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DOCUMENT DE TRAVAIL Auteur : Mireille VANUXEM - Centre académique de validation des acquis de l’Académie d’Aix-Marseille, en collaboration avec Denis HERRERO, IEN ET Economie Gestion 1 / 23 Mémo sur la démarche de VAE pour aborder l’accompagnement et l’évaluation de la nouvelle épreuve E22 des bac pro de la filière restauration L’objectif de ce mémo est d’approcher la nouvelle modalité d’accompagnement et d’évaluation de l’épreuve E22 des bac pro de la filière restauration. En prenant appui sur l’expérience de l’accompagnement à la VAE que nous réalisons depuis plus de 10 ans dans notre réseau académique et sur les concepts qu’il mobilise, nous tentons de dégager ce qui est différent et ce qui est transférable, ce qui peut faire repère pour les enseignants accompagnateurs, en nous intéressant à la nature de l’activité professionnelle, à la production écrite attendue en VAE, au rôle et la posture de l’accompagnateur, au rôle et la posture du jury et pour finir aux bénéfices de la démarche Mireille VANUXEM Centre académique de validation des acquis De l’Académie d’Aix-Marseille

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en collaboration avec Denis HERRERO, IEN ET Economie Gestion

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Mémo sur la démarche de VAE pour aborder l’accompagnement

et l’évaluation de la nouvelle épreuve E22

des bac pro de la filière restauration

L’objectif de ce mémo est d’approcher la nouvelle modalité d’accompagnement et d’évaluation de l’épreuve E22 des

bac pro de la filière restauration. En prenant appui sur l’expérience de l’accompagnement à la VAE que nous réalisons

depuis plus de 10 ans dans notre réseau académique et sur les concepts qu’il mobilise, nous tentons de dégager ce qui

est différent et ce qui est transférable, ce qui peut faire repère pour les enseignants accompagnateurs, en nous

intéressant à la nature de l’activité professionnelle, à la production écrite attendue en VAE, au rôle et la posture de

l’accompagnateur, au rôle et la posture du jury et pour finir aux bénéfices de la démarche

Mireille VANUXEM Centre académique de validation des acquis

De l’Académie d’Aix-Marseille

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Page

La démarche de VAE ....................................................................................... 3 Principes généraux Déroulement d’une VAE

De quelle expérience parle-t-on, de quelles compétences? ............................ 4 L’expérience professionnelle, la pratique, la compétence Le travail prescrit et le travail réel La relation du candidat à la VAE au travail prescrit et au travail réel La relation de l’étudiant au travail prescrit et au travail réel

La production écrite attendue en VAE ............................................................ 7 Les constituants du livret de VAE Les difficultés et les freins pour le candidat Les pièges à éviter pour le candidat

Le rôle et la posture de l’accompagnateur ...................................................... 9 Le rôle de l’accompagnateur La méthode d’accompagnement La posture de l’accompagnateur

Le rôle et la posture du jury (ou de la commission d’expertise en VAE) ................. 13 Le rôle des membres de la commission d’expertise La posture des membres de la commission d’expertise

Les bénéfices de la démarche ....................................................................... 15 Bénéfices pour le candidat Bénéfices pour les acteurs institutionnels

Petite bibliographie pour la VAE .................................................................... 16 Annexes : Les 4 fiches du livret 2 ................................................................... 18

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La démarche de VAE

Principes généraux Le droit à la validation des acquis de l’expérience (VAE) est issu de la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, qui crée l’accès pour toute personne volontaire, sur la base d’une expérience professionnelle, salariée, non salariée ou bénévole d’au moins trois ans, à tout ou partie d’un diplôme ou, plus généralement d’une certification professionnelle. Cette loi rappelle que les quatre voies d’accès à la certification - formation initiale, apprentissage, formation continue et validation des acquis de l’expérience - permettent d’accéder un diplôme à égalité de dignité et d'effet. Ceci signifie que quelle que soit la voie d’accès au diplôme, ce diplôme est le même et ne fait pas mention de la modalité d’obtention. La VAE constitue donc une quatrième voie d’accès à la certification au même titre que la voie scolaire, l’apprentissage ou la formation professionnelle classés aux niveaux V, IV, et III de la nomenclature des niveaux de formation. Il en découle que les certificateurs reconnaissent aux savoirs expérientiels présentés par la voie de la VAE la même valeur que les connaissances et les savoir-faire prescrits par le référentiel du diplôme.

Déroulement d’une VAE La première étape est l’étude de recevabilité par laquelle les services académiques vérifient que le candidat justifie d'au moins trois années d'activités salariées, non salariées ou bénévoles en rapport direct avec le diplôme postulé (livret n° 1), en prenant appui sur le référentiel d’activités professionnelles du diplôme visé. Dès lors que sa candidature est déclarée recevable, le candidat rédige le livret n°2 qui doit permettre au jury d’évaluer les compétences professionnelles acquises, au regard du référentiel du diplôme. Pour ce travail, le candidat peut bénéficier d’un accompagnement, qui est une prestation payante mais facultative. Une fois le livret 2 finalisé et transmis à la commission d’expertise du diplôme, cette dernière convoque le candidat pour un entretien d’une durée de 20 à 45 minutes au cours duquel elle met en œuvre les missions suivantes :

- Vérifier l’authenticité du récit ; - Activer, par un questionnement préparé à partir de la lecture des livrets, le droit du candidat à compléter

oralement ce qui manquerait à l’écrit en vue de valider le diplôme ; - Evaluer le niveau des compétences présentées au regard du référentiel et préconiser l’étendue de la

validation (l’intégralité du diplôme, une partie, rien). Le jury prend ensuite la décision de validation qui est transmise à la DIEC.

