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Document de la Banque mondiale POUR USAGE OFFICIEL Rapport N° : 58238 DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET EN VUE D'UNE PROPOSITION DE DON D'UN MONTANT DE 43,5 MILLIONS DE DTS (ÉQUIVALENT DE 70 millions de dollars) À LA RÉPUBLIQUE D’HAÏTI POUR LE PROJET ÉDUCATION POUR TOUS PHASE II (APL) EN SOUTIEN AU PROGRAMME ÉDUCATION POUR TOUS 31 octobre 2011 Département du développement humain Pays Haïti Service de gestion Amérique latine et Caraïbes Le présent document est mis à la disposition du grand public avant son examen par le Conseil. Pour autant, il n'en découle aucune présomption de résultat. Il pourrait par ailleurs être mis à jour à la suite de son examen par le Conseil. Sa version actualisée serait ensuite rendue publique, en conformité avec la politique de la Banque mondiale en matière d'accès à l'information. Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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Document de

la Banque mondiale POUR USAGE OFFICIEL

Rapport N° : 58238

DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET

EN VUE D'UNE

PROPOSITION DE DON

D'UN MONTANT DE

43,5 MILLIONS DE DTS

(ÉQUIVALENT DE 70 millions de dollars)

À LA

RÉPUBLIQUE D’HAÏTI

POUR LE

PROJET ÉDUCATION POUR TOUS – PHASE II (APL)

EN SOUTIEN AU

PROGRAMME ÉDUCATION POUR TOUS

31 octobre 2011

Département du développement humain

Pays Haïti Service de gestion Amérique

latine et Caraïbes

Le présent document est mis à la disposition du grand public avant son examen par le

Conseil. Pour autant, il n'en découle aucune présomption de résultat. Il pourrait par

ailleurs être mis à jour à la suite de son examen par le Conseil. Sa version actualisée

serait ensuite rendue publique, en conformité avec la politique de la Banque mondiale en

matière d'accès à l'information.

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TAUX DE CHANGE (en vigueur le 31 août 2011)

Unité monétaire = gourde haïtienne (HTG) 40,35 HTG = 1 $ ÉU 1,61 $ ÉU = 1 DTS

EXERCICE 1er

janvier – 31 décembre

ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES

AECID Agence espagnole de coopération internationale pour le développement

.

PDA Programme de don ajustable (APG : Adaptable Program Grant)

BNC Banque Nationale de Crédit

BRH Banque de la République d’Haïti

CASEC Conseil d’administration de la section communale

BDC Banque de développement des Caraïbes

CDD Développement de proximité (Community-driven Development)

ACDI Agence canadienne de développement international

SPP Stratégie de partenariat-pays

CTC Comité de transparence de la communication

DAA Direction des Affaires administratives

DAEPP Direction de l'appui à l’enseignement privé et du partenariat

DDE Direction départementale de l’éducation

DEF Direction de l’enseignement fondamental

DFP Direction de la formation professionnelle

DGS Direction du génie scolaire

EPT Éducation pour tous

EGRA Évaluation de la lecture dans les petites classes (Early Grade Reading

Assessment)

CES Cadre environnemental et social

ESRP Projet de reconstruction d'urgence des établissements scolaires (Emergency

School Reconstruction Project)

UE Union européenne

AF Accord de financement

FAES Fonds d’assistance économique et sociale

FIA Formation initiale accélérée

FNE Fonds national de l’éducation

IMOA Initiative de mise en œuvre accélérée de l'EPT (FTI — Fast-Track Initiative)

PIB Produit intérieur brut

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FEG Formation élémentaire en gestion

GH Gouvernement d’Haïti.

GTEF Groupe de travail sur l’éducation et la formation

TIC Technologie de l’information et de la communication

NSI Note de stratégie intérimaire

AID Association internationale pour le développement

BID Banque interaméricaine de développement.

IFM institut de formation des maîtres

CEM Commissions d'éducation municipales

MENFP Ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle

NAPSS Plan d’action national pour la sûreté dans les établissements scolaires

(National Action Plan for Safer Schools)

ONG Organisation non gouvernementale

VAN Valeur actualisée nette

CDNCS Comité directeur national des cantines scolaires

OIF Organisation internationale de la francophonie

ONAPE Office national du partenariat en éducation

POE Plan opérationnel pour l'éducation

PANEF Pacte national sur l’éducation et la formation

ODP Objectif de développement du projet

CMOP Comité de mise en œuvre du projet

GGP Groupe de gestion du projet

PNCS Programme national des cantines scolaires

CGES Comité de gestion des établissements scolaires

RD Relevé de dépenses

AT Assistant technique

UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture

UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance

EPU enseignement primaire universel

USAID Agence des États-Unis d'Amérique pour le développement international

(United States Agency for International Development)

BM Banque mondiale

PAM Programme alimentaire mondial

Vice-présidente régionale : Pamela Cox

Envoyé spécial dans le pays : Alexandre V. Abrantes

Directeur Sectoriel : Keith Hansen

Directrice sectorielle : Chingboon Lee

Chargé de projet : Peter A. Holland/Patrick Philippe Ramanantoanina

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RÉPUBLIQUE D’HAÏTI

ÉDUCATION POUR TOUS – PHASE II (APL)

Table des matières

I. CONTEXTE STRATÉGIQUE ........................................................................................................ 1

A. SITUATION DU PAYS ........................................................................................................................ 1 B. CONTEXTE SECTORIEL ET INSTITUTIONNEL .................................................................................... 1 C. OBJECTIFS SUPERIEURS APPUYES PAR LE PROJET ............................................................................ 4

II. OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET .................................................................... 5

A. ODP .................................................................................................................................................... 5 1. Bénéficiaires du projet ................................................................................................................ 5

2. ODP Indicateurs de résultats ....................................................................................................... 6

III. DESCRIPTION DU PROJET ...................................................................................................... 6

A. ÉLEMENTS CONSTITUTIFS DU PROJET ............................................................................................. 6 B. FINANCEMENT DU PROJET ............................................................................................................. 10

1. Instrument de prêt .................................................................................................................... 10 2. Coût et financement du projet .................................................................................................. 12

C. ENSEIGNEMENTS TIRES ET INTEGRES DANS LA CONCEPTION DU PROJET ....................................... 12

IV. MISE EN OEUVRE ................................................................................................................... 13

A. DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES ET DISPOSITIONS DE MISE EN ŒUVRE ................................... 13 B. SUIVI ET EVALUATION DES RESULTATS ........................................................................................ 14 C. VIABILITE ..................................................................................................................................... 14

V. PRINCIPAUX RISQUES ET MESURES D'ATTÉNUATION ................................................... 14

VI. RÉSUMÉ ÉVALUATIF ............................................................................................................. 15

A. ANALYSE ECONOMIQUE ET FINANCIERE ....................................................................................... 15

B. TECHNIQUE ................................................................................................................................... 15 C. GESTION FINANCIERE ................................................................................................................... 15 D. APPROVISIONNEMENT .................................................................................................................. 16 E. SOCIAL (PROTECTIONS COMPRISES) ............................................................................................. 17 F. ENVIRONNEMENT (PROTECTIONS COMPRISES) ............................................................................. 17 G. AUTRES POLITIQUES DE PROTECTION DECLENCHEES .................................................................... 18

Annexes

Annexe 1 : Cadre de résultats et suivi .......................................................................................... 19

Annexe 2 : Description détaillée du projet ................................................................................... 23

Annexe 3 : Modalités d’exécution .............................................................................................. 40

Annexe 4 : Cadre d’évaluation des risques opérationnels (CERO) .............................................. 62

Annexe 5 : Plan de soutien à la mise en œuvre ........................................................................... 66

Annexe 6 : Composition de l’équipe ........................................................................................... 69

Annexe 7 : Analyse économique et financière ............................................................................ 70

Annexe 8 : Questions techniques ................................................................................................. 71

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FICHE RÉCAPITULATIVE DU PAD

République d'Haïti – Projet Éducation pour tous – Phase II (APL)

DOCUMENT D’ÉVALUATION DE PROJET

Amérique latine et Caraïbes (LAC)

Date : 31 octobre 2011

Directeur des opérations : Alexandre V. Abrantes

Directeur Sectoriel : Keith E. Hansen

Directrice sectorielle : Chingboon Lee

Identification du projet : P124134

Instrument : Programme de don ajustable

Chargé de projet : Peter A.

Holland/Patrick Philippe

Ramanantoanina Secteurs : enseignement

primaire (100 %) Thèmes : Éducation

pour tous (100 %) Catégorie

environnementale : Évaluation partielle

Engagement SFI :

Niveau d’engagement :

Données financières du projet

[ ] Prêt [ ] Crédit [X] Don [ ] Garantie [ ] Autre :

Prêts/Crédits/Autres :

Financement total Banque (millions d'USD) : 70,00

Conditions proposées :

Plan de financement (millions d'USD)

Source Nationale Internationale Total EMPRUNTEUR/BÉNÉFICI

AIRE 0,00 0,00 0,00

Don de l'IDA 70,00 0,00 70,00

Total : 70,00 0,00 70,00

Emprunteur :

République d'Haïti

Haïti

Agence d’exécution :

Ministère de l'Éducation nationale et

de la formation professionnelle

5, rue Dr Audain

Haïti

Tél. : (509) 2517-7846

[email protected]

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Montant estimé des décaissements (exercice de la Banque/en millions d'USD)

Exercice 12 13 14 15

Annuel 16,00 22,00 22,00 10,00

Cumulatif 16,00 38,00 60,00 70,00

Période d’exécution du projet : lancement le 31 décembre 2011, achèvement le 31 décembre

2014, date prévue d'entrée en vigueur : 31 décembre 2011

Date prévue de clôture du projet : 30 juin 2015

Le projet dévie-t-il de la CAS sur le plan du contenu ou à d'autres égards? [ ]Oui [ X] Non

Le projet nécessite-t-il une dérogation aux politiques de la Banque ?

Une telle dérogation a-t-elle été approuvée par la direction de la Banque ? [ ]Oui [ X] Non

[ ]Oui [ X] Non

Des approbations de dérogations aux politiques doivent-elles être présentées au Conseil? [ ]Oui [

X] Non

Le projet comporte-t-il des risques « importants » ou « élevés» ? [X]Oui [ ] Non

Le projet remplit-il les critères régionaux indiquant qu'il est prêt pour la mise en oeuvre ? [X]Oui

[ ] Non

Objectif de développement du projet

Le projet vise à appuyer la reconstruction du secteur de l'éducation par la mise en œuvre de

programmes viables de réforme de : (a) l'accès, en particulier des populations mal desservies, à

l'enseignement primaire ; (b) la qualité de l'enseignement primaire ; (c) la force institutionnelle du

secteur éducatif du bénéficiaire.

Description du projet

Le projet représente la deuxième phase du programme. Il se compose des quatre éléments

suivants :

Élément 1. améliorer l’accès à un enseignement primaire de qualité i) améliorer la qualité du

programme de dispense de frais scolaires ; ii) améliorer les services éducatifs de base dans

certaines collectivités rurales ; iii) renforcer le programme de santé à l'école et des cantines

scolaires du bénéficiaire.

Élément 2. appui à l'enseignement et à l'apprentissage : i) augmenter le nombre d'enseignants

agréés, y compris des établissements préscolaires ; ii) améliorer les résultats aux écoles primaires.

Élément 3. renforcement institutionnel et gouvernance : i) Renforcer les moyens d'action

du MENFP afin d'améliorer la qualité du service, ainsi que la gouvernance dans l'éducation ; ii)

renforcement des partenariats public-privé.

Élément 4. Gestion de projet, suivi et évaluation : Renforcement de la capacité de suivi et

d'évaluation du MENFP.

Quelles politiques de sauvegarde peuvent être déclenchées ?

OP/BP 4.01 Évaluation environnementale, OP/BP 4.04 Habitats naturels.

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Référence

de l'accord

financier

Description des conditions et du pacte Date d'échéance

Annexe 2

section I.A.2

Annexe 2

section I.A.3

1. Aux fins d'évaluation et d'acceptation des

sous-projets d'enregistrement des élèves admissibles,

le bénéficiaire doit, gérer et maintenir tout au long du

projet, un comité de direction composé de neuf

membres provenant du MENFP, du MEF, des

établissements d'enseignement non publics, des

associations de parents d'élèves et des syndicats des

enseignants, tous dotés de la qualification demandée

par l'association.

2. Le bénéficiaire doit, au plus tard le 1er

décembre

2012, établir, gérer et maintenir tout au long du projet

un ONAPE doté d'une structure, de fonctions et de

responsabilités acceptables pour l'association.

Tout au long du

projet

Annexe 2

section I.C.1.3

Aucun transfert du fonds de financement ne devrait

être effectué à un CGE ou à un prestataire de services

du bénéficiaire, suivant le cas, avant la date où le

CGE ou le prestataire de services du bénéficiaire en

question n'aient participé à l'accord relatif au don

dont il s'agit.

Tout au long du

projet

Annexe 2

section I.F.1- 3

1. Le bénéficiaire doit veiller à ce que le projet soit

réalisé conformément au CES.

2. Le bénéficiaire est tenu d'inclure dans les

les rapports de projet mentionnés dans la section II.A

de l'annexe 2 de l'accord financier des données sur

la mise en œuvre du CES, sur le plan de gestion

environnementale, le cas échéant, ou sur des

instruments de protection de même nature.

3. Le bénéficiaire doit veiller, par le biais du MENFP,

à ce que les travaux qui seront réalisés dans le cadre

de projet n'entraînent aucune réinstallation

involontaire, et qu'ils ne nuisent pas aux habitats

naturels, aux forêts, et aux richesses culturelles

matérielles.

Tout au long du

projet

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I. Contexte stratégique

A. Situation du pays

1. Avec un PIB per capita de 673 $ ÉU, Haïti est le pays le plus pauvre de la région

Amérique latine et Caraïbes, et l'un des plus pauvres au monde. Haïti a été frappé au

cours des cinq dernières années par toute une série de chocs qui ont aggravé sa

vulnérabilité et dilué les succès remportés dans la lutte contre la pauvreté depuis 2001. En

2008, l'économie du pays a été profondément touchée par la hausse des prix des denrées

alimentaires et des carburants. Les tempêtes et les ouragans ont quant à eux provoqué des

dégâts et des pertes qu'on chiffre à 900 millions de dollars environ (15 pour cent du PIB).

Quinze mois plus tard, le 12 janvier 2010, un tremblement de terre d'une magnitude de 7

a secoué Port-au-Prince, créant la pire crise humanitaire jamais survenue dans l'Histoire

dans la région Amérique latine et Caraïbes, et entraînant des pertes équivalentes à 120

pour cent du PIB. En octobre 2010, une épidémie de choléra s'est déclenchée,

affaiblissant gravement le secteur public alors même que le pays subissait déjà un

manque criant de services sociaux et autres services publics.

2. Près de deux ans après le tremblement de terre, l'économie d'Haïti est en train de

se remettre, grâce notamment aux secteurs de l'agriculture, du textile et du bâtiment. On

estime sa croissance en 2011 à 6,1 pour cent, grâce en grande partie aux travaux de

reconstruction, après avoir régressé de 5,4 pour cent en 2010 à la suite du tremblement de

terre. Les promesses de don qui ont suivi le tremblement de terre, s'élevant à 5,6 milliards

de dollars sur la période 2010-2011, sont conséquentes, et les versements commencent

maintenant à arriver. L'activité économique a repris, et les autorités tablent sur un taux de

croissance moyen annuel de 7 %1 au cours des années qui viennent.

3. On s'accorde généralement pour dire que les perspectives de croissance d'Haïti

sont étroitement liées à la capacité du pays à considérablement améliorer le

développement du capital humain. Sur 172 pays, Haïti se classe actuellement au 148e

rang de l'Indice du développement humain. On estime que plus de la moitié de la

population haïtienne vit dans la pauvreté absolue (1 $ ÉU par jour) et que 78 % de la

population vit avec moins de 2 $ ÉU par jour. Ces pourcentages sont encore plus élevés

dans le monde rural. Pour qu'Haïti entre dans le cycle vertueux d'un meilleur

développement humain, d'une productivité accrue et d'une accélération de la réduction de

la pauvreté, il va falloir investir considérablement dans l'amélioration de l'accès aux

services sociaux élémentaires. L'amélioration de ces services contribuera à atténuer les

troubles civils et à ralentir l'exode rural vers les centres urbains déjà surpeuplés.2

B. Contexte sectoriel et institutionnel

4. À la suite du tremblement de terre, le secteur éducatif en Haïti a fait face à de

grandes difficultés, notamment

1 Estimations fondées sur les projections du FMI et de l'État.

2 FMI (2010). Article IV, Consultations. 10 août 2010

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une diminution considérable de la capacité à y remédier. La disparition d'écoles,

d'enseignants et de personnel du ministère de l'Éducation nationale et de la Formation

professionnelle (MENFP) s'est ajoutée aux problèmes d'un secteur déjà confronté à une

pénurie d'infrastructures scolaires et d'enseignants formés, et à un manque de mécanismes

de gouvernance efficaces. La reconstruction du système de l'éducation a été la pièce

maîtresse de la campagne du président en exercice, et l'Éducation primaire universelle

(EPU) est au cœur de ses priorités politiques. Le président a annoncé la création d'un

Fonds national pour l'éducation (FNE) pour tenter d'atteindre l'objectif d'EPU en

intensifiant les partenariats public-privé et en réaffirmant le rôle de l'État dans le secteur

de l'éducation, puisque plus de 90 % des établissements d'enseignement sont privés.

5. Haïti a des problèmes à la fois d'offre et de demande sur le marché de l'éducation.

Ces problèmes sont encore plus importants dans les régions rurales plus pauvres et

difficiles d'accès.

Du côté de l'offre, les écoles manquent tout simplement de places et ne peuvent donc pas

accueillir tous les enfants. On estime entre 400 000 et 500 000 le nombre d'enfants âgés

de 6 à 12 ans qui ne fréquentent pas l'école ; la majorité d'entre eux vivent dans en milieu

rural. L'éducation joue un rôle important en tant que facteur d'attirance pour réinstaller

ailleurs les familles qui vivent depuis le séisme dans des camps temporaires où les

enfants vivent dans des conditions insalubres et où les services d'éducation sont rares et

de faible qualité. Du côté de la demande, le coût moyen des frais d'inscription, qui

s'établit à 70 $ par enfant et par an, est prohibitif pour les familles pauvres, notamment

celles qui vivent dans des régions rurales où le taux de pauvreté atteint 82 % (77 % vivent

dans l'extrême pauvreté). Soixante pour cent3 de la population vivent dans des petits

villages, dans ces régions rurales, où la densité démographique est élevée. Elles

comptabilisent 57 % du taux d'inscription scolaire, mais le nombre élevé de petites écoles

rurales masque le fait que seulement un village sur quatre environ possède une école, et

qu'en moyenne une école accueille 225 élèves. La qualité de ces écoles est

dramatiquement faible, et le défaut chronique de soutien en fait des écoles non viables,

qui se vident et deviennent l'ombre d'elles-mêmes, incapables de faire grand chose pour

améliorer la qualité de l'apprentissage.

6. Même lorsqu'il est possible de fréquenter l'école, la qualité de l'enseignement y

est inégale et souvent très faible. Les résultats de la récente évaluation des compétences

en lecture acquises au cours des premières années de scolarité (EGRA), réalisée en 2008

et en 2009 en Haïti, confirment cette constatation. En moyenne, les enfants inscrits en 3e

année de primaire parviennent à lire moins de 23 mots à la minute.4 Parmi les élèves de

troisième année primaire dont la langue d'enseignement est le créole, vingt-neuf pour cent

ont été incapables de lire le moindre mot. La compréhension de texte est encore plus

médiocre, les élèves n'ayant pu répondre qu'à dix pour cent des questions de

compréhension en français et dix-sept pour cent en créole.5

3 Gouvernement d’Haïti. Carte de pauvreté. 2004. Ce chiffre est une estimation ; il est très variable.

4 Un enfant est habituellement capable de lire soixante mots par minute à ce niveau scolaire.

5 Research Triangle Institute. Évaluation des compétences en lecture acquises au cours des premières

années de scolarité (EGRA) en Haïti : Rapport pour le MENFP et la Banque mondiale. Avril 2010.

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7. L'aptitude du MENFP à remplir son rôle en matière de décision et de

réglementation dans le secteur de l'éducation a été affaiblie. Avant le séisme, moins de

20 % des écoles non publiques étaient exploitées en vertu d'un permis accordé par le

MENFP,6 en raison, en partie, de l'incapacité du MENFP à entreprendre les démarches

nécessaires pour accréditer les écoles. Même cette fonction de base a été fragilisée depuis

janvier 2010, conséquence de la nature très centralisée du système. Étant donné la

prédominance du secteur non public, cette situation nécessite d'établir et d'intensifier les

partenariats avec des acteurs religieux, privés, communautaires et des acteurs soutenus

par des ONG, afin d'améliorer et de remettre à niveau la prestation des services

d'éducation. L'État a un rôle important dans la mise en œuvre de niveaux de qualité

minimaux dans un catalogue de normes d'éducation et dans le financement des services

(si possible), davantage que dans la prestation directe des services d'éducation en tant que

tels.

8. La Banque mondiale et d'autres bailleurs de fonds, notamment la Banque

interaméricaine de développement (BID), participeraient au cofinancement de la mise en

œuvre de la stratégie nationale d'Haïti visant à reconstruire le système d'éducation. Le

Plan opérationnel pour l'éducation (POE), qui fait partie de cette stratégie prévoit des

demandes de financement dans 9 thèmes stratégiques, de l'école maternelle à

l'enseignement supérieur (voir tableau 1). Le projet prévoit appuyer la mise en œuvre des

objectifs du POE dans quatre domaines : i) restructurer et renforcer la gouvernance dans

le secteur éducatif ; ii) améliorer et normaliser les programmes et les cursus ; iii)

perfectionner la formation et le développement du personnel du secteur éducatif ; iv)

appuyer l'enseignement aux tout-petits et l'enseignement fondamental. D'autres priorités

restent à définir pour le POE : i) mettre en place l'enseignement secondaire à quatre ans ;

ii) renforcer et agrandir le réseau des centres de formation professionnelle ; iii) renforcer

et moderniser le secteur de l'enseignement supérieur ; iv) remettre en place l'éducation

spécialisée et la renforcer ; v) réduire l'analphabétisme chez les adultes (15 à 50 ans).

Tableau 1 : Domaines d'intervention stratégiques du POE

Domaines d’intervention Principaux objectifs du

POE pour 2015

Partenaires

1. Restructuration et

renforcement de la gouvernance

du secteur de l’éducation

Bureaux régionaux et locaux

dotés de 75 fonctionnaires formés

à la planification de projet, au

suivi et à l'évaluation SIGE et

carte scolaire ONAPE

opérationnel

BM, BID, France,

UNESCO, AECID, UNICEF,

ACDI, USAID

2 : Améliorer et normaliser les

programmes scolaires

Normes élaborées pour tous

les niveaux

Nouveaux programmes élaborés,

améliorés, lancés dans toutes les

écoles

Supports de formation élaborée et

formations dispensées à tous les

enseignants

UNESCO, ACDI, BM, OIF

Compétences établies pour

6 MENFP. Stratégie nationale d'action/Éducation pour tous. Juin 2008

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3. Amélioration de la formation et

du développement du personnel

du secteur de l’éducation

chaque niveau d'emploi

100 % du personnel central et

décentralisé formé

BM, BDC, Suisse, France, BID,

UNESCO, UE

4 : Soutien à l'éducation de la

petite enfance et à l'enseignement

fondamental

Politique nationale de la petite

enfance avalisée

1,6 million de familles exonérées

des droits d'inscription

8 902 salles de classe

construites/équipées

UNICEF, BM, BDC, ACDI,

BDI, USAID, FTI, UNESCO,

PAM

9. Le projet proposé représente à la fois une consolidation du portefeuille de la Banque

mondiale relatif à l'éducation et une évolution de la stratégie de la Banque mondiale en

faveur de l'éducation en Haïti. Le projet peut faire fond sur les réussites de trois projets en

cours dans le domaine de l'éducation financés par la Banque : Programme de don

ajustable du projet Éducation pour tous (APG 1) (crédit numéro H2860-HT, P099918), le

projet Satisfaire les besoins en enseignants du projet Éducation pour tous (EPT) (crédit

numéro H3750-HT, P106621), ainsi que le Projet de reconstruction d'urgence des

établissements scolaires (ESRP) (crédit numéro H460-0-HT, P115261). La clôture de

tous ces projets est programmée pour l'année 2012. Le projet accorde la priorité à

l'enseignement primaire et notamment l'éducation préscolaire, capitalisant pour ce faire

sur l'expérience acquise par la Banque mondiale dans la supervision, toujours en cours,

des 22 millions de dollars ÉU accordés au secteur par l'Initiative de mise en œuvre

accélérée du programme Éducation pour tous (fonds fiduciaire pour le programme

Éducation pour tous en Haïti numéro 97009-HT, P114174).

10. Plus précisément, le projet continuerait de financer des programmes prioritaires

démarrés dans le cadre de l'APG 1 et décrits dans le POE, notamment la dispense des

frais d'inscription, le programme de formation accélérée des enseignants (FIA) et le

programme de santé et de nutrition à l'école. Le programme de dispense des frais

d'inscription scolaire subventionne les enfants de familles pauvres pour qu'ils puissent

avoir accès gratuitement à l'enseignement fondamental. Le programme de formation

accélérée des enseignants vise à mettre rapidement sur le marché davantage d'enseignants

qualifiés afin d'absorber les élèves restés en dehors du système. Le programme de santé et

de nutrition à l'école incite les familles à envoyer leurs enfants à l'école et permet aux

enfants, qui autrement souffriraient de la faim, de mieux se concentrer en classe.

11. Ce financement extérieur complèterait le financement de l'État au secteur. Le

budget annuel de l'éducation nationale est de 200 millions de dollars environ, auxquels

devrait s'ajouter la somme de 36 millions de dollars, qui doit être recueillie par le FNE.

Les dons annuels devraient totaliser 111 millions de dollars environ entre 2011 et 2015,

portant le financement total du secteur à environ 314 millions de dollars. Le manque à

combler pour la mise en œuvre POE s'élève donc à un milliard de dollars.

C. Objectifs supérieurs appuyés par le projet

12. La deuxième phase du programme EPT est conforme à la

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note de stratégie intérimaire de la Banque mondiale pour la République d'Haïti pour

l'exercice 2012-13, ainsi que le programme Éducation pour tous, dans le cadre de la

Stratégie d'éducation 2020 du Groupe Banque mondiale. L'objectif de développement du

projet (ODP) relativement au programme Éducation pour tous, approuvé par le Conseil

des Administrateurs le 26 avril 2007, est d'améliorer l'accès à l'éducation primaire pour

les enfants de familles pauvres âgés de 6 à 12 ans et de renforcer l'équité, la qualité et la

gouvernance du secteur de l'éducation.

Respect de la note de stratégie intérimaire 2012

13. Ce projet est un élément fondamental de la note de stratégie intérimaire de

l'exercice 2012-13 pour la République d'Haïti, rapport numéro 65112-HT. Celle-ci sera

débattue par les Administrateurs le 1er

décembre 2011, en même temps que le projet,

ainsi que des projets de gestion du risque de catastrophes et d'autres d'agriculture, et ce

pour un investissement total de 170 millions de dollars de la part de l'IDA (ainsi que 10

millions de dollars du fonds fiduciaire du programme mondial d'agriculture et de sécurité

alimentaire).

14. La stratégie intérimaire vise d'abord et avant tout à appuyer le gouvernement

d'Haïti dans la viabilisation des reconstructions après le tremblement de terre. Elle vise

quatre objectifs stratégiques : (i) réduire la vulnérabilité d'Haïti aux catastrophes, aux

crises, et renforcer sa résilience face aux chocs ; (ii) rebâtir les principales infrastructures

de manière viable ; (iii) développer le capital humain ; (iv) revitaliser l'économie. Le

renforcement de la gouvernance et des moyens d'action au profit de la reconstruction est

le seul champ d'intervention transsectoriel, celui qui concernera toutes les opérations et

qui déterminera la nature des appuis budgétaires.

15. Au bout de douze mois de mise en œuvre, les principaux résultats de la NSI seront

les suivants : (i) une plus grande résilience face aux catastrophes naturelles et aux crises

(alimentaire, sanitaire) grâce à des institutions et des infrastructures renforcées ; (ii) le

retour des personnes déplacées aux camps par le tremblement de terre de 2010 à leurs

quartiers, rénovés, et à leurs maisons, réhabilitées ; (iii) le financement, poursuivi et

renforcé, des frais scolaires des élèves du primaire ; (iv) des améliorations dans le milieu

des affaires et des investissements qui créeront des emplois en dehors de la capitale ; (v)

la poursuite du programme de réforme économique du gouvernement et des transferts

financiers au budget national en cas de déficit de financement.

16. Le projet jouera un rôle essentiel dans la réalisation des objectives stratégiques de

la NSI. Il contribuera fortement au troisième objectif stratégique, soit le développement

du capital humain, en renforçant l'accès à l'enseignement primaire, surtout des

populations mal desservies, et en en améliorant la qualité. Il concourra également de

manière considérable à l'amélioration de la gouvernance et la création de capacités dans

le secteur public haïtien, un objectif transsectoriel, et ce en renforçant les moyens d'action

institutionnels du secteur éducatif du bénéficiaire. On prévoit que le projet servira d'outil

à un transfert conséquent de ressources de l'IDA au gouvernement haïtien lors de la phase

d'exécution de la NSI (exercice 2012-13) et plus tard. En mettant l'accent sur l'obtention

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de résultats immédiats (dispense de frais scolaires et agrément des établissements

scolaires), ainsi que sur le développement institutionnel au cours des cinq prochaines

années, le projet produira aussi bien les succès rapides que le renforcement institutionnel

qui sont jugés souhaitables pour la réussite des opérations dans des états fragiles comme

Haïti.

II. Objectifs de développement du projet

A. ODP

17. Le projet vise à appuyer la stratégie de reconstruction du système éducatif par la

mise en œuvre de programmes viables afin d'améliorer les éléments suivants : (a) l'accès

à l'enseignement primaire, surtout pour les populations mal desservies ; (b) la qualité de

l'enseignement primaire ; (c) la force institutionnelle du secteur éducatif du bénéficiaire.

