généraldes Côtes-d’Armor. Une politique à laquelle le département a prévu deconsacrer 2 millions d’euros en 2006 contre 837 000 euros en 2004.Une nette augmentation qui permettra d’aider trois fois plus d’entre-prises cette année. A moyen terme, dix-neuf entreprises des Côtes-d’Armor projettent la création de plus d’un millier d’emplois.

■ “Vivre uniquement sur son réseau, c’est courir le risquequ’il s’appauvrisse. Il faut donc en trouver d’autres.”Assistante administrative et commerciale pour le compte d’entre-prises, Christine de Oliveira ne souffre pas “d’isolement” mais resteconvaincue que ne compter que sur “la prescription de gens qui meconnaissent a ses limites.” Son constat : “en France, les délais dedécision sont plus longs. J’ai un client anglais : là-bas, quand vousobtenez un rendez-vous, l’affaire est gagnée. Pas ici où il faut desmois avant que les affaires se concrétisent.” Son action : rentrerdans les clubs d’affaires B2B “les vrais, ceux qui n’ont pas peurd’annoncer la couleur.” (Cf voir rubrique Bretagne en réseau.)Contact : 02 99 63 90 15

CRÉATION

LE CHIFFRE

Esquisse du futur projet Equinoxe à Saint-Brieuc

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■ Le 6ème challenge des Espoirs de l’économie initié par les troisCCI du Finistère est sur les rails. Il s’adresse principalement à tousles créateurs et repreneurs d’entreprise installés dans le Finistèrepouvant justifier d’un premier bilan comptable de 10 mois minimum.Les six chefs d’entreprise lauréats recevront un chèque de 3 000euros et pourront effectuer une formation d’une valeur de 1 000euros dans un établissement consulaire de leur choix. Soutenu par leConseil général du Finistère, ce concours entend saluer l’audace decelles et ceux qui osent se lancer dans l’aventure de la création oude la reprise. Les dossiers de candidature sont à retirer auprès del’espace entreprendre des CCI ou sur leur site Internet. La date limite de leur dépôt est le 15 septembre prochain.Contact : www.cci-brest.fr/espoirsecowww.morlaix.cci.fr/espoirsecowww.quimper.cci.fr/espoirseco

■ Thermofrigor, société spécialisée en construction et main-tenance de bâtiments d’élevage basée à Kerfourn (56) a été reprisepar Patrice Le Guyadec qui affiche de nouvelles ambitions pour laPME dont l’action rayonne à 50 kms autour de Pontivy : “un fort

bassin pour notre activité. On pense qu’avec les nouvelles mises auxnormes en matière de bien-être animal, les éleveurs vont avoir de nou-veaux besoins afin de donner plus de place aux animaux.Réorganisation et réaménagement des bâtiments, nous sommes lesseuls à disposer en interne de tous les corps de métier, électricité,charpente, plomberie…” De 13 personnes, l’entreprise devrait passertrès vite à 17 salariés (25 à terme) tandis que le nouveau dirigeantenvisage un CA de 1,7 million d’euros cette année contre 1,4 en 2005. Contact : 02 97 27 43 64

■ Cuir et Tradition, une TPE à la conquête de l’Amérique. Lesuccès de sa dalle en cuir auprès des grands joailliers commeMauboussin à Paris ou le propriétaire du grand hôtel Hyatt à Dubaïa permis à Pierre-Marie Dufour de se faire connaître auprès des plusgrands architectes d’intérieur. Dans sa boutique, ouverte à Rennesdès 1981, il a commencé par vendre fauteuils et canapés en cuir,réalisés sur mesure ou à rénover. Puis très vite, ce fils de tanneur(d’origine fougeraise), technicien du cuir, hyper créatif et amoureuxdu travail bien fait, a bénéficié d’un excellent bouche à oreille auprèsdes architectes d’inté-rieur. Dans son ateliersitué au premierétage, aidé d’un tech-nicien, il a commencéà imaginer le cuircomme un revêtementadaptable sur toutesles surfaces : tables etbibliothèques gainéesen cuir, broderies etdentelles sur cuir, etdans les années 2000le “carrelage versioncuir”. Le savoir-fairede cet artisan haut de gamme, lui permettent de commercialiser sadalle toute en cuir de taureau, quatre ans après sa création, àl’échelle internationale. Un commercial vient d’être embauché auxEtats-Unis pour conquérir les plus riches. Après avoir habillé de cuirplusieurs hôtels particuliers à Paris et à Cannes, un des salons duQueen Mary 2 ou encore les boutiques de quelques grandsjoailliers, de gros projets à Singapour, en Suisse et en Belgique seprofilent à moyen terme.Contact : 02 99 79 44 02

■ Metaphone vise l’Allemagne et la Suisse. Créée en avril 2004et reconnue dans les domaines de téléphonie (fabrication, intégra-tion, installation), de réseau et sécurité (conception, administration,organisation) et de développement web (réalisation de développe-ments sur mesure), Metaphone (2 sites de production/R&D à Brest-Plouzané et Rennes-Acigné) dispose aujourd’hui d’un catalogueregroupant une dizaine de produits innovants. “Fabrication, assemblage, tests ; configuration en usine ; déploiement sur site en3 semaines… ”. Une expertise qui, explique Pierre Cabon, dirigeant,lui vaut de compter des clients en Bretagne et de viser la diffusionde ses produits dans l’Hexagone. Aujourd’hui, elle lui donne toute latitude pour viser l’international, l’Allemagne et la Suisse notamment.Contact : 02 98 34 03 82

CRÉATION

REPRISE

INTERNATIONAL

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“ Nous voulons utiliser tous les déchets agricoles dans unedémarche de développement durable. Mais attention, notre centre degravité est avant tout “ non-alimentaire ”. Nous travaillons avec la chi-mie. Et la demande pour nos recherches en molécules est tout à la foisnationale et … internationale. ” Le discours est vif comme l’air de nosbords de côtes et le verbe est franc. Sont-ce ses origines bretonnes,héritées du sud des Côtes-d’Armor ? Toujours est-il qu’au moment devous présenter la mission du pôle, Daniel Thomas1, l’un des principauxporteurs du projet, ne coupe pas le chanvre en quatre ! “ Ce qui inté-resse, ce sont avant tout les nouveaux matériaux et les polymères issusdu végétal. Pour des applications sur l’habitat simple, auprès des équi-pementiers automobiles… mais aussi en termes de biocarburants.C’est simple : certes le baril de pétrole s’enflamme… mais le pétrole par-ticipe aussi comme constituants de matériaux. ” Bref ! Tout le mondese réveille. Il est temps. Rien qu’en Picardie, cela fait plus de vingt ansqu’avec le Centre national de recherche technologique “ Alternoval ” –pour nouvelles valorisations – , on réfléchit au sujet d’énergies… alter-natives.“ Mieux encore, la contribution à l’effet de serre des molécules carbo-nées issues du végétal est de zéro ! ” souligne encore Daniel Thomasfier de rappeler que le pôle interpelle tout à la fois “ sur des axes éco-nomiques, énergétiques et environnementaux. ”Pour quelle interaction avec le tissu loco-régional ? “ Notre action surle sujet remonte donc à deux décennies. Ajoutez à cela qu’ici le mondeagricole est très bien structuré avec les 3/4 des transformations agricolesnon-alimentaires issus de nos deux régions. A nous de traiter tous lesaspects technologiques, de transferts, de recherche… entre les uns etles autres. ” Sur la question des pôles, on entend toujours : “ vous

avez une grosse multinationale qui le pilote. C’est un faux nez pour sonactivité ! Pas de ça ici : on monte des projets sur la base de la com-plémentarité. Prenez les biolubrifiants : une société de taille significati-ve, sans être une multinationale pour autant, travaille avec des PME quiont toutes leur place : équipements, mécanique, chimistes, transfor-mateurs de 1er rang… semenciers ! C’est lorsqu’il y a similarité que laplus grosse écrase les plus modestes. ”De la pertinence de la recherche coopérative “ et non pas collective oùau nom de… , tous les sujets les plus intéressants sont écartés ”, c’esten ces termes que Daniel Thomas vante sa méthode. “ Information, des-cription des projets, communication des éléments clé et confidentiali-té : on doit gérer les flux de demandes. Le travail des chambresconsulaires a été tel que là aussi, on a énormément de demandes. Onfonctionne donc par “ tâches ”. Six au total2 dont la formation. ” Plusqu’un sujet sensible, une vraie stratégie. “ Du BEP à la thèse, on inter-agit avec les structures de formation initiale ou continue. On a un soucidans la région avec trop de formations en chimie qui n’ont pas apprisaux étudiants à travailler sur autre chose que la molécule pétrolière. ”Vaste chantier… Le temps de poser une dernière question à celui quiest aussi président du Comité scientifique de l’Adria de Quimper : detels axes de développement sur la valorisation des biomasses sont-ilsdéclinables en Bretagne ? “ La Bretagne doit garder sa vocation agro-alimentaire. Mais il peut y avoir aussi valorisation, de la plante à l’ali-mentation animale. On n’a pas assez travaillé sur la question. Or, il fautréduire les déchets mais aussi les sous-produits. Quand nous tra-vaillons le lin ici, nous pensons aussi tourteaux, fibres… qu’il faudra recy-cler. Pour rentrer dans une logique de développement durable. ”A bons entendeurs…

■ Serge Marshall

1 Vice-président de l’Université de technologie de Compiègne (UTC)2 Mise en place des axes du pôle, définition de la demande des axes

industriels et sociaux - mobilisation et adaptation des agro-ressources

(en biomasse, qu’est-ce qui est disponible par exemple ?)

en collaboration avec l’Isap de Beauvais, l’Inra…

– valorisation de la plante entière et respect de tous

ses constituants – comment dégager de la valeur ajoutée –

choix technologiques et en matière de développement durable

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De la betterave au biocarburant(Le pôle de compétitivité Industries et Agro-ressources

des régions Champagne-Ardenne et Picardie surfe plus que jamais sur l’intérêt pour les biomatériaux et autres

biocombustibles… A l’heure où le blé monte en graine, où labetterave prend des couleurs et où le lin ne s’effiloche plus, lepôle est assailli de demandes de chercheurs du monde entier,

tous intéressés par son expertise sur les biomasses.

PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ AGRO-RESSOURCES : L’AVENIR DANS LA BIOMASSE

Photo : CRT Picardie / Guy François Photo : Jean-Pierre Gilson Photo : E. Georges / CVG

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En tournée pour livrer son cidre, Alain Le Roux ne s’embête pasavec les bons de livraison et autres papiers. Pour lui, “ les Bretons ontle sens de la parole donnée, ils la respecteront toujours. Cela vient sansdoute de la culture paysanne, profondément ancrée en Bretagne. ”Ainsi, le jeune chef d’entreprise préfère encore fonctionner à l’intuitionet croire aux engagements que ses clients prennent envers lui. Uneméthode qui semblerait à certains risquée mais qui, pour lui, est payan-te. Quand Alain Le Roux cherche à créer son entreprise, c’est totale-ment par hasard qu’il entend parler de la Cidrerie du terroir. En quêted’une société à reprendre, l’ancien directeur régional de l’AffichageGiraudy avait missionné un professionnel de la transmission d’entreprise.Bien sûr, à l’époque, il pensait principalement à des entreprises éma-nant du secteur de la communication ou de la publicité. Alors, quandce professionnel lui annonce qu’il “ vient juste de rentrer une petitecidrerie artisanale ”, le Morlaisien de naissance pense, dans un premiertemps, que ce n’est pas pour lui.

