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14 N°6689 10 février 2011 espère une petite attention ce jour-là. Un sondage récent montre que 78 % des Français se sentent concernés par cette fête, et que, parmi eux, 60 % ont l’intention de la fêter (2). À côté de l’enjeu économique incon- tournable, de plus en plus de couples tentent de vivre une Saint-Valentin qui échapperait aux propositions commer- ciales. « La dimension “fête de l’amour obligatoire” et son décorum publicitai- re, comme par hasard au moment où les soldes se terminent, m’écœurent un peu. Pourtant, je serai sensible à un geste qui rappelle notre union », témoigne Catherine, 58 ans, qui vient de fêter ses trente ans de mariage. L’année dernière (la fête tombait un dimanche), Catherine et Jean-Domi- nique, son mari, ont randonné côte à côte tout l’après-midi. Cette année, ils assisteront à une conférence sur la solidarité avec les pays pauvres « pour en parler ensemble ensuite ». Éric et Sylvia, 31 et 29 ans, enseignants près de Lille, ont choisi, eux, de toujours partager ce jour-là une activité ensem- ble. L’année dernière, ils ont préparé des spécialités gastronomiques chez PAR ISABELLE VIAL ILLUSTRATIONS RéGIS FALLER Donnons du sens à la Saint-Valentin   ! Commerciale, la Saint-Valentin ? Peut-être. Pour- tant, face aux rythmes de vie qui s’accélèrent, les couples peuvent, à cette occasion, retrouver le temps de se parler. Pas n’importe comment ! Ils rêvent d’une fête qui ait du sens. Des initiatives existent. Enquête auprès de ces couples qui ont envie d’une Saint-Valentin différente. C e lundi soir 14 février, il est bientôt 19 heures. Com- me tous les ans, les vitrines se sont couvertes de grands cœurs roses, les restau- rants affichent des « menus romanti- ques », les fleuristes regorgent de bou- quets préemballés… Comme tous les ans, une petite flamme s’allume dans la tête des femmes, rêvant sans trop l’avouer que leur mari ait réservé une baby-sitter, trouvé un cadeau original, élaboré une petite surprise… Comme tous les ans, ces mêmes maris sortiront tout essoufflés de leur bureau, cou- rant chez le fleuriste en priant pour qu’il ait encore des roses rouges. « 95 % des femmes songent à la Saint-Valentin au lendemain du nouvel an, 95 % des hommes y pensent le jour même ! » s’amuse Paul Dewandre, auteur de l’adaptation pour le théâtre du best- seller américain Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus (1). Mais que l’on trouve cette fête ringar- de ou largement mercantile, chacun notre enquête

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Commerciale, la Saint-Valentin ? Peut-être. Pourtant, face aux rythmes de vie qui s’accélèrent, les couples peuvent, à cette occasion, retrouver le temps de se parler. Pas n’importe comment ! Ils rêvent d’une fête qui ait du sens. Des initiatives existent. Enquête auprès de ces couples qui ont envie d’une Saint-Valentin différente.

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14 → N°6689 → 10 février 2011

espère une petite attention ce jour-là. Un sondage récent montre que 78 % des Français se sentent concernés par cette fête, et que, parmi eux, 60 % ont l’intention de la fêter (2).À côté de l’enjeu économique incon-tournable, de plus en plus de couples tentent de vivre une Saint-Valentin qui échapperait aux propositions commer-ciales. « La dimension “fête de l’amour obligatoire” et son décorum publicitai-re, comme par hasard au moment où les soldes se terminent, m’écœurent un peu. Pourtant, je serai sensible à un geste qui rappelle notre union », témoigne Catherine, 58 ans, qui vient de fêter ses trente ans de mariage. L’année dernière (la fête tombait un dimanche), Catherine et Jean-Domi-nique, son mari, ont randonné côte à côte tout l’après-midi. Cette année, ils assisteront à une conférence sur la solidarité avec les pays pauvres « pour en parler ensemble ensuite ».Éric et Sylvia, 31 et 29 ans, enseignants près de Lille, ont choisi, eux, de toujours partager ce jour-là une activité ensem-ble. L’année dernière, ils ont préparé des spécialités gastronomiques chez

par isabelle Vial illustratioNs régis faller

Donnons du sens à la Saint-Valentin  !

