dossier de presse 2008

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L’Oréal France présente les nouveaux visages de la Science

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Bourses L'Oréal France – UNESCO Pour les Femmes et la Science

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L’Oréal Franceprésenteles nouveauxvisagesde la Science

4 feuillets l'Ore?al**:So &Cie 27/10/08 9:35 Page 1

Catia TeixeiraAurélie Bornot

Armelle Corpet

Kingla Igloi

Julia Berretta

Hannah Hope

MyriamBouslam

a

Laétitia Fontaine

Marina Kvaskoff

Pascaline Mary

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Elles sont jeunes, brillantes…Et chercheuses.

Ce sont elles, les nouveaux visages de la Science.Celles qui demain apporteront des solutions pour notre quotidienCelles qui changeront peut-être nos vies parce que passionnées de Science et prêtesà tout donner pour aller trouver de nouvelles réponses, repousser les frontières de laconnaissance.

Aujourd’hui en France, les jeunes femmes représentent 43% des élèves de TerminaleS, filière supposée prédestiner à des vocations scientifiques.À leur entrée à l’université, où elles constituent plus de la majorité des étudiants, lesfemmes ne composent plus que 36% des effectifs des filières scientifiques contre 71%des littéraires…Elles composent 28% des effectifs des classes préparatoires aux grandes écoles scien-tifiques.Elles ne représentent que 36% des doctorantes en science, avec un vrai déficit dansles sciences fondamentales où elles ne sont que 26,4%.Après le doctorat, elles sont encore plus minoritaires : 38% des chargés de rechercheet seulement 16% des professeurs en sciences sont des femmes.

Enfin, sur 514 lauréats du Prix Nobel en sciences et médecine, seulement 12 femmesont été distinguées entre 1901 et 2006…

Pourquoi ?Parce qu’être une femme dans un milieu dit masculinn’est jamais simpleParce que le plafond de verre existe dans les sciencesParce que les préjugés sur les métiers scientifiquesont la vie dure

À leurs côtés et à travers l’opération «Pour les Femmes et la Science», L’Oréal Francemet à l’honneur 10 jeunes femmes, souligne leur engagement hors du commun,leur parcours courageux, et les soutient concrètement dans leurs travaux.

L’Oréal souhaite favoriser et soutenir l’accession des femmes aux carrièresscientifiques en France et aux postes les plus élevés, enjeu plus que jamais d’actualité.

L’Oréal souhaite également informer et faire naître des vocations auprès d’élèves etde jeunes étudiantes, afin que demain, un plus grand nombre de femmes participentactivement à la recherche et aux progrès scientifiques.Une ambition forte pour garantir que, comme les 10 doctorantes récompensées cetteannée, de nombreuses femmes seront demain les nouveaux visages de la Science etrevendiquent fièrement :

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Manifesto4 feuillets l'Ore?al**:So &Cie 27/10/08 9:35 Page 3

CommuniquéSeconde édition de son programme « Pour les femmes et la Science »La Fondation d’entreprise L’Oréal remet 10 bourses françaisesà des étudiantes doctorantes en sciences

Le 17 novembre 2008, la Fondation d’entreprise L’Oréal remettra à dix jeunes femmesdoctorantes en sciences une bourse de 10 000 euros pour les aider à poursuivre leurstravaux de recherche.L’événement se déroulera le 1er jour de la Fête de la Science et sera parrainé par Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.Des speed meetings permettront à une centaine de lycéennes qui envisagent ouhésitent sur des études scientifiques d’échanger avec les boursières.

Pour la deuxième année consécutive, 10 jeunes femmes qui incarnent les nouveauxvisages de la science en France recevront de la Fondation d’entreprise L’Oréal unebourse nationale de 10 000 euros.

La remise des Bourses françaises se tiendra le 17 novembre 2008 au Palais de laDécouverte. La cérémonie se déroulera sous le parrainage du Ministère del’Enseignement Supérieur et de la Recherche et en présence de Valérie Pécresse,aux côtés de Jean Salençon de l’Académie des Sciences, et de Jean Favier,Président de la Commission française pour l’UNESCO.

L’événement sera placé cette année sous le signe des rencontres entre des jeunesfilles intéressées par la science et des femmes scientifiques déjà confirmées.Boursières et chercheuses de L’Oréal participeront à des speed meetings avec unecentaine de lycéennes qui envisagent, ou hésitent à l’idée de se lancer dans des étudesscientifiques. Ces rencontres permettront à chacune d’échanger sur leurs expérienceset projets de carrière.

L’Oréal, les Femmes et la ScienceL’Oréal s’investit aux côtés des chercheuses, car la science est depuis toujoursessentielle au développement de son activité et donc au cœur de son métier.Avec les Bourses France, L’Oréal exprime cet engagement et son soutien pour lesnouveaux visages de la Science et la place des femmes dans les métiers de laScience.

A propos de La Fondation d’entreprise L’OréalLa Fondation a pour missions d’encourager l’éducation, promouvoir la recherchescientifique et aider les personnes fragilisées. A travers cette fondation, L’Oréalambitionne de servir l’intérêt général et ce, via des opérations comme lesBourses.

Désormais distribuées dans 39 pays, près de 500 Bourses auront été distribuées fin2008, permettant de soutenir de jeunes chercheuses dans leurs travaux.Cette opération s’inscrit dans le cadre du Programme global « Pour les femmes et laScience » qui distingue tous les ans des chercheuses des 5 continents.

Les parcours et travaux des 10 Boursières France 2008 sont disponibles sur le siteinternet www.femmescience.fr

Contacts presseL’Oréal France - Geneviève Dupont - 01 58 61 82 05 - [email protected] - Delphine Barbeau & Sophie Ravier - 01 41 11 38 [email protected] – 06 60 29 11 69

Com

mun

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Née le 7 mai 1979Doctorat en Bioinformatique MoléculaireUniversité Paris Diderot – Paris

Diplômée d’Etat en Psychomotricité (Université Pierre et MarieCurie – Paris 6) - Monitrice à l’Université Paris Diderot – Paris 7 :Enseignement et Conseil en entreprise

Les femmes & la Science... ?En biologie, domaine d’Aurélie, on compte plus de femmes que dans les autresmatières scientifiques. Selon Aurélie, il est plus difficile pour une femme de construireune carrière scientifique alors qu’elle doit souvent, en parallèle de son travail, gérerune vie de famille. « Selon moi, à poste égal, les femmes ont tendance à être plusméritantes que les hommes ».

Mon sujet de rechercheAurélie travaille sur les protéines, molécules du vivant, constituées d’un enchaîne-ment d’acides aminés. En fonction des interactions physiques entre ces acidesaminés, la protéine se replie pour adopter différentes formes, adaptées à la fonction dela protéine dans l’organisme. On peut considérer la structure tridimentionnelle de laprotéine comme le support de sa fonction biologique. Clé dans la vie des cellules, comme par exemple le contrôle de la croissance,la connaissance des formes des protéines s’avère capitale. C’est le sujet d’étude d’Aurélie : elle cherche un moyen de prédire la forme que vaprendre une protéine à partir de la seule connaissance de l’enchaînement de ses acidesaminés. À partir de résultats expérimentaux déjà obtenus par d’autres chercheurs,Aurélie cherche à comprendre comment se font les interactions entre acides aminés quiaboutissent à telle ou telle forme.La compréhension du mécanisme qui explique la forme connue de protéines doitpermettre de prédire la forme de nouvelles protéines.

A quoi ça sert ?Une pierre apportée au champ de la prédiction de la forme des protéines.Une application concrète dans la conception de nouveaux médicaments.

