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DOSSIER SPÉCIAL INGÉNIERIE LOCALE PREMIÈRE MONDIALE L’HYDROGÈNE À LA MONTAGNE INTERNATIONAL I EUROPE GRAND ANGLE La décarbonisation de la ville d’après Cañete FINANCEMENT D’ENTREPRISE Le commissaire Hill au Sénat NOUVEAUX USAGES & SERVICES SIMPLIFICATION DES PROCÉDURES Objectif horizontalité CYBERSÉCURITÉ La construction de la filière européenne INFRASTRUCTURES ÉNERGIES RENOUVELABLES La prise de participation citoyenne ÉDUCATION NATIONALE Numérique à l’École ÉLUS ET DÉCIDEURS PUBLICS INNOVANTS LE MAGAZINE TRIMESTRIEL | N° 24 | JUILLET – AOÛT – SEPTEMBRE 2015

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Page 1: DOSSIER SPÉCIAL INGÉNIERIE LOCALEgreen-on.fr/wp-content/uploads/2015/08/EuropeParlementaire24... · d’un cyclomoteur : il est plus écolo-gique, vous maintient en bonne santé,

DOSSIER SPÉCIAL

INGÉNIERIE LOCALE

PREMIÈRE MONDIALE

L’HYDROGÈNE À LA MONTAGNE

INTERNATIONAL I EUROPE GRAND ANGLE La décarbonisation de la ville d’après CañeteFINANCEMENT D’ENTREPRISE Le commissaire Hill au Sénat

NOUVEAUX USAGES & SERVICES SIMPLIFICATION DES PROCÉDURES Objectif horizontalitéCYBERSÉCURITÉ La construction de la filière européenne

INFRASTRUCTURES ÉNERGIES RENOUVELABLES La prise de participation citoyenneÉDUCATION NATIONALE Numérique à l’École

élus et décideurs publics innovants

le magazine

TrimesTrieL | n° 24 | JUiLLeT – AOÛT – sePTemBre 2015

Page 2: DOSSIER SPÉCIAL INGÉNIERIE LOCALEgreen-on.fr/wp-content/uploads/2015/08/EuropeParlementaire24... · d’un cyclomoteur : il est plus écolo-gique, vous maintient en bonne santé,

Quelle direction donne le vélo élec-trique à la lutte contre le dérèglement climatique ?François Schaub : Le vélo à assis-tance électrique (VAE) remplace aisé-ment certains usages de la voiture. Or selon l'Ademe, 50 % des trajets en voiture en France sont inférieurs à 3 kilomètres : nous proposons une solution alternative pour ces courts trajets. Remplaçons l’équivalence « 1 personne = 1 voiture » chaque fois que c’est possible ! Nos VAE en libre-service sont aussi un moyen de compléter des trajets en train ou transports en commun. Nous instal-lons des vélostations soit raccordées au réseau, soit autonomes et mobiles grâce à des panneaux solaires.

Concrètement, quelle différence entre un vélo électrique et un vélo classique ? F. S. : Le VAE est homologué en tant que vélo : il atteint une vitesse moyenne de 20 km/h en ville, mais ne vous assiste que si vous pédalez, et ce jusqu'à 25 km/h. C'est ce qui distingue le VAE d’un cyclomoteur : il est plus écolo-gique, vous maintient en bonne santé, et ne nécessite pas d’immatriculation.

Un VAE possède en moyenne une autonomie de 30 à 50 kilomètres selon le niveau d’assistance choisi. Le retrait d'un vélo électrique sur nos stations se fait de manière très simple. Vous accédez au portail en ligne, vous vous inscrivez, vous réser-vez et vous payez par carte bancaire. Le déverrouillage marche par code, badge, smartphone et tablette.

À qui vous adressez-vous ? Collec tivités ou entreprises ?F. S. : Les deux ! Nous proposons des flottes pour des administrés comme pour des salariés. Notre offre va du vélo partagé à la location longue durée en passant par l'achat groupé. Quand nous livrons nos VAE, nous assurons ensuite la maintenance et l'assurance. Le vélo électrique offre en effet des possibilités de service public, profes-sionnelles et touristiques. Il est fiable et souple pour circuler très faci-lement. Par exemple, quand vous laissez votre voiture sur un parking, comme nous le faisons avec Vinci Park, vous pouvez prendre un vélo

pour réaliser le dernier kilomètre.Autre idée : installer des vélostations dans les gares pour permettre aux salariés de compléter leur trajet vers leur entreprise, ou aux touristes de se promener sans avoir recours à leur voiture.

