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DOSSIER DE PROMENADE COMMENTÉE
Les combats dans le secteur de la Cote 240, au sud de Reims, en 1918
Clés :
Période : Juillet 1918;
Lieux : Janvry (51390)
Belligérants : Allemands,
Britanniques, Italiens,
Français;
Latitude : 49.232171
Longitude : 3.899803
Titre : Les combats dans le
secteur de la Cote 240, au
sud de Reims, en 1918
Thèmes : Le flanc nord-
ouest de la Montagne de
Reims est l'objet de
violents combats en mai et
juillet 1918.
Distances : - Circuit d'environ 11/12 km, assez accidenté. Un itinéraire en voiture est possible à partir de
Coulommes - Cote 182 - pour les personnes qui ne pourraient pas faire la marche - Il y a environ 3 heures
de marche. Départ de la Coopérative de Janvry – Germigny, ou de Vrigny ou de Coulommes.
LOCALISATION DES EXPOSÉS,
LE LONG DE LA PROMENADE
0 - Départ pour la Cote 204
1 - Situation de Janvry - Germigny - Rosnay - Muizon pendant la guerre et en 1918
2 - Entre la cote 204 et 211
Vue sur le massif de St. Thierry et la vallée de la Vesle
L'attaque du 27 mai
Le front anglais au nord de Jonchery
L'avance allemande entre Loivre - St. Thierry et Gueux
La situation autour de Reims
3 - Cote 208
Les combats de la vallée du Noron et de la vallée de l'Ardre
Développements de l'avance vers Ville en Tardenois et Courton - Bois de Beneuil
- Bois des Eclisses - Bois des Dix Hommes
4 - Cote 240
Un front non construit mais une position stratégique aménagée et défendue remarquablement
Le corps d'Armée Colonial
Les combats autour de la cote 240
5 - Le Ravin de Coulommes
Son rôle, la défense de Reims au sud-ouest, dans la plaine
6 - Au dessus de Vrigny
Rappels du front de Champagne en 1917, prolongement du Chemin des Dames, Courcy - La
division Russe)
7 - Cote 211
La contre-attaque de Juillet à l'ouest de Reims
Le front de Champagne à l'est de Reims
La reprise du massif de St. Thierry en Septembre 1918
8 - Retour à la Coopérative
Résumé des exposés de Monsieur Jean Claude Carnoye
SITUATION DES VILLAGES DE JANVRY, GERMIGNY, ROSNAY, MUIZON,
VRIGNY PENDANT LA GUERRE 1914 - 1918
En Septembre 1914 la guerre de mouvement a vu passer les Allemands, ils sont repassés quelques jours plus
tard. Le 12 Septembre des combats relativement violents se déroulent entre Vrigny, Gueux et Thillois; les
39ème, 74ème et 274ème R.I., régiments normands, subissent des pertes. L'artillerie française, par ailleurs,
cause de nombreuses pertes dans les tranchées de Thillois occupées par les Allemands.
Pendant 4 ans, les villages cités seront des villages de l'arrière du front, situé à environ 15 km, allant du nord
de Bétheny au Chemin des Dames. Bien souvent des régiments y viennent au repos. L'artillerie sur voie
ferrée est dissimulée dans les bois des Boyers entre Rosnay et Muizon, les bois de la Garenne de Gueux sont
aussi occupés par l'artillerie à longue distance.
Muizon est la dernière gare avant Reims. Son quai de débarquement (et d'embarquement) est utilisé
constamment par les troupes et le matériel qui sont dirigés vers le front de Reims. Un train sanitaire partait
pratiquement chaque jour de Muizon en direction de Paris à certaines périodes.
L'aviation avait installé dès 1914 un camp à Muizon puis à Rosnay sur le plateau de Moulin à Vent. Des
documents montrent que Muizon, au début, était survolé par de nombreuses "saucisses" d'observation. C'est
aussi entre Muizon et Jonchery que s'est déroulé le premier combat aérien de la guerre, le 5 Octobre 1914.
Le Capitaine Jobit, dans ses carnets, a rapporté de façon précise le combat entre le "Voisin V89" de Frantz,
le pilote et Quenault, le mitrailleur avec l'"Aviatik 281". Les deux aviateurs allemands moururent
carbonisés.