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De quelle expérience parle-t-on, de quelles compétences ? L’expérience professionnelle, la pratique, la compétence Ce qui intéresse le certificateur – et l’accompagnateur de VAE – de prime abord est le parcours du candidat. Ce parcours, qui est personnel et propre au candidat, est jalonné de situations professionnelles singulières au cours desquelles le candidat a mis en œuvre des activités professionnelles, a élaboré des pratiques professionnelles et a construit ce qu’il est convenu d’appeler des compétences. La notion de compétence développée par la psychologie du travail en général et par la littérature de la VAE en particulier est beaucoup plus large que la notion de savoir-faire qui s’y superpose parfois dans les référentiels de diplômes. En effet, un employé peut avoir beaucoup de compétences (des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être) et ne pas savoir agir avec compétence dans telle ou telle situation, c’est-à-dire ne pas savoir mobiliser ces ressources de façon pertinente, ne pas savoir agir efficacement. Il ne suffit pas de posséder des ressources (avoir des compétences), mais il faut savoir agir avec pertinence et compétence dans une situation donnée (être compétent). Notre matériau de travail est l’activité professionnelle, que l’on ne peut décrire qu’une fois qu’elle a été mise en œuvre. Citons Guy Le Boterf :

« Je la définis comme le déroulé des décisions, des actions et des interactions qu’un sujet met en œuvre pour réaliser une activité prescrite, pour résoudre une situation problématique, pour faire face à un événement, pour répondre à des exigences fixées par des procédures ou indiquées dans un référentiel. Elle se compose de micro-initiatives.(…) Il y a toujours des circonstances particulières au cours de l’action. Chaque professionnel construit et met en œuvre ses propres pratiques. Il existe autant de pratiques que de professionnels. Qui plus est, la pratique d’un professionnel peut être amenée à évoluer en fonction des micro-contextes qu’elle rencontre. Les pratiques professionnelles ne doivent donc pas être confondues avec les activités prescrites, communes à tous les professionnels qui doivent les effectuer. Une pratique professionnelle s’invente souvent progressivement, chemin faisant. C’est dans le déroulement de l’action que le professionnel trouvera son inspiration, les solutions adéquates. Il se saisira alors des opportunités, réagira aux événements et aux circonstances, s’ajustera à la singularité des événements, des acteurs et de son environnement. »

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En VAE, on cherche à conserver autant que possible la richesse de la pratique professionnelle apportée par le candidat. Bien entendu on va repérer et extraire les savoir-faire et les connaissances pour les mettre en lien avec le référentiel du diplôme visé, mais on valorise également d’autres éléments qui sont valorisables au regard de la construction d’une identité professionnelle, par exemple :

- Les tours de main, les ficelles, les trucs et astuces, créés par les candidats ou appris auprès de maîtres d’apprentissage. Guy le Boterf les désigne par le terme de savoir-y-faire. Il s’agit par exemple du coup d’œil de l’agent de sûreté du poste inspection filtrage de l’aéroport qui radiographie des centaines de bagages par jour et met de côté sans pouvoir l’expliquer ceux qu’il repère comme des « bagages illogiques ». C’est la capacité d’un radiologue à détecter une anomalie dans un cliché en vision floue, c’est l’oreille d’un mécanicien comme premier outil de diagnostic de panne, c’est le coup d’œil du cuiseur de four qui sait estimer la température en fonction de la couleur de la matière en fusion…

Ce sont des raccourcis acquis dans le feu de l’action, par la répétition, dans un rapport direct du corps au travail, qui sont généralement ignorés à la fois par la théorie et par les fiches de poste.

- Les schèmes opératoires Les schèmes opératoires sont des procédures de travail personnelles qu’un professionnel met au point pour réaliser une activité donnée ou résoudre un problème. C’est ce que Georges Vergnaud nomme une organisation invariante de l’activité pour une classe de situations données. Chaque schème possède une extension, un périmètre de validité. Par exemple, un poseur de chaudières murales disposera d’une démarche pour poser de telles chaudières sur des parois, mais il devra à chaque fois s’y prendre un peu différemment, selon les particularités des parois auxquelles il aura affaire.

- La réflexivité C’est la capacité pour un professionnel de prendre du recul par rapport à la situation sur laquelle il intervient, par rapport à ses pratiques et aux ressources qu’il met en œuvre. C’est la capacité de comprendre le pourquoi et le comment de son action, et d’en rendre compte. Aldous Huxley : « L’expérience, ce n’est pas ce qui arrive à un homme, c’est ce qu’il en fait »

Nous mobilisons cette capacité dans la préparation d’un livret de VAE, tout autant que dans la préparation des fiches de l’épreuve E22.

