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COMPAGNIE GÉNÉRALE DE POUSSAGE SUR LES VOIES NAVIGABLES 54, Avenue Marceau (PARIS 8ème) JK f PROJET D'INSTALLATION D'UNE DECHARGE CONTROLEE D'ORDURES MÉNAGÈRES A GAILLON (Eure) Rapport Géologique BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES 74, rue de la Fédération - 75 - Paris 1S« Tel 783-94-00 DIRECTION DU SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL Botte postale 818 - 45 - Orléans-La Source - Tel 87-06-60 è 64 Département GEOTECHNIQUE 69 SGL 275 BGA Décembre isas

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Page 1: D'ORDURES MÉNAGÈRES A GAILLON (Eure)infoterre.brgm.fr/rapports/69-SGN-275-BGA.pdf · 69 SGL 275 BGA Décembre isas. SOMMAIRE INTRODUCTION 1 - DONNEES GENERALES 1.1 - Données géologiques

COMPAGNIE GÉNÉRALE DE POUSSAGE

SUR LES VOIES NAVIGABLES

54, Avenue Marceau (PARIS 8ème)

JK f

PROJET D'INSTALLATION D'UNE DECHARGE CONTROLEE

D'ORDURES MÉNAGÈRES A GAILLON (Eure)

Rapport Géologique

BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES

74, rue de la Fédération - 75 - Paris 1S« Tel 783-94-00

DIRECTION DU SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

Botte postale 818 - 45 - Orléans-La Source - Tel 87-06-60 è 64

Département GEOTECHNIQUE

69 SGL 275 BGA Décembre isas

Page 2: D'ORDURES MÉNAGÈRES A GAILLON (Eure)infoterre.brgm.fr/rapports/69-SGN-275-BGA.pdf · 69 SGL 275 BGA Décembre isas. SOMMAIRE INTRODUCTION 1 - DONNEES GENERALES 1.1 - Données géologiques

SOMMAIRE

INTRODUCTION

1 - DONNEES GENERALES

1.1 - Données géologiques 4

1.2 - Données hydrogéologic]ues 5

1.3- Zone de protection des forages de Gaillon 8

2 - DONNEES TECHNIQUES 1 1

2. 1 - Mise en décharge contrôlée 12

2. 2 - Travaux complémentaires 14

3 - CONCLUSION 16

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INTRODUCTION

Les problèmes de la collecte et de l'élimination des ordures

ménagères retiennent, en France, de plus en plus l'attention des muni¬

cipalités et des organismes s 'occupant d'hygiène publique.

La région parisienne, avec ses 8 millions d'habitants, pose

des problèmes spéciaux et d'une réelle acuité. En 1964, le tonnage à

traiter s'élevait à 2. 140. 000 tonnes, dont 1. 545. 000 tonnes reçues par

le service d'évacniation du département de la Seine (T. I, R. U. ).

Dans le cadre de la préparation du programme duodécennal

19i>4-1975 d'équipement du District de la Région de Paris, une étude

générale a été faite en 19*fi2-19f>3.

Ce programme a pour objectif l'évacuation de 3 millions de

tonnes de résidus urbains en 1975 dans les meilleures conditions tech¬

niques et économiques, à répartir ainsi entre l'incinération, l'utilisation

agricole et la mise en décharge :

~ Incinération 1. 700. 000 t.

- Utilisation agricole 650.000 t.

- Mise en décharge 650. 000 t.

La mise en décharge contrôlée reste un procédé très

valable ; elle présente même l'avantage de permettre la récupération

de terrains inutilisables et de les valoriser en culture ou de les amé¬

nager en espaces verts, voire en zones industrielles.

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2 -

Mais, avec le développement des agglomérations, les terrains

favorables sont de plus en plus rares. C'est pourquoi, en 1968, le

B.R.G.M. adressé, à la demande de M. J. SAIGOT, Président Direc¬

teur Général de la Compagnie générale de poussage sur les voies navi¬

gables (C. G. P. V. N, ) 54, Avenue Marceau PARIS Sème, un inventaire

des vides ou zones susceptibles de servir de décharges dans la vaEée

de la Seine, entre Vernon et Rouen.