Le terrain d'aviation de Rosnay a vu passer de nombreuses escadrilles de chasse avec les pilotes aux noms
célèbres mais aussi des escadrilles de bombardement ou de missions spéciales. Le premier bombardement
de nuit français est parti de Rosnay vers la gare de Laon dans la nuit du 1er au 2 Juillet 1916 - quatre avions
"Voisin" sous le commandement du Capitaine Thèbault ont lâché chacun : 5 obus sur les installations
ferroviaires !
LA PRÉPARATION DE L'ATTAQUE ALLEMANDE DU 27 MAI 1918
Du 25 avril au 26 mai Ludendorff prépare activement l'offensive :
- l'infanterie est minutieusement entraînée
- l'armement est augmenté (5 voire 6 mitrailleuses par compagnie, grenade à fusil de modèle nouveau, fusil
contre les tanks).
- la nourriture est améliorée en quantité et qualité
- la discipline est raffermie
- les précautions les plus méticuleuses sont prises pour dissimuler les mouvements et les concentrations de
troupes (secret des itinéraires, des stationnements et des unités voisines). L'aviation française n'a
pratiquement rien vu.
Le front d'attaque est reparti en 3 zones :
- de Reims à Berry au Bac (3 divisions sur 10 km)
- de Berry au Bac à Leuilly (Laon) (15 divisions sur 45 km)
- de Leuilly à Manicamp (2 divisions pour 20 km)
avec des divisions de réserve.
LA PRÉPARATION ALLEMANDE DANS LE SECTEUR DE REIMS
Le groupement Brimont est commandé par le Général Ilse. Son rôle est de s'emparer du Massif de Saint
Thierry , de déborder Reims par l'Ouest et d'atteindre une ligne allant de Reims à Ormes pour cela :
- la 242ème D. attaquera entre Bétheny et Tinqueux,
- la 213ème D. entre Tinqueux et Vrigny,
- la 33ème D. entre Vrigny et Janvry-Germigny,
- la 86ème D. attaquera entre Janvry et Poilly,
- la 232ème D. entre Poilly et Chambrecy.
Ces divisions connaissent le terrain. Dans les zones d'attaque principale, chaque division occupe un front de
2 à 3 km ; dans les deux zones secondaires, la zone d'action varie entre 3 et 4 km. Les divisions comportent
2 régiments en première ligne, 1 régiment en réserve.
Le dispositif de la 45ème D.I. française dans le massif de St-Thierry et le dispositif de la 21ème D.W.
anglaise le 27 mai lors de l'attaque. Le dispositif français a été contourné par l'ouest.
Dans chaque régiment de tête, 2 bataillons accolés en première vague d'assaut, 1 bataillon en soutien. Les
bataillons de première ligne sont échelonnés en profondeur: 2 compagnies à l'avant, 1 en soutien, 1 en
réserve, séparées de 200 m.
Chaque division comporte en plus des sections d'assaut, des compagnies lance-flammes, un détachement
mitrailleur et des compagnies cyclistes (pour les liaisons). Chaque régiment dispose d'une batterie
d'accompagnement pour lutter contre les défenses locales.
Le groupement Brimont comprend 60 batteries d'artillerie IKA et AKA chargées les unes de neutraliser les
points d'appui et les positions ennemies, les autres de réduire au silence les batteries ennemies. Il dispose en
plus de groupes d'action lointaine chargés de bombarder les localités, les camps, les PC, les observatoires,
les ponts d'un groupement d'artillerie à longue distance (fort de Brimont) et des compagnies de lance-
bombes.
Les directives allemandes montrent que tout est prévu avec une précision remarquable, par exemple, les
dépôts de munitions préalables sont camouflés en plein champ mais on a labouré autour pour effacer toutes
traces avec interdiction d'y accéder de jour comme de nuit avant l'arrivée des pièces au dernier moment.
Entre Courcy et Leuilly on dénombre a peu près 1 500 batteries, en moyenne 30 batteries au kilomètre, la
plus forte proportion enregistrée depuis le début de la guerre.
CONTOURNEMENT
PAR L'OUEST DU
MASSIF DE SAINT
THIERRY
LE DISPOSITIF FRANÇAIS LE 26 MAI
Le front passe au Nord de Loivre, au Nord de Courcy, au Nord de Bétheny, au Linguet, au Nord de la
Pompelle.
