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4 ème édition DAKAR, 13-14 novembre 2017 CENTRE INTERNATIONAL DE CONFÉRENCES ABDOU DIOUF www.dakarforum.org Défis sécuritaires actuels en Afrique : pour des solutions intégrées DOSSIER du participant

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4ème éditionDAKAR, 13-14 novembre 2017CentRe InteRnAtIonAl De ConféRenCes AbDou DIouf

www.dakarforum.org

Défis sécuritaires actuels en Afrique : pour des solutions

intégrées

D o s s I e R du participant

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oRgAnIsé pAR

AveC le soutIen De

les pARtenAIRes 2017

République du Sénégal

République française Japon

République populaire de Chine Émirats Arabes Unis République de l’Inde

Confédération suisse

Union Économique et Monétaire

Ouest Africaine

Union européenneRépublique de Corée État du Qatar

Fondation Konrad Adenauer

Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification

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soMMAIRe

Avant-propos par SEM Macky SALL, Président de la République du Sénégal 3

Édito de Florence PARLy, Ministre des Armées de la République française 5

Édito du Général Paul NDiAyE, Directeur du chEDS 6

Édito d’Olivier DARRASON, Président de cEiS 7

Présentation du Forum 9

Programme 11

1èRe DeMI-jouRnéeCérémonie d’ouverturepanel de haut niveau (Chefs d’états) 15 2èMe DeMI-jouRnéeDéfense, sécurité et paixplénière 1 Défense, sécurité et paix : pour une approche intégrée 18

Atelier 1 Maintien de la paix : comment améliorer les dispositifs ONU / UE / UA / cER ? 20Atelier 2 Quelles évolutions des instruments de l’UE pour la sécurité en Afrique ? 22Atelier 3 cybersécurité et gouvernance de l’information et de l’espace numérique 24

Conférence 1 Appui et financement des programmes de RSS en Afrique 26

3èMe DeMI-jouRnéeterrorisme et extrémisme violentplénière 2 Terrorisme : nécessité de réponses intégrées 30

Atelier 4 Résilience et État de droit face au terrorisme et à l’extrémisme violent 32Atelier 5 Lutte contre le financement du terrorisme 34Atelier 6 Sécurité et sûreté maritime en Afrique : enjeux internationaux 36

Conférence 2 Continuum Défense et Sécurité : pour une approche intégrée 38

4èMe DeMI-jouRnéel’Afrique et les nouveaux enjeux sécuritairesplénière 3 L’Afrique et les nouveaux enjeux sécuritaires 42

Atelier 7 Migrations et défis sécuritaires : quelles réponses intégrées ? 44Atelier 8 Sécurité, crises humanitaires et développement 46Atelier 9 Défis économiques et sécuritaires liés aux transitions énergétiques 48

Conférence 3 Protection des entreprises : quels partenariats Public / Privé ? 50

Contributions aux débats 53Éditos des partenaires 77informations pratiques 91Les organisateurs 95

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AvAnt-pRopos

La quatrième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique se tiendra les 13 et 14 novembre 2017, au Centre international de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio, sous le thème Défis sécuritaires actuels en Afrique : pour des solutions intégrées.

Au fil des ans, le rendez-vous de Dakar est en train de s’imposer comme une véritable plateforme d’échanges et de partage d’expériences entre l’Afrique et ses partenaires de divers horizons pour contribuer à la recherche de solutions durables aux défis sécuritaires du continent.

Relever ces défis est une condition essentielle non seulement pour la stabilité de l’Afrique, mais également pour son développement économique et social.

En incluant la variable « solutions intégrées » dans sa thématique, l’édition de cette année met en exergue la nécessité d’une approche globale et inclusive combinant les aspects militaire, financier, éducatif et culturel de la lutte contre le terrorisme et autres formes d’insécurité.

Cette édition prolonge ainsi la réflexion consacrée l’année dernière à « la réponse doctrinale de l’Islam face à l’extrémisme violent ».

Au plan national, seuls une cohérence d’ensemble de l’action des forces de défense et de sécurité, une vigilance et un comportement citoyen de tous, rendront optimales la prévention et la lutte contre le terrorisme et le radicalisme.

Sur le plan international, les Nations Unies, l’Union Africaine, les Communautés Régionales et les partenaires devraient travailler à mieux intégrer leurs démarches pour donner plus d’efficacité et d’efficience au combat contre le terrorisme.

C’est dire que c’est à tous les niveaux que des efforts d’intégration devront être mobilisés dans la lutte pour éradiquer ce fléau.

Ce message, le Sénégal l’a porté tout au long de sa présence au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies, en qualité de membre non permanent.

J’espère que les débats de cette quatrième édition aideront à baliser la voie dans la quête de « solutions intégrées » aux défis sécuritaires de l’Afrique.

SEM Macky SALL,Président de la République du Sénégal

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éDIto

La quatrième édition du forum international de Dakar pour la paix et la sécurité en Afrique est une promesse.

La promesse d’une réflexion encore accrue sur les difficultés de sécurité et de défense de l’Afrique. La promesse d’une réponse ferme contre le terrorisme et les conflits violents qui brident le développement de l’Afrique. La promesse, enfin, d’un engagement fort des pays africains et de leurs alliés pour la paix.

Cette quatrième édition est celle de la maturité. Le forum de Dakar est désormais un événement attendu dans la com-munauté internationale et qui trouve des résonnances partout dans le monde. Ses méthodes sont appréciées, la qualité des interventions et des initiatives reconnues. Je suis extrêmement heureuse de pouvoir prendre part, pour la première fois, à cette initiative qui rencontre tout mon soutien et mon enthousiasme.

Je souhaitais rendre hommage au Président Macky Sall qui, le premier, a été à l’initiative de ce forum unique et dont l’engagement et la volonté pour la paix en Afrique ont permis à ce forum de se pérenniser et de prendre son ampleur. Je pense aussi particulièrement à mon collègue Sidiki Kaba dont l’implication a été exemplaire pour la tenue de cet événement.

Il est question cette année d’une sécurité « intégrée ». Je crois qu’il s’agit précisément du chemin à prendre pour permettre de répondre aux défis de sécurité qui traversent le continent africain. Les échanges et les interventions du forum sont une nouvelle fois une source d’inspiration ainsi qu’un éclairage passionnant et engagé pour la paix et la sécurité en Afrique.

Cette année encore, cet éclairage est nourri par la qualité et la diversité des acteurs qui ont accepté de prendre part au forum. Chefs d’État, ministres, dirigeants de think tanks, d’associations ou d’ONG, c’est de cette richesse des cultures et des modes de pensée que naît aussi la singularité du forum de Dakar. Bénéficier de leur expertise et de leur engagement est une chance remarquable que nous saisissons année après année.

C’est aussi cette richesse d’intervenants et de points de vue qui permet chaque année d’aborder toutes les questions qui sont autant d’enjeux pour la sécurité et la défense de l’Afrique : le terrorisme, les extrémismes, les crises humani-taires ou encore les questions liées aux migrations. C’est un dialogue franc, libre et sans tabou qui est mené à Dakar. C’est aussi un dialogue résolument orienté vers la recherche de solutions concrètes. J’y suis particulièrement attachée et je sais que cette préoccupation est partagée par tous les participants.

Chaque année, le forum de Dakar tient ses promesses. Il nous appartient maintenant d’en faire vivre au-delà de ce temps d’échange. Nous devons incarner l’esprit de Dakar : un esprit de volonté, de solution et d’engagement.

Merci encore à tous ceux qui ont permis la tenue de cette quatrième édition du forum international de Dakar pour la paix et la sécurité en Afrique.

Florence PArLyMinistre des Arméesde la République française

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éDIto

Le continent africain fait face à de nombreux défis sécuritaires, notamment l’extrémisme violent, la criminalité transfrontalière et le financement du terrorisme. Ceux-ci interpellent notre capacité à appréhender les contenus de l’information ainsi que notre maîtrise de l’espace numérique, des migrations, des crises humanitaires et des questions environnementales.

Dans la continuité des éditions précédentes, en particulier du Forum 2016 qui proposait des « solutions efficientes », celle de 2017 confirme la volonté des Africains de bâtir une plateforme de réflexion sur les questions de sécurité impliquant divers acteurs.

À travers le thème Défis sécuritaires actuels en Afrique : pour des solutions intégrées, le 4ème Forum International sur la Paix et la Sécurité en Afrique, se propose de mutualiser les réponses existantes.

À ce titre, un accent particulier sera mis sur la sécurité collective, la prévention de l’extrémisme violent et les nouveaux enjeux sécuritaires africains, dans une approche alliant le national, le régional et l’international.

Plus spécifiquement, le Forum 2017 abordera la gouvernance sécuritaire, les impacts du changement climatique, la sécu-rité maritime et la responsabilité du Secteur privé dans le domaine de la sécurité.

Toutefois, la construction de la résilience, la prévention et la lutte contre le terrorisme, ainsi que son financement ne pourront être efficaces qu’en privilégiant la coopération entre dispositifs internationaux et stratégies nationales, dans le respect de l’État de droit.

Le 4ème Forum entend mettre à profit les leçons apprises des expériences d’intégration et renforcer la mise en place de réseaux d’échanges entre experts africains et partenaires.

Cet effort de recherche et de proposition de réponses intégrées, se fera avec la participation d’acteurs régionaux et inter-nationaux, tels l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations Unies.

Les problématiques ainsi évoquées seront abordées sans prétention d’en venir à bout mais avec la ferme volonté de contribuer à relever des défis sécuritaires majeurs qui interpellent les pays, les cultures et les civilisations du monde entier.

En définitive, l’édition 2017 s’inscrit dans l’esprit de la déclaration du Président Macky SALL lors de la 72ème Assemblée générale des Nations Unies : « Nous voulons une Afrique en paix et en sécurité ».

Bienvenue à tous et excellent forum.

Général de brigade Paul NDIAyEDirecteur général du CHEDS, Président de la Commission scientifique du Forum de Dakar 2017

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éDIto

Sous la Présidence de SEM Macky SALL, le Forum de Dakar pour la Paix et la Sécurité en Afrique tient cette année sa 4ème édition. À l’aune des crises et des événements dramatiques qui se sont déroulés depuis quatre ans sur les théâtres européens, moyen orientaux et africains, il n’est pas inutile d’en rappeler l’origine pour en apprécier la pertinence et l’actualité : créé lors du sommet de l’Élysée sur la Paix et la Sécurité en Afrique à Paris en 2013, les Chefs d’États africains et le Président Macky SALL se sont engagés à approfondir et promouvoir les réflexions et les échanges dans le cadre informel du Forum, qui est bien l’un des seuls événements consacrés à ces sujets en Afrique, et qui surtout rassemble tous les acteurs concernés dans le monde par ces questions.

Les trois premières éditions ont connu un succès international significatif en ayant rassemblé quelques 500 participants de haut niveau venus du monde entier.

Cette année, la 4ème édition du Forum International de Dakar pour la Paix et la Sécurité en Afrique aura pour thème général: Défis sécuritaires actuels en Afrique : pour des solutions intégrées.

Elle s’inscrit complétement dans la dynamique forte des rendez-vous internationaux incontournables pour la sécurité en Afrique. Le Forum se situe cette année dans un nouveau contexte favorable offrant de nouvelles opportunités, avec l’élection d’un nouveau secrétaire général des Nations Unies, d’une nouvelle présidence à la Commission de l’Union africaine mais également d’un plus grand soutien de l’Union européenne aux programmes de paix et sécurité en Afrique.

En outre, le Forum se tient à peine 3 semaines avant le sommet UE-Afrique, ce qui permettra un courant porteur qui optimisera la portée de ses conclusions et en permettra l’approfondissement ex ante.

Le Forum aborde en effet tous les enjeux sécuritaires actuels au cœur des discussions internationales. Ainsi, les thé-matiques de cette 4ème édition ont toutes été évoquées ces dernières semaines à New York lors de l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il entend également faire écho aux nouvelles dynamiques que forge l’Union africaine, proposant de poursuivre les réformes initiées par les réflexions sur le financement africain des opérations de paix africaines.

Dans cette perspective, une part importante du Forum sera consacrée aux enjeux des opérations de maintien de la paix sur le continent africain. Les échanges permettront de débattre sur la dynamique positive des réflexions en cours sur l’intensification de la coopération entre les Nations Unies, l’Union européenne ainsi que l’Union africaine dans les opérations de maintien de la paix.

Olivier DArrASON,Président de CEIS

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Pour cette 4ème édition, sous l’impulsion du Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Maître Sidiki KABA, le Forum se renouvelle et s’intéresse à la complexité des nouveaux défis dans le domaine de la paix et de la sécurité, en particulier en Afrique, avec la montée de l’extrémisme violent, la prolifération des groupes terroristes qui se nourrissent d’activités criminelles, sans compter la cybercriminalité qui menace aussi bien la souveraineté des États que la sécurité des populations. De même, les réflexions sur les questions de sécurité maritime permettront de poursuivre les réflexions issues du sommet de Lomé.

Seront également abordés les impacts du changement climatique sur les populations ainsi que les questions des migrations et la coordination nécessaire entre sécurité et développement face aux crises humanitaires.

La place croissante donnée aux acteurs économiques publics et privés au sein du Forum témoigne de sa lucidité quant à l’interdépendance absolue entre la sécurité et une croissance économique forte au profit de l’ensemble des citoyens.

Ainsi, le Forum de Dakar présente-t-il une réelle opportunité à des acteurs nationaux mais aussi issus des grandes ins-tances internationales de pouvoir échanger dans un cadre informel et ainsi renforcer la coordination et la coopération dans les domaines sécuritaires en favorisant les synergies. Le Forum est devenu, au fil des ans, un rendez-vous annuel incontournable où se côtoient aussi bien des politiques, des experts ainsi que des militaires et des chercheurs du monde entier afin d’échanger et débattre sur les enjeux sécuritaires partagés par les pays du continent africain. C’est pourquoi cet évènement est soutenu par de nombreux partenaires internationaux tels que les Nations Unies, l’Union africaine, la France ou encore le Japon.

Cette année sera marquée par une représentation plus diverse et variée, offrant une place plus grande aux acteurs africains, mais également plus importante que ce soit parmi les Nations Unies, l’Union africaine ou l’Union européenne garantissant en particulier un Panel de très haut niveau, constitué de personnalités marquantes invitées par le Président Macky SALL.

Finalement, le Forum prouve ainsi son caractère irremplaçable en permettant de renforcer la mobilisation internationale et d’adopter une démarche qui privilégie la prise en compte des causes structurelles des problèmes sécuritaires auxquels l’Afrique est confrontée.

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pRésentAtIon Du foRuM

La quatrième édition du Forum international de Dakar pour la Paix et la Sécurité en Afrique se tiendra au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD), à Diamniadio les 13 et 14 novembre 2017, sur le thème : « Défis sécuritaires actuels en Afrique : pour des solutions intégrées ».

Dans le contexte prévalant aujourd’hui, il s’agit, par le biais d’échanges, de proposer des réponses adaptées aux défis auxquels le continent doit faire face.

Lors du sommet de l’Élysée sur la Paix et la Sécurité en Afrique à Paris en 2013, les Chefs d’État africains avaient envisagé d’approfondir la réflexion dans le cadre informel du Forum de Dakar.

Les trois précédentes éditions avaient permis d’évaluer les menaces sécuritaires sur le continent et de partager différentes expériences pour trouver les solutions les mieux adaptées.

Concrètement, face aux évolutions des défis stratégiques africains, le Forum de Dakar 2017 compte insister sur la nécessité d’approches intégrées pour mieux répondre aux menaces majeures et émergentes avec la participation d’experts et acteurs régionaux mais aussi internationaux tels que l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations Unies.

Par ailleurs, la création d’un environnement sécurisé favorable à l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD) en Afrique, et les nouvelles initiatives lancées par le rapport sur « la nécessité de renforcer notre union » adopté par le Sommet des Chefs d’Etat de l’Union africaine en juin 2016 encouragent les processus d’intégration.

Dès lors, dans le contexte des grands rendez-vous africains de l’année 2017, comment faire progresser la sécurité et la paix vers une « Afrique libérée des conflits à l’horizon 2020 » ?

C’est à toutes ces problématiques que le quatrième Forum s’efforcera de proposer des réponses.

Ce rendez-vous annuel à Dakar a pour vocation de contribuer au renforcement de la Paix et de la Sécurité en Afrique.

Objectifs spécifiquesCe Forum a pour objectifs de :• contribuer à la prévention et à la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, dans une approche locale, natio-

nale, régionale et internationale ;• favoriser le développement de solutions intégrées face aux mutations sécuritaires liées aux migrations africaines, aux

crises humanitaires et environnementales, et au développement du numérique ;• réfléchir aux stratégies d’implication du secteur privé dans les questions de sécurité pour le développement ;• renforcer le dialogue informel entre experts, société civile, autorités politiques et militaires et partenaires internationaux

sur les questions de paix et de sécurité.

4ème éditionDAKAR, 13-14 novembre 2017CentRe InteRnAtIonAl De ConféRenCes AbDou DIouf

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Résultats attendus1. Des solutions efficientes et intégrées pour faire face à l’extrémisme violent et au terrorisme afin de :

– construire la résilience ;– lutter contre le financement du terrorisme ;– renforcer la gouvernance de l’information et de l’espace numérique ;– conforter la coopération au sein des FDS mais aussi avec d’autres acteurs ;– renforcer la cohérence entre mécanismes internationaux et stratégies nationales.

2. Le rôle du secteur privé ainsi que des jeunes est pris en compte dans les processus de défense et sécurité pour la paix en Afrique ;

3. Les leçons apprises des expériences d’intégration sont capitalisées et partagées ;

4. Un réseau informel d’échanges d’experts africains et de partenaires d’Afrique pour la sécurité est renforcé.

ParticipantsEnviron 400 participants, acteurs régionaux et internationaux au plus haut niveau: autorités politiques et militaires, experts et universitaires, diplomates, représentants d’organisations internationales, de la société civile et du secteur privé sont attendus à Dakar, les 13 et 14 novembre 2017.

OrganisateursLe 4ème Forum International de Dakar sur la Paix et la Sécurité est organisé par le Ministère des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur (MAESE) avec l’appui du Ministère français des Armées et de nombreux autres partenaires.Il bénéficiera des prestations du Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (CHEDS) du Sénégal, chargé du volet scientifique et de la Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique (CEIS).

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programme

4ème éditionDAKAR, 13-14 novembre 2017CentRe InteRnAtIonAl De ConféRenCes AbDou DIouf

Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur

CHEDS CEIS

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12 www.dakarforum.org

ACCueIl dimanche 12 novembre 2017

Cocktail de bienvenue pour les participants

pReMIèRe DeMI-jouRnée lundi 13 novembre 2017

10h0013h00

DeuXIèMe DeMI-jouRnée lundi 13 novembre 2017

Défense, sécurité et paixPlénière 1 • Défense, sécurité et paix : pour une approche intégrée

Conférence 1 • Appui et financement des programmes de Rss en Afrique

Atelier 1Maintien de la paix : comment améliorer les dispositifs ONU / UE / UA / cER ?

Atelier 2Quelles évolutions des instruments de l’UE pour la sécurité en Afrique ?

Atelier 3cybersécurité et gouvernance de l’information et de l’espace numérique

15h1516h30

16h3018h15

20h00

13h00

panel de haut niveau (Chefs d’états)

Photo officielle des Hautes Personnalités

Cérémonie d’ouverture

13h1515h00 pause déjeuner

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13www.dakarforum.org

pRogRAMMe

tRoIsIèMe DeMI-jouRnée mardi 14 novembre 2017

terrorisme et extrémisme violentplénière 2 • terrorisme : nécessité de réponses intégrées

Conférence 2 • Continuum Défense et sécurité :pour une approche intégrée

Atelier 4Résilience et État de droit face au terrorisme et à l’extrémisme violent

Atelier 5Lutte contre le financement du terrorisme

Atelier 6Sécurité et sûreté maritime en Afrique : enjeux internationaux

08h3010h00

10h0012h00

l’Afrique et les nouveaux enjeux sécuritaires

Plénière 3 • l’Afrique et les nouveaux enjeux sécuritaires

Conférence 3 • protection des entreprises : quels partenariats public / privé ?

Atelier 7Migrations et défis sécuritaires : quelles réponses intégrées ?

Atelier 8Sécurité, crises humanitaires et développement

Atelier 9Défis économiques et sécuritaires liés aux transitions énergétiques

14h1515h45

16h0017h30

QuAtRIèMe DeMI-jouRnée mardi 14 novembre 2017

ClôtuRe Du foRuM mardi 14 novembre 2017

18h00 Cérémonie de clôture

12h0014h00 pause déjeuner

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10h0013h00

lundi 13 novembre 2017pReMIèRe DeMI-jouRnée

Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur

CHEDS CEIS

panel de haut niveau(Chefs d’états)

Cérémonie d’ouverture

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DeuXIèMe DeMI-jouRnée

Défense, sécurité et paix

lundi 13 novembre 2017

Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur

CHEDS CEIS

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18

15h1516h30

Défense, sécurité et paixlundi 13 novembre

Défense, sécurité et paix :pour une approche

intégrée

séAnCe plénIèRe 1

Contexte Les menaces auxquelles font face le continent – conflits armés, crises humanitaires, extrémisme violent et criminalité transfrontalière – se combinent et se multiplient. Elles sont par ailleurs aggravées, notamment par les difficultés économiques et le dérèglement environnemental.Ce phénomène oblige les États africains et leurs partenaires à adapter leurs réponses sécuritaire dans le cadre d’une approche intégrée, fondée sur une coopération et une subsidiarité accrue entre les niveaux national, régional, continental et international.Dans ce cadre, les Forces de Défense et de Sécurité des États doivent être prises en compte dans leur ensemble (armées, police, gendarmerie, douanes). Les freins à l’opé-rationnalisation de l’Architecture Africaine de Paix et de Sécurité (APSA), proposée par l’Union Africaine (UA) et basée sur l’intégration sécuritaire des communautés économiques régionales (CER), doivent être analysés pour être levés. Les mécanismes effectifs de coopération entre les CER, l’UA et l’ONU doivent aussi être consolidés.

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points de discussion :

1. Quels peuvent être les approches, les outils et les moyens à mobiliser pour une intégration plus aboutie en matière de défense et de sécurité ?

2. Comment accompagner les projets de renforcement de l’UA ?

3. Comment concilier l’approche institutionnelle avec les nouvelles initiatives ?

objectif général Favoriser une intégration des stratégies des différentes organisations actives dans le domaine de la paix et la sécurité en Afrique : ONU, UE, UA, Communautés économiques régionales (CER) et autres initiatives multilatérales.

Défense, sécurité et paix

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Défense, sécurité et paixlundi 13 novembre

Maintien de la paix : comment améliorer les dispositifs

ONU / UE / UA / cER ?