Quels avantages ont vos utilisateurs à recourir à la location de vélos longue durée ?F. S. : Nous pouvons louer des vélos 6, 12 mois et plus, avec des tarifs dégressifs. Ce système donne accès au vélo électrique à des personnes qui ne peuvent ou ne souhaitent pas investir, ou encore veulent tester. Ces vélos sont connectés à notre portail : les inscriptions et réservations de créneaux pour la maintenance se font en ligne, les clients peuvent suivre leurs trajets en ligne et leurs statis-tiques d’utilisation : vitesse moyenne, kilomètres effectués, calories brûlées, émissions de CO2 évitées, etc.

green on accompagne les collectivités et les entreprises dans leur conversion à l’intermodalité durable. cette société propose des flottes de vélos électriques et autres solutions à la vélo-mobilité. garez votre voiture et complétez votre parcours à vélo électrique avec son directeur général.

François schaubDirecteur général Green on

Le vélo électrique au service de l’intermodalité

50 % des trajets en voiture en France sont inférieurs à 3 kilomètres !

Un vélo électrique en vélo partage : 100 à 150 € par mois tout compris (fourniture, installation, opération, mainte-nance et assurance).Un vélo en location longue durée : à partir de 50 € par mois par utilisateur.

Combien ça coûte ?

De gauche à droite : Bruno Lechevin, prési-dent de l'Ademe, Célia Blauel, adjointe à la ville de Paris chargée de l'environnement, du développement durable, de l'eau, des

canaux et du plan énergie climat, et François Schaub, sur le stand de Green On au salon

Innov'Climat à Paris le 3 juillet 2015.

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EUropE parLEmEntairE | TRiMESTRiEL | № 24 | JUiLLET – AOûT – SEPTEMBRE 2015

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Sept mètres. C’est la profondeur du puits qui a été creusé entre une rue de Montreuil, une autre de Rosny-sous-Bois, et une dernière de Noisy-le-Sec pour sonder le sol avant les premiers vrais travaux pour le prolon-gement de la ligne 11 à l’Est du 93. Pour Élisabeth Borne, qui y a réalisé, le 1er juin 2015, son premier déplace-ment en tant que P.-D.G. de la RATP, c’est un « acte fondateur » : « cela va améliorer les liaisons entre Paris et la Seine-Saint-Denis. Le trajet sera divisé par deux. C’est une améliora-tion considérable ! »Effectivement, la ligne marron, qui, actuellement, part de Châtelet pour arriver à la mairie des Lilas, desser-vira, à l’horizon 2020, Romainville, Noisy-le-Sec, Montreuil et Rosny-

sous-Bois, un bassin de 82 000 habi-tants et emplois, selon les données du groupe public de transport. Selon Stéphane Troussel, président du département, l’articulation a un inté-rêt pour tout le monde : « 38 % de ceux-ci travaillent à Paris, et 14 % des salariés de ce territoire vivent à Paris ».Également interrogée par Europe parlementaire, la vice-présidente de la région francilienne chargée du Logement, Emmanuelle Cosse, juge « essentiel de désenclaver ces quar-tiers pour assurer des conditions de vie meilleures aux habitants ». Idem pour sa collègue Corinne Bord, vice-présidente en charge des marchés publics et conseillère municipale de Noisy qui a calculé qu’il faut en moyenne « vingt minutes » pour aller à la gare RER si bien que « la mobilité est entravée ».Représentant de la ville de Paris, l’adjoint d’Anne Hidalgo dédié aux Services publics, Emmanuel Grégoire, raconte à la rédaction avoir vécu à Montreuil et été membre d’un club sportif à Rosny. Il se féli-cite des « retombées positives » : « cela rapprochera les citoyens et ce sera un facteur de développement économique et de bien-être social ».L’ancienne ministre, députée des Yvelines et candidate à la présidence de la région, Valérie Pécresse, quali-fi e, elle, ce projet d’« indispensable ».