- La IVème Armée tient le front de Champagne Reims inclus (Général Gouraud)
- La VIème Armée (Duchêne) tient un front de 90 km de Reims à l'Oise avec le Chemin des Dames dégarni,
secteur calme. Le PC est à Belleu près de Soissons, mais cette armée ne comprend que 2 corps d'armée, le
11ème français vers Soissons et le 9ème Corps Britannique dont le PC est à Jonchery.
Les liaisons sont difficiles et vulnérables. Duchêne d'autre part, couvert par Franchet d'Esperey, a refusé
d'appliquer la tactique Pétain qui sera exécutée efficacement par Gouraud sur le front de Champagne un peu
plus tard.
Il existe des "trous énormes" sur ce front ; c'est là que les Allemands vont porter leur premier effort rendu
plus facile par la situation.
Le 26 mai la Vème Armée (Micheler) est dans l'Ouest, elle ne sera reformée sur Reims que le 29 mai.
Reims est tenu par le 1er C.A.C., (corps d'Armée Colonial) il comprend la 3ème D.I.C., la 2ème D.I.C. et le
134ème R.I. qui défend la ville elle-même.
La 45ème D.I. qui défend le massif de Saint Thierry est isolée et dépend de la VIème Armée. (Le 27 mai
elle sera intégrée à la 4ème Armée et le 29 mai à la 5ème Armée)
DE LA COTE 208 - VUE DU COTE DE LA VALLEE DE L'ARDRE
On peut de cette position situer les lignes de front du 4 Juin au 5 Août 1918.
La ligne de front du 4 Juin, date à partir de laquelle le front de la vallée de l'Ardre et de la face ouest de la
cote 240 s'est stabilisé. Du Bois Planté de Vrigny, la falaise de Ste Euphraise, le Bois de la Vallote, la pointe
nord du Bois des Dix Hommes, le village des Bligny, la montagne de Bligny, le nord du Bois des Eclisses.
Le front partait ensuite vers le sud-ouest vers Dormans.
Les Italiens occupent ce secteur à partir du 12 Juin entre la zone de la Cote 240, tenue par la 2ème Division
Coloniale et la zone tenue par la 19ème Division Britannique à l'ouest du massif des Eclisses.
La 3ème D.I. Italienne tenait la partie est de ce front, la 8ème D.I. Italienne la partie ouest et la 120ème D.I.
Française, intégré au 2ème C.A. Italien, tenait la partie centrale un peu plus en arrière, (des bataillons
italiens sont passés sous le commandement de la 120ème D.I. et des bataillons français sont passés à la
3ème D.I.I. et à la 8ème D.I.I.). L'artillerie italienne et française était concentrée au sud et à l'est du secteur.
Après l'attaque du 15 Juillet
Le front s'est effondré et le 18 Juillet il a pivoté du Bois Planté à la Forêt de Courton, visible à l'horizon.
Tous le secteur visible situé au nord, à l'ouest et vers le sud était allemand.
La contre-attaque du 18 Juillet
La contre-attaque se développe dans le Bois de Courton, mais elle est différée à cause des unités qui ont
subi de fortes pertes et le 2ème C.A. Italien doit être remplacé par le 22ème C.A.W. (Britannique) qui
comprend deux divisions 51ème D.I.W. et la 62ème D.I.W.. La 120ème D.I. Française est intégrée au
22ème C.A.W.. Les deux divisions britanniques sont peu expérimentées, elles ont subi de lourdes pertes sur
la Somme et celles-ci ont été compensées par l'incorporation de très jeunes soldats.
Les cimetières britanniques du secteur : Courmas, Bouilly, Marfaux, Chambrecy, La Neuville-aux-Larris,
Jonchery ... en témoignent. La 51ème division perdra 2200 hommes du 20 au 22 Juillet et la 62ème : 2800,
pour la même période.
D'autres unités comme la 77ème D.I. seront appelées en renfort pour la contre-attaque. La progression et la
libération des villages continuera jusqu'au 4 Août, date à laquelle le front se stabilise le long de la Vesle. La
Vesle est atteinte le 3, il ne reste qu'une poche le 4 Août à Muizon, vraisemblablement pour "récupérer" les
éléments isolés
Du 4 Août au 30 Septembre, le front est stabilisé le long de la Vesle.