AtelIeR 1

Contexte L’année 2017 est marquée par plusieurs initiatives nouvelles, susceptibles de faire évoluer de manière significative le maintien de la paix afin de mieux l’adapter au nouveau contexte international et aux nouvelles menaces, en particulier le terrorisme.Le Secrétaire général de l’ONU, António Gutteres, a affirmé sa volonté de lancer une réforme stratégique des opérations de maintien de la paix (OMP) en s’appuyant sur une analyse de leurs mandats, de leurs ressources et de leurs partenariats avec les gouvernements et les autres acteurs internationaux. Depuis le rapport Brahimi en 2000 jusqu’à celui du Groupe indépendant de haut niveau en 2015, les Nations Unies se sont engagées dans un long processus de réforme du maintien de la paix, qui, à ce stade, peine à produire des résultats satisfaisants.L’Afrique est au cœur de cette thématique : sur les quinze OMP de l’ONU, huit sont sur le continent. Dotées d’un budget de huit milliards de dollars pour l’exercice 2016-2017, l’ensemble des OMP mobilise 44 000 militaires et policiers africains. Afin de fournir des ressources humaines de qualité, les États africains ont souvent besoin de soutien financier et technique, notamment de l’ONU et de l’Union européenne. Malgré les pressions de la nouvelle administration américaine pour réduire sa contribution financière aux OMP dans le cadre des Nations Unies, il est nécessaire d’assurer un financement régulier et durable pour la consolidation de la paix en Afrique.L’Union africaine est l’organisation régionale avec laquelle les Nations Unies ont la coopération la plus avancée en matière de paix et de sécurité. Dans le cadre du chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, l’UA contribue au maintien de la paix, soit en complémentarité avec l’ONU (transition MISCA-MINUSCA en RCA), soit directement (AMISOM en Somalie) soit enfin en soutien d’initiatives multinationales (Force multinationale mixte contre Boko Haram).

16h3018h15

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Dans son rapport sur la réforme de l’Union africaine, adopté au sommet de Kigali de juillet 2016, le Président rwandais Paul Kagamé insiste sur l’urgence de réduire la dépendance financière de l’organisation continentale vis-à-vis des bailleurs extérieurs et sur la nécessité d’améliorer les relations entre l’Union africaine et les Communautés économiques régionales (CER). En effet, ces dernières prennent de plus en plus leur responsabilité en matière de maintien et de consolidation de la paix, que cela se traduise par des opérations (ECOMIB, MISMA, MICEGA pour la CEDEAO, MICOPAX pour la CEEAC) ou par un rôle politique de médiation.L’Union européenne (UE) accompagne cette montée en puissance de l’UA et des CER dans le maintien de la paix en finançant des opérations sous commandement africain à hauteur de deux milliards d’euros depuis 2004 via sa Facilité de soutien à la paix pour l’Afrique (FAP).

objectif général Faire émerger des solutions pour assurer la cohérence et la complémentarité des dispositifs de maintien de la paix de l’ONU, de l’UA, de l’UE et des CER dans le règlement des conflits en Afrique. Ces solutions doivent aussi porter sur la consolidation du modèle économique du développement capacitaire permis par la participation aux OMP de l’ONU, pour en tirer parti dans un cadre d’emploi africain.

points de discussion :

1. Comment construire un nouveau partenariat global pour la paix et la sécurité en Afrique basé sur une vision commune des principaux acteurs ?

2. Comment organiser une répartition équilibrée et adaptée des responsabilités dans les engagements qui prennent en considération le respect de la charte des Nations Unies, la nécessaire appropriation africaine et les nouvelles formes de réponse régionale ?

3. Quelles solutions innovantes pour le financement des opérations de paix en Afrique ?

4. Comment renforcer la durabilité des processus de paix et mieux concevoir les stratégies de sortie des opérations de paix en Afrique ?

5. Comment améliorer les règles de subsidiarité entre les Nations Unies, l’Union africaine et les CER pour plus d’efficacité et de meilleures relations avec les nations hôtes ?

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Quelles évolutions pour les instruments de l’UE pour la sécurité en Afrique ?

Contexte Le cinquième Sommet Afrique-UE, prévu à Abidjan les 29 et 30 novembre 2017, ambitionne de donner « un nouvel élan » au partenariat stratégique entre l’Union européenne et l’Afrique établi depuis 2007.Face aux nouvelles problématiques sécuritaires auxquelles l’Afrique est confrontée, l’Union européenne et l’Union africaine se sont fixées comme objectif de « remodeler et d’appro-fondir ce partenariat ». Ce partenariat est tout aussi stratégique pour l’Afrique que pour l’Europe, dans la mesure où les menaces sont communes et ont un impact sur la sécurité des deux continents.L’Union européenne soutient la sécurité en Afrique depuis les accords de Maastricht signés en 1992 via :– 19 missions et opérations civiles et militaires déployées (dont cinq en cours) ;– un financement de plus de 2 milliards d’euros depuis 2004 à travers la facilité africaine

de paix ;– l’accroissement des programmes d’assistance pour la lutte contre le terrorisme et la

radicalisation ;– un appui substantiel à la mise en œuvre de l’Architecture africaine de paix et sécurité ;– le renforcement du soutien aux stratégies régionales ;– un programme d’accompagnement des réformes des systèmes de sécurité.

16h3018h15

AtelIeR 2

Défense, sécurité et paixlundi 13 novembre

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Une telle démarche a pour principaux objectifs de renforcer le partenariat sécuritaire stra-tégique de l’UA et de l’UE, mais aussi d’améliorer la capacité d’intervention à travers un soutien financier et technique de l’UE.Rationalisées, renforcées et mieux adaptées aux nouvelles réalités de l’agenda 2063, de la feuille de route 2016-2020 de l’APSA, mais aussi des rapports Kagamé et Kaberuka, les nouvelles approches de l’Union européenne visent le renforcement des capacités africaines en matière de défense et de sécurité.

objectif général Identifier les évolutions nécessaires des instruments financiers, techniques et opérationnels de l’UE au profit du renforcement capacitaire de l’UA et des organisations régionales, en tirant les leçons des défis rencontrés tant dans la mise en œuvre des missions et opérations européennes que du financement des opérations africaines.

points de discussion :

1. Quelles réponses de l’UE aux besoins de formation et d’équipement des forces de Défense et de sécurité africaines ?

2. Quel appui de l’UE au profit des organisations régionales et des nouvelles initiatives transfrontalières ?

3. Quelle réflexion sur la mise en place d’un nouvel instrument paix et sécurité de l’UE après 2020 ?

4. Comment améliorer la coordination de l’appui des institutions euro-péennes et des États membres ?

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24

16h3018h15

Défense, sécurité et paixlundi 13 novembre

cybersécurité et gouvernance de l’information

et de l’espace numérique

AtelIeR 3

Contexte Les plans d’investissements massifs des États dans le numérique (infrastructures, e-admi-nistration) et l’explosion de nouveaux usages rendus possibles grâce à l’internet mobile offrent au continent africain des perspectives de développement inégalées. Cependant, cette hyperconnexion mal maitrisée ouvre la voie à des vulnérabilités nouvelles et des menaces en constante évolution. La maîtrise de l’espace numérique par la mise en place de politiques de cybersécurité devient donc désormais une composante indispensable des stratégies de sécurité des États.Ciblant jusqu’alors les économies des pays du Nord, la cybercriminalité en Afrique se structure et s’attaque désormais directement aux économies locales avec des conséquences financières majeures. Les groupes cybercriminels bénéficient d’une main d’œuvre compé-tente, formée par les États mais souffrant du manque de débouchés offerts sur le marché du travail. De plus, la prolifération d’outils offensifs librement accessibles sur Internet et le darknet accélèrent la réalisation des cyberattaques de plus en plus complexes techniquement.Suivant l’évolution des sociétés civiles, le numérique est également devenu un outil de travail et de communication des groupes terroristes pour la propagande, le recrutement et le financement. Conscientes de cette situation, les organisations extrémistes violentes (OEV) et terroristes ont transformé le cyberspace en champ de bataille et les technologies de l’information et de la communication (TIC) en arme.Dans un contexte tendu de lutte antiterroriste, le contrôle des contenus digitaux, la détection de signaux faibles de radicalisation sur les réseaux sociaux, le croisement des données et des identités en ligne ou la traçabilité des transactions financières dématérialisées sont autant de défis pour les services de sécurité.

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Malgré la multiplication des initiatives nationales de lutte contre la cybercriminalité en Afrique, la gouvernance de la cybersécurité reste trop souvent défaillante sur le continent et éclatée entre les agences nationales en charge du numérique, les autorités de régula-tion des télécommunications ou les commissions nationales de protection des données personnelles. La création de «Community Emergency Response Teams » (CERT) nationaux, les équipes chargées de la réponse d’urgence, a constitué le premier pas vers des capacités opérationnelles de cybersécurité, mais tarde à se concrétiser.La Convention de Budapest, élaborée par le Conseil de l’Europe et à laquelle plusieurs pays africains ont souscrit, permet d’harmoniser les réponses juridiques aux cyberattaques, d’améliorer les techniques d’enquête et de promouvoir la coopération entre pays. Cependant, elle est inopérante du fait de la lenteur notée dans son incorporation dans les différents corpus nationaux africains.L’Union africaine a également adopté en 2014, une convention sur la cybersécurité et la protection des données personnelles, dite convention de Malabo. Ce texte qui prévoit la sensibilisation des populations et la formation des acteurs est sans application effective.

objectif général Proposer des solutions intégrées pouvant favoriser l’amélioration de la cybersécurité et la gouvernance de l’espace numérique.

points de discussion :

1. Quelles solutions intégrées pour améliorer la coopération sous-régionale et régionale en matière de lutte contre la cybercriminalité ?

2. Quels mécanismes de financement et de renforcement des capacités ?

3. Comment renforcer la prise en charge de la cybersécurité par les États et les entreprises en Afrique ?

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Appui et financement des programmes de RSS

en Afrique

ConféRenCe 1

Contexte La réforme du secteur de la sécurité (RSS) implique une approche multidimensionnelle qui passe par le renforcement des institutions et de l’État de droit. Ces processus associent donc une pluralité d’acteurs institutionnels et privés, civils et militaires, nationaux et internatio-naux. Suite à plusieurs rapports du Secrétaire général, les Nations Unies, par la résolution 2151 de 2014, confirment que la RSS est « un point-clé de la consolidation de la paix ». La Commission de l’Union africaine a adopté un cadre d’orientation sur la Réforme du secteur de la sécurité en 2013. L’Union européenne, qui contribue au renforcement des capacités nationales africaines via six missions civiles et militaires de formation et de réforme des secteurs de la sécurité (EUTM et EUCAP), s’inscrit dans cette dynamique de réforme et recadre ses stratégies et ses instruments, projets qui seront à l’ordre du jour du sommet UE-Afrique à Abidjan les 29 et 30 novembre prochains.En Afrique, la mise en place de ces réformes se heurte à plusieurs difficultés liées à la faible prise en compte des contextes spécifiques nationaux, aux problèmes de coordination entre les multiples acteurs impliqués et à la question essentielle du financement.La RSS est un processus long et l’appropriation de la réforme par l’État et les acteurs natio-naux concernés est indispensable à sa réussite. La définition des stratégies d’une RSS doit nécessairement prendre la mesure de la situation des États et leurs capacités réelles, mais également leurs spécificités culturelles et leur conception de la sécurité.

16h3018h15

Défense, sécurité et paixlundi 13 novembre

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En outre, les financements, condition de leur durabilité, sont un enjeu décisif dans la réussite des RSS. Enfin, les différents bailleurs et partenaires internationaux doivent mieux surmonter les difficultés de la planification et de la coordination des actions à entreprendre, auxquelles doivent être associés les acteurs nationaux.

objectif général Contribuer à améliorer les processus de RSS en Afrique, en repensant leur concept et leur mise en œuvre comme élément constitutif d’une sortie de crise et d’un processus de consolidation de la paix, en favorisant leur appropriation nationale via le renforcement du pilier gouvernance et en assurant la soutenabilité et la régularité de leur financements.

points de discussion :

1. Comment associer plus étroitement les pays bénéficiaires de la RSS à sa définition ?

2. Comment éliminer les facteurs de blocage dans le processus de RSS ?

3. Quel pourrait être l’accompagnement des États dans la mise en œuvre de la RSS ?

4. Comment concilier les stratégies des différents acteurs internationaux intervenant dans la RSS ?

5. Quelle approche intégrée pour une RSS plus efficace ?

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tRoIsIèMe DeMI-jouRnée

terrorisme et extrémisme violent

Mardi 14 novembre 2017

Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur

CHEDS CEIS

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terrorisme et extrémisme violentMardi 14 novembre

Terrorisme : nécessité de réponses

intégrées

séAnCe plénIèRe 2

Contexte Depuis deux décennies, l’Afrique comme le reste du monde est confrontée à la menace de l’extrémisme violent, caractérisé par la radicalité de sa doctrine et de ses modes d’action, sa durabilité dans le temps et sa dispersion territoriale, ainsi que par son activisme sur Internet. Les groupes extrémistes violents, ou groupes armés terroristes, sévissant pour la plupart au Sahel, dans le Bassin du lac Tchad et dans la Corne de l’Afrique, en sont la manifestation.Face à cette menace, la réponse sécuritaire devrait se faire par une approche intégrée passant par une coopération entre les échelons nationaux, régionaux et internationaux. La lutte contre les groupes terroristes ne se limite pas aux Forces de Défense et de Sécurité : elle comprend aussi la cybersécurité, la lutte contre le financement des organisations extrémistes violentes et terroristes, ainsi que la gouvernance de l’information et de l’espace numérique. Elle passe également par la promotion de l’État de droit afin de susciter l’adhésion des populations et de consolider la résilience des sociétés dans leur ensemble.Enfin, parallèlement à la lutte, la prévention contre la radicalisation joue un rôle fondamental. Elle doit associer les structures locales de la société civile, formelles ou informelles (écoles, associations, élus, chefs traditionnels et religieux, etc.).

08h3010h00

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31

objectif général Favoriser l’émergence de réponses multidimensionnelles et multi-acteurs dans la prévention et la lutte contre le terrorisme.

points de discussion :

1. Quelles stratégies intégrées pour lutter contre le financement du terrorisme et de l’extrémisme violent ?

2. Quelles pistes explorer pour mieux intégrer les stratégies nationales, régionales et internationales de lutte contre le terrorisme?

3. Comment mutualiser les réponses pour une meilleure maîtrise de l’espace numérique dans la lutte contre le terrorisme en Afrique ?

4. Comment construire la résilience face au terrorisme et à l’extrémisme violent ?

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Résilience et État de droit face au terrorisme et à l’extrémisme violent

AtelIeR 4

Contexte Dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, le « tout sécuritaire » a montré ses limites même si les attentats et les violations des droits de l’homme par les groupes terroristes (viols, traites d’êtres humains, tortures, enlèvements…) commandent souvent les États à y recourir dans l’urgence. Toutefois, les dérives dans la lutte contre le terrorisme sont contre-productives et peuvent favoriser la sympathie et le soutien des populations aux groupes terroristes.Les lois antiterroristes peuvent également conduire les populations à se défier des autorités, si elles servent de prétexte à la violation des droits et libertés (détentions arbitraires, actes de torture, exécutions sommaires, crimes sexuels, actions sécuritaires violant le droit inter-national…), notamment dans un contexte où les attentes sociales des populations sont croissantes.Face à de tels constats, la promotion de l’État de droit constitue une solution à long terme contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Elle permet la construction de la résilience par la contribution de tous les acteurs de la société, en insistant sur l’information, l’éducation et la sensibilisation de la population.Elle requiert également une réforme du secteur de la sécurité des États, afin d’établir un meilleur rapport entre les forces de l’ordre et les populations qu’elles doivent protéger.

10h0012h00

terrorisme et extrémisme violentMardi 14 novembre

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Cette option de renforcement de l’État de droit est bénéfique à toutes les étapes de la lutte contre le terrorisme, de la prévention au traitement judiciaire, en passant par la neutralisation des groupes. Par ailleurs, cette démarche rend caduc l’un des arguments fondamentaux de la propagande terroriste.

objectif général Contribuer au renforcement de l’État de droit face au terrorisme et à l’extrémisme violent en Afrique, afin de renforcer la résilience de la société.

points de discussion :

1. Comment favoriser une approche inclusive et participative (FDS, femmes, jeunes, religieux, société civile et collectivités locales) dans la construction de la résilience ?

2. Comment renforcer la résilience des États et des populations dans une approche contre-terroriste par le droit et la protection des libertés ?

3. Comment intégrer les questions relatives à l’État de droit dans les stratégies globales de lutte contre le terrorisme des partenaires internationaux ?

4. Comment améliorer la coopération entre les États et les organisations internationales et locales œuvrant à la promotion des droits de l’homme, pour renforcer l’État de droit ?

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Lutte contre le financement du terrorisme

AtelIeR 5

Contexte L’adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies, le 17 décembre 2015, de la résolu-tion 2253 sur la lutte contre le financement des groupes terroristes est un volet stratégique important dans la bataille contre le terrorisme. Elle constitue une réponse aux multiples stratégies de financement des groupes terroristes. Il convient de noter que si un acte terroriste peut avoir un coût relativement faible, sa préparation nécessite des ressources importantes (maintenir des réseaux et des cellules, recruter, développer la propagande, former et équiper, créer un environnement favorable…). Il offre également la possibilité, souvent exploitée, de sous-traiter ses attentats ou prises d’otages par des criminels beaucoup plus attirés par l’appât du gain que par l’idéologie ter-roriste. La lutte contre le financement du terrorisme vise donc principalement la structure, l’organisation et le fonctionnement des groupes terroristes.Si les groupes terroristes tirent une partie de leurs revenus des transferts de fonds, leur implication dans les trafics de drogues (cannabis, cocaïne, psychotropes…) est avérée, par une implication directe ou au minimum par une protection du trafic. Les groupes liés à Al Qaeda, Al Shabaab et Boko Haram figurent parmi les plus riches, et une part notable de leurs ressources provient bien de l’argent de la drogue selon l’ONUDC (rapport annuel 2017), même si on ne dispose pas, à ce stade, d’informations suffisamment précises sur ces revenus illicites.De même, l’emprise territoriale d’un groupe armé terroriste lui permet de prélever des « taxes » sur les populations locales et de monnayer une protection auprès des populations transhumantes ou une autorisation de trafics criminels (espèces protégées, drogues, êtres humains…).

10h0012h00

terrorisme et extrémisme violentMardi 14 novembre

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La résolution 2253 s’inscrit dans la complémentarité avec les réponses sécuritaires et a pour objectif de répondre à ces multiples stratégies de financement des groupes terroristes. Elle confirme aussi les décisions prises par l’Union africaine contre le financement du terrorisme, via les paiements de rançons ou les activités criminelles, réaffirmées dans un communiqué du Conseil de paix et de sécurité lors de sa 455ème réunion sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en septembre 2014. De leur côté, le Groupe d’action financière (GAFI) et le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) collaborent afin d’identifier les méthodes des terroristes pour réunir, déplacer et utiliser des fonds. L’échange du rensei-gnement financier au niveau sous-régional est ainsi un axe de lutte important. En parallèle, une harmonisation et un renforcement des cadres juridiques permettraient de rester en adéquation avec les nouvelles tendances transnationales.

objectif général Contribuer à l’intégration des approches et stratégies nationales, régionales et internationales actuelles pour plus d’efficacité dans la lutte contre le financement du terrorisme et de l’extrémisme violent en Afrique.

points de discussion :

1. Quelles sont les faiblesses dans les stratégies de lutte contre le financement du terrorisme?

2. Comment combiner renseignement contre-terroriste et renseignement financier, afin de renforcer les capacités des autorités à détecter et mener des investigations concernant les réseaux financiers terroristes ?

3. Quelles formes de collaboration possibles entre les États, notamment dans les espaces frontaliers, pour résorber les failles existant dans les stratégies de lutte contre les activités économiques liées au terrorisme ?

4. Comment contrôler les activités économiques dans les zones grises et de repli des groupes armés terroristes?

5. Quelle collaboration entre les organisations spécialisées et les États dans la lutte contre le financement du terrorisme ?

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Sécurité et sûreté maritime en Afrique :

enjeux internationaux

Contexte Les phénomènes d’insécurité maritime privent les États africains de sources de revenus cruciales pour leur développement et affectent plus globalement la sécurité des Africains. Les échanges commerciaux et les activités économiques telles que la pêche ou l’exploita-tion off-shore d’hydrocarbures sont perturbés par la pêche illégale et la piraterie, tandis que se développent des trafics qui déstabilisent les contextes socio-politiques locaux. La surpêche et les pollutions entrainent de graves crises alimentaires. Les trafics d’armes, d’êtres humains ou de drogues et de médicaments alimentent les réseaux mafieux. Ces enjeux, affectant particulièrement les pays côtiers, ont des conséquences plus ou moins directes sur tout le continent, l’insécurité maritime affectant l’approvisionnement des pays de l’Hinterland. La Résolution 2039 du Conseil de sécurité des Nations Unies adoptée en 2012 encourage les institutions sous-régionales africaines à développer, avec l’ONU et d’autres partenaires, une stratégie pour élaborer ou renforcer leurs législations en matière de lutte contre la piraterie.Les États côtiers de l’océan Indien et de la mer Rouge ont adopté dès janvier 2009 le Code de conduite de Djibouti visant à renforcer la coopération internationale en matière de répression des actes de piraterie et le secours aux victimes. Lors du Sommet de Yaoundé de juin 2013, les chefs d’États de la CEDEAO et de la CEAAC ont adopté un code de conduite similaire. En outre, pour permettre une meilleure coopération entre les pays du Golfe de Guinée, une architecture de sécurité a été créée avec des centres de commandement ou de coordination aux niveaux national, zonal, régional et interrégional (CIC de Yaoundé). Toutefois, faute de moyens, des lenteurs sont constatées dans la mise en place du code de conduite et dans l’opérationnalisation de l’architecture de Yaoundé.

AtelIeR 6

terrorisme et extrémisme violentMardi 14 novembre

10h0012h00

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Le Sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le déve-loppement en Afrique, organisé à Lomé en octobre 2016, a abordé les enjeux de sécurité et de sûreté maritimes en les liant au développement économique et social et aux préoccupations environnementales. Ce sommet a abouti à la signature par 31 États sur 52 d’une Charte contrai-gnante, visant à concilier l’exploitation des richesses et la régulation des activités en mer avec les objectifs de développement durable et un environnement sûr. Cette charte doit désormais être ratifiée par 15 pays minimum pour entrer en vigueur.Une attention particulière peut enfin être portée aux installations portuaires, portes d’entrée sur le continent et sources de richesses, mais aussi de risques. Elles sont le point névralgique de contact entre mer et hinterland et génèrent une part importante des ressources étatiques. Elles cristallisent de nombreux enjeux sécuritaires tels que les trafics et les réseaux de migrations clandestines et de traites d’êtres humains. Par ailleurs, elles sont aussi exposées aux menaces terroristes et aux questions de sécurité industrielle.

objectif général Favoriser la consolidation de la réponse collective aux défis de la sécurité maritime en Afrique, en particulier concernant l’opérationnalisation des mécanismes de coopérations africains existants (Code de conduite de Djibouti, architecture du processus de Yaoundé, Charte de Lomé), la coordination des partenaires internationaux et les relations avec les acteurs privés.

points de discussion :

1. Comment favoriser le développement et sécuriser le commerce international dans les espaces maritimes africains ?

2. Comment rendre plus efficace la lutte globale contre l’insécurité maritime allant au-delà des seules questions de lutte contre la piraterie ?