1. Bénéficiaires du projet

18. Le projet recourrait à divers mécanismes selon le type de population visée, qui

totalise environ 175 000 personnes. Concernant les enfants de familles pauvres qui vivent

dans des zones périurbaines, l'appui au programme haïtien d'exonération des frais

d'inscription permettrait chaque année à environ 100 000 enfants 7d'aller gratuitement à

l'école dans environ 1200 écoles du pays. De plus, environ 8280 futurs enseignants

bénéficieraient d'une formation initiale accélérée à l'enseignement (pour former

3300 enseignants supplémentaires qualifiés pour l'enseignement primaire), et

70 000 élèves participeraient au programme gouvernemental de santé et de nutrition à

l'école. Concernant les enfants vivant dans les régions rurales privées de services

d'éducation primaire, l'approche communautaire du projet constituerait un nouveau

mécanisme permettant de toucher une population très exclue ; le projet prévoit toucher au

départ 6 250 élèves dans 200 communautés et générer environ 36 000 places dans les

années qui viennent

2. Indicateurs de résultats de l’ODP

19. L'objectif du projet se mesure comme suit :

(1) Accès. Nombre d'enfants inscrits exonérés des frais d'inscription ;

(2) Qualité. Pourcentage d'enfants inscrits dans les écoles participantes pendant plus

d'une année et sachant lire au niveau de la troisième année primaire ;

(3) Viabilité. Pourcentage d'enseignants communautaires financés par le

gouvernement d'Haïti ;

(4) Capacités. Pourcentage d'écoles inspectées au moins une fois par an par le

MENFP.

III. Description du Projet

7 À comparer aux 80 000 financés par l'APG 1 (crédit numéro H286-HT, P099918) dans la promotion de

l'année scolaire 2010-11 qui compte près de 175 000 élèves.

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A. Éléments du projet Élément 1 : Améliorer l’accès à une éducation primaire de qualité

(45 millions de dollars ÉU)

20. Cet élément se décompose de la manière suivante :

— Améliorer la qualité du programme de dispense des frais scolaires grâce

notamment aux mesures suivantes : (a) la mise en place et le renforcement de comités de

gestion scolaire ; (b) la mise à disponibilité de bourses d'inscription scolaire pour la

réalisation de sous-projets d'enregistrement par les comités de gestion scolaire.

— Améliorer les services éducatifs fondamentaux dans certaines collectivités rurales

grâce notamment aux mesures suivantes : (a) la construction et la réhabilitation de

bâtiments scolaires ; (b) le financement des rémunérations des enseignants

communautaires ; (c) l'acquisition de fournitures scolaires, d'équipements et la prise en

charge des coûts de fonctionnement ; (d) la prestation de formations en gestion scolaire à

certains représentants communautaires.

— Le renforcement du programme de santé et de nutrition à l'école du bénéficiaire

grâce notamment aux apports suivants : (a) des collations matinales et des repas chauds

au quotidien dans des écoles choisies en fonction de critères jugés acceptables par

l'association ; (b) des médicaments et des micronutriants vermifuges aux écoles

participantes deux fois par an.

1.1 Améliorer le programme de dispense des frais scolaires (31 millions de dollars ÉU)

21. Cette sous-composante vise à renforcer le programme gouvernemental

d'exonération des frais d'inscription scolaire, afin d'abaisser considérablement le coût de

la scolarisation pour les familles participantes, en diminuant les frais d'inscription dans

certaines écoles non publiques et en fournissant des manuels scolaires aux élèves. Elle

permettra également de financer les comités de gestion des écoles et les services de

conseil. Parmi les propositions d’amélioration du programme dans le cadre du

programme Éducation pour tous — Phase II (APG 2) se trouve l'évolution constante vers

un modèle fondé sur les résultats, l'accent sur plus de responsabilisation des écoles

participantes et le renforcement des sanctions en cas d'infraction. L'intensification de la

formation des enseignants, notamment en alphabétisation, une définition claire d'une

sortie du programme par les écoles participantes et l'incorporation graduelle de

l'exonération des frais d'inscription au budget de l'éducation font également partie des

améliorations visées. La sous-composante financera également le renforcement des

comités de gestion des écoles responsables de l'administration des transferts et

contribuera à réinstaller des familles qui vivent actuellement dans des camps temporaires

à Port-au-Prince en améliorant les services d'éducation

à Delmas 32 et dans ses environs.

1.2 Appui aux collectivités (7 millions de dollars ÉU)

22. Cette sous-composante permettra d’acheminer les dons et de dispenser les

formations aux communautés afin de fournir des services éducatifs de base aux enfants

en âge scolaire, en construisant et en réhabilitant des écoles en milieu rural en se fondant

sur une initiative en vigueur dans dix communautés. Elle permettra également de financer

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les comités de gestion des écoles (ou d'autres représentants communautaires) et les

services de conseil. Les communautés seront choisies sur trois critères : i) un manque

évident de services scolaires, ii) un nombre minimal d'enfants en âge d'aller à l'école

(25 enfants) et iii) un niveau minimal d'organisation communautaire/de capital social. Les

salaires des enseignants communautaires seront graduellement cofinancés par le MENFP

de manière à ce que, à la fin du projet, 100 % des salaires soient pris en charge et que le

nouveau modèle de partenariat soit viable. Des représentants en provenance de 200

collectivités, possédant un minimum d'éducation et démocratiquement choisis,

bénéficieraient de formations en gestion scolaire, en assurance qualité, en

approvisionnement, en diffusion de l'information et en supervision de travaux.

1.3 Santé et cantines à l'école (7 millions de dollars ÉU)

23. Cette sous-composante appuiera le programme étatique de santé et de nutrition

. Elle financerait les services de conseil des prestataires de services, ainsi que

frais de fonctionnement du programme national des cantines scolaires (PNCS). Ce

programme est réalisé par des ONG liées en sous-traitance au MENFP par le biais du

PNCS. Les fournisseurs livreraient une collation matinale et un repas chaud chaque jour

aux écoles participantes. Le programme prévoit également l’administration de vermifuges

via la distribution d’albendazoles à toutes les écoles deux fois par an, et de

micronutriments.

Les questions de renforcement des institutions seront également abordées en étroite

collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM), à commencer par l'examen

des dépenses publiques.

Composante 2 : Appui à l'enseignement et à l'apprentissage (10 millions de dollars ÉU)

24. Cet élément se décompose de la manière suivante :

— Augmenter le nombre d'enseignants agréés, y compris les maîtres du préprimaire,

par la prestation de stages pédagogiques.

— Améliorer les résultats à l'école primaire grâce notamment aux mesures

suivantes : (a) l'élaboration d'un manuel de l'enseignant qui comprend des plans de cours

pour chaque journée de classe ; (b) l'introduction de l'éducation préscolaire dans des

collectivités appuyées par le projet et sélectionnées selon des critères jugés acceptables

par l'association ; (c) l'élaboration de politiques d'enseignement à distance.

2.1 Développer les stages pédagogiques (8 millions $ ÉU)

Cette sous-composante fera passer à 1 200 le nombre d'enseignants certifiés entrant

chaque année dans l'enseignement (chiffre comprenant les enseignants du préprimaire).

La priorité sera accordée aux candidats issus de régions connues pour leur accès restreint

aux services d'éducation (1.2 ci-dessus). Elle financera les biens, la formation et les

services de conseil des prestataires de services. En collaboration avec les Instituts de

formation des maîtres – IFM, le programme assurera une formation intensive d’une année

en établissement, suivie de deux ans de stage dans des écoles. Des améliorations seront

apportées au contenu pédagogique du programme de Formation initiale accélérée (FIA)

dès la première année de mise en œuvre du projet et dans les années suivantes, selon les

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résultats des élèves enseignants. Les participants recevront un traitement pendant leur

formation ; une fois diplômés ils pourront intégrer des écoles participant au programme

communautaire d'exonération des frais d'inscription contribuant ainsi à l'amélioration de

la qualité de l'instruction dans les écoles participantes.

2.2 Soutien à l'enseignement de la lecture et l'enseignement à distance (2 millions de

dollars ÉU)

25. Cette sous-composante appuiera les enseignants communautaires qualifiés dans

les zones rurales par la formation afin qu'ils soient capables d'enseigner de façon efficace

aux élèves du préprimaire et de la première année du primaire dans des communautés

ciblées. Elle financera les biens, la formation et les services de conseil. Le renforcement

de la démarche du MENFP relativement à l'enseignement de la lecture sera financé, et

notamment l'élaboration des politiques, des programmes, et la mise en œuvre. Outre la

formation initiale et continue assurée en partenariat avec les IFM et le MENFP, un Guide

de l’enseignant sera mis au point avec des plans de cours pour chaque jour de classe. Le

programme proposé comprend une approche d’apprentissage de la lecture Lekti se Lavni

(lire, c’est l’avenir), destinée aux enfants des petites classes et qui est déjà utilisée par le

MENFP. L'éducation de niveau maternel sera également assurée dans les communautés

plus importantes en collaboration avec l'UNICEF. Cette composante permettra également

de renforcer la qualité de l'éducation grâce à des techniques d'enseignement à distance.

Elle appuiera l'élaboration de politiques nationales sur l'éducation à distance et la

modernisation du programme d'éducation à distance destiné aux enseignants

communautaires, aux enseignants de la FIA et à celles et ceux qui utilisent les nouvelles

technologies.

Composante 3 : Renforcement institutionnel et gouvernance (4 millions de dollars ÉU)

26. Cette composante comprend les mesures suivantes :

— Renforcement des capacités institutionnelles du MENFP afin d’améliorer les

services et la gouvernance générale en matière d’enseignement, notamment par le

renforcement des éléments suivants : (a) la direction du MENFP chargée des affaires

administratives, la direction de l'aide à l'enseignement privé, la direction de

l'enseignement fondamental, la direction de la formation et du développement

professionnel, ainsi que la direction de l'école des ingénieurs ; (b) ses directions de

l'éducation à l'échelle des départements.

— Renforcement des partenariats public-privé grâce notamment aux mesures

suivantes : (a) la prestation d'aide technique à l'ONAPE pour qu'il puisse gérer ses

services administratifs et techniques ; (b) l'acquisition de matériel et la location d'espaces

bureaux pour accueillir l'ONAPE ; (c) le renforcement de la responsabilisation sur le plan

de la demande en concevant et en mettant en place des feuilles de résultats

communautaires et des tests d'évaluation de lecture communautaires.

3.1 Modernisation et transformation du MENFP (2 millions de dollars ÉU)

27. Cette sous-composante poursuivra le travail effectué dans le cadre de l’APG 1, à

savoir la modernisation et la transformation des unités clés du MENFP au niveau central

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et décentralisé, avec de nouvelles modalités opérationnelles. Elle financera les biens, la

formation et les services de conseil. Au niveau central, la sous-composante appuierait la

Direction des affaires administratives (DAA), la Direction d'appui à l'enseignement privé

et au partenariat (DAEPP), la Direction de l'enseignement fondamental (DEF), la

Direction de la formation et du perfectionnement (DFP), ainsi que la Direction du génie

scolaire (DGS). Le projet appuierait ces organismes centraux dans plusieurs domaines,

notamment la mise à jour des systèmes comptables, la formation en gestion de

l'information, l'élaboration de stratégies de communication, la formation aux procédures

d'approvisionnement, la création de bases de données, la formation à la collecte des

données, la formation à l'analyse et l'élaboration de rapports. On s'emploierait tout

particulièrement à renforcer la DGS dans le domaine de la sauvegarde environnementale,

précisément l'application nationale du GGES, y compris l'apport d'assistance technique,

et de moyens de transport et de communication. Concernant les Directions

départementales de l’éducation (DDE), cette sous-composante renforcera leur aptitude (i)

à apporter un soutien appuyé aux écoles, aux centres de formation des enseignants et aux

communautés, et (ii) à superviser la mise en œuvre des activités du POE sur les plans

local et régional. Concernant le soutien accordé aux DDE, un budget fondé sur le

programme serait établi par le MENFP et les unités régionales (y compris les évaluations

des bénéficiaires) ; il serait précisé que toutes les écoles seront inspectées au moins une

fois par an.

3.2 Soutien des partenariats public-privé et mobilisation communautaire (2 millions de

dollars ÉU)

28. Cette sous-composante visera à approfondir le dialogue et la collaboration entre

les secteurs public et non public (y compris les communautés), ainsi qu’à favoriser

l’établissement de partenariats public-privé via la création de l’Office national de

partenariat en éducation – ONAPE. Elle financera les biens, la formation, la location des

espaces de bureaux, les coûts de fonctionnement et les services de conseil. Elle permettra

de financer la mise à jour du manuel opérationnel de l’ONAPE, l’assistance technique

requise pour la création et le fonctionnement des départements administratif et technique

de cet office, et l'opérationnalisation de l'ONAPE grâce au FNE. Elle financera également

les équipements nécessaires et les bureaux à louer. Elle permettra d'établir les

commissions d'éducation municipales, comme l'exige le POE, afin d'intégrer les autorités

locales et les représentants communautaires dans le système de gestion de l'éducation.

Les commissions d'éducation municipales (CEM) seront composées de représentants de

la municipalité, de la société civile et des bureaux décentralisés du MENFP. Leur rôle

consistera notamment à tenir le grand public au courant des initiatives d'éducation

nationales, à répertorier les populations exclues et à servir de lien vital entre les

prestataires de services, les familles et l'État.

Les parents et les communautés seront donc mieux informés et mobilisés grâce à

l'organisation d'activités telles que la tenue de cartes de notation communautaires, des

évaluations des compétences acquises en lecture et des mécanismes de compte rendu du

côté de la demande qui permettraient aux parents de mieux représenter les intérêts de

leurs enfants.

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Composante 4 : gestion, surveillance et évaluation du projet (6 millions de dollars ÉU)

29. Cette composante comprend les mesures suivantes :

— Renforcer les moyens de surveillance et d'évaluation du MENFP par les mesures

suivantes : (a) l'amélioration des systèmes de surveillance et d'évaluation du MENFP ; (b)

la réalisation d'une évaluation d'impact du projet ; (c) la prestation d'aide technique dans

la supervision de l'exécution des parties 1, 2 et 3 du projet.

30. Cette composante soutiendra l’augmentation des capacités par le MENFP pour la

mise en œuvre du projet. Elle financera les biens, la location des espaces de bureaux, la

formation, les coûts de fonctionnement et les services de conseil. Elle cherchera à

poursuivre l’intégration de l’équipe du projet dans les structures nationales et à renforcer

les capacités globales de gestion et d’évaluation des activités mises en œuvre dans le

cadre du projet et décrites dans le POE.

31. Les activités à financer sont les coûts de gestion du projet permettant la mise en

œuvre et la surveillance des activités, et le renforcement des systèmes de suivi et

d'évaluation par le MENFP, notamment l'organisation des deux volets de l'EGRA, ainsi

qu'une évaluation sérieuse de l'impact du programme d'exonération des frais d'inscription.

Cette composante appuiera les coûts liés aux cabinets de conseil associés à l’équipe de

gestion de projet existante, y compris le coordonnateur du projet, le personnel

administratif (passation de marchés et gestion financière) et les consultants techniques

supervisant la mise en œuvre des activités spécifiques. L'équipe de gestion du projet est

chargée de l'exécution de cette composante.

B. Financement du projet

1. Instrument de prêt

32. L'instrument proposé est une subvention-programme évolutive (APG) L'usage

d'une APG présente les avantages suivants par rapport aux autres instruments : i) la durée

globale du programme, d'une dizaine d'années, améliore la prévisibilité d'apports

financiers de la part de bailleurs de fonds à destination du gouvernement d'Haïti,

ii) l'approche par phases permet de consolider les gains des phases précédentes et

d'appliquer les opérations pilotes réussies à une plus grande échelle, et iii) les phases de

suivi peuvent tirer parti des capacités de mise en œuvre développées dans les phases

précédentes. Les objectifs et les activités de la phase 2 sont toujours conformes au

programme APG approuvé initialement par le Conseil en 2007, même si le montant du

don est bien plus grand et que le programme est présenté plus tard que prévu. Le

tableau 2 indique dans quelle mesure les niveaux de déclenchement justifiant le passage

de la phase 1 à la phase 2 ont été atteints.

33. La phase 2 proposée est davantage axée sur des objectifs de qualité et des modèles de

partenariats durables. Jusqu'à présent, le programme d'exonération des frais d'inscription

a servi en quelque sorte de filet de sécurité, avec des transferts en nature aux familles

pauvres en période de choc. Mise en œuvre dans les écoles où le programme

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d'exonération des frais d'inscription était appliqué dans le cadre de l'AGP 1, la deuxième

phase prévoit l'intégration d'intrants visant à accroître la qualité de l'instruction et de

l'apprentissage (p. ex. des enseignants formés, un apprentissage renforcé de la lecture).

En ce qui concerne les problèmes d'accès en milieu rural, une nouvelle modalité de

partenariat pour les communautés mal desservies, dont le plus grand besoin se fait sentir,

serait introduite lors de la phase 2. Enfin, un plan de transition verrait le jour pour les

établissements scolaires à dispenses de frais scolaires visant à les élever à un nouveau

rang de partenariat avec le MENFP, constituant ainsi une nouvelle disposition pour

bénéficier de l'aide financière. Cet accord pourrait prévoir un niveau de financement

public moins important, un plafonnement des années de participation et le passage à un

système de subventions concurrentielles.

Tableau 2 : Éducation pour tous — Déclencheurs de la phase 1

Seuils de déclenchement Statut

1. Les dépenses publiques à moyen terme dans l'éducation,

telles que les dépenses courantes dans l'éducation publique

(exercices 2007­2009), sont toujours à au moins 21 % des

dépenses courantes totales (moins le service de la dette), et

la part des dépenses dans l'éducation primaire atteint au

moins 50 % des dépenses courantes totales dans

l'éducation.

S Le seuil de déclenchement a

été atteint dans le cadre de

l'initiative PPTE renforcée

(juin 2009).

2. Douze mois avant la date de clôture de la phase 1, les

décaissements représentent au moins 60 % du

financement total de l'APG 1.

•/Le seuil de déclenchement a été

atteint.

Les décaissements atteignent 93 %

(plus financement supplémentaire)

(octobre 2011).

3. Au moins 75 000 enfants âgés de 6 à 12 ans qui ne

fréquentaient pas l'école sont maintenant inscrits à l'école

non publique, grâce au programme de subvention

individuelle.

•/Le seuil de déclenchement a été

de loin dépassé (175 000)

(juin 2011).

4. Au moins 2 500 élèves enseignants ont suivi au moins

12 mois de formation initiale au métier d'enseignant

(observation : le résultat a été abaissé à 1800 après

restructuration).

•/ Le nombre total de

personnes formées s'élève

à 2 400 (octobre 2011).

5. Administration de l'examen d'alphabétisme de deuxième

année dans au moins 100 écoles (observation : le résultat a

été abaissé à 86 après restructuration de l'APG 1).

•/Test d'aptitude à lire et à écrire

administré dans moins

d'établissements scolaires que

prévu au départ, car le seuil

nécessaire à l'obtention de

résultats significatifs n'était

que de 3 000 élèves environ

(approximativement 86

écoles) (avril 2009).

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6. Établissement d'un mécanisme de subventionnement des

élèves comprenant la représentation de parties prenantes

clés de l'éducation (gouvernementaux et non

gouvernementaux) et l'application de critères objectifs pour

l'allocation des subventions, notamment le respect de

normes de qualité et d'accréditation.

•/Le seuil de déclenchement a été

atteint (septembre

2007).

7. À l'issue des deux années d'application du programme

de subventionnement, réalisation de premières

évaluations quantitatives et qualitatives de l'impact des

subventions sur les foyers et les écoles bénéficiaires.

Le seuil de déclenchement a été

partiellement atteint. La

première évaluation a été

terminée (mai 2011).

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2. Coût et financement du projet

Tableau 3 : Coût du projet et financement par l'IDA

Composantes du projet Coût du projet Financement par

l'IDA

% de

financement

1. Améliorer l’accès à un enseignement

primaire de qualité

45 000 000 45 000 000 100

Éducation

— Améliorer le programme de dispense

des frais scolaires

31 000 000 31 000 000 100

— Soutien aux communautés 7 000 000 7 000 000 100

— Santé et nutrition à l’école 7 000 000 7 000 000 100

2. Appui à l'enseignement et à

l'apprentissage

10 000 000 10 000 000 100

— Élargissement de la formation initiale

des enseignants

8 000 000 8 000 000 100

— Soutien à l'enseignement de la lecture

et l'enseignement à distance

2 000 000 2 000 000 100

Éducation

3. Renforcement des institutions et

gouvernance

4 000 000 4 000 000 100

— Modernisation et transformation du 2 000 000 2 000 000 100

MENFP

— Soutien aux partenariats public-privé et 2 000 000 2 000 000 100

mobilisation communautaire

4. Gestion de projet, suivi et 6 000 000 6 000 000 100

d’impact

Imprévus matériels 4 500 000 4 500 000 100

Imprévus monétaires 500 000 500 000 100

Coût total du projet 70 000 000 70 000 000 100

Intérêt durant la mise en œuvre 0 0 0

Frais initiaux 0 0 0

Financement total requis 70 000 000 70 000 000 100

C. Enseignements tirés et intégrés dans la conception du Projet

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34. Dans les États fragiles, les projets doivent être conçus en respectant l'équilibre

entre l'innovation technique et le pragmatisme opérationnel. Pour atteindre les

populations les plus mal desservies en Haïti, il faudrait adopter des approches innovantes

permettant de surmonter les obstacles à la prestation des services, tels que les difficultés

d'accès, la pénurie de ressources humaines disponibles localement et des capacités de

mise en œuvre minimales. Les progrès effectués dans les technologies de l'information et

des communications (TIC) permettent de surmonter une partie de ces obstacles.

Cependant, ces innovations peuvent entraîner de nouvelles complexités opérationnelles et

doivent être exploitées avec parcimonie.

35. Les contraintes de capacité dans le secteur public doivent être complétées d'un

appui extérieur. Toutefois, cet appui ne doit pas prendre la place d'un renforcement

systémique des capacités nationales. L'atteinte des objectifs du projet à l'échelle nationale

nécessite de grandes capacités de mise en œuvre, qui dépassent généralement celles des

partenaires nationaux (en l'occurrence, le MENFP). Compléter les capacités nationales à

l'aide de mécanismes de mise en œuvre extérieurs (généralement privés) peut permettre

d'atteindre plus de résultats plus rapidement. Cette méthode est efficace à court terme,

mais peut perpétuer les problèmes de faibles capacités si elle n'est pas assortie d'un solide

plan de renforcement des capacités nationales.

36. Le conditionnement des transferts financiers à l'exigence de préparation de

rapports financiers par les écoles provoque des blocages dans le système et d'énormes

retards de décaissement. Dans les conditions de départ, les transferts financiers aux écoles

(pour payer les frais d'inscription) en vertu de l'APG 1 étaient déclenchés à la réception

de rapports financiers justifiant les dépenses de l'école. Ces rapports étaient rédigés par

les comités de gestion des écoles qui, malgré une formation élémentaire en la matière,

avaient du mal à produire des rapports de qualité acceptable. Les rapports faisaient des

allers-retours encombrants entre les écoles, les inspecteurs et l'équipe de gestion

financière du projet, entraînant d'importants retards de versements (dans certains cas, plus

d'une année). Il est plus efficace d'adopter une approche fondée sur les résultats en vertu

de laquelle les transferts sont déclenchés par la preuve que les enfants sont inscrits et les

manuels fournis. Cette approche insiste davantage sur le suivi des résultats.

37. La viabilité de la prestation de services améliorée dépend de la continuité du

financement des salaires et de la reconnaissance officielle des écoles par le MENFP. Les

écoles communautaires ne sont pas un phénomène nouveau en Haïti. Plusieurs initiatives

ont été éprouvées. Celles qui ont réussi sont celles qui avaient tablé sur une forte

appropriation des écoles par les communautés, la mise au point de moyens durables

d'assurer la rémunération des enseignants et l'établissement de structures de compte rendu

bien claires entre tous les acteurs (au niveau central, départemental, local et

communautaire).

IV. Mise en œuvre

A. Modalités institutionnelles et d’exécution

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38. Les accords institutionnels et modalités de mise en œuvre de la phase 2 se

fonderaient largement sur les dispositions actuellement en place. Le comité stratégique

national du POE servira de comité directeur de l'opération. L’équipe de gestion du projet

(EGP) existante du MENFP se chargera de la mise en œuvre du projet. L’équipe est

dirigée par un coordonnateur de projet et se compose de deux unités : l'unité technique

(relevant du service de coordination du financement externe du MENFP (cellule de

pilotage)), qui supervise les travaux par rapport aux composantes prévues, et un service

administratif (relevant du coordonnateur du projet et de la Direction des affaires

administratives (DAA). Le service administratif se compose de consultants et d'agents de

la DAA. Un plan d'action sera convenu avec le MENFP en vue d'un transfert graduel de

la responsabilité fiduciaire à la seule DAA. Concernant en particulier le programme de

dispense des frais scolaires, un comité directeur composé de neuf membres provenant du

MENFP, du MEF, des éducateurs non publics, des associations de parents d'élèves et des

syndicats d'enseignants approuveront les sous-projets d'inscription des élèves admissibles

après évaluation.

39. Chaque composante ou sous-composante de projet serait sous la supervision d'une

direction du MENFP. Leur mandat respectif serait mis à jour dans le Manuel

opérationnel. La Direction de l’appui à l’enseignement privé et du partenariat (DAEPP)

serait chargée des sous-composantes 1.1 (amélioration du programme de dispense des

frais scolaires) et 1.2 (soutien aux communautés), en collaboration avec la Direction de

l'enseignement fondamental (DEF) et la Direction du génie scolaire (DGS). Le

Programme national des cantines scolaires (PNCS) serait chargé de la sous-

composante 1.3 (santé et nutrition à l'école). La Direction de la formation professionnelle

(DFP) serait chargée de la sous-composante 2.1 (élargissement de la formation initiale

des enseignants) et la DEF serait chargée de la sous-composante 2.2 (appui à

l'enseignement de la lecture et l'enseignement à distance). La cellule technique de la

Direction générale serait chargée de la composante 3 (renforcement institutionnel et

gouvernance), et l'équipe de gestion du projet (EGP) serait chargée de la composante 4

(gestion, surveillance et évaluation du projet).

B. Suivi et évaluation des résultats

40. À l'annexe 1 figure le cadre de résultats du projet ; l'annexe 3 énonce les

modalités institutionnelles selon lesquelles entreprendre les activités de suivi et

d'évaluation. L'annexe 3 présente une description des capacités du MENFP à mettre en

œuvre le plan de surveillance proposé, les données actuellement disponibles et les

évaluations proposées permettant d’informer sur les orientations politiques futures du

MENFP.

C. Viabilité

41. La viabilité des activités entreprises en vertu du POE est vitale pour la réussite de

l’objectif visant à assurer l’éducation primaire pour tous en Haïti. À court et à moyen

terme, le FNE représente une occasion importante d'assurer le financement du partenariat.

Cependant, la communauté internationale devrait fournir un appui technique et financier

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important pour atteindre cet objectif d’éducation primaire universelle gratuite en Haïti.

Afin de garantir la pérennité de cet objectif, les approches choisies pour l’offre publique

et le financement public (par une offre non publique) de l’éducation doivent être conçues

avec prudence du point de vue budgétaire. Concernant les exonérations de frais

d'inscription, cela implique qu'il faudra faire passer les écoles bénéficiant de ces

subventions à un niveau de financement plus facile à gérer, qu'il faudra déterminer au

terme d'une étude et d'un processus de consultation approfondis, en accord avec les

scénarios de financement à élaborer une fois le FNE en vigueur. Concernant le soutien

aux communautés, une évaluation des efforts précédents et existants visant à créer des

écoles communautaires a été réalisée pendant la préparation. Principale découverte,

certaines écoles qui fonctionnaient par le passé étaient maintenant fermées ou

abandonnées, car les communautés étaient dans l’incapacité de continuer à verser les

salaires des enseignants. Pour lever les obstacles à la viabilité de ces initiatives, le projet

se composerait des éléments suivants : i) financement des salaires à même les fonds de

l'IDA selon un mode décroissant et à même le budget du MENFP selon un mode

croissant, ii) mobilisation communautaire importante dès le départ, iii) mobilisation des

organisations communautaires et des élus et iv) reconnaissance formelle du MENFP.

V. Risques principaux et mesures d’atténuation

42. Trois risques principaux ont été déterminés : la force technique, la force

fiduciaire, et la gouvernance. Les risques liés aux capacités techniques portent sur les

limites dont souffre le MENFP pour mettre les activités de projet en œuvre. Ces carences

seraient comblées, selon le besoin, en faisant appel à des consultants externes aux

niveaux central et régional.

Concernant les capacités fiduciaires, en particulier dans les communautés ciblées situées

dans des zones éloignées qui exécutent des activités liées à l'éducation communautaire,

un gros travail de préparation serait effectué pour s'assurer que ces communautés peuvent

gérer les fonds conformément aux normes fiduciaires de la Banque mondiale. On sait que

le peu de gouvernance exercée par Haïti entraîne des dérives en matière de dépenses

inappropriées des deniers publics. Les systèmes en place, au niveau central et

communautaire, permettent d'atténuer ces abus. Des entreprises indépendantes sont

recrutées pour réaliser des audits techniques, et l'information est largement diffusée dans

les communautés locales afin de contrebalancer le poids des directeurs d'écoles et des

présidents de comité de gestion des écoles.

VI. Résumé de l’évaluation

A. Analyse économique et financière

43. L'analyse économique consiste à comparer les coûts et les profits économiques

attendus du soutien aux écoles non publiques (dont les programmes d'exonération des

droits d'inscription, de santé et de nutrition à l'école et de formation accélérée des

enseignants dans les écoles non publiques) et du soutien aux écoles communautaires.

Cette analyse indique un profit net et des résultats positifs pour les deux composantes.

Avec un taux d'actualisation de 8 %, le projet présente une valeur actualisée nette (VAN)

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de 173,9 millions de dollars ÉU et un taux de rendement de 18 %. Deux autres cas sont

également présentés : le premier postule la hausse du chômage, réduisant les possibilités

d'emploi des diplômés. Le second présuppose que l'impact du projet est inférieur et que

moins d'élèves s'inscrivent à l'école. Dans tous les cas, le projet semble constituer un bon

investissement du point de vue économique.