Du 1er Octobre au 5 Octobre
Le massif de St Thierry est libéré. La traversée de la Vesle s'est effectuée au niveau de Jonchery pour
contourner le massif par l'ouest, en direction du nord, les Allemands décrochent ensuite de tout le massif.
LA COTE 240, JUIN, JUILLET 1918
La cote 240 culmine à l'ouest de Reims au dessus des communes de Vrigny, Gueux, Janvry, Méry-Prémecy.
Ce sommet domine au nord la vallée de la Vesle entre Reims et Jonchery, à l'est la plaine de Reims, à l'ouest
le plateau de Janvry, Germigny, Rosnay, au sud-ouest une partie de la vallée de l'Ardre.
Sur ce point stratégique un fort devait y être construit dans les années 1880 (plans Serré de Rivière), le
projet a été définitivement abandonné en 1888.
De la cote 211 on peut voir presque tous les forts de la ceinture de Reims. Sur trois faces, la "Cote 240" a
été l'objet de combats sanglants causant la perte d'innombrables vies françaises, "coloniales", italiennes,
anglaises et allemandes. La prise de cette position aurait permis de prendre Reims, par l'arrière, ville trop
bien défendue pour être attaquée de front. Ce sont les éléments de la 213ème D.I. Allemande et de la 33ème
D.I., intégrées à l'aile de la 1ère Armée Allemande qui étaient chargées de l'opération.
31 mai à partir de 8 heures, le village de Vrigny est attaqué par 3 régiments après une violente préparation
d'artillerie. L'attaque est perturbée par l'artillerie française, située vers Les Mesneux et Bézannes, guidée par
l'aviation. Le 74ème R.I. pénètre dans le village mais doit se retirer sous l'effet des bombardements. A 14
heures 30 une manoeuvre d'encerclement complet échoue, comme l'attaque de la Cote 240 par l'ouest.
1 juin : à 9 heures l'infanterie attaque le village de Vrigny après un violent bombardement, à 12 heures
l'attaque est repoussée par les Tirailleurs Algériens. Le 364ème R.I. a également échoué en attaquant à partir
de Gueux.
A 20 heures l'attaque est renouvelée "succès manqué pour les deux divisions sur le village", "la Cote 240 a
été attaquée par trois fois, avec des pertes énormes occasionnées par les Coloniaux Français". (doc.
allemand)
9 juin : attaque du village et de la Cote 240 par l'ouest, le Bois Planté, le terrain est repris par le 43ème
R.I.C..
13 juin : violent bombardement de Vrigny occupé par les Sénégalais, "tout homme qui se découvre est
"ajusté" par une mitrailleuse, un fusil ou un mortier français", l'attaque de la face ouest, vers 13 heures est
repoussée.
16 Juillet : vers 20 heures nouvelle attaque de la face ouest défendue efficacement par les Sénégalais.
23 juillet : puissant feu roulant sur la Cote 240 et les espaces boisés situés à l'arrière
25 juillet : dernière attaque par le nord-ouest repoussée.
LA DEFENSE DE REIMS
Le 1er C.A.C. dispose dans Reims et ses faubourgs de la 134ème D.I. (Général Petit dont le PC est à
Bézannes). La stratégie est la suivante : si une première partie des positions est submergée le
commandement a prévu 3 régions d'arrêt et 3 réduits pour dissocier et briser l'attaque. Les réduits sont :
- le "Bled" de Reims
- le réduit englobant la cote 240 et la Chapelle Saint Lié (Vrigny - Villedommange)
- le Fort de la Pompelle
Ces points d'appui permettent aux réserves de se rétablir sur les premières lignes. Même enveloppés ils
doivent tenir en tant que places fortes comme La Pompelle a déjà tenu plusieurs fois. Il faut préciser
qu'avant il n'existait pas de positions de repli en arrière du front de Reims. C'est le 34ème Corps d'Armée
(Nudant) qui organisera les arrières après le 28 mai. De durs travaux seront effectués de jour et de nuit entre
Bezannes et la Montagne de Reims. Les jeunes de la classe 1918 ont été intégrés en "bataillons de marche"
à cet effet.