Commerciale, la Saint-Valentin ? Peut-être. Pour-tant, face aux rythmes de vie qui s’accélèrent, les couples peuvent, à cette occasion, retrouver le temps de se parler. Pas n’importe comment ! Ils rêvent d’une fête qui ait du sens. Des initiatives existent. Enquête auprès de ces couples qui ont envie d’une Saint-Valentin différente.

 Ce lundi soir 14 février, il est bientôt 19 heures. Com-me tous les ans, les vitrines se sont couvertes de grands cœurs roses, les restau-

rants affichent des « menus romanti-ques », les fleuristes regorgent de bou-quets préemballés… Comme tous les ans, une petite flamme s’allume dans la tête des femmes, rêvant sans trop l’avouer que leur mari ait réservé une baby-sitter, trouvé un cadeau original, élaboré une petite surprise… Comme tous les ans, ces mêmes maris sortiront tout essoufflés de leur bureau, cou-rant chez le fleuriste en priant pour qu’il ait encore des roses rouges. « 95 % des femmes songent à la Saint-Valentin au lendemain du nouvel an, 95 % des hommes y pensent le jour même ! » s’amuse Paul Dewandre, auteur de l’adaptation pour le théâtre du best-seller américain Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus (1).Mais que l’on trouve cette fête ringar-de ou largement mercantile, chacun

notre enquête

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Donnons du sens à la Saint-Valentin  !

Stéphane et Anne-Angèle 40 anS, 6 enFantS (ManChe)

« Cette saint-Valentin nous a changés »« il y a trois ans, nous avons participé à une soirée “saint-Valentin autrement” avec le parcours alpha. C’était l’une des premières soirées que nous nous octroyions, depuis dix-sept ans ! il n’y avait pas de gros problèmes entre nous, mais je sentais que j’étais trop centrée sur les enfants. Je m’occupais peu de moi et de notre couple. rapidement, nos discussions bifurquaient vers eux… là, nous avions une trame. Cela a remis en route le dialogue entre nous. Nous n’avons pas abordé de grandes questions, mais juste ressenti à nouveau le plaisir de se retrouver à deux. J’ai rajeuni ! Je me suis souvenue de nos discussions quand nous préparions notre mariage… Je me suis dit : c’est super, ces moments rien que tous les deux, ça peut recom-mencer. Depuis, nous avons décidé de fêter la saint-Valentin et de prendre un week-end par an rien que pour nous, sans les enfants… qui sont ravis ! »

Recueilli paR i. V.

DR

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entretien

« Une pause utile pour se retrouver »

Martine TeillacPSyChanaLySte et PSyChothÉraPeUte De CoUPLe*

 Que peut apporter à un couple une saint-

Valentin « authentique » ?La Saint-Valentin qui obéit à une injonction commerciale ne peut pas apporter au couple ce dont il a besoin réellement, car on ne peut pas remplacer par un objet de valeur ce qui n’a pas de prix (le partage, la communi-cation… ). Une Saint-Valentin avec du sens permet de faire ressentir au couple sa dimension charnelle et spirituelle que la routine ensevelit. C’est un moment important pour les femmes, qui attendent la confirmation que leur couple va bien et qui ont besoin d’être rassurées par un geste.