B. Aspects techniques

44. Le plan qu'on prévoit pour le projet est conforme aux pratiques d'excellence

internationale, comme il est totalement compatible avec les objectifs de la Déclaration de

Paris, adoptant ainsi une démarche pragmatique et faisant appel aux structures du pays

autant que possible. Les interventions reposent sur des approches éprouvées, en Haïti et à

l'étranger. Concernant l'approche communautaire, des leçons importantes d'initiatives

similaires ont été intégrées, notamment les opérations CDD financées par la Banque

mondiale dans les régions rurales d'Haïti.8 Pour la composante 2, le programme de FIA a

été adapté ; on y a incorporé les enseignements tirés de trois années d'existence. De

même, le programme Lekti Se Lavni montre des signes prometteurs témoignant d'une

reproduction possible dans d'autres contextes de développement. La structure de mise en

œuvre décentralisée est conforme au plan annoncé par le gouvernement d'Haïti pour

reconstruire le pays selon une approche décentralisée.

C. Gestion financière

45. Les modalités de gestion financière du projet reposeraient sur les modalités de

l'APG I et l'expérience de l'EGP en gestion de projet de la Banque mondiale auprès du

MENFP. L'objectif sera de renforcer durablement les capacités fiduciaires de la DAA en

mettant en place un plan d'action fiduciaire établi par le MENFP avec l'aide de conseils

internationaux. Étant donné la nature décentralisée des communautés ciblées et les

problèmes que posaient les dossiers financiers consolidés des transactions effectuées dans

ces communautés, les principaux risques en matière de gestion financière sont que les

fonds ne parviennent pas aux destinataires prévus et ne puissent donc être utilisés aux fins

prévues. Le risque que les fonds ne parviennent pas à temps aux communautés est un

autre risque important. De manière générale, le risque auquel s'expose le projet en

matière de gestion financière est classé « Élevé ».

Pour atténuer ces deux risques, des sous-comptes seront créés dans chaque DDE, gérés

avec l'aide d'un spécialiste financier, relevant administrativement de la DDE et

techniquement de l'EGP. Cette mesure entrera dans le contexte de la réorganisation

administrative et financière du MENFP, qui est planifiée dans le cadre de la composante

de renforcement institutionnel et de l'UPM. Il est également possible que les registres

comptables ne soient pas correctement tenus à jour par l'EGP et que celle-ci ne puisse pas

contrôler l'utilisation des fonds du projet et exercer un contrôle adéquat sur ces fonds.

Pour atténuer ces risques, les équipes de mobilisation des communautés seraient équipées

pour offrir une formation de base à la gestion financière à tous les comités de gestion des

8 p. ex., financement supplémentaire pour le projet de développement communautaire PRODEP P114775,

projet de développement communautaire PRODEP P093640, projet de développement communautaire

urbain PODEPUR P106699.

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écoles. L'EGP préparerait et distribuerait aux comités de gestion des écoles un guide

fiduciaire simple renfermant quelques informations importantes pour s'assurer que tous

les comités exercent un mode de gestion financière identique. On prendrait des mesures

pour que des capacités soient mobilisées pour tenir à jour les registres financiers

élémentaires des transactions dans les communautés. Afin de pouvoir débourser les fonds

à des régions éloignées, on fera appel à une agence de transfert de fonds sous la

supervision de la DDE, celle-ci vérifiant l'admissibilité des bénéficiaires. La DDE

inspecterait également l’utilisation des fonds du projet. La DAA centraliserait cette

information. L’EGP s'assurerait que son système de contrôles et procédures internes

demeure efficace. Elle vérifierait également que les dispositions prises au niveau du

personnel demeurent adéquates. Elle produirait des rapports financiers trimestriellement

et ferait auditer ses bilans financiers annuels par une société d'experts-comptables

indépendants jugés acceptables par l'IDA. Le détail de l'audit des modalités de gestion

financière figure dans l'annexe 3. La conclusion de cet audit dépend de la mise en œuvre

du plan d'action prévu en matière de gestion de financière, au degré de conformité des

modalités de gestion financière du projet aux conditions fiduciaires minimales de la

Banque mondiale, en vertu de l'OP/BP10.02 (gestion financière), ainsi que leur capacité à

renseigner sur l'état du projet de manière précise, opportune, et avec un degré de certitude

raisonnable.

D. Passation des marchés

46. La passation de marchés dans le cadre du projet proposé serait mise en œuvre en

accord avec les directives de la Banque : “Guidelines: Procurement of Goods, Works,

and Non-Consulting Services under IBRD Loans and IDA Credits & Grants”

(Directives : passation des marchés de fournitures, de travaux et de services autres que le

conseil financés par les prêts de la BIRD et les crédits de l'AID), publiées en janvier 2011

et “Guidelines: Selection and Employment of Consultants under IBRD Loans & IDA

Credits & Grants by World Bank Borrowers” (Directives : Sélection et emploi de

consultants par les emprunteurs de la Banque mondiale financés par les prêts de la BIRD

et les crédits de l'AID), publiées en janvier 2011, ainsi que les dispositions de l'accord

financier. Pour chaque contrat financé par le projet, les différentes méthodes de passation

des marchés ou de sélection des consultants, le besoin de pré-qualification, l’estimation

des coûts, les exigences préalables d’examen et le calendrier font l’objet d’un accord

entre le bénéficiaire et la Banque mondiale dans le Plan de passation des marchés. Ce

plan sera mis à jour au moins tous les ans ou selon les besoins, afin de refléter les besoins

réels de mise en œuvre du projet et les améliorations apportées aux capacités

institutionnelles.

47. En ce qui concerne la passation des marchés, le projet ferait appel aux capacités

développées dans le cadre de l'APG 1. L'équipe de passation des marchés serait renforcée

par un spécialiste des infrastructures qui assurerait la coordination des travaux de

construction des établissements scolaires. Le manuel opérationnel serait mis à jour en

incorporant les récentes dispositions liées à la fraude et à la corruption. L’équipe de

passation des marchés existante connaît bien les procédures de la Banque mondiale et est

armée pour exécuter les passations de marchés conformément aux directives de la

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Banque mondiale. Cependant, le système général de passation des marchés publics en

Haïti reste relativement fragile, malgré les récentes réformes du cadre juridique et

institutionnel de ce domaine. Par conséquent, le risque global de passation des marchés

du projet est « ÉLEVÉ ».

E. Aspects sociaux (y compris mesures de sauvegarde)

48. Une évaluation sociale a été réalisée durant la préparation du programme

Éducation pour tous (APG 1). Elle a notamment abouti aux conclusions suivantes :

i) usurpation par les élites de la part des directeurs d'école, ii) conflit dû à l'apport d'argent

dans les écoles/comités de gestion des écoles, iii) enseignants quittant les régions rurales,

et iv) inégalité exacerbée entre les bénéficiaires et les non-bénéficiaires. Le projet traitera

ces problèmes en mettant en place des automatismes de régulation au niveau local, en

impliquant les participants communautaires dans la gestion des ressources du projet, en

veillant à ce que les ressources du projet devant être gérées par les communautés le soient

effectivement, en fournissant des occasions d'emploi aux enseignants qualifiés dans les

régions rurales et en comportant des aspects très ciblés, de manière à ce que les

retombées du projet profitent aux populations traditionnellement laissées à l'écart des

services publics.

49. Le projet ne financerait pas les activités qui entraînent une réinstallation forcée,

conformément à l'OP/BP 4.12 (réinstallation forcée). Toutefois, malgré le fait que la

population soit éparse, la densité est élevée et la rareté de terres disponibles pour la

construction d'écoles dans les communautés pourrait poser problème, car la terre fait

l'objet d'une exploitation agricole intensive. Les communautés suivraient des formations

au titre du programme de formation élémentaire en gestion (GMT) pour, notamment,

apprendre à détecter les terres publiques disponibles et adéquates pour la construction

d'écoles ou les terres privées disponibles et adéquates susceptibles d'être données

volontairement par la communauté pour la construction d'écoles. Le Cadre de gestion

environnementale et sociale (CGES) du projet contient des lignes directrices et un

formulaire d'examen approfondi où indiquer à qui appartiennent les terres et la nature

volontaire du don, le cas échéant.

F. Aspects environnementaux (y compris mesures de sauvegarde)

50. L'emplacement exact des écoles ne serait pas connu avant la mise en œuvre du

projet ; par conséquent, conformément à l'OP/BP 4.01 (Évaluation environnementale), un

Cadre de gestion environnementale et sociale (CGES) doit être élaboré précisant le mode

de sélection des sites et la manière dont les éventuels impacts environnementaux négatifs

sur ces sites seraient détectés, réduits, atténués et contrôlés. Ce Cadre de gestion

environnementale et sociale a été élaboré par la DGS en se fondant sur un cadre

antérieurement produit par le Fonds d'assistance économique et sociale (FAES) et le

MENFP. La série d'impacts négatifs éventuellement relevés serait minime en termes de

temps et d'espace par rapport aux impacts des travaux et des combustibles utilisés pour la

cuisson.

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Le CGES porte essentiellement sur la manière d'atténuer les impacts des travaux (le type

de formation et d'équipement de protection des travailleurs; la gestion des déchets, du

bruit, de la poussière, etc.). Tout site où des travaux nécessiteraient des réinstallations

forcées ou exerceraient un impact important sur l'habitat naturel, les forêts ou le

patrimoine culturel serait exclu par les bureaux locaux du MENFP au cours du processus

d'approbation des projets communautaires. Le CGES contient également un budget des

mesures de sauvegarde et présente un instantané des accords institutionnels d'examen des

sites, d'élaboration de mesures d'atténuation, d'application de ces mesures et de

supervision de leur application. La DGS se chargerait de superviser la mise en œuvre du

CGES dans tous les sites. Le CGES a été dévoilé en format papier à Port-au-Prince, Haïti

(bureaux du ministère et bureau de la Banque mondiale) et sur le site Web de la Banque

mondiale le 5 août 2011.

G. Autres mesures de sauvegarde déclenchées

51. Étant donné que l’usage du charbon est largement répandu au sein des communautés

dans le cadre du programme de santé et de nutrition à l’école, l’OP/BP 4.04 (Habitats

naturels) a également été déclenché. Il est prévu, dans le cadre du projet, de s'intéresser à

d'autres sources d'énergie pour la cuisine dans les écoles. Les résultats de ces travaux

seront intégrés à une version mise à jour du CGES, qui contiendrait ensuite les bonnes

pratiques d'atténuation de tout impact négatif éventuel issu de ces nouvelles sources et de

gestion de leurs incidences résiduelles.

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Annexe 1 : Cadre de résultats et suivi

HAÏTI : PROJET ÉDUCATION POUR TOUS – PHASE II Cadre des résultats Objectif de développement du projet (ODP) : Le projet vise à appuyer la stratégie de reconstruction du système éducatif par la mise en œuvre de programmes viables

afin d'améliorer les éléments suivants : (a) l'accès à l'enseignement primaire, surtout pour les populations mal desservies ; (b) la qualité de l'enseignement primaire ;

(c) la force institutionnelle du secteur éducatif du bénéficiaire.

Unité de

mesure Référence Valeurs cibles cumulées Fréquence Données

Source/ Méthodologie

Responsabilité

de la collecte

des données

Description (définition

des indicateurs, etc.)

AN 1 AN 2 AN 3

INDICATEURS DE RÉSULTATS DE l’ODP

Premier indicateur :

Accès : Nombre d'enfants inscrits exonérés des frais

d'inscription

□ Nombre 80 000 100 000

[non cumulatif]

100 000 [non cumulatif]

100 000 [non cumulatif]

Annuel Aspects

techniques audités par une agence de surveillance indépendante, EMIS

DAEPP avec

l'appui des

DPCE, ONAPE, UEP

Nombre d’enfants par an

bénéficiant de la

subvention d’inscription financée par l’IDA

Deuxième indicateur :

Qualité : Pourcentage

d'enfants inscrits dans les

écoles participantes pendant plus d'une année

et sachant lire au niveau

de la troisième année

primaire ;

□ % 16 16 20 Tous les

deux ans Évaluation de la lecture dans les petites classes dans un échantillon statistiquement valide d’élèves dans toutes les classes de troisième année du primaire appuyées par le projet .

La DEF sous-

traitera un audit

technique à une

agence de surveillance

indépendante,

avec l'appui des

comités de

gestion des

établissements scolaires et

l'UEP

Augmentation de 25 %

par rapport au niveau

de référence en lecture

en créole et en français. La définition proposée

des compétences

minimales en lecture et

en compréhension en

troisième année du

primaire est de 50 mots par minute, avec un

taux de compréhension

de 60 % pour le créole

et de 40 % pour le

français.

Troisième

indicateur :

Pérennité :

Pourcentage d'enseignants

communautaires

financés par le

□ % 0 10 50 90 Annuel Dossiers

financiers du

ministère des

Finances

DAEPP avec

l'appui des

DPCE,

ONAPE, UEP

Pourcentage

d’enseignants travaillant

dans des écoles

communautaires, dont les salaires sont

financés de l'intérieur à

l'aide de subventions

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gouvernement d'Haïti ; aux communautés.

Indicateur 4 : Capacités : Pourcentage

d'établissements scolaires inspectés au

□ % 0 55 65 75 Annuel Audit

technique par la DAEPP

(indépendante)

avec l'appui des UEP et

DDE

Le pourcentage

d'établissements

scolaires dans les zones du projet

conformes

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Unité de

mesure Référence Valeurs cibles cumulées Fréquence Données

Source/ Méthodologie

Responsabilité

de la collecte

des données

Description (définition

des indicateurs, etc.)

AN 1 AN 2 AN 3

au moins une fois par

an par le MENFP de surveillance

indépendante, EMIS

Comité de gestion Comité

un minimum d'une

inspection du MENFP par an lors de la période

de mise en œuvre du

projet RÉSULTATS INTERMÉDIAIRES

Résultat intermédiaire (première composante) : améliorer l’accès à une éducation primaire de qualité

Premier indicateur de

résultats intermédiaires : Nombre de salles de

classe supplémentaires

construites ou rénovées au

niveau du primaire grâce

à l'intervention du projet

El Nombre 0 100 300 700 Annuel Ingénieurs

civils rattachés aux

DDE, DGS

DDE, avec le soutien des Comités

de gestion des écoles UEP

Nombre de salles de

classe construites ou réhabilitées à l’aide des

fonds du projet

satisfaisant aux normes

minimales de

construction des écoles Deuxième indicateur de

résultats intermédiaires :

Communautés recevant des dons

□ Nombre 0 25 100 200 Annuel Dossiers de

décaissement

de la DAEPP

DAA, avec

l'appui des

DAEPP, UEP

Afin de recevoir des

dons, les communautés

doivent participer à un processus de

mobilisation et de

formation appuyé par

le projet et choisir par

vote des représentants

communautaires Troisième indicateur de

résultats

intermédiaires :

Manuels et livres par élève

□ Nombre 4 4 4 4 Annuel Aspects

techniques audités par une agence de surveillance indépendante, EMIS, projet rapports de mise en œuvre

la DAEPP avec

l'appui des

DPCE et UEP

Mesure du nombre de

manuels et de livres, en

moyenne, par élève

maintenu lors de l'élargissement du projet

dans les écoles appuyées

par le projet

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Quatrième indicateur de

résultats intermédiaires : Taux d'abandon scolaire

réduit

□ % 25 15 10 Annuel Audit

technique par une agence de

surveillance

indépendante

DPCE, avec le soutien des UEP, Inspecteurs, Comité de gestion

Ratio des individus

observés allant à l’école dans l’année X et non

observés dans l’année

scolaire X+1 dans tous

les types d’écoles

appuyées par le projet

Unité de

mesure Référence Valeurs cibles cumulées Fréquence Données

Source/ Méthodologie

Responsabilité

de la collecte

des données

Description (définition

des indicateurs, etc.)

AN 1 AN 2 AN 3

Comité le projet dans un

échantillon randomisé.

La référence est

l'enseignement primaire dans les années 1990

selon le calcul de la

Banque mondiale (2010) Cinquième indicateur de

résultats intermédiaires :

Enfants participant au

programme intégré de nutrition/santé

□ Nombre 70 000 70 000

[non cumulatif]

70 000 [non cumulatif]

70 000 [non cumulatif]

Annuel Supervision rapports du PNCS

PNCS, avec le soutien des UEP

Élèves allant dans une

école organisant le

programme de santé et

nutrition et qui mangent quotidiennement un repas

chaud et un encas,

190 jours par an. Sixième indicateur de

résultats intermédiaires :

Bénéficiaires directs du

projet, dont les

bénéficiaires de sexe féminin

El Nombre

pourcenta

ge

150 000

50

171 300 [non cumulatif] 50

172 400 [non cumulatif] 50

175 000 [non

cumulatif] 50

Annuel Audit

technique par

une agence de

surveillance

indépendante

DPCE, avec le soutien des UEP, Inspecteurs, Comité de gestion Comité

Nombre approximatif de

personnes bénéficiant

directement du projet et

le pourcentage

approximatif de bénéficiaires de sexe

féminin

Résultats intermédiaires (deuxième composante) : Appui à l'enseignement et à l'apprentissage

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Septième indicateur de

résultats intermédiaires : Nombre

supplémentaire

d'enseignants du

primaire qualifiés ajouté

par le projet

13 Nombre 0 900 2 100 3 300 Annuel Agrément de

la DFP, données de

l'EMIS et données

d'achèvement

des

prestataires de formation

préparatoire et

de formation

en poste

DFP, avec

l'appui de l'UEP

Nombre de personnes

formées dans le cadre de la composante de

formation préparatoire

des enseignants,

ventilées par sexe La

Formation initiale

accélérée des enseignants (FIA ) comprend la

formation proprement

dite en institution, le

stage et l'agrément Huitième indicateur de

résultats intermédiaires :

Le manuel de l'enseignant

imprimé par le MENFP

□ Texte non

imprimé imprimé Une fois Document

imprimé DAEPP Manuel de l'enseignant

avec des plans de leçons

quotidiennes pour au

moins une année d'enseignement imprimé

par le MENFP Résultats intermédiaires

□ Nombre 0 0 % 10 % 20 % Annuel Extérieurs DFP, avec Augmentation en

pourcentage sur

Unité de

mesure Référence Valeurs cibles cumulées Fréquence Données

Source/ Méthodologie

Responsabilité

de la collecte

des données

Description (définition

des indicateurs, etc.)

AN 1 AN 2 AN 3

Neuvième indicateur : Augmentation de

l'efficacité pédagogique

chez les lauréats de la

FIA selon l'étude

évaluation — soutien de la DEF

Étude sur les connaissances, les

comportements et les

pratiques qui mesure les

pratiques pédagogiques

efficaces. Étude à faire

administrer et analyser par un organisme

indépendant Dixième indicateur de

résultats intermédiaires :

Enseignants mettant en

oeuvre la Lekti se Lavni

□ Nombre 0 50 300 Tous les

deux ans Aspects

techniques audités par une agence de surveillance indépendante, EMIS, projet rapports de mise en

DEF, avec

l'appui de

l'UEP

Mesure du nombre

d’enseignants dans les

écoles appuyées par le

projet appliquant la

démarche d’alphabétisation Lekti se

Lavni en créole à l'aide

du protocole

d'observation technique,

ventilé par sexe

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œuvre

Résultats intermédiaires (troisième composante) : renforcement institutionnel et gouvernance

Onzième indicateur

de résultats

intermédiaires : Plan

d’action consolidé

des donateurs rédigé

□ Texte Inachevé achevé Une fois Rapports

publiés du

MENFP

Cellule de

pilotage Le MENFP dresse et

distribue un plan d'action

de bailleurs qui englobe

toutes les activités

éducatives (Éducation et formation technique et

professionnelle, primaire,

secondaire, etc.) Résultats intermédiaires (quatrième composante) : gestion, surveillance et évaluation du projet

Douzième indicateur de

résultats intermédiaires :

Formations au recueil et

à l’analyse des données

□ Nombre 0 20 60 100 Annuel Rapports S&E

trimestriels la DAEPP avec

l'appui des

EPT, DPCE,

CFCE, UEP,

Formations de base à la

collecte et à l’analyse

des données dispensées

aux inspecteurs, CGE,

prestataires de

formation des enseignants et

mobilisateurs

communautaires

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Annexe 2 : Description détaillée du projet

1. Le projet cofinancerait la mise en œuvre d'éléments du Plan opérationnel pour l’éducation

de l’État. Plus précisément, il élargirait l'accès à un enseignement de qualité en baissant le coût de

scolarisation pour les familles pauvres, et en stimulant l'offre en études scolaires dans les régions

isolées d'Haïti en misant sur les communautés.

Pour augmenter l’accès à l’éducation et la présence en classe, il serait aussi utile d’étendre le

programme étatique de santé à l'école et de cantines scolaires. La qualité de l'enseignement serait

améliorée en appuyant un programme de formation préparatoire des enseignants qui soit de

qualité et en diffusant les méthodes d'alphabétisation qui donnent des résultats.

Le renforcement des capacités serait un facteur important dans la viabilité à long terme du

POE, et notamment la réaffirmation de la responsabilité des enseignants et des écoles envers les

parents et les autorités par, à titre d'exemple, l'élaboration et l'usage de méthodes locales

d'évaluation des élèves.

Plan opérationnel pour l’éducation de l’État

2. Le POE récemment adopté n’est autre que le plan d’exécution du Pacte national sur

l’éducation et la formation – PANEF. Celui-ci constitue l’aboutissement d’un processus de

consultation de trois ans qui a débouché sur un ensemble de recommandations soumis au

Président Préval en février 2011. Sous l’impulsion du Groupe de travail sur l’éducation et la

formation – GTEF, le PANEF présente 33 recommandations structurées autour de cinq thèmes

stratégiques : i) éducation de la petite enfance, ii) partenariats public-privé, iii) formation des

enseignants, iv) éducation supérieure et v) enseignement gratuit et obligatoire.

3. Rédigé par un groupe de travail composé d’experts du GTEF et du MENFP, et appuyé par

une assistance technique internationale financée par des donateurs clés du secteur de l’éducation,

notamment la BID, l’ACDI, l’UNESCO, l’UNICEF et la Banque mondiale, le Plan opérationnel

pour l’éducation traduit les recommandations du GTEF en des priorités opérationnelles,

structurées autour de neuf thèmes.

Composante 1 : Améliorer l’accès à une éducation primaire de qualité (45 millions de dollars)

4. Cet élément se décompose de la manière suivante :

— Améliorer la qualité du programme de dispense des frais scolaires grâce, notamment, aux

mesures suivantes : (a) la mise en place et le renforcement de comités de gestion scolaire ; (b) la

mise à disponibilité de bourses d'inscription scolaire pour la réalisation de sous-projets

d'enregistrement par les comités de gestion scolaire.

— Améliorer les services éducatifs fondamentaux dans certaines collectivités rurales grâce

notamment aux mesures suivantes : (a) la construction et la réhabilitation de bâtiments scolaires ;

(b) le financement des rémunérations des enseignants communautaires ; (c) l'acquisition de

fournitures scolaires, d'équipements et la prise en charge des coûts de fonctionnement ; (d) la

prestation de formations en gestion scolaire à certains représentants communautaires.

— Le renforcement du programme de santé et de nutrition à l'école du bénéficiaire grâce

notamment aux apports suivants : (a) des collations matinales et des repas chauds au quotidien

dans des écoles choisies en fonction de critères jugés acceptables par l'association ; (b) des

médicaments et des micronutriants vermifuges aux écoles participantes deux fois par an.

1.1 Améliorer le programme de dispense des frais scolaires (31 millions de dollars ÉU)

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5. Cette sous-composante viserait à améliorer l’actuel programme étatique d’exonération des

frais d’inscription. Sous sa forme actuelle, le programme réduit les coûts de scolarisation pour les

familles participantes en levant les frais d’inscription de certaines écoles non publiques (voir

l'encadré 1 :. Enseignements tirés de l'APG phase 1). La prochaine phase serait centrée plus

spécifiquement sur la fourniture d’intrants de qualité aux écoles participantes afin d'accroître les

gains d'apprentissage des élèves.

6. Sélection des écoles : Pour être éligibles, les écoles doivent être enregistrées auprès de

l’État comme des prestataires d’enseignement légaux et non publics. Pour participer, ces écoles

doivent notamment fournir des manuels à tous les élèves participants, disposer d’un comité de

gestion des écoles (CGE) qui fonctionne et respecter les procédures telles que décrites dans le

manuel opérationnel, y compris la liste positive des dépenses éligibles. Les Directions

départementales d’éducation – DDE mettent au point une longue liste d’écoles éligibles, qu’elles

soumettent ensuite au Comité Paritaire d’exonération des frais d’inscription pour validation.

Après validation, les écoles participantes sont sélectionnées au hasard. Leur nombre total dépend

du financement disponible du programme.

7. Sélection des apprentis : Tous les élèves entrant pour la première fois au cours

préparatoire et qui ont entre 6 et 8 ans peuvent faire partie du programme. Une fois intégrées au

programme, la cohorte participante et les cohortes futures entrant en première année seront

admissibles au soutien si les exigences du programme ci-dessus sont remplies.

8. Gestion des virements bancaires : Les comités de gestion des écoles participantes ouvrent

des comptes auprès d’une banque commerciale locale (Banque nationale de crédit), sur lesquels la

DAA du MENFP vire les fonds au début de l’année scolaire. Le premier virement représente un

acompte de 60 % de la subvention annuelle totale. Les fonds sont gérés par le Président du CGE

et par le directeur de l’école, qui doivent tous deux signer le compte de chèques du CGE. Les

paiements sont effectués selon une liste positive de dix catégories de dépenses.

9. Renforcement des CGE : Conformément à l’APG 1, des activités spécifiques seront

entreprises pour renforcer les capacités des CGE dans les domaines de la gestion des écoles et de

la gestion financière. Une formation sera assurée à l’aide d’un simple manuel de formation de GF,

sous l’égide des ONG, comme c’est le cas actuellement pour les opérations existantes.

10. Surveillance : Toutes les écoles sont sujettes à inspection par le MENFP. Les comités de

gestion des écoles doivent soumettre des rapports financiers aux inspecteurs, qui sont ensuite

transférés aux DDE pour validation. Contrairement au format d’origine du programme, les

rapports financiers ne sont plus transférés à la DAA et ne déclenchent pas les paiements de la

seconde tranche. C’est une agence tierce de vérification qui est engagée pour conduire un audit

technique de toutes les écoles participantes. Cet audit évalue le respect des réglementations du

programme, telles que décrites dans le manuel opérationnel, et vérifie le nombre d’enfants

participants. Le rapport de l’audit technique confirme ensuite le nombre d’enfants bénéficiaires,

ce qui donne lieu au paiement de la seconde tranche à l’école.

11. Propositions d’amélioration : Parmi les propositions d’innovation et d’amélioration du

programme dans le cadre de l’APG 2, on retrouve l’évolution continue vers un modèle basé sur

les résultats, l’introduction d’une plus grande responsabilisation des écoles participantes et le

renforcement des sanctions en cas de non-conformité. Outre le conditionnement des paiements

aux résultats de l’audit technique (voir ci-dessous), les écoles affichant de bonnes performances

selon certaines normes peuvent être éligibles à des suppléments. Pour améliorer la qualité de

l’enseignement dans les écoles, un bonus sera versé aux écoles participantes qui emploient des

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diplômés du programme de Formation initiale accélérée (FIA) des enseignants. De plus, le rôle

des CGE sera renforcé de façon à améliorer la transparence du programme et à favoriser une plus

grande responsabilisation des enseignants et des directeurs d’école vis-à-vis des parents sur les

résultats des apprentissages, au moyen d’instruments comme une carte de notation scolaire. Les

autorités locales devront également jouer un rôle de supervision du programme plus important.

Pour finir, conformément aux leçons tirées de la phase 1, les sanctions en cas de non-conformité

doivent être mieux définies et plus largement imposées (voir l'encadré 1 : Enseignements tirés de

l'APG phase 1).

12. Pérennité : Au fur et à mesure de l’extension du programme d’exonération des frais

d’inscription, la probabilité pour l’État haïtien de supporter l’intégralité du poids financier

diminue. Une stratégie de transition sur le moyen à long terme est en cours de finalisation. Celle-

ci comprend un mélange de mobilisation accrue des ressources publiques pour un transfert

éventuel du programme à l’État, ainsi qu’un certain nombre de mesures qui permettraient

d’alléger le coût du programme, comme : i) une réduction de la subvention accordée à chaque

élève (en partant du niveau actuel de 90 dollars ÉU), ii) l’introduction d’un plafond pour le

financement que peut recevoir une école, que ce soit par an ou de façon cumulée, iii) la définition

claire d’une sortie du programme pour les écoles participantes, comme le plafonnement de la

participation à six années, une fois que la classe de départ a terminé ses études. Ceci fera l'objet

d'échanges continus entre le MENFP, le MEF et la Banque mondiale.

1.2 Appui aux communautés (7 millions de dollars ÉU)

13. Objectif : Cette sous-composante adoptera une approche basée sur l’autonomisation des

communautés afin de mobiliser et de gérer les ressources, de façon à traiter les écarts majeurs

dans l’offre de services éducatifs de base, comme la dotation en enseignants et la construction

d’écoles. Ce modèle améliore les activités éducatives existantes basées sur les communautés à

Haïti, lesquelles n’impliquent généralement pas le MENFP. Ce modèle proposé encourage les

communautés à fournir des services sous la supervision et avec le soutien du MENFP et de

l'administration locale, à l’aide de stagiaires de la FIA, partout où cela est possible, avec un appui

supplémentaire. Cette composante permettra d’acheminer les dons et les formations vers les

communautés ciblées par le projet afin de fournir des services éducatifs de base aux enfants en

âge scolaire. Les dons seront de deux types : d’une part, ceux concernant le paiement des salaires

des enseignants – ce qui constitue un coût récurrent par nature – et d’autre part, ceux visant la

construction des écoles et les fournitures scolaires, ce qui représente des investissements. Les

mécanismes financiers existants seront utilisés dans les communautés où le projet PRODEP

soutenu par la Banque est en place. Cette proposition de projet met l’accent sur l’appropriation

par les communautés des processus de prise de décisions, avec le soutien et l’encadrement du

MENFP ; ce dernier mettra au point des directives et mesures de sauvegarde acceptables par la

Banque mondiale et investira dans la formation des membres des communautés pour que ceux-ci

puissent s’acquitter de leur rôle. La mise en œuvre de cette sous-composante suivra un cycle de

projet en plusieurs étapes :

14. Première étape : Toutes les communautés présentes dans la zone d’intervention seront

informées des objectifs du projet, à savoir l’opportunité d’accéder aux dons du projet afin de gérer

une école communautaire et de créer un minimum d’installations, les critères d’éligibilité, la

procédure de candidature, l’évaluation et l’approbation, ainsi que les obligations des

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communautés ciblées concernant la gestion des fonds récurrents et d’investissement, et

l’établissement des rapports. Le MENFP bénéficiera d’une assistance pour préparer et diffuser un

guide communautaire simple, illustré, rédigé en créole, et décrivant les étapes du projet aux

communautés.