Se faire plaisir en travaillant

Mais l’idée lui trotte dans la tête. L’amoureux de la Bretagne,de sa musique et de ses produits est loin d’être indifférentau sort de cette petite cidrerie artisanale. Lui qui ne connaîtrien au métier, mais qui a toujours aimé “ le travail de la terreet la notion de terroir ”, se met en contact avec le vendeur. “ Detrès nombreuses personnes étaient intéressées. Mais le feeling est

tout de suite passé avec Alain, se souvient encore aujourd’hui DanielTeurtrie, fondateur de la Cidrerie du terroir en 1992. Il était vraiment enjouéet avait beaucoup d’atouts pour réussir. La volonté, surtout, et le goûtd’apprendre. ”S’il imagine très vite ce qu’il peut apporter en matière de marketing etde promotion des ventes, le futur repreneur n’a aucune connaissancecidricole. Une formation de six mois dans une école agricole du Paysd’Auge, en Normandie, et, surtout, “ les précieux conseils soufflés parDaniel Teurtrie, resté salarié pendant l’année qui suit la reprise ” luiapporteront le bagage nécessaire pour poursuivre seul l’aventure. “ Audébut, même mes parents, agriculteurs à Morlaix, se demandaient si jen’étais pas un peu fou. Aujourd’hui, mon père m’aide à livrer les clientsdans le Finistère. Et il adore ça ”, s’amuse Alain Le Roux.La petite entreprise tourne bien. Les clients de la cidrerie ont augmen-té de 177 %, le chiffre d’affaires est passé de 232 000 euros en 2003à 508 000 euros l’an dernier et elle emploie 6 personnes. Si le jeune quadragénaire est heureux dece succès, il est surtout ravi de“ faire un métier qu’il aime ” etde vivre en Bretagne, régionqu’il a toujours du mal à quitter, sauf peut-être l’hiverquand il part quelques jourssurfer sur la neige. Aujourd’hui,près de 20 % de sa productionpartent à l’étranger, en Irlande

principalement “ où ils nesavent pas faire du bon

cidre ”, mais aussi en Angleterre, en Italie ou en Suisse. L’été,le féru de musique bretonne, joueur à ses heures

et surtout grand fan des Rolling Stones, spon-sorise la scène des jeunes talents au Festival

interceltique de Lorient. Un bon moyende se faire connaître partout dans

le monde tout en passant unmoment “ très agréable et riche de rencontres ”.

■ Anne-Laure Grosmolard

Alain Le Roux,la quarantaine et toujours le goût d’apprendre

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REPRISE RÉUSSIE POUR LA CIDRERIE DU TERROIR

Rachetée en 2003 par Alain Le Roux, la cidrerie morbihannaise poursuit rapidement

son développement. Un succès dû à son nouveau dirigeantqui a mis sa connaissance du marketing et son amour

des produits de terroir au service de son cidre.

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“ Travailler en Bretagne, c’est bien. En France, c’est une autre his-toire. ” Pour Dougal Bendjaballah, co-dirigeant de cette PME de 27salariés, la formule est volontairement choc ! Originaire de Marseille, ilpeut se targuer d’un certain recul. “Ce n’est pas que les Bretons soientplus intelligents qu’ailleurs mais indéniablement ils sont plus fiables et plussérieux dans le travail. En revanche, créer son entreprise1 en France… C’estsimple, à nos débuts, les banques nous ont rendu la vie impossible ! Unami banquier de Londres me faisait remarquer que, là-bas, les financeursnous auraient prêté 10 fois plus qu’ici. Et aux USA, on pourrait lever trèsvite des capitaux auprès d’investisseurs en biotechnologies. Les socié-tés de capital-risque y sont très réactives. ”Et pourtant, c’est bien ici que ce garçon de 38 ans, doté d’un MBAd’Harvard en économie et finance, a choisi de s’installer. “ Oui, parce quela vraie richesse d’une PME, ce sont ses salariés. Quand on a repris l’en-treprise, elle faisait 1 million d’euros de CA. Aujourd’hui, nos résultats, +20 %en 2005, se montent à 2,5 millions d’euros. Tous se “ défoncent ” pourleur boîte. ”

Une R&D toujours sur le pied

L’expertise de Memometal Technologies ? Les alliages à mémoire deforme totalement intégrée, de l’alliage “ Nitinol ” au produit fini “ implantstérile ”. “ Souvenez-vous des premières antennes de téléphone télesco-piques qui reprenaient leur forme : c’était nous. Aujourd’hui encore une peti-te partie de notre production se rattache à des niches – aéronautique, spatialou automobile – mais notre valeur ajoutée, ce sont nos implants chirurgi-caux, très différents des broches standards qui causent des douleurs auxpersonnes atteintes d’arthrose. Nous développons des systèmes intro-médu-laires. On introduit par le bout du doigt un implant “ à mémoire de forme ”qui s’ouvre à la température corporelle. ” De la science-fiction ? Pas du tout.Mais une vraie expertise : Memometal est non seulement la seule PME deson genre2 à fondre ce métal bio-compatible, élastique et indéformable,mais sa R&D (20 % de son CA) est toujours sur le pied. “ Nos six ingénieurs rebondissent sur les demandes des chirurgiens. Untel veut un implant : un contrat de développement est signé, on transposela recherche jusqu’à aboutir à un prototype et proposer les matériels lesplus adaptés possibles aux besoins exprimés. Ensuite, il s’agit d’évaluerle marché mondial. S’il “ répond ”, on va alors plus loin : plans, objets synthétiques, essais sur cadavres pour juger du comportement du produit… ”. Justement : comment évalue-t-on le marché mondial ?“ Notre veille technologique y pourvoit mais on s’adresse aussi à nos

distributeurs étrangers : ils voient les besoins. Si, en Grande-Bretagne, unspécialiste fait 1 000 interventions, c’est un indicateur que l’on transpo-se pour nos autres marchés. ”

Avec sa propre filiale qui travaille les marchés allemand et suisse et desdistributeurs en Italie, Espagne et Autriche, Memometal Technologies saitque son développement passe par une présence aux congrès interna-tionaux. Une démarche qui a un coût : 40 000 euros par an, “ même sion essaie de rentabiliser au mieux le déplacement de nos quatre commerciaux, des voyages en low-cost à l’approche en direct des chirurgiens dans les hôtels. ” Une méthode qui sera répétée en septembreà Washington. Un investissement de 10 000 euros pour choisir l’em-placement stratégique du stand, organiser des work-shops, adresser desmailings… “ 50 % du marché mondial ! Personne ne nous y attend, laconcurrence y est rude mais on y va. Forts de nos innovations ! ”

■ Serge Marshall

1Créée en 1992, Memometal Industries a été reprise,

avant d’être renommée en 2002, par le Groupe DM Médical.

Elle est aujourd’hui détenue à 80 % par Dougal Bendjaballah,

président et Bernard Prandi, directeur général

et à 20 % par Ouest Venture.2Quatre autres entreprises s’illustrent de par le monde

dans la maîtrise et la fabrication de cet alliage “nickel-titane”.

ALLIAGES : MEMOMETAL TECHNOLOGIES TIENT LA FORME

“Toujours innovants !Toujours indépendants !”

En septembre prochain, Memometal Technologies (Bruz-35) participera à son premier congrès US à Washington. Déjà rôdée à l’exercice de l’international, cette PME spécialisée dans la conception et la fabrication d’alliages à mémoire

de forme pour des prothèses de la main ou du pied confirme que l’innovation est bien le fer de lance que toute entreprise se doit de tordre à sa manière.

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Lorsque Jacques Defontaine rachète la société dont il est ledirecteur commercial en 1998, il dispose de deux marques bien dis-tinctes : Harris, spécialiste de produits allume feu et d’entretien etBriochin, axé sur les produits ménagers. Dès l’origine, l’entreprise se placesur un créneau quasi professionnel. “Une petite PME comme la nôtrene peut se différencier que sur du haut de gamme, explique Philippe Allio,le directeur commercial. Les produits de base sont souvent réalisés àl’étranger, à des tarifs que nous ne pouvons suivre. Nous axons doncnos produits sur un créneau complémentaire, avec un véritable servi-ce ”. L’enjeu consiste à proposer en GMS des produits disponibles endrogueries ou grandes surfaces de bricolage, 40 % plus chers. Baséeà Hillion dans les Côtes-d'Armor, l’entreprise de 23 salariés réaliseaujourd’hui un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros, soit une croissance

de 10 % en 2005 et 2006. La clé ? Offrir des produits différenciés, au plus près de la demande de consommateurs régulièrement son-dés. Sans odeur, et entièrement naturels, les 10 références Harris ontainsi permis à la marque d’accéder au 1er rang français sur 3 des 5 seg-ments du marché (entretien, gel allume feu et bois). Du côté Briochin, un effort important a été entrepris sur l’image des pro-duits. “ La marque a été entièrement retravaillée et relancée il y a deuxans, précise Philippe Allio. De fait, nous étions noyés dans le flot desautres produits plus classiques et bas de gamme. ” L’objectif du nou-veau package : s’affirmer en tant que droguiste conseil du rayon au tra-vers de produits spécifiques à usage unique et non multi usages. A problème particulier, réponse particulière. Une réussi-te, puisque ce nouveau positionnement a permis de gagner de nouveauxmagasins en 2006. “ Il existe un potentiel de développement importantpour Briochin, poursuit Philippe Allio. Pour l’heure, avec 1,2 million debidons par an, nous réalisons 0,2 % de part de marché, ce qui nous lais-se une sacrée marge ! ”

Conserver une longueur d’avance

Aujourd’hui, il s’agit donc de rester créatif et surtout de trouver lesmoyens de communiquer. La nouveauté 2006 : le développement d’unsite internet marchand avec paiement sécurisé, qui devrait être effectif débutjuin. “ Nous avons réalisé qu’il y avait une forte demande de produits d’en-tretien par internet, notamment pour les clients déjà adeptes de l’achatpar correspondance, ou des grandes surfaces de bricolage et en quêtede produits particuliers ”. Le constat d’un fort taux de fidélisation aux pro-duits de la marque constituant un atout essentiel. Autre atout : la présencerécente d’un jeune ingénieur chimiste, Paul Kerbourch. “ Il a apporté unautre regard et donné un souffle à l’entreprise en nous permettant d’in-nover, notamment par la mise en marché d’un produit nettoyant pour car-relages à séchage rapide, se félicite Philippe Allio. Nous sommes les seulsà le proposer, or cela répond à une attente importante des clients ”.Réfléchir en permanence à l’amélioration des produits et à la création denouvelles références, réaliser une véritable veille concurrentielle… “ Si nousn’apportons rien de plus que la concurrence, nous n’avons pas de raisond’être. Il faut avoir en permanence une longueur d’avance ”, conclutPhilippe Allio. En attendant, l’entreprise vient de lancer un concours. Lesprix : entre une semaine et un an de ménage réalisé par un profession-nel à domicile. Philippe Allio le sait, ses client(es) en rêvent !

■ Véronique Rolland

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10% de croissance par anHARRIS-BRIOCHIN, LA DROGUERIE HAUT DE GAMME EN GRANDES SURFACES

Innover et communiquer, tel est le credo de la sociétéHarris-Briochin. Aujourd’hui, après avoir investi la quasi

totalité des GMS, l’entreprise cherche à conforter son assisepar la mise en marché de produits très spécifiques

et un relookage de son image.

