promenade de l'orge

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\ 1 Ir 1 RESEAU MEDIATHEQUE BJBLIOTHEQUES ATHIS-MONS (91) 0067000* Jacquet s. ' .

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Promenade de l'Orge

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Page 1: Promenade de l'Orge

• \

1 Ir 1

RESEAU MEDIATHEQUE BJBLIOTHEQUES

ATHIS-MONS (91)

0067000*

Jacquet

s. '

.

Page 2: Promenade de l'Orge

Page 3: Promenade de l'Orge

Jacques PEYRAFITTE

' . '..,) .,) .....

Préface de Jean-Loup Englander Mn ire de Sn int-Micliel-sur-01ge

Président du Synrficnt rte ln Vallée de l'Orge

25 conununes traversées par l'Orge nombreuses photos et cartes postales anciennes

& dttio-~t-~ Am(;l;ttei~ 77350 Le Mée-sur-Seine

1990

Page 4: Promenade de l'Orge

Tableau de couverture de Pierre NfYERT, 1990

© Editions Amaueis, 1990. ISBN 2 86849 098 0

Page 5: Promenade de l'Orge

Préface

Qu'est deve1111e ln promenade ?

Dn11s 11otre époque de spécinlisntio11, 01111e se pro111è11e plus : 011 fait dtt jogging, dtt «vélo tous termi11s », 011 suit un « parcours d'activités pltysiques » 011 tilt parcours de« découverte de ln 11nture ».

Bref, le citndi11 rte 1990 co111pe11se le stress des activités profession­Ile/les par des activités de loisir.

Le loisir fa it référellce nu te111ps 1 ibre, de11rée rare, et ntt plaisir, celui de cltoisir so11 activité.

Ln pro111e1tnde, elle, s'np pu ie sur/' espace puisqu'elle int plique d'aller d'1111 lieu à 1111 autre, et aussi sur le plaisir procuré par l'nbse11ce de co11trnintes et ln dispo11ibilité d'esprit.

Dn11s 11os villes, IIOIIS nvo11s 1'/tnbitude de classer les lieux suivn11t les fon ctiolls qu'on leur assigne. Les activités de loisirs w lturels et sportifs 011 t leurs équ ipe111e11 ts spéc1jiq ues. Les allées piéto11nes, les sq un res, les n ires de jeux, etc., correspondent à des nécessités cla irement définies de ln vie urbaine.

Nous nvo11s ln chance, dans ln vallée de l'Orge, de posséder un vaste territoire où ln prome11nde peut prendre son véritable sens, celui de ln flânerie du corps et de /' esprit.

Dans le passé, ln technique n contribué à dégrader le milieu naturel.

Désormais, basée sur des connaissances approfondies de ln nature, elle redevient /' 011 til i11d ispensnble pour protéger un environnement dont ln richesse est enji11 reconnue comme ln clef de notre survie.

Préserver ln nature en zone urbaine implique de mettre e11 place les moyens nécessaires, et pour cela, de bien cerner les tâches affectées aux espaces sauvegardés.

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Page 6: Promenade de l'Orge

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Qu'est devenue ln promenade?

Il s'agit :

- rie technique et d'écono111ie (ln lutte contre les cm es préserve les biens ries habitants, ln gestion écologique limite les coOts d'entretien, etc.),

-111nis il s'agit aussi de biologie, car par 1111 bon équilibre biologique d 11 111 il ieu, on récrée les bases d'un environnement propice à ln sn 11 té de ses habitants,

- et 111ê111e d'net ion cul tu relie, en r stopper ln tm nsformn t ion bm ta le de notre endre de vie, c'est aussi préserver des racines indispensables à notre équilibre.

L'ho111111e ne peut pas se passer d'eau.

Il 11 'es t pas étonnant que les rivières, qui ont toujours fécondé nos paysages, nient été des lieux privilégiés de l'histoire ln11nnine.

C'est le 111érite et ln qualité de ce livre de M. Peyrnfitte que de nous faire découvrir, nu fil de l'Orge, les plaisirs d'une pro111ennde oit le te111ps croise l'espace, oit ln petite et ln grnnrie histoire se nourrissent ries sites et les morièlent en retour.

Donc, c'est 1111 bon guide, suivez-le!

Une recoJnnmndntion encore pour bien goiÎter les 1110111ents qui vous attendent: choisissez une belle prairie nu bord rie l'Orge, à proxi111ité d'un grnnri saule nu feu illage ri'nrgent et savourez les joies rie ln lecture, rél!nussées par l'air libre et l'odeur du foin frnîchelllent coupé.

Jenn-Loup Engln11rier Maire rie Sniiii-Michel-sur-Orge

Pn!sidr11/ du Sltlldicnl dt• ln Vnllér de 1'0rr.w. • <

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Chapitre 1

Le parcours

Source de vie, élément dominant de notre environnemen t, les cours d 'eau, ces premiers tracés naturels utilisés par les hommes, ont toujours joué un rôle essentiel dans leurs acti vités . Avec ses

365 000 habitants, la va llée de l' Orge qui a connu ces dernières a1mées une poussée démographique importante, a vu son cadre naturel consi.: dérablement modifié. Les nouveaux habitants comme les anciens d'ail­leurs se sont peut-être un jour posé la question suivante : « Mnis d'où vient ln rivière nu bord de lnquelle nous vivo11s, quel est son pnssé et quel sern so11 nve11ir ? »Nous allons tenter d'apporter une réponse cette question.

La vallée d e l'Orge se trouve au centre du bassin parisien, plus précisément dans le Hurepoix, qui linùté par le Mantois, la Beauce, la Seine et la forêt de Fontainebleau, forme au sud de Paris w1 pays varié, creusé par des vallées où des rivières, dont l'Orge, coulent au milieu de prairies marécageuses, son climat plutôt tempéré de type océatùque avec dominance de vents faibles d'ouest lui confère en moye1me 150 jours de pluie par an, Lm relief modéré et un sol fertile, en font un lieu privilégié pour l'habitat. Après le découpage en 1964 de la Seine-et­Oise, le Hurepoix a été intégré au nouveau d épartement de l'Essonne et subit la forte urbmùsa tion, parfois anarclùquedece denùer, surtout dans sa partie nord, phénomène lié à la difficulté de se loger dans la capitale et ses abords immédiats, ainsi qu'à l'amélioration des transports en comrmm qui en fa vorisant les migrations journalières, ont transfom1é ce qui n'étaient que des villages en cités dortoit~ le béton a pris possession de certains sites et commencé à développer ses tentacules au détriment de l'environnement naturel. Des mesures de préserva ti on de la vallée de l'Orge ont permis in extremis de sauvegarder en partie cette coulée verte sans nuire à son expansion économique.

La toponymie nous indique avec les réserves d 'usage, que le nom de notre rivière semblerait avoir pour origine un mot celtique. Le nom ancien de l'Orge serait Urbisn-Orgln ou Ordén et peut-être Urbis si l'on s'en réfère à une charte de 690, c'est du moins l'avis d es spécialistes en le matière. '

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En parcourant un livre de géographie édité au début du siècle nous avons relevé les définitions suivantes : un fleuve est 11n cours d'eau considérable qui se rend dans ln mer, une rivière est un co11 rs d'en u 1110ins considérable qu'11 n flellve, 1111 nfflllent est 1111 co11 rs d' en11 q11i se jette dnns 1111 autre. Notre cours d'eau, l'Orge est à classer d 'après ces définitions comme une rivière qui est aussi le modeste affluent d'un fleuve en l'occurrence la Seine.

L' instituteur d e Saint-Martin-de-Bréthencourt nous décrit en 1899, la source de l'Orge en ces termes :

Ln vallée de Snint-Mnt·tin est formée de ln ré11nion de de11x n11tres vallées : 1'1111e prend naissance n11 norrf et l'n11tre n11 s11rf rie Brétltenco11rt, dans ln

Vi lli er s - s ur- Orge {S.-et-0. ). Po·,w·ies du Domuiuc de \'iw

1 · ,\ /oulih<'ry. L.- ,\ l,llt-/{u,lllt>dt'>lt'•lfj/u,·ut ><' /<'llt'./,m, /11 n­z•ih-,• sur le territoire de Villicrs-sur-Orgr. Dr 110111/lrcuses pnsserL'IIcs pcrmctfelll le frnucilissemcut de ln ri11ière.

!CoU. /. Peym(ith')

Page 9: Promenade de l'Orge

13, ARPAJON - llloulin de SERP!BD

2- Arpnjou. L'Org~ lo111 n11 /oug d~ so11 pnrco11r~ nctiollll(fi/ de uolllbrt'IIX 11/0IIlius.

prernière l'Orge prend sn SOit rce n deux cents mètres environ de Bréthencou rt, 7 111nis lors des fortes pluies ou fonte des neiges elle pnmît sortir de Long-Or111e (commune d'Ab/ is) ou n utrement dit de ln V allée de ln Fnlinenu. JI y n 150 ans environ, cette petite rivière qui se jette dans ln Seine naissait n 1 km environ de ln source actuelle.

Ln vallée du sud commence vers Gros/iett (commune d'Al/ninville). Elle est sillonnée par un mince fi let d'eau qui porte le nom de Ruisseau de Rougernont et qui prend naissance nu pied d'une derni-douzaine d'onnes nu bas de ln Tour, pour se jeter ensuite dans l'Orge nu lavoir de Sa int-Martin après avoir été grossi par le trop plein des Deux Mn res, quand il survient des pluies nbondnn tes. Le lïl issenu de Rougemont possédait un deuxiè111e nffluen t qui fi gu re encore nu end astre, mais qui est n sec depuis 40 n ns environ, quoique ln source qui l'alimente soit assez puissante pour per111ettre nttX habitant de Gros /ieu d'y établir 1111 lavoir construit que l'on peut encore voir aujourd'hui n Rent ise des Grès.

C'est dans ln vallée de Saint-Martin que sont br'itis le chef-lieu et les hn111enux de Gué-d'Orge, du Moulin-de-Ville et du Moulin-Neuf.

Sur son parcours l'Orge se trouve grossie d'un grand nombre de petites sources qui sortent pnrtiw lièrement du versant de ln rive droite; 111nis ln

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quantité d'eau fou mie est bien faible puisque ln rivière ne peut faire mouvoir constannnent les trois 111oulins pincés sur son cours.

Llne autre vallée co111mence à l'est d'Hnutecours pour aller se confondre avec celle de l'Orge sur le territoire de Sainte-Mesme. Cette vallée de Cottreafl dans laquelle coule le ru isseau du 111ê111e 110111 alimenté seu fe111ent pnr les pluies.

Les monographies d'instituteurs de 1899 sont des sources d'infor­IT\ation dignes d'intérêt, aussi nous ne résisterons pas à la tentation une fois de plus de transcrire celle de Longpont qui nous décrit d 'une écriture pittoresque parfois poétique le parcours de l'Orge à la fin du xrxe siècle, nous y apporterons lorsque nous le jugerons utile de pe­tites précisions complémentaires.

Cette rivière dont le parcours est de 54 kilomètres, prend sn source dans le voisinage de ln Beauce, commune de Saint-Martin-de-Bréthencourt (altitude 125 111) , entre Ablis et Dourdan , passe pnr Sninte-Mes111e, traverse ln forêt de

. . 30 - Palaiseau (S.-el-0.) - L'l'velle

3 - Palaiseau . L' Yvette est un aftluent importilnt, son cours a un développement de 35 km. !Coll. / . P<ymfittei

Oou rd an, arrose cette ville, coule rapidement à Roinville et à Sermaise au pied du nwnt Blanclteface qui est presque à pic et à Saint-Evroult nu bns des cavaliers des carrières de Saint-Citéron, puis au bns aussi du coteau de Saint-Nicolas qui porte le château de Basville. Ensuite elle arrose Jouy de ln conn11une de Breux, Breuillet, le hn111enu de On111pierre otl elle es t grossie pnr ln Renarde qui vient d'nu-delà de Souzy; puis continua// t sn course dans cette

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-.. Edition de l'Orge, A. Thévcnct, Savigny - Rcr rod. intcrd.

, Villem oisson et Epinay-s ur-Orge- Les Trois-Eaux

Co_q ~uent de l'Orge et de l'Yvette - ~6 ' •

4- Vill emoisson et Epin ay-sur-Orge. C'est à Villemoisson que l'Yvette se jette délns l'Orge au lieu-dit "Les Trois-Eaux". (Coll.}. Pcy mfittt')

vallée étroite et profonde elle passe à la Ville-Louvette, à Egly et arrive à Arpajon où elle reçoit la Rémarde ven a nt de Sonchamp. 9

Après la réunion de ces deux rivières le courant conserve le calme qu'il avait dnns le lit de ln Rémarde, d'ailleurs plus large que celui de l'Orge, en sorte qu' il semble au contraire de ce qui est admis que ce soit la Rémarde qui reçoive l'Orge dont elle modère l'ardeur. Aussi donc, l'Orge grossie de ce puissant affluent n'en coule que plus lentement dans notre vallée en passant par Saint-Germain-les-Arpajon, puis au-dessous de Brétigny et de Saint-Mi­chel à sa droite et au-dessous de Longpont à sa gauche.

En passant sur notre territoire (Longpont) , elle reçoit la Sallemouille qui si faible, vient pourtant des pentes de Saint-Jean-de-Beauregard et le Mort-Ru plus faible encore qui naît des infiltrations du plateau de Nozay peu éloigné .

• Enfin dans son lit parfois comme suspendu au-dessus du thalweg, l'Orge

se glisse à l'ombre des grands peupliers qui l'escortent entre le Perray et Villiers, devant Vaucluse, fait un détour aux Franchises pour se rapprocher d'Epinay revient vers Villemoisson, reçoit près de Morsang l'Yvette, affluent important, nu lieudit les Trois-Eaux, puis se promène en de gracieuses sinuosités dans sa délicieuse vallée entre Savigny et Viry-Chfitillon, nvant d'en trer dans ln vallée de ln Seine où elle arrose encore Juvisy et arrive enfin à regret à Athis-Mons pour se donner nu fleuve n 40 mètres au-dessus du niveau de la mer.

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Cette description du parcours de l'Orge serait incomplète si nous ne mentionnions pas un bras de l'Orge appelé Morte-Rivière qui se sépare du cours principal à Viry-Châtillon pour se jetter dans la Seine après avoir traversé le territoire de cette commune. A son sujet on a prétendu qu'il constituait à l'origine le cours principal de la rivière et que la branche qui coule à Athis-Mons serait un détournement de ce dernier par les moines qui étaient installés à Athis où il avaient fermes et moulins. Ce serait pour assurer l' irriga tion de leurs champs et pour faire tourner le moulin qu'ils auraient détourné la rivière en creusant un canal artificiel. A notre connaissance aucun document écrit ne vient confirmer cette thèse, les hydrographes pensent plutôt que c'est un bras de l'Orge servant aussi de d rain aux eaux du coteau qui aurait été aménagé a cet effet.

Le cours de la rivière que nous connaissons a été modelé par l'homm.e lors d e la construction des nombreux moulins qui jusqu'au début de ce siècle étaient encore en activité. Ce que nous voyons de nos jours n'est plus qu'un canal ar tificiel en surélévation par rappor t au fond de la vallée, il a été conçu pour utiliser aux maximum. la force motrice que constitue l'eau en mouvement. Les boëles qui occupent le fond de la vallée sont très cer taineiTient d 'anciens lits de l'Orge. En effe t dans la partie d e la vallée ou la pente est fa ible la rivière avait plusieurs

5 - Juvisy-su r-Orge. Les berges it Juvisy ilvantl' urbanisil lion de ces dernière~ ilnnécs, site me-connilissable de nos jours. ICn/1. /. P.y m(il l c!

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Enviro n s de BREUILLET.- Le Moulin de B•·cux.

6 . Breuille t. Le moulin de Breux est actionne par les ea ux de la l~enarde. cCuii.J.I',·ymt•tt,·l

lits entrelacés, à chaque crue elle pouvait redescendre dans un lit 11

différent. L'année 1949 a vu le calibrage de l'Orge de son embouchure à

Saint-Michel puis lors d' une seconde tranche de travaux le revêtement en béton entre la brasserie d e Savigny et le confluent de l'Yvette

Pour lutter contre les mauvaises odeurs qui émanaient de la rivière un ingénieur des ponts et chaussées propose en 1968 de la couvrir de Viry-Chtîtilloll j11sq 11 ' n so11 débo11ché dnns ln Seine. Si cette suggestion avait été prise en considéra tion l'Orge aurait subi le mêtTte sort que la Bièvre dans son cours inférieur, sans toutefois régler les problèmes de pollu­tion qui auraient été reportés au niveau d u confluent avec la Seine.

Les affluents de l'Orge ne seron t cités que pour mémoire puisque nous ne les avons pas inclus dans no tre cheminement qui est unique­ment consacré à la vallée de l'Orge, ils ont des longueurs et des débits forts différents, le plus important d 'entre eu x étant l'Yvette (35 km de développement).

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Leur répartition est la suivante :

Sur la rive gauche

Sur la rive droite

Ln Rémnrde Ln Sn/mouille Le Mort-Ru L'Yvette

Ln Rennrde Le Blutin Le Ru de Fleruy

Malgré l'apport de ses affluents notre cours d 'eau reste bien n•o­deste, une étude de la Mission technique de l'eau effectuée de septem­bre 1966 à août 1967 a mis en évidence un débit moyen faible à savoir: 0,8 m 3 /s à Arpajon et 4m3 /s à son embouchure.

La superficie du bassin versan t d e notre r iv ière avoisine les 900 km2, ce sont 100 millions de m3 qui sont évacués annuellement

12 pour un volume de précipi­

7 · La Forge, Ri viè re la Rémilrde.

ta tions d e 500 millio ns de m3, ce qui correspond environ à w1e moyenne de 52 cm d' eau au mètre carré.

(Coll. BrcJCIIIIk 811rbier)

Ses crues liées aux conditions atmosphériques occasionnent des déborde­ments imprévisibles, qui avant l'aménagement de la vallée, ont protégé ses rives jusqu'à Villemoisson. Au­d elà, c'est l' urbanisa ti on avec tous les problèmes qui en découlen t.

Les hommes se sont tou­jours efforcés de domesti­quer les cours d 'eau, les ri-

8- Arpajon. Lilvoir sur lil Rémilrde. (Coll . Bromute /Jtlr!lit•r)

Page 15: Promenade de l'Orge

vières sources importantes d 'énergie jusqu'au règne de l'électricité, voient se d évelopper sur leurs rives des industries diverses: moulins, brasseries, blanchisseries, tanneries, marbreries etc. qui participent au développement éconon1ique et fournissent d es emplois mais qui ap­portent avec elles ce fléau que l'on appelle la pollution. De plus il est indéniable que les moulins installés au fil d e l'eau ont mod ifié irréver­siblement le paysage et l' hydrographie par l'installa tion des retenues nécessaires à leur fo nctionnement. Les engrais chimiques indispensa­bles à l'agriculture participent eux aussi par leurs nuisances à la dé­gradation progressive de ce milieux naturel à l'équilibre fragile. L' habitat avec ses déchets de toutes sortes : eaux usées, d étergents, huiles a aussi sa part de responsabilité.

/!'11ri1·ons dr DOUR D:~ N. (S. & 0.)

S. l l.\"1'- \fA HTJ.\'-DI~·-nuf.:TJ/IC\' L'Eglise et la Jfairic:

9- Sainl-M arlin-de· 13rélhcncourt. l'remier vdl,lgc• de la v,1llec• en prenant pour reference la source de l'Orge. ICc•ll 1 l'··~m{illrl

Sur le plan juridique l'Orge se situe dans la catégorie des cours d 'eau non domanjaux, ce qui signifie que le li t de la rivière est proprié té privée, chaque propriétaire des rives l'est également de la moitié du lit. Les droits des propriéta ires riverains sont des droits d' usage d e l'eau, de pêche et d'extraction de matériaux (vases provenant des curages) en contrepartie leur devoir est l'entretien de la rivière. Le désintéressement des riverains et leur manque de moyens ont amené progressivement les collectivités territoriales à prendre en charge les

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Page 16: Promenade de l'Orge

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travaux de restam ation de la rivière, dans le cas de l'Orge par l'inter­médiaire du Syndicat intercommunal.

Vers 1861 un contemporain décrivait ainsi la vallée de l'Orge : Ùl

vallée prend 1111 aspect vrniment original, bordée de sn11les, co11pée d'espaces en espaces d'éc/11ses et de passerelles, çn et ln s'échappant en r11 issen11x sin11e11x à travers les prniries pnrse111ées de bo11q11ets de bois, l'Orge répand pnrto11t le cltnr/1/e et ln fécondité. Ln verdure est d' 11 ne intensité extraord inn ire, éblo11issnnte, et les pnysnges, horizons ndmirnblement fondus , rappellent les sites de ln Hollande nil nés de R11ysdnel et Pn11l Frotter.

10 · Saint-Chéron, 1 roupe.1u •lll burd dl' la Rémard e. (Coll. Bromult· Bmbirrl

Qu' il nous serait agréa­ble à nous riverains de la retrouver semblable à ce qu'elle é tait il y a plus d'un siècle. n ne faut cependant pas nier qu'un aménage­ment mené avec compé­tence et détermination par le Syndica t Intercommunal a partiellement réparé les erreurs d e nos préd éces­seurs et redonné vie à la ri-

Mince fi let d 'eau à sa sortie de terre, elle va de­venir une belle peti te ri­vière qui, avant de se jeter d ans la Seine connaîtra bien des avatars.

Nous allons vous conter son histoire et celle de ses habitants. Il n'est pas de notre propos de tra iter dans le détail l' histoire des communes qui bordent

vière.

1 t . Arpajon. l'ont ~ur I'Orgl' (Coll. /Jrormtl<' Borlm•r!

l'Orge d 'autres l'ont très bien fait, nous en profitons pom vous conseil­ler la lecture des monographies racontant leur passé, elles sont souvent l'œuvre d'amatems qui aiment leur terroir, et toujours le résulta t d 'un long et patient travail, et vous content l' his toire des villages de notre contrée. Quant à nous, nous flânerons dans la va llée et nous nous

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arrêterons le temps d 'une légende, d 'une anecdote ou d' un fait mar­quant. Une attention toute particulière sera apportée à l'étude des nombreux moulins qui étaient par le passé entraînés par la rivière et fournissaient au x populations ce qui était alors la base de leur alimen­ta tion la farine et par voie de conséquence le pain.

Bll~T!IE.V<;O'J !lT. (S . S: O. ) Les n1 i" e~

l .l · Bréthencourt. Ruine du chilteautéodal, éditié ~ur un promontoire p.u Guy-le· Rouge a la fin du XIe siècle. !Coll. /. P•·ymfitt.·l

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Page 18: Promenade de l'Orge
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Chapitre 2

Le peuplefllent et les • • conununes rtveratnes

Peuplement

Les préhistoriens nous enseigne11t que les civilisations du paléoli­thique supérieur (35.000 à 10.000 ans avant J.C) ont laissé, dans notre département, des traces d e leur présence, matérialisées par

des silex taillés d' une grande diversité de formes. Le mésolithique, (8.000 à 3.500 ans avant J.C) période où la vie économique des hommes se transforme pour passer du nomadisme vers la sédentarisa tion af­firme aussi sa présence. La période suivante, le néolith ique (environ 3.500 à 1.800 ans avant J.C) voit notre région occupée par des popula-tions qui pratiquen t l'élevage et l'agriculture. 17

Au fil des ten1ps les nomades se fixent dans les va llées, lieux privi­lég.iés où les conditions climatiques sont moins rudes, abritées, elles sont le siège de microclimat. Des villages se forment peu à peu, l'agri­culture se développe (cu lture des céréales). Des relations humaines et commerciales s'établissent entre les différents villages.

A partir du vue siècle avant J.C, les Celtes s' installent progressive­ment dans le bassin de la Seine. Ils apportent avec eux leurs connais­sances en matière de métallurgie e t le char à quatre roues, ce qui la isse supposer un embryon de voies de communica tion. Les villages qu'ils habitent sont assez rustiques. Leurs huttes rondes, à demi-enterrées fai tes de terre et de bois sont recouvertes d 'un toit en chaume. Cicéron a écrit à leur sujet: 11 n'y n rien de plus /nid qu'une bourgade gauloise.

Les nouveaux venus son t de bons agriculteurs, des artisans habiles et d'excellents commerçants.

En 52 avant J.C un lieu tenant de Jules César, Labienus attaque les Parisüs dont l'armée est dirigée par Camulogène, la bataille a lieu aux portes de Lutèce. Victorieux, les Romains sont désormais les maîtres de la GaLùe.

Page 20: Promenade de l'Orge

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Après la conquête romaine, la colonisation s'intensifie et l'on voit le long d e la rivière s'édifier des d omaines. De nombreux vestiges datant d e cette époque mis à jour, soit au cours de fouilles organisées, soit par le fait du hasard lors de travaux en apportent un témoignage.

Tel est dans ses grandes lignes le schéma simplifié certes auquel a dû obéir le peuplement de la va llée d e l'Orge.

Saint-Martin-de-Bréthencourt

Premier village d e la vallée en prenant pour référence la source de l'Orge, son ancienneté est a ttestée par une d écou verte archéologique importante faite sur le territoire d e la commune en 1835 plus précisé­ment s ur le flanc d e la butte d 'Aigremont, il s'agit de la mise à jour de dix sépultures franques, ce témoignage du passé prouve l'ancienneté d e la fréquentation du site.

13 · Saint·Martin-de·Bréthencourl. Le Prieuré, vue du Parc !Coll Bn><mll•· Bllrlll<"r)

1-j · Bréthencourt. Marly.

Page 21: Promenade de l'Orge

St-MARTIN-de-BRETHENCOURT (S.·et-0;). - Concours de Ttr du 16 Aoùt ,9os

15 - Saini-Marl in-de- Brélhe nco urt. L ne teiL' .:n 1 ':IUb. (Coll. Bnmmlt-• Barl'lt'r )

Du château féodal édifié sur un promontoire par Guy le Rouge à la fin du xre siècle, il ne reste que des ruines. Sa des truction remonte probablement à la guerre de Cent Ans. De nos jours seuls subsistent quelques pans de murs envahis par la végétation. Ce sont les vestiges de ce qui fut en d'autres temps la masse imposante du donjon.

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Sainte-Mesme

Le village doit son nom, d'après la légende à la vierge Maxima fille d'un comte de Dourdan, qui vers la fin du ye siècle ne voulant pas renier sa foi chrétienne, fut d écapitée par son frère; celui-ci se conver­tit, fit pénitence et fonda l'abbaye de la Chapelle-Saint-Maximin près d'Orléans. Deux fontaines rappellent ce souvenir, la plus connue, située au centre du village, porte un groupe naïf représentant le martyr de la sainte. Il n'y a pas très longtemps les habitants des environs priaient sainte Mesme pour la guérison des maladies. De grands et fervents pèlerinages avaient lieu autour de la fon taine, d e nos jours il ne res te que leur souvenir.

Sur le site de la commune ont été repérés les vestiges d 'une villa ga llo-romaine aux dimensions assez considérables : 200 rn de long sur 150 rn de large, dont la construction remonte probablement à la fin du premier siècle de notre ère.

Le premier seigneur connu est Ligier d'Orgrï qui partit pour la première croisade et comme beaucou p d 'autres n'en revint pas.

Adam de la Chapelle fit construire au XIIe siècle un châ teau dont il ne reste que les douves et quelques pans de mur qui sont intégrés dans

16 · S.1inte-;\ lcsme. Le ch,i tl'au Je Sa 1n1L~~Ie;meeu entre autrô lOilllll l' propnt!taire Augu;te Marquet, actif collaborateur d'Alexandre Dumas père. IC"II. 1 Po·yr,•(ltt,•J

Page 23: Promenade de l'Orge

' SAINTE-MESME (S.-et-0 .). · •9' Troin des Equipoges Centre lns trnccio n T .. \L 1401

Un Coin du Parc - Les C1mions

A~ ll o~urout, Dourdaa (S ~•\·0.)

J 7 . Sa in te-Mesme. u ne eù1le d e condu ite lut m~tallee pendant la Cr,l nde Cu e rre, die tonnait les conducteurs d e camions nécessaires pour l'approvisionnement des troupes.

(Coll. /. Ptymfitt.-J

la construction actuelle. Lucien Blaise dans son histoire de Sainte­Mesme nous d it qu' il a été probablement commencé avec des pierres provenant de la villa ga llo-romaine.

Nous trouvons aussi la famille de l'Hopital qui fut propriétaire de la terre pendant plus de 200 ans.

Aug us te Marquet (1813-1883) a été l' un des propriétaires du château. Collaborateur d ' Alexa n­dre Dumas père, il fut l'au­teur anonyme de la trame et de l'action d'un bon nombre de romans signés par l' illustre ro1T1ancier qui toutefois, remania it les tex tes qui lui était proposés et leur donnait ce souffle ép ique que nous leur connaissons.

IH · Sainte-Mesme. l{llutc·Lk <..uurp.lll (Coll. Bn~t:a11h' IJorlu,•r)

21

Page 24: Promenade de l'Orge

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Em·irons de Oouul•n . - SAt :-.TE-~IESME. - u Fonwnc

19 - Sainte-.\ lesme. L.1 runt.1uw

A la Révolution la commune changea de nom comme bon nombre de localités qui portaient d es noms à caractère religieux, pour s'appeler quelque temps Bruyère-les-Fontaines.

Plus p rès de nous, pendant la Grande Guerre en 1916, une école de conduite militaire forte de 2 000 hommes fut installée à Sainte-Mesme. Elle avai t pour mission de former les conducteu rs de camions néces­sa ires pour l'approvisionnement des troupes combattant sur le front, la d u rée du stage était de un mois. Cet apport d e popula tion d ô à des circonstances exceptionnelles mettait de l'animation dans le pays et faisait fructifier le commerce local. Les hostilités terminées, elle conti­nuera de fonctionner jusqu'en 1919.

En ce qui concerne la rivière, elle nous est décrite dans la traversée de Sainte-Mesme, vers 1900 comme étant en bon éta t avec assez de largeur pour en contenir son cours, et n'étant pas sujette à des débor­dements. Des précisions nous sont apportées au sujet de son entretien, qui consiste en deux curages annuels, l' un en avri l et l'autre en sep­tembre.

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Dourdan Capitale du Hurepoix, la ville a su ga rder un charme provincial et

désuet, domaine royal, l' histoire y a laissé son empreinte, les traces matérielles du passé y sont nombreuses.

Des fouilles récentes dirigées par M. L. Bourgau ont mis en évidence l'occupation du site à l'époque ga llo-romaine, un chantier si tué dans le centre de la ville a permis de mettre à jour des vestiges particulière­ment bien conservés, à savoir: des habitations de l'époque gallo-ro­maine, un large fossé du xne siècle et un atelier de potier de l'époque médiévale (XII, XIVe siècles).

Ancienne cité royale, place forte, la ville se devait de protéger la route menant les blés de la Beauce, pays de grande culture, vers Paris. Profitant de sa situation privilégiée elle est très tôt un important centre céréalier. Sa foire de ventôse au moi de mars, créée par Lambert le 23 frimaire de l'an VII de la République et ses marchés sont renommés.

En 1220 Philippe Auguste fait édifier le château sur le même empla­cement que celui des premiers Capétien, il trouve l'ancienne forteresse de ses prédécesseurs pas très habitable et peu efficace pour la défense du domaine. L'enceinte carrée de 90 m de côté est entourée de fossés

DOUHDAl\ (S.·et·O.) . - Pb<e <ln ~l.ordu: -oux-llcrbes

=: - r··

.lO · Dour~.~:~: L:l h.lliL• Iul~.un,lnnll' '1.'r' 1::>.1(1, 'ur 1\·mpi.Kl'lllelll d lllll' h,1lk l'Il dl.li'J'I.'Il ll' du \Il Slt.'Cie. fl<•ll //'<'ur.r/rllt'l

23

Page 26: Promenade de l'Orge

24 21 - Dourdan. La halle et l'église Saint-Germain

d e 6 rn de profondeur et larges de 12 rn, huit tours sont construites sur son pourtour. Le donjon cylindrique de 26 rn de haut situé dans l'un de ses angles domine la campagne environnante, il est isolé de la cour du château par un fossé, mais Sully, l' un de ses loca taires le fait combler en 1608. Les modifications apportées par l' illustre ministre de Henri IV ont été heureusement effacées et les lieux ont retrouvés leur aspect initia l.

En 1591le château défendu contre Henri IV par un capitaine ligueur Jacques Dargien, soutient un siège, le donjon est enlevé après 21 jours, grâce aux indica tions données par un maçon qui a travaillé à sa res­tauration. La victoire ne peut alors échapper aux armées du roi comma ndées par le maréchal Biron.