Le travail prescrit et le travail réel Le travail prescrit est le travail attendu, tel que défini par les référentiels de diplômes et les fiches de poste. Le travail réel est, comme expliqué ci-avant, l’activité professionnelle telle qu’elle a été mise en œuvre dans une ou des situations vécues (voir plus haut la définition de Guy Le Boterf). Il est ce qui nous intéresse comme matière d’œuvre pour la démarche de VAE. En effet, ce que nous voulons apprécier en VAE n’est pas la partition mais l’interprétation. C’est la façon dont le candidat a élaboré et mis en œuvre des solutions pour mener à bien une mission, un projet, une tâche.

La relation du candidat à la VAE au travail prescrit et au travail réel Dans la démarche de VAE, de façon générale le candidat montre a priori peu ou pas de références au travail prescrit. S’il dispose d’une fiche de poste, il peut être tenté de l’utiliser pour donner de la crédibilité à son parcours et pour structurer son descriptif d’activité, ce qui a pour effet d’en appauvrir considérablement l’approche. En cours d’accompagnement, l’accompagnateur lui fait prendre connaissance du référentiel du diplôme avec pour objectif non pas de s’y référer pour décrire l’activité, mais parce que le référentiel d’une part est utilisé dans l’entrée dans la démarche comme point d’appui pour repérer les activités significatives à sélectionner pour le livret, et d’autre part, en cours d’élaboration du livret, il peut faire fonction d’aide-mémoire pour repérer les compétences et les connaissances mobilisées, mais une fois que l’activité a été analysée.

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Lorsque la démarche de VAE s’appuie sur une activité tracée de près et régulièrement évaluée par l’entreprise, par exemple dans le cadre d’une démarche qualité, le candidat a souvent tendance à survaloriser le travail prescrit par l’appropriation du discours de sa structure en lieu et place de son travail réel. La conséquence pourrait être que deux collègues travaillant à des postes identiques produisent exactement les mêmes livrets de VAE. Lorsque le candidat doit prendre appui sur des situations vécues sans disposer d’aucune référence de travail prescrit, il a tendance à déconsidérer, à dévaloriser son expérience parce qu’il ne sait pas la mettre en mots ni organiser un récit qu’il juge crédible. Dans ce cas, la découverte du référentiel du diplôme lui permet de se rassurer en donnant du sens à son vécu et de le structurer. Ainsi, dans le cadre de l’accompagnement à la VAE, nous sommes en permanence confrontés à un rapport incertain du candidat au travail réel, d’autant plus que l’expérience vraie amène dans son sillage un vécu émotionnel, le souvenir de moments agréables et désagréables.

La relation de l’étudiant au travail prescrit et au travail réel Dans la démarche d’élaboration des fiches de l’épreuve E22, le candidat est en cours de scolarité. On peut imaginer qu’il entretienne un rapport plus récent et plus précis aux compétences et connaissances à valoriser, ou pour le moins qu’il en ait élaboré une représentation. Il est sans doute là aussi primordial que le candidat se détache de ces attentes ou supposées attentes afin d’entrer dans son récit avec toute la richesse de la situation qu’il a vécue. En effet, dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration en particulier, les professionnels - y compris débutants - sont la plupart du temps confrontés à des contraintes (temps, espace, hygiène, denrées disponibles, imprévus) qui les obligent à être inventifs pour optimiser leur pratique, et ce sont ces richesses particulières du vécu qui devraient intéresser les évaluateurs. Comme dans la démarche de VAE, le référentiel pourrait servir de point d’appui d’une part pour choisir l’activité vécue la plus significative à utiliser pour la fiche, et ensuite pour repérer les savoir-faire et les connaissances mobilisés dans la situation décrite.

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La production écrite attendue en VAE Dans la VAE comme dans l’élaboration des fiches de l’épreuve E22, il s’agit de mettre en mots une expérience professionnelle vécue, de produire un récit structuré de cette expérience. Pour le candidat à la VAE, ce travail s’élabore en trois étapes :

- Choisir dans son parcours d’expériences les activités qui sont les plus représentatives des compétences liées au diplôme qu’il veut obtenir ;

- Décrire par écrit avec précision ces activités, les analyser ; - Si cela est possible, intégrer ou annexer à son dossier des preuves de ces situations professionnelles vécues

(photos, schémas, impressions d’écrans, documents…). Le candidat est confronté à un « travail sur son travail ». Il doit mettre en mots ses expériences, verbaliser l’action. Il est mis en tension entre une verbalisation de sa pratique dont il n’a pas l’habitude et une verbalisation de savoirs théoriques préalablement appris – ou qu’il découvre pendant l’accompagnement. A travers le questionnaire du livret, il tire des fils, il détricote la complexité de son vécu, il cherche à discerner des pistes dans l’opacité de son expérience à laquelle est mélangé un vécu émotionnel qu’il lui faudra mettre de côté. En effet, si l’action produit certainement du savoir, ce n’est bien souvent pas un savoir structuré. Citons Alex Lainé :