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Dans les années 70, Jo Briend, le maire de Pleucadeuc, créaitle capitalisme populaire. “ Il a demandé aux habitants de souscrireaux sociétés souhaitant s’implanter sur la commune, raconte ChristopheVillalon, directeur général de Cap Diana. C’est comme ça qu’est néeCap en 1976, la Compagnie alimentaire de Pleucadeuc. Il n’y a pas beaucoup de sociétés qui incluent le nom de l’endroit où elles sontimplantées dans leur propre nom ! ”Cap appartient aujourd’hui au groupe Diana Ingrédients1 qui siège àSaint-Nolff. L’entreprise emploie entre 160 et 200 salariés (pic d’acti-vité l’été avec les brochettes) : 130 en production, une vingtaine en admi-nistration et une dizaine en R&D. Déployée sur deux sites de production à Pleucadeuc même (10 000 m2),Cap est aujourd’hui leader européen sur la barde de porc destinée àenrober paupiettes, tournedos, rôtis et brochettes. “ Nos clients sont

grossistes et enseignes de grande distribution. On s’est adapté à leurdemande en créant plus de 300 formats permettant d’optimiser lamatière première. ”

Produits retexturés et 5 500 recettes de sauces

Dans les années 1980, Cap innove en lançant des produits “ retextu-rés ” qu’elle brevète tous. “ Lardecor ” et “ Vegedecor ” servent parexemple à enrober viandes et charcuteries. Le premier peut se présentersous forme de gras, le second sous forme de poivron reconstitué oupruneau aggloméré. Toujours dans les produits retexturés, Cap lance en 2005 la gamme“ Pulpedecor ”. “ À partir de purées de fruits ou légumes, nous fabri-quons des cubes congelés IQF2. On propose notamment des pommescuisinées façon Tatin pour les industriel de la glace ou des yaourts ”,explique Christophe Villalon. Ces produits ont l’avantage de ne pass’oxyder rapidement.Dans les années 1990, Cap lance enfin une gamme de sauces etbeurres liquides, tranchables ou présentés en galets ou pépites pourles fabricants de viande et plats cuisinés et pour les chaînes de res-tauration. Aujourd’hui elle propose 5 500 recettes. Depuis 2005, elleen distribue une centaine sous une forme innovante soutenue parl’Anvar : l’appertisation (conservation à température ambiante pendant12 à 18 mois). “ Là où nos concurrents ne proposent que 5 recettes,nous avons trouvé une modélisation applicable autant de fois que nousle souhaitons ”, soutient Christophe Villalon.

Protéines fonctionnelles : concurrents dans le soja

Forte de ces innovations, Cap a embauché une quinzaine de personnesdepuis début 2006. Mais sa croissance ne s’arrête pas là. Ce mois demai verra le lancement de la gamme “ caproteins ”, des protéinesfonctionnelles vendues sous forme de poudre aux industriels de la vian-de, leur servant à améliorer la texture et la consistance de leurs pro-duits. “ On ne trouve pas un seul acteur français dans ce domaine, etnos concurrents mondiaux travaillent à base de protéines de soja ”, seréjouit Christophe Villalon. Cap n’a en tous cas pas lésiné sur lesmoyens : plusieurs millions d’euros ont été investis (un troisième sitede production construit) et une vingtaine d’embauches étaient annon-cées fin mars pour lancer la gamme de protéines fonctionnelles.

■ Charlotte Viart

1 Diana Ingrédients : SPF à Elven (appétence

pour chiens et chats), Diana Naturals à Antrain

(ingrédients naturels à base de fruits,légumes

ou viande) et Cap Diana à Pleucadeuc.2 IQF : Individually quick frozen

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À Pleucadeuc, commune de 1 700 habitants (56), une entreprise, née il y a trente ans, œuvre dans l’ombre

pour les industries agro-alimentaires. Après les bardes de porc sur mesure, les produits retexturés

et les sauces appertisées, Cap Diana lance ce mois-ci les “caproteins”, des protéines fonctionnelles destinées

aux industriels de la viande.

LANCEMENT D’UNE GAMME DE PROTÉINES FONCTIONNELLES

Cap Diana innovepour l’industrie agro-alimentaire

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DOSSIER

ORGANISATION DU TRAVAIL

Les effets du tourismsur l’économie

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Au niveau national, la direction du tourisme effectue chaqueannée une analyse similaire. Les comptes du tourisme2004 indiquent que la consommation directe – soit lesdépenses d’hébergement, de restauration et de loisirs – enBretagne a représenté 5,49 milliards d’euros, équivalant à7,9 % du PIB régional.Par ailleurs, et pour l’ensemble deszones littorales françaises, il apparaît que “ les consomma-tions effectuées en dépenses alimentaires et autres achats divers,

en service,etc,contribuent à hauteur de 24 à 33 % de l’ensemble des dépenses touris-tiques directes et indirectes ”. Une estimation intéressante certes, mais qui met decôté certains postes de dépenses et qui n’indique pas de quelle manière lesdépenses indirectes sont effectuées. Surtout dans une région telle que laBretagne, où plus de deux tiers des touristes passent leurs vacances dans desrésidences secondaires.

A lui seul, le marché des résidences secondaires est une véritable manne financière.La Cellule économique régionale estime ainsi que, pour l’année 2005, laconstruction neuve de résidences secondaires a représenté un chiffre d’affairesd’environ “ 200 millions d’euros, soit 9 % du chiffre d’affaires total du marché de laconstruction de logements ”, indique Yannick Morin.S’ajoutent à cela les quelque“ 180 millions d’euros du marché de l’entretien-amélioration ”.Globalement, ce sontainsi 5 000 emplois qui dépendent de ce marché des résidences secondaires,soit 6,5 % de l’emploi total de la filière BTP en Bretagne.

Une étude de l’Observatoire régional du tourisme, réalisée en partenariat avec une dizaine d’acteurs1, a été effectuée en Bretagne tout au long de l’année 2005.Quelque 16 000 touristes ont été questionnéssur leurs dépenses de façon à en connaître les principaux postes. Pour l’instant, seul le montant moyen des dépenses quotidiennes est connu. Ainsi, on sait aujourd’hui qu’il s’élève à 28,8 euros par jour et par personne2.Dans les mois à venir, une segmentation par poste de consommation sera effectuée et indiquera la répartition des dépenses touristiques.

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Et cela sans compter les agents immobiliers qui travaillent eux aussi surce secteur.A titre d’exemple,ABO cabinet de Charry, installé à Damgan,dans le Morbihan, réalise chaque année une centaine de transactionsdont la moitié en résidences secondaires. “ Et encore, il s’agit ici d’unemoyenne sur l’ensemble de notre territoire, explique Jean-Philippe deCharry, responsable de l’agence. Sur la côte, le marché des résidencessecondaires représente 90 % de notre activité. ” S’y ajoutent 70 lots en loca-tion saisonnière que gère également ABO. Par conséquent, plus de lamoitié de ses effectifs, soit près de 5 personnes, dépendent entièrementde ce marché touristique. Quand on sait que la Bretagne compte prèsde 200 000 résidences secondaires…Qui dit résidents secondaires sous-entend également des postes dedépenses différents que pour les personnes hébergées dans le secteur mar-chand. D’aucuns y ajouteront un pouvoir d’achat certain. L’influencesur l’activité commerciale s’en ressent nettement. Notamment pour lagrande distribution. L’Observatoire régional du commerce montre

ainsi que la présence des grandes surfaces généralistes alimentaires estbeaucoup plus forte dans les communes touristiques. Des grandes sur-faces qui proposent en outre des biens d’équipement, de l’électromé-nager… La ville de Carnac possède 6 000 résidences secondaires et passe,l’été, de 4 000 à 45 000 habitants. Pour faire face à l’afflux de touristes,elle compte à elle seule deux supermarchés et une supérette supplé-mentaire en haute saison.Une offre qui pourrait paraître démesurée enbasse saison. Mais Loïc Royer, propriétaire du Super U (voir encadré),estime au contraire que sa surface de magasin de 2 200 m2 “ convientà l’année mais est bien insuffisante pour la haute saison. ” D’ailleurs, sonrythme de croissance, en 35 ans, a suivi celui de la commune. “ Depuis1970, indique Loïc Royer, le nombre de résidences secondaires a triplé. Letourisme s’étalant désormais tout au long de l’année,j’ai dû ouvrir mon maga-sin de janvier à décembre. ”Une tendance que l’on retrouve aussi pour les activités de loisirs.Philippe Rodet, président de Nautisme en Bretagne, organisme quiregroupe la quasi-totalité des associations nautiques de la région,se réjouitde voir que le secteur “ emploie de plus en plus de professionnels à l’année ”.Réalisant un chiffre d’affaires global de 77 millions d’euros, ces clubs“ accomplissent aujourd’hui 50 % de leur activité en dehors de la haute saison.Il y a 20 ans, juillet et août en représentaient près de 90 % ”. Certes,il ne pourrait s’agir que d’un effet de glissement qui, finalement,ne génè-rerait annuellement qu’un impact économique identique.Mais il s’avè-re qu’au contraire le nombre d’adhésions augmente tout autant que lenombre de personnes qui en vivent.

Plus les communes offrent des services,plus elles sont attractivesEt cela sans compter les effets que le maintien de ces activités à l’annéegénère pour les communes. Car cela influe nécessairement sur l’activi-té commerciale, les autres loisirs proposés et l’ouverture des équipementsculturels.Christian Le Maillot,premier adjoint au maire de Trégastel,dans

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Loïc Royer vit à Carnac depuis trente-cinqans.Arrivé pour faire la saison, le jeune bou-cher avait tout de suite senti “ qu’il y avait lapossibilité de faire quelque chose ”. Une intuitionqui lui a porté chance. Aujourd’hui, l’hom-me est à la tête, aux côtés de Pierre-YvesLecointe, du Super U “ de la station ”. Dansune commune qui compte aujourd’hui 6 000résidences secondaires – “ contre 2 000 dansles années 70 ” –, l’intérêt de disposer d’unsupermarché est sans doute incontestableen haute saison, quand la population deCarnac passe de 4 000 à 45 000 habitants.La difficulté est sans doute alors de connaîtrela bonne surface à acquérir et aménager pourque le commerce soit rentable toute l’an-née. “ Nous avons dû augmenter notre surfaceprogressivement mais aussi très rapidement carcela a vite fonctionné, raconte Loïc Royer.Parallèlement,on a élargi les périodes d’ouverturedans l’année,de trois, quatre, six,huit mois, etc.Les besoins étaient tels que l’on a également

acheté une supérette dans le centre, qui, elle, estouverte uniquement l’été. ” Aujourd’hui, leSuper U de Carnac mesure 2 200 m2, surdeux niveaux. Une surface qui semble énor-me pour une si petite commune et pourtantLoïc Royer cherche encore à s’agrandir et ce,malgré la supérette de 900 m2.Actuellementen discussion avec la municipalité, le direc-teur du supermarché voudrait passer à un

“ magasin de 3 000 m2, avec des réserves atte-nantes ”. Pour faire fonctionner le tout, LoïcRoyer emploie 70 personnes à l’année, aux-quelles s’ajoute une trentaine d’employésd’avril à octobre et une centaine d’autrespendant la haute saison. Et, pour s’assurerd’avoir des professionnels, le directeur a dûacheter deux résidences pour les héberger.

Le Super U de Carnac, surdimensionné ?