Encadré 1 : Enseignements tirés de l'APG phase 1

Rapports de programme pour 2007­2010 et Évaluation des compétences en lecture acquises au

cours des premières années de scolarité (EGRA) de 2010

• Les paiements aux écoles ont pris du retard et ont eu un impact négatif sur les achats de

manuels, les améliorations des infrastructures et d’autres changements exigés par le projet. Le

projet a été restructuré au milieu de l’année 2010 et des changements ont été apportés pour

régulariser les paiements.

• L’accréditation a été mise en place pour une majorité d’écoles, même si environ 10 % des

établissements participants n’en bénéficiaient pas.

• En moyenne, il y avait quatre manuels par élève, c’est-à-dire un de plus que le minimum

exigé par le projet. Cependant, un petit nombre d’écoles n’en fournissaient aucun.

• Les exigences de qualification des enseignants ont été satisfaites par moins de quinze pour

cent des enseignants pour toutes les années. De façon générale, les salaires des enseignants n’ont

pas été augmentés.

• Les cibles de taille des classes et d’inscription d’élèves ont été généralement atteintes,

même si les valeurs moyennes masquent certaines variations significatives pour ces deux critères.

• Des conseils scolaires étaient présents dans presque toutes les écoles, même si certains

n’existaient que par leur nom.

• Un grand nombre d’écoles ont eu des difficultés à fournir une documentation financière.

Les inspections directes ont remplacé les rapports financiers pour le déclenchement des

décaissements dans le cadre de la restructuration du projet de 2010. Les écoles doivent tout de

même fournir des données financières.

• Le MENFP et de nombreuses ONG ont fourni une supervision et un soutien, même si

certaines écoles n’ont reçu aucune visite des employés du ministère et qu’un grand nombre de

bénéficiaires demandent une plus grande formation de qualité pour les questions financières. Le

MENFP et ses unités régionales bénéficient d’un soutien supplémentaire dans le cadre du projet

restructuré.

• L'apprentissage des élèves, mesuré par les niveaux d'alphabétisme en créole et en français,

était excessivement bas. L'échantillon n'était pas représentatif du projet global, mais l'on pense

que les niveaux d'apprentissage des élèves demeurent bas dans toutes les écoles participantes.

• La gestion des informations peut être améliorée, en particulier pour déterminer le nombre

d’enfants inscrits dans les écoles participantes. Dans le cadre de la restructuration, une agence

d’audit indépendante a été engagée pour surveiller les inscriptions.

• Parmi les recommandations figure l'apport d'un soutien technique supplémentaire aux

écoles qui ne remplissent pas les objectifs et qui ne tiennent pas des comptes exacts, tout en

supprimant du programme celles qui y échouent à répétition. Le projet restructuré exhorte le

MENFP à définir les sanctions appropriées. La gestion financière doit être améliorée dans les

écoles et les conseils scolaires, les flux financiers doivent être régularisés pour ce qui concerne les

subventions. Il s’agit là des résultats attendus dans le cadre de la restructuration.

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15. Deuxième étape : Faisant suite à la diffusion de l'information, la deuxième étape consiste à

faire sélectionner des communautés en fonction de la demande par les DDE (Directions

départementales de l'éducation) selon les priorités et les critères d'admissibilité suivants :

a) Critères d'admissibilité. Les communautés rurales se répartissent en plusieurs catégories

selon les critères suivants :

Critères : i) le niveau d'accès à l'éducation fondamentale ; ii) la taille de la population en âge de

scolarisation ; iii) le niveau du capital social au sein de la communauté. Pour bénéficier du projet,

les critères d’éligibilité seraient les suivants :

.

• Scolarisation insuffisante démontrée : Les communautés dotées d’une école publique ou

d’une institution scolaire proposant une éducation primaire continue jusqu’à la sixième année

remplissent les critères d’accès minimal et ne sont donc pas admissibles. Les communautés ne

disposant d’aucun service éducatif ou d’une éducation primaire incomplète – c’est-à-dire ne

permettant pas d’inclure les examens de sixième année – pourraient bénéficier du soutien du

projet pour créer une école communautaire.

• Taille minimale de la population en âge de scolarisation : Les communautés rurales où au

moins 25 enfants sont en âge de scolarisation seraient admissibles. L’exclusion des communautés

où le nombre de ces enfants est moins important se base sur des considérations de rentabilité liées

à la formation et aux salaires des enseignants. Le modèle de soutien par grappes défini dans la

SNAEPT sera appliqué jusqu'à l'établissement définitif de l'école.

• Niveau minimal d’organisations communautaires/de capital social : Les organisations

communautaires reflètent le capital social. L’existence des OC est considérée comme un

indicateur du niveau potentiel de mobilisation des communautés. Il doit y avoir au moins une

organisation communautaire.

b) Critères de priorisation. La combinaison de ces critères devrait aboutir à la qualification de

plus de communautés que ce que le projet peut soutenir dans cette sous-composante. Les

demandes provenant des communautés seraient classées par les DDE par ordre prioritaire en

fonction de coefficients attribués aux critères d'admissibilité, comme le précisent le plan de mise

en œuvre du projet et le guide communautaire.

16. Troisième étape : Renforcement des capacités des communautés.

a) Formation des communautés : six modules de formation permettraient aux membres des

communautés choisies d’apprendre à créer, à construire et à diriger une école. Plusieurs modèles

de formation existent à Haïti, y compris ceux de la DAEPP (MENFP) et du PRODEP, qui puisent

certains éléments dans l’approche FEG (formation élémentaire en gestion). Un programme FEG

sera dispensé aux communautés en six modules : (i) organisation des communautés, (ii)

préparation des projets, (iii) approvisionnement des communautés, (iv) gestion financière par les

communautés, (v) S&E participative et (vi) gestion des écoles et maintenance des installations. La

formation des communautés serait supervisée par le MENFP et réalisée par les consultants FEG

financés par le projet, lesquels formeront également des membres de la DAEPP, de la DDE et des

inspecteurs de façon à renforcer leurs compétences. Les administrations locales, en particulier les

Conseils d’administration de la section communale (CASEC), ainsi que les OC existantes,

participeraient au processus, afin de prolonger le soutien à la communauté après l'achèvement du

projet Si cette démarche se révèle inadaptée, des ONG à l'expérience et l'expertise pertinentes

seraient retenues pour apporter un soutien complémentaire.

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b) Formation des CGE, qui auront la responsabilité de représenter les intérêts de la

communauté dans la gestion de l’école. Le programme FEG commencera par une formation dans

toutes les communautés sur l’organisation et la prise de décisions, qui débouchera sur la sélection

des membres des comités de gestion des écoles (CGE). Cette phase inclura la création des comités

de gestion des écoles (CGE), ce qui permettra de gérer les projets communautaires et de

sélectionner démocratiquement les membres des CGE. Le directeur du CGE se chargera de signer

l’accord financier avec le MENFP. Le respect des rôles et de la composition des CGE au fil du

temps sera assuré par les inspecteurs et les responsables des gouvernements locaux, ainsi que par

les OC existantes. Servant de lien entre les écoles et les communautés, les CGE se chargeront de

suivre et d’apporter une réponse aux faibles scores consignés dans les rapports et aux autres

indicateurs concernant les résultats de l’apprentissage des élèves (voir section 3.3), ainsi que de

reconnaître publiquement les succès des enseignants, afin d’encourager les instructeurs

performants.

c) Formation des sous-comités : Deux sous-comités spéciaux seraient créés, l’un pour

accomplir la mise en œuvre quotidienne des projets de construction, y compris le processus de

passation des marchés (comité d’exécution du projet ou CEP), le second pour divulguer les

informations relatives au projet auprès des communautés au sens large (comité de transparence de

la communication ou CTC). Tous les membres des CGE, CEP et CTC seront formés par le biais

des modules de formation pertinents, dans le cadre du programme FEG décrit ci-devant.

Participeraient au processus FEG le bureau d’éducation au niveau des districts, les représentants

locaux et plus particulièrement, les inspecteurs. Un soutien serait apporté aux inspecteurs et au

SAEPP pour prendre les rênes du processus de formation des communautés.

Figure 1 : Niveaux organisationnels de la structure de gestion communautaire

English Français

School Management Committee Comité de gestion des écoles

Project Implementation Committee and

Communication Transparency Committee

Comité de mise en œuvre du projet et comité

pour la transparence dans la communication

entire school community, including Inspectors,

CBOs and local government figures

l'ensemble de la communauté scolaire, dont les

inspecteurs, les OC et les représentants des

pouvoirs publics locaux

17. Accord financier pour un soutien sous forme de dons à l’école : Cette activité consistera à

signer un accord financier (AF) entre le CGE représentant une communauté et le MENFP. L’AF

identifiera de façon explicite les obligations respectives du MENFP et de la communauté

concernant la gestion par l’école des fonds octroyés par le MENFP à la communauté permettant

d’appuyer l’école communautaire. L’AF constituera le document contractuel autorisant le

décaissement des dons aux CGE pour le paiement des salaires des enseignants, l’achat de supports

d’apprentissage essentiels, ainsi que pour la construction et l’équipement de l’école. Afin de gérer

le soutien financier du MENFP, le CGE ouvrira deux comptes bancaires distincts pour recevoir,

respectivement, les investissements et les composantes récurrentes du don.

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18. Mise en œuvre de l’AF par les communautés : Contractuellement, l'AF comprend

l'ensemble des fonds accordés par le MENFP, ainsi que les activités récurrentes et

d'investissement connexes qui seraient réalisées par la communauté grâce à ces fonds. Le

calendrier des décaissements tenterait d'établir un équilibre entre se prémunir du risque en

transférant périodiquement des petits montants et reconnaître les limites du ministère quand il

s'agit de gérer un grand nombre de mouvements financiers, pour chaque communauté de surcroît.

a) Recrutement des enseignants par la communauté. Les communautés recruteraient les

enseignants selon la méthode de sélection, les critères et les contrats d'embauche standards en

vigueur, définis dans le manuel de mise en œuvre du projet et dans le guide, et ce, par des contrats

locaux. Les candidats aux postes d'enseignant doivent satisfaire à des conditions minimales

en ce qui concerne leur niveau d'instruction et leurs aptitudes en lecture et en mathématiques,

selon les définitions de la FIA du projet.

Les communautés rurales comptent souvent parmi leurs résidents un petit nombre de personnes

assez bien instruites, et d'autres qui travaillent dans des centres urbains à proximité. Les

évaluations communautaires réalisées lors de la phase préparatoire indiquent la présence d'une

forte volonté chez ces personnes de retourner à leurs communautés d'origine s'ils y ont un emploi.

Une fois que des enseignants sont embauchés sur place (sous-composante 2.1 ci-dessous), des

fonds seraient octroyés aux CGE pour rémunérer les enseignants et des subventions pour leur

formation dans le cadre de la FIA.

b) Matériel d'enseignement. Pour tirer parti des économies d’échelle et garantir de hauts

niveaux de qualité, on centraliserait l’achat des livres et des autres supports pour ensuite les

répartir dans les communautés. Le nombre minimal de manuels par élève est de trois. Ce chiffre

concerne les manuels et ne comprend pas les livres de lecture de chaque classe permettant

l’alphabétisation et le renforcement de ces compétences. Ces ouvrages seraient fournis à chaque

école au titre du cadre d'alphabétisation Letki se Lavni.

c) Construction des écoles par les communautés. Les constructions d’écoles seraient réalisées

par les communautés via leur CGE et le CEP. Pour gérer ces activités, les communautés se

procureront les éléments suivants par le biais de contrats : (i) travaux, (ii) meubles et (iii) services

de supervision technique des sites. Les travaux et meubles respecteront les normes architecturales,

techniques et de planification du MENFP. Les installations minimales incluront la construction ou

la réhabilitation de deux salles de classe avec toilettes séparées pour les garçons et les filles, ainsi

qu’un point d’accès à l’eau, pour un montant maximal de 20 000 dollars ÉU. Des dons plus

importants pour la construction de trois salles de classe ou plus seront disponibles si le nombre

des enfants en âge scolaire de la communauté le justifie. La supervision technique du site sera

assurée par un technicien du secteur privé sélectionné par la communauté sur la base d’une

gamme de compétences créées et mises à jour par le MENFP. Des documents standard simplifiés

et adaptés par le MENFP à partir de documents similaires élaborés par d’autres projets CDD

comme le PRODEP seront utilisés par les communautés, partout où cela est possible.

19. Supervision : La mise en œuvre des AF par les communautés serait supervisée par la

DDE, laquelle présenterait des rapports matériels et financiers au bureau central de la DAEPP et

la DAA, dans le MENFP. L'ingénieur civil de la DDE se chargerait de la surveillance de la qualité

des travaux de construction gérés par les communautés, et communiquerait ses conclusions à la

DDE. La supervision générale de la qualité technique des travaux de construction incomberait à la

DGS. Le programme de construction ferait l'objet d'audits techniques annuels réalisés par des

auditeurs techniques indépendants.

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20. Financement et pérennité : Les fonds acheminés par le MENFP vers les communautés via les

AF concernant les activités d’investissement seraient soutenus par l’IDA et, par la suite, par

d’autres donateurs. Les fonds concernant les coûts récurrents que constituent les salaires des

enseignants engagés au niveau local seront garantis par l’IDA, de façon dégressive : à hauteur de

90 % pour la première année pour passer à 10 % la troisième année. Dans le même temps, l’État

s’acquittera progressivement de la différence en puisant dans le budget national.

Tableau 4 : Composante 1 – Formation : Personnes formées, contenu, durée et prestataire

Personnes formées Contenu Durée Prestataire

Communauté cible Description du projet, Trois réunions sur trois

jours séparés ; plus de 2

heures chaque fois

Consultants en FEG avec

la communauté

processus démocratiques

pendant la

sélection des CGE Équipe de mobilisation

(consultants DDE,

inspecteurs) Comité de gestion

scolaire Gestion financière, Une semaine de Consultants en FEG avec

la communauté passation de marchés,

surveillance formation initiale

résolution des conflits, formations de suivi

normales Équipe de mobilisation

(DDE transparence etc. consultants, inspecteurs)

Comité de gestion de

projet Passation des marchés

(formation approfondie) Quatre jours Consultants en FEG avec

consultants DDE,

avec l'appui de

l'équipe GF de la

Banque mondiale Comité de

transparence de la

communication

Information communauté Un jour avec suivi

périodique Communauté

transparence, anti- Équipe de mobilisation

(DDE corruption consultants, inspecteurs)

Sous-composante 1.3 : Santé et cantines à l'école (7 millions de dollars ÉU)

21. Cette sous-composante élargira le programme de santé et de nutrition à l’école de l’État.

Mis en œuvre par le Programme national des cantines scolaires – PNCS, cette initiative est

assurée par des organisations non gouvernementales (ONG) engagées par le MENFP via le

PNCS. Grâce à des expériences nationales et internationales, la valeur de ces programmes a été

démontrée.9 En Haïti, le programme permet d’augmenter l’accès à l’école, en incitant les familles

9 Pour tout savoir sur les expériences internationales, y compris celles d’Haïti, voir Bundy, D. (2009). Rethinking

School Feeding: Social Safety Nets. Child Development and the Education Sector. Banque mondiale/Programme

alimentaire mondial.

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à inscrire et à envoyer leurs enfants à l’école tous les jours, et la qualité, car des enfants en

mauvaise santé et mal nourris ne peuvent pas se concentrer en classe.

22. Sélection des ONG : Conformément aux procédures de passation des marchés de la

Banque, les ONG (ou les agences) sont engagées selon un processus d’appel d’offres. Le

recrutement s’effectue en fonction de domaines cibles pré-identifiés dans le pays, au niveau des

sections communales. Les prix unitaires des services à fournir sont fixés en étroite collaboration

avec le MENFP et le PNCS. Les propositions sont donc uniquement jugées sur la qualité des

soumissions.

23. Ensemble de services fournis En vertu des contrats, les ONG fournissent une collation

matinale et un repas chaud, quotidiennement, aux écoles participantes. Ce programme comprend

aussi un volet de vermifugation, par la distribution d'albendazole à toutes les écoles deux fois par

an. Les prestataires de service sont censés apporter à chaque enfant 1500 kilocalories environ, soit

près de 75 pour cent de ses besoins nutritionnels quotidiens.

Composante 2 : Appui à l'enseignement et à l'apprentissage (10 millions de dollars ÉU)

24. Cet élément se décompose de la manière suivante :

— Augmenter le nombre d'enseignants agréés, y compris les maîtres du préprimaire, par la

prestation de stages pédagogiques.

— Améliorer les résultats à l'école primaire grâce notamment aux mesures suivantes : (a)

l'élaboration d'un manuel de l'enseignant qui comprend des plans de cours pour chaque journée de

classe ; (b) l'introduction de l'éducation préscolaire dans des collectivités appuyées par le projet et

sélectionnées selon des critères jugés acceptables par l'association ; (c) l'élaboration de politiques

d'enseignement à distance.

2.1 Développer les stages pédagogiques (8 millions $ ÉU)

25. Cette sous-composante permettra d’augmenter la quantité annuelle d’enseignants formés

pour atteindre le chiffre d'environ 1200 par an, tout en renforçant les compétences des

enseignants. En collaboration avec les Instituts de formation des maîtres – IFM, le programme de

Formation initiale accélérée – FIA assurera une formation intensive en institution d’une année,

suivie de deux ans de stage pratique dans des écoles. Il est également possible d'ajouter au

programme une formation au niveau du préprimaire.

26. Comme il en est pour le programme Éducation pour tous (APG 1) (crédit numéro H2860-

HT, P199818), les dons seraient versés en une fois à certains IFM, afin de financer la formation

des apprentis enseignants dans les instituts, ainsi que la supervision par les IFM des stages

d’enseignement. En outre, les IFM recevront un appui en nature, financé par le projet, comme des

manuels et autres supports d’apprentissage et de formation, de légers travaux de réhabilitation et

de l’équipement. En fonction des besoins de chaque IFM, des aides supplémentaires seront

possibles. Le développement professionnel et les traitements des formateurs d’enseignants seront

également financés, tout comme les traitements des apprentis enseignants. Le financement de la

mise en œuvre du programme de préparation des enseignants sera alloué aux IFM en fonction du

nombre d’apprentis enseignants à former. La certification des apprentis enseignants et le

renforcement des systèmes de placement d’enseignants pour les secteurs public et non public

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feront également partie des activités à financer. Enfin, le projet appuierait le renforcement des

capacités de la DFP et des SAP, lesquels œuvrent également pour la préparation des enseignants.

27. Recrutement des apprentis enseignants : Des campagnes de recrutement seront organisées

au niveau régional par les DDE et les IFM, sous la supervision de la DFP. Les stratégies de

recrutement incluront des communiqués de presse du MENFP, de la publicité à la radio, des

supports imprimés et l’utilisation du site Web déjà créé pour le programme de Formation initiale

accélérée des enseignants. Les DDE se chargeront de : (i) participer aux campagnes de

recrutement, (ii) gérer le processus d’inscription des candidats, (iii) gérer les fichiers des

candidats et (iv) superviser, avec les IFM, l’examen d’admission. Au moins 1800 candidats seront

acceptés chaque année. Le chiffre exact par IFM se basera sur les capacités d’accueil de chaque

IFM. Conformément à la conception actuelle du programme, la sélection des apprentis

enseignants se base sur un examen d’admission et sur d’autres critères – comme l’âge et

l’équilibre entre les sexes – élaborés au niveau national et mis en œuvre de façon décentralisée

par les DDE. Un critère de répartition géographique sera ajouté, pour veiller à ce que les élèves

vivant des régions non desservies et ciblés par la composante écoles communautaires en

bénéficient bien. Pour être éligibles, les apprentis enseignants doivent avoir au moins terminé

l’enseignement secondaire (Bac II) et postuler au programme conformément aux instructions

publiées par le MENFP. Les candidats présélectionnés sont admis au programme après avoir

réussi l’examen d’admission de base qui vise à mesurer leur compréhension des thèmes clés d’un

programme pédagogique de base et suite à une évaluation de leur engagement envers la

profession d’enseignant. Les participants admis reçoivent des traitements – équivalant à la moitié

du salaire d’un enseignant en école publique – au cours de leurs années de formation et, dès

l’obtention du diplôme, ils peuvent être intégrés dans les écoles publiques et les écoles participant

au programme d’exonération des frais d’inscription. Les élèves issus de communautés bénéficiant

de la composante écoles communautaires recevront leur versement directement des CGE de

manière à faire durer la participation des communautés tout au long du processus de formation.

28. Sélection des IFM : Douze IFM, publics et non publics, participent actuellement au

programme. Ils ont été sélectionnés suite à une étude nationale sur les capacités des IFM, en

fonction de critères élaborés par le MENFP. Huit IFM supplémentaires devraient être identifiés

pour participer au programme dans le cadre du projet. Les institutions non accréditées et qui

pourraient être sélectionnées en raison de leur emplacement et d’un manque d’établissement

accrédités aux alentours devront d’abord obtenir leur accréditation avant de recevoir les fonds de

l’IDA. Des contrats basés sur les performances seront signés chaque année entre le MENFP et les

IFM, définissant les conditions : de prestation des services de formation et d’appui aux stages des

apprentis enseignants, de renforcement des capacités de formation des IFM, d’augmentation du

nombre de places disponibles dans leurs institutions, de l’appui financier et technique et de la

supervision qui seront assurés par le MENFP aux institutions ainsi que des indicateurs de

performance minimale des élèves en fin d'année.

29. Conception et révision du programme de formation : Le programme de formation se fonde

sur les programmes existants de formation des enseignants en Haïti et sur les méthodes

d’enseignement actuelles basées sur les recherches, en particulier pour la lecture, l’écriture et les

mathématiques. Il consiste en une formation dans une institution de dix mois complets (une année

universitaire), répartis en (i) trois mois d’enseignement intensif des matières clés du programme

pédagogique de base – le français, le créole haïtien et les mathématiques – suivis par un examen

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où seuls ceux qui maîtrisent ces notions seraient admis à la formation professionnelle, et (ii) de

sept mois de formation professionnelle consacrés au développement des enfants et aux méthodes

d’enseignement spécifiques et générales. Les thèmes abordés au cours des sept mois de formation

professionnelle incluent plus spécifiquement : (i) le contenu et les méthodes utilisées pour les

matières principales du programme du primaire (en particulier l’alphabétisation en créole pour le

cours préparatoire et le cours élémentaire, la transition vers le français, le créole en tant que

matière, les mathématiques, les sciences sociales et les sciences expérimentales), (ii) la

préparation des leçons, (iii) la gestion des classes, (iv) l’utilisation efficace des supports

pédagogiques et d’apprentissage, (v) l’évaluation de l’apprentissage des élèves, (vi) les relations

avec les parents et les communautés, (vii) l’éthique professionnelle et (viii) l’administration de la

classe/de l’école. Le programme a déjà été mis au point et des modules ont été élaborés et pilotés

sous l’égide du projet Satisfaire les besoins en enseignants. Le projet continuerait cependant à

réviser ces supports, selon les besoins, en se basant en particulier sur les leçons tirées de la

priorité donnée aux compétences pratiques de la formation initiale et continue des enseignants

communautaires. Cette révision comprendrait l'intégration de la méthode Lekti se Lavni au

programme.

30. Sélection des apprentis enseignants pour les stages et la certification : Suite à la formation

en institut, les apprentis enseignants passeront un examen pratique de compétences. En cas de

réussite, ils pourront continuer avec le stage de deux années. Cette phase de la préparation des

enseignants vise à aider les apprentis à faire la transition entre le statut d’étudiant et celui

d’enseignant à temps plein travaillant avec des enfants. Le stage serait effectué dans des écoles

sélectionnées selon des critères élaborés par le niveau central du MENFP, en collaboration avec le

Service d’appui pédagogique (SAP) des directions départementales. Au cours du stage, les

apprentis enseignants soumettront un rapport sur les progrès réalisés tous les trois mois, sous la

surveillance des SAP. Ils retourneront également dans les IFM de façon périodique pour un appui

éducatif supplémentaire et un renforcement des compétences. À la fin du stage, les apprentis

enseignants seront certifiés par le MENFP. La certification se compose de deux parties : (i) notes

obtenues lors de l’examen (élaboré au niveau national, administré au niveau local) intervenant à la

fin de la phase de formation en institut de dix mois et (ii) notes obtenues sur les protocoles

(élaborés au niveau national, administrés au niveau local) permettant d’évaluer l’enseignement

prodigué par les apprentis.

31. Éducateurs des apprentis enseignants : Des éducateurs de qualité seront recrutés et

sélectionnés par les IFM, selon les besoins. Ils devront satisfaire aux exigences minimales de

connaissances et d’expérience de l’enseignement, comme le stipule le MENFP dans son contrat

passé avec les IFM. Tous les éducateurs recevront une formation de développement professionnel

basée sur le nouveau cursus et sur les nouvelles approches du programme, tout au long du projet.

Les activités de développement professionnel seront conçues et réalisées par des experts et/ou des

institutions internationales et nationales, avec l’appui de la DFP et d’autres structures du MENFP.

Le projet financera également pour chaque IFM l’engagement : (i) d’un directeur pédagogique à

temps complet, responsable de la supervision pédagogique des éducateurs d’apprentis enseignants

et de l’utilisation adéquate du programme éducatif des enseignants et (ii) d’un directeur des stages

à temps complet, responsable de la coordination et de la direction du groupe des superviseurs de

stages qui sont affectés aux apprentis enseignants et qui proviennent des IFM respectifs de ces

derniers.

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32. Traitements des apprentis enseignants : Au cours des phases de formation en institut et de

stage, les apprentis enseignants recevront un traitement équivalant à la moitié du salaire d’un

enseignant non formé (recruté).

33. Gestion améliorée de la préparation des enseignants : Le projet appuiera également le

renforcement institutionnel (i) de la DFP, qui pilote la mise en œuvre du programme, via la

fourniture d’équipements de bureau et de travaux de réhabilitation et (ii) des SAP et de leurs

inspecteurs, lesquels bénéficieraient des ressources du projet pour surveiller les stages et soutenir

les missions sur le terrain.

2.2 Soutien à l'enseignement de la lecture et l'enseignement à distance (2 millions de dollars ÉU)

34. Cette sous-composante créerait un cercle d'enseignants communautaires qualifiés dans les

zones rurales, et ce, offrant la formation pédagogique qui permet de dispenser un enseignement de

qualité aux enfants des communautés ciblées. Au cœur de la formation se trouverait le

perfectionnement de l'enseignement de la lecture aux enfants, et notamment l'élaboration d'une

méthode d'enseignement de la lecture, l'amélioration de la procédure de création des programmes

et le financement de la diffusion et de l'élargissement de l'enseignement de la lecture. Par le passé,

les programmes de formation des enseignants en Haïti avaient tendance à augmenter le capital

humain sans se préoccuper du degré d’attachement personnel à la communauté où étaient

prodigués ces services éducatifs. Cela a entraîné des départs massifs d’enseignants vers les zones

urbaines après la formation, une situation que cette composante atténuera en focalisant les intrants

sur les membres des communautés.

35. Intégration à la FIA (financée dans le cadre de la sous-composante 2.1) : Les

communautés privées d’éducation primaire seraient déterminées et signalées, via la composante

d’éducation communautaire, aux instituts de formation des enseignants participant à la FIA. Les

membres des communautés disposant des qualifications requises postuleront en parallèle auprès

de l’IFM le plus proche et retourneront enseigner dans leur communauté à l'issue de leur première

année de formation en institution. Plusieurs membres de chaque communauté suivront le

programme de FIA afin de constituer un bassin d'enseignants qualifiés et d'assurer l'instruction au

moins de la première à la sixième année. Tous les enseignants ayant suivi la FIA seront engagés

au départ comme « stagiaires » et, une fois leur formation achevée, des salaires conformes à la

grille des salaires de l’État leur seront proposés. La première année de fonctionnement du

programme, l'enseignement sera assuré, soit par les membres de la communauté titulaires de

diplômes d'enseignement, soit par des enseignants ayant suivi la FIA et terminé au moins une

année de formation et de résidence dans la région.

36. Formation complémentaire : Quatre semaines de formation complémentaire seraient

dispensées à tous les instructeurs communautaires pour favoriser une instruction adaptée efficace,

à savoir l'administration d'une école, les aptitudes de gestion d'une classe, les techniques

pédagogiques clés et la conduite des leçons en suivant le Guide de l'enseignant (voir ci-dessous).

Cette formation sera fondée sur les conclusions des recherches selon lesquelles les enseignants

réussissent leur tâche lorsqu’ils apprennent à gérer le temps en classe pour optimiser

l’apprentissage, utilisent les plans de cours pour maintenir la motivation des élèves et ont accès à

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une formation qui se centre sur des méthodes d’enseignement spécifiques à mettre en œuvre par

tout le personnel enseignant. En outre, une formation de deux semaines à la méthode

d'alphabétisation Lekti se Lavni (la lecture, c'est l'avenir) serait dispensée.

37. Accompagnement continu des instructeurs : Il faudra fournir un niveau de soutien aux

personnes ayant suivi la FIA pour qu'ils deviennent des enseignants efficaces dans le contexte

scolaire communautaire. Les personnes ayant suivi une FIA sont normalement nommées dans des

écoles totalement fonctionnelles où elles bénéficient d'un encadrement de la part d'autres

enseignants pendant les deux années de leur formation pratique. Vu que ces apprentis enseignants

travailleront dans des écoles en cours de développement, un soutien supplémentaire leur sera

fourni. Ce soutien sera fourni sous la forme de nombreuses visites mensuelles d'inspecteurs

techniques financées par le projet, en soutien aux techniques d’enseignement en classe élaborées

au cours de la formation, afin d’obtenir des résultats au niveau de l’apprentissage des élèves.