Cet inventaire a permis de retenir la zone de Gaillon -

Saint Pierre -la -Garenne comme l'une des plus intéressantes tant

pour sa situation privilégiée que par le volume des vides disponibles

et sa vocation future de zone industrielle.

C'est pourquoi M. SAIGOT a chargé le Bureau de recherches

géologiques et minières (département Géotechnique) d'tme expertise

géologique sur les possibilités de comblement de ballastières sur la

commune de Gaillon par des ordures ménagères.

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- 3

1 - DONNEES GENERALES

La plaine de Gaillon, sur la rive gauche de la Seine, en

amont de l'a,gglomération de Gaillon -Aubevoye a été définie comme zone

industrielle portuaire au plan directeur du groupement d'urbanisme de

Gaillon (novembre 1965).

Dans le cadre du plan d'aménagement de la future zone

industrielle, M. I. WIENER, urbaniste chargé de mission auprès du

Ministère de l'Equipement a présenté en Í967 une étude en vue de

concilier l'extraction des matériaux avec les objectifs d'aménagement

â long terme de la zone industrielle.

Le bilan global des remblais après exploitation totale du

secteur s'établit ainsi :

3

- remblais nécessaires 15. 596. 000 m

3

- remblais disponibles sur place 8. 699. 000 m

3

L'apport extérieur serait d'environ 7. 000. 000 de m dont

3

il faudra peut-être déduire 1. 800. 000 m apportés par les services de

3

la navigation de la Seine. Il resterait alors à prévoir 5. 157. 000 m de

remblais.

Le bilan des vides disponibles en 1968 s'élevait seulement

3 3à 2. 800. 000 m , dont 2. 000. 000 de m dans les carrières exploitées

3

par les Ponts et chaussées et 800. 000 m dans les carrières exploitées

par M. GOUERY au lieu dit "la Muette".

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4 -

Dams la partie nord-ouest de la zone industrielle, les deux

ballastières exploitées par M. GOUERY au lieu dit le "Val Corbon"

seront conservées comme plans d'eau et joueront le rôle de bassins

3

d'accumulation pour un volume de 2. 600. 000 m .

Quant aux gravières de M. HEROUARD (lieux-dits "le Blanc

Fossé et les Joncs Marins") elles sont actuellement en cours de rem¬

blaiement. Leur comblement par des gravats et des déchets industriels

a été autorisé par M. le Préfet sur avis géologique favorable (rapport

d'expertise établi par M. C. P. NICOLESCO (8 janvier 1966).

Pour ce faire, un appontement de déchargement a été aménagé

sur la rive gauche de la Seine, face aux carrières de Saint- Pierre -la-

Garenne.

C'est pourquoi la C. G. P. V. N. est particulièrement intéres¬

sée au comblement de ces vides, et plus spécialement avix trois ballas¬

tières exploitées par les Ponts et chaussées, service de l'autoroute

Paris - Normandie (cf. M. LOUBEYRE, Ingénieur des Ponts et chaussées

à Evreux). Au total, elles représentent un volume d'environ 2. 000. 000

de m^.

Notre enquête s'est donc portée essentiellement sur ces

carrières et les résultats se trouvent exposés dans ce rapport.

1.1- Données géologiques

La zone intéressée est située à l'Est de Gaillon, sur la

rive gauche de la Seine, dans un méandre fossile. Elle se place sur

la basse terrasse (+ 12 à 15 NGF) de la vallée de la Seine constituée

d'alluvions anciennes (sables et graviers)

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Celles-ci reposent sur la craie blanche (Coniacien, Santonien)

que l'on rencontre vers 8 à 10 m de profondeur.

La puissance moyenne des alluvions est de l'ordre de 7 à

8 m. Elle varie de 1 0 m dans la partie centrale de la plaine à moins

de 3 m de l'extrémité est de la plaine et en aval, aïox abords d'Aubevoye.

Ces alluvions sont constituées de matériaux siliceux grossiers

hétérogènes (sables, gravillons, graviers et galets de toutes dimensions)

disposés très souvent en stratifications entrecroisées. Les silex de la

craie y prédominent, mais on y rencontre également des roches cristal¬

lines du Morvan, des meulières, des grès et des poudingues, etc. . . Le

pourcentage d'argile est toujours faible (1 à 2 %) ; celui des sables de

diamètre 0, 1 à 5 mm varie de 25 à 50 %.