3. Comment intégrer la dimension environnementale dans le renforcement de la sécurité maritime ?

4. Comment mieux associer les partenaires internationaux mais aussi de l’hinterland aux politiques de sécurité maritime des États côtiers ?

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Continuum défense et sécurité : pour

une approche intégrée

ConféRenCe 2

Contexte Si auparavant, l’articulation entre la défense et la sécurité revêtait un caractère exceptionnel (état d’urgence ou missions particulières), le continuum défense et sécurité s’est désor-mais imposé comme une évidence. En effet, le caractère hybride des menaces actuelles (terrorisme, piraterie, criminalité et trafics à grande échelle) implique une réponse globale permettant d’assurer non seulement la défense de l’intégrité du territoire et des institutions étatiques, mais également la protection des populations et des ressources nationales.La gestion de ces phénomènes appelle la construction par les États d’une véritable coordi-nation et articulation entre leurs différentes Forces de Défense et de Sécurité (renseignement, Forces armées, gendarmerie, police). Cela passe par l’accroissement de l’interopérabilité de leurs moyens, de leurs acteurs et de leurs procédures. Toutefois, cette approche ne doit pas entrer en contradiction avec les cultures professionnelles différentes et les référentiels juridiques spécifiques.Le concept de continuum défense et sécurité peut s’étendre également à la justice, à la sécurité civile, au secteur privé et aux populations, qui ont un rôle à jouer dans le traitement des menaces.

terrorisme et extrémisme violentMardi 14 novembre

10h0012h00

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Au-delà du niveau national, le continuum défense et sécurité doit inspirer la coopération inter-nationale pour lutter plus efficacement contre les menaces transnationales. Cette conférence ambitionne de regrouper différents acteurs de la Défense et de la Sécurité en vue de poursuivre la réflexion et le partage d’expérience sur le continuum défense et sécurité, pour la promotion d’une approche intégrée aux niveaux régional et continental.

objectif général Contribuer au renforcement de la synergie et de la coopération entre tous les acteurs de la Défense et de la Sécurité, pour une approche intégrée.

points de discussion :

1. Quels sont les enjeux et défis liés au continuum Défense-Sécurité en Afrique ?

2. Comment le continuum peut-il inspirer la coopération entre des acteurs de la Défense et de la Sécurité aux cultures professionnelles différentes et aux référentiels juridiques spécifiques ?

3. Comment prolonger le continuum dans la coopération entre les populations et les Forces de Défense et de Sécurité ?

4. Comment mettre en place une coopération et une articulation pertinentes et respectueuses de la complémentarité des forces de sécurité et de défense ainsi que des services de renseignement intérieurs et extérieurs ?

5. Quelles sont les contraintes d’une intervention des forces de défense dans la sécurité intérieure et comment y faire face ?

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QuAtRIèMe DeMI-jouRnée

l’Afrique et les nouveaux enjeux

sécuritaires

Mardi 14 novembre 2017

Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur

CHEDS CEIS

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l’Afrique et les nouveaux enjeux sécuritaires

Mardi 14 novembre

L’Afrique et les nouveaux enjeux sécuritaires

séAnCe plénIèRe 3

Contexte L’un des défis sécuritaires majeurs de l’Afrique reste la propagation du terrorisme auquel s’ajoute la criminalité transfrontalière qui se manifeste par le trafic d’armes, de drogue et de personnes, ainsi que l’insécurité dans les centres urbains et de plus en plus, dans des zones périphériques. Pour faire face à cette situation d’insécurité, de nombreuses initiatives ont été prises aux niveaux national, régional et international, notamment par le renforcement des mesures sécuritaires, la lutte contre le financement du terrorisme et la sensibilisation des populations, en particulier les jeunes.Pour instaurer une dynamique de paix et de stabilité durables en Afrique, des réponses alliant approche curative et solutions préventives doivent être apportées aux causes profondes de l’insécurité sur le continent. Dans cette perspective, les problèmes liés à la transition énergétique, aux migrations et aux crises humanitaires ont été identifiés parmi les défis créant ou exacerbant l’insécurité en Afrique. Bien que n’étant pas récents, ces phénomènes ont connu des mutations et une ampleur ayant profondément déstructuré le tissu socio-économique dans certaines régions. Cela favorise la précarité des populations, en particulier celle des jeunes qui deviennent ainsi des cibles faciles pour l’extrémisme violent.

14h1515h45

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objectif général Favoriser le développement de solutions intégrées aux mutations sécuritaires liées aux migrations, aux crises humanitaires et à la transition énergétique.

points de discussion :

1. Comment les migrations internes et externes peuvent-elles affecter la sécurité générale en Afrique ?

2. Quels sont les défis sécuritaires majeurs que posent les crises humanitaires en Afrique ?

3. Quels sont les défis économiques et sécuritaires liés à la transition énergétique ?

4. Quelles réponses intégrées apporter à ces nouveaux enjeux sécuritaires ?

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Migrations et défis sécuritaires :

quelles réponses intégrées ?

AtelIeR 7

Contexte Les mouvements migratoires ont un caractère universel et continu dans le temps. Toutefois, les migrations africaines présentent aujourd’hui un enjeu sécuritaire fort à l’échelle afri-caine et mondiale. En effet, si en 2016, la part de migrants d’origine africaine arrivant en Europe a augmenté, il n’en demeure pas moins que plus de 70 % des migrations africaines sont intra régionales. Les dynamiques migratoires en Afrique sont anciennes, structurelles et particulièrement fortes en Afrique de l’Ouest. En outre, les questions migratoires ne peuvent se résumer aux préoccupations des pays d’accueil. Il est important de considérer la totalité du parcours du migrant, du départ à l’arrivée, en passant par les pays de transit. Si les migrations sont souvent motivées par l’attraction économique, il apparaît aussi que les motifs sécuritaires prennent une ampleur accrue. En effet, les catastrophes naturelles, la raréfaction des ressources mais aussi les guerres, la violence armée, les violations mas-sives des droits de l’homme ainsi que le terrorisme, sont autant de facteurs de migration.Ainsi, l’effondrement de la Libye a poussé vers l’Europe de nombreux migrants, notamment du Sahel, dont certains y étaient installés depuis une décennie ou plus. Les récents déve-loppements sont inquiétants avec une augmentation du nombre de mineurs et de femmes parmi les migrants et la multiplication de réseaux et filières de trafics d’êtres humains.

16h0017h30

l’Afrique et les nouveaux enjeux sécuritaires

Mardi 14 novembre

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Le traitement essentiellement sécuritaire de la question migratoire en Afrique n’a jusqu’ici donné que peu de résultats. A défaut d’un traitement adéquat de ces enjeux, les réseaux de passeurs, les traites de migrants et trafics d’êtres humains se multiplient à mesure que les voies légales se ferment. Dans la Déclaration commune de La Valette, en 2015, les États européens et africains se sont engagés à respecter les droits de l’homme, améliorer les cadres légaux, lutter contre les divers trafics mais aussi s’attaquer aux causes structurelles des migrations, dans leurs politiques de coopération au développement. Un fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique a été mis en place à cette occasion par l’Union européenne. Cependant, des points de divergence significatifs restent à surmonter entre pays du nord et du sud. Si l’Union africaine a explicitement fait référence à la libre circulation des personnes comme moteur d’intégration régionale lors du Traité d’Abuja de 1991, celle-ci est inégalement respectée par les différentes organisations régionales. En effet, le principe de la libre circulation est souvent entravé par les États au gré des tensions qui les opposent. En outre, les populations migrantes font parfois l’objet de rejet xénophobe de la part des populations des pays de transit et d’accueil.

objectif généralIdentifier les solutions pour renforcer l’intégration des réponses internationales apportées au phéno-mène migratoire en faveur des pays d’origine et de transit.

points de discussion :

1. Quelles approches intégrées pour concilier libre circulation des personnes, migrations et sécurité ?

2. Comment déconstruire les amalgames autour de la migration, entre origine, religion, radicalisation et criminalité ?

3. Comment faciliter l’application du Traité d’Abuja et de la Déclaration de La Valette ?

4. Quelles réponses plus efficaces peuvent être apportées au traitement des migrants dans les pays de transit ?

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Sécurité, crises humanitaires et développement

AtelIeR 8

Contexte Les sècheresses, les famines, les épidémies, les catastrophes naturelles et les conflits armés constituent le terreau des crises humanitaires en Afrique. Ils entraînent l’exode des popula-tions et créent ainsi des drames humanitaires pouvant avoir des répercussions sécuritaires. La fragilisation de ces populations, en particulier les jeunes, les rend plus sensibles aux discours extrémistes violents, ce qui amplifie les risques sécuritaires.Si le lien entre sécurité et développement fait très largement consensus, leur articulation concrète incluant la dimension humanitaire n’a pas encore produit les effets souhaités. Il a longtemps été considéré que les dépenses militaires étaient un frein au développement des pays africains dans la mesure où les ressources allouées à la sécurité étaient autant de moyens perdus pour le développement et la gestion des crises humanitaires. En outre, l’intégration de volets sécuritaires dans les processus d’aide au développement entraînait le risque de suspicion d’ingérence dans les affaires intérieures des États. Cependant, avec la fin de la guerre froide, de nouvelles formes de conflictualité et de violences mettant en péril les équilibres sociaux et les économies sont apparues en Afrique. Accompagnant ces mutations, la prise en compte de la sécurité globale de l’Homme permet de mieux appré-hender les facteurs des crises humanitaires. En effet, elle inclut les dimensions alimentaire, sanitaire, environnementale, individuelle, politique, communautaire et économique.

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l’Afrique et les nouveaux enjeux sécuritaires

Mardi 14 novembre

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Au vu des enjeux africains actuels (lutte contre les extrémismes, sécurisation des circuits d’appro-visionnement, menaces environnementales, réformes des systèmes de sécurité…) la question de la prise en compte de la dimension sécuritaire dans les politiques d’aide au développement est agitée. Les débats sont en cours notamment à l’OCDE, à l’UE mais aussi dans certaines agences de déve-loppement dans l’objectif de mieux articuler, dans un même continuum, la prévention, les actions sur les crises humanitaires, la reconstruction post-crise à court terme et le développement à long terme.

objectif général Favoriser le renforcement de l’intégration des volets humanitaires, sécuritaires et de développement dans le traitement des crises par les acteurs publics et privés africains et internationaux.

points de discussion :

1. Quelles interactions entre les crises humanitaires et les défis sécuritaires actuels ?

2. Quelles réponses endogènes pour faire face aux situations humanitaires d’urgence ?

3. Comment mettre en œuvre plus efficacement les accords et mécanismes de coopération et d’assistance des pays africains et de l’Union africaine dans la gestion des crises humanitaires ?

4. Comment améliorer la coordination et optimiser la complémentarité des réponses aux crises humanitaires et sécuritaires à court et long termes ?

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Défis économiques et sécuritaires liés

aux transitions énergétiques

AtelIeR 9

Contexte Le changement climatique est un enjeu majeur du XXIème siècle. L’Afrique, qui n’est pas épargnée, est parmi les plus vulnérables aux conséquences de ce phénomène. C’est pourquoi, lors de la COP21, de nombreux États ont reconnu la nécessité d’une transition énergétique avec l’aide de financements internationaux centralisés dans le Fonds vert pour le climat. Ces financements, pourtant cruciaux, sont fragilisés par le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris. Or, le coût d’adaptation au changement climatique en Afrique pourrait représenter entre 5 et 10% du PIB du continent. Coûteuse, la transition énergétique est toutefois importante pour la survie économique et la sécurité de l’Afrique. Il est impératif de questionner les modèles de développement liés aux énergies fossiles, dans une perspective économique, environnementale et sécuri-taire. En effet, ces ressources sont à l’origine de conflits et tensions géopolitiques et ne permettent pas de lutter efficacement contre les inégalités de développement. Ces modèles ne sont pas durables et contribuent à l’accélération du changement climatique.

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points de discussion :

1. Comment intégrer dans les plans de développement nationaux des stratégies opérationnelles pour faire face aux mutations liées au changement climatique ?

2. Comment décliner, au niveau des communautés économiques régionales, des actions concertées pour traiter les migrations liées au changement climatique et les pressions sur les ressources ?

3. Comment accélérer et coordonner le développement des énergies renouvelables sur le continent africain, notamment par le biais de partenariats publics-privés ?

4. Transition énergétique : nouvelle forme de la conditionnalité écologique ?

La dégradation de l’environnement et la raréfaction des ressources exacerbent les menaces et augmentent les migrations, renforçant les pressions des populations sur des espaces toujours plus restreints. Elles mettent en péril la résilience des États et leurs capacités de gestion des conséquences nombreuses et variées liées au changement climatique. C’est dans l’interaction de celui-ci avec les facteurs socio-économiques et politiques que se trouve le risque sécuritaire. Conscientes de l’importance de ces enjeux, plusieurs instances politiques (Conseil de sécurité des Nations Unies, Union européenne et OTAN) se sont emparées du sujet. Dans la même perspective, l’Union africaine a identifié le changement climatique comme une menace pour la paix dans sa feuille de route pour l’opérationnalisation de l’architecture africaine de paix et de sécurité à l’horizon 2016-2020.

objectif général Identifier les solutions efficaces pour faire face aux défis économiques et sécuritaires majeurs liés à la transition énergétique tout en respectant la souveraineté et l’impératif de développement économique et social des États.

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Protection des entreprises : quels partenariats publics-privés ?

ConféRenCe 3

Contexte Le risque sécuritaire est très élevé dans certaines régions d’Afrique. Or, cette insécurité ne concerne pas seulement les États : les enjeux de sûreté sont aussi devenus des préoccu-pations majeures pour les entreprises, qui doivent faire face à plusieurs types de menaces, qu’elles soient terroristes, politico-sociales ou sanitaires. De fait, les entreprises sont plus ou moins vulnérables selon la nature de leur activité économique, stratégique ou non, et de leur nationalité. Elles peuvent être ciblées par des groupes terroristes pour obtenir un fort retentissement médiatique ou une source de financement importante, par la prise d’otage. Cependant, en dépit de ce sentiment de vulnérabilité, le dynamisme de nombreux secteurs de l’économie africaine incite les entreprises à poursuivre et développer leurs activités sur le continent. Dans ce cadre, elles sont amenées à se doter, de plus en plus souvent, de dispositifs de sûreté dédiés à la gestion du risque sécuritaire. Les entreprises, surtout étrangères, font fréquemment appel à des sociétés de sécurité privée dont le champ d’action et le statut juridique peut-être une préoccupation pour les États. Il convient donc de mettre en place un environnement juridique permettant aux entreprises d’opérer dans un cadre sécurisé. Bien que pouvant garantir leur propre sécurité, elles ne peuvent se substituer aux services de l’État.

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En Afrique, des États proposent, dans certains cas, une collaboration avec des entreprises : moyennant une prise en charge, ils offrent des dispositifs de protection spécifiques pour les entreprises opérant dans des zones jugées à haut risque. Cette pratique qui se développe, notamment dans la bande sahélo-saharienne, permet aux États de protéger les entreprises face à la menace terroriste et de maintenir une activité cruciale dans une zone dangereuse.

objectif général Identifier des formules de partenariats publics-privés permettant d’assurer efficacement la protection des entreprises et de leurs activités en Afrique tout en respectant le champ de compétence régalien des États.

points de discussion :

1. Comment faciliter les partenariats entre les États et les entreprises pour une meilleure garantie de sécurité ?

2. Comment mieux assurer la protection des sites sensibles et celle des personnels des entreprises ?

3. Comment garantir et attirer les investissements en renforçant à la fois la sécurité physique et la sécurité juridique des entreprises et de leurs activités ?

4. Quelle place pour les entreprises de sécurité privée ?

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ContRIbutIons AuX DébAtsLes contenus des articles suivants

n’engagent que leurs auteurs.

Ils constituent une série de contributions indépendantes aux débats

et aux réflexions du Forum de Dakar qui se veut avant tout

un lieu d’échanges libres et informels.

4ème éditionDAKAR, 13-14 novembre 2017CentRe InteRnAtIonAl De ConféRenCes AbDou DIouf

Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur

CHEDS CEIS

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Timo SmiT, Chercheur, Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), Suède

Introduction et contexteL’augmentation spectaculaire des effectifs déployés dans les opérations de maintien de la paix sur le continent africain est sans doute l’une des plus importantes tendances à long terme de la gestion des conflits internatio-naux au 21e siècle1. Dans la plupart des régions du monde, les effectifs des opérations de maintien de la paix sont restés stables – à des niveaux relativement modestes – ou ont décliné au cours de la dernière décennie. Parallèlement, les effectifs déployés en opérations dans les pays africains ont presque doublé tous les cinq ans en moyenne depuis le début du millénaire, passant d’environ 15 000 membres déployés dans 10 opérations en 2000 à environ 120 000 dans 28 opérations en 20152. Bien que ce chiffre ait diminué de 7,5 % en 2016 – la pre-mière baisse depuis plus de 10 ans –, les pays africains continuent d’accueillir près de 75 % de tous les effectifs déployés dans ce type d’opérations à travers le monde, ainsi que 6 des 8 opérations dont les forces excèdent les 10 000 membres3.

Bien que la majorité de ces opérations en Afrique soient conduites par les Nations Unies, l’Union africaine (UA), les différentes Communautés économiques régionales (CER)/Mécanisme régionaux (MR)4 et les États-membres africains jouent un rôle de plus en plus important dans le maintien de la paix et de la sécurité sur le continent. Cela se reflète dans le nombre d’opérations conduites par des Africains – par exemple la mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), les Missions internationales de soutien au Mali (MISMA) et à la Centrafrique (MISCA) sous conduite africaine, ainsi que les missions en Guinée-Bissau (ECOMIB) et en Gambie (ECOMIG) de la Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) –, mais également dans le fait que les pays africains contribuent à la part du lion des effectifs militaires et policiers des opérations de maintien de la paix de l’ONU en cours sur le continent5.

_________________(1) Van der Lijn, J., Smit, T., et Höghammar, T., Peace Operations and Conflict Management, in SIPRI Yearbook 2016 (Oxford : Oxford Uni-

versity Press, 2016). Voir aussi la base de données du SIPRI sur les opérations de paix multilatérales, www.sipri.org/databases/pko/.

(2) Ibid.

(3) Smit, T., Trends in Multilateral Peace Operations—new SIPRI data, SIPRI Commentary, mai 2017, https://www.sipri.org/commentary/topical-backgrounder/2017/trends-multilateral-peace-operations-new-sipri-data

(4) L’UA reconnaît les 8 CER suivantes : l’Union du Maghreb arabe (UMA), le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), la Communauté Economique des États d’Afrique Centrale (CEEAC), la CEDEAO, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). L’UA reconnaît les 2 MR suivants : le Mécanisme de coordination des forces d’Afrique de l’Est en attente (EASFCOM) et la Capacité régionale de l’Afrique du Nord (NARC). Union africaine, Regional Economic Communities (RECs), https://au.int/en/organs/recs.

ContRIbutIon 1

le principe de subsidiarité et les relations onu-uA-CeR/MR dans le domaine des opérations

de maintien de la paix

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_________________(5) Outre l’étendue des opérations de maintien de la paix, les pays africains ont aussi intensifié leurs efforts dans les initiatives multina-

tionales de lutte contre le terrorisme, notamment à travers le déploiement de la Force multinationale conjointe (MNJTF) contre Boko Haram et la récente création de la Force conjointe G5 Sahel (JF-G5S).

(6) Ndiaye, M., The relationship between the AU and the RECs/RMs in relation to peace and security in Africa: subsidiarity and inevitable common destiny, in De Coning, C., Gelot, L., et Karslrud, J., éd., The Future of African Peace Operations: From Janjaweed to Boko Haram (Zed Books, 2016), p. 53

(7) Charte des Nations Unies, chapitre VIII, paragraphes 52 à 54

(8) De Coning, C., Gelot, L., et Karslrud, J., Strategic options for the future of African peace operations 2015-2025, rapport NUPI n° 1, 2015, https://www.diva-portal.org/smash/get/diva2:785692/FULLTEXT02.pdf

(9) Avezov, X., Van der Lijn, J., et Smit, T., African Directions: Towards an Equitable Partnership in Peace Operations, rapport SIPRI, février 2017, https://www.sipri.org/sites/default/files/African-directions.pdf

(10) Ibid.

(11) De Coning, Gelot, et Karslrud, Strategic options, p. 16

le principe de subsidiarité et les relations onu-uA-CeR/MRDans un contexte de paix et de sécurité, le principe de subsidiarité désigne la délégation des responsabilités relatives à la prévention, la gestion et la résolution des conflits « au niveau hiérarchique le plus bas permettant d’atteindre un résultat adéquat »6. Le chapitre VIII de la Charte des Nations Unies a identifié les « accords ou orga-nismes régionaux » comme des acteurs capables d’assumer ces responsabilités, lesquelles peuvent leur être délé-guées par le Conseil de sécurité de l’ONU – la plus haute autorité mondiale de maintien de la paix et de la sécurité internationales – s’il y a lieu7. Dans le contexte africain, l’UA se positionne essentiellement entre l’ONU et les CER/MR sous-régionaux, même si la Charte des Nations Unies ne fait pas de distinction entre les organisations régio-nales, ce qui a été une source d’imprécision et d’interprétations variables de la chaîne hiérarchique entre l’ONU, l’UA et les CER/MR. De récentes expériences, en particulier l’autorisation de la MISMA en 2012, semblent toutefois indiquer que le Conseil de sécurité de l’ONU a pris l’habitude de ne pas autoriser les opérations de paix conduites par des CER/MR en l’absence du consentement ou de l’autorisation du Conseil de paix et de sécurité de l’UA8.

En s’appuyant sur de nombreuses consultations et dialogues avec et entre des parties prenantes africaines et non africaines, les recherches du SIPRI sur l’avenir des opérations de maintien de la paix en Afrique révèlent que malgré le large soutien dont bénéficie le concept de subsidiarité en théorie, les opinions et les compréhensions de sa signification dans la pratique continuent à varier. Conséquences de cette ambigüité, les interprétations de la subsidiarité concernant les relations entre l’ONU, l’UA et les CER/MR peuvent en outre se focaliser sur différents aspects. Si certains se concentrent sur la mise en œuvre pratique du principe, d’autres insistent sur son importance en termes de processus décisionnel ou de résultats9.