Mon quotidien de jeune chercheuseL’outillage que nécessite l’analyse expérimentale de ces formes à l’échelle nanomé-trique est très coûteux. Bio-informaticienne de formation, Aurélie a choisi l’intelligenceartificielle pour mener à bien sa recherche. Son quotidien se déroulé essentiellementsur l’ordinateur pour la programmation nécessaire à la mise en place des méthodesd’apprentissage et de prédiction des formes, l’écriture de papiers pour valoriser etpartager ses travaux et le travail de recherche bibliographique. Aurélie assureégalement des heures d’enseignement à Paris VII où elle donne des cours debioinformatique, biostatistique et programmation.

Aurélie Bornot

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Ma vocation, ma carrière« Je ne sais pas si on peut parler de vocation. Je n’ai pas eu de déclic. Ça s’est fait trèsnaturellement, sans se poser de question ». Les sciences ont toujours été une évidencepour Aurélie, à travers son père qui voue une véritable admiration pour les « matheux ».Après le baccalauréat, Aurélie, qui se questionne sur le fonctionnement du vivant,d’un point de vue tant psychologique que physiologique, se dirige vers l’appren-tissage du métier de Psychomotricienne. Une formation qui va confirmer son intérêtpour la biologie et le fonctionnement du système nerveux. Cette expérience encourageAurélie à reprendre des études en sciences naturelles puis en modélisation du vivantgrâce à l’outil informatique. Aurélie veut continuer la recherche, mais sans choix arrêté pour le public ou le privé.Elle compte présenter les concours publics tout en postulant dans des entreprisespharmaceutiques ou cosmétiques. Sa préférence porte sur les projets « appliqués »,susceptibles de donner des résultats concrets et utilisables à court terme.

Pourquoi I love Science ?Faire quelque chose pour aider les autres, pour combattre les maladies, c’est pourcela qu’Aurélie a choisi la biologie. « On se raccroche toujours à l’utilité de notretravail ». Au quotidien, Aurélie se dit surtout mue par son désir personnel decomprendre comment les choses fonctionnent. « Ce qui me passionne, c’est deme rapprocher peu à peu de la compréhension du vivant ».

Comment cette bourse va m’aider ?« Valoriser mon travail » : Aurélie va pouvoir engager un stagiaire pour mettre en ligneses recherches, participer aux conférences importantes de son domaine pour yprésenter et y faire connaître sa recherche. Cet accès à des conférences internationales va aussi offrir à Aurélie l’occasion derencontrer d’autres chercheurs, de créer son réseau. « C’est une dimensionrelationnelle essentielle pour savoir ce que je vais faire après. J’ai besoin d’échangerpour créer des contacts, notamment pour un post-doc à l’étranger ». Aurélie rêvenotamment d’assister à la conférence franco-indienne de bioinformatique en Indeen 2009.

Ma devise« On ne connait un objet qu’en agissant sur lui et en le

transformant » (Jean Piaget)

Mon personnage modèleRachel Louise Carson

Naturaliste et écologiste de la première heure, cette femme

a œuvré pour la protection de la santé humaine et de

l’environnement.

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Née le 10 juillet 1980Doctorat de Santé Publique, spécialitéEpidémiologie - Doctorat mené en cotutelle avec enFrance, l’Inserm ERI 20, Institut Gustave Roussy(Villejuif) et en Australie, le Cancer and PopulationStudies Group, Queensland Institute of MedicalResearch (Brisbane)

Titulaire d’un Master de Santé Publique (Université Paris XI)

Les femmes & la Science... ?Marina déplore le fait que les femmes soient statistiquement sous-représentées dansles sciences, en recherche et plus particulièrement aux plus hauts postes… Selon elle,elles ont beaucoup à apporter : « Les femmes sont plus intuitives, et l’intuition estprimordiale en science ». Il est donc essentiel d’encourager les femmes à se lanceren sciences. « La recherche, ce n’est pas seulement un métier d’hommes !».

Mon sujet de rechercheLa recherche a déjà mis en évidence le lien qui existe entre l’exposition solaire, certainsgènes ou les grains de beauté et le risque de mélanome cutané. Mais quid des facteurshormonaux, nutritionnels et génétiques ? Marina effectue sa recherche en épidémiologiesur ce thème. On soupçonne en effet un lien entre certains facteurs reproductifs ethormonaux (tels que les facteurs liés aux grossesses, la ménopause, la prise de traitementshormonaux, les antécédents de maladie gynécologique bénigne, …) ou certains facteursnutritionnels, comme la consommation d’alcool ou celle d’antioxydants et le risque de mé-lanome cutané. Mais les résultats précédemment trouvés dans les recherches sont conflic-tuels et ne permettent pas de conclure. Pour mettre en évidence ces facteurs de risque,Marina travaille sur des bases de données de grande ampleur. En France, elleutilise les données de l’étude E3N (Etude Epidémiologique auprès de femmes de l’Educa-tion Nationale), une cohorte de 100 000 femmes nées entre 1925 et 1950. Depuis 1990 auniveau national, des questionnaires sont recueillis tous les deux ans pour mettre à jour lesinformations, notamment sur l’exposition de ces femmes à certains facteurs (traitementshormonaux, nutrition, tabac, alcool…). Pendant la période, certaines des femmes étudiéesont développé un mélanome cutané. Par un travail de modélisation statistique, Marina isolechacun des facteurs étudiés pour examiner son association avec le risque de mélanomecutané.

A quoi ça sert ?La recherche de Marina présente un objectif évident de santé publique : ses résultatsdoivent permettre à terme de diffuser des messages de prévention auprès du public dansle but de faire reculer la maladie. Mais c’est une entreprise de longue haleine. Parce qu’ila fallu beaucoup de temps - 15 ans de recul - pour constituer une cohorte suffisamment« robuste » ; et parce qu’une seule étude ne suffit pas à prouver l’association. D’autresdoivent encore venir la conforter. Quoiqu’il en soit, la mise en évidence de facteurs derisque que l’on ne connaît pas encore est essentielle pour faire reculer le mélanome cu-tané. C’est par exemple vrai des compléments alimentaires. Quel effet réel sur le risquede cancer de la peau peuvent avoir les antioxydants pris à haute dose ?

Marina Kvaskoff

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Mar

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Kva

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fMon quotidien de jeune chercheuseMarina passe sa journée au bureau du laboratoire de l’Inserm. Le travail le plus longconsiste à rendre exploitable la base de données brutes recueillies dans la cohorte.Marina doit également mettre en place les modélisations statistiques sur lesquelles sebase l’étude. Vient ensuite l’analyse des résultats, qui peut dicter de poursuivre larecherche sur tel ou tel facteur ou de changer de direction. En parallèle de ce sujet,Marina a lancé une nouvelle étude, profitant de la cohorte pour obtenir de nouvellesinformations épidémiologiques. Une initiative qui suppose de rédiger un protocoled’étude et de produire de nouveaux questionnaires.

Ma vocation, ma carrièreInitialement poussée dans la filière scientifique par des parents soucieux de son avenir,la vocation de Marina est venue tard ! En faculté, elle ne sait toujours pas particulièrementce qu’elle veut faire, jusqu’en licence où elle découvre par hasard l’épidémiologie. « Çaa été comme une révélation. J’ai réalisé à ce moment-là que c’était sans le savoir ce quej’avais toujours voulu faire. Petite, je m’intéressais aux maladies, je voulais comprendre ».Marina s’engage alors dans un master spécialisé et découvre la recherche lors de sesstages. « En rédigeant mes premiers papiers, je me suis dit qu’après tout, moi aussij’étais capable de faire une thèse, que c’était possible ».