A leur base, et au contact du substratvun crayeux, on

rencontre une assise de sables plus ou moins crayeux, au niveau des¬

quels s'arrêtent en général les exploitations. L'épaisseur de cette

formation ne dépasse guère 1 à 2 m.

La craie sous-jacente est blanche, grenue, friable et rela¬

tivement tendre. Elle a un faciès monotone avec de nombreux et sou¬

vent volumineux silex.

1. 2 - Données hydrogéologiques

La seule nappe existante est renfermée dans la craie. C'est

elle seule qui peut alimenter les industries et les réseaux d'adduction

d'eau potable.

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- 6 -

En fond de vallée, et lorsque la nappe est au repos, son

niveau piézométrique se stabilise dans les alluvions quaternaires.

La craie par elle-même n'est pas une roche perméable ;

sa porosité propre est très faible, mais elle possède une porosité

secondaire de fissuration due à de nombreuses diaclases et joints

de stratification. L'épaisseur utile de la nappe n'est pas connue avec

précision.

Le bassin d'alimentation de la nappe dans la région de

Gaillon correspond au bassin de la Seine. La surface piézométrique

indique un écoulement de la nappe des coteaux vers la vallée et un

drainage très marqué par la Seine (direction Sud-Est - Nord-Ouest).

La nappe de la craie alimente donc le fleuve en période

normale ; par contre, en période de crue, la Seine peut partiellement

réalimenter la nappe à travers les alluvions.

La cote moyenne piézométrique de la nappe, entre Gaillon,

Saint-Pierre-la~Garenne et la Seine est de + 10 NGF.

Des pompages expérimentaux ont été effectués en novembre

1966 par le B. R. G. M. sur les forages de Gaillon n* 4 et Saint -Aubin-

sur -Gaillon, au lieu dit "les Carreaux".

Les ouvrages sont situés à 330 m l'un de l'autre et atteignent

les profondeurs respectives de 35, 50 m et 29, 40 m (avec crépinage

à partir de 16, 50 m).

Des piézomètres ont été placés sur une ligne droite passant

par les 2 puits d'essai.

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Ils ont permis de retenir les valeurs suivantes pour les ca¬

ractéristiques hydrogéologiques du réservoir :V

Débit spécifique

Transmis sivité

Coefficient d'emmagasine¬

ment

Rayon d'influence après

24 h de pompage

Puits de St -Aubin

47 m /h/m

225 à 25r- m^/h

4 à 7 %

400 à 700 m

Puits de Gaillon

3

21 m /h/m

1 1 0 à 1 75 m^/h

0,5 %

200 m

La zone d'essai est donc très hétérogène, ce qui est dû

aux différences de fissuration de la craie. Les valeurs de transmissi¬

vitês sont situées nettement au-dessus des valeurs moyennes de la

craie ; elles semblent augmenter encore vers la Seine.

La Compagnie générale des eaux, chargée d'évaluer les

besoins en eau potable des différents secteurs du groupement d'urba¬

nisme de Gaillon estime que la consommation journalière en 1980 at¬

teindra les chiffres suivants :

Zone urbaine Gaillon-Aubevoye 18. 000 m"

Zone industrielle

soit :

7. 000 m

25. 000 mVjour

Les ressources actuelles qui pourraient être intégrées

dans le plan d'alimentation de Gaillon - Aubevoye zone industrielle

sont d'environ 5.

supplémentaires.

3 3sont d'environ 5. 000 m /j. Il restait donc à trouver 20. 000 m /j

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Tel a été l'objet de l'étude et du rapport de M. BASSOMPIERRÊ

géologue officiel (27/2/1968) qui a proposé un programme de forages ainsi

que les mesures propres à préserver la qualité des eaux souterraines.

Le projet comportera 5 nouveavix forages (n"* 3 à 7, cf. fig. n° 1), grou¬

pés à proximité des deux forages existants (n" 1 et 2). Ils seront espa-

3

ces de 300 m environ, profonds de 35 m et exploités à environ 150 m /h.

Hormis ses ressources hydrologiques, la plaine alluviale

entre le Goulet et Aubevoye fait l'objet d'autres et multiples convoi¬

tises : exploitation de sables et graviers, urbanisme et aménagement

de zones industrielles, réemploi des ballastières épuisées comme dé¬

charges d'ordures ménagères ou de déchets industriels, etc. . .