Pendant les consultations et les dialogues menés dans toutes les sous-régions d’Afrique – auxquels ont aussi participé des représentants de gouvernements, d’organisations multilatérales (dont l’UA et différentes CER), du monde universitaire, de groupes de réflexion et de la société civile –, il a été suggéré à de nombreuses occasions qu’il était nécessaire de clarifier le chapitre VIII de la Charte des Nations Unies afin d’améliorer la compréhen-sion commune du niveau auquel les mandats d’opérations régionales de maintien de la paix doivent être définis. Autrement, plusieurs participants estiment que les relations entre les CER/MR et l’UA, ainsi qu’entre les organi-sations africaines et l’ONU en général, resteraient fragilisées par une coordination déficiente, des malentendus, des tensions et de la défiance mutuelle. Pour illustrer ces points, il a été régulièrement fait référence à la tension inter-organisationnelle révélée en 2013 quand la CEDEAO a échoué à déployer une opération au Mali de manière indépendante, et pendant la transition de la MISMA vers la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unis pour la stabilisation du Mali (MINUSMA)10. Toutefois, comme l’avancent De Coning et al., la transition com-parativement fluide effectuée en deux étapes à partir des opérations de paix conduites par une CER, l’UA et l’ONU en République centrafricaine seulement un an plus tard a prouvé que d’importantes leçons avaient été tirées à chacun des trois niveaux11.

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Les participants de toutes les sous-régions africaines ont affirmé que dans l’idéal, les opérations de maintien de la paix devraient être décentralisées, et que l’initiative de prévention, de gestion et de résolution des crises devrait être réservée aux acteurs compétents au niveau sous-régional. D’une part s’est exprimé le sentiment général que les REC/MR africains doivent être renforcés et davantage responsabilisés ; et qu’en cas de crise, l’UA et l’ONU doivent d’abord jouer un rôle de soutien, puis prendre les commandes uniquement si et quand la/le CER/MR la/le plus proche est ou se retrouve débordé(e) et ne peut donc plus maintenir son déploiement. D’autre part, il a également été reconnu que le Conseil de sécurité de l’ONU reste l’autorité suprême responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales12. À cet égard, le déploiement rapide de la mission ECOMIG en Gambie en janvier 2017 – précédée d’une diplomatie coercitive menée par l’UA et la CEDEAO, et autorisée à la fois par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA et le Conseil de sécurité de l’ONU – offrait un exemple prometteur de la façon dont une application équilibrée et collective du principe de subsidiarité par l’ONU, l’UA et une CER permet de prévenir efficacement un conflit13.

_________________(12) Avezov, Van der Lijn, et Smit, African Directions

(13) Williams, P. D., A New African Model of Coercion? Assessing the ECOWAS Mission in The Gambia, IPI Global Observatory, 16 mars 2017, https://theglobalobservatory.org/2017/03/ecowas-gambia-barrow-jammeh-african-union/

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Le domaine maritime africain (DMA) tel que décrit dans la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 transcende les 26 000 nautiques de côtes maritimes du continent, pour s’étendre aux baies, fleuves, lacs et nappes souterraines. Impliquant le transport, la pêche, l’aquaculture, le tourisme et les loisirs, l’énergie et les activités d’extraction minière du sous-sol marin, il a le potentiel pour le déve-loppement d’une économie bleue que l’Union africaine considère comme l’avenir du continent. Malheu-reusement ce riche patrimoine est en proie à la criminalité. Cette note se propose de faire l’état des lieux de la sûreté du DMA, et de relever les enjeux et les défis de l’insécurité maritime en Afrique.

état des lieuxLa mer Rouge, le golfe d’Aden et la Somalie constituaient jusqu’à la fin de l’année 2011, la première zone africaine de piraterie maritime. Depuis cette période, grâce aux efforts conjugués de la coopération internationale, des autorités de la Corne de l’Afrique et des communautés locales, ce fléau a fortement baissé dans cette partie du continent. La nouvelle zone de prédilection de l’insécurité maritime est désormais le golfe de Guinée, quoique la Somalie demeure un pays à risque maritime.

Les statistiques révèlent que 29 attaques et tentatives d’attaques de navires ont été perpétrées sur les côtes afri-caines au premier semestre 2017, dont 20 dans le golfe de Guinée ; ce qui est une amélioration par rapport à 2016, à la même période, où ces chiffres étaient de 34 à l’échelle continentale et de 30 pour le golfe de Guinée. Si les attaques sont à la baisse au Nigeria, passant de 24 à 13 sur la période, la Somalie quant à elle, intègre à nouveau la liste des pays les plus fréquentés par les pirates avec 4 incidents. Il en est de même pour la Sierra Leone qui compte le même nombre d’incidents (voir figure ci-dessous).

Source : Rapport du 1er semestre 2017 du Bureau maritime international.

Barthélemy BLEDE, Consultant National pour la Sécurité Maritime, Programme des Nations Unies pour le Développement, Nations-Unies, Côte d’Ivoire

ContRIbutIon 2

sécurisation du domaine maritime africain : état des lieux,

enjeux et défis

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Les pays africains font aussi face à la pêche illégale non déclarée et non réglementée (INN). Ce phénomène s’est tellement développé dans les eaux de l’Afrique occidentale qu’elle peut se classer comme la première menace maritime de la zone.

Lors d’une mission de contrôle qu’elle a effectuée sur une période de 2 mois, en collaboration avec les services de surveillance des pêches du Sénégal, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Cabo Verde et de la Sierra Leone, l’ONG Greenpeace a saisi 11 navires de pêche industrielle pour activités illégales sur 37 inspectés1. Les 11 navires arraisonnés battaient pavillon italien, coréen, chinois, comorien et sénégalais. De gros navires venant des pays de l’Europe de l’Est pillent également les eaux de l’Afrique de l’Ouest où la surveillance est approximative. Le cas du chalutier russe Oleg Naydenov arraisonné le 4 janvier 2014 dans les eaux sénégalaises en est une illustration. Ce navire pêchant sans autorisation dans la zone économique exclusive du Sénégal, était capable de traiter à son bord 20 000 tonnes de poisson par an sans avoir à entrer dans un port2.

Dans les ports, on déplore le vol des cargaisons mais les autorités portuaires refusent de publier les statistiques sur leurs vulnérabilités, pour des raisons évidentes d’image.

Le vandalisme des oléoducs et le vol du pétrole sont aussi des problèmes aux économies maritimes africaines. Selon la Nigerian National Petroleum Corporation, le Nigeria a perdu 773 100 barils de pétrole par jour au mois de mai 2017 à cause de l’arrêt de la production de cinq terminaux pétroliers dû au vol du pétrole et du vanda-lisme des oléoducs3.

Les tentatives de voyages illicites par mer font aussi partie des incidents de sûreté en Afrique. Les 10 premiers ports d’embarquement des passagers clandestins à l’échelle mondiale sont africains, selon une étude publiée en 2013 par l’OMI4. Dans l’ordre d’importance ce sont : Abidjan, Tema, Lagos, Dakar, Durban, Douala, Conakry, Cape Town, Casablanca et Freetown. Encore une fois, les ports du golfe de Guinée viennent en premières positions pour l’embarquement des passagers clandestins.

L’Afrique est aussi un lieu de départ massif de migrants illégaux traversant la mer Méditerranée pour l’Europe. Beaucoup d’entre eux périssent pendant la traversée. Les migrants partent de presque tous les pays africains pour se rendre principalement au Nord de l’Afrique où ils empruntent des embarcations de fortune avec pour destinations l’île de Malte, les côtes grecques ou l’île italienne de Lampedusa. Entre le 1er janvier 2017 et le 15 février 2017, selon les autorités italiennes, 9 448 immigrés illégaux sont arrivés en Italie dans ces conditions. Ce sont : 839 Ivoiriens, 796 Guinéens, 483 Nigérians, 431 Sénégalais, 359 Gambiens et 282 Maliens5.

À un degré de nuisance plus élevé, le terrorisme s’introduit dans la typologie des menaces du DMA. La possibilité d’attaques terroristes sur les côtes africaines est d’autant plus grande que des réseaux terroristes existent déjà sur le continent dont Boko Haram et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

L’attaque perpétrée sur le site balnéaire ivoirien de Grand-Bassam le 13 mars 2016 revendiquée par AQMI, et qui a fait 18 morts, interpelle sur cette menace6. Or, au regard du dernier bulletin en ligne des garde-côtes des États-Unis du 21 août 20177, plusieurs ports africains ne sont pas prêts à faire face à des attaques terroristes. En effet, onze d’entre eux appliquent de façon approximative le code international pour la sûreté des navires et des installations portuaires (ISPS)8. C’est-à-dire qu’ils ne sont pas sûrs. Les Pays dont les ports sont concernés sont : le Cameroun, les Comores, la Côte d’Ivoire, la Guinée équatoriale, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Liberia, la Libye, Madagascar, le Nigeria et São Tome et Príncipe.

Le DMA fait aussi face aux divers trafics illicites qui se déroulent sur le continent : les trafics de drogue, de mar-chandises contrefaites, de produits pharmaceutiques non enregistrés, d’êtres humains, d’armes et de munitions.

_________________(1) Pêche illégale : 11 navires de pêche saisis en Afrique de l’Ouest lors de contrôles (Greenpeace), Publié par Le Figaro.fr avec AFP le 4 mai

2017 et consulté le 2 octobre 2017 sur http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2017/05/04/97002-20170504FILWWW00329-peche-illegale-11-navires-saisis-en-afrique-de-l-ouest-lors-de-controles-greenpeace.php

(2) Ce vieux navire « pirate » a coulé au large des Canaries le 15 avril 2015, à la suite d’un incendie.

(3) Ristel Tchounand, Pétrole : le Nigeria compte toujours ses milliards de dollars envolés dans le pétrole, dans La Tribune Afrique, Publié le 5/9/2017 et téléchargé le 2/10/2017 sur http://afrique.latribune.fr/finances/commodities/2017-09-05/petrole-le-nigeria-compte-toujours-ses-milliards-de-dollars-envoles-dans-le-trafic-749142.html

(4) Publication du Groupe international des P&I Clubs rendue disponible par l’OMI en 2013 à un séminaire tenu à Abidjan en 2014. Des études plus récentes sont indisponibles.

(5) Immigration illégale en Italie : les Ivoiriens occupent la 1ère place en janvier 2017. Publié par Africanews le 23 février 2017 et téléchargé le 30 août 2017 sur http://fr.africanews.com/2017/02/23/immigration-illegale-en-italie-les-ivoiriens-occupent-la-premiere-place-en//

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Une partie des drogues et autres produits prohibés venant de l’étranger passe par la mer. Mais, on ne réalise l’am-pleur du fléau qu’à travers quelques saisies. En juin 2015, les douanes togolaises ont saisi à Atakpamé (à 200 km de la capitale Lomé) 1813 tonnes de cannabis dissimulé dans un camion chargé au port de Lomé ; en novembre 2015, les autorités nigérianes ont intercepté 3, 078 tonnes de tramadol importés frauduleusement dans des paquets de préservatifs au port d’Apapa (Lagos). Les douanes ivoiriennes ont réalisé une prise de 30,256 kilogrammes de cocaïne en juin 2016 au port d’Abidjan.

Par ailleurs, la cybercriminalité est aussi à craindre dans le secteur maritime africain. Il en est de même pour la menace due aux risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC) qui peut être utilisée à des fins terroristes.

enjeux de la sécurisation du DMA Les enjeux de la protection du DMA sont économiques, sécuritaires, sociaux et environnementaux.

Au niveau économique, l’insécurité maritime entraîne des pertes aux économies nationales. Par exemple, les pertes enregistrées par la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée et la Sierra Leone ont été estimées, entre 2010 et 2016, à environ 2,3 milliards dollars de chiffres d’affaires par an. En outre, l’injection dans les économies nationales des bénéfices générés à travers les trafics illicites – par le biais du blanchiment d’argent - peut les dérégler.

Quant aux cybercriminels, ils peuvent faire importer frauduleusement des marchandises à des sociétés du secteur maritime et leur faire réaliser des pertes énormes, voire entraîner leur faillite. Ils sont aussi capables de faciliter la piraterie d’un navire en le faisant changer de cap.

Au niveau social, l’insécurité maritime entraîne une baisse d’activités; ce qui est synonyme de chômage. Elle peut engendrer une augmentation des prix sur le marché et, par conséquent, la baisse du pouvoir d’achat des popula-tions. Tous ces facteurs sont des germes de troubles sociaux et d’instabilité politique.

Au niveau de la sécurité régionale et internationale, certains groupes terroristes se faisant financer avec l’argent gagné dans la criminalité, l’insécurité maritime peut favoriser le terrorisme qui trouble la paix et la tran-quillité tant au niveau régional qu’au niveau international.

Elle pose aussi un problème de sécurité alimentaire avec la pêche INN qui favorise l’accentuation du déficit en produit halieutique des populations qui trouvent au poisson leur principal pourvoyeur en protéines animales.

Au niveau environnemental, les pratiquants de la pêche INN ne sont pas respectueux des questions environne-mentales. Ils polluent les eaux et détruisent la biodiversité marine.

Défis de la sécurisation du DMA De nombreux défis sont à relever pour parvenir à la sécurisation satisfaisante du DMA. Il s’agit notamment : • de la transparence dans les procédures de délivrance des licences de pêche, pour prévenir le favoritisme et la

corruption ;• du renforcement des capacités en sûreté et sécurité maritimes pour lutter contre la « cécité des mers » à tous

les niveaux ;• de la gestion pacifique des frontières maritimes • de la coopération entre acteurs nationaux de la sûreté maritime ; • de la coopération régionale : mise en œuvre effective du processus de Yaoundé ; • de la cyber sécurité.

_________________(6) Source : Le Monde Afrique, Attentat de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire : quatre français parmi les morts. Publié le 15 mars 2016 et

téléchargé le 8août 2017 sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/03/14/attentat-de-grand-bassam-en-cote-d-ivoire-quatre-francais-parmi-les-morts_4882662_3212.html

(7) Port Security Advisory du 21 août 2017, consulté le 2 octobre 2017 sur http://www.dco.uscg.mil/Portals/9/DCO%20Documents/InternationalPortSecurity/Port%20Security%20Advisory/Port%20Security%20Advisory%202-17%20Effective%205SEP17.pdf?ver=2017-08-24-155633-127

(8) En effet, les garde-côtes des États Unis, en application d’une loi américaine et avec la caution du Secrétariat de l’OMI, font des inspec-tions dans les ports du monde pour s’assurer qu’ils ont des mesures en place pour lutter contre le terrorisme et peuvent par conséquent recevoir des navires pouvant se rendre directement dans les ports des États Unis.

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La thèse d’une connexion entre les trafics illicites et le terrorisme est parfois encore invoquée pour expliquer le développement du terrorisme dans le Sahel-Sahara. Si elle s’inscrit dans la continuité des discours sur la cri-minalisation des combattants du GIA et du GSPC dans les années 1990 et 2000, portés par le régime algérien dans le cadre de son offensive contre les islamistes armés, elle se déploie dans l’espace médiatique à la faveur de deux événements. Le premier est la découverte au nord de Gao, en novembre 2009, à Tarkint, d’un Boeing venu du Venezuela avec à son bord entre 7 et 11 tonnes de cocaïne. Le second est l’ouverture aux États-Unis, un mois plus tard, du procès de trois Maliens inculpés pour trafic de cocaïne et lien supposé avec AQMI… cette dernière charge étant finalement abandonnée.

Réduire le trafic de drogue à du « narco-terrorisme » ou le terrorisme dans le Nord-Mali à la drogue renvoie cependant une image déformée des racines de la violence, de l’implication des groupes terroristes dans cette activité et de leurs sources de revenus. D’abord, bien que les dynamiques narcotrafiquantes se déploient dans l’ombre, les terroristes n’en semblent pas les acteurs premiers. Lors de l’occupation du Nord-Mali en 2012, alors qu’il était en position de force, Ansar Eddine a d’ailleurs cherché à limiter le narcotrafic dans la région de Kidal. Quant à Gao, au sein du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), les relations avec les narcotrafiquants pendant l’occupation n’ont pas été sans générer des débats internes. Ensuite, l’implantation d’AQMI dans le Nord-Mali et la trajectoire du pays depuis 2012 résultent avant tout de facteurs politiques et sociaux que la qualification de « narco-terrorisme » nie tout en évacuant des interrogations pourtant centrales, telles les raisons du passage à l’acte et l’articulation entre rancœurs sociales et violence politique. Enfin, la drogue est une source de financement parmi d’autres : rançons pour la libération d’otages ; prélèvements pré-sentés comme un impôt sur les populations des territoires contrôlés ; prélèvements sur d’autres trafics ; finance-ments extérieurs aux formes diverses.

S’il ne saurait être question de nier l’existence de liens entre criminalité organisée et terrorisme, encore convient-il de dépasser une lecture centrée sur le financement et de les appréhender correctement, c’est-à-dire d’inter-roger la façon dont ces deux mondes s’interpénètrent pour former des entités hybrides aux contours mouvants.

À cet égard, la région sahélienne permet de dresser plusieurs constats.

Antonin TiSSERON, consultant au sein de la section Recherches et sensibilisation de l’ONUDC ROSEN (Dakar)

ContRIbutIon 3

Trafics illicites, criminalité organisée et terrorisme : dépasser le prisme du financement

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1. Lors de leur installation dans le désert malien, les combattants du GSPC ont bénéficié du développement de la criminalité organisée. Celle-ci a nourri les tensions sociales et ethniques, renforcé le discrédit des représentants de l’État et des élites locales traditionnelles, et affecté les capacités des forces de l’ordre. D’autre part, ils se sont appuyés sur des trafiquants avec lesquels ils ont progressivement noué d’étroites relations, bénéficiant de leur connaissance du désert tout en diffusant par capillarité leurs idées. Il en aurait d’ailleurs été de même dans la région des trois frontières (Mali, Burkina et Niger) : des jihadistes maliens se seraient rapprochés des bandits locaux pour s’allier à eux en échange de la fourniture d’armes de guerre et de la promesse d’argent.

2. Du fait des mariages de combattants algériens dans des communautés locales du Nord-Mali puis du recrute-ment de Sahéliens, acteurs armés, criminels et terroristes coexistent aujourd’hui sur un même espace et s’inter-pénètrent avec des membres qui partagent des valeurs, notamment religieuses, et se rencontrent au sein des structures de sociabilité que sont la tribu et la famille, au gré de stratégies individuelles, familiales ou tribales. Les groupes échangent des biens ou des services, s’allient par nécessité (rapport de force, menaces…) ou par intérêts réciproques. Des combattants circulent d’une entité à l’autre, le temps d’une opération ou plus longuement, avec des relations mutuellement bénéfiques pour, soit poursuivre les trafics, soit bénéficier de facilitations logistiques et, au gré des interactions, contribuer à « l’éveil des cœurs et des consciences ». Comme le rappelait en 2012 Abdelmalek Droukdel, il ne s’agit en effet pas pour AQMI d’œuvrer contre les populations mais, bien au contraire, de les accompagner, de les guider avec bienveillance en faisant œuvre de pédagogie, pour – l’expression est de Droukdel – « faire germer » dans les meilleures conditions les graines plantées.

3. Le rapport à la drogue et au financement par des trafics illicites n’est pas figé, avec des variations inhérentes aux hommes et à l’environnement. Les débats entre Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar à propos des ressources mobilisables dans les années 2000 témoignent de divergences entre les cadres à l’égard des sources de finance-ment. De même, alors que la priorité est de poursuivre les opérations armées et de s’étendre, jusqu’où aller contre les populations impliquées dans le trafic de drogue et les principaux narcotrafiquants ? Quelles en seraient les répercussions ? Quelles sont les sources de revenus alternatives ? À l’inverse, quelles seraient les conséquences d’une implication – directe ou indirecte – trop visible dans les trafics de biens illicites sur l’image des groupes terroristes, leurs discours et leur capacité à attirer et recruter ?

En cela, l’un des principaux défis est d’isoler ces acteurs tout en renforçant l’État de droit. Sans prétendre à l’exhaustivité, quelques pistes peuvent être évoquées. La première est l’amélioration de la connaissance et de la compréhension des interactions entre les groupes et leurs membres, à travers notamment une meilleure coopéra-tion entre les agences et services d’enquêtes nationaux, ainsi qu’entre ces derniers et leurs homologues d’autres pays. Du fait des racines socio-économiques et politiques sur lesquelles se sont développés le terrorisme et la criminalité organisée, les mesures sécuritaires doivent être accompagnées d’approches destinées à lutter contre la corruption et à réduire l’attraction des groupes terroristes et criminels comme institutions « alternatives » au pouvoir national, suivant une double dynamique d’incitation et de pression. Enfin, les ramifications internationales du terrorisme et des trafics rappellent l’importance de poursuivre les efforts en matière de traçabilité des circuits financiers internationaux et de renforcement de la coopération régionale.

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La science permet désormais de tracer les perspectives climatiques de l’Afrique pour les années à venir. Si l’image est encore un peu floue, les contours sont bien distincts et, pour l’essentiel, témoignent d’évolutions négatives d’ici 2100 : la température connaitra une hausse supérieure à la moyenne mondiale (+3 à 6°C) ; la pluviométrie moyenne baissera au Nord, au Sud et à l’Ouest mais devrait croitre à l’Est ; la variabilité interannuelle et inter-décennale aug-mentera également de manière significative, rendant plus difficile les prévisions à long terme ; le niveau des mers s’élèvera, particulièrement de la Mauritanie au Golfe de Guinée ; les phénomènes climatiques extrêmes tels que les pluies diluviennes devraient augmenter dans la zone sahélienne. Ces évolutions, peu marquées dans le cadre du scénario optimiste où la hausse de la température serait contenue à 2°C à l’horizon 2100, le seront bien davantage dans le cadre du scénario le plus pessimiste, et ce dès 2050. Elles agitent, en Afrique, le spectre de tensions voire de conflits essentiellement liés à la problématique de la disponibilité des ressources naturelles.

Bien qu’ils ne puissent à eux seuls être vecteurs d’insécurité, les changements environnementaux attendus exa-cerbent plusieurs risques connus mais non pour autant maitrisés, telle que l’insécurité alimentaire. Les popula-tions africaines dépendent encore majoritairement de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage malgré un essor du secteur tertiaire ces dernières décennies. Or, aucune activité économique ne dépend autant du climat que celles-ci. Les variations du régime des précipitations auront, sans mesure d’adaptation, un impact négatif sur les rendements agricoles (mil, maïs, blé, sorgho) de cultures fortement dépendantes de la pluviométrie1. Croisées avec les données démographiques, qui prévoient une augmentation substantielle de la population, ces évolutions alimentent des scénarios d’exodes ruraux massifs vers des mégalopoles déjà saturées, ainsi qu’un retour des thèses malthusiennes de confrontation pour les ressources. En outre, de mauvaises récoltes simultanées dans les grands bassins de production mondiaux pourraient provoquer un excès de spéculation sur les marchés interna-tionaux et de nouvelles émeutes de la faim.

_________________(1) Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture, 2016.

(2) Benjaminsen et al., “Does climate change drive land-use conflicts in the Sahel?”, Journal of Peace Research, 2012, pp. 49-97.

Bastien ALEx, Chercheur, Institut des Relations Internationales et stratégiques (IRIS), France

ContRIbutIon 4

Changement climatique : nouveau vecteur d’insécurité

en Afrique ?

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_________________(3) Mohamed S. Siam & Elfatih A. B. Eltahir, “Climate change enhances interannual variability of the Nile river flow”, Nature Climate

Change 7, 2017, pp. 350-354.

