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46 BILAN 27 janvier 2010 27 janvier 2010 BILAN 47 A première vue, on pourrait croire que rien n’a changé en dix ans. Les stations les mieux positionnées res- tent pratiquement les mêmes: au top du top, on retrouve Zermatt, Verbier, Crans-Montana, Saas- Fee et Villars. Par rapport à 1999, seule la surprise de l’époque, Château-d’Œx, a glissé de la catégorie des Leaders à celle des Challengers. Idem dans la classe des Petites dernières où figure toujours Arolla, désormais accompagnée par Rougemont. Mais, comme le montre l’infographie (voir en pages 48 et 49), cette apparente absence de changement masque un formidable saut qualitatif. «Bien sûr, c’est le fait d’avoir augmenté le nombre de critères mesurés de 75 à 93 et d’avoir ajouté la dimension écologique aux huit autres critères déjà analy- sés en 1999. Mais au final, les moyennes, tant sous l’angle de l’excellence que sous l’aspect du dynamisme, sont des valeurs absolues qui attestent d’une forte progression globale. Surtout que les exigences ont été renfor- cées. Par exemple, pour l’animation, il faut organiser davantage de mani- festations qu’il y a dix ans pour obtenir la meilleure note. Sinon, presque toutes les destinations auraient été au maximum», nuance le professeur Francis Scherly, de HEC Lausanne, qui a piloté l’étude de base il y a dix ans et la nouvelle mouture réalisée juste avant la saison 2009-2010. La première impression, qui pourrait se résumer par «on reprend les mêmes et on recommence», se trouve ainsi clairement contredite. «L’amélioration des axes d’ex- cellence et de dynamisme, révélée par notre analyse multicritères, atteste que, dans pratiquement toutes les stations, l’offre globale s’est complétée et bonifiée. La carte perceptuelle de 2009 est d’ailleurs beau- coup plus concentrée et resserrée que celle de la fin du XX e siècle», note Francis Scherly. Même les destinations modestes ont pris conscience de l’importance de leur déve- loppement touristique. Et si elles apparais- sent toujours en queue de peloton, c’est STATIONS AU BANC D’ESSAI DOSSIER CLASSEMENT Quelles sont les forces et les faiblesses des stations de ski romandes? Dix ans après une première étude, Bilan refait le point. Conclusion: les leaders restent Zermatt, Verbier, Crans-Montana, Saas-Fee et Villars. PAR JEAN-RAPHAËL FONTANNAZ POUR UN SÉJOUR... POURCENTAGE RANG Prestige 43.3% 1 Romantisme 34.7% 1 Sport-pur ski 21.6% 1 Culture 19.2% 1 Gastronomie 21.9% 2 Fête-divertissement 10.8% 2 Détente-repos 9.2% 3 ZERMATT LE SOMMET! LE MUST ABSOLU Pas de surprise: l’analyse de l’Institut de tourisme de HEC Lausanne confirme l’appartenance de Zermatt au rang des stations Leaders. Mais, plus fort encore, elle constitue la destination plébiscitée des Romands. Malgré la distance et la différence de langues, ils placent toujours Zermatt sur le podium, quelles que soient leurs envies. Stupéfiant!

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Page 1: DOSSIER CLASSEMENT STATIONS AU BANC D’ESSAIblog.i-g.ch/public/billets_only/bilan_stations.pdf · 2010-02-10 · 46 BILAN 27 janvier2010 27 janvier2010 BILAN 47 A en dix ans. Les

46 BILAN 27 janvier 2010 27 janvier 2010 BILAN 47

Apremière vue, on pourrait croire que rien n’a changéen dix ans. Les stations les mieux positionnées res-tent pratiquement les mêmes: au top du top, onretrouve Zermatt, Verbier, Crans-Montana, Saas-Fee et Villars. Par rapport à 1999, seule la surprisede l’époque, Château-d’Œx, a glissé de la catégoriedes Leaders à celle des Challengers. Idem dans laclasse des Petites dernières où figure toujours Arolla,désormais accompagnée par Rougemont. Mais,

comme le montre l’infographie (voir en pages 48 et 49), cette apparenteabsence de changement masque un formidable saut qualitatif. «Bien sûr,c’est le fait d’avoir augmenté le nombre de critères mesurés de 75 à 93 etd’avoir ajouté la dimension écologique aux huit autres critères déjà analy-sés en 1999. Mais au final, les moyennes, tant sous l’angle de l’excellenceque sous l’aspect du dynamisme, sont des valeurs absolues qui attestentd’une forte progression globale. Surtout que les exigences ont été renfor-cées. Par exemple, pour l’animation, il faut organiser davantage de mani-festations qu’il y a dix ans pour obtenir la meilleure note. Sinon, presquetoutes les destinations auraient été au maximum», nuance le professeurFrancis Scherly, de HEC Lausanne, qui a piloté l’étude de base il y a dix anset la nouvelle mouture réalisée juste avant la saison 2009-2010.