Catherine de Médicis, Louis XIII e t Anne d'Autriche y firent de nombreux séjours. La forteresse accueillera aussi par la suite d'autres pensionnaires peu recommanda bles ceux-là, parmi lesquels nous trou­vons, les chnuffeurs, brigands sanguina ires qui pillent la contrée vers 1760, et dont la fâcheuse habitude est de faire rôtir la plante des pieds de leurs victimes, pour leur fa ire avouer où se trouve leur magot, ils y

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sont enfermés avec leur chef Renard après leur capture. Trente six d 'entre eux goûtent la paille humide des cachots au grand soulage­ment des populations environnantes victimes de leurs méfaits. Il y en a malgré tout cinq qui réussissent à s'échapper, d éfiant la vigilance de leurs gardiens. Le 21 juillet 1764 éclate une révolte générale des pri­sonniers qui n'est maîtrisée que difficilement à la suite d 'affrontement violents. Jugés en 1766, nos bandits de grands chemins sont cond am­nés, et sont suppliciés sur la place de l'église.

Les utilisations de la forteresse furent nombreuses, elle servit entre autres de maison de force, pour devenir en 1818 une habitation, tou­tefois ce n'est qu'en 1852 que le donjon cessa de remplir la fon ction de prison communale et de recevoir les détenus de passage.

Le château qui a bien résisté aux agressions de l' his toire est toujours debout, ce qui nous permet d'admirer son imposante architecture. Ses murs renferment un intéressant musée, l'archéologie y est présente,

22 - Dourdan. La ri\·ière de l'Orge. (Coll. Brvmult• &1rl'1tTJ

son aspect original e t ont donné une nou velle jeu­nesses à l'antique château féodal.

L'église Saint-Germain édifice d e style gothiq ue dont la cons truction a de­buté au milieu du xne sié­cle fut maintes fois mutilée, beaucoup remaniée e lle

car sont conservés ici de nombre u x ves tiges d es époques préhistoriques et historiques trouvés dans la région. On peut y voir aussi des estampes et des pein-tures du xvme siècle. 25

La dernière restauration effectuée en 1989 concer­nait des tours et des mu­railles, les travaux menés

avec compétence ont per­mis au châtelet de retrouver

garde cependant fière al- l;S . Dourdan. L,l m,1i:,un Je retr,1ite Je~ \lutile:., vue lure avec SeS deux hautes de 1,1 rivière d e l'Orge. rCct/1. /J,,,.,,,,. o,,,.,,.,, tours surmontées de flèches

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qui dominent la ville.

Comme toute cité commerçante Dourdan possède une halle. L'ac­tuelle a été construite vers 1836 en remplacement d 'une antique halle en charpente édifiée sous le règne de Louis le Gros au XIIe siècle. La première construction accueillait à l'étage, les audiences et les assem­blées de la commune, ses larges pentes abritaient les estaux des diverses corpora tions. Elle nous est décrite comme une construction ayant 130 pieds de long (42,90 m) sur 55 pieds d e large (1 8,15 m) et d 'une hauteur proportionnée à sa grandeur, la toiture couverte de tuiles est soutenue par quatre rangées de forts poteaux.

Le 8 février 1819, importante réunion du conseil municipal qui,

DOURDAN (S.-et-0. ) .. La Rivière do l'Orge

l -1 - Dourda n. !Je num breu>. lavoir~ s'égrainent le lun~ de la ri\·iere d parli..:ipenl inn>lunla ire­men l, p uisque nécessaires à la dégrildill ion progressive d u m il ieu aquatique.

ICa//.}. P,•ym(ill<'!

réuni sous la présidence du maire d élibère pour savoir s'il doit accepter le legs de 12 000 F fait par François Miche] ancien avoca t et procureur au Parlement pour l'établissem.en t d 'une fonda tion annuelle d ' une Rosière dans la ville de Dourdan.

Quelque temps plus tard le Conseil ayan t accepté la proposition d ésigne les membres composan t le corps électoral de la Rosière, que nous qualifierons de blanche par opposition à celle que nous appellerons noire. Car chaque année on couronnait deux Rosières, une blanche et

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une noire. La particularité venait de la Rosière noire, appelée ainsi parce qu'elle devait assister, en robe de deuil, à la messe anniversaire d'une jeune fille d e la ville, décédée dans le passé et dont les parents avaient par donation, assuré la perpétuité de cette cérémonie. Il est difficile de discerner dans cette tradition si elle est due au bon vouloir d 'un original ou si elle est la volonté de perpétuer un souvenir dou­loureux.

La première Rosière blanche couronnée en 1823 ava it pour non Désirée Cochereau. Le but avoué par le fondateur de ce qui allait devenir une tradi tion était, je cite de m111ener ln jeunesse dnns de bonnes 1nœurs.

Roustant, le mameluk de Napoléon, après avoir refusé de suivre l'empereur à l' île d 'Elbe a vécu à Dourdan, il avait épousé une d e ses habitan tes, Mlle Douville. Décéd é en 1845, il es t enterré dans le cime­tière communal.

Parmi les habitants célèbres nous trouvons J.F. Regnard (1655 -1709) p oète e t auteur dramatique qui fut le ba illi d e la ville où il s'établi t après une vie pour le moins aventureuse, puisque nous le trouvons d e 1678 à 1681 con1me esclave à Alger, après avoir été enlevé par d es pira tes. Libéré il continuera à voyager quelques tem ps encore. Il de­meurait à 2 km de la ville, au domaine de Grillon au bord de l'Orge dans un manoir qui nous est d écrit comme un élégant pavillon en brique à toit d'ardoise, précéd é d 'un perron à double rampe. Un monument a été élevé à sa mémoire en 1909, il se présente sous la forme

F.t!ilion l'iurro DOURDAN (5.-&.Q) - L'Org< nu mndr<

l5 . Dourdan . Ltn 1,1voir >Ur I'Orgl'

27

'f

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d' un buste en pierre et se trouve actuellement dans le square du Parterre.

Au d essus de Dourdan, la va llée s'élargit, des groupes de peupliers bordent la rivière. Parfois les arbres se suivent avec une telle continuité sur chaque rive qu'ils forment une sorte de forêt étroite et longue, constituant ici un ensemble varié ou le regard peut apercevoir des prairies, des bois tachés de grès aux formes fantastiques, d es buttes couronnées d e sapins, des moulins etc. C'est ce que pouvait encore voir au début de ce siècle un promeneur à la recherche de verdure et de tranquillité.

Emile Zola, dont la mère était dourdanaise, ne fut pas insensible à ce décor, nous savons que le célèbre écrivain en appréciait le ca lme et la douceur p uisqu'il s'y établit pour écrire son célèbre roman La terre.

Roinville Au sujet de Roinville, w1 promeneur note sur son carnet les maison­

nettes de ce verdoyant vi/Inge se111blen t s' écn rf er pour nous 1 iv rer passage c'était il est vrai au début de ce siècle.

La présence des gallo-romains, attestée par cinq sites où l'on trouve 28 des traces d e tuiles, de poterie et de scories nous est signalée par

M. Masson dans son étude consacrée à Roinville.

Le nom de la commune apparaît pour la première fo is dans un pouillé du diocèse de Chartres redigé dans la seconde moitié du XIIIe siècle sous le nom de Roinv ileta, ce qui fait dire à l' instituteur dans sa monographie de 1899, que son implantation serait relative­ment tardive et qu'il aurait été construi t alors que la vallée était d éja asséchée et débarassée de ses eaux. Parmi les hameaux qui dépendent de la commune nous trouvons : Marchais, Le Plateau, La Bièvre et Beauvais.

Des fouilles récentes ont permis de mettre à jour un atelier de potier datant d e la fin du haut Moyen-Age. Les résultats d es études de datation le font remonter au xe siècle. C'est un ensemble long de 4,50 m dont les trois composantes l'aire de chauffe, l'alandier et la chambre de cuisson sont assez bien conservés.

L'église du village dont le chœur du xve siècle est relié par W1e nef sans intérêt à une tour découronnée.

Le château ou tout au moins la bâtiment qui porte ce nom, serait un simple rendez-vous de chasse construit sous Louis XIII. Un cartouche

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ROINVILLE-SOU S-DOURDAN (S - et- D.) - L'Égllso

26- Ranville-so us-Dourdan. Verdoyant village ayant conservé un aspect champêtre.

inscrit dans sa façade porte cette inscription :

Si cette maison ne te ploit Sons m' en désigner une nouvelle Laisse la moi telle qu'elle est Et fait Jo tienne plus belle

!Ct~ll. J. P•·.~m(ittâ

Autrefois la vigne était présente à Roinville et fournissait d it-on un excellent vin qu'Henry IV numit goiÎté et trouvé à son goût, si bien qu'à c!tnquevisitequ'il fa isait nu V nf-Biron il ne voulait fnire usngequedecelui-là.

27- Ranville-sous-Dourdan. Vue gênera le.

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Sermaise La toponymie fa it dériver Sermaise de Serma te, peu pie installé dans

la région à partir du IXe siècle, mais aussi de sa line, Les deux défini­tions ayant leurs défenseurs, comme souvent en pareil cas il est difficile de se faire une opinion objective.

Le village construit au fond de la va llée est entouré de prairies humides, sa position en retrait de la route en fait un havre de tranquil­lité au charme indéfinissable. Son église du xne siècle, plusieurs fois remaniée est le centre du village aux maisons peu nombreuses, l'en­semble conserve ce caractère campagnard qui fait encore rêver bien des citadins. La commune en dehors de son chef-lieu se compose aussi de quatre hameaux, Blancheface, Le Mesnil, Mondétour et Montflix.

ll:l - Sermaize. Le pont ~ur l'ürgc.

La rivière semble couler paisiblement dans son lit, ca lme apparent, ca r ses brusques montées d'eau sont redoutables, ainsi un violent orage survenu le 4 juin 1780 occasionna un débordement qui eut pour effet de détruire une partie du village et de recouvrir le sol de 1,40 rn d 'alluvions, ce qui explique que le parvis de l'église se trouve bien au dessous du niveau du sol actuel.

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L'évolution de la population a suivi une courbe ascendante raison­nable, 501 habitan ts en 1901, 1 187 habitants en 1982.

Ses habitants nous sont dépeints vers 1900 conune étant: 1111e popu­lation qui s'occupe unique111e11t, mais avec succès de l'exploitation de ln terre. Mnlheureuselllent c'est en généra/ln vie 11/ntériel/e CO/Il/Ile on dit : le paysan ne se livre il aucune distraction ni art d'agrément, sn seule aspiration est d' n111nsser toujours, ilselllble co11dnmllé il g rn Ner ln terre, sn 11s trêve 11 ire/fiche, sans jour de vie, jusqu'nu te111ps otl cette terre recouvrira so11 corps usé pnr ln souffrance et les durs labeurs.

Le hameau de Villeneuve fut le théâtre tragique des. méfaits san­glants des sinistres chauffeurs, cinq personnes furent assassinées le 29 décembre 1763 par ces bandits sans foi ni loi dont le chef était le redoutable Renard. Le butin comprenait peu de choses en vérité, nous trouvons sur la liste des objets volés des effets, des !tardes, 11 ippes, cltem ises, de11iers co111ptn11ts etc.

1868 voit une partie du territoire de la commune ravagée par des chenilles. Elles sont si nombreuses qu'elles arrêtent les trains entre Maison Blanche et la Mercerie, au moins à deux reprises. La voie et les rails sont recouverts de plusieurs épaisseurs de chenilles. Ces der­nières écrasées sur les rails réduisent l'adhérence de la locomotive sur

29 - Sermaize. Baignade dans l'Orge.

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cette portion du parcours en légère déclivité et la font patiner. La première fois, il faut faire venir une locomotive en renfort de Dourdan pour faire repartir le train, la seconde il suffit tout simplement d e balayer les rails pour permettre au convoi ferroviaire de continuer sa rou te.

Pour satisfaire l'alimenta tion en eau du hameau de Blancheface, il fut décidé en 1888 de construire un puits. La nappe d 'eau étant située à 65 rn de profondeur, on mesure l'ampleur du travail à effectuer pour l'atteindre, avec les moyens de l' époque, les chiffres parlent d 'eux même. Un puisatier du nom de Dutilleux fut chargé d'effectuer le trava il.

Le Journal illustré ~ --· ...... . .. --.,. .... -~- .. :..;.::. ~~~--: -::::. -;.;:~ _ .. _--=. -.:.-::

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:SO- Sermaize. L'en~e' eh J e Blanchetaœ, dl-coll\ erture Ju cadavre, g ra,·ure parue dans le Joumallllu~tré du 27 ma i 1888.

fCc o/1. J l'o'l/rol(otl.-1

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:H · Se rmai se. l'lace d u l'tub lm nlle p.u· le puis11t1er IJutilleu,, <lUI troll\·,, l,1murt .1pre~ hlll t jours d'enfouissement, le 20 ;wril 1888. IC<~II. llmc.u•t·· IJnrl•i··rl

Lorsque la nappe d'eau fut atteinte, les travaux de maçonnerie furent entrepris, le mur de soutènement s'élevait jusqu'à trente quatre m.ètres, c'est alors que se produisit un premier éboulement. Dutilleux informe la Municipalité de l'incident, il lui est conseillé de ne pas redescendre pour continuer les travaux. Le lendemain c'est à dire le 20 avril 1888, passant outre les recommandations qui lui avaient été faites, il descendit à nouveau dans le puits pom essayer d e le reboiser. Les ouvriers, lors de la construction des puits se faisaient descendre sur le lieu de leur travail dans un baquet qu' un treuil faisait mouvoir, à Blancheface on agissait d e même. A la cote moins trente mètres avait été établi un plancher, c'est lorsqu'il arriva à ce niveau que l'éboule­ment se produisit ensevelissant le puisa tier. On ne put le sauver, malgré des moyens importants mis en œuvre, on avai t fa it venir de Versailles une équipe d u 4e génie, forte de 15 hommes qui travaillaient sans relâche malgré de nou veaux dangers d 'éboulement. Tous ces efforts furen t vains etc' est un corps sans vie qu i fut ramené à la surface le 13 mai 1888.

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Saint-Chéron Est citée dans le passé comm e une commune vivant essentiellement

de l'agriculture et de l'exploitation d es carrières de grès. Elle s'étage au-dessus d e la vallée et compte 1.400 habitants au début de xxe s iècle. Un témoin de ce temps nous la présente en ces termes.

Une gare assez net ive, une rue où se fa it paisiblement 1111 peu de commerce, plusieurs nu tres où n' nppnrnisswt nuc1t11es bou tiques, des maisons nu x volets verts de modeste apparence, quelques llnbitatio11s bourgeoises, de beaux jar­dins, de ln verdure, à l'horizon, une vieille église sans intérêt, une petite pince triangulaire om ée d'u11e col01111e supportant le buste de ln République. Voilà tout Sa int-CI!éro11.

L'exploitation d es importantes ca rrières de grès nécessite une abon­dante main-d'œuvre, 400 ouvriers sont employés à l'extraction et à la taille de la pierre. ils habitent pour la plupart sur le territoire de la commune.

Nous lisons dans le bulletin de la Société Archéologique de Ram­bouillet de 1928 une note consacrée au peuplement de la localité qui traite du recrutement des ouvriers employés dans les carrières.

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En arrivant à Snint-Chéron on ne tarde pas à être fra ppé pnr le type italien 011 breton de quelques habitants qui regardent sur le pns de leur porte 011 pnssen t. C'est qu'en effet/' exploitation des en rrières à grès, n amené dans cette région de no111breux travailleurs du Finistère et de l'Italie, chose curieuse, à 11n moment donné, il y n une dizaine d'a nnées (vers 1900) ln 111ê111e commune d 11 Finistère, Ergué-Gnbéric, foum issnit n ulin111enu de Sn in t-Evroul t surtout, 200 ouvriers carriers et également une 111ê111e localité Gnstelo-Toceno de ln province de Navarre, envoyait à Snint-Chéron 1111 plus grand no111bre encore de travailleurs; ce qui nug111entn en peu d'années d'une façon très sensible, ln population de ln COII IIIII/1/e.

1:10!1. Suiut-C:il,lrnu - llnmrnu cie Sniu/-/iurou/1

.;.; - Sa int-Ch é ron .ll,lllH'<llllk• S,1int-EnL>ult.

Parmi les hommes célèbres qui ont vécu dans le village, il faut citer Ciceri qui fut successivement décorateur de l'Opéra de Paris, puis inspecteur des théâtres impériaux. Sur les plafonds du palais Garnier inauguré le 5 janvier 1875, les pinceaux de Chaga ll ont remplacé les fresques de Ciceri. Ce que certains regretteront peut-être, mais ceci est une affaire de goü t.

Prosper Mérimée auteur de Carmen et de Colomba, vint souvent dès sa prime jeunesse à Saint-Chéron. Il d escendait avec ses parents chez une amie de sa mère, Mme Régnier. Dans sa correspondance il

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~-J • Saini·Chéron. Le gué, ver~ l'JIU. fCo/1 Brocmrtr BarbhTl

mentionne ses no mbreux séjours dans le village.

Le domaine d e Bâville es t s itué à en viron 2 km d e Saint-Chéron . Sous le règne de Louis XIII, Chrétien de Lamoignon fit cons truire le corps principal du château dans le goü t majes tueux de son temps, mais en corri­geant la froideur des pilas­tres et des frontons du petit

pavillon central par le mé­lange de la pierre e t de la brique dans les corps de lo­gis qui l'accostent dans les ailes de retour. Les travaux furent exécutés en 1625 par le maître maçon Michel Vil­ledo. C'est François-Clué­tien de Lamoignon qui fit rajouter les deux ailes per­pendiculaires dont il ne sub­siste malheureusement que

~5 · Saint-CI1éron. Le gué, \'Cr!> I'J3U. (Coll. Bwc,wlt• Htrrldt•r}

celle d e droite, celle de gauche ayant é té détruite pour faire place à une orangerie

~6 · Saint-Chéron. Lc!><...arnere!>.

Page 39: Promenade de l'Orge

Des hôte célèbres séjournèrent au château, parmi eux, Mme d e Sévigné, Mme de Grignan, Boileau et bien d'autres encore. Ces bril­lants esprits animèrent du talent de leurs conversa tions, des réceptions parfois austères données par ces hauts magistrats qu'étaient les Lamoi­gnon.

Nous trouvons dans le domaine les deux célèbres buttes de Bâville, formées de sable et d e blocs d e grès elles sont séparées par un ravin, la butte de Saint-Nicolas a une hau teur de 152 rn et celle de Sainte-Ca­therine 144 m, leurs flancs sont recouverts d e bois de pins.

Breux-Jouy Breux viendrait du la tin Brolium. Ses d épendances sont d 'après

Oudiette: les hameaux de Jouy, Brétigny, Romoron. La seigneurerie de Breux relevait du marquisa t d e Bâville et était

dans la mouvance du roi.

La monographie de Breux nous fait remarquer avec regret que sur le territoire de la commune il n'y a aucun monument ni château.

R. nt·cu x -Ha m enu de JO:: li )' (S.-el-0.). \)uc gCn.!nlc du M uulin et de la llutt.: de 13:1\'ilk

37 - Breux. ~~~u~ l ' A ncil.'n Régi ml.' la ~eigneurie d e l:lrl.'u:>. rell.'\'<111 du marqutsat dl.' ll~vtlll.'. fCo/1. / . Peyr<l{itte)

37

Page 40: Promenade de l'Orge

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Breuillet

Sa population ne dépasse pas 700 habitants au siècle dernier. Un voyageur note à son sujet cette réflexion à Breu illet, rien ne nous engnge n séjourner.

La terre de Breuillet était au Moyen Age une châ tellenie royale à laquelle éta ient rattachés les d roits de haute, moyenne et basse jus tice, on y trouva it une prévôté, un tabellionnage, une prison etc ...

Le village d ont le site ava it été assez bien choisi, était centré a utour de l'église et de l' hôtel seigneurial, lorsqu' il s'est étend u dans la vallée, il a subi les inonda tions liées aux perturba tions atmosphériques et est devenu moins salubre. Des travaux d'assainissement ont été néces­saires, dans le passé pour faciliter l'écOLùement des eaux de ruisse!Je­ment.

La terre et la seigneurerie sont acquises par le président Lamoig non en 1659 qui les fait comprendre et incorporer dans son marquisa t de Bâville.

D llE UI L LET (.\. ·ri·O.) Hameau <.le ln i\ténucerl.:

-:

:S~ · Breuillet. L.:~ b,m.b Je rOrg~ ont b1.:n Ju ch.1rm~. un n•~·l~eur nul.: œpend.1nt 'er,. I'JUO, .1u sujet de Breuillet : icr rit'll ne norts t'llgll,l!t' à séjouma. rC.•/1 1 p,._IIT••nll•''

Page 41: Promenade de l'Orge

39- Breuill et. Les Cascad es

Le château du Colombier fut construi t aux XIIIe et XVIe siècles, l'ancienneté de l'église remonte à 1686.

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Egly

Petite ville de l'Essonne d ont le nom signifiait lieu propice aux labours entou­ré d e haies.

Les traces du passé sont peu nombreuses à Egly, mis à part l'église qui a été construite au XIIIe siècle. ••0 · Egly. Cimotilge sur l'Orge.

Son histoire ne peut être séparée de celle de Boussy-sous-Saint-Yon de 1473 él U XVIIIe siècle.

Le châ teau de Vilouvette (construit en 1857) et son parc de 25 hec­tares situé à Egly ont é té acquis pour la somme de 340.000 F par la ville de Montrouge. La proprié té a été aménagée en centre aéré.

Egly - Le l'ossoge

:\ gu< cie !"Orge

'ô")"~w~.,"~. î " "~· "·-~, ·vrcv''

-il · Egly. Le~ g ués, prenm~r~ pi!~~age~ de li! nvu~re ne néce~~lliiiCnt .1ucun entretien, mai~ d evenaient difficilement praticables lors des crues importantes. fC<~II J. J>.yr<~(•II.-J

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Arpajon Construite sur un axe de communica tion important, la route de

Paris à Orléans, la ville est dans le passé u n lieu d 'étape pour les voyageurs se dirigeant vers le centre de la France. Elle possède en ce temps une multitude d'hôtels e t d 'auberges qui participent à sa richesse.

Cette localité a porté le nom d e Châtre jusqu'en 1720, à cette époque la terre de Châtre qui n'est qu' une seigneurie est érigée en marquisat d'Arpajon, le roi ayant rétmi par le ttre « patente» les terres et seigneu­rie de Châtre, Saint-Germain et la Bretonnière.

-.2 · Arpajon, J{i,·ien.' I 'Orgl.'.

Louis, marquis d'Arpajon, possesseur de la terre décide de faire oublier le noiT\ de Châtre pour imposer celui d'Arpajon. Pour ce faire il use d 'un stra tagème; il se rend quotidiennement sur les voies qui conduisent au chef-lieu de sa seignemie et questionne les passants : Quel est le 11011 1 de cette ville ? . Si on lui répond Châtre il fait d 01m er par ses va lets d es coups d e bâton pour raviver la mémoire défaillante de son interlocuteur, si au contraire celui-ci lui répond Arpajon, il se voit gratifié de quelques écus. Avec ce procédé plutôt curieux, mais dont

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Page 44: Promenade de l'Orge

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'13- Arpajon. Le temps ou l'on pouvait "canoter" n'e!>t pas si lointc1in,mab cependant révolu . !Coll . /. Pe.~rafill<'l

tl ArJ'IIfn '· . \'

4'1 - Arpajon. L'Orge au Moulin de Cerpied.

l'efficacité est probante, le nom de Châtre est vite oublié. ·

En 1360 une tragédie de l'histoire a pour cadre l'église Saint-Clémen t. Neuf cents per­sonnes qui se son t réfugiées à l'intérieur de l'édifice religieux périssent brûlée vives. En­cerclées par les troupes du roi Edouard III d'Angleterre elles ne peuvent s'échapper, le seul choix qu' il leur est offert est de périr par les flammes ou de devenir la cible des ar­chers.

La petite histoire, celle que nous qualifi e­rons d 'anecdotique parce qu'elle n'a aucune influence sur la grande, n' intéresse que peu les historiens qui préfèrent disserter sur les grands événements, est très souvent l'image

d'une région et de son état d 'esprit, parfois elle est empreinte d ' humour, ce qui nous la fai t apprécier davantage.

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Le 4 décembre 1700 arrive à Châtre, Philippe d 'Anjou, petit fils de Louis XIV qui fait route vers l'Espagne où il doit régner sous le nom de Philippe V. Le curé vient le recevoir à la tête de ses paroissiens et lui dit ces mots :

Sire, les lo11gues hnm11gues sont i11commodes et les harangueurs en­llllyeux, auss i je me col/tel/terni de vous chanter:

Tous les bourgeois de Clirître et ceux Mo11tl11éry Mè11e11f fort grn11de joie e11 vois ici.

Petit fils rfe Louis, que Dieu vous nccompng11e Et qu'u11 Pri11ce si bo11

Do11, Do11 Ce11t n11s et pnr de-là

Ln, Ln Règ11e dedn11s /' Espng11e.

Le jeune monarque et sa suite apprécient e t crient bis le curé s' exé­cute de bonne grâce et le prince lui fa it remettre dix louis pour ses œuvres paroissiales.

Bis! Sire, dit à son tour le curé. Trouvant le mot plaisant, Philippe V fit doubler la somme.

Les célèbres halles, construites à la fin du xve siècle par Jean Mallet de Graville seigneur du lieu, ont pour dimensions: 35 rn de long, 18 rn de large et 15 rn de haut. Douze piliers soutiennent l'assemblage fa it de poutres de chêne (certains prétendent que c'est du châtaignier). La toiture est à deux versants et recouverte de tuiles brunes. Le but de leur édification fut d e permettre le regroupement des commerçants de la région pour en faire un centre de négoce. Les droits perçus sur les marchés constituaient une source de revenus importante pour le sei­gneur du lieu.

Plusieurs foires animaient la ville chaque années, chacune d'elles était un événement considérable qui permettait un échange de pro­duits à l'échelle d e p lusieurs régions, elles duraient plusieurs se­maines, et éta ien t pour l'économie locale une fenêtre nécessaire, ouverte sur l'extérieur.

Notre contemporaine foire aux haricots, importante manifes tation agricole, a lieu traditionnellement le troisième week-end de septem­bre. La première s'est tenue le 29 octobre 1922. A l'origine exclusive­ment consacrée au monde rural, elle a évolué et s'est enrichie pour devenir la manifestation prestigieuse que nous connaissons. En plus

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des acti vités commerciales se déroule un concours floral qui permet au public d'admirer de nombreuses compositions réalisées par les pépiniéristes et paysagiste de la région. La gastronomie est aussi pré­sente et donne lieu chaque année à un concours, un thème cu linaire d iffèrent permet aux chefs cuisiniers de se départager en nous faisant apprécier la qualité de leur art. Cette manifestation à pour cadre, ce lieu privilégié que constituent les célèbres halles.

Il es t d ifficile de parler de la ville sans faire allusion au célèbre A rpajon nais, chemin de fer sur route qui a relié la capitale d u haricot chevrier à la capitale de la France. Pendant quarante ans ce vénérable tacot a été le moteur économique de la région. La mise en service de la to talité de la ligne en 1894 a permis aux produits maraîchers de gagner directement les halles centrales, assurant ainsi la promotion d e la production des fruits et des légumes des com.munes situées de part et d'autre de la RN 20. Le trafic voyageurs a lui aussi rendu de grands services aux populations riveraines démunies à cette époque de moyens de transports performants. Les anecdotes qui nous ont été contées à son sujet sont innombrables, les usagers qui l'on emprunté dans leur jeunesses en gardent un souvenir attendri. Sa disparition en

-15 · Arpajon. Le per~onncl de la S.T.C. IU '. ~ur le CMI'C<lll de, 1 1 .1 1le~. lo r, de~ operation> d e déchargement de l'arpajonnais. !Cul/. P.uticu/,..,..!

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-t6 - Arpajon. L' J\rp.1JU1111 .11~ e1.111u n .:hemin de kr ~ur roule <Jlll rd1.111 i\ rp.1J011 .1u' llaiiL., de Paris, en emprunta nt s ur la majorité de son parcours les voies publiques.

fG tll. Jlilrliculit' rt'l

1936 a éte imposée par le règne sans partage d e l'automobile qui comiTtençait a envahir nos routes.

Autre célébrité ferroviaire loca le, la ligne d es Clie111ins rte Fer de Grnnde Bnnliwe d 'Arpajon à Etampes, elle prolongeait celle de l' Arpa­jonnais et avait pour origine le site de la gare du P.A. Son d éveloppe­ment était d e 29,6 km. Mise en service le 22 novembre 1911, elle fut fermée le 1er juillet 1948. Le trafic voyageurs (il fallait 1 h 20 pour effectuer la totalité du parcours) et marchandises ne fut jamais celui escompté, il resta toujours faible malgré un tra fi c maraîcher à destina­tion d es halles de Paris transitant par la ligne d e l' Arpajonnais. Un raccordement avec le réseau du Paris-Orléans exista it au niveau d e la ga re d 'Arpajon.

Des trains spéciaux étaient mis en service pour permettre les dépla­cements lors d es grandes manifestations loca les comme la foi re aux haricots ou le pèlerinage annuel à Saint-Su lpice-de-Favière.

Ces d eux lignes d e chenüns de fer secondaires ont laissé dans la mémoire des usagers un souvenir vivace difficile à expliciter dans un livre, elles représentent pour toute une génération, le symbole d 'une

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15 - Avpajon (S.-et-0.) - I.'Orge pris ln .llairie

_.; . Arpajon. lette \' ille a po rté le nom d e Ch,itrc• JU~qu'en 1 ï::!U, .:elèbre c•nlrc·~-,lulrL"" par .. ., foire au" Jl,lncots, importante manifestation régionale. IC.•/1 r p..,,,,,.,tt,·l

époque pas très lointaine et d ' une manière de vivre totalement diffé­rente de la nôtre.

Le haricot chevrier est l' une des spécialités les p lus connues de la région. La célèbre fo ire aux haricots d ' Arpajon a contribué pour beau­coup à faire la renommée de notre vénérable et noble légume.

Un promeneur curieux ayant un jour cherché à connaître l'origine du nom de notre haricot, s' adressa à un cultivateur du cru et l' interro­gea. Ce dernier lui dit que ce nom devait ven ir d u goût particulier qu'auraient les chèvres pour cette sorte de papilionacèe. Notre pron"'e­neur sentant la plaisanterie n' insista pas, rechercha la vérité ailleurs et la trouva.

Cette variété de haricot a été découverte par hasard par un cultiva­teur de m

Brétigny-sur-Orge ayant pour nom Gabriel Chevrier. Un certain jour notre homme qui culti va it les flageolets comme tous les culti va­teurs de la contrée, déposa de la paille sur une parcelle de champ où se trouvaient encore des flageolets nouvellement arrachés. Cinq ou six jours après lorsqu' il vint enlever la couche de paille, il s'aperçut que les plantes avaient résisté à la privation d'air et de lumière, et que les

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cosses ou vertes montra ient des grains d ' un beau vert.

Ces grains, séchés à l'ombre, tou jours pa r hasard, conservèrent leurs qualités germinatives. L'année suivante, Chevrier les sema et tenant compte d es observations qu' il avait faite, traita les plantes de la même sorte et obtint les mêmes résultats. Il vendit sa récolte comme étant une va rié té nouvelle au taux d e un soule grain.

Il ne s'enrichit toutefois pas, car il ne tira pas long temps profit de sa découverte, les grainetiers de la région découvrirent rapidement le procédé de verdissage et le répandirent dans tous le Hurepoix. La production maraîchère fut dotée d ' une variété nou velle qui de nos jours constitue encore une ressource importante pour certains cultiva­teurs.

L'arrachage des haricots se fa isant trad itionnellement à la main, opération lente e t pénible, des tentatives sont faites pour mécaniser cette opération. Dans les années 30, le journal Les a111is de I'Agriw lture organise annuellement, sous les auspices des services agri coles du département, un concours d 'arrachage mécanique de haricots. Si l'on en croit le contenu d e l'a rticle rela tant l'événement, les résulta ts obte­nus le 5 septembre 1930 sont ce que l'on était en état d'attendre, après les essais concluants précérlelllll/ent réalisés.

1004. ARPAJON - r.·ov,~c cL le moulin E. M

'-I ll · Arpajon. L'Orge el le 1'\llou lm. 'l"/1 /Ir,,,,,,,./~"""'"

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Saint-Germain-les-Arpajon Le village semble ê tre un faubourg d'Arpajon, il est construit autour

d ' une église du XIe siècle au remarquable clocher carré édifié sur le côté droit du sanctuaire.

Le château de Chanteloup, ancien fief royal où séjournèrent Phi­lippe le Bel et Philippe V le Long.

En 1472 Louis XI le donna à Louis de Granville nvec le pnrc, ce11ts et re11 tes ... sn liS rie11 e11 rete11 ir, que ln foi et l' lion11nnge et ln suzerni11efé il clin rge que le sire et ses successeurs sernien t fe11 us rie 11011/Tir 1111e lévrière et lui n111ener, ou il ses successeurs nvec lèverons qu'elle mu·nif fnif.

La terre de Chanteloup dont le château passait en ce temps là pour un des plus beaux des environs de Paris, étant revenu à la couronne, le roi François rer l'échange en 1518 contre le jardin des Tuileries dont François de euville était le proprié taire.

