dossier bio juin 2012

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SUPPLÉMENT GRATUIT RÉALISÉ PAR LA RÉGIE GÉNÉRALE DE PUBLICITÉ JUIN 2012 DOSSIER BIO On se lève tous pour le bio !

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Dossier du Bio juin 2012

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Page 1: Dossier Bio juin 2012

SUPPLÉMENT GRATUIT RÉALISÉ PAR LA

RÉGIE GÉNÉRALE DE PUBLICITÉ JUIN 2012

DOSSIER BIO

On se lève tous pour le bio !

Page 2: Dossier Bio juin 2012

Le BIO, C’EST ENCORE MEILLEUR QUAND ON PEUT Y METTRE TOUTE SA CONFIANCE.

Carrefour respecte à la lettre son Engagement BIO depuis 20 ans: les 3500 produits présents en rayon, dont 450 de la marque Carrefour, doivent être issus de l’agriculture biologique, certifi és par un organisme indépendant et produits sans utilisation d’OGM, d’engrais chimiques ou de pesticides de synthèse. En plus, les produits BIO de marque Carrefour sont testés et approuvés par un panel de consommateurs. C’est aussi pour cela qu’ils méritent toute votre confi ance.

Plus d’infos sur notre Engagement BIO sur www.carrefour.eu

Page 3: Dossier Bio juin 2012

AVANT-PROPOS - DOSSIER BIO 3

On se lève tous pour le bio !Il y 35 ans, quand il a commencé à se structurer, le bio n’était sans

doute que l’apanage de quelques gentils idéalistes à peine sorti de mai

’68. Avec le temps, il s’est mué en tendance de plus en plus en vogue,

adoptée par les néo-écolos puis les bobos pour devenir aujourd’hui un

véritable phénomène de société, apte à changer les choses, et avec elles

l’agriculture et le monde (ainsi que le rêvaient ses pionniers), à nous faire

retrouver nos vraies racines alimentaires.

À l’occasion de la Semaine Bio qui se déroule du 2 au 10 juin, nous vous

invitons à découvrir, notamment au travers d’une très intéressante table

ronde, les réalités du bio aujourd’hui. Un bio qui a mûri pour s’imposer

aujourd’hui dans les cours des fermes toujours et dans des coopératives

de plus en plus organisées, et donc sur bien des tables familiales ou de

cuisine collective, dans bien des rayons des magasins spécialisés ou des

grandes surfaces, gagnées elles aussi par la vague bio.

Actuellement, on estime la surface cultivée de manière biologique en

Wallonie est de 7%. Un pourcentage qui ne fait que croître sous la houlette

des promoteurs de ce fameux bio que nous adoptons désormais quasiment

tous, autant d’ailleurs pour nous faire du bien que pour préserver la planète.

Car derrière la “bio attitude”, et c’est peut-être le plus intéressant en

fait, se dessine une vague de fond non seulement pour une alimentation

mais aussi pour une consommation globale plus saine, plus naturelle,

plus responsable, plus respectueuse de notre terre nourricière et de

ses producteurs. Manger moins de protéines, manger local, préférer les

produits fairtrade,… : un seul et même mouvement finalement qui fait que,

tous ou presque, nous nous levons aujourd’hui pour le bio !

SUPPLÉMENT PUBLICITAIRE GRATUIT RÉALISÉ PAR LA RÉGIE GÉNÉRALE DE PUBLICITÉ JUIN 2012Le contenu de ce dossier n’engage pas la rédaction. Coordination rédactionnelle : Eric Wiertz –

Riton SA – [email protected]. Ont collaboré à ce N° : Antoinette van den Hove, Nathalie Legouy, Bruno

Bonte. Editeurs Responsables : Emanuel Denis et Henry Visart – Rue des Francs 79 à 1040 Bruxelles

Mise en page : Piknik Graphic - Photos : www.dreamstime.com – Impression : Sodimco

Sommaire

LA SEMAINE BIO :

bio à croquer

près de chez vous ! ...................................4

C’est quoi, l’agriculture

biologique ? ................................................7

Manger bio, une question

de saisons ....................................................9

Une banque accro au bio ................... 10

NOTRE GRANDE TABLE RONDE :

La révolution bio plus que

jamais en marche ! ................................ 11

Bientôt du vin bio à Liège .................. 20

Pour nos animaux de

compagnie également ........................ 21

Quelques recettes

bio sympa ................................................. 22

Page 4: Dossier Bio juin 2012

DOSSIER BIO - LA SEMAINE BIO DU 2 AU 10 JUIN !4

De plus en plus, les consommateurs appré-

cient les produits bio car ils sont respectueux

de la santé de l’homme et de l’environne-

ment, assurant par exemple par leur mode

de production un maintien de la biodiversité. Mais

ce n’est pas tout puisque les produits bio sont aussi

reconnus pour leur goût authentique et savoureux. Des

légumes de pleine terre, des animaux élevés en plein

air, du pain qui a pris le tempes de lever,… : les produits

bio séduisent incontestablement par leur qualité.

LE BIO EST PARTOUT EN WALLONIE !

La Wallonie compte aujourd’hui 980 producteurs et 434

transformateurs bio. Il existe donc chez nous une offre

riche et diversifiée de produits bio, qui s’étoffe en per-

manence. La Semaine Bio met sous les projecteurs ces

opérateurs locaux tout en invitant le consommateur à

aller goûter ces produits en rencontrant les acteurs du

bio sur le terrain.

La Semaine Bio est une action guidée par BioForum,

une organisation créée en 1998, reconnue en 2004 par

la Région wallonne comme conseil de filière officiel

représentant l’agriculture biologique en Wallonie et à

Bruxelles. L’association regroupe les organismes repré-

sentant l’ensemble des acteurs du secteur bio wallon.

L’une de ses missions essentielles est de promouvoir le

bio auprès du grand public et des professionnels.

Cette année encore, la Semaine Bio est l’occasion de

partir à la rencontre des acteurs bio de chaque région.

Vous n’aurez que l’embarras du choix car ce sont plus

de 150 activités qui sont proposées en Wallonie et à

Bruxelles. Grâce aux acteurs du secteur, la diversité et la

qualité des animations s’accroît d’année en année pour

le plus grand plaisir du public, des plus petits aux plus

grands.

Durant toute cette (longue) Semaine Bio, il sera pos-

sible, par exemple, de découvrir un troupeau de races

Salers dans la province de Liège, de déguster des

fraises en compagnie de son producteur à Walhain, de

participer à un atelier de fabrication de fromage dans

le Namurois ou encore d’assister à une conférence sur

“Les labels bio, comment s’y retrouver ?”.

Toutes ces rencontrent peuvent se faire de plusieurs

façons : directement, le producteur organise une visite

de sa ferme, le boulanger réalise un atelier dans sa bou-

langerie,… ou indirectement, dans les points de vente ou

marchés avec des animations autour des produits bio ou

des cuisines de collectivité qui proposent des menus com-

posés de produits bio ou locaux à leur usagers.

L’objectif général de la Semaine Bio est de pousser le

consommateur à la curiosité, de l’inciter à aller voir où sont

produits les aliments, à interroger les acteurs du secteur

UN ÉVÉNEMENT PHARE PAR PROVINCE

Outre ces actions de secteur, BioForum Wallonie sou-

tient plus particulièrement une action phare par pro-

vince. Le public pourra y découvrir, en une journée et

un seul lieu, un large panel de ce qui se fait en bio dans

sa région.

> BRUXELLES – DIMANCHE 10 JUIN

FERME “NOS PILIFS” :

ANIMATIONS ET VISITE GUIDÉE

La ferme “Nos Pilifs” est située dans un écrin de verdure

en pleine ville, au cœur de Bruxelles.

Une Semaine Bio à croquer à pleines dents, près de chez vous !g Faire votre pain au levain à Bruxelles, déguster des fraises en compagnie de son producteur à Walhain, assister à une conférence sur “le bio dans toutes ses couleurs”,… Voilà un échantillon des activités qui composeront la Semaine Bio du 2 au 10 juin 2012. Pour cette 8e édition, qui s’inscrit dans les campagnes nationales “La Wallonie des saveurs” et “Brusselicious”, c’est le goût et les saveurs qui seront mis à l’honneur sous le slogan : « Bio à croquer, près de chez vous ! » En choisissant ce thème, les organisateurs insistent plus que jamais sur la valeur ajoutée du bio en termes de qualité des produits. Ils invitent le consommateur à aller goûter ces richesses gustatives en rencontrant les producteurs.

Page 5: Dossier Bio juin 2012

Étendu sur un terrain de 5 ha, le parc animalier

accueille tous les animaux que l’on s’attend à

trouver dans une ferme : vaches, moutons, che-

vaux, cochons, poules, canards, etc. Ce cadre

bucolique vous accueillera pour diverses activi-

tés. Apprenez par exemple à faire votre pain au

levain, guidé par un authentique boulanger, ou

encore allez à la rencontre de l’épicerie bio, du

restaurant bio, d’un système de lagunage, de

ruches, d’hôtels à insectes mais aussi du bâti-

ment passif de manutention des paniers bio et

de son toit végétalisé. Une visite guidée pour

petits et grands riche en découverte !

À noter que outre la visite guidée du 10 juin à 10 et

14h, les ateliers “pain bio au levain” sont program-

més les samedi 2, dimanche 3, mercredi 6, samedi

9 et dimanche 10 juin de 14 à 16h30, sans compter

que BioForum proposera également le 10 juin sa

conférence “Les labels bio, comment s’y retrouver ?”

> BRABANT WALLON – SAMEDI 2 JUIN

LA BIOSPHÈRE : RENCONTRES

AU MARCHÉ COUVERT BIO

La Biosphère est un magasin brut mais très

accueillant situé près de Wavre. Facile d’accès, il

est certifié Biogarantie et propose uniquement

des produits bio dont une très large gamme de

fruits et légumes bio belges.

Depuis ses débuts, La Biosphère s’accorde avec

les producteurs de la région pour proposer une

gamme complète et surtout pour s’adapter à leur

culture et leur disponibilité de produits. Ce tra-

vail est réalisé dans le but de réduire les intermé-

diaires et respecter au mieux le travail de chacun.

L’événement phare de la Semaine Bio en Bra-

bant Wallon aura lieu dans cet espace ouvert le

samedi 2 juin avec plusieurs activités telles que

des dégustations de vins, de fruits et légumes

des producteurs présents à cette occasion. Vous

pourrez également assister à deux conférences :

“Trousse naturophatique pour l’été” par la docteur

en Sciences, praticienne de santé et naturopathe

Myriam Francotte et “Les labels bio, comment s’y

retrouver ?” par BioForum Wallonie. Par ailleurs,

un atelier cuisine est proposé par le maître cuisi-

nier Claude Pohlig sur le thème “Bio-diversité et

bio-saisonnalité”.

> HAINAUT – SAMEDI 9 JUIN

FERME DE MAUSTITCHI : DÉCOUVERTE

DE LA CULTURE MARAÎCHÈRE

Cela fait 25 ans qu’Etienne et Christine Durieux

sont maraîchers. Leur ferme du Maustitchi, spécia-

lisée dans le maraichage (salades variées, fraises

et autres petits fruits,… ) ouvrira ses portes le

samedi 9 juin.

De nombreuses activités y sont organisées : un

marché de producteurs bio wallons, des visites de

l’exploitation et des cultures, un bar et un repas à

midi ou encore une activité avec un cheval de trait

ravira petits et grands.

Les gourmands pourront quant à eux suivre une

démonstration culinaire “Desserts d’été” avec au

menu tarte meringuée aux groseilles et tiramisu

aux fraises.

> LIÈGE – SAMEDI 9 JUIN

BALADE À LA DÉCOUVERTE

DU BIO LIÉGEOIS

Cet événement phare invite les petits et les

grands, quel que soit leur âge, à enfourcher leur

vélo et parcourir la campagne liégeoise à la ren-

contre du bio. Une balade de 20 km qui mènera

de l’exploitation fruitière de Marc Ballat à l’atelier

de boulangerie de François Seconds.

Pour les moins sportifs, de multiples activités seront

prévues à la plantation de Marc Ballat : visite de l’exploi-

tation, marché bio, atelier nichoirs pour enfants, etc.

La matinée sera aussi l’occasion d’une sortie

médiatique, un groupe de personnalités, accom-

pagné d’acteurs du secteur bio, parcourra les

routes de la province.

Cette balade fera plusieurs escales bio et démon-

trera les liens serrés qui unissent les différents

acteurs du secteur, producteurs, transformateurs

et points de vente. Seront présents, entre autres,

des femmes et hommes politiques, l’artiste

peintre Moyo, des représentants des Zurbains (le

plus grand habitat groupé de Wallonie), du Gracq

(Groupe de recherche et d’action des cyclistes

quotidiens, rebaptisé “Les Cyclistes quotidiens”)

de la Basse Meuse,… Ce groupe de cyclistes

sera mené par Claudine Drion, de l’association

Véloecosolidaire.

> LUXEMBOURG – DIMANCHE 10 JUIN

FERME JÉROUVILLE : REDÉCOUVERTE

DE LA VIANDE DE BŒUF

Christophe Jérouville est spécialisé dans l’élevage

de charolais bio depuis 2011.

Tout au long de la journée du 10 juin, il invite le

public à découvrir le goût des viandes bovines bio

au travers de dégustations gratuites mais aussi

de deux services barbecue où trois morceaux de

races bovines seront présentés.