La première impression, qui pourrait serésumer par «on reprend les mêmes et onrecommence», se trouve ainsi clairementcontredite. «L’amélioration des axes d’ex-cellence et de dynamisme, révélée par notreanalyse multicritères, atteste que, danspratiquement toutes les stations, l’offreglobale s’est complétée et bonifiée. La carte

perceptuelle de 2009 est d’ailleurs beau-coup plus concentrée et resserrée que cellede la fin du XXe siècle», note FrancisScherly.

Même les destinations modestes ont prisconscience de l’importance de leur déve-loppement touristique. Et si elles apparais-sent toujours en queue de peloton, c’est

STATIONS AU BANC D’ESSAIDOSSIER CLASSEMENT

Quelles sont les forceset les faiblesses des stations de ski

romandes? Dix ans aprèsune première étude, Bilan refaitle point. Conclusion: les leaders

restent Zermatt, Verbier,Crans-Montana, Saas-Fee et Villars.

PAR JEAN-RAPHAËL FONTANNAZ

POUR UN SÉJOUR... POURCENTAGE RANG

Prestige 43.3% 1Romantisme 34.7% 1Sport-pur ski 21.6% 1Culture 19.2% 1Gastronomie 21.9% 2Fête-divertissement 10.8% 2Détente-repos 9.2% 3

ZERMATT LE SOMMET!

LE MUST ABSOLUPas de surprise: l’analyse de l’Institutde tourisme de HEC Lausanne confirmel’appartenance de Zermatt au rang desstations Leaders. Mais, plus fort encore,elle constitue la destination plébiscitéedes Romands. Malgré la distance etla différence de langues, ils placenttoujours Zermatt sur le podium, quellesque soient leurs envies. Stupéfiant!

Page 2: DOSSIER CLASSEMENT STATIONS AU BANC D’ESSAIblog.i-g.ch/public/billets_only/bilan_stations.pdf · 2010-02-10 · 46 BILAN 27 janvier2010 27 janvier2010 BILAN 47 A en dix ans. Les

48 BILAN 27 janvier 2010 27 janvier 2010 BILAN 49

ZERMATT

ZERMATT

VERBIER

VERBIER

SAAS-FEE

SAAS-FEE

CRANS-MONTANA

CRANS-MONTANA

VILLARS-GRYON

VILLARS-GRYON

NENDAZ

CHARMEY

CHATEAUD'ŒX

CHATEAUD'ŒX

LES DIABLERETS

LES DIABLERETS

LEYSIN

LEYSIN

ANZÈRE

ANZÈRE

THYON RÉGION

THYON RÉGION

ZINAL

ZINAL

CHAMPÉRY

CHAMPÉRY

GRIMENTZ

GRIMENTZ

OVRONNAZ

OVRONNAZ

BETTMERALP

BETTMERALP

MORGINS

ROUGEMONT

ROUGEMONT

AROLLA

AROLLA

SAINTE-CROIX

SAINTE-CROIX

VEYSONNAZ

VEYSONNAZ

SAINT-LUC

SAINT-LUC

LA TZOUMAZ

LA TZOUMAZ

VAL D'ILLIEZ

VAL D'ILLIEZ

LOÈCHE-LES BAINS

LOÈCHE-LES BAINS

En 1999, les destinations d’hiver romandes ont été classées sur deux axes de base, l’excellence et le dynamisme. Cette solution permet de créer une carte perceptuelle illustrant les forces et les faiblesses de chacune des stations. L’infographie permet de se rendre compte de l’évolution de chaque destination entre 1999 et 2009.

L’EXCELLENCECet axe – aussi appelé High Tech par la recherche académiqueen matière de tourisme – regroupe tous les éléments matérielset tangibles qui doivent faire partie de l’offre de base d’une destination. Soit: les infrastructures à disposition, l’importancedes remontées mécaniques et du domaine skiable, les choix d’hébergement possibles, etc. A titre d’exemples, le High Tech sera défini par les heures et jours d’ouverture de l’OT ainsi que son budget de promotion, l’existence d’un cinéma ou d’une patinoire,le nombre d’hôtels et leurs catégories, la présence de bancomats, le réseau wi-fi à l’échelle de la station, la dette nette par habitant ou la fréquence des bus et trains arrivant en station, etc.

LE DYNAMISMECet axe – aussi appelé High Touch par la recherche académiqueen matière de tourisme – caractérise ce qui est plus immatérielet subjectif: la chaleur de l’accueil, l’éventail des animations proposées, les innovations et les offres particulières ou spéciales qui individualisent une destination et démontrent une volonté à sortir du lot. Pour illustrer les éléments de High Touch, on peut citer les manifestations ponctuelles ou régulières, l’offre de packages, la variété des informations sur le site Internet,la diversité des cartes de ski journalières, la politique de transports de la station, l’USP (unique selling proposition) de la destination (publicité basée sur une promesse à la fois vendeuse et unique).