M. BASSOMPIERRE, conscient de ce problème, a recherché

une solution qui satisfasse autant que possible les différents intérêts

en jeu.

1.3- Zone de protection des forages de Gaillon

Nous nous bornerons ici à reprendre les termes mêmes du

rapport de M. BASSOMPIERRE :

" A mon avis, cette solution de compromis, qui consiste à

implanter des forages destinés à la fourniture d'eau potable, dans une

plaine alluviale exploitée pour le gravier et prévue pour la création d'une

zone industrielle, n'est acceptable que si des mesures de protection

sévères sont prises et appliquées".

" Je propose les périmètres de protection et les servitudes

suivantes " : (cf. fig. n" 1).

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A - Zone de protection immédiate

Chaque forage est inclus au milieu d'un carré de 40 m de

côté entouré d'une clôture efficace.

B - Zone de protection rapprochée

a) A l'intérieur d'un cercle de 60 m de rayon autour de

chaque forage, le terrain sera déclaré zone non aedificandi. Aucune

fouille et aucun dépôt sur sol non étanche ne devront être faits.

b) Dans la zone figurée en orange sur le plan : interdiction

de creuser de nouveaux puits et d'exploiter des carrières. Rejet dans

le sous -sol de quelque substance que ce soit formellement interdit.

C - Zone de protection éloignée

a) Dans cette zone, figurée en vert sur le plan, l'exploita¬

tion du gravier sera possible, mais soumise à un contrôle de iDanière

à ce que le fond des feuilles reste hors d'eau. Rejet dans les excava¬

tions de tous déchets interdit.

b) Dans cette zone, figurée en jaune, les seules restrictions

concernent le remblai des excavations après extraction du gravier".

" Dans les excavations en eau, soit en temps normal, soit

durant les périodes de fortes crues, interdiction de remblayer si ce

n'est avec des matériaxix inertes et après autorisation ".

" Dans les fouilles hors d'eau, déchargesd'ordures ménagères

possibles à condition d'être exploitées en décharges contrôlées. Rejet

de déchets industriels pouvant être autorisé à condition qu'ils ne soient

pas susceptibles de polluer les eaux souterraines, donc à l'exclusion de

tous liquides ou de solides solubles fermentescibles ou pouvant donner

des produits solubles après oxydation".

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10

Avertie de ce délicat problème et soucieuse de ne pas conta¬

miner les eavix souterraines utiles à l'alimentation de l'homme, la

C. G. P. V. N. est tout à fait disposée à se soumettre à ces servitudes

et à respecter toute réglementation administrative.

C'est pourquoi elle renonce dès à présent à son projet de

remblayer les carrières des Ponts et chaussées, situées au lieu dit

"la Garenne". Ces fouilles sont en effet partiellement en eau et à

l'intérieur du périmètre de protection éloigné a, défini par M.

BASSOMPIERRE. Il devrait en être de même pour la carrière exploi¬

tée par M. HEBDUARD au lieu dit "les Joncs Marins" et qui n'est dis¬

tante que de 875 m environ des deux forages cités plus haut.

Compte tenu de ces servitudes, la C. G. P. V. N. limite donc

pour l'instant son projet au remblaiement de la ballastière appartenant

à M. GOUERY et exploitée par les Ponts et chaussées, au lieu dit

"la Muette". Pour ce faire, elle propose l'installation en ce lieu

d'une décharge contrôlée expérimentale d'ordures ménagères, dont

nous donnons ci -après les détails techniques.

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11

2 - DONNEES TECHNIQUES

La ballastière objet de cette étude est située sur le territoire

de la commune de Gaillon, lieu dit "la Muette". Elle est limitée et

desservie à l'Est par le chemin vicinal n° 11 d'Emainville à St-Pierre-

la-Garenne et au Nord par la voie ferrée Paris -Le Havre. Elle couvre

une superficie d'environ 12 ha et l'altitude du terrain naturel avant

extraction des matériaux était d'environ -1-16 NGF. Après extraction des

matériaux alluvionnaires, la cote actuelle du terrain (fonds de gisement)

est de -h 1 0 NGF en moyenne, selon le plan fourni par M. LOUBEYRE

(cf. Fig. n" 2).