Outre la formation initiale et continue, un Guide de l’enseignant sera mis au point avec des plans

de cours pour chaque jour de classe. Ce Guide est un investissement de ressources important,

mais il est considéré comme un élément central d'une instruction de qualité. Les enseignants

seront également assistés par le biais de modules d’apprentissage à distance qui serviront à la fois

de modèle de pédagogie efficace visant à améliorer l’apprentissage des élèves et de ressource

pour la formation continue.

38. Priorité à l’alphabétisation : Les méthodes d'enseignement proposées comprendraient la

Lekti se Lavni, une méthode d'enseignement destinée aux enfants des petites classes et qui est

déjà utilisée par le MENFP. Lekti se Lavni a été élaborée et testée dans plusieurs pays sous

différents noms (par exemple, méthode systématique pour l’apprentissage de la lecture en

Afrique) et elle a fait ses preuves. Lekti se Lavni a été utilisée dans différents contextes en Haïti et

son impact sur l’expérience des enseignants et sur l’apprentissage des élèves a été signalé comme

étant important. Les responsables du programme Save the Children ont étroitement collaboré avec

le MENFP pour mettre au point la méthode Lekti se Lavni, et la DFP a créé un bassin de

formateurs et de supports de lecture de qualité pour les élèves, un point crucial dans les zones

rurales d’Haïti qui souffrent d’un manque de livres. Le MENFP souhaiterait que ces ressources

soient mises à contribution lors de l'exécution du projet. La méthodologie inclut une approche très

structurée concernant la sensibilisation aux phonèmes, la répétition des mots couramment écrits,

la compréhension auditive, la lecture guidée et indépendante, ainsi qu’une évaluation individuelle

régulière. Si une certaine adaptation peut être souhaitable, en particulier pour augmenter la

souplesse de la méthodologie, cette approche est livrée clés en main. Les éducateurs du ministère,

ainsi que les inspecteurs et les conseillers pédagogiques, pourraient former les prestataires de

services éducatifs communautaires identifiés à mettre en œuvre et à soutenir cette méthodologie

éprouvée. Les écoles communautaires appuyées par le projet pourraient servir de modèle au

lancement de Lekti se Lavni par les autres prestataires de services éducatifs, et renforcer ainsi

grandement l'apprentissage. D’autres améliorations pourront avoir lieu, mais au moins un an après

la mise en œuvre totale de la méthodologie.

39. L'éducation à distance permettra une éducation de plus grande qualité à l’aide d'outils

d’enseignement à distance. L’utilisation de l’instruction interactive à la radio (IIR) et d’autres

technologies permettra d’établir un niveau de service éducatif minimal qui pourrait fonctionner

dans les régions reculées souffrant d’un manque d’enseignants, en faisant la promotion de l’accès

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gratuit à un enseignement de qualité et en soutenant les objectifs de formation des enseignants.

Des rapports ont été rédigés sur les gains en termes d’apprentissage des élèves en Haïti avec l’IIR,

ainsi qu’au niveau international. Le projet prendra pour fondement, améliorera et modernisera le

programme IIR en utilisant de nouvelles technologies et du contenu élaboré par d'autres donateurs

et acteurs de l'éducation en Haïti.

40. Introduction d’une année de maternelle : Cette composante soutiendra également

l’intégration en aval de l’éducation préscolaire dans les plus grandes écoles communautaires

appuyées par le projet. Les recherches actuelles montrent des retours significatifs, y compris des

gains au niveau de l’apprentissage lors des dernières années de la scolarisation de la petite

enfance. L’intégration de l’éducation préscolaire constitue un mécanisme de lutte contre les

niveaux généralement très faibles de réussite des élèves au niveau national.

Tableau 5 : Composante 2 – Formation : Personnes formées, contenu, durée et

prestataire/gestionnaire

Personnes

formées

Contenu Durée Prestataire/gestionnair

e

Formation

initiale des

enseignants

Lekti se Lavni, gestion de classe, techniques

d’enseignement clés, conduite des leçons, communication avec les parents/communautés,

Quatre semaines DEF, DDE, consultants

rattachés à la DDE

Formation

continue des

enseignants

Renforcement des supports de la

formation initiale, adaptation de l’enseignement aux élèves et aux contextes

Une ou deux

journées toutes les

trois semaines

Conseillers

pédagogiques, consultants pédagogiques rattachés à la DDE

Formation

de mise à

jour

Élargissement des supports de la

formation initiale, enseignants en tant que leaders des communautés, achèvement du cycle Lekti se Lavni

Deux périodes

de deux

semaines

pendant les

vacances

scolaires

DEF, DDE, consultants

rattachés à la DDE

Composante 3 : Renforcement institutionnel et gouvernance (4 millions de dollars ÉU)

41. Cet élément se décompose de la manière suivante :

— Renforcement des capacités institutionnelles du MENFP afin d’améliorer les services et la

gouvernance générale en matière d’enseignement, notamment par le renforcement des éléments

suivants : (a) la direction du MENFP chargée des affaires administratives, la direction de l'aide à

l'enseignement privé, la direction de l'enseignement fondamental, la direction de la formation et

du développement professionnel, ainsi que la direction de l'école des ingénieurs ; (b) ses

directions de l'éducation à l'échelle des départements.

— Renforcement des partenariats public-privé grâce notamment aux mesures suivantes : (a)

la prestation d'aide technique à l'ONAPE pour qu'il puisse gérer ses services administratifs et

techniques ; (b) l'acquisition de matériel et la location d'espaces bureaux pour accueillir

l'ONAPE ; (c) le renforcement de la responsabilisation sur le plan de la demande en concevant et

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en mettant en place des feuilles de résultats communautaires et des tests d'évaluation de lecture

communautaires.

3.1 Modernisation et transformation du MENFP (2 millions de dollars ÉU)

42. Cette sous-composante poursuivra le travail effectué dans le cadre de l’APG 1, à savoir la

modernisation et la transformation des unités clés du MENFP au niveau central et décentralisé,

avec de nouvelles modalités opérationnelles. En matière de gestion fiduciaire, l’accent devrait être

mis sur la création de procédures d’exploitation au sein de la DAA, ainsi que sur l’offre d’une

formation intensive et d’un accompagnement du personnel des unités de passation des marchés et

de gestion financière. Un autre aspect central de cette sous-composante devrait être la capacité à

réaliser des audits internes périodiques et opportuns. Un service de conseil serait financé pour

aider la DAA (i) à produire un manuel de procédures administratives et fiduciaires pour la DAA,

ainsi qu'un simple guide fiduciaire à l'intention des communautés locales ; (ii) à former le

personnel fiduciaire de la DAA aux procédures de la Banque mondiale en matière de gestion

financière et de passation de marchés ; (iii) à instaurer un dialogue avec l'équipe Tomate et à

établir le logiciel Tompro de façon à permettre à la DAA d'utiliser convenablement non seulement

le module comptable, mais aussi le budget, le DRF, les biens immobilisés et les modules de

rapprochement bancaire, et de produire directement des RFI directement et des états financiers

acceptables pour la Banque ; (iv) à effectuer une évaluation de gestion financière du secteur de

l'éducation et à élaborer un plan d'action pluriannuel pour renforcer les capacités de la DAA à (a)

préparer des demandes de budget annuelles à l'intention du MEF et à y inclure du financement

extérieur ; (b) à préparer et contrôler un CDMT pour le secteur ; (c) à contrôler le financement

externe sur le plan sectoriel ; (d) à mettre en œuvre et suivre l'exécution du budget ; (e) à accélérer

la décentralisation (déconcentration) du déroulement des tâches administratives et financières de

la DDE.

43. La sous-composante vise à améliorer la mise en œuvre du POE en appuyant les bureaux

centraux et décentralisés associés aux activités de projet. Au niveau central, la sous-composante

appuierait la Direction des affaires administratives (DAA), la Direction d'appui à l'enseignement

privé et au partenariat (DAEPP), la Direction de l'enseignement fondamental (DEF), la Direction

de la formation et du perfectionnement (DFP), ainsi que la Direction du génie scolaire (DGS), et

ce, dans leurs rôles respectifs dans chaque composante du projet. Concernant les Directions

départementales de l’éducation (DDE), cette sous-composante renforcera leur aptitude (i) à

apporter un soutien appuyé aux écoles, aux centres de formation des enseignants et aux

communautés, et (ii) à superviser la mise en œuvre des activités du POE sur les plans local et

régional. Ce soutien aux DDE serait apporté sous la forme d'un accord budgétaire, encadré par le

projet, entre le MENFP et les unités régionales. Les domaines où le projet appuierait le MENFP

au niveau central et décentralisé comprennent les transports, les communications, les procédures

de passation de marchés, et la collecte, l'analyse et la communication des données. Le projet

financerait les coûts des consultants, des travaux, des biens, des services et du fonctionnement.

3.2 Soutien des partenariats public-privé et mobilisation communautaire (2 millions de dollars

ÉU)

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44. Cette sous-composante visera à approfondir le dialogue et la collaboration entre les

secteurs public et non public, ainsi qu’à favoriser l’établissement de partenariats public-privé via

la création de l’Office national de partenariat en éducation – ONAPE. La loi établissant l’ONAPE

a été promulguée en 2007. Mais l'institution proprement dite n'a jamais vu le jour en raison d’une

certaine inertie politique. Cette sous-composante permettra de financer la mise à jour du manuel

opérationnel de l’ONAPE, l’assistance technique requise pour la création et le fonctionnement des

départements administratif et technique de cet office, ainsi que les équipements nécessaires et les

bureaux à louer.

45. Dans le cadre de l’APG 1, des progrès ont été réalisés dès le début vers l’établissement de

l’ONAPE. Tout d’abord, un projet de loi a été préparé et des efforts de lobbying bipartisan

efficaces ont entraîné son approbation par le Parlement haïtien. La loi est ensuite entrée en droit

fin 2007. Mais elle n'a malheureusement jamais pris un caractère prioritaire pour l’État, qui a dû

faire face à une série de chocs externes. Sans la nomination d’un directeur général, il s’est avéré

impossible d'avancer dans l’établissement de cette institution. Mais la mise sur pied de cette

institution suscite un regain d'intérêt, celle-ci pouvant alors jouer un rôle primordial dans le

soutien aux partenariats public-privé dans le prochain gouvernement.

46. Financement de la mise en œuvre du plan du renforcement des capacités : Les priorités du

ministère en termes de soutien ont déjà été évaluées au niveau local. Les besoins du niveau central

sont également largement connus de par les activités actuellement financées par la Banque

mondiale. Les domaines où le projet appuierait le MENFP au niveau central et des districts

comprennent les transports, les communications, les procédures de passation de marchés et la

collecte des données. Une étude cofinancée par la Banque mondiale a été réalisée après le

tremblement de terre sur les besoins des Directions départementales d’éducation (rapport de

mission sur l’évaluation des DDE, avril 2010). Ces résultats constitueraient le socle de la stratégie

de renforcement des capacités du MENFP au niveau local. Cependant, le champ du projet inclura

un certain nombre d’autres directions au niveau central, en particulier la DAEPP et la DFP,

lesquelles joueront un rôle clé dans la mise en œuvre du projet et dans l’élaboration du

programme éducatif. La DAEPP bénéficie déjà du soutien d’un programme pilote, qui va se

poursuivre et s’élargir dans le cadre du projet proposé.

47. Renforcement et activation des DDE : Le projet financera la mise en œuvre du programme

de renforcement des capacités. Les activités spécifiques comprennent la réalisation d’un audit

institutionnel visant à systématiquement identifier les besoins en personnel et en supports10

, la

formation du personnel du MENFP dans les bureaux décentralisés, l’offre de supports de

communication (comme l’équipement informatique et les connexions à Internet) et les transports

disponibles. Par exemple, le rapport de mission sur l’évaluation des DDE mentionne que les DDE

avaient besoin de petites sommes d’argent en espèces pour réparer les véhicules existants et pour

payer le carburant, afin que les visites des inspecteurs puissent avoir lieu. Le projet fournira ainsi

des dons aux DDE pour réparer et maintenir ces ressources afin que les inspecteurs puissent

effectuer un certain nombre de visites dans les écoles chaque mois. Cela exigera des DDE

qu’elles soient plus à même de consigner et de signaler des données de base.

48. Mesure des résultats au niveau des élèves : L’apprentissage des élèves est largement

reconnu comme étant très faible en Haïti, malgré les dépenses significatives engagées par les

10

Ce processus est déjà en cours, en collaboration avec d’autres bailleurs.

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familles dans les services éducatifs. Le projet soutiendra le MENFP dans l’élaboration d’un outil

simple et facile à utiliser, permettant de mesurer l’apprentissage des élèves pour les classes du

primaire. Cet outil se basera sur les instruments existants, par exemple ceux créés par Pratham

(Assessment Survey Evaluation Research), afin de rapidement mesurer les compétences en

mathématiques et en lecture. Cet indicateur permettra de juger de l’apprentissage global des

élèves. Cet outil doit faire preuve de souplesse, car les questions peuvent facilement être

divulguées et que les compétences des élèves sont susceptibles de varier grandement. Il sera

utilisé pour sélectionner des groupes d’élèves choisis au hasard sur une base mensuelle, au début

dans les écoles communautaires, puis progressivement dans les écoles exonérées de frais

d’inscription. Selon le contexte, cet outil serait utilisé par les inspecteurs, les conseillers

pédagogiques, les consultants rattachés au programme ou les membres du comité de gestion des

écoles chargés de surveiller et d'appuyer la qualité aux écoles.

49. Favoriser la responsabilisation côté demande et mieux informer les parents : Il est

important que les parents et la communauté au sens large, ainsi que le ministère et les

responsables élus au niveau local disposent d’informations précises sur le niveau de services

offerts. Les résultats obtenus par l’outil d’évaluation de l’apprentissage des élèves seront

communiqués aux parents et aux autres parties intéressées via des bulletins. Cette démarche

descendante (ministère, administration locale) et ascendante (parents, membres des

communautés) de l’information et de la surveillance à elle seule n’aura probablement pas un

impact fort sur les performances des enseignants et sur l’apprentissage des élèves. Lorsque les

informations et la surveillance se combinent à des formations et à des dons offerts dans le cadre

d’une composante soit d’exonération des frais d’inscription, soit d’éducation communautaire, et

qu’elles s’accompagnent d’options concrètes pour des actions collectives, les effets sur les

performances des enseignants et sur l’apprentissage des élèves devraient être plus importants. Les

outils d’évaluation de l’apprentissage des élèves seront élaborés lors de la première année, testés

avec les bulletins lors de la deuxième année dans les écoles communautaires, puis

progressivement mis en œuvre dans les écoles exonérées des frais d’inscription appuyées par les

donateurs lors de la troisième année et des éditions ultérieures de l’APG.

Composante 4 : gestion, surveillance et évaluation du projet (6 millions de dollars ÉU)

50. Cet élément se décompose de la manière suivante :

— Renforcer les moyens de surveillance et d'évaluation du MENFP par les mesures suivantes :

(a) l'amélioration des systèmes de surveillance et d'évaluation du MENFP ; (b) la réalisation d'une

évaluation d'impact du projet ; (c) la prestation d'aide technique dans la supervision de l'exécution

des parties 1, 2 et 3 du projet.

51. Cette composante soutiendra l’augmentation des capacités par le MENFP pour la mise en

œuvre du projet. Le projet exploiterait la structure de mise en œuvre qui existe dans l'APG 1.

Cette composante viserait à intégrer davantage l'équipe du projet dans les structures du pays, et de

renforcer les capacités de gestion, de surveillance et d'évaluation du projet et les autres aspects

prioritaires, comme le souligne le POE.

52. Coordination de la mise en œuvre et création des rapports de surveillance : Les activités à

financer sont les coûts de gestion du projet permettant la mise en œuvre et la surveillance des

activités, et le renforcement des systèmes de suivi et d'évaluation par le MENFP, notamment

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l'organisation des deux volets de l'EGRA, ainsi qu'une évaluation sérieuse de l'impact du

programme d'exonération des frais d'inscription. Cette composante appuiera les coûts liés aux

cabinets de conseil associés à l’équipe de gestion de projet existante, y compris le coordonnateur

du projet, le personnel administratif et les consultants techniques supervisant la mise en œuvre des

activités spécifiques. Le financement du personnel administratif existant (expert en passation des

marchés, chargé de la passation des marchés, expert en gestion financière et chargé de la gestion

financière) se poursuivrait également. De plus, le paiement du loyer des bureaux actuels de

l’équipe bénéficierait du soutien du projet. Concernant la surveillance et l’évaluation, les

systèmes de vérification indépendante du programme d’exonération des frais d’inscription seront

renforcés, et la composante financera le développement de supports de formation de base pour les

enseignants communautaires afin de garantir l’enregistrement des données essentielles du projet,

comme la présence des élèves et les inscriptions par âge et par sexe. La formation des inspecteurs

et d’autres employés au niveau des DDE sera appuyée, avec une emphase sur l’analyse des

données et l’établissement de rapports. La composante couvrira également le coût des études et

des évaluations, ainsi que de la diffusion des informations liées aux objectifs, activités et résultats

du projet.

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Annexe 3 : Modalités d’exécution

1. Accords institutionnels et modalités de mise en œuvre du projet

1. Coordination globale : Les accords institutionnels et modalités de mise en œuvre de la

phase 2 se fonderaient largement sur les dispositions actuellement en place. Le comité stratégique

national du POE servira de comité directeur de l'opération. L’équipe de gestion du projet (EGP)

existante du MENFP se chargera de la mise en œuvre du projet. L’équipe est dirigée par un

coordonnateur de projet et se compose de deux unités : l'unité technique (relevant du service de

coordination du financement externe du MENFP (cellule de pilotage)), qui supervise les travaux

par rapport aux composantes prévues, et un service administratif (relevant du coordonnateur du

projet et de la Direction des affaires administratives (DAA). Le service administratif se compose

de consultants et d'agents de la DAA. Un plan d'action sera convenu avec le MENFP en vue d'un

transfert graduel de la responsabilité fiduciaire à la seule DAA. Concernant en particulier le

programme de dispense des frais scolaires, un comité directeur composé de neuf membres

provenant du MENFP, du MEF, des éducateurs non publics, des associations de parents d'élèves

et des syndicats d'enseignants approuveront les sous-projets d'inscription des élèves admissibles

après évaluation.

2. La conception des modalités de mise en œuvre est guidée par deux décisions stratégiques :

la décentralisation et l’intégration de l’assistance technique au sein du MENFP, lorsque c’est

possible. Au lieu d’être intégrés dans l’EGP ou même dans les unités centrales du MENFP basées

à Port-au-Prince, les consultants externes recrutés pour appuyer la mise en œuvre technique seront

basés dans les DDE du MENFP, lorsque c’est possible, et ils relèveront des directeurs régionaux

du MENFP.

3. Les capacités limitées aux niveaux décentralisés du MENFP auront besoin d’un

renforcement intensif et systémique. Dans le cadre de l’APG 1, les DDE sont actuellement

renforcées dans un effort visant à rendre l’inspection capable de remplir son mandat de

supervision de l’offre de services au niveau des écoles. Le Projet de reconstruction d’urgence des

écoles (ESRP) (crédit numéro H-460-0-HT, P115261) tend également à renforcer les capacités

des acteurs régionaux, par la formation d’ingénieurs et d’architectes locaux dans le secteur de

l’éducation et par la mise en œuvre du Plan d’action national pour des écoles plus sûres.

4. Ces efforts seraient complétés par les activités de renforcement des capacités proposées

dans le cadre de ce projet. Les résultats de l’évaluation institutionnelle récemment achevée

déclencheraient un plan d’action assorti de délais et basé sur les résultats. Ces résultats incluront

probablement l’installation de systèmes de technologies de l’information assurant le lien avec les

bureaux décentralisés du ministère central, l’équipement des bureaux régionaux en matériel

informatique et en moyens de transport afin de garder un contact étroit avec les écoles et les

bureaux locaux, notamment par le biais de visites, et la formation du personnel régional et local

aux nouveaux systèmes élaborés dans le cadre des réformes de modernisation et de transformation

du MENFP qui seraient entreprises avec le cofinancement en parallèle du POE.

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5. En ce qui concerne l'administration, la phase 2 verrait la mise à contribution des structures

créées dans l'APG 1. Les équipes techniques seraient, elles, décentralisées autant que possible,

mais on prévoit de conserver à Port-au-Prince une équipe centralisée et forte pour tout ce qui

concerne la passation des marchés et la gestion financière. Pour la phase 2, l’administration du

projet serait relogée à la DAA, dans le cadre du plan de modernisation et de transformation de

cette direction.11

Dispositions de la composante n° 1 : Améliorer l’accès à une éducation primaire de qualité

1.1 Améliorer le programme de dispense des frais scolaires

6. Au niveau central : En vertu des dispositions de mise en œuvre en vigueur dans le

programme de dispense des frais scolaires, la Direction de l'appui à l'enseignement privé et du

partenariat (DAEPP) serait toujours chargée de l'exécution du projet depuis ses bureaux

décentralisés sur le plan départemental. On prévoit toutefois que l'ONAPE entrera en service dans

la phase 2, date à laquelle la gestion du programme de dispense des frais scolaires lui serait

transférée. Les principales responsabilités de la DAEPP dans la gestion de la dispense des frais

scolaires sont les suivantes :

• Diffuser les informations concernant le programme, y compris les règles d’admissibilité et

les procédures de sélection.

• Dresser la liste des écoles qualifiées qu'il faut présenter au comité de direction du

programme de dispenses des frais scolaires (comité paritaire).

• Sélectionner aléatoirement des écoles.

• Rassembler les données financières des écoles, qu'il faut communiquer à l’EGP aux fins

de paiement.

• Informer les communautés des écoles sélectionnées, publier les listes des écoles dans les

journaux, aux niveaux départemental et local, en dehors des bureaux décentralisés du MENFP.

• Annoncer à la radio les écoles participantes.

• Gérer les systèmes de plaintes.

7. Au niveau départemental : La mise en œuvre serait coordonnée sur le plan départemental

par les représentants régionaux de la DAEPP, appelés SAEPP, en étroite collaboration avec

l'inspection. Les inspecteurs seraient chargés de faciliter la communication entre le MENFP, les

communautés et les écoles. Les DAEPP (et les inspecteurs) seraient chargés, entre autres, des

tâches suivantes :

• Organiser un atelier de sensibilisation en diffusant les règles du programme,

conformément au manuel opérationnel ;

• Recevoir des expressions d’intérêt de la part des écoles pour participer au programme, ce

qui servira de socle aux « longues listes » d’écoles admissibles parmi lesquelles les écoles

participantes seront sélectionnées ;

• Informer les communautés des écoles sélectionnées, publier les listes des écoles dans les

journaux, hors DDE, SAE et BIZ ;

• Aider et contribuer à la formation des CGE par des ONG ;

• Faciliter l’accès aux écoles à l’agence de surveillance indépendante réalisant l’audit

technique du programme d’exonération des frais d’inscription ;

11

Depuis le tremblement de terre, en raison de l'effondrement du MENFP et afin de restaurer rapidement le pouvoir

opérationnel du projet, l'administration a été relogée dans les bureaux du projet.

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• Visiter régulièrement les écoles et recevoir les rapports de gestion financière de la part des

CGE ;

• Conserver les rapports de gestion financière des CGE et faciliter l’accès à ces rapports à

des auditeurs financiers, en coordination avec la DGA ;

• Superviser la mise en œuvre des cartes de notation communautaires.

8. Sur le plan des communautés et des écoles : Les comités de gestion des écoles sont

chargés de gérer les fonds versés et de veiller au respect des procédures opérationnelles du

programme. Les CGE se composent généralement de cinq personnes : deux représentants des

parents d'élèves, deux représentants de la communauté et un enseignant. Ces cinq personnes

élisent un président, qui dispose du pouvoir de signature dans le compte, en plus du directeur de

l'école. Le CGE est chargé des tâches suivantes :

• Ouvrir le compte bancaire dans une succursale locale de la Banque nationale de crédit

(BNC) ;

• Signer l’accord avec le MENFP en s’engageant à mettre en œuvre le programme

conformément aux règles décrites dans le manuel opérationnel ;

• Suivre les formations des ONG et des SAEPP/inspecteurs concernant les procédures du

programme et la gestion financière de base ;

• Assurer toutes les dépenses liées au programme de subventions à l’aide de procédures de

gestion financière acceptables pour la Banque mondiale ;

• Établir des rapports financiers et les envoyer à l’inspecteur local de l’école.

1.2 Soutien aux communautés

9. Au niveau central : Outre la coordination globale décrite ci-devant, trois acteurs basés à

Port-au-Prince jouent un rôle de leadership dans la mise en œuvre du projet. Tout d’abord, la

Direction de l’appui à l’enseignement privé et du partenariat – DAEPP se chargerait de

l’exécution du projet par le biais de ses bureaux décentralisés au niveau départemental. Ainsi, le

directeur de la DAEPP joue un rôle de leader dans la conceptualisation du projet et dans la

détermination des ressources et des activités de renforcement des capacités requises pour la

DAEPP, notamment concernant la première composante. La DAEPP se centre particulièrement

sur la mise en œuvre des activités liées à la mobilisation et à l’organisation des communautés,

ainsi que dans la conceptualisation des modalités de partenariat avec les communautés. La DEF

contribuerait à tout ce qui concerne la pédagogie et la qualité de l'enseignement dans les écoles.

La DGS aurait un rôle de superviseur de la qualité des petits travaux.

Au niveau départemental : La mise en œuvre sera coordonnée au niveau départemental par les

directeurs départementaux de l’éducation. Elle sera la responsabilité des représentants régionaux

de la DAEPP, connue sous le nom de « SAEPP ». Les inspecteurs, également basés dans les

bureaux départementaux, se chargeront d’aider à la formation des communautés et continueront

de jouer un rôle de supervision des CGE. Ils collaboreront étroitement avec les comités de gestion

des écoles afin de signaler précocement tout problème potentiel et ils seront le point de contact

pour la réception des rapports périodiques provenant des CGE.

Figure 2 : Dispositions générales de mise en œuvre – APG 2

English Français NATIONAL EDUCATION AND VOCATIONAL

TRAINING MINISTRY

MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE ET DE

LA FORMATION PROFESSIONNELLE

DIRECTOR GENERAL DIRECTEUR GÉNÉRAL

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PROJECT ADVISORY COMMITTEE COMITÉ CONSULTATIF DU PROJET

CELLULE DE PILOTAGE CELLULE DE PILOTAGE

Director DAA Directeur DAA

Project Financial Management Gestion financière du projet TECHNICAL UNIT FOR EFA PROJECT

(PMT)ADMINISTRATIVE SUPPORT FOR EFA PROJECT SERVICE TECHNIQUE POUR LE PROJET EPT

(EGP) APPUI ADMINISTRATIF AU PROJET EPT

EFA Project Coordinator Coordinateur du projet EPT

FIA Project Coordinator Coordinateur du projet FIA

Project Procurement Passation des marchés du projet

Deputy Adjoint

Subsidy Steering Committee Comité directeur des subventions

Governance Coordinator Coordinateur de la gouvernance

Monitoring Coordinator Coordinateur de la surveillance

Accounting Office Bureau de la comptabilité

Procurement Office Bureau de la passation des marchés

Implementing departments/agencies. DEF, PNCS,

DAEPP, ONAPE, etc.

Départements/agences de mise en œuvre. DEF,

PNCS, DAEPP, ONAPE, etc.

School Feeding Steering Committee Comité directeur de l’alimentation scolaire

Access Coordinator (DAEPP) Coordinateur de l’accès (DAEPP)

Quality Coordinator (DEF) Coordinateur de la qualité (DEF)

NGOs ONG

Non-public stakeholders (MECs, schools, parents

and associations, school management committees)

Parties intéressées non publiques (MEC, écoles,

parents d'élèves et associations, comités de

gestion des écoles)

Formal Reporting line Ligne d’établissement de rapports formels

Communication line Ligne de communication

11. Au niveau communautaire : Le projet devrait être mis en œuvre conformément aux structures

suivantes qui devront être créées ou renforcées dans les communautés participantes. Tout d’abord,

un comité de gestion des écoles (CGE) sera créé pour superviser toutes les activités scolaires et

représenter la communauté dans toutes les initiatives liées au projet. Les principales

responsabilités du CGE dans le cadre de cette sous-composante seront de :

• Sélectionner trois membres des communautés pour participer à la formation pédagogique

permettant de devenir instructeur communautaire ;

• Sélectionner l’instructeur communautaire et de payer son salaire sur une base régulière

(tous les mois) ;

• Nommer les représentants communautaires pour servir dans le Comité de supervision de

la construction des écoles ;

Garantir que les campagnes de communication et d’information nécessaires ont été réalisées de

telle façon que les principales parties prenantes dans et autour des communautés soient informées

de façon adéquate de façon opportune des activités liées au projet.

12. Ensuite, un Comité de supervision de la construction des écoles sera nommé pour i) concevoir

les activités liées à la construction, ii) engager les ouvriers nécessaires pour réaliser ces activités

et iii) superviser l’achèvement des activités.

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Figure 3 : Dispositions pour la sous-composante 1.2 Soutien aux communautés

English Français

National/Central Level Niveau national/central

MENFP MENFP

PMT EGP

DAEPP DAEPP

DFP DFP

DEF DEF

RADIO EDUC RADIO EDUC

Departmental Départemental

Departmental Directors (DDE) Directeurs départementaux (DDE)

$ $

Community Mobilization (SAEPP) Mobilisation de la communauté (SAEPP)

Pedagogic Training (SAP) Formation pédagogique (SAP)

Inspectors Inspecteurs

Munic. Educ. Commission Commission à l’éducation des municipalités

School Mgmt Committee (SMC) Comité de gestion des écoles (CGE)

EFA-CAP CP EPT-CAP CP

CASEC CASEC

Const. Const.

Comm. Comm.