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La Bretagne compte près de 200 000 résidences secondaires

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les Côtes d’Armor, où le nombre de résidences secondaires équivaut àcelui des résidences principales, explique que “ lorsque les petites vacancesscolaires des Parisiens tombent en même temps que celles des Trégastellois,on doubleles effectifs en centres de loisirs ”.Une périodicité qui fait aujourd’hui réflé-chir l’Aquarium marin (voir encadré) de la commune quant à ses datesd’ouverture. “ Nous allons désormais ouvrir plus tôt en mars pour accueilliraussi bien les groupes que les visiteurs individuels ”, annonce Elisabeth LeCalvez,directrice de l’Office du tourisme,propriétaire de l’équipement.Car, comme l’hôtellerie et la restauration, le secteur de la culture et desloisirs doit s’adapter à l’étalement des vacances sur l’année, aux courtsséjours et à la demande des vacanciers.Pour Hervé Le Bras, démographe et directeur d’études à l’Ecole deshautes études en sciences économiques et sociales (voir interview),“ plus les communes offrent des services et plus elles sont attractives pour lestouristes ”. Ainsi, une ville qui n’offrirait des services que l’été ne peutimaginer attirer des vacanciers hors saison. Dans le même temps, dif-ficile de laisser des services ouverts quand personne ne s’en sert en dehorsde juillet et août. Le tourisme rapporte, évidemment, mais il a un coût.Il faut alors compter sur le repeuplement à l’année de ces communes,souvent situées dans le centre Bretagne. Pour cela, les Britanniques ontapporté beaucoup à la région. En manque d’espace, ils sont venus s’yressourcer et, souvent, s’y installent une fois en retraite. “ La différencede prix de l’immobilier entre l’Angleterre et la Bretagne y est pour beaucoup.En faisant cela, les Grands-Bretons s’assurent un joli complément retraite ”,explique Hervé Le Bras, et participent indirectement à l’aménagement duterritoire en redynamisant “ les endroits les plus perdus ”. La multiplicationdes lignes à bas coût en provenance et à destination de la Grande-Bretagne, au départ de Dinard, Brest, Lorient, Rennes ou encoreNantes, a elle aussi sans aucun doute facilité cette implantation.Mais les équipements culturels ou sportifs attirent aussi nombre de per-sonnes. Christian Le Maillot insiste sur la “ complémentarité que peuventavoir les différentes communes qui se touchent ”. Entre le Musée des télé-communications, le Planétarium, le Forum et l’Aquarium marin,Trégastel, Lannion, Pleumeur-Bodou et Perros-Guirec jouent cettecarte. Même si Elisabeth Le Calvez remarque que la fréquentation del’Aquarium a baissé suite à l’ouverture du musée et du Planétarium, larégion n’a-t-elle pas à tirer profit de tous ces équipements ? PourChristian Le Maillot, c’est “ indéniable ” et cela participe fortement làencore à garder l’ensemble des services ouverts toute l’année.

300 festivals qui drainent plusieurs millions de touristesUn autre atout de la Bretagne, qui contribue à renforcer son attractivi-té, réside dans la multitude des festivals – ils sont près de 300 – qui s’ydéroulent.Les retombées économiques qu’ils génèrent sont là aussi trèsdifficiles à évaluer mais elles n’en sont pas moins certaines.Sur l’hôtellerie,la restauration et les commerces locaux, certes,mais également sur bonnombre d’entreprises locales. A titre d’exemple, Ouest Consulting,bureau d’études sis à Quimper, a mené une enquête sur l’impact éco-nomique du festival des Vieilles Charrues, à Carhaix. Certes l’associa-tion organisatrice compte une dizaine de salariés, ce qui est bien peu auregard des 6 000 bénévoles qu’elle mobilise chaque année.Mais les retom-bées financières qu’elle génère sont importantes. Rien que pour l’or-ganisation du festival en 2003, les Vieilles Charrues ont dépensé plus de2,7 millions d’euros en achats de biens et de services auprès de 323 entre-prises dont plus de la moitié se situent en centre Bretagne.Au total,70 %des achats ont été effectués dans la région.Les 43 000 baguettes néces-saires par jour ont à elles seules fait travailler 43 boulangeries des alen-tours.Et cela ne concerne que les dépenses directes de l’association.Pource qui est des retombées économiques indirectes, l’étude montre notam-

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Votre Agence Localepartenaire de vos recrutements

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ment que “ le montant minimum des dépenses effectuées durant le festival etdirectement induites représente près d’un million d’euros ” pour les 170 000spectateurs. Sans compter ceux qui décident d’y passer un peu plus detemps. Sachant que le Festival interceltique de Lorient reçoit 650 000visiteurs sur 10 jours,que le Festival de Cornouaille attire entre 300 000et 400 000 personnes,… il serait intéressant d’en mesurer les retombéeséconomiques, et ce pour des entreprises de tout secteur.Sans parler de l’image attractive qu’ils redonnent à la ville où ils se dérou-lent.Si Saint-Malo,Quimper ou Rennes n’ont pas forcément besoin decela pour attirer les touristes, il est indéniable que Carhaix,notamment,a bénéficié de cette image dynamique qui lui colle aujourd’hui à la peau.

Le dynamisme, clef de l’attractivité

C’est sans doute ce qui pousse nombre d’agriculteurs aujourd’hui à pro-poser des activités à destination des touristes.Outre le besoin de se diver-sifier,nécessaire parfois pour certains professionnels d’un secteur en crise,leur intérêt financier rejoint souvent celui des communes où ils vivent.“ Nous comptons aujourd’hui 327 adhérents en Bretagne pour 458 activitésproposées ”, annonce Karine Vanpouille, animatrice du réseau Bienvenueà la ferme. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter depuis la mise en placedu réseau en 1988.Une étude menée en 1999 auprès de 260 adhérentsa ainsi montré que “ la ferme qui développe ces activités embauche en

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Face aux mastodontes que sont Océanopolis deBrest ou le Grand Aquarium de Saint-Malo,Trégastel fait figure de petit poucet. Quand lepremier reçoit près de 500 000 visiteurs par anet le deuxième plus de 420 000, le costarmo-ricain accueille chaque année autour de 55 000

personnes. Une situation dont il n’a toutefoispas à rougir. Elisabeth Le Calvez, directrice de l’office de tourisme de Trégastel,propriétairede l’aquarium depuis sa création en 1967,souligne ainsi qu’il s’agit là de la “ principale recette de l’office ”.

Aujourd’hui, l’équipement fait peau neuve.Sans cesse, l’amélioration de l’accueil dupublic et de la visite est “ au centre des préoccupations ” de ses propriétaires. Ainsi,c’est un aquarium rénové qui a rouvert sesportes début juin.Techniques plus modernes,accessibilité des salles aux personnes à mobi-lité réduite, création d’un espace services,…l’aquarium est prêt à accueillir plus de visi-teurs.Aussi bien l’été, période de l’année oùil reçoit 45 % de son public que le reste del’année où, depuis peu, la fréquentation tendà augmenter. “ Les périodes de fermeture vontdiminuer, aussi bien pour élargir notre offre àdestination des groupes que des individuels ”,explique Elisabeth Le Calvez. Histoire des’adapter à l’évolution du tourisme en géné-ral et à en accueillir chaque année un peu plus.Car l’Aquarium,creusé dans le granit rose,nepeut réellement s’agrandir. C’est donc saseule chance d’accueillir plus de public.L’innovation et l’adaptation. Pourtant,pendant deux années, il a reçu jusqu’à 80 000visiteurs par an. Malheureusement, ce chiffrea chuté rapidement, “ suite à l’ouverture dumusée des télécommunications à Lannion et du planétarium à Pleumeur-Bodou ”.Trop deconcurrence ? Pour Christian Le Maillot,premier adjoint au maire de Trégastel, cette complémentarité d’offres est surtout “ unechance ”qui permet à chaque équipement detirer son épingle du jeu et aux communes de garder leurs activités et commerces ouvertstout au long de l’année.

L’AQUARIUM MARIN DE TRÉGASTEL (22)

S’adapter en permanencepour faire face à la concurrence

Avec le réseau Bienvenue à la ferme,nombre d’agriculteurs proposent des activités à destination des touristes.

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moyenne un tiers d’unité de travail humain en plus ”. Pour trois exploita-tions de ce type, un emploi équivalent temps plein est donc créé à l’an-née. Si l’impact du tourisme sur le chiffre d’affaires de ces exploitantsreste à apprécier, il serait, selon Jean-Marc Calvat, responsable du pôlenational tourisme de l’Insee, “ de toutes façons erroné ”. Bien sûr, “ onconnaîtrait alors la part directement imputée au développement d’activités tou-ristiques.Mais qu’en est-il de toutes les dépenses induites.Un agriculteur quivend la moitié de sa production à des revendeurs qui eux-mêmes cèdent leursmarchandises en faisant les marchés côtiers fortement fréquentés par les vacan-ciers a lui-même une part importante de son activité liée au tourisme ”. Delà toute la difficulté de mesurer les effets d’un secteur transversal dontles contours se définissent par la demande du client.

■ Anne-Laure Grosmolard

1 Enquête Morgoat effectuée auprès d’un échantillon

représentatif de 16 000 touristes sur différents sites

de la région et tout au long de l’année. Pilotée par

l’Observatoire régional du tourisme, cette enquête

a été notamment soutenue par la Région, l’Etat,

les Comités départementaux du tourisme

et les Chambres de commerce et d’industrie.2 Cette moyenne qui concerne la fréquentation touristique

extrarégionale (4/5ème des personnes interrogées) a été calculée

d’après 7 critères de dépenses : hébergement, déplacement

du lieu de résidence au lieu de vacances (aller-retour),

frais de déplacement en Bretagne, restauration, autres dépenses

alimentaires, loisirs et autres dépenses (habillement,

article pour la maison,…).

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Le 8 décembre 2005, le TGV entrait pour la première fois en garede Saint-Malo. S’il est difficile pour la commune, les commerçantsou les hôteliers de mesurer encore l’impact économique de cette arri-

vée, il semble déjà que tous ressentent “ un frémissement positif ”, selonles échos recueillis par la municipalité. Une satisfaction partagée parla SNCF, qui, début avril, n’hésitait pas à parler d’un véritable suc-cès et indiquait ainsi que “ la montée en charge progressive depuis le moisde décembre 2005, a permis d’atteindre 2 500 clients hebdomadaires aumois de mars ”. Pour le moment, la clientèle est principalementfamiliale. Elle voyage pour ses loisirs et a profité du nouveau TGVlors des vacances scolaires, “ notamment à Pâques ” où la SNCF aenregistré “ jusqu’à 4 000 clients hebdomadaires ”. Un succès guère sur-prenant pour la ville qui porte le dossier du TGV Paris-Saint-Malodepuis le début. La commune souligne notamment la “ très grandesatisfaction du palais du Grand Large qui a multiplié les contacts et quiest assuré d’avoir de nouveaux clients grâce au TGV ”. Cet été, la SNCFa déjà prévu d’ajouter un aller-retour quotidien aux deux existant.“ Après la haute saison, on sera sans doute plus à même d’en mesurer lesimpacts économiques ”, assure la municipalité. Impacts certains sur l’hô-tellerie-restauration, mais aussi sur les commerces et les artisanslocaux, aussi bien dans la cité corsaire qu’à Dol-de-Bretagne, où letrain s’arrête. Pour 2006, la SNCF prévoit un nombre de voyageurstotal de 150 000, soit près de 15 % de clients supplémentaires parrapport à ses prévisions. Unique déception au tableau : les horairesdes TGV ne permettent pas vraiment à la clientèle professionnellede l’utiliser. La nouvelle desserte promise par la SNCF dès janvier2007, avec un départ à 6h10, est ainsi très attendue.