D’autres activités ludiques y seront proposées

telles qu’une balade en calèche dans l’exploita-

tion, un château gonflable,... Le marché bio offrira

aussi la possibilité d’y découvrir divers produc-

teurs de la province : le Coq des Prés (volaille),

Thierry Jacquet (légumes) et bien d’autres.

J’épargne auprès d’une banque durable, et j’en suis fier.

« Personne d’autre ne

peut dire ce qu’il advient

de son épargne. Moi, si.

Je sais précisément

quelle ferme bio ou

quel parc éolien a reçu

un financement grâce

à mon épargne.

Mon argent fait

la différence. Et, en plus,

cela me rapporte. »

Karl van Staeyen, fier d’épargner auprès de la Banque Triodos depuis 1996

La banque durable

Vous aussi, ouvrez un compte d’épargne durable Rendez-vous sur www.triodos.beou appelez le 02 548 28 52

Page 6: Dossier Bio juin 2012

DOSSIER BIO - LA SEMAINE BIO DU 2 AU 10 JUIN !6

> NAMUR – VENDREDI 8 JUIN

LE MARCHÉ DE LA PLANTE FÊTE LE BIO

Le vendredi 8 juin, l’auberge de jeunesse et le marché

de La Plante s’associent pour accueillir l’événement

phare de la Semaine Bio en province de Namur. Venez y

assister aux Bio-Awards et y rencontrer des acteurs bio

innovants !

Rendez-vous ensuite au marché qui tiendra une noc-

turne spéciale. Il sera animé par des stands alimentaires

proposant des produits bio diversifiés allant des fruits

et légumes, à l’épicerie fine,… mais aussi un espace

restauration proposant des plats bio et un bar spécial

bières locales bio. Des animations et des concours pour

toute la famille sont également au programme, le tout

dans une ambiance musicale.

Mais la Semaine Bio ne se limite évidemment pas à

ces seuls événements phares : plus de 150 anima-

tions, conférences, dégustations, promotions,… vous

attendent sur le site www.semainebio.be.

LES BIO-AWARDS

Les Bio-Awards constitue à n’en point douter l’un des

rendez-vous incontournables de la Semaine Bio. Ce

concours a pour but de mettre en avant les acteurs

innovants du secteur bio en 2011. Pour cette nouvelle

édition, 6 nominés sont en course et c’est au grand

public de choisir l’acteur qu’il souhaite voir gagner. Les

votes se font en ligne jusqu’au jeudi 7 juin à midi sur le

site www.semainebio.be.

Les nominés sont les suivants :

>> Horeca : l’auberge de jeunesse Jacques Brel (Bruxelles)

Cette auberge de jeunesse internationale, située en

plein cœur de Bruxelles, réalise plus de 52.000 nuitées

par an, majoritairement auprès d’un public jeune. Outre

proposer un logement et un cadre agréable, elle s’est

donnée pour mission de sensibiliser les adolescents à

d’autres habitudes alimentaires, bio et durables.

Depuis 2011, plus de 70% des produits composant le

petit déjeuner sont bio. Pour mettre un maximum de

chance de leur côté et proposer des plats qui plaisent,

l’équipe de cuisine, passionnée par ce défi, a notam-

ment suivi la formation “cantine durable” animée par

BioForum.

>> Producteur : Stéphane Pon-celet (Neuville)

Stéphane Poncelet a repris en 2001 la ferme du Bois

Bouillet (entre Couvin et Charleroi), qui appartenait à

son père.

Ce producteur convaincu par l’importance du respect

de la nature passe sa ferme en bio en 2005. Depuis ce

moment, son exploitation n’a fait qu’évoluer. Il s’est spé-

cialisé dans l’élevage bovin et, très récemment, porcin.

Il y a quelques mois, il a lancé une boucherie avec salle

de découpe à la ferme. Il propose à un public convaincu

ses colis de viande tous les premiers samedis du mois.

>> Transformateur : Civajus (Orsinfaing)

Vincent Bleyaert est l’un des cofondateurs de Civajus.

Cette coopérative a lancé l’unique pressoir certifié bio

en province de Luxembourg. Tout se fait en circuit

court; le client vient avec ses pommes, celles-ci sont

pressées devant lui et il repart avec son jus conditionné

en “bag in box” (cubi) de 3 litres.

De plus, Vincent Bleyaert est aussi producteur. Il allie

un projet d’arboriculture fruitière et un élevage bovin

(Galloways et Highlinds) qui favorise la biodiversité.

Avec son nouveau verger destiné à la production de

fruits bio, il pourra donc assurer la fourniture de son

propre jus.

>> Distributeur : Délibio (Nivelles)

Partant du constat que peu de produits bio locaux

sont présents dans les points de vente et que certaines

collectivités font état de carences d’approvisionne-

ment en fruits et légumes, Vincent Bruyère et Geoffrey

Magnée ont eu l’idée au printemps dernier de créer une

entreprise spécialisée dans la distribution de produits

bio frais.

Délibio propose une gamme étendue et diversifiée de

plus de 1.000 produits frais biologiques provenant de

producteurs belges (pour la plupart) et français.

>> Point de vente : Le Bon Wagon (Ovifat)

Épicerie ambulante sillonnant les villages et manifes-

tations du sud de l’arrondissement de Verviers, le Bon

Wagon innove en 2011 en développant le concept de

stations. Via un bon de commande adapté mensuelle-

ment en fonction des légumes de saison et des sou-

haits de leurs clients, Dimitri Van Dyck et l’équipe du

Bon Wagon proposent une large gamme de produits

issus de l’agriculture biologique. Ils mettent aussi un

accent tout particulier sur la proximité de leurs appro-

visionnements et souhaitent intensifier leurs relations

avec les producteurs de la région, actuellement au

nombre de 22.

Les avantages de cette formule sont les nombreux :

produits de qualité les plus locaux possible, gamme

complète, fraîcheur, courses préparées et livrées près

du consommateur (ce qui lui permet de passer son

temps ailleurs qu’au magasin),…

>> Autre : asbl “Cense équi’voc”

Centre de formation professionnel en agriculture,

spécialisé en permaculture, “Cense équi’voc” est une

association très active depuis sa création en 2005.

Outre la création en 2011 de son potager citoyen et

pédagogique, elle promeut le travail en symbiose avec

la nature et développe l’économie associative, coopé-

rative et sociale par l’organisation de formations, de

stages, ateliers ou encore conférences.

VOUS AUSSI,

IMPRÉGNEZ-VOUS DE LA

SEMAINE BIO ET VOTEZ

POUR VOTRE FAVORI AUX

BIO-AWARDS SUR LE SITE

WWW.SEMAINEBIO.BE.

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à croquer

Semaine biodu 2 au 10 juin !

Une campagne réalisée par BioForum Wallonie

Page 7: Dossier Bio juin 2012

LE BIO C’EST QUOI ? - DOSSIER BIO 7

Les valeurs du bioL’IFOAM a établi les 4 principes clés du bio:

· LA SANTÉ :

on prend soin de la nature en général et de tous

les êtres vivants qui y habitent.

· L’ÉCOLOGIE :

on respecte l’environnement, on protège la

biodiversité

· L’ÉQUITÉ :

une bonne qualité de vie est assurée à tous ceux

qui participent à la production bio: autant l’être

humain que l’animal.

· LA PRÉCAUTION :

on n’utilise pas de produits qui, à long terme,

pourraient être nocifs pour la santé de l’homme

et de l’environnement.

Il existe en fait plusieurs définitions de l’agriculture

biologique. Elles sont assez techniques, donc très

précises. La majorité d’entre elles spécifie qu’il

s’agit d’un système intégré qui, d’une part, privilé-

gie des pratiques de gestion globale des écosystèmes

à l’aide de méthodes culturales biologiques et méca-

niques modernes, et qui, d’autre part, prohibe l’apport

d’intrants agricoles de synthèse (engrais, herbicides

et pesticides, médicaments vétérinaires, organismes

génétiquement modifiés, conservateurs, additifs et

irradiation des aliments).

Son but : favoriser la santé des agrosystèmes, préserver

et accroître la fertilité des sols à long terme, permettre

la conservation des ressources et éviter les infesta-

tions et la propagation des maladies. La Fédération

internationale des mouvements d’agriculture bio-

logique (IFOAM) ajoute que l’agriculture biologique

tient également compte des considérations sociales et

économiques.

LA CERTIFICATION “BIO”

Comment assurer le respect des grands principes de

l’agriculture biologique et en uniformiser l’application

partout dans le monde? L’IFOAM, organisme indé-

pendant, veille au grain. Elle publie, depuis 1980, des

normes strictes pour toutes les catégories de produc-

tion agricole biologique.

Révisées deux fois l’an, ces directives servent de

modèle aux organismes nationaux de certification

des principaux pays développés. Elles permettent

de rendre concrets les concepts généraux qui sous-

tendent l’agriculture biologique. On y spécifiera par

exemple que les animaux doivent avoir accès à l’exté-

rieur et disposer de suffisamment d’espace, d’air pur

et de lumière. On y trouvera quels sont les types de

composts et d’amendements naturels permis dans les

cultures ou encore comment effectuer le recyclage des

résidus et la gestion de l’eau.

Ce processus de certification assure une complète

traçabilité des aliments, de la fourche du fermier à la

fourchette du consommateur, incluant la production,

le transport, l’entreposage, la manutention et la trans-

formation. À chaque étape, les intervenants sont tenus

de respecter un cahier des charges très détaillé pour

que soit accordée l’appellation “biologique”.

En 1999, la Commission du Codex Alimentarius, un

organisme normatif international placé sous l’égide

de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture

(FAO) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS),

a adopté les principes de base élaborés par l’IFOAM

pour la production biologique des produits végétaux.

En 2001, elle faisait de même pour les produits ani-

maux : viande fraîche ou transformée, produits laitiers,

œufs, etc.

Dis, c’est quoi, l’agriculture biologique ?g L’agriculture biologique est née avant tout d’un désir de sauvegarder l’environnement, en réaction à l’intense industrialisation de l’agriculture au siècle dernier. De nos jours, les gens se tournent vers le bio par souci de l’environnement, mais aussi pour d’autres raisons, que ce soit parce que les aliments bio seraient plus nutritifs, meilleurs pour la santé, plus savoureux ou plus conformes à des valeurs humanistes. Mais, ces raisons sont-elles les bonnes ? Le bio possède-t-il vraiment toutes ces vertus ? Et d’abord, qu’est-ce au juste que cette agriculture biologique ?

Page 8: Dossier Bio juin 2012

DOSSIER BIO - C’EST QUOI ?8

Contrôle et certification: garantie assurée !La demande de produits biologiques est en

perpétuelle augmentation depuis des années.

Malgré ce succès, il règne toujours un doute sur la

garantie des produits «réellement» bio. Multiples

communications, méconnaissance des garanties,

le bio est un sujet fort à la mode, utilisé à toutes

les sauces, il est difficile de s’y retrouver dans

cette jungle d’information.

Tout opérateur qui veut se lancer en agriculture

biologique et commercialiser des produits label-

lisés “bio” a l’obligation de déclarer son activité

et de se faire contrôler, la première fois puis

plusieurs fois par an, par un organisme indé-

pendant de contrôle et de certification. Certisys

(anciennement Ecocert), Quality Partner et Tüv-

Nord Integra sont donc les trois organismes de

contrôle reconnus en Belgique, agréés qu’ils sont

par les différents ministères qui supervisent leur

fonctionnement, ont accès à leurs installations et

vérifient leurs contrôles. Ils sont aussi accrédités

par Belac, un organisme externe, qui garantit la

compétence, l’indépendance et l’impartialité de

ces organes de contrôle.

Une garantie en deux étapes: le contrôle et la certification

Le contrôle sert à évaluer la conformité des pro-

duits par rapport aux normes régionales et com-

munautaires en matière d’agriculture biologique.

Il est exercé à chaque étape de la transformation

du produit; de la graine à l’assiette. Sur rendez-

vous 1 fois par an et inopiné 2 à 3 fois par an, il se

fait toujours sur le terrain; chez les agriculteurs,

les fabricants de produits alimentaires et dans les

magasins. Le consommateur a, par conséquent,

une garantie sur l’ensemble des composants du

produit fini!

Concrètement, les contrôles consistent souvent

à visiter les entreprises, les fermes, prendre des

échantillons de sol, de récolte ou de viande,

contrôler la provenance des matières premières,

vérifier la conformité de l’étiquetage,...Si des non-

conformités sont relevées lors de ces contrôles,

l’entreprise est dans l’obligation de prendre des

actions correctives et le cas échéant, d’inter-

rompre la commercialisation d’un produit non

conforme.

A la fin de la visite, le contrôleur rédige un rapport

qu’il présente au responsable de certification. Si

tout est en ordre, celui-ci délivrera un certificat

qui atteste l’origine biologique des produits

contrôlés. Dans le cas contraire, il utilisera le

relevé des non-conformités réalisé par le contrô-

leur pour appliquer le barème de sanctions. Le

secteur bio subit des fraudes comme tous les

autres secteurs mais dès qu’elles sont décelées,

les sanctions peuvent aller de la simple remarque

ou demande d’amélioration jusqu’à la rupture de

contrat et l’interdiction totale de commercialiser

des produits bio.