School École

Community Communauté

1.3 Santé à l’école et cantines scolaires

13. Au niveau central : Les directions stratégiques globales du programme de l’État Santé et

nutrition à l’école sont fournies par le comité directeur national des cantines scolaires.12

La

responsabilité de la mise en œuvre de ce programme incombe au PNCS. Les responsabilités sont :

• Déterminer l’ensemble des services à fournir, y compris l’établissement d’un prix unitaire

pour les services ayant fait l’objet d’un accord, à valider par le Comité directeur national des

cantines scolaires ;

• Recruter les ONG qui serviront de prestataires de services, en collaboration avec l’EGP, et

conformément aux procédures de la Banque mondiale ;

• Assurer la coordination avec le PAM et l’UNICEF concernant l’offre d’albendazole pour

l’administration de vermifuges ;

• Superviser les ONG sélectionnées pour l’offre de services ;

• Évaluer les performances des ONG.

14. Rôle des ONG : Le programme de santé et de nutrition à l'école est exécuté par des

organisations non gouvernementales bien déterminées. Ces ONG signent des contrats avec le

12

Le comité directeur national des cantines scolaires est constitué de représentants du Programme national de

cantines scolaires (PNCS), des ministères de l'Éducation et de la Santé, du PAM, de l'UNICEF, de l'USAID, du

Fonds d'assistance économique et sociale (FAES), du Fonds panaméricain pour le développement (PADF), du

Centre national d'information géospatiale (CNIGS) et des ONG qui œuvrent dans le domaine de la nutrition à l'école.

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PNCS qui précisent les services à fournir, les prix unitaires convenus, ainsi que les zones

géographiques concernées. Les responsabilités sont :

• Fournir des services quotidiens aux écoles, conformément aux modalités du contrat ;

• Effectuer toutes les tâches de passation des marchés et de gestion financière,

conformément aux accords contractuels et comme le précise le manuel opérationnel du projet ;

• Conserver des dossiers précis sur l’offre de services ;

• Rédiger des rapports de performances tous les six mois ;

• Faciliter les visites de supervision du PNCS.

Dispositions de la composante n° 2 : Appui à l'enseignement et à l'apprentissage

2.1 Élargissement de la formation initiale des enseignants

15. Au niveau central : La coordination de la mise œuvre de la FIA relève de la

Direction de la formation et du perfectionnement (DFP), l'équipe de gestion du projet apportant

son appui de très près. Au sein de la DFP, le directeur est le centre névralgique, et le

coordonnateur de la FIA est le principal acteur pour l'EGP, appuyé en cela par quatre assistants

techniques (TA). La DFP se charge des activités suivantes :

• Diffuser les informations concernant le programme de formation des enseignants, y

compris les dates clés, les règles d’admissibilité et les procédures de sélection ;

• Diffuser les listes des candidats admis lors de chaque phase des programmes, ainsi que les

notes des apprentis enseignants aux examens officiels, et gérer toutes les autres communications

officielles liées au projet ;

• Valider les modules du programme ;

• Garantir le versement opportun des traitements des apprentis enseignants en cours de

formation ;

• Superviser le respect des modalités du contrat par les IFM et effectuer un suivi pour

garantir de bonnes performances chez les participants ;

• Organiser des ateliers de formation et des missions de supervision en collaboration avec

l’EGP ;

• Sélectionner, en collaboration avec les DDE et les IFM, les écoles qui recevront des

apprentis enseignants dans le cadre de stages.

16. Comme cela est mentionné ci-dessus, la sous-division de l'EGP qui travaille sur le projet

de formation enseignants se compose du coordonnateur de la FIA et de quatre AT chargés de la

mise en œuvre des volets essentiels du programme. De ces quatre AT, un premier est chargé de

l'organisation et la supervision du stage de formation, un deuxième du cursus et de la pédagogie,

un troisième de l'organisation et du fonctionnement des IFM, et un quatrième du système

d'information de gestion.

Chaque AT est associé à un fonctionnaire de la DFP. Il est chargé, en plus de la mise en œuvre, de

transmettre ses connaissances techniques et ses connaissances en gestion à son coéquipier de la

DFP, afin de garantir la durabilité du programme sous le leadership de la DFP. La relation entre la

DFP et l’EGP est représentée dans le diagramme ci-après. L’EGP soutient la DFP en effectuant

les activités suivantes :

i. Fournir des intrants techniques et des recommandations à la DFP concernant tous les

aspects de la mise en œuvre ;

ii. Organiser les activités du projet de façon à respecter le calendrier établi ;

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iii. Visiter régulièrement les IFM et les DDE pour déterminer les goulots d'étranglement et

faciliter la communication entre l'ensemble des intervenants dans la FIA ;

iv. Gérer tout ce qui concerne la passation des marchés et les questions financières

conformément aux dispositions contractuelles et au manuel opérationnel du projet ;

v. Le coordonnateur de la FIA gère le travail des AT, veille à la cohésion des activités du

projet, comme il est la principale voie de communication avec la DFP en ce qui a trait à la

FIA ;

vi. L'assistant technique chargé de l'organisation et la supervision des stages d'enseignement

veille à ce que tous les intervenants soient correctement renseignés et que les procédures

en vigueur soient correctement appliquées ;

vii. L'AT chargé du cursus et de la pédagogie travaille sur tout ce qui a trait au cursus dans la

mise en œuvre du projet, et en particulier l'élaboration des modules d'enseignement,

veillant en cela au respect des normes de qualité de la formation offerte ;

viii. L'AT chargé de l'organisation et du fonctionnement des IFM veille à ce que les IFM

fonctionnent correctement et qu'ils disposent des moyens et des ressources nécessaires à

l'exécution de leur mission ;

ix. L'AT chargé du système d'information de gestion du projet élabore le système

d'information de la FIA et ses archives, qui doit notamment contenir des renseignements

et des statistiques détaillés sur les apprentis enseignants.

Figure 4 : Principaux intervenants dans la FIA – Formateurs d'enseignants au niveau central et

IFM, et entretien du site Web de la FIA

English Français

Deputy Director, DFP/Focal Point for FIA,

MENFP

Directeur adjoint, DFP /point central de la FIA,

MENFP

Coordinator, PMT Coordinateur, EGP

FIA Coordinator, PMT Coordinateur FIA, EGP

TA for the Organization & Supervision of

Practice Teaching

AT chargé de l’organisation et la supervision

des stages

TA for Curriculum & Pedagogic Development AT chargé du développement du programme

pédagogique

TA for the Organization/Operations of IFMs AT chargé de l’organisation et du

fonctionnement des IFM

TA for the FIA Management Information

System

AT chargé du système d’informations de

gestion de la FIA

17. Au niveau départemental : Sur le plan départemental, la mise en œuvre est prise en charge

par les DDE, les SAP, et les membres de leur personnel, notamment les inspecteurs d'école, dont

un grand nombre sont embauchés en tant que superviseurs des apprentis enseignants lors des

stages d'enseignement. Les principales tâches de cette unité sont les suivantes :

• Superviser les examens d’entrée et autres examens du programme ;

• Sélectionner, en collaboration avec les IFM et la DFP, les écoles qui recevront des

apprentis enseignants dans le cadre de stages ;

• Garantir le soutien adéquat des apprentis enseignants en stage par les superviseurs ;

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• Recueillir et rendre disponibles de façon opportune les rapports de stage des apprentis

enseignants.

18. Rôle des IFM : l’IFM (Institut de formation des maîtres) est chargé de donner des

formations aux apprentis enseignants, de leur procurer des conditions propres à un apprentissage

de qualité, et de gérer les dons versés en une fois dans le respect des critères définis dans le

manuel opérationnel du projet et dans le contrat passé avec le MENFP. Les responsabilités des

IFM sont les suivantes :

• Signer le contrat avec le MENFP en s’engageant à mettre en œuvre le programme

conformément aux règles décrites dans le contrat et dans le manuel opérationnel ;

• Soumettre des rapports financiers trimestriels à l’EGP ;

• Soumettre des rapports pédagogiques trimestriels à la DDE appropriée ;

• Garantir le respect par les apprentis enseignants du code de conduite des étudiants lors de

la formation ;

• Participer à la supervision des stages, tel que décrit dans le contrat signé avec le MENFP ;

• Valider les rapports trimestriels et les soumettre aux superviseurs des stages ;

• Sélectionner, en collaboration avec les DDE et la DFP, les écoles qui recevront des

apprentis enseignants dans le cadre de stages ;

• Soumettre les rapports de stage à l’EGP et à la DFP, conformément aux exigences.

2.2 Soutien à l'enseignement de la lecture et l'enseignement à distance

19. Au niveau central : La Direction de l’enseignement fondamental – DEF est l’autorité

d’enseignement pédagogique du niveau de base. En cette capacité, la DEF est responsable de la

préparation des intrants pédagogiques à destination des écoles communautaires. Pour le projet,

cela implique un leadership sur la conception et la mise en œuvre des composantes de l’éducation

des enseignants. Il s’agirait à la fois de la formation initiale et de la formation continue des

enseignants, afin de mettre en œuvre la méthode d’alphabétisation Lekti se Lavni et les activités

d’enseignement à distance. La DFP a un rôle à jouer dans la garantie des liens entre le programme

de Formation initiale accélérée des enseignants, la formation des instructeurs communautaires et

les écoles appuyées par le programme d’exonération des frais d’inscription. D’autres

départements techniques, comme le bureau du Directeur général adjoint (DGA), contribueront

aux activités stratégiques et de planification, afin de garantir l’implication des inspecteurs et des

conseillers pédagogiques dans le soutien continu apporté aux enseignants communautaires.

20. Au niveau départemental : Étant donné leur proximité, ce sont les inspecteurs qui seront le

point central au sein des DDE du soutien apporté aux instructeurs communautaires. Les

inspecteurs se chargeront de la mobilisation d’autres éléments d’appui au sein des DDE,

notamment des services de développement professionnel et une aide du Service d’appui

pédagogique et des conseillers pédagogiques. Ils s’assureront également du bon fonctionnement

du lien entre les écoles et le SAEPP (Service d’appui éducationnel privé et partenariat) concernant

la reconnaissance institutionnelle, ainsi qu’avec les responsables élus localement.

21. Sur le plan des communautés et des écoles : La communauté, par définition, est le

principal soutien des élèves, des enseignants et de l’école. Le comité de gestion des écoles

(composé de membres de la communauté), ainsi que les parents et les membres de la communauté

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au sens large, géreraient l’engagement et le renvoi des enseignants, garantiraient la présence des

élèves et s’assureraient de l’implication des enseignants. Cette supervision sera complétée par

l’implication des responsables élus localement des municipalités et en particulier des communes,

les CASEC (Conseils d’administration de la section communale). Le rôle des CGE et des parents,

notamment, serait renforcé via l’adaptation des outils d’évaluation de l’apprentissage utilisés par

les parents pour surveiller la qualité de l’offre des services éducatifs.

22. La composante Enseignement à distance rassemblera les ressources existantes des

initiatives précédentes réussies au niveau central, en impliquant les ONG locales, Radio éducative

et l’Unité d’éducation de base, entre autres acteurs. La priorité sera d’adapter les supports déjà

élaborés pour soutenir l’apprentissage des élèves dans des matières comme les mathématiques et

le français. Ces supports seront probablement diffusés par des radios manuelles et des panneaux

solaires pour garantir une alimentation en électricité, ainsi qu’en utilisant des puces pour pouvoir

télécharger plusieurs mois de leçons et les stocker pour une utilisation en classe. L’offre à

distance des composantes de formation initiale des enseignants sera également explorée.

L’enseignement à distance à l’école sera appuyé par les DDE, en particulier par les inspecteurs.

Dispositions de la composante n° 3 : renforcement institutionnel et gouvernance

23. Au niveau central : L'objet principal du renforcement institutionnel général et des

réformes de gouvernance dans le secteur éducatif est la cellule technique de la Direction générale

(DG). La principale responsabilité de la cellule de pilotage du financement extérieur est de

superviser la rédaction et le soutien du plan d’action de renforcement institutionnel du POE. Les

activités sont ensuite mises en œuvre par la coordination de l’EGP pour le renforcement

institutionnel, en étroite collaboration avec le DG et la DGA. Concernant les activités au niveau

central, comme celles visant la DAA et l’ONAPE, le DG jouera un rôle central dans la facilitation

des accès et de l’autorisation des activités. La DGA constitue la passerelle vers les activités de

renforcement institutionnel des DDE.

24. Au niveau départemental : Conformément à la description du projet, les niveaux

départementaux devraient être les principaux bénéficiaires des activités de renforcement

institutionnel.

Dispositions de la composante n° 4 : Gestion, surveillance et évaluation du projet

25. Au niveau central : Comme cela est mentionné plus haut, l'EGP serait la principale entité

chargée de la réalisation de cette sous-composante. L'EGP devrait travailler en étroite

collaboration avec les unités concernées du MENFP, en particulier l'unité de coordination du

financement extérieur, de laquelle relève l'EGP, ainsi que les bureaux de planification du

MENFP.

Autres acteurs et parties prenantes :

26. Les syndicats des enseignants, les représentants des écoles privées, les comités de gestion

des écoles, les ONG locales, les associations de parents et d'élèves et les organismes

communautaires sont tous indispensables à la réussite du projet. Ils auront pour tâche

principalement de déterminer les bénéficiaires, d'organiser les évaluations sociales ou de réaliser

les consultations dans les communautés de façon à faire bénéficier les activités d'acceptation des

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sous-projets, de priorisation, de planification et de proposition de l'appui financier, et à effectuer

le suivi de ces activités. Ces intervenants jouent un rôle primordial dans l'effort de création de

l'ONAPE. Enfin, le secteur non public est représenté au sein des comités directeurs dans le

programme de dispense des frais scolaires.

i. Gestion financière, décaissements et passation des marchés

a. Gestion financière

27. Modalités institutionnelles Le Comité directeur du projet assumerait généralement la

responsabilité de la direction stratégique globale, y compris les aspects de gestion financière, du

projet. Au sein du MENFP, l'administration de la Direction des affaires administratives (DAA)

serait principalement chargée de maintenir en place des modalités de gestion financière

convenables pour le projet. Ces modalités incluent celles liées au budget, à la comptabilité, aux

flux financiers, aux contrôles internes, à l’établissement de rapports financiers et à l’audit.

L'administration de la DAA consignerait ainsi toutes les transactions du projet, préparera les

rapports financiers et fera auditer les états financiers annuels. Le comité stratégique national se

chargerait de garantir que la DAA traite de tous les points soulevés dans l’audit des états

financiers. En outre, plusieurs autres entités seraient chargées, quoique de façon limitée, de tenir à

jour des dossiers relatifs aux transactions du projet et d'envoyer régulièrement un résumé de ces

dossiers à la DAA. Celles-ci comprendraient les comités de gestion des écoles (CGE), pour la

mise en œuvre du programme d’exonération des frais d’inscription et le soutien aux

communautés, et les ONG bénéficiaires, pour la mise en œuvre du programme de santé à l'école

et des cantines scolaires. Les CGE et les ONG bénéficiaires doivent être dotés d'un système de

gestion financière et doivent établir des états financiers selon des normes comptables jugées

acceptables par l'association. Ces normes doivent être systématiquement appliquées. Les états

financiers doivent rendre compte précisément des opérations des sous-projets, de leurs ressources

et de leurs dépenses, comme ils doivent se soumettre à l'audit d'auditeurs indépendants jugés

acceptables par l'association, que ce soit à la demande de cette dernière ou du bénéficiaire.

28. Principaux risques et principales mesures d’atténuation. Les principaux risques affectant la

gestion financière du projet proviennent du caractère décentralisé des communautés cibles,

dispersées dans tout le pays, du besoin de décaisser des fonds à ces communautés de façon à

mettre en œuvre les activités du projet et de remplir les objectifs fixés, et du défi posé par les

dossiers financiers consolidés concernant les transactions effectuées dans ces communautés. Les

principaux risques sont donc que les fonds n’atteignent pas les destinataires visés, qu’ils ne

puissent pas être utilisés pour les objectifs fixés, que les mouvements financiers soient retardés,

que a tenue des livres comptables par la DAA soit déficiente, et que la DAA ne soit pas capable

de surveiller l’utilisation des fonds du projet ni de garantir leur contrôle.

29. Pour atténuer ces risques et afin d’accroître durablement la capacité financière de la DAA,

un service de conseil international aidera la DAA (i) à produire un manuel de procédures

administratives et fiduciaires (qui pourrait être inclus dans le manuel opérationnel du projet,

comme il pourrait ne pas l'être) ainsi qu’un simple guide fiduciaire à l’intention des communautés

locales ; (ii) à former le personnel fiduciaire de la DAA aux procédures de la Banque mondiale en

matière de gestion financière et de passation de marchés ; (iii) à participer à l'instauration d'un

dialogue entre l'ADD et l’équipe Tomate et à établir le logiciel Tompro afin de permettre à la

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DAA d’utiliser convenablement non seulement le module comptable, mais aussi le budget, le

DRF, les biens immobilisés et les modules de réconciliation de la Banque mondiale, et de

produire directement des RFI et des états financiers acceptables pour la Banque mondiale ; (iv) à

effectuer une évaluation de gestion financière du secteur de l’éducation et à élaborer un plan

d’action pluriannuel pour renforcer les capacités de la DAA à (a) préparer des demandes de

budget annuelles à l’intention du MEF et à y inclure du financement extérieur ; (b) élaborer et

contrôler un CDMT pour le secteur ; (c) contrôler le financement externe au niveau sectoriel et

établir un système de pont entre les tableaux comptables des projets et ceux du gouvernement

central ; (d) mettre en œuvre et surveiller l’exécution du budget ; (e) accélérer la décentralisation

(déconcentration) au niveau du flux de tâches administratives et financières de la DDE.

30. L'EGP possède une bonne expérience de la mise en œuvre de projets financés par la

Banque mondiale. La DAA pourrait s'inspirer de cette expérience. Les équipes de mobilisation

des communautés seraient équipées pour dispenser une formation de base en gestion financière à

tous les CGE. La DAA préparerait et distribuerait aux comités de gestion des écoles un guide

fiduciaire très simple (1 à 4 pages) renfermant quelques informations importantes pour s'assurer

que tous les comités exercent un mode de gestion financière identique. Cela vise à garantir la

tenue de dossiers financiers de base pour les transactions. Ces équipes de mobilisation auraient

également accès à des systèmes informatiques qui seraient utilisés pour suivre les dépenses liées

au projet et pour faciliter la tâche de la DAA dans la consolidation des dossiers financiers. Pour le

décaissement des fonds dans les endroits reculés, il serait fait appel à une agence de virement

d’argent. La DDE, et en particulier le représentant de la DAA, serait chargée de mener des

inspections sur l'usage des fonds du projet dans les circonscriptions. Ces risques et mesures

d’atténuation figurent dans le CERO.

31. Dotation en personnel et formation. L’EGP est dirigée par un coordonnateur de projet et se

compose de deux unités : l’unité technique, qui relève de l'unité de coordination du financement

extérieur, ou Cellule de pilotage, et qui supervise la mise en œuvre des activités conformément

aux composantes proposées, et l’équipe administrative, logée dans la DAA. L’équipe

administrative, basée à Port-au-Prince, se chargerait de maintenir tous les dossiers relatifs aux

transactions du projet, y compris de la consolidation des dossiers envoyés aux CGE. Elle se

compose actuellement d’un directeur financier adjoint et d’un comptable. Au vu des

responsabilités et de la charge de travail supplémentaires résultant de la mise en œuvre de ce

projet, il serait nécessaire de renforcer le personnel disponible de l’agence de mise en œuvre.

Cette agence recruterait donc deux nouveaux comptables, l’un se chargeant principalement de

l’étroite collaboration avec les comités de gestion des écoles et avec les inspecteurs

départementaux pour garantir que les transactions financières liées aux activités du projet au

niveau départemental sont consignées, signalées et transmises de façon adéquate à l’EGP, tandis

que l’autre tiendrait les dossiers des activités de ce projet et collaborerait étroitement avec les

comptables qui fournissent les rapports financiers du PNCS et des IFM à la DAA. L'unité

administrative relèverait conjointement du directeur de la DAA et du coordonnateur de projet. Un

plan d'action serait convenu avec le MENFP en vue d'un transfert graduel de la responsabilité

fiduciaire à la seule DAA.

32. Un auditeur interne a été recruté pour l'APG 1. Il poursuivrait son étroite collaboration

avec les inspecteurs scolaires, lesquels réaliseraient des audits techniques pour contrôler les

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absences et la disponibilité du matériel d'enseignement. Cet auditeur s’assurerait que les

conditions de contrôle interne du MENFP, y compris les activités financées par le projet,

remplissent les exigences de la Banque mondiale ; il élaborerait par ailleurs un plan d’action qui

soutient les activités du projet.

33. Étant donné les responsabilités accrues de la DAA, le projet appuierait le renforcement

des capacités fiduciaires de l’agence par le biais d'un service de conseil international. Il

soutiendrait la formation intensive du personnel de la DAA à la gestion financière et aux

procédures de passation des marchés, ainsi que l’offre de formation aux responsables concernés

des agences bénéficiaires, comme les comités de gestion des écoles.

34. En outre, les équipes de mobilisation des communautés seraient à même de dispenser une

formation de base en gestion financière à tous les CGE. Cette formation viserait à doter les CGE

des compétences permettant de tenir à jour des dossiers financiers de base.

35. Systèmes et procédures comptables. Les systèmes, politiques et procédures comptables

servant à gérer les fonds du projet seraient décrits dans le manuel des procédures administratives

et fiduciaires du projet. Ils serviraient à identifier, rassembler, analyser, classer, consigner et

signaler les transactions relatives au projet, ainsi qu’à tenir une comptabilité des actifs et des

passifs. Les aspects suivants seraient abordés dans ce manuel : flux financiers, politiques

financières et comptables du projet, système comptable (y compris les centres de tenue des

documents comptables, le plan comptable, les formats des livres et des dossiers, les procédures

comptables et financières), procédures d’autorisation des transactions, système budgétaire,

établissement de rapports financiers (y compris les formats des rapports, les liens avec le plan

comptable et les procédures d’examen des données financières), modalités d’audit et ressources

humaines.

36. La DAA est en train de changer de logiciel comptable pour la tenue de ses documents

comptables (elle abandonne GESCOM au profit de Tompro). Le nouveau système serait capable

de produire toutes les données comptables et financières requises pour garantir la tenue efficace et

précise des dépenses liées au projet, pour un établissement opportun des rapports financiers à

destination de la Banque mondiale, y compris les états financiers, les états de rapprochement

bancaire et tous les rapports financiers, comme les rapports financiers intermédiaires (RFI). Les

documents comptables seraient tenus à jour et les états financiers les résumant seraient de temps à

autre présentés à des fins d'audit. Les rapprochements bancaires avec la Banque mondiale seraient

réalisés régulièrement pour garantir la précision des documents comptables. Le nouveau

personnel serait formé à l’utilisation du système. De plus, le plan comptable utilisé pour consigner

les transactions serait modifié pour tenir compte des codes comptables nécessaires à la capture

des transactions dans le cadre de ce projet.

37. Ces équipes de mobilisation auraient également accès à des systèmes informatiques qui

seraient utilisés pour suivre les dépenses liées au projet et pour faciliter la tâche de la DAA dans

la consolidation des dossiers financiers.

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38. Le personnel des bureaux régionaux des DDE se servirait de feuilles de calcul Excel pour

établir les rapports financiers résumés qui seraient transmis à la DAA de façon périodique, afin de

fournir les informations nécessaires au versement du salaire des instructeurs.

39. Contrôles et procédures internes. La DAA maintiendrait en place un système robuste de

contrôles et de procédures internes. Ceux-ci seraient documentés dans le manuel des procédures

administratives et fiduciaires, afin que toutes les parties prenantes au programme de santé à

l'école et de cantines scolaires et au programme de dispense des frais scolaires soient

suffisamment au fait des directives opérationnelles. Le manuel détaillerait les modalités de

gestion financière du projet et décrirait les cycles des principales opérations effectuées dans le

cadre du projet. Ceci comprendrait l'approbation des opérations, leurs procédures de consignation,

le format des principaux documents comptables et rapports comptables et, s'il y a lieu, une

description des tâches des personnels clé de l'unité administrative. Le manuel décrirait également

les contrôles administratifs que les CGE doivent adopter pour pouvoir consigner avec exactitude

les opérations et envoyer les dossiers ainsi constitués à l'EGP de manière régulière et opportune.

Modalités de décaissement.

40. Les fonds du don de l'IDA seraient décaissés conformément aux procédures de

décaissement habituelles de la Banque mondiale, et serviraient à financer les activités du projet

grâce aux procédures de décaissement actuellement en place : avances, paiement direct,

remboursement et engagement spécial avec documents justificatifs (résumés des saisies ou relevés

de dépenses) selon les procédures décrites dans la Lettre de décaissement et les « Directives de la

Banque mondiale en matière de décaissement ». La demande minimum pour un paiement direct,

un remboursement ou un engagement spécial serait de vingt pour cent du plafond de l'avance.

41. Financement rétroactif. Le projet rembourserait les dépenses à hauteur de vingt pour cent

au maximum du montant du don. Pour être remboursables, les dépenses du bénéficiaire doivent

dater de moins de douze mois avant la date de l'accord de financement, mais pas d'avant le 1er

janvier 2011. Les dépenses à remboursement rétroactif seraient soumises aux systèmes, contrôles

et conditions d'admissibilité décrits plus haut dans la présente annexe. Ces dépenses feraient

également l'objet de l'audit externe normal du projet (v. ci-dessus).

Compte désigné

42. Les modalités relatives au compte désigné pour le programme de don ajustable du

programme Éducation pour tous phase 1 (APG) (crédit numéro H286-HT, P099918), domicilié à

la Banque de la République d'Haïti, continueraient d'être utilisées. Le plafond du compte désigné

serait dix pour cent du montant du don. La DAA serait chargée de présenter trimestriellement des

demandes de renflouement documentées et accompagnées d'un relevé bancaire de rapprochement.

En se servant du compte désigné, la DAA effectuerait des paiements aux CGE, aux IFM et aux

ONG. De manière générale, le paiement des travaux réalisés par les CGE, le PNCS et les IFM

serait effectué par l'EGP après les déclenchements à l'avance. Le mouvement du décaissement

depuis le compte désigné à chacune de ces entités est décrit ci-dessous :

— La DAA virerait les fonds aux CGE dès réception de la liste approuvée des dons versés en une

fois. Cette liste doit être remise aux communautés, comme l’autorisent les comités directeurs. Par

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ailleurs, les enseignants communautaires seraient payés selon la feuille de paye agréée par les

CGE pour les traitements des enseignants.

— Dons à destination des CGE : Des dons seraient versés aux CGE pour couvrir

l’exonération des frais d’inscription et la construction des écoles. Les paiements concernant

l’exonération des frais d’inscription seraient calculés sur la base du nombre d’élèves. Les dons

versés en une fois pour la construction des écoles seraient déterminés en fonction des demandes

faites par les CGE aux comités concernés. La DAA dresserait une liste des dons ponctuels

approuvés et des paiements en souffrance dans diverses écoles pour couvrir les frais d’inscription.

Elle effectuerait ensuite les paiements demandés par le biais du compte désigné aux comptes

bancaires des CGE concernés.

— Paiements des services rendus au PNCS au titre du programme de santé à l'école et des

cantines scolaires : Les paiements effectués dans le cadre du programme de santé à l'école et des

cantines scolaires comprendraient les frais versés aux ONG pour leurs services. Ces paiements

seraient versés conformément aux conditions stipulées dans les contrats, après l’envoi des

rapports financiers du PNCS à la DAA. Les rapports indiqueraient les montants dus aux ONG.

Après avoir vérifié l'exactitude des montants, la DAA effectuerait les paiements aux ONG.

— Paiements des IFM : Les paiements versés aux IFM seraient calculés sur la base du

nombre d’apprentis enseignants inscrits au programme de formation des enseignants. Par le biais

du compte désigné, la DAA effectuerait un paiement direct sur le compte bancaire de ces

institutions.

— DDE : Des agents de la DDE mettraient en œuvre un programme de contrôle des

bénéficiaires des fonds du projet : ils établiraient et exécuteraient un programme pluriannuel de

contrôles visant à vérifier l'utilisation des dons.

Relevé de dépenses :

43. Pour les contrats au montant supérieur au seuil de revue préalable, des justificatifs seraient

envoyés à la Banque mondiale, sauf dans les cas des dépenses contractuelles dont on estime la

valeur à (a) 100 000 $ ÉU ou moins pour les travaux et les biens ; (b) 100 000 $ ÉU ou moins

pour les bureaux de conseil ; (c) 50 000 $ ÉU ou moins pour les consultants autonomes, ainsi que

les frais de formation et de fonctionnement, lesquels pourraient être réclamés selon les relevés de

dépenses. Les justificatifs concernant ces dépenses seraient conservés à la DAA, où ils seraient à

la disposition des auditeurs externes et des équipes de la Banque mondiale lors des missions de

supervision. L'ensemble des décaissements serait soumis aux conditions de l'accord de prêt et des

procédures de décaissement que définit la Lettre de décaissement.

Le compte désigné ferait l'objet d'un audit annuel parallèlement à l'audit des comptes du projet.

Tableau 6 : Calendrier des paiements et méthodes de décaissement

Paiements

à

destination

de :

Activité financée Condition de paiement

CGE Dons liés à

l’exonération

des frais

Liste des noms des instructeurs communautaires et liste des

écoles admissibles à un paiement dans le cadre du

programme envoyées par la DAEPP — DGA à la DAA

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d’inscription

PNCS Santé et nutrition à

l’école

Rapports financiers se basant sur les dépenses

envoyés pour paiement par les ONG ayant signé un

contrat

IFM Programme de

formation des

enseignants

Liste des IFM admissibles à un programme de la DFP

Tableau 7 : Allocation des fonds

Catégories Montant du

Financement

alloué

(en USD)

Pourcentage de

dépenses à

financer

(taxes

comprises)

(1) Biens, travaux, frais de

fonctionnement, Formation et services

de conseil pour la composante 1 du

projet, y compris dans le cadre des dons

pour les sous-projets

45 000 000 100 %

(2) Biens, travaux, frais de

fonctionnement, Formation et services

de conseil pour la composante 2 du

projet

10 000 000 100 %

(3) Biens, travaux, frais de

fonctionnement, Formation et services

de conseil pour la composante 3 du

projet

4 000 000 100 %

(4) Biens, travaux, frais de

fonctionnement, Formation et services

de conseil pour la composante 4 du

projet

6 000 000 100 %

(5) Non alloué 5 000 000 100 %

MONTANT TOTAL 70 000 000

45. Audit interne et inspection. Le MENFP a recruté un auditeur interne en 2009 qui est chargé de

s’assurer que l’environnement de contrôle du MENFP suffit à empêcher la mauvaise utilisation

des fonds. Considérant que les programmes du MENFP sont solides, l’APG I a engagé une

agence d’audit indépendante pour réaliser des vérifications ponctuelles annuellement et pour

examiner les rapports des inspecteurs concernant le programme d’exonération des frais

d’inscription. Les inspecteurs scolaires comptent visiter les écoles subventionnées deux fois par

an pour vérifier que les contrats conclus entre ces écoles et le MENFP ont été signés et qu’une

liste des élèves inscrits a été obtenue. Ils vérifient également la présence en classe et la

disponibilité des manuels. Les inspecteurs devraient continuer à travailler avec le MENFP dans le

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cadre de ce projet. Cependant, le mandat des auditeurs externes pour ce projet inclurait la

réalisation de vérifications ponctuelles des rapports financiers envoyés à l’EGP pour le

programme de santé à l'école et des cantines scolaires et pour le programme d’exonération des

frais d’inscription.