En cotutelle franco-australienne, Marina souhaite mener à terme son projet derecherche avec les deux laboratoires qu’elle a choisis pour sa thèse : l’Inserm et leQueensland Institute of Medical Research. Elle n’exclut pas d’effectuer son post-docdans une autre université étrangère. C’est avant tout dans la recherche publique queMarina se projette.

Pourquoi I love Science ?Réaliser un travail utile pour la société est un vrai moteur pour Marina. « Bien sûrqu’il y a aussi un plaisir et une satisfaction personnels d’accroitre ses connaissances,mais on ne fait pas ça pour rien ! ». Marina est animée au quotidien par l’idée qu’ellecontribue, à sa façon, au bien-être de la population.

Comment cette bourse va m’aider ?La bourse va permettre à Marina de compléter sa formation initiale d’épidémiologiegénéraliste ; elle pourra participer à des séminaires de spécialisation, notamment entechniques statistiques ou en épidémiologie de la nutrition.Marina souhaite également mettre à profit cette bourse pour recruter une personne quil’aidera dans la nouvelle étude qu’elle a lancée, afin d’en accélérer l’exploitation etl’obtention de résultats.

Ma devise« Passion, rigueur, persévérance »

Mon personnage modèleMarie Curie« C’était une personne admirable qui s’est imposée en tant que

femme dans un monde scientifique majoritairement masculin et

dont les découvertes ont marqué l’Histoire ».

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Née le 20 Octobre 1982Doctorat de NeurosciencesEcole doctorale SVS (Sciences de la Vieet de la Santé), Université Paris 12,Créteil, Laboratoire INSERM U676, Paris

Master de Neurosciences à Paris 6DU CESAM de Paris 6 (Diplôme Universitaire de statistiquesappliquées en biologie et médecine)

Les femmes & la Science... ?« Pour moi, une femme a autant de chance qu’un homme de réussir dans la recherche ! ».Myriam revendique d’autant plus ce point de vue que son domaine, la biologie, fait la partbelle aux femmes. « Les femmes ne doivent pas se laisser convaincre par ceux quisoutiennent qu’on ne peut concilier le travail et la vie de famille ».

Mon sujet de rechercheL’apnée des nouveau-nés prématurés : On sait que ces nouveau-nés présentent souventdes troubles de l’apprentissage ou moteur au cours de leur développement. La corrélationentre ces deux phénomènes est supposée, Myriam veut la démontrer.Des tests ad hoc, mis en place par Myriam et son laboratoire, ont montré que des lésionscérébrales pourraient être à l’origine des retards de développement du prématuré et de sesdifficultés d’apprentissage. Dans un deuxième temps, Myriam cherche à monter le lienentre l’apnée et les lésions cérébrales. Peut-on observer des conséquences des périodesd’hypoxie sur les lésions cérébrales et les troubles du développement ?

A quoi ça sert ?La mise en évidence du lien entre apnées, lésions cérébrales et difficultés d’appren-tissage devrait permettre de trouver des médicaments pour réduire les troubles dedéveloppement du prématuré. Myriam teste d’ors-et-déjà des médicaments qui dimi-nuent les lésions cérébrales : permettent-ils de résoudre les difficultés d’apprentissage ?La recherche de Myriam a également pour vocation d’encourager les laboratoirespharmaceutiques à lancer des recherches cliniques pour développer des médicamentspédiatriques.

Mon quotidien de jeune chercheusePhysiologie respiratoire, analyse du comportement, histologie, la recherche de Myriamest très expérimentale, et donc effectuée en laboratoire. Il lui faut aussi échanger ausein du laboratoire avec les ingénieurs chargés de fabriquer les plates-formestechniques : la réussite des tests dépend de ces allers-retours interdisciplinaires.Pour aller plus loin, Myriam souhaite monter une start-up, avec un ingénieur et deuxscientifiques, pour offrir ces services de plate-forme uniques aux laboratoirespharmaceutiques, dans l’optique de les encourager au développement de médicamentspédiatriques.

Myriam Bouslama

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Bou

slam

aMa vocation, ma carrièreMyriam parle plus d’un projet qui s’est dessiné au fil de son parcours que d’unevocation : toujours portée vers les sciences, elle hésitait en classe de terminale à sediriger vers la psychologie enfantine ou la biologie.Elle choisit l’agronomie en classes préparatoires, mais réalise au bout de six mois quecela ne lui convient pas. De retour à la Fac, Myriam découvre le monde des neuros-ciences. « Un idéal pour moi. Les neurosciences constituent une interface entre lessciences dures et la psychologie ». Son premier stage en laboratoire la conforte dansson choix et elle s’engage dans la recherche.Myriam veut continuer sur sa lancée : après sa thèse, elle souhaite s’orienter dansla recherche clinique, avec l’objectif de devenir chef de projet et développer desmédicaments pédiatriques.

Pourquoi I love Science ?L’espoir de trouver des médicaments capables de soigner les problèmes desprématurés, voilà la plus belle ambition de Myriam. Très motivée par l’objectifthérapeutique, Myriam a toujours été concernée par la cause des enfants. « Plus jeune,je voulais être psychologue pour enfant. Et c’est aussi pour ça que j’ai choisi un sujetproche de la recherche médicale ».

Comment cette bourse va m’aider ?Cette bourse va permettre à Myriam de financer des formations complémentaires.N’excluant pas de travailler dans le privé, elle sait qu’il lui faut encore développer sesconnaissances dans la recherche clinique et en management de projet. Elle pense àune formation en management de la santé.La bourse permettra aussi à Myriam de participer à un certain nombre de congrèspédiatriques.

Ma devise« En essayant continuellement, on finit par réussir : donc plus

ça rate, plus on a des chances que ça marche », les Shadocks.

« Nous avons affiché cette devise dans notre laboratoire…

elle nous aide parfois à ne pas perdre espoir ! »

Mon personnage modèleIvan Pavlov« C’est lui qui a le premier mis en évidence le réflexe conditionnel :

un chien qui associe la nourriture à un stimulus sonore peut à la

longue saliver en la seule présence du son. C’est l’un des premiers

exemples que l’on m’a donné en cours… et qui m’a finalement

donné envie de me spécialiser dans les neurosciences et l’étude

du comportement ».

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Née le 17 octobre 1978Doctorat en « matériaux composites organo-minéraux »intitulé « Elaboration de nouveaux bétons crus écologiquesinspirés du vivant (composites organo-minéraux) à partirde terre et de matière organique (biopolymères) d’originevégétale et/ou animale » Doctorat effectué dans le cadred’une convention entre le laboratoire MATEIS (Matériaux :Ingénierie et Sciences) – UMR CNRS 5510INSA (Institut National des Sciences Appliquées) de Lyonet le laboratoire CRATerre (Centre international de laconstruction en terre) Ecole Nationale Supérieured’Architecture de Grenoble (ENSAG) - Grenoble

Ingénieur Matériaux à l’INSA de Lyon DSA Architectures de terre (Post-Master) au laboratoireCRATerre – ENSAG (Ecole Nationale Supérieured’Architecture de Grenoble)

Les femmes & la Science... ?« Le problème, c’est surtout le grand public et la Science ! ». Laetitia s’inquiète dudésintéressement des jeunes pour les matières scientifiques, qu’elle explique par la façondont les sciences sont enseignées : un peu austère et parfois opaque. Une situation queLaetitia veut changer. « Ce n’est pas inéluctable. Il y a une façon intéressante d’enseignerles sciences qui y donne goût ! »

Mon sujet de rechercheAu sein du laboratoire CRATerre, à l’Ecole d’Architecture de Grenoble, Laetitia s’inté-resse en scientifique aux constructions en terre crue. Technique très répandue deconstruction, souvent oubliée ou dénigrée dans nos régions occidentales, la terre crueconcerne près de la moitié de l’humanité. Laetitia cherche à rationaliser ce que l’onsait déjà : la terre crue (matière minérale) est d’autant plus résistante qu’on y ajoute dela matière organique (animale ou végétale). Les matériaux composites organo-minérauxprésentent des propriétés supérieures, avec par exemple une meilleure résistance àl’eau. Laetitia étudie l’interaction en jeu au niveau microscopique. La matière organiqueest entre autre constituée de polymères organiques, des chaînes d’atomes qui peuventse fixer aux particules les plus fines de la terre, les argiles. D’où vient la cohésion dumatériau, comment expliquer l’affinité des argiles avec la matière organique ?