« Il s’agit d’avantage d’une forme première de connaissance en prise directe avec une ou quelques situations singulières et concrètes constitutives de l’expérience. Elle reste peu élaborée, non formalisée, saturée d’éléments concrets, peu capable de généralisation et relativement peu consciente. Tout le travail de la validation va consister à rendre ces acquis de l’expérience davantage conscients pour le sujet, et à les relier aux concepts qui leur donneront une forme plus abstraite, plus générale, plus rationnelle et plus scientifique. C’est en ce sens que la démarche de préparation d’un dossier de validation peut se définir comme un authentique processus de formation, même s’il s’agit en l’occurrence d’autoformation, c’est-à-dire de la reprise d’un « matériau » dont le sujet apprenant est préalablement porteur. »

Les constituants du livret de VAE Le livret de VAE est constitué de 4 types de fiches (annexées à ce livret) :

- Au début, la fiche parcours est un tableau dans lequel le candidat déroule brièvement, sur une base chronologique ou thématique, les éléments de parcours professionnel qu’il veut donner à voir. Sur cette fiche parcours sont repérées les expériences qu’il a choisi de développer dans son livret. Ainsi, cette fiche sert à la fois à visualiser le parcours dans son ensemble et à repérer ce qui va être présenté par la suite.

- La ou les fiches organisation ou fiche(s) descriptive(s) apportent des informations sur la structure dans laquelle le candidat est ou était employé. Il peut choisir d’appuyer son livret de VAE sur une ou plusieurs organisations, le critère étant de déployer des activités professionnelles proposant la meilleure couverture possible du référentiel du diplôme. En complétant cette fiche organisation, le candidat valorise notamment son appropriation des éléments stratégiques de fonctionnement de sa structure (la progression, les projets, les difficultés, la concurrence…).

- La ou les fiches emploi apportent des informations sur l’emploi ou les emplois sur lesquels s’articulent les activités que le candidat a choisi de décrire. Ces fiches emploi permettent notamment de valoriser les marges d’initiative et d’autonomie du candidat et leur progression en cours d’emploi.

- Les fiches activité : ces fiches, qui constituent le cœur du livret de VAE, permettent de décrire et d’analyser des activités professionnelles judicieusement choisies. Par exemple, une première fiche pourrait être « élaboration d’un menu de mariage pour 150 personnes », puis la fiche suivante « organisation de la production du menu de mariage », la suivante « mise en œuvre des règles d’hygiène et de sécurité », la suivante « management des apprentis »,etc…

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Le questionnaire de ces fiches oblige le candidat à décortiquer les situations professionnelles présentées selon un prisme invariant : descriptif de l’activité et de son objectif, relations à l’interne et à l’externe, informations utiles, matériels utilisés, contraintes, organisation, compétences et connaissances mobilisées…

Le candidat est invité à insérer ou à joindre dans son livret de VAE des annexes pour illustrer et prouver le contenu de son récit. Un livret de VAE, dont l’objectif est la validation d’un diplôme, est évidemment plus complet et plus « lourd » que les fiches élaborées pour la validation de l’épreuve E22, toutefois les deux exercices présentent de fortes similitudes de principe et de forme.

Les difficultés et les freins pour le candidat Pour l’élaboration d’un livret de VAE comme pour la rédaction des fiches de l’épreuve E22, les difficultés les plus classiques sont certainement les suivantes :

- Les difficultés générales que le candidat éprouve à formaliser, à rédiger, à « sortir les mots » ; - La difficulté à prendre du recul, à « décoller le nez du guidon », à voir la situation dans son ensemble ; - La difficulté à repérer les attentes du jury, les comportements, les compétences et les connaissances à

valoriser ; - La difficulté à mettre en lien les situations vécues avec les compétences du référentiel ; - Une tendance à dévaloriser son comportement et son activité en situation professionnelle.

Les pièges à éviter pour le candidat Les principales erreurs stratégiques que peut commettre le candidat à la VAE sont les suivantes :

- Coller à la seule activité prescrite (en prenant appui sur la fiche de poste ou sur le référentiel) au détriment du vécu, c’est-à-dire décrire la bonne façon théorique de réaliser une activité au lieu de s’appuyer sur l’expérience réelle ;

- Confondre pratiques professionnelles et schèmes opératoires (ceci est très fréquent en VAE) ; - Réduire l’activité à sa partie la plus visible, manifeste et formelle, en oubliant tout le reste : l’amont (tâches

préparatoires), l’adaptation ou le contournement des contraintes, la communication avec les différents intervenants, etc ;

- Etre tenté de fabriquer une activité virtuelle regroupant différentes activités vécues avec l’habillage d’une situation singulière, croyant que ce qui valorise l’expérience est la quantité de tâches plutôt que la qualité d’une activité ;

- Masquer les difficultés et les échecs, alors que leur analyse peut apporter des éléments précieux sur la culture professionnelle du candidat et sur sa réflexivité.

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Le rôle et la posture de l’accompagnateur

Le rôle de l’accompagnateur Dans l’exercice d’accompagnement à l’élaboration du livret de présentation des acquis de l’expérience / des fiches de l’épreuve E22, l’accompagnateur est à la fois une ressource, un médiateur et un passeur :

- Une ressource parce qu’il peut transmettre et expliciter au candidat des éléments de méthode pour la construction du livret / des fiches de l’épreuve E22 ;

- Une ressource également parce qu’il est celui qui connaît le référentiel du diplôme et l’inventaire des compétences et des connaissances à valoriser ;

- Un médiateur parce qu’il aide à la mise en mots, à la traduction de l’activité en langage professionnel, puis à la mise en lien avec les compétences et les connaissances du référentiel ;

- Un passeur parce qu’il accompagne le candidat dans un processus dont le candidat détient au départ les données brutes (l’expérience, l’activité de référence) vers une présentation judicieuse et structurée qui permettra de valoriser des acquis.