46. Établissement de rapports financiers. La DAA se chargerait de la préparation de rapports

financiers périodiques pour le projet. Elle rédigerait des rapports financiers intermédiaires (RFI)

tous les trimestres, ainsi que les états financiers annuels. Les RFI seraient présentés à la Banque

mondiale au plus tard 45 jours après la fin du trimestre. La DAA tiendrait à jour des dossiers sur

toutes les dépenses liées au projet. Elle devrait préparer des états financiers qui feraient l'objet

d'un audit annuel par des auditeurs indépendants auxquels la Banque mondiale donnerait son aval.

L'unité administrative de la DAA établirait également des rapports financiers intermédiaires non

audités tous les trimestres qu'elle enverrait à la Banque mondiale au plus tard 45 jours suivant la

fin de chaque trimestre.

47. Audit externe. Les états financiers annuels seraient assujettis à un audit externe et la DAA

se chargerait au premier chef de garantir que les recommandations de l’auditeur sont mises en

œuvre par le MENFP. L’audit externe serait réalisé par une entreprise privée sélectionnée

conformément aux critères d’indépendance et de compétence approuvés par l’IDA. Le rapport

d’audit serait envoyé à la Banque mondiale au plus tard six mois à compter de la fin de chaque

exercice du projet. Ce rapport d’audit comprendrait une note de gestion contenant les résultats et

recommandations liés aux contrôles internes du projet au niveau de l’EGP. Le mandat de l’audit

serait établi par la DAA et envoyé à la Banque mondiale pour obtenir l’aval de cette dernière au

moment des négociations du projet. La sélection de l’auditeur doit être achevée au plus tard

quatre mois à compter de l’entrée en vigueur du projet. Les rapports d’audit seront examinés par

l’EGP pour la DAA et la FIA.

48. Les actions suivantes ont été établies par la DAA comme étant nécessaires au

renforcement des dispositions de gestion financière du projet.

Tableau 8 : Plan indicatif de gestion financière13

Actions Date indicative Jalons

intermédiaire

s indicatifs

Responsabilité

1 Recrutement d'une société de

conseil pour aider la DAA dans la

gestion fiduciaire du projet

Quatre mois

après

Entrée en vigueur

EGP

2 Recrutement de deux

comptables devant être formés

au manuel de procédures à jour

Avant l’entrée

en vigueur

EGP

3 Préparation du manuel

opérationnel et du manuel de

procédures.

Avant l’entrée

en vigueur

Premier projet soumis

à l’approbation du

Conseil

EGP

13

Il s'agit d'un calendrier indicatif. Aucune de ces étapes ne constitue une condition juridique d'applicabilité.

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4 Sélection et désignation de

l’auditeur externe

Quatre mois

après

Entrée en vigueur

Processus de

sélection lancé

immédiatement

après l’entrée en

vigueur

EGP

b. Passation des marchés

49. La passation de marchés dans le cadre du projet proposé serait mise en œuvre en accord

avec les directives de la Banque : “Guidelines: Procurement of Goods, Works, and Non-

Consulting Services under IBRD Loans and IDA Credits & Grants” (Directives : passation des

marchés de fournitures, de travaux et de services autres que le conseil financés par les prêts de la

BIRD et les crédits de l'AID), publiées en janvier 2011 et “Guidelines: Selection and Employment

of Consultants under IBRD Loans & IDA Credits & Grants by World Bank Borrowers”

(Directives : Sélection et emploi de consultants par les emprunteurs de la Banque mondiale

financés par les prêts de la BIRD et les crédits de l'AID), publiées en janvier 2011, ainsi que les

dispositions de l'accord financier. Pour chaque contrat financé par le projet, les différentes

méthodes de passation des marchés ou de sélection des consultants, le besoin de pré-qualification,

l’estimation des coûts, les exigences préalables d’examen et le calendrier font l’objet d’un accord

entre le bénéficiaire et la Banque mondiale dans le Plan de passation des marchés. Ce plan sera

mis à jour au moins tous les ans ou selon les besoins, afin de refléter les besoins réels de mise en

œuvre du projet et les améliorations apportées aux capacités institutionnelles.

50. Concernant les capacités de passation des marchés, le projet utilisera les capacités de

l’AGP 1. Même si une évaluation détaillée des capacités de passation des marchés n’a pas encore

été entreprise, il est probable que l’équipe de l’EGP chargée de cette question doive recruter un

spécialiste des infrastructures chargé de la supervision des activités de construction d’écoles. Le

manuel opérationnel serait mis à jour en incorporant les récentes dispositions liées à la fraude et à

la corruption. L’équipe de passation des marchés existante connaît bien les procédures de la

Banque mondiale et est armée pour exécuter les passations de marchés conformément aux

directives de la Banque mondiale. Cependant, le système général de passation des marchés

publics en Haïti reste relativement fragile, malgré les récentes réformes du cadre juridique et

institutionnel de ce domaine. Par conséquent, le risque global de passation des marchés du projet

est ÉLEVÉ.

51. Plan de passation de marchés, Seuils pour les méthodes de passation des marchés et

examen par la Banque mondiale. Le résumé du plan de passation des marchés pour la mise en

œuvre prévue du projet a fait l'objet d'un accord entre le bénéficiaire et l'équipe du projet le

12 octobre 2011. Il est présenté ci-dessous dans le tableau 9. Le plan serait mise à jour au moins

une fois par an, ou au besoin, pour qu'il rende compte constamment des besoins en matière de

mise en œuvre du projet et des améliorations apportées aux capacités institutionnelles. Les

documents de soumission seraient mis à la disposition du grand public sur le site Web du

MENFP. Les seuils recommandés pour les méthodes de passation des marchés, explicités dans

l'accord de financement, sont présentés dans le tableau 10 ci-dessous. La supervision de la

passation des marchés se ferait en premier lieu par l'examen préalable, lui-même complété par des

missions de supervision au moins deux fois par an.

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Tableau 9 : Résumé du plan de passation des marchés Plan de passation des marchés pour les biens et les services de conseil

Réf. Description de

l'affectation

Estimation

du coût en

USD

Ensembles Examen

par Banque

(pré/post)

Méthode Appel

d'offres

lancé/soumissio

n

doc.

Date de

contrat

Signatur

e

Biens

1 Véhicules 630 000 Avant AOI À déterminer À

déterminer

2 Matériel TI 330 000 Avant AOI À déterminer À

déterminer

3 Manuels 1 000 000 Avant AOI À déterminer À

déterminer

4 Reproduction des manuels et autres outils

690 000 Avant AOI À déterminer À

déterminer

5 Fournitures 100 000 Avant AON À déterminer À

déterminer

6 Générateurs 150 000 Avant AON À déterminer À

déterminer

7 Trousses scolaires 140 000 Avant AON À déterminer À

déterminer

8 Équipement

d'enseignants

140 000 Avant AON À déterminer À

déterminer

9 Risographe et tableaux d'enseignement

130 000 Avant AON À déterminer

Total des biens 2 310 000

Consultants

1 Vérification

désinscriptions

d'élèves

750 000 Avant QCBS À déterminer À

déterminer

2 ONG pour le

programme de

nutrition scolaire

12 400 000 Avant FBS À déterminer À

déterminer

3 Sociétés de

formation et

élaboration de

plans de formation

260 000 Avant QCBS À déterminer À

déterminer

4 Audit financier 300 000 Avant LCS À déterminer À

déterminer

Total des

consultants

13 710 000

Total B et C 16 020 000

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Tableau 10 : Seuils pour les méthodes de passation de marchés et les révisions préalables

Catégories de

dépenses

Valeur du contrat

(Seuil)

$ ÉU (milliers)

Méthode de

passation des

marchés

Contrats nécessitant des

révisions préalables

1. Travaux >1 000 AOI Tous

350-1 000 AON Tous

25-350 Consultation de

fournisseurs

Tous

< 25 Consultation de

fournisseurs

Aucun

Quelle que soit la valeur Contrat direct Tous

2. Biens >250 AOI Tous

50-250 AON Tous

20-50 Consultation de

fournisseurs

Tous

< 20 Consultation de

fournisseurs

Aucun

Quelle que soit la valeur Contrat direct Tous

3. Services de conseil -

3.A Sociétés

Quelle que soit la valeur SMiMD, SMQ, SBF, SMD Tous

<100 SMiMD, SMQ, SBF, SMD

et SMiD

Tous

Quelle que soit la valeur Entente Directe Tous

3.B Personnes

autonomes

> 50 000 En vertu du chapitre V des

directives sur les

consultants

Tous

< 50 000 En vertu du chapitre V des

directives sur les

consultants

En vertu du

paragraphe 5.4 des

directives sur les

consultants

Abréviations :

AOI = Appel d’offres international

AON = Appel d’offres national

DC = Contrat direct

SMD = Sélection du moins-disant

SMiD = Sélection du mieux-disant

SMiMD = Sélection du mieux et du moins-

disant SMQ = Sélection de la meilleure qualité

SBF = Sélection à budget fixe SED = Sélection

par entente directe

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c. Aspects environnementaux et sociaux (y compris mesures de sauvegarde)

52. Une évaluation sociale a été réalisée durant la préparation du programme Éducation pour tous

(APG 1). Elle a notamment abouti aux conclusions suivantes : i) usurpation par les élites de la

part des directeurs d'école, ii) conflit dû à l'apport d'argent dans les écoles/comités de gestion des

écoles, iii) enseignants quittant les régions rurales, et iv) inégalité exacerbée entre les

bénéficiaires et les non-bénéficiaires. Le projet traitera ces problèmes en mettant en place des

automatismes de régulation au niveau local, en impliquant les participants communautaires dans

la gestion des ressources du projet, en veillant à ce que les ressources du projet devant être gérées

par les communautés le soient effectivement, en fournissant des occasions d'emploi aux

enseignants qualifiés dans les régions rurales et en comportant des aspects très ciblés, de manière

à ce que les retombées du projet profitent aux populations traditionnellement laissées à l'écart des

services publics.

53. Le projet ne financerait pas les activités qui entraînent une réinstallation forcée,

conformément à l'OP/BP 4.12 (réinstallation forcée). Toutefois, malgré le fait que la population

soit éparse, la densité est élevée et la rareté de terres disponibles pour la construction d'écoles

dans les communautés pourrait poser problème, car la terre fait l'objet d'une exploitation agricole

intensive. Les communautés suivraient des formations au titre du programme de formation

élémentaire en gestion (GMT) pour, notamment, apprendre à détecter les terres publiques

disponibles et adéquates pour la construction d'écoles ou les terres privées disponibles et

adéquates susceptibles d'être données volontairement par la communauté pour la construction

d'écoles. Le Cadre de gestion environnementale et sociale (CGES) du projet contient des lignes

directrices et un formulaire d'examen approfondi où indiquer à qui appartiennent les terres et la

nature volontaire du don, le cas échéant.

54. L'emplacement exact des écoles ne serait pas connu avant la mise en œuvre du projet ; par

conséquent, conformément à l'OP/BP 4.01 (Évaluation environnementale), un Cadre de gestion

environnementale et sociale (CGES) doit être élaboré précisant le mode de sélection des sites et la

manière dont les éventuels impacts environnementaux négatifs sur ces sites seraient détectés,

réduits, atténués et contrôlés. Ce Cadre de gestion environnementale et sociale a été élaboré par la

DGS en se fondant sur un cadre antérieurement produit par le Fonds d'assistance économique et

sociale (FAES) et le MENFP. La série d'impacts négatifs éventuellement relevés serait minime en

termes de temps et d'espace par rapport aux impacts des travaux et des combustibles utilisés pour

la cuisson. Le CGES porte essentiellement sur la manière d'atténuer les impacts des travaux (le

type de formation et d'équipement de protection des travailleurs; la gestion des déchets, du bruit,

de la poussière, etc.). Tout site où des travaux nécessiteraient des réinstallations forcées ou

exerceraient un impact important sur l'habitat naturel, les forêts ou le patrimoine culturel serait

exclu par les bureaux locaux du MENFP au cours du processus d'approbation des projets

communautaires. Le CGES contient également un budget des mesures de sauvegarde et présente

un instantané des accords institutionnels d'examen des sites, d'élaboration de mesures

d'atténuation, d'application de ces mesures et de supervision de leur application. La DGS

surveillerait l'application du CGES dans chaque site. Le CGES a été dévoilé en version papier à

Port-au-Prince, en Haïti (bureaux du ministère et bureau pays de la Banque mondiale), et sur le

site Web de la Banque mondiale le 5 août 2011.

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55. Étant donné que l’usage du charbon est largement répandu au sein des communautés dans

le cadre du programme de santé et de nutrition à l’école, l’OP/BP 4.04 (Habitats naturels) a

également été déclenchée. Il est prévu, dans le cadre du projet, de s'intéresser à d'autres sources

d'énergie pour la cuisine dans les écoles. Les résultats de ces travaux seront intégrés à une version

mise à jour du CGES, qui contiendrait ensuite les bonnes pratiques d'atténuation de tout impact

négatif éventuel issu de ces nouvelles sources et de gestion de leurs incidences résiduelles.

ii. Surveillance et évaluation

52. La présente section fait état des dispositions de surveillance et d’évaluation des projets

pour le projet proposé. Elle se compose de trois parties : i) une description des dispositions

permettant la mise en œuvre du plan de surveillance proposé, ii) les données actuellement

disponibles et iii) les évaluations proposées permettant d’informer sur les orientations politiques

futures du MENFP.

53. Différentes entités sont impliquées dans la mise en œuvre du plan de surveillance proposé.

Le MENFP serait l'entité principalement chargée de mettre en œuvre le plan de surveillance, et

ce, selon les modalités de surveillance améliorées du programme Éducation pour tous (APG1)

(crédit numéro H2860-HT, P199918). Le MENFP revoit actuellement la conception de son

système d'information et le met à jour en collaboration étroite avec les bailleurs de l'éducation.

L’objectif est de produire des indicateurs sur l’éducation mis à jour tous les ans, à compter de

juillet 2011. Le recensement des écoles est en cours et le système de gestion informatique des

informations a déjà été mis au point. Avec le nouveau système d’informations sur la gestion de

l’éducation (EMIS), le MENFP serait capable de fournir des données par niveau administratif,

qu’il s’agisse du niveau national, départemental ou local. Concernant les indicateurs de résultats

intermédiaires pour les quatre composantes du projet, plusieurs sources et méthodologies de

données seraient utilisées. En ce qui concerne les programmes de dispense des frais scolaires et de

nutrition à l'école, les modalités élaborées pour le programme Éducation pour tous (APG 1)

(crédit numéro H2860-HT, P099918) seraient améliorées. Pour le programme d’exonération des

frais d’inscription, des agences indépendantes seraient engagées pour surveiller l’efficacité de la

remise et de l’utilisation des dons scolaires, ainsi que pour conduire des études auprès des parents

et des communautés. En ce qui concerne le programme de santé à l'école et de cantines scolaires,

les deux modalités élaborées lors du programme Éducation pour tous (APG 1) (crédit numéro

H2860-HT, P099918) seraient poursuivies. Le PNCS serait toujours chargé de recueillir les

données sur les écoles ainsi que les opinions des communautés et des parents, tandis que les ONG

recrutées pour assurer les services de santé et de nutrition dans les écoles rédigeraient deux

rapports (un rapport d’avancement et un rapport final). Concernant la surveillance de la qualité de

l’éducation, une agence indépendante serait recrutée pour réaliser les évaluations sur les

compétences en lecture dans le primaire, en collaboration avec le MENFP.

54. Les données actuellement disponibles comprennent les ressources abordées dans le

paragraphe ci-devant, ainsi que de nombreuses études réalisées à différents niveaux régionaux.

Les principaux ensembles de données nationaux généralement utilisés dans le secteur de

l’éducation se composent d’un recensement des écoles, effectué en 2003, d’enquêtes EDS et du

recensement général de la population haïtienne (2002). En outre, afin de combler le manque

d’informations, le projet proposé fera également appel à d’autres études, comme l’évaluation des

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compétences en lecture dans le primaire en Haïti (2010), la carte de la pauvreté, conçue par le

ministère de la Planification (2004) et une étude portant sur les coûts des intrants de l’éducation

(Merisier, 2004).

55. Une série de travaux analytiques seront réalisés via le projet et, plus généralement, via la

mise en œuvre du POE. Tout d’abord, pour combler le manque de connaissances sur le secteur de

l’éducation, et en collaboration avec d’autres partenaires, le MENFP préparerait un rapport sur

l’état du pays et un examen des dépenses publiques en matière d’éducation. Ces activités non

seulement fourniraient des connaissances approfondies sur le secteur de l’éducation, mais aussi, et

surtout proposeront des choix pour une plus grande pérennité des activités du projet.

Deuxièmement, concernant l’exonération des frais d’inscription, une évaluation des impacts serait

effectuée afin de mesurer la contribution du programme à l’augmentation des inscriptions des

enfants déscolarisés. Troisièmement, une évaluation précoce à mi-parcours est prévue ; elle

permettra la mise à jour de la conception du projet, à la lumière des premières leçons tirées. Pour

finir, un consultant externe sera engagé pour entreprendre une évaluation ex post dans le contexte

de l’application du rapport d’achèvement.

iii. Rôle des partenaires

56. La première phase du programme Éducation pour tous a été cofinancée par l'Agence

canadienne de développement international, la Banque de développement des Caraïbes, le Fonds

catalytique de l'Initiative de mise en œuvre accélérée du programme Éducation pour tous (crédit

numéro 97009-HT, P114174), et par la Banque interaméricaine de développement, pour un

cofinancement total de 54,2 millions de dollars ÉU. Un fonds fiduciaire multi-bailleurs a été créé

pour mobiliser davantage les ressources internationales au profit du secteur de l'éducation en

Haïti. Cette modalité permettrait aux partenaires actuels et futurs d'augmenter leur soutien à la

scolarisation en Haïti. Dans le cas de ces dispositions de cofinancement, le rôle des partenaires se

limite à financer les activités en cours de réalisation et celles qui sont planifiées. Tous les

partenaires suivent le même ensemble de procédures opérationnelles, qui est précisé dans les

manuels du projet.

57. Concernant les rôles spécifiques des partenaires pour les activités proposées de cette phase,

deux acteurs devraient occuper le premier plan. Tout d’abord, le ministère des Finances s’est

engagé à maintenir le paiement des salaires des enseignants communautaires sur le long terme, à

compter de la troisième année du projet. Comme décrit ci-devant, ce point est essentiel pour le

plan de pérennité du projet. Ensuite, l’USAID, en coopération avec les décideurs politiques

centraux du MENFP, prendrait les rênes de l’initiative de réforme gouvernementale du système

d’accréditation et d’octroi de licences concernant les écoles non publiques. Le tableau 11 contient

plus de précisions sur le soutien des partenaires au POE.

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Tableau 11 : Projets et calendriers des partenaires

projet Montant (monnaie)

BID : Soutien au secteur de l'éducation 250 millions USD (prend fin en 2015)

BDC : Soutien à l'ÉPT 20 millions USD (prend fin en 2013)

AECID : Infrastructure scolaire 16,3 millions USD (prend fin en 2013)

ACDI : Soutien à la rentrée scolaire 73,5 millions USD (prend fin en 2012)

USAID : Programme d'éducation 103 millions USD (prend fin en 2015)

UNICEF : Programme d'éducation 115 millions USD (prend fin en 2013)

UNESCO : Élaboration d'une politique des

enseignants 4 millions USD (prend fin en 2014)

PAM : Programme des cantines scolaires 80 millions USD (prend fin en 2014)

Swiss Cooperation : Infrastructure scolaire 8 millions USD (prend fin en 2013)

Brésil : Cantines scolaires/Infrastructure 13 millions USD (prend fin en 2012)

France 22,5 millions USD (prend fin en 2014)

OIF 10 millions USD (prend fin en 2015)

58. D’autres partenaires devraient jouer d’importants rôles dans la réalisation de l’opération : i)

les entreprises et organisations non gouvernementales, sélectionnées au moyen de processus

compétitifs, qui assureront une assistance technique, ii) les entreprises qui seront recrutées pour

réaliser des audits techniques et financiers sur les activités proposées et iii) les autorités locales,

comme les ASEC, les Conseils d'administration des sections communales (CASEC) et les CME,

qui contribueront toutes au calibrage du système de régulation concernant les mécanismes de

responsabilisation et les flux financiers.

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Annexe 4 : Cadre d’évaluation des risques opérationnels (CERO)

objectifs de développement du projet

Le projet vise à appuyer la stratégie de reconstruction du système éducatif par la mise en œuvre de programmes viables afin

d'améliorer les éléments suivants : (a) l'accès à l'enseignement primaire, surtout pour les populations mal desservies ; (b) la qualité

de l'enseignement primaire ; (c) la force institutionnelle du secteur éducatif du bénéficiaire.

Indicateurs de résultats de

l’ODP :

1. Accès. Nombre d'enfants inscrits exonérés des frais d'inscription

2. Qualité. Pourcentage d'enfants inscrits dans les écoles participantes pendant plus d'une année et sachant

lire au niveau de la troisième année primaire

3. Pérennité : Pourcentage d'enseignants communautaires financés par le gouvernement d'Haïti ;

4. Capacité : Pourcentage d'écoles inspectées au moins une fois par an par le MENFP.

Catégorie de risque Évaluation

des risques

Description des risques Mesure d’atténuation proposée

Risques des parties prenantes au projet MOY Le risque existe que les parties prenantes perçoivent l'appui apporté aux nouvelles écoles comme une menace pour leur position sur le marché. Les perceptions de favoritisme, d’élitisme et de préférences politiques pourraient se concrétiser si les critères et la méthode de sélection des bénéficiaires des écoles communautaires ne sont pas clairement communiquées dès le départ et tout au long du processus. Les frustrations pourraient gagner en importance si des mécanismes de plaintes adéquats pour la gestion de ces situations n’existent pas.

Ce risque est atténué par les nombreuses délibérations qui ont eu lieu avec tous les acteurs clés, afin de ne pas trop nourrir l'attente. Les objectifs déclarés de l’opération continueraient à être clairement communiqués par la Banque et l’État. Les acteurs influents continueraient à être informés afin de réduire la probabilité de désinformation et de rumeurs. Le manuel opérationnel du projet a été conçu au vu des résultats de l’évaluation sociale conduite au cours de la préparation de la phase 1, où les critères de ciblage et de sélection ont été calibrés pour minimiser les troubles sociaux. Le manuel serait mis à jour à l'aide d'une procédure de gestion des plaintes.

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Catégorie de risque Évaluation

des risques

Description des risques Mesure d’atténuation proposée

Mise en œuvre des risques liés aux agences (y compris les risques GF et RP)

Élevé Il existe un risque technique que le mode de mise en œuvre proposée dépasse les capacités disponibles et que certains éléments de programme, tels que les dons aux communautés nécessitent des niveaux de capacité fiduciaire plus élevés que les niveaux existants. Il existe un risque de fraude et de corruption.

Ces risques sont atténués dans le projet de plusieurs façons. Les risques techniques seraient atténués par un soutien des capacités apporté au MENFP au niveau central et dans les régions. Les risques fiduciaires seraient atténués par la participation des autorités locales et la prestation de formations spécifiques aux communautés. La fraude et la corruption seraient atténuées par le recours aux systèmes et procédures établis par l'AGP 1 et par la création d'un mécanisme de dépôt de plainte ouvert à tous.

Risques relatifs au projet

• Conception MOY Le risque existe qu'un leadership instable entraîne un changement de priorités pour le client. La demande s’éloignerait alors de l’approche proposée pour se rapprocher d’une autre priorité dans le cadre de la stratégie. Le risque existe également que les DDE refusent les mécanismes d'accords fondés sur la performance et que l'approche fondée sur les résultats du programme d'exonération des frais d'inscription soit rejetée par les directeurs d'école. Les enseignants pourraient également refuser les nouvelles méthodes d'enseignement. Le risque existe que les fonds de contrepartie ne soient pas libérés à temps et que le rythme de mise en œuvre du

Ce risque est atténué par les discussions continuelles sur la conception du projet avec des parties prenantes extérieures à l'éducation (BGP, ministère des Finances, président), dans l'optique de faciliter toute transition et de convenir d'un cadre de financement à moyen terme. Au niveau local, les consultations avec les DDES et les communautés selon l’approche CDD contribueraient à valider la conception au cours de la mise en œuvre. Le risque que des directeurs d'école ou des enseignants refusent le changement est réel, mais avec un soutien suffisant (formation, suivi) et des mesures incitatives (financement supplémentaire ou continu à l'efficience prouvée), il peut être neutralisé. Une certaine marge existe pour faire combler les maillons manquants du financement dans le plan du gouvernement d'Haïti par les fonds des

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programme de formation des enseignants en soit perturbé.

bailleurs, selon le besoin.

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Catégorie de risque Évaluation

des risques

Description des risques Mesure d’atténuation proposée

• Social et environnemental MOY-F Il y a un risque, en cas de gestion inadéquate, que la construction à petite échelle d'infrastructures éducatives par les communautés déplacent des activités commerciales ou provoquent des impacts mineurs sur l’environnement.

Le CGES du projet exposerait les méthodes d'atténuation et de gestion de toute conséquence négative des activités de projet. Un mécanisme de plainte serait mis au point pour recueillir les informations sur la mise en œuvre des projets, en particulier pour la sélection des communautés, avant que des conflits ne voient le jour.

• Programme et bailleur Faible Le risque pour les donateurs est qu’un échec perçu du projet mette en danger le financement futur de mêmes activités par des partenaires internationaux. La lenteur des décaissements risque de susciter des ressentiments chez les bénéficiaires et les partenaires étatiques.

Ce risque est atténué par une étroite collaboration avec les autres donateurs, notamment la BDI, l'ACDI et la BDC. Des missions conjointes de supervision sont également réalisées. Le cadre du POE réunit de nombreux donateurs sur des domaines de collaboration techniques spécifiques. Il est particulièrement précis sur les aspects du renforcement institutionnel. Le programme est une suite à l'APG précédent. Il mettra à profit les mécanismes et les pratiques déjà en place pour accélérer les décaissements.

• Qualité de réalisation MOY-F Le projet prévoit la recherche active des régions souffrant d’un accès faible ou inexistant à l’éducation sera effectuée. Il y a donc un risque que les résidents adultes de ces régions ne disposent pas des niveaux suffisants pour enseigner. Le risque existe aussi de pouvoir réaliser un grand nombre d'activités dans les délais du projet.

Les études sur les communautés conduites pour soutenir ce projet ont permis d’identifier un nombre suffisant de personnes disposant d’un niveau d’éducation. Dans les situations où ce nombre est insuffisant, les diplômés locaux de la composante Satisfaire les besoins en enseignants seront mobilisés pour enseigner. En ce qui concerne les décaissements, l’EGP dispose de suffisamment d’expérience dans les procédures de la Banque mondiale pour être efficace, et les

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activités sont diversifiées dans les unités techniques de sorte que si un domaine

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Catégorie de risque Évaluation

des risques

Description des risques Mesure d’atténuation proposée

subit un ralentissement, les autres équipes peuvent progresser dans d'autres domaines.

Évaluation globale des risques à la

préparation

Évaluation globale des risques à la

mise en œuvre

Commentaires

Élevé Élevé L'évaluation globale du risque est élevée, due principalement à des faiblesses dans les moyens techniques et fiduciaires et à des problèmes de gouvernance.

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Annexe 5 : Plan de soutien à la mise en œuvre

1. Méthode de mise en œuvre : Le projet bénéficierait d’une expérience de supervision de quatre années,

avec la même équipe de gestion du projet. Tel que souligné dans l’Annexe 3, la conception de la mise en

œuvre de cette seconde phase diffère uniquement parce que les activités de la composante 1.2 seraient mises en

œuvre au niveau des départements et que l'approche communautaire exige une certaine souplesse relativement

aux accords fiduciaires. Dans toute la mesure du possible, l'appui à la mise en œuvre, comme les missions de

supervision, serait mené dans le contexte de l'exécution du POE dans son ensemble, en collaboration avec les

partenaires du financement.

2. Plan de soutien à la mise en œuvre : L’équipe de la Banque mondiale chargée du soutien à la mise en

œuvre se composerait de deux parties : tout d’abord, le chef d’équipe du projet (CEP) sera basé à Port-au-

Prince et aura des contacts quotidiens avec l’équipe de gestion du projet (EGP). Le CEP serait soutenu de près

par un consultant qui serait chargé de la surveillance étroite de la mise en œuvre de certaines activités du projet

et de plans d’action convenus entre le CEP et l’EGP. Un appui supplémentaire proviendrait de Washington, de

façon à accélérer la réaction de la Banque mondiale aux demandes de retrait et de non-objection vis-à-vis des

équipes de passation des marchés et de gestion financière.

3. L'autre partie de l'équipe de la Banque mondiale chargée de la mise en oeuvre est composée de

spécialistes techniques chargés de revoir et de superviser l'introduction des nouvelles modalités visant à

améliorer l'accès à l'éducation et sa qualité. Les spécialistes techniques seront basés à l'étranger (consultants de

courte durée et pour une période prolongée, ou personnel de la Banque mondiale). Ils devront voyager

fréquemment en Haïti pour fournir une assistance technique appuyée au client. Plus spécifiquement, la

ventilation des intrants nécessaires pour l’équipe de supervision inclura :

• Entrants techniques : Examens techniques ou évaluation des éléments suivants : (i) le programme de

formation des enseignants (cursus, formation des formateurs, etc.), (ii) les mécanismes de financement pour le

soutien aux communautés, (iii) le mécanisme d'admissibilité au programme d'exonération des frais

d'inscription, (iv) l'évaluation des résultats d'apprentissage des élèves, (v) les contrats fondés sur les résultats

avec les DDE et (vi) les activités d'évaluation de l'impact du projet.