A quoi ça sert ?La mise à jour du processus organo-minéral de la terre crue doit permettre de trouverdes solutions innovantes pour les constructions d’aujourd’hui. En appliquant leprincipe de la terre crue, on peut imaginer des solutions alternatives de construction,moins polluantes ou consommatrices d’énergie. Laetitia rappelle que pour tenirses objectifs de 2020, le protocole de Kyoto spécifie l’importance de diminuer laconsommation des matériaux de construction polluants.

Laetitia Fontaine

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Laet

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Font

aine Mon quotidien de jeune chercheuse

Laetitia passe beaucoup de temps en laboratoire pour effectuer des manipulations,des observations au microscope… Une autre activité la mobilise : l’encadrementpédagogique, qu’elle assure à l’Ecole d’Architecture de Grenoble et à l’INSA. Elle a aussientrepris un travail de vulgarisation scientifique auquel elle tient beaucoup. Avantmême de commencer sa thèse, Laetitia avait dans le même laboratoire créé avec uncollègue un atelier pédagogique, « Grains de Bâtisseurs - la matière en grains, de lagéologie à l’architecture ». Au départ subventionnée par la région Rhône-Alpes àdestination des scolaires, l’initiative s’est étendue aux étudiants, professionnels etgrand public. Le but : sensibiliser les gens à l’intérêt du matériau terre dans lesconstructions. Cette initiative se double aujourd’hui d’une exposition temporaire prévueen 2009 à la Cité des Sciences. Laetitia est co-auteur scientifique de l’exposition.

Ma vocation, ma carrièreAu collège et au lycée, Laetitia est une bonne élève qui ne sait pas trop quoi faire… ellesuit la filière scientifique. Au sortir de son école d’ingénieur, l’INSA à Lyon, elle décidede faire un troisième cycle à l’Ecole d’Architecture de Grenoble parce que Laetitia neveut pas travailler dans les sciences ! « Je n’avais envie d’aller ni dans le privé, ni dansle public et je ne trouvais pas la recherche très sexy ». Dans le cadre de cette forma-tion, elle intègre le laboratoire CRATerre qui recherche des scientifiques pour travailleraux côtés des architectes. « C’est là qu’est venue la vocation. Tard donc. Mais c’est àce moment que j’ai retrouvé le goût des sciences et de la recherche ». Le déclic ? Lesgens très différents qu’elle a rencontrés dans ce laboratoire.Une fois sa thèse terminée, Laetitia souhaiterait rester au laboratoire CRATerre pourcontinuer à mener de front la recherche, l’enseignement et la vulgarisation. « Publiqueou privée, peu importe, ce qui m’intéresse dans la recherche, c’est ce que je fais ».Laetitia souhaite aussi se rapprocher le plus possible de l’application sur le terrain, no-tamment pour des projets d’habitats.

Pourquoi I love Science ?«Avant tout, c’est le fait de participer à l’imagination de solutions alternatives deconstruction. Parce que je suis sûre qu’il est possible de moins polluer ». Une motivationpour la protection de l’environnement, une façon pour elle d’être utile. Elle veut l’êtreaussi en revalorisant la construction en terre crue dans les pays en développement. Laetitia est portée par l’idée de contribuer à la sauvegarde du patrimoine. Près de20% des œuvres inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco sont en terre crue. Faireprendre conscience de l’importance de ces constructions, c’est encourager leurconservation et participer à la diversité des techniques de construction dans le monde.

Comment cette bourse va m’aider ?Deux objectifs tiennent Laetitia à cœur : mener des missions sur le terrain, commeau Mali ou au Burkina Faso où elle a étudié in situ les techniques de constructionstraditionnelles. « C’était génial. Rien ne remplace l’observation sur le terrain. On ydécouvre la diversité des produits mais aussi tout ce qu’il y a de commun ». Laetitiaaimerait maintenant aller au Japon pour découvrir les composites de terre et d’algues.La bourse va également lui permettre de diffuser les connaissances produites par sathèse. Une mission qui s’inscrit dans celle confiée par l’Unesco à son laboratoire :développer un réseau mondial pour intensifier le développement de l’enseignement del’architecture en terre.

Ma devise« Inventer, c’est penser à côté » (Albert Einstein)

Mon personnage modèlePierre Gilles de Gennes

« J’ai eu la chance de le voir en conférence. Il arrivait à faire

comprendre des choses incroyables en prenant des

connaissances dans tous les champs scientifiques.

C’était un extraordinaire vulgarisateur »

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Née le 6 octobre 1982Doctorat en Biologie, spécialité neuroscienceset sciences cognitivesUPMC Paris (codirection Laboratoire de laPhysiologie de la Perception et de l’Action,CNRS UMR 7152 Collège de France, Neurobiologiedes Processus Adaptatifs, UPMC CNRS UMR 7102)

Magistère de Biologie-Biochimie de l’Ecole Normale SupérieureMaster 2 Biologie Intégrative et Physiologie, spécialitéNeurosciences (UPMC)

Les femmes & la Science... ?Des thèses au professorat, la proportion de femmes dans la recherche s’amenuise.Kinga ajoute à ce constat que cette situation se vérifie en France mais aussi dans lesautres pays européens. Elle le déplore car les femmes ont beaucoup à apporter à la re-cherche. « Les femmes ont une approche différente qui s’éprouve tant dans lesméthodes de travail que dans la façon d’organiser le réseau de recherche. Plusrelationnelles, plus collaboratives, les femmes forment des réseaux plus serrés danslesquels il y a plus de partage entre les chercheurs ».

Mon sujet de recherchePour se rendre d’un point A à un point B, nous faisons appel à notre mémoire spatialeselon deux stratégies de navigation : on se souvient de l’ensemble des élémentsmarquants de l’environnement pour former une carte – c’est la stratégie « allocentrique», dite stratégie « de carte » - ou l’on se souvient de ses propres mouvements - c’est lastratégie « egocentrique » ou stratégie « de route ». Ces stratégies font intervenir desaires différentes du cerveau. Kinga cherche à identifier quelles aires cérébrales sontimpliquées dans chaque stratégie et notamment à mettre en évidence le rôle del’hippocampe. On sait en effet que l’hippocampe est systématiquement utilisé dans lastratégie de carte. Mais Kinga montre qu’il est aussi mobilisé dans la stratégie de routequand celle-ci est complexe. Kinga réalise cette recherche grâce à deux méthodescomplémentaires : une approche de réalité virtuelle (par laquelle on place les sujets dansun contexte proche du jeu vidéo) et les images de scanners IRM qui permettent devisualiser les zones cérébrales activées.