B. F. 1

5 - Saint-Gevmain-lès-~vpajon (S.·tl -0.) L'Orge SOII S 1'/:.'y/ise

-J9 · S.lini-C..crmain-lcs-A rp.ljon.l,• ' 111.1~.: l(UI ~,·mbk· n'l'Ir,• qu 'un faubourg d 'Arpajon est cons truit autour d ' une églbc dontl',ln-cienncté remonte au Xl~ siècle. •C.•/1 1 ,.,..,,,,,, ,.,

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50 - Saint-Germain-les-Arpajon. Vue sur l'Orge

Après la Révolution la château fut reconstmit sur un nouveau plan et les jardins différell1ment arrangés, ln propriétaire du 1110111ent en tretenait sur ln propriété 11 n trou pen 11 de 111érinos provennn t de ln bergerie de Rn111bou illet. Il est actuellement occupé par une congréga tion religieuse et a perdu 49 entièrement le lustre de son passé.

SAJNT-Gf!:RMA I N-LES-ARPAJON -Vue sur I'Orgo

51- Saint-Germain-l es-Arpajon. Les lavoirs sur l'Orge

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Leuville Son implantation à flanc de colline fait que le village domine la

va llée, sa principale activité est axée sur la production des primeurs destinés à l'approvisionnement des halles de Paris, la récolte étant transportée par le légendaire Arpajonnais.

Sous la royauté, la seigneurie de Leuville a appartenu entre autres à la famille Ollivier. L'un de ses membres fut lieutenant général des armées du roi.

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;2 · Leuvill e-su r-Orge. Al fiche de la lëte communale. IC.>II /.l'oyn>{lll .-1

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La terre avait avant la Révolution le titre de marquisat. Le maréchal de Mouchy-Noaille en était le propriétaire. Du château bâti par Fran­çois Xavier d e Leuville seuls subsistent de nos jour quelques pans de murs.

L'église du XW siècle renferme quelque pierres tombales que l'on qualifie de remarquables.

La tradition du Bineau rencontrée dans de non1breuses localités du Hurepoix se perpétue entre autres à Leuville, où nous avons assis té à l'exécution du triste sire ou plutôt de son effigie, qui a l' issue du carnaval fut livrée à la proie des flammes après avoir été promenée à travers la ville.

Mais qui était donc ce personnage dont la tradition populaire per­pétue le souvenir ? Un sa tyre qui se cachait dans les bois, un puissant seigneur abusant de son autorité? A. Pabiot nous indique que si l'on se réfère à Roger Lecotté, l' infâme ne serait rien de tout cela, mais tout simplement Jean-Martial Bineau (1805-1855), polyteclmicien, ingé­nieur et homme politique qui, lors des grandes discussions d'ordre économique eut des positions tranchées qui lui firent pas mal d'erme­mis, surtout parmi les petits rentiers. Tout le monde sait que lorsque l'on s'attaque au portefeuille de nos concitoyens cela constitue une raison valable pour être brûlé en effigie sur la place publique.

LE\I'l!Lt.E- Moulin ll"Auhlllr 1

53 · Leuville. Le Moulin d 'Aulnay. ((tr/1. lJrc,auth' &rrl'lt'T}

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En 1891, lors de la construction du Chemi11 de fer sur route de Pnris à Arpnjo11, un long remblai a été construit sur le territo ire de la commune. Il est en trois points équipé de petits ponts qui permettent à la voie de franchir l'Orge et ses boëles. Son édification a soulevé quelques pro­blèmes qui ont été débattus au sein du conseil municipal. Sa mise en œuvre au lieu-dit Le Chnmptierdes E11cn•és a fait naître des inquiétudes. Les propriétaires riverains craignaient que lors des crues de la rivières et des inondations qui en découlent, il y ait rétention importante des eaux suivie d 'un écoulement lent de ces dernières lors de la décrue. D'après les plans, le seul point d'évacuation sc trouvant être un pont construit sur la grande boële. On fai t observer que le-dit pont n'étant pas construit dans la partie la plus bas e, les inondations terminées, la stagnation de l'eau qui ne troU\·erait pas d 'issue est à craindre.

Brétigny-sur-Orge Les premiers textes connus mentionnant Brétigny sont du XIIe s iè­

cle il sont contenus dans le Cartulaire de Longpont.

A va nt la Révolution la commune éta it composée de deu'\ paroisses, celle de Saint-Philibert et celle de Saint-Pierre. L'église datée de Xl~? siè­cle a subi comme beaucoup de lieu'\ de culte les outrages de l'histoire,

5-1 · Brétig ny-sur-Orge. De numbre1a-e~ ',11\lle~ 1''-'riiH!II,llent de regler le 111\ '-'•lll de~ e,1u' l)UI ,1hmentaient le bil!f des mouJm, r( Il 1 Pn1M•ru.

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55 - Brétigny-sur-O rge. Ch,iteau de l,llumk. Mme Dcshoulières, née Antoinette de Lig ier de la Garde, vers 1660, habita cc château. ICo/1. BrCJ('mri<' IJ<~rl•~<·r!

mais la générosité des seigneurs de Brétigny fit qu'elle put après chaque épreuve être remise en éta t e t retrouver son rôle de pôle spirituel

Cons tituée à l' origine d 'une mosaïque de hmn eau, Fresne, Les Co­chets, Cossigny .. .. ), l'abbé Lebeuf nous d it à son sujet tous les lieux principaux et ha111eaux des deux paroisses de Brétigny, aident ir forli/er plusieurs fiefs, dont trois d'abord relèvent dtt Roi à cause de son clu1teau de Moutlltéry les autres relevant d e Vaugrigneuse et de l'évêque de Paris

Vers 1150, un manoir se dresse à l'emplacem ent du château actuel, après être passé entre plusieurs mains le don1aine se dégrade peu à peu. Il faut a ttendre 1708 pour que son propriétaire d u moment Timo­léon de Damoressant entreprenne des travaux d e rénovation. Le châ-

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teau devint par la suite la propriété des frères de la Doctrine chrétienne de Poissy qui en font un lycée d'enseignement privé, cet établissement sera fermé lors de la sépara tion des Eglises ct de l'Etat. Il est actuelle­ment propriété du département de l'Essonne.

En 1796, les frères Tallard ouvrent un magasin de graineterie quai de la Messagerie, les affaires ne sont pas très florissantes. Le rachat de ce commerce par Lucien Clause en 1891, va redonner un essor impré­visible à cette modeste entreprise en effet, le nouveau propriétaire rêve de rernplacer les méthodes empiriques des production des graines par d 'autres ayant une rigueur plus scientifique. Il baptise sa ma rque Graines d'élite Clause et se lance dans leur culture à Brétig ny avec le succès que lui connaissons.

Les Etablissements Cla use ont par leurs recherches pa rticipé comme d 'autres établissement de la région a l'a mélioration des se­mences destinées à l' agri culture ct au ja rdinage.

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Saint-Michel-sur-Orge

Saint-Michel aurait eu d'après l' abbé Lebeuf pour appella tion tm nom la tin Romenor que l'on trouve à plusieurs reprises dans le cartu­laire du prieuré de Longpont. Le nom de Saint-Michel se serait subs­titué à ce dernier par la suite, on suppose que c'était le Saint patron d 'une ga rnison romaine sta tionnée sur le site.

L'évêque his torien sain t Grégoire de Tours parle dans son Histoire des Frn11cs d 'un combat fra tricide qui aurait opposé les quatre fils de Clovis qui se disputaient le partage du royam11e. La bataille aurait eu lieu dans les prairies qui bordent l'Orge sur le site de Saint-Michel.

Situé à la lisière de l' importante forêt d e Séquigny l'ancienneté du village ne remonte pas au delà du Moyen Age c'es t en effet Hugues Capet qui a fait don à Jean Labbé, en 991, du châ teau des Marches et des terres situées sur la rivière d 'Orge depuis son confluent avec la Seine jusqu'à la hauteur d e Montlhéry. Pour s' installer sur son nou­veau territoire il fait défricher une partie d e bois d 'aulnes et y fait bâ tir un château. Ses proprié taires prendront par la suite le nom d e sei­gneurs de Saint-Michel. Une comnmnauté rurale se constitue à l' om.­bre du château, le propriétaire d e la terre lui ayant cédé moyennant

57· S.lint-M ichcl-s ur-Orgc. Le• .:h,i tc\lll de Ll>nlH>y, 1111P'"'lntc• b.itb~c·, tut con~tnntc•n ltGï par I'<HchitecteCiwrpcnticr. !Cc>// /. ,...,,.,,,11<'1

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;1:1 - Saint-M ichel-sur-Orgc. Celle wmmune e~t re~tee ju~qu· ,, une ~poque r~cen te un vill.1ge fi voca tion <~gricole donllil principa le acti vité éli! il lil cu ltu re maraîchère.

!Ct•ll. /. l'.ymf•tt<'i

une redevance quelques arpents de terre. Comme partout ailleurs la seig neurerie a changé plusieurs foi s de mains res tant parfois quelques d écennies dans une même famille. Ce qui n 'entraû1era pas de grands cha ngements dans la vie quotidienne des tnillnbles et corvéables jusqu'à la convocation des Etats Généraux par Louis XVI en 1789.

Saint-Michel compte à la veille d e la Révolution quelques cen ta ines d ' habitants, son activité es t essentiell ement ag ricole (viticulture, éle­vage, polycu lture). La surface des terres cultivables a peu à peu aug­me nté au d é triment de la forêt Séquig ny que l'on commence à d éfricher.

;9 - Saint-Michel-sur-Orge. Le d~\·er~mr ~ur l'Orge et la chau~~ee Guiperreu\. !Coll. llrt•t:•ml•· Rlrl>l<'rl

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Le site reste malgré tout attirant puisque le célèbre Gu ide Jan n ne dans son éditions des années 1880 nous parle de la commune comme étant un lieu de promenade agréable fréquenté par les pêcheurs (l'Orge étant très poissonneuse).

En 1900 Saint-Michel a pour activité principale le maraîchage les facilités d 'expédition sur Paris liées à l'a rrivée du chemin de fer en permettent le développement, parallèlement dans la localité la zone pavillonnaire prend de l'extension, grignotant lentement les terres labourables et les zones boisées avec pour aboutissement dans les années 60, l'édifica tion des grands ensembles immobiliers

Longpont Le nom de la localité vient probablement de sa position géographi­

que. Sur le même site nous trouvons à l'époque gallo-rom.aine, à l'emplacement de Saint-Michel, une villa (grand domaine agricole) et traversant le hameau de Vile bouzin la voie de Paris à Orléans. La route qui permet de relier le domaine à la voie doit franchir l'Orge ainsi que ses nombreux bras. Les abords de la rivière sont très marécageux d 'où la nécessité de construire un long pont, qui dans la réalité devait plutôt être une chaussée surélevée coupée de ponts.

Edit. , · . . )lur, St - ~1 ichc l-su r-Org~ .

'H . !:> t-;',UCHEL-sUI'·ORGE (S.-ct-0.)- ~cs borel~ cil! I'Or(lc li L OIIflllOII I • 0 l

60 · Longpont. Le~ prairies bord entl<1 riv iere qui n '<1 p<1~ encore cl'l aspect ca n<1ibe que nou ~ lui connaissons. (Coll./. l'•)tmfill,•)

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67 - LONGPONT (S.-et-0.) - Premier Pont jo1é •ur ln lunguo chauss~o, j•Hiif mna·ôct~g\lU ll f!: • ct Uomnino do tonnoy .

6 1 - Longpont. De nombreu' pont<. permetta1enl ,i la chau~sèe de franchir ce site particul ièrement marécageux.

((1111. J. l'<'!frll(lllt'J

Important centre religieux au Moyen Age, siège d'un prieuré dont la renommée d épasse largement les limites de la région. Son orig ine en tant que sanctuaire est très ancienne. Puisque la légende attribue au culte de la Vierge une origine druidique. A l'emplacement de la bas i­lique aurait jailli une source sacré. Des bücherons auraient trouvé sur ce site, dans le creux d ' un chêne la statue d ' une vierge tenant un enfa nt dans ses bras. Une première chapelle es t érigée, elle est dédiée à la Sainte Vierge, l'abbé Lebeuf nous dit qu'elle servit de pnroisse nux !Jnbi­tnnts de ce rmllon sur le rivnge de ln rivière d'Orge.

Vers l'an 1030 Guy Trousse! et sa femme Hodierne entreprennent à leurs frais, sur l'emplacement de la chapelle, la construction d'une

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église : Notre-Dame-de-Bonne-Garde qui ne fut achevée qu'au xme siècle.

Si l'on en croit les chroniqueurs de l'époque, Hodierne aurait par­ticipé à la cons truction d e l'édifice. Ce fait historique ou non, défiguré par la tradition devint une merveilleuse légende dont il existe plu­sieurs versions pour une même tran1e.

Un jour tmvnillnnt n ln construction de l'église, ln COll/tesse de Montlhéry s'nvisn de delllnnder n /Ill forgeron le li/oyen de porter quelque chose de lourd avec 111oins de fa tigue; nu lieu de répondre, le 111échnnt ouvrier lui jetn une bnrre de fer rouge n travers les jnmbes, ces demières ne furent pns br/Î/ées.

Hod iem e pour se venger, 111n ud i t tous les forgerons et ju rn que tout ho111111e de ce lllétier, qui vie nd mit s'établir n Longpont, 111011/Tnit infnillible/1/e/1 t dnns /'nnnée. Le forgero n 11/ellrtrier mourut bientôt nprès et on njoute qu'il n'eut de longte111ps de successeur.

Le prieuré de Longpont a joué un rôle important dans l'histoire religieuse, plusieurs de ses prieurs devinrent des évêques. Les revenus de cet établissement religieux étaient a la mesure de son rayonnement c'es t à dire importants.

L'église érigée en basilique en 1913, main tes fois remaniée, conserve cependant du XIe siècle sa nef romane. En 1819 il fut question de la détruire pour éviter des répara ti ons, sauvée de jus tesse par l' in terven- 59 tion du général Barrai, elle fut toutefois amputée de son transept. et n'a retrouvé son aspec t originel qu'en 1878 lorsque furent reconstruites les parties détruites après la Révolution.

I.es pèlerinages

L'origine des pèlerinages est très ancienne puisqu 'elle remonte au xre siècle.

Interrompus lors des événen1.ents révolutionnaires, ils reprennent après la réouverture de l'église en 1793, ce n'est cependant qu'en 1850, que restaurés par M. Arthaud ils retrouvent rapidement de l'éclat. De nombreux prélats de haut rang assistent alors aux cérémonies reli­gieuses. Les principaux pèlerinages ont lieu deux fois par an, à la Pentecôte et au mois de septembre, ces solennités sont suivies par de nombreux fid èles.

Les fêtes de l'Assomption sont aussi pour de nombreux chrétiens l'occasion de se réunir pour prier, à l'occasion de cet événement se déroule une procession ; celle de 1989 fu t conduite par Mgr Herbulot évêque du diocèse d'Evry, elle prit son départ dans le parc d u château de Lormoy pour se diriger vers la basilique.

Page 62: Promenade de l'Orge

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Parmi les histoires que l'on se racontait autrefois à la veillée, nous en avons relevé une dans un ouvrage traitant du folklore dans notre région le Hurepoix et ayant trait aux pèlerinages de Longpont.

Un jour les hnbitnnts d'un vi/Inge voisin conduits pnr leur wré, s'en ni/nient en procession il Longpont pour nvoir de /'enu. Comme ils pnssnient rlevnnt 1111 vieux pnysnn celui-ci demnndn nu curé, nvec mil/erie:

- Vous niiez chercher de/' en 11 il Longpont c'est bien, 111nis ai/mettrez vous cette enu, puisque vous n'nvez pns de récipients ?

Alors le curé sou rit et répon­dit:

-T'en fn it pns 1110

brnve j'ni toutes mes cruches derrière 1110 1 ...

Le château de Lormoy, i m po­sa nte bâ tisse reco ns truite e n 1837 par l'a rchi­tecte Charpentier, ne peut pa sser inaperçue, Mad­dy Guillon nous d it dans son étude sur le château que d'nprès ln tradition ornle qui ne semble pns contes tée, Gns­ton ri' Orlén ns nu­r nit entrepris ln constmction d'un chlitenu sur ln terre de Lannoy, soit vers 1627-28.

G3. LONGPONT (5.-&-0.)- Ln, Cr.oix Rouge-Fev

~ttc Croix a élê érigée \ 'CrS ln lin xr· :-ièclc. en même temps que

lln~iliquc de l.ungpont. I.e fùt de ln cnlunnc IH'O \'ÏCnl tl 'un

de Ml!rcurc CJIIÏ ètnit èiC\'é en endroit, et le fc1· de ln croix pro­

\'(cnt de ln IJ:1rre -dont sc sennit llodlcrnc de Mc111t1lu!ry c1u:wd e lle purl:llllcs seaux tl\:tul pour a hier les

' maçons dnns la C'!_llstruction

6.2 · Longpont. L1 Cro" Fer-Ro uge ICo//. IIJro""''''/i<~r/•lt'r)

1

Page 63: Promenade de l'Orge

En 1812 la propriété avant sa reconstruction, nous est ainsi décrite par Oudiette:

Sn positiou sur uue é111iueuce lui douue des poiuts de vue les plus pitto­resques et les plus vnriés. Ses jnrdius et pnrcs, d'uue grnude étendue et traversés pnr ln petite rivière d'Orge sont très ngrénb/es pnr ln distributiou des enux, pnr des sentiers tortueux, trncés dnns uue grnnde prnirie ou se trouvent rie belles pl nu tntious et des groupes d' n rb res qui forli/eut 1111 pnysnge clw r111n 11 t.

En 1862 il est acheté par les frères Say propriétaires de raffineries de sucre gui le garderont jusqu'en 1934. Le d omaine a toutefois été loué en 1907 au roi des Belges Léopold II qui en a fait sa résidence d 'été.

Racheté par les Frères Assomptionnis tes il est reconverti en un séminaire cet établissement accueille jusqu'à une centaine d'étu­diants, qui seront les futurs prêtres destinés à la France et aux diffé­rentes missions. Les dépenses de fonctionnement devenant de plus en plus lourdes le séminaire est fermé en 1955 et le château mis en vente.

53 ° Longpont (S.- e~·O.) 0 Le Clodoer de l'Église Notre-Dame possCJc ;.n esc:.licr ~n tourelle d'une certaine C:légancc. (~lonumcnt historique Xli" ct Xlll 1

si~cle s),

6.~ 0 Longpont La ba~• l ique, mamlë lob reman1ee, e~l encore de no> JOUr> un lieu de pèlerinage. ICo//. }. p.-_~rllfillo'l

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Montlhéry

Le nom de la ville apparaît pour la première fois en 768 sous le règne de Pépin le Bref, il est mentionné dans une charte royale sous l' appel­lation de Mous-Aeriws, qui déformée par l' usage deviendra au XIXe siècle Montlhéry.

L'étyn10logie du nom est controversée comme c'est souvent le cas, il semblerait cependant vouJoir signifier: montée rude et difficile.

Le château féodal a été construit par Thibaut dit File Etoupe, ce sobriquet lui venant certainement de la couleur de ses cheveux qui étaient blond filasse. En juillet 991, il avait obtenu du roi Robert l'au­torisa tion de fortifier la colline. Terminée vers 1015 cette véritable forteresse est à l'origine composée de quatre enceintes fortifiées s'éta­geant les unes au-dessus des autres, le donjon haut de plus de 30 m se trouvant dans la quatrième enceinte.

C'est comme l'a fait remarquer Joinville l' historien de Saint-Louis uu fier clifitenu nu cœur de ln Frnnce dont seule la trahison et la famine pouvaient venir à bout de ses défenseurs.

11 - Château de MONTLHÉR Y sous ses Sires ou premiers Seigneurs (991-1118)

6-t · Château de Montlhéry sous ses Sin.'~ ou premier~ Seigneu r~ (99 1-111!)) M Un fier château au cœur de la France " dont seules la trahison et la famine pouvaient \'en ir à bout. ICt•ll. / . PI!Vrnfrll<'l

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Devenu un véritable repère de brigands, ses possesseurs détrous­sa ient les voyageurs et s'emparaient d es convois de vivres transitant par la route de Paris à Orléans, menace permanente pour les rois de France, la château est rattaché à la couronne en 1118 après que Philippe I er eut marié sa fille avec Guy Trousse! seigneur de Montlhéry.

Pendant la Guerre de Cent Ans (1337-1453) le roi d'Angleterre Edouard III s'empara du châ teau, les Anglais bénéficiant ainsi de sa position stratégique pour dévaster la région.

Cette très longue guerre est une épreuve terrible pour les popula­tions rurales qui sont gravement touchées au point d e voir leurs effec­tifs d iminuer d e n1 oitié, la campagne est d evastée, les habitations ruinées auxquelles viennent s'ajouter la disette e t les épidémies.

En juillet 1465, sous le règne de Louis Xl, le 27 juillet 1465, une bataille sanglante à l' issue incertaine oppose le roi de France au comte de Charollais (Charles le Téméraire). Elle se déroule entre Montlhéry et Longpont, la plaine où elle se livre a été appelée le Chn111ptier du Chnmp de Bntnille. Le combat fut acharné, il eut de très nombreux morts de part et d'autre qui durent être salés, pour en éviter la décomposition avant la mise en terre.

Cette macabre opération donna lieu à une chanson :

Bourguignon snlé, L'épée n 11 côté, Ln bnrbe nu menton, Attend Bourguignon.

En vue d 'assurer la protection de leur ville les habitants obtiennent en 1540 de François 1er l'autori sa tion de construire des murailles avec pont-levis, fossés et barbacanes en s'imposa11t eux mêmes de la somme nécessaire pour tous ces travaux. De ces fortifications il ne reste plus de nos jours que la porte Baudry.

Pendant les guerres de religion qui voient s'affronter les ca tholiques et les protestants, la ville est occupée et pillée par les troupes du prince de Cond é. Les hostili tés terminées, le château est démantelé en 1591 sur ordre d e Henri IV, de telle sorte qu'n ucu11e gnmiso11 ne puisse y loger. Seul le donjon est épargné.

Pour mémoire nous rappellerons que sous l'Ancien Régime sur la terre d e Montlhéry il y avait une prévôté et une châtellenie.

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Edit.

Des expériences scientifiques sont entreprises à parti r du sommet de la tour :

- 1822 MM. Prony, Arago et Mathieu l'utilisent pour calculer le vitesse du son entre le sommet et l'observatoire de Villejuif.

- 1874 M. Cornu utilise la tour pour ses expériences sur la vitesse de la lumière.

Bien qu'étant proche de Paris, la commune a conservé un caractère rural, ma is pour com bien de temps encore est elle un pays de culture maraîchè re et horti cole ? Oud ie tte d ans son d ictio nna ire des communes (1812) nous fait remarquer qu 'il se tient dnns ln ville quntre fo ires pnr nn, les demiers lundi des 1110is de jnnvier, nvril, juillet et octobre. De nos jours seule subsiste une foire annuelle dite nu x to111ntes qui a su rester une des manifesta tions importantes de la région.

' 1 - L'Orgo fi Montlliory Snlnt-Mi ohel

65 · Montlhéry. L'Orge

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MON 1 LHI::RY (S -et-0) Le r~ort Ail "" 111i ·''"" "'"'' ''l'••• ,. h· h· ril••in·~ Il•' .\n/;1\· ''l Ill- la \ •ll••·•lu· Hub •l•• &'t•lui •lt· .\lnnllh•it'

66 . Le Mort Ru o u ruisseau mo rt sepilre Je::. territoire!> de ozav cl de La Ville-du-Bois de celui de Montl hé rv.

• !Coll. J. r.:vrd{•lll'l

Paul Fort qualifié de prince des poètes, né à Reims en 1872 séjourna une première fois à Montlhéry en 1912 avant de s' insta ller au d omaine d'Argenlieu en 1921, où il sera inhumé à sa mort le 20avril1960. Auteur de Ln Ro/l(fe, ode à la gloire d e la fra ternité, il a imait la d ouceur d e cette petite portion de l'Ile-de-France à laquelle il a d édié plusieurs de ses textes.

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Villiers-sur-Orge Avec ses 178 hectares de superficie, la plus petite commune du

département de l'Essonne, elle se situe sur la rive gauche de l'Orge, son nom dérive d'après l'abbé Lebeuf de village, mot la tin qui signifie lieu habité. Elle dépend, avan t la Révolution française de deux pa­roisses, celle de Longpont pour les deux tiers et de celle d'Epinay-sur­Orge. Sa population est passée de 90 habitants en 1726 à un peu plus de 3 000 habitants de nos jours.

Les moines de Longpont jouissaient sur Villiers de tous les droits qui s'a ttachent à une seigneurie. Le premier possesseur laïque du domaine connu est Tiphaine de Villiers, elle vécut au XIVe siècle et fut inhumée à sa mort dans l'église du prieuré de Longpon t.

Après être passé entre plusieurs mains, le domaine de Villiers fut vendu à Antoine d ' Aubray frère aîné de la trop célèbre marquise de Brinvilliers dont il fut la seconde victime. Notre empois01meuse quant à elle finit la tête sur le billot en 1676. Au fil du temps le domaine changea maintes fois de proprié taire pour être fina lement acquis par Alexandre-Laurent-Baltazard Grimod de la Reignière, fils d 'un fer­nüer généra l, sa fortune était à l' image de ses excentricités, c'est à dire immense. Les nombreux ouvrages gastronomiques qu'il a publiés lui servirent d 'accès aux meilleures tables, ce dont il profita pleinement.

En 1816, il épousa uneancienneactricedu théâ tre de Lyon, Adélaïde Peuchère, à l'occasion de cet événement, Mme Sophie Gay avec la­quelle il entretenait une correspondance suivie lui écrivit ce billet daté du 31 décembre 1816:

Il est certni11 que j'ni eu tort de dire ln vérité à mon voisin ; les rois, les fenunes et les n111oureux, ln reçoivent 111nl ; mais qu'il soit frn11quille, elle 11e 111'nttirern plus désor111nis tant d'n111ertu111e de sn part, et l'ente11drn qu'à propos des sen ti111e11 ts d' n m itié que je lui est voué. Mon proc/min dépn rf pour Paris me privera du plaisir d'accepter son invitation nuptiale; 111nis je n'en prendrai pns 111oins de pnrt nu succès de tout ce qui pourra contribuer à son bo111ieu r.

Notre illus tre gastronome est décédé à Villiers le 25 décembre 1837, il repose au cimetière de Longpont où sa tombe est bien oubliée.

Maison-Rouge, château de style Louis XIII, dont le nom serait jus­tifié par l'utilisation de briques dans sa construction, est un autre domaine qui offre la particularité d 'avoir une origine architecturale contestée. Oudiette dans son dictio1111nire étymologique des e11virons de Paris nous d it que le château fut détruit en 1808. Mais est-ce vrai111ent

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un château qui fut détruit ? Une chose est troublante au sujet de cette propriété. Dans un opuscule consacré à Mme du Barry publié en 1858 par un bibliothécaire de Versailles nous trouvons Mme du Barry acheta fort peu de biens pendant sn grandeur. Elle fit l'acquisition d'une maison à Saint-Vrain , près d'Arpajon, et d'une petite ferme appelée Maison-Rouge à Villiers-sur-Orge, près de Longjumen 11.

Ce qui est sûr, c'est qu'elle y logea sa mère Anne Bécu et que cette dernière y est décédée le 20 octobre 1808.

Plus près de nous est né dans ce château le célèbre éditeur chroni­queur Gauthier Villars, plus connu sous le pseudonyn1e de Willy ; premier mari de Colette, sa vie tumultueuse défraya maintes fois la chronique. Il aurait écrit, en collaboration avec sa femme la célèbre série des Claudine, Colette le nia et prétendit qu' il s'était contenté de cosigner.

Autre habitant dont le nom est passé malgré lui à la postérité, le docteur Guillotin, il n'est pas comme on peut le penser l' inventeur de l' instrument de supplice qui porte son nom. La guillotine ne date pas de la Révolution Française, elle était déjà en usage en Ecosse au XVIe siècle. Le docteur Josef-Ignace Guillotin (1738-1814), professeur d'anatomie à la Faculté de Paris, en qualité de membre de la Consti-

13. · VILLIERS-sur-ORGE (S.-et Pâturages du Domaine de Villiers -sur-Orge AYc .. mn ...... u

67- Villiers-sur-Orge. l.",lgnculturc·l'l rde,·,,ge ~uni c•ncurc• prepunch:r.mt~ d.uh cl'! tc• rc•g•tul, avant l'urbanisa tion des années 1960. ICt•/1 1 P.-yrd{llt•·J

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tuante proposa dans un but humanitaire, certains prétendent que c'est par opportunism e, d e remplacer les supplices et tortures alors en usage par l'utilisation d'une machine qui abrégerait les souffrances des condamnés. Le Moniteur nous rapporte le lyrism e dont ses discours étaient empreints en nous citant cette phase qui termine l'un d 'eux et qui provoqua le rire de l'assemblée à laquelle il s'adressait Messieurs nvec mn nwchine, je vous femis sauter ln tête en un clin d'oeil, et snns que vous en éprouviez ln moindre douleur.

Le docteur Guillo tin, d éputé parisien, un d es principaux rédacteurs du cahier d es doléances d e la ville d e Paris, é tait arrivé à l'assemblée en mai, en m êm e temps que l'abbé Syriès. Le 20 juin lorsque les d é pu tés se virent refuser l'entrée de la salle des séances sous prétexte que l'on était en train de l'aménager, c'est lui qui eut dit-on l' idée de l' installa­tion d es députés du Tiers-Etat d ans la salle du jeu de Paume où fut prêté le fameux serment.

En 1791, l'assemblée ayant adopté les propositions de Guillotin, le d octeur Louis fut chargé de perfectionner la machine qui fut un mo­ment appelée Louisetteet Petite Louison. On fit des tes ts sur d es cadavres à Bicêtre, ceux-ci ayan t été concluants, il fu t d écidé d e l' utiliser pour les exécutions capitales.

Le premier exenlplaire a été constmit pour la somme de 960 livres par un allemand Tobias Schemidt, qui jusqu'alors é tait spécialisé dans la construction de clavecins.

Cette machine fonctionna pour la première fois le 25 avril 1792 au d épend d e N icolas-Jacques Pelle tier voleur de grands chemins d e son état. Trois jours plus tard elle portait déjà dans la presse le nom de guillotine.

La seconde exécution capitale fut celle de Louis XVt elle se d éroula place de la Concorde le 21 janvier 1793 à dix heures trente du ma tin, ce fut le début d 'une longue série. Les hasards de l'histoire firent que Louis XVI et Guillotin furent mis fortui tement en présence lors des événements des 5 et 6 octobre 1789, en effet ce d ernier faisait partie des d éputés désignés qui accompagnaien t une déléga tion issue de la foule parisienne qui excédée par la famine s'était rendue à Versailles pour ramener dans la Capitale le boulanger, ln boulangère et le petit mitron.

Sous la Terreur, la guillo tine resta installée en permanence place de la Concorde pendant 13 mois, du 11 mai 1793 au 9 juin 1794. Après le 9 thermidor (27 juin 1794) elle fit à nouveau son apparition pour l'exé­cution de Robespierre. Le nombre de personnes d écapitées à Paris pendant la Révolution est assez considérable puisqu'il s'élève, d'après

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les renseignements gue nous possédons, à 2 498 personnes. Jeanne Bécu, comtesse du Barry, favorite de Louis XV, propriétaire de Mai­son-Rouge fut parmi les victimes.

0

\li ll icrs-s~u·-Orge (S.-ct-0.) - La Mairie

68 - Villi ers-sur-Orge. Vi lliers-sur-Orge avec ses 178 hcct,lrL~ 6t 1,1 plus petite commune du dépa rtement de l'Essonne. !Coll. J. P,·ymfiti<"!

Guillotin possédait une maison à Villiers-sur-Orge, elle était située sur l'emplacement de l'actuelle mairie et fut acquise le 19 octobre 1808 pour la somme de 22.000 F. Il ne séjourna qu'épisodiquement dans cette propriété, son habitation principale était à Paris, au 209 rue Saint-Honoré, où après la Révolution il avait installé un cabinet médi­cal. Il est décédé à cette adresse le 26 mars 1814 à l'âge de 76 ans.

Guillotin qui faillit être exécuté sous la terreur, avec l' instrument dont il avait préconisé l'usage, protesta jusqu'à sa mort contre le fa it que son 110111 soif nccolé à ln mnchine à décoller.

L'année 1939 vit la fin des exécutions capitales sur la place publique, en effet un décret en date du 29 juin mit un terme à ce spectacle atroce pour voyeur à la recherche d 'émotion forte gue constitue une exécu­tion publique. Désormais la guillotine sera repoussée à l'ombre des prisons jusqu 'à l'abolition de la peine de mort dans notre pays.