LE PLAN DE DEFENSE DE LA VILLE DE REIMS
Cette défense comprend :
- 1 "parallèle de surveillance" (1ère couverture qui est connue, seule, de l'ennemi)
- 1 parallèle "principale" (la zone située entre les deux sera évacuée rapidement en cas d'attaque)
- 1 parallèle de "soutien"
- 1 parallèle "de réduit" étalée sur toute la partie Nord du canal, avec en soutien supplémentaire dans
certaines rues : 1 bataillon de territoriaux et 8 compagnies de mitrailleuses. Ces régiments sont incrustés
dans les ruines bien souvent ou dans les terrains des jardins publics (Saint Nicaise, Parc Pommery, etc.) 1
bataillon est en réserve à Tinqueux.
4 régiments tiennent en profondeur ces parallèles : 63ème R.I., 65ème R.I., 100ème R.I., 22ème R.I.C.
63ème R.I. 65ème R.I. 100ème R.I. 22ème R.I.C. parallèle de surveillance
parallèle principale
parallèle de soutien
parallèle de réduit
arrières
Le service de transmission a été établi par l'officier Debenoist, toutes les lignes sont reliées aux P.C. des
colonels par les égouts - elles ne craignent rien en cas de bombardement (ce qui n'est pas le cas en rase
campagne, malheureusement). Un plan antichar est prévu avec des barrages de mines, des coupes de toutes
les routes et la destruction éventuelle des ponts. Les manoeuvres de l'artillerie sont remarquables avec des
pièces "baladeuses" qui font croire à des dispositions de batteries. L'ennemi n'a jamais su leurs positions et
leur nombre. L'artillerie "antitank" comprend des pièces isolées à la périphérie. L'artillerie comprend 4
groupes d'appui direct, 1 groupe de 75, 2 groupes de 155 courts plus l'artillerie permanente : 90 - 95 - 120 et
155 longs.
L'ORGANISATION DE L'ARRIERE
Elle comprend 3 positions :
- 1ère position avec 5 quartiers jalonnés de tranchées de Champigny à Murigny.
a) Cote 114
b) Mont Saint Pierre
c) Les Gréviaires
d) Le cimetière Ouest
e) Murigny
- 2ème position : La Garenne de Gueux, Thillois, Bezannes, la route d'Epernay.
- 3ème position : la Cote 112, Ormes, Les Mesneux, la Cote 122.
Ces organisations se prolongent d'une part à l'Est vers Trois Puits - Champfleury - Montbré, à l'Ouest vers
Gueux - Janvry - Rosnay et au Sud vers Vrigny - Coulommes - Pargny - Jouy.
Les Allemands en fait n'attaquent pratiquement pas Reims de front, mais essayent de contourner la ville par
la Pompelle, la Vallée de l'Ardre ou Gueux. Ils connaissaient vraisemblablement les lignes enchevêtrées de
réseaux de fils de fer barbelés, de nids de mitrailleuses, de chevaux de frise à travers lesquels il était
impossible de passer sans subir des pertes effroyables.
"L'ingéniosité du plan de défense va créer un véritable réduit de défense au coeur même de la ville en
ruines. Ce ne sera pas une forteresse de Vauban mais une véritable forteresse souterraine".
C'est la raison pour laquelle, le général Petit, couvert par Micheler, refusera d'appliquer les ordres de
Franchet d'Esperey, général commandant le Groupe d'Armées du Nord (G.A.N.), qui voulait évacuer la
ville, les 29 et 30 mai; alors que les Allemands menacent dangereusement Reims par le sud. (Micheler et
Franchet d'Esperey seront sanctionnés le 11 Juin par Clémenceau, Petit est passé dans les oubliettes de
l'histoire.)
1917 AU NORD DE REIMS, RAPPEL, VUE SUR BRIMONT
L'offensive dite du "Chemin des Dames" s'est déroulée jusqu'au Nord de Reims : de Berry au Bac à l'est de
Brimont.
Dans le secteur Courcy - Brimont, une des trois brigades russes la B.R.S. (Brigade Russe Spéciale) a été
engagée. Commandée par le général Lohvitzky, elle était basée dans les Monts de Champagne, (région de
Prunay - Saint Hilare au Temple). Après une période d'instruction dans le secteur de Ville-en-Tardenois, où
le terrain est semblable à celui de Courcy, elle arrive en position dans la nuit du 11 au 12 mars 1917, jour de
la destitution du Tsar.