• Exigences fiduciaires et intrants : Étant donné la faiblesse des moyens de la DAA, et la vision générale

qui veut le transfert de la responsabilité de gérer le projet au MENFP, il faudrait mettre un accent fort sur la

supervision et l'appui à la DAA dans la réalisation de sa mission, qui est de gérer de manière efficace et

transparente les ressources, qu'elles soient locales ou internationales.

• Mesures de sauvegarde : aider à renforcer les capacités de la DGS pour prendre les mesures de

sauvegarde décrites dans le CGES ; superviser la mise en œuvre de ces mesures sur place.

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Tableau 12 : Appui à la mise en œuvre

Durée Priorité Compétences

requises Estimatio

n des

ressources

Rôle des partenaires

Douze

premiers

mois

1— Soutien aux communautés 2— Programme de formation des enseignants 3— Programme de

dispense des frais

d’inscription 4— Développement des capacités

institutionnelles 5— Gestion financière et passation des marchés

Communauté développement — Spécialiste Spécialiste de

l'éducation Spécialiste des

opérations Spécialiste des

opérations

Spécialiste de la

gestion financière

et spécialiste de la

passation des

marchés

10 000 USD

30 000 USD

30 000 USD

30 000 USD

30 000 USD

Ceci serait réalisé

avec l'UNESCO Ceci serait réalisé avec la BDI et la BDC Ceci serait entrepris avec le groupe des

bailleurs de fonds pour l’éducation

12-48 mois 4— Évaluation des résultats de l'apprentissage des élèves 5— Évaluation

d'impact

Spécialiste de

l'éducation

Spécialiste de

l'évaluation d'impact

60 000 USD

60 000 USD

Ces activités

seraient menées avec la BDI et la BDC

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Tableau 13 : Recette de compétences nécessaires

Compétences requises Nombre de

semaines

personnel

Nombre de

missions Commentaires

Social et développement — Spécialiste

2 2 Aux premières étapes de la mise en œuvre du projet, il faudrait appuyer l'élaboration d'un plan de communication qui soit solide et pertinent.

Environnement

aliste 3 3 Il faudrait que la Banque mondiale

surveille de près le plan de mise en œuvre

du CGES.

Aptitudes techniques relatives à la

pédagogie et la formation des enseignants

12 6 La Banque mondiale devrait superviser de près l'élaboration de modules de formation pour la formation initiale des enseignants.

Compétences

fiduciaires (gestion financière et passation des marchés)

8 4 Tout au long du projet, les spécialistes de la gestion financière et de la passation de marchés devraient assurer une supervision étroite et un développement des capacités d'action.

Développement de

proximité 6 3 Il faudrait procéder à une supervision

étroite des composantes du développement de proximité.

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Annexe 6 : Composition de l’équipe

Nom Fonction Unité

Peter A. Holland Chef d’équipe du projet LCSHE

Patrick Ramanantoanina Responsable senior des opérations, co-

CEP LCSHD

Michael Drabble Spécialiste senior en éducation LCSHE

Janet K. Entwistle Responsable principal des opérations LCSHE

Erik Bloom Économiste senior de l’éducation LCSHE

Noah Yarrow Spécialiste en éducation — consultant LCSHE

Serge Theunyck Spécialiste CDD — consultant LCSHE

Hassine Hedda Spécialiste en finance CTFRC

Victor Ordonez Spécialiste en finance CTRFC

Franck Bessette Spécialiste senior en gestion financière LCSFM

Joseph Kizito Mubiru Spécialiste senior en gestion financière LCSFM

Nko Etesin Spécialiste en gestion financière LCSFM

Yao Wottor Responsable senior de passation des

marchés LCSPT

Alois Ndorere Responsable de passation des marchés LCSPT

Valerie Hickey Spécialiste de l'environnement LCSDE

Mary Dowling Assistante de programme LCSHE

Axelle Latortue Responsable des opérations —

consultante LCSHD

Antonella Novali Assistante de programme LCSHE

Amy Walter Spécialiste en éducation — consultante LCSHE

Julius Martin Thaler Conseillère juridique LEGLA

Isabella Micali Drossos Conseillère juridique LEGLA

Sophia Guerrier-Gray Assistante juridique LEGLA

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Annexe 7 : Analyse économique et financière

1. L'analyse économique consiste à comparer les coûts et les profits économiques attendus de

l'exonération des frais d'inscription scolaire et du soutien aux écoles non publiques (dont les programmes

d'exonération des droits d'inscription, de santé et de nutrition à l'école et de formation accélérée des

enseignants dans les écoles non publiques) et du soutien aux écoles communautaires (soutien des écoles

communautaires et des enseignants des écoles communautaires, et éducation à distance). L'analyse est

effectuée à l'aide de techniques traditionnelles du secteur de l'éducation. Cette analyse consiste à calculer les

bénéfices du projet en mesurant la hausse du revenu à vie des bénéficiaires par rapport aux non-bénéficiaires.

Elle ne mesure que les profits pécuniaires individuels imputables à l'éducation. Il existe d'autres bénéfices

personnels, tels qu'un meilleur état de santé et une intégration accrue dans la société, ainsi que des avantages

économiques, comme la hausse de l'innovation et de la productivité. La composante des écoles

communautaires, en particulier, consiste à atteindre les élèves vivant dans des régions où l'accès à l'éducation

est limité.

2. L'analyse part du principe que le projet mobiliserait des enfants qui, autrement, ne fréquenteraient pas

l'école et qu'il diminuerait le risque d'abandon scolaire par des enfants scolarisés, en réduisant la charge

financière que les droits d'inscription représentent pour les familles, en créant une offre dans les régions où elle

est rare ou inexistante, et en améliorant la qualité et la responsabilisation de l'enseignement scolaire. Les

années de scolarisation des enfants sont totalisées aux fins du calcul de l'augmentation totale du nombre

d'années de scolarisation des participants. On simule ensuite un flux de rentrées d'argent pour une personne

avec une année de scolarité supplémentaire, en prenant en compte l'acquisition d'expérience au fil du temps.

Les estimations de la valeur d'une année de scolarité et d'une année d'expérience supplémentaires sont extraites

d'une analyse du rendement de l'éducation présentée dans le Mémorandum économique du pays de 2006.

3. Cette analyse indique un profit net et des résultats positifs pour les deux composantes. Avec un taux

d'actualisation de 8 %, le projet présente une valeur actualisée nette (VAN) de 173,9 millions de dollars ÉU et

un taux de rendement de 18 %. Le tableau 14 présente le scénario de base et deux autres scénarios. Le premier

postule la hausse du chômage, réduisant les possibilités d'emploi des diplômés. Le second présuppose que

l'impact du programme est inférieur et que moins d'élèves s'inscrivent à l'école. Dans tous les cas, le projet

semble constituer un bon investissement du point de vue économique.

Tableau 14 : scénarios sur le taux de rentabilité interne et la valeur actualisée nette

Scénario de base Chômage élevé Faible taux d'inscription

Exonération des frais

d'inscription

TRI 17 % 17 % 16 %

VAN 150,2 133,7 112,4

Écoles communautaires

TRI 16 % 15 % 12 %

VAN 23,7 20,7 9,1

Projet total

TRI 17 % 17 % 15 %

VAN 173,9 154,4 122,5

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Annexe 8 : Questions techniques

A. Caractéristiques des régions bénéficiaires proposées dans les régions rurales d’Haïti

1. La population rurale d’Haïti est très dense, extrêmement dispersée et difficile à atteindre. Selon des calculs

effectués en 2004, la population totale d’Haïti est d’environ 9,7 millions d’habitants, dont la majorité vit dans

les zones rurales (soit 60 %). La densité des zones rurales est estimée à 180 hab./km2, ce qui est très élevé par

rapport aux normes internationales. Cependant, une densité aussi extrême se traduit, de façon paradoxale, par

une forte dispersion de la population rurale établie en des milliers de réseaux de très petits villages séparés les

uns des autres par une distance à pied comprise entre 20 minutes et une heure (voir figure 5 : Photos par

satellite des villages dans les zones rurales d’Haïti). Le réseau routier est limité et la plupart des réseaux

villageois sont très isolés. Les chemins menant aux villages sont longs et émaillés d’innombrables rivières, ce

qui pose un obstacle supplémentaire pour les enfants en âge scolaire souhaitant aller à l’école, en particulier

pour les filles. Le système formel d’éducation a donc beaucoup de difficultés à atteindre les populations

rurales.

Figure 5 : Photo satellite des peuplements en zone rurale à Haïti (Commune St-Michel) (chaque point

représente une maison familiale. Les carrés sont des kilomètres carrés.)

Source : Centre national de l’information géospatiale — CNIGS

2. . Le réseau d’écoles existant en Haïti, largement dominé par les écoles non publiques, fournit très peu de

services éducatifs aux enfants des zones rurales. Malgré un manque de données détaillées, les informations

disponibles donnent une idée générale de la répartition des écoles sur le territoire et entre les prestataires (voir

tableau 15). Le réseau des écoles publiques est presque embryonnaire : 12 % des écoles, pour 1/5 des enfants

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inscrits. La plupart des écoles publiques ont un statut national et le nombre des inscriptions est élevé par

rapport aux normes haïtiennes (344 élèves/école). Les écoles au statut communautaire tendent à être plus

petites et en déclin. Les écoles publiques sont la plupart du temps situées dans les zones urbaines et

périurbaines.

La vaste majorité des services éducatifs sont fournis par les écoles non publiques, qui concentrent 80 % des

élèves dans 88 % des écoles du pays. Ce sous-réseau d’écoles dominant est à son tour réparti en deux sous-

systèmes. Tout d’abord, un groupe mûr et bien organisé d’écoles privées de taille moyenne (150-300 élèves),

situées principalement dans les zones urbaines où les familles ont les moyens de payer les services. Ensuite, un

grand groupe désorganisé d’écoles « spontanées », en général très petites (50-150 élèves), la plupart du temps

communautaires ou religieuses, se sont développées dans les endroits plus pauvres, en particulier dans les

bidonvilles et les zones rurales reculées.

Tableau 15 : Nombre estimé d’écoles par emplacement géographique

Estimation de la répartition des écoles par catégorie et par emplacement

Écoles publiques Écoles non publiques Réseau

d’écoles Écoles

nationales Écoles

communales Total

écoles

publique

s

Écoles

privées Écoles

communautai

res

Total

écoles Total pays

non publiques 8 % 4 % 12 % 44 % 44 % 88 % 100 % 15 700 Inscription 18 % 3 % 21 % 53 % 26 % 79 % 100 % 2,1

millions Élèves par

école 344 120 269 160 80 120 134

Lieu Urbain et

périurbain Zones

urbaines Urbain et

périurbain Zones

urbaines Zones rurales Combinaiso

n

Source : données de 2003. Hypothèses et calculs des auteurs.

3. Le principal problème dont souffrent les écoles communautaires en Haïti est l’absence de soutien

financier pérenne. Les écoles communautaires sont déjà nombreuses. Sur la base du calcul mentionné ci-devant

et à partir d’hypothèses raisonnables, elles pourraient être au nombre de 10 000. Les visites sur le terrain

entreprises au cours de la préparation du projet confirment que, même dans les zones rurales reculées

sélectionnées par les DDE sur la base de l’absence de services éducatifs, plus d’un village sur quatre dispose

d’une sorte d’école communautaire ou religieuse, même si la qualité des services proposés semble être faible et

que beaucoup d’écoles n’offrent pas les six niveaux du primaire. Le passé de la plupart de ces écoles montre

que celles-ci ont bénéficié pendant quelques années d’une aide externe d’ONG ou d’organisations religieuses

pour payer les salaires des enseignants ou construire une ou deux salles de classe. Pendant ces années

prospères, le nombre d’inscriptions était élevé et les résultats, significatifs. Cependant, cette période de relative

stabilité a pris fin le jour où l’aide externe a cessé, souvent pour intervenir ailleurs. Les écoles sont rapidement

devenues l’ombre d’elles-mêmes, car les parents étaient trop pauvres pour payer les salaires des enseignants,

lesquels ont fini par partir. Beaucoup de ces écoles existent encore, survivant grâce à quelques enseignants

héroïques, presque des bénévoles, offrant une éducation à des petits groupes d’élèves. C’est actuellement la

situation observée dans la majorité des écoles rurales communautaires ou religieuses du pays, ce qui contribue

fortement à la très faible qualité des services éducatifs offerts. Le sort des écoles communautaires urbaines

n’est guère meilleur. La plupart du temps situées dans des bidonvilles, elles représentent des opportunités

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d’emploi pour les chômeurs qui souhaitent enseigner. Mais la volatilité des ressources financières des parents a

un impact immédiat sur l’irrégularité des inscriptions, ainsi que sur les ressources des écoles permettant de

payer les enseignants, lesquels perdent souvent leur motivation vis-à-vis de leur emploi.

Tableau 16 : Villages par école en milieu rural en Haïti

Répartition géographique des villages et des écoles dans huit zones

rurales choisies pour leur manque de services éducatifs

Nom du village central de la zone Nombre de villages dans la

zone

Nombre d’écoles

dans la zone % d’écoles

/Villages

Guillemonde 6 1 17 % Corail Boutin 16 3 19 % Grande Rivière 19 4 21 % Mouilage Fouquet 10 5 50 % Guirand 16 3 19 % Robart 17 6 35 % Tiby 13 2 15 % Baie Dumesie 14 7 50 % Total des huit zones rurales reculées 111 31 28 % Moyenne 14 4

B. Évolution de l'engagement de la Banque mondiale dans le contexte historique de l'éducation haïtienne

4. La Banque mondiale joue un rôle fondamental dans le soutien à l'éducation en Haïti depuis 35 ans. Le

« First Education Project » mis en œuvre en Haïti en 1976 avait relevé de grandes disparités entre l'inscription

des garçons et des filles à l'école, ainsi que des déséquilibres dans les niveaux d'inscription généraux entre les

zones urbaines et les régions rurales. Les choses ont bien changé depuis (les études contemporaines ne relèvent

que peu de différence entre les garçons et les filles. En outre, un gouvernement démocratiquement élu est en

place), mais il reste beaucoup à faire. Une série de projets éducatifs a suivi cette première approche, mais la

situation politique s'était tellement dégradée que la Banque mondiale s'est retirée. La Banque mondiale s'est

réengagée dans le secteur de l'éducation en 2005 en réponse à une requête présentée par le gouvernement

demandant que l'IDA prenne la tête d'une action pluriannuelle et multi-bailleurs d'amélioration du système

d'éducation et aide Haïti à remplir les critères lui permettant de bénéficier de l'Initiative de mise en œuvre

accélérée du programme Éducation pour tous, administrée par la Banque mondiale (fonds fiduciaire haïtien –

Éducation pour tous – numéro 97009-HT, 2010).

5. La Banque mondiale s'est réengagée dans le secteur de l'éducation en commençant par viser l'accès à

l'éducation de base. La première subvention-programme évolutive du projet Éducation pour tous (2007)

s'inscrivait dans la stratégie de la Banque mondiale visant à réaliser les gains rapides jugés essentiels dans la

période de transition qui suivant la réémergence d'un État démocratique en Haïti. Le projet mettait l'accent sur

l'accès à l'éducation de base par une exonération des frais d'inscription au moyen d'un nouveau mécanisme de

financement des partenariats public-privé. Il embrassait également des aspects sur la gouvernance et la qualité

de l'instruction qui allaient devenir prépondérants avec le temps dans la stratégie de la Banque mondiale. Doté

de 25 millions de dollars ÉU, le programme Éducation pour tous (EPT APG1) (crédit numéro H2860-HT,

P099918) représentait à l'époque le plus grand investissement dans l'éducation en Haïti.

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Tableau 17 : Étapes de l'engagement dans le secteur haïtien de l'éducation

Cadre stratégique de l'État

Programme Éducation pour tous (2007-2010)

Plan opérationnel pour l'éducation (2011-2015)

Priorités stratégiques

Cinq choix stratégiques : 1. Promouvoir une plus grande équité dans le développement et la protection de la petite enfance 2. Promouvoir une plus grande équité dans l’accès à l’éducation formelle et non formelle 3. Promouvoir une plus grande efficacité interne de l'éducation fondamentale et post-fondamentale 4. Promouvoir une plus grande efficacité externe de l'éducation fondamentale et post-fondamentale 5. Promouvoir une gestion et une gouvernance efficaces et performantes. Déficit de financement : 102,7 millions USD

Neuf domaines thématiques : 1. Infrastructures/installations scolaires 2. Cursus et programmes 3. Accès accru à l'éducation

4. Éducation et formation technique et professionnelle (EFTP). 5. Études supérieures 6. Développement des ressources humaines/formation professionnelle 7. Alphabétisme 8. Éducation spéciale 9. Réforme de la gouvernance Déficit de financement : 1 milliard USD

Programme de soutien de la Banque mondiale

EPT APG 1 (43 millions USD) Objectif : améliorer l’accès à l’éducation primaire et renforcer l’équité dans ce domaine ; mettre en œuvre des partenariats entre le secteur public et le secteur non public ; et développer les capacités d’évaluation des résultats pédagogiques. Activités : assurer l'exonération des frais d'inscription, concevoir un programme de formation accélérée des enseignants, appuyer le programme de santé et nutrition à l'école, concevoir les modalités d'enseignement multi-niveaux, améliorer les compétences en lecture, et mener une réforme pour renforcer les institutions et la gouvernance.

EPT APG 2 (70 millions USD) Objectif : appuyer la stratégie d’éducation nationale de l’État d’Haïti via la mise en œuvre de programmes durables visant à améliorer l’accès, en particulier des populations laissées pour compte, à une éducation primaire de qualité, en améliorant l’efficacité interne et en renforçant les capacités institutionnelles. Activités : assurer l'exonération des frais d'inscription, concevoir un programme de formation accélérée des enseignants, accroître l'offre de salles de classe et d'enseignants dans les régions rurales, améliorer les compétences en lecture, et mener une réforme pour renforcer les institutions et la gouvernance.

Exemples de soutien d'autres bailleurs

Initiative de mise en œuvre accélérée du programme EPT-FTI : 22 millions USD BDC : 10 millions USD ACDI : 6 millions USD

BID : 250 millions USD BDC : 20 millions USD ACDI : 73 millions USD USAID : 103 millions USD AECID : 16 millions USD UNICEF : 115 millions USD

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Instrument de prêt de la Banque mondiale

6. L'instrument choisi par la Banque mondiale pour apporter son soutien au secteur de l'éducation était une

subvention-programme évolutive (APG). L'APG présente les avantages suivants par rapport à d'autres types

d'instruments : i) la durée totale du programme, d'une dizaine d'années, améliore la prévisibilité d'apports

financiers de la part de bailleurs de fonds à destination du gouvernement d'Haïti, ii) l'approche par phases

permet de consolider les gains des phases précédentes et d'appliquer les opérations pilotes réussies à une plus

grande échelle, et iii) les phases de suivi peuvent tirer parti des capacités de mise en œuvre développées dans

les phases précédentes. Ces avantages ont leur importance dans le contexte de fragilité dans lequel le projet

proposera sera exécuté.

Évolution de la démarche de la Banque mondiale

7. L'engagement de la Banque mondiale dans le secteur haïtien de l'éducation concorde avec l'objectif de

qualité de l'instruction pour des résultats scolaires positifs. En suivant les modèles concluants élaborés au titre

du programme Éducation pour tous (APG 1) (crédit numéro H2860-HT, P099918) en mettant l'accent sur

l'accès, la qualité et la gouvernance (figure 6), le projet proposé irait encore plus loin que l'objectif d'accès pour

porter davantage sur les résultats des élèves. Au titre du projet, de nouveaux modèles seront élaborés pour

répondre aux besoins des populations désignés dans le Plan opérationnel du gouvernement auxquels les

engagements actuels des donateurs ne répondent pas. Parmi eux, l'intégration d'une méthode d'alphabétisation

réussie adaptée au contexte local dans les trois approches financées par la Banque mondiale, ainsi que le suivi

des résultats des élèves dans les écoles communautaires, où des élèves bénéficient du programme d'exonération

des frais d'inscription et où les enseignants ont suivi une FIA. Le projet réunira les approches existantes et

établira toutes les interventions au même niveau normalisé de résultats d'apprentissage scolaire (EGRA,

figure 7).

Figure 6 : Création de programmes dans l'APG 1

English Français

Access Accès

Tuition Waiver Exonération des frais d'inscription

Strengthening School management Committees Renforcement des comités de gestion des écoles

FIA FIA

Quality Qualité

Reading Assessments (EGRA) Évaluations de la lecture (EGRA)

Reading instruction (LEKTI) Enseignement de la lecture (LEKTI)

School Health and Nutrition Santé à l’école et cantines scolaires

Governance gouvernance

Institutional Strengthening Renforcement institutionnel

8. La phase 2 proposée est davantage axée sur des objectifs de qualité et des modèles de partenariats durables.

Jusqu'à présent, le programme d'exonération des frais d'inscription a servi en quelque sorte de filet de sécurité,

avec des transferts en nature aux familles pauvres en période de choc. Mise en œuvre dans les écoles où le

programme d'exonération des frais d'inscription était appliqué dans le cadre de l'AGP 1, la deuxième phase

prévoit l'intégration d'intrants visant en priorité à accroître la qualité de l'instruction et de l'apprentissage mise

en avant au titre de l'APG 1 (c.-à-d. des enseignants formés, un apprentissage renforcé de la lecture), afin que

les résultats des élèves fassent un bond. En ce qui concerne les problèmes d'accès en milieu rural, une nouvelle

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modalité de partenariat pour les communautés mal desservies, dont le plus grand besoin se fait sentir, serait

introduite lors de la phase 2. Enfin, un plan de transition verrait le jour pour les établissements scolaires à

dispenses de frais scolaires visant à les élever à un nouveau rang de partenariat avec le MENFP, constituant

ainsi une nouvelle disposition pour bénéficier de l'aide financière.

Figure 7 : Intégration des programmes d'amélioration de la qualité au titre de l'APG 2

English Français

Access Accès

Institutional Strengthening Renforcement institutionnel

Tuition Waiver Exonération des frais d'inscription

Community-based Ed Éducation communautaire

FIA FIA

LEKTI LEKTI

Quality Qualité

Teacher Training (FIA) Formation des enseignants (FIA)

School Health and Nutrition Santé et nutrition à l’école

EGRA (Overall Evaluation of Interventions) EGRA (Évaluation globale des interventions)

9. La transition de la phase d'élargissement de l'accès à la phase d'amélioration des résultats scolaires

s'achèverait lors de l'APG 3. Le passage de toutes les écoles participant au programme de dispense des frais

scolaires à une nouvelle modalité de partenariat fortement axé sur les résultats scolaires s'achèverait également

lors de l'APG 3. Si le modèle d'éducation communautaire introduit lors de l'APG 2 s'avère une réussite et qu'il

est économique, il serait élargi à l'échelle nationale, même à la maternelle. Concernant la gouvernance et le

renforcement des institutions, les actions visant à renforcer la responsabilisation du côté de la demande, en

informant mieux les parents, seront généralisées à d'autres écoles.

10. Depuis dix ans, des investissements croissants dans l'éducation répondent aux besoins changeants du

pays et des bénéficiaires. Les projets se sont rapidement succédé pour pallier le manque d'enseignants qualifiés

(Satisfaire les besoins en enseignants, crédit numéro H375-HT, P106621, 2007) et atténuer les dégâts dus à une

saison des ouragans exceptionnellement violente (Projet d'urgence de reconstruction des établissements

scolaires, crédit numéro H460-HT, P115261, 2008) ; par ailleurs, l'État haïtien a demandé l'établissement d'un

mécanisme de cofinancement afin de rationaliser les investissements des donateurs dans le secteur de

l'éducation (Fonds fiduciaire Éducation pour tous d'Haïti, numéro 97009-HT, P114174, 2010). À ce moment-

là, la Banque mondiale tenait un rôle de chef de file bien établi dans le secteur de l'éducation, mais un séisme

important au début de 2010 a exercé un impact très important sur le pays et le contexte des dons par les

bailleurs de fonds. De nombreux programmes ont été mis en place pour faire face au désastre et assurer la

continuité des services, avec notamment une approche élargie et simplifiée du programme d'exonération des

frais d'inscription. Les conditions ayant radicalement changé, la Banque a orienté ses efforts vers une

consolidation des opérations menées dans l'éducation et renforcé la coordination avec d'autres donateurs dans

ce secteur.

11. La Banque mondiale exploite ses points forts au milieu des principaux bailleurs de fonds en assumant

un rôle phare stratégique dans l'élaboration de mécanismes et de modèles de financement destinés à favoriser

l'accès à une éducation de base de qualité. Si les investissements de la Banque mondiale diminuent en termes

relatifs, ils continuent de jouer un rôle clé dans l'établissement de mécanismes de financement et la production

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de nouveaux modèles d'engagement. Le fonds fiduciaire numéro 97009-HT (P114174) du programme

Éducation pour tous (EPT), instauré par la Banque mondiale, permet de soutenir avec efficience l'accès à

l'éducation grâce aux dons des bailleurs. Près de 80 pour cent des fonds fournis par les bailleurs sont consacrés

à l'éducation fondamentale, et l'effort tend à porter sur des démarches normalisées telles que construction

d'infrastructures publiques et formation complémentaire des enseignants en exercice. La composante FIA du

projet sera l'une des seules initiatives à appuyer la formation initiale au métier d'enseignant afin d'accroître le

nombre total d'enseignants qualifiés. La formation d'éducateurs communautaires dans des localités où n'existe

aucun service scolaire est conjuguée à cette approche, afin que les enseignants soient formés dans des régions

où ils sont très demandés. Cette approche communautaire, caractérisée par des liens étroits avec le MENFP, est

un nouveau modèle de prestation des services d'éducation, dans lequel aucun autre donateur n'est encore

engagé.

12. Le rôle futur de la Banque mondiale au chapitre du soutien des résultats en matière d'éducation

dépendra de la stabilité politique relative, de la coordination assurée avec les activités d'autres bailleurs de

fonds et de l'évolution des capacités du MENFP. Il est possible qu'un APG 3 complète le passage de l'accès à

l'éducation à l'accès à une éducation de qualité, et intègre encore davantage le portefeuille de l'éducation. Cette

solution comprendrait un mécanisme d'exonération des frais d'inscription fondé sur le rendement à tous les

niveaux, y compris au niveau de la maternelle, la convergence des approches de formation des enseignants afin

de desservir efficacement toutes les écoles et l'application active de normes d'apprentissage par l'État avec

l'aide des parents et des communautés.

C. Insistance du projet sur la pérennité

13. La pérennité de la démarche adoptée est essentielle à l'universalisation de l'enseignement primaire en

Haïti, d'où l'introduction du « durable » dans l'objectif de développement du projet. À court et à moyen terme,

la communauté internationale devrait fournir un appui technique et financier considérable pour atteindre cet

objectif d’éducation primaire universelle gratuite en Haïti. Afin de garantir la pérennité sur le long terme de ce

but, de considérables ressources publiques devraient être mobilisées et les approches sélectionnées pour l’offre

publique et le financement public (via une offre non publique) de l’éducation doivent être conçues avec

prudence du point de vue fiscal. Concernant l’exonération des frais d’inscription, cela implique de passer d’un

système où les écoles ne reçoivent que des subventions à un autre où le niveau de financement est plus gérable.

14. Concernant le soutien aux communautés, une évaluation des efforts précédents et existants visant à

créer des écoles communautaires a été réalisée pendant la préparation. Principale découverte, certaines écoles

qui fonctionnaient par le passé étaient maintenant fermées ou abandonnées, car les communautés étaient dans

l’incapacité de continuer à verser les salaires des enseignants. Autre écueil clé des initiatives précédentes, une

configuration se basant trop sur le soutien externe des ONG, empêchant les communautés de s’approprier les

processus. Les écoles communautaires, du fait de l’ambigüité de leur statut, risquent de ne pas être pérennes.

Dans certains cas, elles sont perçues comme des écoles publiques et des attentes se sont exprimées quant au

devoir de gestion et de maintien de ces écoles par l’État. Dans d’autres cas, elles sont considérées comme

appartenant à la municipalité ou à une autre autorité, ou simplement comme des entités « illégales » ne

bénéficiant d’aucune reconnaissance. Dans toutes ces situations, l’ambigüité de la relation entre l’État et la

communauté entraîne une diffusion des responsabilités sur la maintenance de ces écoles. En impliquant le

gouvernement local, les OC locales et l’appropriation par les communautés elles-mêmes de ces processus et en

collaborant directement avec le MENFP, le projet met en œuvre des pratiques ayant fait leurs preuves dans

d’autres contextes et qui ont de fortes chances de réussir, tout en évitant des stratégies inefficaces appliquées

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ailleurs dans le pays. Toutes les écoles appuyées par le projet, qui reçoivent des fonds publics et qui disposent

d'enseignants qualifiés recrutés par le MENFP, seront traitées comme des écoles publiques dès leur ouverture.

15. Pour lever les obstacles à la viabilité de ces initiatives, le projet se composerait des éléments suivants : i)

financement progressif des paiements salariaux du MENFP ; ii) grande participation de la communauté dès le

début.

• Financement des paiements salariaux du budget du MENFP : Au cours des pourparlers avec le

ministère des Finances, l’État haïtien s’est engagé à financer les salaires des enseignants communautaires, à

compter de la troisième année du projet. Avec cette approche, ces coûts seront progressivement intégrés aux

dépenses récurrentes du budget de sorte qu’à la fin du projet, cent pour cent des salaires seront financés par

l’État.

• Implication et contributions significatives des communautés dès le départ : Comme décrit

précédemment, le projet prévoit une forte mobilisation des communautés. Il se fondera sur un modèle de

développement au titre duquel la responsabilité de la gestion des écoles incombera aux communautés, y

compris le recrutement des enseignants, le versement des salaires, la passation des marchés et la supervision

des activités de construction, entre autres choses.