- Un passeur aussi parce qu’en permettant au candidat de valoriser ses activités vécues par le filtre du référentiel, il l’aide à transformer sa représentation de ses pratiques et à se construire une identité professionnelle.

Son rôle est de créer les conditions favorables pour que le candidat parvienne à décrire de façon professionnelle et structurée une expérience professionnelle vécue, puis à en tirer des éléments probants en termes de savoirs, savoir-faire et savoir-être. On peut figurer une triangulation entre l’activité, le récit et le référentiel, à partir des relations proposées par Alex Lainé :

La méthode d’accompagnement

L’activité,

l’expérience

réelle

Le récit

Le référentiel

Autorise et authentifie

la démarche,

point d’appui pour le récit

Donne sens (et intérêt, valeur)

au récit, permet de structurer

le récit et le parcours.

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Dans le cadre d’une relation d’aide, la méthode d’accompagnement s’appuie principalement sur l’entretien

d’explicitation de Pierre Vermersch.

L’entretien d’explicitation vise à faire réaliser une description précise d’une activité professionnelle passée, de façon à élaborer un récit sur les événements tels qu’ils se sont déroulés et à retrouver les connaissances implicites inscrites dans cette action. Pour ce faire :

- Dans un premier temps, on invite le candidat à évoquer la situation vécue à la première personne, en l’aidant si nécessaire à renouer le contact avec cette expérience passée en relançant le récit par des questions de type « alors, qu’avez-vous fait ? », « qu’avez-vous ressenti à ce moment ? » ou en guidant le candidat vers des évocations sensorielles et les gestes qu’il a effectués ; En évitant d’interrompre le candidat dans son déroulé, on note ce qui fait sens et on prépare le questionnement.

- On entre ensuite dans un questionnement plus précis pour amener une réflexion sur le contenu de la description : « comment vous-y êtes-vous pris ? », « pourquoi avez-vous fait ce choix ? »…

Voici un inventaire de questions proposé par Alex Lainé pour cet accompagnement :

- Quelle était votre intention ? A quoi vouliez-vous aboutir ? Quels étaient vos objectifs ? - Par quoi avez-vous commencé ? - Quelles étapes avez-vous suivies ? - Quelles ont été les principales décisions que vous avez prises et à quels moments ? - Comment vous y êtes-vous pris pour agir ? - Avez-vous eu à collaborer avec d’autres personnes, d’autres services ? A quel moment et en quoi a consisté

cette coopération ? - A partir de quel moment avez-vous considéré que votre action ou intervention était terminée ? - Avez-vous atteint les objectifs que vous vous étiez donnés ? - Quels ont été les résultats obtenus et les divers effets de votre action ?

Puis des questions de plus haut niveau comme :

- Pourquoi avez-vous procédé ainsi ? - Qu’avez-vous ressenti dans les décisions que vous avez prises et dans les actions et coopérations que vous

avez réalisées ?

On doit ensuite amener le candidat à faire une description au brouillon de l’activité réelle en laissant de côté des éléments non pertinents du type « le chef de cuisine était trop autoritaire » ou « j’étais complètement paniqué en salle » ou « le courant est bien passé avec ce client », etc…

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Alex Lainé propose la grille suivante avec la préconisation, à partir des quatre catégories de contenu périphériques évoquées par le candidat, d’interroger l’activité réelle, qui est l’objet premier de l’entretien. Parfois le candidat ne s’autorise pas à exprimer ses initiatives personnelles, ses créations, ses « trucs » professionnels, se cloisonnant dans un discours convenu pour ne pas prendre de risques. Face à cela, le rôle de l’accompagnateur est de susciter, par son questionnement, le travail réel. La démarche consiste à transformer progressivement une expérience brute, opaque, en une expérience claire et structurée résultant du travail de verbalisation guidé par l’accompagnateur en prenant appui sur le référentiel du diplôme. Ensuite, on invite le candidat à transcrire sur les fiches tous les éléments qui ont été clarifiés et mis au jour pendant cet accompagnement, et on régule une ou deux fois ce travail selon le besoin.

La posture de l’accompagnateur Repères déontologiques :

Dans un rôle inhabituel d’accompagnement, l’accompagnateur peut légitimement se demander comment régler le curseur de l’aide au candidat, jusqu’où il doit aider. Une tentation serait de construire les éléments de la fiche à la place du candidat, de lui « souffler » des réponses, parfois sans le vouloir. Nos garde-fous dans l’accompagnement à la VAE sont les suivants : - La démarche doit être une situation d’apprentissage pour le candidat. - L’accompagnateur ne doit pas être garant à tout prix de la réussite du candidat à l’épreuve ou au

diplôme, mais il doit au maximum de ses compétences créer une situation pédagogique favorable à la construction du livret par le candidat. Autrement dit, il n’est pas assujetti à une obligation de résultat mais à une obligation de moyens.