(4) International Crisis Group, Le Niger face à Boko Haram : au-delà de la contre-insurrection, Rapport Afrique N° 245, 27 février 2017.

La raréfaction des ressources se répercutera également sur la problématique des conflits fonciers entre éleveurs et agriculteurs, particulièrement vive au Sahel. Sans une pluviométrie suffisante et correctement répartie dans le temps, les éleveurs continueront de descendre plus au Sud pour faire paître leur troupeau. En l’absence de gestion concertée de la ressource foncière et de systèmes d’alerte performants, les heurts avec les agriculteurs risquent de se multiplier, sans compter que la létalité des affrontements a progressé en raison de la présence croissante d’armes dans la région. Les pouvoirs publics devront prendre le problème à bras le corps car bien souvent, ils portent une lourde part de responsabilité, par leur absence ou l’inadéquation des politiques proposées, guidées par des logiques partisanes plus que par des impératifs de prévention et de protection de leur population2.

La gestion des ressources se pose évidemment sur le plan régional, notamment en ce qui concerne les bassins hydriques transfrontaliers dont dépendent les États pour leur approvisionnement en eau. A ce titre, le cas d’étude le plus emblématique demeure le partage des eaux du Nil entre pays d’amont et d’aval. Dépendante à 95% des eaux du fleuve, l’Egypte regarde avec inquiétude la progression du chantier du Grand barrage de la Renaissance éthiopien sur le Nil bleu. Après des épisodes de tensions importantes, les deux pays ont fait montre de leur bonne volonté en signant un accord en mars 2015 reconnaissant à l’Ethiopie le droit de construire l’ouvrage contre l’assurance qu’il ne contreviendrait pas à l’approvisionnement en eau de l’Egypte. La phase de remplissage en 2018 sera un test et donnera les premiers éléments d’appréciation de l’impact du barrage sur le débit du fleuve en aval. Certaines études3 font état de prévisions inquiétantes – une augmentation (jusqu’à 50 %) de la variabilité interan-nuelle du débit – qui ne permettent pas d’exclure une escalade si la gestion de ces épisodes se révélait défaillante.

À plus long terme, la dégradation de territoires qui n’offriraient plus à leurs habitants les conditions de la sub-sistance fait craindre la recrudescence des activités des groupes criminels ou terroristes. Ces derniers tirent déjà profit du sentiment d’abandon par les autorités et de l’absence d’opportunités économiques, qui rendent les populations vulnérables. Sans politiques adéquates, les impacts du changement climatique renforceront à n’en pas douter, ces dynamiques déjà à l’œuvre dans les pays riverains du Lac Tchad où Boko Haram prolifère en partie sur le terreau de la misère et en raison de mesures de restriction contreproductives ou instrumentalisées4.

Encore une fois, ces enjeux ne sont pas inédits mais vont se poser avec davantage d’acuité sous les effets des changements climatiques qui y contribuent à travers une fonction amplificatrice. Sur ce point, une controverse agite la communauté des chercheurs, au sein de laquelle s’opposent quantitativistes et qualitativistes. Les premiers déclarent avoir établi une relation de causalité entre changement climatique et violence grâce à des méta-ana-lyses statistiques quand les seconds critiquent l’approche de leurs collègues reposant sur des méthodes éloignées des constats empiriques propres aux sciences humaines. Le difficile dialogue entre les deux parties entretient une forme de confusion sur les liens entre climat et sécurité, les premiers par crainte d’une sous-estimation des fac-teurs climatiques, qui nuirait à leur prise en compte ; les seconds par peur de leur surestimation qui dédouanerait par exemple les autorités politiques de leur responsabilité dans le déclenchement de certains conflits, Darfour et Syrie en tête.

Au-delà de la place du changement climatique dans la hiérarchie des menaces à la sécurité nationale ou interna-tionale, c’est bien la question de sa contribution potentielle à d’éventuelles déstabilisations qui se pose. Il s’agit à la fois de mieux comprendre comment le changement climatique intervient dans des équations conflictuelles ou migratoires déjà complexes en interagissant avec d’autres facteurs, tout en ne perdant pas de vue le fait que vouloir isoler les facteurs les uns des autres constituerait une erreur majeure. Cette approche holistique est indis-pensable pour traiter les causes des conflits, et nécessitera, par un jeu de miroir, la contribution de l’ensemble des acteurs, du développement comme de la sécurité.

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Il convient de considérer les processus de réforme des systèmes de sécurité (rSS) à l’aune de trois défis, encore trop souvent considérés de manière dissociée : • le premier défi est d’ordre opérationnel et relève de la restructuration des forces de défense et de sécurité (FDS)

afin de les rendre plus professionnelles et plus performantes sur les théâtres d’intervention. • le deuxième type de défi est d’ordre normatif et a trait à la gouvernance démocratique du secteur de la

sécurité1, qui vise le renforcement du contrôle externe exercé d’une part par les autorités démocratiquement désignées (Parlement) et les institutions de l’État de droit (les Médiateurs et Ombudmans, les commissions des droits de l’homme, les vérificateurs généraux, …), et d’autre part, du contrôle interne exercé par le biais des ins-pecteurs générales et des mécanismes disciplinaires.

• enfin, le troisième type de défi est relatif à la sécurité humaine, au premier rang desquels figure le respect de la dignité et des droits fondamentaux des populations que les forces de défense et de sécurité ont pour mission de protéger au même titre que l’État.

Dix ans après la formalisation du concept de rSS par le DFID britannique, puis de sa conceptualisation sous l’impulsion du Comité d’aide pour le Développement (CAD) de l’Organisation pour le développement et la coordina-tion économique(OCDE), il est important de tirer un certain nombre de leçons des processus rSS menés depuis une dizaine sur le continent africain, principal récipiendaire des politiques menées en la matière, particulièrement au sein de l’espace francophone : • la mémoire institutionnelle des processus apparaît très importante. Les processus RSS promus et soutenus par

la communauté internationale sont rarement engagés ex nihilo. Bien souvent, depuis les années 1990, un certain nombre d’initiatives émanant d’acteurs nationaux – aussi bien gouvernementaux que non-étatiques – ont été prises en vue d’améliorer le fonctionnement du système de sécurité. La prise en compte - et la mention régulière - de telles initiatives est importante afin de favoriser la mise en œuvre de processus fondés sur une conception de la réforme davantage ancrée dans les perceptions et réalités locales. De manière consécutive, l’abandon aussi bien de la philosophie que du terme d’« appropriation », qui par lui-même suggère une simple impor-tation et une greffe des modèles prônés, serait en outre bienvenue ;

_________________(1) La gouvernance démocratique du secteur de la sécurité ne se réfère pas à un modèle institutionnel spécifique, mais recouvre des prin-

cipes fondamentaux pouvant s’appliquer différemment selon les contextes locaux : un cadre légal garantissant le monopole légitime de l’État en matière d’emploi de la force ; le respect et l’adhésion des organes de sécurité aux dispositions constitutionnelles, au droit national et au droit international; le recrutement des effectifs sur une base non-discriminatoire et inclusive (sans distinction de race, de sexe ou d’obédience religieuse) ; l’obligation des organes de sécurité de rendre compte aux autorités civiles démocratiquement élues; la transparence et l’accès public à l’information gouvernementale sur les questions sécuritaires dans le respect de la confiden-tialité et des efforts légitimes déployés pour la protection des personnes et de l’État ; l’existence de voies de recours permettant aux citoyens de défendre leurs droits en cas d’abus commis par les forces armées et de sécurité ; une justice indépendante, notamment dans la poursuite et le jugement du personnel du secteur de la sécurité.

Docteur Niagalé BAgAyOkO, Expert Réforme du Secteurde la Sécurité (RSS), African Security Sector Network (ASSN)

ContRIbutIon 5

évolution des processus de réforme des systèmes de sécurité sur le continent africain

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_________________(2) Vircoulon Thierry, La reconstitution de l’armée centrafricaine : un enjeu à hauts risques, Note de Recherche n° 36, IRSEM, avril 2017,

http://www.defense.gouv.fr/content/download/501361/8515378/file/NR_IRSEM_36.pdf

(3) À titre d’exemple : au Mali, certains retards dans la mise en œuvre du processus RSS s’expliquent par de l’impossibilité de verser une rémunération aux représentants des mouvements armées désignés pour siéger au sein des différents organes de l’architecture institu-tionnelle RSS car l’état civil qu’ils ont décliné ne correspond pas aux documents d’identité qu’ils ont produits. Certains corps, comme la gendarmerie, ne sont statutairement habilités qu’à recruter des sous-officiers ce qui rend les processus de recrutement deux fois plus coûteux que ceux conduits au sein de l’armée de terre, habilitée à recruter des soldats du rang (dont la formation est par ailleurs deux fois moins longue). La définition des critères d’intégration pour les ex-combattants peut se heurter aux dissensions dont les mouve-ments armés sont eux-mêmes traversés tout comme à la difficulté de concilier inclusivité et compétences : dans les forces policières notamment, l’obtention du diplôme d’OPJ (officier de police judiciaire) est obligatoire pour prétendre au statut d’officier, ce qui rend ardu l’intégration d’anciens combattants à des grades élevés. Le montant des primes de risque décidées pour améliorer la condition militaire des soldats déployés sur les différents fronts demeure modique (76 euros mensuels).

• les perceptions divergentes - manifestes ou plus souvent encore tacites – quant aux objectifs poursuivis par les processus rSS obèrent fortement ceux-ci : – Tout d’abord, la compréhension même du concept de RSS, notamment de l’approche holistique qui sous-tend la démarche, semble problématique, même au plus haut niveau, y compris parmi les partenaires internationaux. Pour autant, il est important de ne pas considérer que les efforts déployés de manière sectorielle sont concurrents de l’approche plus globale préconisée par le concept de RSS : il convient à l’inverse de ne pas sous-estimer leur apport, qui pose les bases d’une refondation qui, même si elle est segmentée, n’en est pas moins réelle et permet souvent de faire face aux premières nécessités (comme au Mali par exemple la Loi d’orientation et de program-mation militaire/LOPM et son équivalent en matière de sécurité intérieure/LOPSI). L’inconvénient cependant de la segmentation des initiatives est de priver la plupart des processus RSS d’une vision stratégique ;– On constate en outre dans certains contextes, comme par exemple en République centrafricaine, que l’approche

promue par les partenaires internationaux visant à introduire un système de sécurité plus inclusif et géré de manière plus démocratique ne correspond pas nécessairement aux attentes des acteurs locaux, qu’il s’agisse du gouvernement - essentiellement préoccupé par la question de la recomposition des effectifs des forces ainsi que par les moyens matériels et logistiques de les rendre davantage opérationnelles – ou des groupes armés - dont les exigences portent sur l’intégration de leurs combattants dans les différents services de sécurité2.

– Existent également des divergences quant à la signification des différents concepts. Une certaine méfiance demeure chez certains militaires vis-à-vis de la RSS, le mot « sécurité » renvoyant à leurs yeux à une approche prioritairement policière de la réforme. Plus largement, la préséance et le caractère englobant du concept de « sécurité » par rapport à celui de « défense » se trouvent parfois contestés, posant en réalité la question fondamen-tale de la mutation profonde, voire de l’inversion des missions des militaires -principalement mobilisés désormais sur le continent (voire au-delà) dans des missions se déroulant à l’intérieur des frontières nationales ;

• le lien établi entre le processus rSS et Accords de paix peut se révéler problématique si on le considère de façon trop intégrale. En effet, s’il était fondamental que les Accords de paix prenne en considération la nécessité de mener des réformes du systèmes de sécurité dans les phases post-conflictuelles, il est cependant tout aussi essentiel de ne pas réduire le processus rSS aux seules dispositions y relatives contenues dans les Accord de paix. Les progrès des processus RSS ne sauraient se limiter ni se mesurer à la seule aune de la mise en œuvre des dispositions contenues dans un Accord de paix. Le plus souvent, les processus rSS doivent aller bien au-delà de celles-ci, précisément parce que les crises survenues ont en partie pour origine une déshérence profonde de l’appareil de sécurité, responsable à la fois de débâcles politiques (à travers les coups d’état militaires, qui eux-mêmes contribuent à la destructuration des chaînes de commandement), de cuisantes défaites militaires face à des mouvements armés ou terroristes, ou encore de l’incapacité à lutter contre la criminalité organi-sée, notamment d’un point de vue policier et judicaire.

• il convient de ne pas sous-estimer le réalisme et les compétences des acteurs de terrain, qu’il s’agisse des par-tenaires extérieurs ou de la partie nationale, ni l’ampleur et la nature des problèmes qu’ils doivent résoudre au quotidien. Les leçons apprises de la conduite des processus RSS témoignent de la nécessité permanente de rechercher des équilibres fragiles pour éviter les frustrations et les sentiments de mise à l’écart parmi les acteurs impliqués. Il est important à cet égard de mesurer concrètement le type de difficultés que suppose la mise en œuvre des orientations décidées3.

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• Le succès de la rSS dépend en grande partie de la conduite des processus DDr. Cependant, la nature de ceux-ci devient de plus en plus complexes en raison des mutations des dynamiques conflictuelles. Alors que les vagues d’intégration d’anciens-combattants intervenues dans les années 1990 ou 2000 concernaient des rebelles en lutte contre l’État, elles sont désormais susceptibles de concerner des mouvements qui s’en prennent également aux populations civiles de manière sanglante, soit dans le cadre d’actes terroristes, soit dans le cadre de exactions à caractère religieux ou communautariste. Le cas de la réintégration d’anciens rebelles ayant pré-cédemment été intégrés mais qui ont ensuite massivement déserté pour rejoindre de nouveaux mouvements armés apparaît lui aussi problématique.

• L’investissement des gouvernements des pays africains entrés dans un processus rSS est indéniable d’un point de vue financier (à titre d’exemple, le Mali investit près de 12 % de son PIB dans la LOPM) ainsi que d’un point de vue institutionnel (mise en place des organes et instances requis) mais variable ou ambigu du point de vue de l’engagement politique.

• Le niveau de l’aide apportée par la communauté internationale aux processus rSS dans des pays comme le Mali, la RCA, la RDC, la Côte d’Ivoire et dans une moindre mesure le Burundi est incontestablement massif. Initia-lement, les soutiens internationaux se sont très majoritairement orientés vers la mise sur pied de capacités opéra-tionnelles crédibles pour les FDS, se traduisant principalement par des programmes de formation, d’entraînement et d’équipement. Cependant, désormais, bien que l’ampleur des budgets ne soient pas comparables, un nombre croissant de partenaires internationaux investit à la fois dans les questions de gouvernance aussi bien interne qu’externe et dans les domaines relatifs au respect des droits de l’Homme. Ainsi, les programmes internationaux embrassent-ils l’ensemble des secteurs composant un système de sécurité (la défense, la sécurité intérieure dans ses diverses composantes, la décentralisation de la gestion du maintien de l’ordre et de la chaîne pénale, la gestion des frontières, etc…) tout en se situent à la fois au niveau politique, stratégique, opératif et tactique. Se posent néanmoins un certain nombre de difficultés :– Les problèmes de coordination entre les différents partenaires internationaux demeurent prégnants. D’un point

de vue interagences, la logique d’un travail en silo demeure et les rivalités entre les différents acteurs restent perceptibles. L’une des explications de la difficulté à éviter les redondances et duplications4 qui en résulte s’explique par le fait que chaque partenaire n’informe les autres de ses projets qu’une fois que ceux-ci ont été validés en interne afin de répondre aux objectifs et au mandat propres à chaque agence alors que c’est sans doute davantage au stade de la planification qu’il conviendrait de coordonner les programmes.

– Il convient également de s’interroger sur la capacité effective d’absorption de ces multiples appuis par la partie nationale ;

– La question de l’impact de cette aide massive est bien entendu un défi considérable. Cette question renvoie plus largement à celle de la méthodologie utilisée pour évaluer les progrès accomplis au travers des indicateurs actuellement privilégiés (benchmarks ; milestones ; logframes, Monitoring et évaluation) qui semblent sinon inadaptés du moins insuffisants pour saisir un certain nombre d’enjeux notamment en matière de gouvernance. De ce point de vue, le cas du processus RSS engagé au Burundi est tout à fait significatif. De nombreux textes et procédures ont été adoptés par les autorités nationales et la communauté internationale s’est félicitée de ces acquis alors que l’immense défi était ensuite de s’assurer de leur mise en application.

• Un certain nombre d’interrogations se posent également quant au bien-fondé de l’approche retenue afin d’ac-croître l’opérationnalité des FDS :– La question est posée par certains de savoir si la stratégie de formation et d’entraînement défensif, promue

notamment par les missions européennes telles l’EUTM au Mali ou en RCA est adaptée au contexte actuel5. – Une autre question mise en exergue est celle de l’insuffisante prise en compte par les réformes des particularités

nouvelles du contexte stratégique : les appareils de défense et de sécurité ne seraient pas restructurés en fonc-tion des menaces actuelles, à la fois asymétriques et multiformes, mais conformément à des schémas anciens.

_________________(4) Il y a par exemple actuellement un nombre particulièrement important de programmes de formation : leur pertinence respective devrait

être évaluée en fonction de l’offre globale de formation internationale tandis qu’un suivi des personnels récipiendaires devraient être scrupuleusement effectué.

(5) Touchard Laurent, Forces Armées Africaines: Organisation, équipements, état des lieux et capacités, mai 2017.

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_________________(6) Notamment, missions et prérogatives des services de sécurité déterminées par la loi fondamentale ; services de sécurité créés confor-

mément à la législation et à la réglementation nationale (lois, décrets, arrêtés ministériels, décisions administratives, etc.), obéissance des FDS au pouvoir civil démocratiquement élu ; planification du budget alloué à la défense et à la sécurité dans le cadre du budget national et soumission de celui-ci à l’approbation du Conseil des ministres et de l’Assemblée nationale ; inscription dans le cadre de mécanismes légaux du fonctionnement et de la gestion des FDS –

(7) Boisvert Marc-André, 2012 : L’étrange défaite de l’armée malienne, janvier 2017, http://ultimaratio-blog.org/archives/8272 ; Niagale Bagayoko, Eboe Hutchful & Robin Luckham (2016) Hybrid security governance in Africa: rethinking the foundations of security, jus-tice and legitimate public authority, Conflict, Security & Development, 16:1, 1-32, DOI, http://www.tandfonline.com/eprint/C3IuMi-H2zwb2nBnQF3Pb/full

(8) La plupart des programmes soutenus par les partenaires internationaux ne disposent pas de mandat relatif à la lutte contre la corruption.

(9) Lebœuf Aline, La réforme du secteur de sécurité à l’ivoirienne, Etude de l’Ifri, mars 2016, https://www.ifri.org/fr/publications/reforme-secteur-de-securite-livoirienne#sthash.Xnr0I5nW.dpbs

(10) Bat Jean-Pierre, Courtin Nicolas (dir.), Maintenir l’ordre colonial. Afrique et Madagascar, XIXe-XXe siècles, Rennes, Presses Universi-taires de Rennes, collection Histoire, 2012.

– De manière croissante, les processus RSS renvoient également à la question centrale de la décentralisation de la sécurité, aussi bien au niveau des collectivités territoriales que dans les zones frontalières. Si les mesures de réformes sont initialement apparues dans tous les pays comme très centralisées, profitant principalement aux Ministères, administrations centrales ou centres de formation sis dans ou à proximité des capitales, les enjeux de la décentralisation de la sécurité sont davantage pris en compte aussi bien par les accords de paix et/ou les accords politiques que par les programmes internationaux. Cependant, il est aussi sans doute nécessaire aujourd’hui de se pencher sur la conception territoriale de la défense et de la sécurité largement calquée sur la conception centralisée héritée de l’époque coloniale et post-coloniale ;

• Bien que le cadre institutionnel indispensable à l’instauration d’une gouvernance démocratique du système de sécurité existe formellement désormais dans la plupart des pays africains6 (y compris ceux en situation de crise ou de post-crise), dans les faits l’existence de mécanismes de contrôle n’a pas empêché les dysfonctionnements, les dérapages, les déficits et défaillances dont un grand nombre perdurent aujourd’hui encore. L’investissement des acteurs nationaux et internationaux pour réformer la gouvernance des systèmes de sécurité africains se heurtent en réalité au fonctionnement largement informalisé propres à la plupart d’entre eux, notamment perceptible au travers de l’influence des solidarité familiales, générationnelles, sociales, corporatistes, d’armes ou d’écoles, com-munautaristes tout comme des affiliations politiques sur7 : – les efforts pour introduire une gestion rationalisée – et informatisée - des ressources humaines (notamment dans

les processus de recrutement, d’avancement et de promotion) ; – les efforts pour restaurer les chaînes de commandement ; – les tentatives de promotion de mécanismes d’inspection afin de garantir la transparence des procédures ;– Le contrôle des dépenses et des avantages matériels attachés à la condition militaire et policière, difficile à sou-

mettre à des procédures de vérification8 ; – Les difficultés à harmoniser les statuts des différentes recrues a sein de certaines armées9 ; – Les limites – trop rarement mises en exergue - des mécanismes et instances de contrôle démocratique, tels le

Parlement ou encore instances de vérification ou institutions supérieures de contrôle, exercé sur les FDS ainsi que sur les organes sous la tutelle desquels elles interviennent. En réalité, l’existence institutionnelle de ces organes de contrôle ne préjuge en rien de la réalité de leurs capacités à exercer une supervision effective. Une question trop rarement posée est celle de l’indépendance réelle vis-à-vis de la sphère exécutive des organes de contrôle. Dans de trop nombreux pays africains, les Parlements, en dépit des pouvoirs qui leur sont constitutionnellement reconnus, n’exercent pas leurs prérogatives car les Commissions Défense/Sécurité sont très fréquemment com-posées d’un nombre écrasant de membres appartenant à la majorité gouvernementale/présidentielle. Les limites du contrôle exercé par les organisations de la société civile peuvent également être pointées dans un contexte où la prolifération du nombre de celles-ci suscite une forte concurrence entre elles (entraînant notamment la contestation mutuelle de leur légitimité et de leur représentativité).

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• Enfin, en matière de promotion de la sécurité humaine, les processus RSS connaissent également d’importantes limites : – Les abus et violations des Droits de l’Homme par les FDS sont régulièrement et abondement dénoncés par des

organisations telles Amnesty International et Human Rights Watch. La portée des formations des FDS au droit humanitaire et aux droit l’Homme apparaît limitée dans un certain nombre de cas, tout comme le soutien apporté à l’investissement dans les processus RSS des Commissions des Droits de l’Homme, des Médiateurs et Ombudsmans et des organisations de la société civile. L’éthique et le comportement des FDS de certains pays demeurent influencés par l’héritage d’une culture militariste et brutale, y compris en matière de maintien de l’ordre, issue des périodes coloniales et post-coloniale10.