Et qu’en est-t-il des produits importés ? De

nombreux produits bio arrivent de l’étranger pour

compléter l’offre locale. Ces produits subissent

la même réglementation, c’est-à-dire qu’ils sont

contrôlés sur place dans le pays d’origine et à leur

arrivée sur notre territoire.

---------

Source : semainebio.be

ET LES LOGOS ?

Tous les produits certifiés bio respectent les normes

européennes. C’est ce que vérifient les organismes de

contrôle. En Belgique, il y en existe trois : Certysis, Qua-

lity Partner et Tüv Nord Integra qui examinent chaque

niveau de la chaîne de production. Pour le pain, par

exemple, on contrôlera le producteur qui cultive les

céréales, le boulanger qui fabrique le pain et le maga-

sin qui le vend.

Mais depuis quelques années, il est difficile pour le

consommateur de s’y retrouver parmi les logos bio.

Le moyen le plus simple de s’assurer qu’un produit

est authentiquement bio est de vérifier que l’étiquette

porte la mention “Certifié par… ” suivie du nom de l’or-

ganisme de certification. Si vous voyez le label belge

Biogarantie® ou celui de l’Union européenne sur un

emballage, vous pouvez être certain que ce produit

est bio.

Attention cependant : contrairement à la mention qui

est obligatoire, le logo ne l’est pas.

UN PEU D’HISTOIRE

L’agriculture biologique a fait ses premiers pas en

réponse à l’industrialisation de l’agriculture favorisée

par l’apparition des engrais, des herbicides et des pes-

ticides de synthèse, produits par l’industrie pétrochi-

mique alors en plein essor. Partout dans le monde, les

agriculteurs adoptaient les nouvelles pratiques, la pro-

ductivité augmentait, les marchés se mondialisaient.

En parallèle, les gens se sont mis à manger davan-

tage de viande et de sous-produits animaux. Pour

répondre à la demande, les producteurs ont donc créé

des élevages en batteries, c’est-à-dire qu’on a logé les

animaux, en grand nombre, dans des cages, le plus

souvent hors sol. Cela a mené à des cultures intensives

de maïs et de soya destinées à engraisser le bétail et à

un usage massif de facteurs de croissance (hormones

de synthèse, antibiotiques, etc.) intégrés systématique-

ment à la ration alimentaire des animaux d’élevage.

Ce n’est toutefois qu’à la fin des années ‘60 qu’on a

commencé à s’inquiéter des possibles effets néfastes

de ces pratiques sur l’environnement et sur la santé

des humains. Des agriculteurs et agronomes se sont

demandé comment on pouvait cultiver autrement.

Après des débuts timides, l’agriculture biologique allait

connaître une évolution accélérée dans les années ‘90.

Au cours des 10 dernières années, certains estiment que

les ventes des produits biologiques ont en effet été mul-

tipliées par 10. Cette progression a été en partie favori-

sée par quelques crises qui ont successivement secoué

le monde agricole : fièvre aphteuse, maladie de la vache

folle, grippe aviaire, apparition de bactéries résistantes

aux antibiotiques, crise de la dioxine, etc. Les citoyens

ont commencé à vouloir en savoir plus sur les aliments

consommés quotidiennement. Ils se sont ainsi intéres-

sés aux modes de production des denrées agricoles

conduisant beaucoup d’entre eux à consommer bio.

---------

Source : passeportsante.net et semainebio.be

Page 9: Dossier Bio juin 2012

MANGER BIO - DOSSIER BIO 9

Des poireaux aux choux en hiver, en passant

par les fraises au printemps, les cerises, les

framboises, le cassis en été jusqu’aux poires,

châtaignes, noix en automne. Un véritable

festival de saveurs naturelles, authentiques pour nos

palais toute l’année dans le plus grand respect de la

nature, de notre corps, et pour notre plus grand plaisir !

4 SAISONS POUR SE RÉGALER BIO

Si la nature nous offre des produits différents à chaque

saison ce n’est pas un hasard : elle nous offre des pro-

duits adaptés à nos besoins et notre physiologie. Nous

avons sans doute à réapprendre l’importance de ces

rythmes :

- au printemps, période de renaissance de la nature,

notre organisme a besoin, après la longue période

hivernale, de substances fortifiantes pour retrouver

son équilibre ;

- en été, c’est le moment de faire le plein de vitamines;

- à l’automne, notre organisme a besoin de se prépa-

rer aux rigueurs de l’hiver ;

- quant à l’hiver, mois de léthargie pendant lesquels

la nature semble fonctionner au ralenti, les besoins

biologiques de notre organisme exigent une quan-

tité importante de calories pour affronter le froid et

quelques précautions pour renforcer les défenses

immunitaires.

Les produits bio de saisons et achetés dans nos

contrées sont également des produits énergétique-

ment « doux » : pas de long transport en avion, en

bateau ou en camion pour arriver jusque dans notre

lieu d’achat.

De plus, il vaut mieux manger des produits frais, des

aliments qui ne sont pas produits sous serres chauf-

fées, et ne nécessitent pas l’utilisation de pesticides.

Alors… manger bio, c’est aussi manger des produits de

saison !

--------

Calendrier complet sur www.bioforum.be/fr

Manger biologique, une question de saison !g Pourquoi privilégier des produits bio saisonniers ? Quels avantages représentent-ils ? Au niveau du goût, de la santé, et de l’écologie, on voit la différence !

Pendant la semaine BIO, EXKi proposera différentes dégustations :

Le bio, c’est le soutien d’une agriculture locale et durable.

Chez EXKi, nous favorisons les produits naturels, sans additifs, locaux, de saison et bio quand c’est possible. En moyenne 30% de nos ingrédients sont issus de l’agriculture biologique.

Tous les pains, produits laitiers, légumes du mois, minis-desserts, minis-soufflés, ainsi que certains légumes et fruits, céréales et boissons sont garantis issus de l’agriculture biologique par Certisys.

WWW.EXKi.COM

SAMEDI 2 ET MERCREDI 6 JUIN 2012.

Cinq bonnes raisons de choisir des produits bioAvec BioForum, découvrons 5 bonnes raisons de

choisir des produits bio.

1. LA CAROTTE GOÛTE LA CAROTTE

Les légumes et les fruits biologiques poussent à

leur rythme, dans un milieu naturel et en respec-

tant les saisons. Ça se goûte !

2. UN STEAK 100% NATURE

Grâce à des normes supérieures de bien-être

animal, à un accès systématique aux pâturages,

ainsi qu’à une alimentation100% biologique bien

adaptée, à une médication limité et uniquement

curative, la viande et le lait bio sont sains et très

savoureux.

3. LE PETIT “PLUS”

L’alimentation biologique offre souvent un petit

‘plus santé’. Par exemple : le lait bio contient plus

d’acides gras oméga 3 et on trouve plus de vita-

mines, minéraux et anti-oxydants dans les fruits

et légumes bio. Que demander de plus ?

4. UN PRIX JUSTE

Le bio trop cher ? Calculez autrement ! Calculez

les bonnes proportions de viandes, de légumes

et de féculents pour manger mieux et équilibré.

Choisissez des fruits et des légumes de saison

à prix démocratiques, calculez le plaisir du bon

goût naturel des aliments, calculez ce que nous

coûte la pollution de la terre et de l’eau…

5. PLUS DE BIODIVERSITÉ

L’agriculteur bio s’attache à la conservation de

la fertilité des sols, de l’environnement et de la

biodiversité. Les organismes génétiquement

modifiés sont, bien évidemment, exclus de l’agri-

culture biologique.

Page 10: Dossier Bio juin 2012

DOSSIER BIO - BANQUE10

S’il y a bien une banque qui aime le bio et travaille

à son déploiement, c’est la Banque Triodos.

Son terrain d’action, c’est le développement

durable. Elle s’engage en effet à ne financer

que des entreprises ou organisations qui y contribuent.

« C’est même notre raison d’être : assurer une utilisation

responsable et transparente de

l’argent que nous confient nos

clients, épargnants et investis-

seurs, au service du dévelop-

pement durable, situe Olivier

Marquet, directeur de la Banque

Triodos en Belgique. Le profit

financier n’est pas pour nous un

but en soi, il doit s’accompagner

d’un rendement sociétal. Toutes

les activités que nous finançons

bénéficient donc à l’environne-

ment ou la société : les énergies

renouvelables (éolien, solaire,…

), l’immobilier passif ou basse

énergie, les l’économie sociale, les maisons de repos de

qualité, les crèches, les théâtres, etc. Sans oublier bien

sûr la filière bio que nous finançons depuis que nous

existons, c’est-à-dire depuis plus de trente ans. »

DURABLE. ET RENTABLE !

Et ça marche. « La Banque Triodos prouve qu’une

banque peut se consacrer exclusivement au dévelop-

pement durable tout en étant rentable. Année après

année, la Banque Triodos est en croissance, non pas

malgré son approche durable mais bien grâce à celle-

ci. Le résultat en est que nous progressons de manière

continue, de 20% par an en moyenne, indépendam-

ment des crises financières et des aléas de la Bourse

puisque nous ne sommes pas cotés en Bourse. »

En Belgique aujourd’hui, 1.000 comptes d‘épargne

s’ouvrent chaque mois chez Triodos et la banque

durable a dépassé fin 2011 le cap de 50.000 clients et

du milliard € de total de bilan. Quant au groupe Trio-

dos dans son ensemble (Allemagne, Belgique, Espagne,

Pays-Bas, Royaume-Uni), il affichait à la fin 2011 355.000

clients, 3,7 milliards € de dépôts et un portefeuille de

crédits de 2,8 milliards €.

La banque durable et la filière bio ont grandi en paral-

lèle. Il est vrai qu’elles avancent

dans la même direction. Olivier

Marquet : « L’agriculture biolo-

gique renforce et développe

l’équilibre écologique au lieu

de le perturber. Elle reconnaît et

préserve le lien entre l’homme

et son environnement. Elle ne

vise pas le rendement à court

terme et à tout prix, au contraire

sa priorité va à la qualité de vie

à long terme. Le bio favorise les

ressources et l’emploi locaux, se

soucie du bien-être et de la santé

de l’humain comme de l’animal.

Tout ceci cadre pleinement avec la raison d’être de la

Banque Triodos, née pour contribuer au développe-

ment d’une société plus durable, une société capable

de rencontrer les besoins actuels sans compromettre

ceux des générations futures. »

PENSER “UTILE” ET “LONG TERME”

« Dans notre conception du métier, poursuit Olivier

Marquet, le banquier doit faire travailler utilement

l’argent qui lui est confié, au service de l’économie et

de la société. Il doit penser “utile” et “long terme”. Que

nous soyons le banquier du bio, c’est donc naturel sans

jouer sur les mots, comme nous sommes le banquier

des énergies renouvelables, de l’immobilier passif ou

de l’économie sociale. »

Il en va dans le secteur bio comme des autres

domaines d’activités financés par la Banque Triodos,

l’épargnant a la possibilité de vérifier à quels projets

précis va son argent. Sur son site internet triodos.be,

une application baptisée “Suivez votre épargne à la

trace” situe sur une carte les entreprises financées. Ils

sont aussi répertoriés par secteur : un clic sur “agri-

culture biologique” ou sur “aliments biologiques”

et vous situez immédiatement les acteurs du bio

financés par Triodos : la ferme de la Sarthe à Saint-

Gérard ou des Bleuets à Messancy, la coopérative de

vente directe Coprosain à Ath, les magasins Biocap à

Charleroi ou Namur, la chocolaterie Belvas à Ghislen-

ghien, la fromagerie des Ardennes à Waimes, le dis-

tributeur Biofresh, la chaîne de restauration Exki, etc.

A travers ces différentes entités en Europe, ce sont au

total près de 200 millions € de crédits que le groupe

Triodos octroie à des centaines d’acteurs actifs tout au

long de la chaîne alimentaire : agriculteurs, transforma-

teurs, distributeurs, commerçants.

Vous voyez : une banque qui mise sur le bio, ça existe…

Une banque peut-elle miser sur le bio ?g Oui, une banque peut-elle miser sur le bio ? N’est-il pas antinomique de se présenter comme un acteur de la finance et comme un établissement bancaire éthique ? De n’utiliser notre épargne que pour financer des projets durables dans les secteurs de l’environnement, du social, de la santé et de la culture? Oui, cette banque existe bel et bien : elle se nomme Banque Triodos et ne cesse d’étonner et de détoner dans les milieux financiers.

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Olivier Marquet, directeur de la Banque Triodos

en Belgique

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« LE BIO FAVORISE LES RESSOURCES ET L’EMPLOI LOCAUX,

CE QUI CADRE PLEINEMENT AVEC NOTRE DÉMARCHE

GLOBALE »

Page 11: Dossier Bio juin 2012

TABLE RONDE - DOSSIER BIO 11

Association de consommateurs et d’agriculteurs

active dans la sensibilisation, l’information et la

conscientisation du public aux problématiques

environnementales, Nature & Progrès existe

depuis 1976.

Dès cette époque, les agriculteurs et consom-

mateurs membres de Nature & Progrès ont vite

pris conscience de l’importance de développer

et de soutenir l’agriculture biologique. Nature &

Progrès tend à renforcer le lien, primordial, qui

existe entre le producteur et le consommateur en

favorisant leur rencontre.

De plus, nous sommes persuadés que l’avenir de

notre agriculture passera par le développement

de l’autonomie des agriculteurs en termes de

production, de transformation et de commerciali-

sation de leurs produits.