Comment s’y prendre pour donner du sens à cette fête ?Redonner une intimité au couple, qui en manque beaucoup dans la vie quoti-dienne, est important. Il faut essayer de créer une sorte de recueillement amoureux, pas dans le bruit, pas dans l’agitation, mais dans un lieu propice à l’échange. Dans cette situation, lorsque rien d’extérieur ne vient distraire le couple, on peut être moins tenté de jouer un personnage, on est plus vrai. Mieux vaut éviter, ce soir-là, de se repro-cher des choses. Il s’agit plutôt d’évoquer les moments heureux, de se retourner sur

l’année écoulée pour confier ce qu’on a aimé faire ensemble. Les règlements de compte, c’est pour un autre jour !

en quoi est-il important pour un couple de se « poser » ?Les couples d’aujourd’hui sont confrontés à des rythmes de vie très rudes. Dans un couple, on vit davantage de moments sans l’autre que de moments avec lui… Et quand on le voit, on parle des problèmes au travail, de l’éducation des enfants, de la vie quotidienne… Une pause dans ce rythme peut briser cette routine, et faire prendre conscience du bonheur qu’il y a à se retrouver. Nous avons au fond de nous une image « fixe » du couple, une sorte d’instan-tané. Cette photographie que nous imprimons au plus profond de nous, nous fait croire que le couple que nous formons aujourd’hui sera toujours le même. Se poser permet de se rendre compte que chacun a évolué… et que pour durer, il faudra accepter que l’autre change.

Recueilli paR isabelle Vial

* Auteur notamment de : Pour un couple durable. Vaincre et se libérer des crises au quoti-dien, 2009, Éd. Solar ; 18,90 €.

eux. « Chacun a mis l’autre face à un défi : à lui les macarons, à moi le lapin… on s’est beaucoup amusés ! » s’amuse Sylvia. Passionnée de tennis, la jeune femme fera cette année prendre son premier cours à son compagnon…

Un moment qui fasse écho à une histoire écrite à deuxDepuis quelques années, plusieurs mouvements chrétiens ont perçu l’aspiration des couples à faire de la Saint-Valentin une fête différente. Les initiatives de l’Église foisonnent. Dans le diocèse de Paris, en 2007, les couples étaient invités à la fêter de manière inédite : soirée festive et pèlerinage croisière sur la Seine. Cette année, plus d’une cinquantaine de paroisses la célébreront à leur manière : messes de couples, bénédictions, repas festifs… D’autres diocèses s’y sont mis : Cam-brai, orléans, Belley-ars, avignon… Les parcours alpha Couple (ex. : elle et Lui), tout comme Fondacio ou Cana (lire page 19) offrent aux couples une soirée à deux, au milieu d’autres cou-ples, pour favoriser le dialogue. Même si leurs programmes ne sont pas tou-jours ouvertement chrétiens, ces mou-vements sont inspirés par les valeurs de l’Évangile et sont proposés comme un premier pas pour découvrir la foi.Que cherchent-ils, ces couples qui inventent une nouvelle façon de fêter la Saint-Valentin ? Moins le détour par le menu gastronomique avec violonis-te en musique de fond que l’occasion de se retrouver à deux. Un temps passé ensemble, gratuit, tourné vers les désirs de l’autre… qui échappe à la contrain-te. « Comme dans d’autres domaines, ils tentent désormais de réinventer un rituel », remarque Marie-emmanuelle de Galzain, conseillère conjugale (3). Ce faisant, ils débarrassent la Saint-Valen-tin de son caractère obligé et systéma-tique pour se l’approprier, en faire un moment personnel, qui fasse écho à leur histoire, qui leur ressemble.Il faut dire que le temps passé à deux est devenu un luxe pour les couples aujourd’hui. rare, donc précieux. « Les rythmes de vie s’accélèrent. Souvent, le couple passe après tout ce qui lui prend temps et énergie : enfants, vie profes-

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sionnelle, amis et un minimum d’enga-gements », souligne Marie-emmanuelle de Galzain. or, ces moments sont d’autant plus précieux que les couples d’aujourd’hui sont fragiles. La France recense 42 divorces pour 100 mariages. en 1970, c’était quatre fois moins. en fêtant une Saint-Valentin bien à eux, les couples se disent qu’ils vont braver ces statistiques. Cette fête peut être une sorte de « détour par la station-service pour entretenir la voiture cou-ple et faire le plein d’amour », comme le dit François, marié à Maïla depuis trente-cinq ans. « Si la Saint-Valentin ne peut pas faire de miracle, elle est perçue comme un rituel apaisant », souligne le sociologue Éric Donfu.D’autant que la pression pour « réus-sir son couple » pèse rudement sur leurs épaules. L’amour est très valo-risé, vivre à deux aussi. « Les sites de rencontres et les publicités avec des couples idéaux véhiculent l’idée que quelqu’un de mieux vous attend ailleurs si vous n’êtes plus assez heu-reux avec votre compagnon, souligne Marie-Claude Gavart, psychiatre et