FORCES ET FAIBLESSES DES STATIONS DE SKI ROMANDES: ÉVOLUTION DE LEUR POSITIONNEMENT PERCEPTUEL ENTRE 1999 ET 2009

QUESTIONS DE MÉTHODEComme il y a dix ans, l’aire d’investigation est limitée aux cantons romands sans Berne (les stations répondant aux exigences sont situées dans l’Oberland germanophone). En termes d’offre, les destinations doivent proposer un Office du tourisme permanent, plus de cent lits hôteliers et de 400 lits en appartement, la capacité d’hébergement totale doit dépasser les 600 lits. Les remon-tées mécaniques du site doivent comporter au moins quatre installations (débit horaire de 1500 pers./h). Sous l’angle de la demande, le nombre de nuitées enregis-trées sur la saison d’hiver doit être de 5000 au moins.Par rapport à ces cautèles, Arolla, Rouge-mont et Ste-Croix ont été conservées, même si elles ne remplissaient plus à 100% les critères du filtre de base (en particulier pour l’hébergement). En revanche, Verco-rin, Belalp, Lötschental, Riederalp, Bellwald et Grächen ont disparu, faute d’avoir livré à temps les informations demandées. Un désintérêt évidemment regrettable. Enfin, Saas-Grund et Saas-Almagel se sont depuis fondues sous la bannière de Saas-Fee. Par rapport à la première enquête de 1999, l’échantillon des stations s’est ainsi réduit de 36 à 26.Le nombre de critères a augmenté de 75 à 93, définissant non plus huit, mais neuf catégories (accueil, animation, gestion, hébergement, information, infrastructures, promotion, transports et écologie). «L’étude 2009 intègre cette dernière dimension. En dix ans, les considérations liées à la protec-tion de l’environnement et au développe-ment durable ont acquis une importance primordiale», précise le professeur Scherly. Les 93 critères sont pondérés de 1 à 3 selon leur importance.

LES DESTINATIONS TRADITIONNELLES **Champéry, Grimentz, Ste-Croix, Veyson-naz, Ovronnaz, St-Luc, Morgins et Bettme-ralp: cultivant une authenticité dans une certaine modestie, ces destinations attirent un public fidèle, mais ont peu développé leurs infrastructures ou leurs animations.

LES PETITES DERNIÈRES*Rougemont et Arolla: elles proposent une offre de base axée prioritairement sur les sports de glisse (plutôt limitée). Leur avenir dépend sans doute de l’intégration de leur logistique dans une plus grande destination.

LES DESTINATIONS CHALLENGERS *****Nendaz, Leysin, Les Diablerets, Loèche- les-Bains, Château-d’Œx et Charmey: sans être au niveau des leaders, ces stations présentent une offre de très bonne qualité et un potentiel de croissance indiscutable.

LES DESTINATIONS ORIENTÉES EXCELLENCE ***Anzère, Val-d’Illiez (Les Crosets/ Champoussin): vu de l’extérieur, sur la décennie, ces stations ont placé leurs efforts principaux dans l’amélioration de leurs infrastructures et dans les aspects plutôt matériels.

LES DESTINATIONS ORIENTÉES DYNAMISME ***Thyon-Les Collons, Zinal et La Tzoumaz: d’un point de vue externe toujours, ces stations ont investi en priorité dans le dynamisme, l’animation, les manifestations et la relation client.

LES DESTINATIONS LEADERS *****Zermatt, Verbier, Crans-Montana, Saas-Fee et Villars-Gryon possèdent une position dominante sur le marché. A la fois excellentes et dynamiques, elles bénéficient d'une forte notoriété nationale et internationale.

DYNAMISME

EXCE

LLEN

CE

1

2

4

3

5

6

1

5

6

2

3

4

Position en 1999

Position en 2009

Source: Institut de Tourisme, HEC Lausanne

Infographie: ARTIMAGE/Lausanne

DOSSIER CLASSEMENT

parce que les géants régionaux ont fait bienmieux que dormir sur leurs lauriers. «Il enrésulte un recentrage général, de sorte queles différentes catégories de stations quenous avons définies ne se distinguent plusde manière aussi tranchée qu’il y a dix ans»,relève encore le professeur associé de HECLausanne. «Il y a chez les stations Leaders

(Zermatt, Verbier, Crans-Montana, Saas-Fee et Villars), mais aussi chez leurs Chal-lengers (Nendaz, Leysin, Les Diablerets,Loèche-les-Bains, Château-d’Œx et Char-mey), une convergence vers la recherched’excellence (high-tech). Cette tendance setraduit par le développement de nouvellesinfrastructures, de moyens de transports

facilitant les accès, d’outils de travail«boostant» les moyens traditionnels decommunication, etc.», détaille AdrianaOrellana, l’assistante qui a supervisé lestravaux des étudiants.