Nature & Progrès c’est aussi la promotion du

jardinage biologique et de l’éco-bioconstruc-

tion. Elle est présente dans toute la Wallonie et à

Bruxelles via ses vingt groupes locaux et ses 7.000

membres.

Enfin, Nature & Progrès organise le salon Valériane

à Bruxelles (avril 2012) et à Namur en septembre,

un rendez-vous incontournable de la rentrée et

une grande fête autour du bio.

RGP  : Pour entamer cette table ronde, une question toute simple mais essentielle : finalement, c’est quoi le bio ? À quoi cela correspond-il exactement ?

Marc Fichers  : Si vous me le permettez, je vais revenir

sur l’historique du bio.

Le bio est né dans les années ’70, juste après le vague

de mai ’68. À cette époque, on s’est rendu compte des

modifications importantes qu’occasionnait l’agricul-

ture dite “industrielle”. Des modifications au niveau de

la ruralité (disparition progressive des petites fermes,

perte d’indépendance des agriculteurs,…  ), au niveau

des fournitures (diminution des variétés de froment

ou des races bovines, de la biodivertsité,… ), à celui de

l’environnement et de la santé également : les agricul-

teurs pionniers du bio, ceux qui ont lancé les premières

associations, avaient, d’une manière générale, tous

été confrontés à des problèmes de pesticides. Paral-

lèlement à ce mouvement chez les producteurs, des

consommateurs se sont aussi engagé en faveur d’une

production différente de celle de l’agro-industrie, dans

le respect de la ruralité, pour des produits proches de la

nature et de l’environnement.

Depuis, le bio s’est installé dans la durée et a perdu

son caractère de produit de niche. Tout simplement

parce qu’il est rentré dans un lien entre producteurs et

consommateurs, un binôme qui a permis la rédaction

des premiers cahiers des charges bio dans des espaces

de dialogue qui permettaient d’obtenir un produit qui

convenait à l’une comme à l’autre. Au niveau de l’ali-

mentation, le bio est le seul endroit où se rencontrent

de la sorte producteurs et consommateurs.

Florence Maniquet  : Les distributeurs peuvent eux

aussi jouer un rôle important en la matière. Je prends

notre cas  : Delhaize est le seul distributeur à proposer

de l’agneau bio belge. Par la relation que nous avons pu

nouer avec les producteurs, nous soutenons, à travers

le bio, l’agriculture locale…

Marc Fichers : J’y venais ! Si je reprends l’historique du

bio, par la suite, les consommateurs se sont de plus en

plus intéressés aux productions à la ferme, aux marchés

locaux, aux produits sains, notamment suite aux crises

alimentaires. Ces consommateurs ne venaient pas au

bio pour des raisons environnementales, morales ou

de changement de société qu’avaient imaginés ses

La révolution bio est plus que jamais en marche !g Le mercredi 23 mai, quelques-uns des acteurs les plus en vue du bio avaient rendez-vous dans les locaux du groupe de presse multimédia IPM, éditeur notamment de “La Libre Belgique” et de “La Dernière Heure/Les Sports”. Au programme : une table ronde organisée par la RGP (Régie générale publicité) sur cette thématique à l’occasion de la Semaine Bio qui se tient du 2 au 10 juin et de la sortie de ce supplément dans vos quotidiens favoris. Autour de la table se retrouvaient des représentants des producteurs bio (Marc Fichers pour le mouvement d’éducation permanente Nature & Progrès et Marc Vankeerberghen pour la coopérative Coprosain) et des distributeurs (Florence Maniquet et Anaïs Pauwels pour Delhaize, Pascal Léglise et Sylvie Bové pour Carrefour) sans oublier celui d’une société qui a beaucoup fait pour la popularisation du manger sain au quotidien (Nicolas Steisel pour Exki).

Nature & ProgrèsMarc Fichers,

Secrétaire général

Page 12: Dossier Bio juin 2012

DOSSIER BIO - TABLE RONDE12

pionniers mais bien par crainte ou par goût. Ce phé-

nomène a permis au bio d’emprunter la voie du com-

merce traditionnel puis de la grande distribution, s’éloi-

gnant pour le compte de la cour de la ferme, du lien

direct entre producteurs et consommateurs.

Depuis quelques années, un second phénomène s’est

fait jour  : le consommateur lambda est désormais de

plus en plus sensibilisé au fairtrade, à la cause envi-

ronnementale, aux campagnes d’associations comme

Greenpeace par exemple.

Et la prochaine étape sera d’assurer une juste rémuné-

ration aux producteurs.

RGP : Le marché évolue donc ?

Marc Fichers  : En permanence ! Les grandes surfaces,

par exemple, se sont adaptées  : elles ont proposé des

produits bio puis ont réagi à la demande des consom-

mateurs de connaître leur origine géographique avant

de mentionner clairement le nom du producteur.

Florence Maniquet  : Nous travaillons aussi depuis

plus de 15 ans avec des coopératives, pour le bœuf bio

notamment.

Marc Fichers  : Et cette collaboration, qui est dictée

par les consommateurs eux-mêmes, ne peut que

nous réjouir. Ce qui nous rejoint, notre association et

les distributeurs, c’est que les consommateurs actuels

ont rejoint les idéaux des pionniers du bio. Il est inté-

ressant de constater que le bio n’est pas qu’une niche,

qu’un produit sain, qu’une absence de pesticides ou

d’engrais chimiques : c’est tout cela mais en plus aussi

une volonté de s’inscrire dans une dynamique pour le

maintien de fermes autonomes et de la ruralité, pour

le lien direct avec le consommateur, pour la qualité des

produits, même si, il faut le rappeler, l’objectif de Nature

& Progrès n’est pas de développer des produits bio mais

bien l’agriculture biologique, ce qui est tout différent.

Ainsi, notre association ne travaille en rien à développer

le marché du poulet bio mais bien celui de l’alimenta-

tion bio pour les poulets. Pour nous, il est ridicule de

nourrir des poulets, seraient-ils bio, avec des céréales

importées du Brésil, du Chili ou d’Argentine. Ce serait

contraire à l’objectif initial.

Pascal Léglise  : Historiquement, c’est vous, les asso-

ciations, qui nous avez mis au défi de commencer à

commercialiser des produits différents. Au début, une

question s’est d’ailleurs posée  : la grande distribution

est-elle bien le lieu idéal pour la commercialisation des

produits bio  ? Une discussion qui a d’ailleurs parfois

donné lieu à des prises de position très extrêmes, mais

très intéressantes. Or aujourd’hui, plus ou moins la moi-

tié des produits bio sont commercialisés par le canal de

grande distribution.

Pour y parvenir, nous avons dû et devons encore

répondre à des tas de critères. Ce que j’aime particu-

lièrement dans le bio, c’est aussi à la base la législa-

tion qui est venu le soutenir, intelligemment, tant au

niveau national qu’européen d’ailleurs. Sans législation,

sans organisme de contrôle agréé, le bio n’aurait pu

connaître la réussite qu’il rencontre aujourd’hui. Assez

vite et de manière parfois très professionnelle, le monde

de la distribution s’est intéressé au secteur, frémissant,

du bio assuré alors par les producteurs-pionniers. Le

nécessaire encadrement législatif a suivi très rapide-

ment, ce qui a permis au bio de se développer dans la

durée. Ce qui a aussi permis au débat aujourd’hui de

s’intéresser au bilan carbone, aux emballages,…

Marc Fichers  : La législation sur le bio, c’est en fait un

règlement européen qui a collationné l’ensemble des

cahiers des charges nationaux, mis en place en synergie

par les producteurs, les transformateurs, les consom-

mateurs, les distributeurs. Ce règlement est basé sur

son article 1er qui édicte que l’élevage et la culture

des plantes doivent s’opérer dans le respect des lois

naturelles.

À notre avis, cette législation dépasse de loin le simple

règlement d’étiquetage. En imposant ces sorties, nous

aurons des porcs résistant au vent, à la pluie, au froid,

aux coups de soleil,… L’agriculteur devra alors se

tourner vers des races rustiques, plus résistantes, qui

croissent lentement et ne se nourrissent que d’aliments

Convaincue très tôt de l’importance de rendre

le bio accessible à tous, Delhaize fut la première,

dans le secteur de la distribution, à se lancer dans

la commercialisation des produits bio, voici 25

ans. Aujourd’hui, Delhaize propose plus de 635

produits commercialisés sous sa marque bio.

Les produits bio de Delhaize sont issus de la

culture biologique et portent le label Biogarantie.

Ce label belge, qui répond aux normes euro-

péennes de production biologique, va encore

plus loin car elle tient en plus compte de la

durabilité, en incluant l’aspect social, écologique

et économique dans ses critères. Des critères qui

correspondent à la philosophie de Delhaize.

Delhaize met en effet un point d’honneur à

soutenir l’agriculture locale. C’est pourquoi elle

collabore depuis 14 ans déjà avec le “Groupement

Viande biologique d’origine belge”, une coopé-

rative composée d’une vingtaine d’exploitations

familiales qui élèvent des bovins dans les prairies

ardennaises. Cette relation permet de garantir aux

éleveurs une juste rétribution pour leur travail (et

donc des perspectives de développement) mais

aussi de donner l’opportunité aux clients de man-

ger des produits sains, savoureux et de chez eux.

DelhaizeFlorence Maniquet,

porte-parole

DelhaizeAnaïs Pauwels,

responsable du déve-

loppement durable au

sein du service Achat

À partir de la gauche : Henry Visart (IPM), Antoinette van den Hove (IPM) , Mme Anaïs Pauwels (Delhaize),

Mr Nicolas Steisel (Exki), Mr Pascal Leglise (Carrefour), Mme Sylvie Bove (Carrefour), Mme Florence Maniquet (Delhaize), Mr Eric

Wiertz (Coordinateur Rédactionnel ), M. Marc Fichers (Nature & Progrès), Mr Vankenbergen (Coprosain)

Page 13: Dossier Bio juin 2012

TABLE RONDE - DOSSIER BIO 13

peu protéiniques et peu riches produits dans nos

régions, et pas avec du soja d’importation. Cette ali-

mentation douce, saine, naturelle, permettra aux porcs

d’être en meilleure santé et de ne pas avoir à subir des

médicaments allopathiques de synthèse prodigués à

titre préventif.

Le cahier des charges bio est moins un ensemble d’obli-

gations (ce qu’il paraît pourtant) qu’une pratique de

ferme qui permette ipso facto à l’agriculteur de pro-

duire du bio.

Pascal Léglise  : Chez Carrefour, quand nous faisons le

bilan carbone de tous les produits que nous commer-

cialisons, leur bilan nutritionnel également, quand nous

voulons les améliorer, nous en revenons toujours à

cette logique de circuits courts, d’approvisionnements

locaux, d’alimentation de proximité.

Avec les outils dont nous disposons aujourd’hui, tout

le secteur de l’alimentation revient à plus de bon sens.

Encore faut-il continuer à encourager ce mouvement…

Sylvie Bové  : En fait, quand on parle de bio, le champ

peut apparaître excessivement large. Et ce alors qu’au

niveau légal, le bio n’est qu’alimentaire. Chez Carrefour

nous ne développons pas à proprement parler de stra-

tégie bio mais bien une stratégie de développement

durable, beaucoup plus étendue. C’est à mes yeux

important de la souligner car pour le consommateur,

la notion même de bio peut être assez difficile à com-

prendre, avec notamment toute une série de labels.

Chez nous par exemple, nous avons développé des

marques comme “Agir Eco Planète” (pour des déter-

gents, des ampoules,… ) ou Tex (pour le textile).

Vous nous demandiez ce qu’était le bio : à mon sens, il

n’est qu’alimentaire…

Marc Fichers  : Quand une marque, un magasin, un

opérateur développent du durable, de l’équitable, du

“moins de carbone”, il n’y a aucun problème, tout cela

correspondant à une demande commerciale. Mais

si le mot “bio” est apposé, il faut que le produit le soit

réellement  ! Et il l’est, c’est ça qui est particulièrement

intéressant. En outre, ce n’est pas le durable qui va per-

mettre le développement d’une agriculture différente,

au contraire du bio, bien plus cadré.

Nicolas Steisel  : Je suis favorablement impressionné

par la culture étendue des différents intervenants sur la

thématique du bio : c’est réellement passionnant. Mais

je pense tout de même que nous sommes très, très loin

des préoccupations de la majorité des clients. La force

du bio, on l’a dit et on doit le répéter, c’est que c’est

contrôlé. Se positionner dans une démarche équitable,

c’est très bien mais c’est beaucoup moins contraignant :

il existe quatre labels pour l’équitable (dont Max Have-

laar, le plus astreignant) mais aucun d’eux n’est basé sur

des textes légaux.

Faire du bio n’est pas si facile que cela, ne serait-ce d’ail-

leurs que parce que chaque participant à la filière paie

lui-même ses outils de contrôle, que les rendements

sont moins bons et que, au bout du compte, les coûts

sont plus importants. Mais à la fin, il y a une vraie qua-

lité, qu’il faut souligner. Chez Exki, nous voulons soute-

nir le bio dans le cadre d’une démarche environnemen-

tale plus large d’ailleurs.