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tthérapeute de couple (4). Ces modè-les créent des exigences : si on partage l’amour, on reste ensemble, mais dès qu’il n’y a plus cet amour passion, on est tenté de se quitter. »

Cette fête est celle des cou-ples qui s’engagentSurtout, ceux qui sont en quête d’une Saint-Valentin différente voudraient qu’elle aide leur couple à durer. « Les gens qui passent d’une relation à l’au-tre ne fêtent pas la Saint-Valentin. Cette fête est d’abord et avant tout celle de ceux qui s’engagent », remarque Marie-Claude Gavart. La Saint-Valentin, c’est un peu la fête de l’amour qui dure. D’ailleurs, ne pas vouloir la fêter peut être perçu par l’autre comme un refus de s’engager dans une relation durable. elle fut d’abord la fête des célibataires qui déclaraient leur amour profond et durable. Fixée au 14 février par le pape Gélase Ier, la Saint-Valentin devint la fête des amoureux au Moyen Âge. Les célibataires prirent l’habitude d’échan-ger des billets doux (les « valentines ») pour se dire leur engagement. Dans les

Alix et Yves59 anS et 62 anS, MarIÉS DePUIS 34 anS, 3 enFantS (BoUCheS-DU-rhône)

« Nous préfé-rons les gestes aux mots »« Nous avons toujours fêté la saint-Valentin, même quand nos enfants étaient petits et que cela demandait un peu d’organisation pour sauvegarder ce moment à deux. si nous tenons à ne pas manquer ce rendez-vous, ce n’est pas sous la pression de la publicité, car nous avons horreur des fêtes commerciales ! en fait, nous ne sommes pas très doués pour les grandes déclara-tions d’amour : plutôt que les mots, nous préférons des gestes concrets pour nous redire régulièrement que nous tenons l’un à l’autre, que nous avons la ferme volonté que notre vie commune continue. C’est une façon de redire notre engagement. s’accrocher à une date du calendrier nous a permis de rendre ce rendez-vous incontournable, du genre de celui qu’on ne repousse pas au lendemain. Ce jour-là, nous ne sommes pas dans une débauche d’argent ou de cadeaux. Nous allons au restaurant ou faisons un joli repas à la maison, nous nous offrons des fleurs ou des chocolats. Nous faisons attention l’un à l’autre… »

Recueilli paR i. G.

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pays anglo-saxons, on a gardé la trace de cette « fête de l’engagement » : elle est le jour des demandes en mariage.Dans ce combat pour durer, les couples ne sont pas seuls. L’Église et les mouve-ments chrétiens ont depuis longtemps incité les couples à travailler ensemble à renforcer leur relation. La durée est au centre du sacrement de mariage, puisque « la fidélité des amants est le signe de la fidélité de Dieu pour les hommes », rappelle le P. Charles Dél-hez, jésuite qui anime des retraites de préparation au mariage depuis de nombreuses années (5).Forts d’un parcours alpha Couple très fécond, Pierre-Marie et Laurence, 53 ans chacun, mariés depuis vingt-six ans, ont ainsi voulu organiser une « Saint-Valentin différente » pour les couples de leur diocèse, dans la Drôme. au programme : un repas pris à deux, au milieu d’autres couples mais sans communiquer, un livret de questions à étudier, bref… des outils précieux

pour se poser. trente-deux couples ont répondu à leur invitation. « Ils ont été séduits par les outils fournis pour se parler. nous savons que le dialogue est nécessaire pour durer mais nous ignorons parfois comment le mettre en route », souligne Laurence. « avant, on aimait l’autre comme soi. Depuis, nous avons découvert comment l’autre aimait être aimé ; et ça change tout », confie Pierre-Marie, son mari, pourtant assez réticent au départ.