A quoi ça sert ?Dans les maladies dégénératives du cerveau, comme la maladie d’Alzheimer, ou dansle vieillissement cognitif, l’hippocampe est le premier touché. La mise en évidence del’implication de l’hippocampe dans la mémoire spatiale permet de mettre au point destests cliniques plus efficaces pour dépister à temps les défaillances cognitives. Cetteétude permet également de mettre à jour des « complémentations fonctionnelles » :est-ce que d’autres structures du cerveau peuvent « complémenter » l’activité del’hippocampe ? La recherche de Kinga peut à terme participer à l’élaboration desolutions médicales et de thérapeutiques comportementales pour lutter contreles défaillances cognitives.

Kinga Igloi

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Kin

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Mon quotidien de jeune chercheuseTests de réalité virtuelle et expériences en imagerie fonctionnelle (IRMF) sont lesdeux approches expérimentales de la recherche de Kinga. La mise au point des para-digmes de la réalité virtuelle est un travail qui prend beaucoup de temps. Les expé-riences se passent en laboratoire avec des candidats qui font partie d’un réseau depersonnes impliquées dans l’avancée des recherches en sciences cognitives. Lesimages de scanner IRM sont également réalisées en laboratoire. Kinga spécifie queson laboratoire a l’accord d’un comité éthique pour rencontrer des candidats à l’ex-périence.

Ma vocation, ma carrièreDès son enfance, dans son pays d’origine, la Hongrie, Kina est attirée par les sciences.Petite, elle découvre avec une mère chercheuse en biologie la fascination pour lelaboratoire dans lequel elle l’emmène « en secret », un univers extraordinaire. Elle aimevoir sa mère réaliser des expériences, sa façon de travailler, pendant qu’elle s’amuse àla paillasse.Autre événement fort dans son choix : la lecture du livre de Konrad Lorenz, fondateurde l’éthologie, qui déclenche sa passion de l’étude du comportement. « Je me suisd’ailleurs d’abord intéressée aux oiseaux en effectuant mon premier travail de recherchesur l’Albatros ».Kinga, normalienne, ne se pose pas vraiment la question du public ou du privé. Elle esten revanche certaine de vouloir poursuivre son chemin dans la recherche fondamentale.Si elle souhaite s’orienter aussi vers plus d’applications concrètes et de vulgarisation,elle sait que sa carrière se fera en sciences cognitives. « Je suis vraiment passionnéepar l’étude du comportement humain ».

Pourquoi I love Science ?Ce que Kinga préfère dans son quotidien : monter et réaliser un projet seule, de A à Z.« Moi, ce qui me plait, c’est d’être à l’initiative d’un test, de le réaliser, et de prouver qu’ilfonctionne ».Mais ce qui la motive vraiment, c’est la compréhension du comportement,animal, humain ou qu’il concerne même un groupe de personnes avec la sociologie.« Parce qu’au fond, ce qui m’intéresse, c’est de découvrir comment je fonctionnemoi-même dans la vie. Et cette recherche m’aide à mieux me comprendre, à mieuxm’adapter à mon environnement et finalement, à m’épanouir dans la vie ».

Comment cette bourse va m’aider ?Kinga va utiliser la bourse pour poursuivre sa collaboration scientifique avec leséquipes londoniennes, spécialistes de son domaine. C’est en effet avec un laboratoirelondonien, dans le cadre du projet européen « wayfinding », qu’elle réalise les IRMfonctionnels. Le projet a pris fin en juin 2008… mais pas ses recherches ! C’est égalementà Londres qu’elle souhaiterait suivre auprès de spécialistes une formation enprogrammation informatique. Pour mieux comprendre le mécanisme en jeu dans lesstratégies cérébrales, Kinga voudrait maintenant apprendre à modéliser les réseauxneuronaux.

Ma devise« Si vous souriez à la vie, elle vous le rendra »

Mon personnage modèleKarine Herry

« Championne de trail et d’ultrafond, je l’admire beaucoup pour

sa persévérance dans tous les domaines. C’est une femme qui a

su conjuguer son activité professionnelle scientifique- elle est

médecin de montagne sur les plateaux du massif central- le

sport de haut niveau et une vie de famille comblée »

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Née le 3 novembre 1981Doctorat en Chimie Théorique et InformatiqueUniversité Paris Diderot, Paris

Master en Chimie Organique, Faculdade de Ciênciasda Universidade do Porto, PortugalLicence en Chimie, Branche Scientifique, Faculdadede Ciências da Universidade do Porto, Portugal

Les femmes & la Science... ?Catia constate qu’il y a en chimie théorique effectivement plus d’hommes que defemmes. Un déséquilibre qu’elle attribue en partie à l’importance dans cettespécialité de l’outil informatique, domaine masculin par excellence. Pourtant, lesfemmes ont selon elle une vision différente, une autre façon d’aborder les problématiques,tout aussi importante pour faire avancer les sciences. « Les femmes sont plusprécises dans ce qu’elles font et donnent plus d’importance aux petits détails ».

Mon sujet de rechercheCatia étudie l’entrée du virus du Sida, le VIH-1, dans les cellules : une fois dans lecorps, par quel processus le virus infecte-t-il les cellules humaines ? Deux protéines vi-rales, à la surface de la molécule VIH-1, sont responsables de l’entrée du virus. Cesprotéines « reconnaissent » celles de nos cellules, s’y fixent et entraînent la fusion desdeux membranes. C’est ainsi que le matériel génétique du VIH-1 entre dans la cellule. Catia cherche à comprendre quelles sont les interactions spécifiques entre certaineszones des protéines virales et nos cellules, et quel est le mécanisme responsable dela fusion.

A quoi ça sert ?En comprenant mieux l’interaction du VIH-1 avec nos cellules, on peut espérer trouverune molécule capable d’inhiber le mécanisme d’infection. Cette molécule pourraitêtre à l’origine d’un médicament. Il faudra de nombreuses années pour concevoir unmédicament –au moins 10 ans-, mais la recherche de Catia peut présenter à termedes implications essentielles pour lutter contre le virus du Sida.

Mon quotidien de jeune chercheuseLe processus d’entrée du virus dans les cellules n’est pas accessible par voieexpérimentale, il ne s’observe pas au microscope. C’est devant l’ordinateur que Catiatravaille. L’outil informatique permet de simuler les processus chimiques oubiologiques à l’échelle atomique. Paramétrage de l’outil informatique, expériences,analyse des résultats, Catia réalise l’essentiel de son travail de recherche par modélisationmoléculaire. La jeune chercheuse assure également des présentations orales.La participation aux colloques, est essentielle à la vie du chercheur. C’est le soir,chez elle, que Catia préfère rédiger ses articles et préparer ses interventions.

Catia Teixeira

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ira Ma vocation, ma carrière« J’ai toujours été très curieuse. Petite, je voulais déjà tout savoir. Quand je grimpaisaux arbres ou courrais derrière les animaux, c’était pour comprendre ». Cetteinclinaison naturelle pour les sciences s’est renforcée à l’école où Catia trouvait que lesmatières scientifiques exigeaient de comprendre plutôt que de mémoriser. « J’ai choisila chimie parce que c’est la discipline qui me fascine le plus ». Catia décrit la chimiecomme un domaine quasi-démiurgique : le chercheur peut créer des molécules,il « bricole », mélange des substances, et crée quelque chose de nouveau.Initialement, Catia était chimiste organicienne : elle synthétisait des molécules enlaboratoire. Son travail lui posait de nombreuses questions : pourquoi est-ce précisé-ment cette molécule qu’il faut synthétiser… ? La chimie théorique pouvait répondre àses interrogations et c’est ainsi que Catia a choisi ce domaine pour réaliser sa thèse. Catia souhaite ensuite revenir à la chimie organique, retourner en laboratoire.Elle pourra synthétiser des molécules en y apportant toute sa connaissance théoriquepour orienter ses travaux de la façon la plus efficace. Dans tous les cas, Catia souhaiterester dans la recherche. « Parce que c’est la liberté ».