Le bio, l’homme en fait depuis des millénaires. Ce qui a

poussé l’industrie alimentaire à dévier de cette tradition,

c’est avant tout la question de la réduction des coûts. Au

début des années ’80, un temps de crise économique

marqué par les années Thatcher et Reagan ou la déva-

luation du franc, cette question des coûts est devenue

primordiale. Elle a d’ailleurs permis plus tard l’émer-

gence des crises alimentaires comme celles de la vache

folle ou de la dioxine ou celle de véritables aberrations

comme la disparition progressive de la biodiversité.

Renverser la vapeur demande un effet considérable

car tout cela coûte très cher. Chez Exki, nous voulons

tant et plus pousser le bio mais les coûts font que, mal-

heureusement, nous ne pouvons faire du bio à 100%.

Chez nous, tout ce qui est lié à l’énergie (pains, glucides,

quinoas,… ) est bio, comme nous proposons aussi des

tartes ou des produits laitiers bio. Mais pour les viandes,

nous ne pouvons pas nous le permettre. De toute

façon, nous prônons une alimentation beaucoup plus

végétale : nous ne mettons de la viande que pour ceux

qui en demandent réellement. Mais honnêtement, la

viande de qualité coûte cher. Vous parliez des poulets :

nous aussi utilisons des poulets qui courent dehors.

Mais ils sont plus sujets aux agressions et aux maladies,

se développement moins vite,…

Marc Fichers  : Il y a cependant moyen d’obtenir des

produits moins chers. Pourquoi la viande et le poulet

sont-ils si chers pour les transformateurs  ? Tout sim-

plement parce que ceux-ci demandent au secteur bio

(qui représente tout de même un millier d’agriculteurs

Coprosain (“Commercialisation de produits sains”)

est une coopérative d’agriculteurs hennuyers

créé voici 35 ans. Sa volonté a toujours été de

développer des produits de qualité répondant à

des cahiers des charges très précis, qu’ils soient

paysans ou bio.

Coprosain est active sur tous les produits du

panier alimentaire de la ménagère : viandes,

charcuteries, volailles, pains, fruits et légumes,

fromages,…

Ses objectifs fondamentaux sont :

- d’assurer la valorisation et la commercialisation

des produits fermiers et/ou bio, artisanaux et de

qualité en assurant à ces producteurs familiaux

un juste salaire et un contrôle sur la production

et la commercialisation de leurs produits ;

- de réaliser une commercialisation en circuit

court, permettant d’offrir des produits de qualité

à des prix abordables et d’établir une relation

directe entre les producteurs et les consomma-

teurs ;

- de permettre ainsi un redéploiement et un

développement du milieu rural susceptibles

notamment de recréer de l’emploi par le fait

de maintenir et de redévelopper des petites

fermes dynamiques avec un faire-valoir direct

et une valeur ajoutée importante, et également

par la création d’emplois dans le secteur de la

transformation et de la commercialisation des

produits agricoles.

CoprosainPaul Vankeerberghen,

directeur général

Page 14: Dossier Bio juin 2012

DOSSIER BIO - TABLE RONDE14

en Wallonie  : nous enregistrons chaque année de 100

à 150 nouvelles inscriptions) les mêmes standards de

transformation et de fourniture qu’au grand secteur de

l’agriculture traditionnelle. Si vous voulez développer

votre enseigne vers le bio et le développement durable,

il faut aller à la rencontre des agriculteurs.

Nicolas Steisel : C’est ce que nous faisons déjà !

Marc Fichers  : Au lieu de leur proposer d’acheter leur

production et de se la faire livrer, il faudrait tenir un

discours inverse  : comment pouvons-nous travailler

ensemble  ? Puisque tu ne peux pas me livrer unique-

ment des blancs de poulet, comment vais-je pouvoir

valoriser l’ensemble des carcasses de poulets que je vais

t’acheter ?

Avec le développement de l’agriculture traditionnelle,

on utilisait les blancs ici, les pattes, les carcasses encore

ailleurs. Face à ce système, le secteur bio oppose un

refus systématique. C’est pour cette raison qu’il n’y a

pas de développement d’agro-industrie en bio. Mais les

transformateurs vont devoir mettre leurs bottes pour

descendre dans les cours des fermes discuter avec les

agriculteurs  : que fais-tu comme produit  ? Comment

peut-on travailler ensemble  ? Toi, tu fais la produc-

tion, moi la transformation : fournis-moi du poulet, des

céréales, des légumes,… et moi, je les transforme en

petits pots qui auront un succès fou à Bruxelles.

Cette démarche-là n’est pas encore généralisée, même

si elle s’est opérée par exemple chez Delhaize avec les

fromages de Marc Rosen, par exemple  : pas question

pour lui de fabriquer à façon et sous une autre marque

de distributeur ! Son produit est sacré et le distributeur a

compris qu’il fallait le vendre sous cette forme.

De manière beaucoup plus large, derrière toute cette

démarche, on en arrive aussi à l’objectif du prix rému-

nérateur, qui constitue sans nul doute le défi de l’avenir.

Nicolas Steisel  : Le fondement de la problématique

demeure économique. La philosophie chez Exki, c’est

plus de légumes, pas de graisse, pas de sucre et, quand

c’est possible, du bio. Vingt-sept pourcents de nos

achats sont bio et on aimerait encore augmenter ce

pourcentage mais ce n’est pas toujours possible, même

en cas de relation directe avec un producteur.

Je prends un exemple  : nous avons décidé de mettre

chaque mois à l’honneur un légume. Cette fois, c’est

le mange-tout, que notre producteur bio ne pourra

nous livrer pour des raisons climatiques. Nous avons

cependant voulu tenir notre promesse et le prochain

légume du mois sera bel et bien le mange-tout, même

s’il est d’origine exotique (ce qui est dommage) et qu’il

nous coûte plus de trois fois plus cher à l’achat. Or nous

devons demeurer dans des prix acceptables, et ce

même si le client est prêt à payer plus pour de la qualité,

pour du bio. Mais là où la pression est encore plus forte,

c’est chez nos propres collaborateurs, qui sont fiers de

vendre du bio, qui le poussent à mort ! Je vais vous faire

un aveu  : dans notre business plan initial, nous avions

repris noir sur blanc des critères comme la santé et la

rapidité, mais pas précisément le bio. Nos premières

embauches et d’autres bonnes rencontrent nous ont

permis de considérer le bio comme un objectif essentiel.

Je le répète : ce n’est pourtant pas toujours facile. Il faut

savoir que nous pratiquons des marges nettes extrê-

mement basses, de l’ordre de 2 à 3%. Il existe donc des

limites en-dessous desquelles nous ne pouvons des-

cendre. Si le client est d’une manière très large pour le

bio, son portefeuille l’est tout de même parfois un peu

moins.

Et, d’une manière plus large, il est certain que si nous

avions débuté Exki 5 ans avant, nous n’en serions

aujourd’hui pas là…

Marc Vankeerberghen  : En termes professionnels,

notre coopérative Coprosain livre à des restaurants.

Ceux qui inscrivent cette démarche dans la longueur

sont ceux qui disposent d’un cuisinier réellement pas-

sionné par une démarche différente de la cuisine tradi-

tionnelle. La plupart des cuisiniers travaillent selon un

schéma on ne peut plus facilité  : ils voient ce qui leur

manque comme marchandises, passent la commande

et sont livrés dans la nuit ou le lendemain matin. En bio,

ça ne fonctionne pas comme ça. Pour livrer de la viande

de bœuf bio, il faut prévenir le producteur au moins 10

jours à l’avance ! En effet, une fois la commande réalisée,

le producteur doit tuer la bête puis assurer au moins

une semaine de maturation en frigo. La viande est seu-

lement découpée par la suite.

Ceux parmi les restaurateurs qui ont compris cette

démarche sont ceux avec qui nous continuons

aujourd’hui : c’est important de le souligner.

Pascal Léglise  : J’aime beaucoup ce que vous dites

parce que nous vivons aujourd’hui la même chose avec

ce que nous appelons les producteurs de terroir. Nous

en avons encore parlé dernièrement à un colloque

organisé par la chaire Qualité de Gembloux Agro-Bio

Tech en rappelant combien nous sommes persuadés

que c’est à nous, les distributeurs, de nous mettre à la

Page 15: Dossier Bio juin 2012

TABLE RONDE - DOSSIER BIO 15

dimension des producteurs. Je vous prie de croire que

c’est un fameux challenge, notamment au niveau des

achats ou du marketing ! Nous sommes en fait en face

de deux circuits totalement différents, qui doivent se

rencontrer. Je dois d’ailleurs saluer l’initiative de cer-

tains directeurs de magasins locaux qui opèrent un lien

direct avec les producteurs locaux  : quand ce type de

démarche peut être mise en place, tout va alors très

vite. Je dis souvent que le réseau de franchisés est l’un

des tout premiers où peut se développer un tel partena-

riat. Après, on se retrouve dans des réseaux plus struc-

turé et où il est donc plus malaisé de trouver un terrain

d’entente global.

D’une manière générale, l’investissement de notre per-

sonnel est lui aussi fondamental : une récente enquête

du CRIOC nous a démontré combien il pouvait indiquer

où se trouvent les produits bio en magasin, comment il

arrivait à les décrire ou à les promouvoir. En la matière

aussi, nous tentons de nous améliorer au quotidien.

Florence Maniquet  : Aux yeux de Carrefour, et depuis

assez longtemps, c’est aussi notre rôle sociétal que

de faire la promesse au client de mettre sur le mar-

ché des produits plus sains, plus durables. Chez nous,

comme chez d’autres distributeurs sans aucun doute,

cela se traduit par des actions concrètes au niveau de

collaborations avec des coopératives ou au niveau

nutritionnel.

Je pense à ce sujet qu’Exki a fourni un travail réelle-

ment magnifique pour mettre en valeur les produits

sains et, ce qui est encore plus remarquable, à un prix

juste. Vous nous l’avez rappelé  : vous ne pouvez pas

vous permettre, par exemple, d’utiliser de la viande bio

dans vos préparations. Cela doit tous nous faire réflé-

chir : nous devrions tous nous mettre autour de la table

avec les producteurs pour voir comment mieux rencon-

trer encore (et à un prix juste, j’insiste) les attentes des

consommateurs de manger sain, naturel et bio. Exki, il

faut le saluer, a réussi à démocratiser l’image même du

bio et de l’alimentation saine. Un des grands challenges

actuels de notre société est sans conteste, surtout en

période de crise, de trouver un juste équilibre entre prix

raisonnable et nourriture saine.

RGP : Cette problématique des coûts, vous la ressen-tez aussi dans une coopérative comme Coprosain ?

Marc Vankeerberghen  : Tout à fait  : depuis le lance-

ment de Coprosain, il y a 35 ans, une de nos préoccupa-

tions majeures a toujours été de rémunérer de manière

juste le producteur. Nous avons encore régulièrement

des réunions par types de producteurs (de bovins, de

porcs, de produits laitiers,…  ) où nous discutons des

cahiers des charges, des délais de livraison mais aussi

bien sûr des prix. C’est essentiel pour eux car cela leur

permet de connaître à long terme le volume à produire

et de savoir aussi que leur production sera rentable

durant toute cette période, ce qui n’est pas possible

dans l’agriculture traditionnelle.

Dans le secteur de la grande distribution, il me semble

qu’a régné longtemps une image négative réciproque

entre producteurs et distributeurs, tout cela à cause

d’une pression constante sur les prix. Pression que je

peux comprendre puisqu’il s’agissait de proposer le

coût le moins haut aux clients. Mais nous pensons aussi

qu’une bonne partie de la marge était destinée aux dis-

tributeurs plutôt qu’aux producteurs… L’un des grands

mérites du bio est de tenter de remettre un peu d’ordre

dans tout cela…

Nicolas Steisel : Je suis totalement d’accord avec vous !

Florence Maniquet  : Je pense que pour les distri-

buteurs que nous sommes, il est très important de

promouvoir également le contact direct avec les pro-

ducteurs, comme nous le faisons notamment pour

l’agneau ou le bœuf. Une telle démarche responsabilise

Achetez bio, c’est soutenir les agriculteurs qui

agissent concrètement contre l’épuisement des

sols, la pollution chimique des eaux de surface

et des nappes souterraines ainsi que la dispari-

tion d’espèces animales et végétales dans nos

campagnes.

Chez Exki, le pain, les céréales (épeautre, boul-

gour, quinoa, riz,… ) tout comme les produits

laitiers sont bio. Chaque mois, un légume bio est

mis à l’honneur dans des recettes vitaminées. Par

exemple, en juin, ce sont les mange-tout. Des

pâtisseries, du chocolat, la confiture, l’huile, le

vinaigre sont bio. Tout est contrôlé par Certisys.

Dès octobre 2012, le café Exki (déjà labélisé

Fairtrade par Max Havelaar) sera certifié bio, suite

à un voyage d’étude en Bolivie en 2011 et au

projet de pépinière à caféiers, initié et soutenu

financièrement par Exki avec la coopérative de

caféiculteurs fournissant Exki.

Aujourd’hui, moins de 7% des surfaces en Bel-

gique sont consacrées au bio. Développer l’agri-

culture biologique est un défi car les contraintes

et les risques pour l’agriculteur restent considé-

rables. Il en résulte que le prix du bio est encore

trop volatile et inaccessible pour certains clients

qui souhaitent rejoindre ce mouvement.

