dossier de travail_odeur du loup

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L’ ODEUR DU LOUP Musique de chambre pour un quatuor et une télé. violon, alto, violoncelle, flûte, saxophone, hautbois... _Dossier de présentation_ John Cage remarquait que le concert est une métaphore sociale. Le « fascisme » du langage musical occidental trouve en effet des résonances dans ces pratiques de jeux. Une hiérarchie très marquée travaille l’agencement du concert : le premier violon, le chef d’orchestre, le soliste...etc. L’odeur du loup veut proposer une alternative à cette image de la société et s’appuyer sur une image sensible de la société. Dès lors, l’odeur du loup se construit d’une rencontre entre deux états, deux images de la société. Le premier temps est une image que je définirais volontiers comme une image de la démocratie différentielle (qui propose une alternative aux volontés démagogiques de démocratie participative). Cette image va être confrontée, contaminée dans un deuxième temps aux « fascismes » du langage en vigueur, la terreur, pour ne pas dire la névrose d’effroi, véhiculée sournoisement pas les médias : « manger cinq fruits et légumes par jour », « ne laissez pas vos bagages sans surveillance »...etc. Bref, l’idiorythmie des musiciens est récupérée, lavée, javellisée et anesthésiée par les signes du biopouvoir en vigueur. Car il s’agit bien d’une pièce sur la domestication de l’être, à la fois psychique et corporel dans tout ce qu’ils impliquent de sensible.

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dossier de présentation de la partition l'odeur du loup. contact: [email protected]

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Page 1: dossier de travail_odeur du loup

L’ ODEUR DU LOUPMusique de chambre pour un quatuor et une télé.

violon, alto, violoncelle, flûte, saxophone, hautbois..._Dossier de présentation_

John Cage remarquait que le concert est une métaphore sociale. Le « fascisme » du langage musical occidental trouve en effet des résonances dans ces pratiques de jeux. Une hiérarchie très marquée travaille l’agencement du concert : le premier violon, le chef d’orchestre, le soliste...etc. L’odeur du loup veut proposer une alternative à cette image de la société et s’appuyer sur une image sensible de la société. Dès lors, l’odeur du loup se construit d’une rencontre entre deux états, deux images de la société. Le premier temps est une image que je définirais volontiers comme une image de la démocratie différentielle (qui propose une alternative aux volontés démagogiques de démocratie participative). Cette image va être confrontée, contaminée dans un deuxième temps aux « fascismes » du langage en vigueur, la terreur, pour ne pas dire la névrose d’effroi, véhiculée sournoisement pas les médias : « manger cinq fruits et légumes par jour », « ne laissez pas vos bagages sans surveillance »...etc. Bref, l’idiorythmie des musiciens est récupérée, lavée, javellisée et anesthésiée par les signes du biopouvoir en vigueur. Car il s’agit bien d’une pièce sur la domestication de l’être, à la fois psychique et corporel dans tout ce qu’ils impliquent de sensible.

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SYNOPSIS la première partie, le premier temps de L’odeur du loup est une musique de chambre pour un quatuor. La partition est une partition graphique et les instruments des instruments nomades avec lesquels les instrumentistes peuvent se déplacer. La partition est écrite à la craie sur toute la surface de la scène (au sol). Les musiciens se déplacent et jouent les fragments qui les intéressent ou ceux qu’ils croisent lors de leurs déambulations. Il n’y a pas de rythme imposé, de pulsation ou de chef qui dirige leurs mouvements. Ils sont responsables de leurs déplacements et jouent à leur propre rythme. Ce premier temps est donc un temps idiorythmique pour chacun des instrumentistes. Le sol de la pièce est peint avec de la peinture de tableau d’écolier (noir). Sur ce tableau échoué se trouve une représentation, une fiction des synapses et de la plasticité neuronale du cerveau durant l’activité du rêve (cauchemar?) Ces représentations empruntent à la bande dessinée, aux dessins d’enfant, aux illustrations de contes et aux représentations médicales. Elles seront la partition graphique in-terprétée par les musiciens. Pendant ce premier temps, qui dure le temps d’un journal télévisé, les instrumentistes circulent sur le tableau et jouent selon leur désir des fragments de la partition. Mais une télévision échouée au milieu de la scène, la tête vers le haut, vient perturber ce premier moment. En effet, cette dernière diffuse un journal télévisé : montage sonore de l’effroi sans cesse ressassé par les médias, le cauchemar de l’idiorythmie des musiciens.

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Le son du jeu des musiciens est enregistré avec celui de la télévision en temps réel sur un ordinateur. Ce dernier va continuer à faire vivre la pièce. En effet, un programme (réalisé avec pure data) va confronter les deux sons. La prise de son du journal télévisé va venir contaminer, user, désa-gréger la musique jouée par le quatuor. Le programme appliquera une forme de synthèse virale, une composition infectée par ordinateur. Pendant plusieurs jours le spectateur auditeur pourra retourner sur les lieux du concert (la parti-tion graphique s’effacera doucement) et écouter l’état d’avancement de la dégénérescence en posant sa tête sur des oreillers haut-parleurs. Ils seront alors les témoins, dans une posture particulière_à dormir debout_ d’un cauchemar : l’anesthésie quotidienne des corps et de la psyché par la norme et le conformisme. Il ne restera à entendre, dans les dernières minutes de la pièce, que le la3 d’une onde sinusoïdale.

Remarques complémentaires

Nous pouvons associer à cette pièce un atelier de pratique musicale et d’écriture autour de la partition graphique.

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Dispositif technique

- Espace scénique de 15 à 20m2 minimum;

- 9 à 12 oreillers hp;

- un ordinateur;

- 5 à 8 microphones pour pour une prise de son d’ambiance;

- 1 microphone pour la télévision;

- violon, alto, violoncelle, flûte, saxophone, hautbois (quatre au choix);

- Peinture tableau d’écolier noir;

- Craies blanches;

- Une mixette;

- Une télévision avec tube cathodique.