Pourquoi I love Science ?Pour Catia, le plaisir de faire de la recherche est mixte : le sentiment d’utilité de ce quel’on fait et le challenge personnel qu’engage le travail scientifique. Evidemment, laconscience de participer à sauver des vies est là ; « Le rêve de toute personne qui faitde la recherche, c’est que ça soit utile ». Mais c’est aussi un plaisir personnel. « Je voisça comme un jeu. Je cherche une solution à un problème ». Quand on demande àCatia ce qui la fait vibrer au quotidien, elle retient aussi le contact qu’offre la rechercheavec les autres. « Ce que j’aime, c’est échanger les expériences, avoir des idéesqui viennent de partout. Pour être scientifique, il faut être ouvert sur le monde ».

Comment cette bourse va m’aider ?La recherche de Catia nécessite beaucoup de ressources pour être menée à terme.La bourse va lui permettre d’investir dans le matériel informatique et lesprogrammes nécessaires à l’aboutissement de son projet.Pour mieux utiliser encore l’outil informatique, Catia voudrait participer à des formationsqui lui permettraient de se spécialiser dans l’utilisation de certains programmes oulogiciels. La bourse pourra lui permettre de participer en décembre au Workshop VMDde l’Université de l’Illinois. « Pour l’instant, je paramètre des protéines mais si jemaîtrise suffisamment l’outil informatique, je peux donner une autre dimension à monprojet en paramétrant par exemple une recherche ADN ».

Ma devise« Le succès est de passer d’un échec à un autre sans jamais

perdre l’enthousiasme » (Winston Churchill)

Mon personnage modèleSally K. Ride

« Adolescente, je rêvais d’être astronaute. Le parcours de Sally

Ride, première femme à aller dans l’espace, me fascinait.

Je reste passionnée et attentive aujourd’hui à tout ce qui

concerne les missions dans l’espace »

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Née le 21 septembre 1980Doctorat en Biologie moleculaireUniversité Paris XI, Orsay, Laboratoiredu Centre de Génétique Moléculaire(CNRS, Gif sur Yvette)

Licence et master de Biologie Moléculaire,Université de Padoue (Italie)Erasmus à l’Université d’Oxford (Royaume-Uni)

Les femmes & la Science... ?La biologie est un milieu plus féminin que les autres, mais Julia note que ce sontmalgré tout les hommes que l’on retrouve aux plus hauts postes. Une situation liée àla difficulté pour les femmes de concilier l’exigence du travail en laboratoire avecleur vie de famille.

Mon sujet de rechercheCertaines séquences d’ADN sont capables de « sauter » d’une région à l’autre dugénome. Les "retrotransposons" en font partie. Ces sauts peuvent s’avérer néfastes.Si le rétrotransposons s’insère dans une région du génome où il ne devait pas sauter,il peut par exemple inactiver un gène qui aurait pour propriété de supprimer lestumeurs ou inversement stimuler un gène dangereux pour la cellule. Pour assurer lastabilité du génome, il est donc important de limiter la fréquence des déplacements desrétrotransposons. C’est le sujet de recherche de Julia qui prend comme modèled’étude les rétrotransposons de la levure de boulanger et s’intéresse plus exacte-ment aux ARN, des molécules qui servent d'intermédiaire à l'ADN pour permettre lasynthèse de protéines. Julia a trouvé qu’un ARN non-codant est capable de réguler lessauts du rétrotransposons. Elle cherche donc à comprendre le fonctionnement de cephénomène : quel est le mécanisme moléculaire impliqué dans la régulation desrétrotransposons par l’ARN ?

A quoi ça sert ?Cette recherche fondamentale permet de mieux maîtriser les mécanismes qui ré-gissent la vie cellulaire. A long terme, on peut aussi faire l’hypothèse que les ARN non-codants (l’ARN non-codant), impliqués dans beaucoup d’étapes de la vie de la cellule,trouvent une application médicale.

Mon quotidien de jeune chercheuseLe sujet de recherche de Julia étant très expérimental, sa journée se passe enlaboratoire, en blouse et équipée de pipettes… Julia passe beaucoup de tempsdevant son microscope. Son travail de bibliographie est aussi un passage obligé.Connaître la littérature sur le sujet, les publications des autres chercheurs est essentielà l’avancée d’une thèse. « C’est pour moi une source importante d’informations,d’inspiration. Ça me donne des idées pour mes recherches, les manipulations… ».

Julia Berretta

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Julia

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rett

aMa vocation, ma carrièreLe parcours de Julia s’est construit de façon très progressive. Très curieuse dèsl’enfance, elle était déjà portée vers les sciences avec une passion pour l’évolution.« Le week-end, je traînais très souvent ma grand–mère au museum d’histoire naturelleou à la Cité des Sciences ». C’est donc naturellement qu’elle s’est engagée dans lafilière scientifique, en biologie. Lors de son premier stage en laboratoire, lorsqu’elleétait en Deug, Julia découvre l’excitation de faire des manipulations, d’obtenir desrésultats ainsi qu’une stimulation intellectuelle quotidienne. « J’aime décortiquer,comprendre le fonctionnement de la vie. Parce qu’en fait, c’est un peu secomprendre soi-même ».Julia souhaite continuer sa carrière dans la recherche publique, gage d’une grande li-berté. « Dans le public, on peut choisir sa direction de recherche, bifurquer quand celas’avère nécessaire, explorer d’autres voies… ». Un projet qui implique une prochaineétape pour Julia : décrocher un stage post-doctoral.

Pourquoi I love Science ?L’utilité de la recherche, la possibilité de sauver des vies ont été clé pour Julia.Aujourd’hui, c’est la compréhension du fonctionnement de la vie qu’elle place aucœur de sa motivation. « Les systèmes à la fois simples et complexes que la nature meten place, c’est quelque chose de fascinant ! ». Ce que Julia préfère dans son travail derecherche, c’est le moment où l’on rassemble les informations pour établir des mo-dèles, pour comprendre. « Pour que d’autres puissent développer des applicationsutiles à tous, il faut des gens comme moi, passionnés de recherche fondamentale ! ».

Comment cette bourse va m’aider ?Julia va participer à des congrès internationaux, nécessaires pour l’avancée de sarecherche et de son projet de carrière. Les informations complémentaires dispenséeslors de ces congrès sont une source d’enrichissement capitale pour progresser.« La confrontation est très importante dans notre métier. Parce qu’à force de fairede la recherche, on finit pas avoir « le nez dans le guidon » et les réactions, lesquestions des autres chercheurs à nos présentations nous font beaucoup avancer ».Pour sa carrière, les congrès sont l’occasion de nouer des contacts pour un éventuelstage post-doctoral à l’étranger. Julia pense notamment en septembre à un fameuxcongrès aux Etats-Unis sur le noyau cellulaire.