ExkiNicolas Steisel,

co-fondateur

Page 16: Dossier Bio juin 2012

DOSSIER BIO - TABLE RONDE16

pleinement les deux parties et permet de créer entre

elles une relation solide et durable. Je suis personnel-

lement très partisane de cette manière de travailler qui,

j’en suis consciente, n’est sans doute pas applicable à

l’ensemble des produits.

Anaïs Pauwels  : Le consommateur est clairement en

attente de connaître l’histoire du produit et de savoir

qui est le producteur et comment il travaille. En maga-

sins, nous n’hésitons d’ailleurs pas à afficher les photos

de ces producteurs.

Florence Maniquet  : Nous avons la chance de vivre

dans un petit pays, ce qui permet, au départ de n’im-

porte quelle grande ville, de faire quelques kilomètres

et de se retrouver dans une ferme bio. La proximité avec

les producteurs, notamment bio, est une thématique

qui parle à beaucoup de gens.

Pascal Léglise  : Si je puis me permettre, c’est un

débat que nous menons régulièrement dans la pro-

fession  : comment faire dans cette démarche pour

ne pas imposer au producteur une forme d’exclusi-

vité  ? En effet, sans exclusivité, le producteur, quel

que soit le volume de sa production d’ailleurs, aura

toujours le choix d’aller voir ailleurs ou de multiplier

ses canaux de distribution. Dans notre groupe, nous

nous refusons à imposer toute forme d’exclusivité

à nos producteurs  : c’est important pour eux et ils

ne manquent pas de nous le rappeler lors de nos

rencontres.

Florence Maniquet  : Je suis d’accord avec vous mais

tout dépend aussi du type de production. Je reviens à

l’agneau bio, produit dans des volumes extrêmement

confidentiels. Son producteur est très heureux d’avoir

l’opportunité de travailler avec nous et de voir son pro-

duction totalement écoulée.

Pascal Léglise : Mais si un autre distributeur lui propo-

sait un prix supérieur, ce serait tout profit pour lui. Ce

serait encore plus le cas s’il avait une 3e voire une 4e

voie de distribution. Si on veut valoriser le développe-

ment local, et je ne dis évidemment pas cela à votre

encontre, il faut laisser aux producteurs les mêmes

outils que ceux que nous utilisons. Ne les enfermons

pas dans un schéma où ils seront à nouveau coincés et

dont ils ne pourront sortir ! C’est ce dont souffre l’agri-

culture actuelle, qui est pieds et poings liés aux struc-

tures qui existent aujourd’hui.

Florence Maniquet  : En fait, le bio n’appartient ni aux

producteurs ni, encore moins, aux distributeurs  : il

appartient aux deux en même temps.

RGP : Un des clichés du bio veut qu’il s’adresse à une cible de consommateurs bien précise, en gros les bobos urbains, les écolos post-soixante-huitards, les plus nantis également. Est-ce un peu justifié ou tota-lement à côté de la plaque ?

Nicolas Steisel  : C’est moins une question de moyens

que d’attitude  ! Nos clients ne paieraient jamais plus

cher un repas qui n’aurait pas de sens  : ce sont des

gens qui ont des valeurs même si, c’est vrai, ils doivent

aussi être financièrement capables d’acheter nos pro-

duits, qui ne sont tout de même pas hors de prix. Notre

objectif est vraiment d’élargir la consommation saine

à un maximum de consommateurs. Notre réussite est

la preuve que nous ne touchons pas que des bobos

puisque nous servons quelque 40.000 clients par jour.

Cela dit, il est vrai que nos clients sont certainement

des gens qui ont d’autres préoccupations que la simple

consommation : ils sont sans doute également soucieux

de leur santé et de celle de la planète.

Sylvie Bové  : Il y a sans aucun doute des gens qui

achètent bio avec l’optique de faire du bien à leur corps

et qui se foutent un peu que ces produits aient fait

20.000 ou 10 km pur arriver dans leur assiette. Il y en a

aussi qui achètent bio et durable pour faire du bien à la

planète. J’ai même la faiblesse de croire que certaines le

font en combinant ces deux raisons.

Chez Carrefour, notre cible est réellement large. Notre

slogan d’ailleurs, “Du positif pour tous”, traduit cette

volonté d’universalité. Nous nous adressons tout par-

ticulièrement aux familles en essayant de faire passer

le message que le bio est également idéal pour les

enfants. Nous avons ainsi développé une gamme de

produits pour nourrissons.

Marc Fichers  : Tous les distributeurs sont animés par

cette tendance au bio. En Allemagne, Aldi a même lancé

des magasins bio.

Marc Vankeerberghen  : Notre expérience nous

apprend que nous avons toujours pu compter sur une

clientèle assez âgée, dans une tranche de 45 à 70 ans.

Depuis 5 ou 6 ans, on constate cependant une forte

tendance au rajeunissement avec notamment de nom-

breuses familles avec enfants. Nous travaillons en outre

beaucoup avec des GAS (des groupements d’achat soli-

daire) le plus souvent composés de jeunes gens et qui

privilégient sinon le bio, au moins les circuits courts, les

relations directes entre producteurs et consommateurs.

Marc Fichers  : Je pense qu’il faut considérer le bio

comme un véritable phénomène de société. Dans les

Page 17: Dossier Bio juin 2012

TABLE RONDE - DOSSIER BIO 17

fondements du bio, pour ses pionniers, il y a tout de

même une volonté affirmée de changer le monde.

Quand j’entends que le bio est bobo et cher, ça ne cor-

respond pas au bio que moi, je connais. Pour moi, si une

pizza coûte cher, c’est tant mieux pourvu que celui qui

l’a fabriquée y trouve son compte  ! Le producteur ne

retrouvera son autonomie que s’il met la main à la pâte,

ce que promeut le bio !

Aujourd’hui, les gens sont très intéressés par la réappro-

priation alimentaire, par le fait de faire leur pain ou de

l’acheter en direct au producteur local. Notre public se

pose des questions sur son assiette, sur les repas manu-

facturés. Il réapprend à apprécier les produits sains. Au

travers d’un GAS, il y a moyen d’acheter de la bonne

viande de bœuf à 10 ou 12€/kg. Et on peut aussi acheter

des pommes de terre bio au même prix que les autres

si on va les chercher à la ferme par sacs de 25 kg…

Aujourd’hui, on passe sans doute un peu plus de temps

dans sa cuisine qu’à faire les courses, mais on mange

aussi tout autrement !

Nicolas Steisel : Mais vous achetez ça où ? À la ferme ?

C’est irréaliste pour les citadins  ? C’est aussi fort peu

écolo de faire un tel déplacement pour des produits de

consommation courante…

Marc Fichers : Attention, j’ai démarré en

disant que le bio était un phénomène

de société, un laboratoire dans lequel

on recherche certaines choses et on en

refuse d’autres. Pour répondre à votre

question, ici à Bruxelles, il y a une cen-

taine de GAS qui se sont mis en place.

C’est un phénomène en pleine expan-

sion à un point tel qu’on commence à

manquer de producteurs capables de

fournir ces groupements d’achat. Il y a

clairement une volonté de changement,

et c’est un bien que le public désor-

mais recommence à cuisiner, à faire son

propre yaourt, à acheter de la farine

pour faire son pain bio,... tout cela peut-

être parce qu’il est allé chez Exki.

Pascal Léglise  : Ce changement, nous

devons tous l’appréhender de manière

sérieuse. Désormais, nos hypermarchés

offrent une belle visibilité aux produits

bio, qui se traduit par une augmentation

plus que sensible des ventes. Si à cette

visibilité vous ajoutez les initiatives de

collègues eux aussi bien positionnés,

nous avons à faire face à une demande

qui ne fait qu’augmenter. Il va nous falloir trouver une

juste adéquation entre notre offre et cette demande,

des solutions pour réussir ce nouveau défi sans sombrer,

je n’ose pas trop le mot, dans une forme d’industrialisa-

tion que nous avons connue par ailleurs.

Marc Fichers  : La solution à ce problème est de per-

mettre aux agriculteurs le maintien d’une certaine

autonomie de transformation et de commercialisation.

Mais attention : “autonomie” ne veut pas dire “tout seul”,

non, les agriculteurs peuvent bien sûr se regrouper en

coopératives de transformation ou de commercialisa-

tion. Cela empêchera des situations comme celles que

nous connaissons maintenant et que nous connaîtrons

encore à l’avenir où des distributeurs achètent finale-

ment à l’étranger leur lait, même de qualité inférieure

à celui de nos agriculteurs bio ou conventionnels, parce

qu’il est un tout petit peu moins cher.

Nicolas Steisel  : L’énergie, le transport, les engrais

chimiques,… : tout augmente et c’est tant mieux pour

les filières bio, qui doivent passer à la vitesse supérieure

et continuer à étendre leur offre. Mais je pense aussi

qu’il faut un minimum de structuration pour éviter,

comme c’est mon cas avec le légume du mois, une rup-

ture de livraison.

COPROSAINs.c.Une Coopérative d’agriculteurs du Hainaut vous pro-pose aussi des viandes bios issus d’un circuit court, descharcuteries bios et des volailles bios qui ont du goût.

Respectons une alimentation naturelle du bétail et avec des racesbien choisies et vous obtiendrez une viande naturelle, goûteuse etsavoureuse. Mangeons la viande de façon raisonnée en quantité maisde qualité.

Nos points de vente sur www.coprosain.be

Page 18: Dossier Bio juin 2012

DOSSIER BIO - TABLE RONDE18

Marc Fichers : L’un des fondamentaux est de retourner

dans la cour de la ferme, ou dans le bureau d’une coo-

pérative de producteurs. Là, on peut se rendre compte

qu’en agriculture, le just-in-time n’existe pas.

De toute façon, l’agriculture, c’est lent. Pour convertir

une ferme au bio, comptez entre 7 et 10 ans, et pour une

coopérative effective plus encore. Mais ces processus

permettent aux producteurs de garder leur autonomie.

Pendant la crise du lait, je peux vous affirmer que les

producteurs bio comme Guy Grodent ou Vincent Cou-

nasse ont continué à vendre leurs fromages à 12€/ kg

sans rien ressentir.

C’est un avenir pour l’alimentation de mettre l’agri-

culteur dans des difficultés financières inextricables  ?

L’agriculteur, soit il va, comme dans les années ’70, vers

l’industrialisation, avec des poulaillers industriels offrant

un revenu garanti ; soit il retrouve une autonomie et il

peut diminuer de 20% son cheptel pour disposer de

liquidités et redémarrer dans un autre type de produit,

dans le bio. Quoi qu’on puisse en penser, la Wallonie

n’est pas une terre d’agriculture intensive : pensez que

dans certaines régions, les terrains se vendent à plus

de 50.000€/ha (c’était 600.000 FB il y a 15 ans  !) L’ave-

nir de notre agriculture n’est pas dans la production de

masse mais bien dans une autonomie tant au niveau de

la transformation et de la distribution qu’au niveau de

l’alimentation, locale elle aussi, du bétail.

Marc Vankeerberghen  : Après la guerre, on a dit aux

agriculteurs : il faut produire pour nourrir le peuple. On

va vous donner des protéines pour vos taureaux, on va

importer les céréales du Brésil ou des Etats-Unis. On n’a

plus équilibré l’alimentation d’un bétail qui est à la base

herbivore. Et on s’étonne qu’aujourd’hui, on dise que

manger de la viande n’est pas bon pour la santé ! On a

nourri le bétail et le peuple sans aucun critère alimen-

taire de qualité et on en est arrivé à une aberration. C’est

cela que, très concrètement, combat le bio.

Nicolas Steisel  : Nous devons donc tous convaincre le

client d’acheter bio.

Pascal Léglise  : Chaque maillon de la chaîne a ses

propres défis. Nous distributeurs avons incontestable-

ment un rôle à jouer en matière de démocratisation

de la commercialisation en l’ouvrant au plus grand

nombre, et ce de manière solidaire, et donc pas au

détriment d’un maillon vis-à-vis d’un autre. D’un autre

côté, il faut aussi que la production puisse répondre

à de justes règles qui permettent à l’ensemble de la

chaîne de répondre à la demande croissante de pro-

duits bio de qualité. Chez nous, dans notre action avec

les producteurs de terroir, nous avons commencé par

écrire une charte éthique qui relevait les règles que

nous nous imposions mutuellement entre produc-

teurs et distributeurs. Ensuite, nous avons travaillé sur

des panneaux que nous apposons en rayon quand il

y a rupture. On joue sur la convivialité en disant  : le

produit était trop bon, il n’y en a plus pour l’instant.

C’est, pour un distributeur, une vraie révolution ; mais

nous l’avons faite.

RGP  : Quelle est la part du bio dans l’agriculture wallonne ?

Marc Fichers : Elle est de 7% de la surface cultivée, pour

un millier d’agriculteurs, je le rappelle.

Nicolas Steisel  : Et son développement est-il sous-

tendu par des objectifs politiques ?

Marc Fichers  : Non, ce qui nous intéresse à Nature &

Progrès, c’est de changer le rapport entre l’homme et

son alimentation, entre les producteurs et les consom-

mateurs. Je trouve que nous y arrivons plutôt bien avec

nos 7% et que ce sera encore mieux avec 10 ou 15%.

J’observe aussi que l’alimentation conventionnelle, au

contact du bio, évolue également  : dans un magasin,

il n’y a aucun sens à placer à côté d’un rayon bio un

rayon présentant des produits totalement opposés aux

valeurs bio.