Départ réussi pour le TGV Paris - Saint-Malo

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La population touristique de la Bretagne a tendance à vieillir.Que peuvent faire les professionnels pour la rajeunir ?

Tout d’abord, c’est conjoncturel. En France, la population qui aug-mente le plus est celle des personnes âgées. C’est donc logique qu’ellesse retrouvent pour une part importante dans le tourisme. De plus, on vitdans l’ensemble plus vieux et en meilleure santé. Les gens à la retraiteaujourd’hui sont ainsi plus actifs et consomment davantage de loisirs,de voyages, etc.

Mais cela n’empêche-t-il pas les jeunes de venir ?

Bien sûr que non. Mais là, il s’agitd’une question de temps. Les jeunes ontmoins de temps que leurs aînés, ils tra-vaillent souvent pendant leurs vacances oualors profitent de leur temps libre pour par-tir à l’international. Une solution pour laBretagne serait peut-être de viser, elle aussi,des jeunes étrangers.

N’est-ce pas non plus une question de moyens ?

Certainement. Un récent dossierdu magazine Alternatives économiquesvient de publier des chiffres intéressantssur la pauvreté en France. On y voit notam-ment que 21 % des moins de 25 ans viventaujourd’hui sous le seuil de pauvreté alorsqu’ils étaient 4 % en 1970. A l’inverse, 27 %des retraités vivaient à l’époque au-des-sous de ce seuil, contre 4 % aujourd’hui. Lespersonnes âgées ont non seulement plus depouvoir d’achat aujourd’hui qu’il y a trenteans mais elles en ont également plus que lesétudiants ou les jeunes actifs. Et ce phénomène se retrouve dans les autrespays européens comme l’Angleterre ou l’Italie.

Il faut donc continuer à séduire cette clientèle ?Bien sûr, car elle est importante. Et ce qu’offre la Bretagne – tha-

lassothérapie, randonnées, tourisme culturel, etc. – lui convient très bien.Par ailleurs, la Bretagne, contrairement à une dizaine d’années, ne perdplus ses jeunes. Elle est devenue très attractive pour cette population quine cherche plus forcément à partir pour travailler. Ces jeunes peuvent eux-mêmes faire du tourisme en Bretagne et inviter leurs amis. La populationtouristique se rajeunira par ce biais là.

Le tourisme semble aujourd’hui se développer un peu plus en dehors des côtes et des grandes agglomérations ; comment expliquer ce phénomène ?

Si l’on analyse les quelques morceaux de recensement récem-ment effectués, le repeuplement de ce que j’appellerai le rural profond appa-raît très clairement. Ce phénomène est très clair dans le sud de la Franceet commence à être bien net en Bretagne. L’espace est devenu une

richesse. D’ailleurs, ce repeuplement estsouvent, au début, le fait de résidents étran-gers. Prenez les Anglais par exemple. Quandils s’installent en Bretagne, c’est souventdans les terres, là où justement il y a de l’es-pace qu’ils ne trouvent plus chez eux, ni àParis ni sur le littoral. Et la revitalisation desendroits les plus perdus les rend plus attrac-tifs car on y retrouve des animations, descommerces, des services et une qualité devie. C’est essentiel.

Cela se fait-il au détriment de la côte ?

Non, il s’agit souvent de nouveauxtouristes car cela répond à des nouveauxbesoins. Il faut donc s’appuyer sur ce mou-vement pour en attirer encore plus. Le littoralcontinuera de son côté à recevoir ses tou-ristes fidèles.

Qu’en est-il de l’origine géographiquedes touristes en Bretagne ? Quand on regarde les chiffres, il semble qu’il y ait finalement peu de variations au fil des ans ?

C’est vrai. Une chose assez fla-grante en Bretagne réside dans la grande similitude entre les zones d’im-migration de Bretons et la provenance des touristes. Prenez une carte de1911 où apparaissent les flux migratoires des Bretons. Si vous la super-posez avec une carte actuelle de l’origine géographique des touristes, vousserez surpris de voir à quel point elles sont identiques. Il y a de longueshabitudes qui se perpétuent en Bretagne. Cela explique peut-être enpartie d’ailleurs la part importante du tourisme résidentiel.

■ Propos recueillis par Anne-Laure Grosmolard

ENTRETIEN AVEC HERVÉ LE BRAS, DÉMOGRAPHE, DIRECTEUR D’ÉTUDES À L’ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALES (EHESS) À PARIS

“L’espace est devenu une richesse.La revitalisation des endroits les plus perdus

les rend encore plus attractifs”

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“ J’ai toujours eu une passion pour les langues.A 14 ans, en plus de l’école, je me suis mis àapprendre pour le plaisir le chinois et le russe.Je ne sortais pas en récréation parce qu’unprofesseur avait proposé à ce moment-là dedonner des notions de suédois à ceux que çaintéressait. ” A 54 ans aujourd’hui, le journa-liste-écrivain Roger Faligot lit toutes leslangues européennes, “ sauf le finois et lebasque ”, parle les essentielles et, quand il neles maîtrise pas complètement, se débrouilleen arabe, japonais, et donc russe et chinois.Un bagage qui l’aidera pour enquêter et écri-re, seul ou avec un complice, 35 livres cou-ronnés pour beaucoup d’un franc succès.Une aventure débutée en 1972. “ Le mas-sacre du ‘Bloody Sunday’ a été un déclic : j’aidécidé, sans contacts ni relations, d’aller enIrlande pour comprendre ce qui se passait. ”Il y vivra durant trois ans grâce d’abord à de

petits boulots, manière de se perfectionner enanglais, puis grâce à sa plume. “ J’ai signémon premier article dans le ‘Irish Times’ : unenécro de Pompidou ! ” Après la création duquotidien Libération en France, il en devientle correspondant à Dublin. “ Alors que sévis-sait le conflit anglo-irlandais, je me suis retrou-vé le seul journaliste français en Irlande. Jouret nuit, j’étais suivi, et par les services secretsbritanniques et par ceux d’Eire... C’est commeça que j’ai appris, sur le tas, à mener desenquêtes discrètes. ” Avec aussi un peu dechance : en novembre 1974, il échappe de

justesse à Dublin à un attentat qui fera plusde 50 morts, un des plus meurtriers du conflit.De son vécu et de ses rencontres avec tousles protagonistes sortira chez Maspéro en1977 son premier livre “ la résistance irlan-daise ”, remis deux fois à jour depuis chezTerre de brume, et toujours considéré commeune référence.

Maffias et espions

Ses enquêtes emmèneront ensuite RogerFaligot aux quatre coins de la planète et dans

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Depuis sa campagne des environs de Plougastel-Daoulas, Roger Faligot traque et révèle les secrets les mieux gardés sur la planète. Ses livres sur les espions

ou les maffieux font autorité. Mais ces turpitudes n’ont pas entamé sa foi en un Homme bon, incarné par les enfants ou les faiseurs de paix.

Des espions aux espoirsROGER FALIGOT, RACONTEUR DE “L’IRACONTÉ”

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tous les milieux. Dans le X avec “ Pornobusiness ”, chez les sectes avec “ Le marchédu diable ”, (tous deux avec Rémi Kauffer),mais l’homme se passionne surtout pour lesorganisations du crime et les services d’es-pionnage. Quelques titres suffisent à endémontrer l’éclectisme : “ Services secrets enAfrique ” (1982), “ Les services spéciaux deSa Majesté ” (1982), “ Markus, espion alle-mand ” (1984), “ KGB, objectif Pretoria ”(1985), “ Kang Sheng et les services secretschinois ” (1987), “ Naisho, enquête au cœurdes services secrets japonais ” (1997)… sansoublier les deux imposants tomes de“ L’histoire mondiale du renseignement ”parus chez Robert Laffont. “ La piscine ”,prix du journalisme d’investigation pour cettepremière enquête sur les espions français,écrit avec Pascal Krop, sera même l’un desbest-sellers de l’édition en 1985 et connaî-tra une suite avec “ DST, police secrète ”,quatorze ans plus tard. Côté crime, l’extrê-me-orient passionne l’auteur : “ Annuairedes criminels chinois ” (1995), “ L’empireinvisible, les maffias chinoises ” (1996), “ Lamaffia chinoise en Europe ” (2001)…Parallèlement, Roger Faligot poursuit sa car-rière de correspondant pour divers journaux.Ainsi de Nouvelle-Zélande, il signe en 1985un article dans “ Le journal du dimanche ” quifera grand bruit. Il y révèle que ce sont les ser-vices secrets français qui ont coulé le“ Rainbow Warrior ” de Greenpeace. Unscoop qui lui vaudra la Une du “ WashingtonPost ”… qui s’y connaît en révélations depuisle Watergate. Plus récemment, il retrouveraColette Noll, une résistante qui a connuGherdi, l’intermédiaire qui, s’il avait été rete-nu comme existant par la police de 1924,

aurait évité le bagne à Seznec. Le témoi-gnage exclusif publié dans “ Ouest-France ”est l’élément sur lequel la justice a acceptéde réexaminer l’Affaire Seznec et donneraun avis définitif en octobre prochain.

Vers la paix ?

Publié en 12 langues, Roger Faligot ne pou-vait qu’être appelé à participer à des projetsinternationaux. De 1991 à 1998, il sera l’undes journalistes les plus actifs de “ TheEuropean ”, premier média écrit trans-frontières. Sa personnelle “ Lettre de l’Asie ”sera diffusée deux fois par mois auprès destratèges et décideurs économiques. L’hiver2000-2001, c’est le “ National Institute forResearch Advancement ”, organisme japonaisdépendant du premier ministre nippon, qui luioffre une bourse pour mener une étude sur lesmutations de la civilisation japonaise par rap-port à l’Europe autour de thèmes commeinternet, la jeunesse… Au terme de trois mois,il rendra un mémoire à destination du gou-vernement japonais. Un premier pas versautre chose que les turpitudes des maffieuxet espions. En 2004, il réalise son rêve d’unpremier roman, basé sur des faits historiquestout de même : ce sera le superbe “ Le peupledes enfants ” (Seuil), déjà traduit en japonaiset en cours de traduction en anglais. Avec“ Les seigneurs de la paix ”, son 35ème livreparu il y a un mois, Roger Faligot confirme sa

volonté de valoriser le mieux-disant. “ Depuisdeux ans, il existe une réelle tendance à la bais-se des conflits dans le monde. Depuis la fin dela guerre froide, on en compte cent de moins.Cela grâce à des diplomates comme lesNorvégiens, des religieux comme laCommunauté de Sant-Egidio, d’anciens sei-gneurs de guerre convertis et de personnali-tés jouant de leur aura comme NelsonMandela. ” Ces démarches inconnues dugrand public trouvent la lumière dans le livre.“ Des catastrophes écologiques comme letsunami, des attentats meurtriers comme enEspagne… ont permis des rapprochementsvers la paix. L’économie joue aussi un rôleessentiel. Le boum économique qu’a connul’Irlande grâce au soutien de l’Europe aprèsson entrée dans la communauté n’est paspour rien dans le rapprochement entre catho-liques et protestants. Et à Oslo, pour fairediscuter Israéliens et Palestiniens, ce sont deschefs d’entreprise et des économistes qui ontnoué les premiers contacts. ” L’actualité 2006voit se développer le dialogue vers la paixentre ETA et gouvernement espagnol. Uneamorce de processus que Roger Faligot suitde près : des Irlandais, qu’il connaît bien,servent d’intermédiaires, et la France est invi-tée par les deux parties à rejoindre la table desnégociations.