Arrive Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale et putatif successeur de Jean-Paul Huchon, qui vous prend par le bras quand vous lui parlez : « Quand je suis arrivé au ministère de la Ville en 1998, il n’y avait rien de prévu pour la ligne 11. Je me suis battu comme un chien pour obtenir un crédit ! » L’ex-président de Paris Métropole, Daniel Guiraud, maire des Lilas, abonde en son sens : « C’est une partie du terri-toire qui avait été oubliée, c’est donc un élément structurant pour rattraper le retard ».Il est temps de monter à la tribune pour signer la charte des travaux préparatoires. Juste avant d’y accé-der, sollicitée par notre équipe, Élisabeth Borne résume tout − ou presque ! − en une phrase : « C’est un chantier essentiel qui va changer la vie des habitants ». Sur scène, elle tient le même discours : « les mobi-lités Paris-banlieues et banlieues-Paris seront grandement facilitées ». Annonçant l’étude d’une extension jusqu’à Noisy-le-Grand : « la RATP est prête pour ce nouveau défi et est mobilisée sur ce projet ».

Grand Paris : un signal fort de développement économique et social.

élisabeth borne

élisabeth bornePrésidente-directrice générale de la ratP

le métro, vecteur de logements et d’emplois

La rédaction d’europe parlementaire s’est rendue, le lundi 1er juin 2015, à la frontière de rosny-sous-Bois, de Noisy-le-Sec et de Montreuil avec l’ex-directrice de cabinet de Ségolène royal à l’occasion de la signature d’une charte des travaux préparatoires avec l’ensemble des collectivités et entreprises impliquées dans le prolongement de la ligne 11 à l’est de la Seine-Saint-Denis.

Par CéSar armaNd

Claude Bartolone et Élisabeth Borne

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EUropE parlEmEntairE | trimeStriel | № 24 | Juillet – août – SePtembre 2015

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élisabeth bornePrésidente-directrice générale de la ratP

Pour cette nouvelle P.-D.G., « c’est un engagement commun autour d’un projet fédérateur. Nous envoyons un signal fort de cohésion en vue du déve-loppement économique et social ». Le confort des usages est aussi au cœur de ses préoccupations : « ce sera un matériel de nouvelle géné-ration avec 25 % de places en plus − il faudra adapter les stations pour accueillir ces nouvelles rames − et il y aura un train toutes les 105 secondes à l’heure de pointe ».Hôte de l’événement, le maire de Noisy-le-Sec, Claude Capillon, et président de l’Association des collec-tivités territoriales de l’Est parisien (ACTEP) réserve un accueil répu-blicain aux élus des autres familles politiques, avant de remercier son auditoire : « notre territoire a besoin de ce prolongement rapide pour nous relier à la capitale. Le métro est une chance inespérée pour faire de nos territoires des villes équilibrées avec des logements, des emplois et des activités ».Présent à cette grande réunion, Philippe Yvin, le président de la société du Grand Paris, rappelle le coût total du projet, estimé à 1,3 milliard d’euros, dont sa compa-gnie prendra sa part à sa juste hauteur, comme elle le fait déjà avec le prolongement d’Eole et du Météor. Le futur supermétro automatique, le Grand Paris Express, n’atteindra, d’ailleurs, selon lui, « l’efficacité que s’il est interconnecté avec le réseau

existant ». Philippe Yvin plaide également pour « une intermodalité qui réponde aux besoins réels » avec comme objectif central, « la construc-tion de nouveaux logements ».Le président de la région Île-de-France, Jean-Paul Huchon, qui quittera ses fonctions en décembre 2015, évoque le chiffre de 7 milliards d’euros dans le contrat de plan État-régions pour les transports : « Il se trouve 17 parapheurs sur la table : des entreprises, des collectivités, l’État… Nous avons été capables de nous mettre d’accord. La théorie du millefeuille n’est pas toujours exacte. Quand nous trouvons un principe, nous pouvons faire de bonnes choses ».Alors que les acteurs publics et privés descendent signer les papiers

officiels, Claude Bartolone regarde les logos du décor sur lesquels tout le monde a déjà gribouillé pour la photo. Il manque celui de l’Assem-blée nationale, dont il est le prési-dent. Europe parlementaire le lui fait remarquer. Il en rigole, désigne celui du conseil général de Seine-Saint-Denis : « Je suis un peu là » − il en a été le patron de 2008 à 2012 − puis celui de la région Île-de-France : « Pour celui-là, on verra ! » Réponse cet hiver.

L’intermodalité avec comme objectif central la construction de nouveaux logements.

Philippe Yvin

De gauche à droite : Gilles Leblanc, Stéphane Troussel, Jean-Paul Huchon, Daniel Guiraud, Claude Bartolone, Élisabeth Borne, Emmanuel Grégoire et Philippe Yvin

Philippe Yvin, Élisabeth Borne et Claude Bartolone

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EUropE parlEmEntairE | trimeStriel | № 24 | Juillet – août – SePtembre 2015