en fêtant aussi une Saint-Valentin « à deux » il y a deux ans, Maïla et François Leroy, 60 ans, ont retrouvé le chemin du dialogue. « on a pu se formuler des choses indicibles jusqu’alors », avoue François. « nous nous sommes écoutés car nous avons abordé les problèmes “à froid” », souligne Maïla. Qu’ont-ils compris ? « Que l’amour n’est pas un quantum dont on dispose une fois pour toutes, mais qu’il faut l’entrete-nir régulièrement », confie cette sexa-génaire dynamique et chaleureuse.

Demeurer avec celui qui ne range pas ses chaussettes !La Saint-Valentin joue alors le rôle d’une seconde rencontre de l’autre. « Mais une “vraie” rencontre, celle qui vous fait accepter que l’autre soit vrai-ment différent de vous. Car souvent, on tombe amoureux avec un idéal de l’autre et un idéal de l’amour et on ne parvient pas à toujours à en sortir », souligne le P. Delhez. Ce n’est pas le moindre paradoxe de cette recherche de sens autour de la Saint-Valentin : permettre de renoncer à un compa-gnon ou une compagne idéal(e) pour retrouver l’autre, tel qu’il est : celui qui ne range pas ses chaussettes, mais avec qui on a envie de passer le restant de ses jours. l

(1) www.pauldewandre.com(2 Sondage de février 2008, TNS-Sofrès pour le groupe Casino et l’Hémicycle.(3) Membre de l’AFCCC et de l’Anceef, associations de conseillers conjugaux.(4) Auteure de : 60 clés pour réussir son couple, Éd. Odile Jacob, 285 p. ; 19 €.(5) Journaliste, il est coauteur de : Le sexe et le goupillon, Éd. Fidélité, 263 p. ; 18,95 €.

Shirley et Dino (1)« Une saint-Valentin pour les autres ! »« On est vraiment amoureux ! Alors on essaye de fêter la Saint-Valentin toute l’année par de la tendresse, du respect, de la complicité… Ces attentions sont faites avec le cœur et vraiment gratuites, cela permet d’échapper au côté commercial. ll y a dans ces rendez-vous contraints par le calendrier quelque chose d’obligé et d’un peu étouffant. D’un peu artificiel aussi : cela va contre les élans qu’on peut avoir tout à coup pour la personne que l’on aime, contre les émotions qui peuvent nous traverser, simplement parce qu’on vient de partager quelque chose de beau, ou que l’autre nous touche… Il est devenu de plus en plus difficile d’y donner un sens

personnel qui échappe au côté commercial, alors nous, nous fêtons plutôt notre rencontre, il y a vingt-neuf ans bientôt, et notre mariage, il y a vingt-cinq ans. Le 14 février, nous serons sur scène, pour une association qui s’oc-cupe d’opérer les enfants de pays pauvres qui souffrent de malfor-mations cardiaques (2)… Œuvrer pour eux, c’est le sens que nous préférons donner à la Saint-Valentin… » l

recueilli par isabelle Vial

(1) Alias Corinne et Gilles Benizio.

(2) Représentation exceptionnelle de et revoilà ! au profit de Mécénat chi-rurgie cardiaque, au Théâtre de Paris, à 20 h 30. Réservations : 01 48 74 25 37 www.theatredeparis.com

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prononcer des mots tout simples comme « j’aurais besoin » ou « je me sens triste, en colère, déçu(e) » que Vivre et aimer cible ses week-ends couples sur l’apprentissage du dialogue intime et en pro-fondeur. Des couples ani-mateurs viennent témoi-gner d’événements vécus autour de la confiance, de la prise de décision, du pardon, de la fidélité ; les participants y réfléchis-sent d’abord seuls puis échangent au sein de leur couple.< plus d’informations sur : www.vivre-et-aimer.org

→ Un dialogue en équipesLes équipes tandem, issues des Équipes notre-Dame, proposent un parcours à réaliser en deux ans, au rythme d’environ 8 réunions par an. en équi-pes, avec un couple plus mûr et un accompagna-teur spirituel, les jeunes couples, mariés ou non, réfléchissent sur quelque 22 thèmes différents. au programme : une réflexion seul, puis en couple, puis en équipes. Il en existe de 120 à 150 en France.