Pour parer à la tentation de trop aider un candidat, les meilleurs moyens sont : - D’accompagner le candidat à deux ; - D’accompagner le candidat au sein d’un petit collectif (qui contribue la plupart du temps à questionner

et aider le candidat de façon pertinente).

Jugements de

valeur,

opinions

subjectives

Activité réelle

Contexte

Activité

prescrite

Intentions

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Posture :

La posture de l’enseignant dans un exercice d’accompagnement change de façon importante. En effet, il n’est plus le seul détenteur d’un savoir qu’il transmet au candidat. Dans la situation d’accompagnement, le savoir est réparti entre les deux acteurs : le candidat détient le savoir relatif à la situation professionnelle à décrire, l’enseignant détient les savoirs relatifs à la méthode descriptive et au référentiel du diplôme. Dans ce contexte, il est important qu’au moment où il recueille le récit du candidat, l’enseignant sache se positionner « au même niveau » que le candidat pour susciter sa confiance et permettre à la parole de se libérer sans crainte de jugement. On dit classiquement que l’accompagnateur doit savoir jongler entre trois postures / trois rôles: - Le coach qui tire vers l’avant, - L’accompagnateur qui marche à côté, - L’évaluateur qui retourne à l’arrière pour mesurer le chemin parcouru. Toute situation d’accompagnement combine en effet tour à tour ces trois exercices.

Globalement, la posture de l’accompagnateur est une posture clinique, qui prend en compte la singularité du candidat et s’intéresse au sens qu’il donne à ses expériences dans un objectif d’aide.

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Le rôle et la posture du jury (ou de la commission d’expertise en VAE) Dans le processus de VAE, nous dissocions deux instances successives :

- La commission d’expertise, constituée d’enseignants et de professionnels, qui a pour mission d’étudier les dossiers des candidats, de mettre en œuvre les entretiens et de produire une fiche bilan récapitulative par candidat avec une préconisation de validation ;

- Le jury qui délibère et prend la décision finale. Ce qui nous intéresse ici est le rôle de la commission d’expertise.

Le rôle des membres de la commission d’expertise La commission d’expertise est chargée d’effectuer le travail suivant :

- L’étude du dossier par chacun des participants, qui s’intéresse au parcours global du candidat puis aux activités décrites dans le dossier pour y rechercher ce qu’elles contiennent de compétences en lien avec le référentiel du diplôme. Là, il faut savoir parfois traduire dans les termes du référentiel du diplôme ce que le candidat énonce dans les termes d’une pratique singulière. Alex Lainé nous précise :

Il ne s’agit pas seulement d’un écart de langage mais de la distance qui mesure deux réalités différentes : une activité nécessairement singulière, concrète, et des compétences et acquis attendus qui ne peuvent être que généraux et relativement abstraits. Un tel écart condamne la posture de contrôle et impose celle d’évaluation. Le contrôle est de l’ordre de la recherche du même, la posture de l’évaluation est d’avantage ouverte sur l’inattendu, la différence et l’altérité. La mise en lien avec le référentiel est traitée en termes de mise au jour d’une signification et d’une valeur qui ne s’imposent pas d’emblée.

Chacun des membres de la commission pointe également, au fil de sa lecture, les savoir-faire et les connaissances qui auraient dû être valorisés dans le livret en vue de valider mais qui ne s’y trouvent pas, ceci afin de préparer des questions à poser au candidat.

- Une fois regroupés avant l’entretien, les membres de la commission échangent leurs points de vue sur leur

idée globale du candidat et de son parcours, sur les points forts du dossier ainsi que sur les manques qu’ils ont repérés, afin d’organiser le questionnement dans le cadre du temps imparti pour l’entretien. Les questions à poser en priorité correspondent aux compétences incontournables du référentiel.

- Dès le début de l’entretien, les membres de la commission adoptent un comportement bienveillant et chaleureux vis-à-vis du candidat, afin de créer pour ce dernier – qui est souvent très stressé - des conditions favorisant l’échange, la réflexion et la mise à jour des compétences. Les membres de la commission se présentent, le président explique au candidat comment va se dérouler

l’entretien puis invite le candidat à se présenter à son tour en lui annonçant le temps qui lui est alloué pour

cette présentation.

Pendant que le candidat présente son parcours (ou son activité dans le cas de la validation de l’épreuve E22),

la commission se donne pour règle de ne pas l’interrompre. Toutefois, si le candidat est bloqué ou

manifestement trop impressionné pour prendre la parole, les membres de la commission peuvent tenter

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d’amorcer sa prise de parole par des questions ouvertes, mais si le candidat ne parvient toujours pas à

construire son exposé, la commission peut lui proposer de passer directement au questionnement sur le

travail qu’il a présenté.