L'argo t, langage populaire oh combien imagé a donné à notre sinis­tre machine de nombreux synonymes parmi lesquels nous trouvons :

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la veuve, la faucheuse, la machine à raccourcir, la bascule à Charlot etc. Le terme bascule à Charlot provient de ce que tous les aînés de la célèbre famille des bourreaux de Paris, les Sanson, se prénommaient Charles e t qu' ils assumaient cette charge de père en fils.

Les rapport des habitants de Villiers avec ceux du Perray sont parfois tendus. Nous avons relevé en date du 23 septembre 1790 dans le registre des délibérations du Directoire du District de Corbeil que:

la lecture et fa ite d'un mémoire adressé par les habitants de Villiers-sur­Orge dont l'objet est de se faire régler les difficultés qu'ils éprouvent conti­nuellement de la part des habitants du Perray, hameau dépendant de la paroisse de Sainte-Geneviève relativement aux pâturages de la partie de la prairie de Villiers du coté du Perray.

Le Directoire du District, délibérant, il a été arrêté que le dit Directoire était d'avis que les habitants du Perray se conforment aux anciens usages jusqu'à ce qu'il soit autrement ordonné et ne troublent pas ceux de Villiers dans le droit de pâturage dont ils ont toujours joui.

Sainte-Geneviève-des-Bois Avant de devenir l' importante agglomération que nous connais-

70 sons, c'éta it un petit village agricole et forestier cons truit en bordure de la forêt de Séquigny, domaine de chasse des rois de France.

Le village se développe sans excès autour d 'une chapelle pour compter en 1768 une centaine d'habitants.

Les hameaux qui font partie de la commune actuelle semblent avoir une origine plus ancienne que le village lui-même. On trouve des traces de celui de Liers dès le XIIe siècle. Sous Philippe Auguste, le seigneur du lieu devait fournir des troupes au roi et assurer la garde au château de Montlhéry deux mois par an.

Le Perray en bordure de l'Orge appartenait à l'abbaye de Sainte-Ge­neviève de Paris. Selon l'abbé Lebeuf, c'était de peu d'importance puisque l'abbaye n'y percevait qu'u11 septier d'avoine mesure de Mont­lhéry et deux cliapo11s par an.

L'extension de ce hameau est liée pour une bonne part à la cons truc­tion de l'hôpital de Vaucluse, le personnel de l'établissement en ayant fa it son lieu de résidence.

Les habitants de Sainte-Geneviève et des communes avoisinantes 11obles, no11 nobles, manants et roturiers possédaient des droits d'usage sur la forêt. Une ancienne tradition locale voulait qu'ils eussent été

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octroyés par Blanche de Castille. Il faut toutefois noter qu'il n'existe aucune traces écrites de leur origine. Ils ont cependant été constam­ment reconnus par les rois jusqu'au XVIIIe siècle. Par la suite ils furent contestés par les propriétaires successifs. Continuellement harcelées, les communes ont fini par accepter en 1900 une somme forfaitaire pour l'abandon de ces droits.

Les dits droits faisaient bénéficier les habitants de la faw lté de cueillir et d'emporter sur leur dos, les avnlines et tout autres fru its à l'exception des glands; prendre et couper les bois morts et secs pour leur chauffage; celui de Jaire pâturer leurs bestiaux dans ln dite forêt, excepté dans les taillis de moins de cinq ans.

Le sous-sol de la forêt riche en pierre meulière fut l'objet d'une exploitation à grande échelle qui a bouleversé le terrain et détruit les chemins.

10 . Ste-GENEVItvE·des-BOIS (S.·et·O.) 1.111 grossè tour 1lu donjon porte le .t"n~het. ~!u Xl \" • •i~~· I P

1. ètatl. ontou116o tlo c-ommn nfri X\ Il' ""cele. An JHI'tl C s 'ou VrO UIIO d OII\'0 qui f Ct.;OÏl Je~ CUU.I f llli\'IRII\ 10 ,

Collcrtiou l'aul Alloq;e • Stlri• C: 1 10

69 · Sainte-Geneviève-des-Bois. La grosse tour du Donjon.

Du château féodal il ne reste p lus que le donjon, il est difficile de donner la date de sa construction, les spécialiste en la matière fon t remonter son ancienneté au XIVe siècle en se basant sur ses caractéris­tiques architecturales. Les bâtiments qui entourent le donjon sont d'après l'abbé Lebeuf de 1750. Le fermier général Dure y d'Arnoncourt est supposé avoir fait exécuter les travaux qui ont donné au château sa physionomie actuelle.

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72 70- Sainte-Geneviève-d es-Bois. Le donjon impo~ante bâti~~e est ce qui reste d e l' ,1ncien châ-

teau féodal érigé au XIV" siècle. IP/u>t.> J. P.-yr•>fitt.-1

En 1922 le comte Berthier vend 62 hectares du parc du châteai..t pour 2 F le m2 à la Société Immobilière du Domaine de Sainte- Geneviève, le raffineur Say vend de son coté 262 hectares du bois du Perray faisant partie de son domaine de Lannoy. La forêt de Séquigny est lotie et condamnée à d isparaître, la voirie est souvent tracée à l'emplacement des anciens chemins et sentiers. Il fa ut tou te fois noter que c'est pra ti­quement aux frais des habitants que les premiers équipements sont construits .

Légende de Sainte-Geneviève

Chaque année le d euxième dimanche après Pâques les fidèles vien­nent en procession à la grotte pour témoigner à sainte Geneviève leur pieuse gratitude. La tradition populaire raconte ainsi l'origine de ce pèlerinage :

Pnr une clinude journée de l'été de l'nu 448, sniute Geneviève nllnut nu devnnt de sni nt Loup, évêque de Troye, s'nrrêtn à l'emplncement de ln grotte pour s'y reposer. Ayn ut soif, elle 111n11ijestn à sou eutournge le désir de boire 1111 peu d'en 11 ; n ussitôt 1111e source d'en 11 cln ire jnill it à ses pieds.

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Une grave épidémie sévissait alors dn 11s ln regro11, beaucoup d'enfant mourraient. Snchn11t que sainte Geneviève passait ici, les 1/Jn//Jni/S n111enèrent leurs enfnllts et ln prière11t de les guérir. Après avoir prié Dieu, sainte Geneviève feur fit boire de l'eau de ln source; les ellfnnts fu relit soulagés et peu de jours après, f'épidé11tie cessait.

Les habitants firent e11 reconnaissance, fe vœu de venir chaque année en pèlerinage fe deuxième di111nncfte après Pâques, jour nnn iversnire de ce m imcfe et firent élever une statue à sainte Geneviève, là où jaillit ln source.

Cimetière nJSse

Insolite tel est le qualifica tif qui pourrait désigner le cimetière russe et son église orthodoxe au bulbe bleu, couleur du ciel et au toit vert, couleur de l'herbe. Ce symbolisme des couleurs désigne l'église comme étant l'endroit où se rencontrent le ciel et la terre. Le reste de la construction est d ' une étonnante simplicité au charme indéfinissa­ble. Ce lieu du culte fut consacré le 14 octobre 1939, il est de nos jours classé monument historique.

Le cÜTl etière est partie intégrante du cimetière comiTIU na! d e Sainte­Geneviève, toutefois les sépultures russes représentent 80 % de l'en­semble. Dix milles émigrés seraient enterrés en ce lieu, du p lus illustre au plus humble ils sont venus chercher un asile dans notre pays après

71 · Sa inte-Geneviève-des-Bois. ln~oht~ ~n œ h~u l '~g~~~~ orthodo'~ ru~~c ,,u bulb~ bl~u et au to it vert fu t consilcrée en 1939. IC .. II/I'•ym{,lld

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les événements révolutionnaires qu i ont affecté leur patrie d'origine. Son implanta tion est liée à celle de la maison russe qui est bâ tie sur l'emplacement de l'ancien domaine de la Cossonnerie acheté en 1920 sur l' initia tive de la princesse Mechrcherki et qui devint u ne maison d e retraite pour Russes âgés. Les première tombes sont a pparues en 1927. Dès lors, la construction d 'un lieu de culte et de prière devenait nécessaire à cette communauté qui avait conservé ses traditions spiri­tuelles.

Villemoisson L'abbé Lebeuf fa it dériver le nom d e la commune de villa et de

moss, c'est à d ire ville moussue, pays hu mid e sentant la mousse et le marais.

Le premier seigneur connu est Thierry de Villemoisson d ont les successeurs seront pour la plupart des gens de robe. Louis Berrigue François d e Sauvigny intend ant de Paris l'u ne des premières victimes de la Révolution le 22 juillet 1789 en sera le dernier seigneur.

De la seigneurie d épendait un fief connu sous le nom de Beaumont e t qui fut avant les grands événements d e 1789 propriété de Hélène

7 2 · Vi llemoisson- Saint-Michel-sur-Orge. L6 cru~., de la m ·1erc et le~ monda hon~ qui en découlent, posent de nombreu' p roblèmes au' m ·erains. tCt>/1 1 Pevraf•tt•·l

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Morreau d e Séchelles mère du conventionnel Hérault de Séchelles, auteur de la rédaction d e la Déclnrntion des droits de l'Homme qui fut guillotiné le 5 avril 1794.

Le château construit à la fin du XVIIe siècle nous est décrit dans les actes de vente comme corn prenant un corps de logis de dix croisées de face et deux étages sur rez-de-chaussée, cinq rernises dans ln cour, une étable à vaches et à porcs, une écurie de seize chevaux, un grenier et trois chambres de domestiques, une mniso11 couverte en tu ile avec ses bâtiments agricoles.

La commune comme celles d es environs n'échappa pas aux béton­neurs. Le premier lotissement fut celui du Parc Beau Séjour.

Le Castel d'Orgeval fut construit en 1903 pour le lotisseur Léon Laurent sur les plans d 'Hector Guimard, le célèbre architecte qui dessina les célèbres entrées du métro paris ien dans le Modern style dont il fut le plus illustre représentant en France.

Morsang-sur-Orge Situé sur la rive d roite de l'Orge en face d 'Epinay, à l'origine nous

dit l'abbé Lebeu f c'était sans doute une forteresse ou un enclos sur les bords de ln rivière d'Orge. Des murailles étaient encore visibles sous le règne 75 de Lou is XIV, il n'en reste actuellemen t plus de traces matérielles.

Ce qui n 'était qu' un hameau a appartenu d e 1159 à 1564 à l'abbaye de Saint-Malgloire. Les vicissitudes d e la Guerre d e Cent Ans sont durement ressenties par le village qui est très éprouvé, il n'y a plus d'église et les maisons sont toutes d étruites.

Le d omaine devient d e ce fait difficile à rentabiliser, il est vendu par Guillaume Viole, évêque de Paris à Jean de Fornicon de la Ragu enière à charge de ln tenir à foi et hommage de lui.

Le château actuel fut construit par Pierre Huret d 'Harmoncourt vers 1740. Dans ses murs est ins tallé un centre ctùturel qui regroupe de nombreuses activités. Le parc qui l'entoure, avec ses 27 hectares constitue dans cette zone fortement urbanisée, le plus grand espace libre mis à la d isposition du p ublic.

Les ressources économiqu es de la commune furent par le passé essentiellement agricoles, Oudiette nous dit en 1812 que les principales productions de ce terroir sont en grain ; une partie est en prairies. M. de Berthier y entretient 1111 beau troupeau de 111érinos pure mee, provenant des étnbl isse111ents du gouverne111e11 t.

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Exploitation des carrières

73 - Morsang-sur-Orge. A droite, l'église; à gauche et en face la fontaine Saint-Jea n. L'ég lise date, J'OUr partie du XlTI siè­cle, la constmction en fut doublée en 1630.

!Coll. J. P"yrafittf)

A la fin du xrx:e siècle l'industrie principale de la commune était l'exploita ti on des carrières de pierre meulière. Cette exploita ti on nous est décrite avec précision par l' instituteur de Morsang dans sa mono­graplùe.

Ln pierre existe presque partout, pl us 0 11 moins abondante. A va nt d'ouvrir une carrière, les ouvriers commencent par sonder le terrain, soit avec la pince levier, forte tige de fer de 3 à 4 111ètres de longueur, soit avec ln tarière. Si ln pierre est renombrée par ces outils, 011 creuse des repères, sortes de fossés de 2 111ètres de longueur, l111ètre de largeur et 2 à 3 111ètres de profondeur.

Si/' endroit est reconnu favorable, on procède alors à ln découverte, c'est à dire à l'enlèvement des terres sur une swfnce de 30 à 401112. Dans ces terres de déblais on rencontre assez souvent des blocs erratiques de grès rouge n111enés là parles eaux à une époque très rewlée. Jamais ces grès qui ont une forllle à peu près arrondie ne se rencontrent plus profondément dans les couches sédi111entnires de meulière.

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i"l ot·san~-sut·-Or{:e (S.-et-0.) - Les nlanchisseries sur les bords de l'Orge

74 - Morsang-sur-Orge. Les blanchisseries et les manufactu res de toutes sortes apportilient du travail ilux populiltions mais étilient des sources de po llu tion importilntes.

!Coll. }. Peyrafittr)

l>lot·sa n{:-sut·- Ot·;:e CS.-el -O.l- R"e Paillat·d !39

75 - Morsang-s ur-O rge. Le villilge ~itue ~ur la rive droite a ~u pn:·~erver ~un a~pect ,mcien, mill-gré un environnement fortement urb;misé. !Coll.}. 1'•-ymfill<'l

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L'expiai tn ti on proprement dite commence alors. Les pierres réduites en fragments de 10 cm3 en moyenne sont sorties de ln carrière à ln brouette sur des plans inclinés formés de solides madriers dits à plats bords.

Lorsque le bloc est trop considérable pour que les pinces puissent le soulever et les masses le débiter, on n recours à ln poudre 0 11 à ln dynamite. Un trou de 3 cm de diamètre environ est alors percé, avec une barre d'acier, dans toute la partie centrale du bloc à disloquer et jusqu'nu tiers de son épaisseur. Une cartouche de dynam ite n111orcée est pincée nu fond du trou que l'on rempli d'eau ou de terre après avoir disposé une mèche dont ln longueur est en/culée de façon à laisser en bnilnnt à mison de 30 cm par minute, un temps suffisant pour que les carriers puissent s'éloigner de 100 m nu moins du point de l'explosion. Ils ont préalablement crié à diverses reprises "Gare à ln mine". On n extrait ainsi en 30 ans, deux millions de 1113 de pierre, qui ont été acheminées jusqu'nu port fluvial de Chlitillon pour être transportés à Paris, quai Henri IV oii ln vente s'effectue en1899 à mison de 10 à 14 F le m3.

Epinay-sur-Orge La paroisse est jusqu'à la Révolution composée du village et de ses

dépendances qui sont les hameaux du Breuil (oii se trouvait le moulin), du Petit-Vaux, partie de Villiers et Chnrwtu. Sa population est d'environ 430 habitan ts.

76 . Epinay-sur-Orge. C'l'~l.lu haml'au du 13r~·uil, dl'pl'nd.ln(l' d 'Epi nay-sur-Orgl' l]lll' Sl' trouvail le moulin. (Coll 1 Ptoymfllt.·l

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L'abbé Lebeuf nous fait remarquer que le nom d' Epinay très répan­du dans la toponymie aurait pour origine pays couvert d'épines et de broussailles.

7 ·EPINAY-SUR-ORGE (S.·ct-0.)- Le Bvenil- Canal et bav

77- Ep inay-s ur-Orge. l.Jn :.y:,lcme de \'.11\lles ct de barr.1gc permell,lil de 111.1intenir le 111\' e,lu de l'eau de manière à obtenir u ne chute, la plus haule possible, da ns les limites de la législa-tion e n v igueur. ICt>ll. /l'•ymfittt'l

L'abbaye d e Sain t-GenTlain-d es-Prés de Paris possédait vers l'an 800 des terres qui étaient très riches. Une description sommaire de la propriété nous la présente comme suit une maison seigneuriale, cent arpents de vignes qui pouvaient prad 11 ire 850 11111 ids de vin, trente arpents de prés qui fournissaient cinquante charretées de foin, 1111 bois d'une lieue et demie de circuit où l'on pouvait engraisser deux cents porcs, 1/11 moulin et autre revenu soixante muids de bled.

Pays de labour, de prés et de vigne la terre res tera pendant tout le Moyen Age, la propriété des ecclésiastiques.

Vendue en partie en 1557 à Barnabé Brisson, avocat généra l au parlement de Paris, qui en restera le propriétaire jusqu'à sa mort en 1591, pour mémoire nous rappellerons qu'il fut pendu à une poutre du Châtelet par les Ligueurs.

Le domaine de l'abbaye est morcelé du XVIe au XVIIIe siècles. Des parisiens moyens y possédaient une petite résidence secondaire simple maison avec clos, mieux une petite ferme.

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Domaine de Vaucluse

Situé en bordure de l'Orge, le domaine s'appelait autrefois la Gil­quenière. Ce nom déplaisait fort à son propriétaire du moment, le Bally Clussol d 'Uzès il sentait trop ln roture.

Le comte de Provence (fu tur Louis XVIII) qui était son hôte et à qui il se confia, baptisa la propriété du nom de Vaucluse, appella tion que jus tifiait peut-être les quelques roches et cascades ornant le parc.

En 1863 le proprié taire du château un négociant londonien nommé Kirk fait d on de son domaine au département de la Seine pour y édifier un asile pour y recevoir et y traiter/es aliénés.

La construction débute en 1865, sous la direction de l'architecte Bouteleu. L'ouverture a lieu le 26 janvier 1869 . L'établissement comporte à sa construction de longs bntilllents blancs et rouges gnis d'as­pect et séparés pnr des jardins; son usine il gnz, ses fermes, ses cha111ps en culture couvrent une supe1jicie d'environ124 hectares. On hospitalise dnns des quartiers spéciaux, environ 250 ho111111es et 380 [e111mes, et dnns ln colonie 124 jeunes garçons idiots, arriérés, aliénés qui suivent les cours d'une école et trnvnillent il ln terre. Quant nu x adultes, ils sont lorsque leur étnf le permet, e111ployés dnns les ateliers de ln maison.

Perray-Vaucl use - Château ,de Vaucluse - 389

71:1 · Perray· Va ucluse.<...~ dt.ik.tu dunt le num de <...llqu~·nier~· !>l'niall trup 1,1 mt ure tut bapll~c, dit-on, par le comte de Provence du nom de Vaucluse. ICo//. /. P•'Y"'fittrl

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A comparer de nos jours avec l'établissement moderne et bien équipé que nous connaissons.

L'asile de Vaucluse sera une source de conflits entre la ville de Paris qui en est propriétaire et la commune de Villemoisson.

Dans sa monographie l'instituteur d'Epinay-sur-Orge note au sujet de la rivière: Autrefo is ses enux étaient pures et claires et le poisson y était nbondnnt, mnis en pnssnnt à l'asile de V nue/use, elles sont en grnnde partie employées dnns /' étnblissenrent, elles reviennent n 11 1 it clrnrgées de sou i/111 res, contnnrinées ntr grnnd détriment des propriétés situées en nvnl et nu grnnd 1/lécontentel/lent des propriétaires et des pêcheurs autrefois 1/0I/Ibreux sur cette partie de ln rivière oti te poisson n nujourrf'lrui disparu presque entière-1/lellt.

Le 10 juillet 1882le maire de Villemoisson lit au conseil municipal une lettre émanant du préfet de la Seine où il est fai t é tat d'une demande au préfet de la Seine-et-Oise, d 'autorisation d'abaisser les eaux du moulin de Villemoisson, dans le but d 'éviter les inondations quasi permanentes de la prairie de Vaucluse. Vives protestations du conseil municipal qui estime que Vaucluse empoisonne suffisamment les eaux avec ses imn10ndices et que l'abaissement du niveau de la rivière rendrait inutil isable les lavoirs et les abreuvoirs. Il est fa it remarquer que le dessèchement de la prairie incriminée pourrait être obtenu par un drainage.

Les 24 septembre et 12 octobre 1893 l'asile de Vaucluse demande cette fois la suppression du barrage du moulin. Refus de la part de la municipalité qui craint que la rivière soit de ce fait transformée en ruisseau ...

Le 10 juillet 1895 nouveau projet adressé par le département de la Seine au sujet de la hauteur de l'eau dont l'abaissement du niveau permettrait l'assainissement de la prairie de Vaucluse. Dans une cor­respondance, il est précisé les études poursuivies jusqu'à ce jour reconnais­sent ln nécessité d'abaisser le déversoir du moulin de Villemoisson d'une hauteur variant de 40 à 50 cnr nu maximum.

Le département de la Seine s'engage à prendre à sa charge tous les travaux utiles pour la réparation et la conservation des lavoirs et des abreuvoirs publics ou particuliers.

Tous ces travaux furent exécutés en 1885. La commune de Ville­moisson par la voix de ses élus demanda cependant en 1896 à la ville de Paris le repeuplement de la rivière.

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Savigny-sur-Orge Située au-delà du confluent des vallées de l'Orge et de l'Yvette,

Savigny-sur-Orge aurait d'après le bulletin de l'amicale des Savigny de France une origine très ancienne puisqu'un patricien ro111ain du nom de Sabin us en s' étnbl issant dans le lieu a 11 mit créé le pre111ier embryon du village qui prit pnr ln suite son nom, et dont ln déformation nu cours des âges le fit aboutir à sn fo r/1/e actuelle.

Jusqu 'en 1919la population de ce qui n'est encore qu' un gros bourg ne dépasse pas les 2 000 habitants. Il est composé de deux quartiers, celui de la rue du Mail et celui de la Grande rue. Le village est centré autour du château et de l'église. Les premiers lotissements n'étant apparus qu'en 1920 sur le plateau et les grands ensetnbles vers 1960

Le passé de la localité ne peut être établit qu'à partir du XIIIe siècle, en deçà de cette époque le nlanque de documents ne permet pas de remonter le cours de l'histoire, tout au plus savons-nous qu' il existait sur le site un monastère ainsi qu'un châ teau féodal.

L'actuel château m aintes fo is renlan ié a é té cons truit sous Charles VIII par Etiemle de Vesc. Le logis central conserve du xve siè­cle le châtelet carré ainsi que les deux tours qui le flanquent par derrière. En 1735 le comte de Luc a fait rajouter les pavillons blancs aux anciens bâtiments .

.. .• ~ 'f·

• Edit_ion.de l'Orge; A. Thi veoet. Sayigny • Reprod. interd.•- '2 8 1 ~l' --,

vl~ny-sur-Orge - Les Bords·dc l'Orge - Une porti< d.e pëchc

79 · Savigny-sur-Orge. L,1 promenade etl.1 pêche, pellt~ plaisirs qu i agrémentaient la ,·ie de nos campagnes ava nt l'ère des lois irs programmés. !Coll /. p,'Ym(ittrl

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La Révolution ayant épargné le château, le 11 août 1802 le maréchal Davout en devint le propriétaire, élu maire de la commune le 13 mars 1822, il n' occupa ce poste que très peu de temps, terrassé par la maladie il décéda en 1823. Par la suite le 25 septembre 1842 un de ses fils Louis Napoléon Davout sera élu lui aussi maire de Savigny, ce sera pour la commune une ère de grands travaux, construction de la gare, de la mairie, des écoles etc.

Chntcou de SaviÇny-sur-Cr Çe (S.-et-0.) - Vue d'ensemble - a21

HO - Châtea u d e Savigny-s ur-Orge. Le château dont le lugt~ cen tr,11 est du À\ '' ~iède abnte d,1n~ son parc le lycée J.-B. Corot. rC,•II J. /',·yr<~filtl'i

Pendant la guerre, le 16 juin 1940, le châ teau victime d'un bombar­dement a été la proie des flammes. La toiture et les combles ont été entièrement détruits il est laissé pendant de nombreuses années dans un état de délabrement. Sauvé de justesse de la destruction, il est acquis par le ministère de l'Education nationale en 1948 pour la somme de 16millions de francs. L'année 1950 voit l'ouverture du lycée implanté dans ses murs, d'abord annexe du lycée Lakanal, il devient autonome en 1954 sous le nom de Lycée J.B. Corot.

Chateaubriand

Le domaine de Courte-Rente, loué en 1801 par Pauline de Beau­mont, aura pendant six mois un hôte illustre : René de Chateaubriand. La maisou écrit ce dernier était située il l'entrée du village, côté Paris, près

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d 'un vieux grand chemin de Henri IV, elle était adossée au coteau de vignes, et avait en face le parc de Savigny, terminé par un rideau de bois, et traversé pnr ln petite rivière l'Orge. Sur ln ga uche s'étendait la plaine de Viry jusqu'aux fonta ines de Juvisy.

1:! 1 · Savigny-su r-Orge. L aqueduc amenant le~ eilu\ de Iii \anne et du Lumg il l'ii n~ enjambe l'Orge à Savigny. (Coll. /. Ptymfitt<'l

Viry-Châtillon

En 1812 Viry-Châ tillon se présente à nos yeux comme un village dont la population ne dépasse pas 400 habitants. Bien située à flanc d e co teau c'est un lieu d e résidence pour les privilégiés de la fortune qui fuient Paris, pour trouver ici un cadre agréable et reposant.

L'économie communale est essentiellement orientée vers l'agricul­ture et la viticulture, l'élevage devant aussi y tenir une place non négligeable puisqu' un guide touris tique nous signale que l'on y fabri­quait d es fromages à la crème qui étaient très renommés.

L'Orge ou tout au moins un de ses bras sur lequel est construit le pont Gotot arrose le territoire d e Viry. Ce pont, au vre siècle permettait le passage de la rivière qui alors servait de frontière entre les royaumes d 'Orléans e t de Paris dont la frontière é tait matérialisée par la rivière.

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L'église, dédiée à Saint-Denis, érigée sur une plate-forme établie à flanc de coteau domine le village, cet édifice fort ancien dont les bas-côtés sont du XIe siécle et le clocher du XIIIe. Elle a été restaurée en 1973.

On trouve à Viry dans l'ancien domaine du Pied-de-Fer une cu­rieuse chapelle dont les murs sont entièrement tapissés de coquillages, c'est Michel Poncet de la Rivière ancien évêque d'Uzès qui fit construire ce curieux édifice au début du xvme siècle.

Pendant la Révolution, c'est au château de la Marche, le 20 juillet 1789, que le contrôleur général Foulon, haï des Parisiens vint chercher un refuge. Sa présence ayant été révélée par un laquais, le syndic de Viry et les paysans se le firent livrer, lui mirent un collier d'ortie, un bouquet de chardons à la boutonnière, une botte de foin sur le dos et le ramenèrent à Paris. Le lendemain il fut pendu à un réverbère, rue de la Verrerie. On prétendait que lorsque sévissait la disette, Foulon aurait dit à propos du peuple qui se plaignait si cette canaille n'a pas de pain à manger, qu'elle mange du foin.

Hl- Viry-C hâtillon. Ll' 1\ mt C utut. !Coll. /Jrocan/' 13tlrlllcr)

!!.5- Viry-Châtillon. Ll' l'uni d ' Ant in. (Coll. IJnX:IIIIh' Bnrl!ia)

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!l-! · Viry-Châ tillon. Le bassin n.1utique de Viry-Chatillon,, été c réé ~ur l'empi.Kement d 'une ancienne CMriè re.. !Coll. J. Peymfille)

86 La famille Perrault dont les deux plus illustres représentants sont Charles et Claude a possédé une propriété dans le village pendant plus d'un siècle.

Port-Aviation

A Viry-Châtillon de nombreuses rues portent des noms d'avia teurs célèbres, pionniers de l'a via ti on : Garros, Blériot, Lefebvre ; la raison en est fort simple, sur le territoire de la commune avait été construit

l'ancê tre des aérodromes

!!5 · Port-Aviation. Mel'lmg aérien. !Coll. Brocnut,• Bnrl11er)

français, celui de Port-A via­tian, il fut inauguré le 10 jan­vier 1909.

A cette époque, l' aéro­drome couvrait une superfi­cie d e 100 hecta res, comprise entre l'Orge, la route de Savigny, la rou te nationale N 7 et le village.

A l'occasion de la quin­zaine de l'a via ti on qui s'était

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tenue du 7 au 21 octobre 1909, un journaliste qui couvrait l'événement nous en fait la description suivante :

Port-Aviation ! ... Cette ville moderne, comprend un aérodrome magnifi­que, des tribunes coquettes, un parc, ttn bureau de poste et télégraphe avec 80 employés et 10 cabines téléphoniques auront à assurer le service de cette recette plus importnn te qu'un buren t.t de poste parisien. Un poste de téléphonie sans fil reliera Port-Aviation avec l'agence Tnss.

Dans /' aven tte Blériot nous trouverons des kiosques de tabac, de phn nnncie, de bonbons, de fieu ris tes, des coiffeurs pour da mes et messieurs.

La table n'est pas non plus oubliée, on nous signale les prix des déjeuners et dîners de ln Société d'Aviation seront de 5 à 8 F, il y aura pour assurer le service 60 chefs et marmitons, 250 garçons, 15 maîtres d'hôtel qui en forme­ront l'Etat-111njor. D'un autre côté, nous trouverons 10 bnrs, 4 restaurants et un buffet pour 300 personnes.

L'année verra se dérouler, devant parfois 100 000 spectateurs, des fêtes aériennes où les exploits se succéderon t. Pour maintenir la foule et la canaliser un important service d 'ordre est mis en place et est en général assuré par 70 gendarmes, 100 chasseurs et un millier de fan­tassins. Comme nous pouvons le constater on ne lésine pas sur les moyens.

IJO POR T- AVIATION. - U11 Bi-Pirr 11 au Di!parl. - LI •• .. ll6 · l'ort-Aviation. l3i pliln, lm~ d 'unmeeting.

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Des liaisons ferroviaires avec Paris sont organisées, toutefois des problèmes se posent en raison de l'affluence et l'on conseille pour se rendre à Port-Aviation de descendre soit à Juvisy, soit à Savigny-sur­Orge, les gares de départ étant celles d 'Orsay et d'Austerlitz.

C'est au cours d'w1e de ces manifestations, le 18 octobre 1909 que le comte Lambert décolle à bord de son Wright et après avoir survolé la banlieue sud de Paris, double la tour Eiffel pour atterrir 49 minutes 36 secondes plus tard sur le circuit, la vitesse moyenne ayant été de 60 km heure. L'exploit était de taille puisque c'était la première fois que la capitale était survolée par un avion. Pour le narrer laissons la parole à la presse de l'époque.

H · SPORTS- Aviation Paulhon traversant ln ~lvlèrc !"Orge

-~ ·.

1!7- Port-Aviation. Vol au-dessus de l'Orge. (Coll. /Jrornute /Jarbier)

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C'est à 4 heures que l'avion avait pris son vol, tou t de suite on l'avait vu décrire un demi-cercle en s'élevant à la ha ut eu r de 60 111, puis il avait continué à monter vers les hauteurs qui dominent l'aérodrome et il avait disparu derrière les arbres. La foule avait applaudi, transportée par son enthousiasme.

Le retour fut à la hauteur d e l'exploit sitô t à terre, le service d 'ordre dut déployer toute son énergie pour empêcher le public d'envahir la pis te et pour ouvrir un chemin à notre héros du jour pour qu' il p uisse gagner la tribune où se trouvaient les organisa teurs. Tradition répu­blicaine oblige, on joua la Marseillaise, on se félicita e t l'on but du champagne.

Le quotidien Le Gaulois titra le lendemain UNE RANDONNEE SEN­SATIONNELLE : Un aviateur, le comte Lambert a doublé la tour Eiffe l et s'en est retourné par les airs, c'était à notre avis la moindre des choses, s'il s'en était retourné à p ied, l'exploit aurait perdu de sa valeur.

L'avia tion de très nombreuses fois endeuillée au cours d e son his­toire a connu son premier accident mortel sur no tre aérod rome, il s'est produit le 7 septembre, la victime Eugène Lefebvre s'est tué à bord de son biplan Wrigth au cours des essais de mise au point d e cet appareil.

Trop à l'étroit dans sa cuvette sans possibilité d 'extension, l'aéro­drome émigra ap rès la guerre de 1914 sur le pla teau d'Orly et devint le célèbre aéroport internationnal que nous connaissons. 89

Créé sur l'emplacement d'anciennes carrières, le bassin nautique d'une superficie de 150 hectares attire chaque fin de semaine de nom­breux amateurs d e sports de plein air; u ne multitude d'équ ipements permet la p ratique de nombreuses d isciplines sportives parmi les­quelles la voile se trouve privilégiée.

Juvisy Un monastère, fondé par d es moines Bénédictins qui d éfrichent e t

assainissent les ITtarais situés entre l'Orge et la Seine est à l'origine de la localité dont le nom serait dérivé de Metiosedurn ou Met-Josedum qui aurait donné Juvisy.

Au xve siècle à l'emplacement d e l'observa toire exis tait tme de­meure connue sous le nOITI de Gîte Royal. Les rois d e France et leurs minis tres s'y arrêtaient lorsqu' ils se rendaient à Fontainebleau. Sous le règne de Louis XV, lors de la constmction de la route contournant l'aggloméra tion le Gîte Royal fu t d étruit et remplacé par l' hostellerie A la Cours de France, relais de p oste. Sur ce site en 1882 Camille Flamma-

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A. Atorqulgnun, i t/11 . Ju1•/sy.