RGP : Le bio est-il confronté à d’autres grands défis ?

Marc Fichers : Je le répète : aujourd’hui, le défi n’est plus

de parler de développement de produits bio mais bien

d’agriculture bio, il n’est plus de parler de développe-

ment de marchés bio mais d’agriculteurs bio. Ce sera

gagné quand l’enseigne pourra dire : « Nous travaillions avec 50 producteurs ; maintenant, c’est 60, et nous devons tous nous en réjouir » !

Anaïs Pauwels : L’un des défis réside à mon sens dans

l’élargissement du cadre légal, dans les exigences qui

vont pouvoir être imposées à chaque maillon de la

chaîne, du producteur au distributeur en passant par le

transformateur. Les avancées en la matière ne pourront

qu’être gagnantes quand on sait que le succès du bio

réside justement dans un cadre légal clair répondant à

des normes européennes très strictes.

Florence Maniquet  : Il faut aussi combattre l’idée que

le bio, c’est forcément cher. Nous venons de lancer une

gamme naturelle de cosmétiques composés à 95% de

bio. Le panel à qui nous avons présenté ces produits

(la presse, des consommateurs, en interne aussi) a été

étonné par le prix très raisonnable de ces produits.

Il faut à mes yeux trouver des solutions pour insuffler du

bio dans le quotidien des gens, avec des petites choses

comme les cosmétiques ou le textile. De la sorte, les

consommateurs auront tendance à préférer un produit

bio, même un peu plus cher, pour certains achats quoti-

diens, ce qui ne fera pas financièrement exploser le cad-

die de la ménagère. Notre rôle de distributeur est aussi

de promouvoir ce changement de mentalité.

Anaïs Pauwels  : Les mentalités changent mais les

comportements, parfois, ne sont pas totalement adap-

tés. Prenons les détergents lessiviels : 60 à 70% de leur

Page 19: Dossier Bio juin 2012

TABLE RONDE - DOSSIER BIO 19

Devenez co-propriétaire d’un vignoble de référence en région liégeoise

Devenez acteurs du renouveau de la vigne à Liège !Rejoignez la coopérative Vin de Liège, un projet de passionnés, un projet professionnel

« Nous voulons devenir un domaine viticole de référence en Wallonie et en Belgique. Domaine connu pour sa qualité, son engagement social et son souci de l'environnement. Nous voulons aussi devenir une référence qui propose un modèle économique durable. »

impact négatif sur l’environnement est dû à une mau-

vaise utilisation par le consommateur. On peut mettre

moins de produit, on peut aussi faire des lessives à 30°

plutôt qu’à 90°.

Florence Maniquet  : Idem pour la viande  : la taille

d’une saine portion de viande ne doit pas dépasser la

paume de la main. Tentons donc de nous limiter dans

nos manières de consommer, de les améliorer.

Marc Vankeerberghen : Incontestablement, LE secteur

à développer dans notre pays est celui du producteur,

qui est à la base de tout. Mais c’est très difficile à faire

chez nous car l’agriculteur est par essence tradition-

naliste mais aussi parce qu’il est pieds et poings liés

aux structures existantes qui imposent des investisse-

ments énormes et des contraintes administratives ini-

maginables. En sus, nos agriculteurs sont formatés dès

l’école : pensez que dans de nombreuses écoles d’agri-

culture, il n’y a aucun cours d’agriculture biologique.

Marc Fichers  : C’est là un débat que nous menons

actuellement avec les autorités. Nous désirons en effet

créer très rapidement un baccalauréat en agriculture

biologique. Mais l’administration de l’Enseignement ne

semblent pas comprendre : elle dise que le bio est dans

ses programmes. C’est peut être en partie vrai mais de

manière totalement éparpillée et non clairement dédi-

cacée  ! Nous, nous leur disons  : si vous voulez former

des agriculteurs qui ne soient plus tributaires des seuls

conseillers en fertilisation et en nutrition animales, il

faut qu’une telle formation se mette directement en

place. Et si vous ne faites, la tentation sera grande, et

elle existe déjà, que ces futurs fermiers aillent se former

à l’étranger. Partout donc, il existe encore des réticences

qui veulent inscrire le bio dans des schémas tradi-

tionnels comme ça avait été le cas il y a 15 ans avec la

grande distribution.

Marc Vankeerberghen  : Mais c’est l’ensemble du sec-

teur agro-industriel qui est comme ça, poussé qu’il a

été par les grands groupes chimiques producteurs de

produits phyto ! On a trop longtemps enseigné que la

terre était un support alors qu’en fait, elle ne l’est pas : la

terre, elle doit être nourricière, un point c’est tout, sans

adjonction de tous ces produits chimiques…

............................

Une table ronde animée et reproduite

par Éric Wiertz

Chez Carrefour, on prend le BIO très au sérieux.

Pour que chaque client puisse acheter BIO en toute

confiance, Carrefour respecte son Engagement à la

lettre depuis 20 ans: tous les produits BIO présents

en rayons sont issus de l’agriculture biologique,

certifiés par un organisme indépendant, produits

sans utilisation d’OGM, d’engrais chimiques et

de pesticides de synthèse. Notre engagement se

fait à plusieurs niveaux, comme par exemple au

niveau des emballages. Pour le textile par exemple,

tous les emballages PVC ont été rempacés par des

bandeaux en carton, soit une économie d’environs

42 tonnes de PVC par an.

Autre exemple, l’emballage de nos fruits et

légumes, sont des emballages compostables, cer-

tifié Vinçotte. Nos fruits et légumes sont emballés

dans un souci de contrôle, pour être sûr de les

distinguer dans les dépôts, des fruits et légumes

non BIO.

Nous proposons aujourd’hui plus de 1200 réfé-

rences de marque Carrefour BIO en alimentaire

et Tex en habillement et linge de maison. Notre

objectif est de poursuivre la démocratisation

du BIO en pratiquant des prix véritablement

accessibles.

CarrefourPascal Léglise,

directeur Qualité,

Développement

durable et Produits

marques propres

CarrefourSylvie Bové,

responsable du

département

Marketing des

marques propres

Page 20: Dossier Bio juin 2012

DOSSIER BIO - VIN20

La cuvée 2012 sera bio!

Après une dizaine d’an-

nées de discussions

difficiles, les experts

du comité permanent

de l’agriculture bio-

logique de l’Union

européenne se sont

accordés mi-février sur

une réglementation

spécifique au vin bio. Jusqu’à présent, seuls les raisins

pouvaient être certifiés issus de l’agriculture biolo-

gique. Désormais, les pratiques œnologiques sont aussi

prises en compte, pour pouvoir apposer un nouveau

logo étoilé sur une bouteille. Avec la nouvelle régle-

mentation, qui entrera progressivement en vigueur à

partir d’août 2012, ces pratiques œnologiques devront

suivre un cahier des charges précis. Celui-ci interdit cer-

taines substances, limite l’utilisation d’autres… et en

autorise encore beaucoup d’autres. Avantage majeur

de ce texte : il fixe enfin un cadre pour obtenir un label

européen qui consacre enfin le “vin bio”.

DU VIN BIO BELGE. ET LIÉGEOIS ?

Une décision qui devrait aussi avoir des répercussions

dans notre pays, encore récemment peu connu pour

l’excellence de ses crus mais aujourd’hui de plus en plus

producteur de vins de qualité. Parmi eux, on devait s’en

douter, des vins bio, produits jusqu’ici par le seul vigne-

ron labellisé bio de Belgique (Hageling, au cœur de la

première – 1997 – AOC belge : le Hageland, un triangle

formé par les villes d’Aarschot, de Tirlemont et de Lou-

vain) et par toute une série de petits producteurs locaux.

A Liège cependant, un projet de vin bio est en train de

prendre racine par le biais de la coopérative “Vin de

Liège”, « un projet de passionnés, un projet de profes-

sionnels », comme le soulignent ses initiateurs. On l’ou-

blie souvent mais la production de vins sur les coteaux

de la Meuse a été particulièrement florissante jusqu’au

XVe siècle, singulièrement en région liégeoise, qui a

d’ailleurs gardé des reliquats toponymiques de cette

période comme le village de Vivegnis ou l’impasse de

la Vignette, qui donne sur les coteaux de la citadelle de

Liège.

Coteaux de la citadelle précisément très prisé puisque

c’est là que compte notamment s’implanter le groupe

Vranken-Pommery, n° 2 mondial du champagne et

dont le patron, Paul-François Vranken, est originaire de

Liège. Ce projet de 120 ha de vignes au total en pro-

vince de Liège (pour produire du “crémant de Liège”),

s’il aboutit, aura sans doute pour voisin un projet plus

modeste mais totalement bio développé quant à lui par

la coopérative “Vin de Liège”.

DÉJÀ PRÈS DE 400 COOPÉRATEURS !

Le samedi 12 mai dernier, à Eben-Emael, dans la vallée

du Geer et à une portée de bouteille de la frontière

néerlandaise, “Vin de Liège” avait invité ses près de 400

coopérateurs et le ministre wallon de l’Economie Jean-

Claude Marcourt à inaugurer ses nouveaux vignobles

plantés fin avril. « Le projet bio de Vin de Liège est

bien entendu bien plus modeste que celui de Vran-

ken-Pommery, nous explique un coopérateur : 2 ha

de rouge ici à Eben (étendus à 3 ha dès 2013), plus 4

ha de blanc à Heure-le-Romain. » Six hectares au total,

soit 30.000 pieds, qui devraient être doublés dès l’an

prochain avant d’investir également, plus symbolique-

ment qu’autre chose, les fameux coteaux liégeois de la

citadelle.

Bonne nouvelle pour Vin de Liège : les coopérateurs

semblent affluer, « au rythme de 2 ou 3 par jour », souli-

gnait à Eben-Emael Fabrice Collignon, l’auteur du plan

financier. Des coopérateurs qui ont déjà investi quelque

450.000 €. Un montant tout récemment gonflé par la

Sowecsom (la filiale “économie sociale” de la SRIW) à

hauteur de 100.000 € en prise de capital et de 250.000€

en emprunts et qui le sera plus encore avec l’interven-

tion toute prochaine de l’invest liégeois Meusinvest.

80.000 BOUTEILLES EN 2016

Avec à la barre son administrateur-délégué Alec Bol, Vin

de Liège veut maintenant garder un cap vers la com-

mercialisation, estimée à 80.000 bouteilles d’ici 2016.

« Pour notre coopérative, la plantation de ce premier

vignoble est une étape très importante et nous sommes

heureux que tout se déroule tel que nous l’espérons.

C’est assez émouvant de penser que les ceps qui sont

plantés cette année seront à la base de nos premiers

vins », commente un administrateur de la coopérative.

Pour mettre toutes les cartes dans son jeu, Vin de Liège

a engagé un jeune viticulteur et œnologue français,

Romain Bevillard, pour occuper le poste de régisseur

du domaine. Une pointure puisque détenteur d’un

diplôme de technicien supérieur en viticulture œno-

logique (Bac+3) et du diplôme national d’œnologue

à Reims (Bac+5), complété par un master en Vins et

Champagne, Management, Marketing et Qualité. Une

formation complétée par des stages en Champagne et

dans la Loire. C’est lui qui a défini les orientations tech-

niques du vignoble et le choix des cépages.

Une preuve de plus que le bio, c’est vraiment du

sérieux…

Le bio gagne aussi la vigne…g Même toujours 20 à 30% plus cher à produire, le vin bio a incontestablement la cote ! En France, par exemple, traditionnel paradis du précieux nectar, les fameux accords de Grenelle imposent qu’en 2020, 20% de la surface vinicole cultivée devra être bio. Et même dans notre pays, moins connu pour ses bienfaits vinicoles, des initiatives pointent fièrement le bout du nez, comme à Liège.

Un nouveau logo euro-

péen pour le vin bio !

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Page 21: Dossier Bio juin 2012

ANIMAUX - DOSSIER BIO 21

Par nature même, le bio est “animal friendly”

puisqu’il promeut le bien-être animal tout en

refusant l’utilisation de produits chimiques. De

là à permettre aux assiettes de nos toutous et de nos

minets de se convertir au bio, il n’y a qu’un pas…

UN WEBSITE NOVATEUR

Un pas qu’a allègrement franchi un site belge (www.

biofan.be), actif dans notre pays mais aussi en France et

aux Pays-Bas: Biofan, le premier à s’être positionné, en

août 2009, dans l’e-commerce de produits bio et natu-

rels pour animaux.

Biofan, c’est en fait l’histoire de deux passionnés,

Véronique et François. « Nous étions à la recherche de

nourriture bio pour notre chien et nous avons remar-

qué à quel point il est difficile de trouver, dans un même

lieu, l’ensemble des produits écoresponsables pour ani-

maux, explique celui-ci. Nous avons alors décidé de lan-

cer sur le Web un tout nouveau concept : Biofan (“Bio

for animals”).»

Désormais, le grand public peut, d’un simple clic et

très rapidement, concilier son amour pour les animaux

avec le respect de la planète. Mais au fond, François,

pourquoi du bio pour les animaux de compagnie ?