- Le questionnement en VAE n’est pas un oral (contrôle de connaissances) ni doit avoir pour dessein de « coincer » le candidat. Il a pour but de donner une chance au candidat de compléter son écrit avec des éléments qui auraient dû y figurer, en restant neutre et bienveillant mais sans induire les réponses. Par exemple, si un étudiant cuisinier omet dans son dossier d’évoquer la démarche HACCP, ne pas poser une question du type « mettez-vous en œuvre des règles d’hygiène dans votre travail ? » qui amènera nécessairement une réponse positive. Une question plus ouverte pourrait être : « y-a-t-il d’après vous des risques à prendre en compte dans la production culinaire ? » ou « prenez-vous des précautions particulières dans votre pratique ? » ou « vous arrive-t-il d’effectuer des contrôles ? » « Pour quoi faire ? »… Si le candidat reste silencieux, il est important de lui demander s’il a bien compris la question et de la

reformuler plus simplement dans le cas contraire. Malheureusement il arrive parfois que les difficultés de

compréhension et de formulation rencontrées par un candidat, ainsi que son émotivité, parviennent à

« plomber » d’un bout à l’autre un entretien de VAE sans que le candidat ait pu se donner les moyens de

compléter son dossier écrit.

Si la commission a un doute quant à l’authenticité du récit fourni par le candidat à l’écrit ou sur le fait qu’il en

soit l’auteur, elle est fondée à poser des questions visant à la contrôler, portant par exemple sur le contexte

de travail, sur la justification d’une méthode mise en œuvre par le candidat, ou visant à repérer des

différences de registre de langage entre l’écrit et l’oral.

- La commission doit surveiller le délai imparti pour l’entretien et veiller à ne pas le dépasser par souci

d’équité entre les différents candidats. A son issue, l’un des membres de la commission propose de clore

l’entretien, éventuellement en demandant au candidat s’il a quelque chose à ajouter pour terminer. Avant

de se séparer du candidat, la commission l’informe des modalités qui feront suite à cet entretien.

- La commission se réunit ensuite pour mettre en commun les éléments recueillis pendant l’entretien et pour

trouver un accord sur une proposition de validation, en tenant compte bien entendu des possibilités de

compensation entre les différentes unités du diplôme (ceci ne pourra sans doute pas avoir lieu dans le

cadre de l’évaluation de l’épreuve E22). Elle transmet au jury sa proposition et ses remarques.

La posture des membres de la commission d’expertise Comme indiqué ci-avant, les membres de la commission d’expertise doivent exprimer une posture d’ouverture bienveillante face au candidat. En effet, nous connaissons tous l’effet Pygmalion et nous savons que si nous attendons le meilleur de quelqu’un nous nous donnons des chances de l’obtenir, de même que si nous en attendons le pire, nous nous donnons des chances de l’obtenir également. L’enseignant qui a accompagné le candidat, ainsi que tout membre de la commission qui connaîtrait personnellement le candidat par son univers privé ou professionnel, doit se récuser et ne participer ni à l’entretien, ni à l’évaluation.

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Les bénéfices de la démarche Bénéfices pour le candidat

Les témoignages de candidats recueillis à l’issue d’une démarche de VAE, quel qu’en soit le résultat en termes de validation, font apparaître que cette démarche de formalisation des pratiques professionnelles mises en lien avec un référentiel leur a fourni une occasion de progresser principalement sur les axes suivants :

- La formalisation en général (souvent, le candidat avait perdu l’habitude d’écrire, voire n’avait jamais autant écrit de sa vie !) et une meilleure maîtrise du champ lexical d’une profession ;

- La présentation de soi, de son parcours, de ses activités, qui constitue un point d’appui précieux en vue de futurs entretiens d’embauche ;

- Comme indiqué plus haut dans ce mémo, l’expérience de la VAE renforce la construction de l’identité professionnelle en renvoyant au candidat une vision structurée de son parcours, qui de plus a gagné de la légitimité et de la valeur en passant au prisme d’un référentiel de diplôme.

La démarche VAE impose au candidat ce que nous appelions au début de ce mémo une réflexivité sur ses pratiques, dont il peut réinvestir les effets sur son avenir quels que soient ses projets. Guy Le Boterf nous liste quelques-uns des bénéfices que peut apporter un recul réflexif dans la vie professionnelle :

- mieux connaître ses schèmes opératoires ; - transférer ou transposer ses façons d’agir et ses combinatoires de ressources dans d’autres situations que

celles dans lesquelles on en a fait l’apprentissage ; - gérer son patrimoine de ressources ; - gérer ses ressources émotionnelles ; - acquérir une plus grande confiance dans sa capacité à utiliser ses ressources à bon escient ; - transférer à d’autres les leçons de son expérience ; - satisfaire aux exigences de traçabilité ; - contribuer aux processus de partage et de capitalisation des pratiques ; - construire une identité professionnelle.

Bénéfices pour les acteurs institutionnels

La démarche de VAE questionne sans cesse les pratiques d’évaluation, et parfois amène des questionnements sur l’interprétation d’un référentiel de diplôme ou quant à la nécessité de l’actualiser au regard de l’évolution des activités professionnelles de terrain. Avec Alex Lainé, nous pouvons au moins dire que tout autant que le référentiel donne du sens à la pratique de terrain, la pratique de terrain donne du sens au référentiel : « du coup, la vie prend sens et le référentiel prend vie ».