88 - Juvisy. Cc bric-il-brac insolite est certainement une remise de chiffonnier .. (Coll. /. l'<ymfittc)

rion crée l'observatoire de Juvisy. Les savants les plus illustres vien­dront y travailler et y feront d' importantes découvertes.

En 1657 dans le but de plaire à Louis XIV, Antoine Rossignol des Roches qui avait fait restaurer le château construit sur l'emplacement du monastère fait dessiner par Le Nôtre un magnifique parc.

A. Joanne nous dit dans son guide de 1862 que le parc //la/heureuse­ment n'est plus à cette époque, entretenu comme il devrait l'être et que l'on récolte des céréales dans ses principales allées.

A l'arrivée du chemin de fer, Juvisy n'est alors que l'endroit où bifurquent les lignes se dirigeant vers Corbeil (1840) et Orléans (1843), cette bifurca tion prendra avec le temps de l'importance et deviendra une gare de triage. Avec un trafic de 600 trains de voyageurs par jour et 18 millions de voyageurs par an (1989) la gare se trouve être en première position pour le service banlieue de la région parisienne.

Pont des Belles Fontaines

La route nationale N 7 franchit l'Orge sur un pont, splendide édifice, construit sous le règne de Louis XV, lorsque fut édifiée une nouvelle route destinée à contourner ce qui n'était alors que le village de Juvisy.

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89- Juvisy. Vue sur les bords de l'Orge. (Coll. Brocn lll<' Bnrbicr)

L'ancienne voie emprun­tait la rue de la Vieille Mon­tagne (actuellement rue Camille Flammarion) elle était très dangereuse dans la traversée de la localité du fait de son étroitesse, de sa s inuosité e t de la forte pente qui la caractérisaient, aussi était-elle le siège de nombreux accidents.

Le Pont des Belles Fontaines nous est décrit en 1949 par M. Louis Brunei dans le bulletin N o 6 de la S.E.S.A.M . A cette époque l'ouvrage conservait son aspect d'origine et n'avait pas été amputé des belles fontaines auxquelles il devait son nom .

Le Pont des Belles Fontaines, ainsi désigné à cause des fontaines qui ornent ses têtes, est l'une des belles œuvres architecturales du XVIIIe siècle. Au visiteur qui sait erz goûter à la fo is la fermeté et la légèreté des lignes, il offre des dispositions fort originales, donnant à l'œil une sensation agréable et tout

90- Juvisy. LL·~ ..:hiludes journées d 'dé, il (•lilil bien ilgréabk pour les hommes el k s il llimilux d e se rafraîchir dans la rivière. !Coll./. Peymfitt!')

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à fai t innttend ue, du fait qu'il appn mît comme s'il éta it composé de deux étages d'arcades .

Ln partie supérieure, supportant directement ln route, se compose d'une seule arche plein cintre de 12 111 d'ouverture reposant sur des w lées qui lui confèrent une hauteur de 15 m sous clef. Pour soutenir le re111blni du nouveau chemin for/lian t de chaque côté un talus considérable, ces w lées sont prolon­gées en évasant par des 11111rs en nifes, de telle sorte que le pont qui mesure 20 111, s'étend en réalité sur une longueur totale de 70 m.

Au-dessous de cette baie cintrée, le génial architecte (on présume que ce fut Jacques Gabriel) imagina d'opposer à l' énor111e poussée des terres une série de 7 arcs-doublen ux el/ iptiques de 2.10 md' épnisseu r qui, construits en pierre de taille et fort bien appareillés, s'arrondissent n 11-dessus des ondes à ln moitié de la hauteur libre du pont et sont destinées à maintenir l'écartement des wlées et de leurs prolongements.

L'arcade principale, dont les pieds-droits et les voussures sont égale111ent en pierre de taille, est bâtie en meulière, pierre que l'on trouve en abondance sur la rive droite de l'Orge dans ln plaine haute de Viry où de Morsang.

Les parapets sont ornés de deux fonta ines sculptées, celle située du coté de Viry-Châtillon représente deux amours qui soutiennent un globe lauré quant à celle côté de Juvisy une statue en pierre due au ciseau de Guillaume Coustou, elle représente le temps sous les traits d 'un viei llard.

91 - Juvisy. Cc pet il cuin lranquille au burd d e la rivière incilc il ia promenade. (Coll. /. Pt'Yrafittd

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43. JUVISY Avenue de la Cour de France

Les Belles Fontaines

9l- Ju visy. <...otb tnut ~ou~ le regne de Lou b À \ , le pont de~ IJd le~ 1-ontame' permettait a la route de con tourner Ju visy et d'é\•iter ainsi une traversée dangereuse. IC••II. /. Pc~mfllt,·l

Vingt années furent nécessaires pour mener à bien sa construction, sa mise en service se fit en 1728, dons notre jorgon moderne, il seroit question dans les gazettes de l'ouverture de la déviation de Juvisy.

Il fo llut en 1970 démonter les deux fontoines pour effectuer les travélux d'élargissement du pont, lo circulotion él utomobile devenont très dense sur RN 7. Un projet prévoyant de les remonter de part et d'autre du pont, sur les arcs en pierre est étudié, mais reste sons suite. Les graffitis et les ou troges du temps les ayant rendues méconnaissa­bles, elles furent restaurées et mises en ploce sur une plate-forme aménogée dans le parcs des Belles Fontoines où le promeneur a ttentif et curieux peut les odmirer.

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Athis-Mons Domine le confluent de l'Orge et de la Seine, née de la réunion de

deux villages Athis-sur-Seine et Mons-sur-Orge, la commune n'existe sous sa forme actuelle depuis que 1817. Vers 1862 sa population est de 803 habitants. Comme tous les villages de la couronne parisienne il affirmera sa voca tion essentiellement rurale jusqu'à une époque rela­tivement récente, son activité était alors tournée vers la culture des céréales, la vigne y tenait aussi une place non négligeable le vignoble bien exposé produisait un vin dont la qualité était renommée.

En 1140 l'abbaye royale de Saint-Victor y fonde un prieuré et y édifie une église dont le clocher roman du xmc siècle, à la haute flèche subsiste toujours.

Des rois de France ont séjournés à Athis, parmi lesquels nous pou­vons citer Saint Louis en 1230, Philippe-le-Bel en 1305. Des résidences roya les il ne subsiste hélas aucune trace matérielle.

La terre d'Athis est restée de XVIe au XVIIIe siècles la propriété de la famille de parlementaires des Violé. La seigneurie de Mons quanc:t>­à elle, appartient jusqu'à la Révolution au clergé parisien.

93- Athis-Mons. L·égh~e dont le clocher e~t du À III ' ~ii.'Cle domine ce coin pitture~que de ln vnllée. rC.•/1 }. l't-ymfilld

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30. - Les Bords de !"Orge.

9; - Athis-Mons. Le~ bords de !"Orge à Athis-Mons ont de nos jours perdu beaucoup de ver-dure et gagné de nombreuses hilbitiltions. (Coll./. l'cymfittrl

J. Delor nous rapporte dans la relation de ses voyages aux environs 9S de Paris (1821) qu'un nommé Violé descendan t des célèbres magistrats vécut longtemps à Athis sous le nom de Frère de ln 111ort ce curieux personnage portait toujours une tête de mort pendue autour de son cou, sa fortune étant importan te, il passait son temps à instruire et à soulager les indigents d u village.

Le château

Oudiette dans son Dictionnaire topogrnpliique des environs de Pnris (1812) nous signale qu' il y a un château bien bâti avec une belle avenue et de beaux jardins. Ce bâtiment du XVIIe siècle a été acquis en 1743 par Mlle de Charolais petite fi ll e du grand Condé, par la suite il servit de maison de retraite aux Pères jésuites. Il est occupé depuis 1945 par l' institution religieuse le collège Sain t-Charles.

la gare de triage

Comm.e Juvisy, A this-Mons d evra son expa ns ion avan t la Deuxième Guerre mondiale à l' implantation en 1884 de la p remière gare de triage dont l'emprise s'étendait en totali té sur son territoire. Nœud ferroviaire stratégique, elle a beaucoup souffert pendant la

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Seconde Guerre mondiale, le bombardement de la nuit du 18 au 19 aoüt 1944 fit p lus de 300 morts, de nombreux blessés et laissa la ville couverte de ruines.

518. ATHI S· MONS ·- Bords de Selno

l':Jilloo Ltpruoler JnlaJ

95 · Athis-Mons. Le contlucnt de l'Orge ct de la Seine. !LIIII.f.l't'ym/tllt'l

Les Forges d'Athis

Ce bâtiment industriel était situé sur le bord de l'Orge dont il était séparée par un épais rideau d'arbres. La particularité des forges rési­dait dans le fait qu'elles étaient spécialisées dans la récupération des vieilles ferrailles qu'elles transformaient en fer et en acier. Créées en 1823 par un anglais John Bunn de Crokfort, elles employaient une centaine d'ouvriers. Leur production consistait en cercles de roues et en fers à chevaux. La circulation hippom.obile étant prépondérante avant la guerre de 1914, les affaires étaien t florissantes, d'autant plus que les forges trava illaient pour l'armée. Elles cessèrent leurs activités en 1930.

Page 99: Promenade de l'Orge

97

1s. Alllis-Mo11 s lS.-tt-0. ).- Forges ct LnmiJJoi rs d:Athis. Ji. l..oJ~Iaucllc, Alhls·Mons (S. C!l·O.).

96 · Athis-Mon s. Forg e> et Laminoir~ .

Page 100: Promenade de l'Orge

Liste des Moulins de la Vallée de l'Orge

Saint-Martin-de-Bréthencourt mo ulin du Gué d 'Orge mo ulin de Ville

1 moulin Neuf

Sainte-Mesme moulin CorÏteaux mou li n Gril on

Dourdan 1

mouUn du Ro i mou lin Prieu rmoulin Grouttau

Roinville-sous-Dourdan moulin de Ma lassis moulin de Poisard moulin Rocher

Sermaise mou lin Bellanger moulin d e la Mercerie moulin d e la Rachée

Saint-Chéron m oulin de Mirgaudon mou li n des Herbages

Breux-Jouy 1 moulin de Jouy

Breuillet moulin de Breuillet

98 Egly 1 moulin de Villelouvette

Arpajon moulin Cerpied moulin Picot

Saint-Germain-les-Arpajon moulin Sa int-Germain 1 moulin de Boisselle

Leuville mo ulin d'Au lnay mou lin du Petit-Paris

Bré tigny-sur-Orge moulin d u Carouge

Longpont-sur-Orge moulin de Basset moulin Groutcau

Epinay-sur-Orge moulin du Breuil -Villemoisson-sur-Orge moulin de Villemoisson

f--- -Vi ry-Châtillon moulin d 'Eckmul k

-- + Juvisy-sur-Orge moulin Juvisy

h this-Mons - - -- --

moulin de Mons

1 1 moulin d'Athis

·· '

. . . . l,

Page 101: Promenade de l'Orge

Chapitre 3

Les moulins

Les moulins ont pernüs de libérer l'honune de tâches ingrates et pénibles, à ce titre ils peuvent être considérés cornrne une conquête importante de la civilisation tecluùque. Certains auteurs attribuent l'invention du n1oulin hydraulique aux Grecs, aux Ron1ains ou encore aux Celtes, conune pour beaucoup d'inventions il est difficile d'en connaître l'origine exacte avec certitude. La force n1otrice que constitue l'eau en rnouvernent s'impose dans nos régions à partir du rx:e siècle, pour représenter au Moyen Age un élén1ent donùnant de la vie rurale, ce qui est logique à une époque ou les céréales sont l' élén1ent de base de la nourriture, quelles que soient les classes sociales et constituent les deux tiers des ra ti ons quotidieru1es.

Construire un n1oulin représente au Moyen Age un gros investis- 99 sernent que seuls les seigneurs et les abbayes sont en n1esure de supporter. Pour rentrer dans leurs fonds ils exigent des usagers qui font rnoudre leurs grains, des taxes qui sernblent d'autant plus lourdes qu'ils doivent obligatoiren1ent avoir recours au n1oulin du seigneur, qu' il soit laïque ou religieux. Cet état de fait hérité du Moyen Age durera aussi longten1ps que l'Ancien Régin1e et ne prendra fin qu'avec la Révolution qui rnettra till tern1e aux banalités. P~ur doru1er w1 ordre de grandeur, les droits de rn ou ture perçus sou vent en na ture, d'Lill taux variable d'une seigneurie à l'autre, s'élevaient du seizièrn e au ving-tiènle de la quantité de grains destinée à être n1otùue.

Pour assurer son n1onopole le seigneur n'hésite pas·à faire détruire les rnoulins à bras ou à cheval pour contraindre les usagers à utiliser le n1otllin dépendant de son dornaine.

G. Dauphin dans ses notes n1anuscrites rnentionne dans le règle­n1ent d'un n1oulin banal, nous le reproduisons ci-dessous. Les règle­n1ents en vigueur dans la va llée de l'Orge devaient ê tre sensiblernent identiques à quelques variantes locales près.

Page 102: Promenade de l'Orge

97- Dourdan. Les roues à aubes de certains moulin~ ont été, <want le règne de l'électricité, remplacées pa r des machines à va peur. ICoii.J. Pt•Hrafiliel

100

Meule courante

Meule gisante Lante rne

Rouet

Courant

9H- i 11111l1Jit' tlll lll<llliJJJIIl'llll.

Page 103: Promenade de l'Orge

Article 1

Les habitants de ... seront tenus de mener leurs grains au moulin de ... , moulin

banal de la dite seigneurie pour y être moulus et convertis enfarine. Défense à

eux de mener moudre leurs grains ailleurs qu'mt dit moulin , à peine de conjïs­

cation des grains, charrettes et bêtes sur quoi ils pourront être chargés.

Ordonnons aux huissiers et gardes de cette seigneurie de veiller à ce qu'il se

commette aucuneji·aude à la banalité, de saisir grains et farines qu'ils trouve­

ront être en contrm•ellfion et prêter main-forte, en cas de besoin, au meunier

lorsqu'ils en seront par lui requis.

Article II

Sera tenu le dit meunier du dit moulin de moudre les grains de la dille seigneu­

rie par préférence à ceux des étrangers qui se troul'erom engrener. et ce, dans

trente-six heures au plus tard du moment oii ils auront apporté à son moulin

sans déduction du temps de la nuit.

Article III

Seront tenus les gens de marquer les sacs qu' ils apporteront au dit moulin à

leurs noms et en toutes lettres.

99 · Saint-CI1éron. Ce muulin tut recol\\·erti en l t;'J2en t,lbnque de mec he> de >Ûrete puur mines. A. Nobel vint effectuer des essais sur un site proche de la Rachée. !Coll. }. r.y mf,lh'l

101

Page 104: Promenade de l'Orge

l Il• ,\ . llnu lr ullf', lluurtlall t S.-r~t . fl . j ·

JOU - Dourdan. Le• \ loulin d ~ la l:late.

Article IV

Il sera pré!el'é par le m eunier sur les grains qui lui seront apportés pour droit

de mouture, confonnérnent aux titres de cette seigneurie, le dou:aine en ma­

tière sans distinction de grains.

Les on:e autres dou:ièmes seront rendus en boulange poids pour poids, à qua­

tre li l'res près de déchets sur !oille sorte de grains et pour chaque septier, me­

sure égale à celle de Montlhéry, l' effet de quoi 11011s enjoignons au meunier

d' avoir à tenir dans so11 moulin poids et balances suffi sa/Ils ; défense à lui de

prendre et perceFoir autres el plus f orts droits de moulure.

Article V

Il sera payé par ceux des dits habitants qui se serFirom des mulets et voitures

du m eunier, pour conduire leurs g rains au moulin et/es ramener che: eux,

après COIII'ersioll en f arine, 1111 boisseau de son pour chaque septier de grains ,

sans autre.fi·ais indépendamment du droit de 1nouture comme dessus à raison

du dou:ième.

Article VI

E1(joig11ons au garde-moulin qui sera proposé par le meu11ier de se conduire fi­

dèlement m ·ec douceur dans ses fonctiolls ; d~fendons aux sujets et justiciables

Page 105: Promenade de l'Orge

de ce fi e seigneurie d' user à son égard et à/' égard du meunier et de sa famille

d'aucun terme injurieux, ni voie de fait, le tout à peine de prison ,faisons égale­

ment défense aux habitants de cef/ e banalité d' entrer dans le moulin sous pré­

texte d' y apporter leurs grains , avant le lever du soleil, et d' y rester après le

soleil couché, à peine de six sous d 'amende dom/es parents et/es maÎtres de­

meurero/11 garants , même de prison si le cas échéait.

Le moulin à eau avec sa régularité de fonctionnement permet une production presque continue, interrompue toutefois par les crues, la sécheresse et les glaces. Lors de sa construction, le choix du site est très important, c'est de lui que dépend en grande partie son rendement, celui-ci est en moye1me de 8 setiers par jom (1 248litres).

Les meules elles aussi jouent un rôle essentiel et nécessitent des soins attentifs, comme par exemple le re taillage périodique des sillons. Elles proviennent pour la plupart de la Ferté-sous-Jouarre ou s'appro­visionnent la majorité des meuniers de la région parisiem1e. Pour obtenir une bonne mouture, leur vitesse de rotation doit être comprise dans une fourchette de 50 à 60 tours minute, au-delà il y a risque de détérioration de la qualité de la farine. La durée moyenne des meules est de l'ordre d' une vingtaine d 'années dans des conditions d'utilisa-

2. Vill elouvette. - I.e Moulin

101 · Ville louvette. Le :vloulin

103

Page 106: Promenade de l'Orge

102- Saint-Germain-lès-Arpajon. L'autorbation de construire un moulin eta it souvent assujet-tie à la construction d'u n pont. ICu/1. J. l'.ymfittc!

tion normales. Pour ne pas risquer de les endommager le meunier doit J04 veiller à ce que l'a limentation du grain se fasse sans interruption de

façon à ce qu' il y ait toujours du grain entre les meules en rotation.

Vers le milieu du siècle dernier, pour entretenir les meules endom­magées, les meuniers ont pris l' habitude de couler du plomb dans les fissures des meules à farine ce qui provoque des empoisonnements. Des rapports médicaux font état de plomb mélnngé n de ln fnrine en qunntité suffisante pour en user de grnves désordres. Après intervention de l'autorité préfectora le cette méthode de réparation est proscrite.

Lorsque le nombre des moulins commence à devenir important, une réglementation est mise en place, elle oblige les propriétaires à construire des décharges et des vannes pour réguler le débit des eaux. Les au torités responsables contrôlent la hauteur des retenues et fixent des repères sur les rives et les bâ timents. Tout contrevenant s'expose à des sanctions.

Le meunier et la belle meunière, personnages pittoresques de nos campagnes souvent brocardés, sont le sujet de nombreuses chansons. Il faut toutefois noter que pendant très longtemps la réputation de la profession n'est pas particulièrement bonne, en effet on soupçonne les meuniers de voler les paysans qui leur portent leurs grains à moudre, en exagérant l' importance des déchets, de plus on les accuse aussi en

Page 107: Promenade de l'Orge

période d e disette de stocker le blé pour en faire monter le cours, de falsifier la farine etc. Dans Les Lettres de mon Moulin d'A. Daudet le curé de Saint-Cucugnan ne se réserve-t' il pas une journée entière à la confes­sion du meunier en estimant que ce n'est pas excessif. Les chroni­queurs racontent, que proche d e sa d ernière heure un mourant demanda à sa fanülle d e faire venir deu x n1euniers pour les placer à sa droite et à sa gauche de façon à ce qu' il puisse mourir comme le Ch rist entre d eux brigands.

Il y a parfois d es problèmes avec les municipalités comme en té­moigne une le ttre en d ate du 6 juin 1823 d ans laquelle les maires d es communes d es environs de Dourdan se plaignent d u chargement excessif des voitures des meuniers qui viennent s'approvisionner sur le marché de la ville et qui endommagent les chemins rendant toute réparation inutile.

Les diverses sources d' informa tion que nous avons consulté concordent sur le fa it que la corporation des meuniers est très fermée. Les liens à l'intérieur de la profession font que l'on se marie entre meuniers, les parrains et marraines d es enfants nés de ces mariages sont eux m ême choisis à l' intérieur de la corporation. Les meuniers sont beaucoup plus aisés que la plupart des rurau x d e leur époque, ils ont une relative instruction matérialisée par la connaissance de la lecture et de l'écriture. 105

SAINT-CJ-I ÉRON (S. -&-0 .) . M oulin _de Mi,.gnudon

103- Saint-Ch éron. Le mo u lin d e Mirga udon.

Page 108: Promenade de l'Orge

1:112. Suiui-C:Iu!rou - Mordiu tics 1/crilll(lcs ·

)

10-t - Sa int-Chéron. Le moulin des Herbages. ((ofl . IJrv~.wzlc' lJarblt'r)

106 Il ne faut cependant pas oublier que le métier est très pénible, dans les périodes de presse, si les conditions d'utilisation sont bonnes, il n'es t pas rare que le meunier fa sse 24 heures de travail sans interrup­tion. L'a tmosphère polluée (particules de farine) a pour conséquence que le meunier contracte des affections pulmonaires (asthme, silicose). Le bruit infernal des meules en mouvement ainsi que le fracas de la chute d'eau portent atteinte à la longue à sa capacité auditive et ner­veuse.

Lorsqu 'il ne peut assurer seul la production du moulin, le meunier embauche un aide, il est évident que c'est alors lui qui est chargé des travaux pénibles.

Après la Révolution, dans la vallée de l'Orge il n'est pas rare de trouver des meuniers qui possèdent plusieurs moulins, le plus souvent proches l'un de l'autre, soit pour éviter la concurrence, soi t pour n'en exploiter qu'un, celui situé le plus bas dans la vallée, la chute du nwulin supérieur neutralisée servant à renforcer celle de celui qui est resté en exploitation, de façon à en augmenter sa capacité de production.

Au fil du temps les moulins ont vu se diversifier leurs fonctions, ils sont utilisés pour des tâches nouvelles et deviennent moulins à huile, à bière (houblon), à tisser, etc. Certains sont utilisés au début du règne

Page 109: Promenade de l'Orge

de l'électricité pour faire tourner des dynamos qui fournissent l'éner­gie électrique aux industrie locales (forges d 'Athis-Mons) ou aux rési­dences particulières.

Les plus anciens moulins Le plus ancien moulin connu en ce qui concerne la va llée de l'Orge

semble être le moulin du Breuil puiqu'en 811 nous savons qu'il rap­portait à son propriétaire 60 muids de blé. Pierre de Villiers vend en1221 aux religieux de l'abbaye de Saint-Germain pour ln som111e de 120 livres parisis la moitiés du moulin, le cours d'eau, le wrnge de ln rivière, les écluses et le droit d'enlever dn ns les champs environnants ln terre nécessn ire pour les ré pa rer. Il s'engage lui et ses héri tiers, à ne pns constmire d'au tre moulin dans l'espace compris entre Longpont et le Breuil. Ce qui fait que les habitants de Villiers seront obligés pendant des générations de se déplacer pour faire moudre leurs grains.

Le moulin se trouvait au XIIIe siècle entre l'Orge et le chaussée du Breuil à Villemoisson. En très mauvais éta t il fut dénwli et reconstruit quelque toises plus hnut, ce nouvel emplacement fu t contesté par le marquis de Buillon, seigneur de Guillerville qui déclara que l'ancien emplacement relevait de sa seigneurie et que l'on ne pouvait détruire les bâtiments sans son autorisa tion. Le propriéta ire M. Cochin exami-

BREUX (S.cl.O) - L~ moulh1

105- Breux. Le moulin.

107

Page 110: Promenade de l'Orge

6 - Saint-Ger.main-lès-A,pajon (S.-ct-0.)- L'Orge- L'ne l 'anne au .\lou/in etc La Boisselle

106 - Saint-Germain-lès-Arpajon. De~ repere~ etaient po~c~ pre~ de~ v.1n ne~ pour contrôler le niveau des eaux, source de contestation entre meuniers. !Ce~ll. f. P.y mfittcl

108 na les titres du marquis et reconnu le bien fondé de ses réclamations. Il obtint en 1776 le désis tement de ce seigneur en d édommagement de la somme de 2.700 livres.

Le moulin Marant devenu le moulin Picot appartient en 1253 aux religieuses de l'abbaye du Val Profond à Bièvre.

Le moulin Choiselier appelé a ussi moulin Prieur est cité dans un document d 'archives vers 1280. Il doit son nom de Prieur au fait que son propriétaire versait une redevance de 111111111id de bled cflnwn nn au prieur de Saint-Germain de Dourdan. c'est un moulin à écluse, teclu1o­logie qui permet d 'utiliser les faibles débits.

Le moulin Basset est ci té une première fois dans une carte du cartulaire de Longpont, nous le retrouvons en 1254 comme moulin à tan dans l' inventaire des titres du prieuré.

Le moulin Bellanger orthographié dans les titres Bémngier est pré­sent en 1295.

Au XIIIe siècle nous trouvons aussi le moulin Groutteau qui appar­tenait aux moines Cordeliers de Paris, sa va leur est estimé à 200 livres.

Le moulin Groteau (Longpont) fut donné au prieuré de Longpont par Guy, seigneur de Montlhéry, lorsqu' il s'y fit religieux.

Page 111: Promenade de l'Orge

II apparaît clairement que la presque to talité des moulins en exploi­tation vers le XIIIe siècle appartenait à quelques exceptions près à de puissantes abbayes ce qui est dans la logique du temps puisque très riches elles pouvaient investir dans leur cons truction. Cet investisse­ment était d'un bon rapport puisque la banalité leur donnait le mono­pole de la mouture des grains sur le territoire de leur seigneurie.

Physionomie des moulins

Nous sommes assez mal renseignés sur la physionomie des mou­lins, les inventaires après décès nous donnent cependant de précieuses indica tions relatives aux bâtilTtents, aux terres attenantes ainsi que des renseignements divers concernant le bétail et la basse-cour.

Prenons par exemple le moulin de Basset: un inventaire après décès de 1693 nous précise :que le moulin il eau de Basset, assis sur ln rivière d'Orge, n 11-dessous de ln chaussée de Gu iperreu x n un corps de bfiti111en t, cour jardin contenant 3 arpents 3/4 de prés situés nu sud de ln chaussée de Gui­perreux. Sur un autre inventaire daté du 3 juin 1711, nous trouvons des informations au sujet de l'équipement du moulin qui comprend: une roue de 10 pieds 8 pouces de diamètre es timée à 10 livres, l'arbre toumnnt et 109 trnvnillnnt de 15 pieds de long et 10 pouces de large 120 livres, ln meule gisante de 9 pouces 1/igne d'épaisseur sur 6 pieds de diamètre 120 livres, une meule courante de 10 pouces 3 lignes d'épaisseur 112 livres 13 so/ 6 deniers, des cercles de meule 9 livres .

Dans la lis te des biens ex térieurs nous trouvons da11s l'écurie 3 che­vaux esti111és avec leur hnn mchement il 290 livres, dn11s l'étable 3 vnclies de différents âges estimées il 120 livres, dn ns ln cours 1111e douzni11e de en 11es, une douzaine de poule, un coq.

Autre exemple celui du moulin du Carouge. En 1580 il se composait d'une 111aison moulin couverte de tuiles, co11tennnt trois espaces, 1111e grange couverte contenant deux espaces et deux petites étables couvertes en partie de clinllllle, jnrdi11 devn11t, nunnie, snusnie e11 1111 pourpris co11telln ll t cinq nr­pellts. Un inventaire après décès de 1734 nous donne des renseigne­ments sur le n1.oulin lui même. La roue à aubes a 16 pieds 1/2 de diamètre, l'arbre tournant 14 pieds 1/2 de long sur 8 pouces d 'équa­rissage, la meule gisant 8 pouces 1/2 d'épaisseur sur 6 pieds 2 pouces de diamètre.

Les moulins de la va llée semblent ê tre cons truits suivant le même schéma, une exception cependant, celui de Saint -Evroult qui nous est

Page 112: Promenade de l'Orge

llO

107 · Le m ou lin d e Carouge, nxonverti, dresse sa silhouette à l'ée<1rt de 1,1 ri vière, le biei d 'amenée des eilux existe toujours. IC"II.f. l'tymfittr)

présenté en 1490 connne nynnt deux roues hydmuliques pincées nux extré­mités nord et sud du bâti111ent des renseignements concernant sa produc­tion nous disent que c'es t un moulin à bled, à foulon et à huile .

. Lors de la construction d ' un moulin la rivière est détournée de manière à pouvoir utiliser la chute d'eau maximum pour fa ire tourner la roue, le moulin de Mirgaudon n'échappa pas à cette règle en 1532, pour son élaboration la rivière a été détournée et un nouveau lit creusé depuis Saint-Evroult jusqu'au pont de Mirgaudon. Les actes qui ont autorisé ce détournement sont de 1530 et stipulent per111ission'nccordée pnr plusieurs pnrticuliers nu sieur Pocnire de fnire 1111 cours d'enu n travers leurs héri tnges n clm rge de les réco111penser eu fn isn 11 t 1111 pont sur ln dite rivière pour tirer leurs foins et leurs chevnu.Y.

Le 12 germinal an V (25 mars 1797) le citoyen Nicolas Vaillard de­meurant a u moulin et conunune de Breuillet demande à être au torisé à établir un moulin à farine au hameau de Jouy commune de Breux et à fa ire, à cet effet le chnnge111ent et le redresse111ent du lit de ln- rivière pour donner /n chute nécessnire n S0 /1 fonct ionnel/lent.

Page 113: Promenade de l'Orge

Il y a consultation des 64 habitants concernés par le projet. Ce qui donne les résultats suivants, 29 favorables, 28 sans opinion et 7 contre.

Le 10 floréal an V (29 avril 1797), un arrêté préfectoral autorise M. Vaillard à construire le moulin et à ouvrir un canal sur la rivière. Il est cependant précisé que l'emplacement choisi pour la construction du moulin ne doit nuire en nuwne mnnièrenu111oulin supérieur et non plus au molllin inférieur. Que le canal de déviation des eaux devra collnuencer nu lavoir du hameau de Jouy, coté nord pour se ter111iner à la chute du moulin qui devra être établi en-deçil du pont. Ln longueur du canal sem de 227 toises, 3 pieds (443,42 m), sn largeur et sn profondeur seron t identiques il celles de la rivière détoumée.

Il est fait remarquer que le changement de lit ne peut qu'opérer un bien général, du fait que les sinuosités occasionnaient des déborde111ents lors des crues qui inondent les prés et que le nouveau 1 i til fn ire dans ln rivière étn nt tiré en ligne droit, il nu mit l'avantage de retirer les grandes eaux des prés.

Le gué permettant de traverser l'Orge qui existait à cet endroit est, en raison de l'importance des travaux, appelé à disparaître. Le proprié­taire du nouveau moulin devant construire à son emplacement et à ses frais un pont il une seule arche dont la largeur est fixée à 6 pieds (1 ,98 m).

LEUVILLE-SUR-ORGE (S.-el-0.)

Mouhn du Petit Pnris

1 OH - Leu vi li e-su r-Orge. L' impo~anle chem inée e~ t le tl·nwi n nhlleriel de l'.lb,mdon de l'énerg ie hydraulique au profit d 'une autre forme d'énerg ie. ICu/1 /. l't'lf'"''u,•J

~. :

I ll

Page 114: Promenade de l'Orge

11 2

109- Juvisy-su r-O rge. L'Orge servilit de iorce motrice à des usines. tCe~II. J. I',·ymjl lld

On notera que dans ces deux cas la construction d'un pont est associée à celle du moulin pour compenser la disparition d 'un gué dû à la montée des eau x

Des conflits entre meuniers ne sont pas rares, ils portent génerale­ment sur le niveau des eaux.

En 1790, le meunier du moulin Groutteau se plaint d'être privé de l'eau qui lui est nécessaire pour mettre son n10ulin en activité. Il en impute la faute au m oulin Choiselier qui, dit il n'a point d e déversoir n1ais qui a posé une vanne d e d écharge, qui par l'intermédiaire d 'une rigole conduit l'eau d ans un canal d ans lequel elle s'écoule en pure perte.

Lorsque le moulin Choiselier ne vn point il fnit re111ettre l'eau jusqu'ii ln porte du pont des Chn 111ps et ce n'est qu'après un long cirwit et quant elle n passé sous le pont d' Etn111pe qu'elle vient ii nouveau nul/lou/in Grouttenu.

Son proprié taire est prié de ne pas priver d 'eau le moulin Groutteau et d e supprimer la rigole qui se trouve en face de la vanne de d écharge ainsi que d e construire un déversoir proportionnel à celui du moLùin Groutteau.