En clair, au cours des dix dernières an-nées, les stations Leaders ont continué decapitaliser sur leur notoriété initiale. Ellesont même conforté leur position en con-sentant à de substantiels investissements– en particulier dans le renouvellement deleur parc de remontées – et en multipliantles actions promotionnelles ou les nouvel-les propositions tant sportives que dans lesdomaines du loisir, de la culture et de ladétente. «L’investissement en marketingdes poids lourds est proportionnellement

plus important que celui des petites sta-tions», constate Patrick Mabillard, étu-diant responsable de l’un des groupes detravail. Pour ces futurs diplômés, les desti-nations Leaders visent l’accroissement deleurs portefeuilles clients. Notammentpour répondre à une offre immobilière quicontinue de monter en puissance. «Cescampagnes ont une forte influence sur lanotoriété de ces Leaders que sont Zermatt,Verbier ou Crans-Montana, qui ont sansaucun doute fait leur la devise bien connue:«Le monde attire le monde comme lefleuve se jette à la mer…»

Dans un marché touristique toujoursplus concurrencé et international, les re-groupements de régions autour de marques

phares s’avèrent payants. Onle constate à l’image de Saas-Fee ou de Verbier. «L’affir-mation progressive d’autresdestinations telles qu’Anni-viers, Chablais ou Alpes vau-doises reste parfaitementd’actualité. A cette enseigne,le bénéfice record des Portes-du-Soleil surla dernière saison est tout à fait révéla-teur…», signale Francis Scherly.

Parmi les destinations Challengers, LesDiablerets, Leysin et Loèche-les-Bains yfiguraient déjà en 1999. Elles sont rejointespar Nendaz et Charmey, qui démontrentune forte progression. En revanche, troisdestinations quittent la catégorie: Zinal –

en phase de consolidationavec Sierre-Anniviers – passeà Orientée dynamisme où elleretrouve Thyon et La Tzou-maz tandis qu’Anzère glissedans la classe Orientée excel-lence où parvient égalementVal-d’Illiez (Les Crosets/

Champoussin) qui se situait parmi les sta-tions Traditionnelles en 1999. Champéry etGrimentz font le chemin inverse, de Chal-lengers à Traditionnelles.

Cette catégorie des stations Tradition-nelles reste la plus fournie. Outre les sta-tions déjà citées, on y retrouve Ovronnaz,Veysonnaz et Sainte-Croix (Les Rasses),rejointes par Saint-Luc en provenance de la

«Les ralliementsde régions autour

de marquesphares

sont payants»OOOOOOOO

2055 Le nombre de Romandsqui ont répondu ausondage en ligne lancé par

Bilan. Un résultat qui démontre l’engouementde la population pour les stations de ski.

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DOSSIER CLASSEMENT

classe Orientée dynamisme. Dans les Petitesdernières, Rougemont vient de la catégorieTraditionnelle et y retrouve Arolla, toujoursquelque peu esseulée dans sa localisation dehaute montagne. Il n’en reste pas moinsqu’elles émergent déjà du lot des nombreu-ses autres petites stations absentes del’étude (1999 ou 2009), faute d’une offre debase minimale dans le modèle retenu.

SOUCIS POURLES «POIDS LÉGERS»«Les investigations effectuées soulignentune aggravation indiscutable de l’organisa-tion des «poids légers» du tourismeromand au cours de la dernière décennie.On décèle ainsi une tendance à la fragilisa-tion – sous-jacente mais évidente – de sitesqui n’ont pas pu être pris en considérationdans l’étude, ou qui n’ont tout simplementpas eu les moyens d’évoluer», diagnostiquele professeur de l’Institut de tourisme.

Concrètement, surtout pour les stationsnon évaluées par l’enquête, la situations’est péjorée: problèmes financiers et re-tards dans les infrastructures ont aggravé ledésavantage de localisations ingrates parrapport aux bassins de population. «Cesdestinations ont été par force confinéesdans une place moyenne tenace, guèrecompatible avec un consommateur auxidentités et aux attentes multiples», cons-tate l’enseignant de l’Université de Lau-sanne. Les remèdes: «Professionnaliser lesstructures, faire fi des partis pris, concen-trer les moyens financiers, s’appuyer surdes forces voisines déjà existantes et êtredavantage visionnaires…»

UN EXCELLENT TRAVAIL SURLES DIX DERNIÈRES ANNÉESCar, même si de l’excellent travail a visible-ment été accompli au cours des dix derniè-res années, il faut plus que jamais «conju-guer accueil, animation et prestations, enjouant les saines complémentarités dans latolérance intelligente». En effet, Internet aincroyablement développé les possibilitésde se renseigner pour une clientèle qui a uneconscience écologique toujours plus affir-mée.

«Il convient de ne point s’essouffler…Et, au-delà du sport, appliquer les vertus dumarketing au plaisir des cinq sens avec laculture en gage de pérennité. Cet axiomeest aussi valable pour les stations de monta-gne!», relève, en guise de conclusion, leprofesseur Scherly.