Ma devise« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », Rabelais

Mon personnage modèleLeonard de Vinci

« Leonard de Vinci était doté d'une grande sensibilité artistique,

mais aussi d'une curiosité scientifique peu commune qui lui a

donné son avance sur son temps - parfois même de plusieurs

centaines d'années comme le démontrent ses études sur les

"machines volantes"- dans de nombreux aspects de la

connaissance humaine. »

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Née le 8 mai 1983Doctorat en Science de la Vie et de la SantéInstitut de Biologie du Développement et du CancerCNRS-Université de Nice Sophia Antipolis, Nice

Master en Biochimie, Université de Cambridge, (UK)BA Hons en Sciences Naturelles, Université de Cambridge, (UK)

Les femmes & la Science... ?Pour Hannah, il est plus difficile pour une femme de réussir dans les sciences.Elle constate qu’on compte bien plus de professeurs homme. Une situation liée àl’exigence de la recherche qui demande beaucoup de temps, au détriment de la viede famille. Hannah précise aussi que c’est un métier qui va très vite, qui suppose dese tenir en permanence au courant des nouvelles connaissances, des résultats. « C’esttrès dur pour une femme qui par exemple partirait en congé maternité pendant six moisde se maintenir au niveau, d’être toujours à la pointe ».

Mon sujet de rechercheL’objet d’étude d’Hannah est un champignon, le « Candida albicans ». Très courantchez l’Homme, il est généralement présent dans la flore intestinale. Le « candidaalbicans » est un « opportuniste », à l’origine de nombreuses infections. Si certainesd’entre elles restent superficielles (comme les infections de type vaginal), d’autrespeuvent s’avérer mortelles. C’est le champignon le plus souvent responsable desmaladies nosocomiales. Lors de l’infection, le champignon change de forme, passantd’une forme ovale à une configuration filamenteuse. Hannah s’intéresse auxmécanismes contrôlant ce changement de forme. Elle étudie en particulier le rôle d’uneprotéine spécifique de la famille des protéines G, la protéine Rac 1, qui régule lechangement de forme du Candida albicans.

A quoi ça sert ?Hannah accomplit un travail de recherche fondamentale. Ses résultats pourraient à termetrouver des applications thérapeutiques. En découvrant les protéines impliquées dans lemécanisme d’infection du champignon, on met à jour de nouvelles cibles antifongiquessur lesquelles pourrait fonctionner un médicament.

Mon quotidien de jeune chercheuse« Je fais pousser des champignons » … ainsi Hannah résume-t-elle sa journée !Très expérimentale et ponctuée de nombreux échanges, sa recherche se passe enlaboratoire. Hannah effectue des expériences pour observer au microscope ce quiprovoque les changements de forme du Candida albicans, ainsi que l’expression decertains gènes. Ces résultats sont présentés de façon synthétique et discutés lors deréunions hebdomadaires.

Hannah Hope

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Han

nah

Hop

eMa vocation, ma carrièreLes sciences étaient une évidence pour Hannah. « J’ai toujours voulu savoircomment ça marche ». Une conviction renforcée au lycée grâce à un professeur dechimie passionnant qui faisait découvrir beaucoup à ses élèves et les encourageait àfaire des stages d’été. En licence, Hannah réalise que la matière scientifique qui lapassionne, c’est la biologie. C’est en effectuant ses premiers stages en laboratoirequ’elle fait son choix de thèse, notamment dicté par la rencontre avec un directeur dethèse et un chef d’équipe qui l’ont beaucoup impressionnée. « J’ai tout de suite aiméleur façon de travailler et leur motivation ».

Hannah souhaiterait trouver un post-doc pour poursuivre sa carrière dans larecherche fondamentale. Elle aimerait décrocher un poste en biologie qui luipermette de mener à la fois ses projets de recherche et une mission d’enseignement.Hannah dit vouloir accomplir une expérience dans le privé. « Pour savoir comment çamarche et travailler dans le public avec une idée claire de ce qui est attendu en termed’application ».

Pourquoi I love Science ?« Ce qui me motive, c’est de découvrir, et de découvrir en premier ! ». Hannah atoujours aimé savoir comment les choses fonctionnent. Une fascination pour lamachine humaine qui est aujourd’hui encore au cœur de sa motivation. Elle préciseaussi qu’elle estime avoir la chance par son travail de pouvoir aider des gens. « C’estimportant quand on fait de la recherche publique de se souvenir que l’on estfinancé par les gens ! ».

Comment cette bourse va m’aider ?La bourse va ouvrir à Hannah les portes des laboratoires étrangers. En allant à larencontre des centres de recherche incontournables dans son domaine, Hannah vapouvoir progresser dans son travail et prendre des contacts pour tenter d’obtenir unpost-doc à l’étranger. Elle ambitionne notamment les laboratoires de Londres ou deSan Francisco.

Ma devise« La chose importante est de ne pas cesser l’interrogation.

La curiosité a sa propre raison d’exister », (Albert Einstein)

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Née le 27 mai 1980Doctorat en MicrofluidiqueLaboratoire MMN (Microfluidique MEMS etNanostructures) à l’ESPCI (Ecole Supérieurede Physique et de Chimie Industrielle dela ville de Paris)

Agrégation de Sciences physiquesENS CachanESPCI, diplôme d’ingénieur

Les femmes & la Science... ?Malgré les efforts faits pour intégrer les femmes dans le monde de la Science, Pascalineressent « le poids des racines culturelles et de l’histoire ». L’idée qu’il est plus dur pourune femme de mener de front son travail de recherche et sa vie de famille n’est peut êtrequ’un a priori, mais il a la peau dure et freine beaucoup de vocations. « Cet a priori estpartagé et entretenu tant par les hommes que par les femmes elles-mêmes ».

Mon sujet de recherchePascaline étudie des biofilms, micro-organismes qui adhèrent sur une surface commeune canalisation ou une prothèse humaine. Afin de trouver des remèdes et lutter contreces biofilms, il faut pouvoir les caractériser génétiquement en les observant en grandnombre. C’est l’objet de la recherche de Pascaline La microfluidique permet de transporter et de manipuler de très petites quantités defluides dans des réseaux de canaux de la taille d’un cheveu. Pascaline fabrique desréseaux de canaux qui constituent un véritable laboratoire miniature. Elle y forme desréseaux de gouttelettes et encapsule dans chaque goutte une cellule. Ce procédépermet d’observer individuellement 1000 cellules par microscope. Le protocole mis aupoint par Pascaline permet ainsi d’analyser l’expression des gènes dans le biofilm.

A quoi ça sert ?Au-delà de la lutte contre les biofilms, la recherche de Pascaline peut trouver d’autresapplications d’importance. Le protocole mis en place pour étudier de façon individuelledes cellules en grand nombre peut en effet servir à la lutte contre le cancer : analyseren grand nombre les cellules cancéreuses pour observer comment les gènes s’yexpriment. Pascaline travaille d’ailleurs en partenariat avec un laboratoire de l’InstitutPasteur.

Mon quotidien de jeune chercheuseLa microfabrication de ces laboratoires miniatures est une longue opération. Pascalinedessine des réseaux de canaux qu’elle imprime sur un morceau de silicium, avant deles couler dans ce moule du polydiméthylsiloxane ou PDMS, un matériel visqueux quiépouse la forme des canaux. En chauffant, ce PDMS durcit : il devient possible decréer des trous pour que s’écoulent les fluides. Le tout est collé sur une plaque deverre pour permettre l’observation au microscope.Le quotidien de Pascaline se passe donc beaucoup en laboratoire. Les cellulesqu’elle observe par microscopie doivent être cultivées. Pascaline entretient leur milieunutritif : les cellules sont conservées dans un incubateur à 37° en présence de CO2.