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Petite bibliographie pour la VAE Pour prendre des repères sur la mise en œuvre de la VAE à l’Education nationale :

- BO n°32 du 4 septembre 2003 : organisation de la validation des acquis de l’expérience Pour aborder la notion de compétence (avec une approche enfin simplifiante) :

- LE BOTERF Guy : « Repenser la compétence » - Eyrolles (Editions d’Organisation, 2008, 2010) Pour prendre des repères sur l’accompagnement :

- VERMERSCH Pierre « L’entretien d’explicitation » - ESF, 2006 - LAINE Alex : « VAE, quand l’expérience se fait savoir » - Editions Erès, 2005, 2010

Pour aller plus loin sur la fonction d’accompagnement :

- PAUL Maela, « L’accompagnement, une posture professionnelle spécifique », Editions l’Harmattan, Coll. Savoir et Formation, 2004

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ANNEXE : LES 4 FICHES DU LIVRET 2

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NOM : FICHE DESCRIPTIVE PARCOURS - P1

Inscrivez dans le tableau ci-dessous, votre parcours complet. Vous devrez signaler dans la colonne fiche, le code de la fiche dans laquelle vous décrivez l’organisation (O1, O2, ...), l’emploi (E1, E2, …) et les activités (A1, A2, A3 et A4) sachant que pour chacune des activités choisies, le jury devra disposer de la description de l’emploi correspondant et de l’organisation dans laquelle cette activité a été effectuée. Vous devez choisir de décrire au minimum quatre activités. Ainsi, ce peut être quatre activités choisies pour un même emploi ou jusqu’à quatre activités pour quatre emplois différents dans quatre organisations différentes (exemple ci-dessous : deux activités A1 et A2 dans un emploi E1, une activité A3 dans un autre emploi E2 et une activité A4 dans un autre emploi E3 , le tout dans deux organisations O1 et O2 ). La durée doit être exprimée en mois. Commencez ci-dessous, à la suite des exemples fournis.

ORGANISATION(S)

EMPLOI(S)

ACTIVITÉS

raison sociale

fiche

durée mois*

désignation

fiche

durée mois*

intitulé

fiche

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Document de travail – Auteur : Mireille Vanuxem, Centre académique de validation des acquis de la formation, avec la collaboration de Denis Herrero, IEN ET Economie Gestion académie d’Aix-Marseille

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NOM : FICHE DESCRIPTIVE ORGANISATION - O1

Raison sociale (nom) : Statut (société, entreprise artisanale, association, etc…) : Objet, activité(s) (vente services, production biens , etc…) :

Effectif (nombre de personnes) : Volume d’activités (chiffre d’affaires, etc…) Autres données quantitatives ou qualitatives (place sur le marché, forme juridique, etc…) :

Date création : …….. / …… / ……. Cette organisation existe t-elle encore ? oui non

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NOM : O - FICHE DESCRIPTIVE EMPLOI – E1

Dénomination de votre emploi (fonction ou poste) :

Vous êtes ou étiez salarié ............................................................................................................ (cadre, agent de maîtrise, ouvrier, etc…)

non salarié ..........................................................................................................

(artisan, entrepreneur individuel, travailleur indépendant, etc…)

bénévole ...........................................................................................................

Votre unité de travail (direction, atelier, etc… ) :

Place de cette unité de travail dans l’organisation, composition et effectif (en annexe vous pouvez

joindre un organigramme ou tout autre document) :

Quelle place occupez-vous dans cette unité de travail ?

Qui définit, contrôle et évalue vos activités ?

Si des changements importants ont marqué l’évolution de votre emploi (fonction ou poste), de

quel(s) ordre(s) étaient-ils ?

Comment avez-vous fait face à ces changements ?

Expliquez si vous avez eu la possibilité de proposer et d’introduire vous-même des changements :

Indiquez vos marges d’initiative et d’autonomie :

Précisez si vous exercez des fonctions d’encadrement :

Donnez des exemples de situations imprévues que vous avez rencontrées et expliquez

comment vous y avez fait face :

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NOM : O1 E1 - FICHE DESCRIPTIVE ACTIVITÉ - A1

Intitulé : Décrivez cette activité :

Cette activité est : quotidienne fréquente assez fréquente exceptionnelle

En quoi cette activité tient-elle une place importante dans votre emploi (fonction, poste) ?

Pour réaliser cette activité, vous êtes en relation à l’interne de votre organisation :

avec qui (fonction, rôle, service, etc…) ?

à propos de quel(s) sujet(s) ? pour faire quoi ?

Pour réaliser cette activité, vous êtes en relation à l’externe de votre organisation :

avec qui (fonction, organisation, service, etc…) ?

à propos de quel(s) sujet(s) ? pour faire quoi ?

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Pour effectuer cette activité, vous traitez des informations :

De quelles Informations avez-vous besoin ? Comment et auprès de qui

vous les procurez-vous ?

Comment les utilisez-vous ?

Quel(s) traitement(s) effectuez-vous ?

Transmettez-vous des informations ?

À qui ? Pour quoi faire ? Comment ?

Quels matériels, outils, techniques, logiciels, matériaux, produits, utilisez-vous pour réaliser

cette activité ?

Matériels, consommables Utilisation

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Cette activité présente-t-elle des contraintes particulières (sécurité, délai, hygiène, etc…) ?

Décrivez comment vous vous organisez pour réaliser cette activité :

Quelles sont les habiletés, savoir-faire ou qualités (soin, rapidité, etc…) requises pour effectuer

cette activité et que vous possédez ?

Quelles sont vos connaissances particulières nécessaires à l’accomplissement de cette

activité (scientifique, économique, juridique, géographique, statistique, langue, etc…) ?