ÉTUDE DE CAS

L’ÉQUIPE DERECHERCHEDix ans après, des étudiantsde l’Institut de tourisme deHEC ont repassé les stationsromandes au scannerSous la conduite du professeur FrancisScherly et de son assistante AdrianaOrellana, une douzaine d’étudiants del’Université de Lausanne (master enmarketing management) ont enquêtésur le terrain. Catherine Gunton,Sabrina Habegger, Maxime Hallez,Hassan Hida, Michele Hiltbrand, BastienJacquod, Patrick Mabillard, FabienneMeier, Nicolas Mosca, SébastienReymond et Virgile Roux ont visité enavant-saison les 26 sites touristiquesretenus (lire aussi l’encadré «Questionsde méthode») et recueilli les donnéespour les 93 critères établis.Dans leur travail, les étudiants HEC ontpu aussi bénéficier des conseils deLaurent Vanat, consultant spécialisé,ainsi que de Mélanie Burnier, Mary-LaureBollini et Fred Salamin, trois anciens deHEC qui avaient participé à l’étude de1999. L’étude sera disponible sur de-mande en février (sous forme de CD,PPT, PDF ou tirage couleur papier) auprix coûtant. Elle peut être commandéeà UNIL, Institut de tourisme HEC, Inter-nef 611, 1015 Lausanne. Ou encorepar courriel à [email protected].

POUR SE DIVERTIR ET JOUIR DE LA VIEPour faire la fête et s’amuser, aucune stationn’égale Verbier, à croire que le lieu est devenuincontournable. C’est la rançon positived’une image très fun illustrée par l’incroyablecompétition de l’Xtreme. Avec, en prime,un domaine skiable fantastique. Un coupde chapeau aussi à Roland Pierroz, dontles délices même disparus profitent encoreà la destination. Ebouriffant!

POUR UN SÉJOUR... POURCENTAGE RANG

Fête-divertissement 45.2% 1Gastronomie 24.1% 1Sport-pur ski 18.0% 2Culture 17.4% 2Prestige 10.1% 3Détente-repos 1.9% 9Romantisme 2.9% 10

GAGNER EN PROFILAussi station leader,Crans-Montanasouffrepeut-être d’un profil moins clair et moinsmarqué que ses concurrentes. Certes, ellese glisse toujours dans le quinté préférédes Romands. Mais il lui manque peut-êtrele petit plus qui pourrait faire la différenceet la distinguer. Néanmoins, l’état des lieuxactuel constitue une base de départ idéalepour progresser. Encourageant!

POUR UN SÉJOUR... POURCENTAGE RANG

Gastronomie 15.0% 3Culture 14.9% 3Fête-divertissement 9.2% 3Prestige 9.2% 5Sport-pur ski 4.8% 5Détente-repos 4.5% 5Romantisme 4.4% 5

CRANS-MONTANA LE CHALLENGER

L’AUTRE STATION HAUT-VALAISANNEQue Saas-Fee soit positionnée comme sta-tion leader ne surprendra pas. En revanche,sa force d’attrait sur les Romands est remar-quable. Malgré l’ombre que sa grande rivalevoisine Zermatt risque toujours de générer,Saas-Fee interpelle les touristes romandsqui la trouvent particulièrement romanti-que. L’absence de trafic demeure un argu-ment apprécié. Réconfortant!

POUR UN SÉJOUR... POURCENTAGE RANG

Romantisme 8.8% 2Gastronomie 5.9% 5Prestige 3.8% 6Sport-pur ski 3.7% 6Fête-divertissement 2.9% 7Détente-repos 2.4% 7Culture 1.8% 10

SAAS-FEE LA CHALEUREUSEVERBIER LA CAPITALE DES PLAISIRS

Les meilleures stationsprofitent de la devise:

le monde attire le mondeFRANCIS SCHERLY,PROFESSEUR À HEC LAUSANNE

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52 BILAN 27 janvier 2010 27 janvier 2010 BILAN 53

POUR UN SÉJOUR... POURCENTAGE RANG

Détente-repos 5.2% 4Culture 3.7% 5Gastronomie 3.3% 6Fête-divertissement 3.2% 6Prestige 1.8% 7Romantisme 3.3% 8Sport-pur ski 3.3% 8

POUR UN SÉJOUR... POURCENTAGE RANG

Fête-divertissement 5.9% 4Sport-pur ski 5.3% 4Détente-repos 3.8% 6Romantisme 3.7% 7Culture 3.4% 7Prestige 1.7% 9Gastronomie 1.0% 10

LE MEILLEUR RAPPORT QUALITÉ-PRIXAnzère est la surprise du sondage desinternautes romands. Qui l’apprécientpour ses offres de divertissementset de grand ski. Le rapport qualité-prixy est souvent remarquable. Avecdes initiatives en vue comme la récentepromotion: abonnement journalieret assiette-skieur à 45 francs pourun adulte. Alléchant!

ANZÈRE LA SURPRISE

RANG STATION POURCENTAGE

1 Zermatt 43.3%2 Gstaad 11.9%3 Verbier 10.1%4 St-Moritz 9.8%5 Crans-Montana 9.2%6 Saas-Fee 3.8%7 Villars 1.8%8 Davos 1.7%9 Anzère 1.7%10 Loèche-les-Bains 0.6%

PRESTIGE

Sondage: Zermatt se placeen tête du triangle d’or

Quelles sont les stations préfé-rées des Suisses romands? Laréponse est d’une limpidité ab-solue: Zermatt est le mustdevant les deux autres destina-tions du «triangle d’or», Ver-

bier et Crans-Montana. Aussi au top:Saas-Fee, Villars et, surprise, Anzère.