< plus d’informations : www.equipestandem.org ; [email protected] ou bertrand et Florence Dubreuil au 02 35 15 26 68.

→ Une École de couplesPour tous ceux qui sont en quête d’un chemine-ment plus long qu’un week-end ou une session d’été, amour & Vérité organise un cycle de 15 soirées et 3 week-ends sur l’année. Chaque soirée se déroule chez un couple formé par amour & Vérité. accueillant trois ou quatre autres couples, elle com-prend un temps de prière, un temps d’enseignement et un temps de partage. Les week-ends prennent la forme de retraites spirituelles. l< plus d’informations sur : www.amouretverite.org

Ces mouvement chrétiens qui accompagent les couples

retrouvez toutes ces initia-tives plus en détail.< Comment mieux commu-niquer à deux, aborder les sujets sensibles (sexualité, beaux-parents, etc.) ? Des couples de tous âges, qui sont suivi le parcours Alpha Couple, livrent leur témoignage en vidéo dans notre rubrique « vidéo ». < JeUx CoNCoUrs : Gagnez 12 places pour le spectacle Les hommes vien-nent de Mars & les femmes de Vénus, de Paul Dewandre, à Lille, Dijon, Nantes, Marseille, Lyon et Toulouse.

Tout au long de l’année, l’église et les mouvements chrétiens peuvent vous aider à « cultiver » votre relation de couple, la faire grandir et l’approfondir. Zoom sur quelques-uns des outils qu’ils vous proposent.

→ Des dîners en tête-à-têteLe principe du parcours alpha Couple : partagez un dîner aux chandelles avec votre conjoint lors de huit soirées. Pendant que vous dégusterez un délicieux repas, un exposé vous sera fait sur un thème touchant à la vie de couple : la communi-cation, la résolution des conflits, etc. Un temps d’échanges à deux vous permettra ensuite de discuter de l’exposé. Une façon de vous pencher sur votre relation dans un cadre agréable. Plusieurs « Saint Valentin autre-ment » en régions.< plus d’informations sur : http://couple.parcours alpha.fr/ ; www.saint valentinautrement.fr ; 01 82 28 75 80.

→ Des vacances pour se retrouverPasser quatre à six jours avec d’autres couples dans un cadre propice aux vacances et à la détente, voilà ce que vous propose Fondacio. au programme : enseignements sur des thèmes de la vie conju-gale, dialogue en couple, partage en petits groupes, chants, sketches le matin ; activités créatives ou de

plein air l’après-midi ; veillées festives. Possibilité de rencontrer des prêtres et conseillers conjugaux. Soirées spéciales proposées pour la Saint-Valentin.< plus d’informations sur : www.fondacio.fr ; 01 30 83 03 60.

→ Une lettre pour mieux se comprendretrès souvent, les conflits s’enkystent parce que l’on ne sait pas écouter l’autre. Voilà pourquoi Cana cou-ples, issu du mouvement charismatique le Chemin-neuf, suggère aux partici-pants à ses sessions d’été de commencer par s’écrire une lettre. Par écrit, il est parfois plus facile d’ex-primer ses attentes, ses déceptions… et aussi de dire ce que l’on aime en l’autre ! Durant cinq jours, les couples apprennent ainsi à échanger sereine-ment, à prendre du temps pour eux pendant que leurs enfants sont pris en charge.< plus d’informations sur : www.chemin-neuf.org ; rubrique cana couples et familles.

→ Un week-end pour dialoguer en profondeurC’est parce que beaucoup de conjoints ont du mal à

par isabelle graVilloN