Page 115: Promenade de l'Orge

En 1790 la veuve Curé propriétaire du moulin Malassis fait recons­truire ce dernier nu risque de préjudice à son voisin. Pour tirer avantage de la rivière, elle a relevé la cons truction du moulin de 32 pouces, de manière à ce que l'eau au lieu de suivre sa pente naturelle s'arrête jusqu'à ce qu'elle fut pa rvenue à la hauteur d e l'exhaussement donné au dit 1no ulin de Malass is qui au lieu de tourner en d essous comme il tournait précédemment, tourne en dessus et l'eau ainsi arrêtée par l'exhaussement pratiqué par la veu ve Curé refoulant l'eau sur le mou­lin Grouteau et restreint le travail de ce dernier. Ce q ui provoque un conflit entre les moulins et déclenche une action en justice à la suite d e laquelle il est d emandé à ce qu 'il soit cons truit un déversoir pour supprilner la gène au fonctionnement du moulin situé en ava l.

Avan t la reconstruction de son moulin la veuve Curé avait fait procéder à ln visite des lieux pnr le citoyen Dessnni Michel, gnrde-mnrtenu ce-devant ln maîtrise des enux et forêts de Dourdan, ninsi qu' il en résulte de son procès verbal dressé le 22 nvri/1790.

A cette époque le diamètre de la roue à aubes est d e 8 pieds, 3 pouces, 6 lignes.

Quelques années plus tard le citoyen Curé qui a hérité du moulin est toujours en conflit avec le meunier du moulin Groutteau e t soutient que le moulin de son adversaire n'éprouve aucun engorgement.

Le propriétaire d u moulin du Carouge, M. Le Breton apporte en 1793 des modifications à son moulin, ce qui a pour effet d'inonder la prairie de Leuville. Le 6 juillet d e la même année, l' ingénieur des Ponts et Chaussées de l'a rrondissement constate que ln cause des inondations de ln pmi rie de Leuville provient des innovations fa ites pn rie citoyen Le Breton à son moulin en rétrécissant ln largeur de l'ancienne tnyère de son moulin qui étnit de 2 pieds 6 pouces, ce qui fnit qu'elle n'n plus que ln moitié de sn /nrgeur et qu'entre nu tres le citoyen Le Breton n en pn rtie obstmé le cnnnl de ln rivière de déchnrge ce qui n nécessnirement grossi le volume des enux et créé des débordements dnns les prés toutes les fois que les enux sont fortes.

La commune de Leuvi lle demande au citoyen Le Breton de rétablir son moulin dans l'état ou il se trouvait avant les inondations . Les travaux de remise en état furent effectués e t réceptionnés par l' admi­nistration préfectoral e. Toutefois, des poursu ites furent engagées en vue d 'obtenir des dommages et intérêts pour les riverains ayant subi des p réjud ices.

Le 19 germinal an XII (9 avril 1804), sur plainte du citoyen Filou meunier au moulin de La Mercerie, il est fait reconnaissance de l' éta t du moulin de La Rachée, en effet, le ci toyen Lap erche meunier pro-

113

Page 116: Promenade de l'Orge

114

priétaire de ce dernier a envisagé de faire quelques changements sur le tournant de force de son nouveau //lou/in, ce changement consistait à changer la roue en service par une autre de dimensions supérieures (3,25 m de d iamètre au lieu de 2,80 m) ce qui fait naître des inquiétudes chez les rivera ins qui demandent que l'état actuel du moulin de La Rachée, sn hauteur d'eau en dessus et en dessous soit constatée et repérée. Les repères p lacés, les autorités invitent le n1eunier à faire les déclarations légales avant d'exécuter les travaux.

, S:w1gny- 88

Epi n ay- sur-C!r ge (S.- et-0 .) - A cet endroit, s'élevait l'ancien Moulin du Rreuil. Au IX• siécle, il ~ t ai t sous la suzerainete de Garin de Guillerville dont les descendants re$tèrent prvpnétaires jusq u 'à la Hevol ution

110 - Epinay-su r-Orge. Le moulin du Breuil a vu son etn-i ronnement se mod iiier par la cons truction d 'u n bassin d e retenue. !Coll. /. 1'<-ymfittc!

Le 4 messidor an IV (22 juin 1797) Marie Adélaïde Edmée Priva veuve Lalive-Labriche, propriétaire du moulin Poissard, demande la permission de substituer une nouvelle roue à l'ancienne qui est pourrie et con su mée.

Le diamètre de la roue d'origine, est de 6 pieds, 2 pouces, celui de la nouvelle que l'on se propose monter est de 7 pieds c'est à dire légèrement supérieur au précédent.

L'Administra tion ayan t en présence des parties intéressées procédé à la visite et au nivellement de la portion de rivière concernée, l'auto­risation est accordée, les autorités demandent cependant qu'avn11t ln lllise en mouve111e11t de ln roue des repères soient posés pour constater ln

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hauteur des eaux avant la vanne ouvrière du moulin Poissard et en dessous de la roue du moulin Malassis.

En 1860 Sylvestre Techot propriétaire du moulin Prieur (Chaise­lier) vient de faire l'acquisition du moulin de Groutteau . Il a l' intention de détruire ce second moulin et d' en réunir la chute au premier pour en augmenter la puissance. A cet effet il demande au préfet d 'être autorisé à creuser le lit de la rivière entre les deux motùins.

L'ingénieur chargé d'étudier le dossier se montre favorable au projet qui d 'après lui devrait favoriser l'écoulement des eaux et par conséquent limiter les risques d 'inonda tion auxquels sont soumis cer­tains quartiers de la ville. En mai 1859, une lettre de l'ingénieur des Ponts et Chaussées informe le maire de Dourdan de la suppression du moulin de Groutteau afin de réunir sa chute à celle du moulin Prieur (Choiselier).

Les propriétaires des moulins se font parfois tirer l'oreille pour effectuer des travaux, ainsi au Motùin du Petit-Paris M. Cottin son propriétaire est mis en demeure en 1845, d'effectuer les travaux d 'en­tretien qu'il tardait à exécuter. La mise en demeure est accompagnée d'une menace de fermeture de l'établissement et de la mise hors service du système de distribution de l'eau en abaissant complètement la vanne

SUH·Bi!OWI'Fif .... B'IEGfll ffiÊAES IOÊPOSË.I Ménëcier - Ed 1tion Artistique de Savigny

111 - Savig ny-sur-Orge. D~s i ndu~! ri~~ d i, · ~rses telle~ que lit bra~serit• éloienl i ns !,l llee~ ~ur les berges. !Coll. }. f'tymfittd

11 5

Page 118: Promenade de l'Orge

ouvrière et en libérant la vanne de décharge, les vannes étant cadenassées de façon à rendre inutilisable le mécanisme d'entraînement des 1neules. Un d élai d e trois mois es t cependant laissé au propriétaire pour mener à terme l'exécution d es travaux. Cette mise en d emeure ayant produit les effets escomptés, les travaux demandés sont récep­tionnés le 3 aoüt 1846.

Au Moulin d 'Aulnay, le rétrécissement de la rivière au droit de la vanne du moulin faisant obstacle à l'écoule1nent des eaux, le Syndicat de l'Orge detTta nde en 1854 que le canal d'amenée d e l'eau soit porté à la largeur égale à celle qui existe en face du déversoir d e l' usine, les travaux sont effectués e t réceptionnés le 23 septembre 1846.

Les moulins de la vallée de l'Orge commencent a disparaître en tant que tels vers le nülieux du siècle d ernier ils se recon vertissent dans un premier temps en usine et créent parfois de nou velles nuisances.

Une d élibération du conseil mm1icipal de Roinville en date du 15 aoüt 1846 nous indique que le moulin Poissard, reconverti en fabri­que d e fécule ne tourne presque plus. Son déversoir est plus élevé que la grande partie d es prairies qui l' entourent, ainsi, lors d es grq,nd es pluie, il fait refou ler les eaux et crée des inondations transformant les

116 prairies en véritables lacs, d 'ou impossibilité de récolter le foin qui y pousse, ce qui mécontente fort les riverains.

Lors de la réunion du conseil municipal du 26 février 1882,le maire d e Semaise annonça que M. Georges Vian avait présenté aux au tori tés compétentes, une demande d 'autorisation d'installation d 'une fabri­que d e mèches d e süreté pour mineurs au lieu-dit le moulin de La Rachée. Ce projet est adopté par les conseillers, Œr toute fabrique /JOli­

velle apportera IIII élé111e11t de prospérité dans le pays. Par la suite M. Alfred Nobel vint effectuer des essais sur un site proche de La Rachée.

Après cessation d'activité en 1898, le moulin Basset dont les bâti­ments e t la roue motrice on été conservés, voit s' implanter dans ses murs une fabrique d e ferblanterie dont le propriétaire es t M. Bar de Paris . L' installa tion en est due à son intelligent contremaître M. Le­maire, qui dirige activetnent les ateliers où 7 ouvriers et apprentis son t occupés au d écoupage, au tour e t polissage d e m.illiers de pièces en fer blanc et en cuivre pour la cons truction d 'appareils d 'éclairage et d'ob­je ts divers.

Reconverti en usine le moulin de La Mercerie htt ravagé par un spectaculaire incendie en 1967. L'année suivante une demande d 'au­torisa tion d' exploiter d es activités rangées dans les 1ère et 2ème classe

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des établissements dangereux, insalubres et incommodes fut formu­lée. Les élus den1andèrent alors que l'arrêté d'autorisation délivré par commission de la construction et de l'urbanisme prescrive toutes me­su res propres n prévenir tout risque d'incendie ainsi que tou te pallu tian de /'ntmosp!Jère et des milieux naturels.

Lors de la suspension provisoire des activités de cette usine par arrêtés préfectoraux des 3 et 19 octobre 1972 tm ingéniem de mines dressa un inventaire dans lequel il mentionna la présence de 100 f1Îts de 200 litres pleins de solvants inflnnnnnbles et explosifs et de 1500 1113 de ces mêmes produits en citemes non enterrées.

Devant l'importance de la nature des déchets accumulés pendant plusieurs années, le conseil mmlicipal demanda, le 18 novembre 1972, que /' évnwntion totale de tous les rés id us et/' nssnin isse ment du terrain soient effectués pnr une entreprise spécialisée, sous ln surveillance des services préfectorn ux co111 péten ts.

l ll · Athis-Mons. Le~ chute~ de~ moulins participa ient .il'm.ygénat ion d u mi lieu aqu.1tique. (Coll. }. P.·ymfittt"!

J 17

Page 120: Promenade de l'Orge

118 •

SRijllT-Cf!É~Oj'il {5.-et:-0.) - Lte Pont: de 'f"'it<gaadon

I l .~- S~ini-Ché ron . Le pont de lvlirg,wdon. (Coll . Bracn11lt' Bnrl>il'r)

Page 121: Promenade de l'Orge

Chapitre 4

Les ponts

Le passage de la rivière se faisait le plus souvent par des gués, sauf pour les routes importantes, solution pra tique ne nécessi tant aucun entretien donc peu onéreuse pour les usagers, la profondeur et le débit de l'Orge étant relativement modérés, les riverains s'en accommodè­ren t pendant une longue période.

Les difficultés de franchissement ne se faisa ient vraiment sentir, pour les hommes et les animaux que pendant la saison hivernale où la tempéra ture de l'eau était difficilement supportable et lors de crues importantes lorsque le passage à pied devenait dangereux.

Dans un premier temps on installa des passerelles pour le passage des piétons, le bétail et les véhicules transitant par les gués. Puis l'on 119 construisit des ponts en bois qui furent remplacés par le suite par de constructions plus solides en pierres.

Il fau t cependant noter que la multiplication des moulins eut pour effet de faire monter la hauteur de l'eau, puisque leur fonctionnen1ent nécessitait des systèmes de barrages et de vannes, il devint de ce fait de plus en plus difficile de franchir la rivière.

Lors de l'implantation sur un nouveau site d 'un moulin, ce qui nécessitait toujours la suppression d' un gué, on prit l'habitude d'im­poser comme clause d'accord, la construction d'un pont en pierres.

Au XIXe siècle la cons truction d 'un pont ou d'une passerelle était soumise à l'autorisa tion de l'autorité préfectorale son approbation était rédigée en général dans la forme ci-dessous:

Article 1

Le pétitionnaire est autorisé au.r.fïns de sa de111ande suil'([nte : 1) Attcune partie des culées de /' Olll'rage projeté ne pourra faire saillie de la

berge de manière à conserver à la ri1·ière sa largeur de .r.r 111ètres.

Page 122: Promenade de l'Orge

120

2) Le p0111 projeté aura au moins une haweur de 1 111 au-dessus dullil·eau des

eaux ordinaires.

Article Il

Aussitôt après/' aclièl•ement des lral•aux. le lit de la ril·ière sera débarrassé de

lOI/leS les /erres et i111111011dices qui pourraient y être 10111bés pendant f' e.récu­

tiOII .

Article Ill

Les droits des tiers sont et demeurelll e.\pressément réserl'és.

Article IV

la présente aworisation sera périmée de plein droit dans 1111 délai d' 1111 an à da­

ter de sa notification. A /' expiration de ce délai il sera dressé 1111 recolement

(procès- l'erbal) des 1ram ux dans lafonne ordinaire

Article V

M. le Pr~fet de Corbeil et M. l'Ingénieur en chef du département sont chargés

chacun en ce qui les conceme de/' exécution du présent arrêté.

É pina r-sur· Ot·ge el Vill e m oisson-sut·-Orge - Le Ponl du B t·e ui l

11-t ·Epinay-su r-Orge ct Villemoisson-sur-Orge. De numbreLn. puni~ l'Il pierre~ permetl,ltenl de franchir l'Orge, mais héla5 beaucoup d 'entre em. ont disparu lors de l'aménagement d u réseau routier, ils sont pour la plupart remplacé5 pM des construction5 en béton.

ICc•ll/l'c-yr.r(rtlc•l

Des va ria ntes portant sur le nombre des articles ou sur certaines clauses existent parfois pour rég ler certains problèmes particuliers,

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115 . Athis-Mons. Les voies icrrées iranchissaient la rivière sur des ouvrages construits le plus souvent en pierres. IC~>II. /. J>eymfitle)

mais elles ne portent en général que sur des détails. Lorsque les travaux sont terminés un procès-verbal est dressé pour reconnaître si l'exécu­tion est conforme au cahier des charges.

Il n'est pas dans notre intention de décrire tous les ponts permettant le franclüssement de la rivière, seuls quelques exemples typ iques ont été retenus, ils sont toutefois assez représentatifs et concernent la toponymie, les problèmes rencontrés pour l'édification et l'en tretien de ces ouvrages d'art de dimensions relativement modes tes pour la plupart d'entre eux, mais fort utiles aux rivera ins.

On ne peut omettre de citer l'abbé Lebeuf qui nous dit, que le 110111

de Longpout vieut certniue111eut d'till fougue chaussée et sur les m·cndes de lnquelle ou passait ln rivière d'Orge, ce qui compte tenu de la configura­tion de la va llée à cet endroit est plausible, rnais cependant en émettant les réserves d'usage.

En 1706 Chistophe Pajot, seigneur de Launaye à Saint-Michel est autorisé à construire un pont en pierre entre les deux moulins de Basset et de Grotteau sur la rivière d'Orge à la place de celui en bois qui existait jusqu'alors et qui était ro111p11 et u'n urnit pu servir qu'aux geus it pied.

121

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Juvisy (S. ct 0 .) - Riv~~ro d'Orge • Pince do l' Hôtel de Ville

A. ~· 1 J 6 - Juvisy. l'uni ~u r l'ürgt.'.

122 Cette demande et accompagnée d'un projet de dévia tion du cours de la rivière après le pont pour la remettre dans son lit naturel.

Lorsque le 12 germinal an V, Nicolas Vaillard demande à être auto­risé à construire un moulin à Jouy ort lui impose comme condition l'édification d ' un pont, il y a enquête, en voici les résultats assez étonnants en vérité:

1 ) gue le gué exista nt dans la ri vière d 'Orge pour le passage des voitures est préférable au pont projeté.

2) que le pont projeté à la place du gué sera une charge supplémen­taire pour les habitants du hameau parce qu' il nécessite des répara­tions au lieu que le gué n'en nécessite aucune.

D'après l'avis de l'ingénieur le pont doit avoir une seule arche dont la largeur est déterminée à 12 pieds, gue deux parapets seront élevés au dessus de la voûte et auront 2 pieds 1/ 2 de hauteur et seront en bonne maçonnerie avec mortier de chaux et de sable.

Les habitants du ha meau ont été entendus puisque Je pont d oit être construit et entretenu par Je propriétaire du moulin.

Les ponts sont pa rfois un obstacle pour le bon écoulement des eaux de la rivière. Une délibération du conseil municipal de Roinville en

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date du 23 aoüt 1846 fait mention d 'une demande formulée par le sieur Drot meunier au moulin Poissard pour l'élargissement du pont de Moreze.

Après une étude de la demande il es t estimé que le pont M01·eze est cons truit depuis un temps imn1émorial et que la cons truction des ouvertures s'est trouvée suffisante et qu'elle l'es t encore pour laisser écouler sans reflux les eaux de la rivière d 'Orge de même que ln rivière d'Orge étnnt bien elltrete11ue et les enux bie11 gouvernées le conseil est que la demande du sieur Drot soit rejetée.

En 1847 le conseil municipal de Villen10isson après avoir examiné le pont du Breuil, et cons taté son mauvais état, décide d 'en interdire l'usage. Un devis estimatif des travaux de réfection est dressé, coüt des travaux projetés 670 F, au vu de la somme des voix s'élèvent pour demander la démolition de l'ancien pont et sa reconstruction, ce qui aurait l'avantage de limiter dans l'avenir les frais d'entretien.

Le problème de la reconstruction es t résolu en 1903 par quatre jeunes carriers qui décident de se dis traire et placent une charge de dynamite sous le pont qui n'en demandait pas tant pour s'effondrer.

Le 12 juillet 1903, le conseil municipal projette la recons truction du pont, ce dernier sera mis en service en 1906

ATHIS•MONS. - Qua is d e I'Or·go

' • .

J 17 • A this-Mon~ . IJernier pont !>ur 1,1 riviere, il et,1it ~itue ,lll <:on l luent de l'Orge et de l.1 ~eine•, il lu t détrui t ct reconstruit en béton lo rs d e l'amén<tgeme nt d es rives de l<t Seine. ICIIII.J. f',·ym{llt<'i

123

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118- Epinay-sur-Orge. Ce magnitïquc viaduc !erruvfaire de cinq arches fut gra\•emcnt en~om­magé lors du retrait d es troupes allemandes à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

(Coll. J. l'tymfrttd

J24 Nous ne mentionnerons ici que pour mémoire le célèbre pont des Belles Fontaines (Juvisy) construit sous le règne de Louis XV, il per­mettait au grand chemin de Paris à Fontainebleau de franchir la rivière.

Le dernier pont que nous trouvons sur l'Orge est situé au confluent de la rivière et de la Seine. Construit sous le règne de Louis XIV. Des lettres « patente » en faveur de Jacques Perrin, lui donnent ln permission de constmire et de rétnb/ir de pierre le po11t de Mo11s sur ln rivière d'Orge; IIIO!Jellllnllt quoi il lui était nccorrfé de percevoir pe11rfn11t 1/euf n11s, dix sols pnr clinw11e courbe de clievnux pnssn11t sur ce po11t, tirn11t coche et bntenux sur le Sei11e.

De belle facture, ce petit ouvrage d 'art en pierres, composé de deux arches, ne faisait toutefois pas l'unmùmité; en effet les habitants d'A­this-Mons l'on accusé d'être la cause des inondations en raison de sa hauteur insuffisante.

Ayant subi les outrages du temps et ceux plus récents de la circu la­tion automobile, les dégrada ti ons allant en s' intensifiant au fi l des ans, la municipalité d'A this-Mons avertit le 25 aoùt 1965les Ponts et Chaus­sées que les mesures de préservation prises par arrêtés mw1icipaux : limitation de vitesse, circulation interdite aux poids lourds, passages avec priorité etc, demeurent inefficaces en raison de l' insuffisance des

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125

. Pom su r l'O rge ~ Route condu isant :i Pcrray-\!nuclusc

120 · Longpon t. l'ont sur l'Orge.

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effectifs de police pour les faire respecter. Il est alors envisagé de fermer le pon t à toute circulation au tomobile.

Toutefois deux solutions sont envisagées : son classement ou sa reconstruction conformémen t aux normes en vigueur. Le vieux pont tricentenaire sera détruit, un nouvel et banal ouvrage en béton sera édifié à sa place en 1971lorsque l'on refera le quai.

Rendus nécessaires par la construction ou l'aménagement de nou­velles voies d e conunu nica tion au niveau d u département, des ponts son t édifiés, ils permettent de moderniser et d'adapter aux cond itions de circu lation le réseau routier emprunté par un nombre toujours grandissant d'automobiles. Le dernier en da te est celui de Villiers-sur­Orge, en fait il s'agit d u doublement de celui existant, il s' intègre dans le plan d'aménagemen t du CR 10.

L'ou vrage consiste en une traversée de 15 m de portée, le tablier constitué de 12 poutres en béton, a une largeur de 10,20 m, d ont 7 m réservés à la chaussée.

121- Vi lliers-sur-Orge, ce pont est le d ernier en date, il fut construit lors de l'aménagement du CR 10. ICt~ll. /. Peymfittc!

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122- Arpajon. l a Boële à sa jonction avec l'Orge.

(Coll. Br<JCIIIII<" /Jnrbicr )

Grande voie de communication reliant Paris au sud du pays, l'au­toroute du Sud franchit la vallée de l'Orge à Savigny. Signe des temps ce pont est cons truit en béton. Son achitecture est insignifiante.

Edifiées au siècle dernier les voies de chemin de fer franchissent elles aussi la rivière en de nombreux points, il faut cependant noter que le plus bel ouvrage d 'art en la matière se trouve être un viaduc, majes tueuse construction en meulière comportante cinq arches situé sur la commune de Villemoisson. Il fut détruit le 18 août 1944 par les troupes allemandes lors de leur retraite. Sa solidité était telle qu' il fa llu quatre charges successives pour le mettre à 111nl (Chaudun).

Plus modestement notre vénérable chemin de fer sur route l' Arpa­jonnais franchissait lui aussi le bras principal de l'Orge et ses boëles, à la hauteur du moulin d 'Aulnay sur la commune de Leuville. Ces ponts, de construction métallique, étaient d'une facture très simple à l'image du légendaire tacot.

127

Page 130: Promenade de l'Orge

!3

128

Petits la110irs sur. ln

1.2:3 - Breux. En marge des lavoirs maçonnés, existait une multitude d ' installations somm*es composées uniquement de pierres plates, minimum nécessa ire pour effectuer le lavage du linge. !Coll./. Peyrafittel

~t.LLP.CON I N . - Le l.ovoir 1

1.2'1- Villeconin. Le lavoir sur la Renarde.

Page 131: Promenade de l'Orge

Chapitre 5

Les lavoirs

Après la Seconde Guerre mondiale, la généralisa ti on de l'adduction d'eau a permis l'utilisation par les ménagères des machines à laver le linge; ce progrès incon testable a eu pour effet, dans nos campagnes de voir disparaître progressivement les lavoirs où les femmes des villages de notre pays allaient faire leur lessive, ils étaient générale­ment édifiés près de sources et des cours d'eau.

Hiver comme été nos grands-mères s'en allaient par tous les temps poussant le plus souvent devant elles une brouette remplie à ras-bord et peinaient pendant de longues heures agenouillées sur le bord de la rivière les mains dans l'eau pour assurer la propreté du linge de leur maisonnée.

VILLII.mS-SUR-OIIGE- I.e Lavoi r

125- Villie rs-s ur-Orge. Lieu de rencontre ct d e trilvail, les lavoi rs faisaient pill"tie de la vie quotidienne. ICo/1. }. l'tym{lllt•)

129

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130

126- Saint-Miche l-s ur- Orge. Un lavoir sur l'O rge.

Le lavoir faisait partie de la vie quo tidienne, lieu de travail mais aussi lieu de rencontre il était un des centres de cette vie communau­taire villageoise qui n'existe p lus, l'individualité étant reine à notre époque, c'était un lieu de contacts où s'échangeaient les idées mais aussi où les con1mérages allaient bon train, en d 'autres termes il faisait aussi office de gazette locale.

Tout au long de la vallée, de nombreux lavoirs, à l'architecture fonctionnelle, parfaitement intégrés au paysage ont été construits sur les berges de l'Orge, qu' ils soient privés ou publics leur fonction sociale n'est p lus à démontrer, ils ont rendu pendant de décennies les services que l'on était en droit d 'a ttendre d'eux.

Trois murs, dont un pourvu d'une ouverture fa isant office de porte, une charpente supportant une toiture généralement couverte de tuiles tel est l'aspect des lavoirs que nous trouvons le long de la rivière. Ils sont de dimensions variables. La partie réservée au lavage constituée de p ierres plates ou de bois présente un p lan incliné qui surplombe la r ivière.

Certains lavoirs diffèrent tou tefois de cette construction type, on les trouve généralement en milieu urbanisé, ils sont partie intégrante des

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.,. ëduion de l'OrGe, A. Thévonet, Snv•gny -1 . . ' (

Sn:rl fmy et Mot'sanf: - P01~1 relinnt les deux Cot~11nuncs '14 .

127 - Savigny-s ur-Orge. L;woir sur l'Orge. (Cu/1. Hrot'lmlt• lJm·lllt'r}

l lH -Savigny-sur-Orge. L.woir sur l'Orge, el la 13rasserie.

131

Page 134: Promenade de l'Orge

132

maisons construites en bordure de la rivière, leur accès et leur usage n'est alors possible que par les habitants de ces résidences. Nous pouvons en voir entre autres encore quelques un autour de l'Hôtel de Ville d'Arpajon.

La construction d 'un lavoir était soumise à la demande d ' une auto­risa tion . Les archives départementales des Yvelines en renferment dans leurs dossiers un certain nombre, nous en avons extrait une qui nous a paru typique.

Breuillet le 28 mars 1859

Monsieur le Préfet

J 'ai l'honneur de vous prier de vouloir m'autoriser à fa ire

construire en maçonnerie 1111/avoir à linge destiné exclusivement

au service de mon ménage surie bord droit de la rivière d'Orge

à Breuillet à 50 mètres en aval du pont du cheminn · 26 et surie

bout de deux parcelles de terrain que j'ai récemment acquises de

M.M. Vallon et Latarge section cadastrale E n284 et n285 dont

le plan dressé à l' échelle de 1 à 500 est joint.

Dans l'attente de votre autorisation qui me rendrai 1111 grand ser­

vice, j'ai/' honneur d'être avec w1 profond respect monsieur le

Préfet votre très obligeant serviteur.

L. Bouché

L'autorisation de construire un lavoir est en général accordée dans les conditions ci-dessous :

Article 1

Le pétitionnaire est aworisé à établir 1111 lai'OÎI' couvert dans sa propriété de

........ bordant la ril'e gauche ( 0 /1 droite) der Orge à .... aux conditions spé­

ciales sui1•antes.

Article II

Aucune partie du lm·oir ne pourra êrre en saillie sur/a crête de la berge de

manière à consen •er au cours d'eau sa largeur de .. mètres.

Article III

La toiture seule du dit lai'OÎI' pourra fa ire exception aux dispositions de /' arti­

cle précéde111 mais elle sera établie de telle façon que les parties en saillies SI /l'

/' alignemellf défini se tlïJIII'ellf à 1,20 mètre au moins au-dessus des eaux ara­

sées au déloersoir der usine inférieure.

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1l9 ·Ce mude~te 1.1\'oir, temoin muet d l'!> le~~i,·e~ d ' ,1ntan e~t tuujuu r~ en place pre~ du pont de Sermaise. 11'/mto /. f',·yr.rfitt<'i

At·ticle IV

Aussi/Ô! après r achhen/e/11 des trm·au.r le li! de la riJ•ière sera débarrassé de

lOlif eS les ferres el ÙII/1/0II(Iices qui pourraie111 y êfre IOIJihés pe11da111 /' e.récu­liOII des 1ra1·au.r.

Article V

Les droits des liers so111 et demeurent e.rpressé111e111 résen ·és. Article VI

La prése111e autorisatio11 sera péri111ée de plei11 droil s ïl11 ·en était pas fa il usage dans un délai d'1111 an à dater de sa 1/0t(f/ca tion. A /'expiration de ce dé­lai, il sera dressé 1111 procès- J•erbal de recoleme111 dans la forme ordinaire.

Article VII

Le pétitio11naire sera tenu de se conformer à tous les règleme11ts généraux e.ri­

stants ou à intervenir dans /'intérêt de la salubrité publique de la police des

eau.r, il sera notamment assujelli à recevoir sur son lerrain les mcaières prove­IIC/111 du curage au droil de sa propriété pour la partie du cours d'eau corre­

spondant.

133

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134

Article VIII

Monsieur le Préfet de Corbeil et l' Ingénieur du département sont chargés, cha­cun en ce qui les concem e d'assurer l' exécwion du présent arrêté.

(:l. AT HIS MON S

U n Lrivo1r su 1· l 'O I"f~" C. L C.

130 ·Athis-Mons. u n !«voi r sur l'Orge.

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Chapitre 6

La ligne de chetnin de fer du P.O.

L'arrivée du chemin de fer dans la vallée de l'Orge a comme partout ailleurs bouleversé profondément la vie et les habitudes de ses habi­tants qui jusqu'alors ne circulaient vra iment que dans une aire qu'ils étaient susceptibles de parcourir dans la journée pour pouvoir rentrer chez eux le soir, leurs affaires terminées.

Aussi ne peut on passer sous silence la construction de la ligne de chemin de fer de l'ancienne compagnie du P.O ; qui reliait Paris, Etampes, Orléans etc. avec sa bifurcation à Brétigny vers Dourdan et Tours.

La ligne lors de son inauguration en 1840 partait de /'embnrcndère du chemin de fer d'Orléans (gare d'Austerlitz). Elle assurait alors le service 135 de Paris à Juvisy avec embranchement sur Corbeil dans cette dernière gare. LeS mai 1843 voit l'ouverture de Juvisy à Orléans, le 29 décembre 1865 c'est le tour de la section Brétigny Vendôme. La portion de ligne qui nous concerne puisqu'elle emprunte la vallée de l'Orge entre Juvisy et Dourdan est achevée. Le reste relève de l'histoire générale des chemins de fer.

Les localités desservies étaient d'après l' indica teur Chaix de 1890: Juvisy, Savigny-sur-Orge, Epinay-sur-Orge, Perray-Vaucluse, Saint­Michel-sur-Orge, Brétigny, Arpajon, Breuillet, Saint-Chéron, Dour­dan. Le temps nécessaire pour se rendre de Dourdan à Paris était de 2 h 14mn, une dizaine de trains effectuaient journellement le parcours dans les deux sens.

La gare de Perray-Vaucluse non prévue dans le projet initial fut ouverte à la demande des communes limitrophes, qui avancèrent comme argument pour étayer leur revendication, que l'asile de Vau­cluse nouvellement cons truit ne pouvait se passer de moyen de communica tion rapide avec Paris. La com.pagnie du P.O. hésita pour créer cet arrêt. Le conseil municipal de Villiers-sur-Orge insista en

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argumentant que le vi llage et l'asile se trouvaient d istants des gares de Saint-Michel et d'Epinay de près de cinq kilomètres tandis que la sta tion projetée ne s'en trouva it qu'à un kilomètre.

Autre cas pa rticulier celu i de Sermaise, lors de l'élaboration de la ligne il n'y ava it a ucun arrêt de prévu pour desservir cette COITtmune. Par la voix de ses élus elle demanda le 5 février 1863 q u'une ha lte soit aménagée, ce n'est qu'en 1892 que la compagnie du P.O. fit parvenir un projet, il y eut désaccord sur l'emplacement choisi, mais la compa­gnie persista dans son entêtement et constru isi t la halte à 1,5 km d u village. Sa mise en service s'effectua dans le courant de l'année 1895, à la grande sa tisfaction des résidents.

131 - Perray-Va ucl use. Le che mm de fer e~t pro.!,enttuut .1u long de la \'alio.!e de Jun~y a Saint-;\lartin-de-Brétencourt. Il••// 1 l'.vr.rlrtt,·l

D'au tres haltes furent par la suite créées pour desservir des zones qui n'étaient au début du siècle qu 'à faible densité de population. La banlieue commençait à s'urbaniser, nous retrouverons par la suite le cycle facilité de transport engend rant l'urbanisation, qui à partir des aimées 60 deviendra très important.

La construction de cette ligne ne s'est pas faite sans apporter des bouleversements dans le paysage de la vallée avec ses remblais, ses ponts et ses viaducs. La vie quotidienne a parfois été pénalisée, en effet la plupart des communes se trouvaient coupées en deux par la voie

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ferrée, obligeant certains cLùtivateurs à faire de longs détours pour travailler leurs terres. La compagnie du P.O par souci d 'économie ne prévoyait qu'un nombre restreint de passages à niveau, d 'ou in terven­tion des municipalités pour en obtenir un plus grand nombre.