A côté de son étude perceptuelle, le pro-fesseur Francis Scherly et son équiped’étudiants ont analysé les résultats d’unsondage en ligne d’avant-saison lancé parBilan avec l’appui du Matin Dimanche.Avec un engouement tonitruant desRomands: sur les 2055 réponses rentrées,1289 (en majorité, évidemment, des ama-teurs de sports de glisse) ont finalement étéretenues pour avoir au moins complétécinq questions sur huit.

Ce retour montre une prédominancemasculine (65%) et vaudoise (42%). Lesautres cantons sont plus équilibrés avec,en tête, les Valaisans (20%), puis un pelo-ton compact formé de Genève (10%), Fri-bourg (8%), Jura et Berne (7%), Neuchâtel(6%). Intéressant: un nombre importantd’internautes étrangers (4%) ou zurichois(2%) ont aussi transmis leur avis. Contrai-rement à ce que l’on aurait pu craindre, lecanal d’Internet n’a pas surpondéré lesclasses d’âge plus jeunes. Certes, 60% desréponses viennent des moins de 40 ans.Mais les quadras représentent 21% du pa-nel alors que leurs aînés sont presque aussinombreux (19%). Les réponses témoi-gnent en priorité des attentes de la clien-tèle skieuse. Car seuls 10% ne pratiquentpas ce sport de glisse.

Les résultats globaux sont étourdissantsde clarté. Mieux: ils confirment exacte-

ment les résultats de l’étude analytiquemenée par l’Institut de tourisme de HECLausanne. Pour l’ensemble des Romandssondés, la facilité d’accès, l’offre sportiveet l’authenticité de la station sont des cri-tères déterminants. Idem pour les tarifspratiqués qui sensibilisent tous les skieurs,mais plus encore les pratiquants «occa-sionnels» des sports d’hiver (moins decinq jours sur la saison).

Les «vacanciers» (au moins une se-maine complète en station) sont plus exi-geants que les «mordus» (plus de vingtjours), les «habitués» (entre onze et vingtjours) et les «occasionnels» pour réclamerdes domaines skiables étendus et desinfrastructures de qualité.

Curieusement, la beauté du paysageinterpelle plus les «mordus» que les autrescatégories. Quant à l’innovation technolo-gique, son impact est faible puisque seuleune personne sur dix s’y déclare sensible. Iln’y a guère que les vacanciers à montrer unsouci un peu plus marqué pour l’orienta-tion famille de la destination.

Effet possible d’un certain politique-ment correct, une large majorité des ré-pondants assurent n’accorder que peu deconsidération à la vie nocturne proposée.En revanche, le critère titille un quart deces «mordus» qui passent trois semainesou plus en station. Assez logiquement,l’animation culturelle interpelle en prioritéles catégories qui font de plus longs séjours(«mordus» et «vacanciers»).

Parmi les répondants, la moitié loge enstation dans un hôtel ou en parahôtellerie,tandis qu’un adepte des sports d’hiver surcinq trouve à s’héberger chez des amis.«La part hôtelière (20%) est intéressante.

Surtout si l’on considère que ce type delogement génère la valeur ajoutée la plusimportante», commente Francis Scherly.

«Avec l’identification des critères dechoix des stations, on touche sans douteà l’un des enseignements les plus intéres-sants de cette enquête en ligne d’avant-saison. Et là, pas de miracle: les sites préfé-rés sont ceux qui proposent des prix trèscompétitifs, des paysages d’une grandebeauté dans un environnement préservé,un domaine skiable permettant de s’écla-ter sans attente aux remontées grâce à lamise à disposition d’infrastructures mo-dernes performantes! Il n’est par consé-quent pas si facile de figurer parmi lesélus…», synthétise le professeur de HEC.

LE PORTE-DRAPEAU VAUDOISVillars-Gryon est la seule station leadernon valaisanne et le porte-drapeaudes couleurs des Alpes vaudoises.Elle reçoit la meilleure note pourla détente et le repos, de l’avis desRomands sondés. Là aussi, donner àson image plus de race et de classe nepourrait être que profitable. Motivant!

VILLARS LA PETITE QUI ASSURE

DOSSIER CLASSEMENT

29,3 En millions, le nombrede journées skieurs enSuisse pendant la saison2008-2009. Soit une hausse

de 2,2% par rapport à la saison précédente.

POUR LE PRESTIGE: ZERMATTLes Suisses romands sont sans équivoque:pour un week-end de prestige, ils ne sontpas loin d’être un sur deux (!) à plébisciter lastation de Zermatt, qui se situe pourtanthors de leur aire linguistique. Mais ils selaissent d’ailleurs aussi charmer pard’autres destinations alémaniques tellesque Gstaad (BE) ou encore Saint-Moritz(GR). Toutefois, comme Verbier ou Crans-Montana, toutes ces stations restent àbonne distance du leader au pied du Cervin.Toutes ces autres variantes flirtent aumieux avec la barre des 10%.