■ Yves Pouchard

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1952 : Naissance à Saint-Mandé (Val-de-Marne)1972-75 : Installation à Dublin

1973 : Correspondant de “Libération”1977 : 1er livre, “La résistance irlandaise”1985 : “La piscine”, best-seller au Seuil1991 : Brevet de japonais à l’UBO de Brest

1991-98 : Correspondant de “The European”1993 : Création de l’association des journalistes

des pays celtiques2004 : 1er roman, d’après faits historiques,

“Le peuple des enfants”2006 : 35ème livre, “Les seigneurs de la paix”

(Seuil)

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Une production de 35 livres couronnés pour beaucoup d’un franc succès

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■ Depuis Brest, 14 projets labelliséspar le pôle Mer Bretagne.Le dernier, en date du 28 avril, est le projet“Ormeaux”, qui vise à développer l’élevagede ce mollusque rare et précieux. Très prisésur les marchés japonais et chinois, la pro-duction mondiale d’ormeaux sauvages estpassée en 20 ans de 20 000 tonnes à moinsde 12 000. Son élevage, à condition de pro-duire en quantité suffisante, peut débouchersur une activité à forte valeur ajoutée pourles conchyliculteurs de la région. FranceHaliotis (Plouguerneau-29) créée en 2004 parSylvain Huchette et Guirec Rollando y croit ets’est lancé dans l’aventure il y a un peu plusd’un an. La jeune entreprise est depuisquelques mois soutenue par le pôle MerBretagne qui vient de labelliser son projetd’une valeur d’un million d’euros. “Laréflexion avec le réseau scientifique du pôle(UBO, Ifremer, Muséum d’histoire naturelle)nous a obligés à structurer le projet. Sa label-lisation peut nous apporter un financementd’environ 250 000 euros. Une trentaine deconchyliculteurs sont intéressés par ce projetmême si les retombées commerciales nesont pas pour demain. La complexité admi-nistrative pour mettre en place un élevaged’ormeaux demande beaucoup de patience”

explique Sylvain Huchette. Aujourd’hui l’en-treprise compte 5 personnes y compris lesdeux créateurs. Elle espère bientôt vendre ses“bébés ormeaux” en grande quantité et trans-férer son savoir-faire à des éleveurs commeles Coquillages du Phare (Plouguerneau)investis eux aussi dans le projet.Contact : 02 98 37 17 39

■ La tertiarisation de l’économie : quelsenjeux pour le développement de nosterritoires ? En partenariat avec la CRCIBretagne et la CCI des Côtes-d’Armor,le Conseil national des économiesrégionales a choisi Saint-Brieuc pourorganiser son 53e congrès et débattrede ce thème les 21 et 22 septembre aucentre des congrès “Equinoxe”.

Fédération des agences de développementet des comités d’expansion économique, leCner est aussi un lieu d’échanges et dedébats sur toutes les questions qui tournentautour de l’aménagement du territoire et dudéveloppement économique ! Le congrèsannuel est un temps fort de son action etréunit à chaque édition près de 500 partici-pants. Clara Gaymard, présidente de l’Afii1

présentera les résultats d’une étude surl’offre régionale française face aux implanta-tions étrangères tertiaires car la France attiremoins de gros projets industriels mais deplus en plus de petits projets, dans les ser-vices, faisant appel à des emplois à fortevaleur ajoutée. Pendant un jour et demi,acteurs du développement, entrepreneurs etélus débattront des enjeux de la tertiarisationde l’économie et des répercussions sur l’em-ploi et la formation dans les régions. Ils s’in-terrogeront également sur l’utilisation crois-sante des nouvelles technologies dans lesservices, qu’ils soient à la personne ou à l’en-treprise, et sur le problème de solvabilité desservices tournés vers la personne. Contact : 01 42 22 35 29Site : www.cner-France.com

1 Agence française

des investissements internationaux

Le pôle de compétitivité agro-alimentaire bre-ton, présidé par Michel Houdebine, vient dedévoiler ses premiers projets labellisés. Maisla liste est loin d’être close.Tout porteur de pro-jet innovant doit le contacter au plus vite1. Ilpourrait bénéficier lui aussi d’un accompa-gnement technique jusqu’à cette phase cru-ciale de labellisation. Car l’enjeu est de taille !La labellisation “ Valorial ” a de fortes chancesde lui ouvrir les droits aux financements d’OseoAnvar, de l’Agence nationale de la recherche(ANR), du fonds de compétitivité des entre-prises ou des collectivités territoriales deBretagne (le Conseil régional participe à hau-teur de 10 millions) mais aussi les portes d’unestructure comptant 150 PME-PMI, centres derecherche et organismes de formation répar-tis sur le Grand Ouest. Sur la cinquantaine deprojets déjà déposés, 27 viennent d’être label-lisés, représentant un montant total d’une ving-taine de millions. “ Les plus petits s’élèvent àquelques centaines de milliers d’euros et leplus gros représente, à lui seul, 9 millions ! Ilsdevraient être financés à hauteur de 5 millionsd’euros ” explique Jean Kérouedan, chargé de

mission auprès de Valorial. On retrouve autantde projets labellisés d’origine privée (confi-dentiels, réunissant au minimum deux entre-prises) que publique relevant de 6 thématiques :lait, ovoproduits, viandes, ingrédients, micro-biologies, nutrition santé. “ La recherche sur lavalorisation de la matière grasse du lait devache, la création d’un pôle spécialisé “ arômesalimentaires salés ”ou bien encore la recherchesur l’analyse de comportement de filière ali-mentaire en cas de crise sont quelques uns des

projets prêts à démarrer ” s’enthousiasmeMichel Houdebine. “ La multitude des acteursdans l’agro-alimentaire et leur éclatement géo-graphique ne permet sans doute pas d’avan-cer aussi vite que les pôles “ Images etréseaux ” ou “ Automobiles haut de gamme ”mais la structure Valorial est désormais enordre de marche ! ”

Véronique Maignant1Contact : 02.23.48.59.64

ou [email protected]

LE PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ AGRO-ALIMENTAIRE LABELLISE 27 PROJETS

Valorial, l’aliment de demain, c’est parti !

De gauche à droite :Guirec Rollando

et Sylvain Huchette

Photo : V. Maignant

De gauche à droite : Michel Houdebine,Michel Pinel et Jean Kérouédan

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Les ambitions sont claires : les modalités de l’intervention publique sont de plus en pluscomplexes pour les élus locaux surtout dansles petites collectivités. Il faut donc faire plussimple et plus efficace.Pour la période 2006-2013, la Région Bretagnea donc décidé en décembre dernier d’un nou-veau mode de distribution de ses subventions.Désormais, les différents niveaux d’organisa-tion (communes, communautés de communes,pays) devront se concerter pour rédiger unprojet de territoire qui servira de ligne directri-ce à la répartition des financements publics. Sous-tendus par des idées de mutualisation, deprogrammation et surtout d’identification despriorités par les acteurs eux-mêmes, les projetsprendront en compte les dix grands chantiersfédérateurs que s’est fixé la Région (formation,développement économique et social, agricul-ture, environnement, relations européennes,mer, solidarité, culture, langue, loisirs).Le nouveau dispositif se substitue aux précé-dents : le programme régional d’aménagementdu territoire (PRAT), le volet territorial du CPER(contrat programme Etat Région) et la

compensation Feder (quis’est arrêtée en 2005).Les projets pourront cumu-ler les aides sectorielles etles crédits territoriaux pouratteindre, sur les projetsparticulièrement prioritairesau niveau des pays, destaux d’intervention allantjusqu’à 50 %.

Prenons l’exemple du Pays de la Roche auxfées (35) : “ Notre communauté de communesa été créée voici 12 ans. Sur cette période,nous avons fonctionné sur un consensus. Maisavec les élections et le renouvellement deséquipes, il nous est apparu qu’il était urgentd’ouvrir des perspectives sur les dix ans à venir,explique Laurent Beuchée, son président.Depuis deux ans, nous nous sommes impli-qués dans le CEPE (contrat eau paysage envi-ronnement) et dans une étude sur le tourisme.Nous avons également mis en application unedémarche participative impliquant tous lesacteurs locaux qui ont pu s’exprimer au coursd’environ 1 000 soirées de débat. Nous sommesarrivés à un consensus au moment même où laRégion a fait connaître sa nouvelle ambition.Cependant, disposant de l’enveloppe la plusréduite de toute la Région, le Pays de Vitré,auquel nous appartenons, va rencontrer certaines difficultés à faire coïncider démarcheparticipative (à l’échelon de la communauté decommunes), démarche structurante (Pays) etdéveloppement harmonieux du territoire(Région) ”. Et Laurent Beuchée de citer

l’exemple très concret des salles de sport :“ sur le nord du Pays, bien équipé, les élus seplaceraient dans une démarche de rénovationalors que nos cantons du sud, moins dévelop-pés, en sont encore à la phase du premieréquipement ”. “ C’est l’une des limites liées à la taille de certains pays, reconnaît François Clément,directeur général adjoint de la CCI de QuimperCornouaille en charge de la prospective et du

développement du ter-ritoire. Avec une enve-loppe globalementréduite pour tous, ladémarche a au moins le mérite d’obliger le ter-ritoire à être cohérent

dans ses propositions et à éviter le saupou-drage ”. Et de souligner les choix parfois douloureux qui ont conduit à arbitrer sur les projets présentés, pour faire rentrer dans uneenveloppe de 26 millions, un ensemble de propositions qui portait sur 150 millions. “ Lesacteurs, EPCI et chambres consulaires, ont faitainsi preuve d’un vrai sens des responsabilités ”,conclut le responsable consulaire.

■ Clotilde Chéron

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En proposant aux pays et aux communautés de communes de rédiger un projet commun, la Région innove dans la distribution de ses crédits, organisée autour de la mise en réseau des acteurs. La concertation au niveau local doit ainsi garantir la cohérence du schéma régionald’aménagement du territoire.

L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

LA POLITIQUE RÉGIONALE D’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE 2006-2013

Gagner en cohérence

Dans la pratique,le schéma général connaît certaines difficultés d’application.

La ZA de la Chauvelière à Janzé (35)

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Enquête

LES ENTREPRISES S’INVESTISSENT DANS LE CULTUREL

33 % des mécènes bretonssont des PME

L’Admical publiait en avril, dans sa revue “ Entreprises etmécénat ”, les résultats d’une enquête menée par l’ESC-Bretagne-Brest.Des étudiants se sont penchés sur les PME bretonnes en 2005-2006.33 % des entreprises ayant répondu à l’enquête déclarent avoir déjàentrepris des actions de mécénat (71 % depuis plus de 3 ans, 96 %souhaitent les poursuivre). La loi du 1er août 2003 joue un rôle primor-dial dans ce développement du mécénat. Les PME bénéficient d’une

réduction d’impôt égale à 60 % du montant, dans la limite de 0,5 %du chiffre d’affaires. “ Les mécènes soutenant le Château du Taureau à hauteur de 3 000 € ne débourseront au final que 1 200 euros ”, commente Vincent le Hir, de la CCI de Morlaix.