La banlieue étant reliée à la capitale, les déplacements s'en trouvè­rent facilités. Les titu laires du certificat d'études, diplôn1e très prisé à l'époque cherchèrent du travail à Paris dans les bureaux et les compa­gnies de chemin de fer. C'est ainsi que débutèrent modestement les grandes migrations journalières qui atteindront vers les années 50 l'ampleur nous leur connaissons.

Pendant les travaux, les nombreux ouvriers gui travaillent sur le chantier prennent la fâcheuse habitude de cueillir des fru its et des raisins dans les propriétés, en aoû t 1842, le mécontentement est si grand qu' il devient nécessaire d'embaucher un second garde-champê­tre à Saint-Michel-sur-Orge pour effectuer la survei llance des vergers et des vignes.

Lors de la construction de la ligne la fontaine de Saint-Martin-de­Bréthencourt ayant été enterrée sous le remblai, la commune reçoit en dédommagement en 1860 la somme de 600 F.

132 · Athi s-Mons. Un train de marchandises iranchit la rivière avan t la g.1re de triage d e Juvisy. !Coll. /. Ptymfrtt<'J

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Le trafic ferroviaire s'intensifiant, les voies sont doublées entre Brétigny et Dourdan en 1904 et quadruplées de Paris à Brétigny en 1909 de façon à améliorer la circulation des trains de grandes lignes qui roulent désormais sur les deux voies centrales.

La municipalité de Villemoisson demande à cette occasion la sup­pression du passage à niveau de Franchises et son remplacement par un pont inférieur, ce qui est accordé, par contre la demande concernant le changement d 'appellation de la gare d'Epinay en Epinay-Villemois­son ne fut pas prise en considération .

Les voie latérales sont électrifiées jusqu' à Juvisy à l'aide d 'un troi­sième rail, la vapeur étant conservée au delà. 1926 voit l'installation de la traction électrique par caténaire entre Paris et Etampes d 'une part et Dourdan d 'autre part.

133 · Juvisy-sur-Orge. La ligne de chemin de fer.

La traction à vapeur est alors remplacée sur les lignes de banlieue par un ma tériel électrique plus performant assurant un service plus rapide. A partir de 1968 apparaissent les rames Z5300 que nous avons emprunté jusqu'à la mise en service des rames Z 2N à deux niveaux qui offrent par rapport à l'ancien matériel une capacité accrue et un confort amélioré.

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Cette ligne dans sa totalité est devenue la ligne C du R.E.R avec l'ouverture au trafic, le 26 septembre 1975 des 841 mètres de tunnel entre les gares d'Orsay et Invalid es. La même année la créa tion de la carte orange a consacré l' unifica tion tarifaire du service urbain et banlieue d e la S.N.C.F. et de la R.A.T.P. En pern1ettant une intercircu­lation entre les différents réseaux de transports en commun publics et privés, elle a grandement facilité les déplacements en Ile-de-France dans sa zone d'influence.

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Chapitre 7

La faune et la flore

Comme toute zone humide la vallée de l' Orge est un milieu naturel dont l' intérêt écologique n'est plus à démontrer. Les sous-bois et les taillis, les cours d' eau et les marais représentent des réserves natu­relles, ils sont dans leur diversité le domaine de la vie animale, les préserver c'est permettre à la na ture d e conserver ses droits, ils consti­tuent une richesse, élément indispensable de notre environnement.

Une bonne gestion du végétal, qu'il soit du domaine public ou privé, et son entre tien mené avec compétence permettent de maintenir une végétation qui retient les eaux lors de fortes précipitations et retarde l'arrivée de ces dernières à la rivière réduisant ainsi le niveau instantané d es eaux et par conséquent leur amplitude dans le lit du cours d 'eau évitant ou linütant ainsi les inondations.

En ce qui concerne la ri vi ère e t ses al en tours immédiats, des mesures 141 conservatoires ont été définies, elles sont le fruit de la concertation entre le Syndicat Intercommunal et la Société d 'Etude et de Protection de la Na ture en Essonne, et ont abouti par exemple à un reboisement et à un entretien d es berges bien mené, refusant toute tonte systéma-tique, ce qui permet de conserver une bande de végétation le long des rives et d e maintenir un espace naturel où la vie animale peut se développer. Le lit d e la rivière et les berges é tant un lieu privilégié d 'habitat pour les différentes espèces animales représentées.

Les arbres que l'on rencontre le plus fréquemment dans la va llée sont: le chêne, le sureau, le peup lier, le charme, l'aulne, le frêne, l'orme et le sau le. Des conifères qui son t en majeure partie des pins occupent certains sites plus secs comme les buttes de Bâville.

La faune est très riche et comprend d es mammifères, d es oiseaux, d es reptiles et des batraciens.

Les oiseaux ont d e nombreux représentants dans la va llée de l'Orge, qu'ils soient sédentaires ou de passage ils font partie d e l'environne­ment. Certaines espèces sont étroitement liées au milieu aquatique et participent à son équilibre, leur habita t peut être permanent ou tem­pOI·aire d 'autres y venant seu lement au mOITtent de la reproduction.

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Les bords de la rivière avec ses nombreu x insectes fournissent une part de leur nourriture aux oiseaux. « Snns les oiseaux ln terre sernit ln proie des insectes» a écrit Michelet nous devons nous en sou venir et leur accorder notre protection.

Les spécialistes en ont d énombré une trentaine d 'espèces dont cer­taines purement aquatiques, la lecture de Votre-Ville, édition m unici­pale de Sainte-Geneviève-des-Bois, p ubliée lors de l' inaugura tion du parc des bords de l'Orge nous en donne une lis te, incomplète certes, mais qui a le mérite de nous faire une idée de la population ornitolo­gique de la va llée.

- la mésange bleue - la grive musicienne - le chardonneret - le loriot - le verdier - le cini - le rouge-gorge - le pinson - le merle - l' hirondelle - la pie - le faisan - la poule d'eau - le martinet

- le sansonnet - lecorbeau

d

- la corneille - le pigeon ramier

Parmi les petits mammifères qui fréquentent les bords de l'Orge, les 142 plus souvent cités sont:

le rat musqué, le rat d 'eau, le putois, la musaraigne, le lapin, etc.

Les reptiles, peu nom.breux, sont représenté par la couleuvre à collier et l'orvet.

Le batracien que l'on rencontre le plus sou vent sur les berges des zones humides es t la grenouille verte, vient ensuit le crapaud qui fréquente les étangs pendan t une cou rte période au moment du fraie. On trouve aussi quelques tritons mais en faible quantité.

Le monde ru ral, voya it la fa une à la fin du siècle dernier avec l'œil du producteur qui se trouve confronté aux d égâ ts causés dans les cultures par la présence d 'animaux divers, ses récriminations ont été notées par un instituteur, nous les livrons à votre réflexion.

Les cultivateurs ont quelquefois lieu de se plaindre des blnirenux qui détruisent les récoltes, ries renards qui mangent les poules, des sangliers qui mmtgen t les tuberwles, des fou ines et des pu tais qui font ln guerre n ux ln pins, des rnts qui rangent les rn cines des plnn tes voisines de la rivière et des cor ben ux qui détmisent les récoltes.

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Il est de notre intérêt de préserver la fa une et la flore toujours menacées par la cupidité dévasta trice de certains qui plus ou moins consciemment aliènent de façon irréversible un héritage naturel que nous ain1erions pouvoir transmettre aux générations qui nous succè­deront.

134- Les dégiits causés pa r la tempéte de février 19':.10 ont été im pL>rtilnts, de nombreux il rbres ont été déracinés. 11'/wlo }. f'cymfillci

143

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.._ . • ~dit, V. :l!ur, St-Micbel

11 . St-l\UCHEL-su11-0RGE (S.-et-0.) Lts bords de l'Orge - .4u fond, un coiu de St -.\licbe/ tl l'Ég lise

l:S5- Saint-Michel-sur-Orge. Lil pêche, .1cti\'1lè priltiquce de nos jours par qui le désire, fu t jusqu'ft Iii Révolutio n le privi lège, p<~rfois contes té, des seig neurs ri vemins.

!Coll. J. l'o-yrol{il/1'1

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Chapitre 8

La pêche

Abrité sous son chnpenu Ln pêcheur nu bord rie l'enu Est heu reux et trouve ln vie belle.

(Air C0/11111)

Ou i mais à condition qu'il respecte la loi du 29 juin 1984 qui régle­mente ce genre d 'activité. Notre pêcheur pour être tranq uille doit en premier lieu justifier sa qualité de membre d'une associa ti on agréée de pêche et d ~.: pisciculture. Il doit avoir acquitté le montant d e sa carte et les taxes piscicoles pour l'année en cours. Cette carte est rigoureuse­ment personnelle. Elle lui permet d e se livrer à son sport favori dans les cours d 'eau de première ca tégorie (truite) et d e deuxième ca tégorie (poisson blanc). Toutefois cette activité ne peut s'exercer plus d 'une demi-heure avant le lever du soleil et plus d'une demi-heure après son coucher.

De nombreuses interdictions concernant les moyens d e pêche exis­tent, par exemple comme celle de pêcher à la main, d ' harponner , etc. La taille d es prises est réglementée, la longueur des poissons se n1esure du bout du museau à l'ex trémité d e la queue. Des gardes-pêche veil­lent à la bonne applica tion d es règlements dont les restrictions permet­ten t de conserver au mieux des intérêts d e tous le peuplement d e la rivière.

Certains ri verains ne concèdent pas tous les droits de pêche aux associations, ce qui fait que certaines zones ne sont pas autorisées.

Chaque année un reii'tpoissonnement de la ri vière effectué par les sociétés d e pêche permet de maintenir et d 'améliorer la population piscicole qui comprend d e nombreuses espèces parmi lesquelles nous trouvons: brochets, carpes, sandres, black-bass, perches, tanches, gar­dons, brèmes, goujons etc. Il ne faut cependant pas perdre de vue que

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136 · L'Orge à Perr~y-V~uclusc et Villi ers. L,, rivière autrctob poissonneuse attirait de nombreux pêcheurs . ICo/1. J. P.·ymfitt</

146 pour maintenir la vie dans la rivière il est indispensable de combattre toute forme de pollution et aussi de maintenir une bande de végétation sur les rives, qui ou tre son influence sur la reproduction (fixation des œufs sur la végétation) permet le développement des insectes qui sont partie de la chaîne alimentaire des poissons.

De nombreuses sociétés de pêche regroupées au sein d 'une féd éra­tion délivrent les cartes, effectuent des travaux d 'alevinage et organi­sent des concours. L'Epinoche Arpajonnaise forte de 2 400 adhérents est la plus importante et plus active association de la vallée. Pour maintenir une certaine densité de la population piscicole, un rempois­sonnement est effectué chaque année, par les associations de pêcheurs c'est ainsi que l'Epinoche Arpajonaise a déversé en 1989 dans notre rivière: 200 kg d e tanches, 26 000 gardons de 8 à 13 cm, 3 000 gardons de 3 étés et 50 kg de reproducteurs, 120 de brochets, 100 de perches et 180 kg de goujons. Le montant de la fac ture s'élève à 49 000 F.

En capturant une carpe de 14,8 kg à Brétigny un pêcheur M. Boujo à remporté en 1989 la coupe de l'Epinoche.

La pêche activité pratiquée de nos jours par qui le désire fu t, jusqu'à la Révolution de 1789, le privilège parfois contesté des seigneurs rive­rams.

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Le Règlement de police pour Brétigny et dépendances du 8 août 1735 nous renseigne sur les droit seigneuriaux en vigueur à cette époque : Oeffendons de pescher ou fn ire pescher, snns une per111ission du seigneur de ce lieu, dnns ln rivière d'Orge, et ce dans toute l'étendue qui nppnrtient à ln dite terre et seigueurie, même d'y prendre des écrevisses; et ce sous les peines portées pn r des ordonnnuces; le tout à trois 1 ivres d' n111ende pour chaque contrnven fion, don t les pères et mères seront responsables, pour leurs enfn 11 fs, et les maîtres et maîtresses pour leurs domestiques. Aussi vit-on les bords de notre rivière se transformer en un champ de ba taille sur lequel nos belliqueux propriétaires réglaient leurs comptes, ce qui n'empêchait pas les juridictions de toutes sortes d'être saisies.

A titre d'exemple voici une requête adressée le 19 juillet 1625 au bally de Brétigny dans laquelle François Martel seigneur du lieu ex­pose:

le jour de sn111edi demier estant nifé promener à son mouli11 de Basset, assisté seulement de l'un de ses pnges et d'un laquais, pour voir travailler quelques ouvriers et masson eu icelui, quelques te111ps après, envirou uue demi-heure s'en retourna le long de sa prairye, terre et rivière, pour prendre le pin isir de l'un de ses domestiques qui pese ho if en sa dicte rivière; et, après, se retirnn t en sn maison seigneuriale de Brétigny, sery en t su rvenuz nprès lu y

Une partie de pêche

1.37 ·Villiers-su r-Orge. De nombreuses sociétés de pèche regroupées au sein d 'une fédération délivrent les cartes et participent au rempoissonnement de la rivière. !C.J/1. J. l'<'yrn{ille!

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les nomnJez Me Lays Bligny, substitut du prowreur du Roy nu siège de Montlhéry, Pierre Gourby, sergent audit Montlhery, Jehan Gourby, mnr­chnnd, Jelmn Couard, nussy sergent ? et plusieurs autres de leurs alliés et complices, lesquels estaient tous gnrn iz d'arquebuses, carabines, pistolletz,

131;- Epinay-sur-Orge. L'Orgl! A u>.. Troi~ Eam •. tCo/1. Hnlf.·.rlllt' 81JrlriaJ

épées et autre nr111es, en intention d'offen ser le dit seigneur; ce qu'ils eussent fait si n'eust qu'il fut contraint de se retirer ... Les dessusdits le poursuivirent sur ln chaussée de Guypérreux et dedans ln prairye d'Orge, et tirèrent dix ou douze coup des dites carabines, arquebuses et pistoletz pour offenser le dit seigneur ; et voyant qu'ils n'nvoyent peu faire leur coup nuroyent usé de

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menasses et pm·oles scandaleuses et injurieuses contre le dit seigneur, disant qu'ils l'nttraperoyent et le tueraient.

1662 plainte des religieux de Longpont contre les gens du seigneur de Brétigny et principalement contre François Bidos concierge du château qui les nvnit 111nltraités alors qu'ils péchaient dans l'Orge.

C'est pnr conséquent lille violence n laquelle le hnznrd n'a pas donné lieu, 111nis un ordre précis du maître et un dessein prémédité des valets.

Les playes ont été grandes, le prieur y n été griève111ent blessé n ln jambe, A111boise Chapelet y reçut 1111 coup de sabre sur ln te111pe, dont il n pensé 111011rir et les cicatrices de ses playes encore des témoins 11111ets, et le pêcheur ayant le corps couvert de contusions ne garantit sa vie qu'en se jetant dans la rivière pour se sauver.

Les parties de pêche en ce temps là semblaient assez mouvemen­tées, c'est le moins que l'on puisse en dire.

Il y avait comme partout en tou t temps des braconniers, le 17 juin 1768 Guignard meunier au moulin de Grotteau est condamné à 100 li­vres d'amende et pareille somme en dommages et intérêts envers Françoise Baudry marquise de Dréhant pour avoir utilisé les vannes

U 9 ·Alevinage du 25/ Il / 'êN au moulin de Boiselle.

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de son moulin pour a ttraper des poissons. Le jugement précise qu'il lui sernit fnit défense de récidiver à l'avenir sous les plus grnndes peines en conséquence de se servir, nu x vannes dtt dit IIIOulin , d'aucun instm111ent qui puisse tendre nu dépeuplement de ln rivière.

Plus près d e nous au début de ce siècle des témoignages nous ins truisent sur le peuplement d e la rivière, des habitants d e la commune d 'Athis-Mons nous affirment qu'à cette époque de nombreux pêcheurs venaient prendre des écrevisses, taquiner le brochet et ln cnrpe et qu' n 11 moment de ln frnie les poissons qu ittnien t ln Seine pour rem on ter l'Orge plus chnude, qu'ils nrrivnient pnr bnncs entiers et que certains pêcheurs les tirnient mê111e nu fusil. Des témoins prétendent que les carpes é taient particulièrement grosses et qu'elles pouvaient atteindre 20 à 30 livres.

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Chapitre 9

L'agriculture

Premières grandes exploitations agricoles de la vallée les villas gallo-romaines étaient d' importants d omaines qui en plus de la rési­dence du propriétaire comprenaient regroupés autour d 'elle les bâti­m ents agrico les e t les a teli ers arti san a u x n écessaires à le ur fonctionnement. Ces domaines transformaient sur place leurs produc­tions pour les exporter ensuite vers d'autres p rovinces de l'empire.

Des vestiges ont été repérés à Sain te-Mesme, Sainte-Geneviève-des­Bois la toponymie nous permet de penser qu' il en exis tait aussi à Villiers-sur-Orge dont le nom dérive du latin villnre qui signifie lieu habi té.

l-4 0 - Villie rs-sur-Orge. L1 , .,lill'!! l'laiJ,ut d!!but du ~ ~.:.·dl' l'~'l'ntil• ll!!lll l! nt.lgnl'lllc-,lc•' nom­breuses fermes que l'on pou,•ail rencontrer ont pou r la plupart été reconverties en mai-sons d' habitation. /Coll. / . P.ym{lttl'l

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Au Moyen Age les surfaces cultivées sont regroupées autour des châteaux et des abbayes. Jusqu'à la Révolution la propriété du sol appartient à des privilégiés (noblesse, clergé) et pour une moindre part à de riches bourgeois des villes. Le travai l de la terre soumis au rythme du soleil et des sa isons est rude, l'outillage agricole de facture som­maire est en bois, les a ttelages sont surtout constitués par d es bœufs.(Le fer et les chevaux étant réservés aux guerri ers) . Les rende­ments sont médiocres 6 à 8 fois la semence, c'est le sys tème de la jachère qui permet au sol de récupérer sa fertilité.

Progressivement c'est le système triennal qui se substitue à la ja­chère permettant d'augmenter l'espace cultivé qui passe de la moitié aux deux tiers des terres défrichées, toutefois les amendements restent fa ibles, ce n'est que vers 1890 qu'apparaissent les premiers engrais artificiels.

Eduaon Abs1l, VallierMur·Orge

1 'l 1 - Vill iers-sur-Orge. jMlhll potager Je !",bile Je \'auclu~e. l li,•er comme été, la genératiun de nos grands-mères allait au lavoir par tous les temps poussant u ne brouette remplie à rils bord d u linge de li! maisonnée. !Coll. /. Pcym(ill<"l

Un exemple de grand domaine seigneurial ecclésiastique nous est fourni par celui du Breuil qu i appartient en 810 à l' abbaye de Saint­Germain-des-Prés 1 200 nrpents de vigne prod11isnnt BOO 11111ids de vin, xx

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. - ARPAJ ON - L'Orge et la Prairie

l -1.l - Arpajon. Les prairie~ d u bord de l'Orge pennellaient l'élevage d 'un cheptel bovin qu1 ,, presque totalement disparu de nos jours. ICu/1./. P.ymfltlcl

arpents de labours produisant 250 muids rie blé, 30 arpents de prés donnant 50 charretées rie foin (la charretée va lant en moyenne 400 kg de four­rage).

Longtemps dominée par la culture d es céréa les et par la viticulture l'économie rurale d e la va llée, après les ravages causés par le phylloxé­ra à la vigne à la fin d u siècle dernier s'est orien tée dans la partie amont d u cours de la rivière vers la polyculture.

Des renseignements concernant la commune de Sermaise nous ind iquent que l'on cultivait en abondance d es céréa les et plus particu­lièrenlent le blé et l'avoine ainsi que d u n1aïs qu i était mangé par le bétai l. La pomme de terre n'était récoltée que pour les besoins fami­liaux. Ce devrai t être la même chose dans le communes avoisinan tes.

Dans les années 1930, dans une comnw ne comme Saint-Martin-de­Bréthencourt on d énombre 30 exploitations agricoles. La lectu re d u journal de Dou rdnn et de ses cnn tons nous donne des indica tions complé­ITientaires et nous apprend: que ln w lture pm tiquée sur les terres C0/1111111-

!53

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nnles (1 390 hn est répartie en blé, avoine, orge, l11 zem e, 1111 pe11 d'oléagineux et de ln betterave n s11cre, il est dénombré n11ssi 124 hn de bois parcellés, 12 hn de jardins potagers, 13 hn 46 de sol et 1 hn 28 d'en // dont les 4 mares de la co11nn11ne.16 ngric11lte11rs se pnrtngent les terres n w lt11re et possèdent de 20 n 50 hn, 8 fermes sont exclusivement fn milinles, les n11tres emploient une trentaine d'o11vriers.

Lors des grands travaux saisonniers tels que les foins et les mois­sons, une main-d'œuvre que nous qualifierions de nos jours d ' intéri­maire était embauchée pour venir renforcer les effectifs des fermes et permettre ainsi d e rentrer plus rapidement les récoltes. Les machines agricoles à grand rendement comme les moissonneuses batteuses étaient alors inconnues dans nos régions, elles fu rent pourtant intro­duites dans no tre pays vers 1927, mais il fallut a ttendre 1955 pour voir leur généralisation. Jusqu 'à cette époque, les céréales é taient fauchées, puis mises en meules et ensuite c'était le battage et l'engrangement de la récolte pour sa commercialisa tion.

"' SAINT-CHERON (S.-et-0.) - Les CI'Oionnlèi'OS de ta Rachéo

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5-BLANCHEFACE. (S & 0) Une F orm e

l-l '4 - Se rmaise. Ferme de Bl.mchci<Ke.

A partir d'Arpajon se développe la culture maraîchère qui bénéficie d'un véritable monopole d ans l'approvisionnement en légumes frais des halles de Paris en raison de la proximité d e la ca pi tale e t du manque de moyens de transport. Le développement des chemins d e fer mettra un terme à cet état de fa it.

L'essentiel es t constitué par la production légumière de plein champ pratiquée sur des exploitations familiales dont la surface est de 5 à 15 hectares. Les variétés d e légumes produites sont la laitue, le haricot, le choux de bruxelles e t la tomate. Il faut noter cependant que parallèlement une culture florale se développe et approvisionne en fleurs coupées la ca pi tale.

Ce type de cultu re (maraîcher et floral) prendra de l'extension grâce au célèbre Arpajonnais, chemin de fer sur route, véritable cordon ombilical qui reliait les communes situées de part et d'autre de la RN 20 aux halles centrales. La ligne serpentait d ans la vallée de l'Orge à partir

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de Linas en en1pruntant le fond de la vallée jusqu'à Arpajon terminus de la ligne.

La mécanisa tia n des moyens de prad uction due aux progrès techni­ques permet une meilleure mise en va leur des terres, c'est vers 1900 que les premières machines agricoles font timidement leur apparition, libérant les agriculteurs des tâches pénibles. La généra lisa tion des tracteurs a pour conséquences la suppression des attelages, les che­vaux de trait disparurent du paysage rural et avec eux le fumier, ce fertilisant naturel.

ATH!S-MON:i - Fermo d 'Athis

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La prad uction agricole, dans une ancienne zone rurale actuellement entièrement urbanisée comme Villemoisan s'élevait en 1850 à:

364 hl de blé 23 hl d'orge 66 hl de seigle 300 hJ de pommes de terre 108 hl de méteil 112 hJ de haricots 384 hl d'avoine 118 hl de vin

De nos jours la région maraîchère des environs de Montlhéry s'in­terroge sur son avenir, perpétuellement repoussé vers d 'autre zone de culture par l'emprise des constructions urbaines le territoire cultivé régresse. La créa tion de lotissements, d e grand centres commerciaux, routes e tc. occupe les espaces qui étaient cultivés par le passé et qui sont d e plus en plus laissés en fri che lors d e la cessa tion d'activité d e leurs tenants, la succession n'étant plus assurée. Les jeunes pour des

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raisons de budget, mais aussi pour des raisons de formation (a llonge­men t de la scolarité menant souvent à des études supérieures) se lancent de moins en moins dans l'exploita tion agricole.

147- Sermaise. La ferme du Tt>rtre.

Le département de l'Essonne a vu le nombre d'exploitations agri­coles baisser de 2,1 % entre 1979 et 1988, cette proportion doit se retrouver dans la vallée de l'Orge à quelques décimales en plus ou en moins. Les premiers résultats du recensement général de l'agriculture de 1988 mettent en évidence un phénomène nouveau à savoir que le nombre de sa lariés employés par l'agriculture est inférieur à celui des exploitations. Signe de récession de l'agriculture qui cède inéluctable­ment la place au comn1erce, à la recherche, à l'industrie et aux bureaux.

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Chapitre 10

La culture de la vigne

Bien qu'ayant tota lem ent disparu d e nos jours dans notre région l' Ile d e France, la culture de la vigne qui y fut prospère remonte à une époque lointaine bien antérieure a u Moyen Age. En effet le vignoble y est d éjà implanté d epuis l'époque rom aine. La construction des m o­nastère en fa vorisa l'expansion ; le vin étant nécessaire à la célébra tion d e la m esse. Dans la vallée d e l'Orge, la vigne es t cultivée au flanc d es coteaux les mieux exposés.

Le vignoble est au Moyen Age entre les mains d es abbayes et des seigneuries, lorsque les terres ont été vendues à des particuliers elles ont été partagées entre les divers héritiers lors du règlem ent des suc-cessions ce qui fait que nous trouvons au xrxe s iècle des exploita tions 159 très morcelées appartenant à une multitude d e propriéta ires pour lesquels la culture de la vigne ne constitue plus qu' une source de revenus considérée comme w1 appoint.

Prenons comme exemple Viliers-sur-Orge, l'abbé Lebeuf dans son histoire de la ville et du diocèse de Paris nous présente la commune COl/lille étn11t 1111 pnys de vig11e, de lnbournge prés et bois.

Nous trouvons un complém ent d 'information au suje t de la culture de la vigne à Villiers en nous reportant à la monographie rédigée par l'instituteur en 1899. Nous y apprenons entre a utres que l'on y trouve du chasselas qui est un excellent raisin de table et que la vigne fournit aussi les années ordina ires w1 vin clairet très agréable et les chaudes années un excellen t vin en bouteilles. Les principales va riétés de plants culti vées sont le petit plant noir, le mérillon noir, le meunier et le meslier blanc. Il est évident qu'étant tributaire des conditions clima­tiques, le rendement est très variable suivant les années.

En 1814 dans l'arrondissen1ent de Corbeil on d énombre 2.500 hec­tares de vignes. La production est surtout composée d e vins rouges, vins de pays peu colorés et aigre lets, peu a lcoolisés d evant être

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consommés rapidement car ne se conservant pas. Toutefois certains terroirs ont leur petite renommée, par exemple celui d 'Athis-Mons est réputé pour son bouquet et sa qualité.

ous ouvrirons une petite parenthèse pour rappeler que ce n'est pas la couleur du raisin qui permet d'obtenir du vin rouge, rosé ou blanc, mais la façon d'opérer la vinification. Pour obtenir du vin rouge, on fai t fermenter les grappes entières, alors que pour le blanc c'est seulement le jus qui est fermenté.

Pour faire monter le degré ou plus pudiquement comme disent les textes officiels pour améliorer la prad uction, les vignerons ajoutent d u sucre au moût. Il leur est cependant recommandé dans leur intérêt de ne pas augmenter par abus de sucrage la production, ce qui aurait pour effet d 'encombrer le marché et de fa ire baisser les cours.

Il est évident que même à cette époque la culture de la vigne est réglementée. Le début des vendanges est fi xé dans chaque commune à une date bien précise, le plus souvent fin septembre début octobre, chacun doit s'y conformer.

En 1807 nous relevons sur le registre des délibérations du conseil municipal d' une commune limitrophe:

160 Nous soussignés Mn ire et adjoints de ln comn1une, d'après les renseigne-ments que nous ont donné les gardes messiers et ln partie snine des hnbitnnts de ln Coiiiinune, sur l'état de maturité des raisins et les inconvénients qui résulteraient de retarder le lm ne des vendnnges, nous nvons arrêté ce qui suit :

1) les ï.'endnnges sur notre territoire sont fixées inm rinblement nu mercredi 30 septembre ou nu lendemain de ln Snint-MichL'I.

2) il est absolument défendu à toute personne quelcouque de t•eudnuger sur le territoire de ln CO I/1/ IIUne nvnnt le jour fixé, à peiue de 10 F d'nmeude et ln confisent ion de ln vendange fnite.

La fin des vendanges donne lieu à de nombreuses festi vités. Le témoignage des chansons à boire nous donne une idée de la joyeuse ambiance qui y règne, surtout lorsque l'on entonne ce chant :

Saint-Vinœut mouille, mouille. Sa int-Viuceut ///Ouille moi les dents

Nous pensons que pendant ce moment solennel personne ne pense à se mouiller les dents avec ce liquide transparent, insipide et incolore

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que l'on nomme communément l'eau. Les chroniqueurs nous rappor­tent qu'à Leuville le jour de la fête d e leur saint patron les vignerons mettaient une barrique à la disposition de tous.

Les dictons qui se rapportent à la vigne sont nombreux, il mettent en relation le temps qu'il fait le jour de la Saint-Vincent patron des vignerons et les prévisions relatives à la qualité et la quantité de la récolte à venir. Nous en avons relevé deux que nous livrons à votre réflexion.

Si le jour de la Sai11t- Vi11Ce11t est trouble. Met le vi11 au double

Sai11t- Vi11ce11t clair et Sai11t-Pau/ trouble Mette11t le vi11 da11s la gourde

Une industrie locale axée sur la prod uction viticole affirme sa pré­sence par les traces qu 'elle a laissés dans la d énomination des non1s de lieu. Par exemple, le ha meau d e la Grange-aux-Cercles doit son nom aux nombreux fabricants de cercles et de tonneaux qui habitaient à cet endroit.

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La consommation d e la production se fait su r place, quand au surplus, sa commercialisation se fait dans les guinguettes et les au­berges des environs. Le mauvais état des routes et d es chemins rendant le transport difficile, de même que les frais d'entrée trop élevés, font que le vin ne peut être vendu avec profit dans la capitale. A la fin du siècle d ernier les droits d' entrée s'élèvent à 48 F pour un vin qui ne vaut que 30 à 45 F la pièce.

Vers 1885 le p hylloxéra, minuscule puceron venu d'Amérique at­teint notre région et ravage le vignoble. Les vignerons, par lassitude abandonnent progressivement la cu lture de la vigne et se tournent exclusivement vers d'autres productions plus rémunéra trices presque essentiellement à caractère maraîcher dont la présence d e l'Arpajon­nais favorise le développement. La culture d e la vigne demande beau­coup de travail (taillage, binage etc.) pour une récolte liée en grande partie aux conditions climatiques (gel, grêle). Notre région étant défa­vorisée sur ce point, les récoltes é taient très aléatoires e t variaient en quantité et en qualité d 'une année sur l'autre.

La locom otion mécanique qui apporte la prospérité au x proprié­taires de vignobles d u sud de la France permet l'arrivée du chemin d e fer dans notre région et porte un coup décisif à la production vinicole, en effet les vins en provenance du midi peuvent parvenir facilement jusqu'à la région parisienne et par voie de conséquences la conquérir.

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Chapitre 11

Les nuisances

La pollution

Les concentrations urbaines qui vont en s'intensifiant font que les rivières qui sont soumises à des sources d e pollution chroniques ou accidentelles, étouffent et s'asphyxient.

L'Orge n'échappe pas à cette règle. Notre patrin1oine naturel, ainsi menacé, risque si nous n'y prenons garde d e subir de graves préju­dices.

Bien qu'elles soient capables de digérer une certaine quantité de pollution, il est devenu indispensable de res taurer d e nos rivières et d' en maîtriser les crues avant qu' il ne soit trop tard.

L'Orge fut pour des générations le seul exutoire naturel pour les 163 riverains qui y d éversèrent leurs eaux ménagères et industrielles au d étriment de l' environnement. L'agriculture avec ses engrais a parti-cipé aussi pour une bonne part à la d égradation des zones humides.

Pendant la seconde moitié du xrxe siècle les commLmes et les par­ticuliers ont fait d es demandes à la préfecture pour être autorisés je cite : n déverser les enux d'égo ut dnns l'Orge, ce qui était toujours accordé avec des réserves toutefois comme l'interdiction de jeter d ans la rivière des liquides infects et nuisibles susceptibles de compromettre la santé publique.

La construction d e l'asile d e Vaucluse et ses nuisances, accélérèrent le processus de d égradation. De plus son principal affluent, l' Yvette est sur le territoire de la commune de Longjumeau très fortement sollicité par des tanneries e t des usines qui sont la richesse économique d e la ville mais dont les eaux résiduelles sont des enux noircies, bouillon infect, exhnlnnt une mnuvnise odeur et fntnle nux poissons. Lors de la jonction d es deux rivières à Epinay-sur-Orge les nuisances d e cet affluent s'ajoutent à celles de l'Orge et viennent par leur apport parti­ciper aussi à la dégradation de la qualité des eaux.