«Tout simplement parce que nos fi dèles compagnons

le méritent ! Nous sommes de plus en plus nombreux à

choisir, pour notre santé et notre bien-être, de consommer

autrement. Les animaux de compagnie sont aussi, à tra-

vers nous, des consommateurs. Il semble donc naturel de

leur faire partager les bienfaits d’une alimentation pensée

pour eux, tout en limitant les conséquences néfastes sur

l’environnement. »

DES PRODUITS SAINS, SÛRS ET ÉCOLOGIQUES

Par les produits qu’il propose en ligne, le site Biofan

s’oppose aussi au secteur conventionnel du “pet food”,

particulièrement polluant, que ce soit lors de la produc-

tion des croquettes, barquettes et autres douceurs ou

par les emballages qu’il induit. Rien de tout cela avec

les entreprises, souvent familiales et de taille modeste,

qui ont fait le choix de la production bio pour leurs ali-

ments pour animaux. « Ces petits producteurs arrivent,

comme dans le bio “humain”, à développer des gammes

de produits sains, sûrs et respectueux de la nature comme

de la planète. »

Parmi les avantages de la nourriture bio pour ani-

maux, il faut aussi citer l’absence totale de conserva-

teurs, d’arômes artifi ciels, de protéines ajoutées ou de

colorants. François : « La viande et les céréales bio que

nous proposons sur notre site permettent ainsi notam-

ment d’éviter les allergies alimentaires auxquelles nos

chiens et nos chats sont encore trop souvent confrontés.

En outre, la nourriture bio, très riche, permet de réduire

les portions : la dose quotidienne de 600 g de croquettes

traditionnelles est ainsi remplacée par 400 g seulement

de croquettes bio»

BASÉE SUR DE VRAIES VALEURS

Pionnière sur un marché qui se révèle prometteur, Bio-

fan est aussi une société hautement citoyenne, basée

sur de vraies valeurs, d’ailleurs traduites dans une

charte. « Ainsi, reprend son co-fondateur, nous vendons

exclusivement des écoproduits, c’est-à-dire des produits

qui entraînent moins d’impacts sur l’environnement, tout

au long de leur cycle de vie et conservent leurs perfor-

mances lors de l’utilisation. Notre logistique est également

gérée par une société écoresponsable et soucieuse de la

réduction globale des consommations énergétiques. En

outre, les emballages de nos produits sont bien entendu

fabriqués à partir de matériaux recyclés. »

Sur le terrain, les équipes de Biofan eff ectuent une

veille permanente afi n de s’assurer du bien-fondé des

labels et de l’honnêteté de chaque fabricant. « Nous

n’hésiterions pas à supprimer tout produit qui ne répon-

drait pas à l’ensemble de nos exigences », assure François,

qui précise encore que

Biofan sélectionne avec

soin ses fournisseurs en

privilégiant les partena-

riats avec des TPE et des

PME familiales, respec-

tueuses de l’homme et

de l’environnement.

Vu comme cela, évidem-

ment, les aliments bio

pour animaux de com-

pagnie paraissent nette-

ment moins saugrenus…

Du bio, aussi, pour nos animaux de compagnie !g Même si le débat peut à toute première vue paraître saugrenu, pourquoi nos compagnons à quatre pattes ne pourraient-ils eux aussi jouir des bienfaits du bio sans payer plus cher pour autant ? En tout cas, cette perspective est aujourd’hui réalité et un site d’e-commerce lui est même consacré..

PROGRAMME

FIDÉLITÉ

www.biofan.be

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Page 22: Dossier Bio juin 2012

DOSSIER BIO - RECETTES22

UN MENU MÊLANT ESTIVAL, CHALEUR ET FROIDUN MENU POUR 4 PERSONNES

APÉRO : CROSTINIS, MAQUÉE À LA

GRECQUE ET HUILE DE COLZA

>> INGRÉDIENTS :

250 g de maquée, 1/4 de concombre, une gousse

d’ail, 3 cl d’huile de colza, 8 tranches de baguette,

sel et poivre

>> PRÉPARATION :

Hacher le concombre et l’ail très finement. Mélan-

ger à la maquée avec l’huile et assaisonner avec sel

et poivre. Toaster les tranches de baguette, les tar-

tiner de maquée et servir.

ENTRÉE : ASPERGES VERTES OU

BLANCHES, CHIFFONNADE DE

JAMBON, VINAIGRETTE BALSAMIQUE

>> INGRÉDIENTS :

Une botte d’asperges, 8 tranches de jambon cru et

séché, 3 cl d’huile d’olive, 2 cl de vin balsamique, un

ravier de cressonnette, un ravier de tomates cerise,

sel et poivre

>> PRÉPARATION :

Peler et cuire les asperges à l’avance, laisser refroi-

dir dans leur jus. Egoutter, couper les asperges en

trois et enrouler dans le jambon. Déposer sur les

assiettes et garnir avec les tomates cerise et la cres-

sonnette. Assaisonner avec l’huile d’olive, le vin bal-

samique et le sel et poivre.

PLAT : MAATJES ET POMMES GRATTÉES

AU VINAIGRE DE CIDRE ET PRINCESSES

>> INGRÉDIENTS :

4 maatjes, 2 pommes, 150 g de haricots princesse,

une botte de roquette, une échalote hachée, 2 cl

de vin de cidre, 3 cl d’huile de colza, une pointe de

moutarde, un ravier de jets de luzerne.

>> PRÉPARATION :

Nettoyer cuire et refroidir les haricots, préparer

la vinaigrette (vinaigre de cidre, huile, moutarde,

échalote), râper les pommes en fines allumettes,

couper les maatjes et réserver la queue. Mettre

tous les ingrédients dans un bol et mélanger, assai-

sonner avec sel et poivre.

Dresser et garnir de jets de luzerne.

DESSERT : TIRAMISU AU SPÉCULOOS

>> INGRÉDIENTS :

250 g de mascarpone, 75 g de sucre, 2 jaunes

d’œuf, 3 blancs d’œuf, une pincée de sel, un long

café et quelques spéculoos.

>> PRÉPARATION :

Tremper les biscuits dans le café et disposer dans

un petit bol, faire un ruban avec les jaunes et

50g de sucre, mettre dans le mascarpone et bien

mélanger, faire une meringue avec les blancs et le

reste du sucre, rajouter le mascarpone. Mettre par-

dessus les biscuits et laisser refroidir 4 heures au

réfrigérateur.

Une recette proposée par Philippe Ratzel, de Biorganic Factory, un traiteur bruxellois certi-fié bio. Pour plus de recettes, rendez-vous sur www.biorganicfactory.be.

CRUMBLE DE COURGETTES AU HACHÉ D’AGNEAUUN PLAT POUR 4 PERSONNES

INGRÉDIENTS :

800 g de courgettes, 500 g de haché d’agneau,

100 g de beurre, 200 g de farine (prendre de la

farine de riz si intolérance au gluten), 50 g de

flocons d’avoine (ou de riz), 1 cuillère à café de

cumin, quelques brins d’herbes (ciboulette, persil,

coriandre… ), 1 gousse d’ail, 100 g de beurre, sel et

poivre, graisse de palme non hydrogénée et bio.

PRÉPARATION :

Sortir le beurre du frigo. Ciseler les herbes. Écra-

ser l’ail. Préchauffer le four à 180°. Faire revenir

le haché dans une grande poêle avec 1 cuillère

à café de graisse de palme non hydrogénée et

bio. Écraser la viande à la fourchette afin qu’elle

se détache en petits morceaux. Saler la viande.

Pendant la cuisson, laver les courgettes (sans

les peler). Enlever les bouts et les couper en ron-

delles de 5 mm. Les faire cuire à la vapeur pen-

dant 10 min. A ce moment-là, la viande est cuite:

graisser le plat à four. Mettre la viande dedans,

ensuite les courgettes, et puis les herbes. Faire

le crumble : mélanger dans un plat le beurre

coupé en petits morceaux, la farine, les flocons,

le cumin, l’ail, le sel (1 cuillère à café) et le poivre

(quelques tours de moulin). Avec les mains, en les

frottant l’une contre l’autre, obtenir un mélange

“sableux”. Répartir le tout sur les courgettes. Faire

dorer au four pendant 15’. Le crumble doit colo-

rer, mais pas noircir.

Une recette proposée par Trop Bon, le resto et traiteur bio bruxellois.

Quelques recettes bio sympa à faire soi-même !g Avec le site de la Semaine Bio mise sur pied par BioForum et l’APAQ-W (l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité) et leurs partenaires, découvrons quelques recettes bio sympa à réaliser en famille

Page 23: Dossier Bio juin 2012

RECETTTES - DOSSIER BIO 23

MARMELADE DE FRUITS AU MIEL ET AU CURRY LÉGERUN DÉLICE POUR 1 ENFANT

INGRÉDIENTS :

80 g d’un fruit ou d’un mélange de fruits de saison

“compotables” (fraises ou rhubarbe par exemple),

5 g de miel, curry.

PRÉPARATION :

Couper tous les fruits en (petits) morceaux. Ajou-

ter le curry et le miel. Faire cuire légèrement le

tout pendant 5 min. dans un poêlon..

PURÉE DE POMMES DE TERRE AUX POIS CHICHES ET AU PERSIL PLATUNE PORTION POUR UN ENFANT À PARTIR DE 12 MOIS

INGRÉDIENTS :

10 g de pois chiches, 5 g d’oignon émincé, 100 g de

brocoli ou autre légume de saison (chou-fleur ou

bette par exemple), 150 g de pommes de terre, 5

ml de lait entier, 5 ml d’huile d’olive, 1 brin de persil

plat, muscade.

PRÉPARATION :

Tremper les pois chiches la veille dans 4 fois leur

volume d’eau. Cuire à la vapeur les pommes de

terre épluchées et coupées. A mi-cuisson, ajouter

les pois chiches, l’oignon et le légume émincé.

Egoutter la purée et la mixer en fonction de la

consistance désirée. Ajouter la muscade, le lait et

l’huile d’olive. Bien mélanger, rectifier l’assaisonne-

ment et terminer par le persil plat haché finement.

BEURRE DE TOURNESOL GERMÉ AUX ORTIESGARNITURE DE TARTINE POUR 4 PERSONNES

INGRÉDIENTS :

100 g de graines de tournesol, 50 g de têtes d’ortie, 2

gousses d’ail, sel et poivre, huile d’olive..

PRÉPARATION :

Faire germer les graines pendant 3 h dans un bol

d’eau. Pendant ce temps, cueillir les orties (même en

ville, dans un coin un peu sauvage pas trop embou-

teillé !). Ne cueillir que les 3 feuilles de la “tête”. Les

laver soigneusement. Couper le maximum de tige

(un peu dure). Les essorer. Égoutter les graines de

tournesol. Peler deux gousses d’ail et mettre les

graines, les orties, l’ail, le sel, le poivre et deux cuil-

lères à soupe d’huile d’olive dans le bol d’un robot

(ou dans un moulin doux). Actionner jusqu’à obten-

tion d’une pâte verte. Goûter et rectifier l’assaison-

nement si nécessaire. Délicieux, tartiné sur une belle

tranche de pain complet grillé..

Une recette proposée par Trop Bon, le resto et traiteur bio bruxellois.

TRIFLE AU SPECULOOS, RHUBARBE ET FROMAGE BLANC À LA VANILLEUN DESSERT POUR 4 PERSONNES

INGRÉDIENTS :

1 speculoos par personne, 2 speculoos pour la

garniture, 2 tiges de rhubarbe, 250 g de fromage

blanc entier, 50 g de sucre de canne (ou plus sui-

vant goût), 3 cuillères à soupe de miel liquide, 1

cuillère à café de poudre de vanille.

PRÉPARATION :

Laver les tiges de rhubarbe et les couper en mor-

ceaux pour les cuire dans une petite casserole

avec 2 cuillères à soupe d’eau et le sucre de canne.

Mélanger le fromage blanc avec le miel liquide

(s’il ne l’est pas, le chauffer au four à 80° pour le

liquéfier). Casser un speculoos dans chaque petit

pot à dessert. Verser par-dessus la compote (qui

cuit très vite). Réserver au frais. Le fromage blanc

est à répartir sur la compote au moment de servir.

Possibilité de garnir ledessus de petits morceaux

de speculoos concassés (avec un rouleauà tarte,

par exemple).

VARIANTES :

Avec d’autres biscuits secs ou de la brioche ; avec

les fruits (fraises, framboises, mûres, groseilles) ;

avec des yaourts (brebis, chèvre) ou fromages

(maquée, à la crème,… ) ; avec des épices (can-

nelle, cardamome, vanille, tonka).

Une recette proposée par Trop Bon, la fameuse cantine bio bruxelloise pour qui cette recette « est l’adaptation d’un dessert anglais traditionnel que nous servons sou-vent chez nous mais que nous avons beau-coup allégé : une couche de biscuits, une couche de fruits cuits ou crus, et une couche de fromage blanc ou de yaourt aromatisé à votre goût, au lieu de la crème vanille et la crème fraîche de nos voisins britanniques. »

Page 24: Dossier Bio juin 2012

Delhaize Bio, un choix engagé.Au fi l des années la marque Delhaize Bio s’est élargie et compte aujourd’hui 635 produits certifi és biologiques. Des fruits et légumes cultivés sans utilisation d’engrais artifi ciel ni pesticides, de la viande, des volailles,du poisson, de l’épicerie, des vins… Ce sont tous des produits plein de saveurs, authentiques et de qualité,à prix accessible. C’est bon et ça se goûte !

Plus de goût

635 produits bio

Plus de respect

des sols