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54 BILAN 27 janvier 2010 27 janvier 2010 BILAN 55

Pour marier la fête, le sport etla culture, la gastronomie, voirele romantisme, pas d’hésitation:

le triangle d’or Zermatt, Crans-Montana,Verbier est incontournable…»OOOOOOO FRANCIS SCHERLY, PROFESSEUR À HEC LAUSANNE

DOSSIER CLASSEMENT

POUR LE ROMANTISME:ENCORE ZERMATTPour effectuer un séjour romantique, rienne vaut l’ombre du Cervin. Zermatt écraseune nouvelle fois toute la concurrence.Pour un Romand sondé sur trois, c’est ladestination de rêve. Autre station haut-valaisanne, Saas-Fee tire aussi son épingledu jeu, profitant certainement de son statutde station sans voitures. Sur la troisièmemarche du podium, Grimentz reçoit lesdividendes d’un cœur de village préservé etauthentique pour dépasser dans le cœur desrépondants des destinations plus peoplecomme Gstaad ou Crans-Montana.

POUR LE GRAND SKI:TOUJOURS ZERMATTS’ils désirent se concocter un week-endsportif, entièrement dédié à la pratique duski, les Suisses romands optent une fois en-core en priorité pour Zermatt. Mais, cettefois, la concurrence est plus soutenue et Ver-bier s’affiche comme un challenger sérieux.Grosso modo, un adepte des sports de glissesur cinq leur attribue la préférence pour desjournées de grand ski. A remarquer tout demême que les internautes sondés mention-nent beaucoup plus massivement Verbier(18%) que l’offre globale des 4-Vallées (2%).A l’inverse, ce sont les Portes-du-Soleil qui

se profilent favorablement grâce certaine-ment à l’étendue inégalée (650 km de pistes)de leur domaine skiable, plutôt que les sta-tions individuelles qui composent cette offrefranco-suisse.

POUR LE FUN:LA REVANCHE DE VERBIERUne fois encore, les Romands livrent desverdicts d’une limpidité absolue: pour fairela fête et se divertir, la destination emblé-matique s’appelle Verbier. La stationbagnarde récolte presque un suffrage surdeux. A la rigueur, Zermatt ou Crans-Mon-tana ou, dans une moindre mesure, Anzèreet Nendaz peuvent constituer des alterna-

tives. Mais elles sont déjà bien loin du funqui colle à l’image de marque de Verbier.

POUR LE REPOS: OVRONNAZRévolution de palais pour la détente et lerepos: c’est Ovronnaz et Loèche-les-Bainsqui délogent l’habituel triangle d’or Zermatt,Verbier, Crans-Montana. Même si Zermattreste (évidemment) quand même sur le po-dium. Pour Ovronnaz, c’est la confirmationde la pertinence d’une stratégie axée sur laconvergence entre l’offre estivale et un com-plexe de bains ouvert toute l’année. Une pistedéjà explorée de longue date par Loèche-les-Bains qui confirme – une nouvelle fois – que,face à une offre attrayante, les Romands fontfi de la frontière des langues. «Il est aussi ré-jouissant de voir le score prometteur des

mières destinations citées. Preuve que lesRomands savent être éclectiques dans leursgoûts et leurs préférences.

POUR LA GASTRONOMIE:RETOUR À VERBIERCertes, Roland Pierroz n’est plus aux four-neaux du Rosalp, mais sa réputation perdure.Verbier s’offre le luxe d’être la destination laplus goûtée des Romands qui entendentjoindre aux plaisirs des muscles ceux de labouche et de l’estomac. Vivement que la sta-tion bagnarde trouve un héritier digne dumaître queux retraité. Avec la médaille d’ar-gent, Zermatt impressionne encore une fois.Car il n’y a pas vraiment de figure embléma-tique de la grande cuisine au pied du Cervin.Pourtant, la station déguste les profits d’uneoffre de qualité, à la fois diverse et originale.

Le même constat vaut pour Crans-Mon-tana où l’on recense plusieurs excellentestables. Sans qu’il y en ait forcément une quis’impose spontanément. A moins d’y asso-cier le Terminus de Didier de Courten àSierre. La 4e place de Gstaad est aussi unsuccès en soi. Tout comme le 5e rang deSaas-Fee où plane encore l’ombre magique

d’Irma Dütsch qui a pourtant quitté sa cui-sine du Fletschhorn depuis plus d’un lustre.Dernière surprise sympathique: Megève quiobtient une petite vingtaine de mentions.