Le front de taille, d'une hauteur de 6 à 7 m environ, montre

un mélange de galets et graviers (60 %) et de sables (40 %).

La capacité de réception de cette carrière est en première

3

approximation de 800. 000 m .

L'exploitation n'a véritablement touché le substratum crayeux

qu'en certains points particuliers, plus spécialement dans l'angle nord-

ouest de la carrière.

Lors de notre visite (octobre 1968), la carrière était en

totalité hors d'eau. Toutefois, il nous a été précisé qu'elle pouvait

être inondée, du moins partiellement, lors des périodes de crues de

la Seine, la hauteur d'eau atteignant alors 0, 50 m environ. La courbe

-I- 9 NGF est particulièrement significative, car elle correspond à la

fois au sommet du substratum crayeux et à la cote moyenne de la nappe

phréatique dans ce secteur.

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\

Pig.n ¿

Plan cofé de la carrière

Échelle. •• i/-2. Ooo

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LA MUETTE

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12 -

Normalement la nappe est haute au printemps et basse en

automne. L'amplitude des fluctuations piézométriques de la nappe est

de l'ordre de 1, 50 m. Il conviendra donc, avant épandage des ordures,

de niveler et de remblayer le fond de la carrière sur 0, 50 à 1 m de

hauteur suivant les endroits, afin de se mettre partout hors d'atteinte

des hautes eaux, soit aux environs de la cote -f- 1 0, 5 NGF.

2. 1 - Mise en décharge contrôlée - Mode d'exécution des travaux

A la lumière de ces données, le comblement de cette ballas¬

tière par des ordures ménagères ne paraît pas devoir constituer un

danger évident de contamination pour les réserves souterraines d'eau

potable de la région.

La Société C. G. P. V. N. espère mettre en décharge 200. 000

à 300. 000 m /an d'ordures ménagères classiques, telles qu'elles sont

définies dans l'arrêté ministériel du 14 avril 1962 (Journal Officiel du

2 mai 19Î!2, 94ème année, n" 104).

Dans le but de pouvoir contrôler le mécanisme et le chimisme

des eaux de percolation, nous proposons l'installation d'une décharge

contrôlée d'un type expérimental.

Ceci reviendra à y faire appliquer les principes et respecter

les prescriptions de la réglementation en vigueur sur les "décharges

contrôlées d'ordures ménagères" (voir circulaire interministérielle

du 14 avril 1962, J. O. du 2 mai 1962).

Les règles à observer avant et pendant la mise en décharge

contrôlée seront les suivantes :

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- 13 -

a) L'ensemble de la carrière sera nivelé et remblayé dans

ses parties les plus creuses par de la terre ou du sable, de manière à

se mettre en tous points hors d'atteinte des eaux de la nappe. La cote

finale â atteindre après nivellement sera de -I- 1 0, 5 NGF.

Les alluvions, par les assises ou lentilles sableuses qu'elles

présentent, auront un rôle de filtre stérilisateur et constitueront sur

fond sec un excellent sous -sol pour les décharges.

La contamination ne s'étend en général qu'à une distance

très faible à l'aval des décharges contrôlées normalement conduites.

A titre d'exemple on peut citer la décharge contrôlée d'Isles

Armentières, dans la vallée de la Marne, et située à l'amont d'un cap-

tage communal, lequel ne s'est jamais montré contaminé.

De même, près des Mureatix, des expériences précises

ont été entreprises par M. M. PARTRIDGE et GUILLERD, vers 1937,

sur une décharge contrôlée expérimentale. Les conditions géologiques

et hydrogéologiques y étaient tout à fait semblables à celles de Gaillon

(sables et graviers alluvionnaires surmontant la craie ; écoulement de

la nappe vers la Seine). La pollution chimique de la nappe a été étudiée

au moyen de puits instantanés battus à l'amont et à l'aval de la décharge.

Les résultats ont été particulièrement probants : "A cinq mètres du

dépôt, la souillure chimique était manifeste, mais très atténuée à 50

mètres, elle disparaissait à 1 00 mètres. A cette distance, l'amoniaque

avait disparu et la nitrification devenait intense. La même expérience

avait mis en vue l'absence de germes pathogènes".

A titre expérimental, nous préconiserons le même type de

contrôle pour la décharge de Gaillon.