– Se pose également à cet égard le problème majeur des relations des FDS avec les populations qui portent sur elles un regard souvent très sévère ? assimilant volontiers les militaires à la brutalité et les forces de police à la corruption. Cette question des relations entre les populations et les FDS est appelée à revêtir un caractère de plus en plus crucial dans la mesure où une lutte efficace contre certaines menaces, notamment terroristes et criminelles, supposent une insertion dans l’environnement humain et la coopération à l’échelle locales avec des communautés par ailleurs infiltrées par les réseaux qu’il s’agit de défaire ou de démanteler. De ce point de vue, il semble que l’accent est insuffisamment mis par les processus RSS sur l’importance des politiques de commu-nication des FDS ainsi que sur le dialogue civilo-militaire ;

• Se pose enfin la question de l’économie de rente qui se constitue actuellement autour des budgets, nationaux et internationaux, consacrés à la RSS.

• D’une manière générale, les processus RSS se sont sans doute jusqu’ici trop exclusivement concentrés sur les environnements dits « post-conflictuels » sans qu’il soit possible de se prévaloir de réels succès, l’exemple le plus probant d’intervention visant à reconstruire un système de sécurité d’un état en situation de sortie de conflit demeurant celui de la Sierra Leone, voire du Liberia.

• Aujourd’hui, la problématique est plus complexe encore car le paysage actuel interroge sur les meilleures voies à emprunter pour réformer un appareil de sécurité alors même que celui-ci est impliqué dans la gestion d’un conflit interne et/ou transrégional. En effet, la particularité d’un certain nombre de processus de réforme des systèmes de sécurité soutenus par la communauté internationale, est qu’ils n’ont pas été mis en œuvre dans une situation de sortie de conflit - comme on avait pu l’espérer au moment de la signature de l’Accord d’Alger au Mali, de l’élection de Faustin Archange Touadera en RCA, ou en RDC à la fin des années 2000, mais dans une situation de gestion d’une insécurité endémique, voire de conflits structurels. Durant les crises traversées par les deux premiers de ces pays, les chaînes de commandement ont été coupées à la faveur de différents coups d’état. Les forces armées ont essuyé de cuisantes défaites. Les armées qu’il s’agit de réformer ont donc été à la fois destructurées en interne et humiliées en externe. Depuis, les forces en cours de restructuration ou de reconstitution pure et simple, sont sollicités sur tous les fronts. Il est donc extrêmement ambitieux, sinon irréaliste d’attendre que l’immense effort de réforme entrepris se traduise à court terme par des résultats fulgurants.

• Tout en poursuivant les efforts en faveur de la triple réforme des appareils de sécurité en situation de crise ou de sortie de conflits, il apparaît de plus en plus urgent d’œuvrer en faveur de politiques de réformes des systèmes de sécurité inscrites dans une logique de prévention, en se concentrant également sur la réforme des systèmes de sécurité des pays plus stables, afin de développer à la fois leur capacité de gestion de l’insécurité interne et leurs capacités de projection, aussi bien dans la perspective d’ interventions militaires sur le continent (voire au-delà) mais aussi de contribution aux composantes civiles et policières des missions de paix. Une telle approche est susceptible non seulement d’alléger l’investissement des partenaires extérieurs dans les affaires de sécurité du continent mais aussi de favoriser la prise en charge directe de celle-ci par les États africains :– L’Union africaine devrait jouer un rôle majeur à cet égard, en s’appuyant notamment sur son « Cadre d’orienta-

tion sur la réforme du secteur de la sécurité »11 – Cependant, l’engagement de l’UA dans ce domaine ne pourra être suivi d’effet que s’il est soutenu par une coa-

lition d’États démocratiques, prêts à faire preuve de volontarisme en la matière ;– De tels efforts devraient également s’inscrire dans la logique de prévention que le nouveau Secrétaire

général des Nations Unies entend promouvoir.12

_________________(11) http://www.peaceau.org/uploads/ssr-policy-framework-fr.pdf

(12) https://www.un.org/press/fr/2017/cs12673.doc.htm

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Avec la multiplication des grands projets d’infrastructures d’une part (projet de 4 000 km de fibre optique en Guinée depuis 2014, déploiement de 3 000 km de fibre optique au Sénégal en 2015-2017, etc.) et de transformation numérique globale des administrations d’autre part (mise en place d’une véritable identité numérique dans le cadre de la remise de documents d’identité au Gabon, projet e-gov au Sénégal), la protection de ces infrastruc-tures critiques demeure un défi majeur. A cet égard, les attaques massives qu’a connu le Sénégal contre ses sites gouvernementaux (2015) ou le Libéria contre son réseau internet (2016) ont servi de révélateur. C’est un fait, la prise de conscience des autorités africaines s’est accélérée avec tout d’abord la création de plateformes dédiées (Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité, Côte d’Ivoire, dès 2009) et de CERT nationaux (Burkina-Faso, 2013). Ces structures ont ensuite été progressivement renforcées grâce à la montée en puissance d’agences natio-nales prenant en charge la cybersécurité (ANTIC au Cameroun, ARTCI en Côte d’Ivoire, ANSSI au Burkina-Faso) et l’élaboration de véritables stratégies nationales de cybersécurité (Cameroun en 2016, Sénégal en 2017, Bénin à venir en 2018).

La cybersécurité se conçoit comme un continuum entre défense et sécurité dans une optique de stabilité glo-bale de l’espace numérique. Cependant, cette vision implique que l’ensemble des acteurs, publics comme privés, puissent en comprendre l’intégralité des enjeux, et ce, jusqu’au plus haut niveau de décision. La coopération et les partenariats public-privé sont alors essentiels. Or, si les États d’Afrique de l’Ouest prennent désormais en compte la dimension « cyber » dans leurs stratégies de sécurité nationales et élaborent des plans d’action dédiés à la sécurité numérique, la protection de ses intérêts économiques et du secteur privé reste encore largement à développer. On ne le répètera jamais assez, la transformation numérique et le développement des nouveaux usages, en particulier sur l’internet mobile, ne peuvent se concevoir sans la création d’une « confiance » numérique, d’autant plus pour des services aussi critiques que les domaines bancaires ou financiers.

L’Afrique de l’Ouest demeure donc un marché à fort potentiel de croissance, véritable opportunité pour permettre un développement économique pérenne, source durable d’emplois locaux. Les besoins sont multiples : audits & conseils, tests d’intrusion, solutions de détection, d’analyse, mise en place d’équipes de réponses à incidents, administration de sécurité réseau, hébergement sécurisé, systèmes de lutte anti-fraude, chiffrement des données etc. Face à cette demande importante, de véritables écosystèmes constitués de cabinets de conseils, de distribu-teurs informatiques, de revendeurs de solutions de sécurité et d’intégrateurs permettent d’offrir toute l’expertise nécessaire. La multiplication des structures d’incubation (C-TIC au Sénégal) et les dispositifs visant à favoriser l’innovation et l’entrepreneuriat dans le numérique (Rwanda) accompagnent l’émergence de cette véritable indus-trie africaine du numérique. Seulement, de la même manière qu’en Europe, la pénurie de main d’œuvre qualifiée reste criante, freinant de ce fait le développement économique du secteur.

ContRIbutIon 6

le capital humain, élément clé du développement

de la cybersécurité en Afrique

Clément ROSSi, Chargé de programme cybersécurité, CEIS, France

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Les cursus universitaires spécialisés en informatique se multiplient dans toute la sous-région, notamment par le biais d’écoles privées permettant la formation de techniciens et d’ingénieurs. Ces derniers doivent néanmoins faire face à une double problématique : d’une part un manque de débouché du fait d’une certaine inadéqua-tion de ces formations initiales avec les attentes opérationnelles des entreprises et d’autre part, un manque de spécialisation, qui nuit à leur insertion dans des filières professionnelles elles-mêmes encore peu structurées. Certaines universités, à l’instar de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, ouvrent bien des cursus plus spécialisés en cyberséurité, mais elles restent trop peu nombreuses et généralement réservées à des étudiants de formations supérieures et devront être ouvertes à des techniciens. Problématique supplémentaire, les compétences les plus pointues en sécurité informatique sont détenues par les hackers eux-mêmes, majoritairement autodidactes avec peu ou pas de bagages scolaires, qui trouvent par la cybercriminalité un moyen de subsistance. Comment assurer leur réinsertion professionnelle et faire en sorte qu’ils puissent mettre leurs compétences techniques au service des entreprises et des forces de l’ordre ? Il faut saluer en ce sens l’initiative de la Gendarmerie Nationale sénéga-laise qui propose, aux moyens de challenges informatiques, de véritables parcours professionnels en intégrant en tant que sous-officiers les meilleurs hackers éthiques, quels que soient leurs parcours académiques.

Les produits technologiques et autres solutions techniques ne représentent qu’un fragment seulement de la ré-ponse aux enjeux de cybersécurité. Le facteur humain en constitue bien la majeure partie, et l’expertise humaine demeure une des clés fondamentales. Dans un parallèle avec la sécurité physique, on n’imagine pas les forces spéciales d’intervention partir en mission sans une expérience préalable du combat et un entrainement intensif. Confrontées à des attaques multiples et de plus en plus complexes, les équipes de réponse aux incidents infor-matiques devront, elles aussi, s’aguerrir.

Alors que la formation initiale va permettre de développer des compétences théoriques selon une démarche pédagogique adaptée, la certification professionnelle permet de valoriser les compétences indispensables à ces métiers de protection du cyberespace. Il apparaît donc clairement que la reconnaissance de compétences opéra-tionnelles par le biais de certifications ou qualifications puissent être une voie vers la construction de véritables filières professionnelles, fruit d’une concertation entre acteurs privés et administrations.

À l’image du monde physique, il ne peut y avoir de développement et de croissance pérenne du monde numérique sans sécurité ni stabilité. Le Forum de Dakar est sans doute le lieu où s’exprime le mieux cette conviction. C’est dans cette optique de structuration des filières spécialisées et de développement des compétences humaines, au service de la sécurité des états et de leurs entreprises, que CEIS a souhaité s’engager aux côtés de Bluecyforce dans la formation opérationnelle et l’entrainement des personnels de cybersécurité. Avec cette philosophie de transmission par la pratique et l’expérience, il s’agit parmi d’autres initiatives de contribuer à l’établissement des écosystèmes africains de la cybersécurité, maillon essentiel du développement numérique du continent et pierre angulaire de sa souveraineté numérique. « Ce que tu donnes est à toi pour toujours. Ce que tu gardes est perdu à jamais » affirme le proverbe Soufi.

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Serge miChAiLOf, chercheur associé à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), France

ContRIbutIon 7

sahel : face à l’insécurité,

l’aide publique au développement ne peut se contenter de slogans

le dilemme sécurité–développement La communauté des donateurs a coutume de répéter que sans sécurité il n’y a pas de développement et sans développement pas non plus de sécurité. Mais que fait- elle pour financer la sécurité ? En réalité l’idée de financer la sécurité lui répugne profondément. Certaines institutions telle la Banque mondiale, se réfugient même derrière leurs statuts préparés il y a 70 ans, pour refuser toute immixtion en ce domaine. Seule l’Union Européenne, avec beaucoup de réticence, de précautions et de lourdeurs, commence très timidement à financer de la formation de forces de sécurité comme avec son programme EUTM au Mali, et le cas échéant à payer un peu d’équipement non létal.

En gros, pour la communauté des bailleurs, cette phrase qui est devenue un slogan sert uniquement à rappeler la nécessité d’accompagner les efforts sécuritaires par une action de développement, point sur lequel tout le monde est bien sûr d’accord. Comment conduire par contre une action de développement efficace en situation de grave insécurité, personne ne sait. Il est par conséquent imaginé un phasage en deux étapes : en premier il faut restaurer la sécurité, puis interviendront les développeurs. La restauration de la sécurité est l’affaire des forces de sécurité locales, mais dans ce type de situation elles en sont généralement incapables. On fait donc appel aux forces de maintien de la paix des Nations Unies et/ou à des interventions militaires étrangères dans le cas de mandats des Nations Unies. Les grandes agences de développement doivent se préoccuper, une fois la sécurité restaurée, de la relance de l’économie et de la remise en route des services sociaux et de base.

Le malheur est que cette approche conduit à une impasse. Les 150 000 hommes des forces de l’OTAN en Afghanis-tan n’ont jamais pu restaurer la sécurité. Les 12 000 hommes de la Minusma au Mali ont bien du mal à assurer leur propre sécurité. Quant à Barkhane, elle risque fort de s’essouffler dans les sables, car 4500 hommes pour sécuriser une zone qui représente 4 à 5 fois la superficie de la France, lui permettent difficilement d’avoir cette ambition.

En réalité, l’expérience mondiale en ce domaine révèle que les forces des Nations Unies ne démontrent pas un niveau d’efficacité militaire suffisant pour espérer assurer la sécurité dans des contextes où il n’y a pas d’accord politique entre les belligérants et le niveau de conflictualité est élevé, cas le plus fréquent que l’on retrouve en Afghanistan tout comme au Mali. Les raisons sont multiples et vont de l’imprécision de leur mandat, à la faible qualité des troupes, au caractère hétéroclite car multinational des forces, et au compréhensible manque de moti-vation de soldats envoyés loin de chez eux défendre une cause qui leur est étrangère. Quant aux interventions de forces étrangères, bien que faisant preuve d’une grande efficacité militaire, leurs effectifs tout comme leur présence sur le terrain sont insuffisants pour assurer la sécurité au quotidien une fois les forces armées hostiles repoussées ou détruites. On a vu en Afghanistan semaine après semaine l’insécurité réapparaitre dans des régions où pourtant les forces Talibans avaient été défaites par l’OTAN. Mais le problème le plus grave est que ces forces étrangères sont vite perçues comme des forces d’occupation et que leur présence finit par rapidement poser un problème politique. Rappelons-nous le « US Go Home » inscrit sur les murs de nos villes dans les années 1950, alors que les Américains venaient de libérer notre pays. Nous percevons déjà ce même type de réaction hostile aux forces françaises au Mali.

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la restauration de la sécurité exige la reconstruction d’un appareil d’état Au Sahel, la destruction régulière de Katibas djihadistes par les forces de Barkhane ne suffit nullement à res-taurer la sécurité quotidienne des habitants. Car la restauration de cette sécurité au quotidien exige la présence de forces de police et de gendarmerie locales compétentes, formées, respectueuses des droits de l’homme, et à l’écoute des besoins de la population. Or que voit- on dans la quasi-totalité des situations : Les forces armées étrangères repoussent les forces rebelles ; et soit la gendarmerie est absente (on la voit prendre le large au centre du Mali dès que l’insécurité devient sérieuse), soit elle revient en prédateur pour participer au pillage des malheureux villageois.

Tant l’expérience dans les Balkans et en Afghanistan que la littérature spécialisée1 mettent en évidence le fait que la restauration de la sécurité exige de reconstruire un appareil d’État, sérieux, efficace, ce qui suppose en priorité la reconstruction d’armées multiethniques soumises au pouvoir civil, de forces de police et de gendar-merie bien formées et bien équipées, respectueuses des droits de l’homme, la mise en place d’une administration territoriale compétente disposant d’un minimum de moyens financiers d’intervention, et enfin d’un système judiciaire non corrompu capable de répondre aux besoins de justice dans tout le pays et pas seulement dans la capitale. Cette reconstruction et mise en place d’un appareil d’État doit bien sûr s’accompagner d’un effort de développement considérable pour tenter d’offrir des emplois aux jeunes en déshérence, de relancer pour cela l’agriculture et toute l’économie rurale, et de gérer au mieux les tensions locales tant politiques qu’ethniques.

Il faut autrement dit dans ces situations, non seulement éteindre les « départs de feu », comme lors de l’opéra-tion Serval au Mali, mais aussi et surtout « désamorcer les poudrières ». Car comme on le constate actuellement autour du Lac Tchad et au Nord Est du Nigéria, la destruction des principales capacités militaires de Boko Haram ne règle nullement le conflit et ne permet pas à lui seul de restaurer la sécurité, si les problèmes sous-jacents ne sont pas traités en parallèle, qu’il s’agisse de l’absence d’État qui n’assure plus ni sécurité au quotidien ni administration ni justice, de l’emploi des jeunes, de l’agriculture en déshérence, ou des tensions locales politiques ou ethniques. « Désamorcer » ces « poudrières » suppose certes des accords politiques pour réduire les tensions en particulier interethniques. Mais ils supposent aussi que l’on traite sans attendre les divers défis auxquels sont confrontées ces régions par la combinaison d’une profonde reconstruction de l’État et d’actions vigoureuses de développement.2

Cette reconstruction d’un appareil d’État est une tâche difficile Désamorcer ces poudrières suppose ainsi la reprise du contrôle de régions et de populations qui ont partielle-ment ou totalement échappé au pouvoir de l’État. Ceci suppose de renforcer considérablement non seulement les forces armées nationales, mais aussi de consolider, ou dans beaucoup de cas de reconstruire comme nous l’avons vu, l’ensemble des autres institutions régaliennes, c’est-à-dire la gendarmerie, la police, la justice locale et l’administration territoriale. Mais un tel renforcement pose de difficiles problèmes.

Au plan technique la reprise en main des institutions régaliennes exige beaucoup plus que des programmes de formation et d’équipement dont on mesure l’échec en Afghanistan, où la police qui a bénéficié pendant 15 ans de tels appuis est toujours une mafia comme en 2002. Cette reprise en main exige en réalité des réformes profondes, portant en particulier sur l’organisation des services, la gestion de la maintenance et l’introduction de méthodes modernes de gestion des ressources humaines notamment pour l’encadrement.

Au plan politique ce type de réforme est difficile, car il exige l’abandon des pratiques clientélistes si fréquentes en ces pays où l’appartenance à tel ou tel réseau est généralement plus important que l’expérience ou la com-pétence. L’expérience acquise en dehors du secteur régalien montre que surmonter ces difficultés est particuliè-rement difficile sans la présence d’un bailleur, de ses ressources et de ses conditionnalités. Nombre d’institutions publiques, des ministères des finances aux sociétés d’énergie, ont ainsi été efficacement reconstruites grâce à l’appui d’un bailleur. Mais ce type d’appui est actuellement impossible dans le secteur régalien.

_________________(2) Thème ne faisant pas l’objet de cet article - et qui dans ces pays pauvres, devront pour l’essentiel être financées par une aide interna-

tionale dont les objectifs et les méthodes d’action devront être profondément revues

(3) Contre moins de 2 % dans les pays OCDE…

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_________________(4) Le Sahel représente environ 7 millions de Km2, soit 12 fois la superficie de la France, et comptera 150 millions d’habitants dans

10 ans. La force Barkhane représente 4500 hommes…

Enfin et c’est sans doute le principal obstacle, au plan financier ce type de réforme et de reconstruction du sec-teur régalien est actuellement impossible à mettre en oeuvre par les pays sahéliens. Quelques données macro financières peuvent ici éclairer le débat. Le rapport de la fiscalité au PIB de ces pays est en effet de l’ordre de 17 à 18 %, à cause de leur pauvreté, et le déficit structurel couvert par l’aide extérieure dépasse souvent 8 à 10 % de leur PIB. Déjà ils ne peuvent financer à la fois leur développement, par exemple dans le secteur rural qui est grave-ment sous financé, des dépenses sociales qui explosent à cause de leur démographie, et des dépenses de sécurité qui ont été multipliées par 3 ou 4 en quelques années. Ces dernières dépassent maintenant 6 à 7 % de leur PIB3. Or ce niveau de dépenses de sécurité est néanmoins insuffisant pour faire face aux nouvelles menaces. Ces pays sont donc dans une double impasse : budgétaire et sécuritaire.

Cette reconstruction d’un appareil d’état est impossible sans un appui financier des bailleursLa prise en charge au moins partielle des dépenses de sécurité de ces pays par l’union européenne et/ ou par un groupe de pays donateurs est ainsi indispensable pour éviter que la dégradation sécuritaire ne paralyse l’effort massif et parallèle de développement qui s’impose. Il ne s’agit plus en effet de se limiter à financer de la forma-tion et donner un peu de matériel aux institutions régaliennes comme c’est actuellement le cas. Il va falloir payer les salaires, prendre en charge une part de leur logistique, réformer la gestion de leurs ressources humaines et équiper les unités. D’ailleurs seul l’apport de telles ressources permettra d’aborder au plus haut niveau de l’État le problème du clientélisme qui mine l’efficacité des institutions régaliennes. Bref, une mutualisation des dépenses de sécurité est incontournable au Sahel.

Le problème au niveau de la communauté internationale n’est nullement financier. Equiper, former et financer pendant un an un bataillon sahélien coûte environ 15 millions de dollars. Le coût de l’opération Barkhane est supérieur à 650 millions d’euros par an, celui de la Minusma pour le seul Mali est de l’ordre de 1 milliard de dol-lars, alors que le montant du XI ème FED couvrant la période 2014-2020 est de 30 milliards d’euros… L’argent ne manque donc pas. Mais il n’existe pas de dispositif budgétaire spécifique pour mobiliser ces ressources pour ce type d’usage.

Une telle prise en charge serait pourtant justifiée pour trois raisons : (i) cela coûterait infiniment moins cher qu’une intervention militaire occidentale qui conduirait de toute manière à une impasse au vu des forces dispo-nibles et de l’étendue des territoires en question4 ; (ii) la sécurité de ces vastes régions constitue un bien public régional voire mondial et à ce titre justifie une prise en charge mutualisée ; (iii) c’est la seule manière crédible d’assurer la sécurité de ces régions et d’éviter leur « afghanisation ». Mais cette proposition bien que logique, se heurte à de multiples obstacles juridiques, statutaires et politiques.

Face aux dérapages budgétaires de ces pays liés à l’explosion des dépenses de sécurité, la réponse du FMI auquel ils font appel est actuellement (et fort logiquement pour une institution dont le rôle est de dénoncer les déficits non financés) la « consolidation fiscale », c’est-à-dire une demande de réduction de leurs dépenses globales. Etant donné le caractère incontournable des dépenses de sécurité, la conséquence de cette approche ne peut être qu’une baisse des dépenses sociales et de développement qui va aggraver la pauvreté et fragiliser encore plus ces pays. Cette situation n’est pourtant pas insoluble si l’on accepte de sortir de l’orthodoxie.

la « mutualisation » des dépenses de sécurité des pays sahéliens suppose une sortie de l’orthodoxie Une première solution consiste à exercer de fortes pressions politiques (la France a pour cela un rôle à jouer) pour que les donateurs internationaux acceptent de financer au moins le renforcement des appareils régaliens de ces pays en dehors des strictes dépenses militaires. Ils doivent ainsi accepter de financer le renforcement de la police, de la gendarmerie, des systèmes pénitentiaires, de la justice et de l’administration territoriale, tout comme ils financent le renforcement des institutions assurant l’éducation et la santé. Il s’agit dans tous ces cas de biens publics qui doivent être éligibles aux financements d’aide.