81 % ont choisi le domaine culturel

Attachés au patrimoine et au développement de la culture dans la région,81 % des PME bretonnes ont choisi le culturel. Pour mieux servir unprojet, elles se regroupent souvent en association. “ Je ne connais guèrede PME-PMI qui fasse du mécénat seule, signale Jean Bannier, direc-teur du plan et de la communication au CMB Bretagne et membre de

En Bretagne, un bon tiers des mécènes sont des PME-PMI. La plupart s’investissent

dans le domaine culturel, le plus souvent sur leur territoire. La nouvelle loi de 2003,

offrant 60 % de réduction d’impôt aux mécènes, a multiplié les initiatives.

En 2003, sitôt la nouvelle loi de Financesvotée, Gisèle Burel, dirigeante de Sulky Burel(machines agricoles) à Chateaubourg (35)part à la recherche de PME pour financer uneexposition de sculptures monumentales au Moulin Ar Milin’. L’association desEntrepreneurs mécènes de l’Ouest naît, et,grâce à elle, une exposition d’art contem-

porain envahit le parc chaque été. “ Ce pro-jet nous coûte 40 000 €, soit environ 3 000 €

par entreprise. Nous défrayons juste lesartistes, ils vendent eux-mêmes leurs œuvreset, en général, plutôt bien. Cet argent sert en fait à réaliser la plaquette de communi-cation sur laquelle apparaissent les logosdes entreprises et un mot de chacune

expliquant le pourquoi de sa participation. ”Les cotisations des entreprises financentaussi le vernissage auquel sont invitées 350personnes : institutionnels, privés, fournis-seurs, clients et salariés. Pendant ce temps,les artistes programmés l’année précéden-te exposent dans les locaux des mécènes.

Les Entrepreneurs mécènes mettent l’art contemporain au grand air

Exposition de sculptures monumentales au Moulin Ar Milin’ à Chateaubourg

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Mécénat Bretagne. Elles le font toutes de manière collective, en faisantjouer des réseaux de relations avec des patrons d’entreprises pourqu’ils apportent une contribution au pot commun. ” C’est le cas de l’as-sociation Mécénat Bretagne, qui a regroupé des entreprises locales pouroffrir en 2003 un tableau de Gauguin au musée municipal de Pont-Aven.Les entreprises participantes ont pu bénéficier de la notoriété mondialedu musée breton.Mais si les PME optent pour le mécénat plutôt que pour un partena-riat, c’est aussi parce qu’elles peuvent rassembler leur personnelautour d’un projet, et ainsi renforcer la culture d’entreprise. Elles prou-vent aussi qu’elles s’intéressent à son environnement, sans espérer decontrepartie immédiate1. “ Etre en relation avec des artistes nous appor-te une autre vision des choses, confie Gilles Le Corre de France HayonServices, entreprise participant à l’exposition Ar Milin’ (cf. encadré). Lessalariés ont donné leur avis sur la sculpture qui sera exposée dans noslocaux. Ce projet nous rapproche tous ”.

Un correspondant mécénat dans les CCI

Pour soutenir cet élan, les CCI disposent désormais d’un correspon-dant mécénat2 depuis 2005. Il développe les relations avec la Drac(Direction régionale des affaires culturelles) et les acteurs culturels duterritoire.Le travail de la Fondation du patrimoine, initié en Bretagne en 2003,n’est pas étranger au développement du mécénat en Bretagne. Grâceà 25 bénévoles présents sur les 4 départements, elle répertorie les petitséléments du patrimoine et lance des souscriptions pour rallier PME etartisans. Et ça marche plutôt fort. Elle pratique même le “ mécénat croi-sé ”, associant la rénovation d’un vieux bâtiment tout en favorisant lacréation d’emplois. “ Il faut utiliser le patrimoine de proximité commelevier du développement local ”, affirme Jean-François Le Besque,président de la délégation Bretagne.

■ Charlotte Viart

1En mécénat, les contreparties doivent être inférieures à 25 %2En Bretagne, CCI 29 va signer le mois prochain une charte avec la Drac

Entre 2004 et 2005, sous l’impulsion de laFondation du patrimoine et de la mairie duBono, 40 000 euros ont été récoltés pour réno-ver le vieux pont suspendu du Bono (Golfe duMorbihan). “ La Fondation ne soutient que lesprojets en lien avec le patrimoine de proximité.Nous mobilisons un maximum d’entreprises etd’artisans du coin ”, explique Jean-François LeBesque, président de la délégation bretonne.La Fondation du patrimoine a donc opté pourle mécénat populaire, issu de particuliers etd’entreprises. Pour le pont du Bono, la mairiea pris en charge le dépliant expliquant ladémarche, et la Fondation la gestion financiè-re des dons, en envoyant lettre de remerciementet reçu fiscal aux 354 donateurs. Le jour del’inauguration, au printemps 2005, 3 000 à4 000 personnes étaient présentes. Pour laFédération française du bâtiment et biend’autres, ce fut une manière de prouver que lespetites entreprises s’intéressent à leur envi-ronnement et sont attachées à leur territoire.

PME et artisans ensemble pour rénover le pont du Bono

Situé au milieu de la baie de Morlaix, on n’accède au château duTaureau (XVIème siècle) qu’en bateau. En 12 ans, le projet de rénovation(cale d’accès, travaux de sauvegarde et d’accueil du public) a coûté3,5 millions d’euros (État, Région, département, CCI et Associationdu château du Taureau). En mars dernier, la CCI de Morlaix décidaitde s’appuyer sur l’ouverture du château aux visites en juin pour lan-cer son “Carré des mécènes”, proposant trois formules aux entre-prises (3 000 €, 6 000 € et 12 000 €). Mis en avant sur le châteaului-même et sur ses outils de promotion, les mécènes pourront uti-liser le logo du château du Taureau dans leur communication. Ils béné-ficieront aussi d’entrées gratuites au château et auront un accèsprivilégié au site pour y organiser des manifestations de relationspubliques. “ À travers cette action, les mécènes donnent accès à l’in-accessible ”, évoque Vincent le Hir, chargé de la communication etdu marketing à la CCI de Morlaix. Une sacrée symbolique à culti-ver auprès de la clientèle !

À Morlaix, les mécènes donnent accès à l’inaccessible

Enquête

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sentant 50 % des effectifs bretons : ainsi 85 % d’entre eux devronttrouver un emploi dans l’année qui suit leur contrat et 75 % réussir leursexamens. Un système d’évaluation systématique assurant le suivi enentreprise devra être mis en place. Il passe par une formation soutenuedes maîtres d’apprentissage dont le rôle est déterminant dans la moti-vation et l’incitation des jeunes à poursuivre jusqu’au bout leur cursus.Le taux de rupture après la période d’essai en entreprise est encoretrop important et les CFA s’engagent là aussi à le réduire d’ici 5 ans. LaBretagne est la deuxième région, après Rhône-Alpes, à s’engager à travers une charte qualité inter-consulaire. Elle conforte ainsi son rôle de pilote en matière de formation et d’apprentissage.

■ Incubateur pour porteurs de projets innovants. C’est pourdéfendre et encourager les valeurs et le savoir-faire breton que l’incuba-teur Produit en Bretagne est aujourd’hui actif depuis l’Ecole supérieurede commerce de Brest. Ticket d’entrée pour tout postulant : que sonprojet innovant débouche sur la création d’une entreprise ancrée enBretagne afin de favoriser l’emploi. Valeur ajoutée : un coach qui veilleaux besoins matériels et juge de la stratégie à adopter tandis que l’as-sociation Produit en Bretagne met son réseau et la compétence desPME membres à disposition. L’incubateur offrant aussi un accès privilé-gié aux experts de la CCI, aux professionnels de l’ESC, autant d’acteursau fait des marchés. “Notre originalité tient bien au rapprochement de laCRCI, de la CCI de Brest, de l’association Produit en Bretagne et denotre école : économie globale, équilibre local et vision managériale, toutest ici complémentaire”, souligne Gérard Jimenez, directeur de l’ESCBrest qui table sur 7 entreprises incubées “pour une bonne vitesse decroisière.” Prochain comité de sélection : 12 juillet.Contact : 02 98 34 44 92

■ Relancer l’apprentissage, les CFA bretons s’y engagent et sefixent des objectifs à l’horizon 2010. Conscients des performancesde l’apprentissage dans le développement des entreprises et de l’emploien Bretagne, les 9 centres de formation d’apprentis (CFA) des CCI etCMA viennent de signer une charte qualité par laquelle ils s’engagent àaccueillir 1 000 apprentis supplémentaires à l’horizon 2010. Leur nombretotal tourne aujourd’hui autour de 9 000. Il s’agit donc de se donner lesmoyens d’atteindre le chiffre emblématique de 10 000 apprentis repré-

Céline Asensi travaille depuisdeux ans à l’ANPE. Elle estaujourd’hui “ conseiller réfé-rent ” au sein de l’agence desGayeulles, une des cinqagences du bassin d’emploide Rennes, spécialisée dansl’industrie et l’agro-alimentai-re. A ce titre, elle assure le suivipersonnalisé des demandeursd’emploi en recherche de tra-vail depuis au moins trois moiset gère un fichier d’entreprisestravaillant dans l’agro-alimen-taire sur une zone géogra-phique déterminée. “La proximité est un critèreessentiel car je noue des relations avec desentreprises dont je connais l’environnementéconomique et social. Mon approche avec ledirigeant en est grandement facilitée. Je gèreun portefeuille d’une cinquantaine de deman-deurs d’emploi dont le profil correspond à desbesoins du secteur agro-alimentaire. Je lesreçois en rendez-vous au moins une fois parmois pour faire le point sur les retombées deleurs entretiens d’embauche ou de leurs stages.40 % de mon temps sont réservés à la veille

“entreprises” (suivi des DUE1, rendez-vous,prospection, conseil, gestion des offres). Jecommence à disposer d’une véritable experti-se sectoriel, mon métier se resserre ; de mai-triser le suivi de A à Z des chômeurs et desentreprises est vraiment motivant” expliqueCéline Asensi. 2 500 entreprises sont ratta-chées à l’agence des Gayeulles qui gère enmoyenne 5 000 demandeurs d’emploi et dis-pose d’une trentaine de conseillers. En 2005,son taux de clientèle (à savoir le nombre d’en-treprises ayant déposé au moins une offre)

était de 22 %. Pouraccroître ce chiffre, elle dis-pose d’outils et de moyensuniques pour trouver desprofils adaptés à l’entre-prise. “L’évaluation préa-lable au recrutementpermet à l’entreprise de“tester” gratuitement pen-dant cinq jours le candidatpressenti. Il est considérécomme stagiaire et conti-nue de percevoir lesAssedic”, commenteAnnick Aubin, directrice de

l’agence, “Mieux, si au bout de ces cinq jours,l’entreprise pense qu’avec une formation lapersonne ferait le candidat idéal, l’ANPE et lesAssedic prennent en charge la formation d’unedurée maximale de trois mois sur la base d’undevis établi par l’entreprise.” Des moyens gra-tuits qui permettent à l’entreprise d’embauchersans se tromper.