On laissera la conclusion au professeurScherly: «Pour marier la fête, le sport et laculture, la gastronomie, voire le roman-tisme, pas d’hésitation: les stations leaderssont incontournables avec le triangle d’orZermatt, Crans-Montana, Verbier…»

RANG STATION POURCENTAGE

1 Verbier 45.2%2 Zermatt 10.8%3 Crans-Montana 9.2%4 Anzère 5.9%5 Nendaz 5.0%6 Villars 3.2%7 Saas-Fee 2.9%8 Leysin 2.0%9 Gstaad 1.4%10 Champéry 1.2%

FÊTES DIVERTISSEMENT

RANG STATION POURCENTAGE

1 Zermatt 19.2%2 Verbier 17.4%3 Crans-Montana 14.9%4 Gstaad 8.0%5 St-Moritz 3.7%5 Villars 3.7%7 Anzère 3.4%8 Grimentz 2.0%9 Davos 1.9%10 Saas-Fee 1.8%

CULTURE

RANG STATION POURCENTAGE

1 Verbier 24.1%2 Zermatt 21.9%3 Crans-Montana 15.0%4 Gstaad 7.0%5 Saas-Fee 5.9%6 Villars 3.3%7 St-Moritz 1.7%8 Megève 1.6%9 Loèche-les-Bains 1.5%10 Anzère 1.0%

GASTRONOMIE

RANG STATION POURCENTAGE

1 Zermatt 21.6%2 Verbier 18.0%3 Portes-du-Soleil 7.8%4 Anzère 5.3%5 Crans-Montana 4.8%6 Saas-Fee 3.7%7 Nendaz 3.6%8 Villars 3.3%9 Champéry 2.6%10 4-Vallées 2.0%

SPORT-PUR SKI

RANG STATION POURCENTAGE

1 Ovronnaz 25.5%2 Loèche-les-Bains 19.7%3 Zermatt 9.2%4 Villars 5.2%5 Crans-Montana 4.5%6 Anzère 3.8%7 Saas-Fee 2.4%8 Gstaad 2.2%9 Verbier 1.9%10 Grimentz 1.8%10 St-Luc 1.8%

DÉTENTE REPOS

destinations plus modestes qui s’affirmentpour une première fois, à l’image de Char-mey. Grâce à son nouvel «univers desbains», la station gruérienne frôle l’entréedans le top 10», complète Francis Scherly.

POUR LA CULTURE:À NOUVEAU ZERMATTC’est définitivement la motivation qui par-tage le plus les Romands qui ont répondu àl’enquête en ligne: d’un point de vue cultu-rel, leur cœur balance. Mais Zermattrepointe en tête, malgré l’absence d’un évé-nement phare. C’est plutôt la densité del’offre culturelle au pied du Cervin qui fait ladifférence. Avec peut-être aussi l’apportd’un personnage emblématique et charis-matique, l’éclectique Heinz Julen.

Verbier, de son côté, capitalise les inves-tissements consentis pour son festival.Même si la manifestation se déroule l’été.Tandis que Crans-Montana perçoit les

dividendes du Caprice Festival lancé par ungroupe de jeunes diplômés en économie dé-sireux de dépoussiérer l’image du Haut-Plateau. Gstaad profite toujours de l’auradu regretté Yehudi Menuhin. A cela s’ajou-tent des Sommets musicaux qui ont fait leurplace dans l’agenda culturel romand. A no-ter aussi que Saint-Moritz apparaît dans lequinté de tête et que l’autre station majeuregrisonne, Davos, s’insère dans les dix pre-

ANZÈRE: L’INVITÉE SURPRISESans dénigrer sa performance, bien peus’attendaient à voir Anzère si bien classée.

La performance Les dernières votations fédérales ont apprisà ceux qui l’auraient oublié combien il faut relativiser l’exactitudedes sondages. Même les plus scientifiquement effectués.Dans cet esprit, il faut saluer la brillante performance d’Anzèrequi, sur toutes les thématiques interrogées, figure parmi les dixstations les plus citées.

Le contrôle L’équipe du professeur Scherly s’est tout de mêmeinquiétée de savoir si la station n’aurait pas profité d’un volumemassif de réponses en provenance de la région d’Ayent.

Les explications Le groupe de travail en conclut quece sont vraisemblablement «l’excellent rapport qualité-prixainsi que la localisation de la station qui ont joué un rôleremarqué et agissant».

L’enseignement Ce résultat pourrait aussi représenterle cas typique de la mise en évidence d’une destination grâceau réseau Internet et à l’utilisation active des réseaux sociaux.Mais, même si c’était avéré, cela démontre une brillante maîtrisedes moyens de communication modernes! Car savoir gérerces techniques pourra à l’avenir se révéler toujoursplus important et plus porteur de succès.

RANG STATION POURCENTAGE

1 Zermatt 34.7%2 Saas-Fee 8.8%3 Grimentz 5.3%4 Gstaad 4.9%5 Crans-Montana 4.4%6 Loèche-les-Bains 4.1%7 Anzère 3.7%8 Villars 3.3%9 St-Moritz 3.1%10 Ovronnaz 2.9%10 St-Luc 2.9%10 Verbier 2.9%

ROMANTISME

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