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Ce qui précède témoigne que la pollution d e l'Orge n'est pas un phénomène récent et que les générations qui nous ont précédés l'ont aussi hélas connue.

Un rapport de 1889 en apporte la confirmation en nous précisant que les en ltX, pnr intervalles deviennent noirtîtres, et cessent d'être potables ntt pain t que les nn imn ux eux même re fusent de s'y abreuver .. . L' enu de javel déco111pose des matières grasses qui entrent promptelllent en ferll/entntion et leur donnent un aspect irisé.

La première grande pollution connue de la rivière date d e 1889, elle a pour origine le rejet de matières par une tannerie de Longjumeau située sur l'Yvette affluent de l'Orge. Des poursuites ont été engagées mais bien que légalement responsable, l'établissement concerné a é té tou te fois relaxé par le tribunal de Corbeil.

Au sujet de la pollution industrielle nous trouvons en 1906 un rapport de l'Ingénjeur ordinaire du département qui aborde le pro­blème en posant la question: de savoir s'il ne serait pns possible d'exiger pnr un règlernent approprié à chaque espèce d'usine de ne jeter les eaux con tn minées qu' n 11 tn nt qu'elles sorti rn ien t en petite q un n ti té et d'une 111n n ière permanente d'un décanteur reconnu suffisant, et non d'ouvrir certains jours des réservoirs infects qui pnr ln couleur et les acides qu' ils contiennent empoisonnent littémlelllent les biefs et détruisent les poissons d'une façon COll/ pfète.

Toutes ces d égrada tions du milieu aqua tique ont des répercussions, même les plus inattendues, ainsi il est fait remarquer que les pêcheurs étrangers nu x contllll tl1es riveraines se font plus rares du fa it de ln disparition du poisson, ce qui est considéré coll /Ill e 1111 préjudice pour le commerce locnl.

De nos jours d e nombreux poin ts noirs générés par la civilisa tion industrielle sont des sources potentielles d e nuisances comme par exemple l'aéroport d'Orly sur les pistes duquel s tagne toujours un peu de carburant qui est entraîné par les eaux p luviales vers la rivière. Nous trouvons aussi la cuvette de l'Orge donlinée par l'autoroute A6 qui voit passer chaque jour plus de 100 000 véhictùes qui perdent du carburant par les pots d 'échappement. Dès qu ' il pleut la chaussée est lavée et les eaux chargées d 'hydrocarbure s'écoulent dans l'Orge située en contrebas. Au tre risque lié à cet axe routier l'accident stupide d ' un camion citerne qui d éverserait d es produits toxiques dans la ri vière. Un autre type de pollution grave s'est produit à la suite de la rupture d'un joint sur un pipe-line, cet incident a eu pour conséquence le déversement de pétrole dans un fossé d 'eaux pluviales qui se jette dans la Rémarde affluent de l'Orge et par voie d e conséquence a a tteint cette

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dernière. Pour arrêter la nappe de pétrole qui se trouvait entraînée par le courant il a fallu placer de nombreu x barrages en p lastique et pomper le mélange eau-hydrocarbure à l'aide de camions-pompes.

Plus on s'approche d u confluent c'est à dire d 'Athis-Mons, plus la pollution augmente, il y a CUITiul des nuisances. Les communes et les particuliers se plaignent, ils d emandent que les usines rendent l'eau dans l'état ou elles l'ont prise, en oubliant souvent de parler de leurs propres rejets.

La dépollution efficace ne sera obtenue que par la généralisa tion d 'un réseau de sépara tion des eaux, systèm.e qui permet de reje ter les eaux pluviales à la rivière et de diriger les eaux usées vers une station d 'épuration. C'est le cas de la vallée de l'Orge qui est reliée à la s tation de Valenton (Val-de-Marne).

Réaliser un réseau rationnel d 'assainissement est une chose, mais il faut en complément surveiller l'ensemble de la vallée pour dépister les rejets polluants et les supprimer à la source. Mais ce n' est pas suffisant il fa ut a us si étudier d es traitements biologiques pour résorber certaines formes de pollutions nwins visibles mais tout aussi gênantes, comme par exemple celles d'origine agricole, provenant surtout de l'amont, qui ont pour origine les engrais, la solution à ce problème viendra peut-être dans l' avenir par la modification d es techniques agricoles et de la découverte de produits biodégradables.

Plusieurs années de tracta tions furent nécessaires pour qu 'un pro­gramme cohérent pour la reconquête de la qualité des eaux soit élabo­ré. L'aboutissement est la s tation d 'épuration d e Valenton (construite par la ville de Paris et les départements de la petite couronne). La zone desservie couvre les vallées d e l'Orge et de son affluent l'Yvette ainsi que la vallée d e l'Yerres. Son complément, le poste de relèvemen t des eaux de Crosne permet d 'acheminer les eaux usées vers la s tation d'épuration en vue de leur traitement.

Cet ensemble remarquable participe efficacement à la d épollution et à l'assainissement d es vallées du d épartement d e l'Essonne.

Pour pouvoir combattre énergiquement tous les types de pollution il est absolument nécessaire de connaître l'origine et la nature du prod uit polluant, de contrôler dans le ten1ps s' il n'y a imprégnation du produit incriminé d ans le milieux naturel.

Il faut tou tefois noter que la prévention reste le moyen le plus efficace pour nous préserver des nuisances, une sensibilisa tion par une information efficace dans les milieux concernés pourrait permettre de réduire considérablemen t la pollution. Il restera hélas toujours des

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irréductibles irresponsables qui continueront à déverser n'importe quoi dans nos cours d'eau ; dans ce cas une réglementation et des moyens de contrôle efficaces permettraient d e rendre nos cours d'eau plus propres.

Les inondations L'étiage est pour un cours d 'eau la période de basses eaux. Si cette

période est de courte durée, elle est sans incidence sur l' environne­ment. Toutefois un faible débit comme celui enregis tré pendant l'été 1990 engendre un faible courant, qui fait que la proliféra ti on des algues et d es herbes dans le lit de la rivière retient les objets flottants de toutes sortes. La n1.auvaise oxygénation de l'eau risque aussi, si la période de sécheresse se prolonge, d e poser de sérieux problèmes au niveau de la vie aquatique.

1 ... 9- Juvisy-sur-Orge. L'ilbreu voir ~ur J'Orge.

Les crues (montée rapide ou lente des eaux) et les inondations qui souvent en d écoulent ont de tous temps été une préoccupation pour les habitants des vallées. Qu'elles soient le résultat de précipitations importantes (orage) avec une montée rapide suivie d'un retour aussi

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rapide à la normale, ou celui d'une longu e période pluvieuse matéria­lisée par une sortie du lit de plusieurs jours voire plusieurs semaines.

Parmi les éléments pouvant être la cause des débordements de la rivière en période de fortes eaux il faut citer l' imperméabilisa tion des sols dans nos villes, les vannages de moLùins, les rétrécissements du cours dus à des ponts, la surélévation des fonds au passage des gués mais aussi le mauvais entretien de la rivière, Lme réclamation des habitants d'Arpajon de 1819 nous en donne la preuve si besoin était:

depuis 20 nns ln rivière d'Orge n'n point été curée dans ln partie qui traverse Arpajon, aussi son lit se trouve tellement encombré que ln moindre cm e de l' ea 11 occasion ne des inondations.

Il y a des protestations contre la négligence de certains usiniers comme les marbreries de Juvisy au sujet de laquelle le télégramme dont nous reproduisons le texte a été envoyé à la préfecture

Vanne marbrerie de Juvisy non levées attend de nouvelles inondations pour donner instructions et prendre sanctions.

Chanteneau maraîcher Sm•igny

Toutes ces montées d'eau répandent sur les propriétés des rejets d'égout ce que n'apprécient pas les riverains d'autant plus que certains meuniers se font tirer l'oreille pour ouvrir leurs vannes et ne le font parfois que contraints et forcés après une altercation avec des rivera ins mécontents

Parmi quelques inondations qui sont restées tristement célèbres, il faut citer le violent orage du 4 juin 1780 qui occasionna un déborde­mentde la rivière et recouvrit par endroits le solde la vallée d'alluvions causant de nombreux dégâts. En 1830 et 1831 les débordements de l'Orge font que la récolte des foins est perdue et rend les pâturages inaccessibles, les eaux qui stagnent par endroit fa ute d 'exutoire répan­dent de mauvaises odeurs, les riverains se plaignent de cet état de fa it.

L'aménagement de la ri vière et de son bassin versant est indispen­sable pour lutter efficacement contre les inondations. Les crues de l'Orge que l'on appelait autrefois la Boudeuse étaient célèbres, aussi fut-il nécessaire d' entreprendre des travaux pour en réguler le débit.

Dans les éHmées 20 il existe bien un Syndica t Intercommunal qui a pour projet l'aménagement de la vallée, mais il est sans pou voir réel devant l'urbanisa tion anarchique de certaines zones qui posent de plus

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en plus de problèmes lors de gros orages ou de chutes de neige suivies d'une fonte rapide. L'eau de ruissellement qui n'est plus retenue par la végétation arrive de ce fa it plus rapidement à la rivière.

Comme exemple néfaste citons le défrichement d e la forêt de Séqui­gny d e 1902 à 1922 ou 600 hectares seront sacrifiés pour être transfor­més en lotissements. Le résultat de cette opéra tion fut la créa tion d'une importante zone où l'absence d'obstacles naturels permet aux eaux issues des précipitations atmosphériques de gagner sans obstacle na­turels la rivière et d 'en augmenter le niveau moyen et par cela même les risques d'inondations.

La tendance actuelle pour réparer les erreurs d e nos prédécesseurs en matière de régulation du débit est de construire des bassins p our stocker le surplus d 'eau lors des crues afin de le restituer au moment opportun, ce qui a pour effet de réduire les hauteurs d'eau et la durée des submersions en cas d e débordement. Nous trouvons des bassins de retenues tout au longs du cours de la rivière, certa in sont aménagés en centres de loisir et sont utilisés comme plan d 'eau sur lesquels évolu ent canots et planches à voile. De p lus 36 vannes et clapets repartis en tre Arpajon e t Athis-Mons permettent une meilleure régu­lation des d ébits.

Les berges sont entretenues régulièrement et progressivement amé­nagées pour la promenade. Le lit est aussi l'objet de soins a ttentifs, le fond curé, les algues coupées, les déchet flottants éliminés. La rivière reprend peu à peu un visage accueillant, elle redevient propre.

Il y a plus d'un siècle l'Orge faisait d éjà l'objet des préoccupations de certaines conununes. Les curages qui avaient été négligés sont à nouveau effectués, les frais nécessités par ces travaux sont en général répartis entre les proprié taires riverains et les usiniers, d e plus on tente d'éliminer les obs tacles qui s'opposent à un bon écoulement d es eaux.

Jusqu 'à la Révolution les seigneurs riverains faisaient entretenir les bords d e la rivière. Les événements révolutionnaires et les d ésordres qui en découlèren t firent que cet entretien fut pratiquement inexistant pendant des armées. Une loi de 1795 remit d e l'ordre en établissant une réglementation des rivières non navigables.

Le 20 juin 1844 le roi Louis-Philippe signe une ordonnance ayant pour objet Règlement pour ln police des enux de ln rivière l'Orge. Une modification lui sera apportée le 7 décembre 1846.

Son applica tion divise la rivière en deux sections, à savoir l'Orge supérieure qui s'étend depuis sa source jusque et y compris le n1otdin de Cerpied, situé a u dessus d'Arpajon e t l'Orge inférieure qui

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commence au dit moulin e t s'étend jusqu'à l'embouchure de la rivière dans la Seine.

L'ordonnance d éfinit les modalités concernant les curages, leur périodicité, la répartition des frais entre les différent partenaires, l'en­tretien des berges par les riverains. La réglementation concernant l' utilisation des vannes par les moulins est aussi précisée.

Deu x gardes-rivière, l' un pour l'Orge supérieure et l'autre pour l'Orge inférieure sont chargés d e l'exécution du règlement. Ils sont nommés par le préfet et rétribués par les propriétaires des usines comprises dans la section d e la rivière où s'exerce leur surveillance.

~ l'ollt•CIIou l'nul Allorgo, Mout lhl ty • • S!rlo Il tl !1 ·,

12, Bt~C\!X (S.-ct-0. ). P~nt sm· 1n rh.ll è~~ d'Orge en amont du -Jll1ngc de Jou-;~

150 · Breux. l'on l ~ur I'O r);l'.

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Chapitre 12

les syndicats de la vallée de l'Orge

Les ordonnances du roi Louis-Philippe de 1844 et 1846 ayant trait au règlement de la police des eaux de la rivière d'Orge eurent aussi pour conséquence la création d' un syndicat de riverains chargé des travaux d'en tretien de la rivière. Il est formé de deux sections inférieure et supérieure, représentées chacune par : 2 usin iers, 2 propriétaires rivera ins et d'un notable propriétaire. Un garde-rivière est nommé par section conformément au règlement son salaire est payé par les usi­niers. L.R. Vian dans son histoire de Saint-Chéron (1875) nous fa it remarquer : En exnminnnt nvec quelque nttention le règlement il ne parait pns douteux que ses auteurs ont fn it tous leurs efforts pour assurer une égale influence nu x propriétnires de prés et nu x usin iers; mnis il est bie11 certnin que 171 dnns la pm tique les usiniers ont ln /mute mn in et ln prépondémnce, et que le gm·de-rivière est leur homme tout dévoué à leurs intérêts contre les autres pltisqu' il est proposé et pnyé par eux.

Le Syndicat de la vallée de l'Orge (Section supériem·e)

Sa création date de septembre 1958, a l'origine à il s'agissait d 'un syndicat d 'étude qui regroupait 13 communes, actuellement il en compte 18 en son sein. Sa compétence s'étend de la source de l'Orge à Arpajon. A da ter d u 24 novembre 1972 il· prend la dénomination de Syndicat Intercommunal de la Vallée Supérieure de l'Orge, étend ses activités et se fixe pour objectif:

a) L'assainissement intégral des communes de la vallée supérieure de l'Orge et du bassin versant en liaison avec le syndicat de l'Orge inférieure.

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b) L'exécution des travaux d 'entretien périodique de la rivière (cu­rage, faucardage, entretien du lit etc.) ainsi que des travaux d'aména­gement et d'amélioration du cours (berges, digues).

De 1958 à 1983 sous la présidence de M. Pierre Cecaldi-Pavard, des travaux de curage, de redressement du cours ainsi que la construction du collecteur intercommunal d'assainissement de la vallée sont entre­pris.

Le redressement du cours qui a supprimé les nombreux méandres, et le calibrage du lit à 6 mètres on t permis de limiter les riques d' in­nondation avec toutefois pour inconvénients l'abaissement du niveau de l'eau et le ralentisement du courant.

Depuis 1983 le syndicat présidé par M. Georges Debono a mis en place dans le cadre d 'un premier contrat régional les ouvrages de régulation du cours (zones inondables et bassins de retenue).

15 1 . s .,inlc-Ccncvièvc-dcs-Uois. 1 a b.Hgn.,,ko d ,m, I"Orgl'.

Le syndicat qui assure la gestion d e 30 km de collecteur inter­communal d es eaux usées, a aussi réa lisé en matière d 'assainissement une étude diagnostique afin d'en reconnaître l'éta t. Des travaux de

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réhabilita tion du collecteur sont en cours (1990), il est prévu de rem­placer les canalisations en ciment par d 'autres en fonte qui présentent une meilleure résis tance à la corrosion d 'une part ainsi qu'à l'instabilité du terrain.

Dans le cadre d' un second contra t régional, le syndicat entreprend d'importants travaux d 'aménagement de la rivière dont le coüt s'élève à environ neuf millions d e francs.

Tous ces travaux ont pour but d'obtenir une eau plus propre pour permettre à la faune et à la flore aqua tique d e retrou ver un environne­ment favorable et les meilleures conditions possibles nécessaires à leur maintien et leur reproduction, contribuant ainsi à l'amélioration du cadre de vie des habitants.

Le Syndicat de la Vallée de l'Orge (Section inférieure)

En 1929 es t créée par arrêté p réfectoral un Synd icn t i11 tercoi1I II1 III7n l en vue de l'étude d'un projet d'aménnge111en t de ln va llée de l'Orge, 21 communes sont regroupées en son sein. li a pour siège la mairie de Juvisy e t pour mission la gestion d es crédits nécessaires au déve­loppement d ' un réseau d'égouts . Après deu x ans d 'existence, ce syndica t est dissou pour être remplacé en 1931 par le Syndicat inter­communal pour l'aménagement de ln vallée de l'Orge. Ce nou vel orga­nisme ne regroupe plus que 9 communes. Ses objectifs sont plus limités que ceux du p récéd ent et comprennent la construction d 'un déversoir automatique d e 14 m d 'envergure à l'origine d e la Morte­Rivière de Viry-Châ tillon ainsi que l'aménagement d e cette dernière entre entre l'Orge et la RN 7 à partir d u pont de l'Abîme, la démo­lition et la reconstruction d e 4 ponts et de 2 passerelles sur la Morte­Rivière et sur l'Orge. Toutefois d es travaux urgents sur le Mort-Ru à Ju visy réd uisent à néant tous les autres projets. Ces travaux ayant obligé le syndicat à contracter un emprunt il existera jusqu 'en 1964 et ne disparaîtra que lorsque l'emprunt aura été intégralement rem­boursé alors que le No uveau syndicat intercommunal aura é té créé d epuis de nombreuses années.

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Nouveau Syndicat Intercommunal Sa compétence s'étend sur 25 km, d 'Arpajon au confluent avec la

Seine, auxquels il con vient d 'ajouter 22 km d 'affluents, 50 ha de p lans d 'eau et 110 ha d e berges et d'espaces verts.

Il fut ins titué par arrêté préfectoral pour w1e durée illimitée le 27 décembre 1945 sous l'appellation de Nouveau syndicat intercommu­nal pour l'aménagement de ln vallée de l'Orge. Constitué à l'origine de 16 comnmnes riveraines d e l'Orge il en compte actuellement 32 et a pour objectif l'étude des questions rela tives à l'aménagement, l'entretien et la protection de la section inférieure de la vallée (curages, réfection d 'ou vrages etc.) auxquels viennent s'ajouter en 1958 l' aménagement hydraulique de la vallée de la Salmouille et la construction d 'un col­lecteur intercommunal d'eaux usées. Ce qui implique entre autres, de préserver et d 'améliorer la qualité de l'environnement du fond d e la vallée, la recherche de l'équilibre d es contraintes techniques, (dépol­lution, lutte contre les inondations) humaines, (la présence d es équi­pements minimum nécessaires à l'accueil du public) e t la sauvegarde de la vie animale et végétale aux abords d e la rivière, conditions indispensables à une bonne gestion du milieu. "

L'administration du Syndica t Intercommunal es t assurée par un comité. Chaque commune concernée y est représentée par d eux d élé­gués élus par les conseils municipaux.

Un bureau élu est issu de ce comité et est constitué comme suit:

- 1 président

- 5 vice-présidents

- 8 assesseurs

La présidence est assurée d epuis 1977 par M. Jean-Loup Englander Le comité tient chaque année une session ordinaire au mois de mai,

toutefois l'assemblée générale est convoquée en réunions trimes­trielles extraordina ires. Le bureau quant à lui tient des réunions bimen­suelles.

L'organigramme régissant le fonctionnement d u Syndicat fait ap-paraître une structure composée de différents services:

- Service adminis tratif

- Service technique -Service environnement

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Comme tout établissement public, le Syndicat Intercommunal dis­pose de ses propres ressources qui sont constituées par une redevance d'assainissement payée directement par l'usager avec la facture de consommation d'eau et par des cotisa tions obligatoires des communes adhérentes. Des subventions de l'Etat, de la Région e t du Département ainsi que d es emprunts permettent la réalisa tion des grands travaux.

Les tra vaux d 'aménagement qui ont é té effectués sont considéra bles

Pour lutter contre la pollution, il a été construit un réseau d e sépa­ration des eaux pluviales et usées ces dernières étant dirigées vers la sta tion d'épuration de Valenton pour y être traitées. Ce qui représente 110 km de canalisation, 1 400 regards et 9 stations de relèvement des eaux.

152 - Sta tion d 'épuration

EPURATION BIOLOGIQUE

( ") Source = plaquette S I.A A P , sect10n d'éludes et de realisa lion des movens O'éourallon ( SERr·rE )

Les eaux utilisées par les habitants de la va llée de l'Orge ne sont plus depuis le mois de mars 1987 rejetées systématiquement comme par le passé dans la Seine. Elles son t dirigées majorita irement vers la station d'épuration d e Valenton pour y être traitées.

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Ce qui a nécessité d ' importants travaux à savoir:

-L'émissa ire Athis-Crosne qui long de 4,2 km reprend les réseaux de la rive gauche d e la Seine (Orge et Yvette). Son diamètre est de 2,50 m et passe sous le fleuve jusqu'au poste de Crosne.

-Le poste de relèvement des eaux usées de Crosne, point de conver­gence des affluents de l'Essonne, cette s tation leur assure la hauteur suffisante pour qu' ils puissent s'écouler gravitairement jusqu'à Valen­ton. L'ensemble est conçu pour pomper 6,75 m3 seconde.

-L'émissaire Crosne-Valenton, destiné à assurer la liaison entre la sta tion de relèvement et la sta tion d e traitement, a une longueur d e 4,5 km et passe sous la colline de Villeneuve-Saint-Georges

ttiJ .... 1tiS l tll 1!17 t ill

15.i · E,·o lulton de~ depelhe~ de îoncltonnement ' l. Il s" t.lturt J' r or,'\fl

La station d 'épuration dont la première d emi-tranche en service actuellement a une capacité d 'épuration de 150 000 m3 d'eaux usées par jour. L'eau sale y subit quatre opérations :

- séparation mécanique d es d échets

- d écantation primaire (abandon d es matières en suspension)

- épuration biologique -clarification

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Les eaux ainsi traitées s'écoulent dans un canal et sont rejetées dans la Seine en ava l du pont de Choisy.

Le maître d'œuvre de cet ensemble est le S.l.A.A.P. (Syndicat inter­départemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne) dont l'objectif est d 'assainir la Seine et ses affluents dans la traversée de l'agglomération parisienne. Le coût de l'opération a été à la din1en­sion d es ambition de l'entreprise à savoir 11 000 millions de francs qui ont été débloqués par l'Etat, la Région et l'Agence financière du bassin Seine-Normandie.

Des bassins de retenue ont été construits dans la vallée pour amé­liorer la régulation d u cours de la rivière, dans la vallée nous les trouvons à Bruyères-le-Châtel, Brétigny, Leuville, Saint-Michel, Sainte-Geneviève-des-Bois, Morsang et Viry-Châtillon. Ces bassins ont deux fonctions décanter les eaux et écrêter les crues, ils ont cepen­dant tendance à s'en vaser ce qui risque de poser des problèmes dans l'avenir.

L'aménagement de 33 km de sentiers de promenade le long des berges, parcours pittoresque et touristique, sur lequel nous trouvons

154 ·Des ba~s ins de retenuea~sociés il des vanne~ de construction moderne permettent d 'agir sur la régulation de débit de la rivière. ll'ilolo . /. l'.·yrd{itt<'l

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des centres de loisirs qui permettent d e développer un grand nombre d 'activités qui vont d e la pêche à la ligne à la pratique d e la planche à voile, les amateurs de "promenade de santé" y trouvent aussi leur compte et peuvent y pra tiquer leur sport favori et se livrer aux joies d e la course à pied loin des polluants pots d 'échappement, pour les plus courageux d 'entre eux des agrès leur permettent d 'entretenir un peu plus leur forme.

La gestion financière du syndica t fait apparaître au chapitre des dépenses d ' investissement entre 1983 et 1988 :297 millions de francs. Les d épenses de fonctionnement représentent 15,4 millions d e francs pour 1983 et 37,6 millions de francs pour 1988. Cette évolution s'expli­que par l'ex tension des responsabilités du syndicat qui doit créer et entretenir des réseaux et d es espaces ouverts au public qui grandissent chaque année

Ceci coûte à chaque habitant des communes du syndica t 79 F par personne pour la dépollution et la lutte contre les inondations, 19,21 F pour l' entre tien d e la rivière et des espaces verts e t 4,17 F pour l' admi­nistration générale.

155 · Arpajon. Pram\.'~ el nncre de l'Orge,, Ccrpicd.

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Chapitre 13

La fin de la promenade

Au cours de notre promenade dans la vallée nous avons vu que l'Orge, rivière sinueuse aux multiples bras et par le passé ses abords immédiats furent par endroits un marécage insalubre qui cours des siècles ont été assainis et aménagés par l' homme pour aboutir à une rivière canalisée dans le double but de rendre la va llée habitable et d'utiliser au maximum les possibilités énergétiques qu'offre l'eau en mouvement.

Les seigneurs du Moyen Age ont laissé des traces matérielles de leur puissance attestée entre autres par les importantes forteresses que furent Sain t-Martin-de-Bréthencourt et Montlhéry. Certains d'entre eux comme les seigneurs de Montlhéry défièrent les rois de France, qui 179 ne com1trrent de répit que lorsque les terres de leurs ttubulents vassaux rentrèrent dans la mouvance du royaume.

La va llée connut les dévastations de la guerre de Cent Ans. Les guerres de Religion laissèrent de profondes cica trices dont maints monuments portent encore la trace.

La vie économique de la région fut marquée par l'emprise des puissantes familles qui possédèrent des seigneuries pendant plusieurs généra tions parmi lesquelles nous relevons les noms de L'Hopital, Lamoignon, Berthier de Sauvigny. Ces riches seigneurs construisirent de somptueuses demeures que nous pouvons encore admirer, il ne faut pas cependant oublier que les privilèges énormes dont jouissait la noblesse et les abus de toutes sortes dont elle se rendit coupable eurent pour aboutissement la Révolution de 1789.

Les différents ordres religieux possédaient aussi des terres dans la va llée, il est toutefois indéniable que ce sont les moines de Longpont qui ont marqué le p lus profondément la vie religieuse de la contrée. Les pèlerinages annuels qui se perpétuent de nos jours son t le reflet atténué par le temps de la vie spirituelle de l'ancien prieuré clunisien.

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La vie de la vallée a, de la Révolution jusqu'aux a1mées 50, subi Lme évolution lente toutefois marquée par la naissance des premiers lotis­sements qui ont eu pour effet la disparition de la forêt de Séquigny. Puis l'accélération de l' urbanisation a transformé de paisibles villages ruraux en cités dortoir sans vie communautaire. De nouveaux pro­blèmes d e pollution des eaux vinrent s'ajouter à ceux déjà exis tan ts; devant l'urgence de la situation il fall ut établir un plan d 'assainisse­ment fonctionnel comportant un réseau d 'égout et une station d 'épu­ration de grande capacité. Toutes ces réa lisa tions ont sauvé la rivière e t l'on rendue plus propre, l'aménagement des rives et la m.ultiplica­tion de sentiers de randonnées ont permis aux riverains d ont je fais partie de red écouvrir les plaisirs oubliés la promenade à pied sans être perturbé par la circulation automobile. La préserva tion d e cette coulée verte qui a coûté tant d'efforts et d'argent doit être considérée par tous comme un acquit et soustraite définitivement aux convoitises de cer­tains rapaces de l' immobilier ou d 'a illeurs qui pourraient avoir la tentation d e l'aliéner à leur wuque profit au détriment des population environnan tes.

Il faut cependant noter qu' il reste du travail en perspective, le redressement de la situation n'étant pas encore complet, le chemin parcouru pouvant être remis en question par l'évolution urbaine. Une

180 étude n1enée en 1990 sur les prévisions d 'évolution d e cette dernière jusqu'à 2010 montre une imperméabilisa tion d 'au moins 9 km du bassin versant, ce qui correspond à une augmentation du débit d e l'Orge de plus d e 20 %, si les aménagements de rétention nécessaires ne sont pas réa lisés.

Il est évident qu' il reste beaucoup à faire, mais il ne faut pas cepen­dant bouder notre plaisir : la vallée de l'Orge constitue un atout non négligeable pour l'ensemble des habitan ts èlu versant qui apprécient la proximité d e la coulée verte ainsi que les efforts qui ont permis d e la sauvegarder e t de l'aménager.

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li - l.rs llortls cie l'Orge de Stwlguy tl l.oriiiOIJ, Saiui- Micl oe/

S avi{lt>y-stu·-Or{:e (S .-et-0.) - Rtlve d'Ao·lis lo - 162

156 - Savigny-su r-O rge. 1 ,., burd' de l'Orge.

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Bibliographie Ouvrages généraux

- f-lis toire de l' Ile-de-France - P. Bernus - lle-d e-Fnmce- Guide Michelin- Guide M.A.A.I.F. -Géographie de la Seine-ct-Oise- A. Joéllme - Vivre l'Essonne- Office du tourisme 1989 - Essonne rurale - Petite His toire de l' Essonne -Essonne Insolite- Jacquet -Châ teau ' d e l'Essonne -Géographie d e l' Essonne- L. Béranger - Monographie historique de l' Essonne - Guide d e la pêche dans l'Essonne - Pa trimoine historique et a rchéologique de l'Essonne - Les e nvirons de Paris illustr6.- A. Joanne - Dictionnaire Topogra phique des environs de Paris - Oudiette -Voyage en France- A. Dumatct - La vie au Moyen Age- Delort - Folklore du Hurepoix- C. et J. Seignolle

Monographies - Athis-Mons - J.M. Moriceau- D. Treuil - Brétigny-sur-Orge- ~1. Bertrandy-Lacabane - Dourdan illustre- J. Guyot - De Châtre à Arpal·on - Art et his toire du pays de Châtre - Monthléry ct son 1is toire - A. Jouancn - Notre-Dame-de-Longpont- A. Nicolas - Petite histoire de Longpont - Roinville-sous-Dourdim - Masson -Sainte-Mesme - L. Blaise -Sainte-Geneviève-des-Bois- Audig ié- Bertron - Villiers-sur-Orge à travers les âges - B. Auguin

L'Orge - L'Orge ct ses Syndicats, approche d' une rivière périrubainc- V. Claude - A. Gui lleme - Pour un nouvel entretien d es berges de l'Orge- C. Corde - 1. Tragne - L' Orge règlement de police des eaux - Actes de la rencontre Zones humides de l' Essonne- S. P. .E.

Transports - Il était une fois l'Arpajonnais- J. Peyrafit te - Indicateur Chaix des environs de Paris 1890 - La ligne C du R.E.R.- A. Jacquot - Les cn emins d e fer de grande banlieue - F.A.C.S.

Périod iques - Bulletin ~lunicipa l de Sermaise -Cahiers des Pèlerins du Hurepoix - La Vie du Ra il - Le Républ icain . -Saint-Michel, ma vi lle - Saint-Cl1éron, Bulletin d ' information municipal -Villiers-sur-Orge, information

Archives- Centres de documentation- Bibliothèques -Syndicat Intercommunal de la Vallée de l'Orge section inférieure- Viry-Châtillon -Centre de documenta tion d e l' Ile-de-France- Sceaux -Château de Dourdan Archives série E 104 à E 421 - Archives départementales de l' Essonne- Corbei l : 17 j - 25 j- L 1 à L 3- 1 Ml 3 11 - Archives départementales des Yvelines - Versailles : sérieS

(Usines et moulins de l'Orge 16 liasses) - Bibliothèque centrale de prêt d e l' Essonne - Bibliothè~ues municipales d' Athis-Mons, Breuillet, Saint-Michel-sur-Orge,

V1lliers-sur-Orge - Centre Beaubourg -Syndicats d' initia tives des localités de la Va llée.

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Table des tnatières

~fuœ ..................... . Le parcours .. .. ........... .. . . Le peuplement et les co mmunes riveraines

Sain t-M a rti n-d c-Bréthencou rt Sa inte-Mesme Dou rdan Roinville Sermaise Sa int-Chéron Breux-Jouy Breuillet Eg ly Arpajon Saint-Germain-les-Arpajon Leuville Bré tigny-su r-Orge Sa in t-Michel-sur-Orge Longpont Montlhéry Vi IIi ers-sur -Orge Sain te-Geneviève-des-Bois Villemoisson Morsang-sur-Orge Epinay-sur-Orge Savigny-sur-Orge Viry-Châtillon Juvisy Athis-Mons

Les moulins . . . . . . . . . . . . . . . Les plus anciens moulins Physionomie des moulins

Les ponts ............ .. . Les lavoirs . . . . . . . . . . . . . . La ligne de chemin de fer d u P.O. La fa une et la flore La pêche . .... .. . L'agriculture La culture d e la vigne Les nuisances ..... Les syndicats de la vallée de l'Orge La fin de la promenade Bibliographie

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17

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11 9 129 135 '141 145 151 159 163 171 179 182

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Sais ie informatique : jacques Pc)rafillc

Mise en page sur logiciel \'cntura ,\lauricc .lmallcis

Photogra\·ur c scanner : S. P.M. ,\lontreuil

Imprimé en France : lienhart .lu ben as

Achen' d'nnpnmcr. :-..:m·embre l'l'Xl

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ISBN - 2 86849 98 0 Prix: 120 F