100 000 hommes sont en position entre les Cavaliers de Courcy et l'écluse de La Neuville. L'attaque est
prévue le 16 avril à 6 heures du matin. Pendant les huit jours précédents, l'artillerie française pilonne la
Butte de Brimont. Mais la veille de l'attaque, un coup de main allemand, d'une violence peu commune, avec
des torpilles et des lance-flammes, enfonce le front sur 5 km à l'ouest de Brimont, 800 soldats français sont
mis hors de combat et les plans de l'attaque française dans le secteur tombent aux mains de l'ennemi !
Le plan d'attaque de la B.R.S. consiste à s'emparer du village de Courcy, d'un secteur de la voie ferrée
Reims-Laon et d'enlever la verrerie de Courcy. Les Français avaient prévu d'assécher le canal pour le
traverser mais les Allemands avaient refait un barrage. Le canal n'est donc pas asséché, partiellement vidé il
sera difficile à traverser.
Dès le début de l'offensive le 1er bataillon, du 1er régiment perd les 2/3 de ses effectifs. Le 2ème bataillon
subit aussi des pertes énormes. Le 2ème régiment progresse normalement vers le canal.
Le 19 avril, la B.R.S. composée de 2 régiments à 3 bataillons de 1300 hommes, soit environ 8000 hommes,
perd 65 % de ses effectifs (5183 hommes). Coucy, le Château, la rive du canal bordant les pentes sud de
Brimont sont repris aux Allemands, mais le fort n'est pas repris.
Les 1ère et 3ème Brigades Russes, compte tenu des événements de Russie, sont considérées comme
inutilisables. On peut imaginer l'état d'esprit de ces hommes avant l'attaque et après, dans le contexte
politique.
LA LIBERATION DE LA VALLEE DE L'ARDRE ET LA REPRISE DU MASSIF DE
SAINT THIERRY
La contre-attaque a été amorcée dès le 18 Juillet 1918, c'est ce jour là qu'une inversion s'est produite dans le
déroulement de la bataille, les Allemands n'avanceront plus. Mais le 2ème Corps d'Armée Italien étant
décimé, il faudra attendre son remplacement par le 22ème C.A.W. (Britannique).
Des combats très meurtriers, verront la difficile progression des unités alliées renforcées à l'ouest, derrière le
Bois des Eclisses par des bataillons sénégalais et à l'est par les unités du 1er C.A.C. (D'autres unités comme
la 77ème Division et des bataillons de Chasseurs prendront part aux combats).
Les cimetières de Marfaux, de Bligny pour les Français et les Allemands, de Bligny, aussi, pour les Italiens
et les six cimetières anglais cités précédemment témoignent des pertes subies.
Bouilly et Courmas sont libérés les 20 et 21 juillet. Le front est resté une semaine entre les deux parties du
village de Ste Euphraise et Clairizet. Les combats de la forêt de Courton ont duré une semaine. Chaumuzy
sera libéré le 27, Bligny le 28, Chambrecy le 30, ensuite la progression sera générale et constante les 2 et 3
août. La dernière poche allemande au sud de la Vesle, à l'ouest de Muizon sera occupée le 4 août.
Le 31 juillet les Britanniques sont, à leur tour, relevés par les Français. A titre d'exemple, la 51ème D.I.W. a
perdu en 11 jours 173 officiers et 3690 hommes dont beaucoup de jeunes nouvellement incorporés, les
tombes en témoignent aussi : 18 ans, 19 ans, 20 ans .....
Le front s'est stabilisé ensuite le long de la Vesle jusqu'au 30 septembre. La rivière sera franchie, ce jour-là,
à l'ouest de Jonchery dans des conditions particulières, les hommes étant debout dans la rivière portant des
échelles à bout de bras, pour faire passer les unités, dont un bataillon sénégalais.
La tactique a été identique à celle des Allemands le 27 mai, on contourne le massif par l'Ouest pour forcer
les Allemands à décrocher du massif du 1er au 5 octobre. Il faut préciser que l'attaque de la IVème Armée
du général Gouraud à l'est de Reims a contribué aussi repli allemand du massif de St Thierry.
DATES DE
LIBÉRATION DES
VILLAGES