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- 14 -

b) Les ordures seront mises en décharges par couches

successives d'épaisseur modérée (2 m à 2, 50 m maximunn), bien nive¬

lées et limitées par des talus réglés, dont la pente optimum est de 30°

(une nouvelle couche n'étant déposée que lorsque la température de la

couche précédente s'est abaissée à la température du sol naturel). Le

dépôt devra être compact, mais sans excès, ne pas comporter de vides

nombreux ou importants ou en particulier de vides formant cheminées.

Le passage répété des camions et engins mécaniques effectuera un

tassement suffisant du dépôt.

c) Le dépôt (y compris les talus) sera, dans un délai de

72 heures et mieux le jour même, recouvert de terre ou de matériaux

convenables (sable) appelés couverture, qui aura 20 cm d'épaisseur

environ.

La couche de couverture finale, con-iposée de terre et de sables

devra atteindre 30 à 50 cm d'épaisseur après tassement.

L'expérience montre que si ces précautions sont correctement

prises, les inconvénients et les dangers de la décharge brute sont consi¬

dérablement réduits. La circulation de l'air et la fermentation aérobie

des ordures pourront s'effectuer normalement et détruiront rapiden-ient

les germes pathogènes, d'ailleurs normalement peu nombreux dans les

ordures ménagères.

Le risque de contamination des eaux souterraines sera réduit

car on se trouve à distance raisonnable des captages d'eau potable à

l'amont desquels le périmètre de protection est respecté.

2. 2 - Travaux complémentaires

Malgré ces dispositions et l'application des mesures de

protection, tout risque de pollution des eaux n'est pas totalement exclu.

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C'est pourquoi nous préconisons l'emploi de moyens complé-

nientaires de contrôle de la nappe phréatique. Cela reviendra à installer

une décharge contrôlée expérimentale, du type de celle des Mureaux dont

nous avons parlé plus haut.

La pollution éventuelle de la nappe sera étudiée et contrôlée

au moyen de puits forés à l'aval de la décharge. Pour ce faire, on

limitera provisoirement le dépôt des ordures ménagères à l'angle sud

de la carrière, zone la plus éloignée des captages actuels.

Préalablement à tout dépôt, deux puits seront exécutés en

fond de carrière, l'un (S ) approximativement au centre de la carrière

et l'autre (S ) dans l'angle opposé à la décharge, soit au Nord (cf. fig,

n° 2). Ils seront ainsi alignés suivant le sens présximé de l'écoulement

de la nappe. Ces deux puits devront être équipés d'un matériel permet¬

tant des essais de pompage et des prélèvements d'eaux.

Une analyse chimique et bactériologique sera effectuée avant

la mise en décharge et servira d'analyse -témoin.

Ensuite, au fur et à mesure de la mise en décharge, on pro¬

cédera périodiquement à des essais de pompage et à des prises d'échan¬

tillons d'eau. Les analyses chimiques et bactériologiques de ces eaux

seront confiées à un laboratoire spécialisé et agréé.

Un tel procédé expérimental présentera en effet un double

avantage : d'abord mieux connaître les qualités filtrantes du sous -sol et

valoriser la technique de la décharge contrôlée, mais surtout vérifier

régulièrement la qualité des eaux et arrêter ou éliminer les causes

d'une pollution éventuelle.

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3 - CONCLUSION

De même que la ballastière de M, HEROUARD (lieu dit

"le Blanc Fossé") sert déjà de décharge de déchets industriels et n'a

pas causé, à notre connaissance, du moins jusqu'à présent, de préju¬

dices graves aux réserves et exploitations d'eau potable, le projet de

dépôt contrôlé d'ordures ménagères mis en place dans la ballastière

de M. GOUERY, située à proximité immédiate (lieu dit "La Muette")

ne devrait pas présenter de danger de contamination.

La mise en oeuvre de moyens exceptionnels de protection

et de contrôle offrira une garantie supplémentaire pour la qualité et

les réserves d'eaux potables utilisées dans la région.

Enfin, ce projet aura l'avantage de remettre en état et de

revaloriser des terrains à vocation industrielle et actuellement impro¬

pres à toute utilisation.

ORLEANS le 1er décembre 1969

M. BARRES

Ingénieur -géologue au B. R. G. M.