Pascaline Mary

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Ma vocation, ma carrièrePas particulièrement attirée par les sciences, Pascaline s’engage dans la filière scien-tifique parce qu’elle est avant tout bonne élève « Ma vocation a été une question de ren-contres ». En classes préparatoires, un professeur lui fait découvrir la physique. C’està ce moment là que naît sa vocation scientifique, que Pascaline concrétise en inté-grant l’ENS. « J’ai rencontré des chercheurs, des professeurs qui m’ont servi de mo-dèles. Je me suis dit « je veux faire ce qu’ils font » ».

Entrée à l’ENS, Pascaline a décidé également d’intégrer une école d’ingénieur pours’orienter plus tard vers le privé, milieu qui lui semble plus dynamique, et offrantplus d’opportunités de carrière. « Mais maintenant que je suis en thèse, c’est le grospoint d’interrogation ». Son poste de monitorat à Jussieu lui fait découvrir parallèlement l’enseignement. Laseule chose aujourd’hui certaine pour Pascaline : continuer dans la recherche.

Pourquoi I love Science ?En découvrant au cours de sa thèse les applications possibles de la recherche en biologie,Pascaline a trouvé sa véritable motivation : aider à soigner les gens. Son moteur princi-pal est avant tout le challenge personnel. « Ce qui me plaît, c’est le défi à chaque foisrenouvelé que je me lance à moi-même. J’aime réussir à aller au bout de mes projets ».

Comment cette bourse va m’aider ?Pascaline va pouvoir ouvrir son spectre à l’international : découvrir d’autres labora-toires, confronter ses méthodes de travail... Elle voudrait également profiter de cesvoyages pour présenter son travail de recherche lors de conférences et se faire connaître.« Cette bourse va me permettre de mieux appréhender la période entre la fin de mathèse et mon premier emploi ». Plus globalement, elle va lui permettre d’achever larédaction de sa thèse et de prendre le temps de rechercher un poste qui lui conviennevraiment.

Ma devise« Avec un pas en arrière, on gagne le ciel et la mer »

Mon personnage modèleIsabelle Sorrente

« Une femme que j’admire beaucoup pour son parcours

exceptionnel et la diversité de ses compétences »

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Née le 31 janvier 1982Doctorat en BiologieUniversité Pierre et Marie Curie, Paris,Ecole Doctorale « la logique du vivant »

Agrégée SVTU Normalienne (entrée en biologie)

Les femmes & la Science... ?« Ce n’est pas facile ». Le problème ne réside pas tant dans la considération portée

sur la compétence des femmes que dans la difficulté pratique à concilier l’exigence dela recherche avec une vie de famille. Armelle peut d’autant mieux en témoigner qu’elleest mariée et jeune maman. Elle constate que les rares femmes scientifiques quiarrivent en haut de l’échelle ont souvent dû faire le sacrifice de leur vie privée.

Mon sujet de rechercheL’ADN est une molécule longue de 2 m qui doit être « rangée » dans un noyau dequelques micromètres de diamètre. Pour cela, la double hélice d’ADN s’enrouleautour de protéines spécifiques appelées « histones » qui facilitent sa compaction pourformer une structure appelée « chromatine ». Lors du processus de division cellulaire,les deux brins de la double hélice d’ADN s’écartent pour permettre de doubler le stockd’ADN, puis la division cellulaire elle-même assure la répartition rigoureuse dumatériel génétique ainsi doublé. Armelle étudie comment, lors de la division cellulaire,les histones sont enlevées pour permettre aux deux bras de l’ADN de s’écarter puiscomment elles sont « remises » en place, quand le stock d’ADN a été doublé, pourpermettre à nouveau la compaction de l’ADN. Plus précisément, elle étudie lafonction spécifique de protéines qui prennent en charge les histones, des« chaperons d’histones », et de l’une d’elle en particulier, la protéine ASF1 : quel estson rôle dans le mécanisme de la division cellulaire ?

A quoi ça sert ?Un gène qui fonctionne mal peut entraîner un cancer. La séquence des gènes n’estpas seule responsable : l’organisation de l’ADN dans la cellule, sa compaction, peutaussi être à l’origine d’un développement cancéreux. L’étude des mécanismes decompaction de l’ADN, l’épigénétique, est donc essentielle pour combattre lesdysfonctionnements de nos cellules. La recherche d’Armelle participe de cet effortde compréhension et de maîtrise de la division cellulaire.

Mon quotidien de jeune chercheuseLa journée d’Armelle se passe en laboratoire, car il y a beaucoup d’expérimentationsliées à sa recherche. Il lui faut cultiver les cellules qu’elle étudie, les « faire pousser »pour obtenir un stock suffisant pour l’analyse. « Je dois les maintenir à 37°, m’assurerqu’elles ont des facteurs de croissance, les transférer aussi dans différentes flasquesquand elles se multiplient ». Armelle réalise ses expériences, des études biochimiqueset des observations au microscope, avec notamment la technique de la microscopieen fluorescence.

Armelle Corpet (née Guy)

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Ma vocation, ma carrièreAu lycée, curieuse de comprendre le vivant, Armelle se dirige vers la biologie puis lesclasses préparatoires. « Là, il y a eu un concours de circonstances. J’ai eu l’ENS,plutôt qu’une autre école, et c’est comme ça que je me suis retrouvée dans la recherche ».Il faut dire aussi que son père est chercheur et qu’elle a grandi dans un milieu qui luia fait apparaître la recherche comme une voie naturelle. Armelle se souvient d’unmoment symbolique qui a « ancré » sa vocation. Les nouveaux entrants de son labo-ratoire qui se situe à l’Institut Marie Curie visitent le musée … un moment d’émotion etd’émulation pour la jeune femme qui travaille aujourd’hui tous les jours dans le Pavillon deMarie Curie.

Armelle souhaite poursuivre sa carrière dans la recherche publique, un environnementplus favorable à la recherche fondamentale, celle qui lui tient le plus à cœur.« J’aime être à la source ». Le monitorat qu’elle assure en parallèle de sa thèse luiconfirme par ailleurs son goût pour l’enseignement. Armelle se voit dans quelquesannées maître de conférences, c’est-à-dire enseignant-chercheur pour vivre ses deuxpassions.

Pourquoi I love Science ?Au cœur de sa motivation : le besoin de comprendre, d’épancher une curiositépermanente. « Je suis passionnée par la compréhension ! ». Le monde des cellules lafascine. Mais la maîtrise, l’explication des phénomènes sont toujours corrélées à ce quel’on peut en faire. Armelle rêve d’une application de sa recherche qui serait utile pour tous.

Comment cette bourse va m’aider ?Cette bourse va d’abord permettre à Armelle de participer à des congrès spécialisésdans son domaine, notamment le congrès annuel de New York sur la chromatine.« Ce sont des lieux d’échange indispensables. Il faut avoir un regard extérieur sur sarecherche ». La bourse va aussi lui permettre d’investir dans le matériel nécessaire àcertaines manipulations, comme les puces à ADN.

Ma devise« Aime et fais ce que tu veux » (Saint-Augustin)

« Catholique de naissance, je suis particulièrement attachée à

cette phrase de Saint-Augustin. Elle souligne que l’amour doit

être à la source de tous nos actes tout en nous laissant libre

d’exprimer cet amour comme on le souhaite (par la joie,

le silence, le travail, le pardon, la protestation…) »

Mon personnage modèleMarie Curie« Elle incarne pour moi la passion des sciences, des valeurs de

courage et de persévérance. Pionnière, elle a ouvert les carrières

scientifiques aux femmes. J’ai une grande admiration pour Marie

Curie qui a obtenu deux prix Nobel. Elle me fascine … même si je

ne souhaite pas l’imiter. Je ne veux pas tout sacrifier à la science ! »

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