■ Véronique Maignant

1 Déclaration unique d’emploi

DEPUIS JANVIER 2006, LE SUIVI PERSONNALISÉ DES DEMANDEURS D’EMPLOI MODIFIE EN PROFONDEUR L’ORGANISATION DES ANPE

“40 % de notre temps sont dédiés à l’entreprise”

Formation - emploi

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De gauche à droite : Jean-François Le Tallec, président de la CRCI Bretagne et Jean-Claude Moy, président de la CRMA, à l'occasion de la signature de la charte qualité

Annick Aubin,directrice de l’agence des Gayeulles à Rennes et Céline Asensi, conseillère

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À cet effet, le gouvernement français a mis en place une poli-tique d’incitation essentiellement fondée sur l’obligation faite à EDFd’acheter à un tarif préférentiel l’électricité d’origine éolienne produitepar des opérateurs privés. Mais, dans le même temps où les projetséoliens se sont développés, ont aussi émergé les contestations de rive-rains dont le cadre de vie s’en trouvait menacé.Jusqu’à présent, le contentieux a essentiellement concerné les permis deconstruire accordés ou refusés pour l’implantation de projets éoliens. Lesrecours exercés stigmatisent différents types de nuisances et de dangerspouvant résulter de l’implantation et du fonctionnement des éoliennes.Le risque pour les oiseaux est souvent évoqué. Mais l’argument retientrarement l’attention des tribunaux, les études scientifiques démon-

trant que la plupart des oiseaux identifient et évitent les pales d’éoliennes,même s’il convient, par précaution, d’éviter les implantations à l’inté-rieur de couloirs de migration.Les tribunaux ne se montrent pas davantage convaincus par l’argumenttiré des effets néfastes du fonctionnement des éoliennes pour la santédes riverains. Les éoliennes émettent pourtant des bruits qui compor-tent une part importante de sons basse fréquence, dont un rapport del’Organisation mondiale de la santé indique qu’ils entraînent des per-turbations du sommeil et donc de l’équilibre psychique et physiologiquedes personnes. Un éloignement de 500 mètres semble toutefois suffi-sant pour réduire les troubles sonores subis par les riverains.Les tribunaux sont en revanche nettement plus sensibles à l’impact paysager des implantations d’éoliennes. Les tribunaux contrôlent ainside manière approfondie l’atteinte au site entraînée par l’installation d’éoliennes, en considération des caractéristiques particulières du secteur d’implantation. S’ils admettent une implantation dans un secteurd’urbanisme diffus traversé par des infrastructures ferroviaires et auto-routières, par contre, ils ne peuvent que censurer une implantation à proximité d’un site naturel protégé ou d’un monument historique classé.Outre l’atteinte au paysage, les tribunaux se sont aussi préoccupés durisque d’accident en cas de rupture du mât ou de détachement d’unepale d’éolienne, “la projection de fragment de pales ayant été observéejusqu’à la distance de 300 mètres, une distance de 500 mètres ayant étéatteinte dans un cadre expérimental”.Quelle que soit leur légitimité, ces contentieux montrent la nécessité d’uneplanification territoriale du développement de l’éolien. En ce sens, le légis-lateur a confié aux préfets le soin de délimiter, dans chaque départe-ment, des zones de développement de l’éolien en tenant compte dupotentiel éolien, des possibilités de raccordement au réseau électriquemais aussi de la protection des paysages, des monuments historiqueset des sites remarquables ou protégés. Si les implantations d’éoliennesen dehors de ces zones demeurent juridiquement possibles, elles sem-blent toutefois économiquement compromises puisque EDF ne sera pastenue de racheter à un tarif préférentiel l’électricité produite en dehorsdes zones délimitées par le préfet.Les promoteurs de l’énergie éolienne doivent ainsi tenir compte des impé-ratifs de protection du voisinage et de l’environnement, non seulementpour assurer la sécurité juridique de leurs investissements, mais aussipour en préserver la rentabilité financière.

Franck Barbier

Avocat au barreau de Rennes

Spécialiste en droit de l’environnement

SCP Druais Michel Lahalle Barbier

Juridique

LE DÉVELOPPEMENT DES ÉOLIENNES À L’ÉPREUVE DU CONTENTIEUX

D’ici 2010, la part de l’électricité d’origine renouvelable sur l’ensemble du territoireeuropéen doit normalement atteindre 21 %. Pour parvenir à cet objectif, la France

a tout particulièrement misé sur le développement de l’énergie éolienne, censée fournir à elle seule 75 % de la puissance nécessaire pour atteindre l’objectif fixé,

en annonçant la construction d’environ 2 000 éoliennes permettant une capacité de production d’au moins 2 000 MW.

Vents porteurs, vents contraires

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Les mots croisés D’ALAIN LE BORGNE

HORIZONTALEMENT : I. Recevoir les coups ou les sous. – II. On nel'imagine qu'en petite tenue – III. Explosé de joie. Ils sont braqués versles suivants. – IV. Solidaires. Version moderne de la bonne vieille carteroutière. – V. Rabattue sur elle-même. – VI. Cachées sous l’effet de la peur. – VII. Il se voit au bout de la tige. Fourberies. – VIII.Sujet d’étude. – IX. Exhiber. Qui a transpiré. – X. Qui a pris forme. Te risqueras. – XI. Allure sur la piste. Ligne de séparation des mèches.

VERTICALEMENT : 1. Divulgation. – 2. Qui a peu poussé. Eblouirsans toujours être une lumière. – 3. 101. Mécontenta. – 4. Accepter.Il émerge tout juste de la surface des flots. – 5. Agréablement sur-prenantes. – 6. Partie de match. Attirer par un miroir aux alouettes.– 7. Apparaisse brusquement. Il faisait suer. – 8. La Fontaine lui doitbien des fables. On y gagne à l’aplatir. – 9. Repasses les plats. Erode.

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Solutions du numéro 172

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Culture

Solution dans le numéro 174 - Août 2006

Le sudoku n°173 D’ALAIN LE BORGNE

6 3 12

1 8 345 1 6 8

8 72 4 3

9 2 7 6 58 9 7 2

VOTRE PETITEANNONCE

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pages42 et 43

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locaux d’activités et/ou commerciauxlivraison 3ème trimestre 2006 A LOUER / A VENDRE

■ Proche LAMBALLE

bordure voie express :

bât. industriel de 3.600 m2 sur terrain de 15.000 m2 - bureaux 200 m2

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> 44 – Nantes et environs 02 40 35 05 48

■ ST HERBLAIN

Bâtiment chauffé et isolé comprenant700 m2 de dépôt et 300 m2 de bureaux

Parkings - Disponible immédiatementA LOUER

■ ST HERBLAIN - Bâtiment industrield’une surface de 280 m2 dont 60 m2

de bureaux – quai de chargement et porte sectionnelle – parkingsdisponibilité immédiateA LOUER

■ ST HERBLAIN - Dans un environnementdynamique - Immeuble indépendantneuf de 1.300 m2 en R+2 divisibles à partir de 225 m2 - disponible 4ème trimestre 2006A LOUER / A VENDRE

> 29 – Brest et Quimper 02 98 33 70 77

■ LANDIVISIAU – ZONE DU VERN –

PROCHE VOIE EXPRESS - Entrepôt de800 m2 avec pont roulant sur 6.000 m2

de terrain closA LOUER

■ BREST – PORT DE COMMERCE -Bureaux de 100 et 200 m2 de construction récente - A LOUER

■ QUIMPER – QUARTIER D’AFFAIRES : Accès direct voie rapideBureaux de 170 m2 - A VENDRE

■ QUIMPER – ZONE DE L’HIPPODROME : Locaux d’activités : 165 m2

de bureaux et 165 m2 de stockage - Etat neuf - Belles prestations. A VENDRE

> 35 – Rennes et environs 02 99 79 33 34

■ ANTARES - RENNES OUEST - BELLE

SITUATION - Accès direct centre ville /rocade - Au pied du restaurant interentreprises de la zone et des stations de bus - Immeuble de bureaux à construire : 3.170 m2

Livraison : été 2007

■ CESSON SEVIGNE – ACCES 4 VOIES

RENNES PARIS - Proximité ZI sud/estEnvironnement tertiaire agréableBureaux : de 80 à 250 m2 - parkingsA LOUER / A VENDRE

■ SUD DE RENNES

Bordure de l’axe RENNES / ANGERSEntrepôt 1.770 m2 - 230 m2 de bureaux- 1.540 m2 d’entrepôt isolé et chaufféTerrain clos 10.000 m2

A LOUER / A VENDRE

> 14 – Caen et environs 02 31 43 01 01

■ CAEN - bureaux refaits à neuf : 750 m2

22 places de parkingsdisponibilité immédiateA LOUER / A VENDRE

■ GIBERVILLE

prox. périphérique sud - Locaux d’activités de 1.500 m2 couverts - bureaux, exposition et entrepôtTerrain clos : 6.000 m2 - A VENDRE

> 49 – Angers 02 40 35 05 48

■ CHOLET : Bâtiment d’une surface utile de 570 m2 en bardage doublepeau - 74 m2 de bureaux - terrain de 3.900 m2 - Possibilité de diviseren 2 parties – Disponible Décembre 2006 - A VENDRE

> 56 – Lorient et Vannes 02 97 37 35 35

■ LORIENT - Centre d’affaires Monistrol immeuble de bureaux de2.976 m2 divisibles - parking - Livraison fin 2006. Surface disponible :1.055 m2 divisibles - A LOUER / A VENDRE

■ LANESTER - EXCLUSIVITE : Parc d’activités Technellys - bordure 4 voies - atelier / bureaux / stockage - toutes surfaces - A LOUER

■ MORBIHAN : bât agroalimentaire de 600 m2 - 450 m2 de production -150 m2 de bureaux et locaux sociaux - quais - terrain de 3.000 m2

A VENDRE

■ VANNES - façade voie express : immeuble de bureaux neufplusieurs surfaces disponibles - A LOUER / A VENDRE

Page 43: DOSSIER sur l’économie - Bretagne Economique...Jampi ne gèle pas.Toujours positionnée sur la glace traditionnelle, l’entreprise de 14 personnes (Bohars-29) s’est aussi développée

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Affaires à céder(Grand Ouest)

1. Négoce de matériels et consommables informatiquesC.A. : 1 M€

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MotocultureClientèle : 80 % particuliers - 10 % profession-

nels - 10 % réseau

31/12/04 31/12/03 31/12/02

C.A. 5 000 K€ 4 000 K€ 3 600 K€

E.B.E. 122 K€ 75 K€ 82 K€

R.N. 44 K€ 36 K€ 34 K€

Effectif moyen : 26 personnes sur 3 sites

Sous-traitance commerciale spécialisée dans la force de vente

C.A. 2005 : > 7.500 K€

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Constructeur de maisonsindividuelles

Clientèle : ParticuliersC.A. 2005 : > 2.700 K€

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Effectif moyen : 12 personnes

Location de véhicules (+ de 100) Utilitaires et tourisme

Clientèle : Entreprise 85 % - Particuliers 15 %C.A. 31/12/2004 : > 1.300 K€

E.B.E. retraité 31/12/2004 : > 45 %RN moyen retraité 31/12/2004 : > 6 %

Entreprises recherchées(Région Ouest)

Investisseur national recherche toutes entreprises exerçant une activité

proche du bâtiment “In Bonis” : . serrurerie,

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. maintenance, . menuiserie bois.

Ces entreprises devront être situées près de l’agglomération nantaise.

INDEX DES ANNONCEURSANPE P. 27

COBI ENGINEERING P. 8

COLORFIL P. 16

CREDIT MUTUEL DE BRETAGNE P. 37

ESPACE COMMUNICATION P. 9

FACET INGENIERIE P. 7

GAZ DE FRANCE P. 2

LA POSTE P. 15

MODULE CREATION P. 18

ORDRE DES AVOCATS P. 40

OUEST CROISSANCE P. 11

POTION MAGIQUE P. 31

RENAULT P 44

SERUPA P. 17

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