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En parallèle les dépenses militaires et de sécurité devront apparaitre aux budgets pour leur montant effectif et non comme actuellement pour des montant notoirement sous évalués conduisant à des collectifs budgétaires. Les déficits accrus devront ensuite être financés par des appuis budgétaires accrus qui même s’ils sont affectés à des dépenses sociales ou de développement permettront de dégager des marges de manœuvre budgétaires. Le principal bailleur pour ce secteur dans le Sahel devrait être l’Union Européenne dont on mesure les réticences à l’aune des 50 millions d’euros qu’elle propose pour la constitution de la force multilatérale africaine des pays du G5 alors que les besoins sont de l’ordre de 450 millions… La fongibilité des ressources budgétaires permet en effet un financement indirect des dépenses de sécurité5. Ce principe implique néanmoins de résoudre divers problèmes.Il importe en effet pour rassurer les bailleurs extérieurs d’introduire rationalité et transparence dans le secteur de la sécurité qui est accusé à tort ou à raison de pagaille et d’opacité. Ceci suppose la préparation de livres blancs identifiant avec précision les nouvelles menaces et les moyens d’y parer et de lois de programmation militaires pré-cisant tant les besoins militaires que ceux de nature régalienne. La qualité de ces travaux pourrait être vérifiée par les partenaires qui appuient leurs efforts militaires. La mise en œuvre de ces recommandations suppose une négociation des pays concernés avec leurs partenaires, en particulier européens. Son but est de faire reconnaitre par ces derniers le problème crucial que constitue la sécu-rité de ces régions, le caractère incontournable de déficits budgétaires accrus liés à l’effort sécuritaire requis, et la nécessité d’un financement externe de ces déficits de manière pluriannuelle afin d’éviter chaque année des gaps financiers et des impasses sécuritaires. Une fois cet accord obtenu, le cout réel des dépenses de sécurité doit ensuite être intégré dans la plus grande transparence dans les budgets et les tableaux des opérations financières qui servent de cadre de négociations avec le FMI et la Banque mondiale. L’accord de ces institutions devrait alors être aisé à obtenir si les gaps financiers correspondants peuvent être couverts par des donateurs bilatéraux ou l’Union Européenne.

Rappelons qu’un tel programme serait néanmoins vain s’il n’était pas accompagné des actions de développement qui ne font pas l’objet de cet article, mais qu’il ne faut certes pas oublier.

_________________(5) C’est ainsi que le gouvernement algérien a fait indirectement financer par le FMI le coût budgétaire d’une bonne part de ses dépenses

de sécurité liées au déclanchement de la guerre civile en 1993-1994.

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hugo SADA, Conseiller spécial, Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique (CEIS), France

ContRIbutIon 8

Quelles perspectives pour le financement des opérations

de paix africaines ?

L’évolution de la problématique de sécurité et des menaces contre la paix en Afrique a conduit à une remise en question des dispositifs des opérations de paix, en particulier multilatérales, qui ont prévalu ces dernières années. Ces remises en question visent à mieux adapter ces opérations aux nouvelles réalités sécuritaires africaines, à mieux répondre aux aspirations et aux initiatives du continent en faveur de « solutions africaines », à la définition et à la mise en œuvre de partenariats novateurs entre acteurs africains et partenaires internationaux, tenant compte du fait que les défis sécuritaires africains concernent directement la sécurité internationale et se situent par conséquent dans le cadre du respect des règles de la Charte des Nations-Unies. Les principaux acteurs actuel-lement engagés dans la recherche de ces nouvelles approches et la promotion des réformes de ces opérations de paix sont les Nations-Unies, l’Union Africaine, les communautés économiques régionales et les États africains, l’Union Européenne et ses États membres, en particulier la France, la plus présente dans ce domaine sur le continent.

Au cœur de ces préoccupations, il apparait clairement que la question du financement de ces opérations de paix devient centrale. Elle se pose pour les opérations de maintien de la paix onusiennes, mais également, dans le cadre d’une recherche d’une meilleure répartition des rôles et de la définition de formules plus souples et mieux adaptées aux réalités, pour les opérations de paix africaines. Avec l’élection d’un nouveau Secrétaire Général des Nations-Unies, d’une nouvelle commission de l’Union Africaine et le souci de l’Union Européenne de donner un nouvel élan au partenariat stratégique avec l’Afrique, un nouveau contexte international semblent favoriser aujourd’hui cette dynamique nécessaire pour apporter des réponses durables, plus efficaces et mieux adaptées, en particulier sur cette question du financement des opérations de paix africaines.

L’état des capacités de défense et de sécurité des États africains, le niveau de progression des dépenses militaires des pays concernés, les difficultés rencontrées dans l’opérationnalisation des dispositifs de sécurité collective continentaux et sous régionaux, les limites constatées des récentes opérations de paix africaines démontrent qu’à court et moyen terme les initiatives et les engagements africains resteront dans une large mesure dépendants de financements extérieurs et qu’une prise en charge intégrale par des financements africains est un objectif qui se situe dans le long terme. En outre, dans la mesure où la sécurité de l’Afrique est aujourd’hui indissociable de la sécurité internationale, la question de savoir s’il est opportun et légitime de laisser les Africains seuls, sans appui et sans partage du fardeau financier face à ses défis sécuritaires mérite sérieusement d’être posée.

Quatre opérations de paix africaines ont été déployées ces dernières années :– L’AMISOM en Somalie lancée en 2007 sous l’égide de l’Union Africaine– La MISMA au Mali en 2012 lancée par la CEDEAO avec l’aval de l’Union Africaine et convertie depuis en OMP

(MINUSMA)- La MINUSCA en 2013 sous l’égide de la CEEAC et de l’Union Africaine convertie depuis en OMP (MINUSCA)- La Force Multilatérale Mixte (FMM, Bassin du Lac Tchad) lancée en 2015 dans le contexte de la Commission du

bassin du Lac Tchad (CBLT) supervisée par l’Union Africaine.

Une cinquième initiative, la Force multilatérale du G5 Sahel a été lancée en 2017 et est en cours de constitution. Elle a obtenu un « feu vert » de principe du CSNU (Résolution 2359) sans à ce stade d’engagement de soutien financier.

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Considérées comme utiles (l’AMISOM étant la plus controversée) ces opérations ont bénéficié de soutiens finan-ciers internationaux, même si deux d’entre elles (MISMA et MISCA) ont été transformées en OMP onusiennes pour répondre au manque de moyens financiers et logistiques dans la durée. Pour les mêmes raisons, l’Union Africaine a formulé une demande de transformation de l’AMISOM en OMP à laquelle l’ONU n’a pas donné suite.

Les cinq opérations africaines de paix ont bénéficié de soutiens significatifs de l’Union Européenne. L’Union Euro-péenne a financé les soldes des soldats engagés (AMISOM, MISMA, MISCA), ou certains équipements (FMM). Elle s’est engagée pour un premier financement de 50 millions d’euros pour la Force du G5 Sahel. Sa contribution la plus importante concerne l’AMISOM qui a bénéficié de 80% des crédits de la Facilité africaine de Paix (FAP), ce qui a compliqué et limité le financement des autres opérations africaines par cet instrument européen. En outre, il s’est avéré que la gestion de ces financements par leurs bénéficiaires africains a rencontré d’importantes difficultés.

L’ONU apporte un soutien logistique important à l’AMISOM à travers l’UNSOS, mais n’a jamais pris en charge les soldes des contingents des opérations africaines malgré les sollicitations de l’Union Africaine. Tirant les leçons de ces expériences, la nouvelle force du G5 Sahel apparait comme une occasion de stimuler de nouvelles formes de financements et d’appuis internationaux qui permettraient de dessiner les contours de partenariats novateurs et de faire avancer la dynamique des réformes des opérations de paix. Déploiement plus rapide, mandats plus offensifs, coûts moins importants que les OMP onusiennes, marquant un progrès dans la responsabilisation des Africains, ces opérations africaines sont appelées à jouer un rôle important dans cette dynamique de réforme engagée aujourd’hui.

Aux Nations Unies, la réforme du maintien de la paix est un sujet récurrent depuis la fin des années 1990. Le rapport Brahimi en 2000 avait fortement marqué ce processus de réforme. Plusieurs initiatives ont suivi, et, en novembre 2012, un nouveau rapport du groupe consultatif de haut niveau a renouvelé des propositions adop-tées par l’Assemblée Générale (résolution 67/261). Le nouveau SGNU Antonio Gutteres a affirmé qu’il s’agissait d’un sujet prioritaire de son mandat et a lancé de nouveaux chantiers de réformes, parmi lesquels la définition de nouveaux liens avec les partenaires régionaux en particulier l’Union Africaine, avec laquelle il a fait avancer la coopération sur la collaboration entre les deux organisations (cf. le rapport du SGNU au Conseil de sécurité 5/2017/454). Concernant le financement des opérations de paix, le SGNU propose plusieurs options : subventions d’urgence, financement conjoint ONU/UA, soutien logistique, ainsi, dans ce cadre, qu’une coopération politique renforcée entre le Secrétariat et la Commission de l’UA et entre le CSNU et le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA. Ces progrès sont toutefois confrontés aux positions et aux fortes pressions de la nouvelle administration américaine déterminée à réduire notablement le budget des OMP onusiennes (7,3 milliards de dollars pour l’exer-cice 2017/2018, sachant qu’une majorité d’OMP sont déployées en Afrique et que ce budget a plus que quadruplé depuis les années 2000).

A l’Union Africaine, des avancées importantes ont été réalisées depuis 2016 avec le rapport du Président rwan-dais Paul Kagamé sur la réforme de l’organisation et notamment la clarification des liens de subsidiarité entre l’UA et les Communautés Economiques Régionales. Concernant les actions de paix et de sécurité, l’ancien Pré-sident de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka a fait adopter par le Sommet de l’UA à Kigali en juillet 2016 une décision qui porte sur l’objectif, d’ici 2020 d’un financement par les États africains de 25% du coût des opérations africaines de paix à travers la création d’un fonds africain pour la paix, alimenté par une taxe de 0,2% sur les importations africaines. La mise en œuvre de cette décision fait l’objet d’un examen par un groupe ministériel afin de surmonter les réticences exprimées par plusieurs États membres.

Enfin, à l’Union Européenne un processus de révision des instruments concernés, en particulier la Facilité afri-caine de Paix est engagé, ainsi qu’une réflexion sur la possibilité d’engager, dans les limites prescrites par le traité de Lisbonne, de crédits pour le financement de certains équipements. A cela s’ajoute un plaidoyer en faveur d’un accroissement des appuis par les États membres de l’UE aux initiatives africaines.

Même si elles sont longues à produire des effets significatifs au regard de l’intensité des nouvelles menaces et à la rapidité des capacités d’adaptation des acteurs non étatiques menaçant la sécurité, l’ensemble de ces nou-velles initiatives et en particulier celles concernant le financement des opérations de paix africaines ont suscité de nouveaux espoirs et méritent d’être davantage soutenues par la communauté internationales.

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4ème éditionDAKAR, 13-14 novembre 2017CentRe InteRnAtIonAl De ConféRenCes AbDou DIouf

éDItos Des pARtenAIRes

Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur

CHEDS CEIS

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WE MAKE IT FLY.Airbus est un leader mondial de l’aéronautique, de l’espace et des services associés. En 2016, le Groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 67 milliards d’euros avec un effectif d’environ 134 000 personnes. Airbus propose la famille d’avions de ligne la plus complète qui soit entre 100 et plus de 600 places. Airbus est également un leader européen dans le domaine des avions de ravitaillement en vol, de combat, de transport et de mission. L’entreprise est le numéro un européen de l’industrie spatiale, et le numéro deux mondial. Dans le domaine des hélicoptères, Airbus propose les solutions civiles et militaires les plus performantes du marché mondial.

Bien que nos racines se trouvent en Europe, nous sommes présents et nos produits en service sur tous les conti-nents, y compris en Afrique. Pour saisir les opportunités commerciales et industrielles, nous adoptons une approche intégrée axée sur la collaboration et le développement de partenariats privés et publics à long terme mutuellement avantageux. Cela nous permet d’identifier les connaissances, compétences, talents et capacités pouvant être exploi-tés pour répondre aux défis, exigences et objectifs de nos clients et partenaires. La Fondation Airbus soutient la communauté humanitaire mondiale tout en inspirant et en préparant les jeunes aux enjeux de demain.

L’Afrique est un continent dynamique de plus en plus complexe qui a soif de croissance et de prospérité durable. C’est à la fois un marché fertile et une précieuse ressource de talents, d’innovation, de potentiel et de compé-tences. Du Cap au Caire, de Dar es Salam à Dakar, les produits d’Airbus – avions de ligne, hélicoptères, avions militaires, satellites – sont présents dans le ciel africain depuis plus de quarante ans.

Nous avons également étendu notre présence en Afrique à travers une série d’investissements dans des parte-nariats commerciaux, industriels et scientifiques en Afrique du Sud, en Tunisie et au Maroc. Certains ont été directement conclus par Airbus, d’autres par le biais de certains de nos plus grands fournisseurs. Ces partenariats avec des entreprises et institutions publiques ou privées facilitent la conception, la production et l’exploitation de l’avion le plus innovant du monde, mais ils génèrent également des opportunités en termes de développement de compétences, de création d’emplois et de nouvelles exportations tout en stimulant d’autres flux de revenus pour les économies locales.

AIRbus

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Nous défendons l’innovation réfléchie en réunissant des talents, des expertises, des visions et des ressources venus du monde entier pour améliorer nos produits et processus, et contribuer ainsi à la résolution de certains problèmes urgents auxquels fait face l’humanité. Plutôt que la simple invention, c’est l’innovation qui réside au cœur d’Airbus : partie intégrante de notre ADN, elle est fondamentale pour garantir développement, pérennité et rentabilité à long terme. Selon nous, l’innovation ne se limite pas à la technologie, mais touche chaque facette des pratiques et des activités humaines. Elle doit améliorer l’efficacité et les performances, tout en favorisant les petits et grands chan-gements pour optimiser les résultats attendus par nos utilisateurs finaux. Ces dix dernières années, nous avons ali-menté un réseau d’innovation africain avec des partenaires clés, notamment des gouvernements, le Conseil pour la recherche scientifique et industrielle (CSIR), le National Aerospace Centre ainsi que plusieurs universités. Ensemble, nos professionnels développent dès aujourd’hui la technologie de demain. Notre base de connaissances s’enrichit constamment grâce aux études que nous réalisons avec ces partenaires.

Airbus Defence and Space : paix et sécurité en AfriqueAirbus Defence and Space est l’un des leaders et plus grands innovateurs mondiaux de l’industrie de la défense et de l’aérospatiale. Ses produits et solutions sont conçus, développés et construits dans l’objectif global de protéger les individus et les biens matériels contre un large éventail de menaces naturelles et humaines en constante évolution.

Airbus Defence and Space s’appuie sur un riche héritage et une imposante présence sur le marché – notamment auprès d’un certain nombre de clients africains – Airbus Defence and Space offre des véhicules de transport militaire, des avions de ravitaillement en vol, des avions pour missions spéciales, des avions de combat ainsi que des drones militaires et civils, des satellites, des services de géo-renseignement, des lanceurs spatiaux et services associés.

Airbus Defence and Space est le seul constructeur d’avions militaires qui développe, construit, commercialise et assure le support d’une gamme complète d’avions multi-missions utilisés dans des missions militaires, civiles et humanitaires, par exemple pour la surveillance et les patrouilles maritimes, la logistique militaire et les interven-tions d’urgence en zones sinistrées. En Afrique, Airbus Defence and Space a remporté 75 commandes d’avions de transport légers et moyens (C212, CN235 et C295) passées par 18 clients, dont 56 unités ont déjà été livrées. De plus, les avions de transport militaire A400M en service dans les forces aériennes françaises et allemandes sont régulièrement déployés dans le cadre de missions de maintien de la paix et autres missions associées en Afrique. Aujourd’hui, les avions d’Airbus Defence and Space sont en service dans 12 pays africains.

Reconnu comme un leader mondial des solutions de géo-renseignement, Airbus Defence and Space propose son portefeuille de capacités et de services à des gouvernements et des institutions à travers toute l’Afrique.

Parallèlement, la division et les entreprises qui l’ont formée ont créé et développé au cours des vingt dernières années un réseau de partenaires africains dans les domaines de la recherche, de la conception, de l’ingénierie, de la fabrication et du développement de missions.

Une révolution dans le domaine des hélicoptèresAirbus Helicopters fournit les hélicoptères civils et militaires les plus performants aux clients qui ont pour mission de servir, protéger et sauver des vies humaines en transportant leurs passagers en toute sécurité dans des environ-nements très exigeants.

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Avec plus de trois millions d’heures de vol chaque année, la flotte en service de l’entreprise inclut environ 12 000 hélicoptères exploités par plus de 3 000 clients dans 154 pays. Airbus Helicopters emploie plus de 22 000 personnes à travers le monde et a enregistré un chiffre d’affaires de 6.65 milliards d’euros en 2016.

Présent en Afrique depuis plus de cinquante ans, Airbus Helicopters a déjà livré de nombreux appareils à ses clients africains. Aujourd’hui, un peu plus de 650 sont en service actif auprès d’opérateurs civils et militaires. Sa gamme de produits modernes intègre les technologies les plus récentes pour répondre aux besoins des applications évolutives utilisées dans différents domaines : lutte contre la piraterie et le braconnage, opérations contre-insurrectionnelles, missions de surveillance des frontières, ponts aériens de secours d’urgence, opérations de recherche et de sauvetage, entretien de plateformes pétrolières et gazières offshore, transport de cadres et de dignitaires.

AIRBUS – fort potentiel pour le transport aérien africain

Airbus a réalisé une percée très significative sur le marché africain de l’aviation, avec 28 nouveaux opérateurs d’avions Airbus depuis 2010. À ce jour, quelque 32 compagnies africaines exploitent 238 avions Airbus et, en 2016, Airbus a atteint une part de marché de 83% en termes de ventes d’avions neufs en Afrique sub-saharienne.

Le nombre de commandes reçues des clients de la région s’élève à plus de 260, et plusieurs transporteurs exploitent des avions Airbus loués ou d’occasion. L’introduction d’appareils équipés de technologies modernes est stimulée par le facteur coût et par l’attractivité de l’offre.

Selon les prévisions globales de marché (GMF - Global Market Forecast) d’Airbus, le trafic passagers au départ et à destination d’Afrique connaîtra une augmentation de 5,5% par an au cours des vingt prochaines années. Ainsi, le besoin des transporteurs africains pour répondre à cette demande est estimé à 1 000 avions passagers et cargo neufs.

L’année 2016 s’est avéré être une année particulièrement bénéfique pour Airbus en Afrique : Air Côte d’Ivoire est devenue la première compagnie du continent à commander l’A320neo, et Ethiopian Airlines a réceptionné ses premiers A350-900. Pour sa part, RwandAir a pris livraison de ses tout nouveaux A330-200 et A330-300, suivi de South African Airways qui a réceptionné trois des cinq A330-300 commandés. En octobre 2017, Air Mauritius mettra en ligne le premier de ses six A350-900, devenant ainsi le premier opérateur A350 XWB basé dans l’Océan Indien.

Le marché du transport aérien en Afrique bénéficie d’un potentiel significatif, et les différents gouvernements de l’ensemble du continent reconnaissent le rôle essentiel de la connectivité aérienne dans l’ouverture de nouveaux marchés, le développement des activités commerciales, la création et le soutien de l’emploi, la stimulation de la croissance économique et la création de richesse. Face à tous ces facteurs, combinés à l’urbanisation, aux distances importantes entre les différents centres d’affaires et à l’absence de tout réseau terrestre de transport fiable, l’aviation est et restera le moyen le plus efficace de connecter les populations des différentes régions d’Afrique et du monde entier.

Airbus a vendu plus de 17 350 appareils à quelque 400 clients dans le monde. La raison du succès des produits Airbus est qu’ils constituent la famille d’avions la plus moderne, complète et efficiente au monde, d’une capacité de 100 à plus de 600 passagers. L’approche unique d’Airbus, couvrant l’ensemble de ses familles d’avions à commandes de vol électriques (‘Fly-by-Wire’), permet d’assurer que les appareils partagent le plus haut degré de similarité au niveau des cellules, systèmes de bord, postes de pilotage et caractéristiques de vol. Ces carac-téristiques permettent aux compagnies d’affecter les mêmes équipages, personnels navigants commerciaux et techniciens de maintenance à l’ensemble de la flotte, réduisant ainsi de manière significative le coût d’exploitation. Airbus dispose également d’un réseau international en pleine expansion, y compris en Afrique, offrant un support client et des centres de formation d’un standard inégalé.

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Confrontés à une profonde mutation des crises, soldats et spécialistes du développement doivent faire évoluer leurs modes d’action. Comment « gagner la paix »? En apportant des réponses durables à la demande sociale, économique et politique des populations. En adoptant une approche globale.

L’AFD est en train d’engager une transformation d’ampleur, en lien avec ses pairs. Le métier de développeur exige humilité, détermination et constance. Il exige de faire plus et mieux. Nous nous dotons d’instruments financiers plus flexibles, avec une facilité dédiée, dotée de 100 M€ en 2017 permettant de financer la contribution française à l’Alliance pour le Sahel, et des initiatives dans les différents bassins de crise (Sahel, Lac Tchad, Centrafrique, Moyen-Orient). Nous gagnons en capacité d’action collective en tirant la plus grande efficacité des complémentarités des différentes communautés professionnelles (militaire, humanitaire, diplomatique et agence de développement) impliquées dans la prévention puis la réponse aux crises lorsqu’elles surviennent.

En effet, c’est parce que nous observons le monde sous des prismes différents que nos analyses se complètent et s’enrichissent. Nos points d’observation permettent de mettre en relief des dimensions invisibles pour les autres communautés. Il ne s’agit donc pas de faire converger les points de vue, mais de les articuler. Une « juste distance » doit permettre de positionner chaque acteur sur son domaine d’expertise. Chacun dans son mandat pour une plus grande efficacité collective. Nous sommes différents donc complémentaires.

Une meilleure articulation de nos actions est impérative. Avant même l’action militaire, qui reste l’ultime recours, les acteurs du développement présents sur le terrain œuvrent à prévenir les crises. Pendant la gestion de crise, dans ses différentes phases, déployer de façon concomitante des actions de court, moyen et long terme, avec l’ensemble des acteurs, maximise les effets sur les terrains politique, sécuritaire, humanitaire et de développement. C’est aussi dans le temps de la crise qu’on réforme et qu’on développe.

Ensemble, nous devons basculer d’une action en silos à une action en réseaux. Faire travailler ensemble les experts de la diplomatie, de la défense, est du développement dans un contiguum confiant et efficace est la condition du succès. Ce collectif sera, demain, l’unité de base du combat pour la paix.

Rémy RIOUXDirecteur général de l’AFD

AfD

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Le Groupe Imprimerie Nationale, opérateur sécurisé d’identité pour l’État français, est engagé depuis de nom-breuses années auprès des pays du continent africain dans l’accompagnement à la mise en place de systèmes et de titres d’identité biométriques ainsi que de services associés (systèmes de contrôle aux frontières, e-gates dans les aéroports…). A ce titre, nous sommes heureux, cette année encore, de renouveler notre soutien au Forum de Dakar.

Le Groupe Imprimerie Nationale considère en effet que le droit à une identité sécurisée est un droit fondamen-tal. L’identité est un facteur de développement économique et d’inclusion sociale, de protection des droits de l’individu et de développement de services associés pour une meilleure intégration dans l’économie. Engagée dans les institutions internationales, l’Imprimerie Nationale promeut le droit à une identité numérique sécurisée, accessible à tous, sans discrimination sociale ; une identité numérique reposant sur un système sécurisé, techno-logiquement robuste et durable ; et enfin une gouvernance de l’identité numérique qui favorise la confiance par la protection des données personnelles et des droits des citoyens.

Bénéficiant de son expérience d’opérateur national, le Groupe Imprimerie Nationale est heureux de contribuer, au service des États africains, aux efforts de paix et de sécurité du continent, ainsi qu’au développement des économies en sécurisant les échanges et les flux.

Didier TRUTT Président-Directeur général

IMpRIMeRIe nAtIonAle

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ERYS Group est heureux d’être à nouveau partenaire du Forum International de Dakar sur la Paix et la sécurité en Afrique, pour sa quatrième édition.

Le continent Africain est depuis toujours au cœur de la stratégie de développement de la première Entreprise de Services de Sécurité et de Défense Française au travers de nombreuses implantations locales au Maghreb, au Sahel, en Afrique du Sud et en Afrique de l’Ouest.

Dans le cadre du renforcement de ses capacités locales, ERYS Group a par ailleurs récemment confirmé son implantation en Afrique de l’Ouest par la création d’une nouvelle entité, ERYS WEST AFRICA. Cette dernière a pour objectif de devenir une plateforme régionale de services de sécurité pour les entreprises, les gouvernements et les institutions internationales.

Depuis 2010, ERYS Group accompagne les institutions et les gouvernements de pays africains dans la mise en œuvre de réformes des secteurs de la sécurité et de grands programmes (humanitaire, reconstruction, maintien de la paix, etc).

ERYS Group assiste également les entreprises présentes sur le continent Africain et facilite leur développement en manageant pour elles leurs grands défis sécuritaires que sont l’évaluation de la menace, l’analyse des risques, les stratégies de sûreté, la protection des personnes et des patrimoines, ainsi que l’information, la formation des personnels et la gestion des crises.

Les opportunités qu’offre l’Afrique doivent s’accompagner des solutions de sûreté adéquates. Fort d’une expertise internationale reconnue et de solides références, ERYS GROUP est le partenaire de confiance pour le bon développement de vos projets.

Arnaud DESSENNEPrésident Directeur Général

eRYs

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gRoupe MARCK

Présent en Afrique depuis plus de 50 ans, le Groupe Marck est un groupe familial, industriel, français qui conçoit et commercialise des solutions en uniformes, équipements et services. Il est partenaire et fournisseurs des forces de défense et de sécurité des États africains, mais aussi de nombreuses sociétés privées (compagnies aériennes, exploitants portuaires...), leur apportant des solutions globales et personnalisées répond le mieux possible à leurs besoins. Chaque jour, des dizaines de milliers de soldats, de policiers, de gendarmes, ou encore de douaniers et de gardes pénitentiaires portent ainsi des uniformes ou des équipements du Groupe Marck sur le continent africain.

Le Groupe Marck s’engage aussi auprès des pays africains participant ou souhaitant s’engager dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU en Afrique, par l’apport de solutions sur mesure pour l’équipement de leurs contin-gents. Les pays clients s’assurent ainsi d’être éligibles à ces opérations et au remboursement qu’elles prévoient

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Nexter, société du groupe KNDS (KMW+NEXTER Defense Systems), est heureux d’être le partenaire de cette quatrième édition du Forum International de Dakar.

L’expérience du groupe acquise au cours des deux derniers siècles, confirme son statut d’acteur majeur et de partenaire privilégié des forces armées. Plus récemment, son engagement actif aux côtés de l’armée française, à travers le déploiement de Véhicules Blindés de Combat et d’infanterie VBCI ainsi que de Véhicules blindés 4x4 hautement protégés Aravis® en Centrafrique, témoigne de sa capacité à concevoir et soutenir des matériels adap-tés aux exigences du territoire africain.

Nexter, en tant que unique systémier intégrateur français de la défense terrestre, est prêt à mettre son savoir-faire au service de ce continent en matière de systèmes de défense terrestres (tel que le système d’artillerie CAESAR®, ou le véhicule blindé polyvalent TITUS®), navals (tourelle téléopérée NARWHAL®) et aériens (PODNC 621, SH20).

Des missions de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU aux missions de haute intensité (lutte antiterroriste), Nexter entend devenir un fournisseur stratégique en partageant son expertise reconnue dans les domaines de la défense.

neXteR

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SErIS-Amarante international,Groupe engagé pour la sécurité des biens et des personnes en Afrique

Dans le cadre de leur développement en Afrique, SERIS et Amarante international se félicitent d’être partenaires du 4e Forum de Dakar, un lieu devenu incontournable pour échanger autour des sujets de sécurité en Afrique.

De part sa situation géographique, sa dimension et son développement économique, le continent africain doit faire face à de nombreux enjeux stratégiques en matière de sûreté et de sécurité. En tant qu’acteur investit sur le territoire, nous veillons à comprendre les attentes des états afin de proposer des solutions globales en totale adéquation avec les besoins du marché africain.

Fort de son expertise sécuritaire, le Groupe, déjà présent dans 30 pays dans le monde, accompagne de nom-breuses entreprises et organisations africaines à travers des missions de surveillance humaine, sureté aéro-portuaire, sûreté cynophile, sécurité mobile, sécurité électronique, télésurveillance, formations, ou encore des services d’audits et de conseil en sécurité.

Le Groupe SERIS-Amarante international répond aux problématiques et enjeux de ses clients grâce à un savoir-faire adapté à tous les secteurs d’activité : industrie, distribution, tertiaire, portuaire, aéroportuaire, chimie, gouvernements/organisations internationales…

En France comme à l’international, SERIS met à disposition du personnel formé et hautement qualifié, en parfaite transparence avec les autorités internationales et les gouvernements des pays dans lesquels le groupe opère.

seRIs

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Inscrit dans une dynamique de lutte contre l’insécurité, le Forum de Dakar constitue une opportunité unique d’échanges multiculturels de haut niveau permettant de répondre aux défis sécuritaires auxquels nos pays sont confrontés et de converger vers la stabilité nécessaire au développement du continent africain.Implanté depuis plus de 20 ans en Afrique de l’Ouest et en Egypte, le Groupe cimentier français VICAT a tenu à marquer son engagement aux côtés du Sénégal et plus généralement des États de la Sous-Région dans le cadre de programmes de développement, de paix et de sécurité. VICAT contribue ainsi au Plan Sénégal Emergent en fournissant les matériaux de construction de qualité certifiée pour les chantiers d’État comme par exemple les autoroutes ou encore le pôle urbain de Diamniadio.La construction est un vecteur fort de développement. VICAT contribue par ses cimenteries et ses installa-tions industrielles à la valorisation locale des ressources et au développement de l’emploi au Sénégal, au Mali, en Mauritanie et en Egypte. Le dynamisme démographique et économique du continent génère une nouvelle révo-lution urbaine, un besoin de logements accessibles au plus grand nombre et d’infrastructures. VICAT répond à ces besoins par l’élaboration de solutions constructives africaines, conformes aux critères de la construction durable et de la préservation de l’environnement.La volonté de VICAT est d’être partenaire des décideurs africains et d’apporter ensemble les réponses aux grands enjeux auxquels le continent est confronté. La paix et la sécurité en font partie, c’est la raison pour laquelle le Groupe soutient le forum de Dakar depuis sa création.VICAT est convaincu que cette nouvelle édition permettra d’œuvrer au renforcement de la paix et de la stabilité en Afrique, qui représentent, plus que jamais des enjeux majeurs pour la sécurité internationale et la croissance économique du continent.

Le groupe Vicat en quelques motsGroupe cimentier français présent dans 11 pays, Vicat emploie près de 8 000 collaboratrices et collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires consolidé de plus de 2,4 milliards d’euros, dont 68 % à l’international.Dans la lignée de Louis Vicat, inventeur du ciment artificiel en 1817, l’entreprise familiale, créée il y a 160 ans et résolument tournée vers l’avenir, développe une offre performante de matériaux, produits et services adaptée à l’évolution constante des métiers de la construction.Cimenteries, carrières de granulats, centrales à béton, usines de produits de second-œuvre... : partout où il est implanté, le groupe Vicat s’attache au développement des territoires, de l’emploi local et au respect de l’environnement. Grâce à l’expertise technique, l’engagement et la passion de ses équipes, Vicat cultive, sur le long terme, des rela-tions de confiance avec ses clients et partenaires.

vICAt

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Engagé au quotidien sur le continent Africain, SAHAM Finances est heureux de rejoindre le Forum de Dakar en tant que partenaire et d’affirmer ainsi son engagement aux côtés de ceux qui œuvre chaque jour pour le développement du continent.

Fort d’une présence étendue, SAHAM Finances, Pôle assurance du Groupe est le 1er groupe d’assurances panafricain (hors Afrique du Sud) et met ses expertises au service des métiers de l’assurance, de l’assistance, et du TPA (tierce gérance). Qu’ils soient particuliers ou entreprises, SAHAM Finances accompagne ses clients où qu’ils soient pour qu’ils avancent en toute confiance dans leurs vies et leurs projets, afin qu’ils puissent bénéficier du meilleur de ce que l’avenir peut leur offrir.

Assurance et réassurance Déjà leader du secteur de l’assurance et de la réassurance en Afrique SAHAM Assurance est aujourd’hui présent dans 26 pays à travers 34 compagnies d’assurance et de réassurance, 63 filiales et 700 agences en Afrique.

Assistance Également leader du secteur de l’assistance en Afrique et au Moyen Orient, SAHAM Assistance couvre 15 pays. SAHAM Assistance est le partenaire de Mondial Assistance et accompagne 7 millions de bénéficiaires en leur proposant un réseau international de 450 000 prestataires de services.

TPA Enfin, véritable intermédiaire entre les assureurs et les assurés, SAHAM Finances développe fortement son activité de TPA afin d’optimiser la gestion des frais de santé au travers de réseaux de soins étendus et offre ainsi aux bénéficiaires une qualité de service optimale.

Ainsi, SAHAM Finance s’affirme comme un partenaire global qui sécurise vos projets mais aussi vos collaborateurs au quotidien.

SAHAM

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Créée en 1997 par Monsieur Daniel TABURIAUX, la société SOFRECAP est spécialiste de l’Afrique subsaharienne francophone avec une présence ou une implantation dans 8 pays (Burkina Faso, Congo Brazzaville, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Tchad) lui permettant de rayonner sur toute la sous-région.

Nos principaux domaines de compétences sont :

NÉGOCE sans restriction de domaine mais avec comme spécialités les Équipement de Protection Individuelle (E.P.I.), les accessoires administratifs tous corps confondus.

CONFECTION TEXTILE avec une usine en Côte d’Ivoire et plusieurs partenariats (Tunisie, Tchad, Burkina Faso).

CrÉATION D’USINES TEXTILES avec 5 créations ou réhabilitations d’usine de confection textiles au Tchad, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Mali.

LABOrATOIrES D’ANALySES TEXTILES ET CUIrS : 2 créations dont la première ayant été réalisée en 2013 au Burkina Faso et la seconde en 2016 au Sénégal.

sofReCAp

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La sécurité : un enjeu contemporain, des solutions concertéesLe Forum International de Dakar sur la Paix et la sécurité en Afrique se présente désormais comme un rendez vous annuel incontournable. Des problématiques importantes, liées à la sécurité et à la paix concernant non seulement l’Afrique, mais aussi le monde entier y sont abordées. De nombreuses délégations étrangères et de nombreux Chefs d’État seront présents, il est donc important qu’une compagnie aérienne comme Air Sénégal, nouveau pavillon national du pays, y soit présente pour participer aux discussions sur les multiples enjeux.

La sécurité est un enjeu contemporain, qui pour être assurée aux individus, a besoin que les acteurs concernés travaillent de concert sur de nouvelles approches.

On comprendrait alors, que pour une compagnie aérienne, il s’agit là d’un sujet primordial. C’est l’un des critères absolus de sélection des voyageurs. En effet, une compagnie aérienne établit un pont entre la nation et l’extérieur, et par cette fonction, elle est en fait une cible privilégiée car symbolisant l’ouverture, le dialogue et l’échange.

Il nous faut donc, pour garantir la sécurité des passagers veiller à respecter les normes, les procédures et les certifications les plus rigoureuses et les plus strictes. Aussi, nous faudra-t-il prendre en considération l’environ-nement dans lequel nous évoluons, de plus en plus tendu, au regard de toute l’actualité dans le monde.

Nous espérons, à l’issue de ce Forum pouvoir disposer d’un environnement règlementaire et politique qui permettra à une entreprise comme la nôtre de gérer avec la plus grande efficacité les questions liées à la sécurité.

Notre préoccupation exclusive et primordiale, avant tout, c’est d’assurer à nos passagers une sécurité maximale.

Philippe BOHN Directeur général Air Sénégal

AIR sénégAl

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InfoRMAtIonspRAtIQues

4ème éditionDAKAR, 13-14 novembre 2017CentRe InteRnAtIonAl De ConféRenCes AbDou DIouf

Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur

CHEDS CEIS

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InfoRMAtIons pRAtIQues

Accueil à DakarVous serez accueillis à votre arrivée à l’aéroport de Dakar-Léopold Sédar Senghor. Des hôtesses affichant un panneau au logo du Forum International de Dakar vous accompagneront soit au Salon d’honneur, soit dans le hall de l’aéroport.

Un guichet d’accueil spécifique du Forum sera visible dès votre arrivée dans le hall de l’aéroport. Merci de bien veiller à le repérer. Une équipe de l’organisation vous accompagnera alors dans l’ensemble des démarches administratives requises.

Un véhicule vous conduira ensuite à votre hôtel ou sur le site du Forum, en fonction de vos horaires d’arrivée.

HébergementLes participants seront hébergés dans les hôtels suivants :• King Fahd Palace : +221 33 869 69 69• Fleur de Lys Plateau : +221 33 869 86 87• Fleur de Lys Almadies : +221 33 869 86 87• Terrou Bi : +221 33 839 90 39• Yaas : +221 33 859 07 00• Pullman : +221 33 889 22 00• Savana Hôtel : +221 33 849 42 42

Des hôtesses vous accueilleront dans chacun de ces hôtels pour vous aider dans vos démarches et pour répondre à vos éventuelles questions.

À votre arrivée à l’hôtel, vous retirerez votre clef de chambre au comptoir d’accueil ; les hôtesses vous remettront ensuite votre badge individuel au comptoir « Forum International de Dakar » installé dans l’hôtel, conservez le précieusement. Si votre badge est manquant, vous le récupérerez à votre arrivée au Centre de Conférences de Diamniadio le lundi matin.

Pendant toute la durée de votre séjour, les hôtesses seront à votre disposition en permanence pour vous renseigner sur l’organisation du Forum.

NOTA : Lors du retrait de votre clef de chambre au comptoir de l’hôtel, vous devrez déposer l’empreinte de votre carte bancaire qui assurera du paiement des extras consommés pendant votre séjour. Ceux-ci ne sont pas pris en charge par l’organisation Forum.

L’organisation du Forum rappelle que les invitations étant personnelles, le transport aérien ainsi que l’héber-gement sont à la charge des potentiels représentants et des accompagnateurs, sauf accord de prise en charge donné par l’Organisation.

Seuls seront pris en charge la pré-réservation des hôtels, l’accueil à l’aéroport ainsi que les déplacements locaux liés au Forum et la restauration.

Déplacements lors du ForumLe Forum est un lieu d’échanges et de convivialité. La relation entre les participants étant une dimension majeure lors de ce rendez-vous à Dakar, les personnalités sont invitées à prendre place à bord des moyens de transport collectifs.

Aucun appel dans les chambres n’étant effectué, nous vous remercions de respecter strictement les horaires de départ des cars pour les différents rendez-vous du Forum, du dimanche 12 novembre au soir au mardi 14 novembre au soir. En cas d’absence lors des départs des cars, nous vous invitons à vous rendre par vos propres moyens au Centre International de Conférences de Diamniadio.

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Dans l’intention d’accueillir au mieux les participants au cours du Forum, nous pourrons éventuellement faciliter vos déplacements pour raisons professionnelles (tout transport pour convenance personnelle demeure à la charge des participants). Néanmoins, ces demandes de transport spécial doivent être formulées au minimum 24h avant le départ, sans quoi elles ne pourront être prises en compte. En fonction de la disponibilité de nos moyens, l’organisation peut ne pas être en capacité de prendre en compte une demande tardive.

BadgesÀ la fois pour des raisons pratiques et de sécurité, le port du badge est obligatoire et doit être visible pendant toute la durée du Forum. Ces badges personnalisés comportent un certain nombre d’informations apparentes destinées à faciliter la mobilité des participants ainsi que les contrôles de sécurité.

Ils garantissent l’accès au Centre des Congrès, ainsi qu’aux différentes salles. Les badges des participants seront donc régulièrement contrôlés.

Pour les personnes dont les données d’inscriptions transmises seraient incomplètes, un enrôlement spécifique sera effectué sur place, avec des badges spécifiques qui ne donneront pas accès aux salles d’ateliers.

En cas de perte de badge, un enrôlement sera effectué sur place. Merci de comprendre que, pour des raisons de sécurité, cette procédure peut prendre du temps.

RestaurationContact au Centre de conférences : à l’accueil.

Du 13 au 14 novembre 2017, le Forum prendra en charge la restauration des participants. En dehors de ces dates, les repas seront à la charge du participant.

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Centre de conférencesLe Forum aura lieu au Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD).

Toutes les dispositions ont été prises pour répondre à vos besoins sur le site du CICAD :- guichet d’accueil pour prendre en considération toutes vos demandes ;- traduction des discussions avec la mise à disposition de casques. Merci de noter que chaque salle dispose de

casques qui lui sont propres. Vous devrez vous en munir à l’entrée de la salle et les déposer lors de votre sortie. Ils ne peuvent être employés dans une salle autre que celle qui leur est assignée ;

- restauration.

Centre presseContact presse : [email protected]

Un Centre presse est organisé. Équipé de connexions wifi, il accueillera les journalistes accrédités.

SantéLe vaccin contre la fièvre jaune n’est plus obligatoire pour entrer au Sénégal, excepté pour les passagers provenant de zones d’endémie amarile. Les vaccins contre la fièvre jaune, l’hépatite A et B, sont cependant conseillés ainsi qu’un traitement antipaludéen.

Le Sénégal dispose de moyens sanitaires complets (SOS Médecins, etc.).

Devise et ChangeLe Sénégal fait partie de la zone de la communauté financière africaine (CFA). Le franc CFA est garanti en euros par le Trésor français, mais n’est pas convertible en dehors du territoire des pays africains membres de la zone franc. Le franc CFA a une parité fixe avec l’euro (1 000 FCFA = 1,524 euros, 1 euro = 655,957 FCFA). Il est possible de retirer de l’argent dans les banques et dans des distributeurs avec un chéquier ou une carte bleue.

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les oRgAnIsAteuRs

LE COMITÉ DE COORDINATION ET DE DÉCISION- Aminata FALL CISSE, Directrice de Cabinet du Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur- Mame Baba CISSE, Secrétaire Général du Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur- Général Paul NDIAYE, Directeur du CHEDS- Ambassadeur Cherif Oumar DIAGNE, Directeur du Protocole du Ministère des Affaires étrangères

et des Sénégalais de l’extérieur- Olivier DARRASON, Président de CEIS- Hugo SADA, Conseiller Spécial auprès du Président de CEIS- Kader DIAWARA, Directeur de Kadou Communication- Colonel Philippe TROISTORFF, Attaché de Défense à l’Ambassade de France à Dakar

LA COMMISSION SCIENTIFIQUE DU FORUM 2017- Général de brigade Paul NDIAYE, Président de la Commission scientifique, Directeur Général du CHEDS- Général de division (CR) Mamadou NIANG, ancien Ministre de l’intérieur, Coordonnateur- Professeur Serigne DIOP, ancien Ministre- Professeur A. Sophie GALADIMA, Ministre- Professeur Ndioro NDIAYE, ancien Ministre- Général de corps aérien (CR) Mamadou Mansour SECK, ancien CEMGA- Général de corps d’armée (CR) Mohamadou KEITA, ancien CEMGA- Général Lamine CISSE, ancien CEMGA- Général de corps d’armée (CR) Babacar GAYE, ancien CEMGA- Général de corps d’armée (CR) Papa Khalilou FALL, ancien CEMGA- Général de corps d’armée (CR) Abdoulaye FALL, ancien HAUT-COMGEND- Général de brigade aérienne (CR) Alain J.C PEREIRA, ancien DG du CHEDS- Professeur Mamadou BADJI, Doyen de la FSJP de l’UCAD- Monsieur Babacar DIALLO, Directeur général du CEDS- Monsieur Magatte WADE, Administrateur de sociétés- Docteur Fatou Sow SARR, Sociologue- Professeur Babacar GUEYE, Conseiller académique du CHEDS, coordonnateur- Madame Mariame SY, Directrice Afrique et Union africaine - Madame Mayé SECK SY, Experte en sécurité urbaine - Madame Eugénie R. Aw NDIAYE, ancienne Directrice du CESTI- Monsieur Alphonse DIOP, Conseiller parlementaire principal- Colonel Mamadou SAMBE, Directeur des Formations du CHEDS- Colonel (CR) Babacar DIOUF, Directeur Recherche et publications- Docteur Christiane AGBOTON JOHNSON, Directrice des Programmes Spéciaux- Madame Woré Ndiaye KANDJI, Expert en transformation des conflits

Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur

CHEDS CEIS

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- Colonel Idriss Moulaye COULIBALY, BNSP- Colonel de Gendarmerie nationale Alioune GUEYE- Commissaire de Police Moustapha DIOUF- Colonel Jena Luc DIENE, Armées- Monsieur Idrissa SOW, Inpecteur de l’Administration Pénitentiaire- Colonel Edouard MBENGUE, Coopération et Relations Presse- Colonel Insa SAGNA, Chargé de programme- Colonel Cheikh Tidiane DIOP, Chargé de programme- Monsieur Alioune Aissa MBAYE, Colonel de la Direction Générale des Douanes- Monsieur El Hadj Maguette SEYE, Ambassadeur, Conseiller diplomatique à la Présidence de la République- Madame Fatou Isidora MARA NIANG, Ambassadeur, Conseiller diplomatique à la Primature - Monsieur Sonar NGOM, Conseiller technique au MAESE - Monsieur El Hadj Alioune SAMBA, ancien Ambassadeur, Général à la retraite- Monsieur El Hadj Mouhamadou KANDJI, Général à la retraite- Monsieur Saïdou Nourou BA, ancien Ambassadeur- Colonel Philippe TROISTORFF, Attaché de Défense français

ÉQUIPES ORGANISATIONNELLES

Centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité

Boulevard de la Défense XRue du Port, derrière le siège

de la BCEAO+221 33 822 91 67

[email protected]

Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique

Tour Maine Montparnasse33, Avenue du Maine

75015 Paris

Unicom graphicsAgence conseil et évènementiel

Sicap Foire 10687Contact : 33 827-85-85

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